UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ********************** ECOLE INTER ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.)
N° 11
Année 2017
EFFETS DE TRAITEMENTS PAR LA CHALEUR DE GRAINES DE ROSELLE (HIBISCUS SABDARIFFA, LINN.) INCORPOREES DANS LA RATION SUR LES PERFORMANCES ZOO TECHNICO-ECONOMIQUES DES POULETS DE CHAIR AU SENEGAL THESE Présentée et soutenue publiquement le 17 Juin 2017 à 10 H 00 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Koffi Elemawusi ABODI Né le 22 Avril 1990 à Veh-n’kougna (TOGO) **********************************Jury****************************** Président :
Monsieur Djibril FALL Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto - Stomatologie de Dakar
Directeur et Rapporteur de Thèse : Monsieur Simplice Bosco AYSSIWEDE Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Membres :
Monsieur Serge Niangoran BAKOU Professeur à l’EISMV de Dakar Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR
BP : 5077-DAKAR (Sénégal)
Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83
COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET
LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA AAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE i
Coordonnateur de la Recherche/Développement
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur (disponibilité) M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire
CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé
MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRESZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU,Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire vacataire
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien
SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif
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DEDICACES
Louez Dieu tous les peuples, chantez sa grande gloire, oui notre Dieu nous aime son amour est fidèle. Alléluia, Alléluia gloire soit rendu au Père, au Fils et au Saint Esprit. Amen. Je dédie ce travail : A mon Père TSOTSO Kouma François, dès nos premiers pas tu as su nous guider sur le droit chemin et tu continues à nous protéger jusqu’à ce jour. Tes conseils et ton amour parental nous ont conduits jusqu’ici. Reçois ce travail comme le fruit de tes efforts inlassables. Que l’Eternel te garde encore longtemps à nos côtés. A ma Maman chérie, ANANI Ofoua. Tu as toujours été là à nos côtés comme une mère très exemplaire, tu nous as donné toute l’affection nécessaire jusqu’à ce jour. Reçois ce travail comme le fruit de tes sacrifices et que le Tout Puissant t’accorde de très longues années encore parmi nous. A mon bon petit ABODI Kossivi Nestor, ce travail est le tien. Que par la Grâce de Dieu tu puisses vite grandir surtout en sagesse. Je sais que tu seras en tout point meilleur que moi. A ma complice AMEVI, il n’y a pas deux comme toi. Merci pour ta tendresse. A ma grande Sœur TITI Abina et à ma petite sœur Akpénè, notre fraternel attachement et le lien de sang qui nous uni, sont pour nous un réconfort. Recevez ici mes vives reconnaissances. A mon frère Papa, mes neveux Edem, Justin, Sandrine grandissez en sagesse. A ma Tante MAPI et ses enfants SALME, ADJOVI, PAPA merci pour la confiance que vous avez mis en moi. Aux défunts de la famille : Bernardin, TSOTSO Abodi et YAYA Ménowogbo. Que vos âmes reposent en paix. A mon amie préférée Estelle HEYOU, Que le Tout Puissant te donne ce que ton cœur désir. A tous mes cousins et cousines.
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Aux Docteurs : TEKO, BAGNA, SANNY, BANGUE, KOMBATE, TARE, ABASS, PENOUKOU, KOKOA, RAISHA, AKPAKI, KREPIN. Aux Professeurs: AYSSIWEDE ; MISSOHOU ; GBATI ; NTEME-ELLA, BAKOU, KAMGA-WALADJO, KADJA. Merci pour vos conseils. Aux familles: AMEVOIN, MAWUGBE, MIAWODEDE, DABONI, AKPENE, AGBEZO et NOUTOVI du Togo. A la 44ème promotion de l’EISMV : Promotion Dr Fatima Diagne SYLLA A tous les Etudiants du Master PADD A l’AEVTD, AEVBD, AEVS, CEVEC et à l’AEVD. A mes promotionnaires de l’université de Lomé. Aux Maestros MATHIEU, CAZIMIR, FRED, XAVIER, HPS,
SIPS, ANTHONY,
HERVE, GINO. A tous les Choristes du pupitre Basse de la chorale Saint Dominique A la Chorale Saint Dominique, Saint Martin de Pores, Sainte Catherine de Sienne et Myrial. Au groupe des 5 qui fête leur anniversaire le 12/12/12, date de notre arrivée à Dakar: DJOBO, BEDEKELABOU, YEMPABOU, KABKIA ; merci pour les moments passés ensemble. A la communauté togolaise de l’EISMV: Rachelle, Clémence LARE ; Clémence FIATSI ; Solange ; Joël ; Tino; Ismaël ; Gilbert ; Paul, Kokoa, Moctar, Alex, Justine, Daniel, Lauréate, Lémou, Amza et Rène YEMPABOU. A la communauté béninoise. A ma chère patrie le TOGO Au Sénégal, mon pays hôte. A toutes mes connaissances dont je ne peux citer les noms de peur d’en oublier.
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REMERCIEMENTS Sincères remerciements : Au Directeur Général de l’EISMV de Dakar, Prof. Yalacé Y. KABORET Au Professeur Simplice AYSSIWEDE, vous avez été plus que notre encadreur. Votre simplicité et votre rigueur dans le travail nous inspirent. Trouvez ici ma profonde admiration. Au Professeur Ayao MISSOHOU, vous ne ménagez aucun effort pour nous aider à réussir notre vie estudiantine et surtout professionnelle. Hommage respectueux. Au Docteur SECK de m’avoir permis de faire le stage à AVISEN. Vos conseils, votre rigueur dans le travail et votre savoir-faire nous inspirent. Sincères remerciements. A Mr Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité de l’EISMV : merci pour vos conseils A monsieur le Consul du Togo au Sénégal: merci pour le service rendu A notre Professeur accompagnateur de la 44ème Promotion, Pr Rianatou B. ALAMBEDJI: merci pour votre disponibilité. A la CESTS la coordination, grande amicale des Etudiants et Stagiaires togolais du Sénégal. A la communauté togolaise de l’EISMV: Rachelle, Clémence LARE ; Clémence FIATSI ; Solange ; Joël ; Tino; Ismaël ; Gilbert ; Paul, Kokoa, Moctar, Alex, Justine, Daniel, Lauréate, Lémou, Amza et Rène YEMPABOU. A la communauté togolaise de l’EBAD: Estelle, Whitney, Florance, Thérèse, Moctar, Lanoum, Malick. A la chorale Saint Dominique de Dakar, ma famille. A la chorale MMJ (Marie Mère des Jeunes) de Lomé. A la Direction des Bourses et Stages (DBS) du Togo. A tous les Enseignants de l’EISMV pour leur enseignement de qualité A Mr Germain et sa famille de m’avoir aidé à mieux faire mes travaux de thèse. A tous les membres de l’Entreprise AVISEN pour leur accueil chaleureux. A Mr Thierno BA d’AVISEN pour ces conseils. Au Curé de la paroisse Universitaire Saint Dominique A Monsieur Bocar HANE, technicien du laboratoire d’AVISEN pour sa simplicité A ma chère patrie le Togo et Au Sénégal, mon pays hôte. A tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail.
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A NOS MAÎTRES ET JUGES
A notre Maître et Président de jury Monsieur Djibril FALL, Professeur à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto - Stomatologie de Dakar. C’est un grand privilège que vous nous faites en présidant notre jury de thèse. Votre approche facile et la spontanéité avec laquelle vous avez accédé à notre sollicitation nous ont marqué. Soyez assurer, honorable président, de notre profonde reconnaissance.
A notre Directeur et Rapporteur de thèse, Monsieur Simplice Bosco. AYSSIWEDE, Maître de conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar, Vous avez initié et encadré ce travail avec beaucoup de rigueur et d’attention malgré vos multiples occupations. Vous nous avez accordé un privilège particulier et exceptionnel en nous offrant les conditions nécessaires à la réalisation de ce travail. Votre simplicité, votre disponibilité, vos conseils d’homme avisé, vos qualités humaines et intellectuelles nous ont profondément marqués. Ceci est l’occasion pour nous, de vous exprimer nos sincères remerciements et notre profonde reconnaissance. A notre Maître et Juge Monsieur Serge Niangoran BAKOU, Professeur à l’EISMV de Dakar. Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faite en acceptant spontanément de juger ce travail. Votre dynamisme et votre amour du travail bien fait suscitent en nous admiration et respect. Veuillez trouver ici, l’assurance de notre profonde gratitude.
A notre Maître et juge Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar. C'est avec plaisir et spontanéité que vous avez accepté de juger ce travail malgré vos multiples occupations. Vos qualités scientifiques suscitent en nous l’estime et le respect que nous vous portons. Veuillez accepter nos sincères remerciements.
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« Par délibération la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto- Stomatologie et l’Ecole Inter-Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation »
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LISTE DES ABREVIATIONS °C
: Degré Celsius
AFNOR
: Association Française de NORmalisation
ANSD
: Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
CAI
: Consommation Alimentaire Individuelle
EISMV
: Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires
FAO
: Food and Agriculture Organization of the United Nations
FCFA
: Franc de la Communauté Financière Africaine
g
: gramme
GMQ
: Gain Moyen Quotidien
ha
: hectare
IC
: Indice de Consommation
IEMVT
: Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des pays Tropicaux
INRA
: Institut National de Recherches Agronomiques
ITAVI
: Institut Technique de l’Aviculture
j
: Jour
Kg
: Kilogramme
LANA
: Laboratoire d’Alimentation et de Nutrition Animale
MAT
: Matière Azotée Totale
MG
: Matière Grasse
MS
: Matière Sèche
ND
: non déterminé
pH
: potentiel d’Hydrogène
PIB
: Produit Intérieur Brute
PSE
: Plan Sénégal Emergeant viii
RANC
: Ressources Alimentaires Non Conventionnelles
RC
: Rendement carcasse
SPSS
: Statistical Package for the Social Science
t
: tonnes
UI
: UnitĂŠ International
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LISTE DES FIGURES
Figure 1
: Le Sénégal et ses pays limitrophes ....................................................................... 5
Figure 2
: Découpage administratif des quatorze régions du Sénégal ................................... 7
Figure 3
: Schéma de l’appareil digestif du poulet .............................................................. 28
Figure 4
: Schéma de répartition de l’énergie chez les oiseaux ........................................... 32
Figure 5
: Plante d’Hibiscus sabdariffa ............................................................................... 37
Figure 6
: Principales variétés cultivées et aire approximative de production d’Hibiscus sabdariffa au Sénégal ....................................................................... 39
Figure 7
: Différentes variétés de calices séchés d’Hibiscus Sabdariffa ............................. 40
Figure 8
: Traitement de détoxification par bouillissage et par torréfaction des graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) .......................................................................... 55
Figure 9
: Thermomètre à ébullition (200° Maxi) ............................................................... 55
Figure 10 : Graines de de roselle (Hibiscus sabdariffa) après traitements par la chaleur ..... 55 Figure 11 : Poussins après installation dans la poussinière ................................................... 59 Figure 12 : Dispositif expérimental de la mise en lots des poussins à J14 ............................ 60 Figure 13 : Pesée individuelle des poulets pendant l’essai .................................................... 61 Figure 15 : Evolution de la température à l’intérieur du bâtiment d’élevage au cours de l’expérimentation ................................................................................................ 66 Figure 16 : Evolution du poids vif des poulets de chair nourris à des rations contenant 0% (HSR0), 15% de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15), bouillies (HSB15) et torréfiées (HST15) en fonction de l’âge. ............................................ 67
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I
: Évolution annuelle des effectifs du cheptel national (en milliers de têtes) de 2000 à 2014 ............................................................................... 11
Tableau II
: Performances zootechniques de croissance enregistrées chez les poulets de chair au Sénégal et en Afrique subsaharienne ....................... 21
Tableau III
: Consommation d’eau et d’aliment en fonction de l’âge chez le poulet de chair ....................................................................................... 30
Tableau IV
: Consommation journalière d’eau du poulet de chair (litres/100sujets) en fonction de la température ambiante du poulailler.................................................................................................. 30
Tableau V
: Apports recommandés en protéines et en acides aminés (% ration) à différents stades de vie en fonction du niveau énergétique de la ration (kcal d’EM/kg) chez le poulet de chair ......................................... 33
Tableau VI
: Apports recommandés (% ration) en macro-élements à différents stades de vie chez le poulet de chair ....................................................... 35
Tableau VII
: Apports recommandés en Oligo-éléments et en vitamines dans l’alimentation du poulet de chair en fonction du stade d’élevage ........... 35
Tableau VIII
: Propriétés médicinales de l’extrait aqueux d’Hibiscus sabdariffa .......... 43
Tableau IX
: Composition nutritive des graines d’Hibiscus sabdariffa rapportée par certains auteurs .................................................................................. 45
Tableau X
: Composition en acides aminés (mg/100g) des graines d’Hibiscus sabdariffa ................................................................................................ 46
Tableau XI
: Compositions en minéraux (mg/100 g) des graines de roselle (H. sabdariffa) ............................................................................................... 47
Tableau XII
: Teneur en facteurs antinutritionnels (mg/100g de MS) des graines de roselle (Hibiscus sabdariffa). ............................................................. 48
Tableau XIII
: Composition en ingrédients et prix de revient des différentes rations expérimentales ayant servi à nourrir les poulets de chair. ........... 57
Tableau XIV
: Programme de prophylaxie appliqué aux poulets durant l’expérimentation .................................................................................... 59
Tableau XV
: Montrant la transition alimentaire faite du 12ème au 16ème jour ............... 61
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Tableau XVI
: Composition nutritive déterminée des différentes rations expérimentales utilisées chez les poulets durant l’essai. ......................... 65
Tableau XVII
: Effet de l’incorporation de la farine de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15), bouillies (HSB15) et torréfiées (HST15) dans la ration sur le gain moyen quotidien (GMQ), la consommation alimentaire (CAI) et l’indice de consommation (IC) chez les poulets de chair .......................................................................... 68
Tableau XVIII : Effet de l’incorporation de la farine de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15), bouillies (HSB15) et torréfiées (HST15) dans la ration sur les caractéristiques de la carcasse et des organes des poulets de chair ................................................................................. 70 Tableau XIX
: Effet de l’incorporation de la farine de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15), bouillies (HSB15) et torréfiées (HST15) dans la ration sur les résultats économiques chez les poulets de chair ......................................................................................................... 71
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SOMMAIRE INTRODUCTION .................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE/ SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................... 4 CHAPITRE I :
GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL ET EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE ................................................................................................ 5 1.1. Présentation du Sénégal ................................................................................................... 5 1.1.1. Données géographiques et climatiques ..................................................................... 5 1.1.2. Données hydrographiques ......................................................................................... 6 1.1.3. Données administratives ........................................................................................... 6 1.1.4. Données démographiques ......................................................................................... 8 1.1.5. Données sociales et économiques ............................................................................. 8 1.1.6. Données sur l’élevage et ses performances économiques ........................................ 9 1.2. Caractéristiques des élevages avicoles au Sénégal et en Afrique subsaharienne .......... 12 1.2.1. Système avicole traditionnel ................................................................................... 12 1.2.1.1. Importance de l’aviculture traditionnelle ......................................................... 12 1.2.1.2. Caractéristiques et production de la volaille traditionnelle .............................. 14 1.2.2. Système avicole moderne........................................................................................ 15 1.2.2.1. Importance de l’aviculture moderne au Sénégal .............................................. 16 1.2.2.2. Caractéristiques et production en aviculture semi-industrielle ........................ 17 1.2.3. Performances zootechniques des poulets de chair au Sénégal et en Afrique subsaharienne ........................................................................................................ 19 1.2.3.1. Poids vif et vitesse de croissance ..................................................................... 19 1.2.3.2. Consommation et efficacité de conversion alimentaire ................................... 22 1.2.3.3. Caractéristiques de la carcasse et des organes.................................................. 22 1.3. Contraintes du développement de l’aviculture moderne au Sénégal et en Afrique subsaharienne ............................................................................................................... 23 1.3.1. Contraintes zootechniques ...................................................................................... 23 1.3.2. Contraintes économiques ........................................................................................ 24 1.3.3. Contraintes pathologiques ....................................................................................... 24 1.3.4. Contraintes alimentaires .......................................................................................... 25
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CHAPITRE II : ALIMENTATION ET UTILISATION DES RESSOURCES NON CONVENTIONNELLES CHEZ LA VOLAILLE : CAS DES GRAINES D’Hibiscus sabdariffa ................................................................................................................................. 27 2.1. Alimentation de la volaille ............................................................................................ 27 2.1.1. Rappels anatomo-physiologiques de la digestion chez la volaille .......................... 27 2.1.2. Besoins nutritionnels et recommandations alimentaires chez les poulets de chair ....................................................................................................................... 29 2.1.2.1. Besoins en eau .................................................................................................. 29 2.1.2.2. Besoins en énergie ............................................................................................ 30 2.1.2.3. Besoins en protéines et en acides aminés essentiels......................................... 32 2.1.2.4. Besoins en minéraux et en vitamines ............................................................... 34 2.2. Utilisation des graines d’hibiscus sabdariffa en alimentation avicole .......................... 36 2.2.1. Caractéristiques botaniques et agronomiques du roselle (Hibiscus sabdariffa) ..... 36 2.2.1.1. Caractéristiques botaniques .............................................................................. 36 2.2.1.2. Caractéristiques agronomiques ........................................................................ 38 2.2.2. Production et importance de la roselle au Sénégal et en Afrique subsaharienne ........................................................................................................ 39 2.2.2.1. Zones de production au Sénégal ....................................................................... 39 2.2.2.2. Variétés de roselle produites au Sénégal .......................................................... 40 2.2.2.3. Importance et principales utilisations de la roselle ou bissap .......................... 41 2.2.3. Valeurs nutritives et principaux facteurs antinutritionnels des graines d’Hibiscus sabdariffa ............................................................................................ 44 2.2.3.1. Composition en éléments nutritifs des graines de roselle ................................ 44 2.2.3.2. Facteurs antinutritionnels des graines d’Hibiscus sabdariffa ........................... 47 2.2.3.3. Principales méthodes de détoxification des ressources alimentaires non conventionnelles : cas des graines d’Hibiscus sabdariffa ............................................. 48 2.2.3.4. Utilisation des graines d’Hibiscus sabdariffa en alimentation avicole : quelques résultats zootechnico-économiques. ............................................................... 49 2.2.4. Autres ressources non conventionnelles utilisables en aviculture .......................... 50 2.2.4.1. Graines de Mucuna spp .................................................................................... 51 2.2.4.2. Pois d’Angole : Cajanus cajan (L) Millsp)....................................................... 51 2.2.4.3. Graines de dolique : Lablab purpureus (L) Sweet) .......................................... 51 2.2.4.4. Invertébrés et insectes ...................................................................................... 51
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DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE ....................................................... 53 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ........................................................................ 54 1.1. Ingrédients et formulation des rations expérimentales .................................................. 54 1.1.1. Ingrédients utilisés pour la formulation des rations expérimentales ....................... 54 1.1.2. Techniques de détoxification des graines d’hibiscus sabdariffa ............................ 54 1.1.3. Analyses bromatologiques des ingrédients et des aliments expérimentaux ........... 56 1.1.4. Formulation et préparation des rations expérimentales .......................................... 56 1.2. Dispositif expérimental.................................................................................................. 57 1.2.1. Cadre et période d’étude ......................................................................................... 57 1.2.2. Conduite de l’élevage ............................................................................................. 58 1.2.2.1. Préparation du bâtiment et du matériel d’élevage ............................................ 58 1.2.2.2. Réception des poussins..................................................................................... 58 1.2.2.3. Identification et mise en lots des poussins ....................................................... 59 1.2.2.4. Programme d’alimentation et d’abreuvement .................................................. 60 1.3. Collecte des données ..................................................................................................... 61 1.3.1. Consommation alimentaire et paramètres d’ambiance ........................................... 61 1.3.2. Poids vif à âge type ................................................................................................. 61 1.3.3 Caractéristiques de la carcasse et des organes ......................................................... 62 1.4. Calcul des variables zootechniques ............................................................................... 62 1.4.1. Poids vifs ................................................................................................................. 62 1.4.2. Consommation Alimentaire Individuelle (CAI) ..................................................... 62 1.4.3. Gain Moyen Quotidien (GMQ) .............................................................................. 62 1.4.4. Indice de Consommation (IC) ................................................................................. 62 1.4.5. Rendement Carcasse (RC) ...................................................................................... 63 1.4.6. Rendement Organe (RO) ........................................................................................ 63 1.4.7. Taux de Mortalité (TM) .......................................................................................... 63 1.5. Evaluation économique ................................................................................................. 63 1.6. Traitement et analyse statistiques des données .............................................................. 64 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION .................................................................. 65 2.1. Résultats......................................................................................................................... 65 2.1.1. Composition en éléments nutritifs des rations expérimentales ............................... 65 2.1.2. Paramètres d’ambiance ........................................................................................... 65 2.1.3. Effet de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur l’état sanitaire et la mortalité des poulets ....................................... 66 xv
2.1.4. Effets de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur les performances de croissance des oiseaux................................... 66 2.1.4.1. Effet sur le Poids vif ......................................................................................... 66 2.1.4.2. Effet sur le Gain Moyen Quotidien (GMQ) ..................................................... 67 2.1.4.3. Effet sur la Consommation Alimentaire individuelle ...................................... 68 2.1.4.4. Effet sur l’Indice de Consommation (IC) alimentaire ...................................... 69 2.1.4.5. Effet sur les caractéristiques de la carcasse et des organes .............................. 69 2.1.5. Effets de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur les résultats économiques chez les poulets de chair ....................... 70 2.2. Discussion ...................................................................................................................... 72 2.2.1. Composition en éléments nutritifs des rations expérimentales et paramètres d’ambiance durant l’essai ...................................................................................... 72 2.2.2. Effets de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur les performances de croissance des poulets de chair ..................... 72 2.2.2.1. Poids vifs .......................................................................................................... 72 2.2.2.2. Gain Moyen Quotidien (GMQ) ........................................................................ 73 2.2.2.3. Consommation alimentaire individuelle .......................................................... 74 2.2.2.4. Indice de consommation alimentaire................................................................ 74 2.2.2.5. Rendement et caractéristiques de la carcasse et des organes ........................... 75 2.2.3. Effets de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur les résultats économiques chez les poulets de chair ....................... 76 2.3 Recommandations .......................................................................................................... 76 CONCLUSION ....................................................................................................................... 78 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 82 ANNEXES ............................................................................................................................. 100
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INTRODUCTION Depuis les années 70, sous l’effet des aléas climatiques, les pays au Sud du Sahara connaissent une situation alimentaire précaire, voire dramatique, due entre autres à une insuffisance permanente en protéines et singulièrement en protéines d’origine animale. De ce fait, la promotion de l’élevage des animaux à cycle court et particulièrement de l’aviculture s’est avérée à partir des années 80, comme une alternative prometteuse pour faire face au déficit alimentaire et à la forte croissance démographique (MOMBO, 2006). C’est ainsi qu’au Sénégal, à l’instar d’autres pays africains, la filière avicole est en pleine expansion dans le but d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en protéines d’origines animales. Cependant, cette dernière est confrontée à diverses contraintes qui expliquent sa progression lente et son offre encore faible. En effet, outre les facteurs environnementaux, la crise céréalière et le développement de plus en plus important ces dernières décennies de l’élevage intensif, notamment l’aviculture semi-industrielle au Sénégal et d’ailleurs, ont progressivement conduit à l’augmentation sans cesse du prix des matières premières ordinaires (maïs, tourteau de soja, farine de poisson, acides aminés, etc.) sur le marché international (DOUMBIA, 2002). Du coup l’alimentation, représentant 60-80% des charges d’exploitation, devient l’un des principaux facteurs limitant à l’expansion du secteur avicole. Aussi, la disponibilité des matières premières conventionnelles (soja, arachide et leurs dérivés, farine de poisson, maïs, etc.) pour la production avicole se heurte non seulement à l’alimentation des humains mais aussi à celle d’autres espèces monogastriques. En vue d’améliorer la situation avicole, plusieurs interventions sont réalisées ou en cours notamment des actions de recherche-développement sur l’alimentation des volailles afin de réduire les coûts de production et permettre une plus grande rentabilité de l’élevage. Pour beaucoup de spécialistes, l’une des solutions résiderait dans l’incorporation des ressources alimentaires locales alternatives dans la ration des volailles. Parmi ces ressources figure largement les graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) dont les calices servent à la fabrication du jus de Bissap. En effet, les graines d’Hibiscus sabdariffa sont une ressource alimentaire locale non conventionnelle (RANC) et facile d’accès au Sénégal. Elle est non seulement énergétique et riche en protéines (26 à 39 %) et, acides aminés essentiels (lysine, méthionine, etc.), minéraux et vitamines, mais aussi relativement pauvre en facteurs toxiques ou antinutritionnels (ELADAWY et al., 1994 ; KWARI et al., 2011 ; YAGOUB et al., 2004 ; FAGBENRO et al., 2004 ; MUKHTAR et al., 2007 ; DAMANG et GULUWA, 2009; AYSSIWEDE et al., 2011) cités par AYSSIWEDE et al. 2015. En effet les graines de roselle contiennent 0,258-0,53% de 1
tanins, 0,214- 0,888% d’acide phytique et 0,719-0,878% de phénols totaux. Elles peuvent donc être utilisées comme complément dans l'alimentation des poulets (DIARRA et al., 2011). Elles ont été aussi bien utilisées en alimentation des ruminants comme celle des monogastriques par divers auteurs (SULIMAN et al., 2009 ; KWARI et al., 2011) mais aussi des poissons (FAGBENRO et al., 2004) et ce, avec l’obtention de résultats variables selon leur niveau d’incorporation. Au Sénégal des études ont montrées que l’incorporation de la farine des graines crues de roselle (Hibiscus sabdariffa) a significativement diminué le poids vif, le gain moyen quotidien (GMQ) et la consommation alimentaire des poulets à des taux d’incorporation de 0 ; 5 ; 10 et 15% de la dite farine. Cependant, aucun effet négatif significatif n’a été noté entre les indices de consommation alimentaire, les caractéristiques de carcasse et des organes (rendement carcasse, poids du foie, du cœur, des poumons, de la rate et du gésier) chez les poulets en expérimentation (AYSSIWEDE et al. 2015). Selon ces derniers, la réduction significative des performances des oiseaux serait surtout liée aux facteurs antinutritionnels (tanins, composés phénoliques, gossypol) contenus dans ces graines, et qui réduiraient les performances des oiseaux par le biais de la consommation alimentaire (LIENER, 1994). Pour certains auteurs, l’un des moyens pour mieux valoriser cette ressource alternative disponible localement dans l’alimentation avicole serait de procéder à un traitement de détoxification soit par bouillissage, par torréfaction par trempage et même par la germination de ces graines. C’est dans ce contexte que cette étude a été entreprise avec comme objectif général d’évaluer les effets du traitement de détoxification par bouillissage et torréfaction de graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) incorporées dans la ration sur les performances zootechnicoéconomiques des poulets de chair au Sénégal. De manière spécifique, il s’agit de mesurer l’impact de ces traitements thermiques sur : la consommation alimentaire quotidienne (CAQ) des poulets de chair; la vitesse de croissance ou gain moyen quotidien (GMQ) et l’indice de consommation (IC) chez les poulets; le rendement carcasse (RC) et le poids des organes cibles (foie, rein, cœur, et gésier) le taux de mortalité (TM) des oiseaux; les charges alimentaires et les recettes par carcasse de poulet; les marges brutes alimentaires (MBA) générées par sujet et par traitement alimentaire.
