UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE INTER-ETATS ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR
(E.I.S.M.V)
ANNEE 2017
N°21
RECHERCHE PAR LA METHODE DU CHARM TEST II DES RESIDUS D’ANTIBIOTIQUES DANS LE LAIT ET L LES ES ŒUFS PRODUITS A DAKAR ET A THIES AU SENEGAL THESE Présentée et soutenue publiquement le 18 Juillet 2017 à 10h devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de : DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par André Pouwedeou BEDEKELABOU
Jury Président :
Monsieur Djibril FALL Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie d’Odonto de Dakar.
Rapporteur de thèse :
Oubri Bassa GBATI Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Membre:
Adama SOW Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Directeur de Thèse :
Monsieur Assiongbon TEKO-AGBO Docteur vétérinaire responsable sponsable du LACOMEV de l’EISMV-Dakar l’EISMV
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR
BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83 COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2016 – 2017
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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIEM. Serge Niangaran BAKOU, Professeur (disponibilité) THERAPEUTIQUE M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant
PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé Conférences Agrégé PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIEM. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur (disponibilité) M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant (disponilité) M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRESZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadou DIA, Documentaliste Mme Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif
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DEDICACES A l’Eternel des Armées, le Dieu Tout Puissant. Tu as été mon berger et ta droite m’a soutenue jusqu’ici. Je dis aujourd’hui EBEN-EZER. Que ton nom soie glorifié. Merci Seigneur. Je dédie ce modeste travail : A mon Père BEDEKELABOU Méyéké, merci pour le sacrifice que tu as consentie pour nos études. Tu nous as initiés à l’excellence et au sens du travail bien fait. Je suis fier de ce que tu as fait de moi. Merci pour tout papa. Puisse Dieu te garde encore longtemps afin que tu bénéficie des fruits de ton sacrifice. A ma Mère ASSINAM Alla. Je cherche les mots pour t’exprimer mon amour et mes remerciements, mais il m’est difficile de trouver les mots justes. Vraiment merci maman pour ton affection et tes innombrables sacrifices qui m’ont permis d’atteindre ce niveau. Aujourd’hui maman, tes sacrifices ont payé. Je m’associe à mes frères et sœurs pour te dire Merci du plus profond de mon cœur. Je prie que Dieu te garde longtemps auprès de nous et en excellente santé afin que tu puisses bénéficier des revenus de tes efforts. A mes Frères et Sœurs ; votre soutien, vos prières et votre amour m’ont accompagné. Que ce travail vous serve d’exemple et vous inspire. Trouvez ici le témoignage de mon affection et de ma reconnaissance. A toute la famille BEDEKELABOU et ASSINAM, trouvez en ce travail mon estime et ma profonde gratitude. Que l’Eternel nous garde tous et qu’il raffermisse nos liens familiaux. Au Docteur Assiongbon TEKO-AGBO, merci d’avoir accepté avec promptitude d’encadrer ce travail. Votre disponibilité et votre rigueur ont permis la réalisation de ce travail. Vous avez été plus qu’un encadreur pour moi. iii
A nos ainés les Docteurs BAGNAN, KOMBATE, TARE, BANGUE, SANNI AKPAKI, PENOUKOU, KOUMAI, KOKOA, AKIBODE… merci pour nous avoir accueillis à notre arrivée et pour les conseils. Vous nous avez inspirés. Aux Docteurs SAVADOGO, DJOBO, ABODI, PENOUKOU et à Damitoti YEMPABOU, Moumouni Idi, clémence LARE, Solange ABOMA, ange LEMOU, merci pour vos apports multiformes dans la réalisation de ce travail. A la 44ième promotion, merci pour l’unité, la cohésion et l’esprit de travail qui ont prévalu au cours de notre parcours. A mes promotionnaires Togolais ABODI Koffi, DJOBO Yanissou, KABKIA Dieudonné, YEMPABOU Damitoti nous avons fait ce chemin ensemble. Continuons dans l’unité et le soutien mutuel. A nos cadets de l’AEVTD que ce travail vous inspire. A mes moniteurs et monitrices de l’école du dimanche de Bethel : Tonton Joël, Tonton Gérard, Tonton Koukel, Tata Abi, Tata Jobelle, Tata Fatou, Tata Sylvana, Tata Ginelle, Tata Gloirdine, Tata Gloria, Tata Dieuvie, Tata Chelsea, Tata Sara, Tata Eunice… ce fut un plaisir de vous connaitre et de travailler avec vous. Que Dieu bénisse chacun de nous. A mes frères et sœurs du GBU-Véto et du GBUD. Soyez bénis et encouragés, car le Seigneur est fidèle. A mes amis du pays : Gédéon, Maousse, Eric, Elisée, Madjatom, Mambafei, patrick, Christophe, Sébastien, Dabouda, … merci pour tout. A tout mes collègues de l’Ecole Supérieur d’Agronomie. Au pasteur Oscar BAHYHIA, à sa femme et à ses filles merci pour le soutien et la collaboration.
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A toute la communauté de l’église de Bethel et au pasteur Félix NDIAYE pour l’amour fraternel et la foi que vous m’avez communiqués tout au long de mon séjour à Dakar. A ma très chère patrie, le Togo. A mon pays d’accueil, le Sénégal. A toutes mes connaissances de Dakar et d’ailleurs que je n’ai pas pu citer.
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REMERCIEMENTS Nos sincères remerciements vont : Au Directeur Général de l’EISMV de Dakar, Professeur Yalacé Yamba KABORET. Au Dr TEKO-AGBO, d’avoir dirigé ce travail et de m’avoir soutenu au moment critique. Sincères remerciements pour vos précieux conseils et votre disponibilité si paternelle. A Mr Elhadji Mamadou Moctar NIANG, votre aide très précieuse lors de nos manipulations est inestimable. Merci pour la disponibilité et la collaboration. Au Docteur Prisca NDOUR, pour votre précieuse aide pendant la collecte des échantillons de lait. Sincères remerciements. Aux compatriotes Togolais de la 44ième Promotion. Au Professeur Oubri Bassa GBATI, pour avoir accepté de rapporter ce travail. Aux membres de notre jury. A tous les enseignants de l’EISMV pour la qualité de l’enseignement. A tout le personnel de la scolarité. Au Groupe Biblique Universitaire (GBU) de l’EISMV et de Dakar. A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD). A l’Association des Etudiants Vétérinaires Togolais de Dakar (AEVTD). A Mr theophraste LAFIA. Au consulat du Togo au Sénégal. A ma patrie le Togo. A mon pays d’accueil, le Sénégal. A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail.
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A NOS MAÎTRES ET JUGES
A notre Maître et Président de jury, Monsieur Djibril FALL Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’OdontoStomatologie de Dakar C’est avec une disponibilité toute paternelle que vous avez accepté de présider ce jury de thèse malgré vos multiples occupations. Votre approche cordiale et la facilité avec laquelle vous avez répondu favorablement à notre sollicitation nous ont marqué. Veuillez trouver ici, l’expression de notre sincère gratitude. Hommages respectueux.
A notre Maître et rapporteur de thèse, Monsieur Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé a l’EISMV de Dakar Depuis notre première année à l’EISMV, nous avons été séduits par la qualité de vos cours et par l’esprit scientifique qui vous anime. Vos qualités humaines et scientifiques nous ont toujours impressionnés. Soyez rassuré de l’usage de l’enseignement que vous nous avez inculqué. En acceptant de rapporter ce travail, vous nous faites un grand honneur. Soyez rassuré de notre éternelle reconnaissance.
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A notre Maître et Juge, Monsieur Adama SOW. Maître de Conférences Agrégé a l’EISMV de Dakar Nous sommes très sensibles à l'honneur que vous nous faites en acceptant de juger spontanément ce travail malgré vos multiples occupations. Cela ne surprend guère quand on connaît votre caractère humain et votre abord facile. Votre simplicité et vos très grandes qualités scientifiques nous inspirent. Soyez rassuré, honorable maître, de nos sincères remerciements.
A notre directeur de thèse, Monsieur Assiongbon TEKO-AGBO, Docteur à l’EISMV de Dakar Vous avez accepté d’encadrer et de diriger ce travail. En vous côtoyant, nous avons trouvé en vous une personne dynamique et à l’abord facile. Votre esprit scientifique force l’admiration et impose le respect. Soyez rassuré de notre sincère reconnaissance, et recevez nos sincères remerciements. Hommages respectueux.
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« Par délibération la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’OdontoStomatologie et l’Ecole Inter-Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation »
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LISTE DES ABREVIATIONS
AFNOR
: Agence française de normalisation
al
: Collaborateurs
AMM
: Autorisation de Mise sur le Marché
ANMV
: Agence Nationale des Médicaments Vétérinaires
ANSD
: Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
CCM
: Chromatographie sur Couche Mince
CE
: Communauté Européenne
CEE
: Communauté Economique Européenne
CNA
: Centre National d’Aviculture
CNEVA
: Centre National d'Etudes Vétérinaires et Alimentaires
CPG
: Chromatographie en Phase Gazeuse
DA
: Délai d’Attente
DAOA
: Denrée Alimentaire d’Origine Animale
DJA
: Dose Journalière Admissible
DSE
: Dose Sans Effet
EISMV
: Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires
ELISA
: Enzyme-Linked Immunosorbent Assay
FAO
: Food and Agriculture Organization
FCFA
: Franc de la Communauté Financière Africaine
HPLC
: Chromatographie Liquide Haute Performance
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LACOMEV : Laboratoire de contrôle des médicaments vétérinaires LMR
: Limite Maximale de Résidus
LNERV
: Laboratoire National d’Elevage et de Recherches Vétérinaires
MAE
: Ministère de l’agriculture et de l’élevage
MEL
: Ministère de l’élevage
MEPA
: Ministère de l’élevage et des productions animales
OIE
: Organisation mondiale de la santé animale
OMC
: Organisation Mondiale du Commerce
OMS
: Organisation mondiale de la santé
ppb
: Parties par milliard
TLA
: Tétracyclines Longues Actions
UEMOA
: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Evolution de la production d’œufs de consommation entre 2008 et 2013 .................................................................................. 15 Figure 2 : Prévalence des maladies aviaires dans les élevages de la zone périurbaine de Dakar. .................................................................... 16 Figure 3 : Evolution
de
la
taille
du
marché
de
l'industrie
pharmaceutique vétérinaire dans le monde en milliards de dollars ............................................................................................ 21 Figure 4 : Répartition du marché mondial des médicaments vétérinaires en fonction des classes thérapeutiques.......................................... 22 Figure 5 : Principales familles thérapeutiques importées au Sénégal en 2010 ............................................................................................... 24 Figure 6 : Principaux sites de prélèvement du lait à Dakar et à Thiès .......... 45 Figure 7 : Principaux sites de prélèvement des œufs à Dakar et à Thiès ...... 46 Figure 8 : Appareillage du CHARM TEST II ............................................... 49 Figure 9 : Quelques réactifs du CHARM TEST II........................................ 51 Figure 10 : Principe du CHARM TEST II ...................................................... 54 Figure 11 : Prévalence générale en fonction du type d’exploitation dans les deux régions............................................................................. 70 Figure 12 : Comparaison des prévalences entre Dakar et Thiès ..................... 74 Figure 13 : Comparaison des prévalences entre les élevages extensifs de Dakar et ceux de Thiès .................................................................. 75 Figure 14 : Comparaison des prévalences entre les élevages intensifs et semi-intensifs de Dakar et ceux de Thiès ..................................... 76
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LISTE DES TABLEAUX Tableau I
: Evolution des effectifs du cheptel ruminant au Sénégal (en millions de têtes) ............................................................... 5
Tableau II
: Principaux anti-infectieux utilisés dans les élevages avicoles de Dakar. ................................................................. 18
Tableau III
: Classification des antibiotiques par famille .......................... 20
Tableau IV
: Evolution de la valeur du marché de médicaments vétérinaires et de produits de nutrition animale importés entre 2007 et 2015................................................................. 23
Tableau V
: Exemple de LMR de quelques médicaments vétérinaires dans le lait. ............................................................................ 35
Tableau VI
: Exemple de LMR de quelques médicaments vétérinaires dans les œufs. ........................................................................ 35
Tableau VII
: Quelques bactéries utilisées pour la détection des antibiotiques .......................................................................... 37
Tableau VIII : Répartition des échantillons de lait collectés ........................ 47 Tableau IX
: Répartition des échantillons d’œufs collectés ...................... 48
Tableau X
: Concentrations des betalactamines qui donnent un résultat positif dans le lait ..................................................... 59
Tableau XI
: Concentration des betalactamines qui donnent un résultat positif dans les œufs ................................................. 64
Tableau XII
: Résultat global des contaminations du lait par les résidus d’antibiotiques ...................................................................... 68
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Tableau XIII : Prévalence générale des résidus d’antibiotique dans les élevages intensifs et semi-intensifs....................................... 68 Tableau XIV : Prévalence générale des résidus d’antibiotique dans les élevages extensifs ................................................................. 69 Tableau XV
: Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les élevages de Dakar ................................................................................ 70
Tableau XVI
: Prévalence des résidus dans les élevages intensifs et semi-intensifs de Dakar ........................................................ 71
Tableau XVII : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les élevages extensifs de Dakar................................................................. 72 Tableau XVIII : Prévalence générale des résidus d’antibiotiques dans les élevages de Thiès. ................................................................. 72 Tableau XIX : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les élevages intensifs et semi-intensifs de Thiès. ...................................... 73 Tableau XX
: Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les élevages extensifs de Thiès.................................................................. 73
Tableau XXI
: Prévalence des résidus d’antibiotiques en fonction du suivi sanitaire des exploitations. ........................................... 76
Tableau XXII : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les œufs .......... 79 Tableau XXIII : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les œufs en fonction du site de prélèvement des échantillons. ................ 79
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SOMMAIRE INTRODUCTION ............................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ........................ 4 CHAPITRE I : PRODUCTION DU LAIT ET DES ŒUFS DE CONSOMMATION AU SENEGAL................................................................. 5 I. Elevage des ruminants et production laitière au Sénégal ............................ 5 I.1. Effectifs du cheptel ruminant au Sénégal .............................................. 5 I.2. Systèmes de production des ruminants et production laitière au Sénégal .................................................................................................. 6 I.2.1. Système pastoral .............................................................................. 6 I.2.2. Système agropastoral....................................................................... 6 I.2.3. Système périurbain .......................................................................... 7 I.3. Production locale et la demande nationale en produits laitiers au Sénégal .................................................................................................. 8 II. Aviculture moderne et production des œufs de consommation au Sénégal ...................................................................................................... 9 II.1. Présentation de l’aviculture moderne au Sénégal ................................ 9 II.1.1. Définition de l’aviculture moderne ................................................ 9 II.1.2. Secteurs de l’aviculture moderne au Sénégal .............................. 10 II.2. Importance de l’aviculture moderne au Sénégal................................ 10 II.2.1. Importance nutritionnelle ............................................................. 10 II.2.1.1. Viande de volaille .................................................................. 11 II.2.1.2. Œuf et ses dérivés .................................................................. 11 II.2.2. Importance sanitaire ..................................................................... 11 II.2.3. Importance économique ............................................................... 12 II.3. Filière avicole moderne et la production d’œufs de consommation ..................................................................................... 12 xv
II.3.1. Organisation de la filière avicole moderne .................................. 12 II.3.2. Production des œufs de consommation au Sénégal ..................... 14 II.4. Pathologies et moyens de lutte contre les pathologies en aviculture moderne .............................................................................. 15 II.4.1. Présentation des pathologies aviaires .......................................... 15 II.4.2. Moyens de lutte contre les pathologies aviaires .......................... 16 II.4.2.1. Prophylaxie ............................................................................ 16 II.4.2.1.1. Prophylaxie sanitaire ....................................................... 16 II.4.2.1.2. Prophylaxie médicale ...................................................... 17 II.4.2.2. Antibiothérapie aviaire .......................................................... 17 CHAPITRE II : LE MEDICAMENT VETERINAIRE
ET LES
RISQUES LIES AUX RESIDUS D’ANTIBIOTIQUE DANS LES DAOA .............................................................................................................. 19 I. Généralités sur le médicament vétérinaire ................................................ 19 I.1. Définition du médicament vétérinaire et classification des antiinfectieux ............................................................................................. 19 I.1.1. Définition du médicament vétérinaire ........................................... 19 I.1.2. Classification des antibiotiques ..................................................... 19 I.2. Marché du médicament vétérinaire dans le monde ............................. 21 I.2.1. Evolution du marché mondiale des médicaments vétérinaire....... 21 I.2.2. Répartition du marché par classe thérapeutique............................ 22 II. Marché du médicament vétérinaire au Sénégal ....................................... 22 II.1. Taille globale du marché et dépenses annuelles des grossistes ......... 22 II.2. Segmentation du marché par famille de médicament ........................ 24 II.3. Marché illicite du médicament vétérinaire au Sénégal ...................... 24 II.4. Etat de la réglementation pharmaceutique vétérinaire au Sénégal .... 26 III. Risques liés aux résidus d’antibiotiques dans les DAOA ....................... 27 III.1. Généralités sur les résidus................................................................. 27 III.1.1. Définition des résidus ................................................................. 27 xvi
III.1.2. Définition des résidus de médicaments vétérinaire .................... 27 III.2. Formation des résidus et délais d’attente des médicaments vétérinaires .......................................................................................... 28 III.2.1. Formation des résidus ................................................................. 28 III.2.2. Délai d’attente et LMR ............................................................... 29 III.3. Risques associés aux résidus d’antibiotiques dans les DAOA ......... 30 III.3.1. Effets sur l’organisme humain.................................................... 30 III.3.1.1. Risque cancérigène ou mutagène ......................................... 30 III.3.1.2. Risque allergique .................................................................. 31 III.3.1.3. Fœtotoxicité .......................................................................... 32 III.3.2. Autres effets liés aux résidus d’antibiotiques ............................. 32 III.3.2.1. Risques pour l’industrie agro-alimentaire ............................ 32 III.3.2.2. Modification de la flore intestinale humaine........................ 33 III.3.2.3. Acquisition de la résistance aux antibiotiques ..................... 33 III.4. Réglementation sur les résidus des médicaments vétérinaires ......... 33 CHAPITRE III : APERCU SUR LES METHODES DE DETECTION DES RESIDUS DU MEDICAMENT VETERINAIRE DANS LES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALE ................................ 36 I. Méthodes de dépistage............................................................................... 36 I.1. Méthodes microbiologiques ................................................................ 36 I.1.1. Screening Test for Antibiotic Residues˝ (STAR) ......................... 37 I.1.2. Premi® Test .................................................................................... 38 I.1.3. Test des 4 boîtes ............................................................................ 39 I.2. Méthodes
immunologiques
:
ELISA
(˝Enzyme-Linked
Immunosorbent Assay˝), RIA (˝Radio-Immuno-Assays˝) ................. 39 II. Méthodes de confirmation et de quantification........................................ 40 II.1. Méthode de chromatographie en phase gazeuse (CPG) .................... 40 II.2. Méthode de Chromatographie sur couche mince (CCM) .................. 40 II.3. Méthode de chromatographie liquide haute performance (HPLC) ... 41 xvii
