Moustapha DIONE

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR **************** ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR (E.I.S.M.V.)

Année : 2017

N° 38

Prévalence et caractéristiques cliniques de la cœnurose musculaire chez des petits ruminants au Sénégal THESE Présentée et soutenue publiquement le 16 Décembre 2017 à 10h 30 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Moustapha DIONE Jury Président :

M .BARA NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

Directeur et Rapporteur:

M.Yaghouba KANE Maitre de conférences Agrégé à l’Ecole Inter Etat des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar

Membres :

M .ASSANE MOUSSA Professeur à L EISMV de Dakar


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2016 – 2017

I


LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT

DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur (disponibilité) M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé

CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant

PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé

PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé

MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU,Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant

DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadou DIA, Documentaliste Mme Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mme Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif

II

M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire vacataire


DEDICACES A ALLAH Le TOUT- PUISSANT, Le TRES MISERICORDIEUX A mes feu grands-parents paternels : MARIEME SENE et MOUSSA DIONE A mes grands-parents maternels: NDEYE BA et ABDOULAYE DIAW A Papa et Maman : ADIOUMA DIONE et AISSATOU DIAW Je n’ai jamais douté de la chance que j’ai de vous avoir comme parent. Si aujourd’hui je suis là c’est parce que vous avez toujours cru en moi. Dieu a toujours été miséricordieux envers moi et a facilité mes études, grâce à vos prières et bénédictions. Vous avez toute ma reconnaissance pour tous les sacrifices et la tolérance dont vous avez toujours fait preuve à mon égard et vous assure de mon amour filial sempiternel; A ma seconde Mère : Bintou Ndong De tous les enfants du monde, je suis le plus chanceux, deux mamans à mes côtés pour veiller à mon éducation et me procurer tout l’amour dont j’ai besoin, ce n’est pas donné à tout le monde. Tu m’as toujours considéré comme ton enfant biologique, j’ai toujours été ta « thiate bou goor (cadet) » de cœur et tu es mon « yaye booy (maman) » chérie. A mes frères et sœurs : Papa Demba Dione, Abdoulaye Dione, Ibrahima Dione ,Khadim Sarr , Daouda Ndao, Papalaye Thiam ,Falle Dione, Ndeye Marieme Dione ,Rama Ngom, Mame Sokhna Diop. Vous avez toujours été là pour moi un soutien inestimable ; que notre solidarité et notre amour fraternel nous aident à regarder d’avantage dans la même direction;

III


A mes oncles et tantes Vous m’avez toujours encouragé et soutenu. Sincères remerciements et profonde gratitude A mes neveux et nièces A tous mes cousins et cousines, A mes meilleures amis du veto : Amadou ALASSANE Ndiaye , Oumar Ngalla Diouf, Mamadou Lamine Kande, Khady Niang , et Lissa Meissa FALL, Ousmane Sall, Moustapha Dieng , Madondone Diouf, Bababcar Gueye, Marie Louis Sira Senghor ,Mame Awa Gaye ,Lamine Gueye ,Sagar Ndiaye, Adele Ngom, Adele

Tendeng, Justin Niang ,Thierno Niang,

Sokhna Boye ,Ibrahima Diop , je dois reconnaitre que, écrire ce paragraphe m’étais très difficile parce que je ne trouve pas les mots adéquats pour exprimer ma gratitude envers vous, mes très chères compagnons de guerre, comme on nous appelle souvent ; le trio infernale ou les trois mousquetaires. Merci pour votre défectible soutien et votre patience infinie. A ma grande sœur et amie : Falle Dione Tu es ma protégée, ma sœur à moi, je n’ai pas regretté de cohabiter avec toi durant toutes ces années. Au Professeur Yaghouba Kane Au Docteur Ousseynou Diouf, Au Docteur Ousmane NDIAYE, A mes ainés : Dr Anna Sow Diallo, Dr NDIAYE Alassane, Dr NDIAYE Ousmane, Dr SALL Ousmane, Dr Fatima Diagne Sylla,Dr Lamine Gueye,Dr Moustapha Dieng ,

IV


A mes promotionnaires Sénégalais : Mame Awa Guaye, DIAGNE Papa Mamadou, DIOUF Madodone, GUEYE Babacar, GUEYE Lamine, LECOR Idrissa, SENGHOR Marie Louise, et N’DIAYE Maimouna A mes parrains du véto : Dianely Cambiliguou A mes filleuls du véto : Michael Junior Traore, Oulymata Diouf

A tous mes amis, Merci pour les moments agréables que nous avons partagés. A mes frères compatriotes de l’EISMV, A la 44ème promotion de l’EISMV de Dakar, A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Sénégalais(AEVS), A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD), Au Dahira Nourou’s Salikina, Au Dahira Mouride Vétérinaire de DAKAR (DMVD), A la Communauté des Etudiants Musulmans Vétérinaires de Dakar (CEMVD), A tous ceux que j’aime et qui m’aiment A mon futur Epouse et à mes futurs enfants A ma chère Patrie le SENEGAL

V


REMERCIEMENTS Nous adressons nos sincères remerciements : A monsieur le Directeur Général de l’EISMV, Professeur Yalacé KABORET Au Pr Yaghouba Kane, Maitre de Conférences Agrégé à l’E.I.S.M.V. de Dakar, pour son aide dans le choix de mon sujet de thèse, pour ton encadrement, pour son inestimable et précieux apport à la réalisation de ce travail. Au Docteur Ousseynou Diouf et Dr Ousmane Ndiaye, pour leur intervention fructueuse dans la coordination de ce travail. Sincères remerciements pour l’intérêt que vous avez porté à ce travail. A toute ma famille, A mes amis du groupe de TP ainsi que nos parents et enfants A mes frères et sœurs cadets de l’E.I.S.M.V A mes camardes de la 44ème promotion (Fatima DIAGNE SYLLA). Chers, Promotionnaires, nous venons de très loin, et bien que nous soyons différents de par nos origines, nous avons vécus ensemble la longue durée d’une formation, nous avons tant appris, mais il nous reste tant à faire. Dans nos pays respectifs, quand nous ferons face aux challenges que demain nous réserve. A tous mes Oncles et Tantes, pour tout l’intérêt et l’affection qu’ils portent à ma personne. Trouvez ici l’expression de mes sincères remerciements. A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Sénégalais (A.E.V.S.). A l’Amicale des Etudiants et Stagiaires de KHOMBOLE (A.E.S.K) VI


A NOS MAITRES ET JUGES A notre Maître et Président de jury, Professeur Bara Ndiaye, Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Vous nous avez faites un grand honneur en acceptant spontanément de présider notre jury de thèse en dépit de vos multiples charges professionnelles et sociales. Vos immenses qualités scientifiques et votre simplicité forcent notre respect et admiration. Veuillez trouver ici, l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude.

A notre Maître Directeur et rapporteur de Thèse, Professeur Yaghouba Kane, Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar, Vous nous avez fait un grand honneur en dirigeant et en rapportant ce travail. Vos qualités scientifiques et pédagogiques nous ont toujours beaucoup marqué. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect et notre admiration pour votre rigueur scientifique.

VII


A notre Maître et juge, Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à L EISMV de Dakar C’est un grand privilège de vous compter dans notre jury de thèse. Vous êtes une référence et un modèle de réussite, de persévérance et d’accomplissement. Veuillez trouver ici l’expression de notre respect et profonde gratitude. Profond respect et sincères remerciements.

A notre Maître et Co-Directeur de thèse, Dr Ousseynou Diouf, Docteur Vétérinaire Travailler sous votre direction a été pour nous un honneur. Votre disponibilité, votre patience et votre soutien nous ont beaucoup touchés. Les moments passés en votre compagnie nous ont permis de profiter de vos connaissances et de découvrir en vous l’exemple même de la bienveillance et de l’amour du travail bien fait. Veuillez trouver ici, cherMaître, l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre profonde admiration.

VIII


“Par délibération, la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les options émises dans les dissertations qui leur sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation”

IX


LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest OCDE

: Organisation de Coopération et de Développement Economique

CSAO

: Compagnie du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest

PIB

: Produit Intérieur bruit

: degré Celsius

Km

: Kilomètre : Kilomètre carré : mètre

%

: pourcentage

GMQ

: Gain Moyen quotidien

Kg

: Kilogramme

CEP

: Cellule des Etudes de la Planification

MEPA

: Ministère de l’Elevage et des produits Animal

Cm

: Centimètre

PPR

: Peste des Petits Ruminants

DIREL

: Direction de l’Elevage

PCR

: polymérase chaine réaction

EISMV

: Ecole Inter Etat des Sciences et Médecine Vétérinaire

T

: taenia

C

: coenurus

CEP

: cellule des Etudes et de la Planification

RGPHAE : Recensement General de la Population et de L’Habitat de l’agriculture et de l’élevage.

X


LISTE DES FIGURES Figure 1

: Carte administratif du Sénégal .......................................... 5

Figure 2

: Distribution géographique des petits ruminants au Sénégal .......................................................................... 12

Figure 3

: Mouton Touabire ............................................................ 14

Figure 4

: Mouton Peulh-Peulh ....................................................... 15

Figure 5

: Mouton Djalonké ............................................................. 17

Figure 6

: Mouton waralé ................................................................. 18

Figure 9

: Muscles de la carcasse de porc (jambon) avec présence de Cysticercus cellulosae ................................................ 24

Figure 10

: Cysticercose bovine. Lésions dégénérées ou ladrerie sèche à localisation cardiaque : aspect punctiforme dans le myocarde. .................................................................... 25

Figure 11

: Cysticercose musculaire du mouton due à Cysticercus ovis. ................................................................................. 26

Figure 12

: Cysticercose à Cysticercus tenuicollis, larve de Tænia hydatigena ou marginata ................................................. 26

Figure 13

: Cysticercose hépato péritonéale du foie du mouton ....... 27

Figure 14

: Tænia solium adulte. ....................................................... 29

Figure 15

: Cysticercose musculaire ................................................. 29

Figure 16

: Œufs de Cysticerque ....................................................... 30

Figure 17

: Cycle de développement de Tænia- solium .................... 31

Figure 18

: Nodules cutanés multiples sur la poitrine, les épaules et

les bras.

