UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ************************* ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.) DE DAKAR
Année : 2017
N° :06
RECHERCHE ET DOSAGE DE L’AFLATOXINE B1 DISTRIBUE A DAKAR ET DANS DES FERMES AVICOLES DE LA ZONE PERIURBAINE DE DAKAR THESE : Présentée et soutenue publiquement le 27 mai 2017 à 10H00 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par
Nadège MINOUGOU Née le 06 Août 1993 à Ouagadougou (BURKINA FASO)
Jury Président
:
M. Bara NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar
Rapporteur de thèse :
M. Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Membre
:
Mme Bellancille MUSABYEMARIYA Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar
Directeur de thèse :
Dr Assiongbon TEKO-AGBO Chargé de Recherches à L’EISMV de Dakar
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83
COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET
LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur de la Recherche/Développement Année Universitaire 2016 - 2017
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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–EMBRYOLOGIE M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur (disponibilité) M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de Conférences Agrégé
PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIETHERAPEUTIQUE M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. Adama SOW, Maître de Conférences Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire
CHIRURGIE-REPRODUTION M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de Conférences Agrégé M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant
DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES (HIDAOA) M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de Conférences Agrégé Madame Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé
PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE AMBULANTE M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences Agrégé Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé
MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur M. Philippe KONE, Maître de Conférences Agrégé (disponilité) Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRESZOOLOGIE APPLIQUEE M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudoné L. DAHOUROU,Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche
PHARMACIE-TOXICOLOGIE M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de recherche M. Gilbert Komlan AKODA, Maître Assistant (disponibilité) M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître Assistant M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur Vétérinaire vacataire
DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire
SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif
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DEDICACES
A Dieu, Alpha et Oméga, ton omniprésence m’a permis de relever les défis. Ma présence à Dakar a été un miracle et tu n’as cessé de manifester ta grâce pour moi durant mon séjour. Merci DIEU trois fois SAINT. Je dédie ce modeste travail : A mon Papa chéri François L. MINOUGOU, tu t’es toujours sacrifié pour nous ; tu as travaillé sans relâche pour être un modèle pour nous. Dans la foi tu nous as donné l’exemple et dans les études tu as placé la barre très haute et c’est avec plaisir et fierté que je relève le défi de faire mieux que toi. Les mots me manquent pour te dire MERCI mais je prie DIEU qu’il te montre les fruits de ton sacrifice, je t’aime Papa. Ce travail est le tien. A ma défunte Mère Haoua KABORE, ton départ si précoce a été ma force à me battre. J’espère que tu es fière de moi de là où tu es. Tu me manqueras toute ma vie Maman. Merci de t’être battue jusqu’au bout pour nous. A ma Petite Sœur chérie, Géraldine Esther MINOUGOU ma jumelle de quelques années, mon amie, ma fille, ma conseillère, ta maturité me surprend. Je te dédie ce travail Dina, qu’il te serve d’exemple pour tes études et que DIEU prenne lui-même soin de toi. Je t’aime sœurette. A mon Petit Frère Samuel MINOUGOU, que DIEU continue de te bénir et que tu grandisses sur tous les plans. Tu dois faire mieux que ta grande sœur. A mes défunts Grand- parents Rimzekedo MINOUGOU, Blandine MINOUGOU, Rahman B. Y. KABORE, je rends grâce à DIEU de m’avoir permis de vous connaitre. Votre amour demeure dans mon cœur. Je ne vous oublierai jamais. A mes Oncles Abdoulaye MINOUGOU, Vincent MINOUGOU, Zacharie MINOUGOU, Ousmane KABORE, Issaka KABORE, Karim KABORE, Moumouni KABORE merci pour votre soutien durant toutes ces années. Que DIEU vous le rende au centuple.
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A mes Tantes Jeanne, Maiimouna, Rakia, Martine, Madelaine, Abibou, Ramata, Zalissa, Mamounata, Adjiratou merci d’être des mamans pour moi. Votre bébé est arrivé là grâce à vos prières et à votre amour merci pour votre affection et vos conseils. A mes Cousins Théophile, Sambo, Richard, Abdou, Esai, Moussa, Fabrice, Franck, Azize, Sékou, Feu Roger, Parfait, merci d’être là pour moi. A mes Cousines Fati, Judith, Mounira, Yasmina, Laeticia, Sylvia, Juliette, Innocente, Aminata, Zenabou, Ashley, Aicha, Fahouzia, Nafissatou, Nadia, Farida, merci pour votre soutien multiforme mes sœurs. Que DIEU nous garde soudées. A mon Grand frère, ami, confident Feu Méschac ATTIWASSONOU, tu m’as soutenue et tu m’as donnée le goût de l’excellence, tu m’as soutenue dans la foi et dans tous les aspects de ma vie. Ton départ si subit a été un coup dur pour moi; j’espère que de là où tu es, tu es fier de moi. A ma Grande sœur Docteur Germaine MINOUGOU, ton abnégation au travail est pour moi un exemple à suivre. A mon Ainée Abiba ZERBO, tu m’as accueillie à Dakar et tu m’as donné l’amour d’une sœur, merci. Je prie que DIEU te bénisse ta famille et toi. Au Docteur Samuel MINOUGOU et à sa famille, merci d’avoir participé à ma formation. Que DIEU continue de vous bénir. Au Docteur Constant ZOMBRE vous m’avez donné le goût de la profession vétérinaire. Merci pour tout. Au Docteur Thierry KY, merci de m’avoir encouragé à faire des études vétérinaires. Vous êtes pour moi un modèle. Que DIEU vous bénisse. A Tonton Charles BONKOUNGOU, merci pour vos précieux conseils. Au Docteur Assiongbon TEKO-AGBO, merci d’avoir accepté avec promptitude encadrer ce travail, merci pour vos sages conseils. Votre constante disponibilité et votre rigueur a permis la réalisation de ce travail .Vous avez été pour moi plus qu’un encadreur. Que DIEU vous bénisse. Au Docteur Esperance Paterne Mbouzo-FAGA, merci pour ta présence dans ma vie.
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Aux Docteurs Dieudonné DAHOUROU, Madi SAVADOGO, Arnaud CAMARA, Sinaly DOSSO, Geofroy DJOSSA, Elysé ZOUAKA, Aristide KABORE, Omar vous m’avez beaucoup soutenu dans ce travail. Merci pour votre disponibilité. Au Docteur Charles DIENG, merci pour votre soutien inestimable dans ce travail. Au Pasteur Abel OUEDRAOGO, à Maman Koro, à la Grande sœur Tabitha, à Caleb et Benaja, vous êtes une famille pour moi. Merci pour tout votre soutien. A mes Pasteurs de la zone 1, Feu Joanhy BAZEMO, Philippe YAMEOGO, Boureima OUEDRAOGO, Elie OUEDRAOGO, Antoine KABORE et leurs épouses merci pour vos prières qui m’ont vraiment soutenue. A Pasteur Maxime KOUDA, maman Nathalie et sa famille, je vous suis reconnaissante pour tous vos bienfaits. Que DIEU vous bénisse A Pasteur Oscar BAYIHA, à maman Gladys et aux filles (Anne, Jeanne et Elisabeth) je vous suis reconnaissante. A mes promotionnaires burkinabé Mariam ALHAMDOU, Bruno Lalidia OUOBA, Idrissa SAVADOGO, Douada Nabi DAO, nous avons fait ce chemin ensemble partageant nos moments de joie et de tristesse. Merci d’avoir été là pour moi. Continuons à vivre comme une seule famille. A la 44ème promotion, nous avons été une équipe organisée et travailleuse, merci pour tout. A mes filleuls Basse KABORE et Abdoul Fataf SORE, que ce travail vous serve de tremplin. A ma jumelle Damitoti YEMPABOU, tu es une sœur pour moi. Merci pour ces moments partagés. A ma sœurette et amie Yasmine ALLY, t’avoir comme conseillère et confidente est une grâce pour moi. Que DIEU te bénisse A ma voisine et sœur Mariam ALHAMDOU, tu m’as beaucoup appris et vivre avec toi dans la même chambre pendant six ans m’as beaucoup formée. Merci pour tout.
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A mes frangins et frangines, Anita SANON, Eunice, Marina, Saly, Anita MILLOGO. Brice, Hamidou, Rosario, Epiphane, Camille, Aristide, Bogré, Boris, Donald, Mathieu, Fataf, Adéline, Maiimouna, Arielle, que ce travail vous motive à aller de l’avant. A mes grandes sœurs Rachidate, Akoss, Adzo, Edem, Luce, Chantal, Eliane, Adèle, Tabitha, Sergine, Clavery, Maboe merci pour vos conseils. A mes amis : Alou, Latifatou, Rafiou, Caroline, Jacques, Ana, Nina, Raina, chantal, Basile, Naomie, Rebecca, Eunice, Laurianne, Jeanne, Béthel, Basile, Hector, Esaïe, Antoine, Abdoul, Djeyinaba, Binette, Viviane, … merci pour tout. Aux filles de la 44ème promotion Clavery, Maiimouna, Rita, Marie-Louise, Safia, Mariam, Ruffine, Elizabeth, Aissatou, Maboe, Mame Awa, Awa Yena, vous êtes devenues pour moi des sœurs. A Monsieur SARR du cabinet AVIVET, merci pour votre aide. Que DIEU vous bénisse. A l’ASB, l’AEVBD, j’ai beaucoup appris avec vous. Merci d’avoir contribué à ma formation. A l’église de Pikine et du temple évangélique, merci de m’avoir soutenue dans la foi.
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REMERCIEMENTS Nos sincères remerciements vont : Au Directeur Général de l’EISMV de Dakar, Professeur Yalacé Yamba KABORET. Au Dr TEKO-AGBO, sincères remerciements pour vos précieux conseils et votre disponibilité si paternelle. Au chef du laboratoire de mycotoxines de l’Institut de Technologie Alimentaire de Dakar, Mr BEYE. A madame Fatou DIAKHATE, technicienne au laboratoire de mycotoxines de l’ITA. Au Professeur Oubri Bassa GBATI pour avoir accepté de rapporter ce travail. Aux membres de notre jury de thèse. A tous les enseignants de l’EISMV pour la qualité de vos enseignements. A tout le personnel de la scolarité. Au Groupe Biblique Universitaire de Dakar (GBUD). A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD). A la Communauté des Etudiants Vétérinaires Burkinabé au Sénégal (AEVBD). A Docteur Charles DIENG, merci pour votre disponibilité A Mr SARR d’Avivet merci d’avoir accepté m’aider A Mr Theophraste LAFIA A l’équipe de veto partener’s merci pour votre soutien A l’ambassade du Burkina Faso au Sénégal ; A ma patrie, le Burkina Faso ; A mon pays d’accueil, le Sénégal ; A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail. vii
A NOS MAITRES ET JUGES
A notre Maître et Président de Jury, Monsieur Bara NDIAYE Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar C’est un grand privilège que vous nous faites en acceptant de présider ce jury de thèse. Votre approche cordiale et la facilité avec laquelle vous avez répondu favorablement à notre sollicitation nous ont marqué. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude. Hommage respectueux.
A notre Maître et Rapporteur de Thèse Monsieur Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Vous nous avez fait un grand honneur en acceptant de rapporter cette thèse. Vos qualités humaines et intellectuelles alliant simplicité, amabilité, courtoisie, rigueur suscitent l’admiration et font de vous un modèle d’enseignant. Permettez-nous de vous exprimer toute notre reconnaissance, notre considération et notre estime.
A notre Maître et Juge, Madame Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar C’est pour nous un réel plaisir de vous compter parmi les membres de ce jury. Malgré vos multiples et importantes responsabilités, vous nous avez fait honneur en acceptant de juger ce travail. Votre dynamisme, votre rigueur scientifique, votre engagement, en plus de votre sens de la perfection, font de vous une référence pour l’élite intellectuelle de votre pays. Soyez rassuré, honorable maître, de nos sincères remerciements.
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A notre Directeur de Thèse, Monsieur Assiongbon TEKO-AGBO Chargé de Recherches à l’EISMV de Dakar Vous avez su guider le travail que nous présentons aujourd’hui. Vous nous avez inspiré, aidé, et encouragé dans notre travail. Les moments passés ensemble nous ont permis de découvrir en vous l’exemple même de la simplicité, de la bienveillance, de la patience et de l’amour pour le travail bien fait. Vos conseils nous ont servi et continueront toujours de nous orienter. Veuillez trouver ici l’assurance de notre sincère reconnaissance et de notre profonde admiration. .
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« Par délibération, la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie et l’Ecole Inter – Etats des sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation ».
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LISTE DES ABREVIATIONS ET DES SIGLES %
: Pourcentage
°C
: Degré Celsius
ADN
: Acide Désoxyribonucléique
AFB1
: Aflatoxine B1
AFB2
: Aflatoxine B2
AFG1
: Aflatoxine G1
AFG2
: Aflatoxine G2
AFNOR
: Association Française de Normalisation
AFSSA
: Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments
al.
