Falou NDIAYE

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ++++++++++++++ ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.)

ANNEE 2017

N°003

ANALYSE DE LA CHAINE DE VALEUR LAIT DANS LA REGION DE KAOLACK (SENEGAL). THESE Présentée et soutenue publiquement le 12 Avril 2017 à 15 heures devant la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Falou NDIAYE Né le 14 juin 1986 àMBODIENE (Sénégal) Jury Président :

Monsieur Bara NDIAYE Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

Directeur et Rapporteur de Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO Maitre de conférences agrégé à l’E.I.S.M.V. de thèse : Dakar Membre :

Monsieur Papa El Hassan DIOP professeur à l’E.I.S.M.V. de Dakar

Co-directeur de thèse :

Dr Walter OSSEBI Assistant à l’E.I.S.M.V. de Dakar


DEDICACES Je dédie ce modeste travail à DIEU le Miséricordieux, à son prophète (PSL) à SERIGNE TOUBA le serviteur, à CHEIKH BETHIO THIOUNE mon guide spirituel. Que leurs noms soient glorifiés à jamais. Je le dédie également à :  A mon défunt papa MBAYE NDIAYE Papa je ne saurais te remercier assez pour tout ce que tu as fait pour mon éducation. L’immense amour que tu as toujours eu à mon égard tu es parti mais restera à jamais dans nos cœurs. Merci papa que le tout puissant t’accueille dans son paradis.  A ma mère YACINE FALL. Votre amour, vos prières, votre soutien, et les sacrifices que vous avez toujours consentis pour le bien être de vos enfants, ont été une force qui m’a permis de ne jamais baisser les bras. Merci maman, que le Seigneur vous bénisse et vous accorde une longue vie pleine de paix ;  A ma tante Nogoye MBODJI ;  A ma charmante épouse Khady FALL. Merci pour ton soutien durant tout ce temps passé ensemble. Merci pour ton respect, pour ton admiration et surtout pour ton amour inconditionnel ;  A ma fille Ndèye Nguènar ;

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 A mes frères et sœurs : Ndèye, Mbagnick, Malick, Nguénar, Badou, Tapha, Khady, Lamine, Bassirou, Moussa, Moustapha, Mame Diarra, Coumba et Khadim.  A mes condisciples THIANTACONES Je pense à vous. Que notre amour les uns pour les autres soit inébranlable en toute circonstance. Trouvez ici l’expression de mon attachement affectueux à vous ;  A mes grand-mères : grand-mère Nguénar ndiaye et grand-mère Nogaye Gom.  A mes grand-pères : Moussa Fall et Mbagne Djilène Ndiaye Vous avez toujours été une source de bénédiction pour moi. Que le Seigneur vous accorde toute sa grâce ;  A mes tuteurs Abdou Top et Coumba FAYE,  A mes oncles Pape ndiawar fall, modou fall et Alioune Fall  A mes tantes Farry Fall, Sophie fall, Fatou fall, soukeyna Dieng, Néné, Mariama et Mariane top.  A Mon beau père Chérif Adramé FALL  A ma belle mère Maty NDIAYE Ce travail est aussi le vôtre. Que le Seigneur vous bénisse ;  A Eli joseph Diatta et sa famille, j’ai l’immense joie de vous dédier ce travail.  A mes camarades Sénégalais : Eli joseph DIATTA, Babacar SOUMARE , Maguette COULIBALY,Makhtar FALL ,Abdou khoudoss DIOP , Pape Demba DIENG, Moussa WANE, Seynabou DIACK, Pape Yéro KONATE, ii


Tafsir THIAM, Paull Philip NGOM, Lamine DIOUF, Médoune KASSE, Saliou FAYE, Mariétou FAYE, Fama Cheick GUEYE, Astou FALL….pour la richesse de notre parcours inoubliable.  A mes amis de kabatoki : pape maguèye guèye, yaya camara, vieu diallo , ablaye ba , omar diop, pape diagne, aliou mbodji jean pierre guèye, lamine kane, cheikhou camara, mame birame sy,cheikh Fall mbaye wade, ndiaw faye.. … Je vous dédie ce travail.  A mes amies : Gnilane Top, Rosalie DIOUF, Mariètou Ndiaye , Dior FALL , Mari Mbathio NDIAYE… Merci pour votre complicité.  A Mon mentor : Dr Ousmane NDIAYE. Tes conseils m’ont été d’une très grande utilité, alors c’est avec plaisir que je te dédie ce travail :  Mes ainées : Dr Ndéné FAYE, Dr Moutar SEYDI, Dr Etienne MANE, Dr Soulèyemane FAYE, Dr Anta Diagne, Dr Diodio KASSE, Dr Malal BA, Dr Makhtar Niang. Merci pour tout ;  Mes cadets (Mansour, Alouise, Abdou FALL, Justin, Basse Doumbaye, S saliou, Seydina), pour les moments passés ensemble. Que ce modeste travail puisse vous servir d’exemple ;  A mon encadreur le Dr Walter OSSEBI, Docteur, votre disponibilité et vos compétences ont donné à ce travail son cachet scientifique. Je ne saurais vous exprimer à sa juste valeur ma reconnaissance pour tout ce que vous avez réalisé à l’endroit de ma modeste personne. En étant à vos côtés j’ai beaucoup appris, et je continue à apprendre. Vos conseils ont été toujours pour moi la parole d’un père à son fils et je souhaite en bénéficier davantage. Veillez trouver ici, cher Docteur, le faible témoignage de ma reconnaissance et de mon profond respect. iii


 A mes cousins et cousines : Coura wade, Baba wade, abou ndiaye, pa moussa fall, Ami colé, Ndèye Sidaty… ce travail est aussi le vôtre  A mes neveux et nièce : Oumar diallo, Ndèye Dibor, Ami ndiaye, Moustapha Faye.….. Que ce travail ne soit pas pour vous une fin en soi, mais au contraire un engagement, afin qu’ensemble nous puissions bâtir notre chère famille. Le chemin est encore long. Courage et persévérance !  A tous mes amis de l’EISMV, Ils se reconnaîtront, je ne pourrai pas tous les citer de peur d’en oublier, en tout cas, j’y ai rencontré des gens tellement merveilleux et passionnants. Avec toute ma sympathie et mon amitié.

REMERCIEMENTS Nos très sincères remerciements :  A Dieu le Père tout puissant pour tous ses bienfaits et pour m’avoir gardé en bonne santé ;  Au Dr Walter OSSEBI qui n’a ménagé aucun effort pour nous encadrer ;  A tout le corps enseignant de l’EISMV ;  Au PACER-UEMOA, pour avoir accompagné cette étude ;  A Mme oumy khayri présidente DIRFEL de kaolack et ses enfants, pour votre coopération et disponibilité au cours de l’enquête ;  A Mme Mariam DIOUF, la documentaliste ; iv


 Au Dr SARR et sa famille pour avoir accepté de nous accueillir durant l’enquête ;  A DIENG et Cheikh pour leur disponibilité en tant que guide au cours des enquêtes ;  A ma très chère patrie, le Sénégal pour m’avoir donné cette opportunité de poursuivre mes études à l’EISMV de Dakar. Merci infiniment ;  A tous les membres de l’AEVD ;  Au Mouvement des Elèves et Etudiants de Kabatoki (MEEK) dont je fus le président.  A l’AEVS  A toute la 42ème promotion, le parcours a été et reste inoubliable ;  A Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail ainsi que tous ceux qui m’ont accompagné et soutenu tout au long de ma formation. Je vous adresse tous mes sincères remerciements.

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A NOS MAITRES ET JUGES  A notre Maître et Président de jury, Monsieur Bara NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Vous avez accepté avec beaucoup d’enthousiasme et de spontanéité de présider ce jury de thèse malgré votre calendrier très chargé. Vos hautes qualités scientifiques et votre approche facile justifient notre choix pour la présidence de ce jury de thèse. Nous vous prions de trouver ici l’expression de notre sincère gratitude et profond respect.

 A notre maitre, Directeur et Rapporteur de Thèse, Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO, Maitre de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar. Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant de diriger et de rapporter ce travail. Vous confirmez là, la générosité, la totale disponibilité que vous avez toujours manifestée et l’exemple que vous constituez en matière de rigueur scientifique et de qualités humaines. Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde et sincère gratitude.

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 A notre Maître et Juge, Monsieur Papa El Hassan DIOP, professeur à l’E.I.S.M.V de Dakar Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail. Vos immenses qualités pédagogiques, humaines et intellectuelles nous ont toujours beaucoup marqués. Veillez croire à notre très haute et profonde considération.

 A notre co-directeur de thèse Dr Walter OSSEBI, Assistant à l’EISMV de Dakar. Vous nous avez suivis sans faille tout au long de ce travail. La disponibilité et le sens particulier que vous avez voulu donner à ce travail ont beaucoup contribué à sa valeur scientifique. L’humilité et l’abord facile qui vous caractérisent forcent l’admiration de tous les étudiants de l’école. Veillez trouver ici nos sincères remerciements et hommage très respectueux.

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« Par délibération, la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation.»

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SIGLES ET ABREVIATIONS % : Pourcentage AFOM : Atouts- Faiblesses- Opportunités- Menaces ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie AVSF : Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières CINAFIL : Comité Interprofessionnel National de la Filière Lait Local CNCAS : Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal DINFEL : Directoire Nationale des Femmes en Elevage CRZ : centre de recherche zootechnique DIREL : Direction de l’élevage DSRP1: Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ; première édition EAS : échantillonnage aléatoire stratifié EISMV : Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires FAO : Organisation Mondiale de l’Agriculture pour l’Alimentation F CFA : Franc de la Communauté Française de l’Afrique FEITLS :

Fédération

des Eleveurs

Indépendants

et Transformateurs

Laitiers du Sénégal FENAFILS : Fédération Nationale des Acteurs de la Filière Lait Local du Sénégal FNRAA : Fonds national de la Recherche Agricole et Agro-alimentaire ix


GIE : Groupe d’intérêt Economique GOANA : grande offensive pour la nourriture et l’abondance GRET : Groupe de Recherche et d’Echange Technologique HIDAOA : hygiène des denrées alimentaires d’origine animale ISRA : Institut Sénégalaise de Recherche Agricole ITA: Institut de Technologie Alimentaire LDPE : Lettre de Politique de Développement de l’Elevage IA : insémination artificielle ITA : institut technologique alimentaire IVV : intervalle vêlage –vêlage LOASP : Loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale MAER : Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural MDE : Maison des éleveurs MEPA : Ministère de l’Elevage et des Productions Animales MEC : mutuelle d’épargne et de crédit ONG : Organisation non gouvernementale OP : Organisation Professionnelle OIP : organisation interprofessionnelle PAPEL : Projet d’Appui à l’Elevage PIB : Produit Intérieur Brut x


PME : Petites et Moyennes Entreprises PMI : Petites et Moyennes Industries PNDE : Plan National de Développement de l’Elevage PPMEH : projet de promotion des petites et moyennes entreprises horticoles RGPHAE : Recensement Général de la Population et de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage SCA : Stratégie de croissance accélérée SODEFITEX : Société de Développement et de fibres textiles SWOT : Strengths- Weaknesses- Opportunities- Threats UPPRAL : Union des Producteurs et Préposés du Rayon Laitier de Dahra USAID: United States Agency for International Development UTL : Unité de Transformation de Lait VSF : vétérinaire sans frontière SENELEC : Société Nationale de l’Electricité SDE : Sénégalaise Des Eaux

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LISTE DES FIGURES Figure 1: Evolution des importations et de la production annuelle 2000-2013 en millions d’équivalents litres de lait ....................................................................... 5 Figure 2: Carte des principaux systèmes de production laitière au Sénégal ....... 10 Figure 3: Evolution du cheptel de 2000 à 2013 .................................................. 11 Figure 4: Localisation des zones de collecte du lait au Sénégal ......................... 18 Figure 5: Circuits de distribution des produits naturels ...................................... 22 Figure 6: répartition des mini laiteries au Sénégal .............................................. 26 Figure 7: circuits courts pour les produits traditionnels ...................................... 29 Figure 8: processus de création de valeur ........................................................... 32 Figure 9: Carte administrative de la région de la région de Kaolack .................. 46 Figure 10: Cartographie de la chaine de valeur lait dans la région de Kaolack . 60 Figure 11: Répartition du statu et de l’ethnie en fonction des départements dans la région de Kaolack ............................................................................................ 64 Figure 12 : Différents intrants utilisés par les producteurs dans la région de Kaolack ................................................................................................................ 65 Figure 13: Provenance des intrants dans la région de Kaolack........................... 65 Figure 14: production moyenne journalière de lait en saison des pluies dans la région de Kaolack ................................................................................................ 67 Figure 15: Production moyenne journalière en saison sèche dans la région de Kaolack ................................................................................................................ 68 Figure 16: répartition des transformateurs en fonction de l’ethnie et du sexe dans la région de Kaolack ............................................................................................ 73 Figure 17: Modes d’acquisition des intrants par les transformateurs à Kaolack 74 Figure 18: Capacité de transformation de lait dans la région de Kaolack .......... 75

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LISTE DES TABLEAUX Tableau I: Le cheptel ruminant de la zone pastorale du Nord .............................. 7 Tableau II : Le cheptel ruminant des zones agropastorales .................................. 8 Tableau III: Cadre de diagnostic du modèle de l’ONUDI .................................. 43 Tableau IV: Répartition spatiale de la population de Kaolack en 2013 ............. 48 Tableau V: Estimation de la production laitière du cheptel bovin de la région de Kaolack de 2009 à 2013 ...................................................................................... 49 Tableau VI: Répartition des producteurs en fonction de la localité dans la région de Kaolack ........................................................................................................... 51 Tableau VII: Répartition des transformatrice en fonction de la localité ............. 52 Tableau VIII: Répartition des producteurs de la région de Kaolack en fonction des caractéristiques dans la région de Kaolack ................................................... 63 Tableau IX: Prix de vente du lait au producteur en fonction des départements dans la région de Kaolack ................................................................................... 69 Tableau X: Répartition des transformateurs en fonction des caractéristiques dans la région de Kaolack ............................................................................................ 72 Tableau XI: Capacité journalière de production des transformateurs par département dans la région de kaolack ............................................................... 76 Tableau XII: Intrants et matériel de la mini laiterie de koutal à Kaolack ........... 77 Tableau XIII: Compte d’exploitation annuel des producteurs dans la région de Kaolack ................................................................................................................ 79 Tableau XIV: Compte d’exploitation annuel des transformatrices (le lait cru acheté) dans la région de Kaolack. ...................................................................... 81 Tableau XV: Compte d’exploitation annuel des transformateurs (le cas où le lait cru n’est pas acheté) dans la région de Kaolack ................................................. 83 Tableau XVI: Compte d’exploitation annuel des collecteurs dans la région de Kaolack ................................................................................................................ 84 Tableau XVII: compte d’exploitation annuel de la mini laiterie ........................ 85 Tableau XVIII: Valeur ajoutée globale par litre de lait chez tous les acteurs de la chaîne dans la région de Kaolack ........................................................................ 86 Tableau XIX: Contraintes de la chaine de valeur dans la région de Kaolack ..... 88

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TABLE DES MATIERES DEDICACES ................................................................................................................... I REMERCIEMENTS ..................................................................................................... IV A NOS MAITRES ET JUGES ..................................................................................... VI SIGLES ET ABREVIATIONS..................................................................................... IX LISTE DES FIGURES ................................................................................................ XII LISTE DES TABLEAUX.......................................................................................... XIII INTRODUCTION .......................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : .................................................................................................... 3 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE............................................................................... 3 CHAPITRE 1 : ETAT DES LIEUX DE LA CHAINE DE VALEUR LAIT AU SENEGAL ...................................................................................................................... 4 I.1 Offre de lait au Sénégal ............................................................................................. 4 I.1.1 Production laitière nationale ............................................................................... 4 I.1.1.1 Production faible et fortement autoconsommée ........................................... 5 I.1.1.2 Système pastoral .......................................................................................... 6 I.1.1.3. Système agropastoral ................................................................................... 7 I.1.1.4. Système intensif ........................................................................................... 9 I.1.2 Cheptel .............................................................................................................. 10 I.1.3 facteurs de la production de lait ............................................................................ 12 I.1.3.1 Variation quantitative ..................................................................................... 12 I.1.3.1.1 Influence de l’alimentation ...................................................................... 12 I. 1.3.1.2 Effet de la traite....................................................................................... 13 I.1.3.2 Variation qualitative ....................................................................................... 13 I.1.4 Contraintes de la production ............................................................................. 15 I.1.4.1 Faibles potentiels de production des laitières ............................................. 15 I.1.4.2 Contraintes économiques ............................................................................ 15 I .1.4.3 Contraintes alimentaires ............................................................................ 16 I.1.4.4 Contraintes sanitaires .................................................................................. 16 I.2 Collecte et distribution............................................................................................. 17 I.2.1 Collecte.............................................................................................................. 17 I.2.1.1 Systèmes de collecte mal organisés ............................................................ 17 I.2.1.2 Système de collecte performant au service des mini laiteries .................... 19 I.2.2 Distribution....................................................................................................... 20 l.2.2.1 Circuit informel ........................................................................................... 20 I.2.2.2 Circuit amélioré .......................................................................................... 21 xiv


I.2.2.3 Circuit moderne .......................................................................................... 21 I.3 Transformation ........................................................................................................ 23 I.3.1 Transformation artisanale en milieu rural ......................................................... 23 I.3.2 Transformation artisanale individuelle ............................................................. 24 I.3.3 Industries laitières à base de lait local ............................................................... 24 I.3.4 Contraintes au niveau des Industries laitières ................................................... 27 I.4 La commercialisation .............................................................................................. 28 I.4.1 Des circuits courts pour les produits traditionnels ............................................ 28 I.4.2 Circuits spécifiques souvent courts pour les nouveaux produits ..................... 30 CHAPITRE 2 : CONCEPT DE BASE ET OUTILS D’ANALYSE D’UNE CHAINE DE VALEUR ................................................................................................................ 31 II.1 Définition des concepts de chaine de valeur .......................................................... 31 II.1.1 Approche chaine de valeur .............................................................................. 31 II.1.2 Diagnostic de la chaine de valeur .................................................................... 32 II.2 Chaîne de valeur et nouveaux marchés émergents en Afrique .............................. 33 II.3. Meilleure organisation pour gagner de la valeur ajoutée ...................................... 34 II.4. Amélioration de l’environnement des chaines de valeurs à travers des politiques adaptées ......................................................................................................................... 35 II.5 Outil et modèle d’analyse de la chaîne de valeur ................................................... 37 DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA CHAINE DE VALEUR LAIT DANS LA REGION DE KAOLACK............................................................................................. 43 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODE ............................................................... 45 I.1 Cadre d’étude ........................................................................................................... 45 I.1.1 présentation de la région de Kaolack ................................................................ 45 I.1.1.1 cadre physique et humain ........................................................................... 45 I.1.1.1.1 Cadre physique : ................................................................................... 45 I.1.1.1.2 Cadre humain : ..................................................................................... 47 I.1.2.Potentialités de la région en matière de production laitière .............................. 48 I.2. Matériel ................................................................................................................... 49 I.3. Méthode .................................................................................................................. 49 I.3.1.Echantillonnage ................................................................................................. 49 I.3.2. Enquêtes: .......................................................................................................... 52 I.3.2.1. Enquête exploratoire ................................................................................. 53 I.3.2.2. Elaboration des questionnaires ...................................................................... 53 xv


I.3.2.3 Enquête formelle ............................................................................................ 55 I.3.3 Analyse de données ........................................................................................... 56 I.3.4 Limites de l’enquête .......................................................................................... 57 CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ............ 59 II.1 Présentation des résultats ....................................................................................... 59 II.1.1 Description de l’organisation des activités de la chaîne de valeur du lait à Kaolack ...................................................................................................................... 59 II.1.1.1 Cartographie de la chaine .......................................................................... 59 II.1.2 Analyse de la chaine de valeur lait .................................................................. 62 II.1.2.1 maillons de la chaine de valeur lait ........................................................... 62 II.1.2.1.1 Production ........................................................................................... 62 II.1.2.1.1.1Caractéristiques des producteurs ................................................... 62 II.2.1.1.1.2 Modes d’acquisition des intrants .................................................. 64 II.2.1.1.1.3 Capacité de production ................................................................. 66 II.2.1.1.1.4 Production en saison des pluies .................................................... 66 II.2.1.1.1.4 Production en saison sèche ........................................................... 67 II.2.1.1.1. 5 Autoconsommation et vente ........................................................ 68 II.2.1.1.1.6 Main d’œuvre de production ........................................................ 69 II.2.1.1.1.7 Moyens de financement ................................................................ 70 II.1.2.1.2 Collecte ............................................................................................... 70 II.1.2.1.3 Transport ............................................................................................. 71 II.1.2.1.4 Transformation .................................................................................... 71 II.1.2.1.4.1 Transformation artisanale ........................................................... 71 II.1.2.1.4.1.1 Caractéristiques des transformateurs...................................... 71 II.1.2.1.4.1.2 Mode d’acquisition des intrants ............................................. 73 II.1.2.1.4.1.3 Capacité de transformation et de vente .................................. 74 II.2.1.4.2 Transformation industrielle : cas de la mini-laiterie de Koutal ....... 76 II.2.2 Détermination de la valeur ajoutée du lait ....................................................... 78 II.2.2.1 Producteurs ................................................................................................ 78 II.2.2.1.1 Coût de production d’un litre de lait ................................................... 80 II.2.2.1.1.1 Saison des pluies ........................................................................... 80 II.2.2.1.1.2 Saison sèche .................................................................................. 80 II.2.2.2 Transformateurs ....................................................................................... 80 II.2.2.2.1 Lait transformé acquis chez les producteurs ....................................... 81 II.2.2.2.2 Lait transformé acquis dans l’exploitation familiale. ......................... 82 II.2.2.2.3 Collecteurs ......................................................................................... 82 xvi


II.2.2.2.4 Mini laiterie de Koutal ....................................................................... 84 II.2.3 valeur ajoutée globale du lait ........................................................................... 85 II.2.4.Analyse des Contraintes de la chaine de valeur du lait ................................... 87 II.3 Proposition de solution ........................................................................................... 89 II.3 Interactions entre les différents acteurs de la chaine de valeur lait ........................ 92 CHAPITRE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ................................. 93 III.1 Discussions ........................................................................................................... 93 III.1.1. Caractéristiques de la chaîne de valeur dans la région de Kaolack ............... 93 III.1.1.1. Principaux acteurs de la chaîne de valeur ............................................... 93 III.1.1.1.1. Producteurs ....................................................................................... 93 III.1.1.1.2. Collecteurs ........................................................................................ 95 III.1.1.1.3. Transformateurs ................................................................................ 96 III.1.1.2 Capacité de production ................................................................................... 98 III.1.1.2.1. Producteurs ....................................................................................... 98 III.1.1.2.2. Transformateurs ................................................................................ 99 III.1.1.2 Main d’œuvre de production : ................................................................ 100 III.1.1.2.1 Moyens de financement ................................................................... 100 III.1.1.2.2. Prix de vente du lait ........................................................................ 101 III.1.1.3 Rentabilité de l’élevage laitier ............................................................... 102 III. 1.1.3.1.Coûts de production et de transformation....................................... 102 III.1.1.3.2. Valeur ajoutée de la chaîne du lait .................................................. 103 III.2.Recommandations ............................................................................................... 105 III.2.1 Recommandations à l’Etat ............................................................................ 105 III.2.2 Recommandations aux laiteries .................................................................... 105 III.2.3. Recommandations aux producteurs, collecteurs et transformateurs ........... 106 III.2.4. Recommandations aux ONG impliquées dans la chaine de valeur laitière . 106 CONCLUSION : ......................................................................................................... 107 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................... 110 ANNEXES ....................................................................................................................... I