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ................................. 43 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ................................................ 44 I. Zone et période de l’étude ......................................................................... 44 I.1. Zone d’étude ........................................................................................ 44 I.2. Périodes et sites de collecte des échantillons ...................................... 44 I.2.1. Période et sites de prélèvement du lait .......................................... 44 I.2.2. Période et sites de prélèvement des œufs ...................................... 45 I.3. Période et site d’analyse des échantillons ........................................... 46 II. Matériel..................................................................................................... 47 II.1. Matériel de prélèvement des échantillons .......................................... 47 II.2. Matériel biologique ............................................................................ 47 II.2.1. Lait ............................................................................................... 47 II.2.2. Œufs ............................................................................................. 48 II.3. Fiche d’enquête .................................................................................. 48 II.4. Matériel pour la détection des résidus................................................ 48 II.4.1. Matériel de laboratoire ................................................................. 48 II.4.2. Matériel du CHARM TEST ......................................................... 49 II.4.3. Réactifs......................................................................................... 50 III. Méthodes ................................................................................................. 52 III.1. Méthode d’échantillonnage............................................................... 52 III.1.1. Détermination de la taille des échantillons ................................. 52 III.1.2. Choix des sites de prélèvement des échantillons........................ 53 III.1.3. Méthode d’enquête ..................................................................... 53 III.2. Méthode de recherche des résidus par CHARM TEST II ................ 53 III.2.1. Principe général du test............................................................... 53 III.2.2. Méthodes de recherche des résidus d’antibiotiques dans le lait.................................................................................................. 55 III.2.2.1. Recherche des tétracyclines dans le lait ............................... 55 III.2.2.2. Recherche des streptomycines dans le lait ........................... 56 xviii
III.2.2.3. Recherche des betalactamines dans le lait ............................ 57 III.2.3. Procédures de recherche des antibiotiques dans les œufs .......... 59 III.2.3.1. Préparation de l’échantillon pour l’analyse .......................... 59 III.2.3.2. Recherche des tétracyclines dans les œufs .......................... 60 III.2.3.3. Recherche des streptomycines dans les œufs ....................... 61 III.2.3.4. Recherche des betalactamines dans les œufs ....................... 63 III.3. Gestion et analyse des résultats ........................................................ 64 CHAPITRE II : RESULTATS ......................................................................... 65 I. Résultats obtenus dans les élevages et sur les échantillons de lait récoltés .................................................................................................... 65 I.1. Résultats de l’enquête dans les fermes laitières .................................. 65 I.1.1. Caractérisation des élevages intensifs et semi-intensifs ............... 65 I.1.2. Caractérisation des élevages extensifs .......................................... 66 I.2. Résultats de la recherche des résidus d’antibiotiques dans le lait ....... 67 I.2.1. Prévalence globale......................................................................... 67 I.2.2. Prévalences générales en fonction du type d’exploitation ............ 68 I.2.2.1. Prévalence générale dans les élevages intensifs et semiintensifs ................................................................................... 68 I.2.2.2. Prévalence générale dans les élevages extensifs ..................... 69 I.2.2.3. Comparaison des prévalences en fonction du type d’exploitation .......................................................................... 69 I.3. Résultats obtenus dans la région de Dakar .......................................... 70 I.3.1. Prévalence globale à Dakar ........................................................... 70 I.3.2. Prévalence dans les élevages intensifs et semi-intensifs de Dakar ............................................................................................. 71 I.3.3. Prévalence dans les élevages extensifs de Dakar .......................... 71 I.4. Résultats obtenus dans la région de Thiès ........................................... 72 I.4.1. Prévalence globale dans la région de Thiès .................................. 72
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I.4.2. Prévalence dans les élevages intensifs et semi-intensifs de la région de Thiès .............................................................................. 72 I.4.3. Prévalence dans les élevages extensifs de la région de Thiès ....... 73 I.5. Comparaison des prévalences entre les régions de Dakar et de Thiès .................................................................................................... 74 I.5.1. Comparaison des prévalences globales ......................................... 74 I.5.2. Comparaison des prévalences entre les élevages extensifs de Dakar et ceux de Thiès .................................................................. 74 I.5.3. Comparaison des prévalences entre les élevages intensifs de Dakar et ceux de Thiès .................................................................. 75 I.5.4. Comparaison des prévalences entre les élevages suivis et les élevages non suivis ....................................................................... 76 II. Résultats obtenus dans les élevages de production d’œufs et sur les échantillons d’œufs récoltés .................................................................... 77 II.1. Résultats de l’enquête dans les élevages de production d’œufs de consommation ..................................................................................... 77 II.2. Résultats de la recherche des résidus d’antibiotiques dans les œufs de consommation........................................................................ 78 II.2.1. Prévalence générale...................................................................... 78 II.2.2. Prévalence en fonction du site de prélèvement............................ 79 CHAPITRE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS .................... 80 I. Discussions ................................................................................................ 80 I.1. Limites de l’échantillonnage et de la méthode d’analyse des échantillons ......................................................................................... 80 I.1.1. Limites de l’échantillonnage et difficultés rencontrées ................ 80 I.1.2. Limites de la méthode d’analyse des échantillons ........................ 81 I.2. Discussion des résultats de l’enquête .................................................. 81 I.2.1. Caractéristiques des fermes laitières ............................................. 81 I.2.2. Caractéristiques des élevages de production d’œufs..................... 82 xx
I.3. Discussion des résultats d’analyse des échantillons ............................ 83 I.3.1. Discussion des prévalences des résidus dans le lait ...................... 83 I.3.2. Discussion des prévalences des résidus dans les œufs.................. 85 II. Recommandations .................................................................................... 87 CONCLUSION GENERALE .......................................................................... 89 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................ 93 WEBOGRAPHIE ............................................................................................ 103
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INTRODUCTION Au Sénégal, l’élevage est caractérisé par la prédominance du système extensif d’exploitation des animaux. Mais depuis quelques années, on assiste au développement autour des grandes villes comme Dakar d’un système semiintensif plus moderne avec l’installation de grandes fermes avicoles et laitières à caractère capitaliste qui exploitent des races exotiques importées et tentent de couvrir la demande sans cesse croissante des populations urbaines en protéines animales. Toutefois, la production des denrées dans ces exploitations est soumise à des contraintes sanitaires. Afin de lutter contre les contraintes sanitaires que sont les pathologies et améliorer leur rendement, les éleveurs utilisent sous la responsabilité ou non des vétérinaires des produits variés parmi lesquels les antibiotiques occupent une place de choix. Les antibiotiques sont utilisés en thérapeutiques préventives ou curatives, comme additifs alimentaires ou promoteurs de croissance. Les chiffres concernant les quantités d’antibiotiques consommées dans les filières animales au Sénégal ne sont pas très précis. Par ailleurs, les réglementations concernant la détention, la distribution et l’utilisation des médicaments vétérinaires ne sont pas suffisamment appliquées. En conséquence, de nombreux éleveurs détiennent et utilisent eux-mêmes les médicaments pour traiter leurs animaux. Même si le type de molécule utilisé est le même que celui des vétérinaires, les notions sur les doses à administrer ou les délais d’attente sont absentes. De plus, certaines pratiques consistant à administrer à une espèce des médicaments destinés à une autre espèce sont fréquentes (ALAMBEDJI, 2008). Cette utilisation sans contrôle des antibiotiques peut conduire à la formation des résidus dans les produits de consommations issus des animaux comme le lait et les œufs surtout lorsque les délais d’attente ne sont pas respectés par les utilisateurs. Or, les risques potentiels liés à la présence des résidus dans les 1
denrées alimentaires d’origine animale sont élevés et de plusieurs ordres : la modification de la flore intestinale (Tétracyclines) ; le développement de populations de microbes antibiorésistants (ENDTZ et RUIJS, 1991 ; ALLEN et al., 1992 ; ZHANG et al., 2003) ; la possibilité de développement des réactions allergiques notamment l’hypersensibilité de type III (NISHA, 2008) ; et même une possible augmentation du risque de contracter certains cancers (DOBSON, 2008). Outre les risques sanitaires, la présence des résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées d’origine animale peut compromettre les échanges internationaux notamment dans le cadre des accords de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) instituant la globalisation des marchés et ceux de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) instituant le marché unique sous régional. L'importance de ces risques due aux résidus dans les produits d’origine animale et l'insuffisance des données scientifiques au Sénégal nous ont amené à mener une étude sur le sujet suivant : « Recherche par la méthode du CHARM TEST II des résidus d’antibiotiques dans le lait et les œufs produits à Dakar et à Thiès au Sénégal ». L’objectif général de ce travail était de contribuer à la recherche des résidus de médicaments vétérinaires dans le lait et les œufs de consommation produits et consommés à Dakar et à Thiès. Les objectifs spécifiques consistaient à : -
connaitre les antibiotiques utilisés, le suivi sanitaire et le respect des délais d’attente dans les exploitations avicoles et laitières de Dakar et de Thiès ;
-
déterminer les niveaux de contaminations par les résidus d’antibiotiques du lait et des œufs de consommation produits dans les régions de Dakar et de Thiès.
Ce travail est divisé en deux grandes parties. La première partie est intitulée synthèse bibliographique et subdivisée en trois chapitres où nous abordons successivement la production du lait et des œufs de consommation au Sénégal,
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le médicament vétérinaire et les risques liés aux résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires d’origine animales (DAOA), puis enfin les différentes méthodes de détection des résidus dans les DAOA. La deuxième partie est consacrée à notre travail personnel et subdivisé en trois chapitres comme précédemment. Le premier présente le matériel et les méthodes de travail, le second, les résultats obtenus et le troisième chapitre est consacré à la discussion des résultats et aux recommandations.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE CHAPITRE I : PRODUCTION DU LAIT ET DES ŒUFS DE CONSOMMATION AU SENEGAL CHAPITRE II : LE MEDICAMENT VETERINAIRE ET LES RISQUES LIES AUX RESIDUS D’ANTIBIOTIQUE DANS LES DAOA CHAPITRE III : APERCU SUR LES METHODES DE DETECTION DES RESIDUS DU MEDICAMENT VETERINAIRE DANS LES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALE
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CHAPITRE I : PRODUCTION DU LAIT ET DES ŒUFS DE CONSOMMATION AU SENEGAL I. Elevage des ruminants et production laitière au Sénégal I.1. Effectifs du cheptel ruminant au Sénégal Le Sénégal compte un cheptel important, composé de races adaptées au milieu. En 2013, les effectifs étaient estimés à 3 464 000 bovins, 6 088 000 ovins, 5 186 000 caprins. On peut noter une croissance des effectifs de 1,2% pour les bovins, 2,4% pour les ovins, 2,6% pour les caprins soit une croissance générale de 2% pour l’ensemble des ruminants par rapport à l’année précédente. (ANSD, 2016). Le tableau I montre l’évolution des effectifs du cheptel de 2000 à 2012 et témoigne ainsi de l’importance de l’élevage des ruminants au Sénégal. Tableau I : Evolution des effectifs du cheptel ruminant au Sénégal (en millions de têtes) Année
Bovins
Ovins
Caprins
2000
2 986
4 542
3 879
2001
3 061
4 678
3 995
2002
2 997
4 540
3 900
2003
3 018
4 614
3 969
2004
3 039
4 739
4 025
2005
3 091
4 863
4 144
2006
3 137
4 996
4 263
2007
3 163
5 109
4 353
2008
3 210
5 251
4 477
2009
3 261
5 383
4 598
2010
3 313
5 571
4 755
2011
3 346
5 716
4 887
2012
3 379
5 887
5 038
2013
3464
60888
5186
Source : ANSD, 2016
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I.2. Systèmes de production des ruminants et production laitière au Sénégal I.2.1. Système pastoral Dans ce système, l’élevage extensif représente la principale activité des ménages, leur principale source de revenus et contribue significativement à leur sécurité alimentaire, à la fois, à travers la consommation du lait et la conversion des animaux en céréales par la commercialisation. Le système pastoral reste caractérisé par une grande mobilité des éleveurs (essentiellement des Peuhls) et de leurs troupeaux (bovins et petits ruminants souvent associés) constitués essentiellement de races locales. Il représente environ 32% des bovins et 35% des petits ruminants (MEL, 2004). Avec 32 % des bovins et 35 % des petits ruminants au niveau national ce système contribue à 38 % à la production nationale de lait (BA, 2003). Le lait est utilisé en priorité pour l’alimentation de la famille et le surplus est transformé en lait caillé et en huile de beurre (beurre clarifié) puis commercialisé. L’exploitation pastorale est à la base d’un système économique dans lequel l’alimentation domestique provient pour une large part des troupeaux familiaux (TOURE, 1987). I.2.2. Système agropastoral Dans ce système, l’élevage extensif pastoral est combiné avec l’agriculture, vivrière ou de rente. Entre 10 et 50 % du revenu brut viennent de l'élevage. Le système s’est développé dans les zones où la pluviométrie et les conditions ont permis une activité agricole soutenue, l’amplitude des déplacements des troupeaux autochtones est relativement faible. On le retrouve dans les zones agro-écologiques du Bassin Arachidier, de la Zone Cotonnière et de la Basse Casamance. Il concerne environ 67% des effectifs de bovins et 62% de ceux de petits ruminants (MEL, 2004). 6
Ce système de production localisé dans une partie de la vallée du fleuve, dans le bassin arachidier, dans le Sénégal Oriental et la Casamance, fournit 61 % de la production nationale de lait (BA, 2003). Le lait produit est autoconsommé en priorité, la vente porte sur les surplus. METZGER et al., (1995) ont rapporté une autoconsommation moyenne de 50%. La proximité des marchés urbains constitue cependant un facteur déterminant de l’orientation commerciale de ce système. Des taux de commercialisation de 40 à 60 % sont ainsi rapportés dans le Delta du Fleuve Sénégal et 20 à 30% en amont de Richard Toll (CORNIAUX, 2003). I.2.3. Système périurbain L’élevage est l’unique composante du système de production qui est conduit en semi-intensif ou intensif, selon des niveaux d’investissement variables. Le système périurbain est localisé essentiellement dans la banlieue de Dakar (zone des Niayes) et est pratiqué par des opérateurs économiques privés (industriels, hommes politiques, cadres), avec l’appui d’institutions publiques de la recherche ou de spécialistes de l’élevage (vétérinaires privés). L’intérêt des privés à installer des fermes autour de Dakar trouve sa justification dans la forte demande en produits animaux, notamment en lait et produits laitiers. (MEL, 2004). Les système périurbain de production laitière se focalise dans la zone des Niayes à Dakar et certaines villes secondaires comme Thiès, Kolda, Kaolack et Fatick. La production laitière intensive est assurée par de grandes fermes intégrées qui disposent d’une usine de fabrication de produits laitiers comme la ferme de Wayembam ou qui sont essentiellement orientées dans l’élevage naisseur comme la ferme de Niacoulrab. Ce système ne concerne que 1% des bovins (MAE, 2001). Il est fortement intégré aux marchés urbains avec une commercialisation de 85 % de la production (SERY, 2003) mais ne permet de couvrir que 2 % des besoins de consommation. L’activité de production laitière 7
des petites fermes périurbaines est associée dans 91 % des cas à l’embouche, l’aviculture mais également le maraîchage et l’arboriculture fruitière (SERY, 2003) permettant de minimiser les risques liés à la spécialisation en production laitière. Production laitière en zone périurbaine de Dakar La particularité de la production laitière autour de la ville de Dakar concerne l’utilisation d’intrants alimentaires diversifiés, l'utilisation en plus des races locales (Ndama, Gobra et zébu maure), d’animaux métissés et exotiques (la Jerseyaise, la Montbéliard, la Pakistanaise, la Girolando, la Holstein) et l’augmentation des niveaux de commercialisation. Les objectifs de production portent sur l’augmentation de la production laitière, l’amélioration des performances de reproduction des animaux par la réduction de l'intervalle entre vêlages, l'amélioration de la croissance des animaux. Les systèmes de production laitière sont ainsi très diversifiés et jouent un rôle important dans l’approvisionnement en lait et produits laitiers. Cependant, leurs potentialités réelles restent mal connues et constituent des facteurs limitant des différentes politiques de développement laitier (SERY, 2003). I.3. Production locale et la demande nationale en produits laitiers au Sénégal La production de lait a connu une hausse de 9,1%, passant de 202 003 milliers de litres à 220 421 milliers de litres entre 2012 et 2013 (SENEGAL/DIREL, 2011). Cette performance est due à l’augmentation simultanée de la production de lait dans les systèmes semi-intensifs et intensifs (24,0 %) d’une part et extensifs (4,1%) d’autre part. La production
laitière bien qu’en croissance
n’arrive pas encore à satisfaire la demande de la population sénégalaise, qui est estimée à plus de 431 millions de litres par an (SENEGAL/DIREL, 2011). De ce fait, environ 70 % du lait consommé au Sénégal est importé des états de l’Union Européenne et d’Amérique latine, sous forme de poudre de lait (DIA, 8
2015). Ces importations bien qu’encore élevées sont néanmoins en repli grâce à l’augmentation de la production locale et à la hausse des prix des produits laitiers sur le marché international. En effet, les importations des produits laitiers ont été de 43,9 milliards de FCFA en 2013 contre 49,4 milliards de FCFA en 2012, soit un repli de 11,2% après un fléchissement de 14,0% en 2012. En volume, les importations des produits laitiers ont connu un recul de 15,5% en 2013 suite à la hausse des prix de 5,2% entrainant la chute des achats à l’extérieur de ce produit en provenance de la Nouvelle Zélande (-57,9%), du Brésil (-22,2%) et des Pays-Bas (-40,1%). (ANSD, 2016) II. Aviculture moderne et production des œufs de consommation au Sénégal II.1. Présentation de l’aviculture moderne au Sénégal II.1.1. Définition de l’aviculture moderne La principale caractéristique de l’aviculture moderne, c’est le fait que la vie de l'oiseau soit réglée dans ses moindres détails par l'aviculteur. Celui-ci utilise des races améliorées qui reçoivent un aliment complet en quantité et en qualité, bénéficient d'une protection sanitaire et médicale, et sont logées dans des conditions régulièrement contrôlées. (HABYARIMANA, 1994) Elle rassemble donc les particularités suivantes : - les volailles sont élevées en claustration; - le matériel d'élevage est perfectionné (chaîne d'alimentation, abreuvoirs automatiques, évacuation de déjections ...); - les volailles reçoivent un aliment complet produit par une industrie spécialisée et adaptée à l'âge des animaux et à la production recherchée ; - l'état sanitaire du cheptel est très contrôlé ; - les souches des volailles utilisées sont sélectionnées en vue d'une production spécialisée de chair ou de ponte (IEMVT, 1991).
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II.1.2. Secteurs de l’aviculture moderne au Sénégal L'élevage moderne est un secteur en expansion qui se développe autour des centres urbains comme Dakar en raison de l'existence d'un marché. En fonction des objectifs, des motivations et des ressources des promoteurs, on distingue trois types de spéculations : - la spéculation "chair" où le promoteur n'élève que les poulets de chair; - la spéculation "ponte" où les élevages n'élèvent que des poules pondeuses; - la spéculation "mixte", c'est-à-dire l'association des deux spéculations précédentes (HABYARIMANA, 1998). Dans la région du Cap Vert, KEBE (1983) a rapporté que 40 % d'unités étaient spécialisées dans l'élevage du poulet de chair, 33 % dans la production d’œufs et 27 % étaient mixtes. II.2. Importance de l’aviculture moderne au Sénégal II.2.1. Importance nutritionnelle Les protéines d'origine animale, de par leur richesse et leur teneur en acides aminés essentiels augmentent considérablement la valeur nutritionnelle du régime même lorsqu'elles sont apportées en faible quantité. Ces protéines sont de ce fait un élément capital de l'équilibre alimentaire surtout chez les groupes les plus vulnérables (les jeunes enfants et les femmes enceintes.) (FEDIDA, 1996). Le régime alimentaire des populations de la zone inter tropicale est pour la plus part déficitaire en protéines tant sur le plan quantitatif que qualitatif. La plupart de ces pays comptent alors sur l’aviculture pour relever ce défi. En effet, l'aviculture tient une place de choix dans les plans de développement de nombreux pays, car la viande des volailles dont le rendement moyen et la composition moyenne en protéine, n'ont rien à envier à ceux des autres animaux de boucherie est plus facile à produire et plus accessible en terme de cout.
