Sahidi ADAMOU

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ******************** ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V.)

Année 2016

N°32

CONTRIBUTION A LA GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITE FAUNIQUE DE LA RESERVE DE BIOSPHERE DE LA PENDJARI (BENIN)

THESE Présentée et soutenue publiquement le 19 Juillet 2016 à 09heures devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Sahidi ADAMOU Né le Mercredi 14 Juin 1989 à Sirarou (BENIN) Jury Président :

Rapporteur de thèse : Membre :

Directeur de thèse : Co-directeur de thèse :

M. Fafa CISSE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar M. Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar M. Alain Richi KAMGA WALADJO Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Dr Serigne Khalifa Babacar SYLLA Maître-Assistant à l’EISMV de Dakar Dr Ir Marcel HOUINATO Maître de Conférences à l’Université d’Abomey Calavi



DEDICACES A ALLAH le miséricordieux, le très miséricordieux, créateur de toutes choses. Merci pour tous tes bienfaits dans ma vie. A ma mère Mme ADAMOU Bibatou Née AROUNA qui a toujours cru en moi, toi qui a toujours été là sans relâche, ce travail est le fruit de tes efforts, tes nuits blanches à m’attendre finir mes devoirs. Je sais que sans toi tout le temps sur mon dos je ne serai pas ici aujourd’hui. Merci maman pour tout ce que tu fais et continues de faire pour moi. Qu’Allah t’accorde longue vie. A mon père Mr ADAMOU Imorou qui malgré tout a toujours cru en ma réussite. Votre droiture, votre enseignement et votre amour du travail ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Ce travail est le résultat de vos multiples efforts. Reconnaissance éternelle. A ma tante ADAMOU Mariam, je sais que je n’ai jamais été facile, mais vous avez su me donner ma chance. Je ne sais comment vous remercier pour votre patience. Recevez ici ma plus sincère gratitude et toute mon affection. A mes frères bien aimés, Chacourou et Djabarou, vous qui avez toujours été là pour moi, recevez ici mon amour et ma plus grande reconnaissance et joie de vous avoir pour frères. A toi ma belle et adorable fatou kiné SECK, merci pour ton amour et pour tous. Tu es unique et très chère pour moi. Je ne sais comment te remercié pour tes conseils et ton soutien indéfectible. Ce travail est aussi le tien. A une personne très spéciale et chère à mes yeux fary GUEYE FALL. Tu m’as fait vraiment vivre des moments inoubliables. Sans le savoir tu as été une source d’inspiration pour moi. Je ne sais comment te prouver ma reconnaissance. Retrouve ici le fruit de ton soutien. A mes tantes de Natitingou, Parakou et de N’Dali, dont je ne citerai pas les noms de peur d’oublier certaines, merci pour vos multiples soutiens. A mes oncles de Natitingou, Parakou, Cotonou, Sirarou et N’Dali, recevez ici toute mon affection pour tout ce que vous avez fait pour moi.

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A mes cousins et cousines dont je ne citerai pas les noms de peur de vexer certains, ce travail n’est pas seulement le mien, mais plutôt pour nous tous. Merci pour tout. A mes neveux adorés Waris et Rush. A ma grande mère chérie, ma première dame. Merci pour ton soutien et ton amour. Ton mari a enfin terminé et te serrera bientôt dans ses bras. A mon défunt grand père, mon associé de tous les temps. Je regrette vraiment que tu ne sois pas là ce jour, car j’ai enfin fini. Tes animaux seront sains maintenant et tu ne feras plus les injections toi-même. A ma jumelle, Roufiatou si je ne te faisais pas une dédicace spéciale, c’est que je ne suis pas reconnaissant. BABA SALASS te remercie pour ton soutien frangine. A mon jumeau, Soufiane on a vraiment bataillé ensemble. Ce n’est pas parce que, nous n’avons pas été portés dans le même ventre qu’on ne peut être de vrais frères. Sans toi je ne saurai ce qu’aurait été ce travail, de même que mes vacances au pays. Merci pour tout. A mon binôme, Saliou ABDOULAYE pour son soutien, son amitié. J’ai toujours été fier de t’avoir comme compagnon de guerre. Merci pour ton aide dans la rédaction de ce travail. A ma sœur que j’ai eu à l’école vétérinaire Nanan BARIRA, ton soutien et ta patience m’ont vraiment marqués. Merci pour tout sœurette. A la 43ième promotion de l’EISMV. A la communauté béninoise de l’EISMV A mes aînés : Dr KPEROU, Dr ATAKOUN, Dr ZANMENOU, Dr MICHOAGAN, Dr ALLANONTO, Dr SOUROKOU, Dr GBOYOU, Dr DAOUDA, Dr OROU SEKO, Dr DJIDJOHO, Dr ATIKPAKPE. A mes petits ainés : Dr DULA, Dr GUILLET, Dr TRAORE, Dr TOLA, Dr YODA, Dr KOKOA, Dr DERA, Dr KABORE, Dr PENOUKOU, Dr KASSIME, Dr YAMEOGO, Dr KILI, Dr AKIBODE, Dr KOUMAN, Dr KOUMAI, Dr NANA, Dr TAPSOBA, Dr KANDE, Dr NDIAYE, Dr NIANG, Dr FALL. A mes amis de l’EISMV : Nana, Saliou, Papi, Hélène, Anicet « mon DC », Yoda, Mika, Arnaud, Aristide « voisin », Habib « habibus », ii


A mes jeunes de l’EISMV : Augustin, Mathieu, Sodjinin, Curiasse, Yamine, Jean, Cyrile, Constant, Frédérick, Bienvenu. A tous mes amis du primaire, du collège et du lycée. A ma chère patrie le BENIN Au Sénégal mon pays hôte.

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REMERCIEMENTS Nous adressons nos sincères remerciements : A toute ma famille pour l’éducation et leur soutien sans faille A notre grand frère et chef de scolarité de l’EISMV, pour son soutien et ses précieux conseils. Au Dr AYISSIWEDE, votre rigueur m’a toujours motivé à me surpasser. Au Professeur MISSOHOU pour sa disponibilité et ses conseils. Au Dr Ir Marcel HOUINATO, pour son encadrement dans la réalisation de ce travail. Au Dr Ir Thierry HOUEHANOU pour votre disponibilité, vos conseils et votre aide dans la rédaction de travail. A madame KADJA notre mère du véto, les moments passés à vos côtés m’ont toujours été bénéfiques. Au Professeur ALAMBADJI, pour ses conseils et son soutien. Au Dr SYLLA, pour sa disponibilité et son encadrement. Au Dr SOUROKOU pour tous ses précieux conseils, son soutien et son aide pour la réalisation de ce travail. Au Dr DAHOUROU pour sa disponibilité et son aide dans la réalisation de ce travail. Au Dr DERA, merci pour ton aide et ton soutien dans la finalisation de ce travail. A Safiatou LAWAN BARMA « ma fofole », merci pour ton aide et ton soutien dans la réalisation de ce travail. A mon oncle BAHLEMAN RAHAMANI pour sa disponibilité, ses conseils et son encouragement dans la réalisation de ce travail. A mes frères de guerre Papi, Barmini, Nanan, Hélène A mes amis de tous les matins, DIAW, KA, NGOM nos sorties de TP vont me manquer. A mon fils de TP, Lawali Barmini AKOURKI. Merci pour tous ces bons moments passés ensemble. iv


A Adji, merci pour tout. Sans toi je me demande comment auraient été mes aprèsmidi. Au parrain de la 43ième promotion, Idrissa NASSA A tous les agents du CENAGREF et plus particulièrement celui de Tanguiéta pour leur aide. A la population riveraine de Batia, Porga, Dassari pour leur accueil et leur aide. A mon frère et ami de tous les temps, Razack pour ton soutien sans faille dans la réalisation de ce travail sur le terrain. A mes amis du Sénégal, Oulimata. A nos maîtres de l’EISMV de Dakar, pour la qualité de l’enseignement qu’ils nous ont si généreusement dispensé. A tout le personnel administratif et technique de l’EISMV. A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail. Je vous adresse mes sincères remerciements.

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A NOS MAÏTRES ET JUGES

A NOS MAÎTRES ET JUGES A notre Maître et Président de jury, Monsieur Fafa CISSE, Professeur à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d'Odontologie de Dakar C’est un grand honneur que vous nous faites en président notre jury de thèse. Vous avez accepté sans hésiter de présider notre jury de thèse malgré vos nombreuses occupations et votre agenda très chargé. Qu’il nous soit permis de vous adresser à cette occasion toute notre profonde gratitude. Hommages respectueux.

A notre Maître, Rapporteur de thèse, Monsieur Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences agrégé à l’E.I.S.M.V. de Dakar, En acceptant de rapporter ce travail, vous nous faites un grand honneur. Vos nombreuses qualités, votre disponibilité, votre sens de l’humour sont des souvenirs que nous garderons de vous. C’est l’occasion pour nous de vous exprimer toute notre reconnaissance, pour le savoir reçu de vous. Veuillez trouver ici notre profonde gratitude.

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A notre Maître et Juge, Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO, Maître de conférences agrégé à l’E.I.S.M.V. de Dakar, La spontanéité avec laquelle vous avez accepté de siéger dans notre jury de thèse nous honore. Votre dynamisme, vos qualités humaine et intellectuelle ainsi que la clarté de vos enseignements nous fascinent. Hommages respectueux !

A notre maître et Directeur de thèse, Monsieur Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître-Assistant à l’EISMV, Vos qualités humaine et intellectuelle, votre amour pour le travail bien fait nous ont profondément marqués. Malgré votre très grande occupation vous m’avez aidé et encouragé dans notre travail. Vos conseils nous ont servi et continueront toujours à nous orienter. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et de notre profonde gratitude. Nous vous souhaitons plein succès dans votre carrière afin que vous puissiez siéger aux côtés des grands maîtres et rapporter les nombreux travaux que vous conduisez.

A notre maitre et Co-directeur de thèse, Monsieur Marcel HOUINATO, Maître de Conférences à l’UAC, C’est avec un plaisir que vous avez accepté de nous guider tout le long de nos travaux. Le temps passé à vos côté, nous a permis de connaître un homme travailleur, infatigable et généreux. Puisse DIEU vous aider dans vos ambitions.

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«Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologies et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecines Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation.»

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LISTE DES ABREVIATIONS

AALF-Bénin

: Appui à l’Application des Lois sur la Faune et la Flore au Bénin

AGVSA

: Analyse Globale de la Vulnérabilité et de la Sécurité Alimentaire.

AGVSAN

: Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition.

ANOFEL

: Association Française des Enseignants de Parasitologie et Mycologie.

ANOPER

: Association Nationale des Organisations Professionnelles d’Eleveurs de Ruminants.

AVIGREF

: Association Villageoises de Gestion des Réserves de Faune.

CCN

: Comité Consultatif National

CEDEAO

: Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

CENAGREF

: Centre National de Gestion des Réserves de Faune.

CITES

: Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora (Convention sur le Commerce International des espèces de

faune et de flore sauvages menacées d’extinction). DE

: Direction de l’Elevage.

FAO

: Food and Agriculture Organization (Organisation des Nations Unies pour

l’Alimentation et l’Agriculture). FAOSTAT

: the Food and Agriculture Organization Corporate Statistical Database.

FCFA

: Franc de la Communauté Financière Africaine.

FEPS

: Fondation de l’Eau Potable Sûre.

Ha

: hectares.

IDH

: Indice de Développement Humain.

INSAE

: Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique.

MAEP

: Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.

MS

: Ministère de la Santé.

OIE

: Office International des Epizooties / Organisation Mondiale de la santé animale

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OMS

: Organisation Mondiale de la Santé.

ONCFS

: Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

OVF

: Office Vétérinaire Fédéral.

PIB

: Produit Intérieur Brut.

PNUD-IDH

: Programme des Nations Unies pour le Développement.

PIMS :

: Pacific Institute for the Mathematical Sciences.

RBP

: Réserve de Biosphère de la Pendjari.

SDDAR

: Schéma Directeur du Développement Agricole et Rural du Bénin.

SYVBAC

: Système de suivi de la filière Viande de Brousse en Afrique Centrale.

TIAC

: Toxi-Infections Alimentaires Collectives.

UNICEF

: United Nations International Children’s Emergency Fund (Fonds des

nations unies pour l’enfance). URP-AL

: Union Régionale des Producteurs de l’Atlantique et du Littoral

ZCP

: Zone Cynégétique de la Pendjari

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LISTE DES FIGURES

Figure 1

: Carte administrative du Bénin ...........................................................6

Figure 2

: Carte du réseau hydrographique du Bénin .........................................8

Figure 3

: Carte d’Insécurité alimentaire par commune ...................................24

Figure 4

: Carte de la Réserve de Biosphère de la Pendjari. ............................ 47

Figure 5

: Répartition des enquêtés selon l’âge ............................................... 52

Figure 6

: Niveau de scolarisation des enquêtées ............................................ 53

Figure 7

: Répartition des enquêtés selon la religion .......................................53

Figure 8

: les différentes activités menées par les populations riveraines.........54

Figure 9

: Les différentes sources de revenu des populations riveraines. .........55

Figure 10

: Classement des animaux les plus chassés (%) .................................56

Figure 11

: Classement de quelques viandes en fonction du prix ....................... 60

Figure 12

: Les différentes motivations de la chasse. ........................................60

Figure 13

: Trappe à mâchoires (à gauche) ....................................................... 61

Figure 14

: Œuvres d’art faites à base des défenses d’éléphant ......................... 62

Figure 15

: Mode de présentation des viandes de brousse .................................63

Figure 16

: Différentes difficultés confrontées par la biodiversité de la réserve .64

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I

: Importations et exportations de bovins et de viande bovine au Bénin de 2010 à 2012................................................................................. 17

Tableau II

: L'effectif du cheptel ovin et caprin (têtes) .......................................18

Tableau III

: Cheptel de 2010 à 2013 (Têtes) ...................................................... 19

Tableau IV

: Effectif des espèces non conventionnelles de 2010 à 2012 .............. 22

Tableau V

:Quelques espèces de gibiers exploitées dans le monde ..................... 28

Tableau VI

: Composition approximative (g/100 g) de la viande de certaines espèces animales sauvages et domestiques désignées. ...................... 33

Tableau VII

: Composition approximative (g/100 g) de la viande de certaines espèces animales sauvages et domestiques désignées (suite). ............ 34

Tableau VIII : Quota d’abattage de chaque année .................................................. 58 Tableau IX

: Liste des chasseurs par nationalité .................................................. 59

Tableau X

: Sources des recettes générées par la RBP........................................66

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ............................................................................................ 1 PREMIERE PARTIE : .................................................................................... 4 SYNTHESE BIBLIOGRPHIQUE .................................................................. 4 CHAPITRE I : Généralités sur le Bénin ......................................................... 5 I.1. Présentation générale du bénin .................................................................. 5 I.1.1. Climat et hydrométrie ......................................................................... 7 I.1.2. Relief et hygrométrie .......................................................................... 7 I.2. AU PLAN SOCIO-ECONOMIQUE DU BENIN ..................................... 9 I.3. SECTEUR PRIMAIRE ............................................................................. 9 I.3.1. Agriculture. ......................................................................................... 9 I.3.2. Elevage ............................................................................................. 10 I.3.3. Pêche ................................................................................................ 10 I.3.4. Chasse............................................................................................... 11 CHAPITRE II : DISPONIBILTES DES DIFFERENTES RESSOURCES ALIMENTAIRES .......................................................................................... 12 II.1. PRODUITS D’ORIGINE VEGETALE ................................................. 12 II.1.1. Céréales ........................................................................................... 12 a) Maïs .................................................................................................. 12 b) Sorgho .............................................................................................. 13 c) Mil .................................................................................................... 13 d) Riz .................................................................................................... 13 II.1.2 Tubercules ........................................................................................ 14 a) Igname .............................................................................................. 14 b) Manioc .............................................................................................. 15 c) Patate et taro ..................................................................................... 15 II.1.3 Oléagineux ....................................................................................... 16 xiii


a) Soja ................................................................................................... 16 b) Niébé ................................................................................................ 16 II.2 PRODUITS D’ORIGINE ANIMALE .................................................... 16 II.2.1 Disponibilité des sources de protéines d’origine animale .................. 16 i) Bovins ............................................................................................... 17 ii) Petits ruminants (Ovins, Caprins)...................................................... 17 iii) Porcins .............................................................................................. 18 iv) Volaille ............................................................................................. 19 v) Lait et œufs ....................................................................................... 20 vi) Poisson ............................................................................................. 21 CHAPITRE III : SITUATION DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE AU BENIN............................................................................................................. 23 III.1 INSECURITE ALIMENTAIRE AU BENIN ........................................ 23 III.2 DIFFERENTS MOYENS D’ADAPTATION DE LUTTE CONTRE L’INSECURITE ALIMENTAIRE ................................................................ 25 III.2.1 Recherche de produit d’origine végétal ........................................... 25 III.2.2 Recherche de protéine d’origine animale ......................................... 25 III.2.2.1 Contribution directe de la faune sauvage à la sécurité alimentaire 25 a) Faune sauvage, ressources alimentaires ............................................ 25 b) Espèces et variétés d’animaux sauvages consommés ........................ 27 c) Autres produits tirés des animaux sauvages ...................................... 28 III.2.2.2 Contribution indirecte de la faune sauvage a la sécurité alimentaire ................................................................................................................... 29 a) Faune sauvage et création de revenus ................................................ 29 b) Tourisme et récréation ...................................................................... 29 c) Revenus provenant de la chasse ........................................................ 30 d) Commerce de la viande de brousse ................................................... 30 III.3 VALEUR NUTRITIONNELLE DE LA VIANDE D’ANIMAUX SAUVAGES ................................................................................................. 30 III.4 SANTE ET FAUNE SAUVAGE .......................................................... 34 xiv


III.4.1 Agents responsables de toxi-infections alimentaires ........................ 34 a) Salmonelles ....................................................................................... 35 b) Staphylocoques ................................................................................. 36 c) Escherichia coli dite Entérohémorragique ......................................... 36 d) Clostridiose ....................................................................................... 37 e) Botulisme .......................................................................................... 37 f) Campylobactériose ............................................................................ 38 III.4.2 QUELQUES ZOONOSE DUES AUX VIANDES DE BROUSSE . 39 a) Tuberculose (Mycobacterium bovis) ................................................. 39 b) Cysticercose ...................................................................................... 39 c) Trichinellose ..................................................................................... 40 d) Fièvre de Lassa ................................................................................. 40 e) Ebola................................................................................................. 41 f) Trypanosomose ................................................................................. 41 III.4.3 Quelques agents responsable des mortalités dans les élevages ......... 42 a) Peste des petits ruminants (PPR) ....................................................... 42 b) Peste porcine ..................................................................................... 43 III.5. IMPACTS DES ACTIVITES DE CHASSE SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE .............................................................................................. 43 DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION........................... 45 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ............................................ 46 I.1. MATERIEL ............................................................................................ 46 I.1.1. Présentation de la zone d’étude ......................................................... 46 I.1.1. 1. Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP)................................ 46 I.1.1.3. Zone d’étude ............................................................................... 48 I.1.2. Matériel utilisé .................................................................................. 48 I.1.2.1. Population d’étude ...................................................................... 48 I.1.2.2. Matériel....................................................................................... 48 I.2. METHODOLOGIE GENERALE D’APPROCHE .................................. 48 I.2.1. Méthode de recherche ....................................................................... 49 xv


