Safiatou LAWAN BARMA

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (EISMV)

Année 2017

N ° 45

CONTRIBUTION A L’ETUDE DES PARASITOSES CHEZ LES VACHES KOURI DANS LE CENTRE SECONDAIRE DE MULTIPLICATION DE BETAIL (CSMB) DE SAYAM AU NIGER

THESE Présentée et soutenue publiquement le 28 décembre 2017 à 15 heures, devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par

Mlle Safiatou LAWAN BARMA Née le 01 Janvier 1989 à Maïné-Soroa (Niger) JURY Président :

M. Bara NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar

Directeur et Rapporteur de thèse :

Mme. Mireille Cathérine KADJA WONOU Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar

Membre :

M. Moussa ASSANE Professeur à l’EISMV de Dakar

Co-Directeur de thèse :

Dr Omar DOTIA Directeur du centre secondaire de multiplication de bétail d’Ibécetène


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET

LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2016 - 2017

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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant

PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire

DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE (HIDAOA) M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé Conférences Agrégé PHARMACIE-TOXICOLOGIE MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE M. Assiongbon TEKO AGBO, Chargé de recherche INFECTIEUSE M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur (disponibilité) M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant (disponilité) M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRESZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif

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DEDICACES Ce travail est dédié, A ALLAH, LE TOUT PUISSANT, LE TRES MISERICORDIEUX. MERCI

ALLAH

POUR TOUTES LES GRACES EN MA

FAVEUR…  A mon très cher Père, Lawan BARMA Pour m’avoir soutenu malgré la distance, pour tous tes sacrifices depuis mon enfance jusqu’à ce jour. Tu m’as toujours encouragé à faire les longues études. Tes prières et tes bénédictions m’ont toujours accompagné. Puisse Allah te préserver le plus longtemps possible afin que tu jouisses pleinement avec nous du fruit de tant de dévouement parental. Que ce travail te soit le fruit modeste de l’immensité de tes peines et sacrifices. Je t’aime papa !

 A ma très chère Mère Mamata HAMA SAIDOU : Je remercie ALLAH de t’avoir comme maman. Tu m’es tellement spéciale, les mots ne suffiront pas pour te dire merci. Je ne trouverai jamais assez de mots pour exprimer ma profonde reconnaissance et ma gratitude envers toi. Tu as toujours été pour moi la meilleure maman. Avant, d’être inscrite à l’école, tu m’as appris à lire et à écrire. Tu as mis toutes les conditions en ma faveur pour que je puisse réussir. Tu ne m’as jamais laissé tomber et tu as toujours été là pour moi. Ton souhait a toujours été de voir mes meilleurs résultats à l’école et par la grâce d’ALLAH, j’ai toujours fait ta fierté. Ton affection, ton éducation, tes prières m’ont toujours accompagné et ont fait de moi ce que je suis devenue aujourd’hui. Puisse ALLAH te garder aussi longtemps à nos côtés et je prie ALLAH de te rendre heureuse. Je t’aime maman ! iii


 A mes défunts grands parents, j’aurai souhaité vous voir encore à nos côtés mais ALLAH a décidé autrement. Puisse ALLAH pardonner vos péchés et vous accorder son paradis éternel.  A mes Tantes et mes Oncles Arima, Aichatou, Magaram, Haoua, Boubacar, Soumana, Dourra, Oumou, Hadjo, Koubra, Hassoumi, Iyya, Fadimou. Merci pour vos conseils et vos prières.  A tonton Katiella Abdou KAKA MAHAMANE : Tu as cru en moi et tu m’as toujours compté parmi les siens. Ce travail est le fruit de tes sacrifices. La rigueur, le courage et la sagesse dont tu fais preuve m’ont toujours inspiré. Je ne trouverai jamais assez de mots pour exprimer ma profonde reconnaissance. Puisse ALLAH te garder pendant longtemps à nos cotés  A mes Frères et Sœurs : Maitourare, Hadjia Fadji, Amina, Aichatou, Amar, Binta, Biba, Chaibou, Bachir, Zara, Zakari, Mariama, Ibrahim, Nana Fatima, Asmaou, Abdoul Aziz Votre fraternel attachement, et le lien de sang qui nous unissent, sont pour nous un réconfort. Je vous souhaite beaucoup de chance dans cette vie.  A mes Cousins et Cousines : Puisse ALLAH consolider notre lien de sang  A mes copines du pays : Marie Kiari Fougou, Magaram Lawan Oumara, Hadiza Mamane Said, Haoua Bounou, Marie Leyo, Aissa Chaibou Abarchi, Fati Mai Ali, Zeinabou Mamane Choukou, Mariama Abdou Bara, Amina Yahaya. La distance n’a pas eu d’effet sur notre amitié. Puisse ALLAH nous unir éternellement. iv


 A mes amies et sœurs du véto : Leticiae, Raisha, Asna, Madina, Aida, Mame Awa, Marie Louise. Merci pour les bons moments passés au veto. Je ne vous oublierai pas. Puisse ALLAH consolider nos liens d’amitié et de fraternité.  A mes frères et amis du véto : Daouda, Papi, Mohamed, Dione, Matembili, Bruno, Ismael, Augustin, Mathieu. Merci pour les bons moments passés au véto. Puisse ALLAH nous garder pour toujours.  A tous les étudiants vétérinaires nigériens de Dakar. Merci pour vos encouragements. Puisse ALLAH nous unir pour toujours.  A tous mes cousins et cousines de la communauté tchadienne du véto. Puisse ALLAH consolider nos liens de fraternité.  A cette personne qui m’est chère et qui me considère pour autant de part son affection. Sache que malgré la distance qui nous sépare tes mots et ton soutien indéfectible m’ont toujours réconforté. Tu es spécial à mes yeux. Puisse ALLAH nous bénir et nous unir éternellement.  A la 44ème promotion « Dr Fatima DIAGNE SYLLA »  A mon pays le Niger  A mon pays d’accueil le Sénégal A vous tous que je n’ai pu citer, sachez que ce travail est aussi le vôtre.

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REMERCIEMENTS

Nos sincères remerciements et notre profonde gratitude :  Au Ministère de l’Enseignement Supérieur du Niger, de m’avoir accordé cette bourse d’étude;  Au Professeur Accompagnateur de la 44ème promotion : Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI ;  A la Direction ainsi qu’à tous les enseignants de l’EISMV qui ont contribué  à ma formation ;  Au Professeur Mireille Cathérine KADJA WONOU pour avoir accepté d’encadrer ce travail malgré votre emploi du temps très chargé ;  Au Centre Secondaire de Multiplication de Bétail de Sayam, pour votre accompagnement et votre disponibilité ;  A mon Co Directeur, Dr Omar DOTIA merci pour votre soutien et votre encadrement ;  Au Laboratoire Central de l’Elevage de Zinder, merci pour votre accompagnement et votre disponibilité ; 

Au Professeur Serge

Niangoran

BAKOU, merci pour vos

encouragements  A M. Théophraste LAFIA merci pour vos encouragements

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 A mes tuteurs de Dakar, tonton Katiella et tantie Kawa, merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Les mots me manquent pour vous prouver ma reconnaissance .Qu’ALLAH vous le rende au centuple  A mon fils des Travaux Pratiques, Thierno Samba  A mes filleuls Souleymane CHAIBOU MALIKI et Solange ABOMA  A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Nigériens de Dakar ;  A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar ;  A la Communauté des Etudiants Musulmans vétérinaires de Dakar.

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A NOS MAITRES ET JUGES

A notre Maître et Président du Jury, Monsieur Bara NDIAYE, Professeur à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar : Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider ce jury malgré votre programme très chargé. Veuillez trouver ici, l’expression de notre profonde gratitude. Hommage respectueux. A notre Maître, Directeur et Rapporteur, Madame Mireille Cathérine KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé à l’Ecole Inter-Etats des

Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar, En acceptant de diriger ce travail, vous nous faites un grand honneur. Votre disponibilité, votre dynamisme et votre soutien nous ont considérablement marqué. Veuillez trouver ici, cher Maître, l’expression de notre sincère reconnaissance et profonde admiration. A notre Maître et Juge, Monsieur Moussa ASSANE, Professeur à l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar, Vos valeurs intellectuelles et humaines imposent respect et admiration. Nous vous sommes très reconnaissants d’avoir accepté avec spontanéité de juger ce travail en dépit de vos multiples occupations. Veuillez trouver ici, l’expression de toute notre reconnaissance. Sincères remerciements.

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« Par délibération la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter-Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent donner aucune approbation ni improbation ».

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS %

: Pourcentage

CAPED

:

Cellule d’Analyse et de Prospective en Développement

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CIRAD

: Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

DNS/MAE :

Direction Nationale de la Statistique du Ministère de

L’Agriculture et de l’Elevage DNS/MRA : Direction Nationale de la Statistique du Ministère des Ressources Animales DS/MAGEL: Direction de la Statistique/Ministère d’Agriculture et de l’Elevage EL

: Equivalence Lait

FAO

: Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FCFA

: Franc de la Communauté Financière Africaine

INRA

: Institut National de Recherche Agronomique

INS

: Institut National de Statistique

IRAM

: Institut de Recherche d’Appui des Méthodes de développement

Kg

: kilogramme

PIB

: Produit Intérieur Brut

RECA

: Réseau National des Chambres d’Agriculture

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RGAC

: Recensement General de l’Agriculture et du Cheptel

SDRP

: Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté

UBT

: Unité Bétail Tropical

UEMOA

: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

WFP

: Word Food Program

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Zones agro écologiques du Niger ....................................................... 10 Figure 2 : Evolution du bilan fourrager de 2000 à 2010 ..................................... 19 Figure 3 : Zébu Azawak ...................................................................................... 23 Figure 4 : Zébu Bororo ........................................................................................ 24 Figure 5 : Zebu Djelli .......................................................................................... 25 Figure 6 : Zébu Goudali ...................................................................................... 26 Figure 7 : Taurin Kouri ....................................................................................... 27 Figure 8 : La chaîne des valeurs pour le cas de la filière bétail viande .............. 28 Figure 9 : Projection des besoins en lait (t) ......................................................... 30 Figure 10 : Tendance des besoins en viande (en tonne) ..................................... 32 Figure 11 : Evolution de l’offre des animaux dans les marchés suivis par SIMB de 2004 à 2010 .................................................................................................... 33 Figure 12 : Evolution de la demande d’animaux dans les marchés suivis par SIMB de 2004 à 2010 (DNS/MAE, 2010). ......................................................... 33 Figure 13 : Evolution des Importations de lait et produits laitiers 1992-2007) . 37 Figure 14 : Zone de dispersion de la race Kouri et localisation du CSMB de Sayam au Niger ................................................................................................... 62 Figure 15 : Prélèvement du sang. ........................................................................ 64 Figure 16 : Lecture de l’hématocrite ................................................................... 66 Figure 17 : Réalisation d’un frottis sanguin ........................................................ 67 Figure 18: Mode opératoire de la méthode de flottation ..................................... 69 Figure 19: Babesia bovis ..................................................................................... 74 Figure 20 : Anaplasma ........................................................................................ 75

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LISTE DES TABLEAUX Tableau I : Estimation du cheptel en 2016 (en millions de têtes) ....................... 22 Tableau II : Projection des besoins en lait .......................................................... 30 Tableau III : Projection des besoins en viande (en tonne) .................................. 32 Tableau IV : Taux de la demande sur l’offre d’animaux de 2004 à 2005........... 34 Tableau V: Classification des trypanosomes pathogènes des bovins.................. 40 Tableau VI: Principales espèces de coccidies rencontrées chez les bovins ........ 49 Tableau VII: Répartition de l’échantillon selon l’âge des vaches Kouri prélevées ............................................................................................................................. 63 Tableau VIII: Valeurs de l’hématocrite .............................................................. 70 Tableau IX: Variation de l’hématocrite selon le groupe d’âge ........................... 71 Tableau X : Résultats de numération des globules rouges chez les vaches Kouri du CSMBS ........................................................................................................... 72 Tableau XI: Variation de la numération des globules rouges selon le groupe d’âge. ................................................................................................................... 72 Tableau XII : Résultats de numération des globules blancs chez les vaches Kouri du CSMBS ........................................................................................................... 73 Tableau XIII : Variation de la numération des globules blancs selon le groupe d’âge .................................................................................................................... 74 Tableau XIV : Niveaux d’infestation par les babésies/anaplasmes .................... 75 Tableau XV : Variation de l’infestation par les hémoparasites suivant l’âge..... 76 Tableau XVI : Les infestations par les parasites gastro-intestinaux ................... 77 Tableau XVII : Variation de l’infestation par les parasites gastro-intestinaux selon l’âge chez les vaches Kouri investiguées................................................... 77

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LISTE DES ANNEXES Annexe 1

: Prévalence des pathologies à l’échelle nationale et à Diffa..... 97

Annexe 2

: prévalence des pathologies enregistrées au cours des 5 dernières années ....................................................................... 98

Annexe 3

: Fiche d’enquête élevage........................................................... 99

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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ................................................................................................. 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ............................... 4 CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ELEVAGE AU NIGER ................... 5 I.1. Présentation physique .............................................................................. 5 I.1.1. Climat ................................................................................................ 5 I.1.2. Sol ...................................................................................................... 5 I.1.3. Végétation .......................................................................................... 7 I.2. Importance de l’élevage ......................................................................... 10 I.2.1. Importance sociale ........................................................................... 10 I.2.2. Importance économique .................................................................. 11 I.3. Atouts et contraintes du secteur ............................................................. 13 I.3.1. Les atouts du secteur........................................................................ 13 I.3.2. Contraintes du secteur ..................................................................... 14 I.4. Caractéristiques des systèmes d’élevage au Niger................................. 17 I.4.1. Définition du système d’élevage ..................................................... 17 I.4.2. Modes d’élevage au Niger ............................................................... 18 I.4.2.1. Elevage pastoral......................................................................... 18 I.4.2.2. Elevage sédentaire ou agropastoral ........................................... 19 I.4.2.3. Elevage urbain et périurbain ..................................................... 20 I.4.2.4. Le ranching ................................................................................ 21 I.5. Richesse et diversité du cheptel national ............................................... 21 I.6. Productions animales et leur valorisation .............................................. 27 I.6.1. Production de bétail sur pied ........................................................... 33 I.6.2. Production de la viande rouge ......................................................... 34 I.6.3. Production des cuirs et peaux .......................................................... 35 I.6.4. Production du lait et des produits laitiers ........................................ 36 I.7. Situation sanitaire des bovins au niveau national .................................. 37 I.7.1. Situation sanitaire ............................................................................ 37 I.7.2. Situation sanitaire au centre de Sayam sur 5 ans............................. 37 CHAPITRE II : HEMOPARASITOSES ET LES PARASITOSES GASTROINSTESTINALES DES BOVINS ......................................... 39 II.1. Les Hémoparasitoses ............................................................................ 39 xv


II.1.1. La Trypanosomose Bovine ............................................................. 39 II.1.1.1. Définition..................................................................................... 39 II.1.1.2. Importance ................................................................................... 39 II.1.1.3. Espèces pathogènes ..................................................................... 39 II.1.1.4. Cycle biologique chez l’hôte mammifère .................................... 40 II.1.1.5. SYMPTOMES............................................................................. 41 II.1.1.6. Lésions ......................................................................................... 42 II.1.2. Les Anaplasmoses .......................................................................... 43 II.1.2.1. Définition..................................................................................... 43 II.1.2.2. Etiologie ...................................................................................... 43 II.1.2.3. Pathogénie ................................................................................... 44 II.1.2.4. Les symptômes ............................................................................ 44 II.1.2.5. Lésions ......................................................................................... 45 II.1.3. Les babésioses .................................................................................... 45 II.1.3.1. Définition..................................................................................... 45 II.1.3.2. Etiologie ...................................................................................... 45 II.1.3.2.1. Caractères généraux ................................................................. 45 II.1.3.2.2. Espèces parasites des bovins .................................................... 46 II.1.3.3. Pathogénie ................................................................................... 46 II.1.3.4. Symptomatologie ......................................................................... 47 II.1.3.5. Lésions ......................................................................................... 48 II.2. Les parasitoses gastro- intestinales ....................................................... 48 II.2.1. Les coccidioses ............................................................................... 48 II.2.2. Les helminthoses gastro-intestinales .............................................. 50 II.2.2.1. Les trematodoses ......................................................................... 50 II.2.2.1.1. La Paramphistomose ................................................................ 50 II.2.2.1.3. Dicrocœliose ............................................................................. 51 II.2.2. Les cestodoses ................................................................................ 52 II.2.2.1. Ladrerie bovine............................................................................ 52 II.2.2.2.2. Téniasis des bovins ................................................................... 52 II.2.2.3. Nématodoses................................................................................ 53 II.2.2.3.1. Les strongyloses ....................................................................... 53 II.2.2.3.2. Les strongyloïdoses .................................................................. 56 xvi


DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ..................................... 58 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ............................................... 59 I.1. Cadre de l’étude ..................................................................................... 59 I.1.1. Présentation de la région de Diffa ................................................... 59 I.1.2. Lieu et période d’étude .................................................................... 60 I.2. Matériel .................................................................................................. 62 I.3. Méthodes ................................................................................................ 64 I.3.1. Méthodes de prélèvements et traitement des échantillons .............. 64 I.3.2. Analyses de laboratoire ................................................................... 65 I.3.2.1. Hématocrite............................................................................... 65 I.3.2.2. Numération des globules rouges .............................................. 66 I.3.2.3. Numération des globules blancs .............................................. 66 III.3.2.4. Frottis sanguin........................................................................ 67 I.3.2.5. Examen coproscopique ............................................................ 68 I.4. Analyses statistiques .............................................................................. 69 CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION .......................................... 70 II.1. Résultats ................................................................................................ 70 II.1.1. Analyses sanguines ........................................................................ 70 II.1.1.1. Hématocrite ............................................................................. 70 II.1.1.2. Numération Formule Sanguine (NFS) ................................... 71 II.1.1.2.1. Numération des globules rouges ......................................... 71 II.1.1.2.2. Numération des globules blancs .......................................... 73 II.1.2. Examens parasitologiques .............................................................. 74 II.1.2.1. Parasites sanguins identifiés ................................................... 74 II.1.2.2. Parasites gastro-intestinaux identifiés .................................... 76 II.1.2.3. Variation des parasites gastro-intestinaux suivant l’âge ........ 77 II.2. Discussion ............................................................................................. 78 II.2.1. Méthodologie.................................................................................. 78 II.2.2. Résultats ......................................................................................... 80 II.2.2.1. Analyses sanguines ................................................................. 80 II.2.2.2. Examens parasitologiques....................................................... 83 II.3. Recommandations et perspectives ........................................................ 85 II.3.1. Recommandations .......................................................................... 85 xvii