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Le présent travail comprend deux parties : Une première partie, qui est une synthèse bibliographique consacrée aux généralités sur l’aviculture au Sénégal et en Afrique subsaharienne et à l’alimentation et utilisation des ressources non conventionnelles chez les poulets de chair, dont le cas des graines d’Hibiscus sabdariffa en milieu tropical; la seconde partie, qui est expérimentale traite du matériel et de la méthodologie d’étude utilisés, des résultats obtenus et de leur discussion.
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PREMIERE PARTIE/ SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL ET EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE. ALIMENTATION
ET
UTILISATION
DES
RESSOURCES
NON
CONVENTIONNELLES CHEZ LES POULETS DE CHAIR/ CAS DES GRAINES D’HIBISCUS SABDARIFFA EN MILIEU TROPICAL
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CHAPITRE I :
GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL ET EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
1.1. Présentation du Sénégal 1.1.1. Données géographiques et climatiques Situé à l’extrême ouest du continent africain (Figure 1), entre le 12°5 et 16°5 de latitude Nord et 11°5 et 17°5 de longitude Ouest, le Sénégal couvre une superficie de 196 712 Km2. Il est limité au Nord par la Mauritanie, à l’Est par le Mali, au Sud par la Guinée Bissau et à l’Ouest par l’Océan Atlantique sur une façade de 700 km. Coincé entre sept (7) régions du Sénégal, la République de la Gambie qui occupe tout le cours inférieur du fleuve du même nom, constitue une enclave de plus de 300 km à l’intérieur du territoire sénégalais. Les îles du Cap-Vert sont situées à 560 km au large de la côte sénégalaise. Sur le plan climatique, le Sénégal est influencé par un climat de type soudano-sahélien caractérisé par l’alternance d’une saison sèche allant de novembre à mai et d’une saison des pluies allant de juin à octobre. La pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient décroissant du Sud au Nord du pays. Elle passe de 1200 mm au Sud à 300 mm au Nord, avec des variations d’une année à l’autre. Trois principales zones de pluviométrie correspondant à trois zones climatiques sont ainsi déterminées : une zone forestière au sud, une savane au centre et une zone semi-désertique au Nord. Le pays possède un relief plat aux sols sablonneux ne dépassant pas 130 m d’altitude sauf à la frontière Sud-Est vers la Guinée.
Figure 1: Le Sénégal et ses pays limitrophes (www.google.fr)
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1.1.2. Données hydrographiques Outre l’Océan Atlantique qui se limite à l’Ouest, les ressources en eaux de surface au Sénégal sont constituées par quatre fleuves et leurs affluents auxquels s’ajoutent quelques cours d’eau temporaires. Les bassins qui traversent le Sénégal forment deux systèmes importants : les cours inférieurs du fleuve Sénégal au cours moyen du fleuve Gambie. Le Sine et le Saloum sont des bras de mer, alors que le fleuve Casamance est un petit cours d’eau côtier. D’autres rivières et des vallées complètent le régime hydrologique. Le Sénégal partage avec le Mali et la Mauritanie à travers l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) des Grands Barrages de Diama et de Manantali. Cette réalisation contribue à la maîtrise des ressources hydrauliques, et partante au développement de l’agriculture, de l’élevage, de la navigation, de l’approvisionnement en eau potable et en énergie pour les populations de ces pays (ANSD, 2013). 1.1.3. Données administratives Le Sénégal est une République laïque, démocratique et sociale qui assure l’égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion et qui respecte toutes les croyances. La Constitution consacre le principe de la démocratie en rappelant que la souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais qui l’exerce par ses représentants ou par la voie du référendum. La forme républicaine de l’État prend appui sur le caractère démocratique du système politique marqué par la séparation et l’indépendance des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Selon la loi 2008 – 14 du 18 mars 2008 modifiant la loi 72 – 02 du 1er février 1972 portant organisation de l’Administration Territoriale et Locale, le Sénégal a subi un nouveau découpage administratif. Il compte désormais 14 régions (Figure 2) dont 11 anciennes (Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kolda, Louga, Matam, Saint-louis, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor) et 03 nouvelles régions (Kédougou, Kaffrine et Sédhiou). Les Départements au nombre de 45, sont subdivisés en Arrondissements, Communes, Communautés rurales et Villages. Le village ou le quartier correspond à une cellule administrative de base. Les grandes communes (Dakar, Rufisque, Pikine, Guédiawaye et Thiès) sont subdivisées en communes d’arrondissement. Il y a 46 communes d’arrondissement au total. La région de Dakar à elle seule, c'est-à-dire ses quatre communes, en compte 43. Il y a deux modes de gestion du territoire qui se côtoient : un mode déconcentré et un mode décentralisé.
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Dans le mode déconcentré, la région est placée sous l’autorité du Gouverneur, le département sous celle du Préfet et l’Arrondissement sous celle du Sous-Préfet. Dans le mode décentralisé, la région en tant que collectivité locale est gérée par un Conseil Régional, la Commune par un Conseil Communal et la Communauté rurale par un Conseil Rural. Chaque niveau est dirigé par une autorité qui est nommée ou élue. Parmi les autorités nommées, nous avons : Un gouverneur et un président de conseil Départemental pour chaque région ; Un préfet pour chaque Département ; Un sous-préfet par Arrondissement ; Un président par communauté rurale ; Et un chef de village ou de quartier au niveau plus périphérique. Celles qui détiennent les mandats par une élection démocratique sont : Un maire par Commune La capitale du Sénégal, Dakar, est en même temps la capitale de la région du même nom. Il s’agit d’une presqu'île de 550 km² située à l’extrême Ouest du pays.
Figure 2 : Découpage administratif des quatorze régions du Sénégal
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1.1.4. Données démographiques En 2013 la population du Sénégal est estimée à 13 508 715 habitants dont 6 735 421 hommes (49,9%) et 6 773 294 femmes (50,1%) (ANSD. RGPHAE, 2013). Cette évolution importante de la population semble être très proche de l’accroissement naturel de la population. Elle reflète ainsi la baisse de la mortalité au cours des trente dernières années, dont l’effet a été amoindri par une chute de moindre envergure de la natalité et de la fécondité, en milieu urbain comme en milieu rural. Cette population se caractérise par sa jeunesse. L’âge moyen de la population est de 22,7 ans et la moitié de la population à 18 ans (âge médian). La population rurale y apparaît plus jeune avec un âge médian se situant à 16 ans (contre 21 ans en milieu urbain). Cela est sans nul doute le reflet de l’exode rural qui concerne généralement les jeunes adultes des zones rurales. La population résidente est en majorité rurale avec 54,8 % contre 45,2 % de citadins. Sur le plan de la répartition spatiale, il existe une disparité dans le peuplement des circonscriptions administratives (régions et communes) du pays. La région de Dakar, avec 3 137 196 habitants, est de loin la région la plus peuplée, alors que la région de Kédougou est la moins peuplée avec moins de 200 000 habitants (soit 151 715 habitants). La densité moyenne nationale est de 69 habitants au Km², la population est plus accentuée dans la région de Dakar avec 5 739 habitants au Km² contre seulement 9 habitants au km² à Kédougou (ANSD, 2014). 1.1.5. Données sociales et économiques Constituée d’un tissu ethnique, culturel et religieux complexe, la société sénégalaise est formée de plus d’une vingtaine d’ethnies ayant chacune une langue et des traits culturels spécifiques. Les ethnies majoritaires sont les wolofs (43,7%), les peulhs (23,2%) et les sérères (18%). On y retrouve aussi les diolas, les malinkés, les soninkés et les manjaques respectivement par ordre d’effectif décroissant. La population musulmane est majoritaire (94% des Sénégalais) suivie d’une minorité chrétienne (BACDI, 2011). A la différence de nombreux pays du continent noir, le Sénégal est très pauvre en ressources naturelles et doit compter sur la pêche et le tourisme pour assurer ses principales recettes. Cependant, la situation géographique et la réputation de stabilité politique font du Sénégal un des pays africains les plus industrialisés avec la présence de diverses multinationales. La croissance économique mondiale est ressortie à 3,5% en 2017, après 3,1% en 2016, celle de l’Afrique 2,6% en 2017 contre 3,5% en 2013 mais au Sénégal, elle s’est établie à 6,5% en 2015, après 6,6% en 2016 (ANSD, 2015). Le PIB nominal se situe à 7 569 milliards FCFA en
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2014, contre 7 325 milliards FCFA en 2013. Cette reprise de l’activité économique est essentiellement imputable au redressement de la croissance du secteur primaire qui a atteint 2,7% contre 0,5% l’année précédente, et à la consolidation de celle du secteur secondaire qui s’est établie à 5,2%, après 5,1% en 2013. En revanche, elle est limitée par le ralentissement du secteur tertiaire qui a perdu 0,5 point de croissance pour ressortir à 4,1%, sous l’effet de la perte de vigueur des services de Poste et Télécommunications et de l’impact de l’épidémie à virus Ebola sur les activités d’hébergement, de restauration et de transport aérien. Au premier trimestre de l’année 2016 une croissance en volume de 6,4% du PIB par rapport à la période correspondante de 2015 (ANSD, 2016). Selon cette source, cette évolution du PIB résulte de la progression simultanée de l’activité économique dans les secteurs primaire (+8,6%), tertiaire (+7,8%) et secondaire (+3,2%). 1.1.6. Données sur l’élevage et ses performances économiques Le sous-secteur de l’élevage représente 28,8% du PIB du secteur primaire (Cf. document PSE: Plan Sénégal Emergent) et revêt une importance capitale sur le plan économique et social pour sa contribution aux revenus des ménages et à la création d’emplois. Il présente un potentiel important en termes de création de richesse avec une contribution au PIB de 4,3% en 2013 contre 4,2% en 2012. L’adoption au Sénégal d’un nouveau modèle de développement à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE), qui traduit le nouveau cadre de référence de la politique économique et sociale sur le moyen et le long terme, vise à favoriser une croissance économique à fort impact sur le développement humain. Au Sénégal, 28,2% des ménages pratiquent l’élevage avec 73,9% de ces derniers résidents en milieu rural contre 26,1% en milieu urbain. Les régions de Dakar, Saint-Louis et Thiès regroupent plus de la moitié des ménages pratiquant l’élevage en milieu urbain. Par contre les régions de Louga, Fatick, Thiès, Diourbel et Saint-Louis concentrent 53,4% des ménages qui pratiquent l’élevage en milieu rural. En terme de répartition des ménages d’éleveurs par région selon l’espèce, la volaille arrive en tête des espèces élevées par les ménages au niveau national avec 27,2%, suivie des ovins (23,0%), des caprins (18,3%), des bovins (12,4%), des asins (8,6%) et des équins (6,7%). Les porcins et les abeilles sont les espèces les moins élevées avec respectivement 1,6% et 0,1% des ménages d’éleveurs. L’élevage des autres espèces (cuniculture, colombiculture, l’élevage des dindes, etc.) est pratiqué par 1,0% du total des ménages d’éleveurs. L’aviculture est fortement pratiquée dans les régions du Sud avec 45,2% des ménages à Ziguinchor, 35,9% à Sédhiou et 29,8% à Kolda. Cette activité est
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également bien présente dans les régions situées à l’Ouest et au Centre-ouest du pays avec 33,1% des ménages d’éleveurs à Kaolack et Thiès et 31,4 % à Fatick. La région de Kédougou abrite le plus de ménages pratiquant l’élevage des bovins, avec un taux de 26,4%, suivie de la région de Saint-Louis (17,9%) et de celle de Kolda (17,3%) (ANSD, 2013). Dans la région de Dakar, plus de la moitié des ménages d’éleveurs (51,2%) pratique l’élevage des ovins, suivie des régions de Louga, Saint-Louis et Matam qui abritent le plus de ménages pratiquant l’élevage ovins avec des taux respectifs de 28,7%, 29,7% et 30,1%. Pour l’élevage des caprins, les régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine arrivent en tête avec des effectifs représentant respectivement de 21,7%, 21,3% et 20,6% du cheptel caprin. L’élevage porcin est pratiqué par le plus de ménages dans les régions de Ziguinchor (9,4%), Fatick (4,6%), Sédhiou (3,3%) et Thiès (1,7%) qui regroupent 76,2% du total des ménages exploitant cette espèce. Concernant les asins, on les retrouve dans 0,9% des ménages de Dakar, 8,5% à Matam, 9,8% à Diourbel, 10,6% et 11,6% respectivement à Fatick et Louga. Pour ce qui est de l’élevage équin, les régions de Kaffrine, Kaolack, Fatick et Diourbel regroupent le plus de ménages pratiquant cette activité avec 46,8% du total des ménages éleveurs de chevaux. L’effectif du cheptel sénégalais a été estimé à 16 490 000 têtes en 2014 contre 11 419 000 têtes l’année précédente (tableau I), soit une augmentation de 44,4%. Les effectifs de la filière avicole se sont établis à 56,315 millions de têtes en 2014 contre 48,796 millions en 2013, soit une hausse de 15,4%. Cette évolution est imputable à la progression de la volaille industrielle qui est passée de 25 362 000 de têtes en 2013 à 30 953 000 en 2014. Le nombre d’unités d’œufs produits est passé de 519 millions en 2013 à 631 millions en 2014, soit une progression de 21,5%. La production de viande est évaluée à 186 290 tonnes en 2014 contre 178 650 tonnes en 2013, soit un accroissement de 4,2%. Cet accroissement est imputable à la hausse de la production d’ovins et de caprins et surtout de la volaille industrielle dont la production de viande est passée de 36 223 tonnes en 2013 à 44 897 tonnes en 2014, soit une augmentation de 23,94%, résultant de celle des effectifs. La production de lait a également connu un accroissement de 0,2%, passant de 217,4 millions de litres en 2013 contre 217,8 millions de litres en 2014. La production d’abats a été diminuée passant de 22 908 tonnes en 2013 contre 22 237 tonnes en 2014. Les importations de mouton pour la TABASKI ont été estimées à 267 263 têtes en 2013 contre 377 744 têtes en 2014, soit un accroissement de 41,34%.
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Tableau I: Évolution annuelle des effectifs du cheptel national (en milliers de têtes) de 2000 à 2014 (DIREL, 2015). Espèces Année
Bovins
Ovins
Caprins
Porcins
Equins
Asins
Camelins
Volaille
Volaille
familiale
industrielle
2000
2 986
4 542
3 879
269
471
399
4,0
18 900
5 595
2001
3 061
4 678
3 995
280
492
407
4,0
19 543
6 115
2002
2 997
4 540
3 900
291
496
400
4,0
20 207
5 174
2003
3 018
4 614
3 969
303
500
400
4,0
20 549
5 100
2004
3 039
4 739
4 025
300
504
412
4,0
20 960
5 285
2005
3 091
4 863
4 144
309
514
413
4,1
21 527
6 135
2006
3 137
4 996
4 263
318
518
415
4,1
22 078
7 533
2007
3 163
5 109
4 353
319
518
438
4,6
22 141
12 787
2008
3 210
5 251
4 477
327
524
442
5
21 889
13 633
2009
3 261
5 383
4 598
344
518
446
4,7
22 302
12 538
2010
3 313
5 571
4 755
354
523
450
5
22 971
17 478
2011
3 346
5 716
4 887
364
529
453
5
23 255
19 926
2012
3 379
5 887
5 038
375
534
456
5
23 929
19 464
2013
3 430
6 081
5 199
386
539
459
5
24 647
24 149
2014
3 464
6 264
5 355
396
544
462
5
25 362
30 953
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1.2. Caractéristiques des élevages avicoles au Sénégal et en Afrique subsaharienne Le secteur de l’aviculture continue à se développer et à s’industrialiser dans de nombreuses régions du monde. La croissance de la population humaine, un plus grand pouvoir d'achat et l'urbanisation ont été de puissants moteurs favorisant cette croissance. Au Sénégal, les productions avicoles sont toujours dominées par le système d’élevage familial, très répandu en milieu rural. Cependant, l’aviculture commerciale s’est considérablement développée au cours de cette dernière décennie principalement en périphérie des grands centres urbains (FAO, 2014). En effet, l’arrêt de l’importation de produits avicoles, suite à l’avènement de l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP), a fait augmenter la production de la spéculation chair, qui était en déclin parce que fortement concurrencée par les importations. L’aviculture au Sénégal et en Afrique subsaharienne est alors partagée entre deux systèmes d’élevage à savoir, le système traditionnel et le système moderne. 1.2.1. Système avicole traditionnel Malgré le développement remarquable de l’aviculture industrielle ces dernières années, l’aviculture traditionnelle reste la plus répandue au Sénégal et en Afrique subsaharienne (MISSOHOU et al., 2002 ; ABOE et al., 2006 ; FOTSA et al., 2007 ; HALIMA et al., 2007a). L’aviculture traditionnelle est essentiellement à caractère rural et regroupe de petites unités de type familial à faible production et qui utilisent des systèmes extensifs avec des effectifs faibles par ferme. Au Sénégal, il y a selon les régions, 5 à 20 poules en moyenne par exploitation (GUEYE, 1998). Ce système traditionnel correspond au secteur 4 de la FAO et utilise principalement la race locale Gallus gallus domesticus. C’est un élevage pratiqué dans tout le pays. Les femmes et les enfants en sont les principaux éleveurs et bénéficiaires de son développement. Cependant, le développement de cet élevage est freiné surtout par la maladie de Newcastle (MN) et des parasitoses internes (FAO, 2014). 1.2.1.1. Importance de l’aviculture traditionnelle L’aviculture, du fait de ses nombreuses potentialités : courte durée du cycle de reproduction et de production, retour rapide sur les investissements, forte accessibilité à toutes les couches sociales occupe une place de choix dans les stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne (BEBAY, 2006 et TRAORE, 2006). Plus particulièrement, l’aviculture traditionnelle joue un rôle clé dans la quête de
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l’autosuffisance et de la durabilité de la sécurité alimentaire et contribue aux moyens d’existence des populations rurales sur les plans social, culturel et religieux (TADELLE et OGLE, 2001 ; MISSOHOU et al., 2002). De plus, la volaille traditionnelle représente une source de revenu pour les exploitants pauvres en milieu rural, notamment les femmes, voire pour l’économie des états, mais aussi d’engrais organiques pour l’agriculture (SONAIYA, 1997 ; ALDERS, 2005). Importance socio-économique de l’aviculture traditionnelle L’aviculture traditionnelle présente malgré ses performances zootechniques relativement faibles, un potentiel de développement numérique très rapide. En terme économique, la vente des œufs, mais surtout des poulets en milieu rural constitue un compte courant pour les populations et leur permet de satisfaire certains besoins financiers (TADELLE et OGLE, 2001). Les revenus générés sont distribués de manière directe ou indirecte (paiement des frais scolaires et médicaux, achats de vêtements et d’autres articles) pour le bien-être de tous les membres du ménage (GUEYE, 2000). Importance socio-culturelle et religieuse de l’aviculture traditionnelle Les poulets traditionnels font intégralement partie de la vie des populations en Afrique où ils sont apparus il y a des siècles. Ils représentent un important pilier social, culturel et religieux pour les populations et les familles rurales en particulier. Le coq est par exemple fréquemment représenté dans l’emblème des partis politiques en Afrique. Selon CROWDER (1977) cité par ALDERS (2005), le coquelet reste pour les Yoruba (maîtres de l’ancien état d’Ife dans l’actuel Nigéria), le principal artisan dans l’histoire de la création de leur ethnie. Les poules locales interviennent dans la consolidation des relations sociales et dans diverses cérémonies religieuses ou familiales : baptêmes, circoncisions, mariages, rituelles et fêtes diverses, et sont plus faciles à donner (dons) ou à offrir comme cadeaux aux parents et amis lors de visites ou de fêtes (BULDGEN et al., 1992 ; SAVANE, 1996). Dans certaines sociétés africaines (Mandingue, Fouladou…), la poule locale reste entourée de mythes. Elle est considérée comme un animal exceptionnel qu’on ne peut offrir qu’aux personnes auxquelles on attache une importance particulière (jeunes mariés, femmes ayant accouché, hôtes respectueux…) ou qu’on ne peut servir que pendant les fêtes : Korité, Noël… Ainsi selon le sexe, la couleur et le type de plumage, un poulet peut être destiné au sacrifice, à l’offrande ou à la réception d’un hôte (SAVANE, 1996). Chez les Mossi par exemple, une famille fournira un coquelet blanc lorsqu’il a été conclu un accord de mariage. Chez les Mamprusi du Ghana ou chez les éthiopiens, un coq rouge ou blanc est sacrifié pour demander de bonnes pluies et récoltes ou 13
pour fêter une nouvelle année, alors qu’un coq noir le sera pour protéger contre les maladies, la guerre ou les disputes (TADELLE et OGLE, 2001 ; SONAIYA et SWAN, 2004). Selon les travaux de TENO (2009), les coqs à plumes rouges, blancs, bi ou tricolores sont par ordre décroissant les plus recherchés pour les sacrifices et les offrandes par les populations sénégalaises. En milieu peul « Fouladou », le coq blanc symbolise l’amitié, la sincérité et la considération réciproque (SAVANE, 1996). Importance alimentaire et agricole de l’aviculture traditionnelle La viande des poulets locaux, encore appelés poulets « bicyclettes » en référence au moyen usuel de transport utilisé pour aller les vendre au marché, est très appréciée et mieux payée par les consommateurs africains, notamment sénégalais qui la trouvent de bonnes qualités organoleptiques et conforme à l’islam (80-97 %) d’autant plus qu’elle provient de sujets élevés pendant un temps relativement long et abattus localement, en comparaison à celle des souches exotiques ou commerciales importées (BA, 1989 ; GUEYE, 1998 ; TENO, 2009). Par ailleurs, 80 % de l’effectif des volailles se trouvent en milieu rural où elles contribuent de façon substantielle à la couverture des besoins alimentaires en protéines d’origine animale à travers la production d’œufs et de viande (SONAIYA, 1997 ; KITALYI et MAYER, 1998 ; ALDERS, 2005 ; FOTSA et al., 2007). Au Sénégal, alors que la pêche assure dans les zones côtières la couverture des besoins
en protéines alimentaires, la volaille traditionnelle
constitue en zones rurales la principale source de protéines animales, car en dehors des fêtes, des cérémonies religieuses ou familiales, il n’est pas habituel dans une famille d’abattre un bovin ou un petit ruminant pour l’autoconsommation (BULDGEN et al., 1992). 1.2.1.2. Caractéristiques et production de la volaille traditionnelle Les volailles locales au Sénégal et en Afrique sub-saharienne sont des animaux de petit format avec une faible vitesse de croissance. Le coq à l’âge adulte (1 an et plus) peut avoir 1700g tandis que la femelle a un poids qui tourne autour de 1150g à l’âge adulte (MISSOHOU et al. 1998). Les rendements d’abattage obtenus à l’âge de 25 semaines sont cependant élevés : 79% pour les coqs et 67% pour les poules (BULDGEN et al. 1992). Soulignons en passant que l’âge d’entrée en ponte chez la volaille locale ici au Sénégal comme en Afrique tourne autour de 25 semaines (BULDGEN, 1992). L'une des principales causes de cette faible précocité sexuelle pourrait être la sous-alimentation qui, en ralentissant la vitesse de croissance des poussins, retarde le moment où l'oiseau atteint un poids suffisant pour entrer en ponte. C'est ainsi qu'à travers une alimentation améliorée, BULDGEN et al.
