UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (EISMV)
Année 2017
N° 12
DETERMINATION DES VALEURS USUELLES DE QUELQUES PARAMETRES BIOCHIMIQUES ET LEURS FACTEURS DE VARIATION CHEZ LES CHEVAUX DE SPORT ET DE TRACTION AU SENEGAL
THESE Présentée et soutenue publiquement le 24 juin 2017, devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par
Nabi Daouda DAO Né le 01 mars 1990 à Kougny (BURKINA FASO)
JURY Président :
M. Bara NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Directeur et Rapporteur de thèse :
M. Adama SOW Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Membre :
M. Serge Niangoran BAKOU Professeur à l’EISMV de Dakar
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83
COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET
LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2016 - 2017
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire
CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant
PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUECLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé
MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire vacataire
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien
SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif
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DEDICACES Je rends grâce à ALLAH, LE TOUT PUISSANT, LE TRES MISERICORDIEUX. Je dédie ce travail à ma chère patrie le BURKINA FASO A mes parents Drissa DAO et Korotimi DAO par qui Allah m’a fait le don sacré de la vie, qui n’ont ménagé aucun effort pour nous inculquer, mes frères et moi une bonne éducation, qui nous ont soutenu de tout temps dans toutes nos entreprises. Que Le TOUT PUISSANT vous prête longue vie et nous rende utile pour vous. A mon cher Grand-père Kassoum DAO, qu’ALLAH l’agrée et l’honore de par sa miséricorde (Amen) et à ma chère Grand-mère Danka NAKIE pour qui je souhaite un long et agréable moment pendant ce grand âge. A mes regrettés Sita, Issaka et Mikaïlou DAO qui nous ont quitté très tôt. J’aurai bien aimé vous avoir à mes côtés. Que la terre de KOUGNY vous soit légère et agréable et que le TOUT PUISSANT vous accepte dans son Paradis (Amen). A mes grands frères Zakaye, Lancina, et Noho DAO qui, de par leur conseils et amour fraternel, m’ont toujours appuyé durant tout mon cursus scolaire et universitaire. A mon Grand frère et Maître, le Professeur Adama SOW et à Madame SOW qui n’ont ménagé aucun effort pour me soutenir tant bien sur le plan académique que social. Puisse DIEU vous en récompenser. A mes petits frères Mounirou et Kassoum DAO qui ont toujours été à mes côtés, je vous souhaite beaucoup de courage. A Fatoumata BARRO, Ourkia DJIBO, Kadi KORO et Djamila YONLI qui ont apporté un amour affectueux à la grande famille DAO. A mes cousins Yacouba, Youba, Tidiane et Wahabou DAO, votre soutien indéfectible dans les moments difficiles me sera inoubliable. A mes mamans, mes tontons et tantes de la grande famille DAO. A l’ensemble des étudiants burkinabè de l’EISMV de Dakar. A la 44ème Promotion (1ère Promotion LMD) de l’EISMV de Dakar. A mes amis et anciens promotionnaires des collèges et lycées. A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Burkinabè de Dakar (AEVBD). A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD). Au SENEGAL, pays de la Téranga, mon pays hôte. iv
REMERCIEMENTS Nous exprimons notre immense gratitude : à Monsieur le Directeur Général de l’EISMV, Professeur Yalacé Yamba KABORET ; au Professeur Adama SOW, vous qui avez inspiré l’idée de ce travail et soutenu sa réalisation. Votre abnégation et rigueur nous ont permis d’atteindre nos objectifs. Puisse le Seigneur vous en rendre grâce généreuse ; au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO, vous n’avez jamais manqué de nous prodiguer des conseils de père et d’éducateur. Vous resterez un modèle pour nous par votre humanisme et votre esprit d’homme de science ; Sincère gratitude à Monsieur Doudou NDIAYE qui nous a beaucoup soutenu dans les travaux ; à Monsieur SENE, pour les conseils et le soutien ; à Monsieur Théophraste LAFIA, mes sincères remerciements pour votre contribution ; au Dr Miguiri KALANDI, pour l’aide que vous avez apporté dans ce travail ; à Monsieur DIATTA et Monsieur DIA, merci pour votre contribution ; à tout le personnel enseignant de l’EISMV pour cette formation dont nous avons bénéficié ; à Idrissa SAVADOGO, pour la fraternité et l’entraide que nous partageons ; au Dr Hamidou S. OUANDAOGO pour le soutien et la contribution ; à Bruno L. OUOBA, pour l’amitié et le soutien ; à Mame Awa GAYE, pour son soutien amical ; à Anlyou KONATE pour cette amitié et entraide constante ; à ma sœur Safia LAWAN BARMA pour le soutien fraternel ; à Mariam ALHAMDOU pour sa contribution ; à Annita G. MILLOGO pour leur précieuse contribution ; à Bogré IBRAHIM pour le soutien fraternel ; à tous mes promotionnaires de 44ième Promotion ; à mes compatriotes burkinabè ; A ceux qui de près ou de loin que nous n’avons pu citer, nous disons à toutes et tous grand merci.
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A NOS MAITRES ET JUGES A notre Maître et Président du Jury, Monsieur Bara NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar : Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider ce jury malgré votre programme très chargé. Veuillez trouver ici, l’expression de notre profonde gratitude. Hommage respectueux. A notre Maître, Directeur et Rapporteur de thèse, Monsieur Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé à l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar : En acceptant de diriger ce travail, vous nous faites un grand honneur. Votre disponibilité, votre dynamisme et votre soutien nous ont considérablement marqué. Veuillez trouver ici, cher Maître, l’expression de notre sincère reconnaissance et profonde admiration. A notre Maître et Juge, Monsieur Serge Niangoran BAKOU Professeur à l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar : Vos valeurs intellectuelles et humaines imposent respect et admiration. Nous vous sommes très reconnaissants d’avoir accepté avec spontanéité de juger ce travail en dépit de vos multiples occupations. Veuillez trouver ici, l’expression de toute notre reconnaissance. Sincères remerciements.
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« Par délibération la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation ».
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LISTE DES SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES ADP : Adénosine Diphosphate ALAT : Alanine Amino-Transférase ANOVA : Analysis of Variance ASAT : Aspartate Amino-Transférase ASFA : Association Sportive des Forces Armées ASVCP: American Society of Veterinary Clinical Pathology ATP : Adénosine Triphosphate BEA : Bien-Etre Animal CEP/ MEPA : Cellule des Etudes et de la Planification / Ministère de l’élevage et des Productions Animales CIA : Central Intelligence Agency CK : Créatine Kinase CK BB : Créatine Kinase Brain Brain CK MB : Créatine Kinase Muscular Brain CK MM : Créatine Kinase Muscular Muscular CRZ : Centre de Recherche Zootechnique de Dahra DIREL : Direction de l’Elevage EGTA : Ethylene glycol-bis(2-aminoethylether)-N,N,N′,N′-tetraacetic acid FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FCFA : Franc des Communautés Financières d’Afrique GGT : Gamma Glutamyl Transférase IC : Intervalle de confiance IED : Innovation, Environnement, Développement IFCC-LM: International Federation of Clinical Chemistry and Laboratory Medicine IL : Interleukine IPAR : Initiative Prospective Agricole et Rurale ISRA : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles LABOKLIN : Labor für Klinische Diagnostik LDH : Lactate déshydrogénase LNERV : Laboratoire National d’Elevage et de Recherche Vétérinaire viii
LONASE : Loterie Nationale Sénégalaise MEPA : Ministère de l’Elevage et des Productions Animales MDH : Malate déshydrogénase NADH : Nicotinamide adénine dinucléotide NEC : Note d’Etat Corporel OIE : Organisation Mondiale de la Santé Animale PAL : Phosphatase Alcaline PCD: Poney Club De Hann Pi : Phosphore inorganique PMU : Pari Mutuel Urbain RCD : Racing Club de Dakar SDH : Sorbitol Déshydrogénase TGO: Transaminase Glutamo Oxaloacétique TGP: Transaminase Glutamo Pyruvique TNF: Tumor Necrosis Factor TRIS: trishydroxyméthylaminométhane UI/l : Unité internationale par litre VU : Valeurs usuelles
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LISTE DES FIGURES
Figure 1
: Utilisation des chevaux dans la traction au Sénégal ....................... 6
Figure 2
: Sports équestres au Sénégal. .......................................................... 7
Figure 3
: Evolution du cheptel chevalin entre 2006 et 2014 ........................ 12
Figure 4
: Répartition du cheptel chevalin par région en 2013 ..................... 13
Figure 5
: Races locales du Sénégal ............................................................. 15
Figure 6
: Profil électrophorétique des protéines sériques ............................ 28
Figure 7
: Courbe de distribution – intervalles de confiance (IC) ................. 34
Figure 8
: Régions et sites d’étude ............................................................... 39
Figure 9
: Examen clinique du cheval .......................................................... 40
Figure 10
: Prélèvement de sang chez le cheval ............................................. 40
Figure 11
: Répartition de l’échantillon ......................................................... 47
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LISTE DES TABLEAUX Tableau I
: Caractéristiques et utilisations des races exotiques ...................... 17
Tableau II
: Quelques valeurs de référence chez les animaux domestiques ..... 22
Tableau III
: Syndromes hépatiques et leurs marqueurs ................................... 23
Tableau IV
: Paramètres et réactifs utilisés pour leur dosage ............................ 44
Tableau V
: Valeurs usuelles moyennes obtenues ........................................... 48
Tableau VI
: Variations des valeurs usuelles en fonction de l’utilisation .......... 49
Tableau VII : Variations des valeurs usuelles selon le groupe d’âge .................. 50 Tableau VIII : Variations des valeurs usuelles selon le statut reproducteur ......... 51 Tableau IX
: Variation des valeurs usuelles selon la race ................................. 51
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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION...........................................................................................................1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .......................................3 CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ELEVAGE DU CHEVAL AU SENEGAL .4 I.1. Importance de l’élevage du cheval au Sénégal ............................................................4 I.1.1. Importance sociale ...................................................................................................4 I.1.2. Importance économique ...........................................................................................5 I.1.2.1. Traction hippomobile ............................................................................................5 I.1.2.2. Hippisme et sports équestres .................................................................................6 I.1.3. Autres utilités du cheval ...........................................................................................8 I.2. Systèmes d’élevage .....................................................................................................9 I.2.1. Système traditionnel.................................................................................................9 I.2.2. Système moderne ...................................................................................................10 I.3. Cheptel chevalin .......................................................................................................11 I.4. Races exploitées au Sénégal ......................................................................................13 I.4.1. Races locales .........................................................................................................13 I.4.1.1. Cheval du fleuve et le Foutanké ..........................................................................14 I.4.1.2. Mbayar................................................................................................................14 I.4.1.3. Mpar ou cheval du Cayor ....................................................................................15 I.4.2. Races exotiques .....................................................................................................15 I.4.3. Autres races ...........................................................................................................16 I.5. Contraintes à l’élevage équin ....................................................................................18 I.5.1. Contraintes climatiques et alimentaires ..................................................................18 I.5.2. Contraintes sanitaires .............................................................................................18 I.5.3. Contraintes technico-économiques .........................................................................19 I.6. Bien-être du cheval ...................................................................................................20 I.6.1. Définition...............................................................................................................20 I.6.2. Impact de la maltraitance sur les performances du cheval ......................................20
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CHAPITRE II : BIOCHIMIE CLINIQUE DU CHEVAL .........................................22 II.1. Eléments de biochimie clinique ...............................................................................22 II.1.1. Exploration de la fonction hépatique .....................................................................23 II.1.1.1. Tests de cytolyse hépatique................................................................................24 II.1.1.2. Tests de l’insuffisance hépatique (IH) ................................................................25 II.1.1.3. Tests de cholestase hépatique.............................................................................25 II.1.1.4. Tests de l’inflammation hépatique .....................................................................26 II.1.2. Exploration de la fonction rénale ..........................................................................28 II.1.2.1. Créatinine ..........................................................................................................28 II.1.2.2. Urée ...................................................................................................................29 II.1.3. Exploration de la fonction musculaire ...................................................................29 II.1.3.1. Créatine-kinase (CK) .........................................................................................29 II.1.3.2. ASAT ou Transaminase Glutamo Oxaloacétique (TGO) ....................................30 II.1.4. Etat énergétique ....................................................................................................30 II.1.4.1. Glucose..............................................................................................................30 II.1.4.2. Réserves lipidiques ............................................................................................31 II.1.5. Equilibre hydro-électrolytique ..............................................................................32 II.1.5.1. Calcium .............................................................................................................32 II.1.5.2. Phosphore ..........................................................................................................32 II.1.5.3. Magnésium ........................................................................................................33 II.2. Valeurs usuelles en biochimie..................................................................................33 II.2.1. Définition et intérêts .............................................................................................33 II.2.2. Quelques principes dans la mise en place de valeurs usuelles ...............................35 II.2.3. Facteurs de variation dans la mesure des grandeurs biologiques ...........................35 DEUXIEME PARTIE :
ETUDE EXPERIMENTALE ..................................37
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES ........................................................38 III.1. Cadre d’étude .........................................................................................................38 III.2. Echantillonnage ......................................................................................................39 III.3. Prélèvement et traitement des échantillons .............................................................40 xiii