II.3.2. Perspectives .................................................................................... 86 CONCLUSION ................................................................................................... 87 BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 89 WEBOGRAPHIE ................................................................................................ 96 ANNEXES .......................................................................................................... 97

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INTRODUCTION Le Niger, situé en plein cœur du Sahel dispose d’un cheptel bovin de 12 783 548 têtes en 2016 (DS MAGEL, 2017). Les productions animales contribuent pour près de 11% à la constitution du Produit Intérieur Brut (PIB) et 35% du PIB agricole (INS, 2013). L’élevage est pratiqué par près de 87% de la population active soit en tant qu’activité principale, soit en tant qu’activité secondaire associée à l’agriculture ou au commerce. Son apport est de 15% au revenu des ménages et de 25% à la satisfaction des besoins alimentaires. Il contribue à hauteur de 22 % à la valeur totale des exportations et constitue la seconde source de recettes d’exportation du Niger après les ressources minières. L’exploitation des ressources animales est une option importante pour la sécurité alimentaire en Afrique et au Niger en particulier où les revenus sont faibles et les conditions climatiques difficiles. L'élevage contribue actuellement pour environ 30% du produit intérieur brut agricole dans les pays en voie de développement, avec une augmentation prévue à environ 40% en 2030 (FAO, 2010). Au Niger, environ 87% de la population pratiquent cette activité de façon exclusive ou secondaire. Le secteur de l’élevage subit malheureusement des changements dramatiques avec des conséquences néfastes sur certaines espèces. La diversité génétique s’amenuise, le nombre signalé de disparition de races dans le monde est très préoccupant (FAO, 2004). Au Niger, les menaces sur les ressources animales touchent plus particulièrement certaine espèces comme le bovin Kouri (Bourzat et al., 1992 et FAO, 2004). C’est un taurin qui possède pourtant des qualités intéressantes de performances laitières et d’adaptation au milieu. L’élevage du bovin Kouri procure à ceux qui le pratiquent, du lait, de la viande, de l’argent et représente ainsi, une contribution essentielle aux moyens d'existence et à la sécurité alimentaire des ménages. Toutes 1


ces aptitudes font de cette race un bovin de choix pour répondre aux enjeux des productions animales au Niger. Malgré ces aptitudes, le Kouri a été déclaré officiellement par la FAO (2004), pool génétique unique dans le continent africain, en voie de disparition. En effet, plusieurs facteurs dont entre autres les sécheresses récurrentes et les pathologies influent négativement sur les effectifs de cette espèce. Cette tendance s’accentue et menace à terme la disparition de la race soit par des mortalités liées aux pathologies ou au métissage des animaux dû à la désertification qui pousse les éleveurs nomades vers les rives du lac, en quête de nouveaux pâturages. Les contacts avec les races de zébus arabes et M'bororo donnent lieu à des croisements anarchiques. A cet effet, il est important de mener des recherches en matière de santé animale qui est un facteur maitrisable par rapport aux sécheresses. Par ailleurs, il est à noter que contrairement au zébu Azawak sur lequel la littérature est assez abondante, très peu de travaux ont été consacrés aux bovins Kouri. De plus, la recherche en matière de santé reste timide sur cette race bovine au cours de la dernière décennie. Il est à signaler également que la race tend à disparaitre avant même que ses caractéristiques n’aient été étudiées et ces potentialités évaluées. C’est dans ce contexte que nous avons mené ce travail qui a pour objectif général d’évaluer la charge parasitaire chez les vaches Kouri au niveau du Centre Secondaire de Multiplication de Bétail (CSMB) de Sayam. Les objectifs spécifiques consistent à :  déterminer le taux moyen de l’hématocrite,les valeurs de la numération formule sanguine et le niveau d’infestation en hémoparasite chez les vaches Kouri  évaluer le niveau de parasitisme gastro-intestinal chez ces vaches . Notre étude est composée de deux parties : dans une première partie consacrée à la synthèse bibliographique, nous avons abordé les généralités sur l’élevage au 2


Niger, l’élevage du taurin Kouri et la situation sanitaire du cheptel bovin nigérien en général et celle du CSMB de Sayam en particulier. Dans la deuxième partie ou partie expérimentale, le matériel, la méthode, les résultats, la discussion, les recommandations et perspectives ont été élucidés.

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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’ELEVAGE AU NIGER I.1. Présentation physique I.1.1. Climat Le climat est de type aride, caractérisé par une courte saison humide de trois à quatre mois donnant des précipitations de 200 à 800 mm du Nord au Sud et une longue saison sèche de huit à neuf mois. Malgré un environnement naturel austère, marqué par un régime climatique à pluviométrie faible, variable et des températures élevées qui ont tendance à accentuer son aridité, l’espace agropastoral du Niger reste vaste et diversifié, ce qui en fait un des points forts pour le développement de son secteur de l’élevage (Figure 1). Le Niger compte quatre zones agro climatiques (Figure 1) : (1) La zone saharienne, désertique (63% du pays et moins de 150 mm de pluie/an), c’est le domaine privilégié des camelins et de caprins. (2) La zone sahélo saharienne (13% du pays et entre 150 et 350 mm de pluie/an), une zone à vocation pastorale (nombreux troupeaux de bovins, petits ruminants et camelins). (3) La zone sahélo soudanienne (23% et 300 à 600 mm de pluie/an) est le domaine agricole avec de nombreux troupeaux et une grande quantité de résidus de récolte. (4) La zone soudanienne (1% du pays, soit 11.500 km², avec 600 à 800 mm d’eau/an), on y trouve l’ensemble des animaux et rarement des camelins (Figure 1). L’élevage se pratique sur une surface pâturable estimée à 62 millions d’hectares, dont 35 millions dans la zone pastorale stricto sensu. La zone agricole couvre près de 32 millions d’hectares, dont 270 000 de potentiel irrigable (seulement 85 000 ha aménagés) tandis que les forêts occupent 8 465 536 ha (dont 411 900 aménagés). I.1.2. Sol Le Niger se trouve sur la bordure du craton la partie continentale de l’écorce terrestre, formée de terrains anciens fortement granitisés et métamorphisés. 5


Le pays est formé d'un plateau latéritique de larges bassins intérieurs sablonneux entourés des collines et de talus gréseux ou calcaire. Au plan de la géomorphologie, le Niger présente une assez grande variété de formes de relief : formes structurales marquées par les données lithologique et tectonique, et formes climatiques liées au travail de l’érosion. Les reliefs, mêmes modestes, sont toujours très nets, caractéristiques d’un milieu où les processus d’érosion mécaniques (thermoclastie ou ruissellement) l’emportent sur les actions chimiques. Les formes climatiques sont des formes soit actuelles soit héritées car les climats anciens ont marquées les paysages de leur empreinte. La formation des sols au Niger dépend principalement du climat même si des autres facteurs peuvent intervenir, comme le modelé, la nature du terrain, l’inondation par cours d’eau. Les sols sont en général sablonneux ou argilo-sablonneux, pauvres en éléments nutritifs et en teneur en matières organiques. Ces sols peu productifs et fragiles sont très sensibles à l’érosion hydrique et éolienne. La plupart des sols exploités souffrent d’une carence sévère en phosphates. Certains auteurs, sans se référer à aucune des classifications officielles, mais suivant les caractéristiques principales des sols, divisent les sols du Niger en six catégories principales : - Les sols minéraux bruts sont les sols des déserts qui s’étendent sur toute la partie nord et nord-est du pays. Les conditions climatiques, caractérisées par des pluies très faibles et irrégulières et de grands écarts de températures, limitent considérablement leur évolution. - Les sols peu évolués sont les sols avec l’horizon superficiel peu épais et pauvre en matière organiques, ils caractérisent les parties sud du pays et sud-est du Ténéré. Dans certaines régions plus arrosées, des sols ont été particulièrement érodés par les ruissellements.

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- Les sols ferrugineux tropicaux sont plus évolués et se situent dans la partie méridionale du pays où les pluies sont plus abondantes et régulières. Les oxydes de fer s’individualisent et la matière organique subit une décomposition plus rapide. Assez pauvres, ils sont cependant très faciles à travailler grâce à leur texture sableuse et conviennent aux cultures peu exigeantes comme le mil Mais ils sont fragiles et leurs horizons supérieurs sont parfois érodés par le ruissellement ou le vent. - les sols hydromorphes sont marqués par un excès d’eau dans le profil. Au Niger central, la vallée de Tarka, le Goublin Kaba et le Goublin Maradi, présentent des sols où la partie inférieure de leur profil est constamment imbibé par la nappe phréatique. Ces sols assez argileux sont lourds et durs à travailler, mais ils conservent de l’humidité pendant la saison sèche et sont souvent cultivés. Sur les dépôts fluvio-lacustres du Kadzell, à l’ouest du lac Tchad, ces sols sont parfois associés à des sols ferrugineux. Les Vertisols sont peu étendus au Niger, on les trouve surtout près du Lac Tchad, leur richesse minérale est élevée, mais des facteurs physiques (compacité de surface, terrain bosselé rendent le travail du sol difficile. I.1.3. Végétation Le Niger couvre deux zones géobotaniques : la zone saharo-sindienne dans l’extrême nord et la zone soudano-zambézienne dans la plupart du pays. Sur le plan bio-géographique, le Niger couvre trois régions: saharienne, sahélienne et soudanaise. La transition entre elles, n’est pas très clairement définie. Au sein de l’Afrique tropicale, le Niger offre une caractéristique remarquable : le Ténéré (dans le nord du pays). C’est l’une des zones les plus pauvres du monde sur le plan de la flore : on y rencontre moins de 10 espèces différentes pour 10 000 kilomètres carrés. 7


Dans la zone saharo-sindienne dans le nord, il y pleut peu, de façon très irrégulière et parfois pas du tout. La végétation dominante des plaines, lorsqu’il y en a une, consiste en un pâturage discontinu (souvent qualifié de "steppe" dans les publications françaises), principalement limité aux dépressions. Les plantes sont adaptées à l’absence d’eau. Les variations de la végétation sont essentiellement dues à de petits changements de microclimat, de sol ou de relief. Ainsi, les formations végétales des montagnes de l’Aïr montrent des différences substantielles avec celles des plaines. Sur la partie la plus basse de l’Aïr (entre 500 et 900 m d’altitude), on rencontre des formations ligneuses. La zone soudano-zambézienne est divisée en deux : la ceinture sahélienne dans le nord et la ceinture soudanienne dans le sud. La ceinture sahélienne montre une végétation typique de la steppe, où la couche ligneuse s’amenuise du sud au nord, passant de 15 à 60 pour cent du couvert végétal dans le sud à des buissons dispersés dans le nord. La strate herbacée est composée surtout de graminées annuelles. La ceinture sahélienne est à son tour subdivisée en deux secteurs économiques, grossièrement au niveau de l’isohyète 350 mm: le secteur nord (sahélo-saharien), connu pour être une zone de transhumance car la culture du mil elle-même y est très difficile; le secteur sud (sahélo-soudanien), la zone sédentaire, qui comprend de nombreux villages (là, bien que le bétail soit encore très nombreux, il s’éloigne durant la saison des pluies et part en transhumance vers le nord afin de ne pas endommager les cultures). Dans toutes les sous-zones, la végétation est répartie en fonction de trois types de sols principaux: sols sablonneux, sols contenant suffisamment d’argile et de limon et sols avec une roche mère apparente (FAO, 2001). Dans le secteur soudano-sahélien, les arbres sont plus fréquents et on trouve aussi des bosquets. La végétation de steppe persiste sur les sols sableux des vallées sèches. Sur les plateaux, on rencontre des formations typiques des savanes, les bosquets occupant la plus grande partie du sud de la ceinture sahélienne et 8


s’étendant sur les surfaces latéritiques couvertes d’un sol fin. Les arbres et arbustes de Combretaceae, Tiliaceae et Mimosaceae forment ce que l’on appelle la “brousse tigrée” ou “brousse tachetée”, où s’alternent des bandes de végétation ligneuse et de sol nu. Ces écosystèmes de forêt sont l’un des éléments majeurs pour la conduite de l’élevage au Niger (FAO, 2001). La ceinture soudanienne est relativement petite au Niger, et se cantonne essentiellement à l’ouest du pays et au sud de Niamey. Elle est davantage boisée que le Sahel et sa végétation se caractérise par une couche herbacée interrompue, dominée par les espèces pérennes de grande taille. Le couvert graminéen est hétérogène et particulièrement développé dans les clairières. Les espèces courantes sur

les

plateaux

latéritiques

sont Loudetia

togoensis,

Brachiaria

xantholeuca ou Digitaria gayana; dans les vallées ou sur les pentes douces. Les forêts galeries qui longent les principaux cours d’eau comprennent des arbres pouvant atteindre 20-25 m de hauteur, parmi lesquels Mitragyna inermis, Cola laurifolia, Afzelia africana, etc.

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Source : Agrhymet, 2008

Figure 1 : Zones agro écologiques du Niger I.2. Importance de l’élevage I.2.1. Importance sociale A cet égard un premier point doit être souligné : la propriété du bétail, dans les sociétés pastorales ou agro-pastorales africaines, est dans une très large mesure une affaire d’hommes. Les femmes, le plus souvent, ne possèdent que peu de bétail, et leurs droits se centrent sur l’usage du lait. Dans le cas de figure le plus courant, c’est le mari qui possède la plus grosse partie du bétail familial. Il répartit ses animaux entre ses diverses épouses s’il en a plusieurs, et chaque femme prend soin des bêtes qui lui sont confiées, et qui reviendront à ses enfants. Le lait des bêtes laitières, dont elle nourrit sa famille ou qu’elle peut vendre pour les besoins de son ménage, lui tient souvent à cœur davantage que la propriété du bétail proprement dite.

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Les rapports sociaux qui se tissent à travers des liens de bétail sont donc essentiellement des relations entre hommes. Une première forme de ces relations, peut-être la plus répandue, est le prêt de bétail. Un propriétaire, surtout s’il est riche mais même sans cela, peut choisir non pas de garder tous ses animaux dans son propre troupeau, mais d’en distribuer un certain nombre à des éleveurs distincts, apparentés ou non. Inversement d’ailleurs, mais sans qu’une réciproque rigoureuse soit nécessaire, ses partenaires lui confieront eux aussi du bétail. Ces pratiques pourraient ne relever que d’une simple stratégie bien conçue de diversification des risques, dans un environnement naturel qui comporte beaucoup d’aléas. Mais il serait réducteur de considérer qu’elles n’ont pas d’autre motif. D’ailleurs, les prêts de bétail ne constituent pas une forme unique de transaction. Ils sont plus ou moins formalisés selon les sociétés qui les pratiquent, et leurs modalités sont variables. De plus, une même société peut connaître divers types de prêts de bétail ou avoir tout un répertoire d’autres formes de contrats qui peuvent se nouer entre partenaires choisis. Ainsi, chaque éleveur peut-il développer son réseau personnel de relations sociales, de façon à disposer d’appuis en diverses circonstances, par exemple pour accéder à un puits, à des pâturages ou à d’autres avantages économiques ou sociaux. I.2.2. Importance économique Le Niger compte une population de près de quinze millions d’habitants, dont 95% sont concernés par l’élevage et 20% en tirent l’essentiel de leur subsistance de manière exclusive. Les effectifs du cheptel nigérien en 2016 sont estimés à 17 340 539 UBT pour une valeur marchande de plus de 2000 milliards de F CFA.

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Activité de grande importance, l’élevage emploie près de 87% de la population active du pays et représente, pour l’économie, la composante la plus dynamique et porteuse de croissance du secteur primaire (CAPED, 2005 ; INS, 2010). Il est utilisé soit en tant qu’activité principale, soit en tant qu’activité secondaire associée à l’agriculture ou au commerce. Son apport est de 15% au revenu des ménages et de 25% à la satisfaction des besoins alimentaires. Il contribue à hauteur de 22 % de la valeur totale des exportations et constitue la seconde source de recettes d’exportation du Niger après l’uranium. Le secteur de l’élevage contribue pour environ 11 % au PIB et 24% au PIB agricole en 2010. Les effets positifs sur le PIB sont indéniables, selon une étude pour la branche agriculture. Pour les produits agricoles, il faut engager un investissement de 124 milliards de FCFA afin d’espérer une augmentation du PIB de 43 milliards. Concernant l’élevage, il faut des investissements de 11 milliards environ pour obtenir une augmentation de PIB de l’ordre de 37 milliards. Enfin pour l’ensemble Forêt et Pêche, il faut un investissement de 123 milliards de FCFA pour avoir une augmentation de PIB du 40 milliards. Il apparaît ici que la branche élevage est de loin la plus productive du secteur rural. Le Niger possède, avec son élevage, un atout important pour son développement socio-économique. Les activités d’élevage participent pleinement à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté. Cependant en dépit de tous les programmes et politiques mises en œuvre, il faut admettre que certains indicateurs sont en perte de vitesse, en particulier la consommation des produits animaux qui est en baisse constante. En effet la consommation de viande qui était de 24 kg/personne/an en 1968, ne dépasse pas 6 kg/per/an en 2004. En outre le cheptel national, qui assurait aux populations une consommation moyenne de 107 litres de lait/personne/an en 1968, ne couvre, de nos jours, qu'environ 45 litres/personne/an avec une importante contribution des apports 12


extérieurs estimés à plus 10 milliards de F CFA. Aujourd’hui, pour faire face à la croissance démographique et aussi pour procurer les ressources nécessaires au soutien de la croissance économique recherchée, les politiques de développement ont mis à contribution les systèmes traditionnels sans pour autant introduire des innovations capables de rehausser les rendements comme il se devait. Le Niger s’est engagé à réduire la pauvreté de 50% à l’horizon 2015 et le secteur rural a été identifié comme moteur de la croissance. Le secteur élevage présente cependant des avantages comparatifs certains dans un contexte de mondialisation de l’économie mais surtout au sein de l’espace UEMOA et CEDEAO (CAPED, 2005 ; INS, 2010). I.3. Atouts et contraintes du secteur I.3.1. Les atouts du secteur L'élevage au Niger bénéfice de nombreux atouts parmi lesquels on peut citer entre autre :  Un cheptel important et varié de plus 17 340 539 d’UBT, toutes espèces confondues excepté la volaille et les porcins. Même si les recensements ne sont que périodiques, l’existence globale d’un cheptel conséquent reste un atout indéniable.  Un savoir-faire traditionnel des éleveurs confirmé. Celui-ci s’exerce sur des milieux diversifiés. Il se reproduit de génération en génération. Ce savoirfaire permet, par exemple pour le pastoralisme, de valoriser des espaces marginaux, là où aucune spéculation ne peut espérer en tirer des revenus comparables.  L’éradication de la peste bovine. Le pays s’est déclaré, auprès de l’OIE (Organisation internationale de la santé animale), provisoirement indemne

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de cette maladie en fin 1999. Son statut de pays indemne est obtenu depuis 2003.  Des ressources zoo génétiques diversifiées et adaptées. La Revue du secteur de l’Élevage réalisée en 2010 par la FAO souligne l’existence d’au moins seize races de ruminants (grands et petits ruminants) pour lesquelles les caractéristiques zoo génétiques mériteraient d’être davantage connues, vu l’adaptation et le potentiel de valorisation qu’elles témoignent.  L’existence d’une zone à vocation pastorale de 62.000.000 ha (620.000 km2), même si cette zone est périodiquement remise en cause dans son intégrité (grignotage de la zone pastorale par une agriculture extensive au nord de la limite des cultures). Notons que pour plus de la moitié, soit 69%, les parcours se trouvent localisés dans la zone dite pastorale subsaharienne et pour 25% dans la zone intermédiaire. Par ailleurs, d’autres espaces propices aux cultures fourragères (vallée du fleuve, dallols, cuvettes oasiennes et mares permanentes) représentent un atout complémentaire pour les différents modes d’élevage. Ces lieux privilégiés permettent la survie des troupeaux en cas de déficit fourrager (WISP/UICN,2006 ; FAO, 2010). I.3.2. Contraintes du secteur Malgré un potentiel indéniable et reconnu, de nombreux facteurs freinent l’essor du secteur de l’Élevage au Niger. On peut distinguer des causes qui interagissent, d’une manière plus ou moins étroite. Il s’agit notamment de :  La persistance des maladies du cheptel causée principalement par :  Un faible taux de consommation des produits vétérinaires.

