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Ambassade de l’Inde - Numéro 399 - JANVIER/FÉVRIER 2010


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Editorial Chers lecteurs,

Sommaire FESTIVAL NAMASTE FRANCE • Communiqué de Presse : Namaste France Festival Culturel de l’Inde en France 2010-2011

3-5

FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE • Madeleine Biardeau (1922-2010) 6 • Autour de l’exposition « Les derniers Maharajas » 7-8 • Jagadjit Singh, un Maharaja francophile 9-10 • Mohini Attam : art sacré du Kerala et danse d’une féminité accomplie 11-13 INTERVIEW • Rencontre avec Gilles Moisset

14-16

DESTINATIONS A DÉCOUVRIR • Pragpur dans l’Himachal : le premier village classé au patrimoine de l’Inde • Khichan au Rajasthan, le village de la grue demoiselle • Gros plan sur l’Himachal Pradesh

18 19-22

ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE

23-24

LE COIN DES ENFANTS • Quizz • Le royaume de l’ignorance

17

25 26

NOUVELLES DE L’INDE

27-28

REVUE DES LIVRES

29-31

LE COIN DES ÉCHOS

32-3ème de couv.

Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Tél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 45 24 33 45 E-Mail : pic2@wanadoo.fr Rédacteur en chef : Namrata Kumar, Conseiller (PIC) Assistante de rédaction : Viviane Tourtet avec la collaboration de Samia Rizoug. Contributeurs du numéro : Charles Malamoud, Ekta Bouderlique, Pierre Piffaretti, Mireille-Jospéhine Guézennec, Deepti Bhagat, India Brand Equity Foundation (IBEF), E.B., Eunice de Souza, Samia Rizoug, Viviane Tourtet. Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry 62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15 Mentions : Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information et Culture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles de Nouvelles de l’Inde. Photo 1ère de couverture : ©P.Celarie Photo 4ème de couverture : ©P.Celarie

Depuis le début de l’année 2010, le temps a passé très vite, trop vite pour vous souhaiter comme chaque année nos meilleurs vœux de santé, de succès dans vos projets personnels ou professionnels. La raison en est principalement la préparation du festival Namaste France qui a été inauguré le 14 avril dernier au Musée du Quai Branly. Mais il n’est jamais trop tard pour vous présenter à vous tous nos meilleurs vœux ! Le Festival Namaste France fait suite à Bonjour India, le Festival culturel français qui s’est tenu en Inde de novembre 2009 à février 2010. Les deux festivals sont mis en place dans le cadre du Programme d’Echange Culturel bilatéral et de la Déclaration signée entre l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR) (l’organe culturel du Ministère des Affaires Etrangères du Gouvernement indien) et le Ministère des Affaires Etrangères de la République française. L’ICCR, l’ambassade de l’Inde et CulturesFrance sont les agences organisatrices du Festival. Vous trouverez donc dans ce numéro quelques informations sur ce festival qui j’espère vous permettra tant à Paris qu’en province de découvrir quelques facettes de la culture indienne. Nous vous invitons à dévouvrir dans ce numéro quelques aspects de la tradition indienne à travers des articles sur l’exposition des costumes de maharajas de la collection Umang Hutheesing, le Mohini Attam dont deux des grandes interprètes indiennes Kshemavathi et Kalamandala Leelamma sont venues en France récemment, une interview du réalisateur Gilles Moisset, réalisateur d’un très beau documentaire sur les populations indigènes de l’Inde dont le musée du Quai Branly nous présente jusqu’à la mi-juillet une sélection d’œuvres. Dans notre série sur les Etats, c’est l’Himachal Pradesh qui est présenté dans ce numéro. Nouvelles de l’Inde rend aussi hommage à l’une des grandes indianistes françaises, Madeleine Biardeau qui nous a quittés le 1er février à travers un article de Charles Malamoud. Nous nous excusons auprès de nos lecteurs pour la parution tardive de ce numéro due, comme nous vous l’expliquions plus haut, au travail occasionné par le Festival Namaste France.

Namrata Kumar Conseiller (Presse, Information & Culture)


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FESTIVAL NAMASTE FRANCE COMMUNIQUÉ DE PRESSE :

NAMASTE FRANCE FESTIVAL CULTUREL DE L’INDE EN FRANCE 2010-2011 L’Inde a lancé son Festival culturel – Namaste France – le 14 avril 2010. Le festival a débuté avec Aadi Nritya, une fresque dansée présentée par Mallika Sarabhai et la troupe de la Darpana Academy. Ce spectacle s’est déroulé au Musée du quai Branly sur fond de l’exposition des arts indigènes indiens « Autres Maîtres de l’Inde » au musée et le festival sera clôturé par l’exposition des peintures originales du Lauréat du Prix Nobel Rabindranath Tagore au Musée d’Art Moderne de mai à juillet 2011. 2. « Namaste France » fait suite à « Bonjour India », le Festival culturel français qui s’est tenu en Inde de novembre 2009 à février 2010. Les deux festivals sont mis en place dans le cadre du Programme d’Echange Culturel bilatéral et de la Déclaration signée entre l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR) (l’organe culturel du Ministère des Affaires Etrangères du Gouvernement indien) et le Ministère des Affaires Etrangères de la République française. L’ICCR, l’ambassade de l’Inde et Cultures France sont les agences organisatrices du Festival. 3. Le festival indien qui se déroulera sur quinze mois en France présentera la dynamique culture indienne sans cesse en évolution et offrira à la population française un éventail de la culture indienne comprenant danse, musique, littérature, théâtre, peinture, sculpture, cinéma, spectacles basés sur le cinéma, gastronomie, mode, yoga et Nouvelles de l’Inde n° 399

Ayurveda, une variété qui reflète l’âme indienne profondément enracinée dans ses traditions et qui continue à expérimenter et à s’adapter à la modernité. Le Festival qui commence avec l’exposition de l’art indigène et Aadi Nritya et se termine avec une exposition des peintures de Rabindranath Tagore, Lauréat du Nobel, présente l’évolution de la culture indienne qui ne cesse de s’adapter. 4. Les moments forts du Festival sont : Des expositions d’art et d’artisanat comprenant une exposition d’arts indiens indigènes au musée du quai Branly ; une exposition de peintures originales de Rabindranath Tagore au musée d’Art Moderne ; une exposition sur la ville de Lucknow au Musée Guimet ; une exposition de costumes royaux à la Fondation Yves Saint Laurent ; une exposition photographique sur les puits à degrés de Patan au musée des Arts asiatiques à Biarritz ; une exposition sur les arts contemporains au Centre Georges Pompidou ; Kalpana, une exposition de reproductions numériques d’art contemporain de l’Inde à Morlaix, Lyon… Des événements littéraires : échanges entre poètes et auteurs indiens et poètes et auteurs français ; la publication du premier volume d’un ouvrage en sept volumes du Ramayana illustré avec des miniatures… Danse, musique et théâtre : le festival a débuté avec Aadi Nritya –

Les danses autochtones – par Mallika Sarabhai et une troupe de la Darpana Academy, suivi par des récitals d’artistes indiens renommés qui présenteront des formes de danse et de musique classiques, folkloriques et populaires tout au long du festival. Ceci comprennent des récitals par Mme Malvika Sarukkai (Bharatanatyam), Mme Preeti Patel (Manipuri), Ranjana Gauhar (Odissi), Rukmini Chatterjee (Bharatanatyam et Fusion), Pandit Jasraj (chant hindustani), Meeta Pandit et Mushkur Ali (chant hindustani) , Dr. Mustafa Raza (veena Vichitra), Ustad Shujat Hussain (sitar), Kamal Sabri (sarangi), O.S. Arun (chant carnatique), Vijay Venkateshwar et T.V. Gopala Krishnan (chant carnatique), Pandit Bhajan Sapori (santour), danses folkloriques Bhangra, Giddha, Bihu… Cinéma indien : des films indiens de tous genres seront présentés dans des festivals de film et dans des villes à travers toute la France. Les festivals incluent une rétrospective des films de Satyajit Ray à l’Eté indien au Musée Guimet ; une rétrospective des films de Ritwik Ghatak au festival du film de Marseille ; des films de jeunes réalisateurs indiens au festival des films contemporains de La Rochelle, des films de patrimoine au festival d’Aubervilliers, des films Bollywood au festival de film à la Guadeloupe … Des spectacles Bollywood : Spectacles Bollywood à la Cité de la Musique, à la Guadeloupe et beaucoup d’autres événements associés… 3


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COMMUNIQUÉ DE PRESSE : NAMASTE FRANCE - FESTIVAL CULTUREL INDIEN EN FRANCE 2010-2011

D’autres manifestations telles que des Semaines de la gastronomie à Paris et à Biarritz, des ateliers de Yoga et Ayurveda en Normandie, Lyon et Paris, échange entre des journalistes des deux pays, des campagnes sur la culture et Incredible India, des manifestations sur la mode… Des Festivals régionaux indiens : des festivals culturels auront lieu à Lyon, Morlaix (Bretagne), La Rochelle, Strasbourg, Saint-Tropez, Marseille, Aubervilliers, Biarritz, Montlouis, Metz et à la Guadeloupe. 5. Les principaux partenaires indiens du festival sont l’Indian Council for Cultural Relations, le

Ministère des Affaires étrangères (Département de la Communication) et le Ministère de la Culture et la diaspora indienne en France. Les principaux partenaires français sont Cultures France, le Ministère des Affaires étrangères, le Ministère de la Culture, la Mairie de Paris. Les Mairies de Lyon, La Rochelle, Strasbourg, Saint-Tropez, Aubervilliers, Montlouis et le Conseil Régional de la Guadeloupe sont d’autres partenaires publics. Parmi les partenaires importants organisateurs d’événements, citons le Musée du Quai Branly, le Musée d’Art Moderne, le Musée Cernuschi de la Ville de Paris, le Musée Guimet, le Musée d’Arts asiatiques (Biar-

ritz), le Centre Georges Pompidou, l’Hôtel du Palais à Biarritz, le Festival d’Automne, le Festival de l’Imaginaire, la Cité de la Musique, la Fondation Yves Saint Laurent, Bharati, la Maison de Mettalois, la Production Jeanine Roze, Tapovan, la maison d’édition Diane de Selliers, l’Agence Gorfaine/ Schwartz, les festivals de films de La Rochelle et de Marseille, les associations indiennes à Lyon, la Guadeloupe, Strasbourg, Paris, en Normandie et les associations culturelles locales à Marseille et Morlaix, les grandes agences et maisons comme Bouvet Ladubay et les médias tels que Radio France International, l’Express, Inde-enligne… ❑

Inauguration L’ouverture du festival culturel Namaste France a eu lieu le 14 avril 2010 au Musée du Quai Branly, en présence de S.E.M. Ranjan Mathai, Ambassadeur de l’Inde en France, de Dr Karan Singh, Président d’ICCR, et de M. Jean Gueguinou, Président de CulturesFrance ainsi que des nombreux spectateurs invités pour l’occasion. Les dignitaires du gouvernement ont rappelé à quel point ils étaient honorés de participer à cette cérémonie en saluant le travail des nombreux partenaires du festival et ont souligné leur profond attachement en faveur des relations qu’entretient la France avec l’Inde.

indigènes indiens « Autres Maîtres de l’Inde » qui dévoile un autre visage de l’Inde : celui des populations autochtones et des communautés « Adivasi ».

L’événement témoigne de la vigueur des traditions artistiques de l’Inde et de son ouverture au monde extérieur. Le cocktail qui a suivi a permis d’accentuer les échanges et de clôturer la soirée.

Le spectacle Aadi Nritya, une fresque dansée présentée par Mallika Sarabhai et la troupe de la Darpana Academy qui a suivi les discours a marqué le lancement officiel des activités culturelles. Il en ressort une création comprise entre tradition et modernité représentée sur fond de l’exposition des arts 4

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE : NAMASTE FRANCE - FESTIVAL CULTUREL INDIEN EN FRANCE 2010-2011

Mois FÉVRIER

MARS

AVRIL

JUIN

JUILLET

Date

Lieu

Ville

Catégorie

10.02.2010 09.05.2010

Les derniers Maharajahs

Fondation Pierre Bergé et Yves Saint Laurent

Paris

Mode

11.02.2010 31.12.2010

Les Escales indiennes

La Rochelle

La Rochelle

Exposition

10.03.2010 06.06.2010

Miniatures et peintures indiennes

Site François Mitterrand Bibliothèque Nationale

Paris

Exposition

30.03.2010 18.07.2010

Autres Maîtres de l'Inde

Musée du Quai Branly

Paris

Exposition

06.04.2010 29.04.2010

Hommage au Pundit Ravi Shankar

Maison de la Recherche

Paris

Musique

14.04.2010 14.04.2010

Inauguration de Namasté France

Musée du Quai Branly

Paris

Danse

05.06.2010 06.06.2010

L'Inde à l'honneur à Montlouis-sur-Loire

Dans toute la ville

Montlouissur-Loire

Festival

06.06.2010

Groupe de Réflexion FrancoIndien - 20ème anniversaire

Centre Culturel des Arcades

Buc

Festival

13.06.2010 25.06.2010

Cycles de Musique

Cité de la Musique

Paris

Concerts

18.06.2010 24.06.2010

Festival Amor India

Dans toute la ville

Morlaix

Concerts

21.06.2010 20.07.2010

Expositions “Puits à degrés” de Patan

Musée d’Art Asiatique

Biarritz

Exposition

01.07.2010 07.07.2010

Gastronomie indienne

Villa Eugénie, Hôtel du Palais

Biarritz

Gastronomie

02.07.2010 11.07.2010

Festival International du film Diverses salles de cinéma Films contemporains de l’Inde

La Rochelle

Cinéma

07.07.2010 12.07.2010

Festival International du documentaire Retrospective Ritwik Ghatak

Diverses salles de cinéma

Marseille

Cinéma

Rétrospective de Satyajit Ray

Auditorium du Musée Guimet

Paris

Cinéma

12.09.2010 18.10.2010

Semaine de la culture indienne

Divers lieux

Lyon

Festival

16.09.2010 18.10.2010

Yoga et Bien-Être

Centre Tapovan

Sassetot-leMauconduit

Yoga et Ayurvéda

01.10.2010 30.11.2010

Découverte de la culture indienne

Aubervilliers

Danse

01.10.2010

Miniatures Ramayana de Valmiki

Paris

Littérature

02.10.2010 04.11.2010

Hommage au Mahatma Gandhi

Divers lieux

Strasbourg

Exposition

Festival de Guadeloupe

Divers lieux

Pointe-à-Pitre et Basse Terre, Festival Guadeloupe

Spectacle Bharati

Palais des Congrès

Paris

SEPTEMBRE 08.09.2010 29.10.2010

OCTOBRE

Intitulé

NOVEMBRE 01.11.2010 31.11.2010 01.11.2010 31.01.2011

Danse

Les partenaires Nouvelles de l’Inde n° 399

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE MADELEINE BIARDEAU (1922-2010) L’indianiste Madeleine Biardeau s’est éteinte le 1er février , huit ans après avoir achevé et fait publier aux éditions du Seuil son monumental Mahabharata, aboutissement de quatre décennies de travail et point d’achèvement d’une œuvre ample et puissante, très variée par les matériaux textuels sur lesquels elle s’appuie mais remarquablement homogène quant à sa visée. A l’Ecole normale supérieure (Sèvres), où elle est admise en 1943, elle reçoit une formation de philosophe et c’est par l’étude de systèmes philosophiques brahmaniques, menée de front avec l’apprentissage intensif du sanscrit, qu’elle entre dans le champ des études indiennes. Deux années à l’Université de Trivandrum, au Kerala, marquent le début d’une vie qui, jusqu’à la fin de sa carrière, (elle sera élue directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, section des sciences religieuses, en 1960) sera rythmée par des séjours de plusieurs mois chaque année, dans le Sud d’abord, puis à Poona (Pune), au Deccan College, où elle suit ses maîtres, « pandits » traditionnels appelés à collaborer à l’ambitieux projet de Thesaurus de la langue sanscrite. Elle publie aux éditions de l’Institut français d’Indologie de Pondichéry et dans la collection de l’Ecole française d’Extrême-Orient des traductions commentées d’œuvres de Man-danamisra, Vacaspatimisra, Bhartrhari, qui préparent, accompagnent ou prolongent sa thèse, Théorie de la connaissance et philosophie de la parole dans le brahmanisme classique (Mouton 1964). Elle est amenée à élaborer la notion d’orthodoxie appliquée au brahmanisme : c’est la fidélité aux prescriptions du Veda (qui consistent principalement en ins6

tructions sur les rites sacrificiels) combinée à la quête d’un salut conçu comme une « délivrance », une sortie hors du monde des actes et de leurs conséquences. C’est la jonction (confrontation, complémentarité) de l’ethos de « l’homme dans le monde » et de l’ethos de l‘ascète « renonçant ». Madeleine Biardeau perçoit que les spéculations et controverses des philosophes ne prennent sens que si on les éclaire par les textes prescriptifs ou narratifs dans lesquels s’exprime une doctrine des « buts de l’homme », de l’organisation de la société et du cosmos. Dès lors commence pour elle la deuxième phase du cheminement de sa pensée : elle s’attache à explorer systématiquement, pour mettre en lumière leur cohérence, les foisonnants corpus de mythes que sont les Purana (Etudes de mythologie hindoue I,1981 ; II, 1994 ; Histoires de poteaux,1981). Mais sa passion fondamentale, ce sont les Epopées. Le déclic est venu en 1968, de la lecture de Mythe et Epopée de Georges Dumézil : sans