III.4. Analyses de laboratoire ..........................................................................................41 III.4.1. Dosage des substrats ............................................................................................41 III.4.2. Dosage des transaminases ...................................................................................42 III.4.3. Dosage des minéraux...........................................................................................43 III.5. Analyses statistiques ..............................................................................................45 CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION .....................................................46 IV.1. Résultats ................................................................................................................46 IV.1.1. Caractérisation de la population d’étude ..............................................................46 IV.1.2. Valeurs moyennes obtenues ................................................................................48 IV.1.3. Variations des paramètres biochimiques ..............................................................48 IV.1.3.1. Variations en fonction de l’utilisation du cheval ...............................................48 IV.1.3.2. Variations selon le groupe d’âge ......................................................................49 IV.1.3.3.Variations selon le statut reproducteur ...............................................................50 IV.2. Discussion..............................................................................................................52 IV.2.1. Caractérisation de la population d’étude ..............................................................52 IV.2.2. Valeurs moyennes des paramètres biochimiques .................................................53 IV.2.3. Variation des paramètres biochimiques ...............................................................54 IV.3. Recommandations et perspectives ..........................................................................59 IV.3.1. Recommandations ...............................................................................................59 IV.3.2 Perspectives .........................................................................................................59 CONCLUSION .............................................................................................................60 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................62 WEBOGRAPHIE .........................................................................................................70 ANNEXES .....................................................................................................................73
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INTRODUCTION Situé à l’extrême ouest du continent africain, le Sénégal est l’un des plus grands pays d’élevage en Afrique de l’Ouest avec une superficie de 196 722 km2 et une population estimée à 14,3 millions d’habitants en 2016. Sa croissance économique était estimée en 2015 à 6,5%. La population est jeune, majoritairement rurale pratiquant surtout l’agriculture et l’élevage. Comme dans la plupart des pays africains, le Sénégal est aussi confronté à la question de l’autosuffisance alimentaire d’où toute l’importance du secteur agricole (Banque Mondiale, 2016). En Afrique Subsaharienne en générale et au Sénégal en particulier, le cheval de traction joue un rôle important dans la production agricole et le transport. (Seydou, 2013 ; Sy, 2004). Les chevaux sont également utilisés dans de nombreuses compétitions sportives au Sénégal procurant par cette occasion de magnifiques spectacles et des lots à leurs propriétaires (ATS, 2013). Le cheval (Equus ferus caballus ou Equus caballus) est un mammifère herbivore de la famille des équidés et de l’ordre des périssodactyles qui, bien avant l’apparition des hommes, peuplait déjà de vastes pâturages. Au cours des millénaires, il fut d’abord chassé puis, après sa domestication, il servit d’animal de somme, de selle et de trait. La longueur de ses membres et son importante puissance musculaire font de lui un véritable coureur (Ferret, 2004). De grandes variations existent entre les différentes races et chaque race possède des qualités et défauts propres d’où découle la diversité de leur utilisation par l’homme (Lassère, 2012). Au Sénégal, malgré les nombreux services rendus par les équidés, le développement de leur l’élevage reste assujetti à des contraintes alimentaires, climatiques et surtout sanitaires (Diouf, 2014 ; Ndao, 2009). Malgré le rôle incontournable des équidés notamment le cheval pour bon nombre de personnes dans nos pays, les données sanitaires biochimiques de base restent insuffisantes limitant ainsi la réalisation de diagnostic complémentaire et le suivi 1
clinique chez ces animaux. Les analyses biochimiques qui s’interprètent à partir de données déjà établies chez des sujets apparemment sains font appel à la notion de « valeurs usuelles » qui servent de référence. D’une manière générale, ces valeurs usuelles ne sont pas encore déterminées à partir des chevaux au Sénégal. C’est dans ce cadre que se justifie l’importance de la présente étude qui a comme objectif général de déterminer les valeurs usuelles d’un certain nombre de paramètres biochimiques ainsi que certains facteurs de variation chez les chevaux de sport et de traction au Sénégal. Les objectifs spécifiques consistent à : caractériser la population des chevaux de sport et de traction pour cette étude ; établir les valeurs usuelles moyennes des paramètres biochimiques chez ces équidés ; identifier les variations des valeurs de ces paramètres selon l’âge, la race, l’utilisation et le statut reproducteur du cheval. La première partie du travail traite des généralités sur l’élevage du cheval au Sénégal, de la biochimie clinique du cheval et des valeurs usuelles en biochimie. La deuxième partie est consacrée à la présentation du matériel et des méthodes, des résultats, de la discussion, des recommandations et perspectives de notre travail expérimental.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ELEVAGE DU CHEVAL AU SENEGAL
I.1. Importance de l’élevage du cheval au Sénégal Au Sénégal, le cheval joue un important rôle socio-économique dans les systèmes de productions agricoles paysans comme dans le transport des personnes, des biens et dans l’industrie des courses hippiques (Sy, 2004). I.1.1. Importance sociale L’un des animaux les plus importants et les plus considérés dans l’histoire est le cheval à cause de sa force, de sa beauté mais aussi de son caractère. Dans les sociétés traditionnelles africaines, le cheval est symbole de noblesse. Concernant le Sénégal, il existe plusieurs types de considérations sociales autour de l’espèce. Certaines sociétés à l’exemple des Wolof, des Toucouleur ou des Peulh ont pour coutume d’intégrer le cheval comme une composante de la dote (Belei, 1991). La tradition exige de même que la mariée soit portée à cheval et accompagnée par son "maître et seigneur" pour rejoindre le domicile conjugal. Même aujourd’hui, pour accueillir certaines autorités ou lors des fêtes nationales, le cheval s’utilise pour honorer les personnalités et pour animer les festivités à travers de magnifiques démonstrations. Des cérémonies coutumières organisées dans l’empire du Cayor utilisent depuis fort longtemps des chevaux dressés spécialement pour une danse selon une vieille chorégraphie pour célébrer leurs victoires. Ces manifestations font toujours l’objet d’une indéniable attirance du grand public montrant ainsi tout l’intérêt pour l’animal. Certaines personnes prêtent au cheval le pouvoir de protéger la famille du mauvais sort et du besoin. C’est sans doute de là que provient la pratique qui consiste à accrocher des fers à cheval à l’entrée des concessions (Ndiaye, 1978). 4
I.1.2. Importance économique Dans le transport des personnes, des biens, des récoltes, des matériaux de construction, le cheval reste très utilisé surtout dans les zones difficilement accessibles par l’automobile. En plus de ces activités, figurent les courses hippiques, le commerce, l’hippophagie que l’on peut considérer comme sources de revenus tirés de l’exploitation du cheval (Sy, 2004 ; Ly 2003). I.1.2.1. Traction hippomobile L’utilisation des animaux dans le transport en Afrique est très ancienne remontant au XVIIème siècle à travers les activités des commerçants, des colonisateurs, des missionnaires et des autorités administratives. Les chevaux étaient utilisés dans les plateaux et zones semi-arides tandis que les bovins furent utilisés dans d’autres zones pour la traction des charrettes et chariots (Starkey, 2004). Bien que la mécanisation soit la tendance générale dans la plupart des activités quotidiennes, l’utilisation du cheval dans le domaine du transport au Sénégal n’est nullement affectée. La majorité des chevaux de Louga et de Thiès (92%) est utilisée dans la traction hippomobile ; preuve de l’importance du transport hippomobile dans ces régions du Sénégal (Akakpo et al., 2009). En milieu urbain, le cheval tire les calèches pour transporter les gens d’un quartier à un autre à l’image du taxi (figure 1 A). En plus du transport des personnes, divers types de marchandises comme les biens consommables, matériels de constructions, l’eau etc. relèvent de la traction équine (Figure 1 B). Ainsi, pendant six mois de saison sèche, nombre de personnes trouvent leurs moyens de subsistance à travers cette activité (Havard et al., 2007).
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A
B
Figure 1: Utilisation des chevaux dans la traction au Sénégal A : Transport de personnes ; B : Transport de marchandises Source : SeneNewsActu, 2017 ; SENEGAL Blackrainbow, 2016 Avec un travail de six jours par semaine, les calèches et charrettes apportent à leur propriétaire un gain monétaire quotidien moyen respectif de 2202 FCFA ($ 3,6 US) et 2 779 FCFA ($ 4,6 US) pour des chiffres d’affaires quotidiens respectifs de 3 600 ($ 6 US) et 4 200 FCFA ($ 7 US) (Ly, 2003). Une étude plus récente donne une marge nette journalière de 2300 FCFA ($ 3,8 US) pour un attelage de traction hippomobile au Sénégal en 2012 (Roamba, 2014). I.1.2.2. Hippisme et sports équestres La tradition des courses équestres est très ancienne au Sénégal. Les premières compétitions remontent à la période anté-coloniale. Le peuple Bourbas depuis cette époque organisait des compétitions hippiques en ligne droite, le vainqueur recevait diverses récompenses dont des bœufs. Avec l’introduction d’un enjeu, les courses véritables venaient de naître mais étaient exclusivement réservées à l’élite. A l’époque coloniale, la première compétition fut organisée en 1895 par Faidherbe au niveau de l’hippodrome de Saint-Louis (Ndoye, 1988).
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En 1942, il fut établit par arrêté, un règlement des courses et dès lors sont nées les compétitions hippiques modernes (Ndoye, 1988). Aujourd’hui encore, nous avons plusieurs compétitions et sports équestres organisés : le Pari mutuel urbain (PMU), les sauts d’obstacles etc. (figure 2). En 2013, 23 millions de FCFA ($ 40 000 US) était mis en jeu pour 74 chevaux répartis en six courses pour une compétition nationale. L’organisation des courses bénéficie chaque année de 120 millions de FCFA ($ 200 000 US) correspondant seulement à 2% des recettes de la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE) (ATS, 2013). Un peu comme la lutte traditionnelle, le spectacle hippique au Sénégal est beaucoup apprécié par le public, ce qui explique son développement actuel. Certaines structures ont dès lors été mises en place à cet effet. Il s’agit notamment de la fédération sénégalaise des sports équestres qui regroupe à son tour plusieurs associations dont l’Association Sportive des Forces Armées (ASFA) et les clubs tels que le Poney Club de Hann (PCD), le Racing Club de Dakar (RCD) et autres. L’Escadron monté de la gendarmerie nationale participe également à différentes compétitions d’équitation à travers une section équestre de l’ASFA (Ndao, 2009).
B
A
Figure 2: Sports équestres au Sénégal. A : Saut d’obstacles ; B : Course hippique à Rufisque (Equitation Sénégal, 2014 ; Courses hippiques, 2011) 7
A travers l’art équestre, certaines races locales ont été revalorisées. Le Mpar en est un exemple. En effet, il a été testé et réhabilité. Ce dernier est aujourd’hui largement exploité au niveau des poneys-clubs (Bathily, 2015).
I.1.3. Autres utilités du cheval Les activités agricoles en zone rurale, le commerce du cheval, et la consommation de viande chevaline sont également des sous-secteurs où le cheval révèle son importance. Dans les zones rurales de nombreux pays africains où l’agriculture est la principale activité ne bénéficiant pas d’un certain niveau de mécanisation, la force animale demeure très sollicitée. Ce sont les bœufs, les chevaux ou les ânes que l’on utilise dans les travaux champêtres. Si dans certains pays les bovins sont les plus exploités à cette fin, au Sénégal, les équidés sont essentiellement à la tâche. Ils participent activement à toutes les étapes de la chaine de production agricole (Seydou, 2013). L’Etat conscient de cela a entrepris des mesures d’amélioration des races locales à travers l’importation d’étalons exotiques afin de les croiser avec les juments locales (APS, 2016). Les métis qui seront issus d’un tel croisement auront une plus grande capacité de traction que leurs mères et seront plus adaptés aux conditions climatiques que les étalons pur-sang exotiques. Hormis l’agriculture, certaines personnes se sont investies dans le commerce du cheval. Ces acteurs relèvent le plus souvent du monde rural ayant une organisation en réseau en fonction de leurs relations ethniques. Cette activité concerne surtout les Wolof, Sérère, Peulh et les Lawbé qui se retrouvent dans les marchés à bétail (Ndao, 2009). Les éleveurs de chevaux, les intermédiaires et les convoyeurs peuvent chaque année gagner respectivement un minimum de 1 175 900 FCFA ($1960 US), 312 000 FCFA ($ 520 US) et 509 600 FCFA ($ 850 US) à travers cette activité (Ndao, 2009). 8
Si dans certains pays comme la France ou la Chine, la viande de cheval est appréciée, la réalité est toute autre au Sénégal. La boucherie chevaline est très limitée au Sénégal en raison des habitudes alimentaires et des tabous religieux chez les Sénégalais (Sy, 2004).
I.2. Systèmes d’élevage I.2.1. Système traditionnel Il se rencontre surtout en zone rurale. Il est caractérisé essentiellement par l’utilisation des ressources naturelles disponibles (Faye, 1988). A l’extérieur du cadre familial, un petit espace est souvent aménagé pour garder l’étalon à l’attache pour éviter qu’il ne disparaisse au moment des travaux. Les juments qui mènent une pâture libre au tour des villages ne sont présentées à l’étalon qu’au moment des chaleurs. Mais le plus souvent, elles rencontrent par hasard des mâles qui les saillissent dans la nature peu importe l’état sanitaire et génétique de ces derniers (Ndao, 2009). L’alternative à cette méthode est celle dite « contrôlée » où le choix porte sur un étalon sélectionné moyennant des sommes symboliques (Diouf, 1997). Les poulains qui, généralement naissent au début ou pendant l’hivernage, sont mis au pâturage en liberté avec leurs mères ; ils sont ainsi exposés aux intempéries (Akpo, 2004). L’élevage traditionnel concerne les races locales telles que le Mbayar, le Mpar, le Foutanké ou Cheval du fleuve mais aussi les métis issus de croisement entre étalons exotiques des haras nationaux et les juments des paysans (Ndoye, 1988). Les animaux (femelles et mâles non actifs) mènent une pâture libre surtout en saison sèche. Il n’y a que les mâles qui reçoivent en compensation de leur force de travail des fanes d’arachides, du son et des graines de céréales en supplémentation. L’alimentation des chevaux de traction est insatisfaisante de manière générale car 9
les ressources disponibles sont insuffisantes et pauvres en nutriments (Faye, 1988). I.2.2. Système moderne Il ne se rencontre que dans les villes ou dans les zones périurbaines. Ce système est pratiqué au niveau des haras nationaux. Pour le développement de l’élevage équin, l’Etat sénégalais a mis en place en 2004 le Haras National localisé à Kébémer dans la région de Louga. A côté du Haras national il y a le Centre de Recherche Zootechniques (CRZ) de Dahra comme second exemple où les chevaux sont élevés selon un système intensif. Ces structures sont mises en place par l’Etat dans le but de promouvoir et développer l’élevage des équidés et des activités liées au cheval (Sénégal, 2004). A la différence des Haras, la mission de l’Escadron est de maintenir l’ordre de participer aux manifestations, escortes, services d’honneur (escortes présidentielles, fête de l’indépendance) et de développer l’équitation militaire (Ndao, 2009). Les chevaux élevés dans ces structures bénéficient de meilleures conditions de vie que ceux du système précédent. En effet, ils sont logés, régulièrement nourris et non surexploités. Ils bénéficient de soins vétérinaires et d’entretien corporel. Les écuries servent de logement aux chevaux. On distingue deux types d’écuries : les écuries communes et les écuries individuelles. Les écuries communes peuvent être à un bâtiment ou à plusieurs bâtiments. Dans ce type d’écurie, les animaux ont la possibilité d’entrer en contact les uns les autres ce qui limite l’efficacité alimentaire et le temps de repos à cause des mouvements et des phénomènes de dominance (Diouf, 2013). Les écuries dites individuelles : elles sont destinées le plus souvent aux chevaux de sport pour leur permettre une meilleure récupération après les activités sportives. L’écurie de la caserne Samba Diery Diallo (Escadron monté) qui a été l’un des sites 10
de cette étude est de ce type. Les box sont dotés à l’intérieur de bac à aliment et souvent d’abreuvoirs. Les abreuvoirs peuvent aussi être collectifs comme dans le cas de l’Escadron. Le sol est couvert de paille pour améliorer le niveau de confort lorsque le cheval se met en décubitus. La construction d’une écurie doit permettre une bonne aération des animaux, leur procurer suffisamment d’ombre tout en leur évitant les intempéries telles que les pluies, les courants d’air etc. (Amniot, 1982). La consommation d’eau est de 20 à 25 litres par jour. La quantité journalière d’aliment distribuée varie de 10 à 14 kg dont 6 à 7 kg de paille en fonction du niveau d’activité. (Epanya Wonje, 2009 ; Ndour, 2010). La reproduction est bien contrôlée et se fait en fonction des objectifs précis. Les reproducteurs sont d’abord sélectionnés sur la base de leur performance. Les éleveurs de chevaux bénéficient de la part des haras de la semence exotique pour fertiliser leurs juments permettant d’obtenir des métis plus performants.