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(1992) ont pu ramener ce paramètre de 25 à 20 semaines. La production d'œufs de la poule locale est faible. Au Sénégal, elle pond en moyenne 5 fois/an avec un nombre moyen d'œufs par couvée de 9 soit un total de 45 œufs/femelle/an (TALAKI, 2000). Il est cependant important de souligner que la poule locale est une bonne couveuse et résiste plus à des maladies par rapport aux races exotiques. 1.2.2. Système avicole moderne Au Sénégal, le cheptel avicole industriel a véritablement pris son envol en 2006 à la suite de la prise de mesure d’embargo sur les importations de produits et matériels avicoles par l’Etat pour se protéger contre l’épizootie de l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène. Les activités de cet élevage sont essentiellement concentrées dans la zone agro-écologique des Niayes où se localisent les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis (TRAORE, 2006). Selon ce même auteur, le système d’élevage moderne peut être divisé en trois sous-systèmes ou secteurs : Secteur 1 ou système d’élevage industriel La dénomination d’élevage industriel est réservée à des élevages ou établissements qui « à la fois possèdent des effectifs importants, utilisent des poussins d’un jour provenant de multiplicateurs de souches sélectionnées, nourrissent leurs volailles avec des aliments complets ou complémentaires produits par une industrie spécialisée et qui pratique des mesures de lutte (prophylaxie, traitement). Il utilise des équipements modernes et des techniques perfectionnées en ce qui concerne les différentes opérations» (LISSOT, 1941 cité par ATAKOUN, 2012). Selon la codification élaborée par la FAO (2004) l’élevage industriel ou moderne est un système industriel et intégré avec un respect de biosécurité et des volailles/produits vendus d’une manière commerciale (ex. des fermes qui ont une partie d’une exploitation intégrée de poulets de chair avec des manuels de procédures standards de biosécurité clairement définis et exécutés). Si on s'en tient à cette définition, nous pouvons citer le cas du complexe avicole de MBAO pour l'élevage des reproducteurs. Ce système intensif n’est pas fréquent mais commence à se développer. Il regroupe moins d’une dizaine de producteurs presque tous installés à Dakar. Toutefois, un aviculteur intensif est installé à Saint-Louis (260 Km au nord de Dakar) et exploite un cheptel de ponte d’environ 30 000 sujets. Le nombre d’éleveurs (limité) n’a pas beaucoup varié au cours des cinq dernières années. Les élevages ont un niveau de biosécurité élevé (SORO, 2011).
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Secteur 2 ou système d’élevage intensif de poulets commerciaux Le secteur 2 est caractérisé par des élevages dont le niveau de biosécurité est modéré, parfois élevé. Les oiseaux ou les produits avicoles sont destinés habituellement au marché local. Il renferme, à titre d’exemple, des fermes avec des oiseaux en permanence élevés en confinement empêchant rigoureusement tout contact avec d’autres volailles ou faune sauvage. Les effectifs dans ces élevages sont très variables avec une population de 6000 à 40 000 sujets. Ce secteur de haute production regroupe un grand nombre d’aviculteurs dits du secteur moderne. Les producteurs de ce groupe se rencontrent surtout dans la zone des Niayes de Dakar et de Thiès. Le plus souvent, ce type d’élevage est pratiqué par des salariés ou des privés qui engagent des fermiers pour s’occuper de la gestion de leurs fermes (TRAORE, 2006). Secteur 3 ou système d’élevage semi intensif et élevages amateurs L’élevage moderne pratiqué dans la région de Dakar reste du type semi industriel (GUEYE, 1999). Dans ce secteur, le niveau de biosécurité est faible parfois minimal. Il utilise des poussins d'un jour importés ou produits localement par les couvoirs installés dans la région de Dakar ou ailleurs, et des aliments complets achetés sur place ou bien fabriqués par l'éleveur lui-même. La vaccination systématique et la chimio-prévention sont entreprises. Malheureusement, dans la plupart de ces élevages, les mesures prophylactiques et la conduite de l'élevage ne sont pas toujours respectées. Les effectifs dans ces élevages sont très variables avec une population de 2000 à 40000 sujets environ chez les grands producteurs et 100 à 2000 sujets chez les petits producteurs. Les élevages semi intensifs et/ou élevages amateurs de volaille se rencontrent aussi dans les habitations en centre et en banlieues des grandes villes et autour de quelques autres agglomérations et communes rurales (THIAW, 2013). 1.2.2.1. Importance de l’aviculture moderne au Sénégal La filière avicole sénégalaise, notamment le système dit moderne, est un secteur économique dynamique dont le taux de croissance est l’un des meilleurs du secteur primaire au niveau national. Importance nutritionnelle L’aviculture moderne constitue de nos jours, un moyen non négligeable pour satisfaire les besoins en protéines animales des populations de nos pays africains, en particulier du Sénégal. Les protéines d'origine animale, de par leur richesse et leur teneur en acides aminés essentiels
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augmentent considérablement la valeur nutritionnelle du régime même lorsqu'elles sont apportées en faible quantité. La viande blanche comparée aux autres productions animales, offre les meilleurs rendements de conversion des calories végétales en calories animales et de transformation des protéines. De plus, la viande de volaille possède des qualités nutritionnelles et diététiques remarquables entre-autres, une faible teneur en graisse et une concentration assez élevée en acides aminés essentiels (PARE, 2012). Importance socioéconomique Les effectifs de la filière avicole moderne se sont établis à 24,149 millions de têtes en 2013 contre 30,953 millions de têtes en 2014, soit une hausse de 28,2% (DIREL, 2015). Au niveau national, l’aviculture moderne contribue au PIB à hauteur de 25 milliards de francs CFA avec un taux de croissance moyen de 8% de 1994 à 1996 (GAYE, 2004). L’aviculture semiindustrielle représente un chiffre d’affaires de plus de 110 milliards. Sur le plan socioéconomique, l’aviculture moderne sénégalaise générait plus de 10.000 emplois directs et indirects (FAFA, 2011). La valeur ajoutée de l’élevage aux prix courants est évaluée à 317 milliards de francs CFA en 2013 contre 295 milliards de francs CFA en 2012, soit une progression de 7,4%. En volume, la valeur ajoutée du secteur de l’élevage est passé de 214 milliards de francs CFA à 226 milliards de francs CFA entre 2012 et 2013, soit une hausse de 5,7% (ANSD, 2013). Cet accroissement est imputable à la hausse de la production d’ovins et de caprins et surtout de la volaille industrielle dont la production de viande est passée de 29196 tonnes en 2012 à 36223 tonnes en 2013, soit une augmentation de 24%. Après la viande de bœuf et le poisson, la volaille est la troisième source de protéines des populations sénégalaises. La forte demande en bétail et en volaille s’observe pendant les évènements religieux, notamment la Tabaski, le “Magal” au niveau national. L’aviculture sénégalaise occupe un nombre important d’acteurs qui sont complémentaires et interdépendants au niveau de la filière (TRAORE, 2006). Le chiffre d’affaire généré par l’aviculture moderne de façon générale et le nombre d’emplois directs ou indirects créés, démontrent l’importance de cette activité. 1.2.2.2. Caractéristiques et production en aviculture semi-industrielle L’aviculture semi-industrielle diffère de celle traditionnelle de par les souches de volailles utilisées, les effectifs, les intrants utilisés, le niveau de biosécurité et de sécurité. Ce type d’aviculture se caractérise par l’élevage des volailles de souches exotiques dont les plus fréquentes au Sénégal pour la filière ponte sont : Lohman Blanche et Rouge, Hy Line Blanche
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et Rouge, Harco, Gold Line, Shaver et Star Cross ; et pour la filière chair : Cobb 500, Hubbard, Ross 208, Vedette. Ces souches sont génétiquement améliorées et douées de bonnes performances, ce qui permet l’accroissement rapide du cheptel de la volaille industrielle (TRAORE, 2006). L’aviculture semi-industrielle est surtout concentrée dans la zone agroécologique dite des Niayes : la région de Dakar abrite plus de 80 % des activités, la région de Thiès environ 15 % et la région de Saint-Louis 3 % (TRAORE, 2006). Elle enregistre de bonnes performances comparables, chez certains éleveurs, à celles obtenues dans les pays développés à climat tempéré : (i) un poids moyen de 1,5 à 2 kg en 45 jours d’élevage pour les poulets de chair et (ii) une ponte annuelle qui varie entre 260 et 280 œufs par poule et par année de ponte (RIDAF, 2006). La zone des Niayes présente durant certaines périodes de l’année, des conditions climatiques favorables à l’élevage des souches exploitées. L'aviculture moderne se caractérise par le fait que la vie de l'oiseau est réglée dans les moindres détails par l'aviculteur. Celui-ci utilise des races améliorées qui reçoivent un aliment complet en quantité bien définie, bénéficient d'une protection sanitaire et médicale et sont logées dans des conditions régulièrement contrôlées. En fonction des objectifs, l’aviculture moderne connaît quatre types d’organisation : la production de poulets de chair ; la production « ponte », qui représente des élevages ne produisant que des œufs de consommation ; la production mixte, représentant l’association des deux productions précédentes ; L’élevage de reproducteurs (souches parentales). En ce qui concerne l’accès aux poussins, les éleveurs achètent des poussins d’un jour (chair ou ponte) chez les accouveurs. Ces derniers importent près des trois quarts des OAC, mais quelques accouveurs gèrent un cheptel parental pour la production d’OAC qui assure environ 25 % de la production des poussins. Au niveau de ces élevages de souches parentales, les conditions d’élevage sont strictes et sont identiques aux recommandations des propriétaires des souches. La reproduction se fait par monte naturelle, c’est-à-dire que les éleveurs utilisent des coqs pour la fécondation des OAC produits. En gros, les effectifs de la filière avicole avaient été établis à 48,9 millions de têtes en 2013 contre 44,9 millions en 2012, soit une hausse de 8,9%, en liaison avec la progression de 15,6% de la volaille industrielle (ANSD, 2013). Alors que la volaille traditionnelle a vu ses effectifs augmenter seulement de 3,0% en 2013, il a été noté pour la même année un regain de
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dynamisme au niveau de la volaille industrielle, sous l’effet de la mise en œuvre de la mesure d’interdiction d’importation de produits et matériels avicoles usagés. Ainsi depuis l’instauration de cette mesure de restrictions sur les importations de volaille en 2006, la volaille industrielle a connu une croissance plus rapide par rapport à la volaille traditionnelle. La forte baisse du poids de la volaille traditionnelle (74,6% en 2006 à 49,6% en 2013) est à mettre en relation avec la croissance rapide de la volaille industrielle entre 2008 (13,6 millions de têtes) et 2013 (24,3 millions de têtes), soit une hausse annuelle moyenne de 11,7%. 1.2.3. Performances zootechniques des poulets de chair au Sénégal et en Afrique subsaharienne Les performances zootechniques enregistrées par divers auteurs chez les poulets de chair élevés au Sénégal et en Afrique subsaharienne sont rapportées dans le tableau II. De façon générale, ces performances ont relativement varié d’un auteur à l’autre selon les conditions d’expérimentation. 1.2.3.1. Poids vif et vitesse de croissance Les données sur l’évolution pondérale font apparaître une augmentation de la croissance des poulets avec l’âge. Des travaux effectués par l’INRA (1984) ont montré que le poids vif moyen d’un poulet de chair élevé à 20°C est de 1630 g à 6 semaines d’âge. La croissance constitue l'ensemble des manifestations qui se produisent entre la fécondation et l'épanouissement complet de l'oiseau. Elle comporte le processus de multiplication et d'extension des cellules, qui se traduit du point de vue macroscopique par une augmentation de la taille et du poids de l'animal, dédoublée d'une différenciation des éléments de l'organisme (SALL, 1990) cité par ATAKOUN (2012). Chez le poulet de chair, la croissance est très rapide, le poussin pouvant passer de 38 g à 1 jour à 2 kg voir plus à 7 semaines d'âge (SMITH, 1990). Le poids vif à la naissance enregistré chez les poussins varie de 39,5 à 43 g, avec un poids moyen autour de 41g. Alors que MISSOHOU et al., (1996) avaient rapporté un poids de 38,2 g par poussin, ANDELA (2008) a enregistré un poids vif moyen de 44,7 g au Sénégal. A 3, 4, 5 et 6 semaines d’âge, les poulets de chair ont un poids moyen qui tourne respectivement autour de 353-905 g, 705-1312 g, 1200-1700 g et 991-2210 g (tableau II). A ces âges respectifs, des poids moyens de 475,76 g, 877,69 g, 1292,10 et 1871,91 g ont été obtenus par AYSSIWEDE et al. (2009). Ces résultats se rapprochent de ceux trouvés par
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MOMBO (2006) qui sont respectivement 596,66g, 856g, 1210g et 1660g. KONE (2010) quant à lui a obtenu respectivement à ces mêmes âges, 694,07 g, 1121,04 g, 1469,7 g et 1648,26 g au Sénégal. Ces résultats se rapprochent de ceux obtenus par ATAKOUN (2012) qui sont respectivement 597,05g, 920,37g, 1301,75g, 1693,43g. Quant à DIOUF (2013) et SOUROKOU SABI (2014), ils ont obtenu respectivement à ces âges types des poids vifs de l’ordre de 752, 980, 1240 et 1300 g contre respectivement 724, 1276, 1796 g, 2112 g pour SANNI (2014). De 3 à 6 semaines d’âge, les gains moyens quotidiens (GMQ) obtenus par divers auteurs ont varié entre 30,4 et 67,08 g (Tableau II). Cependant, SAGNA (2010) a rapporté au Sénégal des poids vifs légèrement supérieurs, qui sont de l’ordre de 341,99 g et 2271,91 g respectivement à 2 et 6 semaines d’âge avec des GMQ de 73,38 g et 77,39 g respectivement à 4 et 6 semaines d’âge. La croissance du poulet de chair dépend aussi bien des facteurs intrinsèques qu’extrinsèques. Ainsi, la plupart des études réalisées dans ce domaine semblent montrer l'existence d'une variabilité génétique. GIORDANI et al., (1993) ont montré en comparant 3 souches commerciales (Cobb 500, Ross 208, Ross 308), qu'il existe des différences significatives de poids à 8 semaines d’âge. Ils ont obtenu chez les mâles des poids de 3,23 kg, de 3,36 kg et de 3,45 kg et chez les femelles des poids de 2,60 kg, de 2,80 kg et de 2,92 kg, respectivement, pour Cobb 500, Ross 208 et Ross 308. Ces résultats sont corroborés par les travaux de MARKS (1980); OUSSEINI (1990) et LEDUR et al., (1992) cité par ATAKOUN (2012). Pour MARKS (1980), les potentialités génétiques de croissance de chaque souche ne s'expriment qu'à partir de la première semaine de vie. Selon REKHIS (2002), les mâles ont un niveau de croissance supérieur à celui des femelles et il estime cette différence de 10 à 15% à 42 jours d’âge. Pour SMITH (1990), cette différence de poids à 8 semaines est faible et serait de l’ordre de 200 g environ, ce qui peut justifier la pratique de l'élevage mixte (mâles et femelles élevés ensemble) dans cette filière. Par ailleurs, il est aussi prouvé qu’il existe une interaction entre le génotype et le niveau protéique de la ration sur la croissance des poulets de chair. En effet, OKWUOSA et al, (1990) cité par MOMBO (2006) affirment qu’il existe une particularité de réponse du génotype à différents niveaux de protéines pour la consommation d’aliment et le gain moyen quotidien. Cette différence résulterait du niveau variable des besoins de chaque génotype en acides aminés indispensables, mais aussi, de la disponibilité de ces acides aminés dans l’alimentation.
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Tableau II : Performances zootechniques de croissance enregistrées chez les poulets de chair au Sénégal et en Afrique subsaharienne Parametres
Mukhtar
Andela
Ayssiwédé
(2007)
(2008)
et al.,(2009) al.,(2009)
(2010)
Soudan
Sénégal
Sénégal
Sénégal
44,7
-
Poids
Jour 1
39,5
vifs
3 semaines
-
(g)
4 semaines
-
5 semaines
-
6 semaines
1356,9
Ayessou
et Diaw
Koné
(2010) Sagna (2010) Atakoun (2012)
DIOUF
Sénégal
Sénégal
(2013)
-
43
-
475,76
905
353
712,22
877,69
1312
-
1161,56
1292,10
1700
-
1529,37
1871,91
2210
991
1761,68
67,08
30,4
-
129,04
158,4
82,51
2,01
2,28
2,72
87
84,85
88,7
-
4,2
-
-
16,16
1145
2108
GMQ(g) de 3 à 6 32,3 (0 à 71 Semaines
42j)
Consommation
59,42 (0 148,7
Sénégal
Sénégal
SOUROKOU SABI (2014)
597,05
752,02
759,83
920,37
978,14
982,69
1301,75
1240,17
1235,34
2271,91
1693,48
1371,21
1391,23
68,98
50,77
35,1
35,92
123,94
84,05
94,91
2,28
2,49
2,29
2,75
88,67
86,03
86,09
86,06
9,47
10,5
1176,01
Alimentaire (g/j) de à 42j) 3 à 6 Semaines IC 3 à 6 semaines
1,8 (0 à 2,6 42j)
Rendement Carcasse
87,15
(%) Mortalité (%)
-
21
1
1.2.3.2. Consommation et efficacité de conversion alimentaire La gestion de l’alimentation de même que la consommation alimentaire constituent des éléments clés dans la réussite de tout élevage. En aviculture, l'aliment influence par sa quantité mais surtout par sa qualité les performances de croissance du poulet de chair. L'efficacité alimentaire chez la volaille de chair est son aptitude à transformer les aliments consommés en produit, dont ici la viande. La consommation alimentaire obtenue par divers auteurs chez les poulets de chair de 3 à 6 semaines d’âge varie de 82,51 à 158,4 g/j (Tableau II). Sur les 42 premiers jours d’âge, la consommation alimentaire moyenne est de 59,42g/j au Soudan (MUKHTAR, 2007) alors qu’elle a été de 42,1 g/j pendant la phase de croissance et de 116,1g/j en phase de finition chez les cobb 500 au Sénégal (MISSOHOU et al., 1996). La consommation alimentaire présente des variations saisonnières et devient plus élevée pendant la saison sèche et froide. Aussi divers auteurs ont rapporté un effet significatif du génotype sur la consommation alimentaire (OKWUOSA et al., 1990, GARCIA et al., 1992) et sur l'efficacité alimentaire (STEWART et al., 1980; LECLERCQ, 1989; GIORDANI et al., 1993). Selon MARKS (1980), des différences de consommation alimentaire sont décelables à l'âge d'un jour et détermineraient la croissance de chaque souche. Il existe donc selon lui une relation directe entre l'appétit et le poids corporel. Pendant les premières semaines d'élevage, les poulets de chair ont une croissance rapide et un indice de consommation faible. L’indice de consommation chez les poulets de chair de 0 à 42 jours a été de 1,8 au Soudan (MUKHTAR, 2007) alors que selon divers chercheurs en Afrique subsaharienne, il varie entre 2,01 et 2,75 de 3 à 6 semaines d’âge avec une moyenne de 2,36 (Tableau II). Ces résultats sont corroborés par ceux obtenus par ANDELA (2008), SAGNA (2010), ATAKOUN (2012), DIOUF (2013) et SOUROKOU SABI (2014) au Sénégal. Mais selon IEMVT (1991), l'indice de consommation (IC) est compris entre 1 et 2 avant 3 semaines d'âge et peut dépasser 3 en fin de croissance. Cette détérioration de l’IC serait due, entre autre, à l'augmentation de la part relative du gras dans le croît (LECLERCQ et LARBIER, 1989) et explique les abattages précoces (6-8 semaines d'âge) dans les élevages de poulets de chair. 1.2.3.3. Caractéristiques de la carcasse et des organes Les rendements de carcasse obtenus par divers auteurs sont rapportés dans le Tableau II. Au Sénégal, AYSSIWEDE et al. (2015), AYSSIWEDE et al. (2009) et AYESSOU et al., (2009) ont obtenu respectivement des rendements de 86,03%, 84,5% et 88,7%. Ces résultats sont
22
similaires à ceux (87% et 87,57%) obtenus par ANDELA (2008) et KONE (2010) de même que ceux obtenus par DIOUF (2013) et SOUROKOU (2014) qui sont respectivement 86,09 et 86,06 alors que MISSOHOU et al. (1996) ont obtenu un rendement carcasse nettement plus faible, 78,4%. Les poids du gésier, du foie, du cœur et la quantité de gras obtenus par DIOUF (2013) et SOUROKOU SABI (2014) sont respectivement 62,9 g ; 49,9 g ; 12,1 g et 53,2g représentant 4%, 2,72%, 0,8% et 3,1% du poids vif, mais plus lourds que ceux enregistrés par MUKHTAR (2007) au Soudan où le foie, le gras abdominal et le pancréas représentaient respectivement 2,22%, 1,21% et 0,16 % du poids vif de ces oiseaux. GARCIA (1992) n'a pas observé d'effet souche ni sur le rendement d'abattage ni sur la composition corporelle alors que GIORDANI et al. (1993) ont montré des différences significatives de poids de gras abdominal entre trois (3) génotypes de poulets de chair. A partir de races pures, différents auteurs ont pu obtenir par sélection divergente des lignées maigres et grasses qui différent par leur composition corporelle. Les lignées maigres ont plus de muscle et moins de gras que les lignées grasses (RICARD et al., 1982 ; LECLERCQ, 1989) parce qu'elles orientent préférentiellement l'énergie métabolisable des aliments vers la synthèse des protéines. 1.3. Contraintes du développement de l’aviculture moderne au Sénégal et en Afrique subsaharienne Les contraintes majeures du développement de l’aviculture moderne sont essentiellement d’ordres zootechniques, économiques, pathologiques et alimentaires. 1.3.1. Contraintes zootechniques L'infériorité du niveau technique des éleveurs et l'insuffisance dans l'organisation des producteurs sont des facteurs qui entravent la productivité des élevages avicoles modernes. Les défaillances observées dans l'application des normes techniques d'élevage sont à l'origine de mauvaises performances. En effet, la mauvaise conception des bâtiments ne favorise pas la maîtrise des paramètres d’ambiance (température, hygrométrie, vent, etc.), les vides sanitaires mal effectués et l'absence d'hygiène souvent constatée dans certaines fermes ont des conséquences néfastes en élevage intensif (BIAOU, 1995). La mauvaise qualité nutritive des aliments fabriqués de façon artisanale dans certaines fermes avicoles non qualifiées, la distribution irrégulière et en quantité insuffisante des aliments ainsi que la rupture prolongée des stocks d’aliments ne favorisent pas une production optimale chez les sujets (AFNABI, 2006).