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partager les préoccupations comparatistes de Dumézil, elle adhère pleinement à sa manière d’étager les strates de significations dans les personnages et les événements du Mahabharata. Elle réalise d’abord, en collaboration avec Marie-Claude Porcher, le Ramayana de la Pléiade (1999). Et ce sont enfin, en 2002, les deux volumes du Mahabharata, où elle expose en détail, avec fougue et allégresse, toute sa doctrine sur le sens de ce texte, sa structure secrète, la fonction qui lui est assignée (par ses auteurs ou plutôt son auteur) de mener une contre-offensive brahmanique face à l’expansion du bouddhisme. Madeleine Biardeau était proche, intellectuellement, de Louis Dumont. Leurs recherches sur la société indienne s’étayaient. Elle lui a succédé à la direction du Centre d’études de l’Inde (devenu Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud). ❑ Charles Malamoud Article paru dans Le Monde, 17 février 2010 Nouvelles de l’Inde n° 399


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AUTOUR DE L’EXPOSITION « LES DERNIERS MAHARAJAS » La famille Hutheesing – une des plus célèbres de L’Inde des Maharajas – a été invitée en France par la Fondation Yves Saint Laurent pour une extraordinaire exposition. Banquiers et conseillers des Grands Moghols, puis affiliés par des mariages savamment arrangés à des personnages de l’histoire contemporaine de l’Inde comme Nehru ou Tagore, la famille présente pour la première fois au public du monde entier sa collection. Commissaire de l’exposition avec Jérôme Neutres, Umang Hutheesing, est l’icône de la famille Hutheesing qui remonte à 1200 ans dans le passé de l’Inde. « Ma famille », dit-il, « a financé la majorité des guerres d’Ibrahim Lodhi, Humayun, Sivaji, et plus tard la bataille pour l’indépendance de Gandhi. » Lui-même est un artiste accompli connu en Inde comme ailleurs. Il est également membre actif de l’Indian National Trust for Art and Cultural Heritage, conseiller au Metropolitan Museum of Art de New York, conseiller chez Christie’s & Sotheby’s, Président de la Hutheesing Design Company collaborant activement avec Tiffany & Co, Professeur au National Institute of Design en Inde, avec le National Institute of Fashion Technology et bien d’autres encore… Du 10 février au 10 mai dans les galeries somptueuses de la Fondation Yves Saint Laurent – 5 Avenue Marceau, à Paris, se présentent aux yeux émerveillés des visiteurs le savoir-faire et la beauté des costumes royaux indiens. L’époque de 1911 à 1947 est représentée par une soixantaine de pièces qui font partie de la collection Nouvelles de l’Inde n° 399

de la famille Hutheesing. Leur collection actuelle contient plus de 5 000 pièces - certaines n’ont jamais été montrées au grand public auparavant. Après l’arrivée des Britanniques et la colonisation de l’Inde, les dernières familles royales de l’Inde s’appliquent plus que jamais à maintenir leur image de grandeur et investissent dans l’artisanat pour fabriquer ces costumes mélangeant or, argent, soie, brocart, broderies, pierres précieuses de couleur reflétant la vie indienne dans toute sa splendeur. Quelle image de l’Inde votre exposition va-t-elle présenter aux Français ? La meilleure, j’en suis certain. L’Inde est connue la plupart du 7


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AUTOUR DE L’EXPOSITION « LES DERNIERS MAHARAJAS »

temps dans le monde occidental pour sa pauvreté et ses charmeurs de serpents, ses sâdhus, Bollywood ou bien ses Maharajas. C’est le monde des Maharajas qui attire le regard étranger. Montrer cette collection de costumes va attirer la jeunesse et le monde moderne vers une image de l’Inde qui correspond à ses merveilles de style, luxe et capacité artistique permettant ainsi à l’Inde de s’établir comme un des leaders mondiaux. Quelles sont les projections pour l’avenir que vous pouvez faire à partir de votre expérience en France ? Je suis très attaché à la promotion des nouveaux créateurs indiens et surtout ceux du Gujarat - le berceau, selon lui, de la mode indienne. L’exposition ouvre la voie à un échange dans le futur avec la venue en Inde de créateurs français pour présenter leur collection. J’ai beaucoup de projets et suis très enthousiaste. L’exposition à Paris a connu un vif succès dès les premiers jours après l’ouverture, des centaines de visiteurs ont déjà admiré les costumes. D’autres musées dans le monde s’intéressent à mon travail et l’exposition continuera à voyager avec d’autres pièces de la collection. J’ai

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des invitations de divers musées dans le monde et nous allons monter des expositions comme celle-ci mais avec de nouvelles pièces. Comment trouvez-vous du temps pour vous consacrer à vos diverses occupations et surtout mener ce travail minutieux ? Ma famille croit profondément dans la philosophie de Gandhi. Nos ainés nous ont toujours dit étant jeunes que c’est facile de créer des entreprises mais très difficiles de créer une nation. Donc quand il

s’agit d’un projet qui contribue à la gloire et à la fierté de la nation, on ne compte pas le temps qu’on lui consacre. On pense plutôt à l’engagement et à la sincérité qu’on peut y accorder. Je me rends donc toujours disponible pour ce genre d’investissement, de plus en plus d’ailleurs. Qu’est-ce que la France évoque pour vous ? Quand je vois les gens apprécier la collection pendant l’exposition, c’est très satisfaisant. Cela touche la sensibilité occidentale et lui montre la gloire qu’était l’Inde, ce qu’elle est aujourd’hui et ce qu’elle restera sans doute à jamais. Je trouve que les Français sont un peuple très délicat et sensible - ils apprécient la beauté de la culture - la leur et celle d’autrui. Ils ont une grâce et une finesse qui font écho à celles de l’Inde et être en France, c’est comme se regarder dans une glace mais d’un autre format ! ❑ Entretien réalisé par Ekta Bouderlique, Vice Présidente www.inde-en-ligne.com Photos : Umang-Hutheesing Heritage Foundation Nouvelles de l’Inde n° 399


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JAGADJIT SINGH, UN MAHARAJA FRANCOPHILE Avant l’adhésion de la principauté sikhe du Kapurthala, au Punjab, à la République indienne le 28 août 1948, le dernier maharaja régnant fut Jagadjit Singh, un souverain moderne, progressiste et très francophile. Le Kapurthala s’étendait sur 1551 km2, en une étroite bande, le long de la rive gauche de la Beâs, jusqu’à son confluent avec la Satlej. Il incluait aussi le territoire non contigu de Phagwara ; il comprenait 603 villages, 3 grandes villes (Kapurthala, Sultânpur et Phagwara) ainsi que quelques fiefs dans les districts d’Amritsar, Lahore et dans l’Oudh, le Baoni et le Junagada. Le pays comptait 314 351 habitants (1901), dont 57% de musulmans, 30% d’hindous et 13% de sikhs. La population était rurale à 68%. La principauté fut fondée par Jassa Singh (1772-1783), de la famille rajpoute Ahluwalia, qui conquit le pays en 1772. Les sirdars de Kapurthala reçurent en 1849 le titre de Raja. Pendant la mutinerie des Cipayes (1857), Randhir Singh (1853-1870) se rangea aux côtés des Anglais ce qui lui permit de conserver son Etat et de recevoir en récompense de ses services des fiefs dans l’Oudh, le Baoni et le Junagada. Jagadjit Singh naquit le 24 novembre 1872 et accéda au trône en 1877. Durant sa minorité le pays fut dirigé par un Conseil de régence ; il acquit les pleins pouvoirs en novembre 1890 et fut nommé officiellement maharaja en 1911 ; à ce titre, il était salué protocolairement par 13 coups de canon. A son avènement, ses sujets vivaient comme au Moyen-Age, le gouvernement de l’Etat était aux mains de puissants chefs locaux à qui il fit savoir que désormais c’est lui Nouvelles de l’Inde n° 399

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Jagadjit Singh en Europe (1893)

qui prenait les rênes du pouvoir ; ce fut le tournant de l’histoire du Kapurthala. Personnage énergique, il s’adapta à son époque. Il fit des études à Londres et à Paris ; il parlait couramment le français, l’anglais, l’espagnol et le persan. Pendant son séjour en France (1900), il se passionna pour la culture qu’il découvrit notamment lors de sa visite à Versailles. De retour en Inde, il fit construire un palais à la française (1902-1908), imitation de Versailles, par les architectes Paul Boyer et Alexandre Marcel. Le palais fut inauguré en 1909, lors d’une grande fête ; chaque chambre était équipée de mobilier importé de France et portait le nom d’une ville ou d’une personnalité française. Il commanda même pour sa cour des costumes de style Louis XV qu’il fit porter à ses enfants, et pour que l’illusion soit complète, il obligea tout le monde à apprendre le français ; les visiteurs étaient d’ailleurs étonnés de l’aisance avec laquelle

ses fils s’exprimaient en cette langue. Jagadjit Singh étudia également le droit et publia un traité sur le régime politique que les princes indiens devraient adopter, ce qui lui valut de signer en leur nom le traité de Versailles en 1919, car plusieurs d’entre eux avaient envoyé des contingents armés à leurs frais, dans le cadre de l’Imperial Service Troops, pour participer aux combats en Europe. Il représenta les princes en 1926, 1927 et 1929, à la Société des Nations à Genève. En 1927, Jagadjit Singh se rendit dans le Pas-de-Calais pour inaugurer avec le maréchal Foch, un monument à la mémoire de tous les Indiens morts pour la cause alliée. Son charme conquit l’austère reine Victoria qui le reçut plusieurs fois en son château de Balmoral. Son intelligence lui attira d’illustres amitiés : Alphonse XIII d’Espagne, Victor-Emmanuel d’Italie, Léopold de Belgique, Nicolas Ier de Russie, François Joseph d’Autriche, Roo9


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JAGADJIT SINGH, UN MAHARAJA FRANCOPHILE

sevelt, Georges de Grèce et Clémenceau. Il fut fait Grand-Croix de la Légion d’Honneur en 1924. Son règne fut marqué par le développement du Kapurthala qu’il réussit à métamorphoser complètement. Il fit de sa capitale Kapurthala, une ville moderne et la dota d’équipements urbains (système hydraulique, égouts, éclairage public, téléphone …). Jagadjit Singh construisit des routes, créa des chemins de fer, bâtit des écoles et des hôpitaux. Il institua, nouveauté dans l’Inde de l’époque, une Assemblée nationale, un ministère de la justice et un système judiciaire moderne. Il institua également une cité-hospice pour les vieillards, introduisit nombres d’industries, fit attribuer des bourses de voyage à l’étranger réservées aux jeunes. Il établit l’égalité des confessions en faisant bâtir quatre temples de même importance : sikh, hindou, musulman, chrétien. Jusqu’à sa mort, il n’eut qu’une préoccupation, la prospérité de sa principauté.

Lors de la Première guerre mondiale, les troupes du Kapurthala servirent pendant quatre ans en Afrique de l’Est, puis furent cantonnées au Seistân pendant le conflit avec l’Afghanistan (1918/ 19). En septembre 1939, les troupes se composaient d’une garde du corps et des régiments d’infanterie Jagadjit (renommé ainsi en 1911)

et Paramdjit (nom du prince héritier). Deux bataillons d’infanterie et un bataillon mixte servirent en Malaisie en 1939-1940 avant l’invasion japonaise. Jagadjit Singh s’éteignit le 19 juin 1949 alors que disparaissait l’Inde des maharajas. ❑ Pierre PIFFARETTI

Quoique soumis à la tutelle des autorités britanniques, le Kapurthala possédait une force armée propre, vêtue des couleurs nationales bleue et blanche, qui participa aux côtés des Anglais à plusieurs campagnes, notamment lors des guerres afghanes (1878-1879), en fournissant un contingent de 500 fantassins, 100 cavaliers, des artilleurs et 3 canons. En outre dans le cadre de l’Imperial Service Troops en vigueur de 1888 à 1918, la principauté mettait à la disposition de l’Armée britannique de l’Inde (British Indian Army) : le Kapurthala Imperial Service Lancers (1888 à 1903), le Kapurthala Service Infantry ou Jagadjit Regiment (1890 et 1911). Le régiment de Kapurthala s’illustra notamment lors de la campagne du Tirah (1897-1898). En 1909, la principauté entretenait un bataillon pour l’Imperial Service Infantry. 10

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La danse classique du Mohini Attam a ses origines dans la région luxuriante de l’Etat du Kerala, au sud-ouest de l’Inde. En cette étroite et longue bande de terre qui s’étire du nord au sud sur quelque 700 kilomètres, le long de la mer d’Oman, les eaux n’ont de cesse d’aller et venir dans les canaux formant des artères verdoyantes et d’irriguer les vastes champs de rizière d’un horizon vert tendre. Entre terre et mer rayonnent les backwaters navigables bordés de cocotiers élancés, de buissons d’hibicus émaillés de fleurs au calice d’un rouge franc, de bananiers dont les hampes aux fruits généreux reflètent leurs ramures alanguies dans les eaux frémissantes et vernissées. Et quand reviennent, chaque année, les pluies obsédantes des mois de la mousson, la danse de Mohini, fabuleuse enchanteresse, reprend de plus belle son charme d’omniprésence poétique dans la ferveur des cœurs… Née d’un mythe et souveraine des enchantements, Mohini est la forme féminine des plus séductrices qu’assumât le

Kalamandalam Leelamma Nouvelles de l’Inde n° 399

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MOHINI ATTAM : ART SACRÉ DU KERALA ET DANSE D’UNE FÉMINITÉ ACCOMPLIE

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Kshemavathi

Seigneur Vishnou lorsqu’il voulut créer un suprême subterfuge pour troubler l’esprit et le cœur des asuras, ces anti-dieux qui s’étaient insidieusement glissés dans le rang des dieux (devas) avec l’espoir secret de boire leur part d’amrita, l’élixir divin, jailli du barattage de l’Océan cosmique, qui confère l’immortalité.

