Alou DOLO

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ******************** ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR

(E.I.S.M.V.)

Année 2017

N° 40

ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA CHAINE DE VALEUR BETAIL AU MALI : CAS DU COMMERCE DE BETAIL SUR L’AXE MALI – SENEGAL. THESE Présentée et soutenue publiquement le 16 décembre 2017 à 11 heures devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT)

Par Alou DOLO Né le 23 Octobre 1993 à Bamako (MALI) Jury Président :

Monsieur Djibril FALL Professeur à la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de Dakar

Rapporteur de thèse :

Monsieur Rock Allister LAPO Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar

Membre :

Monsieur Moussa ASSANE Professeur à l’EISMV de Dakar

Directeur de thèse :

Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Monsieur Alpha Oumar KERGNA Chercheur Agro-Economiste à IER/ECOFIL Bamako-Mali.

Co-directeur de thèse :


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83 COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur à la Coopération Internationale Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur Recherche / Développement Professeur Alain R. KAMGA WALADJO Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine

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DEDICACES Au nom d’Allah, le tout miséricordieux, le très miséricordieux, louange à Allah seigneur de l’univers, le tout miséricordieux, le très miséricordieux…, Je dédie ce travail : A mon Père Dr DOLO Amène dit Moussa : tu t’es toujours soucié et investi dans l’éducation de tes enfants. Ton soutien et tes conseils dans tout ce que j’ai entrepris ne m’a jamais fait defaut. Père, trouve dans ce travail la satisfaction de tes efforts consentis. Je prie Dieu de t’accord une longue vie et en bonne santé. A ma Mère DOLO Rokia : ton amour, ton courage, ta dévotion, tes sacrifices consentis pour la réussite de l’avenir de tes enfants force respect et admiration. Je remercie le tout puissant, d’être venu au monde à travers vous. Je suis fier d’être ton fils. Mère, trouve dans ce travail un peu de réconfort pour ton altruisme. Qu’Allah dans sa miséricorde t’accorde une vie longue et en pleine santé. A mes sœurs Fatoumata et Djénèba : vos mots de soutien et réconfort ont été une source de motivation pour moi. Ce travail est un défi pour vous. A mon Feu frère Ibrahima Amaga : ton départ si prématuré a été moment difficile à gérer dans nos vies. Tu restes toujours présent dans nos cœurs. Que Dieu t’accueil dans son paradis. A mon Homonyme et Oncle Alou DOLO, tu as toujours été à mes petits soins et aussi tu m’accompagné durant mes recherches sur le terrain. Merci, pour tout l’amour que tu me procure. A mes Oncles et Tantes : Guimogo, Ogobara, Sounkalo, Moustapha, Madéni, Modibo, Yapono, Bintou, Oumou Dili, Aïcha : merci pour vos conseils et vos soutiens. Veillez recevoir dans ce travail toute ma reconnaissance et ma gratitude. A mes Cousins Soumaïla, Yamalou, Boubacar, Samuel, Mahamed, Mathias iii


A mes Cousines Animatou, Mariam, Emmanuelle, Marie, Fatoumata, Au Dr MINOUGOU Nadège, Merci pour tout. A mes amies Tahirou ZOROME, Aboubacar DIARRA, Mohamed GAKOU, Mohamed DIARRA, Samba DOUCOURE A mon Co-chambrier du 35 A et mon ami, Oumarou SANGARE merci pour tous les moments passés ensemble. Les meilleurs sont à venir. A mes compatriotes de l’EISMV, Dr TRAORE Souleymane, Hamadoun Dit Douadji KOÏTA, Dr COULIBALY Aissatou, Dr YENA Awa Sadio, Dr BOUARE Abdoul Kader, Dr KONE Maboï, Elisabeth DEMBELE, Dr SIMAGA Mamadou, Ouassa COULIBALY, Malick TIGANA, Mariam TRAORE, Cheick Ahmed DOUCOURE, ma famille vétérinaire. J’ai trouvé en vous des frères, des sœurs et des amis. « Allah kan to gnogon yé ». Aux nouveaux étudiants vétérinaires maliens, soyez courageux et endurant, car c’est une belle aventure que vous entamez. A ma fille Adam TOURE, Merci pour ta gentillesse et les moments passés ensemble. Que Dieu t’aide à réaliser tes rêves. A la 44ième Promotion - 1ière Promotion du système : c’était un plaisir d’avoir cheminé avec vous. Les moments vécus ensemble seront pour moi un souvenir inoubliable. Au groupe E des TP clinique, Dr SAVADOGO Idrissa, Idrissa LECOR, Dr TANIMOUN Harouna, Dr DIOUF Madodone A nos filleuls du groupe E, Pacifique HABONIMANA, N’da Martial KOUAKOU, Kadré SANFO, Curiasse LOCO Ainsi qu’à toutes les personnes qui m’ont soutenu pendant mes études vétérinaires, Ce travail est le vôtre. Veuillez recevoir mes hommages. iv


REMERCIEMENTS A DIEU, le Miséricordieux, pour nous avoir accordé la santé et les forces nécessaires à l’accomplissement de ce travail ; A toute ma famille pour l’éducation et le soutien sans faille ; A l’Etat Malien, pour m’avoir permis de réaliser mes études vétérinaires à travers le projet PRAPS. A tous nos maîtres de l’EISMV de Dakar, pour la qualité de l’enseignement qu’ils nous ont dispensé ; A notre Professeur accompagnateur, Pr Rianatou BADA ALEMBEDJI A la marraine de la 44ième Promotion, Dr Fatima DIAGNE SYLLA A M. KERGNA Alpha Oumar, pour sa disponibilité et son encadrement A mon Homonyme Alou DOLO A Madame SISSOKO Aoua CISSE A la famille DIAW au Sénégal, M. Bara et sa femme. Merci pour l’accueil chaleureux aux maliens. A tout le personnel administratif et technique de l’EISMV ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Maliens de Dakar ; A l’Association des Elèves, Etudiants et Stagiaire Maliens du Sénégal ; A l’Ambassade du Mali au Sénégal ; A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail. Je vous adresse mes sincères remerciements. v


A NOS MAITRES ET JUGES A notre Maître et Président de jury, Monsieur Djibril FALL, Professeur à la faculté de Médecine, de pharmacie et d’OdontoStomatologie de Dakar. Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre jury de thèse. Votre abord facile et la spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous ont beaucoup marqué. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude. Hommage respectueux. A notre Maître, Rapporteur de thèse, Monsieur Rock Allister LAPO, Maitre de conférences agrégé à l’EISMV de Dakar. En acceptant de rapporter ce travail, vous nous faites un grand honneur. Nous apprécions très hautement votre esprit de simplicité et votre sens de responsabilité. Vos qualités humaines et scientifiques, la clarté et la rigueur de vos enseignements forcent respect et considération. Sincères remerciements ! A notre Maître et juge, Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à l’EISMV de Dakar. Vous nous faites grand honneur d’accepter de participer à notre jury de thèse, malgré vos multiples occupations. Vos qualités humaines, scientifiques et pédagogiques nous ont toujours fascinés. Veuillez trouver ici l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre profonde admiration !

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A notre Maître et Directeur de thèse, Monsieur Alain Richi KAMGA WALADJO, Maitre de conférences agrégé. Vous avez dirigé ce travail avec beaucoup d’amour et de rigueur malgré vos multiples occupations. Vos qualités humaines et intellectuelles, votre simplicité et vos précieux conseils ont suscité respect et admiration. Veillez trouver ici le témoignage de notre profonde reconnaissance et de nos sincères remerciements. A notre Maître et co-directeur de thèse Monsieur Alpha Oumar KERGNA, MSc, Ph.D, Agroéconomiste à l’ECOFIL de Bamako. Vous avez accepté encadrer ce travail avec dynamisme. Vous m’avez suivi sans faille tout au long de la réalisation de ce travail. Votre rigueur, votre application, vos qualités humaines et scientifiques nous servirons d’exemple. La disponibilité et le sens particulier que vous avez voulu donner à ce travail ont beaucoup contribué à la valeur de cette thèse. Trouvez ici l’expression du grand respect que nous avons pour vous. Merci cher Maître, toute notre reconnaissance et hommage respectueux.

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« Par délibération, la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter- Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation »

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Liste des tableaux Tableau I : Effectifs du cheptel par espèce et par région ..................................... 9 Tableau II : Importance relative des régions en possession des effectifs (%) ..... 9 Tableau III : Effectifs des animaux présentés et vendus par espèce de 2012 à 2015 ..................................................................................................................... 25 Tableau IV : Prix moyens des animaux vendus par espèce et par région ......... 26 Tableau V : Prix moyens des animaux vendus par espèce de 2012 à 2015 ...... 27 Tableau VII : Marges des producteurs par espèce en F CFA............................ 47 Tableau VIII : Marge des collecteurs en FCFA ................................................ 48 Tableau IX : Marge des commerçants locaux par espèce en F CFA ................. 48 Tableau X : Marge des commerçants exportateurs par espèce en F CFA ......... 49 Tableau XI : Marge de l’intermédiaire par espèce en F CFA ........................... 49 Tableau XII : Marge du boucher par espèce en F CFA .................................... 50 Liste des Figures Figure 1 : Carte administrative du Mali ............................................................... 5 Figure 2 : Evolution du cheptel de 2012 à 2015 .................................................. 7 Figure 3 : Evolution des exportations contrôlées d’animaux vivants par espèce ............................................................................................................................. 28 Figure 4 : Proportions des bovins exportées par destination ............................. 28 Figure 5 : Proportions des ovins/Caprins exportées par destination. ................. 28 Figure 6 : Evolution des exportations des bovins par destination. .................... 29 Figure 7 : Evolution des exportations contrôlées des ovins/caprins par destination............................................................................................................ 30 Figure 8 : Zone d’étude au Mali ......................................................................... 33 Figure 9 : Zone d'étude au Sénégal .................................................................... 34 Figure 10 : Niveau d’étude des acteurs .............................................................. 39 Figure 11 : Niveau d’organisation des acteurs ................................................... 40 Figure 12 : Tranche d’âge des acteurs................................................................ 41 Figure 13 : Marché à bétail (foirail de Dakar) ................................................... 43 Figure 14 : Structuration de la chaîne de commerce du bétail Mali-Sénégal .... 44 Figure 15 : Circuit de commercialisation du bétail du Mali au Sénégal. .......... 45 Figure 16 : Proportion des animaux par poste de sortie du Mali vers le Sénégal ............................................................................................................................. 46 ix


Liste des abréviations

ANSSA API CAE CEDEAO

Agence Nationale de Sécurité Sanitaire des Aliments Agence pour la promotion de l’investissement Centre Agro-Entreprise Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CILSS

Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel

CMDT

Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles

CPS CTM

Cellules de Planification et de Statistique Collectivité Territoriale du Mali

DAOA

Denrée Alimentaire d’Origine Animale

DNHE

Direction Nationale de l’Hydraulique et de l’Energie

DNPIA

Direction Nationale des Productions et Industrie Animales

DOA

Denrée d’Origine Animale

IER

Institut d’Economie Rurale

INSTAT IRAM

Institut National des Statistique Institut de Recherches et d'Applications des Méthodes de développement

LRVZ

Laboratoire des Recherches Vétérinaires Zootechniques

MAAF

Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt

NEC NEPAD

Note d’état corporel Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique x


OMA PADENEM

Observatoire du Marché Agricole Projet d'Appui au Développement de l'Elevage au Nord Est du Mali

PADEPAKS PADESO

Projet d'Appui au Développement des Productions Animales de Kayes Sud Programme d'Appui au Développement Durable de l'Elevage au Sahel Occidental

PADEZEM PDDAA PIB PRAPS

Projet d'Appui au Développement de l'Elevage du Zébu Maure Programme Détaillé de Développement De l'Agriculture Africaine Produit Intérieur Brut Projet Régional d'Appui au Pastoralisme au Sahel

PUH

Permis Urbain d’Habitation

RBM

Réseau Billital Maroobè

RGA

Recensement Général de la Population

RGPH

Recensement Général de la Population et de l’Habitat

TEC

Tarif Extérieur Commun

TVA

Taxe sur la Valeur Ajoutée

UEMOA UNACEB

Union Economique Monétaire Ouest Africain Union Nationale des Associations de Commerçants et Exportateurs de Bétail du Burkina Faso.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : ............................................................................ 3 CHAPITRE I : ELEVAGE DE BETAIL AU MALI .................................. 4 I.1 Présentation du Mali ............................................................................. 4 I. 2. Elevage au Mali .................................................................................. 6 I. 2. 1. Effectifs du cheptel .......................................................................... 6 I. 2. 2. Importance de l’élevage dans l’économie du Mali ............................... 7 I. 2. 3. Systèmes d’élevage ........................................................................ 10 I. 2. 3. 1. Systèmes traditionnels ................................................................ 10 I. 2. 3. 2. Systèmes de production commerciale ou Système intensif ou semiintensif ................................................................................................... 11 I. 2. 3. 2. 1. Production laitière .................................................................. 11 I. 2. 3. 2. 2. Embouche ............................................................................. 12 I. 3. Atouts et contraintes de l’élevage de bétails au Mali .............................. 12 I. 3. 1. Atouts .......................................................................................... 12 I. 3. 2. Contraintes ................................................................................... 13 CHAPITRE II : ANALYSE DE LA CHAÎNE DE VALEUR BETAIL AU MALI .................................................................................................... 14 II. 1. Concept de chaîne de valeur .............................................................. 14 II. 2. Différents acteurs et leurs rôles dans la chaîne de valeur bétails au Mali . 15 II. 2. 1. Producteurs (éleveurs)................................................................... 15 II. 2. 2. Commerçants ............................................................................... 16 II. 2. 2. 1. Collecteurs ............................................................................... 16 II. 2. 2. 2. Marchands de bétail .................................................................. 17 II. 2. 2. 3. Intermédiaires........................................................................... 17 II. 2. 3. Transporteurs ............................................................................... 18 II. 2. 3. 1. Convoyage à pied ..................................................................... 18 II. 2. 3. 2. Transport en camion .................................................................. 18 II. 2. 4. Bouchers ..................................................................................... 19 II. 2. 4. Vendeurs d’aliment (provendiers)................................................... 19 II. 2. 5. Vétérinaires ou agents contrôleurs .................................................. 20 II. 3. Typologie régionale des marchés du bétail .......................................... 20 xii


