Yanissou DJOBO

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE INTER-ETATS ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR

(E.I.S.M.V)

ANNEE 2017

N°22

EFFETS DE L’INCORPORATION DE L’AMANDE DE MANGUE ((Mangifera indica) BOUILLIE OUILLIE DANS LA RATION ALIMENTAIRE SUR LES PERFORMANCES ZOOTECHNICO-ECON ECONOMIQUES OMIQUES DES POULETS DE CHAIR AU SENEGAL

THESE Présentée et soutenue publiquement le 18 juillet 2017 à 9h00 devant la Faculté Fac de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto d’Odontostomatologie logie de Dakar Pour obtenir le grade de : DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par

Yanissou DJOBO Né le 22 Juin à Lomé (TOGO)

Président :

Jury

M. Djibril FALL

Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie Odontostomatologie de Dakar

Directeur et rapporteur de thèse :

M. Ayao MISSOHOU Professeur à l’E.I.S.M.V de Dakar

Membre:

M. Adama SOW Maitre de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar


ECOLE INTER-ETATS ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR

BP : 5077-DAKAR (Sénégal)

Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET

LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA A ALAMBEDJI AMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post Post-Universitaires Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Co Coopération opération Internationale

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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur (disponibilité) M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé

PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire

CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant

PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi ADAMOU Docteur Vétérinaire vacataire

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé

PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUECLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé

MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponibilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudonné L. DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant M. Etsri Kokou PENOUKOU, Docteur Vétérinaire vacataire

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadou DIA, Documentaliste Mme Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien

SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif

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DEDICACES Au nom d’ALLAH, Ya Rahman! Le tout miséricordieux, le très miséricordieux. Louange à toi, Seigneur de l’univers et que ta bénédiction et ton salut soient sur notre prophète Muhamed (PSL), le sceau des prophètes et l’imam des pieux, ainsi que sur sa famille et l’ensemble des ses compagnons. Gloire à ALLAH grâce à qui ce travail a pu se réaliser. Je dédie ce travail à : A mon père Seydou DJOBO et à ma mère Mariam Ladi OURO-NIMINI Tous les mots du monde ne sauraient exprimer, l’immense amour que je vous porte, ni la profonde gratitude que je vous témoigne pour tous les efforts et les sacrifices que vous n’avez cessé de consentir pour mon instruction et mon bien-être. C’est à travers vos encouragements, vos conseils et soutiens que je me suis réalisé. J’espère avoir répondu aux espoirs que vous avez fondés en moi. Je vous rends hommage par ce modeste travail en guise de ma reconnaissance éternelle et de mon infini amour. Que Ya Hafidh, le protecteur vous garde et vous procure santé, bonheur et longue vie pour que vous demeuriez le flambeau illuminant le chemin de vos enfants. A mes frères, et sœurs, Mouhamed-Faras, Hasim, Yétimou, Ashraf et Abdel-Safiou, Richalatou et Faoziatou. Je ne peux exprimer à travers ses lignes tous mes sentiments d’amour et de tendresse envers vous. Puisse l’amour et la fraternité nous unir à jamais. Du courage et bonne réussite dans vos projets. Ce travail est le votre. Je vous assure de mon soutien infaillible. Qu’Allah vous protège et vous prête bonne santé et longue vie A ma bien aimée Aicha, Notre mère à tous, Je te remercie pour l’amour et le soutien que tu m’as toujours apportés. Je suis heureux que nos chemins se soient croisés. Que Ya Wadoud, bénisse nos projets. Reçois considération, amour et tendresse réciproques. A ma filleule adorée Clémence LARE, Merci pour tes encouragements, tes efforts et cet amour que tu m’as toujours porté. Trouve en ce travail le fruit de tes prières

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A ma tante Sampa DJOBO et son mari Ba-Traoré KADJASSI, Merci infiniment pour vos sacrifices, vos prières et votre soutien. Reconnaissance éternelle A mon L’yobal LAMBONI, Tu es un ami pas comme les autres. Que Dieu nous unisse davantage. A toute la famille DJOBO, A toutes les familles OURO-NIMINI, OURO-DJOBO, OURO-GNENI, et FOUSSENI, A toute la famille TCHAMOUZA, A la famille LAMBONI A tous mes Oncles et tantes, A mes cousins et cousines, A ma chère patrie le TOGO, Au Sénégal, mon pays hôte,

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REMERCIEMENTS Nos sincères remerciements vont particulièrement: Au professeur AYAO MISSOHOU qui a bien accepté de diriger ce travail avec beaucoup de sympathie, de disponibilité et de rigueur. Merci encore professeur et que DIEU vous assiste! Au professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI, notre professeur accompagnateur ! Au Dr Abdoulaye SOUMBOUDOU, pour votre disponibilité, vos conseils et votre sympathie, hommage respectueux ! Au Dr Komlan Gilbert AKODA, vous avez été comme un frère pour nous durant notre formation. Vos conseils, votre générosité et votre disponibilité force notre admiration. Que Dieu vous assiste et que tous vos projets soient couronnés de succès ! Au Dr Assiongbon TEKO AGBO, votre simplicité et convivialité force notre admiration, que DIEU vous bénisse ! Au Dr Ibrahima WADE, pour sa gentillesse et sa disponibilité ! A Mame Mor de ZENA Exotic et au Dr Elize ZOUAKA du groupe Kirene. Merci pour votre disponibilité. A mes amis de la Faculté des Sciences de l’Université de Lomé (Les BIOWOOD), Youssao, Hermou, Tuluz, Atèhèzi, Sélom, Rachel, Ballack, Safao, Samey, Sam, Figah, Napo, Joël, Merci pour le soutien ! A mes amis de tous les jours d’Agoè, Garg, Tchaa, Tchan, Manessso, Lary, Meheza, Philippe, Alex, Augustin. Nous avons presque grandit ensemble, même séparés par la distance, nous sommes toujours restés en contact. Merci pour le soutien et les prières! A la 44ème promotion de L’EISMV pour les bons moments passés ensemble ! A mes aînés, Dr BAGNA, Dr SANNI, Dr BANGUE, Dr KOMBATE, Dr TARE, Dr KOUMAI, Dr PENOUKOU, Dr AKPAKI, Dr KASSIME et Dr KOKOA pour leurs conseils. A ma deuxième mère Mamatou SALIFOU et son mari Tairou TCHAMOUZA, merci pour les conseils, les sacrifices et les prières. Puisse Dieu vous combler de sa bénédiction. Merci Infiniment. A ma Sœur Alifa OURO-DJOBO et son mari et à toute leur famille à Ouest Foire. Merci pour tout, que Dieu vous le rende ! v


A mes compatriotes promotionnels : Dr ABODI Koffi, Dr KABKIA, André BEDEKELABOU et Rufine YEMPABOU pour le soutien et l’encouragement ! A mon Fils Malick TIGANA et Mon père Dr Tulgeat LAWAY des travaux pratiques. Merci pour ce moment de partage et d’apprentissage. Bonne chance dans vos projets ! A Justine DJEREGOU, Solange ABOMA, Clémence FIATSI, Ismaël ONIAKITAN, pour le soutien et l’accompagnement! A Gilbert GBOVI, Daniel AKINSOLA, Moktar ISSIFOU, Alex NIMBILIKA, Amza TCHABANA et LEMOU ! A mon voisin du 33A, Augustin DJETTIN, nous avons partagé plus ensemble. Merci pour les soutiens et encouragements. Reçoit reconnaissances et témoignage! A Khadi FALL, Moustapha DOUMBIA, KOSSI et Mr Germain, le gérant de la ferme de l’EISMV et toute sa famille pour leur accueil et leur sympathie ! Au Groupe I, Fabrice GNALI, Louise SENGHOR, Awa YENA, Oumarou SAMBO et à nos enfants Malick TIGANA, Amidou ZANGRE, Rachel TANTE et Ibrahima DIOP. Merci pour ces moments de partage ! A mon amie Mariam ALHAMDOU, Merci pour les prières et l’encouragement A ma petite sœur Faiza OURO-DJOBO, merci pour tous ! Au Dr Geoffroy DJOSSA, merci pour les conseils ! Aux Ebadiens, Thérèse, Whinthney, Estelle, Mariette, Florence, Moktar, Carine, Elodie. A mon amie Marie-Louise SENGHOR, ses sœurs et toute sa famille, merci pour la sollicitude et le soutien ! A mon amie Mame Fatou SEYE et toute sa famille à Keur Ndiaye LO ! A l’AEVTD, ma racine à l’école vétérinaire, ma communauté, Je n’oublierai pas ces bons moments partagés à vos côtés chers frères et sœurs. Santé et réussite à toutes et à tous ! A la communauté Béninoise (AEVBD) de l’EISMV de Dakar pour tous les moments partagés ! A tous le corps enseignant de l’EISMV pour le savoir transmit ! A ma patrie le TOGO ! Au SENEGAL ma terre d’accueil, à jamais dans mon cœur ! A tous mes ami(e)s au TOGO et un peu partout dans le monde ! A tous ceux qui de près ou de loin ont œuvré pour la réalisation de ce document ! Que Dieu vous bénisse et vous le rende au centuple ! vi


A NOS MAITRES ET JUGES A notre maître et président du jury, monsieur Djibril FALL Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar C’est un grand privilège que vous nous faites en présidant notre jury de thèse. Votre approche cordiale et la facilité avec laquelle vous avez répondu favorablement à notre sollicitation nous ont marqué. Vos qualités scientifiques et de maître nous laissent admiratifs. Soyez assuré, honorable président, de notre profonde reconnaissance. Veuillez accepter nos respectueuses considérations. A notre maître directeur et rapporteur de thèse, monsieur Ayao MISSOHOU, Professeur à l’EISMV de Dakar Vous avez initié et encadré ce travail avec beaucoup de rigueur et d’attention. Vous nous avez accordé un privilège particulier et exceptionnel en nous offrant les conditions optimales à la réalisation de ce travail. Votre simplicité, votre disponibilité, vos conseils d’hommes avisés, vos qualités humaines et intellectuelles nous ont profondément marqués. Ceci est l’occasion pour nous, de vous exprimer nos sincères remerciements et profonde reconnaissance. Nous prions Dieu pour qu’il vous garde longtemps. Trouvez ici, l’expression de notre respect, de la grande admiration pour vous. Soyez assuré cher maître que nous imiterons aussi possible que ce soient vos précieuses valeurs humaines et Scientifiques. A notre maître et juge monsieur Adama SOW Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Nous sommes particulièrement touchés par la spontanéité avec laquelle vous avez accepté de juger ce travail. Votre parcours professionnel, votre compétence, votre charisme incontestable et vos qualités humaines nous inspirent une grande admiration. Veuillez trouver ici cher maître l’expression de notre profond respect et de notre profonde gratitude vii


« Par délibération, la faculté et l’école ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation »

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LISTE DES ABREVIATIONS °C: Degré Celsius AFNOR : Association Française de NORmalisation ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie CAi : Consommation Alimentaire Individuelle EISMV : Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires FAO: Food and Agriculture Organization of the United Nations FCFA: Franc de la Communauté Financière Africaine g : gramme GMQ : Gain Moyen Quotidien ha : hectare IC : Indice de Consommation ITAVI : Institut Technique de l’Aviculture j : Jour Kg : Kilogramme LANA : Laboratoire d’Alimentation et de Nutrition Animale MAT : Matière Azotée Totale MG : Matière Grasse MS : Matière Sèche OMC: Organisation Mondiale du Commerce pH : Potentiel d’Hydrogène PIB : Produit Intérieur Brute PPM : Partie Par Million RANC : Ressources Alimentaires Non Conventionnelles RC: Rendement carcasse UI: Unité Internationale

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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Appareil digestif des volailles......................................................... 6 Figure 2 : Manguier (Mangifera indica) ....................................................... 19 Figure 3 : Feuilles (à gauche) et fleur (à droite) du manguier....................... 20 Figure 4 : La mangue et son noyau en coupe longitudinale. ......................... 21 Figure 5 : Principales zones de production de mangue au Sénégal .............. 22 Figure 6 : Décorticage des noyaux de mangue (à gauche) et séchage des amandes de mangue au soleil (à droite) ........................................ 38 Figure 7 : Vaccination par trempage de bec (à gauche) et installation des poussins (à droite) ................................................................... 41 Figure 8 : Mise en lot des poussins ............................................................... 43 Figure 9 : Pesée de la carcasse de poulet après éviscération ......................... 45

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LISTE DES TABLEAUX Tableau I

: Besoin en eau par rapport à la consommation alimentaire chez les poulets de chair. ..................................... 7

Tableau II

: Besoins du poulet de chair en protéines, lysines et acides aminés soufrés selon l’âge ...................................................... 9

Tableau III

: Classification des acides aminés ............................................. 9

Tableau IV

: Apports recommandés en minéraux chez les poulets de chair....................................................................................... 10

Tableau V

: Apports recommandés en vitamines chez les poulets de chair....................................................................................... 11

Tableau VI

: Constituants nutritifs de l’amande de mangue ..................... 27

Tableau VII

: Profil en acides aminés (g/100 g de protéines)

de

l’amande de mangue ............................................................. 28 Tableau VIII : Facteurs antinutritionnels contenu dans l’amande de mangue. ................................................................................. 29 Tableau IX

: Différents

procédés

d’élimination

de

facteurs

antinutritionnels contenu dans l’amande de mangue............ 31 Tableau X

: Composition en ingrédients et valeurs bromatologiques calculées des différentes rations expérimentales ayant servi à nourrir les poulets de chair. ....................................... 39

Tableau XI

: Programme de prophylaxie appliqué aux poulets pendant l’essai....................................................................... 42

Tableau XII

: Passage de la phase de démarrage à la phase de croissance .............................................................................. 44

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Tableau XIII : Passage de l’aliment croissance FKS à l’aliment expérimental.......................................................................... 44 Tableau XIV : Composition nutritive de l’amande de mangue bouillie....... 51 Tableau XV

: Mortalités des poulets pendant la période d’essai. ............... 52

Tableau XVI

: Effet de l’incorporation de l’amande de mangue (Mangifera indica)

bouillie dans la ration sur la

consommation alimentaire des poulets de chair au Sénégal. ................................................................................. 53 Tableau XVII : Effet de l’incorporation de l’amande de mangue (Mangifera indica) bouillie dans la ration sur le gain moyen quotidien (GMQ) des poulets de chair au Sénégal ... 55 Tableau XVIII : Effet de l’incorporation de l’amande de mangue (Mangifera indica) bouillie dans la ration sur l’indice de consommation alimentaire (IC) des poulets de chair au Sénégal ............................................................................. 56 Tableau XIX : Effet de l’incorporation de l’amande de mangue (Mangifera indica)

bouillie dans la ration sur les

caractéristiques de la carcasse et des organes chez les poulets de chair au Sénégal................................................... 57 Tableau XX

: Prix des matières premières et des rations alimentaires expérimentales ...................................................................... 59

Tableau XXI

: Evaluation des marges bénéficiaires par traitement alimentaire............................................................................. 60

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SOMMAIRE INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................... 4 CHAPITRE I : ALIMENTATION DU POULET .................................................................... 5 I.

