UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR **************** ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (EISMV)
Année 2017
N° 27
ANALYSES DES PRATIQUES APICOLES ET PRINCIPALES CONTRAINTES DE L’APICULTURE AU SENEGAL : CAS DES DEPARTEMENTS DE TIVAOUANE, MBOUR, FOUNDIOUGNE ET VELINGARA. THESE Présentée et soutenue publiquement le 25 Juillet 2017 à 10 heures devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Gbohounou Fabrice GNALI Né le 23 Novembre 1987 à Bakorahoin (République de Côte d’Ivoire)
Jury Président :
Monsieur Alassane WELE Professeur à la Faculté de Médecine, Pharmacie et Odontologie de Dakar
Directeur et rapporteur
Monsieur Oubri Bassa GBATI
de thèse :
Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Membre :
Monsieur Serge Niangoran BAKOU Professeur à l’EISMV de Dakar
Co-directeur de thèse :
Madame Fatoumata Barry Bio-toxicologue environnementaliste (Laboratoire de Toxicologie Hydrologie de la Faculté de Médecine, Pharmacie et Odontologie de Dakar)
Encadreur de thèse :
Docteur Dieudonné L. DAHOUROU
Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’EISMV de Dakar
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83 COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur à la Coopération Internationale Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur Recherche / Développement Professeur Alain R. KAMGA WALADJO Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine
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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur (disponibilité) M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire
CHIRURGIE-REPRODUCTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Madame Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé
MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRESZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU,Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire vacataire
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire
SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif
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DEDICACES
A DIEU tout puissant créateur du ciel et de la terre, père de notre seigneur JESUS CHRIST merci pour tous tes bienfaits. « Toute ma vie je veux chanter ton nom si bon, que la gloire te revienne. Amen… » In memoriam : à ma défunte Mère MADY Guena Delphine, je ne t’ai pas connu mais mon regard est plein de ton souvenir. Merci de m’avoir donné cette mère adoptive qui a su occuper ce rôle que tu lui as cédé quand tu es partie rejoindre notre seigneur. A mon Père DIZO Gnali Dominique, tu nous as toujours enseigné la rigueur en toutes choses, l’amour du travail bien fait et la tolérance. Tu nous as appris à communiquer la joie de vivre partout où nous nous trouvons car pour toi c’est la clef de la réussite. Aujourd’hui tous ces conseils et efforts ont trouvé bonheurs et satisfactions. Ses bout de phrases ne pourront combler tout cet amour que je te porte, sache que ce travail est l’aboutissement de tes investissement et de ce que tu devais être et puisse t’il te réjouir. A
ma
Mère
DAKOURY
Djegba
Lydie
Marcelle
« MAMAN
THERESE », tu as été présente pour nous depuis le départ de notre regrettée mère et depuis lors tu n’as cessé de prendre soin de nous, je ne saurais comment te dire merci. Femme battante sur les routes des champs et des marchés, sache que ses bouts de phrases ne pourront combler tout l’amour que je porte. Merci maman. A mon Oncle GNINIBOU Zadi Alexis « Tonton EUGENE », Homme de principe, tu n’as cessé de croire en moi et de m’inculquer les vertus qui font désormais partie de mon quotidien ; merci pour ton soutient et tous iii
ces sacrifices à mon égard. Ce travail n’est que le fruit de ton investissement en moi et le début de celui que tu as voulu que je sois. A mes parents DOMINIQUE ET THERESE, que DIEU père de notre seigneur JESUS, vous accordent longue vie afin que vous puissiez goutter aux fruits de l’arbre que vous avez semé. A mes grandes sœurs YORO Sylvie, GNALI Marie Benedicte, GNALI Marie Olga, mes grands frères KOUKA Franck, GNALI Seri Martin Junior : je vous dédie ce travail, pour tout l’amour que vous me portez et pour l’assistance dont vous me comblez. A mes petits frères GNALI Okrou Jean-Yves Blanchard et GNALI Gago Christ-Paul Teddy, les années d’étude passées loin de vous ne m’ont pas permis de vous côtoyer longtemps, que ce sacrifice soit pour vous une source d’inspiration afin de faire mieux que moi. A mes neveux et nièce : JUNIOR, MARC-OLIVIER, KILIAN, KIM, YASMINA, MAELISE, tonton vous aime fort. A mes tuteurs et tutrices « Famille BECKY, KOFFI, ETCHUE : merci de m’avoir accueilli chez vous et pour la vie de famille que vous m’avez donné. Aux familles GOGOUA à Daloa, Zadi GNINIBOU et enfants : merci de m’avoir accueillis comme votre enfant et votre frère. A la famille SENE et mon cousin Serigne Mbacke N’DOYE au Sénégal : merci pour l’accueil et l’esprit familial dans laquelle vous m’avez accueilli, que ALLAH le miséricordieux vous le rende au centuple. A mes filleules Oulimata DIOUF, Rachelle TANTE et mes filles du 34C FATOU et AICHA« gnonkô-bokh »
A la Communauté des Etudiants Vétérinaires Ivoiriens au Sénégal (CEVIS) et mes cadet (Basse KABORET, N’DA Martial, Josiane KONE, iv
Noel YOBOUET, ZANA, Murielle GNAHORE, Oumou BA) merci pour la vie de famille. A mon parrain Dr Arnaud Talnan CAMARA, merci pour ton soutien et tes conseils. A mes amis de l’Ecole Vétérinaire Souleyman TRAORE, Tenimba DIALLO, Mariam ALHAMDOU, Franck MATEMBILI, Dr Nadège MINOUGOU, les Dr DERA, Mbouzo FAGA, Singa NIATOU, aux membres du groupe I de TP 2014-2016 (Oumarou SAMBO, Marie Louise SENGHOR, Yanissou DJOBO, ma jumelle Awa Sadio YENA et notre Père de TP Allassane N’DIAYE ainsi que nos filleules) merci pour votre amitié. A Dr Fatima Diagne SYLLA marraine de la 44ieme promotion et au Pr Rianatou Bada ALEMBEDJI (Professeur accompagnateur) en acceptant de nous parrainer, vous nous avez fait l’insigne honneur d’être désormais vos enfants adoptifs, merci pour tout. DIEU vous bénisse. A la 44iem promotion, première promotion du système LMD en faisant partie de cette promotion nous nous sommes engagés souvenez-vous à soigner et traiter l’humanité que cet engagement soit le ciment de notre union a tous jamais. A toi Mame Awa GAYE, mon amie, ma coéquipière, ma sœur, ma complice, je ne saurais trouver des qualificatifs pour décrire cette amitié que nous avions vécu, trouve en ses mots tous mes remerciements. A mes mamans Dr Prisca N’DOUR et Dr Fatoumata COULIBALY merci pour cet amour dont vous m’avez toujours gratifié, pour vos sages conseils. Je resterai toujours votre enfant et j’aurais toujours besoin de vous. A l’Amicale des Elèves Etudiants et Stagiaires Ivoiriens au Sénégal (AMEESIS) et à mon éternel amis N’GOTTA Jacob Junior.
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A mes promotionnaires de la 44ieme promotion Dr KONATE (SORO), Dr KOUAKOU (HKB), AKE (ANIN), YAPO (YAPI-YAPO-YAPA) merci pour tous. A mes promotionnaires de la cité MERAL URES Daloa : IBRAHIM GUEU, ABEL DONATIEN TOA, EMILE KOUAKOU, FREDERIC, POUAMON YODE FRANCK, ABOUBACAR GBALOU BLE, merci pour votre amitié. A Fatou Bintou NIANG je me souviendrai de toi toute ma vie, merci pour ton amitié. A mes amis et parents du quartier : YANNICK, JEAN-BAPTISTE, SAMUEL, HUGUES, BERRY, JEAN-LOUIS ET SA FEMME, NANOU, HAMED, JOËL, PAPA DEKA, MAMAN GNALY, MAMAN GNEPA, MAMAN PENA, merci pour votre soutien. A toi qui partage mes jours, mes souvenirs, mes pensées de tous les jours, à toi qui m’a donné mon fils premier né merci de bien vouloir partager le restant de tes jours avec moi, Toi ma dulcinée PENA ELODIE DAVILA. A mon fils premier né Hanse-Mael Penouel GNALI : mon fils écoute ton père qui t’a donné la vie, ne méprise pas ta mère quand elle aura vieilli ; acquière la sagesse, l’instruction et l’intelligence (Proverbe 23.22-23) et que ce travail t’inspire à devenir plus grand que moi, ainsi ton père que je suis aura à se réjouir. A vous tous, dont j’ai fait la connaissance, qui êtes si nombreux et que je n’ai pu citer, qui avez contribué énormément à ce succès, sachez que ce travail est aussi le vôtre et que je vous serai toujours reconnaissant. Merci….
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REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements à tous ceux qui ont œuvrés par leurs conseils ou par leur soutien matériel et moral à la réalisation de ce modeste travail. A DIEU TOUT PUISSANT, créateur du ciel et de la terre père de notre seigneur JESUS CHRIST. A mon Père DIZO Gnali Dominique et à ma Mère DAKOURY Djegba Lydie Marcelle A mon Oncle GNINIBOU Zadi Alexis et sa femme A mes frères et sœur Martin junior, Yves-Blanchard, Paul-Teddy, Marie Olga, Marie Bénédicte. Au Professeur Oubri BassA GBATI Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Au Dr L. Dieudonné DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’EISMV de Dakar A Madame Fatoumata BARRY Bio-toxicologue environnementaliste (LTH Faculté de Médecine, Pharmacie et Odontologie de Dakar) Aux Dr Andrée Prisca N’DOUR et Fatoumata COULIBALY Aux Dr, Malal BA, Dr Omer AKESSE, Than Privat DOUA, Zahoui Hermann BITTY, Merci de m’avoir permis de faire des stages dans vos cliniques respectif et pour la connaissance que vous m’avez inculquée. vii
A mes promotionnaires Dr KOUAKOU Hermann Boris, Dr Konaté Anlyou, Aké Anne Claverie Chiadon et Yapo Rita Marie Madelaine. A mon cousin Serigne Mbacke N’DOYE et mon voisin Pierre KOSSADI Au Professeur Serge Niangoran BAKOU Professeur à l’EISMV de Dakar. A monsieur Téophraste LAFIA chef de la scolarité de l’EISMV de Dakar Au Dr Fatima Diagne SYLLA Marraine de la 44iem promotion Au Professeur Rianatou Bada ALAMBEDJI Professeur à l’EISMV de Dakar, Professeur accompagnateur de la 44iem promotion A la Cellule des Etudiants Vétérinaires Catholiques (CEVEC) de la paroisse Universitaire Saint Dominique.
A la CÔTE D’IVOIRE MA PATRIE
Au SENEGAL MON PAYS D’ACCUEIL
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A NOS MAITRES ET JUGES
A notre maître et Président de jury, Monsieur Alassane WELE, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre jury de thèse. Votre abord facile et la spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous ont beaucoup marqué. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude. Sincère remerciement et hommage respectueux.
A notre maître Directeur et rapporteur de thèse, Monsieur Oubri Bassa GBATI, Maitre de conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar ; Vous nous faites honneur d’accepter de diriger et de rapporter notre travail malgré vos multiples occupations. Vos qualités intellectuelles et humaines ont guidé notre choix sur votre service pour la soutenance de notre thèse. C’est avec rigueur scientifique, dynamisme que vous avez dirigé ce travail. Le temps passé à votre côté nous a permis de connaître un homme, travailleur et infatigable. Nous prions Dieu pour qu’il vous garde longtemps. Que ce travail soit le langage de notre profonde gratitude. Sincère remerciement et hommage respectueux.