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INTRODUCTION Le sous-secteur de l'élevage occupe 350 000 familles au Sénégal soit environ 3.000.000 d'individus issus pour la plupart des couches les plus vulnérables du monde rural. Même si le revenu net généré par la vente d’animaux est estimé à 5,300 milliards FCFA ; il n’en demeure pas moins que la filière lait soit d’une importance capitale. En effet, le revenu net rural généré par la vente de lait est de 1,7 milliard FCFA par an (REPUBLIQUE DU SENEGAL, 2011). Cependant, la production laitière est confrontée depuis des décennies à d’énormes difficultés liées particulièrement à un manque de maitrise de la chaîne de production. En effet, la filière laitière sénégalaise est caractérisée par une faible production par rapport à la demande nationale, une indisponibilité des intrants, une répartition inégale des ressources et des aires pastorales réduites. L’intensification des activités agricoles et la poussée démographique sont les facteurs incriminés. Pour lever ces contraintes plusieurs technologies et méthode de production en matière d’élevage laitier ont été adopté par l’Etat pour améliorer la productivité du cheptel en lait. Pour cela les races à haut potentiel de production adaptées à différentes zones agro-écologiques, la lutte intégrée contre les maladies et le vol de bétail sont instaurés. Contrairement à la chaîne de valeurs d’autres produits agricoles qui ont bénéficié d’une politique de développement soutenue par l’Etat, poursuivie et renforcée grâce aux projets et programmes d’appui au secteur ; la chaine de valeur lait a été jusqu’ici mal appréciée au Sénégal. Pourtant dans le sous-secteur de la production animale, le lait occupe à lui seul et en moyenne plus de 30% des revenus au Sénégal (GOANA, Cahier d’opportunités filières, 2008). 1


Demeurant la quatrième nourriture la plus importante du monde (National Academy of Sciences, 1996), le lait constitue l’une des bases de l’alimentation humaine dans les zones sahéliennes de l’Afrique de l’Ouest en particulier au Sénégal. Le taux de couverture des besoins en lait et protéines du lait décroît d’années en années, réduisant ainsi la consommation par habitant et par année. Ainsi la consommation par habitant est estimée à 40 kg /an. A titre de comparaison la consommation française annuelle de lait liquide est de 74 kg par habitant (Dieye et al., 2005). La production, la collecte, la transformation du lait cru ainsi que sa commercialisation sont confrontés à de nombreuses contraintes. Elles découlent à la fois du manque d’organisation des acteurs de la chaîne de production, de la non de maitrise des techniques de production et de transformation, du niveau élevé du coût de production sans compter la compétitivité des produits laitiers importés. En outre, dans la plupart des zones pastorales et agro pastorales tels que le terroir du Saloum (région de Kaolack), s’installent la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la mauvaise gestion des coûts de production. Ce qui compromet fortement l’adoption de nouvelles technologies et techniques de production. Par ailleurs, l’organisation et la structuration de la chaîne de valeur du lait au Sénégal sont loin d’être parfaites. De ce fait, la plupart des acteurs de ce secteur s’interrogent sur le mécanisme que les producteurs devront envisager pour résoudre la question de la commercialisation afin de propulser la productivité. De plus, les mini laiteries, les organisations sensées améliorer l’économie marchande du lait de la région, sont toutes en cessation d’activités pour des raisons en lien avec la gestion (Bazimo, 2015). L’objectif global de cette étude vise à l’analyse de la chaîne de valeur du lait dans la région de Kaolack. 2


Cet objectif global de l’étude nous amène à poursuivre les trois objectifs spécifiques suivants : - décrire l’organisation des activités des acteurs de la chaîne de valeur du lait dans la région de Kaolack ; - évaluer le coût de production et la valeur ajoutée de la chaîne de valeur du lait local ; - analyser les contraintes majeures que les acteurs rencontrent durant tout le processus de la production jusqu’à la commercialisation et proposer des solutions qui vont servir d’axes stratégiques pour l’amélioration de la chaîne. Ainsi ce travail comprend deux (2) parties. La première partie est une revue de la littérature sur le secteur lait au Sénégal et sur l’analyse de la chaîne de valeur lait. Quant à la deuxième, elle correspond à la partie expérimentale portant sur l’analyse de la chaîne de valeur lait dans les régions de Kaolack, et mettra l’accent sur les résultats obtenus, la discussion et enfin les recommandations.

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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE


Chapitre 1 : Etat des lieux de la chaine de valeur lait au Sénégal I.1 Offre de lait au Sénégal I.1.1 Production laitière nationale Au Sénégal la production nationale est de type traditionnel .Elle est caractérisée par une répartition de produit entre la consommation humaine et l’alimentation des veaux (prélèvement du veau estimé à 50%). Les performances de la production laitière restent très faibles selon la FAO (2009) et sont de l’ordre de 1 à 3 litres de lait par jour et par vache voire moins durant la période sèche ; ce qui équivaut à 450 litres par lactation. A cela s’ajoute une catégorie d’éleveurs qui sont faiblement intéressés par la production et la commercialisation du lait. Cette production présente également un fort caractère saisonnier (offre de lait plus élevé en hivernage et quelques mois après) en raison des mises bas en fin de saison sèche et au début de l’hivernage et de la disponibilité des pâturages plus importants durant la période humide. Cette production est estimée en 2004 à 114,2 millions de litres et a augmenté jusqu’à 217,4 millions en 2013 (figure1).Une concurrence par l’importation à grande échelle du lait et produits laitiers dans le marché national est notoire. En effet entre 50 % et 75% du lait consommé au Sénégal est aujourd’hui importé. Ces importations de lait et de produits laitiers ainsi élevées au Sénégal en termes de volume et ont une répercussion forte sur la facture laitière (DIREL, 2014).

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Source : DIREL, 2014 Figure 1: Evolution des importations et de la production annuelle 2000-2013 en millions d’équivalents litres de lait Il apparait dans cette figure une forte baisse de la production laitière locale en 2002, qui s’explique en grande partie par le sinistre sur le bétail observé au mois de Janvier de la même année et les mauvaises conditions climatiques de cette année. La petite baisse du volume des importations en 2007 est liée à la flambée des prix sur le marché international. En fin les importations ont connu une baisse à partir de 2012 au moment où la production locale augmente considérablement. Cela est dû aux programmes mis en place durant les années précédentes. I.1.1.1 Production faible et fortement autoconsommée Les performances de la production laitière restent très limitées en raison du faible potentiel génétique de ces races, d’une concurrence entre la consommation 5


humaine et l’alimentation des veaux (prélèvement du veau estimé à 50 %). Le faible intérêt que trouve les éleveurs pour la production et la commercialisation du lait et l’alimentation moins riche des animaux constitue égalent un facteur bloquant pour une abondante production de lait (Diop, 1997). On constate également qu’au Sénégal le niveau de production laitière est en dessous des besoins de la population. En effet cette production essentiellement de type traditionnelle ne permet pas de couvrir la demande.80% du lait produit en élevage traditionnel est destiné à l'autoconsommation (Metzger et al., 1995). Il existe trois types de système d’élevage au Sénégal : - Le système traditionnel au Nord ; - Le système agro-pastoral ou système pastoral semi-intensif au Centre et au Sud ; - Le système intensif à la périphérie des centres urbains. I.1.1.2 Système pastoral Encore appelé système de production traditionnelle, il est le plus important du point de vue des effectifs animaux utilisés, de la population humaine concernée et des quantités de lait obtenues. Selon Dieye (2003), le système pastoral de la zone du Ferlo et la vallée du fleuve Sénégal (figure 3) est caractérisé par la pratique de la transhumance durant une partie de l’année à la recherche d’eau et de pâturages. C’est un système dans lequel plus de 50 % du revenu brut provient de l'élevage. Le lait produit est autoconsommé en priorité et les surplus sont vendus. Ce système occupe 32% du cheptel national et participe à hauteur de 38% à la production nationale du lait (Ba Diao, 2005). La répartition spatiale du cheptel est présentée dans le tableau I. 6


Tableau I: Le cheptel ruminant de la zone pastorale du Nord

Source : DIREL, 2012 I.1.1.3. Système agropastoral C’est un système de production mixte ; il est caractérisé par un élevage de type sédentaire avec l’intégration des activités pastorales et l’agriculture. Ce système est rencontré dans le bassin arachidier (Kaolack, Fatick, Diourbel, kaffrine,) et au sud du pays (Kolda, Ziguinchor, Tambacounda, sedhiou) et renferme un nombre important de cheptel (tableau II). Les animaux utilisent des pâturages communautaires et remplissent d’autres fonctions telles que l’entretien de la fertilité des terres par la fumure et l’utilisation dans les travaux agricoles. Dans cette même dynamique Faye (2002) décrit les objectifs principaux des agropasteurs entre l’autoconsommation, la production de viande, la traction animale et dans une moindre mesure le troc. Ce système est centré sur l’exploitation des races Gobra et Djakoré en zone arachidière et Ndama au sud. Il concerne 67% du cheptel national (Dia, 2009). La répartition dans l’espace du cheptel en mode d’élevage agropastoral est représentée dans le tableau II. 7


Tableau II : Le cheptel ruminant des zones agropastorales

Source : DIREL, 2009 Il est noté que malgré les performances enregistrées au niveau de ce système, des contraintes à l’amélioration de la production existent. C’est le cas notamment de la disponibilité des aliments en saison sèche, des difficultés de commercialisation des produits laitiers, du faible taux de réussite de l’insémination artificielle et de son coût relativement élevé. Dans les régions de Kaolack et de Fatick par exemple, le taux de vêlage des vaches inséminées a été de 26 % tandis que son coût est estimé à environ 50 000 F CFA par vache inséminée (Guèye, 2003). Dans tous les cas de figure, la production laitière dans le système extensif est caractérisée par l’absence d’utilisation d’intrants notamment alimentaires, la 8


dépendance vis-à-vis des facteurs environnementaux, la faiblesse du potentiel génétique des races utilisées et l’inorganisation de la commercialisation (Diarra, 2009). A côté du système extensif on note l’émergence d’un système intensif en milieu péri urbain. I.1.1.4. Système intensif C’est un système qui jusqu’à présent reste encore limité au Sénégal. Il est rencontré essentiellement dans la zone des Niayes de Dakar et Thiès. Il concerne moins de 2% du cheptel bovin (figure 2) avec comme particularité l’utilisation des vaches exotiques (Montbéliarde, Jersiaise, Holstein,) en stabulation permanente pour la production de lait. Il est issu d’initiatives privées avec l’appui de la recherche zootechnique (ISRA) et touche une minorité de producteurs, essentiellement d’origine citadine. L’objectif visé dans le système intensif est de satisfaire la demande urbaine en lait (Gassama, 1996).

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Source : Ba Diao, 2004 Figure 2: Carte des principaux systèmes de production laitière au Sénégal I.1.2 Cheptel Le Sénégal dispose d’un cheptel très important et varié estimé en 2004 à 3,039 millions de bovins, 4,739 millions d’ovins et 4,025 millions de caprins. Ce cheptel est estimé à plus de 15 millions de têtes en 2011 et composé de 3 378 995 bovins, 5 887 068 d’ovins, 5 038 116 de caprins, 535 124 d’équins, 455 504 d’arsins, 374 890 de porcins et 4 794 de camélidés. L’effectif du cheptel ne cesse de croître et atteint une croissance de 2% par an depuis 2009. La figure 3 nous montre l’évolution du cheptel de 2009 à 2013.

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Source : (DIREL/ MEPA, 2014) Figure 3: Evolution du cheptel de 2000 à 2013 Les principales races bovines rencontrées au Sénégal sont : - le zébu Gobra dans la partie sahélienne (Nord et centre du pays). Cette race est caractérisée par une hauteur au garrot comprise entre 1,25 à 1,40 mètres. La femelle a une capacité de production estimée entre 1,5 et 2 litres de lait par jour. -le Taurin Ndama au sud et à l’Est (zones soudano sahélienne).Elle se reconnait par sa trypanotolérance. Coulomb (1976) estime que sa production annuelle serait de

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350 à 450 litres de lait au cours d’une lactation de 5 à 6 mois ; soit une production journalière de 0,9 à 1,25 litres. -la race Djakoré Elle est trouvée aux zones de transition entre les domaines sahéliens et soudano sahélien. Elle est la résultante du métissage entre le zébu Gobra et le Taurin Ndama. Cette dernière est plus productrice que celles citées précédemment. -le zébu maure dont la femelle est considérée comme une bonne laitière avec environ 3,4 à 4,2 litres de lait avec 4,5% par jour durée de lactation de 8 mois (Michoagan, 2011). I.1.3 facteurs de la production de lait La production laitière est influencée par des facteurs intrinsèques (l’espèce, la race, l’âge, la période de lactation) et extrinsèques (la saison, l’alimentation). La variation peut être quantitative ou qualitative. L’âge au premier vêlage est de 48 mois pour les races locales, tandis que pour les races métisses il est de 36 mois. L’intervalle vêlage-vêlage (IVV) qui est de plus de 365 jours (chez les ndama) montre une fois de plus le manque de performance des races exploitées dans nos zones (Soukouri et al., 2010). I.1.3.1 Variation quantitative I.1.3.1.1 Influence de l’alimentation Dans la plupart des cas, l’alimentation est le principal facteur de variation quantitative de la production laitière. Son effet commence depuis la période post pubérale notamment pendant le dernier tiers de la gestation (un mois avant la misebas) et se poursuit pendant la lactation. 12


Lorsque la préparation au vêlage est insuffisante, le pic de production sera tardif et aura un niveau faible. Les aliments permettent en effet de couvrir les besoins d'entretien et de production de la vache. Ainsi, une ration globalement inadaptée aux besoins de cette dernière (besoins azotés et énergétiques) se traduira par une chute rapide de la lactation. Ces facteurs alimentaires expliquent en outre les variations annuelles et saisonnières. Ces dernières devant conduire les éleveurs à programmer les mise-bas en fonction du calendrier fourrager, à constituer des réserves fourragères et à compléter l'alimentation (Bakhoum, 2006). I. 1.3.1.2 Effet de la traite La traite doit respecter la physiologie de l'éjection du lait résultant d'un réflexe neuro-hormonal. Les facteurs inhibant l'éjection du lait (stress, douleur, émotion) réduisent considérablement la quantité de lait. La traite doit obéir à certaines règles : - traire dans le calme; - assurer une bonne préparation de la mamelle; - traire rapidement. Le nombre de traite par jour a également une incidence sur la quantité de lait produite. En effet on note une augmentation de 40% si l'on passe de deux à trois traites par jour (Vaitchafa, 1996). I.1.3.2 Variation qualitative Les principales variations qualitatives concernent le taux de matières grasses et de protéines du lait. Leur teneur plus ou moins grande s'explique par des facteurs aussi variés que l'hérédité, l'alimentation, le niveau de lactation et le moment de la traite. 13


- Hérédité : Les éléments du lait ont une bonne héritabilité. Elle est de 0,5 et 0,6 respectivement pour les protéines et les matières grasses (Craplet, 1970). - Alimentation : L'alimentation intervient par la qualité de ses nutriments. C'est ainsi que des rations pauvres en cellulose s'accompagnent d'une chute de taux butyreux. Cette dernière entraînerait celle du taux protéique. En effet, il existe une corrélation positive entre le taux de matière grasse et la teneur en protéines du lait produit. - Niveau de lactation : Le niveau de lactation agit sur l'évolution de la matière grasse. Pendant la même lactation, le taux butyreux varie en sens inverse de la production de lait (Craplet, 1970). -Effet du moment de la traite La teneur en protéines est quasi-constante du début à la fin d'une même traite alors que le taux butyreux augmente. Pour un lait total dosant 40g/l de matière grasse, le taux butyreux passe de 20g dans les premiers jets à 120 g dans les derniers. -Effet du niveau de la production Le niveau de production du lait a un effet sur la qualité du lait. Plus, le niveau de production est élevé, plus le taux de matières utiles dans le lait est faible. Le taux de matières utiles est inversement proportionnel au niveau de production. (Vaitchafa, 1996).

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I.1.4 Contraintes de la production Le secteur laitier au Sénégal est en pleine croissance tant au niveau de la production locale qu’à celui des industries de transformation. Avec un cheptel bovin de 3 millions de têtes dont 1 million de laitières, le potentiel de production de lait du Sénégal est intéressant. S’il était possible de collecter tout le lait produit dans les différents bassins d’élevage, on serait très proche de l’autosuffisance en lait. Malheureusement la réalité en est autrement. En effet, les éleveurs qui veulent produire et vivre de ce lait doivent renoncer progressivement à la transhumance au moins pour les laitières (DIREL, 2011). I.1.4.1 Faibles potentiels de production des laitières Une augmentation significative de la production laitière locale sera très difficile à obtenir avec les espèces exploitées au Sénégal. Des études faites par Gueye (2003) et Keita (2005) ont montré que nos cheptels sont de faibles productrices (500 à 1500 kg de lait par lactation) même si les conditions d’entretien sont réunies. A cela s’ajoute le nombre réduit de métisses qui atteignent des performances laitières intéressantes et le faible taux de réussite à l’insémination artificielle qui reste jusque-là en dessous de 50% (UEMOA, 2013).C’est pour cet effet que l’amélioration du

potentiel génétique du cheptel laitier par la sélection et

l’insémination artificielle à grande échelle est entrepris par des programmes tel que le PAPEL et la GOANA . I.1.4.2 Contraintes économiques Dans le contexte actuel où l’environnement économique international est défavorable à un développement de la production laitière locale, la diminution du prix de ces produits, la baisse des subventions alimentaires faites par les pays développés sont

notés. Les produits importés ont tendance à concurrencer 15


significativement la production laitière locale. Ce qui mène forcement à un délaissement

du

marché

de

lait

local

(Umutoni,

2011). Le

manque

d’investissement et l’insuffisance de la ligne de crédit bancaire dédiée aux éleveurs demeure récurent au moment où les éleveurs ont besoin d’un crédit adapté à leurs besoins (Michoagan, 2011). I .1.4.3 Contraintes alimentaires Une femelle mal nourrie, quel que soit son potentiel génétique, ne sera jamais une bonne laitière. L’alimentation est donc un facteur essentiel et déterminant dans la production laitière. Mais malheureusement les éleveurs peinent toujours à avoir cette nourriture qui n’est pas partout et toujours disponible. Les problèmes liés à l’eau ne sont pas aussi en reste. Sachant que lait contient jusqu’à 87% d’eau, ce qui explique le fait que la femelle laitière a besoin de beaucoup d’eau pour sa production en lait. Ce qui mène (Diop, 1997) à dire que les contraintes d’alimentation et d’abreuvement constituent un problème récurrent pour le décollage de la production laitière au Sénégal. I.1.4.4 Contraintes sanitaires Bien que la situation zoo-sanitaire est assez satisfaisante en termes de grandes épizooties ; certaines maladies demeurent jusqu’ici invincibles. Il s’agit entre autre de la dermatose nodulaire cutanée pour les bovins et d’autres pathologies, comme les maladies telluriques (botulisme, charbon, tétanos) au niveau de l’élevage traditionnel (Keita, 2005). On note également les maladies dites émergentes qui ont pour causes les modifications écologiques. La plus fréquent est la Fièvre de la Vallée de Rift (50% et 75% d’avortements en 2013 dans les régions touchées).

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I.2 Collecte et distribution I.2.1 Collecte Il n'existe pas de véritable système de collecte du lait frais dans le secteur traditionnel. En effet, en dehors de la saisonnalité très marquée, l'enclavement des zones de production, la dispersion des producteurs, la faiblesse des quantités à collecter, la chaleur qui altère très vite le lait frais qui est une denrée hautement périssable et enfin l'impraticabilité des pistes pourrait être les contraintes majeures à la collecte. (Broutin et Diokhane, 2000). Cependant des tentatives d'organisation ont été créées partout dans les zones de production. I.2.1.1 Systèmes de collecte mal organisés La majorité des producteurs est située en zone rurale et une partie des troupeaux sont en transhumance plus ou moins lointaine. Ce qui rend la collecte très difficile. Cette collecte du lait autour des villes secondaires est très mal organisée car les circuits sont souvent courts et les systèmes organisés sont assez rares. Dès lors, la collecte s'avère difficile, souvent impossible (Broutin et al., 2000). Cependant, quelques tentatives d’organisation de la collecte entreprises se sont soldées quelque part par des échecs. Ainsi, la principale contrainte de ces systèmes venait de la faiblesse et de l’irrégularité des quantités collectées, dont les principales causes étaient le prix peu (ou pas assez) incitatif avec des frais de collecte élevés, la faiblesse des niveaux de production laitière, la forte saisonnalité de la production, la dispersion liée au manque d’organisation des éleveurs et l'éloignement des centres de collecte (Broutin et al., 2000). 17


Source : Dia ,2004 Figure 4: Localisation des zones de collecte du lait au SĂŠnĂŠgal 18


On assiste également à la mise en place de ceintures laitières dans les villes secondaires, notamment dans la région Sud où des systèmes de collecte en vélo ont été mis en place pour approvisionner les mini-laiteries (figure 4). Les éleveurs et les laiteries ont bénéficié de divers appuis, dont ceux de l’ISRA, du projet VSF/AFDI et du projet Petites et Grandes Laiteries (PPGL), géré par la SODEFITEX, pour un montant de 230 Millions de FCFA (crédits aux équipements et à la transformation et crédits en intrants). C’est à cet effet que les quantités de lait collecté ont augmenté de 7 % dans la période allant de 2003 à 2004 (BAMTAARE, 2005). I.2.1.2 Système de collecte performant au service des mini laiteries Pendant les années 90, plusieurs systèmes de collecte se sont développés pour approvisionner les mini laiteries artisanales créées au Sénégal sous forme de petites entreprises privées ou de coopératives d'éleveurs. La collecte peut être groupée (souvent en lien avec des associations d'éleveurs) ou individuelle, assurée par des collecteurs équipés de matériel plus ou moins rudimentaire (bidon en plastique) et qui utilisent la bicyclette, la mobylette, la charrette asine ou équine comme moyens de transport du lait des zones de production vers les unités de transformation. Ces unités collectent 50 à 700 litres par jour. D'autres systèmes de collecte reposant sur la connexion entre un centre de collecte de zone périurbaine ou rurale, et une unité industrielle de zone urbaine ont pu se développer. C'est le cas de la laiterie kossam rewbé saloum approvisionnée en partie par des unités de collecte situé à kaolack dans la zone du bassin arachidier au centre du Sénégal (Dia, 2013). Ce dynamisme remarquable de la collecte du lait local permet à la production d'être en mesure de répondre à la demande croissante en produits laitiers sans bouleverser les pratiques et les niveaux de production. 19


Après les problèmes sur la production interviennent ceux de la collecte et conservation. Les problèmes de collecte constituent un handicap sur les performances de la filière lait au Sénégal. En effet le matériel ou infrastructure de conservation n’est pas du tout à la disposition des petits producteurs qui n’ont autres moyens que de se retourner aux pratiques anciennes (ANSD, 2013). I.2.2 Distribution l.2.2.1 Circuit informel Ce circuit est pris en charge généralement par les femmes Peuls. Elles écoulent l’ensemble de leur production auprès d’autres femmes ou à des colporteurs qui les revendront en centre-ville. La vente au consommateur se fera soit à des points fixes (marchés, carrefours) ou bien au porte à porte auprès des clients connus (El Ketrouci, 1994). C’est un circuit qui peut intégrer un palier supplémentaire, celui des intermédiaires (transformatrices ou revendeuses) qui collectent préalablement le lait (cru ou caillé) dans les villages, les fermes ou dans les marchés hebdomadaires proches des villages où les éleveurs apportent le lait de leur troupeau ou celui acheté aux grandes fermes de la zone (Lambert, 2003). Quelle que soit la spécificité et le parcours réellement emprunté au sein de ce circuit, les achats et les ventes se font en vrac. Les opérateurs disposent de leurs propres récipients qui sont généralement des calebasses ou des seaux en plastique de contenance très variable. Les ventes se font à l’air libre ou dans des kiosques dont les conditions d’hygiène sont douteuses (Ba Diao, 2005).