II. 3. 2. Marchés de regroupement.............................................................. 21 II. 3. 3. Marchés dit de relais ..................................................................... 22 II. 3. 4. Marchés de distribution ou d’éclatement des animaux. ...................... 22 II. 3. 5. Marchés terminaux de consommation ............................................. 23 CHAPITRE III : COMMERCE DU BETAIL AU MALI ........................ 24 III. 1. Offres, Demandes et ventes .............................................................. 24 III. 1. 1. Offres ........................................................................................ 24 III. 1. 2. Demandes .................................................................................. 25 III. 1. 3. Vente ......................................................................................... 26 III. 2. Exportations des animaux vivants ..................................................... 27 III. 3. Règlementation du commerce intracommunautaire de bétail ................ 30 III. 3. 1. Règlementation du commerce de bétail au niveau de l’UEMOA ....... 30 III. 3. 2. Règlementation du commerce de bétail au niveau de la CEDEAO..... 31 DEUXIEME PARTIE ............................................................................ 32 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES........................................ 33 I. 1. Zone et période d’étude ..................................................................... 33 I. 2. Matériel ........................................................................................... 34 I. 3. Méthodes ......................................................................................... 34 I. 3. 1. Echantillonnage ............................................................................. 34 I. 3. 2. Collecte des données ...................................................................... 36 I. 3. 3. Présentation du questionnaire .......................................................... 36 I. 3. 4. Déroulement de l’enquête : ............................................................. 37 I. 3. 5. Traitement des données .................................................................. 37 CHAPITRE II : RESULTATS ............................................................... 39 II. 1. Typologie des acteurs de la chaîne de valeur bétail Mali-Sénégal........... 39 II. 1. 1. Niveau d’étude ............................................................................. 39 II. 1. 1. 1. Producteurs (éleveurs) ............................................................... 39 II. 1. 1. 2. Commerçants ........................................................................... 39 II. 1. 1. 3. Bouchers.................................................................................. 39 II. 1. 2. Niveau d’organisation ................................................................... 40 II. 1. 2. 1. Producteurs .............................................................................. 40 II. 1. 2. 2. Commerçants ........................................................................... 40 II. 1. 4. 3. Bouchers.................................................................................. 40 xiii


II. 1. 3. Tranche d’âge .............................................................................. 41 II. 1. 3. 1. Producteurs .............................................................................. 41 II. 1. 3. 2. Commerçants ........................................................................... 41 II. 1. 3. 3. Bouchers.................................................................................. 41 II. 1. 1. 4. Activité de production ............................................................... 42 II. 2. Aprovisionnement des différents marchés par les acteurs de la chaîne .... 42 II. 2. 1. Marchés de collecte ...................................................................... 42 II. 2. 2. Marchés de regroupement/transfrontalier......................................... 42 II. 2. 3 Marché de consommation ............................................................... 43 II. 3. Rentabilité économique des acteurs de la chaîne .................................. 45 II. 3. 1. Circuit de commercialisation du bétail ............................................ 45 II. 3. 2. Calcul de marge des acteurs de la chaîne de commerce ..................... 47 II. 3. 2. 1. Marge du producteur (éleveur) :.................................................. 47 II. 3. 2. 2. Marge du collecteur .................................................................. 47 II. 3. 2. 3. Marge du commerçant : ............................................................. 48 II. 3. 2. 4. Marge de l’intermédiaire............................................................ 49 II. 3. 2. 5. Marge du boucher ..................................................................... 49 II. 4. Atouts et contraintes de la chaîne de valeur ......................................... 50 II. 4. 1. Atouts ......................................................................................... 50 II. 4. 2. Contraintes .................................................................................. 51 CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ................. 52 III. 1. Discussion ..................................................................................... 52 III. 1. 1. Limites de notre étude.................................................................. 52 III. 1. 2. Acteurs de la chaîne..................................................................... 52 II. 1. 3. Rentabilité économique de la chaîne ............................................... 54 II. 1. 4. Contraintes de la chaîne ................................................................ 57 III. 2. Recommandations .......................................................................... 58 III. 2. 1. Au niveau des Etats : Mali et Sénégal ............................................ 58 III. 2. 2. Au niveau des acteurs .................................................................. 59 CONCLUSION ...................................................................................... 60 BIBLIOGRAPHIE................................................................................. 63 WEBOGRAPHIE .................................................................................. 67 ANNEXES ............................................................................................. 68 xiv


INTRODUCTION Le cheptel malien est estimé à 10 622 750 de bovins, 15 143 415 d’ovins et 21 087 300 de caprins (Mali-DNPIA, 2015). C’est le plus grand pays d’élevage de l’UEMOA et le deuxième de la CEDEAO après le Nigéria (BAGAYOKO, 2013). L’élevage contribue pour près de 14% au PIB et constitue une source significative de subsistance pour 80% de la population. Sa valeur ajoutée s’élevait à plus de 300 milliards de F CFA au prix courant en 2012. Avec les conditions climatiques très défavorables, le sous-secteur a connu une situation difficile, entrainant une baisse de sa valeur ajoutée de 4,9%. Les services de l’élevage estiment à près de 350 000 les familles vivant directement de l’élevage, soit environ 3 millions d’individus, issus pour la plupart des couches les plus vulnérables du monde rural (Mali-INSTAT, 2014). Le taux d’exploitation du bétail est de l’ordre de 14% pour les bovins et 34% pour les petits ruminants. Le bétail malien fait l’objet d’exportation dans les pays limitrophes du Mali, à savoir la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal, la Guinée Conakry. Le Niger, la Mauritanie et l’Algérie pour les camelins (CPS, 2010). Malgré son rôle économique et social important, le sous-secteur ne mobilise pas pour autant plus de 4% des ressources accordées au secteur agricole. Il apparaît ainsi très peu favorisé par rapport aux autres contributeurs du PIB. Il est en proie à de profonds changements et mutations qui sont nés de la décentralisation et de la régionalisation. Celles-ci, associées à la politique de désengagement de l’Etat des activités productives, marchandes et une forte implication des organisations de producteurs dans le développement du sous-secteur ont profondément modifié la nature et la qualité des interventions en faveur du développement économique et social de l’élevage (NIANG et MBAYE, 2013). 1


L’insuffisance des données statistiques sur les échanges commerciaux de bétail (bovins, ovins, caprin) couplé au manque de financement des acteurs notamment les producteurs sont des freins pour le développement de la filière. La présence d’une multitude d’intervenant dans la chaîne de valeur rend complexe son fonctionnement. Cela s’inscrit dans l’objectif général qui consiste à analyser le fonctionnement de la chaîne de valeur bétail au Mali : Cas du commerce de bétail sur l’axe Mali – Sénégal. Pour mieux appréhender le problème, notre étude s’est appesanti spécifiquement à: - identifier les différents acteurs qui interviennent dans la chaîne de valeur ; - évaluer la rentabilité économique de la chaîne de valeur ; - identifier les atouts et les contraintes de la chaîne de valeur. Ce travail est présenté en deux parties. La première est une synthèse bibliographique de l’élevage et de la chaîne de valeur bétail au Mali. La seconde partie est consacrée à la méthodologie utilisée ayant fourni des résultats qui ont été discutés.

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PREMIERE PARTIE :

Synthèse Bibliographique

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CHAPITRE I : ELEVAGE DE BETAIL AU MALI I.1 Présentation du Mali Le Mali s'étend entre le 10ème et le 25ème degré de latitude nord d'une part et d'autre part entre le 4ème degré de longitude Est et le 12ème degré de longitude Ouest, sur une superficie de 1 241 238 km2. Il abrite une population de 14 528 662 d’habitants avec une densité de 12 habitants/km² (TRAORE S. et al., 2011) dont 77% sont rurales et 23% urbaines (Mali-INSTAT, 2014). Le Mali, traversé par le tropique du Cancer, est un pays enclavé, sans accès à la mer. Il est bordé par l’Algérie au nord-est, le Niger au sud-est, le Burkina, la Côte d’Ivoire et la Guinée au sud, le Sénégal et la Mauritanie à l’ouest. Le Mali est divisé en huit régions administratives, auxquelles s’ajoute le district de Bamako : Gao, Kayes, Kidal, Koulikoro, Mopti, Ségou, Sikasso et Tombouctou (figure 1) (MICROSOFT ENCARTA, 2009). Avec un relief monotone et plat, le Mali est une immense plaine entourée de hauteurs, les altitudes les plus marquées sont : au Sud-ouest et à l'Ouest, les contreforts du Fouta Djallon, le Mont Manding (734 m) et les Monts du Bambou ; à l'Est, de Bandiagara à Hombori, des falaises (1150 m à Hombori) qui sont les rebords des plateaux Dogon; à l'extrême Nord, l'Adrar des Iforas prolonge le massif saharien du Hoggar (sommet 850 m); au Sud-est, le massif du Kénédougou (800 m) (Mali-INSTAT, 2014). L'économie du Mali est essentiellement basée sur l'agriculture et l’élevage qui dépendent en grande partie des conditions climatiques et plus en particulier des précipitations. Le climat de type intertropical continental est caractérisé par l'alternance d'une longue saison sèche et d'une saison des pluies qui va de 2 mois dans la partie nord à 5 - 6 mois dans le Sud. Les précipitations sont irrégulières dans l'espace et le temps et vont de moins de 100 millimètres dans le nord à plus de 1200 millimètres dans le sud. Quatre types se distinguent : un climat 4


désertique au Nord (pluviométrie annuelle 200 mm), sahélien au centre (pluviométrie annuelle comprise entre 200 mm et 600 mm), soudanien Nord (pluviométrie annuelle comprise entre 600 mm et 1000 mm) soudanien (pluviométrie annuelle comprise entre 1000 mm et 1200 mm) (DIARRA, D. Z., & STIGTER, K., 2008).

Source : maplibrary / Auteur

Figure 1 : Carte administrative du Mali La situation en altitude et la continentalité agissent sur les éléments du climat et font du Mali un pays continental à caractère soudano-sahélien. Les moyennes mensuelles des températures sont comprises entre 27°C et 31°C, l'amplitude thermique croît avec la latitude 5° à 6°C à Sikasso au Sud et 12°C à Tessalit au Nord (Mali-INSTAT, 2014).

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Les ressources en eau de surface sont très importantes. Les fleuves, Niger et Sénégal, et leurs affluents traversent le pays respectivement sur 1.700 Km (soit 40% du cours total du fleuve Niger) d'Est en Ouest et sur 900 Km (soit 53% du cours du fleuve Sénégal) à l'Ouest. L'ensemble des bassins versants de ces cours d’eau offre un potentiel irrigable estimé à plus de 2,2 millions d'ha. Le Delta intérieur du Niger, s'étend sur plus de 30 000 Km² et figure parmi les grandes richesses écologiques du pays, voire de l'Afrique de l'Ouest. Les ressources en eaux souterraines sont estimées à 2 720 milliards de m³ avec un taux de reconstitution estimé à 66 milliards de m³/an (Mali-DNH, 2012). I. 2. Elevage au Mali I. 2. 1. Effectifs du cheptel L’effectif du cheptel national en 2015 est estimé à 10 622 7500 bovins, 15 143 415 ovins, 21 087 300 caprins, 538 500 équins, 979 600 asins, 1 008 540 camelins, 82 425 porcins et 38 587 450 de volailles. Les estimations sont faites sur la base des données du recensement national du cheptel de 1991 auxquelles ont été appliqués des taux de croît moyens annuels de 3% pour les bovins, 5% pour les ovins/caprins, 2% pour les équins, 2% pour les asins, 2% pour les camelins et 1% pour les porcins (Mali-DNPIA, 2015). L’évolution des effectifs au cours des quatre (4) dernières années sont données dans la figure 2.

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25 000 000

Effectif

20 000 000

15 000 000

10 000 000

5 000 000

0 2012

2013

2014

2015

Année Bovins

Ovins

Caprins

Equins

Asins

Camelins

Porcins

Figure 2 : Evolution du cheptel de 2012 à 2015 I. 2. 2. Importance de l’élevage dans l’économie du Mali Le Mali est un pays à vocation agro-pastorale. Le sous-secteur de l'élevage représente le troisième poste d'exportation du pays, dominé essentiellement par le bétail vendu sur pieds (MAAF, 2014). L’élevage fournit une source de subsistance à environ 30% de la population du pays et joue un rôle essentiel pour la production agricole, grâce à la traction animale pour les travaux des cultures et à la fumure organique utilisée pour la reconstitution de la fertilité des sols (NEPAD-PDDAA , 2005). Cependant, le sous-secteur a pâti de la crise ivoirienne. La Côte d’Ivoire était le premier importateur de bétail malien, devant le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée, le Ghana, le Burkina Faso et le Niger. En 2012, on constate une augmentation des exportations de bétail vers le Sénégal (Mali, 2016). L’économie malienne est essentiellement dominée par le secteur primaire qui contribue à près de 35% à la formation du PIB national. L’élevage contribue à hauteur de 30% au PIB agricole (PRADERE et al., 2007). 7


Il joue à la fois un rôle économique et social très important et contribue significativement aux revenus d’exportation. Selon le RGA 2004, 85% des exploitations agricoles possèdent du bétail (bovins, petits ruminants ou camelins). La même source indique que l’élevage participe pour 80% à la formation du revenu des ménages ruraux vivant dans les systèmes pastoraux au Nord et pour 18% à celle des ménages dans les systèmes agro-pastoraux au Sud (ALARY, 2006). L’élevage est une composante structurante de l’ensemble des systèmes de production puisqu’il est présent dans 87% des exploitations du pays, avec cependant 43% des exploitations qui possèdent moins de 10 têtes (CPS, 2006). Cependant, certaines exploitations dans le Nord du pays présentent une très forte spécialisation pastorale eu égard aux conditions agro-climatiques sahéliennes et subsahariennes. Le bétail est utilisé entre autres pour : - la génération de revenu et la thésaurisation ; - la force de trait ; - la production de fumier. A ces usages parfois non marchands, s’ajoute un commerce florissant d’animaux accentuant l’importance du bétail dans l’économie Malienne. En effet, le commerce de bétail générait annuellement un chiffre d’affaire de près de 50 milliards de FCFA (RURALSTRUC, 2008). Ce chiffre serait sous-estimé du fait de la non-prise en compte des flux hors des contrôles douaniers. Dans le tableau I, figure les effectifs du cheptel par espèce et par région. Le tableau II présente l’importance relative des régions en termes de possession du cheptel. Nous allons nous intéresser à ceux des bovins, ovins et caprins. Mopti est la première région d’élevage en bovins avec 28% des effectifs tandis que Gao

