UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ++++++++++++++ ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.)
ANNEE 2017
N°17
ETUDE DES MOTIFS DE SAISIE DES ABATS ROUGES DE BOVINS AUX ABATTOIRS FRIGORIFIQUES DE NIAMEY (NIGER) : FREQUENCE DES LESIONS ET PERTES ECONOMIQUES DE 2013 A 2015
THESE Présentée et soutenue publiquement le 08 Juillet 2017 à 11 heures devant la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Abdoul Aziz MOROU GARBA Née le 01janvier 1990 à Niamey (Niger) Jury Président :
Madame Anta TAL DIA Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Directeur et Rapporteur de thèse :
Monsieur Khalifa Babacar SYLLA Maitre de conférences agrégé à l’E.I.S.M.V. de Dakar
Membre :
Monsieur Oubri Bassa GBATI Maitre de conférences agrégé à l’E.I.S.M.V. de Dakar
Co-directeur de thèse :
Monsieur Yahaya TOUKOU Docteur , Directeur technique de l’abattoir de Niamey
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR
BP : 5077-DAKAR (Sénégal)
Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83
COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET
LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement
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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire
CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant
PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUECLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé
MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien
SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif
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DEDICACES Je dédie ce travail : A Allah Subhanahouwataala ; A mon Père MOROU GARBA et ma Mère HADJARATOU HAROUNA : Vous m’avez donné la vie, l’éducation et la joie de vivre. Vous m’avez soutenu, vous avez cru en moi et vous avez toujours été là pour moi. Toute ma gratitude pour vos conseils, votre affection, votre amour et pour votre soutien financier et moral. Qu’Allah vous récompense, vous pardonne et facilite la vie d’ici-bas ainsi que celle de l’au-delà. Ameen ; A ma grand-mère Hawa Garba : Malgré le poids de l’âge vous avez toujours été présent pour vos nombreux petits enfants, vous êtes une femme exceptionnelle. Merci pour votre disponibilité, votre amour et votre soutien. Que Dieu vous gratifie de son paradis éternel. Ameen ; A mes grands-parents paternels et maternels ; A tous mes Tontons (Harouna, Ibrahim, Kader et Amadou) et Tantes, pour tout l’intérêt et l’affection portée à ma personne. Trouvez ici l’expression de mes sincères remerciements ; A mes petits frères et sœurs (Nasser, Hama, Nafissa , Aboubacar ….) je vous souhaite plein de succès dans vos études. Je vous offre ce travail et qu’il soit pour vous un exemple ; A mes Cousins et Cousines, Je ne saurais tous vous citer de peur d’oublier quelqu’un mais je vous porte au fond de mon cœur. Merci pour votre affection ; A mes amis, frères et camarades de l’EISMV ; iii
A mes amis de CSP KISSA et du quartier Goudel ; A tous mes cadets de l’EISMV ; A la Communauté des Etudiants Musulmans Vétérinaires de Dakar ; A l’Amicale des Etudiants Nigériens Vétérinaires de Dakar ; A l’AMINESS ; A la 44è Promotion ; A l’AEVD ; A l’Ambassade du Niger au Sénégal ; A ma chère patrie, le Niger ; Au pays hôte, le Sénégal ; A l’âme sœur.
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REMERCIEMENTS Nous remercions Allah le Tout Miséricordieux. Nos sincères remerciements : A mes parents pour l’éducation et l’assistance ; A l’Agence Nationale des Allocations et des Bourses (ANAB), de nous avoir accordé cette bourse ; Au Professeur Khalifa Babacar SYLLA, Enseignant à l’E.I.S.M.V. de Dakar, pour son aide, son intervention fructueuse dans la coordination de ce travail. Sincères remerciements pour l’intérêt que vous avez porté à ce travail ; A tous les membres de mon Jury de thèse ; Au Pr Moussa ASSANE, pour votre disponibilité ; Au Docteur Yahaya TOUKOU pour m’avoir encadré ; A Monsieur Hama Abdou pour votre soutien A Monsieur Maiga YACOUBA pour votre soutien ; A Monsieur Mossi HASSANE pour vos conseils ; A Monsieur Seydou HAMIDOU pour m’avoir encadré sur le terrain ; Au
Professeur
accompagnateur
de
la
44è
Promotion,
Pr
Rianatou
ALAMBEDJI ; A tous les enseignants de l’EISMV ; A tous mes encadreurs de stage (au Sénégal, au Niger) A tout le personnel de l’EISMV de Dakar ; A ma très chère patrie le Niger;
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Au Sénégal, mon pays d’accueil ; A tous ceux que nous n’avons pas cités et qui, de près ou de loin, ont pu donner du goût à notre séjour au Sénégal.
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A Nos Maîtres et Juges
A notre Maître et Présidente de Jury, Madame Anta TAL DIA, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Nous sommes très touchés par l’honneur que vous nous faites en acceptant de présider ce jury de thèse malgré vos multiples occupations. Nous vous prions de trouver ici l’expression de notre sincère gratitude et de notre profond respect.
A notre Maitre, Directeur et Rapporteur de thèse, Monsieur Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar. Vous avez guidé ce travail avec compétence et rigueur, malgré vos multiples occupations. Vos qualités humaines et d’homme de science ainsi que votre sollicitude suscitent respect et admiration. L’amour du travail bien fait sera le souvenir le plus vivant que nous garderons de vous. Au-delà de notre reconnaissance, nous vous prions d’accepter l’expression de nos considérations et de notre profond respect.
A notre Maître et Juge, Monsieur Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar. La spontanéité avec laquelle vous avez accepté de juger ce travail nous honore. Votre dynamisme, vos qualités humaines et intellectuelles ainsi que la clarté de vos enseignements nous ont toujours fascinés. Soyez assuré, de notre admiration et de notre profonde reconnaissance.
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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont arrêté que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation, ni improbation »
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LISTE DES ABREVIATIONS
%
: Pour cent
P/M
: Poids moyen
Cm
: Centimètre
Km
: kilomètre
Kg
: kilogramme
AFRIN
: Abattoir frigorifique de Niamey
CILSS
: Comité Inter-Etat de Lutte Contre la Sécheresse au Sahel
FAO
: Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FCFA
: Francs de la Communauté Financiére Africaine
INS
: Institut National de la Statistique
INRAN
: Institut National de la Recherche Agronomique du niger
ME
: Ministére de l’Elevage
MRA
: Ministére des Ressources Animales
PIB
:Produit Intérieur Brut
RECA
: Reseau National des Chambres d’Agriculture du Niger
RGAC
: Recensement Général de l’Agriculture et du Cheptel au Niger
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LISTE DES FIGURES Figure 1
: Organisation administrative de la République du Niger ............ 4
Figure 2
: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organes entre 2013 à 2015 ........................................................................ 47
Figure 3
: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par motifs de saisies entre 2013 à 2015 ............................................................ 48
Figure 4
: Congestion pulmonaire chez un bovin ..................................... 49
Figure 5
: Nodules tuberculeux sur le poumon d’un bovin ....................... 49
Figure 6
: Grandes douves dans un foie de bovin ..................................... 50
Figure 7
: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organes en 2013 ............................................................................................ 51
Figure 8
: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organes en 2014 ............................................................................................ 53
Figure 9
: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organes en 2015 ............................................................................................ 55
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LISTE DES TABLEAUX Tableau I
: Evolution du cheptel national de 2013 à 2015 (Têtes) ............... 6
Tableau II
: pourcentage du poids des abats rouges de bovins par rapport à la carcasse au poids vif et au poids de la carcasse ........................ 23
Tableau III
: Teneur en protéine et en acides aminés indispensables des abats rouges de bovins par rapport à la viande .................................. 24
Tableau IV
: Teneur en vitamines des abats rouges de bovins ...................... 25
Tableau V
: Composition en acides aminés du muscle et des abats rouges de bovins (valeur moyenne en p.100 tissu frais) .......................... 26
Tableau VI
: Effectifs des abattages contrôlés à l’AFRIN de 2013 à 2015... 44
Tableau VII : les saisies d’abats rouges de bovins à l’AFRIN entre 2013 à 2015 ........................................................................................... 45 Tableau VIII : Les saisies d’abats rouges de bovins à l’AFRIN en 2013 ........ 52 Tableau IX
: Les saisies d’abats rouges de bovins à l’AFRIN en 2014 ........ 54
Tableau X
: Les saisies d’abats rouges de bovins à l’AFRIN en 2015 ........ 56
Tableau XI
: Estimation du poids des abats rouges de bovins saisis par année (en kg) ....................................................................................... 57
Tableau XII : les prix moyens indicatifs des abats rouges de 2013 à 2015 .... 57 Tableau XIII : Estimation du coût des abats rouges de bovin saisis en 2013 à 2015 ........................................................................................... 58
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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ............................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE :SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ......................... 2 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE Niger ............................................. 2 I. Situation géographique et organisation administrative ............................. 3 I.1. Situation géographique.................................................................................. 3 I.2. Organisation administrative .......................................................................... 3 II. Climat et cours d’eau ............................................................................. 4 II.1. Climat ........................................................................................................ 4 II.2. Cours d’eau ............................................................................................... 5 III. Secteur agricole ....................................................................................... 5 III.1. Agriculture ................................................................................................ 5 III.2. Elevage ...................................................................................................... 5 III.3. Pêche ......................................................................................................... 6 IV. Population ............................................................................................... 7 IV.1. Structure .................................................................................................... 7 IV.2. Habitudes alimentaires .............................................................................. 7 IV.2.1 Sources de protéines animales au Niger ............................................. 8 IV.2.2 Origine de la viande bovine consommée ......................................... 12 Chapitre II : GENERALITES SUR LA PREPARATION DES VIANDES. ............................................................................................................................. 13 I. Abattoirs ...................................................................................................13 I.1. Différents types d’abattoirs ......................................................................... 13 I.1.1. Abattoirs traditionnels ........................................................................... 13 I.1.2. Abattoirs modernes ............................................................................... 13 I.1.3. Abattoirs industriels .............................................................................. 14 I.2. Principes généraux d’implantation d’un abattoir ........................................ 14 I.2.1. Lieu d’implantation ............................................................................... 14 I.2.2. Accès ..................................................................................................... 15 I.2.3. Approvisionnement en eau.................................................................... 15 xii
I.2.4. Evacuation des eaux résiduaires ........................................................... 15 I.2.5. Possibilité d’extension et Clôture infranchissable ............................... 16 I.3. Principes d’aménagement et de fonctionnement d’un abattoir ................... 16 I.3.1. Marche en avant .................................................................................... 16 I.3.2. Non entrecroisement des courants de circulation ................................. 16 I.3.3. Séparation des secteurs sains et des secteurs souillés ........................... 17 I.3.4. Mécanisation des charges...................................................................... 17 I.3.5. Utilisation précoce et généralisée du froid............................................ 17 II. Première transformation des viandes ....................................................17 II.1. Abattage .................................................................................................. 17 II.2. Habillage ................................................................................................. 18 II.3. Eviscération ............................................................................................... 18 II.3. Fente ........................................................................................................ 19 II.4. Finition .................................................................................................... 19 III. Produits de la première transformation ................................................20 III.1. Carcasse................................................................................................... 20 III.2. Cinquième quartier .................................................................................. 20 III.2.1. Abats ................................................................................................. 21 III.2.2. Issues ................................................................................................ 22 IV. Importance des abats rouges ..................................................................22 IV.1. Valeur pondérale des abats rouges .......................................................... 22 IV.2. Valeur nutritionnelle des abats rouges .................................................... 23 CHAPITRE III : INSPECTION SANITAIRE ET DE SALUBRITE DES VIANDES ET ABATS ROUGES DES BOVINS AUX ABATTOIRS......... 27 I. Buts de l’inspection sanitaire et de salubrité des viandes et abats rouges de bovins ...................................................................................................27 II. Surveillance des conditions de transport et de débarquement des animaux.....................................................................................................27 III. L’inspection ante-mortem des animaux de boucherie ...........................28 xiii