RAPPEL ANATOMIQUE DE L’APPAREIL DIGESTIF DU POULET ..................... 5

II. BESOINS ALIMENTAIRES CHEZ LE POULET DE CHAIR .................................... 6 II.1. Besoins en eau ............................................................................................................. 6 II.2. Besoins en énergie ....................................................................................................... 7 II.3. Besoins en protéines .................................................................................................... 8 II.4. Besoins en minéraux et vitamines ............................................................................... 9 III. MATIERES PREMIERES UTILISEES DANS l’ALIMENTION DU POULET ET LEURS APPORTS ................................................................................................. 12 III.1. Sources d’énergie ..................................................................................................... 12 III.1.1. Céréales ............................................................................................................. 12 III.1.2. Sous-produits des céréales ................................................................................ 12 III.1.3. Matières grasses ................................................................................................ 13 III.2. Sources de protéines ................................................................................................ 13 III.2.1. Sources de protéines végétales .......................................................................... 13 III.2.1.1. Tourteau de soja.......................................................................................... 13 III.2.1.2. Tourteaux d’arachide et de coton ............................................................... 14 III.2.1.3. Levures ....................................................................................................... 14 III.2.2. Sources de protéines animales ........................................................................... 14 III.2.2.1. Farines de poisson ...................................................................................... 14 III.2.2.2. Farine de sang ............................................................................................. 15 III.3. Sources de minéraux et de vitamines ....................................................................... 15 IV. CONTRAINTES ALIMENTAIRES EN AVICULTURE AU SENEGAL ................. 15 CHAPITRE II : UTILISATION DE l’AMANDE DE MANGUE (Mangifera indica) DANS L’ALIMENTATION DES VOLAILLES ............................................................................... 17 I.

CONTEXTE D’UTILISATION DES RESSOURCES ALIMENTAIRES NON CONVENTIONNELLES (RANC) EN ALIMENTATION ANIMALE ..................... 17

II. CARACTERISTIQUES BOTANIQUE ET AGRONOMIQUE DU MANGUIER ..... 18 xiii


II.1. Origine et répartition du manguier ............................................................................ 18 II.2. Caractéristiques botaniques ....................................................................................... 19 II.3. Caractéristiques agronomiques ................................................................................. 22 III. IMPORTANCE DU MANGUIER................................................................................ 22 III.1. Utilisation alimentaire .............................................................................................. 23 III.2. Utilisation médicale ................................................................................................. 24 IV. POTENTIEL DE L’AMANDE DE MANGUE DANS L’ALIMENTATION POUR VOLAILLE ....................................................................................................... 26 IV.1. Valeur nutritive de l’amande de mangue ................................................................. 26 IV.2. Facteurs antinutritionnels et les procédées de détoxification .................................. 28 IV.3. Utilisation de l’amande de mangue dans l’alimentation de volailles : Quelques résultats ............................................................................................................................. 31 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ........................................................... 34 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ....................................................................... 35 I.

MATERIEL ................................................................................................................... 35 I.1. Lieu et période d’étude ............................................................................................... 35 I.2. Ingrédients alimentaires .............................................................................................. 35 I.2.1. Collecte et traitement des amandes de mangue ................................................... 35 I.2.2. Autres intrants alimentaires ................................................................................. 36 I.3. Matériel animal ........................................................................................................... 36 I.4. Bâtiments et matériel d’élevage ................................................................................. 36 I.4.1. Bâtiments d’élevage ............................................................................................. 36 I.4.2. Matériel d’élevage et de contrôle des performances ............................................ 36

II. METHODES ................................................................................................................. 37 II.1. Traitement, analyses bromatologiques et formulation des rations alimentaires expérimentales .................................................................................................................. 37 II.2. Conduite de l’élevage ................................................................................................ 40 II.2.1. Préparation des bâtiments ................................................................................... 40 II.2.2. Installation des poussins ..................................................................................... 41 II.2.3. Programme de prophylaxie ................................................................................. 41 II.2.4. Transfert et mise en lot des sujets ....................................................................... 43 II.2.5. Programme d’alimentation et d’abreuvement .................................................... 43 xiv


III. Collecte des données ..................................................................................................... 44 III.1. Consommation alimentaire ...................................................................................... 44 III.2. Evolution pondérale ................................................................................................. 45 III.3. Poids carcasse .......................................................................................................... 45 III.4. Caractéristiques de la carcasse et des organes ......................................................... 45 III.5. Mortalité ................................................................................................................... 46 IV. Calcul des paramètres zootechniques ............................................................................ 46 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION.................................................................. 50 I.

RESULTATS ................................................................................................................ 50 I.1. Paramètres d’ambiance ............................................................................................... 50 I.2. Caractéristiques bromatologiques de l’amande de mangue........................................ 50 I.3. Effets de l’incorporation de l’amande de mangue bouillie dans la ration sur les performances des poulets de chair .................................................................................... 51 I.3.1. Effets sur l’état sanitaire et la mortalité des poulets de chair............................... 51 I.3.2. Effet sur la consommation alimentaire individuelle ............................................ 52 I.3.3. Effet sur le poids vif des poulets .......................................................................... 53 I.3.4. Effet sur le GMQ ................................................................................................. 54 I.3.5. Effet sur l’indice de consommation ..................................................................... 55 I.3.6. Effet sur les caractéristiques de la carcasse et des organes .................................. 56 I.3.7.

Résultats économiques de l’utilisation des rations expérimentales ................ 57

II. DISCUSSION ............................................................................................................... 60 II.1. Paramètre d’ambiance ............................................................................................... 60 II.2. Résultats de l’analyse bromatologique de l’amande de mangue............................... 61 II.3. Effets de l’incorporation de l’amande de mangue dans la ration des poulets de chair sur les performances de croissance ................................................................................... 61 II.3.1. Consommation alimentaire ................................................................................. 61 II.3.2. Poids vifs ............................................................................................................ 61 II.3.3. Gain Moyen Quotidien (GMQ) .......................................................................... 62 II.3.4. Indice de consommation ..................................................................................... 63 II.3.5. Effets de l’incorporation de l’amande de mangue bouillie sur le rendement et les caractéristiques de la carcasse .................................................................................. 63 II.4. Analyse économique ................................................................................................. 64 III. RECOMMANDATIONS .............................................................................................. 65 xv


CONCLUSION ....................................................................................................................... 66 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................ 70 ANNEXES ................................................................................................................................. I

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INTRODUCTION Ces dernières années, le secteur avicole du Sénégal a fait preuve d’un réel dynamisme avec une production estimée à 19 millions de poulets en 2011 contre 5 millions en 2005 pour un chiffre d’affaires de 110 milliards de francs CFA et a généré environ 15 000 emplois. En effet, la mesure d’interdiction de l’importation de produits avicoles, suite à l’avènement de l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP), a profité sans conteste à l’essor spectaculaire de l’aviculture surtout moderne (FAO, 2014). Cependant, une levée de l’interdiction de l’importation des produits avicoles suite à la pression d’autres pays auprès de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) aura des effets drastiques sur l’aviculture sénégalaise. Il y a lieu donc de développer des recherches sur les contraintes majeures de ce secteur en vue de le rendre compétitif. L’une des ces contraintes est l’alimentation des volailles qui représente 60 à 80 % du coût de production en aviculture et qui dépend actuellement des importations de matières premières, particulièrement, les céréales. Parmi ces céréales, le maïs en tant que principale source d’énergie dans l’aliment pour volaille représente plus de 50% de l’incorporation. Il est également utilisé dans l'alimentation humaine et est détourné aussi vers la production de biocarburant créant ainsi une forte concurrence entre les industries, la consommation humaine et celle du bétail. La conséquence en est une augmentation du prix du maïs qui se répercute sur le prix de l’aliment qui ne cesse d’augmenter. (BAMGBOSE et al. 2004). Face à cette situation, la recherche et la valorisation des ressources alimentaires alternatives et disponibles localement devraient permettre d’améliorer la productivité tout en baissant les coûts de production des volailles (SONIAYA et GUEYE, 1998).

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L’amande de mangue (Mangifera indica) constitue une ressource alimentaire avec une énergie métabolisable comparable à celle du maïs, donc une alternative de substitution au maïs. En effet, la mangue (Mangifera indica) est le premier fruit produit au Sénégal avec une production de 125 000 tonnes en 2012 dont 88% est consommée localement. Néanmoins, les noyaux sont jetés dans la nature. L’amande de mangue est une bonne source de glucides (58-80%) qui contient des quantités modérées de protéines (6-13%) et de lipides (6-16%). Les protéines de l’amande de mangue ont un bon profil d'acides aminés essentiels (lysine : 3-5% et méthionine : 1-2 %) et la matière grasse est une bonne source d'acide stéarique (24 – 57%) et linoléique (34-56%) (DIARRA, 2015). Cependant, l’amande de mangue contient un certain nombre de facteurs antinutritionnels (par exemple, les tanins, les phytates, antitrypsine, oxalate et saponines) qui limitent son utilisation dans l'alimentation des volailles. Plusieurs méthodes de traitement ont été utilisées pour réduire la concentration de facteurs antinutritionnels dans l’amande de mangue et améliorer son utilisation par la volaille. Le trempage et l’ébullition sont des méthodes faciles d’accès qui ont permis de réduire de manière significative la concentration en facteurs antinutritionnels tout en augmentant l’énergie métabolisable de l’amande de mangue (TEGUIA, 1995 ; RAVINDRAN ET SIVAKANESAN, 1996 ; DIARRA et al., 2011). L’amande de mangue traitée a été utilisée à des taux variables en substitution du maïs chez les volailles (RAVINDRAN ET SIVAKANESAN, 1996 ; FARAG, 2001 ; ODUNSI, 2005 ; DIARRA et USMAN, 2008 et DIARRA et al. 2011) avec des résultats zootechniques satisfaisants mais variables selon le niveau d’incorporation et la phase d’élevage chez le poulet de chair. Malgré la disponibilité et l’accessibilité de la mangue au Sénégal, aucune étude n’a été menée pour évaluer le potentiel de l’amande de mangue en alimentation pour avicole.

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D’où la présente étude qui vise donc l’évaluation de l’impact de l’utilisation de cette ressource dans la ration alimentaire sur les performances zootechnicoéconomiques et la qualité des produits chez les poulets de chair. L’objectif général de ce travail est d’évaluer les performances zootechnicoéconomiques des poulets de chair nourris avec des rations alimentaires contenant de l’amande de mangue traitée en substitution au maïs pendant les phases de croissance et de finition. Les objectifs spécifiques visent à déterminer les effets de rations alimentaires contenant différents taux d’amande de mangue bouillie sur :  les performances zootechniques des poulets de chair,  les caractéristiques des carcasses et des organes,  la rentabilité économique. Cette étude comporte deux grandes parties :  la partie bibliographique aborde, dans un premier chapitre l’alimentation du poulet et dans un second chapitre l’utilisation de l’amande de mangue dans l’alimentation pour volaille.  La partie expérimentale rapporte le matériel et les méthodes utilisés au cours de l’expérimentation, les

résultats obtenus suivis d’une

discussion générale, puis d’une conclusion et des perspectives pour le développement de la filière.

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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

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CHAPITRE I : ALIMENTATION DU POULET I. RAPPEL ANATOMIQUE DE L’APPAREIL

DIGESTIF DU

POULET L’appareil digestif du poulet est relativement court et apparaît très adapté pour transformer les aliments concentrés en éléments nutritifs. L’appareil digestif des oiseaux possède une grande efficacité digestive et d’absorption. Cela lui permet de bien valoriser la ration qui séjourne à peine 10 heures dans le tube digestif (LARBIER et LECLERCQ, 1992). A comparer au tube digestif des monogastriques, ruminants, carnivores et autres, l’appareil digestif des oiseaux (Figure 1) se distingue principalement par : - la présence d’un bec (constitué de 2 étuis cornés qui recouvrent les mandibules) en remplacement des lèvres chez les mammifères. Il sert à la préhension de l’aliment ; il est suivi d’une cavité buccale où se déverse le suc salivaire pour assurer la lubrification du bol alimentaire, faciliter son passage dans l’œsophage et humidifier en permanence la cavité buccopharyngée. - le jabot est situé au point de départ de la partie intra-thoracique de l’œsophage. Il n’est qu’une simple dilatation œsophagienne et constitue un réservoir régulateur du transit digestif lorsque l’animal est amené à ingérer une quantité importante d’aliments en peu de temps. Dans cette partie du tube digestif, l’aliment peut être humecté et ramolli sous l’effet des contractions. A l’exception d’autres volailles, le jabot du pigeon produit le « lait de jabot ». - l’existence de deux estomacs successifs et distincts ; le ventricule succenturié encore appelé proventricule ou estomac chimique, lieu de production du suc gastrique et du pepsinogène grâce aux glandes tubulaires logées dans sa paroi; le gésier ou l’estomac mécanique très

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musclé qui assure l’homogénéisation, le broyage et le brassage du chyme alimentaire. - l’originalité de la partie terminale encore appelée cloaque est l’aboutissement du rectum et des voies uro-génitales. Cette particularité anatomique rend difficile la détermination de l’énergie digestible chez les oiseaux, conduisant ainsi dans la pratique à la mesure de l’énergie métabolisable (VILLATE, 2001).

(Source : http://www.perruche-ondulee.fr)

Figure 1 : Appareil digestif des volailles II. BESOINS ALIMENTAIRES CHEZ LE POULET DE CHAIR II.1. Besoins en eau L’eau représente près de 75% du poids du poulet à l’éclosion et 55% à l’âge adulte et en est de ce fait le principal constituant du corps des poulets (ARBELOT et DAYON, 1997). La présence d’eau propre et fraiche est d’importance primordiale pour l’absorption des éléments nutritifs

et

l’élimination des matières toxiques. Les oiseaux régulent leur température corporelle par évaporation d’eau via le tractus respiratoire. Les besoins en eau pour la thermorégulation sont donc élevés en milieu tropical. Le manque d’eau provoque une réduction de la consommation et de graves retards de croissance. 6


Une restriction de 10 % d’eau risque d’entrainer une baisse de la croissance et de l’efficacité des poulets de chair (quantité de nourriture nécessaire par kg de croissance). FERRANDO (1969) constate le même phénomène selon lequel la perte de poids est de 3 % après 10 h et de 11 % après 72 h en cas de privation totale d’eau. Celle-ci peut être associée à des lésions du gésier, de l’intestin grêle et de la muqueuse caecale. Le tableau I indique les consommations d’eau et d’aliment en fonction de l’âge chez le poulet de chair. Tableau I : Besoin en eau par rapport à la consommation alimentaire chez les poulets de chair. Age 7 14 21 28 35 42 49

Poids Indice de Aliment Eau Rapport moyen (g) consommation ingéré/j (g) ingéré/j (g) eau/aliment 180 0,88 22 40 1,8 380 1,31 42 74 1,8 700 1,4 75 137 1,8 1080 1,55 95 163 1,8 1500 1,7j 115 210 1,8 1900 1,85 135 235 1,8 2250 1,95 155 275 1,8

Source : LARBIER et LECLERC (1992)

II.2. Besoins en énergie Les besoins énergétiques pour la croissance comprennent les besoins en énergie pour l’entretien, l’activité et la constitution des tissus corporels nouveaux. Pour obtenir un niveau de croissance suffisamment appréciable, il faut tout d’abord satisfaire les besoins énergétiques pour l’entretien et l’activité de l’oiseau (PICARD, 2001). Le développement corporel du poulet de chair est d’autant plus rapide que la consommation quotidienne d’énergie métabolisable est élevée. L’ingéré énergétique journalier dépend évidemment des besoins de l’animal. Ces besoins selon ANSELME (1987) cité par BAGNA (2014), sont compris entre 3000 et 3200 kcal/kg avec un minimum de 3100 au démarrage et 3000 kcal/kg en finition. 7


La valeur énergétique d’une ration est l’un des principaux facteurs déterminant l’efficacité de son utilisation. Il faut moins d’aliment pour élever un poulet de chair lorsqu’on utilise des rations riche en énergie plutôt que faible en énergie. L’accroissement du niveau énergétique conduit toujours à une amélioration de l’indice de consommation et de la vitesse de croissance (AZZOUZ, 1997 Cité par OUAREST, 2008). II.3. Besoins en protéines Deuxième élément nutritif apporté dans l’alimentation après l’énergie, les protéines constituent la majeure partie de la viande de poulet et des œufs. Elles sont de 180 à 240 g par kilogramme d’aliment soit 18 à 24% selon AUSTIC (1982). Elles varient en fonction du niveau énergétique de l’aliment, de la souche, de la présentation de l’aliment et de l’âge des oiseaux (LARBIER et LECLERCQ, 1992 ; VIAS, 1995). Les protéines sont constituées d’acides aminés essentiels c’est-à-dire ne pouvant être synthétisés par la volaille et les non essentiels qui peuvent être synthétisés à partir d’autres acides aminés ou à partir d’hydrates de carbone (SMITH, 1997). Les acides aminés essentiels doivent être obligatoirement apportés tels quels dans l’alimentation pour une croissance normale des poulets. Il s’agit principalement de la lysine et de la méthionine. Les besoins en méthionine sont élevés en climat chaud (UZU, 1989). La classification des acides aminés et les apports recommandés en protéines chez les poulets de chair en fonction de l’âge sont présentés dans les tableaux II et III.