: Alii (alliés)
AVISEN : Aviculture Sénégal CCM
: Chromatographie sur Couche Mince
CHLP
: Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC)
CMV
: Compléments Minéraux Vitaminés
CTA
: Centre Technique de Coopération agricole et rurale
DON
: Déoxinivalénol
EM
: Energie Métabolisable
FAO
: Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture
FCFA
: Franc de la Communauté Financière Africaine
g
: Gramme
GMQ
: Gain Moyen Quotidien xi
IEMVT
: Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des pays Tropicaux
INRA
: Institut National de Recherche Agronomique
INRS
: Institut National de Recherche et de Sécurité
ISO
: Organisation Internationale de Normalisation
ISRA
: Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
ITAVI
: Institut Technique de l‘Aviculture
Jrs
: Jours
Kcal
: Kilocalorie
Kg
: Kilogramme
Km
: Kilomètre
MS
: Matière Sèche
NMA
: Nouvelle Minoterie Africaine
OMS
: Organisation Mondiale de la Santé
OTA
: Ochratoxine A
PAM
: Programme Alimentaire Mondiale
PIB
: Produit Intérieur Brut
Ppb
: Partie par billion (µg/kg)
Ppm
: Partie par million (mg/kg)
UE
: Union Européenne
ZEA
: Zéaralenone
μg
: Microgramme
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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Aflatoxine B1 ................................................................................ 31 Figure 2 : Aflatoxine B2 ................................................................................ 31 Figure 3 : Aflatoxine G1................................................................................ 31 Figure 4 : Aflatoxine G2................................................................................ 31 Figure 5 : Aflatoxine M1 ............................................................................... 31 Figure 6 : Lieux de prélèvement .................................................................... 40 Figure 7 : Proportions des différents types d’aliment prélevés ..................... 43 Figure 8 : Proportions d’aliments en fonction du lieu de prélèvement ......... 43 Figure 9 : Broyage au mini-moulin ............................................................... 44 Figure 10 : Poudre fine obtenue après broyage ............................................... 45 Figure 11 : Pesée de l’aliment ......................................................................... 46 Figure 12 : Pesée de la célite ........................................................................... 46 Figure 13 : Filtration ........................................................................................ 47 Figure 14 : Purification de l’aflatoxine B1 par la cartouche Florisil .............. 48 Figure 15 : Elution dans un ballon à fond rond ............................................... 49 Figure 16 : Purification de l’aflatoxine B1 par la cartouche C18 ................... 50 Figure 17 : Dispositif de fonctionnement d’une chaîne HPLC ....................... 52 Figure 18 : Chromatogramme de la solution étalon ........................................ 53 Figure 19 : Degré de contamination en AFB1 des échantillons ..................... 59 Figure 20 : Contamination en AFB1 en fonction du type d’aliment ............... 60 Figure 21 : Contamination moyenne en AFB1 selon le lieu de prélèvement ................................................................................... 61
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I
: Apports en nutriments recommandés pour poulets de chair ...... 8
Tableau II
: Apports en nutriments recommandés en vitamines dans l’aliment du poulet de chair ........................................................ 9
Tableau III : Apports en nutriments recommandés chez la poulette ............. 11 Tableau IV : Apports en nutriments recommandés chez la poule en ponte .......................................................................................... 12 Tableau V
: Teneurs maximales en mycotoxines (en µg/kg) en alimentation animale selon le règlement 2002/32/CE .............. 36
Tableau VI : Teneurs maximales en aflatoxine B1 (en µg/kg) en alimentation animale selon le règlement 2006/576/CE ............ 37 Tableau VII : Contamination en AFB1 dans les échantillons d’aliment analysés ..................................................................................... 56
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SOMMAIRE
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .............................................. 3 CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL ............................... 4 I-1- Systèmes d’élevage avicole ............................................................................................. 4 I-1.1- Aviculture traditionnelle ........................................................................................... 4 I-1.2- Aviculture moderne................................................................................................... 5 I-2- Alimentation de la volaille au Sénégal ............................................................................ 5 I-2.1- Importance de l’alimentation en aviculture .............................................................. 5 I-2.2- Besoins alimentaires de la volaille ............................................................................ 6 I-2.2.1- Besoins alimentaires du poulet de chair ............................................................. 6 I-2.2.1.1- En énergie .................................................................................................... 6 I-2.2.1.2- En protéines ................................................................................................. 7 I-2.2.1.3- En minéraux et oligo-éléments .................................................................... 8 I-2.2.1.4- En vitamines ................................................................................................ 9 I-2.2.2-
Besoins alimentaires de la poule pondeuse d’œufs de consommation ...... 10
I-2.2.2.1- En énergie .................................................................................................. 10 I-2.2.2.2- En protéines ............................................................................................... 11 I-2.2.2.3- Besoins en minéraux, oligo-éléments et vitamines ................................... 12 CHAPITRE II : RESSOURCES ALIMENTAIRES DE VOLAILLE AU SENEGAL........... 13 II-1- Matières premières ....................................................................................................... 13 II-1.1- Matières premières énergétiques ........................................................................... 13 II-1.1.1- Céréales et leurs sous-produits........................................................................ 14 II-1.1.2- Matières grasses .............................................................................................. 15 II-1.2- Matières premières protéiques ............................................................................... 15 II-1.2.1- Protéines d’origine végétale ............................................................................ 16 II-1.2.2- Protéines d’origine animale ............................................................................ 16 II-1.3- Matières minérales et vitaminiques ....................................................................... 17 II-2- Aliment volaille composé............................................................................................. 17 II-2.1- Aliment volaille artisanal ou traditionnel .............................................................. 18
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II-2.2- Aliment volaille industriel ..................................................................................... 18 II-2.2.1- Pour poulets de chair ....................................................................................... 18 II-2.2.2- Pour poules pondeuses .................................................................................... 19 II-3- Traitement des aliments ............................................................................................... 20 II-3.1- Traitement physique des aliments ......................................................................... 21 II-3.2- Traitement chimique des aliments ........................................................................ 22 II-4- Problèmes en alimentation de la volaille...................................................................... 22 II-4.1- Difficultés dans la formulation des rations alimentaires ....................................... 23 II-4.2- Difficultés dans la conservation de l’aliment ........................................................ 23 CHAPITRE III : MYCOTOXINES DANS L’ALIMENT VOLAILLE .................................. 24 III-1- Définition des mycotoxines ........................................................................................ 24 III-2-
Différents types de mycotoxines dans l’aliment volaille et les matières premières associées ................................................................................................. 25
III-2.1- Ochratoxines (OTA) ............................................................................................. 25 III-2.1.1- Propriétés physico-chimiques de l’OTA ....................................................... 26 III-2.1.2- Toxicité et risques sanitaires de l’OTA ......................................................... 26 III-2.2- Trichotécènes........................................................................................................ 27 III-2.2.1- Propriétés physico-chimique des trichotécènes ............................................. 27 III-2.2.2- Toxicité et risques sanitaires des trichotécènes ............................................. 27 III-2.3- Fumonisines ......................................................................................................... 28 III-2.3.1- Propriétés physico-chimiques des fumonisines ............................................. 28 III-2.3.2- Toxicité et risques sanitaires des fumonisines ............................................... 28 III-2.4- Zéaralénone (ZEA) ............................................................................................... 29 III-2.4.1- Propriétés physico-chimiques de la zéaralénone ........................................... 29 III-2.4.2- Toxicité et risques sanitaires de la zéaralénone ............................................. 29 III-3- Aflatoxines et leur impact en élevage aviaire : cas de l’aflatoxine B1 ....................... 30 III-3.1- Propriétés physico-chimiques des aflatoxines ...................................................... 30 III-3.2- Toxicité des aflatoxines ........................................................................................ 32 III-3.3- Impacts de l’aflatoxine B1 en élevage aviaire...................................................... 33 III-3.3.1- Toxicité aiguë ................................................................................................ 33 III-3.3.2- Toxicité chronique ......................................................................................... 33 III-4-
Règlementation de la teneur des mycotoxines dans les aliments pour animaux ..... 34
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ...................................................... 38 CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES ........................................................................ 39 xvi
I-1. Cadre de l’étude ............................................................................................................ 39 I-2- Matériel de laboratoire et réactifs .................................................................................. 41 I-3- Méthode ......................................................................................................................... 42 I-3.1- Echantillonnage ....................................................................................................... 42 I-3.2- Méthodologie .......................................................................................................... 44 I-3.2.1- Broyage ............................................................................................................ 44 I-3.2.2- Extraction ......................................................................................................... 45 I-3.2.3- Purification de l’aflatoxine B1 par la cartouche Florisil .................................. 47 I-3.2.3.1- Préparation de l’ensemble colonne-cartouche ........................................... 47 I-3.2.3.2- Purification proprement dite ...................................................................... 48 I-3.2.4- Purification de l’aflatoxine B1 par la cartouche C18 ...................................... 50 I-3.2.4.1- Préparation de l’ensemble colonne-cartouche ........................................... 50 I-3.2.4.2- Purification proprement dite ...................................................................... 50 I-3.2.5- Chromatographie liquide haute performance (CLHP) : dosage des aflatoxines dans l’aliment volaille .................................................................... 51 I-3.2.5.1- Principe du dosage ..................................................................................... 51 I-3.2.5.2- Injection des extraits de l’échantillon ........................................................ 52 I-3.2.5.3- Calcul et expression des résultats .............................................................. 53 CHAPITRE II : RESULTATS ................................................................................................. 56 II-1-
Résultat global des contaminations des échantillons d’aliment analysés ................ 56
II-2- Degré de contamination des échantillons ..................................................................... 59 II-3- Contamination en fonction du type d’aliment .............................................................. 59 II-4 Contamination en fonction du lieu de prélèvement ....................................................... 60 CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS ............................................... 62 III-1- Discussion ................................................................................................................... 62 III-2- Recommandations ....................................................................................................... 66 II-2.1- A l’Etat .................................................................................................................. 66 II-2.2- Aux services vétérinaires ....................................................................................... 67 II-2.3- Aux agriculteurs .................................................................................................... 67 II-2.4- Aux industries de fabrique des aliments ................................................................ 67 II-2.5- Aux aviculteurs ...................................................................................................... 68 CONCLUSION ....................................................................................................................... 69 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 74 WEBOGRAPHIE ................................................................................................................... 83 xvii
INTRODUCTION L'aviculture est définie comme étant l’élevage des animaux de la basse-cour. C’est un élevage à cycle court représentant les volailles de toutes espèces et couvrant un certain nombre de spéculations, dont les plus répandues, qualifiées d’aviculture moderne sont la production d'œufs de consommation et de poulets de chair. L’aviculture occupe une place importante dans l’économie sénégalaise et constitue une source de revenus importante pour les ménages. Elle contribue à 17 pour cent (17 %) au produit intérieur brut (PIB) de l’élevage (CIES, 2014). La région de Dakar regroupe l’essentiel de cette activité dans un rayon de 100 kilomètres autour de la capitale (CARDINAL, 2000). L’alimentation est très importante en aviculture car elle occupe 60 à 70 % des coûts de production (DIALLO et al., 1994). La production d’aliments de volailles en 2012 a été estimée à près de 173 369 tonnes (ANDS, 2012). L’alimentation de la volaille est essentiellement constituée de céréales, de sousproduits de céréales, d’oléagineux et de leurs sous-produits, de farine de poisson et de sang associés à des minéraux et oligo-éléments (LABIER et LECLERC, 1991). Les matières premières entrant dans l’alimentation de la volaille sont des ressources alimentaires locales ou
importées. En fonction du climat et des
conditions de conservation, l’aliment pour volaille est exposé aux contaminants alimentaires tels que les mycotoxines, plus spécifiquement les aflatoxines. Plusieurs aflatoxines sont présentes dans les aliments ; la plus fréquente est l’aflatoxine B1, reconnue comme étant l’un des plus puissants cancérogènes d’origine naturelle et ayant pour organe cible le foie (CASTEGNARO et al., 2002). Ces toxines ont un effet sur la santé des volailles, la productivité et la rentabilité des élevages avicoles (ANGULO-CHACON, 1986).
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L'aflatoxine B1 peut également pénétrer dans la chaîne alimentaire par l’intermédiaire des produits d’origine animale tels que les œufs et la viande de volaille, posant ainsi un problème de sécurité sanitaire des aliments (CASTEGNARO et al., 2002). Au Sénégal, la législation règlementant la teneur des mycotoxines dans l’alimentation des animaux est inexistante et celle définie par la Commission Européenne n’est pas appliquée exposant ainsi les animaux à ces contaminants. Les mycotoxines, notamment les aflatoxines et plus spécifiquement l’aflatoxine B1, constituent une véritable menace en aviculture et posent un problème de santé publique d’où l’importance de notre travail. L’objectif général de cette étude est d’évaluer la quantité d’aflatoxine B1 dans des aliments pour volaille prélevés d’une part dans les marchés de la ville de Dakar et d’autre part dans les fermes avicoles de la zone péri-urbaine de Dakar. De manière spécifique, l’étude vise à : rechercher l’aflatoxine B1 dans les échantillons d’aliments pour volaille prélevés; déterminer la teneur en aflatoxine B1 dans ces aliments ; comparer les teneurs observées aux normes définies par la législation de la Commission Européenne (CE) règlementant la teneur des mycotoxines dans l’alimentation animale. La présente étude est divisée en deux grandes parties. Dans la première partie consacrée à la synthèse bibliographique, nous abordons les généralités sur l’aviculture au Sénégal puis les mycotoxines pouvant contaminer l’aliment volaille. Dans la deuxième partie, nous décrivons notre travail personnel, la méthodologie que nous avons adoptée, les résultats des dosages et la discussion de ces résultats.
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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL CHAPITRE II : RESSOURCES ALIMENTAIRES DE VOLAILLE AU SENEGAL CHAPITRE III : MYCOTOXINES DANS L’ALIMENT VOLAILLE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL L'aviculture sénégalaise est une filière en plein essor depuis les années 1980 (GESLIN, 1996). En effet, comparée aux autres productions animales, l’aviculture offre les meilleurs rendements de conversion des calories végétales en calories animales et de transformation de protéines (SMITH, 1985). En outre, la viande de volailles a des qualités nutritionnelles et diététiques remarquables et les œufs sont une source de protéines accessibles à moindre coût (SANOFI, 1996). L’aviculture participe à hauteur de 17% au PIB de l’élevage (CIES, 2014) et l’aviculture dans la région de Dakar est celle qui y contribue le plus ; elle est pratiquée selon un mode traditionnel et un mode moderne. I-1- Systèmes d’élevage avicole Au Sénégal, l'aviculture comprend deux secteurs différents aussi bien par le mode d'élevage que par les objectifs visés. Il s'agit du secteur traditionnel et du secteur moderne. I-1.1- Aviculture traditionnelle L’aviculture traditionnelle est un type d’élevage pratiqué essentiellement en milieu rural. Elle regroupe de petites unités de type familial à faibles productions et qui utilisent des systèmes extensifs avec des effectifs réduits par ferme (LY et al. 2001). Le système traditionnel exploite les races locales caractérisées par une faible productivité : une poule locale produit en moyenne 40 à 50 œufs par an ; elle pèse environ 1,2 kg à 26 semaines d’âge et le mâle du même âge 1,4 kg (BULDGEN et al., 1992). Au Sénégal, la population de poules locales est estimée à 19 542 683 têtes (SENEGAL/ME, 2001).
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I-1.2- Aviculture moderne Ce système comprend deux types d’élevage : l’élevage industriel et l’élevage semi -industriel. L’élevage industriel est considéré comme un établissement qui possède des effectifs importants, qui utilise des poussins d’un jour provenant des multiplicateurs des souches sélectionnées. Dans ce type d’élevage, les volailles sont nourries avec des aliments complets ou des aliments complémentés et des mesures de lutte (prophylaxie-traitement) y sont pratiquées. Il utilise des équipements modernes et des techniques perfectionnées pour les différentes opérations (DIOP, 1982). L’aviculture pratiquée dans la région de Dakar est de type semi-industriel (CIES, 2014). Les poussins utilisés dans ce système proviennent d’Europe ou des couvoirs installés au Sénégal. Etant donné l’importance de l’aviculture, des efforts, notamment en alimentation, sont fournis par les différents acteurs de la filière avicole pour optimiser les rendements. I-2- Alimentation de la volaille au Sénégal I-2.1- Importance de l’alimentation en aviculture L'alimentation en élevage avicole occupe une place très importante. La production d’aliments de volailles en 2012 a été estimée à près de 173 369 tonnes (ANDS, 2012). L'aliment est l'intrant le plus important en aviculture en termes de coûts (60 à 70% des coûts de production). Afin d’optimiser la productivité tout en maintenant une bonne santé, la volaille a besoin d'un apport constant en énergie, protéines, acides aminés essentiels, minéraux, vitamines et en eau (FAO, 2014).