I.3. Cheptel chevalin Au Sénégal, l’effectif des chevaux est l’un des plus élevé d’Afrique. Le pays a occupé la deuxième place en Afrique après l’Ethiopie de par son cheptel chevalin en 2004 d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO, 2007). Le cheptel est estimé en 2014 à 544 000 chevaux (CEP, MEPA, DIREL, 2015). L’effectif des chevaux est constamment en légère croissance (figure 3). Ces données confirment que l’élevage du cheval se développe de plus en plus pour répondre aux enjeux socio-économiques.
11
Effectifs 600000
539000 544000 518000 518000 524000 518000 523000 529000 534000
500000 400000 300000 200000 100000 0 2 006
2 007
2 008
2 009
2 010
2 011
2 012
2 013
2 014
Figure 3: Evolution du cheptel chevalin entre 2006 et 2014 Source : CEP, MEPA, DIREL, 2015
La répartition de l’effectif dépend surtout de la région. Dans les régions de Thiès, Kaolack, Diourbel et Tambacounda où les activités agricoles sont importantes, on retrouve beaucoup plus de chevaux. Les zones de faibles effectifs sont les régions du Sud telles que Kolda, Ziguinchor où les conditions climatiques rendent difficiles cet élevage (figure 4). Les maladies comme la trypanosomose équine ont une influence négative sur le développement de l’élevage des chevaux dans ces régions infestées par les glossines vectrices (NISDEL, 2004).
12
120000 100000 80000 60000 40000 20000
0 1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 11 12 13 14
1. Dakar 2. Thiès 3. Diourbel 4. Kaolack 5. Kaffrine 6. Fatick 7. Tambacounda 8. Kédougou 9. Kolda 10. Sédhiou 11. Zinguinchor 12. Louga 13. Saint-Louis 14. Matam
Figure 4: Répartition du cheptel chevalin par région en 2013 Source : CEP/ MEPA, 2014
I.4. Races exploitées au Sénégal Il est possible de classer en trois grands groupes, les différentes races de chevaux au Sénégal. Ce sont : les races locales, les races exotiques qui ont été importées d’Europe ou du Moyen-Orient et les métis. I.4.1. Races locales On distingue principalement trois races locales au Sénégal réparties dans leurs principales zones traditionnelles d’élevage. Ces zones sont : la rive gauche du fleuve Sénégal qui est le berceau du « cheval du fleuve » aussi appelé cheval du sahel ou Foutanké. Ce dernier étant un produit issu du croisement entre l’étalon du Sahel et la jument Mbayar ; le Cayor qui représente la zone d’élevage du cheval Mpar ; le Baol, berceau du cheval Mbayar (Akpo, 2004 ; Ndiaye, 1978).
13
Ces races locales ont subies beaucoup de croisement entre elles et aussi avec les races importées à telle enseigne qu’il est difficile aujourd’hui d’attribuer une pureté raciale à ces espèces locales (Toukam, 2008). I.4.1.1. Cheval du fleuve et le Foutanké Variante du cheval de Sahel lui-même descendant de la barbe africain, le cheval du fleuve est une race de course de taille moyenne au garrot d’environ 1,50 m. C’est un animal rectiligne généralement gris truité, gris foncé ou gris clair. Il a une bonne conformation d’ensemble même si on lui reproche souvent d’avoir des membres trop longs, une poitrine peu profonde, plate et une croupe ravalée. Le Foutanké est une variante mixte issue du croisement entre l’étalon du fleuve et la jument Mbayar. Avec une taille au garrot de 1,42 m, le Foutanké est généralement de robe grise pouvant être claire ou foncée (figure 5 B). Il est longitudinal avec un poids compris entre 300 et 350 kg. Ce cheval est en général de bonne conformation (Ndoye, 1988 ; Ndour, 2010). I.4.1.2. Mbayar Il est utilisé comme cheval de traction ou de course dans les hippodromes. C’est un animal assez solidement charpenté avec un corps trapu, une encolure courte, des cuisses fortes et musclées, des jarrets, larges bien articulés et une poitrine large profonde (figure 5 C). Le Mbayar est bien bâti avec une grande rusticité ; il est de surcroît doté d’une grande endurance. Sa taille au garrot dépasse rarement 1,37 m mais peut atteindre 1,40 m. C’est un animal sobre et très apprécié comme animal de traction pour des charges légères, la traction agricole et les courses équestres (Dehoux et al., 1996).
14
I.4.1.3. Mpar ou cheval du Cayor Le Cayor, ancien royaume du Sénégal situé entre la rive gauche du fleuve Sénégal et la presqu’île du Cap-Vert constitue le berceau du cheval Mpar. Sa taille au garrot fait 1,25 m à 1,35 m. Beaucoup d’ethnologues lui attribuent une mauvaise conformation anatomique (figure 5 A). Il est accusé d’avoir un dos long, une poitrine plate, des aplombs défectueux, des tendons minces et des membres grêles. Le Mpar est utilisé pour tirer le fiacre et autres activités de transport (Larrat, 1947).
A
B
C
Figure 5: Races locales du Sénégal A : race Mpar ; B : race Foutanké ; C : race Mbayar Source : Horse-Village, 2010 ; Hippologie.fr, 2014
I.4.2. Races exotiques Par souci de développement des activités agricoles paysannes, l’industrie des courses hippiques et les activités touristiques liées au cheval, des animaux de valeur comme le pur-sang Arabe, le pur-sang Anglais, l’Anglo-arabe, le Selle français, et le Barbe espagnole et bien d’autres races exotiques ont été introduits dans le pays (tableau I). L’importation de race exotique a comme objectif, l’amélioration génétique des races locales par métissage. 15
Les chevaux de race exotique sont le plus souvent importés d’Europe et du Maghreb (Epanya Wonje, 2009 ; Ndao, 2009 ; Faye, 1988). A côté du circuit d’importation officiel, d’autres affluences échappant presque entièrement aux services de l’Etat, ont lieu à partir des pays limitrophes comme le Mali et la Mauritanie, où vivent les chevaux du Sahel. Avec le lancement du programme de développement de la filière équine au Sénégal en 2004, d’autres races exotiques ont été introduites ; c’est le cas des races comme le cheval de selle français, le trotteur français, le hoflinger et le cob normand (Diouf, 2013). Ces chevaux ont été importés pour améliorer la traction hippomobile. Ce sont des animaux en général de grand gabarit ce qui leur confère une capacité de traction plus importante. I.4.3. Autres races Dans ce groupe, sont essentiellement représentés les chevaux métis. Ces derniers proviennent surtout du croisement entre les étalons importés avec les juments des éleveurs locaux. Les activités de reproduction se déroulent au sein des haras, structures spécialisées dans l’amélioration génétique des chevaux de race locale. En termes d’effectif, ils occuperont la deuxième place après les races locales. Les métis sont également issus de croisement de race locale entre elles.
16
Tableau I : Caractéristiques et utilisations des races exotiques
Races
Caractéristiques
Utilisations
Le Pur-sang arabe
-la tête est carrée, le front et le chanfrein plats -taille au garrot : 1,40 m -1,55m -robe grise, parfois alezane ou baie
courses hippiques
Le Pur-sang anglais
-la tête légère et expressive, le front large, -la poitrine haute et profonde -robe alezane ou baie rarement grise -taille au garrot : l, 55 m -1,65 m.
sport hippique (courses de galop, courses de haies, steeple).
Le cheval Barbe
-tête assez forte, front bombé, naseaux effacés -taille au garrot de1, 45 m à 1,54m -robe grise, baie ou alezane
-traction agricole -spectacle -sports équestres (attelage, polo, saut d’obstacles)
Le Cob normand
-physionomie proche du « selle français » -taille au garrot : 1,60 -1,65 m -robe baie
travaux agricoles
Le Trotteur français
-tête rectiligne, sternum proéminent -taille au garrot : 1,50m -1,70m -robe baie ou alezane
course de trot
Le Halfinger
-petite tête, légèrement camuse -la taille au garrot varie entre 1,40m et 1,47m pour les étalons et 1,36m et 1, 47m pour les juments -robe alezane
selle et attelage
Source : (Ndour, 2010 ; Ndao, 2009)
17
I.5. Contraintes à l’élevage équin I.5.1. Contraintes climatiques et alimentaires La disponibilité des ressources fourragères est conditionnée par la pluviométrie. En réalité la disponibilité fourragère est assez limitée dans plusieurs régions du pays. Le climat étant de type sahélien avec seulement une durée de trois mois de pluies, on assiste à une rareté du fourrage (IED Afrique, 2017). Cette rareté est accentuée par l’avancée inquiétante du désert. Les points d’abreuvement sont également rares pour les mêmes raisons. Avec la pauvreté en milieu rural, l’alimentation peut se poser comme un facteur limitant dans la mesure où l’on voudrait avoir des animaux bien nourris de manière à être robuste pour le travail. I.5.2. Contraintes sanitaires Le cheval fait partie des animaux domestiques les plus naturellement sensibles aux maladies et conditions climatiques (Ndiaye, 1978). L’insuffisance ou le manque de suivi médical sont des causes d’incidence de maladies chez les chevaux au Sénégal. Les maladies bactériennes les plus importantes du cheval sont le tétanos, le botulisme, la gourme et la lymphangite ulcéreuse qui ont une prévalence élevée dans la zone sylvo-pastorale (Ndao, 2009). Les hémoparasitoses telles que la trypanosomose, la babésiose ; les parasitoses gastro-intestinales comme les ascaridioses, strongyloses et habronémose constituent les maladies parasitaires les plus fréquentes. Elles constituent un obstacle majeur à l’élevage du cheval surtout au sud du pays (NISDEL, 2004). La lymphangite épizootique se trouve au premier rang parmi les affections fongiques les plus répandues même si l’aspergillose et les candidoses sont aussi rencontrées. La peste équine est en tête de liste des maladies virales. En effet, en 2001 et 2007, elle a entrainé des pertes considérables du cheptel dans la zone du bassin arachidier. 18
Ces pertes ont été expliquées par le fait que la campagne de vaccination faisait face à une insuffisance de vaccins et au manque d’implication des éleveurs (Ndao, 2009 ; Toukam, 2008 ; Akpo, 204). Dans une moindre mesure sont enregistrées d’autres
maladies
virales
à
savoir
l’anémie
infectieuse
des
équidés,
l’encéphalomyélite et la grippe des équidés (Akpo, 2004). Les maladies les plus fréquentes en clinique sont les maladies cutanées, digestives avec une prédominance des coliques, les affections de l’appareil locomoteur et les maladies respiratoires (Diouf, 2013). I.5.3. Contraintes technico-économiques Les structures de recherche telles l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), le Laboratoire National d’Elevage et de Recherche Vétérinaire (LNERV) ne sont pas suffisamment équipées en personnel et équipement pour répondre aux besoins du secteur en termes de couverture sanitaire et d’amélioration de la reproduction (IPAR, 2014). C’est ce qui explique en partie la persistance de certaines maladies comme la peste équine (Ndao, 2009 ; Fall, 1992). Les ressources financières attribuées par l’Etat au développement de la filière demeurent faibles. Cette situation associée avec le caractère irrégulier des versements du Pari Mutuel Urbain (PMU) de la Loterie nationale (LONASE) est là un frein à la réalisation des projets de développement de l’élevage équin. De plus, les études montrent que les propriétaires de chevaux ont des revenus assez limités. Cela peut également limiter l’entretien sanitaire et alimentaire que ces propriétaires pourraient apporter à leurs chevaux.
19
I.6. Bien-être du cheval I.6.1. Définition D’après l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), le bien-être animal (BEA) se définit comme étant la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent. Le bien-être d’un animal est considéré comme satisfaisant si les critères suivants sont réunis : bon état de santé, confort suffisant, bon état nutritionnel, la sensation de sécurité, la possibilité d’expression du comportement naturel, l’absence de souffrances physiques et psychiques (OIE, 2016). Les normes de BEA ont été incluses dans le mandat de cette organisation en 2002 mais ce n’est qu’en 2005 que les premières normes ont été publiées et d’autres encore par la suite. Le bien-être animal requiert la prévention et le traitement des maladies, une protection appropriée, des soins, une alimentation adaptée, des manipulations réalisées sans cruauté lors des expérimentations, un abattage ou une mise à mort effectué dans des conditions décentes. I.6.2. Impact de la maltraitance sur les performances du cheval Toute maltraitance est source de stress chez les animaux, le cheval en particulier. Le stress a des effets négatifs sur la santé et les performances du cheval. Les blessures sont des portes d’entrée de germes les exposant à de nombreuses maladies comme le tétanos (Barrey et al., 1994). Les maladies lorsqu’elles affectent l’appareil cardio-respiratoire vont conduire à un essoufflement rapide lors de l’effort physique. Ceci réduit le temps du travail et logiquement le profit de l’éleveur. La faim et la soif sont également des causes irréfutables de vulnérabilités. Les services de maréchalerie sont insuffisants, raison pour laquelle dans les zones rurales et même urbaines les chevaux connaissent une fréquence d’affections locomotrices (Diouf, 2013 ; Ndour, 2010). 20
Le manque d’abris adéquats pour ces animaux est nuisible à leur santé car le cheval supporte mal les intempéries climatiques, les vents en particulier (Faye, 1988).
