Mame Awa GAYE

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V.)

ANNEE : 2017

N° 29

CONTRIBUTION A L’EVALUATION DES CARACTERISTIQUES MORPHOBIOMETRIQUES DES CHEVAUX METIS AU SENEGAL

THESE Présentée et soutenue publiquement le 26 Juillet 2017 à 15 h devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le Grade de

DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Mlle Mame Awa GAYE Né le 30-juillet-1991 à Foundiougne Jury Président

:

Rapporteur et Directeur de Thèse

:

Membres

:

Co-Directeur de Thèse

:

M. Matar SECK Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar M. Gualbert Simon NTEME ELLA Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar M. Khalifa Babacar SYLLA Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Commandant Dr Mamadou BARRO Directeur du Haras national de KEBEMER (SENEGAL)


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2016 – 2017

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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT

DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur (disponibilité) M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé

PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire

CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant

PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé

PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé

MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU,Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire vacataire

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadou DIA, Documentaliste Mme Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mme Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif

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DEDICACES A DIEU le TOUT PUISSANT, le TRES MISERICORDIEUX A mes feu grands-parents paternels : GAYE Mame Awa et GAYE Babacar A mes grands-parents maternels: FALL Ndéye Diarra et GAYE Mamadou A Papa et Maman : GAYE Adji Anta et GAYE Balla, Je n’ai jamais douté de la chance que j’ai de vous avoir comme parent. Si aujourd’hui je suis là c’est parce que vous avez toujours cru en moi. Dieu a toujours été miséricordieux envers moi et a facilité mes études, grâce à vos prières et bénédictions. Vous avez toute ma reconnaissante pour tous les sacrifices et la tolérance dont vous avez toujours fait preuve à mon égard et vous assure de mon amour filial sempiternel; A ma seconde Mère : Aminata KA dite Wédji, De tous les enfants du monde, je suis la plus chanceuse, deux mamans à mes côtés pour veiller à mon éducation et me procurer tout l’amour dont j’ai besoin, ce n’est pas donné à tout le monde. Tu m’as toujours considéré comme ton enfant biologique, j’ai toujours été ta « thiate bou jiguéne (cadette) » de cœur et tu es mon « yaye booy (maman) » chérie. A mes frères et sœurs : Assane, Papa Ass, Mame Mactar, Amy, Sidy, M’béry, Ibrahima, Mamadou, kiné, Ibou Sakho, Wédji, Isseu, Fatou et Baye M’baye, Vous avez toujours été là pour moi un soutien inestimable ; que notre solidarité et notre amour fraternel nous aident à regarder d’avantage dans la même direction ; A mes oncles et tantes Vous m’avez toujours encouragé et soutenu. Sincères remerciements et profonde gratitude A mes neveux et nièces A tous mes cousins et cousines, A mes deux meilleures amies : Diénaba oumoul DIOUF et Lissa Maissa FALL, je dois reconnaitre que, écrire ce paragraphe m’étais très difficile parce que je ne trouve pas les mots adéquats pour exprimer ma gratitude envers vous, mes très chères compagnons de guerre, comme on nous appelle souvent ; le trio infernale ou les trois mousquetaires. Merci pour votre défectible soutien et votre patience infinie. A ma petite sœur et amie : FAYE Fatou, iii


Tu es ma protégée, ma sœur à moi, je n’ai pas regretté de cohabiter avec toi durant toutes ces années. Au Professeur Gualbert S. NTEME ELLA Au Commandant BARRO Mamadou, Au Capitaine DIARRA A mes ainés : Dr THIAW Ismaël, Dr SOUMBOUNDOU Abdoulaye, Dr NDIAYE Alassane, Dr NDIAYE Ousmane, Dr SALL Ousmane, Dr Fatima Diagne SYLLA, A mes promotionnaires Sénégalais : DIONE Moustapha, DIAGNE Papa Mamadou, DIOUF Madodone, GUEYE Babacar, GUEYE Lamine, LECOR Idrissa, SENGHOR Marie Louise, et N’DIAYE Maimouna A mes parrains du véto : Pierre Claver Ninhinazwe et KABORE Aristide A mes filleuls du véto : KANE Khadija, ATCHIWASSA Sodjinin, OUATTARA Idrissa, GNING Maurice et BA Aicha A mon meilleur ami : GNALI Fabrice Aux jumelles : DIENG Awa et Adama A tous mes amis, Merci pour les moments agréables que nous avons partagés. A mes frères compatriotes de l’EISMV, A la 44ème promotion de l’EISMV de Dakar, A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Sénégalais(AEVS), A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD), Au Dahira Nourou’s Salikina, Au Dahira Mouride Vétérinaire de DAKAR (DMVD), A la Communauté des Etudiants Musulmans Vétérinaires de Dakar (CEMVD), A tous ceux que j’aime et qui m’aiment A mon futur Mari et à mes futurs enfants A ma chère Patrie le SENEGAL

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REMERCIEMENTS Nous adressons nos sincères remerciements : A monsieur le Directeur Général de l’EISMV, Professeur Yalacé KABORET Au Pr Gualbert NTEME ELLA MBA, Maitre de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V. de Dakar, pour son aide dans le choix de mon sujet de thèse, pour ton encadrement, pour son inestimable et précieux apport à la réalisation de ce travail. Au Commandant Mamadou BARRO, Directeur de l’haras national de Kébémer, pour son intervention fructueuse dans la coordination de ce travail. Sincères remerciements pour l’intérêt que vous avez porté à ce travail. A toute ma famille, A mes amis du groupe de TP ainsi que nos parents et enfants A mes frères et sœurs cadets de l’ E.I.S.M.V A mes camardes de la 44ème promotion (Fatima DIAGNE SYLLA). Chers Promotionnaires, nous venons de très loin, et bien que nous soyons différents de par nos origines, nous avons vécus ensemble la longue durée d’une formation, nous avons tant appris, mais il nous reste tant à faire. Dans nos pays respectifs, quand nous ferons face aux challenges que demain nous réserve. A mes deux meilleures amies : Dieynaba DIOUF et Lissa FALL pour leur soutien et leur amitié A l’haras national de Kébémer : Capitaine DIARRA, Dr BA, pour leur collaboration et leurs conseils Aux techniciens et maréchaux ferrants de l’haras national A l’équipe des techniciens et à l’ensemble des chauffeurs Aux gérants du centre équestre de Mbao et Yoff A tous mes Oncles et Tantes, pour tout l’intérêt et l’affection qu’ils portent à ma personne. Trouvez ici l’expression de mes sincères remerciements. A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Sénégalais (A.E.V.S.). A l’Amicale des Etudiants et Stagiaires de FOUNDIOUGNE (A.E.S.F.)

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A NOS MAITRES ET JUGES

A notre Maître et Président de jury, Professeur Matar SECK, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Vous nous avez faites un grand honneur en acceptant spontanément de présider notre jury de thèse en dépit de vos multiples charges professionnelles et sociales. Vos immenses qualités scientifiques et votre simplicité forcent notre respect et admiration. Veuillez trouver ici, l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude.

A notre Maître Directeur et rapporteur de Thèse, Professeur Gualbert S. NTEME ELLA, Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar, Vous nous avez fait un grand honneur en dirigeant et en rapportant ce travail. Vos qualités scientifiques et pédagogiques nous ont toujours beaucoup marqué. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et notre admiration pour votre rigueur scientifique.

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A notre Maître et juge, Professeur Khalifa Babacar SYLLA, Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar, C’est un grand privilège de vous compter dans notre jury de thèse. Vous êtes une référence et un modèle de réussite, de persévérance et d’accomplissement. Veuillez trouver ici l’expression de notre respect et profonde gratitude. Profond respect et sincères remerciements.

A notre Maître et Directeur de thèse, Commandant Dr Mamadou BARRO, Directeur du Haras National de KEBEMER (Sénégal). Travailler sous votre direction a été pour nous un honneur. Votre disponibilité, votre patience et votre soutien nous ont beaucoup touchés. Les moments passés en votre compagnie nous ont permis de profiter de vos connaissances et de découvrir en vous l’exemple même de la bienveillance et de l’amour du travail bien fait. Veuillez trouver ici, chère Maître, l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre profonde admiration.

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“Par délibération, la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les options émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation”

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION ½ SA

: Demi-sang Anglais

½ SA-A

: Demi-sang Anglo-Arabe

½ SAr

: Demi-sang Arabe

AIY

: Distance entre angles internes des yeux

ASPCD

: Association sportive du Poney club de Dakar

ATE

: Accompagnateur de tourisme équestre

BIM

: Bataillon de marine

CEY

: Centre équestre de Yoff

CHS

: Cercle hippique et sportif

Cm

: centimètre

CRZ

: Centre de recherche zootechnique

CV

: coefficient de variation

DEq

: Direction d’élevage équin

Direl

: Direction régionale de l’élevage

eCG

: Equine chorionic gonadotropin

EISMV

: Ecole inter-états des sciences et médecine vétérinaires

F

: Femelle

FCFA

: Franc communauté financière africaine

FSCH

: Fédération sénégalaise des courses hippiques

FSSE

: Fédération sénégalaise des sports équestres

GMQ

: Gain moyen quotidien

HC

: Hauteur à la croupe

HG

: Hauteur au garrot

IC

: intervalle de confiance

ISRA

: Institut Sénégalais de recherche agricole

J

: Jour

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J-C

: Jésus-Christ

LAB

: Longueur de l’avant-bras

LB

: Longueur du bras

LC

: Longueur du canon

LCui

: Longueur de la cuisse

LE

: Longueur de l’encolure

LEp

: Longueur de l’épaule

LHI

: Longueur huméro-illiaque

LI

: Longueur de l’ilium

LNERV

: Laboratoire nationale d’élevage et de recherche vétérinaire

LT

: Longueur totale

LTe

: Longueur de la tête

M

: Mâle

m

: Mètre

OMCB

: Organisation mondiale du cheval Barbe

ONG

: Organisation non gouvernementale

PCD

: Poney club de Dakar

PMSG

: Pregnant Mare Serum Gonadotropin

PRODEF

: Projet de développement de la filière équine

PSA

: Pur-sang Anglais

PSA-A

: Pur-sang Anglo-Arabe

PSAr

: Pur-sang Arabe

RCD

: Racine club de Dakar

TAB

: Tour de l’avant-bras

TB

: Tour du boulet

TCant

: Tour du canon antérieur

TCpost

: Tour du canon postérieur

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TG

: Tour du genou

TP

: Tour de poitrine

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LISTE DES FIGURES Figure 1 Figures 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7 Figure 8 Figure 9 Figure 10 Figure 11 Figure 12 Figure 13 Figure 14 Figure 15 Figure 16 Figure 17 Figure 18 Figure 19 Figure 20 Figure 21 Figure 22 Figure 23 Figure 24 Figure 25 Figure 26 Figure 27 Figure 28 Figure 29 Figure 30

: Evolution des équidés .......................................................................6 : A-Postures du cavalier, B-Morphologie générale du cheval ............ 19 : Anatomie de la tête . .......................................................................20 : Typologies morphologiques de l’encolure ......................................21 : Anatomie du système osseux ......................................................... 25 : anatomie du système articulaire ...................................................... 26 : Anatomie du système musculaire . .................................................. 28 : anatomie comparative du tube digestif chez différentes espèces......29 : Système digestif du cheval ........................................................... 32 : anatomie du système cardiaque. ...................................................... 34 : anatomie du système artériel ......................................................... 36 : anatomie du système veineux ......................................................... 38 : anatomie de système nerveux ......................................................... 40 : anatomie de l’appareil génital de la jument ....................................42 : anatomie de l’appareil génital de l’étalon ........................................43 : découpage administratif du Sénégal ................................................ 49 : cheval Mbayar ................................................................................ 50 : cheval Fleuve.................................................................................. 51 : cheval Mpar .................................................................................... 52 : cheval Pur-Sang Anglais .................................................................53 : cheval Pur-Sang Arabe ...................................................................53 : cheval Pur-Sang Anglo-Arabe ........................................................ 54 : Distribution du cheptel équin dans les régions du Sénégal en 2012 55 : proportion des chevaux métis par rapport à l’effectif total des chevaux au Sénégal. ........................................................................56 : présentation de la région de Louga.................................................. 73 : présentation de la région de Dakar .................................................. 74 : Demi-sang Anglais .........................................................................74 : Demi-sang Anglo-arabe ..................................................................71 : demi-sang Arabe ............................................................................. 75 : points anatomique à prendre en compte pour le test de conformation . .........................................................................................................79

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I Tableau II Tableau III Tableau IV Tableau V Tableau VI Tableau VII Tableau VIII Tableau IX Tableau X Tableau XI Tableau XII

: Les principales races exotiques du Sénégal [32,45, 44]............... 12 : récapitulatif des différentes portions génitales du cheval ............ 41 : Liste des points de repères .......................................................... 77 : paramètres qualitatifs relatifs à la robe .......................................83 : Répartitions par sexe et par race des animaux d’étude ................ 83 : Les valeurs statistiques des paramètres mesurés chez les demisang anglais................................................................................ 85 : Etude des différences statistiques des paramètres mesurés entre mâles et femelles chez les demi-sang anglais ............................. 86 : Les valeurs statistiques des demi-sang arabes ............................. 88 : Etude des différences statistiques entre mâles et femelles chez les demi-sang arabes ........................................................................89 : Les valeurs statistiques des demi-sang anglo-arabe..................... 91 : Etude des différences statistiques entre mâles et femelles chez les demi-sang arabes ........................................................................92 : comparaison entre l’échantillon étudié et leurs géniteurs : .......... 98

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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION......................................................................................................1 PREMIERE PARTIE :SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE...................................4 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE CHEVAL ..............................................5 I.1. Historique du cheval .......................................................................................5 I.1.1. Origine et évolution phylogénétique du cheval .............................................5 I.1.2. Domestication du cheval ..............................................................................6 I.2. Notion de race ...................................................................................................9 I.2.1. Définition .....................................................................................................9 I.2.2. Objectifs et critères de sélection intra-raciale.............................................. 10 I.2.3. Les croisements .......................................................................................... 11 I.2.4. Les grandes races de chevaux dans le monde .............................................. 11 CHAPITRE II : PARTICULARITES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE DU CHEVAL .................................................................................................................. 14 II.1. L’Extérieur du Cheval .................................................................................. 14 II.1.1. Les coordonnées ethniques de BARONE .................................................. 14 II.1.1. 1. La plastique corporelle .......................................................................14 II.1.1.2. La phanéroptique ................................................................................ 16 II.1.2. Les qualités recherchées chez le cheval ..................................................... 16 II.1.2. 1. Le caractère ....................................................................................... 16 II.1.2.2. Le modèle et la taille ........................................................................... 16 II.1.2.3. Les allures........................................................................................... 17 II.2. Particularités anatomophysiologiques du cheval ........................................18 II.2.1. Morphologie générale du cheval ............................................................... 18 II.2.1.1. L’avant-main ...................................................................................... 20 II.2.1.2. Le corps .............................................................................................. 22 II.2.1.3. L’arrière-main ..................................................................................... 22 II.2.2. Les particularités ostéo-articulaire ............................................................ 22 II.2.2.1. Anatomie du système osseux ............................................................. 22 II.2.2.2. Particularités du système articulaire ................................................... 26 II.2.3. Particularités du système musculaire ......................................................... 27 xiv


II.2.4. Particularités du système digestif .............................................................. 29 II.2.4.1. La cavité buccale ................................................................................ 30 II.2.4.2. L'œsophage ......................................................................................... 30 II.2.4.3. L'estomac. ........................................................................................... 30 II.2.4.4. Le foie ................................................................................................ 30 II.2.4.5. Le pancréas. ........................................................................................ 30 II.2.4.6. L'intestin grêle. ................................................................................... 31 II.2.4.7. Le gros intestin ................................................................................... 31 II.2.4.8. Le rectum et l’anus ............................................................................. 32 II.2.5. Particularités du système cardio-vasculaire ............................................... 33 II.2.5.1. Le cœur............................................................................................... 33 II.2.5.2. Le système vasculaire .........................................................................34 II.2.5.2.1. Le système artériel ........................................................................... 35 II.2.7. Le système nerveux ................................................................................. 39 II.2.7.1. Système nerveux central .....................................................................39 II.2.8. Particularité de l’appareil génital ............................................................... 41 II.2.8.3. Physiologie de la reproduction ............................................................ 44 II.2.8.4. Physiologie de la reproduction du male ............................................... 47 CHAPITRE III : ELEVAGE DU CHEVAL AU SENEGAL ................................ 48 III.1 Caractéristiques physiques du Sénégal ....................................................... 48 III.1.1. Situation géo-climatique .......................................................................... 48 III.1.2. Le découpage administratif ......................................................................48 III.2. Caractéristiques de l’élevage du cheval au Sénégal ...................................49 III.2.1. Origine du cheval au Sénégal ...................................................................49 III.2.2. Les races de chevaux au Sénégal ............................................................. 50 III.2.2.1. Les races locales ................................................................................ 50 II.2.2.2. Les races exotiques ............................................................................. 52 III.2.3. La conduite d’élevage .............................................................................. 54 III.3. Les métiers du cheval et structures de développement équin ................... 56 III.3.1. Les métiers du cheval .............................................................................. 56 III.3.1.1 Le vétérinaire équin ............................................................................ 57 xv


III.3.1.2 L’ostéopathe équin ............................................................................. 57 III.3.1.3. La maréchalerie ................................................................................. 57 III.3.1.4. Le commerce du cheval .....................................................................57 III.3.1.5. Les métiers du domaine des courses .................................................. 58 III.3.1.6 Les métiers du domaine du tourisme et des loisirs .............................. 60 III.3.1.7. Le dressage et l’éthologie ..................................................................61 III.3.3. les structures de développement équin ..................................................... 61 III.3.3.1. la direction du développement des équidés ........................................61 III.3.3.2 Le Centre de Recherches Zootechniques de Dahra ............................. 62 III.3.3.3 Le Haras national de Kébémer ............................................................ 63 III.3.3.4 La Fédération Sénégalaise des Sports Equestres (FSSE) ..................... 63 III.3.3.5 La Fédération Sénégalaise des Courses Hippiques (FSCH) ................. 64 III.3.3.6. L’Escadron monté de la gendarmerie ................................................. 64 III.4. Importance socio-économique, culturelle et environnementale de l’utilisation des chevaux ....................................................................................... 64 III.4.1. Importance socio-économique .................................................................65 III.4.1.1. Utilisation dans la culture attelée ....................................................... 65 III.4.1.2. Importance dans le transport .............................................................. 66 III.4.1.3. Utilisation pour l’exhaure de l’eau ..................................................... 67 III.4.1.4. Commerce des équidés ......................................................................67 III.4.1.5. Autres importances socio-économiques ............................................. 68 III.4.2. Importance socio-culturelle ......................................................................68 III.4.3. Importance environnementale ..................................................................69 III.5. Les systèmes d’élevage ............................................................................... 70 III.5.1. Système traditionnel ................................................................................ 70 III.5.2. Système moderne ..................................................................................... 70 III.5.2.1. Emplacement et orientation des écuries ............................................. 70 III.5.2.2. Typologies des écuries .......................................................................71 DEUXIEME PARTIE :ETUDE EXPERIMENTALE ........................................... 72 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ...................................................... 73 I.1. Zone et période d’étude .................................................................................. 73 xvi


I.2. Matériel d’étude ............................................................................................. 74 I.2.1. Matériel animal .......................................................................................... 74 I.2.2. Fiches d’enquête......................................................................................... 75 I.3. Méthodes d’étude ........................................................................................... 75 I.3.1. Entretien avec les propriétaires ...................................................................75 I.3.2. Identification des chevaux .......................................................................... 75 I.3.3. Les mensurations ........................................................................................ 76 I.3.4. Traitement des donnés ................................................................................ 80 CHAPITRE II : RESULTATS ................................................................................ 81 II.1. Gestion zootechnico-sanitaire .......................................................................81 II.1.1. Les activités .............................................................................................. 81 II.1.2. Entretien des animaux ............................................................................... 81 II.1.2.1. Habitat ................................................................................................ 81 II.1.2.2. Alimentations ..................................................................................... 81 II.1.2.3. Santé et hygiène .................................................................................. 82 II.2. Paramètre qualitatif : robe de l’animal ...................................................... 82 II.3. Paramètres quantitatifs ................................................................................ 83 II.3.1. Répartitions des animaux d’étude .............................................................. 83 II.3.2. Paramètres quantitatifs des demi-sang anglais ........................................... 84 II.3.3. Paramètres quantitatifs des demi-sang arabes ............................................ 87 II.3.4. les demi-sang anglo-arabe .........................................................................90 CHAPITRE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ........................... 93 III.1. Discussion du protocole de travail .............................................................. 93 III.1.1. Choix de la zone d’étude .......................................................................... 93 III.1.2. Choix des animaux .................................................................................. 93 III.1.3. Méthodes d’étude .................................................................................... 93 III.2. Discussion des résultats ............................................................................... 94 III.2.1. Discussion des résultats des paramètres qualitatifs ...................................94 III.2.2. Discussion des résultats relatifs quantitatifs ............................................. 95 III.2.2.1. Paramètres se rapportant à la taille ..................................................... 95 III.2.2.2. Paramètres se rapportant aux longueurs ............................................. 95 xvii