........................................................................................... 32

Figure 19

: Cysticerques localisées au niveau de l’œil ..................... 33

Figure 20

: (A) calcifications parenchymateuses (taches blanchâtres), (B) hydrocéphalie due à la fibrose méningée (zones noires). ............................................................................. 34 XI


Figure 21

: (A) arachnoïde, (B) hydrocéphalie due à l’inflammation méningée, (C) kystes parenchymateux, (D) infarctus, (E) effet de masse du à des kystes de grande taille, (F) kystes intraventriculaires. ............................................................ 34

Figure 22

: Situation géographique de Dahra et Koumpentoum. ...... 40

Figure 23

: Tuméfactions sous-cutanées multiples chez un mouton (gauche) et une chèvre (droite) ....................................... 46

Figure 24

: Kystes de taille, de forme et de localisation variables. ... 48

Figure 25

: Kyste dans la paroi abdominale (gauche) présentant une poche liquidienne d’aspect granuleux (droite). .............. 48

Figure 26

: Aspect histologique des kystes parasitaires (H&E, x40) 49

XII


LISTE DES TABLEAUX

Tableau I

: Evolution des effectifs du cheptel des ruminants de 2000 à 2013 au Sénégal (en millions de têtes)........................ 13

Tableau II

: Morpho biométrie et couleur de la robe des caprins du Sénégal .......................................................................... 20

Tableau III

: Dimensions moyennes des kystes observees ............... 47

XIII


TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ............................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE :ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ........................................ 3 Chapitre I : Elevage des petits ruminants au Sénégal ................................. 4 I.1 Présentation de la république du Sénégal ............................................ 4 I.1.1 Situation géographique du Sénégal .................................................... 4 I.1.2. Relief .................................................................................................. 5 I.1.3. Climat ................................................................................................. 5 I.1.4. Pluviométrie ....................................................................................... 6 I.1.5. Végétation .......................................................................................... 7 I.2.Systemesd’exploitation des petits ruminants au Sénégal .................. 8 I.2.1. Le système pastoral ........................................................................... 8 I.2.1.1. Chez les ovins ............................................................................. 8 I.2.1.2. Chez les caprins .......................................................................... 9 I.2.2. Le système agropastoral .................................................................... 9 I.2.2.1. Chez les ovins ............................................................................. 9 I.2.2.2. Chez les caprins ........................................................................ 10 I.2.3. Le Système amélioré ....................................................................... 11 I.3.Effectifs et races exploitées ................................................................. 11 I.3.1. Effectifs ............................................................................................ 11 I.3.2. Races exploitées .............................................................................. 13 I.3.2.1. Races de mouton....................................................................... 13 I.3.2.1.1. Le mouton du Sahel ............................................................ 14 I.3.2.1.2. Les moutons guinéens ou Djallonké ................................... 16 I.3.2.1.3. Les moutons waralé (Figure6)............................................. 17 I.3.2.2. Races de chèvres ...................................................................... 18 I.3.2.2.1. La chèvre du Sahel ............................................................. 18 I.3.2.2.2. La chèvre Djallonké ............................................................. 19 I.4. Roles socio-économiques des petits ruminants au Sénégal .......... 21 Chapitre II : LES CYSTICERCOSES ............................................................. 23 XIV


II.1

Cysticercoses animales.................................................................... 23

II.1.1

Epidémiologie ............................................................................... 23

II.1.1.1 Répartition géographique ........................................................ 23 II.1.2 Symptômes et lésions .................................................................... 24 II.1.3 Traitement et prévention ................................................................. 27 II-2 La cysticercose humaine .................................................................. 28 II.2.1 Symptômes .................................................................................... 32 II.2.2 Prévalence ..................................................................................... 35 II.2.3 Diagnostic ....................................................................................... 35 II.2.4 Dépistage ........................................................................................ 35 II.2.5 Traitements .................................................................................... 35 II.2.6 PRÉVENTION ................................................................................ 36 DEUXIEME PARTIE :ETUDE EXPERIMENTALE .......................................... 38 CHAPITRE I : MATERIEL et METHODES ..................................................... 39 I.1. Zone et période d’étude ....................................................................... 39 I.2. Matériel .................................................................................................. 40 I..2.1. Matériel animal ................................................................................ 40 I.2.2. Matériel technique ............................................................................ 40 1.2.2.1 Fiches d’enquête ....................................................................... 40 1.2.2.2. Matériel d’examen clinique, de prélèvement et de conservation. ......................................................................................... 41 I.1.2.3. Matériel du laboratoire d’histopathologie ................................... 42 I.3. Méthodes ............................................................................................... 42 I.3.1. Méthodes sur le terrain .................................................................... 42 I.3.1.1. Réalisation de prélèvements ..................................................... 43 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION ............................................. 45 II.1. Données de terrain .............................................................................. 45 CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ............................ 50 III.1 Discussion ........................................................................................... 50 III.1.1. Choix de la zone d’étude ............................................................... 50 III.1.2.Echantillonnage des animaux et prélèvements .............................. 50 XV


III.1.3 Analyse des résultats ...................................................................... 50 III.2 Recommandations .............................................................................. 52 CONCLUSION GENERALE............................................................................ 54 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................................... 57

XVI


INTRODUCTION Le Sénégal, pays d’Afrique de l’ouest a une économie essentiellement basée sur le secteur primaire. Ce secteur primaire emploie 46% de la population active et contribue à 15,6% du PIB. Le sous-secteur

de

l’élevage qui est une composante de ce secteur contribue pour sa formation. L’élevage constitue également une des principales activités économiques dont sont tributaires les populations les plus pauvres en tant que source d’aliments et de revenus monétaires (CSAO-OCDE / CEDEAO, 2008) .L'élevage est un secteur stratégique qui occupe près de 60% des ménages agricoles du Sénégal (RGPHAE, 2013). Cependant cet élevage est confronté à de nombreuses contraintes qui sont d’ordre alimentaire, organisationnelle, sanitaire, etc. Parmi elle figure la cœnurose musculaire. Il s’agit d’une cestodose larvaire due à la présence et au développement de la larve de Tænia multiceps appelées Cœnures au niveau des muscles des bovins, des ovins, caprins ou des porcs (Delpy, 2005). L’homme se contamine en ingérant de la viande mal cuite contenant des cœnures. Cette affection est à l’origine des pertes économiques allant des saisies aux traitements d’assainissement des viandes ladres (Garcia, 2007). Ainsi les animaux malades représentent un réel danger pour le consommateur. Cependant il existe très peu de données sur cette pathologie chez les animaux au Sénégal. Cela justifie notre étude portant sur la cœnurose musculaire chez les petits ruminants au Sénégal. L’objectif général de l’étude étant de déterminer la prévalence clinique de cette pathologie chez les petits ruminants au Sénégal. De façon spécifique, il s’agit de décrire des cas atypiques de cœnurose au Sénégal, d’identifier la symptomatologie et les lésions associées à cette pathologie, et de déterminer la prévalence dans la zone d’étude Koumpentoum (région de Tambacounda) et Dahra (région de Louga). 1


Le document présenté comprend deux parties. La première partie, consacrée à l’étude bibliographique, est constituée de deux chapitres : un chapitre sur l’élevage des petits ruminants au Sénégal et un autre sur les cysticercoses animales et humaines. La deuxième partie traite l’étude expérimentale et décrit la zone d’étude, le matériel et les méthodes utilisés, les résultats obtenus et leur discussion

puis

les

recommandations

2

et

la

conclusion.


PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

3


Chapitre I : Elevage des petits ruminants au Sénégal I.1 Présentation de la république du Sénégal I.1.1 Situation géographique du Sénégal Le Sénégal est situé à la pointe la plus occidentale de l’Afrique entre 12°10’ et 16°40’ de latitude Nord et 11°10’ et 17°30’ longitude Ouest. Il a une superficie de 196 192 km2. Le pays est limité au Nord par la Mauritanie, à l’Est par le Mali, au Sud par la Guinée-Bissau. Il est coupé dans sa moitié Sud par la Gambie qui s’étend en forme de ruban d’Ouest en Est. Il présente une façade maritime de 600 km de côtes sur l’océan Atlantique (figure 1).