Ravissement d’une danse au féminin… Aussi la danse du Mohini Attam est-elle par essence féminine et d’une beauté d’autant plus subjugante quand elle est interprétée par les grands maîtres, Kalamandalam Kshemavathi et Kalamandalam Leelamma, d’une grâce généreuse et accomplie. « Kalamandalam » est un titre qui consacre leur reconnaissance et l’excellence de leur art et d’un talent qui s’est forgé au fil de longues années par une pratique assidue et l’intériorisation naturelle d’une esthétique élégante et codifiée. Danseuses dans l’âme, elles dialoguent avec les nuances les plus subtiles des

émotions façonnées par leur réceptivité spirituelle. A nouveau la magie des divines apsaras en présence semble accomplir son œuvre ! Saisissante beauté dont nous sommes, à notre tour, captifs.... Vêtues d’un sari blanc ourlé d’or et de pourpre, les hanches ceintes de larges ceintures dorées, la chevelure noire et puissante nouée dans un chignon entouré de jasmin, les artistes, aux pieds bien ancrés sur le sol, dessinent d’abord avec leur buste qui s’incurve vers l’avant des ondulations, des spirales, comme des courbes initiées à l’infini, ponctuées de frappés de pieds au rythme net et précis. Puis, de gracieux lancers de jambes infléchis vers l’arrière donnent soudain au corps un élan nouveau, quasi-altier. Alors naissent et s’enchaînent des mouvements d’amplitude qui épousent les sinuosités d’une gestuelle majestueuse. Au rythme des instruments à percussion leurs pieds aux extrémités surlignées de rouge frappent le sol, de façon forte et cadencée comme un appel scandé à la terre. Mais le 11


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langage magistral est celui décliné des expressions du visage, ou abhinaya qui conduit l’audience au cœur du récital, secondé par celui de leurs mains narratives et des mudrâs qui excellent à délivrer le sens des récits dont les initiés décryptent les symboles et les mythes.

Deux grands maîtres au féminin à la « Maison des Cultures du Monde ». C’est dans le cadre du 14ème Festival de l’Imaginaire à la « Maison des Cultures du Monde » que Kalamandalam Kshemavathi et Kalamandalam Leelamma ont interprété quelques-unes de leurs compositions des plus savantes. Eminente en son art d’interprétation du style Lasya, où dominent grâce et majesté, Kalamandalam Kshemavathi communique tantôt les nuances d’une douceur expressive et délicate, là où son regard se pose avec un sourire d‘abondance éclatante. Tantôt, naissent et s’enchaînent, dans la beauté magnétique de ses yeux, des sentiments de tendresse, d’admiration et d’étonnement au fil des padam et des poèmes qu’elle interprète mettant

en scène les épisodes de l’enfance de Krishna, le dieu facétieux qui n’est autre que l’une des formes aimables de Vishnou. Maître en abhinaya, elle se fait l’interprète d’un amour culminant en sa fibre maternelle, dévotionnelle ou sensuelle, pour évoquer soit les sentiments de l’attente désirable ou de l’amante comblée, soit ceux de la déception d’un cœur qui à tout jamais se brise ou se ravive d’un espoir de réconciliation quand pointe dans le cœur éconduit de la Nayika l’inexorable élan du désir pour le seigneur Krishna, le plus beau des amants à la flûte mélodieuse dont toutes les gopis, ces bergères de Vrindavan et d’ailleurs, sont follement éprises ... Dans le Varnam, la pièce centrale la plus élaborée d’un récital, où se combinent savamment danse pure et interprétation narrative, Kalamandalam Leelamma se fait l’interprète des puissantes et successives métamorphoses du Seigneur Vishnou ; autant de métaphores choisies dans la cosmologie qui donnent forme et vie aux différents avatars du Seigneur, qui dans le panthéon ternaire hindou, maintient l’univers et choisit de s’incarner lorsqu’un danger imminent menace le monde.

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Salutation à Nataraja 12

La Compagnie PRANA A l’instar de certaines divinités de l’Inde la Compagnie PRANA a quatre bras… et deux têtes. Brigitte Chataignier et Michel Lestréhan sont les deux têtes pensantes, inspirées et créatrices de la « Compagnie Prana » créée en 1995, qui se consacre à promouvoir en France les arts classiques du Kerala. Ils vivent entre la France et l’Inde et tandis que l’un se consacre au Kathakali, un art dansé et théâtral majestueux et viril que l’on peut qualifier de Tandava, l’autre dédie sa vie à la danse d’expression féminine et gracieuse ou Lasya du Mohini Attam. Quelle parfaite complémentarité que l’on trouvait déjà dans la forme combinée de l’Ardhanariswara, où Shiva assume l’union harmonieuse de sa moitié féminine et de sa moitié masculine ! En mars et avril 2010, ils étaient récemment à l’honneur et en tournée sur les grandes scènes parisiennes et françaises : Michel Lestréhan, en tant que metteur en scène, pour sa chorégraphie KALAM, une œuvre poétique et sobre interprétée par deux danseurs indiens, en hommage à la Terre, et qu’il a successivement présentée dans trois théâtres de la région parisienne. Danseuse de Mohini-Attam et organisatrice pour les récitals de ses maîtres de danse du Kerala à la « Maison des Cultures du Monde » et dans quelques villes de Bretagne, Brigitte Chataignier est également co-réalisatrice d’un film exceptionnel réalisé par Adoor Gopalakrishnan « La Danse de l’Enchanteresse » qui sera programmé au Musée du Quai Branly, le 11 Juin 2010, dans le cadre de l’exposition « Autres Maîtres de l’Inde » et du Festival « Namaste France ». MJG Nouvelles de l’Inde n° 399


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Salutations au Nataraja

Alors, invoquant la divine mémoire ancestrale et frappant toujours le sol d’un tempo régulier, l’éloquente force intérieure des expressions héroïques et lyriques de Kalamandalam Leelamma nous ont autant troublés qu’émerveillés. Et quand la gestuelle de ses mains dessine des poèmes visuels Kalamandalam Leelamma, chorégraphe et démiurge, semble advenir de quelque ineffable contrée… En toile de fond, le chant magnifique et la voix mélodieuse d’Arun Gopinath accordés à l’orchestre, composé d’un violon et de tambours (mridangam et edaykka), nous ont arrachés à la terre des hommes et conduits vers quelque sphère d’harmonie pure et musicale. Nostalgie et métamorphose d’un imaginaire en puissance dans le cœur complice des spectateurs !

De l’art de la scène à l’art de la transmission. Mais le talent des danseuses-chorégraphes ne s’arrête pas à leur interprétation magistrale sur des scènes indiennes et internationales, car elles ont aussi toutes deux à cœur de transmettre et d’enseiNouvelles de l’Inde n° 399

gner leur art. Si Kalamandalam Leelamma est professeur à la célèbre Ecole du Kerala Kalamandalam, Dr. Kshemavathi a fondé son école « Kerala Kalamandiram » à Trichur au Kerala et, cinq jours par mois, elle enseigne également dans l’État voisin du Tamil Nadu. A Rennes, où elles étaient en résidence, invitées par la « Compagnie Prana », elles ont, parallèlement à des récitals, participé dans la cité bretonne à un séminaire en partenariat avec l’Université de Rennes 2, visant à sensibiliser étudiants en art plastique et chercheurs en esthétique à l’histoire, à la gestuelle et au langage de cette danse classique qui constitue une identité traditionnelle de l’un des grands héritages culturels du Kerala. Après leurs deux récitals à « La Maison des Cultures du Monde », où elles ont interprété les compositions les plus parachevées de leur répertoire devant une salle comble et attentive, elles ont donné avec leur disciple Brigitte Chataignier à Lorient, en partenariat avec le « Musée de la Compagnie des Indes », puis au Mans, des spectacles qui ont passionné un auditoire

qui, peu à peu, entrait dans les arcanes de cette danse encore assez peu connue en France. En effet, l’une des missions de la Compagnie Prana, que dirige également Brigitte Chataignier, danseuse experte en son art aux multiples facettes, qu’elle a pratiqué au Kerala à partir de 1987, en tant que disciple des plus assidues à l’enseignement des grands maîtres conviés, est d’œuvrer à faire connaître et découvrir cet art encore très confidentiel à un plus large public occidental. Un style de danse qu’elle transmet également en France par son enseignement rigoureux et ses créations de chorégraphe, à la fois innovantes, inspirées et toujours respectueuses des canons esthétiques de la tradition. Alors quand, ouvrant le récital, maîtres et disciple entrent en scène toutes les trois, comme sur un pied d’égalité, la magie opère, se démultiplie dans l’harmonie conjuguée des corps magnifiés de ces femmes somptueuses, de ces enchanteresses aux belles âmes révélées. ❑ Mireille-Joséphine Guézennec Quelques spectacles et stages programmés : A Rennes – Un dimanche au Garage – Collectif Danse Rennes Métropole : • Extrait de « Gangâ » - Chorégraphie et danse Brigitte Chataignier (28 mai) • Projection de « KALAM /Terre » Michel Lestréhan (29 et 30 mai) • Festival de l’OH (Conseil Général 94) à Choisy-Le-Roi. « Escale Gangâ » (les 12 et 13 Juin). • Ferme de Trielle (Tiézac - 15) Stage de Mohini Attam et Kathakali ( du 26 au 31 juillet) • Festival MIMOS à Périgueux Mohini Attam et Kathakali (les 6 et 7 août). « Compagnie Prana » www.compagnieprana.com 13


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INTERVIEW RENCONTRE AVEC GILLES MOISSET Réalisateur du documentaire « Inde à la découverte des Adivasis », France 5 Dans le cadre de l’Exposition « Autres Maîtres de l’Inde », qui se tiendra au Musée du Quai Branly du 30 mars au 18 Juillet, un documentaire « Inde à la découverte des Adivasis » réalisé par Gilles Moisset pour France 5 a été tourné dans différentes régions de l’Inde. Lors du vernissage de l’exposition, où quelques séquences du documentaire étaient projetées en avant-première, Mireille-Joséphine Guézennec a posé quelques questions à Gilles Moisset. Ce documentaire magnifique et d’une grande authenticité sera programmé le 22 avril 2010 sur France 5. MJG • Gilles Moisset, vous êtes parvenu à nous faire pénétrer au cœur de certaines traditions artistiques des « Adivasis », ces « peuples premiers » de l’Inde, pour nous faire comprendre combien ces pratiques traditionnelles en matière d’art sont absolument indissociables de leur vie quotidienne et de sa dimension rituelle et cultuelle. Pouvez-vous nous parler des conditions du tournage ainsi que de vos impressions ? G M • Nous avons dû parcourir plus de 5000 km en Inde pour aller à la rencontre des Adivasis au cœur même de leur région. Et les entrevues ont été rapides, souvent trop rapides. Mais cette dynamique imposée par le temps liée aux impératifs de la production (DreamWay, Minou Azoulay que je remercie de m’avoir soutenu) m’a obligé à être encore plus vigilant et gourmand. Gourmand est le mot juste. Dès les premiers instants, j’ai été ébloui par les couleurs, par la lumière magique des fins d’après-midi de septembre. Et plus le voyage avançait, plus j’attendais cette heure avec impatience en me demandant quelle révélation aujourd’hui serait mise en lumière. Mais sans l’équipe qui était avec moi sur le terrain, Vikas Harish (historien d’art et conseiller scientifique de l’exposition “Autres Maîtres de l’Inde”) et Dilip Varma 14

© Photo Vikas Harish

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(le chef opérateur) qui m’ont montré « leurs Indes », le film aurait été tout autre. Sans l’écoute de Vikas quant à mes demandes, les contacts n’auraient pas pris cette voie si « proche ». Et sans le calme indien de Dilip, j’aurais peut-être rebondi comme un Zébulon sans prendre le temps d’apprécier les moments qui s’offraient devant mes yeux. Je crois que c’est cela le plus difficile au départ de ne pas courir dans tous les sens devant tant de dépaysements et de nouveautés. Et puis nous avons subi une mousson tardive, qui a également influé sur le film… A Bhimbetka, par exemple, nous avons vraiment saisi le sens premier de l’expression

« abri sous roche » et découvert, à l’abri des trombes d’eau les peintures rupestres de plus de 15000 ans. MJG • Il y a dans le film peu de mise en scène mais tout est dit, de façon simple, limpide et pourtant tellement magistrale... Quel a été le fil conducteur et les étapes de cette réalisation ? G M • Dès les premières réflexions sur ce que pouvait être le documentaire, il y a maintenant trois ans, lors de ma première rencontre organisée à l’époque au Musée du Quai Branly avec Vikas Harish et Jean-Pierre Mohen, (ancien directeur des collections du musée du Quai Branly et co-commissaire de Nouvelles de l’Inde n° 399


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l’exposition « Autres Maîtres de l’Inde »), j’ai eu la chance d’assister à une discussion entre deux mondes. L’Occident et l’Orient découvrant un « troisième » monde qui les passionnait et les intriguait : celui des Adivasis, des peintures rupestres de Bhimbetka aux murs Warlis. Et le ton était donné… La question principale avant notre départ était : est-ce que j’allais retrouver cette passion, ce regard, cet échange tout au long du tournage et comment, sans rester vivre avec eux de longues semaines, faire ressentir l’importance de leurs arts quotidiens ? La découverte, la rencontre et l’écoute ont été les derniers ingrédients à cette mise en scène omniprésente qui, j’en suis ravi, ne se voit pas. Pourtant je n’ai pas arrêté de demander aux « acteurs » de recommencer des déplacements, de manipuler des objets, de faire venir leur famille, de ne pas retirer dans les maisons tout ce qui montre le « dérangement » de la vie de tous les jours et bien d’autres petits détails qui font la différence entre une atmosphère recomposée et une caricature ou une façade bien repeinte. Quand nous arrivions chez quelqu’un, il fallait vite observer le lieu

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© Photo Gilles Moisset

RENCONTRE AVEC GILLES MOISSET

© Photo Gilles Moisset

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tel qu’il était et veiller à ce que ses occupants ne le « rangent » pas. Je devais rapidement considérer les gestes qui me semblaient quotidiens pour pouvoir demander de les refaire si nous n’avions pas pu les filmer. Et le fait que Vikas soit en « première ligne » pour préparer avec eux l’interview me le permettait. La barrière des langues et le fait que Vikas me faisait un résumé après des grands moments d’interview pour ne pas rompre la spontanéité des artistes, m’ont aussi obligé à « lire » sur leur visage. Une interview qui semblait banale et

froide s’est finalement révélée d’une grande richesse informative et émotive. A un moment de l’interview l’homme s’est mis à avoir des « trémolos », sa voix avait changé. Ce petit détail m’a fait rebondir et cette scène du « Fondeur » existe aujourd’hui dans le documentaire. Depuis le début, j’avais imaginé pouvoir filmer des aubes différentes avec Vikas qui devait ouvrir les séquences du film. Mais c’était sans compter sur la mousson tardive (remarque d’Occidental). « L’Inde te propose une autre approche, à toi de la décrypter et de la filmer » me disait Vikas. Et c’était cette même phrase qu’il me disait sous une forme ou une autre presque à chaque fois que je demandais de me trouver telle ou telle personne ou événement à filmer et que nous n’étions pas sûrs d’y parvenir. En fait, j’étais arrivé avec des idées de réalisation et je devais sans cesse les modifier tant les gens m’offraient d’autres choses plus « vraies ». Ce que l’on trouve sur le terrain n’est pas toujours conforme à notre imaginaire. Mais en général on reste dans un territoire connu. Là, les artistes nous ont ouvert d’autres portes. 15