I.2. 1.1 Questionnaire d’enquête .............................................................. 49 I.2.1.2. Observation désengagée .............................................................. 50 I.2.1. 3. Réunions de groupes ou ’’focus’’ group ..................................... 50 I.2.1. 4. Collectes des données secondaires ............................................. 51 I.2.2. Traitement et analyse des données .................................................... 51 CHAPITRE II : RESULTATS ...................................................................... 52 II.1. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DES POPULATIONS RIVERAINES ............................................................................................... 52 II.1.1. Situation sociale et mode de vie des populations riveraines investiguées................................................................................................ 52 II.1.2. Situation économique des populations riveraines ............................. 54 II.2. CHASSE ............................................................................................... 56 II.2.1. Gestion de la viande de brousse en périphérie de la RBP ................. 56 II.2.1.1. Espèces chassables .................................................................... 56 II.2.1.2. Prélèvement sur la faune chassable de la périphérie de la RBP .. 57 II.2.1.3. Profils des acteurs ...................................................................... 58 II.2.1.4. Les motivations ......................................................................... 59 II.2.1.5. Différents moyens de chasse utilisés .......................................... 61 II.2.1.6. Mode de préparation .................................................................. 61 II.2.2. Evaluation de l’impact de ces prélèvements sur la biodiversité et la santé des consommateurs ........................................................................... 63 II.2.2.1. Impact des prélèvements sur la biodiversité du parc .................. 63 II.2.2.2. Impact des prélèvements sur la santé des consommateurs .......... 64 II.2.2.3. Politiques de gestion des prélèvements sur la conservation de la biodiversité ............................................................................................. 64 CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATION ..................... 67 III.1. DISCUSSION ...................................................................................... 67 III.1.1. Evaluation de la méthodologie ; limites et difficultés rencontrées lors de l’étude .................................................................................................. 67

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III.1.2. Viande de brousse en périphérie du parc national de la Pendjari : espèces chassables, acteurs, motivations, pratiques de chasse et de préparation des viandes de brousse............................................................. 68 III.1.3. Impact des prélèvements dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle et sur la santé des consommateurs. ............................................................. 70 III.1.4. Politiques de gestion des prélèvements sur la conservation de la biodiversité ................................................................................................ 71 III.2. RECOMMANDATIONS ..................................................................... 72 III.2.1. A l’Etat ........................................................................................... 72 III.2.1.1. Promouvoir l’élevage ............................................................... 72 III.2.1.2. Promouvoir la profession vétérinaire ........................................ 73 III.2.2. Aux populations riveraine de la RBP ............................................. 74 CONCLUSION............................................................................................... 75 BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................... 78 ANNEXES ...................................................................................................... 79

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INTRODUCTION La viande provenant d’animaux sauvages terrestres ou semi-terrestres dénommée «viande de brousse» est une importante source de protéines animales pour les populations des pays d’Afrique. Elle est également une composante essentielle de la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance dans les zones rurales (VAN VLIET et al., 2010). Le Bénin est un pays subsaharien, situé dans la zone intertropicale. Ce pays ouest africain qui regorge d’une faune sauvage assez importante et diversifiée, fait partie des pays à faible revenu. Il dispose de 02 parcs nationaux à savoir le parc national W et le parc national de la Pendjari, tous deux situés dans le Nord du pays. Le faible niveau de vie de la population ne permet pas à ces derniers de couvrir leurs besoins en protéines animales à partir de la viande d’animaux domestiques, ce qui les amène à se tourner vers une source de protéines plus accessible qui est la viande de brousse. De plus la vente des produits de la faune sauvage permet de générer des revenus qui sont utilisés dans la satisfaction des besoins nécessaires dans le cadre de la sécurité alimentaire et autres (KÜMPEL, 2010). Pour avoir accès à cette réserve faunique la population s’adonne à la chasse de façon légale ou illégale. Selon que la chasse est faite au moment des périodes de chasses autorisées ou en dehors de la période de chasse ou encore des abattages de certains animaux classés hautement protégés.

C’est le braconnage à des fins purement

économiques. Les ressources fauniques deviennent, de nos jours, très importantes pour la survie des populations qui sont confrontées à une forte demande et à une population en constante augmentation. Les populations dépendantes seraient affectées si ces ressources fauniques venaient à s’épuiser complètement. Elles souffriraient également en cas d’interdiction totale de la chasse et de son commerce si les solutions de rechange ne sont pas proposées. Nombreux pays ont déjà pris conscience de cette menace pour la préservation de la biodiversité. C’est le cas par exemple du Congo. De nombreuses évaluations de la 1


pérennité de la faune des forêts tropicales de cette région d’Afrique ont mis l’accent sur la non-durabilité croissante de la chasse et les impacts écologiques qui y sont associés (BENNET et ROBINSON, 2000). Puis d’autres pays de l’Afrique centrale ont suivi l’exemple. Depuis la 11ème Conférence des Parties organisées par la CITES (Convention sur le Commerce international des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’Extinction) en 2000, trois pays d’Afrique centrale à savoir le Cameroun, le Gabon et le Congo, ont développé ou ébauché des plans d’actions Nationals de la CITES pour le suivi de la filière viande de brousse. Actuellement c’est le Système de suivi de la filière Viande de Brousse en Afrique Centrale (SYVBAC) qui génère l’information nécessaire pour appuyer les politiques et les stratégies qui visent à maintenir l’utilisation et le commerce de viande de brousse à des niveaux durables (TRAFFIC, 2008). Mais en Afrique de l’Ouest, aucune organisation n’a été créée en ce sens malgré l’existence de cette menace. Au Bénin, aucun travail n’a été fait dans le but de connaître l’état actuel de la production de viande de brousse. Il est vrai que la préservation de la biodiversité au niveau des réserves fauniques est mise en œuvre et est en application à travers le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF), mais aucun travail n’a été entrepris pour «CONTRIBUER A LA GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITE FAUNIQUE DE LA RESERVE DE BIOSPHERE DE LA PENDJARI (BENIN)»; tel est le travail que nous voudrions mener au niveau des populations

riveraines de la réserve de biosphère de la Pendjari (Bénin). De façon spécifique, il s’agira d’ : 1- analyser la filière viande de brousse en périphérie de la RBP (espèces chassables, les acteurs, leur motivation et les pratiques de chasse de préparation et de consommation des viandes de brousse). 2- évaluer l’impact des prélèvements sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle de même que sur la santé des consommateurs. 3- évaluer les politiques de gestion des prélèvements sur la conservation de la biodiversité.

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Notre travail sera présenté en deux parties. La première consacrée à la bibliographie, présente le Bénin : ses ressources, le niveau de l’insécurité alimentaire et un résumé sur les viandes de brousse. Quant à la deuxième partie, elle porte sur notre travail personnel, particulièrement la méthodologie utilisée, les résultats obtenus ainsi que la discussion et les solutions d’amélioration présentées sous forme de recommandations.

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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRPHIQUE

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CHAPITRE I : Généralités sur le Bénin I.1. Présentation générale du bénin Située dans la zone inter tropicale, plus précisément entre les parallèles 6°30 et 12°30 Nord et les méridiens 1° et 3°40 Est, la République du Bénin est limitée à l’Est par le Nigéria, à l’Ouest par le Togo, au Nord par le Niger, au nord-ouest par le Burkina Faso et au Sud par l’océan atlantique. Le pays dispose d’une superficie de 112 622Km2, avec une longueur de 700Km sur une largeur qui varie de 325Km à la latitude de tanguiéta et 125Km le long de la côte. Sur le plan administratif, le Bénin compte 12 départements sous l’autorité de six préfets. A savoir : le département de l’Atacora et la Donga, du Borgou et de l’Alibori, du Zou et des Collines, de l’Ouémé et du Plateau ; du Mono et du Couffo; de l’Atlantique et du Littoral. Ces départements sont divisés en 77 communes, dont trois à statut particulier : Cotonou (capitale économique), Porto-Novo (capitale administratif) et Parakou (capitale du Nord-Bénin). Ces communes sont subdivisées en 566 arrondissements comportant des villages et des quartiers (INSAE, 2004). Le Bénin a pour capitale administrative Porto Novo et capitale économique Cotonou. La Figure 1 et 2 présente respectivement, la Situation du Bénin dans la Carte d’Afrique et la carte de découpage administratif du Bénin.

Figure 1: Situation du Bénin dans la Carte d’Afrique 5


Source : FONT (2004)

Figure 2: Carte administrative du Bénin

Source : BENIN/MP/IGN (1999) 6


I.1.1. Climat et hydrométrie Situé dans la zone inter tropicale, le climat du Bénin est chaud et humide, ce qui lui offre un paysage naturel diversifié. La mousson, qui est un vent humide venant du sud-ouest, apporte la pluie tandis que l’alizé du nord-est souffle pendant la grande saison sèche. Les facteurs géographiques tels que l’allongement du pays en latitude, l’existence de la chaîne de l’Atacora et l’orientation du littoral introduisent des nuances dans ce climat (gouv.bj). Le Sud jouit d’un climat subéquatorial caractérisé par deux saisons de pluies (avril à juillet et octobre à novembre) et deux saisons sèches (août à septembre et décembre à mars). Quant au Nord, il jouit d’un climat tropical soudanien, peu humide, avec une grande saison de pluies (mai à octobre) et une saison sèche (novembre à avril). Deux grands bassins irriguent le pays : il s'agit du bassin du Niger (Mékrou, Pendjari, Alibori, Sota) et du bassin côtier (Ouémé, Couffo, Mono, Zou). Tous les fleuves du bassin côtier se jettent dans l’Océan Atlantique (GNACADJA et al., 2011). En somme, le Bénin dispose de 31.000 ha de lacs et de lagunes, 200.000 ha de bas-fonds et de plaines inondables, d’environ 120.000 ha de zones irrigables à travers les vallées des principaux fleuves (SDDAR, 2000). Sur plan hydrologique, le Bénin est doté d’un vaste réseau hydrographique avec une réserve estimée à 13 milliards de m3 en eau de surface et 1,8 milliards de m3 d’eau souterraine mobilisables pour les cultures irriguées, et des retenues d’eau à usage multiple (FAO Bénin, 2012). I.1.2. Relief et hygrométrie Le relief ne présente pas de grandes dénivellations : on dit qu’il est peu accidenté. On observe : -

une plaine côtière basse jalonnée de marécages, de lacs (Nokoué et Ahémé) et de lagunes (Ouidah et Porto-Novo).

-

des plateaux de terre de barre du bas-Bénin culminent à 200 m jusqu’à la latitude de Kétou.

-

une pénéplaine cristalline qui s’étend de Kétou à Kandi où elle culmine à 300m.

7


-

la chaîne de l’Atacora dans le nord-ouest qui culmine à 658m à Sagbarao près d’Alédjo.

La pluviométrie fluctue entre 900 et 1300mm avec une moyenne d’environs 1100mm. La chaîne de l’Atacora est la plus arrosée (1400mm) et l’extrême nord et le sud-ouest sont les zones où les pluies sont moins abondantes (850-900mm). La figure 3 ci-dessous montre le réseau hydrographique du Bénin.

Figure 3: Carte du réseau hydrographique du Bénin

Source : Carte du monde - France Map voyage, 2015 8


I.2. AU PLAN SOCIO-ECONOMIQUE DU BENIN Le contexte socio-économique international actuel est marqué par une hausse des prix des matières premières et une croissance exponentielle de la population mondiale. Ceci fait de l’insécurité alimentaire, l’un des problèmes majeurs et le principal combat du 201ème siècle. Le Bénin n’est pas en marge de ce problème du faite de la croissance sans cesse de sa population. La population du Bénin a été estimée à près de 11 millions d’habitants selon la banque mondiale en 2015 avec un PIB par habitant qui s’élève à 709,985 dollars et

une disponibilité par habitant d’environ 2.495 kcals par jour

(FAOSTAT, 2002). La contribution des produits d'origine animale à l'apport énergétique reste toujours en deçà de la barre des 5% (FAO, 2003). I.3. SECTEUR PRIMAIRE Le secteur primaire au Bénin est dominé par l’agriculture suivi de l’élevage, la pêche et la chasse. Ce secteur génère globalement 70% des emplois, procure environ 70 à 80% des recettes d'exportation agricole et participe à hauteur de 15% aux recettes de l'Etat. Il représente 38% du PIB (PNUD-IDH, 2011). Néanmoins, il est menacé par les aléas climatiques tels que le réchauffement climatique, augmentant les risques d’insécurité alimentaire. I.3.1. Agriculture. Le Bénin compte 8.300.000 hectares de terres cultivables dont seulement 1.700.000 ha soit (20%) du total sont mis en valeur chaque année (SDDAR, 2000). Cette agriculture est principalement de type familial reposant sur des petites exploitations familiales et orientée vers la polyculture associée au petit élevage traditionnel (PAM, 2014). C’est l’activité dominante du secteur primaire au Bénin ; elle participe en moyenne à 24,1% du PIB (MAEP, 2011). Elle constitue la principale source de revenus des populations rurales donc occupe une place très importante dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. L’agriculture est dominée par les cultures vivrières à savoir : la culture de céréales (maïs, mil, sorgho, riz, etc.), de tubercules (igname, manioc, etc.), culture de légumineuses (arachide, soja, niébé, etc.) et aussi de la principale culture d’exportation 9


qui est le coton suivi de l’anacarde, de l’ananas, etc. D’après le MAEP (2011), les productions vivrières (sorgho, maïs, riz, etc.) très diversifiées couvrent 85 % des besoins alimentaires. I.3.2. Elevage L’élevage occupe la deuxième place dans les activités du secteur primaire. Il ne participe que pour 5,8% du PIB national INSAE (2012) contrairement aux autres pays de la CEDEAO, ce qui entraîne une importation massive de produits d’élevage (ANOPER Bénin, 2014). C’est une activité qui est peu développée du faite qu’elle est encore traditionnelle au sein des communautés rurales. Les espèces animales élevées sont essentiellement des races locales de bovins, caprins, ovins, porcins, volaille et d’espèces non conventionnelles, se caractérisant par une faible productivité. A côté du système pastoral extensif, se développe l’élevage sédentaire périurbain et urbain où prédomine l’aviculture moderne (FAO Bénin, 2012). I.3.3. Pêche Le secteur de la pêche joue un rôle non négligeable dans l’économie du pays, elle a participé à 3,8% du PIB en 2012 (INSAE, 2012). Elle participe à la satisfaction des besoins en protéines animales de la population. Au Bénin trois (03) types de pêches sont pratiquées : la pêche maritime (industrielle et artisanale), la pêche continentale et l’aquaculture.  La pêche maritime : elle se divise en deux à savoir la pêche industrielle et la pêche artisanale. La pêche industrielle est la moins développée au Bénin dans la mesure où elle ne participe qu’à 7% de la production de la pêche maritime soit 700 tonnes de poisson par an tandis que la pêche artisanale produit environ 9.800 tonnes de poissons par an soit 93% de la production maritime totale.  La pêche continentale : Elle est la plus productrice, soit 30.500 tonnes de poissons par an sur un total estimée à 40.000 tonnes et contribue pour près de 75% à la production nationale dont 90% proviennent de la pêche lagunaire et 10% de la pêche fluviale.

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 L’aquaculture : Elle a été introduite depuis les années 60. Ce n’est que pendant ces dernières années qu’on assiste à une grande apparition de nombreuses piscicultures orientées vers l’élevage de Tilapia nilotica et des Clarias lazera. L’élevage de poissons est en grande partie traditionnel et ne contribue qu’à moins de 1% (environ 210 tonnes) aux filières halieutiques (FAO Bénin, 2012). Malgré ces nombreux cours d’eau, lacs, lagunes et sa côte, la pêche béninoise n’arrive toujours pas à satisfaire les besoins en protéines d’origine animale de la population. Actuellement, cette activité est confrontée à d’énormes problèmes liés à une surexploitation et une mauvaise gestion des cours d’eau. I.3.4. Chasse La chasse est la traque d’animaux dans le but de les capturer ou de les abattre (Wikipédia) et selon le dictionnaire Larousse, la chasse est définie comme l’action de chasser, de guetter ou de poursuivre les animaux pour les prendre ou les tuer. La chasse fait presque partie des coutumes de tous les villages riverains. Elle revêt toujours des aspects Socio-Economiques et procure une quantité de protéines animales non négligeable. Pour les jeunes en quête d’argent liquide, la chasse constitue une source de revenu occasionnel très importante. Autrefois la chasse jouait un rôle important dans la définition du rôle et du poids social de l’individu. Au Bénin, elle occupe une place assez importante surtout dans le Nord. Mais avec l’arrivée de la modernisation et de l’abandon de la plupart des traditions, elle a perdu sa place d’autrefois. Actuellement, au Bénin deux types de chasse sont pratiqués : une petite chasse des communautés rurales au cours de laquelle le gibier est consommé par les ménages, et une grande chasse ou chasse sportive génératrice de revenus (CENAGREF, 2004). Au Sénégal, les revenus générés par la chasse sont estimés à plus de 60 millions de FCFA (SEEL., 1993). Diop (2004) a estimé la quantité de viande moyenne obtenue par saison de chasse touristique à 28.922 kg au Sénégal. Alors qu’au Gabon, cette consommation en viande de chasse a été estimée à 120.000 tonnes en 2009 par ABEMETHY et al (2009). En 2015 au Bénin, les revenus générés par la chasse étaient estimés à 121 576 800 F.CFA (CENAGREF, 2015).

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CHAPITRE II : DISPONIBILTES DES DIFFERENTES RESSOURCES ALIMENTAIRES L’offre alimentaire du Bénin est essentiellement assurée par la production nationale. Or celle-ci n’arrive pas encore à couvrir les besoins alimentaires de la population pour diverses raisons (FAO Bénin, 2012). Mais, même si la quantité n’y est pas, le Bénin possède de nombreuses ressources alimentaires aussi bien d’origine végétale que d’origine animale avec une multitude d’utilisation, comme la préparation de nombreux plats typiquement béninois. II.1. PRODUITS D’ORIGINE VEGETALE II.1.1. Céréales a) Maïs Le maïs (Zeamays L.) est la principale céréale intervenant dans l’alimentation des populations au Bénin. Le maïs est la céréale la plus cultivée au Bénin soit par 85% des ménages (AGVSA, 2013). Habituellement cultivé au sud et au centre (Ouémé, Mono, Atlantique et Zou), le maïs tend à se développer dans les régions du septentrion (surtout dans le Borgou) où autrefois seul la variété jaune était cultivée pour les périodes de soudure. Ainsi, au cours de la campagne agricole 2009-2010, cette culture a représenté 41,7% du total des emblavures avec une production qui s’est accrue de 23,2% par rapport à son niveau de la campagne précédente. Selon le MAEP, la production nationale a enregistré une hausse importante au cours des années 2001 à 2010, passant de 750.447 tonnes en 2000-2001 à 1.205.200 tonnes en 2009-2010. Il est consommé sous diverses formes : épis grillés ou bouillis (maïs vert) ; grains torréfiés sous forme de semoule, farine pour la préparation de « l’akassa », pâtes, galettes, les beignets « Massa », etc., grains humidifiés pour la production de « Mawé » ou « Ogui » (fermentée traditionnelle) servant de farine de base pour la préparation de diverses bouillies d’ « akassa », d’ « Akpan », etc.