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A notre maître et juge, Monsieur Serge Niangoran BAKOU, Professeur à l’EISMV de Dakar. Vous nous faites grand honneur d’accepter de participer à notre jury de thèse en jugeant ce travail, malgré vos multiples occupations. Vos qualités scientifiques, humaines et pédagogiques hors pair, ont toujours suscité grande admiration pour nous. Soyez rassuré, Professeur, de notre sincère reconnaissance. Sincère remerciement et hommage respectueux. A nos maîtres et encadreurs de thèse Monsieur Dieudonné L. DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’EISMV de Dakar Vous avez accepté de diriger et encadrer ce travail avec dynamisme. Vous nous avez suivis sans faille tout au long de la réalisation de ce travail. Votre rigueur, votre application, vos qualités humaines et scientifiques m’ont fasciné. La disponibilité particulière que vous avez voulu donner à ce travail a beaucoup contribué à la valeur de cette thèse. Trouvez ici l’expression du grand respect que nous vous portons. Merci chers Maîtres, toute notre reconnaissance et hommage respectueux. A nos maîtres et co-directeur de thèse Madame Fatoumata Barry Biotoxicologue environnementaliste (Laboratoire de Toxicologie Hydrologie de Faculté de Médecine, Pharmacie et Odontologie de Dakar) En acceptant de codiriger ce travail, c’est un honneur que vous nous avez fait en mettant à notre disposition les données qui nous ont permis de réaliser ce travail. Les instants passés à vos côtés nous ont permis de connaitre une femme battante, travailleuse et ayant l’amour de son métier. Trouvez ici l’expression du grand respect et de la profonde gratitude que nous portons a votre égard. Sincères remerciements et hommages respectueux. x
LISTE DES ABREVIATIONS
ANSD
: Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
CMA/AOC
: Conférence des Ministres de l’Agriculture d’Afrique de l’Ouest et du Centre
DIREL
: Direction Régionale de l’Elevage
FAO
: Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
GIE
: Groupement d’Intérêt Economique
IGR
: International Resources Group
ITC
: International Trade Center
MEPA
: Ministère de l’Elevage et des Productions Animales
ONG
: Organisation Non Gouvernementale
ONUDI
: Organisation des Nations Unies pour le Développement de l’Industrie
PADA
: Projet d’Appui au Développement de l’Apiculture
PIADA
: Projet Intérimaire au Développement de l’Apiculture
PFNL
: Produits FORESTIER Non Ligneux
PRAP
: Projet de Relance de l’Apiculture
PIB
: Produit Intérieur Brut
RGPHAE
: Recensement Général des Populations et de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage
SERAS
: Société d’Exportation des Ressources Animales du Sénégal
UNAS
: Union National des Apiculteurs du Sénégal
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Répartition originelle des cinq lignées évolutives de Apis mellifera (Ayme, 2014) ..................................................................................................... 8 Figure 2 : Morphologie d’une ouvrière (Winston, 1993) .................................. 9 Figure 3 : Vue de face de la tête d’une abeille, avec détail de l’appareil buccal (Lequet, 2010). ................................................................................................ 11 Figure 4 : Organisation segmentée de la patte médiane d’une ouvrière (Winston, 1993)............................................................................................... 11 Figure 5 : Système digestif (Corinne, 2015) ................................................... 13 Figure 6 : Système respiratoire de l’abeille (Winston, 1993) .......................... 14 Figure 7 : Schéma de l'anatomie interne de l'abeille adulte – Vue latérale gauche (Paillot et al., 1949) ......................................................................................... 14 Figure 8 : Appareil génital d’une abeille mâle (Winston, 1993)...................... 16 Figure 9 : Appareil génital et vulnérant de la reine (Snodgrass, 1956)............ 17 Figure 10 : Cycle de développement de l'abeille (Vidal-naquet, 2008) .......... 19 Figure 11 : Reines dans une ruche (Waugberg, 2007) .................................... 20 Figure 12 : Ouvrière en pleine activité (Marion, 2012) ................................... 21 Figure 13 : Morphologie d'un faux-Bourdon (Waugberg, 2007) .................... 22 Figure 14 : Gelée royale contenant des larves (Cuvillier, 2015)...................... 30 Figure 15 : Zones Apicoles du Sénégal (Diouf, 2002). .................................... 36 Figure 16a : Ruche traditionnelle en tronc d’arbre (PADAII, 2008) ............... 39 Figure 17 : Ruche KENYANE (The Kenyan top bar hive, 2015) ................. 41 Figure 18 : Ruche LANGSTROTH (PADAII, 2008) ...................................... 42 Figure 19 : Ruche VAUTIER (PADAII, 2008) ............................................... 43 Figure 20 : Evolution de la production de miel et de cire au Sénégal (FAO, 2017) .................................................................................................... 44 xii
Figure 21 : Evolution de la production de miel et de cire au Sénégal (PADAII, 2017) ............................................................................................... 44 Figure 22 : Evolution des exportations de miel et de cire au Sénégal (PADAII, 2017) ............................................................................................... 45 Figure 23 : Evolution des ventes locales de miel au Sénégal (PADAII, 2017). 45 Figure 24 : Département de Foundiougne avec les communes enquêtées. ....... 50 Figure 25 : Communes enquêtées dans les départements de Mbour et Tivaoune. ......................................................................................................................... 51 Figure 26 : Communes enquêtées dans le département de Vélingara. .............. 52 Figure 27 : Répartition de l’échantillon enquêté selon les départements .......... 56 Figure 28 : Répartition de l’âge des apiculteurs enquêtés ................................ 57 Figure 29 : Répartition des apiculteurs en fonction du sexe ............................. 57 Figure 30 : Possession de ruches par les apiculteurs ........................................ 58 Figure 31 : Importance des ruches selon les départements (en %). .................. 58 Figure 32 : Période d'installation des ruches .................................................... 59 Figure 33 : Période de récolte de miel ............................................................. 60 Figure 34 : Proportion des apiculteurs ayant reçu une formation ..................... 61 Figure 35 : Proportion d'apiculteurs ayant reçu une formation dans chaque département ...................................................................................................... 62 Figure 36 : Perturbations liées à la pratique de l’apiculture ............................. 62 Figure 37 : Facteurs entrainant la désertion des ruches .................................... 62 Figure 38 : Facteurs entrainant la réduction de la taille des colonies ............... 63 Figure 39 : Facteurs entrainant la mort des abeilles ......................................... 63 Figure 40 : Contraintes de la pratique apicole.................................................. 64 Figure 41 : Propositions pour l’amélioration de l’apiculture ............................ 64
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Fréquence relative des différents insectes visitant les fleurs de différentes plantes (Adam, 1985) ..................................................................... 25
Tableau II : Ruches traditionnelles (Sow, 2000). ............................................ 38
Tableau III : Nombre moyen de ruches par apiculteur .................................... 59
Tableau IV : Production déclarée par les apiculteurs par département en Kg .. 60
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ............................................................................................ 1 PREMIERE PARTIE :ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L'ABEILLE . 4 CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES ABEILLES ............................... 5 1. Taxonomie et génétique de l’abeille Apis mellifera ................................... 6 2. Diversité des abeilles domestiques d’Afrique ............................................ 8 3. Notions générales sur les abeilles .............................................................. 9 3.1
Anatomie externe et interne de l'abeille............................................. 10
3.1.1
Anatomie externe ........................................................................ 10
3.1.1.1 Tête ......................................................................................... 10 3.1.1.2 Thorax ..................................................................................... 11 3.1.1.3 Abdomen ................................................................................. 12 3.1.2
Anatomie interne ........................................................................ 12
3.1.2.1 Système digestif....................................................................... 12 3.1.2.2 Système respiratoire et circulatoire .......................................... 13 3.1.2.3 Système reproducteur .............................................................. 15 3.2
Biologie de l'abeille .......................................................................... 17
4. Morphologie générale des abeilles de chaque caste et fonctions dans la colonie .......................................................................................................... 19 4.1
Reine................................................................................................. 19
4.2
Ouvrières .......................................................................................... 21
4.3
Mâles ou faux bourdons .................................................................... 22
5. Alimentation des abeilles ........................................................................ 22 5.1
Alimentation des larves ..................................................................... 22
5.2
Alimentation des adultes ................................................................... 23
6. Importance de l'abeille dans l’environnement ......................................... 23 6.1
Rôle de pollinisation ......................................................................... 23
6.2
Rôle économique dans la production agricole ................................... 25 xv
6.3
Rôle économique et médicale des produits de la ruche ...................... 26
6.3.1
Le miel ....................................................................................... 26
6.3.2
Les autres produits ...................................................................... 27
6.3.2.1 Le pollen.................................................................................. 27 6.3.2.2 La cire...................................................................................... 28 6.3.2.3 Le propolis ............................................................................... 29 6.3.2.4 La gelée Royale ....................................................................... 29 6.3.2.5 Le venin ................................................................................... 30 6.4
Rôle de bio-indicateur et bio-monitoring........................................... 31
CHAPITRE 2 :GENERALITES SUR L'APICULTURE AU SENEGAL .. 32 1. Historique de l’apiculture au Sénégal ...................................................... 33 2. Importance socio-économique de l’apiculture au Sénégal ....................... 35 3. Types d'apicultures et zones apicoles du Sénégal .................................... 35 3.1
Zones apicoles au Sénégal ................................................................ 35
3.2
Types d'apiculture ............................................................................. 36
3.2.1
Apiculture traditionnelle ............................................................. 37
3.2.1.1 Chasse au miel ......................................................................... 37 3.2.1.2 Elevage traditionnelle des abeilles ........................................... 37 3.2.2
Apiculture moderne .................................................................... 39
3.2.2.1 Ruches modernes ..................................................................... 40 3.2.2.1.1Ruche KENYANE .............................................................. 40 3.2.2.1.2Ruche LANGSTROTH ....................................................... 41 3.2.2.1.3Ruche VAUTIER ................................................................ 42 4. Apiculture dans l'économie du Sénégal ................................................... 43 4.1
Productions apicoles ......................................................................... 43
4.2
Importations et exportations des produits apicoles ............................ 44
5. Contraintes majeures de l'apiculture sénégalaise ..................................... 45
xvi
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE............................... 47 CHAPITRE 1 :MATERIEL ET METHODES D’ETUDE .......................... 48 1. Matériel et méthodes ............................................................................... 49 1.1
Zone d'étude ...................................................................................... 49
1.1.1
Département de Foundiougne (Fatick) ........................................ 49
1.1.2
Région de Thiès (Départements de Mbour et Tivaouane) ........... 50
1.1.3
Département de Vélingara .......................................................... 51
1.2
Matériel ............................................................................................ 53
1.3
Méthodes .......................................................................................... 53
1.3.1
Echantillonnage et échantillon .................................................... 53
1.3.2
Questionnaire .............................................................................. 53
1.3.3
Entretien ..................................................................................... 54
1.3.4
Traitement et analyse des données .............................................. 54
CHAPITRE 2 : RESULTATS ET DISCUSSION ........................................ 55 1. Résultats ................................................................................................. 56 1.1
Caractéristiques des apiculteurs et des pratiques apicoles ................. 56
1.1.1
Données sociodémographiques des apiculteurs ........................... 56
1.1.2
Pratiques apicoles ....................................................................... 58
1.1.2.1 Types de ruches utilisées ............................................................ 59 1.1.2.2 Période d’installation des ruches ................................................. 59 1.1.2.3 Récolte et niveau de production .................................................. 60 1.1.2.3.1Période de récolte ................................................................ 60 1.1.2.3.2Niveaux de production ........................................................ 60 1.1.2.4 Formation des apiculteurs ........................................................... 61 1.2
Perturbations liées à la pratique apicole ............................................ 62 1.2.1
Principales causes des perturbations ........................................ 62
1.2.1.1 Facteurs entraînant la désertion des ruches .............................. 62 1.2.1.2 Facteurs entraînant la réduction de la taille des colonies .......... 63 1.2.1.3 Facteurs entraînant la mort des abeilles .................................... 63 1.3
Contraintes ........................................................................................ 64 xvii
1.4
Propositions pour l’amélioration de l’apiculture................................ 64
2. Discussion............................................................................................... 65 2.1
Méthodologie .................................................................................... 65
2.1.1
Zone d’étude ............................................................................... 65
2.1.2
Limite de l'étude ......................................................................... 65
2.2
Données sociodémographiques ......................................................... 66
2.3
Pratiques apicoles ............................................................................. 67
2.3.1
Ruches utilisées .......................................................................... 67
2.3.2
Période de pose des ruches .......................................................... 67
2.3.3
Période de récolte ....................................................................... 68
2.3.4
Quantité de production déclarée .................................................. 69
2.3.5
Formation et exploitants ............................................................. 69
2.4
Perturbations rencontrées en apiculture ............................................. 70
2.5
Contraintes ........................................................................................ 71
3. Recommandations ................................................................................... 72 3.1
Aux apiculteurs ................................................................................. 72
3.2
Aux pouvoirs publics ........................................................................ 73
3.3
Aux ONG.......................................................................................... 73
3.4
A l’Union Nationale des Apiculteurs du Sénégal (UNAS) ................ 73
CONCLUSION............................................................................................... 74 REFERENCES BIBLIOGRAPHIES............................................................ 78 WEBOGRAPHIE ........................................................................................... 86 ANNEXES ...................................................................................................... 88
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INTRODUCTION L’élevage est un secteur stratégique, qui occupe plus de 60% des ménages agricole au Sénégal (RGPHAE, 2013). Il contribue avec l’agriculture de manière significative à la réduction de la pauvreté (Mbaye et al., 2007). Considéré comme l’un des leviers du développement économique et social nationale, il contribue pour 4,6% au PIB du pays en 2013. Il constitue l’activité pratiquée à environ 75% par les ménages ruraux contre 25% en milieu urbain (ANSD, 2016). C’est l’un des principaux secteurs d’activités où évoluent les plus pauvres. Il est d’autant plus important qu’en 2010, ce secteur focalise 350 000 familles, soit un effectif de 3 millions d’individus concernés. Cependant, l’élevage est confronté à de nombreuses contraintes, en dépit de ses potentialités (ANSD, 2013). Ces contraintes sont liées notamment à la faible valorisation des ressources pastorales du fait de la prédominance de modes d’élevage extensifs, des faibles capacités techniques et organisationnelles des différentes filières, à l’insuffisance des infrastructures et équipements pastoraux. En outre, il est également noté la faible valorisation des produits de l’élevage avec une insuffisance d’infrastructures et d’équipements de mise en marché des produits d’animaux. Enfin, l’incidence des maladies animales, les limites institutionnelles dans la coordination et le pilotage du secteur constituent des freins pour le développement du secteur de l’élevage (ANSD, 2016). Pour pallier ces contraintes, l’Etat a mis en place un vaste programme de développement, entre autre la modernisation de ce secteur mais aussi la création de nouvelle spéculation en vue de réorienter les éleveurs vers les élevages à cycle court. Les populations rurales quant à elles ce sont tournées vers les produits forestiers non ligneux (PFNL) nécessitant pas assez d’investissement de départ parmi lesquels on note l’apiculture. L’apiculture est une activité pratiquée depuis l’antiquité et encore largement répandue dans le monde, elle est très importante dans le domaine agricole, et en 1
particulier dans celui de la pollinisation croisée de nombreuses plantes cultivées et fécondées par les abeilles. L’Afrique est le dernier continent producteur, et représente 5,4% de miel et 24,7% de cire de la production mondial en 2017 (FAO, 2017). Au Sénégal, c’est une activité pratiquée principalement par les populations rurales et constitue souvent une activité secondaire à l’agriculture. Pendant longtemps, elle a été pratiquée de façon traditionnelle et les produits issus de celle-ci notamment le miel, la gelée royale et la cire sont considérés dans les milieux ruraux comme des produits forestiers non ligneux (PFNL). Leur exploitation et leur commercialisation permettent aux paysans de diversifier leurs sources de revenus et de mieux faire face aux périodes de disette. L’arrivée des experts dans les années 1961, a permis la modernisation de cette apiculture (Linder, 1967) et (Mathis, 1968). Cette modernisation présente de nombreux avantages vue la diversité de la flore mellifère tant sauvage que cultivée (Douhet, 1970) avec un développement maximal en Casamance et au Sénégal oriental. La flore mellifère diminue progressivement du Sud au Nord et de l'Est vers l'Ouest du pays, avec des variations liées à la présence de réserves hydriques localisées (Lavie, 1969). Les experts ont introduit des ruches modernes (LANGTROTH, KENYANES, VAUTIER) et ont permis la création de la Société d'Exploitation des Ressources Animales du Sénégal (SERAS) qui était surtout orientée vers la commercialisation de stocks qu'elle collectait auprès d'apiculteurs traditionnels dans le Sud et le Sud-Est du Sénégal (Diouf, 2002). Cette modernisation a permis à partir d'Août 1998, la création du Projet d'Appui au Développement de l'Apiculture (PADA) qui aujourd’hui couvre toutes les zones apicoles du Sénégal mais également l’adhésion du Sénégal à la plateforme africaine de l’apiculture en 2016. Cela a permis aux apiculteurs, de s’organisés en Groupement d’Intérêt Economique (GIE), leur permettant d’augmenter leur productions. Au Sénégal les
productions de miel et de cire étaient
respectivement de 3500 Tonnes et 700 Tonnes en 2015 classant le pays au rang de 12iem pays producteur africain de miel après le Cameroun et avant l’Afrique 2
du sud (Bahin, 2016). Malgré ces efforts le Sénégal importe du miel à hauteur de 39 Tonnes en 2014 (ITC, 2015). Ces importations montrent que malgré cette modernisation, la production ne satisfait pas la demande en miel sur le marché. Les causes plausibles de cette faible production, sont l'utilisation d'un circuit de commercialisation traditionnel, la non maitrise des techniques de production de miel par des apiculteurs qui évoluent individuellement, mais aussi le manque de financement, d'encadrement des apiculteurs et de marketing du miel au Sénégal (Diouf, 2002). Pour booster cette production, il faut un bon encadrement technique mais aussi un accompagnement des producteurs en termes de soutien financier, technique et matériel. Cependant un bon encadrement technique, nécessite impérativement une bonne connaissance des techniques de productions apicoles. Or de nos jours, en dehors de l’utilisation de ruches modernes, les techniques apicoles sont peu connues car aucun travail scientifique n’a abordé la question. Ainsi, quelles sont les techniques apicoles adoptés par les apiculteurs au Sénégal ? La production apicole est-elle confrontée à des contraintes ? Pour répondre à ces interrogations, nous avons entrepris ce travail dont l'objectif général est de contribuer à une meilleure connaissance de la filière apicole au Sénégal. De manière spécifique, il s’agira de : caractériser les apiculteurs et les pratiques utilisées au Sénégal identifier les perturbations rencontrés par les apiculteurs ; déterminer les contraintes associées à la production apicole. Pour atteindre ces objectifs, ce travail est présenté en deux parties. La première partie réservée à la bibliographie, comporte deux chapitres qui traitent successivement des généralités sur les abeilles puis l'apiculture au Sénégal. La deuxième partie, consacrée à notre travail de terrain comporte également deux chapitres dont la méthodologie puis les résultats, discussion et les recommandations.
