Oumar Ngalla DIOUF

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ****** ECOLE INTER ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V) ****** ANNEE 2017

N°02

ETAT DES LIEUX DES PRATIQUES D’ELEVAGE DE L’ANE AU SENEGAL, PATHOLOGIES FREQUENTES ET METHODES DE LUTTE THESE Présentée et soutenue publiquement le 05 Avril 2017 à 10h30mn devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLÔME D’ETAT) Par Oumar Ngalla DIOUF Né 27/02/1987 à Dakar (Sénégal) JURY Président :

M.

Bara NDIAYE

Professeur titulaire à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

Directeur et Rapporteur :

Mme. Mireille Catherine KADJA WONOU Maître de conférences agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar

Membre :

M. Simplice Bosco AYSSIWEDE Maître de conférences agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar


Je rends grâce à SERIGNE SALIOU MBACKE SERIGNE TOUBA de m’avoir fait un disciple de son unique Cheikh contemporain, CHEIKH BETHIO THIOUNE.

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IN MEMORIAM Je dédie ce travail : -

A la mémoire de mon père SEYDOU DIOUF : Père, vous nous avez quittés, au moment même où toute la famille espérait beaucoup de vous. Que votre âme repose en paix dans votre

nouvelle demeure et sachez que nos pensées

restent avec vous. -

A mon oncle PAPE NDIAYE dit GOR MACK et à un condisciple, un ami PAPE SENGHANE NDIAYE, vous nous avez manqué, pensées pieuses à vous, que vos âmes reposent en paix et la terre vous soit légère !

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DEDICACES ET REMERCIEMENTS

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 A CHEIKH BÉTHIO THIOUNE ‘mou’ SERIGNE SALIOU MBACKE, le compagnon de L’Absolu  A ma mère KHADY NDIAYE Maman, vos efforts inlassables méritent aujourd’hui d’être salués. Vous m’avez chéri et vous ne cessez de me chérir ; vos prières, vos conseils et vos encouragements ne m’ont jamais fait défaut. Vous avez été une combattante exemplaire et passionnante. Maman retrouvez, en ce modeste travail ma profonde reconnaissance et toute mon affection, que Serigne Touba vous garder longtemps à nos côtés. Santé et longévité à vous.  A mon Père SEYDOU DIOUF Papa, je ne saurais vous remercier assez pour tout ce que vous avez fait pour moi. L’immense amour que vous aviez pour vos fils fait que nous avons eu de la peine à digérer votre disparition. Tout le regret que nous éprouvons c’est votre absence à ne pas assister à l’aboutissement des efforts de votre fils. Papa trouvez dans ce travail totale satisfaction et surtout que Dieu le Miséricordieux vous accueille dans ses paradis les meilleurs.  A ma grande mère, YANDE FAYE Une grande mère, douce ; aimable et sensible. Je me souviens des moments difficiles avec vous .Jamais je n’oublierai vos bons conseils et vos prières en vers nous. Tu m’as montré la voix du Seigneur et ceci m’a permis d’être différents de ceux de ma génération. Trouve dans ce modeste travail, l’expression de mes sincères remerciements. Que Dieu t’accorde longue vie pour la moisson et que les écluses des cieux s’ouvre pour toi. A Dieuwrigne YOUSSOU BEYE du Daara Sant SERIGNE SALIOU TOUBA GANDIAYE Dieuwrigne, vous avez su nous guider dans la voix de Serigne Touba avec rigueur et stratégie mais aussi avec largesse et clémence. Vous nous avez aidez à accomplir

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l’ordre divin de faire de son CHEIKH notre préoccupation. Que SERIGNE TOUBA vous garde et vous donne santé et longue vie. Sincères remerciements. A ma tante DIBOR DIENG à GANDIAYE Vos encouragements et vos prières nous ont servi. Soyez assuré de notre attachement et recevez nos sincères remerciements.  A mon frère MAMADOU DIOUF et sa femme YACINE NDAO Frère, vous avez su prendre la relève pour soutenir toute la famille bien avant même la disparition de notre père. Vos encouragements et conseils nous ont toujours servis. Soyez, assuré de notre reconnaissance et qu’Allah le tout Puissant vous garde. Sincères remerciements  A mes tantes NDEW SENGHOR, CODOU DIOUF, YANDE NDIAYE, MBATE, KHANE FAYE Je vous exprime ma reconnaissance et mes profonds remerciements pour tout ce que vous avez fait et apporté comme soutien à mon éducation et surtout mon cursus scolaire. Vous n’avez jamais ménagé d’efforts pour me mettre dans des conditions les meilleures me permettant de réussir mes études. Trouvez dans ce travail une totale fierté et satisfaction. Puisse Dieu vous accorder santé et longue vie. Sincères remerciements.  A mes cousines et cousins AMY NDIAYE, NDEYE YANDE, BIGUE, MAME DIARRA, MODOU NDIAYE, DJIBY

NDIAYE,

FALLOU

NDIAYE,

BASSIROU

NDIAYE,

COUMBA

NDIAYE….etc.  A mes frères et sœurs MARIAMA, FATOU, BIBA, RAMA, CHEIKH, CHEIKH MBACKE, SEYNABOU DIOUF, LATYR, ANTA, MAME DIARRA DIOUF, MOUSSA, SALY, ALIOU, NDEYE SIGA NDOUR, AÏSSATOU, DABA, je vous aime tous. Que Dieu vous garde unis dans l’entente et la paix. vi


 A mes nièces et neveux MARIEME MBODJI, AIDA NIANG, ASTOU DIENG  A mon grand frère CHEMS EDDINE DIOUF et Sa femme ANTA SÉNE

Grand frère, vous nous avez accompagné depuis le bas âge et en réalité vous avez été une référence dans la quête de l’excellence sur tous les plans et cela nous a guidé et inspiré à ne pas être du reste. Vos conseils et prières nous ont toujours étaient utiles. Soyez assurée de notre profonde reconnaissance et sincères remerciements. Qu’Allah le tout Puissant vous garde longtemps avec une très bonne santé.  A mon Encadreur Professeur, MIREILLE CATHERINE KADJA WONOU Professeur, vous nous avez donné les moyens et guidé à réaliser ce travail. Votre disponibilité, votre rigueur et votre simplicité sont pour nous une illustration de vos compétences et qualités scientifiques. Nous avions souhaité votre présence pour mieux bénéficier davantage de votre expérience et de votre savoir. Ce travail est l’œuvre de votre soutien et de votre engagement. Veuillez trouver ici, cher Professeur, notre profonde reconnaissance. 

Au Docteur SOUAHIBOU SOUROKOU SABI, Vous avez su guider le

travail que nous présentons aujourd’hui. Les moments passés ensemble nous ont permis de découvrir en vous l’exemple même de la simplicité, de la bienveillance et de l’amour pour un travail bien fait. Ce travail est le vôtre. Soyez rassuré de notre éternelle reconnaissance et de nos sincères remerciements.  Au Technicien d’élevage KANE, ALBERT, votre collaboration et vos conseils

nous ont servi. Vous nous avez guidés dans ce travail. Merci pour tous. Soyez assuré de notre gratitude et recevez nos sincères remerciements. Que Serigne Touba vous garde.  Au DOCTEUR SOW UNIVET MBACKE, je ne saurais vous remercier, votre

collaboration et votre soutien sans faille m’ont permis de faire une bonne partie de

vii


mes enquêtes. Soyez assurés de ma reconnaissance et recevez en même temps mes sincères remerciements.  Au Dr OUSMANE NDIAYE TOPLAVET de DAHRA, vous nous avez aidés

sur le terrain pour la réalisation de ce travail, votre collaboration, vos conseils de sage nous sont toujours utiles. Soyez assuré de notre attachement et recevez nos sincères remerciements.  Au Dr OUSSEYNOU DIOUF KOUPENTOUM, vos conseils de qualité et vos

encouragements

nous

ont

beaucoup

servis.

Recevez

ici

nos

sincères

remerciements.  A mes

amis et ainés de L’EISMV : Dr. FALLOU NDIAYE, Dr. LAMINE

DIOUF, Dr PAPE DEMBA DIENG, Dr MOHAMED SARR, Dr. FAFA SOW, Dr MAME FATOU THIOUNE, Dr DIOUF NICOLAS, Dr DIOUF LAMINE, DR KANDE ; Dr NGOM ABDOULAYE, Dr ABDOULAYE DIEYE, Dr FATOU TOURE, Dr ABDOURAKHMANE SECK, Dr SEYNABOU DIACK, Dr AIDA DIODIO KASSE, Dr ISMA NDIAYE, Dr OUSMANE SALL, Dr DIENG, DR NDIAYE, Dr LISSA FALL, Dr KHADIDIATOU DIALLO, Dr KHADY NIANG, Dr KHOUDOSS DIOP. Dr NDIAYE RENE KARIM.

Je vous souhaite une carrière professionnelle

fournie.  A mes jeunes frères de l’EISMV : CHEIKH BAMBA NDOUR, MAME MOR

THIAM, BAYE NDIAYE, JUSTIN NIANG, ABDOU FALL, THIERNO NDIATH, MADO, RAMA SALANE, et l’ensemble des étudiants sénégalais, le chemin est encore long mais creuser et vous verrez que l’effort vous récompensera.  A mes camarades de la 43ème Promotion (Promotion IDRISSA NASSA), le

trajet était parsemé d’embuches mais nous voilà tous au bout du tunnel. Je vous souhaite tous une bonne vie professionnelle ;  A Monsieur YALACE YAMBA KABORET, Professeur accompagnateur,

DIRECTEUR GENERAL DE L’EISMV votre sens des relations et votre disponibilité nous ont toujours séduits, faisant de vous l’homme des solutions. Soyez rassurez de notre attachement et recevez ici nos sincères remerciements. viii


 A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Sénégalais (A.E.V.S.) ;  A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (A.E.V.D.) ;  A tous les enseignants de l’E.I.S.M.V ;  A tous les Docteurs vétérinaires de mon pays ;  A ma très chère Patrie le SENEGAL.

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REMERCIEMENTS Nos très sincères remerciements :  A CHEIKH BETHIO THIOUNE pour tous ses bienfaits et pour m’avoir guidé dans la voie de Serigne Touba  Au Professeur MIREILLE KADJA WONOU pour m’avoir accepté de travailler dans son service et d’avoir inspiré et guidé ce travail jusqu'à son aboutissement.  Dieurigne SAMBA NIANG, BABACAR SECK, SOULEYMANE DIOUF,

BOUCAR DIOUF, BABACAR DIOUF, MODOU BADJI, MASSENE SENE du Daara Sant Serigne Saliou MBACKE TOUBA GANDIAYE, ce travail vous a toujours préoccupé.  A mes frères et sœurs condisciples « THIANTACONES »Je rends grâce à

SERIGNE SALIOU MBACKE Serigne TOUBA de m’avoir fait un disciple de son unique Cheikh contemporain, CHEIKH BETHIO THIOUNE.  A monsieur le Directeur Général de l’EISMV, Professeur YALACE YAMBA

KABORET  A Nos encadreurs : pour leurs conseils et leurs soutiens : Dr SOUROKOU SABI Dr DAHOUROU Dr SECK PA PHATA NDIAYE, historien à Gandiaye  Aux professeurs pour leur disponibilité.  Au Dr MATAR SECK, Vétérinaire the Brooke au Sénégal  A tous nos maîtres de l’EISMV pour la qualité des enseignements reçus  A tout le personnel administratif et technique de l’EISMV  Au parrain de la 43ème promotion Mr IDRISSA NASA  A la 43ème promotion  A l’AEVD  A l’AEVS  A tous ceux qui de loin ou de près ont contribué à la réalisation de ce document x


A NOS MAITRES ET JUGES

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A notre Maître et Président de jury, Monsieur BARA NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Vous avez accepté avec beaucoup d’enthousiasme et de spontanéité de présider ce jury de thèse malgré votre calendrier très chargé. Vos hautes qualités scientifiques et votre approche facile justifient notre choix pour la présidence de ce jury de thèse. Nous vous prions de trouver ici l’expression de notre sincère gratitude et profond respect. A notre Maître, Directeur et Rapporteur de thèse, Madame MIREILLE CATHERINE KADJA WONOU, Maitre de conférences agrégé à l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar. Vous avez encadré et dirigé ce travail avec beaucoup de rigueur et d’attention malgré vos multiples occupations. Vous nous avez accordé un privilège particulier et exceptionnel en nous offrant les conditions les plus optimales à la réalisation de ce travail. Soyez en remercié pour toute l’attention et la patience consacrée à sa conduite. Votre humilité sans façon, vos conseils d’un homme avisé, vos hautes qualités humaines et intellectuelles nous ont très profondément marqués et font de vous notre modèle. Puissions- nous à l’occasion de ce travail et à l’avenir, dans nos études et notre vie professionnelle, nous montrer dignes du précieux enseignement que vous avez prodigué. C’est ici l’occasion pour nous Maitre, de vous témoigner nos sincères remerciements et profonde reconnaissance.

A notre Maître et Juge, M. SIMPLICE BOSCO AYSSIWEDE Maître de conférences agrégé à l’E.I.S.M.V de Dakar Vos valeurs intellectuelles et humaines, imposent admiration et respect. Nous vous sommes très reconnaissant d’avoir accepté avec spontanéité de siéger dans ce jury et cela en dépit de vos multiples charges. Veuillez trouver ici, toute notre gratitude et notre grande considération. Sincères remerciements. xii


LISTE DES ABREVIATIONS %:

Pou Pourcentage

°C:

Degré Celsius

DIREPA :

Direction l’Elevage et Production animales

EISMV

Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine vétérinaires

FAO :

Food and agriculture organization of the united nations(organization des nations unis pour alimentation et agriculture)

F CFA :

Franc de la Communauté Francophone d’Afrique

kg :

Kilogramme

KJ :

Kilojoule

km 2:

Kilomètre carré

m:

Mettre

Mcal :

Mégacalorie

mg :

Milligramme

mm :

Millimètre

cm :

Centimètre

MRA :

Ministère des Ressources Animales

PIB :

Produit Intérieur Brut

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LISTE DES FIGURES

Figure 1

: Déntition et âge chez l'âne .......................................................... 7

Figure 2

: Croisement permettant d’obtenir une mule ................................ 9

Figure 3

: Image d’un mulet et d’un bardot ................................................ 9

Figure 4

: Représentation schématique des particularités anatomiques de l'âne........................................................................................... 11

Figure 5

: Elément d'un harnais à bricole chez l'âne ................................. 17

Figure 6

: Mors de filet de l'âne................................................................. 19

Figure 7

: Schéma des différentes parties du mors de bride de l'âne ........ 20

Figure 8

: Différentes parties du fer à sabot chez l'âne ............................. 20

Figure 9

: Utilisation de l'âne dans le transport de bagages ...................... 24

Figure 10

: Utilisation dans le transport d'eau en milieu rural .................... 24

Figure 11

: Utilisation de l’âne dans la culture attelée pour la préparation des champs à Sokone (Kaolack) .............................................. 25

Figure 12

:Ane tirant une charrette d’ordures dans la ville de Kaolack ..... 26

Figure 13

: Régions d’études ....................................................................... 49

Figure 14

: Répartition des ânes en fonction du sexe.................................. 51

Figure 15

: Répartition des ânes en fonction de l’âge ................................. 51

Figure 16

: Répartition des ânes en fonction du logement .......................... 52

Figure 17

: Fane d’arachide vendue en détail (400F la bassine) à Louga ... 53

Figure 18

: Fréquence des ânes en fonction de la robe ............................... 54

Figure 19

: Ane de robe grise ...................................................................... 54

Figure 20

: Ane de robe grise foncé ............................................................ 54

Figure 21

:Ane de robe grise clair ............................................................... 55

Figure 22

: Ane de robe bai ......................................................................... 55

Figure 23

: Ane de robe bai clair ................................................................ 55

Figure 24

: Ane de robe bai brulé ................................................................ 56

Figure 25

: Robe bai brulé foncé ................................................................. 56

Figure 26

: Répartition des ânes en fonction de leur mode d’acquisition .. 57 xiv


Figure 27

: Répartition des ânes en fonction de l’utilisation ...................... 58

Figure 28

: Utilisation de l’âne dans les travaux champêtres à Gandiaye .. 58

Figure 29

: Utilisation de l’âne pour le transport des personnes ................. 59

Figure 30

: Utilisation de l’âne pour la vente d’eau de puits à Gandiaye ... 59

Figure 31

: Fréquence de mise en service des ânes par les éleveurs ........... 60

Figure 32

: Différents types harnais et leurs fréquences d’utilisation......... 61

Figure 33

: Composition d’un harnachement ............................................. 61

Figure 34

: Plaies dues à un harnais au poitrail ........................................... 61

Figure 35

: Fréquence d’utilisation du bâton lors du travail avec l’âne ...... 62

Figure 36

: Blessure négligée au cou .......................................................... 62

Figure 37

: Blessures causées ...................................................................... 62

Figure 38

: Une charrette surchargée tirée par un âne (Mbacké/ Diourbel) 63

Figure 39

: Répartition des tiques sur le corps des ânes ............................. 63

Figure 40

: Fréquence des rythmes de déparasitage chez les ânes .............. 64

Figure 41

: Différentes types de maladies rencontrées chez les ânes ......... 64

Figure 42

: Symptôme (œdème abdominal) d’un âne atteint de l’asthénie 65

Figure 43

: Un âne atteint de lymphangite ulcéreuse .................................. 65

Figure 44

: Plaie due à un harnais chez un âne ........................................... 65