III.2.2.3. Paramètres se rapportant aux circonférences ......................................95 III.2.2.4. Paramètres se rapportant aux poids vifs ............................................. 96 III.2.2.5. Paramètres se rapportant aux indices ................................................. 96 III.2.2.6. Paramètres se rapportant aux sexes .................................................... 97 III.2.3. Discussion des résultats obtenus avec d’autres auteurs ............................. 97 III.3. Recommandations et perspectives .............................................................. 99 III.3.1. Recommandations ................................................................................... 99 III.3.1.1. Recommandations aux éleveurs, aux associations et organismes privés ......................................................................................................................... 99 III.3.1.2. Recommandations à l’état ................................................................ 100 III.3.1.3. Recommandations aux vétérinaires .................................................. 102 III.3.1.4. Recommandations aux chercheurs ................................................... 103 III.3.2. Perspectives ........................................................................................... 104 CONCLUSION ...................................................................................................... 105 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................. 105 ANNEXES .............................................................................................................. 105

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INTRODUCTION Le cheval (Equus caballus) est un grand mammifère ongulé de l’ordre des périssodactyles, de la famille des équidés (Equidae). Avant de l’avoir domestiqué, l’homme chassait le cheval pour sa viande. Depuis le 18ème siècle jusqu’à nos jours, le cheval est devenu le mammifère domestique le plus proche de l’homme grâce à ses multiples atouts. Le monde du cheval est très varié, allant des différentes disciplines jusqu’aux multiples races. Tous les chevaux sont différents, tant dans leur race, leur couleur, leur taille que dans leurs utilisations [46]. Au Sénégal le cheval est présent dans plusieurs secteurs d’activités telles que l’agriculture, le commerce, l’économie, la culture et le sport. Le Sénégal est parmi les cinq premiers pays africain en ce qui concerne les effectifs chevalins avec un effectif de 534124 têtes en 2012 [32]. Le cheval joue un rôle socio-économique et culturel non négligeable et bénéficie d’une estime de la part des éleveurs. Si jadis le cheval n’était pas une préoccupation étatique, aujourd’hui il est devenu une priorité de la politique gouvernementale du Sénégal par la création d’une direction de l’élevage équin et la mise en place d’un programme d’appui à l’amélioration génétique des races locales [17, 32]. De nos jours, les courses hippiques et l’équitation sont devenues le support privilégié pour la sélection et l’amélioration génétique de différentes races de chevaux. Depuis l’introduction ces races étrangères dans la filière équine dans les années 2000, aucune étude n’a été réalisée sur la race locale améliorée. Cette dernière reste de ce fait mal connue par la population. De ce qui précède, il convient d’admettre que les vétérinaires et les zootechniciens devront disposer de données chiffrées pour mieux caractériser le cheval métis surtout qu’il est en train de subir certaines variations liées au biotope et à l’homme. Les dangers de dérive et d’altération de la race sont en effet nombreux ; ils peuvent provenir d’intérêts matériels ou sportifs divergents. En effet, des éleveurs pouvant être tentés de privilégier certaines conformations pour rechercher l’amélioration de telles ou telles

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aptitudes. Le danger peut aussi provenir de visions esthétiques divergentes, à certains éleveurs voudraient réaliser un cheval métis dont ils rêvent et non le cheval métis. Dès lors, il est important de bien cerner cette diversité génétique pour effectuer un choix judicieux et raisonné des races à améliorer. Il est donc nécessaire voire urgent de caractériser les principales ressources génétiques équines dans le but d'améliorer l'efficacité des programmes d'amélioration des races locales. L’étude morphobiométrique du cheval métis au Sénégal serait très utile car elle permettrait non seulement d’apporter des éléments définissant d’une façon actualisée et concrète cette race mais aussi de mieux analyser ses aptitudes. Différentes méthodes de caractérisation des races animales sont disponibles. Parmi Celles-ci, il s’agit surtout des caractéristiques morphométriques (couleur des robes, mensurations ...) [9,19]. Nous nous sommes alors proposé d’entreprendre une étude morphobiométrique du cheval métis au Sénégal par la mensuration et l’appréciation de vingt-trois (23) paramètres morphobiométriques sur un échantillon représentatif du cheval métis au Sénégal. L'objectif général est de mettre à la disposition des chercheurs et des développeurs (investisseurs) suffisamment d'informations sur ces races métisses afin de mettre en place une stratégie durable de préservation et d'amélioration des races locales. De façon spécifique, il s’agira de : -

Evaluer les caractéristiques morphobiométriques des chevaux métis du Sénégal

-

Déterminer les aptitudes au travail du cheval métis au Sénégal

Ce travail qui vise à caractériser morphologiquement des chevaux métis issus de croisement entre les races locales et les races exotiques élevées au Sénégal comprend deux parties: -

une première partie qui est une synthèse bibliographique dans laquelle nous traitons d'une part des généralités sur le cheval et d'autre part les caractéristiques et particularités anatomo-physiologiques et enfin décrire l’élevage équin au Sénégal.

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-

une deuxième partie purement expérimentale, qui après un exposé sur le matériel et les méthodes d'étude, est consacrée à la présentation et à la discussion des résultats obtenus suivie des recommandations et des perspectives.

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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE CHEVAL I.1. Historique du cheval I.1.1. Origine et évolution phylogénétique du cheval L'histoire naturelle du cheval a commencé, il y a 60 millions d'années, bien avant l'apparition de l'homme. Des fossiles de cette période (Eocène) ont été retrouvés dans le Sud des Etats-Unis d'Amérique et en Europe, ce qui a permis de reconstituer l'ancêtre le plus lointain du cheval: Eohippus [1,23]. Encore appelé Hyracotherium, Eohippus, il descendait des Condylarthres qui vivaient il y a 75 millions d'années. De la taille d'un chien à l'origine, le genre Eohippus était pourvu respectivement de 4 et 3 rayons digitaux aux membres antérieur et postérieur. Il était vraisemblablement capable de courir aussi vite que le cheval actuel, soit environ 60 km/h [1,23]. Situé au début d'une des histoires les plus intéressantes de la paléontologie, celle de la lignée des chevaux, Hyracotherium a évolué pour s'adapter aux changements du milieu, passant progressivement des forêts marécageuses, où il se nourrissait de feuilles, aux vastes steppes herbeuses où il peut paître et galoper en hardes nombreuses. Les modifications les plus importantes de l'histoire du cheval se sont produites vers 20 à 25 millions d'années avant notre ère avec l'apparition de Merychippus. Animal plus lourd et mesurant près d’un mètre, le Merychippus voit le renforcement du 3ème rayon osseux de ses membres marquant ainsi le début de l'organisation monodactyle [1,23]. De ce processus de changements, est apparu le gente Pliochippus, précurseur du cheval actuel, Equus caballus, (figure1), il y a moins d'un million d'années. A partir de son berceau Nord-américain, il s'est répandu en Europe et en Asie pour donner naissance à trois groupes de chevaux primitifs considérés comme les ancêtres de tous les chevaux modernes actuels. Il s’agit de Equus caballus prjevalski vivant en Mongolie, Equus caballus gmelini, cheval plus évolué des plateaux d'Europe Orientale et d'Ukraine, dont

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le tarpan polonais serait l'un des derniers survivants et enfin Equus Caballus silvatieus, un cheval plus lourd et plus lent des forêts d'Europe septentrionale [1,8,21]. Entre temps, l'ancêtre du cheval a atteint l'Afrique et donner vraisemblablement naissance à l'âne, au zèbre et à différents types de chevaux dits autochtones tels que : le cheval Mbayar ou le cheval du Cayor au Sénégal, le cheval malinké au Mali, le cheval mossi au Burkina Fasso, les poneys de Torodi du Niger, de Bobo et de Cotoccoli (Benin et Togo)

Figure 1: Evolution des équidés [21]

I.1.2. Domestication du cheval La domestication de certaines espèces animales est la plus ancienne expérience biologique de l'humanité. Il y a domestication lorsque des animaux depuis longtemps apprivoisés, vivent auprès de l'homme pour l'aider ou le distraire en se reproduisant dans les conditions fixées par ce dernier [1,21].

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Le genre Equus occupe une place toute particulière dans l'histoire de la domestication des animaux. En effet, le cheval sauvage était une proie de choix pour l'homme préhistorique [1,21]. Lorsque l'Homme commença la domestication du cheval vers le IVème millénaire avant J-C, probablement en Asie centrale, la nature l'avait déjà transformé en l'une des créatures les plus robustes par rapport à son poids (700 à 800 kg), les plus douées et les plus fascinantes du règne animal. Plus tard, c'est un bel animal, vif, rapide qui retient toute l'attention de l'Homme. On le capture, on l'élève, on le dresse, il tire, il porte. Et soudain on le monte. Grâce à lui, les distances s'estompent, les horizons s'élargissent; le monde s'ouvre aux conquérants. C'est le début de la grande aventure des rapports passionnels entre l'Homme et le cheval; l'humanité va ainsi vivre «à la vitesse du cheval» [1,21]. Domestiqué donc, le cheval se répand avec l'Homme sur tous les points du globe terrestre où il s'adapte au climat et au sol. C'est en effet certainement l'animal qui a montré les plus merveilleuses facultés d'adaptation. Les premiers chevaux domestiques arabes, furent introduits en Egypte par les tribus nomades Hykos en provenance du Nord-est de la Syrie [1,21]. Les Arabes venus d'Orient pour apporter l'Islam au Maghreb vers le Vème siècle, s'en servirent laissant parfois sur place les quelques chevaux arabes qui donnèrent plus tard les chevaux de races barbes des régions berbères. Vers le XIIIème siècle, à la faveur des activités commerciales et de la conquête islamique, les races Nord africaines ont été diffusées dans toute la zone soudano-sahélienne où sous l'action de l'Homme et de la Nature, ils ont donné naissance à différents types de chevaux dont le cheval du Sahel [1,21]. Le cheval du Sahel comporte lui-même des variantes : les chevaux Fleuves et Foutanké du Sénégal. Progressivement, la race barbe a supplanté en Afrique de l'Ouest les poneys dont l'aire d'extension actuelle est réduite à certaines régions de la bande soudanosahélienne [1,21].

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Plus récemment, des propriétaires ou éleveurs de chevaux, et certains centres de recherches zootechniques ont introduit dans l'élevage africain divers chevaux étrangers de pur-sang ou de demi-sang afin d’exploiter leurs performances ou les utiliser dans l'amélioration des races locales africaines. En effet, cela a contribué au développement de lignées adaptées à des tâches spécialisées. On trouve des chevaux de selle et des chevaux de harnais spécialement adaptés aux allures des courses, des chevaux de trait et des poneys à polo [1,33]. Ces comportements de l'Homme et de la Nature ont lourdement contribué à modifier et à rendre hétérogène la composition ethnologique actuelle du cheptel chevalin d'Afrique subsaharienne dont effectif estimé pour l'année 2002, est de 2,765 millions de têtes [1]. Venu s'ajouter aux autres espèces animales déjà domestiquées (chien, mouton, chèvre, bœuf et porc), le cheval, de par sa vitesse de fuite et son endurance nettement supérieures à celles du bœuf, ne tardera pas à se voir octroyer une place de premier rang [1,33]. Animal de trait rapide, il a profondément modifié les pratiques des groupes humains qui l'ont adopté à savoir la révolution dans les modes de transport et l’extension du commerce et surtout sur celle de la conduite de la guerre dans les temps historiques. L'utilisation du cheval comme «bête de somme» dès la plus ancienne manifestation de son état domestique est attestée par la découverte de six branches de mors en bois de cerf sur le site de Dereivka au sud de l'Ukraine [1]. De nos jours, le cheval garde encore son importance socio-économique dans de nombreux pays qui découvrent ou redécouvrent les activités sportives et culturelles du cheval : courses hippiques, équitation [1].

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I.2. Notion de race I.2.1. Définition Selon le dictionnaire Le Robert, la race se définie comme une population prise au sein de l’espèce, constituée par un groupe d’individus homozygotes pour un certain nombre de traits ou particularités morphologiques et une même tendance générale d’aptitude. Par exemple, en matière de cheptel chevalin, l’aptitude à une course d’endurance, au travail agricole, à une rusticité effective dans un milieu approprié [49]. Du point de vue de la génétique pure, la race est caractérisée par un génotype moyen, centré autour d’un modèle définissant le type ethnique normal actuel, compte tenu des conditions de milieu et d’exploitation des animaux [49]. Les caractères ethniques ne sauraient en aucune façon, être considérés comme fixes. Il existe toujours des variations par rapport au type moyen, qui permettent une adaptation éventuelle à des variations du milieu et une évolution d’ordre génétique. On a parlé autrefois de races primitives et de races améliorées. La distinction reste valable. On doit tenir pour des races primitives des groupes vivant dans des conditions naturelles et exploités traditionnellement. Ces races sont toujours parfaitement adaptées à leur mode de vie [49]. Une race est le résultat de la sélection d’une population, souvent initiée depuis le XIXème siècle, partant d’une population locale initialement adaptée à un milieu et à un usage (fréquemment une mixité combinant élevage, lait, viande et travail). Elle est passée de « population territoire » à des « races production » améliorées pour quelques caractères et élevées dans des conditions standardisées. Selon les races et les espèces, cette évolution a été plus ou moins intense (race spécialisée ou race rustique) et obtenue, pour certaines, à l’aide de croisement (chevaux pur-sang arabe ou anglais introduit chez les percheron ou normand) alors que d’autres sont restées à l’écart des croisements. Les animaux sont dits de race pure quand ils sont issus de parents appartenant à la même race. Il tend vers homozygotie pour les caractères de standards à déterminisme génétique simple (couleur, corne…). 9


Chaque race est décrite par un standard qui énumère ses caractéristiques : -

l’homozygotie des caractères distinctifs : couleur.

-

La variabilité génétique suffisante des caractères de production qui font l’objet d’une sélection : lait, viande, œuf.

La sélection française s’appuie largement sur les races. Ainsi, les filiations sont consignées dans des livres généalogiques depuis la deuxième moitié du XIXème siècle [20]. Ces enregistrements sont exploités par les méthodes de calcul d’index comme le modèle animal. De plus, ils sont utiles à la sélection sur ascendance et au contrôle de l’évolution de la consanguinité lors des accouplements raisonnés. Leurs noms sont d’origine Anglais (stud-book, herd-book, flock-book) qui ont été les premières à les développer. Le fichier racial centralise les informations, les performances et les index, nécessaires à la sélection collective quand la base de sélection fermière est dispersée dans de nombreux troupeaux [20]. A l’opposé, les lignées et les souches sont généralement détenues par des firmes de sélections, elles se rencontrent principalement chez les monogastriques et sont largement diffusés en croisement [20].

I.2.2. Objectifs et critères de sélection intra-raciale De façon générale, différents objectifs et critères existent : -

Les objectifs de sélection, ou caractères pour lesquelles on recherche l’amélioration de la valeur génétique additive sont obligatoirement des critères ou de combinaisons de critères zootechniques, de gain moyen quotidien (GMQ), indice de consommation (IC).

Les critères de sélections sont les caractères sur lesquels portent directement l’indexation et la classe des candidats à la sélection. La réponse à la sélection est directe si le critère est lui-même l’objet de sélection, elle est indirecte si le critère n’est pas objectif de sélection, mais lui est génétiquement corrélée. Un bon critère de sélection doit présenter certaines qualités : 10


- il est nécessairement mesurable, sur l’individu et ses apparentés. - sa mesure doit être, si possible, précoce pour réduire l’intervalle de génération et être d’un coup acceptable par rapport à l’amélioration génétique engendrée par la sélection. - quand il n’est pas lui-même l’objectif de sélection, il présente, une corrélation génétique élevée et favorable à l’objectif de sélection, elle conditionne la réponse à la sélection. - il a une héritabilité aussi élevée que possible pour réaliser une sélection précise. - il n’a pas de corrélation génétique défavorable vis-à-vis des caractères qui ne sont pas retenues comme objectif de sélection, mais qui peuvent présenter un intérêt dans d’autres conditions d’élevage [20].

I.2.3. Les croisements Les croisements sont les accouplements entre des reproducteurs d’une même espèce, appartenant à des populations homogènes et génétiquement différentes (race, souche, lignée). La fécondation entre des individus d’espèce ou du genre voisin comme l’âne avec la jument produit la mule et est appelée hybridation [20]. Les objectifs de croisement consistent à créer ou améliorer une population animale, en croisant plusieurs races ou lignées, apportant chacune ses aptitudes, il est possible de créer une souche composite. Elle cumule des caractéristiques héritées de ses parents fondateurs [20]. L’utilisation ponctuelle d’une race améliorée pour des caractères recherchés permet d’accélérer l’évolution génétique d’une race, voire de la remplacer en pratiquant des croisements répétés ou d’absorption. De même, si dans une petite population, la variabilité génétique est devenue insuffisante, un croisement avec une race voisine apporte la variabilité génétique indispensable à sa sélection. Un choix judicieux des reproducteurs importés peut lui apporter des gènes d’intérêt [20].

I.2.4. Les grandes races de chevaux dans le monde Nous avons différentes grandes races de chevaux dans le monde (Tableau I). 11


Tableau I: Les principales races exotiques du Sénégal [32,45, 44]. RACES Le Trotteur français

CARACTERES GENERAUX -tête rectiligne, sternum proéminent -taille au garrot varie entre 1,50m et 1,70m -robe baie ou alezane Le cheval Barbe -tête assez forte, front bombé, naseaux effacés -taille au garrot varie entre 1,45m et 1,54m -robe grise, baie ou alezane Le Pur-sang arabe -tête carrée, front et chanfrein plats -taille au garrot varie entre 1,40m et 1,55m -robe grise rarement alezane ou baie Le Pur-sang anglais -tête légère et expressive, front large, poitrine haute et profonde -robe alezane ou baie rarement grise -taille au garrot varie entre l,55m et 1,65 m. L’Anglo-arabe -tête fine et front large -taille au garrot varie entre 1,45m et 1,55m -robe alezane ou baie rarement grise Le cheval de Selle -tête parfois lourde, parfois distinguée français -taille au garrot varie entre 1,55m et 1,65m -robe alezane ou baie parfois rouan ou grise Le Halfinger -tête petite et légèrement camuse -taille au garrot varie entre 1,40m et 1,47m pour les étalons et 1,36m et 1, 47m pour les juments -robe alezane Le Cob normand -tête et physionomie proche du « selle français » -taille varie entre 1,60m et 1,65m -robe baie Percheron -originaire de la France -taille : 1,66 m, -poids 900kg -robe : noir, gris Karabair -origine : d’Asie -taille : 1,52 m -poids : 400kg -robe : Alezan, Bai, Gris Jiangchang -origine : de la Chine -taille : 1,42 m -poids : 300kg -robe : Noir, Bai 12

UTILISATION -Course de trot

-tractions des champs -spectacle -sports équestre (attelage, polo, saut d’obstacles…) -course hippiques

-le sport hippique (courses de galop, courses de haies, steeple). -sports équestres

-la selle -la selle et l’attelage

-travaux agricoles

Cheval de trait : attelage, loisir, travail

Cheval de Endurance

selle :

Cheval de selle, Poney


Poney Bosniaque

Cheval du fleuve

Canadien pacer

-origine : d’Europe -taille : 1,40 m -poids : 400kg -robe : Alezan, Gris -origine : Sénégal -taille : 1,50 m -poids : 400kg -robe : Bai -origine : Canada -taille : 1,45 m -poids : 400kg -robe : Alezan, Noir, Gris

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poney

Cheval de course

Cheval de selle


CHAPITRE II : PARTICULARITES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE DU CHEVAL II.1. L’Extérieur du Cheval II.1.1. Les coordonnées ethniques de BARONE Celles-ci permettent d’identifier les caractères distinctifs du cheval (Equus caballus)

II.1.1. 1. La plastique corporelle Elle est constituée par un ensemble d'éléments : -

La silhouette corporelle ou profil

-

Les proportions du corps

-

Le format

-

Les extrémités.

II.1.1. 1.1. La silhouette corporelle ou Profil Barone est parti de trois propositions : -

La tête de l'Homme et des animaux, abstractions faites de sa grosseur et de son indice de profil est caractérisée par des profils rectilignes, concaves, convexes.

-

Les formes céphaliques particulièrement crâniennes sont peu altérées par le milieu et l'environnement.

-

La morphologie de la tête tend à se répercuter sur toutes les régions du corps et jusque sur les membres [33].

Chez les équidés, les variations du profil sont dénoncées par la forme de la tête surtout en région frontale, la silhouette dorso-lombaire et la croupe.

a. Les rectilignes Ils possèdent une tête carrée, un front plat, un chanfrein rectiligne, un dos droit, une croupe horizontale et des hanches arrondies [33].

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b. Les concaves Leur front est déprimé, les orbites saillants, un œil gros, un regard expressif, un dos ensellé, un rein cambré, des hanches saillantes creusées par une gouttière en partie médiane, des jarrets clos, des membres panards [33]. c. Les convexes Ils sont caractérisés par un front bombé, un œil effacé ou oblique, une encolure rouée, un garrot élevé, un dos voussé, un rein voussé, une croupe inclinée, des hanches abaissées [33].