23
1.3.2. Contraintes économiques L'élevage des poulets de chair comme celui des poules pondeuses n'est pas accessible à toutes les couches de la population sénégalaise. En effet, cet élevage demande des moyens financiers importants. En général, les poussins, les médicaments et 85 % du maïs destinés à la fabrication des aliments sont des intrants importés. Aussi, les producteurs éprouvent d'énormes difficultés pour obtenir des financements nécessaires à l'achat des équipements avicoles (HABAMENSHI, 1994). La mauvaise organisation du marché et le manque de chaîne de froid pour conserver les produits non vendus font que beaucoup d'aviculteurs sénégalais se limitent à des opérations ponctuelles liées à des festivités d'origine religieuse, coutumière ou familiale. (SENEGAL/MA/DIREL, 1995). 1.3.3. Contraintes pathologiques Les contraintes pathologiques sont représentées par les facteurs de risque dans les poulaillers et les maladies. Les facteurs de risques dans les poulaillers sont nombreux et peuvent agir en synergie ou individuellement. Facteurs physiques Ces facteurs sont directement liés aux conditions climatiques et peuvent avoir un impact sur l’état de santé et la performance des volailles. Parmi ces facteurs on peut citer :
La température (facteur de stress aussi bien chez les poussins que chez les poules adultes, qu’elle soit basse ou élevée ; les sujets en réagissant à l’agression thermique, s’épuisent et s’exposent davantage aux maladies (PARENT et al., 1989)) ;
L’humidité de la litière qui favorise la croissance optimale des agents infectieux ;
la ventilation : dont le rôle est bien connu en aviculture du fait du renouvellement de l’air du poulailler et du maintien de l’état sec de la litière. Elle est d’ailleurs l’élément important qui est recherché dans l’orientation et la conception des bâtiments. Tout en évitant les grands vents, la poussière (sources d’agents pathogènes), une bonne ventilation permet de minimiser les effets de la température et de l’humidité (IBRAHIMA, 1991).
Facteurs chimiques Les facteurs chimiques peuvent être d’origine soit exogène comme les gaz de la pollution provenant des usines ou des véhicules, soit endogène c’est-à-dire provenant des animaux euxmêmes ou résultant de la dégradation de la litière. Ces facteurs ont des effets toxiques sur les
24
oiseaux dont le plus redoutable est l’ammoniac (NH3). En effet, les effets conjugués du NH3, de la température, de l’humidité et du vent favorisent l’apparition de nombreuses pathologies aviaires. Dans les fermes avicoles les maladies rencontrées sont d’origines parasitaires, bactériennes et virales (M’BAO, 1994 ; BONFOH et al., 1997). Les maladies parasitaires sont les plus nombreuses et responsables du retard de croissance ou de la mortalité dans les élevages. On peut citer entre autres, les coccidioses aviaires dues à Emeria tenella, Emeria necatrix, Emeria maxima, Emeria brunetti, Emeria proecox, l’ascaridiose due à Ascaridia, Cappillaria, Heterakis, et les Téniasis dus à Railletina, Hymenolopis. Parmi les maladies bactériennes et mycoplasmiques, on peut citer le cholera aviaire dû à Pasteurella multocida, les colibacilloses dues à Escherichia coli, et les mycoplasmoses dues à Mycoplasma gallisepticum, M. synoviae et les autres mycoplasmes Enfin les maladies virales forment le groupe de maladies qui font payer de lourds tributs aux élevages avicoles car il n’existe pas de traitements spécifiques contre ces maladies. On rencontre entre autres, la maladie de GUMBORO due à un Birnavirus ; la maladie de Newcastle ou pseudo peste aviaire due à un Paramyxovirus ; la variole aviaire due à un Poxvirus ; les leucoses aviaires dues à des rétrovirus ; la bronchite infectieuse due à un Coronavirus et la maladie de Marek due à un Herpesvirus. Mais bien que les maladies parasitaires soient les plus fréquentes sans aucun doute à cause du manque d’hygiène, il faut remarquer que les maladies infectieuses (bactérienne et virale) sont les plus redoutables, puisque leurs pronostics médicaux et économiques, sont généralement catastrophiques (AFNABI, 2006). 1.3.4. Contraintes alimentaires Au plan alimentaire, la faible disponibilité et la cherté des intrants ordinaires, la qualité nutritive non connue des aliments fabriqués dans certaines unités et fermes avicoles, la distribution irrégulière et en quantité insuffisante des aliments ainsi que la rupture prolongée des stocks d'aliments ne permettent pas d’optimiser la production. Aussi, l’amélioration de l’alimentation des poulets de chair par l’usage des ressources alimentaires alternatives ou non conventionnelles comme les graines d’Hibiscus sabdariffa pourrait être un meilleur moyen pour améliorer la disponibilité en aliment et la rentabilité de l’aviculture moderne. Mais
25
compte tenu des facteurs antinutritionnels que possèdent certaines ressources alimentaires non conventionnelles, il est nécessaire qu’une étude approfondie soit faite sur l’impact de leur incorporation dans la ration alimentaire des poulets de chair.
26
CHAPITRE II : ALIMENTATION ET UTILISATION DES RESSOURCES NON CONVENTIONNELLES CHEZ LA VOLAILLE : CAS DES GRAINES D’Hibiscus sabdariffa 2.1. Alimentation de la volaille La volaille est une espèce animale à cycle de reproduction et de production court, d’élevage facile et pratiqué par la plupart des populations. Elle est l’espèce la plus répandue dans le monde avec une croissance rapide, et ce grâce à une bonne valorisation des aliments ingérés à travers une meilleure digestion. En effet, la digestion chez la volaille est une combinaison d’activités essentiellement chimiques ou enzymatiques et accessoirement microbiennes contribuant à la dégradation séquentielle des constituants de l’aliment (REKHIS, 2002). Mais pour bien comprendre la nutrition avicole, il est nécessaire de bien connaître la physiologie digestive chez la volaille (BASTIANELLI et RUDEAUX, 2003). 2.1.1. Rappels anatomo-physiologiques de la digestion chez la volaille L’appareil digestif de la volaille comporte des différentes portions successives que sont la bouche, l’œsophage, l’estomac, l’intestin, le cloaque et l’anus, auxquels sont annexées deux glandes importantes à savoir: le foie et le pancréas (Figure 3) La bouche des oiseaux est dépourvue de dents et les lèvres sont remplacées par le bec. Le bec comprend une partie supérieure, fixe, soudée aux os de la tête. Intérieurement elle est percée d’une fente, dite platine, qui correspond aux cavités nasales dont les ouvertures extérieures forment les narines. La partie inférieure du bec est mobile pour permettre les mouvements d’ouverture et de fermeture. Elle contient la langue, pointue, revêtue à son extrémité d’un épaississement ayant la consistance de la corne. Le bec joue le rôle de préhension et de fragmentation des aliments. L’œsophage est un conduit remarquable par son élasticité qui permet aux oiseaux d’avaler des grains très volumineux. La muqueuse de l’œsophage et du jabot secrète un mucus visqueux qui ramolli et facilite le transit des aliments de même que leur séjour dans le jabot. Le jabot joue le rôle de pompe aspirante et foulante, mais aussi de stockage, d’humidification et de ramollissement des aliments. L’estomac est divisé en deux compartiments : le pro-ventricule et le gésier. Le pro ventricule débouche sur le gésier où s’effectuent le broyage et le malaxage du chyme. Cet organe est entièrement musculaire (à part une couche cornée interne revêtue épithélium simple constitué principalement de cellules à mucus et de cellules
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endocrines. Cet épithélium repose sur un tissu conjonctif, la lamina propria, qui ellemême repose sur une couche de muqueuse musculaire). Le poids du gésier reflète donc la puissance de broyage de l'organe, ainsi que son activité (MORAN, 1982; DENBOW, 2000) cité par SOUROKOU SABI (2014). Le gésier est séparé du pro ventricule et du duodénum respectivement par l'isthme et le pylore. Ces deux zones sont impliquées dans la régulation des processus de digestion. Le gésier est un muscle creux très puissant, tapissé intérieurement d’un revêtement de consistance cornée. C’est un organe de trituration des aliments, dépourvu de glandes digestives. L’intestin est relativement court (2 m) composé de l’intestin grêle (1,2 m) et du gros intestin (caecum, rectum cloaque). Le transit alimentaire dure en moyenne 24 heures. L’intestin forme un tube de calibre à peu près égal sur toute son étendue. Il débute immédiatement après le gésier en formant une boucle appelée anse duodénale entre les branches desquelles se trouve logé le pancréas. L’intestin grêle est subdivisé en trois portions: le duodénum, le jéjunum et l’iléon. Il possède une grande efficacité digestive et d’absorption, ce qui lui permet de bien valoriser la ration. Le cloaque : l’originalité de cette partie terminale est l’aboutissement à la fois du rectum et des voies uro-génitales. Cette particularité anatomique rend ainsi difficile la détermination de l’énergie digestible chez les oiseaux, conduisant dans la pratique à la mesure de l’énergie métabolisable (VILLATE, 2001). Les organes annexes dont le foie qui comporte deux lobes et une vésicule biliaire et le pancréas situé dans les branches de l’anse duodénale qui a la forme d’une mince languette de couleur rose.
Figure 3 : Schéma de l’appareil digestif du poulet (www.google.fr)
28
2.1.2. Besoins nutritionnels et recommandations alimentaires chez les poulets de chair Chez les poulets de chair les nutriments sont utilisés essentiellement pour l’entretien et la croissance. Ces besoins d’entretien et de croissance varient en fonction de la souche de poulet, de la période d’élevage, de l’âge ou du poids vif. Parmi ces besoins nous pouvons citer : l’eau, l’énergie, les protéines, les sels minéraux et les vitamines. 2.1.2.1. Besoins en eau Premier nutriment le plus vital, l’eau représente 70% du poids vif total de l’animal. Elle est au cœur du métabolisme de l’organisme et intervient dans la plupart des réactions métaboliques de par ses propriétés réactionnelles et thermiques (chaleurs spécifique de vaporisation et dispersion). L’ingéré d’eau augmente avec l’âge de l’animal et avec la température ambiante du poulailler (BASTIANELLI ET RUDEAU. 2003). Les oiseaux régulent leur température corporelle par évaporation d’eau via le tractus respiratoire. Les besoins en eau pour la thermorégulation sont donc élevés en milieu tropical. Ces besoins en eau sont de 0,5 à 1 ml/kcal de besoin énergétique chez la volaille, soit 25-300 ml d’eau par jour (LARBIER et LECLERC, 1992). En général, les volailles consommeraient environ deux fois plus d’eau que d’aliments, comme le montre le Tableau III. Ces mêmes auteurs rapportaient que les aliments riches en protéines conduisent à une légère surconsommation d’eau qui s’expliquerait par les mécanismes de digestion protéique et d’excrétion rénale d’acide urique. En effet, les oiseaux ont la particularité physiologique de résorber l’eau des urines lorsqu’ils n’en disposent pas en abondance dans leur abreuvement. Cette eau remonte le long du colon, provoquant la précipitation de l’acide urique sous forme d’urates. La consommation d’eau par les oiseaux est par ailleurs variable en fonction de plusieurs facteurs dont ceux liés à l’animal (âge, sexe, souche et poids vif), à l’environnement (température ambiante comme le montre le tableau IV, l’humidité relative, conditions climatiques, etc.), à l’aliment et à l’eau (composition chimique, teneur en NaCl de l’aliment, qualité de l’eau, etc.).
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Tableau III : Consommation d’eau et d’aliment en fonction de l’âge chez le poulet de chair (LARBIER et LECLERC, 1992) Poids Moyen
Indice de
(g)
consommation
(g)
(g)
eau/aliment
7
180
0,88
22
40
1,8
14
380
1,31
42
74
1,8
21
700
1,4
75
137
1,8
28
1080
1,55
95
163
1,8
35
1500
1,7
115
210
1,8
42
1900
1,85
135
235
1,8
49
2250
1,95
155
275
1,8
Age(j)
Aliment Ingéré/j Eau Ingérée/j
Rapport
Tableau IV : Consommation journalière d’eau du poulet de chair (litres/100sujets) en fonction de la température ambiante du poulailler Age (semaines)
Température de 21°C ou moins
Température de 32°C
2
5,2
8,9
4
8
13,8
6
10
17,3
8
11,3
19,4
10
12,6
21,9
12
13,9
24
14
15
26
16
16,1
27,9
18
17,3
29,8
20
18,3
31,5
2.1.2.2. Besoins en énergie Les oiseaux, comme les mammifères, sont des homéothermes, ce qui signifie qu’ils sont capables de maintenir leur température interne quasi-constant. Pour cela les pertes de chaleur doivent être égales à la quantité de chaleur produite (GERAERT. 1991). La capacité des oiseaux à éliminer la chaleur par évaporation est limitée. Or l’ingestion et l’utilisation
30
métabolique de l’aliment entraînent une forte production de calories. Aussi, à moins que le métabolisme basal soit réduit par acclimatation ou adaptation génétique ou que la tolérance à l’hyperthermie soit améliorée, la production de chaleur doit diminuer par réduction de l’ingéré alimentaire pour permettre le maintien de l’homéothermie (GERAERT, 1991). Chez la volaille, l’énergie métabolisable est la seule forme d’expression des besoins du fait que les matières fécales sont mélangées à l’urine donnant des fientes avant leur évacuation. Selon SMITH (1990), elle correspond à la portion d’énergie de l’aliment dont dispose le poulet pour assurer sa production, conserver ses fonctions vitales et sa température corporelle. Les besoins des poulets de chair sont représentés par les besoins d’entretien et des besoins de croissance (figure 4). Les besoins en énergie de la volaille sont inversement proportionnels à la température du milieu extérieur. Ils sont réduits de 10% pour des poules maintenues à 30°C en comparaison aux besoins des poules vivant à 20°C. C’est ainsi que PICARD et al. (1993) souligne qu’une température élevée entraîne une baisse de la consommation et de la production, non compensable par l’alimentation et plus préjudiciable aux productions à cycle court. Au-dessus de 28°C, la température abdominale augmente avec la température extérieure et avec la quantité d’aliment consommée. La seule solution pour l’animal de rester en vie est de réduire sa consommation d’énergie, c’est-à-dire son ingéré alimentaire. Inversement, les besoins augmentent de 17% lorsque la température est réduite à 10°C. Selon INRA (1989), les besoins énergétiques des poulets sont compris entre 2900 et 3200 kcal/kg avec une moyenne de 3100 au démarrage et 3000 kcal/kg en finition (Tableau V).
31
Figure 4 : Schéma de répartition de l’énergie chez les oiseaux (REKHIS, 2002) 2.1.2.3. Besoins en protéines et en acides aminés essentiels Les protéines sont des molécules très complexes composées d’une chaîne d’acides aminés. Ce sont des composés simples contenant du carbone, de l’hydrogène, de l’oxygène, de l’azote et, occasionnellement, du soufre. Il existe environ vingt acides aminés différents communément présents dans les protéines. Les protéines sont plus représentées dans la viande de poulet que dans l’œuf. D’une manière générale, on recommande 180 à 240 g de protéines totales par kilogramme d’aliment, soit 18% à 24% (tableau V). La teneur en protéines brutes est fixée en fonction des besoins des oiseaux mais tient compte de la concentration énergétique de la ration, de la température ambiante, du coût des protéines car un excès de protéines brutes dans la ration détériore l’indice de consommation. Selon LARBIER et LECLERCQ, (1992), VIAS (1995), les besoins en protéines varient en fonction du niveau énergétique de l’aliment, de la souche et de l’âge des oiseaux. Les protéines sont constituées d’acides aminés essentiels (ne pouvant être synthétisés par la volaille) et non essentiels qui peuvent être synthétisés à partir d’autres acides aminés ou à partir d’hydrates de carbone (SMITH, 1997). Parmi ces acides aminés essentiels on peut citer la lysine, méthionine, thréonine, tryptophane, isoleucine, leucine, valine, phénylalanine, histidine et arginine. Mais chez la volaille, les acides aminés
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limitants sont la lysine et la méthionine. Selon DAYON et ARBELOT, (1997) les apports recommandés pour ces acides aminés dans l’aliment varient respectivement de 1,15 à 1,3% et 0,65 à 0,75 %. Tableau V: Apports recommandés en protéines et en acides aminés (% ration) à différents stades de vie en fonction du niveau énergétique de la ration (kcal d’EM/kg) chez le poulet de chair (INRA ,1989) Concentration
Démarrage
Croissance
Finition
énergétique (kcal/EM/kg)
2900
3000
3100
2900
3000
3100
2900
3000
3100
Protéines brutes
21,5
22,2
23,0
19,6
20,4
21,0
18,2
18,9
19,5
Lysine
1,12
1,16
1,20
0,98
1,02
1,05
0,84
0,87
0,90
Méthionine
0,47
0,48
0,50
0,43
0,44
0,46
0,38
0,39
0,40
AA soufrés
0,84
0,87
0,90
0,75
0,77
0,80
0,69
0,71
0,73
Tryptophane
0,20
0,21
0,22
0,19
0,20
0,21
0,16
0,16
0,17
Thréonine
0,77
0,80
0,83
0,68
0,70
0,72
0,58
0,60
0,62
Glycine + sérine
1,87
1,94
2,00
1,64
1,69
1,75
1,33
1,37
1,42
Leucine
1,40
1,45
1,50
1,23
1,27
1,31
1,04
1,08
1,12
Isoleucine
0,80
0,83
0,86
0,72
0,74
0,76
0,63
0,65
0,67
Valine
1,02
1,06
1,10
0,91
0,94
0,97
0,77
0,80
0,83
Histidine
0,45
0,46
0,48
0,39
0,41
0,42
0,34
0,35
0,36
Arginine
1,21
1,26
1,30
1,03
1,06
1,10
0,94
0,97
1,00
Phénylalanine+tyrosine 1,50
1,55
1,60
1,31
1,35
1,40
1,09
1,13
1,17
33
2.1.2.4. Besoins en minéraux et en vitamines Les minéraux sont généralement classés en minéraux majeurs ou macroéléments (calcium, phosphore, potassium, sodium, etc) et en minéraux mineurs ou oligoéléments (fer, cuivre, zinc, sélénium, cobalt, bore, fluore etc.). Ils représentent 3-5% de l’organisme animal où ils sont concentrés essentiellement dans le squelette (80% des minéraux dont 99% Ca, 80% P, 65% Mg, 40% Na, 5% K) contre seulement 0,15-0,40% dans un kg de GMQ. A cet effet, les apports recommandés en minéraux majeurs chez les poulets de chair sont rapportés dans le tableau VI. Ces taux varient selon l’âge des oiseaux, l’état d’engraissement des sujets, etc. Ces minéraux interviennent dans la constitution du squelette (os et cartilages), de certains éléments de soutien (tendons et ligaments) et de la coquille des œufs. Les sources de ces minéraux peuvent être des coquilles d’huîtres, de mollusques, phosphates et des sels. Mais l’apport trop important de calcium entraîne une baisse d’efficacité d’absorption de ce dernier dans le jéjunum. Il est donc nécessaire de respecter le rapport Ca/P = 1,25-1,35 et 2,3- 2,6 respectivement pour le phosphore total et le phosphore disponible pour permettre une bonne minéralisation des os. Les oligo-éléments et les vitamines jouent un rôle essentiel dans les réactions biochimiques et enzymatiques de l’organisme. Les vitamines appartiennent à deux groupes que sont les vitamines liposolubles ADEK et les vitamines hydrosolubles qui sont celles du groupe B (tableau VII). Elles interviennent dans de nombreuses fonctions essentielles pour la vie et la croissance du poulet de chair, mais sont très sensibles à certains facteurs tels que la lumière, l’humidité, la température et l’oxydation. Dans la formulation des rations, les quantités apportées d’oligo-éléments et de vitamines sont généralement majorées par rapport aux besoins propres de l’animal pour prévenir d’éventuelles déficiences. Ils sont souvent apportés dans l’alimentation sous forme de compléments minéraux et vitaminés (CMV) ou prémix contenant généralement un antioxydant pour la protection des vitamines sensibles.