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vient en tête en ovins et caprins avec respectivement 20,34% et 19,33% des effectifs nationaux. Tableau I : Effectifs du cheptel par espèce et par région Espèces Région

Bovins

Ovins

Caprins

Kayes

1131320

1 753 605

1 775 550

Koulikoro

1524300

1 264 460

2 237 340

Sikasso

1693270

1 123 500

1 345 365

Ségou

1198250

1 321 950

2 093 960

Mopti

2974370

2 792 475

4 025 540

Tombouctou

1075000

1 917 195

3 179 925

Gao

915670

3 080 175

4 076 100

Kidal

75420

1 832 250

2 317 500

Bamako

35020

57 540

35 860

10 622 620

15 143 415

21 087 150

Total 2015

Source : Mali - DNPIA (2015) Tableau II : Importance relative des régions en possession des effectifs (%) Espèces Régions Kayes Koulikoro Sikasso Ségou Mopti Tombouctou Gao Kidal Bamako Total

Bovins 10,65 14,35 15,94 11,28 28,00 10,12 8,62 0,71 0,33 100,00

Ovins 11,58 8,35 7,42 8,73 18,44 12,66 20,34 12,10 0,38 100,00

Source : Mali - DNPIA (2015) 9

Caprins 8,42 10,61 6,38 9,93 19,09 15,08 19,33 10,99 0,17 100,00


I. 2. 3. Systèmes d’élevage L’exploitation du cheptel reste fortement dominée par des modes extensifs de conduite des troupeaux. Principalement, deux systèmes d’élevage se distinguent: I. 2. 3. 1. Systèmes traditionnels Les systèmes traditionnels de production du bétail sont fondés sur trois formes principales d’élevage : l’élevage nomade, l’élevage transhumant et l’élevage sédentaire.  L’élevage nomade se caractérise par des déplacements fréquents des éleveurs et de leurs troupeaux sans campement fixe au gré des ressources. Le processus de production se réalise sur un cycle saisonnier. Ce type d’élevage ou système pastoral pur est localisé dans les zones subdésertiques du Nord du pays (Adrar, Azaouad, Azaouak, Tilemsi) et dans celles du Nord Sahel comme le Gourma et le Hodh. Les races élevées dans ces zones sont les zébus (Maure et Touareg) pour les bovins, les moutons et les chèvres du Sahel pour les petits ruminants et les camelins. Cette forme d’élevage dégage très peu d’excédent commercialisable, juste le nécessaire pour l’autoconsommation (COULIBALY, 2003).  L’élevage transhumant est une forme d’élevage associé aux cultures pluviales ou aux cultures de décrue. Il est caractérisé par des mouvements d’aller-retour entre territoires pastoraux par des groupes ou des communautés pastorales à la recherche de ressources dans des territoires autres que les leurs. Cette transhumance se fait selon des axes définis dans l’espace et pour une période donnée dans le temps. elle est caractéristique du Sahel. Les effectifs dans cette forme d’élevage transhumant sont beaucoup plus importants que dans le système précédent. Ils sont constitués de zébus Peuhl et Maure pour les bovins, de moutons du Macina et de chèvres du Sahel. Le commerce de bétail est très développé

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dans ce système d’élevage qui, de par la taille des effectifs, dégage assez d’excédent commercialisable (COULIBALY, 2003).  L’élevage sédentaire est une forme d’exploitation extensive du troupeau de bovins et d’ovins de petite taille. Il bénéficie des ressources fourragères ou des résidus de culture comme complément alimentaire. C’est un système où cohabite agriculture et élevage. L’élevage sert de véritable support à l’agriculture. Le bétail participe à la production agricole en fournissant du fumier, du travail et des ressources commercialisables (lait, animaux embouchés) (COULIBALY, 2003). I. 2. 3. 2. Systèmes de production commerciale ou Système intensif ou semiintensif Il est principalement localisé dans les zones urbaines ou péri-urbaines mais également dans certains villages. L’amélioration des productions animales est de règle et permet de dégager des surplus susceptibles d’être commercialisés. Ce système de production commerciale porte ainsi sur deux activités principales : la production laitière et l’embouche. I. 2. 3. 2. 1. Production laitière Pour augmenter leur production de lait, quelques agropasteurs ont commencé à sélectionner les meilleures laitières de leur troupeau afin d’améliorer leur base alimentaire. L’amélioration de l’alimentation par l’utilisation des fourrages cultivés, de résidus de culture ou d’aliment industriel a permis de hausser la production laitière. Cette spéculation est devenue l’activité dominante dans les élevages urbains et périurbains où existe un nombre élevé d’animaux de races améliorées. Des pics de production de 20 litres/j ont pu être obtenus dans les parcs de certains éleveurs de la zone périurbaine de Bamako (COULIBALY, 2003). Les vaches réformées viendront alimenter la chaîne ainsi que les mâles mis en embouche.

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I. 2. 3. 2. 2. Embouche Elle est moins développée que la production laitière. Elle est pratiquée par quelques éleveurs de la zone périurbaine et agropasteurs en zone rurale. Les animaux embouchés sont essentiellement des bovins (vaches de réforme ou stériles, bœufs de labour ou autres mâles en fin de carrière) et des ovins (moutons de Tabaski). Les animaux engraissés sont destinés soit aux marchés locaux rémunérateurs, soit aux marchés extérieurs (COULIBALY, 2003). I. 3. Atouts et contraintes de l’élevage de bétails au Mali I. 3. 1. Atouts La demande de viande rouge dépend, du revenu du consommateur, de la force des préférences et de la disponibilité des substituts. Les principaux produits de substitution à la viande rouge sont le poisson et la volaille. Au Mali, le bœuf, le mouton et la chèvre sont les principales sources de viande rouge. La consommation moyenne est de 14,3 kg de viande rouge par habitant par an (ANSSA, 2007). Ceci est aussi vrai pour chacune des régions du pays, excepté Mopti et Tombouctou où le poisson est une source importante de protéine animale. Dans l’ensemble du pays, le poisson vient en seconde position avec 9 kg par habitant par an (FAO, 2007), suivi de la volaille avec 0,33 kg par habitant par an (Mali-DNPIA, 2015), dans le régime alimentaire du Malien moyen. Le Mali dispose d’un véritable atout par : - la diversité des races animales ; - ses ressources pastorales importantes et hydrauliques immenses ; - ses structures compétentes (DNSV, DNPIA, IER, LCV, DNPIA,…) ; - l’appui de multiples projets (PADENEM, PADESO, PDAM, PRAPS,…) (Mali-API, 2010).

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I. 3. 2. Contraintes Le développement de l’élevage est confronté à de nombreuses contraintes parmi lesquelles : - les difficultés d’alimentation du bétail, - le faible potentiel génétique des animaux, - les problèmes de santé animale, - la faible performance des systèmes de commercialisation et de transformation du bétail, - l’insuffisance des données et des systèmes de planification et de suivi évaluation des activités du sous-secteur élevage, - la faiblesse des systèmes de communication (COULIBALY, 2008). La principale contrainte au développement du secteur et empêchant le Mali de capitaliser ses opportunités du marché domestique et régional est le manque de groupes professionnels organisés. Au sein des filières, les acteurs ont une capacité limitée de satisfaire les demandes des marchés régionaux et internationaux. En effet, la notion d’un marché régional est récemment devenue une réalité pour une minorité d’acteurs du secteur (CAE, 1998).

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CHAPITRE II : ANALYSE DE LA CHAÎNE DE VALEUR BETAIL AU MALI II. 1. Concept de chaîne de valeur La chaîne de valeur est définie par les processus ou activités internes d’une entreprise pour concevoir, fabriquer, mettre en marché, livrer et assurer le service après-vente du produit. La chaîne de valeur peut être étudié du concept de la mise en production ou de la commande jusqu’à la réception du paiement (LAMBERT et al., 2009). Le concept chaîne de valeur bétail viande inclut l’ensemble des activités et des participants impliqués dans le circuit de la production du bétail jusqu’à la transformation de celui-ci en viande. De ce fait, une chaîne de valeur est souvent définie comme une séquence d’opérations créant une valeur ajoutée, de la production à la consommation en passant par la commercialisation et la transformation du bétail. Chaque nœud de la chaîne entretient un ou plusieurs liens avec le segment suivant ou précédent (MILLER et JONES, 2013). Le concept « chaîne de valeur » se substitue quelque peu à l’approche classique des « filières » et est encore en pleine évolution. Plusieurs écoles existent, mais pour les besoins de la présente étude, celle retenue est la conception récemment mise au point par la Coopération technique allemande (GTZ). Elle suggère une définition assez pragmatique de ce concept. Ainsi, une chaîne de valeur est un mode de gestion qui relie étroitement quelques partenaires dans une chaîne en particulier dans le but de répondre à un besoin précis du marché (GUIBERT B. et al., 2009). Une chaîne de valeur bien implantée travaillera efficacement à répondre aux besoins des consommateurs, à s’adapter plus rapidement aux changements dans l’environnement concurrentiel, à éliminer les coûts superflus et le gaspillage, et enfin, à augmenter la valeur tout au long de la chaîne (VINCELETTE, 2007). 14


L’analyse de la chaîne de valeur est une évaluation de tous les acteurs et de tous les facteurs qui participent à la réalisation des activités et des relations créées entre les participants. Cela de façon à identifier les principales entraves à l’amélioration du rendement, de la productivité et de la compétitivité d’une ferme et la façon dont ces entraves peuvent être surmontées. L’intégration d’une chaîne de valeur de la ferme à la table peut permettre d’en améliorer les rendements et la valeur, en réduisant les pertes, en assurant la sécurité sanitaire, en diminuant les prix à la consommation et en améliorant les prix et les revenus en faveur des petits producteurs du bétail (YAMEOGO, 2016). II. 2. Différents acteurs et leurs rôles dans la chaîne de valeur bétails au Mali Il y a différents acteurs et prestataires de service qui interviennent dans la chaîne de commercialisation du bétail au Mali. Chaque acteur a un rôle bien défini de la production à la consommation. Cependant, le rôle de certains semble être ambigu. Les acteurs de la chaîne sont : les producteurs (éleveurs) ; les commerçants ; les bouchers, les intermédiaires. Les prestataires de service sont les transporteurs ; les provendiers (vendeur d’aliments) ; les contrôleurs. II. 2. 1. Producteurs (éleveurs) L’éleveur joue un rôle central dans le processus de commercialisation du bétail. Il alimente la chaine en fournissant le marché en bétail. L’éleveur malien accorde très peu d’intérêt à la commercialisation de son bétail, le troupeau assure sa subsistance plutôt que d’accroître son revenu. Il constitue, néanmoins le point de départ de la chaîne de commercialisation, car c’est lui qui fournit le bétail pour le reste de la chaîne (O. M. A. – Mali, 2013). Les éleveurs ont des difficultés d’intégration aux transactions commerciales plus dynamiques. Les coûts de transaction augmentent également lorsque les 15


producteurs n’ont pas de pouvoir de négociation ou accès aux informations sur les marchés. Ils restent tributaires des intermédiaires. Par ailleurs, le manque de possibilités de créer des associations de producteurs ou d’autres types de partenariats limite les options dont disposent les petits éleveurs pour réaliser des économies d’échelle, et donc pour réduire les coûts de transaction. (FAO, 2006). A l’exception des coûts de main d’œuvre, les coûts de production sont plus élevés pour les petits producteurs que pour les grands, en raison des risques liés au marché et à la production. Les petits éleveurs n’ont pas moins de moyens et de stratégies pour faire face aux risques du marché (fluctuation des prix des intrants et des produits) ou aux risques de production liés à la dégradation et aux contrôles des ressources, aux aléas climatiques comme la sécheresse ou les inondations, et aux maladies infectieuses (FAO, 2006). II. 2. 2. Commerçants Cette fonction met en relation plusieurs sous-acteurs. Leurs activités concourent à la vente de bétail du site de production aux marchés de consommation, en passant ou non par les marchés de collecte, regroupement, distribution, ... Ces sous-acteurs sont : les collecteurs, les marchands de bétail, les intermédiaires. En plus du commerce de bétail, des grossistes s’adonnent soit à l’embouche soit à la vente d’aliment bétail ou intègre le maillon élevage dans leurs activités. A l’analyse, toutes ces activités ne s’écartent pas de leur fonction primaire qui consiste à acheter et à vendre le bétail (OMA, 2008). II. 2. 2. 1. Collecteurs Il exerce cette activité en milieu rural. Il se déplace entre villages et marchés ruraux où il achète les animaux aux sédentaires et transhumants puis les revend aux marchands. Il joue un rôle de connexion entre l’éleveur et le marchand. Il bénéficie d’une marge pour chaque animal vendu (O. M. A. – Mali, 2013).