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 Une difficulté d’accès aux vaccins et autres produits vétérinaires. Les produits conformes, généralement importés, restent chers d’accès pour les éleveurs.  Une insuffisance de sensibilisation et de formation des éleveurs. Certains éleveurs peu informés sur les risques liés à l’usage de produits vétérinaires frauduleux se tournent vers cette apparente alternative. De plus, la permanence d’une certaine méfiance au sujet des soins vétérinaires n’encourage pas les éleveurs à la pratique de soins préventifs pour les animaux.  Une circulation des produits vétérinaires de mauvaise qualité. Des efforts de contrôle et de sanction ont été réalisés (destruction des stocks) sans encore vraiment aboutir à une diminution réelle de l’offre frauduleuse.  Une faiblesse des services de contrôle et de distribution des produits vétérinaires. Ces produits se trouvent sur de nombreux marchés où la présence des agents de contrôle reste trop faible. De plus, les moyens manquent pour éradiquer les circuits commerciaux illicites.  Une faible capacité de diagnostic et de surveillance épidémiologique. L’information d’une épizootie est en général transmise, mais pas toujours dans le délai imparti par le fait qu’il manque des vétérinaires dans des lieux isolés.  Un système de santé animale peu adapté à la mobilité du cheptel. L’importance de la mobilité dans de nombreux systèmes nécessite la présence d’agents de santé animale le long des axes de transhumance. Les services vétérinaires de proximité pour les éleveurs mobiles restent encore insuffisants (FAO, 2010). 15


 Un faible encadrement des éleveurs en raison d’un faible ratio cadres/UBT et de l’insuffisance des moyens et capacités d’intervention. A titre illustratif, selon les normes de l’UEMOA, il faudrait 520 vétérinaires pour un effectif actuel de 133.  Une insuffisance des infrastructures sanitaires de base et de services mobiles d’intervention. Certaines communes n’ont pas d’infrastructures d’élevage, ou bien les équipements sont hors d’usage.  Une insuffisance dans la mise en œuvre de la politique de privatisation de la profession vétérinaire.  Un exercice de la profession vétérinaire par des personnes non qualifiées. Face au manque de vétérinaires, des agents para vétérinaires exercent une partie des soins, sans toujours en avoir la compétence.  L’insécurité alimentaire du cheptel L’alimentation du bétail reste précaire, ce qui crée une insécurité alimentaire pour le cheptel dont les causes fondamentales sont :  Une insuffisance qualitative et quantitative des aliments pour bétail. De réelles difficultés d’accès aux sous-produits agro-industriels et aux sousproduits agricoles limitent l’intensification des productions animales.  Une insécurité foncière affectant de plus en plus les systèmes de productions traditionnelles. Cette situation entrave la mobilité et limite l’accès à de nombreux parcours en raison de l’occupation des couloirs de transhumance, des aires/enclaves pastorales par les cultures.  Un coût de production et d’acquisition des intrants élevé en raison de leur faible disponibilité. Conséquemment, ces intrants sont peu utilisés en dehors des années de crises qui elles-mêmes sont marquées par une véritable spéculation sur la commercialisation des aliments du bétail. 16


 Une insuffisance dans le système d’abreuvement avec comme repère une insuffisance des points d’eau pastoraux et leur mauvais maillage. Cela entrave l’accès à certains parcours servant des zones de repli en période de crises alimentaires pour les troupeaux.  Une difficulté d’approvisionnement des zones de production en sousproduits agro-industriels et agricoles. Certains éleveurs localisés dans des zones de production éloignées ont des réelles difficultés pour accéder à ces produits. et se trouvent ainsi exclus des circuits d’approvisionnement.  Une récurrence des déficits fourragers. Ces dernières années, l’effet conjugué des changements climatiques et la forte pression agricole sur des terres arides et semi-arides peu propices aux cultures agricoles a exacerbé ce déficit. Ainsi, au cours de la dernière décennie une année sur deux a été déficitaire. I.4. Caractéristiques des systèmes d’élevage au Niger I.4.1. Définition du système d’élevage Le système d’élevage se définit comme étant l’ensemble des techniques et des pratiques mises en œuvre par une communauté pour faire exploiter dans un espace donné des ressources végétales par les animaux en tenant compte de ses objectifs et de ses contraintes (Soltner et al.,1993). Les systèmes de production au Niger sont de divers types. Ils sont dominés par les modes extensifs de conduite des troupeaux. De façon générale, pour les mammifères domestiques, on décrit trois grands systèmes de production : les systèmes d’élevage pastoraux, les systèmes d’élevage agro-pastoraux et les systèmes d’élevage périurbains (IRAM, 2008). On note également une forme plus ou moins moderne, le ranching. 17


I.4.2. Modes d’élevage au Niger I.4.2.1. Elevage pastoral Il a deux composantes : le nomadisme et la transhumance.  Le nomadisme est une conduite de troupeau sans calendrier et sans destination précisée à l'avance. L'éleveur est guidé uniquement par le désir d’alimenter et d'abreuver ses animaux. Il est donc à la recherche permanente de l'eau et du pâturage. La direction ou le sens de son mouvement lui importe “peu" l'essentiel étant de subvenir aux besoins de ses animaux. C'est le mode de vie de certains éleveurs Touaregs, Arabes, Peulhs et Bororo (ZANGUI, 1986). Le cheptel nomade représente 18,2% du cheptel nigérien. L’alimentation est basée essentiellement sur l’exploitation des parcours, le taux de vaccination est faible (11% du total des éleveurs font vacciner leurs animaux) (RGAC, 2007).  La transhumance: C'est un système d'exploitation des parcours naturels basé sur des mouvements pendulaires de va-et-vient entre les pâturages de saison sèche et les pâturages de saison de pluies. Le point de départ et le point d'arrivée sont connus. Aux premières pluies, les animaux qui se trouvent dans la zone de cultures regagnent la zone pastorale au Nord. En plein hivernage, ils se dirigent vers les terres salées de cette zone qu'ils quittent en fin de saison de pluies. Ainsi, commence le mouvement de descente vers le Sud où les sous-produits des récoltes sont exploités. Cette descente peut dépasser les frontières nationales (Zangui, 1986). La transhumance selon le Recensement Général de l’Agriculture et du Cheptel (RGAC, 2007), est pratiquée dans toutes les régions du Niger avec un taux variant de 12,1% dans la région de Diffa à 25,2% dans la région de Maradi. Le principal pôle d’attraction des éleveurs nigériens est le Nigeria (79,3%). Le taux de vaccination (48%) est plus élevé que pour l’élevage nomade. 18


Ces modes d’élevage, basés essentiellement sur l’exploitation des parcours sont tributaires des aléas du climat, principalement le déficit fourrager. La figure 2 fait ressortir l’importance et la récurrence du déficit fourrager dans l’évolution du bilan fourrager. Ainsi de l’an 2000 à 2009 le taux fourrager connait des variations importantes. Ces variations sont dues aux aléas climatiques telles que la sécheresse, retard de la pluviométrie, défit en pluviométrie ou encore un excés en pluviométrie. Sur cette figure (Figure 2) nous remarquons que les années 2000, 2002, 2004, 2008 et 2009 marquent des variations déficitaires fourragères considérables par contre les années 2001, 2003, 2005, 2006, 2007 ont connu des variations excédentaires en fourrager.

Source : WFP, 2010 Figure 2 : Evolution du bilan fourrager de 2000 à 2010 I.4.2.2. Elevage sédentaire ou agropastoral Selon le forum d’élevage 2010, ce type d’élevage est pratiqué par les agropasteurs (Peul, Bouzou et Haoussa) de la zone intermédiaire et toutes les ethnies de la zone agricole. Le système agropastoral se fonde sur l’association de 19


l’élevage aux cultures pluviales. Dans ce type d’élevage, les animaux sont fixés sur un même terroir avec des déplacements de faibles amplitudes ; ils sont soit gardés à domicile, soit confiés à des bergers qui les amènent au pâturage dans la journée ou encore confiés à la garde d’éleveur de la zone pastorale. Ce type d’élevage concerne 65,7% du cheptel nigérien. Le mode d’alimentation des animaux le plus répandu est l’élevage mixte (à l’auge et au pâturage). Le pâturage pur concerne 25 à 35% des éleveurs tandis que l’alimentation à l’auge pure concerne 25% des éleveurs. Sur le plan sanitaire, les taux de vaccination et de déparasitage sont fonctions de l’espèce et présentent de grandes variabilités selon les Régions. A titre illustratif, ces deux pratiques sanitaires sont respectivement mises en œuvre par 52% et 57% des éleveurs de bovins et 23% et 40% des éleveurs caprins (forum d’élevage, 2010). I.4.2.3. Elevage urbain et périurbain L’élevage urbain fait référence à une vision de l’élevage centré dans la ville où il est confronté aux besoins politiques de la ville (l’urbanisme, la sécurité alimentaire, la gestion des ressources naturelles urbaines). L’intégration des parcours dans le tissu urbain et donc la cohabitation Homme-Animal, engendre de multiples nuisances comme la transmission des zoonoses, les accidents de la circulation, la dégradation des lieux publics et privés non protégés. Selon la Stratégie de Développement Accéléré et de la Réduction de la Pauvreté SDRP (2003), les centres urbains ont une population qui ne cesse de croître entraînant des besoins importants notamment en produits d’élevage (lait et volaille), maraîchers et en fruits. Profitant de cette demande croissante, il se développe, en périphérie des villes, des activités spécifiques : élevage de volaille, de petits ruminants et de bovins, arboriculture, maraîchage, souvent combinés avec des productions vivrières. Ces systèmes profitent de circuits courts de commercialisation et disposent donc de capacités d’intensification assez fortes. 20


Ils sont en revanche rendus vulnérables par la pression foncière et le lotissement progressif de terres agricoles. Des systèmes périurbains à caractère semi-intensif voire intensif, se rencontrent à la périphérie des grandes villes pour répondre à la forte concentration des demandes en lait et produits laitiers. L’activité est pratiquée par des personnes qui tirent leurs principaux revenus d’autres activités, le cheptel leur fournissant des revenus additionnels. Cependant certains éleveurs comme les peuhls se consacrent uniquement à cette pratique. I.4.2.4. Le ranching Il s’agit d’un système d’élevage moderne basé sur l’intensification, la multiplication, la sélection, et la vulgarisation d’espèces performantes en matière de productions animales. Les grands ranchs au Niger sont des exploitations étatiques répartis dans toutes les régions du pays excepté Agadez. D’après NAFERI (2001), c’est à partir du capital de ce système de production que le Niger tente de bâtir une politique d’autosuffisance alimentaire des produits d’origine animale. Hormis les exploitations étatiques, le ranching regroupe également toute une série d’initiatives périurbaines pour répondre à la demande urbaine en lait. Ces initiatives nées de différents opérateurs ont un système de production laitière utilisant des matériels génétiques et des technologies modernes telle que l’insémination artificielle. I.5. Richesse et diversité du cheptel national Le cheptel nigérien est composé de bovins, ovins, caprins, équins, asins, porcins, volailles, et camelins. Les effectifs du cheptel nigérien excepté les porcins et la volaille sont consignés dans le Tableau I avec une prédominance des caprins, suivi des bovins puis des ovins. 21


Tableau I : Estimation du cheptel en 2016 (en millions de têtes) Année

Bovins

Ovins

Caprins

Camelins

Equins

Asins

2016

13

12

16

1,7

0,25

1,8

Source : Direction des statistiques/MAE, 2017)

Au delà de l’importance numérique du cheptel nigérien, il est important de noter la diversité des races et leur adaptation à des milieux spécifiques. On distingue ainsi :  cinq races bovines dont l’Azawak, la Bororo, la Kouri, la Djelli et la Goudali et de nombreux métissages offrant des variantes intéressantes ;  pour les ovins, le cheptel est essentiellement composé de moutons à poils (Oudah, Bali-bali, Ara-ara) mais également de moutons à laine (Koundoum, Hadine) ;  chez les caprins, on distingue essentiellement la chèvre du Sahel et la chèvre Rousse de Maradi connue pour sa prolificité et la qualité de sa peau ;  les dromadaires, principalement localisés au Nord et à l’Est du pays, se répartissent en quatre grandes races (Azawak, Azarghaf, Yoria, Berabish) ;  pour le cheptel aviaire, il constitue une richesse non négligeable car elle est présente dans la grande majorité des exploitations agricoles et des ménages ;  à cela, il faut ajouter les équins et les asins dont les races sont peu étudiées. Cette diversité de races résultant d’une lente adaptation au milieu mérite d’être valorisée à travers des plans de sélection et d’amélioration génétique, tenant compte du savoir-faire des éleveurs. Mais en ce qui concerne notre étude, nous nous focaliserons essentiellement sur les races bovines. Ainsi nous avons : 22


-

L’Azawak qui se rencontre dans la frange sahélo-saharienne du pays et au

sud-ouest jusqu’au fleuve Niger. La vache Azawak reste encore la meilleure laitière de l’Afrique occidentale. Elevée dans des bonnes conditions d’élevage et de santé, elle peut atteindre 12 à 15 litres par jours. En milieu traditionnel où les conditions de production ne sont pas favorables, la production laitière varie de 2 à 4 litres par jour. Le zébu Azawak a été l’objet de plusieurs études et travaux scientifiques depuis 1936 à Filingué puis à Toukounous. C’est ainsi que la race a été sélectionnée et fixée sur la robe fauve uniforme. Actuellement des travaux ont montré que c’est une race dont le mâle atteint 1,20m à 1,30m de hauteur au garrot et 1,10 m à 1,20 m pour la femelle. C’est une race dont l’âge au premier vêlage varie 35 à 40 mois avec un taux de fécondité de 70 à 75%. Son rendement carcasse est de 48 à 52% (RECA,2011) . L’Azawak est un animal docile, qui s’adapte aux changements des conditions alimentaires et climatiques.

Source : RECA, 2011

Figure 3 : Zébu Azawak  Le Bororo : c’est l’animal typique élevé par les peuls wodaabes (bororo) dans les parties nord des régions de Tahoua, Agadez, Maradi, Dosso, Diffa , 23


Zinder et dans la partie Sud d’Agadez. Sa tête est longue, mince forte et large avec un front plat ou légèrement concave. Sa face est longue, son chanfrein est subconvexe avec des orbites effacées, ses oreilles sont longues et le chignon rectiligne. C’est un animal dont la robe est uniformément brune, acajou ou foncée. Le bororo se prête peu au dressage pour le travail. L’aptitude bouchère est faible, le rendement carcasse est de 48 à 52%. . Le mâle bororo pèse entre 350 à 500kg et la femelle 250 à 300 kg. C’est une race dont l’âge au premier vêlage est de 42 mois. La lactation dure au maximum six (6) mois et varie de 3 à 4 litres par jour chez les bonnes laitières au début de la lactation pour baisser à 1.5 litres à la fin. Du fait de leur aptitude à la marche, ce sont des animaux de grande transhumance entre le Nord et le Sud.

Source : Races Bovines, 2014

Figure 4 : Zébu Bororo  Le Djelli est une race issue de zébus introduits en Afrique de l'Est vers 1800. Ils ont progressivement conquis l'Afrique subsaharienne à la faveur de l'assèchement du climat. Elle provient du Niger où c'est une race 24


traditionnellement élevée par les Peuls. On la rencontre également au nord du Nigéria et du Bénin et au Burkina Faso. Elle porte une robe généralement blanche mais il existe des variantes pie rouge, pie noire ou rouan. Les cornes sont de taille moyenne, en lyre haute. La variabilité génétique tient à la rencontre de populations bovines voisines lors de migrations saisonnières. La vache pèse entre 250 à 300 kg et le taureau 300 à 350 kg. Ils mesurent entre 115 et 130 cm au garrot. La vache donne deux à trois litres de lait sur 160 à 200 jours de lactation. Les troupeaux sont élevés en nomadisme.

Source : Ministère de l’élevage, 2014

Figure 5 : Zebu Djelli  Le Goudali se trouve principalement dans la région de Maradi et le département de Gaya. C’est un bon animal de boucherie (rendement carcasse 50 à 52%), un bon producteur de lait (7 à 8 litres par jour) et très docile. Malheureusement, depuis son introduction au Niger, ses potentialités n’ont pas été exploitées.

25


Source : ABC Burkina, 2010

Figure 6 : Zébu Goudali  Le Kouri est appelé aussi Boudouma, du nom de la tribu qui l’élève autour du lac Tchad, serait d’environ 80.000 têtes en moyenne sur le lit du Lac Tchad (THERET et al., 1976) soit 4% des bovins du Niger (INRAN, 1996). Le Kouri se rencontre également dans les autres pays membre de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). C’est un animal de robe généralement blanchâtre, aux cornes, volumineuses, à la base avec un diamètre d’environ 55 cm, creuses et flottante dans l’eau. Le Kouri est un taurin de grande taille qui se déplace d’îles en îles à la recherche de pâturages. Ils vivent pratiquement dans l’eau et leurs énormes cornes servent de flotteurs. Ce sont des animaux très aquatiques. Le Kouri est un animal unique en son genre dans le monde. Le poids du mâle adulte oscille autour de 700 à 800 kg. La femelle a 500 à 550 kg. Il est un taurin bon animal de boucherie car le rendement viande varie de 55 à 60% pour les animaux bien engraissés. C’est aussi un animal laitier puisse que la production journalière varie de 8 à 10 kg voire plus pour les meilleures laitières. Malheureusement, le métissage poussé pratiqué en élevage fait que le Kouri est entrain d’être absorbé par la race bororo.