4


Figure 1 : Carte administratif du Sénégal I.1.2. Relief Le relief du Sénégal est dans l’ensemble plat et peu élevé. Les altitudes sont partout inférieures à 130 m, à l’exception de la partie Sud-est où le relief est plus accidenté. L’intérieur du pays se distingue par la falaise de Ndiass à l’Ouest et des plaines argilo-sableuses ondulées, tandis qu’au nord-ouest des cordons de dunes littorales isolent les dépressions humides appelées « Niayes ». I.1.3. Climat Le climat du Sénégal, de type sahélien en général, est caractérisé par une saison des pluies d’une durée variable du nord au sud (Juillet5


Octobre) selon la latitude et une saison sèche le reste de l’année (Novembre à Juin). Trois types d’évènements atmosphériques déterminent le climat du Sénégal à savoir : ● L’alizé maritime, une masse d’air humide en direction nord à NordOuest; ● L’harmattan, de direction dominante, se caractérise par une grande sécheresse liée à son long parcours continental et par ses amplitudes thermiques très accusées. Il souffle du continent vers l’océan ; ● La mousson, marquée par une faible amplitude thermique. Les températures sont en permanence assez élevées. On distingue six régions climatiques qui sont organisées selon deux gradients principaux (méridien et Atlantique). Ce sont : ● La grande côte de Dakar à Saint-Louis avec des températures de 20° à 40°C ; ● La région sahélienne du Ferlo, la plus aride et la plus chaude (la température peut atteindre les 44°C) ; ● La région de Tambacounda de climat soudanais (plus de 40°C en mai) ● La petite Côte et le Sine-Saloum (température maximale atteignant 38°C en Juin) ; ● Les bassins versants des fleuves Gambie, Kayanga et Casamance avec un maximum thermique de 40°C en avril-mai ; ● La Basse Casamance d’un régime thermique marqué par un maximum de 38°C en juin. I.1.4. Pluviométrie Le climat du Sénégal, comme celui de tous les pays sahélo-soudaniens, se caractérise par une grande variabilité des précipitations d’une année à l’autre. 6


Cette variabilité est d’autant plus redoutable que la moyenne annuelle est plus faible. Plus le total annuel s’amenuise, plus les pluies sont incertaines et irrégulières et plus leur déficit est grave. Ainsi, à Ziguinchor la moyenne de 1250 mm résulte de précipitations variant d’environ 900 mm à un peu plus de 1400 mm d’une année à l’autre ; à Linguère la moyenne de 414 mm recouvre des précipitations allant de plus de 850 mm en année exceptionnellement pluvieuse à moins de 200 mm en année sèche. C’est dire que l’insécurité climatique qui pèse sur la moitié septentrionale du pays n’est pas seulement le fait de la faiblesse des précipitations et de la brièveté de la saison pluvieuse ; elle est surtout le résultat de l’irrégularité inter annuelle des pluies. I.1.5. Végétation Les facteurs climatiques jouent un rôle prépondérant dans la répartition des paysages végétaux du Sénégal. Ces paysages évoluent suivant la croissance des pluies du nord au sud à l’exception des vallées et de la côte. Le domaine Sub-guinéen limité à la Basse Casamance correspond à la forêt dense avec des palmiers à huile. Le domaine Soudanien est celui de la savane boisée : caicédrat (Khaya senegalensis), le ven (Pterocarpus crinaceus) et le néré (Parkia bioglobosa) y forment une forêt sèche qui surplombe un tapis de grandes herbes. Le domaine Sahélien est caractérisé par les acacias : le seing (Acasia radoliana), le verek (Acacia Sénégal), le baobab (Adansonia digitata). Au sol, le tapis herbacé est fait de graminées annuelles où domine le cram-cram (Cenchrus biflorus). Vers le sud, domine le Kad (Acacia albida).

7


Les mangroves du Saloum et de la Casamance apparaissent dans les estuaires des fleuves du Sénégal et de la Casamance. Les palétuviers sont de type atlantique. I.2.Systemesd’exploitation des petits ruminants au Sénégal Les systèmes de production rencontrés au Sénégal varient en fonction des ethnies (Wolofs, Sérères, Diolas, Mandingues, Socés et les Ballantes). Ainsi chez les Peuls du Ferlo (zone sahélienne), les systèmes pastoraux sont prédominants tandis que chez les Wolofs, la production reste dominée par l’agropastoralisme. Cette variation interethnique

de

systèmes

de

production,

sous

tendue

par

les

caractéristiques climatiques variées, permette de définir six grandes régions

écologiques:

la

vallée

du

fleuve

Sénégal,

la

zone

sylvopastorale, les Niayes, le bassin arachidier, la Casamance

et le

Sénégal oriental(DIOP,2005).Au-delà de cette différence de production inter-ethnique, au Sénégal les trois systèmes de production (système pastoral, système agropastoral, système amélioré)(BOYE et al.,2005), ne sont pas pratiqués de la même manière en élevages ovin et caprin. Chez les caprins, les systèmes pastoral et agropastoral sont les deux systèmes pratiqués. I.2.1. Le système pastoral I.2.1.1. Chez les ovins L’élevage du système pastoral est pratiqué par les Peuls et les Maures dans le Ferlo. Le pâturage est la source principale d’alimentation. Les animaux reçoivent rarement un complément alimentaire. Ce système concerne 35% des petits ruminants du Sénégal (BOYE, et al, 2005). Les performances aussi bien pondérales que reproductives sont faibles et

8


varient en fonction de la période de l’année et du cycle végétatif des pâturages. I.2.1.2. Chez les caprins Le système pastoral est caractéristique des zones sahéliennes. Les caprins sont en général élevés en troupeau bispécifique ovin-caprin par les Peuls. Les animaux d’une même concession sont regroupés en troupeaux de grande taille, de 24 têtes en moyenne, et sont conduits tous les matins au pâturage par des enfants ou des jeunes hommes. Vers la fin de la saison sèche, avec la disparition du couvert herbacé, les éleveurs pratiquent une complémentation à base d’arbustes et d’arbres émondés, de gousses d’acacia et de paille. Toutefois, du fait du grand nombre d’animaux et de la croyance selon laquelle les caprins sont moins sensibles au déficit alimentaire que les ovins, le niveau de complémentation est

faible. L’abreuvement aux sources d’eau

temporaires et permanentes (mares, puits et forages) constitue un sérieux problème pendant la saison sèche. L’habitat, présent dans 82% des concessions, est un enclos d’épineux où le troupeau passe la nuit. Il sert également à garder, pendant la journée, les jeunes non sevrés au moment où les autres animaux sont au pâturage (BOYE et al. 2005) I.2.2. Le système agropastoral I.2.2.1. Chez les ovins Le système agropastoral est pratiqué dans les villages par les Wolofs, les Sérères, les agropasteurs du Fouladou et les Diolas de la Casamance. Dans la zone Nord, les ovins sont détachés chaque matin, regroupés en troupeau villageois et amenés au pâturage jusqu’en fin d’après-midi. Ce système concerne 62%des petits ruminants (BOYE et al. 2005). D’eau de rinçage des repas, des ondes céréales, de reste de 9


repas et, rarement, de tourteau d’arachide, avec un abreuvement deux fois dans la journée au départ et au retour du pâturage. Dans la zone Sud, les animaux sont en divagation libre en vain pâturage dans la zone des plateaux, puis dans les bas-fonds de la fin des récoltes au début des semis. Dans ce dernier cas, les animaux sont libérés en début de matinée, reviennent abreuver aux heures chaudes et repartent en pâture pour revenir en fin d’après-midi. La complémentation en saison sèche est à base de sous-produits de récolte, principalement de fanes d’arachide. L’achat d’aliment pour le bétail reste rare. Les performances de croissance(GMQ) et de productions (viande et lait) sont faibles (BOYE et al, 2005), I.2.2.2. Chez les caprins Les systèmes agropastoraux se rencontrent dans les climats soudaniens et soudano-guinéen. Les troupeaux familiaux sont souvent bispécifiques de petite taille (moins de10 têtes) dans 45% des concessions en climat soudanien et dans 68% des concessions en climat soudano-guinéen et appartiennent en majorité aux femmes (jusqu’à 75% des effectifs). Pendant la saison sèche, de novembre mai-juin, ils divaguent librement sur l’ensemble du territoire et exploitent les parcours naturels et les résidus de culture. Une complémentation à base de fanes de légumineuses et de restes de cuisine, est possible mais les quantités distribuées aux caprins sont très faibles. Pendant l’hivernage, pour éviter les dégâts aux cultures, les caprins sont soit gardés au piquet sur les parcours naturels, les jachères et au bord des routes, soit confiés à un berger collectif. La mise au piquet le matin et l’abreuvement deux à trois fois par jour relèvent de la responsabilité des femmes. Les animaux passent la nuit sur les toits des cases ou dans des abris le plus souvent couverts (BOYE et al, 2005). 10


I.2.3. Le Système amélioré C’est un système de production pratiqué chez les ovins. L’élevage de mouton de case concerne essentiellement les moutons mâles (béliers) en zone rurale et actuellement de plus en plus en zone urbaine. En milieu rural, les animaux, attachés en permanence à côté de la case ou dans un enclos, sont nourris à l’auge : leur alimentation de qualité en général à base de fanes de légumineuses, de tourteaux d’arachide, de graines de coton, de sons de céréales et de restes de repas, complétés en saison des pluies par l’herbe verte provenant des jachères ou des champs. Dans les villes, comme Dakar, les animaux sont élevés au pique tout en divagation dans la cour de la maison, aux alentours des concessions ou de plus en plus à l’étage (surtout pour la race Ladoum). Leur alimentation est riche et variée comme en zone rurale, avec en plus des emballages de carton. Dans ces conditions, les performances de croissance sont de l’ordre de 48kg en milieu villageois, et le poids vif de fin d’embouche des animaux d’élite en milieu urbain est de 80 à 95kg. L’embouche ovine pour la Tabaski est de plus en plus pratiquée aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, sur des mâles de races Touabire, Bali-Bali ou Ladoum (BOYE et al. 2005), I.3.Effectifs et races exploitées I.3.1. Effectifs Le Sénégal compte un cheptel important, composé de races adaptées au milieu. En 2013, les effectifs étaient estimés à 6,081millions d’ovins et 5,199 millions de caprins. La figure 2 présente la distribution géographique des petits ruminants au Sénégal et le tableau I présente l’évolution des effectifs des différentes espèces sur la période 20002013. On peut noter une croissance relativement faible (1,1 à 3,5%) pour 11


l’ensemble des espèces. On notera surtout le recul intervenu en 2002 pour les petits ruminants, suite à de fortes mortalités causées par des pluies hors saison et un hivernage défavorable.