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PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L'ABEILLE
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CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES ABEILLES
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Deux espèces d’abeilles, Apis mellifera (abeille domestique) et Apis cerana (abeilles orientale) sont exploitées par l’homme pour la production de miel, dans les ruches. Toutefois, l’abeille sur lequel nous allons accentuer notre analyse est Apis mellifera. Cela se justifie par son meilleur rendement en miel mais sa présence de façon naturelle sur le continent Africain. Absente naturellement du continent américain, de l’Est asiatique et en Océanie, elle y a été massivement importée et elle est maintenant présente sur quasiment toute la planète. Son aire d’expansion naturelle s’arrête à l’Europe du Nord (Winston, 1993), en raison de températures trop basses. L’apiculture traditionnelle, persistante en Afrique est une activité couramment pratiquée dans les pays en voie de développement où les colonies sauvages d’abeilles sont encore abondantes. Cette pratique est très ancienne et constitue une tradition qui de plus en plus est en train de se moderniser (Bradbear, 2010). 1. Taxonomie et génétique de l’abeille Apis mellifera L’abeille domestique Apis mellifera a été domestiquée et est exploitée par l’homme en raison de sa douceur et sa résistance aux maladies pour la production de miel (Hardy, 2012). Classification Embranchement : Arthropodes Sous embranchement : Antennates Classe : Insecte Ordre : Hyménoptère Sous-ordre : Apocrite Infra ordre : Aculéate Superfamille : Apoïdea Famille : Apidae supérieur 6
Sous-famille : Apinae Tribu : Apini Genre : Apis Espèces : Apis mellifera L. Sous-espèce géographique : adansonii Selon les études récentes sur le séquençage de l’ADN des abeilles, cet insecte serait originaire d’Afrique (Withfield et al., 2006). En effet, ces études ont identifiées de nouveaux marqueurs de l’ADN génomique (Lavend’homme, 2006) qui leur ont permis de supposer que les lignées d’abeilles ont tous évolué à partir de la lignée A. A partir de cette lignée A, trois lignées évolutives auraient été découvertes vers l’Eurasie à partir d’au moins deux vagues de migration : une migration via le détroit de Gibraltar, à l’origine de la lignée M (Ouest-Européenne) et une ou plusieurs migration(s) vers l’Est, à l’origine des lignées C (Nord Méditerranéenne) et O (Orientale). Aujourd’hui, cinq lignées évolutives sont répertoriées (figure 1), avec une nouvelle lignée : la lignée Y décrite par (Franck et al., 2000) en étudiant des microsatellites de l’ADN mitochondrial, qui ne comprend que la sous-espèce Apis mellifera yemenitica. Ces différentes lignées se sont ensuite adaptées à leurs milieux : les abeilles ont subi des pressions de sélection différentes en raison des conditions climatiques, des agents pathogènes, des prédateurs, des parasites etc., qui ont conduit à une adaptation des espèces et à l’apparition de sous-espèces. Celles-ci ont une variabilité génétique mais peuvent se reproduire entre elles et ainsi se métisser entre sous-espèces (Toullec, 2008).
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Figure : Répartition originelle des cinq lignées évolutives de Apis mellifera (Ayme, 2014) 2. Diversité des abeilles domestiques d’Afrique En Afrique de l’ouest, il existe une uniformité des abeilles tropicales qui serait plutôt due à une absence d’études morpho-métriques sur les populations (Hepburn, 1998). Toutefois, des études ont montré l’existence de deux lignées de l’Est à l’Ouest présentes sur le territoire Africain, avec des colonies de nature intermédiaire qui ont des caractères de l’une ou l’autre race selon les régions d’étude à savoir : A. mellifera jemenitica présent au Soudan et au Mali et A. mellifera adansonii dans la région couvrant le Sénégal, le Bénin, le Nigéria (Ruttner, 1987). Aussi, des études génétiques des différentes races d’abeilles ont montrées en Afrique, la présence d’A. mellifera nigritarium au Sud du Sahara en plus d’A. mellifera adansonii (Franck et al., 2001). Au Sénégal deux sous espèces d'abeilles mellifères sont rencontrés. L’une sans aiguillon, de la sous famille des Méliponinae du genre Trigona qui vivent en société soit dans les cavités des arbres, soit sous terre. Ces abeilles sont semblables à Apis mellifera adansonii mais elles sont beaucoup plus petites que ces dernières. Elles sont rencontrées dans le Sénégal oriental (N’diaye, 1974). 8
L’autre est Apis mellifera adansonii rencontré un peu partout au Sénégal et de façon dominante à l’état sauvage. Selon divers auteurs (Linder, 1967; Lavy, 1969 ; Douhet, 1970 ; Pelled, 1970 ; Mathis, 1974), Apis mellifera adansonii est généralement caractérisée par sa grande activité qui fait d’elle une grande productrice de miel, sa grande capacité de survie selon Pelled (1970), sa grande prolificité et enfin sa facile adaptabilité à l’apiculture moderne. Cependant, l’on déplore chez cette abeille sa tendance à l'essaimage, voire à l'abandon de la ruche et son agressivité vis-à-vis de l’homme qui dépasse de beaucoup celle des abeilles d'Europe et d'Amérique. 3. Notions générales sur les abeilles Les abeilles font partir de la classe des insectes et sont donc caractéristiques de cette classe. Leur corps est divisé en trois segments (tête, thorax et abdomen) marqué par un étranglement. Le corps est protégé par un exosquelette comprenant à l’intérieur un hypoderme suivi d'une cuticule où l’on trouve de la cuticuline (rigide et imperméable), de la chitine (souple et perméable) et de la mélanine pigment dont la couleur peut varier du jaune au noir et enfin à l’extérieur une fine couche cireuse et un corps recouvert de poils.
Figure : Morphologie d’une ouvrière (Winston, 1993) 9
3.1 Anatomie externe et interne de l'abeille 3.1.1 Anatomie externe 3.1.1.1 Tête Elle est composée d’yeux qui assurent la vision et situés sur la face, d’antennes et de pièces buccales. Vision : elle est assurée par une paire d’yeux composés (4000 à 6000 ommatidies ou facettes hexagonales) qui assurent aussi l’orientation du vol par rapport au soleil. En plus, trois yeux simples ou ocelles, situés au sommet de la tête, leur permettent de percevoir, entre autres, les changements de luminosité (Jean-prost, 2005). Antennes : elles sont constituées de 10 articles chez les femelles et 11 chez les mâles. Au nombre de deux, elles assurent la majorité des sens par des organes sensoriels parmi lesquels nous pouvons citer l’odorat, l’ouïe. Ces dernières assurent également le captage des variations d’humidité, de température ou encore du niveau de CO2 (Jean-prost, 2005). appareil buccal : chez les abeilles, il est de type broyeur-lécheur. Les abeilles possèdent deux puissantes mandibules, qui servent à réaliser de nombreuses tâches comme malaxer la cire, ou encore mordre les ennemis. Une trompe, constituée de cinq pièces buccales (Figure 3) : la langue ou glosse, deux palpes labiaux, deux palpes maxillaires, leur permet d’aspirer le nectar des fleurs.
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Figure : Vue de face de la tête d’une abeille, avec détail de l’appareil buccal (Lequet, 2010). 3.1.1.2 Thorax Composé de trois segments soudés, le thorax est la partie du corps de l’abeille qui se trouve entre la tête et l’abdomen. Chaque segment du thorax porte une paire de pattes, chacune ayant la même organisation fondamentale et composé de plusieurs articles. Ainsi nous avons du corps vers l’extrémité des pattes le coxa (ou hanche), le trochanter, le fémur, le tibia, et le tarse divisé en cinq articles.
Figure : Organisation segmentée de la patte médiane d’une ouvrière (Winston, 1993).
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3.1.1.3 Abdomen L’abdomen se divise en sept segments chez la femelle, huit chez le mâle, dont le premier qui marque l’étranglement entre l’abdomen et le thorax est uni à celui-ci. 3.1.2 Anatomie interne 3.1.2.1 Système digestif Chez l’abeille, il est subdivisé en intestin antérieur, moyen et postérieur. Le système digestif comprend aussi des glandes annexes et le tube de Malpighi qui représente le système excréteur. Intestin antérieur : il comprend le pharynx, l’œsophage et le jabot. Il débute juste en arrière de la gouttière linguale. Le pharynx permet le pompage de la nourriture liquide. L’œsophage est le lien entre le pharynx et le jabot. Le jabot sert de lieu de stockage de miel ou de nectar et peut contenir 50 à 70 ml de liquide ; Intestin moyen est séparé de l’intestin antérieur par le pro-ventricule. Il est composé du ventricule, estomac de l’abeille qui héberge un grand nombre de bactéries et champignons qui jouent un rôle important dans la digestion du pollen ; Intestin postérieur est séparé de l’intestin moyen par le pylore, il est divisé en duodénum et rectum. Quelques processus digestifs ont lieu dans le duodénum et le rectum sert principalement de stockage des excréments de l’abeille ; Glandes annexes sont composées des glandes hypo pharyngiennes, situées dans la tête de l’abeille et produisent de la gelée royale chez les jeunes nourrices. Lorsque l’ouvrière vieillit, ces glandes sécrètent de l’invertase, enzyme qui intervient dans l’élaboration du miel en transformant le saccharose en glucose puis en fructose. Les glandes mandibulaires interviennent dans la
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sécrétion d’une fraction de la gelée royale et dans l’élaboration de la cire. Les glandes labiales sont formées des glandes post cérébrales placées dans la tête et des glandes thoraciques situées dans le thorax. Leurs sécrétions, produites à la base de la langue, humectent les aliments solides pour faciliter leur prélèvement (Adam, 2010a).
Figure : Système digestif (Corinne, 2015) 3.1.2.2 Système respiratoire et circulatoire Chez les insectes, ces deux systèmes sont séparés. Le « sang » ou plus exactement l’hémolymphe n’a pas pour fonction le transport de l’oxygène. Les abeilles ont un appareil respiratoire trachéen. L’air entre par les stigmates et est distribué jusqu’aux organes et aux muscles via de tous petits tubes trachéaux. Il existe trois paires de stigmates thoraciques et sept paires de stigmates abdominaux chez l’ouvrière (Figure 6).
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Figure : Système respiratoire de l’abeille (Winston, 1993) Le système circulatoire des abeilles est ouvert (Figure 7) : il n’y a pas de vaisseaux qui irriguent chaque organe, ces derniers baignant directement dans l’hémolymphe. Seuls un cœur tubulaire, le vaisseau dorsal et une aorte mettent en circulation l’hémolymphe de l’abdomen vers la tête. La contraction des muscles permet ensuite de ramener l’hémolymphe vers l’abdomen, afin qu’il puisse être pompé de nouveau par le cœur dorsal (Adam, 2010a).
Figure : Schéma de l'anatomie interne de l'abeille adulte – Vue latérale gauche (Paillot et al., 1949) 14
3.1.2.3 Système reproducteur La fonction principale des abeilles mâles est de féconder la reine afin de perpétuer la colonie. Ils ont donc un appareil génital développé, mais leur maturité sexuelle n’est atteinte qu’à partir d’une dizaine de jours après leur naissance (Adam, 2010a). Ils produisent des spermatozoïdes au niveau de leurs testicules. Après leur production, les spermatozoïdes sont acheminés dans les vésicules séminales via un canal déférent (figure 8), dans lesquelles ils sont stockés. Deux grosses glandes à mucus accessoires sont annexées au système reproducteur, elles ont pour fonction de protéger le sperme autour de la copulation (Adam, 2010b). Leur appareil copulateur est constitué d’un endophallus, à usage unique. En effet, lorsqu’un mâle « féconde » la reine, il meurt assez rapidement puisque ses organes copulateurs restent ancrés dans les voies génitales de celle-ci. On a longtemps pensé que le vol nuptial était unique, ce qui est remis en cause aujourd’hui ; la reine peut réaliser plusieurs vols nuptiaux à partir d’une semaine environ (Adam, 2010b), après son émergence.
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Figure : Appareil génital d’une abeille mâle (Winston, 1993) L’appareil génital de la reine occupe la quasi-totalité de la cavité abdominale. Il est composé de deux ovaires très volumineux qui produisent les ovules en un nombre illimité (Winston, 1993). Ils sont conduits par deux oviductes jusqu’au 16
vagin, auquel est annexé une spermathèque (Figure 9). La spermathèque est une véritable banque de spermatozoïdes, qui permettra à la reine de produire des œufs fécondés diploïdes (Nabila, et al., 2010).
Figure : Appareil génital et vulnérant de la reine (Snodgrass, 1956) 3.2 Biologie de l'abeille Au sein des abeilles, il faut différencier trois individus, encore appelés castes : la reine, les ouvrières et les mâles ou faux-bourdons. Leur cycle de développement est identique mais les durées de développement sont variables. Ainsi, la reine a le cycle le plus court, d’une durée moyenne de 16 jours, alors que les mâles ont le cycle le plus long : environ 24 jours. Le cycle
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des ouvrières est intermédiaire, avec une durée d’environ 21 jours (Jean-prost, 2005). Ces durées sont des moyennes, puisque celles-ci sont différentes en fonction des sous-espèces d’abeilles. Elles varient également en fonction de facteurs environnementaux comme la température, l’humidité, et la nutrition du couvain (Winston, 1993). La température idéale du nid pour le développement du couvain est de 35°C. Les abeilles ont quatre stades de développement qui sont dans l'ordre l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte. Les trois premiers stades constituent ce qu’on appelle le couvain. Sous la forme de petit bâtonnet blanc, l’œuf est d’environ 1,5 mm de long et de 0,3 mm de diamètre. Il est disposé de manière verticale au fond d’une alvéole. Pendant la période d’incubation, d’une durée de 3 jours (Figure 10), ce dernier va s’incliner progressivement pour finir en position horizontale avant l’éclosion ; Transformation de l’œuf en larve qui ressemble à un ver annelé de couleur blanchâtre, qui n’a ni pattes ni yeux, se fait au bout de trois jours (Figure 10). Elle a une forme de croissant de lune, et ses deux extrémités se rejoignent au bout de 3 jours (Figure 10). Son appareil buccal, simple, est nécessaire pour ingérer la grande quantité de nourriture distribuée par les ouvrières. La larve subit ensuite une série de mues ; Au bout de la cinquième mue après respectivement 5,5 ; 6 ; 6,5 jours (Figure 10) pour la reine, les ouvrières, et les faux bourdons, les ouvrières operculent la cellule et la larve (L5) va former un cocon pour se transformer en une nymphe immobile (après une mue nymphale). On parle alors de couvain fermé ou operculé en opposition au couvain ouvert des premiers stades larvaires. Cette dernière ressemble à l’abeille adulte (Figure 10) : son corps est segmenté et elle est munie d’antennes, d’yeux et de trois paires de pattes. La nymphe ne s’alimente pas, ses yeux, initialement blancs, passeront du rose au pourpre, pour devenir
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définitivement marrons foncés. Parallèlement, le thorax prendra une coloration foncée au fur et à mesure. A partir du 7,5e ; 12e et 14,5e jours jusqu’au 16e ; 21e ; 26e jours respectivement pour la reine, l’ouvrière et les faux-bourdons, la nymphe émergera, après avoir rongé l’opercule de sa cellule, et deviendra un imago ou adulte.
Figure : Cycle de développement de l'abeille (Vidal-naquet, 2008) 4. Morphologie générale des abeilles de chaque caste et fonctions dans la colonie 4.1 Reine Elle est morphologiquement plus grande que les ouvrières, elle a un corps longiligne (Figure 11), avec un abdomen bien développé, plus long que les ailes, en raison de ses organes reproducteurs très développés (Ayme, 2014). Contrairement aux ouvrières, son aiguillon est lisse, ce qui lui permet de piquer ses rivales sans perdre son dard lors de son émergence dans la ruche ou à la suite l’essaimage. Ses pattes ne sont pas adaptées à la collecte de pollen, et sa langue courte ne permettrait pas l’aspiration du nectar des fleurs. La reine est la seule 19
femelle féconde de la colonie. Son appareil reproducteur est bien développé. Elle sécrète des phéromones qui inhibent le développement de l’appareil reproducteur des ouvrières (Adam, 2010b). Elle passe donc toute sa vie dans la ruche une fois le vol de fécondation accompli, à l’exception d’un ou de plusieurs essaimages éventuels (Laire, 2004). La reine dans ses premiers jours de vie s’accouple à l’extérieur de la ruche avec un nombre considérable de mâles successivement (Oldroyd et Crozier, 1996). Le sperme est stocké dans le spermathèque, et est utilisé durant toute la vie de la reine. Les œufs sont pondus au fond d’une alvéole de cire appelée cellule. La reine peut pondre jusqu’à 2000 œufs par jour soit l'équivalent de son poids pendant une vie de 3 à 5 ans. Un mécanisme musculaire permet à la reine de choisir de pondre des œufs non fécondés haploïdes, qui se développeront en individus mâles par un phénomène de parthénogenèse arrhénotoque ou des œufs fécondés diploïdes qui se développeront en individus femelles. La reine étant fécondée successivement par plusieurs mâles, la population d’abeilles est donc constituée de sœurs et de demi-sœurs, chaque sous population de sœurs étant appelée ‘’fratrie’’. La reine a, outre son rôle de reproduction, un rôle de cohésion dans la colonie d’abeilles par la sécrétion de phéromones (Wendling, 2012a).