III.1. Buts.......................................................................................................... 28 III.2. Modalités ................................................................................................. 28 IV. Inspection post-mortem .........................................................................29 IV.1. Buts.......................................................................................................... 29 IV.2. Modalités ................................................................................................. 29 IV.3. Résultats de l’inspection des viandes et des abats rouges de bovins ...... 30 IV.3.1. Libre consommation ......................................................................... 30 IV.3.2. Consigne ........................................................................................... 30 IV.3.3. Utilisation conditionnelle ................................................................. 31 IV.3.4. Saisie................................................................................................. 31 V. Principaux motifs des saisies des abats rouges de bovins rencontrés .....34 V.1. Distomatose hépatobiliaire ...................................................................... 34 V.2. Putréfaction ............................................................................................. 35 V.3. Tuberculose ............................................................................................. 36 V.4. Cysticercose ............................................................................................ 38 DEUXIEME PARTIE :ETUDE EXPERIMENTALE ................................. 39 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ............................................. 39 I. Présentation du cadre d’étude. .................................................................40 II. MATERIEL ...........................................................................................41 II.1. Matériel d’inspection des abats rouges ................................................... 41 II.2. Matériel d’enquête .................................................................................. 41 III. METHODE ............................................................................................42 III.1. Processus d’obtention des abats rouges à l’AFRIN ................................ 42 III.2. Méthode de récolte des données ............................................................. 43 III.2.1. Enquête de terrain ............................................................................. 43 III.2.2. Analyse statistique ............................................................................ 43 CHAPITRE II : RESULTATS ........................................................................ 44 I. RESULTATS ............................................................................................44 I.1. Répartition des abattages contrôlés de bovins à l’AFRIN de 2013 à 2015 44 xiv
I.2. Bilan de la prévalence des lésions d’abats rouges de bovins de 2013 à 2015 à l’AFRIN...................................................................................................... 45 I.3 Prévalence des lésions d’abats rouges de bovins de 2013 à 2015 à l’AFRIN ................................................................................................................. 51 I.3.1 Saisies d’abats rouges de bovins en 2013 ............................................ 51 I.3.2 Saisies d’abats rouges de bovins en 2014 ............................................ 53 I.3.3 Saisies d’abats rouges de bovins en 2015 ............................................ 55 II. Pertes économique du retrait des abats rouges à l’AFRIN ...................57 II.1 Evolution annuelle des pertes pondérales d’abats rouges ........................... 57 II.2 Estimation du cout des pertes d’abats rouges ............................................. 57 CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ...................60 I. DISCUSSION............................................................................................60 I.1 Limite de l’étude ......................................................................................... 60 I.2 Choix du cadre d’étude ............................................................................... 60 I.3 Conditions d’inspection des abats rouges à l’AFRIN ................................. 60 I.4 Statistiques d’abattage ................................................................................. 61 II. RECOMMANDATION .........................................................................63 II.1 Etat de santé, augmentation et formation du personnel de l’AFRIN .......... 63 II.2 Réhabilitation des infrastructures et installation de nouveaux équipements a L’AFRIN ....................................................................................................... 64 II.3 Coopération des services vétérinaires avec les services médicaux locaux . 64 II.4 Lutte contre les pathologies animales ......................................................... 64 CONCLUSION GENERALE .......................................................................... 65 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................ 69
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INTRODUCTION Les maladies d’origine alimentaire sont une cause importante de morbidité à travers le monde. Des millions de personnes tombent malade et un grand nombre d’entre elles décèdent après avoir ingéré des aliments. Ainsi pour éviter aux consommateurs des toxi-infections alimentaires, les concepts d’hygiène, d’innocuité et de qualité des aliments sont devenus pour les pays un souci majeur et prioritaire surtout, dans le cadre de la mondialisation des échanges et des accords qui les régissent. Dans le cas du Niger, pays à revenus limités où, les considérations de sécurité alimentaire priment encore sur celles relatives à la sécurité sanitaire des aliments, l’augmentation progressive du niveau de vie des populations et l’émergence d’une classe sociale intellectuelle, fait que les consommateurs surtout ceux des grandes villes, deviennent de plus en plus exigeants sur la qualité des aliments qui leur sont fournis. Il ressort donc de la responsabilité de l’Etat dont la mission est de sauvegarder la santé publique, d’évaluer régulièrement les outils de contrôle de la qualité des aliments qu’il a mis en place afin d’anticiper, sur d’éventuelles défaillances qui pourraient être préjudiciables à la santé des consommateurs .Un état des lieux de tout le dispositif de sécurité sanitaire des aliments s’avère donc nécessaire. L’inspection des abats rouges aux abattoirs étant une composante essentielle de la sécurité sanitaire des aliments, notre étude se fixera pour objectif général, de faire l’évaluation de la prévalence des motifs de saisies rencontrés sur les abats rouges de bovin au niveau de l’abattoir frigorifique de Niamey (NIGER) et leur incidence économique. Il s’agira donc pour nous à l’issue de notre séjour à l’AFRIN : ; d’estimer le volume des saisies issues de l’inspection des abats rouges de bovin ; déterminer les différents motifs de saisie de ces abats rouges, 1
d’estimer le coût financier des saisies d’abats rouges effectuées. Notre travail sera présenté en deux parties. La première consacrée à la bibliographie, présente : les généralités sur le Niger ; la préparation des viandes de bovins à l’abattoir, l’inspection sanitaire et de salubrité des viandes et abats rouges de bovins aux abattoirs. La deuxième porte sur l’étude expérimentale, présente :
Matériel et Méthodes,
Résultats,
Discussion et Recommandations.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE NIGER I.Situation géographique et organisation administrative I.1. Situation géographique La situation géographique du Niger fait de lui un carrefour d'échanges entre l'Afrique du Nord et l'Afrique au Sud du Sahara. Situé en Afrique occidentale entre les parallèles 11°37 et 23°33 de latitude nord d'une part, et les méridiens 16° et 0°10 de longitude ouest d'autre part, le Niger s'étend sur 1 267 000 km² et compte aujourd’hui environ 17 millions d’habitants. Il est limité au Nord par l’Algérie et la Libye, au Sud par le Nigeria et le Bénin, à l’Est par le Tchad et à l’Ouest par le Mali et le Burkina Faso. Il est traversé par le fleuve Niger sur une longueur de 550 km. Le pays est enclavé, la capitale (Niamey) se trouve à 1 035 km de Cotonou (Bénin), port maritime le plus proche. I.2. Organisation administrative Le Niger est divisé en 8 régions qui sont : Agadez, Diffa, Dosso, Maradi, Tahoua ; Tillabéry, Zinder et la région de Niamey dont la communauté urbaine de Niamey en est la capitale. Ces régions sont subdivisées en départements (63 départements au total en 2012). Chaque département est subdivisé en communes (265 communes au total dont 52 urbaines et 213 rurales), lesquelles sont composées de villages et de quartiers.
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Figure 1: Organisation administrative de la République du Niger Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9nin II. Climat et cours d’eau II.1. Climat Le climat du Niger est de type aride, caractérisé par une courte saison humide de trois à quatre mois, donnant lieu à des précipitations dans le premier tiers Sud du pays, variant entre 200 mm et 800 mm du Nord au Sud (plus de 600 mm sur 1% du territoire seulement), et une saison sèche de huit à neuf mois sur l’ensemble du pays, qui du reste est désertique sur 67 % de sa superficie. La zone des cultures est soumise à l’instabilité et à la précarité du régime pluviométrique à l’origine de sécheresse sévère et périodique presque tous les dix ans. La frange Sud du territoire soit 25 % de la superficie, recèle l’essentiel des ressources naturelles (sol, eau, végétation, faune,) et supporte plus des ¾ de la population estimée à 16,07 millions d’habitants en 2011 (INS-Niger, 2011). 4
Cours d’eau
II.2.
Le Niger est parcouru par plusieurs cours d’eau à régime irrégulier dont : le
fleuve Niger, troisième grand fleuve d'Afrique, long de 4 200 km dont
550 km au Niger.
les affluents du fleuve : Tapoa, Mékrou, Sirba, Dargol, Gorouol, Goroubi, Diamangou, etc.
les lacs, cours d'eau et mares : lac Tchad, Komadougou Yobé, mares de Madarounfa, de Tabalak et Guidimouni.
III. Secteur agricole III.1. Agriculture Dans le secteur primaire, l’agriculture qui contribue pour environ 49 % du PIB national reste la principale source de revenus du pays (INS-Niger, 2010). Il s’agit d’une agriculture très peu mécanisée et qui produit, entre autres, des cultures vivrières : du maïs, du sorgho, du riz, du haricot, des tubercules (Manioc, ignames, patate douce, etc.) des fruits, et des cultures maraîchères : légumes, oignon, piment, etc. III.2.Elevage Au Niger, tout comme dans les autres pays sahéliens, l’élevage constitue un pôle important de l’économie nationale. Il représente une source de revenus non négligeable pour les populations et joue un rôle social et culturel. L’élevage représente le sous-secteur le plus dynamique du secteur primaire et le plus porteur de croissance pour l’économie nationale.
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Selon les statistiques du Ministère de l’élevage (ME), l’élevage est crédité d’une contribution de 11 % au PIB national et participe à la formation du PIB agricole à hauteur de 35 %. Il représente aussi la seconde recette d’exportation du pays après l’uranium. L’élevage revêt aussi une importance socio-économique puisqu’il occupe plus de 87 % de la population, fait vivre de façon exclusive 20% de la population nigérienne (MRA, 2001). Le tableau I donne les effectifs du cheptel national de 2013 à 2015. Tableau I: Evolution du cheptel national de 2013 à 2015 (Têtes) Espèce Année 2013 2014 2015
Bovins 10 733 314 11 377 312 12 059 951
Ovins 10 732 453 11 108 089 11 496 872
Caprins 14 311 115 11 108 089 15 478 902
Camelins 1 698 110 1 720 185 1 742 548
Source : ME, 2015 III.3. Pêche Le Niger dispose de ressources halieutiques appréciables. Leur existence est liée à la disponibilité des ressources en eau de surface : le fleuve Niger et ses affluents, le lac Tchad, la Komadougou Yobé, les mares naturelles et les retenues d’eau artificielles. Ces différents plans d’eau couvrent une superficie d’environ, 410 000 ha et sont riches en produits de pêche comme les poissons, les crustacées, les mollusques et les algues. La pêche touche directement ou indirectement plus de 50 000 personnes, dotées d’un savoir-faire traditionnel et semi moderne en pêche et aquaculture ; 9 111 ménages pratiquant au moins une activité du secteur de la pêche. La grande majorité des pêcheurs sont de nationalité nigérienne. La production nationale serait d’environ 40 000 tonnes, ce qui est proche des données existantes habituellement acceptées (45 000 tonnes).
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La consommation nigérienne de poisson est de l’ordre de 3 kg / habitant et par an. La demande est portée majoritairement sur le poisson frais plutôt que sur le poisson transformé (RECA, 2012).
