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LA BLANCHEUR POUR PARADIS

A CEFALU, AU NORD DE LA SICILE, L’ARCHITECTE ITALIENNE VIVIANA HADDAD A ENTIÈREMENT REVISITÉ UNE MAISON EN BORD DE MER POUR LUI INSUFFLER UN ESPRIT DOLCE VITA ANNÉES 60. UN RÊVE.

RÉALISATION CHIARA DAL CANTO TEXTE SOLINE DELOS PHOTOS HELENIO BARBETTA/LIVING INSIDE

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Colonnade en terrasse

L’architecte Viviana Haddad a agrandi et arrondi les arches qui cernaient la maison pour lui offrir une vue plein cadre sur la Méditerranée. Chiliennes (Maisons du Monde). Guéridon années 60 chiné.

Pour apporter de la modernité au salon, l’architecte a recouvert le sol de carreaux hexagonaux XXL, tel un tapis géant

« La maison était totalement quelconque mais son emplacement, sur un rocher en bord de mer, était magnifique », se souvient Viviana Haddad, architecte milanaise installée à Modica, près de Palerme. Elle a métamorphosé cette propriété familiale à Cefalu, en un paradis. « J’ai opéré un vrai lifting », explique-t-elle, puisant son inspiration du côté des années 60, date de l’édification de la maison. Elle s’attelle d’abord à l’extérieur en transformant les arches mauresques étroites de la terrasse en larges arcades dévoilant une vue époustouflante.

Même souci d’ouverture et d’épure à l’intérieur où elle remodèle l’espace avec grâce, abattant tous les murs pour laisser place à un immense salonsalle à manger. Elle dessine également un escalier sculptural en acier Corten®, posé sur des estrades en béton décorées de céramiques vintage. « Je voulais redonner une âme à cette maison en lui insufflant l’esprit “dolce vita” qui régnait sur la côte sicilienne pendant les sixties », raconte l’architecte.

Elle s’y emploie à travers les carreaux de ciment anciens dont elle habille les sols de plusieurs pièces, le mobilier chiné dans les marchés aux Puces siciliens – chaises de Carlo De Carli ou buffet vintage qui, en leur temps, meublaient les maisons chics de l’île. Et d’ajouter : « Je me suis aussi inspirée du designer italien Gio Ponti, notamment de son mythique hôtel, le Parco dei Principi à Sorrente, où il a beaucoup joué sur les formes géométriques. » De fait, dans cette maison, chaque chambre décline une forme – rond, octogone, hexagone – dans les moindres détails. Telle la chambre « losange », pour laquelle Viviana Haddad a chiné deux vitraux anciens faisant office de portes de placard, ces dernières s’harmonisant avec les coussins, l’applique au bras en accordéon, et même la poignée de porte. Le raffinement à l’état pur. Sur la terrasse, l’architecte a imaginé une rambarde aux formes triangulaires. De là, la vue sur Cefalu, village planté sur une colline plongeant dans la mer est sublime. Définitivement, un paradisQRens. p. 172.

Banquettes cherchent coussins

Exit le rez-de-chaussée découpé en plusieurs pièces ! L’architecte l’a transformé en un immense salon-salle à manger où les tonalités s’accordent à la Méditerranée. Elle a misé sur un esprit décalé pour les banquettes en jouant sur les coussins qui se répondent (tissus Nya Nordiska), le tout réalisé par un artisan tapissier (Blanco Modica). Par ailleurs, la porte-fenêtre agrandie invite au farniente et à la contemplation. Table ronde et lampadaire années 60 chinés à Palerme. Table hexagonale dessinée par Viviana Haddad.

Monté sur une série d’estrades en béton, l’escalier en acier Corten semble coupé dans son élan

Souffle contemporain

Dans la salle à manger, l’escalier sculptural en acier Corten® s’harmonise avec le mobilier années 60. Autour de la table dessinée par Viviana Haddad dans l’esprit de Gio Ponti, les chaises de Carlo De Carli. Buffet et céramiques chinés aux Puces de Palerme. Suspension dessinée par Viviana Haddad. Au fond, lampe années 60 chinée. Tableaux et photos de Stefano Boldrini.

Multiplier les angles d’ouverture pour vivre dans une maison lumineuse, légère et gaie, selon les préceptes du maestro Gio Ponti

Des vitraux qui ne manquent pas d’air

Dans la chambre bleue, place au losange avec ces vitraux chinés en Sicile et transformés en portes de placard. Couvre-lit et coussins (Livio De Simone). Photos de Stefano Boldrini.

Chambre sur le ponton

Les carreaux de ciment des années 40 dénichés à Palerme redonnent à la maison son esprit originel. Tout comme le fauteuil vintage dessiné par Ico Parisi et la chaise années 60 chinée. Le bureau a été dessiné par l’architecte, dans un esprit sixties.

Ondes vibrantes

Sur la terrasse, propice à une sieste à l’ombre d’un olivier, l’architecte a revisité la rambarde avec des cordes de bateau, dessinant un motif triangulaire typique des architectures de Gio Ponti. De là, on accède à la mer par un escalier creusé dans la roche. Bains de soleil (Maisons du Monde).

Une simple margelle délimite le jacuzzi des remous de la mer Tyrrhénienne

Le rêve absolu ?

Se détendre dans un jacuzzi surplomblant la mer, avec une vue imprenable sur Cefalu.

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