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I-2.2- Besoins alimentaires de la volaille Les spéculations principales en aviculture au Sénégal sont les poulets de chair et les poules pondeuses d’œufs de consommation. Pour la réussite de ce secteur, il est primordial de mettre l’accent sur l’alimentation qui représente 60 à 70 % des coûts production (DIALLO et al., 1994). L’alimentation tient compte des besoins d’entretien et des besoins de production de la volaille. En effet, elle doit apporter aux animaux tous les nutriments nécessaires au renouvellement de la matière vivante afin de couvrir besoins d’entretien » et
les «
son accroissement éventuel (gain de poids ou
production d’œufs) définissant les « besoins de production ». Les quantités d’éléments nutritifs qu’il faut assimiler pour réaliser toutes ces activités définissent les besoins (AHAMET, 2004). I-2.2.1- Besoins alimentaires du poulet de chair Les poulets de chair ont besoin d’énergie, de protéines, de minéraux, d’oligoéléments et de vitamines. I-2.2.1.1- En énergie Les besoins énergétiques sont généralement exprimés en kilocalories d'énergie métabolisable par kilogramme d'aliment (kcal EM/kg). Les besoins en énergie du poulet se décomposent en : besoins d’entretien : énergie nécessaire au fonctionnement normal de l’organisme (métabolisme de base) et au maintien de la température du corps ; besoins de production : énergie nécessaire à l’élaboration des muscles (ISRA, 2010). Les premiers peuvent être décomposés en plusieurs postes et recouvrent : le métabolisme de base, 6
la thermogenèse adaptative, la thermogenèse induite par l'aliment et l'activité physique. Quant aux seconds, ils correspondent chez le poulet de chair aux besoins de croissance. Le plus souvent, ce n'est que lorsque l'énergie fournie par les aliments est supérieure aux besoins d’entretien que l’excès est utilisé pour la croissance. Il est donc nécessaire d’apporter au poulet de chair une ration très énergétique, afin de lui permettre de mieux extérioriser son potentiel génétique de croissance. Selon ANSELME (1987), chez le poulet de chair, les besoins énergétiques sont très élevés : 3000 à 3200 kilocalories (Kcal). Les éléments énergétiques sont principalement apportés par les glucides (sucres, amidon) et les lipides (matières grasses d’origine animale ou végétale). I-2.2.1.2- En protéines Les protéines sont constituées par l’association d’acides aminés. Ceux-ci sont des constituants essentiels de la matière vivante. Leur apport dans l’aliment est indispensable car ils ne peuvent pas être synthétisés par l’organisme (lysine, thréonine, …) ou alors à un rythme trop lent pour subvenir aux besoins des animaux (méthionine, histidine, …). Apportés en excès, les acides aminés ne peuvent être stockés : ils seront alors catabolisés ou excrétés. Par contre, un acide aminé réputé banal peut devenir facteur limitant de la croissance si son niveau d’apport dans l’aliment est insuffisant et que les acides aminés essentiels permettant sa synthèse sont aussi apportés en quantité limitée. La valeur nutritionnelle d’une protéine est estimée par le pourcentage d’azote ingéré utilisé pour la synthèse protéique lorsqu’un acide aminé constitue le seul facteur limitant du régime (INRA, 1989).
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I-2.2.1.3- En minéraux et oligo-éléments Les deux principaux minéraux sont le calcium et le phosphore. Ils participent à la constitution du squelette. Chez le poulet de chair à croissance rapide, une bonne minéralisation du squelette est importante pour éviter les boiteries ou les déformations articulaires. Toute recommandation en minéraux doit tenir compte d’abord du niveau de production des animaux, puis des facteurs externes dont certains altèrent l’appétit, comme les interactions entre nutriments, la température ambiante et le stress dû aux maladies (INRA, 1989). Quant aux oligo-éléments, ils sont présents dans l’organisme en faible quantité ou à l’état de traces et sont indispensables au déroulement de nombreuses réactions biochimiques du métabolisme. Il s’agit du fer, du cuivre, du zinc, du manganèse, du sélénium, de l’iode, du fluor, du cobalt et du magnésium. Selon FERRANDO (1969), avec un apport de 0,4 % de magnésium et 0,045 % de calcium, on note une augmentation du gain de poids et une amélioration de l’ossification. Le tableau I montre les apports en nutriments recommandés chez le poulet de chair. Tableau I : Apports en nutriments recommandés pour poulets de chair Besoins poulet de chair
Démarrage
Croissance
Finition
Energie Métabolisable (kcal/kg)
3200
3200
3200
Protéines Brutes (%)
23,7
21,7
20,10
Lysine (%)
1,24
1,08
0 ,93
Méthionine (%)
0,52
0,47
0,41
Phosphore (g)
0,70
0,69
0,38
Calcium (g)
1,10
1
0,90
Source (INRA, 2004)
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I-2.2.1.4- En vitamines Les vitamines sont des éléments organiques agissant à des doses infimes et indispensables au métabolisme, à la protection de l’organisme et à une bonne production. Les poulets de chair ont besoin de toutes les vitamines connues, dans les conditions physiologiques normales (FERRANDO, 1969). Les apports en vitamines recommandés chez le poulet de chair sont énumérés dans le tableau suivant. Tableau II : Apports en nutriments recommandés en vitamines dans l’aliment du poulet de chair Vitamines (en µg/kg)
0 à 4 semaines
5 à 8 semaines
A
3600
3000
D3
600
450
E
30
20
K3
2,5
2
Thiamine (B1)
2
2
Riboflavine (B2)
6
4
Acide Pantothénique
15
10
Pyridoxine (B6)
3
2,5
B12
0,02
0,01
PP
30
20
Acide folique
1
20
Biotine
0,1
0,05
Choline
600
500
Source (ANSELME, 1987)
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I-2.2.2- Besoins alimentaires de la
poule pondeuse d’œufs de
consommation Tout comme les poulets de chair, les poules pondeuses d’œufs de consommation ont également besoin d’énergie, de protéines, de minéraux, de vitamines et d’oligo-éléments. L'élevage de la poule pondeuse se divise en deux périodes : la période d'élevage et la période de ponte. La période d'élevage comprend deux phases. La première, celle de l'élevage du poussin qui va de 0 à 8 semaines et la deuxième, celle de l'élevage de la poulette qui va de 8 à 17 semaines. La période de ponte quant à elle, commence à la 18ème semaine et va jusqu’à la réforme (environ une année après le début de ponte). A ces périodes correspondent des aliments qui diffèrent surtout par leur teneur en protéines et en énergie (LARBIER et LECLERC, 1992). I-2.2.2.1- En énergie On distingue les besoins énergétiques d'entretien (c'est l'énergie nécessaire au renouvellement des tissus âgés, au maintien de la température corporelle) et les besoins énergétiques de production (c'est l'énergie nécessaire à la formation des œufs). L'aliment de la poulette en croissance contient dans les normes entre 2 800 et 2 900 Kcal d'EM/kg d'aliment. Pour la poule pondeuse en ponte, le besoin énergétique dépend du poids vif (besoin d'entretien), de l'emplument et de l'intensité de ponte. Il faut donc en plus du besoin d'entretien, couvrir les besoins de croissance et de production d'œufs. La satisfaction du besoin énergétique détermine l'importance de la consommation alimentaire chez les pondeuses à œufs blancs contrairement aux pondeuses à œufs roux qui ont tendance à consommer plus d'aliment que la ration est énergétique et que leur poids vif est élevé (LECLERC et al. ,1989). Dans la pratique, il est préconisé pour la poule 10
pondeuse des régimes alimentaires contenant 2600 à 2 900 kcal d'énergie métabolisable (EM) par kilogramme d'aliment. I-2.2.2.2- En protéines Les besoins en protéines brutes sont plus faibles chez la poule pondeuse que chez le poulet de chair. Il est recommandé de ne pas trop diminuer le taux de protéines alimentaires avant l'entrée en ponte (FERRANDO, 1969), ceci pour avoir un poids vif normal à l'entrée en ponte. Le besoin azoté, peu lié au poids vif des volailles, dépend surtout de l'intensité de la ponte. Le besoin d'entretien de la poule pondeuse est de 2 à 4 grammes de protéines par jour tandis que la production d'un œuf nécessite 10 à 12 grammes de protéines (FRANCK, 1980). Le tableau III montre les apports nutritifs recommandés chez la poulette et le tableau IV chez la poule en ponte. Tableau III : Apports en nutriments recommandés chez la poulette Apports
en
nutriments
Démarrage
Croissance
2800
2800
18
13
Lysine (µg/kg)
0,85
0,55
Méthionine (µg/kg)
0,33
0,26
Calcium (µg/kg)
0,90
0,90
Phosphate disponible (µg/kg)
0,42
0,30
recommandés Energie métabolisable (Kcal /kg) Protéines brutes (µg/kg)
Source : INRA, 1989
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Tableau IV : Apports en nutriments recommandés chez la poule en ponte Apports recommandés
Ponte
Energie métabolisable (kcal/kg)
2800
Protéines brutes (µg/kg)
18 ,5
Lysine (µg/kg)
0 ,93
Méthionine (µg/kg)
0,41 4
Calcium (µg/kg)
0,35
Phosphate disponible (µg/kg) Source : INRA, 1989
I-2.2.2.3- Besoins en minéraux, oligo-éléments et vitamines En minéraux Les minéraux sont très importants dans la production d’œufs de consommation. Chez la pondeuse, la formation de la coquille de l’œuf nécessite un apport journalier de 3,5 à 4 g de calcium et d’environ 0,5 g de phosphore disponible en fonction de l’âge et du niveau de production. Un manque de calcium ou un déséquilibre du rapport calcium/phosphore (excès de phosphore) provoque une fragilité de la coquille. De même, le sodium est important pour les pondeuses. Un manque de sel entraine des cannibalismes responsables de mortalités (ISRA, 2010). En oligo-éléments et vitamines Les oligo-éléments utiles en élevage de poules pondeuses sont le fer, le cuivre et le zinc. Ils interviennent en petite quantité mais jouent un rôle très important. En outre, tout comme le poulet de chair, la poule pondeuse a besoin de toutes les vitamines connues (ISRA, 2010).
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CHAPITRE II : RESSOURCES ALIMENTAIRES DE VOLAILLE AU SENEGAL II-1- Matières premières Pour satisfaire les besoins d’entretien et de production de la volaille, plusieurs matières
premières
sont
utilisées.
L’alimentation
de
la
volaille
est
essentiellement constituée de céréales (maïs, blé, sorgho), de sous-produits de céréales (sons), d’oléagineux et de leurs sous-produits (tourteaux d’arachide, de soja, de coton), de farine de poisson et de sang associés à des minéraux et oligoéléments (LABIER et LECLERC, 1991). Les matières premières utilisées dans l'alimentation des volailles se distinguent en quatre groupes qui interagissent (LABIER et LECLERC, 1991). les matières énergétiques constituées par les glucides contenus dans les céréales et leurs sous-produits ainsi que les lipides (matières grasses d’origine animale contenues dans les farines de poisson ou végétale contenues dans les oléagineux et leurs sous-produits) . les matières protéiques constituées par les tourteaux (protéines d’origine végétale) et les farines de poisson (protéines d’origine animale). les matières minérales constituées principalement par les farines d’os. les matières vitaminiques (Prémix ou Complexes Minéraux Vitaminés). Notons que certaines matières premières peuvent apporter à la fois de l’énergie, des protéines, des minéraux, des vitamines et oligo-éléments mais à des proportions variées. II-1.1- Matières premières énergétiques L’énergie dont a besoin la volaille est contenue d’une part dans les céréales et leurs sous-produits et d’autre part dans les oléagineux et leurs sous-produits.
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II-1.1.1- Céréales et leurs sous-produits Les céréales Les céréales apportent l’énergie grâce à l’amidon qu’elles contiennent. Cet amidon est d’une digestibilité élevée ne nécessitant pas de traitements spéciaux tels que la cuisson. Au Sénégal, les céréales utilisées en alimentation de la volaille sont principalement le maïs, le mil, le sorgho (ISRA, 2010). Le maïs C'est la céréale la plus énergétique (3200 kcal/kg) de matière sèche (MS) du fait de ses teneurs élevées en amidon et en matière grasse (4%). La présence de pigment (colorant) dans les grains est responsable de la coloration jaune de la chair et des pattes du poulet et du jaune de l’œuf (INRA, 1989). Au Sénégal, les besoins en maïs pour l’aviculture sont estimés à 30.000 tonnes par an. Sa valeur protéique est faible surtout pour ce qui est de son équilibre en acides aminés, mais ce défaut est partiellement compensé chez les volailles par une bonne digestibilité. Le phosphore qu'il contient se présente sous forme de phytates pratiquement indisponibles pour les monogastriques (ISRA, 2010). Le mil Le mil est une graminée que l’on retrouve dans les pays tropicaux. Il est moins énergétique que le maïs (2800 kcal/kg de MS). Le type de mil rencontré au Sénégal est le « suna » (DIENG, 1998). Le sorgho Cette céréale est un peu moins riche en énergie que le maïs. II existe deux variétés : - le sorgho rouge dans lequel la présence de tanins diminue l’appétence et la valeur énergétique,
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- le sorgho blanc, bonne céréale, que l’on peut incorporer à raison de 20 à 25% dans l’aliment poulet de chair (DIENG, 1998). Les sous-produits de céréales Il s’agit principalement du son de riz dont l’utilisation en aviculture tient compte de leur faible coût et de leur importance dans la régulation du transit digestif dont ils empêchent les perturbations à l’origine de diarrhées et constipation (PARIGI-BINI, 1986). De plus, leurs protéines sont disponibles. Les farines basses de riz présentent également l’avantage d’avoir une valeur élevée en minéraux, en oligo-éléments et en énergie (LARBIER et LECLERCQ, 1991). Cependant leur utilisation est limitée par la présence d’aflatoxine. II-1.1.2- Matières grasses Elles sont issues des huileries (huiles végétales) ou des abattoirs (suif, graisse, saindoux). Ce sont des sources importantes d’énergie métabolisable pour l’alimentation des volailles (SCOTT et al., 1976). Elles permettent d’accroître la valeur énergétique des rations tout en diminuant les indices de consommation. Les lipides facilitent l’utilisation de matières premières riches en protéines (tourteaux)
mais
présentant
des
niveaux
d’énergie
relativement
bas
(SAKANDE, 1993). II-1.2- Matières premières protéiques Les protéines nécessaires à la satisfaction des besoins de la volaille peuvent être d’origines végétale (tourteaux d’arachide et de soja) ou animale (farines de poissons et de sang).