IV. Population IV.1. Structure La République du Niger connaît une forte croissance démographique depuis quelques années .Le recensement général de la population en 2001, elle a été estimée à 11.060.291 d’habitants dont 71,1 % de sexe féminin (INS -Niger, 2001). Le taux d’accroissement naturel de la population (3,3 %) est élevé par rapport à la moyenne du groupe des pays les moins avancés (2%) dont le Niger fait partie. Ainsi la population du Niger est estimée à 17.138.707 habitants en 2012. La population du Niger est une jeune population : 51,6 % des habitants ont moins de 15 ans et constituent, l’avenir et l’espoir du pays. IV.2. Habitudes alimentaires Chez les ruraux sédentaires du Sud, les habitudes alimentaires sont influencées par les modèles de production et le régime alimentaire (mil et niébé) est basé sur une agriculture de subsistance. Les quantités consommées subissent des variations considérables en fonction des conditions agro climatiques. On peut observer dans certains cas des restrictions volontaires dans les quantités consommées lors de la période de transition entre celle de l'abondance (récolte) et celle de la soudure. Pour les régions comme Agadez, qui sont déficitaires à plus de 90 % sur le plan céréalier, le modèle de consommation dépend fondamentalement du marché et des conditions d'accès aux denrées alimentaires. L'alimentation des éleveurs nomades Touaregs et Peuls est à base de lait et de mil. Leur consommation respective varie selon la saison : On consomme surtout le premier lorsque la saison est humide et le second au cours de la saison sèche. 7
Il est important de remarquer qu'à la suite des sécheresses de 1972-1975 et 1984-1985, de nombreux nomades se sont sédentarisés et ont adopté le mode alimentaire des ruraux sédentaires. En milieu urbain, et plus particulièrement à Niamey, le modèle de consommation alimentaire s'est fortement modifié au cours des 20 dernières années (CILSS, 1991). La consommation du riz a connu une augmentation croissante. Elle est aujourd'hui estimée à 40 kg par personne et par an (plus d'un tiers des céréales consommées à Niamey), alors qu'en milieu rural elle est de 5,6kg. En outre, les repas pris hors des ménages représentent près de 10 % de l'apport énergétique. Le modèle alimentaire urbain est plus diversifié : on consomme d'avantage de légumes, de fruits, de viande, d'huiles et de matières grasses qu'en milieu rural. L'apport en énergie des huiles et/ou des graisses s'élève à 7 % de l'énergie du régime alimentaire, alors qu'il n'est que de 2 % dans le milieu rural. (Source : FAO. 1990. Aperçu nutritionnel Niger) IV.2.1 Sources de protéines animales au Niger IV.2.1.1 Bovins Ils représentent l’une des sources de protéines la plus utilisée. Le cheptel bovin au Niger est estimé à 10 733 314 têtes toutes races confondues en 2013 (ME, 2013). On compte au Niger 5 races bovines que sont : l’Azawak , le Bororo, le kouri, le Goudali, et le Djelli ( Zébu peul Nigérien). Race Azawak La dénomination Azawak provient de la région dont sont originaires ces animaux (frontière Niger-Mali) .Cette race bovine, repartie sur toute l’étendue du territoire national, est la plus importante avec un effectif d’environ 33 % (INRAN, 1996) des bovins. Ce sont des animaux de taille comprise entre 1,20 à 1,30 m (hauteur au garrot) chez le taureau avec un poids de 350 à 500 kg ; et
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1,10 à 1,20 m chez la vache avec un poids de 250 à 300 kg. Le Rendement carcasse à l’abattage est de 48 à 52 %. Race bororo La race bororo représente environ 18 % (INRAN, 1996) des effectifs du cheptel national. Le bororo est un animal de grande taille avec une hauteur au garrot de 1,50 m en moyenne pour les mâles et 1,40 m pour les femelles ; le poids moyen des adultes est de 350 à 500 kg pour le mâle, 250 à 300 kg pour la femelle. Ce sont des animaux avec un rendement carcasse à l’abattage de 40 à 50 %. IV.2.1.2 Petits ruminants a. Races ovines L’espèce ovine du Niger est essentiellement constituée de 5 races de moutons à poils et accessoirement de 3 races à laines (MRA, 2013) : le Oudah, le ara ara , le Bali bali, le balami, le koundoum, etc . Les effectifs sont estimés en 2013 à près de 10 732 453 têtes. Mouton Oudah C’est un mouton d’assez grande taille (environ 80 cm au garrot) souvent élevé en groupe et dont le poids moyen adulte peut atteindre 50 kg .Il est élevé au Niger par des Peulhs bergers (Oudah).Son rendement carcasse oscille entre 48 et 50 % (Ibrahim, 1975). Ces moutons représenteraient 50 % du cheptel ovin (INRAN ,1996). Selon certains peulhs, l’Oudah ne se distingue du Bali bali que par l’appellation (même race). Mouton Ara Ara ou mouton targui Ara Ara en peulh signifie mouton court à petites oreilles et possédant des pendeloques .Il est élevé dans le Nord du pays .Il est rustique et mesure 60 à 80 cm au garrot. C’est un animal qui s’engraisse facilement même en élevage
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extensif, mais les rendements sont mal connus au Niger. Le mouton Ara Ara constitue 30 % du cheptel ovin (INRAN ,1996). b. Races caprines Chèvre du sahel Elle est de grande taille (80 cm). C’est un animal qui a de grandes prédispositions pour la spéculation viande et la production laitière .L’adulte peut atteindre un poids de35 kg (MRA ,2013). Cette race est rencontrée dans tous les pays du Sahel. Chèvre rousse de Maradi Elle a des traits communs avec la race naine guinéenne du Fouta Djallon, mais son individualité bien marquée permet de la considérer comme une variété fixée. Le poids moyen adulte est de 38 kg avec une taille 62 à 67 cm au garrot, son rendement en viande est de 52%(INRAN, 1996). IV.2.1.3 Camelins Parmi les espèces animales susceptibles d’exploiter au mieux les territoires semi-arides et désertiques de l’Afrique et l’Asie, le dromadaire occupe une place centrale. De part ses productions (lait, viande, cuir, travail,…) il permet aux populations pastorales ou agricoles de vivre ou d’avoir une activité économique dans un milieu a priori défavorable. On distingue 3 races au Niger : Dromadaire Azaouak, Dromadaire Roux de Gouré, Dromadaire Azarghaf . Dromadaire Azaouak Cette race est localisée dans la partie Ouest du Niger. C’est un animal très élancé : hauteur au garrot 2 à 2,10 m, un poids moyen de 450 kg chez l’adulte (ME, 2013). Dromadaire roux de Gouré Il est aussi appelé dromadaire Yoria et se rencontre dans la partie Est du Niger particulièrement chez les Toubou et les Arabes .Il présente les caractéristiques 10
suivants : une taille au garrot d’environ 1,80 m, un poids moyen adulte de 550 kg et une bonne qualité bouchère.
Dromadaire Azarghaf On le rencontre dans la partie sud de l’Aïr et se présente comme un dromadaire des Touareg. Ses caractéristiques sont : une taille au garrot de 2 m, un poids moyen adulte d’environ 370 kg et une bonne qualité bouchère. IV.2.1.4 Volaille L’élevage de volaille au Niger est d’une importance capitale pour pallier au déficit en protéines animales. La volaille constitue la deuxième source de viande après les ruminants .Plusieurs espèces aviaires rencontrées avec une prédominance des gallinacés (poules et poulets) suivis des canards, des dindons et pintades .Au Niger comme la plupart des pays de l’Afrique de l’ouest, il existe deux types d’élevage avicole qui cohabitent :
Une aviculture traditionnelle qui fait appel à des espèces locales dites sportives et rustiques .Pratiquée essentiellement en milieu rural, elle comptait : 11 855 246 têtes de volailles en 2008 soit 97,2% du cheptel national (RGAC, 2008).
Une aviculture moderne pratiquée dans les zones urbaines et périurbaines. En 2008 on compte 341 510 têtes de volailles soit 2,8 % du cheptel national (RGAC ,2008). IV.2.1.5 Poisson
Le poisson constitue une source non négligeable de protéines animales pour les populations nigériennes. La production de poisson au Niger est estimée entre 40 000 et 50 000 tonnes par an (RECA ,2014), dont la majorité provient du Lac
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Tchad avec une commercialisation essentiellement sous forme fumée en direction du Nigeria. La consommation nationale de poisson est de l’ordre de 2,1 kg par habitant et par an. Dans les gros centres urbains, ce qui donnait une demande annuelle de 23.000 tonnes contre une production inférieure à 9.000 tonnes constituée par les captures du fleuve, des mares et des retenues d’eau. La production du lac Tchad, du fait de son éloignement des centres de consommation, est essentiellement exportée au Nigeria. L’offre de poisson, fortement déficitaire, entraînait une importation de poisson (frais d’eau douce, congelé de mer) en provenance du Mali, du Nigeria, du Sénégal, du Bénin et de la Côte d’Ivoire dont les quantités annuelles ont varié de 350 à 700 tonnes de 1999 à 2005 (RECA ,2014). IV.2.2 Origine de la viande bovine consommée La majeure partie de la viande bovine consommée à Niamey, provient des animaux achetés sur les principaux marchés à bétail de la région de Tillabéry (Kollo, Torodi, Balleyara, Ouallam, Téra, Namaro, Ayorou, Mehanna, Say). Les marchés à bétail se répartissent en trois catégories : les marchés de collecte, les marchés de regroupement et les marchés terminaux (MRA, 2005). L’approvisionnement en viande bovine des populations nigériennes, est assuré par la production locale. Entre 2013 et 2014 l’AFRIN a produit respectivement 10 643 tonnes et 11 137,9 tonnes de viande bovine avec un taux d’accroissement moyen annuel 4,94 %.
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CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA PREPARATION DES VIANDES. I. Abattoirs L’abattoir est un établissement public ou privé permettant la préparation des viandes, le traitement des éléments du cinquième quartier et le contrôle de salubrité et de qualité (ROZIER, 1973). I.1. Différents types d’abattoirs I.1.1. Abattoirs traditionnels Ils correspondent aux abattoirs de brousse. Ils vont de la simple tuerie de gros villages, aux petits abattoirs des petites villes (2000 habitants). Ils sont caractérisés par : - la faiblesse et l'irrégularité des abattages (marché restreint à faible pouvoir d'achat). - leur sous-équipement, en particulier l’approvisionnement en eau insuffisant et l’absence de systèmes d'évacuation des eaux usées. - un manque de formation professionnelle et d'éducation sanitaire des bouchers et des ouvriers d’où la contamination massive des viandes. - l’absence d’installations de réfrigération des viandes (ME, Recueil des textes ,2011) I.1.2. Abattoirs modernes Les abattoirs modernes sont conçus pour l'approvisionnement en viande d'agglomération d'environ 100 000 habitants. Ils produisent entre 1 000 et 3 000 tonnes de viande par an. Les abattages y sont réguliers du fait de l'existence d'un marché permanent important. Ils sont dotés d'un équipement suffisant mais non sophistiqué (pas de chaînes à haute cadence).
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Ces abattoirs disposent d'un service vétérinaire permanent mais avec un nombre restreint d'agents. Ils sont aussi équipés d'installation de réfrigération des viandes (ERIKSEN, 1979). I.1.3. Abattoirs industriels Les abattoirs industriels alimentent de grands marchés de consommation (grandes villes 100 000 ou plus d'habitants) et ainsi que des marchés d'exportation. Leur capacité dépasse 3 000 tonnes par an et peut aller jusqu'à 50000 tonnes de viande par an. Ces abattoirs industriels peuvent être spécialisés (bovins seuls ou porcs seuls) ou polyvalents (toutes espèces) et sont dotés d'équipements ultramodernes (sophistiqués) avec des chaînes d'abattage et une mécanisation poussée des diverses opérations et ainsi que de chambres froides, de réfrigération et de congélation. Aussi, le service vétérinaire y est permanent et en nombre suffisant. Pour être rentable, ces abattoirs modernes et industriels doivent respecter un certain nombre de principes. I.2. Principes généraux d’implantation d’un abattoir Les abattoirs étant des établissements reconnus pour leur insalubrité et leur incommodité, leur construction doit répondre à un certain nombre d’exigences (ERIKSEN, 1979). I.2.1. Lieu d’implantation L'abattoir doit être implanté en dehors des agglomérations et de leur aire d'extension prévisible en zone industrielle et en aval (écarté du sens des vents dominants) par rapport à l'agglomération.
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I.2.2. Accès Il doit être facile par toutes les voies de communication terrestres (routes – voies ferrées), maritimes et fluviales et aériennes (aéroports si exportation). Il doit permettre l'approvisionnement en animaux et l'écoulement des produits. I.2.3. Approvisionnement en eau Il doit être facile et l’eau doit être apportée en quantité et en qualité (eau potable). En effet elle est utilisée pour l'abreuvement des animaux en stabulation, le nettoyage des carcasses et des éléments du cinquième quartier, les besoins du personnel, l'entretien des locaux, du matériel, des véhicules, l'évacuation des eaux usées, et le fonctionnement des machines (condenseurs des chambres froides). Les sources d'approvisionnement peuvent être les eaux de ruissellement et les puits (abattoir de brousse), les puits ou les forages permanents, les fleuves, les cours d'eau, le réseau public d'approvisionnement. Il faut une réserve permettant une autonomie de fonctionnement pendant au moins 24 h, en cas de coupure du réseau public : château d'eau, puits, forages. Les besoins quotidiens en eau : en ville, 500 litres / bovin traité (gros bovin) et 250 litres / petit ruminant traité. En brousse, 300 litres / animal traité. Il faut nécessairement des vannes ou robinets d'arrêt et de compteurs de partition pour maîtriser la consommation d'eau (ERIKSEN, 1979). . I.2.4. Evacuation des eaux résiduaires Elle doit être facile car ce sont les eaux résiduaires provenant de la préparation des carcasses et des éléments du cinquième quartier, ainsi que l'entretien en général (locaux, matériel, personnel, véhicule, machines). Elles sont chargées en déchets organiques donc constituent une cause de nuisance très importante. Pour prévenir cette nuisance, il faut une épuration des eaux usées.
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I.2.5. Possibilité d’extension et Clôture infranchissable Le site choisi doit toujours permettre des extensions ultérieures : prévoir très grand, à cause de l'urbanisation galopante actuellement observée en Afrique. Quant aux clôtures infranchissables, elles doivent être complètes et très hautes de manière à empêcher les fuites d'animaux et à contrôler les entrées et les sorties de personnel. En brousse, il faut 10 - 12 m² /animal (SEYDI, 1982). En résumé, les abattoirs doivent être implantés dans des zones industrielles hors agglomérations en ville, à proximité des fleuves ou rivières en milieu rural. I.3. Principes d’aménagement et de fonctionnement d’un abattoir Au nombre de cinq (5), ils permettent une préparation hygiénique des produits et une gestion économique des installations. I.3.1. Marche en avant L'animal qui entre à une extrémité de l'abattoir chemine en continu toujours dans le même sens, sans retour en arrière et sort à l'autre extrémité sous forme de produit fini. Donc aussi bien les carcasses, éléments du cinquième quartier que le personnel et le matériel ne reviennent jamais dans le secteur des animaux vivants. Le respect de ce principe permet de réduire considérablement et progressivement les sources de contamination au cours de la préparation. I.3.2. Non entrecroisement des courants de circulation Les divers circuits de denrées obtenues au cours des opérations de préparation doivent être séparés dès que possible et ne plus se croiser : - les carcasses ne doivent plus croiser les abats - les carcasses et les abats ne doivent plus croiser les issues et les déchets.