II.1.1.1.2. Les proportions corporelles Elles ont trait aux rapports qu'entretiennent entre eux les éléments de longueur, de largeur et d'épaisseur. Barone, cité par (Ndiaye, 1982), dit qu'il existe une liaison entre ces éléments. Largeur et épaisseur varient dans le même sens et en raison inverse des éléments de longueur. Ainsi donc les animaux longs seront minces et étroits, tandis que les courts seront épais et larges [30]. Les proportions corporelles sont sous la dépendance du milieu (environnement, mode de vie) mais aussi de l'adaptation professionnelle et de la sélection. Elles nous permettent de reconnaître les brachymorphes ou brévilignes, les mésomorphes ou médiolignes, les dolicomorphes ou longilignes [30].

II.1.1.1.3. Le format D'ordre secondaire mais reconnu dans chaque espèce par un volume moyen correspondant à une combinaison optimale de la surface et de la masse du type de l'espèce, il s'agit du type moyen ou l’eumétrique Il existe des polymorphismes variant dans les deux sens, variation en hyper donnant le type hyper métrique, variation en hypo aboutissant à l'hypo métrique ou ellipométrique. Chez les équins, le poids moyen du type eumétrique est estimé à 435 kg, tandis que l'hyper-métrique le poids varie entre 500 et 1000 kg, l'ellipométrique se situant dans la fourchette 100-350 kg [33].

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II.1.1.1.4. Les extrémités Elles sont caractérisées par un ensemble d'éléments localisés au niveau du bout de la tête et à la partie distale des membres. Les animaux peuvent avoir des extrémités grossières ou fines. Généralement, il existe une relation entre 1a nature du profil et celle des extrémités. Ainsi remarque-t-on qu'un animal à profil concave possède des extrémités larges, tandis que celui qui est convexe, a des extrémités étroites [33].

II.1.1.2. La phanéroptique Il s'agit de l'étude de la peau et de ses dépendances. La robe apparaît comme un appoint très précieux dans la diagnose de l'individu. L'importance de la phanéroptique fait qu'elle sera détaillée au niveau du signalement. Les coordonnées ethniques de Barone nous permettront de décrire les races proprement dites recensées dans notre pays [33].

II.1.2. Les qualités recherchées chez le cheval Les principales qualités recherchées chez un cheval sont : le caractère, le modèle, la taille, et les allures, toutes sont déterminantes pour l’obtention du meilleur cheval possible.

II.1.2. 1. Le caractère Un bon cheval doit être sain, solide, généreux, au tempérament vif et équilibré. Il doit faire preuve de courage et de grande maniabilité. Les trois qualités essentielles recherchées sont : un cheval courageux, respectueux, avec des moyens. Le courage, c’est la qualité essentielle qui est intimement liée au sang [26].

II.1.2.2. Le modèle et la taille Les chevaux doivent présenter une encolure longue, souple et musclée et une épaule oblique. La poitrine doit être large, écartant les deux antérieurs, un dos très fort, donc tendu, voire convexe sur toute la longueur et plutôt long que court. 16


L'arrière-main est le propulseur, il indique la force et facilite l'engagement c'est pourquoi les hanches doivent être larges, la croupe longue, inclinée, musclée puissante avec de solides jarrets et la cuisse très descendue et musculeuse. Ils doivent être dotés de bons aplombs, et d’une bonne faculté de récupération [26]. En effet, les chevaux les moins performants en cours ont un appel qui comporte une forte poussée des antérieurs et une faible poussée des postérieurs [26]. Les chevaux les plus performants en épreuve ont un appel équilibré avec une forte poussée des postérieurs. Un bon appel étant caractérisé par une accélération du rythme des battues lors de l'appel. La taille doit être supérieure à cent quarante-huit centimètres [22,26].

II.1.2.3. Les allures Les chevaux doivent avoir une bonne locomotion, un bon équilibre. Les allures sont les principales caractéristiques des foulées de chaque allure. Les foulées doivent être de cadence et d'amplitude régulière, sur le plat et à l’abord [26]. Il existe trois types d’allures : -

Le pas doit être ample, souple, calme, énergique, le cheval semblant «rouler des

mécaniques ». Toutes les articulations doivent être utilisées : l'épaule est déliée, le genou s'élève d'abord en se pliant, le pied va embraser le terrain suffisamment loin. Le rein joue parfaitement son rôle de charnière, transmettant intégralement et simplement la poussée des hanches, la queue ondulante de la même façon, signe de souplesse et de régularité. Les postérieurs doivent montrer de l'activité en pousser et en allant chercher le terrain. Le grasset avance généreusement, le jarret se plie permettant au boulet de monter suffisamment avant d'avancer, le talon dépassant la pince antérieure. -

Le trot n'est pas l'allure essentielle. Le geste doit partir de l'épaule, l'avant-bras

monte en avançant, le genou se plie facilement et l'antérieur se tend pour aller de l'avant. Le rein ne s'ouvre pas, la hanche ne se rapproche surtout pas de l'horizontal avec les postérieurs derrière. Le grasset est très mobile, le jarret plie, les pieds se posent suffisamment loin. L'essentiel du trot est dans l'activité des postérieurs qui soutiennent et poussent le cheval, dans une cadence lente qui montre son énergie et son équilibre.

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-

Le galop : c'est l'allure la plus importante du fait que les parcours se déroulent au

galop. Le genou et le jarret doivent se plier, la base de l'encolure se soutient, le rein se vousse et se redresse généreusement, permettant aux hanches d'amener les postérieurs sous la masse, puis de propulser le cheval en l'air et en avant. Le galop doit paraître basculé, rond, car une bonne cadence traduit l'équilibre, une battue ample et une bonne propulsion. Les galops désunis prouvent raideur et déséquilibre [16, 26,38].

II.2. Particularités anatomophysiologiques du cheval L'anatomie du cheval a été étudiée tôt par l'Homme pour comprendre son fonctionnement et pour mieux l'utiliser. Un des premiers ouvrages sur l'anatomie du cheval est celui de Carlo Ruini en 1598 [44].

II.2.1. Morphologie générale du cheval La morphologie du cheval correspond à l’étude et la description des parties externes et des éléments d’aspect général du cheval. Il peut s’agir des points forts et des points faibles. La morphologie ne s’improvise pas : elle a son propre vocabulaire. La morphologie permet aussi aux stud-books de définir les standards de race et l’inscription de nouveaux représentants de race. Elle sert aussi à évaluer le potentiel d’un cheval dans une discipline. Par exemple, un cheval avec une arrière-main puissante sera plus adéquat en saut d’obstacle. Pour le passage des galopes, la pratique de l’équitation ou encore l’élevage, une bonne connaissance en morphologie est indispensable. La morphologie dite générale qui apprécie le cheval dans son ensemble, nous permet d’examiner les différentes parties du corps du cheval une à une. Les parties du corps du cheval se divise en trois parties (figure 2) [43] : -

L’avant-main

-

Le corps

-

L’arrière-main

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A

B

Figures 2 : A-Postures du cavalier, B-Morphologie gĂŠnĂŠrale du cheval 19


II.2.1.1. L’avant-main Elle se compose de trois grandes parties : -

la tête

-

l’encolure

-

les membres antérieurs

II.2.1.1.1. La tête Elle est composée de nombreuses parties (figure 3). Les plus importantes sont : Les oreilles, le toupet, les yeux, les ganaches, les naseaux, la bouche. C’est sur la tête que l’on apprécie les différents types de profils (chanfrein) : concave, rectiligne, convexe.

Figure 3: Anatomie de la tête [44].

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II.2.1.1.2. L’encolure D’une manière générale, il se compose essentiellement de muscle, on y retrouve quelques éléments morphologie du cheval : la crinière et la trachée. C’est sur cette partie du corps du cheval que l’on peut apprécier les différents types morphologiques d’encolure (figure 4)

Figure 4: Typologies morphologiques de l’encolure II.2.1.1.3. Les membres antérieurs Les membres antérieurs du cheval se composent de nombreuses parties. Les principales que l’on peut noter sont : L’épaule, le poitrail, l’avant-bras, le genou, le canon, le fanon, le boulet, le sabot

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II.2.1.2. Le corps Le corps est l’endroit où le cavalier se positionne lorsqu’il monte à cheval. Les principales parties morphologiques sont : le garrot, le dos, le ventre. Le cheval peut avoir différents profil de dos notamment le dos long, le dos court, le dos creusé

II.2.1.3. L’arrière-main C’est la partie arrière du cheval, c’est de là que vient la puissance et l’impulsion d’un cheval. Les principales parties sont la croupe, les hanches, la cuisse, la rotule, le jarret, le canon, le boulet, le sabot [43].

II.2.2. Les particularités ostéo-articulaires II.2.2.1. Anatomie du système osseux Le squelette est composé de 205 os et représente environ 8 % de la masse d'un cheval. Il supporte les parties molles du corps, joue le rôle de structure et protège les organes vitaux. La colonne vertébrale se compose de 54 os tandis que la boîte crânienne en possède 34. Le cheval a 18 paires de côtes. Contrairement à l'homme, le cheval n'a pas de clavicule. Le système squelettique est maintenu par des ligaments et des tendons. Les premiers relient les os entre eux tandis que les tendons assurent la liaison entre l'os et le muscle. Au niveau des articulations se trouvent les membranes synoviales qui contiennent le liquide synovial servant de lubrifiant naturel. La croissance du squelette du cheval se termine vers l'âge de cinq ans approximativement, chiffre qui varie selon les races. Le cheval possède sept vertèbres cervicales, 18 vertèbres thoraciques ou vertèbres dorsales qui soutiennent les côtes (18 paires de côtes, dont 8 paires de côtes sternales et 10 asternales ou côtes libres, soit 36 côtes), six vertèbres lombaires, cinq vertèbres sacrales, 15 à 18 vertèbres caudales (de la queue). Les os du cheval sont classés en : -

Os longs (humérus, péroné, ...) ;

-

Os courts (les vertèbres, les os du carpe et du tarse, ...) ;

-

Os plats (les os du bassin, l'omoplate, ...) [43].

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a. Os de la tête C’est un massif complexe dont la partie caudale est appelée le crâne (neuf os) et la partie rostrale est dite la face. Cette dernière est plus volumineuse et plus étendue que le crâne [3]. b. Os de l’encolure Au niveau de l’encolure : l’atlas, première vertèbre cervicale s’articule à la tête et pivote sur l’axis (deuxième vertèbre cervicale), et forment le balancier cervico-céphalique, adapté à cette type de locomotion. Et les autres vertèbres cervicales sont moins mobiles (rigides). C’est ce qui explique que tous les chevaux n'ont donc pas la possibilité d'adopter un bon placer, par manque de mobilité de l'articulation entre l'os occipital et l'atlas, ou parce que leur auge est trop étroite. En effet, lors du ramener, l'encolure "s'encastre" entre les 2 maxillaires inférieurs [3].

c. Os du tronc La cage thoracique est formée de 8 côtes sternales (vraies côtes), reliées au sternum, et de 10 côtes asternales (côtes flottantes). Toutes les côtes sont attachées aux flancs des vertèbres dorsales. Les vertèbres lombaires sont plus mobiles que le reste du dos, et constituent une véritable charnière entre la croupe et le thorax, qui permet l'engagement des postérieurs. Elles sont très larges et s’ossifient très rapidement avec l’âge, expliquant la rigidité du dos du cheval se voit bien quand le cheval se gratte les flancs: il est obligé de ployer son encolure parce que son dos est extrêmement rigide [3].

d. Os des membres et de la queue -

Le membre thoracique est composé (figure 5): la scapula, de l'humérus, du radius, de l’ulna, des os du carpe, du 3e métacarpe et ses stylets, et des phalanges. Le cheval, a une épaule particulièrement massive, ce qui lui permet d’amortir les chocs de manière exceptionnelle, grâce à l'adaptation 23


constante de l'angle scapulo-huméral, et aussi du fait que le membre antérieur ne soit relié au reste du corps que par un berceau d'éléments musculaires et tendineux, donc souples. Ceci explique aussi les difficultés que rencontre le jeune cheval pour porter le cavalier: ses muscles étant insuffisamment développés, sa cage thoracique et son dos s'affaissent littéralement entre ses épaules [3]. -

Contrairement au membre thoracique, le pelvien est solidement fixé d'os à os au rachis et est Composé de l'os coxal (bassin), du fémur, du tibia et fibula, du tarse, des métatarses et des phalanges. Il faut noter que, le système de glissement des os du tarse, combiné aux articulations qui forment un S déformable, constituent un système d'amortissement très efficace. De plus, la flexibilité du S augmente l'amplitude du mouvement donné au fémur par les muscles fessiers et amplifie l'efficacité; de la jambe en propulsion [3].

-

La queue est essentiellement constituée de vertèbres coccygiennes, au nombre de 17 à 20.

24


Figure 5: Anatomie du système osseux [3].

25


II.2.2.2. Particularités du système articulaire Les articulation ou jonctures sont constituées par l’ensemble des formations anatomiques qui maintiennent de façon directe les os dans leurs connexions. Ce sont les tendons et les ligaments qui, en reliant les os entres eux, rendent possible le mouvement initié par les muscles.

II.2.2.2.1. Les tendons du cheval Les extenseurs des phalanges, antérieur et latéral, se rejoignent en bas du canon. Ils assurent la flexion et l'extension du paturon et du pied. Le tendon perforant fixé aux os, sous les genoux par la bride carpienne vient s'attacher à la troisième phalange et permet la flexion du sabot. Le perforé fixé aux os, au-dessus du genou, par la bride radiale vient s'attacher aux deux premières phalanges et permet la flexion du paturon [43].

II.2.3.2. Les ligaments du cheval Composés de fibres serrées et résistantes, ils renforcent les articulations. Il faut noter qu’il n’y a pas de particularité de ligament entre les espèces, cependant, il existe des variations structurelles (ligaments blancs et jaunes) [43].

Figure 6: anatomie du système articulaire [43]. 26


II.2.3. Particularités du système musculaire Le cheval dispose de 469 muscles qui représentent environ la moitié de son poids (figure 7). Les muscles sont constitués d'un ensemble de fibres. Ces fibres agissent par contraction ou par extension. Les muscles sont reliés aux os soit directement, soit par l'intermédiaire des tendons. Ils permettent le mouvement du cheval, en agissant sur le mouvement de la plupart des os entre eux [43]. On distingue différents types de muscles : -

Les muscles striés, squelettiques ; leur contraction est volontaire. Ils permettent la locomotion du cheval.

-

Les muscles lisses, localisés essentiellement au niveau des viscères. Leur contraction est involontaire. Ils permettent le fonctionnement des appareils digestif, génital, et circulatoire.

-

Le muscle strié cardiaque, se contracte de façon autonome. Le rythme cardiaque varie en fonction de l'effort, de l'état de santé, de la température extérieure.

27


Figure 7: Anatomie du système musculaire [43]. 28


II.2.4. Particularités du système digestif Le cheval est un herbivore monogastrique (un seul estomac). Il fait donc parti de la famille des non-ruminants, au même titre que l’âne ou le lapin. Par rapport à un herbivore ruminant (la vache par exemple, ou encore le mouton), le système digestif du cheval est caractérisé par un petit estomac (7 % du volume total) et un grand intestin (figure 8). L’estomac ne se remplit qu’aux 2/3 mais se vidange au fur et à mesure de la prise alimentaire. C’est pour cela que l’on qualifie le cheval de ruminant à l’envers [33].

Figure 8 : anatomie comparative du tube digestif chez différentes espèces [33].

29


II.2.4.1. La cavité buccale La bouche est en principe l’orifice initial de l’appareil digestif. Elle assure la préhension des aliments, qui subissent ensuite une mastication et l’insalivation [6].

II.2.4.2. L'œsophage L’œsophage est un conduit musculo-membraneux qui fait suite au larynx et se termine par l’estomac [6]. Il a pour fonction d’assurer le transport du bol alimentaire préparé par la bouche depuis l’isthme du gosier jusqu’au l’estomac [6].

II.2.4.3. L'estomac. L'estomac du cheval a un volume de 15 à 18 litres. C'est un petit volume pour un animal de la taille du cheval. De plus, il ne se remplit qu'aux deux-tiers (10-12 litres). C'est pourquoi il est recommandé de fractionner la ration du cheval en au moins trois repas. À l'état naturel, le cheval passe la plupart de son temps à brouter, remplissant peu mais fréquemment son estomac. L'estomac possède à son entrée un sphincter appelé "cardia". Contrairement à l'homme, ce sphincter empêche le cheval de vomir. Les aliments y continuent leur transformation chimique sous l'action du suc gastrique. Ils ne sont pas brassés ce qui veut dire que les aliments du cheval doivent être donné dans un certaine ordre car ce qui rentre ressort exactement dans le même ordre. En une heure, les deux tiers d'un repas sont digérés. Le dernier tiers séjourne dans l'estomac entre 5 à 6 heures. L'estomac a un tube de sortie appelé pylore [11].

II.2.4.4. Le foie Le foie sécrète la bile. Le cheval ne possède pas de vésicule biliaire, contrairement à l'homme: la bile est libérée au fur et à mesure de sa production [11].

II.2.4.5. Le pancréas. Le pancréas sécrète 4 litres environ de suc pancréatique par jour. Ce suc contient des enzymes qui favorisent la digestion des sucres, graisses et protéines. Le pancréas produit 30


aussi des hormones: l'insuline et le glucagon, régulant le taux de sucre dans le sang (glycémie) [11].

II.2.4.6. L'intestin grêle. Il fait suite à l’estomac et s’étend du pylore à l’ostium iléal. C’est un long cylindroïde et très flexueux et de calibre très peu uniforme, dans lequel dans lequel s’effectuent les phases les plus importantes de la digestion. On lui reconnait trois segments successifs et très inégaux [6] : -

le duodénum

-

le jéjunum

-

l’iléon

II.2.4.7. Le gros intestin Le gros intestin est constitué (figure 9) : -

Le cæcum

C’est la partie initiale du gros intestin, il constitue le cul-de-sac plus ou moins volumineux, porté par l’intestin à la limite de l’iléon et du côlon [6].

Il a capacité de 30 à 40 litres et mesure 1,2 m environ. Il permet la fermentation microbienne des aliments [11]. - Les côlons On y reconnait trois parties fondamentales : a. Le côlon ascendant b. Le côlon transverse c. Le côlon descendant Il représente un volume de 96 litres environ. Le côlon flottant du cheval est fragile, une des maladies courantes du cheval étant la colique. Il participe aussi à la fermentation des aliments résiduels qui mène à la production d'acides gras volatils absorbés par les cellules épithéliales. Les aliments y séjournent de 18 à 24 heures, y sont déshydratés concomitamment à l'absorption des nutriments et transformés en crottins [11].

31


II.2.4.8. Le rectum et l’anus Long de 20 à 30 cm et large de 8 à 12 cm, le rectum commence sous la première ou la deuxième vertèbre sacrale et s’étend jusqu’en regard de la deuxième ou troisième coccygienne [6]. Leur inspection permet de renseigner sur le fonctionnement du système digestif tout entier : couleur, humidité, présence de parasites, de grains entiers, sont des indicateurs précieux d’anomalies potentielles, voire d’affections digestives [11].

Figure 9: Système digestif du cheval [6].

32


II.2.5. Particularités du système cardio-vasculaire II.2.5.1. Le cœur Le cœur, muscle viscéral strié, qui pèse entre 3 à 5 kg chez un cheval de 500 kg. La masse musculaire dépend de son entraînement. Il mesure 26 cm environ de diamètre. Sa fréquence cardiaque est de 30 à 40 battements par minute au repos, à 220 battements lors de grands efforts. Il est situé dans la partie antérieure de la poitrine, recouvert en partie par les poumons. Une échancrure du poumon gauche lui permet de quasiment toucher la paroi thoracique de ce côté. Le cœur comporte quatre cavités : -

L'oreillette gauche

-

Le ventricule gauche

-

L'oreillette droite

-

Le ventricule droit

Vaisseaux sanguins : des artères coronaires droite et gauche, une grande veine du cœur, une veine moyenne, des petites veines et enfin des veines minimes du cœur. Le cœur se contracte pour se vider de son contenu (systole) et se relâche pour que ses cavités se remplissent (diastole) [43].

33


Figure 10: anatomie du système cardiaque [43].

II.2.5.2. Le système vasculaire Le cheval possède 20 litres de sang. Le sang est amené vers le cœur par les veines, et vers la périphérie par les artères.

34


II.2.5.2.1. Le système artériel Les artères sont les vaisseaux qui distribuent dans l’organisme le sang chassé par le cœur. La circulation y est donc centrifuge. Ce pendant on peut noter deux grands systèmes qui procèdent chacun d’un tronc volumineux qui fait suite à l’un des ventricules. Le premier, qui alimente la petite circulation, est le tronc pulmonaire, issu du ventricule droit. L’autre, à l’origine de la grande circulation, est l’aorte, qui provient du ventricule gauche [5].

35


Figure 11: anatomie du système artÊriel [5].

36


II.2.5.2.2. Le système veineux Le système est quatre plus capace que celui des artères. Le sang y circule moins vite, sous une pression bien plus basse, ce qui détermine les particularités de la conformation et de la structure des veines. D’autre part, bien que beaucoup de celles-ci soient satellites des artères, leurs plus gros collecteurs, ont en raison de leur mode de développement, une topographie sans équivalent dans le système artériel [5].

37


Figure 12 : anatomie du système veineux [11].

38


II.2.7. Le système nerveux Le système nerveux du cheval se subdivise en système nerveux central et système nerveux périphérique, comme chez l’homme. Le système nerveux central est constitué des hémisphères cérébraux, du cervelet et de la moelle épinière, le système nerveux périphérique des autres nerfs du cheval [11].