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II.2.1.1. Viande de volaille La viande blanche (tout comme l'œuf de poule) comparée aux autres productions animales, offre les meilleurs rendements de conversion des matières végétales en calories animales et de transformation des protéines. En plus de ce rendement, la viande de volaille possède des qualités nutritionnelles et diététiques remarquables entre autres, une faible teneur en graisse et une concentration assez élevée en acides animés essentiels. (FEDIDA, 1996). II.2.1.2. Œuf et ses dérivés On entend par ‘œuf'’ le produit de ponte d'un oiseau femelle. Le terme œuf sans qualification correspond à l'œuf de poule ou espèce Gallus domesticus. Par ailleurs, ce terme concerne les œufs propres à la consommation humaine donc commercialisables et garantissant la totale innocuité quel que soit le mode de cuisson. Sur le plan nutritionnel, la principale caractéristique de l'œuf est sa richesse en protéines d'excellente valeur biologique. Celles-ci renferment en effet tous les acides aminés essentiels en quantité équilibrée (SAUVEUR, 1987). Ces protéines sont pour l'essentiel contenues dans l'albumen et profitent à l'organisme du consommateur, car l'utilisation protéique nette de l'œuf est de 100%, de loin supérieure à celle des autres protéines. Comparés aux autres denrées alimentaires d'origine animale, deux œufs sont équivalents à 100 g de viande (partie comestible) ou 100 g de poisson pour l'apport protéique (TBAPON et al., 1994). II.2.2. Importance sanitaire Les produits avicoles (œuf et viande) peuvent être source de toxi-infections alimentaires. Le risque le plus sérieux est engendré par les salmonelles, mais les risques liés à quelques autres bactéries notamment les staphylocoques et les listeria sont également à prendre en considération (TBAPON et al., 1994). 11
Enfin, le risque lié à la présence de résidu est à signalé surtout lorsque les délais d’attente après usage des médicaments ne sont pas respectés. Ces risques peuvent être évités grâce à un respect rigoureux des mesures d'hygiène dans les élevages, au respect des délais d’attente, et une application stricte des règles de préparation et de conservation des produits avicoles. II.2.3. Importance économique L'aviculture moderne est une véritable activité commerciale. Elle constitue une source de revenus pour l'éleveur et si elle est bien menée, elle peut contribuer à l'amélioration de l'économie nationale par le biais des exportations des produits avicoles. Par ailleurs, c'est une activité créatrice d'emplois surtout pour les jeunes qui sont employés aussi bien dans les exploitations avicoles que dans les unités de fabrique d'aliments pour volaille. L’aviculture semi-industrielle représente actuellement un chiffre d’affaires de 110 milliards. Sur le plan socioéconomique, l’aviculture moderne sénégalaise générait plus de 10.000 emplois directs et indirects (FAFA, 2002). L’aviculture sénégalaise a un poids économique important dans l’agriculture : 9% pour le poulet et 3,1% pour les œufs de consommation (SENEGAL, 2008). II.3. Filière avicole moderne et la production d’œufs de consommation II.3.1. Organisation de la filière avicole moderne L'aviculture moderne est un secteur organisé dans lequel interviennent divers acteurs: - les sélectionneurs ; - les accouveurs et les éleveurs des reproducteurs ; - les producteurs ; - les provendiers ; - les encadreurs.
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Sélectionneurs Ils assurent la sélection des souches performantes vendues aux éleveurs de reproducteurs. A ce jour, il n’existe pas au Sénégal des sélectionneurs. Les souches améliorées proviennent des pays où l'aviculture est très développée notamment les pays européens (France, Belgique, Hollande.) et les Etats Unis d'Amérique (HABYARIMANA, 1998). Accouveurs et les éleveurs des reproducteurs Les éleveurs de reproducteurs font l'élevage des souches sélectionnées dans le but de produire des œufs fécondés dont l'incubation donnera des poussins d'un jour destinés aux producteurs d'œufs de consommation ou de poulets de chair. Quant aux accouveurs, leur rôle se limite à l'incubation artificielle d'œufs fécondés achetés auprès des éleveurs de reproducteurs afin de fournir des poussins d'un jour aux producteurs (HABYARIMANA, 1998). Producteurs Ils achètent des poussins d'un jour et assurent leur élevage pour produire les œufs de consommation ou les poulets de chair selon la spéculation choisie. Dans la région de Dakar, il existe deux catégories d'aviculteurs: les aviculteurs qui ont pour activité principale l'aviculture (45 % des producteurs) et les aviculteurs occasionnels (55 % des producteurs). Ces derniers sont en général des fonctionnaires et des retraités (HABYARIMANA, 1998). Provendiers Les provendes utilisées en aviculture sénégalaise sont fournies par des fabriques locales spécialisées en alimentation des volailles comme la SEDIMA, l’AVISEN, NMA. Les sociétés spécialisées en alimentation du bétail fabriquent aussi l’aliment pour volaille. Il s’agit du Moulin SENTENAC et la SONACOS (CNA, 2010).
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Encadreurs Il s'agit des agents publics d'encadrement ainsi que les vétérinaires privés (HABYARIMANA, 1998).
Ces derniers ont pour rôle l’encadrement des
éleveurs en matière de productions avicoles. De ce fait, ils jouent un rôle important dans le développement de l'aviculture moderne dans la région de Dakar. II.3.2. Production des œufs de consommation au Sénégal La production nationale d'œufs est estimée d'une part à partir des poussins "ponte" mis en élevage, et d'autre part, en tenant compte des paramètres zootechniques qui sont: - le taux de mortalité à l'entrée en ponte, - le taux de mortalité pendant la période de ponte, - la durée de ponte, - la durée d'élevage avant l'entrée en ponte, - nombre d'œufs pondus par poule et par an (250 œufs). La production d’œuf de consommation au Sénégal est en pleine croissance depuis 2009 (figure1). Le nombre d’unités d’œufs a été évalué à 568,38 millions en 2013 après 547,68 millions en 2012, soit une hausse de 3,8%. La dernière statistique de l’année 2015 estime la production à 571 millions d’unités. (SENEGAL/DIREL, 2015).
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Figure 1 : Evolution de la production d’œufs de consommation entre 2008 et 2013 II.4. Pathologies et moyens de lutte contre les pathologies en aviculture moderne II.4.1. Présentation des pathologies aviaires Les pathologies aviaires de part leur impact direct (mortalité) et indirect (baisse des performances zootechniques) constituent une contrainte majeure dans le développement des productions avicoles. L'aviculture moderne au Sénégal est soumise à une forte pression pathologique qui limite son épanouissement. Cette forte pression est due principalement aux mauvaises conditions d'élevage et à des mesures sanitaires insuffisantes. Les affections les plus fréquentes sont la maladie de Gumboro, la maladie de Newcastle, la bronchite infectieuse, la maladie de Marek, les colibacilloses, la pullorose typhose (Salmonella gallinarum pullorum), les coccidioses, la mycoplasmose (Mycoplasma gallisepticum et Mycoplasma synoviae) et certaines parasitoses (ARBELOT et al., 1997). Selon une étude récente réalisée par NIYIBIZI (2012) les pathologies qui sévissent dans les élevages de pondeuses de la zone périurbaine de Dakar sont dominées par la colibacillose, la salmonellose, les coccidioses, la bronchite
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infectieuse, la variole aviaire, la maladie de Marek, et la maladie de Gumboro. La figure 2 présente la prévalence de ces différentes pathologies.
Source : NIYIBIZI (2012)
* BI=Bronchite Infectieuse
Figure 2 : Prévalence des maladies aviaires dans les élevages de la zone périurbaine de Dakar. II.4.2. Moyens de lutte contre les pathologies aviaires II.4.2.1. Prophylaxie La prophylaxie se définit comme étant l’ensemble des mesures prises pour prévenir l’apparition et le développement de la maladie ou encore la partie de la thérapeutique qui a pour objectif de prévenir le développement des maladies (LEGRANIER, 1992). Les mesures de prophylaxie sont de deux ordres : - la prophylaxie sanitaire ; - la prophylaxie médicale. II.4.2.1.1. Prophylaxie sanitaire Les mesures de prophylaxie sanitaire sont des méthodes sûres et peu coûteuses destinées à améliorer les rendements de production en élevage avicole. Elles consistent à limiter l’action des différents vecteurs de germes pathogènes ou parasites
dans
l’élevage.
La
prophylaxie
16
sanitaire
se
base
selon
HABYARIMANA (1998) sur trois notions essentielles : le nettoyage, la désinfection et le vide sanitaire. II.4.2.1.2. Prophylaxie médicale La lutte préventive contre les infestations parasitaires ou infectieuses fait recourt à deux méthodes qui se complètent: la vaccination et la chimio-prévention. Ces interventions sont effectuées systématiquement à des périodes déterminées de la vie de l'animal (IEMVT, 1991). Pour les maladies bactériennes, on effectue des traitements antibiotiques dans toutes les circonstances qui peuvent affaiblir la résistance de l'animal. On utilise alors des antibiotiques à spectre très large pendant au moins quatre jours de suite, soit dans l'eau de boisson, soit dans l'aliment. Pour les maladies virales, le seul moyen de lutte est la prévention réalisée au moyen de vaccins (IEMVT, 1991). Les différentes voies de vaccination sont: l'eau de boisson, des gouttes dans les yeux et les narines, la nébulisation, l’injection. En résumé, l’aviculture moderne est un secteur en plein expansion dans la zone périurbaine de Dakar et de nombreux progrès ont été faits pour une amélioration de la productivité de ce secteur avicole. Cependant, malgré ces progrès, le développement de la filière reste entravé par des pathologies. La maîtrise de ces pathologies implique entre autre une bonne pratique d’hygiène dans les élevages mais aussi une bonne utilisation des médicaments vétérinaires notamment les antibiotiques. II.4.2.2. Antibiothérapie aviaire L’utilisation des antibiotiques est aujourd’hui incontournable dans les productions animales. Ils sont utilisés chez les pondeuses: - Pour guérir les poules victimes de maladies bactériennes telles que le Choléra aviaire, typhose ou la pullorose.
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- Pour renforcer le système immunitaire des poules et les rendre moins vulnérables à des maladies virales telles que la pseudo-peste aviaire ou des infestations des parasites tels que les poux, les tiques ou les vers qui infestent leur tube digestif. (BEN AZZEDDINE, 2009). Le tableau II présente quelques anti-infectieux utilisés dans les fermes avicoles de Dakar. Tableau II : Principaux anti-infectieux utilisés dans les élevages avicoles de Dakar. Nom déposé COLITERRAVETND NEOXYVITALND TETRACOLIVITEND SUPER LAYERND HIPRASERYLND NORFLOXACINND BIAPRIMND OXYTETRACYCLINE 10% ND COLIVETND QUINOCOLND IMEQUYL ND
Principe actifs Colistine, Oxytétracycline Oxytétracycline, Néomycines Colistine, Oxytétracycline Oxytétracycline Erythromycine, Oxytétracycline, Streptomicine Norfloxacine Sulfamethoxine, Trimetroprim
Délai d’attente en jours viande Œufs 0
2
4
2
7
0
7
0
**
**
**
4
12
*
Oxytetracycline
7
0
Colistine Enrofloxacine Acide fluméquine
1 ** 2
0 * *
Source : PARE (2012)
*=non déterminé
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But d’utilisation
antistress
Traitement des maladies infectieuses
CHAPITRE II : LE MEDICAMENT VETERINAIRE ET LES RISQUES LIES AUX RESIDUS D’ANTIBIOTIQUE DANS LES DAOA I. Généralités sur le médicament vétérinaire I.1. Définition du médicament vétérinaire et classification des antiinfectieux I.1.1. Définition du médicament vétérinaire Un médicament vétérinaire est toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'animal en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger, voire modifier ses fonctions organiques (DMV, 2007). Le médicament vétérinaire est composé d'une ou de plusieurs substances actives et d'un ou de plusieurs excipients. La substance active est la molécule qui possède les propriétés pharmacologiques responsables de l'effet thérapeutique du médicament, alors que l’excipient désigne l'ensemble des éléments qui accueillent la substance active, permettent la mise en forme du médicament, la protection de la substance active et sa libération dans l'organisme. Ainsi, des médicaments peuvent avoir une substance active identique mais c’est l’excipient qui fait la différence dans leurs activités. Les médicaments vétérinaires se présentent sous plusieurs formes. C'est ainsi qu'on distingue les formes solides (les poudres, les bolus, les comprimés, les granulés, etc.), liquides (les collyres, les solutions injectables, etc.), pâteuses (les pommades, les pâtes dermiques, etc.) et gazeuses (les sprays, etc.). I.1.2. Classification des antibiotiques Un anti-infectieux est une substance d'origine biologique (produite par des micro-organismes : champignons microscopiques et bactéries) ou de synthèse chimique et qui est capable d'inhiber la multiplication ou de détruire d'autres 19
micro-organismes (YALA et al., 2001). Les antibiotiques actuels peuvent être regroupés en plusieurs familles possédant un certain nombre de caractères communs : composition chimique, ou origine apparentée, spectre d’action identique, comportement pharmacologique souvent similaire, résistances croisées entre elles (NEUMAN, 1979). Les principales familles d’antibiotiques sont regroupées dans le tableau III. Tableau III : Classification des antibiotiques par famille Familles Bètalactamines
Pénicilline (G, M et A) Céphalosporines Acide clavulinique
Aminosides Tétracyclines Phénicols Macrolides apparentés Antibiotiques polypeptidiques Sulfamides
Quinolones
Nitrofuranes
et Macrolides Apparentés aux macrolides Polymyxines
Principales molécules Amoxiciline, benzylpéniciline, oxaciline Céphalexine, céfopérazone Néomycine, Gentamicine Oxytétracycline, Chlortétracycline, Tétracycline Chloramphénicole, Florfénicol Erythromycine, tylosine Lincomycine, Rifamixine, Tiamuline Colistine
AB polypeptidique non Bacitracine tensio-actif Sulfamides d’action générale Sulfadimindine, Sulfadiazine, Sulfaméthoxine Sulfamides d’action digestive Sulfaguanidine Sulfamides d’action Sulfaclozine coccidiostatique 1ère génération Acide oxolinique 2ème génération 3ème génération Nitrofurane d’action générale Nitrofurane d’action locale digestive
Source : YALA et al., 2001 20
Fluméquine Enrofloxacine, Marbofloxacine Furaltadone Furazolidine
I.2. Marché rché du médicament vétérinaire dans le monde Le marché du médicament vétérinaire désigne l’ensemble des transactions financières concernant le médicament vétérinaire pendant une période et dans une région donnée (LY, 1998) I.2.1. Evolution du marché mondi mondiale ale des médicaments vétérinaire La croissance du marché mondial du médicament vétérinaire fut constante de 2002 à 2008, de l’ordre de 2 à 4% par an, avec une accélération notoire de 2005 à 2008, atteignant le chiffre de 19 milliards US $ en 2008 (figure3). Cette croissance, fut stoppée par la crise économique de 2009 mais le red redressement du marché a eu lieu dès 2010 basé aussi bien sur le dynamisme du marché des animaux de production porté par la demande croissante en protéines animales, que sur celui des animaux de compagnie bénéficiant du renforcement du lien animal-homme. homme. Le marché mondial du médicament vétérinaire a ainsi atteint 24 milliards de dollars, soit 22,3 milliards d’euros, en 2014 (SIMV, 2014).
Figure 3 : Evolution de la taille du marché de l'industrie pharmaceutique vétérinaire dans le monde en milliards de dollars ((BOSSY, BOSSY, 2016)
21
I.2.2. Répartition du marché par classe thérapeutique En fonction des classes thérapeutiques, les antiparasitaires sont les plus vendus et constituent avec les vaccins plus de la moitié du marché mondial directement suivis des anti-infectieux qui font 15% du marché (figure4).
15%
20%
Antiinfectieux Antiparasitaires 28%
20%
Biologie Autre Aliment médicamenteux
25%
Source : Vetnosis, 2010
Figure 4 : Répartition du marché mondial des médicaments vétérinaires en fonction des classes thérapeutiques. II. Marché du médicament vétérinaire au Sénégal II.1. Taille globale du marché et dépenses annuelles des grossistes A l’exception des vaccins fabriqués par l’unité de production du Laboratoire National d’Elevage et de Recherches Vétérinaires (LNERV) de Dakar, le Sénégal dépend pour son approvisionnement en médicaments et vaccins vétérinaires de l’extérieur (SENEGAL, 2004 ; BA 2001 ; COLY, 1999). D’après LY et al. (2002) le marché des médicaments vétérinaires sénégalais est approvisionné par 68 laboratoires étrangers. Ce marché des médicaments vétérinaires au Sénégal est d’une importance significative à la vue du chiffre d’affaires des importations. En effet, la valeur totale des importations autorisées de médicaments et de vaccins vétérinaires, de produits de nutrition animale, de 22
semences animales, au cours de l’année 2015 s’est élevée à 7 550 178 369 FCFA, tout frais et taxes compris. Par rapport à l’année 2014, ce chiffre d’affaires a connu une hausse de 2 098 265 526 F CFA en valeur absolue, soit 2,7% en valeur relative (MEPA, 2015). Le tableau IV montre l’évolution du chiffre d’affaire et témoigne de l’utilisation croissante des médicaments vétérinaires dans l’élevage au Sénégal. Tableau IV : Evolution de la valeur du marché de médicaments vétérinaires et de produits de nutrition animale importés entre 2007 et 2015 Année
Valeur (en milliards FCFA)
2007
1,56
2008
2,28
2009
3,54
2010
4,38
2011
4,57
2012
5,65
2013
5,5
2014
5,45
2015
7,55
Source : MEPA, 2015
23
II.2. Segmentation du marché par famille de médicament En prenant l’exemple des années 2014, 2015 et 2016 nous voyons que les antiinfectieux occupent la première place en terme de chiffre d’affaire du médicament vétérinaire au Sénégal lorsqu’on sépare le chiffre d’affaire des antiparasitaires internes, externes et anticoccidiens comme le montre le tableau ci-dessous (figure V). Cela démontre que les anti-infectieux sont très utilisés dans l’élevage au Sénégal.