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I.2.2.2 Circuit amélioré Il s’agit du circuit développé à partir des zones de production ayant reçu un encadrement technique et un appui en matériel de production et de transformation. Cet encadrement et cet appui sont généralement le fait d’ONG (VSF à Kolda), de projets issus de la coopération bilatérale (exemple de COPLAIT à Dakar, PRIMOCA à Sédhiou) avec de plus en plus l’intervention de professionnels privés. Aujourd’hui, des unités de collecte de ce genre dans ces localités se mettent de plus en plus en place. Cependant, cette dynamique de collecte rencontre plusieurs problèmes à nos jours. Ces problèmes sont l’hygiène de la traite, et de manipulation du lait (nombreux rejets après test); absence de stabilité des produits finis (lié au procédé et à l’utilisation de ferment non standard), mévente à cause de la saturation du marché en hivernage, irrégularité dans l’approvisionnement en lait frais pendant la saison sèche (Broutin, 2000). I.2.2.3 Circuit moderne C’est un circuit caractérisé par un réseau de collecte de lait frais à partir de la zone de forte production. Le lait est collecté par des centres mobiles, stocké dans des réservoirs réfrigérés et ramassé par des camions frigorifiques et transformé en lait concentré pour à la fin suivre

le réseau moderne de distribution. L’usine de

NESTLE créée en 1991 a mis en place un exemple de circuit de ce genre dans la zone sylvopastorale au nord du Sénégal. Ce système est confronté comme ceux vus précédemment à des difficultés liées aux variations saisonnières de la collecte (pratique de la transhumance en saison sèche), aux coûts de collecte et de transfert du lait à Dakar élevés, à la qualité bactériologique médiocre (Broutin et Diokhane, 2000). 21


Source : Broutin, 2000 Figure 5: Circuits de distribution des produits naturels 22


I.3 Transformation Au Sénégal, la transformation du lait naturel est essentiellement le fait des femmes (transformatrices urbaines et femmes d’éleveurs), les principaux produits proposés sont le lait caillé, le beurre et l’huile de beurre (ghee). Depuis quelques années, on note une prolifération des mini laiteries, avec des aménagements sur le lieu de production et des volumes de transformation allant jusqu’à 700 litres/jour. Elles seraient aujourd’hui une cinquante, contre une dizaine en 2000. Enfin, on constate également une augmentation du nombre de fromageries depuis 2000. Il s’agit de fromageries de type artisanal fabriquant des fromages de chèvre et de vache (région de Kolda) (Duteurtre, 2006). I.3.1 Transformation artisanale en milieu rural Ba, Diao et al. (2004) décrivent la transformation du lait local comme une affaire réservée aux femmes, épouses des éleveurs des zones enclavées ou des zones périurbaines. Ces transformatrices « mobiles » qui s’approvisionnent dans les élevages et marchés périurbains, propriétaires de kiosques des fermes, etc. Une grande partie de la production locale passe par ce système individuel de transformation. Les produits qui sortent de cette transformation traditionnelle sont le lait caillé et le beurre destinés au marché de proximité, mais aussi l’huile de beurre destinée aux zones urbaines du fait de sa durée de conservation relativement longue (plusieurs mois). Cette transformation est techniquement simple : fermentation naturelle de lait cru pendant 24 heures, barattage de la crème tirée du lait caillé pendant la saison des pluies pour la fabrication du beurre et fonte du beurre extrait du lait cru (18 litres de lait = 1 litre d’huile de beurre) (Broutin et al., 2000). 23


I.3.2 Transformation artisanale individuelle C’est une transformation qui revêt un caractère essentiellement domestique. Dans les villages, les femmes s’occupent de la transformation du lait frais en lait fermenté surtout pendant la saison des pluies. Les ménagères en ville procèdent également à la transformation occasionnelle de la poudre de lait en lait fermenté (Dieye, 2003). Ces femmes utilisent comme matière première, du lait en poudre ou du lait frais local ou les deux. Elles produisent surtout du lait caillé non sucré, mais également du lait caillé sucré et du lait frais. Les produits sont vendus en sachets à 50 ou 100 FCFA. La vente se fait sur place et la clientèle ciblée est à majorité celle résidant dans le quartier (CAMAD CONSULTING GROUP, 2004). I.3.3 Industries laitières à base de lait local Ces unités se caractérisent en général par un aménagement du lieu de production et des volumes transformés plus importants, mêmes s’ils demeurent modestes (20 à 400 l/j et jusqu’à 700 l/j). Ce sont des microentreprises utilisant des procédés très simples (marmites pour la pasteurisation, bassines de caillage, thermo-soudeuses de ménage, appareils de froid, fouets et glacières). La production demeure encore relativement faible et irrégulière (cessation temporaire d’activités). Leur vocation première est de mettre sur le marché du lait pasteurisé, du lait caillé sucré ou non sucré et du fromage. Dans la plupart des cas, les produits sont emballés (sachets thermo-soudés), ce qui permet d’améliorer la qualité ainsi que la durée de conservation. En outre, le micro-conditionnement du lait liquide en 1/8, 1/4 voire 1/2 litre rend le produit accessible aux couches les plus pauvres de la population (Sow, 2002). 24


Ces unités connaissent quelque fois des échecs. En effet un nombre croissant d’unités a été identifié dans l’année 90 (environ quarante (40) contre une dizaine en 2000) ; celles-ci ont généralement bénéficié d’appui de projet ou de structures. Elles sont pratiquement toutes implantées dans des villes secondaires et communes rurales du pays, notamment, Saint Louis, Richard-Toll, Podor, Matam, Kolda, Tambacounda, Vélingara, Fatick, Kaolack, Sédhiou, Kédougou, Dahra qui constituent des zones de production (Broutin et al. 2000 ; Ba, Diao et al.,2004). Une classification des mini laiteries est proposée ci aprés. Les unités de Dakar et du Centre : régions de Dakar, Thiès, Fatick et Kaolack Ce sont des unités qui transforment des volumes restreints par rapport à la capacité de consommation. Ces unités sont souvent liées aux essais d’implantation de petites filières de lait local dans le bassin arachidier, dans le cadre du projet PAPEL (Projet d’appui à l’élevage). Les unités du Nord : régions de Louga, Saint-Louis et Matam : Ces unités sont implantées dans la zone sylvopastorale ; une zone considérée comme excédentaire en lait. Elles sont plus nombreuses et transforment des volumes plus importants que les unités du bassin arachidier. Les unités du Sud : régions de Ziguinchor, Kolda et Tambacounda On retrouve dans cette zone la majeure partie des unités de transformation du lait naturel, où de nombreuses ceintures laitières périurbaines ont été mises en place par le projet SODEFITEX –CRZ/ISRA - VSF/AFDI autour des villes de Kolda, Tambacounda et Vélingara. La figure 6 montre une disposition de ces mini laiteries dans le territoire. 25


Source : Broutin, 2005 Figure 6: répartition des mini laiteries au Sénégal Grâce aux mini-laiteries, l’accès plus facile au marché induit de nouveaux comportements et de nouvelles pratiques chez les éleveurs. Les animaux bénéficient de plus de soins (alimentation, santé) en particulier pendant la saison sèche. Toutes ces unités sont caractérisées par : - le lien avec les programmes d’appui au développement de la production laitière. 26


En effet l’approvisionnement de toutes ces unités est assuré par des petits éleveurs périurbains qui ont bénéficié d’appuis de projets ou institutions pour améliorer le niveau de production laitière en utilisant des compléments (graines de coton, tourteaux de sésame, arachide). La réussite de ces projets de développement laitiers dépend en grande partie de l’existence et du développement de ces unités de transformation car les éleveurs auraient du mal à écouler leur production sur les marchés urbains locaux sans transformation et conditionnement. Ceci explique l’implication de ces institutions (SODEFITEX, ISRA, VSF, FONGS) et projets (PAPEL) dans la création de ces unités, même si généralement les appuis ont été financièrement parfois limités. - des techniques simples, un savoir-faire acquis le plus souvent par autoapprentissage. Dans ces unités les méthodes de transformation sont simples. Le lait caillé est généralement obtenu par ensemencement avec du lait caillé de la veille ou du lait caillé industriel acheté (repiquage). Les unités utilisent le plus souvent la technique de fermentation en sachet préconisée par l’ITA (Institut de technologie alimentaire). Le lait cru est chauffé dans de grandes marmites en fonte, refroidit avec fermentation et le lait pasteurisé ou caillé est conditionné dans des sachets soudés (souvent imprimés). Le caractère artisanal des installations occasionne bien souvent que le traitement du lait soit un exercice long, coûteux en énergie et à faible productivité. Les locaux de transformation du lait ne sont en général pas adaptés (Broutin et al., 2000 ; Broutin, 2005). I.3.4 Contraintes au niveau des Industries laitières Selon Dieng en 2001, les contraintes au niveau des Industries laitières sont liées : - au manque de garantie de ravitaillement en lait en toute saison, 27


- à l’absence de contrat en bonne et due forme avec les éleveurs ou autres fournisseurs, - à un investissement inadapté - à la qualité des produits I.4 La commercialisation La vente directe est le plus important circuit d’écoulement des produits laitiers locaux. Ce circuit était le seul fonctionnel avant la mise en place des laiteries. Les femmes étaient fortement impliquées dans la vente notamment pour le lait fermenté grâce à la mise en place d’un réseau de clients. En effet les possibilités de commercialisation dépendent d'une demande locale solvable qui reste très limitée en milieu rural. Les débouchés demeurent donc essentiellement urbains (vente directe aux consommateurs, sous forme de lait frais ou plus souvent sous forme de lait caillé et vente à des unités de transformation) (Dièye, 2003). I.4.1 Des circuits courts pour les produits traditionnels Les produits naturels traditionnels, notamment le lait caillé, est vendu le plus souvent dans les marchés ou à des emplacements spécifiques dans la ville de Dakar (kiosques et vendeuses ambulantes). Ce lait est produit par les femmes d’éleveurs ou par des transformatrices qui leur achètent le lait frais. La faible durée de conservation explique ces circuits courts. Il en est de même pour le caillé produit à partir de lait reconstitué vendu surtout dans les quartiers. La figure 7 montre ces circuits dans leur intégralité.

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Source : Broutin, 2000 Figure 7: circuits courts pour les produits traditionnels

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I.4.2 Circuits spécifiques souvent courts pour les nouveaux produits Les nouveaux produits que sont notamment les sachets de lait caillé présent dans quelques supermarchés des grandes villes mais surtout dans un nouveau réseau de distribution constitué des supérettes et libre-service implantés dans les rues passantes, dans des quartiers ainsi que des stations-services. Ils sont approvisionnés directement par les producteurs. La vitesse de rotation des produits est plus rapide que dans les supermarchés et les conditions de vente sont meilleures que dans les boutiques de quartiers qui ne possèdent généralement qu’un congélateur utilisé comme réfrigérateur, fréquemment ouvert et ne présentant donc pas des conditions de conservation satisfaisantes pour ces produits très périssables. Les fromages sont aussi vendus dans ce même circuit. On en trouve également parfois dans les supermarchés. Dans les villes secondaires où le lait caillé naturel en sachet a fait son apparition, ces produits sont vendus à l’unité ou dans des boutiques qui sont approvisionnés tous les jours en petites quantités. Cela est dû au faible pouvoir d’achat des populations. (Diedhiou, 2002).

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Chapitre 2 : Concept de base et outils d’analyse d’une chaine de valeur II.1 Définition des concepts de chaine de valeur II.1.1 Approche chaine de valeur Rappel du processus de création de valeur : Les chaînes de valeur comprennent toutes les activités et interactions requises pour la création d’un produit ou d’un service, de la production primaire à la transformation, jusqu’à la commercialisation et les consommateurs finaux. Le terme « chaîne de valeur » se réfère au processus d'ajout continu de valeur qui opère lorsque le produit passe d’un acteur à l'autre de la chaîne, augmentant progressivement son degré de transformation. Les acteurs principaux d'une chaîne de valeur sont les fournisseurs, les producteurs, les transformateurs, les agents de commercialisation et les acheteurs. Ils sont soutenus par tout un éventail de prestataires de services techniques, commerciaux et financiers. Dans une chaîne de valeur, les différentes activités commerciales des différents segments sont liées et jouissent d’un certain degré de coordination (figure 8). Ils incluent également tous les liens verticaux et les processus interdépendants qui créent de la valeur pour le client ainsi que les liaisons horizontales avec d’autres chaînes de valeur qui fournissent des biens et des services intermédiaires. C’est aussi un mécanisme qui permet aux producteurs, aux transformateurs et aux négociants, à des moments et à des endroits différents, d’ajouter progressivement de la valeur aux produits et services lorsqu’ils passent d’un maillon de la chaîne à un autre, jusqu’à atteindre le consommateur final (national ou mondial).

31


En somme dans une chaîne de valeur, les différentes activités commerciales des différents segments établissent des liens entre elles, ainsi qu’un certain degré de coordination (ONUDI, 2010). L’analyse de la chaîne de valeur est aussi utilisée pour la définition et la formulation de stratégies. Selon MSU, GIERRCA (2011), elle se fait en trois étapes : - l’identification des activités à entreprendre pour fournir des produits ou services; - la réflexion pour chaque activité ainsi que les démarches à faire pour ajouter le plus de valeur au produit et ; - l’évaluation s'il vaut la peine d'apporter des modifications, puis planifier l'action.

Source : ONUDI, 2011 Figure 8: processus de création de valeur II.1.2 Diagnostic de la chaine de valeur C’est une pratique permettant de comprendre comment les acteurs, dans des conditions données opèrent et coordonnent leurs activités afin de s’assurer que les matières premières soient transformées, stockées, transportées et atteignent avec une certaine forme et une certaine qualité les consommateurs finaux. Le diagnostic de la chaîne de valeur examine en outre les différents effets que les opérations dans la chaîne ont sur des groupes de personnes (par exemple au niveau de la réduction

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de la pauvreté, de l'emploi, de la création de revenus, du développement d'entreprises ou de la durabilité environnementale). En effet les résultats du diagnostic peuvent indiquer aux responsables gouvernementaux et aux parties prenantes clés si des interventions doivent être envisagées, et pour quelles étapes de la chaîne de valeur. Ils peuvent également fournir un éclairage sur la façon dont ces interventions doivent être conçues. Les contraintes et les possibilités en termes de réduction des coûts ainsi que l'amélioration du produit et la coordination entre les acteurs de la chaîne peuvent être identifiés par ce diagnostic. Par conséquent, le diagnostic de la chaîne de valeur peut servir de base aux politiques et programmes promouvant le développement de la chaîne (ONUDI, 2011). II.2 Chaîne de valeur et nouveaux marchés émergents en Afrique En Afrique les petites exploitations familiales jouent un rôle considérable dans les systèmes de production des pays en développement. Présentes et très actives dans des secteurs aussi variés que l’agriculture, l’élevage, etc., ces petites exploitations familiales reposent généralement sur des systèmes économiques combinant une production destinée à l'autoconsommation et une production orientée vers les marchés. La croissance de la demande en produits divers, induite par la croissance démographique, l’explosion urbaine et la hausse du pouvoir d’achat, a contribué à renforcer la part de la production destinée aux marchés locaux, régionaux, nationaux, voire internationaux. L’implication croissante dans le fonctionnement des marchés a considérablement renforcé le rôle des petits producteurs agricoles dans les chaînes de valeurs. Il est important de noter, cependant, que la part des avantages que ces acteurs tirent de leur participation aux chaînes de valeur dépend largement de leur compréhension du fonctionnement général de la chaîne de valeur, 33


de la transparence de l’information et de la communication le long de la chaîne, et de leur pouvoir de négociation. Malheureusement, dans bien des cas, l’isolement dans lequel sont confinés les petits producteurs milite rarement en faveur d’une bonne compréhension de la structure et du fonctionnement des marchés. Le déficit organisationnel et le manque d’information sur les prix constituent de lourds handicaps pouvant compromettre leurs chances de tirer un meilleur parti de leur participation aux marchés (AGRIDAPE, 2013). Dans le contexte de la mondialisation où l’intégration des marchés met les agriculteurs et éleveurs en contact avec des acteurs internationaux rompus aux techniques de négociation, mieux organisés et financièrement plus solide, les déséquilibres et inégalités se sont davantage creusés. La gestion des disparités dans les chaînes de valeurs devient par conséquent un défi qui se pose avec acuité et qui interpelle tout un chacun. D’où l’importance d’une meilleure organisation de la chaîne de valeur. II.3. Meilleure organisation pour gagner de la valeur ajoutée Les petits producteurs sont confrontés à des handicaps majeurs qui limitent à des niveaux très bas la valeur ajoutée tirée des chaînes de valeur. Parmi ces handicaps figure au premier rang le déficit organisationnel qui oblige certains acteurs à agir seul dans un marché où les lois sont dictées par les plus forts. Leurs chances d’accroitre leurs revenus pourraient être démultipliées si ces acteurs se regroupaient dans le cadre de coopératives ou d’OP. Au Sénégal, par exemple, les organisations interprofessionnelles (OIP) jouent un rôle de premier plan dans la régulation du secteur laitier. Elles sont très impliquées dans la gestion de l’offre, la négociation sur les prix et la gestion de la qualité. Le 34


lobbying et le plaidoyer occupent, par ailleurs, une place importante dans les actions des différentes organisations. Ces actions de plaidoyer sont relatives à l’application de la législation sanitaire et la réglementation sur la qualité du lait et des produits laitiers, la prise en compte de la spécificité des produits laitiers locaux, les incitations pour l’appui à l’investissement et au financement de la filière et la régulation des prix pour réduire la forte concurrence par les produits laitiers importés. Les productrices sont indéniablement les couches qui pâtissent le plus des déséquilibres et inégalités dans les chaînes de valeur. Beaucoup plus touchées par le manque d’information sur les marchés, elles constituent des proies faciles pour les commerçants et autres intermédiaires qui n’hésitent pas à profiter de leur méconnaissance du marché pour fixer les prix à leur avantage. Les manques à gagner sont énormes pour ces femmes qui, pour mettre un terme à ces abus, se regroupent, de plus en plus, au sein de grandes organisations et coopératives (AGRIDAPE ,2013). II.4. Amélioration de l’environnement des chaines de valeurs à travers des politiques adaptées Au regard de ce qui précède, il apparait clairement que la mondialisation favorise l’intégration des économies des pays en développement au système économique mondial et apporte de la croissance dans certaines régions, elle est aussi porteuse d’inégalités. Ayiboni (2007) montre que l’efficacité des chaînes de valeur, qu’elles soient mondiales, nationales, régionales ou locales, profite rarement aux petits producteurs qui subissent la loi du marché. Un assainissement de l’environnement des chaînes de valeur, à travers des politiques adaptées, s’avère dès lors impératif pour corriger les déséquilibres et 35


donner plus de chances aux maillons les plus faibles de tirer plus d’avantages et de revenus de leurs activités (Tandia, 2000). Dans le document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) et de la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA), les politiques devant permettre de corriger les imperfections et déséquilibres liés à la structure des marchés sont bien définies. Elles doivent être basées sur l’approche chaine de valeur et doivent nécessairement tenir compte des relations de pouvoir entre les acteurs du marché, identifier les activités servant à uniformiser les règles du jeu entre les acteurs les plus riches (ayant plus de pouvoir) et les populations rurales pauvres qui sont faibles sur le marché (REPUBLIQUE DU SENEGAL, 2012). En effet, plusieurs organisations professionnelles et interprofessionnelles ont été créées pour leur implication dans les politiques de développement du secteur laitier et la représentation des intérêts des membres/acteurs, surtout des producteurs individuels et des unités de transformation artisanales. On peut en citer: - ANIPL (Association Nationale pour l’Intensification de la Production Laitière) ; - CINAFIL (Comité Interprofessionnel National de la Filière Lait) ; - DINFEL (Directoire National des Femmes en Elevage) ; - FEITLS (Fédération des Eleveurs Indépendants et Transformateurs Laitiers du Sénégal) ; - FENAFILS (Fédération Nationale des Acteurs de la Filière Lait local du Sénégal). Une plus grande synergie des actions de ces organisation contribuera incontestablement au renforcement du secteur par la mutualisation des ressources et la capitalisation des diverses expériences (REPUBLIQUE DU SENEGAL, 2013). 36