34
Tableau VI : Apports recommandés (% ration) en macro-élements à différents stades de vie chez le poulet de chair (INRA ,1989) Minéraux
Démarrage
Croissance
Finition
Calcium
1,000
1,03
1,06
0,90
0,93
0,97
0,80
0,83
0,87
Phosphore total
0,67
0,68
0,69
0,66
0,67
0,68
0,60
0,61
0,62
Phosphore disponible
0,42
0,43
0,44
0,41
0,42
0,43
0,35
0,36
0,37
Sodium
0,17
0,16
0,17
0,16
0,16
0,17
0,16
0,16
0,17
Chlore
0,14
0,14
0,15
0,14
0,14
0,15
0,14
0,14
0,15
Tableau VII: Apports recommandés en Oligo-éléments et en vitamines dans l’alimentation du poulet de chair en fonction du stade d’élevage (INRA ,1989) Apports recommandés
Démarrage et croissance
Finition
Fer
40
15
Cuivre
3
2
Zinc
40
20
Manganèse
70
60
Cobalt
0,2
0,2
Sélénium
0,1
0,1
1
1
Vitamine A (UI)
10000
10000
Vitamine D3 (UI)
1500
1500
Vitamine E (ppm)
15
10
Vitamine K3 (ppm)
5
4
0,5
-
Riboflavine (ppm)
4
4
Acide pantothénique (ppm)
5
5
Niacine (ppm)
25
15
Acide folique (ppm)
0,2
-
Vitamine B12 (ppm)
0,01
0,01
Chlorure de choline (ppm)
500
500
Oligo-élements (ppm)
Iode Vitamines (UI/kg ou ppm)
Thiamine (ppm)
35
2.2. Utilisation des graines d’hibiscus sabdariffa en alimentation avicole 2.2.1. Caractéristiques botaniques et agronomiques du roselle (Hibiscus sabdariffa) Hibiscus sabdariffa L. est une plante annuelle qui est originaire de l’Afrique tropicale (MC CLEAN, 1973) cité par YAGOUB, (2008). C’est une plante appartenant à la famille des Malvacées qu’elle partage avec le coton et le gombo. Elle est présente aujourd’hui dans toutes les régions tropicales. En Afrique tropicale, le roselle est commun en particulier dans les zones de savane d’Afrique occidentale et centrale. Mais les spécimens d’apparence vraiment sauvage de l’espèce ont été récoltés au Ghana, au Niger, au Nigeria et en Angola (GRUBBEN et al., 2004). Au Sénégal, la plante a été introduite à partir du 19éme siècle et est cultivée de manière traditionnelle par les femmes. Aujourd’hui, les populations cultivent le roselle sur l’ensemble du territoire national mais principalement dans le Bassin arachidier (centre du pays) comprenant les régions de Diourbel, Kaolack, Fatick et Thiès (DIOUF, 2013). 2.2.1.1. Caractéristiques botaniques Deux types principaux d’Hibiscus sabdariffa sont distingués : la variétée sabdariffa L. et la variétée altissima (CISSE, 2009). Au Sénégal, on a deux types botaniques de roselle caractérisés par la couleur des calices : un type rouge qui est le plus apprécié pour les infusions, jus, confitures, gelées ; et le type blanc (ou vert) cultivé pour les calices et les feuilles utilisées dans la préparation des sauces. Le type rouge qui fait l’objet d’importants échanges comporte deux variétés au Sénégal : le Vimto et le Koor qui sont essentiellement cultivés pour leurs calices. Le roselle est une plante à port buissonnant, prostré ou érigé selon les variétés. Elle s’élève à environ un (1) m de haut mais peut atteindre trois (3) m dans les sols fertiles (Figure 5). La tige est cylindrique, fibreuse, vert clair ou rouge violacé foncé, parfois avec une longitudinale de pubescence tomenteuse, changeant de position à chaque entre-nœud, glabrescente à légèrement hispide. Les stipules filiformes à triangulaires-linéaires de 5 à 15 mm de long sont caduques à légèrement hispides. Les feuilles sont alternes, de forme et de dimension très variées. Cette variation de la morphologie foliaire en fait un critère de classification difficilement utilisable (STEVELS, 1990 cité par SOUROKOU SABI, 2014). Les fleurs axillaires, solitaires sont hermaphrodites et régulières. Elles sont pédicellées (pédicelles longues de 5 à 11 mm à l’anthèse). Le fruit est une capsule penta loculaire, ovoïde à plus ou moins conique, entourée par le calice. Il est de couleur brun jaunâtre à brunâtre violacé, strigueuse à soyeuse, à déhiscence loculaire. Le roselle est une plante hautement 36
autogame avec un taux d’allogonie presque nul (0,2 à 0,5%). Sa fécondation peut être assurée par des insectes pollinisateurs: 17 espèces de l’ordre des hyménoptères, (13) Lépidoptères, (1) Coléoptère et (1) Orthoptère sont recensées comme pollinisateurs effectifs du roselle selon PRANDIT (1994) cité par SOUROKOU SABI (2014). Le pollen pourrait être viable uniquement le jour de l’ouverture de la fleur et le stigmate serait réceptif un jour avant l’ouverture de la fleur. A l’état mature des grains de pollen, les étamines développées ne sont pas encore déhiscentes et c’est à ce stade que les étamines doivent être enlevées si l’on désire éviter l’autofécondation. Les graines sont réniformes grisâtres, parfois avec quelques poils. L’enracinement s’organise autour d’un pivot long d’une quinzaine de centimètres dont les racines adventices peuvent atteindre 1 à 1,5 m de long (STEVELS, 1990).
a
c
b
d
D’après CISSE, 2008 Figure 5 : Plante d’Hibiscus sabdariffa: (a) jeune, (b) portant de fleur, (c) de fruits murs et (d) de fruits immatures
37
2.2.1.2. Caractéristiques agronomiques Le roselle est cultivée au Sénégal en période d’hivernage (saison des pluies) sur un cycle de 120 à 165 jours. Elle pousse aussi bien dans les sols sablonneux (dior) du nord du Sénégal que dans ceux du sud (deckdior) (Figure 6). La culture préfère les sols bien drainés et meubles et est intolérante aux sols engorgés (GUEYE et al, 2012). Des cultures sous irrigation sont également possibles. Le semis est effectué en juillet-août pour la production de calice et toute l’année pour la production de feuilles à l’aide d’un disque de 8 trous (disque de sorgho), au début de la saison des pluies, à raison de 3 à 4 kg de graines par ha (GUEYE et al, 2012). Le choix de la variété tient compte du potentiel de rendement, de la résistance de la variété à la sécheresse, la résistance de certaines maladies, du cycle, des objectifs de production (calices ou feuilles…) et des exigences du marché. Le semis se fait en poquets. Le semis direct en place est fait à raison de 3 à 5 graines par poquet, à une profondeur de 2 à 3 cm. Certains producteurs font des semis en pépinière ombragée, puis ils transplantent au champ les jeunes plants âgés de 4 semaines environ. Les écartements utilisés sont en moyenne de 40 à 60 cm sur la ligne et de 60 à 90 cm entre les lignes, soit des densités de 18 500 à 41 500 plants/ha selon que le mode de production est extensif ou intensif (COLY et al., 2005). La profondeur des semis doit se situer entre 2 et 3 cm. Au-delà les difficultés de germination peuvent survenir. Il est indispensable de procéder à des résemis au plus tard le 10ème jour en cas de faible levée (pour obtenir la densité optimale). Généralement, les producteurs, du fait d’un manque de moyens, n’ont pas recours à l’utilisation d’engrais chimiques. Ils utilisent le plus souvent des déjections d’animaux (vache, cheval, mouton) pour apporter de la matière organique. Pendant la culture, les paysans appliquent rarement ou pas du tout des traitements phytosanitaires sur leur culture. Les parcelles doivent être maintenues pendant tout le cycle de la plante par des sarclages ; le premier intervient juste après la phase de germination-levée coïncidant au démariage qui consiste à laisser un seul plan par poquet. Les périodes sèches au cours des derniers mois de croissance favorisent une bonne production de calices, tandis qu’une précipitation ou une humidité trop abondante sont susceptibles de faire baisser la qualité des calices. Les roselles à pigmentation anthocyanique sont capables de mieux supporter les rudes environnements sahéliens que les plantes à coloration jaune-verte. Régulièrement, elles sont résistantes contre les attaques des insectes, mais peuvent être sensibles aux mêmes parasites que le coton et le gombo. Les parasites les plus fréquents sont l’altise (Niostrata sp), la cétoine, les jassides, les nématodes (Meloidogyne sp) etc. On rencontre aussi des maladies cryptogamiques. La méthode de traitement est celle de la
38
G.I.P.D : Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs. C’est un système de traitement utilisant des moyens de lutte non chimiques (utilisation des bio-pesticides techniques culturales…). On peut se recourir aussi aux pesticides chimiques tels que l’acétate, diméthoate, deltamétrine, carbofuran. La récolte a lieu lorsque les calices sont mûrs. Traditionnellement les femmes récoltent le bissap en coupant la plante à la base de la tige. 2.2.2. Production et importance de la roselle au Sénégal et en Afrique subsaharienne 2.2.2.1. Zones de production au Sénégal Selon USAID les régions de Diourbel, Thiès et de Saint Louis – Louga correspondent aux zones traditionnelles de production de roselle (figure 6). Le climat sahélien avec une saison des pluies marquée semble le plus adapté à la production de cette plante. La zone de Kafrine – Nganda et Nioro correspond à une extension plus récente de la production. Le climat Guinéen est moins propice à la culture qui risque des attaques parasitaires.
Figure 6 : Principales variétés cultivées et aire approximative de production d’Hibiscus sabdariffa au Sénégal (CISSE et al., 2009)
39
2.2.2.2. Variétés de roselle produites au Sénégal Au Sénégal, deux variétés de bissap (H. sabdariffa) sont produites et utilisées : La variété verte nommée « bissap vert » est principalement utilisée comme condiment dans les sauces (calices) ou comme légume-feuilles dans l’alimentation des populations (DIOUF et al., 1999). La variété rouge est utilisée essentiellement pour la préparation de boissons (Cissé et al., 2009) et regroupe quatre sous-variétés à savoir : « Koor », « Thaïlandaise », « CLT 92 » et « Vimto » D’autres variétés rouges telles que « Bambara », « Burkina », « Violette » ou ordinaires sont également cultivées (figure 7).
Figure 7: Différentes variétés de calices séchés d’Hibiscus Sabdariffa (Cissé et al. 2009) Selon le rapport final de l’USAID (2006), le rendement en calices de bissap au Sénégal est 2 à 3 fois plus faible qu’en Asie. L’une des raisons principales serait l’absence d’apport d’engrais. Il faut ajouter que l’évolution de la production semble suivre celle des superficies puisque l’accroissement du rendement par hectare est relativement faible, voire nul, ce qui explique la faible vitesse d’accroissement de la production nationale. En d’autres termes, les superficies augmentent, alors que les pratiques agricoles ont peu évolué. Un simple apport d’engrais à 40
une dose optimale et l’amélioration des pratiques agricoles pourraient rapidement doubler, ou augmenter de façon significative, la production nationale (DIOUF, 2013). En Afrique, les moyennes de rendements sont bien inférieures et nettement plus variables en raison des contraintes environnementales et d’une culture extensive. Le Soudan a fait état de rendements moyens de calices secs de 93 kg/ha. Au Sénégal, la production maximale de calices (poids sec) est de 500 kg/ha. L’Inde a déclaré une moyenne de rendements de 1,9 t/ha entre 1997– 2001. Les rendements en graines mentionnés sont de 200–1500 kg/ha selon MCCLINTOCK et al. (2004) cité par ATAKOUN (2012). Avec des superficies cultivées comprises entre 5000 et 6500 ha pour une production nationale de 1 200 à 3 000 tonnes de calices et une estimation de 30000 à 40000 producteurs, le bissap (Hibiscus sabdariffa) occupe actuellement une place importante au Sénégal dans la commercialisation des produits agricoles. À l’instar des cultures de rente, le bissap fournit aux producteurs de substantiels revenus. Bien que l’autoconsommation soit importante, la majeure partie de la production de calices est vendue soit sur les marchés locaux, soit exportée (CISSE et al., 2009). 2.2.2.3. Importance et principales utilisations de la roselle ou bissap Le bissap est utilisé dans l’alimentation humaine, en pharmacopée, dans l’industrie agroalimentaire et textile. Il est exploité pour ses feuilles, ses calices, ses graines, ses fibres et ses racines. Utilisation alimentaire H. sabdariffa est utilisée dans l’alimentation humaine et dans l’industrie agroalimentaire. La plante est exploitée pour ses calices, feuilles et graines (CISSE et al., 2009). Les calices, du fait de leur concentration élevée en acides, pectines, vitamine C et surtout en anthocyanes, constituent la partie de la plante la plus utilisée. Ils interviennent dans la production de boissons désaltérantes et tonifiantes sans alcool (Morton, 1997). Cette boisson largement répandue en Afrique et en Asie est connue sous plusieurs appellations. Au Sénégal où elle est très appréciée, elle est nommée « bissap » et sa consommation est maximale pendant le mois de ramadan. Plusieurs sociétés ont essayées d’utiliser les calices ou autres éléments de bissap pour fabriquer les boissons. C’est l’exemple de la SOBOA (Société de Brasserie Ouest Africaine) et la NBA (Nouvelle Brasserie Africaine), deux brasseries qui avaient développé une boisson gazeuse à base de Bissap, mais elle n’a pas trouvé d’écho favorable auprès des consommateurs. La poudre de Bissap sert à la fabrication du « thé Bissap » après séchage et broyage des calices. Au Mali, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, la boisson est appelée « da
41
bilenni». En Égypte, elle est plus connue sous la dénomination de « boisson des pharaons » ; au Soudan l’appellation « thé de karkadé » ; au Nigéria, la boisson appelée « zobo » est tout autant appréciée par toutes les couches sociales de la population. Les calices sont utilisés également pour fabriquer une boisson fermentée alcoolisée qui s’apparenterait à du vin (MOUNIGAN et BADRIE, 2007). Le vinaigre de roselle par fermentation acétique est fabriqué et commercialisé au Burkina Faso. Au Bénin les graines sont utilisées pour la fabrication de condiments traditionnels par cuisson puis fermentation. Différents produits appelés « iru », « afitin », « sonru » ou « yanyanku » sont obtenus en fonction de la durée de fermentation. Des produits similaires sont trouvés dans d’autres régions comme le « dawadawa » au Nigéria et au Ghana (ODUNFA, 1981), le « dadawa basso » et le « dadawa kalwa » au Nigéria (DASHAK et al., 2001), le « soumbala» au Burkina Faso (DIAWARA et al.,1998), le « nététu » au Sénégal (N’DIR et al., 1994), le « natto » au Japon et le « kinema » au Népal (WANG et FUNG, 1996). Une huile légère est extraite des graines de bissap et est utilisée au Tchad, dans l’alimentation humaine pour les sauces et la friture. Le rendement en huile varie suivant les variétés de 20 à 30% (HAMZA et al., 1996 cités par DIOUF, 2013). Utilisation comme colorant naturel Les calices rouges de bissap contiennent des pigments flavonoïdes en grandes quantités dont les anthocyanes. Les extraits des calices sous forme de concentré ou de poudre séchée donnent un colorant naturel utilisé en industrie alimentaire (pâtisserie) et pharmaceutique. C’est sous cette forme que le bissap est utilisé en Allemagne, Italie et en Suisse. Il peut aussi être utilisé en industrie textile. La couleur rouge du colorant est due à la présence de deux composés phénoliques, la delphinidine ou hibiscine plus abondante et la cyanidine. Mais actuellement l’utilisation du bissap comme colorant pose problème du fait de l’instabilité de ses pigments lors de la conservation (POUGET et al., 1990 et NGOM, 1994). Des essais de stabilisation des anthocyanes ont été menés par plusieurs chercheurs, mais les résultats sont peu satisfaisants. Ainsi l’addition de composés comme l’anhydride sulfureux (SO2), l’EDTA, le bisulfate de sodium (POUGET, 1990), ou la complexation des anthocyanes par les tanins de fruits comme du tamarin, Tamarindus indica (NGOM, 1994), ont un effet stabilisateur sur la couleur rouge du bissap. Cependant l’addition de ces produits n’assure pas une stabilisation de très longue durée, et parfois dénature le goût du jus de bissap comme dans le cas du tamarin.
42
Utilisation Médicale Hibiscus sabdariffa aurait de nombreuses propriétés thérapeutiques. Elle est utilisée dans la plupart des médecines traditionnelles aussi bien dans les pays du Sud que dans les pays du Nord. Néanmoins, seul un nombre limité de ces propriétés médicinales a fait l’objet d’études cliniques menées pour la majeure partie sur des animaux (tableau VIII). Cependant deux études cliniques, l’une en Iran et l’autre au Mexique (HIRUNPANICH et al. 2006), réalisées respectivement sur 54 et 75 patients, ont mis en évidence que la consommation journalière d’extrait d’H. sabdariffa diminuerait de manière significative la tension artérielle chez les sujets hypertendus. Plusieurs de ces propriétés médicinales sont attribuées aux concentrations élevées en acides organiques, notamment en acide malique, ascorbique et acide citrique (KOHEN et al., 1992). D’autres activités biologiques seraient liées aux composés anthocyaniques qui sont dotés d’activités anti-oxydantes importantes (SARNI-MANCHAD et CHEYNIE, 2006). Cependant, en dépit de l'utilisation populaire de cette plante dans le domaine de la pharmacologie (tableau VIII), peu ou pas d'informations ont été fournies jusqu’à présent sur sa toxicité. Des travaux complémentaires seraient donc nécessaires dans ce domaine. Tableau VIII : Propriétés médicinales de l’extrait aqueux d’Hibiscus sabdariffa Sources
Propriétés médicinales
MORTON (1987)
Laxatif et diurétique
MORTON, (1987) ; AJAY et al.
Effet hypotenseur chez les chiens et les rats
(2006) ; AJAY et al. (2007) HAJI et al. (1999)
Effet hypotenseur chez l'homme
ODIGIE et al. (2003)
Anti-hypertensif et effet cardio-protecteur in vivo
HIRUNPANICH et al. ( 2006)
Effet protecteur contre l’oxydation dans des hépatocytes de souris
SUBOH et al. (2004)
Diminution du taux de cholestérol et effet antioxydant chez le rat
ALI et al. ( 2003)
Réduction de l’hépatotoxicité induit par le paracétamol chez les souris
LIN et al. ( 2003)
Anti-leucémique in vitro, anti-oxydant in vivo, et antalgique
LIU et al. ( 2000)
Effet protecteur contre la fibrose du foie chez le rat
43
2.2.3. Valeurs nutritives et principaux facteurs antinutritionnels des graines d’Hibiscus sabdariffa 2.2.3.1. Composition en éléments nutritifs des graines de roselle Selon les résultats de divers auteurs rapportés dans le tableau IX, les graines d’Hibiscus sabdariffa sont relativement riches en protéines (20-39 %), en lipides (7-24 %), en matières minérales brutes (5-8%) et en sucres totaux (40%). Ces glucides sont constitués de saccharose, glucose et amidon à des teneurs moyennes respectives de l’ordre de 17,6%, 4% et 16,1% de graines entières fraîches. Elles sont par ailleurs assez fournies en énergie de par ses teneurs relativement importantes en lipides et glucides. Les acides aminés majoritaires des protéines des graines de roselle sont l’acide glutamique (22 %), la glycine (18 %) et l’acide aspartique (11 %) (Tableau X). Parmi les acides aminés essentiels les plus représentés, on peut citer la leucine (7 %), la phénylalanine (5 %) et la thréonine (4 %) (CISSE et al, 2009). La concentration totale en acides aminés essentiels de la référence protéique de la FAO est de 36 % de protéines brutes, alors qu’elle est de 39,5 % de protéines brutes pour les graines d’H. Sabdariffa.
44
Tableau IX : Composition nutritive des graines d’Hibiscus sabdariffa rapportée par certains auteurs Composition Sources
MS (%)
SAMY (1980)
PB(%)
MG
CB
Cendres
(%)
(%)
(%)
NDF
EM
Ca
P
(kcal/kg) (%) (%)
92,4
34,0
22,3
15,3
7,0
ND
ND
0,3
ND
EL-ADAWY et al. 90,7
26,2
20,2
9,0
5,9
ND
ND
0,59 ND
39,4
6,1
17,7
ND
ND
ND
6,6
6,8
32,28
19,9
22,30 ND
ND
ND
ND
ND
30,3
11,13 5,1
ND
18,7
ND
ND
(1997) FAGBENRO et al. 92,6 (2004) ABU EL GASIM ND et al. (2008) AMIN
et
al. 96,6
5,62
(2008)
MJ/Kg
CISSE Minimum
5,6
19,6
16
ND
4,8
1,2
ND
ND
ND
et al.
9,3
26,2
20,2
ND
5,9
9,0
ND
ND
ND
(2009) Maximum 12,9
31,0
23,3
ND
7,0
16,8
ND
ND
ND
AYSSIWEDE
et 89,9
27,3
18,9
10,7
5,3
43,5
3843,7
0,2
0,81
et
al. ND
38,57
ND
13,5
ND
ND
3500,10
0,33 0,55
et
al. ND
22,99
ND
3,62
ND
ND
3000,50
1,10 0,93
21,59
7,7
5,07
7,33
ND
3214,31
1,26 0,57
7,62
5,15
6,66
ND
3296,69
1,00 0,60
Moyen
al. (2011) KWARI (2011) DUWA (2012) ATAKOUN
91,16
(2012) DIOUF, (2013)
90,859 21,90
Selon le modèle de référence de la FAO, les acides aminés limitants seraient la valine, l’isoleucine et le tryptophane, tandis que tous les acides aminés soufrés ne le seraient pas. La teneur en lysine des graines est identique à celle de la protéine de référence de la FAO. Il serait donc envisageable d’utiliser les graines d’H. Sabdariffa pour enrichir en lysine des aliments qui en sont déficients. Avec une teneur moyenne de 20 %, les graines d’H. sabdariffa présentent une richesse en huile proche de celle d'autres graines, comme celles de la tomate ou des fruits de baobab (Diop et al., 2005). L'huile brute des graines est un liquide
45
de couleur jaune verdâtre à température ambiante qui se compose à plus de 70 % d’acides gras insaturés (EL-ADAWY et al., 1994 ; GLEW et al., 1997 ; ABU-TARBOUSH et al., 1997). L’acide linoléique (C18:2) est le plus abondant (39 %), suivi de l'acide oléique (C18:1) à une concentration de 31 %. L’acide palmitique (C16:0) est l'acide gras saturé le plus abondant (21 %), suivi de l'acide stéarique (C18:0) avec une teneur de 6 %. L’analyse de la composition en minéraux des graines provenant de trois cultivars d’H. sabdariffa (tableau XI) révèle que potassium, sodium, magnésium et calcium sont les constituants majoritaires, alors que manganèse, fer et zinc sont présents en faible quantité (BLOOMFIELD, 1976 cité par ATAKOUN, 2012). Le cultivar rouge foncé présente les teneurs les plus élevées en potassium et sodium. Tableau X : Composition en acides aminés (mg/100g) des graines d’Hibiscus sabdariffa Sources El Adawy et al. (1994)
Amin et al. (2008)
Acides aminés
Cissé et al. (2008)
Alanine
4,37
4,69
Arginine
10,58
10,58
Ac aspartique
10,64
10,91
Cystine
2,65
2,64
Glutamine
22,47
21,30
Glycine
4,69
4,27
Histidine
2,35
2,97
Isoleucine
3,25
3,24
Leucine
6,80
7,32
Lysine
5,51
5,37
Méthionine
1,25
1,13
Phénylalanine
5,18
5,09
Proline
3,72
4,14
Sérine
4,48
4,40
Thréonine
3,80
4,86
Tryptophane
0,51
0,37
Tyrosine
3,46
3,46
valine
3,57
3,26
46
Tableau XI : Compositions en minéraux (mg/100 g) des graines de roselle (H. sabdariffa) Source
Calcium
Magnésium
Potassium
Sodium
Zinc
Fer
Jirovetz Rouge clair
0,62
0,46
1,3
0,62
5,6
9,1
et al.
Rouge Rouge 0,59
0,48
1,38
0,59
5,5
9
1992
foncé
0,68
0,42
1,35
0,68
5,9
8, 8
M.Ciss
Rouge clair
0,62
0,46
1,3
0,62
5,6
9,1
é et al.
Rouge Rouge 0,59
0,48
1,39
0,59
5,5
9
2009
foncé
0,42
1,35
0,68
5,9
8, 8
0,68
2.2.3.2. Facteurs antinutritionnels des graines d’Hibiscus sabdariffa Plusieurs auteurs ont rapporté la présence d'un certain nombre de facteurs antinutritionnels dans les graines de roselle. Parmi ceux-ci on peut citer les tanins et les phénols totaux, l’acide phytique et les cyanides (tableau XII). En effet les tanins sont des composés polyphénoliques relativement thermostables définis par leur aptitude à se combiner aux protéines pour former des complexes insolubles. Ils réduisent la rétention de la fraction azotée de la ration chez les monogastriques avec pour conséquence une réduction de la vitesse de croissance et de l’efficacité alimentaire (CARRE et BRILLOUET, 1986) ainsi que du poids de l’œuf (MARTIN-TANGUY et al., 1977). EVANS et BANDEMER, (1967) ; KWARI et al. (2011) ont aussi mentionné la présence de l’acide phytique. Les résultats rapportés par différents auteurs montrent que les graines d’Hibiscus sabdariffa contiennent 0,258-0,53% de tanins, 0,214- 0,888% d’acide phytique et 0,719-0,878% de phénols totaux. Elles renferment environ 0,91% d’acide phytique (YAGOUB et al., 2004 ; MARCEL et al., 2006 et ELKHALIFA et al., 2012) et contiendraient également du gossypol (MUKHTAR, 2007); des glucosides tels que delphinidin-3-monoglucosides et delphinidine (MORTON, 1987 ; OJOKOH et al., 2002) et les glucosides cyanogénétiques (ALETOR, 1993).