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De même, le matériel et le personnel affectés aux différentes étapes de la préparation doivent être bien séparés et ne pas se croiser. Cette règle réduit considérablement les causes de contamination au cours de la préparation. I.3.3. Séparation des secteurs sains et des secteurs souillés Les secteurs propres et les secteurs souillés doivent être bien séparés les uns des autres. I.3.4. Mécanisation des charges Les produits propres doivent être le moins possible en contact avec le sol, le personnel et les objets sales. D'où le travail des carcasses en position suspendue (treuils - rails aériens - chaînes d'entraînement - transport), des viscères par chariots, par tapis ou par goulottes (demi canalisations en pente) ou par bandes transporteuses. I.3.5. Utilisation précoce et généralisée du froid Les produits des règles précédentes ne pouvant au mieux que diminuer le taux contamination, il est nécessaire d’appliquer le froid le plus précocement possible pour s’opposer au développement des micro-organismes et à leurs effets néfastes. II. Première transformation des viandes II.1. Abattage Il se définit comme l’ensemble des étapes successives qui, à partir d’animaux de boucherie conduisent à l’obtention de la carcasse et du cinquième quartier. C’est la mise à mort de l’animal, qui se fait par la saignée, opération au cours de laquelle on procède à une section des vaisseaux du cou (les deux carotides et les veines jugulaires), l’œsophage et la trachée. Elle doit être rapide et complète. Selon BOCCORD et al (1982), plus elle est complète et rapide meilleure est la qualité de la viande. 17
II.2. Habillage Il correspond au dépouillement. Il se fait sur l’animal suspendu par les pattes postérieures, la tête vers le sol pour éviter les contaminations endogènes, et pour permettre aux ouvriers de pouvoir travailler dans une position confortable. Il s’opère en deux temps : le pré dépouillement et le dépouillement. Le pré dépouillement ou préparation de la dépouille Elle consiste à sectionner les extrémités des membres (pattes antérieures et postérieures), la tête, les mamelles ou la verge. Le dépouillement Elle commence par une fente qui consiste à réaliser une incision ventrale médiale puis deux incisions transversales croisées à la face interne des membres. Ensuite, la séparation complète par la dépouille postérieure (train postérieur et ventre), la dépouille antérieure (membres et collier), des flancs et enfin de la dépouille dorsale. II.3. Eviscération C’est l’ablation des viscères thoraciques et abdominaux de l’animal sauf les reins. La technique d’éviscération comprend deux temps : o Eviscération thoracique Selon GODEFROY (1986), l’éviscération thoracique devrait se pratiquer sur une plate-forme mobile verticale. Après immobilisation de l’animal, le boucher procède à l’aide d’un couteau au dégagement des abats rouges qu’il accroche sur la balancelle d’accompagnement ou sur le chariot. o Eviscération abdominale Selon GODEFROY (1986), l’éviscération se pratique sur une plate-forme fixe ou mobile. Après incision du ventre au couteau, du quasi au sternum, l’opérateur détache la masse abdominale et la fait glisser sur le plan incliné de l’auge de récupération. Elle doit avoir lieu aussitôt possible, 18
d’après BRYAN (1994), car toute éviscération tardive est préjudiciable à la viande parce que : l’odeur des gaz de l’estomac et des intestins se communique à la viande ; la fermentation gastrique et intestinale réchauffe la viande qui se décolore et devient exsudative ; les microbes de l’estomac et des intestins passent dans la viande qui se conservera mal. II.3. Fente La fente médiane des carcasses consiste à l’incision longitudinale de la colonne vertébrale depuis l’extrémité de la région ischiale jusqu’à l’extrémité du cou. Elle est réalisée le plus souvent à l’aide d’une scie électrique et donne deux demi-carcasses. La fente est obligatoire pour les grands animaux en vue de faciliter l’inspection post-mortem et la réfrigération.
II.4. Finition C’est l’opération finale .Elle consiste à l’épluchage des hématomes et du tissu conjonctif ; puis du douchage
final des demi-carcasses à l’eau portable. Les
demi-carcasses obtenues doivent être immédiatement identifiées pour éviter la confusion au cours du stockage.
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III. Produits de la première transformation III.1. Carcasse C’est le corps entier de l’animal après saignée, habillage, éviscération et ablation des extrémités des membres au niveau du carpe et du tarse, de la tête et des mamelles. Du point de vue fiscal la carcasse constitue la viande nette qui sert de base à la perception des taxes .Elle comprend trois (3) sortes de tissus : le musculaire ou chair musculaire ou muscle le tissu adipeux le tissu osseux L’appréciation de ces différents tissus est nécessaire lors du classement des carcasses et se complète par la détermination du sexe et de l’âge. III.2. Cinquième quartier Le cinquième quartier se définit comme étant l’ensemble des éléments à usage alimentaire ou non, autres que la carcasse, et isolés à l’abattoir au cours de la préparation des animaux des boucheries ou de charcuterie. Les éléments du cinquième quartier se distinguent en abats rouges, abats blancs et issues. Importance économique Le cinquième quartier correspond à environ 26 % du poids vif. Certains éléments (abats) qui le constituent ont une grande valeur alimentaire donc économique : c’est le cas du foie et du cœur. Les éléments du cinquième quartier permettent aux bouchers de payer leur taxe d’abattage. Importance sanitaire Les éléments du cinquième quartier constituent le réservoir des déchets de l’organisme et les sources les plus importantes de contamination de la carcasse et de l’environnement. Leur consommation ou leur manipulation peut entrainer des maladies ou des intoxications chez l’homme. De plus, ils sont souvent
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porteurs de lésions. Il est par conséquent nécessaire de procéder à leur inspection soignée. Le cinquième quartier se distingue en abats et issues. III.2.1. Abats Ce sont des parties comestibles du cinquième quartier ou parties comestibles des animaux de boucherie ou de charcuterie autres que la viande. En fontion de l’espèce et du niveau de préparation (éviscération) ou de la présentation, les abats occupent une proportion très variable. On distingue les abats rouges et les abats blancs. Abats rouges Ce sont des abats commercialisés ou consommés sans traitement ou préparation particulière. Il s’agit généralement de : la tête entière ; la langue ; la cervelle ; les poumons ; le cœur ; le foie ; les reins ou rognons ; la rate ; les testicules. Abats blancs Ce sont les abats commercialisés après traitement (blanchiment par grattage ou échaudage). Ce sont : les pattes les estomacs ou réservoirs digestifs les intestins la peau le sang 21
III.2.2. Issues Les issues désignent tout ce qui provient de l’animal de boucherie et qui n’est ni carcasse, ni abats. En général sont considérés comme issues : le cuir la peau les phanères les graisses et suifs la vessie la vésicule biliaire les os, tendons, cartilages et ligaments le pancréas le contenu de la panse. IV.Importance des abats rouges IV.1. Valeur pondérale des abats rouges D’après les travaux de NDIAYE(1997), le cinquième quartier fait environ 24,37% du poids vif de l’animal. Les abats rouges représentent 9,93% de la carcasse. Le tableau II fourni par la même source, donne le poids des abats rouges ainsi que leur pourcentage par rapport au poids vif et au poids de la carcasse pour un bovin de 350 kg. Il ressort de l’analyse de ce tableau que du point de vue pondéral, hormis la tête qui représente 11,70% du poids de la carcasse, les abats rouges font moins de 10% du poids de la carcasse. Les valeurs pondérales les plus élevées sont données par les poumons et l’ensemble foie-cœur, qui représentent respectivement 5,42% et 6,11% du poids de la carcasse.
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Tableau II: pourcentage du poids des abats rouges de bovins par rapport à la carcasse au poids vif et au poids de la carcasse Nomenclature
Poids en kg
Pourcentage par
Pourcentage par
rapport au poids vif
rapport au poids de la carcasse
Poids vif
350
100%
Poids carcasse
177,5
50,71%
100%
Cervelle
0,5
0,14%
0,28%
Tête
20,75
5,93%
11,70%
Foie-cœur
6,11
1,74%
3,44%
Poumons
5,425
1,55%
3,06%
Rate
1,655
0,47%
0,93%
Langue
0 ,753
0,21%
0,42%
-
Source : NDIAYE (1997) IV.2. Valeur nutritionnelle des abats rouges Les abats rouges de bovins représentent une bonne source de protéines, de vitamines et de minéraux pour l’alimentation humaine. Ils sont riches en vitamine B notamment B2, B6, B9 et B12. Les abats rouges ont une valeur alimentaire excellente. Leur teneur en protéines et en acides aminés sont semblables à celle de la viande (tableau III). Du point de vue nutritionnel, le foie est le plus important des abats rouges avec 20% de protéine et une teneur en acides aminés indispensable de 43% contre respectivement 18,6 et 39,1 % pour la viande de bœuf. Il est également très riche en vitamine A et contient du fer. Le poumon, le cœur et la rate peuvent valablement remplacer la viande de bœuf car leur teneur en protéines et en acides aminés sont très proches de cette dernière (tableau III). Aussi leur teneur en vitamines est largement supérieure à celle de la viande de bœuf. Les poumons sont aussi d’une grande valeur nutritionnelle car, si leur teneur en protéines est faible, ils représentent après le foie, les abats les plus riches en 23
acides aminés indispensables. Ils sont également très riches en oligo-éléments tel que le fer. Quant à la langue et la cervelle, bien qu’elles soient les moins riches en protéines et en acides aminés indispensables (tableau V), ces deux abats rouges constituent une bonne source de vitamines notamment B1 et B2 (tableau V).
Tableau III: Teneur en protéine et en acides aminés indispensables des abats rouges de bovins par rapport à la viande Viande et abats rouges de bovins Langue Poumons Foie Cœur Rognons Rate cervelle Viande de bœuf Viande de veau Viande de mouton Viande de poulet
Teneur en protéine (%) 13,6 15,2 20 15,2 12,3 16 9 18,6 19,6 15,6 20
Teneur en AA indispensables 32,59 22,77 43 32,59 36,9 29,72 26,41 39,1 39,1 39,1 -
Source : DAT, 1984 et MALLAH MAHAMAT ,1994
24
Tableau IV: Teneur en vitamines des abats rouges de bovins Vitamines Viande et abats de bovins
A (µl /100g)
D (µl /100g)
E (µl /100g)
C (mg/100g)
B1 (mg/100g)
B2 (mg/100g)
PP (mg/100g)
Viande maigre
50
30
Traces
1,6
0,11
0,22
3,7
Foie
1250-1630
9-47
Très riche
1,3
0,27
2,8
16,1
Rognons
1000
-
Très riches
11
0,27
2,05
10
Poumons
-
-
18
Rate
-
-
28
-
-
-
Cœur
-
-
4
0,54
0,9
6,8
Cervelle
-
-
13
0,25
0,26
6
Source : NDIAYE ,1997 et DRIEUX, 1962
25
Tableau V: Composition en acides aminés du muscle et des abats rouges de bovins (valeur moyenne en p.100 tissu frais) AA
Arginine
histidine
isoleucine
Leucine
Lysine
Méthionine
Phénylalanine
Thréonine
tryptophane
Organe Muscle
1,35
0,81
1,13
1,86
1,96
0,54
0,91
0,97
0,26
Foie
1,06
0,5
0,86
1,74
1,35
0,41
0,95
0,78
0,27
Cœur
1,15
0,46
0,85
1,63
1,49
0,42
0,8
0,8
0, 22
Rein
1,08
0,45
0,8
1,58
1,3
0,37
0,88
0,8
0,25
Langue
1,11
0,44
0,83
1,5
1,48
0,39
0,72
0,76
0,19
Cervelle
0,62
0,28
0,45
0,91
0,69
0,21
0,55
0,48
0,14
Thymus
1,05
0,28
0,56
1,06
1,33
0,22
0,46
0,58
0,11
Rate
1,12
0,47
0,069
1,71
1,39
0,36
0,82
0,76
0,22
Source : DRIEUX, 1962
26
CHAPITRE
III :
INSPECTION
SANITAIRE
ET
DE
SALUBRITE DES VIANDES ET ABATS ROUGES DES BOVINS AUX ABATTOIRS C’est l’ensemble des mesures réglementaires et techniques destinées à soustraire ou à éliminer de la consommation humaine, les viandes dangereuses ou répugnantes. I. Buts de l’inspection sanitaire et de salubrité des viandes et abats rouges de bovins Elle vise un triple but (LECLERQ, 1973) : Protéger la santé publique humaine par le retrait de la consommation des produit dangereux ; Protéger la santé des animaux par le dépistage à l’abattoir des maladies contagieuses ; Assurer la loyauté des transactions commerciales en retirant de la vente les produits qui sans être dangereux, ont une valeur faible nutritive faible. II. Surveillance des conditions de transport et de débarquement des animaux Cette surveillance revêt une importance capitale. En effet, pour convoyer les animaux de boucherie aux abattoirs, divers moyens de transport à savoir le train, le camion et la marche sont utilisés. Au cours du transport, les animaux sont sujets à des agressions extérieures dues à l’homme, à la température, au bruit, etc. Elle permet donc de limiter ces agressions surtout que (ROSSET, 1982) a rapporté que les troubles du métabolisme provoqués par les agressions survenant au cours du transport ne sont pas réversibles, et constituent un obstacle au processus normal de maturation de la viande. La surveillance des conditions de transport permettent également de s’assurer que les animaux ont été convoyés dans des bonnes conditions et qu’ils ont été bien nourris, bien abreuvés et bien traités. 27
III.L’inspection ante-mortem des animaux de boucherie C’est l’examen des animaux de boucherie avant leur abattage. Cette inspection est de première importance. D’après VANDENBUSSCHE,1971 les viandes qui provoquent les accidents alimentaires chez l’homme proviennent généralement d’animaux malades. Sans l’inspection ante-mortem aucune inspection rationnelle des carcasses et des viandes n’est possible. Une garantie complète impose à la fois l’examen des animaux sur pied et le contrôle après abattage. III.1. Buts L'inspection ante-mortem vise cinq buts : contrôle du respect des mesures réglementaires d'interdiction d’abattage : ces mesures sont prises pour favoriser la préservation ou la reconstitution du cheptel. contrôle de l'origine des animaux : ce travail entre dans le cadre de la lutte contre l'abattage des animaux volés ; contrôle de l'état sanitaire : il permet de détecter les animaux présentant des états anormaux ; appréciation commerciale : non pratiquée systématiquement, elle consiste à procéder à la classification des animaux en vue de l'établissement du prix du bétail vif ; prévention des mauvais traitements : éviter que les animaux subissent des mauvais traitements avant leur abattage. III.2.