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MJG. • Il y a eu également d’autres rencontres importantes, comme celle avec Pr. Jyotindra Jain, un éminent spécialiste de la diversité des expressions esthétiques tribales de l’Inde… G M. • Il y a toujours des moments magiques pendant les tournages. Ce sont des instants qui vous rassurent. Le premier plan tourné du film fait partie de ceux-là. C’était à Delhi au moment de l’interview du professeur Jyotindra Jain. J’avais déjà eu la chance de rencontrer Monsieur Jain à Paris un an auparavant, et connaissant l’importance et la complexité de son discours, je redoutais une interview trop professorale. Là, en arrivant à Sanskriti sur le lieu du rendez-vous, l’arbre « magique » aux mille racines tombant du ciel s’est imposé tout de suite à l’image. La lumière du soleil s’infiltrant entre les racines, on avait à cet instant un fond mystérieux, plein de vie. Mais il fallait que Monsieur Jain puisse s’asseoir. Un vieux banc en bois et en fer trouvé au fond du parc allait vite être transporté au pied de l’arbre. Monsieur Jain, surpris au premier regard, nous a offert dans ce 16

cadre « bricolé » une interview passionnante. MJG • Ce fut, m’avez-vous dit, votre premier voyage en Inde, en quoi la découverte de ce pays nouveau a-t-elle aiguisé votre sensibilité ? G M • « Bienvenue en Inde », cette autre phrase prononcée par Vikas avec un petit sourire à l’arrivée à Delhi je ne la comprends réellement que maintenant. L’Inde des cartes postales, grâce à Dilip et à Vikas, j’y ai échappé, et je crois qu’on le ressent dans le film. C’est certain, le fait d’avoir été si bien accompagné en Inde m’a permis de mieux regarder tout autour de moi. J’étais là pour voir et j’ai été submergé par un festival de couleurs, de grâce et de beautés. Mais aussi par une spiritualité multiple et permanente, qui a obligé le cartésien que je suis à voir au-delà de l’art qu’on pourrait croire « naïf » au premier abord. Un dessin sur une pierre, un geste de femme repositionnant son voile, un homme qui dit oui en faisant non de la tête, un cadeau que l’on vous tend, un regard mystérieux, une

offrande que l’on partage, un repas aux subtiles saveurs pris au milieu de nulle part, un ruissellement passant depuis plus de 15000 ans à côté d’une peinture encore pleine de vitalité, l’instant magique de la lumière du soleil vers 17h sont autant de souvenirs qui font que je me sens aujourd’hui encore, plusieurs mois après le tournage, un peu « indien ». Cette découverte de gens qui inscrivent sur tout support leurs émotions, leurs pensées, leurs instants de vie en apparence si « simple et naturelle » permet d’abord de nous rappeler qui nous sommes. Et bien que notre culture en soit éloignée, il y a une part de nous qui se reflète dans ces œuvres. Il ne faut pas oublier que l’on retrouve aux quatre coins de notre planète des formes d’art, des styles, des dessins, des peintures d’il y a 10, 15, 20 000 ans très différentes mais aussi tellement semblables que cela laisse à réfléchir… Vaste programme, et sujet d’un prochain film ?… ❑ Propos recueillis par Marie-Joséphine Guézennec Nouvelles de l’Inde n° 399


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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

Avec la montagne Dhauldhar recouverte de neige au loin, Pragpur à Kangra (à 1 000 mètres) est un merveilleux petit village qui semble plongé dans le passé. Lorsque vous descendez les rues pavées de Pragpur, vous avez l’impression de marcher dans un village de l’époque victorienne, aux maisons remontant entre 100 et 300 ans et construites comme les maisons de Simla sous le Raj britannique, utilisant même des briques (12,7 cm x 22,86 cm) qui ont été normalisées par les Britanniques (aux alentours de 1847). Les maisons en pisé du village possèdent des bords de fenêtres en bois sculpté dans le style typique de Kangra. Les piliers et les balcons sont faits de bois, avec des ornements floraux rouges, bleus et jaunes. La communauté des Suds prédomine à Pragpur et la plupart des maisons anciennes leur appartient. Au début du 17ème siècle, il y avait un marché caravanier florissant à Kangra, qui approvisionnait les pèlerins en route vers Jwalamukhi et Brijeshwari. C’est ainsi que les Suds firent fortune et construisirent de belles maisons. Lorsque Kangra fut annexé par les Britanniques, les Suds déplacèrent leur commerce à Simla, en y installant des boutiques qui vendaient du bois de construction et des textiles. Certains plus entreprenants ouvrirent des sérails (des hôtelleries) le long de l’autoroute

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Hindustan-Tibet. En hiver ils retournaient toujours à Pragpur qu’ils considéraient comme leur ville natale. Ils construisirent aussi des maisons dans le village jumeau de Garli. Cette zone Garli-Pragpur se situe dans le royaume de Jaswan où des bandes errantes de maraudeurs (16-17ème siècles) créèrent des problèmes d’ordre public. Prag Devi, une princesse de la maison royale de Jaswan, parvint à les maîtriser et Pragpur fut fondée en hommage à sa bravoure. Pragpur serait, dit-on, installée sur un territoire sous influence astrale positive, en raison de prières récitées ici il y a plusieurs centaines d’années. Les Suds (l’ensemble des 52 clans) ont construit ici d’élégants havelis. Leurs demeures constituent la principale attraction de Pragpur. Actuellement les maisons en pisé sont toujours bien entretenues et les demeures des Suds sont joliment restaurées, conférant à Pragpur l’honneur d’être le premier village classé. La réussite du plan de conservation revient à Vijai Lal, petit-fils du juge Jai Lal (un juge de la Cour Suprême du Pendjab sous le Raj Britannique) Les Lal, qui appartiennent au pays des Suds possèdent deux grandes maisons dans le village. La plus ancienne est un haveli de 300 ans. L’autre qui est plus réputée est connue sous le nom de « La Cour du Juge », construite en 1918 pour le juge Lal. C’est une demeure classée, qui appartient désormais à la chaîne « WelcomHeritage ». Le plus grand haveli à Pragpur appartient aux Butail (qui sont aussi des Suds) et est connu sous le nom de Butail Niwas. Construit il y a environ une centaine d’années par Lala Buta Mal, il se compose de

© http://123himachal.com/pragpur_files/pragpur2.jpg

PRAGPUR DANS L’HIMACHAL : LE PREMIER VILLAGE CLASSÉ AU PATRIMOINE DE L’INDE

© http://himachaltourism.gov.in

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6 appartements identiques, un pour chacun de ses 6 fils. Ils sont disposés autour d’une cour intérieure ouverte affaissée. Au bon vieux temps, durant l’été, la cour intérieure était remplie d’eau provenant du Nalsuyah Khad qui est à proximité, pour rafraîchir les appartements. Quel procédé « écologique » pour climatiser les appartements ! Promenez-vous donc dans les rues pavées et imprégnez-vous de l’ambiance de ce village classé unique, qui est préservé pour la postérité par cet homme entreprenant que fut Vijay Lal. Pragpur est à 185 km de Chandigarh. Vous pouvez aussi emprunter l’Himachal Express qui relie New Delhi à Una avec dans ce cas une autre heure et demi pour Pragpur. Pour plus d’informations, contacter la Direction du Tourisme de l’Himachal, Block No.28, SDA Complex, Kasumpti, Simla-171 009. Téléphone : +91-177-2625511 / 2625924. www.himachaltourism.gov.in ❑ Deepti Bhagat India Travel Online Vol. XII N°9 17


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KHICHAN AU RAJASTHAN, LE VILLAGE DE LA GRUE DEMOISELLE Khichan ressemble à n’importe quel autre petit village du Rajasthan dans le district de Jodhpur mais ce qui le rend unique est que les grues demoiselle qui migrent ici chaque hiver venant d’Asie centrale, pensent tout autrement. Pour elles, Khichan c’est « chez elles loin de chez elles ». Si vous vous promenez, vous en verrez des centaines, noires et grises, majestueuses qui volent au-dessus du village et fourragent dans les champs. Vous devrez vous réveiller au tout début de l’aube pour profiter de cette vue inoubliable. Le ciel s’obscurcit, envahi par des milliers de ces grues qui volent toutes ailes déployées vers les enclos spécialement construits pour l’occasion dans le village, les « chugan ghars » (les maisons de ravitaillement) pour prendre leur petit déjeuner. C’est là que les généreux villageois leur déposent des graines pour s’assurer que leurs « visiteurs ailés » mangent à leur faim. En fait, ils déposent les graines (500 kg) deux fois par jour. Aussi loin que remonte le souvenir des villageois, ces grues viennent chaque hiver et elles ont toujours été bien accueillies. Ces visiteurs de l’hiver font partie de la vie du village et sont

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même évoqués dans les chants de moisson du village. Les grues demoiselle (plus de 9 000) commencent à arriver ici dès le mois d’août chaque année et restent dans le village jusqu’à la fin mars de l’année suivante. Les grues ont inscrit Khichan sur le carte des « observateurs d’oiseaux ». Le Birding World magazine en parle dans un article intitulé : « Khichan, le village des grues demoiselle ». Selon le folklore local, il y a plusieurs années, certains habitants de Khichan avec à leur tête un amoureux des oiseaux de la communauté jaïne ont commencé à offrir aux oiseaux des graines chaque matin, attirant un grand nombre de grues demoiselle (localement désignées sous le nom de « kurjas ») vers le village. Ces grues sont les plus petites et appartiennent à la seconde espèce la plus importante des grues recensées dans le monde. Leur aire de reproduction sont les plaines et les steppes de l’Eurasie et de la Mongolie. Elles parcourent donc une longue et difficile route audessus de l’Himalaya, portées par les vents lorsqu’elles migrent l’hiver vers Khichan. Les villageois du Désert de Thar les adorent pour leurs habitudes alimentaires végétariennes et leur pratique de la monogamie. Aujourd’hui Khichan accueille de nombreux visiteurs qui viennent observer les grues ; ainsi les grues ont apporté le tourisme dans ce village endormi. Les havelis (demeures) et autres édifices classés sont devenus des gîtes pour touristes et le commerce est florissant. Lal Niwas, un hôtel situé dans une de ces demeures (à environ 40 km) fourmille d’activités grâce aux grues.

Après s’être alimentés dans les chugga ghars, les oiseaux se dirigent vers les bassins alentour et les dunes de sable au nord de Khichan et sont la cible d’un grand nombre de photographes et de touristes. Lorsque les grues volent en petits groupes, elles ne font pas cas des paons qui se mélangent facilement à elles. Au milieu de la journée, elles vont de nouveau s’alimenter, boire et prendre occasionnellement un bain. Les premiers efforts des villageois sont à présent soutenus par la Marwar Crane Foundation et le Kuraj Smarakshan Vikkas Sansthan. Tous contribuent à nourrir et protéger les grues qui ont inscrit Khichan sur la route touristique du Rajasthan. La ville la plus proche de Khichan est Phalodi (5 km) qui est une gare sur la voie qui relie Delhi à Jaisalmer et Bikaner. Jodhpur est l’aéroport le plus proche (140 km), Bikaner (150 km), Nagaur (140 km) et Jaisalmer (160 km) sont aussi reliés à ce village. Pour davantage d’informations, contacter Rajasthan Tourism, Government Hostel Campus, Pryatan Bhawan, M.I. Road, Jaipur 302001, Rajasthan. Tel : + 91-141-5110595-7 Fax : +91-141-5110591 Email : queries@rajasthantourism.gov.in Site Internet : http://www.rajasthantourism.gov.in ❑ Deepti Bhagat India Travel Online Vol. XII N°22 Nouvelles de l’Inde n° 399

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GROS PLAN SUR L’HIMACHAL PRADESH L’Himachal Pradesh en bref • L’Himachal Pradesh est un État du nord-ouest de l’Inde devenu le 18ème État de la République indienne en 1971. Il est encadré par les États indiens du Jammu & Kashmir au nord, du Punjab à l’ouest, de l’Haryana et de l’Uttar Pradesh au sud, de l’Uttarakhand au sud-est et par le Tibet à l’est. Situé dans l’ouest de l’Himalaya, son altitude est comprise entre 450 et 7 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. La traduction littérale d’Himachal Pradesh est Terre des montagnes enneigées. L’État est drainé par les fleuves Chenab, Ravi, Beas, Sutlej et Yamuna. • Capitale : Shimla • Superficie : 55 780 km2 • Population : en 2001, l’Himachal Pradesh comptait 6 080 000 habitants. (Densité de 109 habitants au km2. C’est l’une des plus faibles du pays)

Introduction L’Himachal Pradesh est un Etat montagneux dont l’altitude est comprise entre 350 et 7 000 mètres, il est constitué de plusieurs zones séparées par des chaînes de montagnes orientées nordouest/sud-est : les Siwaliks, culminant à 1 200 m, le massif du Dhaula Dhar, entre les rivières Ravi et Beas (3 500 à 5 500 m), la chaîne du Pir Panjal ou Moyen Himalaya, entre les rivières Chenab et Ravi (4 500 à 6 000m), le Grand Himalaya (6 700m) et le Zanskar, entre le Tibet et l’Himachal Pradesh (7 000 m). Le réseau fluvial, descendant de l’Himalaya, reçoit l’eau provenant Nouvelles de l’Inde n° 399

de la fonte des neiges et des glaciers qui lui assure un flot continu tout au long de l’année. Il alimente l’Indus et le Gange. Selon le rapport de 2003 de l’Observatoire indien de la forêt, 66% de l’État est classé en zone forestière, cependant la forêt proprement dite ne couvre que 26% du territoire. Une grande partie de l’État est occupée par de hautes montagnes inhabitables. La population est très faiblement urbanisée (9,8%). Shimla est la seule ville importante avec 145 000 habitants. Entre 1991 et 2001, la population a augmenté de 17,5%. Le taux de natalité est de 24.8 pour mille (contre 20.7 pour mille en Inde), le taux de mortalité est de 8,1 pour mille (contre 7,5 pour mille en Inde) et le taux de mortalité infantile est de 63 pour mille naissances contre 52 pour mille naissances en Inde. L’espérance de vie à la naissance pour les femmes est de 65,4 ans (contre 66,3 en Inde) et de 65,7 ans (contre 64,1 en Inde) pour les hommes. Ces chiffres permettent de penser que l’Himachal Pradesh a amorcé la stabilisation de sa population.