26


L’importance de cette race est non seulement socio-culturelle mais aussi économique. En effet, il présente un caractère trypanotolérant qui lui confère la possibilité de produire même dans les milieux à forte pression glossinaire.

Source : CSMB de Sayam, 2017

Figure 7 : Taurin Kouri I.6. Productions animales et leur valorisation Les études ont montré que le Niger dispose d’avantages comparatifs indéniables pour la production et l’exportation du bétail sur pied et de la viande. Cependant, la part du Niger dans le marché africain est d’à peine 8.7% (Ferrier, 2000). Certains commerçants des pays voisins, notamment le Nigeria, prospectent régulièrement les grands marchés de collecte et de regroupement pour y acheter les meilleurs produits. Or, les projections démographiques montrent, par exemple, que Lagos (25e rang en 2000) deviendra la troisième ville du monde en 2025 avec la consommation de viande que cela présuppose. L’élevage devra donc fournir toujours plus de production et de valorisation des produits. Globalement, les performances de l’élevage devront donc être accrues pour satisfaire une demande sans cesse croissante.

27


L’insuffisance d’unités de transformation et la multitude d’intermédiaires font perdre à l’éleveur une grande part de la valeur ajoutée sur l’animal. Selon des études, 2/3 du prix de la valorisation finale de l’animal revient à l’éleveur, tandis que 1/3 est constitué par la valeur ajoutée crée en aval de la production (marges des commerçants et autres frais) (FAO, 2010). Le schéma ci-dessous montre la logique de répartition de la marge entre les différents acteurs de la filière bétail viande (SNV, 2009). L’efficacité de cette chaîne doit être améliorée en faveur des acteurs principaux. Les éleveurs, par l’amélioration des conditions de vente sur le marché, doivent pouvoir augmenter leurs marges pour chaque animal vendu. L’épargne ainsi dégagée permettra progressivement la modernisation des unités familiales, ouvrant ainsi à l’éleveur la possibilité d’achats d’intrants et autres produits. Ainsi, son mode d’élevage modernisé sera plus productif et plus sécurisé, face aux aléas. La chaîne de valeurs : acteurs et répartition de la valeur ajoutée pour le cas de la viande

Prélèvements (Convoyeurs, transporteurs, taxes, autres services) Prélèvements (Convoyeurs, transpor-teurs, transitaires, taxes, autres services) Prélèvements (Garants, courtiers, taxes, autres services) Prélèvements (intermédiaires informels)

Consommateurs

Transformateurs (bouchers, abbatoirs) Commercants patentés

Grands commercants/Grossistes

Petits commercants/Collecteurs Eléveurs

Figure 8 : La chaîne des valeurs pour le cas de la filière bétail viande La quantité de lait disponible par personne et par an est tombée de 140 à 70 litres en 2008 si tout le lait produit était collecté. S’agissant de la consommation, selon l’enquête Budget consommation des ménages en 2004, la consommation de lait ne

28


dépasse guère 30 litres par personne et par an. Il convient de rappeler que les besoins minimums estimés par les Nations Unies sont de 93 litres/hbt/an. Pour satisfaire les besoins en lait, le Niger importe le différentiel d’environ 10 milliards de FCFA. L’enjeu déterminant consiste à satisfaire la demande intérieure avec un produit correctement conditionné et à un prix compétitif. La consommation de lait est très variable selon les zones de production, selon les saisons et selon les groupes ethniques. En zone nomade, le lait est presque l’alimentation de base de certaines populations, chez lesquels la consommation est de 1 à 3 litres par personne et par jour en fonction de la disponibilité en lait. La différence entre les villes et les campagnes s’explique bien sûr par l’autoconsommation de lait cru au niveau des éleveurs et montre bien la difficulté d’approvisionnement en lait (lait cru ou lait importé) pour les villes (FAO, 2010). Pour les projections des besoins en lait, l’hypothèse tient compte de la croissance moyenne de la population dans les décennies à venir de l’ordre de 3,3%. Même si on considère que la consommation annuelle par habitant restera constante à 30 litres par habitant, la demande nationale doublera jusqu’en 2035, pour dépasser 1 million de tonnes de lait/an. Cette demande pourrait dépasser les 3 millions de tonnes de lait/an si la consommation de lait s’approcherait de la consommation minimale recommandée.

29


Tableau II : Projection des besoins en lait Années

Population nigérienne

Demande (t) sous hypothèse consommation de 30l/habitant

Demande (t) sous hypothèse consommation de 71l/habitant

Demande (t) sous hypothèse consommation de 94l/habitant

2012

16.274.738

488.242

1.155.506

1.529.825

2015

17.939.691

538.191

1.273.718

1.686.331

2020

21.101.658

633.050

1.498.218

1.983.556

2030

29.195.761

875.873

2.072.899

2.744.401

2035

34.341.669

1.030.250

2.438.259

3.228.117

3 500 000 3 000 000 2 500 000 2 000 000

30l/hab/an

71l/hab/an

1 500 000

94l/hab/an 1 000 000 500 000

2012 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035

0

Figure 9 : Projection des besoins en lait (t) Quant à la consommation de viande, elle est estimée en moyenne à environ 67kg/ personne/an au niveau mondial (FAO, 2009). Cette norme n’est pas atteinte au Niger (6kg/ personne/an), non pas par la faiblesse de l’offre mais plutôt par le 30


faible pouvoir d’achat des populations et le coût élevé du produit final (FAO, 2010). Contrairement à la demande de lait, la consommation de viande des populations urbaines est plus grande que celle des populations rurales. Si on considérait en plus le taux d’urbanisation croissante, la demande en viande sera encore plus grande. Un des enjeux est d’accroître les productions animales qui doivent être, à la fois, accessibles à la population (prix modérés), tout en dégageant des marges suffisantes aux producteurs. Les projections doivent être établies, afin d’estimer les besoins futurs, aussi bien pour la consommation nationale que pour l’exportation. Les exportations vers le Nigeria représentent plus de 90% des exportations du Niger (94% en 2002) car ce pays est le marché naturel du Niger du fait de la demande générée par les besoins de son immense population et par les liens historiques et ethniques qui existent entre les deux pays. Le Niger exporte presque autant de viande vers le Nigeria qu’il en consomme. Pour les projections de la demande en viande, l’hypothèse tient compte à la fois de la consommation moyenne nigérienne actuelle (6kg/personne/an) et d’une croissance moyenne de la population dans les décennies à venir de l’ordre de 3,3%. En plus, a été considérée la demande nigériane sous hypothèse de consommation et parts du marché constante. Si on considérait en plus le taux d’urbanisation croissante, la demande en viande augmentera encore plus.

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Tableau III : Projection des besoins en viande (en tonne)

Population

Années

nigérienne

Demande nigérienne consommation de 6kg/habitant

Demande nigérienne et nigériane sous hypothèse de consommation et parts du marché constante

2012

16.274.738

97.648

207.648

2015

17.939.691

107.638

227.838

2020

21.101.658

126.610

265.955

2030

29.195.761

175.175

362.442

2035

34.341.669

206.050

423.145

450 000 Demande Nigérienne 6kg/hab

400 000 350 000 300 000 250 000

Demande nigérienne et nigerianne, consommation et parts du marché constants

200 000 150 000

100 000 50 000 0 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024 2026 2028 2030 2032 2034

Figure 10 : Tendance des besoins en viande (en tonne) Le croissance démographique prévisionnelle, pour les années qui viennent, souligne l’importance des défis de production à relever. Les références mondiales moyennes en terme de consommation de viande font apparaître de fortes disparités liées à la faiblesse moyenne du pouvoir d’achat relatif à une viande davantage recherchée pour l’exportation. Le défi d’augmentation des productions s’avère fondamental dans les années à venir. 32


I.6.1. Production de bétail sur pied La commercialisation du bétail sur pied constitue une filière très dynamique des productions animales au Niger. Le pays est autosuffisant dans ce secteur d’activité, et aucune importation de bétail n’est officiellement répertoriée (HUGO, 2004). Cependant, le bétail sur pied constitue le deuxième produit d’exportation du Niger après l’Uranium et le principal marché est le Nigeria. Les figures 11 et 12 donnent les évolutions de l’offre et la demande de 2005 à 2010 des principales espèces domestiques dans quatre-vingt-quatre (84) marchés internes (dont 7 transfrontaliers).

Figure 11 : Evolution de l’offre des animaux dans les marchés suivis par SIMB de 2004 à 2010 (DNS/MAE, 2010)

Figure 12 : Evolution de la demande d’animaux dans les marchés suivis par SIMB de 2004 à 2010 (DNS/MAE, 2010).

33


Il résulte de ces figures que l’offre et la demande d’animaux évoluent avec la même allure. Ces deux grandeurs sont caractérisées par une nette croissance particulièrement pour les bovins, ovins et caprins mais timide pour les camelins. Il est aisé de constater que les petits ruminants constituent la principale spéculation avec en tête les ovins. En effet, selon (SENAC/PAM, 2005), les petits ruminants représentent une monnaie d’échange au Niger surtout en période de pénurie alimentaire. L’analyse des taux de la demande par rapport à l’offre (tableau IV), fait ressortir l’importance des caprins dans les transactions commerciales. En effet, avec un taux moyen de vente de 68,75%, les caprins sont les plus demandés, suivis des bovins (61,56%), ovins (60,35%) et enfin des camelins (51,94%).

Tableau IV : Taux de la demande sur l’offre d’animaux de 2004 à 2005. 2004-

2005-

2006-

2007-

2008-

2005

2006

2007

2008

Bovins

63,4

58,0

62,3

Ovins

58,95

59,82

Caprins

65,3

Camelins

49,4

Espèces

2004-

2009

2009- Moyennes 2010

62,9

61,7

61,4

61,56

63,4

60,66

58,52

61,99

62,15

60,5

58,95

67,4

70,0

70,2

69,4

68,7

68,5

65,3

51,8

52,9

52,1

51,0

53,3

51,4

49,4

2005

Source : DNS/MAE, 2010

I.6.2. Production de la viande rouge Elle concerne au Niger quatre espèces (bovins, ovins, caprins et camelins) tenant compte des tabous religieux. C’est une source monétaire substantielle 34


pour le Niger. A titre illustratif, en 2005, la production annuelle de viande selon la SDRP (2007) s’élève à 93 114 tonnes soit une valeur monétaire de 111,74 milliards de F CFA. Cette filière présente une double face, d’un côté les abattages contrôlés et de l’autre les abattages non contrôlés, ce qui rend souvent difficile les analyses statistiques. Les abattages contrôlés s’obtiennent dans trois principaux centres qui, selon ALMOUZAR et al. (2008), sont : - Les abattoirs frigorifiques, au nombre de quatre localisés à Niamey, Zinder, Maradi et Tahoua ; - Les abattoirs simples, au nombre de 56, situés dans les centres secondaires ; - Les aires d’abattage – séchoirs, au nombre de 249, disséminés à travers le pays. Les abattages non contrôlés concernent les abattages familiaux, les abattages clandestins et des abattages villageois (dans les localités dépourvues d’infrastructures et de services de contrôle). La production de viande des abattages non contrôlés, représenterait 70% de la production totale selon les estimations de la Direction Nationale de la Statistique de l’Elevage rapportées par ALMOUZAR et al. (2008). A l’image du bétail sur pied, la production de la viande rouge connaît une progression continue (55%) entre 2002 et 2005, la quasi-totalité de la viande produite étant destinée à la consommation locale ; seules des quantités modestes font l’objet d’exportation, notamment vers le Nigeria et la Côte d’Ivoire (SDRP, 2007). La consommation moyenne annuelle par habitant est évaluée à 7.17 kg (ALMOUZAR et al., 2008). I.6.3. Production des cuirs et peaux Les cuirs et peaux constituent une importante source de devises pour le pays, car 95% de la production est exportée, soit à l'état brut, soit tannée ou sous forme de 35


produits artisanaux, principalement vers le Nigéria (80% de produits exportés) (SDRP, 2007). S’agissant des produits de la filière cuirs et peaux, le Niger dispose de plusieurs tanneries artisanales disséminées dans le pays et une tannerie industrielle (tannerie Malam yaro) installée à Zinder, pour la consommation artisanale locale et dont le surplus est exporté. Cependant, en dépit de l’importance de la production brute, le Niger importe les produits (cuirs et peaux) finis du fait de l’absence d’unité industrielle de production de cuirs et peaux finis. Un atout important est que la filière est bien organisée eu égard à l’importance des abattages non contrôlés. Elle met en exergue plusieurs acteurs bien individualisés dont les fournisseurs d’intrants spécifiques, les producteurs, les collecteurs, les exportateurs et les consommateurs. I.6.4. Production du lait et des produits laitiers Eu égard à l’importance du cheptel, à la présence dans ce cheptel de la race zébu Azawak réputée être la meilleure race laitière de la sous-région, mais aussi à la présence des zones écologiquement favorables au développement de l’élevage laitier (zones pastorale et agropastorale), le Niger est déficitaire en matière de production laitière. En effet, la production nationale moyenne de 2002 à 2005 est de 532 995 735 litres de lait (SDRP, 2007) dont 33,91% de lait de vaches, 16,51% de lait de brebis, 36,74% de lait de chèvre et 12,84% de lait de chamelle. La moyenne per capita dans cette période est de 46 litres. En considérant la norme recommandée de 91 litres/personne et par an, le taux de couverture est donc d’environ 50%. La production est largement en dessous de la demande intérieure croissante et pour combler le déficit (50%), le Niger a recours aux importations de lait et produits laitiers. Dans la période 1996-2006, ces importations ont passé de 20 000 tonnes équivalent lait (EL) à 82 000 tonnes EL avec une prédominance du lait en poudre (92%) (VIAS et al., 2008). En 36


termes de devise, ces importations représentent une part importante dans la balance commerciale du Niger. La figure 6 présente l’évolution des importations de lait et produit laitiers de 1992 à 2007.

Figure 13 : Evolution des Importations de lait et produits laitiers 1992-2007) (MRA, 2008) I.7. Situation sanitaire des bovins au niveau national I.7.1. Situation sanitaire Les parasitoses, les affections respiratoires et les avitaminoses dominent la carte sanitaire des bovins au Niger. En ce qui concerne la région de Diffa où se situe notre zone d’étude, les suspicions de la piroplasmose restent dominantes parmi les différentes pathologies avec 40% des cas enregistrés sur le plan national (annexe 1). I.7.2. Situation sanitaire au centre de Sayam sur 5 ans Le CSMB de Sayam se trouve dans la région de Diffa et couvre une superficie de 29 120 hectares non clôturés et non parcellés, avec un périmètre de 70 km. Il héberge 551 têtes de bovins Kouri toutes catégories confondues, réparties en 8 troupeaux (RECA/PPAAO, 2012).

37


En effet, sur le plan sanitaire, la fièvre aphteuse, les affections digestives et la fièvre de trois jours constituent les pathologies dominantes rencontrées au cours de ces cinq (5) dernières années au niveau du centre de Sayam, soit respectivement 137, 131 et 89 de cas enregistrés. Cela s’expliquerait, soit par un développement de résistance aux produits utilisés, soit par un mauvais diagnostic ou par un échec vaccinal. Pour ce qui est des pathologies mineures, cela peut s’expliquer tout simplement par un manque de suivi ou qu’elles apparaissent de manière périodique. La prévalence des hémoparasitoses est faible au niveau du centre de Sayam, ce qui peut être dû à un bon suivi sanitaire du troupeau ou à un mauvais diagnostic En ce qui concerne la prophylaxie médicale, ces bovins sont vaccinés chaque année contre la PPCB et la Pasteurellose (annexe 1).

38


CHAPITRE II : HEMOPARASITOSES ET LES PARASITOSES GASTRO-INSTESTINALES DES BOVINS II.1. Les Hémoparasitoses II.1.1. La Trypanosomose Bovine II.1.1.1. Définition La trypanosomose bovine est une affection parasitaire provoquée par des protozoaires appartenant à la famille des Trypanosomatidés et au genre Trypanosoma, qui se multiplie dans le plasma sanguin, la lymphe et divers tissus, dont le muscle cardiaque et le système nerveux central des mammifères (ITARD & coll., 1981). Elle évolue le plus souvent, sous une forme chronique anémiante conduisant à la cachexie et à la mort. II.1.1.2. Importance L’importance de la trypanosomose bovine réside dans l’extension de la maladie dans le continent. Celle-ci a une importance non seulement sur le plan médical, mais surtout sur le plan socio-économique. En effet, la trypanosomose bovine est probablement la seule maladie parasitaire qui ait affectée profondément le peuplement et le développement économique d’une grande partie du continent africain. Dans les zones infestées, elle réduit le cheptel de moitié, de même que la production de viande et de lait (DIA & coll., 2004). La traction animale chute et la production agricole totale accuse une baisse de 10%. On estime que sans la présence des mouches tsé-tsé, 90 millions de bovins supplémentaires pourraient être élevés. II.1.1.3. Espèces pathogènes Chez les bovins, d’Afrique, les trypanosomes pathogènes appartiennent à la section des Salivaria. Les trypanosomes de cette section accomplissent leur cycle évolutif dans les portions antérieures du tube digestif du vecteur (intestin moyen, proventricule, trompe, glandes salivaires). Ils ont donc une évolution antérograde. Ces différentes espèces

sont

regroupées 39

en

trois

sous-genres

comme


l’indique le tableau V. Les espèces d'importance médicale sont généralement dixènes. Tableau V: Classification des trypanosomes pathogènes des bovins. Sous-genres