47
Tableau XII : Teneur en facteurs antinutritionnels (mg/100g de MS) des graines de roselle (Hibiscus sabdariffa). Facteurs antinutritionnels Phénols
Tanins Acide phytique
Cyanide
totaux
Sources OJOKOH (2006)
ND
530
214
35
YAGOUB ET ABDALLA (2007)
870
ND
888
ND
878,33
ND
888,333
ND
717
329
ND
ND
ABU EL GASIM (2008) KWARI et al. (2010)
2.2.3.3. Principales méthodes de détoxification des ressources alimentaires non conventionnelles : cas des graines d’Hibiscus sabdariffa Le traitement technologique de détoxification peut se définir comme l’application de facteurs physiques et/ou mécaniques, chimiques ou fermentaires afin de réduire, inactiver ou éliminer le(s) facteur(s) antinutritionnels ou toxiques contenus dans un substrat alimentaire déterminé. En alimentation animale, son objectif est d’accroître l’ingestibilité et la digestibilité des aliments par augmentation de l’accessibilité des composants, modification de la fraction amylacée, inactivation ou élimination des dits facteurs antinutritionnels. Plusieurs auteurs ont décrit des méthodes utilisées pour réduire ou éliminer les facteurs antinutritionnels contenus dans les aliments non conventionnels. Selon AREGHEORE et al. (1998) et CHIVANDI et al. (2004), l’inactivation de la curcine contenue dans la graine de Jatropha peut être réalisée par un traitement à la chaleur humide à 80% d’humidité à 130°C pendant 30 min. De même, les inhibiteurs de la trypsine peuvent être facilement éliminés par la cuisson ordinaire ou le traitement à la chaleur humide. MAKKAR et al. (1998) ont montré que des graines de Jatropha grillées pendant environ 15 min deviennent exemptes de facteurs antitrypsiques. MARTINEZ-HERRERA et al. (2006) ont confirmé que ces facteurs peuvent être inactivés à plus de 98 % par un traitement thermique à 121 °C pendant 25 min environ. La toxicité du gossypol contenu dans les graines de coton et de roselle est liée à sa possibilité de se fixer sur les molécules organiques, en l'occurrence les protéines. Des expériences ont montré que le traitement à la chaleur abouti à l'inactivation de cette molécule (THIEMOKO, 1991). Selon
48
ZMUDZINSKI (1989) cité par KAYSI et al. (1992), la détoxification de la graine de colza peut se faire par toastage sous des pressions de vapeur de 1,5-1,8 bar (133° C maximum). En ce qui concerne la réduction des facteurs antinutritionnels des graines de roselle (Hibiscus sabdariffa), différentes méthodes existent dont les plus fréquemment utilisées et rapportées sont : le traitement à la chaleur humide (dans l’eau bouillante), la fermentation, la germination, le traitement à la chaleur sèche (séchage, toastage). YAGOUB et ABDALLA (2007) ont souligné que le trempage, la cuisson ou la germination sont des méthodes favorables à la réduction du taux des facteurs antinutritionnels contenus dans la graine de roselle. YAGOUB et al. (2004) ont rapporté que les teneurs en phénols totaux et en acide phytique ont été sensiblement diminués par la cuisson et la fermentation des graines d’Hibiscus sabdariffa. Cependant, YAGOUB et al. (2008) ont confirmé que seule la cuisson a significativement diminué le taux de phénols et que le trempage et la germination n’ont eu aucun effet. En effet une quantité de graine de roselle a été cuite dans de l'eau distillée bouillante jusqu'à ce qu'elle soit ramollie entre les doigts pendant 20 minutes. Ces graines cuites ont été égouttées, séchées à 70 ° C et broyées dans une machine ayant un tamis de 0,4 mm. Une autre quantité a été imbibée dans une solution d'acide de sodium (0,005 M) pendant 12 heures (trempage). Une partie des graines trempées, après son extraction dans l'eau, a été séchée et broyée comme précédemment. Quant à la germination, une quantité a été répartie dans deux sacs humides différents puis laisser à température ambiante (27°C) l’un pendant 24H et l’autre sac pendant 48H. À la fin de la germination, les graines ont été retirées des sacs, séchées et broyées comme précédemment. La réduction significative de ces composés phénoliques par la cuisson serait liée au lessivage des composés dans l'eau pendant le trempage et à la thermo dégradation qui modifient la réactivité chimique et la formation de complexes insolubles (SAIKA et al., 1999 ; ALONSO et al., 2000 ; YAGOUB et al., 2004). Toutefois, ABU EL GASIM et al. (2008) et KWARI et al. (2011) ont prouvé le contraire en rapportant avoir obtenu des résultats satisfaisants lors du trempage, de la germination et de la cuisson des graines de cette plante. 2.2.3.4. Utilisation des graines d’Hibiscus sabdariffa en alimentation avicole : quelques résultats zootechnico-économiques. Divers résultats relatifs à l'alimentation de la volaille à base de graines de roselle ont été obtenus dans différentes études. Selon AYSSIWEDE et al. (2015), l’incorporation de la farine de graines crues de roselle à 5%, 10% et 15% dans la ration du poulet de chair n’a eu aucun effet néfaste sur la santé et la mortalité des oiseaux, le rendement carcasse et le poids des 49
organes, mais a entrainé une diminution significative du poids vif, du poids carcasse, le GMQ et la consommation alimentaire individuelle à 6 semaines d’âge chez les poulets. Toutefois aucune différence significative n’a été observée pour l’indice de consommation. DAMANG et GULUWA (2009) cité par DIOUF (2013) en incorporant les graines crues de bissap jusqu'à 30% dans la ration des poulets de chair en phase de démarrage et de finition n’ont noté aucun effet néfaste sur les performances de croissance des sujets (gain de poids, consommation alimentaire et indice de consommation). Aussi, KWARI et al. (2011) ont montré que la farine des graines crues de roselle peut remplacer la farine de soja jusqu’à 50% (farine des graines de roselle incorporée à 15% en démarrage et 11% en finition) sans effet néfaste sur les performances des poulets de chair. Néanmoins au-delà de 50%, le poids vif final et la consommation alimentaire quotidienne étaient significativement réduits. DUWA et al. (2012) en remplaçant le soja, protéine de base dans l’alimentation des volailles par les graines de roselle bouillies jusqu’à 60% (correspond à 21,23% de la farine de roselle incorporée), n’a eu aucun effet néfaste sur les performances de croissance des oiseaux. Cependant, contrairement à ces auteurs, MUKHTAR (2007) en incorporant les graines d’H. Sabdariffa aux taux de 0 ; 7,5 ; 15, et 22,5% dans l’aliment des poulets de chair, a observé une diminution de la consommation alimentaire, du gain de poids et une détérioration de l’indice de consommation pour des teneurs dépassant 7,5%. Pour ces mêmes taux les indices de consommation ont été respectivement de 1,8 ; 1,97 ; 2,7 et 2,6. Par ailleurs, GOBLEY (1956) cité par DIARRA (2011) a rapporté que cette baisse de consommation serait liée au goût très acide et à l’odeur repoussante de la graine de roselle. Pour MUKHTAR (2007) et KWARI et al. (2011) c’est ce goût et cette odeur qui seraient à l’origine des faibles performances et non la toxicité. DIOUF (2013) en incorporant la farine des graines de bissap de la variété rouge à 4, 8, 12% a obtenu une diminution significative du poids vif, de la consommation alimentaire et une détérioration de l’indice de consommation chez les poulets. Des résultats similaires avaient été obtenus par SOUROKOU SABI (2014) à ces mêmes taux d’incorporation avec les graines de roselle de la variété verte. De même DAMANG et GULUWA (2009) ont observés une augmentation de poids des poulets de chair et GMQ nourris à des rations contenant un taux inférieur à 30% de la farine de graines de Bissap Bouillie. 2.2.4. Autres ressources non conventionnelles utilisables en aviculture Plusieurs autres ressources alimentaires non conventionnelles ont été aussi utilisées dans l’alimentation de la volaille dont les graines (Mucuna spp, Cajanus cajan, Lablab purpureus,
50
etc.) et les feuilles de légumineuses (Moringa oleifera, Leuceana leucocephala, etc.) (DAHOUDA et al., 2009), mais aussi les invertébrés (insectes). 2.2.4.1. Graines de Mucuna spp L’engouement pour cette légumineuse est lié à ses potentialités agronomiques, médicinales et nutritionnelles. En zone tropicale les graines de Mucuna ont été longtemps identifiées comme source potentielle d’énergie et de nutriments pour l’alimentation de la volaille. Cependant la présence de facteurs toxiques dans les graines constitue un handicap à leur valorisation. La Ldopa a été reconnue comme le facteur prédominant dans le Mucuna bien que la présence d’autres composés toxiques ait été aussi signalée (TULEUN et al., 2008) . 2.2.4.2. Pois d’Angole : Cajanus cajan (L) Millsp) Le pois d’Angole (Cajanus cajan (L) Millsp) est une légumineuse cultivée en zone tropicale pour la restauration des sols et la lutte contre Imperata cylindrica (L). En général même si les performances de ponte et de croissance ne sont pas encore très concluantes pour les spéculations intensives, ces graines peuvent être d’une grande utilité pour les petits éleveurs villageois à faibles revenus. Cependant comme la plupart des légumineuses, elles renferment des facteurs toxiques qui réduiraient la biodisponibilité des nutriments. 2.2.4.3. Graines de dolique : Lablab purpureus (L) Sweet) Les graines de dolique ont été soumises à diverses méthodes de traitement (trempage, bouillissage, toastage, autoclave, germination) afin de déterminer leurs teneurs en nutriments, facteurs antinutritionnels et la digestibilité des protéines. Il ressort de ces investigations que la germination améliore significativement la teneur en protéines ainsi que leur digestibilité (MAGDI, 2007 cité par DIOUF, 2013). C’est ainsi qu’une étude réalisée sur les poulets de chair a permis de montrer l’efficience de la dolique lorsqu’elle est traitée adéquatement. SARWATT et al. (1991) ont montré que la consommation alimentaire, le gain de poids et l’indice de consommation alimentaire ne sont pas significativement différents de ceux obtenus avec du tourteau de soja. 2.2.4.4. Invertébrés et insectes Les œufs et les larves de termites sont appréciés par les poussins, pintadeaux et canetons, tandis que les insectes sont consommés par les oiseaux adultes (FARINA et al., 1991 ; CHRYSOSTOME C, 1997). Les effets comparés sur les poulets de chair d’un régime
51
contenant 3,6% de farine de vers de terre (Eudrilus eugeniae) et des poulets nourris avec un régime contenant 5% de farine de viande ont été étudier par AGBEDE et al.(1994). Il en ressort que les poulets nourris avec la farine de vers de terre ont eu les mêmes consommations alimentaires journalières, les mêmes gains moyens quotidiens et les mêmes indices de consommation que ceux nourris avec la farine de viande. Toutefois, à l’état frais, le ver de terre contient un principe inhibiteur de croissance des oiseaux, mais qui peut être dénaturé par le séchage au soleil (SONAIYA et SWAN, 2004). L’incorporation de la farine de blattes à des taux de 8 % et 12 % de même que la farine de termites à 12 % dans la ration des poulets de chair au Congo ont donné des gains de poids moyens significativement élevés par rapport à la ration commerciale contenant 20 % de farine de viande avec une rentabilité de 60 à 100% (MUNYULI et al., 2002).
52
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE MATERIEL ET METHODES RESULTATS ET DISCUSSION
53
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 1.1. Ingrédients et formulation des rations expérimentales 1.1.1. Ingrédients utilisés pour la formulation des rations expérimentales Les matières premières utilisées lors de notre expérimentation sont constituées de graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) variété rouge et d’autres matières premières ordinaires et intrants tels que le maïs, le son de blé, le tourteau d’arachide, la farine de poisson, la lysine, la méthionine, la farine de coquillage, CMV, etc. Les graines de roselle ont été payées aux marchés de Thiaroye (Dakar) et ont subi un vannage pour enlever les débris et les pierres qui s’y retrouvaient. Ensuite, nous avons divisé la quantité de graines en trois parties égales : la première partie est restée crue, la deuxième a été bouillie et la troisième partie a été torréfiée. Elles ont ensuite subi, après séchage au soleil, un broyage au moulin afin d’obtenir respectivement les farines de graines crues, bouillies et torréfiées d’Hibiscus sabdariffa. 1.1.2. Techniques de détoxification des graines d’hibiscus sabdariffa Les traitements de détoxification des graines de roselle utilisées pour formuler les rations ont été réalisés à la ferme de l’EISMV située à keur Ndiaye LO. Pour le traitement à la chaleur humide, environ quarante (40) kg de graines de roselle ont été bouillies à 100°C pendant 30 min. Pour ce faire, à l’aide d’une bouteille de gaz surmonté d’une marmite (figure 8) contenant de l’eau bouillante à 100°C (prise à l’aide d’un thermomètre à ébullition : figure 9), nous avons versé la quantité de graines crues dans la dite marmite. Elles ont été ainsi maintenues pendant 30 minutes à cette température avant d’être ensuite récupérées pour séchage au soleil. Concernant la torréfaction, elle a été réalisée dans une marmite pré chauffée à sec dans laquelle ont été introduites et torréfiées à 150°C les graines pendant 15 min. Le remuage continue des graines dans la marmite pour éviter leur carbonisation a été assuré par le biais d’une spatule et la température a été relevée au fur et à mesure à l’aide du thermomètre à ébullition afin d’adapter le débit du gaz pendant les 15 minutes (figure 8). La figure 10 présente l’aspect des graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) après leurs traitements par la chaleur comparée aux graines crues.
54
Photo : ABODI Figure 8 : Traitement de détoxification par bouillissage (à gauche) et par torréfaction (à droite) des graines de roselle (Hibiscus sabdariffa)
Figure 9: Thermomètre à ébullition (200° Maxi)
Graine Bouillie
Graine Crue
Graine Torréfiée Photo : ABODI Figure 10: Graines de de roselle (Hibiscus sabdariffa) après traitements par la chaleur
55
1.1.3. Analyses bromatologiques des ingrédients et des aliments expérimentaux Les analyses bromatologiques de certaines matières premières utilisées (farine de poisson, graines de roselle et tourteaux d’arachide) et des aliments expérimentaux fabriqués ont été effectuées au Laboratoire d’Alimentation et de Nutrition Animale (LANA) de l’EISMV. Elles ont concernées la détermination de matière sèche, des matières minérales ou cendres brutes, des protéines brutes, de la matière grasse et de la cellulose brute. Elles ont été toutes réalisées selon la norme de l’Association Française de Normalisation (AFNOR). Les teneurs en matière sèche et cendres brutes ont été déterminées suivant la méthode AFNOR (1977) V18109. La détermination de la teneur en protéines brutes et de celle de la matière grasse a été fondée, respectivement, sur la méthode de dosage de Kjeldhal et la méthode d’extraction sous reflux par l’éther éthylique en utilisant l’appareil de Soxhlet. Quant à la teneur en cellulose brute, elle a été déterminée suivant la méthode de Wende d’AFNOR, (1993) V03-040. L’énergie métabolisable (EM) des rations a été calculée à partir de l’équation de régression de SIBBALD et al. (1980) cités par LECLERCQ et al. (1984), à savoir : EM (kcal/kg MS) = 3951 + 54,4 MG) – 40,8MM – 88,7 CB. 1.1.4. Formulation et préparation des rations expérimentales La formulation des rations expérimentales a été faite sur la base des résultats de l’analyse bromatologique de certaines matières premières (farine de poisson, graines de roselle et tourteaux d’arachide) acquises et des valeurs bromatologiques rapportées par AYSSIWEDE et al. (2010) et AYSSIWEDE et al. (2011) pour les autres ingrédients. Au total, quatre (4) rations de type croissance-finition pour poulets de chair ont été formulées. La ration témoin HS0, contenant
0% de farine de graines de roselle, la ration HSC15
contenant 15% de farine de graines d’Hibiscus sabdariffa crues, la ration HST15 contenant 15% de farine de graines d’Hibiscus sabdariffa torréfiées, et la ration HSB15 renfermant 15% de farine de graine de d’Hibiscus sabdariffa bouillies. Ces incorporations ont été faites en substitution partielle du tourteau d’arachide qui est la principale source de protéine dans la ration (tableau XIII). La préparation consistait à mélanger manuellement les quantités des différentes matières premières choisies. Nous avons mélangé d’abord les ingrédients de petite quantité (méthionine, phosphate bicalcique, CMV etc.) pour obtenir un pré mélange auquel nous avons ajouté par la suite les ingrédients qui sont en quantités relativement moyenne et grande (farine de poisson, tourteau d’arachide, son de blé, maïs) de façon à avoir un mélange d’aliments ou ration bien homogène.
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Tableau XIII : Composition en ingrédients et prix de revient des différentes rations expérimentales ayant servi à nourrir les poulets de chair
Matières premières
Prix unitaire Rations ou traitements alimentaires (FCFA/kg)
HS0
HSC15
HST15
HSB15
Maïs jaune (%)
160
54,3
53,3
53,3
53,3
Son de blé (%)
115
11,75
9,6
9,6
9,6
Tourteau d’arachide (%)
190
25,20
16,1
16,1
16,1
Farine de graines de roselle (%)
150
0
15
15
15
Farine de poisson (%)
500
5,5
5,3
5,3
5,3
Lysine (%)
1500
0,3
0,05
0,05
0,05
Méthionine (%)
3000
0,05
0
0
0
Coquillage (%)
70
0,6
0,79
0,79
0,79
Phosphate bicalcique (%)
600
1
0,6
0,6
0,6
Macrovétamix (CMV) (%)
2200
0,3
0,3
0,3
0,3
TOTAL
100
100
100
100
Prix théorique (FCFA/kg)
196,4
185,6
185,6
185,6
Charge
préparation
19,5
61,2
111,2
111,2
aliment
216
247
297
297
de
(FCFA/kg) Prix
de
revient
(FCFA/kg)
1.2. Dispositif expérimental 1.2.1. Cadre et période d’étude Notre étude a été réalisée à la ferme de l’EISMV de Dakar située à Keur Ndiaye LO sur l’axe routier Rufisque-Sangalkam dans la zone de Rufisque, arrondissement de Sangalkam. Le sol dans cette région est sableux avec un climat de type soudano-sahélien. L’expérimentation a durée 6 semaines et a été conduite durant la période de Novembre à Décembre 2016.
57
1.2.2. Conduite de l’élevage 1.2.2.1. Préparation du bâtiment et du matériel d’élevage Le nettoyage, la désinfection et le vide sanitaire ont été réalisés un mois avant la phase de démarrage. Ils ont pour but de baisser le microbisme dans le poulailler afin de permettre à la nouvelle bande de se développer dans une ambiance compatible à sa grande sensibilité. En effet un mois avant la phase de démarrage, la salle devant abritée la poussinière a été vidée, nettoyée avec l’eau savonneuse puis désinfectée à l’eau de javel et au grésil. Quinze jours après la salle a subi un second nettoyage et désinfection suivi d’un badigeonnage à la chaux vive, le lendemain. Tout le matériel d’élevage ainsi que les cadres grillagés qui ont servi à la constitution de la poussinière et des lots ont été également lavés, désinfectés à l’eau de javel et badigeonnés avec de la chaux vive. Par ailleurs le matériel d’alimentation était composé de 8 assiettes au démarrage et de 12 mangeoires linéaires en finition. Il y avait aussi 8 abreuvoirs ronds de 5 litres de capacité pour le démarrage et 12 abreuvoirs de 10 litres pour la croissance - finition. A la veille de la réception des poussins, une poussinière a été mise en place. Elle a été délimitée par des cadres grillagés et recouverte d’une couche épaisse (environ 3 cm) de litière constituée de copeaux de bois. Cette litière a été désinfectée à l’aide de VIRUNET. Un radiant suspendu à environ 1 m du sol a permis de chauffer l’aire de vie à une température idéale (33°C) mesurée par le thermomètre installé à cet effet. Des ampoules solaires ont servi à l’éclairage du bâtiment. En outre, un pédiluve rempli d’eau et du grésil a été installé à l’entrée du bâtiment. En plus du matériel de contrôle (balance, thermo hygromètre) installé, des fiches de suivi et de collecte de données ont été déposées dans le poulailler. 1.2.2.2. Réception des poussins A l’arrivée des poussins de souches cobb500, des abreuvoirs ont été installés et les contrôles suivants ont été effectués : vérification du nombre livré ; poids vif moyen, homogénéité ; état de l’ombilic et des pattes, vivacité des poussins. Ces poussins ont ensuite été installés dans la poussinière aménagée (figure 11) où ils furent élevés en masse durant deux (02) semaines de démarrage avant d’être répartis en lots et sous lots. Du début jusqu’à la fin de l’expérimentation, ils ont été soumis au programme de prophylaxie en vigueur dans la région de Dakar (Tableau XIV).
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Figure 11: Poussins après installation dans la poussinière Tableau XIV: Programme de prophylaxie appliqué aux poulets durant l’expérimentation Age (jour)
Intervention
1
Vaccination
Produits utilisés contre
la Imopest et HB1
Mode d’emploi IM et trempage de bec
maladie de Newcastle 2, 3, 4
Prévention du stress
Tetracolivit
Eau de boisson
9
vaccination contre la
IBDL
Eau de boisson
maladie de Gumboro 13
Rappel de Gumboro
Inter
Eau de boisson
14,15, 16,
Prévention du stress
Coliteravet
Eau de boisson
16, 17, 18
Anticoccidiens
Amprolium
Eau de boisson
21
Rappel de Newcastle
HB1
Eau de boisson
29, 30, 31, 32
Anticoccidiens
Anticox
Eau de boisson
36, 37, 38
Vitamines de croissance
Amin Total
Eau de boisson
1.2.2.3. Identification et mise en lots des poussins Au 14ème jour d’âge, après des pesées individuelles, les 312 poussins ont été répartis de façon aléatoire en 4 lots de 78 sujets chacun et correspondant aux 4 traitements alimentaires
59
HS0, HSC15, HST15 et HSB15. Chaque lot a été subdivisé en 3 sous-lots de 26 sujets, de poids vifs moyens relativement similaires. Chaque sous-lot a été délimité par les cadres grillagés (figure 12) de façon à avoir une densité de 10 sujets par m² en fin d’élevage. Par ailleurs, les différents sous-lots des traitements ont été répartis et identifiés à l’aide d’un marqueur dans tout le bâtiment de façon alternative pour éviter l’effet bloc et mur.
Photo : ABODI Figure 12: Dispositif expérimental de la mise en lots des poussins à J14 1.2.2.4. Programme d’alimentation et d’abreuvement Durant l’essai, les poussins ont reçu un aliment de démarrage commercial en miette pendant les deux premières semaines d’âge. L’eau de robinet de la SDE a servi à leur abreuvement. A partir du 15ème jour et ce jusqu’à la fin de l’expérimentation, chacun des 4 lots d’oiseaux a été soumis aux rations expérimentales correspondantes précédemment formulées et fabriquées puis abreuvé à l’eau de robinet, sauf les jours de vaccination où ils ont reçus l’eau minérale du commerce. Chaque lot de poulets correspondant à un traitement alimentaire bien déterminé a été soumis donc à un seul type de ration alimentaire durant toute la période d’essai. L’eau et l’aliment ont été distribués ad libitum. Toutefois, une transition alimentaire linéaire consistant à diminuer progressivement l’aliment démarrage au profit de la ration expérimentale de type croissance-finition, a été faite du 12ème au 16ème jour (tableau XV) et un retrait du matériel de démarrage a été fait de façon progressive. Par ailleurs, l’éclairage dans le poulailler a été permanent durant tout l’essai. Il a été assuré d’une part, par la lumière naturelle (éclairage diurne) et d’autre part, par la lumière artificielle (éclairage nocturne par lampes solaires).
60
Tableau XV: Transition alimentaire faite du 12ème au 16ème jour 12è jour
13è jour
14è jour
15è jour
16è jour
Aliment démarrage commercial (%)
80
60
40
20
0
Aliment expérimental (%)
20
40
60
80
100
1.3. Collecte des données 1.3.1. Consommation alimentaire et paramètres d’ambiance La détermination de la quantité journalière d’aliment ingérée par les oiseaux a été obtenu en faisant la différence entre la quantité d’aliment distribuée et celle refusée. Cela a été possible à travers des pesées journalières des quantités d’aliments distribué et refusé. Ces données ont été enregistrées sur une fiche de collecte de données alimentaire et de suivi (Annexe 1). La température ambiante a été aussi relevée de façon quotidienne en 2 fois à l’aide d’un thermomètre Mini-Maxi puis enregistré en même temps dans la fiche de collecte de données d’ambiance. 1.3.2. Poids vif à âge type A partir du 14ème jour, correspondant au début de l’essai proprement dit, c’est-à-dire le début de distribution des aliments expérimentaux, les oiseaux ont été pesés individuellement (figure 13). Après la mise en sous lot, dès le 14ème jour jusqu’à la fin de l’expérimentation, les pesées des poulets ont été faites de façon hebdomadaire. Les données relatives au poids ont été recueillies sur la fiche de pesée des oiseaux (Annexe 2).