II.2.7.1. Système nerveux central II.2.7.1.2. l’encéphale L'encéphale est toute la partie du système nerveux central protégé dans la boite crânienne: des hémisphères cérébraux, et le cervelet. Il pèse environ 500 g, soit 0.12% de la masse du cheval (contre 2.33% chez l'homme). Le coefficient d'encéphalisation, qui fournit une indication sur le volume du cerveau apte à développer des fonctions cognitives (apprentissage, développement), est de 0.07 chez le cheval. A titre de comparaison, il est de 0.71 chez l'homme [43].

II.2.7.1.3. le cervelet Le cervelet est en charge de la coordination des mouvements et de l'équilibre. Il pèse près de 70g, pour un diamètre de 6 cm environ. L'encéphale est continué par la moelle épinière, le long du canal vertébral. Cette dernière est en charge de certains comportements réflexes [43].

II.2.7.2. Système nerveux périphérique Les principaux nerfs sont soit reliés directement au cerveau, soit sont reliés à la moelle épinière.  les différents nerfs On distingue: · Les nerfs sensitifs, qui transmettent les impressions reçues · Les nerfs moteurs, qui transmettent l'ordre d'agir aux muscles · Les nerfs mixtes, qui se comportent à la fois comme des nerfs sensitifs et des nerfs moteurs [43]. 39


Figure 13: anatomie de système nerveux [41]. 40


II.2.8. Particularité de l’appareil génital L'appareil génital de façon générale est composé de trois portions (figure 14-15) -

La portion glandulaire

-

La portion tubulaire

-

La portion copulatrice

Tableau II: récapitulatif des différentes portions génitales du cheval

SEXE

JUMENT

ETALON

-Ovaires : mesure

-Testicules : en forme d’œuf de

environ 5 à 8 cm de

200-300g chacun à l’âge adulte

ORGANES Portion glandulaire

long et 4 à 5 cm de large

Portion tubulaire

-Oviducte : conduit qui -Epididyme : en forme de U à la achemine les ovocytes surface des testicules issus de l’ovaire

-Canal

déférent :

part

de

mesure l’épididyme, assume le transport du

-Utérus :

environ 15 à 20 cm de sperme jusqu’à l’urètre long et est relié au vagin par le col de l’utérus

Portion copulatrice

diamètre -Pénis ou verge : il est composé

-Vagin :

d’environ 4cm et mesure d’une partie fixe qui reste dans le 5 à 7cm de long

fourreau et

d’une partie

libre

mesurant 20cm et peut atteindre 90 cm lors de l’érection

41


Figure 14 : anatomie de l’appareil gÊnital de la jument [6].

42


Figure 15 : anatomie de l’appareil génital de l’étalon [6].

43


II.2.8.3. Physiologie de la reproduction II.2.8.3.1. Physiologie de la reproduction de la femelle II.2.8.3.2. La Puberté L’âge à la puberté varie de 10 à 24 mois [27]. Chez une pouliche, cet âge dépend de la précocité de sa race.

II.2.8.3.3. Saison sexuelle La jument est une espèce à polyœstrus saisonnier. Elle a une activité sexuelle plutôt saisonnière, les 4 phases suivantes composent le cycle sexuel annuel : -

Saison sexuelle avec une activité sexuelle régulière et une fertilité maximale,

-

Transition vers l’anœstrus saisonnier,

-

Anœstrus saisonnier,

-

Transition vers la saison sexuelle.

II.2.8.3.4. Cycles et chaleurs La durée du cycle normal est de 3 semaines environ. Elle varie avec la durée de l’œstrus. Le cycle œstral peut être divisé en 4 phases : -

Pro-œstrus (lutéolyse, maturation folliculaire) : 2-5 jours,

-

Œstrus (rut et ovulation) : 6 (3-10) jours,

-

Metœstrus-postœstrus (lutéogénèse, formation du corps jaune) : 2 jours,

-

Diœstrus (lutéotrophie, activité du corps jaune) : 12-13 jours.

Deux vagues de croissance folliculaire se produisent pendant le cycle œstral : une de 5-6 jours, une autre qui commence un peu avant l’œstrus. Le follicule grandit pendant une dizaine de jours jusqu’à une taille de 3 à 8 cm de diamètre. Chez la jument, l’ovulation est spontanée, elle a lieu 24 à 48 heures avant la fin des chaleurs. Elle n’est donc pas prévisible à partir du début de l’œstrus, mais elle se produit dans les 48 heures avant la fin des chaleurs chez 80 % des juments. La maturation du follicule de De Graaf peut être appréciée par palpation transrectale pour estimer le moment de l’ovulation. Peu avant l’ovulation, un gros follicule (de 3 à 44


6 cm de diamètre) se rapproche du hile de l’ovaire. Après l’ovulation, il se forme un corps rouge (corpora hemorragica) qui peut être senti par palpation transrectale, il donne l’impression que l’on presse un fruit mûr [2,27]. Pendant l’œstrus, La jument en œstrus urine souvent, relève la queue, marche les membres postérieurs écartés, elle approche les étalons en hennissant. Mais parfois, les chaleurs sont très discrètes. Aussi, il convient d’utiliser un étalon boute-en-train pour repérer le début des chaleurs. Les organes génitaux présentent des modifications au cours de l’œstrus tels que des contractions du clitoris (« Clignements » de la vulve). Pour obtenir une saillie fécondante, une saillie toutes les 48 heures est faite à partir du 3e ou 4e jour de l’œstrus. En pratique, on ne dispose que de 2 ou 3 œstrus par an pour faire saillir une jument et les chances de fécondation sont de l’ordre de 25 % à chaque œstrus. Le taux de progestérone augmente régulièrement après l’ovulation pendant 5 jours et diminue entre les 13ème -15ème jours du cycle œstral. Il existe un pic de LH, assez long, 12 à 24 heures avant l’ovulation. Le cycle œstral peut présenter des variations physiologiques : -

ovulations multiples, en général double, donnant des jumeaux et une mortalité

-

embryonnaire ou un avortement ; l’intervalle entre les 2 ovulations est de 5 jours au plus.

-

ovulation au cours de la phase lutéale (diœstrus), sans signe de chaleurs, pouvant allonger la durée du cycle.

-

corps jaunes persistants et anœstrus, avec allongement de la durée du cycle :

-

phase lutéale de 35 à 90 jours.

II.2.8.3.5. Gestation La durée de gestation normale est en moyenne 11 mois, 330 ± 10 jours. La fécondation a lieu dans le tiers supérieur de l’oviducte. L’embryon entre dans l’utérus, 5 à 6 jours après le stade morula. La placentation a lieu entre les quarante cinquième jours et les 120èmejours. Elle est chorio-allantoïdienne de type épithélio-chorial diffus. La progestérone est secrétée par le corps jaune puis par des corps jaunes secondaires, enfin

45


par le placenta (rôle des cupules) qui prend le relais des ovaires. Ainsi, en cas d’ovariectomie de juments gravides : -

avant 45 jours de gestation, toutes les corps jaunes avortent,

-

entre 50 et 70 jours, 45 % des juments avortent,

-

après 140 jours de gestation, toutes mènent la gestation jusqu’au terme [27].

Le diagnostic de gestation est très important chez la jument : une jument pleine peut valoir deux fois le prix d’une jument vide. En outre, une jument peut être abattue alors qu’elle porte un fœtus, une jument pleine peut être moins bien nourrie qu’il ne faudrait si son état est ignoré, etc. il existe plusieurs méthodes, parmi lesquelles nous citerons : -

la méthode clinique, manuelle et visuelle,

-

des méthodes instrumentales : l’échographie (du 14e aux 65-70 e jours) et l’électrocardiographie (après le 150e jour),

-

des méthodes de laboratoire : le dosage de la progestéronémie (18-20 jours après l’ovulation), la détection du eCG (ou PMSG) dans le sang (entre 37-40 et 110-120 jours) par dosage ou par méthode biologique ou par méthode immunologique, et la détection d’œstrogènes dans les urines par méthode biologique ou par méthode chimique [27].

II.2.8.3.6. Mise bas (poulinage) Elle débute par d’abord une phase de préparation. Il y a agitation et des signes de coliques. La durée est de quelques heures à quelques jours. Ensuite, le fœtus est expulsé. Elle est rapide et dure 10-60 minutes. La jument se lève et le cordon ombilical se rompt. Elle lèche le poulain qui essaye de se lever. Enfin, on assiste à l’expulsion des membranes fœtales, elle se fait normalement dans les 3 heures.

II.2.8.3.7. Postpartum Les premières tétées sont vitales. Le poulain doit consommer suffisamment de colostrum en quantité et suffisamment vite. Le colostrum apporte des anticorps, des nutriments et permet de chasser le méconium de l’intestin. Les anticorps ne traversent la barrière intestinale que pendant les premières heures de la vie. L’œstrus réapparaît 5 à 12 jours après la mise bas, on parle de : (chaleur postpartum ou chaleur de lait), mais 46


souvent le 1er et le 2ème œstrus sont peu visibles. L’intervalle poulinage-première ovulation est en moyenne de 10,2 ± 2,4 jours [27]. La saillie peut être effectuée après le poulinage si : -

le poulinage est tardif dans la saison sexuelle,

-

la mise-bas a été normale,

-

le post-partum a été normal,

-

la jument est connue pour présenter des cycles erratiques après le poulinage.

L’involution utérine est très rapide.

II.2.8.4. Physiologie de la reproduction du mâle La puberté apparaît vers 2,5 ans, mais les étalons effectuent la monte à partir de 3 ou 4 ans. La production de spermatozoïde par les testicules commence entre 13 et 20 mois. L’étalon est sensible à des stimulations visuelles, olfactives (odeur de l’urine de jument en chaleur) et tactile entraînant le flehmen ou rictus sardonique : la lèvre supérieure est retroussée et la tête levée. La spermatogenèse dure 42 jours +/- 10 jours. L’éjaculat est composé de 6 à 9 jets et l’éjaculation dure 6 à 7 secondes. Il est possible de distinguer : -

le pré-sperme, une sécrétion visqueuse qui coule pendant l’excitation sexuelle, avant le vrai sperme (rôle lubrifiant),

-

la fraction riche des premiers jets, un mucus blanchâtre ou incolore, de 30 à 75 ml,

-

le post-sperme, un gel trouble et visqueux, de 8 à 85 ml (rôle antimicrobien),

-

la fraction post-coïtale, incolore, peu visqueuse et avec peu de gel.

Etant donné la longueur de l’œstrus et que l’étalon sailli chaque femelle en œstrus de nombreuses fois, il ne peut servir qu’un nombre limité de juments : de 15 à 30 juments.

47


CHAPITRE III : ELEVAGE DU CHEVAL AU SENEGAL III.1 Caractéristiques physiques du Sénégal III.1.1. Situation géo-climatique Le Sénégal est situé à l’Extrême Ouest du continent africain, entre 12°5 et 16°5 degrés de latitude Nord. Il s’étend sur une superficie de 196 712 Km² et est limité au Nord par la Mauritanie, à l’Est par le Mali, au Sud par la Guinée- Bissau et la Guinée-Conakry, à l’Ouest par l’Océan Atlantique. La Gambie située entre les régions de Kaolack et de Ziguinchor, forme une enclave sur le cours inférieur du fleuve du même nom [18,32]. Le climat est de type soudano-sahélien. Il est caractérisé par l'alternance d'une saison sèche allant de novembre à mai et d'une saison des pluies allant de juin à octobre. La pluviométrie moyenne annuelle suit un gradient croissant du Nord au Sud du pays. Elle passe de 300 mm au Nord semi-désertique à 1200 mm au Sud, avec des variations d’une année à l’autre. Trois principales zones de pluviométrie correspondant aux trois zones climatiques sont ainsi déterminées Une zone forestière au sud, la savane arborée au centre et une zone semi-désertique au Nord [18,32].

III.1.2. Le découpage administratif L’organisation administrative, territoriale et locale, de la république du Sénégal est fixée par le décret du 10 septembre 2008 fixant le ressort territorial et le chef-lieu des régions et des départements et la loi n° 2013 10 du 28 décembre 2013 portant le code général des collectivités locales (figure 16). Le Sénégal est divisé ainsi en des circonscriptions administratives (quatorze régions et quarante-cinq départements et 117 arrondissements), et en des collectivités locales (quarante-cinq départements et 557 communes), depuis 28 décembre 2013, les anciennes communautés rurales sont érigées en communes. Les communes de Dakar et de Thiès ont le statut de ville et sont divisées en communes d’arrondissement. Le village ou le quartier correspond à la cellule administrative de base. Chaque niveau est dirigé par une autorité à savoir : un gouverneur et un président de conseil régional pour chaque 48


région, un préfet pour chaque département, un sous-préfet par arrondissement ; un maire par commune ; un président par communauté rurale, un chef de village ou de quartier au niveau le plus basique [48].

Figure 16: découpage administratif du Sénégal [48].

III.2. Caractéristiques de l’élevage du cheval au Sénégal III.2.1. Origine du cheval au Sénégal Les Arabes venus d’Orient (Syrie) pour répandre l’islam au Maghreb (Egypte) vers le VIIème siècle, s’en servirent laissant parfois sur place les quelques chevaux arabes qui donnèrent plus tard la sous-race de chevaux barbes des régions berbères. Vers le XIIIème siècle, à la faveur des activités commerciales et de la conquête islamique, les races nord-africaines ont été diffusées dans toute la zone soudano-sahélienne, où sous l’action de l’Homme et de la Nature, elles ont donné naissance à différents types de chevaux dont le cheval du Sahel. Ce dernier comporte lui-même des variantes : les

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chevaux Fleuve et les chevaux Foutanké du Sénégal. Naguère, cheval du chef, le cheval Fleuve s’est retrouvé parmi l’élite des coursiers et de l’équitation. Progressivement, la race barbe a supplanté en Afrique de l’ouest les poneys dont l’aire d’extension actuelle est réduite à certaines régions de la bande soudano sahélienne [24, 31, 32].

III.2.2. Les races de chevaux au Sénégal III.2.2.1. Les races locales Au Sénégal on distingue principalement trois races locales : Le Mbayar, le Fleuve et le Mpar ou cheval du Cayor.

II.2.2.1.1. Le Mbayar Il est originaire de la localité de Mbayar dans le Baol et actuellement comprise dans la région de Diourbel (dont il porte le nom) ; il est reconnu comme cheval d’une grande rusticité et d’une bonne endurance. Sa taille au garrot dépasse rarement 1,37m et pèse environ 250-300kg. Animal assez solidement charpenté pour un corps trapu, une encolure courte, des cuisses fortes, musclées, des jarrets bien articulés et larges, une poitrine profonde et large. Cheval court sur patte particulièrement apte au trait, il est généralement bai ou brun [1, 31, 32, 33].

Figure 17: cheval Mbayar [32]. 50


II.2.2.1.2. Le cheval Fleuve C’est une variante du cheval du Sahel, lui-même descendant du barbe, il est généralement gris truité, gris foncé ou clair. C’est animal rectiligne, dont la taille au garrot dépasse souvent 1,40m et dont le poids varie entre 300 et 350kg. Le cheval fleuve est encore appelé Narougor par l’ethnie woloof, harmonieux dans son ensemble du fait de son origine. Cependant il est reproché à certaines variétés d’avoir des membres trop longs et trop grêles, une poitrine peu profonde et plate, une croupe ravalée. Jadis le cheval du chef, aujourd’hui il se trouve et se cherche parmi l’élite des coursiers. Les juments fleuves sont à l’origine des plus belles réussites du programme d’amélioration génétique du cheval entrepris par l’haras de kébémer. Le foutanké résulte de l’accouplement entre un étalon Fleuve et une jument Mbayar [31, 32, 33].

Figure 18: cheval Fleuve [32]. II.2.2.1.3. Le Mpar ou cheval du Cayor Son berceau est le Cayor (ancien royaume du Sénégal qui s’est développé le long de la côte entre la rive gauche du fleuve Sénégal et le sud de la presqu’île du Cap-Vert englobant le site de Dakar).

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Les ethnologues du cheval lui trouvent peu de qualités, animal souvent décousu et heurté dans ses lignes, dos long, rein mal attaché, poitrine plate, sur des aplombs défectueux avec des tendons minces et secs, des membres en général grêles. A côté de ces défauts, il offre une endurance et une rusticité exemplaires ; sa taille au garrot varie entre 1,25 m et 1,35 m [31, 32, 33].

Figure 19 : cheval Mpar [32]. II.2.2.2. Les races exotiques Les chevaux de race étrangère amélioratrice les plus reconnus sont les Pur-sang Anglais, Arabe et la race Anglo-arabe.

II.2.2.2.1. Pur-sang Anglais De type rectiligne, le cheval anglais de course a une tête légère et expressive, un profil droit, un front large, les oreilles un peu longues, les nasaux larges, une poitrine haute et profonde. Sa robe est alezane ou baie rarement grise. C'est un animal présentant un équilibre parfait au travail, un démarrage rapide et une allure légère, lui permettant de couvrir du terrain sans trop d'effort.

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Figure 20 : cheval Pur-Sang Anglais [46]. II.2.2.2.2. Pur-sang Arabe Originaire du plateau central d'Asie, le cheval de pur-sang Arabe a un front et un chanfrein plats, une tête carrée, des oreilles fines, une encolure droite et bien musclée avec de bons aplombs. C'est un cheval résistant, sobre mais moins rapide que le pursang anglais. Sa robe est grise rarement alezane ou baie. Il mesure au garrot 1,40 à l, 55 m avec un poids d'environ 350 à 400 kg.

Figure 21: cheval Pur-Sang Arabe [46].

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II.2.2.2.3. Pur-sang Anglo-Arabe Issu du croisement des pur-sang Anglais et Arabe, le cheval de pur-sang Anglo-Arabe a un profil rectiligne, une conformation robuste et équilibrée, une tête fine, un front large. Il est rustique et endurant. Sa robe est alezane ou baie, rarement grise. Il mesure 1,45 à 1,60 m au garrot avec un poids d'environ 450 à 500 kg [1].

Figure 22: cheval Pur-Sang Anglo-Arabe [46]. II.2.2.2.4. Autres races Plus récemment, avec le lancement du programme de développement de la filière équine au Sénégal en 2004, d’autres races améliorées ont été introduites par les responsables du programme comme le cheval de selle français, le Trotteur français, le Haflinger et le Cob normand.

III.2.3. La conduite d’élevage Au Sénégal, l’élevage du cheval est caractérisé par la cohabitation des systèmes traditionnels et modernes. Ces systèmes sont à faible niveau d’intrants. La quasi-totalité des chevaux (environ 99,5%) est élevée dans les systèmes agricoles ruraux des zones nord et centre du pays. Dans ces zones, le nombre d’équins est fortement corrélé à la surface agricole utilisée par le producteur (agriculteur). Les races exploitées sont surtout locales (le cheval Fleuve, le Foutanké, le cheval Mbayar et le Cheval Mpar). Le système 54


moderne est surtout pratiqué en zone urbaine et périurbaine où se localisent les clubs équestres. Ces dernières exploitent pour la plupart du temps des chevaux de races importées ou améliorées (le Pur-sang Arabe, le Pur-sang Anglais et le Pur-sang Angloarabe). L’utilisation des chevaux pour la traction, les travaux agricoles et le transport, fait que leur mode d’alimentation comporte des sous-produits agricoles (fanes d’arachide, mil ou sorgho). Tout comme d’autres filières, la filière équine fait face à de nombreuses contraintes, en particulier alimentaire (sous-alimentation des chevaux qui sont surexploités), sanitaires (la peste équine, le tétanos, la trypanosomose, la lymphangite épizootique). On note également des contraintes organisationnelles qui trouvent peu à peu des résolutions avec le PRODEFE (Projet de Développement de la Filière Équine) ainsi que la Direction de l’élevage Equin. En dépit de ces contraintes qui peuvent affecter leur rendement, l’effectif équin est appréciable, soit 534.124 chevaux en 2012 dont 2356 chevaux de race améliorée (figure 23 et 24) [28].

2%

5% 1%

dakar

13%

thiés diourbel

12%

kaolack

0%

14%

8%

kaffrine fatick tambacounda kédougou

0% 4%

kolda sédhiou

19% 17%

ziguinchor louga

saint-louis

5%

Figure 23 : Distribution du cheptel équin dans les régions du Sénégal en 2012 [28].

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Chevaux métis

chevau…

chevaux locaux

Chevaux métis

Figure 24 : proportion des chevaux métis par rapport à l’effectif total des chevaux au Sénégal [28]. Le pourcentage des chevaux métis enregistrés au Sénégal en 2016 est trop faible par rapport à l’effectif total des chevaux, cela signifie qu’il reste du chemin à faire.

III.3. Les métiers du cheval et structures de développement équin III.3.1. Les métiers du cheval Dérivé du latin ministérium signifiant service, le mot « métier » est défini par le petit Larousse illustré comme « une profession caractérisée par une spécialité exigeant une formation, de l’expérience etc.…..et entrant dans un cadre légal ; toute activité dont on tire des moyens d’existence ». Plusieurs spécialistes s'activent dans des domaines liés au cheval, à l’instar des cavaliers professionnels dans les haras, les maréchaux-ferrants ou les accompagnateurs de tourisme équestre qui organisent les randonnées. D’autres sont spécialisés dans les soins apportés aux chevaux. Il faut ajouter également les métiers comme la confection et la vente d'outils et d'instruments spécialisés comme les selliers et tant d’autres métiers. Les valeurs économiques et affectives des chevaux expliquent la diversité des soins et les coûts que certains propriétaires peuvent leur attribuer [1,29].