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I

: Dentition et âge chez l'âne .......................................................... 6

Tableau II

: Caractérisation des différentes races asines................................ 8

Tableau III

: Evaluation et Principes du bien-être animal ............................. 22

Tableau IV

: Principaux avantages et inconvénients de l'utilisation des ânes ... ..................................................................................................... 27

Tableau V

: Protocole vaccinal contre l'artérite virale chez l'âne ................ 30

Tableau VI

: Protocole de vaccination contre la rhinopneumonie équine chez l’âne .......................................................................................... 31

Tableau VII : Protocole vaccinal contre la rage chez l'âne ............................. 32 Tableau VIII : Protocole vaccinal contre le tétanos chez l'âne......................... 34 Tableau IX

: Zones d'étude ............................................................................ 47

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LISTE DES ANNEXES Annexe 1

: Note d'état corporel.............................................................................II

Annexe 2

: Quelques exemples de médicaments utilisés utilisés chez l’âne ...... IV

Annexe 3

: Fiche d'enquête pour les propriétaires d'âne ...................................... V

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SOMMAIRE INTRODUCTION......................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE :SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ................................... 3 CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ANE .......................................................... 4 I.1. Histoire de l’âne en Afrique ..................................................................................... 4 I.2. Caractéristiques générales de l’âne ......................................................................... 4 I.2.1. Caractères généraux et utilisation de l’âne en Afrique ................................... 4 I.2. 2. Etat corporel de l’âne ..................................................................................... 5 I.2. 3. Dentition et détermination de l’âge ............................................................... 5 I.3. Races asines en Afrique de l’ouest ........................................................................... 7 I.4.Hybrides..................................................................................................................... 9 I.5. Identification des ânes ............................................................................................ 10 I.6. Elevage des ânes au Sénégal .................................................................................. 12 I.6. 1. Répartition ................................................................................................... 12 I.6. 2. Mode d’élevage............................................................................................ 12 I.7. Reproduction de l’âne ............................................................................................. 12 I.7. 1. Comportement sexuel et saillie .................................................................... 12 I.7. 2. Physiologie de la reproduction .................................................................... 13 I.7. 3. Gestation et mise bas ................................................................................... 14 I.8. Alimentation de l’âne ............................................................................................. 14 I.9. Habitat des ânes ...................................................................................................... 15 I.10. Harnachement de l’âne ........................................................................................ 15 I.10.1. Harnais ........................................................................................................ 16 I.10. 2. Bride........................................................................................................... 18 I.10. 3. Mors ........................................................................................................... 18 I.11. Ferrage .................................................................................................................. 20 I.11. 1. Ferrage à la française ................................................................................. 21 I.11. 2. Ferrage à l’anglaise .................................................................................... 21 I.12. Bien être de l’âne et son évaluation ...................................................................... 21 CHAPITRE II : UTILISATION DES ASINS .......................................................... 23 xviii


II.1. Utilisation en milieu rural ..................................................................................... 24 II.1.1. Transport...................................................................................................... 24 II.1 .2. Culture attelée ............................................................................................. 25 II.1.3 Héritage ........................................................................................................ 25 II.1.4 Dons et dot .................................................................................................... 25 II.1.5 Religieuse et mystique.................................................................................. 26 II.1.6 Entraide......................................................................................................... 26 II.2. Utilisation en milieu urbain ................................................................................... 26 CHAPITRE III: PATHOLOGIES ASINES ............................................................ 28 III.1. Affections traumatiques ....................................................................................... 28 III.2. Infections virales et bactériennes ......................................................................... 29 III.2. 1. Infections virales ....................................................................................... 29 III.2.2. Infections bactériennes ............................................................................... 33 III.3. Parasitoses internes .............................................................................................. 38 III.3.1. Helminthoses digestives ............................................................................. 38 III.3.2. Myiases digestives ..................................................................................... 39 III.3.3. Myiases cavitaires respiratoires ................................................................. 39 III.3.3. Parasitoses sanguines ................................................................................. 40 III.4. Infestations par des parasites externes ................................................................. 41 III.4.1. Gales .......................................................................................................... 41 III.4.2. Infestations par les tiques .......................................................................... 42 III.4.3. Helminthoses de la peau ........................................................................... 42 III.5. Affections allergiques .......................................................................................... 44 III.6. Affections fongiques ............................................................................................ 44 DEUXIEME PARTIE :TRAVAIL DE TERRAIN ................................................. 46 CHAPITRE 1 : MATERIELS ET METHODES .................................................... 47 I.1. Choix de la zone d’étude ........................................................................................ 47 I.2. Lieu et période d’étude ........................................................................................... 47 I.3. Matériels et méthodes ............................................................................................. 49 II.2.1. Enquête exploratoire .................................................................................... 49 II.2.2. Enquête formelle ......................................................................................... 50 II.2.3. Traitement des données ............................................................................... 50 xix


CHAPITRE2 : RESULTATS .................................................................................... 51 II.1. Etats des lieux de l’élevage des ânes..................................................................... 51 II.1. 1. Effectifs ...................................................................................................... 51 II.1. 2. Systèmes d’élevage .................................................................................... 52 II.2. Note d’état corporelle (NEC) ................................................................................ 53 II.3. Différentes couleurs de la robe ............................................................................. 53 II.4. Rôle socio-économique de l’âne ........................................................................... 56 II.4.1. Mode d’acquisition des ânes ....................................................................... 56 II.4.2. Rôle économique de l’âne .......................................................................... 57 II.5. Harnachement et ferrage des ânes ........................................................................ 60 II.6. Bien être de l’âne................................................................................................... 62 II.6. La santé de l’âne .................................................................................................... 63 II.6.1. Infestation parasitaire des ânes .................................................................... 63 II.6.2. Dominantes pathologiques chez l’âne dans les zones d’étude .................... 64 II.6.3. Méthodes thérapeutiques traditionnelles pratiquées par les éleveurs.......... 66 II.6.4. Méthodes thérapeutiques pratiquées par les professionnels d’élevage. ...... 68 II.6.5. Le coût moyen annuel pour la santé de l’âne .............................................. 68 CHAPITRE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS .............................. 69 III.1.Limites de l’étude ................................................................................................. 69 III.2. Elevage d’ânes au Sénégal ................................................................................... 69 III..3. Aspect économique et social de l’âne ................................................................. 70 III.4. Harnachement et ferrage des ânes ...................................................................... 70 III.5. Bien être de l’âne ................................................................................................. 71 III.6. Pathologies dominantes et les méthodes thérapeutiques ..................................... 72 III.7. RECOMMANDATIONS .................................................................................... 74 III.7.1. Recommandations aux éleveurs ................................................................. 74 III.7.2. Aux agents de la santé animale .................................................................. 76 III.7.3 Perspectives ................................................................................................. 76 CONCLUSION : .................................................................................................................. 77 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................... 80 ANNEXES ...................................................................................................................... I

xx


xxi


INTRODUCTION De tous temps, l’âne a été au cœur de l’activité de l’homme. En effet, utilisé aussi bien pour l’élevage, la traction ou sa viande, l’âne constitue un outil de travail très important. Il est principalement utilisé comme animal de bat, de transport des hommes ou des charges dans les champs et l’exhaure de l’eau (TAPSOBA, 2012 ; KABORE, 2014). Au Sénégal, son effectif est estimé en 2016 à 458 000 têtes (DIREPA, 2016). Animal rustique, sobre et endurant, il s’adapte bien au climat chaud des pays sahéliens. L’âne joue un rôle économique et social important. En effet, sa rusticité et son endurance au travail ont fait de lui « un animal à tout faire » en milieu rural. Cependant, il demeure le parent pauvre de toutes les espèces animales car souvent négligé par son propriétaire et au plan scientifique peu de travaux de recherche lui ont été consacrés (TAPSOBA, 2012). Les investigations sur sa pathologie en Afrique subsaharienne sont presque inexistantes à part quelques travaux effectués sur les parasitoses (KABORET, 1984 ; GITEGO,

1995 ;

ANDRIANTSOAVINA,

2015).

Certaines

maladies

sont

rencontrées aussi bien chez le cheval que chez l’âne. Aussi, l’âne semble être le réservoir de certaines affections rencontrées chez le cheval. Le manque d’informations sur cette espèce a incité l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar (EISMV) à lancer un programme d’étude financé par l’UEMOA sur les asins dans les pays d’Afrique de l’Ouest (Sénégal et Burkina). Notre étude a pour but de contribuer au bien-être de l’âne par une meilleure connaissance des pratiques d’élevage, des pathologies et les savoir-faire locaux en matière de leur prise en charge. De façon spécifique, il s’agit de : -

faire l’état des lieux des pratiques et caractéristiques de l’élevage asin au

Sénégal -

recenser les pathologies fréquentes et les différentes méthodes de lutte

utilisées.

1


Ce travail comporte deux parties : - La première partie est consacrée à la synthèse bibliographique et comprend quatre chapitres. Le premier chapitre présente les généralités sur l’élevage des asins. Le deuxième chapitre expose les modes d’utilisation des asins. Le troisième chapitre relate le bien-être de l’âne et le quatrième chapitre décrit les différentes pathologies des asins . - La deuxième partie est réservée à l’enquête sur le terrain. Elle est aussi subdivisée en quatre parties. Le chapitre 1 décrit l’approche méthodologique. Le chapitre 2 présente les résultats de l’enquête effectuée sur le terrain. Le chapitre 3 est consacré à la discussion et le chapitre 4 présente les recommandations.

2


PREMIERE PARTIE :SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ANE I.1. Histoire de l’âne en Afrique L’âne de son nom latin Equus asinus, descend comme son cousin cheval Mesohippus qui vivait en Amérique du Nord de 42 à 33,3 millions d’années avant notre ère. Il mesurait tout juste 60 cm et l’adaptation morphologique vers une aptitude à la course commençait déjà à s’installer. Celle-ci s’est poursuivie sans cesse pour aboutir il y a 4 millions d’années à l’Equus, ancêtre commun à tous les équidés connus de nos jours. Celui-ci mesurait 125 à 135 cm au garrot et marchait sur un véritable sabot (SIMEON, 2008). Chez l’âne, on distingue deux grandes lignées ayant divergé il y a environ 600 000 ans, aboutissant à la suite de nouvelles migrations à un type asiatique et un type africain. L’âne de Somalie et l’âne de Nubie sont avec certitude les ancêtres de notre âne actuel (SIMEON, 2008). On trouve des traces graphiques d’ânes dans certaines grottes préhistoriques comme celle de Combarelles en Dordogne, ou certaines dans le Sahara qui seraient datées de 10 000 ans avant Jésus Christ, mais pas encore de domestication. L’Homme commença à utiliser l’âne il y a environ 5000 et 7000 ans dans le Nord-est. Très présent dans l’Antiquité égyptienne, l’âne est le seul animal des caravanes bien avant les dromadaires (SIMEON, 2008).Tout ceci permet de dire que l’âne serait originaire de l’Afrique du Nord Est pour se propager dans le reste de l’Afrique. I.2. Caractéristiques générales de l’âne I.2.1. Caractères généraux et utilisation de l’âne en Afrique Les chevaux, les ânes et les mules appartiennent à la famille des équidés. On les trouve principalement dans les zones tempérées, semi-arides ou montagneuses. Les équidés se déplacent plus rapidement que les bovins et les bisons. Leur vitesse de marche est de 4-6 km/h, celle d’un homme en bonne santé, et au trot ils vont bien plus vite, ce qui les rend particulièrement adaptés au transport. Ils sont capables de maintenir un rythme soutenu sur de longues distances et de fournir rapidement un surcroît d’énergie (ce qui est très pratique pour le démarrage des charrettes chargées). On a tendance à 4


utiliser les ânes pour un emploi spécifique et il est rare qu’on consomme sa viande et son lait (OUDMAN, 2004). Les ânes atteignent la maturité vers l’âge de quatre ans et ils ont leur poids maximum vers six ans. En Afrique, ils pèsent généralement entre 120 et 180 kg. Il va de soi que des soins appropriés auront une influence sur la croissance et les caractéristiques physiques de l’animal adulte. Élevés dans de bonnes conditions, ils peuvent travailler entre 12 et 15 ans et vivre quelques années de plus (OUDMAN, 2004). Il est important de noter qu’on fait travailler bien les mâles que les femelles. I.2. 2. Etat corporel de l’âne La notation de l’état corporel (NEC) (Annexe 1) s’est développée au cours des trente dernières années pour fournir aux éleveurs et aux partenaires de l’élevage un outil pratique d’usage et fiable, permettant d’estimer les réserves énergétiques. Le maintien de l’âne dans un état nutritionnel correct est déterminant pour garantir une endurance à l’effort acceptable. L’état nutritionnel des ânes est caractérisé au moyen d’une grille de notation corporelle. Une note de dos et une note de flanc sur une échelle de 1 à 4 (émacié, maigre, moyen, bon) sont attribuées à vue selon l’aspect du bassin, de la colonne vertébrale et du côté. La moyenne des deux notes, arrondie au demi-point supérieur, donne la note globale dite note d’état corporelle (VALL et al., 2001).

I.2. 3. Dentition et détermination de l’âge Chez l'âne, la deuxième molaire définitive apparaît de 5 à 9 mois plus tôt que chez le cheval, soit vers les 15 mois. Les prémolaires et molaires (dents jugales) n’atteignent leur longueur maximale qu’à l’âge de 4 ans. L’âge peut être identifié grâce à la table dentaire (Figure 1 et Tableau 1). Les premières prémolaires (dents de loup) sont souvent présentées (jusqu'à 90% du temps) sur l'arcade supérieure, mais rarement présentées sur l'arcade inférieure. Les canines sont présentes chez le mâle, tandis que chez la femelle, les canines, ou vestiges de celles-ci, sont rarement observées. L'âne a un plus grand degré d’anisognathie par rapport au cheval. Les troubles fréquents de dentition chez l’âne sont l’usure irrégulière, la parodontose avec dépôt de tarte et les 5


fractures des incisives et les canines. Pour les prémolaires et les molaires, les anomalies sont les pointes et les surdents, une denture en escalier, une denture lisse et des fractures (ROAMBA, 2014). L’âne a des caractéristiques particulières par rapport aux autres équidés. Ces caractéristiques sont ainsi très importantes car elles permettent de distinguer les races asines dont il sera question par la suite.

Tableau I : Dentition et âge chez l'âne Source : https://www.fao.org (1) A la naissance:

2 incisives provisoires.

(2) A 1 mois:

4 incisives provisoires, 3 molaires provisoires de chaque côté.

(3) De 6 à 9 mois:

6 incisives provisoires.

(4) A 1 an:

4 molaires.

(5) A 1 an et 6 mois:

5 molaires.

(6) A 2 ans et 6 mois: 2 incisives permanentes remplacent 2 provisoires. (7) A 3 ans et 6 mois: 4 incisives permanentes sont visibles. (8) A 4 ans:

4 canines sont visibles avec 6 molaires.

(9) A 4 ans et 6 mois: 6 incisives permanentes.

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Figure 1: Déntition et âge chez l'âne Source : https://www.fao.org I.3. Races asines en Afrique de l’ouest L'âne domestique est rencontré, d'une façon générale, dans les zones sahélienne subdésertique, sahélo-soudanienne et nord-soudanienne. Son habitat est un peu plus développé vers le Sud que celui du cheval (TAPSOBA, 2012). Les caractéristiques des différentes races asines sont élaborés par (DOUTRESSOULE (1948) et OUMSONRE (1987) sont rapportées dans le (Tableau II).

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Tableau II: Caractérisation des différentes races asines Source : DOUTRESSOULE, 1948 ; OUMSONRE, 1987

Race Ane de l’Aïr ou ‘Kobé (appellation indigène)’

Taille 1 à 1,10 m

Ane de Mauritanie

Petite taille : 0,90 à 1,05 m

Ane du Sahel

Plus grand et plus étriqué que celui de l’Aïr

Ane de Minianka

Petite taille : 0,90 à 1m

Ane du Gourma

Taille moyenne : 1,05 à 1,10 m 1,05 à 1,15 m

Ane du Yatenga

Robe Conformation Gris et blanc ou rouan et Trapu, tête longue et blanc fine, crâne étroit et court, face longue, encolure moyenne, garrot puissant, dos droit, croupe un peu avalée Poil ras variant du gris clair Tête carrée, front au bai foncé à bande cruciale large, naseaux (bande qui combine la raie de minces, dos mulet et la bande scapulaire) horizontal, croupe marquée courte, membres nets Système pileux plus grossier Osseux et musclé, que celui de l’Aïr, robe grise tête lourde et quelquefois dépourvue de disgracieuse, crâne bande cruciale (bande qui étroit, face longue combine la raie de mulet et la bande scapulaire). Robe beige avec bande Tête longue, dorsale et cruciale (bande qui chanfrein rectiligne, combine la raie de mulet et la oreilles longues, dos bande scapulaire) plus solide sombre-clair sous le ventre et aux membres, légèrement zébré au canon, aux jambes et avant-bras Grise dont le blanc domine Corps à dessus solide et de bonne qualité Gris ardoisé, quelque fois Animal fortement nuancé à marque cruciale très charpenté, solide, apparent. Poil fin de longueur tête lourde, moyenne (3-5 cm) et crinière disgracieuse, assez forte grandes oreilles, chanfrein rectiligne avec tendance au camus, squelette et musculature plus autres développés que chez les races

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I.4.HYBRIDES L’homme a commencé à croiser depuis -3000 ans, l’ânesse/cheval et le jument/âne pour retrouver dans l’hybride bardot/mulet (Figure 2 et 3), la taille et la rapidité du cheval, ainsi que la résistance et l’endurance de l’âne (BRAUDEL, 2003).