Figure : Reines dans une ruche (Waugberg, 2007)
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4.2 Ouvrières Les ouvrières (Figure 12), constituent la caste avec le plus grand effectif au sein de la population d’abeilles. Ce sont des femelles stériles, dont le fonctionnement ovarien est bloqué par les phéromones produites par la reine. Certaines d’entre elles pouvant cependant pondre, mais uniquement dans une situation d’absence de reine (colonie orpheline). Dans ce cas précis, la descendance engendrée sera exclusivement mâle. Les ouvrières ont une organisation particulière caractérisée par une division du travail entre les individus de la colonie. Dès la naissance, les jeunes abeilles effectuent le travail de nettoyage des alvéoles et la ventilation de la ruche. Du 3ème au 10ème jour suivant leur émergence, les ouvrières deviennent nourrices et alimentent les larves. Après le 10ème jour, elles réalisent le stockage des provisions, et alors que les glandes cirières entrent en activité, elles construisent de nouveaux rayons et operculent le couvain. Du 18ème au 21ème jour, elles travaillent à la défense de la colonie. À partir du 21ème jour, les ouvrières sortent de la ruche pour butiner. En réalité, la division du travail est moins stricte que ce qui a été décrit précédemment. Une plasticité comportementale de l’abeille ouvrière permet des régulations en fonction des besoins de la colonie (Wendling, 2012a).
Figure : Ouvrière en pleine activité (Marion, 2012)
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4.3 Mâles ou faux bourdons Les œufs non fécondés, haploïdes, engendrent des mâles appelés faux-bourdons (Figure 13). Leur population varie de 0 à 6000 au sein de la colonie selon la période de l’année. Ils meurent généralement pendant ou peu après l’accouplement unique lorsqu’il se produit (Bear, 2005). Dans le cas contraire, leur espérance de vie dépasserait rarement les 60 jours (Page Jr et Peng, 2001). Les faux-bourdons ont principalement une fonction de reproduction. Ils peuvent également participer à la ventilation de la ruche en cas de forte chaleur (Oldroyd et Crozier, 1996).
Figure : Morphologie d'un faux-Bourdon (Waugberg, 2007) 5. Alimentation des abeilles 5.1 Alimentation des larves Toutes les larves reçoivent de la gelée royale pendant leurs trois premiers jours de leur vie. Toutefois, il existe déjà des inégalités entre les larves d’ouvrières et les larves royales qui sont nourries en plus grande abondance (Jean-prost, 2005). Puis, le régime alimentaire des larves d’ouvrières change. Elles sont ensuite nourries de gelée nourricière ou « pain d’abeille » qui est constituée d’un mélange de pain de pollen, de miel et d’eau, alors que les larves royales recevront de la gelée royale pendant toute la durée de leur développement. Le pain de pollen est le pollen mélangé aux sécrétions des glandes hypo 22
pharyngiennes et mandibulaires des nourrices : il a subi une fermentation lactique en relation avec le développement d’une flore bactérienne spécifique composée de Pseudomonas, Lactobacillus et Saccharomyces (Pain et Maugenet, 1966), ce qui assurera une meilleure conservation et facilitera sa digestion par les abeilles. C’est l’unique source de protéines des abeilles. 5.2 Alimentation des adultes Le régime alimentaire des adultes est à base de miel, de pollen et d’eau. La nourriture destinée aux jeunes ouvrières est différente de celle destinée aux ouvrières plus âgées (Jean-prost, 2005) : la jeune ouvrière et les nourrices consomment plus de pollen afin de terminer leur développement (Adam, 2010a) alors que les plus vieilles s’alimentent principalement de nectar et de miel. Le miel, source de glucides, fournit l’énergie aux abeilles alors que le pollen est, pour rappel, la source protéique et lipidique. La reine peut se nourrir elle-même mais elle est principalement nourrie par des ouvrières, en fonction de son activité de ponte, d’un mélange de miel et de gelée royale. 6. Importance de l'abeille dans l’environnement L’abeille tient une place très importante dans la société actuelle et cette importance se laisse entrevoir à travers la biodiversité, l’économie et la pollinisation. La conservation de la biodiversité et la pollinisation des cultures sont les services les plus importants fournis par les abeilles (Bradbear, 2010). 6.1 Rôle de pollinisation La pollinisation est un phénomène qui intervient dans la reproduction sexuée des Gymnospermes et des Angiospermes. Elle se définit comme le transport des grains de pollen des anthères (élément mâle) sur le stigmate (élément femelle) des fleurs. La pollinisation peut être : - directe on parle d’autopollinisation ou autogamie ;
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- croisée, on parle alors d’allopollinisation ou allogamie. Cette dernière a lieu entre deux fleurs portées par deux individus différents et est ainsi le mode le plus répandu chez les plantes à fleurs. Cette pollinisation s’effectue grâce à des facteurs physiques (pesanteur, eau, vent) ou à des agents biologiques (insectes, oiseaux ou mammifères). Les plantes anémogames qui n'ont besoin pour se reproduire que du seul recours du vent s’opposent aux plantes entomophiles dépendantes d’insectes pollinisateurs qui assurent le transport du pollen de l’anthère d’une fleur au stigmate d’une autre, sur la même plante ou sur une autre (Adam, 1985). - L’abeille butineuse, par ses visites journalières sur les fleurs transporte des grains de pollen, favorisant l'autopollinisation et l'allopollinisation. En accroissant ainsi les chances de fécondation des plantes, l’abeille permet la production des graines et donc la pérennité des ressources végétales. Selon (Adam, 1985) les plantes à fleurs représentent 70% du règne végétal, soit environ 240 000 espèces dans le monde et les abeilles contribuent à la survie et à l’évolution de plus de 80 % des espèces de plantes à fleurs dans le monde (Celli et Maccagnani, 2003). La valeur économique de l’activité pollinisatrice des insectes, essentiellement celui des abeilles est estimée à 153 milliard d’Euro par an (Leveille, 2013) soit 9,5% en valeur de l'ensemble de la production alimentaire mondiale. L'étude a aussi mis en évidence que les cultures les plus dépendantes de la pollinisation par les insectes sont celles qui ont la valeur économique la plus importante (Leveille, 2013).
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Tableau : Fréquence relative des différents insectes visitant les fleurs de différentes plantes (Adam, 1985) Espèces
Fréquence relative (%)
Abeilles domestiques
76,6
Bourdons
7,6
Mouche
3,9
Fourmis
3,7
Coléoptères
3,4
Abeilles sauvages
2,6
Guêpes
0,5
Autres insectes
1,7
6.2 Rôle économique dans la production agricole En butinant à la recherche de nectar et de pollen, l’abeille participe activement à la pollinisation de la flore sauvage mais également des plantes cultivées, favorisant ainsi leur reproduction et améliorant le rendement des récoltes (Celli et Maccagnani, 2003). Plus de 70 % des cultures les plus importantes au niveau mondial dont la quasi-totalité des arbres fruitiers, bénéficient de l'activité pollinisatrice des abeilles sauvages ou domestiques et selon (Adam, 1985) trois quart des cultures qui nourrissent l'humanité en dépendent.
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6.3 Rôle économique et médicale des produits de la ruche 6.3.1 Le miel Selon le décret n° 2003-587 du droit français, le miel se définit comme une « substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l'espèce Apis mellifera à partir du nectar de plantes ou des sécrétions provenant de parties vivantes des plantes ou des excrétions laissées sur celles-ci par des insectes suceurs, qu'elles butinent, transforment, en les combinant avec des matières spécifiques propres, déposent, déshydratent, entreposent et laissent mûrir dans les rayons de la ruche». A partir de cette matière première sucrée (nectar ou miellat), les abeilles obtiennent du miel grâce à une transformation des sucres et à une réduction de la teneur en eau d’approximativement 80% à environ 18% (Lequet, 2010). Lorsque les abeilles butinent les fleurs, elles aspirent le nectar et le stocke dans leur jabot. Cette « poche à miel » contient des enzymes, dont l’invertase ou saccharase qui réalise l’hydrolyse du saccharose en glucose et fructose. Une fois rentrées à la ruche, elles échangent le nectar avec de nombreuses autres abeilles. Ce comportement de trophallaxie continue le processus d’hydrolyse et contribue à la déshydratation du liquide. Lorsque le miel atteint un certain seuil de teneur en eau (entre 40 et 50%), il est déposé dans une alvéole (Jean-prost, 2005). La température élevée de la ruche, environ 35°C, son faible degré d’humidité et la ventilation assurée par des ventileuses terminent le processus d’évaporation. Le miel fin prêt est alors recouvert d’un opercule de cire, ce qui assure une conservation plus longue. Dans les pays tropicaux, le miel est une ressource utilisée par les abeilles lors des périodes défavorables (sécheresse, pluie, absence de ressource mellifère,…) (Bradbear, 2010). Il est composé majoritairement de sucres et principalement d’hexoses, qui peuvent représenter jusqu’à 80% de la matière sèche (Mackowiak, 2009). Sa faible teneur en eau, en général de moins de 20% (Lequet, 2010), permet d’éviter les phénomènes de fermentation. Le miel a un
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intérêt nutritionnel qui découle du fait qu’il est constitué d’une grande quantité d’éléments secondaires : minéraux, vitamines, protéines, enzymes…, bien que présents en très faibles quantités. La composition du miel est très variable d’une année à l’autre, et selon les ressources mellifères exploitées. 6.3.2 Les autres produits La ruche offre, outre le miel, d’autres produits comme la cire, le pollen, la propolis, la gelée royale et même le venin des ouvrières. 6.3.2.1 Le pollen Le pollen, contenu dans les anthères situées à l’extrémité des étamines, est l’appareil sexuel mâle des fleurs. C’est une matière première fondamentale pour les abeilles, mais aussi un produit de la ruche. Une colonie en récolte environ 20 à 40 kg par an (Bradbear, 2010). Les butineuses ramènent à la ruche un chargement de 10 à 20 mg à chaque voyage (Toullec, 2008). Le pollen récolté est mélangé à des sécrétions salivaires pour en faire des pelotes. Ce pollen contient différentes sécrétions apiaires qui contiennent des lacto-ferments nécessaires à la formation ultérieure du pain de pollen. Les pelotes de pollen sont réceptionnées par des ouvrières qui se chargent de le stocker dans des alvéoles. La composition du pollen varie en fonction de son origine florale. C’est l’unique source protéique (20 à 35% de la matière sèche) et la principale source de vitamines, de lipides de la ruche. Il contient en outre des sels minéraux comme le potassium, le phosphore, le fer, de manganèse, le zinc et le cuivre (Adam, 2011). Il contient également des glucides, de l’eau, des lipides, des enzymes, des antibiotiques, des anti-oxydants et des ferments (Garance, 2014). C’est un aliment clé du développement des larves. Ce sont les nourrices qui en consomment le plus (vers 9-10 jours), afin de produire la gelée royale. Sa forte proportion en protéines avec tous les acides aminés essentiels, fait que le pollen est un complément alimentaire intéressant pour les humains. En effet, cent
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grammes de pollen contiennent la même quantité de protéines que 7 œufs ou 400 g de viande bovine (Toullec, 2008). Il contient tous les acides aminés essentiels. Il possède également des propriétés thérapeutiques particulièrement antianémique ou comme régulateur de transit en cas de diarrhée ou de constipation (Jean-prost, 2005). Pour le récupérer, l’apiculteur peut installer des trappes à pollen. Toutefois, elles ne doivent être mises en place que pendant de courtes périodes, et sur des colonies fortes. Il ne faut prélever qu’une partie du pollen pour ne pas trop ralentir le développement de la colonie (Segeren et al., 2004). Le pollen doit être récupéré presque tous les jours, car il est très sensible à l’humidité. Il doit donc être conservé dans un endroit sec, après séchage ou congélation. 6.3.2.2 La cire La cire est la substance utilisée par les abeilles pour construire les rayons de la ruche. Elle sert également à operculer des alvéoles. Elle est produite au niveau des glandes cirières des jeunes ouvrières, sous forme d’écailles transparentes de 1,5 mm de long sur 1 mm de large environ (Jean-prost, 2005). La construction de rayons est très coûteuse en énergie pour l’abeille, puisqu’il il faut environ 7 à 10 kg de miel et 1 kg de pollen pour fabriquer 1 kg de cire (Gharbi, 2011). C’est pour cela que dans les ruches modernes à cadres mobiles, l’apiculteur fournit des rayons préfabriqués, la cire gaufrée à ses abeilles. Les pays africains produisent des quantités importantes de cire d’abeille. Cela est dû au fait qu’ils pratiquent encore la chasse au miel ou l’apiculture à rayons fixes où l’extraction manuelle du miel entraîne la destruction des rayons (Bradbear, 2010). La cire se ramollit quand la température de la ruche dépasse les 35°C, d’où les nombreux efforts des abeilles pour maintenir la température de la ruche constante. La cire d’abeille est utilisée dans de nombreux domaines comme en cosmétique (40%), dans l’industrie pharmaceutique (30%) pour ses propriétés antibiotiques et anti-inflammatoires entre-autres, ou encore pour faire des 28
bougies (20%) et à environ 10% pour la fabrication de meuble et de lubrifiants de voiture, de chaussures, de teinture pour les habits aussi de mastics dans les sociétés à faibles revenus et pour recouvrir les pâtisseries (Bradbear, 2010). 6.3.2.3 Le propolis Les butineuses récoltent une substance gommeuse, collante, sur les bourgeons de plantes ou la résine des conifères. Cette dernière est transportée sous forme de gouttelettes dans les corbeilles à pollen. Elle est ensuite amalgamée à leur salive, puis mélangée à de la cire pour former de la propolis (50% de résine et de baume, 30% de cire végétale ou d’abeille, 10% d’huiles essentielles, 5% de pollen et 5% de substances actives et minérales) (Cuvillier, 2015). Les abeilles l’utilisent pour : colmater les trous ; réduire les espaces, ce qui facilite la thermorégulation de la colonie ; souder la cire aux parois ou souder les rayons entre eux ; envelopper les prédateurs morts (souris, frelons…), trop lourds pour être évacués à l’extérieur de la ruche ; étanchéité du nid. La propolis a de nombreuses propriétés, entre autres antiseptiques, cicatrisantes, et antibiotiques (Lavie, 1960). C’est un produit de la ruche à la fois intéressant et potentiellement gênant pour l’apiculteur. En effet, la récolte est souvent difficile car elle se fait en grattant des cadres ou de manière plus spécifique, en plaçant une grille dans la ruche, dont les espaces libres vont être bouchés par de la propolis (Jean-prost, 2005). 6.3.2.4 La gelée Royale La gelée royale (Figure 14) est la substance produite par les nourrices pour alimenter les larves de moins de 3 jours et la reine. Toutefois, sa composition diffère selon les castes et l’âge des larves. Elle contient beaucoup d’eau (65%), 29
des protéines (14%) dont la royalisine intéressante pour son effet antibactérien, 15% de sucres (fructose, glucose, mais aussi saccharose et du maltose) des lipides (4,5%) dont un acide gras particulier : l’acide 10-hydroxy-trans-2décènoïque (10H2DA) aux propriétés antibactériens, des vitamines (B1, B5, C et B12), ainsi que 1,5% de minéraux et d’autres substances pas encore identifiées (Cuvillier, 2015). C’est une sorte de bouillie épaisse, de couleur blanchâtre, produite par les ouvrières à partir des glandes hypo pharyngiennes (sécrétion claire), et une petite fraction à partir des glandes mandibulaires. Les glandes labiales seraient impliquées dans l’élaboration de la gelée royale. La gelée royale est un produit de la ruche très prisé pour ses nombreuses propriétés thérapeutiques comme son action revitalisante sur le métabolisme, antioxydante, immunostimulante, antibactérienne, antivirale, antifongique (Cuvillier, 2015).