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II-1.2.1- Protéines d’origine végétale Tourteaux d’arachide Le tourteau d'arachide correspond à la pâte d'arachide restante après l'extraction de l'huile. Il s'impose comme principale source de protéines compte tenu de ses bonnes valeurs azotées et énergétiques. En effet, sa teneur en protéines brutes est supérieure à 45% et il doit être utilisé à des doses réduites pour complémenter des rations et assurer leur équilibre en couvrant les déficits azotés. Néanmoins, ses teneurs en lysine et en méthionine sont très faibles comparativement aux protéines animales (INRA, 2010). Le tourteau d'arachide issu de la technologie artisanale a une valeur énergétique nettement supérieure mais présente une forte hétérogénéité. En outre, son principal défaut est lié à la présence
d'aflatoxines qui proviennent de
champignons (Aspergillus flavus) se développant lors d'un stockage défectueux de la graine en région tropicale. C’est pourquoi l’incorporation des tourteaux d’arachide dans la ration doit être limitée à 5% (FRANCK, 1980). Tourteaux de soja Le tourteau de soja est utilisé dans les rations pour volailles. C’est le « prince » des tourteaux de par sa richesse en protéines et l’équilibre de ses acides aminés. En effet, ses protéines sont très digestibles et conviennent aux besoins de croissance des oiseaux, quoique déficitaires en acides aminés soufrés (KEBE, 1989). Cependant, il contient des substances antitrypsiques qui constituent ainsi le facteur limitant. II-1.2.2- Protéines d’origine animale Farines de poisson Elles proviennent des déchets de poissonnerie, poissons entiers, poissons gras ou maigres qui sont séchés et broyés. Les farines de poisson constituent l'essentiel 16
des protéines d'origine animale utilisées au Sénégal. La limite d'incorporation est de 7,5% (SCOTT, 1976). Farines de sang Les farines de sang sont obtenues en faisant déshydrater le sang recueilli aux abattoirs. C’est une source très concentrée de protéines dont la digestibilité est diminuée par la présence de fibrinogène. Toutefois, sa teneur en acides aminés permet de couvrir les besoins des volailles. La farine de sang est incorporée à un taux de 5 % (LARBIER et LECLERCQ, 1991). II-1.3- Matières minérales et vitaminiques Le calcium et le phosphore constituent les principaux minéraux que doit contenir la ration des volailles. Les sources de minéraux sont très nombreuses au Sénégal, notamment les poudres de coquillage et les matériaux de carrières naturelles (ISRA, 2010). Les oligo-éléments tels que le zinc, l’iode et le magnésium, les vitamines et les additifs alimentaires sont apportés par le prémix ou CMV (Compléments Minéraux Vitaminés). II-2- Aliment volaille composé Dans le but de couvrir les besoins d’entretien et de production de la volaille, les différentes matières premières sont combinées pour constituer une ration équilibrée. Cette ration peut être formulée traditionnellement par l’éleveur qui combine les matières premières dont il dispose pour nourrir ses poulets et obtenir les meilleures performances zootechniques possibles (SAILD, 1999). Cependant à Dakar et dans la zone périurbaine de Dakar, c’est l’aliment volaille industriel qui est le plus utilisé.
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II-2.1- Aliment volaille artisanal ou traditionnel L’aliment pour volaille est un assemblage d’ingrédients afin d’obtenir un aliment peu coûteux, rentable et bien équilibré. Pour minimiser le coût, l’éleveur procède lui-même au mélange artisanal. Une fabrique d’aliment à la ferme ne permet pas de préparer des aliments sous forme de miettes ou de granulés. Les matières premières associées sont les céréales (maïs, mil), le son de riz, les tourteaux (d’arachide et de soja) et les CMV. Les éleveurs de poulets de chair mettent plus l’accent sur les matières énergétiques et les éleveurs de pondeuses sur les matières protéiques (ISRA, 2010). II-2.2- Aliment volaille industriel Il est produit par des usines spécialisées dans les aliments volaille. Les différentes gammes d’aliments sont fabriquées en fonction du type de production. Au Sénégal six (06) principales usines produisent l’aliment volaille : SEDIMA, NMA, GRAND MOULIN, SENTENAC, AVISEN, PRODAS (BOULEVANE, 2001). Les principaux constituants de l’aliment volaille industriel sont : le maïs, la farine de poisson, les issues de céréales, les tourteaux d’arachide, les tourteaux de soja, le carbonate de calcium et les CMV (SEDIMA GROUP, 1991). La présentation physique de l’aliment est très importante. II-2.2.1- Pour poulets de chair Pour les poulets de chair, on distingue : l’aliment démarrage, l’aliment croissance, l’aliment finition.
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Pour les poules pondeuses d’œufs de consommation on a : l’aliment démarrage, l’aliment poulette, l’aliment ponte. Aliment démarrage Il est utilisé durant les 10 premiers jours du poulet de chair. Riche en protéines, il sert à produire du muscle. L’aliment démarrage se présente sous forme de granulés de 1,5 à 2 mm ou de miettes (morceaux de granulés). Il est constitué le plus souvent de maïs jaune moulu, de blé, de tourteaux de Soja, de calcium et de CMV (AVIFORUM, 2010). Aliment croissance A partir du 11ème jour, l’aliment croissance est utilisé jusqu’au 35ème jour ; cet aliment est riche en énergie et se présente sous forme de granulés et de miettes. Les constituants de base sont les mêmes que pour l’aliment démarrage mais à des proportions différentes. Aliment finition L’aliment finition est utilisé du 36ème jour à l’abattage du poulet de chair. Il ressemble à l’aliment croissance à la différence que les granulés sont plus gros et la valeur énergétique plus élevée (AVIFORUM, 2010). II-2.2.2- Pour poules pondeuses Le programme alimentaire des poules pondeuses se fait avec 3 types d’aliments : l’aliment poussin ou démarrage, l’aliment poulette et l’aliment ponte. Aliment poussin ou démarrage Il est utilisé de 1 jour à 4 semaines d’âge de la future poule pondeuse. C’est l’aliment démarrage chair qui est employé à cet effet.
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L’aliment démarrage se présente sous forme de granulés de 1,5 à 2 mm ou de miettes (morceaux de granulés). Il est constitué le plus souvent de maïs jaune moulu, de blé, de tourteaux de soja, de calcium et de CMV (AVIFORUM, 2010). Aliment poulette L’aliment poulette est utilisé à partir de 1 mois d’âge jusqu’à 16 semaines (4mois). On distingue 2 types d’aliments poulette : aliment poulette 1er âge (de 4 semaines à 10 semaines), aliment poulette 2ème âge (de 10 semaines à 16 semaines (AVIFORUM, 2010). Ces 2 types d’aliments sont constitués par les mêmes matières premières (maïs, farine de poisson, issues de céréales, tourteaux d’arachide, tourteaux de soja, carbonate calcique, CMV) à des proportions différentes. Par exemple, l’aliment poulette 1er âge contient plus de protéines et de minéraux que l’aliment poulette 2ème âge (AVIFORUM, 2010). Aliment ponte Il est utilisé à partir de 16 semaines jusqu’à l’entrée en ponte. Il contient les mêmes matières premières que l’aliment poulette mais il est moins protéique (AVIFORUM, 2010). Les usines de fabrique de l’aliment volaille effectuent des traitements pour assurer la qualité de l’aliment. II-3- Traitement des aliments Le traitement des aliments vise à une meilleure conservation et à l’amélioration de la qualité de l’aliment. Il peut être physique (le tri, le séchage, le traitement par la chaleur), chimique (traitement par les acides, les agents oxydants, l’ammoniaque) et l’utilisation des capteurs de mycotoxines (SAILD, 1998).
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II-3.1- Traitement physique des aliments Il est basé en général sur le lavage, le séchage, le broyage, les tris manuels ou mécanisés des gousses ou des amandes, la séparation mécanique de la coque et de la peau, le traitement thermique (stérilisation, pasteurisation, congélation). Tri Le tri des aliments
est nécessaire pour les débarrasser des impuretés. Par
exemple dans un sac de maïs ou de soja, il peut y avoir des grains moisis ou charançonnés. Le tri permettra d’éliminer tous ces grains pour ne retenir que de bons grains. Il peut être manuel ou mécanique (CTA, 2008). Plusieurs techniques de tri mécanique ont été proposées : - le procédé « zig zag » qui consiste à éliminer les mauvaises graines par un courant d’air ascendant ; - le triage des graines en fonction de leur contenu, de leur couleur et de leur densité. Séchage Tous les aliments doivent être secs avant leur incorporation dans la formulation de l’aliment composé, car lorsque la teneur en eau des aliments simples est élevée, non seulement cela rend difficile la conservation des aliments composés, mais ces aliments risquent de renfermer des toxines qui peuvent nuire à la santé de la volaille. Il est très important de bien sécher les aliments (PAM, 2000). Traitement thermique Il peut être fait par la chaleur (grillage, cuisson) ou par le froid (congélation). - Le grillage permet de débarrasser les aliments des toxines. - La cuisson se fait pour les grandes quantités d’aliments ; elle permet aussi de débarrasser l’aliment des toxines. - La congélation permet de conserver l’aliment, elle est rarement utilisée dans le traitement de l’aliment volaille. 21
Utilisation des capteurs de mycotoxines Les capteurs de mycotoxines sont des charbons et des boues actives utilisés en solution aqueuse pour purifier les aliments pour animaux. L’attapulgite qui est une argile servant à piéger les aflatoxines en fait partie. Le taux de détoxification obtenu est presque 100% (KANE, 1993). Par ailleurs, une boue de phyllosilicate, actuellement utilisée comme antiagglomérant dans l’industrie alimentaire, a été étudiée pour sa capacité à lier l’aflatoxine et à réduire la toxicité du produit final. Une telle argile adsorbe fortement les aflatoxines en suspension aqueuse et diminue de manière appréciable sa biodisponibilité (KANE, 1994). Cependant son utilisation pour éliminer l’aflatoxine dans les aliments humains n’est pas encore autorisée. II-3.2- Traitement chimique des aliments Ce procédé a pour but de modifier la structure chimique des toxines. L’une des toxines dont la teneur diminue considérablement lors du traitement chimique à l’ammoniac de l’aliment volaille est l’aflatoxine. Les substances chimiques couramment utilisées dans le traitement chimique de l’aliment volaille sont : l’ammoniac, le bisulfite, les vitamines A et D, le sélénium (ISRA, 2010). Certaines substances chimiques peuvent agir comme inhibiteurs des activités de certaines enzymes et retardateurs de la croissance des microorganismes ; d’autres tels que les antioxydants (les vitamines A, D) et le sélénium inhibent la complexations des mycotoxines à l’ADN. II-4- Problèmes en alimentation de la volaille L’une des contraintes majeures au développement de l’aviculture au Sénégal comme dans les autres pays africains est liée à l’alimentation. L’alimentation est la principale composante de l’aviculture, vu la place qu’elle occupe dans les coûts de production 60 à 70 % et constitue un facteur limitant dans la rentabilité des exploitations avicoles (DIALLO et al., 1994). 22
Pour satisfaire les besoins de la volaille et permettre une expression optimale des performances zootechniques, une ration alimentaire équilibrée s’impose. II-4.1- Difficultés dans la formulation des rations alimentaires Formuler une ration c’est combiner plusieurs aliments simples de façon à obtenir un aliment composé complet répondant aux besoins d’une catégorie d’animaux donnée. La formulation des rations alimentaires pour la volaille est une opération complexe. Elle tient compte de la disponibilité des matières premières et des besoins de la volaille. L’aliment pour volaille est un assemblage d’ingrédients. La première difficulté consiste à bien estimer la valeur nutritionnelle de chaque matière première. Il convient de bien connaître la composition de certains ingrédients locaux car les tables « occidentales » sont parfois non-adaptées au contexte africain (HUART et al., 2004). II-4.2- Difficultés dans la conservation de l’aliment Selon les conditions de séchage et de stockage, une forte contamination en aflatoxines et autres toxines fongiques peut avoir lieu, rendant même parfois les céréales impropres à la consommation des volailles. Ces toxines sont appelées mycotoxines et posent un sérieux problème en aviculture (HUART et al., 2004).
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CHAPITRE III : MYCOTOXINES DANS L’ALIMENT VOLAILLE III-1- Définition des mycotoxines Le terme mycotoxine vient du grec « mycos » qui signifie champignon et du latin « toxieum » qui signifie poison. Les mycotoxines sont donc des substances chimiques toxiques produites par des moisissures qui se développent dans les produits alimentaires particulièrement les céréales. Le développement de ces champignons se fait avant, pendant et après les récoltes (AFSSA, 2009). Il existe 300 à 400 types de moisissures toxinogènes appartenant aux trois principaux genres de moisissures très communs Penicillium, Aspergillus, et Fusarium, présents dans l’air ambiant, le sol, les cultures ; elles sont capables de synthétiser des mycotoxines en se développant sur des épis de céréales et des graines d’oléagineux (JARD, 2009). L’aliment volaille essentiellement composé de céréales et d’oléagineux se retrouve ainsi contaminé par les mycotoxines ; en pratique aucun aliment pour volaille n’est exempt de mycotoxines (DEVEGOWDA et MURTHY, 2005). Les mycotoxines les plus fréquemment rencontrées sont : les aflatoxines, les ochratoxines, les zéaralénones, les trichothécènes, les fumonisines et la patuline. Les mycotoxines posent un problème de santé publique en raison de leur toxicité chronique (effets cancérogène, tératogène, néphrotoxique, oestrogénique, immunosuppresseur) liée à une ingestion répétée de faibles doses. Les mycotoxines sont responsables d’intoxications aiguës parfois mortelles, notamment chez les animaux d’élevage, ou d’intoxications chroniques (AFSSA, 2009).
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III-2- Différents types de mycotoxines dans l’aliment volaille et les matières premières associées L’alimentation de la volaille est essentiellement constituée de céréales (maïs, blé, sorgho), de sous-produits de céréales (sons), d’oléagineux et de leur sousproduits (tourteaux d’arachide, de soja, de coton), de farine de poisson et de sang associés à des minéraux et oligo-éléments (LABIER et LECLERC, 1991). Les moisissures toxinogènes sont capables de se développer sur les épis de céréales et les graines d’oléagineux ; ces moisissures toxinogènes
sont à
l’origine des mycotoxines présentes dans les récoltes et stocks (INRS, 2011). Les principales mycotoxines rencontrées sont les ochratoxines, les trichotécènes, les fumonisines, la zéaralenone, les aflatoxines (AFSSA, 2009). III-2.1- Ochratoxines (OTA) Les ochratoxines sont des métabolites de moisissures appartenant aux genres Aspergillus ou Penicillium. Leur présence est liée au climat, particulièrement lors de la récolte, et aux conditions de stockage après récolte. Parmi les 9 ochratoxines décrites, seules l’ochratoxine A et très rarement l’ochratoxine B ont été retrouvées dans des produits végétaux (AFSSA, 2009). L’ochratoxine A (OTA) est produite par le Penicillium verrucosum, moisissure qui se développe en climat froid et tempéré dans les céréales. On la rencontre aussi dans les régions tropicales où elle est produite par une autre espèce de champignon, l’Aspergillus ochraceus (QUILLIEN, 2002). La synthèse de l’OTA se fait surtout au cours du stockage. Les céréales pouvant être contaminées sont le riz, le maïs, l’orge, l’avoine, le blé, etc. Quant aux oléagineux, sont concernées les graines d’arachide, de soja et de cacao (AFSSA 2009).
25
III-2.1.1- Propriétés physico-chimiques de l’OTA L’OTA est un acide organique faible ayant un pKa (indicateur du degré d’acidité dans un milieu) de 7,1. A pH acide ou neutre, elle est soluble dans les solvants organiques polaires et très peu soluble dans l’eau. A pH alcalin, elle devient soluble et stable dans une solution aqueuse de carbonate monosodique (0,1 M, pH 7,4) ainsi que dans les solutions alcalines aqueuses (AFSSA, 2009). L’OTA
est
la
N-[(5-chloro-3,4-dihydro-8-hydroxy-3-méthyl-1oxo-1H-2-
benzopyran-7-yl) carbonyl]-Lphénylalanine. III-2.1.2- Toxicité et risques sanitaires de l’OTA L’OTA est immunotoxique. En effet, chez la volaille, elle entraine une diminution de l’activité des macrophages voire une leucopénie. Aussi, une intoxication à l’ochratoxine chez les animaux se manifeste par des dommages rénaux, une anorexie accompagnée d’une perte de poids, des vomissements, l’apparition de conjonctivites (JARD, 2009). Comme chez la plupart des espèces d’élevage, l’intoxication par l’OTA peut se manifester chez les volailles par une forme aiguë ou une forme chronique. Ces deux formes sont observées après ingestion de doses relativement élevées d’OTA (de l’ordre du mg/kg ou plus, dans les aliments composés ou les céréales). Une ochratoxicose aviaire aigüe est caractérisée par la réduction du gain de poids, le mauvais indice de consommation, la diminution de la production d’œufs et de la qualité de la coquille ; elle peut conduire à des mortalités si la volaille est longtemps exposée à des doses élevées de la toxine (de l’ordre du mg/kg ou plus, dans les aliments composés ou les céréales) (SIGAMANI et GANNE, 2010).