Après ces généralités sur l’élevage du cheval au Sénégal, nous avons porté intérêt à la biochimie clinique de l’espèce ainsi que la notion de valeurs usuelles dans le second chapitre qui fait suite.
21
CHAPITRE II : BIOCHIMIE CLINIQUE DU CHEVAL
II.1. Eléments de biochimie clinique La biochimie est une branche de la biologie qui étudie la composition et les réactions chimiques de la matière vivante et des substances qui y sont issues. La biochimie clinique a pour but d’analyser les molécules contenues dans les fluides de l’organisme et de fournir des résultats dont l’interprétation oriente le clinicien dans son diagnostic. Il existe une grande variation des valeurs biologiques entre espèces (tableau II) et entre individus d’une même espèce comme il a été rapporté dans plusieurs travaux (Miegeville, 2015 ; Kaneko et al., 2008 ; Gul et al., 2007). Une bonne interprétation se doit de prendre en compte les différents facteurs de variation car toute variation n’est pas forcément pathologique. Nous nous interesserons dans ce chapitre à l’exploration de la fonction hépatique, renale, musculaire
de
même
qu’aux
paramètres
énergétiques
et
l’équilibre
hydroélectrolytique. Certains aspects sur les valeurs usuelles seront aussi abordés. Tableau II: Quelques valeurs de référence chez les animaux domestiques Activité à 25 °C
Unité
Chien
Chat
Cheval
Bovin
ALAT (GPT)
UI/l
< 55
< 70
< 15
< 50
ASAT (GOT)
UI/l
< 25
< 30
< 250
< 80
CK
UI/l
< 90
< 130
< 130 (190)
< 250
Bilirubine
µmol/l
< 3,4
< 3,4
8,6-59,9
< 5,0
Protéines totales
g/l
54-75
57-94
55-75
60-80
Albumine
g/l
25-44
26-56
25-54
30-40
Glucose
mmol/l
3,05-6,1
3,1-6,9
3,05-4,99
1,94-3,05
Urée
mmol/l
3,3-8,3
5,0-11,3
3,3-6,7
3,3-5,0
Créatinine
µmol/l
35-106
< 168
71-159
88-177
Calcium
mmol/l
2,3-3,0
2,3-3,0
2,5-3,4
2,3-2,8
Magnésium
mmol/l
0,6-1,3
0,6-1,3
0,5-0,9
0,8-1,3
Source : Laboklin, 2017 22
II.1.1. Exploration de la fonction hépatique Le foie est l’un des organes où les réactions biochimiques se déroulent de façon intense. Il accomplit de nombreux rôles comme la synthèse, l’épuration, l’excrétion de diverses substances organiques. Les maladies hépatiques résultent de plusieurs processus à savoir les dommages hépatocytaires, la cholestase ou les deux associés (Thrall et al., 2012). Pour cette raison, plusieurs types de dosage ou de test peuvent être effectués pour un diagnostic. En cas de désordre hépatique, divers phénomènes (plusieurs facteurs en cause, des lésions variées) peuvent se superposer et il conviendra d’en tenir compte (Braun et al., 1986) lors de l’analyse des résultats d’examen. Pour l’exploration de la fonction hépatique, les principaux tests couramment utilisés sont les ! tests de cytolyse hépatique, les tests de l’insuffisance hépatique qui peut être aigüe ou chronique, les tests de cholestase et de l’inflammation hépatique. On distingue quatre principaux syndromes hépatiques qui peuvent être scrutés par différents marqueurs (tableau III).
Tableau III: Syndromes hépatiques et leurs marqueurs Syndromes
Marqueurs ou tests
Cytolyse hépatique
ALAT, ASAT, GLD
Insuffisance hépatique
Albumine, Temps de Quick
Cholestase hépatique
PAL, GGT, Bilirubine
Inflammation hépatique
Electrophorèse, ALAT, PAL
Source : Braun et al. 1986
23
II.1.1.1. Tests de cytolyse hépatique Au sein d’un organe, on assiste parfois à des phénomènes de souffrance ou de lyse cellulaire. La cause peut être externe suite à une entrée de germes (virus ou autres) ou interne (désordres immunitaires). Les cellules libèrent donc leur contenu dans le milieu sanguin. Les tests de cytolyse visent à évaluer les destructions ou les souffrances cellulaires au niveau du parenchyme hépatique (Braun et al., 1986). Le dosage de l’Alanine aminotransférase (ALAT), de l’Aspartate aminotransférase (ASAT) et de la Glutamate Déshydrogénase (GLD) est un moyen courant pour une mise en évidence de cette cytolyse hépatique. L’Alanine aminotransférase est une transaminase considérée spécifique pour cette exploration ; sa valeur double ou triple en cas d’une cytolyse hépatique récente (Casseuleux, 2007). La concentration des hépatocytes en ALAT chez le cheval et les ruminants est faible. L’hypoxie, l’accumulation massive de lipides intra hépatocytaire, les toxines bactériennes, l’inflammation, l’accumulation de certains médicaments sont des causes de dommage des hépatocytes entrainant une fuite d’ALAT vers le courant sanguin (Thrall et al., 2012). L’aspartate aminotransférase est une transaminase mitochondriale intracellulaire. Cette enzyme a une concentration élevée dans le foie, le muscle squelettique et cardiaque chez toutes les espèces (Thomas, 2000). Son dosage n’est pas spécifique du foie mais sensible car cette enzyme est également libérée au niveau des reins, du cerveau en plus des muscles (Thrall et al., 2012). L’augmentation de l’activité enzymatique de l’ASAT s’observe dans des circonstances de lésions ou de mort des hépatocytes, des myocytes ou des deux. Chez le cheval, l’augmentation importante de sa concentration sérique traduit une atteinte hépatique et ou musculaire (Thomas, 2000). Le dosage de la GLD et du SDH est plus spécifique du foie par rapport à celui de l’ASAT pour l’exploration de la cytolyse même s’il n’est pas assez répandu en pratique (Thrall et al., 2012 ; Braun et al., 1986). 24
II.1.1.2. Tests de l’insuffisance hépatique (IH) L’insuffisance hépatique est un ensemble de perturbations suite à une réduction ou un dysfonctionnement des hépatocytes. Elle peut être causée par des agents infectieux, des toxiques, certains médicaments, une inflammation ou des réactions immunitaires. Le dosage de l’albumine et la détermination du temps de Quick sont des analyses courantes pour marquer l’IH. L’albumine est une protéine majeure des protéines totales. Elle est synthétisée par le foie et dégradée par la plupart des tissus. Le temps de Quick est un test qui permet de mesurer la vitesse de coagulation du sang par l’évaluation du taux de prothrombine (une protéine de la coagulation sanguine) qui est synthétisée au niveau du foie tout comme l’albumine (CHU de Liège, 2017). Le taux de prothrombine est la transformation d’un temps de coagulation en pourcentage. Le principe de ces analyses est basé sur le fait que l’albumine et les facteurs de coagulations baissent de concentration lorsque le foie est dans l’incapacité de les synthétiser en quantité : insuffisance hépatocellulaire. Une hypoalbuminémie peut avoir lieu en cas d’inflammation suite à l’action des cytokines pro-inflammatoires mais également avec l’âge (Miegeville, 2015). Pour qu’une hypoalbuminémie soit observée, il faut une perte de 60 à 80 % de la fonction hépatique (Thrall et al., 2012). Dès lors, le suivi de ce paramètre est important pour éviter des dommages irréversibles. Ces analyses sont à interpréter en prenant en compte d’autres facteurs tels que l’alimentation, l’atteinte rénale ou digestive qui peuvent influencer la protéinémie et donc des facteurs de coagulation (Braun et al., 1986). II.1.1.3. Tests de cholestase hépatique Les cholestases sont des perturbations à l’écoulement biliaire soit par défaut de formation de bile (cholestase intra-hépatique) soit par obstacle à son écoulement 25
(cholestase extra-hĂŠpatique). Chez le cheval, espèce dĂŠpourvue de vĂŠsicule biliaire, la cholestase nâ&#x20AC;&#x2122;est que dâ&#x20AC;&#x2122;origine intra-hĂŠpatique. Les substances associĂŠes au test de cholestase sont les enzymes tels que les phosphatases alcalines (PAL), le gamma glutamyl transfĂŠrase (GGT) et la bilirubine qui est un pigment biliaire. Les PAL et le GGT sont tous deux prĂŠsents au niveau du foie et des reins. Cependant les PAL sont ĂŠgalement libĂŠrĂŠes au niveau de lâ&#x20AC;&#x2122;os, de lâ&#x20AC;&#x2122;intestin et dans les cas de tumeur. Leur dosage nâ&#x20AC;&#x2122;est pas spĂŠcifique de ce fait. Le GGT a un niveau dâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ ĂŠlevĂŠ dans le pancrĂŠas et les reins. Il est donc important dâ&#x20AC;&#x2122;analyser ces deux enzymes ensemble pour sâ&#x20AC;&#x2122;assurer que la variation observĂŠe est dâ&#x20AC;&#x2122;origine hĂŠpatique (Thrall et al., 2012). Les PAL, le GGT sont des enzymes des pĂ´les biliaires des hĂŠpatocytes mais aussi des ĂŠpithĂŠliums des voies biliaires. Les cholestases induisent une augmentation de lâ&#x20AC;&#x2122;activitĂŠ sĂŠrique des PAL hĂŠpatiques mais ĂŠgalement une augmentation sanguine de GGT. La bilirubine peut ĂŞtre ĂŠgalement analysĂŠe dans la recherche de cholestase car son excrĂŠtion se fait essentiellement par voie biliaire dans les conditions physiologiques (Braun et al., 1986). II.1.1.4. Tests de lâ&#x20AC;&#x2122;inflammation hĂŠpatique Le foie peut parfois ĂŞtre siège dâ&#x20AC;&#x2122;inflammation suite Ă des troubles digestifs chronique chez les chevaux lorsque lâ&#x20AC;&#x2122;alimentation contient des substances toxiques (Barrey et al., 1994). Les analyses de laboratoire en ce qui concerne lâ&#x20AC;&#x2122;inflammation se basent sur la dĂŠtermination du profil ĂŠlectrophorĂŠtique, des transaminases comme lâ&#x20AC;&#x2122;Alanine AminotransfĂŠrase (ALAT) ou des Phosphatases Alcalines (PAL). Il est ĂŠgalement possible de recourir au calcul de la concentration des globulines totales, des đ?&#x203A;ź, đ?&#x203A;˝ đ?&#x2018;&#x2019;đ?&#x2018;Ą đ?&#x203A;ž globulines mĂŞme si les variations notĂŠes ne sont pas toujours spĂŠcifiques du foie (Braun et al., 1986). 26
Pour un profil normal (figure 6 A), lâ&#x20AC;&#x2122;albumine reprĂŠsente 60% de la quantitĂŠ des protĂŠines totales, đ?&#x203A;ź1 et đ?&#x203A;ź2 globulines reprĂŠsentent respectivement 3 et 10%, đ?&#x203A;˝ et đ?&#x203A;ž globulines sont dans les proportions de 11 et 17% (Thomas, 2000). La variation de la protĂŠinĂŠmie est fonction de la variation de lâ&#x20AC;&#x2122;albumine, ou de la concentration en globulines ou des deux associĂŠs. La variation de ces diffĂŠrentes fractions permet de suspecter des cas dâ&#x20AC;&#x2122;inflammation aigĂźe ou chronique. Ainsi, pendant la phase aigĂźe de lâ&#x20AC;&#x2122;inflammation, des protĂŠines appelĂŠes protĂŠines de la phase aigĂźe (APP) peuvent ĂŞtre synthĂŠtisĂŠes au niveau du foie suite Ă la libĂŠration de cytokines (IL-1, IL-6, TNF-â&#x2C6;? etc.) et modifier le profil (Thomas, 2000). Un bloc beta-gamma (đ?&#x203A;˝ â&#x2C6;&#x2019; đ?&#x203A;ž) par exemple en association avec une hypoalbuminĂŠmie fait orienter le diagnostic vers un ĂŠventuel cas de cirrhose hĂŠpatique (figure 6 B). Lâ&#x20AC;&#x2122;analyse des phosphatases alcalines (PAL) peut ĂŠgalement aider Ă diagnostiquer plusieurs types de maladies telles que lâ&#x20AC;&#x2122;inflammation hĂŠpatique, la cirrhose, la cholĂŠcystite etc. Une augmentation de leur concentration sanguine indique une hĂŠpatite qui est soit dâ&#x20AC;&#x2122;origine infectieuse ou due Ă un problème osseux. Les jeunes sujets en croissance ont des quantitĂŠs physiologiquement plus ĂŠlevĂŠes Ă cause de la croissance osseuse car ces enzymes sont aussi synthĂŠtisĂŠs dans lâ&#x20AC;&#x2122;os. Lâ&#x20AC;&#x2122;Alanine
AminotransfĂŠrase
(ALAT)
Ă
la
diffĂŠrence
de
lâ&#x20AC;&#x2122;Aspartate
AminotransfĂŠrase (ASAT) est considĂŠrĂŠ comme marqueur spĂŠcifique de lâ&#x20AC;&#x2122;inflammation hĂŠpatique car sa synthèse est faite en grande partie dans le foie contrairement Ă celle de lâ&#x20AC;&#x2122;ASAT dont la synthèse au niveau musculaire est prĂŠdominante (Ellis, 2012). En cas dâ&#x20AC;&#x2122;hĂŠpatite aigĂźe sa concentration peut se retrouver très ĂŠlevĂŠe dans le sang suite Ă une destruction massive des hĂŠpatocytes.