Espèces

Duttonella

Trypanosoma vivax

Nannomonas

Trypanosoma congolense Trypanosoma brucei Trypanosoma evansi

Trypanozoon

Source : EUZEBY (1986), WOO et SOLTYS (1977) II.1.1.4. Cycle biologique chez l’hôte mammifère Les trypanosomes africains appartiennent au groupe Salivaria : ils sont transmis par la salive des vecteurs. La glossine injecte dans le derme du mammifère à l’occasion d’un repas sanguin, les formes métacycliques infectieuses présentes dans ses pièces buccales. Les métacycliques se multiplient au point d’inoculation pendant plusieurs jours en déterminant parfois une réaction inflammatoire appelée chancre. Les trypanosomes migrent par voie lymphatique vers le ganglion de drainage et sont détectables dans la lymphe efférente de ce ganglion quelques jours avant leur détection dans le sang (SIDIBE, 1996). La durée de la période prépatente (de l’inoculation à la détection du parasite dans le sang) varie généralement de 1 à 3 semaines, en fonction de l’espèce et de la souche de trypanosome, du nombre de trypanosomes injectés et de l’état immunitaire de l’hôte (CLAUSSEN & coll., 1993). Les trypanosomes évoluent dans le sang par « vagues parasitémiques » correspondant à des phénomènes « d’échappement » aux défenses immunitaires de l’hôte. Ces phénomènes sont contrôlés par la glycoprotéine variable de surface (GVS). Lorsque les défenses immunitaires de l’hôte sont dépassées par ces « vagues 40


parasitémiques », il se développe alors une maladie que l’on nomme la trypanosomose animale africaine. II.1.1.5. SYMPTOMES  Phénomènes locaux Chez les animaux, le chancre d’inoculation passe généralement inaperçu, faute d’un examen assez précoce.  Symptômes généraux Au terme d’une période d’incubation variable de quelques semaines à quelques mois, ces symptômes se manifestent en deux temps :  la première phase se caractérise par fortes poussées fébriles séparées par des poussées d’apyrexie, de l’anémie, de la splénomégalie, des polyadénites (inguinale, préscapulaire) très banales chez tous les animaux. On note également des symptômes oculaires notamment conjonctivite purulente et kératite interstitielle et, parfois uvéite ;  dans la seconde phase de la maladie, lorsque le parasite se localise dans le liquide céphalorachidien, la maladie évolue sur un tableau d’encéphalomyélite, avec des troubles nerveux de type parésie des membres postérieurs, pic, hyperesthésie, somnolence, coma. La détresse physiologique conduit à l’amaigrissement, la cachexie et la mort. La

maladie

évolue sous forme de

crise, correspondant aux phases de

parasitémie. Elle revêt différentes formes, suraiguë (issue fatale en moins d’une semaine), aiguë (accès de 3 à 6 jours, et périodes de rémissions de 6 à 8 jours, issue fatale en deux (02) mois, chronique (accès légers, longues périodes de rémissions et issue fatale en quelques mois). Chez les femelles, cette évolution s’accompagne d’avortement et de tarissement de la sécrétion lactée et, de l’infertilité chez les taureaux infectés à T. congolense suite à son effet sur le temps de réaction (temps d’éjaculation) qui augmentait de manière significative et à la destruction de l’épithélium germinal qui provoque 41


une mauvaise qualité de la semence (SEKONI & coll., 1988). Chez les jeunes, on note des retards de croissance et, un manque d’ardeur du travail chez les animaux de trait. Il a été en effet observé une corrélation entre le degré d’anémie et la baisse de la productivité des animaux (ILCA, 1986). II.1.1.6. Lésions Les lésions sont inconstantes, peu spécifiques et sans signes pathognomoniques. Dans les conditions expérimentales on observe un chancre au point d’inoculation. Ces lésions sont essentiellement liées aux troubles du compartiment sanguin. Dans les organes profonds, les lésions sont de type inflammatoire, accompagnées de dégénérescence et de nécrose. Les lésions seront plus ou moins accusées suivant la durée de la maladie et l’espèce animale affectée. Elles se traduisent par :  une atteinte du système sanguin avec de l’anémie  des lésions cardiaques, dans les formes chroniques, avec myocardite congestive

en plage associée parfois à de l’hydro-péricardite ;

 la myocardite est parfois dégénérative avec des foyers de nécrose ;  une

polyadénite

avec

hypertrophie,

parfois

des

pétéchies

sous-

capsulaires ;  des atteintes dermatologiques par défaut de vascularisation. On observe un mauvais état du pelage ou une perte de poils ;  des lésions oculaires possibles avec opacification de la cornée ;  des lésions de type congestif et hypertrophié atteignant les poumons (plages d’atélectasie, congestion des lobes apicaux), la rate (évoluant vers l’atrophie et l’hyperplasie), le foie, les reins ou d’autres organes ;  des

troubles

endocriniens

dus

au

dysfonctionnement

de

l’axe

hypothalamo-hypophysaire caractérisant l’infection par T.congolense ou T.vivax ; ils seraient liés à des lésions hypophysaires (MASAKE, 1980 ; ABEBE& ELEY, 1992 ; BOLY & coll., 1991). Des lésions 42


dégénératives des gonades peuvent contribuer à l’altération des différentes composantes de la fonction sexuelle des taureaux infectés par T.congolense ou T.vivax (SEKONI, 1990).

II.1.2. Les Anaplasmoses II.1.2.1. Définition Les anaplasmoses sont des maladies infectieuses, virulentes, inoculables, non contagieuses, qui affectent les ongulés domestiques et sauvages. Leur agent causal est une Rickettsial du genre Anaplasma, transmise ordinairement par des tiques infectées, mais éventuellement d’une façon mécanique par des diptères piqueurs (taon, stomoxes). La pathologie se traduit par une anémie aiguë ou lente aboutissant à la cachexie (TRONCY & coll., 1981). II.1.2.2. Etiologie Les anaplasmes sont exclusivement parasites des érythrocytes ; ils ont une situation intracellulaire, complètement entourés d’une invagination vacuolaires parasitophore de la cellule hôte ; l’infection commence par un corps élémentaire qui augmente de volume en donnant le corps initial qui se multiplie par dédoublement ou bipartition redonnant des corps élémentaires ; à la suite de plusieurs bipartitions, un certain nombre de corps élémentaires forme un amas dans la vacuole (non distinct au microscope optique) ; ils quittent la cellule hôte, souvent sans lésions et vont parasiter d’autres érythrocytes. Entre les différentes espèces d’Anaplasma la morphologie ne permet pas de distinction ; c’est la situation marginale ou centrale par rapport à l’érythrocyte dont il est tenu compte. Anaplasma marginale, agent de l’anaplasmose maligne des bovins ; il ya prédominance des anaplasmes bordant ou marginaux (80-90%) par rapport aux autres ; sa distribution est pantropicale, ce qui correspond à celle des Boophilus considérés comme ordinairement ses vecteurs. 43


Anaplasma centrale, agent de l’anaplasmose bénigne des bovins ; il y a prédominance des anaplasmes en position centrale (85-95%) par rapport aux autres. Il est considéré par certains auteurs comme une simple sous-espèce de A. marginale, dont la distribution et les vecteurs sont théoriquement les mêmes dans les conditions naturelles (TRONCY & coll., 1981). II.1.2.3. Pathogénie A la différence de Babesia et stades érythrocytaires de Theileria, l’Anaplasma marginale est situé en permanence dans un diverticule vacuolaire de la membrane de l’hématie. Sa faible masse lui permet de pénétrer ou de quitter la cellule hôte sans lyse concomitante, sans perturbations graves ou violentes du fait de la pénétration ou de la multiplication. Les lésions sont minimales et l’intensité de l’hémolyse est environ deux fois moindre que le taux de parasitémie. L’anaplasme est rarement observé hors des hématies ; peut-être y-a- t-il passage par point intercellulaire d’un autre globule rouge à l’autre. La destruction de l’anaplasme (et hémolyse) s’opère par phagocytose des hématies parasitées ou non. Le mécanisme invoqué est un phénomène d’autoimmunité, mais il est peut-être plus complexe, à l’image de ce qui se passe dans le cas des babésioses. II.1.2.4. Les symptômes Les anaplasmoses sont ordinairement des maladies subaigües ou chroniques, évoluant lentement et dont le début peut passer inaperçu, ou se confond avec une convalescence de babésiose ou de piroplasmoses qui entraîne : -l’hyperthermie -l’anémie -pas d’ictère

44


II.1.2.5. Lésions Dans son ensemble, le caractère est maigre ou cachectique, plus ou moins humide. Les muscles sont pâles et les muqueuses blanches. La rate est ordinairement normale (légèrement hypertrophié s’il y’a subictère). Les ganglions lymphatiques, surtout les mésentériques et

médiastinaux sont

légèrement hypertrophiés et humides. L’épicarde et le péricarde présentent des pétéchies (THEILER, 1910). Le foie est jaune par dégénérescence graisseuse. La vésicule biliaire est congestionnée. Le contenu du feuillet est sec, en galette compacte (indigestion). II.1.3. Les babésioses II.1.3.1. Définition Les babésioses sont des maladies infectieuses, virulentes, inoculables, non contagieuse qui affectent la plupart des mammifères domestiques et sauvages. Leur agent causal est un sporozoaire du genre Babesia, obligatoirement transmis par des tiques après évolution cyclique chez les tiques. La pathologie se caractérise par une anémie hémolytique parasitaire primitive déterminant un ictère hémoglobinurique et par un état de choc, souvent accompagné de thromboses capillaires. La splénomégalie est de règle en fonction directe de la gravité de l’hémolyse, avec pulpe boueuse. II.1.3.2. Etiologie II.1.3.2.1. Caractères généraux Les babesies se localisent uniquement dans les érythrocytes. Le maximum de parasitémie se situe au moment de l’accès clinique. Chez l’animal infecté chronique la parasitémie est inférieure à 1‰, mais jamais nulle. L’évolution dans les érythrocytes commence par le trophozoïte, circulaire ou elliptique, de petite taille, à un noyau. Puis la taille augmente, le noyau se dédouble, c’est le triphoblaste qui donne par bourgeonnement 2 ou 4 organismes ovalaires ou piriformes réunis par le reliquat cellulaire du trophozoïte. 45


L’ensemble a valeur de schizonte. Les éléments distincts sont les mérozoïtes, chacun à 2 noyau, s’il s’agit d’une paire, ou à un noyau dans le cas de tétrade. Chaque mérozoïte après destruction de l’érythrocyte poursuivra le cycle infectieux (RUDZINSKI et coll., 1976). Le genre Babesia comprend 3 sous-genres : - Babesia (Babesia) : une paire de mérozoïtes de longueur en moyenne inférieure au rayon de l’érythrocyte, formant un angle obtus. - Babesia (Piroplasma) : une paire de mérozoïtes de longueur en moyenne supérieure au rayon de l’érythrocyte, formant un angle aiguë. - Babesia (Achromaticus) : une tétrade de mérozoïtes. II.1.3.2.2. Espèces parasites des bovins - Babesia bovis : agent de la babésiose bovine tropicale ; mérozoïtes de petite taille, en position centrale, jamais abondant dans le sang périphérique ; dans les hématies des capillaires profonds des viscères, les mérozoïtes peuvent être de taille très petite, avec une masse cytoplasmique réduite autour du noyau (forme en tréma ; Figure 11 : B4b). - Babesia divergens : agent de la babésiose bovine européenne ; mérozoïtes de plus petite taille que dans l’espèce précédente, la plupart en position bordante ; les formes centrales sont dominantes mais parfois seules en place. -B. bigemina : agent de la piroplasmose bovine tropicale. II.1.3.3. Pathogénie Les facteurs intervenant dans la pathogénie des babésioses sont différents selon la Babesia en cause. Dans les babésioses à B. bigemina et B. divergens, ce sont l’hémolyse et l’ictère qui dominent. Par contre, dans la babésiose à B. bovis, ce sont les phénomènes de choc et d’agglutination des hématies (Figure 9).

46


II.1.3.4. Symptomatologie Conformément aux différences entre les deux mécanismes pathogéniques existant dans les babésioses bovines, les phénomènes cliniques majeurs obligent à distinguer

deux types : les babésioses à syndrome hémolytique dues à B.

bigemina et B. divergens, et la babésiose à syndrome de choc due à B. bovis. • Signes dus au syndrome hémolytique La maladie aiguë débute par un accès thermique en plateau (4-12 jours) et atteint 4041°C. L’hémolyse entraîne une anémie, masquée par l’ictère. Les signes généraux, peu caractéristiques, sont ceux de déshydratation, d’amaigrissement,

avec

poils

piqués,

yeux

enfoncés,

accompagnés

d’anorexie, de faiblesse, de tremblement, de dyspnée, de tachycardie. L’avortement chez les femelles pleines et l’agalaxie chez les laitières sont des phénomènes précoces. La babésiose subaiguë s’étale sur 2-3 semaines, se manifestant par une hyperthermie légère (40°C), un ictère et de l’hémoglobinurie moyennement marquée, une parasitémie faible. • Signes dus au syndrome de choc La maladie aiguë se manifeste par une élévation thermique et des signes généraux peu caractéristiques : anorexie, poils piqué, dyspnée, atonie du rumen, constipation… Dans la babésiose (tropicale) suraiguë, la mort survient brutalement sans autres symptômes qu’une élévation thermique très forte, suivie, du syndrome de choc. Dans la forme subaiguë ou bénigne, n’apparaissent que les signes généraux.

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II.1.3.5. Lésions  Lésions macroscopiques Dans le cas de babésioses hémolytiques, c’est l’ictère qui est évident à l’autopsie. Les lésions de la rate sont évidentes : la splénomégalie est toujours de règle, le foie est hypertrophié, congestionné, marbré par coloration, sur un fond de couleur brun feuille morte. Dans le cas de babésiose à B. bovis avec signes nerveux, il y a des pétéchies et des points de congestion dans le cortex cérébral et une atteinte rénale.  Lésions microscopiques Le parenchyme hépatique présente des nécroses centrolobulaires et des dégénérescences

vésiculaires

hydropiques.

De

nombreux

macrophages

contiennent des hématies parasitées ou non. Les cellules de Küpffer contiennent de l’hémosidérine dans l’épithélium tubulaire et les cellules réticulaires

des glomérules (BOURDOISEAU & L’HOSTIS, 1995). Les

lésions microscopiques principales de la babésiose tropicale consistent dans les microthrombus qui distendent les capillaires du cortex cérébral, constitués d’amas d’érythrocytes parasités, avec œdème interstitiel périphérique. II.2. Les parasitoses gastro- intestinales II.2.1. Les coccidioses a) Définition Les coccidioses des ruminants sont des affections intestinales causées par des protozoaires du genre Eimeria, les coccidies. Ce n’est pas une helminthose mais une protozoose. Toutefois, sa localisation intestinale et son épizootiologie la rapprochent des helminthoses digestives aussi. b) Etiologie Les coccidies sont des parasites très spécifiques, très bien adaptés à leur hôte,

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et par-là même, rarement pathogènes. Chez les bovins, on dénombre au moins 12 espèces, parmi lesquelles E. auburnensis, E. bovis, E. ellipsoidalis, E. zuerni. Chez les bovins, seules E. bovis et E. zuerni ont un rôle pathogène constant et parfaitement défini. La plupart des autres espèces ou bien ne sont pathogènes que dans des circonstances particulières, ou bien ne le sont pas du tout (Tableau VI).

Tableau VI: Principales espèces de coccidies rencontrées chez les bovins Espèces

Prévalence

E. bovis E. zuerni E.auburnensis E.ellipsoidalis E.alabamensis E.subspherica FAYER, 1989

Pathogenicité Morphologie

+++ +++ +++ ++ ++ +++

+++ +++ + + ++ +

Ovoïde Ronde Ovoïde Ellipsoïde ovoïde ronde

Dimension (µm) 27,7 x 20,3 17,8 x 15,6 38,4x 23,1 16,9x 13 18,9 x 13,4 11 x 10,4

c) Symptomatologie La maladie se déclenche quelques jours après l’infestation c’est-à-dire, suivant les espèces en cause, 3 à 18 jours environ ; mais, ceci vaut pour les infestations expérimentales ; dans la pratique, les infestations sont progressives. Le plus souvent, on observe qu’une crise diarrhéique qui dure 48 à 72h, puis tout rentre en ordre sans aucune intervention. Mais, dans les cas sévères, la diarrhée s’installe, noire, sanguinolente, visqueuse de plus en plus violente. On peut même observer des jets de sang en nature ou des caillots expulsés avec les excréments. Dans ce cas, un peu de fièvre apparaît. Des troubles nerveux ont été décrits, parésies, paralysies, surtout chez les veaux. L’animal se déshydrate, s’épuise et, si l’on n’intervient pas, la mort peut survenir dans un délai rapproché. d) Lésions Les lésions portent sur les dernières portions de l’intestin grêle, sur le cæcum et 49


sur le côlon : congestion, formation de fausses membranes et destruction de l’épithélium par plaques, ce qui met la muqueuse à nu. II.2.2. Les helminthoses gastro-intestinales II.2.2.1. Les trematodoses II.2.2.1.1. La Paramphistomose La Paramphistomose est une helminthose due à des trématodes appartement aux familles des Paramphistomidés. Ces vers se localisent dans le rumen des ruminants quand ils sont au stade adulte, et l’intestin grêle quand ils sont encore immatures. II.2.2.1.2. Les fascioloses a) Définition La fasciolose est une helminthose due à la migration dans le parenchyme hépatique, puis à l’installation et au développement dans les canaux biliaires, de trématodes Fasciolidés du genre Fasciola (les grandes douves). b) Espèces Les Fasciola sont des vers hématophages d’assez grande taille à corps foliacé et à cuticule épineuse. Deux espèces sont les agents de la fasciolose : - Fasciola gigantica, exclusivement tropicale, mesure de 25 à 75 mm sur 3 à 12 mm ; - Fasciola hepatica, que l’on trouve dans les zones de climat tempéré, mesure 20 à 30 mm sur 10 mm environ. c) Symptômes Les symptômes de la fasciolose expriment deux types d’affection, l’une correspondant à la phase de migration des douves immatures, l’autre, à la phase de développement des vers dans les canaux biliaires. • Dans la phase de migration des douves, il y a une forme aiguë caractérisée par une désorganisation du parenchyme hépatique par les douves • immatures. L’animal reste à la traîne du troupeau, haletant, 50


l’abdomen distendu et douloureux. Laissé à lui-même, il se couche, la tête sur le côté. La forme atténuée de la migration : elle est due à une infestation légère. Les animaux sont simplement mous, nonchalants, en mauvais état d’entretien. Cette forme passe souvent inaperçue. • Développement des vers dans les canaux A

ce

stade

on

observe : - l’anémié : le signe le plus précoce. Cette anémie rapidement intense, s’accompagne de nonchalence, de faiblesse, d’essoufflement rapide et perte de l’appétit. - la diarrhée apparaît du fait d’une mauvaise antisepsie biliaire. Cette diarrhée est surtout marquée chez les bovins. - l’œdème se forme dans les parties déclives : membres et, surtout, région de l’auge - la cachexie s’installe peu à peu, d’autant que l’animal perd complètement l’appétit. II.2.2.1.3. Dicrocœliose La Dicrocœliose est une helminthose des ruminants ; et très rarement, chez d’autres espèces animales ; elle est provoquée par le développement dans les canaux biliaires d’un trématode Dicrocoelide : Dicrocoelium hospes. La maladie se traduit par une diarrhée et un amaigrissement dus à la mauvaise asepsie biliaire et à la mauvaise assimilation digestive. Le diagnostic clinique est impossible, mais le diagnostic de laboratoire par coproscopie est facile : les œufs de Dicrocoelium s’identifie facilement, mais leur présence dans les fèces est conditionnée par les épisodes de chasse biliaire.