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III-2.2- Trichotécènes Les trichotécènes sont produits par des moisissures du genre Fusarium. Ils contaminent principalement les céréales pendant les cultures, au moment des récoltes et aussi pendant le stockage des grains. L’humidité est un facteur favorisant de la contamination (AFSSA, 2009). III-2.2.1- Propriétés physico-chimique des trichotécènes Les trichothécènes sont des composés neutres d’un point de vue acido-basique. Ils sont généralement solubles dans les solvants modérément polaires tels que les alcools, les solvants chlorés, l’acétate d’éthyle ou l’éther éthylique et parfois quelques-uns étant légèrement solubles dans l’eau (UENO, 1980). Ils se présentent souvent sous forme de poudre incolore cristallisable. Le DON et la T-2 sont les familles de trichotécènes les plus répandues en aviculture. La toxine T-2 (12,13-epoxytrichothec-9-ene-3, 4, 8,15-tetraol, 4,15-diacetate 8isovalerate ; formule brute C24 H34 O9) est également connue sous le nom de fusariotoxine ; elle fait partie des trichotécènes du groupe A. Le DON quant à lui (trichothec-9-en-8-one, 12, 13-epoxy-3, 7, 15-trihydroxy- ; formule brute C15H20O6) est également connu sous le nom de dehydronivalénol et fait partie des trichotécènes du groupe B (AFSSA, 2009). III-2.2.2- Toxicité et risques sanitaires des trichotécènes La toxine T-2 provoque chez l’animal, une perte de poids, des dermatoses sévères et des hémorragies pouvant entraîner la mort. La toxine T-2 possède des propriétés immunosuppressives intervenant à la fois sur le système immunitaire des cellules et sur le nombre de macrophages, de lymphocytes et d’érythrocytes (PARENT-MASSIN, 2004).
27
Chez la volaille, les trichotécènes sont neurotoxiques, immunotoxiques et entraineraient une atteinte érythrocytaire se traduisant par l’anémie (LUTSKY et al., 1978). III-2.3- Fumonisines Les fumonisines des céréales semblent être produites quasi exclusivement au champ, sur maïs et sorgho par des espèces de Fusarium verticillioides (anciennement Fusarium moniliforme) et Fusarium proliferatum. Les facteurs de variation sont moins bien connus que ceux concernant les autres fusariotoxines. A poids équivalent, les fumonisines sont bien moins toxiques que les aflatoxines par exemple, mais elles sont souvent présentes en quantité bien plus élevée (HADJEBA-MEDJDOUB, 2012). III-2.3.1- Propriétés physico-chimiques des fumonisines Les fumonisines sont caractérisées par quatre (4) fonctions acides carboxyliques qui leur confèrent une grande hydrophilie. Ce sont des composés polaires, solubles dans l’eau et insolubles dans les autres solvants. Les fumonisines constituent un groupe de mycotoxines structurellement reliées. La fumonisine B1 (FB1) est le diester en positions 14 et 15 de l’acide 1, 2,3-propane pentahydroxyéicosane. La fumonisine B2 (FB2) est l’analogue du désoxy C-10 de la FB1. III-2.3.2- Toxicité et risques sanitaires des fumonisines Chez de nombreuses espèces animales, les fumonisines sont considérées toxiques en raison de leur effet sur la synthèse des lipides présents dans les cellules nerveuses. Mais, cet impact sur les mammifères varie en fonction de l’espèce : perte d’appétit, de tonus, dégradation du système nerveux, hépatotoxicité ou encore lésions au niveau des poumons (QUILLIEN, 2002).
28
Chez la volaille, une intoxication chronique par les Fumonisines est immunotoxique en inhibant la prolifération lymphocytaire (SHARMA, 2004). En outre, le maïs contaminé par les fumonisines entraine en aviculture une intoxication aigüe caractérisée par des anorexies, faiblesses, baisses de performance, diarrhées (WEIBKING et al, 1993). III-2.4- Zéaralénone (ZEA) Elle est produite par certaines espèces de champignons, pendant les saisons fraîches et humides de croissance et de récolte des céréales. Ces espèces de champignons appartiennent pour la plupart au genre Fusarium : F. graminearum, F. culmorum, F. crookwellense, F. equiseti, F. oxysporum (WILBERT et al., 2003). III-2.4.1- Propriétés physico-chimiques de la zéaralénone La zéaralénone est un solide cristallin blanc, très faiblement soluble dans l’eau ; sa solubilité augmente avec la polarité des solvants : benzène, chloroforme, acétate d’éthyle, acétonitrile, acétone, méthanol, éthanol, acétone. La zéaralénone (C18H22O5) est une lactone de l’acide résorcylique (zéaralane). Il s’agit d’un énantiomorphe de l’acide-β-résorcylique-6-(10’-hydroxy-6’-cétotrans-1’-undécènyl)-μ-lactone (HIDY et al., 1977). III-2.4.2- Toxicité et risques sanitaires de la zéaralénone La zéaralénone induit des cancers hépatiques et de la glande pituitaire, mais à des doses nettement supérieures aux doses engendrant un effet hormonal. Pour cette raison, elle n’est pas considérée comme étant elle-même cancérogène. Les effets seraient dus à l’effet hormonal (WHO, 2002). La ZEA et ses dérivés ont la capacité de se fixer de façon compétitive sur les récepteurs œstrogéniques cellulaires. La ZEA est donc un perturbateur
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endocrinien. Sa fixation est due à sa capacité à adopter une conformation similaire aux œstrogènes naturels tels que le 17β-estradiol (JARD, 2009). III-3- Aflatoxines et leur impact en élevage aviaire : cas de l’aflatoxine B1 Le mot aflatoxine est formé à partir du genre Aspergillus pour la lettre « A », de l’espèce flavus pour les trois lettres « fla » et de toxine qui veut dire poison : c’est donc un poison d’Aspergillus flavus (MANDIOUBA, 1992). Les aflatoxines sont produites au champ ou lors du stockage, principalement en zones de climat subtropical ou méditerranéen, mais également dans les zones tempérées en cas de saisons particulièrement chaudes et sèches. Les aflatoxines les plus rencontrées sont : l’AFB1, l’AFB2, l’AFM1, l’AFG1 et l’AFG2. Aspergillus flavus est responsable de la contamination des céréales (principalement le maïs et les produits à base de maïs), des graines oléagineuses et des tourteaux destinés à l’alimentation animale, des fruits à coques (comme les arachides et les pistaches), des épices de toutes sortes (AFSSA ,2009). III-3.1- Propriétés physico-chimiques des aflatoxines Les aflatoxines sont des molécules de faible poids moléculaire, très peu solubles dans l’eau, insolubles dans les solvants non polaires. Très solubles dans les solvants organiques moyennement polaires (chloroforme et méthanol), elles sont assez facilement extraites. Sous lumière ultra-violette (UV longs), elles sont fluorescentes (bleue pour les AFB « blue » et verte pour les AFG « green », l’AFM1 ayant une fluorescence bleu-mauve) (ASAO et al, 1965). Les figures 1, 2, 3, 4, 5 présentent les formules chimiques des différents types d’aflatoxines : AFB1, AFB2, AFG1, AFG2 et AFM1.
30
Figure 1 : Aflatoxine B1
Figure 2 : Aflatoxine B2
Figure 3 : Aflatoxine G1
Figure 4 : Aflatoxine G2
Figure 5 : Aflatoxine M1
Source : AFSSA, 2009
31
III-3.2- Toxicité des aflatoxines Les manifestations de l’intoxication sont variables selon la durée d’exposition et la dose, une forme aiguë et une forme chronique pouvant être observées. L’AFB1 est la plus toxique. L’AFM1 est dix (10) fois moins toxique que l’AFB1 (CZEGLEDI, 2006). La toxicité de l’AFG1 est deux (2) fois inférieure à celle de l’AFB1 ; l’AFB2 et G2 ont une toxicité de 80 et 90 % moindre par rapport à l’AFB1 (COLE et COX, 1981). En Afrique tropicale, toutes les conditions propices au développement des mycotoxines responsables des intoxications des produits alimentaires sont présentes. En effet, les conditions les plus favorables pour une croissance et une production optimale en aflatoxine par Aspergillus flavus, sont une température comprise entre 10°C et 45°C ainsi qu’une humidité relative de 80 %, une teneur en eau du substrat de 10 à 30 % et une activité de l’eau relativement faible (0,84-0,86) (CHRISTENSEN et al., 1973). La nature du substrat influence la production des aflatoxines par Aspergillus flavus ; elle est très minime si le substrat est d’origine animale alors qu’elle est optimale si elle se développe sur des céréales (riz) ou mieux encore sur l’arachide (CASTEGNARO et al., 2002). Les formes aiguës d’intoxication ne sont en général pas observées dans les conditions d’élevage. La forme chronique de l’intoxication est la plus fréquente. Elle fait suite à l’ingestion d’aliments contaminés pendant plusieurs semaines. Les manifestations cliniques observées sont dominées par une diminution des performances (diminution du GMQ, chute de ponte) associée à des hémorragies et des défauts de pigmentation des carcasses. Les lésions hépatiques sont les plus caractéristiques (AFSSA, 2009). Une altération des défenses immunitaires est observée mais varie avec la dose d’exposition aux aflatoxines et le moment d’exposition à l’agent infectieux. Lors de diminution des performances zootechniques, l’éventuelle implication des 32
mycotoxines sur les productions aviaires est souvent évoquée en l’absence d’autre cause explicative. HAMILTON (1984) a démontré une altération des performances des animaux lors d’exposition à de faibles doses chez le poulet en croissance (AFSSA, 2009). L'AFB1 est la mycotoxine la plus toxique ; elle cause des pertes énormes en aviculture (HUSSEIN et BRASEL, 2001; TEDESCO et al., 2004). III-3.3- Impacts de l’aflatoxine B1 en élevage aviaire L’AFB1 a de nombreux effets sur la santé de la volaille ainsi que sur les performances zootechniques des animaux. L’impact diffère en fonction de la dose absorbée et de la durée d’exposition. III-3.3.1- Toxicité aiguë L'intoxication aiguë résulte de l'ingestion en une seule ou plusieurs fois rapprochées d'une dose assez importante d'aflatoxines et se traduit par la mort des animaux dans des délais variant selon la sensibilité spécifique. L’intoxication aiguë par l’AFB1 se manifeste par un malaise, une perte de l’appétit puis un ralentissement du gain de poids, un ictère, une ascite et enfin la mort du sujet atteint. L’autopsie montre un foie décoloré, hypertrophié avec prolifération des canaux biliaires, des lésions de nécrose, d’infiltration graisseuse, des hémorragies hépatiques, pulmonaires, rénales et des glandes surrénales, une congestion des poumons, des lésions rénales compatibles avec une néphrite glomérulaire (MOREAU, 1994). III-3.3.2- Toxicité chronique L’aflatoxicose chronique est la plus fréquente ; elle apparait suite à une ingestion d’aliments contaminés pendant plusieurs semaines. Elle se caractérise
33
par une baisse du GMQ, une chute de ponte associée à des lésions telles que des hémorragies et une carcasse décolorée à l’autopsie (AFSSA, 2009). En outre, les aflatoxines ont des effets immunotoxiques chez les volailles. En effet, pour des doses relativement importantes en aflatoxine (0,3-6 mg/kg de poids corporel), il apparaît une dépression de la réponse immunitaire. Il y a une baisse des immunoglobulines (Igs) G et A, alors que les Igs M ne sont pas affectés (PIER, 1986). Chez le poussin, l'ingestion d'aliments contaminés par 2,5 ppm d'AFB1 pendant 3 semaines provoque un ictère, un retard de croissance et des troubles de la coagulation sanguine (CHATTOPADHYAY et al., 1985). TUNG et HAMILTON (1973) ont observé chez le poussin des nécroses avec une accumulation de lipides dans le foie et une hyperplasie des canalicules biliaires ainsi qu'une dépigmentation. Face à tous ces effets néfastes des mycotoxines, notamment des aflatoxines et surtout de l’AFB1 en élevage aviaire qui sont fonction de la dose ingérée et de la durée d’exposition, des normes ont été définies pour règlementer leur teneur dans l’aliment volaille. III-4- Règlementation de la teneur des mycotoxines dans les aliments pour animaux Les échanges commerciaux et les récentes crises alimentaires ont créé un besoin de réglementer les contaminants et notamment les mycotoxines. Les directives communautaires tiennent compte de l‘hétérogénéité de la dispersion des mycotoxines dans les denrées alimentaires (HERRY, 2003). A l’échelle nationale Actuellement au Sénégal, comme dans la plupart des pays africains, il n’existe pas de normes ou de limites réglementaires fixant les teneurs maximales des mycotoxines dans l’alimentation humaine et animale. Pour que les produits 34
africains soient compétitifs sur le marché international, l’Afrique se doit d’appliquer et de respecter la règlementation fixée par les institutions internationales (FAO, 2004). A l’échelle internationale De toutes les régions du monde, l'Europe possède les réglementations les plus étendues et les plus précises en ce qui concerne les mycotoxines présentes dans l'alimentation humaine et animale. Les organisations internationales telles que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) harmonisent leur règlementation avec celle de l’Union Européenne en matière de mycotoxines présentes dans l’alimentation humaine et animale (FAO, 2004). Dans le cadre des directives du parlement et du conseil de la Commission Européenne (CE) de juin 2002 et 2006 portant sur les substances indésirables dans les aliments pour animaux, des teneurs maximales des mycotoxines ont été fixées (Tableau V et VI).
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Tableau V : Teneurs maximales en mycotoxines (en µg/kg) en alimentation animale selon le règlement 2002/32/CE Teneur
Teneur
Teneur
Teneur
maximale
maximale
maximale
maximale
acceptable en
Aliment ruminant Aliment Porc Aliment volaille
acceptable en acceptable en acceptable en
ochratoxine en
DON
fumonisines
zéaralenone
µg/kg
en µg/kg
en µg/kg
en µg/kg
30
5000
50000
5000
10
1000
5000
1000
20
5000
10000
2000
Source : Commission Européenne, 2004 .