Comme dans les autres États indiens, sauf le Kerala, le sex-ratio est défavorable aux femmes : 968‰. Ce chiffre tombe à 896‰ si on considère la population âgée de moins de 7 ans. Les religions présentes dans cet Etat sont l’hindouisme, l’Islam, le bouddhisme. Les hindous sont très largement majoritaires (95,5%). Les musulmans sont peu représentés, 2% contre 13,4% dans l’ensemble du pays. Les bouddhistes sont relativement nombreux : 75 900 soit 1,25% (Inde : 0,8%), ce qui s’explique par la présence de populations bouddhistes indigènes dans les districts du Nord et par l’installation de Tibétains à Dharamsala. L’Himachal Pradesh est divisé en 12 districts. Le revenu par habitant est de 750,2 $ US en 2005-2006 ce qui place l’Etat au 4ème rang national. De même, le niveau d’équipements des ménages (voitures, électroménager, télévision) est supérieur à celui de l’Inde à la même période. Les riches ressources naturelles de l’Himachal Pradesh ont conduits l’Etat à investir dans les secteurs

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Solan 19


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agricoles, l’hydroélectricité, le ciment et le tourisme. Les districts de Solan, Sirmour, Kangra et Una sont les leaders en matière d’investissements. La main-d’œuvre couvre une gamme étendue de métiers et se divise de la façon suivante : 32,31% sont des travailleurs à temps complet, 16, 92% des travailleurs à temps partiel et 50,77% sont chômeurs. L’agriculture reste le secteur qui emploie le plus de personnes, couvrant 65% de l’emploi. L’Himachal Pradesh investit aussi dans l’enseignement et l’Etat possède 10 écoles polytechniques et 8 écoles d’ingénieurs. La beauté et la variété de ses paysages de moyenne et haute montagne ainsi que ses richesses ethnographiques et architecturales font de l’Himachal Pradesh une destination touristique de plus en plus recherchée. Shimla, située à 2 130 m d’altitude, est la plus célèbre et la plus importante station climatique indienne. Les possibilités en matière d’alpinisme et de trekking sont innombrables et attirent de nombreux touristes occidentaux. Il en est de même pour le rafting, le vol en aile delta, les raids à cheval ou en moto. Les sports d’hiver se développent. Solang Nallah, près de Manali, est une station recherchée et une autre station de ski est en projet dans la vallée de Kullu. Cependant la construction de cette infrastructure importante rencontre l’opposition d’une partie de la population craignant des conséquences dommageable sur l’environnement, les ressources naturelles et les modes de vie traditionnels, et tout particulièrement pour les bergers qui pratique la transhumance. Conscient de l’immense richesse que constitue son patrimoine naturel, le gouvernement a mis en place un Département de l’envi20

Hamirpur

ronnement dont le rôle est de soutenir une politique de développement durable.

Infrastructure sociale Education Le taux d’alphabétisation est plus élevé que dans l’ensemble du pays, il est de 85,3% pour les hommes (Inde : 75,3%) et de 67,4% pour les femmes (Inde : 53,7%). Près de 686 706 élèves entrent à l’école primaire chaque année. Les efforts du Ministère de l’éducation de l’Himachal Pradesh se portent dans deux directions. La priorité absolue est l’enseignement primaire, et tout particulièrement celui des filles ; la seconde priorité est l’enseignement des technologies de l’information et de la communication qui est accessible dans de nombreuses écoles dès le secondaire. La participation privée à l’enseignement technique et professionnel est encouragée. L’Himachal Pradesh dispose de bons établissements d’enseignement supérieur, tels l’université de Shimla, le National Institute of Technology d’Hamirpur ou encore l’Université horticole et forestière Dr.Yashwant Singh Parmar à Solan dont l’enseignement et les recherches sont renommés en Inde et dans toute l’Asie.

Médical L’Himachal Pradesh dispose de 90 hôpitaux publics, 439 centres de soins de santé primaires, 66 centres de santé au niveau local, 22 dispensaires publics et 2069 sous-centres. L’Himachal Pradesh possède les meilleurs indicateurs de santé de toute l’Inde. Bancaire L’Himachal Pradesh possède un bon réseau d’infrastructures bancaires. La population qui est affiliée à une banque est d’environ 9425 personnes en décembre 2008. L’Himachal Pradesh possède le ratio le plus sain de toute l’Inde en ce domaine même si le nombre de crédits est supérieur à celui de l’Inde. Transport Le développement des infrastructures de transport est freiné par la géographie de l’État, cependant des progrès significatifs ont été accomplis au cours des dernières décennies. La route est le principal moyen de transport en Himachal Pradesh. Le réseau routier est le plus dense de tous les États montagneux indiens et relie toutes les villes importantes. Le réseau routier se compose de quatre autoroutes nationales et est en constant Nouvelles de l’Inde n° 399


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GROS PLAN SUR L’HIMACHAL PRADESH ©A.M. Hurrell (commons.wikipedia.org/wiki/File:KSR_Railcar_4_at_Shimla_05-02-14_40.jpeg

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Kalka Shimla

développement. Quelques routes doivent être fermées en hiver et pendant la mousson à cause des chutes de neige et des glissements de terrain. Le réseau ferroviaire ne compte que deux lignes à voies étroites, la première reliant Pathankot à Jogindernagar dans l’ouest, et la seconde reliant Kalka à Shimla dans le sud. L’Himachal Pradesh compte trois aéroports accueillant des vols intérieurs : Shimla, Bhuntar desservant Kullu et Gaggal desservant Kangra. Des négociations pour la construction de nouvelles pistes d’atterrissage pour hélicoptères à Bajraroo, Satrundi et Chama sont en cours.

Electricité et télécommunications Electricité L’Himachal Pradesh est doté de ressources naturelles riches utilisables pour l’hydro-électricité. 17 155 des 17 495 villages de l’Himachal Pradesh possédait l’électricité en décembre 2006.

Télécommunication Le gouvernement de l’État a mis en place une politique active de développement des technologies de l’information et de la communication, secteur essentiel tant du Nouvelles de l’Inde n° 399

point de vue de la production que de son utilisation. Les autorités facilitent l’installation d’entreprises évoluant dans ce domaine en les exemptant de taxes et en créant des zones d’activité, telles celle de Solan. L’utilisation des TIC est tout aussi importante car c’est un facteur essentiel de désenclavement, donc de croissance économique. C’est pourquoi le gouvernement développe l’accès de la population au réseau internet. Il a également mis en place un portail présentant non seulement l’organisation des institutions gouvernementales et leurs actions (réglementations, subventions, instances juridiques) mais offrant aussi de nombreux services aux citoyens : résultats aux examens, conseils juridiques, listes des établissements scolaires et médicaux, paiement à distance. On compte en Himachal Pradesh, un téléphone dans un foyer sur six.

Infrastructure industrielle Le secteur industriel en Himachal Pradesh est peu développé. Il ne contribue que pour 14% au produit intérieur de l’État (Inde : 27%). Cela s’explique par la faiblesse des moyens de transport, le manque de ressource minière, l’absence d’entrepreneur et la prégnance du secteur artisanal. Les autorités ont mis

en place une politique incitative avec des mesures telles l’attribution de terrains, l’exemption de taxes ou l’équipement de zones industrielles. Ces mesures ont permis l’installation d’entreprises fabriquant de l’outillage agricole, de la térébenthine et des résines à Nahan, des engrais, de la bière et des alcools à Solan, du ciment à Rajban, des conserves de fruits à Parwanoo. Un total de 41 zones industrielles et 15 compagnies industrielles ont été développées. En outre, l’absence de pollution atmosphérique est favorable à l’industrie de précision (montre, matériel médical) et électronique (téléviseur, magnétoscope). Mais le principal atout de l’Himachal Pradesh sont ses ressources hydroélectriques abondantes. Elles ont permis l’électrification de tous les villages et représentent 25% de la production nationale. Connue comme zone favorite pour les industries textile, pharmaceutique et d’emballage industriel, la zone a été promue par le Ministre du Commerce et de l’Industrie, le gouvernement de l’Inde. Aujourd’hui l’Etat se concentre sur les secteurs spécifiques des biotechnologies, de l’information et des télécommunications et du tourisme. Industrie biotechnologique Le gouvernement a proposé de construire un parc biotechnologique à Solan. L’industrie agro-alimentaire C’est le premier secteur économique. Il contribue pour plus de 45% au produit intérieur de l’État (Inde : 24%). C’est la source principale de revenu et elle fournit un emploi direct à 71% de la population. Les céréales les plus cultivées sont le blé, le maïs, le riz et l’orge ainsi que les pommes de terre, mais leur production ne couvre pas les besoins de l’État. Les légumes, le thé, les olives, les figues, le houblon, les champignons, les pistaches, les 21


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cet Etat. Il existe de nombreux aménagements pour les sports d’aventures tels que le trekking, l’escalade, le ski, le deltaplane, le rafting et le kayak qui attirent des personnes du monde entier. Les centres touristiques importants se situent à Shimla, Solan, Chail, Renuka, Kalpa, Nako, Sangla, Kullu, Manali, Baijnath, Dharamsala, Kangra, Palampur, Dalhousie, Khajjiar et Chamba.

©Philippe Raffard (commons.wikimedia.org/wiki/File: Shimla_british.jpg

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Berger et son troupeau de moutons dans la vallée de Kullu. Himachal Pradesh, Inde

herbes médicinales, les fleurs, les fruits et surtout les pommes sont les cultures de rapport les plus répandues. Les pommes représentent 76% de la production totale de fruits. Le petit élevage domestique apporte une contribution appréciable aux revenus des agriculteurs. Sur les pentes des monts Dhaula Dar et Pir Panjal, des bergers élèvent d’importants troupeaux d’ovins et de caprins. En 1954, 1972 et 1974 le gouvernement a procédé à une réforme agraire qui a permis de redistribuer une partie des grandes propriétés aux paysans sans terre ; 450 000 familles sur 500 000 sont ainsi devenues propriétaires d’au moins un hectare de terrain. Les petites exploitations constituent 84% des propriétés. Mais les surfaces cultivables, 9 990 km2 soit 15% de la surface totale, sont insuffisantes et ne peuvent être étendues, les terrains situés à flanc de montagne ne pouvant être cultivés sous peine de favoriser l’érosion des sols. L’industrie textile L’industrie textile en Himachal Pradesh est le principal acteur. Des sociétés comme Vardhman sont engagés dans le tissage et la teinture. Le tissage à la main et le tissage de tapis sont principalement développés à petite échelle. (ex : Malwa Coton) 22

La filiale du Groupe VSO, un des 10 premiers groupes industriels du textile dans le pays, possède des installations à Paonta Sahib où on y fabrique du coton, de l’acrylique, du polyester et de la viscose. L’artisanat L’Himachal a une riche tradition artisanale : châles en laine et en pashmînâ, tapis, articles en métal et en argent, sandales brodées et chaussures en chanvre, miniatures de l’école de Kangra, travail du bois pour les fenêtres, portes et balcons, bracelets de crin, ustensiles ménagers en bois ou en métal dans lesquels les artisans sculptent des motifs floraux, animaliers ou anthropomorphes. Les essences les plus couramment utilisées sont le cèdre, le déodar, le noyer et le shisham. La production artisanale est en déclin du fait de la concurrence des articles manufacturés et du manque de réseau de commercialisation. Cependant, depuis quelques années, la corporation de l’artisanat en Himachal Pradesh soutient la transmission de ce savoir-faire traditionnel et on remarque une augmentation de la demande de ces articles de grande qualité. Le tourisme Il s’agit d’un secteur en forte croissance. Ses richesses naturelles splendides expliquent pourquoi les touristes aiment à voyager dans

Industrie pharmaceutique L’Himachal Pradesh est la région où la croissance a été la plus rapide en ce qui concerne l’industrie pharmaceutique en Inde, conduit par les initiatives de l’Etat en ce secteur. Environ 300 industries pharmaceutiques sont impliquées dans des opérations en Himachal Pradesh. Parmi elles on trouve : Ranbaxy, Dr. Reddy’s, Morepen ou Torrent. Industrie de l’ingénierie L’industrie de l’ingénierie en Himachal Pradesh inclue l’ingénierie de pièces de précision, de pièces automobiles, d’acier, de cylindres. Les grandes entreprises qui interviennent dans ce secteur sont : Gabriel, Purolator, ou International Cars and Motors Limited. Les usines automobiles se trouvent principalement à Parwanoo, dans le district de Solan. Les usines d’ingénierie en Himachal Pradesh sont impliquées dans les trois segments du marché : équipement original, service aprèsvente, export. Industrie du ciment L’Himachal Pradesh possède une large réserve de calcaire de qualité. L’Etat exporte environ la moitié de la production de son ciment vers d’autres Etats. Parmi les compagnies de production de ciment on trouve : Larsen and Toubro, Grasim Industries et Harish Chandra Limited. ❑ India Brand Equity Foundation www.ibef.org Nouvelles de l’Inde n° 399


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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

écharpes et foulards de Citrus (Kolkata), les sacs et foulards d’Antak, les accessoires de cheveux d’Aries, etc. Citons encore Ashok International à Kolkata, Bobby Creation, Bright Star de Comfort à Delhi, Creations à Hooghly (West Bengal), Elements à Gurgaon (Haryana), FABCO à Varanasi, Hang’n Hold à Ludhiana, Muchhala à Mumbai, Nirmal Shawls de Baddi, etc.

Manuel Canovas a lancé une nouvelle collection de linge de maison qui exprime son goût pour les jardins, les voyages : le modèle Taj Mahal en est une belle illustration.

Le Salon « Maison et Objet » a attiré les foules habituelles soucieuses de découvrir les dernières tendances en matière de décoration. Dans la ligne « Bayadère » le Jacquard Français a lancé des sets de table : cinq déclinaisons permettent de s’adapter à tous les intérieurs. Alexandre Turpault s’inspire de l’été indien pour créer « Namaste » : housse de couette et taies d’oreiller satin de coton imprimé fuschias avec finition ruban

de satin. La faïencerie Gien continue à séduire les amoureux de la qualité et du raffinement, et créé une nouvelle ligne intitulée « La Route des Indes » pour rendre hommage à ce pays et à la beauté de ses femmes. La société Linum fait fabriquer ses toiles à Tirupur au Tamilnadu. Plus de mille personnes travaillent dans des ateliers Nouvelles de l’Inde n° 399

Le Salon de la Maroquinerie et de la Chaussure a été placé sous le signe du voyage, de la nouveauté et de la découverte. Les plus grands noms ont participé : Benetton, Sysley, DDP, Garant, Naf Naf, Rip Curl, Chevigon, etc. On notait la présence de « Leather footwear » d’Agra et de « Oriental Exports » de Kolkata (sacs hommes et femmes). pour couper, tisser, colorer, coudre et emballer. « Blanc des Vosges » poursuit ses créations de haut niveau, et propose une parure de lit « Bengale » qui n’exclut pas la référence au maïs !

Le Salon du Prêt-à-Porter Paris a donné les tendances qui feront visiter l’automne-hiver 2010-2011. Les fabricants indiens y étaient très présents. On a remarqué la collection complète d’Amit Aggarwal à New Delhi, les robes habillées de Reve et de Umesh Vashisht (New Delhi), les bijoux,

Les Salons « Première Classe et Who’s Next » ont donné les dernières tendances notamment pour les enfants de 0 à 16 ans. Preeti Chandra de New Delhi a présenté ses vêtements à Who’s Next. Defimex utilise le chanvre, le lin et le coton indiens pour ses sacs et autres objets. A « Première Classe » on a pu admirer les foulards et bijoux de Pashma, et les écharpes et foulards de Vintage Shades.

Jusqu’au 19 septembre le Musée de la Marine à Paris expose « Tous les bateaux du monde » : la fabuleuse collection de l’amiral Pâris. Ce dernier grand marin du 19ème a mis en lumière la variété des cultures maritimes. Ses plans, aquarelles, maquettes et ses écrits, ont permis de définir un nouveau champ d’étude : l’ethnographie 23


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nautique. Il prend part à trois voyages autour du monde entre 1826 et 1840. En Arabie, il admire les boutres de haute mer construits en bois de teck de l’Inde qui transportaient des cargaisons de dattes et de poissons séchés vers l’Afrique ou l’Inde. On peut découvrir grâce à Pâris, un bateau indien à Mascate (1874), le d u n g i a h. A côté de l’Inde éternelle, il existe une Inde méconnue : celle de la mer et des fleuves. Beaucoup de bateaux sont encore utilisés de nos jours sous une forme inchangée par les pêcheurs artisanaux sur les côtes indiennes. Sur la côte est, les masula, petits bateaux à fond plat, permettent de transporter passagers et marchandises. Les kattu maram, simples radeaux de pêche, sont faits à partir de 3 à 7 pièces de bois assemblés par du cordage. L’amiral Pâris a représenté une chelingue accostant à Madras et un panoway, bateau de passage à agrafes métalliques de Calcutta (1876). Ci-dessous p a t i l é du Gange avec sa structure en bambou, paille et chaume.