27
A
B B
Figure 6: Profil ĂŠlectrophorĂŠtique des protĂŠines sĂŠriques A : normal ; B : bloc đ?&#x203A;˝- đ?&#x203A;ž Source : Szymanowicz et al,, 2006 ; Thrall et al., 2012
II.1.2. Exploration de la fonction rĂŠnale II.1.2.1. CrĂŠatinine La phosphocrĂŠatine ou phosphate de crĂŠatine est une rĂŠserve dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie au niveau du muscle. Sa dĂŠgradation par dĂŠshydratation donne la crĂŠatinine. En fonction de la masse musculaire du sujet ou de son âge, les valeurs de base de la crĂŠatinine peuvent varier chez les chevaux (Marshall et al., 2005). La filtration de la crĂŠatinine est complète au niveau glomĂŠrulaire, cependant avant de constater des valeurs non conformes il faudra quâ&#x20AC;&#x2122;au minimum, deux tiers des nĂŠphrons soient non fonctionnels. Compte tenu du fait que la molĂŠcule soit quasitotalement ĂŠliminĂŠe par le rein oĂš elle nâ&#x20AC;&#x2122;est pas rĂŠabsorbĂŠe, son dosage est un bon indicateur de la fonction glomĂŠrulaire. Si chez les chevaux sportifs, la crĂŠatininĂŠmie est ĂŠlevĂŠe, elle est plutĂ´t faible chez les jeunes sujets (Grezy, 2009 ; Farver, 2008). 28
II.1.2.2. Urée L’analyse de l’urée est complémentaire à celle de la créatinine pour une meilleure exploration de la fonction rénale. L’urée est la principale forme d’élimination des déchets azotés lors du catabolisme des protéines dans le foie. Dans le filtrat glomérulaire, on retrouve la même concentration d’urée que dans le plasma car sa filtration est complète. L’urée peut de ce fait être dosée à partir de l’urine. Les variations de la concentration sanguine en urée peuvent être liées au niveau protéique de la ration mais aussi à l’activité hépatique à travers le catabolisme (Braun et al., 2008). Sa concentration peut également augmenter avec l’activité physique lors d’une course, de l’entraînement ou de la traction. En cas d’insuffisance rénale, les deux paramètres (urée et créatinine) vont augmenter chacun de façon décalée dans le temps (augmentation de l’urée en premier). L’augmentation isolée de l’urée peut être due à une diminution de la perfusion rénale, le plus souvent consécutive à une hypovolémie (Grezy, 2009). II.1.3. Exploration de la fonction musculaire II.1.3.1. Créatine-kinase (CK) C’est une enzyme d’origine mitochondriale intervenant dans la conversion de la créatine en phosphocréatine ; laquelle réaction est couplée à la conversion d’adénosine triphosphate (ATP) en adénosine diphosphate (ADP). Trois principales isoenzymes existent : la CK-MB (Créatine-Kinase Muscle Brain) essentiellement retrouvé au niveau du cœur, la CK-MM (Créatine-Kinase Muscle Muscle) dans le cœur et les autres muscles squelettiques et la CK-BB (CréatineKinase Brain Brain) qui est spécifique du cerveau. Pour le cas du cheval, elle est considérée comme un indicateur à la fois sensible et spécifique témoignant des lésions musculaires squelettiques ou cardiaques.
29
Son taux sanguin augmente habituellement lors d’une rhabdomyolyse ou d’une manifestation musculo-squelettique (Bathily, 2015). Son augmentation peut également avoir lieu en cas d’exercice musculaire intense (Durand et al., 2011). Sa demi-vie plasmatique est courte et d’environ 4 heures seulement ; ce qui (Mcleay, 2004). II.1.3.2. ASAT ou Transaminase Glutamo Oxaloacétique (TGO) Il s’agit d’une transaminase dont le rôle est de transférer un groupe amine dans les réactions chimiques. L’enzyme est à la fois dosée pour l’exploration hépatique et musculaire parce que secrétée en quantité importante par l’activité de ces deux organes. De tous les mammifères domestiques, le cheval est l’espèce chez laquelle l’activité enzymatique de l’ASAT est la plus élevée (Harris et al., 1998). Son dosage est complémentaire mais non spécifique du muscle. Sa valeur de référence d’après le laboratoire Laboklin est inferieure à 30 UI/L chez le chien, 80 UI/L chez le bovin et à 250 UI/L chez le cheval. Cette valeur a été retrouvée beaucoup plus élevée dans d’autres études (Miegeville, 2015 ; Thomas, 2000). II.1.4. Etat énergétique II.1.4.1. Glucose Le glucose est une source d’énergie indispensable pour le métabolisme cellulaire et la principale source utilisée par les cellules nerveuses pour leurs activités. Sa production interne se fait par deux mécanismes au niveau du foie : la néoglucogenèse qui est la synthèse de glucose à partir de composés non glucidiques comme le lactate, le propionate ou d’autres composés. la glycogénolyse qui est la conversion (hydrolyse) du glycogène en glucose lorsque l’apport alimentaire est insuffisant. 30
Les valeurs de la glycémie sont très fluctuantes et varient selon le moment de la prise alimentaire (Miegeville, 2015 ; Bost et al., 1970). Sa valeur augmente entre deux et quatre heures suite à une ingestion d’aliments (céréales par exemple) chez les non ruminants comme le cheval. Par conséquent il est recommandé d’effectuer les prélèvements après 12 à 13 heures de la prise alimentaire. Le foie occupe ainsi une place centrale dans ce métabolisme et son fonctionnement peut être aussi évalué par le dosage du glucose (Bain, 2011 ; Lassen, 2004). La régulation de la glycémie est sous contrôle des hormones telles que insuline (hormone hypoglycémiante), le glucagon et l’adrénaline qui sont hyperglycémiants (Berg et al., 2002). Une baisse artéfactuelle de la glycémie peut s’observer lorsque le sang reste entier plus d’une heure à cause de l’activité des érythrocytes (Miegevillle, 2015). II.1.4.2. Réserves lipidiques L’état énergétique peut également s’apprécier à partir du niveau de réserves corporelles. A cet effet, les triglycérides, le cholestérol et les phospholipides peuvent être analysés. Les triglycérides constituent la principale réserve énergétique des graisses corporelles. Leur teneur sanguine dépend de l’absorption intestinale et de la synthèse hépatique. Le cholestérol et les phospholipides sont des constituants essentiels des membranes cellulaires
(Thomas, 2000). Une
augmentation du taux sanguin de cholestérol peut être d’origine alimentaire (ration riche en graisses) ou due à une maladie du foie ou des voies biliaires. En cas de déficit énergétique ou de dysfonctionnement sévère du foie on peut assister à une baisse de son taux sanguin ou hypocholestérolémie (Kerr, 2002 ; Sommer et al., 1996).
31
II.1.5. Equilibre hydro-électrolytique L’eau est le constituant majeur de l’organisme et le nutriment le plus important. Sa répartition est liée à celle des électrolytes et l’équilibre de cette relation est indispensable à la survie de l’individu. La quantité d’eau corporelle est estimée à 50-60% du poids de l’organisme. L’eau est repartie dans les compartiments intracellulaires (2/3 de la quantité d’eau) et extracellulaires (1/3) (Carlson, 1987 ; Carlson, 1983). Les sels minéraux ont un rôle important dans les réactions enzymatiques, la conduction nerveuse, le maintien de l’osmolarité, la contraction musculaire etc. (Grezy, 2009). II.1.5.1. Calcium Le calcium intervient dans les réactions enzymatiques, l’activité cardiaque et la formation des os. Le couplage excitation/contraction lors de l’effort musculaire nécessite l’intervention du calcium. Il est présent sous trois formes dans l’organisme. Ce sont : la forme liée aux acides organiques, la forme ionisée et la forme liée aux protéines. Seule la forme ionisée semble être physiologiquement active (Lopez et al., 2006). Son dosage peut servir à l’exploration de l’équilibre minéral de la ration, du fonctionnement rénal et du niveau d’activité physique (Braun et al., 2008). II.1.5.2. Phosphore C’est un élément chimique important dans pour l’organisme tout comme le calcium.
Sa
répartition
se
fait
essentiellement
dans
l’os
sous
forme
d’hydroxyapatite et dans le milieu extracellulaire. Le phosphate est une forme de circulation du phosphore dans le sang. Il intervient dans le métabolisme cellulaire à travers la production d’énergie sous forme d’ATP, le processus de néoglucogenèse, et la minéralisation de l’os. 32
Dans le plasma, le phosphate se présente sous deux formes : une forme organique (phospholipides ou phosphoprotéines) et une forme inorganique (Pi). Le phosphate inorganique (Pi) est la seule forme mesurée dans le plasma (Delanaye et al., 2005). Sa régulation se fait au niveau rénal sous influence hormonale. La variation en hausse du niveau de phosphate peut être expliquée par l’âge, une intoxication, une insuffisance rénale mais aussi un dysfonctionnement thyroïdien (Gurgoze et al., 2010 ; Delanaye et al., 2005). L’évaluation de la phosphatémie peut donc être utile pour explorer la fonction rénale. En cas d’hyperparathyroïdie, de carence en vitamine D ou d’alcalose, on peut assister à une baisse de la concentration sérique de phosphate (hypophosphatémie). II.1.5.3. Magnésium Le magnésium est un important sel minéral, cofacteur dans de nombreuses réactions de métabolisme. Il intervient dans les réactions enzymatiques,
la
neurotransmission, la contraction musculaire ainsi que dans la formation minérale des os. Son taux sanguin est assez faible soit environ 1% des réserves totales de magnésium dans l’organisme ; ce qui rend son évaluation délicate en laboratoire. La sudation, l’hypocalcémie ou encore l’hypokaliémie peuvent conduire à une hypomagnésémie ou baisse de la teneur sanguine en magnésium. En cas de lyse cellulaire importante (syndrome de lyse tumorale ou hémolyse) le magnésium sera libéré en quantité importante dans le milieu extracellulaire conduisant à une hypermagnésémie (Stewart, 2004 ; Eades et Bounous, 1997).
II.2. Valeurs usuelles en biochimie II.2.1. Définition et intérêts Les valeurs usuelles (VU) sont des valeurs mesurées à partir d’individus apparemment sains. L’expression « valeurs ou intervalles de référence » est aussi 33
utilisĂŠe pour dĂŠsigner des valeurs obtenues Ă partir dâ&#x20AC;&#x2122;une population de rĂŠfĂŠrence. Leur prĂŠsentation peut se faire en dĂŠterminant une moyenne et un ĂŠcart-type (đ??¸đ?&#x2018;Ľđ?&#x2018;&#x2019;đ?&#x2018;&#x161;đ?&#x2018;?đ?&#x2018;&#x2122;đ?&#x2018;&#x2019;: đ?&#x153;&#x2021; Âą 2đ?&#x153;&#x17D;) lorsque la mĂŠthode dâ&#x20AC;&#x2122;analyse statistique est paramĂŠtrique. Il est possible de les prĂŠsenter sous forme dâ&#x20AC;&#x2122;intervalle. Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠchantillon ĂŠtant sĂŠlectionnĂŠ dans une population chez laquelle se trouve la ÂŤ valeur vraie Âť, on ĂŠtablit un intervalle de confiance (IC) estimĂŠ le plus souvent Ă 95% oĂš est supposĂŠ se trouver cette valeur ÂŤ vraie Âť (Grasbeck, 1976) (figure 7). Etablir des valeurs usuelles câ&#x20AC;&#x2122;est fournir un outil au praticien dont il peut utiliser Ă diverses fins. Lors de lâ&#x20AC;&#x2122;interprĂŠtation des rĂŠsultats dâ&#x20AC;&#x2122;examen sanguin en biochimie ou en hĂŠmatologie, on utilise des valeurs usuelles lors de lâ&#x20AC;&#x2122;interprĂŠtation des rĂŠsultats dâ&#x20AC;&#x2122;examen pour discriminer entre un ĂŠtat physiologique et pathologique (Cornus, 2010 ; Grasbeck, 1976). A des fins diagnostiques au quotidien, lâ&#x20AC;&#x2122;on se rĂŠfère Ă ces valeurs lors de lâ&#x20AC;&#x2122;interprĂŠtation des rĂŠsultats. Dans le cadre dâ&#x20AC;&#x2122;un suivi mĂŠdical ou dâ&#x20AC;&#x2122;une opĂŠration chirurgicale, on peut ĂŞtre emmenĂŠ Ă analyser et interprĂŠter certains paramètres biochimiques pour sâ&#x20AC;&#x2122;assurer au prĂŠalable de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtat de santĂŠ du sujet permettant dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvaluer les risques et de prendre des mesures prĂŠventives. đ?&#x153;&#x2021; IC
Figure 7: Courbe de distribution â&#x20AC;&#x201C; intervalles de confiance (IC) Source : Geffre et al. (2009) 34
II.2.2. Quelques principes dans la mise en place de valeurs usuelles La Fédération Internationale de la Chimie Clinique et le Laboratoire de Médecine (IFCCLM) ont fait des recommandations pour l’élaboration des valeurs usuelles en biologie. Il s’agit d’un processus passant par plusieurs étapes. Toute mise en place de ces valeurs commence par une étude bibliographique permettant non seulement de se renseigner sur la population concernée mais aussi sur les paramètres biologiques en question. L’échantillon doit être représentatif et choisi en fonction des critères d’inclusion et d’exclusion précis. L’échantillonnage et les travaux de laboratoire doivent suivre une méthode standard vérifiée par des contrôles de qualité (Walton, 2001). Les données issues des activités de laboratoire doivent être soumises à une analyse statistique dont la méthode dépend de la taille et de la distribution de la série de données. Les valeurs usuelles une fois déterminées, doivent être présentées au destinataire (cliniciens) de manière à faciliter l’interprétation en les faisant accompagner par des documents explicatifs, relatifs au différents facteurs de variation (Friedrichs et al., 2011).
