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N°194 — avril - mai 2022

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H I S T O I R E S N AT U R E L L E S NICE VERSION MONTS ET MERVEILLES

L 12660 - 194 - F: 6,50 € - RD

JARDINS, TERRASSES, PISCINES, DESIGN, LA VIE EN PLEIN AIR DES MAISONS AUX ALLURES DE BOUT DU MONDE

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Temps Calme Outdoor. Canapé modulable, design Studio Roche Bobois.

Mucidule Outdoor. Table basse et dessertes, design Antoine Fritsch & Vivien Durisotti.

Alonso. Lampadaire d’extérieur, design Carlo Zerbaro.

French Art de Vivre Photos : Flavien Carlod et Baptiste Le Quiniou, non contractuelles. Architecte : Ramón Esteve. TASCHEN. Éditions Zulma.

FRANCE 01 Atelier Pia Thoiry 04 50 20 88 10 06 Intérieur Sud Cannes 04 93 39 06 55 06 Baze Carros 04 92 08 89 00 13 Séries Décoration Marseille 04 91 37 24 95 24 Florence Soulet L’Atelier 60 Monpazier 06 73 51 84 66 28 Les Décors de Maïté Chartres 02 37 21 18 43 29 Maison lindivat Brest 02 98 44 14 67 33 Atelier Du Fauteuil Tissuthèque Bordeaux 05 56 98 22 22 34 Ar’Deco Montpellier 04 67 69 92 87 35 Intra-Domus Saint-Malo 02 99 81 69 94 35 VBA Décoration Montgermont 02 99 23 17 41 38 Natacha Tissus Grenoble 04 76 40 55 82 42 L’Atelier de Marie Unieux 04 77 89 00 06 44 Mon Artisan Tapissier Pornic 02 40 82 90 14 44 L’Atelier De Cécile La Baule 02 40 24 12 80 47 Villa d’Ouest Boe 05 53 66 86 76 49 Clemski Décoration Angers 02 41 87 05 40 49 La Boutique Des Matieres Cholet 02 43 63 00 99 50 Poutas Décoration Valognes 02 33 40 18 15 51 Danielle Fancony Reims 03 26 40 42 81 51 Boutique Décoration H.G. Reims 03 26 02 65 65 54 Nicole Lhotte Décoration Nancy 03 83 36 48 40 54 Maison Varry Nancy 03 83 37 32 66 56 Blanche Duault Décoration Vannes 02 97 42 68 83 59 Ton sur Ton Dunkerque 03 28 59 24 99 59 Demeure De Famille Bondues 03 20 76 00 77 62 Côté Déco Hardelot Hardelot-Plage 03 21 87 51 71 62 Côté Déco Mérignies Mérignies 06 31 64 24 91

View our new collections

62 Honnay Décoration Le Touquet Paris Plage 03 21 05 80 35 67 Ateliers Marc K Sélestat 03 88 92 13 38 68 Sièges & Décoration Kuster Eguisheim 03 89 41 18 24 69 Maison Perrin Courtieu Lyon 04 78 37 26 98 69 Mis en Scène Lyon 04 78 42 69 01 69 Pénates Lyon 06 74 67 90 87 69 Histoire d’Intérieur Neuville Sur Saône 04 72 73 43 74 72 Au Bonheur du Jour Le Mans 06 08 69 21 17 75 Designers Guild Paris 01 44 67 80 71 75 Les Deux Portes Paris 01 42 71 13 02 75 Au Fil d’Or Paris 06 50 44 08 69 75 Simonneau Paris 01 45 89 59 74 75 Zebre Paris 06 32 28 74 44 75 France Canapés Paris 01 56 07 15 65 76 L’Heure Bleue Rouen 02 35 71 84 35 77 Ram Décoration Nanteuil Les Meaux 01 60 23 26 48 77 La Maison Bellifontaine Fontainebleau 01 60 70 08 59 78 Tout Autre Chose Versailles 01 39 50 18 70 78 La Maison du Rideau Saint Germain en Laye 01 34 51 25 59 78 La Maison de Céline Chambourcy 0130063083 86 Yves Robert Chatellerault 05 49 93 14 72 91 Racyne Palaiseau 06 21 59 01 23 91 Serge Bonnat Décoration Montlhéry 01 69 01 12 97 91 Allemand Savigny sur Orge 01 69 05 29 65 92 La Maison de Céline Saint Cloud 01 47 09 18 82 94 Imagine La Varenne St-Hilaire 01 48 83 45 93 95 Souffle d’Intérieur Enghien Les Bains 01 39 64 83 41

BELGIQUE 1000 Les Tissus du Sablon Bruxelles 02 502 48 60 1050 X Trente 8 Bruxelles 02 544 14 24 1180 Le Tri Logis Uccle 02 633 36 78 1410 Isabel Gilles Creation d’Intérieur Waterloo 02 353 13 16 4000 Le Jardin de Nanie Liège 04 232 14 41 4432 Fayen Alleur 04 263 27 54 4557 Rulot Home Décoration Tinlot 085 51 17 62 4800 Fayen Verviers 087 33 03 45 5100 Maison Antoine Namur / Jambes 081 30 30 03 6280 Contraste Tellier-Moncousin Gerpinnes 071 21 75 67 6900 La Maison Laloux Marche En Famenne 084 31 17 15 7000 Wattiaux Mons 065 31 31 00 7500 Wattiaux Tournai 069 87 10 12 8930 V Decor Rekkem 056 41 21 70

SUISSE 1003 Bovet Tissus SA Lausanne 0041 21 323 91 80 1204 Duo sur Canapé Genève 0041 22 311 22 41 1260 Christine Yerly Nyon 0041 22 361 77 72 1800 Amelys Vevey 0041 21 922 08 44 8803 Al Lago Interiors Ag Rüschlikon 0041 43 537 10 03

LUXEMBOURG 1930 Lucien Schweitzer Interieurs Luxembourg 23 616 21 1660 Tapis Hertz Bertrange 22 73 27 4210 Rideaux-Center Valerius Esch-sur-Alzette 54 20 79 7240 Lemogne Bereldange 26 33 65 1

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N° 194

L’É DI TO M ART I NE DU T EI L , DI RECT RI CE DE L A RÉDACTION

© PAR JULIE DAUREL, PHOTOS NICOLAS MILLET

E

n note de tête, une saison qui exhale des parfums de renouveau, en note de cœur, des projets qui infusent un sentiment de liberté, en note de fond, l’envie prégnante, puissante, de renouer avec l’extérieur. C’est ce fil vert qui colore les pages de cette entrée en nature. Aspirations en bleu aquatique, inspirations et terres d’expression multiples, mais aussi variations autour de senteurs, entre la récolte de l’ylang-ylang sur l’île de Nosy Be, et un hommage à la rose à travers un lieu horticole expérimental à Grasse. Mais également avec un ancien couvent en Provence où s’élaborent des fragrances voyageuses, la réinterprétation d’un flacon par une architecte-designer et un maître verrier vénitien, des parures qui s’inspirent d’épis de blé, de fleurs et de végétaux, sans oublier la cueillette de plantes aromatiques et les secrets d’assemblages d’infusions. La nature est à son zénith. Bois brut, fibres tressées, pierres minérales, les effets disparaissent au profit d’une recherche d’authenticité, de vérité. Moins d’artifice, prolonger l’émotion d’origine, maintenir un lien étroit avec le sentiment de découverte, l’idée de première fois. Préférer les lignes justes, essentielles, les herbes folles et les graminées aux espaces très dessinés, aux meubles conceptuels, aux saveurs trop travaillées… Opter pour les associations libres, les objets dépareillés, les palettes de couleurs aléatoires. Choisir des destinations préservées, se ressourcer dans des lieux aux allures de bout du monde, comme le grand vertige Bois brut, fibres tressées, pierres minérales, les procuré par un domaine en surplomb des effets disparaissent au profit d’une recherche gorges du Tarn, ou cette maison en Balagne son architecture de granit qui se glisse d’authenticité, de vérité. Moins d’artifice, prolonger et dans le décor, ou encore cette échappée à l’émotion d’origine, maintenir un lien étroit avec Marseille, en lisière du parc national des le sentiment de découverte, l’idée de première fois. Calanques. À l’entrée du village de pêcheurs des Goudes, humeur détente, plongée en eaux claires, tables exposées aux embruns, le Tuba est l’endroit du lâcher-prise, de la déconnexion. La Riviera n’est pas en reste. Nice et son art de vivre jouent de contrastes, entre les arpenteurs de la «prom» et les villages perchés du haut-pays, aux portes du Mercantour. Une respiration qui s’exprime aussi à travers une sélection outdoor qui accompagne les moments d’oisiveté et de détente au bord d’une mer translucide, d’une piscine reflétant la nature environnante, au cœur d’une nuit éclairée de lampes-lucioles… Avec en ligne de mire, l’envie de se fondre dans un printemps aux couleurs du Sud.

Note à nos lecteurs La route des Millefonts, aux portes du parc national du Mercantour.

Votre fidélité se conjuguant à notre volonté constante et renouvelée de vous proposer des reportages inédits, singuliers, dans une exigence que nous désirons sans compromis, après douze ans de stabilité, et suite à la hausse sensible des coûts du papier et du transport, nous devons à notre tour reconsidérer notre prix de vente en kiosque en passant de 6 € à 6,50 €.

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N° 194

L E SOMMA IRE AV R I L - M A I 2022

HISTOIRES NATURELLES

96 À L’ ORIGINE DU GESTE

Ce livre sur le Maroc met en lumière une nouvelle génération de créateurs, bâtisseurs et décorateurs.

58 LA FLEUR DES FLEURS

Cap sur Madagascar et l’île de Nosy Be, où l’on cueille l’ylang-ylang, base olfactive des parfumeurs.

100 L A RÉSIL IENC E DU ROSEAU

L’artiste Sopheap Pich met à l’honneur matériaux et techniques ancestrales de son pays, le Cambodge.

62 M A I S O N D E S S E N S

À Mexico ou à Pantin, l’artiste-parfumeur Barnabé Fillion choisit les lieux de son institut de synesthésie.

102 C HASSE AU TRÉSOR

Chacun sa quête, chacun son butin. Cette saison, les expositions laissent entendre que tout est possible…

64 ÉCHAPPÉES OLFACTIVES

Les parfumeurs encapsulent les lieux historiques, cinématographiques, invitant à les ressentir.

70 AMPHORE SIGNATURE

Quand un parfum invite à une réinterprétation de son flacon designer et maître verrier.

110 NICE, ANGES ET DES MONTS !

De la baie des Anges aux portes du Mercantour, se laisser inspirer par Nice, inscrite en 2021 sur la liste du Patrimoine mondial au titre de «ville de villégiature d’hiver de Riviera», et par ses villages perchés.

72 TERRE D’ABSOLU

Hommage à la fleur signature, le Domaine de la Rose est l’exploitation horticole de Lancôme.

74 JARDINS SECRETS

En Provence, Jean-Claude Ellena imagine pour Le Couvent des fragrances voyageuses.

84 S E C R E TS D ’ A S S E M B L A G E S

Le livre «Infusions. Terroirs des simples» invite à la découverte d’un véritable patrimoine naturel.

144 MOISSON D’ÉCLAT

Épi de blé, herbes folles, graminées volant au vent du printemps se meuvent en bouquets d’or et d’éclats.

ACTU ET CULTURE 16 D A N S L A TÊ TE D E B O FI L L

L’architecte catalan a bouleversé l’architecture du XXe siècle. Zoom sur La Muralla Roja d’Alicante.

25 N ATU R E L L E M E N T

Mimétisme ou magnétisme, aspiration ou respiration… les idées comme les objets se répondent.

48 A FFI N I TÉ S É L E C TI V E S

Mélissa Paul envisage sa galerie d’objets d’art à vivre comme un lieu de découvertes et d’itinérance.

54 N O U V E L L E D E S TI N ATI O N

Le nouvel espace parisien Rock the Kasbah complète son répertoire d’artisanat tunisien.

56 L E S C H O S E S D E L A V I E

La sélection d’objets de Maison de Commerce fait converger savoir-faire et création vertueuse.

78 É N E R G I E S O L A I R E

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Le vestiaire swimwear privilégie les matières écoresponsables, et le design se fond dans le paysage.

90 É L E C TR O E N É B U L L I TI O N

Bouilloires, machines à expresso, blenders poussent toujours plus loin les limites de la technologie.

110 DÉCO ET STYLES 150 LE GRAND VERTIGE

En surplomb des gorges du Tarn, le domaine d’Almières Retreat offre une immersion nature, avec yoga, expériences sonores, cuisine locale…

162 VACANCES AU CABANON

Quelques chambres, un restaurant, le ciel, la mer.

Posée entre ville et falaises, près du parc national des Calanques, Tuba réinvente la vie de Robinson.

174 ENVOLÉE GRANITIQUE

En Balagne, l’architecture de pierre de cette maison contemporaine se fond dans le paysage.

188 OBJETS CULTES

À Marseille, Julie Pailhas vient d’ouvrir un espace mi-galerie, mi-appartement, où des «objets inanimés» célèbrent la valeur profonde des choses.

194 TERRASSES ET VIE EN PLEIN AIR

La saison marque le retour des moments en plein air et des grandes respirations. Sur la terrasse, au bord de la piscine ou dans un lieu retiré, l’outdoor tient ses promesses de nature et de grand beau.

Couverture nationale et couverture couplage La pergola des artistes Aude Del Mar et Darbaud.

Par Caroline Clavier. Photo Nicolas Millet.

Couverture Nice Le Jardin exotique d’Èze.

Par Julie Daurel. Photo Nicolas Millet.

La couverture Nice est diffusée dans le département des Alpes-Maritimes (06). Ce numéro comporte un encart abonnement broché entre les pages 130 et131, et un encart abonnement jeté dans les exemplaires en kiosque.

H I S T O I R E S N AT U R E L L E S NICE VERSION MONTS ET MERVEILLES

NICE

EN MONTS ET MERVEILLES

RI VI E RA SOL AI RE E T VI L L AGE S PE RCHÉ S TAL E NT S L E UX D’É CHANGE S J ARDI NS E SCAL E S E N 3 3 PAGE S

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L’ I N S TA N T

DANS LA TÊTE DE BOFILL Espaces poétiques, structures surréalistes, échelles monumentales. L’architecte catalan Ricardo Bofill, disparu en janvier dernier, a bouleversé l’architecture du XXe siècle. Ses idées novatrices sont plus prégnantes que jamais et certaines de ses constructions en passe de devenir des icônes, telle La Muralla Roja, à Alicante.

Virginie Bertrand

© GREGORI CIVERA

TEXTE

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D É D AL E C H R OMAT I QU E Dessinée par Ricardo Bofill, édifiée avec l’équipe d’El Taller de Arquitectura au début des années 1970, La Muralla Roja est un ensemble de cinquante appartements se répartissant autour d’un plan en croix grecque. Murailles lisses et tours abodes, en référence aux architectures nordafricaines, enserrent le toit-terrasse.

Les espaces privés et communs revêtent la même importance, stimulant échanges et appropriation du lieu.

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COULEUR S D’INTE NTI O NS

PA G E D E DROITE Image d’archive prise lors de l’achèvement du chantier, Ricardo Bofill, alors âgé de 34 ans, se tient à droite.

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© GREGORI CIVERA

PAGE D E GAUCHE Bleu ciel et indigo jusqu’au violet se réservent aux structures intérieures, répondant à une double mission: rafraîchissante sous le soleil ardent de la Costa Blanca et créant une harmonie avec le ciel azur. Les rose, rouge, terracotta sont destinés aux «remparts» et aux surfaces extérieures.

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© RICARDO BOFILL EL TALLER DE ARQUITECTURA

PAGE D E GAUCHE Sur le toit terrasse, piscine, sauna, Jacuzzi et solarium.

PA G E D E DROITE 1. À Calpe, La Muralla Roja se dresse face au rocher d’Ifah, tournant le dos à l’urbanisation de la Costa Blanca.

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2. Vue cadrée sur la Méditerranée, en contrebas, la crique de la Manzanera.

3. Ricardo Bofill, dans sa maison familiale de Mont-Ras entièrement carrélée de rouge.

L’ensemble de ces images (sauf le portrait) sont extraites du livre : « Ricardo Bofill, visions d’architecture », en collaboration avec

RBTA (Ricardo Bofill Taller de Arquitectura), éditions EPA.

© SALVA LOPEZ/AVEC L’AUTORISATION DE GESTALTEN 3. GREGORI CIVERA

JE UX DE P ERSP E C TI VES

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B LE US E N F USION

PA G E D E DROITE Les bleus produisent un effet de fusion avec le ciel et la mer, créant une plus grande illusion de l’espace. La couleur s’inscrit comme une marque de fabrique d’El Taller de Arquitectura pour les projets des années 1960-70 avant la période néoclassique française.

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© GREGORI CIVERA

PA G E D E GAUCHE Les escaliers font de cette citadelle un véritable labyrinthe, démultipliant les perspectives, l’œil sans cesse sollicité, étonné.

«La langue vernaculaire méditerranéenne représente le premier intérêt que je portais à tout type d’architecture existante. Avant de commencer à construire, j’ai vu cela à Ibiza, comme au nord de l’Afrique, à Almería au sud de l’Espagne, comme en Grèce: l’architecture était fondamentalement la même, une architecture primitive de la Méditerranée. Après cela, je suis allé explorer les origines de cette architecture. Je suis allé plus au sud, où j’ai finalement trouvé l’architecture du désert et la non-architecture de la nature. Le matériau est le rocher. L’énergie est le vent. Et le vent contre le rocher produit du sable. Ce fut un voyage dans le domaine des éléments minimaux purs.» (extrait d’un entretien de Ricardo Bofill avec Thomas Jeppe, en 2017). Nomade autoproclamé, Ricardo Bofill fonde, en 1963, à 24 ans, El Taller de Aquitectura que Geoffrey Broadbent, architecte, professeur émérite, décrit comme «le groupe d’architectes le plus étrange, le plus enthousiasmant et le plus original au monde, tout autant connu pour sa bande éclectique d’économistes, de critiques et de poètes qui le composait que pour ses constructions audacieuses ». L’une des réalisations de la première décennie d’El Taller est La Muralla Roja sur les falaises de la Costa Blanca, surplombant la plage de la Manzanera, en face du Peñón de Ifach, rocher spectaculaire haut de 332 mètres. Sa citadelle, inspirée des casbahs, se dresse, comme son voisin le complexe Xanadu réalisé en 1971, en contre des immeubles, uniformes et immaculés, se répliquant le long des côtes d’Alicante depuis les années 1950. Elle incarne avec théâtralité, mariant rigueur formelle, loi géométrique et exubérance des couleurs, constructivisme et romantisme, l’opposition manifeste de Ricardo Bofill au modernisme. «Ses réalisations étaient au contraire des espaces complexes, labyrinthiques, définis par la couleur et des formes géométriques.

Là où Le Corbusier cherchait à développer un style international qui s’établirait pour l’avenir, Bofill se tournait vers le passé pour élaborer des bâtiments et des villes basés sur l’architecture régionale, vernaculaire», souligne Tom Morris dans le livre Ricardo Bofill: visions d’architecture, paru aux éditions EPA, en 2019. La Muralla Roja resplendit dans sa chromatique, allant du rouge carmin en passant par le rose tyrien jusqu’à l’orangé terracota à l’extérieur et de l’indigo au violet à l’intérieur. Dédales d’escaliers menant tous vers le ciel, multiplication des patios où fleurissent les plantes exotiques, jeux d’ombre et de lumière, piscine sur le toit, la vie ici s’annonce éternellement surréaliste.

Adresses page 241

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Pablo Outdoor collection, design Vincent Van Duysen. bebitalia.com

L’ Œ I L D U S U D

NATURELLEMENT MIMÉTISME OU MAGNÉTISME, ASPIRATION OU RESPIRATION, NOIR ET BLANC OU COULEUR, SOUS INFLUENCE MARINE OU QUAND LA TERRE DEVIENT MÉDIUM D’EXPRESSION… LES COURANTS SE RÉPONDENT, SE PROLONGENT. LE DÉSERT DEVIENT AINSI DÉCOR INSPIRANT, LA PHOTO AIMANTE UNE COLLECTION JOAILLIÈRE, LA COULEUR IMPULSE SA VIVACITÉ, LES MATIÈRES NATURELLES RÉVÈLENT UNE QUÊTE DE NATURALITÉ, DE VÉRITÉ.

PA R

Aurélie des Robert et Julie Rebeyrol

© 1, 2. LE FAWNHAWK/PETECIA LE FAWNHAWK & ELIOT LEE HAZEL 3, 4. ROBERT MAPPLETHORPE FOUNDATION. LICENSED BY ARTESTAR, NEW YORK 5. FLOWERS BLUE ROSE, 1987 © ROBERT MAPPLETHORPE FOUNDATION. USED BY PERMISSION

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TOILES DE FOND 1. «Desert Totem Poncho», de l’artiste-créatrice Petecia Le Fawnhawk, qui s’inspire des paysages du désert pour ses costumes pensés

comme des œuvres d’art. Un théâtre grandeur nature, ici dans le désert du Colorado, qui puise dans les dunes sa poésie. 2. «The Stairway Cloak», extrait du film de Petecia Le Fawnhawk tourné à Taos (Rio Grande), autour d’une porte monumentale dans une expérience 3D, présenté à la Miami Art Basel par Art Republic Global, une galerie d’art numérique, et SuperRare, plateforme d’art digital. 3, 4, 5. Mappelthorpe Collection, «Relic», collier-sautoir, en or jaune et blanc serti de diamants, «Chain», collier, en or jaune et blanc serti de diamants, et «Jetty», bague 3 rangs, en or rose, le tout gravé «Repossi/Robert Mappelthorpe», Repossi. Gaia Repossi, directrice artistique de la maison de joaillerie, rend un hommage photosensible à Robert Mapplethorpe, à travers une collection de 15 pièces, inspirée de ses photos mais aussi des bijoux qu’il créait. Un croisement d’univers qui se prolonge en parfaite harmonie. ADR 25

L’ Œ I L D U S U D

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IMPULSION COULEUR 1. « Leontina », robe longue, en soie à motifs floraux multicolores, 195 €, Lisa Corti. 2. « Razmir », tissu

disposé façon toile de tente, en laine vierge et soie, 26 coloris, 210 € le m en 140 cm de large, Dedar. 3. « Salicornia », tissus en patchwork, en lin, 135 € le m en 145 cm de large, 32 coloris, Dedar. 4. « Kalymnos », tissu uni, en polypropylène et polyester, 4 coloris, et « Amorgos », tissu uni, en polypropylène, 9 coloris, 119 € le m en 140 cm de large et 108,90 € le m en 141 cm de large, Casamance.

5. « Soleil d’Hermès », par l’illustratrice Arielle de Brichambaut sous l’œil aiguisé de Benoît-Pierre Emery, directeur de la création de La Table Hermès. Service de table, en porcelaine, dessins aux motifs évoquant entre autres des palmes de façon stylisée soulignées de noir, composé de 24 pièces, à partir de 80 € l’assiette à pain, Hermès. 6. « Moments High Blue-Grey », design Anna Torfs, vase, en verre, fabriqué de façon artisanale en République tchèque, plusieurs tailles et coloris, prix sur demande, Anna Torfs. ADR 26

© 1. DEDAR/ANDREA FERRARI 5. HERMÈS/STUDIO DES FLEURS 6. ANNA TORFS/J.KVIZ LISA TORFS

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nium laqué, à partir de 830€, Tribù. Associés à «Nox», table, en pierre de lave émaillée, Inox laqué, plusieurs dimensions et finitions, à partir de 12880€, Tribù. 2. «Dou», lampadaire, en rotin tressé, 499€, Ferm Living par Design Bestseller aux Galeries Lafayette. 3. «Tancrede», cruche, en céramique et émail, façonnée à la main par des maîtres potiers, 11,60€, Habitat. 4. «Taimi», table basse de jardin, en ciment, 760€, Kave Home. 5. «Hoa», assiettes, en grès, décors au pochoir, réalisées dans un atelier de Siem Riep au Cambodge, issues d’une série numérotée de 5 dessins s’inspirant d’herbiers, 49€, CFOC. 6. Cuillère, en teck, 17€, Be Home aux Galeries Lafayette. 7. «Verona», lampe nomade outdoor, en polyéthylène et métal, rechargeable, 3 intensités, 100€, Kave Home. 8. «Kaito», pichet, en faïence émaillée, pièces uniques par des artisans au Portugal, 45€, en exclusivité chez The Conran Shop.

9. «Pénélope», design Victoria Maria, canapé, habillé du tissu «Square Dance Mandarin», de Jim Thompson, prix sur demande, Heimat. JR 28

© SDP 1. TRIBÙ

BELLES ASSOCIATIONS 1. «Senja», design Studio Segers, fauteuils, en corde tissée Canax® – mélange de PVC et de chanvre –, teck wengé, alumi-

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EN PROFONDEUR 1. Botter, la marque de mode engagée en faveur des océans, s’est associée cette saison à l’organisation environnementale

Parley for the Oceans. Col roulé, en élastane, 175€, pantalon, en polyester recyclé, 995€, masque de plongée, en PVC, et cagoule, en latex, Botter.

2. «Cercle d’Écailles», assiette, en porcelaine, peinte à main levée, 112€, Marie Daâge. 3. «Plass», design Luca Nichetto pour Foscarini, lampe de table, en polycarbonate et aluminium verni, 488€, Made in Design. 4. «Amalgame», design Damien Gernay, banc, en métal émaillé, pièce unique, prix sur demande, Galerie Gosserez. 5. «Algues», design Jean Roger, lampe, en faïence et émail, fabriquée à la main, édition limitée, Jean Roger sur The Invisible Collection. 6. «Blue Glaz», design Damien Gernay, miroir-sculpture, en verre thermoformé, pièce unique, prix sur demande, Galerie Gosserez. 7. «Plongée», collection Monthly Plate, assiette, en faïence, émail et oxyde, peinte à la main, en série limitée, 85€, Faïencerie Georges.

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© SDP 1. BOTTER 4, 6. DAMIEN GERNAY

FONDS MARINS

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COLLECTION «ÉVASION»

IN & OUTDOOR COLLECTION SHOWROOMS PARIS - LONDON misia-paris.com

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SUBAQUATIQUE 1. «A’mare», design Jacopo Foggini pour Edra, fauteuil d’extérieur, en polycarbonate et verre, fabriqué à la main, prix sur

demande, Silvera. 2. «Abyss Horizon», design Duffy London, table basse, en verre et bois sculptés, et plexiglas, recréant la géologie des profondeurs de l’océan, édition limitée, Duffy London. 3. «Ophelia», collection Medusae, design Roxy Russell, suspension, en aluminium, revêtement poudre blanche brillante et Mylar, film polyester, 332€, Roxy Russell. 4. «Comète», design Mira Visual, miroir de forme organique sérigraphié en quatre couleurs, 1040€, Roche Bobois. 5. «Dessine-moi la mer n°5», design Michèle Jarnoux, sculpture, en céramique et verre fusionné, pièce unique signée, 600€, Michèle Jarnoux. 6. «Art Glass», table basse, en acier et verre trempé, 2250€, Missoni Home. 7. «Abyss Wall», design Duffy London, sculpture murale, en verre et bois sculptés, et plexiglas, représentant une mise en abîme des fonds marins, édition limitée, Duffy London.

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© SDP 1. EDRA/ALESSANDRO MOGGI 3. ROXY RUSSELL

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Ph BERNARD TOUILLON

ETh I MO.COM

NOS BOUTIQUES PA R I S / C A N N E S MIL AN / LONDRES / ROME / COLOGNE

S L I N G D E S S I N É PA R S T U D I O P E P E

L’ Œ I L D U S U D 1.

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ABYSSAL 1. « Blue Splash », design Jeff Zimmerman, sculpture murale, en verre soufflé, prix sur demande, The Invisible Collection.

2. «Ocean», design Stefanie Hering, assiette de présentation, en porcelaine biscuit faite à la main avec décor en cobalt, 268€, Hering Berlin.

3. «Pince-moi», design Michaël Cailloux, vase, en émaux, décoré à la main, série limitée à 8 exemplaires et 4 épreuves d’artiste, Émaux de Longwy.

4. Table d’extérieur, design Kelly Behun, en mosaïque de pierres Nero Marquina, Carrare, Cristalino et quartz bleu taillés à la main, base en teck, personnalisable, piètement en acajou blanchi, prix sur demande, The Invisible Collection. 5. «Calypso», tapis, en laine et bambou, 1100€, Pinto Paris. 6. Ancre, design Géraldine Gonzalez, en cristal, métal nickelé, led et corde en perles de verre argentées, réalisée à la main, pièce unique, Géraldine Gonzalez. 7. «Spongia Tubular Cactus», design Marik Korus, sculpture organique, en porcelaine, 890€, Marik Korus. ADR 34

© SDP 1. JEFF ZIMMERMAN 6. GÉRALDINE GONZALEZ/FLORIE BERGER 7. MARIK KORUS/JLKORUS

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L’ Œ I L D U S U D 1.

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INDIGO

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NUANCES ET DÉGRADÉS 1. «Ojitos», design Mae Engelgeer, décorations murales, en fibres de palmier, réalisées par des artisans locaux, repré-

sentant les paysages de la région d’Huila en Colombie, plusieurs tailles et coloris, de 620€ à 2300€, Ames. 2. «Coral Island», design Lucas Ferreira, œuvre, en fragments de porcelaine, 3590€, Lucas Ferreira. 3. «Suomi», assiette à dessert, en porcelaine, 7,60€, Bruno Evrard. 4. Plat, en céramique, fait main, 56€, Studio 19 Ceramics sur Etsy. 5. Assiette de présentation, par l’artiste Zemer Peled, collection In Bloom, en porcelaine, 91€, Bernardaud.