36
Tableau VI : Teneurs maximales en aflatoxine B1 (en µg/kg) en alimentation animale selon le règlement 2006/576/CE Types d’ aliments
Teneur maximale en AFB1 en µg/kg
Toutes les matières premières des aliments pour animaux
20
Aliments complets pour bovins ovins caprins
20
Aliments complets pour bétail laitier
5
Aliments complets pour veaux et agneaux
10
Aliments complets pour porc et volaille
20
Autres aliments complets
10
Aliments complémentaires porcs bovins ovins caprins
20
Aliments complémentaires pour porcs et volaille
20
Autres aliments complémentaires
5
Source : Commission Européenne, 2004
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DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES CHAPITREE II : RESULTATS CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
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CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES I-1. Cadre de l’étude Notre étude a été menée dans la ville de Dakar et sa zone périurbaine (figure 6). Au centre-ville de Dakar, nous avons fait nos prélèvements dans les marchés suivants : marché Tilène marché Castor marché Grand Yoff marché Fass Dans la zone périurbaine de Dakar, nous avons effectué des prélèvements d’aliment volaille à : Keur massar Niacoulrab Gorom Gorom 1 Gorom 3 Keur Mbaye Fall Noflaye Bambilor Sangalkam Keur Ndiaye Lo Cité Doudou Basse Une fois les prélèvements effectués, nous les avons analysés au laboratoire de mycotoxines de l’Institut de Technologie Alimentaire de Dakar. Ces analyses nous ont permis de recueillir des données qui ont été ensuite traitées et interprétées, au Service de pharmacie et de toxicologie de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar. 39
Noflaye Niacoulrab Cité Doudou Bass Sangalkam
Castor Fass
Tilène
Figure 6 : Lieux de prélèvement Source : [Base cartographique DTGC2008]
40
I-2- Matériel de laboratoire et réactifs Matériel et équipements de laboratoire Pour ce travail, nous avons utilisé comme matériel de laboratoire : - une chaîne HPLC type WATERS équipée d’un détecteur fluorimétrique programmable (type Waters 2475 Multi Fluorescence Detector) ; - un spectrophotomètre de marque UV-Vis - une balance de précision de marque Scaltec (0,01g à 350g) ; - un mini-moulin ; - un agitateur magnétique de marque VELP ; - un agitateur Vortex de marque Corning ; - un évaporateur rotatif ; - du papier filtre Whatmann ; - la verrerie classique de laboratoire ; - des cartouches de type Florisil® Sep-Pak n°51960 ; - des cartouches de type Sep-Pak C18 n°51910 ; - une bouteille d’azote liquide. Réactifs Les réactifs sont composés de : - Célite® 545; - Chloroforme stabilisé à l’éthanol; - eau distillée ; - méthanol pour HPLC ; - acétone pour HPLC ; - acétonitrile pour HPLC ; - bromure de potassium - acide nitrique
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I-3- Méthode I-3.1- Echantillonnage Notre étude s’est déroulée au cours de la période de Mai à Août 2016 et a consisté à réaliser 100 prélèvements d’aliment volaille (Annexe 1). Pour des raisons de disponibilité du laboratoire, nous avons travaillé sur 70 échantillons d’aliments de telle sorte que les échantillons prélevés soient de différentes origines et ce dans le but d’avoir une hétérogénéité des prélèvements. Ces échantillons sont constitués de 55 prélèvements d’aliment démarrage, croissance, finition, poulette, ponte, de la farine de poisson et des tourteaux d’arachide dans 55 fermes avicoles de la zone périurbaine de Dakar et 15 prélèvements dans 4 marchés de Dakar. Un prélèvement représente une quantité de 500g d’aliment telle que nous recommande la norme ISO 14718. Nous avons conditionné chaque prélèvement dans du papier kraft à l’abri de la chaleur et de l’humidité Ces échantillons ont été conditionnés, étiquetés et acheminés au laboratoire de mycotoxines Ces échantillons sont constitués de 26 échantillons d’aliment démarrage soit 37,14%, 11 échantillons d’aliment croissance soit 15,71%, 9 échantillons d’aliment finition soit 12,85% ,3 échantillons d’aliment poulette soit 4,28% et 19 échantillons d’aliment ponte soit 27,14%, 1 échantillon de tourteaux d’arachide soit 1,42% et 1 échantillon de farine de poisson soit 1,42%. Les différentes proportions sont présentées dans la figure 7.
42
1% 2% 27%
37%
4% 13% 16%
Démarrage
Croissance
Finition
Ponte
Tourteaux
Far.poisson
Poulette
Figure 7 : Proportions des différents types d’aliment prélevés Les aliments ont été prélevés dans les marchés de Dakar et dans les fermes avicoles de la zone péri-urbaine de Dakar. La figure 8 nous montre les proportions des échantillons d’aliment en fonction du lieu de prélèvement. 7,14%
4,28% 4,28%
2,85%
4,28% 4,28% 2,85%
7,14% 8,57% 2,85%
10,00% 3%
18,57%
10% 7,14% Bambilor
Gorom
Gorom1
Gorom3
Keur massar
Keur Mbaye Fall
Keur Ndiagne Lo
Noflaye
Niacourab
cité Doudou Baro
Sangalkam
Marché Tilène
Marché Fass
Marché Grand yoff
Marché Castor
Figure 8 : Proportions d’aliments en fonction du lieu de prélèvement
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I-3.2- Méthodologie La méthode d’extraction, de purification et de dosage de l’aflatoxine B1 que nous avons utilisée lors de nos travaux est décrite par la norme ISO14718 et est scrupuleusement appliquée au laboratoire de mycotoxines de l’Institut de Technologie Alimentaire de Dakar. Pour l’alimentation animale, le broyage de l’aliment en poudre fine précède l’extraction I-3.2.1- Broyage Une fois les échantillons acheminés au laboratoire, nous avons réalisé le broyage à l’aide d’un mini-moulin comme nous le montre la figure 9 jusqu’à l’obtention d’une poudre fine (figure 10).
Figure 9 : Broyage au mini-moulin
44
Figure 10 : Poudre fine obtenue après broyage I-3.2.2- Extraction Pour extraire l’aflatoxine dans nos prélèvements, nous avons pesé 25,0 g de chaque échantillon (figure 11) que nous avons mis dans des flacons en verre avant d’ajouter 12,5 g de célite (figure 12).
45
Figure 11 : Pesée de l’aliment
Figure 12 : Pesée de la célite
46
Le mélange prélèvement-célite a été agité et nous y avons mis 12, 5 ml d’eau distillée et 125 ml de chloroforme. Le tout a été agité à la main pendant une minute. Enfin, le mélange a été placé au niveau de l’agitateur mécanique pendant 30 minutes et filtré à l’aide du papier filtre whatmann. La figure 13 nous montre la filtration des extrats.
Figure 13 : Filtration I-3.2.3- Purification de l’aflatoxine B1 par la cartouche Florisil I-3.2.3.1- Préparation de l’ensemble colonne-cartouche Pour préparer l’ensemble colonne-cartouche, nous avons fixé un robinet d’arrêt sur l’embase la plus courte d’une cartouche de Florisil, l’embase la plus longue
47
de la cartouche est fixée sur une colonne. La cartouche est conditionnée à l’aide de 10 ml de chloroforme. I-3.2.3.2- Purification proprement dite Nous avons ajouté 25 ml du filtrat recueilli à l’ensemble colonne-cartouche et nous avons vidangé
par gravité. Puis, nous avons rincé avec 5 ml de
chloroforme (figure 14).
Figure 14 : Purification de l’aflatoxine B1 par la cartouche Florisil Nous avons élué l’aflatoxine B1 avec 60 ml de mélange acétone-eau et l’éluât a été recueilli dans le ballon à fond rond de l’évaporateur rotatif (figure 15).
48
Figure 15 : Elution dans un ballon à fond rond L’éluât a été ensuite mis à l’évaporateur rotatif à une température de 40°à 50°c jusqu’à ce que la distillation de l’acétone cesse. A cela, nous avons ajouté 1 ml de méthanol dans le ballon que nous avons agité au vortex en tournant afin de dissoudre l’aflatoxine contre les parois du ballon. Après avoir ajouté 4 ml d’eau, le tout a été homogénéisé. La cartouche Florisil a été débranchée et éliminée et la colonne est rincée puis conservée pour l’étape de la purification par la cartouche C18.
49
I-3.2.4- Purification de l’aflatoxine B1 par la cartouche C18 I-3.2.4.1- Préparation de l’ensemble colonne-cartouche Nous avons fixé un robinet d’arrêt sur l’embase la plus courte d’une cartouche de C18 et l’embase la plus longue de la cartouche a été fixée sur une colonne en verre. Pour préparer la cartouche C18, nous avons fait passer 10 ml de méthanol puis 10 ml d’eau en évitant d’introduire de l’air dans la cartouche lors du passage du méthanol à l’eau. I-3.2.4.2- Purification proprement dite Nous avons transvasé quantitativement l’extrait dans la colonne et le ballon a été rincé deux fois avec 5 ml de mélange méthanol-eau (20/80). La vidange s’est faite par gravité (figure 16).
Figure 16 : Purification de l’aflatoxine B1 par la cartouche C18 50
L’élution s’est faite avec 2 ml de méthanol HPLC. Puis, l’éluât a été évaporé sous azote. I-3.2.5- Chromatographie liquide haute performance (CLHP) : dosage des aflatoxines dans l’aliment volaille I-3.2.5.1- Principe du dosage Une prise d’essai est extraite à l’aide d’une solution de solvant (méthanol/eau). L’extrait
d’échantillon
est
filtré,
puis
transféré
dans
une
colonne
d’immunoaffinité contenant des anticorps dirigés spécifiquement contre les aflatoxines B1, B2, G1 et G2. Les aflatoxines sont éluées de la colonne chromatographique d’immunoaffinité à l’aide de méthanol. Les aflatoxines sont ensuite quantifiées par chromatographie liquide haute performance (phase inverse) avec dérivation post-colonne par bromation suivie d’une détection fluorimétrique. La dérivation post-colonne est réalisée avec du bromure de potassium. L’échantillon à analyser est poussé par un liquide appelé phase mobile dans une colonne remplie d’une phase stationnaire de fine granulométrie. La phase mobile
est
un
mélange
de
solvants
organiques
et
d’eau
distillée
(eau/méthanol/acétonitrile, 13/7/4) contenant 286 mg de bromure de potassium et 152 μl d’acide nitrique 4 M. Le débit est de 1 ml/min pour une colonne de longueur 25 cm, d’un diamètre interne de 4,6 cm et de taille des particules de 5 μm. Les aflatoxines sont éluées dans un délai de 16 min. De toutes les aflatoxines éluées, l’aflatoxine B1 a fait l’objet de notre étude. En effet, la solution d’étalonnage de référence utilisée contient l’aflatoxine B1. La figure 17 présente le principe d’une chaine HPLC.
51
Figure 17 : Dispositif de fonctionnement d’une chaîne HPLC I-3.2.5.2- Injection des extraits de l’échantillon Le processus d’injection des extraits se déroule de la manière suivante : injection successive de la solution d’étalonnage de référence, l’extrait à blanc d’aliments, l’extrait à blanc d’aliments «dopé», la solution d’étalonnage de référence, l’échantillon témoin, puis à nouveau la solution d’étalonnage de référence ; injection des extraits d’échantillon purifiés. Tous les deux extraits d’échantillons, renouveler l’injection de solution d’étalonnage de référence. Lorsque la série contient plus de dix (10) échantillons, il convient que les solutions d’étalonnage d’aflatoxine B1 soient injectées en dernier. La figure 18 montre le chromatogramme de la solution étalon.
52
Figure 18 : Chromatogramme de la solution étalon I-3.2.5.3- Calcul et expression des résultats Calcul de la teneur en aflatoxine B1 de la solution étalon d’aflatoxine B1 Le calcul de la teneur en aflatoxine B1 de la solution étalon d’aflatoxine B1 se fait à l’aide de l’équation suivante:
Ρ est la teneur en aflatoxine B1 de la solution étalon d’aflatoxine B 1, en milligrammes par millilitre; M est la masse molaire de l’aflatoxine B1, en grammes par mol (M = 312 g/mol); A est l'absorbance, mesurée et corrigée en fonction du blanc; d est le parcours optique de la cuve, en centimètres (d = 1 cm); k est le coefficient d’absorption molaire de l’aflatoxine B1 au chloroforme à 363 nm, en l mol–1 ·cm–1 (k = 22 300 l·mol–1 cm–1).
53
Calcul de la masse d’aflatoxine B1 dans la solution d’étalonnage de référence injectée Le calcul de la masse d’aflatoxine B1 dans la solution d’étalonnage de référence injectée se fait à l’aide de l’équation suivante: mc=
Vic
mc est la masse d’aflatoxine B1 dans la solution d’étalonnage de référence injectée, en nanogrammes; f est le facteur de correction de dilution et d’unités, en nanogrammes par milligramme (f = 200 ng/mg); ρ est la teneur en aflatoxine B1 de la solution étalon d’aflatoxine B1, calculée, en milligrammes par millilitre; Vic est le volume de solution d’étalonnage de référence injecté, en millilitres (Vic = 0,25 ml). Calcul de la masse d’aflatoxine B1 dans la solution d’essai Calcul de la masse d’aflatoxine B1 dans la solution d’essai à l’aide de l’équation suivante: ma=
ma est la masse d’aflatoxine B1 dans la solution d’essai, en nanogrammes; As est l’aire de pic correspondant à l’aflatoxine B1 dans la solution d’essai, en unités de surface; mc est la masse d’aflatoxine B1 dans la solution d’étalonnage de référence injectée, calculée, en nanogrammes; Ac1 est l’aire de pic correspondant à l’aflatoxine B1 résultant de l’injection précédente de solution d’étalonnage de référence, en unités de surface; 54
Ac2 est l’aire de pic correspondant à l’aflatoxine B1 résultant de l’injection suivante de solution d’étalonnage de référence, en unités de surface. Calcul de la teneur en aflatoxine B1 de l’échantillon Calcul de la teneur en aflatoxine B1 de l’échantillon à l’aide de l’équation suivante: wa= wa est la teneur en aflatoxine B1 de l’échantillon pour essai, en microgrammes par kilogramme (µg/kg ou ppb); ma est la masse d’aflatoxine B1 dans la solution d’essai, en nanogrammes; Vs est le volume de l’extrait d’échantillon non dilué et utilisé dans la procédure suivante, en millilitres (Vs = 50 ml s’il n’est pas nécessaire de diluer le filtrat); ms est la masse de l’échantillon pour essai, en grammes (ms = 50,0 g); Vis est le volume de l’extrait d’échantillon injecté, en millilitres (Vis = 0,25 ml); Vf est le volume de filtrat utilisé pour la purification, en millilitres (Vf = 25 ml); Vc est le volume de chloroforme utilisé pour l’extraction de l’échantillon, en millilitres (Vc = 125 ml). Analyse des résultats Les données issues des dosages ont été enregistrées sous le tableur Excel sous Microsoft version 2013. Ce tableur a alors permis l’analyse des données et la construction des graphiques.