II.2.3. Facteurs de variation dans la mesure des grandeurs biologiques Les examens de laboratoire effectués à partir de matière biologique donnent des résultats qui ne sont pas figés dans le temps ni dans l’espace. Les facteurs de variation, d’écart par rapport aux valeurs « vraies » sont nombreux et peuvent exister à toutes les étapes du processus d’élaboration. Les variations peuvent être d’origine biologique, méthodologique ou analytique (Fraser, 2004). Pendant les temps pré-analytiques : - variation liée à l’animal : le stress, état de satiété, la méthode de contention peuvent faire varier les valeurs des paramètres biologiques ; - variation liée aux échantillons : la méthode de prélèvement, la durée ainsi que la température de stockage des prélèvements peuvent entrainer des modifications lors de la mesure des valeurs ;
35
Au cours des temps analytiques : - l’imprécision : elle est inhérente à toute méthode analytique. Elle peut être évaluée en pratique par la réalisation de mesures répétées ou par calcul ; - le biais : c’est une erreur systématique entre une estimation et la valeur « vraie » du paramètre étudié (Cucherat, 2009). Variations biologiques qui se situent à deux échelles : - intra-individuelle : pour un même individu qu’il soit en bonne santé ou pas, un paramètre biologique varie toujours autour d’un point d’homéostasie de façon aléatoire (Miegeville, 2015) ; - inter-individuelle : pour deux individus différents, les points d’homéostasie ne sont pas les mêmes. L’homogénéité d’un groupe ou d’un échantillon réduit ce type de variation (Solberg et al., 1988). Au vu de ces facteurs il paraît plus laborieux de mettre en place des valeurs usuelles en médecine vétérinaire car l’échantillon de référence est difficile à rendre homogène en raison de la grande diversité dans le monde animale (génétique, race, mode de vie, format, de degré de médication etc.) (Miegeville, 2015).
La littérature nous ayant permis de cerner brièvement l’élevage du cheval au Sénégal et sa biochimie clinique, nous aborderons par cette occasion l’étude expérimentale.
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DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
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CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES
III.1. Cadre d’étude Les travaux de terrain ont été menés dans le bassin arachidier, plus précisément dans les régions de Dakar et de Kaolack et à Saint-Louis dans la zone sylvopastorale du Sénégal (figure 8) pendant les périodes d’Avril et de Juillet 2015. Le bassin arachidier est une zone agro-pastorale où plus de 74 % de la population vit de l’agriculture. Les précipitations annuelles moyennes sont entre 400 et 600 mm avec des températures moyennes dépassant 30°C. La zone sylvopastorale est le domaine de l’élevage par excellence regroupant 22 à 30% du cheptel national de bovins et petits ruminants. Dans cette zone les pluviométries varient entre 300 et 380 mm par an avec des températures autour de 35 à 40°C. A Kaolack et SaintLouis, l’étude a porté sur des chevaux de traction, tandis qu’à Dakar ce sont les chevaux de sport de l’Escadron monté de la gendarmerie nationale qui ont été sélectionnés. La région de Dakar d’une superficie de 550 km2, la capitale du pays est la principale zone d’échange des produits agricoles et d’élevage. Elle est caractérisée par un micro-climat sous l’influence de l’alizé maritime. Les températures y varient de 17 à 30°C en fonction des périodes de l’année. L’élevage des chevaux y est relativement moins important par le fait de la forte mécanisation des moyens de transport et des activités agricoles qui y sont moins importantes comparativement aux autres régions. Pendant ces périodes de collecte de données, les températures variaient en moyenne entre 30 et 40°C dans le bassin arachidier et dans la zone sylvo-pastorale. Nos prélèvements ont été analysés dans le Laboratoire d’Endocrinologie, de Radioimmunologie et de Biologie Moléculaire (LERBIOM) de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar.
38
Figure 8: Régions et sites d’étude
III.2. Echantillonnage Les chevaux de traction étaient des sujets mâles entiers apparemment en bonne santé après examen clinique (figure 9), de race locale, âgés de plus de 2 ans. Cinquante chevaux de traction ont été échantillonnés dans trois villages de la région de Saint-Louis. A Kaolack, 47 chevaux de traction ont été sélectionnés dans deux villages. Les chevaux de sport au nombre 94 provenaient de l’écurie de la Caserne Samba Diéry DIALLO de Colobane à Dakar. Leur sélection a été faite suivant les mêmes critères appliqués aux chevaux de traction. Toutes les informations obtenues à partir des chevaux ont été enregistrées sur la fiche d’enquête (Annexe 1 et 2). La Note d’Etat Corporel (NEC) a été évaluée pour chaque cheval à partir de la méthode de Carroll et de Huntington (1988) (Annexe 3). L’échelle de notation d’après cette méthode va de 0 (cachectique) à 5 (trop gras). L’âge des animaux a également été évalué à l’aide d’une table dentaire (Annexe 4). 39
Figure 9: Examen clinique du cheval
III.3. Prélèvement et traitement des échantillons Les prélèvements sanguins ont été effectués chez tous les individus échantillonnés par ponction de la veine jugulaire (figure 10). Toutes les opérations de prélevement se sont déroulées dans les matinées. Le sang a été recueilli dans des tubes secs stériles sous vide (Vacutainer®) portant un numéro d’identification de l’animal. Les tubes sont gardés sous froid à l’aide de carboglaces et d’une glacière. Les échantillons ont été ensuite centrifugés à 3500 tours/min pendant 15 minutes et les sérums obtenus ont été conservés à (- 20°C) jusqu’au jour des l’analyses biochimiques.
Figure 10: Prélèvement de sang chez le cheval 40
III.4. Analyses de laboratoire Nous avons utilisé les kits commerciaux (BIOSYSTEMS ®) pour les différentes analyses biochimiques. Le mode opératoire suivi a été celui édifié par les laboratoires BIOSYSTEMS®. Les réactions colorimétriques ont été mesurées à l’aide d’un spectrophotomètre (BIOSYSTEMS BTS®).
III.4.1. Dosage des substrats Méthode de dosage des protéines totales Le dosage des protéines totales se fait selon la méthode de Biuret. Les protéines présentes dans l’échantillon réagissent avec les ions cuivriques (Cu2+) en milieu basique pour donner un complexe bleu-violet, coloration proportionnelle à la concentration protéique de l’échantillon et quantifiable par spectrophotométrie à 540 nm. Méthode de dosage de l’albumine L’albumine présente dans l’échantillon réagit avec le vert de bromocrésol pour former un complexe coloré dont l’intensité de la couleur est proportionnelle à la quantité d’albumine. La coloration du complexe est ensuite mesurée au spectrophotomètre. Méthode de dosage de l’urée Elle repose sur la réaction à l’uréase. L’urée est décarboxylée à l’aide d’une enzyme spécifique : uréase en présence d’eau (H20) pour donner des ions ammoniums (NH4+). Le salicylate et l’hypochlorite de sodium réagissent sur les ions ammoniums formés en présence de nitroprussiate conduisant à la formation de l’indophénol.
41
Ce dernier possède une coloration verte quantifiable par spectrophotométrie à 630 nm. uréase
2NH4+ + CO2
Urée + H2O
nitroprusside
NH4+ + Salicylate + NaCLO
Indophénol
Méthode de dosage de la créatinine Il s’agit d’un dosage cinétique. La créatinine réagit avec le picrate en milieu alcalin pour donner un complexe coloré. La vitesse de formation de ce complexe est proportionnelle à la quantité de créatinine et doit être rapidement mesurée pour éviter l’interférence avec d’autres composés tels que la bilirubine si les réactions se poursuivaient.
III.4.2. Dosage des transaminases Méthode de dosage de l’Aspartate Aminotranférase (ASAT) L’ASAT catalyse la réaction irréversible de conversion de l’aspartate en glutamate d’après l’équation suivante : Alpha-cétoglutarate + aspartate
Oxaloacetate + Glutamate
Cette activité catalytique est quantifiée en se basant sur la réaction couplée de la malate déshydrogénase (MDH) et de l’oxaloacétate, réaction qui fait agir la Nicotinamide Adénine Dinucléotide (NADH). La concentration de l’ASAT est déterminée par mesure de la vitesse de disparition de NADH à 340 nm d’après cette seconde équation : Oxaloacetate + NADH, H+
Malate + NAD+
42
Méthode de dosage de l’Alanine Aminotranférase (ALAT) L’ALAT ou transaminase glutamopyruvique (TGP) intervient comme catalyseur dans la réaction de conversion de l’alanine en glutamate d’après l’équation : Alpha-cétoglutarate + alanine
pyruvate + Glutamate.
La réaction couplée du lactate déshydrogénase (LDH) et du pyruvate fait intervenir la NADH dont la vitesse de disparition est quantifiée à 349 nm suivant l’équation : Pyruvate + NADH, H+
Lactate + NAD+
III.4.3. Dosage des minéraux Méthode de dosage du calcium La méthode est basée sur la réaction colorimétrique entre le calcium et le bleu de methylthymol en milieu alcalin. Il en résulte la formation d’un complexe coloré mesurable au spectrophotomètre. Méthode de dosage du magnésium Le magnésium présent dans l’échantillon réagit avec la calmagite en milieu basique conduisant à la formation d’un complexe coloré quantifiable au spectrophotomètre.
43
Tableau IV : Paramètres et rÊactifs utilisÊs pour leur dosage Paramètres
MĂŠthode
RĂŠactif 1
RĂŠactif 2
ALAT
IFCC
2-Oxoglutarate NADH
ASAT
IFCC
UrĂŠe
UrĂŠase/Glutamate dĂŠshydrogĂŠnase
CrĂŠatinine
Jaffe
ProtĂŠines totales
Biuret
TRIS L-Alanine LDH TRIS L-Aspartate MDH LDH GLDH UrĂŠase NADH đ?&#x203A;ź-cĂŠtoglutarate Hydroxyde de sodium Acide sulfurique Acide picrique Sels de cuivre
Albumine
Vert de bromocrĂŠsol
Acide succinique, vert de bromocrÊsol, PolyoxyÊthylène monolauryl ether
Albumine bovine
Calcium
Bleu de mĂŠthythymol
Bleu de mĂŠthylthymol 8-HydroxyquinolĂŠine Acide chlorhydrique
RĂŠactif tampon
MagnĂŠsium
Calmagite
Amino mĂŠthyl propanol EGTA
Calmagite
Source : Laboratoire Jimdo, 2009 ; IFFCC, 2013 44
2-Oxoglutarate NADH
TRIS
Tungstate de sodium
-
III.5. Analyses statistiques Les données ont été saisies sur le tableur Excel de Microsoft Office 2013 ®. Elles ont ensuite été transférées et analysées avec le logiciel STATA S.E. 9.2®. Pour chaque paramètre biochimique, la moyenne et l’écart type ont été calculés. Le test de Student (t-test) a été utilisé pour comparer les valeurs moyennes entre deux groupes après détermination de la p-value. L’analyse de variance (ANOVA) a été effectuée. Cette analyse sert à identifier une différence entre valeurs moyennes lorsqu’on a au moins trois groupes à comparer. Si l’ANOVA indique une différence entre les groupes, le t-test est effectué pour les comparer deux à deux.
Ainsi, pour comparer les valeurs moyennes entre les individus selon la répartition (utilisation du cheval, sexe, statut de reproduction, race) la valeur t du t-test et la pvalue ont été déterminés. Les différences ont été considérées statistiquement
significatives lorsque la p-value était inférieure à 5% (p <0,05).
Cette démarche méthodologique accompagnée du matériel nécessaire nous a permis d’obtenir des résultats lesquelles seront présentés discutés dans les pages qui suivent.
45
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION
IV.1. Résultats IV.1.1. Caractérisation de la population d’étude L’étude a porté sur 191 chevaux adultes mâles au total. La sélection a été faite en fonction des principales utilisations de ces animaux mais aussi et surtout de leur catégorie car ce sont les mâles adultes qui sont utilisés dans la traction et le sport. Les sujets étaient apparemment en bonne santé avec un embonpoint acceptable d’une manière générale. Dans la ville de Dakar, 49,2% de l’échantillon soit 94 chevaux ont été sélectionnés constituant le groupe des chevaux de sport avec un âge moyen de 10,2±5,3 ans. Les chevaux de sport sont constitués par 52 chevaux de race locale et 42 chevaux de race exotique (barbe espagnole). Les régions de Kaolack et de Saint-Louis à deux ont fourni 50,8% de l’échantillon soit 97 chevaux tous de race locale constituant le groupe des chevaux de traction. Les chevaux de traction ont un âge moyen de 7,66±6,6 ans. A Kaolack, 24,6% de l’effectif soit 47 chevaux a été sélectionné contre 26,2% (50 chevaux) pour la zone de Saint-Louis (figure 11 A). La Note d’Etat Corporel (NEC) moyenne pour les chevaux de traction est 2,3 ± 0,8 et de 2,5 ± 0,8 pour les chevaux de sport. Parmi les chevaux de traction, huit (08) avaient une faible NEC. L’échantillon était constitué donc en majorité par les chevaux de race locale (139 sur 191 chevaux) (figure 11 B). En fonction des trois groupes d’âge, la répartition est presque équilibrée avec environ 63 chevaux par groupe (figure 11 C).
46
26,20% 47
49,20% 94
Dakar
Kaolack St-Louis
24,60% 50
A
Race locale 27,30% 52
Race exotique
72,70% 139 B
33% 63
31,40% 60
2-5 ans 6-10 ans >10 ans
35,60% 68 C
Figure 11: Répartition de l’échantillon A : en fonction de la région ; B : en fonction de la race ; C : en fonction de l’âge
47
IV.1.2. Valeurs moyennes obtenues Les valeurs moyennes obtenues sont dans le même ordre de grandeur que celles observées dans les études antérieures, en dehors des valeurs de l’ASAT qui ont été plus basses (tableau IV). Tableau V: Valeurs usuelles moyennes obtenues Paramètres
Valeurs obtenues
Valeurs de littérature
ALAT (UI/l)
9,30±9,1
4,5 –12,0
ASAT (UI/l)
145,26±5,9
190,0 – 438,8
5,11±1,5
2,2 –7,3
133,94±32,6
78,3 –157,7
Protéines totales (g/l)
66,12±8,9
69,90 ± 6,7
Albumine (g/l)
31,43±7,1
32.45 ±8.4
Magnésium (mmol/l)
0,93±0,3
0,90 –1.15
Calcium (mmol/l)
2,94±0,8
2,67 –3,09
Urée (mmol/l) Créatinine (μmol/l)
IV.1.3. Variations des paramètres biochimiques IV.1.3.1. Variations en fonction de l’utilisation du cheval Entre les deux catégories de chevaux classés en fonction de leur utilisation, nous avons noté quelques différences significatives (p < 0,05). Ainsi les chevaux sportifs avaient des valeurs d’ASAT, de créatinine, de protéines totales et d’albumine plus élevées que les chevaux de traction. Cependant, la valeur de magnésium était plus faible chez les chevaux de sport (tableau V).