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II. 2. 2. 2. Marchands de bétail Les marchands de bétail se regroupent en deux catégories, ceux qui effectuent le commerce de bétail uniquement à l’intérieur du pays (sur les marchés ruraux, de collecte et terminaux) et ceux qui interviennent sur le marché extérieur. Les marchands de bétail de l’intérieur achètent soit directement avec les éleveurs, soit avec les collecteurs. Ils servent de fournisseurs d’animaux de réélevage et approvisionnent des centres d’abattage. Les marchands exportateurs achètent le bétail par lots destinés à l’exportation généralement avec les marchands de l’intérieur et parfois avec les collecteurs (O. M. A. – Mali, 2013). II. 2. 2. 3. Intermédiaires Ils côtoient les marchands de bétail. Ils sont nombreux et détiennent les informations du cours du bétail sur les marchés. Ils garantissent les transactions dans les marchés à travers les relations de confiance établie avec les marchands et acheteurs (bouchers) de bétails. Ils jouent un rôle assez important mais aussi rallonge la chaîne de commercialisation, voire à renchérir le prix des animaux. Ces intermédiaires sont entre autre : les logeurs ou « taïfa ou diatigui » ; les courtiers ;  logeurs ou « taïfa ou diatigui » : Ils hébergent le propriétaire de bétail, ils servent de trait d’union entre vendeurs et acheteurs qui généralement ne se connaissent pas. Ils sont garants de la transaction et sont responsables si les animaux venaient à s’égarer, sujets aux vols ou développent une pathologie. Ils préfinancent souvent les exportateurs pour les coûts d’approche. Son rôle est d’importance dans une société et un système où tout est oral. Il touche une commission sur chaque animal vendu (parfois des deux côtés) ;  courtiers : qui servent d’intermédiaires entre collecteurs et marchands sur les marchés intérieurs et entre les exportateurs et les acheteurs dans les marchés extérieurs (O. M. A. – Mali, 2013). 17


II. 2. 3. Transporteurs Le transport n’est pas organisé autour de la filière bétail. Il existe deux modes de transport : le convoyage à pied, pratiqué par des bergers et le transport par camions. II. 2. 3. 1. Convoyage à pied Les convoyeurs sont surtout des Peuls, fils d’éleveurs pauvres ou jeunes en rupture de ban avec leur famille. Sur 73 convoyeurs inventoriés au cours d’une enquête aux environs de Ngaoundéré, un seul n’est pas d’origine peulh (BOUTRAIS, 2001). La période favorable est la saison pluvieuse. Les troupeaux sont conduits à pied, broutent et s’abreuvent pendant toute la durée du voyage. Ce mode de transport est moins éprouvant que le camion. La taille du troupeau peut atteindre facilement une centaine de têtes. Les animaux peuvent appartenir à plusieurs commerçants. Les bergers accompagnant le troupeau sont de 2 à 6 suivant le nombre de têtes. Une exploitation ou un individu peut décider de vendre une ou deux têtes de son troupeau. L’animal ou les animaux sont conduits à pied par le propriétaire (ou un berger) sur le marché le plus proche et le plus fréquenté par les acheteurs (KERGNA et al., 2011). II. 2. 3. 2. Transport en camion Le transport par camions se pratique toute l’année. Il a l’avantage de la rapidité, mais son coût est plus élevé. Les camions remorques qui transportent les marchandises des pays côtiers vers le Mali ou de Bamako vers les différentes localités maliennes ramènent au retour les animaux. Pour trouver des camions, les commerçants de bétail s’appuient sur des négociants (intermédiaires, courtiers, coxer) qui sont aussi les organisateurs de leurs transactions de bétail.

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Pendant la saison pluvieuse, les frais sont moins chers car il y a plus de véhicules vides qui vont de l’intérieur du Mali vers les pays côtiers. Par contre pendant les récoltes, les frais de transport du bétail augmentent car les véhicules transportent des produits agricoles vers ces pays, ce qui endommagent moins les camions (KERGNA et al., 2011). II. 2. 4. Bouchers Ils sont de deux types : les chevillards et les bouchers abattants. Les chevillards sont considérés comme des bouchers en gros. Ils assurent la transformation du bétail en viande et abats, ensuite les vend aux bouchers détaillant. Ils s’approvisionnent sur les marchés de bétail à proximité de la ville (DUTEURTRE et KOUSSOU, 2000). Ils effectuent l’achat d’un animal sur la base d’une évaluation à vue d’œil de sa valeur. La vente au kg d’un animal acheté sur pieds suite à une appréciation visuel est le premier risque encouru par le chevillard (COULIBALY et SIDIBE, 2008). Dans les pays en développement, les grands détaillants tendent de plus en plus vers une coordination verticale mais les chaînes intégrées verticalement peuvent cependant interagir avec les marchés informels pour l’approvisionnement en animaux ou produits vivants (FAO, 2006). II. 2. 4. Vendeurs d’aliment (provendiers) Les différents produits disponibles sur le marché des aliments du bétail au Mali sont de deux types qui sont les aliments industriels et les aliments artisanaux. Les aliments industriels, le tourteau de coton, tourteau d’arachide et les issues de blé sont les deux principaux types d’aliments industriels commercialisés sur le marché des aliments du bétail au Mali. En 2008, La mélasse est produite localement, par les sociétés sucrières est utilisée comme intrants de production par les industries d’aliments composés de bétail. Les aliments artisanaux, Les 19


issues de céréales provenant de la transformation des produits agricoles constituent l’offre en aliments artisanaux. Cette branche d’aliments artisanaux est constituée des sons de riz et de céréales sèches (maïs, sorgho, mil, etc.) (AMOUSSOU, 2009). La production d’aliment concentré repose sur un nombre assez restreint d’unité industrielle. Les aliments composés proposés sont fortement reliés au « pouvoir d’achat » des différentes catégories d’éleveurs : éleveurs emboucheurs, producteurs modernes de lait et viandes, aliments d’entretien (utilisés notamment en période de soudure dans une stratégie de sauvegarde du cheptel). La faible concurrence dans le secteur de la production d’aliments du bétail constitue simultanément un atout et un handicap. Un atout dans la mesure où les sites de production sont bien repérés pour adopter des démarches appropriées de sécurisation/régulation des filières d’approvisionnement. Elle constitue un handicap, si face à une demande atomisée les acteurs de la filière aliment/bétail ont un « pouvoir de marché » plus important que les éleveurs (RBM, 2013). II. 2. 5. Vétérinaires ou agents contrôleurs Ce contrôle consiste a visé les avis de circulation, certificat sanitaire et/ou les certificats d’exportation délivré par les services compétents vers un pays de la sous-région. Le service vétérinaire, la gendarmerie, la douane, la police et les autres agents (mairies, syndicats) dans les pays francophones constituent les corps de contrôle qui ont érigé le plus grand nombre de postes de contrôle afin d’organiser le commerce régional de bétail et bannir les pratiques anormales. II. 3. Typologie régionale des marchés du bétail La commercialisation du bétail sur pied est globalement structurée autour de cinq types de marchés, relatives à leurs localisations géographiques, à la nature des acteurs qui les animent et aux formes de transactions qui s’y opèrent. Il faut 20


retenir qu’une proportion non négligeable des transactions est faite hors marché, si l’on se situe au niveau national. Par ailleurs, l’urbanité récente des villes sahéliennes et soudaniennes transforme les marchés de regroupement ou de relais en autant de centre de distribution pour une partie du bétail. La spécialisation géographique des marchés est relative et peut être sujette à des variations saisonnières. Dans le cadre des transactions commerciales régionales, les animaux passent progressivement par chacune ces cinq types de marchés que la littérature sur le fonctionnement des échanges permet d’identifier. II. 3. 1. Marchés de collecte Ils fonctionnent dans les principaux bassins d’élevage et servent à assurer la collecte primaire des animaux. C’est le lieu d’échange par excellence entre les éleveurs et les collecteurs forains et autres demi-grossistes qui sillonnent les campagnes à la recherche de bétail (LIAGRE, 2004). Ces marchés de collecte sont particulièrement nombreux en ce qui concerne la collecte des petits ruminants. La périodicité de leur animation est hebdomadaire, bien que le fonctionnement d’un certain nombre soit rythmé par les saisons (GUIBERT B. et al., 2009). II. 3. 2. Marchés de regroupement C’est le lieu par excellence du rassemblement des groupes d'animaux collectés et de la constitution des lots destinés à être convoyés vers les marchés frontaliers ou terminaux de consommation intérieurs. Les collecteurs amènent les troupeaux aux commerçants qui procèdent à une certaine normalisation/homogénéisation des animaux qui sont classés et rangés par âge, par sexe et par état corporel (niveau d’engraissement). Il est intéressant de souligner que plus le lot est homogène en taille et en niveau d’engraissement moins il est sujet à critique par l’acheteur potentiel. En effet, un seul animal présentant un format hétérogène 21


dans le lot peut faire chuter le prix du lot de 10 à 15% alors que l’incidence est faible en termes de poids global de carcasse (quelques % seulement) (GUIBERT B. et al., 2009). C’est également le lieu de constitution de la taille optimale de troupeaux qui peuvent être confiés à des convoyeurs/bergers peul. Généralement, la taille des troupeaux ainsi constitués varie entre 50 et 75 bêtes pour 2 bergers. Certains marchés de regroupement fonctionnent comme des centres de négoce international du bétail sur pied. C’est le cas des marchés de Pouytenga et de Fada N’Gourma au Burkina-Faso, de ceux de Tounfafi, Guidan Iddar, Tessaoua, Koundoumaoua au Niger, de Sikasso au Mali. Ils sont fréquentés par des négociants provenant des pays voisins (GUIBERT B. et al., 2009). II. 3. 3. Marchés dit de relais Ils sont constitués par des centres de rupture de charge situés généralement dans les zones plus ou moins proches de la frontière. Ils sont aussi désignés sous le vocable de marché de transit (Lessa et Olado au Nigeria). Ils constituent des centres de remise en forme des animaux avant leur acheminement vers les marchés terminaux de distribution et de consommation. Ici, se retrouve la tactique d’homogénéisation des lots couplée à l’attente de perspectives de prix meilleurs (prix d’achat mais aussi taux de change plus favorable). Les animaux y arrivent souvent en camion. Dans nombre de cas, les animaux changent de propriétaires. Sur le marché Gema de Parakou qui accueille les animaux provenant du Burkina et destinés au Nigeria, on trouve des négociants nigérians qui viennent se faire livrer des bêtes qu’ils convoient ensuite en direction du Nigeria (GUIBERT B. et al., 2009). II. 3. 4. Marchés de distribution ou d’éclatement des animaux. Pour l’essentiel, ce sont des marchés urbains ou frontaliers qui canalisent plusieurs flux avant de les répartir en direction de plusieurs autres localités, notamment en direction des marchés de consommation. Les plus célèbres de ces 22


marchés se trouvent au Nord du Nigeria. C’est le cas de Maïduguri, Mubi, Banki, Gambouri-Ngala dans l’Etat de Borno au Nigeria. Ces marchés, notamment celui de Maïduguri, disposent d’infrastructures adéquates d’embarquement des animaux. Les commerçants tiennent un registre permettant de consigner le nombre d’animaux réceptionnés, les destinations déclarées par les négociants (BALAMI, 2003). II. 3. 5. Marchés terminaux de consommation Ils sont situés dans les grandes agglomérations urbaines des pays côtiers, comme sahéliens. Les plus importants se rencontrent dans les capitales des États de la sous-région (Abidjan, Lagos, Dakar, Cotonou, Lomé, Accra, etc.) ou dans des villes tentaculaires du Nigeria (Port Harcourt, Ibadan, Calabar, Enugu, Onitsha, Warri, etc.). Les acteurs de ces marchés réceptionnent les camions provenant des centres de regroupement ou de relais et assurent la revente des animaux aux bouchers. Bon nombre de ces marchés ont un certain nombre de fonctions : présence d’aire de parcage et de pâturage sommaire pour les animaux, présence d’un abattoir et de dispositifs de vente des carcasses en demi ou en gros et parfois au détail. Cette typologie générale reste valable quel que soit le pays. Chaque lieu de commerce assure intrinsèquement un certain niveau de distribution de viande pour la consommation d’au moins sa propre population (GUIBERT B. et al., 2009).

23


CHAPITRE III : COMMERCE DU BETAIL AU MALI III. 1. Offres, Demandes et ventes III. 1. 1. Offres L’offre en animaux de boucherie n’a pas connu de changement important en dépit d’une certaine instabilité, voire une augmentation du prix du bétail et de la viande dans le District de Bamako et dans les capitales régionales. La situation s’est progressivement améliorée à la faveur des mesures de stabilisation prises par le gouvernement en rapport avec les professionnels de la filière bétail/viande. Au plan technique et institutionnel, - l’élaboration et la mise en œuvre du plan de campagne agricole consolidé et harmonisé 2015 - 2016 avec de fortes implications des producteurs (éleveurs) à travers la subvention en intrants d’élevage (appui en semences animales, fourragères et aliments concentrés) ; - la tenue de la conférence régionale à Mopti sur les bourgoutières, la gestion et l’exploitation rationnelle des ressources ; - la poursuite du programme de sélection et/ou de croisement avec des races exotiques plus performantes avec l’appui du partenaire marocain ; - la création du centre d’insémination Artificielle (Ordonnance N°2015014/P-RM du 02 avril 2015 et le Décret N°2015/P-RM du 17 avril 2015); - l’amorce du processus d’élaboration de la Stratégie d’amélioration des Ressources Génétiques Animales ; - le lancement officiel du PRAPS et l’adoption des projets de textes du PDIRAM ; - la célébration de la Journée Mondiale du lait. Au plan socio-économique, la reprise des financements publics et privés et la volonté politique manifeste pour faire de l’élevage un secteur émergent, doivent permettre d’atteindre les objectifs de réduction de pauvreté définis dans le 24


document du CSCRP relu dénommé « Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD-2016-2018) (MaliDNPIA, 2015). L’offre constatée au niveau des principaux marchés suivis est en légère baisse au niveau de toutes les espèces par rapport à 2014 excepté les bovins où une légère augmentation a été enregistrée. (Mali-DNPIA, 2015). La situation des effectifs d’animaux présentés et vendus par espèce et par an est donnée dans le tableau III ainsi que les pourcentages de vente. Tableau III : Effectifs des animaux présentés et vendus par espèce de 2012 à 2015 Bovins Année

P

V

Ovins %

P

V

Caprins %

P

V

%

2012 1 167 877 826 107 71 3 261 968 1 744 200 53 1 850 919 1 122 331 61 2013 1 244 230 903 452 73 3 142 770 1 886 227 60 1 389 666 1 102 036 79 2014 1 406 076 1 010 816 71 3 173 148 1 844 662 58 1 816 080 1 335 483 75 2015 1 502 676 1 130 353 75 2 679 127 1 786 374 67 1 869 596 1 424 160 76 Source : Mali-DNPIA (2012-2015) III. 1. 2. Demandes La demande est soutenue toute l’année et il y a peu de fluctuations saisonnières, (sauf pour les béliers pour la tabaski), contrairement à l’offre. Les marges des différents acteurs sur les filières sont relativement réduites, de l’ordre de 5% du prix final à la collecte et de 10 à 12% sur les maillons ultérieurs dans le bassin commercial de la Côte d’Ivoire. Les filières sont dès lors très efficaces en termes de coûts puisque de la ferme à l’assiette les prix sont seulement multipliés par 25