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b) Sorgho C’est une importante ressource alimentaire et surtout une des céréales dans l’alimentation de base des Béninois. Le sorgho noir/blanc vient en seconde position dans la culture des céréales et est cultivé par 30% des ménages (AGVSA, 2013). Il a une production plus importante au nord et au centre du Bénin avec une prédominance dans l’Atacora. En revanche, la culture du sorgho est plus fréquente dans les départements au nord du pays dans la mesure où son exploitation est plus accrue dans ces zones : Alibori (78%), Atacora (71%), Borgou (57%) et Donga (53%) (AGVSA, 2013). Il est généralement utilisé en période de soudure pour la préparation de la pâte ou bien les grains torréfiés sont utilisés pour la préparation de la bouillie pour les nourrissons et les enfants. Mais il est plus utilisé pour la fabrication d’une boisson locale appelée « le Tchoucoutou » plus précisément dans le nord du Bénin. Les grains humidifiés et fermentés sont utilisés dans la préparation d’une pâte appelé « Sifanou » dans le sud et le centre du Bénin. Certains vont même jusqu’à en faire un whisky connu sous le nom de « Sodabi ». En 2008 la production nationale du sorgho était de 27% des cultures vivrières (céréales). c) Mil Le mil est généralement cultivé dans le nord du Bénin dans l’Atacora, la Donga et l’Alibori. Sa production est moins importante, comparée au maïs et au sorgho du faite de son utilisation très réduite dans l’alimentation de base des béninois. Le mil est cultivé par 16% des ménages (AGVSA, 2013). Le mil est plus utilisé pour la préparation de nombreux plats liquides tels que la bouillie de mil. Il est aussi utilisé pour la fabrication de certaines boulettes appelées « Foura » consommées avec du lait frais ou caillé. « C'est le grain, d'une valeur nutritionnelle supérieure à celle du riz et du blé, qui constitue le principal produit de la culture » (ANDREWS et KUMAR, 1992). d) Riz Produit un peu partout au Bénin avec une prédominance dans le nord du Bénin, la culture du riz a connu un essor considérable durant ces dix dernières années. Le riz est cultivé par 7% des ménages (AGVSA, 2013). En effet le riz n’est pas une composante vraiment 13


importante dans le régime alimentaire des populations du Bénin dans la mesure où, autrefois le riz était consommé uniquement lors de grandes occasions. Seules les familles peu aisées et les citadins introduisaient le riz dans leur régime alimentaire, mais de nos jours tel n’est plus le cas. La consommation du riz a fortement augmenté depuis lors ; ce qui explique la hausse de sa production. Toutefois la production locale (offre) ne couvre pas les besoins (demandes) des populations. D’où une importation assez importante allant jusqu’à 50Kt (50% de la consommation) de riz blanc pour satisfaire la demande (HERVE, 2011). En somme, 200.000 à 400.000 tonnes de riz de qualité très douteuse transitent chaque année par le port de Cotonou pour ravitailler la sous-région (HERVE, 2011). D’après le MAEP, les besoins nationaux sont compris entre 25 et 30 kg/hbt/an, soit 235.500 à 279.000 t/an à l’échelle nationale. II.1.2 Tubercules a) Igname Elle est cultivée plus particulièrement dans le nord du Bénin dans les départements du Borgou, Colline et Atacora-Donga tandis que le Plateau et l’Alibori sont des zones de faible production (AGVSA, 2013). L’igname est un tubercule très demandé et recherché sur le marché, mais elle est cultivée par 31% des ménages (AGVSA, 2013). L’histoire sur les 03 dernières décennies renseigne qu’en milieu « Bariba » (ethnie la plus nombreuses du septentrion) il est plus valeureux de consommer et d’avoir son grenier rempli d’igname que de maïs. Ce tubercule occupe une place de choix dans leur culture et mœurs. Mais de nos jours, du faite de l’évolution des habitudes et des réalités écolo-climatiques, le maïs tend à surpassé ce tubercule dans l’alimentation de base (les cahiers de la recherche développement- la production d’igname dans un village Bariba du Bénin septentrional). Actuellement, au Bénin l’igname constitue le deuxième produit vivrier après le maïs avec une production de plus de 2.500.000 tonnes et reste l’aliment de base pour une bonne partie de la population (MOHAMED, 2014).

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La facilité de manipulation de ce tubercule lui confère son utilisation dans la confection de nombreux plats nationaux. Il est consommé sous de nombreuses formes : fraîche lorsqu’il est frit, bouillie ou en ragoût, et sous forme séchée (causette d’igname) avec la pâte noire «Télibo», le couscous «Wassa-Wassa». Mais ce tubercule est plus reconnue pour la préparation d’un plat local «Sokuru» ou «igname pilé». b) Manioc Le manioc est un tubercule cultivé un peu partout sur le territoire national du Bénin. La culture du manioc a pris une tournure vraiment très inattendue avec l’apparition de nombreuses utilités qui lui étaient autrefois inconnues. Actuellement, il est cultivé par 33% des ménages (AGVSA, 2013). Longtemps utilisé comme aliment de base dans l’alimentation surtout dans le sud du Bénin, le manioc est inclus parmi les cultures pouvant relever un peu l’économie béninoise et lutter ainsi contre l’insécurité alimentaire. De nombreux projets ont vu le jour à cet égard. La culture du manioc est également répandue à travers le pays mais dans une moindre proportion que le maïs (PAM, 2014). Au Bénin, le manioc entre dans la fabrication d’une farine appelée «gari» qui apporte 16% de la contribution calorifique totale de la population (PAM, 2014). Il est aussi utilisé dans la préparation de nombreux autres plats tels que : la pâte de gari «Piron», l’amidon de manioc «le tapioca», etc. Mais la plus récente utilité qui lui est connue ces dernières années est la fabrication du pain. c) Patate et taro Ces tubercules sont le plus souvent cultivés en association avec d’autres champs. Au Bénin la superficie emblavée en patate douce par rapport aux autres cultures à racines et tubercules n’est que de 2,6 %. La production est passée de 65.489 tonnes à 57.283 tonnes de 2001 à 2002, soit une réduction de 13 % et une légère augmentation du rendement (0,23%) (AFOMASSE et al., 2003).

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II.1.3 Oléagineux a) Soja Le soja est une légumineuse qui représente un excellent substitut protéique aux produits carnés moins accessibles (URP-AL et HELENE, 2012). Il était utilisé pour l’alimentation animale et sous forme de lait ou en poudre pour la préparation de farine de bouillie pour enfants après que les grains soient torréfiés. Depuis quelques années il a été introduit dans les habitudes alimentaires sous forme de fromage de soja. Au niveau de plusieurs ménages béninois, le fromage de soja a remplacé la viande, le poisson et constitue une source de protéines importante (MONTCHO, 2014). Tout ceci a entraîné sa production en masse sur tout le territoire béninois au cours de ces dernières années. b) Niébé Au Bénin, le niébé est la deuxième légumineuse à graine cultivée et consommée. Son rendement actuel est de 600 kg/ha, inférieur au rendement potentiel qui au contraire peut atteindre 1.5 t/ha. Le niébé est surtout cultivé dans le Couffo et le Zou, de très faibles quantités sont aussi produites dans le Borgou et l’Atacora. Il est cultivé par 20% des ménages (AGVSA, 2013). Il est utilisé sous forme de graine ou de farine dans la préparation de nombreux plats nationaux. II.2 PRODUITS D’ORIGINE ANIMALE II.2.1 Disponibilité des sources de protéines d’origine animale La République du Bénin reste largement dépendante des importations de viande et produits carnés qui sont commercialisés à grande échelle. Les importations de viandes et abats comestibles ont évolué de 2.590 tonnes en 1996 à 31.929 tonnes en 2003 avant d’amorcer une baisse progressive qui s’affiche à 20.800 tonnes en 2006 (KPEDJO, 2015). De ce fait, le niveau de consommation de protéines d’origine animale au Bénin a été estimé à 8,41 kilogrammes par habitant et par an. C’est un niveau de consommation qui est inférieur au seuil de consommation minimale recommandé, fixé par la FAO à 21 kg/an de protéines. Environ 22% de cette

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consommation totale de protéines sont fournis par les produits avicoles. Contre 58% par les bovins, 13% par les ovins/caprins et 7% par le porc. A- Productions conventionnelles Il s’agit des produits d’élevage d’animaux domestiques et des produits de la pêche. i)

Bovins

C’est la première source de protéines animales utilisée. L’élevage bovin est étendu sur tout le territoire national avec une prédominance au nord et au centre du pays. Le cheptel bovin est estimé à 2 111 000 têtes de bovins (DE, 2013). Elle est caractérisée par une production locale importante dominée par la transhumance (75% de la valeur de la production bovine nationale), mais insuffisante d’où sa complémentarité avec une importation sous forme de carcasses ou d’animaux sur pied. Les différentes races couramment rencontrées sont : les races locales (le Borgou, la Lagunaire, la Somba, la Pabli), les races bovins adaptées localement (Zébu Mbororo, le taurin Ndama, le taurin Méré, le Zébu Gudali et Djilli, le Zébu White Fulani, la Brune des alpes, la Gir et la Girlando) (CCN, 2002). Outre la production de viande, les bovins assurent également une production laitière estimée à 94.379 t/an en 2008 par la DE. Les importations et exportation de bovins et de viande bovine au Bénin sont résumées dans le tableau I ci-dessous. Tableau I: Importations et exportations de bovins et de viande bovine au Bénin de 2010 à 2012. Année

Production locale de viande bovine (t) 2010 34.085 2011 34.986 2012 35.887 Source : DE 2010-2011-2012 ii)

Importations de Importations de bovins sur pieds (t) viandes bovines congelées (t) 19.819,45 461,22 16.369,36 159,93 13.044,64 159,9

Exportations de viandes bovines (t) 27.550 18.940,04 20.202

Petits ruminants (Ovins, Caprins)

C’est la troisième source de protéines d’origine animale au Bénin. Les élevages ovins et caprins sont pratiquement inexistants au Bénin et de plus ce sont respectivement la race 17


naine Djallonké et Guinéenne, toutes originaires du Fouta Djalon qui sont les seules races locales du Bénin. Ainsi, l’augmentation de l’amplitude des transhumances, le commerce de bétail et la préférence d’animaux de plus grand format par les éleveurs ont induit la présence des ovins du sahel au Bénin (GBANGBOCHE, 1999). L’effectif du cheptel ovin et caprin est illustré au niveau du tableau II, c’est un élevage qui est encore jusqu'à ce jour traditionnel et avec une incapacité de satisfaction de la demande sans cesse croissante. Il est basé sur des systèmes agro-pastoraux, plus répandus, basés sur l’intégration plus ou moins importante de l’élevage aux activités agricoles et utilisant le pâturage spontané, le fourrage acheté ou cultivé et les résidus de récolte ; les systèmes agro – élevages dans lesquels la part des intrants agricoles est très importante pour l'alimentation du bétail et les systèmes hors-sol n’utilisant que des aliments achetés, systèmes observés à l'intérieur et en périphérie des villes où les animaux sont privés de surfaces herbagères. Cette production ovine contribue à environ 5% de la production totale de viande (50. 120 tonnes en 2004) (GBANGBOCHE, 1999). L’approvisionnement des ovins sur pieds au niveau des grandes villes du Bénin, provient toutefois des circuits traditionnels impliquant les pays limitrophes (Niger, Burkina Faso, Mali, Nigeria). Tableau II: L'effectif du cheptel ovin et caprin (têtes) Espèces FAO (2004) Ovins 700 000 Caprins 1 350 000 Source : FAO (2004) et DE (2013) iii)

DE (2013) 842 000 1 678 000

Porcins

C’est un élevage qui a connu de nombreuses difficultés dans le passé et depuis lors il n’est plus arrivé à se relever. Le cheptel a été estimé par la FAO en 2004 à 308.899 porcins et en 2013 la DE l’a estimé à 398.000 porcins. C’est un élevage qui est actuellement traditionnel avec un cheptel de quelques têtes par individu. Il est composé surtout des porcs de race locale avec quelques fois certaines têtes de race améliorée telles que la Large white et la Landrace. Cet élevage n’arrivant pas à satisfaire la demande, le 18


déficit est comblé par l’importation d’animaux sur pieds provenant des pays limitrophes tel que le Burkina Faso. iv)

Volaille

La volaille au Bénin est la seconde source de protéines d’origine animale par la mise à disposition de viande et d’œuf à la population. Selon les statistiques de la direction de l’élevage, la volaille constitue la deuxième source de consommation de viande, après les bovins (21% pour la volaille contre 58% chez les bovins). Le cheptel a été estimé en 2013 par la DE à 16.941.000 volailles. Plusieurs espèces sont élevées mais ce sont les gallinacés qui sont les plus dominant (poulets) suivi des pintades, des dindons, des canards, des pigeons. L’élevage avicole s’effectue d’une part traditionnellement au sein des communautés rurales (poulet local) et d’autre part de façon moderne en zone urbaine ou périurbaine (ferme avicole). Au cours de cette dernière décennie, l’aviculture béninoise est en plein essor, mais malheureusement, elle n’arrive pas à satisfaire les besoins de toute la population. Le déficit est alors comblé par les importations de volailles congelées en entier ou en quartier. Le tableau III ci-dessous récapitule le cheptel du Bénin de 2010 à 2013. Tableau III: Cheptel de 2010 à 2013 (Têtes) Espèces

Année 2010

Année 2011

Année 2012

Année 2013 Croit 2012/2013

Bovine

2 005 000

2 058 000

2 110 000

2 166 000

2,6%

Ovine

808 000

825 000

842 000

860 000

2,13%

Caprine

1 650 000

1 640 000

1 674 000

1 716 000

2,26%

Porcine

368 000

383 000

398 000

414 000

4%

Volaille

_

_

16 941 000

17 483 000

3,19%

Source : Annuaire statistique (2010, 2011, 2012, 2013) Direction de l’Elevage

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v)

Lait et œufs

Au Bénin, le lait est un produit dérivé de l’exploitation du cheptel bovin, prioritairement dévolu à la viande. Son importance dans les statistiques de l’élevage était considérée comme mineure et sa prise en compte est très récente. L’élevage du gros bétail, pourvoyeur de lait n’est pas uniformément réparti au Bénin. Le cheptel bovin, principal pourvoyeur de lait frais consommé au Bénin connaît un taux de croît moyen annuel de 2,7% selon les différents rapports de la Direction de l’Elevage. Les races locales de bovins au Bénin ne sont pas connues pour leur production laitière. Si les races locales béninoises sont trypanotolérantes, il n’en demeure pas moins que leur production laitière journalière est faible. Elle est estimée entre 0,5 et 2,5 litres de lait par jour (ADJOU, 2006). Cette production, estimée à 81 005 tonnes (78.646.193 l) en 2002 ; 100.000 (98.989.800 l) tonnes en 2012, mais reste encore inférieure aux estimations (178.582 tonnes) faite par ABIOLA (2007) dans le programme de développement de productions animales en 2007. Le septentrion est considéré comme le bassin laitier du Bénin car renfermant près de 90 % du cheptel national (TIDJANI et al., 2006). Sur le marché béninois, il existe une gamme très diversifiée de lait (lait frais ou caillé) et produits laitiers dont le principal fabriqué au Bénin est le fromage « Wagashi ». Sa fabrication constitue la principale activité de transformation du lait car elle se fait de manière artisanale dans presque tous les campements Peulhs (ATTINDEHOU, 2004). Le « Wagashi » est le plus souvent fabriqué à partir du lait entier frais de vache (issu de la traite du jour). La consommation de lait est estimée à environ 11 kg par personne par an selon la DE. Cette consommation est très faible (90 kg/an recommandés par la FAO) et inférieure à la moyenne en Afrique sub-saharienne. « Malgré l’augmentation du cheptel bovin et de la production laitière, l’offre nationale de lait et autres produits laitiers est largement inférieure à la demande nationale » (CHOPRA, 2003).

20


vi)

Poisson

Le poisson constitue une source de protéines animales non négligeable pour la population béninoise. La production halieutique est passée au Bénin de 38.702 tonnes en 2011 à 40.363 tonnes en 2012, soit une augmentation de 4,29%. La production halieutique actuelle ne permet de couvrir que 44 % des besoins nationaux en poissons estimés à 90.000 tonnes/an (selon l’estimation faite sur la base des normes de la FAO recommandant 15 à 18 Kg de poisson/hbt/an). Mais, cette quantité de production du poisson en 2012 a permis une diminution des importations d’environ, 13,03% équivalent à environ 15.000 tonnes de poissons congelés (MAEP, 2013). Les principales espèces de poissons fréquemment rencontrées dans les eaux continentales du Bénin sont : Lates nicoticus, Tilapia nilotica, Clarias lazera, Ethmalosa fambriata, Heterotis niloticus (SIDI, 1981). B- Productions non conventionnelles Les produits non conventionnels sont constitués par les gibiers d’élevage. Il s’agit là d’une alternative pour lutter contre l’insécurité alimentaire par élevages des animaux sauvages à cycle court. Au Bénin Il s’agit de l’élevage de lapin (cuniculture), d’aulacodes (aulacodiculture), de cobaye, de python, des civettes, des varans, des tortues, des autruches qui sont actuellement de plus en plus pratiqué (CHABI, 2014). Ce sont souvent de petits exploitants à moyens limités ne disposant pas de vaste étendue de terres. Jusqu'à ce jour il n’existe pas encore de très grande exploitation de ce type d’élevage. Mais la production globale de ces élevages reste encore faible elle ne constitue plutôt qu’un complément donc loin de détourner l’attention des consommateurs des gibiers traditionnels. Le tableau IV ci-dessous fait la synthèse de l’effectif des espèces non conventionnelles de 2010 à 2012.

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Tableau IV: Effectif des espèces non conventionnelles de 2010 à 2012 Année

Lapins

Aulacodes

Escargots

Autruches

Cobayes

2010

147.285

57.517

42.970

167

1.384

2011

161.766

62.676

43.145

188

1.517

2012

115.418

45.630

1525

126

1.282

Source : DE 2010-2011-2012

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CHAPITRE III : SITUATION DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE AU BENIN III.1 INSECURITE ALIMENTAIRE AU BENIN En termes de développement humain, le Bénin figure parmi les pays les moins développés. Il se classait 166ième sur 186, sur l’indice de développement humain (IDH) publié en 2013. En 2015, selon la banque mondiale le Bénin est classé en 20ième position dans la liste des 25 pays qui produisent le moins de richesse par habitant soit 4 places en dessous du niveau de 2014. La proportion de la population vivant en-dessous du seuil de pauvreté a été estimée à 53,1% en 2011 par la banque mondiale et à 35,2% selon le PAM en 2014. Au niveau national, 11% des ménages font face à une insécurité alimentaire sévère (< 1%) ou modérée (11%). Soit un de total, 1,1 million d’habitant en situation d’insécurité alimentaire. C’est ainsi que ces ménages ont une consommation alimentaire déficiente ou ne peuvent assurer leurs besoins alimentaires minimums sans avoir recours à des stratégies d’adaptation irréversibles (PAM, 2014). Le taux d’insécurité alimentaire est plus élevé dans les zones rurales (15%) que dans les zones urbaines autres que Cotonou (8%). Plus particulièrement dans le centre (Le Couffo 29%, le Mono 28%) et dans le nord (l’Atacora 25%) où sévissent les forts taux d’insécurité alimentaire dans les ménages. Dans les moindres taux (entre 10 et 15%) nous avons : le Zou (10%), l’Alibori (12%), le Borgou (13%) et La Donga (15%) (PAM, 2014). La situation est vraiment très critique dans certaines communes du pays ou plus de 50% des ménages ont une consommation alimentaire pauvre ou limitée. On peut citer entre autres : les communes de Toucountouna (81%), Boukoumbé(78%), Matéri (78%), Tanguiéta (65%), Cobly (54%) et Natitingou (50%) dans l’Atacora, des communes de Bopa (56.8%), Comé (54.4%) et Dogbo (50%) dans le Mono et des communes de Lalo (62%) dans le Couffo et de N’Dali (51%) dans le Borgou (Figure 4). Ainsi nous remarquons qu’une très grande proportion des ménages vivants en insécurité alimentaire est située dans le nord Bénin plus précisément dans l’Atacora.

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Figure 4: Carte d’Insécurité alimentaire par commune

Source : BENIN AGVSA 2013. 24


III.2 DIFFERENTS MOYENS D’ADAPTATION DE LUTTE CONTRE L’INSECURITE ALIMENTAIRE III.2.1 Recherche de produit d’origine végétal Le Bénin est un pays côtier et est l’un des pays ayant une verdure importante (forêts). Ces atouts lui confèrent donc une disponibilité en ressources végétales dont certaines sont utilisées dans l’alimentation humaine et animale (feuilles, fruits,…) à savoir : le karité, le baobab, le faux fromager, le Moringa, etc. Mis à part cela, la vente des éléments issus donc de ces ressources végétales permet aussi de créer des revenus au sein de nombreux ménages pauvres (surtout la gente féminine). L’utilisation de bois mort pour le bois de chauffage, le charbon de bois, les madriers contribue donc à la sécurité alimentaire en créant des revenus. III.2.2 Recherche de protéine d’origine animale III.2.2.1 Contribution directe de la faune sauvage à la sécurité alimentaire « La sécurité alimentaire est définie comme la possibilité physique et économique d’accéder pour tous et en tout temps aux produits alimentaires » (HOSKINS, 1990). Au Sommet mondial de l’alimentation de 1996, la sécurité alimentaire fut désignée comme une situation dans laquelle tous les individus ont, en tout temps, un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive qui satisfait à leurs besoins et préférences alimentaires et leur permet de mener une vie saine et active. La participation de la faune sauvage est très importante dans la lutte contre l’insécurité alimentaire car elle intervient de deux façons à savoir directe (par consommation directe de la viande de brousse) et indirecte (grâce aux revenu qu’elle procure aux différents acteurs pour satisfaire leurs besoins). a) Faune sauvage, ressources alimentaires D’après YAA (1998), l’importance de valoriser la faune sauvage a été reconnue dès les années 1950 et 1960.