Jusqu’au 6 juin, la Bibliothèque Nationale de France expose « Miniatures et peintures indiennes ». Cette exposition a été organisée à l’occasion de la publication du catalogue du fonds pictural indien du Cabinet des Estampes de la BNF. Ce volume comporte une introduction sur l’art de la peinture indienne, sa technique, l’histoire de l’indianisme en France et les collections. 24

Voici les miniatures mogholes, les peintures indiennes moins connues de l’Inde du Sud et aussi des cartes à jouer. Les Ecoles provinciales ne

sont pas oubliées (Faizabad, Murshidagad, Farrukhabad). Les Moghols étaient sunnites alors que les Ecoles du Deccan étaient plutôt chiites (cf. Adhadnagar, Bijapur, Golconde, Hyderabad). L’apport indien provenait du dernier grand royaume hindou de Vijayanagara. C’est le triomphe de l’art du portrait : on sent un goût prononcé pour le luxe, les étoffes, l’or et le décor. Les « Company Paintings » exécutées à la demande de résidents européens, curieux des mœurs, métiers, castes, religions et

usages des Indiens. La collection comporte également de grands dessins d’architectures réalisés aussi pour des voyageurs euro-

péens. L’exposition se termine sur une toile représentant le plan du temple de Jagannath à Puri, en Orissa.

Le Salon « Art Paris + guests » a attiré un public nombreux au Grand Palais. Avec la crise on pouvait craindre que le marché de l’art contemporain s’effondre. Or le scénario du début des années 1990 ne s’est pas produit malgré la forte baisse des résultats des grandes maisons de vente. On notait la présence de « The Guild Art Gallery » fondée à Mumbai en 1997, par Shahini H. Sawhney. Cette galerie qui a une antenne à New York, expose le travail d’artistes indiens novateurs (Komu, Altaf, Vidya, etc) en matière de photographies, d’art conceptuel, de peinture, multimédia, etc. Le remarquable agenda 2010 « International art diary » ne manque pas de signaler l’exposition « Splendeur des maharadjas » à la Kunsthalle de Munich (jusqu’au 23 mai). La galerie de Francfort « Die Galerie » propose, parmi bien d’autres, une œuvre de Robert Combas « Au milieu le sadou Malvoisié ». Chez Daniel Templon, on admirait les dessins de Valerio Adami : « Singing raga », « Mumbai’s pavement » et « La Nave India ».

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Réponses : 1.b Le 28 février. Ce jour là, l’Inde rend hommage à C.V Raman, prix Nobel de physique en 1930, qui découvrit l’effet Rahman le 28 février 1928. Cette journée rend hommage à tous les scientifiques du pays pour leur contribution au progrès et a pour but de diffuser le message de l’importance de la science et de sa contribution à l’amélioration du bien-être de l’humanité ; 2.c Mme Sonia Gandhi, épouse de l’ancien Premier Ministre Rajiv Gandhi ; 3.b Ashoka, troisième empereur des Maurya du Magadha ; c’est après la bataille de Kalinga qu’il s’est intéressé à la philosophie du bouddhisme ; 4.a Calcutta. R. Tagore est né et mort dans cette ville. Il y fit également une partie de ses études ; 5.d L’ayurveda (de ayur « vie » ou « force vitale » et veda « connaissance ») est donc la science de la vie. Issu de la civilisation de la vallée de l’Indus, l’ayurveda existe depuis environ 5000 ans et a été transmis par le sanscrit et les védas (textes sacrés de l’hindouisme), notamment l’Atharvaveda ; 6.b Konarak dans l’Etat d’Orissa ; 7.c Le Kanchenjunga est un sommet de l’Himalaya, sur la frontière indo-népalaise, à l’est du Népal, entre le district de Taplejung et l’État indien du Sikkim où il peut être vu notamment de la capitale Gangtok. Avec une altitude de 8 586 mètres, c’est le troisième plus haut sommet du monde, après le Mont Everest et le K2, et le point culminant de l’Inde ; 8.c ; 9.d Sarojini Naidu ; 10.c Le Manipur

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5. L’ayurveda est : - Un texte sacré de l’Inde ancienne - Un type d’architecture - Une médecine traditionnelle - Une forme de gymnastique 4. Quelle ville indienne est associée à l’écrivain poète Rabindranath Tagore, prix Nobel de Littérature en 1913 ? - Calcutta - Delhi - Mumbai - Varanasi 3. Qui est le souverain indien qui, après avoir remporté une grande bataille, renonça à la guerre ? - Vikramâditya - Ashoka - Kanishka - Harshavardana 2. Quel est le dirigeant du Parti du Congrès actuellement en Inde ? - Mme Manecka Gandhi - Dr. Manmohan Singh - Mme Sonia Gandhi - Mayawati 1. Quelle est la journée nationale de la science en Inde ? - 28 janvier - 28 février - 28 mars - 28 avril

10. De quel Etat est originaire le jeu de polo ? - Meghalaya - Rajasthan - Manipur - Bengale occidental 9. Le drapeau indien a été conçu par : - Motilal Nehru - Pingali Venkiah - Poti Sriramulu - Sarojini Naidu 8. Parmi les danses folkloriques suivantes, quelle est celle pratiquée par les femmes du Punjab ? - Kalbelia - Garbha - Giddha - Ghumra 7. A quelle hauteur culmine le Kanchenjunga ? - 4148 m - 4807 m - 8586 m - 6303 m 6. Dans quelle ville se trouve le Temple de Surya ? - Varanasi - Konarak - Chennai - Chidambaram

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NOUVELLES DE L’INDE LE JOUR OÙ LE SOLEIL REFUSA DE BRILLER UN CONTE FOLKLORIQUE DU NAGALAND Quand la terre était très jeune, tous les oiseaux et animaux commencèrent à se plaindre que le soleil était trop éclatant et trop chaud. Certains d’entre eux souhaitèrent même que le soleil ne se lève pas tous les jours de telle façon qu’ils aient un peu de répit. Alors qu’il passait d’un côté à l’autre de la terre, le soleil entendit tout ce qui avait été dit, et il était vraiment furieux. Aussi un matin, il refusa de se lever. Au début, les animaux et les oiseaux étaient vraiment contents. Il faisait frais. Ils pouvaient dormir aussi longtemps qu’ils le voulaient. Mais très vite, certains des oiseaux et animaux qui ne pouvaient pas bien voir dans le noir (et ils étaient nombreux) commencèrent à avoir vraiment faim. Ils se mirent à se plaindre de nouveau, mais cette fois parce que le soleil n’était pas là. Ils se firent des reproches les uns les autres, et dirent que c’était une mauvaise idée d’avoir demandé au soleil de ne pas se lever. Finalement, ils se réunirent et décidèrent d’envoyer une délégation pour plaider leur cause auprès du soleil. Ainsi, un petit groupe d’oiseaux et d’animaux s’en allèrent voir le soleil et le supplièrent de revenir. Mais le soleil était toujours très en colère. « C’est dommage ! » dit-il. « Vous auriez dû réfléchir clairement à ce que vous vouliez. J’aide les plantes à pousser, et les fleurs à s’épanouir. Tous les animaux et oiseaux, et même les hommes ont besoin de moi pour rester en vie, mais vous étiez trop bêtes pour le savoir. »

« Seigneur soleil, roi de la création », dit-il, « je vous supplie de revenir et de guérir la terre. Vous êtes chaud et brillant et nous avons besoin de cette chaleur et de cette lumière. Rien ne pousse sans vous. Nous ne pouvons voir la beauté de la terre sans vous. Tout n’est qu’obscurité et désespoir ! Je parle au nom des plus petits animaux et oiseaux. Nous n’avons rien à manger car les plantes ne poussent plus. Nous nous faisons tuer par ceux qui chassent la nuit, car nous ne pouvons pas nous cacher tout le temps ni voir dans le noir. Nous ne voulions pas que vous partiez, mais personne ne nous a écoutés. Ils n’ont écouté que le rugissement des gros animaux. » Le soleil fut touché. « Si seulement il y avait davantage de créatures telles que toi », dit-il. « Je penserai à revenir. Mais vous êtes si peu. »

La délégation revint penaude. Mais chaque jour la vie devenait de plus en plus dure, et bientôt tout le monde était en état de dépression et de désespoir. Qui pourraient-ils envoyer à présent ? Qui pourrait faire revenir le soleil sur sa décision ? Finalement, quelqu’un suggéra d’envoyer le coq. Il avait belle allure, s’exprimait clairement et poliment, et le plus important, il ne s’était jamais plaint du soleil comme l’avaient fait les autres.

« Pas du tout », dit le coq. « La terre est pleine de petites créatures. Certaines sont si petites que l’on peut à peine les voir. C’était stupide de leur part de laisser les plus gros faire le plus de bruit. Ils ne feront plus jamais cette erreur. Et je promets que je serai là tous les matins pour vous accueillir. »

Le coq était abasourdi. « Mais vous avez tous échoué ! » dit-il. « Les animaux et les oiseaux les plus puissants lui ont parlé. Comment voulez-vous que j’y arrive ? »

Alors le soleil réapparut le matin suivant, et le premier à l’accueillir fut le coq, chantant avec ravissement. Depuis ce jour, il en fut ainsi tous les matins. ❑

Cependant ils continuèrent de le supplier. « Tu dois sauver la terre », l’implorèrent-ils. Alors le coq partit, très réticent, à la rencontre du soleil.

101 folktales from India Eunice de Souza Illustrations de Sujata Singh, Puffin Books

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NOUVELLES DE L’INDE ECONOMIE ET ENTREPRISE • Les investisseurs indiens continuent d’être les plus optimistes de Pan-Asie au premier trimestre de 2010 Le sentiment de l’investisseur en Inde continue à être un des plus élevés des marchés pan-asiatiques (à l’exception du Japon) - l’index du sentiment de l’investisseur en Inde est monté à 174 au cours du premier trimestre 2010 contre 169 au quatrième trimestre 2009, grâce à l’optimisme envers la croissance et la forte demande intérieure, selon des données récentes de l’étude trimestrielle ING du tableau de bord de l’investisseur. (IBEF, CCXVII, 19 avril 2010) • Le marché pharmaceutique indien pourrait atteindre 50 milliards de dollars Selon un rapport de PricewaterhouseCoopers (PwC), l’Inde pourrait devenir l’un des plus gros marchés pharmaceutiques dans les dix prochaines années grâce à son expertise de sous-traitance et son leadership dans la production de médicaments génériques ou hors brevet et de vaccins. (IBEF, CCXVII, 19 avril 2010) • Infy empoche 150 millions de dollars avec la commande de Microsoft Infosys Technologies Limited, la deuxième plus grande entreprise de technologie de l’information en Inde, a obtenu un contrat d’externalisation sur trois ans pour 150 millions de dollars avec Microsoft, pour gérer le premier picosatellite global du pays, conçu par un consortium de sept écoles d’ingénieurs de Bangalore et Hyberabad, pour l’Organisation Indienne de la Recherche Spatiale (ISRO), le 17 avril 2010. (IBEF, CCXVII, 19 avril 2010) • Le producteur de ciment Vicat a acheté 51% d’actions à la société Bharathi Cement Company Ltd pour couvrir le marché du Sud, qui représente 40% du marché total du ciment indien. (IBEF, CCXIX, 3 mai 2010)

DÉVELOPPEMENT DURABLE • India Inc. utilise l’énergie solaire Après l’annonce de la mission solaire Jawaharlal Nehru en janvier cette année – dont le but est de faire un bond en avant dans l’installation de l’énergie solaire dans le pays – 25 sociétés au moins se sont manifestées et ont fait des propositions d’investissement atteignant un total de 22,6 milliards de dollars au cours des trois à dix prochaines années. (IBEF, CCXVII, 19 avril 2010) • La Banque nationale pour l’Agriculture et le Développement rural (NABARD) programme de développer un projet pilote sur le développement durable pour procurer des solutions complètes aux fermiers en leur fournissant des connaissances techniques pour accroître la production et rehausser les talents de marketing. (IBEF, CCXIX, 3 mai 2010)

INFRASTRUCTURES • Le métro de Delhi a construit la station de lavage automatique de train la plus chère de l’Asie, pour un coût de 10,1 millions de dollars au dépôt de Sultanpur sur la ligne de métro Gurgaon. (IBEF, CCXIX, 3 mai 2010) • L’Aéroport International Indira Gandhi à New Delhi inaugurera en juillet prochain un nouveau terminal, T3. Occupant une superficie de 520 000 m2, le terminal comptera 78 passerelles pour passagers, 168 comptoirs d’enregistrement, 68 ascenseurs, 31 escalators et 76 tapis roulants. Le terminal T3 est équipé pour recevoir l’Airbus A-380, le plus grand transporteur commercial du monde. 22 000 personnes travaillent actuellement à la construction de ce terminal. (India Travel Online Vol. XII No 19)

SALONS • Mme Sheila Dikshit, le Premier ministre de Delhi, a inauguré le 23ème Festival touristique du Jardin au Jardin des Cinq Sens, organisé par le Tourisme de Delhi du 19 au 21 février. Le thème du festival cette année était les Jeux du Commonwealth à New Delhi. Le festival a présenté une variété de plantes et de fleurs sous 32 catégories. Les visiteurs avaient la possibilité d’acheter des plantes et des fleurs à l’extérieur du jardin. De plus, une variété de programmes culturels a été proposée aux visiteurs. (India Travel Online Vol. XII No. 22)

DÉCÈS • M. Pran Seth, l’un des plus grands experts indiens du tourisme et auteur de plusieurs ouvrages est décédé le 6 avril 2010. Il a travaillé comme directeur régional de l’Office de Tourisme indien à New York et comme directeur général adjoint du Tourisme à New Delhi. Dans son autobiographie. « Lahore to Delhi – Rising from the Ashes », récemment publiée, M. Pran Seth raconte comment le cours de sa vie en tant que jeune journaliste s’est adapté au cours de l’Histoire, depuis la période de la partition jusqu’à la construction de l’Inde et sa place sur la scène mondiale. (India Travel Online Vol. XIII N°01)

TOURISME • La Présidente de l’Inde, Mme Pratibha Patil, a inauguré le gigantesque projet touristique, la villa touristique avec un parc de loisir socio-culturel Khangchendzonga, à Ranka, dans l’est du Sikkim. Le gouverneur du West Bengal, M. M.K. Narayanan, également chargé du Sikkim, le Premier ministre, M. Pawan Chamling, les ministres du cabinet et de nombreux dignitaires étaient présents pour l’occasion. « Le parc sera non seulement confortable pour les touristes, mais leur donnera aussi l’occasion de se rapprocher de la culture et du mode de vie locaux », a déclaré la présidente dans son discours inaugural. La Présidente a souligné le tempérament paisible des habitants du Sikkim qui contribue à la croissance du tourisme dans l’État. (India Travel Online, Vol. XIII, no. 02)