II.5 Outil et modèle d’analyse de la chaîne de valeur L’analyse d’une chaîne de valeur peut être réalisée en s’appuyant sur plusieurs modèles d’analyse. Porter (1985) décrit son modèle comme un outil analytique rigoureux pour évaluer les conditions sous-jacentes qui déterminent la compétitivité (productivité stratégique, productivité opérationnelle gestion de la chaîne logistique, le capital humain, l’environnement des affaires) dans une chaîne de valeur donnée. Pour lui, la chaîne de valeur repose sur l’enchaînement, la succession d’activités étape par étape, jusqu’au produit ou au service final. Chaque étape permet d’ajouter de la valeur et donc de contribuer à l’avantage concurrentiel de l’organisation. C’est un modèle qui permet de comprendre comment chaque activité ou maillon qui compose la chaîne crée ou fait perdre de la valeur. Il permet également de déterminer la manière à concentrer les efforts sur les activités charnières pour rendre l’entreprise plus compétitive sur son marché. Cependant cet outil présente des limites. Il est instantané à un moment et ne rend pas compte de la fluidité et de la nature dynamique des performances d’un pays à un autre. Ainsi, l’analyse devrait être mise à jour régulièrement pour tenir compte de l’évolution des conditions (EuropAid, 2011). L’analyse SWOT est un point de départ qualitatif pour toute analyse de compétitivité ou pour toute autre analyse facilitant la prise de décision. Son succès vient en partie de sa simplicité et de sa facilité de mise en œuvre. En effet, elle présente le diagnostic d’une chaîne en quatre dimensions : Forces - faiblesses Opportunités et menaces. C’est un outil simple et peut-être utilisé à différents niveaux (examiner une seule firme, un maillon de la chaîne ou toute la chaîne). Elle

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constitue également un moyen efficace pour fournir une caractérisation de l’état actuel de la chaîne de valeur, identifier des problèmes et générer des discussions. Par contre il présente quelques limites. En effet, elle ne permet pas de prioriser les différentes questions posées et n’explique pas ce qui a causé les faiblesses. Aussi, elle ne constitue pas un outil efficace pour identifier des stratégies alternatives. Palpacuer et Balas (2010) décrivent leur modèle en se basant sur la création de réseau inter-organisationnel construit autour d’un produit qui relie des ménages, des entreprises et des Etats au sein de l’économie mondiale pour l’analyse de la chaîne. Gereffi (2015) définit la «gouvernance» des chaînes de valeur mondiales comme un concept clé principalement utilisé sur les entreprises leaders et l'organisation des industries internationales. Ce concept principal

se concentre sur les stratégies

utilisées par les pays, les régions et autres acteurs économiques afin de maintenir ou d'améliorer leurs activités. Il s’intéresse aussi à la séquence d’activités complémentaires

impliquées

par

la

conception,

la

production

et

la

commercialisation d’un produit donné. Le modèle de l’IITA de la chaine de valeur est un outil adapté à « l’analyse des chaînes de valeur pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté » (Europaid, 2011). Selon ce modèle les activités qui constituent une chaîne de valeur peuvent être réparties suivant les réalités d’une ou de plusieurs entreprises différentes. Ces activités peuvent bien être localisées au sein d’une ou de plusieurs zones géographiques. Ce modèle a pour particularité de proposer des stratégies d’intervention de mise en œuvre mais aussi des suivis évaluation. Il est conçu pour

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l’analyse de la chaîne de valeur de tous les domaines du secteur de l’agriculture (IITA-SAFE, 2009). Son analyse passe par 6 étapes pour évaluer une chaîne de valeur. Ces étapes sont : (i) la sélection de la chaîne ; (ii) la cartographie de la chaîne ; (iii) la mesure de la chaîne ; (iii) l’identification des contraintes et opportunités pour le développement de la chaîne ; (iv) l’analyse de la gouvernance de la chaîne ; (v) l’amélioration ; (vi) renforcement de capacité de la chaîne. Quant au modèle de l’ONUDI (2011), il a été utilisé par de nombreux gouvernements possibilités

et agences

de développement

afin

de

déterminer

les

de croissance et de développement associées à certains produits et

services. Ce modèle est un outil de diagnostic intégré. Il est utilisé a mené des recherches au sujet des dynamiques des chaînes de valeur industrielles, et a mis au point des outils pour le développement de cette chaîne. Ainsi, sept dimensions sont établies par ce modèle. (i) Approvisionnement en intrants et fournitures. La connaissance des sources de produits et l’examen en amont des intrants et services utilisés ainsi que les fournitures qui entrent dans la production sont pris en compte par ce modèle. L’accent est aussi mis sur les processus de transformation des matières premières. En effet l’approvisionnement en intrant peut comporter différentes étapes d’autant plus que le produit final d’une unité de transformation peut être l’intrant d’une autre unité qui transforme une nouvelle fois le produit. Cette dimension centrée sur l'approvisionnement et les fournitures examinent l’origine du produit.

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(ii) Capacité de production et technologie. La connaissance des capacités des entreprises à fabriquer et à transformer des produits, y compris les moyens de production (machines), le capital humain ainsi que les savoirs et technologies utilisés dans la production sont évoqués. Souvent, des indicateurs de productivité technique, de rentabilité et de marges bénéficiaires sont appliqués pour décrire et comparer les capacités productives. L’analyse

s’intéresse aussi sur les savoirs et les technologies utilisés pour

transformer les produits et l’efficacité de ce processus par rapport aux concurrents. (iii) Marchés finaux et échanges : Les marchés qui absorbent en dernier lieu les produits de la chaîne de valeur et les demandes en matière de qualité du produit font l’objet de cette partie. Elle s’intéresse aussi aux capacités de la chaîne de valeur à répondre aux demandes des marchés potentiels et à accéder à ces marchés. Quant aux marchés finaux ils peuvent être divisés en une série de segments de marché qui absorbent des différents types de produits de la chaîne de valeur (par exemple, les produits de qualité à prix plus élevé, ou des produits en vrac à prix plus bas). Les conditions du produit à répondre aux préférences du consommateur, et les normes et règlements auxquels ils doivent se conformer afin d'accéder aux marchés potentiels sont aussi prises en compte. (iv) Gouvernance des chaînes de valeur. Le diagnostic cible sur la gouvernance de la chaîne est l’examen des règles qui déterminent le fonctionnement et la coordination d'une chaîne de valeur, les barrières existantes à l’entrée et la prédominance de certains agents tels que les acheteurs, les fournisseurs ou les agents commerciaux. Il se réfère également aux 40


relations contractuelles et informelles entre les différents acteurs de la chaîne qui aident à fonctionner de façon efficace, et absorbent ou diffusent les savoirs et les compétences. (v) Production durable et consommation d’énergie L’objectif de cette partie est de déterminer si les acteurs de la chaîne de valeur se conforment aux normes de production écologiquement viable, s’ils tirent profit des possibilités de réduction de l’utilisation généreuse des ressources, et appliquent des technologies de production plus propres et économiques en énergie. L’utilisation de technologies de production plus propres et permettant de réaliser des économies d'énergie conformément aux normes de production écologiquement viable est de rigueur. (vi) Financement des chaînes de valeur Le financement de la chaîne de valeur vise à comprendre comment les différents acteurs de la chaîne de valeur financent leurs opérations, le caractère adéquat et suffisant des mécanismes de financement disponibles, et la façon dont l’efficacité de la réalisation peut être accrue. Une distinction doit être établie entre les crédits fournis par des institutions financières formelles telles que les banques et les organismes de microcrédit, et les financements informels au moyen de prêts et d’avances ou des retards de paiement au sein des relations acheteur fournisseur. Le modèle détermine comment les acteurs des différents segments de la chaîne de valeur financent leurs opérations, mais aussi les mécanismes disponibles sont adéquats, et si le volume de financements est suffisant.

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(vii) Environnement commercial et contexte sociopolitique L’objectif de l’analyse est de comprendre la manière dont les politiques et les institutions données peuvent contraindre les entreprises de la chaîne de valeur, mais aussi les efforts que les institutions publiques peuvent consentir pour soutenir le développement de la chaîne de valeur. Ainsi toutes les conditions définies précédemment déterminent la possibilité d’une réelle collaboration entre les acteurs d’une chaîne de valeur et les décideurs politico-économiques. Cet outil permet de mettre à plat la chaîne d'activités de production. Il met en relief celles qui sont créatrices de valeur et celles qui, au contraire, n'apportent rien, voire induisent des coûts. Les applications en stratégie sont nombreuses : -identification des compétences fondamentales ; - choix des activités à externaliser ; - choix des axes de diversification, de développement ; - détermination des facteurs clés de succès (particulièrement dans le cas d'un diagnostic où les informations concernant les marchés de l'entreprise étudiée ne sont pas connues) (ONUDI, 2011). Il existe donc un certain nombre de facteurs qui déterminent la chaîne de valeur du lait et les produits laitiers. Ainsi, parmi les approches évoquées précédemment celui de l’ONUDI nous permettra de mieux aborder la deuxième partie de notre étude. Le tableau III montre les sept dimensions décrites précédemment.

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Tableau III: Cadre de diagnostic du modèle de l’ONUDI

Source : ONUDI, 2011. 43


DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA CHAINE DE VALEUR LAIT DANS LA REGION DE KAOLACK


Dans la première partie de notre étude nous avons présenté les différentes caractéristiques de la chaîne de valeur lait à savoir de la production à la commercialisation en passant par la collecte et la transformation. Il a aussi été question dans cette partie de voire les chaînes des valeurs agricole en Afrique. Ce qui a permis de fixer notre objectif d’étude sur la chaine de valeur lait dans la région de Kaolack. Cette connaissance sur la chaine de valeur lait et des produits laitiers peut en effet nous permettre de mieux comprendre la productivité et la compétitivité d’amont en aval de la chaîne liées à la production laitière dans la région de Kaolack. Cette seconde partie comprend trois chapitres. Le premier chapitre est consacré aux matériel et méthodes. Le deuxième chapitre présente les résultats obtenus. Le troisième chapitre est réservé à la discussion et formulation des recommandations.

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Chapitre I : Matériel et méthode I.1 Cadre d’étude I.1.1 présentation de la région de Kaolack I.1.1.1 cadre physique et humain I.1.1.1.1 Cadre physique : Le décret n°2008-1025 du 10 septembre 2008 a donné naissance à un nouveau découpage administratif de la région de Kaolack. Elle se situe entre la zone sahélienne au Nord et la zone soudanienne au Sud. Située au cœur du bassin arachidier, elle est limitée au Nord et à l'Ouest par la région de Fatick, à l'Est par celle de Kafrine et au Sud par la République de Gambie. La région compte 03 départements (Kaolack, Nioro et Guinguinéo) et 09 arrondissements (figure 10). Les précipitations se situent entre 800 et 900 mm par an. Le relief de la région est globalement plat et le réseau hydrographique est constitué du fleuve Saloum, des affluents du fleuve Gambie et des eaux souterraines. La région présente un relief plat avec plusieurs types de sol à savoir les sols tropicaux ferrugineux lessivés, les sols hydro morphes et les sols halomorphes. La végétation est très variée comprenant une savane arbustive au nord, une savane au faciès boisé vers le sud et le sud-est. La zone éco géographique de la région se subdivise en trois sous zones : La sous zone du vieux bassin arachidier couvrant les 3/4 du département de Kaolack. Cette sous zone concentre plus de 2/3 de la population. Une longue pratique de la culture de l'arachide, l'avancée des tannes et la production de charbon ont contribué à la destruction des ressources végétales. 45


La sous zone agro-sylvopastorale, entièrement dans la partie nord-est du département de Guinguinéo. C'est le domaine de l'élevage extensif. La sous zone de polycultures, regroupant tout le département de Nioro et la partie méridionale du département de Kaolack. Les activités agricoles occupent 75% de la population et les principales spéculations sont l'arachide, les mil sounas, le sorgho, le maïs, le niébé, le riz, le sésame, les pastèques, le fonio, et les cultures maraîchères. Les cultures industrielles sont dominées par l'arachide. Cette agriculture offre ainsi des sous-produits à l’élevage (ANSD 2013).

Source : http://www.au-senegal.com/-senegal-administratif-.html Figure 9: Carte administrative de la région de la région de Kaolack 46


I.1.1.1.2 Cadre humain : La population de la région de Kaolack issue des résultats définitifs du RGPHAE en 2013 est de 960 875 habitants, les femmes y sont légèrement

majoritaires avec

50,6 %. La région est la quatrième la plus peuplée du pays après celles de Dakar, Thiès et Diourbel. Cependant, il faut noter que la population de la région est inégalement répartie. En effet, le département de Kaolack, abritant la capitale régionale, est le plus peuplé (50,8% de la population) suivi du département de Nioro (37,1%) et de celui Guinguinéo (12,1%). La densité de la région de Kaolack est estimée à 157 habitants/Km². La structure par âge de la population de la région de Kaolack montre qu’elle est une population très jeune. Les moins de 20 ans représentent 56,5% de la population totale alors que les personnes âgées de 60 ans et plus ne représentent que 4,6% de la population avec une prédominance des femmes représentant 50,6%. Chez ces moins de 20 ans il y a presque égalité de genre avec 49,96 de filles contre 50,04% de garçons. Les ethnies les plus importantes sont : les Wolof (plus de 60%), les Peul (près de 20%), les Serrer (environ 10%) (ANSD, 2013). L’autre fait marquant est que la population est essentiellement rurale avec 65% de la population régionale contre 35 % en milieu urbain (tableau IV).

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Tableau IV: Répartition spatiale de la population de Kaolack en 2013

Département

Guinguinéo

Kaolack

Nioro

Population

Effectif

Urbaine

24 638

Rurale

90 545

Totale

115 183

Urbaine

282 796

Rurale

205 969

Totale

488 765

Urbaine

31 326

Rurale

325 601

Totale

356 927

37

960875

100

Total région

Fréquence (%)

12

51

Source : ANSD/RGPHAE_2013 I.1.2.Potentialités de la région en matière de production laitière La production laitière de la région de Kaolack a connu une augmentation en passant de 5 412 096 litres en 2012 à 5 953 306 litres en 2013 soit une hausse de 541 210 litres accompagnant une légère augmentation de l’effectif bovin de 12 528 têtes entre 2012 et 2013( tableau V). Notons que la plus grande quantité de production laitière est celle de 2010 avec 12 778 992 litres de lait produits dans la région de Kaolack (IRSV Kaolack, 2013).

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Tableau V: Estimation de la production laitière du cheptel bovin de la région de Kaolack de 2009 à 2013 Années

Effectifs femelles

Femelles

Quantités de lait

productives (20%)

produit (Litre)

2009

222 727

37 121

10 022 746

2010

283 978

47 330

12 778 992

2011

120 269

20 045

5 412 096

2012

120 269

20 045

5 412 096

2013

132 295

22 049

5 953 306

Source : IRSV Kaolack (2013) I.2. Matériel Pour réaliser ce travail, nous avons utilisé les moyens suivants : voiture, moto et charrette pour le transport ; un ordinateur pour la saisie et l’analyse des données; un téléphone portable pour fixer des rendez-vous avec les acteurs ; un enregistreur pour l’animation des focus groupes ; des fiches d’enquêtes destinés aux producteurs, aux collecteurs, aux transformateurs et à la mini laiterie ; un appareil photo numérique pour les images. I.3. Méthode I.3.1.Echantillonnage L'échantillon de notre étude a été choisi selon la méthode empirique (Accidental Sampling). C’est une méthode non probabiliste dans laquelle chaque individu trouvé en place nous permet de rencontrer le suivant jusqu'à l'obtention du nombre souhaité (Landais, 1986). 49


Ce nombre est fixé au départ de l'étude avec l’utilisation de l’échantillonnage à deux degrés qui sont les unités primaires et unités secondaires. En effet, les Communes constituent les unités primaires. Quant aux acteurs de la chaîne ils représentent les unités secondaires. Les informations disponibles auprès des services administratifs d’élevage de la région nous ont étés aussi très utiles durant notre étude. Les localités visitées sont les quartiers et les villages. Ces derniers sont regroupés en communes anciennement appelées communauté rurale. Les populations cibles sont les éleveurs et agropasteurs en milieu rurale et périurbain, les transformateurs, les collecteurs et le responsable de la mini laiterie. Au total 174 producteurs, 166 transformateurs, 10 collecteurs et une mini laiterie ont été enquêtés dans la région de Kaolack. Les collecteurs ont été rencontrés dans les départements de Nioro et de Kaolack. Quant à la mini laiterie, elle se trouve dans la localité de koutal située dans le département de Kaolack. Le choix porté sur cette mini laiterie est dû à sa position stratégique. En effet la localité de koutal et ses environnants enregistrent un nombre important d’éleveurs qui y séjournent pendant la saison sèche ainsi que des aires de pâturages pendant la saison des pluies (Sow Dia et al., 2007). Cependant, sur les trois mini laiteries dénombrées dans la région, elle est la seule qui fonctionne occasionnellement et dispose des données chiffrées sur le présent et le passé de son activité. La répartition des acteurs est consignée dans les tableaux VI et VII.

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Tableau VI: Répartition des producteurs en fonction de la localité dans la région de Kaolack Départements

Guinguinéo

Nioro

Kaolack

Total

Localités

Effectif

Ngélou Ngathie Ndiago Gagnick Ndélé Nguithie Sakhagne Thiérère Diawali Sous total Dinguirail Wack ngouna Paoskoto Keur sarra Ngadado Vélingara Keur marry Mbap Boustane Thiérère (village) Sous total Koutal Sibassor Thiawando Kabatoki Kaone Ngalkhayaye Sous total

6 1 4 12 2 3 15 2 11 56 3 17 2 1 2 5 2 4 1 3 59 29 6 8 9 1 6 59 174

Fréquence (%) 3,4 0,6 2,3 6,9 1,1 1,7 8,6 1,1 6,3 32 1,7 9 ,8 1,1 0,6 1,1 2,9 1,1 2,3 0,6 1,7 34 2,1 3,4 4,6 5,2 0,6 3,4 34 100 51


Tableau VII: Répartition des transformatrice en fonction de la localité Départements

Guinguinéo

Nioro

Kaolack

Localités Ngélou Campement Kanéne Macodé bar Walo Gagnick Dierry Sakhagne thiérère Sous total Dinguirail Wack ngouna Nouroulahi Prokhane Sous total Koutal Sarra ndiougary Kabatoki Sous total

Total

Effectif 1 11 2 10 6 7 6 5 2 50 10 26 5 13 56 11 11 39 60 166

Fréquence (%) 0,6 6,6 1,2 6 3,6 4,2 3,6 4,3 1,2 30,1 1,7 9 ,80 1,1 0,6 33,8 20,1 3,4 4,6 36 ,1 100

I.3.2. Enquêtes: Deux types d’enquêtes ont été menés:  une enquête exploratoire basée sur la recherche documentaire et les entretiens avec les autorités de la région ;  une enquête transversale ou formelle basée sur l’administration d’un questionnaire 52


I.3.2.1. Enquête exploratoire L’enquête exploratoire a été consacrée aux recherches bibliographiques et à la discussion avec les autorités pour mieux connaitre les quartiers, les communes et village mais aussi le mode d’organisation des différentes entités de la chaine de valeur lait, etc. Ainsi l’appui de la Direction Régionale de l’Elevage de Kaolack dans tous ses détachements départementaux, sa contribution à l’échantillonnage et à la facilitation des rencontres avec les acteurs ont été immensément précieuses pour notre travail de recherche. Quant à la recherche bibliographique ; elle nous a permis d’explorer un certain nombre de données déjà connues sur la filière lait notamment de la production jusqu’à la commercialisation en ayant à chaque fois un aperçu sur la valeur ajoutée du produit. Cette exploration nous a ensuite permis d’affiner notre problématique et notre méthode de recherche, par la construction du questionnaire de l’enquête formelle. I.3.2.2. Elaboration des questionnaires Les questionnaires ont été élaborés à l’aide du logiciel Sphinx. Ces questionnaires concernent aussi bien les producteurs (Annexe 1), les transformateurs (Annexe 2), les collecteurs (Annexe 3), que la mini laiterie (Annexe 4). Ces questionnaires sont divisés en 5 parties :  Première partie : identification des acteurs de la chaîne de valeur du lait dans la région La première partie du questionnaire concerne l’identification de la personne enquêtée, ses connaissances sur l’activité dans laquelle elle s’active et le maillon de la chaîne à laquelle elle appartient. 53


Ainsi, la personne enquêtée doit donner son nom et prénom, âge, sexe, adresse, et statut. Il doit préciser également le nom du chef de famille ou du propriétaire de l’exploitation ;  deuxième partie : les intrants utilisés par chaque acteur de la chaîne La deuxième partie du questionnaire est consacrée aux différents intrants utilisés pour la production. La provenance de ces intrants, les fournisseurs de même que le coût de chaque intrant utilisé ont été demandés à l’acteur. Ainsi la personne enquêtée est appelée à apprécier la disponibilité des intrants utilisés, le coût de la main d’œuvre et la qualité de cette main d’œuvre. Le nombre de personne extérieurs employé est aussi demandé. Cette section s’intéresse aussi au financement pour l’achat des intrants, à la qualité des services financiers, au coût de la prévention et celui de traitement maladie ;  Troisième partie : le niveau de production La troisième partie du questionnaire est consacrée à la quantité de production laitière journalière. En effet, les renseignements recherchés portent sur la production en saison des pluies ainsi qu’en saison sèche, la part de la production destinée à l’autoconsommation pour chacune de ces saisons ;  Quatrième partie : la commercialisation Il est question ici de connaitre la structure de la vente de lait au niveau des producteurs ou par l’intermédiaire des collecteurs, mais également l’ensemble des produits issus de la transformation du lait des petites unités de transformation communément appelées mini-laiterie et les transformatrices artisanales. 54