55
CHAPITRE II : RESULTATS Pour chaque échantillon d’aliment prélevé, les dosages en aflatoxine B1 ont été effectués. Ainsi, cette section est consacrée à la présentation des résultats obtenus. Cette présentation se fera de façon globale, selon le type d’aliment et en fonction du lieu de prélèvement. Les résultats de notre étude sont présentés de façon globale, puis selon le type d’aliment et en fonction du lieu de prélèvement. II-1- Résultat global des contaminations des échantillons d’aliment analysés Les résultats globaux présentés sous forme de tableau (tableau VII) montrent les concentrations en aflatoxine B1 de chaque échantillon d’aliment analysé. Tableau VII : Contamination en AFB1 dans les échantillons d’aliment analysés Numéro
Echantillon d’aliment
Lieu de prélèvement
Concentration en AFB1 (µg/kg)
1
Finition
Keur Massar
38,5
2
Poulette
Niacoulrab
13 ,5
3
Ponte
Niacoulrab
15,4
4
Ponte
Keur Massar
2,4
5
Croissance
Gorom
5 ,4
6
Démarrage
Keur Massar
12 ,8
7
Démarrage
Keur Massar
11,6
8
Tourteaux d’arachide
Keur Mbaye Fall
177,5
9
Farine de poisson
Keur Mbaye Fall
0,5
10
Ponte
Gorom
52,3
11
Finition
Gorom
24,5
12
Démarrage
Keur Massar
11,5
56
13
Démarrage
Keur Massar
17,0
14
Ponte
Niacoulrab
14,9
15
Démarrage
Niacoulrab
0,3
16
Finition
Niacoulrab
11,4
17
Finition
Niacoulrab
10,0
18
Croissance
Noflaye
6,9
19
Démarrage
Noflaye
16,8
20
Croissance
Noflaye
9,8
21
Ponte
Noflaye
14,2
22
Ponte
Noflaye
8 ,8
23
Ponte
Bambilor
10,4
24
Croissance
Bambilor
9,8
25
Finition
Bambilor
13,7
26
Démarrage
Gorom3
0,3
27
Ponte
Gorom3
<0,1
28
Croissance
Gorom1
0,6
29
Poulette
Gorom1
1,1
30
Démarrage
Gorom1
1,1
31
Démarrage miette
Sangalkam
1,2
32
Poulette
Sangalkam
1,4
33
Croissance
Sangalkam
0,8
34
Finition
Sangalkam
1,9
35
Croissance
Sangalkam
0,8
36
Pic Ponte
Sangalkam
<0,1
37
Démarrage
Sangalkam
0,8
38
Ponte
Keur Ndiaye Lo
2,3
39
Croissance
Keur Ndiaye Lo
0,7
40
Démarrage
Keur Ndiaye Lo
<0,1
41
Démarrage
Keur Ndiaye Lo
<0,1
42
Finition
Keur Ndiaye Lo
<0,1
57
43
Croissance
Keur Ndiaye Lo
<0,1
44
Croissance
Keur Ndiaye Lo
<0,1
45
Ponte
Keur Ndiaye Lo
<0,1
46
Ponte
Keur Ndiaye Lo
<0,1
47
Ponte
Keur Ndiaye Lo
<0,1
48
Croissance miette
Keur Ndiaye Lo
<0,1
49
Démarrage
Keur Ndiaye Lo
<0,1
50
Finition
Keur Ndiaye Lo
<0,1
51
Démarrage miette
Cité Doudou Basse
<0,1
52
Démarrage
Cité Doudou Basse
<0,1
53
Démarrage miette
Marché Fass
<0,1
54
Démarrage miette
Marché Fass
<0,1
55
Démarrage
Marché Tilène
<0,1
56
Démarrage
Marché Tilène
<0,1
57
Démarrage
Marché Tilène
<0,1
58
Démarrage
Marché Tilène
11,2
59
Ponte
Niacoulrab
0,5
60
Ponte
Niacoulrab
15
61
Démarrage
Niacoulrab
13,7
62
Ponte
Marché Castor
2,7
63
Ponte
Marché Castor
<0,1
64
Ponte
Marché Castor
<0,1
65
Ponte
Marché Grand Yoff
<0,1
66
Démarrage
Marché Grand Yoff
<0,1
67
Démarrage
Marché Grand Yoff
<0,1
68
Démarrage
Marché Grand Yoff
<0,1
69
Démarrage
Marché Grand Yoff
<0,1
70
Finition
Marché Tilène
<0,1
58
II-2- Degré de contamination des échantillons Les teneurs en aflatoxine pour 40% des échantillons d’aliments analysés sont sous forme de traces (<0,1ppb). La teneur maximale d’aflatoxine B1 tolérée dans l’alimentation volaille est de 20 ppb (µg/kg) par la règlementation de la Commission Européenne (règlement 2006/576/CE). Les résultats présentés en amont permettent de montrer que 5,71% des échantillons contiennent plus de 20 ppb (µg/kg) d’AFB1 et 94,29% des échantillons contiennent moins de 20 ppb (figure 19).
100,00%
94,29%
Pourcentage
80,00% 60,00% 40,00% 20,00% 0,00%
5,71%
≤ 20 ppb ≥ 20 ppb Contamination en AFB1
Figure 19 : Degré de contamination en AFB1 des échantillons II-3- Contamination en fonction du type d’aliment Nous avons regroupé les aliments en fonction du type (démarrage, croissance, finition, poulette, ponte, tourteaux d’arachide, farine de poisson) et nous avons déterminé pour chaque groupe d’aliments la contamination en AFB1 (en ppb) comme le montre la figure 20.
59
Contamination en AFB1 en ppb
200 180 177,5
160 140 120 100 80 60 40 20
8,2
4,3
16,7
5,3
13,6
Poulette
Ponte
0,5
0 Démarrage Croissance Finition
Tourteaux Farine de d'arachide poisson
Type d'aliment
Figure 20 : Contamination en AFB1 en fonction du type d’aliment II-4 Contamination en fonction du lieu de prélèvement En outre, nous avons regroupé les échantillons d’aliments en fonction du lieu de prélèvement et nous avons calculé la contamination moyenne en AFB1 (figure 21).
60
89 90 80 70
AFB1 en ppb
60 50 40 27,4
30 20
15,8
15,6 11,77 11,3
11,3
10 0,9
1,5
0,3
0
1,15
lieu de prélèvement Bambilor
Gorom
Gorom1
Gorom3
Keur massar
Keur Mbaye Fall
Keur Ndiaye Lo
Niacoulrab
Noflaye
Sangalkam
Marché Tylène
Figure 21 : Contamination moyenne en AFB1 selon le lieu de prélèvement
61
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS III-1- Discussion La collecte des échantillons d’aliments volaille s’est faite dans les marchés de Dakar et dans les fermes avicoles de la zone péri-urbaine de Dakar. Le choix de Dakar et de ses alentours se justifie par sa forte croissance démographique, la forte concentration des fermes avicoles dans un rayon de 100 kilomètres autour Dakar (CARDINAL, 2000). La méthode HPLC est une méthode qualitative et quantitative fiable qui a permis la détection de l’aflatoxine B1. A l’issue de nos différents dosages, nous avons constaté que tous les 70 échantillons d’aliments volaille prélevés sont contaminés par l’aflatoxine B1(AFB1) mais à des teneurs variables en fonction du type d’échantillon et en fonction de la zone de prélèvement. Nos résultats viennent renforcer l’affirmation de DEVEGOWDA et MURTHY en 2005, qui dit qu’aucun aliment pour volaille n’est exempt de mycotoxines et plus spécifiquement d’aflatoxine B1. L’aflatoxine B1 a de nombreux effets sur la santé de la volaille ainsi que sur les performances zootechniques des animaux. En fonction de la dose absorbée et de la durée d’exposition, l’impact diffère (KURATA ,1984). La présence de l’aflatoxine B1 dans tous les types d’échantillons n’est pas surprenante car ces aliments contiennent de l'arachide et/ou ces dérivés, étant donné la grande susceptibilité de celle-ci à l'infestation par les moisissures toxinogènes. En effet, plusieurs études déjà effectuées ont rapporté ce fait (KANE et al., 1993 ; BATHILY, 1998 ; SYLLA, 2014), ce qui constitue un grand risque étant donné que l’aflatoxine B1 est la plus toxique des quatre aflatoxines. En effet, des expériences réalisées sur toutes les espèces animales, à l’instar des volailles (exception faite de la souris), ont montré un effet
62
hépatocarcinogène des aflatoxines par voie orale, principalement l’aflatoxine B1 (KURATA ,1984). Nos résultats ont montré que 94,29% des échantillons contiennent moins de 20µg/kg (ppb) d’AFB1 [de moins de 0,1 à 17 ppb] qui, selon la règlementation de la Commission Européenne (règlement 2006/576/CE), est la teneur maximale d’aflatoxine B1 admissible dans l’aliment volaille. Ce pourcentage serait lié au traitement de l’aliment par les industries qui fabriquent l’aliment volaille. En effet, à Dakar et dans la zone péri-urbaine de Dakar, l’aliment distribué à la volaille est en majorité d’origine industriel ; l’aliment de type industriel, est un aliment qui fait l’objet d'un contrôle plus strict des matières premières utilisées. La faible contamination observée pour l’ensemble des aliments pourrait s’expliquer par le fait que les industriels ont parfois recours durant la fabrication de ces aliments à des méthodes physiques et/ou chimiques de détoxification à savoir : l’inactivation par la chaleur, le traitement par l’irradiation ou le traitement soit par des agents oxydants, soit par les acides et/ou les bases (DIOP, 1995). Les travaux de NDAYISABA en 2010 montrent que ces procédés de détoxification réduiraient considérablement la contamination en AFB1. Ce pourcentage élevé des échantillons contenant moins de 20µg/kg (ppb) d’AFB1 serait lié aussi à la période d’étude qui est chaude et sèche, et le temps de stockage des aliments chez les éleveurs qui est de courte durée du fait de la disponibilité des aliments et la facilité d’approvisionnement (boutiques d’aliment, grossistes , marchés). Néanmoins ces doses d’AFB1 bien qu’acceptables entraineraient chez la volaille, surtout chez la poule pondeuse,
une intoxication chronique
qui
apparait suite à une ingestion d’aliments contaminés pendant plusieurs semaines. Elle se caractérise par une baisse du GMQ (Gain Moyen Quotidien), une chute
63
de ponte associée à des lésions telles que des hémorragies et une carcasse décolorée à l’autopsie (AFSSA, 2009). Cependant 5,71% des échantillons contiennent plus de 20µg/kg d’AFB1 [de 24,5 à 177,5 ppb]. Cette forte contamination serait liée soit aux limites du traitement des aliments soit à de mauvaises conditions de conservation. Aussi, en amont, en dépit des efforts de prévention mis en œuvre, la contamination des récoltes est parfois inévitable car la plupart des mycotoxines sont chimiquement stables et résistent aux changements de température, aux conditions de stockage (QUILLIEN, 2002). Des doses élevées d’AFB1 entraineraient chez la volaille (chair et pondeuse) aussi bien une intoxication aigüe que chronique. L'intoxication aiguë résulte de l'ingestion en une seule ou plusieurs fois rapprochées d'une dose assez importante d'aflatoxines et se traduit par la mort des animaux dans des délais variant selon la sensibilité spécifique. L’intoxication chronique par l’AFB1 se manifeste par un malaise, une perte de l’appétit puis un ralentissement du gain de poids, un ictère, une ascite et enfin la mort du sujet atteint. L’autopsie montre un foie décoloré, hypertrophié avec prolifération des canaux biliaires, des lésions de nécrose, d’infiltration graisseuse, des hémorragies hépatiques, pulmonaires, rénales et des glandes surrénales, une congestion des poumons, des lésions rénales compatibles avec une néphrite glomérulaire (MOREAU, 1994). Selon le type d’aliment, nous avons enregistré une contamination moyenne de 8,19 µg/kg (ppb) de l’aliment démarrage, 4,35 ppb pour l’aliment croissance, 16,66 ppb pour l’aliment finition, 5,33 ppb pour l’aliment poulette, 13,62 ppb pour l’aliment ponte, 177,5 ppb pour les tourteaux d’arachide et 0,5 ppb pour la farine de poisson. La teneur élevée en aflatoxine B1 des tourteaux d’arachides serait due au fait que les tourteaux ont été prélevés à l’état brut donc n’ayant 64
subi aucun traitement. Aspergillus flavus se développe sur l'arachide avec une intensité plus ou moins grande suivant la pluviométrie, les conditions de culture et surtout de récolte. Au Sénégal, le principal produit infesté par Aspergillus flavus est l’arachide et ses dérivés (SOW, 2015). Cela pourrait attester le rôle des tourteaux dans les contaminations en aflatoxines. Le faible taux de contamination en aflatoxine B1 dans les autres types d’aliment serait dû aux procédés de détoxification réalisés par les usines de fabrique d’aliment volaille. Selon le lieu de prélèvement, nous avons noté une plus forte contamination en aflatoxine B1 dans les aliments prélevés à Keur Mbaye Fall soit 89 ppb en moyenne ; cela s’expliquerait par le type de formulation de l’aliment volaille qui est de type artisanal où l’éleveur cherche à minimiser les coûts liés à l’alimentation. Ainsi, les procédés de détoxification ne sont pas pris en compte (ISRA, 2010). Cela dénote l’importance des bonnes pratiques de transformation sur la teneur en aflatoxine des aliments comme nous l’a démontré le travail de ZANMENOU en 2012. La contamination par les aflatoxines des aliments pour volaille, constitue un sérieux problème de santé publique compte tenu des risques liés à l’ingestion répétée d’aflatoxine. En effet, SANDERS et al. (1967) avaient montré au cours de leur étude, la présence de résidus d’aflatoxine dans les tissus animaux et des œufs de la volaille après alimentation expérimentale de ces animaux avec des produits contaminés à l’aflatoxine. Cette présence de résidu s’expliquerait par le fait que les aflatoxines présentent des caractéristiques chimiques qui leur confèrent une grande stabilité à l’origine de leur transfert dans la chaîne alimentaire. Il est important de spécifier que nous avons rencontré des difficultés qui constitueraient des limites à notre étude. Ce sont notamment : - la limitation de l’étude à Dakar et à la zone péri-urbaine de Dakar ; 65
- la durée de l’étude qui ne s’est pas étendue sur toute l’année, - l’indisponibilité du laboratoire pour analyser tous les échantillons et des solutions étalons pour la lecture des autres aflatoxines (B2, G1 et G2). Malgré ces difficultés nous avons pu réaliser le dosage de l’aflatoxine B1 dans 70 échantillons d’aliment volaille et à l’issu de notre travail, nous avons constaté une contamination en aflatoxine B1 de l’aliment volaille. Au vu des résultats, nous avons formulé des recommandations. III-2- Recommandations Pour limiter au maximum la contamination en aflatoxines des aliments en général et de l’aliment volaille en particulier, des mesures préventives doivent être prises. Ces mesures préventives reposent sur une connaissance approfondie et un contrôle rigoureux des différents facteurs de contamination des denrées alimentaires. C’est ainsi que nous avons formulé nos recommandations à l’endroit des différents acteurs impliqués dans la filière avicole à savoir : l’Etat, les services vétérinaires, les agriculteurs, les industries de fabrique des aliments et les aviculteurs. II-2.1- A l’Etat L’Etat sénégalais devrait donc : - élaborer des textes en matière de contaminants en alimentation animale pour le Sénégal ; - faire un contrôle régulier en fonction des normes définies ; - renforcer la formation, la sensibilisation des éleveurs sur les techniques de conservation et de stockage de l’aliment pour éviter le développement des moisissures toxinogènes.