Figure 2 : Distribution géographique des petits ruminants au Sénégal (Seck, 2006)

12


Tableau I: Evolution des effectifs du cheptel des ruminants de 2000 à 2013 au Sénégal (en millions de têtes) Année

Ovins

Caprins

2000

4542

3879

2001

4678

3995

2002

4540

3900

2003

4614

3969

2004

4739

4025

2005

4863

4144

2006

4996

4263

2007

5109

4353

2008

5251

4477

2009

5383

4598

2010

5571

4755

2011

5716

4887

2012

5887

5038

2013

6081

5199

Source : Cellule des Etudes et de la Planification (CEP)/ (Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA), 2014) I.3.2. Races exploitées I.3.2.1. Races de mouton Les races de mouton qui au Sénégal sont nombreuses. Certaines de ces races sont les mêmes que celles décrites dans les autres pays de la sous-région, en l’occurrence le Mali et la Mauritanie. Ces races ont pour 13


point de convergence les parcs à petits ruminants aménagés dans les villes et dans les villages. Les races exploitées sont principalement : le mouton du Sahel, le mouton guinéen ou le mouton Waralé (croisé Touabire et Peulh-Peulh).

Figure 3 : Mouton Touabire I.3.2.1.1. Le mouton du Sahel Selon (LARRAT et al. 1971), les moutons du sahel sont de bons animaux de boucherie, qui ont un rendement de 40 à 50%. Avec une bonne alimentation, ils peuvent atteindre le poids de 80kg (mouton de case). Les robes sont variées : noire, brune, pie-noire ou pie-brune, ou bicolore avec le train-avant foncée le train-arrière blanc. Ce sont des moutons convexilignes, longilignes, hyper métriques ou eumétriques, dont on trouve les variétés suivantes : le mouton Maure à poils ras, le Mouton Touabire, et le mouton Peulh-peulh (FAUGERE et al, 1988) - Le mouton Maure à poils ras Il est de haute taille, rectiligne, hypermétrique et longiligne. Sa hauteur au garrot varie de 75 à 95cm et son poids moyen adulte de 35 à 50kg 14


chez le mâle, et 30 à 40kg chez la femelle. La tête est forte avec une encolure longue, le front plat et le chanfrein convexe. Les cornes sont quasi constantes et les oreilles sont longues, grosses et pendantes. Les pendeloques sont présentes. La robe est pie-noire ou pie-grise généralement et toujours à dominantes blanche. - Le mouton Peulh-Peulh C’est un mouton sahélien à poils ras et de taille moyenne (Figure 4). Il est convexiligne, eumétrique et longiligne. Sa hauteur au garrot est de 60 à 75cm et son poids moyen adulte de 30 à 40kg chez le mâle et de 30 à 35kg chez la femelle. La tête est forte et longue à front plat et large. Les cornes sont constantes et très développés chez les béliers, fortes à la base et spiralées horizontalement. Les oreilles sont étroites, minces et tombantes. La couleur du robe est variée (claire tachetée de roux ou de noir, bicolore avec avant main noir et arrière main blanche ou encore unicolore acajou)

. Figure 4 : Mouton Peulh-Peulh Les autres races, qu’on trouve au Sénégal comme les moutons Maure à poils longs sont rarement rencontrés surtout au niveau du foirail de Dakar. Les éleveurs maures les amènent avec leurs moutons de Tabaski. C’est un mouton convexiligne, longiligne légèrement plus petit 15


de format que le Touabire à robe noire uniforme ou noir-brun (DIA, 1979). Un mâle castré adulte pèse 39 kg, sa hauteur au garrot est de 78 cm et son périmètre thoracique est de 84 cm .Le mouton Maure à poils longs fournit un poil qui peut être tressé ou tissé, la peau non tondue servant

à

faire

des

tapis

et

des

couvertures

(LARRAT

et

VANDENBUSSCHE, 1971). C’est un mouton très peu apprécié car sa robe noire lui donne un préjugé très défavorable et dans la savane, les cram-cram (cenchrus biflorus) s’incrustent dans ses jarrets (DIA ,197). Le moutons Bali Bali provenant du Mali ou du Niger, le mouton Ladoum de la région orientale de la Mauritanie près de la frontière avec le Mali, se trouvent dans les grands centres urbains (BOYE, 2003). Ce sont des moutons variant du mouton peulh-peulh pour le Bali-Bali et du mouton Touabire pour le Ladoum mais plus haut avec des hauteurs au garrot de 80 à 95cm et des poids moyens adultes de plus de70kg. I.3.2.1.2. Les moutons guinéens ou Djallonké Ils sont, médio lignes, ellipométriques. Leur taille est petite (0,40 à 0,60m.). Le poids vif ne dépasse pas 30kg.Le pelage est ras, parfois blanc, le plus souvent pie-noir ou pie-rouge, la couleur foncée couvrant généralement le train antérieur. Le mâle porte la crinière et le camail (Figure5), et souvent une manchette de poils de la gorge au poitrail et sur les. Les cornes du bélier sont moyennement développées, prismatiques, larges à la base, dirigées en arrière, puis en avant, formant une spirale et demie, par contre, chez la femelle, elles sont fines et courtes ou le plus souvent absentes. L’œil est gros, les oreilles sont minces, étroites, tombantes. Ces moutons fournissent une viande d’assez bonne qualité. Le rendement n’excède pas 48%. C’est une race rustique,

remarquable

parce

qu’elle

vit

bien

dans

les

zones

intertropicales humides qui sont peu favorable s à l’élevage des ovins. 16


Les poils de la crinière et du camail du bélier peuvent être tissés (PAGOT et VANDENBUSSCHE, 1971).

Figure 5 : Mouton Djalonké (DIA, 1979) I.3.2.1.3. Les moutons waralé (Figure6) C’est une appellation locale du mouton obtenu à partir d’un croisement entre Touabire et Peulh-peulh. Le waralé présente une grande variabilité de format et de robe nuancée entre le blanc, le roux et le noir (GUEYE, 1992). Le poids moyen à un an est de 32kg chez le mâle, 29 kg chez la femelle (PPR, 1989cité par GUEYE, 1992). Selon les éleveurs du Ferlo, quand le mâle est peulh-peulh, les descendants de deux sexes portent des cornes et lorsque le mâle est Touabire (croisement le plus fréquent) seul les descendants mâles sont armés. Ce croisement est très répandu dans le Ferlo. Dans le croisement, les produits préférés par les éleveurs sont ceux qui ont une robe blanche et des tâches noires autour des yeux les lunettes (DIA, 1979).

17


Figure 6 : Mouton waralé I.3.2.2. Races de chèvres Parmi les races caprines au Sénégal. On distingue : la chèvre du Sahel et la chèvre Djallonké. Les autres races introduites (chèvre rousse de Maradi et Alpine) n’ont pas survécu (BOYE et al. 2005). I.3.2.2.1. La chèvre du Sahel Elle se rencontre dans toute la zone sahélienne (LARRAT, PAGOT et VANDENBUSSCHE, 1971).Elle est de grande taille, et mesure 62cm au garrot, pour un poids vif adulte de 25 kg. La barbiche et les pendeloques sont fréquentes. La robe est très variable (BOYEet al. 2005). (Figure7).

Figure 7 : Chèvre du sahel

18


I.3.2.2.2. La chèvre Djallonké La chèvre Djallonké encore appelée chèvre du Fouta Djallon, chèvre guinéenne, chèvre naine ou Casamance, en référence à la zone Sud du Sénégal, qui constitue son aire de répartition. C’est un animal trapu(Figure8), de petite taille qui mesure 47cm au garrot et pèse en moyenne18kg (tableau II). La robe est de couleur très variable. Cependant en Casamance, la robe fauve avec une raie de mulet dorsale est la plus fréquente (GUEYE, 1997).

Figure 8 : Chèvre Guinéenne.

19


Les différentes caractéristiques des caprins du Sénégal sont présentées dans le tableau II. Tableau II : Morpho biométrie et couleur de la robe des caprins du Sénégal (DOUTRESSOLE ; 1947) Chèvre du Sahel

Chèvre Djallonké

Hauteur au garrot (cm)

62,2

46,6

Longueur du corps (cm)

60,4

52,9

Poids (kg)

24,6

18,7

Fauve

21,2

33,3

Noire

6,1

0

Pie rouge

42,4

36,4

Pie noire

9,1

6,1

Noir rouge

6,1

12,1

Autres

15

12,1

Présence de pendeloques

15,2

0

Robe (%)

Source : (BOYE et al. 2005.)

20


I.4. Roles socio-économiques des petits ruminants au Sénégal L’importance des ovins, des caprins et des espèces à cycle court s’est accrue depuis les bouleversements climatiques qu’a connus le sahel dans les années 1970 et leurs conséquences sur les gros ruminants (BOYE et al. 2005). Au Sénégal, le mouton joue un rôle socioéconomique très important. Le mouton fournit la viande et le lait destinés à l’alimentation humaine, et la peau destinée à l’artisanat. Le mouton permet à l’éleveur d’assurer un revenu qui est parfois l’unique source de capitalisation familiale. Le capital accumulé contribue à la réalisation des projets comme la construction des maisons, l’accès aux soins de santé, la scolarisation, le mariage et les funérailles. Le mouton joue aussi un rôle socioreligieux historique. En effet, des milliers de mouton sont abattus pendant les fêtes religieuses. A l’approche de l’Aïd El Kebir (Tabaski ou Fête de mouton), la quasi-totalité des familles s’en achète un et le soumet à l’embouche pour un engraissement rapide en attendant de le sacrifier le jour de cette fête. Sur le plan national, l’élevage du mouton constitue une source importante de protéines et des productions annexes. En 2006, la production locale était estimée à 18675 tonnes de viandes et 2801 tonnes d’abats, soit un croît de 9% par rapport à l’année 2005 où celle-ci était estimée à 19632 tonnes de viande et d’abats (DIREL, 2006). L’élevage caprin joue aussi un rôle socio-économique très important au Sénégal tant il est vrai que cette espèce est appréciée pour son adaptation écologique et de nombreuses autres raisons qui justifient ce type d’élevage. Pour le petit paysan, la chèvre constitue l’un des moyens de capitalisation du gros bétail. La chèvre est aussi une source des produits carnés pour les marchés urbains surtout en fin de saison sèche, au moment où la viande des autres espèces se fait rare et de moindre qualité (BOYE, GUEYE, MISSOHOU et al. 2005). 21


Les chèvres sont aussi utilisées dans les fêtes religieuses et cérémonies rituelles (mariage, fête de Ramadan et funérailles). Parfois, elles sont utilisées comme cadeau pour consolider les relations amicales. La production locale en viande de chèvre était estimée en 2006 à 11298 tonnes (DIREL, 2006).