Figure 2: Croisement permettant d’obtenir une mule Source : www.google.fr

Figure 3: Image d’un mulet et d’un bardot Source : www.google.fr

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L’hybride issu du croisement entre âne et jument se nomme le mulet ou la mule et celui issu du croisement entre étalon et ânesse se nomme le bardot ou la bardine. Le baudet est le mâle de l’âne, la femelle l’ânesse et le jeune l’ânon. La plupart du temps, ces animaux sont stériles, leur caryotype est à 63 chromosomes. Par contre, ceux du cheval et de l’âne sont respectivement à 64, 62 chromosomes (PETRUS, 2003). Leur cri est intermédiaire entre le hennissement (cheval) et le braiment (âne). Leur gabarit est en effet remarquable, avec un poids avoisinant parfois les 600 kg (TAPSOBA, 2012). Les hybrides d’Afrique Occidentale sont peu nombreux en raison des croyances. Ils sont importés de France et d’Afrique du Nord. Chez certains Peuples noirs, si l’âne est méprisé, le mulet quant à lui est banni car personne ne veut qu’un baudet s’accouple avec sa jument. Pour des raisons climatiques, les mulets importés d’Europe vivent difficilement en Afrique et accusent un taux de mortalité très élevé. Mais d’autres expériences tentées dans la boucle du Niger par des Haoussa ont permis aux autres peuples de s’affranchir de leurs préjugés pour se livrer à cette exploitation au détriment de l’élevage de l’âne. Au Burkina Faso, une telle expérience ne semble pas encore avoir vu le jour. Cependant, le pays dispose d’éléments fondamentaux nécessaires (population asine et équine) permettant d’entreprendre une telle expérience (TAPSOBA, 2012). I.5. Identification des ânes L’identification ou la reconnaissance d’un âne consiste à faire son signalement. Ce signalement peut être soit graphique (à travers un dessin qui représente les marques naturelles de l’âne), soit codifié par l’utilisation des termes spécifiques aux asins. Le signalement d’un âne revient également à décrire l’animal à travers certains éléments les plus importants. Le signalement graphique des marques est commun aux chevaux et aux ânes. Toutefois, quelques particularités (Figure 4) sont à connaître : -le nez bouchard, le nez de biche et le nez de renard sont délimités par un trait en pointillés ; -la bande cruciale, la raie de mulet et la bande scapulaire sont représentées par un trait chargé de rouge ; 10


-la robe éclaircie sous le ventre est délimitée par un trait en pointillés ; les zébrures sont représentées par un trait dans le sens de la zébrure. La meilleure façon, tout au moins la plus synthétique et la plus complète, de décrire le signalement est de reproduire dans son intégralité la fiche de signalement d'un âne d'origine non constatée (ROSET, 2004). Cela permet de se familiariser avec la terminologie utilisée. Les éléments les plus importants à prendre en considération sont : la robe, les épis, les marques. La robe permet une meilleure identification. Mais cette identification présente quelques difficultés compte tenu des variations saisonnières des poils et des couleurs.

Figure 4: Représentation schématique des particularités anatomiques de l'âne Source : www.Google.fr

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I.6. Elevage des ânes au Sénégal I.6. 1. Répartition Le cheptel asin du Sénégal est estimé à 458 000 têtes en 2016, selon les statistiques de la Direction de l’Elevage et des Productions Animales (DIREPA). Les ânes sont inégalement répartis entre les différentes régions administratives du pays. En effet, 7 régions (Thiès, Diourbel, Kaolack, Fatick, Tambacounda, Kolda et Saint louis) du Sénégal regroupent 75 % du cheptel asine contre 25 % pour les 7 autres. Cette situation découle surtout du mode d'élevage (ROAMBA, 2014). I.6. 2. Mode d’élevage Contrairement à certains pays comme le Burkina Faso ou le Tchad où l'élevage sédentaire cohabite avec le type transhumant, le Sénégal ne présente que l'élevage de type sédentaire. Les animaux sont laissés libres tout autour des villages où ils se nourrissent d'eux-mêmes. Il faut, aussi, signaler l'existence d'asins à l'état sauvage dans le Ferlo. On note un important cheptel (ROAMBA, 2014). I.7. Reproduction de l’âne I.7. 1. Comportement sexuel et saillie Il est important de noter que la reproduction des asins ne se fait pas avant l’âge de trois ans, même si la maturité peut être atteinte dès un an. Chez le baudet, la descente des testicules dans le scrotum peut prendre 2 ans. Si le propriétaire est sûr de ne pas vouloir faire reproduire son âne, il lui est recommandé de castrer son mâle dès l’âge de 6 mois. La saillie se fait soit en liberté, soit à l’aide de la main. A cause du caractère agressif que peut avoir le mâle envers les femelles et les personnes, il est presque impossible d’avoir un baudet et des ânesses ensemble ou proches toute l’année. Le baudet est un mâle extrêmement territorial. La plupart du temps, c’est un étalonnier qui vient chez le propriétaire de la femelle. Il est possible aussi de faire séjourner les ânesses sur le terrain du baudet, qui a droit de saillie sur les femelles passant sur son territoire. Le baudet est un animal difficile à gérer, d’autant plus qu’il se retrouve hors de son territoire. La monte en main requiert un savoir-faire incontestable. L’ânesse 12


peut botter facilement ; ainsi elle doit être tenue ou attachée et quelquefois entravée aux postérieurs pour ne pas blesser le mâle. Il faut être patient car contrairement au cheval, le baudet peut chevaucher plusieurs fois avant de saillir après quelques mouvements. Le baudet a besoin de 5 à 30 minutes pour réaliser l’acte complet, quand l’étalon ne demande que 10 minutes. L’ânesse doit être protégée car le mâle peut la mordre au garrot ou à l’encolure. Un baudet peut de cette façon saillir jusqu’à plus d’une dizaine de femelles en une journée (LAGARDE, 2010). Quelques précautions hygiéniques sont à noter pour la saillie moderne, il faut bander la queue de la femelle puis laver le fourreau, le pénis et la vulve avec une solution antiseptique douce. Au moment de séparer les deux animaux, il vaut mieux faire avancer l’ânesse que faire reculer le baudet, car il se retrouve faible sur ses postérieurs en fin de saillie (LAGARDE, 2010). La monte en main est la seule possible pour la production mulassière. Parfois, il vaut mieux amener une jument en chaleur à proximité car le baudet n’est pas toujours très enclin à saillir une jument. L’utilisation d’une fosse peut s’avérer utile pour compenser la différence de taille et ménager les genoux du baudet qui est sujet à l’accrochement de la rotule (CHABCHOUB et al., 2007). En monte libre, le baudet commence par une longue phase pré-copulatoire auprès de l’ânesse, et de longs jeux de poursuite, jusqu’à ce que la saillie fécondante ait lieu au bout d’une trentaine de minutes. Bien souvent, le baudet est loué le temps des saillies. On peut laisser un baudet dans un pré avec plusieurs femelles en chaleur, en surveillant qu’il saillisse chacune d’elle car il semble qu’il ait ses préférences (CHABCHOUB et TIBARY, 2008). I.7. 2. Physiologie de la reproduction Chez l’ânesse, le cycle œstral dure 26 jours (23 à 30 jours). L’activité sexuelle saisonnière est relativement peu marquée mais sans véritable anoestrus comme chez la jument. Dans ce cycle, le dioestrus occupe en moyenne les 18 premiers jours (14 à 22) et l’œstrus les 8 jours restants, avec l’ovulation survenant le dernier jour dans 51 % des cas, sinon la veille ou le lendemain du dernier jour (CHABCHOUB et al., 2008).

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Il y a une grande différence entre l’ânesse en chaleur et la jument. En effet, les mâchonnements prédominants allant jusqu’à la salivation, avec un port très en arrière des oreilles, et l’acceptation du chevauchement par les autres femelles du troupeau comme c’est le cas chez les bovins. Les clignements de la vulve et les mictions fréquentes ne sont pas les signes les plus probants. Les chaleurs peuvent être silencieuses. Les gestations gémellaires sont difficilement menées à terme, et la fréquence en est relativement élevée dans les grands gabarits (CHABCHOUB et al., 2007). I.7. 3. Gestation et mise bas Chez l’ânesse, la gestation est plus longue que chez la jument, soit 372 à 374 jours en moyenne, passant parfois à plus d’un an au terme de laquelle les mêmes signes annonciateurs de la mise bas sont exprimés. La mise-bas chez l’ânesse se nomme ânnonage. Le déroulement de l’ânnonage se fait selon les mêmes étapes. Au début du travail, l’ânesse s’agite, se couche et se lève plusieurs fois. Puis survient la rupture de l’allantoïde (poche des eaux), suivie de la progression de l’ânon dans le pelvis et de la rupture de l’amnios avec apparition des antérieurs et de la tête. Une parturition normale se déroule en moins d’une demi-heure (CHABCHOUB et TIBARY, 2008). Les principes de l’obstétrique sont les mêmes qu’avec la jument, cependant il est nécessaire d’être délicat lors des manœuvres car les déchirures pendant le part ne sont pas rares. Les dystocies de disproportion fœto-maternelle sont fréquentes lorsque l’ânesse porte un bardot. La délivrance doit être expulsée dans les 5 à 6 heures maximums, le plus souvent dans les 2 heures. La prise en charge d’une rétention placentaire est la même que chez la jument, en veillant toutefois à adapter les posologies des médicaments. Chez la jument comme chez l’ânesse, des chaleurs réapparaissent 5 à 13 jours après la mise bas. Elles peuvent être mises à profit pour une nouvelle saillie. L’ânon sera sevré idéalement entre 6 et 7 mois (LAGARDE, 2010). I.8. Alimentation de l’âne L’âne est un Equidé avec des caractéristiques anatomiques et physiologiques, différentes du cheval et du poney. Son alimentation ne peut donc pas être extrapolée à 14


partir de celles des chevaux et nécessite des recherches particulières. Même s’il existe des points communs à tous les équidés comme la séparation de la dégradation des aliments dans le temps et l’espace avec une dégradation enzymatique puis une fermentation dans le côlon et le caecum, de nombreuses différences existent. La capacité d’ingestion de l’âne est inférieure à celle du poney mais reste supérieure à celle du cheval, notamment pour les fourrages à faible teneur en fibres. L’efficacité de la digestion des ânes s’explique par un temps de transit long dans le tube digestif et par une digestibilité élevée de la matière sèche. Ces deux caractéristiques expliquent que les ânes valorisent plus facilement les fourrages pauvres que les chevaux ou les poneys, en termes d’énergie. Il en résulte que l’âne a des besoins énergétiques, protéiques, lipidiques, minéraux et vitaminiques spécifiques. Les dernières recommandations en énergie digestible sont de 80 à 95 KJ par âne par jour, soit de 0,019 à 0,023 Mcal par kg d’âne par jour, pour un adulte en bonne santé. Des études complémentaires seraient nécessaires pour connaitre les autres besoins qui ont généralement été extrapolés à partir des valeurs du cheval (RABIER LUCIE, 2012). I.9. Habitat des ânes Selon OUMSONRE (1987), il n’existe pas d’aménagement spéciaux visant à protéger les animaux contre les intempéries (soleil, pluies ; vent etc.). Il s’agit très souvent d’un point choisi dans un coin de la concession ou en dehors de celle-ci et pouvant être fixe ou déplaçable, couvert ou non, quelques sur un arbre ou en plein soleil. Les animaux de trait y sont entravés à l’aide d’une corde reliant la patte antérieure à un piquet solidement planté dans le sol. Ils y reçoivent nourriture et eau nécessaire et ne sortiront de là que pour effectuer un travail. Quant aux animaux d’élevage (ânons, ânesses), ils demeurent sans logement en saison sèche. Ils divaguent et se reposent pendant les heures chaudes de la journée sous les arbres et passent leur nuit à l’air libre en brousse ou au village. Ils ne bénéficient d’un logement de fortune qu’en saison des pluies ou les adultes sont attachés à un point fixe. I.10. Harnachement de l’âne Le harnachement c’est l’ensemble de l’équipement servant à harnacher un animal. Le harnachement est l’action de harnacher, c'est-à-dire de mettre le harnais. 15


En effet, dans l’obtention d’un meilleur rendement, le matériel de harnachement utilisé sur l’âne doit être adapté à l’activité menée. Ce qui suscite l’utilisation de matériel de bonne qualité. Au Sénégal, ce matériel est usagé ou mal adapté et occasionne souvent des affections graves (mal de garrot, mal de dos, etc.) pouvant conduire à une reforme précoce de l’animal, voire sa perte. I.10.1. Harnais Le harnais, tout en étant confortable, doit tenir compte du travail à accomplir, de l’espèce et de la race (DIOUF, 1997). La conception du harnais mérite une attention particulière car elle influence le rendement de la force fournie par l’animal. Le harnais constitue un intermédiaire entre le poids porté ou tracté et l’exploitant (FALL, 2011). Les modèles de harnais sont nombreux en raison des multiples services auxquels ils sont destinés, mais deux modèles de harnais sont distingués principalement chez les ânes. I.10.1.1 Harnais à collier Le harnais à collier entoure l’encolure de l’animal et repose essentiellement contre les épaules lors de la traction. Pour l'utilisation de matériel récupéré, il faut être très prudent. En effet, les cuirs, peuvent devenir cassants sous l’effet de la sueur avec le temps puis, provoquer des accidents ou des déconvenues. Le collier devra être ajusté pour éviter d’étrangler l'animal (BAHUCHET, 1890 ; SELLERIE LE PEYRON, 1998 ; LEOBET, 2009). Il est généralement adapté à la traction de charges lourdes. Il est d'ailleurs beaucoup plus efficace, principalement pour toutes les utilisations de type agricole. Le collier est une pièce pouvant être composée de bois, cuir et de métal donnant la possibilité à la traction de charges lourdes en répartissant au mieux les forces sur le poitrail de l’animal (EQUISSIMO, 2009). I.10.1.2 Harnais à bricole Le harnais à bricole est un harnais qui se différencie de celui du collier par la présence de la bricole à la place du collier. Une bricole est une pièce en cuir assez large, à bords 16


arrondis qui s'adapte sur le poitrail de l'animal, donnant ainsi des points d’appui excellents (EQUISSIMO, 2009). La bricole (Figure 5) comprend : le blanchet qui prend appui sur le poitrail de l’animal et le relie par les traits (cordage reliant le collier ou la bricole à l’appareil tracté au palonnier) (BAHUCHET, 1890 ; MARCENAL et al., 1974). Les traits sont terminés par les boucleteaux de trait ; surcou ou mantelet qui passe sur l’encolure en avant du garrot et comporte les clés de surcou permettant le passage des guides (BAHUCHET, 1890 ; LE CHEVAL CAMARGUE, 1974 ; SELLERIE LE PEYRON, 1998). La bricole est utilisée généralement pour la traction des petites charrettes, des sulkys, de voiturettes à deux roues, etc.

Figure 5 : Elément d'un harnais à bricole chez l'âne Source : dico-sciences-animales.cirad.fr La bricole est principalement utilisée pour empêcher la voiture de toucher l’animal lors d’un ralentissement, d’un arrêt, d’une descente ou d’un reculer (DILLEE, 1985; MERGNAC, 2004 ; MAX, 2005) et la sangle sous-ventrière pour fixer le bât, un objet généralement en bois qui a pour principale fonction de servir de support pour accrocher des sacs, sacoches, paniers ou autres, etc., sur le dos de l'animal (SELLERIE LE PEYRON, 1998).