6.«BlueShades»,assietteplate,enporcelaine,endégradésdebleus,51€les3,Degrenne.7.«Mahalia»,designCélineWright,luminaire,enpapierjaponais peintparl’artisteTiffanyBouelle,prixsurdemande,Swadoh.8.«Ter»,deDenisPerrollaz,collectionCosmos,plateau,enlaitonpeint,1400€,GalerieAnne Jacquemin Sablon. 9. «Tandem Oeillet 21», design Aurélie Richard, tables basses, en céramique peinte, 704€ et 650€ pièce, Faïencerie de Charolles. ADR 36

© 1. AMES/ANDRES VALBUENA 2 À 9. SDP 7. SWADOH/MARIANNA MASSEY

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L’ Œ I L D U S U D

TERRE D’EXPRESSION du Pays basque, prête son savoir-faire ancestral à une création ralliant mémoire et modernité. Son économie coopérative contribue au développement de la région, et invite à collaborer avec des entreprises et des savoir-faire locaux d’exception. En cohérence avec son identité, bien ancrée dans ses racines et sa démarche raisonnée et durable, sous l’impulsion du designer Jean-Louis Iratzoki, Alki est une véritable référence dans le monde du design. En complément de leur matériau de prédilection, le chêne, mais aussi du fer forgé, du feutre, de la laine, de l’acier ou encore du bioplastique, Alki pousse l’aventure en y associant la poterie familiale et artisanale Goicoechea, installée depuis trois générations à Ossès, en Basse-Navarre. La dernière collection de pots en terre «Lur» est l’illustration d’un retour à la terre version contemporaine.

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© ALKI

IDENTITÉ CULTURELLE À l’origine fabricant de mobilier traditionnel en bois, Alki, installée depuis plus de trente ans à Itsasu, petit village

lafuma-mobilier.com

© Sébastien Sassoulas

Pensé pour la vie

Des toiles haute performance et durables par tous les temps

Tenue des couleurs

Facile d’entretien

Résistant à la déchirure

Confort d’assise

L’ Œ I L D U S U D

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minière de son enfance et ces paysages vallonnés. La nature et sa palette couleur appartiennent à son esthétique, tout comme le carton, son matériau d’expression et de prédilection. Dans une démarche de durabilité et dans le respect de l’environnement, son processus de production est entièrement manuel et le carton utilisé est 100% recyclé. Après avoir été collecté, ce dernier est fragmenté en petits morceaux puis modelé en pâte, qui est ensuite mélangée au pigment naturel de terre. Ses créations autour de variations d’ocre et de rouge rappellent la lumière qui traverse les vallées aux formations rocheuses. 1. «Âmago», sculptures, en carton recyclé et pigment naturel de terre. 2. «Casca», vases, en carton recyclé et pigment naturel de terre. 3. «Terrão Bench», en carton recyclé et pigment naturel de terre. 4. Paysage de Maria da Fé, au Brésil.

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© DOMINGOS TÓTORA

CARTON VERTUEUX Résidant dans les montagnes de Maria da Fé au Brésil, le designer Domingos Tótora puise son inspiration dans la ville

COLLECTION AMORGOS

IN&OUTDOOR collection SHOWROOM CASAMANCE - 13 rue du Mail 75002 Paris - showroom.paris@casamance.com

casamance.com

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pot de fleur, en céramique, avec soucoupe, pour l’intérieur et l’extérieur, 339 €, Ferm Living sur madeindesign.com. 3. « Écorce », vase, en faïence d’argile rouge, 420 €, Roche Bobois. 4. « Lur », pot de fleur, réalisé de façon artisanale avec la poterie Goicoechea au Pays-Basque, en terre cuite, plateau tri-plis en chêne, 567 €, Alki. 5. Vases et sculptures, design Olivia Cognet, réalisés à partir d’argile rouge dans son atelier de Los Angeles, inspirés des lumières et des ombres des paysages californiens, de 1125€ à 1710€, Olivia Cognet. 6. «Vase I», design Atelier Polyedre, collection Grand Tour, en terre cuite, inspiré par la silhouette des aryballes, édité en 80 exemplaires, 510 €, Diptyque.

7. Pots et supports de plantes, design Serax, collection Terracotta, en céramique, réservés pour l’intérieur, de 19,50 € à 67 €, Serax.

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© DR 5. OLIVIA COGNET

SCULPTURE ET CONTENANT 1. «Minerva» et « Aníbal », vases-jarres, en céramique de terre cuite nue, 99 € et 69 €, Hannun. 2. «Ando»,

Join Outside.

unopiu.com

L’ Œ I L D U S U D 1.

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COULEUR TERRACOTTA 1. «Ossicle», design Francesco Balzano, plateaux, en marbre et cuir, trois tailles disponibles, de 794€ à 1718€,

Giobagnara. 2. «Togo», design Michel Ducaroy, chauffeuse, structure en mousse et revêtement en tissu, 1706€, Ligne Roset. 3. «Il Colonnato», design Mario Bellini, table haute, en pierre minérale, 8 pieds, 12583€, Kettal. 4. «Caribe», design Sebastian Herkner pour Ames, table de repas, en osier de Colombie et plateau en aluminium, fait main, 3684€ en exclusivité au Bon Marché Rive Gauche. 5. «Serpentine», design Éléonore Nalet, bridge, en aluminium laqué et tissu traité polyester, 1061€, Cinna Outdoor. 6. «Caementum», design Marco Merendi & Diego Vencato, tables d’appoint monobloc, en béton avec oxydes naturels, 2 tailles, 3 coloris, 498€ et 778€, Pedrali. 7. Vase-sculpture, design Eugenia Díaz Peón, en argile collectée dans le Yucatán au Mexique et broyée à la main, 1360€, Uxiii. ADR Adresses page 241 44

© DR 1. GIOBAGNARA 7. UXIII/EUGENIA DÍAZ PEÓN

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LE

Showrooms exclusifs

06 NICE 04 93 88 00 27

06 VALLAURIS 04 92 95 14 34

13 AIX EN PROVENCE 04 42 26 53 70

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34 MONTPELLIER 04 67 92 45 51

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83 SAINT TROPEZ 04 94 43 11 00

84 AVIGNON 04 90 88 40 03

atelier-saintpaul.com M A N U FA C T U R E D E C U I S I N E S

LA GALERIE

MI SE E N L U MI È R E PA GE D E GA UC H E À Nice, dans le quartier du port, Mélissa Paul dirige avec goût et intuition la galerie qui porte son nom.

Sa passion de la céramique et son œil exigeant composent des univers où bat le cœur de la création. À son doigt, bijou « Incarnem », signé Marine Billet.

PA GE D E D R OITE Sous une verrière, le vocabulaire de la galerie s’anime de matériaux sensibles. Œuvres uniques et éditions d’artistes construisent une scène où mobilier et sculptures forment des combinaisons intuitives.

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LA GALERIE

Nice

AFFINITÉS ÉLECTIVES

E N T O U R É E D ’ O B J E T S D ’ A R T À V I V R E , M É L I S S A PA U L E N V I S A G E S A G A L E R I E C O M M E U N L I E U D ’ I T I N É R A N C E O Ù L E S F O R M E S A G E N C É E S D A N S L’ E S PA C E O N T U N E D Y N A M I Q U E P R O P R E E T D I A L O G U E N T E N T R E E L L E S . A U J E U D E L A D I F F É R E N C E , L E S M AT I È R E S F O R M E N T D E S S I L H O U E T T E S FA M I L I È R E S E T T R O U B L A N T E S O Ù R É S O N N E L E F E U D E L A C É R A M I Q U E , L A F O R C E D U B O I S S C U L P T É , L E R A F F I N E M E N T D U B R O N Z E D O R É . PA R Cécile Vaiarelli P H O T O Bernard Touillon

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LA GALERIE

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1. Paroi « Dune », chaise et guéridon « Entrelacs », en grès et engobe de porcelaine, d’Agnès Debizet. Suspensions mobiles en trames de fil de fer, d’Ulrikk Dufossé. 2. Pots « Inséparables » et tabouret « Union », en terre cuite, de Léa Ginac. 3. Fauteuil « Aztèque », en céramique, d’Agnès Debizet. 4. Table trois éléments, en terre chamottée et piètement métallique, de Guy Bareff, sphère en grès enfumé et craquelé, de Dominique Legros, et galets « Livingstone », tissus Kvadrat, signés Smarin. Sur un banc brutaliste chiné, lampe « Mushroom », d’Olivia Cognet. Au mur, gouache sur papier, de Pascal Simonpietri.

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OUTDOOR LIVING

LA GALERIE

« Chaque pièce est une histoire, explique Mélissa Paul, la création est un moment d’élévation. » Les assemblages de sa galerie naissent de rendez-vous singuliers, d’ateliers confidentiels, de vies vécues dans l’antre de la création. Sur le port de Nice, dans un vaste espace baigné de lumière, chaque œuvre originale, rare et unique, prend la pose et se conjugue à du mobilier vintage. La sculpture occupe depuis toujours l’espace émotionnel de Mélissa Paul. Son regard appuyé sur la terre comme matériau constitue un fil narratif ambitieux, curieux et infini. Les possibilités plastiques de la céramique y trouvent une promesse toujours renouvelée. Dans ce lieu hybride, mi-showroom, mi-galerie, où elle reçoit sur rendez-vous, chaque pièce exposée s’articule autour d’une rencontre. Les grès d’Agnès Debizet, de Guy Bareff ou d’Andrée et Michel Hirlet, les assises organiques et les lampes surdimentionnées d’Olivia Cognet, les sculptures en trame de fil de fer galvanisé tissé d’Ulrikk Dufossé, le refuge sensible et sensoriel des totems et reliefs en bois de Bertrand Créac’h…

TALENTS CROI SÉS «Livingisland», table en épicéa, issue de la géographie imaginaire de Smarin, sur laquelle est posée une lampe en grès, cuite au four à bois, de Francine Michel, et une boîte

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en grès émaillé des années 1970, d’Andrée et Michel Hirlet. Défi à l’exercice de l’assise, la chaise «Éléphante», en grès noir chamotté, d’Agnès Debizet.

De sa formation en stylisme modelisme, Mélissa Paul conserve une approche exigeante du travail de la main, du geste artisan soumis au jeu de la perfection. Le cycle vertueux qui façonne l’éclosion de la céramique en petit objet ou en projet monumental ne cesse de l’éblouir. Lorsque les figures libres de Léa Ginac deviennent pots de fleurs, jarres, tabourets, le lien au mobilier se fait plus ample pour envisager une édition de table. De même, c’est la confiance accordée aux artisans de Vallauris qui engage la galerie sur le chemin de l’édition avec une collection à venir de miroirs, photophores, appliques et luminaires d’Agnès Debizet. Être à Nice autorise toutes les audaces en matière de création. De Vallauris à la G AL E R I E Ligurie, se dessine un terrain d’exploraMÉ L I S SA PAU L tion fertile où rayonne la céramique et — « où une nouvelle génération d’artisans et de Sculptures, mobilier… créateurs s’empare de la terre pour la libérer Sur rendez-vous. d’une forme de nostalgie », souligne-t-elle.

Adresses page 241

L’ O U V E R T U R E

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1. Le souffle du renouveau investit les nouvelles collections de Philippe Xerri pour Rock the Kasbah. Des lignes brutes et authentiques, des teintes naturelles.

Des petites séries tournées vers la Méditerranée, alternant des effets de matière en céramique, plâtre, corde, et des tissages. 2. Fraîchement installé rue des Saints-

Pères, l’espace Rock the Kasbah présente des pièces uniques et d’édition, dans une mise en scène contemporaine où brille avant toute chose la culture de l’artisanat.

Paris

NOUVELLE DESTINATION Revisiter les savoir-faire artisanaux, c’est dans cette quête renouvelée que réside l’esprit Rock the Kasbah. Depuis 2011, son fondateur Philippe Xerri en a fait sa ligne d’intention. Façonné par des héritages culturels anciens, le monde de Rock the Kasbah est autant un cheminement qu’un récit et un art de vivre. On lit dans ses collections de mobilier et d’objets le geste précis, l’outil, les différentes étapes de la création en atelier, tous reliés à des métiers traditionnels. À Paris, le nouvel espace de la rue des Saints-Pères s’est posé à quelques pas de celui de la rue Jacob. Ces deux univers cultivent une même mémoire collective ancrée sur les rivages des savoir-faire et de la Méditerranée.

Si la Tunisie et le patrimoine des artisans de La Soukra restent le port d’attache de Philippe Xerri, des tissages en raphia, matières végétales, coton et lin ont été créés en Inde. Le voyage intérieur du directeur artistique d’origine maltaise cueille en son regard la liberté et la lumière. Il sait combien les inspirations d’ailleurs nourrissent l’expression d’un lieu. Luminaires en fibre de palmier et bâtons d’olivier restent des créations emblématiques. Travertin et chêne 54

blanchi insufflent une autre vision des pièces de mobilier iconiques.

Dans cet espace intimiste, une mezzanine « comme à la maison » accueille l’esprit troglodyte de Zarzis. Ces consoles, banquettes, bibliothèques et chevets en bois pressé plâtré et madrier vintage entrent en résonnance avec l’univers architectural vernaculaire du pourtour méditerranéen. L’éloge de l’imperfection devient alors matière à vivre et laisse s’exprimer la vie propre de chaque objet.

Au côté de la tonalité crème ourlée d’un fin trait couleur terre, d’une nouvelle ligne d’art de la table, la collection minimaliste de canapés et fauteuils Adma recouverts de bouclette de coton artisanal écru apporte un supplément d’âme et de modernité. Des pièces de mobilier R OC K T H E K AS B AH ancien chinées et upcyclées viennent — enrichir l’esprit galerie du showroom.

Showroom d’art de vivre Ce talent de relecture des formes, aux sources de mixé au savoir-faire artisanal, reste la l’artisanat méditerranéen. clé de voûte de créations intemporelles.

Adresses page 241

© ROCKTHEKASBAH

S O U F F L E E T H N I Q U E D E L’ A RT I S A N AT T U N I S I E N , L E N O U V E L E S PA C E R O C K T H E K A S B A H E N R I C H I T S O N R É P E RT O I R E P O U R COMPOSER DES INTÉRIEURS AUX ACCENTS DU SUD. EN QUÊTE DE MATIÈRES BRUTES ET D’AUTHENTICITÉ, SON ESPRIT GALERIE ENTAME UN VOYAGE OÙ CHAQUE OBJET DEVIENT UNE ESCALE, CHAQUE PIÈCE DE MOBILIER, UNE DESTINATION. PA R Cécile Vaiarelli

Scannez ici pour voir la collection complète de Strappy!

www.royalbotania.com Contact: Agence Iode - royalbotania@agenceiode.com

A R T I S A N AT

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1. Ensemble de coupes en céramique et de plats aux formats généreux de Beatriz Garrigo. 2. Les « Têtes siciliennes », femme et homme, en céramique de l’atelier italien Antonino Piscitello. 3. Bout de lit-banc en nubuck et chêne clair fait à la main par Virginie Lobrot, et coussins en lin brodés par Le Minor, en exclusivité à La Maison de Commerce. 4. Chaise haute en lin, de Virginie Lobrot. 5. Bouteilles céramiques tournées dans un atelier dans les Cyclades, à Syros.

Paris

LES CHOSES DE LA VIE Catalogne, Alentejo, Cyclades, Provence… Le duo Cécile Blanc, hier directrice de la communication du Lutetia, et Christophe Arcelin, breton, chasseur alpin et grand sportif, expert en horlogerie et amateur d’art, partagent «une même vision d’un art de vivre authentique, un même engagement dans la sauvegarde de métiers ancestraux, de leur accompagnement, de leur découverte». Ils n’hésitent pas à prendre la route des régions françaises, européennes et, surtout, perpétuellement, celles du Sud. «Notre recherche est très organique, un artisan nous conduit à un autre, un client peut nous parler de son coup de cœur ou encore d’un architecte. Nous partons à la rencontre de tous, en direct, sans intermédiaires.» Ils ne s’interdisent rien, visitent, par exemple en Catalogue, la manufacture historique des couteaux Pallarès, comme un atelier familial de couverts en buis depuis 1960 à Alta Garrotxa ou encore l’antre d’une artiste dans le massif des Albères, Beatriz Garrigo. Cette dernière peint sur ses céramiques comme sur ses toiles un bestiaire fantastique. En Grèce, sur l’île de Syros, ils pénètrent dans la petite fabrique de céramique centenaire d’une même famille depuis plus de trois générations.

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Leur vocabulaire formel, coloriel et illustré se transmet de génération en génération: les céphalopodes côtoient les gallinacés dans des camaïeux de bleus. En Sicile, la petite fille Arcangela du grand-père fondateur Antonio Piscitello perpétue ses vases « Têtes siciliennes » avec fidélité. Près de Toulouse, aucune histoire d’héritage pour Virginie Lobrot. Graphiste, elle a choisi de se reconvertir et d’apprendre le métier de tapissier. Elle habille de cuir teinté naturellement, de feutre issu de la laine de mouton ou de lin, des assises de chêne qu’elle a conçues avec un ébéniste voisin. Son travail de tressage qui sous-tend fauteuil ou banc leur confère une élégance de dos comme de face. Et quand le binôme se penche sur des choses aussi vulgarisées que L A MAI SON les bougies ou le savon, c’est pour déniD E C OMME R C E cher les cierges à la cire qui ne coule pas — de l’abbaye de Prémontrés à Tarascon ou Une boutique à Paris, un pain moussant à la tourbe. Tous les et sa sélection en ligne. possibles d’une consommation différente.

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© VINCENT THIBERT

ORIGINAL ET ESSENTIEL, UNIQUE ET DURABLE, INTEMPOREL ET ACTUEL, ARTISANAL ET MODERNE. DES QUALIFICATIFS QUI S’ALLIENT ET DÉFINISSENT LA SÉLECTION D’OBJETS PROPOSÉS PAR LA MAISON DE COMMERCE. ISSUS DE SAVOIR-FAIRE D’EXCEPTION, ILS SONT LES CRÉATIONS D’ÉTONNANTS ACTEURS ENGAGÉS DANS UNE PRODUCTION VERTUEUSE. DIRECTION LE SUD, LES SUD. PA R Virginie Bertrand

SILLAGE

CUEIL LET T E DU MATI N PA G E DE GAUCHE Les fleurs d’ylang-ylang en grappes, tels des insectes jaunes acides, se détachent sur le feuillage vernissé des cananga odorata.

PA G E DE DROITE Cueilleuse malgache – avec son maquillage rituel masonjoany à la poudre de santal – à l’œuvre sous les vertes frondaisons.

Île de Nosy Be

LA FLEUR DES FLEURS CONNAISSEZ-VOUS L’YLANG-YLANG ET SA FRAGRANCE VOLUPTUEUSE ? CAP À L’EST DE MADAGASCAR POUR VOGUER SUR SON SILLAGE EN EAUX D’ÉMERAUDE, VERS L’ÎLE DE NOSY BE. DANS LA ROSÉE DE L’AUBE, LES CUEILLEUSES EN HABITS COLORÉS, OU « LAMBA », COLLECTENT CETTE MANNE FLEURIE, BASE OLFACTIVE DES GRANDS PARFUMEURS. PA R Alix de Dives P H O T O S Bernard Touillon

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SILLAGE

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SILLAGE

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1. Tous les matins, déchargement de la récolte odorante des fleurs d’ylang-ylang dans la manufacture. 2. Aux aurores, les cueilleuses malgaches cueillent «la fleur des fleurs» dans les plantations. 3. Les anciens alambics centenaires en cuivre, toujours en activité. 4. Sculptée dans un tronc, une jeune femme à la chevelure ornée de la traditionnelle fleur d’ylang-ylang, emblème de la manufacture, accueille le visiteur. 5. Les fleurs ensachées dans les « gony » sont déversées dans les alambics pour la distillation.

Baignée dans l’océan Indien, arrimée aux rives du canal du Mozambique, Madagascar recèle des charmes qui aiguisent les sens. Parmi les guirlandes d’îlots qui l’escortent, Nosy Be est sans conteste évocateur d’une sensualité toute parfumée: c’est dans ses plantations que l’on récolte la précieuse fleur d’un arbre de la famille des magnolias, le cananga odorata, l’ylang-ylang. Originaire d’Indonésie, il fut introduit et acclimaté dans «l’île rouge» au début du XXe siècle par les missionnaires et planteurs français. Sous le couvert de ses arbres tortueux, aux premières lueurs du jour, s’initie la quête florale qui embaume ces matins insulaires. Moments fugitifs où l’exhalaison est à son maximum, avant de s’estomper aux premières torpeurs tropicales. Ce sont les femmes qui recueillent délicatement dans leurs corbeilles, faites en feuille de coco, chaque fleur à juste maturité, lorsque du vert tendre elles passent au jaune vif. Dans les deux heures, cette récolte est acheminée jusqu’à la manufacture où commence la distillation. Traditionnelle, comme réalisée par la Société des produits à parfums de Madagascar (SPPM), elle se fait à l’eau dans des alambics en cuivre – petit à petit remplacés par de l’Inox – qui permettent d’extraire une huile essentielle en plusieurs fractions. Les meilleures sont recueillies dans les deux premières heures. Le distillateur rajoute des fleurs au fur et à mesure de la chauffe, toutes les trois heures environ, et ce durant douze à vingt heures. Le produit des différentes distillations se distingue suivant la densité de 60

l’essence: les fractions Extra supérieure et Extra normale ainsi que la Première sont destinées à la parfumerie de luxe. Environ cent kilogrammes de fleurs pour obtenir deux kilogrammes d’essence… C’est cet élixir rare, si convoité, qui inspire les nez des grands parfumeurs.

Ainsi, dès 1921, Coco Chanel donna naissance à son iconique «N°5», parfum le plus vendu dans le monde avant l’apparition de «J’adore» de Dior en 2011: tous deux possédant en notes de cœur, fleuries et fruitées, le fameux ylang-ylang, qui leur confère leur identité. Peu avare de ses bienfaits, il prodigue sa floraison tout au long de l’année.

Sa corolle en forme d’étoile échevelée aux tons anisés diffuse des effluves de fleurs blanches, à mi-chemin entre jasmin, narcisse et tubéreuse. On respire ses arômes solaires enivrants, on la dit hypnotique, voire aphrodisiaque. Depuis la nuit des temps, les sillages capiteux venus d’Orient fascinent et envoûtent: par-delà les mers, les grands navigateurs en firent commerce, des îles Moluques à la Sérénissime, des Philippines MANUFACTURE jusqu’aux Comores. Et si, plus proche de DE LA SPPM nous, la ville de Grasse voit naître la fine — fleur de nos fragrances emblématiques et Organisation de si elle s’enorgueillit du vocable « capitale visites des plantations des parfums », sous des cieux exotiques et de la distillation.

Nosy Be demeure « l’île des Senteurs » !

Adresses page 241

L’ AT E L I E R

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1. SurlescollinesdeSanJéronimo,laCasaMöbius.ErnestoGómezGallardoréalisepourletoituneversionsimplifiéedelabandedeMöbius,ressemblantàuneboucleinfinie.Lestyle constructiviste de la maison correspond à la vision rétrofuturiste de Barnabé Fillion appliquée à ses parfums. 2. Un des escaliers en béton. 3. Édition d’artiste en verre soufflé à la bouche par l’artiste verrier allemand Jochen Holz. 4. La maison en soi est une expérience. 5. «Arco Spettro», une association de petit-grain, safran, iris, myrrhe, sauge, hiba, armoise.

Mexico

MAISON DES SENS

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© TOM DE PEYRET 3, 5 ET PAGE DE DROITE. JULIEN THOMAS

LIEUX D’INSPIRATION, SAS DE CRÉATION. GRAND VOYAGEUR, L’ARTISTE-PARFUMEUR BARNABÉ FILLION CHOISIT PRÉCISÉMENT SES PORTS D’ANCRAGE DANS LESQUELS IL INVITERA D’AUTRES ARTISTES À REJOINDRE SON AVENTURE ARPA, UN INSTITUT DE SYNESTHÉSIE. APRÈS PANTIN, DANS UNE ANCIENNE FABRIQUE, ET AVANT KYOTO, AU SEIN D’UN ATELIER DE TISSERAND, VOICI LA CASA MÖBIUS. PA R Virginie Bertrand

L’ AT E L I E R

«Un monument à l’imagination», voici comment la conservatrice et enseignante au Tecnológico de Monterrey Elena Mallet définit la Casa Möbius, d’Ernesto Gómez Gallardo (1917-2012), dont elle vient de signer la monographie. Moins connu que l’architecte brutaliste Paulo Mendes Da Rocha, Ernesto Gómez Gallardo a laissé peu de bâtis, hors sa participation à la cité universitaire de l’UNAM (Université nationale autonome du Mexique) à Mexico, classée au patrimoine mondial, et des meubles toujours actuels, de la chaise d’étudiant «Paleta», prix de la Triennale de Milan 1960, au maître-hôtel de la cathédrale de Mexico. La Casa Möbius acquise par Barnabé Fillion auprès de sa famille représente un exemple de son génie mathématique. «C’est une maison moderniste, visionnaire, à la fois brutaliste et futuriste, avec cette énorme avancée suspendue, sans pilotis. Il y a quatre escaliers de formes très spéciales menant au premier étage puis à la terrasse sur le toit, offrant une vue sur toute la ville et le volcan qui crache parfois de la fumée.» Après une rénovation nécessaire, il initiera ce qu’il a déjà généré à Pantin pour la réalisation des trois premières fragrances Arpa. Son laboratoire de Pantin se partage entre les parfums et la musique, symbolisée par une enceinte de 1929, «véritable portail pour un voyage dans la fréquence ». À Mexico, la maison se fera résidence de sculpteurs. «J’ai toujours été fasciné par l’univers du parfum. Un rapport au voyage dans le temps. Le souvenir ne s’exprime pas par un sens mais par la superposition des sens. Arpa est un projet de recherche qui rassemble des artistes explorant la synesthésie: par exemple un son à une couleur (soit l’association de deux sens, l’ouïe et la vue). Alors se formule un parfum que l’on peut voir, une odeur que l’on entend.»

En hommage aux pionniers de la musique électronique, les trois premières fragrances composent des mirages: «Arco Spettro» aux puissants effluves résineuses chante les couleurs mouvantes du désert de Dallol en Bolivie, « Recedre» souffle un nuage bleu de jacinthes sauvages au cœur d’une forêt belge et « Fosforo » immerge dans les eaux thermales fumées de Kyushu, au Japon. «Le quatrième, “Manta”, évoquera une éclipse sous-marine provoquée par une raie manta.

L’artiste Dominique Gonzales-Foerster, qui interroge les relations entre réalité et fiction sous forme de films, de photographies, est associé à cette création.»

A R PA S T U DIO S

— Parfums «Arco Spettro», «Fosforo», «Recedere» et «Manta» (à venir).

Adresses page 241

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SILLAGE

Tour du monde

ECHAPPÉES OLFACTIVES

DIRECTION TUCSON, AUX PORTES DU DÉSERT DE SONORA, OU LE VILLAGE DE DO-SON AU VIETNAM. CAP SUR L’ÎLE D’ISCHIA DANS LA BAIE DE NAPLES, ACCOSTAGE À L’HÔTEL DU CAP-EDEN-ROC OU ENCORE AU PORT DE MARSEILLE. LES PARFUMEURS ENCAPSULENT CES LIEUX MYTHIQUES, HISTORIQUES, CINÉMATOGRAPHIQUES, INVITANT À LES SENTIR, À LES RESSENTIR. SOLLICITANT L’IMAGINAIRE, LES ÉCHAPPÉES PARFUMÉES N’EN SONT QUE PLUS RÉELLES. PA R Virginie Bertrand

EN ARI ZO NA

© KRYSTA JABCZENSKI

Le dernier arrêt du « Tour du monde » d’Astier de Vilatte : « Tucson », baptisé comme la ville du Grand Ouest américain.

Alexandra Monet, la nez-parfumeur, retranscrit ce désert torride, mer de cactus et de dunes brûlantes, par une senteur enivrante d’immortelles, et des notes sèches de thym, d’ambre doux.

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SILLAGE

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1, 2. «Paris-Riviera», dans le sillage de Gabrielle Chanel, des fêtes de la Société des bains de mer à Monaco à La Pausa. Sur la peau, le sillage aérien qui signe la collection,

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© 1. CHANEL 2. GUERLAIN

un voile d’écorce d’orange et de petit-grain. Puis apparaît le tandem jasmin-néroli, tel un rayon de soleil sur un dos nu après un plongeon dans la mer. Au fil du temps, une douceur irrésistible venant du baume de benjoin et du bois de santal. 3, 4. «Nerolia-Vetiver», nouvelle fragrance des Aqua Allegoria de Guerlain, un floral fruité boisé, vibrant et lumineux, un néroli éclatant souligné de vétiver et rafraîchi par le basilic, associé à un délicieux accord figue. Une ode à l’île d’Ishia dans la baie de Naples.

Avec nos collections, votre maison devient chaleureuse. Que vous choisissiez un accessoire ou un intérieur complet.