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La viande de brousse, étant l’une des principales sources d’aliment, voire pratiquement la seule source de protéines d’origine animale des populations préhistoriques, a connu au fil des millénaires et dans de nombreuses parties du globe, une diminution nette avec l’avènement de la civilisation et du développement agricole. Mais pas pour autant, car elle contribue encore de façon marquée aux disponibilités en protéine animale totale dans de nombreux pays d’Afrique. Dans de nombreux pays, la viande de gibier occupe une place de choix dans l’alimentation des populations. Pour les 30 millions de personnes vivants dans les forêts d’Afrique centrale, la consommation est de 1,1 millions de tonnes de viande chaque année, soit un peu moins de 40.000g de viande/personne/an. Ce qui est l’équivalent d’environ 4 millions de têtes de bétail (FA et al, 2009). Dans le bassin du Congo, la consommation de viande de chasse est estimée actuellement à 4,9 millions de tonnes par an et les taux de prélèvement peuvent varier de 50 à 897 kg/km2 (VANDER HOEVEN et al., 2004) ; (LAURANCE et al., 2006). Au Gabon, la consommation en viande de chasse a été estimée à 120.000 tonnes en 2009 par ABEMETHY et al (2009). Au Ghana, les gibiers les plus appréciés sont les rongeurs et certains ongulés sauvages. Les rats, les chats et les chiens peuvent à certaines occasions passer pour gibiers. En France, la consommation la plus faible (BOYTE, SD), est de 300 à 350 grammes par an et par habitant. Dans les pays comme le Botswana, la RDC où une grande partie de la viande consommée vient des animaux sauvages et dans la majorité des Etats de l’Afrique de l’ouest c’est la viande préférée. Elle est très vitale en période de disette et de famine, parfois principal revenu familial grâce aux recettes de la chasse, l’artisanat et le commerce des produits dérivés. Elle est même considérée comme présentant des vertus spirituelles, culturelles et thérapeutiques par certaines (MBETE, 2012). Nous avons aussi, le tourisme et la vente des produits de chasse qui fournissent un apport substantiel à l’économie nationale (PIB) de nombreux pays d’Afrique (le Congo, la Centre Afrique, le Gabon, etc.). Ces produits de chasse sont vendus au détail sur les marchés urbains, à valeur commerciale dépassant même les viandes d’animaux domestiques (YAA, 1998).

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Au Bénin près de 2 592 espèces d’insectes, 449 espèces de poissons marins, 180 espèces de poissons d’eaux douces et saumâtres, 04 espèces de tortues marines, 02 espèces de crocodiles nains à mâchoire étroite, 14 espèces de grandes antilopes, 123 espèces d’algues marines, 10 espèces de primates, plusieurs espèces d’oiseaux, etc. sont utiliser au Bénin à de nombreuse fins (FAO Bénin., 2012) b) Espèces et variétés d’animaux sauvages consommés La presque totalité des animaux sauvages sont comestibles en Afrique en commençant par les vertébrés comme les mammifères (éléphants, antilopes, lions, singes, etc.), les rongeurs (rat géant,

les reptiles (serpent, varan, lézard, etc.), oiseaux (francolins ;

canards, pigeons, etc.) aux invertébrés entre autres : les mollusques (escargots, moules, etc.), les insectes (termites aillés, chenilles, criquets, etc.) (BOUPANA, 2002). Certaines de ces viandes sont taboues pour un groupe tandis que pour d’autres ce sont des mets délicieux. La viande de brousse est consommée sous de nombreuses formes : fraîche, fumée, salée ou séchée au soleil (biltong). Le fumage est la forme de conservation la plus répandue. On trouve de la viande de brousse fumée sur les marchés urbains de la plupart des pays africains. L’exploitation est limitée par les restrictions imposées sur la chasse (une période bien déterminée et le classement des animaux) dans chaque pays. Les rongeurs sont les plus pris à cause de l’absence de normes sur leur capture dans de nombreux pays et de leur capacité élevée de reproduction. Les insectes ont un caractère saisonnier quant à eux (YAA, 1998). Le tableau V fait la synthèse de quelques espèces de gibiers exploitées dans le monde.

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Tableau V: Quelques espèces de gibiers exploitées dans le monde Espèces

EUROPE

Mammifères

Cerf, Chamois, Dains, biches, Chevreuils, Sangliers, Lièvres, Rats musqués, etc.

Reptiles

Oiseaux

Autres

Canards sauvages, Faisans, Perdrix, Pigeons, Cailles, Alouettes, etc. Escargots, Grillons,

AMERIQUE DU SUD Pacas, Tatous, Singes hurleurs, Agouti, Paresseux, etc.

AFRIQUE

Tortues,

Tortues, Varans, Lézardes, Python d’Afrique, Vipères, etc. La plupart des oiseaux sauvages.

Canards sauvages,

Fourmis, larves d’insectes

Porc épics, Rats, Ecureuils, Lièvres, Singes, Pangolins, Buffles, Gazelles, Sangliers, Antilopes, etc.

Escargots, Fourmis, Termites aillés, Criquets, larves d’insectes, etc.

Source : BOUPANA G. A., 2002 c) Autres produits tirés des animaux sauvages Mis à part leur rôle dans la sécurité alimentaire grâce à la consommation de leur viande, les animaux sauvages et leurs produits dérivés remplissent maintes autres fonctions. Introduits dans la nourriture ils peuvent servir à relever et à encourager, par-là, les gens à manger des quantités suffisantes d’aliments fades et monotones. Le miel produit par les abeilles, est un ingrédient recherché dans le monde entier. Il sert d’aliment, d’édulcorant, de tonique ou de médicament ainsi que de base pour la fabrication de boissons (YAA, 1998). Pour de nombreuses collectivités africaines, notamment les masaïs, le miel revêt aussi une importance sociale car on le consomme au cours de diverses cérémonies telles que le mariage et la circoncision (CHIHONGO, 1992).

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Les défenses, l’ivoires, la peau ont une grande valeur sur le marché car utilisés pour la fabrication de très grand œuvre d’art. Ils peuvent aussi être utilisés comme trophée de chasse où dans la fabrication des produits traditionnels (médicamenteuse et cosmétique).

III.2.2.2 Contribution indirecte de la faune sauvage a la sécurité alimentaire a) Faune sauvage et création de revenus Le commerce de la faune sauvage et des produits dérivés, ainsi que les industries, contribuent de façon considérable à la sécurité alimentaire familiale et nationale en créant des ressources financières utilisables directement pour se procurer de la nourriture ou pour développer et améliorer les systèmes de production alimentaire. La plus grande contribution de la faune sauvage aux PIB des pays africains vient du tourisme et des activités récréatives axées sur la faune (la chasse), et des industries qui lui sont associées. Les ménages bénéficient aussi directement des recettes tirées de la chasse, du commerce de la viande de brousse, des trophées, des cuirs et des peaux ainsi que de la vente d’animaux sur pieds et de l’artisanat axé sur les produits des animaux prélevés. La viande de brousse est souvent échangée contre les aliments riches en glucide et des articles ménagers de première nécessité. Les marchés de viande de brousse et d’autres produits tirés de la faune sauvage contribuent à stimuler les économies rurales et assurent des sources de revenus en espèces aux collectivités qui, souvent, n’ont guère d’autres moyens d’en réaliser et qui bénéficient de ces recettes pour satisfaire leurs besoins quotidiens (MBETE, 2012). b) Tourisme et récréation Au plan national nous avons le safari qui permet de renflouer les caisses de l’Etat par les frais d’autorisation d’entrée dans le parc, les frais pour prendre des photos et la vente des objets d’art (les cornes et cranes d’animaux, ou bien des colliers ou bracelets faits à base des morceaux d’ivoire…). Mise à part cela, nous avons des taxes sur l’hébergement des touristes, la location des véhicules pour la visite.

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Au plan individuel, ce sont les guides touristiques qui en bénéficient par les taxes de visite fixées aux touristes. c) Revenus provenant de la chasse Autrefois les chasseurs africains chassaient pour nourrir leur famille. Aujourd’hui la plupart d’entre eux sont des chasseurs commerciaux et beaucoup préfèrent vendre leur gibier et acheter pour leurs familles des denrées riches en protéines mais moins chères comme le poisson, utilisant l’argent restant pour satisfaire d’autres nécessités de base du ménage. Certains élèves dont les parents manquent de moyens pour acheter les fournitures scolaires ou pour satisfaire certains de leurs besoins, s’adonnent à la chasse dans le but de vendre leurs prises. Cette chasse se fait donc clandestinement en raison des restrictions imposées sur l’exploitation de la réserve faunique. Rares sont aujourd’hui les personnes en Afrique qui vivent uniquement de la chasse ; la plupart des chasseurs consacrent une partie de leur temps à des activités comme l’agriculture et l’artisanat, ne pratiquant la chasse qu’occasionnellement. Outre le revenu direct tiré de la viande de brousse, la chasse assurait aussi un emploi et un revenu à d’autres personnes comme les aides, les porteurs et une chaîne de commerçants. d) Commerce de la viande de brousse Les animaux sauvages prélevés peuvent être consommés, vendus localement ou transportés jusqu’aux marchés urbains ou ils sont écoulés à des prix plus élevés que ceux des viandes domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs…). Parmi les facteurs qui déterminent le choix des espèces vendues ou consommées figurent la taille de l’animal, les préjugés culturels, les préférences des consommateurs et la demande. III.3 VALEUR NUTRITIONNELLE DE LA VIANDE D’ANIMAUX SAUVAGES Il ressort d’un grand nombre d’études menées sur la valeur nutritionnelle de la viande d’animaux sauvage qu’elle est comparable à celle d’animaux domestiques et dans certains cas meilleur. L’un des principaux avantages de la viande de sauvages par rapport à la viande domestique c’est sa faible teneur en matières grasse. Selon 30


LEDGER, rapporté par CHARDONNET et al (1995), la matière grasse représente 2 à 4% du poids brut pour les ongulés sauvages contre 15% à 20% du poids brutes pour les ongulés domestiques. Tout comme les rongeurs, les escargots, les chenilles, les criquets, les grillons nombreux études ont été réalisés sur ces derniers du faite de leur consommation dans le monde. Leurs teneur en matières grasse est faible seulement 1,3% avec une contenance en fer de 12,2mg/100g de la carcasse comestible, la valeur nutritionnelle des escargots serait comparable à celle de la viande de bœuf (AJAYI et al., 1978). En revanche, la viande de lapin est très intéressante pour sa faible teneur en sodium, la viande de lapin peut ainsi être proposée par les professionnels de la santé pour des personnes qui ont besoin d’une alimentation hyposodée. Si l’on compare avec la viande de bœuf, qui contient au maximum 6,8µg/100g de Sélénium selon les morceaux, la viande de lapin est réellement intéressante pour sa teneur en sélénium. De ce fait, la viande de lapin pourrait être conseillée pour les personnes carencées en sélénium, les sportifs de haut niveau et les personnes âgées par exemple. De plus, 100 g de viande de lapin crue non dégraissée couvrent plus de 15% des besoins en acide gras alpha-linoléique (oméga 3). La consommation de viande de lapin permet donc, de par sa forte teneur en oméga 3, de rétablir le rapport oméga 6 / oméga 3 de notre alimentation, souvent mal équilibré. « Aujourd’hui, nous pouvons donc confirmer que la viande de lapin se caractérise par une teneur appréciable de protéines (20%), une teneur limitée en lipides (12% sur viande non dégraissée, 10% sur viande dégraissée) et en cholestérol pour une valeur énergétique modérée. De plus, la viande de lapin apporte des acides aminés indispensables en quantités tout à fait satisfaisantes. » Selon DEFOLIART (1992), comparés au bœuf ou au poisson, les insectes possèdent une part élevée de protéines, de matières graisses et sont donc extrêmement énergétiques. La FAO en 2004 a noté une forte teneur en protéique chez les insectes comestibles favorisant ainsi leur incorporation dans les farines pauvres en protéine afin de lutter contre la malnutrition infantile.

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MALAISSE (2004) a estimé que le taux de protéines des adultes ailés des termites se situe entre 35% et 42% par rapport à la matière sèche. Cette teneur est similaire à celle de Macrotermes bellicossus (38,36%) mais supérieur aux teneurs en protéine pour la larve d’Oryctes rhinoceros (30,15%) et Rhynchophorus pheonicis (22,06%) obtenue par (Ekpo et al., 2009). La valeur énergétique de la farine des termites ailés est évalué à 581,5 Kcal/100g de matière sèche (NIABA et al., 2011). Mise à part cela, il est conseillé de consommer les larves de Rhynchophorus et d’Oryctes dans la mesure où les larves d’O. rhinoceros sont majoritairement composés d’acides gras insaturés en comparaison aux acides gras saturés (55,8% contre 44,29%) de même chez les larves de R. phoenicis. Or les acides gras insaturés permettent d’améliorer le métabolisme lipidique chez l’homme puisqu’ils réduisent le taux de cholestérol et des triglycérides dans le sang (HOLUB et HOLUB, 2004). C’est ainsi que les vers à soie Anaphe venata, mangées en grande quantité dans les campagnes du Nigéria, contenaient d’avantage de protéine brute que d’autre type de viande comme l’agneau et le porc (YAA, 1998). Le tableau VI et VII récapitulent la composition approximative (g/100g) de la viande de certaines espèces animales sauvages et domestiques désirées.

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Tableau VI: Composition approximative (g/100 g) de la viande de certaines espèces animales sauvages et domestiques désignées. Espèces

humidité Protéines Matières grasses Cendres Rongeurs Paraxerus cepapi 74,3 21,0 3,2 1,5 Rat des rochers : Aethomys 73,1 19,1 3,0 2,0 kaiseri Rat de Gambie : Cricetomys 49,1 42,6 4,7 2,6 gambianus Feeschum, nom local 71,7 21,0 4,0 2,0 cameroun : Dasymys sp Souris rayée : Lophuromys 66,7 27,5 2,9 2,6 flavopunctatus Praomys sp 70,0 19,8 7,0 2,0 Le rat fouisseur à queue 68,4 19,0 10,2 2,2 courte :Saccostomus campestris Thamnomys sp 70,7 16,3 3,4 2,0 Pelomys fallax 75,1 19,9 2,8 1,8 Porc-épic du cap : Hystrix 48,0 45,8 41 1,7 africae-australis Aulacode : Thryonomys 52,0 28,0 16,8 2,9 swinderianus Le rat-taupe africain : 69,2 16,6 9,9 1,8 Cryptomys hottentotus Sources : Tewe et Ajayi, 1978 ; Ajayi, 1979 ; Ajayi et Tewe, 1979 ; Malaisse et Parent, 1981.

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Tableau VII: Composition approximative (g/100 g) de la viande de certaines espèces animales sauvages et domestiques désignées (suite). Espèces

humidité

Mangouste à long museau Herpestes naso Genette Genetta pardina

72,7

Potamochère de l’afrique Potamocherus aethiopicus

70,1

55,4 Suidés 23,8

Antilope royale Neotragus pygmaeus Céphalophe couronné Cephalophus sp Céphalophe de Grimm Sylvicapra grimmia Guib Tragelaphus scriptus

Matières grasses

Cendres

1,9

3,3

9,3

6,0

1,6

1,1

74,5

Artiodactyles 23,4

0,9

1,2

74,6

20,8

3,4

1,2

59,5

33,4

2,0

4,0

47,6

50,9

12,2

3,7

31,8

Protéines Carnivores 18,8

Animaux domestique Bœuf 73,8 19,6 12,0 1,0 Mouton 78,5 17,2 2,9 1,0 Porc 64,8 19,4 13,4 0,8 Sources : Tewe et Ajayi, 1978 ; Ajayi, 1979 ; Ajayi et Tewe, 1979 ; Malaisse et Parent, 1981 III.4 SANTE ET FAUNE SAUVAGE III.4.1 Agents responsables de toxi-infections alimentaires L’homme consomme la viande de brousse pour sa survie, mais il arrive des fois au lieu de contribuer à la santé humaine que cette viande la mette en danger. On appelle :  Intoxication alimentaire : empoisonnement dû à des toxines préformées dans l’aliment lors de la croissance bactérienne. La toxine exogène, formée et libérée dans le produit avant sa consommation engendre des troubles dans les délais relativement courts (ROSSET, 1982).  Toxi-infection proprement dite : infection causée par des agents pathogènes (actifs ou vivants) présents le plus souvent en grand nombre dans l’aliment. Les

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micro-organismes pénètrent dans le tractus intestinal et engendre des troubles gastro- intestinaux typiques (ROSSET, 1982).  En somme « des infections causées par ingestion d’un produit alimentaire contenant une forte population d’agents infectieux et /ou leurs toxines ». Dans ce cas, on parle d’intoxination (MARTY, 2014). Les agents susceptibles de conduire à une intoxication alimentaire sont : Staphylococcus aureus et les Clostridium botulinum et ceux conduisant à une toxi-infection sont : Salmonella typhymurium, Shigella sonnei et Escherichia coli.  Intoxication proprement dite : intoxication provoquée par des microorganismes à un taux très élevé dans l’aliment incriminé. Ces intoxications sont relativement bénignes, leur incubation est brève (6 à 12 jours) et les symptômes sont d’ordres digestif (douleurs abdominales avec ou sans vomissements et toujours suivi de diarrhée). On peut citer comme exemple de Clostridium perfringens et Bacillus cereus.  Les Toxi-Infections Alimentaires Collectives (TIAC) : ce sont des syndromes toxiques ou infectieux apparaissant brutalement ou lentement, au cours ou après les repas. Ils peuvent avoir une allure épidémique. On distingue alors les épidémies collectives et les épidémies familiales. a) Salmonelles Maladie bactérienne d’origine alimentaire provoquée par des entérobactéries du genre Salmonella typhimurium et salmonella enteridis qui sont des sérotypes responsables d’intoxication alimentaires. Ce sont des bactéries à Gram négatif (-), aérobie, non sporulées, mésophiles et thermosensibles. Mais salmonella typhimirium est le plus redoutable par sa fréquence. Présent dans le tube digestif des animaux vertébrés et transmise à l’homme par le biais des aliments contaminés (viande, particulièrement la volaille, produits carnés, œufs et produits laitiers, etc.).