1,5 à 1,9 (contre 5 à 8 en Europe). Mais ces faibles marges freinent la modernisation de la filière (RURALSTRUC, 2008). La demande en produit animaux du Sénégal et la Guinée - Conakry est relativement réduite du fait de la faible taille des marchés et des habitudes alimentaires centrées préférentiellement sur les produits halieutiques et avicoles. Le Sénégal demeure le principal pôle commercial du sous-espace ouest africain, avec quelques 87 000 têtes de bovins reçus du Mali et du Burkina en 2007 (GUIBERT B. et al., 2009). III. 1. 3. Vente Les prix moyens des différentes catégories d’animaux vendus dans les différentes régions sont donnés dans le tableau IV. De façon générale, les prix pratiqués sur les différents marchés sont restés stables pour la plupart des espèces présentées par rapport à ceux de l’année dernière, excepté les bovins où ils sont en augmentation. Les prix moyens des animaux vendus par an sont donnés dans le tableau V. Tableau IV : Prix moyens des animaux vendus par espèce et par région CATEGORIES REGIONS

Bœuf (FCFA)

Ovin (FCFA)

Caprin (FCFA)

Kayes

281 000

47 500

35 500

Koulikoro

308 700

56 450

29 500

Sikasso

270 500

40 800

36 380

Ségou

273 000

63 000

35 000

Mopti

226 250

55 000

32 500

Tombouctou

169 000

43 500

26 900

Gao

265 000

40 000

32 500

Kidal

-

-

-

Bamako

196 250

80 000

31 500

Moyenne

248 713

53 281

32 473

26


Source : Mali-DNPIA (2015) Tableau V : Prix moyens des animaux vendus par espèce de 2012 à 2015 Années

Catégories Bœuf (FCFA) Ovin (FCFA)

Caprin (FCFA)

2012

222 061

43 770

27 982

2013

241 445

55 895

30 700

2014

233 088

54 250

34 540

2015

248 713

53 281

32 473

Source : Mali-DNPIA (2012-2015) La majeure partie des ventes sont effectuée en fin de saison des pluies (septembre, octobre). Les effets de la croissance compensatrice commencent à se faire sentir. L’état d’engraissement des animaux s’améliore avec l’apparition de l’herbe verte sur les pâturages ou au moment du retour des troupeaux transhumants en fin de saison des pluies et le démarrage de la vaine pâture des résidus de récolte dans les champs (Octobre, Novembre, Décembre). La majeure partie des transactions avec les commerçants de bétail sont effectué au comptant. Si ce n’est pas le cas d’animaux faible ou accidentés, les producteurs évitent autant que possible les ventes à crédit avec les bouchers qui ne sont pas solvables dans la plupart des cas (BAGAYOKO, 2012). III. 2. Exportations des animaux vivants Les exportations contrôlées de bétail en 2015 ont concerné 230 180 bovins ; 788 171 ovins ; 113 174 caprins. De plus en plus, une augmentation des exportations d’animaux vivants en direction des pays de la sous-région ouest africaine a été observée de 2012 à 2015 (figure 3) (Mali-DNPIA, 2015).

27


900 000 800 000 700 000 600 000

Effectif

500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0 2012

2013

2014

2015

Année Bovins

Ovins

Caprins

Figure 3 : Evolution des exportations contrôlées d’animaux vivants par espèce Source : Mali-DNPIA (2012-2015) Les principales destinations pour les animaux exportés ainsi que la proportion relative de chaque espèce est présentée dans les figures 4 et 5.

Autres pays 5%

Burkina 5%

Burkina 7%

Autres pays 3% Guinée 5%

Guinée 7%

Niger 4% RCI 25% RCI 65%

Sénégal 16%

Sénégal 58%

RCI

Sénégal

Guinée

Autres pays

Burkina

RCI Niger Burkina

Sénégal Guinée Autres pays

Figure 5 : Proportions des ovins/Caprins exportées par destination.

Figure 4 : Proportions des bovins exportées par destination Source : Mali-DNPIA (2015) 28


La Côte d’Ivoire et le Sénégal ont été les principaux pays de destination pour les bovins avec respectivement 65% et 16% des effectifs exportés. Le Sénégal a été l’une des destinations les plus importantes pour les exportateurs d’ovins et de caprins avec 58% suivis de la Côte d’Ivoire avec 25%. Ces deux destinations constituent au cours des 4 dernières années les plus grands partenaires du Mali en matière de commerce d’animaux vivants. Le flux monétaire engendré par ces exportations sur la base du prix moyen des animaux de boucherie (Tableau V) se chiffre à plus de 103,4 milliards de FCFA (MaliDNPIA, 2015). Les exportations se font principalement en direction de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et de la Guinée. Une analyse comparative des effectifs d’animaux exportés de 2012 à 2015 vers ces pays (figures 6 et 7). RCI

SÉNÉGAL

GUINÉE

160000 140000 120000

Effectif

100000 80000 60000 40000 20000 0 2012

2013

Année

2014

2015

Figure 6 : Evolution des exportations des bovins par destination. Source : Mali-DNPIA, 2012-2015. Par rapport aux bovins, la destination principale des ovins/caprins exportés au cours des quatre (4) dernières années a été le Sénégal. 29


RCI

Sénégal

Guinée

600000

Effectif

500000 400000 300000 200000 100000 0 2012

2013

2014

2015

Année

Figure 7 : Evolution des exportations contrôlées des ovins/caprins par destination Source : Mali-DNPIA (2012-2015)

III. 3. Règlementation du commerce intracommunautaire de bétail III. 3. 1. Règlementation du commerce de bétail au niveau de l’UEMOA Les mesures suivantes sont à retenir :  acte additionnel n° 04/96 instituant un régime tarifaire préférentiel transitoire des échanges au sein de l’UEMOA et son mode de financement. Cet acte couvre la libéralisation des échanges au sein de l’UEMOA, les règles d’origine de l’UEMOA et le régime douanier applicable aux produits du cru, aux produits de l’artisanat traditionnel, aux produits industriels originaires agréés, aux produits industriels non agréés.  Directive n° 02/98/CM/UEMOA portant harmonisation des législations des Etats membres en matière de TVA. En son article 4, cette directive précise que le secteur agricole (production végétale, production animale, production sylvicole) est exclu du champ d’application de la TVA en attendant la mise en place d’une politique agricole commune de l’Union. 30


Une possibilité est cependant admise pour la soumission du secteur à la TVA sous certaines conditions qui sont à définir ;  protocole additionnel n° III/2001, instituant les règles d’origine des produits de l’UEMOA. Le présent protocole fixe les règles d’origine applicables dans les échanges commerciaux entre les Etats membres de l’Union ainsi que les procédures de délivrance et de contrôle des certificats d’origine. Les animaux nés et élevés dans les Etats membres, les produits provenant d’animaux vivants qui font l’objet d’un élevage et les sous – produits animaux sont considérés comme des produits entièrement obtenus dans les Etats de l’UEMOA. L’article 11 de ce protocole précise que l’origine communautaire d’un produit est obligatoirement attestée par un certificat d’origine. Toutefois, les produits de l’agriculture, de l’élevage ainsi que les articles faits à la main sont dispensés de la production du certificat d’origine. En cas de nécessité le certificat d’origine est délivré par l’autorité compétente et visé par le service des douanes de l’Etat membre où le produit a été entièrement obtenu (OUEDRAOGO, 2004).  Le TEC dans l’espace UEMOA adopté en 2000, puis l’harmonisation des impôts indirects (TVA) par l’UEMOA (CILSS, 2010). III. 3. 2. Règlementation du commerce de bétail au niveau de la CEDEAO Au niveau de la CEDEAO, ce qu’il faut retenir c’est que les textes d’harmonisation des échanges ne sont pas encore au point. Cependant le principe de la libre circulation des personnes et des biens est adopté. Sa mise en œuvre rencontre des difficultés nées du comportement de certains agents d’exécution (OUEDRAOGO, 2004). La

décision

A/DEC5/10/98/CEDEAO

portant

réglementation

de

la

transhumance. En 2007, la création d’une union douanière et adoption d’un TEC. Cette union douanière prescrit la libre circulation des produits du cru du règne animal et végétal (CILSS, 2010). 31


DEUXIEME PARTIE Fonctionnement de la chaîne de valeur bétail au Mali : Cas du commerce de bétail sur l’axe Mali – Sénégal.

32


CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I. 1. Zone et période d’étude La collecte de données et les enquêtes au niveau des marchés se sont déroulées du mois d’aout au mois d’octobre. L’étude a intéressé au total 14 marchés à bétail (figure 8). Au Mali 09 marchés dont 01 à Bafoulabé, 01 à Diéma, 02 Kayes, 01 à Kéniéba, 01 à Kita, 01 à Nioro, 01 à Yélimané et le Dral de Kati (Koulikoro). Le choix de ces zones d’étude est en relation avec le nombre d’animaux qui transite par la région de Kayes en direction du Sénégal. Cette région est aussi la 2ième en termes de possession du bétail après la région de Mopti du Mali. Au Sénégal l’enquête a concerné 05 marchés : de Dahra, Touba, Thiès, Tambacounda et le foirail de Dakar (figure 9). Ce sont des grands marchés de regroupement ou de consommation du Sénégal où la demande en bétail est assez conséquente et sont les destinations du bétail malien exporté au Sénégal.

Figure 8 : Zone d’étude au Mali 33


Figure 9 : Zone d'étude au Sénégal I. 2. Matériel - Rapport annuel de la direction nationale des productions et industrie animales ; - Rapport annuel de la direction régionale des productions et industrie animales de Kayes ; - Une fiche d’enquête + stylos ; - Un ordinateur I. 3. Méthodes I. 3. 1. Echantillonnage La méthode d’échantillonnage utilisée est de type probabiliste. Elle a permis de faire des estimations fiables, de même que des estimations de l'erreur d'échantillonnage et de faire des inférences au sujet de la population. Il existe

34


plusieurs méthodes d'échantillonnage probabiliste. Pour les besoins de cette étude, le choix s’est porté sur l'échantillonnage à plusieurs phases. Elle a consisté à prendre un échantillon de l’échantillon. Il est utile, lorsqu'il manque à l'intérieur de la base de sondage des données auxiliaires qui pourraient servir à stratifier la population ou à rejeter à la sélection une partie de la population. L’étude a porté sur 100 acteurs intervenant dans la chaîne de valeur qui ont été soumises aux questionnaires dont 93 étaient exploitables : 27 producteurs, 65 commerçants, 10 bouchers. La proportion de 93% est obtenu dans un échantillon de 100 personnes, la proportion estimée dans la population est comprise dans un intervalle de confiance : 88,00% < p < 98,00%. L'erreur potentielle est donc de 5,00%. D'une manière plus générale, l'erreur maximum (atteinte pour une fréquence de 50%) sur cet échantillon est de 98,0%, ce qui caractérise sa précision. Ce résultat établi au risque de 5%, est fondé sur la théorie des sondages aléatoires. Les critères qui ont prévalu au choix des personnes enquêtées ont été : - être un acteur de la chaîne de valeur bétail viande ; - être présent sur le marché ; - être volontaire pour participer aux enquêtes en répondant aux questionnaires. En effet, le nombre élevé et le statut inconnu des acteurs intervenant dans la chaîne de valeur bétail ont prévalu sur l’effectif retenu pour être soumis aux questionnaires. En d’autres termes, ce résultat est extrapolable à l’effectif souhaité.

35


I. 3. 2. Collecte des données Cette collecte a débuté par des recherches de données pour la synthèse bibliographique au niveau des structures telles que : la direction régionale des productions et industries animales (DRPIA) au Mali, la direction régionale de l’élevage (DIREL) au Sénégal, les rapports d’études menées par des organisations sur la filière bétails au Mali et au Sénégal, les thèses doctorales et mémoires de l’EISMV, les publications sur les sites de référence. Ces recherches ont permis de réaliser la première partie de cette étude. Des entretiens ont été effectués auprès des acteurs de la chaîne à l’aide d’un guide d’entretien, à l’issue duquel un questionnaire a été élaboré avec le logiciel sphinx V5. I. 3. 3. Présentation du questionnaire Le questionnaire a été élaboré en fonction des objectifs spécifiques à atteindre. Il a été destiné : o aux producteurs (annexe 1), propriétaires d’animaux dont les différentes rubriques avaient pour but de déterminer le niveau d’étude de l’éleveur, sa tranche d’âge, son niveau d’organisation, son activité de production, sa rentabilité économique, les atouts et les contraintes de son activité ; o aux collecteurs, commerçants exportateurs ou non (annexe 2), vendeurs et acheteurs d’animaux dont les différentes rubriques avaient pour but de déterminer le niveau d’étude du commerçant, sa tranche d’âge, son niveau d’organisation, sa rentabilité économique, les atouts et les contraintes de son activité commerciale ; o aux bouchers (annexe 3), vendeurs de carcasse du bétail dans l’objectif de connaître son niveau d’étude, la tranche d’âge, le niveau d’organisation, la rentabilité de son activité, les atouts et les contraintes auxquels il fait face.

36


I. 3. 4. Déroulement de l’enquête : Au Mali, les enquêtes ont été menées avec les agents de la direction régionale des productions et industries animales qui font des suivies hebdomadaires sur les marchés de la région de Kayes. Le questionnaire a été administré en français ou en bambara qui est la langue de communication au Mali. Au Sénégal, le questionnaire a été administré en français ou en wolof. Les agents vétérinaires présents sur les marchés à bétail ont été d’une grande aide pour le déroulement de l’enquête. Etaient soumis au questionnaire les acteurs qui voulaient bien s’y prêter volontairement. I. 3. 5. Traitement des données Le dépouillement a été fait à l’aide du logiciel sphinx version 5. Les cartes des zones d’étude, du circuit de commercialisation ont été établie grâce au logiciel QGIS version 2.18.2. L’analyse des données a été effectuée sur le tableur Excel 2013® de MICROSOFT. Elle a consisté à une description des résultats qui ont été présentés sous forme de tableaux ou de graphiques (diagramme en barre). Les marges acteurs ont été calculées avec le tableur Excel à l’aide des formules suivantes : - Pour la marge du producteur : (CP+AI+CI) – PV Presque la totalité du bétail de la chaine provient du système traditionnel. Dans le système traditionnel, le coût de production est représenté par le salaire du berger par mois, de la naissance jusqu’à l’âge de vente. Les investissements effectués par le producteur doivent amortis et ajouter au coût de production. Il est quasi nul. Les coûts intermédiaires ou de commercialisation sont représentés par le transport de l’animal de l’exploitation au marché à bétail et le laisser-passer.