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SILLAGE

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1. «Azahar», collection Voyages Imaginaires, rendez-vous à Marrakech, photographie au dos du flacon de Camille Goutal. 2. Hommage olfactif au levant comme une invitation au voyage, «Épices Exquises», Collection Les Absolus d’Orient, étiquette caligraphiée par Tarek Benaoum, Guerlain. 3. «Do-Son», d’après le souvenir d’enfance d’Yves Coueslant, un des fondateurs de la maison Dyptique. 4. «Un jardin sur la Lagune», Hermès. Le mystère d’un jardin vénitien où la nature a repris ses droits. 5. «Marseille», la fragrance d’une ville vivifiante, Comme des Garçons. 6. Rendez-vous dans le palace mythique: «Eden-Roc», La Collection Privée, Christian Dior. 7. Direction l’Égypte et sa capitale: «Cairo», collection Trade Routes, Penhaligon’s.

«Marseille - Je descends tes escaliers par dizaines - En courant, car ça faisait longtemps en fait - Longtemps qu’on ne s’était pas vu - Il est tôt - Tout est si calme ici, pour l’instant - Et la ville s’éveille, lentement - Les passants, pas pressés, longent les marchés hurlants - Les fruits et légumes, eux, transpirent l’amour… Marseille si belle - s’élève en lettres capitales - Et le mistral souffle la liberté.» Extrait du poème de Romain Eugène Campens, collaborateur de Comme des Garçons, et membre de la tribu du 35/37, pour le lancement du parfum dédié à la cité phocéenne. Le nez Quentin Bish compose un «Marseille» évoquant le savon éponyme, «fait de linge propre accroché aux fenêtres et de navettes à la fleur d’oranger». Plus à l’est, serpente la route qui borde la Riviera, direction les hauteurs de Roquebrune et La Pausa, la villa que Gabrielle Chanel fit construire en 1928, où elle accueillait ses amis au milieu des orangers, des iris, des jasmins. Oliver Polge, parfumeur-créateur de la maison Chanel, interprète, à travers les Eaux de Chanel, et ici «Paris-Riviera», les lieux chers à Gabrielle Chanel, qui ont marqué, façonné, influencé ses créations. «C’est la Côte d’Azur rêvée des années 1920 qui m’a guidé vers l’élaboration de cette nouvelle fragrance, explique Olivier Polge. Cet éden ensoleillé où les artistes se précipitaient. L’architecture impeccable des villas de l’époque. L’atmosphère enjouée des soirs de fête…» Pour l’incarner, il imagine un parfum de fleurs méditerranéennes plongées dans un bain frais d’agrumes. Autre halte légendaire: l’hôtel du Cap-Eden-Roc, qui fête ses 150 ans et inspire un des derniers opus de la Collection Privée Christian Dior par le nez François Demachy.

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«De l’ouverture olfactive qui se fait par la mer aux accords piquants comme le sel, vifs comme le vent, chauds comme le soleil», des images tremblent sous les paupières closes. Au large, les îles de Lérins et la Méditerranée à perte de vue.

Autre mirage, celui fomenté par le duo Camille Goutal et Isabelle Doyen pour leur marque naturelle – un exploit dans la parfumerie – Voyages Imaginaires. Camille Goutal évoque un lieu de son enfance: «Son nom est Azahar, oranger en hispano-arabe. Les ombres des orangers s’étirent au soleil couchant. Sur la peau, une fleur d’oranger gourmande, qui fait saliver, vanillée.» Pas une destination mais plusieurs pour cet infatigable voyageur qu’est Thierry Wasser, maître parfumeur de Guerlain: l’Orient avec Les Absolus et l’île d’Ischia avec «Nerolia-Vetiver». Pour le dernier-né «Épices Exquises», Thierry Wasser a voulu retranscrire «le parfum surprenant des effluves épicés du café à la cardamome. Son mélange d’épices si singulier emplit ma mémoire de sensations délicieusement contraires: les accents frais de cardamome en tête se mêlent à un fond chaud, poivré et sensuel. Un parfum grisant.» Le flacon orné par le calligraphe Tarek Benaoum participe au voyage. Quant à Delphine Jelk avec qui il compose, elle parle de leur coup de cœur pour le néroli de Calabre à retrouver dans «Nerolia-Vetiver». Il y a aussi Le Caire avec la marque anglaise Penhaligon’s. Chez Hermès, Christine Nagel ouvre la grille d’un havre secret et en retient ses senteurs dans «Un jardin sur la Lagune»: lys, magnolias et pittosporum, poussant sur une terre balayée par les embruns. Embarquement immédiat! Adresses page 241

© 1. CAMILLE GOUTAL 2. GUERLAIN 3. DYPTIQUE 4. HERMÈS 5. ROMAIN EUGENE CAMPENS 6. MAISON CHRISTIAN DIOR 7. PENHALIGON’S

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SILLAGE

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1. « J’adore x India Mahdavi », amphore en verre de Murano, dessinée par India Mahdavi, contient « J’adore eau de parfum Infinissime », 1 000 pièces numérotées, Christian Dior Parfums. 2. C’est au cœur des ateliers Salviati, sur l’île de Murano, qu’a été réalisée cette pièce unique. 3, 4. Chaque coiffe et flacon sont polis à la main.

Ils sont ensuite remplis de la fragrance à l’Atelier d’Exception Parfums Christian Dior, puis baudruchés à la main (application d’un cachet de cire pour sceller l’écrin).

Venise

AMPHORE SIGNATURE Le parfum est un art auquel la maison Christian Dior n’a eu de cesse de contribuer. Élevant les fragrances jusqu’à la quintessence, transformant leurs sillages en signatures, elle a également offert à ses jus des flacons d’exception. Une intention aujourd’hui perpétuée par India Mahdavi, qui signe une édition limitée de l’iconique amphore du parfum «J’adore».

C’est sur l’île de Murano, au nord de Venise, sous le regard de l’architecte et designer, que les maîtres verriers de la maison Salviati ont façonné la spirale de verre. Pour obtenir le mouvement, la matière en fusion a été coulée dans un moule spécifique par ces artisans, qui portent l’excellence du verre depuis 1859. Pour lui donner toute sa brillance et son aspect lisse et cristallin, le flacon a été ensuite poli à la main, puis orné d’un fil d’or posé d’un seul geste au pinceau tout du long, jusqu’à la perle de verre 70

sur la coiffe. Limitées à mille pièces numérotées, ces amphores sont uniques et accueillent la composition « J’adore eau de parfum Infinissime » de François Demachy. Pour cette fragrance plus intense que la version originale, le parfumeur-créateur a ajouté à ce bouquet – composé de rose centifolia, jasmin sambac, muguet et ylang-ylang – la tubéreuse de Grasse.

La maison Dior a soutenu et encouragé la réintroduction dans la région de cette fleur disparue du terroir depuis les années 1950. Elle est à présent cueillie, et ses arômes exaltés selon les méthodes ancestrales, sur les terres grassoises du Clos de Callian et du Domaine de Manon, deux sites éloignés de quelques kilomètres et dédiés à la culture de la fleur à parfum.

Trésors de la nature et merveilles de savoir-faire, la matière en fusion fait écho à cette quête du beau, creusant, par essence, le sillon de la parfumerie d’art.

F L AC ON N U MÉ R OT É

— «J’adore x India Mahdavi», Christian Dior Parfums, en édition limitée.

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© CHRISTIAN DIOR PARFUMS. PORTRAIT : SHIRLEY CRUZ

QUAND UN PARFUM DEVENU LÉGENDE INVITE À UNE RÉINTERPRÉTATION DE SON FLACON EMBLÉMATIQUE UNE GRANDE DAME DU DESIGN ET UN MAÎTRE VERRIER, IL EN RÉSULTE UNE ENVOLÉE FRAGILE ET LYRIQUE. OU QUAND LES PARFUMS CHRISTIAN DIOR RÉUNISSENT, PA R Julie Rebeyrol AUTOUR DE L’AMPHORE « J’ADORE », INDIA MAHDAVI ET SALVIATI, POUR UNE SÉRIE DE MILLE PIÈCES NUMÉROTÉES.

SILLAGE

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1, 3. Grâce au patrimoine agricole et architectural unique, constitué de restanques en pierres sèches, de vallons d’eau ou de cultures d’arbres, le Domaine de la Rose, propriété des parfums Lancôme, présente un terroir d’exception et de biodiversité. 2, 5. Les roses centifolia biologiques sont récoltées entre la mi-mai et la mi-juin, avant d’être transformées en fragrances. 4. Assurer le respect des écosystèmes vivants ou favoriser l’écopâturage par des brebis, tels sont les préceptes de la parfumerie verte selon Lancôme.

Grasse

TERRE D’ABSOLU Sur les hauteurs de Grasse, capitale mondiale de la parfumerie, s’étend le Domaine de la Rose, nouvelle propriété des parfums Lancôme. Plus qu’un terrain horticole, c’est un manifeste, la réinvention d’une parfumerie au plus proche de la nature et de ses merveilles. Ne pas laisser se diluer les savoir-faire liés aux parfums, classés au patrimoine immatériel de l’Unesco, mais plutôt les cultiver, les distiller et les faire rayonner autant que les matières premières d’exception. Aujourd’hui, ce lieu de transmission, qui perpétue le souvenir du jardin d’Armand Petitjean, parfumeur et fondateur de la maison Lancôme en 1935, abrite une roseraie foisonnante, une distillerie et un centre dédié à la formation. Du champ au flacon, de la cueillette à la formulation, ce sont tous les gestes séculaires de la parfumerie qui sont préservés, au même titre que l’environnement.

Avec pour ambition de rétablir un écosystème vertueux, permettant de poursuivre et d’étendre la production des plantes à parfum cultivées biologiquement et durablement, les architectes Lucie Niney et Thibault Marca de l’agence NeM ont réhabilité les lieux en se basant sur le maintien des cultures traditionnelles existantes et la plantation de nouvelles 72

parcelles. Au cœur du projet, la restauration des restanques centenaires, des murets en pierres sèches qui permettent la culture en terrasses sur ces sites vallonnés. Au milieu des oliviers, des pruniers et des figuiers, les mains vertes ont semé à la volée des plantes du terroir grassois, telles que l’iris, le jasmin ou encore la lavande, et ont réinséré des espèces végétales, dont la tubéreuse et l’immortelle. Dans cet éden, la maison couleur pétale est le seul bâti visible dans le paysage. Laboratoire en plein air, ce territoire s’épanouit sur quatre hectares, entre mer et montagne. À l’horizon, le plus grand champ de roses de la région, où fleurissent près de dix mille plants de cette fleur iconique de la maison, la rose centifolia. De sa première récolte la saison passée, a été extrait un absolu infusé par DOMAINE DE LA ROSE la rosée et piqué par la fraîcheur de l’iris, — mis en bouteille pour une édition limiUn site préservé et tée de l’eau de parfum «La Vie est Belle une culture raisonnée Domaine de la Rose». Un jus herbacé et des plantes à parfum. solaire, telle une promenade au grand air.

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SILLAGE

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1. Jean-Claude Ellena, directeur de création olfactive de la maison Le Couvent, s’est entouré d’une équipe de parfumeurs français pour imaginer des voyages olfactifs. 2, 4. Achillée de Ligurie ou genets, le maquis corse est un territoire d’exploration de senteurs. 3. Le couvent de l’Annunziata, dans le cap Corse, une source d’inspiration pour des fragrances imaginées telles des promenades méditatives. 5. «Tinharé», collection eaux de parfum Remarquables, le souvenir d’une escale à Bahia (Brésil), mandarine rouge et bois de vanille, Le Couvent.

Grasse

JARDINS SECRETS Ses fragrances parlent de lieux paisibles et hors du temps.

De jardins foisonnants et de fleurs qui embaument l’air.

Pour Jean-Claude Ellena, directeur de création olfactive exclusif de la maison de haute parfumerie Le Couvent depuis 2019, composer un parfum c’est avant tout écrire une histoire. Cette mémoire recomposée grâce aux odeurs, il s’en approche en travaillant pour chacun d’eux autour d’une fleur évocatrice, d’une couleur franche, d’une émotion forte. À l’image de la nouvelle collection des eaux de Cologne Botaniques absolues qui explorent les jardins mythiques au-delà de la Méditerranée et de l’imaginaire.

Absolus de verveine, de néroli, de frangipanier ou d’hibiscus, c’est tour à tour l’évocation d’une pluie d’été sur les jardins de Babylone, d’un lever de soleil sur les allées de l’Alhambra à Grenade, en Andalousie, et du Taj Mahal en Inde, ou la douceur d’une jungle qui baigne l’archipel des Tuamotu, en Polynésie française. Jean-Claude Ellena parle du Couvent 74

comme d’une histoire de rencontres, d’échanges, autour de matières premières naturelles d’exception, d’essences rares et précieuses, issues d’une agriculture raisonnée et sourcées. Sous sa houlette, une quinzaine de parfumeurs passionnés ont aligné les notes olfactives pour composer de nouvelles partitions, des formules sans parabènes, silicones et sulfates, qui seront ensuite élaborées à Grasse. Tel un maître d’orchestre, ce nez mondialement reconnu transmet sa vision de l’œuvre, les laissant libres dans leur interprétation.

Ensemble, ils ont imaginé trois collections: les parfums Signatures, des fragrances hautement concentrées mêlant essences de fleurs et de bois précieux, les eaux de parfum Singulières, des compositions uniques qui évoquent une nature sauvage, et les eaux de parfum Remarquables, comme une invitation à la découverte d’horizons lointains.

Des créations qui témoignent de l’âme d’un lieu, d’un havre de paix verdoyant où chaque pas libère l’imagination.

L E C OU V E NT

— Des parfums aux essences botaniques d’exception.

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1, 2, 3, 4. 5. ZEE AGENCY. PORTRAIT : ALEXANDRE DELAMADELEINE

C’EST DEPUIS SON LABORATOIRE, AU CŒUR D’UN VILLAGE PROVENÇAL, QUE JEAN-CLAUDE ELLENA IMAGINE POUR LE COUVENT, DONT IL EST LE DIRECTEUR DE CRÉATION, DES FRAGRANCES QUI PORTENT VERS L’AILLEURS. DANS LEURS SILLAGES, DES ACCORDS TEINTÉS DE BLEU AZUR ET DE JAUNE SOLEIL, COMME LA MÉDITERRANÉE ET LES MIMOSAS QUI L’ENTOURENT ET L’INSPIRENT. PA R Julie Rebeyrol

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AV E C G O Û T

Camomille romaine, menthe verte

B AIN DE FLEURS PA G E DE GAUCHE Une fleur de sarrasin, dans les doigts d’un producteur.

PA G E DE DROITE Bouquet d’arômes dans une théière en verre, dont la transparence laisse apparaître les fleurs. Temps d’infusion:

« De 5 à 10 minutes en moyenne. Il suffit d’observer. Au début de l’infusion, les plantes flottent, quand l’eau arrive au cœur de la feuille ou de la fleur, elles coulent délicatement au fond.

C’est le signe que le processus est terminé, vous pouvez filtrer et déguster!»

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AV E C G O Û T

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Lavande, romarin, origan

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Menthe verte, thym, monarde

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Basilic cannelle, sauge sclarée

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Sarriette, genévrier

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AV E C G O Û T

P LANT ES VE RTUEUSES PA G E DE GAUCHE 1. Anne Aït-Ouati et Samuel Génas sous leurs serres dans les Hautes-Alpes.

2. Lavande, romarin, origan s’accordent avec des légumes grillés ou des pois chiches.

3. Le village de La Bâtie-Montsaléon dans la vallée du Buech, dans les Hautes-Alpes.

4. Basilic cannelle, sauge sclarée, un duo atypique qui se marie avec des fruits blancs au sirop.

5. Dans les Corbières, William Anstett au milieu de ses cultures.

6. Menthe verte, thym, monarde. À accorder avec une viande grillée.

7. Sur le plateau du Larzac, Romain Debord et Marion Renoud-Lias font sécher leurs plantes.

8. Sarriette, genévrier.

Avec du sucré, un dessert au chocolat noir par exemple. Ou avec du salé, comme des légumes racines rôtis au four.

9. Une ombelle d’angélique en graines.

PAGE DE DR O I T E Agastache anisée, ronce, jasmin, un mélange gourmand laissant dans son sillage une sensation sucrée, miellée en fin de bouche.

Agastache anisée, ronce, jasmin

Elles sont sauvages, cultivées, parfumées, bienfaisantes.

Les plantes à infusions, appelées «simples» au Moyen Âge dévoilent, en fleurs et feuilles, la singularité de chaque terroir, de ses espèces et variétés endémiques.

C’est un itinéraire aromatique à travers la France, une rencontre avec des cueilleurs et paysans herboristes. Un spectre odorant à décliner en notes citronnées, anisées, résineuses, mentholées ou florales qui s’illustrent dans le livre Infusions. Terroirs des simples de Claire et Adrien Poirrier. Auteurs, mais aussi producteurs et créateurs de tisanes et infusions en Bretagne, ils soulignent combien la structure des sols et le climat donnent aux plantes goût et arôme. Mystère et magie de la nature, la plupart des plantes aromatiques conservent leurs secrets

parfumés dans de petites capsules à la surface des feuilles. Froissées, elles révèlent toute leur spécificité.

Manifeste en faveur de la préservation des écosystèmes, l’ouvrage infuse une pensée protectrice, positive.

En explorateurs d’arômes, les auteurs développent l’art de cultiver et cueillir les plantes, envisagent la création d’une infusion comme celle d’un parfum autour de notes de tête, de cœur, et de fond. S’ensuit un parcours initiatique sur les traces de récolteurs et producteurs. Drôme, Alpes-de-Haute-Provence, Corbières, Larzac… se partagent un incroyable patrimoine naturel. Au chapitre de la préparation, choix du contenant, quantité à respecter, temps d’infusion sont les préambules à une bonne dégustation.

I NF U SI ON S .

TERROIRS DES SIMPLES

— De Claire et Adrien Poirrier, photographies d’Anne-Claire Héraud, Ducasse Édition.

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AV E C G O Û T

B O U Q U ET D’A R Ô M ES 1. Camomille matricaire, angélique. Assemblage gourmand et tonique.

2. Hélichryse, fenouil, romarin, à accorder avec une lotte au curry.

3. Fleurs de Calendula officinalis à sécher.

Saveurs de résine et de

Camomille matricaire, angélique

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miel, et vertus tonifiantes, ce sont de vrais soleils dans la tasse quand elles se réhydratent.

4 . Potion magique et poétique, de l’eau, des fleurs de Calendula, d’achillée millefeuille, et des feuilles de menthe bergamote.

Recettes page 240

Hélichryse, fenouil, romarin

Savourez les saveurs

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LE LIVRE

Maroc

A L’ORIGINE DU GESTE

VANNERIE, DINANDERIE, FABRICATION DE CARREAUX DE CIMENT, TECHNIQUES DE CONSTRUCTION… S’ILLUSTRENT D A N S U N B E A U L I V R E À PA R A Î T R E . L E M A R O C V U PA R C AT H E R I N E S C O T T O E T N I C O L A S M AT H É U S , D E U X R E G A R D S AFFÛTÉS À LA DÉCORATION ET À L’ART DE VIVRE, MET EN LUMIÈRE UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE CRÉATEURS, DE BÂTISSEURS ET DE DÉCORATEURS INSPIRÉS PAR DES SAVOIR-FAIRE SÉCULAIRES. T E X T E Julie Rebeyrol P H O T O S Nicolas Mathéus

F I B R E C R É AT I V E Tables et chaises en rotin et osier, réalisées dans les ateliers de Rotin Ameublement, une maison de famille spécialisée dans le tressage des fibres naturelles, installée à Tanger, depuis 1989.

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LE LIVRE

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1. Caitlin et Samuel Dowe-Sandes, les fondateurs de Popham Design. 2. Face à l’Atlas, l’hôtel Kasbah Beldi est une ancienne ferme privilégiant les matériaux authentiques de la région. 3. Dessinée par le Studio KO lors de la restauration de la ferme K33, cette cheminée est décorée de bougeoirs de Tamegroute, ville de potiers sur la route de Tombouctou.

4. Le créateur Manuel Volmar, dans une villa contemporaine dont il a réalisé l’architecture d’intérieur, et dont le mobilier et les accessoires ont été fabriqués par des dinandiers.

Des terrasses blanches de Tanger aux portes du désert, de Marrakech aux contreforts de l’Atlas, les escales sont prometteuses. Le périple en terres artisanales commence au nord du Maroc, à Tanger, dans les ateliers de Rotin Ameublement, une maison spécialisée dans le tressage de fibres végétales naturelles. Chaises, fauteuils, tables… Ici, l’osier ou le rotin se plient à toutes les exigences sous les gestes répétés des vanniers.

Avec l’envie de transmettre cet héritage unique et de conserver une ligne de fabrication à partir de matières naturelles, Meriem et Younes Bikkour ont repris il y a une vingtaine d’années cette maison fondée en 1989 par leur famille. Ils réalisent depuis, avec ce brin de folklore qui les caractérise, des pièces de mobilier d’exception, notamment pour le décorateur et architecte d’intérieur français Jacques Grange ou le paysagiste américain Madison Cox. À Marrakech, portée par l’effervescence de la médina, la ville ocre se colore de nouveaux talents, comme le créateur Manuel Volmar qui s’y est installé depuis 2016. Auprès d’artisans locaux, combinant instinctivement le laiton et le bois, il a appris durant deux années les techniques artisanales d’ici qu’il applique à 98

des meubles et objets. La nature qui l’inspire et la dinanderie se prêtent particulièrement aux arborescences qu’il dessine pour ciseler des luminaires, des moucharabiehs et autres éléments d’architecture. À quelques kilomètres, au cœur d’une oliveraie, s’animent le studio de design et la manufacture de carreaux de ciment Popham Design fondés par Caitlin et Samuel DoweSandes. Leur marque de fabrique : détourner cette référence décorative, aujourd’hui encore réalisée à la main dans un atelier hors du temps, à travers des formes multiples et des motifs contemporains, dans une palette de couleurs qui respirent le soleil. Plus au sud, nichée sur les premiers contreforts arides de l’Atlas, la ferme K33, propriété de Jean-Noël Schoeffer, apparaît comme un mirage. La restauration a été confiée aux architectes Karl Fournier et Olivier Marty, fondateurs du Studio KO. Cour pavée de galets ramassés au bord de la rivière toute proche, murs en pisé, plafonds habillés de bois de laurier chaulé ou tressés en fibres végétales, l’idée étant de travailler avec des artisans qui maîtrisent toujours ces techniques de construction en voie de disparition.

Preuve évidente que la transmission suit son cours.

MAR OC . AR T D E V I V R E E T C R É AT I ON

— Par Catherine Scotto, photographies de Nicolas Mathéus, 192 p., à paraître en mai prochain, Éditions de La Martinière.

Adresses page 241

L’ A R T I S T E

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1. Sans titre, 2019. Bambou, rotin, peau de chèvre, fil de fer, toile de jute, résine synthétique. 2. Morning Glory, 2011. Rotin, métal, contre-plaqué. Évoquant une plante répandue au Cambodge, cette œuvre cache une allusion poignante à la famine régnant sous les Khmers rouges, durant laquelle celle-ci était consommée.

3. Rang Phnom Flower, 2015. Bambou, rotin, métal, contre-plaqué. Cette représentation de 8m de long d’un arbre boulet de canon est l’une des œuvres les plus ambitieuses de Pich.

Phnom Penh (Cambodge)

LA RÉSILIENCE DU ROSEAU

AUSSI RÉSILIENT QUE LE ROTIN DONT IL FAIT SES SCULPTURES, L’ARTISTE SOPHEAP PICH REMET EN LUMIÈRE LES MATÉRIAUX INDIGÈNES ET LES TECHNIQUES ANCESTRALES DE SON PAYS NATAL. ROBUSTE ET LÉGÈRE COMME LES NASSES ET LES PANIERS TISSÉS DANS LES PA R Marie-Hélène Balivet PROVINCES RURALES, SON ŒUVRE EST UN HOMMAGE TRÈS CONTEMPORAIN AU CAMBODGE ÉTERNEL.

100

avec des centaines de brins de bambou bouillis puis tressés, certaines mobilisent l’assistance de toute une équipe, pendant près de six mois. Tel fut le cas de son œuvre à grande échelle Rang Phnom Flower, représentant un arbre boulet de canon – Couroupita guianensis, « rang phnom » en khmer. Désormais internationalement reconnu, le travail de Sopheap Pich a été présenté partout à travers le monde, notamment à la documenta de Kassel en 2012, lors d’une exposition personnelle au Metropolitan Museum of Art de New York en 2013, et à la biennale de Venise en 2017. Ambassadeur de la culture cambodgienne, l’artiste a été récemment invité par l’Institut français du Cambodge à venir en résidence au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques, à Marseille. Objectif : se confronter pour la première fois à l’art du verre. Histoire à suivre !

SOP H E AP P I C H

— En 2022, il sera invité à travailler le verre au Cirva de Marseille. sopheap-pich.com

© SOPHEAP PICH/XDR

De son enfance passée sous le régime des Khmers rouges, Sopheap Pich a gardé la résistance d’un roseau. En 1979, fuyant son pays natal avec sa famille, il se rend en Thaïlande puis aux Philippines, pour enfin s’installer aux États-Unis, où il fait des études à l’université du Massachusetts et à l’Art Institute de Chicago. À son retour au Cambodge en 2002, le jeune artiste abandonne la peinture pour créer des objets en trois dimensions, dans une poétique simulation de la reconstruction. Désireux de rester le plus fidèle possible à son environnement, il collecte des matériaux locaux modestes, bambou ou rotin, qu’il combine parfois au bois, à la pierre ou à l’aluminium recyclé.

Inspirées de formes organiques, humaines ou végétales, ses sculptures aériennes et oniriques, souvent monumentales, rendent hommage au savoir-faire vernaculaire des artisans et des vanniers. Réalisées

Photos non-contrctuelles.

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I N S TA N T S D ’ A R T

Chasse au trésor CETTE SAISON, À CHACUN SA QUÊTE, À CHACUN SON BUTIN !

CERTAINS SE LAISSERONT FASCINER PAR L’OR DES INCAS, D’AUTRES PRÉFÈRERONT LE CHATOIEMENT DES TOILES DE CHAGALL. VAGABONDER PARMI LES SCULPTURES DE MONSIEUR PLANT, SUIVRE LA TRACE DES GITANS AVEC CHRISTINE TURNAUER OU DÉNICHER LES PERLES GÉANTES DE JEAN-MICHEL OTHONIEL : CE PRINTEMPS, TOUT EST POSSIBLE…

Marie-Hélène Balivet

C’est une véritable plongée dans le mystérieux royaume du Machu Picchu que propose la Cité de l’architecture, grâce à un dispositif recréant l’ambiance de la forêt andine.

Coupes cérémonielles, masques funéraires et fabuleuses parures en or: tel Indiana Jones, le visiteur découvre les rites et croyances des civilisations précolombiennes, à travers plus de 190 chefs-d’œuvre issus du musée Larco de Lima. Envoûtant comme le chant du condor, un somptueux voyage sur les traces du dernier Inca. «Macchu Picchu et les trésors du Pérou», du 16 avril au 4 septembre. Cité de l’architecture, 1, place du Trocadéro, 75016. expo-machupicchu.fr 1. Trousseau impérial chimù en or, époque impériale

(1300-1532). Appartient à l’une des plus grandes collections d’or et d’argent ayant jamais quitté le Pérou.

© XDR

PA R

instant. N°1 Paris

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I N S TA N T S D ’ A R T

«Un photographe est quelqu’un qui dessine le monde avec des lumières et des ombres», déclare Sebastião Salgado dans le film que lui a consacré Wim Wenders. Appareil photo vissé à l’œil, Sebastião Salgado ne cesse de parcourir la planète pour témoigner des conditions de vie et de travail de l’espèce humaine et, par extension, de son impact sur le milieu naturel. Célèbre pour ses photos en noir et blanc au lyrisme

spectaculaire, le photographe est aussi un lanceur d’alerte qui a fait de la protection de la forêt et des Indiens le combat de sa vie. Inaugurée pour la Journée mondiale de l’eau, «Aqua Mater» est une exposition itinérante installée dans un pavillon de bambou conçu par l’architecte colombien Simón Vélez. Célébrant le pouvoir régénérateur de l’eau, elle interroge la relation que l’homme entretient avec son territoire. «Aqua Mater», jusqu’au 22 septembre. Esplanade de La Défense, 92800. hauts-de-seine.fr

instant. N°3 Hauterives

instant. N°4 Arles

instant. N°5 Aix-en-Provence

Pour célébrer ses 110 ans, le Palais du facteur Cheval accueille une intervention de JeanMichel Othoniel, créée spécialement pour ce lieu unique au monde. L’artiste convoque le merveilleux pour rendre vivant le rêve de son créateur : que le Palais soit animé de bruissements d’eau, de fontaines et de cascades. Dans un fabuleux jeu de piste, Jean-Michel Othoniel investit les grottes et les galeries qu’il a parcourues enfant, y cachant joyaux précieux, briques incandescentes, perles géantes et autres trésors. «Le rêve de l’eau», du 15 mai au 6 novembre. Palais idéal du facteur Cheval, 8, rue du Palais, 26390. facteurcheval.com

La photographe Christine Turnauer est partie sur la trace des Roms, en Inde, puis en Europe de l’Est. Chameliers, vanniers, cartomanciennes, acrobates ou musiciens…

Dans le viseur surgissent des caractères touchants et bien trempés : « Ils regardent l’objectif frontalement, les yeux brillants, farouches. Il leur faut saisir cette chance de témoigner d’eux-mêmes, pour l’éternité. Ils sont en cette minute les héros de leur propre légende jamais racontée », dit l’écrivaine Chantal Detcherry. «La dignité des gitans», du 15 avril au 9 juin. Fondation Manuel Rivera-Ortiz, 18, rue de la Calade, 13200. mro-foundation.org

Un photographe contemporain, Bernard Plossu, et un peintre du XIX e siècle, François-Marius Granet, racontent ici leur Italie éternelle. L’exposition présente, parmi une centaine de clichés de Plossu, u ne v i ng t a i ne de t i r a ges Fres son à l’ambiance nostalgique, quasiment jamais montrés. Cet ensemble dialogue avec une série de lavis et aquarelles, réalisés par le peintre aixois et montrant différentes vues de la ville de Rome et de ses alentours. « Plossu-Granet, Italia discreta », du 29 avril au 28 août. Musée Granet, place Saint-Jeande-Malte, 13100. museegranet-aixenprovence.fr

2. Sebastião Salgado, L’erg Ubari, 2009. Situé en Lybie, l’erg Ubari est une immense zone de dunes de sable et de lacs salés. La structure en bambou abritant l’exposition s’inspire des malocas, maisons communautaires amérindiennes. 3. Romain Doucelin, Jean-Michel Othoniel au Palais idéal du facteur Cheval, 2022.