Après avoir étudié les caractéristiques de

l’élevage des petits ruminants au Sénégal, il convient de connaître les particularités de leurs poumons.

22


Chapitre II : LES CYSTICERCOSES II.1

Cysticercoses animales

La cysticercose est une maladie parasitaire affectant plusieurs espèces animales. Le ténia, parasite responsable, est constitué d’anneaux qui sont libérés dans les selles, mais aussi dans les défécations. Chaque jour, trois à cinq anneaux contenant chacun 80 000 œufs, contaminants pour les animaux sont ainsi rejetés dans l’environnement. Les œufs sont très résistants dans le milieu extérieur, ils survivent plusieurs mois dans l’eau, ou sur l’herbe, deux à trois mois dans le foin, un mois dans l’ensilage. II.1.1

Epidémiologie

La cysticercose est une maladie cosmopolite et endémique dans de nombreux pays. Elle est plus répandue dans les régions rurales d’élevage intensif où les conditions d’hygiène sont défectueuses, les installations sanitaires rares (LOVADINA Julie ; 2012) II.1.1.1 Répartition géographique La répartition du parasite est mondiale, mais reste principalement présente dans les pays en voie de développement (Orlandi-Pradines E et al ,2007) notamment en Amérique centrale et du sud (Mexique, Guatemala,

Equateur,

Honduras,

Bolivie,

Pérou,

Brésil),

en

Afrique (Sénégal, Bénin, Côte d’Ivoire, Togo, Ghana, Burkina-Faso, Nigeria, RDC, Cameroun, Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Ouganda, Mozambique,

Zimbabwe,

Afrique

du

sud,

Madagascar),

en

Asie (Indonésie, Inde, Vietnam, Cambodge, Laos, Corée, Chine, Népal,

23


Mongolie, Philippines, Myanmar). En Europe, elle est très rare (Ronan

Jambou et al ; 2013) II.1.2 Symptômes et lésions La Cysticercose porcine est due à Cysticercus cellulosae, larve de Tænia solium ou ver solitaire. Les cysticerques, larves de ténia, sont localisés au niveau de tous les muscles (carcasse, masséter, langue, œsophage, cœur et diaphragme). Ils peuvent se présenter sous deux formes : forme infestante ou vivante ou vésicule ladrique et formes dégénérées (caséeuse, suppurée, calcifiée) (figure 9).

. Figure 9 : Muscles de la carcasse de porc (jambon) avec présence de Cysticercus cellulosae

La Cysticercose bovine, due à Cysticercus bovis, se caractérise par des vésicules ovoïdes ou presque sphériques de petite taille (de 3 mm à 5 mm sur environ), localisées ci-dessous sur le masséter et présente une membrane double et transparente contenant un liquide 24


rouge clair ou rosée avec un point blanchâtre en position polaire : le scolex. Cet aspect traduit la forme infestante ou vivante du cysticerque. En dehors du masséter, ces lésions peuvent se retrouver dans tous les autres muscles. Dégénérées, ces vésicules se présentent soit sous forme d’un petit abcès ou petit grain calcifiée gros comme une tête d’épingle entourée d’une fine membrane (figure 9).

Figure 10 : Cysticercose bovine. Lésions dégénérées ou ladrerie sèche à localisation cardiaque : aspect punctiforme dans le myocarde.

25


Figure 11 : Cysticercose musculaire du mouton due à Cysticercus ovis.

Figure 12 : Cysticercose à Cysticercus tenuicollis, larve de Tænia hydatigena ou marginata La Cysticercose hépato péritonéale du foie du mouton se caractérise par la présence de kystes superficielles au niveau du péritoine ou capsule de Glisson avec une localisation préférentielle dans la scissure inter lobaire. Ce sont des vésicules flasques pouvant atteindre deux à trois cm de diamètre,

contenant

une

formation

blanchâtre

d’environ

1

mm

(invagination céphalique du cysticerque). Ces vésicules s’observent 26


souvent à l’extrémité d’un trajet de migration cicatrisé. Celles situées à la face antérieure du foie ont tendance à être légèrement enchâssées dans le parenchyme sous-jacent, sous l’effet des pressions exercées par le diaphragme. Leur dégénérescence est plus précoce (figue 13).

Figure 13 : Cysticercose hépato péritonéale du foie du mouton Source : Berrag, et al 2011 II.1.3 Traitement et prévention Il n’y a pas de traitement des vésicules chez le mouton. La prévention permet d'éliminer ou de limiter ces maladies parasitaires chez le mouton. Chez le chien, il est recommandé une vermifugation régulière tous les trois mois avec des médicaments à base de praziquantel (5 mg/kg). Les chiens doivent être maintenus à l'attache après vermifugation afin de pouvoir détruire les selles et, si possible, baignés pour éliminer les œufs présents sur le pelage.

27


La destruction des selles évite la dissémination d'œufs sur un pâturage, ou dans le foin, par un chien qui vient d'être vermifugé. D’autres mesures préventives sont édictées comme - prévenir l'infestation des chiens ; - détruire par incinération des abats parasités ; - ne jamais nourrir les chiens avec des abats de mouton sauf s’ils sont exempts de parasites après examiner ; - interdire aux chiens l'accès aux lieux d’abattage (PONCELET, 2004). II-2 La cysticercose humaine La cysticercose est un problème majeur de santé publique mais qui demeure sous-estimé. Elle est fréquente dans les régions du monde où il y a à la fois : – une consommation de viande de porc, – des infrastructures sanitaires déficientes, – et des conditions d’élevage de porcs archaïques. Dans les pays développés, elle est observée chez les immigrés en provenance de zones endémiques où le ver responsable, Tænia solium (« ver solitaire »), est endémique. Ce ver a une forme rubanée, segmentée (figure 13), Il est hermaphrodite, et son évolution comporte un stade adulte et un stade larvaire.

28


Figure 14 : Tænia solium adulte.

Les stades larvaires ou cysticerques sont hébergés par les porcs (hôtes intermédiaires) au niveau des muscles (figure 15). Ces stades larvaires sont infectants pour l’homme (hôte définitif) après ingestion et ils déterminent le téniasis ou téniose.

Figure 15 : Cysticercose musculaire

29


L’homme peut accidentellement devenir hôte intermédiaire après ingestion d’œufs (figure 15. Les larves de T. solium peuvent alors déterminer une cysticercose (impasse parasitaire) dont la gravité est due aux formes neurologiques (Aubry et al., 1995).

Figure 16 : Œufs de Cysticerque SOURCE : Boussard et al. (2012) L'homme se contamine par les larves en mangeant de la viande de porc crue ou mal cuite. Le parasite va devenir adulte dans son intestin en quelques semaines. Ensuite cet adulte pond alors des œufs qui seront éliminés avec les selles. Ainsi, la personne parasitée va éliminer tous les jours, dans ses selles, 5 à 6 anneaux contenant chacun jusqu'à 50 000 œufs. Ces œufs sont très résistants et peuvent survivre dans le milieu extérieur pendant plusieurs mois, voire années. 30


Si ces œufs sont ré-ingérés, ils vont se transformer dans l'estomac en larves appelées cysticerques. Ces larves vont migrer vers les muscles (dont

le

cœur),

l'œil,

ou

le

cerveau

ou

la moelle

épinière.

Cette fois prisonnières, ces larves vont former de petits kystes contenant le ver (figure 17).

Figure 17 : Cycle de développement de Tænia- solium SOURCE : Kraft R. et al. (2007)

31


II.2.1 Symptômes  Formes sous cutanées et musculaires. Le nombre de cysticerques est très variable, de la taille d'un pois à celle d’un œuf de pigeon. Les localisations les plus fréquentes sont celles au niveau des masséters, du cou, de la poitrine, de la paroi abdominale, du dos, de l’aine, et de la cuisse (Aghakhani et al ,1998), figure 18). Ces localisations sont le plus souvent asymptomatiques.

Figure 18 : Nodules cutanés multiples sur la poitrine, les épaules et les bras. SOURCE : Khandpur et al. (2014) D’autres formes sont décrites comme :  La

cysticercose

oculaire :

Elle

est

observée

lorsque

le

cysticerque se localise dans le vitré et l'humeur aqueuse (figure

32


18). Les cysticerques restent vivants et changent continuellement de forme.