Modalités
L'inspection ante-mortem se déroule en deux phases successives : d’’abord une inspection rapide d'orientation et de tri, puis une inspection systématique complète.
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Inspection rapide d'orientation et de tri Elle est effectuée pour une première fois à l'entrée de l'abattoir, lors de l'arrivée des animaux, et/ou à l'entrée du couloir d'amenée, juste avant l'abattage. Elle est pratiquée par les agents d'exécution (ingénieurs de l'élevage, infirmiers vétérinaires, préposés d'abattoir). Inspection systématique complète Elle est pratiquée sur les animaux reconnus anormaux lors de l'inspection précédente. Elle est mise en œuvre d'emblée sur les animaux directement à l'abattoir sanitaire et doit être réalisée par les décideurs (Docteurs vétérinaires, cadres supérieurs de l'élevage). IV. Inspection post-mortem IV.1.
Buts
L’inspection post-mortem permet de : dépister ou confirmer l’existence des maladies chez les animaux abattus. C’est un important moyen de confirmation de l’hypothèse émise lors de l’inspection ante-mortem. découvrir les carcasses et abats susceptibles de faire l’objet des saisies pour les motifs d’insalubrité, motifs pouvant résulter d’une défaillance dans la surveillance des conditions de préparation. IV.2. Modalités L’inspection post-mortem se pratique de façon méthodique, selon un ordre bien établi. La technique à suivre comporte 3 temps (MUSENGARUREMA, 1983). 1) Un examen à distance qui permet d’avoir une vue d’ensemble sur la qualité globale de la carcasse et de déceler d’éventuelles anomalies intéressant la couleur des différents tissus, le volume des masses musculaires, les déformations musculaires, les reliefs 29
articulaires et les saillies osseuses. Un examen rapproché qui permet d’apprécier de façon détaillée les différents tissus de la carcasse et les différents organes ; 2) Un examen approfondi qui permet d’inspecter les organes, les muscles et les nœuds lymphatiques à l’aide des incisions règlementaires et exploratrices.
IV.3. Résultats de l’inspection des viandes et des abats rouges de bovins IV.3.1. Libre consommation La denrée est livrée à la consommation après apposition d'une estampille (estampillage). L'estampillage, c'est l'apposition sur la viande reconnue salubre d'une marque spéciale. L'estampillage prouve que l'animal a été abattu dans un abattoir régulièrement inspecté. IV.3.2. Consigne C'est l'interdiction temporaire et réglementaire du libre usage d'une denrée en vue d'en compléter l'examen. Comme souligne CRAPLET(1966), elle permet durant deux jours d'attente de juger du comportement de la viande et d'avoir les résultats d'une recherche microbiologique. Elle consiste à laisser la denrée sur les lieux de sa préparation ou dans le local spécial de consigne réfrigéré et fermant à clef (chambre ou salle de consigne). La consigne peut durer 24 à 72 H (1 à 3 jours) de façon à permettre soit d'apprécier le sens de l'évolution de la viande après l'abattage (viandes fiévreuses, viandes hydrohémiques), soit de réaliser des examens de laboratoire.
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IV.3.3. Utilisation conditionnelle Le vétérinaire inspecteur décide de la destination de la denrée en vue de la consommation (sous son contrôle). Exemple : carcasse insuffisante : détournée vers la fabrication de conserves (pour l'homme ou pour les animaux) carcasse à cysticercose discrète : livraison à la consommation humaine après assainissement (sous contrôle).
IV.3.4. Saisie IV.3.4.1. Définition La saisie est une opération administrative ayant pour but le retrait de la consommation des denrées impropres à cet usage. L'agent qui prononce la saisie doit être mandaté par l'administration, et être assermenté devant le tribunal local. Il doit être en possession de sa carte professionnelle de vétérinaire-inspecteur. La saisie est un acte qui restreint le droit de propriété. Elle ne doit donc être prononcée qu'à l'issue d'un examen approfondi. Normalement, il doit exister une liste codifiée des divers motifs pouvant entraîner la saisie ; si cette liste n'existe pas, le vétérinaire - inspecteur a une totale liberté de décision. IV.3.4.2 Conditions La saisie doit être prononcée en présence soit du propriétaire, soit du détenteur de la denrée (ou de leurs représentants) ; Le motif de la saisie doit être articulé en termes clairs et précis (langue local si possible) donc compréhensifs ; 31
Identification de la denrée saisie (signalement) ; Séquestration des produits saisis dans le local de saisie ; Dénaturation des denrées, sous contrôle du service vétérinaire après un délai permettant au propriétaire d'user de son droit de recours contre la décision de saisie ; Inscription des opérations sur le registre des saisies ; Rédaction du certificat de la saisie, à la demande du propriétaire.
IV.3.4.3 Classification des saisies La saisie est soit préventive (non répressive) soit répressive. Saisie préventive (non répressive) Elle est destinée à protéger la santé publique. Elle suppose que le propriétaire soit de bonne foi. Cette saisie ne donne pas lieu à la rédaction d'un procès-verbal d'infraction. Saisie répressive Elle suppose une fraude ou un acte de mauvaise foi de la part du propriétaire ou du détenteur. Exemples : tromperies à l'abattoir Sur les animaux vivants : o Soustraction d'un animal à l'examen ante-mortem ; o Non délivrance d'un certificat d'informations dans le cas d'abattage d'urgence. Sur les animaux abattus : o Substitution d'organes ou de viscères o Epluchage des lésions (kystes parasitaires, vésicules ladriques, abcès, tumeurs, cholangites etc.)
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IV.3.4.4 Conséquences de la saisie Les pièces saisies doivent être identifiées, pesées puis enfermées dans un local spécial réfrigéré et fermant à clef : la chambre de saisie. Cette disposition permet de soustraire les pièces saisies à d’éventuelles manipulations (épluchage des lésions, substitutions, détournement). La durée de séjour en chambre de saisie ne doit pas dépasser 2 jours, mais elle doit être suffisante pour permettre une contestion éventuelle de la part du propriétaire. Toute saisie doit obligatoirement être suivie de deux mesures administratives : l’inscription sur le registre des saisies et la délivrance d’un certificat de saisie. IV.3.4.5 Devenir des pièces saisies Au terme du délai d'attente de deux jours, il y a deux possibilités : dénaturation et destruction ou récupération pour une destination autre que l'alimentation humaine. Dénaturation et destruction Dès que la décision de destruction est définitivement prise, le vétérinaire inspecteur doit faire dénaturer la pièce saisie sous son contrôle afin d'éviter son détournement frauduleux. Dénaturation : Elle peut se faire en tailladant le produit à l'aide d'un couteau, en aspergeant les saisies avec un liquide colorant ou malodorant (peinture, pétrole, crésyl, huile de vidange, etc.) Destruction: Elle doit se faire, soit sous contrôle direct du vétérinaire inspecteur dans un endroit aménagé à cet effet, en carbonisant la pièce saisie ou en l'incinérant ou en l'enfouissant ou en l’enterrant profondément sous une couche de chaux vive et en refermant bien la fosse avec de la terre, soit dans un clos d'équarrissage homologué. Le transport à destination de ce clos se fait avec un certificat d'accompagnement à trois volets ou souches : une souche restant avec le vétérinaire inspecteur et 33
deux souches envoyées au destinataire, dont l'une est retournée à l'abattoir de départ.
V. Principaux motifs des saisies des abats rouges de bovins rencontrés V.1. Distomatose hépatobiliaire Définition La distomatose est une zoonose parasitaire. Elle est due à la présence des douves (distomes qui sont des vers plats) dans les canaux biliaires. Les parasites responsables de cette affection sont : Fasciola gigantica (grande douve) et Dicrocelium hospes (petite douve). Le déroulement du cycle évolutif de ces parasites nécessite la présence d’un ou plusieurs hôtes intermédiaires (CHARTIER et al,2000). Cette affection évolue sous trois formes : la distomatose hépatobiliaire : c’est la forme la plus couramment rencontrée chez les animaux de boucherie ; la distomatose intestinale ; et la distomatose pulmonaire Lésions La lésion essentielle est une hépatite pure avec un foie hypertrophié, hémorragique ou parfois une hépatite traumatique doublée d’une infection à Clostridium. On note également la présence de taches ponctiformes à la surface de l’organe. A la coupe, le foie montre : une cholangite chronique ; une cirrhose plus ou moins nette de l’organe une coloration brune de la bile ; enfin les douves elles-mêmes qui sont facilement reconnaissables dans les canaux biliaires. 34
V.2. Putréfaction La putréfaction est la dégradation des protéines sous l’action de bactéries protéolytiques. Causes La putréfaction des abats rouges aux abattoirs est généralement due à de nombreux facteurs parmi lesquels, nous pouvons citer : - l’éviscération tardive des carcasses : au-delà de 30 minutes après la saignée, le risque de putréfaction des viscères et de la carcasse des animaux de boucherie est élevé ; - l’exposition des carcasses et des abats à l’ambiance extérieure chaude et humide favorise leur putréfaction ; - la non utilisation voire l’utilisation tardive du froid dans nos abattoirs rend difficile la conservation des viandes et favorise leur putréfaction. Différents types de putréfaction Selon GUEYE (1981), on distingue trois types de putréfaction à savoir : La putréfaction débutante, la putréfaction débutante vraie et la putréfaction verte profonde. Abcès Les abcès sont des accumulations de pus dans une cavité, sous la peau (abcès interne) ou au sein d’un organe ou d’un tissu. Ils sont très fréquents chez les animaux d’abattoir et leur étiologie est fort variée. Les abcès sont surtout localisés dans le foie, le poumon et les ganglions. A côté des corps étrangers, des parasites, les causes infectieuses existent aussi avec au premier rang, les abcès à corynébacteries. La découverte de ces lésions aux abattoirs sur un organe s’accompagne généralement de sa saisie. En fonction de l’évolution et de la localisation on distingue plusieurs types d’abcès (KOMBATE, 1975)
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En fonction de l’évolution on distingue : les abcès chauds ; les abcès froids ; les abcès durs ; les abcès mous ; En fonction de la localisation on distingue au niveau du foie : les abcès pyléphlebitiques ; les abcès omphalophlebitiques ; les abcès cholangitiques multiples ; les abcès pyohemiques ; abcès traumatiques. Congestion C’est une lésion hémorragique qu’on découvre souvent au niveau du foie et des poumons. On en distingue deux types, celles qui ont une origine pathologique c’est à dire dues aux maladies spécifiques ; et celles qui sont dues à une saignée incomplète. En effet, dans la plupart de nos pays, la saignée est réalisée conformément aux exigences de l’Islam qui veulent que les animaux de boucherie subissent l’abattage rituel au sol. La saignée dans ce cas est incomplète ; lorsque l’animal n’est pas rapidement suspendu pour faciliter l’égouttage, il en résulte une accumulation importante de sang dans les viscères (foie, poumon et rate).Ces accidents de saignée souvent confondus avec les congestions pathologiques, font l’objet de saisies partielles . V.3. Tuberculose Définition La tuberculose bovine est une maladie infectieuse, contagieuse, virulente et inoculable dont les agents étiologiques sont des mycobactéries. C’est une maladie bactérienne chronique des animaux et de l’homme à évolution lente et progressive causée par Mycobacterium bovis. La fréquence et l’importance des formes cliniquement silencieuses d’une part, la grande variété des aspects cliniques d’autre part font de la tuberculose une affection d’étude clinique très difficile (RIBOT et al, 1974)
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En effet, si l’infection est de règle, la maladie est l’exception ; ce qui justifie qu’on retrouve beaucoup plus d’infectés que de malades. Le risque de sa transmission à l’homme constitue un problème de santé publique majeur. Lésions macroscopiques A l'autopsie, les lésions tuberculeuses se présentent sous forme de nodules plus ou moins infiltrés de caséum, de calcaire et de fibrine dont la reconnaissance est relativement facile. La lésion de base est un petit nodule, le tubercule (lésions granulomatoses caractéristiques), d'abord de couleur grise, puis jaune par sécrétion d'un caséum. L’aspect des tubercules est variable selon leur stade évolutif. On note : le tubercule gris : c’est une granulation de la taille d’une tête d’épingle, de teinte grise ou translucide ; le tubercule miliaire : plus volumineux, son centre est occupé par une substance blanc jaunâtre, pâteuse : le caséum ; le tubercule cru ou caséeux : de la taille d’un poire ou d’une noisette, il est constitué par le caséum qui lui confère une teinte jaunâtre et la consistance du mastic ; le tubercule caséo-calcaire : encore plus gros que le précédent, il est de couleur blanc jaunâtre et crissant à la coupe le tubercule enkysté : il est entouré d’une enveloppe scléreuse ; le tubercule fibreux : de taille variable, il est homogène, blanc nacré, sans caséum et dur. Les infiltrations au niveau pulmonaire et les épanchements tuberculeux dans les cavités séreuses tels que la plèvre, le péricarde et le péritoine, les articulations ou les méninges sont autant de lésions que l’on retrouve lors des atteintes tuberculeuses. Cet exsudat inflammatoire, de nature sérofibrineux ou séro-hémorragique est riche en cellules lymphocytaires (RIBOT et al, 1974). 37
V.4. Cysticercose Définition La cysticercose musculaire des bovins ou ladrerie bovine, est une parasitose due à la présence et au développement dans les masses musculaires striés principalement et parfois dans d’autres organes des bovins, de Cysticercus bovis, larve vésiculaire de Tænia saginata, parasite de l’intestin grêle de l’homme et rarement de Cysticercus cameli, larve de Tænia hyaenae, parasite de l’hyène. Il s’agit d’une zoonose sans signe clinique apparent (CHARTIER et al, 2000). Lésions macroscopiques La cysticercose musculaire est une affection qui ne s’accompagne pas de manifestation clinique chez l’animal, même en cas d’infestation massive. Le diagnostic de la cysticercose bovine se fonde donc sur la détection des lésions pendant l’inspection à l’abattoir. Les lésions siègent surtout dans les masses musculaires très irriguées. Généralement les muscles les plus fréquemment parasités sont le myocarde, la langue, les masséters, les ptérygoïdiens et dans une moindre mesure l’œsophage, le diaphragme, les intercostaux. Ces lésions ou grains de ladre sont de petites vésicules blanchâtres et translucides de forme subsphérique, elliptique ou fusiforme.