4. Christine Turnauer, Djevrija et sa fille Selma, Kosovo, 2016. Courtesy KLV Art. 5. Bernard Plossu, Lucca, 2009, tirage avec le procédé Fresson, collection particulière.

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© 1. SEBASTIÃO SALGADO 2. XDR 3. ROMAIN DOUCELIN/JEAN-MICHEL OTHONIEL/ADAGP, PARIS, 2022 4. CHRISTINE TURNAUER 5. BERNARD PLOSSU

instant. N°2 Puteaux

I N S TA N T S D ’ A R T

instant. N°6 Grimaud Installé à Saint-Tropez, l’artiste et plasticien Stefan Szczesny a été invité par le village voisin de Grimaud à réenchanter son territoire. Ponctuant les lieux emblématiques, de la place de l’Église aux ruines du château, « sculptures d’ombre » monumentales, installations, peintures et céramiques se déploient le long d’un parcours ludique et coloré, transformant le village médiéval en œuvre d’art totale. Un hommage vibrant à la Provence, terre d’accueil de l’artiste allemand. « Szczesny Art Project », du 27 mai au 15 octobre.

En divers lieux de Grimaud, 83310. stefan-szczesny.com

En Belgique, le château de Seneffe offre son parc à une exposition de plein air regroupant six artistes sensibles à l’environnement. Créateur d’œuvres végétales et oniriques, le Marseillais Christophe Guinet, connu sous le nom de Monsieur Plant, fait partie de l’aventure.

Il a disséminé dans le parc des sculptures mi-arbres mi-hommes, symbolisant avec poésie la troublante unité du vivant. «Form i Bois», du 10 mai au 14 novembre. Domaine de Seneffe, 7-9, rue Lucien-Plasman. chateaudeseneffe.be

instant. N°8 Nice Ce nouvel accrochage de la collection Chagall revient sur l’itinéraire pictural du peintre ; mais il s’attache aussi à révéler d’autres techniques artistiques – gravure, céramique, sculpture, lithographie, dessin, tapisserie – explorées par l’artiste. Le parcours dévoile un talent foisonnant, avide d’explorer la matière et d’en extraire toute la lumière. « Marc Chagall, dans la lumière de la matière », jusqu’au 25 avril. Musée national Marc Chagall, avenue Docteur-Ménard, 06000. musee-chagall.fr 6. Stefan Szczesny, Femmes-Fleurs, 2001, découpe en acier peinte à la main; et Daphné, 2020, découpe en acier rouillé. L’artiste conjugue l’opulence des formes féminines à celle de la flore méditerranéenne. 7. Monsieur Plant, Tree hug, 2022. Cette installation végétale célèbre l’osmose de l’homme et de la nature, et leur interdépendance. 8. Marc Chagall,

L’Atelier, 1910-1911. Huile sur toile rentoilée sur toile fine, 60,4x 73 cm. Musée national d’art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou.

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© 6. STEFAN SZCZESNY 7. MONSIEUR PLANT 8. RMN-GP/GÉRARD BLOT, ADAGP, PARIS, 2022

instant. N°7 Seneffe

I N S TA N T S D ’ A R T

instant. N°9 Arles

instant. N°10 Saint-Quentin-la-Poterie Un hommage est ici rendu à l’œuvre fusionnelle des céramistes Jacques et Dani Ruelland. Couple à l’atelier comme à la ville, leur travail influence encore de nombreux artistes. Jusqu’à la fin des années 1980, leurs créations monochromes connaissent un grand succès. «On a toujours été plus dans l’improvisation, au sens musical du terme, que dans la virtuosité», confiait Dani Ruelland. «Créations en fusion, 19501990», jusqu’au 30 octobre. Musée de la Poterie méditerranéenne, 14, rue de la Fontaine, 30700. musee-poterie-mediterranee.com

instant. N°11 Yerres C’est l’histoire méconnue du modernisme portugais qui est retracée ici. Menée par une poignée d’artistes (dont Fernando Pessoa), l’aventure moderniste débute à Paris vers 1910. L’expo éclaire quelques facettes d’un sujet complexe: l’intérêt renouvelé pour la culture traditionnelle lusitanienne, le dialogue du couple Vieira da Silva et Árpád Szenes, l’irruption du surréalisme portugais… « Modernités portugaises », du 21 mai au 30 octobre. Maison Caillebotte, 8 rue de Concy, 91330. proprietecaillebotte.com 9. Jules Milhau, L’Arlésienne, 2022. Technique mixte sur toile, 200 x 150 cm. 10. Jacques et Dani Ruelland, ensemble de bouteilles, années 1960 à 1980, faïence

vernissée. Prêts Olivier Ruelland, David Cueco, Arnaud Serpollet. Dans les années 1950 à 1970, les époux Ruelland réalisent quantité d’objets usuels, pichets, bols, gobelets, vases, bouteilles à long col, en de nombreuses couleurs vives. 11. Eduardo Viana, Sans titre (détail), date inconnue. Huile sur toile, 67 x 116,5 cm.

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© 9. PHOTO P. SCHWARTZ 10. CHRISTINE REFALO 11. PAULO COSTA CAM - FUNDAÇÃO CALOUSTE GULBENKIAN, LISBONNE

« Tempo, c’est le rythme. Celui que j’ai dans la tête quand je peins. Une musique, des “palmas” et le “taconeo” du danseur de flamenco. Le tempo m’accompagne comme une impulsion qui dicte chacun de mes coups de pinceau.» Attention, talent précoce!

Le prolifique Jules Milhau expose à Arles ses grandes toiles débordantes d’énergie et pétries de couleurs. Ménines, toreros et figures éternelles de la culture latine sont toujours au rendez-vous, avec une présence accrue de l’Arlésienne, « icône de chez nous », entre tradition et transmission. « Tempo », du 4 avril au 1er mai. Palais de l’Archevêché, 35, place de la République, 13200. Instagram @julesmilhau

C O M M U N I Q U É PA R C Ô T É S U D

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1. Soigneusement sélectionnés, percale, satin de coton et lin se déclinent dans de nombreuses dimensions. 2. Grâce à leurs coloris et imprimés subtils, les parures de lit peuvent être librement dépareillées. 3. Fabriquée artisanalement dans le Sud-Ouest, la couette signée Bonsoirs a été élue produit de l’année 2022. 4. La f inition broderie personnalise toutes les créations de la marque. 5. Le lin lavé normand est certif ié Oeko -Tex.

Linge de maison

BONNE NUIT ET BONSOIRS

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Comme un rêve éveillé… Portée par des idées neuves et un réel enthousiasme, la jeune marque en ligne Bonsoirs a sorti l’univers du linge de maison d’un long sommeil, en optant pour un parti pris authentique en phase avec l’époque. À travers une ligne de basiques raffinés, enrichie de collections capsules plus audacieuses, Bonsoirs a fait de l’intemporalité de sa palette couleur une véritable signature. Un choix engagé pour durer dans le temps, cohérent avec une confection française à laquelle la marque a voulu apporter un supplément de sens. En effet, derrière chacune des créations Bonsoirs s’exprime le savoirfaire textile des meilleurs ateliers de fabrication, reconnus pour leur expérience unique et la qualité de leurs finitions. Parures de lit en lin lavé d’une douceur incomparable, draps en percale de coton longues fibres tout en légèreté pour des nuits plus fraîches, peignoirs de bain moelleux en coton bio certifié OekoTex, couettes et oreillers au gonflant parfait sont ainsi réalisés à partir de matières naturelles, soigneusement transformées en

circuit court pour mieux préserver la planète. Une fabrication responsable et accessible, alliée au sens du détail, avec la possibilité de personnaliser le linge avec des initiales brodées. Résultat, une qualité et un confort cinq étoiles au quotidien, dignes des quelque 250 adresses confidentielles, en France et en Europe, d’ores et déjà séduites par la marque et son service dédié aux professionnels de la décoration et de l’hébergement. Ouvrant son champ de création au linge de bain et à la literie, Bonsoirs accompagne en douceur les moments de détente et de bien-être.

C’est cette même vision novatrice qui a guidé la naissance d’une ligne de homewear et d’accessoires de décoration.

Pla ids en lin lavé au x accent s v i nt a ge, py ja m a s au x coup e s B ONSOI R S . C OM unisexes impeccables, robes de — chambre aériennes en gaze de Jeune maison de linge coton complètent l’univer s et en ligne, Bonsoirs réinvente réinventent l’art d’être bien chez soi. le confort au quotidien.

VI E D ES VI LLES MYTHES ET LÉG E NDES PAGE D E GAUCHE Pendant les saisons de 1897 à 1899, la reine Victoria s’octroya une aile entière de l’Excelsior Régina, palace de 450 chambres.

En 1938, Matisse installe son atelier dans le grand hôtel morcelé en appartements.

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PAGE DE DR O I T E 1. Hier, on flânait sur les terrasses des Ponchettes. Aujourd’hui, on jogge ou on contemple la baie des Anges depuis les chaises bleues revisitées par Jean-Michel Wilmotte.

2. Au Jardin exotique d’Èze, les ingrédients essentiels de la Riviera: la mer, la montagne, le dépaysement.

VI E D ES VI LLES

NICE

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ANGES ET DES MONTS !

NICE EST INSCRITE DEPUIS L’AN DERNIER SUR LA LISTE DU PATRIMOINE MONDIAL AU TITRE DE « VILLE DE VILLÉGIATURE D’HIVER DE RIVIERA ». MAIS QU’EST-CE QU’UNE RIVIERA ? UNE CÔTE RICHEMENT PEUPLÉE, DISENT LES GÉOGRAPHES, AVEC UN RELIEF ACCENTUÉ, DE LA CHALEUR ET DE LA LUMIÈRE, MÊME AU CŒUR DE L’HIVER, ET UN DÉCOR QUI DÉPAYSE. MER, MONTAGNE, SOLEIL, EXOTISME : LE COCKTAIL MAGIQUE QUI SOUFFLERA À MATISSE LE « NICE TRAVAIL ET JOIE ». COMME LUI, LAISSONS-NOUS INSPIRER ET, DE LA BAIE DES ANGES AUX PORTES DU MERCANTOUR, ÉMERVEILLER. PA R

Julie Daurel

PHOTOS

Nicolas Millet

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PALME S D’O R PA G E D E GAUCHE 1. Depuis 1787, les villas sont la forme la plus ancienne d’hébergement touristique à Nice.

Certaines sont de pures folies: le château de l’Anglais est un clin d’œil aux résidences mogholes que le colonel du génie Robert Smith avait côtoyées en Inde.

2. Pause aux Ponchettes.

3. Ciel grenadine face au boulevard Princesse Grâce.

4. Sainte-Réparate depuis la colline du Château.

5. À Cimiez, la glorieuse marquise du Régina.

6. Les galeries à portiques de la place Masséna.

7. Omar Logang et son chevalet sur les galets.

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Tous nos remerciements pour son appui logistique à l’office de tourisme métropolitain Nice Côte d’Azur, nicetourisme.com

PAGE DE D R O I T E La promenade des Anglais: un sentier de pêcheurs sous les tamaris qui a fait du chemin!

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RIVES DE LUMIÈRE Pas de Riviera sans rivage (ou ripa en latin). La force de Nice tient à son lien visuel permanent avec la Méditerranée, et avec l’amphithéâtre des montagnes. Et à la lumière, qui rend heureux les plantes et les hommes, surtout s’ils sont artistes ou écrivains.

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e la promenade des Anglais, deux siècles nous contemplent.

Ce temps, de 1760 à la Seconde Guerre mondiale, où Nice fut « villégiature d’hiver de Riviera », l’Unesco l’a distinguée pour sa Valeur universelle exceptionnelle (VUE) le 27 juillet dernier. Comment naît-on villégiature ? À la fin du XVIIIe siècle, Nice est tout de même à vingt-huit heures de diligence de Turin – et à cinq jours de Paris ! Mais elle a pour elle ce site incroyable, ce théâtre de collines et de montagnes qui tombent dans la baie. Cette plaine protégée du mistral et de la tramontane. Ces brises de mer et de terre qui effacent les brumes. Ces huit kilomètres de galets qui rappellent un peu Brighton aux Anglais. Ce sont eux que Nice va d’abord émerveiller. Les premiers hivernants sont de riches oisifs, quand les Niçois sont des paysans pauvres. En 1824, le révérend Lewis Way et Lady Sparrow se cotisent pour leur faire aménager un chemin en bord de mer : la promenade des Anglais était née. Le chroniqueur niçois Joseph Bonifacy fait les comptes : une saison au service des hivernants équivaut à une année d’huile d’olive. Dès lors, les terres agricoles vont se couvrir de villas meringues, d’hôtels et de palaces glorieux comme des gâteaux d’anniversaire. L’envie d’ailleurs appelle le mauresque, le palladien, le Tudor, le byzantin, voire le moghol ! Le Grand Hôtel se prend pour le château de Blois et le Grand Palais pour le Saint Regis de New York. Il y a une profusion de styles, mais le Consiglio d’Ornato (le Conseil d’embellissement, qui s’intéresse à l’architecture et à l’urbanisme) régule tout ça, trace de larges boulevards reliant grands magasins, casinos, places et squares. Il déguise les jardins en

paradis exotiques, équipe les parcs de calades, cascades et balustrades, ourle la baie de phoenix Canariensis et d’établissements de bains. On ne touche pas au Vieux-Nice, on crée juste une ville nouvelle à côté : « Nice New », dit Alexandre Dumas en 1851. Qui devient la capitale (150 000 résidents en 1900 !) de ce bout de côte compris entre mer et montagne, entre le fleuve La Magra, près de La Spezia, et le Var : la Riviera. Fallait-il que l’Unesco trouve une valeur universelle exceptionnelle aux hivers de cette bonne société ? Oui, parce qu’ils ont doté la ville d’une physionomie et d’un tissu architectural unique, tant elle s’est efforcée d’offrir confort et élégance à ces visiteurs qui en avaient vu d’autres, tant ils ont absorbé des styles et des idées venus de partout, et retardé la Révolution industrielle qui risquait de menacer le bleu de son ciel. Oui, aussi, parce que Nice était l’endroit où les grands de ce monde, en bras de chemise, discutaient diplomatie avec une liberté qui n’aurait pas été de mise dans leurs palais et ministères.

Oui, enfin, pour tous les artistes qui y ont trouvé la lumière qu’ils cherchaient. Quelle ville, hormis une capitale, peut se vanter d’avoir inspiré Corot, Berthe Morisot, Toulouse-Lautrec, Signac ou Renoir ?

Mais aussi Munch, Dufy, Picabia, Chagall ? Et Matisse, qui noua un lien si fort avec Nice qu’il lui fit une donation majeure, dont elle n’aurait pu rêver : il était déjà célèbre dans le monde entier ! Aujourd’hui, pousser la porte du musée Matisse c’est aussi découvrir la Villa des Arènes. Le musée des Beaux-Arts fait entrer dans la villa de la princesse Kotschoubey. Circa expose à la Villa Henry, au pied du Mont-Boron, et la Maison abandonnée et la Villa Cameline ne font qu’un à Libération.

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C O C KTA IL AR T Y PA G E DE G A UC H E 1, 2. Le Negresco inspire défilés de mode et tournages.

Woody Allen a immortalisé les boiseries du bar dans Magic in the Moonlight. Le festival Cinéroman y fêtera cet automne les adaptations cinématographiques.

3. «Farijoulita» (liqueur de caroube et mezcal),

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ou «Rosé matinal», à base de gin aux agrumes : les créations 2022 du chefbarman Frédéric Kartz.

4 . Le phare de Nice et la baie des Anges, vus depuis le belvédère du Mont-Boron.

PA GE D E D R OITE 1 , 2 . La villa des Arènes, écrin au génie facétieux de Matisse.

3 . Bijou réalisé par le Consiglio d’Ornato:

la place Masséna.

4 . Restaurée de frais, Fleurs et Fruits (1952), la plus grande gouache de Matisse à figurer dans les collections françaises, était une étude en cinq panneaux destinée à un patio californien.

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MON T P ELN L IC ER E

Galerie-galaxie I S A BE LLE P E LLE G R I N I É TA I T M U SÉOL OG U E À PARI S POU R L A CI T É DES S CI ENCES PUIS LE LOUVRE. EN 2010, ELLE DÉCIDE DE REVENIR S ’I N S TA LLE R À N I C E ET D’ Y I NVENT ER U NE ACT I VI T É M U S ÉAL E S U R M ES U RE, ADAPTÉE À UN ESPACE PRIVÉ, LA MAISON O Ù E L L E V I T ! B ÂTI E S U R LES P ENT ES DU M ONT-BORON EN 1898, L A VI L L A HENRY ACCUEILLE DEPUIS 2015 LA GALAXIE D’ÉVÉNEMENTS A RTI S TI Q U ES DE C I RCA, S ON AS S OCI AT I ON. EL L E FAI T FI G U RE DE BAL CON SUR LA VILLE ET SUR LA CRÉATION.

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LE BEL ÉTAGE En 2015, Isabelle Pellegrini crée Circa, association hybride, mi-laboratoire de recherche, mi-galerie d’expositions, espace de rencontres, de dîners ou de résidences d’artistes. À ces projets, qui suivent un fil rouge transdisciplinaire et subtilement militant, la curatrice et directrice artistique a réservé l’étage de réception de la Villa Henry. Du 16 au 29 mai, ne pas manquer «Jardin de printemps», autour de l’œuvre de Delphine Wibaux. Le 20 mai, un dîner japonais à six mains (elle sera accompagnée de la commissaire et d’une cheffe) fera écho à un récent voyage de l’artiste marseillaise. Du 24 juin au 3 juillet, «Jardin d’été» mettra en lumière le travail de Camille Franch-Guerra le temps d’une exposition et d’un dîner inspiré par la divinité aztèque Huitzilopochtli (le 24 juin).

V I L L A H E N RY

Le 11 juin, rencontre avec le photographe et vidéaste Florent Mattei autour du thème du temps.

CI-DESSUS 1. Couvert de papier peint vert par les anciens propriétaires, le salon de réception a fait place à une galerie épurée dont Isabelle Pellegrini n’a conservé que les carreaux de ciment, les murs patinés, le chauffage et les lampes d’origine, légèrement réinterprétées! Au mur et au sol, œuvres en porcelaine et feuille au charbon de Camille Franch-Guerra, qui exposera à la villa cet été. 2. Isabelle Pellegrini devant une trouvaille de son mari Gilles : une affiche originale du film Qui êtes-vous, Polly Maggoo? de William Klein.

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Écrin à création « EN 1 9 2 7 , DEU X A N S AVA NT QU ’ EI L EEN GRAY NE L I VRE L A T RÈS RADI CAL E V ILLA E-1027 À ROQUEB RUNE-CAP-MARTIN, UN “ PÂTI S S I E R ” N I Ç O I S B ÂTI S S AI T L A VI L L A CAM EL I NE », S ’ AM U S E HÉL ÈNE FI N CKER, SA PROPRIÉTAIRE. ELLE A DÉCIDÉ DE P R É S ER VER S A « M ER I N G U E » EN L’ ÉTAT ET DE L’ OU VRI R AU X ART I S T ES ET COM MISSAIRES D’EXPOSITION INDÉPENDANTS. DEPUIS 2 0 0 3 , C ES DER N I E R S S ’ EN DONNENT À CŒU R J OI E, ET S ’ EM PARENT DU F IL ROUGE DE SES CAB INETS TH ÉMATIQUES.

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AUTOUR D’UN THÈME Tout a commencé le jour où Hélène Fincker et son mari François achètent une petite maison moderne dans le quartier de la Libération. Au bout de leur jardin, une bâtisse squattée, taguée, guettée par les promoteurs: la Villa Cameline.

Pour ne pas se réveiller un jour avec une résidence sous leurs fenêtres, ils décident de l’acheter. Hélène qui, par son métier d’attachée de presse pour les musées et institutions culturelles, croise plasticiens, musiciens, ingénieurs, écrivains, décide d’organiser des soirées à la lumière des bougies dans sa villa abandonnée. «Tous les artistes invités voulaient y exposer», raconte-t-elle.

En 2003, elle décide de leur donner les clés et, chaque année, lance un thème, dont ils s’inspirent avant d’exposer leurs créations.

VI LLA CAMELI NE

Jusqu’au 18 avril, Ben Saint-Maxent expose avec «No more Parties in LA». En juin, Sandra Lecoq lui succèdera.

CI-DESSUS 1. En fin d’après-midi, la lumière entre à flot par le portail ouest en fer forgé qui dessine un décor qu’Hélène Fincker aime utiliser pour ses visites de fin d’après-midi. 2. Moulures, coulures, craquelures, sous sa verrière rosée, la grande cage d’escalier inspire et accueille tous les rêves d’artistes : invasion de plumes, de plantes tropicales ou de guitares électriques ! Le réalisateur Gilles Bourdos a aussi choisi la villa pour y tourner Espèces menacées, un film sorti en 2017.

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Pianos renouveau « AGITER (VERBE TRANSITIF) : REMUER VIVEMENT ET EN TOUS SENS. » EST-CE PARCE QU’ILS SE SONT RENCONTRÉS DANS UN TEMPLE DU CLASSICISME CULINAIRE (L’INSTITUT PAUL BOCUSE, À LYON) ? JULIETTE, SAMUEL ET PIERRE-JEAN, LE TRIO AUX MANETTES DES AGITATEURS EST INCAPABLE DE RONRONNER ET NE CESSE DE SE RÉINVENTER TOUS AZIMUTS : NOUVELLE ÉPICERIE-TRAITEUR, OÙ L’ON PEUT AUSSI DÉJEUNER OU BRUNCHER, NOUVEAUX DÎNERS À DOMICILE ET NOUVEAU POP-UP STREET-FOOD AU PRINTEMPS.

FLAMME EN CUISINE Dans la cuisine des Agitateurs, restaurant étoilé, ce sont des goûts affirmés, puissants, épurés.

L’iode et la chlorophylle réunis comme dans une randonnée entre mer et montagne. Que Juliette et Samuel aiment aller cueillir leurs herbes sauvages sur les hauteurs d’Èze, que Samuel ait appris, auprès du chef japonais doublement étoilé du Passage 53, Shinichi Sato, à comprendre le poisson du sourcing aux cuissons, tout cela se retrouve dans l’assiette. Ou à la maison, où l’on peut les convier, le temps d’un dîner, à réaliser dans la cuisine leurs plats étoilés.

Ou celle plus simple et gourmande du GardeManger. Plutôt envie de street-food? En avril, ils prévoient un pop-up pour s’offrir midi et soir hot-dogs ou burgers faits avec des pains maison, poulet frit ou quesadillas. Ajoutons qu’ils livrent, avec la plateforme équitable Delicity!

L E S AG I TAT E U R S

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Au menu, L’Échappée belle, «Bouillabaisse d’un Hyérois qui aime bien Marseille, mais vit à Nice», la Méditerranée sur un plateau.

BONS PRODUITS L’idée est venue avec le confinement. De clients qui rêvaient d’avoir chez eux les bons produits d’épicerie qu’ils dénichent aux quatre coins de la France, la charcuterie, les plats traiteur, mais dépoussiérés, où le pâté en croûte au foie gras et le chou farci côtoieraient des brochettes asiatiques parfumées, des arancinis, un poisson cru à la tahitienne ou une pavlova framboises-estragon. La chance de Juliette, Samuel et Pierre-Jean fut de trouver un local dans la rue Bonaparte, à quelques mètres de leur restaurant étoilé. C’est surtout Juliette qui est aux manettes de ce Garde-Manger, qui a reçu un accueil incroyable. On peut déjeuner sur place, y prendre un thé avec une pâtisserie maison ou s’offrir pots, conserves et confiseries.

L E G AR D E -MAN G E R D E S AG I TAT E U R S

Au brunch du dimanche: velouté de topinambours au guanciale grillé, crêpes au sucre et au beurre salé, île flottante au pop-corn.

CI-DESSUS 1. Ils sont jeunes, innovants, créatifs, et ils font bien à manger : Samuel, Juliette et Pierre-Jean, le trio des Agitateurs, ont mille idées à la minute.

2. Tartelette aux poireaux mimosa, pain soufflé au chèvre frais et miel de thym citron-lavande, pommes dauphine truffées, tentacules de poulpe à la harissa et bonite séchée : et ce n’est que le début ! 3, 4. Fraîcheur à croquer des petites assiettes du Garde-Manger, le temps d’un déjeuner, rue Bonaparte.

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CANAILLE CLUB L’histoire débute au Louis XV d’Alain Ducasse à Monaco. Guillaume Tran-Tu est premier commis aux poissons. Nino Vergez, troisième commis aux poissons. Guillaume découvre Nice, et l’envie de voler de ses propres ailes. Sur Le Bon Coin, il repère ce restaurant à deux pas du tram, dans le quartier Riquier où les bonnes adresses sont rares. Avec Nino, ils en font un repaire à la cuisine classique et canaille: ravioles de canard au bouillon, pommes de terre farcies à la queue de bœuf et au pied de cochon, saucisse maison et sa purée au jus précèdent un baba au cognac ou un vacherin à la clémentine de Corse.

RESTAURANT MALLA R D

Le vol-au-vent, ris de veau brisé et volaille, est le fleuron de la carte, avec le pigeonneau rôti aux «poires de terre» et foie gras.

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PIZZAS DE LUXE Type 55 est l’un des derniers restaurants de la galaxie d’Armand Crespo, et aussi l’un des plus réussis. Il dit avoir senti de bonnes ondes en entrant dans ces bureaux, dont il casse les plafonds, avec une équipe d’artisans venue de Bergame, découvrant voûtes et lucarnes anciennes.

Armand casse aussi les codes, en y installant un bar où l’on vous sert un cocktail à peine la porte passée. Cette pizzeria chic, imaginée avec son associé Joackim Salliot, ex-chef du Jardin des Plumes, à Giverny, propose des pizzas à la pâte légère, faite de farine type 55, et des noms de péchés capitaux.

T Y PE 55

Mention pour l’« Envieuse » aux tomates Datterino, stracciatella, pesto basilic-olives taggiasca sur une pâte noire au charbon végétal.

TERRASSE HISTORIQUE « J’ai toujours pensé que je me serais réalisé professionnellement quand j’aurai La Dégust, s’amuse Armand Crespo. C’est l’un des plus vieux bars de Nice, où l’on tapait le carton, où l’on parlait niçois. Il a toujours accueilli un joyeux mélange de musiciens, d’étudiants, de journalistes et d’avocats. Parce que le pastis était à 70 centimes et que le palais de justice est juste là.» La tour de l’Horloge aussi, avec son beffroi vanille-fraise. On se croirait à Carthagène! Carlos, le chef colombien confirme.«J’aime y petit-déjeuner vers 8h30, reprend Armand, sentir la chaleur monter, la ville se réveiller, les livreurs, les bouquinistes, les antiquaires le lundi. » BAR DE LA DÉGUSTATIO N

Tout se passe en terrasse. À l’intérieur, il n’y a que le bar et, à l’étage, la mini-cuisine où officie le chef Carlos Gomez.

CI-DESSUS 1. Bois blond et plaques émaillées: le style bistrot du restaurant Mallard, de Guillaume Tran-Tu. 2. Les barbajuans aux herbes fraîches du chef Nino Vergez.

3. Des artisans de Bergame ont habillé la pizzeria Type 55 de travertin, claustras en terre cuite et meubles en bois. 4. On y mange des pizzas gourmandes, en sirotant des cocktails comme ce Beef’n’Roses. 5, 6. Ceviche de poulpe au leche de tigre (photo) ou tiraditos de bœuf, les petits plats de Carlos Gomez au Bar de la Dégustation.

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Le goût de Nice DÉCOUVRIR LA CUISINE NIÇOISE, C’EST SE FAIRE DEUX COPINES : LES BLETTES ET LA FARINE DE POIS CHICHE. LES BLETTES, CE BOUQUET DE TIGES QUI FARCIT ICI LES RAVIOLIS À LA DAUBE DU PANTAIL OU LES SARDINES DE LA MERENDA. CHEZ THERESA, ELLES ALLÈGENT LA TRUCHA ŒUF-FROMAGE ET SONT DÉLICIEUSES EN TOURTES SUCRÉES AVEC RAISINS SECS, PIGNONS ET FLEUR D’ORANGER. QUANT À LA FARINE DE POIS CHICHE, C’EST LE SECRET DES PANISSES, QUI VONT AVEC TOUT, ET DE LA SOCCA DANS SON CORNET DE PAPIER, QUI FAIT CRAQUER À TOUTE HEURE DE LA JOURNÉE !