37


- Pour la marge du commerçant : (PA+CI) – PV Les coûts intermédiaires ou de commercialisation sont : le coût du transport, rémunération de l’intermédiaire de vente s’il intervient dans la transaction, le prix du laisser-passer et le certificat zoo-sanitaire d’exportation pour les commerçants exportateurs. - Pour la marge du boucher : (PA+CI) - PV Les coûts intermédiaires sont représentés par le transport de l’animal à l’abattoir, les frais d’abattage, les taxes de la mairie. AI : Amortissement des Investissements CI : Consommation Intermédiaire ou Coût Intermédiaire CP : Coût de Production PA : Prix Achat PV : Prix de Vente NB : la marge du collecteur et de l’intermédiaire est calculé à partir de la même formule que celle des commerçants. Ils ont la même fonction qui est d’acheté et de revendre, à l’intervalle duquel ils font des dépenses intermédiaires. Cette méthodologie a permis d’avoir les résultats présentés dans le chapitre II du document.

38


CHAPITRE II : RESULTATS II. 1. Typologie des acteurs de la chaîne de valeur bétail Mali-Sénégal II. 1. 1. Niveau d’étude II. 1. 1. 1. Producteurs (éleveurs) Le niveau d’étude des producteurs enquêtés est relativement élevé. La proportion des producteurs ayant été à l’école coranique est de 74% et celles des analphabètes est de 26% (figure 10). II. 1. 1. 2. Commerçants La majorité des commerçants ont été à l’école, 41% ont fait l’école coranique, 25% l’école primaire et 12% l’école secondaire. Il n’y a que 22% des commerçants qui sont analphabètes (figure 10). II. 1. 1. 3. Bouchers La presque totalité des bouchers sont alphabétisés, 40% ont été à l’école primaire, 20% à l’école sécondaire et 30% à l’école coranique. La part des bouchers qui n’ont pas été à l’école répresente 10% (figure 10). 80% 70%

Pourcentage

60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Analphabète

Ecole coranique

Ecole primaire

Niveau d'étude Producteurs

Commerçants

Figure 10 : Niveau d’étude des acteurs 39

Bouchers

Ecole sécondaire


II. 1. 2. Niveau d’organisation II. 1. 2. 1. Producteurs Le niveau d’organisation des producteurs est moyen. La proportion des producteurs non organisés en association est de 56%, légèrement supérieur aux producteurs appartenant une association (44%) (figure 11). II. 1. 2. 2. Commerçants Les commerçants organisés en association représentent une proportion de 72%, qui est largement supérieur à ceux qui ne sont pas en association (28%) (figure 11). II. 1. 4. 3. Bouchers Le niveau d’organisation des bouchers est assez élevé, avec 70% appartenant à une association contre 30% qui ne sont pas association (figure 11). 80% 70%

Pourcentage

60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Producteurs

Commerçants

Niveau d'organisation en association

pas association

Figure 11 : Niveau d’organisation des acteurs

40

Bouchers


II. 1. 3. Tranche d’âge II. 1. 3. 1. Producteurs La majorité des producteurs se trouvent dans une tranche d’âge de 36 à 40 ans et de 41 à 45 ans avec des proportions respectives de 29% et 33%. Les producteurs entre 25 à 30 ans représentent 12% et 18% sont entre 31 à 35 ans. Seulement 8% se situe ont 50 ans et plus (figure 12). II. 1. 3. 2. Commerçants Les commerçants appartiennent à des tranches d’âge différentes. Les proportions sont données par la figure 11. Il faut noter que la tranche d’âge la plus représentée est celle des commerçants ayant un âge compris entre 31 et 35 ans (26%). Les tranches d’âge de moins de 25 ans et 50 ans et plus sont les moins représentées avec respectivement 9% et 8% (figure 12). II. 1. 3. 3. Bouchers Les résultats montrent que 30% des bouchers sont entre 25 à 30 ans, 40% entre 31 à 35 ans, 20% entre 36 à 40 ans et 10% se situe entre 41 à 45 ans (figure 12). 45% 40% 35%

Pourcentage

30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% - de 25 ans

25 à 30 ans

31 à 35 ans

36 à 40 ans

41 à 45 ans

Tranche d'âge des acteurs Producteurs

Commerçants

Figure 12 : Tranche d’âge des acteurs 41

Bouchers

50 ans et +


II. 1. 1. 4. Activité de production Le tableau VI montre que 12% des éleveurs sont transhumants et 88% sont des sédentaires. Parmi les sédentaires, 37% font de l’embouche et 63% pratique l’élevage traditionnel. Tableau VI : Mode d’élevage des producteurs Transhumants Producteur (éleveur)

Sédentaire 88%

12%

Embouche Traditionnelle 37%

63%

II. 2. Aprovisionnement des différents marchés par les acteurs de la chaîne II. 2. 1. Marchés de collecte Ce marché est alimenté par les collecteurs et les intermédiaires ou coxers. Ils sillonnent les marchés hebdomadaires des villages à la recherche de quelques têtes pour ensuite les acheminés vers un marché de regroupement. II. 2. 2. Marchés de regroupement/transfrontalier Ils sont situés à la périphérie des grandes villes. Ces marchés sont ceux du Dral de Kati et de Kayes. Le Dral de Kayes est aussi un marché transfrontalier en raison de sa situation géographique avec le Sénégal. Le bétail acheté au niveau de ce marché est directement acheminé au Sénégal ou approvisionne l’abattoir de la ville de Kayes, aussi le Dral de Kati en période de forte demande. Au Sénégal, les marchés (Dahra, Touba, Tambacounda) qui sont des marchés de regroupement pour le bétail Sénégalais peuvent être un marché de consommation ou de relais pour le bétail malien. Dakar constitue toujours un marché de consommation ou terminal tant pour le bétail Sénégalais que pour le bétail Malien.

42


II. 2. 3 Marché de consommation Le bétail malien est vendu sur le marché à bétail du Sénégal (figure 13). Ce marché est dit de consommation mais certains peuvent être des marchés de relais (ce sont les marchés de regroupement du Sénégal à partir desquels le bétail est encore redistribué au niveau des marchés de collecte).

Figure 13 : Marché à bétail (foirail de Dakar) La figure 14 illustre la structuration de la chaîne de commerce du bétail entre le Mali et Sénégal.

43


Mali Marché de collecte

Producteurs

Collecteurs Convoyage par camion ou à pied

Marché de regroupement

Commerçants : Locaux & Exportateurs

Eleveurs de brousse ou transhumants fournissent la chaîne en bétail. Petits commerçants approvisionnent les marchés de collecte. Les commerçants locaux acheminent les animaux du marché de collecte au Dral de Kayes. Les commerçants exportateurs acheminent les animaux au Sénégal.

Sénégal Convoyage par camion

Marché de regroupement / consommation

Intermédiaires

Chevillard Dibitier

Abattoir

Négociateurs Garantissent la transaction entre commerçant et chevillard ou dibitier

Transforment le bétail en carcasse

Source : Auteur

Figure 14 : Structuration de la chaîne de commerce du bétail Mali-Sénégal

44


II. 3. Rentabilité économique des acteurs de la chaîne L'appréciation des marges de l'éleveur, du commerçant de bétail et du boucher peut montrer le niveau de rentabilité du circuit de commercialisation. II. 3. 1. Circuit de commercialisation du bétail La chaîne de commercialisation de bétail sur pieds sur l’axe de Kayes - Dakar décrit un circuit de commerce. Ce circuit s’étend des marchés de collecte Kayésienne aux marchés de regroupement et/ou de consommation sénégalaise (figure 15).

Figure 15 : Circuit de commercialisation du bétail du Mali au Sénégal. Ce circuit débute par l’achat des animaux sur pieds auprès des producteurs (éleveurs) par les collecteurs sur les marchés de collecte ou directement dans les exploitations. Ces marchés de collecte reçoivent aussi du bétail provenant de la Mauritanie qui vient s’ajouter à celui du Mali. 45


Le bétail collecté est convoyé par camion ou à pied vers le marché de regroupement de Kayes qui est aussi un marché transfrontalier. Ce marché approvisionne la ville en bétail et l’excédent est exporté vers le Sénégal. Le marché de collecte de Kéniéba constitue également un pont d’entrée du bétail malien vers Sénégal mais la proportion par rapport à celui de Kayes est insignifiante (figure 16).

Pourcentage

poste 120,00% sortie Bovins Ovins Caprins Kayes 30 055 99,78% 228883 95,92% 100,00% Kéniéba 1279 516

19

80,00% 60,00% Bovins

Kayes 40,00% Kéniéba

Petit ruminant 95,92% 99,78% 4,08% 0,22%

20,00% 4,08%

0,22%

0,00% Kayes

Kéniéba

ville de sotie Bovins

Petit ruminant

Figure 16 : Proportion des animaux par poste de sortie du Mali vers le Sénégal Les commerçants exportateurs effectuent l’achat de bétail sur ces marchés et les convoient sur les marchés de regroupement du Sénégal (Tambacounda, Dahra, Touba, Thiès, …). Ces marchés peuvent être considérés comme un marché de relais pour le bétail malien dans ce circuit de commerce parce qu’ils alimentent aussi les marchés de consommation Sénégalaise. La ville de Dakar est le marché de consommation le plus important du Sénégal et représente le marché de consommation final ou terminus pour le bétail malien.

46


II. 3. 2. Calcul de marge des acteurs de la chaîne de commerce II. 3. 2. 1. Marge du producteur (éleveur) : Le tableau VII montre que la vente d’un bovin génère une marge minimale de 31 000 F CFA avec une moyenne de 43 500 F CFA comparée à l’espèce ovine et caprine qui ont respectivement une marge minimale de 5 000 F CFA et 2 000 F CFA, avec une moyenne de 12 000 F CFA et 3 000 F CFA. L’écart observé entre les marges par rapport à la moyenne s’élève à 12 500 F CFA pour l’espèce bovine, 7 000 F CFA pour l’espèce ovine, 1 000 F CFA pour l’espèce caprine. Tableau VII : Marges des producteurs par espèce en F CFA Espèces Bovine

Marge minimale

Marge maximale

Marge moyenne

Ecart entre les marges

31 000 CFA 56 000 CFA 43 500 CFA 12 500 CFA

Ovine

5 000 CFA 19 000 CFA 12 000 CFA

7 000 CFA

Caprine

2 000 CFA

1 000 CFA

4 000 CFA

3 000 CFA

II. 3. 2. 2. Marge du collecteur La marge moyenne du collecteur s’élève à 25 000 F CFA pour le bovin. Pour l’ovin et le caprin, les marges moyennes respectives sont de 11 000 F CFA et 3 500 F CFA. On observe un écart de 8 000 F CFA pour le bovin, 4 000 F CFA pour l’ovin et 1 500F CFA pour le caprin (tableau VIII).

47


Tableau VIII : Marge des collecteurs en FCFA Espèces

Marge minimale

Marge maximale

Marge moyenne

Ecart entre les marges

Bovine

17 000 CFA

33 000 CFA

25 000 CFA

8 000 CFA

Ovine

7 000 CFA

15 000 CFA

11 000 CFA

4 000 CFA

Caprine

2 000 CFA

5 000 CFA

3 500 CFA

1 500 CFA

II. 3. 2. 3. Marge du commerçant : Le tableau IX présente les marges obtenues par les commerçants locaux. Le bovin demeure l’espèce la plus rentable avec une marge minimale de 30 000 F CFA avec une moyenne de 56 000 F CFA. La marge minimale pour l’espèce ovine est de 9 500 F CFA avec une moyenne de 12 500 F CFA et celle de l’espèce caprine est de 3 000 F CFA, avec une moyenne de 4 000 F CFA. L’écart de 26 000 F CFA entre les marges obtenues de la vente d’un bovins, 7 000 F CFA de la vente d’un ovin et de 1 000 F CFA de la vente de caprin. Tableau IX : Marge des commerçants locaux par espèce en F CFA Espèces

Marge minimale

Marge maximale

Marge moyenne

Ecart entre les marges

Bovine

30 000 CFA 82 000 CFA 56 000 CFA 26 000 CFA

Ovine

10 000 CFA 15 000 CFA 12 500 CFA

Caprine

3 000 CFA

5 000 CFA

4 000 CFA

2 500 CFA 1 000 CFA

Le tableau X montre que la marge moyenne d’un commerçant exportateur pour la vente d’un bovin s’élève à 59 000 F CFA. Une marge moyenne de 5 000 F CFA et de 3 000 F CFA respectivement pour la vente d’ovins et de caprins. Un écart de 19 000 F CFA pour le bovin, 2 000 F CFA pour l’ovin et 1 000 F CFA pour le caprin entre les marges. 48


Tableau X : Marge des commerçants exportateurs par espèce en F CFA Marge minimale

Marge maximale

Marge moyenne

Bovine

40 000 CFA

78 000 CFA

59 000 CFA 19 000 CFA

Ovine

3 000 CFA

7 000 CFA

5 000 CFA

2 000 CFA

Caprine

2 000 CFA

4 000 CFA

3 000 CFA

1 000 CFA

Espèces

Ecart entre les marges

II. 3. 2. 4. Marge de l’intermédiaire A la fin de la transaction, il est rémunéré par le boucher à 1 000 F CFA pour les petits ruminants et 5 000 pour les bovins en plus de la marge qu’il a perçu sur le prix du commerçant. Ceci fait qu’il peut avoir une marge moyenne de 15 000 F CFA avec un écart de 10 000 F CFA pour les bovins, 3 000 F CFA avec un écart de 2 000F CFA pour les ovins et 2 000 F CFA avec un écart de 1 000 F CFA pour les caprins (tableau XI). Tableau XI : Marge de l’intermédiaire par espèce en F CFA Espèces