Figure 19 : Cysticerques localisées au niveau de l’œil SOURCE : Kadek Swastika K. et al. (2012)  La Neurocysticercose Dans ce cas de localisation parenchymateuse, l’épilepsie est la manifestation la plus commune. Elle apparaît en moyenne 7 ans après l'infestation, mais parfois jusqu'à 30 ans plus tard. D’autres signes peuvent se manifester comme une hémiplégie transitoire, des états psychotiques, une manie aiguë, et une détérioration mentale. La localisation parenchymateuse est de meilleur pronostic car plus accessible à la thérapeutique médicale que les localisations extraparenchymateuses. Il peut y avoir aussi une localisation ventriculaire, surtout au quatrième ventricule où les cysticerques flottent dans le liquide ventriculaire et peuvent, quelquefois, bloquer l'aqueduc de Sylvius et provoquer une hydrocéphalie et une hypertension intra-crânienne. Les formes actives ou inactives peuvent être visualisées par l’examen à l’imagerie (figures 20 et 21). 33


Figure 20 : (A) calcifications parenchymateuses (taches blanchâtres), (B) hydrocéphalie due à la fibrose méningée (zones noires).

Figure 21 : (A) arachnoïde, (B) hydrocéphalie due à l’inflammation méningée, (C) kystes parenchymateux, (D) infarctus, (E) effet de masse du à des kystes de grande taille, (F) kystes intraventriculaires. Source : Zymberg et al. (2013) 34


II.2.2 Prévalence La prévalence exacte de cette parasitose larvaire n’est pas facile à déterminer dans les régions endémiques du fait qu’un grand nombre de cas sont asymptomatiques et/ou non signalés, du coût élevé des méthodes de diagnostic et de la mauvaise connaissance de la pathologie par la population ainsi que du manque de contrôle vétérinaire sur les viandes (LOVADINA, 2012). II.2.3 Diagnostic Il est important que la cysticercose soit diagnostiquée avec précision par un professionnel médical. Cela aidera au traitement et contribuera également à exclure d’autres conditions qui peuvent causer des symptômes similaires. Des tests sanguins peuvent indiquer une infection, mais sont généralement non spécifiques car ils ne permettent pas d’identifier clairement la cause de l’infection. II.2.4 Dépistage Le recours au scanner cérébral et aux dosages sanguins (sérologie) ont grandement facilité le dépistage et le diagnostic de la cysticercose (BOUILLANT et al. 1998) II.2.5 Traitements Des traitements médicamenteux antiparasitaires, à base du praziquantel et de l’albendazole sont efficaces car ces molécules sont capables d'atteindre les larves dans le cerveau. Le traitement est efficace et généralement bien supporté. Toutefois, des séquelles

peuvent persister selon l'ancienneté et le degré de

développement des lésions.

35


Des traitements spécifiques sont également envisagés, en fonction de la localisation

et

des

symptômes

en

l’occurrence

les

traitements

antiépileptiques, la chirurgie de l'œil, ... La Cysticercose ne nécessite pas toujours un traitement. Les cas asymptomatiques ne peuvent pas nécessairement bénéficier d’un traitement avec des médicaments pour tuer le parasite. Cependant, lorsque les symptômes se déclarent alors le traitement est nécessaire. Le traitement devrait se concentrer sur la destruction du parasite et le contrôle des symptômes. Ceci est réalisé avec un ou plusieurs des médicaments suivants : •

Albendazole

et

praziquantel

qui

sont

des

médicaments

antiparasitaires. •

Corticoïdes pour réduire l’inflammation.

Anticonvulsivants pour contrôler les crises.

La chirurgie peut être nécessaire dans certains cas (patients ne répondant pas aux médicaments). Il peut également être nécessaire lors de l’hydrocéphalie (accumulation de fluide dans le cerveau), II.2.6 PRÉVENTION Il n'existe pas de traitement préventif. Le seul moyen de se protéger est d'éviter la contamination. L'éducation sanitaire repose sur la modification des habitudes alimentaires (cuisson suffisante de la viande de porc, la lutte contre le péril fécal pour stopper la transmission fécale ou orale (installation et emploi des latrines, lavage des mains). A rappeler que les larves cysticerques peuvent survivre quelques jours à +4°C, mais elles sont tuées par la chaleur (56°C) et la congélation (10 jours à -10°C). 36


Par ailleurs, il est conseillé de ne manger dans les pays à risque que des fruits à coque comme les bananes mais en évitant les fraises. En effet, on appelle souvent la cysticercose la "maladie des fraises" car le risque est, en effet, plus élevé à cause de l'utilisation d'engrais (fèces humaine pouvant contenir des œufs de tænia) pour la culture des fraises. La délicatesse du fruit fait que le lavage est souvent réduit, voir absent. Des vaccins offrent un outil potentiel pour aider à contrôler la transmission du parasite; c’est

pourquoi la vaccination des porcs

comme stratégie de prévention est à l'étude.

37


DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE

38


CHAPITRE I : MATERIEL et METHODES I.1. Zone et période d’étude L’étude s’est déroulée d’Août 2015 à Mars 2016 dans les zones de Dahra (région de Louga) et de Koumpentoum (région de Tambacounda) La ville de Dahra fait partie du (département de Linguère). De par sa situation géographique, elle est une localité centrale de la zone sylvopastorale et constitue un carrefour pour les éleveurs venant du Nord (la Mauritanie), de l’Est (le Mali) et du Sud du Sénégal (Baol, Saloum). C’est une commune de 30900 habitants. Elle s’illustre surtout par son marché hebdomadaire de bétail, lieu d’échanges entre des populations des localités environnantes, des commerçants, des éleveurs et des transporteurs de la sous-région (figure22). La vile de Koumpentoum fait partie du Département de Koumpentoum (figure22), l’un des quatre départements de la région de Tambacounda. Comme

dans

toute

la

région

de

Tambacounda,

la

zone

de

Koumpentoum regorge d’énormes potentialités pour le développement de l’élevage avec des pâturages qui représentent 16% du territoire nationale (Forrest et al 2004).

39


Figure 22 : Situation géographique de Dahra et Koumpentoum. .Source : http://www.au-senegal.com/-Senegal-administratif-.html. I.2. Matériel I..2.1. Matériel animal L’étude a été effectuée sur 10 petits ruminants dont 4 moutons et 6 chèvres. L’âge de ces différents animaux varie de 6 mois et plus. Ces animaux proviennent de l’intérieur du Sénégal (zone de Dahra et de Koumpentoum) I.2.2. Matériel technique 1.2.2.1 Fiches d’enquête Des fiches d’enquête ont été élaborées pour la collecte de données auprès des propriétaires d’animaux, des professionnels et lors de 40


l’examen clinique des animaux malades, soit 3 types de fiches .Ces fiches figures en annexe. 1.2.2.2. Matériel d’examen clinique, de prélèvement et conservation.

de

II est composé de petit matériel d’examen clinique des animaux, de trousse d’autopsie et de prélèvements d’organes. II s’agit, entre autres, de : - Thermomètre, - Stéthoscope, - Manches et lames de bistouri, - Ciseaux, - Pinces, - Couteaux, - Flacons de 60 ml, - Glacières et cryoconservateurs, - Formol tamponné à 10%, - Marqueurs, - Blouse, bottes et gants - Bloc-notes, bic et crayons - Appareil photo

41


I.1.2.3. Matériel du laboratoire d’histopathologie Il s’agit du matériel et d’équipement employés dans un laboratoire histopathologie classique permettant de confectionner et de colorer des coupes histologiques. I.3. Méthodes Le déroulement de notre étude s’est réparti en deux étapes : - La première étape a consisté́ à une enquête réalisée sur le terrain avec la collecte de données, l’examen des animaux malades, la réalisation d’autopsie. C’est aussi au cours de cette dernière étape que les prélèvements des muscles sont effectués. - La deuxième étape a consisté à analyser les prélèvements au laboratoire d’Histopathologie de l’E.I.S.M.V de Dakar et au laboratoire de biologie moléculaire de Nancy (France). I.3.1. Méthodes sur le terrain L’approche méthodologique s’est effectuée en plusieurs étapes. Sur la base de l’enquête documentaire, un seul type de questionnaire a été élaboré ; ce

questionnaire donne en préambule les objectifs de

l’enquête et les coordonnées du propriétaire. Puis il combine des questions directes ouvertes et des questions fermées, sachant que celles qui sont fermées présentent l’avantage d’un traitement spécifique. Les questions ont été définies sur la base de points critiques identifiés comme pertinents et capable d’influencer significativement le diagnostic et la prise en charge des cas de cœnurose musculaire chez des petits ruminants au Sénégal.

42


L’enquête a été organisée à travers un entretien semi-directif avec les propriétaires (berger), les techniciens, et les vétérinaires sur la base d’une fiche d’enquête. L’objectif est de recueillir des données sur le statut socioprofessionnel des propriétaires, des techniciens, des vétérinaires, le processus de mise en place des exploitations, le système d’élevage, le mode d’exploitation des animaux, les difficultés rencontrées sur la pathologie (la cœnurose musculaire chez des petits ruminants au Sénégal) et les contraintes des élevages. L’enquête

concerne

séparément

les

propriétaires

(bergers),

les

techniciens, les vétérinaires. Ensuite, les animaux malades sont examinés par un examen général et un examen spécial axé sur les zones affectées, I.3.1.1. Réalisation de prélèvements Les cadavres d’animaux malades, morts naturellement ou sacrifiés de « façon humaine » ont subi une autopsie complète. Ce qui a permis d’examiner leurs organes et tissus et de collecter des échantillons de lésions fixés dans du formol tamponné à 10%. En outre, des calques sont réalisés sur des cartes FTA à partir des lésions Les

échantillons

formolés

ont

été

envoyés

au

laboratoire

d’histopathologie animale de l’EISMV où ils ont été traités par les techniques histologiques de routine. (Ganter et al 1972). De façon succincte, ces techniques ont consisté à : - recouper les échantillons en menus morceaux (quelques mm à 1cm) et les mettre dans des cassettes, - inclure les échantillons dans la paraffine afin de faire des blocs

43


- couper au microtome les blocs afin d’obtenir de fines coupes de tissus (3 à 5µm), qui sont étalées sur des lames porte-objet - colorer les lames, âpres séchages, à l hémalu-éosine - monter les coupes tissulaires sur les lames et les fixer à l’aide de baume de Canada (Eukit*) - puis les lames colorées sont observées au microscope optique afin de déceler d’éventuelles modifications lésionnelles. Les échantillons en calques sur cartes FTA ont été envoyé au laboratoire de biologie moléculaire de Nancy (France) pour analyse par la technique PCR.