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SOCCA EXPRESS Antoine et Jean-Luc s’affairent devant le vieux four de 1867. Pour faire la socca, c’est simple: il faut de la farine de pois chiche, de l’huile d’olive, du sel et de l’eau. Mais il faut aussi du charme et du hêtre pour avoir de belles flammes et une température homogène dans le four, où l’on va glisser la pâte liquide sur de grandes plaques de fonte, chemisées de cuivre pour que la socca soit vite saisie dessus-dessous. Pour Jean-Luc, la socca s’inspire de la farinata génoise, mais cette dernière est plus épaisse et réchauffée sur le moment. Alors qu’ici, la socca se mange quand elle sort du four. Au petit déjeuner, en casse-croûte… Chez Theresa, goûtez aussi la trucha, omelette aux blettes et au fromage de vache de Roquebillière, et les deux tourtes aux blettes: salée et surtout sucrée.

CHEZ THERESA 4.

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La maison a le label Cuisine nissarde, catégorie «casse-croûte», et le French Riviera Pass donne droit à une part gratuite.

CI-DESSUS 1. Antoine a mis au point une technique pour faire tourner plus vite les 25 à 30 plaques qu’il faut cuire chaque jour. 2. C’est le fournil de la rue Droite qui approvisionne le stand de Sophie, l’épouse de Jean-Luc, au bas du cours Saleya. 3. Infatigablement, Robert fait la navette en triporteur entre les deux points de vente.

4. La socca, découpée avec le couteau de Theresa qui, venue d’Italie, la vendait sur le cours en 1925. 5. La pâte liquide remplit la plaque et cuit en moins de dix minutes.

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MOUCHOIR DE POCHE La Merenda existe depuis 1956. Jean et Christiane Giusti y virevoltaient entre une poignée de tables et leur mini-cuisine habillée de carreaux de Salerne et de cuivre martelé, où le fourneau Molteni prend toujours toute la place. La carte était très courte, très bonne et très nissarde.

C’est pourquoi les artistes, César ou Arman, écartaient le rideau en perles de buis. Les chefs aussi: Bocuse, Troisgros. Et Dominique Le Stanc, qui venait ici oublier les cuisines du Negresco dont il était en charge. Au bout de douze ans, quand Jean et Christiane lui ont tendu le flambeau, il l’a saisi, et veille depuis à ne surtout rien changer. « Sauf les clients ! » Un jour, c’est De Niro qui est assis côté cuisine. Un autre, c’est Édouard Baer qui débarque après une représentation. Un troisième, c’est ce couple qui vient trois fois par an d’Allemagne pour manger sa tête de veau sauce gribiche, avec des panisses !

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Les histoires de Dominique. Si tous font le pèlerinage, c’est aussi parce que Dominique, qui fait chaque geste avec une précision chirurgicale tant la place est rare, trouve le temps de raconter les histoires derrière ses spécialités. Le stockfish ?

De la morue séchée venue de Norvège. Il faut le réhydrater en renouvelant l’eau souvent « Il revit dans l’huile: il mijote deux heures avec tomates, oignons et poivrons. » Chaque pêcheur faisait aussi tremper ses anchois quarante jours dans du sel, en les retournant jusqu’à ce qu’ils se délitent : voilà le pissala. On le cuisait sur une pâte à pain avec des oignons blancs, et la pissaladière était prête.

LA MERENDA

Ici, pas de téléphone, on passe et on réserve, s’il y a des places. Au dessert, la tarte au citron de Nice, plus rare que celui de Menton.

LA RELÈVE DU RÊVE «C’est la salle à manger du Niçois depuis trois générations, dit Jean-Paul Nespolo. On y mange pour 25 ou 100 euros: le Pantail (“le rêve”, en nissart), c’est calme quand c’est fermé!» Il y a trente ans, il a mis aux fourneaux sa mère Jacqueline, couturière à la retraite et divine cuisinière. La nonna est partie, mais elle a laissé ses recettes: raviolis daube-blettes, capouns (chou farci), poche de veau farcie ou alouettes sans tête.

Jérémy Sturner, qui livrait les pizzas pour de l’argent de poche, a finalement appris avec passion le métier en cuisine. Avec son ami Christophe Aramini, en salle, ils sont l’avenir chaleureux du Pantail !

LOU PANTAI L

Après les fleurs de courgette farcies et en beignets, ce sera la saison de la salade niçoise, des farcis et du pan-bagnat.

CI-DESSUS 1. Dominique Le Stanc dans son mouchoir de poche. 2. Chaque jour, pissaladière et tarte de Menton (la même sans anchois). 3. Blettes, échalote, persil, poitrine fumée, fromage et pain trempé dans du lait: le secret des sardines farcies. 4. Erick Ifergan a décoré murs et assiettes de La Merenda. 5. Trois générations du Pantail: Jacqueline, la nonna, Jean-Paul et Céline Nespolo et leurs «bébés Pantail»: Christophe Aramini et Jérémy Sturner. 6. La pissaladière, à picorer avec des entrées de saison.

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Des idées en primeur PARCE QU’ILS SONT BIEN DÉCIDÉS À PROUVER QUE LEUR MODÈLE ÉCONOMIQUE EST NON SEULEMENT VIABLE, MAIS PLUS PERFORMANT QUE LE MODÈLE CLASSIQUE, 21 PAYSANS PROPOSE CHAQUE ANNÉE DE NOUVELLES BONNES IDÉES. LE PANIVORE, UN COMPTOIR DE PAINS GARNIS AUX PRODUITS DU PAYS EN 2020, UNE LIVRAISON DIRECTE (ET UN LABEL QUALITÉ) POUR LEURS RESTAURANTS PARTENAIRES EN 2021, ET UN RÉSEAU D’ENTREPRISES ASSOCIÉES DONT LES EMPLOYÉS POURRONT COMMANDER ET SE FAIRE LIVRER SUR LEUR LIEU DE TRAVAIL EN 2022.

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NOUVELLES FRAÎCHES Manger est un acte militant. Transformer les bons produits et faire goûter, c’est déjà convaincre. Ainsi est née, en 2017, l’épicerie-restaurant de la rue Valperga, désormais approvisionnée par 130 petits producteurs. «C’est une quête permanente, d’un côté pour défendre notre patrimoine alimentaire régional, avec la Maison des semences paysannes maralpines.

De l’autre, pour gérer les volumes, les saisons, mettre les produits en conserve, utiliser la lacto-fermentation», indique Eliott Mercier, le fondateur. Le Panivore, ouvert en 2020 de l’autre côté de la rue, participe de cette réflexion avec ses sandwiches «sainples» et bons. Depuis 2021, 21 Paysans livre et apporte sa caution à des restaurants partenaires comme Babel Babel ou La Belle Saison. En 2022, ces livraisons s’étendront aux entreprises. «Un réseau exemplaire!»

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Après la rue Valperga, une seconde épicerie a ouvert rue Boyer. Ces deux oasis proposent l’ensemble du catalogue en ligne.

CI-DESSUS 1. 21 comme XXIe siècle ; leur groupement compte aujourd’hui plus de 130 paysans. 2. L’indétrônable pavlova et sa gelée passion-mandarine au restaurant de la rue Valperga. 3. Eliott Mercier : des études d’économie, une expérience paysanne dans la vallée de la Roya et l’envie de mettre les petits producteurs au cœur d’un modèle exemplaire. 4. Courgettes à croquer. 5. La carte s’écrit à la dernière minute. Des plats simples, où le cœur et le goût sont réunis.

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© Photo Anthony Lanneretonne - Design graphique vincentdechavanes.com

Œuvres accrochées : Piotr Klemensiewicz – Eric Bourret / Collection Bel Œil

NICE

CANNES

MONACO

12,rue Emmanuel Philibert 06300 Nice +33 (0)4 93 16 09 09

3, rue du Canada 06400 Cannes +33 (0)4 92 59 14 04

23, rue de Millo 98000 Monaco +377 97 97 49 56

bel-oeil.com ARCLINEA / B&B ITALIA / CARL HANSEN / CASSINA / GERVASONI / KNOLL / MAXALTO / MOLTENI & CIE / PORRO / USM HALLER …

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Lieux d’échanges OUVERT SUR LA PLACE DU PIN, LE SHOWROOM BEL ŒIL EST L’ENDROIT OÙ L’ON TROUVE TOUTES LES RÉFÉRENCES DE DESIGN NORDIQUE OU ITALIEN. C’EST AUSSI UNE COLLECTION DE DESIGN ET D’ART CONTEMPORAIN, PATIEMMENT CONSTITUÉE PAR ALEXANDRE CURTET, QUI AIME FAIRE RENCONTRER À SES CLIENTS CES ARTISTES, ÉMERGENTS OU CONFIRMÉS. C’EST ENFIN, DEPUIS PEU, UNE JEUNE MAISON D’ÉDITION QUI A CONFIÉ SES PREMIÈRES CRÉATIONS À DES ARTISANS DE TALENT. JUSTE À CÔTÉ, JOYA LIFESTORE RÉUNIT ESPACES DE TRAVAIL ET CONVIVIALITÉ.

ART ET DESIGN Au fil de ses projets, Alexandre Curtet a acquis une collection de pièces de design rares, éditions originales signées Perriand, Jeanneret ou Wegner, ou des séries limitées comme les belles tables «Tree One» en cèdre de l’Atlas, par Marc Ferrand. Il propose aussi un panorama d’œuvres d’art, où de grands noms comme Claudio Parmiggiani ou José María Sicilia côtoient le vivier de talents de la Villa Arson: des artistes comme Cédric Teisseire ou Xavier Theunis. L’équipe Bel Œil aime proposer ces pièces à ses clients qui ont des projets privés, hôteliers ou professionnels sur la Côte d’Azur ou dans les Alpes. Pendant le confinement, Bel Œil s’est aussi lancé dans l’édition, avec des tables en forme de galets en ciment teinté dans la masse. Réalisées par un artisan italien, elles se déclinent en deux tailles et douze couleurs.

BEL ŒIL

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Outre un repaire de références design, l’enseigne réunit artistes et clients autour d’un brunch dans l’espace cuisine du showroom.

COWORKING ET PLUS C’est avant tout un espace en mouvement. « Eat work shop stay », le ton est donné dès l’entrée. JOYA, c’est un lieu de vie et une boîte à outils pour qui veut travailler ailleurs que chez soi. Petits salons-bureaux cosy, grandes salles de réunion lumineuses, mezzanine pour des rencontres, des cocktails. «Nous cherchons, explique Sandrine Mons, fondatrice et coordinatrice du concept store, à recréer une sorte de “comme à la maison”. Des espaces de travail, oui, mais avec une déco d’inspiration scandinave, choisie par Bel Œil, un corner bijoux et déco, et une terrasse qui donne sur la place du Pin. Nos habitués aiment se retrouver au bar à manger FOAM pour grignoter rapidement. Et même passer la nuit à l’hôtel du Pin voisin, qui vient tout juste d’être rénové.»

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De son passé de galeriste, Sandrine Mons a gardé de nombreux amis artistes, qu’elle invite régulièrement aux événements Bel Œil.

CI-DESSUS 1. Une toile ardente de José María Sicilia et une sculpture bleue d’Henri Olivier viennent électriser fauteuils en rotin et étagères, De Padova. 2. Alexandre Curtet entre une chaise «Zig Zag», Cassina, et une œuvre de Xavier Theunis. 3. Ancienne galeriste, Sandrine Mons, épouse d’Alexandre Curtet, est aussi la coordinatrice de JOYA Lifestore (à droite sur la photo, avec Claire Allavena, responsable de la communication). 4. Éditées par Bel Œil, ces deux tables en ciment teinté dans la masse sont fabriquées dans une micro-entreprise italienne.

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Talents croisés CÉRAMISTE, PLASTICIENNE ET PHOTOGRAPHE, RACHÈLE RIVIÈRE EXPOSE À LA CRYPTE, L’ANCIEN CABARET DE SUZY SOLIDOR DANS LE HAUT-DE-CAGNES. LA CHANTEUSE SULFUREUSE GRAVAIT DES 78 TOURS. RACHÈLE, ELLE, FABRIQUE DES VINYLES ET DES CD EN CÉRAMIQUE, SUR LESQUELS ELLE IMPRIME SES IMAGES. PEU DE CHANCE DE RETROUVER SES CRÉATIONS DANS LES BACS DU DISQUAIRE FRANCK DEL GALLO. IL PROPOSE DÉSORMAIS OBJETS DÉCO ET PIÈCES VINTAGE QU’IL CHINE AVEC SA COMPAGNE IDA MARI.

TRÉSORS D’ARGILE Rachèle Rivière a découvert l’argile dans un atelier de Palerme, et sa plasticité l’a fascinée. Depuis, elle la travaille comme un livre. Elle grave, imprime en relief ou en creux, comme si elle cherchait à immobiliser le temps sur ses pages de terre. Ses images en noir et blanc s’estompent, paysages familiers mais qu’on ne peut dater. Rachèle fait de ses céramiques des maisons, des plaques d’identité, des CD, supports mémoire par excellence, et des livres d’artistes qui ont rejoint les collections des musées, en France et dans le monde. Elle laisse ses empreintes sur l’argile, ses traces de doigts sur des cols de chemise en céramique. Les mains reviennent sans cesse dans son travail… Ces mains avec lesquelles elle expérimente sans fin et façonne un parcours artistique atypique.

RACH ÈLE RI VI ÈRE

Pour des tables, installations, décors muraux, elle travaille avec le cabinet d’architecture Histoires de, à Antibes.

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MAISON DE DISQUES EVRLST (de everlast, «éternel»): la boutique de Franck Del Gallo est bien connue des fous de vinyles. Un nouveau local, rue du Lycée, lui donne envie d’élargir son activité à ce qu’il fait les week-ends avec sa compagne Ida Mari et leurs enfants: chiner aux puces, à Emmaüs, dans les recycleries ou sur Le Bon Coin. De la vaisselle (Biot, Vallauris), du mobilier, mais aussi les livres de leur bibliothèque idéale. «C’est amusant parce que, petits, nous suivions nos parents et, aujourd’hui, nous entraînons les enfants, sourit Ida. Pendant le confinement, la boutique est devenue un deuxième lieu de vie pour nous.» La mayonnaise prend du côté des clients, qui s’attardent pour choisir un disque rare ou une belle pièce, telle la table «Nomos»dessinéeparNormanFosterpour Tecno.

EVRLST LI FEST O RE

«Faire plaisir aux passionnés de design, qui n’ont pas trop de sous, mais qui ont du goût », souligne Ida.

CI-DESSUS 1, 2. À La Crypte, dans le Haut-de-Cagnes, Rachèle Rivière présente la série « Jeux de mains», des photographies de mains imprimées sur des ardoises en céramique. 3. Franck Del Gallo, et sa compagne Ida Mari, devant son éclectique collection de vinyles de tous les styles, y compris les musiques de film, qui représente les deux tiers de l’activité d’EVRLST. 4. Vaisselle, mobilier chiné, mais aussi coups de cœur déco : pots, Serax, vases faits à Tamegroute, Bab El Home, tapis «Azilal», Them.

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Chambres en ville R O S E T E N D R E , B L E U C I E L , V E RT A M A N D E : D E S C O U L E U R S D E D R A G É E S E T U N E A M B I A N C E D E P E N S I O N D E FA M I L L E D E S A N N É E S 1 9 5 0 S O N T V E N U E S R E M P L A C E R , D A N S L E PA I S I B L E Q U A RT I E R D E S O R A N G E R S , L E S E N V O L É E S A C I D U L É E S D U H I H Ô T E L D E M ATA L I C R A S S E T. M Y L È N E D U Q U E N O Y ( M D A R C H I T E C T E , À V E N C E ) A O P É R É L A T R A N S F O R M AT I O N S O U S L A D I R E C T I O N A RT I S T I Q U E E T D É C O R AT I V E D E S P R O P R I É TA I R E S - A RT I S T E S - C H I N E U R S : E M M A N U E L D E L AV E N N E , A N D R É S A R A I VA E T T H I E R RY C O S T E S .

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ENFANT DE L’AMOUR C’est un hôtel où l’on voyage au fil de la journée.

Tea-time au salon, esprit Riviera années 1930, parmi faïences de Vallauris, verreries de Biot, photos de Prévert, pin-up et livres chinés par Emmanuel Delavenne chez les antiquaires de Nice et Menton. Happy hour face au grand bar américain. Plantes vertes, tabourets en cuir et tomettes, on se croirait dans une hacienda, à Séville ou Salta, à siroter, Amour toujours, des cocktails «Roméo et Juliette» ou «Bonnie et Clyde». Quand les lumières s’allument, sous les bannes rayées du patio, une poignée de tables et de chaises en paille dessinent une taverna grecque idéale. Alexandros, de l’épicerie Profil grec, à Belleville, a mis au menu keftedes, halloumi grillé orange-fenouil et portokalopita, un savoureux gâteau à l’orange.

H ÔT E L AMOU R N I C E

38 chambres sans téléphone, ni télévision, mais une piscine sur le toit avec vue à 360° sur le quartier des Orangers et une plage. À GAUCHE 1. Avec Emmanuel Delavenne et Mylène Duquenoy, l’architecte d’intérieur Luana Manfredi a dessiné le grand bar américain couleur vert pâle. 2. Amour électrique. À DROITE 1. Au salon, le canapé, Hugues Chevalier, dialogue avec des tables en béton et bois créées pour l’hôtel. 2. Des chambres à l’esprit pension de famille. 3. Plantes vertes et marbre du Portugal dans les salles de bain. 4. Dans le patio, reproductions des tables du MAMAC (musée d’Art moderne et d’Art contemporain), dessinées par Jacqueline Morabito.

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OASIS CITADINE Parisiens, Aude Bruguière et Pierre Quélin se sont téléportés à Nice il y a trois ans, avec l’envie de se réinventer dans cette ville où ils ne connaissaient personne. Dans le quartier des Musiciens, ils ont trouvé un lieu merveilleux. Au palais Excelsior, un rez-de-jardin ouvert sur une oasis plantée de bougainvillées, d’orangers – qui donnent en hiver des oranges pour les jus du petit déjeuner – et de bananiers – musa en latin – qui leur a soufflé le nom de la maison. Aude et Pierre ont toujours collectionné l’art contemporain avec passion. On entre chez eux comme dans une galerie. Dans les chambres, on découvre leurs premières acquisitions.

Dans leur salon, Claude Viallat et Bernar Venet discutent avec la grande fresque féministe sur plexiglass gravé de la jeune Clara Citron. Aude, qui est architecte et a réalisé à Paris des hôtels comme Le Grand Quartier, Le Swann ou l’Arthur Rimbaud, avait envie d’une maison d’hôtes à thème. C’est aussi une passionnée d’écologie, ce qui leur vaut une clientèle de jeunes urbains ravis de déguster leur petit déjeuner bio sur la terrasse, et de participer, en immersion, à ses actions de collecte de déchets sur les plages.

CASA MUS A

Aude et Pierre partagent volontiers leurs découvertes et envies arty. On croise chez eux les jeunes artistes locaux qu’ils soutiennent.

ESCALE URBAINE

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C’est un vieil hôtel abandonné depuis vingt ans que Laurent et John, deux jeunes entrepreneurs niçois, ont transformé en 4 étoiles décomplexé, qui a ouvert en juillet dernier. Le tram s’arrête à son pied, la gare est toute proche, ce qui plaît à une clientèle citadine et mobile. Au salon-bar du premier étage, ouvert à tous, la décoratrice niçoise Lana Sarich Goujon a dessiné les chaises et fauteuils en teck et corde, réalisés par WoodMata à Bali. Et habillés par l’atelier Baze, à Carros, de toiles réversibles: bleues le jour et rouille le soir. Dans les chambres (54 sur cinq niveaux), on trouve un parquet en chêne teinté, des zelliges terracotta, bleu outremer ou vert sapin signés Marazzi, des vasques colorées de la collection Consolle, Nic Design, et une robinetterie en laiton de Zanetti Chini, manufacture familiale de la région des Grands Lacs. Lana Sarich Goujon a par ailleurs dessiné le mobilier, les penderies, bureaux et têtes de lit.

Green attitude oblige: les cartes-clés des chambres sont en bois, l’eau micro-filtrée est en bouteille de verre, les capsules de café sont biodégradables et il y a des produits bio au petit déjeuner.

Y ELO H O T EL COL L EC T IO N

Après Nice, ce groupe hôtelier veut étendre son style écoresponsable et décontracté à d’autres villes de la Côte d’Azur et à des capitales européennes. À GAUCHE 1. Aude Bruguière, devant une œuvre en céramique du collectif Jacent. 2. Chaises «Masters», Kartell, table «XXL», BoConcept, œuvres d’art et pièces ethniques pour petits déjeuners raffinés. 3. Coin lecture sous la spectaculaire suspension en papier japonais de Jörg Gessner.

4. La chambre «Palmes», nommée d’après celles qui sont au mur, dans une œuvre de Laure Béraud, et au-delà des persiennes, dans le jardin. À DROITE 1. Une sculpture de l’artiste Ducateau dans le jardin de la Casa Musa.

2. Dessinée par Lana Sarich Goujon: une chambre Deluxe au Yelo Hotel.

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Fenêtres sur mer L ES FALAISES QUI TOMBENT DANS LA MER, LE FESTON DES CAPS QUI SE SUIVENT, LES GRANDS PINS VERT BRONZE SUR FOND D’EAUX TURQUOISE, L’OR INÉPUISABLE DES COUCHERS DE SOLEIL DEPUIS D’IDYLLIQUES BELVÉDÈRES. LES HIVERNANTS VENUS CHERCHER LE CLIMAT DE LA RIVIERA TOMBÈRENT AMOUREUX DE SES PAYSAGES. AVEC LE TEMPS, LES BAINS DE MER ET LES SPORTS NAUTIQUES SE SUBSTITUÈRENT AUX PROMENADES SUR LES SENTIERS CÔTIERS. ET LES VUES DE CARTE POSTALE SE FIRENT DÉCORS DE CINÉMA.

ÉCHAPPÉES BELLES Tout le monde veut être au cœur de la carte postale. Tout le monde veut vivre dans un film en Technicolor. Dans le triangle magique que dessinent Villefranche-sur-Mer, le cap Ferrat et Èze, ce rêve peut devenir réalité. Bien sûr, il a fallu une vision et un immense budget pour que Béatrice de Rothschild pose sur la presqu’île sa villa vénitienne rose et ses jardins du monde entier. Mais s’asseoir sur ses pelouses et partager avec danseuses et musiciens les étoiles d’une belle nuit d’été, c’est vivre un peu le même rêve. De même qu’il suffit d’une paire de bonnes chaussures pour mettre ses pas dans ceux de Friedrich Nietzsche, qui aimait monter au «merveilleux village maure» d’Èze. Lui qui croyait au soleil «comme la plante y croit» aurait adoré le somptueux jardin botanique qui vit le jour en 1950. On y aperçoit la Grande Corniche, où la décapotable de Cary Grant et Grace Kelly négociait les virages serrés dans La Main au collet. Deux ans plus tard, le même Cary Grant fait découvrir à Deborah Kerr la superbe rade de Villefranche depuis les hauteurs du village. Elle et Lui sort en 1957, année où Cocteau finit de peindre la chapelle Saint-Pierre.

Il tournera peu après dans la rue Obscure des scènes du Testament d’Orphée. Des visites guidées nous entraînent sur ses traces et celles de De Niro, Kirk Douglas ou Sean Connery qui ont aussi arpenté ces quais. Et Villefranche, pour les besoins du scénario, devenait Portofino ou… Macao!

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RIVIE RA É TE RNELLE PA G E D E GAUCHE Balade en stand-up paddle matinale sur l’eau cobalt et turquoise de la rade de Villefranchesur-Mer, assez vaste et profonde pour accueillir des bateaux de croisière et des armadas entières.

«Quand je regarde Villefranche, écrivait Cocteau, je vois ma jeunesse. Fassent les hommes qu’elle ne change jamais.»

PA G E D E DROITE À travers les pins de la Corniche basse, la baie de l’Espalmador et la presqu’île du cap Ferrat.

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Dans son jardin d’hiver ESPAGNOL, FLORENTIN, LAPIDAIRE, JAPONAIS, EXOTIQUE, PROVENÇAL, À LA FRANÇAISE, DE SÈVRES, DE ROSES, CE SONT NEUF JARDINS DOMINANT LA MER QUE BÉATRICE EPHRUSSI DE ROTHSCHILD A FAIT NAÎTRE SUR LA PRESQU’ÎLE DU CAP FERRAT. ON L’IMAGINE DÉAMBULANT COMME SUR LE PONT D’UN PAQUEBOT PAR LES ALLÉES DE CETTE OASIS EN FORME DE PROUE. ELLE Y AURAIT MÊME DISPOSÉ DES FIGURANTS MATELOTS COIFFÉS D’UN BACHI (BONNET MARIN) À POMPON ROUGE.

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DANS LA PAMPA Les jardins de la Villa Ephrussi sont un voyage de l’infiniment grand (figuier de la baie de Moreton, banyan d’Australie géant) à l’infiniment petit et odorant (pelargonium Chocolate-Mint).

Sud-africain lui aussi, l’aloès Ferox Mill rouge sang du Jardin exotique. Des agaves à téquila et des cactus y entraînent de la pampa à Oaxaca.

Le Mexique avec vue sur la Méditerranée. «Cette vogue des succulentes est venue avec les hivernants, explique le chef jardinier André Castellan: pour eux, nos jardins devaient être en pleine forme à la mauvaise saison.» Lui, doit faire en sorte que la roseraie soit en fleurs de mai à Noël. La 11e Fête des roses des 14 et 15 mai réunira rosiéristes, parfumeurs, confiseurs, musiciens et peintres au pied de la villa vénitienne. Rose, forcément!

L A V I L L A E P H R U S SI

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Du 4 juillet au 30 août, les Nocturnes présentent, jeux d’eau, concerts et chorégraphie lumineuse de danseuses du ballet de Nice.

CI-DESSUS 1. Dans le Jardin exotique, les dragonniers, tels qu’on peut les voir à l’état sauvage sur l’île Socotra (au Yémen). 2. La gloriette domine le jardin à la française qui prolongeait le grand salon de la baronne et accueille les Nocturnes en musique l’été. 3. Mimosas et palmiers saluent les visiteurs. 4. De ce point étroit de la presqu’île, on aperçoit les belles villas voisines et la baie de l’Espalmador. 5. Dialogue franco-africain: les aloès du Cap (Aloe Ferox Mill) en pleine floraison sous les grands pins.

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Botanique belvédère PA R - DES S U S LE S C A C TU S , L ES AG AVES ET L ES AL OÈS , I L Y A L ES T OI T S DE T UILES D’ÈZE ET, AU-DELÀ, UNE VUE À COUPER LE S O U FFLE. LA C ÔT E D’ AZ U R S U R U N PL AT EAU J U S QU ’ AU CAP D’ AN TIB ES, VOIRE AU CAP CAMARAT. ON Y D E VI N E LA C O R S E, M I R A G E FU GACE DES PET I T S M AT I NS . QU ANT AU M ONT BORON ET AU CAP FERRAT, ILS SONT À TOUCH ER DU DO I G T. DE 1 8 8 3 À 1 888, FRI EDRI CH NI ET Z S CHE M ONTA S OU VENT J U S QU’À SON « MERVEILLEUX VILLAGE MAURE ».

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AGAVES ET CACTUS Èze, c’est la mer et la montagne sur un même territoire, 700 mètres de dénivelé zébrés par les trois corniches panoramiques. C’est la Moyenne Corniche qui mène à Èze et à son Jardin exotique. Près des vestiges du château, qu’animait autrefois une guinguette, ce terrain plein sud et bien drainé n’attendait qu’un maire visionnaire, André Gianton, aidé par Jean Gastaud, le père du Jardin exotique de Monaco. Au-delà des parterres qu’ils créèrent en 1950, joyeuse explosion de succulentes, des vues épatantes sur la Riviera, dont les corniches, le château Balsan, choisis par Hitchcock pour La Main au collet. Mais aussi La Chèvre d’or, terminus de la Route du Bonheur, que Marcel et Nelly Tilloy, les inventeurs des Relais & Châteaux, ont tracée en 1954, parallèlement à la Nationale 7.

JARDI N EXOTI Q UE D’ÈZE

Un parcours méditatif avec chaises longues a été aménagé face au paysage, ainsi qu’une cascade au pied du château.

CI-DESSUS 1. Au jardin des origines, à la remarquable collection d’agaves (ici, un agave Stricta), d’euphorbes et de cactus, s’ajoutent cinq jardins dessinés par le chef jardinier Stéphane Cassus et du paysagiste Jean Mus. Dave Evans, le guitariste de U2, est venu s’y marier! 2. Jardiner sur ces pentes n’est pas une mince affaire. En 1950, la terre a dû être apportée à dos d’homme. Aujourd’hui, certains sujets doivent être déplacés en hélicoptère. Mais ce relief escarpé a aussi protégé Èze d’un excès d’urbanisation.