Figure 13 : Pesée individuelle des poulets pendant l’essai
61
1.3.3 Caractéristiques de la carcasse et des organes Pour mieux apprécier la carcasse et les organes des oiseaux, 24 sujets dont 2 sujets/sous lot c’est-à-dire 6 sujets/lot ont été choisis au hasard puis abattus à la fin de l’essai. Après plumage de ces derniers à l’eau chaude et éviscération durant laquelle le jabot et l’intestin ont été enlevés, les carcasses de poulets contenant certains organes tels que le cœur, les poumons, le gésier, le foie et la rate ont été individuellement pesées. Ces organes ont été à leur tour détachés et pesés individuellement par sujet et par traitement alimentaire. Les données recueillies sont notées sur la même fiche que celle relative au poids de carcasse et d’organes (Annexe 3). 1.4. Calcul des variables zootechniques 1.4.1. Poids vifs Le poids vif moyen est le rapport de la somme des poids des individus d’un même lot sur leur effectif total. Poids vif moyen
’
1.4.2. Consommation Alimentaire Individuelle (CAI) Elle permet d’évaluer les quantités d’aliments consommés par animal sur une période de temps déterminée. Elle se calcule à partir de la quantité d’aliment distribuée et celle refusée. CAI (g/s/j) 1.4.3. Gain Moyen Quotidien (GMQ) Les mesures hebdomadaires des poids répertoriés, ont permis de calculer le gain moyen quotidien en faisant le rapport du gain pondéral pendant une période sur la durée correspondante. GMQ (g/jour) 1.4.4. Indice de Consommation (IC) C’est le rapport entre la quantité moyenne d’aliment consommée sur une période donnée et le gain de poids moyen réalisé à cette période. IC
62
1.4.5. Rendement Carcasse (RC) C’est le rapport exprimé en pourcentage (%), du poids carcasse et du poids vif du sujet à l’abattage. Il est déterminé à partir de la formule ci-après : RC
* 100
’
1.4.6. Rendement Organe (RO) C’est le rapport (exprimé en %) entre le poids de l’organe et le poids vif du sujet à l’abattage. ’
RO
* 100
1.4.7. Taux de Mortalité (TM) Le taux de mortalité (%) est le rapport du nombre total de mortalités sur l’effectif initial des sujets exposés. TM
* 100
1.5. Evaluation économique Les résultats techniques permettent de faire une étude économique basée sur les dépenses ou charges d’exploitation et les revenus tirés de la vente des poulets. Cette évaluation économique a tenu compte de la charge alimentaire déterminée à partir des frais et prix d’acquisition sur le marché local des matières premières et sous-produits utilisés dans la formulation des aliments expérimentaux, les coûts supplémentaires dont le transport des intrants (41,66 fr/kg), le traitement des graines de roselle (gaz utilisé 50 fr/kg d’aliment), le coût de la main d’œuvre pour le mélange (10fr/kg d’aliment) etc. et le prix de vente du kilogramme de poids carcasse (1 700 FCFA) des poulets abattus. Ainsi, les différents paramètres économiques étudiés ont été calculés suivant les formules ci-après: Charge Alimentaire/poulet (FCFA) = Charge démarrage + IC * Prix du kg d’aliment * gain de poids vif (kg) de poulet produit Charge Alimentaire/kg poids carcasse (FCFA) = [(Charge Alimentaire/poulet) ÷ Poids carcasse (kg) du poulet] Prix de vente/carcasse de poulet (FCFA) = Poids carcasse (kg) du poulet * Prix de vente/kg poids carcasse
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MBA/carcasse de poulet (FCFA) = (Prix de vente/carcasse de poulet) - (Charge Alimentaire/poulet) MBA/kg poids carcasse (FCFA) = (Prix de vente/kg poids carcasse) - (Charge Alimentaire/kg poids carcasse) MNS/kg poids carcasse (FCFA) = (MBA/kg poids carcasse/lot) - (MBA/kg poids carcasse du lot témoin). 1.6. Traitement et analyse statistiques des données Les différentes données obtenues ont été enregistrées et traitées dans le tableau du logiciel Microsoft Excel et les différents paramètres zootechniques précédemment cités ont été calculés par sous-lot et par traitement alimentaire. Elles ont été ensuite exportées vers le logiciel SPSS (Statistical Package for the Social Science) où elles ont été soumises à une analyse de variance (ANOVA) à un facteur au seuil de 5%. Cette analyse a été complétée par le Multiple Range Test de Duncan pour situer les variations entre les moyennes des traitements alimentaires lorsque le test ANOVA a montré une différence significative.
64
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION 2.1. Résultats 2.1.1. Composition en éléments nutritifs des rations expérimentales Les valeurs obtenues après analyse des différents aliments expérimentaux pour les différents éléments déterminés sont rapportées dans le tableau XVI. Ces valeurs révèlent que les rations expérimentales sont globalement iso-protéiques et iso-énergétiques même si la ration HSC15 à base de graines de roselle crues semble avoir un taux de protéines brutes légèrement plus élevé. Toutefois, son rapport énergie métabolisable sur protéines brutes (EM/PB), comparé à ceux des autres rations est resté relativement plus faible. Tableau XVI : Composition nutritive déterminée des différentes rations expérimentales utilisées chez les poulets durant l’essai. Rations ou traitements alimentaires
Composantes déterminées
HS0
HSC15
HST15
HSB15
Matière sèche (%)
89,72
90,79
91,3
90,98
Protéine brute (%)
20,45
21,84
20,35
20,27
Matière grasse (%)
5,27
7,4
7,6
7,9
Cellulose brute (%)
4,45
6,42
7,07
7,02
Cendres (%)
7,1
7,85
7,03
7,64
E M (kcal/kg))
3158
3107
3107
3052
Rapport EM/Protéine
15,44
14,22
15,62
15,06
2.1.2. Paramètres d’ambiance Les températures ambiantes au sein du bâtiment d’élevage relevées durant l’expérimentation réalisée de novembre à décembre 2016 a varié entre 20,14 et 30,28°C (figure 15). Les températures les plus élevées ont été enregistrées durant la 4ème semaine d’âge (23,7-30,28°C) alors que les plus faibles ont été obtenues durant la dernière semaine de l’essai (20,14-26,7°C)
65
35,00 Température
30,00 25,00 20,00 15,00 10,00 5,00 0,00 T° mini T°MAXI
SEMAINE 3 24,14 28,57
SEMAINE 4 23,71 30,29
SEMAINE 5 21,43 29,29
SEMAINE 6 20,14 26,71
Figure 14: Evolution de la température à l’intérieur du bâtiment d’élevage au cours de l’expérimentation 2.1.3. Effet de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur l’état sanitaire et la mortalité des poulets Pendant toute la durée d’expérimentation, il a été enregistré deux (2) mortalités (représentant 0,64% de l’effectif général des poulets). Ces deux mortalités sont survenues à la quatrième semaine et sixième semaine respectivement dans les traitements HST15 et HSB15 ; aucune mortalité n’a été enregistrée avec les traitements témoins, HS0 et HSC15 à base de graines crues. Par ailleurs, l’autopsie n’a révélée aucune lésion anormale ou caractéristique d’une maladie. Les graines de roselle traitées incorporées dans la ration, n’ont eu donc aucun effet néfaste sur la santé et la mortalité des poulets. 2.1.4. Effets de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur les performances de croissance des oiseaux 2.1.4.1. Effet sur le Poids vif L’évolution du poids vif des poulets de chair soumis aux différentes rations en fonction du temps (âge) est illustrée par la figure 16. Durant tout l’essai, les poids vifs des sujets des différents traitements alimentaires ont évolué de manière similaire. A partir de la fin de la 3ème semaine jusqu’à la 6ème
semaine d’âge, les poids vifs des sujets témoins ont été
significativement plus élevés (p<0,05) que ceux des poulets des traitements à base de graines de roselle. Par rapport à l’effet des traitements thermiques appliqués aux graines incorporées, le bouillissage a permis d’améliorer de manière significative les performances pondérales (p<0,05) des oiseaux comparé à la torréfaction et à l’absence de traitement des graines. Par rapport au traitement témoin HS0 (2023,25 g), les poids vifs des sujets des traitements 66
HSB15(1640 g), HST15 (1517,25 g), HSC15 (1502 g) ont été respectivement plus faibles de 18,9 %, 25 % et 25,76%. Ainsi, les poids vifs des sujets nourris avec les rations à base de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15) et torréfiées (HST15) sont restés similaires, mais significativement les plus faibles par rapport aux sujets de HSB15 et du témoin (HS0).
POIDS VIF (g)
2500
2000
1500
1000
500
0 HS0 HSC15 HSB15 HST15
PVJ0 45 45 45 45
SEM1 149 149 149 149
SEM 2 411,00 415,00 404,75 404,75
SEM 3 763,75 677,75 694,25 699,75
SEM4 1170,25 979,00 1048,00 999,50
SEM 5 1608,50 1260,00 1340,75 1269,75
SEM 6 2023,25 1502,00 1640,00 1517,25
Figure 15 : Evolution du poids vif des poulets de chair nourris à des rations contenant 0% (HSR0), 15% de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15), bouillies (HSB15) et torréfiées (HST15) en fonction de l’âge. 2.1.4.2. Effet sur le Gain Moyen Quotidien (GMQ) Les résultats du Gain Moyen Quotidien (GMQ) enregistrés chez les sujets des différents traitements alimentaires sont rapportés dans le tableau XVI. Il ressort de ce dernier que l’incorporation dans la ration des poulets de chair de la farine de graines de roselle traitées ou non, a significativement diminué (P<0,05) la vitesse de croissance ou GMQ des oiseaux HSC15 (38,5g/j), HSB15 (43,6g/j), HST15 (39,13g/j) sur toute la durée de l’expérimentation comparé au témoin HS0 (57,28g/j). Cette diminution de GMQ a été de 32,7%, 23,8% et 31,6% respectivement pour les sujets des traitements HSC15, HSB15 et HST15 par rapport aux témoins. Par rapport à l’effet des traitements thermiques appliqués aux graines incorporées, le bouillissage a permis d’améliorer de manière significative le GMQ (p<0,05) des poulets comparé à la torréfaction et aux graines crues. Ainsi, les GMQ des sujets nourris avec les
67
rations à base de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15) et torréfiées (HST15) sont restés similaires, mais significativement les plus faibles par rapport à ceux des sujets de HSB15 et du témoin (HS0) sur toute la durée de l’expérimentation. Tableau XVII : Effet de l’incorporation de la farine de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15), bouillies (HSB15) et torréfiées (HST15) dans la ration sur le gain moyen quotidien (GMQ), la consommation alimentaire (CAI) et l’indice de consommation (IC) chez les poulets de chair Paramètre
Age
zootechnique
(semaine)
Traitements alimentaires HS0
HSC15
HSB15
Valeur HST15
de p
3 et 4
54 ± 1,63C
40 ± 2,2a
45,5 ± 2,89b
42 ± 2,2a
0,000
5 et 6
60,5 ± 1,91b
37 ± 3,27a
41,75 ± 4,1a
36,25 ± 4,5a
0,000
3 et 6
57,28 ± 1,77c
38,5± 2,7a
43,6± 3,5b
39,13± 3,4a
0,000
Consommation
3 et 4
99,75 ± 2,06
93,5 ± 2,4
96 ± 3,6
94,25 ± 5,74
0,136
alimentaire
5 et 6
153,5 ± 3,7c
124, 25 ± 3,1a 131,25 ± 2,6b
120 ± 5,56a
0,000
Individuel (g/j)
3 et 6
126,6 ± 2,9b
108,88 ± 2,7a
113,6 ± 3,1a
107,12 ± 5,65a
0,002
Indice de
3 et 4
1,8 ± 0,00a
2,3 ± 0,00b
2,1 ± 0,5b
2,2 ± 0,00b
0,000
consommation
5 et 6
2 ± 0,00
2,75 ± 0,5
2,75 ± 0,5
3 ± 0,82
0,103
3 et 6
2,2 ± 0,00
2,8 ± 0,00
2,6 ± 0,00
2,7 ± 0,00
0,105
GMQ (g)
(a, b, c): les valeurs portant différentes lettres en exposant sur la même ligne sont significativement différentes au seuil de 5%. 2.1.4.3. Effet sur la Consommation Alimentaire individuelle Les consommations alimentaires obtenues chez les sujets des différents traitements alimentaires sont consignées dans le tableau XVII. De la 3ème semaine à la 4ème semaine d’âge, aucune différence significative n’a été notée entre la consommation alimentaire individuelle des sujets des différents traitements. Cependant, sur toute la durée de l’essai (3ème à la 6ème semaine d’âge), l’incorporation de la farine de graines de roselle crues comme traitées (bouillies et torréfiées), a significativement (P<0,05) diminuée la consommation alimentaire des poulets comparée aux sujets témoins. Cette diminution a été de 14 % ; 10,2% et 15,3% respectivement pour les traitements HSC15 (108,86g/j), HSB15 (113,6g/J) et HST15 (107,12g/j) par rapport au témoin HS0 (126,6g/j). Mais pour les rations à base de graines de roselle, aucun des procédés thermiques appliqués (bouillissage, torréfaction) n’a eu d’effet
68
significatif sur les consommations alimentaires individuelles qui sont restées similaires sur toute la durée de l’essai. 2.1.4.4. Effet sur l’Indice de Consommation (IC) alimentaire Les résultats de l’effet de l’incorporation de la farine de graines de roselle crues et traitées dans la ration sur l’indice de consommation des poulets de chair sont consignés dans le tableau XVII précédemment établi. Il ressort de ce dernier, que de la 3ème semaine à la 4ème semaine d’âge, l’incorporation de la farine de graines de roselle traitées ou non, a entrainé une détérioration significative (P<0,05) de l’indice de consommation des sujets (HSC15, HSB15 et HST15) comparé au témoin HS0. Toutefois, aucune différence significative n’a été notée entre les indices de consommation des différents traitements de la 5ème et la 6ème semaine d’âge, de même que de façon globale sur toute la durée de l’expérimentation (3ème à la 6ème semaine) où les indices de consommation des sujets des différents traitements alimentaires sont resté quasi-similaires. 2.1.4.5. Effet sur les caractéristiques de la carcasse et des organes Les résultats obtenus de l’incorporation de la farine de graines traitées ou non de roselle dans la ration sur les caractéristiques de la carcasse et des organes tels que le foie, la rate, le gésier et le cœur des poulets de chair sont consignés dans le tableau XVIII. Par rapport aux témoins HS0 (1726,5g), l’incorporation de la farine de graines de roselle, a significativement diminué le poids carcasse des poulets de chair à 6 semaines d’âge au niveau des traitements alimentaires HSC15 (1284g) , HSB15 (1413,25g) et HST15 (1298g). Elle n’a engendré aucun effet néfaste significatif (P>0,05) sur le rendement carcasse (RC), le rendement des organes, les poids des organes tels que le foie, la rate et le gésier pris individuellement par rapport aux témoins. Concernant l’effet des traitements thermiques appliqués aux graines incorporées, le bouillissage a permis d’améliorer de manière significative (p<0,05) le poids carcasse des poulets, les poids de cœur et des organes dans leur ensemble comparé à la torréfaction et aux graines crues. Ainsi, les poids du cœur et des organes des sujets nourris avec les rations à base de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15) et torréfiées (HST15) sont similaires, mais significativement les plus faibles par rapport à ceux des sujets de HSB15 et (HS0) qui sont restés aussi semblables en fin d’expérimentation.
69
Tableau XVIII: Effet de l’incorporation de la farine de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15), bouillies (HSB15) et torréfiées (HST15) dans la ration sur les caractéristiques de la carcasse et des organes des poulets de chair Caractéristiques
des Traitements alimentaires
Valeur
carcasses et des organes
HS0
PC (g)
1726,5 ± 29,54c 1284 ± 24,06a
1413,25 ± 38,96b 1298 ± 32,78a 0,000
RC (%)
85 ± 0,82
84,75 ± 0,5
85,75 ± 0,95
85 ± 0,81
0,352
Poids du Foie(g)
42 ± 5,35
35,5 ± 4,2
41 ± 0,82
37,5 ± 4,79
0,154
Poids de la Rate(g)
1 ± 00
1 ± 00
1 ± 00
1 ± 00
ND
Poids du cœur (g)
8,5 ± 0,57b
6,5 ± 0,57a
8,5 ± 1b
6,5 ± 0,58a
0,01
Poids du Gésier (g)
39,5 ± 7,77
32,25 ± 5,9
36,5 ± 6,2
36,25 ± 3,3
0,434
PO (g)
91 ± 13,69b
75,25 ± 10,67a
87 ± 8,02b
81,25 ± 8,67a 0,01
PO/PV(%)
4,49 ± 0,35
5 ± 0,53
5,3 ± 0,19
5,35 ± 0,17
HSC15
HSB15
HST15
(a, b, c): les valeurs portant différentes lettres en exposant sur la même ligne sont significativement différentes au seuil de 5%. 2.1.5. Effets de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur les résultats économiques chez les poulets de chair Les différents paramètres économiques calculés sont consignés dans le tableau XIX. Il ressort de ce dernier que les prix du kg des rations contenant la farine de graines de roselle traitées ou non ont été plus élevés de 31 FCFA (HSC15) et de 81 FCFA (HSB15 et HST15) comparés au témoin HS0. Les charges alimentaires par poulet de chair produit ont été significativement plus élevées et similaires pour les rations à base de graines traitées HSB15 (1137 FCFA) et HST15 (1087 FCFA) que celles renfermant les graines crues HSC15 (944 FCFA) et le témoin HS0 (956 FCFA) qui sont restées semblables. Aussi, ces charges alimentaires par kg de poids carcasse de poulet ont été significativement plus élevées avec les rations contenant les graines traitées, suivie de celle contenant les graines crues par rapport au traitement témoin. Vendu au prix de 1700 FCFA/kg PC, les carcasses des poulets du traitement témoin HS0 (2935 FCFA) ont significativement couté plus cher que celles des poulets du traitement HSB15 (2402 FCFA) qui l’ont été significativement plus que celles des sujets des autres traitements alimentaires HSC15 (2182,5 FCFA) et HST15 (2206,25 FCFA) qui sont restés semblables. La
70
de p
0,231
Marge brute alimentaire par poulet est significativement plus élevée du traitement témoin que celle issue des traitements thermiques ou cru. Aussi, cette Marge brute alimentaire par kg de poids carcasse de poulet a été significativement plus faible avec les rations contenant les graines traitées, suivie de celle contenant les graines crues par rapport au traitement témoin. Tableau XIX: Effet de l’incorporation de la farine de graines d’Hibiscus sabdariffa crues (HSC15), bouillies (HSB15) et torréfiées (HST15) dans la ration sur les résultats économiques chez les poulets de chair Paramètres économiques
Valeur
Traitement alimentaire
de p
HS0
HSC15
HSB15
HST15
Prix de revient aliment (FCFA/kg))
216
247
297
297
Indice de Consommation (3-6 Sem.)
2,2 ± 0,0
2,8 ± 0,0
2,6 ± 0,0
2,7 ± 0,0
0,105
Charge alimentaire/poulet (FCFA)
956a
944a
1137c
1087b
0,000
Charge alimentaire/kg PC (FCFA)
553a
736b
805c
837c
0,000
Prix de vente/poulet (FCFA)
2935c
2183a
2402b
2206a
0,000
brute
alimentaire/poulet 1979c
1238b
1265b
1119a
0,000
brute
alimentaire/kgPC 1146c
963b
894a
862a
0,000
Marge (FCFA) Marge (FCFA)
(a, b, c): les valeurs portant différentes lettres en exposant sur la même ligne sont significativement différentes au seuil de 5%.
71
2.2. Discussion 2.2.1. Composition en éléments nutritifs des rations expérimentales et paramètres d’ambiance durant l’essai Les rations expérimentales sont globalement iso-protéiques et iso-énergétiques. Toutefois, le taux légèrement plus élevé de protéines brutes dans la ration HSC15 par rapport aux autres rations pourrait être dû à une légère dénaturation des protéines par la chaleur pendant le traitement de détoxification des graines. La température ambiante au sein du bâtiment d’élevage a varié entre 20,14°C et 30,28°C. Ces températures sont inférieures à celles enregistrées par SOUROUKOU SABI (2014) et AYSSIWEDE et al. (2015) qui oscillaient globalement entre 22,76°C et 35,1°C pendant leurs essais. Quel que soit le moment de la journée, les températures enregistrées sont restées relativement similaires aux normes de 19 à 27 °C préconisées par DAYON et ARBELOT (1997), BORDAS et MINVIELLE (1997), REHKIS (2002) et ITAVI (2003). Ceci peut être expliqué par le fait que l’expérimentation ait eu lieu durant les mois de novembre et décembre qui coïncident en général au démarrage de la période dite de fraicheur au Sénégal. 2.2.2. Effets de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur les performances de croissance des poulets de chair 2.2.2.1. Poids vifs L’incorporation de la farine de graines de roselle à 15% dans la ration des poulets de chair a entrainé une diminution du poids vifs des sujets concernés par rapport aux témoins. Ces observations sont similaires à celles faites par DIOUF (2013), SOUROKOU SABI (2014) et AYSSIWEDE et al. (2015) qui ont incorporés ces graines dans la ration des oiseaux à des taux de l’ordre de 4-15% au Sénégal. Nos résultats corroborent également ceux obtenus par MUKHTAR (2007) au Soudan qui avait obtenu une diminution des poids vifs (1396,4 ; 1139,8 ; 874,8 et 898,8g) proportionnellement au niveau d’incorporation de ces graines (0 ; 7,5 ; 15 ; et 22% respectivement) dans la ration des poulets de chair par rapport aux témoins. Ces auteurs avaient expliqué cette baisse de poids par les effets des facteurs antinutritionnels tels que les tanins, les phénols totaux et le gossypol présents dans ces graines et qui auraient provoqué un déséquilibre d’absorption des nutriments (MORTON, 1987 ; ALETOR, 1993 ; OJOKOH et al., 2002 et MUKHTAR, 2007). Cependant, nos résultats sont contraires à ceux de TOMAS JINEZ et al. (1998) qui n’avaient constaté aucun effet néfaste aussi bien sur les
72
performances zootechniques que sur les paramètres biochimiques et sur le foie des poulets nourris avec des rations contenant jusqu’à 30% de graines crues de roselle. En revanche, les poids vifs significativement plus élevés obtenus dans cette étude chez les sujets nourris de la ration à base de graines bouillies (HSB15) par rapport aux sujets des traitements à base de graines crues (HSC15) et torréfiées (HST15), permettent de dire que le bouillissage a été le traitement de détoxification le plus favorable à une bonne réduction des facteurs antinutritionnels par rapport aux graines torréfiées et crues. En effet, le traitement des graines par bouillissage présente un avantage par rapport à la torréfaction. Ce dernier a permis aux facteurs antinutritionnels qui sont hydrosolubles et thermosensibles d’être éliminés. Ce qui n’a pas été le cas de la torréfaction qui n’a mis en évidence que l’effet de la chaleur. Ceci aurait facilité une meilleure absorption des nutriments par les oiseaux avec comme conséquence, une amélioration de leur performance pondérale. Les poids vifs similaires obtenus chez les sujets des traitements HST15 et HSC15 pourraient signifier probablement que le traitement thermique par torréfaction ne permet pas une élimination optimale des facteurs antinutritionnels de ces graines.