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DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I. Présentation du cadre d’étude. La présente étude expérimentale a pour l’objectif général d’évaluer la prévalence des motifs de saisies rencontrés sur les abats rouges de bovins au niveau de l’abattoir frigorifique de Niamey (NIGER) et leurs incidences économiques. Cette étude s’est déroulée pendant 3 mois allant du 20 septembre au 15 décembre 2016. Le principal abattoir frigorifique du pays installé à Niamey (AFRIN) est dans un état de dégradation très avancé (créé par la Loi N°067-22 du 18 Mars 1967). Même si l'AFRIN a été créé en 1967, les infrastructures elles, sont héritées de la période coloniale. En effet, l’AFRIN est héritier des équipements datant de 1958 de la société LUCHAIRE, une entreprise française spécialisée en abattoirs. Situé dans la zone industrielle au quartier GAMKALLE, l'abattoir frigorifique de Niamey couvre une superficie de 4,80ha. En termes d'infrastructures et d'équipements, il est constitué de trois (3) blocs techniques en plus du bâtiment abritant les services administratifs et les logements. Il s'agit de la plateforme d’abattage, du bloc frigorifique et les annexes. Le hall d'abattage a une superficie de 700m² et comporte une chaîne d'abattage de gros ruminants, une chaîne de petits ruminants et une chaîne séparée d'abattage de porcs. L'abattoir dispose aussi d'une usine des sous-produits pour la fabrication de la farine de sang, de poudre d'os, de farine de viande et de graisse, en panne depuis 1993.
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II.MATERIEL II.1. Matériel d’inspection des abats rouges L’animal, il s’agit des bovins qu’on trouve à l’abattoir à savoir les zébus, les taurins et les métis. Au sein de l’AFRIN, les inspecteurs des viandes disposent d’un matériel constitué : de couteaux d’inspection ; de matériel d’estampillage et d’une tenue de protection (blouse, bottes, tablier) ; Couteaux d’inspection Instrument d’une importance capitale dans l’inspection des viandes de boucherie et des abats, le couteau utilisé doit être solide, à lame large et surtout bien affûté. Chaque agent dispose en moyenne de deux couteaux en acier inoxydable. Une tenue de protection Avant de commencer son travail, l’agent revêt une tenue vestimentaire qui doit lui permettre de se distinguer mais aussi et surtout de se protéger des souillures inévitables au cours de son travail. Ainsi, l’agent inspecteur revêt : une blouse blanche, une paire de bottes en caoutchouc ; un fusil pour aiguiser les couteaux II.2. Matériel d’enquête Le matériel d’enquête utilisé dans notre étude est composé de rapport annuel d’activité de la direction régionale de l’élevage, de fiches de collectes de données. Il s’agit, de données statistiques relatives aux abattages contrôlés et aux saisies d’abats rouges de bovins opérées à l’AFRIN de 2013 à 2015.
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III.METHODE III.1. Processus d’obtention des abats rouges à l’AFRIN L’AFRIN est approvisionné en animaux de boucherie par les marchés de la région de Tillabéry (Kollo, Torodi, Balleyara, Ouallam, Téra, Namaro, Ayorou, Mehanna, Say). Les marchés à bétail se répartissent en trois catégories : Les marchés de collecte, les marchés de regroupement et les marchés terminaux (MRA, 2005). La réception des animaux se fait sur le quai de débarquement .Après vérification de l’effectif arrivé par rapport à celui inscrit sur le laissez-passer par le responsable, les animaux sont soumis à une inspection sanitaire permettant, de séparer les animaux sains des malades et des animaux fatigués. Après l’inspection ante-mortem, les animaux sont transférés du parc de stabulation au couloir d’amenée. Ils y passent la journée et sont sujets à une diète hydrique. Les abattages débutent à 21h et prennent fin à l’aube. L’abattoir ne dispose pas de box de contention, pour les abattre, les animaux sont amenés vers le local de saignée .Une fois dans le local de saignée, les bovins sont terrassés sur le sol pour bien contention à l’aide des cordes
puis saigné dans le rite Musulman.
Apres l’abattage, l’habillage est réalisé par les différentes opérations menées sur l’animal suspendu à partir de ces pattes postérieures à un rail sur lequel, il chemine lentement en passant par des postes successifs où la préparation se poursuit par l’éviscération et la finition.
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III.2.Méthode de récolte des données III.2.1. Enquête de terrain La présente étude s’est déroulée du 20 septembre au 15 décembre. Au cours de cette étude nous avons procédés à une enquête rétrospective portant sur les abattages et les saisies effectuées à l’AFRIN de 2013 à 2015. Elle s’appuie sur les différents rapports d’activités produits par l’abattoir et de la DRE. Après avoir pris connaissance des documents fournis par la direction de l’abattoir, nous avons recensé le nombre d’abattage de bovins et les principaux motifs de saisie sur les trois années d’étude. Ensuite nous avons déterminé la proportion des organes saisis. Par contre, pour la détermination des coûts liés aux motifs de saisies, les différents documents exploités ne précisent pas le poids moyen des différents organes saisis mais plutôt le nombre. Le prix unitaire des organes était fourni par la direction de l’AFRIN. III.2.2. Analyse statistique Les documents fournis par la direction de l’AFRIN, nous ont permis de déterminer : Pour les abattages Le nombre d’animaux abattus chaque année a été obtenu par les rapports fournis par la direction de l’abattoir. Ce qui nous a permis ainsi de dresser des tableaux du bilan d’abattage par an tout ceci avec le MICROSOFT OFFICE EXCEL 2013 et MICROSOFT OFFICE WORD 2013. Pour les saisies : Le recensement des principaux motifs de saisies, la détermination des proportions et l’estimation des coûts liés aux principaux motifs de saisies ont été fait avec MICROSOFT OFFICE EXCEL 2013 et MICROSOFT OFFICE WORD 2013. Tous nos résultats sont consignés dans le chapitre suivant sous forme de tableaux et de figures.
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CHAPITRE II : RESULTATS I. RESULTATS I.1. Répartition des abattages contrôlés de bovins à l’AFRIN de 2013 à 2015 Durant la période d’étude, 685.390 animaux de boucherie ont été abattus à l’AFRIN dont 245.919 bovins, 422.856 petits ruminants et 16.615 camelins (Tableaux VI). En se rapportant au poids moyen des carcasses par année, la quantité de viandes rouges traitées à l’abattoir est estimée à 43.460.591 Kg. Tableau VI : Effectifs des abattages contrôlés à l’AFRIN de 2013 à 2015 Période en
Bovin
Ovin /Caprin
Camelin
année Têtes
P/M
Poids
Têtes
P/M
(kg)
total
(kg)
poids total
Têtes P/M
poids
(kg)
total
2013
74 840 142,2
10 643 450 139 395
14,33
1 998 919
5245
164,7
863 830
2014
82 787 134,6
11 137 897 135 273
17
2 284 395
5262
163
857 710
2015
88 292 140
12 325 180 148 188
16,4
2 430 283
6108
150
918 927
Source : AFRIN (rapport d’activités annuels 2013-2014-2015) De 2013 à 2015, 245.919 bovins ont officiellement été abattus à l’AFRIN. Au cours de l’année 2013, 74.840 abattages de bovins ont été effectués à l’abattoir, soit 6.237 abattages de bovins par mois. En 2014 nous avons observé une augmentation des abattages de 10,6 % qui sont passés de 74 840 à 82 787 bovins abattus. L’année 2015 a enregistré le plus d’abattages durant la période d’étude. Au total 88 292 bovins ont été abattus et inspectés. Ces résultats montrent que les abattages connaissent une augmentation chaque année depuis 2013, avec un taux moyen d’augmentation annuelle de 8,6 %.
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I.2. Bilan de la prévalence des lésions d’abats rouges de bovins de 2013 à 2015 à l’AFRIN Tableau VII: les saisies d’abats rouges de bovins à l’AFRIN entre 2013 à 2015 Organes Tête
Langue
Foie
Poumon Cœur
Rein
Rate
Totaux/Motifs
Motifs Ecoffrage
6086
6086
Pneumonie
1409
1409
Pleurésie
74
74
Congestion
5810
5810
Echinococcose
261
261
482
738
1573
1573
256
Abcès Emphysème Fasciolose
3866
3866
Hépatite
97
97
Kyste hépatique
258
258
Péricardite
346
346
Myocardite
82
82
Calcul rénal
2
2
Néphrite
9
9
9
Putréfaction verte
9
8
26
0
2
Cysticercose
1
1
Tuberculose
223
223
223
223
223
223
223
1561
Total
224
224
4709
15927
659
234
223
22200
Les organes saisis le plus souvent sont les poumons, le foie, le cœur et les reins. Ainsi chez les bovins, on constate que le taux de saisies pour chaque organe reste globalement le même et le poumon représente l’organe le plus saisi avec
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15 927 pièces soit 71,66 %. Le foie, le cœur et les reins, avec respectivement 23,01 % ; 3,99 % et 0,81 %. Les motifs de saisies les plus couramment rencontrés chez les bovins à l’AFRIN sont : L’ecoffrage avec 6 086 pièces saisies soit 27,28 % La congestion pulmonaire avec 5 810 pièces saisies soit 26,68 % La fasciolose avec 3 866 pièces saisies soit 16,79 % Trois lésions représentent 70,75 % de l’ensemble des saisies réalisées chez les bovins. . L’emphysème pulmonaire avec 1 573 pièces saisies soit 7,16 % ; La tuberculose avec 1 561 pièces saisies soit 6,99 % représente le 5ieme motif de saisie.