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Tableau II : Besoins du poulet de chair en protéines, lysine et acides aminés soufrés selon l’âge (g /100 g de gain de poids). Semaines

Protéines

Lysine

1-2 3-4 5-6 7

30,25 34 40 43,2

1,55 1,58 1,67 1,76

Acide aminés soufrés 1,20 1,27 1,34 1,4

(Source : ITAVI, 2003)

Tableau III: Classification des acides aminés Acides aminés essentiels Lysine Méthionine Thréonine Tryptophane Isoleucine Valine Phénylalanine Histidine arginine

Difficile à classer Tyrosine Cystéine Glycine Sérine Proline

Acides aminés non essentiels Alanine Acide aspartique Acide glutamique Asparagine Glutamine

(Source : SMITH ,1997)

II.4. Besoins en minéraux et vitamines Les minéraux interviennent dans la constitution du squelette (cartilages et os), de certains éléments de soutien (ligaments et tendons) et de la coquille des œufs. Ces minéraux sont constitués de macroéléments (calcium, phosphore, sodium etc.) et d’oligo-éléments (zinc, fer, magnésium, etc.). Ils sont faiblement représentés dans les produits végétaux et il faudra donc faire appel à d’autres sources telles que les coquilles de mollusques ou d’huîtres et à certains aliments d’origine animale pour couvrir les besoins en minéraux (SAUVEUR et PICARD, 1990). Le calcium et le phosphore jouent un rôle essentiel dans

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l’équilibre hormonal (FERRANDO, 1969). MABALO (1993), travaillant sur les poulets de chair en milieu sahélien, trouve que le rapport calcium/phosphore le plus favorable à une bonne rétention osseuse des deux éléments semble se situer entre 2 et 3. Par contre, un déficit modéré en calcium n’affecte que les volailles en bas âge, tandis qu’un apport insuffisant en phosphore va se traduire par une anorexie, une baisse de la croissance, des troubles locomoteurs graves et même de la mortalité. Un régime pauvre en manganèse entraîne des cas de pérosis chez les poulets de chair. Les besoins en calcium, phosphore ainsi que les besoins en oligoéléments sont indiqués dans le tableau IV. Tableau IV: Apports recommandés en minéraux chez les poulets de chair. Apport Energie (Kcal/kg)

Démarrage

Croissance

Finition

2900/3000

3100/3200

2900/3000

3100/3200

2900/3000

3100/3200

1 0 ,42

1,1 0,45

0,9 0,38

1 0,41

0,8 0,35

0,9 0,3

Calcium (%) Phosphore (%) Sodium (%) Chlore (%)

0,17 0,15

0,17 0,15

0,17 0,15

(Source : INRA, 1979)

Les vitamines jouent un rôle essentiel dans les systèmes enzymatiques et dans la résistance naturelle des volailles. Actuellement, les aliments commerciaux composés sont complétés par des vitamines (prémix) dont les compositions sont prévues pour pallier à toutes les carences. A moins d’un stockage défectueux ou d’une erreur au moment de l’incorporation, il est rare d’avoir des problèmes en élevage (AUSTIC et YOUSSEF, 1982).

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Tableau V: Apports recommandés en vitamines chez les poulets de chair en Ul/kg ou en ppm (= g/tonne). Vitamines

0 à 4 semaines

5 à 8 semaines

A (UI/kg)

12000

10000

D3 (UI/kg)

2000

1500

E (ppm)

30

20

K3 (ppm)

2.5

2

Thiamine (B1) ppm

2

2

Riboflavine (B2) ppm

6

4

Ac Pantothénique ( ppm)

15

10

Pyridoxine (B6) (ppm)

3

2.5

B12 (ppm)

0.02

0.01

PP (ppm)

30

20

Acide folique (ppm)

1

20

Biotine (ppm)

0.1

0.05

Choline (ppm)

600

500

(Source : SMITH ,1997)

Connaissant les besoins nutritionnels des volailles, l’aviculteur adopte une alimentation dont le régime est adapté à la productivité souhaitée. Il convient alors de formuler des rations à base de mélange de plusieurs matières premières en vue d’obtenir un régime complet, équilibré capable de couvrir l’ensemble de ces besoins nutritionnels.

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III. MATIERES PREMIERES UTILISEES DANS l’ALIMENTION DU POULET ET LEURS APPORTS Les matières premières entrant dans la composition des rations pour poulets sont des ressources alimentaires locales ou importées. Elles sont classées en fonction de leur apport. III.1. Sources d’énergie Les matières premières riches en glucides et ou lipides, comme le maïs, le blé, en plus de différentes graisses ou les huiles sont les principales sources d’énergie des aliments avicoles. III.1.1. Céréales Elles constituent la principale source d’énergie dans les aliments pour volailles. Ce sont des aliments essentiellement énergétiques car elles sont riches en matière sèche, composée avant tout d’amidon. Cet amidon est d’une digestibilité élevée ne nécessitant pas de traitements spéciaux, telle que la cuisson. Les céréales sont pauvres en vitamines. On note cependant dans le maïs jaune la présence de pigments xanthophylles qui colorent en jaune la graisse des poulets. De plus, elles contiennent peu de cellulose. Par ailleurs, elles sont de conservation facile, ce qui est un énorme avantage. Les principales céréales utilisées sont : le mil et le sorgho d’une part, et le maïs d’autre part, qui est d’ailleurs considéré comme la céréale de choix pour l’alimentation des volailles, au vue de sa valeur énergétique élevée et la grande constance de celle-ci, que ce soit en fonction de l’année ou de la région de production (LARBIER et LECLERCQ, 1992 ; METAYER et al., 1993; ONIC-AGPM, 1999). III.1.2. Sous-produits des céréales Il s’agit des sons dont l’utilisation en aviculture tient compte de leur coût faible et de leur importance dans la régulation du transit digestif. Ils empêchent les

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perturbations du transit digestif à l’origine de diarrhées et constipations (PARIGI-BINI, 1986). De plus, leurs protéines sont disponibles. Les farines basses de riz présentent l’avantage d’avoir une valeur élevée en minéraux, en oligo-éléments et en énergie (LARBIER et LECLERCQ, 1992). III.1.3. Matières grasses Elles sont issues des huileries (huiles végétales) ou des abattoirs (suif, graisse). Ce sont des sources importantes d’énergie métabolisable pour l’alimentation des volailles (SCOTT et al, 1976). POLIN et HUSSEIN (1982) montrent que les poussins âgés d’une semaine retiennent 25 % de lipides de moins que ceux âgés de deux (2) à trois (3) semaines, ceci du fait que les sels biliaires impliqués dans la digestion des lipides ne sont pas produits en quantité suffisante chez le poussin, puisque la sécrétion biliaire augmente avec l’âge de la volaille. GABWE (1992) estime que l’huile d’arachide incorporée au taux de 4 % dans la ration du poulet de chair donne de meilleurs résultats de croissance. Les matières grasses permettent d’accroître la valeur énergétique des rations tout en diminuant l’indice de consommation. Les lipides facilitent l’utilisation de matières premières riches en protéines (tourteaux) mais présentant des niveaux d’énergie relativement bas (SAKANDE, 1993). III.2. Sources de protéines III.2.1. Sources de protéines végétales III.2.1.1. Tourteau de soja Il est le plus utilisé dans les rations pour volailles. C’est le «prince» des tourteaux de par sa richesse en protéines et l’équilibre de ses acides aminés. En effet, ses protéines sont très digestibles et conviennent aux besoins de croissance des oiseaux, quoique déficitaires en acides aminés soufrés (KEBE, 1989). On

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retrouve des substances antitrypsiques qui constituent ainsi le facteur limitant ; cependant une cuisson correcte élimine plus de 90 % de l’activité anti-trypsique. III.2.1.2. Tourteaux d’arachide et de coton Ce sont des sous-produits qui selon la technique d’extraction (par des solvants organiques), sont plus ou moins pauvres en matières grasses. Ce sont de véritables sources de protéines. Ces tourteaux sont les plus disponibles, malgré la présence de facteurs antinutritionnels tels que l’aflatoxine dans les tourteaux d’arachide et le gossypol dans le coton, imposant des limites à leur utilisation en alimentation. TACHER et al., (1971) montrent que l’action toxique du gossypol libre se manifeste à des teneurs de 0,012 % et que la mortalité apparaît à partir de 0,16%. Outre la présence de gossypol, les protéines du tourteau de coton sont de qualité moyenne à cause de la faible teneur en lysine et en acides aminés soufrés. Cependant, on peut utiliser ce tourteau dans les rations pour volailles à des taux variant de 5 à 10% (ANGULO-CHACON, 1986). III.2.1.3. Levures Les levures sont des sources de protéines de très bonne qualité. Les levures sont riches en lysine, tryptophane, thréonine mais pauvres en acides aminés soufrés, et en vitamines du groupe B (SCOTT, 1976). Elles sont incorporables dans les rations pour volailles à des taux allant de 2 à 4 % (FERRANDO, 1969), jusqu’à 10 % pour les poules pondeuses (LARBIER et LECLERCQ, 1992). Le facteur limitant de leur utilisation dans l’alimentation des volailles est leur prix qui est élevé. III.2.2. Sources de protéines animales III.2.2.1. Farines de poisson Elles sont intéressantes à cause de leur richesse en protéines de très bonne qualité biologique. La supériorité de la farine de poisson se situerait à quatre niveaux : 14


- leur taux élevé en calcium, phosphore et vitamines du groupe B, en particulier en riboflavine ; - leur meilleur équilibre en acides aminés essentiels ; - la présence de vitamine B12, qui est presque absente des aliments d’origine végétale, à l’exception des levures ; - leur teneur énergétique assez élevée du fait de leur grande richesse en matières grasses. III.2.2.2. Farine de sang Elle est peu utilisée dans les régions tropicales. On l’obtient en faisant déshydrater le sang recueilli aux abattoirs. C’est une source très concentrée de protéines dont la digestibilité est diminuée par la présence de fibrinogène. Toutefois, sa teneur en acides aminés permet de couvrir les besoins des volailles. La farine de sang est incorporée à un taux de 5 %. III.3. Sources de minéraux et de vitamines Le calcium et le phosphore constituent les principaux minéraux que doit contenir la ration des volailles. Le carbonate de calcium, les coquillages marins, les phosphates en sont les principales sources. Le chlorure de sodium apporte le sodium et le chlore à la ration. Les oligo-éléments tels que le zinc, l’iode et le magnésium, les vitamines et les additifs alimentaires sont apportés par les prémix ou C.M.V. (Compléments Minéraux Vitaminés). IV. CONTRAINTES

ALIMENTAIRES

EN

AVICULTURE

AU

SENEGAL Les souches de volailles améliorées sont de grandes consommatrices de céréales, lesquelles constituent également la base de l'alimentation humaine. Ceci se traduit par une sérieuse concurrence homme-volaille pour les céréales vivrières.

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En effet, l’alimentation représente plus de la moitié des coûts de production en aviculture moderne. Cette alimentation n’est pas maîtrisée et reste tributaire de la production du maïs qui en est sa principale composante, mais aussi du prix et de la qualité des intrants (son de blé, tourteaux, prémix, etc.). La jeune industrie sénégalaise de l’alimentation animale est confrontée en permanence à des problèmes d’approvisionnement en céréales. Une proportion importante des matières premières entrant dans la fabrication des aliments des volailles (maïs, tourteau de soja, acides aminés synthétiques, par exemple), est donc importée, ce qui constitue un frein au développement de l’aviculture moderne du fait de l’augmentation sans cesse du prix des matières premières (ETIENNE, 2002). Les contraintes les plus soulevées portent essentiellement sur le coût de plus en plus élevé de l’aliment volaille, les difficultés d’approvisionnement en matières premières des fabriques d’aliment.

La faible disponibilité des matières

premières, la rupture prolongée des stocks d’intrants (aliments volailles) et l’étroitesse du marché, ne favorisent pas une production avicole optimale. Au vue de tout ce qui précède, il est clair que l’utilisation des ressources alimentaires alternatives moins chères et disponibles localement en alimentation pour volaille reste une nécessité.

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CHAPITRE II : UTILISATION DE l’AMANDE DE MANGUE (Mangifera indica) DANS L’ALIMENTATION DES VOLAILLES I. CONTEXTE

D’UTILISATION

DES

RESSOURCES

ALIMENTAIRES NON CONVENTIONNELLES (RANC) EN ALIMENTATION ANIMALE Selon GEOFFROY et al. (1991), les RANC sont des aliments ou matières inhabituelles d’origine végétale (produits ou déchets agricoles, sous-produits agro-industriels, cultures spécifiques), animale (insectes, invertébrés, vertébrés) ou minérale susceptible de constituer à moindre coût un apport alimentaire d’appoint ou même une alimentation de base permettant la valorisation de produits qui seraient éliminés par ailleurs. Elles concernent notamment les graines

(Micuna

spp.,

Lablab

purpureus,

Canavalia

ensiformi, Citrullus vulgaris, Hibiscus sabdariffa,mangifera indica…) et les feuilles de plantes ( Moringa oleifera, Leucaena leucocephala, Cassia tora, Gliricidia sepium, Azolla pinnata, Manihot esculenta, Cajanus cajan, Centrosoma pubescens,…), les espèces invertébrées (Reticuliterme lucifigus rossi, Lumbricus terrestris, Phormia terrae novae) et d’autres produits animaux (D’MELLO, 1992, DAHOUDA et al., 2009 ; OLUGBEMI et al., 2010 ; PRESTON, 1987 ; CHRYSOSTOME, 1997, FARINA, et al., 1991 ; HARDOUIN et THYS, 1997 ). Elles sont très peu connues de la plupart des éleveurs, généralement très peu ou pas exploitées aussi bien en alimentation humaine qu’animale et se caractérisent donc normalement par l’absence de concurrence

homme-animal.

L’intérêt

suscité

par

les

RANC

s’est

particulièrement accru dans de nombreux pays en développement ces dernières années du fait de la crise céréalière, de l’augmentation sans cesse du prix des matières premières (maïs, tourteaux de soja, farine de poisson, acides aminés de synthèse…) (AYSSIWEDE et al., 2011).

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Face à cette situation et dans un contexte de leur détournement vers la production de biocarburant, Il est clair que la recherche et la valorisation en alimentation avicole d’autres ressources alimentaires locales alternatives ou non conventionnelles, disponibles et moins chères, telles que l’amande de mangue, pourraient être un moyen d’améliorer l’alimentation et la compétitivité de la filière des poulets de chair en Afrique. Diverses études sur l’amande de mangue (Mangifera indica) ont rapporté qu’elle est une bonne source d’énergie mais elle est également riche en protéines, acides aminés essentiels (lysine, méthionine, etc.), minéraux et vitamines. Du fait de l’existence des facteurs toxiques dans l’amande de mangue, son incorporation dans l’alimentation des ruminants par divers auteurs et même des poissons (OBASA et al., 2013) a donné des résultats divers et controversés suivant le niveau d’incorporation. II. CARACTERISTIQUES BOTANIQUE ET AGRONOMIQUE DU MANGUIER II.1. Origine et répartition du manguier Le manguier (Mangifera indica) est un grand arbre de la famille des Anacardiaceae, originaire de l'Inde orientale et de Birmanie où il pousse encore à l'état sau.vage. Il fut introduit au XVIe siècle en Afrique par les Arabes et au Brésil par les portugais. C'est probablement, l'un des arbres fruitiers les plus anciennement cultivés (LAROUSSILHE, 1980). Aujourd’hui, il est largement cultivé dans tous les pays tropicaux pour des fruits commerciaux, comme arbre de jardin et comme arbre d’ombrage.