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I.10. 2. Bride La bride est un élément du harnachement des bêtes de somme (animaux employés à porter de lourds fardeaux), il permet de les atteler, de les promener ou de les attacher aux abords des écuries pour le pansage ou divers soins (MARCENAL et al., 1974 ; SELLERIE EQUIVAR MARKET, 2009). La bride est composée essentiellement de la têtière qui passe sur la nuque derrière les oreilles ; du frontal qui passe devant les oreilles ; il doit descendre assez profondément, plus bas que les oreilles, s'adapter au contour du front, ne jamais être ni trop lâche ni trop serré au risque de gêner les oreilles ; les montants qui relient la têtière et le frontal à la muserolle, ils doivent être réglables pour s'adapter à la taille de la tête de l'animal ; la sous-gorge qui part de la jonction têtière-frontale pour passer au niveau de la gorge de l'animal ; la muserolle qui a pour objectif d'exercer une pression et de maintenir la bouche fermée. Elle empêche l'animal de passer la langue sur le mors et de se soustraire aux ordres du conducteur ; les rênes qui transmettent à la bouche de l'âne ou du mulet, la volonté du conducteur traduite par l'action de la main. Les œillères qui protègent les yeux de l'âne ou du mulet et les empêchent de voir sur les côtés. Les animaux peuvent être effrayés par ce qu'ils voient et risquer de faire un écart qui peut avoir des conséquences dramatiques, surtout pour les équidés attelés à une charrette ou à une voiture qui risque de se renverser (EQUISSIMO, 2009). I.10. 3. Mors Un mors est un objet inerte, le plus souvent métallique, inséré dans la bouche de l’animal. Il sert à ralentir, conduire, et à décontracter (SELLERIE LE PEYRON, 1998 ; CATALOGUE GENERAL FRANCE CHEVAL, 2002). On distingue deux principaux types de mors : le mors de bride (EQUISSIMO, 2009) et le mors de filet. Le mors de filet (Figure 6) est constitué d'une barre de métal articulée avec un anneau à chaque extrémité où se fixent la longe (corde ou forte lanière de cuir plus ou moins longue, destinée à attacher les animaux à l'écurie, au poteau, ou à les guider dans les premières opérations du dressage) ou les rênes (courroie servant à diriger l’animal, qui est attachée au mors) ; le mors de bride (Figure 7) est constitué d'une barre de métal rigide appelée canon, reliée à deux branches dotées d'un anneau porte rênes et d'une gourmette fixée à un crochet. La gourmette est une chaînette permettant de mieux 18


maîtriser la bouche de l'animal. Le harnachement des animaux de trait est sommaire en Afrique, certes économique du point de vue coût mais peu commode à l’animal. Il ne permet pas l’optimisation de la puissance de traction. En outre, il occasionne des abrasions cutanées et de la fatigue précoce (LEOBET, 2009). En Afrique de l’Ouest, le harnachement des équidés se réduit à des bricoles (DOUTRESSOULE, 1952 ; MUNZINGER, 1982). Actuellement, de nombreux colliers restent encore «bricolés» comme le montre (l’animal, «étranglé» ne peut tirer comme il faut la charrette). Au Sénégal, les ânes parcourent de longues distances quel que soit l’état de la voie (bitumée ou souillée). Cela se traduit dans les milieux rurales où les routes sont défectueuses (épines, clous, etc.) par un amincissement de la paroi du sabot, des encastelures pouvant conduire à la retraite de l’animal. Cependant, il existe une technique, le ferrage qui permet de protéger les sabots des animaux, donc augmente le temps d’exploitation de l’âne.

Figure 6: Mors de filet de l'âne Source : Equitation - Amélie et Emilie, 1998

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Figure 7 : Schéma des différentes parties du mors de bride de l'âne Source : www.le-site-cheval.com I.11. Ferrage Le ferrage (figure 8) est une technique qui permet de protéger le pied des équidés. En effet, on distingue deux types de ferrage : le ferrage à la française et le ferrage à l’anglaise. Il convient de le faire dans un endroit familier à l’animal, sur un terrain sec et uni, sans l’exposer à être surpris par un autre animal ou par une autre personne (D’AUTHEVILLE et FROMOND, 1976).

Figure 8 : Différentes parties du fer à sabot chez l'âne Source : http://love-cheval.forumactif.org/t62-descriptioh-du-fer-a-cheval

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I.11. 1. Ferrage à la française La corne étant un isolant, le fer peut être posé à chaud pour permettre de rectifier sa tournure après vérification lors du posé. Le fer est chauffé puis ajusté à la tournure plantaire du pied. Le maréchal-ferrant se fait seconder par un aide (« le teneur de pieds ») qui maintient le sabot à la main en s’aidant d’une lanière de cuir (LES CAVALIERS RANDONNEURS ALPINS, 2012). I.11. 2. Ferrage à l’anglaise IL permet au maréchal-ferrant d’avoir une bonne vision du sabot (LES CAVALIERS RANDONNEURS ALPINS, 2012). Le maréchal-ferrant ferre seul, à chaud ou à froid, en maintenant le sabot sur ou entre les genoux. I.12. Bien être de l’âne et son évaluation Compte tenu des paramètres qu’il englobe (religieux, philosophiques, sociaux, économiques, scientifiques et politiques), la définition du bien-être est complexe (HEWSON, 2004). Le bien-être animal est considéré comme une expérience subjective de l’animal, un état mental correspondant à l’absence d’émotions négatives (peur, frustration, douleur, faim ou soif prolongée, le stress répété, etc.) et vraisemblablement à la présence d’émotions positives, selon certains auteurs (DAWKINS, 1983 ; DUNCAN, 2005). VEISSIER et al., (2007) ont proposé des critères pratiques qui permettent d’évaluer le bien-être des animaux en se basant sur les cinq (05) principes fondamentaux du bien-être animal (Tableau IV).

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Tableau III : Evaluation et Principes du bien-être animal Source : VEISSIER et al. 2007 Principes

Eléments d’évaluation du bien-être animal

L’expression d’activités anormales liées à l’impossibilité d’exprimer un comportement pour lequel l’animal est fortement motivé, une réactivité émotionnelle exacerbée ou diminuée sous l’effet d’un stress chronique La modification du fonctionnement de l’axe Les indicateurs physiologiques corticotrope sous l’effet d’un stress chronique La chute de poids, de la production de lait ou Les indicateurs zootechniques d’œufs qui peuvent varier, entre autres, si les animaux subissent un stress chronique, sont malades ou blessés La présence de maladies et/ou de blessures ; Les indicateurs sanitaires lesquelles peuvent entraîner un malaise ou des douleurs pour l’animal Les préférences des animaux Les préférences en posant directement la « question appréciées au travers de tests de » à l’animal (type de logement, l’alimentation etc.) choix multiples Au Sénégal, les ânes sont confrontés à une maltraitance atroce à travers des coups de Les indicateurs comportementaux

fouets en cas de refus d’obéissance à leur propriétaire. Ils sont aussi affectés par des pathologies

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CHAPITRE II : UTILISATION DES ASINS Entre 1990 et 1995, l’Afrique de l’Ouest a connu une sécheresse qui a entraîné une forte mortalité parmi les bœufs de labour. C’est ce qui a conduit à l’utilisation des ânes par les agriculteurs pour la traction et souvent, la politique officielle tend à s’opposer à cette pratique (STARKEY, 1995). En outre, cette utilisation est aussi étroitement liée à l'infrastructure routière et la tarification des transports en milieu rural. En effet, on peut prendre le cas du Nigéria où l'époque du boom pétrolier a conduit à l'importation massive du pétrole au moyen de véhicules. Ainsi, le véhicule est devenu le préféré des moyens de transport des produits agricoles sur le marché. Le coût des véhicules et du carburant étaient si bas que de nombreux agriculteurs ont vendu leurs ânes et les éleveurs dans la région semi-aride se tournèrent vers d'autres entreprises. Cependant, une fois que la récession de l’économie de la motorisation s'est installée à la fin des années 1980 en milieu rural, le transport par le véhicule est devenu plus coûteux et les agriculteurs sont devenus soucieux d'acquérir des ânes à nouveau (BLENCH, 1993).

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II.1. Utilisation en milieu rural En milieu rural, plus précisément dans les pays pauvres les ânes participent activement dans la vie économique. II.1.1. Transport Les ânes sont utilisées dans le transport des marchandises (Figure 9 et 10) (sable, bois de chauffe, produits de récolte), les charges au bat, pouvant atteindre 80 à 100kg ; le déplacement des personnes, ou tirant les charrettes à traction asine. Ces transports peuvent s'effectuer parfois sur de longues distances (15- 20 km) (ROAMBA, 2014).

Figure 9: Utilisation de l'âne dans le transport de bagages Source : TAPSOBA, 2012

Figure 10 : Utilisation dans le transport d'eau en milieu rural Source : ROAMBA, 2014 24


II.1 .2. Culture attelée Parmi les animaux utilisés pour la culture attelée (Figure 11), l’âne est celui qui développe le plus grand effort de traction par rapport à son poids. Un âne de 150 kg fournit en moyenne le même effort qu'un bœuf de 260 Kg (BERE, 1981).

Figure 11: Utilisation de l’âne dans la culture attelée pour la préparation des champs à Sokone (Kaolack) Source : ROAMBA, 2014 II.1.3 Héritage En ce qui concerne l’héritage, wolofs, peuls et laobés ont la même pratique quand il s’agit du legs des parents décédés et qui revient aux enfants avec des quotas définis par l’Islam entre ainés et cadets, filles et garçons. Les ânes n’échappent pas à cette façon de transmettre un patrimoine (ROAMBA, 2014). II.1.4 Dons et dot L’âne n’intervient pas dans ces pratiques lors des mariages chez les wolofs. Sans être une pratique répandue chez tous les laobés, l’âne pouvait faire partie de la dot dans le passé. De nos jours, cette dot est monétarisée (ROAMBA, 2014).

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Chez la famille peul, l’âne n’intervient pas dans la dot. Cependant, les maris peuvent offrir des ânes à leurs femmes au moment des mariages. Ceci entre dans le don appelé « tenge » et s’applique à toutes les espèces à usage domestique (DE ZELTNER, 1916). Mais cette pratique n’est pas systématique puisque certaines femmes achètent leurs ânes après le mariage. II.1.5 Religieuse et mystique L'âne revêt un intérêt particulier pour certaines religions traditionnelles. Déjà, dans l'ancien testament, l’immolation de l'âne rappelait au Juifs leur sortie d’Egypte (TAPSOBA, 2012). II.1.6 Entraide Avec la place centrale occupée par la corvée d’eau et le transport, le prêt d’âne, constitue une pratique très courante (ROAMBA, 2014) II.2. Utilisation en milieu urbain L’utilisation des ânes en milieu urbain se résume essentiellement par la traction hippomobile à travers le transport des marchandises et le ramassage des ordures (Figure 12).

Figure 12 :Ane tirant une charrette d’ordures dans la ville de Kaolack Source : ROAMBA, 2014 26


L’utilisation de l’âne en milieu rural et en milieu urbain présente plusieurs avantages et inconvénients qui sont énumérés dans le Tableau III ci-dessous :

Tableau IV : Principaux avantages et inconvénients de l'utilisation des ânes Source : CENTRE TECHNIQUE DE COOPERATION, 2002

Avantages

Inconvénients

Amicaux avec les êtres humains

Supportent mal la solitude

Acceptent facilement de travailler

Bruyants lorsqu’ils sont frustrés ou seuls

Peuvent faire demi-tour dans un espace Amis difficiles à séparer restreint

Mâles non castrés agressifs envers les

Faciles à dresser

autres ânes

Demandent peu de surveillance

Peau sujette aux blessures

Se contentent d’une alimentation pauvre

Parcourent de longues distances s’ils

Peu sensibles aux parasites de l’extérieur

s’échappent

Ont un faible besoin d’eau

Ne se mettent pas sur le côté en cas de

Résistent bien à la mouche tsé-tsé

circulation

Survivent mieux à la sécheresse que les Ont besoin d’un abri contre le froid et bovins

l’humidité

Prix d’achat comparativement bon marché

De taille relativement petite

Forts pour leur taille

Se développent lentement

Vivent et travaillent longtemps s’ils sont bien Se reproduisent lentement traités

Déteste l’eau et souvent difficile de lui

Permettent de calmer et de surveiller d’autres faire traverser un cours d’eau animaux

Crottins fibreux et pauvre en matières

Vitesse de marche rapide par rapport aux nutritives bovins

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CHAPITRE III: PATHOLOGIES ASINES L’âne peut être atteint par plusieurs maladies. Ces maladies sont identiques à celles du cheval, elles sont moins fréquentes mais beaucoup plus graves (MOUCHELVICHARD, 2010). Selon (TAPSOBA, 2012), ces pathologies chez l’âne peuvent être divisées en quatre grands groupes : -affections traumatiques ; -infections virales et bactériennes ; -infestations parasitaires ; -affections fongiques III.1. Affections traumatiques Les asins de par les travaux qu'ils exécutent, sont exposés à différentes affections d'origines traumatiques qui, très souvent mal traitées, peuvent réduire le rendement au travail de l’animal (MOUCHEL-VICHARD, 2010). Les affections traumatiques peuvent être de plusieurs ordres (BERE, 1981) : -Les plaies de harnachement, les blessures de contention dues à l'emploi de cordes pour entraver les animaux au repos ; les entorses qui surviennent, lors des travaux sur un mauvais terrain ; les tendinites qui sont dues à un effort excessif portant sur un tendon. -Le pied de l’âne peut être objet des atteintes telles que citées par KÖRBER, 1999 ; CRANE, 2007; LES CAVALIERS RANDONNEURS ALPINS, 2012 : •

La fourmilière : très fréquente, consécutive à un hématome désagrégé ;

La fourbure : due à un décollement entre la corne et les tissus sous-jacents,

souvent chronique. Cette atteinte a chez l’âne la même physiopathologie que chez le cheval et la prise en charge est la même. La relation avec un surpoids est très fréquente : les abcès de pied : localisés le plus souvent sous la sole ; les seimes (fentes longitudinales du sabot) : elles peuvent avoir pour origine une lésion de la couronne qui entraîne une interruption de la production de corne. Elles se développent alors du haut vers le bas. A l'inverse, elles peuvent avoir pour origine une lésion du bord d'appui et se développent alors du bas vers le haut.

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Les bleimes : lésions de la sole, entraînées par des chocs sur une sole trop plate

ou par des défauts de ferrure. Elles sont caractérisées par un épanchement sanguin sous la sole, parfois visible sous la forme d'une tache rosée ; •

La crapaudine ou crapaud, aussi appelé « mal d’âne » : moisissure de la sole

avec odeur typique et filaments grisâtres ; •

La pourriture de la fourchette : affection liée le plus souvent à un défaut

d'hygiène ou d'entretien. Elle se caractérise par un aspect noirâtre et spongieux de la fourchette qui dégage une odeur nauséabonde ; •

Le clou de rue : corps étranger blessant la sole ou la fourchette.

Les moyens de préventions des affections traumatiques sont : Soins aux pieds Il faut inspecter les pieds de l’âne et réaliser les premiers soins en attendant la venue du maréchal ferrant qui prendra le relais. L’intervention d’un maréchal ferrant est recommandée tous les six mois en moyenne (HARY, 2010). -Prévention des plaies de harnachement Il est conseillé d’utiliser du matériel adéquat (le cuir) pour bien harnacher l’âne. Il faut respecter les règles du harnachement qui permettent à l’âne d’extérioriser toute sa potentialité. -Prévention des tendinites et des entorses Avant d’atteler son âne, il faut lui faire faire des tours de terrain. Les charges excessives sont à éviter également. III.2. Infections virales et bactériennes III.2. 1. Infections virales III.2.1.1. Anémie infectieuse L'anémie infectieuse est une maladie infectieuse des équidés, due à un virus de la famille des retroviridae, genre Lentivirus, auquel appartient le virus de l’immunodéficience humaine(VIH). L’infection aboutit à la persistance à vie du virus chez l’animal infecté, qui devient alors un réservoir du virus et une source de contamination potentielle pour les équidés environnants. La maladie évolue sous trois formes : une forme aigue, une forme 29


subaigüe et une forme asymptomatique. Le traitement est uniquement symptomatique et hygiénique tel que l’isolement des malades, le nettoyage et la désinsectisation des box. Par ailleurs, l’utilisation des corticoïdes est contre-indiquée. A ce jour, il n’existe pas de vaccin (PETIT, 2013). III.2.1.2. Artérite virale L'artérite virale est une maladie propre aux Équidés, causée par un virus du genre Artérivirus. Sous sa forme aiguë, la maladie se manifeste par de la fièvre, de l'abattement, des œdèmes des membres et du scrotum, de la conjonctivite. Les formes inapparentes sont fréquentes. L’infection se traduit chez les femelles gestantes par des avortements dans les 15 jours à 3 semaines qui suivent la contamination. La transmission se fait par contact direct (sang, sperme) ou diffusion de gouttelettes infectées (urines, sueur). Il n’y a pas de traitement et les animaux guérissent spontanément. Un traitement atténuant les symptômes peut être mis en place et une vaccination est disponible (RESPE, 2010). La vaccination (Tableau V) des animaux et l'isolement des cas constituent les moyens d'éviter la dissémination de cette affection (MOUCHEL-VICHARD, 2010).

Tableau V: Protocole vaccinal contre l'artérite virale chez l'âne Source : COUROUCE et DESBROSSE, 2010 Affection

Age de 1ère injection

Protocole vaccinal

Artérite

9 mois

2 injections à un Interdit

virale

Remarques chez

les

mois d’intervalle (3 à femelles gestantes. 6

semaines)

puis Obligation d’avoir

rappel tous les 6 une mois.

sérologie

négative au départ.

Il n'y a pas de traitement spécifique à la maladie.

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III.2.1 .3. Rhino- pneumonie équine La rhinopneumonie virale équine est une maladie infectieuse due à l’herpès virus équin 1 et 4 (EHV-1 et EHV-4). Selon le ou les virus en cause, la rhinopneumonie se traduirait par des troubles respiratoires, de l'avortement ou des manifestations nerveuses. Cette maladie est spécifique aux équidés et ne peut se transmettre à d'autres espèces animales ou à l'homme (MOUCHEL-VICHARD, 2010). Le traitement est symptomatique et est à base d’antibactériens, de corticoïdes, de laxatifs avec une évacuation manuelle des fèces et un sondage vésical. La prophylaxie repose sur l’hygiène et l’administration d'un vaccin inactivé à une valence EHV-1 ou associée à EHV-4 ou à la grippe équine (PETIT, 2013). La prévention repose sur la vaccination (Tableau VI) et l'isolation de l'âne malade et surtout des ânesses venant d'avorter. En cas d'avortement, l'ensemble de l'élevage doit être mis en quarantaine et des mesures sanitaires strictes doivent être appliquées : désinfection des locaux, matériel, etc. (MOUCHEL-VICHARD, 2010).