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Figure 2: RÊpartition des saisies d’abats rouges de bovins par organes entre 2013 à 2015
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Lésions dominantes 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0
2013
2014
2015
Figure 3: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par motifs de saisies entre 2013 à 2015 48
Figure 4: Ecoffrage Source : Auteur (AFRIN, 2016)
Figure 5: Nodules tuberculeux sur le poumon d’un bovin Source : Auteur (AFRIN ,2016)
49
Figure 6: Grandes douves dans un foie de bovin Source : Auteur (AFRIN, 2016)
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I.3 Prévalence des lésions d’abats rouges de bovins de 2013 à 2015 à l’AFRIN I.3.1
Saisies d’abats rouges de bovins en 2013
La figure 6 et le tableau VIII récapitulent les saisies d’abats rouges de bovins effectuées.
Figure 7: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organes en 2013
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Tableau VIII : Les saisies d’abats rouges de bovins à l’AFRIN en 2013 Organe Tête
Langue
Foie
Poumon Cœur
Rein
Rate
Totaux/Motifs
Motifs Ecoffrage (poumons)
2 308
2 308
Pneumonie (poumons)
511
511
Pleurésie (poumons)
15
15
Congestion (poumons)
1 472
1 472
Echinococcose(poumons)
92
92
Abcès (poumons)
216
216
Emphysème (poumons)
599
599
1 817
1 817
Hépatite (foie)
16
16
Kyste hépatique (foie)
113
113
Abcès hépatique (foie)
94
94
Fasciolose (foie)
0
Splénomégalie (rate)
0
Péricardite (cœur)
148
148
Myocardite (cœur)
0
0
Calcul rénal (reins)
0
0
Néphrite (reins)
5
5
5
Putréfaction verte
5
4
14
0
0
Cysticercose
0
0
Tuberculose
90
90
90
90
90
90
90
630
Total
90
90
2 135
5 308
242
95
90
8 050
Au total 8 050 saisies d’abats rouges de bovins ont été prononcées suite à l’inspection. Le poumon représente à lui tout seul plus de la moitié des abats rouges saisis, soit 65,23%.
29,04% des saisies d’abats rouges opérées
concernent le foie. Le reste des abats rouges (tête, langue, cœur, rein et rate) ne représentent que 5,73% des saisies (figure 6). Les principaux motifs de saisies enregistrés sont l’ecoffrage (poumon), la fasciolose (foie) et la congestion 52
pulmonaire dans les proportions respectives de 28,67 % ; 22,57 % et 18,28 %. La tuberculose et l’emphysème (poumon) représentent plus de 7 % chacun, l’ensemble des autres motifs représentent 10,59 % (Tableau VIII). I.3.2
Saisies d’abats rouges de bovins en 2014
la figure 7 et le Tableau IX récapitulent les saisies d’abats rouges de bovins effectuées.
Figure 8: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organes en 2014
53
Tableau IX: Les saisies d’abats rouges de bovins à l’AFRIN en 2014 Organes tête
languie
foie
poumon
cœur
rein
rate
totaux/Motifs
Motifs Ecoffrage (poumons)
2276
2276
Pneumonie (poumons)
551
551
Pleurésie (poumons)
35
35
Congestion (poumons)
1517
1517
Echinococcose(poumons)
105
105
Abcès (poumons)
132
132
Emphysème(poumons)
417
417
Fasciolose (foie)
1288
1288
Hépatite (foie)
31
31
Kyste hépatique (foie)
80
80
Abcès hépatique (foie)
58
58 0
Splénomégalie (rate)
0
Péricardite (cœur)
161
161
Myocardite (cœur)
14
14
Calcul rénal (reins)
2
2
Néphrite (reins)
4
4
3
Putréfaction verte
3
3
9
Cysticercose
1
1
Tuberculose
80
80
80
80
80
80
80
560
81
81
1540
5116
258
86
80
7240
Total
0
0
En 2014, le nombre de saisies d’abats rouges de bovins a légèrement baissé par rapport à l’année précédente. Au total 6 754 saisies d’abats rouges de bovins ont été effectuées dont 70,61 % de poumon et 23,53 % de foie. Le reste des abats rouges (tête, langue, cœur, rein et rate) ne représentent que 5,86 % de saisies (figure 7). La prévalence de l’ecoffrage est de 31,43 % contre 20,95 % pour la congestion et 17,79 % pour la fasciolose. La tuberculose et l’emphysème 54
représentent respectivement 7,73 % et 6 %. Les autres pathologies justifient 10,44 % des saisies (Tableau IX).
I.3.3
Saisies d’abats rouges de bovins en 2015
La figure 8 et le tableau X récapitulent les saisies d’abats rouges de bovins effectuées.
Figure 9: Répartition des saisies d’abats rouges de bovins par organes en 2015
55
Tableau X: Les saisies d’abats rouges de bovins à l’AFRIN en 2015 Organes Tête langue foie Motifs Ecoffrage (poumons) Pneumonie (poumons) Pleurésie (poumons) Congestion (poumons) Echinococcose (poumons) Abcès (poumons) Emphysème (poumons) Fasciolose (foie) Hépatite (foie) Kyste hépatique (foie) Abcès hépatique (foie) Splénomégalie (rate) Péricardite (cœur) Myocardite (cœur) Calcul rénal (reins) Néphrite (reins) Putréfaction verte Cysticercose Tuberculose Total
poumon cœur rein
Rate
1502 347 24 2821 64 134 557 761 50 65 104 0 37 68 0 0 0 53 53
0 53 53
1
1
53 1034
53 5503
1 0 53 159
53 53
53 53
Totaux/Motifs 1502 347 24 2821 64 134 557 761 50 65 104 0 37 68 0 0 3 0 371 6908
Il a été enregistré 6 908 saisies en 2015 à l’AFRIN, soit une diminution des saisies de 2,45 % en comparaison à l’année précédente. Les poumons et le foie constituent une fois encore les organes les plus représentés avec 79,25 % des saisies effectuées pour les poumons et 16,48 % pour le foie (figure 8). Les principaux motifs de saisies enregistrés pour l’année 2015
sont la
congestion (poumon), l’ecoffrage (poumon) et la fasciolose (foie) dans les proportions respectives de 40,83 % ; 21,74 % et 10,01 %. L’emphysème (poumon) et la tuberculose représentent respectivement 8,06 % et 5,37 % et l’ensemble des autres motifs représentent 9,11 % (Tableau X).
56
II. Pertes économique du retrait des abats rouges à l’AFRIN II.1 Evolution annuelle des pertes pondérales d’abats rouges Le tableau XI montre qu’en 3 ans, 121.004,5 kg d’abats rouges de bovins ont été saisis à l’abattoir soit en moyenne 40.334,83 kg par an. Chaque année les pertes enregistrées sur les poumons sont les plus importantes suivies de celle du foie qui représentent respectivement 71,33% et 23,34% des pertes pondérales d’abats rouges. Tableau XI : Estimation du poids des abats rouges de bovins saisis par année (en kg) Tête
Langue
Poumon
Foie
Cœur
Rein
Rate
Total
2013
1 867,5
67,5
28 769,3
12 810
364,5
70
148,5
44 097,3
2014
1.660
60
27.728,7
9.240
387
62,3
132
39 270
2015
1.203,5
39,75
29.826,2
6.204
238,5
37,8
87,45
37 637,2
total
4 731,00
167,25
86 324,20
28 254
990
170,1
367,95
121004,5
Abats Année
En 3 ans 121.004,5 kg d’abats rouges de bovins ont été saisis. Cela représente 1,28% de poids total des abats rouges de bovins contrôlés pendant la période d’étude. II.2 Estimation du cout des pertes d’abats rouges Ces pertes économiques liées aux saisies des abats rouges, ont été évaluées à partir des prix moyens indicatifs des abats (tableau XII) Tableau XII: les prix moyens indicatifs des abats rouges de 2013 à 2015 Tête
Langue
Poumon
Foie
Cœur
Rein
Rate
Prix
13 000
2 000
2 000
7 000
2 500
2 000
1000
(FCFA)
Unité
Unité
Unité
Unité
Unité
Unité
Abats rouges
Unité
57
Le tableau XIII présente le coût des pertes dues aux saisies par année et par organe. Tableau XIII : Estimation du coût des abats rouges de bovin saisis en 2013 à 2015 Abats
Tête
Langue Poumon
Foie
Cœur
Rein
Rate
Total
Année
2013
1.170.000 180.000 10.616.000 14.945.000
607.500
380.000 180.000
28.078.500
2014
1.040.000 180.000 10.232.000 10.780.000
645.000
338.000 160.000
23.375.000
397.500
214.000 106.000
19.830.500
689.000
2015
Total
180.000 11.006.000
7.238.000
2.899.000 540.000 31.854.000 32.963.000 1.650.000 932.000 446.000 71.283.000
Les pertes sèches engendrées par les saisies d’abats rouges de bovins par année se présentent comme suit :
28.078.500 FCFA en 2013
23.375.000 FCFA en 2014
19.830.500 FCFA en 2015
La valeur cumulée des pertes s’élève à 71.284.000 FCFA soit en moyenne 23.761.334 FCFA par an. Les pertes sèches engendrées par les principaux motifs de saisies à l’issue de l’inspection sanitaire et de salubrité des abats rouges de bovins à l’AFRIN se résument eu cours de la période d’étude à :
27.062.000 FCFA pour la fasciolose
12.172.000 FCFA pour l’ecoffrage 58
11.620.000 FCFA pour la congestion pulmonaire
6.578.000 FCFA pour la tuberculose
3.146.000 FCFA pour l’emphysème pulmonaire
La valeur financière des pertes engendrées par ces principaux motifs de saisies représente environ 85% du coût total des abats rouges saisis, au cours de la période d’étude.
59
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS I. DISCUSSION I.1 Limite de l’étude L’AFRIN, principal abattoir du district de Niamey, n’a pas été en mesure de fournir le poids exact des différents organes saisis sur la période d’étude. Les valeurs utilisées pour l’analyse financière sont données par le prix unitaire des différents abats rouges de bovins. I.2
Choix du cadre d’étude
Nous avons choisi l’abattoir frigorifique de Niamey (Niger) car peu d’études ont été menées dans cet établissement et aussi en raison du rôle de protection de la santé publique que doit jouer cet abattoir. I.3 Conditions d’inspection des abats rouges à l’AFRIN La préparation des abats rouges, telle que réalisée à l’AFRIN est bien loin de répondre aux exigences du CODEX ALIMENTARIUS, tant en matière d’hygiène que dans le cadre du traitement des abats rouges. En effet, le principe de la marche en avant, de la séparation des secteurs sains et souillés, le non entrecroisement des courants de circulation, le transfert mécanisé des charges sont autant de principes qui ne sont pas respectés à l’AFRIN. En ce qui concerne les locaux, le non-respect des normes en matière de construction (emplacement, sols, murs, l’évacuation des déchets, éclairage…) tels que décrit par le CODEX ALIMENTARIUS (2005), leur usage au-delà de leur capacité d’origine et leur vétusté ne favorisent pas une bonne hygiène des abats rouges issus de l’abattoir. L’inspection se fait dans des conditions non réglementaires. L’agent inspecteur réalise difficilement le « coup d’œil général » des abats rouges car la luminosité des locaux est faible (inspection de nuit). Aussi, toutes les pièces de l’animal ne 60
sont pas présentées en même temps au contrôle ce qui ne lui permet pas de se faire un avis global sur l’état sanitaire de l’animal comme le recommande JOURDAIN (1965). L’inspection se fait pour sa grande part dans les locaux d’abattage, en présence des bovins qui rentrent de partout en courant mais aussi sous le regard et la constante pression du boucher et il n’est pas rare que l’agent soit influencé voire même intimidé par ce dernier. L’absence de poste spécifique d’inspection, le non estampillage des abats rouges de bovins inspectés encouragent certains bouchers à subtiliser de l’inspection, certains éléments lorsqu’ils
les
soupçonnent
lésés.
C’est
ainsi,
que
certains
produits
potentiellement dangereux pour la santé humaine, échappent au contrôle des inspecteurs et sont mis sur le marché. I.4 Statistiques d’abattage Motifs dominants à l’inspection Au total, 17 motifs ont justifié les saisies d’abats rouges à l’AFRIN au cours de la durée d’étude. Les plus récurrents de ces motifs étaient l’ecoffrage (27,28%) ; la congestion pulmonaire (26,68% des saisies) ; la Fasciolose (16,79%) ; l’emphysème pulmonaire (7,16%) et la tuberculose (6,99%).