Figure : Gelée royale contenant des larves (Cuvillier, 2015). 6.3.2.5 Le venin C’est un produit mineur de la ruche. Il faut environ 10 000 abeilles pour récolter 1g de venin (Bradbear, 2010). Il est produit au niveau de la glande acide de l’appareil vulnérant. La glande alcaline ou glande de Dufour jouerait un rôle dans la production de venin (Jean-prost, 2005). Le venin d’abeille est majoritairement constitué d’eau à 85% environ. Il contient de nombreux autres composés dont certains sont volatils comme la phéromone d’alarme. Il est utilisé
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dans le traitement des rhumatismes, des arthrites et pour la désensibilisation des allergiques aux piqûres d’abeilles (Ayme, 2014). 6.4 Rôle de bio-indicateur et bio-monitoring La biodiversité représente la variabilité des organismes vivants et des écosystèmes à l'échelle mondiale. Elle constitue une unité de choix pour mesurer la santé de la vie sur terre. L’abeille peut être utilisée comme bio-indicateur pour suivre la santé de la biodiversité d'une zone. En effet, les butineuses explorent de grandes surfaces autour de la ruche et y rapportent leur récolte. En observant la mortalité et en détectant les résidus de pesticides, métaux lourds ou molécules radioactives dans les abeilles ou les produits stockés, il est possible d’apprécier le niveau de pollution de l’environnement. En effet en Russie, les abeilles sont utilisées pour contrôler le niveau de nitrates et de métaux lourds dans l’environnement en analysant leur taux dans la cuticule de ces insectes. Ainsi, les insectes dont les abeilles représentent un modèle intéressant par leur nombre et leur sensibilité aux modifications de leur environnement. Du fait de leur très grande sensibilité aux pesticides, les abeilles sont en première ligne lorsque la biodiversité est en danger. Ces insectes sont menacés et leur disparition sonne l'alerte. La mortalité observée dans leur population traduit l'urgente nécessité de sauvegarder la biodiversité (Lafon, 2008).
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CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR L'APICULTURE AU SENEGAL
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1. Historique de l’apiculture au Sénégal L’apiculture, c’est la science et l’art de l’élevage et du soin des abeilles. Au Sénégal comme dans les pays tropicaux, l’apiculture était exclusivement traditionnelle. Mais face à l'insuffisance de techniciens et de cadres sénégalais en vue de moderniser cette apiculture, le Sénégal a très tôt sollicité la collaboration d'experts étrangers. Ainsi, de janvier 1964 à juin 1971, des experts israéliens se sont succédé au chevet de l'apiculture sénégalaise. Ces experts, se sont intéressés à la flore apicole du Sénégal, ont formé les premiers cadres sénégalais et expérimenté des ruches modernes. Il s'agit de la ruche David qui est intermédiaire entre la ruche traditionnelle et la ruche moderne, de la ruche à cadres mobiles, (ruche LANGSTROTH), en fibrociment (Diouf, 2002). Le travail des israéliens a été complété par la mise en place de centres apicoles de démonstration et la vulgarisation des techniques modernes à Ziguinchor, Guérina, Kolda, Tambacounda, Kédougou, Toubacouta, Thiès, Saint-Louis et Dakar (DIREL, 1997). A partir de 1971, l'apiculture sénégalaise a été entièrement confiée à des cadres sénégalais formés à l'étranger ou au Sénégal. Ces cadres se sont alors attelés à poursuivre la politique de vulgarisation des techniques apicoles modernes. Les chefs de centres apicoles ont aidé les apiculteurs encadrés dans l'extraction et la commercialisation de leurs productions pour le compte de la Société d'Exploitation des Ressources Animales du Sénégal (SERAS). Mais suite à des problèmes de trésorerie, la SERAS a arrêté tout financement de la campagne annuelle de commercialisation des miels à la fin des années 1980. Par la suite, l'apiculture sénégalaise tomba dans une léthargie, qui entraîna l'anéantissement de tous les efforts et acquis apportés. Des apiculteurs indépendants continuèrent à soutenir la dynamique de cette apiculture, pour ensuite disparaître, et ce n'est qu'en 1987 que la dynamique de développement se remit en marche avec l'avènement du Projet de Relance de l'Apiculture (PRAP)
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qui dura jusqu’en 1993. A la suite du PRAP, un second projet, le Projet d'Appui au Développement de l'Apiculture (PADA I) vit le jour en 1998 pour prendre fin en 2000. Pour éviter que la filière ne retombe dans la léthargie, un nouveau projet dénommé PADA II a été soumis à l'Etat par la Direction de l'élevage pour financement sur une durée de 3 ans allant de 2003 à 2005. En attendant la mise en œuvre du ce projet il a été établit un projet dit Projet Intérimaire au Développement de l’Apiculture (PIADA) financé à hauteur de 225000000 FCFA pour consolider les acquis du PADAI mais aussi éviter que la filière apicole ne tombe dans la léthargie (PIADA, 2002). Le projet PADA II a quant à lui débuté en 2003 et avait pour objectif général de contribuer à améliorer les conditions de vie des apiculteurs par une augmentation des productions apicoles, des rendements agricoles grâce à la pollinisation et une meilleure gestion de l’environnement et plus spécifiquement l’augmentation de la production de miel et de cire. Pour ce projet les activités ont été entre autre : approvisionnement des apiculteurs en facteurs de production modernes ; formation des encadreurs et des encadrés ; mise en place de structure d’encadrement et de traitement de miel : introduction de l’apiculture dans les exploitations agricoles en vue d’améliorer les rendements des cultures vivrières et de rente ; mise en place d’un système de crédit adapté à l’apiculture ; organisation des circuits de commercialisation des produits de la ruche ; poursuite de l’organisation des apiculteurs en groupements d’intérêt économique (GIE) des producteurs, tout en redynamisant ceux déjà existants ; définition d’un cadre législatif et réglementaire concernant la production et la commercialisation des produits apicoles (MEPA, 2017).
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Les GIE au nombre de 510 organisations, sont fédérées soit en groupements, coopératives ou associations villageoises (PADAII, 2017). Certaines GIE et certains apiculteurs individuels se sont encore rassemblés en une union nationale des apiculteurs du Sénégal (UNAS) à partir de septembre 1998. L’objectif de cette union était de promouvoir l’apiculture à travers tout le pays en renforçant les capacités d’exploitation, de transformation et de commercialisation (PADAII, 2008). 2. Importance socio-économique de l’apiculture au Sénégal Au Sénégal, l’apiculture étant une activité pratiquée par des agriculteurs en milieu rural, elle leur permet de s’occuper de la fin des récoltes jusqu’à la prochaine saison de culture. Le miel est un remède ou un aliment traditionnel dans presque toutes les sociétés, qu’il soit vendu de manière simple au niveau d’un village ou conditionné de manière plus sophistiquée (Bradbear, 2010). La filière apicole joue un rôle important au Sénégal, mais son taux de participation au PIB national n’est pas connu, toutefois il fait partie du secteur de l’élevage, qui participe pour 7,4% du PIB national et 35,5% du PIB du sous-secteur primaire. En effet, près de 20000 personnes tirent des revenus de l’apiculture par l’exploitation de 3000 ruches modernes ; l’exploitation de 200000 ruches traditionnelles ; la cueillette de miel des colonies sauvages contribue pour une production estimée à 500 tonnes par an (Kanouté, 2012). 3. Types d'apicultures et zones apicoles du Sénégal 3.1 Zones apicoles au Sénégal Au Sénégal, il existe dans toutes les régions, des colonies d'abeilles. Le Bureau Apicole de la Direction de l'Elevage estime à plus d'un million le nombre de colonies au Sénégal (DIREL, 2000). Cependant, les abeilles ne vivent en grand nombre que là où elles peuvent trouver des atouts nécessaires à leur développement. Ainsi le pays est divisé en zones plus ou moins propices à 35
l'apiculture en fonction de la disponibilité en eau, en ressources mellifères mais aussi avec un bon climat et une température adéquate. Dans le classement des zones apicoles, arrive en tête la région de Ziguinchor, suivie de la région de Kolda. Il y a ensuite la région de Tambacounda avec en particulier le département de Kédougou. Les régions de Fatick, Thiès, Dakar et Saint-Louis suivent loin derrière (Diouf, 2002).
Figure : Zones Apicoles du Sénégal (Diouf, 2002). 3.2 Types d'apiculture Dans les différentes zones apicoles du Sénégal, l'apiculture est pratiquée selon trois modalités. La «chasse au miel », l'élevage des abeilles que l’on regroupe dans l'apiculture traditionnelle et l'apiculture moderne introduite après l'Indépendance en 1960 (Diouf, 2002).
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3.2.1 Apiculture traditionnelle La production de miel est fortement répandue sous sa forme traditionnelle au Sénégal ainsi que dans la majeure partie des pays d’Afrique de l’ouest et du centre (CMA/AOC, 2005). 3.2.1.1 Chasse au miel La chasse ou cueillette consiste à aller en brousse ou en forêt à la recherche d'éventuelles colonies sauvages. La cueillette se fait en général en période de saison sèche en chassant par le feu les abeilles habitant les troncs d'arbres et les autres habitats naturels. Cette manière de procéder est très souvent à l'origine de feux de brousse et de très nombreuses colonies sont ainsi anéanties. Les techniques de récolte consistent à détruire la ruche afin de s'emparer du miel sans tenir compte du devenir des abeilles délogées ainsi que du couvain qui est emporté, mélangé aux rayons de miel (Sow, 2000), cela peut également contribuer au dépeuplement non durable de certaines colonies d’abeilles et de leur habitat. Pour les chasseurs-cueilleurs, la chasse au miel est un moyen rapide d’obtenir un aliment à haute valeur nutritive sans aucun coût financier (IGR, 2010). 3.2.1.2 Elevage traditionnelle des abeilles Ce type d'élevage consiste à placer des ruches de type traditionnel dans les arbres en brousse. Elle se différencie de la chasse au miel par la présence de piège à abeille, considéré comme des ruches. Les ruches sont posées à la fin de l'hivernage, de novembre à janvier. Pendant cette période, se forment de nouvelles colonies par essaimage naturel qui se nourrissent de la plupart des plantes mellifères. A partir de décembre jusqu’au mois de mai, c’est la saison sèche et l'intérieur du pays est plus chaud que la côte, l'harmattan contribue à l'élévation de la température. Les activités apicoles en cette période consistent en la récolte du miel et de la cire et en la confection de ruches traditionnelles
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(N’diaye, 1974). Cependant, la récolte ne diffère fondamentalement pas de celle de la chasse aux abeilles. Par conséquent, les effets sont les mêmes sur l'environnement de même que les abeilles et la qualité du miel récolté. Dans la pratique, il n'existe pas de différence entre chasseurs et éleveurs d'abeilles car il s'agit, en général, des mêmes personnes (Kombo, 1989). Les ruches utilisées dans ce type d'apiculture sont variés en ce qui concerne leur conception et les matériaux de fabrication. Différents types de ruches traditionnelles existent en fonction des matériaux disponibles (Tableau II). Les ruches obtenues à partir de troncs (Figure 16a) d'arbres sont fabriquées en utilisant des arbres fréquentés par les abeilles. Ces ruches sont cylindriques, avec une ouverture à chaque extrémité ou sous forme de mortier (Figure 16b) avec une seule ouverture. Quel que soit le nombre d'ouvertures de la ruche, elles sont fermées avec de la paille tressée ou du bois percé d'un trou de vol au centre. Les espèces de plantes utilisées sont principalement le dimb (Cordyla pinnata), le santan (Daniella oliveri) et le rônier (Borassus flabellifer). Les ruches en paille (Figure 16b) sont coniques, cylindriques, en forme de calebasse renversée, etc. Ces ruches sont très utilisées car elles offrent de nombreux avantages dont la facilité de transport et d'accrochage aux arbres. Tableau : Ruches traditionnelles (Sow, 2000). Ruche traditionnelle
Matériaux
Forme
Rendement moyens par ruche
Coût moyens en FCFA
Observations Paille tressée
Peulh
Paille
Cylindre
7 kg
500
Diola et mandingue
Paille et tronc
Conique et cylindre
10 kg
1000
Bassari
Paille
Cylindre
14 kg
1000
Cognagui
Paille
Cylindre
14 kg
1000
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de manière lâche: 2 ouvertures et une entrée de chaque cotés Une seule ouverture du côté de la grande base et une seule entrée du côté de la petite base
Les ruches le plus souvent retrouvées au Sénégal sont les ruches en tronc d'arbre et les ruches en paille tressée. Il arrive que des apiculteurs utilisent de vieux mortiers, des bidons en plastique ou des ruches en bambou.
Figure a : Ruche traditionnelle en tronc d’arbre (PADAII, 2008)
Figure 16b : Ruches traditionnelles en mortier (à gauche) et en paille tressé (à droite) Crédit photo : Barry, 2017 3.2.2 Apiculture moderne La modernisation de l'apiculture fait son chemin et des évolutions sont observées. L'utilisation de techniques et de matériels modernes a été introduite chez certains apiculteurs traditionnels. L'aspect technique moderne prend en compte la protection de l'environnement, l’utilisation de nouveau matériel et l’amélioration de la qualité du miel. Ce nouveau matériel va de l’utilisation de tenues de protection, à l’utilisation d’enfumoirs au lieu de torches enflammées et la récolte de miel sans déplacer le couvain, les réserves de pollen. En outre, lors de la récolte, une quantité minimale de miel est laissée dans les ruches afin de 39
permettre la survie des colonies. Toutes ces précautions, ajoutées aux techniques modernes d'extraction avec l'utilisation d'extracteurs manuels ou à presse, permettent d'avoir un miel de qualité et un environnement protégé. 3.2.2.1 Ruches modernes De nos jours, le type de ruche le plus utilisé est la ruche dite KENYANE. Elle est très bien adaptée à Apis mellifera adansonii. Parallèlement à la ruche KENYANE d'autres ruches sont utilisées dont la ruche LANGSTROTH et la ruche VAUTIER (Diouf, 2002). 3.2.2.1.1 Ruche KENYANE La ruche KENYANE (Figure 17) encore appelée Kenya Top Bar Hive (KTBH) est située à mi-chemin entre les ruches traditionnelles sans cadres et les ruches modernes à cadre mobile. Elle est apparue vers les années 1970 au Kenya, d'où son nom, et se présente sous forme d'une longue caisse à sections trapézoïdales et dont le couvercle est constitué de barrettes ou lattes en bois. Les côtés sont inclinés pour empêcher les abeilles d'y accrocher les rayons de cire. Une entrée est aménagée à la base de l'un des grands côtés. Les barrettes, au nombre de 27 ont une section triangulaire qui permet l'amorce d'un rayon par barrette. Cette ruche a de très nombreux avantages. Elle est proche, de par sa forme, des ruches traditionnelles (paille, tronc, etc.), peut être suspendue, ce qui la protège des prédateurs, et peut être placée à hauteur d'homme. De conception facile, la ruche KENYANE peut être construite en divers matériaux dont le bois, le palmier, le raphia, la paille tressée et le bambou. Il est possible de récolter les rayons sans détruire la colonie, le miel n'étant pas mélangé aux larves et au pollen. Le seul inconvénient est son coût élevé par rapport aux ruches traditionnelles (Villieres, 1987). Le rendement est de l’ordre de 20 kg par ruche (IGR, 2010).