Marge minimale

Marge maximale

Marge moyenne

Ecart entre les marges

Bovine

5 000 CFA

25 000 CFA

15 000 CFA

10 000 CFA

Ovine

1 000 CFA

5 000 CFA

3 000 CFA

2 000 CFA

Caprine

1 000 CFA

3 000 CFA

2 000 CFA

1 000 CFA

II. 3. 2. 5. Marge du boucher Dans le tableau XII, la marge minimale est de 23 000 F CFA pour la carcasse bovine avec une moyenne de 40 500 F CFA. La carcasse ovine vient en second lieu, avec une marge minimale de 13 000 F CFA et une moyenne de 17 500 F CFA, suivi de la carcasse caprine avec une marge minimale de 7 000 F CFA et une moyenne de 10 500 F CFA. 49


Tableau XII : Marge du boucher par espèce en F CFA Marge minimale

Marge maximale

Marge moyenne

Ecart entre les marges

Bovine

23 000 CFA

58 000 CFA

40 500 CFA

17 500 CFA

Ovine

13 000 CFA

22 000 CFA

17 500 CFA

4 500 CFA

7 000 CFA

14 000 CFA

10 500 CFA

3 500 CFA

Espèces

Caprine

II. 4. Atouts et contraintes de la chaîne de valeur II. 4. 1. Atouts - La disponibilité des ressources fourragères et des résidus de récolte pour l’alimentation du bétail. La production fourragère totale disponible pour le cheptel est de 37 278 663 T de MS. Le besoin est de 14 088 020 UBT toutes espèces confondues. Le bilan fourrager dégage un excédent théorique de 13 152 929 tonnes de MS. - Les projets (PADENEM, PRODEZEM, PADEPA-KS, PADESO) qui œuvrent pour une performance du système de commerce de bétail au Mali et en Afrique de l’ouest sont des opportunités pour la chaîne. - Le Mali est un pays continental qui est frontalier avec plusieurs pays (Sénégal, RCI, Mauritanie, Guinée Conakry) qui n’arrivent pas à satisfaire la demande de leurs marchés en bétail. Ce sont des marchés à pourvoir pour le bétail malien. - Le Mali et le Sénégal font parties de l’UEMOA et de la CEDEO, donc libre échange des biens et services à l’intérieur de l’espace, l’application de la TEC et des textes communautaire sur le commerce de bétail sont autant d’atout pour la chaîne qu’il faudra exploiter. - Les moyens et mesures de facilitations offertes par le Sénégal dans le cadre du commerce transfrontalier de bétail avec le Mali pendant la période de tabaski est une opportunité pour la chaîne. 50


- Il y a un début d’organisation en association ou en groupement des acteurs surtout au niveau des commerçants, bouchers et des éleveurs. II. 4. 2. Contraintes - Un problème de déstockage des animaux au niveau des éleveurs. Ils thésaurisent leur troupeau ce qui constituent un mode d’épargne. - Un manque de financement des acteurs : Les commerçants ont des difficultés d’obtention du crédit auprès des organismes de financement due à un problème de garantie. L’argent issu de la vente du bétail n’est déposé sur aucun compte d’un organisme de financement. Ils ne sont pas habitués au système bancaire. - Un manque d’infrastructure et d’organisation au niveau des marchés à bétails. - Un manque de logistique pour le transport du bétail. il existe peu ou pas de bétaillère destinée uniquement pour le transport de bétail. Cela rend difficile l’acheminement des animaux au niveau des marchés. - Le vol de bétail dû a un problème d’identification des animaux, le nonaménagement et la surpopulation des marchés à bétail. - Le système de vente à crédit entre commerçant-commerçant et commerçant-boucher avec des risques d’impayés. - La multiplicité des barrières douanières sur la l’axe routier BamakoDakar. Les commerçants sont sujets à des taxes informelles payés au niveau de ces barrières. Le montant varie de 75 000 F CFA à 150 000 F CFA par chargement tout au long de chaîne. Ces postes correspondent à des points de passage du bétail ou situées à proximité de marchés à bétail. Le tronçon Kayes-Kidira est considéré par les opérateurs comme le plus fatiguant et comptent beaucoup de barrières. - Les textes réglementaires relatifs au commerce du bétail dans l’espace UEMOA et CEDEAO sont insuffisants et ceux qui ont été élaborés ne sont pas appliqués. 51


CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS III. 1. Discussion III. 1. 1. Limites de notre étude L’étude s’est heurtée à plusieurs difficultés lors de la collecte des données. Les commerçants étaient retissants pour différentes causes, dont le nombre d’enquêteurs qui passe chaque année mais jusqu’à ce jour aucune amélioration des conditions de travail. Par ailleurs beaucoup d’entre eux refusaient de se prêter aux questionnaires, ils préféraient que le président de leur association ayant un niveau d’instruction plus élevé répondre aux questions. La langue de communication était un vrai handicap pour mener à bien l’étude. La plupart des commerçants étaient des peulhs, et ne parlaient pas bien la langue nationale. Les questions se sont limitées aux présidents d’association dans certains marchés. Certains bouchers ont refusé de participer aux enquêtes par crainte de la répression des services publics par rapport aux prix pratiqués et à cause du manque de prise en compte de leurs doléances faites au service de l’élevage. La limite de l’étude se situe aussi au niveau de l’analyse des marges. En effet, la collecte des données sur les prix du bétail n’est pas aisée. Les acteurs ont tendance à donner des prix approximatifs sur l’achat, les coûts liés au convoyage des animaux qui sont parfois surestimé. Cette situation due à la méfiance vis-àvis de l’inconnu nous a conduit à faire des estimations à certains endroits. III. 1. 2. Acteurs de la chaîne Le niveau d’instruction des bouchers (90%) peut s’expliquer par le faite que la profession de boucher est exercé par les personnes qui n’ont pas pu continuer les études ou par les jeunes diplômés sans emplois. Il est également élevé chez les 52


commerçants (78%), savoir lire et écrire est un atout dans la profession. Il permet aussi de spéculer sur les tendances du marché. Le niveau d’instruction coranique (74%) des producteurs(éleveurs) se justifie par leurs localisations. La plupart du temps ils habitent dans la brousse et n’ont pas accès à un établissement scolaire mais en un enseignement coranique. Le niveau d’organisation des producteurs en groupement est de 44%, qui en dessous de la moyenne. Les cotisations provenant de cette association devraient servir à faire des forages ; appuyer les membres lors des évènements familiaux ; des prêts pour l’achat d’animaux ou d’aliment. Les producteurs étant localisé à des lieux reculés explique le niveau d’association faible et ne pourront pas bénéficier pleinement à ses services. Pour BERNUS (1995), les projets les plus ambitieux seraient de mailler tout l'espace pastoral avec des groupements pastoraux aux seins desquels des prêts permettraient aux producteurs l'acquisition d'aliments de bétail ou d'animaux dans le cadre d'un plan de reconstitution du cheptel. Le niveau d’association est plus élevé (74%) chez les commerçants par rapport aux autres acteurs. L’organisation en groupement permet aux commerçants d’avoir une main mise le cours du bétail sur le marché ; bénéficier de l’appui des projets ; d’acquérir des infrastructures au niveau du marché. L’association permet aussi l’obtention du crédit pour l’achat des animaux ou des prestations sociales en cas perte conséquente. Selon l’étude menée par OKIKE et al. (2004), 90% des commerçants interviewés à Bittou et à Niangoloko, l’UNACEB a joué un rôle important au niveau de l’obtention de crédits auprès des banques et de la rétrocession des fonds empruntés par ces membres à des taux d’intérêt qui sont inférieurs de 5 à 10% par rapport aux taux du marché (allant de 25 à 32%). Environ 50% des commerçants ont adhéré à l’association afin de constituer un capital social ; 19% l’ont fait pour avoir accès aux informations relatives au marché et 16% ont pris cette décision en vue d’être en mesure de contrôler et de fixer les prix du bétail. 53


Les résultats montrent que 70% des bouchers sont en association. Elle permettrait aux bouchers détaillant de faire l’achat et l’abattage d’un bovin, sans passé par un boucher grossiste. Elle offre une certaine autonomie financière aux bouchers sans l'aide des institutions financières. En raccourcissant ainsi la chaîne d’approvisionnement,

ils

augmentent

leurs

marges.

DUTEURTRE et

KOUSSOU (2000) ont constaté que certains importateurs de bétail agissent également comme des chevillards dans les pays d’accueil et diversifient parfois leurs activités, participant ainsi au rallongement de la chaîne de commerce et aussi d’empiété sur la marge des chevillards (Bouchers grossistes). La tranche d’âge de 31 à 35 ans est majoritaire chez les commerçants et les bouchers. Ces deux professions exigent de l’expérience, la vente ou l’achat d’un bétail est une transaction à risque. Elle peut engendrer des pertes économiques importants. La tranche d’âge majoritaire des bouchers se situe dans l’intervalle d’âge trouvé par BADJI (2004), selon laquelle 59% des bouchers se trouvent entre 25 à 44 ans. L’âge avancé des éleveurs 41-46 ans est dû au faite que le jeune peulh ne dispose pas d’un troupeau assez conséquent ou pas, pour être vendeur sur le marché. Le plus souvent le troupeau est hérité de la famille. II. 1. 3. Rentabilité économique de la chaîne La vente d’un bovin est rentable, avec une marge minimum de 31 000 F CFA avec une moyenne de 43 500 F CFA comparé à l’espèce ovine et caprine qui ont respectivement une marge minimum de 5 000 F CFA et 2 000 F CFA, avec une moyenne de 12 000 F CFA et 3 000 F CFA. Cette rentabilité est apparente du moment où toutes les dépenses effectuées par l’éleveur ne peuvent pas être prise en compte, et aussi la survenue de la perte d’un animal. Cette marge est également inférieure ou égale à celle des commerçants et des bouchers. C’est un frein pour assurer le renouvellement du troupeau. En effet, selon DIAO (2001), cette différence de marge est due au faite que les éleveurs n’ont pas une information sur les prix pratiqués sur le marché et sont étranger au fonctionnement du marché.

Chez l’éleveur traditionnel, le troupeau, en 54


particulier le troupeau bovin constitue un capital qui n’est vendu que pour couvrir des grosses dépenses ou des frais exceptionnels. Dans ces conditions, il ne peut y avoir un meilleur taux de déstockage du troupeau de la part des éleveurs et ainsi ravitailler la chaîne en bétail. L’étude réalisé par GUIBERT et al. (2009) trouve aussi que certains acteurs (intermédiaires, collecteurs, commerçants) s’accaparent de la plus grande marge sur la vente des animaux au détriment des producteurs qui sont largement isolés de l’espace relationnel que constitue le marché. D’après cette étude, l’isolement serait dû à certains tabous culturels qui mettent dans l’impossibilité certains éleveurs peulh de négocier directement le prix de l’animal. Ce tabou favorise la minoration du prix de vente du producteur par les autres acteurs. Les animaux sont alors confiés à un intermédiaire ou soit vendus à un collecteur. WANE et al. (2007), soulignent que les pasteurs ne s’adressent généralement au marché qu’après avoir évalué les montants des dépenses à effectuer, notamment celles liées aux approvisionnements en céréales et à la famille. Ce comportement est relativement éloigné des schémas conceptuels en vigueur sur les marchés des biens et services où prédominent des stratégies de maximisation des encaissements monétaires. Le collecteur gagne en moyenne 25 000 F CFA par bovin, soit la moitié des bénéfices obtenus par les producteurs et les commerçants. Pour l’ovin et le caprin, le gain moyenne est de 11 000 F CFA et 3 500 F CFA. La marge obtenue est fonction du type de marché fréquenté. Le marché de regroupement est situé à proximité des grandes villes et les acheteurs ont un pouvoir d’achat élevé. Il est plus rémunérateur que le marché de collecteur situé au niveau des communes de la région. La marge moyenne d’un commerçant exportateur s’élève à 59 000 F CFA est légèrement supérieur à celui de commerçant local qui est 56 000 F CFA. Cette différence de prix est due au faite que les animaux sont embouchés, donc possèdent une bonne NEC et le marché sénégalais est plus rémunérateur. Les marges moyennes obtenues par le commerçant exportateur de la vente d’ovins et de caprin sont respectivement de 5 000 F CFA et de 3 000 F CFA, nettement 55


inférieur à celui du commerçant local qui est de 12 500 F CFA pour un ovin et 4 000 F CFA pour un caprin. Ce gap s’explique par les taxes informelles payées par un chargement de petits ruminants sur la route, qui sont de mêmes montants que celui des bovins. L’intermédiaire est rémunéré par le boucher à 1 000 F CFA pour le petit ruminant et 5 000 F CFA pour le bovin, en plus de la marge obtenue sur le prix commerçant. Il bénéficie d'une marge moyenne de 15 000 F CFA pour les bovins, 3 000 F CFA pour les ovins et 2 000 F CFA pour les caprins. BALDE (2012) dans ses résultats montre que l’intermédiaire bénéficie d’une marge comprise entre 8 750 et 15 000 F CFA à la vente d’un bovin. L’intermédiaire garantit de la transaction dans un marché où le système de vente est oral, à crédit ou en acompte. En outre, de son rôle de garant, il arrive que certains intermédiaires discutent le prix de l’animal à la place du commerçant. Il cherche une marge sur la marge du commerçant ce qui contribue à renchérir le prix du bétail. Les mêmes observations ont été faites par CAE (1998), l'intermédiaire fixe une commission qui est généralement de 1 000 F CFA par tête de bétail. Cependant, il trouve un acheteur prêt à payer plus que le prix voulu par le vendeur, et de ce fait, il devient essentiellement marchand et agent à la fois. Pour les bouchers abattant, la marge minimale est de 23 000 F CFA avec une moyenne de 40 500 F CFA pour la carcasse bovine. La carcasse ovine vient en second lieu, une marge minimale de 13 000 F CFA avec une moyenne de 17 500 F CFA, suivi de la carcasse caprine d’une marge minimale de 7 000 F CFA avec une moyenne de 10 500 F CFA. Cet écart entre les marges parait plus grand, mais en cas de saisie à l’abattoir ou par les services d’hygiène, le boucher enregistre une perte économique. Cela confirme les propos de COULIBALY et SIDIBE (2008) qui affirment que l’achat de l’animal sur pied par suite d’une appréciation visuel est le premier risque encouru par le boucher chevillard par