Source : Sénégal/DSV, 2016
Figure 5 : Principales familles thérapeutiques importées au Sénégal en 2010 II.3. Marché illicite du médicament vétérinaire au Sénégal Comme la plupart des pays subsahariens, le Sénégal est aussi confronté à la présence des marchés illicites sur l’ensemble du territoire national (NIANG et TOLL, 2002 ; DIAGNE, 2001 ; BA, 2001 ;). Selon TCHAO (2000), le chiffre d’affaire relativement faible des médicaments vétérinaires au Sénégal par
24
rapport aux médicaments humains, s’explique par le recours des éleveurs et des techniciens d’élevage aux médicaments vétérinaires de qualités douteuses, moins chers et distribués dans les marchés ruraux ou « Louma ». D’après SECK (2006), le marché « Keur Serigne Bi » sis à l’avenue Blaise DIAGNE de Dakar, est la plaque tournante des produits pharmaceutiques contrefaits. Dans la région de Dakar en plus de « Keur Serigne Bi », NGUIMFACK (2000) énumère d’autres points de ventes illicites de médicaments vétérinaires, notamment : le marché de Castor, le foirail des grands ruminants, le marché de bétail de Rufisque et le marché de Tiléne. En ce qui concerne l’origine des médicaments vétérinaires rencontrés dans le marché parallèle, le cas du Sénégal est l’exemple type qui illustre l’origine des médicaments vétérinaires commercialisés dans le circuit parallèle en Afrique subsaharienne (MESSOMO, 2006). En effet, certains médicaments vétérinaires vendus dans le marché parallèle au Sénégal sont des médicaments disposant d'une AMM, donc acquis en toute légalité par des grossistes-répartiteurs mais par des voies contournées, ces médicaments vétérinaires se retrouvent en vente libre dans les marchés par des acteurs qui ne sont pas de la profession (THIAM, 2002). Les grossistes-répartiteurs du secteur officiel cèdent au clientélisme facile en dehors des cabinets vétérinaires agréés. Quant au marché de la contrefaçon et des contrebandes, il s’agit des médicaments vétérinaires provenant de la Mauritanie, principalement du débarcadère de Rosso (NIANG et TOLL, 2002). Les contrôles frontaliers n’étant pas systématiques, les trafiquants traversent avec les médicaments vétérinaires camouflés dans les sacs pour les distribuer dans plusieurs marchés au Sénégal. Enfin WALBADET (2007) confirme ces réalités en rapportant que le marché parallèle des médicaments vétérinaire est essentiellement animé par les commerçants, les vendeurs ambulants, les agents techniques et les auxiliaires d’élevage. Ces acteurs s’approvisionnent essentiellement pour la plupart au
25
niveau du marché Ocas à Touba, au niveau de Diourbel et quelques fois auprès des éleveurs mauritaniens qui viennent vendre les animaux lors de la fête de Tabaski. II.4. Etat de la réglementation pharmaceutique vétérinaire au Sénégal Sur le plan juridique, la réglementation en matière de médicaments vétérinaires reposait essentiellement sur la loi n° 54-418 du 15 Avril 1954 étendant, aux territoires d’outre mer, au Togo et au Cameroun, certaines dispositions du Code de la Santé publique. Le projet de loi adopté le 28 Novembre 2007
par
l’assemblée nationale et promulgué en loi : « Loi n° 2008-07 du 24 janvier 2008 organisant la profession et la pharmacie vétérinaires au Sénégal » visait la mise en place d’un cadre juridique organisant l’exercice de la profession et la pharmacie vétérinaires. Cette loi constitue désormais le cadre réglementaire régissant la pharmacie vétérinaire. En effet, le titre II « De la pharmacie vétérinaire » de cette loi définit le médicament vétérinaire et précise les conditions de préparation, de distribution, de vente et de contrôle des médicaments à usage vétérinaire. La procédure administrative d'enregistrement des médicaments vétérinaires et d’octroie de l’AMM est désormais réalisée par l’UEMOA. En effet, depuis 2006,
le
règlement
N°02/2006/CM/UEMOA
définit
les
procédures
communautaires pour l’autorisation de mise sur le marché et la surveillance des médicaments vétérinaires et a institué un comité régional du médicament vétérinaire chargé de fournir les autorisations et de surveiller les médicaments vétérinaires circulants dans l’ensemble des pays membres de l’UEMOA.
26
III. Risques liés aux résidus d’antibiotiques dans les DAOA III.1. Généralités sur les résidus III.1.1. Définition des résidus Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un résidu est toute substance chimique qui persiste dans un milieu donné en quantités généralement très faibles, après qu'elle même ou d'autres composés lui donnant naissance aient été introduits, volontairement ou non, dans le dit milieu et dont la présence est de ce fait qualitativement ou quantitativement anormale.
Cette définition est très
générale et inclut toute substance, quelle que soit sa nature ou son origine et toute denrée, quelle que soit sa catégorie : animale, végétale, minérale (ROZIER ,1982). III.1.2. Définition des résidus de médicaments vétérinaire Les résidus de médicaments vétérinaires selon le codex alimentarius comprennent les composés mères ou leurs métabolites ainsi que les impuretés associées au médicament vétérinaire concerné, présents dans toute partie comestible du produit animal (viande, lait, œuf, miel, chair de poisson, etc.). Selon le Règlement (CEE) N° 2377/90, on entend par résidus de médicaments vétérinaires «toutes les substances pharmacologiquement actives, qu'il s'agisse de principes actifs, d'excipients ou de produits de dégradation, ainsi que leurs métabolites restants dans des denrées alimentaires obtenues à partir d'animaux auxquels le médicament vétérinaire en question a été administré ». Ce sont donc les traces des principes actifs ou leurs métabolites qui subsistent dans les viandes ou autres denrées alimentaires provenant de l’animal auquel le médicament en question a été administré. Parmi les principes actifs les plus utilisés chez les animaux de production, on trouve les antibiotiques utilisés de diverses façons.
27
III.2. Formation des résidus et délais d’attente des médicaments vétérinaires III.2.1. Formation des résidus En pharmacocinétique, un médicament (antibiotique) administré à un organisme va subir 4 étapes : l’absorption, la distribution, la biotransformation et enfin d’élimination par différentes voies ou le stockage sous forme de résidus. (DIOP, 2003). L’absorption correspond à la phase de dissolution du médicament et à l’apparition du ou des principes actifs dans le sang. Puis le principe actif est transporté dans le sang par la circulation sanguine et diffuse dans les organes et les tissus, c’est la phase de distribution. Au sein des tissus de l’organisme, en particulier ceux du foie (organe très riche en
enzymes
de
biotransformation),
les
molécules
subissent
une
biotransformation par des réactions d’oxydation, d’hydroxylation, d’hydrolyse et de réduction. A la suite de ces réactions, les molécules sont soit inactivées et conduites vers les sites d’élimination (reins et élimination urinaire), soit transformées en d’autres métabolites parfois plus actifs que la molécule mère (LÜLLMANN et al., 1998). Et dans ce dernier cas, on observera la persistance de la substance ou de son métabolite dans les tissus de l’animal et dans les produits issus de cet animal (viandes, lait, œufs…). Ainsi, quelle que soit la nature de l’antibiotique administré, le risque de retrouver des résidus dans les tissus (viandes) et les produits d’excrétion (lait, œufs) est présent. La suppression totale de ces substances en production animale n’étant pas envisageable dans les conditions actuelles compte tenu des impératifs de rendements, il a été fixé pour chaque médicament un seuil au-delà duquel la quantité de résidus présente dans un aliment présente un danger direct pour le consommateur. C’est la «limite maximale de résidus», noté LMR.
28
La vitesse d’élimination des substances antibiotiques varie selon les propriétés physicochimiques des composés et leur temps de demi-vie. L’élimination des antibiotiques se fait principalement par voie rénale et faiblement par voie digestive. Dans le cas des poules pondeuses par exemple, les œufs constituent une voie d’élimination importante des antibiotiques. Ce qui explique la limitation voire l’interdiction de certaines substances antibiotiques chez les poules pondeuses. Dans la Communauté Européenne (CE), les antibiotiques interdits chez les poules pondeuses sont les Bétalactamines (amoxiline, ampiciline), les Sulfonamides, les Diaminopyrimidines, les fluoroquinolones, les aminosides, les Phénicols, les nitrofuranes (BEN AZZEDDINE, 2009). III.2.2. Délai d’attente et LMR Selon EECKHOUTTE (1978), le délai d'attente est le délai à observer entre l'administration du médicament à l'animal dans les conditions normales d'emploi et l’utilisation des denrées alimentaires qui ne contiennent pas de résidus pouvant présenter des dangers pour la santé du consommateur. On désigne par limite maximale de résidus « la teneur maximale en résidus, résultant de l'utilisation d'un médicament vétérinaire (exprimé en mg/kg ou en µg/kg sur la base du poids frais), que la Communauté peut accepter comme légalement autorisée ou qui est reconnue comme acceptable dans ou sur des denrées alimentaires» (Règlement CEE 2377 /90). Cette limite se base sur des études scientifiques qui définissent la quantité de résidus considérée comme ne représentant pas de risques d'ordre toxicologique pour la santé humaine (Doses Sans Effets ou DSE), et la Dose Journalièrement Admise notée DJA. La LMR est donc la concentration maximale en résidus ne présentant aucun risque sanitaire pour le consommateur et qui ne doit pas être dépassée dans les denrées alimentaires (LAURENTIE et SANDERS, 2002). Il existe une LMR pour la plupart des antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire, pour chaque denrée d’origine animale et pour chaque espèce. En 29
général, pour des espèces voisines, les LMR des espèces majeures peuvent être extrapolées aux espèces mineures (exemple des LMR lait de bovin et LMR lait de chèvre) (LAURENTIE et SANDERS, 2002). Il est également à noter que les résidus présentent des taux de toxicité variables et le classement des médicaments dont ils dérivent va des substances ne nécessitant pas de LMR (Bacitracine, Alfacalcidol, 2-Pyrolidone) aux substances interdites en production animale
(Chloramphénicol,
Dimétridazole,
Métronidazole,
Nitrofuranes,
Dapsone). REGLEMENT (UE) N° 37/2010 Bien que très importants, les LMR ne sont pas directement utilisables sur le terrain par les professionnels (vétérinaires et éleveurs). C’est pourquoi on a défini pour chaque antibiotique un temps appelé délai d’attente (DA), défini plus haut et qui est le temps au bout duquel la quantité de résidus présents dans les tissus d’un animal, par suite des processus d’élimination physiologiques, devient inférieure à la LMR après la dernière administration du médicament. III.3. Risques associés aux résidus d’antibiotiques dans les DAOA III.3.1. Effets sur l’organisme humain Les résidus étant le plus souvent présents en quantités très faibles, de l’ordre du microgramme (µg), leur toxicité semble être corrélée à une exposition chronique (consommation de denrées contaminées sur de longues périodes) (JEON et al, 2008). Et lorsque cette toxicité s’exprime, elle peut engendrer chez le consommateur des problèmes de santé d’ordre allergiques et cancérigènes d’une part, et la possibilité de sélection de bactéries résistantes aux antibiotiques d’autre part. III.3.1.1. Risque cancérigène ou mutagène Certains antibiotiques ont des propriétés carcinogènes connues. Les résidus de ces antibiotiques peuvent avoir un effet cancérigène à long terme suite à une consommation régulière d’aliments contenant des résidus (VAN VUUREN,
30
2001). Ces antibiotiques ou composés utilisés comme antibiotiques sont alors interdits d’utilisation chez les animaux de production. C’est le cas des nitrofuranes, des nitro-imidazoles, du vert de malachite utilisés chez les poissons. Ces molécules sont bien connues comme carcinogènes ou génotoxiques. L'expérimentation animale a montré que leur utilisation prolongée pouvait être à l'origine de modifications du matériel génétique et de l'apparition de tumeurs. Le pouvoir mutagène et le pouvoir carcinogène potentiels de ces composés proviennent de la nitro-réduction du médicament, conduisant à la formation de métabolites électrophiles et à leur fixation à l’ADN (STOLTZ, 2008), d’où l’apparition des effets mutagènes et carcinogènes (tumeurs). III.3.1.2. Risque allergique Les résidus de médicament vétérinaire ou d'additifs utilisés en alimentation animale sont parfois incriminés en allergologie humaine. (BURGAT-SACAZE, 1981). Ils peuvent être mis en cause dans certains accidents d'hypersensibilité en entraînant, soit un effet sensibilisant soit un effet déclenchant (BENAZZOU et al., non daté). L’allergie est un effet secondaire reconnu des antibiotiques et en particulier des bêta-lactames car ces dernières sont très immunogènes (FABRE et al., 2006). Ainsi, des cas d’allergies aux résidus de pénicilline dans les aliments d’origine animale ont été scientifiquement prouvés, mais ceux-ci restent extrêmement rares (FEDERICCI-MATHIEU, 2000). Quant aux Macrolides, ils causent peu d'effets secondaires et seulement très peu d'entre eux semblent causer des mécanismes allergiques. EECKHOUTTE (1978) affirme que la consommation régulière d'aliments contenant des résidus d'antibiotique peut créer un état d'hypersensibilité; cependant, cette éventualité est tout à fait improbable avec les Tétracyclines dont on fait usage sous forme d'additif dans l'élevage des volailles.
31
En effet, de nombreuses expériences chez l'homme ont montré la parfaite tolérance des sujets, sensibles ou non, à l'administration prolongée per-os des doses infra thérapeutiques de tétracyclines (1 à 25 mg/jour), car ces substances ont un pouvoir sensibilisant très faible contrairement à la Pénicilline et à la Streptomycine qui produisent à la suite de l'absorption répétée de faibles quantités, l'apparition d'un état d'hypersensibilité chez les sujets prédisposés (EECKHOUTTE, 1978) BENAZZOU et al., rapportent que sur 15 patients déjà très sensibles à la pénicilline, trois (3) ont manifesté une réaction systémique après consommation de lait récemment additionné de pénicilline à raison de 0,1 UI/ml. Ces accidents sont en général consécutifs à la consommation de lait contenant des traces d'antibiotique, de viande, de poulet, ou d'œufs provenant de volailles, nourries avec des aliments supplémentés aux antibiotiques. (EECKHOUTTE, 1978) III.3.1.3. Fœtotoxicité Le cas de toxicité potentielle fréquemment cité est celui du chloramphénicol (GUY et al., 2004). L’utilisation vétérinaire de cette molécule est désormais interdite un peu partout dans le monde (CHATAIGNER et al., 2003). Les Nitrofuranes sont soupçonnés de fœtotoxicité. Certains Sulfamides sont foetotoxiques à forte dose. Ces molécules passent dans le lait et sont toxiques pour les nourrissons de moins d'un mois (CHATAIGNER et al., 2003) III.3.2. Autres effets liés aux résidus d’antibiotiques III.3.2.1. Risques pour l’industrie agro-alimentaire Il s’agit principalement de l’industrie laitière où les résidus d’antibiotiques perturbent les fermentations. Ces accidents interviennent surtout dans la fabrication des yaourts et des fromages affinés par inhibition des ferments lactiques et sélection de souches indésirables (staphylocoques) (ALEMBEDJI 32
et al., 2008). Le niveau de ces perturbations est variable selon la nature des antibiotiques, la concentration dans le lait et le type de produit fabriqué mais les pertes économiques qui s’en suivent peuvent être importantes (risque de détérioration des produits). III.3.2.2. Modification de la flore intestinale humaine Les résidus créent des déséquilibres provenant d’une inhibition ou d’une destruction de certaines souches. III.3.2.3. Acquisition de la résistance aux antibiotiques Au cours des deux dernières décennies, les agents pathogènes résistants aux antibiotiques sont devenus un sérieux problème de santé publique. Une des raisons de l’augmentation de cette résistance pourrait résider dans l’utilisation préventive et thérapeutique d’antibiotiques en production animale car les médicaments vétérinaires contiennent en partie les mêmes matières actives qu’en médecine humaine (GYSI, 2006). Les bactéries résistantes sont potentiellement transmissibles à l’homme via les denrées alimentaires. L’apparition de cette résistance peut être liée à des mauvaises pratiques thérapeutiques (posologie inadaptée, fréquence d’administration, non respect de la prescription) (FABRE et al., 2006), ou à l’utilisation des antibiotiques comme facteurs de croissance (sous forme d'additifs alimentaires), favorisant ainsi le développement rapide du phénomène de la résistance bactérienne aux antibiotiques (CHATAIGNER et al., 2003). III.4. Réglementation sur les résidus des médicaments vétérinaires Au plan international, pour maîtriser les risques liés aux résidus et protéger les consommateurs, une commission mixte FAO/OMS, le Codex Alimentarius, a été créée en 1963 et est chargée d'élaborer des normes alimentaires, des directives et d'autres textes tels que les codes d'usage [BIZET(2000) ; FAO(2001)]. Cette commission fixe les limites, maximales de résidus (LMR) pour chaque produit. 33
Dans les pays du Nord, les normes du Codex Alimentarius ont été mises en application et même rendues plus strictes dans certains cas. La création de l'espace économique commun des pays européens a conduit à un processus d'harmonisation de la législation en matière de médicaments vétérinaires et de résidus avec la mise en place de l'Agence Européenne pour l'évaluation des médicaments et l'application du règlement CEE N°2377/90 du 26 juin 1990. Ce règlement fixe les LMR appliquées dans les pays de la Communauté Européenne. Les mêmes types de règlements sont appliqués aux Etats-Unis et au Canada et tout produit importé dans ces espaces doit respecter ces normes présentées dans les tableaux V et VI. Au niveau Africain, le Botswana est l'un des pionniers en matière de législation sur les résidus. L'Afrique du Sud, le Maroc et la Zambie ont entrepris une démarche de mise à niveau pour les exigences de la Communauté Economique Européenne. Pour le Maroc par exemple, son objectif est d'avoir des produits compétitifs sur le marché européen (IMAO, 1998). L’UEMOA ne dispose pas encore d’une législation sur les résidus. Seul le règlement d’exécution N°007/2009/COM/UEMOA fixant les normes et protocoles analytiques, d’innocuités précliniques et cliniques en matière d’essais de médicaments vétérinaires exige une étude des résidus dans les DAOA pour un médicament souhaitant avoir une AMM au niveau de l’UEMOA. Au Sénégal, à notre connaissance, en dehors des initiatives prises par certains exportateurs dans le simple but de satisfaire à l'éligibilité de leurs produits sur le marché d'exportation, il n'y a pas de réglementation en matière de résidus de médicaments vétérinaires et des autres substances chimiques. Ce vide juridique expose le consommateur sénégalais à des risques éventuels que peuvent engendrer ces résidus.
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Tableau V : Exemple de LMR de quelques médicaments vétérinaires dans le lait. Médicaments vétérinaires
LMR dans le lait (en µg/l)
Benzylpénicilline
4
Oxytétracycline
100
Sulfamides
100
Ampicilline
4
Pénicilline G
4
Oxacil1ine
30
Cloxacilline
30
Dicloxacilline
30
Dihydrostreptomycine
200
Streptomycine
200
Sources: CNEVA(1999), FAO/OMS(1996), GOGNY(1999), Règlements CEE (l990) et CEE (2001) cités par AFSSA [2003]
Tableau VI : Exemple de LMR de quelques médicaments vétérinaires dans les œufs. LMR (µg/kg)
Médicaments vétérinaires Chlortétracycline/Oxytétracycline/Tétracycline
400
Néomycine
500
Spectinomycine
2000
Colistine
300
Erythromycine
50
Tylosine
300
Source : CODEX ALIMENTARIUS, 2011.
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CHAPITRE III : APERCU SUR LES METHODES DE DETECTION DES RESIDUS DU MEDICAMENT VETERINAIRE DANS LES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALE L’utilisation des tests de détection des résidus est très ancienne. Les premiers tests ont été utilisés quelques années après l’apparition des antibiotiques. Ces tests de dépistage ont pour objectif de détecter toute trace même infime d’antibiotiques dans les denrées d’origine animale. Ils doivent aussi permettre de faire rapidement des analyses sur un grand nombre d’échantillons, afin de ne retenir qu’un faible nombre suspect à soumettre à une méthode de confirmation. (BOULTIF, 2015). Deux types de tests sont utilisés fréquemment : - des tests microbiologiques qui utilisent le principe de la croissance bactérienne, ce sont des méthodes bactériennes encore appelées méthodes d’inhibition ; - des tests qui utilisent des méthodes physico-chimiques telles que des techniques enzymatiques ou des techniques immunologiques (STOLTZ, 2008). I. Méthodes de dépistage I.1. Méthodes microbiologiques Les méthodes microbiologiques sont très largement utilisées en routine (STOLTZ, 2008). Plusieurs bactéries sont utilisées dans la détection des antibiotiques. Nous présentons quelques exemples dans le cas des tétracyclines, des quinolones et des sulfamides (Tableau VII).