Les différents types de produits (le lait caillé sucré ou non sucré le beurre, l’huile de beurre ou le yaourt) et leur prix sont ici à préciser. L’appréciation du prix de vente du principal produit commercialisé est aussi recherchée. En effet, trois cas de figure peuvent intervenir sur le jugement du prix de vente et de la commercialisation (satisfaisant, peu satisfaisant ou pas satisfaisant) ;  Cinquième partie : influence des acteurs La présente partie aborde les interrelations entre acteurs, les contraintes et les opportunités de la chaine de valeur lait. La maitrise du marché et la destination finale des produits ; mais également l’existence d’autres moyens d’écouler ses produits en l’absence du partenaire principal sont des informations recherchées et exposées dans ce travail. La gouvernance de la chaine de valeur a été évaluée par des liens économiques forts, liens sociaux ou par des liens économiques faibles. L’acteur enquêté propose en dernier lieu au moins trois axes stratégiques en guise d’établissement d’un état des besoins d’amélioration de la chaîne de valeur. I.3.2.3 Enquête formelle Ainsi quatre fiches d’enquête ont été adressées, respectivement, aux éleveurs ou agropasteurs qui constituent le maillon de la production, aux collecteurs qui sont moins nombreux jouant le rôle d’intermédiaire, aux transformateurs et à la mini laiterie. La méthode d’enquête semi-directive a été utilisée. Les enquêtes se sont déroulées le matin et dans l’après-midi au marché, dans les fermes et au niveau des habitations selon la volonté de l’acteur interrogé. Au niveau de la mini laiterie, la 55


gérante (voire l’un des membres de sa famille) a été interrogée sur la base d’un rendez-vous. Dans chaque exploitation, nous avons interrogé la personne qui est en général chargée de la gestion de l’activité d’élevage et de transformation : chef de famille, berger, mère de famille, femme pratiquant la traite de lait ou toute autre personne maîtrisant cette activité de la famille. Le focus groupe a concerné uniquement les transformateurs. Ils ont été rencontrés sur rendez-vous téléphonique ou en s’appuyant sur le calendrier de leurs réunions. Les enquêtes ont été réalisées en wolof et en pullar. I.3.3 Analyse de données Les données obtenues et traitées ont été analysées avec les logiciels Microsoft Excel 2007 et Sphinx plus2. Ces derniers ont permis de construire des tableaux et des graphiques, mais aussi de calculer les moyennes, les écarts type, le coût de production et la valeur ajoutée. Les résultats sont présentés sous la forme de tableaux à double entrée ou sous forme de tableaux croisés. Un coût de production moyen annuel a été calculé pour toutes les exploitations. Un « coût de production apparent saisonnier » à partir des comptes d’exploitation a été calculé pour rendre compte des conditions de production très différentes selon les saisons. Le coût de production (CP) est défini par l’ensemble des charges engagées pour la production d’une unité d’un produit donné. A partir de ce coût de production, la valeur ajoutée par litre de lait a été déterminée. Dans notre étude, le lait est considéré par convention comme la production principale et les autres produits sont considérés comme des sous-produits. Ainsi on 56


obtiendra le coût de production du lait en rapportant toutes les charges au niveau de production (NP). En outre d’après Chombart de Lauwe et al. (1969) et Cordonnier et al. (1970), la valeur des sous-produits doit être soustraite des charges totales afin d’obtenir le coût de production du lait. Nous emploierons cependant une terminologie différente en nous référant à celle élaborée par l’Institut Technique de l’Elevage en France qui distingue coût de production et prix de revient selon les formules suivantes : CP = CT / NP

et

PR= (CT - VSP) / NP

CP : Coût de production CT : Charges totales PR : Prix de revient VSP : Valeur des Sous-produits NP : niveau de production Marge totale = Chiffre d’affaires – Charge totale ; L’huile de beurre est issue du surnageant de lait ayant subi le processus de caillage naturel. Il est extrait aussi bien sur le lait destiné à la consommation que celui réservé pour la vente. Ainsi dans 18L de lait on tire 1L d’huile de beurre (Broutin, 2000). Cette conversion permet de calculer le chiffre d’affaires chez les transformateurs. I.3.4 Limites de l’enquête Au cours de la mission de terrain, il n’a pas été facile de faire la différence entre le lait de vache pure et le «lait de reconstitution» revendu sur le marché ; cette pratique est rencontrée chez certains acteurs dont l’objectif est de faire de volumes 57


et des marges. Il est aussi noté des difficultés à rencontrer les responsables des exploitations qui maitrisent mieux les réalités en place. L’absence de registres de comptabilité dans les exploitations fait que les coûts de production ont été estimés sur la base de déclaration et sans justification. A cela s’ajoute la réticence à l’endroit de certains acteurs qui ont refusé de nous recevoir et dans ce cas, on était obligé de changer de domicile

58


Chapitre II : Résultats, discussion et recommandations II.1 Présentation des résultats Ce chapitre présente les différents résultats obtenus, sur l’analyse de la chaîne de valeur du lait. Ces résultats sont présentés en tenant compte uniquement des réponses effectivement enregistrées, car pour des raisons diverses, certaines personnes enquêtées n’ont pas voulu répondre à toutes les questions. II.1.1 Description de l’organisation des activités de la chaîne de valeur du lait à Kaolack II.1.1.1 Cartographie de la chaine La cartographie de la chaine de valeur du lait dans la région est constituée d’acteurs principaux qui manipulent le produit, créent la valeur ajoutée tout au long de la chaîne et d’acteurs institutionnels qui soutiennent le développement de la chaîne (figure 11). La production nécessite au préalable la concordance de plusieurs structures, entreprises, services, etc. Les acteurs indirects ou acteurs de la pré-production jouent un rôle incontournable dans le bon fonctionnement de la chaîne de valeur plus particulièrement dans la production. Parmi eux, les plus explicites pour la production du lait ont été répertoriés ci-dessous : - les fournisseurs d’intrants zootechnique regroupés en vendeurs de paille de grain de coton, sous-produits agricoles (fane arachide, fanes de niébé, son de mil et sorgho, etc.) joue un grand rôle dans la production de lait. A leur côté les fournisseurs de produits et services vétérinaires jouent bien leur partition. En effet 59


les mandataires sanitaires, les distributeurs de produits pharmaceutiques, et les auxiliaires para vétérinaires interviennent à tout moment et en tout lieu dans la région pour assurer le suivi du cheptel ; -les institutions de micro finance octroient du crédit pour l’achat et l’acquisition d’intrants. Parfois les producteurs contractent des dettes auprès de celles-ci pour régler des problèmes divers surtout pendant les périodes de soudures ; -les structures de recherche et d’encadrement, les ONG et programmes étatiques agissent sur les formations, l’appui/conseil, sur la sensibilisation de bonnes pratiques d’élevage, sur l’amélioration des races par le biais de l’insémination artificielle. Nous pouvons citer l’ISRA, l’ANCAR le PAPEL, la GOANA et présentement le PSE. Les flux de produits générés par les chaines d’approvisionnement lait de vache, et les interrelations entre acteurs sont présentés par la figure 11.

Figure 10: Cartographie de la chaine de valeur lait dans la région de Kaolack 60


Les producteurs sont issus du système agropastoral. La production est en grande partie autoconsommée, sinon laissée aux veaux. Les éleveurs qui pratiquent la transhumance commercialisent occasionnellement des produits laitiers, chaque fois qu’elles se rapprochent d’un centre urbain. Ces femmes productrices et transformatrices mettent en œuvre des pratiques de transformation artisanale permettant de stocker le lait de différentes manières en fonction de la distance aux centres de consommation et du surplus de lait disponible. Le lait caillé, le beurre et l’huile de beurre sont les principaux produits issus de la transformation. Les individus qui collectent le lait chaque soir chez le producteur par le biais de leurs propres moyens de transport et assurent la vente directe aux consommateurs du lait cru ou les transformatrices et restauratrices au marché de Kaolack. Ce circuit est pratiqué toute l’année et surtout dans les zones faciles d’accès. Ces collecteurs rassemblent la production des éleveurs situés dans les campements éloignés et qui transportent des quantités importantes vers les centres urbains. La laiterie « kossam Rewbe Saloum » de Koutal dans le département de Kaolack utilise le lait comme intrant et est ravitaillé en lait par les éleveurs de la zone. Il en est de même pour les vendeuses de plat à base de lait caillé, les autres transformateurs, les consommateurs du lait caillé ou cru, du fromage et du beurre. La section suivante se focalise sur les acteurs directs.

61


II.1.2 Analyse de la chaine de valeur lait II.1.2.1 maillons de la chaine de valeur lait II.1.2.1.1 Production La production est en majorité extensive avec des quantités inégalement réparties dans les différentes localités visitées au niveau de la région de Kaolack. Elle se caractérise par l’utilisation des compléments alimentaires pendant la saison sèche de Janvier à Juillet. II.1.2.1.1.1Caractéristiques des producteurs La production est assurée en majorité par des hommes (87,4%), contre seulement 12,6% de femmes. Ces producteurs sont essentiellement des peulh (65,4%) qui pratiquent l’élevage associé à l’agriculture. Leur moyenne d’âge est de 49,66 ± 12,6 ans, avec une prédominance des classes d’âge de plus de 50 ans (tableau VIII).

62


Tableau VIII: Répartition des producteurs de la région de Kaolack en fonction des caractéristiques dans la région de Kaolack

Rubriques

Age

Sexe

Ethnie

Statut

Caractéristiques

Fréquences (%)

˂ 20 [20 ; 30 [ [30 ; 40 [ [40 ; 50 [ [50 ; 60 [ [60 ; 70 [ ≥ 70 Masculin Féminin Peulh Sérère wolof Bambara Agropasteur Eleveur simple Enseignant Commerçant Elève

0,6 5,4 16,1 20,2 35,7 16,7 5,4 87,4 12,6 65,4 20,8 12,7 1,2 64,4 28,2 2,1 4,3 1,1

La répartition du statut et de l’ethnie de ces producteurs sont variables en fonction des départements. L’ethnie peule est très majoritaire dans la production de lait pour toute la région. Cependant à Guinguinéo cette tendance semble se renverser avec 43% de peuls contre 53 % de sérère et wolof (figure 12).

63


83

93 F

F

80 R

R

63

61 É

É q

Q

43

U

u 28 25

e

E

23

n

12

c

2 2

2

25

N

14 1

C

11 3 6

5

3

2

6

E

e Guinguinéo

Nioro

%)

kaolack

%) Guinguinéo

(

Nioro

kaolack

(

peul wolof

serrère f

bambara

agropasteur

éleveur

enseignant

commerçant

élève

Figure 11: Répartition du statu et de l’ethnie en fonction des départements dans la région de Kaolack La production laitière n’est possible que si les intrants sont disponibles. II.2.1.1.1.2 Modes d’acquisition des intrants Les producteurs utilisent plusieurs intrants pour la production de lait dans la région de Kaolack comme l’indique la figure 13. Parmi eux, l’herbe, le tourteau d’arachide, le repasse, l’eau et dans une moindre mesure les résidus de récoltes sont uniformément utilisés dans les départements de Kaolack, de Nioro et de Guinguinéo. Les intrants employés dans la production sont obtenus soit par pâturage (99,4%), par achat (98,9%), ou encore par fabrication (10,3%) et don (6,3%) ; (figure 14A). Les espaces pastoraux sont d’accès libre sans contrepartie monétaire. S’agissant de l’achat, on note que 92,5% des intrants des producteurs proviennent des boutiques, 32,8%, dans les marchés hebdomadaires, 16,1% des 64


commerçants, 10,3% de l’Etat (par subvention) et enfin 12% des mini laiteries (figure 14B).

Figure 12 : Différents intrants utilisés par les producteurs dans la région de Kaolack 12,60%

32,80% 92,50%

16,10% boutique 10,30%

commerçant Etat marché hebdomadaire minilaiterie

A

B

Figure 13: Provenance des intrants dans la région de Kaolack 65


Par contre, Il existe une disparité dans l’utilisation de certains intrants dans la région de Kaolack. En effet, 17,6% des producteurs ont utilisé les résidus de récolte à Nioro, 12 ,8% à Guinguinéo contre seulement 7,1% à Kaolack. La graine de coton est plus utilisée dans le département de Kaolack. En effet, environ 20% des éleveurs l’utilisent pour l’alimentation du bétail laitier. Quant au son de mil, son utilisation est plus importante dans le département de Nioro que dans les deux autres. II.2.1.1.1.3 Capacité de production La production laitière est par essence de type extensive à Kaolack. On rencontre quelques fois des exploitations à caractère semi intensif. Cette production diffère en fonction des saisons et est plus importante en saison des pluies qu’en saison sèche. II.2.1.1.1.4 Production en saison des pluies La production journalière sur l’ensemble de notre échantillon s’élève à environ 1969 litres de lait par jour. La production moyenne par éleveur et par jour est de 11,51± 6,17 litres de lait. Les limites de production sont aussi estimées. Les productions minimale et maximale par éleveur et par jour sont, respectivement, 2 et 40 litres (figure 15). Cependant, dans la plupart des exploitations le niveau de production est inférieur à 15 litres et moins de 2% d’entre elles atteignent plus de 40.

66


Figure 14: production moyenne journalière de lait en saison des pluies dans la région de Kaolack Le niveau de production de lait en hivernage dans la région de Kaolack n’est pas partout la même dans les trois départements. La moyenne journalière de production par éleveur en saison des pluies est plus élevée à Kaolack (12,78 litres) et à Nioro (11,91 litres) qu’à Guinguinéo (9,74 litres). Au vu des résultats, une différence significative du point de vue de l’analyse statistique se présente dans ces départements. II.2.1.1.1.4 Production en saison sèche En saison sèche, la rareté des intrants induit une baisse voire un arrêt de la production laitière. La production moyenne par exploitation est de 6,66±5,74 litres par jour. La production totale est estimée à 1006 litres par jour. Ainsi, plus de 50% des exploitations ont une production journalière comprise entre 5 et 10 litres (figure16).

67


Figure 15: Production moyenne journalière en saison sèche dans la région de Kaolack Les moyennes journalières de production par éleveur en saison sèche sont, respectivement, 6,05 litres, 6,43 litres et 9,03 litres à Nioro, Guinguinéo et Kaolack. Dans les trois départements de la région de Kaolack il n’apparait pas de différence significative sur le niveau de production de lait en saison sèche. II.2.1.1.1. 5 Autoconsommation et vente Le niveau de l’autoconsommation suit la répartition de la production. En effet, il est moyenne de 1,62 ±1,47 litres /j en saison sèche et 2,72± 1,01 litres /j en saison des pluies. En proportion, l’autoconsommation a représenté quel qu’en soit la saison 24% de la production globale, ce qui autorise les moyennes de vente de 5,04 litres±0,5/j et 8,79 litres±1,3litres /j, respectivement, en saison sèche et en saison pluvieuse. Comme pour la consommation, la vente du lait suit une certaine dynamique en fonction des localités et des périodes de production. En moyenne les producteurs vendent le lait à 446,79 FCFA aux ménages, 445 F CFA dans les 68


marchés hebdomadaires et 400,61 FCFA à la mini laiterie. Ainsi, sur toute l’année, le département de Nioro enregistre le prix de vente moyen le plus élevé (tableau IX). Mais l’analyse statistique n’a révélé aucune différence significative entre les départements. Tableau IX: Prix de vente du lait au producteur en fonction des départements dans la région de Kaolack Département

Prix d’un litre de lait (F CFA)

Guinguinéo

425

Kaolack

451,51

Nioro

461,40

moyenne

446 ,83

Pour assurer les niveaux de production précités, les exploitations ont besoin de la main d’œuvre. II.2.1.1.1.6 Main d’œuvre de production La main d’œuvre impliquée dans le processus de production est un mixage entre la famille et les employés. Au niveau de notre échantillon, seulement 27% des exploitations ne sollicitent pas une main d’œuvre extérieure. La majorité des producteurs (66,7%) font recours à un employé ; 5,7% et 0,6% font travailler respectivement deux (2) individus dans l’exploitation et plus de deux (2). Ces employés sont la plupart du temps des bergers et la qualité de leur service est souvent jugée satisfaisante par l’employeur (96,4%). Leur nombre est plus important en saisons des pluies. 69


Le coût de la main d’œuvre a été estimé en moyenne à 221825,2±91635,62 F CFA dont 52% compris entre 200 000 à 300 000 F CFA, 33,3% entre 100 000 à 200 000 F CFA. Ce coût est plus élevé en saison des pluies qu’en saison sèche. Ce coût moyen a été jugé satisfaisant par 77,2% des employeurs contre 22,8% qui l’estiment peu satisfaisant. Payer les intrants, la main d’œuvre ainsi que d’autres charges nécessitent que les producteurs aient suffisamment de ressources financières. II.2.1.1.1.7 Moyens de financement Pour le financement des producteurs, les résultats ont montré que la chaîne de valeur lait est autofinancée. En effet, moins de 15% des producteurs font recours à des crédits financiers. D’ailleurs 50% de ceux qui en sollicitent estiment le financement peu satisfaisant et 21,4% ne sont pas tout à fait satisfait. La méconnaissance des procédures bancaires et les mouvements de transhumance font que 85,3% ne sollicitent pas de prêt auprès des banques. Après la production, il est important que le produit passe à un autre maillon de la chaîne constitué par les collecteurs. II.1.2.1.2 Collecte Dans le maillon production, la collecte du lait frais est assurée en général par les transformateurs eux-mêmes. Néanmoins nous avons eu à rencontrer 10 collecteurs au niveau de Kaolack qui jouent le rôle d’intermédiation entre le milieu rural et le marché urbain. Ces collecteurs sont en général éleveurs, bergers, intermédiaire ou conducteur de taxi brousse. 70


Ils ont en moyenne 9 fournisseurs et recueillent quotidiennement en moyenne 52,50± 17,68 litres de lait frais. Ce lait est obtenu au prix de 375 FCFA au comptant ou par crédit et revendu au prix moyen de 512,50±53,03 FCFA directement au marché local ou aux transformateurs. Les prix d’achat et de vente du litre de lait frais sont jugés peu satisfaisant par les collecteurs. Après la collecte, le lait est transporté avec les moyens disponibles sur place. II.1.2.1.3 Transport Le transport du lait dans la région de Kaolack est assuré par les charrettes, les taxis brousse et les voitures de transport en commun. Le prix de transport relevé est de 394,34±53,4 FCFA en moyenne et varie entre 300 et 500 FCFA selon la localité. Ce prix est appliqué uniquement au passager et non pas au produit. Les moyens de transport évoqués permettent le déplacement du lait frais et/ou caillé vers les zones urbaines ou de transformation. II.1.2.1.4 Transformation II.1.2.1.4.1 Transformation artisanale II.1.2.1.4.1.1 Caractéristiques des transformateurs Comme pour la production, la transformation est assurée par des femmes à 97%. La majorité de ces femmes sont des peulhs (95,1%). Leur âge moyen est de 37,94±13 ans. Les transformateurs de classe d’âge allant de 20 à 40 ans sont majoritaires (tableau X).

71


Tableau X: Répartition des transformateurs en fonction des caractéristiques dans la région de Kaolack

Rubriques

Age

Sexe

Ethnie

Caractéristiques

Fréquence (%)

˂ 20

2,6

[20 ; 30 [

23,9

[30 ; 40 [

35,5

[40 ; 50 [

20,6

[50 ; 60 [

9,0

[60 ; 70 [

6,5

≥ 70

1,9

Masculin

3,0

Féminin

97,0

Peulh

95,1

Sérère

4,3

Ouolof

0,6

La répartition des transformateurs en fonction des caractéristiques présente des disparités dans les trois départements concernés. Ainsi la presque totalité des transformateurs sont des femmes peuls (100% à Kaolack). On note participation d’hommes mais faible et uniquement dans les départements de Nioro et Guinguinéo (figure 16).

72


%

100

F R É Q U E N

100

F R É Q

98

93

U E N C E

% )

96 94

C E

%

6 1 Guinguinéo

Peul

6

4

2 Kaolack

Sérère

Nioro

Guinguinéo

Wolof

Féminin

Kaolack

Nioro

Masculin

Figure 16: répartition des transformateurs en fonction de l’ethnie et du sexe dans la région de Kaolack II.1.2.1.4.1.2 Mode d’acquisition des intrants Deux types d’intrants ont été identifiés au niveau des transformateurs : le lait frais et le lait en poudre. Concernant le lait frais, les transformateurs s’approvisionnent essentiellement à partir de leurs propres élevages sans apport financier (94,6%). Seulement 3,6% s’approvisionnent auprès d’autres éleveurs. Une autre catégorie moins importante (1,8%) utilise le lait en poudre vendu dans les boutiques comme principal intrant (figure 17).

73


3,60% 1,80%

94,60%

Maison

Eleveur

Boutique

Figure 17: Modes d’acquisition des intrants par les transformateurs à Kaolack II.1.2.1.4.1.3 Capacité de transformation et de vente Dans la région de Kaolack, le principal produit de transformation est le lait caillé non sucré. La production varie selon les transformateurs, avec une moyenne quotidienne de 9,25± 5,28 litres. Ainsi, 31,9% et 31,2% d’entre eux ont une production comprise, respectivement, entre 5 à 10 litres et entre 10 à 15 litres de lait par jour. Seulement, 1,4% des transformateurs atteignent une production de 30 litres par jour (figure 18). Dans les trois départements de la région de Kaolack, la vente du lait frais ou caillé est majoritairement assurée par les femmes. Elles sont rencontrées au niveau des marchés le plus souvent, des garages et pratiquent des fois le système porte à porte dans les maisons. En ville, la vente du lait frais ou caillé se fait principalement au niveau des kiosques implantés par des particuliers pour la plupart. Ce lait est vendu en moyenne à 482,21± 41,46 FCFA le litre. Le prix varie entre 300 et 500. Il est, cependant, jugé peu satisfaisant par 79,9% des transformateurs. 74


L’huile de beurre est le deuxième produit de transformation (15,5%) dans la région de Kaolack. Il est vendu au prix moyen de 2431,43± 664,55 FCFA le litre. Les transformateurs

jugent

ce

prix

satisfaisant

(51,5%) de

même

que

la

commercialisation (66 ,7%).

Figure 18: Capacité de transformation de lait dans la région de Kaolack La capacité de production des transformateurs n’est pas la même dans toute la région durant toute l’année. En effet, le département de Kaolack dépasse de loin les autres

en

termes

de

capacité

de

transformation

journalière

(12,77 litres). En moyenne un transformateur produit 9,92 litres de lait caillé chaque jour durant l’année (tableau XI). Ces résultats montrent une différence significative du point de vue de l’analyse statistique.

75


Tableau XI: Capacité journalière de production des transformateurs par département dans la région de kaolack Département

Quantité de lait transformée (litre)

Guinguinéo

8,15

Kaolack

12,77

Nioro

7,66

Moyenne

9,92

II.2.1.4.2 Transformation industrielle : cas de la mini-laiterie de Koutal Contrairement à la transformation artisanale, la transformation industrielle a impliqué plus de main d’œuvre. En effet, notre étude a révélé que la mini-laiterie de koutal emploie en tout six (6) individus, pour un coût de 104 000 FCFA par mois. Aussi, elle a nécessité plus d’intrants et de matériel comme indiqué dans le tableau XII. S’agissant du lait local, il existe parfois un échange bilatéral entre la laiterie et les fournisseurs qui consiste à payer la moitié du prix du lait en aliments de bétails ou à crédit jusqu’à la fin du mois. La capacité de production maximale de la mini-laiterie est de 900 litres par jour, même si la quantité de lait collectée dépasse rarement les 90 litres (annexe 6). Les marchés visés sont les boutiques, les marchés locaux, les kiosques et les rayons de produits locaux (Dakar essentiellement). Ainsi, le lait est vendu sous différents conditionnements (sachets, pots ou bouteilles) et différents formats (80 ml, ¼ litre, ½ litre, 1 litre).