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II.2. Caractéristiques botaniques Le manguier est un grand arbre à feuilles persistantes (figure 2), pouvant vivre plus de 100 ans et qui peut atteindre 15 à 30 mètres de hauteur, avec un houppier de 20 mètres de diamètre. Son écorce est lisse, d'un gris-brun foncé à noir.

Figure 2 : Manguier (Mangifera indica) (https://goldcoastlocal.wordpress.com) Feuilles Les feuilles sont simples, sans stipules, et alternes avec les pétioles de 1-12 cm de longueur (figure 3). Elles sont de forme et de taille variables mais sont généralement oblongues. Elles peuvent mesurer jusqu’à15 à 35 cm de long sur 6 à 16 cm de large. Leur couleur est d'un rose orangé au début de leur croissance puis passe par une teinte rouge foncé brillant avant de devenir vert foncé à maturité.

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Fleurs Les fleurs de manguier (figure 3) sont nées sur des inflorescences terminales (panicules) qui sont largement coniques et peuvent atteindre 60 cm de long sur certaines variétés. CHIA et al., (1997) puis BALLY et al., (2006) ont déclaré que le manguier a deux formes de fleurs, hermaphrodites et mâles, avec les deux formes pouvant se produire sur la même inflorescence. Les fleurs hermaphrodites sont de petite taille (5-10 mm) avec quatre à cinq sépales et quatre à cinq pétales pubères associés à quatre ou cinq étamines dont seulement une ou deux sont fertiles. Les fleurs mâles sont semblables aux fleurs hermaphrodites, mais sont sans pistil (BALLY, 1999).

Figure 3 : Feuilles (à gauche) et fleur (à droite) du manguier (Source : https://goldcoastlocal.wordpress.com) Fruit : La mangue, le fruit charnu du manguier est une drupe (charnue avec une seule graine enfermée dans un endocarpe tanné), de forme oblongue attachée à un long pédoncule. Elle a une taille variable selon les variétés, de 20 à 45 cm de long sur 7 à 12 cm de diamètre, de poids variant de 50 g à 2,5 kg. La peau lisse et mince, assez résistante, est à maturité de couleur verte, jaune ou écarlate 20


(selon les variétés) plus ou moins tachetée de vert et de rouge, de violet ou de rose (sur la face exposée au soleil). Le noyau, plutôt gros et aplati contient une graine unique de grande taille (4 à 7 cm de long sur 3 à 4 cm de large et 1 cm d'épaisseur) adhérant à la chair. Il est recouvert de fibres plus ou moins développées dans la chair selon les variétés. Sa forme peut être ronde, ovale ou réniforme (figure 4). Sa chair (le mésocarpe) plus ou moins onctueuse, juteuse, sucrée et parfumée selon les variétés, est souvent douce comme celle de la pêche d’où son surnom de « pêche des tropiques ». Noyau (graine) Le noyau ou endocarpe (figure 4) représente 20 à 60% du fruit, il est plutôt gros, aplati et contient une graine unique de grande taille : l’amande de mangue (4 à 7 cm de long sur 3 à 4 cm de large et 1 cm d'épaisseur). Cette graine peut être mono-embryonnaire c'est-à-dire contient un seul embryon qui est un vrai embryon sexuel (zygote) ou poly-embryonnaire. (BALLY, 1999). Exocarpe Mésocarpe Endocarpe

Endocarpe (Coupe longitudinale) Graine ou amande de mangue (Source : http://fancyflora.blogspot.sn)

Figure 4 : La mangue et son noyau en coupe longitudinale

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II.3. Caractéristiques agronomiques La mangue est le premier fruit produit au Sénégal. Le rapport de 2014 du ministre de l’économie situait la production nationale de mangue, toutes variétés confondues à 125 000 tonnes en 2012 dont 15000 tonnes sont exportées. L’essentiel de la production est assuré dans la région naturelle de la Casamance au sud du pays, et la région de Thiès mais la principale zone de production de mangues exportées (les grands vergers industriels) se situe dans la zone des Niayes, du lac Rose, jusqu’à Mboro en passant par la zone de Sebikotane. La petite Cote (Mbour), le Sine Saloum sont également des régions productrices de mangues (Figure 5). La période de production de mangues au Sénégal est la plus longue d’Afrique de l’Ouest. Elle s’étale sur 6 mois (de mai à octobre).

(Source : USAID, 2006)

Figure 5 : Principales zones de production de mangue au Sénégal III. IMPORTANCE DU MANGUIER Les différentes parties du manguier sont

considérées comme des éléments

précieux de l'alimentation et un remède domestique.

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III.1. Utilisation alimentaire Feuilles Les jeunes feuilles, encore roses ou de couleur bronze, peuvent être bouillies et devenir comestibles. Bien que les feuilles cuites conservent leur forme et sont attrayantes, leur saveur résineuse est appréciée. Certaines variétés sont plus convenables pour la consommation de cette manière (ABDULLAHI., 2012). Les feuilles de manguier sont utilisées également dans l’alimentation du bétail qui peut consommer les feuilles vertes coupées qui leur sont servies ou des feuilles mortes tombées au sol sous l’arbre. Néanmoins, les feuilles peuvent être toxiques si elles sont consommées en grandes quantités. Fruit Le manguier est principalement cultivé pour son fruit. Ce fruit hyper nutritif qui est surtout consommé au désert mais la variété vert-mature est consommée de diverses manières à travers le monde. En Thaïlande, elles sont tranchées ou râpées en salade fraiche, marinées ou trempées dans l’eau ou mieux dans le sucre ou du piment au Sénégal. Dans d’autres régions du monde (exemple du Samoa) les mangues sont consommées vertes pour éviter qu’elles ne soient attaquées par les larves de mouches ou d’autres insectes, voir des chauvessouris (BALLY, 1999). La mangue lorsqu’elle n’est pas consommée fraiche est traitée et/ou conservée dans une large gamme de produits, y compris les purées, jus de fruits, tranches séchées ou congelées, confitures, conserves de sirop... En plus d’être un fruit très nutritif, contenant de grandes quantités de glucides, de protéines, de lipides et de minéraux, elle est riche en vitamines notamment les vitamines A (bêta carotène), B1, B2 et C (acide ascorbique) (BEDE, 2010). Quand le fruit murit, sa teneur en vitamine C diminue alors que sa concentration en glucose et fructose donc de saccharose augmente (BALLY, 1999). La mangue contribue de manière significative à l’amélioration du régime

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alimentaire dans de nombreux pays tropicaux qui ont un régime alimentaire à base d’amidon. Outre la consommation directe, les purées et essences de mangue sont utilisées pour aromatiser de nombreux produits alimentaires tels que les boissons, les crèmes glacées, vins, thés, céréales de petit déjeuner et des biscuits. Amande Le noyau de la mangue renferme une amande charnue qui, dans certaines régions comme l’inde, est consommée après avoir été longuement bouillie (DIARRA, 2008) mais CASPA et al., (2013) relatent qu’en Afrique centrale surtout au Gabon, c’est l’amande de mangue sauvage (Irvingia) qui est souvent utilisée dans l’alimentation humaine sous forme de pate. A cet effet, elle est grillée avec un peu d’huile rouge, blanchie puis pilée. Dans l’industrie agroalimentaire, la poudre d’amande de mangue est valorisée dans la fabrication des biscuits (ASHOUSH et al., 2011) mais ses huiles sont couramment utilisées comme ingrédient dans plusieurs produits de confiserie, notamment le chocolat (KITTIPHOOM, 2012). III.2. Utilisation médicale Toutes les parties du manguier (feuille, tige, écorce, racine, fruit, noyau) possèdent des propriétés médicinales qui sont utilisées par la médecine traditionnelle. Feuilles Les feuilles de manguier riches en tanins sont connues pour leurs propriétés antiseptiques, antihémorragiques, anti-diarrhéiques, et antipoison. Ainsi, elles sont utilisées en cas de morsures de serpents, de scorpions et d'insectes venimeux.

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Les feuilles séchées en infusion (potion à jeun) combattent les caries. Les jeunes feuilles mâchées soignent les dysenteries et les diarrhées simples (BALLY, 1999). Les fleurs et les feuilles utilisées en infusion sont efficaces pour le traitement des affections des bronches et poumons. Elles sont vermifuges et provoquent l’augmentation de la sueur. Par ailleurs, la fumée, dégagée par les feuilles de manguier que l'on fait brûler, soulage le hoquet et les maux de gorge. Fruit La mangue est un fruit rafraîchissant qui soulage les rougeurs, les irritations et les brûlures solaires. Verte, elle est utilisée en ophtalmologie et mûre, elle assainit, purifie le sang et augmente la sécrétion de l’urine ; elle sert aussi à stimuler l’activité du foie. Une cure de mangues de deux mois est recommandée pour les enfants qui sont en manque de vitamines ou qui souffrent de rachitisme (STEINMETZ, 1996). En Afrique Centrale, la mangue est utilisée dans le traitement du scorbut et même de la syphilis. La mangue est une source de vitamines A, C, E et de sélénium grâce à ses fibres comestibles. Elles contribuent à diminuer les risques de maladies cardiaques grâce à leur capacité à réduire le cholestérol sanguin (BALLY et al., 2006). En Inde, une boisson fabriquée à partir de mangue est utilisée comme un remède contre la fatigue et les coups de chaleur. D’autre part, une des rares études effectuées spécifiquement sur la mangue a démontré que le jus de mangue exerce un effet anti-cancer sur des cellules. Cela s’expliquerait par la présence de polyphénols dans le jus de mangue. En effet cette substance détient une forte teneur en antioxydants qui protège les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres (BAZZANO et al., 2003 ; STEINMET et al., 2007 ; SOERJOMATARAM et al., 2010) Ecorce L'écorce de la tige préparée en tisane froide est utilisée pour stopper les hémorragies. En effet, elle contient une substance astringente, c’est-à-dire, une 25


substance qui provoque la contraction des tissus et des vaisseaux sanguins et stimule la coagulation du sang. Quant à l’écorce de la racine cuite en décoction, elle fait baisser la fièvre. Par ailleurs, la décoction de l'écorce soigne les hémorroïdes et en bain de bouche, elle lutte contre les affections buccales. L’écorce et les feuilles bouillies sont indiquées contre les diarrhées et les dysenteries. Des études menées à partir d’extraits de l’écorce du manguier ont révélé la présence d’une forte concentration en mangiférine qu’on retrouve également dans la mangue en faible quantité. La mangiférine possède des vertus bénéfiques contre le diabète, l’inflammation, le stress oxydatif et réduit le taux de cholestérol. Amande Le noyau de mangue est un excellent remède contre les maux de ventre et la diarrhée et réduit en farine, il sert à soulager les asthmatiques et à lutter contre la diarrhée. L'amande (graine contenue dans le noyau) pilée est utilisée comme vermifuge et pour soigner les gonorrhées. Il est administré par voie interne en poudre ou en tisane. IV. POTENTIEL

DE

L’AMANDE

DE

MANGUE

DANS

L’ALIMENTATION POUR VOLAILLE IV.1. Valeur nutritive de l’amande de mangue Il existe un vaste ensemble d'informations sur la composition nutritionnelle de l’amande de mangue, mais il est difficile de donner des valeurs représentatives pour les constituants en raison du fait qu’elles varient considérablement en fonction des variétés (tableau VI). Selon KANSCI et al. (2008), il y a environ mille (1000) variétés de mangue partout dans le monde. Les différences variétales dans la composition de l’amande de mangue sont bien documentées (DIARRA et al., 2011). LAKSHMINARAYANA et al. (1983) ont analysé l’amande à partir de 43

26


variétés de mangue en Inde et de grandes différences ont été signalées en ce qui concerne la teneur en protéines (4,0 à 8,1%), en matières grasses (3,7 à 12,6%) et de cendres (1,0 à 3,7%) sur une base de matière sèche. L’amande de mangue est une bonne source d'amidon (58-80%) (SAADANY, 1980; GARG et TANDON, 1997; SANDHU et LIM, 2007) et est riche en matière graisses (DIARRA et al., 2011) qui se combinent pour donner une énergie métabolisable (EM) comparable à celle du maïs (DIARRA et al., 2011) (tableau VI) Tableau VI: Constituants nutritifs de l’amande de mangue Constituants Matière sèche Protéines brutes Fibres Lipides glucides Energie métabolisable (Kcal/kg) Cendres brutes

Concentration (g) pour 100g d’amande 89 -91 6 – 10,8 1,11 – 2,9 2 7,87- 14,80 67 – 82 3,275 - 3,454 1-3,7

(Source : DIARRA, 2015)

De même, la teneur en protéines de l’amande de mangue séchée (6-13%) est comparable à celle du maïs et a un bon profil en acides aminés essentiels, notamment, en lysine et en méthionine (FOWOMOLA, 2010; JADHAV et SIDDIQUI, 2010) (tableau VII).

27


Tableau VII: Profil en acides aminés (g/100 g de protéines) de l’amande de mangue

Acide aminés Lysine Alanine Histidine Cystéine Arginine Valine Aspartate Méthionine Thréonine Isoleucine Serine Leucine Glutamate Tyrosine Proline Glycine Phénylalanine

Quantité 3,13 6,40 2,31 2,30 5,17 3,80 6,33 1,04 2,04 3,23 2,93 8,40 13 3,17 3 3,50 4,46

(Source : Fowomola, 2010) La farine d’amande de mangue est

modérément riche en lipides (6-16%)

(SCHIEBER et al., 2001; GUNSTONE, 2006), mais constituent une bonne source d'acide stéarique (24-57%) et la teneur en acide oléique (34-56%). Il a été également démontré que l’amande de mangue est riche en vitamines. Par comparaison, l’amande de mangue est plus riche en vitamines et en calcium que le manioc (BEDE, 2010). D’autres minéraux ont été dosés par FOWOMOLA, (2010) qui a rapporté que 100g d’amande de mangue contenaient du sodium (21,0 mg), du potassium (22,3 mg), du calcium (111,3 mg) du magnésium (94,8 mg), du fer (11,9 mg), du zinc (1,1 mg) et du cuivre (0,1 mg). IV.2. Facteurs antinutritionnels et les procédées de détoxification En dépit de sa forte teneur en éléments nutritifs, l'utilisation de l’amande de mangue dans l'alimentation de volaille est limitée par la présence de plusieurs 28


facteurs antinutritionnels (FAN). Les principaux FAN identifiés dans l’amande de mangue sont les tanins et les glucosides cyanogènes (TEGUIA, 1995; RAVINDRAN et SIVAKANESAN, 1996; EL BOUSHY et

VAN DER

POEL., 2000; FARAG, 2001; SANON et KANWE, 2010; ASHOUSH et GADALLAH, 2011; DAKARE ET al., 2012). Des oxalates (RAVINDRAN et SIVAKANESAN, 1996; DAKARE et al., 2012), des phytates, des saponines, des alcaloïdes et flavonoïdes (DAKARE et al., 2012) (tableau VIII) ont été rapportés en quantités infimes, et ne constituent donc pas de contraintes majeures à l’utilisation de l’amande de mangue dans

l'alimentation des

volailles. En effet, les tanins sont les composés les plus antinutritionnels parmi les composés phénoliques. Leur propriété principale est de précipiter les protéines, qu’il s’agisse des protéines de la matière première ou des enzymes digestives (LARBIER ET LECLERCQ, 1992). Tableau VIII: Facteurs antinutritionnels contenu dans l’amande de mangue. Facteur antinutritionnels Tannins condensés (g/kg DM) Acide tannique (g/kg DM) Acide hydrocyanique (g/kg DM) Oxalates (mg/kg DM) Inhibiteurs de trypsine (TIU/g) Phytates (mg/100g) Alcaloïdes (mg/100g) Saponine (mg/100g)