Tableau VI : Protocole de vaccination contre la rhinopneumonie équine chez l’âne Source : MOUCHEL-VICHARD, 2010 Anesses

Anes

Primo-

2 injections à un 2 injections à un mois d'intervalle (3 ans

vaccination

mois

d'intervalle d’âge)

avant la première saillie

(3

ans

d’âge) 1er rappel

entre le 4ème et le 6ème

mois

de

1 an maximum après la dernière injection

gestation

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III.2.1.4. Rage La rage est une maladie virale affectant la totalité des mammifères domestiques et sauvages ainsi que l’homme et qui se transmet par morsure d’un animal infecté en général le chien. La rage se traduit sur le plan clinique par une excitabilité, une paralysie des membres postérieurs, un fort prurit chez l’âne (HARY, 2010). La prévention repose sur le respect du protocole vaccinal (Tableau VII) contre la rage.

Tableau VII : Protocole vaccinal contre la rage chez l'âne Source : COUROUCE et DESBROSSE, 2010 Affection

Age de 1ère injection

Protocole vaccinal

Rage

Anon de plus 6 mois

1 seule injection puis rappel annuel

Anon de moins de 6 mois 2 injections à 2 mois dont la mère est vacciné d’intervalle puis rappel ou non

annuel

III.2.1.5. Méningo-encéphalite virale C’est une maladie qui est due à un Togavirus transmis par un insecte vecteur (arbovirose) affectant l’homme (zoonose), les équidés et certains oiseaux. Elle fait partie de la liste des maladies réputées contagieuses. Elle se manifeste par des symptômes de type myélinique caractérisés par une incoordination motrice et une parésie du train postérieur ou de type encéphalique caractérisés par une démarche incertaine, des tremblements, de l’abattement ou au contraire de l’excitation. Les formes les plus graves évoluent vers la paralysie, le coma et la mort (COUROUCE et DESBROSSE, 2010). Avant tout, il faut assurer la prévention par des mesures sanitaires, avec une interdiction de mouvement des équidés atteints ou suspects et un traitement insecticide des animaux, voire des bâtiments, dans les exploitations infectées. Des mesures plus sévères peuvent être mises en œuvre, avec un abattage total ou partiel des équidés dans les exploitations infectées, d’imposer leur vaccination sur tout ou partie du territoire national (ZIENTARA, 2003). Il n’existe pas de traitement spécifique pour la méningo-encéphalite virale. 32


III.2.1.6. Peste équine C’est une maladie virale disséminée par piqûres d’insecte. Elle a tendance à frapper de façon saisonnière, en fonction de la prolifération des insectes vecteurs. Elle est due à un virus du genre Orbivirus avec particulièrement les sérotypes 2, 7 et 9 au Sénégal (NDIAYE, 2010). C’est une maladie fébrile évoluant sous une forme pulmonaire et cardiaque (COOMBS, 2002). Le cheval est plus vulnérable par rapport à l’âne. Grâce à sa rusticité, l’âne peut constituer un porteur sain de la maladie d’où il peut être un réservoir du virus. Les mesures de prévention dépendent du niveau d’infection et du risque de la maladie. La prophylaxie repose sur la vaccination des chevaux avec des sérotypes monovalents ou polyvalents. La vaccination de l’âne contre la peste équine n’est pas de pratique courante au Sénégal. Au Ferlo, elle ne couvre que 2% des chevaux contre 28 % à Sokone (SECK, 2015). Cependant, une lutte contre les insectes par pulvérisation aérienne des marécages, forêts et autres est envisageable pour prévenir la maladie. (COOMBS, 2002). III.2.2. Infections bactériennes III.2.2.1. Tétanos C’est une toxi-infection aiguë, hautement mortelle. C’est une zoonose. Elle est due au développement, au niveau d’une plaie, d’une bactérie anaérobie, appelée Clostridium tetani qui sécrète une toxine. La maladie se manifeste par une raideur des membres, une hyperesthésie, les naseaux dilatés, la queue en panache, le prolapsus de la troisième paupière et un opisthotonos. Nettoyer la plaie, le traitement se fait par administration de sérum antitétanique, d’antibiotique injectable et d’analgésique. La maladie peut être prévenue par l’administration du vaccin antitétanique (PETIT, 2013). Le protocole vaccinal recommandé est le suivant : sur des animaux non vaccinés ou dont le dernier rappel remonte à plus de 3 ans, la sérovaccination sera pratiquée lors de blessures ou d’une chirurgie. Cette sérovaccination sera suivie d'un rappel vaccinal 3 à 4 semaines plus tard, puis d'un rappel annuel (Tableau VIII). La prévention du tétanos

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ombilical du nouveau-né peut se faire à l'aide du sérum préventif injecté dans les premières heures de sa vie. Tableau VIII: Protocole vaccinal contre le tétanos chez l'âne

Source : MOUCHEL-VICHARD, 2010 Niveau de vaccination

Durée de vaccination

Primo-vaccination

2 injections à 1 mois d'intervalle

1er rappel

1 an après

Rappels ultérieurs

Tous les 3 ans ou en cas de besoin (plaies importantes)

Il n'existe pas de traitement pour inhiber la toxine lorsque celle-ci est fixée sur les nerfs, et le succès du traitement est en fonction de la rapidité du diagnostic. Malgré des traitements puissants, plus de 50 % des équidés ne survivent pas à la maladie. Par contre la vaccination contre la toxine tétanique assure une protection quasi-totale (MOUCHEL-VICHARD, 2010). III.2.2.2. Botulisme Le botulisme est une toxi-infection d’origine alimentaire provoquée par l’action de neurotoxines bactériennes produites par des germes de Clostridium botulinum. C’est une zoonose caractérisée par une paralysie flasque des muscles locomoteurs évoluant vers la mort. Le traitement se fait par administration d’antibiotiques et d’analgésiques. La prophylaxie est uniquement hygiénique et se fait par inspection de l’alimentation avant sa distribution (PETIT, 2013). III.2.2.3. Gourme La gourme est une maladie infectieuse très contagieuse des équidés qui affecte principalement les jeunes individus (< 5 ans). Elle est causée par une bactérie appelée Streptococcus equi sub equi. La transmission est directe par inhalation des particules infectieuses. Elle se caractérise par une fièvre, un jetage oculo-nasale purulent et une inflammation puis l’abcédation des nœuds lymphatiques. La maladie se traite par des 34


antibiotiques injectables et un drainage et une désinfection des abcès mûrs. Un vaccin à germe atténué peut être utilisé en guise de prophylaxie (PETIT, 2013). III.2.2.4. Clostridioses intestinales Les clostridioses intestinales sont provoquées par des bactéries du genre Clostridium dont C. perfringens et C. difficile qui produisent des toxines entrainant des lésions digestives et une enterotoxémie. Pour prévenir les clostridies intestinales, l’antibiothérapie doit être administrée par voie parentérale. Des mesures d’isolement et d’hygiène sont nécessaires afin d’éviter toute transmission à d’autres animaux ou à l’homme (BARREY et al., 1994). Un traitement symptomatique de la diarrhée est nécessaire (fluidothérapie, antiinflammatoires, molécules adsorbant les toxines, etc.). Bien que très controversée, l’antibiothérapie

peut

être

bénéfique

et

l’administration

de

métronidazole

(antibiotique) est souvent recommandée (COUROUCE et DESBROSSE, 2010). III.2.2.5. Charbon bactérien Bacillus anthracis détermine le charbon bactéridien caractérisé au plan clinique, après une courte période d'incubation, par une septicémie généralisée fatale en 8 heures : Fièvre (41°C), dépression, cyanose des muqueuses, coliques, splénomégalie, œdèmes chauds et douloureux de l'encolure et l'abdomen, écoulement hémorragique par les orifices (PETIT, 2013). Un vaccin vivant modifié est utilisé dans les zones endémiques. Sur les animaux domestiques, le traitement est possible et efficace s’il est commencé assez tôt. Divers antibiotiques, dont la pénicilline, la tétracycline, les fluorosequinolones, sont efficaces. Sur les animaux vivants en liberté, le traitement antibiotique n’est pas possible (COUROUCE et DESBROSSE, 2010). III.2.2.6. Salmonellose La salmonellose est une infection bactérienne très contagieuse, due à des bactéries du genre Salmonella abortus equi et/ou Salmonella typhimirium, qui est également 35


transmissible à l’homme. La salmonellose affecte l’appareil digestif et accessoirement l’appareil génital. Elle est caractérisée par une entérite aiguë avec des fièvres soudaines, des diarrhées fétides et parfois un choc endotoxinique, des entérites chroniques et des avortements chez les femelles à la fin de la gestation (surtout S. abortus equi) (COOMBS, 2002). Le traitement se fait par des antibactériens, des réhydratants et des anti-diarrhéiques. La prophylaxie est uniquement sanitaire reposant sur une hygiène stricte (PETIT, 2013). III.2.2.7. Leptospirose La leptospirose est une maladie zoonotique due à des bactéries appelées leptospires telle que L. interrogans qui affecte les équidés dont les réservoirs sont des rongeurs. Les jeunes animaux sont les plus touchés. L’infection est généralement véhiculée par l’eau de boisson et des aliments contaminés par les urines d’animaux infectés. Ces germes aérobies peuvent survivre longtemps dans l’eau et les sols aux pH peu alcalins. Elle se manifeste par des hyperthermies, des coliques, des ictères, des avortements, et des uvéites récurrentes. Le traitement se fait par l’utilisation d’antibactériens et la prophylaxie par dératisation (PETIT, 2013). La prévention consiste à procéder au dépistage des animaux infectés et leur abattage systématique. Il n’existe pas de vaccin car il s’agit d’une bactérie peu immunogène (RESPE, 2010). III.2.2.8. Morve La Morve est une affection bactérienne zoonotique, hautement contagieuse et mortelle causée par Pseudomonas pseudomallei anciennement dénommé Burkholderia mallei. La forme aiguë est plus fréquente chez les ânes (COOMBS, 2002). La maladie cause un jetage nasal muco-purulent et sanguinolent ; des lymphodénopathies, des ulcérations dans le tractus respiratoire supérieur et dans les poumons. La forme cutanée est le farcin et se traduit par des nodules contenant du pus crémeux. Bien que Burkholderia mallei soit sensible aux antibiotiques (sulfamides), le traitement est proscrit chez les équidés ; la bactérie étant peu immunogène, il n’existe pas de vaccin. L’euthanasie est imposée (LEFEVRE et BLANCOU, 2003).

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La prévention consiste à procéder au dépistage des animaux infectés et leur abattage systématique (RESPE, 2010). III.2.2.9. Actinobacillose C'est une affection due à Actinobacillus equi qui est responsable de septicémie chez le jeune et plus rarement d'avortement et de septicémie chez l'adulte. Le mode de contamination des adultes est inconnu (KABORET, 1996). Il s’agit des mesures d’hygiène : soins au cordon ombilical, désinfection des locaux, alimentation correcte pendant la gestation, permet une bonne production colostrale et lactée (BARREY et al, 1994). L'administration d'iodure de potassium par voie orale (6-10 g/j pendant 10 jours) ou par injection intraveineuse d'iodure de sodium à 10 % (8 g/100 kg) est efficace pour arrêter les signes aigus de la maladie dans les deux jours. Les antibiotiques peuvent être utilisés ; la streptomycine est considérée comme un traitement de choix, les tétracyclines et les tilmicosines sont également efficaces (COUROUCE et DESBROSSE, 2010). Enfin, des lavages articulaires avec une solution physiologique et des antibiotiques pourront être envisagés dans le cas d’arthrite. III.2.2.10. Tuberculose C'est une maladie due à des souches de Mycobacterium tuberculosis aviaire et bovines. La tuberculose entraîne un amaigrissement extrême avec fièvre intermittente, perte d'appétit, polyurie. La tuberculose est une zoonose grave et l'abattage s'impose lors de diagnostic précoce (KABORET, 1996). Le traitement des animaux infectés est rarement mis en œuvre en raison de son coût élevé, de sa durée et de l’objectif plus ambitieux d’éliminer la maladie. La prévention de la tuberculose repose sur une inspection post-mortem des viandes, une surveillance intensive comprenant des visites en exploitation, le dépistage systématique des animaux par test individuel et l’élimination des animaux infectés ainsi que des animaux ayant été en contact avec ces derniers. La vaccination n’est pas utilisée en tant que mesure préventive chez les animaux (OIE, 2009).

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III.2.2.11. Lymphangite ulcéreuse C’est une maladie infectieuse des équidés, provoquée par une bactérie, Corynebacterium pseudotuberculosis. Elle se traduit par l’apparition avec une évolution chronique de nodules, d’abcès et de plaies ulcéreuses localisées aux membres le long des vaisseaux lymphatiques ou par la formation de volumineux abcès en région pectorale ou ventrale. L’utilisation de l’antibiothérapie est à réserver aux formes de lymphangite ou d’abcès internes. Pour les formes cutanées, l’incision chirurgicale et le drainage des abcès constituent la thérapeutique de choix. En effet, du fait de l’existence d’une épaisse coque fibreuse autour des abcès, les antibiotiques diffusent très mal à l’intérieur des lésions. La prévention est basée sur des mesures sanitaires et hygiéniques : isolement des animaux infectés, désinfection des locaux, traitement des plaies dès qu’elles se produisent, lutte contre les insectes (WELSH, 1990 ; POONACHA, DONAHUE, 1995 ; ALEMAN et al. 1996) III.3. Parasitoses internes III.3.1. Helminthoses digestives Tout comme les autres espèces, l’âne est sensible aux parasites gastro-intestinaux. Si le parasitisme n’as pas de grandes conséquences chez les adultes, il n’en demeure pas moins chez les jeunes. En effet chez les ânons les parasites gastro-intestinaux ralentissent la croissance et provoquent souvent des diarrhées associées aux lésions pouvant causer la mort de l’animal. Par contre, chez les adultes les manifestations varient selon la charge parasitaire et le type de parasite. Certaines espèces de parasites comme Strongylus vulgaris sont d’emblée graves chez les équidés. Strongylus vulgaris est responsable de l’artérite vermineuse qui est une pathologie majeure chez les équidés. Cependant les travaux réalisés par ANDRIANTSOAVINA (2015) ont révélé la présence de Dictyocaulus arnfieldi (taux d’infestation 62,37%), Cyathostomum sp (taux d’infestation 51,03%). Oesophagodontus sp (taux d’infestation 3,61%). et de Parascaris equorum (taux d’infestation 3,09%) chez les ânes au Sénégal.

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III.3.2. Myiases digestives Il s’agit d’une Myiase larvaire due au développement chez les équidés de larve de Gasterophilus intestinalis et G nasalis. Elle est caractérisée par la nervosité chez l’âne, une stomatite, et des difficultés de mastication. L’infestation gastro-intestinale passe souvent inaperçue. Le traitement se fait à base de trichlorfon en association avec le mébendazole. (TOURE, 2003). III.3.3. Myiases cavitaires respiratoires Les myiases cavitaires sont des affections parasitaires dues au cheminement et au développement des larves de diptères (mouches) dans les différentes cavités naturelles chez les animaux domestiques et sauvages (GRABER et GRUVEL, 1964 ; GITEGO, 1995). Chez les asins espèces, les espèces responsables des myiases respiratoires sont Rhinoestrus purpureus, Rhinoestrus usbekistanicus (NDAGIJIMANA, 1998). Selon NEVEU-LEMAIRE (1942), il n'existe pas de mesures prophylactiques efficaces. A l'image de ce qui se fait contre d'autres diptères, il est aisé d'imaginer des moyens de lutte biologique ou chimique suivant le cas, contre les mouches et contre les pupes ou larves sur le sol. Mais la grande dispersion dans la nature des formes libres du parasite (adulte), pose des problèmes techniques et économiques, et le traitement précoce des animaux demeure la solution la plus simple. Les produits récents utilisés dans le traitement des myiases cavitaires respiratoires sont : -le closantel est administré par voie orale (10 mg/kg). A la suite du traitement, l'amélioration clinique et la guérison ne sont en général obtenues qu'en 3 ou 4 semaines. Par conséquent, l'éleveur doit être prévenu, car il a quelquefois tendance à conclure à l'inefficacité du traitement (DORCHIES et al, 1989). -l’ivermectine .Ce produit est généralement très efficace sur tous les agents des myiases et plus particulièrement sur les œstridés (RASTEGAEV, 1988 ; RASTEGAEV et al. 1989). Il est appliqué par voie buccale chez les équidés, à la dose de 9,2 mg/kg de poids vif (GITEGO, 1995).

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III.3.3. Parasitoses sanguines III.3.3.1. Trypanosomoses Les trypanosomoses sont des affections parasitaires provoquées par des protozoaires flagellés, pathogènes, appartenant à la famille des trypanomatidés et du genre trypanosoma, qui se multiplient dans le plasma sanguin, la lymphe et divers organes des mammifères. Ce sont des maladies infectieuses, inoculables, non contagieuses à l’exception de la dourine, trypanosomose vénérienne des équidés (FAGA, 2016). Il existe un grand nombre d’espèces de trypanosomes, mais tous ont les caractères suivants : ils sont microscopiques, et leurs corps ont la forme d’une petite vrille ou l’on distingue un noyau et un flagelle, formant avec la membrane du trypanosome une sorte de voile appelée membrane ondulante (FAGA, 2016). - Trypanosomose à glossine Le Nagana est une trypanosomose transmise par les glossines et est due à plusieurs espèces de trypanosomes. Ils peuvent se trouver chez diverses espèces de mammifères, mais T. brucei ; T. congolense ; T.vivax sont ceux qu’on retrouve chez les équidés (Chartier, 2000). Selon (FAGA, 2016), la prévalence de Nagana chez les asins au Sénégal représente 42,5%.