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II.2.2. Les cestodoses II.2.2.1. Ladrerie bovine La ladrerie bovine, est une cestodose larvaire causée par l’ingestion d’œufs d’un ver intestinal de l’homme, Taenia saginata, suivie du développement dans les muscles à forte activité métabolique, de larves cysticerques (appelées Cysticercus bovis avant que le rapport entre le ver adulte et le cysticerque n’ait été établi). Il s’agit d’une zoonose largement répandue. La

ladrerie bovine entraîne des pertes économiques considérables pour

l’industrie de la viande bovine du fait de la saisie des carcasses fortement infestées et/ou par le coût du traitement par congélation des carcasses faiblement infestées. Les informations chiffrées sur les pertes économiques engendrées par la ladrerie bovine sont rares. Selon MURELL (1993), la perte annuelle s’élèverait à 1,8 milliards de dollars américains en Afrique. Symptômes La

larve, c’est un cysticerque (Cysticercus bovis), une vésicule ovoïde

blanchâtre de 5 à 8 mm de long et 3 à 5 mm de large renfermant un liquide clair et un scolex interne. Ces larves présentes dans les muscles des bovins, sont responsables de ladrerie. Dans les conditions naturelles, la présence de larves dans le tissu musculaire chez les bovins reste asymptomatique. Cependant, l’infestation expérimentale massive par des œufs de T. saginata entraîne des symptômes généraux caractérisés par de l’hyperthermie, une arythmie cardiaque, de la dyspnée, de la toux, une raideur musculaire et des troubles locomoteurs. Au niveau sanguin, on observe une leucocytose et une éosinophilie périphérique ainsi qu’une élévation de l’activité de la créatine kinase sérique (BLAZEK & coll., 1985). La mort peut survenir suite à une myocardite dégénérative. II.2.2.2.2. Téniasis des bovins Le téniasis des ruminants est une helminthose digestive due à la présence et au développement dans la lumière de l’intestin grêle, en générale de cestodes 52


adultes

de

la

famille

des

Anoplocéphalidés

transmis

par

des

acariens Oribatidés (EUZEBY, 1966). C’est une cestodose imaginale qui se caractérise par une

évolution

subclinique

ou

chronique

et

exceptionnellement par des manifestations aigües. Etiologie Les parasites responsables de cette helminthose sont au nombre de cinq (5) : Moniezia expansa, Moniezia

benedeni, Avitellina centripunctata,

Stilesia globipunctata et Thysaniezia ovilla. Symptômes Les symptômes du Téniasis des bovins sont très variables. Ils sont fonction de l’espèce parasite et de l’hôte, du nombre de parasites, de l’âge des sujets et de leur état général. II.2.2.3. Nématodoses II.2.2.3.1. Les strongyloses Ce sont des helminthoses dues à la présence et au développement dans la caillette, l’intestin grêle, ou le gros intestin de vers Strongylida, suite à l’ingestion et/ou la pénétration transcutanée de larves infestantes qui se sont développées sur le sol. Ces affections sont cosmopolites, mais plus fréquentes dans les pays chauds. Elles affectent le plus souvent les animaux au pâturage et ont un caractère saisonnier. L’action pathogène, variable selon l’espèce, le stade évolutif et l’intensité du parasitisme, se traduit cliniquement par une diarrhée rebelle d’allure contagieuse et/ou une anémie chronique avec des répercussions plus ou moins sévères sur l’état général. Espèces en cause Les Strongylida sont des nématodes dont les espèces sont très nombreuses. En matière se strongylose gastro-intestinale, ces espèces appartienne à trois familles principales : les Ancyclostomatidés, les Strongylidés et les Trichostrongylidés. 53


• La famille des Ancyclostomatidés comporte, en particulier, les espèces suivantes, hématophages : - Bunostomum phlebotomum de l’intestin grêle des bovins, qui mesure de 12 à 35 mm environ ; - Gaigeria pachycelis de l’intestin grêle des petits ruminants, qui mesure de 10 à 30 mm ; - Agriostomum vryburgi, parasite rare du côlon des bovins, qui mesure de 8 à 14 mm (TRONCY & coll., 1981). • La famille des Strongylidés comprend : - Chabertia ovina du gros intestin des petits ruminants, qui mesure de 13 à 20mm ; - le genre Oesophagostum, représenté en Afrique par O. radiatum des bovins et O. columbianum des ovins. Les adultes sont des commensaux du gros intestin tandis que les larves se localisent dans la paroi intestinale ; ils mesurent en moyenne de 12 à 22 mm. • La famille des Trichostrongylidés comporte de très nombreux genres. En Afrique, sont surtout représentés par : - le genre Haemonchus, parasite hématophage de la caillette, qui mesure de 15 à 20 mm et comporte trois (03) espèces principales : H. contortus (mouton surtout), H. placei (bovins surtout) et H. longistipes (dromadaire) - le genre Nematodirus, parasite de l’intestin grêle, ver très fin de 10 à 30 mm de longueur pour 200 à 300 µm de diamètre, est représenté par quatre espèces dont la plus fréquente est N. 54


spathiger des ovins et du dromadaire ; - le genre Cooperia parasite de l’intestin grêle, est de petite taille : de 7 à 9 mm pour un diamètre de 100 à 200 µm. Il comporte les espèces suivantes : C.pectinata, extrêmement fréquent en Afrique, surtout chez les bovins ; C. curticei des petits ruminants, à l’aspect bien particulier, en ressort de montre ; C.oncophora, des bovins et des ovins ; - le genre Trichostrongylus, parasite de l’intestin grêle, comprend des espèces peu fréquentes en Afrique : T. probolurus, T.vitrinus. A côté de ces quatre genres, on peut également évoquer le genre Ostrertagia qui comporte plusieurs espèces de nématodes très importants en pays tempérés, et le genre Impalaia avec l’espèce I.nudicollis, ver mesurant de 7 à 13 mm, parasite de la caillette et de l’intestin grêle des dromadaires et parfois des moutons, qui appartient à la famille des Heligmosomidés. Symptôme Les symptômes de la strongylose gastro-intestinale sont ceux d’une maladie chronique avec deux syndromes majeurs : un syndrome digestif et un syndrome anémique. Ces deux syndromes sont plus ou moins associés, ou bien peuvent prédominer, suivant les espèces parasites en cause.  Le syndrome anémique Il

prédomine

dans

le

cas

des

espèces

hématophages :

Haemonchus, Bunostomum, Agriostomum, Gaigeria. On observe alors : -des manifestations d’anémie : les muqueuses sont blanches, décolorées, et le nombre des hématies est fortement dimunié ; -des troubles généraux, avec amaigrissement, faiblesse, essoufflement, mauvais état de santé de la peau (peau et poils sont secs).

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 Le syndrome digestif Le syndrome digestif, entérique, domine lorsque les autres espèces sont en cause. On observe : -de l’irrégularité de l’appétit, avec parfois du pica; -de la diarrhée. Cette diarrhée est liquide, abondante, elle souille le train postérieur. Dans le cas de l’œsophagostomose, cette diarrhée est verdâtre, en particulier violente (en jet liquide) et prolongé.  L’évolution de l’affection Quelque soit le syndrome en cause, l’évolution est la même : -dans le cas graves, les sujets s’amaigrissent et s’affaiblissent progressivement, jusqu’à la cachexie. Alors, des œdèmes apparaissent, dans la région de l’auge chez les moutons, aux parties déclives chez les bovins. Les animaux les plus atteints succombent : la mortalité, dans certains troupeaux, peut prendre un aspect dramatique. -dans les cas moins graves, et si les conditions s’améliorent (par exemple meilleure nourriture à l’arrivée des pluies), la plupart des symptômes s’atténuent ou même disparaissent. Les lésions Les lésions sont celles d’une gastro-entérite, en général chronique, parfois aiguë. Les

lésions

de

l’œsophagostomose

sont

particulières

et

très

caractéristiques. Elles sont provoquées soit par Oesophagostomum radiatum chez les bovins. Il s’agit de nodules de nature éosinophiles, siégeant surtout dans la paroi de l’intestin grêle et quelquefois, en cas d’infestation massive, dans les autres portions de l’intestin. II.2.2.3.2. Les strongyloïdoses Définition Ce sont des helminthoses dues à diverses espèces de nématodes du genre Strongyloides, souvent désignés sous le nom d’anguillules. Après des migrations larvaires en différents organes, ces parasites se développent dans l’intestin grêle 56


sous forme de femelles pathogénétiques, seules formes adultes parasites. Ils sont particulièrement pathogènes chez les jeunes animaux, parfois à l’origine de troubles digestifs sévères chez les ruminants, les porcins et les équidés. Les strongyloïdoses sont des affections communes dans toutes les zones tropicales du monde. Chez les adultes, un certain degré d’immunité semble se développer. Les espèces à l’origine sont Strongyloides papillus chez les ruminants. Symptômes Les symptômes des strongyloïdoses sont caractérisés par des troubles digestifs, des troubles cutanés et cardiaques.  Troubles digestifs Ce sont avant tout une tonalité intestinale avec diarrhée parfois discrète, parfois importante. Leur intensité dépend du degré d’infestation, de l’âge des sujets et de leur état physiologique. Chez les chèvres expérimentalement infestées par S. papillus, on note : diarrhée et troubles généraux avec de la déshydratation, de l'anorexie, une cachexie, des grincements de dents et parfois des troubles nerveux (PIENAAR & coll., 1999).  Troubles cutanés Ils sont en général discrets se traduisant par du prurit voire des papules, et sont liés à la traversée des larves infestantes.  Troubles cardiaques Ces troubles sont caractérisés par des morts subites (TAIRA et URA, 1991). Lésions Les lésions observables à l’autopsie sont celles d’une inflammation catarrhale de l’intestin. Les parasites eux-mêmes ne sont visibles qu’à la loupe, sur un grattage au bistouri de la muqueuse intestinale.

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DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE

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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I.1. Cadre de l’étude I.1.1. Présentation de la région de Diffa  Population Avec une population de 593821 habitants en 2012, Diffa est reconnue comme la région la moins peuplée dans la zone sédentaire du pays. Les peuples qui la composent sont en majorité des kanouris, avec cependant des caractéristiques culturelles et même physiques propres à chaque sous-groupe ethnique ; les autres communautés (Toubou, Boudouma, Bouzou, Arabe, Peul) confèrent à la zone sa grande diversité des langues et de cultures (INS, 2015).  Aspects physiques  Climat Le climat de Diffa est caractérisé par une température basse entre Novembre et Février et élevée entre Mars et Juin. Les minimales absolues se situent entre 7°C et 25°C et les maximales absolues entre 33°C et 46°C. La pluviométrie y décroit rapidement du Sud au Nord, et les précipitations annuelles moyennes sont inférieures à 400mm sur l’ensemble de la région. Cette dernière a donc une vocation pastorale (FAO, 2003b). Sayam affiche 27.4°C de température en moyenne sur toute l'année. Il tombe en moyenne 206 mm de pluie par an.  Pluviométrie La saison des pluies qui s’étend de juin en septembre est caractérisée par une pénétration d’un flux de mousson, un vent chargé d’air humide qui souffle d’Ouest en Est avec une vitesse faible et modérée. Pendant cette période, un changement de direction de vent intervient lors de la formation d’un système pluvio-orageux. Les hauteurs de pluie enregistrées en 2015 sont : 306 mm à Diffa ,

356 mm à Mainé-Soroa, 254 ,7 mm à N’guigmi. La pluviométrie est

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insuffisante mal repartie dans le temps et parfois aléatoire, elle est variable d’une année à l’autre. Les premières pluies sont enregistrées le plus souvent en Mai mais la saison ne s’installe qu’en juillet et celle-ci ne dure que trois mois à 100 jours au maximum. Les mois pluvieux sont juillet et août.  Végétation La végétation est caractérisée de façon générale par une faible densité, une croissance lente et des régénérations naturelles faibles. Cependant une forte régénération naturelle est constatée dans le bassin du Lac Tchad, le long de Komadougou Yobé et dans les vallées mortes et cuvettes oasiennes. On distingue trois (3) grandes formations forestières du Nord au Sud une steppe arbustive et buissonnante clairsemée de vieux pieds d’arbres menacés par l’érosion éolienne d’une superficie de 500.000 ha, une savane arbustive et arborée couvrant près de 480.000 ha, des peuplements forestiers denses composés des grands arbres couvrant la bande extrême Sud pour une superficie estimée à 112.500 ha environ.  Relief Le relief est très peu accentué, le point le plus bas étant le lac Tchad à 275m d’altitude et les points les plus hauts sont représentés par les massifs crétacés de Termit et Agadem (altitude supérieure à 500m), dans le Nord. A l’Ouest, le bassin est limité par les affleurements cristallins du Monio et le massif crétacé du Koutous. I.1.2. Lieu et période d’étude Cette étude a été réalisée de novembre à janvier 2017 dans le centre secondaire de multiplication de bétail (CSMB) de Sayam du fait de la prédominance des pathologies parasitaires durant cette période. L’équipe administrative du CSMB Sayam se compose essentiellement des cadres et des auxiliaires qui travaillent au centre. Il s’agit des cadres et des auxiliaires de

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service d’élevage, de santé et de l’école qui travaillent pour ce centre. Les cadres du CSMB se composent essentiellement d’un Directeur, d’un responsable de la production animale, d’un responsable de la santé animale et des auxiliaires composés d’un chauffeur, d’un opérateur radio, d’un gardien et des manœuvres. Le bovin Kouri est une race originaire des régions limitrophes du lac Tchad. Son berceau est situé entre les coordonnées 12º 20’ et 14º 20’ de latitude Nord et 13º et 15º 30’ de longitude Est. On trouve actuellement cette race au Cameroun, au Niger, au Nigeria, et au Tchad (Figure 14). Au Niger, l’élevage de Kouri est cantonné à Diffa qui se situe à l’extrême Est du pays: entre 10°30’ et 15°35’ de longitude Est et 13°04’ et 18°00’ de latitude Nord. Suite aux sécheresses des années 70 qui ont décimé le cheptel nigérien à plus de 70%, le gouvernement nigérien a créé en 1977 le Centre Secondaire de Multiplication de Bétail (CSMB) de Sayam dont l’objectif est la production des taurins Kouri de haute qualité. Ce centre est situé à 70 km au Nord-est du cheflieu de la Région Diffa (Figure 14) avec une superficie de 29190,70 ha. Le choix de ce centre secondaire de multiplication de bétail (CSMB) de Sayam relève uniquement l’élevage des bovins de race Kouri.

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Figure 14 : Zone de dispersion de la race Kouri et localisation du CSMB de Sayam au Niger (MARICHATOU et al., 2011) I.2. Matériel I.2.1. Matériel animal Nous avons travaillé sur 44 vaches Kouri, repartis en trois groupes (Tableau VII) en fonction de l’âge. Le système d’élevage des vaches est le ranching, mode d’élevage moderne basé sur l’intensification et la sélection. Les animaux sont abreuvés ad libitum avec de l’eau potable. Leur ration alimentaire quotidienne est à base de bourgou (Echinochloa stagnina) ou de paille de riz plus en complément du son de riz ou de blé et des pierres à lécher. Les animaux sont tenus en stabulation libre dans une étable couverte, pourvue de mangeoires et d’abreuvoir.

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Tableau VII: Répartition de l’échantillon selon l’âge des vaches Kouri prélevées Groupes d’âge Age (ans) Nombre de sujets Groupe 1 (G1)

[2-4]

21

Groupe 2 (G2)

]4-8]

12

Groupe 3 (G3)

]8-12]

11 44

Total

I.2.2. Matériel de prélèvement sur le terrain Le matériel utilisé pour le prélèvement du terrain est constitué des tubes EDTA, des aiguilles et port-aiguilles, matériel d’asepsie (coton, alcool, gants), une blouse blanche, des bottes, une glacière, des pots de fèces, des gants de fouilles I.2.3. Matériel d’analyses sanguines Le matériel utilisé pour les analyses sanguines est constitué des porte-lames, des lames de dimension 76 x 26 mm, des lames rodées de dimension 76 x26 mm, des aiguilles de type vacuten et porte-aiguilles, des vaccinostyles, microtube à hématocrite, des lamelles, matériel d’asepsie (cool, coton, gants), de l’huile d’immersion, du xylène, de papier essuyeur ou kleenex, un microscope optique flacons en plastique I.2.4. Matériel pour analyse coprologique Le matériel utilisé pour les analyses coprologiques est constitué de verres à pied gradués, de tamis, pipette pasteur, une balance électronique de marque ‘TANITA model 1479’, un pilon et un mortier en porcelaine, un microscope binoculaire, une solution dense de chlorure de sodium saturée (33 à 45%), des béchers en plastique gradués (75ml).

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I.3. Méthodes I.3.1. Méthodes de prélèvements et traitement des échantillons  Prélèvement du sang entier Des prélèvements de sang entier (5 à 10 ml) sur tube contenant l’EDTA (éthylène-diamine-tétra-acétate) ont été effectués au niveau de la veine jugulaire de chaque vache (Figure 15) et conservés au frais (+4° dans des glacières) au fur et à mesure. Ces prélèvements ont été effectués sur un effectif de 44 vaches. Chaque tube porte le numéro auriculaire de l’animal et les informations concernant l’âge, le nombre de vêlage ont été enregistrées sur notre fiche d’enquête.

Figure 15 : Prélèvement du sang.

64


 Prélèvement des fèces Les fèces ont été prélevées au niveau du rectum et mis en pots lesquels sont également étiquetés. Tous ces échantillons sont acheminés par bus au laboratoire central de l’élevage de Zinder situé à 530 km de Sayam.