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III.3.1.1 Le vétérinaire équin Le vétérinaire spécialiste de cheval examine, soigne et met en œuvre les mesures de prophylaxie sanitaire. Il est également souvent sollicité par des acheteurs de chevaux pour des visites d’achat. Ainsi, la visite d’achat apparaît comme un acte délicat qui nécessite non seulement une grande compétence mais surtout des moyens techniques suffisants [1,29].

III.3.1.2 L’ostéopathe équin L’acupuncture est utilisée chez les chevaux en cas de douleurs musculaires, tendineuses, ligamentaires, articulaires et osseuses. De nos jours, l’acupuncture est toujours pratiquée en médecine équine en Chine et l’est de plus en plus dans les pays occidentaux. Dans le domaine de la santé, d’autres professions comme la kinésithérapie équine et la dentisterie équine peuvent être citées [1,29].

III.3.1.3. La maréchalerie « Pas de pied pas de cheval » est un proverbe anglais qui illustre l'importance de ce métier. En effet dans les métiers équestres, le maréchal-ferrant en est l'un des plus anciens. Il est chargé de concevoir et de poser les ferrures adaptées aux aplombs et à la forme du sabot. Pour devenir maréchal-ferrant, on peut suivre une formation directement chez un artisan en tant qu'apprenti ou métier d'héritage; ou dans une école. Le maréchalferrant d'aujourd'hui doit étendre ses connaissances à l'ensemble du corps et de la locomotion du cheval. Grâce à ses capacités, il doit pouvoir mettre en place des perspectives établies par le vétérinaire équin. La maîtrise des techniques modernes et de la biomécanique est également nécessaire [1,29].

III.3.1.4. Le commerce du cheval Il existe plusieurs secteurs dans le commerce des chevaux. Dans l’industrie des courses, les chevaux naissent dans des haras spécialisés dans la sélection. Les chevaux peuvent être mis en vente aux enchères, vendus et placés par leur propriétaire dans des haras qui

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se chargeront de les entraîner et de les faire courir. Après leur carrière, les chevaux sont destinés ou non à la reproduction en fonction des résultats. Les meilleurs chevaux de plat se négocient à plusieurs millions de FCFA. Pour les mâles aux résultats sportifs remarquables, la semence pour l'insémination artificielle est une source de revenus non négligeable. Dans le monde des sports, le prix des chevaux d'obstacles déjà dressés ou d'endurance est deux fois plus modeste que celui des chevaux de course. Le dernier secteur concerne les animaux destinés au loisir, au tourisme ou aux travaux. Il est plus traditionnel et moins formalisé [1,29].

III.3.1.5. Les métiers du domaine des courses -

Les éleveurs de chevaux

Les éleveurs assurent la production chevaline (cheval de trait ou de selle) et de ce fait, contribuent à l’amélioration des races équines. En effet, les limites de performance du cheval déterminées par l’hérédité étant fixées dès la fécondation, il incombe à l’éleveur de lui procurer tout l’environnement, tout le milieu nécessaire pour atteindre des résultats techniques et économiques intéressants. Pour y parvenir, l’éleveur doit prendre en compte un certain nombre de contraintes [1,29] : -

la catégorisation du produit: elle permet d’adapter le mode d'élevage à la race; exemple : Pur-Sang Anglais différent de barbe;

-

l'environnement géographique;

-

les capacités techniques;

-

l'environnement technique et humain;

-

l'environnement économique.

De ce fait, le métier d'éleveur allie une connaissance précise des chevaux aussi bien sur le plan physique qu’économique, à des capacités de gestion. Les efforts des éleveurs sont coordonnés notamment par les structures nationales. Les haras et centres équestres sont des établissements publics et privés qui travaillent pour le développement et la promotion de l'élevage des équidés et aussi des activités liées au cheval [1,29]. Ainsi, dans la zone sylvopastorale du Sénégal où un important programme d’amélioration génétique a été conduit de 1948 à nos jours, avec le Pur-sang Anglais, le 58


cheval assure une fonction d’épargne et participe à la lutte contre la pauvreté des populations rurales. La vente d’un poulain procure beaucoup plus au paysan que l’agriculture soumise aux aléas climatiques et aux caprices du cours des matières premières [1, 20, 29]. De nos jours, un poulain demi-sang anglais est vendu entre 1 million et 3 millions de FCFA. -

Le palefrenier

Encore appelé palefrenier soigneur ou soigneur d'équidé, le palefrenier assure l'entretien de l'écurie et les soins aux chevaux: litière, nourriture, pansage, soins vétérinaires élémentaires. Il veille particulièrement à la santé des chevaux et connait la conduite à tenir en cas d'urgence [1,29]. -

Le sellier

Le sellier fabrique et répare les selles, brides, harnais d'attelage. On distingue le sellier bourrelier et le sellier maroquinier [1,29]. -

Le conducteur d'attelage

Encore appelé cocher, le métier de conducteur d'attelage hippomobile est répandu un peu partout dans le monde [1,29]. -

Le technicien de reproduction

Dans un haras, le technicien de reproduction participe à la saison de monte et met en œuvre les techniques de reproduction adaptées. Il détecte les périodes de fécondité, et des accouplements, pratique l'insémination et les diagnostiques de gestation [1,29]. -

Le moniteur d’équitation

Il dispense l’enseignement de base (mise en confiance, mise en selle), et conduit les élèves vers la maîtrise de l’équitation sportive élémentaire [1,29]. -

L’instituteur d’équitation

Cavalier passionné, l’instituteur d’équitation dispense l’enseignement secondaire (conduite du cheval, dressage, saut d’obstacles, concours complet d’équitation). Outre l’enseignement, il est surtout consulté pour la gestion du centre et devra aussi donner son avis sur tel ou tel cheval et sur l’enseignement des moniteurs [1,29].

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-

L’animateur équestre

L’animateur équestre apporte un soutien aux enseignants, participe à la gestion du centre et à l’accueil des clients [1,29]. -

Le gestionnaire de manège équestre

Le gestionnaire de manège équestre gère le matériel d’équitation, contrôle les achats d’aliment et participe à l’organisation des compétitions. Il effectue aussi les premiers dressages des poulains [1,29]. -

Le professeur d’équitation

Le professeur d’équitation dispense l’enseignement supérieur de l’équitation. Il est un entraîneur national et doit avoir un amour pour les chevaux et le sens de la pédagogie [1,29]. -

L’entraineur

Sans une bonne condition physique, il n’y a rien à attendre d’un cheval, même du meilleur. Un mauvais cheval, en parfaite condition donne souvent beaucoup plus de satisfaction qu’un très bon cheval sans condition. Pour y parvenir, l’entraîneur doit mettre en œuvre un programme d’entraînement régulier, progressif et accru à intervalles réguliers. L’entraîneur est également appelé à coordonner les activités des jockeys et à surveiller l’allure générale du cheval ; celle-ci reflète l’état de santé, tant physique que moral du cheval [1,29]. -

Le jockey

Le jockey s’occupe d’un ou de plusieurs chevaux qu’il monte pendant l’entraînement et les compétitions sous les ordres de l’entraîneur [1,29].

III.3.1.6 Les métiers du domaine du tourisme et des loisirs Trois types de métiers sont couramment rencontrés : l’accompagnateur de Tourisme Equestre (ATE), le guide de touriste équestre et le maître randonneur. Les métiers du cheval sont dans leur ensemble un véritable secteur de création d’emplois. Pour cette raison, les acteurs demandent l’appui des services publics mais tentent aussi plusieurs modes d’organisation pour un épanouissement complet dans la filière équine [1,29].

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III.3.1.7. Le dressage et l’éthologie Le dressage d'un cheval peut être effectué selon des pratiques inspirées de l'éthologie. L'étude de la gestuelle, des mouvements d'oreilles, des attitudes de la tête permet de déterminer l'humeur du cheval, ses émotions [32]. L'éthologie permet donc une étude « psychologique du cheval », se basant sur une projection anthropomorphique. Vouloir donner à son cheval ce que l'on voudrait soimême part d'un bon sentiment, mais ce n'est pas la meilleure manière de procéder si l'on souhaite vraiment le rendre heureux. De la même façon, la communication Hommecheval doit se faire autant que possible en «langage cheval » : ce n'est pas tant à l'animal d'apprendre à interpréter les réactions humaines qu'au cavalier de savoir s'adapter à son cheval» [32,50].

III.3.3. les structures de développement équin Ces structures sont constituées par : la direction du développement des équidés, les haras de Dahra, de Kébémer, de Kaolack et de Thiès mais aussi des organisations civiles et militaires autour du cheval.

III.3.3.1. la direction du développement des équidés L’importance économique et sociale du cheval au Sénégal avait conduit les pouvoirs publics à créer cette direction qui a pour mission essentielle la promotion du cheval au Sénégal. Le Bureau du Cheval était dirigé par un docteur vétérinaire assisté par une secrétaire et par deux agents techniques d’élevage. Au sein du ministère, la direction est chargée de promouvoir toutes les techniques qui contribuent au développement de la filière équine et contribue par conséquence à la lutte contre la pauvreté en milieu rural par l’accroissement de la filière. Elle s’appuie sur les inspections des services régionaux d’élevage pour exécuter ses missions et collecter des données sur les équidés comme l’indique l’Arrêté n° 6473 du 05/06/00 portant organisation de la DIREL. [29].

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III.3.3.2 Le Centre de Recherches Zootechniques de Dahra Le CRZ de Dahra est une unité de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricole (ISRA) qui travaille en étroite collaboration avec le Laboratoire National d’Elevage et de Recherche Vétérinaire (LNERV) de Dakar. Les thèmes de recherche du CRZ couvrent non seulement l’insémination artificielle, la physiologie et les pathologies de la reproduction chez les espèces bovines et ovines, mais également les espèces équines grâce aux infrastructures comme le haras avec un laboratoire de spermiologie et un vaste pâturage. A la création du haras-jumenterie de Dahra, l’objectif recherché était de pratiquer une sélection au sein de la population des étalons barbes du Sénégal. Les sujets destinés à la reproduction étaient choisis parmi les meilleurs coursiers du pays. En vue de faire bénéficier à l’ensemble de la population chevaline de l’entreprise d’amélioration, des dépôts régionaux d’étalons avaient étés créés en 1948 à Thiès, Kaolack, Louga, Ourosogui, Linguère et Saint-Louis. Devant le faible succès des sujets ainsi produits, les turfistes préféraient les chevaux du Sahel qu’ils importaient du Mali et de la Mauritanie mais aussi des étalons arabes, arabebarbes nord-africains dont les descendants se révélaient nettement supérieurs sur les hippodromes. La direction du haras s’orienta alors à partir des années 1959 vers l’importation d’Europe de géniteurs arabes, arabe-barbes et anglais en vue de produire des sujets exclusivement aptes à la vitesse, premier critère de sélection en matière de production de chevaux de courses. L’impact de ce programme d’amélioration de la race chevaline sénégalaise s’était fait sentir sur les sports hippiques et le commerce du cheval, car l’amélioration des performances sportives a suscité l’intérêt des turfistes des autres pays africains qui ont dès lors constitué le gros de la clientèle des naisseurs [29]. De nos jours, le haras, partie intégrante du CRZ, dispose d’une jument locale et de 11 étalons dont : 9 Pur-sang anglais, 1 chevaux de trait Français et 1 Pur-sang arabe. La reproduction se fait par insémination artificielle avec de la semence fraichement récoltée.

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III.3.3.3 Le Haras national de Kébémer Le décret n°2004-112 du 10 Février 2004 porte la création, l’organisation et le fonctionnement du haras national de Kébémer. C’est dans le cadre de la politique de développement de l’élevage équin et des activités liées au cheval, mis en œuvre par le gouvernement en partenariat avec les organisations socioprofessionnelles et les associations des sports équestres que le haras a été mis sur pied. Ses missions recouvrent notamment [29]: -L’accueil des chevaux présentant des qualités particulières susceptibles d’améliorer les races chevalines au Sénégal ; -L’élevage de chevaux susceptibles de participer à des concours nationaux et internationaux ; -Le développement par une politique de reproduction adaptée des chevaux ayant des caractères correspondant aux climats et aux besoins des populations du Sénégal ; -La conduite d’actions de recherche pour l’amélioration de la race chevaline ; -La tenue d’un registre des origines et des spécificités des chevaux du Sénégal. Le haras compte 18 chevaux provenant de la France. Les haras nationaux de Thiès et Kaolack sont fonctionnels même si leurs infrastructures sont moins importantes qu’à Dahra ou à Kébémer [29].

III.3.3.4 La Fédération Sénégalaise des Sports Equestres (FSSE) Dans les années 1970 et début 1980, la F.S.S.E regroupait plusieurs associations dont l’Association Sportive des Forces Armées (ASFA), le Cercle Hippique et Sportif (CHS), l’Association Sportive du Poney Club de Dakar (ASPCD) et le Poney Club de Hann (PCD). Aujourd’hui, le CHS et l’ASPCD ont disparu et le 23ème Bataillon de Marine (23ème BIMA), le Centre Equestre de Yoff (CEY) et le Racine Club de Dakar (RCD) ont vu le jour. La plupart de ces associations sont dotées d’une école d’équitation. La fédération est constituée de membres qui forment le comité directeur. La fédération vit des cotisations de ses adhérents qui forment les agents et se chargent d’organiser les championnats et les concours [29]. 63


III.3.3.5 La Fédération Sénégalaise des Courses Hippiques (FSCH) La FSCH et la Société Sénégalaise des courses, créées en 1960, étaient placées sous la tutelle du ministère de la jeunesse et des sports et étaient chargées de l’organisation et de la gestion financière des réunions hippiques à travers le territoire national. Au sein de la fédération, existait une société d’encouragement à l’élevage du cheval qui se proposait d’aider les éleveurs de chevaux sur le plan de l’approvisionnement en fourrage et de secourir matériellement ses membres démunis. Elle participait également à l’entretient des étalons des dépôts régionaux [29].

III.3.3.6. L’Escadron monté de la gendarmerie L’Escadron monté de la gendarmerie constituait la seule unité militaire à cheval de l’armée. Il a pour mission de maintenir et de rétablir l’ordre, de participer aux escortes et services d’honneur (escortes présidentielles, défilés…) tout en tenant des fantasias et des carrousels à l’occasion des fêtes nationales. Il permet aussi la pratique de l’équitation militaire au sein de la section équestre de l’ASFA, l’entretien, le dressage et la mise en condition des chevaux de la remonte militaire. Les missions d’achat de la gendarmerie parcouraient régulièrement le pays pour renouveler les effectifs de l’escadron [29].

III.4. Importance socio-économique, culturelle et environnementale de l’utilisation des chevaux L’importance socio-économique et culturelle des chevaux varie suivant la zone agroécologique. Ainsi, l’utilisation des animaux pour leur énergie dans les systèmes de production agricoles est en effet pratiquement abandonnée dans les pays industrialisés, en cours de remplacement dans bon nombre de pays émergents et tout à fait d’actualité dans certains pays en développement. En Afrique, une grande partie de l’énergie agricole est encore en grande partie manuelle (énergie humaine), ce qui laisse une grande marge de progrès pour l’utilisation de l’énergie animale ; cela place aussi la recherche et le développement face à des enjeux forts et renouvelés sur cette thématique ancienne [10,34].

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III.4.1. Importance socio-économique Il est bien connu que la production nationale agricole doit être augmentée, et que le niveau de vie des habitants des milieux ruraux et urbains doit être amélioré, si on veut intégrer les paysans dans l’économie internationale [34]. L’importance socio-économique vient du fait que les chevaux font vivre de nombreuses familles à travers la traction animale, la consommation hippophagique, les courses hippiques, le commerce des équidés et bien d’autres acteurs utilisant les chevaux [35]. Cependant, l’avantage majeur de l’utilisation de la traction animale relève du fait de l’augmentation des terres cultivables et de l’accessibilité au transport. Par ailleurs, selon [34], la traction animale devient plus attractive quand les activités agricoles sont diversifiées et que les animaux sont utilisés dans des activités autres que le labour des champs.

III.4.1.1. Utilisation dans la culture attelée On estime qu'au Sénégal, entre 1952 et 1964, la culture attelée a permis une augmentation de 60 à 70.000 tonnes d'arachide au niveau national. Au Sénégal et principalement dans la zone du bassin arachidier, la culture attelée est devenue une habitude à ne pas manquer dans son équipement agricole. Les pratiques vont du semis pour lequel ils préfèrent utiliser les chevaux ; le buttage et le sarclage pour lesquels ils utilisent à la fois les équidés tout comme les bovins en fonction de la disponibilité. La culture attelée permet ainsi d’augmenter la productivité [34], par l’efficacité du travail du sol, la rapidité et la productivité du travail humain. Elle a aussi favorisé l’augmentation des aires cultivables, la diversification des cultures, la diminution de la pénibilité du travail plus forte que l’augmentation des revenus et que la culture attelée est donc le plus souvent perçue comme un moyen d’amélioration des conditions de vie paysanne [34].

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III.4.1.2. Importance dans le transport Au Sénégal, si les moyens de transports mécaniques se sont généralisés en milieu urbain, il n'en demeure pas moins qu'en milieu rural, le principal moyen de transport reste celui de la traction animale [34]. L'importance des chevaux se fait de plus en plus remarquée lorsqu'on s'éloigne du centre de Dakar ou bien lorsqu'on se trouve dans une ville secondaire comme Rufisque où le développement de l'automobile n'a pas encore réduit le nombre de chevaux destinés au transport urbain. L'exploitation du cheval de trait en milieu urbain est laissée à l'initiative privée, seul le cheval de trait agricole est l'objet d'intérêt au niveau national du fait de la place qu'il occupe dans le programme national de vulgarisation agricole [15,35]. Un transport et une accessibilité au transport inadéquats causent la pauvreté et contraignent le développement rural [34]. Dans les zones rurales, plusieurs moyens sont utilisés pour assurer le transport des biens et matériels. Ces moyens sont principalement l’utilisation de la force musculaire des personnes, les gens marchent sur des grandes distances transportant des fardeaux très lourds. Dans la plus part des cas, les véhicules de transport en commun empruntent les routes principales et la majorité des ruraux n’habitent pas proches de ces routes. Indisponible ou encore très cher, l’inaccessibilité au transport motorisé exclue un grand nombre d’hommes et de femmes à la vente de leur produits à des prix raisonnables et seront de ce fait incapables de participer activement à l’économie nationale [15,34]. Ainsi, l’utilisation des animaux de trait pour le transport permet de : -

Améliorer le rendement des exploitations : la production, le commerce et la vie quotidienne nécessite le déplacement des personnes et des marchandises, et la plupart des hommes et des femmes dans les zones rurales ont peu d’alternatives de transport à la marche ou au transport de fardeaux sur leur tête.

-

Assurer de moyens de transport efficaces : ceci permet d’augmenter la productivité des exploitations par l’économie de temps et d’énergie qui à leur tour contribueront à l’amélioration de la productivité et le cadre de vie.

66


-

Stimuler la production agricole : il est beaucoup plus aisé aux agriculteurs qui ont un moyen de transport de s’approvisionner facilement en intrants (engrais, fumiers etc.). Par exemple les personnes disposant de charrettes augmentent la productivité de leur culture par une meilleure utilisation des fertilisants (engrais, fumiers), ils augmentent également la production de leurs animaux par le transport et le stockage des résidus de la récolte et enfin s’éloignent des pertes via le transport opportun de leur récolte et des coûts de transport des récoltes qui sont souvent très chers.

-

Augmenter l’accès aux marchés [34].

III.4.1.3. Utilisation pour l’exhaure de l’eau En milieu rural, deux techniques principales sont utilisées pour l’exhaure de l'eau : -

les techniques traditionnelles qui font appel à l'exhaure manuelle et à l'exhaure avec la traction animale;

-

les techniques modernes qui utilisent les pompes.

En Afrique, l'utilisation des pompes s'est soldée par de nombreux échecs dus à des problèmes techniques d'inadaptation, d'entretien et de maintenance. Cependant dans les milieux ruraux, l'exhaure de l'eau se fait de façon manuelle ou avec la traction animale au niveau des puits qui sont très profonds. L'exhaure de l'eau avec la traction animale est une activité réalisée par le cheval souvent pour abreuver les troupeaux de bovins et petits ruminants [34].

III.4.1.4. Commerce des équidés La vente des chevaux surtout les races améliorées enrichit les exploitations familiales. La plupart sont vendus sur les marchés environnants, certains chevaux coûtent entre 300, 000 et 350, 000 FCFA pour les races locales. Dans les sociétés modernes, le commerce des chevaux s’intensifie et se modernise de plus en plus. Un véritable marché interne et externe s’est organisé autour des chevaux. Au Sénégal, les Haras nationaux, créés pour l’amélioration des races, constitue une ressource poulinière importante qui approvisionne les régions voisines voire l’étranger. En effet, un important programme d’amélioration génétique y a été conduit de 1948 à nos jours avec le Pur-sang anglais. 67


La vente d’un poulain procure beaucoup plus au paysan que l’agriculture soumise aux aléas climatiques et aux caprices du cours des matières premières. Un poulain demisang anglais est vendu entre 1000000 et 3000000 FCFA [34,35]. Le commerce, lié à la présence des chevaux, fait vivre les courtiers et les marchands de chevaux.