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Vers le haut-pays L’ A R R IÈ R E - PAY S N I Ç O I S : DI T C OM M E Ç A, Ç A A L’ AI R SI M PL E, M AI S I L Y A L E M OY EN-PAYS, QU’IL FAUT B IEN TRAVERSER, MAIS NE PAS CONFONDRE AVEC LE HAUT-PAYS. C’EST UNE ZONE FRONTIÈRE AU SENS POÉTIQUE, BOTANIQUE (LA LIMITE OLIVIERS-CHÂTAIGNIERS) ET HIS T O R I Q U E : LA LI G N E E N TR E COM T É DE NI C E ET PROVENC E, ENT RE SAVOI E ET FRANCE, PASSAIT PRÈS D’ENTREVAUX JUSQU’EN 1860.

LE H A U T- PAY S , LU I , R E STA EN PART I E I TAL I EN « POU R G ARDER AU ROI D ES ESPACES OÙ CH ASSER LE CH AMOIS ».

JUS Q U ’ E N 1 9 4 7 , VA LDE B LO R E , OÙ A OU VERT L A G ÉNI AL E AU BERG E DE L A ROC HE , AVAIT UN PIED EN FRANCE, UN AUTRE EN ITALIE !

VILLAGE CAPI TAL Villars-sur-Var, depuis la forêt domaniale de la Madone et la route de Massoins. Il n’est pas le seul village de l’arrière-pays niçois à avoir une église jaune, une fontaine, un café des Platanes et des terrasses qui s’accrochent encore à la montagne.

Mais Villars est spécial parce qu’un de ses enfants, Edmond Baudoin, en a parcouru inlassablement les chemins, surtout celui de Saint-Jean, jusqu’à ne plus être qu’un « atome de ce paysage ».

Pour mieux le dessiner et le raconter. Ils sont nombreux, désormais, à marcher à ses côtés !

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L’AUTRE MONDE La route des villages perchés, qui tournicote de Nice jusqu’à Lantosque, vous mène d’abord à Falicon, où la reine Victoria aimait se faire déposer et servir le thé. Falicon fait partie de la fameuse « zone tampon », écrin paysager de 4 243 hectares qui vient compléter les 522 hectares du cœur de Nice inscrits sur la liste du Patrimoine mondial.

En fait partie aussi Tourrette-Levens, berceau des chaises bleues, indispensables accessoires de la promenade des Anglais : elles ont été conçues et fabriquées ici dès 1950 par Charles Tordo, un ingénieux ferronnier du village. Une autre façon douce de s’avancer dans l’arrière-pays, c’est par le train des Pignes, qui relie Nice à Digne. Le dessinateur Edmond Baudoin le prenait chaque été pour aller passer ses vacances à Villars-sur-Var, le village de sa mère. Villars, ce n’est plus la métropole, ni la « zone tampon », mais c’est encore l’ancien comté de Nice et la porte de nouveaux horizons. Dans J’ai pas tous les mots, Baudoin raconte qu’il regarde le train s’éloigner, disparaître dans un virage : « Et derrière, c’était l’inconnu, ailleurs, un autre monde. » L’aventure commençait à Puget-Théniers ! Elle n’a jamais cessé : cet été, le dessinateur sera chez les Inuits du Grand Nord canadien. La neige.

Beaucoup de Niçois ne vont dans le haut-pays qu’en hiver, pour skier. Il gagne pourtant à être connu quand les fleurs explosent à Valdeblore, dans le vallon des Millefonts. Des paysages alpins étonnants, si différents et pourtant si proches : ces grands mélèzes voient les mêmes étoiles que les palmiers de la promenade des Anglais.

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Chaises perchées JA C Q UE S B A LLA N G ER , H O M M E D ’AFFAI RES NI ÇOI S , AVAI T DES CONCES S I ONS POU R LOUER DES CH AISES À NICE, MAIS AUSSI À CANNES, JU A N - LES - P I N S , S A I N T- J EAN-DE-L U Z , BI ARRI T Z , ARCACHON ET ROYAN ! M AI S IL CH ERCH E LA CH AISE IDÉALE, ET DEMANDE E N 1 9 4 8 A U FER R O N N I ER C H A R LE S T ORDO, DE T OU RRET T E-L EVENS , DE L A FABRI QUER DANS SON ATELIER. LE MODÈLE DÉFINITIF EST MIS AU POINT EN 1950, ET FERA EN BLEU LES BEAUX JOURS DE LA PROMENADE DES ANGLAIS ET EN BLANC CEUX DES JARDINS NIÇOIS.

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AFFAIRE DE FAMILLE «Quand Ballanger nous a passé la première commande de 800 chaises, c’est comme s’il nous avait commandé 50 airbus», se souvient Louis Tordo. Toute la famille est mobilisée. À six ans, après l’école, Louis est à l’atelier avec son père. Entre 1950 et 1992, ses parents vont fabriquer quelque 10000 chaises, alors en acier et hêtre, qu’ils allaient chercher à Belvédère, dans le haut-pays niçois. En 1992, la concession Ballanger s’achève et n’est pas renouvelée. Bientôt, ce sont les chaises de JeanMichel Wilmotte que les Niçois voient fleurir sur la « prom ». Mais Gisèle Tordo, la fille de Louis, n’a pas dit son dernier mot. Passionnée par la saga familiale, elle décide en 2016 de relancer la fabrication. Pour elle, Louis retrouve les gestes de son enfance. La chaise bleue est sauvée!

L A C H AI SE B L E U E C H AR L E S T OR D O

En bleu ou noir et rouge. En vente, avec certificat d’authenticité, en ligne et à L’Atelier des Premières Chaises Bleues, à Tourrette.

CI-DESSUS 1. Méfiez-vous des imitations (en bas) ! Louis Tordo présente l’authentique modèle de 1950 (en haut), réédité par sa fille Gisèle. Son père Charles le fabriquait de tête. En en faisant les plans, Louis a constaté que ses proportions étaient celles du nombre d’or. 2. Aujourd’hui, la chaise bleue est en niangon, plus résistant que le hêtre, et en aluminium, plus léger que l’acier. Les lattes sont faites à Tourrette-Levens. La partie métallique est fabriquée en France par Torbel Industrie.

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L’univers de Momon I L S ’ A P P E LLE E D M O N D B A U DO I N , MAI S À VI L L ARS -S U R-VAR, ON DI T S OU VENT M OM ON. IL Y PASSAIT TOUTES LES VACANCES, « QUI SONT L E S M O M EN TS LE S P LU S P R É C IEU X DE L’ ENFANCE ». L’ AN DERNI ER, I L A OFFERT À LA COMMUNE SEIZE PORTRAITS DE VILLAGEOIS Q UI L’ O N T TO U C H É . « DES S I N E R , FAI RE DES PORT RAI T S , DI T-I L , C’ ES T DONNER L A PAROLE À CEUX QUI NE L’ONT PAS. » POUR LE MAIRE, R EN É B R I Q U ETTI , Q U I G ARDE PRÉCI EU S EM ENT CES DES S I NS POU R L ES EX POSER : « C’EST UN CADEAU INESTIMAB LE ! »

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LAISSER UNE TRACE « Ces dernières années, j’ai donné mes originaux, principalement au musée de la Bande dessinée d’Angoulême, explique Edmond Baudoin. J’ai voulu offrir à Villars une série de portraits que j’ai faits l’été dernier. Des gens qui m’ont touché d’une manière ou d’une autre, qui m’ont construit, par une parole, une façon d’être. Il y a cet homme qui venait s’asseoir à côté de moi sur un banc quand je dessinais, et qui prenait le temps de regarder mon carnet. Cet autre qui m’arrêtait pour me donner trois tomates et deux courgettes de son jardin.

Le boulanger, qui se levait à l’aube pour cuire son pain dans le four à bois. Et Auguste, qui marche 1 h 30 tous les matins pour cultiver son jardin en pleine montagne et soigner une oliveraie. Il me plaît, Auguste, parce qu’il ne vit pas comme les autres. » EDMO ND BAUDO I N

Avec encre et pinceau, il dessine corps et âme, met sa vie, ses amours, ses voyages dans ses albums édités par L’Association.

CI-DESSUS 1. René Briquetti, maire de Villars-sur-Var, montre le portrait de sa mère, Marinette, par Edmond Baudoin. «Marinette tenait le café du village, dit le dessinateur.

Quand on était adolescents, on n’avait pas d’argent pour boire des coups, mais elle nous laissait nous asseoir quand même.» 2. «Auguste, il a mon âge (ndlr: 80 ans), il n’est plus tout jeune.

Le chemin qu’il prend pour rentrer de son jardin comporte des passages étroits, le long d’un précipice. Mais, tous les soirs, je le vois arriver sur la place du village au coucher de soleil. »

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Valdeblore, terre et ors AVEC UN MARI GUIDE DE HAUTE MONTAGNE, VALÉRIE BUGNET A EXPLORÉ SOMMETS ET VALLÉES SECRÈTES DU MONDE ENTIER. MAIS, C ’ES T D A N S LE LU M I N E UX VI L L AGE DE L A BOL L I NE, S U R L A COM M U NE DE VALDEB LORE, QU’ELLE S’EST INSTALLÉE IL Y A P L US DE VINGT ANS. AU FIL DE SES PROMENADES, LA CÉRAMISTE GLANE LES MOUSSES, LES PIERRES, LES BOUTS DE BOIS QUI L’INSPIRENT. « V I V R E À LA B O LLI N E ES T U N VRAI DÉFI , DI T-EL L E, M AI S C’ ES T U NE CHOS E QUE J’AVAIS AU PLUS PROFOND DE MOI ».

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TERRE NOURRICIÈRE Après deux ans à la Villa Arson, qu’elle trouve trop conceptuelle et au rythme trop rapide pour elle, Valérie reprend ses marques lors d’un séjour en Corse. «J’y ai rencontré Mireille Gurfinkel, et j’ai été subjuguée par une cuisson Raku et l’énergie créatrice, la spontanéité qui guidaient ses gestes, explique-t-elle.

J’ai aimé l’odeur de la terre, la sensualité des formes, la subtilité des couleurs des émaux. J’avais trouvé ce que je voulais faire pour les quarante prochaines années!» À La Bolline, pour elle un des plus beaux endroits au monde, elle vit au rythme des saisons, connaît les plantes, tout un monde sauvage qui est à portée de main et qui l’inspire. Elle se dit capable de garder une texture, une couleur en tête et, en autodidacte, multiplie les essais, les terres, les émaux, les cuissons jusqu’à les reproduire.

VAL É R I E B U G N E T

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On trouve ses créations dans son atelier, à la table de l’Auberge de la Roche voisisne et à L’Annexe, à Saint-Martin-Vésubie.

CI-DESSUS 1, 5. Des couleurs sourdes que Valérie voit dans la nature. Et parfois même en rêve ! 2. Vers le Brec d’Ilonse, village perché où la céramiste va souvent se promener à vélo. 3. Feldspath, silice, chaux, fer, cuivre… Elle n’utilise que des matières naturelles pour ses émaux. 4. Le brouillard se pose sur La Colmiane. À DROITE La route des Millefonts a beau être tout près de la station de ski de La Colmiane, elle entraîne dans un autre monde, aux portes du parc national du Mercantour.

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MON T P ELN L IC ER E

Plaisir à l’état brut I L S S O NT TR O I S : M I C K A Ë LLE C H A B AT, L OU I S -PHI L I PPE RI EL ET AL EX I S BI J AOU I . I L S S ONT PERCH ÉS À VALDEB LORE, ET POURTANT TOUT NICE NE PA R LE Q U E D’A LLER PA S S E R U N W EEK -END CHEZ EU X . L EU R AU BERG E DE L A ROCH E SE VIT EN IMMERSION. AVEC À L’ARRIVÉE UN V E R R E D EVA N T LE FE U , U N D Î NER OÙ L ES PRODU I T S DU PAY S S ONT M I S EN L U MIÈRE AVEC STYLE ET SOB RIÉTÉ ET UNE NUIT DANS DE BE LLES C H A M B R ES M O N TA G NARDES , DONT I L S ONT FABRI QU É DE L EU RS M AI NS CH AQUE ÉLÉMENT ET CH INÉ CH AQUE OB JET.

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AUBERGE À PARTAGER Ils font tout comme en cuisine! En sourçant le meilleur, les produits les plus bruts, les plus beaux, qu’ils assemblent, transforment à leur façon. Avec modestie et intelligence, imagination et un sens profond du lieu où ils sont. Tout est parti d’une maison, bâtie pierre par pierre, puis abandonnée par son propriétaire. Pendant cinq ans, ils chinent, collectent des matériaux rares: chutes de marbre, escalier en fonte de la galerie Vivienne, pavés de verre de La Samaritaine. Y ajoutent les planches de mélèze des scieries de la vallée. LouisPhilippe, qui a appris à travailler le bois et le métal auprès de l’artisan d’art Simon Drotter, fabrique sur place chaque meuble, chaque porte. Le reste est chiné sur Le Bon Coin ou sur Subito, son pendant italien. Le résultat est chaleureux, unique.

L’ AU B E R G E D E L A R OC H E 4.

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Louis-Philippe fait la tournée des producteurs, travaille viandes et poissons. Alexis, fou de légumes, a un grand potager en projet.

CI-DESSUS 1. L’auberge en pierres, aux portes du Mercantour. 2. Mickaëlle Chabat, Louis-Philippe Riel et Alexis Bijaoui: nouveaux aubergistes. 3. Côté salle à manger.

4. Crevettes du Cros-de-Cagnes, eaux de courge safranée et de truites des gorges du Cians. 5. La suite «Angélique». À DROITE 1. La salle de bain de la suite «Angélique».

2. Alexis, amoureux du végétal. 3. «Hysope», couleurs tendres et panneaux de verre Belle Époque. 4. Baignoire en pierre de taille de la suite «Achillée». Adresses page 241

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BIJOUX

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M O I S S O N D’É C L A T Épi de blé, herbes folles, graminées volant au vent du printemps se meuvent en bouquets d’or et d’éclats. Manchettes végétales, ornementales semées de diamants, collier pétales, broche ruban, bagues ciselées, découpées, bracelet en œil-de-tigre et pendentif scarabée… Les parures illustrent une nature précieuse et inspirante.

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Aurélie des Robert

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Nicolas Millet

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FLEUR ET G R AMI N É E

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PA GE D E GA UC H E 1. « Tulle », collier, en or jaune et blanc, serti de diamants, Buccellati.

2. Médaille, collection Talisman, en or jaune, associé à 78 diamants bruts, blancs et de couleur, De Beers.

3. « Champs de Blé », manchette, en or et diamants, Chanel.

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PA GE D E D R OITE 1. Broche, collection Talisman, en métal trempé dans un bain d’or 24 carats, Goossens.

2. «Blé», manchette, recouverte d’or jaune 750/1000, Aurélie Bidermann.

3, 4. «Agrume N°1 et N°2», broches, en laiton plaqué or, Samuel François.

Fonds, réalisation murale sur mesure, Solène EloyL’Atelier du Mur, création bouquet, Oz Garden.

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FAUNE ET F LORE PA G E D E GAUCHE 1. Bague, design Christophe Tissot, en bronze doré, Galerie Cipango.

2. « Freccia », collier, en or rose, Vhernier.

3. « Pavot », broche, en laiton doré à l’or jaune et cristal de roche, Goossens.

4. Bracelets, en or jaune torsadé, et avec pierres Rhodolite, Poiray.

PAGE D E DROITE 1. « Bulgari-Bulgari », bracelet, en or rose, titane serti de nacre et œil-de-tigre, Bulgari.

2, 5. « Scarabée », design Marion Vidal, pendentifs, en porcelaine, et chaîne en laiton doré à l’or fin, Bernardaud.

3. Bracelet, collection Talisman, en métal trempé dans un bain d’or 24 carats et cabochons de perles baroques, Goossens.

4. « Possession », bracelet ouvert, en or rose et cabochons en cornaline, Piaget.

6. « Vintage Alhambra », pendentif, en or rose et œil-de-tigre, Van Cleef & Arpels.

7. « Chance Infinie », collier, en or rose, nacre et diamants, Fred.

8. « Desert Bloom », sautoir, en or blanc et diamants, Messika.

9. « Amazone », manchette, en argent, Hermès.

10. « Jeux de Liens Harmony », pendentif, en or rose, nacre, serti de diamants taille brillant, Chaumet.

11. « Zoé », bracelets, en argent et or 18 carats, Marc Deloche.

12. « Angel » , collier, en or jaune et quartz fumé, MarieHélène de Taillac.

13. Collier, collection Jardin Secret-Ritz Paris, en or jaune et diamants, aux motifs végétaux inspirés du jardin du Ritz Paris, TASAKI. 14. «Médaillon N°4», collier, en or et drachme en argent de l’Empire sassanide, datant du VIe siècle av. J.-C., serti de diamants et monté sur or 14 carats, 5 Octobre.

Créations florales, Oz Garden, fond en spirales, réalisation murale sur mesure, Solène Eloy-L’Atelier du Mur, et fonds à la chaux, Marius Aurenti.

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VÉ G ÉTAL ET ORNEM ENTAL PA G E D E GAUCHE Collier-torque, en laiton doré à l’or fin et pierre centrale en sélénite, pièce unique, Sylvia Toledano.

PA G E D E DROITE 1. «Olive Leaf», design Paloma Picasso pour Tiffany & Co, manchette, en or 18 carats, inspirée d’un rameau d’olivier, Tiffany & Co. 2. «Quatre», bague, en or jaune 18 carats, édition ajourée, Boucheron.

3. «B.Zéro1», bague, en or jaune 18 carats, Bulgari.

4. «Berbere», bague, en or rose, 3 rangs, Repossi.

5. Bracelet, collection Pétale-Ritz Paris, en or jaune et diamants, TASAKI. Créations florales et végétaux, Oz Garden, fonds à la chaux, Marius Aurenti.

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LOZÈRE

L E G R A N D V E R TI GE En surplomb des gorges du Tarn, le domaine d’Almières Retreat offre à ses hôtes une immersion dans la nature, enrichie de pratiques de yoga, d’expériences sonores, de cuisine locale, pour des moments d’évasion uniques. Contemplation et introspection ont trouvé leur place au cœur d’un univers préservé, un lieu d’exception perché non loin du Point Sublime, un nom prédestiné qui tient toutes ses promesses.

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Laurence Dougier

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Bruno Suet

PAN OR AMA D ’ E X C E P T I ON Perchées sur le causse de Sauveterre, dominant les gorges du Tarn, les bâtisses qui composent Almières Retreat sont plantées là depuis plus de trois siècles. Elles ont été restaurées par des artisans de Lozère,

du Gard et de l’Aveyron.

Pour faire entrer la lumière naturelle, l’architecte Didier Richard a fait percer la longère pour y introduire une verrière en aluminium, Technal, de 6 m de large, conçue par l’entreprise Canac.

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ARB RE CENTENAI RE Avec ses 42 m de long, le bâtiment principal est la plus longue longère de Lozère. Elle accueille le salon voûté et la pièce à vivre avec la cuisine-salle à manger.

Toits réalisés par Toitures des Grands Causses, en lauze de la carrière d’à côté, murs en pierre, porte en bois. Sur le côté, une grange a été métamorphosée en suite, baptisée « le lodge », avec terrasse pour ses hôtes.

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ouvent, des noms suffisent à planter le décor.

Ici, on surplombe le cirque des Baumes, le causse est appelé Sauveterre, les gorges sont baptisées Détroits ou Pas de Soucy. La lande est magique, le Tarn, d’un vert d’émeraude, serpente sous ses falaises. Point sublime, panorama grandiose, lieu « électrique » joliment qualifié par Monia, propriétaire avec Marise du domaine d’Almières Retreat.

L’impression de bout du monde est à l’image des 8 hectares à flanc de gorges, sous la protection et l’âme de bâtisses édifiées au XVIIIe. « Et dire que Monia et moi cherchions plutôt sur les bords de la Méditerranée, se souvient Marise. La Lozère n’était vraiment pas sur nos cartes, nous venions de voyager cinq mois à travers le Rajasthan, la Thaïlande, le Japon, mais il a suffi d’une visite pour effectuer le grand saut. Une décision vertigineuse qui colle à l’endroit. » Chaos rocheux, criques sauvages, mais aussi châteaux et églises romanes abritent un concept original sur des terres réputées austères. Des séjours bien-être se composent autour d’une table diététique et détox, de séances de yoga et de voyages sonores. Avant de s’ouvrir aux hôtes, aux autres, conviction, obstination et talent ont guidé la conception d’un lieu à la mesure du site naturel, soit 1 000 mètres carrés aménagés en trois années, sur une longère de 42 mètres de long. « D’une vieille ferme caussenarde où étaient élevés plus de cinq mille moutons, Almières était devenue un gîte pour randonneurs, explique Marise. L’évolution s’est adossée à la nature, à ses paysages préservés et sauvages. Les matériaux,

équipements et acteurs locaux ont été directement associés au projet. » Une vision enrichie par l’expertise de l’architecte montpelliérain Didier Richard, qui, tout en respectant les coutumes des habitats traditionnels (toits de lauze, murs de pierres sèches…), veut jouer avec les extraordinaires volumes et faire entrer la lumière à flots. Avec cette idée, peut-être la plus belle signature d’Almières Retreat : l’ouverture de la longère en son centre pour introduire une immense verrière de 6 mètres de large perchée entre ciel et terre. Le salon et la table d’hôtes en bois massif sont là, aux premières loges, face aux gorges. Une terrasse et sa pergola en châtaignier local prolongent la dimension contemplative. C’est l’architecte d’intérieur barcelonaise Carmen Pardo qui s’est chargée d’accompagner cette recherche d’équilibre. Chacune des maisons est aménagée avec des matériaux d’ici : pierre des causses, badigeon de lait de chaux, chanvre, laine, coton et bois de Lozère. On compte au total quatre suites, la chambre monacale, la maison Casa Santiago à partager et le lodge conçu dans un esprit loft, en totale ouverture. Pas moins de vingttrois entreprises locales ont participé à la restauration. « C’était un projet titanesque, complète Carmen Pardo.

Mais le résultat est à la hauteur des ambitions ; c’est un endroit idéal pour se ressourcer. J’avais en tête l’idée d’un prolongement harmonieux avec la méditation, les soins, les massages énergétiques et les bains sonores. » Point d’orgue : le bain nordique face à l’immensité, où l’on peut pleinement « se laisser être », selon la formule consacrée de Marise.

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P U IT S DE L U M IÈR E Impression de lévitation entre ciel et terre depuis la cuisine-salle à manger sous l’immense verrière, Technal.

Dessiné par Carmen Pardo et confectionné par un artisan local, l’îlot central joue aussi

la table haute avec ses 4,75 m de long sur 1,20 m de large. Série de suspensions « Cirio », en céramique, design Antoni Arola, Santa & Cole. Carafes à eau, en provenance d’Autriche. Au loin, tables « Nabila » et chaises « Olivia », en teck, design Carmen Pardo,

Taller de las Indias, suspensions « Baobab », en rotin, et portemanteau, en bois, Sempre Life.

Sur la grande banquette, coussins crème de différentes tailles et matières, Maison de Vacances. Lampe « Serena », en rotin brut, Let’s Pause.

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B OÎTE NO I RE Comme une boîte ouverte sur la pièce à vivre grâce aux verrières métalliques, Bessière, la cuisine a été conçue sur mesure par Carmen Pardo et l’Atelier de Saint-Paul. Les éléments sont en chêne massif et les plans de travail en granit noir du Zimbabwe.

Appliques «Lampe Gras», DCW éditions.

Tabouret et commode chinoise, chinés. Les cruches, les plats en terre et la pelle à four en bois ont été trouvés dans une ferme de la région.

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C O N VIVI AL I T É 1. L’architecte d’intérieur Carmen Pardo a opté pour une cheminée suspendue «Gyrofocus», Focus, des canapés «Sumo» et poufs «Wild», PH Collection, tapissés de tissu en laine et lin, Bruder. Coussins «Times», «Temps» et «Sisteron», en laine

mérinos, Teixidors.

Au sol, tapis «Sirius», en laine, Linie Design.

2. Dans cette ancienne ferme, chaque maison raconte une histoire.

Dans celle-ci, laissée en l’état d’origine, on y logeait le bouc.

3. Sous la voûte et les suspensions «Baobab», en rotin, Sempre Life, table «Nabila» et

chaises «Olivia», en teck, design Carmen Pardo, Taller de las Indias. Set en lin, Libeco, et vaisselle, chinée dans la région.

4. Flan de coco au citron vert et biscuit au muesli.

Vaisselle artisanale réalisée sur mesure par la céramiste Albane Trollé, plat «Tucson», Sempre Life, et cuillère «Odin», Affari of Sweden.

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AU N AT U R E L PA GE D E GA UC H E La suite, baptisée «le lodge», est aménagée avec des matériaux écologiques et locaux par Carmen Pardo, qui associe tapis «Sirius» et «Elmus», en laine, Linie Design, banc «Omaha», en bois et corde, Sempre Life. Sur le lit, plaid «Thor» et coussins «Sisteron», en laine, Teixidors.

Grands coussins carrés écrus, Maison de Vacances. Lampe de chevet «Dovi», Aromas del Campo. Banc en bois, chiné. Derrière la tête de lit en chêne, une large verrière laisse entrevoir la salle de bain. L’entreprise Lozère Isolation a posé du biofib (mélange de laine, chanvre et coton).

PA GE D E D R OITE Devant la grande baie, a été installée la baignoire «Marlborough», Victoria + Albert, robinetterie «Staffordshire», Victoria + Albert, serviette en lin, Lissoy. Tabouret en bois, chiné dans la région. Suspension et tapis, Taller de las Indias.

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LES AD R E SSE S D E M A R I S E E T MO N I A Pour les pains issus de farines biologiques de deux jeunes Lozériens, Laurine Recouly et Bryan Tichet, la boulangerie L’Atelier Canourguais. Pour sa vaisselle et ses créations artisanales, la céramiste Albane Trollé. Pour son miel bio de l’Aubrac, l’apiculteur Jérôme Clavel d’Occimiel. Pour ses galettes, la crêperie Le Pêcheur de Lune. Pour ses savons et ses shampoings solides 100 % naturels, Natura Causses. Pour leurs gants confectionnés dans les règles de l’art depuis 1892, la manufacture Causse.

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M OME NT SUSP ENDU PA G E D E GAUCHE Habillée de bois local, la salle de musique est un lieu à part pour des voyages sonores inédits, à travers les massages en musique et les concerts méditatifs au gré des bols tibétains, diapasons, gongs… Au sol, un tapis «Mia Brick», Nani Marquina, accueille

un handpan et des bols chantants provenant du Népal et d’Inde.

Suspensions en rotin, Taller de las Indias.

PAGE DE DR O I T E 1. Avec son panorama vertigineux, le bain nordique en red cedar, Ultra Bio Ozone, est aménagé face aux gorges du Tarn. Terrasses réalisées en bois local d’acacia. Fauteuils

«Alpes», en chêne massif, Brucs Home Decor.

2. Sous la pergola en châtaignier, table et bancs «Berre», en teck, Sempre Life. Suspensions «Jaima», design Joan Gaspar, Marset. Vaisselle, Albane Trollé, serviettes de table en lin bronze, Harmony chez Ailleurs à Paris, bouteilles en céramique, Les Affaires Étrangères à Uzès. Plats en bois, Sempre Life.

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MARSEILLE ODYSSÉ E M ODERNE PA G E D E GAUCHE Sur la route, la rade de Marseille déroule ses paysages en un long travelling : archipel du Frioul et château d’If font face aux villages des Goudes et de la Madrague.

PA G E D E DROITE Au détour du chemin, surgit la spectaculaire île Maïre. Pour le peintre Vincent Bioulès, «c’est l’île des mythes méditerranéens, où l’homme va rencontrer le Minotaure ou Calypso…»

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VA C A N C E S A U C A B A N O N On se croirait au bout du monde : quelques chambres, un restaurant, le ciel, la mer, et c’est tout.

Posée entre ville et falaises, à l’orée du parc national des Calanques, cette « planque » nommée Tuba réinvente la vie de Robinson et le farniente au cabanon. Palmes aux pieds, esprit libre et cheveux mouillés, c’est un remake de « La Dolce Vita », à la marseillaise !

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Marie-Hélène Balivet

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Pierrick Verny 163

TUB A LIBRE PA G E D E GAUCHE Sur la terrasse se croisent matelas aux rayures transat version mellow yellow et tables en bois délavées par le soleil.

Avec la mer et les amis pour seul vis-à-vis…

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PAGE DE D R O I T E 1. Dès l’entrée, le ton est donné, celui de la simplicité et «d’une architecture sans architecte».