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Figure : Ruche KENYANE (The Kenyan top bar hive, 2015) 3.2.2.1.2 Ruche LANGSTROTH La ruche LANGSTROTH est une ruche à cadre mobile et à hausse qui a été importée. Les dimensions de la ruche ont été calculées en tenant compte de la taille de 1'abeille européenne plus grande que l'abeille africaine mais ont été avec le temps adaptés à celle-ci. La ruche LANGSTROTH (Figure 18) se compose d'une chambre à couvain, avec un plateau, situé au fond qui peut être mobile ou inamovible. Le plateau est percé de trous de ventilation recouverts d'un grillage fin. Cette chambre à couvain comporte dix cadres. Une grille à reine est placée horizontalement sur la chambre à couvain. Elle empêche que la reine aille pondre dans les compartiments réservés au stockage du miel. La grille à reine n'est cependant pas absolument nécessaire. Un ou plusieurs magasins à miel avec neuf ou dix rayons sont placés sur la chambre à reine ou sur la grille à reine (Minh-ha, 1999). Elle donne de très bons rendements de l'ordre de 25 à 40Kg par ruche et produit du miel de très bonne qualité hygiénique. Certains apiculteurs l’ont adoptés tandis que d’autre, au vue de leur expérience pratique, l’ont modifiés en élargissant la largeur et l’épaisseur des cadres dans le but d’éviter les ruptures (cassures) constatées lors de l’extraction. Il faut noter cependant qu’avec ce type de ruche, l’apiculteur n’obtient pratiquement pas de cire. Il est obligé d’en acheter pour fabriquer des feuilles de cire gaufrée nécessaires pour équiper les nouvelles ruches ainsi que les hausses (IGR, 2010). 41
Figure : Ruche LANGSTROTH (PADAII, 2008) 3.2.2.1.3 Ruche VAUTIER Les ruches VAUTIER sont des ruches en ciment (Figure 19). Le concepteur de cette ruche est le Dr VAUTIER qui est parti du constat qu'une majorité des ruches avaient une courte vie, car dévorées la plupart du temps par les termites ou réduites en cendres par les feux de brousse ou même volées. Un autre constat est que les ruches de bonne qualité étaient hors de portée des paysans dont les revenus sont très faibles. Une ruche moins onéreuse, donc accessible aux paysans et quasiment résistants aux feux de brousses et aux intempéries pouvait être nécessaire pour les apiculteurs. Cependant, les apiculteurs de la zone lui trouvent des inconvénients majeurs qui ont limité sa propagation. Il s’agit des difficultés de peuplement, du taux de désertion assez important constaté dans ce type de ruche, de la chaleur excessive à cause du ciment et enfin du taux d’humidité élevé accentué par le manque de support du fait que la ruche est à même le sol (IGR, 2010).
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Figure : Ruche VAUTIER (PADAII, 2008) 4. Apiculture dans l'économie du Sénégal 4.1 Productions apicoles L’Afrique héberge 25% de la population mondiale de ruches estimée à 57 millions de ruches. Elle participe pour 12% à la production mondiale de miel et 24% de celle de cire.
Selon les statistiques disponibles et la classification
indicative des pays selon le nombre de ruches et la production de miel le Sénégal est classé dans la 2ème catégorie regroupant les pays à effectif de ruches inférieur à 200 000 et à faible production (Note technique sur la filière apicole, 2005). Au Sénégal, le nombre de ruches par apiculteur varie en fonction du climat (Kanouté, 2012). En 2010, la production totale nationale en miel qui était de 2981 tonnes représentant à peine 1,87% de la production africaine est passée à 3467 tonnes en 2014 (Figure 20) soit 4,23% de la production africaine (FAO, 2017). Quant à la production de cire elle est passée entre 2010 et 2015, de 300 à 319 tonne (FAO, 2017).
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Figure : Evolution de la production de miel et de cire au Sénégal
(FAO,
2017)
Figure : Evolution de la production de miel et de cire au Sénégal
(PADAII,
2017) 4.2 Importations et exportations des produits apicoles Du point de vue commerce extérieur, le Sénégal jusqu’à 2007, restait encore dépendant des importations de miel pour satisfaire la demande du marché. Ses principaux fournisseurs sont le Liban, la France, l’Espagne, la Hongrie et les Émirats Arabes Unis (Diouf, 2002). Le pays exporte également quelques petites quantités de miel et de cire vers des pays voisins comme le Mali mais aussi à d’autres plus éloigné comme le Maroc. Il est important de mentionner tout le petit commerce qu'on ne maitrise pas en interne et aux frontières. 44
Figure : Evolution des exportations de miel et de cire au Sénégal
(PADAII,
2017)
Figure : Evolution des ventes locales de miel au Sénégal (PADAII, 2017). 5. Contraintes majeures de l'apiculture sénégalaise Plusieurs facteurs se combinent au Sénégal pour nuire au plein essor de ce créneau économique. Le faible niveau de structuration et de coopération ainsi que l’enclavement qui implique en retour un accès difficile au financement ou au crédit. Ne pouvant négocier la vente, certains éleveurs n’ont pas les moyens de prendre le risque de moderniser leurs techniques d’élevage. Les pratiques traditionnelles de cueillette par brulage employées engendrent de plus une destruction totale ou partielle de la colonie d’abeilles durant les phases
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d'extraction du miel et provoquent des feux de brousse qui contribuent à la dégradation généralisée de la végétation forestière. En réponse à une demande locale constante, peu sensible à la qualité et disposant d’un pouvoir d’achat faible, les producteurs vendent le kilogramme de miel à des prix dérisoires afin de subvenir à leurs besoins. Du fait d'un appui technique et financier faible, les apiculteurs n’ont d’autre choix que de se maintenir à un niveau technique assez faible. Lorsque certains s’y risquent, le bénéfice tiré des ventes ne permet pas d’amortir le prix du matériel employé pour la construction de ruches modernes de types LANGSTROTH, VAUTIER ou KENYANE, plus soucieuses de l’environnement et permettant de produire en plus grande quantité, mais beaucoup plus chères. Si la forte concurrence ne rend pas compétitif le miel obtenu à l’aide de procédés techniques modernes, sa commercialisation est aussi rendue difficile en raison d’un nombre insuffisant de centres de stockage, d’une chaîne de commercialisation relativement démantelée et de conditions de circulation rendues difficiles du fait de l’enclavement des zones de production. (Salliot, 2007).
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DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE
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CHAPITRE 1 : MATERIEL ET METHODES D’ETUDE
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1. Matériel et méthodes 1.1 Zone d'étude Ce présent travail a été effectué dans les départements de Mbour, Tivaoune, Foundiougne et Vélingara durant la période allant de Septembre 2014 à Janvier 2016. 1.1.1 Département de Foundiougne (Fatick) Les populations de ce département (figure 24), essentiellement rurales, ont comme activité économique l’agriculture, l’élevage et la pêche. Néanmoins d'autres activités comme le tourisme y sont présents (MEFS, 2005). L’agriculture est orientée vers les cultures vivrières (mil, sorgho, mais…) et celles dite de rente (arachide, anacardier et sésame…). Ces cultures sont pratiquées sous un climat soudano-sahélien, avec une saison sèche de 9 mois et une saison humide de trois mois allant de Juillet à Septembre. Sur les côtes ce climat est influencé par la mer. La pluviométrie de 800 mm par an permet la pratique de culture pluviale notamment dans la zone de Toubacouta où elle atteint 900 à 1300 mm de plus (Assise National du Sénégal, 2008). La commune de Toubacouta, noyée dans les forêts de mangrove, abrite l’Aire Marine Protégée (AMP) du Bamboung (USAID, 2010). Il s’y trouve les mangroves du littoral (Rhizophora racemosa et Rhizophora mangle ; Avicennia africana), des formations herbacées le long des cours d’eau et des steppes arborées (rôniers en général) sur les buttes. Les terrains situés en amont sont occupés par des herbacées halophytes et Tamarix senegalensis mais également des potentialités comme la présence d’espèces végétales telles que le « Dimb » cordyla pinata, utilisé pour la fabrication de ruche traditionnelle (ONUDI, 2009). L’existence de cette mangrove est favorable à la pratique de l’apiculture du fait de son couvert végétal et du développement de l’agriculture.
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Figure : Département de Foundiougne avec les communes enquêtées. 1.1.2 Région de Thiès (Départements de Mbour et Tivaouane) Dans la région de Thiès (figure 25), seuls les départements de Mbour et Tivaouane ont fait l’objet de notre enquête. En dépit de la production agrumicole, cette zone bénéficie d’un climat favorable au développement de l’horticulture de type méditerranéenne. Elle est marquée par un climat de type tropical subcanarien dominé par l’alizé boréal qui empêche l'harmattan de se faire sentir sauf en cas de baisse de ce courant d’air (Parfonry, 1990). La région de Thiès possède d’importantes nappes souterraines (nappe du continental terminal, nappe du Paléocène, nappe de l’éocène, le maestrichtien, la nappe des sables du littoral) et des eaux superficielles (le lac Tanma, la lagune de la Somone et deux bassins de rétention). La végétation est composée de savanes arbustives dégradées parsemées de peuplements mono-spécifiques d’Acacias seyal (Vachellia seyal) de Baobabs (Adansonia digitata) , d’un parc à Kad ( Faidherbia albida) et de rôniers (Borassus sp), de la bande de filao (Casuarina equisetifolia) dans les Niayes et les plantations du Projet Autonome de
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Reboisement de la Forêt de Bandia (PARFOB) dans la forêt classée de Bandia (Eucalyptus et Prosopis juliflora, etc.). Elle contient treize (13) forêts classées dont celle de Bandia, d’une superficie de 94.473,6 ha soit un taux de classement de 14,3% (situation Economique et Social Régional, 2015). De par son couvert végétal, son climat, son potentiel hydrographique et son taux de classement forestier, cette zone offre un énorme potentiel au développement de l’apiculture.
Figure : Communes enquêtées dans les départements de Mbour et Tivaoune. 1.1.3 Département de Vélingara Situé dans la région de Kolda, deuxième région apicole du Sénégal après la région de Ziguinchor, le département de Vélingara (figure 26) comprend 9 communes rurales subdivisées en trois (3) communes d’arrondissements. La région possède un important réseau hydrographique représenté par le fleuve Casamance et ses affluents qui possèdent sur ses rives droite et gauche plusieurs 51
marigots. Le département de Vélingara à travers la commune de Koukane est arrosé par le fleuve Kayenga et son affluent, l’Anambe. Les barrages de Ndindoula et celui d’Anambe construits sur ce cours d’eau font que la zone dispose de l’eau de façon régulière (ANSD, 2015). Entre 2012 et 2013, la pluviométrie était de 998 mm de pluie en moyenne. En outre, la région comporte 280290 ha de forêt classée dont 50000 ha du Parc National du Niokolo Koba (Gueye, 2013) soit un taux de classement de 20%. Les mois les plus pluvieux dans la région vont du mois de Juin au mois d’Octobre et les plus grandes quantités d’eau sont enregistrées durant les mêmes mois (Gueye, 2013). Ainsi donc l’économie de la région plus particulièrement du département repose sur l’agriculture mais aussi l’élevage. Les principales spéculations agricoles sont les cultures vivrières (le mil, le maïs, le sorgho, le riz, le fonio) et les cultures de rentes (l’arachide, le coton, le niébé, le manioc et le sésame). L’activité agricole mobilise plus de 80% des actifs de la région pendant 2 à 3 mois dans l’année. Elle assure 70 à 80% des revenus des producteurs et joue un rôle prépondérant et dynamique dans l’alimentation des populations (Gueye, 2013).
Figure : Communes enquêtées dans le département de Vélingara.
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1.2 Matériel Pour mener cette étude, le matériel suivant a été utilisé : - un questionnaire administré aux apiculteurs (Annexe 1) ; - un ordinateur portable pour la saisie, l’analyse et le traitement des données ; - un téléphone portable pour la communication ; - un appareil photo numérique ; 1.3 Méthodes 1.3.1 Echantillonnage et échantillon Le choix des villages et des apiculteurs a été fait selon un échantillonnage aléatoire simple. Dans notre étude ce nombre est celui de tous les apiculteurs qui évoluent individuellement, c’est-à-dire n’appartenant pas à un groupement d’intérêt économique. C’est donc 138 apiculteurs individuels dont 100 à Vélingara, 31 à Foundiougne, 3 à Tivaoune et 4 à Mbour, qui ont été enregistrés de Septembre 2014 à janvier 2016. 1.3.2 Questionnaire Le questionnaire (Annexe 1) comprenait 23 questions reparties en 6 chapitres à savoir : - localisation géographique des communes d’apiculteurs ; - données sociodémographiques de l’apiculteur ; - connaissances, aptitudes et pratiques en apiculture ; - productions ; - perturbations observées et leurs causes ; - contraintes rencontrées dans la pratique de l’apiculture et proposition de solution.
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1.3.3 Entretien Un premier questionnaire, établi avec le logiciel Epi-Info version 3.5.4 a été testé auprès de 10 apiculteurs. Après ce test, des modifications ont été apportées au questionnaire avant sa validation finale. Il existe des apiculteurs regroupés en GIE, mais ce ne sont que les apiculteurs qui évoluent individuellement qui ont intéressés notre étude. Ces derniers ont suscité un intérêt pour cette étude du fait qu’ils rencontrent d’énormes difficultés dans la pratique de l’apiculture. Le questionnaire validé a été soumis aux apiculteurs sous forme d’un entretien direct, après que nous nous soyons renseignés auprès des populations. Les productions, ont été obtenues par estimation des quantités de miel récoltées par chaque apiculteur en une année. 1.3.4 Traitement et analyse des données Les données recueillies ont été enregistrées sur le logiciel Epi-info version 3.5.4 puis transférées vers Microsoft Excel ayant permis les réalisations des graphiques. Par ailleurs, le logiciel R version 2.13.0 a permis de calculer les moyennes, écart types, minimum, maximum et intervalle de confiance pour certains résultats.
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CHAPITRE 2 : RESULTATS ET DISCUSSION
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1. Résultats 1.1 Caractéristiques des apiculteurs et des pratiques apicoles 1.1.1 Données sociodémographiques des apiculteurs Au total, 138 apiculteurs ont été interrogés mais la majorité (73%) provenait du département de Vélingara (Figure 27).
Figure : Répartition de l’échantillon enquêté selon les départements Dans la zone d’étude, l’âge des apiculteurs varie de 20 ans à plus de 60 ans, avec un âge moyen de 54 ans. Près de la moitié des apiculteurs (40%) était âgée de plus de 60 ans (Figure 28).
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Figure : Répartition de l’âge des apiculteurs enquêtés Seule la zone de Foundiougne dans la commune de Toubacouta abrite des apicultrices. Sur l’ensemble des apiculteurs enquêtés 4% sont des femmes (Figure 29).
Figure : Répartition des apiculteurs en fonction du sexe
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1.1.2 Pratiques apicoles Plus de la moitié des apiculteurs (71%) possédaient des ruches et 29% se consacraient à la cueillette ou la chasse au miel (Figure 31).
Figure : Possession de ruches par les apiculteurs En outre, près de 2/3 des ruches étaient rencontrées dans le département de Vélingara (Figure 32)
Figure : Importance des ruches selon les départements (en %). 58
1.1.2.1 Types de ruches utilisées Les ruches traditionnelles sont les plus utilisées par les apiculteurs. En moyenne, respectivement 10,76±1,48 et 22,43±3,94 ruches traditionnelles et les ruches modernes étaient détenues par apiculteurs. Les ruches traditionnelles étaient les plus nombreuses (Tableau IV) Tableau : Nombre moyen de ruches par apiculteur Total Minimum Maximum
Ruches modernes Ruches traditionnelles
Nbre moyen de ruche / apiculteur
Ecart-type
IC
258
1
25
10,76
7,48
1,48
1065
1
74
22,43
19,936
3,94
1.1.2.2 Période d’installation des ruches Plus d'un tiers des apiculteurs (37%) posaient en permanence leurs ruches et 60% des apiculteurs posaient leurs ruches pendant la saison sèche (Figure 33).
Figure : Période d'installation des ruches
59
1.1.2.3 Récolte et niveau de production 1.1.2.3.1 Période de récolte Dans les zones prospectées, 80% effectuait des apiculteurs la recolte du miel pendant la saison sèche (Figure 33).
Figure : Période de récolte de miel 1.1.2.3.2 Niveaux de production Tableau : Production déclarée par les apiculteurs par département en Kg Obs.