I.3.2. Analyses de laboratoire I.3.2.1. Hématocrite L’hématocrite est le volume occupé par les globules rouges circulants dans le sang exprimé en pourcentage par rapport au volume total du sang. C’est un paramètre très important en santé animale, qui permet d’évaluer le degré d’anémie et de déshydratation chez un animal en médecine animale. Dans le cas des trypanosomes, c’est une variable qui, à défaut des trypanosomes détectables ou de la mise en évidence des traces de leur passage (anticorps), permet de juger de la trypanosomose chez les animaux surtout lorsqu’ils sont trypanotolérants. Les tubes à hématocrite utilisés ont une longueur de 75mm et un diamètre de 3± 0,1mm. Le remplissage s’est fait avec du sang obtenu au niveau d’une veine jugulaire. Pour déterminer le Pourcentage du Volume Capillaire (PCV), nous avons rempli les tubes capillaires de sang par capillarité. Un mastic permet de boucher un bout du tube capillaire. La microcentrifugation est faite selon la méthode de WOO qui consiste à réaliser une centrifugation différentielle du sang pendant 5mn à 13000 tours par minute dans un tube à hématocrite. Les mesures des PCV sont faites sur une plaque lectrice à microhématocrite (Figure 16)

65


Figure 16 : Lecture de l’hématocrite I.3.2.2. Numération des globules rouges La numération des hématies est une technique qui permet de compter le nombre de globules rouges dans le sang. Elle a été réalisée à l’aide d’un hématimètre (Neubauer) après aspiration du sang dans le mélangeur de Potain qui permet de diluer au 1/400 les hématies avec le soluté de Gros-Hayem : Na2SO4 (5 g) ; HgCl2 (25 g) ; eau q. s (pour 1000 ml). Le comptage a été fait selon le système « unités conventionnelles USA » (106/mm3). I.3.2.3. Numération des globules blancs La numération des globules blancs est une technique qui permet de compter le nombre des globules blancs après destruction des hématies et en présence des traces de bleu de méthylène, à l’aide de la solution Lazarus (acide acétique

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cristallisé 3g ; eau 100 ml ; 2 à 3 gouttes de la solution alcoolique à 1% de bleu de méthylène) et dilution au 1/10. III.3.2.4. Frottis sanguin Un frottis sanguin est du sang étalé sur une lame de microscope dans le but d’observer ses cellules et aussi les dénombrer. Les frottis réalisés ont été colorés au May Grumwald Giemsa. Les lames sont fixées dans le méthanol pendant 3 minutes à l’air, ensuite le frottis est mis dans une solution pure de Grumwald Giemsa pendant 3 minutes puis dans une solution de May Grumwald dilué au 1/2 dans du tampon à Ph 6,8 pendant 3 minutes, sans rincer le frottis est mis dans du Giemsa dilué au 1/10 dans le même tampon pendant 20 minutes et est lavé rapidement dans le tampon puis séché. Les observations ont été faites au grossissement 100 à immersion. Les lames sont méthodiquement explorées par bandes parallèles sur toute la « langue » du frottis.

Source : DRIEU, 2009.

Figure 17 : Réalisation d’un frottis sanguin

67


I.3.2.5. Examen coproscopique  La coproscopie La recherche et l’identification des œufs ont été faites à l’aide de la méthode de flottation.  Méthode de flottation Elle est utilisée pour la recherche des œufs de nématodes (strongles surtout) et des ookystes de coccidies. Principe Le principe de la méthode de flottation consiste à diluer le prélèvement fécal dans une solution de densité élevée (solution sursaturée de chlorure de sodium) afin de faire remonter à la surface du liquide les éléments parasitaires, de densité inférieure. Cette méthode est facile, rapide, peu coûteuse et sensible. Mais si la solution n’est pas dense, les œufs ne flottent pas, ou si elle est trop dense, il y’a déformation ou lyse. Mode opératoire Il consiste à homogénéiser le prélèvement dans un premier temps et dans un second temps déliter 5g de fèces dans 70ml de solution dense dans un verre à pied. Ensuite, nous avons tamisé le mélange dans une passoire à thé et nous avons rempli un tube avec le mélange obtenu (ménisque convexe). Puis nous avons recouvert le tube d’une lamelle sans emprisonner de bulles d’air. Nous avons, par la suite, laissé reposer durant 20 à 30 minutes ou centrifuger pendant 5min. Enfin, nous avons récupéré la lamelle sur laquelle les éventuels éléments parasitaires se sont collés (face inférieure) et délicatement déposé sur une lame porte-objet (Figure 20). Cette préparation a été observée au microscope aux grossissements x 4, x 10, x40 et même x100 avec l’objectif à immersion.

68


Source (Kass, 2007)

Figure 18: Mode opératoire de la méthode de flottation I.4. Analyses statistiques Les données sont saisies et traitées à l’aide de Microsoft Excel®. Les pourcentages, les moyennes et les écart-types ont été calculés pour les différents paramètres. Pour faciliter l’interprétation des données, les variables qualitatives ont été reclassées en variables dichotomiques à posteriori. Pour l’étude de l’effet de l’âge, trois groupes ont été constitués. Le logiciel R Commander® a été utilisé pour la comparaison des valeurs suivant le groupe d’âge. La p-value et le test de Fisher ont été également utilisés pour confirmer ou infirmer la signifiance des différences. La différence est considérée statistiquement significative si la pvalue < 0,05.

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CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION II.1. Résultats II.1.1. Analyses sanguines II.1.1.1. Hématocrite  Valeurs obtenues Un total de 44 échantillons a été analysé. L’hématocrite moyen a été de 37,17% avec un minimum 22% et un maximum de 62% (Tableau VIII). Dans l’échantillon, 87% des valeurs sont dans les normes (24 à 46%). Notons que 2% des animaux ont un hématocrite en deçà des normes et 11% au-dessus. L’animal est considéré comme anémié lorsque le niveau d’hématocrite est inférieur à 24%. Donc une seule vache a présenté une anémie dans cet échantillon. Tableau VIII: Valeurs de l’hématocrite Hématocrite (%)

Nombre de sujets

Fréquence (%)

22 – 27

3

7

30 – 35

16

36

36 – 41

9

20

42 – 47

6

14

48 – 53

7

16

54 – 59

2

5

59 +

1

2

Total

44

100

70


 Variation en fonction du groupe d’âge Le niveau de l’hématocrite a varié significativement avec l’âge des sujets (Tableau IX). Les sujets les plus âgés (G3) ont un hématocrite supérieur à celui des plus jeunes sujets (G1) (p-value < 0,05). Toutefois, lorsque la différence d’âge n’est pas grande, aucune variation significative de l’hématocrite n’est observée. Par contre, si l’écart d’âge est important, une différence statistique apparaît. Tableau IX: Variation de l’hématocrite selon le groupe d’âge Groupes

Classe d’âge

Hématocrite (%)

Ecart-type

N

G1

2-4 ans

35,19

6,53

21

G2

4-8 ans

39,89

8,63

12

G3

8-12 ans

45,75

9,82

11

p-value

0,0162*

G1 – G2

-

0,345

G1 – G3

-

0,0126*

G1 – G3

-

0,2922

G : groupe ; N : nombre d’individus ; (*) Différence significative II.1.1.2. Numération Formule Sanguine (NFS) II.1.1.2.1. Numération des globules rouges  Valeurs obtenues La valeur moyenne de la numération des globules rouges a été de 7,2±2,1 x1012/L. le taux de globules rouges a varié entre 4,7 et 11,5 x 1012/L (Tableau X). Les valeurs obtenues ont été similaires de celles retrouvées dans la littérature. Les valeurs normales sont comprises entre 5 à 10. 1012/L (avec une

71


moyenne de 7x1012/L). Parmi les sujets échantillonnés, 9% des sujets (soit 4 vaches) ont une numération en dessous des valeurs normales tandis que chez 18% des vaches, les valeurs obtenues sont au-dessus de la limite normale supérieure. Tableau X : Résultats de numération des globules rouges chez les vaches Kouri du CSMBS Numération rouge (x 1012/L)

N

Fréquence (%)

] 4-6[

17

39

[6-8[

16

36

[8-10[

3

7

[10-12[

8

18

Total

44

100

N : nombre de sujets  Variation selon le groupe d’âge Selon le groupe d’âge, aucune variation significative n’a été observée (Tableau XI). Tableau XI: Variation de la numération des globules rouges selon le groupe d’âge. Groupes

Classe d’âge

x 1012/L

Ecart-type

N

G1

2-4 ans

7,75

2,45

21

G2

4-8 ans

6,23

1,98

12

G3

8-12 ans

6,02

0,84

11

G : groupe ; N : nombre d’individus 72

p-value

0,0919


L’âge n’a pas eu d’effet sur la quantité de globules rouges chez la vache Kouri. II.1.1.2.2. Numération des globules blancs  Valeurs obtenues D’une manière générale, les valeurs de la numération des globules blancs ont été légèrement supérieures aux valeurs de référence (4 à 12 x 109 g leucocytes/L). Les valeurs sont comprises entre 6,5 x 109 et 16 x 109 leucocytes/L avec une moyenne de 10,46 ± 2,64 x 109/L. (Tableau XII). La moyenne chez les vaches Kouri a été non seulement supérieure à celles de la valeur de référence, mais hez 30% des sujets (soit 13 vaches/44) les valeurs sont au-dessus de la limite supérieure normale. Tableau XII : Résultats de numération des globules blancs chez les vaches Kouri du CSMBS Numération blanche (x 106/L)

N

Fréquence (%)

[6-8]

16

36

[9-12]

15

34

[13-15]

10

23

≥16

3

7

44

100

Total N : nombre d’individus  Variation selon le groupe d’âge

L’âge n’a pas eu d’effet significatif (p-value > 0,05) dans la variation de la numération des globules blancs (Tableau XIII).

73


Tableau XIII : Variation de la numération des globules blancs selon le groupe d’âge Groupes

Classe d’âge

(x 106/L)

Ecart-type

N

G1

2-4 ans

9.89

2.54

21

G2

4-8 ans

10.56

1.80

12

G3

8-12 ans

8.76

3.00

11

p-value

0.3373

G : groupe ; N : nombre d’individus II.1.2. Examens parasitologiques II.1.2.1. Parasites sanguins identifiés  Valeurs moyennes en hémoparasites Les analyses ont révélé une association de babésies/anaplasmes, dont la charge a été notée « ++ » et « +++ » pour caractériser respectivement l’infestation légère (5-10/1000) et l’infestation sévère (> 50/1000).

Figure 19: Babesia bovis

74


Anaplasma

Figure 20 : Anaplasma

La prévalence de l’infestation est de 100 % car toutes les vaches prélevées étaient infestées. L’étude a révélé une infestation moyenne (++) chez 45,4% des vaches (20 sur 44) et une infestation sévère (+++) chez 54,6% (24 sur 44) des vaches (Tableau XIV). D’une manière générale, le niveau d’infestation doit être considéré comme élevé car plus de la moitié des vaches sont très infestés.

Tableau XIV : Niveaux d’infestation par les babésies/anaplasmes Degrés d’infestation

Nombre de vaches

Fréquence (%)

++

20

45

+++

24

55

Total

44

100

 Variation des valeurs en hémoparasites suivant l’âge L’âge n’a eu aucun effet significatif (p-value > 0,05) sur l’infestation des vaches par les hémoparasites (Tableau XV). Même si les calculs statistiques n’indiquent aucune différence significative, on s’aperçoit que le pourcentage 75


d’animaux moyennement parasité est plus faible (22%) dans le groupe 2 des vaches âgées de 4 à 8 ans, par rapport au 62,5% et 50% obtenus respectivement dans les groupes 1 (2 à 4 ans) et groupe 3 (8 à 12 ans). Par contre, les vaches âgées de 4 à 8 ans (groupe 2) ont été plus sévèrement infestées (77,8%) que les jeunes vaches âgées de 2 à 4 ans (groupe 1) (37,5%). Tableau XV : Variation de l’infestation par les hémoparasites suivant l’âge Groupes/âge

N

Fréquence (%) ++

+++

Total (%)

p-value

0.1539

G1(2-4 ans )

21

62.5

37.5

100

G2 (4-8 ans)

12

22.2

77.8

100

G3(8-12 ans)

11

50.0

50.0

100

N : nombre d’individus

II.1.2.2. Parasites gastro-intestinaux identifiés  Valeurs obtenues D’une manière générale, l’infestation par les parasites gastro-intestinaux a été peu importante. Les analyses ont révélé une infestation légère caractérisée par le signe : « + » ou une infestation moyenne : « ++ ») par les Trichostrongylidés du genre Haemonchus d’après l’examen coprologique (Tableau XVI). La prévalence globale de cette infestation est de 27% (12 vaches sur 44). Parmi les sujets infestés, 7 sont légèrement infestés (+) et les 5 autres le sont moyennement (++). Il a été constaté que les jeunes sujets ont été les plus infestés même si la différence est très peu significative ; il en ressort que parmi les 12 sujets infestés, 7 sujets sont âgés de 3 à 4 ans.

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Tableau XVI : Les infestations par les parasites gastro-intestinaux Nombre de sujets

Niveau d’infestation

Fréquence (%)

N

+

++

Infestées

12

7

5

27

Non infestées

32

-

-

73

Total

44

-

-

100

II.1.2.3. Variation des parasites gastro-intestinaux suivant l’âge Une légère infestation a été observée dans toutes les tranches d’âge des vaches kouri prélevées avec une prévalence plus élevée chez les vaches du groupe 2 mais la différence n’a pas été significative. L’infestation légère est 2 fois supérieure à l’infestation moyenne chez les vaches du groupe 2. . Tableau XVII : Variation de l’infestation par les parasites gastro-intestinaux selon l’âge chez les vaches Kouri investiguées Groupes

N

Fréquence (%) +

++

Total (%) p-value

G1

21

18,8

18,8

100

G2

12

22,2

11,1

100

G3

11

12,5

0,0

100

0.8924

N : Nombre de sujets

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II.2. Discussion II.2.1. Méthodologie  Choix du site et de la période d’étude Notre étude qui a pour but de contribuer à une meilleure connaissance des parasitoses chez les vaches Kouri pour une meilleure prise en charge, a eu lieu au cours des mois de novembre, décembre 2016 à janvier 2017. Nous avons choisi cette période qui coïncide avec la fin de la période pluvieuse, période propice au développement des parasites sanguins et des parasites gastro – intestinaux. Sur un total de 423 vaches kouri, notre étude a concerné 44 vaches kouri âgées de 2 à 12 ans et dont le nombre de vêlage varie de 1 à 7. Notre choix a porté sur cette race Kouri car aujourd’hui cette dernière est menacée d’extinction à cause de la dégradation de son biotope naturel constitué des iles et berges du lac Tchad, mais aussi le croisement avec des bovins zébus (BOURZAT ET AL, 1992). Par conséquent des actions de protection et de préservation en sa faveur doivent être intensifiées. C’est ainsi que pour la conservation de cette race bovine, les pouvoirs publics du Niger ont mis en place, depuis 1977, le Centre Secondaire de la Multiplication du Bétail (CSMB) de Sayam dont l’activité essentielle est la sélection et la multiplication du taurin kouri.  Méthodes de diagnostic utilisées L’hématologie Le frottis sanguin Le sang prélevé est étalé en couche mince (frottis), puis coloré avec du Giemsa (MGG). Le prélèvement est opéré sur au moins 10% des vaches d'un troupeau. C’est une méthode pratique et facile. Cependant, elle est moins sensible que la

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centrifugation différentielle en microtube à hématocrite. L’hématologie donne les meilleurs résultats pour une application pratique sur le terrain. Elle permet de déceler des infections, même légères, 6 à 10 jours avant que les parasites ne soient apparents avec les méthodes d'examens directs. Elle fournit en plus une indication sur l'état général de l'animal par la mesure de l'hématocrite (DRIEU, 2009). L’hématocrite : L’hématocrite correspond à la contraction d’hémato (sang) et de crit(séparation). Quand il a été décrit pour la première fois, le terme de l’hématocrite était le nom de la procédure pour séparer le sang et ses composants majeurs : les érythrocytes empilés, la couche de buffy coat correspond à un ensemble de différentes cellules : Les plaquettes ; les lymphocytes ; les monocytes : les éosinophiles ; les neutrophiles ; les basophiles et les érythrocytes nucléés. Aujourd’hui, l’hématocrite est équivalent au volume occupé par les cellules sanguines circulantes par rapport à un volume donné du sang. Il est obtenu suite à une centrifugation du sang et correspond au volume des cellules empilées. Cette valeur est utile pour l’appréciation rapide de l’existence d’une anémie et de la sévérité de celle-ci. Elle permet de déceler les infestations et permet aussi de fournir une indication sur l’état général de l’animal - La coproscopie C’est une méthode qui consiste à rechercher et à identifier des œufs. Les avantages de cette technique sont sa simplicité, son faible coût et l’absence de déformation comme lors d’utilisation de solutions denses (SLOSS et al.,

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1994). Cependant, si la solution n’est pas assez dense, les œufs ne flottent pas ou bien si elle l’est de trop ; il y a déformation ou lyse possible (FOREYT, 1989) En plus, elle permet d’obtenir dans le culot, les œufs de toutes les espèces de parasites y compris les plus lourds (œufs de trématodes). En revanche, le culot analysé peut encore contenir de nombreux débris, diminuant ainsi la sensibilité, et cette technique peut être longue en l’absence de centrifugation (SLOSS et al., 1994) II.2.2. Résultats II.2.2.1. Analyses sanguines L’hématocrite moyen de tous les animaux bien qu’indicatif donne une idée de l’état général des troupeaux. En effet, le taux de l’hématocrite moyen des bovins a été de 35 %. Les résultats obtenus ont montré que la majorité des vaches ont un hématocrite normal. Une seule vache a eu un taux d’hématocrite inferieur à la normale. Cette baisse de l’hématocrite observée peut être due à la réduction du volume des globules rouges, du taux d’hémoglobine par les parasites gastrointestinaux (strongles). En effet, pendant la saison sèche, la plupart des larves sont en hypobiose; les adultes par contre sont en symbiose. Ils peuvent être responsables de la réduction du taux d’érythrocytes, de perte de poids dans le troupeau durant la saison sèche. Les infestations par des parasites gastrointestinaux et des parasites sanguins affectent la santé des animaux par une diminution du taux des hématies entrainant ainsi une anémie. Avec un taux d’hématocrite bas observé chez un seul animal, l’explication demeure délicate car cela peut être dans ce cas précis du à une erreur dans la mesure. Dans le cas contraire, il se pourrait que cette vache soit exceptionnellement plus parasitée par les hémoparasites, situation qui conduira à une baisse de son hématocrite. En effet, SOFFO (2010) a eu à souligner l’effet de la parasitémie sanguine élevée comme facteur de baisse de l’hématocrite chez les vaches infestées par les trypanosomes. Pour les cas du taux d’hématocrite supérieur aux valeurs

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normales, plusieurs facteurs peuvent être incriminés. Entre autres, il y a notamment un traitement aux corticoïdes, un état de déshydratation (diarrhée, fièvre intense, soif etc.) qui peuvent entrainer une perte d’eau du corps et donc une hémoconcentration. En effet, au moment des prélèvements sanguins tous les abreuvoirs n’étaient pas remplis, de ce fait, les vaches les plus faibles n’avaient pas accès à l’eau d’où une déshydratation chez ces dernières. SOFFO (2010) a obtenu un taux d’hématocrite bas (22%) chez les bovins en Côte d’Ivoire qui serait lié à la déshydratation donc à l’hémoconcentration causée par la diarrhée observée chez certaines vaches. Le fait que les prélèvements ont été réalisés en saison sèche (novembre-janvier) peut être un facteur d’augmentation de l’hématocrite comme l’ont rapporté NDIAYE et al. (1991). En effet, cette augmentation en saison sèche résulterait du fait que pendant cette saison, le parasitisme est moins important parce qu’il y a moins de vecteurs hématophages (tiques ou glossines) transmetteurs d’hémoparasites aux animaux. Les résultats de notre étude ont montré un taux d’hématocrite plus élevé chez les vaches les plus âgées. La variation de l’hématocrite selon l’âge est très controversée. Selon certains auteurs, l’âge ne semble pas avoir d’influence (MAMMERICKX, 1978 ; CHARPENTIER, 1968). Pour d’autres auteurs, par contre, l’âge influe le taux de l’hématocrite chez les bovins, ainsi, les études réalisées par SOFFO en 2010 ont montré un taux d’hématocrite plus élevé chez les sujets les plus âgés Cette variation peut être expliquée par une sensibilité plus faible des adultes aux hémoparasites. . Concernant, la numération des globules rouges, la variation a été observée dans les deux sens. En effet, chez certaines vaches, le taux de globules rouges est inférieur à la limite inférieure de référence (24 %) tandis que pour d’autres, les valeurs sont au dessus de la limite supérieure préétablie même si une bonne partie de l’échantillon a des valeurs comprises dans les limites de référence. Pour les valeurs retrouvées en dessous de la limite inférieure, plusieurs facteurs