- Trypanosomose vénérienne La dourine ou syphilis des équidés, est une maladie vénérienne transmise uniquement par coït chez les équidés. Due à Trypanosoma equiperdum, cette maladie évolue chez le cheval le plus souvent sous trois(3) formes : Une forme chronique avec des symptômes cutanés, lymphatiques et nerveux, une forme aiguë qui est un peu rare et une forme atypique qui est frustre (la phase d’œdème et celle des plaques cutanées sont très discrètes) chez l’âne et l’ânesse (FAGA, 2016). - Trypanosomose à vecteurs mécaniques Le surra est dû à T. evansi. Elle est transmise par les insectes hématophages (vecteurs mécaniques) telles que les tabanidés, les stomoxes. Elle affecte les dromadaires et les équidés et évolue sous forme chronique. On la rencontre surtout en Afrique du Nord,

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Asie et Amérique latine. Au Sénégal, la prévalence de Trypanosoma evansi chez les asins est estimée à 28,62% (ANDRIANTSOAVINA, 2015). III.3.3.2. Babésiose La Babésiose équine est une maladie infectieuse, virulente, non contagieuse propre aux équidés et due à la prolifération dans les globules rouges du sang, de parasites appelés Babesia caballi ou Babesia equi transmis par les tiques (Dermacentor reticulatus, Dermacentor marginatus ou Ixodes ricinus, Rhipicephalus bursa). La maladie se caractérise sur le plan clinique par la fièvre, l’anorexie, la pâleur des muqueuses ou ictère, les œdèmes en région déclives, des coliques et des urines foncées. La maladie évolue chez les équidés sous une forme aiguë et chronique. Le traitement se fait à l’imidocarbe (PETIT, 2013). La prophylaxie est principalement orientée en Afrique vers la lutte contre les tiques. En effet, de nos jours, il n’existe pas encore de vaccin contre la babésiose équine. La lutte contre les tiques doit se faire avec les acaricides sur les animaux porteurs de tiques mais il faudra retenir qu’une utilisation systématique et anarchique peut être à l’origine de l’apparition de résistance. En plus la lutte anti vectorielle, il convient que tout animal introduit dans une exploitation soit mise en quarantaine. D’autres mesures comme la rotation sur les pâturages, la destruction des lieux de vie des tiques sont proposées pour prévenir la maladie mais leur application dans nos conditions d’élevage reste difficile (DAHOUROU, 2016). III.4. Infestations par des parasites externes III.4.1. Gales Les gales sont des affections cutanées prurigineuses, contagieuses, dues à des Acaridés psoriques vivant dans l’épaisseur (Sarcoptidae) ou à la surface (Psoroptidae) de l’épiderme. Trois types de gale se trouvent chez les équidés (SEIGNOUR et TENEDOS, 2006) : - la gale sarcoptique due à Sarcoptes scabiei var equi et généralisée sur tout le corps ; - la gale chorioptique due à Chorioptes equi et localisée au niveau du pied et du paturon ; 41


- la gale psoroptique due à Psoroptes equi et localisée à la tête, à la base du toupet, de la crinière et de la queue. Le traitement est fait par l’utilisation d’endectocides et d’antiparasitaires externes (PETIT, 2013). III.4.2. Infestations par les tiques Les tiques sont des acariens piqueurs hématophages, parasites temporaires des animaux et de l'homme, et qui déterminent des troubles importants liés à l'inoculation de leur salive. Les tiques sont des agents vecteurs de diverses maladies (KABORET, 1996). Les tiques des équidés appartiennent à l'ordre des Acariens, famille des Ixodidaes, genres Ixodes, Dermaeentor, Rhipieephalus, Hyaloma et Amblyomma. Elles sont hématophages et exercent une action pathogène grave voire mortelle (cas de toxicose et de la paralysie à tiques). Elles ont aussi un rôle vectoriel important dans la transmission d'un grand nombre de germes, agents des "Ticks Borne Deseases" (CATCOTT et SMITHCORS, 1974). Pour prévenir les tiques, il est nécessaire d’entretenir les pâtures, de détruire les broussailles et autres genêts, ronciers, à assécher les mares qui sont autant de gîtes pour les tiques. En diminuant le nombre de vecteurs, du même coup le potentiel de transmission sera limité (IRVIN, 1987). III.4.3. Helminthoses de la peau -La parafilariose équine est due à Parafilaria multipapilosa qui est un hôte intermédiaire Haematobia Sp.On observe l'apparition de nodules hémisphériques, sur la ligne du dessus et sur l'encolure, dont la rupture entraîne l'écoulement de sérosité et de sang (KABORET, 1996). La prévention est difficile vue l’ubiquité du vecteur. Les principaux déparasitant utilisés pour le traitement de la parafilariose équine sont l’ivermectine, le nitroxynil et la lévamisole. - Habronémose cutanée des équidés est une helminthose cutanée des équidés due à la présence erratique de larves d' habronèmes installées dans des plaies préexistantes ; C'est une maladie sévissant en été, transmise par divers muscidés et caractérisée par

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des lésions bourgeonnantes, granuleuses, très prurigineuses et à récidive annuelle (KABORET, 1996). Selon KABORET (1996), sur le plan symptomatologique on a deux phases :  phase de début avec une plaie banale qui ne cicatrise pas.  phase d'état, caractérisée par un prurit vif. La prévention se repose sur la protection des plaies par un pansement mais aussi la lutte contre les mouches (stérilisation du fumier) (STERLING, 2012). Le traitement étiologique consiste à l’utilisation de la moxidectine (0,4 mg/kg) ou l’ivermectine (0,2 mg/kg) per os qui permet de se débarrasser des larves d’habronèmes. L’idéal est de répéter le traitement au bout de 15 jours. Les corticoïdes peuvent être utilisés. Cependant, ils possèdent de nombreux effets secondaires (risque de fourbure, d’entérocolite) et notamment ralentissent la cicatrisation des plaies : prednisone 1 mg/kg/j per os en une prise pendant 7 à 14 jours, puis 0,5 mg/kg pendant 10 à 14 jours.  Dexaméthasone 10 à 40 mg par jour par voie intraveineuse ou intramusculaire pendant 7 jours.  En aucun cas, les formes retard de corticoïdes ne doivent être utilisées (COUROUCE et DESBROSSE, 2010). Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être utilisés. Ils sont certes moins efficaces sur le prurit, mais entraînent moins d’effets secondaires. Le traitement symptomatique consiste à faire : une hydrothérapie d’environ 30 minutes par jour ; puis une application de pommades dont la composition varie selon les auteurs mais associe généralement un corticoïde (dexaméthasone, triamcinolone), un antibiotique ou un antiseptique. Les pommades devraient être appliquées tous les jours, un pansement peut empêcher les mouches de venir sur la plaie et laisser le temps aux principes actifs d’agir. Le traitement chirurgical est le traitement de choix lors de plaies très volumineuses. Il présente l’inconvénient de créer une cicatrice, mais permet de retirer les larves mortes immunogènes. L’exérèse chirurgicale reste la technique la plus adaptée. Elle est indiquée en cas de non réponse au traitement médical ou en cas d’urgence liée à une anurie par

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obstruction (cas d’un granulome sur le pénis) ou lorsque le granulome est trop important. III.5. Affections allergiques La dermatite estivale récidivante des équidés englobe les différentes réactions de type allergique provoquées par les insectes piqueurs (et en particulier des petits moustiques appelés Culicoïdes). Il s'agit d'une des affections cutanées les plus fréquemment observées chez les équidés. Cette affection cutanée est en fait une réaction allergique à la salive des insectes piqueurs. Les premières piqûres sensibilisent l'animal, et cet état de sensibilisation va en augmentant avec de nouvelles piqûres. Il s'en suit tout un processus réactionnel avec la production d'histamine et la formation d'œdèmes cutanés (MOUCHEL-VICHARD, 2010). Cette maladie commence au début de la saison pluvieuse, s'intensifie pendant cette même saison puis disparaît à la fin. Les lésions cutanées sont le plus souvent localisées à la base de la queue, à l'encolure, au garrot et même aux oreilles, et celles-ci font l'objet de surinfections bactériennes. La peau présente de nombreuses boursouflures et une dépilation amplifiées par des démangeaisons très intenses (MOUCHEL-VICHARD, 2010). La prévention de cette maladie est difficile à envisager, et l'utilisation de répulsifs à insectes n’est efficace que pour de courtes périodes (sudation de l'animal). Le traitement consiste en l'application locale de corticoïdes et des lotions calmantes. III.6. Affections fongiques La lymphangite épizootique est une mycose infectieuse et contagieuse qui est due à un champignon ‘Histoplasma farciminosum’ ; d’évolution chronique de la peau et du système lymphatique des équidés. Elle se caractérise par l’hypertrophie des vaisseaux lymphatiques sous-cutanés et par des adénopathies souvent abcédées. L’utilisation de solutés iodés par voie intraveineuse ou orale ne permet pas d’éviter les rechutes. L’amphotéricine B, la nystatine et le clotrimazole sont efficaces in vitro. Cependant dans la majorité des pays infectés par la lymphangite épizootique, les traitements sont interdits et l’abattage des animaux infectés demeure la règle. La prévention repose essentiellement sur des mesures de défense sanitaire : élimination des malades, désinfection des locaux et du matériel (solutions iodées, eau de javel), brûlage des 44


litières, désinsectisation. L’importation des équidés nécessite un certificat vétérinaire international indiquant que les animaux ne sont pas atteints cliniquement et qu’ils ont séjourné pendant les 2 mois précédents dans des exploitations où aucun cas de lymphangite épizootique n’a été détecté (WELSH, 1990 ; POONACHA et DONAHUE, 1995 ; ALEMAN et al., 1996).

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DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL DE TERRAIN

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CHAPITRE 1 : MATERIELS ET METHODES I.1. Choix de la zone d’étude L’objectif de cette étude étant de faire l’état des lieux des pratiques d’élevage, des pathologies fréquentes, les méthodes de lutte, les différents acteurs de la filière asine à savoir les éleveurs, les propriétaires, et les professionnels de santé animale ont été ciblés en vue de récolter le maximum d’informations. L’étude a été réalisée dans les régions de Kaolack, Diourbel et Louga en raison de la forte concentration des ânes face à l’importance du rôle socio-économique que joue l’âne dans ces régions I.2. Lieu et période d’étude L’étude a été menée d’août à novembre 2015 dans 09 villages dont 4 dans la région de Kaolack, 3 dans la région de Louga et 2 dans la région de Diourbel (Tableau IX).

Tableau IX : Zones d'étude

Régions Kaolack

Villages Gandiaye Thiomby Sibassor Ndiébel

Louga

Nguidile Maka Dahra

Diourbel

Mbacké

Touba

La région de Kaolack (Figure 13) est située entre 14°30’ et 16°30’ de longitude ouest et13°30’ et 14°30’ de latitude nord. Elle couvre une superficie d’environ 4 927 km² 47


soit 3 % du territoire national. La région est située dans le centre-ouest du pays, elle est frontalière avec la Gambie, à cheval sur la zone sahélienne Sud et la zone soudanienne Nord. De type soudano-sahélien, le climat de la région se caractérise par des températures moyennes élevées d’avril à juillet (15-18° 35-40° C), une saison sèche de novembre à juin/juillet (8 à 9 mois) et une courte saison des pluies (juin/juillet à octobre). Les précipitations se situent en moyenne entre 800 et 900 mm par an. Le relief de la région est globalement plat. Le fleuve Saloum, des affluents du fleuve Gambie (Baobolong et Miniminiyang Bolong) et des eaux souterraines en constituent le réseau hydrographique. La région présente trois types de sols: les sols tropicaux ferrugineux lessivés, les sols hydro morphes et les sols halomorphes. Sa végétation est très variée, comprenant une savane arbustive, au nord, une savane au faciès boisé, vers le sud et le sud-est. Des animaux sauvages à plumes (terrestres et aquatiques) et des animaux sauvages à poils forment la faune de la région. La région de Louga (Figure 14), d’une superficie de 24 847 km², elle est entre la latitude 14°70’ et 16°10’ nord et la longitude 14°27’ et 16°50’ ouest. Elle est limitée au nord par la région de Saint-Louis, au sud par celles de Kaolack et Diourbel, à l’Est par la région de Matam à l’Ouest par la région de Thiès et l’océan Atlantique. Le cheflieu régional est Louga. De climat sahélien sec presque désertique, elle prend, pendant la période sèche, l'aspect insolite et pittoresque d'une région saharienne où se mêlent harmonieusement ruralité et urbanité. La région s'étend sur une vaste plaine sableuse. Elle jouit d'un climat sahélien sec, d'une végétation steppique caractérisée par une saison des pluies courte et instable et une longue saison sèche de 9 mois ou plus. Le harmattan, chaud et sec, très actif de janvier à mai, constitue le vent dominant de cette zone. Il transporte de la poussière qui provoque parfois de véritables tempêtes de sable, et surtout, il favorise l'érosion éolienne ainsi que la perte d'eau par évaporation. La région de Diourbel (Figure 15) est située entre 14°30 et 15° de latitude nord et 15°40 et 16°40 de longitude ouest. Elle couvre aujourd’hui, suite au rattachement de l’arrondissement de Taif au département de Mbacké, une superficie de 4769 km² contre 4359 km2 en 2001. C’est une région continentale par excellence. En effet, elle ne dispose ni de frange maritime, ni de cours d’eau pérennes. Cependant, les ressources en eau souterraines sont importantes. La région de Diourbel (figure 15) est caractérisée par l’absence de forêt classée. Elle est également marquée par 48


l’inexistence de zone d’habitat et de refuge pour la faune, notamment les grands mammifères. Seuls les petits mammifères (chacals, rats palmistes, lièvres, etc.) ainsi que certaines familles d’oiseaux y sont aujourd’hui présents. La pluviométrie varie entre 400 et 500mm. Le climat est de type soudano-sahélien. Elle est subdivisée en trois départements (Bambey, Diourbel et Mbacké), huit arrondissements (Baba Garage, Lambaye et Ngoye dans le Bambey, Ndindy et Ndoulo dans le Diourbel, Kael, NDame et Taif dans le Mbacké), trente-six (36) communautés rurales et trois (3) communes.

Figure 13: Régions d’études 49


I.3. Matériels et méthodes L’enquête a comporté trois principales phases : la collecte des informations de base axée sur une revue documentaire et sur l’entretien avec des personnes ressources ; les enquêtes de terrain ; le traitement et l’analyse des données. Pour collecter le plus d’informations, un appareil numérique a été utilisé pour la prise de photos. Un appui logistique (moto), à la possession de l’enquêteur et certains interprètes ont facilité l’accès aux villages d’élevage d’ânes. La collecte des données de base s’est axée sur les sources secondaires d'information, la recherche bibliographique et documentaire. La documentation a été faite à partir de : la bibliothèque de l’EISMV ; la bibliothèque de la Direction des Services Vétérinaire (DSV) du Sénégal. Cette démarche a permis d'acquérir une vue générale de l'environnement naturel et économique. II.2.1. Enquête exploratoire L’enquête exploratoire constitue l’étape la plus importante du travail. Elle s’est reposée sur des entretiens menés auprès des personnes ressources susceptibles d’aider à mieux appréhender sur l’état des lieux des pratiques d’élevage de l’âne au Sénégal, les pathologies fréquentes et les traitements mis en œuvre par les éleveurs. Pour cette enquête exploratoire, les personnes cibles étaient : les responsables des directions communales et départementales des ressources animales ; les éleveurs, propriétaires, commerçants ou transporteurs d’ânes ; les responsables des cliniques, et/ou cabinets vétérinaires. Ces enquêtes ont été menées en français, en wolof, en peul et en sérère. L'enquête a concerné, outre les troupeaux d’âne que l'on rencontrait sur la route, des troupeaux dont on connaissait la localisation grâce aux renseignements fournis par, soit les représentants des services d’élevage, soit un membre de ces services dans les arrondissements, soit l’éleveur qui nous accompagnait.

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II.2.2. Enquête formelle A partir de la phase exploratoire, un questionnaire a été minutieusement élaboré afin de collecter les données. Ainsi, ce questionnaire avait différentes rubriques qui ont pour but de déterminer l’identification géographique du troupeau, son appartenance, le mode d’élevage, l’utilisation et conduite d’élevage, la santé de l’âne et sa reproduction (Annexe 1). Au total, notre enquête a porté sur un effectif de 318 ânes dont 213 mâles et 105 femelles répartie sur 156 éleveurs dans 9 villages. II.2.3. Traitement des données Les

réponses

aux

questionnaires

ont

été

saisies

à

l’aide

du

logiciel

SphinxPlus.versionV5.TuiTe, puis exportées dans le tableau Excel. A partir des données recueillies, des analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel Statistical Package for the Social Sciences/Personal Computer (SPSS/PC).

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CHAPITRE2 : RESULTATS

II.1. Etats des lieux de l’élevage des ânes II.1. 1. Effectifs L’enquête a porté sur 318 ânes dont 213 soit 67 % de mâles et 105 (33 %) de femelles (Figure 14).