76


Tableau XII: Intrants et matériel de la mini laiterie de koutal à Kaolack Intrants

Matériel

Type

Quantité/ jour

Type

Quantité

Lait local

90 L

Réfrigérateurs/congélateurs

4

Sucre

14 Kg

Pasteurisateurs en inox (300L)

5

Ferment

1 sachet

Glacières

6

Arome

1 pot

Thermo-soudeurs

4

Sachets

300

Conteneur

1

Bouteille

2

Bouteille de gaz

3

Pots

10

Récipients en inox

9

La mini laiterie achète le litre de lait à 400 F CFA en moyenne pour fabriquer la lait caillé sucré et non sucré. Le lait caillé sucré est vendu en de petites unités de 80 ml, d’1/4 de litre, d’un 1/2 et d’un litre, aux prix respectifs de 100 FCFA, 250 FCFA, 450 FCFA et 800 FCFA. Quant au lait caillé non sucré, il est vendu par litre et au prix de 700 FCFA. Le circuit de commercialisation est organisé comme suit : - vente sur place ; 77


- vente au niveau des services à proximité et dans la ville de Kaolack (bureau des services régionales ; SENELEC, SDE, banque, etc.) ; - la présence de marque commerciale sur les emballages fait que les produits peuvent accéder aux grandes surfaces (supérettes, stations-services, etc.). L’acceptation du produit est conditionnée par sa qualité. Pour s’assurer du lait de bonne qualité, la mini laiterie pratique le (les) test(s) suivant(s) : - le test à l’ébullition ; - le test de l’acidimétrie ; - le test à l’alcool ; - les techniques locales. Chaque maillon de la chaîne crée un surplus de valeur sur le produit. II.2.2 Détermination de la valeur ajoutée du lait Elle a été possible grâce aux informations sur le type d’investissement, l’alimentation, les soins vétérinaires et l’utilisation de la main d’œuvre. Les moyennes des différentes variables ont permis de calculer le coût de production d’un litre de lait de vache au cours de l’année mais aussi la valeur ajoutée par litre de lait. II.2.2.1 Producteurs D’une manière générale les exploitations en élevage extensif utilisent des concentrés que pendant la saison sèche (janvier à juillet). Elles n’ont pas de matériel durable conduisant à des charges fixes nulles. Ainsi, le coût des charges pour la production est évalué à 796390,3 F CFA en moyenne par exploitation et par an (tableau XIII). Par contre le chiffre d’affaires s’élève en moyenne à 78


834237,80481 FCFA par exploitation et par an. Il équivaut à la marge nette et permet une valeur ajoutée de 378475 FCFA. Du fait de l’utilisation de la complémentation alimentaire et de la rareté de l’aliment, le coût de production varie en fonction des saisons. Tableau XIII: Compte d’exploitation annuel des producteurs dans la région de Kaolack Charge

Montant

Produit

(F CFA) Tourteau

(F CFA)

103190,32 Vente de

d’arachide Ripasse

Montant

lait 128172,94 Saison des

478582,317

pluies Herbe

36260

Saison

355655,48781

sèche grain de coton

65318,18

Son de mil

29400

Eau

41732,37

Main d’œuvre

221825,20

extérieure Prévention

12005 ,58

maladie Traitement

36656,74

Transport

133834,55

Total charge

796390,3

VA

37847,50481

CA

834237,80481

VA : Valeur ajoutée ; CA : Chiffre d’affaires 79


II.2.2.1.1 Coût de production d’un litre de lait II.2.2.1.1.1 Saison des pluies L’abondance de pâturage en saison pluvieuse limite l’achat des compléments alimentaires. Ainsi les charges inhérentes à la production sont constituées essentiellement de la main d’œuvre. Celle-ci représente 607,740 F CFA par jour. Rapportée au niveau de production saisonnière (11,51 l), elle permet d’obtenir un coût de production de 52,80 F CFA par litre. Lorsque celui-ci est retranché du prix unitaire, l’on obtient une marge nette de 336,61 F CFA /litre. II.2.2.1.1.2 Saison sèche En saison sèche le stresse alimentaire et hydrique poussent les producteurs à la complémentation et achat d’eau pour la survie des animaux. L’emploi de la main d’œuvre est moins important qu’en saison des pluies. Le coût de production par litre est plus élevé en saison sèche. Il équivaut à 467,972 F CFA. Il a été calculé en déduisant la part de la main d’œuvre en saison hivernale enlevée sur les charges annuelles, le tout rapporté à la durée de la saison sèche (210 jours). La différence entre le prix de vente unitaire du litre de lait et son coût de production conduit à une marge négative de 21,182 F CFA/litre. II.2.2.2 Transformateurs La transformation est par essence l’activité des femmes qui sont pour la plupart épouses des bergers. Ce qui limite l’existence de collecteurs /intermédiaires dans la chaîne de production. Le produit fini est le lait caillé non sucré destiné au marché local. Deux cas de figure vont être exposés en fonction de la provenance du lait. 80


II.2.2.2.1 Lait transformé acquis chez les producteurs Dans ce cas de figure normatif, il est considéré que les transformateurs achètent le lait auprès des producteurs au prix du marché. . Les charges se résument essentiellement en intrant (lait cru) et en transport. Le coût de ces charges est estimé en moyenne à 1501734,1 FCFA par an et par transformateur, soit 444,793 FCFA par litre de lait transformé (tableau XIV). Les recettes sur la transformation sont tirées en général de la vente de lait caillé et de l’huile de beurre. Elles s’élèvent en moyenne à 2116778,9425 FCFA par an et par individu. La valeur ajoutée du produit par an chez les femmes transformatrices est de 615044,8425 FCFA, soit en moyenne 37,417 F CFA par litre de lait transformé Tableau XIV: Compte d’exploitation annuel des transformatrices (le lait cru acheté) dans la région de Kaolack. Charge/an Quantité Prix/unité Montant litre FCFA FCFA Lait cru Transport

3620,8

375

1357800 143934,1

Produit

Lait caillé Huile de beurre

Total 1501734,1 CA charge VA 615044,842 CP/L 444,793 VA/L = 37,417 F CFA VA : valeur ajouté ; C A : chiffre d’affaires

Prix/ unité FCFA 482,21

Quanti té litre

Montant FCFA

3376,25 1628061,512 201

488 717,43

2116778,942

81


II.2.2.2.2 Lait transformé acquis dans l’exploitation familiale. Dans ce cas de figure réaliste, les transformateurs subissent un traitement particulier. En effet, du fait de la répartition sociale des tâches dans les exploitations agricoles, les femmes s’occupent de la traite des vaches et acquièrent le lait sans frais. La conséquence directe est la limitation des charges opérationnelles au déplacement dédié à la vente. Elles sont évaluées en moyenne à 143934,1 FCFA par an et par transformateur. Rapporter au litre, il faut 42,631 FCFA pour produire un litre de lait caillé. Les recettes de ces transformateurs proviennent essentiellement de la vente de lait caillé, de l’huile de beurre et sont évalués à 2116778,9425 FCFA par individu et par an. La valeur ajoutée générée est de 1972844,9425 FCFA, soit en moyenne 439,579 FC FA par litre de lait transformé (tableau XV). II.2.2.2.3 Collecteurs Les charges que supportent les collecteurs sont inhérentes à l’achat de lait cru et au transport. Elles ont été évaluées à 21187,500 FCFA par jour, soit 5718,750 FCFA par litre. La vente du lait au prix moyen de 512,50 FCFA par litre permet à chaque collecteur d’obtenir un chiffre d’affaires de 28406,25 FCFA. La différence de ce chiffre d’affaires avec les charges totales donne une valeur ajoutée de 10368281,25 FCFA par an. Rapporter à la quantité de lait collectée, on obtient une valeur ajoutée de 108,928 FCFA sur chaque litre de lait collecté (tableau XVI).

82


Tableau XV: Compte d’exploitation annuel des transformateurs (le cas où le lait cru n’est pas acheté) dans la région de Kaolack Charge/an Quantité Prix/unité Montant (litre)

FCFA

Produit Prix/

FCFA

unité

Quantité Montant (litre)

(FCFA)

FCA Lait

482,21 3376,25

1628061,512

caillé 143934,1

Transport

Huile

201

488 717,43

de beurre 143934,1

Total

CA

2116778,942

charge VA

1972844,9425

CP/L

42,631

VA/L

439,579F C FA

VA : Valeur ajoutée ; CA : Chiffre d’affaires ; CP : coût de production

83


Tableau XVI: Compte d’exploitation annuel des collecteurs dans la région de Kaolack Charge

Achat

Quantité Prix

Montant

(litre)

(litre) (FCFA)

52 ,50

375

19687,500

Produit Quantité Prix (litre) Lait cru 52 ,50

Montant

(FCFA) (FCFA) 512,50

26906,25

Lait Transport

1500

Total/J

21187,500

Total/an

7733437,5

V A/an

2087343,75

CP/L

403 ,571

VA/L

108,928

C A/an

10368281,25

VA : Valeur ajoutée ; CA : Chiffre d’affaires ; CP : coût de production II.2.2.2.4 Mini laiterie de Koutal Située dans la Commune de koutal dans le Département de Kaolack, la laiterie est mise en place au nom de la DIRFEL de Kaolack. Elle a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 38700000 FCFA pour un coût de production estimé à 19384800 F CFA par an. Ainsi, la mini-laiterie génère une valeur ajoutée annuelle de 19315200 FCFA, soit 421,495 FCFA/litre de lait transformé et vendu (tableau XVII).

84


Tableau XVII: compte d’exploitation annuel de la mini laiterie Charge/mois

Main

Quantité Prix

06

Montant Produit

Prix

Quantit Montant

(FCFA)

(FCFA)

(FCFA)

(jour)

(FCFA)

104000

104000

800/ L

10

240000

450/½ L

40

540000

250/¼ L

120

900000

d’œuvre

Lait local

sucré

90 L/J

400

108000

Lait caillé

0

non sucré

Sucre

14 kg /J

578,57

243000

Ferment

1 boite

2500

75000

Arome

-

300

9000

Sachets

250

12

90000

Bouteille

2

120

7200

Total/mois

Lait caillé

1615400

Total/an

19384800

VA

19315200 FCFA

CP/L

555,777 FCFA

VA/L

421,495 FCFA

100 /80ml 375

1125000

700 /L

420000

CA/ mois

3225000

CA/an

38700000

20

VA : Valeur ajoutée ; CA : Chiffre d’affaires ; CP : coût de production II.2.3 valeur ajoutée globale du lait Un résumé des valeurs ajoutées de la chaîne de valeur lait à Kaolack est représenté dans le tableau XVIII. 85


Tableau XVIII: Valeur ajoutée globale par litre de lait chez tous les acteurs de la chaîne dans la région de Kaolack Acteurs

Coût

de Valeur ajouté/litre de lait

production

(F CFA)

moyenne /litre (FCFA) Producteurs: Saison des pluies

52,80

336,61

336,61

saison sèche

467,972

-21,182

-21,182

157,714

157,714

Moyenne Lait

444,793

37,417

acheté Transformateurs

Lait

42,631

439,579

acquis sans frais mini laiterie

598

421,495

421,495

collecteurs

403 ,571

108,928

108,928

725,554

1127,716

VA global

Chaque acteur de la chaîne ajoute de la valeur au lait. L’ensemble de ces surplus de valeur donne au bout du compte une valeur ajoutée globale. Dans notre présente étude, la production d’un litre de lait cru ou caillé nécessite une succession mise en valeur depuis l’éleveur jusqu’au transformateur ou vendeur final en passant par les collecteurs. 86


La valeur ajoutée globale par litre de lait peut être défini en deux cas de figure pour la chaîne du lait. Lorsque les transformateurs achètent le lait auprès des producteurs, le litre de lait génère une valeur ajoutée globale de 725,554 FCFA sur toute la chaine. Au cas où les transformateurs tirent le lait de l’exploitation familiale, le litre de lait génère une valeur ajoutée globale de 1127,716 FCFA. II.2.4.Analyse des Contraintes de la chaine de valeur du lait Durant les enquêtes et entretiens, d’énormes difficultés ont été répertoriées à chaque étape de la chaîne, de la pré-production à la commercialisation des produits finis en passant par la production, et à la transformation. Les contraintes sont entre autres le sous exploitation du potentiel laitier, les difficultés d’accès aux aliments de bétail, l’insuffisance des ressources en eau, le vol de bétail et les difficultés de commercialisation.

Le tableau XIX montre les différentes contraintes de la chaîne de valeur lait à Kaolack ainsi que les causes et les conséquences.

87


Tableau XIX: Contraintes de la chaine de valeur dans la région de Kaolack Contraintes -Sous exploitation du potentiel laitier

Causes

Conséquences

-les conditions d'alimentation - mauvais entretiens des femelles en lactation - Insuffisance des stocks et cherté des prix -salinité des sols - Manque d’organisation des éleveurs - Mauvais état de certains ouvrages hydrauliques - Insuffisance des équipements hydrauliques et faible capacité des forages - Manque de matériels d’exhaure au niveau des puits

- Baise de production

Insuffisance de zones de pâturage Vol de bétail

- Cultures extensives - Inexistence de forêts - Manque de pâturage - Présence des transhumants

- Transhumance - Vol de bétail et agression - Conflits -Réglementer la transhumance - Régression du sous-secteur de l’élevage

Qualité du produit à la collecte et transformation

-manque d’hygiène à la manipulation -manque de moyen de collecte -absence de chaine de froid

-contamination du lait

Insuffisance de points de ventes Concurrence des produits importés Difficulté d’accès aux marchés urbains

Altération du produit

- Difficultés d’accès aux aliments de bétail

- Insuffisance des ressources en eau pour l’abreuvement du bétail

Difficulté de commercialisation

- diminution de la durée de l’lactation -ingestion de corps étrangers - Sous-alimentation et mortalité du bétail - Mécontentement des éleveurs - Transhumance - Mortalité du bétail - Baisse des rendements en lait

- altération du lait

Baisse du prix de vente Baisse du revenu des acteurs

Pour lever ces contraintes, des solutions sont proposées afin de revenir à des fins meilleures. 88


II.3 Proposition de solution Les acteurs ont formulé des propositions de solution pour le développement de la chaîne de valeur. Ainsi, de toutes les propositions recueillies, la baisse des intrants, l’insémination artificielle, la culture fourragère, l’accessibilité des soins vétérinaires, conception de routes en bon état, moyens de conservations du lait au froid, facilité et la lutte contre le vol de bétail viennent en bonne position (tableau XX). Par ailleurs la facilité l’écoulement du lait ainsi que l’implantation de mini laiteries sont les propositions communes citées par les différents acteurs.

89


Tableau XX : Proposition de solution pour l’amélioration de la chaine de valeur dans la région de Kaolack Acteur

collecteur

transformateur

mini laiterie

Solution Route en bon état

Effectif 10

Fréquence (%) 100

Appuis technique et médical aux éleveurs Encadrement de la filaire laitière Moyens de conservations du lait au froid Reinforcement des capacités de la mini laiterie

5

50,0

10

100%

5

50,0

Appuis technique et financier des transformatrices Augmentation des capacités de la laiterie Augmentation des intrants sur le marché Augmenter la quantité de lait disponible sur le marché Augmenter le prix de vente Baisse du transport Déplacement des clients vers les transformatrices Diminuer le prix des intrants Facilité l’écoulement du lait Faire la promotion du lait Formation des transformatrices Implantation d’une mini laiterie Liberté de fixation du prix Insémination artificielle Production continue de lait

18

10,8

10

6,0

5

3 ,0

2

1,2

9 7 11

5,4 4,2 6,6

15 43 2 7 102 2 22 48

9,2 25,9 1,2 4,2 61,4 1,2 13,3 28,9

Appui des partenaires Clientèle fixe Points de collectes dans les zones reculées Contractualisation avec les producteurs Redynamisation des membres Meilleure maitrise du marché

1 1 1

100 100 100 100

1 1

100 100 90


producteur

Baisse du prix des intrants

120

68.6 %

Soins vétérinaires accessibles

94

53.7 %

Insémination artificiels

70

40.0 %

Cultures et réserves fourragères

64

36.6 %

Augmentation des aires du pâturage

54

30.9 %

Installation d’une mini laiterie

45

25.7 %

Lutte contre le vol de bétail

36

20.6 %

Formation des producteurs

30

17.1 %

Renforcement des capacités de la mini laiterie Accès aux financements

22

12.6 %

20

11.4 %

Un bon matériel de collecte

16

9.1 %

Forage

13

7.4 %

Géniteurs de bonnes qualités

12

6.9 %

Lieu de vente adéquat

10

5.7 %

Limiter la transhumance

9

5.1 %

Permis d’abattages des arbres en saison

9

5.1 %

Possibilités d’avoir du crédit

6

3.4 %

Transformation en tourteau d’arachide

4

2.3 %

91


II.3 Interactions entre les différents acteurs de la chaine de valeur lait La gouvernance de la chaîne de valeur lait de vache dans la région de Kaolack est de type marché. En effet, c’est une chaîne de valeur mal structurée, avec un nombre d’acteurs variant en fonction des saisons. En effet seul les variables prix et quantité sont déterminants dans la chaîne au niveau de la gouvernance. Il n’existe pas en réalité de contrat formalisé entre les fournisseurs et leurs clients. On observe pour la plupart du temps des engagements verbaux avec les structures spécialisées tels que les hôtels, supermarchés et restaurants mais aussi avec les revendeurs. Cependant, les relations sont des liens de marché à vue où un client (consommateur, transformateur) peut s’approvisionner auprès de plusieurs producteurs. Il existe aussi des liens de prestation entre les producteurs et transformateurs d’une part et entre les collecteurs (même si leur nombre est réduit) et producteurs d’autre part. Les liens entre acteurs du même maillon de la chaine sont aussi constatés. Quant au niveau d’information entre les acteurs ; il est caractérisé par une insuffisance de concertation ; une faible restitution des formations et informations. L’encadrement technique est également insuffisant. La fixation du prix est qua même consensuelle, elle est fonction de la disponibilité du lait sur le marché. Dalleur toute augmentation du prix d’intrant va forcément influencer sur la fixation du prix chez les différents acteurs. Les résultats vont être discutés dans le chapitre suivant.

92


Chapitre III : discussions et recommandations Ce chapitre est consacré à la discussion des résultats obtenus à l’issue de notre étude, en combinaison avec les enseignements d’autres auteurs. Cela nous conduira à proposer un certain nombre de recommandations à l’égard de l’Etat, mais aussi à l’endroit des acteurs de la chaîne de valeur lait. III.1 Discussions III.1.1. Caractéristiques de la chaîne de valeur dans la région de Kaolack III.1.1.1. Principaux acteurs de la chaîne de valeur III.1.1.1.1. Producteurs La production laitière dans la région de Kaolack est essentiellement assurée par les peulh

(65,4%), les Sérère (20 ,8%), les Wolof (12,7%). En effet, les peulh

sont traditionnellement des éleveurs depuis plusieurs décennies, d’où la première place qu’ils occupent dans la possession des élevages dans la région. Ces résultats sont en contradiction avec ceux de Sery (2003) obtenus dans les régions de Dakar et de Thiès où l’élevage laitier est pratiqué par les Wolof (65%). Les éleveurs de la région de Kaolack sont en majorité des hommes (87,4 % d’hommes contre 12,6 % de femmes) dans la région de Kaolack. Le même constat a été fait par Umutoni (2012) à Diourbel (89,2% et 10,8%) qui est sociologiquement et géographiquement proche de Kaolack et à Kolda (93,3% pour les hommes contre 6,7% pour les femmes). Ces résultats témoignent de la faible implication des femmes au Sénégal dans l’élevage des bovins laitiers. Certains auteurs comme Sow (2014) expliquent cela comme étant lié à leurs faibles capacités physiques et matérielles. En effet, les femmes sont très peu propriétaires 93


de troupeau de bovins ; et quand bien même qu’elles le sont, cela ne fait pas d’elles des chefs de ménage. Par ailleurs, les éleveurs sont pratiquement vieux. En effet plus de 57% des éleveurs dépasse l’âge de 50 ans. Ceci pourrait constituer des limites liées au manque d’innovation des pratiques pastorales et au mode de gestion de troupeaux inadéquat de l’appareil de production face aux exigences d’une économie moderne. Cette tendance est devenue mondiale avec le désintéressement de plus en plus des jeunes à l’élevage au profit des secteurs qu’ils jugent plus modernes et plus attractifs. Les éleveurs pratiquent en plus de l’élevage d’autres types d’activité. Ainsi, 64,4% d’entre eux sont des agro-pasteurs et 4,3% de commerçants. En effet l’agriculture occupe une place importante dans la région d’où la forte cohabitation de l’élevage avec l’agriculture. Les éleveurs cultivent des légumineuses (arachide) et des céréales (riz, mil, maïs, sorgho) qui constituent de par leurs résidus un surplus dans l’alimentation du bétail surtout dans les périodes de soudure. Les sous-produits de cette agriculture sont diversement utilisés dans les trois départements. Les résidus de récolte dominent à Nioro au moment où la consommation de la graine de coton par le cheptel laitier est plus fréquente dans le département de Kaolack. Ces résultats sont en parfait accord avec les réalités de la région. De toute la région, Nioro est le département le plus agricole. Quant au département de Kaolack, l’huilerie de la SONACOS facilite la disponibilité en graine de coton utilisée dans la ration alimentaire des laitières. SOW (2014) publie des résultats similaires dans la région de Thiès avec un taux de 74,6% d’agropasteurs qui bénéficient des sousproduits agricoles.

94


Au Niger, Boukary et al. (2007) ont rapporté que les sous-produits agroindustriels, et les éléments minéraux prennent une part importante dans l’alimentation du bétail et surtout en zone rurale. Ce constat est partagé par nos résultats qui révèlent une utilisation importante des résidus de récolte qui sont soit servis à la ferme soit laissés dans les champs pour les animaux en divagation. III.1.1.1.2. Collecteurs Il ressort de notre étude que les collecteurs ne sont pas en réalité très représentés dans la chaîne de valeur du lait au niveau de la région de Kaolack. Le faible nombre des collecteurs est un signe de ralentissement de la commercialisation du lait lié soit à l’état des routes qui empêche la collecte en amont, soit à la cessation d’activités des mini laiteries en aval vers lesquelles ils livraient régulièrement le lait. Dans les régions comme Kolda, le métier de collecteur est reconnu et leur nombre important pour faciliter la liaison entre les villages et les centres de collecte voire les mini laiteries localisés en périphérie ou en milieu urbain (Dièye, 2003). Dans le secteur laitier et d’autres secteurs agricoles au Sénégal, l’engouement des intermédiaires dans une chaîne est un manifeste de vitalité de l’activité, et concourt à l’augmentation des prix. Cela n’est pas le cas à Kaolack du fait que cette vitalité s’amenuise depuis la disparition des mini laiteries. En effet, les transformatrices en milieu urbain n’ont pas une grande capacité de production, ce qui obligerait les collecteurs à vendre le reste du lait collecté sur la place de marchés. Ce temps supplémentaire investi peut en effet avoir un impact sur d’autres activités économiques qu’ils mènent. Par ailleurs, les femmes d’éleveurs qui sont des peuls pour la plupart tirent le lait de leur propre exploitation, ce qui limite profondément l’activité de collecte. Néanmoins les quelques rares collecteurs trouvés sur le terrain mènent l’activité de collecte qui suit un certain nombre de circuits. Ceux 95


rencontrés sont classés en collecteurs livreurs ou primaires (bergers, éleveurs) et en revendeurs

ou

collecteurs

secondaires

(chauffeur,

intermédiaires).