36
Tableau VII : Quelques bactéries utilisées pour la détection des antibiotiques Bactéries
Caractéristiques
Antibiotiques de Références
Famille : Bacillaceae Grand bacille en forme Bacillus cureus
bâtonnet à Gram (+).
Tétracyclines
Division cellulaire : à
(Oxytétracycline)
30°C dans un milieu riche Famille : Enterobacteriaceae Escherichia coli (E. coli)
Bacille Gram (-). Division cellulaire : toutes les 20 minutes à
Quinolones (Enrofloxacine)
37°C dans un milieu riche Famille : Bacilliaceae Bactérie à Gram (+) en Bacillus
forme de bâtonnet.
stearothermophilus
Division cellulaire : à 55°C dans un milieu
Sulfamides, Tetracycline, ß lactamines…
riche. Source : REZGUI (2009)
I.1.1. Screening Test for Antibiotic Residues˝ (STAR) C’est une méthode de détection microbiologique des antibiotiques dans le lait, le muscle ainsi que le foie gras, les crevettes, les poissons, etc. Elle est basée sur le principe suivant : un micro-organisme est ensemencé dans un milieu gélosé, coulé en boîte de Pétri. Après diffusion, la présence des résidus d’antibiotiques produit une zone d’inhibition de l’échantillon en empêchant la croissance
37
bactérienne du micro-organisme test. Un échantillon est considéré comme positif quand il donne une zone d’inhibition supérieure à 2 mm (REZGUI, 2009). I.1.2. Premi® Test C’est un test qui permet de détecter les substances antimicrobiennes présentes dans la viande fraîche, la charcuterie, les reins, le poisson et les œufs. C’est un test à large spectre, qui permet de détecter un grand nombre d’antibiotiques couramment utilisés pour la viande en moins de 4 heures, sur du jus de viande (extrait par pressage d’un morceau de viande). Il est basé sur l’inhibition de la croissance du Bacillus stearothermophilus, bactérie très sensible à de nombreux antibiotiques et aux sulfamides. Des spores standardisées sont inclues dans de la gélose additionnée de nutriments sélectionnés. Le Premi®Test est d’une utilisation simple. Le jus de viande est déposé dans des tubes contenant la gélose au sein de laquelle se trouvent les spores de Bacillus stearothermophilus. Après 20 minutes de diffusion puis élimination du jus et préchauffage de l’incubateur pendant 20 minutes, il faut incuber le tube pendant environ 3 heures à 64°C et vérifier la couleur. La lecture du résultat se fait par oui ou non et se limite à une comparaison de couleurs. En l’absence d’antibiotiques, les spores germent et se développent, entraînant l’acidification du milieu et un changement de couleur. Si l’échantillon vire nettement du violet au jaune, cela signifie que la quantité de composés antimicrobiens se situe en deçà des limites de détection du Premi®Test. Inversement, en présence d’antibiotiques, les spores ne se développent pas, elles sont inhibées par l’antibiotique : une couleur violette indique un taux d’antibiotiques supérieur ou égal à la limite de détection du test (AFNOR, 2011).
38
I.1.3. Test des 4 boîtes L’échantillon est mis en présence de quatre bactéries dans un milieu nutritif sélectionné. En présence d’antibiotiques, les bactéries ne se multiplieront pas et une zone d’inhibition apparaîtra. Ce test est souvent trop peu sensible et à lecture difficile avec des échantillons complexes (exemple : organes) (REZGUI, 2009). I.2. Méthodes
immunologiques
:
ELISA
(˝Enzyme-Linked
Immunosorbent Assay˝), RIA (˝Radio-Immuno-Assays˝) La technique immunologique repose sur la réaction antigène-anticorps. Cette interaction antigène-anticorps est très spécifique et utile pour la détection des résidus de substances chimiques et de médicaments vétérinaires dans les denrées alimentaires d’origine animale. La plus courante est l’essai d’immunoabsorption enzymatique (ELISA). Le système de détection est généralement basé sur des réactifs marqués par une enzyme où la couleur change pendant l’incubation et est mesurée sur un lecteur de microplaques ; l’intensité de la couleur étant proportionnelle à la quantité d’analyte dans l’échantillon. Le dosage radio-immunologique (RIA) suppose la mesure de la radioactivité du complexe immunologique en utilisant un compteur. Ces deux tests offrent d’importants avantages, comme le grand nombre d’échantillons à analyser, la vitesse de fonctionnement et les bonnes spécificités et sensibilités par rapport aux méthodes de détection classiques (REZGUI, 2009).
39
II. Méthodes de confirmation et de quantification II.1. Méthode de chromatographie en phase gazeuse (CPG) La méthode chromatographique permet de séparer des mélanges gazeux complexes et permet d’établir l’équilibre entre une phase mobile gazeuse et une phase stationnaire appropriée. Cette méthode ne s’adresse pas seulement aux molécules se trouvant naturellement à l’état de gaz, mais à tout composé susceptible d’être volatilisé par l’élévation de la température. La nécessité de maintenir les molécules à l’état gazeux implique donc que toute l’opération chromatographie se réalise à une température compatible avec cet état sans provoquer leur destruction. Un nombre de molécules peuvent ainsi être séparées directement ou après transformation lorsqu’elles sont thermolabiles ou peu volatiles. On trouve en chromatographie gazeuse que des interactions du soluté avec la phase stationnaire alors qu’en chromatographie liquide il y a des interactions avec la phase stationnaire et avec la phase mobile, ce qui rend la méthode moins complexe mais en diminue quelque peu les possibilités. Lorsque la phase stationnaire est liquide, il s’agit d’une chromatographie de partage (chromatographie gaz liquide). Lorsque la phase stationnaire est solide, il s’agit d’une chromatographie d’adsorption (chromatographie gaz solide) (CHROMATOGRAPHIE EN PHASE GAZEUSE, 2002). II.2. Méthode de Chromatographie sur couche mince (CCM) La chromatographie sur couche mince, ou sur plaque (CCM), est effectuée surtout en vue d’une analyse d’un mélange. La phase stationnaire solide est fixée sur une plaque, et la phase mobile liquide, nommée éluant, est un solvant ou un mélange de solvants. On dépose sur la phase fixe une petite quantité du mélange à séparer et on met cette phase au contact de la phase mobile. La phase mobile migre de bas en haut, par capillarité, le long de la phase fixe en entraînant les constituants du mélange. C’est le phénomène d’élution, qui permet
40
la séparation des constituants du mélange à analyser. Chaque constituant migre d’une certaine hauteur, caractéristique de la substance, que l’on appelle rapport frontal ou rétention frontale. (CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE, 2006). II.3. Méthode de chromatographie liquide haute performance (HPLC) C’est une méthode utilisée pour identifier des solutés qualitativement et quantitativement. Elle peut ainsi être utilisée pour le dépistage et la confirmation des résidus d’antibiotiques dans les denrées d’origine animale. Méthode Les composés à séparer (solutés) sont mis en solution d’abord, puis ils seront introduits dans la phase mobile liquide (éluant). Chaque soluté est soumis à une force de rétention exercée par la phase stationnaire et une force de mobilité due à la phase mobile. Cela entraîne une répartition sélective des solutés entre ces deux phases. Suivant la nature des molécules, elles interagissent plus ou moins avec la phase stationnaire dans la colonne chromatographique (CUQ, 2001). La phase mobile, poussée par la pompe sous forte pression, parcourt le système chromatographique. Le mélange à analyser est injecté puis transporté à travers le système chromatographique. Les composés en solution se répartissent alors suivant leur affinité entre la phase mobile et la phase stationnaire (CUQ, 2001). Un détecteur placé à la sortie de la colonne couplé à un enregistreur permet d'obtenir un tracé appelé chromatogramme. En effet, il dirige sur un enregistreur un signal constant appelé ligne de base en présence du fluide porteur seul ; au passage de chaque soluté séparé il conduit dans le temps à l'enregistrement d'un pic. Le pic d’un chromatogramme a une structure bien établie. Dans des conditions chromatographiques données, le "temps de rétention" (temps au bout duquel un composé est élué de la colonne et détecté), caractérise qualitativement une substance. L'amplitude de ces pics, ou encore l'aire limitée par ces pics et la
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prolongation de la ligne de base permet de mesurer la concentration de chaque soluté dans le mélange injecté. (CHROMATOGRAPHIE LIQUIDE HAUTE PERFORMANCE, 2016). A chaque molécule identifiée par un pic, correspond un spectre lui aussi unique selon la molécule. L’interprétation se fait par la comparaison et le calcul des aires des différents pics du standard et des échantillons mis en évidence.
42
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE CHAPITRE 1 : MATERIEL ET METHODES CHAPITRE II : RESULTATS CHAPITRE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I. Zone et période de l’étude I.1. Zone d’étude Notre étude s’est déroulée dans deux régions du Sénégal à savoir la région de Dakar et celle de Thiès. Le Sénégal compte 14 régions au total. La région de Dakar est située dans la presqu’île du Cap Vert et s’étend sur une superficie de 550 km² avec une population estimée en 2013 à 3 137 196 habitants, soit près du quart de la population du Sénégal (23,2%) qui se chiffre à 13 508 715 habitants. La région de Dakar est à la tête de toutes les autres régions du pays sur le plan démographique et économique. Elle est limitée par l’Océan Atlantique dans ses parties Nord, Ouest et Sud et à l’Est par la région de Thiès. (ANSD, 2016) Située à 70 km de Dakar, la région de Thiès s’étend sur une superficie de 6. 601 km2, et est limitée au Nord par la région de Louga, au Sud par la région de Fatick, à l’Est par les régions de Diourbel et Fatick ; à l’Ouest par la région de Dakar et l’Océan Atlantique. (ANSD, 2016) Cette étude était constituée de deux phases : une phase de collecte des échantillons et une phase d’analyse des échantillons au laboratoire I.2. Périodes et sites de collecte des échantillons I.2.1. Période et sites de prélèvement du lait La période de collecte des échantillons du lait s’est étalée de février à mai 2017. Le lait a été collecté dans les fermes laitières extensives et semi-intensives situées dans les régions de Dakar et de Thiès au Sénégal. Les principales localités de provenance des échantillons selon les régions sont (figure 6) : - Dakar: Keur Massar, Den Guedj, Niaga, Ndiakhirate, Niacoulrab. - Thiès : Niokhob Guedj, Pout, Ndoyenne, Mboro, Fandene, Pogne, Ndame lo, Notto.
44
Figure 6 : Principaux sites de prélèvement du lait à Dakar et à Thiès I.2.2. Période et sites de prélèvement des œufs La collecte des œufs s’est faite d’avril à mai 2017. Les échantillons d’œufs ont été prélevés en majorité à Dakar. Les sites de prélèvement comprenaient les marchés, les supermarchés et les fermes périurbaines de la ville de Dakar (figure7). - Les marchés et supermarchés sont : Tilène, Fass, Castor ; Grand Dakar ; - Les principaux sites de prélèvement des œufs dans les fermes avicoles sont : Keur Massar, Niaga, Niacoulrab, Keur ndiaye lo, Gorom, Bayah, Ndiar.
45
Figure 7 : Principaux sites de prélèvement des œufs à Dakar et à Thiès I.3. Période et site d’analyse des échantillons L’analyse des échantillons a été faite durant la même période que les prélèvements c'est-à-dire de février à mai 2017 au Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires (LACOMEV) de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine vétérinaires (EISMV) de Dakar (Sénégal). Le LACOMEV est un laboratoire partenaire de l’UEMOA et des directions de l’élevage de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du centre notamment pour les questions relatives aux dossiers d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) et d’enregistrement des médicaments vétérinaire. Il effectue des prestations de routines dans le contrôle de la qualité des médicaments vétérinaires (Produits finis), l’identification et le dosage des principes actifs, le contrôle des caractères galéniques. Le laboratoire assure aussi l’expertise dans le dosage des résidus d’antibactériens et d’antiparasitaires. Enfin, signalons que le LACOMEV est un laboratoire de référence de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) (EISMV, 2016) 46
II. Matériel II.1. Matériel de prélèvement des échantillons Le matériel utilisé pour le prélèvement et la conservation du lait était constitué des tubes en plastiques de 50 ml stériles ; une glacière contenant des conservateurs de froid et d’un marqueur. Pour la récolte des œufs, le matériel était constitué des alvéoles d’œufs et d’un marqueur. II.2. Matériel biologique Il est composé des échantillons de lait et d’œufs. II.2.1. Lait Nous avons prélevé au total 74 échantillons de lait dont la répartition est présentée dans le tableau VIII. Un échantillon de lait est constitué d’environ 50 ml de lait de mélange, c'est-à-dire du lait provenant de la traite et du réassemblage du lait de toutes les vaches en production dans une exploitation. Tableau VIII : Répartition des échantillons de lait collectés Sites de prélèvements
Dakar
Thiès
Total
Intensive&semi-intensives
7
12
19
Extensives
29
26
55
Total
36
38
74
47
II.2.2. Œufs Nous avons récolté au total 80 échantillons d’œufs répartis en deux catégories comme présenté dans le tableau IX. Un échantillon était constitué de 3 à 6 œufs de la même exploitation ou du même point de vente (pour les échantillons pris dans les marchés et supermarchés de Dakar). Tableau IX : Répartition des échantillons d’œufs collectés Sites de prélèvements Marchés
Dakar
Thiès
Total
48
-
48
22
10
32
70
10
80
&
Supermarchés Fermes avicoles Total II.3. Fiche d’enquête Les fiches d’enquêtes utilisées pour la récolte des données ont été conçues par le logiciel Sphinx sur le principe de la confidentialité de l’identité et comprenait plusieurs rubriques (annexe1). II.4. Matériel pour la détection des résidus II.4.1. Matériel de laboratoire Il s’agit du matériel usuel dans un laboratoire : - Verrerie : fioles jaugées, les éprouvettes, les béchers, les tubes à fond coniques. - Pipettes : pipettes gradués de 300µl ; 1 ml ; 5 ml ; 10 ml. - Creusets et spatules.
48
II.4.2. Matériel du CHARM TEST Il s’agit d’un appareillage spécifique au CHARM TEST II 7600 LCS (figure8) - Machine de lecture de marque CHARM TEST II 7600 LCS - Incubateur marque CHARM SCIENCES INC - Broyeur type CHARM - Centrifugeuse de marque ROTOFIX 32A - Agitateur électrique type vortex 2
1
3
4
5
Légende : 1-lecteur CHARM ; 2-incubateur ; 3-centrifugeuse ; 4-agitateur ; 5-broyeur
Figure 8 : Appareillage du CHARM TEST II 49
II.4.3. Réactifs Les réactifs sont composés des kits pour le CHARM TEST (figure9). Les kits sont spécifiques à chaque matrice et à chaque antibiotique recherché. Ainsi nous avons : un kit pour les tétracyclines dans le lait ; un kit pour les streptomycines dans le lait et un kit pour les betalactamines dans le lait ; un kit pour les tétracyclines dans les œufs ; un kit pour les streptomycines dans les œufs et un kit pour les betalactamines dans les œufs. Dans un kit, les principaux éléments sont : les tablettes en formes de comprimés. Deux comprimés sont nécessaires pour l’analyse d’un échantillon. l’un des comprimés est un ligand et l’autre contient des antibiotiques marqués au carbone 14 [14C] ; ou a l’ion tritium [3H] ; les solutions de contrôle : le « Zero Contrôle Standard » ou contrôle négatif et le « Multi-Antimicrobial Standard » ou contrôle positif. « MSU Extraction Buffer » ou solution d’extraction pour la matrice œufs.
50
1
2
3
4
5
Légende : 1-les comprimés ; 2-le liquide de scintillation (opti-fluor) ; 3- Tampon d’extraction ; 4- Standard positif dopé d’antibiotique ; 5- Standard négatif (Zéro Control Standard)
Figure 9 : Quelques réactifs du CHARM TEST II
51
III. Méthodes III.1. Méthode d’échantillonnage III.1.1. Détermination de la taille des échantillons Pour la matrice lait La taille de l’échantillon a été déterminée par la formule de SCHWARTZ (1969):
n=
taille d'échantillon requise.
t= niveau de confiance à 95% (valeur type de 1,96) p =prévalence attendue basé sur les données antérieures pouvant servir de référence. Nous avons considéré une prévalence attendue de 24% obtenue par GARBA (2012). m = marge d'erreur à 10% (valeur type de 0,1) n = (1.96*1.96*0.24*0.76)/(0.1*0.1) = 70.07 Soit environ 70 échantillons pour l’étude. Pour la matrice œufs de consommation La taille de l’échantillon a été déterminée par calcul à l’aide de la même formule que précédemment en prenant l’hypothèse d’une prévalence antérieure de 30% rapportée par NIYIBIZI (2012) avec une marge d’erreur de 10% et l’intervalle de confiance 95%.
52
n=
taille d'échantillon requise. SCHWARTZ (1969);
t = niveau de confiance à 95% (valeur type de 1,96) p =prévalence attendue basé sur les données antérieures pouvant servir de référence. Nous considèrerons une prévalence de 30% d’après les résultats de l’étude préliminaire menée par NIYIBIZI (2012) m = marge d'erreur à 10% (valeur type de 0,1) n=(1.96*1.96*0.3*0.7)/(0.1*0.1) = 80.67 Soit environ 80 échantillons pour l’étude. III.1.2. Choix des sites de prélèvement des échantillons Les sites ont été choisis de manière aléatoire et dans plusieurs localités des deux régions afin d’obtenir un échantillon représentatif. III.1.3. Méthode d’enquête Nous avons effectué une enquête transversale, descriptive dans les fermes au moyen d’une fiche d’enquête (annexe 1). Le questionnaire a été administré grâce à un interprète pour la majorité des éleveurs qui ne parlent pas français. III.2. Méthode de recherche des résidus par CHARM TEST II III.2.1. Principe général du test Le CHARM TEST II utilise le principe de la liaison spécifique et compétitive entre un ligand et un récepteur (figure 10). Le ligand contient des sites récepteurs spécifiques à l’antibiotique recherché. Le ligand est ajouté à un échantillon exempt de marqueurs radioactifs. Tout résidu de médicament dans l’échantillon est en compétition pour la fixation aux sites récepteurs du ligand avec un traceur radioactif marqué au carbone 14 ([14 C]) ou à l’ion tritium ([3 53
H]). La quantité du traceur lié liée aux sites récepteurs du ligand est révélée par un liquide de scintillation (opti (opti-fluor) fluor) qui transforme les rayonnements ionisants en lumière détectable et quantifiable par le lecteur « CHARM test ». Plus la quantité de traceur fixé au liguant est grande, plus la concentration des résidus est faible dans l'échantillon et la lecture donne un chiffre élevé.. Plus la quantité de traceur fixé au liguant est petite, etite, plus la concentration des résidus dans l'échantillon est grande et la lecture donne un chiffre relativement faible faible. La quantité du traceur lié aux sites récepteurs est alors mesurée et comparée à unee limite seuil précédemment déterminée appelé « control point ». Le « control point » est la limite entre un écha échantillon ntillon positif et un échantillon négatif. Un échantillon positif donne un chiffre de lecture CPM (count per minute) inférieur au « control point ».