Figure 14 : Répartition des ânes en fonction du sexe En effet, l’échantillon comporte 29 ânons [0- 1an] soit 9,1% ; 24 jeunes ânes [1 – 3ans] soit 7,5% et 265 adultes [6 ans et plus] soit 83,4% (Figure 15).

Figure 15 : Répartition des ânes en fonction de l’âge

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II.1. 2. Systèmes d’élevage II.1. 2.1. Habitat La quasi-totalité des animaux, 233 ânes soit (73,3 %) vivent à l’air libre, 69 ânes soit (21,7 %) en dehors de la cour du propriétaire et une petite portion ,16 ânes soit (5%) est dans la cour (Figure 16).

Figure 16 : Répartition des ânes en fonction du logement II.1. 2.2. Alimentation La majorité des propriétaires d’animaux nourrit leurs ânes avec de l’herbe et du foin. Cependant, en guise de récompense pour l’effort fourni par l’âne dans les travaux champêtres ou autres travaux exercés, 57 soit (36,5%) des propriétaires d’âne supplémentent l’alimentation avec du concentré tandis que 99 soit 63 ,5% d’entre eux laissent les ânes au pâturage. Les concentrés utilisés par les propriétaires d’âne sont respectivement par ordre d’importance, le mil (66%), le sorgho (23%) et le niébé (11%). A cela, s’ajoute l’utilisation des résidus de récolte comme la fane d’arachide (Figure 17). La consommation journalière des concentrés varie entre 500g et 1kg mais peut atteindre 4kg.

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Figure 17: Fane d’arachide vendue en détail (400F la bassine) à Louga II.1. 2.3. Coût de l’alimentation Le coût minimal de l’alimentation par semaine et par animal varie entre 500F et 2000F CFA avec un maximum qui peut atteindre 5000F CFA. II.1. 2.4. Gestion de la reproduction 

Répartition des ânes par propriétaire en fonction du sexe

La plupart des propriétaires d’âne possèdent des mâles (63,1%) contre (36,9%) femelles. 

Fréquence de mise bas

La fréquence de mise bas des ânesses est de 1 ânon par an chez la plupart des propriétaires enquêtés. II.2. Note d’état corporelle (NEC) Les ânes avaient un état d’embonpoint assez satisfaisant car la NEC moyenne est de 3,11 avec un maximum de 4 et un minimum de 2. II.3. Différentes couleurs de la robe La population asine (Figure 18) rencontrée est majoritairement de couleur grise (38,36 %) (Figure 19) avec des variantes : grise foncé (28,30 %), grise clair (17,3 %), (Figures 20 et 21) et une faible représentation de la robe baie (7,55 %) (Figure 22) et

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ces variantes : bai clair (4,72 %), bai foncé (2,20 %), bai brulé (1,57 %) (Figures 23, 24 et 25).

Figure 18: Fréquence des ânes en fonction de la robe

Figure 19 : Ane de robe grise

Figure 20: Ane de robe grise foncé

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Figure 21:Ane de robe grise clair

Figure 22: Ane de robe bai

Figure 23 : Ane de robe bai clair

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Figure 24: Ane de robe bai brulé

Figure 28 : Robe bai brulé foncé

Figure 25: Robe bai brulé foncé II.4. Rôle socio-économique de l’âne II.4.1. Mode d’acquisition des ânes Les ânes sont généralement acquis soit par achat (97,8%), soit par héritage (1,3%), soit par prêt gratuit (0,6 %) soit par don (0,3 %) (Figure 26). Quel que soit son mode d’acquisition, l’âne appartient à une seule personne.

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Figure 26 : Répartition des ânes en fonction de leur mode d’acquisition II.4.2. Rôle économique de l’âne II.4.2.1. Utilisation de l’âne Dans les zones d’étude, les principales activités (Figure 27) des ânes sont par ordre d’importance : les travaux champêtres (69,47%) (Figure 28);

le transport (23,36 %)

(Figure 29), l’exhaure de l’eau (7,17%) (Figures 30).

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Figure 27: Répartition des ânes en fonction de l’utilisation

IL faut noter qu’après utilisation, la majorité des ânes (70,7 %) est laissée en divagation contre (29,3 %) qui restent attachés.

Figure 28 : Utilisation de l’âne dans les travaux champêtres à Gandiaye

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Figure 29: Utilisation de l’âne pour le transport des personnes

Figure 30: Utilisation de l’âne pour la vente d’eau de puits à Gandiaye II.4.2.2. Fréquence de mise en service Notre enquête a montré que l’âne est surexploité au Sénégal. En effet, la grande majorité 99,1 % des ânes, est utilisée plusieurs fois par jour. Seuls, 0,6 % et (0,3 %) d’entre eux sont utilisés respectivement une fois /jour et une fois/ semaine (Figure 31).

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Figure 31: Fréquence de mise en service des ânes par les éleveurs

II.4.2.3. Montant généré par l’utilisation des ânes De façon générale, les chiffres avancés lors des interviews varient d’une personne à une autre. Ainsi, la recette minimale varie de 1000F à 2500F CFA par jour tandis que le maximum peut atteindre 4000F CFA. Les charges sont constituées essentiellement par l’alimentation sous forme de paille, de son, de fanes d’arachide, de tiges de mil, etc. II.5. Harnachement et ferrage des ânes La plupart des propriétaires d’ânes (99,1%) utilisent un harnais. Pour la confection du harnachement des ânes, plusieurs matériaux sont utilisés : (51,6%) corde, (38%) le tissu, (8,5%) cuir, (0,9%) fer et (1%) éponge (Figure 32). Cependant, ces derniers (Figure 33) entrainent le plus souvent des blessures (Figure 34) dans (61,7%) des cas.

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Figure 32 : Différents types harnais et leurs fréquences d’utilisation Le ferrage des pieds concerne seulement (20,8%) des ânes observés au cours de notre enquête.

Figure 33 Composition d’un harnachement

Figure 34: Plaies dues à un harnais au poitrail

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II.6. Bien être de l’âne La plupart des propriétaires d’ânes enquêtés utilise un bâton lors du travail avec l’âne (93%) très souvent, (4%) assez souvent, (2,2%) occasionnellement, (0,6%) rarement (0,2%) jamais (Figure 35). Ces bâtons entraînent le plus souvent des blessures (Figure 36 et 37) et ces dernières sont très souvent soignées traditionnellement dans 95,3% des cas mais aussi parfois avec un traitement moderne (4,7%). Aussi, on note souvent des surcharges de poids chez les ânes (Figure 38). La fréquence des plaies de mauvais harnachement est de 97%.

Figure 35: Fréquence d’utilisation du bâton lors du travail avec l’âne

Figure 36 : Blessure négligée au cou d’un âne

Figure 37 : Blessures causées par les bâtons chez un âne

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Figure 38: Une charrette surchargée tirée par un âne (Mbacké/ Diourbel) II.6. La santé de l’âne II.6.1. Infestation parasitaire des ânes Dans les zones d’étude, on note la présence de tiques chez 100 % des ânes. Ces tiques sont localisées à (54%) au niveau de l’anus ; (27%) au niveau des oreilles et (19%) dans les parties génitales (Figure 39).

Figure 39: Répartition des tiques sur le corps des ânes Cependant, la pratique du déparasitage varie selon les propriétaires, 68% d’entre eux ne le font jamais ; (9,9%) rarement ; (20,2%) occasionnellement et seulement 1,9% très souvent. Le déparasitage concerne tout le cheptel dans 1% des cas ; seuls les ânes qui travaillent (85,7%) et enfin seulement les adultes dans 13,3% des cas (Figure 40).

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Figure 40: Fréquence des rythmes de déparasitage chez les ânes II.6.2. Dominantes pathologiques chez l’âne dans les zones d’étude Bien que certains éleveurs aient déclaré n’avoir pas rencontré de maladies chez les ânes, la plupart d’entre eux s’accorde de façon générale sur le classement des pathologies chez les asins. En effet, selon les propriétaires, les pathologies les plus importantes sont : la gourme (49,3%), suivie par l’asthénie (24,7%), les plaies (9,2%), la trypanosomose (7,5%), la lymphangite (6,9%), les coliques (2,4%), (Figure 41, 42, 43 et 44).

Figure 41: Différentes types de maladies rencontrées chez les ânes

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Figure 42 : Symptôme (œdème abdominal) d’un âne atteint de l’asthénie

Figure 43: Un âne atteint de lymphangite ulcéreuse

Figure 44: Plaie due à un harnais chez un âne

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II.6.3. Méthodes thérapeutiques traditionnelles pratiquées par les éleveurs La plupart des éleveurs ne consulte pas les professionnels de santé animale. Parmi eux, (96,8%) pratiquent l’automédication. Seule une petite portion de propriétaires (3,2 %) constituée des charretiers consulte les vétérinaires. L’absence de consultation d’un professionnel de la santé est justifiée par plusieurs raisons : la rusticité des animaux qui ne tombent jamais malades ; la pratique de l’automédication et le manque de sensibilisation. Ainsi, plusieurs méthodes traditionnelles ont été utilisées par les propriétaires dès la détection de certaines maladies dans leur cheptel ; notamment : - traitement de la gourme (appelée « dioukli » en wolof) : les éleveurs utilisent les écorces et les feuilles d’Euphorbia balsamifera (en wolof « Saalaane ») pilées qu’ils mettent dans une muselière au bout de 4 minutes pour que l’animal inhale le produit. Dans les zones d’étude ce type de traitement est très efficace à 100% mais il reste à définir la posologie du produit ; - traitement de l’asthénie : il faudra mélanger les feuilles de Prosepus glandulosa (en wolof « Daakhaar toubab ») pilées dans 1litre d’eau, filtrer puis faire boire à l’animal ; d’autres éleveurs utilisent deux cuillérées à soupe de poudres de feuilles d’Adansonia homogénéisées avec 1litre d’eau qu’on fait boire à l’animal pendant 7 jours ;

-traitement des plaies : les éleveurs utilisent beaucoup de méthodes ; pour les plaies causées par une piqûre de fer ou d’objet métallique, ils utilisent des feuilles de Manguifera indica pilées puis mélangées avec1litre d’eau qu’on fait boire à l’animal pour prévenir le tétanos, puis ils ajoutent un traitement local soit « béki » ou pétrole ou poudre de

pile de radio ) ; d’autres utilisent les écorces d’une plante appelée

Pterocarpus erinaceus « wèène en wolof » qu’ils mettent dans 250 ml d’eau pendant 10 mn et faire à l’âne (matin-midi-soir) pendant 3 jours ; -traitement des problèmes gastriques (colique, anorexie, constipation), les éleveurs utilisent de la poudre de feuilles d’Adansonia « Lalo en wolof », en plus Prosepus glandulosa (en wolof daakhaar toubab) mais aussi ils utilisent aussi le « béki » ; d’autres personnes utilisent les écorces d’une plante appelée Acacia nilotica « néb-néb

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en wolof » et ses fruits qu’on met dans 250ml d’eau et faire boire à l’âne (matin-midisoir) pendant 3 jours ; -traitement des diarrhées : les propriétaires d’ânes utilisent les écorces d’une plante se trouvant au Sénégal qui s’appelle Faidherbia albida « kaad en wolof » qu’on infuse dans 250ml d’eau pendant 30 mn après on le fait boire à l’âne tous les 5 heures de temps pendant 3 jours la diarrhée disparait. - traitement de la lymphangite, les propriétaires utilisent le fruit d’une plante Acacia nilotica « néb-néb » en wolof pilé jusqu’à avoir de la poudre et qu’on verse localement sur les plaies ; -pour traiter les boiteries : les éleveurs utilisent du beurre de karité plus du sel au point de la douleur et en supplémentant à l’animal une alimentation riche en céréale. -pour traiter les fractures : les propriétaires d’ânes utilisent les écorces de Tamarindus se trouvant au Sénégal qui s’appelle « Daakhaar» en wolof pilé jusqu’à obtenir la poudre plus du beurre de karité (poudre écorces daakhaar + beurre de karité) attaché avec un tissu en coton au point de la fracture et le protocole à renouveler chaque matin pendant 15 jour ; ‐ traitement de la toux sèche de l’âne : fumiger l’âne à l’aide des tissus ramassés dans les ordures et des chiffons qu’on fait inhaler à l’âne pendant trois à cinq jour ; certains éleveurs prennent les fruits et les écorces de Faidherbia albida appelé « kaad en wolof » qu’ils pilent jusqu’à avoir la poudre qu’ils ajoutent dans 250ml d’eau et faire boire à l’âne (matin-midi-soir) pendant 7 jours ;

- traitement de la toux chronique de l’âne : les éleveurs utilisent les écorces et les feuilles d’Euphorbia balsamifera (en wolof « Saalaane ») pilées qu’ils mettent dans une muselière au bout d’un certain temps pour que l’animal inhale le produit. Dans les zones d’étude ce type de traitement est très efficace à 100% mais il reste à définir la posologie du produit.

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- déparasitage de l’âne : les éleveurs donnent une alimentation riche en « niébé », la majorité d’entre eux confirme l’efficacité du niébé (500g à 1kg) dans le déparasitage de leur âne. - traitement des conjonctivites : ils utilisent les feuilles d’Adansonia « bouye en wolof » plus les feuilles de Ziziphus mauritiana « sidèème en wolof » plus du sel et le tout sur un tissu en coton qu’ils couvrent sur les yeux (matin-midi-soir) pendant 3 jours. II.6.4. Méthodes thérapeutiques pratiquées par les professionnels d’élevage. Le traitement des maladies fait appel à l’utilisation des molécules dont le choix dépend du type de maladie à traiter (Annexe 2). II.6.5. Le coût moyen annuel pour la santé de l’âne Le coût moyen annuel pour la santé de l’âne s’élève à 1784 F avec un coût maximum pouvant atteindre 10 000 CFA.

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CHAPITRE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS III.1.Limites de l’étude Lors de cette étude, les principaux problèmes rencontrés étaient la réticence et la non disponibilité de certains propriétaires ou éleveurs d’ânes à répondre aux questions mais aussi la méconnaissance des informations relatives à l’état sanitaire de leurs animaux. En plus, le plus souvent, ceux sont les enfants qui s’occupent des ânes et ne disposent pas des informations nécessaires. III.2. Elevage d’ânes au Sénégal La population d’ânes est composée en majorité des mâles (67%) et la plupart d’entre eux sont des adultes (83,30%) âgés de 6 ans et plus. Ces constats sont proches de ceux faits par ROAMBA, 2014 au Sénégal, qui a noté un âge moyen de 4,7±2,7 ans. Cela s’explique par le fait que notre échantillon porte sur les ânes mis au service du travail et les éleveurs utilisent de préférence des mâles. Selon les éleveurs, les mâles sont plus aptes pour le travail car ils sont plus résistants par rapport aux femelles qui sont un peu faibles et parfois sont confrontées à des périodes de gestation ou de mise bas. Les ânes investigués ont une assez bonne conformation en majorité avec une NEC moyenne de 3,11. Ces résultats sont proches de ceux faits par ROAMBA, 2014 au Sénégal, qui trouve une NEC moyenne variant entre 2,7±0,6. L’état d’embonpoint pourrait être expliqué par rapport à la période d’étude qui correspond à l’hivernage (une bonne disponibilité de fourrages pour l’alimentation des ânes). Ces ânes présentent une diversité de robes (grise, grise claire, grise zébrée, bai, bai clair, bai zébré) avec une prédominance de la robe grise (38,36 %). En effet, la quasi-totalité des animaux (73,7 %) vivent dans une habitation non couverte. Ces résultats sont inférieurs aux 93,33 % observés par TAPSOBA en 2012 au Burkina Faso. La quasi -totalité des animaux sont élevés à l’air libre, soit dans la cour du propriétaire (85,7 % des cas) ou en dehors de la cour (14,29 % des cas). Cela

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confirme la non considération de l’espèce asine dans les zones d’étude d’où les observations faites par LHOSTE (1990). Au Sénégal, la plupart des ânes sont acquis (97,8%) par achat et appartiennent à une seule personne. Il en est de même au Burkina Faso où 80,36 % des ânes sont acquis par achat (TAPSOBA, 2012). Ces ânes sont laissés le plus souvent (75,7% des cas) au pâturage après utilisation. Néanmoins, en guise de récompense pour l’effort fournit lors du travail, certains propriétaires d’ânes supplémentent cette alimentation avec des céréales (mil, sorgho, niébé) et de l’aliment concentré industriel. Cette pratique est aussi observée au Burkina Faso (TAPSOBA, 2012) ; 66,67 % des propriétaires laissent les ânes au pâturage et, en guise de récompense au travail fournit par leur âne, 75% d’entre eux supplémentent avec des céréales. Cette pratique diminue le coût d’alimentation hebdomadaire qui est faible voire négligeable variant entre 500F et 2000F CFA. Au Burkina Faso, le coût moyen hebdomadaire varie entre 800F CFA et 2000F CFA (TAPSOBA, 2012). III..3. Aspect économique et social de l’âne L’utilisation de l’âne est plus orientée vers les travaux champêtres et le transport (COULOMB et al., 1981). Ceci confirme nos résultats qui montrent que 69,70% des ânes sont utilisés pour les travaux champêtres et 23,36 % pour le transport des personnes et des bagages. Ainsi, c’est un animal qui offre la dépense quotidienne à plusieurs familles dans les zones d’études avec une entrée moyenne journalière variant de 1750F CFA à 2500F CFA. Des observations semblables ont été faites par TAPSOBA, 2012 au Burkina mais avec des entrées journalières variant de 1500F CFA à 7500F CFA. III.4. Harnachement et ferrage des ânes Une grande partie des propriétaires d’ânes (99,1%) utilise un harnais. Ce qui est important, en ce qui concerne l’équipement (pour le transport, le labour primaire et les cultures), le harnachement est obligatoire.