Total
Moyenne Ecart-type Min
Foundiougne
26
1166
44,86
58,53
3
300
Mbour
4
505
126,25
117,57
40
300
Tivavouane
3
106
35,33
39,50
5
80
Vélingara
96
8778
91,44
80,96
7
560
TOTAL
129
10556
74,47
…
3
560
60
Max
Seule la production de miel est déclarée par 129 apiculteurs sur les 138. Elle varie d’une production de 3 kg à 560 kg par an (Tableau V). La moyenne de production de ses quatre zones de production est de 74,47 Kg de miel par an. 1.1.2.4 Formation des apiculteurs Globalement, seul 58 apiculteurs sur les 138 soit 43% des apiculteurs interrogés ont reçu une formation (Figure 35) axée sur l'apiculture et parmi ceux-ci, près de la moitié (45%) des apiculteurs ont été formés à Foundiougne (Figure 34).
Figure : Proportion des apiculteurs ayant reçu une formation Ces formations ont été dispensées par des structures et organisations internationales, nationales, locales (non étatique) mais également par des structures de pays étrangers d’Afrique dans le cadre de coopération. (Annexe 3)
61
Figure : Proportion d'apiculteurs ayant reçu une formation dans chaque département 1.2 Perturbations liées à la pratique apicole Pour l’ensemble des apiculteurs, la perturbation principale de la pratique apicole est l'abandon de la ruche par les abeilles (essaimage et désertion des ruches), exprimé par 52% des apiculteurs (Figure 36).
Figure : Perturbations liées à la pratique de l’apiculture 1.2.1 Principales causes des perturbations 1.2.1.1 Facteurs entraînant la désertion des ruches Selon 74,8% apiculteurs, les causes principales de la désertion des ruches (Figure 37) sont les maladies et les prédateurs.
Figure : Facteurs entrainant la désertion des ruches 62
1.2.1.2 Facteurs entraînant la réduction de la taille des colonies Presque la moitié des interviewés (40,9%) pensent que la réduction de la taille des colonies est liée à la nature des abeilles et à leur environnement mais également aux maladies et prédateurs des abeilles (Figure 38).
Figure : Facteurs entrainant la réduction de la taille des colonies 1.2.1.3 Facteurs entraînant la mort des abeilles Selon 81 % des apiculteurs, la mort des abeilles est due aux maladies et aux prédateurs (Figure 39).
Figure : Facteurs entrainant la mort des abeilles
63
1.3 Contraintes Selon les apiculteurs enquêtés, le matériel et les infrastructures apicoles (49%), l’environnement (18%), constituent les contraintes majeures à la pratique de l’apiculture (Figure 41).
Figure : Contraintes de la pratique apicole 1.4 Propositions pour l’amélioration de l’apiculture Près de la moitié des apiculteurs (46,2%) souhaitaient une amélioration du matériel apicole (Figure 42).
Figure : Propositions pour l’amélioration de l’apiculture
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2. Discussion 2.1 Méthodologie 2.1.1 Zone d’étude Le choix de cette zone d'étude se justifie par plusieurs facteurs. En effet, le département de Vélingara concentre de très grandes activités apicoles au Sénégal. Elle fait partie des plus grandes régions apicoles au Sénégal et regorge un énorme potentiel forestier et un réseau hydrographique. Le département de Foundiougne quand à lui, à travers la commune de Toubacouta, offre d’importantes ressources mellifères avec sa végétation mangrovienne et son fort réseau hydrographique composé des « bolong ». Les départements de Mbour à travers la commune de Sindia et le département de Tivavouane à travers les communes de Darou Khoudouss et Mboro constituent un atout important à travers les grandes activités agricoles dont une pollinisation et son fort réseau hydrographique. 2.1.2 Limite de l'étude Au cours de notre étude, les personnes interviewés ne faisaient partir d’aucune association ni d’aucun GIE, il a été difficile de prendre contact avec ses derniers. Nous devions nous renseigner auprès des populations pour prendre contact avec les apiculteurs. Les difficultés de déplacement du fait de l’enclavement de certains villages, associées aux renseignements ont engendrés le rallongement de la période de prospection. Le fait que les apiculteurs n’ont pas une culture de noter leur production annuelle, n’a pas permis d’avoir des productions exactes des apiculteurs. Du fait de manque de moyen financier, nous n’avons pas pu faire la prospection dans toutes les zones mellifères. La zone la plus favorable à l’apiculture, la région de Ziguinchor n’a pas pu être prospectée du fait de l’insécurité due à la rébellion qui existe en Casamance. Nous n’avons pas pu nous renseigner sur les maladies qui prévalent dans la zone et qui entrainent 65
donc une baisse des productions. Une étude complémentaire est donc indispensable à celle-ci pour étendre la prospection à l’ensemble des zones apicoles mais aussi pour la détermination des maladies les plus graves. 2.2 Données sociodémographiques Dans la zone d’étude, nous avons enquêté 138 apiculteurs dont l’âge varie de 20 à plus de 60 ans, cela montre que l’apiculture pourrait être pratiquée à tous les âges. Cette variation de l’âge des apiculteurs est pratiquement semblable à celle trouvée par Tessega, (2009) dans le district de Bure dans la région d’Amhara en Ethiopie où l’âge des apiculteurs part de 20 à 66 ans. L’apiculture est pratiquée majoritairement par des personnes âgées de plus de 60 ans (40%), avec peu de jeunes moins de 40 ans (5,6%) s’intéressant à cette profession pourtant pourvoyeuse de revenu. Ce désintérêt des jeunes réside dans le fait que ses derniers délaissent la plus par du temps les zones rurales pour les grands centres urbains. Une autre explication est que, le coût de l’investissement de départ n’est pas à portée de cette frange de la population. Nos résultats sont contraires à ceux trouvés par Ahouandjinou et al., (2016) au nord du Bénin ou seulement 8,57% des apiculteurs ont plus de 60 ans et par Fikru et al., 2015 dans la région du Somalie en Ethiopie ou seulement 14,3% de apiculteurs ont plus de 60 ans. Le fait que l’apiculture soit pratiquée par les personnes âgées est confirmé par les assertions de Paterson, (2008) selon qui en Afrique, les personnes qui s’occupent de miel ou d’abeille sont traditionnellement des hommes adultes. La participation des femmes aux activités apicoles est très faible par rapport à ce que révèle l’étude d’Abera et al. (2016) au sud de l’Ethiopie ou nous avons 80% d’hommes contre 20% de femmes qui s’adonnent à l’apiculture. Ces résultats sont similaires à ceux de Paraïso et al., (2017) au sud du Bénin ou l’apiculture est pratiquée par 96,4% d’homme contre 3,6% de femme. La provenance de la majorité des apiculteurs interrogés du département de Vélingara s’expliquerait par le fait que ce département fait partir de la
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deuxième zone apicole du Sénégal Diouf, (2002) et regorge une importante part des apiculteurs du pays. 2.3 Pratiques apicoles 2.3.1 Ruches utilisées Des apiculteurs, (29%) faisaient la cueillette du miel tandis que 71% des apiculteurs possèdent des ruches. Le système d’apiculture traditionnelle dans la zone, est pratiqué avec des ruches traditionnelles faites de matériaux locaux comme les troncs d’arbres (Rônier), ou à partir de feuille de rônier. Ils utilisent les ruches traditionnellement 80%, confectionnées en raison du coût trop élevés des ruches modernes 20%. Ces résultats sont en adéquation avec ceux de Fragosso, (2009) en Tanzanie dans la division d’Inyonga ou les ruches traditionnelles utilisées sont de 84% et de Abera et al., (2016) au sud de l’Ethiopie ou 70% des apiculteurs utilisent un système apicole traditionnel avec des ruches traditionnelles. Les ruches modernes ou semi-modernes quant à elles, sont utilisées par les apiculteurs professionnels. La moyenne de ruche moderne par apiculteur est de 11 comparativement aux ruches traditionnelles qui sont de 22 ruches. Ces résultats sont contraires à ceux trouvés par Diouf (2002) au Sénégal ou les ruches moderne étaient de 2 et les ruches traditionnelles de 15 ruches. 2.3.2 Période de pose des ruches La pose des ruches se fait majoritairement pendant la saison sèche c’est-à-dire de début Novembre à fin Mai. Cela s’explique par le fait que la saison sèche constitue
la
période
d’essaimage,
l’apiculture
dans
ces
zones
étant
majoritairement pratiquée de façon traditionnelle, elle utilise les ruches traditionnelles (paille tressée, tronc d’arbre etc.) qui sont dégradés, dénaturés par les pluies. Aussi cette pose des ruches en saison sèche s’expliquerait par le fait que la zone d’étude est fortement composé de plante pérenne, à phénologie
67
inversée tel que les Kad en wolof (Faidherbia albida) et de plante dont la floraison se déroule avant la période des pluies comme le baobab (Adansonia digitata) mais aussi les Eucalyptus qui sont des plantes dont les plantes sont les plus prisées par les abeilles pour le nectar contenu dans leurs fleurs qui s’épanouie pendant la saison sèche. La période de pluie constitue un frein à l’activité des abeilles du fait des fortes pluies qui s’abattent sur la zone mais aussi à la période de forte activité agricole. Les études réalisées par Diouf (2002) révèlent également que les ruches sont posées à partir de la fin de l’hivernage. Les ruches sont secondairement posées en permanence du fait que certains apiculteurs possèdent des ruches modernes et peuvent les placer dans les champs pendant la saison pluvieuse mais aussi pendant la saison sèche. En effet ces derniers ont des ruches qui sont facilement déplaçables et possedant une structure solide, résistante aux pluies. 2.3.3 Période de récolte La récolte se fait majoritairement 80% pendant la saison sèche. Cela se justifie par le fait que les apiculteurs qui sont généralement des paysans, utilisent cette période d’inactivité agricole pour faire la récolte. Aussi le miel récolté pendant la saison de pluie est un miel mouillé ou fermenté donc de mauvaise qualité. Ainsi, la période d’octobre à janvier qui est la période sèche, constitue également (78%), la période de récolte dans le sud-ouest de l’Ethiopie Fikru et al., (2015) ;Abazinab (2017). La récolte se fait la plupart du temps les nuits pour les chasseurs de miel mais pour les apiculteurs possédant des ruches modernes, traditionnelles et ayant du matériel de récolte comme les enfumoirs et les combinaisons, elle se fait de jour.
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2.3.4 Quantité de production déclarée Il est important voir judicieux de préciser que la grande majorité de ses apiculteurs ne prennent pas la peine de noter leurs productions. Ces productions déclarées ont été obtenue sur la base d’estimation de leurs productions annuelles. Comme le montre le tableau V, on constate que la production la plus grande (8778 Kg) a été enregistrée à Vélingara qui fait partie des plus grandes zones apicoles au Sénégal. Cette zone regorge donc d’un grand nombre d’apiculteurs individuels qui pour la plupart utilisent des ruches traditionnelles comparativement à la zone de Mbour où ils utilisent les ruches modernes. Le type de ruche utilisé explique clairement les moyennes de miel enregistrées dans ces zones. La variabilité des productions pourrait s’expliquer selon que l’apiculteur, utilise une ruche traditionnelle ou moderne. Vu le rendement des ruches, il pourrait s’en dire que la zone des Niayes (Mbour et Tivavouane) regorgerait d’apiculteurs utilisant plus de ruches modernes que traditionnelles. La moyenne de production par ruche de 7,98 Kg de miel à connue une hausse comparativement à celle relatée par Diouf, (2002). 2.3.5 Formation et exploitants Les formations reçues par les apiculteurs de notre zone d’étude, ont porté généralement sur la capture et l’élevage des abeilles (alimentation et apport en eau aux abeilles et leurs attractions et capture. La conduite, l’installation et le suivie des ruches, les plantes mellifères et la protection des abeilles), la confection des ruches (fabrication des ruches semi-modernes et modernes, la fabrication de ruche en ciment), la connaissance des abeilles (la biologie, l’essaimage des abeilles, l’organisation, la progression et l’importance des abeilles dans l’arboriculture, la reproduction, la vie et le travail de ces derniers), des produits de la ruche ainsi que le traitement de la cire (chauffage de la cire et fabrication des sous-produits issus tel les baguettes de cire, l’importance de la cire et du miel pour (l’homme et les animaux), la récolte du miel (technique de 69
récolte, conditionnement et traitement du miel mais aussi la période post récolte, éviter de récolter le couvain et ne pas les mélanger au miel), l’utilisation du matériel apicole (le port de la ténue, l’utilisation du matériel de filtration et de traitement) et sur la santé des abeilles. Les formations leurs sont données par les ONG, ou les pays Africains ou Européens qui pour la plupart sont des acheteurs de cire ou de miel de bonne qualité. Malgré tous les efforts cette formation reste encore insuffisante du fait qu’elle constitue respectivement pour 16,3% et 18,2% à la désertion des ruches et la réduction de la taille des colonies. 2.4 Perturbations rencontrées en apiculture Dans la zone d’étude, l’abandon des ruches par les abeilles (52%) constitue la perturbation majeure de l’apiculture. Comme l’indique la figure 39 elle est majoritairement liée aux maladies et aux prédateurs (74,4%), mais aussi aux différentes manipulations exercées par les apiculteurs sur les colonies faute de formation et matériel apicole (16,3%) et des problèmes environnementaux. Secondairement les perturbations seraient dues à la mort des abeilles (35%), à la réduction de la taille des colonies d’abeille (11%) et pour terminer à d’autres facteurs que sont le manque d’infrastructures routières. Comme l’indique la figure 41 la mort des abeilles a pour cause encore les maladies et les prédateurs, mais aussi les problèmes environnementaux. En effet, les agents pathogènes responsables de maladies tel la varroose, la Nosémose, les stresses chimiques dus à l’utilisation de pesticide et d’insecticide utilisés en agriculture pour lutter contre les maladies des végétaux aussi l’appauvrissement de la diversité et la qualité des ressources alimentaires dues aux changements climatiques, sont autant de pistes qui pourraient expliquer ces phénomènes Leveillé, (2013). Ces résultats sont en accord avec ceux de Workneh et al., (2008), qui rapportent que ce phénomène d’abandon des ruches ainsi que les contraintes environnementales (déforestation et sècheresses), constituent les perturbations majeures de l’apiculture de la région de Tigray à l’est de l’Ethiopie.
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2.5 Contraintes L’apiculture majoritairement pratiquée par les apiculteurs individuels, de façon traditionnelle, se retrouve confronté à d’énormes contraintes. Il ressort de l’analyse des résultats, 5 contraintes qui entravent la pratique de l’apiculture par les apiculteurs individuels de la zone d’étude. Ce sont entre autre : le manque de matériels et d’infrastructures apicoles, les mauvaises pratiques apicoles dues au manque de formation, la dégradation de l’environnement, le vol des ruches mais aussi les difficultés pour écouler leurs produits. Les résultats nous montrent que la contrainte majeure de l’apiculture dans la zone d’étude est le matériel (les enfumoirs, les combinaisons de travail, le coût trop élevé des ruches modernes) et les infrastructures (les routes, les unités d’extraction, un prix fixe de vente du miel) qui constituent le maillon essentiel dans la pratique de l’apiculture. Ces résultats sont conformes à ceux d’Abera et al., (2016), qui stipule que le manque de matériel est la contrainte majeure de l’apiculture dans la zone sud de l’Ethiopie dans les localités de Damot Gale Woreda, Wolaita. Les contraintes environnementales, de par la baisse de la densité forestière est la seconde contrainte majeure. En effet, la déforestation entraîne la diminution du couvert végétal, donc la diminution voir la disparition des ressources alimentaires pour les abeilles. Elle entraine donc une dépense supplémentaire d’énergie pour les abeilles qui doivent parcourir de longue distance à la recherche de nourriture, entrainant dans certains cas, la désertion des ruches. Cette contrainte a été citée par Workneh et al., (2008), dans la région de Tigray à l’Est de l’Ethiopie où elle affecte négativement les sources d’alimentation des abeilles. Une autre contrainte citée par les apiculteurs de notre zone d’étude est le vol des ruches qui est due au fait que les apiculteurs qui pour la plus part pratique un système traditionnel, perchent leurs ruches dans les arbres loin du village et ne les visite que lors des récoltes. Il existe également des chasseurs de miel qui profite de la non surveillance pour voler le miel de ces apiculteurs. Les difficultés à écouler les produits sont quant à eux liées au fait que les structures qui achetaient le miel 71
ont presque toutes fermés ou, ont des difficultés de trésorerie ou des difficultés à rejoindre ces villages en vue d’acheter leurs productions du fait de l’enclavement de ces dernières. 3. Recommandations Il ressort de cette discussion que l’apiculture dans la zone d’étude pratiquée par les apiculteurs individuels rencontre des difficultés. En remédiant donc à ces contraintes, l’apiculture dans la zone connaitra une meilleure avancée en vue d’augmenter les productions de miel, mais également la valorisation des autres produits de la ruche. Ainsi donc il convient de faire ces recommandations à l’endroit des pouvoirs publics, des ONG, de l’Union Nationale des Apiculteurs du Sénégal (UNAS), et des apiculteurs eux même. Ces recommandations visent à améliorer les techniques apicoles utilisées, et de trouver des solutions aux contraintes de l’apiculture au Sénégal. 3.1 Aux apiculteurs En vue d’améliorer le niveau de production, les recommandations suivantes sont faites aux apiculteurs : - réaliser la pose des ruches en début de saison de floraison, à des endroits loin des carrières, calmes et pourvus de végétation mellifère ; - réserver les activités d’inspection et de visite des ruches, d’alimentation, d’extraction et de marketing des produits obtenus aux femmes ; - exploiter les autres produits de la ruche comme la cire, le pollen, la gelée royale et la propolis ; - s’organiser en GIE..