2. Rois de ce territoire escarpé, les plongeurs et les gabians (goélands) se disputent la maîtrise de l’espace aérien.

3. Grégory Gassa, l’un des maîtres du lieu, aime partager ses bons plans avec ses clients.

4. Un mobilier nomade et léger pour passer de la terrasse à la plage et de l’ombre au soleil.

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’histoire se passe aux confins de Marseille, là où la ville, peu à peu, se met à ressembler à la Grèce: calcaire blanc et maquis dévalant vers le bleu infini de la mer. Face à l’île Maïre qui dresse son échine préhistorique devant l’horizon, le port des Goudes, agrippé à son rocher, semble figé dans un repli oublié de l’espace-temps. À l’entrée, un bâtiment emblématique a repris vie sous une enseigne éloquente: Tuba. « Tuba » comme palmes, plaisir et palanquée, car le lieu s’est niché dans un ancien club de plongée fréquenté dans les années 1980 par l’apnéiste Jacques Mayol et son camarade Falco, capitaine de La Calypso de Cousteau. À l’origine de ce renouveau, on trouve un duo marseillais, Grégory Gassa, figure de la mode et de la restauration, et Fabrice Denizot, producteur dans le milieu du cinéma. «L’idée, explique Grégory Gassa, c’était d’inventer un lieu de détente et de contemplation, un cabanon de copains, fait pour les potes et par des potes!» Amie d’enfance, l’architecte-décoratrice Marion Mailaender est choisie pour réécrire l’histoire. Le paysage est spectaculaire et le bâtiment, mimétique: quelques chambres et un restaurant posés sur une dalle rocheuse qui se jette dans la mer. Marion Mailaender joue la carte du vernaculaire, mêlant les codes du club de plongée et du havre de paix où artisans et artistes locaux ont la part belle. Adroit métissage de pierre et de bois, de perles et de coquillages, de teintes naturelles et de cordages fluo, le décor twiste les références avec humour : une fresque dans 166

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l’esprit «pizzeria» signée Southway Studio, un rideau de perles de buis, des céramiques de Vallauris rappellent la vie au cabanon. Côté chambres, c’est le minimalisme de Le Corbusier qui est convoqué : boiseries, jonc de mer, draps blancs et lampes en cordages. À travers les fenêtres, la rade de Marseille fait son show. Le spectacle est omniprésent, que l’on rejoigne le bar, un matelas sur la plage ou une table dressée sur les rochers. À la carte, un heureux mélange d’influences méditerranéennes: douceurs siciliennes, grillades marseillaises, marinades provençales, salades grecques ou niçoises, produits du terroir corse, et fruits de mer évidemment. Aux portes du parc national des Calanques, l’adresse est sensible à la cause écoresponsable. Gregory Gassa et Fabrice Denizot ont mis en place une charte verte bannissant le plastique et rappelant les gestes à adopter pour protéger ce site unique. Car ici la mer s’apprivoise au quotidien, sur l’eau, en bateau, paddle ou canoë, ou sous l’eau, avec palmes et tuba. Et parce que l’art a toujours le dernier mot, carte blanche a été donnée à l’artiste Thomas Mailaender pour organiser des expositions en mer. L’été dernier, le plasticien Julien Berthier a suscité la curiosité avec son bateau-rocher surréaliste, baptisé L’Invisible. Véritable trompe-l’œil flottant, cette embarcation en résine s’est immiscée dans les abords des calanques, modifiant imperceptiblement le paysage environnant. Une façon de nous faire naviguer entre illusion poétique, réalité augmentée et enjeux écologiques… Adresses page 241

AU R OYAU ME DE NEPTUNE PA GE D E GA UC H E 1. Ancien fief de pêcheurs, le village des Goudes est l’un de ces bouts du monde dont Marseille a le secret.

Ici, chaque cabanon ou presque possède son embarcation privée.

2. Aussi blanche que le calcaire auquel elle s’adosse, une terrasse comme un trait d’union entre la mer et la terre ferme, l’eau et le minéral.

PA GE D E D R OITE Un privilège rare: dîner pieds nus sur la roche, avec une vue imprenable sur le village des Goudes, tapi au pied de l’île Maïre tel un repaire de flibustiers.

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CANTINE I ODÉE PA G E D E GAUCHE Lieu de ralliement des palmipèdes et autres usagers, la terrasse domine l’infini de la Méditerranée, comme une invitation à plonger.

PA G E D E DROITE 1, 4. Ceviche de poisson et spaghettis aux fruits de mer sont les vedettes

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d’une carte locavore, arrosée de vins bio.

2. Dans la salle du restaurant, l’ambiance d’un club de vacances: dallage en opus incertum, tables upcyclées, rideau de buis dessiné par Marion Mailaender. À l’entrée des toilettes, le clin d’œil d’un faux coucher de soleil.

3. Sur une table en bois sculpté par

Thomas et Marion Mailaender, des assiettes de leur collection 04,91_ Tableware, réalisées grâce à un procédé permettant d’imprimer des photos sur de la vaisselle vintage.

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F RAÎCHEUR P IQUANTE PA G E D E GAUCHE Dans l’entrée, Emmanuelle Luciani et son collectif d’artistes Southway Studio ont créé une grande fresque, pastiche des pizzerias d’antan, où une scène de baignade du XVIIIe siècle est revisitée avec humour.

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PAGE DE D R O I T E 1. Customisé comme une paillote, le bar propose des cocktails qui invitent à l’évasion.

Sur le mur, vases en terre, Poterie Ravel.

2. Une patère signée Elvire Bonduelle, réalisée avec des tuyaux recyclés, évoque le tuba emblématique des lieux.

3. Sablées puis blanchies, les tables de l’ancien

club de plongée vivent une seconde vie.

4. Les banquettes du coin salon sont recouvertes de tissu «Cannage», Casa Lopez et Maison Thévenon.

Dans la niche, lampes-rochers d’André Cazenave, et vases en céramique de Vallauris.

Table basse sculptée, réalisée par Thomas et Marion Mailaender.

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ESP RIT CABANON PAGE D E GAUCHE Une des chambres, inspirées du cabanon de Le Corbusier à Roquebrune-Cap-Martin.

C’est un espace au confort fonctionnel en bois contreplaqué.

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PAGE DE DR O I T E 1. Dans la salle de bain l’absence de paredouche, les robinets et les tuyaux rappellent les maisons d’été et les jeux d’eau de l’enfance.

2. Évoquant l’origine des lieux, des allusions à la plongée et à la vie sous-marine ponctuent

tous les recoins.

3. À la fois cabine de bateau et cabane primitive, cette chambre a pour luxe principal sa vue sur la mer.

4. Des vitres sont teintées de jaune, pour voir la mer comme à travers des lunettes de soleil.

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HAUTE- C ORSE

ENVOLÉE GRANITIQUE Au pied du village de Pigna, en Balagne, l’architecture de pierre de cette maison contemporaine s’enroule comme une virgule de granit au creux de la colline, pour mieux disparaître dans le décor.

Prolongeant le mouvement, dans un jeu de courbes et contre-courbes, l’architecte d’intérieur Sandrine Sarah Faivre s’est glissée en douceur dans cette construction minérale conçue par l’agence Chaos.

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Caroline Clavier

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Philippe Garcia

AU P IED DU VILLAG E PA G E D E GAUCHE Vu de la terrasse de la maison en contrebas, le village perché de Pigna plante le décor, dévoilant la façade de l’hôtel Palazzu Pigna, installé à flanc de colline.

PAGE DE DR O I T E L’entrée de la maison est coiffée d’une canopée en branchages de bois flotté réalisée par l’ébéniste du village, Alexandre Ruspini. Éclairages extérieurs «Cylinder», Erco.

Tabourets «Sonia» et «Mocho», Sergio Rodriguez, Espasso.

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ARCHITECT URE PAYSAGE Conçue dans le prolongement du village de Pigna, tapie à flanc de colline et suivant la courbe du terrain, la structure de la maison en pierre granitique de Balagne propose peu d’ouvertures, faisant

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corps avec le maquis et se fondant dans le paysage. Les volets en bois, naturellement grisés, disparaissent sur la pierre. De part et d’autre, des terrasses protégées par des canopées en branchages jouent la carte nature. Réalisé par le paysagiste corse Jérémie Thome, de

Verde Balania, le jardin semble avoir toujours été là. Si le dessin structurel de la maison a été conçu par l’agence Chaos, l’ensemble de l’architecture d’intérieur a été confié à Sandrine Sarah Faivre.

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ASSEM B LAGE DE P IERRES 1. La piscine en arrondi et son liner gris clair semblent épouser les courbes de la colline.

2. Sur la terrasse, les canopées extérieures en branchages sont jalonnées de rideaux en voile de coton. Éclairages

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extérieurs «Cylinder», Erco. Le garde-corps linéaire est en métal brut.

3. Desservant une des chambres, une petite terrasse accueille deux fauteuils adirondacks «New England», Royal Botania.

4. La piscine se prolonge par un chemin d’eau qui pénètre

dans la maison. Il est mis en valeur par une baie fixe donnant sur l’espace de vie.

Table d’appointtabouret « Sonia », Sergio Rodriguez, Espasso. Liseuse en laiton, Viabizzuno.

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F ILE T D’OMBRE Sous la canopée, réalisée par l’ébéniste Alexandre Ruspini, table «XQI», banc et tabourets, Royal Botania, photophores en bambou tressé, «Procida», AM.PM. Dans le fond, fauteuil «AA Buterfly», housse en peau de vache, Airborne, et table chinée.

Au sol, lanterne outdoor «Muse», Tristan Auer, Contardi. Éclairage «Cylinder», Erco.

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ES PA CE T R AVER S A NT Dans la salle à manger ouverte, les murs ont été équipés de claustrasphotophores en céramique insérés dans le mur de pierre, réalisés par le potier du village d’après un dessin de Sandrine Sarah Faivre, comme la banquette conçue sur un dosseret

en troncs de chêne massif. Coussins habillés de tissus, Pierre Frey et Holland & Sherry.

Autour de la table « LC11-P », en marbre, Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand, chaises « Superleggera », en frêne naturel, Gio Ponti, l’ensemble Cassina.

Corbeille à fruits « Blow Up FC02 », Alessi.

Tapis noué main sur mesure en chanvre, Moodz, chez Annie Paté. À l’arrière, potiches « Uluru », Jean-Marie Massaud, Poterie Ravel, et dans le salon en contrebas, fauteuils « Diz », Sergio Rodriguez, Espasso, devant une céramique noire de Pierre Casenove.

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LIGNES ET COURBES PA G E D E GAUCHE La cheminée dessinée par Sandrine Sarah Faivre est en béton et plâtre. Au sol, dalles «Pico», les frères Bouroullec, Mutina.

Fauteuil «Hérisson», Christian Liaigre, tissus, Jules&Jim, liseuse en laiton, Viabizzuno.

Chouettes en terre, années 1970, Michel Anasse.

PA G E D E DROITE 1. La salle à manger ouverte sur la terrasse jouxte la cuisine, abritée par des panneaux en verre. Tableau de Gérard Traquandi, Galerie Laurent Godin. Spot, «Move It 45 Round», XAL. 2. La cuisine, réalisée par l’architecte d’intérieur et le cuisiniste Thomas Suzzoni, est équipée d’un plan de travail en granit du Zimbabwe. Cuisinière Lacanche, spots, XAL, tabourets, «Mak», La Palma, tissu, Kvadrat.

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onstruite comme un prolongement du village de Pigna, semblable à des contreforts en restanques, étagés en amphithéâtre au pied de la colline, la maison rappelle les anciennes bergeries. Dans cette nature farouchement attachée à l’authenticité, l’agence Chaos a ciblé le mimétisme d’une construction fusionnelle, inscrite dans le paysage. De la pierre du pays, peu d’ouvertures, des volets en bois grisés par le soleil, et surtout une implantation en cohérence avec le terrain. Suivre la courbe du chemin naturel de la colline portera le dessin d’un bâti conçu comme une virgule de granit, ancrée dans le silence odorant du maquis. Se faire discret, garder la réserve du geste pour mieux prendre la mesure du privilège d’un bout de terre suspendu entre ciel et mer qui fait face au couvent de Corbara. Le ton est donné. «Monacal», tel est le mot que s’engage à mettre en vie l’architecte d’intérieur Sandrine Sarah Faivre. À son arrivée sur place «le clos et le couvert» sont là, reste à se glisser dans cette coque, sans rompre l’éthique du projet. Les propriétaires lui donnent leurs clés : « Cette maison de vacances doit garder une rusticité, entre raffinement et ascétisme, tout en soignant le confort.»

L’exercice consiste à faire le lien avec l’existant sans dissonance, tout en marquant son territoire. Sandrine Sarah Faivre suit le mouvement, celui de la courbe et de la contre-courbe, qu’elle infuse comme un refrain dans l’espace : une cheminée de béton poncé et de plâtre ondulant sur le mur, une tête de lit, un canapé en tronc

de chêne massif enroulé autour du coin repas, une arche coiffant le portail de l’entrée d’un ciel de branchages.

La rondeur apporte la souplesse, la plasticité, contraste avec l’enveloppe grise de granit brut et l’horizon sauvage.

Une volupté relevée par le camaïeu de blancs crémeux.

Le mouvement émerge à nouveau dans cette construction en couloir voulue par la contrainte du terrain ; l’architecte d’intérieur gomme toute rupture. «Ne pas couper la vue était aussi nécessaire à l’intérieur qu’à l’extérieur», en conséquence, l’espace en enfilade joue sur les niveaux pour séquencer les pièces à vivre, sur la transparence du verre pour isoler la cuisine. L’air comme l’œil circulent à volonté, jusqu’aux canopées des terrasses en maillage de bois flotté qui redessinent le ciel en percées et à travers les rideaux en voile de coton. «Il y a ici quelque chose de l’ordre du refuge, de la retraite, un esprit minimal, une retenue qui m’a sans doute été soufflée par la silhouette du couvent voisin. Je voulais prolonger le sens en gardant le pari esthétique et le raffinement», souligne l’architecte. Une mission dessinée tout en nuance et caractère, entre puissance et réserve, posant dans l’épure, dans la lumière, dans la radicalité des lignes et des matériaux, une véritable douceur ponctuée de pièces de mobilier engagées. Celles de Gio Ponti, du modernisme des Brésiliens Sergio Rodriguez et Jorge Zalszupin, de la ligne du canapé cubiste «Sofa Mex Cube» de Piero Lissoni, dont la sélection choisie signe l’esprit «Less is more». La formule de Ludwig Mies van der Rohe se coule ici comme un écho vivant à la terre corse.

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E SP R I T D ’ E S C AL I E R PA GE D E GA UC H E Portrait de l’architecte d’intérieur Sandrine Sarah Faivre. Au pied de l’escalier sculptural qui mène aux chambres en contrebas de la maison, un banc de l’artiste coréen Jeonghwa Seo, en aluminium et bois de rose, sur un tapis berbère, Thanakra.

PA GE D E D R OITE Le séjour est souligné sur la gauche de l’escalier par les potiches «Uluru», de Jean-Marie Massaud, Poterie Ravel. Le canapé «Sofa Mex Cube» modulable, de Piero Lissoni, Cassina, fait écho au dessin graphique des volumes. Devant les fauteuils «Diz», Sergio Rodriguez, Espasso, table basse «Lens», en résine polie, McCollin & Bryan, et céramique noire de Pierre Casenove.

Dans le fond, encre de l’artiste Claire Chenier et lampadaires «MOD.1095», Gino Sarfati, Flos. Tapis «Bahodi» sur mesure, en laine nouée main, Moodz, chez Annie Paté.

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É P URE E N BLANC PA G E D E GAUCHE La grande chambre est habillée d’une tête de lit sur mesure en raphia, Sandrine Sarah Faivre, CMO. Lampes de chevet, «Bilia», Gio Ponti, Fontana Arte, et photos de Damien Zappavigna. Tapis berbère, Thanakra, et fauteuil «Ipanema», Jorge Zalszupin, Espasso.

Couverture, CFOC.

PAGE DE D R O I T E La salle de bain en tadelakt naturel accueille un coin douche sur le même niveau, protégé par une paroi vitrée.

Une vasque suspendue «Z20L», MOAB80, est équipée d’une robinetterie «911 M», Vola. Applique «Mini Glo-Ball C/W - IP 44», Jasper Morrisson, Flos.

Tabouret, «Mocho», Sergio Rodriguez, Espasso. Échelle et miroir, chinés.

LES AD R E SSE S D E SA N D R I N E S A R A H FA I V R E Pour son travail de menuiserie en bois de châtaignier, Didier Miramond. Pour ses pièces de céramique locales, A Ceramica di Pigna. Pour ses cuisines sur mesure, Thomas Suzzoni. Pour sa ligne de soin et ses parfums d’intérieur bio issus des plantes du maquis, Casanera Corsica. Pour la confection de textiles d’ameublement et ses travaux de tapisserie, Hélène Pajanacci. Pour ses couvertures et ses étoles, CFOC. Adresses page 241 186

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MARSE ILLE

OBJETS CULTES Revenue dans sa ville natale, Julie Pailhas vient d’ouvrir, sous l’œil de Notre-Dame de la Garde, un espace confidentiel, où le design est considéré comme un vecteur d’émotions. Dans cet écrin ouaté, à l’esthétique orchestrée et au décor renouvelé, elle scénographie ses trouvailles, issues du Mid-Century Modern ou de la création contemporaine. Mi-galerie, mi-appartement, ce lieu d’un genre inédit célèbre la valeur profonde des choses : des « objets inanimés » qui rayonnent d’un supplément d’âme.

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Marie-Hélène Balivet

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Pierrick Verny

PÉPINIÈRE DE TAL E N T S Julie Pailhas a installé son appartement-galerie au pied d’une colline dominée par la Bonne Mère. Elle y présente, en ce moment, les créateurs Axel Chay, Olivia Cognet, Claire Debras i Atelier Blanc,

Forma par Suzie Lapierre d’Argy, Hiromi, Fabine Ifirès, Corinne Marchetti, Marto Studio x Objets inanimés, Marie-Christine Meyer, Léa Munsch, Agnieszka Owsiany, Lia RochasPàris, Olivier Sévère, Elisa Uberti, Lou van’t Riet et Floris Wubben.

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DÉC O R D’ES T HÈT E PA G E DE G A U C HE Composition maîtrisée dans cette pièce où tout est à vendre: table et chaises «Iva», en frêne et cannage, édition Stilwood, Roberto Pamio et Renato Toso, 1972.

Tête du dieu Hermès, plâtre, années 1950.

Lampe en raphia noué main, Fabien Ifirès, 2021. À droite, miroir Dibond, hommage à Daniel Buren, collaboration Axel Chay x Objets inanimés, 2021. Suspensions, Poul Henningsen et Noguchi. À gauche, lampadaire, Serge Mouille, et chaises, Jean Prouvé, rééditées par Vitra.

PA G E DE DR O I T E Julie Pailhas pose derrière une œuvre de Lou van’t Riet, triptyque «Glacier 3000», en acier modulable, 2021.

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bjets inanimés, avez-vous donc une âme ? » s’interroge Lamartine. Bien sûr, répond Julie Pailhas, qui, depuis l’enfance, a été habituée à voir par-delà la surface des choses… Petite-fille du fondateur de l’École d’art et d’architecture de Luminy, elle est aussi la fille du galeriste Roger Pailhas, figure flamboyante et activiste de l’art contemporain, qui, entre 1981 et 2005, fit de Marseille un ardent foyer d’expositions et d’échanges internationaux. «À l’âge où l’on rêve d’avoir une bicyclette, je rêvais qu’on m’achète un tableau de Warhol», se souvient Julie Pailhas qui, avec sa sœur Géraldine, a grandi en côtoyant des artistes comme Arman, César, Bernar Venet, Daniel Buren, Dan Graham, Jeff Wall… et des galeristes aussi fameux que Castelli, Bischofberger ou Sonnabend. Mais bientôt résonne l’appel de la capitale: elle quitte Marseille, travaille au musée de la Mode avec Olivier Saillard, puis devient rédactrice de mode pour Elle, Glamour, Grazia, Milk… Elle crée des univers hybrides, voyage beaucoup, et se passionne pour le design d’intérieur. La pandémie va changer la donne: la nostalgie du soleil méditerranéen pousse la Marseillaise à investir, dans sa ville natale, un appartement acheté deux ans plus tôt. «J’ai eu envie d’exploiter mon savoir-faire en scénographie et un carnet d’adresses artistique hérité de mon passé familial.» En 2020, Julie Pailhas s’installe dans le quartier Vauban et crée « Objets inanimés ». L’idée ?

Faire de la curation d’objets d’artistes et de mobilier vintage, dans un lieu intime à visiter sur rendez-vous.

Une quête exigeante qui lui permet de rassembler, dans un exercice d’équilibrisme, des pépites au charme unique : lampes d’Axel Chay, céramiques d’Olivia Cognet, collages de Lia Rochas-Pàris, sculptures de Marie-Christine Meyer… Une quinzaine de créateurs au total, peu représentés dans la région, trouvent ici une vitrine inspirée. Très active sur Instagram, Julie Pailhas renouvelle son décor au gré des ventes et des achats, comme un galeriste réfléchit à son accrochage. « Je milite pour une autre façon de consommer : une pièce unique procure plus de plaisir que dix imitations qui vieilliront mal…» Dans cette partition harmonieuse, chaque objet fredonne sa propre histoire, attendant de trouver, parmi les amateurs au regard sensible, l’âme sœur.

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L’ART DE LA NUANCE PA G E D E GAUCHE Structuré par l’escalier en métal, l’espace décline un camaïeu apaisant de beige et blanc.

Sous l’escalier, chaise «Tulip», Saarinen, bureau, Pierre Paulin, lampe «Ida», Axel Chay, lampe en faïence chamottée, Hiromi.

Au sol, sculpture, FCK. Lampadaire, Serge Mouille. Sur le comptoir, sculptures «Nuage» et «Cactus» de MarieChristine Meyer,

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sculptures «Refuge» de Claire Debras, bougeoirs vintage.

Chaises, Jean Prouvé, rééditées par Vitra.

PAGE DE DR O I T E 1. Sculptures «Refuge» et table d’appoint, Claire Debras, vase sculpture noir et blanc, Gillian Montegrande, assiettes, 04.91_ Tableware, vase, Floris Wubben. Applique extensible «194», Gino Sarfatti, édition Arteluce.

2. Sur une console en grès chamotté et granit brut, Olivia Cognet,

sacs «Jacmus» réalisés en terre mêlée, signés Corinne Marchetti, interprétation ludique d’accessoires iconiques.

3. Devant le triptyque « Glacier 3000 », Lou van’t Riet, fauteuil « Chandigarh », en chêne et cannage, Pierre Jeanneret. Vasechaîne « Forma », en faïence chamottée, Suzie Lapierre d’Argy.

4. Un coin salon tout en courbes: fauteuil vintage, en osier, canapé, Pierre Augustin Rose, table basse, Gae Aulenti, console, Olivia Cognet.

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É L OG E D E L A D OU C E U R PA GE D E GA UC H E Logée dans la mezzanine, la chambre s’abrite derrière des rideaux en soie et coton, Pierre Frey, réalisés par Relax Factory. Sur la tête de lit maçonnée, lampe «Panthella», Verner Panton, et chaussures en céramique, de Corinne Marchetti.

PA GE D E D R OITE 1. Fauteuil, Warren Platner, vis de pressoir début XXe siècle, collage, Lia RochasPàris, lampadaire « Pileo », Gae Aulenti, banquette « Cleopatra », Dick Cordemeijer.

2. Escarpins réalisés en céramique par Corinne Marchetti.

3. Devant un miroir «Forma», Suzie Lapierre d’Argy, tabouret «Septème», en acier brut, et lampe «Donuts», en acier laqué, Axel Chay.

4. Dans la salle de bain, carrelage en terre cuite, Fornace Brioni, coupe et vase bleus, Olivia Cognet, miroir en plâtre, Vincent Vauban.

LES AD R E SSE S D E J U L I E PA I L H A S Pour ses bouquets libres et ses fleurs cueillies dans la région, Lila Noir. Pour ses pièces d’exception, spécialisées dans le modernisme et le mobilier du XXe, l’antiquaire Gérald Moreau. Pour ses restaurations sensibles d’assises et meubles des années 1940 à 1970, le tapissier de l’atelier Relax Factory. Pour la qualité du travail d’encadreur de cette entreprise familiale, Emmanuelidis encadrements. Pour sa spécialité de pizza au pesto de thym, mozzarella, épinards grillés, zeste de citron, et son arrière-cour pleine de charme, La Famille Marseille. Adresses page 241 194

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JARDIN D’ A RTISTE S ŒUVRE VI VANT E L’ancien mazet, dont la façade a été enduite à la chaux teintée avec des pigments ocre, rouge et safran et les huisseries peintes en vert, est souligné de balcons qui offrent une vue plongeante sur une végétation dense : un cyprès jouxte un micocoulier, des palmiers entourent un bassin et des yuccas émergent de pots vernissés d’Anduze, non loin de lauriers roses.

D E V E R T E T D’A R T La céramiste Aude Del Mar et le sculpteur Darbaud ont fait de leur jardin une œuvre vivante où l’art et la végétation s’hybrident dans une exubérance créative. Véritable nature à vivre, regarder et ressentir, ce dédale végétal semble conçu tel un prolongement des murs et des ateliers qu’il abrite. Paysage de contrastes, dense et intense, cette oasis joue sur les points d’équilibre entre jardin spontané et partitions composées.

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Caroline Clavier

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Nicolas Millet

SOUS LA P E RG OLA Pensée comme une extension de la maison à l’abri de la chaleur, la pergola jalonnée de colonnes est noyée dans des entrelacs de jasmin et de glycine.

Des orchidées en pots prospèrent, été comme hiver. Table en mosaïque de pâte de verre, inspiré d’un tableau d’Albert Gleizes, et personnage culbuto, l’ensemble Aude Del Mar. Chaises en bois peint, Darbaud, assiettes marocaines en céramique.

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Parce que la maison et les ateliers ne suffisaient plus à accueillir leur créativité, il fallait pousser les murs et s’exprimer aussi à l’extérieur. À Nîmes, les artistes Aude Del Mar et Darbaud ont pensé leur jardin et leur intérieur comme un tout, créant des affinités multiples et inspirantes. Chez eux, brouiller les frontières est un art en soi, pas de limite entre leur vie et leur travail, entre leur passion et leur quotidien. Un principe qui a conduit, avec la même liberté, leur approche dedans-dehors. Mettre en scène leur création en pleine nature, c’est aussi l’envisager autrement. Aux hasards d’une allée, d’une bambouseraie, d’un arbre, se découvre la silhouette d’une sculpture, le balancement d’un culbuto… La mosaïque, la céramique, la terre cuite, les matériaux résistants de leurs sculptures fusionnent naturellement avec la terre. La couleur, elle, vient répondre aux feuillages, aux saisons, aux lumières changeantes. Un art vivant paysager qui s’inscrit dans un jardin dense et intense, où se mêlent les séquences végétales, où s’entremêlent les essences, au cœur d’une jungle bavarde mais orchestrée. Composée et construite, cette oasis urbaine navigue d’une impression à l’autre : le calme d’un bassin, la frange d’une bambouseraie posée sur une pelouse, la verticalité d’un cyprès sur un tapis de palmier, une pergola noyée dans la glycine. La clé de la réussite de ce bout de terre : l’équilibre parfait entre liberté et sens de la composition, la marque de fabrique de ce duo d’artistes qui a fait de ces vents contraires un point de force.

Adresses page 241 À GAUCHE Les pins centenaires coiffent le jardin d’un ciel de branchages. Au pied des lauriers roses, sculptures en terre cuite, Darbaud. À DROITE 1. Noyés dans les arbres de Judée et les thuyas, soldats en mosaïque, Aude Del Mar. 2. Sur la table en mosaïque, Aude Del Mar, assiettes vernissées de Vallauris et verres gravés, chinés.3. Totem en céramique, Darbaud, et raie manta en marbre, Thierry Lengrand.

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AIX-EN-PROVENCE PARC JOURDAN

3 AU 6 JUIN

www.vivrecotesud.fr

Photographie : Anthony Lanneretonne. Styliste : Cécile Vaiarelli.

TERRES D’EXPRESSION

MOSAÏQUE D’IDÉES

O U T D O O R E T L I G N E S C O N T E M P L AT I V E S PLASTIQUE HYPNOTIQUE LAMPES-LUCIOLES PISCINES ET MIROIRS D’EAU

© GIANLUCA VASSALLO

P OINTS LUMINEUX « Cri Cri », design Studio Natural, lampes sans fil à LED permettant de créer plusieurs principes d’éclairage en ajustant l’intensité d’un simple toucher, 392 €, Foscarini.

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I N S P I R ATI O N

LIGNES CONTEMPLATIVES La saison marque le retour des moments en plein air et des grandes respirations. Sur la terrasse, au bord de la piscine ou dans un lieu retiré du monde, le regard planté dans le ciel ou dans la mer, l’esprit prend ses quartiers d’été dès le printemps. Lignes fuselées, dessins épurés, matières résistantes, durables et écoconçues, l’outdoor tient ses promesses de grand beau.

Aurélie des Robert

© GANDIABLASCO

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I N S P I R ATI O N OMB RE ET LUMIÈRE PA G E D E GAUCHE «Umbra», parasol, en aluminium thermolaqué et toile hydrofuge, mobile, axe de rotation jusqu’à 360°; et «Bosc», design Made Studio, fauteuil, en aluminium soudé et tôle microperforée, plusieurs coloris, 5500€ et 3470€, Gandia Blasco.

© LUCEPLAN/STUDIO 9010

PA G E D E DROITE «NUI», design Meneghello Paolelli, balise d’extérieur à LED, en béton, à deux volumes cylindriques superposés, 552€, Luceplan.

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I N S P I R ATI O N

SUR LA T ERRASSE PA G E D E GAUCHE «Andinas», design Mae Engelgeer, séparation, en tube d’acier galvanisé, cuir et cordage en PVC à partir de plastique recyclé, 2 tailles, 4340€; «Caribe», design Sebastian Herkner,

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banquette, en acier peint et osier, 3305€; «Victorias», design Sebastian Herkner, tables basses, en acier galvanisé, plusieurs coloris et tailles, de 608€ à 672€; et «Victorias Pouf», design Cristina Celestino, en feuilles de palmier, 367€ et 395€, Ames.