44


CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION Nos résultats

comprennent les données de terrain et celles de

laboratoire. II.1. Données de terrain L’enquête a concerné 79 éleveurs ,5 vétérinaires et de 26 techniciens. Parmi les éleveurs, seuls 25 (32%) ont déclaré avoir vu la maladie. Tous les vétérinaires et seuls 12 (46%) techniciens ont déclaré avoir observé la maladie sans être en mesure

de la diagnostiquer. Au cours de

l’enquête, la prévalence moyenne a été variable de 5% à 19% au sein des troupeaux. L’étude a porté sur 10 cas (6 caprins et 4 ovins), de race locale, âgés de 6 mois et plus. L’examen anatomo-clinique des animaux a révélé des signes cliniques se traduisant par des difficultés locomotrices, des tuméfactions dont la ponction a permis d’obtenir un liquide blanchâtre d’aspect quelques fois grumeleux (figure 23).

45


Figure 23 : Tuméfactions sous-cutanées multiples chez un mouton (gauche) et une chèvre (droite)

Apres autopsie des cadavres, l’examen macroscopique des tuméfactions a permis de noter des kystes de taille (dizaines de centimètres) et de nombre (jusqu’à 90 kystes par animal) variable, contenant un liquide blanchâtre, trouble et quelquefois des éléments sphériques, de petite taille, blanchâtres, de consistance ferme (tableau III, figures 23et 24).

46


Tableau III: Dimensions moyennes des kystes observés Localisations

Tailles moyennes (cm)

Localisations

Muscles (N= 77)

Muscles (N= 77)

Tailles moyennes (cm)

Longueur

Largeur

Longueur

Largeur

Moyenne

Moyenne

7,32 7,32

5, 34 5, 34

Ecart moyen Ecart moyen

2,03 2,03

1, 66 1,

Médiane

Médiane

7 7

55

Minimum

1

1, 2

Minimum

1

1, 2

Maximum

19,5

13

8,33

5,66

2,22

1, 66

Maximum Cavité abdominale (N= 6)

Cavité

abdominale Moye.

(N= 6)

Cavité thoracique (N= 8)

Ectype

19,5

13

Médiane

8

5, 5

Moye.

8,33

5,66

Min

5

3

Ectype Max

2,22 15

1, 9 66

Médiane

8

5, 5

Min

5

3

Moye.

5,78

4, 64

E-type

Max

15 0,96

90, 89

Médiane

6,1

4, 75

Min

4

3

7

6

Max

47


Kystes

Figure 24 : Kystes de taille, de forme et de localisation variables.

Scolex

Muscle de la paroi abdominale

Kystes

Figure 25 : Kyste dans la paroi abdominale (gauche) présentant une poche liquidienne d’aspect granuleux (droite). L’examen histopathologique des échantillons sur des lames colorées à l’hémalun-éosine,

au

microscope

optique,

a

révélé

des

kystes

parasitaires situés dans l’espace intermusculaire (fascias). Ces kystes 48


sont délimités par une fine membrane et contiennent des structures rappelant des scolex.

Figure 26 : Aspect histologique des kystes parasitaires (H&E, x40) L’examen par des techniques de biologie moléculaire(PCR) a permis d’identifier les kystes comme étant ceux de Tænia multiceps. II s’agit donc d’une cœnurose de localisation musculaire non commune, d’extension et sévérité particulières.

49


CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS III.1 Discussion III.1.1. Choix de la zone d’étude Le choix de la région de Louga et de la région de Tambacounda se justifie du fait qu’il s’agit des principaux lieux où la pathologie a été signalée par les professionnels de la santé. III.1.2.Echantillonnage des animaux et prélèvements Les animaux qui ont fait l’objet de cette étude sont d’âges et d’horizons variés. Il s’agissait des animaux malades en consultation chez des professionnels de la santé. Les prélèvements, soumis aux analyses de laboratoire, ont été réalisés lors des autopsies de cadavres. Le choix des prélèvements a été déterminé par l’aspect, la localisation et la sévérité des lésions. Ce qui a permis de collecter des échantillons sur les zones musculaires lésées afin de déterminer la nature et la sévérité des lésions macroscopiques observées contrairement à PICARD et al. (1994) et JENSEN(1986). III.1.3 Analyse des résultats Toutes les données collectées ont été saisies et traitées dans le tableau Excel de Microsoft afin de déterminer les moyennes des kystes en fonction des espèces, du muscle prélevé et éventuellement de la coupe histologique effectuée. Dans notre étude, la prévalence moyenne a été variable (5-19%) mais elle est plus élevée chez la chèvre que chez le mouton; ce qui corrobore les résultats d’autres auteurs (Varma & Malviya, 1989; Gharagozlou et al. 2003; Oryan et al. 2010, 2012). D’autres prévalences de coenurose 50


musculaire ont été reportées comme 2,9% chez les ovins en Jordanie (Abo-Shehada et al, 2002), et en Inde (Varma & Malviya, 1989), 3%7,3% en Irak (Karim, 1979), et 1,3% à 28 en Turquie (Akkaya & Vurusaner, 1998; Gicik et al, 2007). La cœnurose est une parasitose larvaire de Tænia multiceps affectant différentes espèces de ruminants et occasionnellement les humains. La cœnurose humaine, due à la larve de Tænia multiceps, se localise au niveau du cerveau et de l’œil et à celle Tænia serialis présent au niveau du tissu conjonctif sous cutané entrainant de troubles clinique divers (maux de tête, fièvre, vomissement, tuméfaction sous cutanées). Chez les petits ruminants, des cas similaires à ceux de notre étude, diagnostiqués au Moyen-Orient, ont été attribués à Taenia gaigeri (Sing et Sing, 1972; Sharma et al., 1995; Oryan et al., 2010, 2012; Varcasia et al., 2012). Du point de vue moléculaire, Tænia gaigeri et Coenurus gaigeri ne sont pas d’espèces séparées mais les même souches comme Tænia multiceps et Coenurus cerebralis (Oryan et al.2010, Varcasia et al) Par ailleurs, la prévalence de l’infestation par Coenurus gaigeri chez les petits ruminants est plus rare que celle par C. cerebralis. La prévalence de la cœnurose cérébrale ovine est variable selon les pays. Ainsi, elle est de 2.3% à 28.2% au Kenya (Achenef et al. 1999), 44% en Tanzanie (Miran et al. 2015), et 1,8% à 18,65% en Iran (Tavassoli et al. 2011; Oryan et al. 1994).

51


III.2 Recommandations Les résultats de notre étude ont confirmé, pour la 1ére fois, la cœnurose musculaire chez les petits ruminants au Sénégal, mais sa prévalence réelle reste à déterminer. Au vu de ces résultats et en se basant sur les données de la littérature scientifique, des recommandations ci-dessous sont formulées : - Mener une étude approfondie sur la maladie afin de bien caractériser le cycle épidémiologique de cette infestation (âge d’infestation, période et mode de contamination, espèces parasitaires, hôte définitif) ; - Tester différentes méthodes d’investigation (coprologie, histologie, PCR, immunohistochimie, sérologie immunofluorescence) afin de détecter, au mieux, la présence du parasite et éventuellement d’identifier l’espèce parasitaire. Cette diversification de méthodes permettrait de choisir une méthode rapide et pratique utilisable sur le terrain ou au laboratoire pour pallier l’absence de lésions macroscopiques, d’une part, et pour aider au dépistage de cœnuroses musculaires aux abattoirs, d’autre part ; - Déterminer la prévalence d’éventuels troubles nerveux liés à la cœnurose chez les petits ruminants au Sénégal ; - Proposer des mesures de prévention en limitant, autant que faire se peut, le contact entre ruminants et les carnivores domestiques (chiens et chats) ; - Renforcer les compétences des agents de contrôle sanitaire en matière d’inspection des denrées alimentaires d’origine animale particulièrement en matière d’inspection des muscles et de reconnaissance de kystes parasitaires ; - Adapter la règlementation de l’inspection sanitaire selon le degré de dangerosité des viandes parasitées ;

52


- Eduquer et sensibiliser des éleveurs et des consommateurs sur l’existence et l’importance de la cœnurose et son effet négatif sur l’économie ; - Considérer la cœnurose musculaire dans le diagnostic différentiel des affections comme les abcès, les kystes, les hématomes, les tumeurs.