III.4.1.5. Autres importances socio-économiques Outre l’importance socio-économique majeure évoquée ci-dessus, le cheval contribue à la diminution de la pauvreté et à la création d’emplois, pour la plupart occupés par le secteur informel généralement sans formation. Ainsi, les autres domaines à considérer concernent le domaine de l’équitation, où le cheval fait vivre le moniteur d’équitation, l’instructeur d’équitation, le professeur d’équitation et le conseiller technique entraîneur et encadreur de l’élite des cavaliers [34,35]. Dans le domaine du tourisme, on retrouve le guide de tourisme équestre et le maître randonneur alors que le domaine de l’écurie couvre les métiers tels que celui du palefrenier-soigneur, le cavalier-soigneur, de groom-soigneur et l’accompagnateur de chevaux de compétition. Dans le domaine de la santé, les produits d’origine équine,

constitués

d’immunoglobulines G) ou de leurs fragments bivalents comme principe actif, sont utilisés dans la production des sérums antivenimeux ou dans la production des sérums dirigés contre certaines maladies bactériennes (tétanos, botulisme, peste, tularémie, etc.) ou virales comme la rage [34,35].

III.4.2. Importance socio-culturelle Généralement considéré comme l’une des plus nobles conquêtes de l’homme, le cheval occupe une place importante dans les sociétés traditionnelles africaines. Certains sénégalais fortement nostalgiques des traditions ancestrales, n’élèvent des chevaux que pour le prestige car le cheval est encore source d’autorité surtout si sa robe est alezane avec 4 balzanes, entièrement blanche ou d’un gris très clair. Ce type de cheval dit " Fassu kilifa " qui incarne la noblesse, est très recherché par les Chefs coutumiers et religieux (musulmans et animistes) [34]. 68


Dans les sociétés traditionnelles Wolofs, Peulhs et Toucouleur, il est rapporté que le cheval était une composante de la dot exigée au futur mari. De même la mariée ne rejoignait le domicile conjugal que portée à cheval par son "maître et seigneur". Certaines personnes prêtent au cheval le pouvoir de protéger la famille du mauvais sort et du besoin. C’est sans doute de là que provient la pratique qui consiste à accrocher des fers à cheval à l’entrée des concessions. Certains chevaux appelés « pekh » sont élevés et dressés uniquement pour la danse selon une chorégraphie pérennisée depuis fort longtemps dans l’empire du Cayor où les victoires étaient fêtées par des fantasias. Ces chevaux danseurs font encore des démonstrations lors des cérémonies coutumières. Le cheval est utilisé pour les escortes et services d’honneur lors d’accueils présidentiels ou de défilés (fantasias et carrousels de la fête nationale). Dans ces circonstances, le cheval militaire d’apparat garde toute sa splendeur et pour les opérations de rétablissement de maintien de l’ordre exceptionnellement mise en œuvre aujourd’hui [13].

III.4.3. Importance environnementale La relation entre l’utilisation de l’énergie animale, l’environnement et la durabilité des systèmes de production a toujours fait l’objet de recherche. Les résultats sur l’impact environnemental de la traction animale sont moindres, voire anecdotiques [7,34]. Toutefois, l’impact environnemental de la traction animale est très difficile à appréhender car il est le plus souvent associé aux avantages qu’offrent la traction animale aux populations. On peut cependant citer un certain nombre de situations d’impacts environnementaux de la traction animale : -

La déforestation : il est évident que l’un des avantages incontestable de la traction animale est l’augmentation des aires cultivables, les agriculteurs tendent à déboiser beaucoup de terres. Cette action favorisée par l’usage de la traction animale contribue fortement à la déforestation [34].

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-

La technique de la traction animale : Plusieurs types de traction animale engendrent une érosion du sol en particulier à travers le transport des personnes et des marchandises. Ces pratiques créent des pistes qu’il soit du milieu urbain ou rural, des pistes qui à la longue vont devenir larges, boueuses et entrainer occasionnellement une perte de sol sur les pentes qui constituera un frein au ruissellement pendant la saison des pluies [34,39].

-

Une source d’énergie renouvelable : l’énergie peut être utilisée pour une réponse à la question d’actualité du réchauffement climatique. Elle contribuera ainsi au maintien de la biodiversité, contribuera à la diminution de gaz à effet de serre.

III.5. Les systèmes d’élevage III.5.1. Système traditionnel Le mode de conduite du cheptel en milieu rural consiste à la mise en liberté des juments qui errent autour des villages; elles sont présentées à l'étalon au moment des chaleurs. Quant aux étalons, ils sont tenus à l'attache près de la tente du maître ou de la case du propriétaire. Les poulains qui, généralement naissent au début ou pendant l'hivernage, sont mis au pâturage en liberté avec la mère; ils sont exposés aux intempéries; le jour ils essuient les tornades et, la nuit, ils rentrent au village. En bon état pendant et immédiatement après l'hivernage, ils maigrissent pendant la saison sèche, alors que tout est brûlé par les incendies [14].

III.5.2. Système moderne Il est surtout pratiqué en zone urbaine et péri-urbaine où les écuries sont rencontrées. Ces écuries exploitent pour la plupart du temps des chevaux de race améliorée, nécessitant ainsi beaucoup plus d'attention de la part de l'éleveur [36].

III.5.2.1. Emplacement et orientation des écuries Lors de la construction des écuries, on choisira un emplacement adapté. Une bonne aération de l'écurie est nécessaire et le cheval doit pouvoir y bénéficier de suffisamment d'ombre. Une grande ouverture vers l'Est lui permettra d'échapper aux rigueurs du soleil 70


tout en profitant de son effet bénéfique sur les tissus osseux et musculaires. Les ouvertures, fenêtres et cheminées seront orientées de manière à éviter le harmattan et les vents de mousson en saison sèche. Le sol devra avoir une pente de 1 à 2 % et être imperméable sans être glissant. Pour éviter les plaies de décubitus, on le recouvrira de paille [25].

III.5.2.2. Typologies des écuries Plusieurs types d'écuries peuvent être retrouvés:

III.5.2.2.1. Ecuries communes Elles peuvent comporter: -

Un seul bâtiment

On note dans ce cas soit une seule rangée de chevaux placés têtes au mur vers la face opposée à l'entrée du local; chaque stalle mesure 3 m de longueur sur 1,60 à 1,70 m de largeur, soit deux rangées de chevaux placés croupe à croupe avec des allées de 3,50 m au moins [1]. -

Plusieurs bâtiments

Les stalles sont ici remplacées par des box reliés entre eux par des travées contiguës. L'exemple le plus connu est l'écurie du type« Dock» des armées [1].

III.5.2.2.2. Ecuries individuelles Encore appelées écuries d'élevage ou box, les écuries individuelles sont souvent destinées aux chevaux de sport afin de leur permettre un meilleur repos. Les box de 3,5 à 4 m de côté environ ont une hauteur de près de 3 m [1]. -

Box d'isolement

Ce sont des locaux éloignés des autres écuries, servant à la quarantaine et abritant le lazaret. Quel que soit le système (traditionnel ou moderne), la nature du logement est souvent fonction des races de chevaux élevées [1].

71


DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE

72


CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I.1. Zone et période d’étude Les enquêtes se sont déroulées dans les régions de Louga (figure 25) et de Dakar (figure 26). Les études réalisées dans la région de Louga se sont déroulées précisément dans le département de Kébémer et à l’haras national de KEBEMER. A Dakar, les enquêtes ont été efectuées aux centres équestres notamment de Mbao et de Yoff. Nous avons choisi la région de Louga pour notre étude parce que, c’est dans cette zone plus précisément dans le département de Kébémer, où se trouve l’haras national de Kébémer. Ce Haras regroupe de nombreux services relatifs à l’amélioration génétique des races locales, à la clinique équine, à l’appui-conseil des éleveurs, au bien-être du Cheval, à la formation et à des activités qui lui sont connexes (écotourisme, équitation,…) et contribue ainsi au développement socio-économique de notre pays. Quant à la région de Dakar, elle a été choisie parce qu'elle constitue le lieu de forte concentration des centres équestres et des écuries de course. Notre étude s’est déroulée du 23 septembre 2016 au 20 octobre 2016 à Louga et du 04 novembre 2016 au 20 novembre /2016 à Dakar.

Figure 25 : présentation de la région de Louga

73


Figure 26 : présentation de la région de Dakar I.2. Matériel d’étude I.2.1. Matériel animal Ce travail a été effectué sur un effectif total de 101 chevaux âgés de 3 ans et plus, de sexe mâle et femelle. Ces derniers sont composés de chevaux demi-sang Arabes, demisang Anglais et demi-sang Anglo-arabes. Ces chevaux sont pour la plupart des purs produits de l’haras national de Kébémer issus de croisement entre les races locales et les races exotiques destinés à la reproduction, et sont réparties sur l’ensemble du territoire national, entre autre dans les villages lougatois et dans les centres équestres et écuries de Dakar.

Figure 27: Demi-sang Anglais

Figure 28: Demi-sang Anglo-arabe

Source: Mame Awa GAYE

Source: Mame Awa GAYE 74


Figure 29: demi-sang Arabe Source : Mame Awa GAYE

I.2.2. Fiches d’enquête La fiche d’enquête est composée de quatre chapitres (annexe 1): -

Données sur les propriétaires;

-

Description du cheval/Fiche signalement graphique du cheval;

-

Enregistrement des mensurations des 23 caractères

morphologiques des

chevaux; -

Collecter des renseignements sur les conditions d’élevage des chevaux et leurs rendements.

I.3. Méthodes d’étude I.3.1. Entretien avec les propriétaires Pour la collecte des données générales, nous avons procédé à des entretiens directs par un questionnaire semi-ouvert.

I.3.2. Identification des chevaux L’observation des chevaux a pour but d’établir le signalement descriptif et graphique de chaque animal, dans le but de ne pas collecter les mêmes données sur le même animal. L’observation des chevaux a été effectuée sur les chevaux à l’arrêt de toutes les faces 75


afin de bien prendre les caractéristiques physiques propre à l’animal et de les représenter sur la fiche de signalement graphique.

I.3.3. Les mensurations Le cheval a été mis sur un plan horizontal bien aplati et d’aplomb. Dans un premier temps, nous avons effectué les mesures des hauteurs du garrot et de la croupe à l’aide de la canne hypsométrique. Le curseur étant levé au-dessus de la hauteur à mesurer. On approchait la canne, la main libre étant appliquée sur le cheval pour prévenir le sujet. Le curseur étant abaissé progressivement jusqu’à affleurement très exact sur la partie la plus proéminente. Dans un deuxième temps, nous avons procédé à la mise en évidence des points de repère sur la surface du corps à l’aide d’un crayon marqueur. Onze points (tableau II) ont été alors mis en évidence [9, 19].

76


Tableau III : Liste des points de repères Numéro

Points

1

Protubérance occipitale externe (sommet du toupet) (point : a).

2

Bord antérieur de l’aile de l’atlas. (Point : b)

3

Sommet de la scapula (à l’intersection de l’épaule-garrot): Il se trouve à l’extrémité du cartilage dans le prolongement de l’épine scapulaire (point : c)

4

Partie caudale du tubercule majeure de l’humérus (pointe de l’épaule) : son point de repère externe se situe dans le prolongement de l’épine scapulaire (point :d)

5

Relief latéral de la tête radiale (la région du coude) (point : e) Partie distale du radius : se situe approximativement à l’intersection de la verticale passant par l’axe du radius et

6

l’horizontale passant par le sommet de l’os pisiforme. (Partie latérale et supérieure du «genou») (Point : f)

7

Tête du métacarpe IV (partie latérale inférieure du «genou») (point : g).

8

Extrémité distale du métacarpe (région du boulet) (point : h)

9

Angle de la hanche (région de la tubérosité coxale) : épine iliaque ventro-crâniale (point : i).

10

Crête du grand trochanter du fémur (point : j).

11

Sommet de la tubérosité tibiale (partie inférieure antérieure de la région du grasset : région du genou) (point : k).

77


Ces points de repère ont permis de définir les paramètres suivants : -

La longueur totale ou longueur huméro-ischiale (LT) : distance entre la pointe de l’épaule (région de l’articulation humérale) et la pointe des fesses (région de la tubérosité ischiatique).

-

La longueur huméro-iliaque (LHI) : la distance entre la partie caudale du grand tubercule de l’humérus (point d) et l’angle de la hanche (point : i).

-

La longueur de la tête (Lte) : mesurée sur la ligne médiane entre le sommet du toupet (région occipitale) (point : a) et le bout du nez.

-

La distance entre les angles internes des yeux (AIY).

-

La longueur de l’encolure (LE) : mesurée entre le bord crânial de l’aile de l’atlas (point: b) et le sommet de la scapula (point : c).

-

La longueur de l’épaule (Lep) : mesurée entre le sommet de la scapula (point : c) et la partie caudale du grand tubercule de l’humérus (point : d).

-

La longueur du bras (LB) : est mesurée entre la partie caudale du grand tubercule de l’humérus (point : d) et le relief latéral de la tête radiale (point : e).

-

La longueur de l’avant-bras (LAB) : mesurée entre le relief latéral de la tête radiale (point: e) et la partie distale du radius (point : f).

-

La longueur du canon (LC) : mesurée entre la tête du métacarpe IV (point : g) et l’extrémité distale du métacarpe (point : h).

-

La longueur de l’ilium (LI) : mesurée entre l’épine iliaque ventro-craniale (point : i) et la crête du grand trochanter (point : j).

-

La longueur de la cuisse (LCui) : mesurée entre la crête du grand trochanter et le sommet de la tubérosité tibiale (point : k).

Les paramètres relatifs aux circonférences ont été mesurés comme suit : -

Le tour de poitrine mesuré avec un ruban métrique qui passe verticalement en arrière du garrot et coupant la 9ème côte vers son milieu. La lecture est faite en fin d’une expiration.

-

Le tour de l’avant-bras : 10 centimètres au-dessus de la châtaigne.

-

Le tour du «genou» : passe par l’os accessoire du carpe (os pisiforme), os proéminent en arrière de l’articulation.

78


-

Le tour du canon antérieur et post : le ruban métrique est placé perpendiculairement à l’axe du canon, à quatre doigts au-dessous de la partie inférieure de l’articulation du «genou».

-

Le tour du boulet : mesuré au niveau de sa partie la plus volumineuse.

Nous avons en outre mesuré les hauteurs au garrot (région inter-scapulaire) et à la croupe (région sacrale). Rappelons que le terme «genou» désigne ici la région ayant pour support anatomique les os du carpe et non pas le genou au sens anatomique (articulation fémoro tibiopatellaire).

Figure 30: points anatomique à prendre en compte pour le test de conformation [16].

À partir des différentes mensurations, six indices corporels ont été calculés selon des formules décrites par plusieurs auteurs [9,19], à savoir : -

Indice ou Rapport corporel : tour de poitrine (TP)/hauteur au garrot(HG) ;

-

Indice Corporel de Profil : HG / longueur totale (LT) ; 79


-

Indice de Compacité : poids vif / HG ;

-

Le poids vif (PV) en kg a été calculé à partir du tour de poitrine et de la hauteur au garrot d’après la formule proposée par l’Institut de la Recherche agronomique de France (Martin-Rosset, 1990) pour le cheval au travail (étalon, hongre, jument) : PV (kg) = 4,3 TP + 3,0 HG – 785 ;

I.3.4. Traitement des données Nous avons calculé pour chaque paramètre la moyenne, l’écart-type, l’intervalle de confiance et le coefficient de variation. La comparaison entre les groupes a été réalisée par le test non paramétrique de Mann et Whitney, utilisant le logiciel SPSS version 8 pour Windows. La différence a été considérée comme significative au risque d’erreur de 5 %.

80


CHAPITRE II : RESULTATS II.1. Gestion zootechnico-sanitaire II.1.1. Les activités La principale activité des chevaux rencontrés est la course hippique. Tout d’abord, aux centres équestres de Mbao et de Yoff, tous les métis qui sont là-bas sont des demi-sang anglais. Ils sont généralement élevés et entrainés au quotidien pour des tournois de courses comme le grand prix du chef de l’état. Ensuite à Louga, par contre, les métis sont élevés pour être revendus dans les écuries, s’il s’agit des demi-sang anglais ou des demi-sang anglo-arabes alors que les demi-sang arabes sont utilisés comme cheval de trait dans les champs mais également voués au transport de personnes dans les villages et villes. Enfin, à l’haras de Kébémer, les chevaux qui étaient en pension sont destinés à la reproduction.

II.1.2. Entretien des animaux II.1.2.1. Habitat La plupart des chevaux qu’on a eu à étudier dans les différents haras, étaient élevés dans des conditions plus ou moins satisfaisantes car à l’haras ou dans les écuries, les chevaux sont logés dans des box semi-fermés, bien nourries, lavés et ferrés fréquemment. En ce qui concerne, les chevaux de traits dans les champs et de transport des marchandises et personnes, le traitement n’est pas le même. A la fin de la journée de travail, le cheval est attaché soit à un piquet, soit à une charrette ou « voiture » à l’air libre, sans clôture ni litière. Il n’existe pas d’écurie à proprement parler pour les chevaux de trait. Toutefois, certains propriétaires de chevaux dans les villages de Kébémer et de Louga gardent leurs animaux à côté de leur maison avec enclos et litière.

II.1.2.2. Alimentations La ration alimentaire des chevaux est principalement composée de fanes d’arachide, de foin à volonté, de mil, de maïs et de niébé selon les propriétaires. L’abreuvement des 81


chevaux se fait deux fois par jour, le matin avant le début du travail et le soir après le travail, et dans les écuries et haras l’eau est à volonté dans le box.

II.1.2.3. Santé et hygiène Habituellement dans les écuries et haras, il est procédé au toilettage des chevaux tous les matins. Celui-ci consiste en un simple nettoyage de l’animal à l’eau à l’aide d’un arrosoir et les box sont régulièrement balayés par les palefreniers. Dans les villages, l’hygiène est vraiment réfractaire, les chevaux sont rarement lavés et les enclos très mal entretenus. L’haras national dispose d’un service vétérinaire administratif qui assure et protège la santé des chevaux et avec un maréchal ferrant pour le ferrage et le traitement régulier des pieds. Les propriétaires de chevaux font appels aux vétérinaires privés et maréchaux ferrants privés en cas de pathologies ou tout simplement utilisent des méthodes traditionnelles et empiriques pour les traiter. Il s’agit de pratiques largement répandues. Ce fait est lié au coût élevé des médicaments modernes par rapport à leurs revenus.

II.2. Paramètre qualitatif : robe de l’animal Au regard de ces résultats (tableau IV), il faut retenir que : la couleur de la robe révèle une prédominance de la robe baie pour les trois populations étudiées, variant de 81,3 % pour le 1/2SA-A, 72,0 % pour le 1/2SAr et enfin 56,7 % pour le 1/2SA. L’alezan arrive en deuxième position, variant de 25 % pour le 1/2SA et de 8,0 % pour le 1/2SAr, nous n’avons pas relevé d’alezan chez les 1/2SA-A. Le gris et le noir viennent en dernière position avec une variante de (18,3% pour le 1/2SA, 8,0% pour le 1/2SAr et 0% pour le 1/2SA-A) et respectivement (18,8% pour le 18,8% pour le 1/2SA-A, 12% pour le 1/2SAr et 0% pour le 1/2SA.

82


Tableau IV: paramètres qualitatifs relatifs à la robe

Robes

BAIE

ALEZAN

GRIS

NOIR

TOTAL

1/2SA

34

15

11

0

60

1/2SAr

18

2

2

3

25

1/2SA-A

13

0

0

3

16

Total

65

17

13

6

101

Animaux

II.3. Paramètres quantitatifs II.3.1. Répartitions des animaux d’étude Nous avons travaillé sur 101 chevaux dont 36 femelles et 65 males repartis dont 60 demi-sang arabe, 25 demi sang arabe, et 16 demi sans anglo-arabe(Le tableau V). Sur les 101 chevaux étudiés, les 42 sont de la région de Louga et les 59 sont trouvés dans les deux grandes écuries de la région de Dakar.

Tableau V : Répartitions par sexe et par race des animaux d’étude Demi-sang

Demi-sang Arabe

Demi-sang

Anglais (60)

(25)

Anglo-arabe (16)

Nombre de mâles

18

11

7

Nombre de femelles

42

14

9

Effectif total

101

83


II.3.2. Paramètres quantitatifs des demi-sang anglais Les demi-Sang Anglais représentent 59,4% de notre échantillon animal. Sur nos 23 paramètres étudiés, nous avons calculé pour chaque paramètre, une valeur moyenne, un écart-type, un coefficient de variation et un indice de confiance, les résultats obtenus figurent dans les tableaux ci-dessous. Et il existe sur ces paramètres morphométriques étudiés, des différences statistiquement significatives entre mâle et femelle (Tableau VII).