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3.2 Aux pouvoirs publics Nous recommandons de : - créer des infrastructures adéquates au développement de l’apiculture (mielerie, marché de vente de miel …) ; - Instituer une campagne apicole - assurer la formation des apiculteurs surtout dans la description des maladies des abeilles, l’entretien des colonies, l’essaimage ainsi que comment faire la récolte ; - améliorer les infrastructures de communication ; - octroyer des financements aux apiculteurs. 3.3 Aux ONG - continuer à aider les pouvoirs publics, dans l’appui financier et technique - aider à la fabrication de matériel apicole (combinaisons, enfumoirs, brosse, lève cadre, ruches, maturateurs, extracteurs, égouttoirs…) à partir de matière premières locales, à moindre coût. 3.4 A l’Union Nationale des Apiculteurs du Sénégal (UNAS) - organiser la filière et fédérer l’ensemble des d’apiculteurs qu’ils soient organisés en GIE ou qu’ils évoluent individuellement ; - financer les matériaux et produits apicoles ; - homologuer un prix d’achat du kilogramme de miel et des autres produits issus de la ruche ; - octroyer des ruches moderne aux apiculteurs individuels en début de la saison de pose de ruche afin de moderniser leurs techniques ;
73
CONCLUSION L’apiculture au Sénégal, est une activité pratiquée principalement par les populations rurales et constitue souvent une activité secondaire après l’agriculture. Pendant longtemps, elle a été pratiquée de façon traditionnelle et les produits issus de celle-ci notamment le miel, la gelée royale et la cire sont considérés dans les milieux ruraux comme des produits forestiers non ligneux (PFNL). Leur exploitation et leur commercialisation permettent aux paysans de diversifier leurs sources de revenus et de mieux faire face aux périodes de disette. L’arrivée des experts dans les années 1961, a permis la modernisation de cette apiculture. Outre l’introduction des ruches modernes (LANGTROTH, KENYANES, VAUTIER), elle a permis la création de la Société d'Exploitation des Ressources Animales du Sénégal (SERAS), à partir d'Août 1998, la création du Projet d'Appui au Développement de l'Apiculture (PADA) et l’adhésion du Sénégal à la plateforme africaine de l’apiculture en 2016. Cela a permis aux apiculteurs de s’organisés en Groupement d’Intérêt Economique (GIE) leur permettant d’augmenter leurs productions respectivement de 3500 Tonnes et 700 Tonnes en 2015, classant ainsi le pays au rang de 12iem pays producteur africain. Ces productions bien que importante ne suffisent pas à satisfaire la demande sur le marché, nécessitant des importations de 39 Tonnes de miel en 2014. Ces importations montrent que malgré cette modernisation, la production ne satisfait pas la demande en miel sur le marché. Les causes plausibles de cette faible production sont l'utilisation d'un circuit de commercialisation traditionnel, la non maitrise des techniques de production de miel par des apiculteurs qui évoluent individuellement, mais aussi le manque de financement, d'encadrement des apiculteurs et de marketing du miel au Sénégal. Pour booster cette production,
il
faut
un
bon
encadrement
technique
mais
aussi
un
accompagnement des producteurs en termes de soutien financier, technique et matériel. Cependant un bon encadrement technique, nécessite impérativement
74
une bonne connaissance des techniques de productions apicoles. Or de nos jours, en dehors de l’utilisation de ruches modernes, les techniques apicoles sont peu connues car aucun travail scientifique n’a abordé la question. Ainsi, quelles techniques apicoles adoptent les apiculteurs au Sénégal ? La production apicole est-elle confrontée à des contraintes ? Pour répondre à ces interrogations, nous avons entrepris ce travail dont l'objectif général est de contribuer à une meilleure connaissance de la filière apicole au Sénégal, plus spécifiquement, il s’agit de caractériser les apiculteurs et les pratiques utilisées au Sénégal, d’évaluer les connaissances des apiculteurs sur le rôle des abeilles et d’identifier les contraintes et perturbations associées à la production apicole. Pour atteindre ces objectifs, ce travail a été effectué dans les départements de Tivavouane, Mbour, Foundiougne et Vélingara durant la période partant de Septembre 2014 à janvier 2016. Pour se faire, c’est un entretien direct auprès de 138 apiculteurs qui a été effectué à l’aide d’un questionnaire. Ce sont donc 100, 31, 3 et 4 apiculteurs qui ont été enquêtés respectivement dans les départements de Vélingara, Foundiougne, Tivaoune et Mbour qui ont été interrogés. Il ressort de cette étude que la zone d’étude possède d’énormes ressources naturelles adéquates, une longue tradition et culture. L’apiculture est pratiquée majoritairement 96% par des hommes et à 4% par des femmes. 40% des apiculteurs ont plus de 60 ans. La plupart des apiculteurs, 71% utilisent des ruches contre 29% qui font de la cueillette. Ce sont au total 138 apiculteurs interrogés dont 98 possèdent des ruches et 40 font encore de la cueillette au miel. Ce sont donc, 1323 ruches que les apiculteurs individuels utilisent dont 1065 ruches traditionnelles et 258 ruches modernes. Elles sont reparties dans le département de Vélingara 63%, Foundiougne 30%, Mbour 4% et 3% à Tivavouane. Les ruches sont posées majoritairement pendant la saison sèche 75
60%, en permanence 37% mais très faiblement pendant la saison des pluies 3%. La récolte quant à elle se fait majoritairement pendant la saison sèche (janvier à juin) 80% et à 20% le reste de l’année. Les apiculteurs reçoivent quelque fois des formations de la part de bénévole ou d’ONG, ainsi ce sont 45%, 43%, 7%, et 5% des apiculteurs, respectivement dans les départements de Foundiougne, Vélingara, Mbour et Tivavouane qui ont reçus des formations. Cependant, la pratique de l’apiculture, par les apiculteurs individuels rencontre des perturbations et des contraintes. Les perturbations à savoir l’abandon des ruches par les abeilles 52%, les mortalités des abeilles 35%, la réduction de la taille des colonies d’abeille 11%, entrainent la diminution des productions des apiculteurs. Les principales contraintes pour exploiter le potentiel de l'activité apiculture dans la zone sont le manque d'équipements apicoles 49%, les problèmes environnementaux , à savoir la pénurie de fourrage pour les abeilles par la baisse de la densité forestière 18%, le manque de formation et les mauvaises pratiques apicoles 9% et les difficultés pour écouler le miel produit 9% du fait des difficultés d’accès au réseau routier constitue une préoccupation pour les apiculteurs. Pourtant, malgré toutes ses contraintes citées plus haut et les défis auxquels font face actuellement l'apiculture, il existe encore d'énormes opportunités et potentiels pour stimuler la production et la qualité des produits du miel dans cette zone. Il y’a besoin d'intervention, en introduisant des ruches modernes pour améliorer la production des ruches et des produits de la ruche pour augmenter les revenus des répondants. Il faut aussi privilégier l’utilisation des intrants locaux pour la confection de ses ruches modernes afin d’amoindrir le coût. Les travaux de vulgarisation devraient être entrepris pour sensibiliser les femmes et les jeunes à l'apiculture. Enfin, il est nécessaire de prendre des mesures appropriées pour la prévention des problèmes majeurs pour soutenir l'activité apicole. Pour ce faire
76
des investigations, sur les maladies dues aux agents pathogènes tel que la Varroose, la Nosémose mais aussi l’indentification des principaux prédateurs doivent être entrepris afin de déterminer les moyens de lutte efficace pour une apiculture plus productrice.
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ANNEXES
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Annexe 1 Guide d’entretien pour les apiculteurs individuels au Sénégal
N° Guide d’entretien : |___|___|___| Enquêteur (Prénoms & Nom) :……………………………………………….. Date de l’enquête : …/…..…/…………
I. Localisation géographique 1.1. Région.…………………… 1.2. Département………………………………… 1.3.
Arrondissement
/
Commune de : …………………………………
1.4. Com.Rurale : ………………………… 1.5. Localité : ………………………… 1.6. Type de localité :
1- Quartier,
2- Village,
3-hameau
II. Données Sociodémographiques de l’enquêté. 2.1.
Prénom et nom de l’enquêté………………………………
2.2.
Sexe : 1- M
2.3.
Année de naissance:……/Evénement historique……/tranche d’âge…........
2.4.
Téléphone : ___________________
2- F
III. Connaissances, aptitudes et pratiques en apiculture 3.1. Quel mode d’apiculture faites-vous?1- Traditionnelle 3.2. Avez vous reçu une formation en Apiculture?1-Oui
2-Moderne 2- Nom
3- mixe IV
3.3. Si oui combien de formations avez-vous faits ? |______| 3.4. Donnez le nom de la structure de formation, l’année et les thèmes développés : No
a- structure de formation
1 2 3 4
b- Année de formation
c- Thèmes développés
IV. Production 4.01. Avez- vous des ruches?
1- Oui
2- non
4.01.1. Si oui : Combien de ruches détenez-vous ? |________| 1- Ruches Traditionnelles
2-Ruches Modernes
4.01.2. A quelle période installez-vous les ruches ? …...................... 4.01.3. A quelle période récoltez-vous le miel? ..……………………. 4.0.2. Quelle est votre production annuelle ? |________|
V. Perturbations observées et causes 5.01. Observez-vous parfois des perturbations dans la pratique de votre activité ? 1-Oui
2-Non
5.02. Si oui listez les perturbations et donnez les causes. 1a- Mort d’abeilles ; 1b-Causes:………………………..................... 2a-Désertion des ruches ; - 2b-Causes:…………………………………………………… 3a-Réduction de la taille des colonies ; 3b- causes :……………………………………. 4a-Autres á préciser:…………………………,7b- Causes:………………….
VI. Contraintes rencontrées dans la pratique de l’apiculture et propositions de solutions 7.1.
Quelles difficultés notez-vous dans la pratique de l’apiculture dans votre zone? ………………………………………………………………………………… …………. -
7.2.
Que proposez-vous pour le maintien de la dynamique des populations
d’abeilles et l’amélioration de la qualité de leurs produits ? ………………………………………………………………………………… ………… - …………………………………………………………………………………
2
Annexe 2 Région Kolda
Département Vélingara
Commune Kandiaye
Kounkandé Linkéring
Oaussadou
Pakour
Paroumba
Village Bamako Samba Koulandiala SaréKoutayél SaréNianthio (DaboNianthio) Saré Bakary AfiaMBemba (Kalifourou) Baniré (DiangWéli) Bawala Kansamba Sansankoto Saréoura TémetoMaondé (Malawé) Témentopakane (DémbaDicko) Thiès Pakane (DémbaDabel) Vélingara Pakane Kaoné KolondintoNiako KoulintoDembaAsset Missira Bassi MissiraThiourky Nianao Niangouré Saharicounda (saréBadiou) SaréYéroBouka Kambassé Linkéto Samba (Samba Djigui) MaréwéBouré PakourBalana San maoundé (Popodié) Badioubantang
Fatick
Thiès
Foundiougne
Tivavouane
Mbour
SinthiangCoundara SinthiangCoundara Toubacouta
Darou Khoudouss Mboro Mont Rolland Diass Diass Sindia
Ditaminesarésaféré Kénéba Samba Matam (SaréMidia) Paroumba (Patincouta) Témento MballoCounda SinthiangCoundara (Manda Village Babou Diouf Bamako Bany DassilaméSérrère Diaglé Dielmon Karang KeurAliou Gueye KeurDiambang keurSambel (SanthiTaba) Missirah Ndoumboudji Néma Bah Némanding SadioSalla Samé Santamba Sandicoly Sangako Sourou Toubacouta (Tampon) SanthieNdong Mboro Thiaye Bandia Bambara BandiaSéssène NdirokhNdoutane
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR
Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : D’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire. D’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ; De prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ; De ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure.
ANALYSES DES PRATIQUES APICOLES ET PRINCIPALES CONTRAINTES DE L’APICULTURE AU SENEGAL : CAS DES DEPARTEMENTS DE TIVAOUANE, MBOUR, FOUNDIOUGNE ET VELINGARA.
RESUME
Au Sénégal, l’apiculture est une activité pratiquée par les populations rurale et permet une augmentation de leur revenu monétaire. Une enquête descriptive a été conduite dans les départements de Mbour Tivaouane, Foundiougne et Vélingara auprès de 130 apiculteurs dans l’objectif de réaliser une caractérisation des pratiques apicoles et d’identifier les contraintes majeures qui freinent le développement de cette activité. La zone d’étude possède d’énormes ressources naturelles adéquates, une longue tradition et culture apicole et une connaissance à plus de 69% de l’importance de l’abeille dans l’environnement. Les apiculteurs enquêtés étaient en majorité des hommes (96 %), avec un âge moyen de 54 ans. La majorité des apiculteurs, 71% utilisent des ruches contre 29% qui font de la cueillette. Les apiculteurs utilisent 1065 ruches traditionnelles contre 258 ruches modernes qui sont posées majoritairement pendant la saison sèche 60%, en permanence 37% mais très faiblement pendant la saison des pluies 3%. La récolte quant à elle se fait majoritairement pendant la saison sèche (janvier à juin) 80% et à 20% le reste de l’année. Cependant, la pratique de l’apiculture, par les apiculteurs individuels rencontre des perturbations et des difficultés. Les perturbations à savoir l’abandon des ruches 52%, les mortalités 35%, la réduction de la taille des colonies 11%, entrainent la diminution des productions des apiculteurs. Les principales contraintes à l’exploitation du potentiel apicole dans la zone sont, le manque d'équipements apicoles 49%, les problèmes environnementaux à savoir la pénurie de fourrage pour les abeilles par la baisse de la densité forestière 18%, le manque de formation et les mauvaises pratiques apicoles 9% et les difficultés pour écouler le miel produit 9% du fait des difficultés d’accès au réseau routier constitue une préoccupation pour les apiculteurs. Au regard des contraintes rencontrées par les apiculteurs, des actions en faveurs de l’apiculture dans la zone d’étude sont indispensables pour un développement de ce secteur porteur pour l’économie rurale. Ces actions sont celles de fournir aux apiculteurs des équipements à faible coût et créer des infrastructures adéquates. Il est nécessaire voir primordial de faire des investigations sur les maladies, les prédateurs et les ravageurs. Mots clés : Analyses, apiculture, contraintes, pratiques apicoles, Sénégal Auteur : Gbohounou Fabrice GNALI Côte d’Ivoire : Abidjan, Cocody, Tel : 0022577640054 Sénégal : Dakar, UCAD, Tel : 0021784235842 Email : gnalifabrice@hotmail.fr / penouel15@gmail.com