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NOUVELLES DE L’INDE • Le ministère indien du Tourisme a mis l’accent sur le développement et la promotion du tourisme sur une base durable et responsable concernant la sauvegarde de l’environnement comme décrit dans la Politique nationale du Tourisme en 2002. Au cours des dernières années, l’engouement pour le tourisme écologique a augmenté notamment pour les parcs nationaux et les réserves d’animaux. Un certain nombre d’interactions ont été organisées par le ministère du Tourisme et ses actionnaires, le gouvernement et le ministère de l’Environnement et des Forêts dans le cadre du projet « Les tigres, notre beauté nationale ». La politique du gouvernement indien consiste à développer une série de directives en faveur du tourisme écologique, dans les endroits où le tourisme a pris des formes durables, liées à la protection des réserves. Le gouvernement n’a aucune intention d’arrêter le tourisme dans les réserves de tigres, qui est une source de revenus non négligeable. (India Travel Online Vol. XIII N°03) • 104 hauts sommets, situés dans la région de Leh-Ladakh, qui jusque là étaient interdits aux alpinistes sont dorénavant accessibles. Les expéditions devront néanmoins obtenir l’autorisation de l’Indian Mountaineering Foundation (IMF). Cette décision fera de l’Inde une destination de tourisme d’aventure plus compétitive. En effet jusque-là le Népal offrait plus de 100 expéditions d’alpinisme, le Pakistan une soixantaine et l’Inde ne proposait aux touristes que 30 expéditions. Le Président de l’Adventure Tour Operators Associations of India (ATOAI), Tejbir Singh Anand, a déclaré que “les sommets inconnus attirent l’attention et nous espérons que ce sera bon pour l’industrie”. Il sera désormais plus facile d’obtenir une autorisation. La demande doit être adressée à la FMI trois mois avant une expédition. (India Travel Online Vol. XII No. 19) • La ville rose de Jaipur a accueilli le Festival annuel de l’Eléphant, la veille de Holi avec des pachydermes magnifiquement décorés qui n’ont pas manqué de faire l’admiration des centaines de touristes. Danseurs et musiciens étaient également de la partie. Le carnaval de trois heures a ajouté une nouvelle dimension au festival des couleurs au stade Chaugan dans la ville fortifiée de Jaipur où le spectacle a inclus un défilé d’éléphants, une course au pot pour les touristes, une danse de Holi de Brij et une lutte à la corde entre gens du pays et touristes étrangers. Les éléphants superbement caparaçonnés, ont défilé devant le public avant de se rassembler au centre du stade avec leurs mahouts qui, munis de torches, ont fêté Holi. Un feu d’artifice a clôturé la soirée. Pour la première fois, un concours d’éléphants peints sur place a été organisé pour les touristes. (India Travel Online Vol XII No. 23)

AGRICULTURE • Deux systèmes agricoles de l’Inde ancienne, restés intacts depuis plus de 2000 ans et toujours fonctionnels, ont été répertoriés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en qualité de sites agricoles du patrimoine mondial, à l’occasion de l’élaboration d’un premier répertoire. Koraput en Orissa et Kuttanad au Kerala font partie de la longue liste des Systèmes importants du patrimoine agricole mondial, qui inclut les Jardins de citrons du sud de l’Italie et les bergers nomades Qashqai en Iran. Les sites bénéficieront du même statut et de la même attention du point de la préservation que les autres patrimoines mondiaux bien connus de l’ONU, tels que le Taj Mahal. Kuttanad, une ceinture agricole idyllique encerclant les rivières du Kerala, est le seul endroit où l’agriculture céréalière à grande échelle se pratique au-dessous du niveau de la mer. Koraput a été identifié comme un des centres d’origine du riz. Les indigènes de Koraput ont cultivé 79 espèces différentes de céréales, légumes secs et millets, dont une est unique, selon un dossier de la FAO. (India Travel Online Vol. XIII N°02)

DISTINCTIONS • Le 29 avril dernier, Jet Airways, la première compagnie aérienne indienne privée, a été élue « meilleure compagnie internationale » par les lecteurs du magazine Condé Nast Traveller Inde. Lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à Bombay, Jet Airways a été sélectionnée pour cette prestigieuse récompense parmi de nombreuses compagnies internationales. Avec 23 destinations internationales et 85 vols quotidiens domestiques, Jet Airways avec JetLite (sa compagnie low fare) est la première compagnie aérienne privée en Inde. Jet Airways exploite actuellement une flotte de 87 appareils, dont 10 Boeing 777-300ER, 51 Boeing 737-400/700/800/900 classiques et de nouvelle génération, 12 Airbus A330-200 et 14 appareils modernes turbo-propulsés ATR 72-500. Agée d’un peu plus de quatre ans et demi, la compagnie aérienne dispose de l’une des flottes les plus récentes du monde • Selon une enquête menée par le site Internet Hotels.com, la Tour Effel serait le monument le plus apprécié au monde avant le Taj Mahal d’Agra qui arrive en troisième position et la statue de la Liberté de New York. La basilique St Pierre au Vatican est au deuxième rang. Trois icônes américaines - le pont de Golden Gate, l’Empire State Building et la statue de la Liberté occupent les trois places suivantes. (India Travel Online Vol. XII No. 19) • C.P. Krishnan Nair, le président de la chaîne hôtelière Leela, chaîne d’hôtels de luxe, a reçu le Padma Bhushan, une des plus hautes distinctions civiles de l’Inde. M. Nair est également à la tête de résidences de vacances. Il a aussi reçu une autre récompense de l’Association Internationale des Hôtels-Restaurants (IH&RA). C’est seulement la deuxième fois en 140 ans que cette récompense unique a été remise à un hôtelier international. Le précédent récipiendaire de cette récompense était M. Joseph Giacoponello, ancien Président des Leading Hotels of the World, New York. (India Travel Online Vol. XII No. 22)

Citation du mois « L’Inde est notre marché dont la croissance est la plus rapide » J.S. Shin - PDG Samsung, Asie du Sud-Est 28

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REVUE DES LIVRES Ouvrage de photos Murmures de déesses, photos des femmes de l’Inde rurale, introduction de Jean-Claude Carrière, de Ruth van der Molen, Ed. Atlantica. Ce livre de photographies est avant tout l’hommage d’une femme occidentale aux femmes indiennes et plus spécialement aux femmes de l’Inde rurale. Hommage à leur beauté, à leur courage, à leur dignité à travers une série de poèmes de Ruth van der Molen qui s’est inspirée des Upanishads. Femmes qui ne sont pas sans nous rappeler la Déesse Mère, celle qui fut dans la nuit des temps et ne cesse de nous inspirer, de nous guider, nous femmes de par le monde. Un défilé de femmes, jeunes ou plus âgées, s’offre à notre regard qui par pudeur se posera sur le poème qui illustre les photos et nous donne à penser, à communier avec ces femmes, en pensée.

Ouvrage de cuisine Inde – Cuisine intime et gourmande, de Padmavathi et Beena Paradin, Ed. Minerva. Cet ouvrage fait partie de ceux qui retiennent l’attention à plus d’un titre. D’une part les illustrations d’Isabelle Rozenbaum sont belles, convaincantes, nous plongent dans l’univers de Padmavathi et Beena Paradin, mère et fille, passionnées de cuisine. D’autre part, au-delà des recettes qui nous sont proposées, c’est la découverte d’une famille indienne du Kerala, dont l’une des filles Padmavathi, cadette de huit enfants, mariée à neuf ans, a finalement atterri en banlieue parisienne avec son mari dans les années 70. Le livre comporte plusieurs rubriNouvelles de l’Inde n° 399

ques qui nous initient à l’art de cuisiner certaines préparations de base comme les masalas, le ghee et les pickles, quelques amuse-gueules et entrées, les différentes recettes de galettes et de riz, de légumes, la viande et les œufs, les poissons, les desserts et les boissons comme le lassi ou moins connue, la citronnade au gingembre. Dans le dernier chapitre, intitulé Le placard, nous trouvons tous les ingrédients nécessaires à la confection de ces recettes qui se sont transmises de mère à fille depuis quelques générations. Un beau livre à offrir pour la fête des mères ! Pour information, Padmavathi et Beena Paradi donnent également des cours de cuisine chez Fraîch Attitude et Wabi Salon et Beena anime une émission sur Cuisine.TV et a un blog http://tumefileraslarecette.com

Ouvrages spirituels L’Energie du silence de Vimala Thakar, Editions Accarias L’Originel. « L’être humain totalement intégré, harmonieusement développé est encore à naître », voilà ce que tente de démontrer Vimala Thakar qui, depuis des années, a choisi de dénoncer les obstacles dressés sur le chemin de la liberté intérieure. Profondément marquée par sa rencontre avec Krishnamurti en 1956, elle explique, et cela peut sembler plutôt étrange et incroyable à ceux qui, traditionnellement, ont cru eux-mêmes être des êtres humains, que « le développement de la personnalité humaine consiste à se libérer de toutes les servitudes ». Ainsi, elle nous donne les clés pour aboutir à une profonde révolution, passant par la méditation et la maturité, qui permettront aux lecteurs de découvrir l’énergie du silence.

Des Vedas au Christianisme – Hommage à Philippe Lavastine, de Tara Michaël , Ed. Signatura, Montélimar. En rappel de son article dans le n° précédent de Nouvelles de l’Inde, consacré à Vâsudeva Agrawala et à Philippe Lavastine, deux pionniers pour la compréhension des Védas, Tara Michaël, bien connue pour ses ouvrages sur le Yoga, présente ici son dernier livre, et paie une dette de reconnaissance à l’un de ses maîtres. A travers sa tentative de restituer le discours perdu d’un homme remarquable, elle explore les similitudes saisissantes qui existent entre le symbolisme de la tradition primordiale des Védas, la sagesse des Druvid ou Druides celtes, certaines idées-forces du Bouddhisme et les enseignements du Christ qui ont structuré la vie médiévale, dégageant ainsi l’actualité de la Tradition et le caractère antitraditionnel du monde moderne.

Romans Les 3 erreurs de ma vie, de Chetan Bhagat, traduit de l’anglais par Sophie Aslanides, Ed. Le Cherche-Midi. Banquier le jour et écrivain la nuit, Chetan Bhagat enchaîne les succès littéraires. Son troisième roman commence par un mail adressé à Chetan Bhagat luimême par une personne vivant en Inde qui lui annonce son intention de se suicider. Nous sommes en 2005 à Singapour. Troublé par cet envoi, l’auteur part à la recherche de ce mystérieux expéditeur et le retrouve dans un hôpital d’Ahmedabad après sa tentative de suicide. Là, commence le début du récit de vie de Govind Patel, un jeune 29


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homme d’affaires, qui confiera à son auteur préféré les trois erreurs capitales qu’il a commises : perdre une petite fortune dans un magasin de sport, détruit par un tremblement de terre ; se laisser séduire par la charmante et délurée Vidya, la sœur de son meilleur ami Ishaan ; tarder à tirer le jeune Ali, un gamin musulman, des pattes d’extrémistes hindous lors des évènements de 2002. Basé sur des événements réels, Chetan Bhagat nous offre un roman plein d’esprit, d’humour et de tendresse. Ses personnages sont jeunes, ambitieux et passionnés et ont les mêmes dilemmes moraux, sociaux et religieux que de nombreux jeunes Indiens d’aujourd’hui, pris entre un monde globalisé et une société indienne très traditionnelle. Ce roman est en cours d’adaptation à l’écran par le célèbre Abhishek Kapoor, ce qui ne peut étonner au regard de la construction cinématographique du déroulement de l’histoire. La nuit aux étoiles (titre original : Bollywood Nights) de Shobhaa Dé, traduit de l’anglais par Sophie Bastide-Foltz, Editions Actes Sud. Femme écrivain, journaliste, ancien mannequin, Shobhaa Dé a à son actif une quinzaine de livres à succès, dont certains furent des bestsellers, mais aussi livres objets de scandale, puisqu’elle y traite de l’émancipation des femmes. Ses romans sont désormais connus comme une référence incontournable de la culture populaire et sociétale indienne. La Nuit aux Etoiles est son premier roman traduit en langue française. L’histoire est basée en partie sur la vie d’acteurs et actrices qui existent ou qui ont vraiment existé et rapporte les heurts et malheurs d’Aasha Rani, une ravissante ac30

trice qui voit à présent son étoile briller au firmament du ciel de Bollywood mais dont le parcours a pourtant commencé sous d’assez sordides auspices. Célèbre producteur de films à Madras, son père a quitté sa famille pour une Lolita, abandonnant ses deux filles aux mains de leur mère, femme ambitieuse et intrigante. Celle-ci n’a pas tardé à pousser Aasha, alors âgée de quinze ans à peine, dans le lit de divers producteurs, distributeurs et acteurs influents, avec l’espoir de lui faire obtenir le rôle susceptible de lancer sa carrière. Hélas pour elle, après avoir glorieusement franchi le seuil d’un faux royaume aussi convoité qu’il est cruel à ses sujets, Aasha commet la terrible erreur de tomber amoureuse. Aasha qui tente quand même de conserver sa part d’innocence et de liberté, se mue, au rythme d’un récit captivant, en une dénonciation subversive des mythologies destructrices qui gouvernent le monde contemporain. La nuit aux étoiles est le roman qui lève le voile sur la brutale réalité qui se cache souvent derrière le luxe tapageur des milieux du cinéma indien.

Ouvrages de sociologie/économie Nous ne sommes pas des fleurs – deux siècles de combats féministes en Inde, de Martine van Woerkens, Ed. Albin Michel. En lisant cet ouvrage de Martine van Woerkens, ingénieur de recherches à l’EPHESS, une phrase mérite d’être soulignée car elle donne un éclairage juste sur ce sujet si souvent galvaudé des femmes indiennes. « Il n’est presque jamais suggéré que les oppressions que subissent les femmes indiennes sont un miroir des nôtres, passées

ou présentes ». Martine van Woerkens connaît bien l’Inde et depuis longtemps. Comme tous les lecteurs, elle n’est pas insensible au charme de la femme indienne mais au-delà de cet exotisme facile, elle nous livre ici le fruit des études qu’elle a pu mener sur le sujet. A travers dix portraits de femmes, choisies dans la période comprise entre la fin du XIXème et l’époque actuelle, l’auteur décline les nombreuses facettes du combat des femmes qui comme le mentionne le slogan ne sont pas des fleurs mais des étincelles de feu qui ont su par petites touches interrompre le « continuum » de l’histoire pour semer des graines d’espoir pour des jours meilleurs. Progressivement les femmes ont occupé l’espace public mais elles ne sont pas toutes d’accord quant aux libertés à défendre et aux moyens de les obtenir. Martine van Woerkens lève pour nous le voile de deux siècles de combats féministes en Inde. Pourquoi l’Inde ? Promesses et risques d’un géant émergent, de Michel Testard, Collection Village Mondial, Ed. Pearson. Michel Testard qui travaille en Inde depuis près de dix ans où il conseille les entreprises européennes dans leur stratégie de développement, nous livre ici un ouvrage précieux et qui a le grand mérite de se lire facilement et de ne pas être ennuyeux tout en étant des plus sérieux. Il suffit de lire la presse française quotidienne, Les Echos et la Tribune par exemple, pour se rendre compte combien l’Inde devient incontournable même si elle demeure pour nous Occidentaux parfois énigmatique. Mais les Occidentaux doivent bien réaliser qu’ils ont tout intérêt à mieux en comprendre la comNouvelles de l’Inde n° 399


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plexité pour enfin oser travailler avec elle car il devient impératif, selon l’auteur, d’aller y travailler. Près de 700 entreprises françaises y sont déjà implantées mais certains secteurs où la France excelle comme l’agroalimentaire, les transports ou l’énergie ne sont pas encore bien connus des Indiens. Audelà du monde des affaires, c’est aussi l’Inde sociale, politique et humaine que l’auteur nous présente à travers des anecdotes, des exemples qui font de cet ouvrage un véritable mode d’emploi pour découvrir cette future grande puissance qui n’en finit pas de nous étonner. Le roman de l’Inde insolite, de Catherine Golliau, Ed. du Rocher. Une distance énorme existe entre un renonçant et un brillant industriel, entre un homme modeste et une étudiante de Delhi. Cependant ils sont tous tenus ensemble par le sentiment commun d’indianité. Ici pas de certitude, le doute s’impose : il faut savoir décrypter l’apparence. Tout change, tout peut être remis en cause, même le dharma. L’occidental a plusieurs visions de l’Inde : l’humanitaire, la princière, la spirituelle, et enfin celle de la technologie et du grand business. La démocratie indienne épate la planète. L’histoire passe par le filtre des poètes, des philosophes, des mystiques et par les grandes épopées antiques. L’homme indien se pense d’abord collectif, chacun connaissant sa place. Les inondations, les raz-de-marée font partie de l’histoire des Indiens. Les Aryens seraient les ancêtres des Indiens (arya signifie noble, moral, pur). La Mahabharata présente des similitudes troublantes avec l’Iliade d’Homère. Parfois l’homme croit se battre contre l’homme, mais il n’est qu’un jouet dans la main des dieux. Par des gestes simples et Nouvelles de l’Inde n° 399

une pensée sincère, l’homme peut faire corps avec le dieu qu’il a choisi d’adorer. Curieux de tout, Akbar invite les jésuites, « hommes en noir » pour comprendre le christianisme. Il voudrait mêler l’âme de la Perse à celle de l’Inde. Déçu par ses fils, il meurt de chagrin ; comme Ashoka il avait prôné la tolérance. L’auteur affirme : ici le temps ne compte pas, mais on respecte l’autorité et on a le culte de l’excellence intellectuelle. A Ahmedabad l’Inde fabrique l’élite de la mondialisation : ici on ne renonce pas à la méritocratie.