48
Tableau VI: Variations des valeurs usuelles en fonction de l’utilisation Paramètres
Sportifs (n = 94) 9,88±8,2
t-test
p-value
ALAT (UI/l)
Traction (n = 97) 8,75±9,9
0,85
0,802
ASAT (UI/l)
135,0±57,4
155,8±56,7
2,52
0,006*
Urée (mmol/l)
5,07±1,8
5,15±1,1
0,35
0,637
Creatinine (μmol/l)
128,95±26,5
139,2±37,2
2,22
0,013*
Protéines totales (g/l)
61,4±6,0
71,0±8,9
8,72
0,000**
Albumine (g/l)
30,1±5,4
32,84±8,4
2,68
0,008*
Magnésium (mmol/l)
1,04±0,3
0,80±0,2
6,06
0,000**
Calcium (mmol/l)
2,93±0,3
2,95±1,2
0,15
0,558
* : différence significative, ** : différence très significative
IV.1.3.2. Variations selon le groupe d’âge Trois groupes d’âge ont été constitués : le groupe 1 ([2 - 5ans [) avec une moyenne d’âge de 3,93±1,1 ans ; le groupe 2 ([5 – 10ans [) d’âge moyen de 7,47±5 ans et le groupe 3 (> 10 ans) de 15,21 ± 3,3 ans en moyenne. Quelques variations ont été notées selon le groupe d’âge : les valeurs de l’ASAT ont été plus élevées chez les jeunes sujets (Groupe 1 et 2). Par contre les valeurs de protéines totales ont varié significativement dans le sens inverse. Les valeurs moyennes de créatinine et de magnésium ont significativement varié entre les trois groupes (p < 0,05). La créatininémie était plus élevée chez les chevaux du groupe 3 tandis que la magnésémie restait plus faible chez ces derniers (tableau VI).
49
Tableau VII: Variations des valeurs usuelles selon le groupe d’âge Paramètres
Groupe 1 (n=63)
Groupe 2 (n=68)
Groupe 3 (n=60)
p-value
ALAT (UI/l)
9,05±9,1
8,85±9,3
10,04±9,0
0,7322
ASAT (UI/l)
153,79±54,5a
156,25±64,3a
125,28±48,7b
0,0032*
Urée (mmol/l)
4,88±1,7
5,30±1,6
5,13±1,2
0,317
Creatinine (μmol/l)
131,2±32,9a
125,51±27,1b
145,66±34,6c
0,0012 **
Protéines totales (g/l)
64,6±1,7a
64,64±8,5a
69,14±9,5c
0,004 *
Albumine (g/l)
31,67±7,7
30,86±6,4
31,77±7,3
0,728
Magnésium (mmol/l)
0,95±0,2a
0,98±0,3b
0,85±0,3c
0,035 *
Calcium (mmol/l)
3,03±0,3
2,91±0,6
2,89±0,8
0,605
* : différence significative, ** : différence très significative Les moyennes des paramètres en ligne affectées de lettres (a, b, c) différentes sont significativement différentes
IV.1.3.3.Variations selon le statut reproducteur L’ASAT et les protéines totales ont varié significativement selon le statut reproducteur. Les valeurs de l’ASAT et des protéines totales ont été plus faibles chez les étalons (p-value <0,05). Pour tous les autres paramètres aucune variation significative n’a été observée (tableau VII).
50
Tableau VIII: Variations des valeurs usuelles selon le statut reproducteur Paramètres
Etalons (n=180)
Hongres (n=11)
t-test
p-value
ALAT (UI/l)
9,31±9,1
9,0±8,7
0,112
0,455
ASAT (UI/l)
145,26±57,9
186±50,7
2,457
0,014*
Urée (mmol/l)
5,11±1,5
4,77±0,9
0,764
0,222
Creatinine (μmol/l)
133,94±32,6
137,16±46,6
0,337
0,632
Protéines totales (g/l)
66,12±8,9
72,1±9,2
2,306
0,011*
Albumine (g/l)
31,43±7,1
34,21±9,2
1,268
0,206
Magnésium (mmol/l)
0,93±0,3
0,87±0,2
0,621
0,267
Calcium (mmol/l)
2,94±0,8
2,95±0,8
0,044
0,517
* différence significative
IV.1.3.4. Variations en fonction de la race Chez les races exotiques, les valeurs usuelles de l’ASAT, des protéines totales et de l’albumine étaient plus élevées que chez les races locales (p <0,05). La magnésémie par contre a été plus élevée chez les chevaux de race locale (Tableau VIII). Tableau IX: Variation des valeurs usuelles selon la race Paramètres Race locale (n=139) Race exotique (n=52)
p-value
ALAT (UI/l)
8,87±9,1
10,48±9,1
0,86
ASAT (UI/l)
133,68±56,34
176,22±50,6
0,000**
Urée (mmol/l)
5,05±1,6
5,27±1,3
0,822
Creatinine (μmol/l)
131,98±27,2
139,18±43,8
0,912
Protéines totales (g/l)
64,5±8,68
70,54±8,12
0,000**
Albumine (g/l)
30,64±6,02
33,59±9,3
0,012*
Magnésium (mmol/l)
0,96±0,3
0,85±0,2
0,012*
Calcium (mmol/l)
2,94±0,6
2,96±1,2
0,559
* : différence significative, ** : différence très significative 51
IV.2. Discussion IV.2.1. Caractérisation de la population d’étude L’étude a porté sur des chevaux de traction et de sport car il s’agit là des deux principaux domaines où ces équidés sont utilisés au Sénégal (Seydou, 2013 ; Ndao, 2009 ; Ly, 2003 ; Diouf et al., 1997 ; Ndoye, 1978). Les sujets les plus présentés dans les centres de soin sont également les chevaux qui sont en activité à savoir les mâles adultes à cause notamment des services qu’ils rendent à leur propriétaire. C’est tenant compte de ces aspects que notre échantillon a été partitionné en fonction du groupe d’âge et en fonction de l’utilisation. S’il s’était agi de déterminer les valeurs usuelles dans la population d’une manière générale, nous aurions ajouté d’autres types de chevaux (juments, poulains etc.) comme l’ont fait d’autres auteurs (Miegeville, 2015 ; Gul et al., 2008 ; Tomenendalova et al., 2014). La grande majorité des chevaux est constituée par les races locales (139 sur 191 chevaux). Ceci est tout à fait normal car les races locales sont les plus nombreuses et elles se retrouvent dans toutes les régions du pays (CEP, 2015). Parmi les chevaux de traction huit (08) avaient une NEC faible (NEC=1). Un tel constat est lié d’une part à la chaleur car les températures ambiantes dépassaient 35°C. La chaleur peut provoquer une baisse de l’embonpoint car l’animal réduit sa consommation pour éviter l’hyperthermie. Les NEC faibles sont d’autre part dues aux difficultés d’accès à la nourriture car les données de terrain ont été collectées au mois d’avril et de juillet où la rareté du pâturage était réelle surtout dans les villages de la zone de Saint-Louis où les travaux ont été menés. Les chevaux de sport quant à eux avaient une NEC un peu plus élevée ce qui pourrait être due à un niveau d’entretien et d’alimentation plus satisfaisant.
52
IV.2.2. Valeurs moyennes des paramètres biochimiques Toutes les valeurs des paramètres biochimiques obtenues chez les chevaux de traction et de sport combinés étaient dans le même ordre de grandeur que les valeurs rapportées dans les études antérieures (Miegeville, 2015 ; Niedzwiedz et al., 2013 ; Kaneko et al., 2008 ; Gul et al., 2007). Des valeurs légèrement plus basses obtenues pour les protéines et l’albumine peuvent s’expliquer par le fait que les chevaux aient un niveau d’alimentation globale faible en protéines ou par leur masse corporelle plus légère en comparaison aux races européennes et asiatiques (Bathily, 2015 ; Faye, 1988). Par ailleurs, d’autres auteurs ont mentionné que les concentrations en protéines pouvaient varier en fonction de l’alimentation et ou de la masse corporelle (Gul et al., 2007 ; Braun et al., 1986). Les valeurs obtenues pour l’ASAT sont cependant en deçà de celles obtenues chez les chevaux de France et de Pakistan (Miegieville, 2015 ; Gul et al., 2007). L’ASAT a une origine hépatique mais aussi musculaire. Cette différence de concentration peut être due à une masse musculaire relativement plus faible ou à cause d’activités physiques moins importantes chez les chevaux de cette étude. Chez le cheval, le métabolisme de cette transaminase est très élevé au niveau du muscle squelettique (Thrall et al., 2012), c’est ce qui expliquerait le fait que sa concentration sérique augmente lorsque l’animal exerce une importante activité musculaire. Par ailleurs, de précédentes études ont montré que ce paramètre pouvait augmenter avec l’exercice physique intense mais aussi avec la masse musculaire de l’animal (Rouamba, 2014 ; Sow et al 2012).
53
IV.2.3. Variation des paramètres biochimiques En fonction de l’utilisation des chevaux, des variations significatives ont été observées concernant la créatinine, l’ASAT, les protéines totales et l’albumine. Les valeurs de ces quatre paramètres sont plus élevées chez les chevaux de sport. Pour ce qui est des protéines totales, leur variation pourrait être expliquée par la différence d’âge entre les deux groupes. Miegeville (2015) a rapporté que la protéinémie était plus élevée chez les chevaux plus âgés et avait une tendance à augmenter avec l’âge. Or, dans la présente étude, les chevaux de sport étaient plus âgés de plus de trois ans en moyenne que les chevaux de traction. La protéinémie peut être également retrouvée en hausse avec l’alimentation et l’activité musculaire prolongée (Braun et al., 1986). Des animaux qui reçoivent une alimentation plus complète et plus riche en protéines comme le cas des chevaux de sport ont pour cette raison une protéinémie plus élevée. Les chevaux de traction par contre ne suivaient pas forcément un régime adapté à leur besoin à moins que leurs propriétaires soient attentifs et motivés pour cela. Le BEA leur devra être expliqué pour que ces derniers le mettent en pratique sur les animaux. Pour ce qui est de l’ASAT et de la créatinine, leur concentration sanguine plus élevée chez les chevaux de sport résulterait d’un niveau d’activité ou d’une masse musculaire plus importants. En effet la période de prélèvement sanguin (avril et juillet) chez les chevaux de traction a coïncidé avec la saison sèche où il n’y avait plus d’activités agricoles ; ces animaux avaient donc moins d’efforts physiques à fournir tandis que les chevaux de sport étaient toujours en entraînement ce qui les rendait également plus musclés. Les valeurs de magnésium plus élevées chez les chevaux de traction seraient dues au fait que ces derniers sont essentiellement nourris à base de fourrage et graines de céréales qui sont des aliments riches en magnésium (Deteil, 2012 ; Finco, 1997 54
Faye, 1988). A côté, les chevaux de sport recevaient une ration adaptée à leurs besoins. L’effet de l’âge sur les paramètres biochimiques s’est traduit par des valeurs de protéines totales et de créatinine significativement plus élevées chez les chevaux âgés. Les valeurs d’ASAT et de magnésium ont par contre varié en sens inverse. La plus faible protéinémie chez les jeunes corrobore des données de la littérature (Miegeville, 2015 ; Eckersall et al., 2008). Une plus faible protéinémie chez les jeunes pourrait être expliquée par le fait que l’activité catabolique des protéines chez ces jeunes est supérieure à l’activité anabolique contrairement aux adultes. Miegeville (2015) a rapporté que la protéinémie est plus élevée chez les chevaux les plus âgés et que cette protéinémie a tendance à augmenter avec l’âge. La variation des protéines totales observée concerne surtout la fraction de globulines. Cette fraction a été plus importante chez les sujets âgés car ces derniers ont besoin de beaucoup plus d’immunoglobulines à cause de leur vieillesse. Les plus fortes valeurs de créatinine ont été obtenues chez les chevaux du groupe 3 (les plus âgés). Les sujets âgés pourraient avoir une baisse de l’élimination rénale de la créatinine ; ce qui pourra ainsi se traduire par une augmentation de sa concentration sanguine. Cette observation est en accord avec les résultats de Bathily et al., (2013) ; Cornus (2010) ; Ihedioha et Agina (2013) ; Gurgoze et Icen (2010) ; et Marshall et al. (2005). En effet, ils ont rapporté que la créatininémie augmentait significativement avec l’âge ou avec la masse musculaire chez le cheval. Notre étude a révélé une magnésémie plus élevée chez les plus jeunes. Ce constat pourrait s’expliquer par le fait que la plupart des chevaux de traction sont jeunes et que ces animaux sont essentiellement nourris de fourrages et de graines de céréales dont les teneurs en magnésium sont assez importantes (Delteil, 2012). Cette variation corrobore les résultats de Rouamba (2014) ; Sow et al., (2012) d’après lesquels, une magnésémie plus élevée observée chez les plus jeunes sujets. 55
En fonction de la race, des variations significatives ont été observées par rapport aux valeurs de l’ASAT, de protéines totales, de l’albumine et du magnésium. Tous ces paramètres restent en valeur plus faible chez les chevaux de race locale sauf pour le magnésium. Entre les chevaux de race locale et ceux de race exotique (barbe espagnole surtout) il y a une différence importante de gabarit. En effet, une race locale a un poids vif moyen de 267 kg tandis que le barbe espagnole peut peser plus de 400 kg (Ouédraogo, 2017 ; Bataille, 2008). Les chevaux de race locale ont donc une masse musculaire plus faible. Hormis cette différence de masse musculaire, une partie des chevaux de race locale n’était pas en activité compte tenu de la saison sèche alors que les barbes font quotidiennement des activités sportives en raison de l’entraînement ou des compétitions sportives. Une masse musculaire plus importante associée à une activité musculaire conséquente peut être l’explication d’une variation de l’ASAT en faveur des barbes espagnoles. Ceci est également en accord avec les résultats obtenus dans les études antérieures (Hura et al., 2013 ; Trigo et al., 2010 ; Sribhen et al., 2007 ). Les valeurs plus faibles en protéines totales et albumine chez les races locales pourraient être expliquées essentiellement par une différence du niveau d’alimentation. En effet, au niveau de l’écurie où sont élevées les races exotiques, la ration est distribuée suivant les prescriptions du vétérinaire ; ce qui sous-entend que les chevaux y reçoivent quotidiennement des quantités alimentaires en fonction de leur besoin. Les chevaux de traction connaissent des difficultés alimentaires dues à la rareté du pâturage surtout pendant la saison sèche dans les villages (Ndour, 2010 ; Faye, 1988). De plus, ces fourrages sont relativement pauvres en nutriments tandis la supplémentation n’est pas toujours faite à cause des difficultés d’accès à l’aliment concentré (aliments protéiques surtout) dans ces zones rurales (NISDEL, 2004). Cette observation est en accord avec les données de littérature car certains auteurs ont par ailleurs démontré que la protidémie variait en fonction 56