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Elle provoque des troubles gastro-intestinales se manifestant par une fièvre, une diarrhée, des vomissements et des douleurs abdominales. C’est une maladie assez banale qui peut prendre une envergure nationale voire internationale cas des Etats Unis en 1994 où elle a atteint plus de 25.000 personnes d’après l’estimation faible (Institut Pasteur, 2013). b) Staphylocoques D’origine alimentaire staphylococcus aureus (c’est la plus pathogène) est une bactérie à Gram positif (+), mésophile qui produit une entérotoxine. Variable selon la souche de staphylocoque, cette toxine est thermostable et n’est pas détruite par la cuisson ordinaire des aliments. Par contre, le germe est détruit en 1h à 60°C. Les symptômes se traduisent par des vomissements violents souvent accompagnés de diarrhées lorsqu’elle est d’origine alimentaire et lorsqu’elle est d’origine cutané par des suppurations cutanées (furoncles, folliculites, panaris, impétigo, conjonctivites, otites, pneumonies, etc.) pouvant devenir très grave (Institut Pasteur, 2012). c) Escherichia coli dite Entérohémorragique C’est une bactérie qui siège dans le tube digestif de ses hôtes dont l’homme et les animaux à sang chaud. Responsable d’une toxi-infection alimentaire grave, ce sont des pathogènes provoquent une gastro-entérite aiguë chez l’adulte et l’enfant. C’est un hôte normal du tube digestif de l’homme et de l’animal. Les souches d’E. coli (productrice d’une enterotoxine) ont la double capacité d’adhérer aux cellules épithéliales de l’intestin grêle et de produire une ou plusieurs toxines diarrhéiques. En 1995, HARRISON découvre que certaines toxines sont thermolabiles (détruites à la chaleur), d’autres sont thermostables. La maladie est causée par ingestion d’aliment mal cuit ou crus, d’aliment souillé (fruits, légumes frais) par les mains humaines ou fèces des animaux à dose élevées d’Escherichia coli. Elle provoque des douleurs abdominales, fièvre, céphalées, nausées, vomissements, des diarrhées hémorragiques violentes pouvant apparaitre entre 3 et 8 jours après l’infection. La maladie évolue vers la guérison mais les porteurs sains sont très nombreux. 36


Mais parfois elle peut entraîner un syndrome hémolytique et urémique dû à la production de sa toxine très puissante pouvant conduire à la mort dans 3 à 5% des cas (Institut Pasteur, 2012). d) Clostridiose (Clostridium perfringens) La Clostridiose est une toxi-infection d’origine alimentaire dû à une bactérie du genre Clostridium qui est un bacille à Gram positif (+), mésophile, sporulé très résistant se développant en milieu anaérobie et productrice d’entérotoxine. Il en existe Cinq souches (A, B, C, D et E) qui élaborent 11 toxines différentes. La Clostridiose à Clostridium perfringens de type A est la principale cause de nombreuse intoxication et dans quelque rare cas de celui de type C (ASPC, 2012). L’homme se contamine par ingestion des aliments souillés (particulièrement viande rouge et de volaille) contenant des clostridies. Le temps d’incubation est généralement très court 7 à 15heures après ingestion et elle se traduit par apparition soudaine des symptômes : douleurs abdominales suivies de diarrhée, sans fièvre ni vomissement, mais les symptômes s’estompent généralement au bout de 24 heures pour les Clostridium perfringens de type A tandis que celui de type C peut conduire jusqu’à une entérite nécrosante et même une atteinte nerveuse donc la plus dangereuse (OVF, 2011). e) Botulisme (Clostridium botulinum) Cette maladie est causée par un bacille anaérobie strict, sporulé, saprophyte, tellurique et mésophile. Le botulisme, dont il est la cause, est la maladie la plus sérieuse par sa gravité. Clostridium botulinum secrète une toxine très puissante. Sa toxicité aiguë est la plus forte connue. Lorsque l’homme ingère la toxine formée lors de la multiplication de ce germe, la conséquence finale est la mort. Avec un délai d’incubation variant de 12 à plusieurs jours, elle se traduit chez l’hôte essentiellement par des troubles gastro-intestinaux avec fatigue, faiblesse musculaire, dilatation des pupilles, sécheresse de la bouche, paralysie des muscles respiratoires. La mort survient entre le 2ième et 9ième jour, si la maladie n’est pas combattue.

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f) Campylobactériose La Campylobactériose est une maladie infectieuse causée par une Campylobacter jejuni qui cause la diarrhée chez les humains. C’est une zoonose car transmise à l’homme par les animaux (à sang chaud) chez qui la manifestation est rare. Elle est aussi transmise par aliments contaminés incluant la viande mal cuite, dans le lait non pasteurisé et dans de l’eau de source contaminée parfois transmis par la voie orale ou fécale (AideMémoire N°255, 2011). Connu encore sous le nom de Campylobacter entérite ou gastro-entérite, la plupart des cas de C. jejuni sont sporadique (apparaissent séparément ou dans des places largement dispersées) ou implique un petit groupe comme une famille, bien que quelques épidémies de maladie impliquant beaucoup de personnes aient été enregistrées. Elle apparaît dans un délai de 2 à 6 jours après l’exposition au C. jejuni, les symptômes peuvent apparaître dans une moyenne de 2 à 5 jours et à une durée d’incubation pouvant aller jusqu’à 10jours. Elle se traduit par de la fièvre, mal de tête, douleur aux muscles, suivi d’une forte diarrhée (accompagnée souvent de sang dans les selles), de douleur abdominale, nausée et vomissement. Dans quelques cas, les douleurs abdominales peuvent être plus sévères que la diarrhée (donc appendicite). (FEPS, SD).  Intoxications de type histaminique : Ces intoxications sont consécutives à l’ingestion de denrées en cours d’altération, suite à une mauvaise préparation et à une mauvaise réfrigération. L’intoxication est provoquée par des amines de décarboxylation (histamine, tyamine, cadavérine, méthylamine) issues du catabolisme microbien (Action de proteus et de certains bacilles anaérobies). Ces amines thermostables provoquent très rapidement (en 30 min à 2h) des symptômes spectaculaires. Elles peuvent se manifester comme suit : Céphalées, vomissement, diarrhées, prurit, œdèmes,etc.

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III.4.2 QUELQUES ZOONOSE DUES AUX VIANDES DE BROUSSE On appel zoonose toute maladie animale susceptible d’être transmise à l’homme. Les épidémies de Maybout, au gabon en 1996 étaient liées à la préparation culinaire d’un chimpanzé (STÖHR et al, 1998). Nombreuse maladies sont donc transmis à l’homme par les animaux à savoir : la brucellose, la leptospirose, la gnathostomose, la gonglyonémose, la rage, la Tuberculose, la Cysticercose, la Trichinellose, l’Ebola, la fièvre de Lassa. Mais nous n’allons-nous intéresser qu’aux maladies ayant sévie au moins une fois dans la zone. a) Tuberculose (Mycobacterium bovis) La tuberculose est une maladie chronique très contagieuse des bovins causée par une bactérie Gram +, le bacille Mycobacterium bovis (M. bovis) très résistant dans le milieu extérieur (plusieurs mois) transmissible à l’homme et d’autres animaux (porcins, les buffles, les cervidés) (IICA, 2009). La tuberculose bovine peut rester des mois dans l’organisme animal avant de s’exprimer voir quasiment jamais. Chez l’homme, le siège primaire de la maladie est les ganglions lymphatiques avec une continuité vers les poumons. La principale transmission est la voie respiratoire (l’inhalation des aérosols rejetés dans la respiration et les produits de la toux d’un animal malade), possible aussi par voie digestive (ingestion d’eaux souillées ou d’aliments souillés) (PAUL, 2011). Elle se traduit par une fièvre, une toux sévère suivie d’une cachexie intense. b) Cysticercose C’est une maladie Infestieuse transmise par ingestion des viandes infestées par des cysticerques, Cysticercus bovis et Cysticercus cellulosae qui ne sont rien d’autre que respectivement les formes larvaires de Taenia saginata et Taenia solium. Les formes adultes se retrouvent chez l’homme (THIAM, 2015). Les larves cysticerques de Taenia solium peuvent infester l’être humain, mais non ceux de Taenia saginata (Aide-Mémoire N°376, 2013).

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La maladie se caractérise souvent par des symptômes légers et non spécifiques. Des douleurs abdominales, des nausées, de la diarrhée ou de la constipation peuvent survenir 6 à 8 jours après l’ingestion des cysticerques. Mais des cas graves peuvent apparaître lors de cysticerque due à Taenia solium, Il s’agit d’atteinte du système nerveux central (60 à 90% des cas) provoquant la neurocysticercose qui est la forme la plus grave de la maladie et l’une des principales causes de l’épilepsie dans de nombreux pays en développement (Aide-Mémoire N°376, 2013). Possibilité aussi d’atteinte de l’œil (paupière, conjonctivite, orbite, iris, chambre antérieur, corps vitré, rétine), des muscles (asymptomatique) et le tissu cellulaire sous cutané (nodule) (AUBRY, 2014). c) Trichinellose C’est une maladie zoonotique grave transmise par ingestion de viande crue contaminée par un nématode vivipare Trichinella sp. Les larves de Trichinella sp sont très résistantes au fumage, ébullition modérée, rôtissage superficiel ou encore l’action de la saumure. La plupart des mammifères, les reptiles et les oiseaux peuvent être infectés par différentes espèces de Trichinella, dont l’homme se contamine par ingestion des viandes ou de produits à base de viande infestées par des larves de Trichinella mal cuites (FERNANDEZ et WHITE, 2011). Difficilement décelable chez les animaux infectés, chez l’homme il s’agit d’une maladie dangereuse. Elle s’exprime en quatre phase : une phase catarrhale intestinale (marquée par des diarrhées, vomissements, douleurs abdominales) d’une phase de dissémination larvaire (marqué par une fièvre continu, œdème générale sous cutané particulièrement palpébral) une phase d’enkystement dans les muscles voir les nerfs et une dernière phase qu’est le passage à la chronicité (ANOFEL, 2014). d) Fièvre de Lassa Cette maladie a été identifiée pour la première fois en Afrique de l’ouest, la Fièvre hémorragique (fièvre de Lassa) est une maladie virale causée par un adénovirus. Le virus de Lassa est transmis à l’homme par contact avec les excréments (urines, fèces) d’un petit rongeur domestique le Mastomys natalensis (le rat à multiple mamelles) qui est le principal réservoir. Il peut aussi se transmettre de façon directe par contact cutané 40


muqueux avec les fluides biologiques d’un individu malade (sang, urine, sperme, vomissures, scelles, transpiration) (OMS Bénin, 2014). Elle se manifeste par une fièvre hémorragique foudroyante (fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, asthénie, myalgies, arthrites,…) qui peut s’aggraver pouvant entraîner la mort par choc hypotensif et hypovolémique. Très dangereuse pour la femme enceinte car mortalité de la mère puis de l’enfant très élevée (Institut Pasteur, 2012). e) Ebola C’est une maladie virale hautement contagieuse, responsable de forte fièvre et d’hémorragie interne. Le virus Ebola est souvent mortel pour l’homme. C’est une zoonose majeure transmis par la chauve-souris réservoir naturel de celui-ci qui infecte les autres animaux (singes). C’est une zoonose car virus transmissible à l’homme par manipulation d’animaux malade (viande de brousse, dépeçage,…), ou par contact direct avec le sang, les liquides biologiques d’une personne infectée ou encore par contacts indirects d’environnement contaminé par ces liquides, ce qui lui a valu une place dans la liste des maladies à déclaration obligatoire de l’OIE (Institut Pasteur, 2015). f) Trypanosomose Cette maladie est encore connue sous le nom de maladie du sommeil, c’est une maladie vectorielle transmise par les piqûres de mouche Tsé-Tsé ou glossine contaminer par Trypanosoma brucei gambiense (98% des cas). Les glossines se contaminent aussi par piqûres d’une personne contaminée ou d’animal contaminé. Mais cette maladie est vraiment très dangereuse du fait de l’apparition tardive de ses symptômes qui ne surviennent que lorsque la maladie est à un stade avancé et le système nerveux est déjà atteint (Aide-Mémoire N°259, 2015).

Autres agents pathogènes

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Les champignons sont aussi pathogènes par les mycotoxines qui peuvent induire des intoxications. Plus graves, ces toxines sont cancérigènes. Les levures et les moisissures en particulier se trouvent dans l’environnement des denrées alimentaires et peuvent induire des malaises. Mis à part les produits où elles sont ajoutées volontairement, leurs présences dans les aliments signifient l’altération de la denrée. Les produits chimiques tels que les pesticides, le plomb, le mercure, etc. ; peuvent être présents dans les aliments et constituer un danger pour les consommateurs. III.4.3 Quelques agents responsable des mortalités dans les élevages On peut parler d’insécurité alimentaire lorsque la population n’arrive plus à subvenir à ses besoins de base. Et donc une atteinte des moyens de production est aussi susceptible de se traduire par une insécurité alimentaire. Ainsi les maladies dont les animaux sauvages sont les réservoirs susceptibles de décimer un cheptel d’élevage occupent alors une place importante parmi les causes de l’insécurité alimentaire. Nous ne pouvons tous citer, mais voici quelques-unes subsistantes dans notre zone d’étude et qui fait de gros ravage : La peste porcine, la peste des petits ruminants, etc. a) Peste des petits ruminants (PPR) C’est une maladie virale très contagieuses des ovins et caprins due à un Morbilivirus causant de très gros dégâts dans les dites élevages et qui se manifeste par une fièvre d’apparition subite après un temps d’incubation de 3 à 6 jours suivie d’un abattement sévère, des lésions buccales apparaissent, de la diarrhée, une pneumonie et parfois elle tend vers la mort, dans certains cas elle entraîne une mort brusque des animaux sans symptômes (FERNANDEZ et WHITE, 2011). La contamination se fait par contact direct avec les excrétions (larmes, secrétions nasales, les expectorations et des matières fécales) d’un animal malade ; la toux et les éternuements contribuent à la formation des gouttelettes qui contaminent les animaux lorsqu’ils l’inhalent. Certains petits ruminants sauvages tels que les antilopes sont aussi susceptible de faire ou de garder la maladie et peuvent donc la transmettre. (FAO, 2008).

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b) Peste porcine La peste porcine est une affection virale très contagieuse des suidés (porcs domestiques comme sauvages) caractérisée par des taux de mortalité très élevés avoisinant les 100%. L’année 1997 fut une année très déplorable pour les éleveurs de porcs (plus de 106.000 porcs abattus) et depuis la filière n’a toujours pas pu se relever dans le pays (Bénin). C’est une maladie hautement contagieuse au sein des populations de porcs où elle se transmet par contact direct avec les excrétions des animaux malades. Elle se manifeste par des coliques, des diarrhées suivies d’une mort rapide voir subite des animaux, mais elle n’affecte pas l’homme (COMPAORE, 2005). III.5. IMPACTS DES ACTIVITES DE CHASSE SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE La chasse est une activité vraiment très importante dans la culture béninoise, de ce fait elle est pratiquée à forte intensité. Elle crée ainsi un sérieux problème au niveau de la biodiversité car elle entraîne la disparition de certaines espèces animales dans certaines zones du pays. Cela est dû au fait que le taux de prélèvement est supérieur au taux de renouvellement (capacité de reproduction) des animaux. La chasse aussi bien sportive que traditionnelle se pratique avec des armes à feu trop bruyant. De plus le déplacement des chasseurs, des pisteurs dans l’habitat des animaux entraînent de sérieuses quiétudes qui sont sources de stress pour les espèces chassées que celles qui ne le sont pas. Les conséquences de ce stress sont des retard de croissances des animaux car toujours aux aguets, de même que les troubles de la reproduction. Les feux de brousse très utilisés lors de la chasse traditionnelle entraînent elles aussi des conséquences désastreuses en détruisant l’habitat de nombreuses espèces. Ce qui entraine une modification de la distribution géographique des espèces animales.  Historique Traditionnellement on distingue deux formes de chasse :  la chasse à la battue pour les besoins alimentaires de la famille qui s’organise aux alentours du village. Les armes utilisées étaient les sagaies, les lances et les bâtons ; 43


 la grande chasse est organisée par les familles de chasseurs. La règle d’organisation était : lorsqu’une famille d’un lignage donné organisait la chasse une année, aucune autre famille des autres lignages ne pouvait organiser une seconde chasse pendant la même année. Une seule grande chasse était donc organisée par année en saison sèche (février – mars) et regroupait toute la population de la zone nord-ouest de l’Atacora (Matéri, Cobli, Tanguiéta, Toucountouna, Boukoumbé et Natitingou). Après l’expédition, le « directeur » de la chasse prend une partie (généralement une cuisse) de chaque animal abattu. Depuis que les armes à feu ont remplacé les outils traditionnels (sagaies, lances et flèches), la grande chasse était de moins en moins pratiquée au profit de la chasse individuelle conduisant à une rupture les anciennes pratiques de chasse de groupe. La dernière expédition en date serait de 1972 ;  en ce qui concerne la chasse individuelle, elle consistait soit, à chasser les animaux à l’aide d’un cheval et à les abattre avec une lance, soit à creuser un grand trou dans la terre en un endroit bien fréquenté par les animaux, soit à tendre des pièges en fer. Les populations riveraines ont donc une longue tradition dans la gestion de la faune qui assurait le maintien de l’équilibre naturel. La disparition des règles traditionnelles, combinée avec une gestion de chasse non durable pendant la période coloniale, a provoqué une forte pression sur l’effectif de la faune. NB : De nos jours la grande chasse d’autrefois n’existe plus, quand on parle de grande chasse, il s’agit de la chasse sportive pratiquée par les étrangers et certains nationaux.

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DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION

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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I.1. MATERIEL I.1.1. Présentation de la zone d’étude I.1.1. 1. Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) La RBP, autrefois connue sous le nom de Parc National de la Pendjari, est localisée dans son entier au Bénin, plus précisément à l’extrême Nord-Ouest de la République du Bénin. Ses limites géographiques sont comprises entre 10°30’ et 11° 30’ latitude Nord, 0° 50’ et 2° 00’ longitude Est. Elle fait partie des plus grands ensembles d’Aires Protégées de l’Afrique de l’Ouest, à savoir, l’écosystème W-Arli-Pendjari. Ce grand ensemble regroupe outre la RBP, la Réserve de Biosphère Transfrontalière «W», partagée par le Bénin, le Niger et le Burkina Faso ainsi que les Aires Protégées de statuts divers au Burkina Faso (Pama, Arli, Singou), voire du Togo (Oti, Kéran, Mandouri). La RBP érigée Réserve de Biosphère en 1986 couvre une étendue de 50 000 ha. Les zones tampon (348 000 ha) autour du parc de la Pendjari comprennent les zones cynégétiques de la Pendjari : Porga (76 000 ha), Batia (75 000 ha) et Konkombri (25 900 ha). L’UNESCO a ajouté la RBP et les zones cynégétiques contiguës de la Pendjari et de l’Atacora à la liste des Réserves de Biosphère en 1986. En Afrique de l’Ouest, un écosystème protégé de taille comparable n’existe qu’en Côte d’Ivoire avec le Parc National de la Comoé (CENAGREF, 2004). La RBP est un joyau d’Afrique, renfermant la plus grande population d’éléphants d’Afrique de l’ouest ainsi que des espèces menacées telles que l’éléphant, le buffle, le lion, le guépard, le lycaon, l’hyène, et des milliers d’antilope (damalisque, hippotragus, bubale, cobe de Buffon, cobe Defassa, cobe des roseaux…). On peut ainsi conclure que la RBP est l’un des tout derniers sanctuaires de la faune sauvage en Afrique de l’ouest (CENAGREF, 2011). La figure 5 présente la carte de la réserve de biosphère de la pendjari. En outre, elle est le refuge d’espèces endémiques de plante (Thumbergia atacorensis) et de poissons tels que Synodontis arnoulti, Barbus parablabes, Steatocranus irvinei, Synodontis macrophthalmus, Brycinus luteus, Irvineia voltae, Barbus guildi, Micropanchax bracheti. 46


Figure 5: Carte de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

Source : CENAGREF, 2004 47


I.1.1.3. Zone d’étude Notre étude s’est réalisée en deux parties : - une partie administrative qui s’est effectuée à Tanguiéta au siège du CENAGREF du faite qu’ils sont impliqués dans la gestion de la réserve ; - une seconde partie au niveau de trois (03) populations riveraines de la RBP. Il s’agit des populations de: Porga, Dassari et Batia. Ces villages ont été choisis pour deux raisons : d’une part du fait de leur situation (leur proximité) par rapport au parc et des diversités ethniques et culturelles (Berba, Waama, Bariba, Fon, Dendi, etc.) existant au sein de ces communautés. Et d’autre part à cause de leur régime alimentaire et leur activité liée à l’exploitation des ressources de la RBP. I.1.2. Matériel utilisé I.1.2.1. Population d’étude Le travail que nous avons mené s’est intéressé aux populations riveraines et aux agents de la RBP. Au niveau des villages 20 ménages ont été enquêtés ce qui fais un total de 60 ménages enquêtés. Quant aux agents du parc 15 personnes ont été enquêtées. I.1.2.2. Matériel Le matériel de terrain de notre étude était constitué principalement : -

des fiches d’enquêtes pour les agents de la RBP ;

-

des fiches d’enquêtes pour les populations riveraines de la RBP ;

-

d’un bloc note et des stylos pour prendre les informations supplémentaires lors des entretiens et noter les remarques observées ;

-

d’un appareil photographique ;

-

d’un dictaphone pour enregistrer certaines informations afin de les traduire après. Pour le déplacement sur le terrain une moto a été utilisée.