84


Tableau VI: Les valeurs statistiques des paramètres mesurés chez les demi-sang anglais Effectifs Moyenne 60 151,167

Ecart type 8,0342

CV 0,05314782

IC 2,03289027

Longueur huméroiliaque Longueur de la tête Angle interne des yeux Longueur de l'encolure Longueur de l'épaule

60

110,650

4,3989

0,03975475

1,11304558

60 60 60 60

58,242 19,50833 73,317 54,883

1,9078 0,836111 7,6966 4,2310

0,03275688 0,04285918 0,10497692 0,07709091

0,48273505 0,21156143 1,9474621 1,07057258

Longueur Bras Longueur avant-bras Longueur canon Longueur l'ilium

60 60 60 60

40,933 42,117 23,117 56,150

4,7044 2,9058 1,5304 5,9285

0,11492754 0,06899452 0,06620284 0,1055825

1,19034734 0,7352602 0,38723472 1,5000792

Longueur de la cuisse Tour de poitrine Tour d'avant-bras

60 60 60

56,217 165,783 37,383

4,2748 8,2464 4,0509

0,07604229 0,04974203 0,10836144

1,08166497 2,08658867 1,02500329

Tour de genou Tour canon antérieur Tour canon postérieur Tour de Boulet hauteur au garrot Hauteur à la croupe Poids Vif Indice corporel de profil Indice de compacité Indice de corpulence

60 60 60 60 60 60 60 60 60 60

29,725 19,125 20,525 25,325 147,667 147,617 351,8343 1,1226 2,3765 0,97831

2,0511 2,3822 1,1440 1,1078 4,9972 5,0189 48,62012 0,03652 0,27187 0,03729

0,06900236 0,1245585 0,05573585 0,04374529 0,03384091 0,03399968 0,13819041 0,03732745 0,11439738 0,03322182

0,51898916 0,60276398 0,28946114 0,28031945 1,26443634 1,26993839 12,3023627 0,00924025 0,06879072 0,00943633

Longueur Total

85


Tableau VII: Etude des différences statistiques des paramètres mesurés entre mâles et femelles chez les demi-sang anglais

Paramètres

Moyenne Femelle

Moyenne Mâle

Significativité

Longueur Total Longueur huméro-iliaque

152,738 111,238

147,500 109,278

0,019** 0,219

Longueur de la tête

58,310

58,083

0,678

Angle interne des yeux

19,58333

19,33333

0,292

Longueur de l'encolure Longueur de l'épaule

72,952 54,833

74,167 55,000

0,580 0,890

Longueur Bras Longueur avant-bras

40,976 42,214

40,833 41,889

0,915 0,695

Longueur canon

23,000

23,389

0,372

Longueur l'ilium Longueur de la cuisse

55,738 55,524

57,111 57,833

0,416 0,054*

Tour de poitrine

167,714

161,278

0,005***

Tour d'avant-bras

37,167

37,889

0,531

Tour de genou

29,250

30,833

0,005***

*** : Significativité à 1% ; ** : Significativité à 5% * : Significativité à 10%.

86


II.3.3. Paramètres quantitatifs des demi-sang arabes Les demi-Sang Arabes représentent 24,8% de notre échantillon animal. Sur nos 23 paramètres étudiés, nous avons calculé pour chaque paramètre, une valeur moyenne, un écart-type, un coefficient de variation et un indice de confiance, les résultats obtenus figurent dans les tableaux ci-dessous. Et il existe sur ces paramètres morphométriques étudiés, des différences statistiquement significatives entre mâle et femelle (Tableau IX).

87


Tableau VIII: Les valeurs statistiques des demi-sang arabes N

Moyenne

Ecart type

CV

IC

Longueur Total

25

137,920

8,2104

0,05952987

3,21840171

Longueur iliaque

25

98,120

9,6881

0,09873764

3,79767995

Longueur de la tête

25

54,440

3,0697

0,05638767

1,20331786

Angle interne des yeux Longueur de l'encolure Longueur de l'épaule

25

18,14260

,667110

0,03677036

0,26150229

25

63,160

4,0996

0,06490807

1,60701111

25

47,640

4,2020

0,08820285

1,64714733

Longueur Bras

25

37,200

4,5092

0,12121639

1,76759342

Longueur avant-bras Longueur canon

25 25

40,020 24,560

2,2102 2,6822

0,05522748 0,10920987

0,8663839 1,05140088

Longueur l'ilium

25

48,420

2,7106

0,05598156

1,06254635

25

49,440

4,9251

0,09961783

1,93060598

25

144,360

9,9619

0,06900753

3,90500383

Tour d'avant-bras

25

31,560

2,3950

0,07588593

0,93880706

Tour de genou

25

27,360

1,2292

0,04492542

0,48182171

Tour canon antérieur

25

19,120

2,8805

0,15065576

1,1291502

Tour canon postérieur Tour de Boulet

25

19,420

1,2135

0,06248538

0,47566997

25

22,600

1,4720

0,06513098

0,57699777

Hauteur au garrot

25

138,140

5,1570

0,03733135

2,02148852

Hauteur à la croupe

25

137,400

4,6458

0,03381213

1,82111489

Poids Vif Indice corporel de profil Indice de compacité

25 25

244,4440 1,0035

46,53085 0,04251

0,19035382 0,04235761

18,2397581 0,01666184

25

1,7617

0,27757

0,15756245

0,10880675

Indice de corpulence

25

1,0443

0,04333

0,04149354

0,01698512

huméro-

Longueur de cuisse Tour de poitrine

la

88


Tableau IX: Etude des différences statistiques entre mâles et femelles chez les demisang arabes Paramètres

Moyenne femelle

Moyenne mâle

Significativité (p<0,05)

Longueur Total

137,286

138,727

0,609

Longueur huméro-iliaque

97,429

99,000

0,467

Longueur de la tête

53,786

55,273

0,134

Angle interne des yeux

18,10714

18,18773

0,761

Longueur de l'encolure

62,857

63,545

0,572

Longueur de l'épaule

46,714

48,818

0,291

Longueur Bras

36,000

38,727

0,085*

Longueur avant-bras

40,107

39,909

0,809

Longueur canon

25,536

23,318

0,21

Longueur l'ilium

49,286

47,318

0,149

Longueur de la cuisse

48,786

50,273

0,501

Tour de poitrine

145,429

143,000

0,851

Tour d'avant-bras

31,893

31,136

0,434

Tour de genou

27,179

27,591

0,687

Tour canon antérieur

18,464

19,955

0,501

Tour canon postérieur

19,429

19,409

0,936

Tour de Boulet

22,071

23,273

0,044**

Taille au garot

138,143

138,136

0,893

Taille à la croupe

136,714

138,273

0,572

Poids_Vif Indice corporel de profil

247,9643 1,0090

239,9637 0,9965

0,851 0,727

Indice de compacité

1,7835

1,7339

1

Indice de corpulence

1,0516

1,0349

0,244

*** : Significativité à 1% ; ** : Significativité à 5% * : Significativité à 10%.

89


II.3.4. les demi-sang anglo-arabe Les demi-Sang Anglo-arabes représentent 15,8% de notre échantillon animal. Sur les 23 paramètres étudiés, nous avons calculé pour chaque paramètre, une valeur moyenne, un écart-type, un coefficient de variation et un indice de confiance, les résultats obtenus figurent dans les tableaux ci-dessous. Et il existe sur ces paramètres morphométriques étudiés, des différences statistiquement significatives entre mâle et femelle (Tableau XI).

90


Tableau X: Les valeurs statistiques des demi-sang anglo-arabe N

Moyenne

Ecart type

CV

IC

Longueur Total

16

145,625

8,9135

0,0612084

4,36752149

Longueur huméroiliaque

16

106,375

11,3835

0,10701262

5,5777966

Longueur de la tête

16

55,250

1,3416

0,02428309

0,65739191

Angle interne des yeux Longueur de l'encolure Longueur de l'épaule Longueur Bras

16

18,62500

1,384437

0,0743322

0,67836182

16

72,938

6,6279

0,09087106

3,24761532

16

52,063

2,7439

0,05270459

1,34450232

16

38,188

2,2867

0,05988182

1,1204806

Longueur avantbras Longueur canon

16

40,500

1,8257

0,04508005

0,89459707

16

22,313

1,8518

0,08299388

0,90736578

Longueur l'ilium

16

54,313

2,5158

0,04632052

1,23271127

Longueur de la cuisse Tour de poitrine

16

54,813

2,4005

0,04379513

1,17623357

16

156,375

7,9990

0,05115241

3,91941753

Tour d'avant-bras

16

34,031

2,2838

0,06710815

1,11902884

Tour de genou

16

28,594

1,2141

0,04245917

0,59488183

Tour canon antérieur Tour canon postérieur Tour de Boulet

16

18,594

1,0680

0,05743868

0,52331061

16

20,250

1,5706

0,07755864

0,7695615

16

24,594

,9169

0,03728004

0,4492512

Taille au garrot

16

146,625

3,9476

0,02692292

1,93427527

Taille à la croupe

16

146,656

3,5671

0,02432263

1,74783012

Poids Vif Indice corporel de profil

16 16

301,8158 1,0097

46,59835 0,05469

0,15439333 0,05416905

22,8327728 0,02679948

Indice de compacité Indice de corpulence

16

2,0547

0,28743

0,13989023

0,14084052

16

1,0663

0,04063

0,03810653

0,01990945

91


Tableau XI: Etude des différences statistiques entre mâles et femelles chez les demisang arabes Paramètres

Moyenne Femelle

Moyenne Mâle

Significativité (p<0,05)

Longueur Total

147,556

143,143

0,408

Longueur huméro-iliaque

109,222

102,714

0,408

Longueur de la tête

54,889

55,714

0,299

Angle interne des yeux

18,61111

18,64286

1

Longueur de l'encolure

76,000

69,000

0,055*

Longueur de l'épaule

52,333

51,714

0,606

Longueur Bras

38,000

38,429

0,758

Longueur avant-bras

39,889

41,286

0,071*

Longueur du canon

21,667

23,143

0,174

Longueur de l'ilium

54,778

53,714

0,837

Longueur de la cuisse

55,111

54,429

0,758

Tour de poitrine

158,333

153,857

0,681

Tour d'avant-bras

33,722

34,429

0,918

Tour de genou

28,444

28,786

0,681

Tour canon antérieur

18,833

18,286

0,758

Tour canon postérieur

20,778

19,571

0,21

Tour de Boulet

24,722

24,429

0,606

Taille au garot

146,111

147,286

0,536

Taille à la croupe

146,056

147,429

0,408

Poids_Vif

314,0772

286,0512

0,758

Indice corporel de profil

0,9927

1,0315

0,252

Indice de compacité

2,1447

1,9391

0,408

Indice de corpulence

1,0832

1,0446

0,042**

*** : Significativité à 1% ; ** : Significativité à 5% * : Significativité à 10%

92


CHAPITRE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS III.1. Discussion du protocole de travail III.1.1. Choix de la zone d’étude La région de Dakar concentre une très grande partie du potentiel économique du pays avec des activités impliquant le cheval. Cela fait d’elle l’un des principaux pôles d’exploitation équine au Sénégal. Cette exploitation du cheval est répandue aussi bien dans les centres urbains que dans leur périphérie. La région de Louga est aussi une localité du Sénégal où l’utilisation du cheval est très importante. En outre ce haras national de Kébémer, qui assure de nombreux services relatifs à l’amélioration génétique des races locales, à la clinique, à l’appui-conseil des éleveurs, au bien-être du cheval. La formation et les activités qui lui sont connexes et contribue ainsi au développement socio-économique de notre pays. Il faut noter que l’accès aux sites des travaux surtout les villages a été parfois difficile.

III.1.2. Choix des animaux Les chevaux métis ont fait l’objet de notre étude à cause de l’intérêt manifeste de cette catégorie de cheval représente dans les activités économiques et socio-culturelles du Sénégal. La taille de l’échantillon est relative aux proportions des chevaux métis dans le cheptel national équin. Hormis les particularités qualitatives que constitue la robe, l’étude des particularités quantitatives, exigeait de considérer les animaux adultes d’où un âge moyen limite de 3ans. Toutefois, il est à signaler que la disponibilité des animaux a été parfois, contraignante par la réticence des propriétaires.

III.1.3. Méthodes d’étude Nous avons réalisés des entretiens avec les propriétaires des chevaux, puis effectué un signalement, des mensurations morphométriques des chevaux. Les renseignements sur les conditions d’élevage des chevaux et leurs rendements ont été obtenus. Cette méthode avait déjà été utilisée, sur le cheval Barbe en Tunisie par [9], mais n’a jamais été adopté 93


pour étudier les caractères morphologiques des chevaux au Sénégal notamment ceux de races améliorés. Il est important de noter que pour la bonne réalisation des enquêtes, nous avons bénéficié de l’étroite collaboration des personnels de l’haras national. En effet, au cours de nos enquêtes, à Louga, nous étions toujours avec plusieurs agents de l’haras ou parfois avec le directeur adjoint de l’haras en personne, ce qui fait que les propriétaires étaient toujours très accueillants et nous recevaient à bras ouvert. Mais il peut arriver que nous nous confrontions à la réticence de certains propriétaires de chevaux face à nos questions et/ou l’ignorance des informations médicales concernant leurs animaux. Au niveau de la région de Dakar, la collecte des informations a été faite aux centres équestres de MBAO et de YOFF. L’accès à ces sites nous a été facilité par le directeur adjoint de l’haras. Les responsables ont mis à notre disposition des personnels et du matériel divers pour la collecte des données et aux mensurations. III.2. Discussion des résultats L’analyse de nos résultats se fera dans un premier temps sur les aspects qualitatifs de nos chevaux métis, à savoir la couleur de la robe et dans un second temps nous commenterons les caractéristiques quantitatives relatives à la biométriques de nos animaux d’étude.

III.2.1. Discussion des résultats des paramètres qualitatifs Les données morphologiques relatives au phénotype des chevaux métis au Sénégal ont concerné le caractère de la robe. La robe déterminant est le baie ; elle est présente sur 64,5% des métis, alors que 18,8% de ces métis sont de robe alezane et 12,9% sont gris contre seulement 5,9% ont une robe noire. Le caractère couleur du pelage est l’un des critères distinctifs de l’identification d’un cheval à travers le signalement, qui est une méthode naturelle d’identification. Bien que la robe baie est présente chez toutes les races, nous constatons aussi que les 1/2SA

94


n’ont pas de robe noire, les 1/2SA-A n’ont pas de robe Alezane ni de gris et la robe noire ne se retrouve que chez les 1/2SAr et les 1/2SA-A. En considérant les parents de nos métis, il ressort que le cheval PSA est marqué par une robe baie et rarement alezane [25], tandis que le cheval PSAr est généralement de robe alezane, baie ou gris et rarement noire ou rouan [19]. D’autre part, il apprenait que le cheval Fleuve a une robe Baie, de même que le Mbayar [23], alors que le cheval Mpar est généralement de couleur grise [23], III.2.2. Discussion des résultats relatifs quantitatifs Dans cette partie nous allons discuter nos résultats obtenus relatifs aux paramètres morphobiométriques chez les trois catégories des races étudiées: De façons générale nous remarquerons que, quel que soit le paramètre morphologique pris dans sa globalité : les 1/2SA ont des caractéristiques morphologiques supérieurs aux 1/2SA-A et 1/2SAr et que le ½ SAr est relativement plus faible.

III.2.2.1. Paramètres se rapportant à la taille Aussi bien sur la taille au garrot que sur celle prise au niveau de la croupe, nous constatons que les 1/2SA sont plus hauts que les 1/2SAr et 1/2SA-A pour la taille au garrot avec une différence respective de 1,042cm et 9,524cm.

III.2.2.2. Paramètres se rapportant aux longueurs En termes de longueur également, il ressort également que les 1/2SA sont plus long que les autres. La longueur scapulo-ischiale ou encore longueur totale

varie

significativement entre les trois catégories avec des valeurs moyennes de 151,167 cm pour le 1/2SA, 145,625 cm pour le 1/2SA-A et 137,727 pour le 1/2SAr.

III.2.2.3. Paramètres se rapportant aux circonférences Il s’agit des mesures relatives au tour de poitrine, tour de l’avant-bras, tour du genou, tour du boulet.

95


Nous constatons une différence de tour de poitrine entre 1/2SA, 1/2SA-A et 1/2SAr, il est à préciser que le 1/2SA a un tour de poitrine supérieur aux deux autres respectivement (165,783cm Vs 156,375cm pour le 1/1SA-A Vs 145,429 cm pour le 1/1SAr). Il faut noter que le tour de l’avant-bras (TAB), le tour du genou (TG) et le tour du boulet (TB) ont une influence sur le poids vifs [9, 19], donc dans le même ordre de grandeur la valeur moyenne du 1/2SA supérieure aux deux autres: - TAB = 37, 38 cm Vs 34,07 cm Vs 31,56 - TG = 29, 72 cm Vs 28,59 cm Vs 27,36 - TB = 25, 32 cm Vs 24,59 cm Vs 22,60 Ceci nous indique un membre épais avec des articulations assez grosses. Ce type de membre se rencontre plutôt chez les chevaux lourds [9, 19].

III.2.2.4. Paramètres se rapportant aux poids vifs Par rapport au poids, nous remarquerons que le poids vif des chevaux 1/SA-A et 1/2SAr sont relativement inférieur à celui du 1/1SA, leur poids moyen étant respectivement 301,81 kg pour le 1/1SA-A et 247,96 kg pour le 1/2SAr VS 351,83 kg pour le 1/1SA. Pour rappel les poids ont été estimés à partir des tours de poitrine et des hauteurs au garrot par la formule décrite par (MARCENAC, 1969).

III.2.2.5. Paramètres se rapportant aux indices Le 1/2SA, avec un tour de poitrine du 1/2SA est supérieur à la taille au garrot, avec un indice corporel de profil (TP/HG) moyen de 1,21l’inscrit ainsi dans le type longiligne (cheval de course). Ceux-ci sont en effet caractérisés par [9,19], un indice supérieur à 1, tandis que ceux dont l’indice est inférieur ou égal à 1 sont dits brévilignes (chevaux de trait) et ceux dont l’indice égale à 1sont dits médioligne , donc les 1/2SA-A et 1/2SAr qui ont des indices de profil sensiblement égal à 1 respectivement (1,009 et 1,009), sont alors de types médiolignes c’est-à-dire ni trop hauts, ni trop long de forme carré et ont des aptitudes de chevaux de traits. En ce qui concerne l’indice de compacité, nous avons une moyenne de 2,376kg/cm pour le 1/1SA et comme toujours est supérieurs aux deux autres, 2,054 et 1,76. 96


Sachant que le meilleur indice corporel oscille entre 0,885 et 0,90 [25], et qu’au-dessus de 0,90 les chevaux sont compactés. On peut ainsi déduire que nos races métisses étudiées se situent parmi les chevaux à tendance lourde.

III.2.2.6. Paramètres se rapportant aux sexes Sur les 23 paramètres étudiés, pour chaque catégorie, beaucoup de paramètres, expriment des variations significatives en fonction du sexe (tableau …). Il en ressort que les mâles sont plus hauts de garrot et de croupe, plus longs (longueurs totale et scapuloiliaque), avec des rayons osseux plus allongés (épaule et canon) et des membres plus épais. Les femelles par contre ont un périmètre thoracique et indice de compacité plus élevés. Nos résultats corroborent avec ceux de [9, 19,22].

III.2.3. Discussion des résultats obtenus avec d’autres auteurs Sur ce tableau XIII, nous allons comparer les résultats obtenus par rapport au pur-sang arabe (PSAr) et au pur-sang Anglais (PSA) avec des données cité par [9,19], mais aussi aux races locales avec les données obtenues par [23]. Ce sont quelques paramètres relatifs à la taille, les longueurs et les circonférences comparés à d’autres races.

97


Tableau XII: comparaison entre l’échantillon étudié et leurs géniteurs : Races exotiques

Hauteur au garrot

Les échantillons

PSA

PSA-A

PSAr

½ SA

163,84

155

140-150

162

-

+170

Races locales

½ SAr

Fleuve

Mbayar

Mpar

147,667

½ SAA 146,62

138,14

141

136

130

-

151,167

145,62

137,92

143

136

130

-

-

165,78

156,37

144,36

153

152

146

26,7

-

-

19,12

18,59

19,12

18,4

17,8

17,4

500

450

400

351,83

301,81

244,44

300

250

200

Longueur totale Tour de poitrine Tour du canon Poids vifs

De façon générale, nous remarquerons que les paramètres morphologiques des chevaux métis sont intermédiaires aux géniteurs, ceux-ci peut être expliqué par la génétique car ils ont hérité 50% des caractères des races locales et 50% des caractères des races exotiques.

98


III.3. Recommandations et perspectives Les recommandations s’adressent aux entités capables d’agir de manière efficace pour une meilleure organisation de la filière équine du pays. Ainsi, des actions concrètes sont à entreprendre à différents niveaux pour une amélioration de la race, et de la filière équine.

III.3.1. Recommandations III.3.1.1. Recommandations aux éleveurs, aux associations et organismes privés Chez les éleveurs de chevaux, la plupart d’entre eux sont sans formation initiale ni encadrement. Ces derniers sont à l’origine des différents croisements d’amélioration et jouent ainsi un rôle essentiel dans la production chevaline, point de départ de toute la filière équine. C’est ainsi que la multiplicité des croisements au sein de la population chevaline autochtone a sans doute conduit à un développement hétérogène de celle-ci. Ces croisements non organisés peuvent entrainer à la longue une diminution de la variabilité génétique, avec comme conséquence une réduction du progrès génétique. Les éleveurs doivent disposer d’un carnet de registre généalogique et sanitaire pour leurs chevaux pour assurer la traçabilité et un suivi sanitaire correct. Du fait de l’importance de leurs rôles dans la filière, l’éleveur, le commerçant de cheval et les associations doivent être informés de toutes les avancées dans le domaine de la recherche et la réglementation qui peuvent contribuer au développement du secteur. De ce fait, son avis et ses propositions doivent être pris en compte dans les politiques de développement de la filière équine au Sénégal. Malgré ses atouts, la filière connaît certaines difficultés. Il s’agit essentiellement de : -

L’organisation de la filière. Il est vrai que pour mettre en place une interprofession, les différents partenaires économiques doivent avoir la volonté de travailler ensemble, de s’écouter et de négocier. Chacun trouvera intérêt à cette union car elle donne la possibilité à chaque composante de se défendre, de se saisir d’un pouvoir politique et économique pour porter plus haut la production.