Cette

description correspond aux observations de Sissokho (2001) dans le système agropastoral au Sénégal. Ainsi, le lait est collecté et acheminé jusqu’aux centres urbains où il est vendu soit à des intermédiaires, soit directement aux consommateurs. Cette dernière manière de vente est plus pratiquée par les collecteurs car générant plus de revenu. Les mêmes constats ressortent de l’étude de Broutin en 2000. Il montre que la vente directe au consommateur demeure largement majoritaire, en raison du prix rémunérateur et dans les villes secondaires. III.1.1.1.3. Transformateurs Les transformateurs sont majoritairement des femmes peuls (95,1%) et épouses des éleveurs. En effet, ces dernières tirent du lait frais au niveau de l’exploitation du mari ou même de leurs propres vaches en lactation. Cette pratique est réservée aux femmes peuls qui sont culturellement attachées aux techniques de transformation très anciennes. Ces dernières utilisent le revenu de leur activité dans les dépenses quotidiennes de la famille. Certaines pratiques et faits culturels ont une influence sur la qualité du lait. En effet, le focus groupe avec les femmes transformatrices révèle qu’elles considèrent la pasteurisation comme un procédé de dénaturation du produit, surtout la perte du goût qui est une caractéristique essentielle à la consommation du lait local. Il existe aussi des transformatrices qui achètent le lait cru chez les producteurs mais leur nombre n’est pas considérable. Quant à la transformation industrielle, elle nécessite plus de matériels, de savoir-faire et de capitaux. Dans ce type de 96


transformation d’autres intrants sont utilisés, ce qui augmente ainsi les charges et le coût de production. Le lait cru qui est la principale matière première est obtenue uniquement par achat contrairement à la transformation artisanale où le lait est parfois acquis « gratuitement» et utilisé comme seul intrant. D’ailleurs, notre étude a révélé que 94,6% des transformateurs s’approvisionnent à partir de leurs propres élevages. Seulement 3,6% s’approvisionnent auprès d’autres éleveurs. Guèye (2016 ) trouve des résultats similaires dans les régions de Thiès et Dakar avec des transformateurs artisanaux qui sont majoritaires à 92% représentés principalement par les femmes épouses des éleveurs mais aussi d’autres qui achètent du lait frais chez ces dernières ou directement chez le producteur. Par contre dans la mini laiterie de koutal, l’activité de transformation est gérée aussi bien par les femmes que par les hommes. Le lait cru de vache est le seul produit utilisé durant toute l’année dans cette unité de transformation qui a une capacité de production de 900 litres par jour. Par contre cette capacité n’est généralement pas atteinte par cette unité. De la même manière Sissokho décrit en 2001 les mini laiteries comme étant des unités semi-modernes, qui traitent et distribuent le lait issu des étables laitières, mais aussi du lait produit en dehors de la ceinture laitière en hivernage. Pour lui, la capacité de ces unités de pasteurisation est très variable et varie de 100 litres à 500 litres par jour. Elles fonctionnent souvent en dessous de leurs capacités réelles.

97


III.1.1.2 Capacité de production III.1.1.2.1. Producteurs Le niveau de l’autoconsommation est très faible quel que soit la saison et témoigne d’une volonté de vendre. En effet, en saison sèche, la production moyenne est de 6,66±5,74 litres par jour par exploitation. Par contre en saison des pluies cette production moyenne par éleveur est de 11,51± 6,17 litres par jour. En d’autres termes, les éleveurs commercialisent 76% de leur production par jour en toute saison. Ces observations sont en accord avec ceux d’Habonimana (2013) où l’autoconsommation en moyenne est de 2,31l/j en saison sèche et 3,62l/j en saison des pluies, et les taux de commercialisation de production, sont, respectivement, de 70% et 75% de . Le lait est produit en quantités inégales dans la région. Si en saison sèche, les moyennes de production journalières par éleveur sont moins importantes à Nioro et Guinguinéo qu’à Kaolack; il n’en demeure pas moins que cette tendance est aussi observée en hivernage. Les différences de production justifient une répartition inéquitable du cheptel dans la région (Habonimana, 2013). Par ailleurs, le département de Guinguinéo compte une importante population de sérères qui est une ethnie à vocation agricole par essence. Ce qui fait de l’élevage dans cette localité une activité secondaire derrière l’agriculture surtout en période d’hivernage. Les éleveurs réduisent à cet effet l’activité pastorale et par conséquent la production laitière.

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III.1.1.2.2. Transformateurs Le lait caillé est le premier produit de transformation (84%) suivi de l’huile de beurre (15,5%). Nos résultats sont conforment à ceux de Gassama (1996) sur la Petite Côte avec 80 % pour le lait caillé et 18% pour le beurre traditionnel. La production moyenne estimée à 9,25 litres/jour présente une importante variation pouvant atteindre jusqu’à moins de 5 litres et plus de 30 litre par jour, respectivement, en saison sèche et saison des pluies. Ce différentiel observé entre la quantité de lait produite ou transformée en saison sèche et celle en saison des pluies est dû à la saisonnalité (abondance du pâturage en saison des pluies qu’en saison sèche), au nombre de vaches en lactation pendant ces deux périodes et au prix des intrants (fane d’arachide, graine de coton, etc.…). Une autre variation est notée sur la quantité de lait transformée au niveau des trois départements. Ainsi le département de Kaolack domine largement avec une production moyenne de 12,77 litres de lait caillé par transformateur et par jour. La quantité de lait cru, la taille du marché ainsi que le pouvoir d’achat des populations dans ce département encouragent le niveau de la transformation. Quant à la mini laiterie de koutal, sa capacité de production est loin d’être atteinte. En effet, cette capacité est de 900 litres par jour au moment où elle ne fonctionne qu’avec 90 litres. Ces résultats traduisent une volonté des éleveurs à vendre directement le lait cru sur le marché à défaut de le donner aux femmes transformatrices. Boukary (2007) arrive à cette même conclusion. Il décrit que les producteurs qui sont à proximité de la ville font essentiellement de la vente de lait frais directement aux consommateurs. Duteurtre (2007) partage cet avis ; pour lui, les quantités de lait effectivement collectées par les mini laiteries au Sénégal restent faibles et ne dépassent pas 7% de la production. 99


III.1.1.2 Main d’œuvre de production : Notre étude révèle un désintéressent à la conduite du troupeau par la jeunesse au profit de la scolarisation et de l’exode. Cela pousse bon nombre de propriétaires à recruter de la main d’œuvre salariale. Ainsi, la majorité des producteurs soit (66,7%) font recours à un employé, seulement 27% ne font pas recours à une main d’œuvre extérieure. Le coût de la main d’œuvre est fortement lié à la saisonnalité. En saison des pluies les éleveurs ont besoin de plus d’effectifs du fait que les aires de pâturage sont réduites par l’activité agricole. Il faut une gestion rigoureuse pour éviter les conflits avec les agriculteurs et de ce fait dépenser plus en termes de salaire. Durant la saison sèche les producteurs ont moins de charges sur la main d’œuvre mais plus sur l’entretien des animaux lié à l’achat des intrants. Les bêtes sont laissées à ellesmêmes pour la plupart du temps et l’effectif des bergers est réduit considérablement. Sarr (2011) décrit la même réalité à Kolda où les charges de la main d’œuvre peuvent atteindre 16,09% en saison sèche dans les exploitations de type extensif. III.1.1.2.1 Moyens de financement Le financement des acteurs de la chaîne de valeur lait à Kaolack se fait par fonds propre. En effet, les données recueillis dans notre étude laissent apparaître que seul 14,7% font recours à des crédits financiers au moment où 85,3% ne sollicitent pas les banques pour diverses raisons. Ces acteurs sont analphabètes pour la majorité et ignorent les procédures bancaires. Les mouvements de transhumance font aussi que certains producteurs n’ont pas d’adresse fixe pour contracter une dette auprès des banques. 100


Guèye (2016) a montré dans ce même contexte que les modestes financements que quelques rares éleveurs ont eu à obtenir étaient destinés à l’achat de l’aliment de bétail. Ces producteurs qui font recours au financement préfèrent les mutuelles d’épargne et de crédits (MEC) ou la CNCAS car trouvant que les conditions d’accès aux banques sont difficiles à remplir. III.1.1.2.2. Prix de vente du lait Le prix du lait varie en fonction des zones et surtout en fonction des périodes. Pendant la saison des pluies le prix moyen du litre de lait frais est de 300 F CFA à des endroits où l’accès est difficile (à keur ndary dans le département de Nioro ou diawali dans le département Guinguinéo) et l’écoulement du produit laisse à désirer. Cependant en saison sèche le litre de lait peut atteindre 600f par endroit, dans les centres urbains. Cette même tendance sur le prix a fait l’objet d’étude par DUTEURTRE (2006) qui arrive à la même conclusion et décrit que le prix du litre de lait était de 200 F CFA en saison des pluies et de 500 F pendant la saison sèche à Ziguinchor. DIEYE et al. (2005) estiment que le prix de vente du lait frais est très variable selon la destination du produit et le lieu. Selon ces auteurs, c'est le plus souvent sur le marché que s'établit le prix en fonction de l'offre et de la demande et suivant les règles de base de l'échange.

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III.1.1.3 Rentabilité de l’élevage laitier III. 1.1.3.1.Coûts de production et de transformation Le coût de production du litre de lait frais est variable en fonction des saisons. Au niveau des élevages enquêtés qui sont de type semi intensifs pour la plupart, le coût de production pour un litre est de 467 ,972 FCFA pendant la saison sèche et de 52,80 FCFA en saison des pluies. Ce coût de production est plus faible pendant la saison des pluies car aucune dépense n’est effectuée aussi bien pour l’alimentation que pour l’eau. L’analyse des coûts de production montre que l’alimentation reste le principal poste de dépense de production pour les exploitations semi intensif soit 88% de toutes les charges. En effet les investissements sont presque inexistants. Ils se limitent essentiellement à la main d’œuvre familiale, aux frais sanitaires et aux vaccinations. GUEYE (2016) a trouvé des résultats similaires dans la région de Dakar avec des coûts de production allant jusqu’à 90% pour les exploitations extensives. Quant aux transformateurs, le coût de production est de 444,793 F CFA par litre de lait transformé si le lait est acheté chez les producteurs. Ce coût serait de 42,631 F CFA au cas où le lait est directement tiré de l’exploitation familiale. Cela fait d’eux le maillon le plus stratégique. Ce maillon définit et impose aux autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement les conditions de production et de mise en marché en termes de prix de quantité et de qualité. Maazou (2013) trouve le contraire au Niger dans la localité de Zinder avec le maillon collecteur /distributeur comme étant le plus stratégique.

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III.1.1.3.2. Valeur ajoutée de la chaîne du lait - Chez les producteurs Nos résultats montrent que dans la région de Kaolack les élevages à caractère extensif ou semi intensif pour la plupart ont des marges plus importantes en saison des pluies avec 336,61 FCFA en moyenne pour un litre de lait produit. Durant la saison sèche on note une perte de 21,182 FCFA par litre de lait produit. Ces marges élevées en saison des pluies justifient les coûts de production presque nuls dans ces élevages qui n’ont pour charge que le berger et les soins vétérinaires. Les résultats négatifs traduisent des charges plus importantes que le chiffre d’affaires de la production. Ainsi en saison sèche le prix élevé de l’aliment pour le bétail (y compris les sujets non producteurs) dépasse les recettes issues de la vente de lait. Ce qui constitue une perte à l’endroit de ces producteurs. Des résultats pareils ont été trouvés dans la région de Kaolack par Sarr (2011) avec une perte de 73 F CFA pour les fermes extensives. Ce dernier argumente que le manque à gagner dans la production durant cette période est comblé par la vente des animaux qui couvre toutes les charges de production des exploitations extensives surtout en saison sèche. - chez les transformateurs Pour ces acteurs de la chaîne, la marge sur chaque lire de lait transformé et vendu dépend de la considération par rapport à l’acquisition du lait cru. En effet si le lait est tiré de l’exploitation familiale (ce qui se passe dans la plupart du temps) la marge par litre de lait est en moyenne 439,579FCFA. Par contre si le lait transformé est acheté chez un producteur ou un collecteur une marge de 37,417 F par litre est obtenue. 103


Dans les deux cas de figure, la création de valeur ajoutée sur le produit suit la même logique que le coût de production décrit précédemment. Ainsi la détermination de la valeur ajoutée globale pour un litre de lait et pour toute la chaîne permet une meilleure appréciation de ce maillon. Au niveau de la mini laiterie, la marge sur un litre de lait transformé et vendu est estimée en moyenne à 596,14 FCFA. Cette importante marge est due à une vente en petite quantité (à partir de 80 ml) à 100F CFA l’unité ; ce qui équivaut à 1250 F CFA le litre vendu sous cette forme. Cela donne à la laiterie la possibilité de créer d’avantage de valeur ajoutée sur le produit. De tous les acteurs de la chaîne, les transformateurs restent les plus créateurs de valeur

ajoutée

sur

le

lait.

Le

simple

fait

qu’ils

changent

de

lieu

d’approvisionnement en lait cru pourrait avoir des répercussions sur la valeur ajoutée globale du produit. Ces transformateurs gagneraient plus à vendre directement le produit sur le marché. C’est pourquoi les mini laiteries ne sont pas viables dans la région au vue de cette analyse. Ceci contraste avec les propositions des acteurs qui appellent à la mise en place de mini laiteries pour relancer la machine commerciale et l’éclosion de débouchés. Seulement, une telle action devrait s’appuyer sur une étude prospective qui prendra en compte les tensions inhérentes à l’organisation (mise en place de points avancés de collecte et de commercialisation) et à l’appareil productif de la région. Une étude récente (Bazimo, 2015) a abordé de manière laconique les raisons d’interruption d’activités des mini laiteries de la région de Kaolack sans évoquer les tensions qui peuvent mettre en échec toute initiative de mise en route de ces mini-entreprises. Ces faits ont des ressorts profonds en lien avec la région concernée, car dans la partie nord et sud du pays, les mêmes organisations réussissent avec succès la modification de la structure commerciale du lait (Dièye, 2003 ; Corniaux, 2005). 104


III.2.Recommandations Le secteur laitier revêt d’une importance capitale du point de vue alimentaire, socio-culturel et économique. Ainsi pour un développement durable du secteur laitier sénégalais ainsi qu’une meilleure organisation des acteurs de la chaîne de valeur lait, un certain nombre de recommandations peuvent être élaborées. Ces recommandations vont à l’endroit de l’Etat, mais aussi des acteurs de la chaîne. III.2.1 Recommandations à l’Etat  mieux accentuer la subvention des aliments utilisés comme compléments en saison sèche visant à rehausser la production pendant cette saison ;  renforcer le dispositif sécuritaire pour la lutte contre le vol bétail ;  revoir la réforme foncière  revoir le code pastoral  appuyer les exploitations en stabulation pour qu’ils puissent bénéficier de programmes d’inséminations spécifiques ;  inciter les producteurs de lait à augmenter leur production en leur octroyant des subventions et élargir d’avantage l’insémination artificielle ;  sécuriser la filière locale pour faciliter l'accès au crédit ;  élargir les pistes de production pour garantir l’accès dans les zones enclavées. III.2.2 Recommandations aux laiteries  une bonne gestion des conflits entre les membres des groupements qui bénéficient des revenus des laiteries ;  appui des partenaires ;  élargir les points de ventes pour mieux écouler le produit.

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III.2.3. Recommandations aux producteurs, collecteurs et transformateurs  se focaliser d’avantage sur les nouveaux systèmes d’élevage en adoptant l’intensification et l’amélioration des races ;  s’organiser en comités villageoises pour lutter contre les feux de brousse qui détruit considérablement les réserves fourragères ;  former les collecteurs et transformateurs sur les bonnes pratiques d’élevage, de suivi sanitaire et de transformation laitière ;  limiter le nombre de femelles qui partent en transhumance III.2.4. Recommandations aux ONG impliquées dans la chaine de valeur laitière  s’investir largement dans la chaîne de valeur en mettant l’accent sur les priorités telles que l’équipement et l’encadrement technique des acteurs.  tous les projets et ONG (PAPEL, USAID) doivent se regrouper autour d’un pôle institutionnel de développement qu’ils mettront en place ;  créer des conditions adéquates pour acheminer du lait vers les capitales régionales où la croissance de la demande s’observe essentiellement ;  conduire

les

producteurs

vers

une

autonomie

(tant

financière

qu’organisationnelle et fonctionnelle) qui garantirait leur pérennité.

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Conclusion :

La filière laitière locale au Sénégal connait deux grands défis majeurs qui sont l’approvisionnement des marchés et la maitrise de la chaîne de valeur du produit dans ses différentes phases de production. Notre s’est déroulée du 1er Septembre au 26 octobre 2014 dans la région de Kaolack et a porté sur 174 producteurs, 166 transformateurs, 10 collecteurs et une laiterie. Elle a permis de caractériser la production laitière et d’identifier les forces ainsi que les faiblesses qui entravent son développement à travers une analyse détaillée de la chaîne de valeur du lait. L’étude a aussi révélé qu’ils existent certaines informations liées à la mobilisation de ressources pour la production. Les aspects dégagés au cours de l’étude sont synthétisés en ces points : - l’identification des facteurs de production et le caractère extensif des systèmes de production ainsi que le problème foncier avec l’avancée de plus en plus des terres cultivées au détriment de l’aire pastorale. - le prix élevé des intrants tels que l’aliment du bétail a une grande influence sur les coûts de production ; - l’absence de relations solides entre acteurs de la chaîne est aussi notée. On tire également de cette étude que la majorité des producteurs sont des peuls (65,4 %) avec des classes d’âge comprises entre 20 et 72 ans. La production est principalement assurée par les hommes à 87 ,4%. Ces producteurs sont à majorité agro-pasteurs. Ils font recours généralement à la main d’œuvre extérieure pour la conduite du troupeau. La production en saison sèche diffère de celle de la saison des pluies. En saison sèche, la production moyenne est de 6,66±5,74 litres par jour 107


et par exploitation. Par contre en saison des pluies la production moyenne par éleveur est de 11,51± 6,17 litres par jour. Le lait est autoconsommé en raison de 1,62l/j en saison sèche et 2,72l/j en saison des pluies alors que les moyennes de vente sont 5,04l/j et 8,79l/j respectivement en saison sèche et en saison pluvieuse. Pour ce qui est de la collecte, elle est assuré par les femmes épouses des éleveurs qui vont à leur tour faire la transformation à caractère artisanal pour la plupart ; ce qui limite l’activité des collecteurs dans la chaîne. Le lait caillé non sucré est le principal type de produit obtenu après transformation. Au niveau de la transformation, la production varie selon les transformateurs, avec une moyenne quotidienne de 9,25± 5,28 litres. Ce lait transformé est vendu en moyenne à 482,21 FCFA, prix variant entre 300 et 500F CFA en fonction des localités et des saisons. L’huile de beurre, qui est le deuxième produit de transformation est vendu à 2 431,43 FCFA le litre. L’analyse financière révèle que le coût des charges pour la production s’évalue à 796 390,3 F CFA en moyenne par an et par exploitation. Le total des ventes s’élève en moyenne à 834 237,80 FCFA par exploitation et par an. Ce qui donne une valeur ajoutée de 37 847,50 FCFA par an par exploitation. Les marges obtenues sur chaque litre de lait produit sont, respectivement, 336,61 FCFA et -21,182CFCA en saison des pluies et en saison sèche. Au moment où chez les transformateurs, les marges sont de 37, 417 F CFA par litre de lait transformé si ce dernier est acheté chez les producteurs et 439, 579 F C FA s’il est directement tiré de l’exploitation familiale. La mini laiterie quant à elle réalise une marge de 421,495 FCFA sur chaque litre de lait transformé. La valeur ajoutée globale par litre de lait produit et commercialisé peut atteindre 1018,788 FCFA. 108


L’alimentation de base des animaux qui pour la quasi-totalité sont en élevage traditionnel est constituée essentiellement de pâturages et de résidus de récolte. Quant à l’abreuvement du cheptel, il se fait au niveau des forages et puits en saison sèche vue qu’en hivernage les cours d’eau et mares seront le point de convergence des troupeaux. Cependant, bien qu’il existe la diffusion d'informations sur les prix du lait local dans les zones de production, les acteurs n’arrivent pas à se procurer de marges brutes significatives dans leurs activités. Cela est dû à des contraintes commerciales qui sont relatives à la faible organisation des circuits d’approvisionnement du lait. Celles-ci touchent d’abord de façon défavorable les producteurs, les collecteurs et ensuite dans une moindre mesure les transformateurs. Ainsi les frais de transport du lait, depuis les zones de production jusqu’aux marchés hebdomadaires et centres urbains sont très élevées et difficile à supporter par les producteurs. De tous les acteurs de la chaîne, les transformateurs restent les plus créateurs de valeur

ajoutée

sur

le

lait.

Le

simple

fait

qu’ils

changent

de

lieu

d’approvisionnement en lait cru pourrait avoir des répercussions sur la valeur ajoutée globale du produit. Par ailleurs, l’organisation et la structuration de la chaîne de valeur du lait dans cette zone sont loin d’être parfaites. Ce qui entraine l’inexistence d’intégration entre acteurs.

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115


55- SOW E., 2014. Caractéristiques et dominantes pathologies des élevages bovins laitiers dans les régions de Thiès et de Diourbel. Thèse :med.vet, : Dakar; 20 56- TANDIA A., SOKONA S. et BROUTIN B., 2000, Fiches d’entreprises sur la filière lait, Enda graf, programme MPE Agroalimentaire.-17p. 57- UMUTONI C., 2012. Ressources alimentaires disponibles et utilisables comme suppléments en alimentation pour l’amélioration de la production laitière dans les régions de Kaolack et de Kolda (Sénégal). Thèse : med.vét, :Dakar ; 41 58- USAID, 2007. La chaine de valeur de la filière lait au Sénégal : analyse et cadre stratégique d’initiatives pour la croissance de la filière. Programme croissance économique.-36p. 59- TANDIA A., BROUTIN C., FRANÇOIS M., 2003. Le rôle moteur des petites entreprises de transformation dans la filière lait au Sénégal.

Revue

Agricole, n° 5.-34p. 60- VAITCHAFA P. , 1996 Etude des effets de la production laitière sur les paramètres de reproduction chez la femelle zébu dans les petits élevages traditionnels en zone péri-urbaine. Thèse: Méd. Vét: Dakar; 36 Webographie : 1..Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), 2002, (Gouvernement du Sénégal), 80 p. [En ligne]. Accès internet .www.bameinfopol.info/IMG/pdf/DSRP2-FINALjuin2006.pdf (Page consultée le 25 août 2016)

116


2. Directives pour la conservation du lait cru par le système fondé sur la lactoperoxydase (CAC/GL 131991) . En ligne accès internet www.codexalimentarius.net/download/standards/29/CXG_013f.pdf (page consultée le 10 octobre 2016) 3.