de la teneur protéique de l’alimentation et du niveau d’absorption intestinale (Eckersall, 2008 ; Casseleux, 2007 ; Braun et al., 1986). La magnésémie qui a été significativement plus élevée chez les chevaux de race locale corrobore sa variation notée plus haut entre les chevaux de traction et les chevaux de sport. Dans les plantes vertes et les graines de céréales on trouve des teneurs importantes en magnésium (Deteil, 2012 ; Smith et al., 2006). Les animaux qui les consommeraient pourront avoir une magnésémie plus élevée. Il serait possible que dans les villages où les prélèvements ont été faits, les chevaux de traction (race locale) aient accès à des sources riches en magnésium (fourrages et ou graines de céréales) conduisant à une magnésémie plus élevée chez ces derniers. Entre les étalons et hongres, certains paramètres ont significativement varié en faveur des hongres qui ont eu des valeurs plus fortes. Il s’agit notamment de l’ASAT et des protéines totales. La variation de l’ASAT corrobore l’observation faite entre les chevaux de sport et de traction. L’ASAT a été en quantité plus élevée chez les hongres car ces derniers faisant partie des chevaux de sport s’exercent de manière plus régulière ; ce qui n’est pas le cas chez la plupart des étalons dont la majorité est constituée par les chevaux de traction parmi lesquels certains étaient en période de repos. D’autres études ont relevé des résultats similaires sur l’effet significatif de l’entraînement sur ce paramètre (Bathily et al., 2013 ; Trigo et al., 2010 ; Petruse et Falca, 2008). Par contre, Ju et al. (1993) dans leurs études n’ont pas obtenu une variation significative pour l’ASAT entre les étalons et hongres en Taïwan. En ce qui concerne la protéinémie retrouvée plus élevée chez les hongres, les facteurs nutritionnels ou individuels peuvent être évoqués pour tenter d’expliquer cette variation. Les hongres faisant partie des chevaux de sport et recevant une ration plus complète pourraient avoir une protéinémie supérieure à celle des étalons 57
comme l’ont souligné d’autres auteurs (Braun, 1986). Quant aux étalons dont une partie était en repos (en raison de la saison sèche), ne recevant pas la même ration que les chevaux de sport, il se peut qu’ils aient une plus faible concentration sanguine protéique d’autant plus que la paille et les céréales qui constituent leur ration de base sont pauvres en protéines. Etalons et hongres peuvent avoir des sensibilités différentes au stress, des points d’homéostasie différents en relation avec leurs activités hormonales respectives entrainant ainsi une variation d’ordre individuel des valeurs de leurs paramètres biochimiques. Ju et al. (1993) et Fraser (2004) dans le même sens, ont eu à mentionner que certains paramètres biochimiques dont les protéines peuvent varier en raison de facteurs individuels. Les facteurs alimentaires et individuels pourront donc tenir comme élément d’explication d’une plus forte protéinémie chez les hongres en concordance avec les données rapportées dans la littérature (Grezy, 2009 ; Petruse et al., 2008 ; Braun et al., 1986). Les valeurs usuelles moyennes des paramètres biochimiques obtenues ont été d’une manière générale dans l’intervalle des valeurs déjà établies dans de précédentes études chez les chevaux sauf pour l’ASAT, seul paramètre dont la valeur moyenne a été plus faible pour les sujets de la présente étude. L’âge, l’activité physique, la race et le statut reproducteur n’ont pas été des facteurs de variation significatifs pour les paramètres comme l’Alanine Aminotransférase (ALAT), l’urée, le calcium. Tous les autres paramètres (protéines totales, albumine, créatinine, ASAT, magnésium) par contre ont significativement varié et ont eu tendance à être plus élevés chez les chevaux d’état corporel supérieur sauf le magnésium qui a dû varier à cause de la composition de la ration alimentaire. Au vu de ces résultats, certaines recommandations ont été faites à l’endroit des parties prenantes pour une meilleure prise en charge des chevaux au Sénégal.
58
IV.3. Recommandations et perspectives IV.3.1. Recommandations Aux termes de cette étude, nous formulons les recommandations suivantes : aux éleveurs de chevaux améliorer l’alimentation et l’entretien des chevaux ; veiller au bien-être des chevaux de travail. aux autorités administratives financer de la recherche et équipement des laboratoires ; promotion du bien-être des chevaux au Sénégal. aux vétérinaires cliniciens et laboratoires utiliser des valeurs usuelles établies localement en lieu et place des valeurs établies ailleurs chez des chevaux de différentes races vivant dans des environnements différents des nôtres. aux enseignants de l’EISMV inclure les résultats établis localement aussi bien dans les cours magistraux que dans les travaux dirigés IV.3.2 Perspectives En perspective, il conviendrait de s’intéresser à d’autres méthodes d’analyse comme l’électrophorèse des protéines totales et d’analyser les autres paramètres biochimiques qui ici n’ont pas été pris en compte. En plus, il serait préférable d’étudier les paramètres hématologiques pour ainsi avoir une base de données plus complète chez les chevaux au Sénégal.
59
CONCLUSION Le Sénégal, premier pays d’Afrique de l’ouest de par son cheptel équin se reconnaît dans la valorisation du cheval à travers divers domaines d’activités dont les plus importants sont la traction hippomobile et les sports équestres. Malgré cet état de fait, l’animal est souvent sujet au manque d’entretien général, aux mauvaises conditions de vie et de travail occasionnant blessures et maladies. Or, pour atteindre les objectifs de développement de l’élevage équin comme souhaité par l’Etat sénégalais, il sera nécessaire de contrecarrer les obstacles qui font face. Parmi ces obstacles, figurent les maladies et affections graves telles que les coliques, la peste équine, le tétanos, l’anémie infectieuse des équidés, le charbon et autres. La prévention et la lutte efficace contre les pathologies nécessitent une démarche diagnostique adéquate. Un bon suivi sanitaire et nutritionnel est également de nécessité pour le bien-être des chevaux leur permettant d’exprimer au mieux leurs performances. Les examens biochimiques sont particulièrement intéressants à réaliser en vue de détecter de façon précoce les éventuelles souffrances, inflammations
et dysfonctionnements organiques de même que l’état nutritionnel. Les analyses effectuées à partir de sujets sains permettent d’avoir des valeurs usuelles lesquelles serviront de référence pour d’autres analyses ultérieures. Ainsi, la présente étude a été menée dans l’objectif d’établir des valeurs usuelles de quelques paramètres biochimiques pour les chevaux de traction et de sport au Sénégal. L’établissement des valeurs usuelles des paramètres biochimiques pour nos races locales est un outil important dans la mesure où ces valeurs usuelles constituent la base la mieux adaptée dans l’interprétation des résultats d’examens biochimiques. La réalisation du présent travail est passée par la rédaction d’un questionnaire puis des activités de terrain qui se sont déroulées à l’écurie de la gendarmerie nationale Samba Diery Diallo de Dakar et dans cinq villages dont trois dans la région de Saint-Louis et deux dans la région de Kaolack aboutissant à la collecte d’informations et aux prélèvements de sang chez les chevaux échantillonnés. Cette étude a d’abord permis une caractérisation de la population de chevaux de sport et de traction, ensuite l’établissement des valeurs usuelles moyennes de plusieurs paramètres biochimiques chez les sujets et enfin l’étude de certains facteurs de variation non 60
pathologiques de ces valeurs. L’étude a été réalisée à partir de 191 chevaux mâles adultes provenant de trois régions du Sénégal dont 94 sont utilisés dans les compétitions sportives et 97 chevaux utilisés dans les activités de traction agricole ou dans le transport hippomobile. Cette présente étude a révélé que les chevaux sont d’état corporel moyen (Note d’Etat Corporel NEC=2,5) pour un âge adulte de 8,8±2,7 ans. Les valeurs usuelles moyennes déterminées sont pour : protéines totales (VU=66,12±8,9g/l) ; albumine (VU=31,43±7,1g/l)
;
alanine
aminotransférase
(VU=9,30±9,1UI/l)
;
aspartate
aminotransférase (VU=145,26±5,9UI/l) ; créatinine (VU=133,94±32,6μmol/l) ; urée (VU=5,11±1,5) ; calcium (VU=2,94±0,8mmol/l) ; magnésium (VU=0,93±0,3mmol/l). D’une manière générale, toutes ces valeurs ont été dans le même ordre de grandeur que celles retrouvées chez les chevaux d’ailleurs à l’exception de l’aspartate aminotransférase (ASAT) dont la valeur usuelle moyenne a été plus faible. L’âge, la race, l’activité physique et le statut reproducteur du cheval ont été des facteurs non pathologiques ayant eu un effet significatif dans la variation des paramètres tels que les protéines totales, l’albumine, la créatinine, l’ASAT et le magnésium. Ces différents paramètres ont eu tendance à augmenter proportionnellement avec l’état physique du cheval. L’ASAT qui a été plus faible trouve son explication dans le format relativement modeste chez les sujets de l’étude. Ces résultats pourront être exploités par nos laboratoires d’élevage ainsi que par les cliniciens vétérinaires lors de l’interprétation des résultats d’examens biochimiques chez les chevaux en lieu et place des valeurs établies sur les chevaux différents et vivants dans des conditions différentes des nôtres. Les recommandations ont également été formulées à l’endroit des éleveurs de chevaux et des autorités administratives en vue d’améliorer la prise en charge sanitaire et nutritionnel de ces équidés. Par ailleurs, il s’avère judicieux d’étendre les investigations par d’autres techniques telles l’électrophorèse des protéines totales et d’étudier les autres paramètres biochimiques qui ici, n’auront pas été pris en compte. Dans le même sens il conviendrait d’analyser les paramètres hématologiques pour l’obtention d’une base de données plus complète sur l’état général des chevaux au niveau du Sénégal. 61
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72
ANNEXES
Annexe 1 : Fiche pour chevaux de traction Date : Localisation Région :…………………………Département…………………….Localité …………............. Coordonnées Géographiques : X :……………………………Y :……………………………...
Elevage Nom du propriétaire :……………………………………………………………………………
Animal échantillonné Numéro d’identification de l’animal :………………………………………………………….. Race :…………………………………………………………………………………………… Statut reproducteur : Mâle entier
Hongre
Jument
Age :…………………………………………………………………………………………….. Utilisation : Transport
Travaux champêtres
Reproduction
Autres :……...
Alimentation :…………………………………………………………………………………... Note d’état corporel (NEC) :…………………………………………………………………… Poids :…………………………………………………………………………………………… Etat de santé Antécédent médicaux…………………………………………………………………………...
73
Annexe 2 : Fiche pour chevaux de sport N°
Nom
Age
NEC
Sexe
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
75
Discipline du cheval
Niveau de compétition
Alimentation
Annexe 3 : Evaluation de la Note dâ&#x20AC;&#x2122;Etat Corporel par la mĂŠthode de Carrol et Huntington (1988)
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Annexe 4 : Evaluation de l’âge à partir de la table dentaire (R. Dumont)
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SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; d’observer en toute circonstance les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »
DETERMINATION DES VALEURS USUELLES DE QUELQUES PARAMETRES BIOCHIMIQUES ET LES FACTEURS DE VARIATION CHEZ LES CHEVAUX DE SPORT ET DE TRACTION AU SENEGAL RESUME La présente étude a été conduite en vue de mettre en place les valeurs usuelles de certains paramètres biochimiques chez les chevaux de sport et de traction au Sénégal. Un échantillon de 191 chevaux a été sélectionné dont 94 chevaux de sport provenant de l’écurie de la gendarmerie Samba Diery Diallo de Dakar et 97 chevaux de traction répartis entre les régions de Kaolack et de Saint-Louis. Des prélèvements sanguins ont été réalisés sur tous les sujets considérés sains après examen clinique. Avec 191 sérums recueillis, certains substrats, transaminases et minéraux ont été analysés en utilisant des kits commerciaux (Biosystems ®). Il est ressortit de l’étude que les chevaux sont d’état corporel moyen (NEC=2,5) pour un âge adulte de 8,8±2,7 ans. Les valeurs usuelles moyennes déterminées sont pour : protéines totales (VU=66,12±8,9g/l) ; albumine (VU = 31,43 ± 7,1g/l) ; alanine aminotransférase (VU = 9,30 ± 9,1UI/l) ; aspartate aminotransférase (VU = 145,26 ± 5,9UI/l) ; créatinine (VU = 133,94 ± 32,6μmol/l) ; urée (VU = 5,11 ± 1,5) ; calcium (VU = 2,94 ± 0,8 mmol/l) et pour le magnésium (VU = 0,93 ± 0,3 mmol/l). Ces valeurs sont de même ordre de grandeur que celles rétrouvées chez les chevaux d’ailleurs exceptée l’ASAT qui a été plus basse en raison du format modeste des sujets de l’étude. L’âge, la race, l’utilisation du cheval et son statut reproducteur ont eu des effets significatifs sur les paramètres tels que les protéines totales, l’albumine, la crétinine et l’ASAT. Ces paramètres ont eu une tendance générale à augmenter en fonction de la masse corporelle. Mots clés : chevaux- valeur usuelle- paramètre biochimique-Sénégal Auteur Adresse Tél Email
: Nabi Daouda DAO : Ouagadougou/BF Secteur : 27 : (+221) 77 594 18 43 / (+226) 75 17 93 41 : nbi.veto@gmail.com