-

De l’encadrement de l’éleveur professionnel. 99


-

La viande chevaline, la question est sensible. Et il est regrettable qu’elle le soit. En effet la croyance religieuse empêche la consommation de viande alors que celle-ci est très riche en valeur nutritive appréciable. Il s’agit d’un volet financier lucratif et source d’emploi et peut contribuer au renforcement de la filière.

Quant à la préservation des métiers, il faut saluer l’intérêt d’avoir opté pour une vision prospective. Avec le développement de la pratique du cheval, ce sont en effet de nombreux savoir-faire traditionnels qui ont pu être mis en valeur et même reconnus au niveau international. Le développement du tourisme équestre les centres équestres privés doivent chercher à renforcer l’attractivité des sites touristiques pour valoriser le patrimoine culturel et géographique de notre pays. De ce fait, il faut encourager les opérations privées qui voient le jour (randonnées, séjours en roulottes...), en améliorant les infrastructures existantes, et la création d’itinéraires spécialisées, à l’appui aux crédits.

III.3.1.2. Recommandations à l’Etat Sur le plan administratif, juridique et économique, les évolutions récentes ou en cours, sont également très importantes. On observe en premier lieu un engagement de l’État qui administre de plus en plus ce secteur, soit à sa propre initiative, soit du fait de l’application de décisions communautaires. En effet, les Haras nationaux ont constitué pendant plusieurs années l’acteur public majeur de la politique du cheval au Sénégal. A la fois administration de tutelle mais aussi prestataire de services en particulier pour la conservation et l’amélioration des races, les Haras, ont comme mission d’accompagner les entreprises de la filière équine en agissant comme une agence de développement économique. En effet, dans leurs missions, les haras nationaux, sont souvent confrontés à certains problèmes entre autres, l’affaiblissement de leurs ressources financières, matérielles et humaines, ce qui fragilise l’ensemble de la filière. La direction de l’Elevage Equin au sein du Ministère de l’Elevage est une initiative salutaire, car elle devra permettre au cheval de jouer pleinement un rôle de levier dans le développement de la filière équine au Sénégal. Les objectifs et missions assignés à cette direction ne pourront être atteints que si un certain nombre de facteurs sont réunis, 100


notamment une dotation budgétaire suffisante, des acteurs professionnels et partenaires dévoués, et des infrastructures adéquates. La formation aux métiers du cheval (infirmiers, éleveurs, maréchaux- ferrants, selliers) est l’une des priorités. Tous ces moyens déployés vont faciliter un programme durable de l’amélioration de nos races locales. Mais pour que cet objectif puisse être atteint, il faudrait, d’une part, que ces haras soient étendus à des zones de forte concentration de chevaux, en l’occurrence la région de Dakar et le Bassin arachidier, et, d’autre part, que l’Etat mette en place un système de suivi des produits issus des différents croisements. L’augmentation des performances de nos races devrait s’appuyer encore plus sur un programme d’amélioration génétique équine étendu à toutes les zones d’élevage du cheval et sur un personnel technique de qualité. Pour cela, il est important d’instaurer en amont un plan de formation global des acteurs devant intervenir dans l’exécution des techniques de reproduction et de gestion des noyaux reproducteurs qui servira de support au programme. L’éleveur est un maillon important de cette chaîne. Dès lors, il doit être formé aux techniques d’élevage du cheval et être associé à l’élaboration des stratégies à mettre en œuvre en matière de sélection. Dans ce cas, la mise en place d’un dialogue entre les pouvoirs publics et ses partenaires du monde rural pour une pleine efficacité du système de sélection est nécessaire. La prise en compte des préoccupations écologistes des citoyens, la flambée du prix de l’énergie, le souci de renforcer les liens sociaux... amènent l’état et les populations à faire plus appel à la force motrice du cheval pour la réalisation de travaux tels que la tractions champêtres, transports urbains, la collecte des déchets, la sylviculture, ou même la surveillance et la sécurité. Ces pratiques présentent effectivement des avantages, ils s’accompagnent cependant de fortes contraintes. En effet, un cheval n’est pas une machine prête à fonctionner quand on en a besoin et qu’on peut ensuite remiser jusqu’à sa prochaine utilisation et c’est pour cela qu’on doit consacrer à environ un an, la durée minimale nécessaire pour préparer un animal à l’exercice de travaux particuliers, surtout s’il est de race améliorée. De même, les personnes qui sont au contact direct des animaux pour les faire travailler doivent elles-aussi disposer d’une solide formation adaptée. Les structures mixtes (agents de sécurité, vétérinaires, maréchaux ferrants, agents municipaux, etc.) pourraient aider à veiller à l’application de 101


bonnes pratiques d’utilisation des chevaux de trait surtout dans les grands centres urbains. Ces structures vont promouvoir ces bonnes pratiques à travers des formations, des séances d’information et de sensibilisation. Dans ces bonnes pratiques, le bien-être des chevaux doit être une préoccupation de tous. Ainsi, ces infrastructures permettront à des structures comme la Direction de l’Elevage Equin d’avoir des statistiques fiables pour une meilleure gestion de ce type d’activités. L’Etat, à travers la DEq, devra, pour atteindre ses objectifs, maintenir un dispositif de sensibilisation et d’information des éleveurs et des agriculteurs sur la conduite à tenir face aux facteurs limitant le développement des productions équines au Sénégal, et sur les conditions de meilleure réalisation des performances zootechniques. Il doit par conséquent aider les acteurs à s’organiser en structures collectives qui seront associées dans la définition des orientations de l’élevage équin et de sa commercialisation. L’absence de stud-book et de contrôle de filiation empêche la valorisation des races améliorée sur le plan international et par conséquent leur exportation est très limitée. D’autre part, le non regroupement en associations professionnelles des acteurs du commerce de chevaux et la non maitrise des transactions commerciales désorganisent la filière. Pour y remédier, différentes actions sont à mener par l’Etat à travers la DEq et en collaboration avec des institutions nationales et internationales de recherche et de formations. Les produits métis, suffisamment conformes aux critères phénotypiques du programme d’amélioration pourront être assimilés à la race croissante et être utilisés comme géniteurs. On pourra créer un livre d’élite pour ces produits. Enfin, l’Etat devrait accorder une attention particulière aux ONG et associations qui luttent pour le bien être du cheval, car ces dernières sont en étroite collaboration avec les propriétaires de chevaux et vivent au quotidien les réalités du terrain.

III.3.1.3. Recommandations aux vétérinaires Les vétérinaires doivent faire face à des demandes de plus en plus spécialisées de la part des propriétaires de chevaux métis, aussi bien du secteur public que privé, ils constituent 102


également un maillon important qui peut contribuer au développement de la filière équine. En effet, par leurs prestations (soins et conseils), les vétérinaires favorisent le bien être (santé et nutrition) des chevaux ainsi que le renforcement des capacités des propriétaires en matière d’élevage équin. La chirurgie et la gestion des cas d’urgence en pratique équine font partie des éléments indispensables de la formation des vétérinaires. En particulier, les vétérinaires s’orientant vers une pratique plus spécialisée doivent recevoir une formation de très haute qualité leur permettant de faire face aux situations d’urgence et de prendre les bonnes décisions. Il convient donc de développer l’offre pédagogique, pour une plus grande efficacité. Il y a là un enjeu majeur en matière d’emploi pour les futurs vétérinaires, aussi bien dans le cadre de la clinique que dans celui de la recherche.

Le vétérinaire privé joue aussi un rôle de relais très important entre les éleveurs et le service public. Donc, une collaboration étroite entre les vétérinaires et les propriétaires d’une part, et les autorités étatiques d’autre part, est une nécessité pour une meilleure valorisation de la profession vétérinaire au Sénégal.

III.3.1.4. Recommandations aux chercheurs Afin d’accompagner toutes les structures concernées par le cheval (entreprises, collectivités, organismes de recherche...) un pôle de compétitivité « filière équine » a été créé. Même si son champ d’intervention est avant tout national, il est appelé à jouer un rôle de tête de réseau au plan international. Les projets qu’il soutient s’inscrivent dans la recherche et le développement, l’aide à l’innovation pour renforcer la compétitivité de la filière. En effet, pour mieux connaitre les compétences sur cette race, des études complémentaires devraient être entreprises afin de caractériser génétiquement nos différentes races améliorées sur des critères harmonisés.

103


Certes l’Etat peut subventionner des recherches, mais il ne peut les imposer. Il faudrait donc que les chercheurs soient animés d’un grand dévouement pour le cheval, animal noble et très utile, auquel une grande importance doit être accordée. Les recherches sur le cheval au Sénégal sont un chantier immense car apparaissent diverses thématiques, émanant des besoins du terrain et nécessitant des investigations pluridisciplinaires. En effet, l’alimentation, les maladies, ainsi que les différents métiers sont autant de thèmes à approfondir pour l’amélioration de la filière équine. A cette fin, des collaborations étroites sont nécessaires non seulement entre les différents services de l’ISRA (Institut Sénégalais de Recherche Agricoles), mais également avec les autres structures de recherche en santé et productions animales telle que l’Ecole Inter-états des Sciences et de Médecine Vétérinaires de Dakar (E.I.S.M.V.) ; et ce pour garantir des résultats pour un développement efficient de la filière équine au Sénégal.

III.3.2. Perspectives Au terme de notre étude, les objectifs fixés ont été atteint, toutefois, nous conviendrons que des études complémentaires devront se réaliser afin de parfaire la caractérisation des chevaux métis. Il s’agit de : -

Déterminer les performances de croissance

-

Evaluer les performances physiques liées au rendement à l’exportation

-

Déterminer les aptitudes à la reproduction du cheval métis

-

Etablir une cartographie nationale de la répartition des chevaux métis

-

Identifier le potentiel génétique réel pour une meilleure gestion de la filière.

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CONCLUSION

En contribuant notamment au développement des transports, de l’agriculture et de l’industrie puis des loisirs, le cheval a joué un rôle essentiel tout au long de l’histoire de l’humanité. Le Sénégal, pays de longue tradition chevaline, a su développer depuis longtemps de nombreuses activités économiques autour des différentes utilisations de cet animal entre autres l’élevage, les courses, le transport des personnes et marchandises, l’équitation de loisirs, écotourisme, la filière équine apparaît donc hétérogène mais elle est en réalité constituée d’activités très interdépendantes et d’une importance particulière pour la vie des populations rurales et leur articulation avec les zones urbaines. Aujourd’hui, les métiers du cheval attirent un nombre croissant de jeunes, l’équitation devient un des sports très pratiqués par nos concitoyens en milieu urbain et l’image du cheval évolue fortement dans notre société où certains le considèrent même comme un véritable animal de compagnie. Dès lors, on assiste à la renaissance et à l’émergence de nouveaux modes de valorisation des chevaux locales de selle et de trait, en les croissants avec les chevaux exotiques dans le seul but d’obtenir un cheval plus performant, et aussi capable de s’adapter aux conditions climatiques et environnementales du pays. En effet, depuis l’introduction des races étrangères dans la filière équine dans les années 1960, un constat se dégage, il s’agit d’une absence de données scientifiques en termes de caractéristiques morphobiométriques et génétiques de cette race locale améliorée. En fait le cheval métis reste est fait mal connu du grand public. De ce qui précède, il convient d’admettre que les vétérinaires et les zootechniciens devront disposer de données chiffrées pour mieux caractériser le cheval métis surtout qu’il est en train de subir certaines variations liées au biotope et à l’homme.

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Dès lors il important de bien cerner cette diversité génétique pour effectuer un choix judicieux et raisonné des races à améliorer. Par conséquent il devient impérieux, voire urgent de caractériser les principales ressources génétiques équines dans le but d'améliorer l'efficacité des programmes d'amélioration des races locales. L’étude morphométrique du cheval métis serait très importante car elle permettrait non seulement d’apporter des éléments définissant d’une façon actualisée et concrète cette race mais aussi de mieux analyser ses aptitudes. L'objectif principal de notre étude est de mettre à la disposition des chercheurs et des développeurs suffisamment d'informations sur nos races métis pour la mise en place d'une stratégie durable de préservation et d'amélioration des races autochtones. Différentes méthodes de caractérisation des races animales sont disponibles. Celles qui ont été les plus utilisées vont de la description des caractéristiques morphométriques (couleur des robes, mensurations des régions anatomiques). Nous nous sommes alors proposés d’entreprendre une étude d’évaluation des caractéristiques morphologiques des chevaux métis issus croisements entre races exotiques et races locales au Sénégal par la caractérisation de la robe d’une part et la mensuration et l’appréciation de 23 paramètres morphologiques sur un échantillon représentatif du cheval métis au Sénégal. Nos travaux ont été menés dans les régions de Louga et Dakar sur une période de deux mois (septembre à novembre 2016). Les études réalisées dans la région de Louga se sont déroulées précisément dans la localité de kébémer et des villages environnants, et à l’haras national. Tandis qu’à Dakar, nous avons été dans les centres équestres de Mbao et de Yoff. Nous avons choisi la région de Louga pour son potentiel équin et pour la présence de l’haras national et la région de Dakar quant à elle constitue le lieu de forte concentration des centres équestres et des écuries de course.

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Ce travail a été effectué sur un effectif total de 101 chevaux âgés de 3 ans et plus. Ces derniers sont composés de chevaux demi-sang arabes, demi-sang anglais et demi-sang anglo-arabes. Ces chevaux sont pour la plus part des purs produits de l’haras national de kébémer issues de croisement entre nos races locales et les races exotiques destinés à la reproduction, et sont réparties sur tout le territoire national notamment dans plusieurs de villages de Louga (Sagata, Diokoul, Ndande, Mékhé, Loupoul, Diémoul, Diéleslou), Kébémer et Louga ville et également dans les centres équestres et écuries de Dakar (centres équestres de Mbao et de Yoff). Nous avons au préalable procédé à la collecte des données qualitatives pour essayer de comprendre l’environnement de vie des chevaux et ensuite procédé aux identifications et aux différentes mensurations morphométriques (les hauteurs, les longueurs, et les circonférences). Au terme des mensurations, nous avons procédé ensuite au calcul des indices et du poids vifs de chaque animal, en vue de définir le type de forme du cheval afin proposer une utilisation adéquate.

Il ressort de cette étude que les échantillons ont chacun leurs particularités morphologiques qui leurs sont spécifiques, mais néanmoins on peut noter quelques caractères un peu proche de leurs descendances. Le 1/2SA possède des caractéristiques morphologiques proches du PSA mais avec quelles différentes (taille, circonférence et poids). Néanmoins, le cheval demi-sang Anglais peut être aussi performant que le PurSang Anglais dans les courses de vitesse. Concernant les races locales, il est proche de la race Fleuve qui est aussi un cheval de selle. Les 1/2SAr et 1/2SA-A, bien qu’ils ont la même silhouette (médiologne), ont des masses différentes, ils possèdent des caractéristiques morphologiques un peu proches du cheval PSAr (la taille et la longueur et silhouette). Donc les chevaux 1/2SAr et 1/2SA-A ne peuvent pas être aussi performant que le 1/2SA dans les courses de vitesse, néanmoins ils possèdent certaines 107


caractéristiques du cheval d’endurance, à savoir les membres larges, et le canon antérieur courts, qui peuvent être utilisé dans les courses de vitesse mais sur de longues distances. De plus, ils ont tous des membres larges et les articulations épaisses donc un «pied sûr», de ce fait, ils pourront être considéré comme un excellent cheval d’initiation à l’équitation et pourrait aussi être utilisé dans travaux champêtres et des randonnées dans des régions difficiles d’accès. Ces aptitudes se rapproche des races Mpar et Mbayar qui sont des chevaux de traits. Les résultats obtenus nous ont permis de formuler des recommandations à l’endroit des éleveurs, des organismes privés, de l’Etat, des vétérinaires et des chercheurs Cette étude constitue cependant une base de données fiable pour caractériser la morphologie du cheval. Ces critères étudiés ont une corrélation avec la performance. Cependant, elle nous permet de décliner quelques perspectives d’études à savoir : -

Déterminer les performances de croissance

-

Evaluer les performances physiques liées au rendement à l’exportation

-

Déterminer les aptitudes à la reproduction du cheval métis

-

Etablir une cartographie nationale de la répartition des chevaux métis

-

Identifier le potentiel génétique réel pour une meilleure gestion de la filière

On pourra ainsi espérer améliorer les critères de sélection des chevaux et mettre en place des systèmes d’accouplements raisonnés se basant non seulement sur le morphotype mais aussi sur le génotype des chevaux et permettre ainsi aux éleveurs d’augmenter leur chance de produire un cheval performant tout en gardant en mémoire que d’autres facteurs tels que l’entraînement et les techniques d’élevage sont tout aussi décisives pour la performance.

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110


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ANNEXES

FICHE N°

FICHE D’ENQUETE Localité :

1. Propriétaire du produit Nom :……………………………………………………………………………………………………………………… …………………….. Prénom :……………………………………………………………………………………………………………………… ……………………. Profession :………………………………………………………………………………………………………………… ……………………… Adresse :……………………………………………………………………………………………………………………… ……………………. Tel :……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………..


2. Signalement du produit Nom :………………………………………………………………………………………………………………………… …………………… male

Age : 3-4 ans

4-5 ans

c

Sexe : femelle

autres plus de 5 ans

Race :………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………… Robe :………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………….. Extrémité :………………………………………………………………………………………………………………… ………………………… Marque particulière :……………………………………………………………………………………………………………… …………..

Signalement graphique :


3. Caractères morphologique  Les mensurations paramètres Longueur huméro-ischiale(LT) Longueur huméro-iliaque(LHI) Longueur de la tête(LT) Distance entre les angles internes des yeux(AIY) Longueur de l’encolure(LE) Longueur de l’épaule(Lep) Longueur du bras(LB) Longueur de l’avant-bras(LAB) Longueur du canon(LC) Longueur de l’ilium(LI) Longueur de la cuisse(LCu) Tour de poitrine(TP) Tour de l’avant-bras(TAB) Tour du genou(TG) Tour du canon antérieur(TCant) Tour du canon postérieur(TCpost) Tour du boulet(TB) Hauteur au garrot Hauteur à la croupe

En cm


4. Conduite d’élevage et utilisation  Alimentation : QUALITES

QUANTITES (kg)

Fourrage Concentré Autres

 Service :

trait

selle

 Bien être : Habitat :

dans un box

Si box :

fermé

Lavage :

chaque jour

sans box semi ouvert chaque semaine

ouvert chaque

mois Ferrage :

par semaine

par mois

par an

 Soins vétérinaire : Maladies récurrentes

Traitements

Cout (CFA)

-

Difficultés :………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… Recommandations :…………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;  d’observer en toute circonstance les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »


a

CONTRIBUTION A L’EVALUATION DES CARACTERISTIQUES MORPHOBIOMETRIQUES DES CHEVAUX METIS AU SENEGAL RESUME

Le cheval (Equus caballus) occupe une place de choix dans les secteurs socioéconomiques et culturelles du Sénégal. C’est pour ces raisons que l’état sénégalais accorde un intérêt particulier à cette espèce qui est le cheval, en orientant sa politique de développement de la filière équine vers l’amélioration génétique depuis les années 1960. La présente étude a été menée dans l’objectif de faire la caractérisation morphobiométriques des chevaux métis issus de croisement entre les races locales et les races exotiques au Sénégal. En terne de cadre d’étude, nous avons effectué nos travaux dans la région de Louga (du 23 septembre au 20 octobre 2016) plus précisément dans le département de Kébémer et de Louga. Et ensuite dans la région de Dakar (du 03 au20 novembre 2016). Un échantillon de 101 chevaux métis (demi-sang anglais, demi-sang arabe et demi-sang anglo-arabe), âgés de plus de trois (3) ans, de sexe mâle et femelle. Au cours de cette enquête, des mensurations corporelles (23 paramètres) ont été effectués, à partir de celles-ci, trois indices corporels ont été calculés et le poids vif estimé. La couleur de la robe a été relevée chez chaque animal après l’avoir identifié. Les valeurs paramètres morphobiométriques obtenues, nous permettent d’établir une base de données scientifique fiable en terne de morphologie pour ces chevaux métis.

Il ressort de cette étude que sur tous les paramètres pris dans sa globalité, les demi-sang anglais ont des caractères morphologiques supérieurs aux deux autres et les demi-sang arabes sont relativement les plus faibles. Le demi-sang anglais est longiligne, d’indice corporel supérieur à 1 (1,21) donc est destiné à la selle. Et le demi-sang arabe et demi-sang anglo-arabe ont des indices corporels sensiblement égaux à 1, sont médiolignes et destinés à la traction. Mots clés : cheval métis- caractéristiques morphobiométriques- Sénégal Mame Awa GAYE Adresse : parcelles assainie U22

TEL 774679845 MAIL. mameawa3007@gmail.com


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