PA G E DE DR O I T E 1. «Sphinx», fauteuils, en acier tubulaire et matelas BeComfort® à trois épaisseurs, véritable innovation écoresponsable, plusieurs coloris; et «Cocoon», table basse, en acier et plateau HPL (bois stratifié massif), effet

ciment, 300€ et 500€, Lafuma Mobilier.

2. «Styletto», design Kris Van Puyvelde, table, en aluminium et céramique, plusieurs finitions; et «Strappy», design Kris Van Puyvelde, fauteuils, en aluminium et revêtement disponible dans plus de 70 tissus,

5999€ et 1398€ pièce, Royal Botania.

3. « Pablo », design Vincent Van Duysen, fauteuils, en teck et revêtement textile imperméable ; et « Borea », design Piero Lissoni, table d’appoint, en acier et pierre de lave, 4 402 € et 1 276 €,

B&B Italia Outdoor.

4. «Up», design Studio Expormim, chaises longues à roulettes, en tube d’aluminium, empilables, 1779€ l’unité avec coussin, Expormim chez RBC Mobilier.

© AMES/ANDRES VALBUENA 1. LAFUMA MOBILIER/PIERRICK VERNY 3. B&B ITALIA/TOMMASO SARTORI 2, 4. SDP

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I N S P I R ATI O N F IL E T SANGLE PA G E D E GAUCHE Fauteuil club, design Francesco Meda & David Lopez Quincoces, collection Onsen, en tube d’acier inoxydable, sangles en cuir synthétique, vinyle et polyester; et table basse, design Francesco Meda & David Lopez Quincoces, collection Onsen, en acier inoxydable, 2280€ et 1560€, Gandia Blasco.

© SDP 3. © PEDRALI/VANGELIS PATERAKIS

PAGE D E DROITE 1. Lit à baldaquin et table d’appoint, collection 1800, en aluminium laqué, d’inspiration néoclassique, 7590€ et 760€, Tectona.

2. «Mora», design Studio Segers, lampes à LED, en acier thermolaqué et corde en polypropylène, 3 tailles, de 350€ à 395€, Vincent Sheppard.

3. «Tribeca», design CMP Design, chaises, en acier finition époxy et PVC; et «Inox», design Pedrali R&D, en acier, différentes finitions et tailles, 374€ et 376€; ici, pour le restaurant Il Segreto de Collini Villas à Mykonos, Pedrali.

4. «Pampelone», design Olaf, canapé modulable, en aluminium, mousse QuickDry Foam et revêtement Sunbrella, 4488€, Incitta.

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I N S P I R ATI O N NOUAG E ET CORDAG E

à partir de bouteilles en plastique recyclées, 27,50€ dont 3€ d’écopart et 208 €, Kave Home.

4. Canapé et suspension, design Marcello Ziliani, collection Kilt, en teck et Round Rope Sand, corde synthétique tressée, 2100€ et 900€, Ethimo.

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© SDP 4. ETHIMO/BERNARD TOUILLON

1. «Fifty», design Dögg & Arnved Design Studio, fauteuils, en acier laqué polyester noir et cordage tressé en polypropylène teint, traité anti-UV, 1476€, Cinna.

2. Fauteuil, design Yabu Pushelberg,

collection Amanu, en teck et tissage en Canax®, polyester recouvert d’un mélange de PVC et de chanvre naturel, 1895€, Tribù.

3. «Catalina», fauteuil, en acacia massif FSC et corde, 520€ dont 3 € d’éco-part; et «Leeith», housse de coussin et tapis, 100% PET, matière

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Oliviers & Palmiers d’exception 33 • BORDEAUX 1 rue Newton 33370 TRESSES 06 50 91 59 71

69 • LYON SUD

28 rue de l’Avenir 38150 CHANAS 06 03 36 48 24

49 • ANGERS

3 rue Gandhi 49124 ST-BARTHELEMY-D’ANJOU 06 50 35 90 19

www.unjourunolivier.fr

I N S P I R ATI O N L O UNG E AT T I T U D E 1. «HB12», fauteuils et table, en fer forgé, réalisés de façon artisanale dans la région d’Avignon, sur commande et dans toutes les couleurs RAL, prix sur demande, Hervé Baume.

2. «Canasta», design Yonoh Studio, chaises, en acier ajouré et coussin

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«Riana», parasol, en aluminium, granit et textile outdoor, 1995€, Flamant.

4. «Argo Alu», design Ludovica+Roberto Palomba, bain de soleil à dossier amovible, en aluminium et tissu résistant, plusieurs coloris, 3779€, Talenti.

© SDP

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d’assise capitonné; et «Lemon», table basse, en acier inoxydable et céramique, plusieurs tailles, prix sur demande, Musola.

3. Fauteuil de jardin lounge et canapé, collection Empire, en osier synthétique, 995€ et 2595€; «Viali», tables basses, en pierre artificielle sur fibre de verre, 645€ pièce;

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I N S P I R ATI O N

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modules en teck et aluminium, revêtement en polyoléfine, 7956€ hors coussins bleus, fauteuils assortis, 2844€ l’un; tables basses, design Ilaria Marelli, collection Calipso, en pierre de céramique et aluminium, de 1080€ à 2520€, Ethimo.

© SDP 1. UNOPIÙ/MATTIA GREGHI 3. ROCHE BOBOIS 4. ETHIMO / BERNARD TOUILLON

1. Fauteuil «Ariete», design Adam D. Tihany, en fer galvanisé, revêtement déhoussable, revisite les canapés traditionnels en fer forgé, 1506€, Unopiù.

2. «Sophia», salon de jardin, en aluminium et revêtement outdoor imperméabilisé, 5 places,

modulable, 2559€ avec la table basse, Salon d’Été.

3. «Mah Jong», design Hans Hopfer, collection textile Jean Paul Gaultier, base et piètement en métal finition laquée, éléments capitonnés et matelassés à la main, dimensions et prix sur demande, Roche Bobois.

4. Canapé, design Ilaria Marelli, collection Calipso,

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EFFET M IR O I R

coloris, prix sur demande, KE Outdoor Design.

2. «George», design Ludovica & Roberto Palomba, bain de soleil, en acier inoxydable, cadre recouvert de sangles rembourrées et coussins amovibles en tissu technique outdoor, 5600€, Talenti.

© 1. KE OUTDOOR DESIGN 2. TALENTI SPA

1. Point de rencontre entre la mer et la piscine, «Kedry Prime», pergola bioclimatique autoportante, structure en aluminium, avec toiture à lames orientables à 135°, offre protection solaire, régulationn

de la température et bonne résistance aux intempéries, possibilité de fermeture avec des stores verticaux et des systèmes de baies vitrées coulissantes, éclairage avec bande LED interne et externe, réalisation sur mesure, existe en plusieurs dimensions et

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IN ET O U T DO O R 1. Aussi juste à l’intérieur qu’à l’extérieur, cette cuisine s’adapte à toutes les configurations. Épurée, profilée, et accompagnant un véritable style de vie, la ligne fait recette. Alliant design et fonctionnalité, la cuisine d’extérieur «Grès Skill», dessinée par Carlo Presotto et Andrea Bassanello

pour Modulnova, est pensée telle une architecture, en harmonie avec le design intérieur ou le paysage environnant.

Deux grands blocs îlots en marbre graphite milleraies posent les repaires d’une cuisine parfaitement équipée. Le grès Dark Depth à effet de chaux, également utilisé pour les cuisines d’intérieur et salles de bain Modulnova,

aux propriétés ultrarésistantes, anime cette esthétique contemporaine.

2. Les équipements techniques ou plans de cuisson en acier marin sont amovibles.

3. Très fonctionnel, l’évier intégré, façon monobloc en grès Dark Depth, se fond dans l’ensemble.

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© MODULNOVA/STUDIO GABRIOTTI

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OUTDOOR FURNITURE

OB JE TS ASSOCI ÉS 1. «Abachina», design Edmondo Testaguzza, luminaires sans fil, à LED, en métal et verre soufflé bouche, 1150€ et 1176€, Karman.

2. «Big Green Egg Large», barbecue sur

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chariot, en céramique émaillée, avec son convEGGtor, une rehausse en céramique qui permet de le transformer en véritable four à chaleur tournante, 2390€, Big Green Egg. 3. «Olive», jarres, en terre blanche à col

émaillée, 330€ l’une, Poterie Ravel.

4. «Wavefield», design Ferreira de Sà, tapis, en polyoléfine, 6600€, Ferreira de Sá chez My Design.

Adresses page 241

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© SDP 2. BIG GREEN EGG 3. POTERIE RAVEL/JULIE LIGER

I N S P I R ATI O N

D ES I GN I TA LI EN

PLASTIQUE HYPNOTIQUE Depuis les années 1990, le designer turinois Jacopo Foggini explore les qualités esthétiques du polycarbonate, dont il aime autant les prouesses techniques que les possibilités chromatiques, semblables à celles du verre ancien. L’expérimentation de cette fibre si multiple, à la fois légère et d’une robustesse à toute épreuve, a trouvé un terrain d’expression dans la collaboration heureuse et fertile avec Edra, entamée en 2009. A’mare, contraction issue du dialecte napolitain du verbe « aimer » et de « mer », est sa dernière création et la toute première collection outdoor de l’éditeur toscan.

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Sonia Lazzari

D ES I GN I TA LI EN REFLETS AQU AT I QU E S

© EDRA

Paire de fauteuils, banc et table basse réalisés à partir de lattes de polycarbonate fabriquées une à une artisanalement. Tables avec plateau en verre et bains de soleil viennent compléter une collection dédiée à la mer. Les lattes de ces sculptures à vivre sont assemblées selon une trame élastique et résistante pour un confort parfait. Leur transparence, légèreté et irrégularité accentuent l’effet fluide et liquide.

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D ES I GN I TA LI EN

ESP RIT CAMÉ LÉO N Tout à la fois simple et sophistiquée, la structure des chaises brille par la délicatesse de ses nuances turquoise et la pureté de ses lignes.

Fruits d’un savoir-faire hautement technologique qui a su optimiser un matériau semblable au verre et la créativité d’un designer-artiste, la collection A’mare conjugue poésie et perfection technique.

Immergés dans l’eau, les meubles disparaissent…

Le soir, ils reflètent la lumière à l’infini, participant à la magie d’un soir d’été.

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D ES I GN I TA LI EN

© EDRA

Présentée à l’occasion du dernier FuoriSalone au cœur du nouveau showroom milanais d’Edra, la collection A’mare s’accordait à merveille avec les salles baroques du Palazzo Durini Caproni. À la modernité des pièces en polycarbonate turquoise répondait l’opulence des fresques des plus grands artistes lombards du XVIIe siècle et des sols somptueux, tandis que les aquatiques bains de soleil, chaises et autres tables basses d’extérieur prouvaient avec éclat qu’ils trouvaient aussi naturellement leur place à l’intérieur. Le ton était donné, A’mare serait la collection de la métamorphose et de la fluidité. Maître du polycarbonate pur qu’il travaille depuis trente ans, le designer turinois Jacopo Foggini a imaginé une collection spectaculairement hybride. À la fois minimalistes et précieuses, libres et rationnelles, au croisement du design et de l’artisanat, des nouvelles technologies et d’une créativité toute milanaise, les pièces qui la composent semblent matérialiser, cristalliser, l’eau de cette mer inspiratrice. Leur transparence turquoise, délicate comme le verre, joue avec la lumière à l’image du soleil avec la mer. L’illusion d’une architecture liquide rendue possible par la flexibilité du polycarbonate, dont la pureté est accentuée par la simplicité des lignes. Fabriquées une à une et assemblées à la main, les lattes suivent une trame élémentaire et affichent des irrégularités qui donnent une unicité précieuse à chaque pièce de la collection. Suivant la même logique, chaque latte est différente aussi bien dans ses dimensions que dans sa couleur. A’mare est une belle histoire d’effets miroirs, de réciprocité entre le travail artisanal et l’ingénierie industrielle, l’imprévu de la pièce unique et la valeur du détail, le confort et la personnalité esthétique. Une collection aux nuances infinies qui sculpte l’espace en s’y fondant, que ce soit sur une terrasse ou dans un salon milanais.

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idéal pour présenter ses collections et son univers. Dans cet espace contemporain baigné de lumière, les amateurs de meubles et les passionnés de design peuvent y retrouver des pièces iconiques, telles que la table « Tavolo’95’ »,

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dessinée par Achille Castiglioni, et la lampe «Mogura» du Studio Nendo. Une équipe de professionnels, designers d’intérieur et architectes, accompagne et conseille chaque client dans ses projets d’aménagement. boffidepadova.com

LE GRAND JARDIN Bulle d’air Au Grand Jardin à Fayence, dans le Var, à la manière d’un petit village, le lieu accueille différents rendez-vous dédiés à l’art de vivre.

L’occasion de respirer, et de s’inspirer à travers une quarantaine de boutiques éphémères installées dans les allées et les bâtisses

anciennes, alors qu’un restaurant à l’ombre de platanes centenaires invite à une pause gourmande. Le Jardin des Créateurs aura lieu du 6 au 8 mai, et le Jardin des Antiquaires du 26 mai au 6 juin. le-grand-jardin.net

TASAKI Pièce d’exception La maison TASAKI puise dans ses racines japonaises pour créer des pièces de joaillerie au design unique et minimaliste, dont l’esthétisme prend sa source dans la beauté des paysages naturels et des fonds marins de l’archipel. L’iconique bague « balance signature », imaginée par Thakoon Panichgul, se caractérise par ses cinq perles parfaitement identiques, produites dans leurs propres fermes perlières situées au Japon et en Birmanie, alignées sur une barre en or, donnant ainsi l’illusion de flotter au-dessus de la main. tasaki.fr

ÉLITIS Décors singuliers À travers sa nouvelle collection de revêtements muraux Merida, où le raphia s’offre un imaginaire pop et coloré, Élitis sublime les fibres naturelles. Dans cette vision graphique, les créations suivent le rythme du soleil qui traverse les grandes verrières géométriques d’une vaste villa contemporaine. Une oasis urbaine aux mille harmonies, où des jeux de couleur audacieux composent et recomposent leurs idées du design et de l’art. Comme un puzzle, chaque création Merida 100 % fibres naturelles est assemblée pièce par pièce à la main. elitis.fr

VACHERON CONSTANTIN Horlogerie haute couture «Égérie», la nouvelle montre féminine Vacheron Constantin, est proposée dans une version automatique déclinée en or rose 18 carats.

Couronné d’un halo de 58 diamants, le cadran au design épuré comporte des chiffres qui semblent flotter au-dessus d’un drapé de soie, dont le motif plissé est inspiré d’une technique de tapisserie. La date se loge dans un anneau orné de 34 diamants et la couronne est sertie d’une pierre de lune. La montre s’accompagne de trois bracelets souples interchangeables en cuir d’alligator. vacheron-constantin.com

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BOFFI |DE PADOVA Planète design À Cannes, Boffi |De Padova a trouvé l’endroit

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MIROIRS D’EAU Point de rafraîchissement, espace de baignade, de détente, de jeux, la piscine joue de proximité avec la mer, comme elle aime croiser ligne d’eau et ligne d’horizon. Avec une recherche d’harmonie avec la nature, les spécialistes travaillent les points de vue comme les panoramas. On pique ainsi une tête dans la forêt ou la végétation, qu’elle soit naturelle ou orchestrée par un paysagiste. Piscines à débordement, couloirs de nage, spa, pensés pour quelques longueurs ou pour une approche sportive, les bassins s’invitent dans le paysage.

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Julie Rebeyrol

I N S P I R ATI O N RÉF LEXION

© REPORTAGE JULIE CHANUT PHOTOS PIERRICK VERNY

Dans l’Hérault, perchée en lévitation au-dessus des collines du village de Cabrières, la piscine naturelle des lodges Souki se présente comme un miroir d’eau sur lequel se reflètent une nature préservée et des monts rocheux. Ce couloir de nage en béton banché est surmonté de bassins en restanques.

L’eau purifiée y coule en circuit fermé, filtrée par des iris, épurée par la pouzzolane, oxygénée par plusieurs variétés.

Jardin, BS Paysage.

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1.

IMM E RSIO N NAT URE 1. Piscine à débordement, structure en Mabreroc® HPM Gris impérial, un enduit minéral à base de cristaux de marbre, ce revêtement reconstitué exclusif, façonné et lissé à la main, qui existe également en version quartz et granit, a été réalisé d’une seule pièce, ce qui en facilite l’entretien, bassin imaginé pour une pratique sportive grâce à sa grande longueur, tout en étant plongé dans un environnement relaxant, avec plage immergée de 4 m2, margelles en pierre de Crête, système de traitement écologique de l’eau sans composants chimiques, P 1,1 à 1,5m, 10x4m, réalisation selon projet, prix sur demande, Diffazur. 2. «Piscinelle Cr», bassin de nage, structure en aluminium breveté Piscinelle, un métal non toxique pour les sols entièrement recyclable et recyclé, revêtue d’un liner «33°C» coloris Gris ardoise, extrait d’une collection pensée pour les sportifs, ce projet a été imaginé pour faire corps avec la nature et limiter son impact sur l’environnement en préservant la biodiversité et en évacuant un minimum de terre, équipé d’un système de nage à contre-courant, escalier-banc de 3 marches immergées, couverture automatique immergée sous banquette, P 1,47m, 10x3m, réalisation selon projet, prix sur demande, Piscinelle.

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© 1. DIFFAZUR 2. FRED PIEAU

2.

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1.

P L O N G E O N D A N S L E PAY S A G E 1. Couloir de nage à débordement, conçu sur mesure, structure en béton armé isolé, cette ligne d’eau surplombant la forêt et plongeant dans la végétation a reçu le Trophée d’Or 2021 du couloir de nage par la Fédération des professionnels de la piscine (FFP), avec escalier d’angle et banquette sur la largeur, margelles et plage en bois d’ipé, volet immergé, fond plat P 1,5m, 11x2,5m, prix sur demande, L’Esprit Piscine. 2. Piscine semi-enterrée, structure en béton armé revêtu de carrelage Rosa Grès Boheme nuit, margelles en pierre naturelle, plage en pierre naturelle et bois d’ipé. Trouver des alternatives plus écologiques, tant dans le choix des matériaux que dans la mise en place de systèmes pour filtrer, traiter ou chauffer l’eau du bassin, telle est l’intention de ce spécialiste qui place les préoccupations environnementales au cœur de chaque projet. Ici, traitement de l’eau par système automatisé au brome, moins agressif que le chlore, 2 projecteurs à LED blancs et pompe à chaleur à technologie Inverter, qui permet de contrôler la consommation d’énergie, couverture de sécurité avec coffre immergé, fond plat P 1,5m, 12x4m, réalisation selon projet, prix sur demande, Piscines Carré Bleu.

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© 1. FRED DELOUVÉE/L’ESPRIT PISCINE 2. FRANÇOIS DELADERRIÈRE

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COULOIR DE NAGE Piscine réalisée sur mesure, bassin habillé en pierres d’Estaillades, utilisées dans les villages du Luberon. Cette conception a été imaginée pour refléter le charme de la bâtisse et des jardins, et conserver la patine naturelle des lieux. Spécialiste de piscines en béton projeté depuis 1965, un procédé qui permet une grande souplesse d’exécution pour réaliser des piscines de toutes formes, le constructeur qui intervient dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et les départements voisins, réalise également des piscines contemporaines, à miroir, à débordement ou encore des couloirs de nage, ainsi que des piscines naturelles pensées comme des paysages sauvages, intégrées dans un environnement végétal, avec par exemple cascades et criques, autant de bassins proposés dans un large choix de finitions telles que le Glass Coat©, un revêtement exclusif à base de poudre de marbre à l’aspect galet, ou le Pebble, un mélange de ciment et de pierres teintées qui permet un effet sable. Pour cette réalisation, le pisciniste a privilégié sobriété des lignes et matériaux naturels, immergeant ce plan d’eau dans son environnement, avec terrasse en bois d’ipé, P 1,1 à 1,6m, 4x13m, réalisation selon projet, prix sur demande, Piscines Jacques Brens.

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© LOLA MOSER/JACQUES BRENS

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La vie en vert Bergamotte

Publi-reportage

Faire pousser ses envies de nature

Dans les starting-blocks pour la Fête des Mères Le dimanche 29 mai prochain, jour de la Fête des Mères, est déjà en ligne de mire de l’atelier végétal. Chez Bergamotte, les designers floraux travaillent sur une collection de bouquets uniques à partir de 39.90 €, livrés partout en France, et remplis de… pivoines ! Vous l’aurez compris, la reine du printemps est bien au programme, c’est sa saison. Une véritable farandole de pivoines attend nos mamans, allant de variétés simples aux couleurs pastel, à celles plus volumineuses, voire majestueuses, aux couleurs vitaminées.

Le JARDIN Bergamotte : un nouvel horizon Eh non, ce n’est pas une utopie. Le JARDIN Bergamotte, ce tout nouvel horizon en vert, est bien réel ! Après une première édition parue en 2021, il profite de l’arrivée du printemps, pour ouvrir de nouveau ses portes en grand.

Table de jardin pliante Séville - 159,90€ Lot de 2 chaises Séville - 149,90€ Tapis rond en jute Menorca - 89,90€ Guirlande solaire - 49,90€ Arbousier Alfonso - à partir de 95,90€ Eucalyptus Francesco - à partir de 69,90€

Végétaliser son jardin

Bouquet Gallipolli

D’où viennent leurs pivoines ?

Bruyère Yvonne - à partir de 59,90€ Oranger du Mexique Juan - à partir de 39,90€ Set outils de jardinage - 29,90€ Pittosporum Philibert - à partir de 65,90€

Le JARDIN Bergamotte, c’est toute une collection de plantes d’extérieur accompagnées de leurs cache-pots, de mobilier et de petits accessoires, pour tous les budgets.

Livraison en 3 heures à Paris et dès le lendemain, partout en France via bergamotte.fr

Décorer et meubler son jardin

Direction le Sud de la France, chez les producteurs horticoles historiques, qui ont fait de leur région, le chef-lieu de la pivoine. Dans leurs champs, la petite préférée des Français est cultivée avec amour et s’exprime à travers une multitude de variétés : pivoine ‘Sarah Bernhardt’ rose bonbon ou ‘Command Performance’ rouge carmin ; pivoine ‘Duchesse de Nemours’ blanc passion ou ‘Alexander Flemming’ rose vif... On a hâte d’y être !

Rendez-vous à partir du 16 mai, pour découvrir l’intégralité de la collection Fête des Mères.

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1.

M INI-B ASSI NS 1. Piscine semi-enterrée, conçue sur mesure, revêtue de liner, escalier d’angle en béton, margelles en pierres naturelles, un petit bassin imaginé comme un coin de fraîcheur par ce spécialiste labellisé EuroPiscine, un groupement de constructeurs de piscines et aménageurs d’espaces extérieurs réunis autour d’une expertise et d’un concept fédérateur dans la transmission des savoir-faire, qui propose un accompagnement personnalisé dans l’agencement de l’environnement minéral et végétal, pour s’adapter à toutes les contraintes d’espaces et à la topographie du terrain, P 1,4m, 3,2x3,45m, réalisation selon projet, prix sur demande, EuroPiscine. 2. «H790», collection Infinity, spa, coque en acrylique, 60 jets hydromassants réglables, tels que le jet multimassage qui propulse l’eau de manière douce, le jet cyclone lombaire qui décontracte le bas du dos, le jet balayage dorsaux qui offre un massage des épaules, le jet douche paralombaires ou réflexologie plantaire avec une diffusion tonifiante, 4 assises et 2 couchettes de massage dont une pouvant être utilisée en face-à-face, programmation de la filtration et de la température automatisée, 7 places, P 0,9m, 2,39 x 2,39m, plusieurs coloris, prix sur demande, Clairazur. Adresses page 241

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RECETTES

Secrets d’assemblages RECETTES

extraites du livre Infusions. Terroirs des simples de Claire et Adrien Poirrier

1.

1. Camomille romaine, menthe verte Note de tête : mentholée. Note de cœur : florale. Note de fond : mentholée.

Pour 1 théière Température d’infusion 96°C. Temps d’infusion 4 min.

1 capitule (inflorescence constituée de nombreuses petites fleurs très serrées) de camomille romaine, 1 pincée de feuilles de menthe verte.

Un accord inattendu. La liqueur est jaune ambré, le nez mentholé frais.

En bouche, la camomille révèle un potent iel capiteu x insoupçonné, que la menthe contrebalance avec élégance. Simple, puissant, envoûtant, et idéal pour f inir le repas.

5.

5. Basilic cannelle, sauge sclarée Note de tête : épicée, sucrée, hespéridée.

Note de cœur : boisée, florale. Note de fond : balsamique douce.

Pour 1 théière Température d’infusion 96°C. Temps d’infusion 6 min.

1 pincée de basilic cannelle, 1 pincée de sauge sclarée.

La sauge sclarée est moins connue que sa cousine officinale, mais elle a bien des vertus elle aussi, et étonne à la dégustation. Elle apporte des notes d’agrumes, de pamplemousse surtout, et de surprenantes notes animales. En accord avec le basilic cannelle, le mélange est épicé,

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PHOTOS

Anne-Claire Héraud

2.

3.

2. Agastache anisée, ronce, jasmin Note de tête : florale, épicée. Note de cœur : verte, acidulée. Note de fond : végétale.

Pour 1 théière Température d’infusion 96°C. Temps d’infusion 5 min.

1 pincée d’agastache, 1 pincée de ronce, quelques fleurs de jasmin.

Un trio rare, complexe, vert et floral à la fois. La liqueur est d’un jaune vert élégant, en bouche l’astringence de la ronce fait saliver, ouvre l’appét it . L es notes f lor a les sont riches et évoquent la f leur d’oranger. Le mélange est gourmand et laisse une sensation sucrée, miellée, délicieuse en f in de bouche.

3. Lavande, romarin, origan Note de tête: balsamique chaud. Note de cœur: florale. Note de fond: boisée, médicinale.

Pour 1 théière Température d’infusion 96°C. Temps d’infusion 6 min.

1 pincée de fleurs de lavande, 1 pincée de feuilles de romarin, 1inflorescence d’origan.

La liqueur est vert clair, le nez balsamique et f loral évoque les cistes dans la garrigue. Ce trio est intense et chaud, comme l’été brûlant où ces trois plantes sont récoltées à pleine maturité. Réconfortante, bienfaisante, tonique, cette infusion aide à passer les saisons et s’accorde parfaitement avec des légumes grillés ou des pois chiches.

6.

7.

f lor a l et s uc ré. Trè s complexe, intense, légèrement amer. C’est un duo atypique qui se marie parfaitement avec des fruits blancs au sirop.

6. Menthe verte, thym, monarde Note de tête : balsamique boisée. Note de cœur : hespé r idée. Note de fond : mentholée.

Pour 1 théière Température d’infusion 96°C. Temps d’infusion 7 min.

1 pincée de menthe verte, 1 pincée de thym, 1 pincée de monarde.

La liqueur rose orangé offre un nez très aromatique. Des notes balsamiques en tête révèlent en bouche un cœur floral, sucré, et des saveurs

d’agrumes gourmandes. À accorder en contrepoint avec une viande grillée.

7. Hélichryse, fenouil, romarin Note de tête : fumée. Note de cœur : balsamique. Note de fond : épicée.

Pour 1 théière Température d’infusion 96°C. Temps d’infusion 7 min.

1 inf l o re sce nce d’h é l i chr yse , 2 p in cées de fenouil, 2 pincées de romarin.

La liqueur est jaune pâle et le nez frais, fumé et hespéridé, évoque l’encaustique. Le cœur est résineux et épicé, la note de fond boisée et chaude. Une infusion à traiter comme un bouillon, ou à accorder avec une lotte au curry accompagnée de haricots blancs.

4.

4. Camomille matricaire, angélique Note de tête : ananas. Note de cœur : céleri. Note de fond : curry, ananas rôti.

Pour 1 théière Température d’infusion 96°C. Temps d’infusion 8 min.

1 pincée de fleurs de camomille matricaire, 1 pincée de graines d’angélique.

Une liqueur d ’un jaune dou x et délicat qui révèle un nez surprenant de pomme ver te et de cur r y. En bouche, la note de tête est fruitée, exotique, elle évoque clairement l ’a na na s . L a not e de cœu r r ap pelle le céleri et la poire compotée.

L’assemblage, gourmand et tonique, est particulièrement intéressant.

8.

8. Sarriette, genévrier Note de tête : camphrée, boisée. Note de cœur : fruit noir, cassis. Note de fond : résine, pin, agrumes.

Pour 1 théière Température d’infusion 96°C. Temps d’infusion 5 min.

1 pincée de sarriette, 3 baies de genévrier.

Un accord très puissant, étonnamment frais. Le nez est balsamique, mais en bouche la liqueur claire se révèle avec des notes toniques et vivifiantes. Une infusion à marier ave c du s uc r é, p a r exemple u n dessert au chocolat noir, ou à accorder avec de s pl at s s a lé s com me des légumes racines rôtis au four.

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Secrétariat de rédaction Hélène Abdessadok.

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Ont collaboré à ce numéro Marie-Hélène Balivet, Virginie Bertrand, Caroline Clavier, Laurence Dougier, Julie Daurel, Alix de Dives, Aurélie des Robert, Julie Rebeyrol, Cécile Vaiarelli.

Photographes et illustrateurs Philippe Garcia, Nicolas Millet, Bruno Suet, Bernard Touillon, Pierrick Verny. © Adagp, Paris 2022, pour les œuvres de ses membres.

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