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pourraient entrer en jeu. Ces vaches pourraient avoir un niveau plus élevé d’hémoparasites. En effet, l’examen du frottis sanguin a révélé qu’au moins 50% des sujets avaient un niveau élevé de Babésia/Anaplasma. Les hémoparasites intracellulaires comme les Babésies qui vont entrainer une lyse des hématies conduisent à une diminution du nombre de ces cellules sanguines. Il se peut également que certaines des vaches au moment des prélèvements aient un état de stress moindre par rapport aux autres ce qui pourrait être un facteur de baisse de la numération. Cette explication est en accord avec les observations de DRIEU (2009) ; DOXEY (1977) qui ont rapporté que la tranquillisation entraine une diminution des valeurs de l’hémogramme. S’agissant des vaches qui ont un taux de globules rouges supérieure aux valeurs de référence, cela peut résulter d’une hémoconcentration suite à une déshydratation en raison de l’insuffisance de l’abreuvement et de la chaleur pendant les temps de collecte sanguine. Les vaches stressées pouvaient avoir des valeurs plus élevées d’hématies comme il a été rapporté par DRIEU (2009). Le stress agit en provoquant l’hypoxie qui se traduit au niveau sanguin par une hypoxémie. L’organisme pour répondre à ce fait accentue l’érythropoïèse d’où l’apparition d’une polyglobulie d’origine hypoxémique. De même, les facteurs nutritionnels et d’équilibre hydrique entrainent une augmentation de la numération des globules rouges comme l’ont souligné NDOUTAMIA et GANDA (2005) ; FRIOT et CALVET (1973). Le taux de globules blancs a été plus élevé comparé aux valeurs de références établies (46%) chez les bovins. Cette augmentation obtenue chez les vaches Kouri investiguées peut être soit normale chez cette race ou soit en partie due au fait qu’elles sont relativement plus parasitées par rapport aux bovins pris comme référence. Les leucocytes étant impliqués dans la défense de l’organisme, plus ce dernier est infesté par des agents pathogènes comme les parasites, plus les leucocytes doivent être en quantité suffisantes pour répondre à l’agression

82


parasitaire. Les leucocytes qui sont surtout dans cette variation sont les éosinophiles et l’on parlera d’éosinophilie car ce sont ces dernières qui sont surtout impliqués dans la défense antiparasitaire (SMITH, 2008 ; SCHALM et al., 2000 ; DOXEY, 1977). Il serait également possible que certaines vaches soient en infectées par des bactéries latentes au moment des prélèvements ; ce qui peut entrainer chez elles une augmentation de la numération des globules blancs dans sa portion neutrophilique. Nos résultats n’ont pas montré d’effet significatif de l’âge sur la numération des globules rouges et des globules blancs. Peu d’études ont rapporté l’effet significatif de l’âge sur la numération des globules rouges et des globules blancs. II.2.2.2. Examens parasitologiques La prévalence estimée dans cette étude est la proportion des vaches chez lesquelles les parasites ont été détectés au moment précis des prélèvements sans savoir quand l’animal a été infesté. Tout animal a été considéré « infesté » s’il a été parasitologiquement positif. Par contre, la prévalence réelle tiendra compte des nouvelles et anciennes infestations. De ce fait compte tenu de la sensibilité relative de la méthode de diagnostic (frottis sanguin) que nous avons utilisé, la prévalence obtenue dans cette étude serait inférieure à la prévalence réelle. En effet, plus l’infestation est chronique et persistante, plus grande est la prévalence. L’infestation par les hémoparasites Babésia/Anaplasma a été d’une manière générale très importante (prévalence). Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce résultat. La période des prélèvements qui a en partie coïncidé avec la fin des saisons de pluies – début saison sèche (mois de novembre et décembre) peut être l’une des causes de cette forte infestation. Cette observation corrobore les résultats de SOFFO (2010) selon lesquels les plus hauts niveaux d’infestation par les hémoparasites (trypanosomes, anaplasme et babésies) sont notés pendant 83


la période de fin saison des pluies – début saison sèche. Ceci s’explique par le fait que les vaches sont exposées aux vecteurs tels que les glossines et tiques qui deviennent nombreuses pendant cette période intermédiaire pour infester un grand nombre d’individus. Par ailleurs, pendant ces périodes, les animaux n’ont pas encore été déparasités, d’où le niveau de parasitisme élevé chez les vaches. Comme d’autres auteurs l’ont signalé, les facteurs tels que l’âge, la race de bovin ou les vecteurs peuvent aussi augmenter la parasitémie (CALLOT, 2010 ; SOFFO, 2010 ; DRIEU, 2009). Les études de BUCK et METZGER (1940) effectuées à Madagascar ont montré que les taurins sont plus sensibles à l’infection par les babésies que les zébus. Il en est de même dans le cas de notre étude chez les taurins kouri qui sont reconnus par leur sensibilité à la babésiose. Les études de SOFFO (2010) ont montré que le niveau d’infestation par les hémoparasites et parasites gastro-intestinaux est nettement supérieur chez les métis zébus contrairement aux taurins N’dama. En plus, il s’est révélé que les vaches hautes productrices de lait sont les plus sensibles dans le cas spécifique de la babésiose bovine (CALLOT, 2010). Il en est de même dans notre étude que certaines vaches de l’échantillon sont en lactation, facteur de stress qui en entrainant une baisse de l’immunité

favorisant ainsi l’infestation par les

hémoparasites. Aucune variation significative du taux d’infestation par les hémoparasites n’a été observée en fonction de l’âge. Par contre, d’autres études ont montré une sensibilité plus marquée des jeunes sujets à ces hémoparasites babésia /anaplasma. (SOFFO, 2010). Les résultats de coprologie réalisée d’après la méthode de flottaison et de sédimentation ont révélé un faible niveau d’infestation des vaches par les strongles du genre Haemonchus dont les œufs ont été retrouvés dans les fèces. La prévalence de 27% obtenue dans cette étude est plus élevée que celle de 21,7 % rapportée par SOFFO (2010). Cette différence peut être liée à la race ou au climat. En effet, certaines races de petit format comme les N’dama sont assez résistantes et présentent des taux d’infestation plus faibles (SOFFO, 2010). A la 84


différence de SOFFO (2010) et ACHI (2003) qui ont mené leurs études dans un milieu plus humide, la présente étude s’est déroulée dans une zone où le climat est de type tropical aride, ce qui ne favorise pas l’infestation par ces strongles. Il est à noter qu’au terme de notre travail les jeunes vaches qui doivent assurer la relève du troupeau sont les plus touchés (3-4 ans). Notre étude est en désaccord avec ceux de BOUCHEIKHCHOUKH (2012) selon lesquels l’age n’influe pas sur l’infestation par les strongles. En effet, sur 12 sujets infestés par les strongles ; 7 sont âgés de 3 à 4 ans. En Afrique de l’Ouest, la classe d’âge des vêles au sevrage jusqu’ à un âge adulte est considéré comme groupe à risque. Les animaux adultes ont des charges parasitaires inferieures et excrètent moins d’œufs dans les selles ZINGSSTAG (2000). Cela confirme les résultats de notre travail dans la mesure où les jeunes animaux ont été les plus affectés. Les observations de KAUFMANN et PFISTER (1990) ont montré une augmentation de la charge parasitaire chez les animaux très âgés, ce qui n’a pas été le cas dans notre travail. Les études de SALAS et SHEIKBOUDOU (1988) ont montré que les vaches exotiques s’adaptent facilement aux conditions climatiques et d’infestation par les parasites comme les vaches locales. Cette observation corrobore avec notre étude montrant que les vaches Kouri présentent le même profil que les vaches locales.

II.3. Recommandations et perspectives II.3.1. Recommandations A l’issu de cette présente étude, nous formulons des recommandations aux structures suivantes :  à la direction générale du Centre de Multiplication de Bétail de Niamey :

85


 diligenter une étude sur les cas spécifiques d’hémoparasitoses afin de mettre en place un programme annuel de déparasitage ;  renforcer les capacités des agents du centre en matière de santé animale.  CSMB de Sayam :  Elaborer et suivre un bon programme de déparasitage basé sur le déparasitage externe (contre les tiques)  diversifier les antiparasitaires utilisés pour éviter les phénomènes de résistance ;  proposer à la Direction générale une liste des vaches à reformer.  Organiser des sessions de recyclage des professionnels vétérinaires pour la reconnaissance, la détection, la prévention et le traitement des maladies principales du bétail  Diffuser les notes d’information sur la prévention et le traitement des principales maladies parasitaires  Lutter contres les hémoparasitoses et parasitoses du tube digestif par l’utilisation de médicament de bonne qualité administré par un personnel compétent  Accélérer le renforcement des capacités des laboratoires régionaux pour une grande présence sur le terrain.

II.3.2. Perspectives Comme perspective à ce travail, il paraît judicieux d’étudier la sérologie chez les Vaches Kouri du Centre Secondaire de Multiplication de Bétail de Sayam pour permettre de diagnostiquer les affections bactériennes.

86


CONCLUSION Au Niger à l’instar des autres pays africains, le développement de l’élevage est une priorité nationale. En effet, il contribue non seulement à l’amélioration de l’alimentation des populations mais aussi et surtout à la production de richesse. Un des plus grands défis auquel le Niger est confronté dans le troisième millénaire est d’assurer à sa population galopante un niveau de sécurité alimentaire satisfaisant. L’agriculture en général et l’élevage en particulier reste une des voies utilisées pour atteindre cet objectif. C’est pourquoi au fil des années, l’élevage nigérien accorde beaucoup plus d’importance à la maitrise et à la connaissance des potentiels productifs tout en conservant et en valorisant les ressources génétiques pour l’amélioration de la productivité et des productions animales. En effet, le Kouri qui est une race locale du Tchad procure aux éleveurs du lait, de la viande et de l’argent. La destruction de leurs environnements

naturels

et

l’apparition

des

maladies

émergentes

et

réemergentes dus aux changements climatiques sont les causes de menaces les plus fondamentales. Cette tendance accentue et menace à terme le maintien de la race dont les effectifs sont en nette diminution. Le cheptel nigérien en général et celui de Kouri en particulier a connu une crise sur le plan sanitaire et génétique, l’indisponibilité des principaux prestataires de service, la suspension des projets et programmes, la disparition des animaux, les prélèvements dans les ranchs et stations d’élevage sont autant de causes parmi d’autres entravant l’élevage de l’espèce et contribuant par ailleurs à sa disparition. C’est dans ce contexte que nous avons réalisé cette étude qui s’est fixée comme objectif général de contribuer à l’etude des parasitoses chez les vaches kouri dans le Centre Secondaire de Multiplication de Bétail de Sayam. Les objectifs spécifiques ont été de déterminer les valeurs de certains paramètres hématologiques chez les vaches Kouri. Il s’agit de déterminer le taux moyen de 87


l’hématocrite, les valeurs de la numération formule sanguine, et le niveau d’infestation en hémoparasite chez ces sujets et d’évaluer le niveau de parasitisme gastro-intestinal chez ces vaches. La réalisation de ce travail a suivi une approche méthodologique comportant une méthode descriptive avec une fiche d’enquête de terrain et une méthode analytique constituée par des examens de laboratoire. Les travaux de terrain ont été menés de novembre 2016 à janvier 2017. Pour les examens de laboratoire, des prélèvements de sang et de matières fécales ont été effectués sur 44 vaches. A partir des échantillons de sang, l’hématocrite, la numération des globules rouges, la numération des globules blancs et les frottis sanguins ont été effectués pour la recherche et l’identification des hémoparasites. Pour la recherche et l’identification des parasites gastro-intestinaux, les fèces ont été analysées. Il ressort de ce travail que les vaches Kouri ont un hématocrite moyen de 37 ,17%, une numération de globules rouges de 7 ,2 ±2 ,1.1012 globules rouges /L, une numération de globules blancs de 10 ,46±2 ,64.106globules blancs /L. L’examen du frottis a révélé de façon globale que les sujets sont sévèrement infestés par les hémoparasites de genre Babésia /Anaplasma avec une prévalence de 100 %. L’analyse coprologique a permis la mise en évidence d’une légère infestation par les strongles du genre Haemonchus pour une prévalence de 27%. Les paramètres hématologiques ici étudiés chez les vaches Kouri sont dans le même ordre de grandeur que les valeurs de référence établies chez les vaches avec une légère tendance à la hausse. Pour l’ensemble des résultats obtenus, l’âge n’a pas été d’une influence significative excepté l’hématocrite. Au regard des résultats issus de cette étude, des recommandations ont été formulées à l’endroit de la direction générale du centre de multiplication secondaire de bétail de Niamey mais aussi du centre secondaire de multiplication de bétail de Sayam pour une meilleure prise en charge sanitaire des bovins du Niger d’une manière générale et des vaches Kouri du centre de Sayam en particulier. 88


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96


ANNEXES Annexe 1: Prévalence des pathologies animales chez les vaches kouri à l’échelle nationale et à Diffa Source :rapport annuel Affections Arthrite Buccales Carence/ Avitaminose Circulatoire Coccidiose Cutanées Dermatophylose Dermatose nodulaire Digestives Ecthyma contagieux Etat fébrile/Hyperthermie Fourbure Gale Ictère Kyste/abcès Locomotrice Mammite Observation de rage Obstétricales/ Dystocie Oculaire (kératite, conjonctivite...) Organe de sens Parasitisme Externe. Parasitisme Interne Plaies/traumatisme Respiratoires Rétention placentaire Stomatite Suspicion Charbon bactéridien Suspicion charbon symptomatique Suspicion choléra aviaire Suspicion fièvre aphteuse Suspicion Pasteurellose Suspicion piroplasmose Suspicion pleuropneumonie Trypanosomiase Urogénitales Verrue Total 2015

National 451 509 20542 1388 106 896 30 2821 18925 24 3842 871 141 9 865 2255 219 1 1354 515

Région Diffa 2 20 171 9 0 0 1 6 429 0 18 52 0 0 10 15 3 0 12 1

Taux 0,44 3,93 0,83 0,65 3,33 0,21 2,27 0,47 5,97 1,16 0,67 1,37 0,89 0,19

373 27 356 104 175 4149 15 339 262 103 29

6 256 7 984 47 158 6 0 0

1,61 0,94 7,66 1,13 1,03 2,29 -

29

0

-

20 1681 1486 690 54 4307 1087 9 217 055

0 115 31 277 4 4 47 1 9 685

6,84 2,09 40,14 7,41 0,09 4,32 11,11 4,46

97


Annexe 2: prévalence des pathologies enregistrées au cours des 5 dernières années Pathologies

2012

2013

2014

2015

2016

Total

Affections digestives

12

22

32

40

25

131

Affections respiratoires

0

0

6

4

Affections traumatiques

8

4

20

10

Affections oculaires

0

0

0

4

Affections génitales (prolapsus)

8

8

25

0

0

41

Affections génitales (rétention

0

0

0

23

0

23

Affections locomotrices (boiteries)

1

0

0

0

0

1

Etat fébrile : asthénie

0

0

0

1

0

1

Suspicion Rickettsioses

0

9

0

0

0

9

Affections génitales (dystocie)

1

1

0

2

0

4

Affection urinaire

0

0

0

1

2

3

Fièvre de 3 jours

43

26

15

0

5

89

Parasitisme interne/externe

0

16

8

2

26

Suspicion Fièvre aphteuse

61

0

76

137

suspicion piroplasmose

0

3

3

10

16

166

51

559

10 9

51 4

placentaire)

Diarrhée Total

13 134

98

86

122


Annexe 3: Fiche d’enquête élevage N° auriculaire

Nom

Age

Sexe

99

Nombre de vêlage

Alimentation


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;  d’observer en toute circonstance les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure »


CONTRIBUTION A L’ETUDE DES PARASITOSES CHEZ LES VACHES KOURI DANS LE CENTRE SECONDAIRE DE MULTIPLICATION DE BETAIL DE SAYAM AU NIGER Résumé

La présente étude a été conduite dans le but d’apprécier l’état sanitaire des Vaches Kouri au sein du Centre Secondaire de Multiplication de Bétail de Sayam, village situé dans le Nord-est de Diffa (Niger). Après une première étape de revue bibliographique, le travail expérimental a consisté à effectuer des prélèvements sanguins sur tube EDTA et de fèces dans des pots de fèces sur 44 vaches pour des examens hématologiques et coprologiques. L’hématocrite a été mesuré après centrifugation à l’aide d’une centrifugeuse réfrigérante Histam – Plus – R. La numération des globules rouges a été effectuée par un hématimètre Neubauer®. Pour la numération des globules blancs, la solution de Lazarus et le bleu de méthylène sont utilisés. La technique

de flottaison a servi à la

réalisation de l’examen coprologique. A l’issu de ce travail, les vaches Kouri ont un hématocrite compris entre 22 et 62% dont une moyenne de 37,17%, la numération des globules rouges varie de 4,7 à 11,5.106/mm3 avec une moyenne de 7,2±2,1.1012 hématies/mm3, la numération des globules blancs a varié de 6,5 à 16.103 leucocytes/mm3 avec une moyenne de 10,46±2,64 x 103/mm3. Les résultats de frottis ont révélé une association de Babésia/Anaplasma avec une prévalence de 100%. L’analyse coprologique a permis d’avoir une prévalence de 27% d’infestation aux strongles digestifs du genre Haemonchus. Au regard des résultats obtenus, quelques recommandations ont été formulées à l’endroit des Centres de Sayam et de Niamey pour une meilleure prise en charge sanitaire de la vache Kouri qui est une race en voie de disparition. Mots Clés : Vaches Kouri, coprologie, hématologie, CSMB, Niger Mlle Safiatou LAWAN BARMA Safial2015@yahoo.com Tel : + 227 99 10 92 25/ + 221 78 296 37 42, Niamey (NIGER)


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