Concentration 1,2 - 4.0 56,5 - 75 64 - 71 11.92 - 42 20 - 30 1.44 - 487.3 1 - 6.3 4 - 10.5

(Source : DIARRA, 2015) Une concentration en tanins de 0,5% dans l’aliment est signalée responsable de la réduction de la consommation alimentaire chez les poulets (VOHRA et al., 1966), et provoque une mortalité de 5% chez les rats (GLICK ET JOSLYN, 1970). JANSMAN et al. (1989) ont rapporté que le niveau d’acide tannique

29


toléré dans le régime alimentaire par les poussins est de 0,3%. DIARRA et al. (2011) ont observé que les oiseaux adultes tolèrent plus les tanins que les jeunes poussins. Les concentrations d'acide cyanhydrique (HCN) aussi bas que 25 mg/Kg dans le régime alimentaire affectent les performances des poules pondeuses alors que la performance des poulets de chair a été affectée lorsque la concentration a atteint 100 mg/kg (PANIGRAHI, 1996). Procédés de détoxification : Le trempage et l'ébullition ont permis de baisser de manière significative le contenu en FAN de l’amande de mangue (TEGUIA, 1995; RAVINDRAN ET SIVAKANESAN, 1996; DIARRA et al., 2011). L’autre avantage du trempage ou de l'ébullition est l’augmentation de la teneur en énergie métabolisable (RAVINDRAN ET SIVAKANESAN, 1996; DIARRA et al,. 2011). Ceci a été probablement causé par la décomposition des fractions d'hydrates de carbone complexes. Dans un rapport, RAVINDRAN ET SIVAKANESAN (1996) ont trouvé que l’ébullition est plus efficace à éliminer les tanins et HCN que le trempage. Le traitement avec un acide suivi du traitement alcalin a éliminé tous les tanins et la plupart des glucosides cyanogéniques de l’amande de mangue (PATIL et al.1982). DAKARE et al. (2012) ont rapporté une réduction significative de tanins, du HCN, l’activité d'inhibitrice de la trypsine et de l'oxalate dans les amandes bouillies par rapport aux amandes trempées. D’autres auteurs ont observé que l'ébullition suite au trempage réduit davantage la concentration de ces facteurs dans l’amande de mangue. La réduction maximale en tanins et l'amélioration des protéines ont été obtenues par l'action combinée du trempage et de l’autoclavage (MESSAY et SHIMELIS, 2012). Les effets de quelques méthodes de détoxification de l’amande de mangue sont présentés dans le tableau IX.

30


Tableau IX: Différents procédés d’élimination de facteurs antinutritionnels contenu dans l’amande de mangue. Réduction de facteur toxique Tannins

Glycosides cyanogènes Inhibiteur trypsine Phytates Oxalates

Trempage (24heures)

Trempage (72heures)

Bouillie (30 min à 100°C)

Trempé (24h) puis bouillie (30 min à 100°C)

48,2 61 19,1 de 33,8

42,86 77,78 -

61,1 47,43 65,51 84 84 77,78 37,6 98.2

80,2 57,1 100

23,8 22,6

82,22 20 -

84,44 42,8 24 81,1

52,4 89,7

(Source : DIARRA, 2015) IV.3. Utilisation de l’amande de mangue dans l’alimentation de volailles : Quelques résultats Le potentiel de l’amande de mangue dans l’alimentation pour les volailles est bien documenté. Du fait de ses attributs nutritifs, l’amande de mangue est souvent utilisée comme sources d’énergie alternatives au le maïs. PATIL et al. (1982) ont observé que le remplacement de 14,1% de maïs alimentaire avec l’amande de mangue crue n'a eu aucun effet indésirable sur les performances de croissance des poulets, mais un remplacement de 28,2% a eu des effets négatifs. Pour corroborer ceci, TEGUIA (1995) a rapporté des effets indésirables sur le gain de poids des poulets de chair nourris à 20% d’amande de mangue en remplacement du maïs. Récemment, AMAO ET SIYANBOLA (2013) ont observé une consommation alimentaire significativement plus faible, mais un 31


meilleur poids corporel et une meilleure conversion alimentaire chez les poulets nourris en finition avec 30% d’amandes de mangue traitées à la chaleur sèche en remplacement du maïs. ODUNSI (2005) a observé une dépression significative de la croissance chez les poulets de chair nourris à plus de 10% d’amandes crues en remplacement du maïs mais avec 20% de remplacement par l’amande trempée dans l’eau, il n’y avait pas d’effets sur la croissance des poulets de chair. De même, JOSEPH ET ABOLAJI (1997) n’ont observé aucun effet indésirable de l'alimentation à 10% d’amandes crues ou 20% d’amandes bouillies en remplacement du maïs sur les performances des poulets de chair (consommation alimentaire, gain de poids et indice de consommation). Le goût amer de l’amande de mangue a été attribué principalement à la présence de tanins. RAVINDRAN ET SIVAKANESAN (1996) ont

observé des

améliorations dans les performances des poulets nourris avec des amandes de mangue traitées en parallèle avec une réduction des tanins, ce qui indique que les tanins sont en grande partie responsables de la mauvaise valeur nutritive de l’amande de mangue crue. L'effet de l'âge sur la capacité des oiseaux à tolérer l’amande de mangue a été rapportée. DIARRA ET USMAN (2008) ont observé que le remplacement de 20% de maïs avec l’amande de mangue crue dans le régime alimentaire des poulets a nettement diminué les performances des poussins pendant la phase de démarrage. Ces performances ont été compensées lors de la phase de finition; ce qui suggère que la capacité des poulets de chair à utiliser l’amande de mangue augmente avec l'âge. De même, DIARRA et al. (2011) ont rapporté que le remplacement de 50 et 70% du maïs avec l’amande de mangue bouillie dans la ration de démarrage de poulets de chair et puis en finition ont respectivement réduit de façon significative le coût des aliments sans effets néfastes sur la croissance et l'utilisation des aliments.

32


33


DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE

34


CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I. MATERIEL I.1. Lieu et période d’étude Notre étude a été réalisée en deux phases. Une première de Juin à Aout 2016 qui correspond à la phase de collecte des ingrédients surtout l’amande de mangue dans la ville de Dakar et de ses environs ; et une seconde de Novembre à Décembre 2016 qui correspond à l’essai alimentaire, s’est déroulée dans la ferme de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar située dans la communauté rurale de Sangalkam plus précisément à Keur Ndiaye Lo (Département de Rufisque, Région de Dakar). I.2. Ingrédients alimentaires I.2.1. Collecte et traitement des amandes de mangue  Collecte Les noyaux de mangue ont été collectés dans la ville de Dakar auprès des vendeurs de mangues pelées, au parc à mangue de Pikine et auprès d’une industrie de transformation de fruit (ZENA Sarl) pendant les mois de Juin à Août 2016, période qui correspond au pic de la saison des mangues au Sénégal. Les amandes ont été obtenues par fente manuelle des noyaux de mangues à l’aide d’un couteau.  Traitement Le matériel suivant a été utilisé pour le bouillissage de l’amande de mangue: - gaz pour le chauffage ; - casserole; - eau de robinet; - bâche pour séchage ; - thermomètre. 35


I.2.2. Autres intrants alimentaires - maïs ; - tourteau d’arachide ; - son de blé ; - son de riz - phosphate tricalcique - carbonate de calcium ; - sel iodé ; - farine de poisson ; - huile d’arachide ; - CMV : complexe minéralo –vitaminé ; - anti-mycotoxine I.3. Matériel animal Nous avons utilisé pour l’essai 240 poussins de type chair de souche Cobb500 non sexés âgés de 21 jours qui ont été élevés ensemble durant une période de 3 semaines dans un bâtiment puis transférés dans un autre pour l’essai proprement dit. I.4. Bâtiments et matériel d’élevage I.4.1. Bâtiments d’élevage Deux bâtiments ont servi à notre étude, un premier situé dans une ferme privée où les poussins ont été élevés jusqu’à 21 jours d’âge et un deuxième situé dans la ferme de l’EISMV qui à servi à l’essai proprement parlé pendant 21 jours. I.4.2. Matériel d’élevage et de contrôle des performances - Matériel d’élevage (mangeoires, abreuvoirs, radiants, ampoules, seaux, bassines, litière) ; -

Dispositif lumineux solaire ; 36


- Balance de précision de marque SOEHNLE (1 à 5000 g) ; balance commerciale (1 à 50Kg) de marque CAMRY; - Cadres grillagés pour la mise en lot des oiseaux; - Matériel de nettoyage et désinfection (balaie, rateau, pelle, sceau, pulvérisateur, pinceau…) ; - Bac pour pédulive; - Médicaments vétérinaires ; - Gaz ; - Thermomètre. II. METHODES II.1. Traitement, analyses bromatologiques et formulation des rations alimentaires expérimentales  Traitement : Les noyaux de mangue collectés ont été débarrassés de leur coque par fente manuelle ou à l’aide d’un couteau (figure 6). Les amandes obtenues ont été réduites en petits morceaux pour augmenter la surface d’échange puis séchées au soleil pendant cinq (5) jours. Après séchage, elles ont été bouillies dans l’eau du robinet à 100° C pendant 30 minutes puis séchées au soleil pendant 72 heures. Un échantillon de cet ingrédient ainsi traité a été envoyé pour analyse au Laboratoire d’Alimentation et de Nutrition Animale (LANA) de l’EISMV de Dakar. Les autres matières premières ont été achetées dans une structure de fabrique d’aliments de la place.

37


(Source : Auteur) Figure 6 : Décorticage des noyaux de mangue (à gauche) et séchage des amandes de mangue au soleil (à droite)  Analyses bromatologiques Les analyses bromatologiques des matières premières (notamment l’amande de mangue) et des aliments expérimentaux ont été effectuées à LANA de l’EISMV à Dakar. Elles concernent la détermination de la matière sèche (MS), des matières minérales ou cendres brutes (MM), des protéines brutes (PB), des matières grasses (MG), de la cellulose brute (CB) et des éléments minéraux : Calcium, phosphore suivant les méthodes en vigueur au laboratoire de l’EISMV qui sont des procédures classiques dérivées des normes de l’Association Française de Normalisation (AFNOR V 18-109).  Formulation et fabrication de l’aliment A partir des résultats d’analyses bromatologiques des ingrédients, et des valeurs bromatologiques des autres ingrédients déjà existantes, nous avons formulé quatre (4) rations expérimentales iso-énergétiques et iso-protéiques de type croissance-finition pour poulets de chair. Il s’agit des rations expérimentales de type MI0 (ration témoin), MI5, MI10 et MI15 contenant respectivement 0, 5, 10, et 15% d’amande de mangue 38


(Mangifera indica) en substitution du maïs (tableau X), principale source d’énergie des rations. La préparation de ces rations a été faite par un mélange manuel des différentes matières premières sélectionnées. Tableau X: Composition en ingrédients et valeurs bromatologiques calculées des différentes rations expérimentales ayant servi à nourrir les poulets de chair MI0% (témoin)

MI5%

MI10%

MI15%

Maïs Jaune

59,31

54,31

49,31

44,31

Son de blé

2,46

2,55

2,45

2,45

Son de riz

2,27

2

1,80

1,64

Huile d'arachide

1,84

1,60

1,40

1,10

Amande de mangue

0

5

10

15

Tourteau d'arachide

27,42

27,88

28,41

28,91

Farine de poisson SNP

3,15

3,15

3,15

3,15

L-Lysine (99%)

0,28

0,28

0,27

0,26

DL-Méthionine (99%)

0,07

0,07

0,07

0,08

Craie alimentaire

1,43

1,39

1,35

1,31

Phosphate tricalcique

1,04

1,06

1,08

1,09

NaCl iodé

0,38

0,37

0,36

0,36

CMV (Prémix chair-0,25%)

0,25

0,25

0,25

0,25

Toxo-XL

0,10

0,10

0,10

0,10

Protéines brutes (%)

21

21,01

21,03

21,05

Matières grasses (%)

5,99

5,97

5,98

5,90

Celluloses brutes (%)

4,37

4,37

4,35

4,36

Matières minérales (%)

6,32

6,32

6,34

6,37

Calcium (%)

1,00

1,00

1,00

1,00

Phosphore (%)

0,70

0,70

0,70

0,70

Sodium (%)

0,18

0,18

0,18

0,18

Potassium (%)

0,51

0,53

0,54

0,56

Lysine (%)

1,00

1,00

1,00

1,00

Méthionine (%)

0,50

0,50

0,50

0,50

3150,00

3151,69

3156,07

3153,13

Matières premières

Valeurs nutritives calculées

EM (kcal/kg)

39


II.2. Conduite de l’élevage II.2.1. Préparation des bâtiments Deux semaines avant l’arrivée des poussins, les deux bâtiments ont été vidés, nettoyés à l’eau savonneuse et désinfectés à l’eau de javel à raison de 1litre/10 litres d’eau. Tout le matériel d’élevage a également été lavé et désinfecté à l’eau de javel. Quatre (4) jours plus tard une deuxième désinfection à l’eau de javel à été réalisée suivie d’une désinfection le cinquième jour avant l’arrivée des poussins par pulvérisation de la TH4(ND) (Désinfectant à ammonium quaternaire). Le lendemain, toutes les ouvertures du bâtiment on été fermées. Deux jours avant l’arrivée des poussins, nous avons délimité une poussinière à raison de 40 poussins par m². Les éleveuses (radiants), suspendus à 1 m du sol et les ampoules ont été placées puis les réserves d’eau constituées. La veille de l’arrivée des poussins, une litière à base d’attapulgite (Confort-Lit) a été installée à raison de 4 kg/m². Les supports des abreuvoirs ont été placés avant une désinfection terminale à l’aide de VIRUNET (10g/1litre d’eau) puis un pédiluve a été installé à l’entrée du bâtiment. Un thermomètre a été également fixé pour vérifier la température d’ambiance. Cinq (5) jours avant le transfert des oiseaux dans le bâtiment d’expérimentation, ce dernier a également fait l’objet d’une désinfection à la TH4 après la mise en place des cadres grillagés pour délimiter les aires de vie des différents sous-lots. La veille du transfert (20ème jour), une couche de litière à base de copeaux de bois et un pédiluve à l’entrée du bâtiment ont été mis en place. Le matériel de contrôle (balance, thermomètre), les fiches de collecte de données (Annexes I et II) ont été installées de même que le dispositif d’éclairage furent mis en place. L’aliment expérimental a été également entreposé dans le bâtiment.

40


II.2.2. Installation des poussins Le système de chauffage a été mis en marche deux (2) heures avant l’arrivée des poussins et les abreuvoirs remplis d'eau ont été installés, pour permettre à l’eau d’être à la même température que l’air ambiant. A l’arrivée des poussins (de souche Cobb 500), ils ont été vaccinés contre la maladie de Newcastle par trempage de bec puis des contrôles de routine ont été effectués (nombre, état de l’ombilic et des pattes, vivacité). Ils ont ensuite été installés dans leur poussinière réalisée à cet effet (figure 7). L’installation ainsi réalisée, les sujets sont élevés ensemble pour une période de 21 jours.

(Source : Auteur) Figure 7 : Vaccination par trempage de bec (à gauche) et installation des poussins (à droite) II.2.3. Programme de prophylaxie Durant toute la durée de l’élevage, les sujets ont subi le programme de prophylaxie suivant en vigueur dans la région de Dakar (tableau XI).