Figure 10 : Principe du CHARM TEST II
54
III.2.2. Méthodes de recherche des résidus d’antibiotiques dans le lait Les résidus recherchés sont ceux des tétracyclines, des streptomycines et des betalactamines. Le choix de rechercher ces familles d’antibiotiques dépendait uniquement de la disponibilité des kits au laboratoire. III.2.2.1. Recherche des tétracyclines dans le lait Etablissement du « control point » - Analyser 3 réplications du standard positif et faire la moyenne des chiffres lus sur le lecteur CHARM. - Calculer 40% de la moyenne. Ajouter les 40% de la moyenne à la moyenne pour obtenir le chiffre du « control point ». Méthode Il s’agit d’une procédure résumé comme suit : - briser le premier comprimé (réactif de liaison) dans 300 µl d’eau dans un tube à essai - ajouter 5 ml d’échantillon puis le deuxième comprimé (traceur) - mixer et incuber à 35°c pendant 3 min - centrifuger pendant 5 min à 3400 tours/minutes - sortir les échantillons de la centrifugeuse et verser le surnageant - ajouter 300 µl d’eau sur le culot et mixer - ajouter 3 ml de l’opti-fluor (liquide de scintillation) et mixer - passer à la lecture. L’échantillon est lu pendant 60 secondes au marqueur radioactif [3H] sur le lecteur CHARM.
55
Interprétation des résultats - si la lecture donne un chiffre supérieur au « control point » établis, alors l’échantillon de lait est négatif aux tétracyclines ; si la lecture donne un chiffre inférieur au « control point » alors l’échantillon est positif aux tétracyclines. - un échantillon positif contient plus de 200 ppb d’oxytétracycline ou de chlortétracycline - un échantillon négatif ne contient pas de résidus des tétracyclines ou contient des résidus à une concentration inférieure à 200 µg/kg (ppb). III.2.2.2. Recherche des streptomycines dans le lait Etablissement du « control point » - Analyser 3 réplications du standard positif et faire la moyenne des chiffres lus sur le lecteur CHARM. - Faire 20% de la moyenne plus la moyenne pour obtenir le chiffre du « control point » Méthode - l’analyse commence par une préparation de l’échantillon : remplir les tubes a essai au ¾ avec les échantillons de lait à analyser ; centrifuger à 3400 tours/minute pendant 3 minutes ; réfrigérer les échantillons jusqu’à une température de 0 à 7 °C. - ensuite ajouter le premier comprimé dans un autre tube à essaie propre - ajouter 300 µl d’eau sur le comprimé et le briser par le mixeur - ajouter 5 ml du surnageant de l’échantillon centrifuger au début - ajouter le deuxième comprimé et mélanger rapidement.
56
- incuber à 35°C pendant 3 minutes. Centrifuger ensuite à 3400 tours pendant 3 minutes. - jeter le surnageant, dissoudre le culot dans 300 µl d’eau et ajouter 3 ml de l’opti-fluor (liquide de scintillation). - passer à la lecture au marqueur radioactif [3H] pendant 60 secondes sur le lecteur CHARM. Interprétation des résultats - si la lecture donne un chiffre supérieur au « control point » établis, alors l’échantillon d’œuf est négatif aux streptomycines ; si la lecture donne un chiffre inférieur au « control point » alors l’échantillon est positif aux streptomycines. - un échantillon positif contient plus de 150 ppb de dihydrostreptomycin ou plus de 40 ppb de streptomycine. III.2.2.3. Recherche des betalactamines dans le lait Etablissement du « control point » - Analyser 3 réplications du standard négatif et faire la moyenne des chiffres lus. - Soustraire 20% de la moyenne à la moyenne pour obtenir le chiffre du « control point » Méthode Il s’agit d’une procédure en 11 étapes résumées comme suit : - dissoudre le premier comprimé (réactif de liaison) dans 300 µl d’eau dans un tube a essai propre - ajouter 5 ml d’échantillon - mixer et ajouter le deuxième comprimé
57
- mixer et incuber à 65°c pendant 3 min - centrifuger pendant 3 min à 3400 tours/minutes - sortir les échantillons de la centrifugeuse et verser le surnageant - ajouter 300 µl d’eau sur le culot et mixer - ajouter 3 ml de l’opti-fluor (liquide de scintillation) et mixer - passer à la lecture. L’échantillon est lu pendant 60 secondes au marqueur radioactif [14C] sur le lecteur CHARM. Interprétation des résultats - si la lecture donne un chiffre supérieur au « control point » établis, alors l’échantillon d’œuf est négatif aux betalactamines ; si la lecture donne un chiffre inférieur au « control point » alors l’échantillon est positif aux betalactamines. - Un échantillon positif contient une des molécules du tableau X à une concentration supérieure ou égale au seuil indiqué.
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Tableau X : Concentrations des betalactamines qui donnent un résultat positif dans le lait Molécule
Concentration (ppb)
Amoxicillin
4à5
Ampicillin
3à4
Cefacetrile
10 à 15
Cefalexin
10 à 20
Cefalonium
3à5
Cefazolin
10 à 20
Cefoperazone
5 à 10
Cefquinome
15 à 20
Ceftiofur and Metabolites
15 à 20
Cephapirin
3à4
Cloxacillin
25 à 30
Dicloxacillin
15 à 25
Nafcillin
25 à 30
Oxacillin
25 à 30
Penicillin G
2à3
III.2.3. Procédures de recherche des antibiotiques dans les œufs Les résidus recherchés dans les œufs sont ceux des tétracyclines, des streptomycines et des betalactamines. Le choix de rechercher ces familles d’antibiotiques dépendait uniquement de la disponibilité des kits au laboratoire. III.2.3.1. Préparation de l’échantillon pour l’analyse La préparation de l’échantillon pour l’analyse consiste à obtenir un extrait sur lequel porteras les analyses. La procédure d’extraction est décrite en 13 étapes et consiste à :
59
- casser l’œuf dans un creuset propre, - homogénéiser jusqu’à ce qu’il y ait mélange du blanc et du jaune de l’œuf et une couleur uniforme, - verser 10 ml du mélange dans un tube à centrifuger de 50 ml, - plonger le tube à centrifuger dans de l’eau bouillante pendant 6 min, - verser l’œuf préparé dans un broyeur avec 30 ml du réactif d’extraction « MSU-EB », - broyer et remettre le broyat dans le même tube à centrifuger, - centrifuger le broyat pendant 5 min à 3300 tours, - recueillir le surnageant après centrifugation pour l’analyse, - analyser l’extrait ainsi obtenu pour tous les antibiotiques prévus. L’analyse doit se faire le même jour que l’extraction. Ne pas conserver l’extraction plus de 24 heures. III.2.3.2. Recherche des tétracyclines dans les œufs Etablissement du « control point » - Fortifier les œufs négatifs sur le niveau de la LMR. - Analyser 3 réplications de l’extrait issu des œufs fortifiés et faire la moyenne des chiffres lus. - Faire 20% de la moyenne plus la moyenne pour obtenir le chiffre du « control point ». Méthode La procédure complète est contenue dans l’annexe x. Elle consiste à : - ajouter le premier comprimé et 300 µl d’eau dans un tube à essai propre et mélanger.
60
- ajouter 2 ml de l’extrait obtenu pendant la phase de préparation de l’échantillon - ajouter le deuxième comprimé et mixer - incuber à 35°C pendant 5 minutes - centrifuger pendant 5 minutes à 3300 tours par minutes - jeter le surnageant - ajouter 300µl d’eau pour dissoudre le culot en mixant - ajouter 3 ml de l’opti-fluor (liquide de scintillation) - lire pendant 60 secondes au marqueur radioactif [3H] Interprétation des résultats - si la lecture donne un chiffre supérieur au « control point » établis, alors l’échantillon d’œuf est négatif aux tétracyclines ; si la lecture donne un chiffre inférieur au contrôle point alors l’échantillon est positif aux tétracyclines. - un échantillon positif contient plus de 200 ppb d’oxytétracycline ou de chlortétracycline. III.2.3.3. Recherche des streptomycines dans les œufs Etablissement du « control point » - Fortifier les œufs négatifs sur le niveau de la LMR - Analyser 3 réplications de l’extrait issu des œufs fortifiés et faire la moyenne des chiffres lus. - Ajouter 20% de la moyenne à la moyenne pour obtenir le chiffre du « control point ».
61
Méthode La procédure consiste à : - ajouter le premier comprimé et 300 µl d’eau dans un tube à essai propre et mélanger. - ajouter 2 ml de l’extrait obtenu pendant la phase de préparation de l’échantillon et mixer - incuber à 35°C pendant 2 minutes - ajouter le deuxième comprimé et mélanger - incuber encore à 35°C pendant 2 minutes - centrifuger pendant 3 minutes à 3300 tours par minutes - jeter le surnageant - ajouter 300µl d’eau pour dissoudre le culot en mixant - ajouter 3 ml de l’opti-fluor (liquide de scintillation) - lire pendant 60 secondes au marqueur radioactif [3H] sur le lecteur CHARM. Interprétation des résultats - si la lecture donne un chiffre supérieur au « control point » établis, alors l’échantillon d’œuf est négatif aux streptomycines ; si la lecture donne un chiffre inférieur au contrôle point alors l’échantillon est positif aux streptomycines. - un échantillon positif contient plus de 500 ppb (µg/kg) de streptomycine ou de dihydrostreptomycine.
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III.2.3.4. Recherche des betalactamines dans les œufs Etablissement du « control point » - Fortifier les œufs négatifs sur le niveau de la LMR - Analyser 3 réplications de l’extrait issu des œufs fortifiés et faire la moyenne des chiffres lus. - Ajouter 20% de la moyenne à la moyenne pour obtenir le chiffre du « control point ». Méthode La procédure d’analyse consiste à : - ajouter le premier comprimé et 300 µl d’eau dans un tube a essai propre et mélanger. - ajouter 2 ml de l’extrait obtenu pendant la phase de préparation de l’échantillon et mixer - incuber à 55°C pendant 2 minutes - ajouter le deuxième comprimé et mélanger - incuber encore à 55°C pendant 2 minutes - centrifuger pendant 3 minutes à 3300 tours par minutes - jeter le surnageant - ajouter 300ul d’eau pour dissoudre le culot en mixant - ajouter 3 ml de l’opti-fluor (liquide de scintillation) - lire pendant 60 secondes au marqueur radioactif [3H] sur le lecteur CHARM.
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Interprétation des résultats - si la lecture donne un chiffre supérieur au « control point » établis, alors l’échantillon d’œuf est négatif aux betalactamines ; si la lecture donne un chiffre inférieur au « control point » alors l’échantillon est positif aux betalactamines. - un échantillon positif contient des quantités de résidus supérieures ou égales aux seuils indiqués dans le tableau XI. Tableau XI : Concentration des betalactamines qui donnent un résultat positif dans les œufs Molécule
Concentration (ppb)
Amoxicillin
50
Ampicillin
40
Cefalexin
200
Cefquinome
200
Ceftiofur & Metabolites
400
Cephapirin
40
Cloxacillin
500
Dicloxacillin
300
Oxacillin
500
Penicillin G
50
III.3. Gestion et analyse des résultats Les questionnaires ont été rédigés et traités par le logiciel Sphinx version 5.1.0.5 ; les résultats des analyses de laboratoire ont été saisis et analysés par le tableur du logiciel Excel 2010. Les résultats sont exprimés en pourcentage par rapport aux effectifs totaux.
64
CHAPITRE II : RESULTATS I. Résultats obtenus dans les élevages et sur les échantillons de lait récoltés I.1. Résultats de l’enquête dans les fermes laitières Cinquante (50) questionnaires ont été dépouillés et analysés. Soixante deux pour cent (62%) des élevages enquêtés étaient de types extensifs et 38% de type intensifs ou semis intensifs. I.1.1. Caractérisation des élevages intensifs et semi-intensifs Dans les élevages intensifs et semi-intensifs, les résultats montrent que les exploitations sont, en majorité, gérées par des employés salariés (58% des exploitations) et par le propriétaire lui-même dans 42% des cas. Les gérants employés sont alphabétisés pour la plupart soit 70% des gérants enquêtés et sont des professionnels de d’élevage dans 45% des exploitations. Parmi les gérants-employés qui sont des professionnels d’élevage, 20% sont des vétérinaires et 80% sont des techniciens d’élevage. La taille moyenne des exploitations de types intensives et semi-intensives était de 24 têtes d’animaux. La production laitière moyenne était de 24 litres par jours avec une moyenne individuelle de 4 litres par vache. Vingt six pour cent (26%) de ces exploitations transforment sur place leur lait en lait caillé pour la vente. Le suivi sanitaire des exploitations est assuré par des vétérinaires dans 37% des cas et par des techniciens d’élevages dans 47% des cas. Enfin, 16% des exploitations n’ont aucun spécialiste chargé du suivi sanitaire. Parmi les exploitations ayant un agent chargé du suivi, 6% seulement ont des agents permanents et 94% ont des agents externes qui passent dans l’exploitation une fois par semaine ou une fois par mois. Cinquante pour cent (50%) des élevages enquêtés ont affirmé avoir eu des contraintes
pathologiques chez les 65
vaches
en production
constituées
principalement par les mammites. Le diagnostic utilisé dans l’ensemble des exploitations est le diagnostic épidémio-clinique. Les principaux antibiotiques utilisés sont : les tétracyclines longues actions (TLA) sous le nom déposé de TENALYNEND, OXY20ND ; les betalactamines sous les noms déposés de PENISTREPTOND et d’AMOXYCILLINEND ; la streptomycine
sous
les
noms
déposés
de
PENISTREPTOND et
de
SEPTOTRYLND. Cinquante trois (53%) des élevages intensifs et semis intensifs ne respectent pas les délais d’attente et continuent par vendre leur lait pendant les périodes d’utilisation des antibiotiques. Quarante sept pour cent (47%) essayent de respecter les délais d’attente. En effet, dans ces exploitations, les vaches soignées par un antibiotique sont soit isolées pendant quelques jours sans être traite soit le lait est trait mais réservé pour nourrir le veau. I.1.2. Caractérisation des élevages extensifs Les gérants des élevages extensifs sont des propriétaires dans 94% des cas et des bergers employés dans 6% des cas. La presque totalité de ces gérants soit 94% sont non alphabétisé. La taille moyenne des exploitations de type extensive est de 79 têtes d’animaux. Le nombre moyen de femelles en production dans ces exploitations étaient de 9 vaches laitières pour une production moyenne de 6 litres par jour. Seulement 16% de ces exploitations avaient des surplus de lait qu’elles transformaient sur place en lait caillé pour la vente. Le suivi sanitaire est assuré dans 32% des exploitations par des techniciens d’élevages qui ne sont sollicités que périodiquement en cas de besoin. Pour les 68% des autres exploitations qui n’ont aucun agent d’élevage chargé du suivi sanitaire, les animaux sont traités par l’éleveur lui-même en cas de problème et
66
ne subissent que des vaccinations annuelles pendant les campagnes nationales de vaccination. Concernant les pathologies rencontrées, seulement 17 % des exploitants ont affirmé avoir eu des soucis sanitaires chez les vaches en production et ont évoqué pour la plupart les problèmes de mammites. Le diagnostique utilisé dans l’ensemble des exploitations est le diagnostic épidémioclinique basé sur les expériences et les connaissances traditionnelles de l’éleveur. Le principal antibiotique utilisé dans les exploitations extensive est la tétracycline longue action (TLA) sous les noms déposés de TENALYNEND, TERRAMYCINEND, OXY20ND ; Concernant le respect des délais d’attente, 75% des exploitants continuent par vendre ou consommer le lait après utilisation des antibiotiques donc ne respectent pas les délais d’attente. Vingt cinq pour cent (25%) seulement cessent de vendre ou de consommer le lait pendant la période d’utilisation des antibiotiques. I.2. Résultats de la recherche des résidus d’antibiotiques dans le lait La lecture des résultats sur la machine du « CHARM TEST » sont présentés en annexes 2. I.2.1. Prévalence globale L’analyse des 74 échantillons de lait à révélé des taux de contamination élevé en résidus d’antibiotiques. En effet, comme le montre le tableau XII, nous avons obtenu 26 échantillons positifs aux betalactamines, 13 échantillons positifs aux tétracyclines, et 9 échantillons positifs aux streptomycines.
67
Tableau XII : Résultat global des contaminations du lait par les résidus d’antibiotiques Nombre
Nombre
Pourcentage
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
74
26
35,14%
Tétracyclines
74
13
17,58%
Streptomycines
74
9
12,16%
I.2.2. Prévalences générales en fonction du type d’exploitation I.2.2.1. Prévalence générale dans les élevages intensifs et semiintensifs Les prévalences générales dans les élevages intensifs sont présentées par le tableau XIII. Elles vont de 10,53% pour les résidus des tétracyclines à 15,79% et 42,11% respectivement
pour les
résidus
des
streptomycines
et
des
betalactamines. Tableau XIII : Prévalence générale des résidus d’antibiotique dans les élevages intensifs et semi-intensifs. Nombre
Nombre
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
19
8
42,11%
Tétracyclines
19
2
10,53%
Streptomycines
19
3
15,79%
68
Pourcentage
I.2.2.2. Prévalence générale dans les élevages extensifs La prévalence générale dans les élevages extensifs va de 11,91% pour les résidus de streptomycines à 20% et 32,27% respectivement pour les résidus des tétracyclines et des betalactamines. Les résultats sont
récapitulés dans le
tableau XIV. Tableau XIV : Prévalence générale des résidus d’antibiotique dans les élevages extensifs Nombre
Nombre
Pourcentage
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
55
18
32,27%
Tétracyclines
55
11
20%
Streptomycines
55
6
11,91%
I.2.2.3. Comparaison des prévalences en fonction du type d’exploitation Les résultats obtenus montrent qu’en fonction du type d’exploitation la prévalence est plus élevée dans les élevages intensifs que dans les élevages extensifs pour tous les antibiotiques recherchés sauf les tétracyclines qui ont une prévalence plus élevé dans les élevages extensifs (Figure 11).
69
42,11%
45,00% 40,00% 35,00%
32,27%
30,00% 25,00%
20,00%
20,00%
15,79%
15,00%
10,53%
10,91%
10,00% 5,00% 0,00% extensive
intensive
extensives intensives extensives intensives
Betalactamines
Tétracyclines
Streptomycines
Figure 11 : Prévalence générale en fonction du type d’exploitation dans les deux régions I.3. Résultats obtenus dans la région de Dakar I.3.1. Prévalence globale à Dakar A Dakar 36 échantillons ont été analysés. Nous avons obtenu des prévalences de 11,11% pour les résidus de streptomycines ; 13,89% pour les résidus des tétracyclines et 27,78% pour les résidus des betalactamines (tableau XV) Tableau XV : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les élevages de Dakar Nombre
Nombre
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
36
10
27,78%
Tétracyclines
36
5
13,89%
Streptomycines
36
4
11,11%
70
Pourcentage
I.3.2. Prévalence dans les élevages intensifs et semi-intensifs de Dakar Le tableau XVI montre les prévalences obtenues dans les élevages intensifs et semi-intensifs de Dakar pour chaque antibiotique recherché. Ces prévalences sont de 28,57% pour les résidus des betalactamines et des streptomycines et de 14,29% pour les résidus des tétracyclines. Tableau XVI : Prévalence des résidus dans les élevages intensifs et semiintensifs de Dakar Nombre
Nombre
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
7
2
28,57%
Tétracyclines
7
1
14,29%
Streptomycines
7
2
28,57%
Pourcentage
I.3.3. Prévalence dans les élevages extensifs de Dakar Le tableau XVII montre les prévalences obtenues dans les élevages extensifs de Dakar pour chaque antibiotique recherché dans le lait. Les prévalences vont de 6,90% pour les résidus de streptomycines à 13,79% et 27,29% respectivement pour les résidus des tétracyclines et des betalactamines.