I.2. METHODOLOGIE GENERALE D’APPROCHE Cette étude est le fruit d’une recherche bibliographique et des enquêtes menées sur le terrain et auprès des parties prenantes impliquées dans la gestion de la faune sauvage. 48


Le travail de terrain s’est effectué à Tanguiéta, Dassari, Porga et Batia. Le travail s’est déroulé dans trois villages situés en périphérie de la RBP (Reserve de Biosphère de la Pendjari). Il s’agit plus particulièrement des zones cynégétiques de la RBP. Notre travail a commencé à Tanguiéta où nous avons consulté les documents administratifs, les rapports techniques concernant la gestion de la réserve et mené des entretiens semidirectifs auprès des experts et personnes ressources ayant travaillé ou travaillant directement dans la gestion de la faune sauvage. Il s’agit notamment de la direction des parcs nationaux (DPN), et du (CENAGREF), des (AVIGREF) et des responsables de quelques projets de développement conduits dans cette zone. I.2.1. Méthode de recherche Nous avons utilisé des questionnaires d’enquête pour la collecte d’informations sur le terrain. Il s’agissait d’entretiens semi-directifs avec les enquêtés. I.2. 1.1 Questionnaire d’enquête Un questionnaire d’enquête (annexe 1) a été élaboré en fonction des réponses attendues par rapport aux différents objectifs de cette étude et de nombreux travaux réalisés dans ce sens dans d’autres pays. Pour cette étude, deux (02) fiches d’enquêtes ont été conçues et administrées à deux niveaux en fonction des objectifs de recherche précitée : 1-) Au personnel impliqué dans la gestion du parc : Cette fiche comportait principalement 02 parties. La première partie a traitée des caractéristiques socioprofessionnelles du personnel ou de l’agent (nom, sexe, le poste, nombre d’année de travail…) et la deuxième partie a porté sur la gestion de la RBP (activités menées, les avantages, les inconvénients et les apports). 2-) Aux différentes communautés rurales choisies : le questionnaire a été établi selon les objectifs de notre étude. Dans ce volet, la fiche d’enquête comportait 03 parties. La 1ière partie abordait les caractéristiques socio-économiques et démographiques de l’enquêté(e) (nom, âge, sexe, ethnie, sources de revenu...), la deuxième partie a porté sur la consommation des viandes de brousse et enfin la dernière partie s’est intéressée 49


aux coutumes et mœurs des enquêtés face aux viandes de brousse suivie de leurs implications dans la santé du consommateur. Pour une question de temps et de moyens, à défaut de faire une enquête systématique auprès de toutes les populations riveraines de la RBP. Nous avons ciblé les zones où la chasse se pratique légalement, les zones cynégétiques de la réserve. Quant au choix des enquêtés (populations riveraines comme personnels), il s’effectuait au hasard afin de créer une grande participation de tous. Le ménage étant l’ensemble des personnes qui prennent leur repas ensemble au sein du ménage, c’était le chef de famille qui devrait être interviewé. Sur le terrain, cette méthodologie a été revue et réajustée du fait de certaines réalités. En effet certain chefs de ménages étaient absents ou ne voulaient pas participer à l’enquête. Au total, le questionnaire a été administré à 60 chefs de ménages (tous des hommes adultes donc potentiellement chasseurs et/ou braconniers) et 15 personnels impliqués dans la gestion de la RBP. I.2.1.2. Observation désengagée L’observation désengagée consistait à notre intégration dans la vie de ces populations sans pour autant aborder l’objet de notre étude avec eux. Il s’agit entre autre de s’intégrer aux populations sans pour autant se faire remarquer et de partager leurs quotidiens. Toutefois, même si l’observation désengagée ne requiert pas une intégration au groupe ou une mise en scène particulière, il a été nécessaire d’obtenir du groupe l’acceptation d’être observé et surtout sans que cela n’influence la manière habituelle d’exécuter les tâches pour lesquelles ils étaient observés. L’observation désengagée a été mise à profit pour étudier par exemple la composition des repas et leur préparation, la présentation et la composition des aliments présentés aux niveaux des points de vente villageois ou dans les marchés hebdomadaires et enfin au niveau des paniers de quelques ménagères que nous avons suivies. I.2.1. 3. Réunions de groupes ou ’’focus’’ group Les autres outils de diagnostic rapide que nous avons utilisés sont les focus group qui sont une méthode d’enquête qualitative rapide. Pour la conduite de ces discussions de 50


groupe, il a été nécessaire de constituer des groupes homogènes, par genre et par classe d’âge. I.2.1. 4. Collectes des données secondaires Cette étude ayant été réalisée en dehors des périodes de chasse autorisée, cela nous a poussées à compléter les informations par des données issues des enquêtes qualitatives sur les espèces chassables par les communautés riveraines de la RBP. La part relative des prélèvements par le braconnage a été partiellement estimée à travers les statistiques sur les saisies et les accrochages opérés par les autorités compétentes, les autorités de la RBP pour le noyau et la zone tampon et les agents du CENAGREF. Cependant, compte tenu du caractère illégal de cette activité, il n’a pas été possible de quantifier la totalité de la biomasse prélevée par les populations vivantes à l’interface de la RBP. Il faut aussi noter, que les prélèvements légaux n’ont pas été estimés, car l’étude ne s’est pas déroulée lors de la période de chasse et que les rapports sur les campagnes cynégétiques précédentes ne mentionnent pas les poids des espèces abattues. I.2.2. Traitement et analyse des données Les questionnaires étant élaborés à l’aide du logiciel sphinx alors les données y ont été saisies puis exportées sous le tableur EXCEL 2010 sous WINDOWS où elles ont été analysées. Pour les données quantitatives, l’étude s’est basée sur une analyse des tendances générales qui se sont dégagées à travers les résultats des enquêtes. Les réponses sont exploitées sous forme de tableaux de comparaison des fréquences, de distribution des connaissances et attentes des enquêtés. Les données issues des études qualitatives enregistrées à l’aide d’un dictaphone ou prise de note directe ont été traitées par l’analyse de leurs contenus.

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CHAPITRE II : RESULTATS II.1. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DES POPULATIONS RIVERAINES II.1.1. Situation sociale et mode de vie des populations riveraines investiguées Les populations des zones riveraines de la RBP sont constituées d’individu de tout âge avec une prédominance de jeune soit 77,3% des personnes enquêtées (moins de 45ans). L’âge moyen étant de 40ans. (Figure 6)

Moins de 25ans

25 à 35ans

22%

35 à 45ans

plus de 45ans

17%

31% 30%

Figure 6: Répartition des enquêtés selon l’âge

Ce sont des populations qui ont un faible niveau d’étude, près de 17,2% des enquêtées ont un niveau d’étude primaire, voir même aucun niveau d’étude soit 51,7% des enquêtées. (Figure 7)

52


3% 28%

Aucun 52%

Primaire Secondaire

17%

supérieur

Figure 7: Niveau de scolarisation des enquêtées

Trois religions sont pratiquées au niveau de ces populations. Le christianisme qui est la religion dominante avec un pourcentage de 55,2% suivie de l’islam qui occupe 34,7% et de l’animisme qui fait 10,1%. (Figure 8)

Musulman

Chrétien

Animistes

10% 35%

55%

Figure 8: Répartition des enquêtés selon la religion

Les populations riveraines forment un ensemble constitué de petits groupes d’habitants formant des villages tout autour du parc au niveau des zones riveraines avec un effectif de quelques centaines d’habitants. Elles ont pour première activité l’agriculture (92,9%). Elle constitue la base économique de ceux-ci, les principales cultures sont : le sorgho, le mil, le maïs, le niébé, l’igname, le manioc. Le coton, l’arachide et plus récemment le 53


riz sont les cultures de rente. Il s’agit essentiellement d’une agriculture de subsistance où les échanges et la monétarisation sont faibles. Après l’agriculture vient l’élevage extensif qui a une faible intégration à l’agriculture. Son rôle principal est l’épargne et les animaux ne sont vendus qu’en cas de besoin urgent en argent liquide. En général, ils ne sont consommés que lors des cérémonies, des réceptions et jours de fête. La volaille est élevée par tout le monde soit 100% de la population riveraine, mais pour les petits ruminants seulement 56% des familles essayent d’élever quelques-uns. La pêche y est également pratiquée et a longtemps été une tradition chez les populations riveraines. Elle est pratiquée par les villageois (35,3%) et aussi par des professionnels d’origines malienne et nigérienne. Les populations riveraines de la RBP sont autorisées selon le droit d’usage à pêcher dans la Zone Cynégétique de la Pendjari (ZCP) jusqu’à une certaine limite (voir zonage de la Réserve). Dans la rivière Pendjari, seuls les pêcheurs professionnels sont admis dans la ZCP (Figure 9).

40 35 30

35,3 30

%

25

20 15 14,7

10 10

5

5

0

Pêche

chasse

Vendeur de Agriculture Produit

5

Artisan

Autres

Figure 9: les différentes activités menées par les populations riveraines après

l’agriculture (% en ordonnée). II.1.2. Situation économique des populations riveraines

Ces populations ont de la peine, à joindre les deux bouts du fait que les différentes activités économiques menées ont une faible rentabilité.

54


Les nombreuses contraintes liées aux différentes activités menées par ces populations sont entre autres : -

pour l’agriculture, les populations des villages riverains se plaignent en premier lieu du « manque de terre ». De ce fait, l’agriculture au sens large restera pour la population riveraine la base de subsistance à laquelle il n’existe pas d’alternatives.

-

pour l’élevage, toutes les familles essayent d’élever quelques petits ruminants et de la volaille, qu’ils gardent comme épargne. L’élevage du gros bétail demeure la spécialité des Peuhls.

-

pour la pêche, seuls les pêcheurs professionnels sont admis dans la ZCP (la rivière Pendjari).

Ces différentes activités génératrices de revenu ne pouvant être menées convenablement engendres de sérieuses conséquences sur les revenus. Parmi les enquêtés, 96,6% ont affirmé disposer des sources de revenu mais seulement 27,6% ont admis que leurs revenus sont réguliers. Ils proviendraient respectivement de la vente de céréales (39%), de produit d’élevage (26%), produit de cueillette (15%), de la pêche (11%), de la vente de gibier (6%) et de l’artisanat (3%), ce qui est illustré par la Figure 10.

3% 11%

6%

15%

Vente de gibier Produit de ceuillette Produit d'élevage

39%

26%

Vente de céréales Pêche Artisanat

Figure 10: Les différentes sources de revenu des populations riveraines.

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II.2. CHASSE II.2.1. Gestion de la viande de brousse en périphérie de la RBP II.2.1.1. Espèces chassables Seulement 55,2% de la population étudiée, ont admis avoir des tabous et les respectent. Mais cela ne concerne que quelques espèces animales telles que les serpents de toutes espèces, les carnivores sauvages et les suidés pour certaines religions, sans oublier aussi que, ce qui est tabou pour une ethnie donnée ne l’est pas pour une autre et cela reste subjectif pour éliminer une espèce. Les espèces chassables comprennent les grands herbivores 95% (buffle, hippopotame, tous espèces d’antilope, etc.), les carnivores (guépard, le lycaon, etc.) en passant par les reptiles (tortus, varan, lézard, etc.), les oiseaux (francolin, pintades, canards, etc.) jusqu’aux rongeur (agouti, rat géant, etc.) et les insectes (les termites, les grillons, le criquet, etc.). En considérant les différentes cultures, tous les animaux du parc sont comestibles (Figure 11). 20 16,9 18 16 14 12 10 8

6 4 2

9,8

8,8 8,8 8,8

8

8 5,3

4,4 2,6 2,6 2,6 2,6

1,8 1,8 1,8 1,8 1,8

0,9 0,9

0

Figure 11: Classement en % des animaux les plus chassés (% en ordonnée et les

différentes espèces en abscisse)

56


II.2.1.2. Prélèvement sur la faune chassable de la périphérie de la RBP II.2.1.2.1. La chasse et la réglementation Actuellement la chasse est régie par de nombreuses lois et arrêtés. Selon les règlementations, la chasse se fait au cours d’une période de l’année. Sur tout le territoire national, la chasse est fermée chaque année du 1er juin au lever du soleil au 30 novembre au coucher du soleil. Mais au cours de nos travaux aucun des enquêtés n’est arrivé à nous donner la date exacte. Néanmoins 93,1% des enquêtés nous ont donnés des dates approximatives. Malgré les différentes sources d’information existantes, 12,5% des enquêtés ont déclaré ne pas être au courant de cette date. Et même si les 87,5% ont admis avoir été au courant, les sources d’information ne sont pas les mêmes. Certains ont été au courant grâce aux amis 34,5%, d’autre grâce au service des parcs nationaux 55,2% et le service des eaux et forêts 17,2%, d’autre par les autorités coutumières 31%. Même si la majorité a été au courant de ces lois, seulement 78,3% étaient vraiment en accord avec cette règlementation. Dans un second plan, les règlementations de la chasse concernent les espèces animales, que l’on peut chasser en fonction des différents types de chasse. Ces animaux ont été classés en 3 catégories : les animaux de la catégorie A (animaux intégralement protégés), ceux de la catégorie B (animaux partiellement protégés) et enfin les animaux de la catégorie C (animaux dont la chasse est autorisée). Voir en annexe la liste de ces animaux. Comme les différentes catégories l’indiquent, les animaux de catégorie A ne sont jamais chassés peu importe le type de chasse ; tandis que ceux de la catégorie B sont chassés mais uniquement lors de la chasse sportive et leurs quota d’abattage est fixé chaque année en fonction de la prolificité de l’espèce (Tableau VIII ci-dessous nous montre le quota d’abattage de chaque année). Ce quota peut être atteint ou non, mais jamais elle ne peut être excédée. Mais les femelles et les jeunes animaux de la catégorie B sont classés dans la liste des animaux intégralement protégés. De la même manière que la précédente, cette règlementation est mal perçue par près de 23,8% des personnes enquêtées et ont estimé que lors de la petite chasse, ils devraient aussi avoir le droit de chasser les animaux de la catégorie B. 57


Tableau VIII: Quota d’abattage de chaque année (années 2010 à 2015) ANIMAUX

BATIA

KONKOMBRI

PORGA

Buffle Syncerus caffer caffer Hippotrague Hypotragus equinus Bubale Alcelaphus buselaphus Lion Panthera leo Cob de Buffon Kobus kob Cob defassa Kobus defassa Guib Harnaché Tragelaphus scriptus Redunca Redunca redunca Phacochère Phacochoerus aethiopicus Céphalophe de Grimm Cephalophus Céphalophe à Flanc Roue Cephalophus Ourébi Ourebia ourebi Hippopotame Hippopotamus amphibius Cynocéphale Papio anubis TOTAL

16

17

17

12

12

15

10

10

10

1

1

1

0

7

6

3

3

3

10

10

10

6

9

6

8

8

8

8

8

8

4

4

4

8

8

8

0

3

3

5

5

5

91

105

104

II.2.1.3. Profils des acteurs Différents acteurs sont impliqués, du fait de l’existence de plusieurs types de chasse. Au cours de la chasse traditionnelle ou chasse à la battu, ce sont les populations riveraines qui sont les plus impliquées avec parfois la participation de certains nationaux des villages et villes voisins, voir même des pays limitrophes. Quant à la chasse safari ou grande chasse, elle est souvent pratiquée à 98,5% par des étrangers (internationaux). Il s’agit le plus souvent des Français, des Allemands, des 58


Américains, des Italiens, des Ivoiriens, etc. Ces individus sont enregistrés et identifiés grâce à leurs permis de chasse qui doit être valide. Aux titres de ces 05 dernières années respectivement 74, 70, 58, 55 et 37 permis de chasse ont été délivrés . Certains nationaux y participent parfois en se faisant aussi délivrer un permis de chasse mais ils sont en très faible effectifs. Le tableau IX ci-dessous récapitule l’effectif des chasseurs par nationalité. Tableau IX: effectif des chasseurs par nationalité Allemande Américaine Anglaise Autrichienne Belge Béninoise Espagnol Française Italienne Ivoirienne Lituanie Luxembourgeoise Polonais Russe Sud-africaine Suisse TOTAL

2011 02 01 -01 -01 -67 01 ----01 --74

2012 05 04 ---04 02 50 -01 -02 01 --01 70

2013 ----------------58

2014 01 01 01 02 -03 -40 --04 --01 02 -55

2015 03 01 01 --02 -26 02 -----02 -37

II.2.1.4. Les motivations Autrefois, n’importe qui n’est appelé chasseur, on naît chasseur. La chasse a toujours existé et elle a été une tradition, une coutume pour ces populations riveraines. Mais de nos jours, avec la perte des cultures et des traditions, le titre de chasseur a perdu sa valeur et cette activité a commencé par être pratiquée par tous. Une atteinte des cultures est considérée comme une catastrophe. C’est la raison pour laquelle 38,01% ont admis pratiquer la chasse pour protéger les cultures du fait des nombreux dégâts engendrés par ces animaux. Toutes les personnes enquêtées ont admis consommer la viande de brousse. Mais cette consommation est basé non pas pour le plaisir mais plutôt 59


du fait qu’elle est la viande la plus accessible (moins chère). Cela est illustré au niveau de la Figure 12 où on observe que la viande de brousse vient après celles du bœuf, du mouton et de la chèvre.

bœuf mouton

chèvre pigeons lapin

poulet porc canard

gibier poisson 1er

2e

3e

4e

5e

6e

7e

8e

9e

10e

Figure 12: Classement de quelques viandes en fonction du prix

De même, 26% des enquêtés ont dit être chasseurs par faute de moyens de subsistance et donc elle permet d’avoir un peu de liquidité et de viande pour subvenir aux besoins de la famille. Certaines personnes à la recherche de frisson et de sensation forte s’adonnent à la chasse. C’est ce qui amène 14% des enquêtés a affirmé pratiquer la chasse pour le plaisir. (Figure 13).

Subsistances 14%

Commercialisation (chair)

26%

Commercialisation produits dérivés 8% 38% 8%

Trophée Tradition

0%

6% Protestion des cultures

Autres

Figure 13: Les différentes motivations de la chasse. 60


II.2.1.5. Différents moyens de chasse utilisés Différentes méthodes utilisées pour la chasse sont rudimentaires et dévastatrices les unes que les autres. Au cours de la chasse par les populations villageoises ou la chasse traditionnelle, les flèches et les fusils à plomb sont les plus grands engins utilisés. Le reste des instruments ne sont rien d’autres que les lances pierres, les gourdins et les hachettes. Les feux de brousse sont très utilisés pour créer une embuscade aux animaux. Les pièges sont aussi utilisés à cet effet, il s’agit d’un instrument de fabrication artisanal permettant de capturer les animaux à l’aide d’un appât. Soit de creuser des trous bien recouvert sur le chemin des animaux en le piègent avec des piquets pointus fixés au fond du trou. Certains chasseurs vont au niveau des points d’eau pendant la saison sèche et quand ces animaux viennent s’abreuver ils les abattent (Figure 14).

Figure 14: Trappe à mâchoires

II.2.1.6. Mode de préparation Les animaux capturés ou abattus ne sont pas vendus vivants ou en entiers sur le marché, ils sont souvent éviscérés, dépouillés ou fumés. C’est le mode de présentation couramment utilisé afin de créer un milieu défavorable à la putréfaction selon les enquêtés. Seuls les petits animaux (lièvre, agouti, perdrix, pintade, tortue, varan, etc.) sont présentés en totalités (peau, tête, pied et chair). 61


Quant aux grands animaux ils sont vendus par morceau de quatre, piqués sur un bâton équivalent à 1 kg. La peau, la tête, les os, l’ivoire sont des parties de très grande valeur. La peau ou le cuir peuvent être utilisés comme ornements ou pour la fabrication d’objet d’art, de chaussure, de sac à main, de ceinture. Les parties comme l’ivoire et la tête sont souvent utilisées comme trophées de chasse. Parfois, elles sont très recherchées pour la fabrication des ornements. Plus principalement les ivoires constituent les biens les plus recherchés, ils ont une grande valeur marchande car utilisés pour la fabrication de grand œuvre d’art (Figure 15).