Organisation et fonctionnement des filières laitières locales. In : Synthèse

bibliographique sur les filières laitières au Sénégal. En ligne accès internet www.repol.info/IMG/pdf/Synthese_biblio_du_Senegal.pdf (page consultée le 10 octobre 2016) 4. FAO, 2013. Base de données agricoles. FAOSTAT. [En ligne]. Accès Internet : www.faostat.fao.org/foastat : (page consultée 20-02-2015)

117


ANNEXES Enquête Chaîne de valeur laitière KAOLACK : Annexe 1 : Fiche d’enquête sur les producteurs IDENTIFICATION 1. Numéro enquêteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Zone d’enquête. . . . . . . . . 2. Numéro Questionnaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date . . . . . . . . . . . . . . . 3. Nom du village. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Nom et prénom du chef de famille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. Quel est votre statut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Agropasteur 2. simple

Eleveur

3. Autres (à préciser) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sexe … F

Age…………….

M …..

Ethnie …………….

INTRANTS 6. Quels sont les intrants que vous utilisez pour produire du lait ? 1. Herbe Tourteau d’arachide

3. Ripasse

2.

4. Eau5. Autres (à préciser) : . . . . . . . . . .

7. D’où proviennent ces intrants : Herbe : 1. Pâturage

2. Achat

3. Don

4. Autres (à préciser) : . . . . . . . .

2. Achat

3. Don

.................. Tourteau d’arachide : 1. Fabrication

4.

Autres

préciser) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ripasse : 1. Fabrication 2. Achat

3. Don

4. Autres (à préciser) : . . . . . . . .

.................. Eau : 1. Puits

2. Forage

3. Rivière

4. Autres (à préciser) : . . . . . . . . . .

8. Quels sont vos principaux fournisseurs d'intrants? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...................... 9. Quel est le coût de chaque intrant utilisé par jour ou par période : I


Herbe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tourteau d’arachide : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ripasse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Eau : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10. Comment jugez-vous la disponibilité des intrants? 1. Satisfaisant 2.

Peu

satisfaisant 3. Pas satisfaisant 11. Combien de personnes extérieures employez-vous? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... 12. A combien s'élève le coût de la main d'œuvre? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13. Comment jugez-vous le coût de la main d'œuvre? 1. Satisfaisante 2.

Peu

satisfaisante 3. Pas satisfaisante 14. Comment jugez-vous la qualité de la main d'œuvre? 1. Satisfaisante

2. Peu

satisfaisante 3. Pas satisfaisante 15. Avez-vous recours au crédit financier pour l’achat des intrants? . . . . . . . 1. Oui 2. Non 16. Comment jugez-vous la qualité des services financiers? 1. Satisfaisante 2. Peu satisfaisante 3. Pas satisfaisante 17. Coût de prévention………………………….. et de traitement de maladie ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PRODUCTION 18. Production journalière saison des pluies? . . . . . . . 19. Production journalière saison sèche? . . . . . . . . . . . 20. Quantité consommée saison des pluies? . . . . . . . . . 21. Quantité consommée saison sèche? . . . . . . . . . . . .

II


VENTE LAIT CRU 22. A qui vendez-vous le lait cru? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Ménage hebdomadaire

3.Collecteur 4. Mini-laiterie

2.

Marché

4. Transformatrice Autre

à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vous pouvez cocher plusieurs cases. 23. Prix ménage? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24. Prix marché hebdomadaire? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25. Prix mini-laiterie? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26. Si mini-laiterie, comment se fait la vente? . . . . . 1. Déplacement du producteur 2. Déplacement du mini-laitier 3. Collecteur 27. Si déplacement producteur, quel est le coût du transport? . . . . . . . . . . . . . . . . . . .................... TRANSFORMATION 28. Quels sont les produits de transformation? . . . 1. Beurre/Huile de beurre 2. Lait caillé

3. Fromage 4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez cocher plusieurs cases. 29. Quelle est l'utilisation du beurre? . . . . . . . . . . . 1. Consommation 2.

Vente

3. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30. A qui vendez-vous le beurre . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Ménage hebdo

2.

Marché

3. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez cocher plusieurs cases. 31. Prix ménage (beurre)? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32. Prix marché hebdo (beurre)? . . . . . . . . . . . . . . . . 33. Prix autre (beurre)? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34. Quelle est l'utilisation du lait caillé? . . . . . . . . . . . 1. Consommation Vente

2.

3. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III


35. A qui vendez-vous le lait caillé? . . . . . . . . . . . . . . 1. Ménage hebdo

2.

Marché

3. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez cocher plusieurs cases. 36. Prix ménage (lait caillé)? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37. Prix marché hebdo (lait caillé)? . . . . . . . . . . . . . . 38. Prix autre (lait caillé)? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39. Quelle est l'utilisation du fromage? . . . . . . . . . . . 1. Consommation Vente

2.

3. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

40. A qui vendez-vous le fromage? . . . . . . . . . . . . . . 1. Ménage hebdo

2.

Marché

3. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez cocher plusieurs cases. 41. Prix ménage (fromage)? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42. Prix marché hebdo (fromage)? . . . . . . . . . . . . . . 43. Prix autre (fromage)? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44. Quelles trois principales solutions proposez-vous pour l'amélioration de la production laitière? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . INFLUENCE DES ACTEURS 45. Comment se fixe le prix de l’herbe? . . . . . . . . 1. Par lui-même

2.

Indépendamment de lui 3. Consensus

4. Prix du marché 5. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

...... 46. Comment se fixe le prix du tourteau d’arachide? . . . . . . . . 1. Par lui-même 2. Indépendamment de lui 3. Consensus

4. Prix du marché 5. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

...... IV


47. Comment se fixe le prix du ripasse? . . . . . . . . 1. Par lui-même

2.

Indépendamment de lui 3. Consensus

4. Prix du marché 5. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

...... 48. Comment se fixe le prix de l’eau? . . . . . . . . 1. Par lui-même

2.

Indépendamment de lui 3. Consensus

4. Prix du marché 5. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

...... 49. Avez-vous la possibilité d'agir sur le prix des intrants?

1. Oui

2. Non

50. Êtes-vous obligés d'acheter même si le prix des intrants est élevé? 1. Oui 2. Non 51. Si oui, pour quel intrant ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 52. Si non, quelles sont vos autres options? . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53. Comment se fixe le prix de vente? . . . . . . . . . . . . 1. Par lui-même 2. Indépendamment de lui 3. Consensus

4. Prix du marché 5. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

...... 54. Avez-vous la possibilité d'agir sur le prix de vente? 1. Oui 2. Non 55. Êtes-vous obligés de vendre même si le prix de vente est bas?

1.

Oui

2. Non 56. Si non, quelles sont vos autres options? 1. Vendre à un autre acteur Transformer en fromage

2.

3. Consommer 4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . .

........... 57. Pensez-vous maîtriser le marché laitier? 1. Oui

2. Non

58. Connaissez-vous la destination finale de votre produit? 1. Oui

2. Non V


59. Avez-vous d'autres moyens d'écouler votre production si votre principal partenaire n'est pas présent? 1. Oui

2. Non

60. Si oui, lesquels? 1. Etat/Entreprise

2. Intermédiaire

3. Marché Local

4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vous pouvez cocher plusieurs cases. 61. Quelles 3 principales solutions proposerez-vous pour l'amélioration de la production laitière ?. □ 1=lien économique fort □ 2=lien économique faible □ 3=lien social

Noms chef famille 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

de Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □

Intermédiaire 2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11

Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □

OP 2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11

Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ VI


12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

2.□ 12 2.□ 13 2.□ 14 2.□ 15 2.□ Mini-laiterie

3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens

2.□ 12 2.□ 13 2.□ 14 2.□ 15 ONG

2.□ 1

1. □ 2.□ 1 3.□ 2.□ Transformatrice Liens 2 2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11 2.□ Boutique

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens

2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ Institution P/P 2.□ 1 2.□ 2 3

3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens

2.□ 2.□ 2.□ 2.□

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□

1. □ 2.□ 3.□ 1. □ 2.□ 3.□ 1. □ 2.□ 3.□ VII


31 32 33 34 35 36 37 38 39 40

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11 2.□ 12 2.□ 13

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

VIII

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□


Annexe 2: Fiche d’enquête sur les transformateurs IDENTIFICATION 1. Numéro enquêteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Zone d’enquête. . . . . . . . . . . ............... 2. Numéro Questionnaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........ 3. Nom du village. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Nom et Prénoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sexe : 1. Féminin

Age…………….

Ethnie …………….

2. Masculin

INTRANTS 2. D'où provient votre lait? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Maison 3. Marché Local

4. Grand Collecteur

2. Eleveur

5. Autre à préciser . . . . . . . . . . .

................... Vous pouvez cocher plusieurs cases. Quelle

est

la

quantité

de

lait

collectée

ou

achetée

par

jour ?…………………………………………. 3. Si collecteur, donnez le nom du principal fournisseur et la localisation en parenthèses

.

.

.

.

.

.

.

.

.

……………………………………………………………………………………… ……………………… 4. Si éleveur, donnez le nom du principal fournisseur et la localisation entre parenthèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …………………………………………………………………………………. 6. Comment jugez-vous la disponibilité du lait? 1. Satisfaisante 2. Peu satisfaisante IX


3. Pas satisfaisante 7. Comment jugez-vous la qualité du lait? . . . . 1. Satisfaisante 2. Peu satisfaisante 3. Pas satisfaisante 8. A combien achetez-vous le litre de lait frais? . . . . . . . . . . . . 9Comment jugez-vous ce prix? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Satisfaisant

2. Peu

satisfaisant 3. Pas satisfaisant 10. A combien s'élève vos frais de transport? . . . . . .

PRODUCTION Quelle est la quantité de lait produite par jour ? ………………………… 11. Quels sont les différents types de produits obtenus? 1. Lait caillé sucré caillé non sucré

3. Huile de beurre 4.Fromage 5. Yaourt

2. Lait

6. Autre à

préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vous pouvez cocher plusieurs cases. 12. Quel est votre principal produit? 1. Lait caillé sucré 3. Huile de beurre 4.Fromage

5. Yaourt

2. Lait caillé non sucré

6. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . .

.........

VENTE 14.

A

quel

prix

vendez-vous

votre

principal

produit?........................................................ 15. Comment jugez-vous ce prix? . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Satisfaisant 2.

Peu

satisfaisant 3. Pas satisfaisant X


16. Comment jugez-vous la commercialisation de vos produits? 1. Satisfaisante 2. Peu satisfaisante 3. Pas satisfaisante A quel prix vendez-vous les autres produits?........................................................ 15. Comment jugez-vous ces prix? . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Satisfaisant

2. Peu

satisfaisant 3. Pas satisfaisant 16. Comment jugez-vous la commercialisation de vos produits? 1. Satisfaisante 2. Peu satisfaisante 3. Pas satisfaisante

INFLUENCE DES ACTEURS 17. Comment se fixe le prix des intrants? . . . . . . . . 1. Par lui-même 2. Indépendamment de lui 3. Consensus 4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19. Avez-vous la possibilité d'agir sur le prix des intrants? 1. Oui

2. Non

20. Êtes-vous obligés d'acheter les intrants même si le prix est cher? 1. Oui 2. Non 21. Si non, quelles sont vos autres options? 1. Refus de transformer 3. Maison

4. Marché Local

2. Collecteur

5. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

...... Vous pouvez cocher plusieurs cases. 23. Comment se fixe le prix de vente? . . . . . . . . . . . . 1. Par lui-même 2. Indépendamment de lui 3. Consensus

4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

25. Avez-vous la possibilité d'agir sur le prix de vente? 1. Oui 2. Non XI


26. Êtes-vous obligés de vendre même si le prix est bas? 1. Oui 2. Non 27. Si non, quelles sont vos autres options? . . . . . . . 1. Refus de transformer 2. Maison 3. Marché Local

4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez cocher plusieurs cases. 29. Pensez-vous maîtriser le marché? . . . . . . . . . . . 1. Oui

2. Non

30. Connaissez-vous la destination finale de votre produit? 1. Oui

2. Non

31. Avez-vous d'autres moyens d'écouler votre produit si votre client principal n'est pas présent? 1. Oui

2. Non

32. QT31 - Si oui, lesquels? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Marché Local 2. Marché extérieur 3. Consommer

4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez cocher plusieurs cases. 34. Quelles 3 principales solutions proposeriez-vous pour l'amélioration de la transformation? □ 1=lien économique fort □ 2=lien économique faible □ 3=lien social Noms chef famille 1 2 3 4 5

de Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

Intermédiaire 2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5

Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

OP 2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5

Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ XII


6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □

2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11 2.□ 12 2.□ 13 2.□ 14 2.□ 15 2.□ Mini-laiterie

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens

2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11 2.□ 12 2.□ 13 2.□ 14 2.□ 15 ONG

2.□ 1

1. □ 2.□ 1 3.□ 2.□ Transformatrice Liens 2 2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □

2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens

2.□

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □

2.□

XIII

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□


26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40

3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11 2.□ Boutique 2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10

3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

2.□ 10 2.□ Institution P/P 2.□ 1 2.□ 2 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11 2.□ 12 2.□ 13

3.□ 1. □ 2.□ 3.□ Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

XIV

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□


Annexe 3: Fiche d’enquête sur les collecteurs/intermédiaires IDENTIFICATION 1. Numéro enquêteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Numéro Questionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Statut

2. Intermédiaire

3.

Autre

à

préciser :

……………………………………………... 4. Nom et Prénoms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Age…………….

Sexe … F

M …..

Ethnie …………….

INTRANTS 5. Combien de fournisseurs avez-vous? . . . . . . . . . . . 6. Quelle est la quantité totale collectée par jour? . . . . . . . . . . semaine . . . . . . . . . 7. Comment jugez-vous la disponibilité des intrants? 1. Satisfaisante 2.

Peu

satisfaisante 3. Pas satisfaisante 8. Comment jugez-vous le délai de production? . . . . . 1. Satisfaisant 2.

Peu

satisfaisant 3. Pas satisfaisant 9. A quel prix achetez-vous le litre de lait? . . . . . . . . . . . . Quelle est la modalité d’achat ? 1. Comptant 2. Crédit

3. Les deux

10. Comment jugez-vous ce prix? . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Satisfaisant 2.

Peu

satisfaisant 3. Pas satisfaisant Si à crédit, le prix est-il différent de l’achat au comptant ? 1. Oui

2. Non

11. Comment jugez-vous la qualité des produits en général? 1. Satisfaisante 2. Peu satisfaisante XV


3. Pas satisfaisante 12. Quel est le coût du transport du lait? . . . . 13. Quel est le coût de la main d'œuvre? . . . . . . . . . .

PRODUCTION 14. Comment est utilisé le lait collecté? . . . . 1. Vente

2. Transformation 3.

Stock 4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vous pouvez cocher plusieurs cases. Quelle est la quantité de lait collectée par jour ? …………………………

VENTE Quelle est la quantité de lait vendu par jour ? ………………………… 16. A qui vendez-vous principalement le lait? 1. Mini-laiterie intermédiaire

2.

Autre

3. Transformatrice 4. Marché Local

5. Extérieur

6. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17. Si transformatrice, énumérez les noms avec les localisations entre parenthèses . .

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………. 20. A quel prix le vendez-vous? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21. Comment jugez-vous ce prix? . . . . . . . . . . . . . . . 1. Satisfaisant

2.

Peu

satisfaisant 3. Pas satisfaisant

XVI


22. Quel est le mode de règlement de la vente? . . . . 1. Comptant 2. Bon 3. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Quel

est

le

moyen

de

transport

utilisé ?.………………………………………………………………………… Dans

quel

instrument

le

lait

est-il

conservé

durant

le

transport ?...................................................................... 24. Qui est votre principal transporteur? (saisir le nom et la localisation entre parenthèses)

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

……………………………………………………………………………………… ……………….

INFLUENCE DES ACTEURS 25. Comment se fixe le prix des intrants? . . . . . . . . 1. Par lui-même 2. Indépendamment de lui 3. Consensus 4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27. Avez-vous la possibilité d'agir sur le prix des intrants? 1. Oui

2. Non

28. Êtes-vous obligés d'acheter même si le prix est élevé? 1. Oui

2. Non

29.

Si

non,

quelles

sont

vos

autres

options?

.

.

.

.

.

.

…………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………. 31. Comment se fixe le prix de vente? . . . . . . . . . . . . 1. Par lui-même 2. Indépendamment de lui 3. Consensus

4. Autre à préciser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

33. Avez-vous la possibilité d'agir sur le prix de vente? 1. Oui 2. Non XVII


34. Êtes-vous obligés de vendre même si le prix de vente est bas? 1. Oui

2. Non

35. QC31 - Si non, quelles sont vos autres options? . . . . . . …………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………….

37. Pensez-vous maîtriser le marché? . . . . . . . . . . . 1. Oui

2. Non

38. Connaissez-vous la destination finale de votre produit? 1. Oui

2. Non

39. Avez-vous d'autres moyens d'écouler votre produit si votre partenaire principal n'est pas présent? 1. Oui

2. Non

40. Si oui lesquels? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . …………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… …… 42. Quelles 3 principale solutions proposez-vous pour l'amélioration de l'intermédiation?

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… …… XVIII


□ 1=lien économique fort □ 2=lien économique faible □ 3=lien social Noms chef famille 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

de Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □

Intermédiaire 2.□ 1

Liens

OP

2.□ Mini-laiterie

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens

2.□ 1

1. □ 2.□ 1

2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11 2.□ 12 2.□ 13 2.□ 14 2.□ 15

2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11 2.□ 12 2.□ 13 2.□ 14 2.□ 15 ONG

Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□

1. □ 2.□ XIX


18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36

3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

3.□ 2.□ Transformatrice Liens 2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ 11 2.□ Boutique 2.□ 1 2.□ 2 2.□ 3 2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6

2

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens

2.□ 3

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

2.□ 4

2.□ 4 2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10 2.□ Institution P/P 2.□ 1 2.□ 2 3

2.□ 5 2.□ 6 2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9

3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ Liens 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ XX

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□

2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□ 2.□


37 38 39 40

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

2.□ 7 2.□ 8 2.□ 9 2.□ 10

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

2.□ 10 2.□ 11 2.□ 12 2.□ 13

1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□ 1. □ 3.□

XXI

2.□ 2.□ 2.□ 2.□


Annexe 4: Traite du soir par une transformatrice dans une exploitation

XXII


Annexe 5: Achat d’aliment subventionné par l’état par les éleveurs de Guinguinéo (Kaolack)

XXIII


Annexe 6 : Fiche de suivi et de stock de la laiterie.

XXIV


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;  d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. « Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure. »


ANALYSE DE LA CHAINE DE VALEUR LAIT DANS LA REGION DE KAOLACK (SENEGAL) RESUME Cette présente étude vise à décrire l’organisation des activités des acteurs de la chaîne de valeur du lait dans la région de Kaolack. Elle s’est déroulée du 1er Septembre 2014 au 26 octobre 2014 présente étude vise à décrire des10activités des acteurs de la chaîne valeur etCette a porté sur 174 producteurs, 166 l’organisation transformateurs, collecteurs et une laiterie. Aprèsdeanalyse du résultats, lait dans la région de déroulée du 1er Septembre 2014 au 26 octobrepar 2014 des il ressort de Kaolack. cette étudeElle ques’est la production laitière est principalement assurée les et a porté87sur 174etproducteurs, 166 transformateurs, 10 collecteurs et une laiterie. analyse hommes ,4% que ces producteurs sont en majorité d’ethnie peul (65,4 %) et Après agro-pasteurs des résultats, il ressort de cette étude quedes la production laitière assurée par les pour la plupart. L’alimentation de base animaux qui pourest la principalement quasi-totalité sont en élevage hommes 87 est ,4%constituée et que ces producteurs sont par en majorité d’ethnieetpeul %) et traditionnel essentiellement les pâturages les (65,4 résidus deagro-pasteurs récolte. La pour la plupart. L’alimentation de base despar animaux pour la quasi-totalité sont en production moyenne est de 6,66±5,74 litres jour parqui exploitation en saison sèche. Parélevage contre traditionnel constituée essentiellement paréleveur les pâturages et les6,17 résidus de jour. récolte. La en saison des est pluies la production moyenne par est de 11,51± litres par ce lait production moyenne de 6,66±5,74 par jour paretexploitation en saison sèche. Par contre est autoconsommé en est raison de 1,62l/j litres en saison sèche 2,72l/j en saison des pluies. Le chiffre en saisons’élève des pluies la production moyenneFCFA par éleveur est de 11,51± 6,17an. litres ce une lait d’affaire en moyenne à 834237,80 par exploitation et par Ce par qui jour. donne est autoconsommé en raisonFCFA de 1,62l/j en saison sèche obtenues et 2,72l/j sur en saison pluies. Leproduit chiffre valeur ajoutée de 37847,50 par an. Les marges chaquedes litre de lait d’affaire s’élève en moyenne à 834237,80 FCFA parenexploitation et par etan.enCe qui donne sont, respectivement, 336,61 FCFA et -21,182CFCA saison des pluies saison sèche. une Au valeur ajoutée de les 37847,50 FCFA par an. marges litre lait produit moment où chez transformatrices, les Les marges sontobtenues de 37, sur 417chaque F CFA pardelitre de lait sont, respectivement, 336,61 FCFA et -21,182CFCA en saison des pluies et en saison sèche. transformé si le lait cru est acheté chez les producteurs et 439, 579 FC FA si ce lait Au est moment oùtiré chez transformatrices, les La marges de quant 37, 417 F CFA litre de lait directement de les l’exploitation familiale. mini sont laiterie à elle réaliseparune marge de transformé si lesurlait cru est les producteurs et ajoutée 439, 579globale FC FA ce lait est 421,495 FCFA chaque litreacheté de laitchez transformé. La valeur parsilitre de lait directement tiré de l’exploitation familiale. La mini laiterie à elle réalise margeleur de produit et commercialisé peut atteindre 1018,788 FCFA. Face quant à des problèmes quiune touchent 421,495 FCFA des sur solutions chaque litre transformé. La valeur par litre de lait vécu quotidien, ont de été lait proposées les acteurs de laajoutée chaîne.globale Des recommandations produit et commercialisé peut atteindre 1018,788 FCFA. Facede à des problèmes qui touchent ont été faites sur la base des résultats obtenus après l’analyse la chaine de valeur dans le leur but vécu quotidien, des solutions ont été proposées les acteurs de la chaîne. Des recommandations de remédier aux contraintes. ont été faites sur la base des résultats obtenus après l’analyse de la chaine de valeur dans le but Mots clés : Chaine de valeur, coût de production, valeur ajoutée régions de Kaolack, contrainte de remédier aux contraintes. et proposition de solution. Auteur : Falou NDIAYE Mots clés : Chaine de valeur, coût de production, valeur ajoutée régions de Kaolack, contrainte E-mail : faloundiaye@yahoo.fr et proposition de solution. Adresse : Gueule tapée, Rue 59X64, Villa N° 57, Dakar - Sénégal Auteur : Falou NDIAYE Tel : +221 77 5153297 / +221 765135653 E-mail : faloundiaye@yahoo.fr Adresse : Gueule tapée, Rue 59X64, Villa N° 57, Dakar - Sénégal Tel : +221 77 5153297 / +221 765135653


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