71
Tableau XVII : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les élevages extensifs de Dakar. Nombre
Nombre
Pourcentage
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
29
8
27,59%
Tétracyclines
29
4
13,79%
Streptomycines
29
2
6,90%
I.4. Résultats obtenus dans la région de Thiès I.4.1. Prévalence globale dans la région de Thiès 38 échantillons issus de la région de Thiès ont été analysés. Les prévalences obtenues (tableau XVIII) vont de 13,16% pour les résidus de streptomycines à 21,05% et 42,11% respectivement pour les résidus des tétracyclines et des Betalactamines. Tableau XVIII : Prévalence générale des résidus d’antibiotiques dans les élevages de Thiès. Nombre
Nombre
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
38
16
42,11%
Tétracyclines
38
8
21,05%
Streptomycines
38
5
13,16%
Pourcentage
I.4.2. Prévalence dans les élevages intensifs et semi-intensifs de la région de Thiès Le tableau XIX montre les prévalences obtenues dans les élevages intensifs et semi-intensifs de Thiès pour chaque antibiotique recherché dans le lait. Les
72
prévalences sont de 8,33% pour les résidus des tétracyclines et de streptomycines à 50% pour les résidus de betalactamines. Tableau XIX : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les élevages intensifs et semi-intensifs de Thiès. Nombre
Nombre
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
12
6
50%
Tétracyclines
12
1
8,33%
Streptomycines
12
1
8,33%
Pourcentage
I.4.3. Prévalence dans les élevages extensifs de la région de Thiès Le tableau XX montre les prévalences obtenues dans les élevages extensifs de Thiès pour chaque antibiotique recherché dans le lait. Les prévalences vont de 15,38% pour les résidus de streptomycines à 26,92% et 38,46% respectivement pour les résidus des tétracyclines et de betalactamines. Tableau XX : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les élevages extensifs de Thiès. Nombre
Nombre
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
26
10
38.46%
Tétracyclines
26
7
26.92%
Streptomycines
26
4
15.38%
73
Pourcentage
I.5. Comparaison des prévalences entre les régions de Dakar et de Thiès I.5.1. Comparaison des prévalences globales La figure 12 compare les prévalences obtenues dans la région de Dakar à celles obtenues dans la région de Thiès pour les trois antibiotiques. On remarque que pour chaque type d’antibiotique recherché, la prévalence à Thiès est supérieure à la prévalence à Dakar. 45,00%
42,11%
40,00% 35,00% 30,00%
27,78%
25,00%
21,05%
20,00% 13,89%
15,00%
11,11%
13,16%
10,00% 5,00% 0,00% Dakar
Thiès
Betalactamines
Dakar
Thiès
Tétracyclines
Dakar
Thiès
Streptomycines
Figure 12 : Comparaison des prévalences entre Dakar et Thiès I.5.2. Comparaison des prévalences entre les élevages extensifs de Dakar et ceux de Thiès La comparaison des prévalences entre les élevages extensifs de la région de Dakar et celles de Thiès est présentée à la figure 13. On remarque que, pour tous les antibiotiques recherchés, les prévalences dans les élevages extensifs de Thiès sont supérieures à celles des élevages extensifs de Dakar.
74
45,00 38,46%
40,00 35,00 30,00
27,58%
26,92%
25,00 20,00
15,38%
13,79%
15,00 10,00
6,89%
5,00 0,00 extensive Dakar
extensive Thiès
Betalactamines
extensive Dakar
extensive Thiès
Tetracyclines
extensive Dakar
extensive Thiès
Streptomycines
Figure 13 : Comparaison des prévalences entre les élevages extensifs de Dakar et ceux de Thiès I.5.3. Comparaison des prévalences entre les élevages intensifs de Dakar et ceux de Thiès La figure 14 compare les prévalences dans les fermes intensives et semiintensives de Dakar et Thiès. On constate que pour les betalactamines la prévalence dans les fermes intensives et semi-intensives de Dakar dépasse celle de Thiès alors que pour les résidus des tétracyclines et des streptomycines, les prévalences dans les fermes intensives de Dakar sont supérieures à celles de Thiès.
75
60,00% 50,00%
50,00% 40,00% 28,57%
30,00%
28,57%
20,00%
14,29% 8,33%
10,00%
8,33%
0,00% intensives intensives intensives intensives intensives intensives Dakar thiès Dakar thiès Dakar thiès Beta-lactamines
Oxytetracyclines
Streptomycines
Figure 14 : Comparaison des prévalences entre les élevages intensifs et semiintensifs de Dakar et ceux de Thiès I.5.4. Comparaison des prévalences entre les élevages suivis et les élevages non suivis Le tableau XXI montre les prévalences obtenues dans les élevages suivis et non suivis pour chaque antibiotique recherché dans le lait. On remarque qu’il y a présence des résidus dans le lait issu des exploitations suivies et non suivies par un agent de santé. Tableau XXI : Prévalence des résidus d’antibiotiques en fonction du suivi sanitaire des exploitations. Ech prélevés
Ech positifs
Pourcentages
26
7
26.92%
Non suivis 22
7
31.83%
Suivi
26
3
11.53%
Non suivi
22
7
31.83%
26
5
19.23%
Non suivis 22
2
9.09%
Betalactamines Suivi Tétracyclines
Streptomycines Suivi
76
II. Résultats obtenus dans les élevages de production d’œufs et sur les échantillons d’œufs récoltés II.1. Résultats de l’enquête dans les élevages de production d’œufs de consommation Trente (30) éleveurs des régions de Dakar et de Thiès ont été enquêtés dans les exploitations ou ont été prélevé les échantillons d’œufs pour les analyses. Les questionnaires ont été dépouillés et analysés pour obtenir les informations sur l’utilisation des antibiotiques dans les exploitations et la connaissance des délais d’attentes. Il ressort du questionnaire que les exploitations où ont été prélevés les échantillons d’œufs sont en majorité de petites exploitations de moins de 4000 pondeuses (66,67% des élevages) suivis des exploitations de taille moyenne ayant entre 4000 et 10000 pondeuses (26,67% des élevages) et enfin les exploitations de grande taille ayant plus de 10000 pondeuses ne représentent que 6,67% des exploitations. Les races principalement utilisées sont les souches légères productrices d’œufs de couleur blanche qu’on trouve dans 93.33% des élevages. En terme de suivis sanitaire, 83,33% des élevages sont suivis par un agent d’élevage (60% par un vétérinaire et 40% par un technicien d’élevage). Mais les agents chargés du suivi ne sont pas permanents. Seulement 20% des exploitations suivis possèdent un agent permanent ; 44% ne font appel à l’agent de santé qu’en cas de problème dans l’exploitation et pour 36 % des élevages, l’agent de santé passe périodiquement une fois par semaine ou une fois par mois. En termes d’utilisation des antibiotiques, les principaux antibiotiques utilisés dans les fermes de production d’œufs sont les colistines et les tétracyclines utilisées en combinaison dans 50% des élevages enquêtés sous plusieurs noms déposés : COLLITERRAVETND, ROXACOLISND, COLIS4800ND. Le second
77
groupe des antibiotiques les plus utilisés est l’enrofloxacine et la norfloxacine utilisés dans 44% des exploitations sous les noms déposés de NORFLOXANND et d’ENROFLOXACINEND. Enfin, seul 6% des élevages ont utilisé un antibiotique de la famille des betalactamines sous le nom déposé de LIMOXINND contenant l’amoxyciline. Les principales raisons d’utilisations des antibiotiques évoquées par les éleveurs sont les suivantes : cas de problèmes respiratoires chez les pondeuses ; cas de diarrhées ; cas de baisse de pontes et enfin en cas de mortalités dans l’élevage. En ce qui concerne le respect des doses et la connaissance des délais d’attentes, 40% des exploitants ont affirmé respecter scrupuleusement les doses prescrites par le fabricant sur le contenant du médicament; 60% des exploitants ne respectaient pas scrupuleusement les doses prescrites et effectuaient soit un surdosage ou un sous dosage car ne s’appuyant que sur leurs propres estimations et mesures pour l’administration du médicament. La majorité des éleveurs ne connaissent pas la notion de délai d’attente (76,7% des éleveurs). Parmi les 23,3% des éleveurs qui connaissent la notion de délais d’attente, seulement 28,5% d’entre eux respectent les délais d’attente après utilisation des antibiotiques en jetant les œufs ramassés. Ce qui fait qu’au total, 93,3% des éleveurs ne respectent pas les délais d’attente et vendent les œufs en tout moment même pendant qu’ils utilisent un antibiotique. II.2. Résultats de la recherche des résidus d’antibiotiques dans les œufs de consommation II.2.1. Prévalence générale L’analyse de 80 échantillons d’œufs montre qu’il y a une très faible contamination des œufs par les résidus d’antibiotiques. En effet, comme le montre le tableau XXII, les prévalences sont nulles pour les résidus de betalactamines et de streptomycines et de 3,75% pour les résidus des tétracyclines. 78
Tableau XXII : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les œufs Nombre
Nombre
Pourcentage
d’échantillons
d’échantillons
analysés
positifs
Betalactamines
80
0
0.00%
Tétracyclines
80
3
3,75%
Streptomycines
80
0
0,00%
II.2.2. Prévalence en fonction du site de prélèvement Les échantillons analysés provenaient pour une part des marchés et des supermarchés de Dakar et d’autre part directement des fermes avicoles situées dans les régions de Dakar et Thiès. Compte tenu des faibles prévalences la présentation des résultats se limitera à cette seule catégorisation résumée dans le tableau XXIII. Nous constatons que les échantillons issus des fermes ont presque les mêmes prévalences que celles obtenues pour les échantillons prélevés dans les marchés et supermarchés. En effet les prévalences sont nulles pour les betalactamines et les streptomycines quelque soit le site de prélèvement ; respectivement de 3,13% et de 4,17% pour les échantillons issues des fermes et ceux issus des marchés et supermarchés. Tableau XXIII : Prévalence des résidus d’antibiotiques dans les œufs en fonction du site de prélèvement des échantillons.
Betalactamines Tétracyclines Streptomycines
Echantillons analysés
Echantillons Positifs
Pourcentage
Marchés et supermarchés
48
0
0,00%
Fermes
32
0
0,00%
Marchés et supermarchés
48
2
4,17%
Fermes
32
1
3,13%
Marchés et supermarchés
48
0
0,00%
Fermes
32
0
0,00%
79
CHAPITRE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS I. Discussions I.1. Limites de l’échantillonnage et de la méthode d’analyse des échantillons I.1.1. Limites de l’échantillonnage et difficultés rencontrées La recherche des résidus d’antibiotique a porté sur 74 échantillons de lait et 80 échantillons d’œufs. Ces tailles sont statistiquement valables pour un intervalle de confiance de 95% et une précision de 10% et correspondent aux paramètres utilisés dans l’étude menée par l’institut pasteur en 2004 pour l’étude des résidus. Cependant ces tailles peuvent paraitre faibles compte tenu du nombre d’exploitations et des quantités de lait et d’œufs produits et consommés dans les deux régions. Pour le lait, la composition des échantillons analysés (26% issue des élevages intensifs et 74% des élevages extensifs) reflète la part occupée par ces systèmes d’élevage dans la production du lait au Sénégal. En effet, le système extensif représenté par les pasteurs et les agropasteurs fournissent environ 90% de la production nationale de lait au Sénégal (BA, 2003). La période de notre étude ne correspondait pas à la période de forte production, car la période de Février à Avril correspond à la période de soudure ou l’aliment fait défaut surtout dans les élevages de type extensifs. Cela a joué sur la collecte des échantillons de lait dans ces élevages car certains éleveurs n’ont pas pu nous donner 50 ml de lait que nous demandions malgré la présence de vaches allaitantes dans l’exploitation. Concernant l’enquête par questionnaire dans les fermes laitières, nous avons été confronté à l’indisponibilité et au refus de certains éleveurs de répondre aux questions ce qui explique que sur les 74 exploitations visités seulement 50 questionnaires ont été remplis et ont servis à la caractérisation des élevages.
80
Pour les œufs, les moyens limités dont nous disposions pour atteindre les exploitations justifie le prélèvement de 32 échantillons dans les fermes et 48 échantillons sur les marchés de Dakar. Par contre le prélèvement des œufs directement dans les marchés et supermarchés a le mérite d’évaluer l’exposition réel du consommateur final. I.1.2. Limites de la méthode d’analyse des échantillons La méthode du CHARM TEST II est un test rapide et semi-quantitative utilisé pour la détection de routine des résidus d’antibiotiques dans le lait et les œufs. Sa forte sensibilité et spécificité peut conduire à des faux positifs et des faux négatifs surtout que les procédures d’analyse sont longues et demandent beaucoup de maitrise de la part du manipulateur. Ainsi, il s’agit d’une méthode de tamisage dont les résultats positifs doivent être confirmés par une méthode quantitative comme l’HPLC. Malheureusement, le budget alloué à l’étude n’a pas permis de réaliser ces investigations poussées I.2. Discussion des résultats de l’enquête I.2.1. Caractéristiques des fermes laitières L’objectif principal du questionnaire était de décrire les pratiques liées à l’utilisation des antibiotiques notamment le suivi sanitaire, la nature des antibiotiques utilisés dans les exploitations et le respect des délais d’attente afin de mieux discuter les résultats de laboratoire. Pour le suivi sanitaire, nous avons trouvé que 84% des élevages intensifs et semis-intensifs sont suivis par un agent de santé animale : vétérinaire (37%) ou technicien d’élevage (47%), alors que dans les élevages de type extensifs, seulement 32% ont un suivi sanitaire assuré exclusivement par les techniciens d’élevage. La différence s’explique par le fait que les élevages intensifs et semiintensifs possèdent relativement plus de moyens pour payer les prestations vétérinaires et sont plus accessible contrairement aux élevages extensifs plus 81
démunis de moyens et inaccessibles. Les 68% des élevages extensifs non suivis procèdent à l’automédication et les éleveurs traitent eux même leurs animaux en cas de pathologie. En considérant que les 16% des fermes intensives et semiintensives non suivis pratiquent aussi l’automédication par le gestionnaire on a obtenu un taux global d’auto-médication de 48% qui est assez similaire aux résultats de GARBA (2012) qui a trouvé que 44% des éleveurs pratiquaient l’automédication dans le Gorgol en Mauritanie. Quant aux antibiotiques utilisés, l’oxytétracycline vient en tête dans les deux systèmes d’exploitation sous les noms déposés comme TENALINEND, TERRAMYCINEND, OXY20ND. Cette situation est encore semblable aux résultats de GARBA (2012) qui a trouvé que 98% des éleveurs utilisent la TERRAMYCINEND et L’IVOMECND à Kaedie en Mauritanie. Enfin pour le respect des délais d’attente, nous avons trouvé que 66% des exploitations ne respectent pas les délais d’attentes, soit 53% de non respect dans les élevages intensifs et 74% de non-respect dans les élevages extensifs. Ces taux élevés sont dus au fait que les éleveurs ne sont pas instruits pour la plus part (94% des exploitants en extensifs) et ne sont pas sensibilisés sur la notion de délais d’attente et son importance. I.2.2. Caractéristiques des élevages de production d’œufs Nous avons trouvé que 83,33% des fermes avicoles productrices d’œufs de consommation sont suivies, soit par un vétérinaire, soit par un technicien d’élevage avec 20% d’agents permanents. Ceci constitue un bon taux de suivis sanitaire des élevages avicoles et s’explique par la sensibilité du secteur face aux contraintes sanitaires pouvant occasionner de lourdes pertes économiques en cas de négligence et aussi par la proximité de ces fermes des zones urbaines et donc leurs accessibilités aux vétérinaires et aux techniciens.
82
Concernant l’utilisation des antibiotiques nous avons trouvé que les antibiotiques les plus utilisés sont par ordre d’importance les associations de colistine et d’oxytétracyclines, l’enrofloxacine et son dérivé la norfloxacine et enfin les betalactamines. Nos résultats sont similaires à ceux de PARE (2012) Qui a trouvé que l’antibiotiques le plus utilisé dans les élevages avicole de Dakar est la COLI TERRAVETND qui contient une association de colistine et de tétracyclines. En ce qui concerne le respect des doses, 60% ne les respectent pas. D’abord parce qu’ils ne peuvent pas lire la posologie prescrite sur les médicaments et ensuite parce qu’ils sont souvent induits en erreur par les explications des techniciens ou des vétérinaires qui mettent à leur disposition des médicaments. Enfin, pour les délais d’attente, 76,7% des exploitants ne connaissent pas la notion de délais d’attente et au total 93 % des élevages ne respectent pas les délais d’attente, car même parmi ceux qui connaissent la notion de délais d’attente la majorité ne la met pas en pratique. I.3. Discussion des résultats d’analyse des échantillons I.3.1. Discussion des prévalences des résidus dans le lait Nous avons obtenu des prévalences générales allant de 12,16 % pour les résidus de streptomycines à 17,58% et 35,14% respectivement pour les résidus des tétracyclines et des betalactamines. Ces prévalences sont assez élevées et s’expliquent d’abord par la grande sensibilité du test utilisé (99% pour les betalactamines dans le lait à partir de 4 ppb). Ensuite, ces prévalences peuvent s’expliquer par les résultats issus de notre questionnaire qui ont montré que 48% des exploitations laitières ne sont pas suivis par des agents de santé et pratiquent l’automédication ; ces résultats s’expliquent aussi par le taux de non -respect des délais d’attente très élevé de 66% obtenu dans l’ensemble des exploitations enquêtés.