53


CONCLUSION GENERALE Au Sénégal, à l’instar d’autres pays au Sud du Sahara, l’essor démographique, de l’ordre de 2 ,5% par an, est plus élevé par rapport à la croissance des productions animales. Ce qui est source de déficit en protéines d’origine animale. En conséquence, pour satisfaire les besoins des populations sénégalaises, l’intensification des productions animales y compris celle des petits ruminants a

été encouragée par l’Etat

sénégalais. En effet, la brièveté du cycle de reproduction des petits ruminants et leur bonne adaptation aux conditions du milieu font de ces animaux une réserve alimentaire facilement exploitable pour la satisfaction des besoins des populations. Cependant, les performances de ces animaux sont

amoindries

par

certaines

contraintes

parmi

lesquelles

de

nombreuses maladies d’origine diverse (bactérienne, virale parasitaire, etc.) qui entrainent une baisse des performances, des avortements, et d’énormes pertes économiques. Parmi ces différentes maladies d’origine parasitaire, il y a la cœnurose due au développement

de larves de

Tænia multiceps appelées Cœnures, dans différents organes et dont la prévalence, l’impact économique et le potentiel hygiénique sont encore mal connus au Sénégal. Compte tenu de l’importance socio-économique des petits ruminants au Sénégal, il apparait nécessaire de procéder à des investigations approfondies sur cette parasitose émergente dans ce pays. C’est dans cette optique que cette étude a été menée d’Août 2015 à Mars

2016 dans les zones de Dahra (région de Louga) et de

Koumpentoum (région de Tambacounda) et dont l’objectif principal est de caractériser au mieux cette maladie.

54


Ainsi, l’étude a consisté à (i) faire des enquêtes auprès des éleveurs et des professionnels de la santé animale, (ii) examiner cliniquement les animaux

affectées,

(iii)

autopsier

les

cadavres,

(iv)

faire

des

prélèvements et les analyser aux laboratoires. Ainsi, l’enquête a concerné 79 éleveurs, 5 vétérinaires et 26 techniciens. Parmi les éleveurs, seuls 25 (32%) ont déclaré avoir vu la maladie. Tous les vétérinaires et seuls 12 (46%) techniciens ont déclaré avoir observé la maladie sans être en mesure de la diagnostiquer. Au cours de l’enquête, la prévalence moyenne a été variable de 5% à 19% au sein des troupeaux. L’examen anatomo-clinique de 10 animaux malades (6 caprins et 4 ovins, âgés de 6 mois e plus) a révélé des signes cliniques se traduisant par des difficultés locomotrices, des tuméfactions disséminées sur tout le corps, mais sans être associées à une hyperthermie. La ponction des tuméfactions a permis

d’obtenir

un liquide

blanchâtre d’aspect

quelquefois grumeleux. Apres

autopsie

des

cadavres,

l’examen

macroscopique

des

tuméfactions a montré des kystes, de taille (dizaine de centimètre) et de nombre (jusqu’ à 90kystes par animal) variable, contenant un liquide blanchâtre, trouble et quelquefois des éléments sphériques, de petite taille, blanchâtres de consistance ferme. L’examen histopathologique des échantillons sur des lames colorées à

l’hémalum-éosine, au

microscope optique a révélé des kystes parasitaires situés dans l’espace intermusculaire (fascias interstitiel). Ces kystes sont délimités par une fine membrane et contiennent des structures rappelant des scolex. L’examen des échantillons de kystes par des techniques de biologie moléculaire(PCR) a permis d’identifier les kystes comme étant ceux de cœnures de Tænia multiceps. Il s’agit donc d’une cœnurose de

55


localisation

musculaire

non

commune,

d’extension

et

sévérité

particulière, diagnostiquée pour la première fois au Sénégal. Nos résultats ont révélé une prévalence relativement faible de la cœnurose musculaire des petits ruminants dans les zones investiguées. Enfin, compte tenu de la zone délimitée cette étude et des zones d’ombre sur cette affection, des recommandations sont formulées pour une étude plus approfondie afin de mieux appréhender l’ampleur aussi bien médicale qu’économique de cette parasitose au sein du cheptel des petits ruminants du Sénégal et éventuellement de la sous-région ouest-africaine.

56


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57


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34. Zymberg ST.; et al, 2013 .Neurocysticercosis. World Neurosurgery 2013.

60


ANNEXES

61


LA COENUROSE MUSCULAIRE CHEZ LES PETITS RUMINANTS - FICHE D'ENQUETE Véto/Technicien Date : ---------------------------------------------------------------------------

A/ DONNEES GENERALES (auprès du vétérinaire ou technicien) 

 LOCALITE : Nom et localisation géographique (région, département, commune) :-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le vétérinaire (Prénom, nom, adresse, coordonnées tel. & e-mail) :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES SUR LA MALADIE:  Maladie connue : Oui Non

Si Oui : Année

Espèce

Sexe, âge

Nb malades

Nb morts

Effectif du troupeau

 DONNEES CLINIQUES  Signes cliniques (généraux et spécifiques): --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Lésions : localisations, taille, nombre ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- METHODES DE DIAGNOSTIC : Clinique 62

Laboratoire


LA COENUROSE MUSCULAIRE CHEZ LES PETITS RUMINANTS FICHE D'ENQUETE Propriétaire/Berger Date : --------------------------------------------------------------------------------

A/ DONNEES GENERALES (auprès du propriétaire ou berger) 

 LOCALITE : Nom et localisation géographique (région, département, commune) :-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le propriétaire ou berger (cocher) (Prénom, nom, adresse, coordonnées tel. & e-mail) :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES SUR LA MALADIE:  Maladie connue : Oui Non

Si Oui : Année

Espèce

Sexe, âge

Nb malades

Nb morts

Effectif du troupeau

 DONNEES CLINIQUES  Signes cliniques (généraux et spécifiques): --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Lésions : localisations, taille, nombre ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- METHODES DE DIAGNOSTIC : Clinique

63

Laboratoire


LA COENUROSE MUSCULAIRE CHEZ LES PETITS RUMINANTS - FICHE D'ENQUETE -

B/ CAS CLINIQUE  SITE OU LOCALITE : -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

LE PROPRIETAIRE OU BERGER :

1. 2. 3. 4.

Nom & Prénom : Adresse : Age : Niveaux d’éducation : Primaire,

Sexe : Collège,

Lycée,

Université

 INFORMATIONS SUR LE (S) TROUPEAU (X) * 1. Espèce : -------------------------------------------------------------------------------------------2. Race : --------------------------------------------------------------------------------------------3. Sexe : ----------------------------------------------------------------------------------------------4. Age : -----------------------------------------------------------------------------------------------* : Collecter les données par espèce s’il y a 2 ou plusieurs espèces dans les troupeaux possédés  INFORMATION SUR LA MALADIE : 1. Date d’apparition (mois ou saison): ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------2. Malade : - Espèce : Âge : Sexe : - Vie avec d’autres animaux (préciser les espèces) :------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------3. Signes cliniques et lésions: ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

64


S’il y a des tuméfactions : - le nombre - la (les) localisation (s) (donner le nombre par région anatomique): ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------4. Méthodes de diagnostic : Clinique

Laboratoire

5. Traitements : Non Oui Si OUI : molécule, posologie et rythme d’administration : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------6. Evolution (selon les cas) : - Pour les cas sans traitement : ------------------------------------------------------------------------Guérison Complications Mort - Pour les cas après traitement : -----------------------------------------------------------------------Favorable non favorable Mort 7. Prélèvements : Non Oui Si oui : nature et nombre : -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------8. Analyses demandées :

9. Observations diverses - Photos : Oui - Autres :

Parasito.

Histo.

Non

65

Autres (préciser)


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;  d’observer en toute circonstance les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »

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Cœnurose musculaire chez des petits ruminants au Sénégal

RESUME Les petits ruminants (moutons et chèvres) jouent un rôle socio-économique très important dans le monde en général et au Sénégal en particulier. En effet, ces animaux procurent des denrées alimentaires (lait, viande) bien appréciées des populations et des revenus surtout pour les populations démunies. Cependant, le développement de l’élevage de ces animaux est confronté à de nombreuses contraintes dont celles sanitaires qui impactent négativement sur la quantité et la qualité de leurs productions, d’une part, et sur la santé et des animaux et des humains, d’autre part. Parmi les maladies affectant les petits ruminants, il y a des affections parasitaires. L’objectif de ce travail est de présenter des cas de cœnurose musculaire d’aspect atypique décrit, pour la 1ère fois, au Sénégal. L’étude a porté sur 10 cas (6 caprins et 4 ovins), âgés de 6 mois et plus, répartis dans les régions de Louga et de Tambacounda. L’examen anatomo-clinique a révélé des signes cliniques divers (difficultés locomotrices, tuméfactions disséminées sur tout le corps). Des enquêtes, menées en 2016, auprès de 79 éleveurs, 5 vétérinaires et de 26 techniciens ont permis de noter que parmi les éleveurs, seuls 25 (32%) ont déclaré avoir vu la maladie; par contre, tous les vétérinaires et seuls 12 (46%) techniciens ont déclaré avoir observé la maladie sans être en mesure de la diagnostiquer. La prévalence moyenne de la maladie a été variable de 5% à 19% au sein des troupeaux. L’examen macroscopique des tuméfactions a permis de noter des kystes de taille (dizaines de centimètres) et de nombre (jusqu’à 90 kystes par animal) variables contenant un liquide blanchâtre, trouble et quelquefois des éléments sphériques, de petite taille, blanchâtres, de consistance ferme.

L’examen histopathologique des échantillons a révélé des kystes

parasitaires situés dans l’espace intermusculaire. L’examen par des techniques de biologie moléculaire (PCR) a permis d’identifier les kystes comme étant ceux de Tænia mulceps. Il s’agit donc d’une cœnurose de localisation musculaire non commune, d’extension et sévérité particulières. Par conséquent, cette maladie doit être prise en compte lors du diagnostic différentiel des tuméfactions cutanées chez les petits ruminants au Sénégal et dans la sousrégion. Ce qui permettra de la diagnostiquer, le cas échéant, et de prendre des mesures efficaces pour son contrôle. Mots-clés : Tænia multiceps, cœnurose, muscle, petits ruminants, Sénégal.

Auteur : Moustapha Dione ( Sénégal ) 67 Tel : +221 77 353 70 43 ; E-mail : dionemoustapha79@gmail.com


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