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Tableau XI: Programme de prophylaxie appliqué aux poulets pendant l’essai Age (jour) 1

Action Vaccination Newcastle Bronchite Infectieuse

Produits utilisés Imopest (IM) AVINEW et Bioral H120 (trempage du bec) (1000 doses dans 150 ml d’eau) ColiterravetND (eau de boisson) 1 g/10 l d’eau Selko pH, 2 ml/l d’eau

2, 3, 4

Prévention des réactions postvaccinales et du stress

5, 6, 7, 8

Prévention salmonellose/Colibacillose Vaccination contre la maladie Gumbo L ND de Gumboro (1000 doses dans 10 l d’eau) (eau de boisson) Detoxifiant HeparenolND (10 ml/10 l d’eau) Complexe vitaminique Amin total 1 g/ 10 l d’eau Rappel de la vaccination Gumbo IBDL ND (1000 doses dans 15 contre la maladie de Gumboro l d’eau de boisson) Detoxifiant HeparenolND (10 ml/10 l d’eau) Complexe vitaminique Amin total (1 g/ 10 l d’eau) Stimulateur de croissance Amino grow (1 ml/ 4 l d’eau de boisson) Rappel de la vaccination AVINEWR contre la maladie de la (1000 doses dans 20 l d’eau de Newcastle Boisson) ND Detoxifiant Heparenol (10 ml/10 l d’eau) Complexe vitaminique Amin total (1 g/ 10 l d’eau) Complexe vitaminique Anticoccidien (eau de Anticox (1 g/ 5l d’eau) boisson) Déparasitage interne Pipérazine (demi-journée) (10 g pour 10 l d’eau) Rappel de la vaccination CEVAC NEWLR contre la maladie de la (1000 doses dans 30 l d’eau de Newcastle boisson) ND Detoxifiant Heparenol (10 ml/10 l d’eau) Complexe vitaminique Amin total (1 g/ 10 l d’eau) Si retard de croissance Amin total (1 g/5 l d’eau)

9 9, 10, 11 15 15, 16, 17

18 18, 19, 20 21 22, 23, 24, 25,26 27 28 28, 29, 30 31, 32, 33

42


II.2.4. Transfert et mise en lot des sujets Le matin du 21ième jour d’élevage, les poussins ont tous été transférés dans le bâtiment d’essai dans des caisses de transfert prévus à cet effet. Les oiseaux pesés ont été répartis selon un dispositif aléatoire complètement randomisé en 4 lots de poids sensiblement identiques comportant chacun 60 sujets. Cette répartition a pour but de faciliter les manipulations et les analyses statistiques. Des cloisons grillagées ont été utilisées pour la séparation des différents sous lots de 2m² chacun. Chaque lot est subdivisé en trois sous-lots de 20 sujets, correspondant

à chacun des quatre (4) traitements alimentaires

précédents, MI0, MI5, MI10 et MI15 (figure 8). Dès la 3è semaine d’âge, les oiseaux de chaque lot ont été soumis aux aliments expérimentaux correspondants, MI0, MI5, MI10 et MI15 et ce, jusqu’à la fin de l’expérimentation (41ième jour).

Figure 8 : Mise en lot des poussins (Source : Auteur) II.2.5. Programme d’alimentation et d’abreuvement Durant les trois premières semaines d’âge, les poussins ont reçu un aliment commercial (démarrage FKS pour 14 jours puis croissance FKS pour 7 jours). Du 21ème au 41ème jour, ils ont été nourris aux aliments expérimentaux précédemment formulés et fabriqués. Chaque lot de poulets a été soumis à un

43


seul type de ration alimentaire durant toute la période d’essai. Pendant toute la période d’élevage, l’eau et l’aliment ont été distribués ad libitum. Une transition alimentaire linéaire a été observée pendant les quatre (4) premiers jours à chaque changement d’aliment, cela consiste à augmenter progressivement la part du nouvel aliment dans la ration quotidienne servie en substitution de l’aliment en cours d’usage ou lors du passage d’une phase à une autre comme l’indiquent les tableaux XII et XIII. Tableau XII : Passage de la phase de démarrage à la phase de croissance 14ème jours

15ème jours

16ème jours

17ème jours

Aliment démarrage FKS

¾

2/4

¼

0/4

Aliment de croissance FKS

¼

2/4

¾

4/4

Tableau XIII: Passage de l’aliment croissance FKS à l’aliment expérimental 21ème jours

22ème jours

23ème jours

24ème jours

Aliment croissance FKS

¾

2/4

¼

0/4

Aliment experimental

¼

2/4

¾

4/4

L’eau de robinet a été servie à volonté durant toute la période d’élevage. III. Collecte des données III.1. Consommation alimentaire Ces données ont été quotidiennement enregistrées à l’aide d’une fiche de collette (Annexe 1) et ont été calculées à partir des quantités d’aliment distribuées et celles refusées.

44


III.2. Evolution pondérale Chaque sujet a été pesé individuellement et de manière hebdomadaire à l’aide du dispositif de pesée composé d’un sceau et d’une balance électronique. III.3. Poids carcasse A la fin de l’expérimentation, les animaux ont été abattus par saignée et déplumés. Ils ont ensuite été éviscérés, tête et pattes conservées (figure 9). Les poids vifs avant l’abattage et les poids des carcasses ont été enregistrés sur une fiche de collecte (Annexe 2).

(Source : Auteur) Figure 9 : Pesée de la carcasse de poulet après éviscération III.4. Caractéristiques de la carcasse et des organes A la fin de l’expérimentation (6 semaines d’âge), 12 poulets choisis au hasard, à raison de 3 sujets/lot ont fait l’objet d’analyse, en vue d’évaluer l’impact des différents traitements alimentaires sur les caractéristiques des carcasses et des organes (Annexe 2). Les organes des cavités abdominale et thoracique (gésier, cœur, foie et rate) ont ensuite été disséqués, enlevés et pesés séparément. La coloration jaune de la peau et des graisses a également été appréciée grâce à une 45


technique de notation similaire à celle de Kaijage et al. (2003) allant de la note 1 à 4 en fonction de l’intensité de la coloration jaune observée. - 1 : absence de coloration jaune, - 2 : légère à moyenne coloration jaune, - 3 : assez à coloration bien jaune et - 4 : coloration jaune intense à foncée. III.5. Mortalité Les mortalités ont été enregistrées et les autopsies ont été réalisées en cas de mortalité. IV. Calcul des paramètres zootechniques Les données collectées au cours de l’essai ont permis de calculer les quantités d’aliments consommées, les quantités d’eau consommées, les gains moyens quotidiens, les rendements carcasse, le rendement organe et les indices de consommation à âge type, ainsi que les taux de mortalité.  Consommation alimentaire individuelle (Ci) Dans chaque sous lot, la consommation d’aliment par poulet est obtenue en divisant la quantité totale consommée par le nombre de poulets. Ci =

é ′

é

é ′

é

é (

é

)

 Gain moyen quotidien (GMQ) À l’aide des mesures hebdomadaires de poids, nous avons calculé le gain moyen quotidien en faisant le rapport du gain moyen pendant une période sur la durée de la période en jour. Il est exprimé en grammes. GMQ =

( ) é

é é

46

(

)


 Indice de consommation (IC) Il est calculé en faisant le rapport de la quantité moyenne d’aliment consommée pendant une période sur le gain de poids moyen pendant la même période. IC =

é ′

é

é é

( )

( )

 Rendement carcasse (RC) Il a été calculé en faisant le rapport du poids carcasse après éviscération sur le poids vif du sujet à l’abattage. Il est exprimé en pourcentage (%.) RC =

( ) à

( )

× 100

 Rendement Organe (RO) Il consiste à faire le rapport entre le poids de l’organe et le poids vif du sujet à l’abattage. Il est exprimé en pourcentage. Le gésier, le cœur, le foie et la rate sont pesés pour voir l’effet de la substitution du maïs par l’amande de mangue bouillie sur ces organes. RO(%) = Poids de l’organe ×100 / Poids vif du sujet à l’abattage  Taux de mortalité (TM) Le taux de mortalité est le rapport du nombre de morts enregistrés pendant la période d’élevage sur l’effectif total de départ. Il est exprimé en pourcentage (%). ′é

TM =

é

× 100

 Etude de la prévalence des pathologies Il s’agit de déterminer et d’enregistrer en fonction du type d’aliment les pathologies observées.

47


 Analyse économique L’évaluation économique n’a tenu compte que de la charge des aliments (démarrage et expérimentaux) car les autres valeurs liées au coût de production étaient les mêmes pour les différents lots. Elle a été réalisée sur la base d’une part, des frais et prix d’acquisition sur le marché local des matières premières et sous-produits utilisés dans la formulation des aliments expérimentaux. Les amandes de mangues incorporées dans la ration n’ont pas été achetées. Mais dans l’évaluation du prix/kg d’aliment des rations expérimentales fabriquées, un prix forfaitaire de 90 FCFA/kg a été attribué pour tenir compte du coût d’opportunité induit par le temps consacré à leur collecte et à la transformation. D’autre part, le prix de vente du kilogramme de poids carcasse a été fixé à 1 700 FCFA. Les charges ou coûts alimentaires, le prix de vente de la carcasse, les marges brutes alimentaires (MBA) et les marges nettes de surplus (MNS) réalisées par sujet ou par kg de poids carcasse ont été déterminés et enregistrés par traitement alimentaire de la même façon selon les formules ci-dessous. - Coût Alimentaire/poulet (FCFA) =

Coût de l’aliment avant

l’expérimentation+IC * Prix du kg d’aliment * Poids vif (kg) du poulet - Coût

Alimentaire/kg

poids

carcasse

(FCFA)

=

[(Coût

Alimentaire/poulet) ÷ Poids carcasse (kg) du poulet] - Prix de vente/carcasse de poulet (FCFA) = Poids carcasse (kg) du poulet * Prix de vente/kg poids carcasse - MBA/carcasse de poulet (FCFA) = (Prix de vente/carcasse de poulet) (Coût Alimentaire/poulet) - MBA/kg poids carcasse (FCFA) = (Prix de vente/kg poids carcasse) (Coût Alimentaire/kg poids carcasse) - MNS/kg poids carcasse (FCFA) = (MBA/kg poids carcasse/lot) (MBA/kg poids carcasse du lot témoin)

48


 Analyse statistique Une analyse statistique a permis de comparer les performances des différents lots de poulets en fonction du type de traitement d’aliment. Les différentes données obtenues ont été enregistrées et traitées dans le tableur du Microsoft Excel 2010 et les différents paramètres zootechniques précédemment cités ont été calculés. Elles ont été soumises ensuite à l’analyse de variance (ANOVA) à un facteur de seuil de signification de 5% à l’aide du logiciel R Commander version. 2.3-2.

49


CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION I. RESULTATS I.1. Paramètres d’ambiance La température ambiante (figure 10) dans le bâtiment d’élevage a varié entre 19,07 et 32,5°C. Les températures les plus élevées ont été enregistrées en milieu de journée et en début d’après midi, alors que celles les plus faibles ont été enregistrées tôt dans la matinée. Mais en général, on note une baisse de la température chaque semaine de l’expérimentation. 36 34

Température (°C)

32 30 28 26 24 22 20 18 16

Minimum Maximum

Semaine 4 23,14 32,5

Semaine 5 21,14 31,42

Semaine 6 19,07 28,78

Figure 10 : Evolution de la température à l’intérieur du bâtiment d’élevage en fonction du temps I.2. Caractéristiques bromatologiques de l’amande de mangue Les valeurs nutritives obtenues après analyse de l’amande de mangue collectée puis bouillie sont répertoriées dans le tableau XIV. Ces valeurs révèlent que l’amande de mangue bouillie a une énergie métabolisable très élevée, et contient un taux relativement élevé de calcium et de phosphore. Le reste des valeurs reste relativement moyen.

50


Tableau XIV: Composition nutritive de l’amande de mangue bouillie Elément

Valeur nutritive (g/100g)

Matière sèche (%)

90,09

Cendres brutes (% MS)

1,36

Protéines brutes (%MS)

5,53

Cellulose brute (%MS)

3,07

Matière grasse (%MS)

7,63

Calcium (%MS)

0,21

Phosphore (%MS)

0,1

Energie Métabolisable (kcal/kg)

3647

I.3. Effets de l’incorporation de l’amande de mangue bouillie dans la ration sur les performances des poulets de chair I.3.1. Effets sur l’état sanitaire et la mortalité des poulets de chair L’incorporation de l’amande de mangue bouillie dans la ration des poulets de chair n’a eu aucun effet néfaste sur la santé des animaux et la mortalité, comme le montre le tableau XV. Au total, cinq (05) mortalités (soit 2,08 %) ont été enregistrées au cours des 3 semaines d’expérimentation. Toutes les mortalités sont survenues dans les 5ème et 6ème semaines d’âge chez les sujets des lots MI0%, MI5% et MI15%. L’autopsie n’a révélé aucun signe ni lésion spécifique à une maladie aviaire, si ce n’est de l’ascite et des caillots de sans dans les oreillettes.

51


Tableau XV: Mortalités des poulets pendant la période d’essai Traitement alimentaire MI 0 % MI 5 % Effectif initial

60

60

MI 10 % MI 15 % Total 60

60

240

Mortalités Semaine 4

0

0

0

0

0

Semaine 5

1

1

0

1

3

Semaine 6

1

0

0

1

2

Total

2

1

0

2

5

3,33

1,67

0,00

3,33

2,08

Taux de mortalité (%)

I.3.2. Effet sur la consommation alimentaire individuelle Les consommations alimentaires individuelles enregistrées chez les sujets des différents traitements alimentaires pendant la phase de croissance sont consignées dans le tableau XVI. De ce dernier, nous constatons que l’incorporation de l’amande de mangue (Mangifera indica) bouillie dans la ration des poulets de chair n’a eu aucun effet néfaste significatif (P>0,05) sur la consommation alimentaire individuelle des oiseaux. Sur toute la période de l’expérimentation (4 à 6ème semaine d’âge), les consommations alimentaires individuelles des sujets témoins sont restées similaires à celles des lots nourris à base d’amande de mangue bouillie et n’ont pas été affectées par le niveau croissant d’incorporation de l’amande de mangue dans la ration.

52


Tableau XVI: Effet de l’incorporation de l’amande de mangue (Mangifera indica) bouillie dans la ration sur la consommation alimentaire des poulets de chair au Sénégal. Paramètre zootechnique Consommation alimentaire individuelle (g/j)

Age

Traitements alimentaires

(Semaine) MI 0 %

MI 5 %

MI 10 %

Valeur MI 15 %

de P

4

118,3±2,83 121,44±2,5 115,76±1,77 117,46±2,78 0,07

5

135,23±2,22 137,6±3,33 132,3±5,26 131,8±4,53

6

143,3±3,95 148,1±4,05

4-6

0,23

145,3±4,92 142,61±3,47 0,32

132,28±2,96 135,71±1,63 131,12±2,63 130,65±3,65 0,28

a, b, c : les valeurs portant différentes lettres sur la même ligne sont significativement différentes au seuil de 5%. I.3.3. Effet sur le poids vif des poulets L’évolution du poids vif des poulets par traitement alimentaire au cours du temps est illustrée par la figure 10. Pendant la première semaine d’expérimentation (4ème semaine d’âge), aucune différence significative n’a été notée sur les poids vifs des poussins dans les différents lots. Par contre, dès la 5ème semaine d’âge jusqu’à la fin de l’expérimentation à 6 semaines d’âge, il a été noté une diminution significative du poids vif des sujets du traitement MI15% comparé au traitement témoin MI 0%. L’incorporation de l’amande de mangue bouillie a diminué le poids vif des sujets de 8,7% et 9,71% respectivement, aux semaines 5 et 6 par rapport au témoin. Durant tout l’essai, les poids vifs obtenus pour les sujets des traitements MI5% et MI10% n’ont pas été significativement différents (p>0,05) par rapport au témoin MI0%.