66
II-2.2- Aux services vétérinaires Les services vétérinaires devraient : - envisager une formation et une sensibilisation des personnes d'encadrement sur les aflatoxines; - mettre en place une chaîne d'agents formateurs assurant l’encadrement des paysans à tous les niveaux ; - assurer une bonne vulgarisation de l'information sur l’aflatoxine et une bonne sensibilisation des populations. II-2.3- Aux agriculteurs L'idéal serait au niveau agronomique de faire de sorte qu'il n'y ait pas de développement de champignons toxinogènes. Il faudrait à cet effet: - réduire considérablement l'infestation fongique des cultures sur pied, en améliorant les pratiques culturales (sélection de graines résistantes à l'infestation, l'utilisation de fongicides, etc...) ; - assurer les bonnes conditions de récolte, de séchage et de stockage des produits de récoltes ; - faire la rotation des cultures pour minimiser la contamination des sols par les moisissures. II-2.4- Aux industries de fabrique des aliments - appliquer les méthodes de détoxification au niveau des unités de production ; - assurer un bon stockage des aliments à l’usine ; - former les éleveurs sur les techniques de conservation et de stockage de l’aliment pour éviter le développement des moisissures toxinogènes,
67
- contrôler régulièrement les aliments en fonction des normes élaborées par des dosages. II-2.5- Aux aviculteurs - stocker les aliments dans des locaux secs et aérés ; - prélever un échantillon d’aliment en cas de signes d’intoxications (baisse d’appétit, diminution des performances) et demander des analyses ; - pratiquer des contrôles périodiques et détruire les produits contaminés.
68
CONCLUSION La recherche de l'autosuffisance alimentaire a conduit les pays africains à mettre un accent particulier sur l'élevage des animaux à cycle court. C’est ainsi que l'aviculture, en particulier la production de poulets de chair et d'œufs de consommation a connu un essor remarquable durant ces dernières années au Sénégal. Il existe au Sénégal une forte demande en protéines d’origine animale dont l’accessibilité aux populations dépend de leurs coûts. La viande de volailles a des qualités nutritionnelles et diététiques remarquables et les œufs constituent une source de protéines accessibles à moindre coût permettant ainsi de répondre aux besoins en protéines animales. L’aviculture est une spéculation onéreuse dont 60 à 70 % des coûts de production sont consacrés à l’alimentation. Cependant, les aliments sont sujets à des contaminants tels que les mycotoxines qui altèrent la qualité des aliments, et ont des effets toxiques sur la volaille. Les mycotoxines les plus fréquemment rencontrées sont les aflatoxines, les ochratoxines, les zéaralénones, les trichothécènes, les fumonisines. L’aflatoxine produite par un champignon toxinogène Aspergillus flavus fait partie des mycotoxines qui posent de sérieux problèmes en aviculture. Les facteurs favorisant le développement de ce champignon ainsi que la production d’aflatoxine sont la chaleur et l’humidité. Il existe quatre types d’aflatoxines : B1, B2, G1 et G2. L’aflatoxine B1 (AFB1) est la plus importante et la plus toxique. La contamination en aflatoxine B1 des aliments pour volaille peut se faire depuis les matières premières (avant, pendant et après les récoltes), au moment de la transformation et ou pendant le stockage des aliments.
69
L’aflatoxine B1 a de nombreux effets sur la santé de la volaille ainsi que sur les performances zootechniques des animaux. En fonction de la dose absorbée et de la durée d’exposition, l’intoxication à l’aflatoxine B1 peut être aigüe ou chronique. L’intoxication aigüe par l’aflatoxine B1 entraine une diminution du gain moyen quotidien, et des mortalités aussi bien chez les poulets de chair que chez les poules pondeuses d’œufs de consommation. L’aflatoxicose chronique est surtout observée chez les poules pondeuses d’œufs de consommation et se caractérise par une chute de ponte. A Dakar et dans la zone péri-urbaine de Dakar, les éleveurs de volailles utilisent majoritairement l’aliment volaille industriel de tous types : démarrage, croissance, finition, poulette, ponte. Seuls quelques éleveurs font la formulation de l’aliment eux-mêmes à partir des matières premières. Au Sénégal, comme dans la plupart des pays d’Afrique, il n’existe pas de limites réglementaires
fixant
les
teneurs
maximales
des
mycotoxines
dans
l’alimentation animale ; les règlementations européennes sont la référence. Le contrôle en matière de mycotoxines dans l’alimentation de la volaille n’est pas effectué de routine et il en découle une insuffisance de données sur la quantification de la contamination en aflatoxine B1 de l’aliment volaille au Sénégal. C’est dans ce cadre que cette étude a été entreprise. Elle avait pour objectif général d’évaluer la quantité d’aflatoxine B1 dans des aliments pour volaille prélevés d’une part dans les marchés de la ville de Dakar et d’autre part dans les fermes avicoles de la zone péri-urbaine de Dakar. Notre étude s’est déroulée au cours de la période Mai à Août 2016. Elle a consisté à prélever des échantillons d’aliment volaille distribué dans les fermes avicoles de la zone péri-urbaine de Dakar, et d’aliment volaille vendu dans les marchés de Dakar. Ces échantillons ont été ensuite acheminés au laboratoire de 70
mycotoxines de l’Institut de Technologie Alimentaire de Dakar, pour la recherche et le dosage de l’aflatoxine B1 par Chromatographie Liquide à Haute Performance (HPLC), selon la norme ISO 14718. A cet effet, 100 échantillons de 500 g d’aliment ont été prélevés et conservés à l’abri de la chaleur et de l’humidité. Cependant, 70 échantillons ont été analysés pour des raisons de disponibilité du laboratoire. La méthode utilisée a consisté au broyage de chaque échantillon d’aliment, à l’extraction, à la purification et l’élution des aflatoxines. Puis, chaque éluât, après évaporation sous azote liquide est injecté au niveau de la chaine HPLC pour lecture. La lecture nous a permis de quantifier les teneurs en aflatoxine B1contenues dans chaque échantillon. Au terme de cette étude, nous avons constaté une contamination globale en aflatoxine B1 de tous les échantillons (100%) que nous avons prélevés ; celle-ci étant sous forme de traces (inférieure à 0,1 ppb) pour certains échantillons. Cette contamination est inférieure à 20 µg/kg (ppb) pour 94,29% des échantillons selon la limite maximale d’aflatoxine B1 tolérée par la règlementation de la Commission Economique Européenne. Cependant, 5,71% des aliments contaminés dépassent cette limite de 20 µg/kg (ppb). Cela montre les efforts fournis par les industriels dans la détoxification des aliments et la conservation de l’aliment par tous les acteurs de la filière avicole. Néanmoins, il reste beaucoup à faire, pour non seulement la protection de la santé de la volaille et la maximisation des performances zootechniques, mais également la préservation de la santé humaine, car les produits de l’aviculture tels que la viande de volaille et les œufs sont mis à la consommation humaine et les aflatoxines ne sont pas détruites par les températures de cuisson normales. L’aflatoxine pose un sérieux problème de santé publique en raison de sa toxicité 71
chronique (effets cancérogènes, mutagènes, tératogènes,…) liée à une ingestion répétée de faibles doses. Nous avons regroupé les aliments en fonction du type et nous avons déterminé pour chaque groupe d’aliments la contamination moyenne en AFB1 (en ppb). Ainsi, selon le type d’aliment, nous avons enregistré une contamination moyenne de 8,19 µg/kg (ppb) de l’aliment démarrage, 4,35 ppb pour l’aliment croissance, 16,66 ppb pour l’aliment finition, 5,33 ppb pour l’aliment poulette, 13,62 ppb pour l’aliment ponte, 177,5 ppb pour les tourteaux d’arachide et 0,5 ppb pour la farine de poisson. Nous avons effectué nos prélèvements dans 55 fermes avicoles de la zone périurbaine de Dakar situées à Keur massar, Niacoulrab, Gorom, Gorom 1, Gorom 3, Keur Mbaye Fall, Noflaye, Bambilor, Sangalkam, Keur Ndiaye Lo, Cité Doudou Basse, et dans 4 marchés de la ville de Dakar (marché Tilène, Castor, Grand Yoff, Fass). Selon le lieu de prélèvement, nous avons noté une plus forte contamination en aflatoxine B1 dans les aliments prélevés à Keur Mbaye Fall soit 89 ppb en moyenne. Cela s’expliquerait par le type de formulation de l’aliment volaille qui est de type artisanal visant à minimiser les coûts liés à l’alimentation. Au vu de ces résultats, nous avons formulé des recommandations aux différents acteurs impliqués dans la filière avicole. A l’ Etat sénégalais, d’ élaborer des textes en matière de contaminants en alimentation animale surtout les denrées pour animaux fabriquées localement et créer un cadre juridique imposant aux industriels la commercialisation de produits indemnes d'aflatoxines, non seulement pour les produits issus des dérivés de l’arachide mais aussi pour tous les aliments sujets à la contamination par les mycotoxines ;
72
aux agriculteurs, d’appliquer des bonnes pratiques de récolte, de séchage et de stockage des produits de récoltes ; aux services vétérinaires, de former et de sensibiliser les éleveurs sur les bonnes conditions de conservation des aliments pour éviter la contamination fongique ; aux fabricants d’aliment, de pratiquer convenablement les méthodes de détoxification des aliments pour réduire au mieux les contaminants alimentaires ; aux aviculteurs, de stocker les aliments dans des locaux secs et aérés ; sur le plan de la recherche, de poursuivre les études sur les aliments pour animaux de façon générale ; étudier la corrélation entre la consommation régulière de denrées d’origine animale contaminées et la fréquence des cancers primitifs du foie chez l’Homme.
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84
ANNEXE Différents types d’aliment prélevés en fonction du lieu de prélèvement
Numéro
Echantillon
Lieu de
d’aliment
prélèvement
1
Finition
Keur Massar
2
Poulette
Niacoulrab
3
Ponte
Niacoulrab
4
Ponte
Keur Massar
5
Croissance
Gorom
6
Démarrage
Keur Massar
7
Démarrage
Keur Massar
8
Tourteaux d’arachide
Keur Mbaye Fall
9
Farine de poisson
Keur Mbaye Fall
10
Ponte
Gorom
11
Finition
Gorom
12
Démarrage
Keur Massar
13
Démarrage
Keur Massar
14
Ponte
Niacoulrab
15
Démarrage
Niacoulrab
16
Finition
Niacoulrab
17
Finition
Niacoulrab
18
Croissance
Noflaye
19
Démarrage
Noflaye
20
Croissance
Noflaye
21
Ponte
Noflaye
22
Ponte
Noflaye
23
Ponte
Bambilor
24
Croissance
Bambilor
25
Finition
Bambilor
26
Démarrage
Gorom3
27
Ponte
Gorom3
28
Croissance
Gorom1
29
Poulette
Gorom1
30
Démarrage
Gorom1
31
Démarrage miette
Sangalkam
32
Poulette
Sangalkam
33
Croissance
Sangalkam
34
Finition
Sangalkam
35
Croissance
Sangalkam
36
Ponte
Sangalkam
37
Démarrage
Sangalkam
38
Ponte
Keur Ndiaye Lo
39
Croissance
Keur Ndiaye Lo
40
Démarrage
Keur Ndiaye Lo
41
Démarrage
Keur Ndiaye Lo
42
Finition
Keur Ndiaye Lo
43
Croissance
Keur Ndiaye Lo
44
Croissance
Keur Ndiaye Lo
45
Ponte
Keur Ndiaye Lo
46
Ponte
Keur Ndiaye Lo
47
Ponte
Keur Ndiaye Lo
48
Croissance
Keur Ndiaye Lo
49
Démarrage
Keur Ndiaye Lo
50
Finition
Keur Ndiaye Lo
51
Démarrage miette
Cité Doudou Basse
52
Démarrage
Cité Doudou Basse
53
Démarrage miette
Marché Fass
54
Démarrage miette
Marché Fass
55
Démarrage
Tilène
56
Démarrage
Tilène
57
Démarrage
Tilène
58
Démarrage
Tilène
59
Ponte
Niacoulrab
60
Ponte
Niacoulrab
61
Démarrage
Niacoulrab
62
Ponte
Marché Castor
63
Ponte
Marché Castor
64
Ponte
Marché Castor
65
Ponte
Marché Grand Yoff
66
Démarrage
Marché Grand Yoff
67
Démarrage
Marché Grand Yoff
68
Démarrage
Marché Grand Yoff
69
Démarrage
Marché Grand Yoff
70
Finition
Marché Tilène
71
Finition
Marché Tilène
72
Finition
Marché Tilène
73
Finition
Marché Tilène
74
Croissance
Marché Castor
75
Croissance
Marché Castor
76
Croissance
Marché Castor
77
Croissance
Marché Castor
78
Ponte
Pout
79
Ponte
Pout
80
Croissance
Pout
81
Croissance
Pout
82
Croissance
Pout
83
Démarrage
Pout
84
Ponte
Pout
85
Croissance
Pout
86
Ponte
Pout
87
Croissance
Pout
88
Croissance
pout
89
Croissance
Keur Massar
90
Démarrage
Keur Massar
91
Ponte
Keur Massar
92
Démarrage
Keur Massar
93
Démarrage
Keur Massar
94
Démarrage
Keur Massar
95
Démarrage
Keur Massar
96
Ponte
Keur Massar
97
Ponte
Keur Massar
98
Ponte
Keur Massar
99
Ponte
Keur Massar
100
Ponte
Keur Massar
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT,
fondateur
de
l’enseignement
vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés: d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire; d’observer
en
toutes
circonstances
les
principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays; de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire; de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure».
MYCOTOXINES DANS L’ALIMENT VOLAILLE DISTRIBUE A DAKAR ET DANS DES FERMES AVICOLES DE LA ZONE PERI-URBAINE DE DAKAR : RECHERCHE ET DOSAGE DE L’AFLATOXINE B1
RESUME L’aflatoxine B1 (AFB1) est une mycotoxine pouvant contaminer une large variété de denrées alimentaires. L’ingestion d’aliments contaminés par des volailles peut entraîner l’altération de leur santé et de leurs performances zootechniques ainsi qu’un problème de sécurité sanitaire des aliments lié à la présence de résidus de mycotoxines dans les produits d’origine animale. Ce travail nous a permis d’étudier la contamination des aliments pour volaille commercialisés dans la ville de Dakar (marché Tilène, Castor, Grand Yoff, Fass) et dans la zone péri-urbaine de Dakar (Keur massar, Niacoulrab, Gorom, Gorom1, Gorom3, Keur Mbaye Fall, Noflaye, Bambilor, Sangalkam, Keur Ndiaye Lo, Cité Doudou Basse) par l’aflatoxine B1. Pour cela, un total de 100 échantillons d’aliments de volailles a été collecté dans certains marchés de Dakar et dans certaines fermes avicoles de la zone péri-urbaine de Dakar. La quantification de l’aflatoxine B1 a été faite par HPLC sur 70 des 100 échantillons. Les résultats du dosage par HPLC ont montré que l’ensemble des échantillons était contaminé en aflatoxine B1 avec des teneurs qui variaient de moins de 0,1 ppb à 177,5 ppb. Les teneurs les plus élevées ont été observées pour les tourteaux d’arachide et dans la zone de Keur Mbaye Fall. Mots-clés : Aflatoxine ; aliments ; HPLC ; Dakar ; quantification ; volaille. Auteur : Mlle Nadège MINOUGOU Adresse : Ouagadougou secteur 28 Téléphone : 776578168 / 0022670271163 Email : minougoun@yahoo.fr