Figure 15: Œuvres d’art faites à base des défenses d’éléphant

 Fumage ou boucanage Le fumage est une méthode qui ne nécessite pas une découpe fine et systématique des muscles. Les petits animaux, sont fumés ou boucanés en entier. Les gros gibiers sont découpés en quartiers (morceaux) grossiers. Les pièces sont par la suite exposées à la fumée produite par un foyer sans flammes. Il fait partie des caractéristiques qui poussent les consommateurs à aimer la viande de brousse, mis à part le goût qui est la principale caractéristique recherchée dans la viande de brousse. Le froid et le fumage sont les moyens utilisés pour conserver le plus longtemps possible la viande en réduisant l’action des bactéries responsables de putréfaction. Figure 16 présente une viande de lièvre fumée.

62


Figure 16: Viande de lièvre fumée (le Fumage).

II.2.2. Evaluation de l’impact de ces prélèvements sur la biodiversité et la santé des consommateurs II.2.2.1. Impact des prélèvements sur la biodiversité du parc Ce sont plutôt les méthodes utilisées qui ont la plus grande répercussion sur la biodiversité. Plus de 69,2% des enquêtées attestent avoir remarqué que la population animale de la réserve a diminuée ces dernières années. Certains enquêtés déclarent que les captures de gibiers ont hautement régressées et d’autres affirment le contraire. Ils ont donné comme justificatif, le virus Ebola. Selon les enquêtés suite à l’interdiction de la consommation de la viande de brousse, les prélèvements ont hautement baissé et entrainé une augmentation des effectifs des animaux. Autrefois, les animaux sauvages arrivaient même dans le village, ils étaient très faciles de les rencontrer. Les enquêtés ont soutenu qu’aujourd’hui, les abattages abusifs et l’accroissement de la population ont entrainé la fuite des animaux et même leur disparition à proximité du village. Selon les enquêtés, la nature n’est pas aussi en marge de la situation : les aléas climatiques (sécheresse) et le mode de gestion de la réserve en sont les causes (Figure 17).

63


Chasse touristique

7%

Chasse autochtone

7%

17%

chasse commerciale

16% 2%

10%

braconnage Pâturage par le bétail

16% 17%

Défrichement pour les cultures Feux de brousse

6%

Assèchement cours d'eau 2%

Coupe d'arbre Sécheresse

Figure 17: Différentes difficultés confrontées par la biodiversité de la réserve

II.2.2.2. Impact des prélèvements sur la santé des consommateurs La totalité des personnes questionnées ont affirmé consommer toujours de la viande de brousse et ne sont jamais tombées malades ni entendu parler des personnes ayant contracté une maladie suite à une consommation de la viande de brousse. De même, toutes les personnes interviewés ont admis avoir utilisé un produit (médicament traditionnel) tiré des abats d’animaux sauvages au moins une fois dans sa vie. En considérant que la viande de brousse peut être source de contamination, la totalité des enquêtés déclarent qu’aucune inspection n’est faite sur ces viandes. De plus ils annoncent l’absence de service vétérinaire pour le traitement et le suivi des élevages d’animaux domestiques. II.2.2.3. Politiques de gestion des prélèvements sur la conservation de la biodiversité Grace au politique de gestion de la RBP, elle génère de très important revenu par les nombreux touristes qu’elle attire chaque année. De même que l’exploitation de ces ressources et plus particulièrement les ressources fauniques (Tableau X ci-dessous présente les sources des recettes générées par la RBP). Cette politique passe par la création d’une association des populations riveraines appelées les AVIGREF, elle a permis le dialogue entre les populations riveraines et les 64


agents du parc. Il s’agit en effet d’une association qui inclut tous les individus vivant dans le village. L’adhésion se fait avec une somme de participation fixée par l’association. L’avantage d’être inscrit dans la liste des membres est l’accès facile à la viande de brousse à un coût réduit. En effet, le surplus de viande non consommé par les chasseurs lors de la chasse sportive est remis gratuitement aux habitants du lieu d’abattage (AVIGREF). Le cas échéant, il est commercialisé dans les conditions qui sont fixées par les textes des AVIGREF. Ces conditions stipulent que cette viande est vendue à la population riveraine contre une somme dérisoire de 600FCFA le kilogramme pour les personnes qui se sont acquittées de leur cotisation. Toute personne n’étant pas à jours de sa cotisation ne peuvent être servie qu’en dernière position, et de plus le coût de la viande lui revient à 1500 FCFA le kilo. D’autres ont affirmé que seuls les AVIGREF ont le droit de vendre la viande toute l’année. Quant aux politiques de gestion des prélèvements sur la faune sauvage, elles ont pris une tournure très sévère ces dernières années ; entrainant la mort de certains individus. Ces politiques sont mal perçues par 44,8% des enquêtées car trop sauvage et mal organisées selon eux. Le mode de surveillance est mise en cause, de même que la loyauté ou le respect de ces règlements par les agents du parc eux même (les gardes faune et les forestiers). Le renforcement de la sécurité serait une bonne solution selon 75,9% des populations et aussi l’association des populations riveraines à la protection ou surveillance du parc serait perçue aussi comme un grand pas dans l’amélioration de la conservation de la biodiversité du parc. Dissuader ces populations de la chasse en créant des sources de revenus (des projets d’élevage) selon 11,2% de la population serais intéressant et de ne pas cesser non plus de mener les campagnes de sensibilisation.

65


Tableau X: Sources des recettes générées par la RBP Année

Nombres de touristes enregistrés

Nombres de chasseurs enregistrés

Total des recettes (FCFA)

2011

6468

74

152 815 870

2012 2013

6655 6161

70 58

156 893 575 146 114 675

2014

6257

55

148 194 529

2015

4933

37

121 576 800

66


CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATION III.1. DISCUSSION III.1.1. Evaluation de la méthodologie ; limites et difficultés rencontrées lors de l’étude. La méthodologie du travail utilisée, s’est inspirée des travaux précédemment réalisés par MBETE (2012) et THIAM (2015) ; le choix du parc comme zone d’étude est un choix raisonné du fait de la diversité ethnique (Berba, Waama, Bariba, Fon, Dendi, etc.) et culturelle (religions, traditions, …) des populations vivantes à proximité du parc. Mais surtout du fait qu’elle exploite les ressources animales du parc. Après les différentes administrations des questionnaires, il nous a fallu donc utiliser les méthodes informelles qui ont pour avantages de permettre aux chercheurs d’intégrer la communauté ou le milieu qui fait l’objet de son étude. La plus intéressante de ces méthodes informelles étant les réunions de groupes ou focus dont le but était d’obtenir des informations relatives aux opinions et attitudes des gens face à des idées ou des produits donnés, d’obtenir des idées sur l’usage d’un produit et son contexte d’utilisation. Par rapport aux entretiens individuels, l’intérêt des « focus groups » réside dans le fait que les commentaires d’un participant peuvent susciter la réaction d’un autre. De même, des idées peuvent ainsi être développées et plus facilement qu’au cours d’entretien individuel. Dans la mesure où dans la culture béninoise les jeunes n’ont pas droit à la parole en présence des personnes âgées et donc ce classement par âge et par sexe permet d’avoir leurs avis sur les différentes questions. Malgré toute cette approche, l’étude s’est déroulée avec de nombreuses contraintes parmi lesquelles on peut citer : - La réticence des populations enquêtées à répondre au questionnaire : en effet, après de nombreuses interaction (échange de coup de feu) entre les gardes faunes et les populations riveraines entrant illégalement dans le parc, et les nombreuses arrestations qui en ont suivie, les populations riveraines sont devenues très réticentes à répondre au questionnaire.

67


- Le niveau d’étude et le niveau d’information des habitants n’a pas facilité notre travail. Plus de la moitié était analphabètes (52%). De même les ravages causés par le virus Ebola dans d’autres pays n’ont pas aussi arrangé la situation. Cela est dû au fait que la pratique de la chasse à diminué et les enquêtés n’ont pas voulu en parler ou donnait des réponses ambiguës. - Un problème majeur s’est aussi posé entre la direction du parc et nos recherches. En effet, considérant que la viande sauvage ne devrait pas être prise comme source de protéine pour la lutte contre l’insécurité alimentaire, il ne trouvait pas notre travail réaliste et ne collaborait pas tellement. - La période au cours de laquelle nous avons effectué nos recherches n’a pas aussi favorisé le travail du fait que c’était en saison pluvieuse, saison des travaux champêtres (indisponibilité des populations) et des pluies importantes qui rendaient le déplacement et les voies impraticables.

III.1.2. Viande de brousse en périphérie du parc national de la Pendjari : espèces chassables, acteurs, motivations, pratiques de chasse et de préparation des viandes de brousse. Nous allons considérer rien que la chasse des populations riveraines dans la mesure où au Benin elle est la seule au cours de laquelle on a une participation active de ces populations. En effet, les populations riveraines investis dans la chasse constituent un effectif considérable avec une prédominance de jeune (âge moyen des enquêtées 40ans) soit 77,3% (moins de 45ans) ce qui est inférieur aux résultats de MERIDJEN (2005), mais légèrement supérieur aux observations de NGANGA (2010) dont l’âge moyenne étais de 39 ans. Ceci s’explique par le fait que, la pratique de la chasse nécessite des efforts physiques ou une certaines habilités d’une part et d’autre part du fait que les jeunes ont besoin de liquidité. Les résultats de nos travaux renseignent également sur les diversités des espèces animales chassées et consommées par les populations vivantes aux alentours des réserves fauniques. En effet il s’agit notamment des mammifères : des artiodactyles (57,5%), des rongeurs (24%), des babouins (8%) ; des reptiles (1,8%) et les oiseaux (9,7%); ce qui corroborent avec les résultats obtenu par VLIET (2011), 68


MBETE (2012), THIAM (2015) en ce qui concerne les espèces chassées, même si les proportions diffèrent légèrement. Une diversité qui s’explique d’abord par un besoin substantiel pour les familles, par la vente du gibier et ses sous-produits ce qui est en accord avec les résultats de YAA (1998), VLIET (2011). Elle passe aussi par une nécessité de protection des cultures agricoles (l’agriculture étant l’activité principale). Dans une moindre mesure pour une expression et une conservation culturelle voire pour le loisir. En effet, les travaux de MBETE (2012) démontrent que les populations conservent la pratique de la chasse car veulent préserver leur culture et tradition. Les animaux sauvages engendrent souvent de nombreux dégâts pour les éleveurs et les agriculteurs. Ces dégâts sont parfois sources de conflits entre les populations riveraines et les gardes faunes. Nombreux travaux ont été réalisés dans ce sens pour la résolution de ces conflits tels que ODON (1975), WIDAR (2011). Aussi, nos résultats renseignent sur les différents moyens les plus utilisés pour la chasse. Il s’agit notamment des pièges (trappe à mâchoires) et des fusils comme l’ont remarqué aussi MBETE (2012) et FORGEOT (2013) dans leurs travaux, bien vrai qu’à leur niveau les pièges étaient faits de câble. Les feux de brousse aussi sont très utilisés au cours de la chasse contrairement aux autres pays ou cette pratique est interdite comme le signale MBETE (2012) au cours de ces travaux en Afrique Centrale. Cependant nous, nous sommes intéressés aux techniques de préparation du gibier. Ce dernier peut être fumé par des méthodes traditionnelles communes à plusieurs pays. C’est le cas du Bénin, Centrafrique et du Gabon qui pratiquent la technique de la fumée sans flamme. Ce constat a été fait lors des travaux de BOUPANA (2002) au Gabon. Par ailleurs il existe d’autres méthodes de préparation comme le séchage et la salaison qui sont pratiqués au Gabon (MBETE 2012). La consommation de la viande de brousse est devenue actuellement un privilège car le prix varie en fonction des régions et à un coût élevé. Par contre le coût est plus ou moins stationnaire au niveau des populations riveraines (1500fcfa/piquet). Ce qui n’est pas le constat de MBETE (2012) qui trouve que les prix sont plutôt fluctuants à tous les niveaux ce qui entrainent donc de sérieux problèmes de surexploitation. Cela pourrait

69


être dû à la vente qui se fait plus rapidement chez les populations riveraines d’Afrique Centrale. III.1.3. Impact des prélèvements dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle et sur la santé des consommateurs. Les prélèvements sur la faune chassable ont vraiment des effets très importants sur l’amélioration des conditions nutritionnelles des populations riveraines. En effet, la viande de brousse participe à la fois à l’alimentation et à l’amélioration du revenu de ces populations. Ces observations sont en adéquation avec les résultats de MBETE (2012) en Afrique Centrale. Elle joue donc deux rôles direct et indirect : direct, lorsqu’ elle est utilisée comme aliment (viande fumée), indirect lorsqu’elle est commercialisée pour générer des revenus qui permettront d’acheter des aliments manquants ou pour satisfaire les besoins divers des populations. Ces constats corroborent avec les résultats de YAA (1998) qui a travaillé sur la faune sauvage et l’insécurité alimentaire en Afrique. Elle joue aussi un rôle très important dans l’apport nutritionnel de protéines d’origine animale impactant positivement sur la santé des populations consommatrices. Par exemple, YAA (1998) montre que la consommation de la viande de l’antilope royale apporte 23,4g de protéine sur 100g. Ce rôle fut également démontré par MBETE (2012) qui a travaillé sur la faune sauvage et la sécurité alimentaire en Afrique centrale. De même la viande de brousse joue également un rôle indirect sur la santé du consommateur. En effet, l’utilisation de certaines dérivés issues de ces viandes telles que la peau, la vésicule biliaire, les cornes, etc. sont souvent utilisées dans pharmacopée traditionnelle. Ainsi, par le biais de ces médicaments l’état de santé de l’homme peut être sauf à moindre coût. Ces vertus thérapeutiques de la viande de brousse ont été confirmées lors des travaux de VLIET (2011) sur une les alternatives de moyens de subsistance pour l’utilisation non durable de la viande de brousse. Par ailleurs, la viande de brousse est souvent considérée comme source de contamination des acteurs et des consommateurs. Cela est dû au fait que ces animaux sont pour la plupart des réservoirs de nombreuses maladies zoonotiques et l’absence d’inspection de ces viandes augmente les risques d’infections. C’est le cas de la maladie d’Ebola en Guinée, au Libéria, en Afrique du Sud et en Sierra Léon (Aide-mémoire N°103, 2016) ; la fièvre de lassa au Bénin (OMS Bénin, 2014). 70


Aussi bénéfique et sportif que soit la chasse, de nombreux accidents peuvent survenir au cours de cette activité. En effet des dégâts tel que des fractures, des blessures par coup de feux perdus et même des attaques d’animaux blessés ou ayant des petits surviennent assez facilement. Ces remarques ont été faites par l’ONCFS (2011) qui s’occupent exclusivement de ces aléas de la chasse. III.1.4. Politiques de gestion des prélèvements sur la conservation de la biodiversité Dans de nombreux pays d’Afrique centrale, la viande de brousse est considérée comme une filière bien structurée MBETE (2012), ce qui n’est toujours pas le cas du Bénin qui dispose d’une importante biodiversité faunique. En effet, pour résoudre les nombreux problèmes liés à cette filière, une convention réunissant l’Afrique central vue le jour sous la dénomination « CITES ». Elle permet la suivie, la régularisation et le respect des différentes règlementations liées à l’exploitation de cette ressource. La règlementation de la chasse au Bénin, n’autorise pas aux populations riveraines ne disposant pas de permis de chasse et s’étant acquitté de ses frais d’abattage à participer à la grande chasse. Ce qui entraine des mécontentements car au cours de la chasse autorisée à ces populations ce sont uniquement les animaux de catégorie ‘’C’’ qui sont abattus. Par ailleurs au Gabon, les animaux partiellement protégés et non protégés peuvent être abattus au cours de la petite chasse, à raison d’avoir son permis de chasse (MEF, 2011). Pour l’accessibilité de la viande de brousse par les AVIGREF (viande des grands animaux provenant de la grande chasse) ; du point de vue alimentaire, les populations bénéficiaires ont généralement très peu d’apport en protéines : la viande de brousse est donc appréciée. Cependant, la quantité de viande dépasse rarement les vingt kilogramme par village et par saison. Cet apport est donc extrêmement ponctuel et ne peut transformer le régime alimentaire de façon permanente. Actuellement, il manque un bon plan de gestion de la protection de la biodiversité du parc car jusqu’aujourd’hui on ne peut encore estimer la quantité de viandes produite par la chasse artisanal et illégal (braconnage), même si celui de la chasse sportive et safari sont connues.

71


III.1.5. Limites et difficultés rencontrées lors de l’étude III.2. RECOMMANDATIONS Pour une gestion durable et efficace des ressources fauniques de la RBP, un travail collectif doit être mené. Elle doit passer par une participation de l’Etat et des populations riveraines. En effet, l’Etat doit amener ou fournir à ces populations d’autres moyens de subsistances afin de les détourner de l’exploitation des ressources fauniques. De ce fait des décisions rigoureuses et des activités immédiates doivent être prises. III.2.1. A l’Etat III.2.1.1. Promouvoir l’élevage  Elevage d’animaux domestiques Les viandes d’animaux domestiques sont importées et coûtent chères. La production locale d’animaux domestique est à ce jour toujours faible. Pour faire face à ce déficit, un programme de promotion de l’élevage au Bénin est indispensable. Celui-ci s’articulerait sur les cinq points suivants : -

alléger les frais de douane, pour tous les intrants ou facteurs de production : machines agricoles, abreuvoirs, médicaments vétérinaires, etc. ;

-

dégager une ligne de crédit spécial pour financer les microprojets d’élevage ;

-

mettre l’accent sur l’encadrement technique par des vétérinaires, des zootechniciens, des techniciens d’élevage ; etc. Il serait important d’encourager la formation des cadres de ce secteur ;

-

mettre en place une unité d’épidémio-surveillance ;

-

développer la filière viande et les circuits d’écoulement dans tout le pays.

Les importations ne constituent plus une alternative aujourd’hui avec l’essor des maladies telles que l’EBS la tremblante du mouton, les poulets à la dioxine etc. Cette solution expose beaucoup plus les populations à des dangers dont le Bénin ne possède pas les moyens pour y faire face.  L’élevage de gibier

72


Le gibier occupe une place importante dans le régime alimentaire des béninois. Le développement de l’élevage de gibier pourrait permettre : -

une production de viande avec le rendement comparable à ceux des bovins, des ovins, et des caprins ;

-

des conditions propices pour l’abattage ;

-

la maîtrise du « circuit vif » et du « circuit mort » d’où la nécessité d’avoir un abattoir spécialisé ;

-

la vente de gibier frais ;

-

la conservation de la faune sauvage ;

Enfin, les organismes nationaux et internationaux qui luttent contre le braconnage, pourraient contribuer à la réalisation de ces projets. III.2.1.2. Promouvoir la profession vétérinaire La profession vétérinaire étant encore négligée voir inconnue par la population béninoise, ceci est un problème qu’il faudra remédier en valorisant la profession. Cela pourrait se faire par : -

une réorganisation de la profession vétérinaire au Bénin.

-

la formation de personnels vétérinaires ;

-

l’élévation du statut des vétérinaires ;

-

l’organisation des campagnes de sensibilisation et formation par des vétérinaires pour montrer l’importance du vétérinaire.

De plus avec les dégâts engendrés par le virus Ebola, il serait vraiment très intéressant que le Bénin envisage de former des vétérinaires dans l’inspection des viandes de brousse, de même que le contrôle sanitaire périodique des animaux sauvage du parc. Le financement ou l’atténuation du coût de certains vaccins (vaccination gratuite) nécessaire afin de permettre leur accessibilité pour les populations démunies investies dans l’élevage des animaux domestiques et sauvages.