53


Evolution du Poids vif 2400

Poids Vif (g)

2200 2000 1800 1600 1400 1200 1000 MI 0 % MI 5 % MI 10 % MI 15 %

Semaine 3 1021 1019 1020 1021

Semaine 4 1509 1451 1466 1435

Semaine 5 1918 1830 1836 1751

Semaine 6 2203,43 2107,71 2083,71 1989,29

Figure 11 : Evolution du poids vif des poulets de chair du Sénégal nourris aux rations contenant respectivement 0 % , 5 %, 10 % et 15% d’amande de mangue bouillie farine en fonction de l’âge I.3.4. Effet sur le GMQ Les GMQ obtenus chez les sujets des différents traitements alimentaires sont consignés dans le tableau XVII. L’incorporation de l’amande de mangue bouillie dans la ration des poulets de chair, n’a pas eu d’effet significatif (P<0,05) sur le GMQ des sujets des lots MI0%, MI5% et MI10% à 4 semaines d’âge. La seule différence obtenue se situe entre le lot témoin MI0% (69,71g/j) et le lot MI15% (59,14 g/j). A la 5ème et 6ème semaine d’âge, l’incorporation a également diminué significativement les GMQ des sujets du traitement MI15% par rapport aux sujets des traitements MI0% MI5% et MI10%. Il ya été constaté une baisse de la croissance en fonction du taux d’incorporation mais cette baisse n’a été significative qu’à 15% d’incorporation de l’amande de mangue bouillie. En général, sur toute la durée de l’expérimentation, les sujets du lot MI15% ont présenté des GMQ significativement plus bas que ceux des lots MI0% MI5% et 54


MI10%. Néanmoins, les GMQ de ces derniers lots sont restés sans différence significative. Tableau XVII: Effet de l’incorporation de l’amande de mangue (Mangifera indica) bouillie dans la ration sur le gain moyen quotidien (GMQ) des poulets de chair au Sénégal Age Paramètre zootechnique (Semaine) MI 0 %

GMQ (g)

Traitements alimentaires MI 5 %

MI 10 %

MI 15 %

Valeur de P

4

69,71±2,65a

61,71±4,36ab 63,71±3,54ab 59,14±3,27b

0,016

5

58,43±2,42 a 54,14±3,57 ab 52,92±2,55 ab 45,14±3,48b

0,020

6

47,57±1,75 a 46,29±3,18 a 41,29±3,18 ab 39,71±4,06 b 0,025

4–6

58,57±2,24 a 54,05±3,68 ab 52,62±3,07 ab 48±3,6b

0,019

a, b, c : les valeurs portant différentes lettres sur la même ligne sont significativement différentes au seuil de 5% I.3.5. Effet sur l’indice de consommation Le tableau XVIII présente les résultats de l’effet des différents traitements alimentaires sur l’indice de consommation alimentaire des poulets de chair. Les indices de consommation alimentaire obtenus par traitement pendant toute l’expérimentation sont de 2,34±0,05; 2,57±0,14; 2,61±0,21 et 2,83±0,19 ; respectivement, pour les sujets des rations MI0% ; MI5% ; MI10% et MI15%. On note de façon générale une légère détérioration de l’indice de consommation avec des rations contenant l’amande de mangue bouillie et ce en fonction du niveau d’incorporation. L’indice de consommation des sujets nourris aux rations contenant l’amande de mangue bouillie est plus élevée de 9,8 à 17 % par rapport à l’indice de consommation avec la ration témoin. Cependant, les analyses statistiques ont montré que ces résultats ne présentent aucune différence significative d’un traitement à l’autre au seuil de 5% sur toute l’expérimentation. 55


Tableau XVIII: Effet de l’incorporation de l’amande de mangue (Mangifera indica) bouillie dans la ration sur l’indice de consommation alimentaire (IC) des poulets de chair au Sénégal Paramètre zootechnique Indice de consommation (IC)

Age

Traitements alimentaires

(Semaine) MI 0 %

MI 5 %

MI 10 %

Valeur MI 15 %

de P

4

1,7±0,05a

1,97±0,17 a b 1,82±0,08a b 1,99±0,07a 0,097

5

2,31±0,08a 2,54±0,13 a b 2,5±0,18 a

2,92±0,19b 0,035

6

3,01±0,04 a 3,2±0,18 a b

3,52±0,4 a b

3,59±0,31 b 0,047

4–6

2,34±0,05 a 2,57±0,14 a

2,61±0,21 a

2,83±0,19 a 0,06

a, b, c : les valeurs portant différentes lettres sur la même ligne sont significativement différentes au seuil de 5% I.3.6. Effet sur les caractéristiques de la carcasse et des organes Les résultats de l’effet d’incorporation de l’amande de mangue bouillie sur les caractéristiques de la carcasse et des organes des poulets sont consignés dans le tableau XIX L’incorporation de l’amande de mangue bouillie a conduit à une diminution significative du poids vif et du poids carcasse à 6 semaines d’âge chez les poulets de chair du lot MI 15% par rapport au sujets du traitement témoin. Par contre, l’incorporation n’a engendré aucun effet néfaste sur le rendement carcasse des sujets nourris à base d’amande de mangue en comparaison aux sujets témoins de même que sur le poids des organes pris individuellement (foie, cœur, poumons, rate, gésier). Cependant, on note une augmentation du rendement organe en fonction du niveau d’incorporation de l’amande de mangue. Mais cette augmentation reste non significative par rapport au témoin. Par ailleurs, l’incorporation de l’amande de mangue bouillie dans la ration alimentaire n’a pas présenté d’effets significatifs sur la coloration jaune de la peau ainsi que celle du gras abdominal.

56


Tableau XIX: Effet de l’incorporation de l’amande de mangue (Mangifera indica) bouillie dans la ration sur les caractéristiques de la carcasse et des organes chez les poulets de chair au Sénégal. Caractéristique de la carcasse

Traitements alimentaires MI 0 %

MI 5 %

PV

2203±45,44a

PC

1905,66±107,5 a

RC

86,45±3,13 a

MI 10 %

2107,68±73,95 a b 2083,66±58,04 a b 1829±49,32 a b 86,80±1,52 a

1784±70,57 a b 85,6±1,11a

Valeur MI 15 %

de P

1989±69,82 b

0,007

1710,33±77,3 b 0,012 85,97±1,63 a

0,78

Poids foie

43±5,29 a

45,66±1,53 a

43,66±4,0 a

43,33±4,73 a

0,87

Poids gésier

58,33±4,7 a

56,33±3,79 a

56±3,46 a

56±11,14 a

0,94

Poids cœur

8,66±0,58 a

9±0.00 a

8,33±1,15 a

8,66±1,15 a

0,81

Poids rate

2,66±0,58 a

2,66±0,58 a

2,33±1,15

2,33±0,58 a

0 ,84

112,66±10,76 a

113,66±2,61 a

110,33±11,1 a

110,33±18,12 a

0,91

5,11±0,38 a

5,39±0,21 a

5,29±0,39 a

5,54±0,72 a

0,86

Poids organe RO

a, b, c : les valeurs portant différentes lettres sur la même ligne sont significativement différentes au seuil de 5%

I.3.7. Résultats

économiques

de

l’utilisation

des

rations

expérimentales Le tableau XX présente les prix de production/kg des aliments expérimentaux. Ces différents coûts ont été calculés avec le logiciel Excel sur la base des prix d’obtention des diverses matières premières sur le marché. Il a été constaté que le prix du kg des aliments contenant l’amande de mangue était moins élevé, de 7 ; 13 et 20 F CFA respectivement pour les traitements MI5% ; MI10% et MI15%

que celui du témoin (MI0%) qui est de 232 FCFA. Les coûts de

production d’un kilogramme de poids carcasse et les différentes marges brutes et nettes des divers traitements sont consignés dans le tableau XXI. De ce dernier,

57


il ressort que la charge alimentaire pour produire 1 kg de poids carcasse de chair diminue de façon non significative avec l’incorporation de l’amande de mangue. Vendu au prix de 1 700 FCFA le kg de poids carcasse, ces traitements alimentaires ont dégagé chacun des marges brutes alimentaires par kg de poids carcasse quasi similaires. Par rapport au témoin, les rations à base d’amande de mangue bouillie ont dégagé toutes des marges nettes supplémentaires négatives non significatives de -15 ; -2 et -26 F CFA, respectivement, pour MI5% ; MI10% et MI15%.

58


Tableau XX: Prix des matières premières et des rations alimentaires expérimentales Prix Ingrédients

Traitements alimentaires

unitaire (FCFA/Kg) MI 0% MI5%

MI10% MI15%

Maïs Jaune

180

106,76

97,76

88,76

79,76

Son de blé

150

3,69

3,83

3,68

3,68

Son de riz

110

2,50

2,20

1,98

1,80

Huile d'arachide

1100

20,21

17,60

15,40

12,10

Amande de mangue

90

0,00

4,50

9,00

13,50

Tourteau d'arachide

230

63,07

64,12

65,34

66,49

Farine poisson SNP

450

14,17

14,18

14,18

14,18

L-Lysine (99%)

2460

6,98

6,89

6,64

6,40

DL-Méthionine (99%)

4270

2,94

2,99

2,99

3,42

Craie alimentaire

90

1,29

1,25

1,22

1,18

Phosphate tricalcique

120

1,25

1,27

1,30

1,31

NaCl iodé

60

0,23

0,22

0,22

0,22

CMV (Prémix chair-0,5%)

2900

7,25

7,25

7,25

7,25

Toxo-XL

1640

1,64

1,64

1,64

1,64

Prix/kg d’aliment (FCFA)

232

59

225

219

212


Tableau XXI: Evaluation des marges bénéficiaires par traitement alimentaire Traitements alimentaires Paramètres MI 0% MI5% MI10% MI15% Prix/Kg d’aliment (FCFA)

232,00 225,00

Indice de consommation (4-6 semaines) Charge alimentaire par poulet

2,34

2,57

1001,72 989,17

Prix du Kg Poids carcasse (FCFA)

1700

1700

219,00

212,00

2,48

2,85

955,11 1700

944,34 1700

Prix de vente de carcasse de poulet

3239,63 3109,3 3076,33 2907,57

Marge brute alimentaire/poulet (FCFA)

2237,91 2120,13 2121,22 1963,23

Marge brute alimentaire/Kg PC (FCFA)

1173,67 1159,04 1171,88 1147,24

Marge nette supplémentaire/Kg PC par rapport au témoin (F CFA)

0,00

-14,63

-1,79

-26,43

II. DISCUSSION II.1. Paramètre d’ambiance Les températures ambiantes mesurées durant la période d’essai oscillent entre 19,07 °C et 32.5°C. Ces valeurs sont dans la fourchette des normes de température ambiante (19 à 27°C), idéales préconisées par DAYON et ARBELOT (1997) et ITAVI (2003) pour l’obtention de bonnes performances zootechniques des poulets de chair. Ceci s’explique par le fait que la région des Niayes qui abrite Keur Ndiaye Lo Ndiaye Lo jouit d’un climat subcananéen assez doux particulièrement pendant les mois de déroulement de l’essai avec des températures comprises entre 19°C et 30°C.

60


II.2. Résultats de l’analyse bromatologique de l’amande de mangue Les valeurs nutritives de l’amande de mangue bouillie sont voisines de celles du maïs, mais aussi similaires à celles rapportés par DIARRA (2015) à la différence que dans notre cas, l’énergie métabolisable est plus élevée. Cela peut s’expliquer d’une part, par la différence entre les variétés de mangue utilisées mais, d’autre part, par l’ébullition de l’amande de mangue qui aurait causée la décomposition des fractions d'hydrates de carbone complexes augmentant ainsi l’énergie disponible. II.3. Effets de l’incorporation de l’amande de mangue dans la ration des poulets de chair sur les performances de croissance II.3.1. Consommation alimentaire L’incorporation de l’amande de mangue bouillie dans la ration alimentaire des poulets de chair n’a eu aucun effet significatif sur la consommation alimentaire individuelle des sujets. Ceci corrobore les résultats de AMAO et SIYANBOLA (2013) mais est contraire aux résultats de DIARRA et al. (2011). Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que les tanins, responsables du gout amer et acide de l’amande de mangue auraient été détruit grâce au traitement par la chaleur améliorant ainsi la prise alimentaire des poulets nourris avec les rations expérimentales. II.3.2. Poids vifs Les différents poids vifs obtenus à âge type correspondent à de nombreux résultats disponibles dans la littérature. Ainsi, nos résultats sont similaires à ceux obtenus par SANNI (2014) et NIANG (2016) qui ont, respectivement, enregistré des poids vifs de 2126,26 g et 2348,58g chez des poulets de chair en station à 6 semaines d’âge dans d’autres conditions. L’incorporation de l’amande de mangue bouillie a diminué significativement (à partir de 5 semaines d’âge) le poids vif des animaux soumis aux régimes contenant ladite amande en

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comparaison aux sujets du lot témoin. Cette diminution est fonction du niveau d’incorporation et est plus marquée chez les sujets du lot MI15%. Nos résultats sont corroborés par ceux obtenus par AMAO et SIYANBOLA (2013) qui, en incorporant l’amande de mangue traitée à la chaleur sèche au taux de 0 ; 5 et 10% dans la ration des poulets de chair avaient obtenu une diminution des poids vifs (respectivement, 1700 ; 1500,21 et 1610,44g) comparativement au lot témoin et ceci suivant un niveau croissant d’incorporation. Cette baisse du poids vif s’expliquerait par le fait que les facteurs antinutritionnels (tanins et cyanure…) contenus dans l’amande de mangue ne sont pas entièrement éliminés par le traitement à la chaleur et déséquilibrent l’absorption des nutriments. Ces résultats sont également en accord avec ceux obtenus par DIARRA et al. (2011) et ABDULLAHI (2012). Néanmoins, DIARRA et al. (2010) ont contrairement, rapporté une amélioration des poids vifs pour des taux d’incorporation inférieurs à 23% d’amande de mangue bouillie dans la ration des poulets de chair. Cette controverse des résultats pourrait s’expliquer par la différence entre les variétés de mangue utilisées. II.3.3. Gain Moyen Quotidien (GMQ) Le GMQ global (53,3 g/jr) enregistré chez les sujets témoins est similaire à celui obtenu par MISSOHOU et al. (1996) (52,9 g/jr) chez les poulets de chair Cobb 500 nourris à base d’un aliment commercial. La diminution du GMQ de l’ordre de 7,7% ; 10,1% et 18%, respectivement, pour les lots MI5% ; MI10% et MI15% par rapport aux sujets témoins est conforme aux résultats obtenus par DIARRA et al. (2011) ; ABDULLAHI (2012) et AMAO et SIYANBOLA (2013). Ces derniers mentionnent que le gain de poids corporel diminuait avec l’augmentation de l’amande de mangue dans l’alimentation. Cette baisse de la croissance s’expliquerait par les effets néfastes des facteurs antinutritionnels contenus dans l’amande de mangue qui malgré le traitement n’ont pas été totalement éliminés. Cependant, DIARRA et al. (2010) ont rapporté des

62


résultats contraires. Ils ont constaté une amélioration du GMQ chez des sujets nourris en finition à base d’aliment contenant des taux élevés d’amande de mangue bouillie

et ceux en relation avec une réduction de 65% des tanins.