Nos résultats sont en
accord avec ceux obtenus par DUWA et al. (2012) au Nigéria qui en substituant le soja par les graines de roselle préalablement bouillies à des taux variables de 0 ; 4,31 ; 8,62 ; 12,93 et 17,24% ont obtenus une augmentation du poids respectivement de 1862 g ; 1968 g ; 1988 g ; 2064 g et 2131 g chez les volailles. Toutefois à la différence de nos résultats, le poids des sujets témoins chez ces auteurs est resté inférieur aux poids des autres traitements. Les poids vifs obtenus dans cette étude avec le traitement à base de graines bouillies sont relativement supérieurs à ceux obtenus par AYSSIWEDE et al. (2015) avec les graines crues au même taux d’incorporation (15%). Ceci montre de plus que le bouillissage des graines a favorisé une réduction maximale des facteurs antinutritionnels. Par ailleurs, nos résultats sont aussi meilleurs que ceux obtenus par DIOUF (2013) et SOUROKOU SABI (2014) en incorporant ces graines jusqu’à 12% dans la ration. Cette baisse de poids observée par ces derniers auteurs pourrait s’expliquer par l’apparition de la Maladie de Newcastle chez les poulets et au stress thermique durant leur expérimentation. 2.2.2.2. Gain Moyen Quotidien (GMQ) Les GMQ significativement plus faibles obtenus chez les sujets des traitements à base de graines de roselle (HSC15 ; HSB15 et HST15) par rapport à celui des sujets témoins peuvent être expliqués par l’effet des facteurs antinutritionnels contenus dans ces graines. Ces résultats
73
sont semblables à ceux obtenus par AYSSIWEDE et al. (2015) en incorporant jusqu’à 15% de la farine de graine de roselle crues dans la ration de ces oiseaux. Le GMQ (57,28 g/jr) enregistré chez les sujets témoins est supérieur à ceux (33,11 g/j ; 42,68g/jr, 48,06g/j et 50,77 g/jr) obtenus respectivement par DIOUF (2013), SOUROKOU SABI (2014), SANNI (2014) et AYSSIWEDE et al. (2015) dans les mêmes conditions d’élevage. Par ailleurs, le GMQ significativement élevé obtenu chez les sujets du traitement à base de graines bouillies (HSB15) par rapport à ceux des traitements à base de graines crues (HSC15) et torréfiées (HST15), permet de dire que le bouillissage est le traitement thermique le plus efficace pour bien réduire les facteurs antinutritionnels comparé à la torréfaction de graines. En effet, le traitement des graines par bouillissage a permis d’éliminer les facteurs toxiques qui sont hydrosolubles et thermosensibles comparé à la torréfaction faite par la chaleur sèche qui n’a pas eu d’effets remarquables sur l’élimination des facteurs toxiques. 2.2.2.3. Consommation alimentaire individuelle Les sujets nourris avec les rations contenant les graines de roselle crues (HSC15) comme traitées (bouillies, HSB15 et torréfiées, HST15) ont eu une consommation alimentaire individuelle similaire, mais significativement plus faible de l’ordre de 14 % ; 10,2% et 15,3% respectivement par rapport au témoin HS0. Selon MUKHTAR (2007) et DIARRA (2011), cette baisse de la consommation peut être expliquée par le goût acide et l’odeur désagréable des graines de roselle qui pourrait entrainer une détérioration de l’appétit des oiseaux. La similarité des consommations alimentaires individuelles des sujets nourris à des rations à base de graines traitées ou non, signifierait que ni le bouillissage ni la torréfaction n’ont permis de neutraliser ces facteurs responsables, c’est-à-dire qu’ils n’ont pu faire totalement disparaître le goût acide contenu dans ces graines. Toutefois TOMAS et al. (1997), KWARI et al. (2011) ont eu des résultats contraires aux nôtres. Mais la consommation plus élevée de rations à base de graines de roselle par les poulets obtenue par ces auteurs, peut être expliquée par le niveau énergétique relativement plus bas et à la teneur élevée en fibres de ces rations comparées au témoin. 2.2.2.4. Indice de consommation alimentaire De façon globale, les indices de consommation des poulets nourris de rations à base de graines traitées (HST15 et HSB15) ou non (HSC15) n’ont pas été significativement différents de celui des sujets du traitement témoin HS0. Ces résultats corroborent ceux de DIARRA et al. (2011) chez les poules pondeuses ; KWARI et al. (2011) ; SOUROKOU SABI (2014) et 74
AYSSIWEDE et al. (2015) qui ont obtenus des indices de consommation quasi-similaires chez les poulets de chair nourris avec des rations contenant la farine de graines d’Hibiscus sabdariffa. Ceci signifie que les sujets ayant reçu les aliments à base de ces graines traitées ou non, les ont valorisés au même titre que les sujets témoins. Ces observations sont contraires aux résultats de KELLY et POTTER (1971) cité par AYSSIWEDE et al. (2015); MUKHTAR (2007) et DIOUF (2014) qui avaient rapporté une détérioration significative de l’indice de consommation avec le taux d’incorporation des graines de roselle crues dans la ration des poulets de chair en comparaison au témoin. Ces auteurs avaient expliqué cette détérioration par le goût acide et la mauvaise odeur qu’auraient ces graines de roselle et qui occasionneraient une baisse de l’appétit pour cette ration, voire de la vitesse de croissance. 2.2.2.5. Rendement et caractéristiques de la carcasse et des organes L’incorporation des graines bouillies, torréfiées ou crues dans la ration n’a eu aucun impact négatif sur le rendement carcasse des sujets, même si par rapport aux sujets témoins elle a significativement réduit les poids carcasse des poulets. Nos résultats (84,75 –85,75%) sont similaires à ceux (85,37- 86,95%) obtenus par ANDELA (2008), DIOUF (2013) et AYSSIWEDE et al. (2015) mais, supérieurs à ceux rapportés par MISSOHOU (1996) et DAGA (2009) qui sont respectivement de 83% et 76%. Toutefois, KONE (2010) a obtenu un rendement carcasse (86,73-87,97%) plus élevé que les nôtres. Par ailleurs, quel que soit le type de ration (graines traitées ou non), l’incorporation de la farine de graines de roselle dans l’alimentation des volailles n’a engendré aucun effet néfaste sur les poids des organes tels que le foie, rate et le gésier par rapport au traitement témoin (HS0). Mais il a été noté une diminution significative des poids de carcasse, du cœur et des organes des sujets des traitements HSC15 et HST15 par rapport à ceux de HSB15 et HS0. Ceci peut être expliqué par le fait que les sujets des traitements HSB15 et HS0 aient eu des poids vifs assez élevés, confirmant l’efficacité du bouillissage comme un traitement favorisant plus la réduction des facteurs antinutritionnels des graines de roselle. Cependant MUKHTAR (2007) avait rapporté une diminution de rendement carcasse accompagnée d’une hépatomégalie (augmentation du poids du foie) chez les poulets nourris de rations renfermant des graines de roselle comparés aux sujets témoins. Cet auteur avait d’ailleurs expliqué cette hépatomégalie par la nécessité pour cet organe d’augmenter son efficacité pour la détoxification des dérivés antinutritionnels ou toxiques des graines d’Hibiscus sabdariffa de l’organisme des poulets.
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2.2.3. Effets de l’incorporation dans la ration des graines traitées ou non d’Hibiscus sabdariffa sur les résultats économiques chez les poulets de chair L’incorporation de graines traitées (bouillies, torréfiées) ou crues dans la ration des poulets de chair, a entrainé une augmentation du prix des aliments par rapport à la ration témoin. La supériorité du prix de ces rations à base de graines traitées ou non par rapport au témoin, peut être expliquée par les coûts supplémentaires liés au broyage, aux procédés de traitement thermique des graines et au mélange d’ingrédients après la formulation. Nos résultats sont en désaccord avec ceux de KWARI et al. (2011) ; DIOUF (2013) ; SOUROKOU SABI (2014) et AYSSIWEDE et al. (2015) qui en incorporant les graines de roselle crues dans la ration de ces mêmes oiseaux, avaient noté une diminution du prix des aliments concernés par rapport au témoin. Par ailleurs les charges alimentaires par sujet, voire par kg de poids carcasse de poulet significativement plus élevées obtenues avec les rations à base de graines traitées (bouillies et torréfiées) et crues, peuvent être expliquées par les indices de consommations (IC) alimentaires et les prix de rations relativement plus élevés obtenus avec ces traitements HSB15, HST15 et HSC15 par rapport au témoin HS0. Les marges brutes alimentaires par poulet ou par kg de poids carcasse significativement plus faibles obtenus avec les traitements HSC15, HSB15 et HST15 par rapport au témoin HS0 peuvent être expliquées par le fait que les poulets de ces traitements (de faibles poids carcasse) aient généré des recettes de vente significativement plus faibles alors que les charges correspondantes étaient plus élevées. 2.3 Recommandations Au terme de notre étude, nos recommandations vont en premier lieu aux bailleurs de fonds, à l’Etat et aux industriels de fabrique d’aliment pour volailles en les encourageant à financer des études du genre non seulement sur les produits d’Hibiscus sabdarifa, mais également sur d’autres ressources alternatives ou non conventionnelles localement disponibles et facile d’accès. Ceci permettra de faire face à la crise alimentaire qui est à l’origine de la rareté des matières premières conventionnelles utilisées aussi bien en alimentation animale qu’humaine. A l’endroit des nutritionnistes, nous les invitons à faire des recherches beaucoup plus approfondies pour identifier et déterminer les teneurs de tous les facteurs antinutritionnels ou toxiques réellement contenus dans les graines de roselle (Hibiscus sabdarifa) au Sénégal. Par ailleurs, il est important pour confirmer ces résultats que d’autres études soient faites chez les poules pondeuses en incorporant à différents taux des graines de roselle bouillies ou trempées et torréfiées dans leur ration. Chez les poulets de chair, il serait utile dans la mesure
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du possible, d’essayer de reprendre cette étude mais en présentant les aliments expérimentaux initialement farineux sous forme de granulés. Ceci permettra de réduire les difficultés et les pertes liées à l’ingestion des aliments farineux tout en maximisant la consommation des aliments à base de ces graines pour mieux cerner l’impact de tels aliments sur les performances de ces oiseaux. Enfin nous recommandons que les résultats de cette étude soient vulgarisés auprès des provendiers, des petits producteurs et des éleveurs qui fabriquent leur propre aliment en fermes pour une meilleure promotion et valorisation de ces graines en alimentation animale partout où elles sont disponibles en Afrique.
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CONCLUSION Multipliée par sept au cours des deux derniers siècles, la population mondiale pourrait passer de 7,3 milliards d’habitants en 2015 à 9,8 milliards en 2050 (ONU, 2015). Et, selon plusieurs projections démographiques, l’Humanité devrait continuer à croître jusqu’à atteindre 11 milliards à la fin du XXIème siècle. L'Afrique représenterait le quart (2,45 milliards) de la population mondiale avec la forte hausse de sa population en 2050. Celle du Sénégal s’approchera de 34 millions d’habitants (REWMI.COM). Comment faire pour satisfaire les besoins nutritionnels surtout ceux en protéine d’origine animale de cette population sans cesse galopante ? Beaucoup de pays ont fait recourt donc à l’élevage des animaux à cycle court dont figure largement l’aviculture. C’est ainsi que l’aviculture moderne a vu le jour dans les systèmes d’élevage avicoles. Au Sénégal, le système moderne joue un rôle socioéconomique et nutritionnel très important et détient l’un des meilleurs taux de croissance du secteur primaire (TRAORE, 2006). Cependant cette aviculture est confrontée à diverses contraintes parmi lesquelles figure en grande partie l’alimentation. Une enquête faite auprès des acteurs de la place révèle que le prix de l’aliment volaille reste encore très élevé au Sénégal. Ce qui, d’après ces derniers, joue sur le coût du poulet et sa compétitivité sur le marché international. En effet représentant 6080% du coût de production, l’alimentation avicole est surtout basée sur l’incorporation des ressources alimentaires importées à des prix exorbitants et aussi utilisées dans l’alimentation humaine. Beaucoup de réflexions ont été menées pour trouver d’autres ressources alimentaires alternatives dont le but est de réduire le coût de l’alimentation de la volaille. Pour ce faire les réflexions furent dirigées vers la réduction de l’incorporation des ressources alimentaires conventionnelles importées au détriment des ressources alimentaires non conventionnelles disponibles localement. C’est dans cette dynamique que s’inscrit la valorisation en alimentation animale des ressources alimentaires non conventionnelles telles que les graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) localement disponibles au Sénégal. En effet, Hibiscus sabdariffa appartenant à la famille des Malvacées est une plante tropicale dont la farine de ses graines est riche en protéines (26 à 39 % de PB/ kg MS), en matière grasse (6,1 à 20,2 % de MG/ kg MS), en cellulose brute (5,1 à 22,3% de CB/ kg MS), en vitamines et en minéraux (SAMY, 1980 ; EL-ADAWY et KHALIL, 1994 ; HAINIDA et al., 2008 ). La farine de ces graines est aussi riche en acides aminés principalement la lysine, glycine, méthionine, acide glutamique et acide aspartique. En conséquence, les graines de roselle peuvent être utilisées comme complément ou si elles sont traitées comme substituant de
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matières protéiques aussi bien en alimentation des ruminants que celle des monogastriques (volailles, poissons, etc.) et ce, avec l’obtention de résultats zootechniques assez satisfaisants et variables selon leur composition nutritive et leur niveau d’incorporation dans la ration (FAGBENRO et al., 2004 ; DIARRA et al., 2011 ; KWARI et al., 2011; AYSSIWEDE et al., 2015). Toutefois il a été remarqué une baisse des performances des poulets de chair nourris à des rations contenant la farine de graines de roselle crues. Cette baisse de performance varie en fonction du taux d’incorporation de ces graines crues dans l’alimentation des volailles (DIOUF, 2013 ; SOUROKOUSABI, 2014 ; AYSSIWEDE et al., 2015). Plusieurs auteurs ont soulignés la présence des facteurs antinutritionnels dans la graine de roselle qui sont responsables de la baisse des performances des oiseaux. Pour réduire donc ces facteurs toxiques, plusieurs méthodes de détoxification ont été proposées tels que le trempage, la germination, le bouillissage et la torréfaction. L’objectif de cette étude est d’évaluer les effets de traitement par la chaleur (bouillissage et torréfaction) des graines de roselle incorporées dans la ration sur les performances zootechnico-économiques des poulets de chair au Sénégal. Pour atteindre cet objectif, 312 poussins ont été répartis de façon aléatoire en 4 lots de 78 sujets chacun et correspondant à 4 traitements alimentaires HS0, HSC15, HSB15 et HST15 renfermant respectivement 0% et 15% de farines de graines de roselle (Hibiscus sabdariffa) crues, bouillies et torréfiées en substitution partielle du tourteau d’arachide. Chaque lot a été subdivisé en 3 sous-lots de 26 sujets, de poids vifs moyens relativement similaires. Durant l’essai (3ème à la 6ème semaine), l’aliment et l’eau du robinet ont été donnés à volonté. Au cours de cette période, la température au sein du bâtiment a été relevée 2 fois par jour à l’aide d’un thermomètre électronique Mini-Maxi. De même, les paramètres zootechniques de croissance ont été enregistrés par le biais des pesées journalières de la quantité d’aliments distribuée, celle refusée et de la pesée hebdomadaire des oiseaux. Durant tout l’essai, les poids vifs des sujets des différents traitements alimentaires ont évolué de manière similaire. A partir de la fin de la 3ème semaine jusqu’à la 6ème semaine d’âge, les poids vifs des sujets témoins ont été significativement plus élevés (p<0,05) que ceux des poulets des traitements à base de graines de roselle. En tenant compte de l’effet des traitements thermiques appliqués aux graines incorporées, le bouillissage a permis d’améliorer de manière significative les performances pondérales (p<0,05) des oiseaux comparé à la torréfaction et à l’absence de traitement des graines. De même, l’inclusion de la farine de graines d’H. sabdariffa a entrainé une diminution de GMQ de 32,7%, 23,8% et 31,6 %
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respectivement pour les sujets des traitements HSC15, HSB15 et HST15 par rapport aux témoins. En tenant compte de l’effet de traitement thermique appliqués aux graines incorporées, le bouillissage a permis d’améliorer de manière significative le GMQ (p<0,05) des poulets comparé à la torréfaction et aux graines crues. Notons aussi que l’incorporation de la farine de graines de roselle crues comme traitées (bouillies et torréfiées), a significativement (P<0,05) diminuée la consommation alimentaire des poulets comparée aux sujets témoins. Cette diminution a été de 14 % ; 10,2% et 15,3% respectivement pour les traitements HSC15 (108,86g/j), HSB15 (113,6g/J) et HST15 (107,12g/j) par rapport au témoin HS0 (126,6g/j). En outre aucune différence significative n’a été notée entre les indices de consommation des différents traitements de la 5ème et la 6ème semaine d’âge, de même que de façon globale sur toute la durée de l’expérimentation (3ème à la 6ème semaine) où les indices de consommation des sujets des différents traitements alimentaires sont resté quasi-similaires. Par ailleurs en comparaison aux témoins HS0 (1726,5g), l’incorporation de la farine de graines de roselle, a significativement diminué le poids carcasse des poulets de chair à 6 semaines d’âge au niveau des traitements alimentaires HSC15 (1284g) , HSB15 (1413,25g) et HST15 (1298g). Elle n’a engendré aucun effet néfaste significatif (P>0,05) sur le rendement carcasse (RC), le rendement des organes, les poids des organes tels que le foie, la rate et le gésier pris individuellement par rapport aux témoins. Concernant l’effet des traitements thermiques appliqués aux graines incorporées, le bouillissage a permis d’améliorer de manière significative (p<0,05) le poids carcasse des poulets, les poids de cœur et des organes dans leur ensemble comparé à la torréfaction et aux graines crues. Les charges alimentaires par poulet de chair produit ont été similaires pour les rations à base de graines traitées HSB15 (1137 FCFA) et HST15 (1087 FCFA), mais significativement plus élevées que celles renfermant les graines crues HSC15 (944 FCFA) et le témoin HS0 (956 FCFA) qui sont restées semblables. Aussi, ces charges alimentaires par kg de poids carcasse de poulet ont été significativement plus élevées avec les rations contenant les graines traitées, suivie de celle contenant les graines crues par rapport au traitement témoin. Vendu au prix de 1700 FCFA/kg PC, les carcasses des sujets du traitement témoin HS0 (2935 FCFA) ont significativement couté beaucoup plus cher que celles des poulets du traitement HSB15 (2402,25 FCFA) qui l’ont été plus que ceux des autres traitements alimentaires HSC 15 (2182,5 FCFA) et HST15 (2206,25 FCFA) qui sont restés semblables. Les marges brutes
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alimentaires par poulet ou par kg de poids carcasse sont significativement plus faibles avec les traitements HSC15, HSB15 et HST15 par rapport au témoin HS0 Il ressort de cette étude que l’incorporation de la farine de graines de roselle dans la ration type croissance-finition des poulets de chair n’a aucun effet négatif sur la santé des oiseaux, le rendement carcasse et le fonctionnement des organes. En tenant compte de l’effet des traitements thermiques appliqués aux graines incorporées dans la ration des volailles, le bouillissage reste le traitement de détoxification le plus favorable à une bonne réduction des facteurs antinutritionnels par rapport aux graines torréfiées et crues. Ainsi nous proposons que la méthode de détoxification des graines de roselle par bouillissage soit plus valorisée pour une meilleure optimisation des performances des oiseaux. Nos recommandations vont en premier lieu aux bailleurs de fonds, à l’Etat et aux industriels de fabrique d’aliment pour volailles en les encourageant à financer des études du genre non seulement sur les produits d’Hibiscus sabdarifa, mais également sur d’autres ressources alternatives ou non conventionnelles localement disponibles et facile d’accès. Ceci permettra de faire face à la crise alimentaire qui est à l’origine de la rareté des matières premières conventionnelles utilisées aussi bien en alimentation animale qu’humaine. A l’endroit des nutritionnistes, nous les invitons à faire des recherches beaucoup plus approfondies pour identifier et déterminer les teneurs de tous les facteurs antinutritionnels ou toxiques réellement contenus dans les graines de roselle (Hibiscus sabdarifa) au Sénégal. Enfin nous recommandons que les résultats de cette étude soient vulgarisés auprès des provendiers, des petits producteurs et des éleveurs qui fabriquent leur propre aliment en fermes pour une meilleure promotion et valorisation de ces graines en alimentation animale partout où elles sont disponibles en Afrique.
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99
ANNEXES
100
ANNEXE 1 FICHE DE COLLECTE DE DONNEES
Démarrage aliment en miette (origine AVISEN) DATE
JOUR EFFECTIF POISDS
QANTITE D’ALIMENT KG
Distribuée Refusée 11-nov
1
12-nov
2
13-nov
3
14-nov
4
15-nov
5
16-nov
6
17-nov
7
18-nov
8
19-nov
9
20-nov
10
21-nov
11
22-nov
12
23-nov
13
24-nov
14
EN
TEMPERATURE
Consommée
CAI
MINI
OBSERVATION
MAXI
ANNEXE 2 TRAITEMENT ALIMENTAIRE: DATE DU DEBUT DU TRAITEMENT: NUMERO DU SOUS LOT: DATE
JOUR
EFFECTIF POISDS
QANTITE D’ALIMENT EN KG
Distribuée Refusée 25-nov
15
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TEMPERATURE
Consommée CAI
MINI
OBSERVATION
MAXI
ANNEXE 3 : FICHE DE PESEE DES POIDS CARCASSE ET DES ORGANES
Caractéristiques organes PC(g) (RC%) Poids Foie (g) Poids cœur (g) Poids rate (g) Poids gésier (g) PO (g) PO/PV (%)
de
carcasse
et Traitements alimentaires HSR0 HSRC15 HSRT15
HSRB15
SERMENT DES VÉTÉRINAIRES DIPLÔMÉS DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés:
D’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;
D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays;
De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;
De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation.
Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »
EFFETS DE TRAITEMENTS PAR LA CHALEUR DE GRAINES DE ROSELLE (HIBISCUS SABDARIFFA, LINN.) INCORPOREES DANS LA RATION SUR LES PERFORMANCES ZOOTECHNICO-ECONOMIQUES DES POULETS DE CHAIR AU SENEGAL
RESUME Multipliée par sept au cours des deux derniers siècles, la population mondiale pourrait passer de 7,3 milliards d’habitants en 2015 à 9,8 milliards en 2050. Pour satisfaire les besoins nutritionnels surtout ceux d’origine animal de cette population sans cesse croissante il est souhaitable de faire recourt à l’élevage des animaux à cycle court. D’où l’intérêt de l’expansion de l’aviculture moderne partout dans le monde, en Afrique et particulièrement au Sénégal. Mais cet élevage est confronté à diverses contraintes parmi lesquelles l’alimentation qui occupe 60-70% des coûts de production est faite à base des matières premières conventionnelles acquises à des prix exorbitants sur le marché international. Pour lever cette contrainte, il a été proposé d’utiliser des ressources alternatives disponibles localement comme par exemple les graines de roselle dans l’alimentation des animaux. Toutefois des études antérieures ont révélées la présence des facteurs toxiques dans ces graines mais qui peuvent être dénaturés par la chaleur. D’où l’intérêt de ce travail qui a pour objectif d’évaluer les effets de traitement par la chaleur (bouillissage et torréfaction) des graines de roselle incorporées dans la ration sur les performances zootechnico-économiques des poulets de chair au Sénégal. Pour atteindre ces objectifs, 312 poussins ont été répartis de façon aléatoire en 4 lots de 78 sujets chacun et correspondant aux 4 traitements alimentaires suivant : HS0, HSC15, HST15 et HSB15. Durant tout l’essai, les poids vifs des sujets des différents traitements alimentaires ont évolué de manière similaire. Les sujets témoins ont eu les meilleurs résultats HS0 (2023,25 g) suivi du traitement Bouilli HSB15(1640 g) et viennent le traitement torréfié HST15 (1517,25 g) et le cru HSC15 (1502 g). Par rapport à l’effet des traitements thermiques appliqués aux graines incorporées, le bouillissage a permis d’améliorer de manière significative les performances pondérales et le GMQ des poulets que la torréfaction et le crue. Par ailleurs on note aussi une diminution significative du poids carcasse des poulets de chair à 6 semaines d’âge pour les traitements HSC15 (1284g), HSB15 (1413,25g) et HST15 (1298g) par rapport au témoin (1727g). L’incorporation des graines de roselle n’a engendré aucun effet néfaste significatif (P>0,05) sur le rendement carcasse (RC), le rendement des organes, les poids des organes tels que le foie, la rate et le gésier pris individuellement par rapport aux témoins. La charge alimentaire pour produire un poulet de chair est significativement plus élevée avec les rations contenants les graines traitées que celles contenants les graines crues et témoin. De même Les marges brutes alimentaires par poulet ou par kg de poids carcasse sont significativement plus faibles avec les traitements HSC15, HSB15 et HST15 par rapport au témoin HS0. Il ressort de cette étude que l’incorporation de la farine de graines de roselle dans la ration type croissance-finition des poulets de chair n’a aucun effet négatif sur la santé des oiseaux, le rendement carcasse et le fonctionnement des organes. De plus la méthode de détoxification des graines de roselle par bouillissage peut être une voie prometteuse pour la valorisation de ces graines redoutées disponible localement mais limitées d’utilisation suite à la présence des facteurs toxiques dans l’alimentation des animaux.
Auteur : ABODI Koffi Elemawusi Tel : +228 91 41 72 25 (LOME-TOGO) / +221 77584 32 95 (DAKAR-SENEGAL) E-mail : abodikoffi@yahoo.fr