73


III.2.2. Aux populations riveraine de la RBP Les populations riveraines doivent savoir que la faune sauvage est un patrimoine national et non un bien personnel. A cet effet, il faudrait : -

respecter la période autorisée pour la chasse en évitant aussi l’abattage des jeunes et des femelles ;

-

chercher d’autres sources de revenu que l’exploitation de la faune sauvage comme l’élevage des espèces sauvages à cycle court (agouti, lièvre, francolin, caille …) et de bien gérer le côté sanitaire;

-

mettre au courant les populations des différentes règlementations qui régissent l’exploitation de la faune.

74


CONCLUSION L’utilisation des ressources fauniques a toujours été une coutume et même une tradition. Ces ressources constituaient le grenier des populations vivantes aux interfaces de cet écosystème car considérées comme fruit de la nature ; elles devaient être exploitées pour satisfaire les besoins alimentaires. Mais l’exploitation abusive a conduit à la disparition de certaines espèces. Cependant avec l’avènement de la civilisation de nombreuses décisions ont été prises afin de préserver ces ressources pour les générations futures. C’est ainsi que les réserves nationales ont vu le jour. Alors du jour au lendemain ces populations se trouvant expulsées hors des terres de leurs ancêtres, jusqu’aux limites des réserves. Du fait qu’il leur est interdit d’exploiter les ressources des réserves, elles se trouvent confronter à de nombreux problèmes alimentaires. N’ayant connu autre chose que l’exploitation de ces ressources, il serait très important de mettre en place des stratégies permettant de pallier à ce déficit alimentaire. Le Bénin étant un pays forestier et disposant jusqu'à deux parcs nationaux (le parc W et la RBP) n’est pas en marge de ce problème. En effet, avec une superficie de 50 000 Km2, la RBP regorge d’une faune et d’une flore bien diversifiée. Autrefois connue sous le nom de Parc National de la Pendjari, elle fut érigée Réserve de Biosphère en 1986 par L’UNESCO. Certaines de ces ressources alimentaires telles que les viandes de gibier sont des aliments d’appoint pour ces communautés et elles peuvent être aussi une source d’exposition de l’homme à des maladies. De plus, au niveau mondial, l’exploitation de la faune chassable suscite un grand intérêt à l’égard de leur contribution à la conservation de la biodiversité biologique et à l’équilibre des écosystèmes. C’est ce qui suscite l’intérêt de ce travail dont l’objectif général était de contribuer à la connaissance de la filière viande de brousse gibier chassable en périphérie de la RBP, sa participation dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, puis sa gestion dans la conservation de la biodiversité. De façon spécifique, il s’agissait de :

75


-

Analyser la filière viande de brousse en périphérie de la RBP (espèces chassables, les acteurs, leur motivation et les pratiques de chasse de préparation et de consommation des viandes de brousse).

-

Evaluer l’impact des prélèvements sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle de même que sur la santé des consommateurs.

-

Evaluer les politiques de gestion des prélèvements sur la conservation de la biodiversité.

Pour atteindre ces objectifs, la méthodologie utilisée a consisté à une recherche bibliographique et à des enquêtes menées au niveau des populations riveraines de la RBP (Porga, Batia, Dassari), de même qu’auprès des parties prenantes impliquées dans la gestion de la faune sauvage (Tanguiéta). Ainsi, les résultats obtenus à la sortie de notre étude sont les suivants. Pour les acteurs des prélèvements, il a été constaté que les touristes constituaient l’essentiel des chasseurs ; soit 95% des acteurs. Les chasseurs sportifs résidants étaient au nombre de 02 pour les campagnes cynégétiques de 2015. Le troisième groupe d’acteurs potentiels de prélèvement sur la faune de la périphérie de la RBP est constitué par la population riveraine composée à la fois des anciens occupants et usagers du parc. Ces derniers sont à la fois agriculteurs et éleveurs. Mais le manque de terre cultivable pose d’énormes problèmes pour l’activité principale. Seulement 6% ont reconnu leur statut de « chasseur » pour la vente du gibier. En ce qui concerne l’accès au revenu, 96,6% des enquêtés affirmaient avoir des revenus, mais seulement 69% estimaient que ces revenus étaient réguliers. S’agissant des espèces prélevées par les autochtones, il n’a pas été possible d’approcher quantitativement les données à cause du caractère traditionnel et illicite de l’activité. Les prélèvements effectués par les autochtones sont ainsi motivés par différents facteurs que sont la subsistance en termes de recherche des protéines animales, des revenus monétaires, la valeur culturelle et la recherche de trophées. En effet, la quasi-totalité des enquêtés avouent consommer la viande de brousse régulièrement mais seulement 22% des enquêtés ne souhaitent pas augmenter leur niveau de consommation de viande en général. Le gibier est ainsi chassé pour régler certains problèmes. Dans 38% des cas, les animaux sont tués pour protéger les cultures, 76


ce qui rentre dans la résolution des conflits entre faune sauvage/agriculture. Le chômage pousserait également 14% des enquêtés à se rabattre sur la faune sauvage chassable pour subvenir à leurs besoins primaires. L’étude a ainsi montré que la plupart des espèces chassées par les populations riveraines de la RBP sont intégralement ou partiellement protégées. Cependant, la population riveraine ignore ces mesures de protection. En effet, toutes les personnes enquêtées savaient qu’il y a des espèces dont la chasse est prohibée, mais ces derniers ne connaissaient pas la liste. Il en est de même pour la période de l’année où la chasse est autorisée, personne n’a pu nous donner la date exacte. Seulement 93,1% des enquêtés nous ont donné des dates approximatives. La surexploitation par la chasse touristique et villageoise, le braconnage, les feux de brousse, l’assèchement des cours et la faible pluviométrie expliquent ainsi la raréfaction de la faune. Cet état de fait menace ainsi l’écosystème et son intégrité. Parallèlement, notre étude s’est intéressée aussi à la santé des consommateurs car pouvant être source de contamination comme ce fut le cas de l’épidémie meurtrière de ces 03 dernières années « Ebola », la consommation des viandes de brousse a connu une certaine baisse. Mis à part cela, toutes les personnes enquêtées affirment n’être jamais tombées malade à cause de la viande de brousse, malgré l’absence d’inspection de celleci. Cela nous a laissé supposer que le mode de préparation de ces viandes pourrait en être la base car la fumaison qui est très pratiquée, détruirait les germes présents. Il serait donc intéressant d’approfondir cette hypothèse en faisant des recherches pour connaitre l’intérêt de cette fumaison sur le plan hygiénique de ces viandes. Au terme de notre travail, nous avons formulé des recommandations allant dans le sens de création de nouvelles sources de revenu et d’une surveillance accrue, des ressources pour contrecarrer la principale menace de la faune périphérie de la RBP à savoir le braconnage. Des solutions altératives pour faire face au déficit d’aliments d’origine animale dans ces zones devront aussi être trouvées.

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ANNEXES

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ANNEXE I





ANNEXE II



ANNEXE III : ANIMAUX INTEGRALEMENT PROTEGES : CATEGORIE A MAMMIFERES Eléphant Loxodonta africana Lamantin d’Afrique Trichechus senegalensis Chevrotain aquatique Hyemoschus aquatique Damalisque Damaliscus korrigum Sitatunga Limnotragus spekei Bongo Bocoercus euryceros Buffle de forêt ou buffle nain Syncerus caffer nanus Céphalophe à dos jaune Cephalophus sylvicultor Céphalophe bleu Cephalophus monticola Céphalophe noir Cephalophus niger Gazelle à front roux Gazella rufifrons Antilope royale Neotragus pygmaeds Potamochère Potamochoerus porcus Hylochère Hylochoerus meinertzhageni Guépard Acinonyx jubatus Panthère d’Afrique ou Léopard… Panthera pardus Lycaon ou Cynhyène Lycaon pictus Chat sauvage d’Afrique Felis lybica Caracal Felis caracal Ratel Mellivora capensis Chat doré Felis orata Mangoustes (toutes les espèces) Hespectinés Genette tigrine Fossa tigvina Oryptomys Oryptomys lechei Oryctérope Orycteropus afer Potto de Bosman Perodictious potto Cercopithecus erythrogaster Singe à ventre rouge erythrogaster Colobe Magistrat Colobus polikomos vellarosus Galago du Sénégal Galago senegalensis Chimpanzé Pan trogodytes Daman de rocher Procavia capensis Daman d’arbre Dendrohyrax dorsalis Pangolin géant Manis gigantea Manis tricuspis Pangolin à écailles tricuspides Anomalures (écureuils volants)

Anomalurus derbianus et A. beecrofti


Souris grasse du Nord-Ouest Rat taupe du Togo Athérure Baleine à bosse ou baleine jubarte Cachalot Chauve-souris

Steatomys caurinus Cryptomys zechi Atherurus africanus Megaptera novaeangliae Physeter macrocephalus Rhinolophus darlingi, Epomophorus labiatus et Hysignathus nmonstrosus Femelles et jeunes des mammifères partiellement protégés. OISEAUX : Tous les vautours

Aegypius spp., Gyps spp., Neophron spp. Gypohiearax spp.

Tous les rapaces nocturnes (Ducs, hiboux, chouettes...strigiformes

Strigidae

Les rapaces diurnes - Balbuzard pêcheur

Pandion haliaetus

- Tous les busards

Circus spp.

- Aigle pêcheur

Haliaetus vocifer

- Bateleur

Terathopius ecaudatus

Francolin d’Ahanta

Francolinus ahantensis

Messager serpentaire ou Serpentaire

Sagittarius serpentarius

Bec en sabot

Balaéniceps rex

Jabiru du Sénégal

Ephippiorhynchus senagalensis

Cigogne épiscopale

Ciconia espiscopus

Grand calao d’Abyssinie

Bucorvus abyssinicus

Calao à huppe blanche

Tropicranus albocristatus cassini

Marabout

Leptoptils crumeniferus

Grue couronnée de l’Afrique de l’ouest

Balearica pavonina

Outardes (toutes les espèces)

Otididae

Ibis (toutes les espèces)

Threskiornithidae

Pintade huppée

Guttera edouardi

Cigogne noire

Ciconia nigra

Petit Jacana

Micropara capensis


Jacko

Psittacus erithacus

Touraco à huppe blanche

Tauraco leucolophus

Touraco vert

Tauraco persa

Sarcelle à oreillons

Nettapus auritus

Héron goliath

Ardea goliath

Grébifoulque

Podica senegalensis

Glaréoles

Glareola spp.

Pluvian d’Egypte

Pluvianus aegyptus

Gravelots

Charadrius spp.

Vanneaux

Vanellus spp.

Becassines

Gallinago spp.

Bacasseaux

Calidris spp.

Chevaliers

Tringa spp.

Courlis

Numenius spp

Barges

Limosa spp.

Courvites

Cursorius spp.

Goéland brun

Larus fiuscus

Sternes

Sterna spp

Anhinga d’Afrique

Anhinga rufa REPTILES :

Crocodile du Nil

Crocodylus niloticus

Crocodile à long museau

Crocodylus cataphractus

Crocodile cuirassé

Osteolaemus tetraspsis

Caméleon

Chamaeleo gracilis gracilis

Tortue luth

Dermochelys coriacea

Tortue olivâtre

Lepidochelys olivacea

Tortue verte ou franche

Chelonia mydas

Tortue imbriquée

Eretmochelys imbricata

Tortue géante terrestre

Geochelone sulcata


ANNEXE IV : ANIMAUX PARTIELLEMENT PROTEGES : CATEGORIE B MAMMIFERES Hippopotame

Hippopotamus amphibius

Buffle de savane

Syncerus caffer caffer

Hippotragues ou Antilope cheval ou koba

Hippotragus equinus

Bubale

Alcelaphus buselaphus

Cobe Defassa ou Cobe onctueux ou waterbuck

Kobus defassa

Cobe de buffon

Kobus kob

Cobe redunca

Redunca redunca

Cobe des roseaux

Redunca arundinum occidentalis

Guib harnaché

Tragelaphus scriptus

Lion

Panthera leo

Galago de Demidoff

Galagoides demidovii

Colobes (sauf le colobe magistrat)

Colobidae

Singes (sauf le singe à ventre rouge, le babouin, le vervet et le patas)

Cercopithecidae

Hérissons

Erinaceidae

Chauve-souris

Pipistrellus

Phacochères

Phacochoerus aethiopicus

Potamochères

Potamochoerus porcus

Céphalophes

Cephalophus et Sylvicapra

Ourébi

Ourebia ourebi

Chacal commun

Canis aureus

Chacal à flancs rayés

Canis adustus

Renard

Vulpes Pallida

Loutre à joues blanches

Lutra maculicollis

Loutre à cou tacheté

Lutra lutra

Patas

Erythrocebus patas

Vervet

Cercopithecus aethiops


OISEAUX Héron (sauf héron goliath) et les Aigrettes Pélicans Cormoran africain

Ardeidae Pelicanidae

Grand comoran Perroquets (sauf Jacko) Rapaces diurnes (sauf balduzard pêcheur, Busards et Aigle) Canard armé Canard casqué Emerauldine à bec noir Emerauldine à bec rouge Ombrette Engoulevents Avocette élégante

Phalacrocorax africanus Phalacrocorax carbo Psittacidae Accipitridae Plectropterus gambensis Saskidiornis melanota Turtur abyssinucus Turtur afer Scopus umbretta Caprimulgus spp. Recurvirostra avosetta

Dendrocygne veuf

Dendrocygna viduata

REPTILES Python de seba Python royal Naja

Python sebae Python regius Naja nigricollis et N. melanoleuca CRUSTACES

Crabe terrestre Crevettes d’eau douce Crevettes d’eau saumâtre Langoustes

Capitaine d’eau Gymnallabes Parauchenoglanus

Cardiosoma armatum Macrobrachium spp. Penaeus monoton Toutes espèces

POISSONS Lates niloticus Gymnallabes typus Parauchenoglanus fasciatus


Bagrus Gymnarchus Silure Poisson électrique

Bragus bajad et Bagrus docmak Gymnarchus niloticus Heterobranchus longifilis Malapterurus electricus

INSECTES ET ARACHNIDES Scorpion impérial ou scorpion empereur Pandinus imperator Phasmes Toutes espèces


ANNEXE V : ESPECES DITES "PETITS GIBIERS" : NON PROTEGEES MAMMIFERES Chats sauvages (sauf chat doré et caracal)

Felis spp.

Lièvre

Lepus crawshayi

Aulacode

Thryonomis swinderianus

Ecureuil Fouisseur

Xerus erytropus

Zorille commun

Ictonyx striatus

Genettes

Viverrinae

Civettes

Nandininae

Cynocéphale ou babouin

Papio anubis

Chauves-souris (sauf Neoromicia somalicus et Rhinolophus darlingi) OISEAUX Dendrocygnes (sauf Dendrocygne veuf), canards et oies

Anatidae

cailles, poules de roche, francolins, (sauf francolin d’anhanta) et pintades (sauf pintade huppée)

Phassianidae

Râles Oedicnèmes Pigeons, tourterelles Gangas Touracos sauf touraco à huppe blanche Alouettes Jacanas (sauf petit Jacana)

Rallidae Burhinidae Columbidae Pteroclididae Cuculidae Alaudidae Jacanidae

REPTILES Varans Varanus niloticus et V. exanthemathicus Serpents (Vipères) Viperidae Tortues (sauf tortues marines et grande tortue Cheloniens terrestre) Grenouilles Batraciens INSECTES ET ARACHNIDES : Insectes utiles (abeilles, mante religieuse, termite, mygale, …)


ANNEXE VI : ANIMAUX "NON GIBIER" MAMMIFERES Tous ceux qui ne figurent pas aux annexes I, II et III notamment Hérissons……………………………..…………………….Erinacéidés Chauves souris……………………………………………...Chiroptères Rats, souris et gerbilles……………………………………..Muridés Musaraignes………………………………………………..Soricidés Gerboises…………………………………………………..

Dipodidés

Loirs………………………………………………………..Muscardinidés Athérures…………………………………………………..

Athérura africana

Ecureuil (sauf écureuil fouisseur)…………………………

Sciuridés

Ecureuil volant…………………………………………….

Anomaluridés

OISEAUX Cigognes et spatules Anhinga…………………………………………………….Anhinga rufa Jacanas…………………………………………………….. Jacanidés Echasse……………………………………………………..Himantopus Accipitriformes (autres Aegypiidés, strigiformes, Aigles et Serpentaires) Coraciadiformes (Martins pêcheurs, Rolliers, guêpiers, calaos) (sauf grand calao d’Abyssinie, huppes moqueurs) Caprimulgiformes (Engoulevents) Micropodiformes (Martinets) Trogoniformes ou gripeurs (pics, torcols, barbus, barbucans) Passeriformes (tous sauf les alouettes) Colliformes (Colicus) Cuculiformes (sauf musophagidés = touracos) REPTILES Serpents (sauf pythons)……………………………………….Ophidiens Lézards (sauf varans)…………………………………………Sauriens Agames…………….…………………………………………Sauriens Gecko


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’Enseignement Vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes Maîtres et mes Aînés :

d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation.

Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure ».



CONTRIBUTION A LA GESTION DURABLE DE LA BIODIVERSITE FAUNIQUE DE LA RESERVE DE BIOSPHERE DE LA PENDJARI (BENIN)

RESUME Le Bénin, pays forestier regorge d’une importante faune sauvage très bien diversifiée. Avec une population d’environs 11millions d’habitants et un PIB qui s’élève à 709,985 dollars ; une grande partie de la population n’arrive pas satisfaire leurs besoins alimentaires. D’où la satisfaction des besoins manquants passe par l’utilisation des ressources naturelles plus particulièrement la faune sauvage. Cette étude menée au niveau des populations riveraines de la RBP à savoir, les populations de Batia, Porga et de Dassari permet d’évaluer la part de l’utilisation des ressources fauniques dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et sa gestion dans la conservation de la biodiversité. Les résultats de cette étude nous a permis d’identifié deux types de chasse : la chasse sportive ou grande chasse et la chasse des populations riveraines ou chasse petite chasse. Au titre de l’année 2015, la chasse sportive a enregistré 35 contre 02 chasseurs résidents. Le troisième groupe d’acteurs de prélèvement est constitué par les populations riveraines qui font les prélèvements de manière légale qu’aussi bien illégale (braconnage). Dans 38% des cas, les animaux sont tués pour protéger les cultures, ce qui entraine des conflits entre les gardes faunes et les agriculteurs. Le chômage pousserait également 14% des enquêtés à se rabattre sur la faune sauvage chassable pour régler leurs besoins primaires. Si le braconnage à but de subsistance constitue la principale motivation des prélèvements de viande de brousse, nos enquêtes nous ont montré que celle-ci n’est pas la plus prisée. Les résultats de cette étude ont ainsi montré que la plupart des espèces chassées par les populations riveraines de la RBP sont intégralement ou partiellement protégées. Cependant, la population riveraine ignore ces mesures de protection. En effet, toutes les personnes enquêtées savaient qu’il y a des espèces dont la chasse est prohibée, mais ces derniers ne connaissaient pas la liste. Il en est de même pour la période de l’année où la chasse est autorisée, personne n’a pu nous donner la date exacte. Seulement 93,1% des enquêtés nous ont données des dates approximatives. La surexploitation par la chasse touristique et villageoise, le braconnage, les feux de brousse, l’assèchement des cours et la faible pluviométrie expliquent ainsi la raréfaction de la faune. Cet état de fait menace ainsi l’écosystème et son intégrité. Il ressort de cette étude, qu’il faudrait dans un premier temps que l’Etat intervienne pour détourner ces populations de l’exploitation des ressources fauniques et dans un second plan mettre tous les renseignements concernant la gestion des ressources fauniques à la disponibilité des populations.

Mots clés : Viande de brousse, Faune, population riveraine, insécurité alimentaire. Auteur : ADAMOU Sahidi

Adresse : Mais ADAMOU Qtier Dassagaté Natitingou (Bénin)

Email: adamousahidi @yahoo.fr

Contact: +221 782045316 / +22962641158


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