Cette controverse serait liée à un profil en acides aminés différent d’une part, mais aussi, probablement à cause de la présence relativement élevée des tanins dans les variétés que nous avons utilisées. II.3.4. Indice de consommation L’incorporation de l’amande de mangue bouillie n’a pas présenté d’effets néfastes sur les indices de consommation des sujets en comparaison aux sujets témoins. Nos résultats sont en accord avec ceux obtenus par DIARRA et al. (2011), ABDULLAHI (2012) et AMAO et SIYANBOLA (2013) chez les poulets de chair. Ceci signifie que les sujets ayant reçu de l’aliment à base d’amande de mangue bouillie ont valorisé leur aliment au même titre que les sujets témoins. Toutefois, nous avons noté une légère augmentation de l’indice de consommation en fonction du niveau d’incorporation de l’amande de mangue malgré qu’elle soit non significative. Contrairement à nos résultats, TEGUIA (1995) et ODUNSI (2005) ont rapporté une détérioration significative de l’indice de consommation avec le niveau d’incorporation d’amande de mangue chez les poulets de chair. Ces derniers ont expliqué cette augmentation par le goût amer et acide de l’amande de mangue qui occasionne une détérioration de l’appétit. II.3.5. Effets de l’incorporation de l’amande de mangue bouillie sur le rendement et les caractéristiques de la carcasse L’incorporation de l’amande de mangue n’a eu aucun effet néfaste sur le rendement carcasse des sujets par rapport aux témoins MI0%. Les rendements carcasses (85,6- 86,8%) obtenus à l’issue de notre essai sont meilleurs que ceux obtenus par MISSOHOU et al. (1996) et par BAGNA (2014) dans diverses

63


conditions. Nos résultats sont plus élevés que ceux de DIARRA et al. (2011), ABDULLAHI (2012) et AMAO et SIYANBOLA (2013). Cela pourrait se justifier par le fait que chez ces auteurs, les poulets ont été éviscérés entièrement, le cou et les pattes enlevés. La similarité obtenue pour les poids du foie, cœur, poumons, rate et gésier des sujets des traitements MI5%, MI10% et MI15% par rapport au traitement témoin MI0%, serait due au faible impact de l’amande de mangue bouillie sur le fonctionnement de ces organes. Contrairement à nos résultats, ODUNSI (2005) a observé avec l’augmentation du taux d’incorporation d’amande de mangue crue, une diminution du rendement carcasse et une augmentation du poids de foie par rapport au lot témoin. Selon ABDULLAHI (2012) et DIARRA (2015), l’augmentation du poids du foie peut être liée à la nécessité de cet organe d’augmenter son efficacité pour la détoxification des dérivés toxiques de l’amande de mangue, y compris les tanins en s’hypertrophiant. II.4. Analyse économique A l’issue de notre essai, on constate que les prix des rations à base d’amande de mangue sont inférieurs à celui de la ration témoin. Cependant, la marge bénéficiaire brute alimentaire bien que non significative reste plus élevée avec le lot témoin (MI0%) que celles obtenues avec les rations à base d’amande de mangue bouillie. En comparaison avec la marge bénéficiaire brute de la ration témoin, les rations expérimentales MI5%, MI10% et MI15% engendrent respectivement des déficits d’environ 14 FCFA, 2 FCFA et 26 FCFA par kg de poids carcasse sur leurs marges brutes. Ces résultats peuvent être justifiés par le fait que le lieu de collecte des noyaux était éloigné du lieu de transformation ce qui a entrainé une augmentation du prix de l’amande de mangue et de sa transformation. De même, la légère augmentation de l’indice de consommation obtenu pour les poulets nourris aux rations à base d’amande de mangue a

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contribué à rehausser la charge de l’aliment pour produire un kilogramme de gain de poids vifs. Nos résultats sont en accord avec ceux obtenus par DIARRA et al. (2010), qui en incorporant l’amande de mangue traitée par la chaleur humide en substitution partielle du maïs a enregistré une diminution du coût de l’aliment . III. RECOMMANDATIONS De ce qui découle de notre essai, nous recommandons aux Etats, aux fabriques d’aliments et aux bailleurs de fonds, de financer la réalisation de ces types d’étude aussi bien sur l’amande de mangue que sur d’autre ressources alimentaires non conventionnelles. Cela permettra de réduire la grande dépendance aux matières premières conventionnelles qui, dans le contexte actuel de crise alimentaire, ne sont pas toujours disponibles, et font largement partie des denrées de l’alimentation humaine. Ensuite, nos recommandations vont à l’endroit des nutritionnistes, en les invitant à déterminer les teneurs en tanins de l’amande de mangue du Sénégal et d’identifier les meilleures techniques de détoxification et les taux d’incorporation en vue d’améliorer les qualités des rations de volaille à base d’amande de mangue. Nous recommandons de ce fait et au vu de nos résultats que cette étude soit reprise en changeant la méthode de détoxification soit par augmentation du temps du traitement de l’amande de mangue par la chaleur tout en évitant de détériorer sa qualité nutritionnelle ou encore de procéder au traitement chimique qui serait plus efficace dans la réduction des facteurs antinutritionnels. Aussi, il faudrait changer la présentation en poudre de la ration en forme granulée pour maximiser la consommation par les poulets et réduire les pertes. Enfin il faudra entreprendre des études sur la digestibilité de ce produit afin de vérifier les effets des facteurs antinutritionnels dans le but de mieux cerner l’impact de ces facteurs antinutritionnels sur les performances zootechniques des poulets de chair. 65


CONCLUSION Le Sénégal est un pays dont l’économie est essentiellement agricole. En effet, l’élevage contribue à lui seul, à environ 4,6 % du PIB (Produit Intérieur Brut) national et en moyenne à 30 % de la valeur ajoutée (VA) du secteur primaire (DPEE, 2016). Cette contribution est pour la plupart assurée par l’élevage des espèces à cycle court, notamment l’élevage du poulet de chair. Cependant le développement de l’aviculture moderne est principalement menacé par des contraintes technico-économiques et pathologiques mais aussi et surtout alimentaires. L’alimentation représente 60 à 80 % du coût de production en aviculture et dépend actuellement

des importations de matières premières

particulièrement les céréales. Le maïs en tant que principale source d’énergie dans l’aliment pour volaille y représente plus de 50%. Il est également utilisé dans l'alimentation humaine et est détourné aussi vers la production de biocarburant créant ainsi une forte concurrence entre les industries, la consommation humaine et celle du bétail. C’est pourquoi BOUTONNET et al. (2000) ont affirmé qu’un effort de recherche en nutrition nécessite d’être fait pour promouvoir la définition de modèles alimentaires valorisant beaucoup plus les ressources alimentaires ou plantes localement disponibles et bon marché. C’est dans cette dynamique que s’inscrit la valorisation en alimentation animale des ressources alimentaires non conventionnelles telles que l’amande de mangue (Mangifera indica). En effet, l’amande de mangue, issue d’un fruit tropical très apprécié et disponible, dispose d’un attribut nutritif sans conteste. Elle est une bonne source de glucides (58-80%), contient des quantités modérées de protéines (6-13%) et de lipides (6-16%). Les protéines de l’amande de mangue ont un bon profil d'acides aminés essentiels (lysine 3-5% et méthionine 1-2 %) et la matière grasse est une bonne source d'acide stéarique (24 – 57%) et linoléique (34-56%) (DIARRA, 2015). L’amande de mangue détoxifiée ou non a été utilisée à des taux variables en substitution du maïs chez les volailles

66


(RAVINDRAN ET SIVAKANESAN, 1996 ; FARAG, 2001 ; ODUNSI, 2005 ; DIARRA et USMAN, 2008 et

DIARRA et al. 2011)

avec des

résultats zootechnico-économiques satisfaisants mais variables selon le niveau d’incorporation et la phase d’élevage chez le poulet de chair. Malgré la grande disponibilité et la facile accessibilité de la mangue, aucune étude véritable n’a été menée pour évaluer le potentiel de l’amande de mangue en alimentation pour volaille au Sénégal. C’est dans ce contexte que nous avons mené cette étude dont l’objectif général est d’évaluer les performances zootechnico-économiques des poulets de chair nourris avec une ration alimentaire contenant de l’amande de mangue traitée en substitution partielle au maïs. Pour atteindre cet o1bjectif, 240 poussins de trois (3) semaines d’âge ont été répartis selon un dispositif complètement randomisé en 4 lots de 60 sujets chacun correspondant à quatre (4) types de rations expérimentales MI0%, MI5%, MI10%, MI15% contenant respectivement 0, 5, 10 et 15% d’amande de mangue bouillie. Chaque lot a été subdivisé en trois sous-lots de 20 sujets. Durant l’essai (4ème à la 6ème semaine), l’aliment et l’eau du réseau de la SDE ont été distribués à volonté. Au cours de cette période, la température au sein du bâtiment a été relevée à l’aide d’un thermomètre. De même, les mortalités et les paramètres zootechniques de croissance ont été enregistrés par le biais de la pesée journalière de la quantité d’aliments distribuée et refusée et de la pesée hebdomadaire des oiseaux. De la 4ème à la 6ème semaine d’âge, l’incorporation de l’amande de mangue bouillie a diminué de façon significative les poids vifs des poulets de chair du traitement MI15% (1989,29 g) par rapport à ceux du traitement témoin MI0% (2203,4g). Les sujets des autres lots MI5% (2107,71g) et MI10% (2083,71g) ne présentent pas de différence significative entre eux et les autres lots.

67


L’incorporation de l’amande de mangue a également entrainé une diminution significative du GMQ des poulets nourris à l’aliment MI15% (48g/j) par rapport à ceux des autres traitements MI0% (58,57g/j) ; MI5% (54,05g/j) et MI10% (52,62g/j). La consommation alimentaire des sujets des différents traitements alimentaires n’a pas été significativement différente. Elle a été de 132,28 ; 135,71 ; 131,12 et 130,65g, respectivement, pour les lots MI0%, MI5%, MI10% et MI15%. Egalement, durant toute la durée de

l’expérimentation, il n’y a pas eu de

différence significative entre les indices de consommation enregistrés chez les poulets nourris à base d’amande de mangue bouillie par rapport aux témoins. Les poids carcasses moyens de 1905,66 g, de 1829,26 g de 1784,7 g et de 1710,33 g ont été obtenus, respectivement, chez les oiseaux des traitements MI0%, MI5%, MI10% et MI15% correspondant dans le même ordre à des rendements carcasse de 86,45%, de 86,80% , de 85,6% et de 85,97%. Ces variations ne présentent pas de différence significative entre elles. De même, aucun effet négatif significatif n’a été enregistré sur les caractéristiques des organes (poids du foie, du cœur, de la rate et du gésier) ainsi que la coloration jaune de la peau et de la graisse abdominale. Sur le plan économique, nous avons obtenu des marges nettes supplémentaires par kg de poids carcasse négatives et non significatives de -13 ; -2 et -26 FCFA, respectivement, pour MI5%, MI10% et MI15% par rapport au témoin. Au terme de notre étude, il ressort que l’incorporation de l’amande de mangue bouillie dans la ration alimentaire des poulets de chair au Sénégal n’a aucun effet néfaste sur l’indice de consommation et les caractéristiques de carcasse et des organes. Par ailleurs, elle n’a pas conduit à une coloration jaune de la peau et de la graisse abdominale jusqu’à 15% d’incorporation. Ainsi, dans un contexte où

68


l’aviculture semi-moderne est confrontée à des difficultés d’approvisionnement et à la cherté des intrants notamment des céréales, l’utilisation d’amande de mangue bouillie à des teneurs allant jusqu’à 15% pourrait être conseillée et ceci sans engendrer de perte significative. Enfin, nous suggérons qu’une autre étude soit réalisée en changeant le mode de traitement de l’amande de mangue soit en augmentant la durée de chauffage ou en réduisant d’avantage les particules d’amande de mangue afin d’augmenter les surfaces d’échange avec l’eau. Mais nous invitons en marge d’une autre étude, de doser les facteurs antinutritionnels avant et après le traitement afin de savoir concrètement

l’effet

des

traitements

antinutritionnels de l’amande de mangue.

69

sur

la

réduction

des

facteurs


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79


ANNEXES

I


ANNEXE 1 FICHE DE COLLECTE DE DONNEES: Consommation alimentaire-Paramètres d’ambiancePoids vif-mortalité Quantité d’aliment (g) Date

Age

Lot MI 0% MI 5% MI 10% MI 15% MI 0% MI 5% MI 10% MI 15% MI 0% MI 5% MI 10% MI 15% MI 0% MI 5% MI 10% MI 15%

Sous lot 0-A 0-B 0-C 5-A 5-B 5-C 10-A 10-B 10-C 15-A 15-B 15-C 0-A 0-B 0-C 5-A 5-B 5-C 10-A 10-B 10-C 15-A 15-B 15-C 0-A 0-B 0-C 5-A 5-B 5-C 10-A 10-B 10-C 15-A 15-B 15-C 0-A 0-B 0-C 5-A 5-B 5-C 10-A 10-B 10-C 15-A 15-B 15-C

E

D

R

C

II

CAI*

Quantité d’eau (L) D

R

C

Température Min.

Max.

Poids

Nombre

PVm (g)

Mortalité


ANNEXE 2 FICHE DE COLLECTE DE DONNEES Caractéristique de carcasses et d’organes

Fin de l’expérimentation : 22 décembre 2012 Caractéristique de carcasses et d’organes PV (g)

Traitements alimentaires MI 0% A

B

C

MI 5% Moy

A

B

C

PC (g) RC (%) Poids foie (g) Poids cœur (g) Poids rate (g) Poids gésier (g) Poids organe (g) Po/Pv (%)

III

MI10% Moy

A

B

C

MI 15% Moy

A

B

C

Moy


INCORPORATION DE L’AMANDE DE MANGUE (Mangifera indica) BOUILLIE DANS LA RATION ALIMENTAIRE DES POULETS DE CHAIR AU SENEGAL

RESUME Notre étude qui s’est déroulée du 10 novembre au 21 décembre 2016 a pour but d’évaluer les performances zootechnico-économiques des poulets de chair nourris avec des rations alimentaires contenant de l’amande de mangue bouillie en substitution partielle au maïs. Pour atteindre ces objectifs, 240 poussins chair (3) semaines d’âge ont été répartis selon un dispositif complètement randomisé en quatre (4) lots de 60 sujets chacun correspondant à quatre (4) types de rations expérimentales: MI0%, MI5%, MI10%, MI15% contenant, respectivement, 0, 5, 10 et 15% d’amande de mangue bouillie. Chaque lot a été subdivisé en trois sous-lots de 20 sujets. Il ressort des résultats que de la 4ème à la 6ème semaine d’âge, l’incorporation de l’amande de mangue bouillie a diminué de façon significative les poids vifs des poulets de chair du traitement MI15% (1989,29 g) par rapport à ceux du traitement témoin MI0% (2203,4 g). Les sujets des autres lots MI5% (2107,71 g) et MI10% (2083,71 g) ne présentant pas de différence significative entre eux et les autres lots. Elle a également entrainé une diminution significative du GMQ des poulets nourris à l’aliment MI15% (48 g/j) par rapport à ceux des autres traitements MI0% (58,57 g/j) MI5% (54,05 g/j) et MI10% (52,62 g/j).La consommation alimentaire des sujets des différents traitements alimentaires n’a pas été significativement différente. Elle a été de 132,28 ; 135,71 ; 131,12 et 130,65g, respectivement, pour les lots MI0%, MI5%, MI10%, MI15%. Egalement, durant toute la durée de l’expérimentation, il n’y a pas eu de différence significative entre les indices de consommation. Les poids carcasses moyens de 1905,66 g ; de 1829,26 g de 1784,7 g et de 1710,33 g ont été obtenus, respectivement, chez les oiseaux des traitements MI0%, MI5%, MI10% et MI15% correspondant dans le même ordre à des rendements carcasse de 86,45%, de 86,80% , de 85,6% et de 85,97%. Ces variations ne présentent pas de différence significative entre elles. De même, aucun effet négatif significatif n’a été enregistré sur les caractéristiques des organes (poids du foie, du cœur, de la rate et du gésier) ainsi que la coloration jaune de la peau et de la graisse abdominale. Sur le plan économique, nous avons obtenu des marges nettes supplémentaires par kg de poids carcasse négatives et non significatives de -13 ; -2 et -26 FCFA, respectivement, pour MI5%, MI10% et MI15% par rapport au témoin. Ainsi, dans un contexte où l’aviculture semi-moderne est confrontée à des difficultés d’approvisionnement et à la cherté des intrants notamment des céréales, l’utilisation d’amande de mangue bouillie à des teneurs allant jusqu’à 15% pourrait être conseillée et ceci sans engendrer de perte significative. Mots clés : Amande de mangue, Poulet de chair, Performances zootechniques.

Auteur : Yanissou DJOBO Adresse : Lomé-Agoè Sorad (TOGO) Email : yandjob22@gmail.com Téléphone : 00228 90 70 39 02 (TOGO)/ 00221 77 505 13 18 (SENEGAL)


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