56


contre le détaillant qui achète la viande au kilogramme et qui revend au kilogramme encourt moins de risque de perte. II. 1. 4. Contraintes de la chaîne Les commerçants ont des difficultés à obtenir un crédit auprès des organismes de financement dû à un problème de garanti. L’argent issu de la vente du bétail n’est déposé sur aucun compte d’un organisme de financement. Ils ne sont pas habitués au système bancaire. Ce résultat est conforté par l’étude effectuée par YAMEOGO (2016) qui stipulent que les institutions financières qui accordent les crédits aux acteurs de la chaîne de valeur préféraient en premier lieu le PUH, suivi de la caution comme garanties alors que cela n’est pas accessible pour les acteurs. Elle n’accepte que l’immobilier, chose que possèdent rarement les acteurs de la chaîne. Ces contraintes limitent l’accès aux crédits par les acteurs. Ce faible taux d’accès aux crédits entrave le développement des activités liées à la production, à la commercialisation et à la transformation du bétail. Les commerçants sont aussi sujets à des taxes informelles payées au niveau des barrières situées sur l’axe de commerce Bamako - Dakar. Ces postes se situent sur les points de passage du bétail à proximité de marchés à bétail. Les enquêtes révèlent que le tronçon Kayes - Kidira est considéré comme le plus fatiguant pour les opérateurs et comptent beaucoup de barrière. Ces multiples barrières freinent le développement de la chaîne commerce du bétail. L’étude menée par GUIBERT (2009) met l’accent sur les tracasseries administratives incontrôlées, les rackets et autres vols maintiennent un environnement instable et peu sécurisé, défavorable à l’installation de relations commerciales durables. Les différents acteurs de la filière se préoccupent davantage d’adopter des tactiques d’évitement face aux risques sécuritaires plutôt que de chercher à développer la construction de relations commerciales permanentes. Ces observations conformes à celles de OKIKE et al., (2001) qui, lors d’une étude menée par le CILLS, trouve que les tracasseries sur la voie, le manque de sécurité et les risques liés aux vols sont des entraves importantes au commerce du bétail. 57


III. 2. Recommandations En s’appuyant sur les résultats obtenus, les recommandations et propositions de réformes suivantes sont formulées pour la levée des contraintes aux différents maillons de la chaîne de valeur. III. 2. 1. Au niveau des Etats : Mali et Sénégal Il est recommandé à ce que : - des mesures soient prises pour supprimer toutes les taxes informelles et d’alléger les taxes formelles qui devront être limitées aux seuls frais de dédouanement, au certificat zoo-sanitaire et au laissez-passer. En dehors de ces taxes, aucun autre paiement ne doit être admis ; - l’aliment bétail soit subventionné par l’Etat afin d’amoindrir le prix du bétail ainsi que le coût de production et mettre en place un système d’approvisionnement des intrants d’aliment bétail en continue pour éviter toute rupture. Ceci contribuera fortement à baisser le prix du bétail ; - des aménagements pastoraux soient créés sur l’axe de commerce afin d’éviter une fatigue et un stress intense lors du transport des animaux. Cela permettra d’éviter les pertes de poids dues au transport et aux maladies de transport (fièvre du transport) ; - l’Etat supervise la gestion du marché et les importations/exportations aux mains des acteurs pour qu’il y ait un minimum de transparence. La mise en place un système de communication entre les Etats, entre les acteurs et entre les Etat-acteurs. - des ateliers de formation soient organisés aux acteurs (producteurs) pour renforcer leurs capacités sur la gestion du troupeau, sur le pastoralisme et l’information sur la tendance des marchés.

58


III. 2. 2. Au niveau des acteurs Il est recommandé à ce que : - ils mettent en place des cadres de concertation au niveau des deux pays (Mali/Sénégal) ou renforcent les cadres qui existent, en vue de contribuer à la prise de décision pour amoindrir les difficultés notées sur les axes commerce du bétail ; - l’association ou la fédération œuvre à ce que ses membres se conforment aux textes et règlements en vigueur établis par l’Etat en matière de commerce d’animaux ; - les acteurs estiment qu’un cadre de concertation soit établi entre les acteurs de la filière, les services publics de l’Etat et les structures de financement. Ce cadre aura pour objectif d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de redynamisation basé sur le commerce transfrontalier et l’organisation des marchés pour un développement durable de la chaîne à l’échelle régionale.

59


CONCLUSION Le Mali est un pays d’Afrique de l’Ouest à vocation agro-sylvo-pastorale. En 2015, l’effectif du cheptel national était estimé à 10 622 750 bovins, 15 143 415 ovins, 21 087 300 caprins, 538 500 équins, 979 600 asins, 1 008 540 camelins, 82 425 porcins et 38 587 450 de volailles. Cette importance numérique du cheptel Malien est favorable à l’exportation du bétail vers les pays de la sousrégion (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal, Guinée Conakry, Ghana et Nigeria) ; les camelins vers le Niger, la Mauritanie et l’Algérie. Avec la crise ivoirienne en 2002, un ralentissement voire un arrêt des exportations du bétail Malien vers la Côte d’Ivoire a été constaté. Le bitumage de la route BamakoDakar en 2006, a permis de renforcer les exportations de bétail du Mali vers le Sénégal. La présence d’une multitude d’intervenants dans la chaîne de valeur rend complexe son fonctionnement. La compréhension du fonctionnement de la chaîne de valeur bétail au Mali s’avère nécessaire pour sa bonne performance. L’objectif général de ce travail est d’analyser le fonctionnement de la chaîne de valeur bétail au Mali : Cas du commerce de bétail sur l’axe Mali – Sénégal. Pour mieux appréhender le problème, notre étude s’est appesanti spécifiquement à : - identifier les différents acteurs qui interviennent dans la chaîne de valeur ; - identifier les atouts et les contraintes de la chaîne de valeur ; - évaluer la rentabilité économique de la chaîne de valeur. L’étude a porté 14 marchés à bétail, 09 marchés la région de Kayes et du Dral de Kati dans la région de Koulikoro au Mali ; les régions de Dakar, Louga (Dahra), Diourbel (Touba) et Tambacounda au Sénégal. La collecte de données et les enquêtes au niveau des marchés ont débuté du mois d’aout au mois d’octobre. L’étude a porté sur 100 personnes intervenant dans la chaîne de valeur qui ont été soumis aux questionnaires dont 93 étaient exploitable : 27 producteurs, 65 commerçants, 10 bouchers à Dakar.

60


Les critères qui ont prévalu aux choix des personnes enquêtées ont été : - Etre un acteur de la chaîne de valeur bétail viande ; - Etre le présent sur le marché; - Etre volontaire pour participer aux enquêtes en répondant aux questionnaires. Les données collectées ont été dépouillé à l’aide du logiciel sphinx version 5. L’analyse des données est effectuée sur le tableur Excel 2013 sous Windows, elle a consisté à une description des résultats qui ont été présentés sous forme de tableaux ou de graphiques (diagramme en barre ou camembert). L’étude a révélé que concernant le niveau d’étude, 74% des producteurs, 78% des commerçants et 90% des bouchers sont alphabétisés. Le niveau d’organisation des commerçants est le plus élevé avec 72%, suivi par les bouchers 70% et enfin les producteurs 44%. Les résultats montrent que 33% des producteurs sont âgé entre 41 et 45ans, 26% des commerçants entre 31 et 35 ans, 40% des bouchers entre 31 et 35 ans sont les tranches d’âge majoritaire dans la profession. L’évaluation de la rentabilité économique a montré que la vente d’un bétail génère pour le producteur une marge minimum de 31 000 F CFA avec une moyenne de 43 500 F CFA pour le bovin, 5 000 F CFA avec une moyenne de 12 000 F CFA pour l’ovin et 2 000 F CFA avec une moyenne 3 000 F CFA pour le caprin. La marge moyenne du collecteur s’élève à 25 000 F CFA pour le bovin, 11 000 F CFA pour l’ovin et 3 500 F CFA pour le caprin. L’intermédiaire bénéficie d'une marge moyenne de 15 000 F CFA pour les bovins, 3 000 F CFA pour les ovins et 2 000 F CFA pour les caprins. La marge moyenne d’un commerçant exportateur s’élève à 59 000 F CFA pour un bovin, 5 000 F CFA pour un ovin et 3 000 F CFA pour un caprin. Le commerçant local bénéficie à la vente d’un bovin en moyenne de 56 000 F CFA, d’un ovin de 12 500 F CFA et d’un caprin de 4 000 F CFA. 61


Pour les bouchers, la marge minimale est de 23 000 F CFA pour la carcasse bovine avec une moyenne de 40 500 F CFA, une marge minimale de 13 000 F CFA avec une moyenne de 17 500 F CFA pour la carcasse ovine et une marge minimale de 7 000 F CFA avec une moyenne de 10 500 F CFA pour la carcasse caprine. Il en ressort de cette étude que le commerce de bétail est une activité rentable. Néanmoins, il existe plusieurs freins aux échanges commerciaux au niveau de la chaîne, à savoir : - le faible taux de déstockage du bétail au niveau des producteurs ; - difficulté d’obtention du crédit auprès des organismes de financement par les acteurs de la chaîne ; - une chaîne de commerce très longue, inondée par la présence plusieurs intermédiaires de vente du bétail ; - un manque de logistique pour le transport du bétail et d’infrastructure pour la manutention au niveau des marchés ; - le vol du bétail dans les marchés ; - la multiplicité des barrières douanières le long du trajet de convoyage. Pour améliorer le fonctionnement du commerce de bétail entre le Mali et le Sénégal, les deux Etats doivent veiller à ce que les taxes informelles soient supprimés. Entrevoir une possibilité de financement de l’activité des acteurs. Ils doivent superviser la gestion des marchés et les importations/exportations aux mains des acteurs pour qu’il y ait un minimum de stabilité des prix. Il faudra impliquer les éleveurs dans la gestion du marché et aussi limiter le rôle des intermédiaires dans les transactions. Les acteurs de la chaîne sont ouverts au dialogue avec l’Etat et les organismes de financement pour la mise place d’un plan de redynamisation de la chaîne de commerce du bétail et l’organisation des marchés pour un développement durable de la chaîne à l’échelle régionale.

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ANNEXES

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Annexe 1 :




Annexe 2 :





Annexe 3 :





SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés:  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire;  d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure».


ANALYSE DU FONCTIONNEMENT DE LA CHAINE DE VALEUR BETAIL AU MALI : CAS DU COMMERCE DE BETAIL SUR L’AXE MALI – SENEGAL. RESUME

ABSTRACT

Le Mali est un pays d’Afrique de l’Ouest à vocation agro-sylvo-pastorale. Disposant d’un effectif numérique du cheptel, le bétail malien fait l’objet d’exportation vers les pays de la sous-région. Avec la crise ivoirienne de 2002, l’exportation de bétail vers le Sénégal a augmenté de façon considérable. Cette opportunité d’une nouvelle chaine de commerce fait intervenir une multitude d’acteur qui renchérit le prix du bétail et rend le bétail moins compétitif le bétail malien sur le marché Sénégalais. C’est dans cette optique qu’une étude a été entreprise pour analyser le fonctionnement de la chaine de valeur bétail sur l’axe de commerce Mali Sénégal. Cette étude a intéressé 14 marchés à bétail au Mali et au Sénégal a permis de recueillir les informations auprès des intervenants de la chaine de valeur. Ce travail vise à faire une typologie des acteurs et une évaluation économique de leurs activités afin de formuler des recommandations pour améliorer son fonctionnement. Un questionnaire a été administré auprès de 100 acteurs de la chaine. Les résultats montrent que les acteurs intervenant dans la chaine de valeur sont les producteurs, les commerçants qui sont majoritairement présent sur les marchés une proportion de 69.8% et les bouchers. La vente de bovins s’avère la plus rentable pour les commerçants avec une marge moyenne de 59 000 F CFA. Pour la vente de petits ruminants les bouchers détiennent une marge plus élevée avec une moyenne de 17 000 F CFA et 10 000F CFA pour les ovins et caprins respectivement. Les producteurs sont les plus lésés de la chaine de valeur en termes de rentabilité économique. Pour améliorer le fonctionnement du commerce de bétail entre le Mali et le Sénégal, les deux Etats doivent assouplir le nombre de barrière de contrôle sur les axes de convoyages en les réduisant au strict minimum, entrevoir une possibilité de financement de l’activité des acteurs et crée un cadre de concertation entre les deux Etats, les acteurs et les institutions financements pour une redynamisation de la chaine de commerce.

Mali is a West African country with an agrosylvo-pastoral vocation. With a numerical number of livestock, Malian cattle are exported to the countries of the sub-region. With the Ivorian crisis of 2002, the export of livestock to Senegal has increased considerably. This opportunity for a new chain of trade involves a multitude of actors that increases the price of livestock and makes livestock less competitive livestock Mali in the Senegalese market. It is with this in mind that a study was undertaken to analyze the functioning of the livestock value chain on the Mali - Senegal trade route. This study looked at 14 livestock markets in Mali and Senegal to collect information from stakeholders in the value chain. This work aims at making a typology of actors and an economic evaluation of their activities in order to make recommendations to improve its functioning. A questionnaire was administered to 100 actors in the chain. The results show that the actors involved in the value chain are the producers, the traders who are mainly present on the markets a proportion of 69.8% and the butchers. The sale of cattle is the most profitable for traders with an average margin of 59,000 F CFA. For the sale of small ruminants, butchers hold a higher margin with an average of 17,000 CFA and 10,000 CFA for sheep and goats respectively. Producers are the most disadvantaged in the value chain in terms of economic profitability. To improve the functioning of the cattle trade between Mali and Senegal, the two states must relax the number of control barriers on the routes of conveyance by reducing them to the strict minimum, foresee a possibility of financing the activity of the actors and creates a framework for consultation between the two states, the actors and the financing institutions for a revitalization of the chain of trade.

Mots clés : Chaine de valeur - Bétail - Commerce

Key Words: Value Chain - Livestock - Trade

Auteur : Alou DOLO Adresse : N’Tabacoro ATTBougou (Bamako - Mali) E-mail : aloudolo@gmail.com Contact : 00221782913911 (Sénégal) / 0022373882161 (Mali)


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