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Le harnachement est constitué de plusieurs matériaux, dont les plus représentés restent la corde (51,6%) ou le tissu (38%). Les résultats trouvés se rapprochent de ceux de TAPSOBA, (2012), au Burkina Faso, les matériaux utilisés pour la confection du harnachement des ânes sont la corde et le tissu respectivement dans 80 % et 20 % des cas. L’utilisation de ces derniers peut être expliquée par le fait que la corde et le tissu causent moins de dommage et sont plus confortables pour les animaux. Ceci reste à vérifier car 61,7% des cas de blessures observés chez les ânes sont occasionnés par la qualité des tissus et cordes (en crin) utilisés. Tous les ânes ne sont pas ferrés. Des observations semblables ont été faites avec TAPSOBA, (2012), au Burkina Faso. III.5. Bien être de l’âne Notre enquête révèle que la quasi-totalité (73,3 %) des ânes vit à l’air libre, ce qui s’explique par le manque de considération de cet animal par les éleveurs. Les mêmes observations ont été faites par TAPSOBA (2012) avec un pourcentage plus élevé : la quasi-totalité (93,33 %) des animaux est élevée à l’air libre, soit dans la cour du propriétaire (85,7 % des cas) ou en dehors de la cour (14,29 % des cas). La plupart des propriétaires d’ânes utilise très souvent un bâton (93%) lors du travail avec l’âne. Les coups de bâton sont responsables de 87,8% des blessures. Pour soigner leurs ânes, les propriétaires font recours dans 95,3% des cas aux traitements traditionnels. En effet, considérés comme des bêtes en somme, les ânes subissent beaucoup d’injustice surtout sur le plan du transport de bagages et de personnes, on note notamment des surcharges des charrettes lors de vente d’eau potable, du transport de personnes. Les mêmes constats ont été faits par TAPSOBA (2012) au Burkina Faso. Du point de vue de l’alimentation, l’âne étant abandonné à lui-même est mal nourri et reçoit parfois une faible complémentation en céréales. Ainsi, le coût minimal de l’alimentation par semaine est relativement faible variant entre 500F et 2000F.

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III.6. Pathologies dominantes et les méthodes thérapeutiques Les ânes sont soumis à de nombreuses pathologies animales d’origine infectieuse, parasitaire ou traumatique. La plupart des pathologies recensées ont été déjà observées dans une étude similaire réalisée par TAPSOBA, 2012 au Burkina Faso. Notre étude révèle une prédominance des pathologies d’origine traumatique, soit 40% contre 38 % obtenus par TAPSOBA (2012). Viennent ensuite, les infestations parasitaires (36 %) et les infections virales et bactériennes (28 %). Nos résultats confirment à 100 % la présence, chez les ânes, de tiques avec un taux élevé d’absence de déparasitage (98%). Parmi les 2% d’ânes déparasités, les 85,7% sont représentés par les ânes qui travaillent. En outre, la pathologie infectieuse la plus rencontrée selon les propriétaires est la gourme (49,3%) et parmi les pathologies traumatiques, les plaies sont très fréquentes. La plupart des propriétaires ne font pas consulter les ânes auprès des professionnels de la santé animale. Seule une petite portion (3,2 %) d’entre eux constitués essentiellement des charretiers consulte les vétérinaires contre 96,8% qui pratiquent l’automédication. L’absence de consultation par un professionnel de la santé est justifiée par plusieurs raisons : la rusticité des animaux qui ne tombent pas malades ; la pratique de l’automédication et le manque de sensibilisation. TAPSOBA, 2012 au Burkina, a remarqué les mêmes faits, un éleveur sur deux (53 %) ne consulte pas les professionnels de santé animale. Cependant, le nombre de propriétaire d’âne pratiquant l’automédication est faible au Burkina par rapport au Sénégal. Ainsi, les éleveurs utilisent diverses plantes pour traiter certaines pathologies comme la gourme (Saalaane en wolof), l’asthénie (daakhaar toubab en wolof), la colique (néb-néb en wolof), les plaies (wèène en wolof) et la lymphangite (néb-néb).Tandis qu’au Burkina, d’autres plantes sont utilisées pour le traitement des plaies (du beurre de karité), la toux (les écorces pilées de balanites) et la trypanosome (dolo qui est une boisson locale alcoolisé à base de sorgho) (TAPSOBA, 2012). Bien que ces traitements traditionnels soient jugés très efficaces par les propriétaires d’ânes, on peut en noter quelques inconvénients :

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-

lors du traitement, de la gourme avec l’utilisation d’Euphorbia balsamifera (Saalaane en wolof), au-delà des 4 minutes, l’animal peut tomber en syncope ou même mourir ;

-

pour le traitement de la lymphangite avec l’utilisation de l’Acacia nilotica (néb-néb) à forte dose pouvant entrainer la mort ;

-

enfin pour traiter les plaies, au-delà de la posologie (250ml) de la plante Pterocarpus erinaceus (wèène en wolof) indiquée l’animal peut avoir des ulcères gastriques.

En effet, la présence de ces pathologies serait liée à un manque de protocole vaccinal comme par exemple la vaccination contre la peste des équidés, le manque d’hygiène du milieu de vie de l’animal (BARREY et al. , 1994), l’absence d’une bonne prise en charge médicale des animaux. Il y a aussi, le fait que les éleveurs consultent très peu les professionnels de la santé animale (MRA, 2008). Ajoutons à tout cela, les périodes froides qui pourraient être défavorables à la santé asine (DAVEZE et RAVENEAU, 2002). En outre, d’après les propriétaires la pharmacopée offre des résultats satisfaisants mais aujourd’hui, il reste à définir : comment utiliser la plante ? Quand utiliser la plante ? Pourquoi le choix de celle-ci ? Ceux sont des questions que les éleveurs ne peuvent répondre. Cependant, une étude sur la composition de ces plantes serait importante pour valoriser ces recherches.

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III.7. RECOMMANDATIONS Dans notre étude portant sur « ETAT DES LIEUX DES PRATIQUES D’ELEVAGE ASIN AU SENEGAL, PATHOLOGIES FREQUENTES ET METHODES DE LUTTE », il convient donc de dégager des propositions et suggestions permettant d’améliorer la productivité de l’élevage asin. III.7.1. Recommandations aux éleveurs Il faudra sensibiliser les populations en leur faisant comprendre que l’âne, au même titre que les autres espèces, constitue une source de revenu monétaire appréciable pour l’éleveur.

Les campagnes de sensibilisation auprès des populations pourraient

bénéficier de l'appui de toutes les infrastructures d'informations : la projection de films, les flyers éducatives et les émissions de radio ou de télévision. III.7.1.1. Amélioration des conditions de l’habitat Chez les asins, le respect de l’hygiène du logement est indispensable pour garder les animaux en bon état de santé. En effet, il serait intéressant de nettoyer puis de désinfecter l’habitat de l’âne. En outre, il est souhaitable qu’un habitat pour les asins soit construit avec les matériaux locaux en vue de les protéger contre les intempéries (chaleur, froid, vent, pluie, humidité, etc.). Ce type de logement doit être bien aéré, bien ventilé, facile d’accès et comporter des installations annexes pour la distribution des aliments et de l’eau de boisson. III.7.1.2. Amélioration des conditions de l’alimentation Il serait souhaitable d’assurer une bonne supplémentation surtout aux ânes de trait. III.7.1.3. Amélioration du bien-être Afin d’améliorer le bien-être animal, d’autres mesures peuvent être suggérées : -

sensibiliser les propriétaires sur la répartition du temps de travail de façon équitable entre le matin et le soir. Il est donc important pour un travailleur

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(charretier, paysan…) d’avoir au minimum deux ânes et alterner leur utilisation (l’un travaille le matin et l’autre le soir) ; -

sensibiliser les éleveurs sur l’importance du déparasitage interne et externe de l’âne ;

-

sensibiliser et lutter contre la maltraitance des ânes.

-

construire des abris pour les ânes ;

-

améliorer l’état sanitaire des ânes ;

-

utiliser un matériel de qualité pour le harnachement.

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III.7.2. Aux agents de la santé animale -Les vétérinaires doivent encourager les propriétaires d’ânes sur la nécessité de les soigner. -Les associations qui luttent pour le bien être des équidés comme THE BROOKE doivent agrandir leur champs d’action surtout dans les localités où l’effectif des ânes est important. III.7.3 Perspectives Il faudra mener des études pour une meilleure connaissance des principes actifs et l’efficacité des plantes traditionnelles utilisées, ce qui permettra de déterminer la posologie à administrer, les précautions d’emploi et les contre-indications.

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CONCLUSION : Au Sénégal, le Secteur de l’élevage et celui de l’agriculture constituent la base du développement socio-économique. Cependant, les activités de l’élevage et le travail de la terre demeurent toujours traditionnels pour la majorité dans le milieu rural. Face aux travaux champêtres pénibles auxquels sont confrontés les éleveurs et les agriculteurs, certains animaux tels que les ânes sont utilisés en vue d’exploiter leurs forces physiques. Mais, malgré les multiples services rendus aux populations rurales, l’âne demeure un animal négligé par ses utilisateurs et presque ignoré par la médecine vétérinaire. En effet, l’âne est un peu victime de la capacité naturelle à s’adapter aux conditions naturelles et à résister à certaines pathologies. Sa rusticité et son endurance au travail ont fait de lui « un animal à tout faire » en milieu rural. Ainsi, très peu d’études ont été consacrées aux ânes en Afrique de l’Ouest. Notre étude a pour but de contribuer au bien-être de l’âne par une meilleure connaissance des pratiques d’élevage, des pathologies et les savoir-faire locaux en matière de leur prise en charge. L’enquête a porté sur un effectif de 318 ânes dans 09 villages de 3 régions à savoir : Kaolack, Louga et Diourbel. Un questionnaire a été administré et a permis d’obtenir les résultats que nous avons discutés. Les ânes exploités sont en majorité des mâles (67%) car ils sont plus aptes à travailler et plus résistants que les femelles. Une diversité de robes a été observée avec une prédominance de la robe grise (38,36%). Les animaux exploités sont tous des adultes âgés d’au moins 6 ans. L’utilisation des ânes est plus orientée par ordre d’importance vers les travaux champêtres (69,7%), le transport (23,20%) des bagages et des personnes et dans l’exhaure d’eau (7,17%). La quasi-totalité (73,30%) des ânes vit à l’air libre. Leur alimentation est constituée essentiellement des maigres ressources des pâturages et des sous-produits de récoltes ; cependant, certains propriétaires (36,5%) leur distribuent des céréales ou des

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concentrés industriels après efforts fournis dans les travaux champêtres, le transport et l’exhaure de l’eau. Le coût de l’alimentation par semaine est relativement faible et varie entre 500F et 2000F CFA.

Au plan socio-économique, l’âne participe à la dépense quotidienne avec une recette quotidienne qui varie entre 1750 et 2500F CFA. Du point de vue bien-être, bien qu’il soit au cœur de l’activité de l’homme en milieu rural, l’âne subit beaucoup d’injustices (mal traité et mal soigné) voire surexploité. La mauvaise qualité des harnais (tissus et cordes) utilisés et les coups de bâtons fréquents sont responsables des fréquences élevées des blessures qui sont respectivement de 61,7% et 97%. En outre, au plan sanitaire, selon les propriétaires, les pathologies rencontrées sont par ordre d’importance : la gourme (49,3%), l’asthénie (27,7%), les plaies (9,2%), la trypanosomose (6,9%) et la colique (2,4%). La plupart de ces affections sont soignées traditionnellement avec différentes plantes et différentes posologies sont utilisées. Ainsi, pour le traitement de la gourme, les propriétaires utilisent les écorces d’Euphorbia balsamifera appelées (« Saalaane » en wolof), pour traiter l’asthénie ils emploient les feuilles de Prosepus glandulosa (en wolof « Daakhaar toubab »), les plaies sont traitées avec des feuilles de Manguifera indica et les coliques avec la poudre de feuilles d’Adansonia « Lalo en wolof »… etc. Certains propriétaires consultent les professionnels de la santé animale. Par ailleurs, bien que ces traitements traditionnels soient jugés efficaces par les propriétaires d’ânes, ils peuvent avoir des conséquences néfastes et des effets indésirables. En effet, au cours du traitement de la gourme avec l’utilisation d’Euphorbia balsamifera (« Saalaane » en wolof), au-delà des 4 minutes, l’animal peut tomber en syncope et mourir ; le traitement de la lymphangite avec l’Acacia nilotica (« néb-néb ») à forte dose peut entrainer la mort…etc.

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Pour lutter contre toutes ces pathologies, et redonner à l'âne la place qu'il mérite dans notre société, nous avons préconisé un ensemble de mesures qui comprennent entre autres l'amélioration des soins médicaux et de l'alimentation ainsi que la sensibilisation des populations. La prise en compte de ses mesures permettra d’améliorer la santé de l’âne et son rendement et de façon indirecte les recettes de son propriétaire.

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88


I


Annexe 1 : Note d'état corporel

II


III


Annexe 2 : Quelques exemples de médicaments utilisés chez l’âne Déparasitants

Vitamines

Antiinflammatoires

Antibiotiques

Albenol 2500

Fercobsang

Dexaphénylarthrite

Oxytétracycline5%

Isomitamidium

Stress vitam

Phénylarthrite

Sulfadimérazine

Bolumisole

Oligovit

Pénicilline

Diminacène

Cofavit500

Pénistreptomycine

acétate Cyperméthrine

Multi vitam

Imidocarbe

Vitaject

Méloxicam

Gentamycine

Streptomycine

Ivomec D

IV


Annexe 3 : Fiche d'enquête pour les propriétaires d'âne " Prévalence des dominantes pathologiques et serotypage du virus de la peste équine chez l'âne en Afrique de l'Ouest (Cas du Burkina Faso et du Sénégal)

V


VI


54. Quel traitement avez-vous fait ?

55. Prélèvements réalisés

REPRODUCTION 56. Avez-vous des ânesses ? 1. Oui 2. Non

59. Combien d'ânons avez-vous par an ?

57. Si non, pourquoi ? 58. Combien de mise bas avez-vous par an dans votre cheptel ?

VII


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ; d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; De prouver parma conduite, ma conviction, que la fortune Consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »


ETAT DES LIEUX DES PRATIQUES D’ELEVAGE DE L’ANE AU SENEGAL, PATHOLOGIES FREQUENTES ET METHODES DE LUTTE

RESUME La présente étude a permis de faire d’une part, l’état des lieux des pratiques d’élevage asin au Sénégal et d’autre part, de recenser les pathologies fréquentes et les divers moyens de lutte. L’enquête a été effectuée sur 318 ânes dans 09 villages de 3 régions à savoir : Kaolack, Louga et Diourbel. Un questionnaire a été administré et a permis d’obtenir des résultats qui ont été discutés. Les ânes exploités sont en majorité des mâles (67%) car plus aptes à travailler et plus résistants que les femelles. Une diversité de robes a été observée avec une prédominance de la robe grise (38,36%). Les animaux exploités sont âgés de 6ans et plus. La quasi-totalité (73,30%) des ânes vit à l’air libre. Leur alimentation est constituée essentiellement des maigres ressources des pâturages et des sous-produits de récoltes mais certains propriétaires (36,5%) distribuent des céréales ou des concentrés industriels aux ânes après efforts. L’utilisation des ânes est plus orientée vers les travaux champêtres (69,7%) et le transport (23,20%) des bagages et des personnes. Au plan économique, l’âne participe à la dépense quotidienne avec une recette quotidienne qui varie entre 1750 et 2500F CFA. Du point de vue bienêtre, bien qu’il soit au cœur de l’activité de l’homme, l’âne subit beaucoup d’injustices (mal traité et mal soigné) voire surexploité. La mauvaise qualité des harnais (tissus et cordes) utilisés et les coups de bâtons sont responsables des fréquences élevées des blessures qui sont respectivement de 61,7% et 97%. En outre, au plan sanitaire, selon les propriétaires, les pathologies rencontrées sont par ordre d’importance : la gourme (49,3%), l’asthénie (27,7%), les plaies (9,2%), la trypanosomose (6,9%) et la colique (2,4%). La plupart des affections sont soignées traditionnellement avec différentes plantes. A titre d’exemple, le traitement de la gourme se fait avec Euphorbia balsamifera (« Saalaane » en wolof), pour traiter l’asthénie ils emploient les feuilles de Prosepus glandulosa (en wolof « Daakhaar toubab »)…etc. Certains propriétaires consultent les professionnels de la santé animale. Cette enquête nous a permis de noter la situation d’élevage des ânes et les pathologies rencontrées. Nos recommandations vont dans le sens de l’amélioration des soins médicaux, de l’alimentation ainsi que la sensibilisation des populations sur les conditions d’utilisation de cet animal.

Mots clés : Âne – Pratique d’élevage – Pathologies – Traitement traditionnel Sénégal Auteur : Oumar Ngalla Diouf Courriel : ngalladiouf593@gmail.com Adresse de l’auteur : / Kaolack /Sénégal Tel : (00221) 77 593 68 13 Commune de Gandiaye Quartier « Diamaguene »


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