83
Ces prévalences de 12 à 35% témoignent bien de l’utilisation abusive des antibiotiques dans les fermes de Dakar et Thiès et correspondent à la plage des prévalences trouvés par d’autres auteurs dans le lait. En effet, KOUAME (2010) a trouvé une prévalence de 24,7% en Cote d’Ivoire ; BONFOH et al., (2003)., ont trouvé des prévalences de 16% au Mali et enfin MANSAH et al., (2014b) au Benin ont trouvé des prévalences allant de 0 à 100% au premier passage dans les élevages et de 33 à 83% au second passage. Nos résultats sont supérieurs à ceux de ZABEIROU (2016) qui a obtenu une prévalence de 9,89% dans 192 échantillons de lait provenant des Régions de Niamey et de Tillabéry au Niger. Les différences avec tous les auteurs cités s’expliquent par : - la taille des échantillons plus grande dans ces études (ZABEIROU (2016)) - la nature des études menées : étude longitudinale avec deux passages après administration d’antibiotique pour l’étude de MANSAH et al., (2014b) - par la méthode d’analyse des échantillons utilisée qui était pour toutes les études citées des méthodes qualitatives d’Eclipse Farm3G ou de Delvotest® , tests qui sont peu spécifiques par rapport à la notre (CHARM TEST) très spécifique qui détecte une seule famille d’antibiotique à la fois. Dans la région de Thiès, nous avons obtenu des prévalences plus élevées que dans la région de Dakar pour tous les trois types d’antibiotiques recherchés dans le lait. Cela pourrait s’expliquer par le questionnaire qui a montré que les élevages de Dakar sont plus accessibles que ceux de Thiès aux agents de santé (taux de suivis sanitaire des exploitations est de 66,66% dans la région de Dakar et de 48,65% seulement dans la région de Thiès). Une autre hypothèse serait une plus grande accessibilité des produits de contrefaçon dans la région de Thiès vu
84
l’importance du marché illicite des médicaments vétérinaire au Sénégal surtout à l’intérieur du pays. En fonction du type d’exploitation, nous constatons que les prévalences des résidus sont plus élevées dans les élevages intensifs et semi-intensifs pour les betalactamines et les streptomycines alors que pour les tétracyclines les résidus sont plus élevés dans les élevages extensifs. Cela corrobore avec les résultats du questionnaire qui ont montré que les betalactamines et les streptomycines sont principalement utilisés dans les élevages intensifs et semi-intensifs alors que les tétracyclines constituent la première molécule d’antibiotique utilisé dans les élevages extensifs. I.3.2. Discussion des prévalences des résidus dans les œufs Les œufs de consommation sont très peu contaminés par les résidus d’antibiotique. En effet, les prévalences trouvées sont nulles pour les betalactamines et les streptomycines et très faibles pour les tétracyclines (3,75%). Nous pouvons expliquer cela par la forte couverture des exploitations avicoles par les agents techniques et les vétérinaires chargés du suivi sanitaire (80% de couverture). Les prévalences nulles des betalactamines et des streptomycines et non-nulles pour les tétracyclines reflètent aussi l’ordre de priorité des antibiotiques utilisés dans les exploitations. En effet, d’après les résultats de l’enquête, les antibiotiques les plus utilisés sont la colistine et l’enrofloxacine. Les tétracyclines ne viennent qu’en troisième position suivis des betalactamines utilisés très rarement. Les streptomycines ne sont presque pas utilisées car aucun élevage n’a signalé avoir utilisé un médicament contenant ce principe actif. Les prévalences trouvées sont plus faibles que celles de NIYIBIZI (2012) qui a trouvé une prévalence de 12% pour des œufs issus de 33% des exploitations qu’il a suivies à Dakar. Cette différence s’explique par le fait que NIYIBIZI a fait une étude presque longitudinale avec des prélèvements répétés dans les mêmes exploitations et étalés sur une longue période alors que nous nous avons 85
effectué une étude transversale avec un seul prélèvement ponctuel dans les exploitations et les points de vente. Une autre raison qui explique la différence avec les résultats de NIYIBIZI est la méthode utilisée. En effet ce dernier a utilisé le Premi®Test un test pas spécifique qui est basé sur l’inhibition de la croissance du Bacillus stearothermophilus, bactérie très sensible à de nombreux antibiotiques et aux sulfamides. Nos résultats de 0,00% pour les résidus des betalactamines et des streptomycines s’expliquent par la faible utilisation de ces antibiotiques dans les élevages avicoles de Dakar comme l’a montré les résultats du questionnaire surtout que la période de collecte des échantillons (saison sèche) est une période de faible pression pathologique. Ces résultats sont similaires aux résultats obtenus par ABIODUN et al., (2004) qui a trouvé une prévalence nulle aux résidus des bétalactamines en utilisant le CHARM test II que nous avons utilisé. Le résultat de 3,75% aux résidus des tétracyclines se rapproche d’abord de FAGBAMILA (2010) au Nigeria qui a trouvé sur 900 échantillons d’œufs analysés en utilisant le test de diffusion sur disque 32 échantillons positifs soit une prévalence de 3,6% ; ces résultats sont ensuite légèrement différents de DONKOR et al., (2010) au Ghana qui ont rapporté la présence des résidus d’antibiotiques dans 15 œufs soit 6,8% sur un échantillon de 220 œufs en utilisant le test sur Bacillus subtilis ; et enfin ces résultats sont supérieurs à ceux de KABIR (2004) dans l’Etat de Kaduna au Nigeria qui a eu une prévalence de 1% sur 200 œufs examinés à l'aide d'un test de l'inhibition microbienne de la diffusion sur disque avec Bacillus cereus ATCC 11778.
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II. Recommandations Nos recommandations s’adressent : Aux consommateurs et associations de consommateurs : o d’exiger la qualité hygiénique en demandant le contrôle des résidus dans le lait et les œufs soumis à la commercialisation ; o de sensibiliser les consommateurs aux risques liés aux résidus. Aux vétérinaires, techniciens d’élevage et autres agent de la santé animale : o respecter les règles d’utilisation des médicaments en faisant attention aux associations des molécules ; o respecter les doses d’utilisation des médicaments, car les surdosages entrainent l’allongement du délai d’attente et les sousdosages contribuent fortement à l’apparition des résistances aux antibiotiques. Aux éleveurs : o éviter les automédications et faire recours aux vétérinaires et agents de santés pour le diagnostic et le traitement des animaux ; o respecter les délais d’attente en se conformant aux indications du fabricant sur le médicament administré par le vétérinaire. Aux pouvoirs publics du Sénégal : o de sensibiliser et former les éleveurs sur les questions liés aux délais d’attente et aux risques des résidus du médicament vétérinaire dans les produits destinés à la consommation humaine ; o de mettre en place un plan national de surveillance des résidus dans le lait, les œufs et les autres DAOA.
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Aux institutions de recherche du Sénégal : o de faire une analyse de risque qualitative et quantitative sur la présence de résidus dans les DAOA en se basant sur les résultats obtenu dans cette étude et d’autres études antérieurs ; o de continuer les investigations sur les mêmes matrices en recherchant d’autres résidus et sur d’autres matrices d’intérêt afin d’aider les pouvoirs publiques à établir les LMR et les textes réglementaires adapté à nos réalités pour la protection du consommateur. A l’UEMOA : o établir une règlementation sur les LMR commune à l’ensemble des pays de l’espace UEMOA en tenant compte des réalités de la sous région ; o mettre en place un réseau de surveillance des résidus dans l’espace UEMOA.
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CONCLUSION GENERALE Au Sénégal, le secteur de l’élevage constitue un maillon essentiel de l’économie à travers les exportations, la création d’emplois et surtout la satisfaction des besoins alimentaires des populations rurales et urbaines. L’importance des filières lait et œufs de consommation dans ce rôle de l’élevage est primordiale. Cependant, les potentialités de ces filières sont sans cesse menacées par des contraintes d'ordre sanitaire et donc leur pleine contribution au développement du pays doit passer par la lutte contre les différentes maladies animales. Ainsi, les contraintes pathologiques que rencontrent les deux filières et le désire de surmonter ces contraintes font que les producteurs ont recours à une utilisation abusive des médicaments vétérinaires notamment les antibiotiques dans un but préventif, curatif ou pour augmenter leurs productions. Malheureusement, si les règles d’utilisation des antibiotiques chez les animaux de production ne sont respectées, il peut y avoir apparition des résidus dans les denrées destinées à la consommation humaine. Or la présence des résidus dans les denrées constituent un risque pour le consommateur et donc un réel problème de santé publique. C’est dans ce contexte que nous avons entrepris de rechercher les résidus de quelques antibiotiques dans le lait et les œufs de consommation produits dans les régions de Dakar et de Thiès au Sénégal. L’objectif général de cette étude était de déterminer les niveaux de contamination par les résidus d’antibiotiques du lait et des œufs de consommation provenant des élevages laitiers et avicoles des régions de Dakar et Thiès. De manière spécifique, il s’agissait de connaitre les pratiques des élevages producteurs de lait et d’œufs de consommation sur l’utilisation des médicaments vétérinaires et le respect des délais d’attente ; de rechercher les résidus d’antibiotiques dans les échantillons de lait et d’œufs de consommation issus des régions de Dakar et Thiès. 89
L’ensemble de l’étude s’est déroulé sur une période de 3 mois (20 février au 20 Mai 2017) et comprenait deux phases : une phase de collecte des échantillons de lait et d’œufs couplé a l’administration du questionnaire et une phase d’analyse des échantillons au Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires (LACOMEV) de l’Ecole Inter-états des sciences et médecine vétérinaires (EISMV) de Dakar. La méthode utilisée au laboratoire pour l’analyse des échantillons est le CHARM TEST II, un test rapide de dépistage et semiquantitatif calibré sur les LMR de l’UE et basé sur les principes de la compétition et de la radioactivité. Ce test est spécifique et détecte les résidus d’une seule famille d’antibiotique à la fois en fonction du kit et des réactifs utilisés tout en offrant la possibilité de rechercher tous les antibiotiques voulus de manière successive à condition de disposer des kits et des réactifs spécifiques. Nous avons trouvé après traitement des résultats du questionnaire que 48% des élevages laitiers n’ont pas de suivis sanitaire et pratiquent l’automédication ; les principaux antibiotiques utilisés dans l’ensemble de ces exploitations sont les Tétracyclines Longues Actions (TLA) suivis dans les élevages intensifs et semiintensifs des betalactamines. Quant aux délais d’attente, 66% des exploitations ne les respectent pas et continuent de vendre ou de consommer le lait pendant l’utilisation des antibiotiques. Dans les élevages producteurs d’œufs de consommation, 83.33% ont un suivi sanitaire assuré par un vétérinaire ou un technicien d’élevage. Les principaux antibiotiques
utilisés
sont
les
associations
colistines-tétracyclines,
l’enrofloxacine et la norfloxacine ; et plus rarement les betalactamines. Les éleveurs ne respectent pas les doses dans 60% des cas et les délais d’attente dans 93% des cas. Les résultats issus de l’analyse de 80 échantillons d’œufs ont donné une prévalence globale de 3.75% pour les résidus des tétracyclines répartie en 4,17%
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et 3.13% respectivement pour les échantillons prélevés dans les marchés et supermarchés et ceux prélevés directement dans les fermes de production d’œufs. Les prévalences pour les résidus de streptomycines et de betalactamines étaient nulles. Ainsi, les œufs de consommation sont, dans l’ensemble, moins contaminés par les résidus d’antibiotiques. Quant aux résultats issus de l’analyse de 74 échantillons de lait, ils ont donné 26 échantillons positifs aux betalactamines (35,14%) ; 13 échantillons positifs aux tétracyclines (17,58%) et 9 échantillons positifs aux streptomycines (12,16%). Dans la région de Dakar, les prévalences allaient de 11,11% pour les streptomycines à 13,89% et 27,78% respectivement pour les tétracyclines et les betalactamines. Ces prévalences sont toutes inférieures à celles de la région de Thiès qui vont de 13.16% pour les streptomycines à 21,05% et 42,11% respectivement pour les tétracyclines et les betalactamines. En fonction du type d’exploitation, les prévalences générales des résidus étaient plus élevées dans les élevages intensifs et semi-intensifs (15,79% et 42,11%) que dans les élevages extensifs (10,91% et 32,27%) pour respectivement les streptomycines et les betalactamines. Pour les tétracyclines la prévalence des résidus est plus élevée dans les élevages extensifs (20%) que dans les élevages intensifs (10,53%). Ces prévalences assez élevées et supérieures aux LMR pour le lait doivent tirer une sonnette d’alarme et attirer l’attention des autorités car les risques liés à la présence des résidus dans les denrées alimentaires d’origine animales (DAOA) sont réels et concernent : d’une part les risques pour la santé publique avec : les allergies (surtout avec les pénicillines), les cancers, les aplasies médullaires, et enfin l’apparition de l’antibiorésistance qui à l’heure actuelle devient un problème majeur pour la médecine ;
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d’autre part des risques pour le commerce international, car la présence des résidus d’antibiotique peut constituer un obstacle au commerce international et avoir un impact économique négatif sur le pays surtout dans le cadre des accords sanitaires et phytosanitaires de l’OMC. C’est pour toutes ces raisons que nous avons formulé des recommandations à la suite de notre étude à l’endroit des pouvoirs publiques du Sénégal et des autres acteurs concernés par la problématique des résidus dans les DAOA au Sénégal à savoir les éleveurs, les vétérinaires, les consommateurs et la communauté scientifique.
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gspot.com
/2012
/04/fed
filiere.html consulté le 10 mai 2017.
104
eration-des-acteurs-de-la-
ANNEXES
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ID FERME lait F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10 F11 F12 F13 F14 F15 F16 F17 F18 F19 F20 F21 F22 F23 F24 F25 F26 F27 F28 F29 F30 F31 F32 F33 F34 F35 F36
lecture lecture lecture Streptomycine Tétracyclines Betalactamines 2224 2329 1865 915 1003 1947 1717 2680 2056 2326 1681 1526 1342 1762 1733 1846 1397 474 2360 2111 1975 922 900 1496 2025 1918 1454 2526 2050 1371 2231 765 1551 2920 2142 1729 2538 2268 1275 1970 1875 1952 2409 1402 2034 2075 1329 1312 2991 1680 1608 2188 2166 1750 1255 807 1376 1993 1163 1340 1878 1047 1960 1524 820 1830 1717 828 1398 2355 1591 1568 2197 2314 1925 1233 2428 1768 2244 916 1607 1671 1919 1689 2990 1003 178 1735 1362 2002 2481 1342 1601 2646 1682 1702 2316 1593 1650 1042 1358 1866 1593 1771 1950 1798 1565 1833
F37 F38 F39 F40 F41 F42 F43 F44 F45 F46 F47 F48 F49 F50 F51 F52 F53 F54 F55 F56 F57 F58 F59 F60 F61 F62 F63 F64 F65 F66 F67 F68 F69 F70 F71 F72 F73 F74 CP
2481 2213 2091 2147 2344 1775 2084 2485 2257 2259 1915 1387 1952 1722 2363 2079 2311 1946 1588 2555 3317 1866 2398 2238 1736 1897 1929 1491 2209 2219 2346 1797 2320 2489 2304 2335 1768 2987 1560
1617 1831 1530 925 1973 2440 1590 2145 1362 1823 2473 2002 2164 944 1987 1757 2562 1628 1151 2208 1590 1091 1613 2312 1701 719 1509 1700 1702 1530 2637 1828 2452 1591 2387 2097 1335 1964 1173
*en rouge les contrôles points établis *en jaune les échantillons positifs pour le lait
1504 1523 1332 1646 1333 2523 2097 2646 1726 2195 1733 1617 893 1894 1850 1479 1606 1471 1318 1655 2654 2319 1692 1754 1326 1408 1274 991 1918 1001 2666 2591 1667 1516 1293 1412 1400 1591 1532
ID œufs ECH1 ECH2 ECH3 ECH4 ECH5 ECH6 ECH7 ECH8 ECH9 ECH10 ECH11 ECH12 ECH13 ECH14 ECH15 ECH16 ECH17 ECH18 ECH19 ECH20 ECH21 ECH22 ECH23 ECH24 ECH25 ECH26 ECH27 ECH28 ECH29 ECH30 ECH31 ECH32 ECH33 ECH34 ECH35 ECH36 ECH37 ECH38 ECH39 ECH40
lecture lecture lecture betalactamines tétracyclines streptomycines 2322 3844 3442 2383 3750 4424 2417 3997 4017 2577 3827 3081 2634 3666 2599 2369 3684 3417 2541 3575 3233 2548 3778 3055 2418 3362 3444 2395 3618 3164 2650 3728 3160 2428 3511 3030 2545 3116 3864 2696 3485 2990 2536 3392 2171 2598 3008 3777 2243 3287 2952 3279 3822 3605 2435 3607 3172 2533 3308 3452 2566 3102 2948 2550 2957 2564 2666 3739 3466 3100 3654 3158 2369 3404 2942 2541 3768 4760 2283 3900 4878 2431 3553 2695 2170 2853 3512 2296 3568 4620 2516 2495 2825 2285 1278 3103 2445 3951 4861 2587 3439 3238 2529 3522 4240 2503 3427 4444 2303 4059 4452 2391 3655 4984 2618 3746 4189 2582 3851 3002
ECH41 ECH42 ECH43 ECH44 ECH45 ECH46 ECH47 ECH48 ECH49 ECH50 ECH51 ECH52 ECH53 ECH54 ECH55 ECH56 ECH57 ECH58 ECH59 ECH60 ECH61 ECH62 ECH63 ECH64 ECH65 ECH66 ECH67 ECH68 ECH69 ECH70 ECH71 ECH72 ECH73 ECH74 ECH75 ECH76 ECH77 ECH78 ECH79 ECH80 CP
2604 2449 2337 2438 2310 2266 2570 2492 1823 2580 1716 1504 1734 1604 1736 1796 2050 2060 1938 2024 2004 1820 1978 2056 1167 1932 1934 1983 1907 1874 2021 1930 1770 1893 1837 2007 1792 2116 1983 1885 986
3999 4008 3691 3808 1944 4095 3689 4234 3308 3211 3137 2733 2737 2648 2826 3178 2522 2546 2811 3184 2587 2632 2540 2775 2191 2931 2738 2749 2975 2788 3126 2565 2688 3168 2915 2919 2788 2732 2306 2732 2236
4276 4749 4700 4424 4677 4844 4398 5023 3552 4580 2796 2480 2931 31771 3392 3301 3575 3828 3231 4004 3101 2794 3486 3481 3139 3555 3208 3126 2400 3955 3338 3360 3575 3321 3731 2948 4148 3238 3545 2844 2001
*en rouge les contrôles points établis *en jaune les échantillons positifs pour les œufs
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR
Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : D’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire. D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure.
RECHERCHE PAR LA METHODE DU CHARM TEST II DES RESIDUS D’ANTIBIOTIQUES DANS LE LAIT ET LES ŒUFS PRODUITS A DAKAR ET A THIES AU SENEGAL RESUME Ce travail a pour objectif de rechercher les résidus d’antibiotique dans le lait et les œufs de consommation provenant des régions de Dakar et de Thiès au Sénégal. L’étude a été menée en deux phases de Février à Mai 2017: une phase de terrain et une phase de laboratoire réalisée au Laboratoire de Contrôle des Médicaments Vétérinaires (LACOMEV) de l’Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaire (EISMV) de Dakar par la méthode du CHARM TEST II. La phase de terrain a consisté à prélever des échantillons de lait et d’œufs dans les exploitations et à poser des questions sur le suivi sanitaire et l’utilisation des antibiotiques. Le dépouillement du questionnaire a révélé que dans les élevages laitiers, le taux de suivis sanitaire est de 52% alors que dans les élevages avicoles producteurs d’œufs le taux de couverture par un agent de santé est de 83%. Concernant les antibiotiques utilisés, les tétracyclines viennent en tête dans l’ensemble des élevages laitiers suivis des betalactamines dans les élevages de type intensifs et semi-intensifs. Pour les exploitations avicoles, l’association colistine-tétracycline est la plus utilisée sous plusieurs noms déposés. Enfin, concernant les délais d’attentes, on a constaté 66% de non-respect dans l’ensemble des élevages laitiers et 93% de non respect dans les élevages avicoles. Les résultats issus de l’analyse de 74 échantillons de lait ont donné des prévalences générales de 12.16%, 17.58% et 35.14% respectivement pour les résidus de streptomycines, de tétracyclines, et de betalactamines dans le lait. Les résultats par région montrent que les prévalences sont plus élevés à Thiès qu’à Dakar pour l’ensemble des antibiotiques recherchés ; ceux en fonction du type d’exploitation montrent que le lait des fermes intensives et semi-intensives est plus contaminé que le lait des fermes extensives pour tous les antibiotiques recherchés sauf pour les résidus des tétracyclines qui ont une prévalence plus élevée dans les élevages extensifs. Quant à l’analyse de 80 échantillons d’œufs les prévalences ont été nulles pour les résidus des betalactamines et des streptomycines et de 3.75% pour les résidus des tétracyclines. Ceci montre que les œufs sont moins contaminés que le lait. Des recommandations ont été adressées à la fin de notre étude aux pouvoirs publics et aux autres acteurs concernés par la problématique des résidus dans les DAOA.
Mots clés : Résidus, Antibiotiques, lait, œufs, Dakar, Thiès, Sénégal. Auteur : BEDEKELABOU Pouwedeou André Adresse : Togo (Tokoin-Doumassesse) Tel : 00221775843287 (Sénégal) Mail : pouwedeouandre@gmail.com