Nos résultats sont diffèrent de ceux obtenus par ALAMBEDJI (1984) qui avait constaté que 75,96% des saisies totales de bovins à l’AFRIN entre 1974 et 1983 étaient dues à la tuberculose. Cette différence peut s’expliquer par le fait que ces résultats font uniquement allusion aux saisies totales. Comparés à ceux de TCHOUTCHOU (2004), nos résultats révèlent une légère augmentation des cas de congestion pulmonaire et de fasciolose qui justifiaient respectivement 20,10% et 9,90% des pertes enregistrées. Nos résultats sont conformes à ceux de
MWENEDATA (2009), qui a
obtenu à l’issue de ses travaux, une prévalence de 20,90% pour les motifs de saisies concernant l’écoffrage. Cela peut s’expliquer par l’abattage qui se 61
pratique suivant le rite musulman au niveau des deux abattoirs (AFRIN et l’abattoir de Dakar). L’emphysème pulmonaire, quant à elle, occupe une place importante dans les saisies réalisées. Elle constitue le quatrième motif de saisies des abats rouges au niveau de l’AFRIN. Elle apparait comme étant le cinquième motif de saisie des abats rouges aux abattoirs de Port-Bouët (TOKPA, 2015) avec 7% des saisies enregistrées. Pertes dues à l’inspection sanitaire et salubrité Statistiques d’abattage La valeur cumulée des pertes dues à l’inspection des abats rouges à l’AFRIN pendant la période d’étude, s’évalue 22.200 organes saisis, pour un équivalent de 71.283.000 FCFA. Soit 1,28% des pertes enregistrées. Nos résultats sont similaires à ceux obtenus par MUSENGARUREMA (1983) et CHABI BOUKO(2014) qui donnent respectivement 1,41% de pertes au Rwanda et 1 ,08% de pertes au Benin. Cette similaire avec les résultats de CHABI BOUKO peut s’expliquer par le fait que la plus part des animaux abattus dans les abattoirs du Benin proviennent du Niger. Mais ils sont plus élevés par rapport à ceux fournis par MALLAY (2011) en Côte d’Ivoire et par TCHOUTCOU (2004) au Sénégal. Ils oscillent entre 0,18% et 0,38%.
62
II. RECOMMANDATION Les recommandations que nous formulons à l’issue de notre étude, vont dans le sens d’une amélioration globale de la qualité des abats rouges de bovins mis sur le marché Nigérien en général et en particulier sur le marché du district de Niamey. II.1 Etat de santé, augmentation et formation du personnel de l’AFRIN Trois éléments essentiels sont à prendre en compte : la santé du personnel ; La formation du personnel et l’augmentation de l’effectif du personnel : Etat de santé du personnel La santé du personnel est un élément très important. Des visites médicales complètes devront être régulièrement organisées en vue de détecter au plus tôt les éventuelles maladies. Des traitements adéquats devront être préconisés pour les malades. Formation du personnel En ce qui concerne la formation du personnel, une politique de formation continue doit être instituée. L'organisation de stages permettrait au personnel non seulement de consolider les acquis antérieurs mais aussi et surtout de se mettre au diapason des nouvelles réalités du terrain. Augmentation des effectifs Il faut augmenter le nombre d’agents car lorsqu’ ils sont en sous effectifs pour plusieurs taches moins ils sont performants. Des moyens adéquats et suffisants doivent être mis à la disposition des agents d'inspection. D'abord l’abattoir devrait respecter les normes permettant l'hygiène et le bon déroulement des opérations de préparation et d'inspection. 63
II.2 Réhabilitation
des infrastructures et installation de nouveaux équipements a L’AFRIN
A nos autorités administratives, il est urgent d’entamer des travaux de réhabilitation des locaux de l’abattoir afin qu’il réponde le mieux possible aux exigences en la matière. Et cela passe dans un premier temps par la réfection du sol, des murs, des crochets, de l’éclairage, installer un incinérateur pour une meilleure destruction des cas de saisies totales et partielles. II.3 Coopération des services vétérinaires avec les services médicaux locaux Les services médicaux après les consultations des patients ils doivent enregistrer tous les cas survenus après consommation d’abats rouges. Ensuite ils doivent faire un rapport aux services vétérinaires. Ce rapport permettra de renseigner les services vétérinaires sur la recrudescence chez les populations de maladies susceptibles d'être transmises par la consommation d’abats rouges de mauvaise qualité. II.4 Lutte contre les pathologies animales Les informations fournies par les inspections et couplées à celles obtenues lors d'enquêtes épidémiologiques sur le terrain devraient permettre la mise en place de campagnes efficaces de lutte contre les pathologies qui entravent le développement des productions animales.
64
CONCLUSION GENERALE Le Niger, pays sahélien situé à cheval sur l’Afrique noire et le Maghreb, est caractérisé par une longue tradition pastorale. L’élevage représente le soussecteur le plus dynamique du secteur tertiaire et le plus porteur de croissance pour l’économie nationale. Selon les statistiques du ministère de l’élevage, ce sous-secteur contribue à hauteur de 13% au PIB national et participe à la formation du PIB agricole à hauteur de 35%. Il représente aussi la seconde recette d’exportation du pays après l’uranium. Du fait de son importance macroéconomique, le développement de l’élevage constitue une priorité absolue pour l’Etat dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. La viande rouge, principale source de protéines d’origine animale de la population, est produite, en grande partie, au niveau des abattoirs frigorifiques et des aires d’abattage. La viande produite au niveau de l’Abattoir Frigorifique de Niamey (AFRIN) est destinée essentiellement à la consommation locale. Selon la FAO (2004), la consommation de viande à Niamey est passée de 28kg/habitant/an en 1993 à 11,4kg/ habitant/an en 2004. L’accessibilité à la viande est donc limitée pour la population de la Communauté Urbaine de Niamey réputée être la plus grande consommatrice de viande du pays (BAHARI, 2011). En raison des éventuels risques sanitaires associés à la consommation de la viande, l’Etat, dans le but de protéger la santé publique, a instauré l'inspection sanitaire aux différents échelons : aux niveaux des frontières terrestres et aériennes et surtout aux abattoirs. Ainsi, l’inspection sanitaire à ces différents niveaux permet généralement de mettre en évidence les nombreuses contraintes que rencontre la filière animale parmi lesquelles les maladies dont certaines sont réputées très contagieuses et d’autres sont des zoonoses. Pour réduire l’impact économique et sanitaire de ces maladies, il est fondamental de bien les connaître 65
pour les contrôler. C’est pourquoi, la présente étude a été menée en ayant comme objectif général d’évaluer la prévalence des motifs de saisies rencontrés sur les abats rouges de bovin au niveau de l’abattoir frigorifique de Niamey (NIGER) et estimer l’incidence économique pour la population. Il s’agissait de manière spécifique : d’évaluer des conditions de l’inspection sanitaire des abats rouges de bovins ; de quantifier les saisies issues de l’inspection des abats rouges de bovins ; d’estimer le coût financier des saisies d’abats rouges effectuées ; d’identifier les pathologies dominantes et autres anomalies affectant le cheptel et justifiant les saisies d’abats rouges. Pour atteindre ces objectifs nous avons effectué un stage de trois mois à l’AFRIN allant de la période du 20 Septembre au 15 décembre 2016, où nous avons exploité les rapports d’abattages et de saisies des abats rouges de 2013 à 2015. Le logiciel Microsoft office Excel a servi à la réalisation de la statistique descriptive et des graphiques. Ainsi, nous avons recensé le nombre d’abattage de bovins et des proportions des principaux motifs de saisie et des organes saisis sur les trois années d’étude ont été calculées. Pour la détermination l’incidence économique liée aux motifs de saisies, les prix unitaires des organes fournis par la direction de l’AFRIN ainsi que le nombre des organes saisis ont considérés. Ainsi, l’étude révèle à travers nos observations, de mauvaises conditions d’hygiène de préparation des abats rouges, un manque d’installation (défaut d’éclairage) et de matériels d’inspection à l’AFRIN ; En ce qui concerne les saisies d’abats rouges, de 2013 à 2015, sur 245 919 bovins abattus et inspectés 22 200 abats rouges ont été saisies, soit 1,28 % des abats rouges inspectés. Les poumons ont représenté 71,66 % des pièces
66
saisies, le foie 23,01%, le cœur (3,99%), les reins, la rate, la tête et la langue n’ont fait que 1,3% des saisies. Les motifs dominants ayant justifié les saisies sont : l’ecoffrage (27,28%), la congestion pulmonaire (26,68%), la fasciolose (16,79 %), l'emphysème pulmonaire (7,16%), la tuberculose (6,99%) et autres (15,1%). Le coût global des saisies d’abats rouges de bovins opérées de 2013 à 2015 s’élève à 71 283 000 FCFA. Les pertes engendrées par chaque motif dominant de saisies est de 27 062 000 FCFA pour la fasciolose, 12 172 000 FCFA pour l’ecoffrage, 11 620 000 FCFA pour la congestion pulmonaire, 6 578 000 FCFA pour la tuberculose, 3 146 000 FCFA pour l’emphysème pulmonaire et 10 705 000 FCFA pour les autres motifs. Il ressort de l’analyse des motifs de saisies que les bovins de la région de Niamey et de Tillabéry sont les plus atteints par les maladies infectieuses principalement la fasciolose et la tuberculose. Ces pathologies contribuent, à réduire la productivité du bétail et sont responsables d’énormes pertes pour les bouchers. Vu les dysfonctionnements et l’importance des pertes financière, il est donc urgent d’entreprendre des actions afin de lutter efficacement contre ces affections mais aussi contre les autres facteurs de saisies des abats rouges de bovins à l’AFRIN. Pour cela, nos recommandations s’articulent autour d’un engagement et d’une franche collaboration entre les principaux acteurs de la filière bétail-viande au Niger dans le but de : respecter les conditions de transport et de débarquement des animaux de boucheries ; respecter les mesures d’hygiène lors des différentes étapes de préparation et de manutention des abats rouges ; 67
mettre à niveau les agents des services vétérinaires du district de Niamey par l’instauration de formations continues (description des lésions et normes d’hygiène) ; mettre en place une base de collaboration entre les services médicaux et les services vétérinaires en vue de déceler rapidement les maladies humaines qui peuvent être liées à la consommation ou à la manipulation des abats rouges insalubres ; réhabiliter les locaux de l’AFRIN ou mieux encore, construire un abattoir frigorifique moderne ; et sensibiliser les consommateurs sur des dangers liés à la consommation d’abats rouges de mauvaise qualité. Nous pensons réellement que la mise en application de ces mesures devrait permettre un meilleur contrôle de l’incidence et des conséquences des pathologies rencontrées dans les élevages. Cela réduirait les saisies et améliorerait la qualité des viandes et abats rouges qui en sont issues.
68
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SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; d’observer en toute circonstance les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »
ETUDE DES MOTIFS DE SAISIE DES ABATS ROUGES DE BOVINS AU NIVEAU DE L’ABATTOIR FRIGORIFIQUE DE NIAMEY (NIGER) : FREQUENCE DES LESIONS ET PERTES ECONOMIQUE DE 2013 A 2015
RESUME La présente étude a pour objectif d’évaluer la prévalence et d’estimer l’incidence économique des motifs de saisie des abats rouges de bovins à l’AFRIN. Elle s’est déroulée du 20 Septembre au 15 Décembre 2016. Au cours de cette étude nous avions dû participer aux activités d’inspection et procéder à une enquête rétrospective portant sur les abattages et les saisies effectuées sur les abats rouges de bovins à l’AFRIN de 2013 à 2015. Elle s’appuie sur les différents rapports d’activités produits par la direction de l’AFRIN et de la DRE. Les résultats de cette étude montrent que l’inspection sanitaire et de salubrité des abats rouges de bovins à l’AFRIN se fait dans de mauvaises conditions d’hygiène. A cela ajoute un manque d’installation (défaut d’éclairage) et des matériels d’inspection. De 2013 à 2015 sur 245 919 bovins qui ont été abattus et de leurs abats, qui furent l’objet d’inspection 22 200 abats rouges ont été saisis, soit 1,28 % des abats rouges inspectés. Les pertes engendrées par ces saisies s’élevaient à 71 283 000 FCFA. Les poumons ont représenté 71,66 % des pièces saisies, le foie 23,01 % ; le cœur 3,99% ; les Reins, la rate, la tête et la langue n’ont fait que l’objet de 1,3 % des saisies. Les motifs dominants des saisies sont : l’Ecoffrage (27,28%), la Congestion pulmonaire (26,68%), la Fasciolose (16,79%), l'emphysème pulmonaire (7,16%), la Tuberculose (6,99%) et les autres (15,10%). Des recommandations ont été formulées sur la base des résultats obtenus afin d’interpeller tous les acteurs de la filière mais aussi les autorités en charge de l’inspection sanitaire et de salubrité des abats rouges sur le bienfondé de la mise à la disposition des consommateurs des produits de qualité. Mots clés : Abattoir, Inspection, Abats rouges, Motifs de saisies, Incidence économique. Abdoul Aziz MOROU GARBA Tel : +221 78 127 90 64/ +227 96 05 79 49 Adresse : Goudel-Niamey-Niger Email : morougarba2@gmail.com