Carnet de voyage Les Indes françaises, textes et illustrations d’Arnaud d’Aunay, Ed. Gallimard. Les Indes françaises ne sont plus mais Arnaud d’Aunay a publié il y a quelques années déjà, en 2001, un carnet de voyage sur les anciens Comptoirs de Pondichéry, Chandernagor, Yanaon, Karikal et Mahé. Et c’est ainsi que grâce à son formidable coup de crayon et à ses talents d’aquarelliste que l’auteur nous fait voyager et remonter le temps. Au fil des pages s’entremêlent éléments typiquement indiens et souvenirs du passage de la France à travers des monuments, des maisons, des églises, des palais et une végétation luxuriante.

Ouvrages Jeunesse Shubha, Jyoti et Bhagat vivent en Inde, de Philippe Godard, illustrations de Sophie Duffet, Ed. La Martinière. Cet ouvrage, préfacé par Dominique Lapierre qui évoque la vie difficile des enfants vivant dans la Cité de la Joie, présente l’Inde brièvement et son histoire puis le par-

cours de trois enfants, Shubah de Tanjavur dans le sud, Joyti de Calcutta dans le nord-est et Bhagat qui vit dans un village du nord, Norangpur qui parlent respectivement le tamoul, le bengali et le hindi. A travers la vie quotidienne de ces trois enfants, les jeunes lecteurs français pourront découvrir une société différente de la leur, des religions autres que celles que nous connaissons en France, des fêtes nombreuses et colorées, la vie à l’école, des coutumes, un mode de vie si éloigné du nôtre. Un livre qui ouvre sur l’autre, différent et pourtant si semblable dans le fond. La souris de Vishnou, texte de Muriel Carminati et illustrations de Frédérick Mansot, Ed. Picquier Jeunesse. Un livre rempli de malice comme on les aime ! Que peuvent faire Priyanka et Rahul, deux enfants dont la mère est morte et dont le père est absent, qui sont gardés par leur oncle, le terrible Maharajah du royaume de Maratpur et qui s’ennuient mortellement ? D’autant plus depuis que leur oncle a reçu d’un Anglais un cadeau dont il devient fou, un train miniature en argent, en remerciement des terres allouées par le Maharajah pour y construire le Royal Orient Railway. C’est alors qu’intervient Padma, petite souris grise, et qui a la brillante idée de semer la panique lors d’un banquet au cours duquel les convives voient défiler devant eux le train miniature qui dessert devant chacun les mets qui auraient pu être les plus délicieux mais Padma est passée par là… pour le plus grand bonheur des enfants qui, bientôt, verront leur oncle chassé du royaume et être remplacé par leur père. ❑ Samia Rizoug, Viviane Tourtet et E.B. 31


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LE COIN DES ÉCHOS Manifestations • L’ambassadeur Ranjan Mathai a inauguré la première convention d’affaires industrielle “Euro India Transportation Systems” (EITS) organisée par le Conseil général de la Moselle et son organisme de développement économique, Moselle Développement, qui s’est tenue du 17 au 19 novembre 2009 à Metz parallèlement au colloque international “Dynamiques industrielles et Compétitivité des Territoires”. Dans son discours d’inauguration, l’ambassadeur a évoqué les relations économiques et commerciales qui se développent de plus en plus entre l’Inde et la France, la politique visant à attirer l’investissement en Inde ainsi que les opportunités d’investissement dans le pays. Il a ajouté que la conclusion rapide d’un accord élargi entre l’Inde et l’Union européenne non seulement dynamiserait le commerce mais augmenterait aussi la confiance des investisseurs des deux côtés. M. Mathai a ardemment promu les IDE en Inde notamment dans le secteur des infrastructures.

L’ambassadeur Ranjan Mathai et le sénateur Philippe Leroy.

La convention EITS était principalement axée sur six filières identifiées : automobile, rail, truck et bus, aéronautique, construction de navires et prestations logistiques. Environ huit cents sociétés européennes et quatre-vingt dix entreprises indiennes étaient présentes à cette convention où se sont déroulés quelque 3 000 rendez-vous d’affaires B2B qui ont été préalablement programmés, faisant ainsi de cet événement la plus grande rencontre indo-européenne dédiée aux systè32

mes de transport. Le Conseil général de la Moselle a organisé, au cours de l’année consacrée à la préparation de cette convention, trente thématiques et quatre conférences de presse en Inde. • Le Chef de Mission adjoint, M. Mohan Kumar, a participé à la table ronde 3 du 19.11.09 ayant eu pour thème “L’Inde : un partenaire économique pour l’Europe, la Fran-ce, l’Allemagne, les Territoires et leurs industries”. Les participants à ce débat convenaient du fait que les synergies entre la France et l’Allemagne seraient fort utiles à la France pour pénétrer le marché indien. • Le 15ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul (31 janvier au 7 février 2010) a remporté un vif succès comme chaque année. Mme Namrata Kumar, Conseiller de l’Ambassade de l’Inde ainsi que M. V. Narayanan, Deuxième Secrétaire, étaient présents lors de l’inauguration. Les professionnels du cinéma indien présents cette année étaient Mme Indu Shrikent, codirectrice du célèbre Festival Osian’s Cinefan de cinéma asiatique et arabe de New Delhi et Président de l’Osian’s Connoisseur of Arts, invitée par le Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul en tant que membre du Jury International. Tous les films primés seront présentés à Paris du 7 au 9 avril au Musée des arts asiatiques-Guimet à Paris. L’Inde était représentée par deux longs métrages : « Gulabi Talkies » de Girish Kasaravalli et « Jodha Akbar » de Ashutosh Gauwarikar. Le documentaire « La Danse de l’enchanteresse » d’Adoor Gopalakrishnan et Brigitte Chataignier, portait sur la danse Kathakali. Le jour de l’inauguration, le chanteur Paban Das Baul accompagné par Mme Mimlu Sen s’est produit. Le long métrage “The Damned Rain” de Satish Marwar a reçu le Grand Prix du Jury International et le Prix Coup de Cœur Public INALCO. Le film documentaire “The superman of Malegaon” de Faiza Khan a reçu le

Prix du Jury Jeune et le Prix Coup de Coeur Guimet. • Mme Namrata Kumar, Conseillère (Presse, Information & Culture) a assisté au Festival international du Film FEMI à la Guadeloupe qui s’est tenu du 29 janvier au 6 février 2010. L’Ambassade de l’Inde a prêté à cette occasion quatre grands classiques (Bobby, Dil Se, Devdas et Yaadon ki Baraat). Ce fut l’occasion pour Mme Kumar de rencontrer des représentants d’associations de culture indienne, de découvrir les traditions guadeloupéennes et notamment indo-guadeloupéennes. Elle s’est également entretenu avec M. Ernest Moutoussami, ancien maire de Saint-François qui a organisé des rencontres avec le Conseil Régional de Guadeloupe.

Mme Francette Zubar et Mme Ginette Barlagne : Administrateurs de l'Association Les amis de l'Inde (ACGAI), M. Jocelyn Nagapin : Président de l'Association de Recherche Ethnographique et Interculturelle (ACREI, Mme Kumar, Conseiller (PIC) de l'ambassade de l'Inde et Mme Annick Raghouber du Conseil Guadeloupéen pour la Promotion des Langues Indiennes (CGPLI)

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• Plusieurs chercheurs français ont participé à la Conférence internationale Retrouvailles camusiennesRevisiting Camus organisée par le Département de français de l’Université de Mumbai en collaboration avec l’ICSSR et l’Ambassade de France en Inde. Le consul général de France a inauguré la conférence. Plus de 200 personnes ont assisté à la conférence qui a réuni 17 orateurs du monde entier qui ont parlé de différents aspects de l’œuvre d’Albert Camus. Cette conférence a été organisée pour commémorer le 50ème anniversaire d’Albert Camus, le plus jeune lauréat français du prix Nobel. • Le Bulletin Intérieur du Conseil Guadeloupéen pour la Promotion des Langues Indiennes du 29 mars 2010 informait par ailleurs ses lecteurs que trois lycéennes ont passé l’option hindi au baccalauréat. Il s’agit d’épreuves anticipées de langue comptant pour la session de juin 2010 du baccalauréat. Deux des candidates sont du lycée de SainteAnne (Olivia Kandassamy et Sandy Moutous-samy), l’autre est du lycée Charles Coeffin de Baie-Mahault, Ganesha Rolle. Cette dernière a déjà effectué sa pré-inscription universitaire pour poursuivre ses études en hindi au cours de l’année scolaire prochaine. L’épreuve écrite, de deux heures, a consisté à répondre, en hindi, à des questions et à rédiger une rédaction à partir d’un texte, d’une page, extrait d’une œuvre en langue originale. C’est la deuxième année consécutive que des élèves guadeloupéens se présentent à l’épreuve optionnelle de hindi au baccalauréat. Pour la session 2009, Laury Rangassamy était la seule candidate.

• Le Ministre indien des textiles accompagné d’une délégation de Nouvelles de l’Inde n° 399

haut niveau en visite en France du 1er au 3 février 2010 a rencontré les industriels du textile français et européens. Lors de cette rencontre, M. Maran a mis l’accent sur les opportunités spécifiques du marché indien du textile et de l’habillement et a appelé les grandes marques françaises textiles et habillement à non seulement vendre sur le marché local mais aussi à installer des usines de production en Inde pour satisfaire les besoins des marchés mondiaux et aussi investir davantage dans ce secteur. Le ministre a présidé le Symposium France-Inde organisé le 2 février 2010 au Four Seasons Hotel George V sur les opportunités de coopération entre l’industrie française et l’industrie indienne dans les secteurs du Textile, de l’Habillement et de la Mode. Le ministre a également rencontré certains des plus gros investisseurs et acheteurs potentiels du textile et de l’habillement et il est envisagé que des contrats de partenariat puissent être conclus dans un proche futur. Les plus grandes entreprises indiennes de textile et habillement notamment Alok Industry (www. alokind.com), S.Kumars Nationwide Ltd (www.sknl.com), SEL Manufacturing Co. Ltd , (www. rssalujagroup.com), Shahi Exports (www.shahi.co.in), Bombay Rayon Fashions Ltd (www.bombayrayon. com), B.K.S Textiles Pvt Ltd. (www. bkstextiles.in), Ginni Filaments (www.Ginnifilaments.com) ont accompagné le Ministre de textiles. Les représentants des associations indiennes de textiles à savoir Messieurs Premal Udani, et Vimal Kirti Singh de « Apparel Export Promotion Council »(AEPC www. aepcindia.in). Monsieur A. Sakhtivel, « Federation of Indian Export Organizations » (FIEO www.fieo.org), Monsieur V.S.Velayutham, « The Cotton Textiles Export Promotion Council of India » (TEXPROCILwww.texprocil. com), Monsieur Britto M. Joseph, Handloom Export Promotion Council » (HEPC www.hepc.com) et

Monsieur Ganesh Gupta, « The Synthetic Rayon Textiles Export Promotion Council » (STRPEC www.srtepc.org) faisaient également partie de cette délégation. A l’issue de cette visite, un Protocole d’Accord a été signé entre la Fédération Française de la Couture, du Prêt-à-Porter des Couturiers et des Créateurs de Mode, la Confederation of Indian Textile Industry (www.citiindia. com) et l’Apparel Export Promotion Council of India.

• Le Ministre indien des Industries agroalimentaires, M. Subodh Kant Sahai, s’est rendu en France entre les 3 et 5 février 2010. Il était accompagné d’une délégation de hauts représentants du Ministère et des hommes d’affaires M. Rakesh Bharti, Président du Conseil national de l’Agriculture de la Confederation of Indian Industry (le patronat indien) et Vice Président et Directeur général de Bharti Enterprises Limited et M. K. Jalan, Président de la Division spéciale des Produits laitiers de la Confederation of Indian Industry et Président de Keventer Biotech Limited. Au cours de son entretien avec le Ministre français de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, M. Bruno Le Marie, le Ministre indien a vivement conseillé à la France, qui est un des leaders mondiaux dans le secteur de l’agroalimentaire, à en33


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M. Sahai et Mme Idrac lors de leur déjeuner de travail à Bercy le 03.02.10

courager ses entreprises à investir en Inde où l’industrie agroalimentaire doit être renforcée. Lors de son échange avec la Secrétaire d’Etat chargée du Commerce extérieur, Mme. Anne-Marie Idrac, M. Sahai a souligné les opportunités considérables qu’offre le marché indien de l’agroalimentaire. La délégation d’hommes d’affaires indienne a pris part à ces deux réunions aux côtés des représentants français de l’agroalimentaire tels que Danone, Lactalis, Bonduelle, Carrefour et Roquette. M. Sahai et sa délégation ont visité les laboratoires de l’Agence française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), le marché international de Rungis et se sont entretenus avec l’Institut international du Froid (IIF). Des rencontres B2B ont été organisées par Ubifrance pour la délégation d’hommes d’affaires. Par la suite, toute la délégation s’est rendue à Quimper où une réception a été organisée en leur

M. Sahai (à gauche) et S.E.M. Ranjan Mathai lors de la réception en l'honneur du Ministre le 05.02.10 à la résidence de l'Ambassadeur

honneur par le Maire et un déjeuner offert par le Préfet. Les visites à l’Institut technique agro-industriel ADRIA, la biscuiterie Filet Bleu et à l’usine de légumes Bonduelle étaient fort intéressantes. L’Ambassade d’Inde en France en collaboration avec la CCI franco-indienne a organisé le 5 février 2010 une rencontre pour les investisseurs 34

dans le secteur agroalimentaire à laquelle a participé vingt-cinq entreprises et investisseurs français. La délégation a également visité les Grands Moulins de Paris, et a eu un temps d’échanges avec l’Organisation internationale de la Vigne et du Vin. Pour conclure, une réception leur a été offerte par l’Ambassadeur d’Inde en France, M. Ranjan Mathai, à laquelle était conviée les principales entreprises françaises du secteur. • La Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent a inauguré le 9 février 2010 sa 12ème exposition de costumes qui durera du 10 février au 9 mai 2010 consacrée aux cours princières indiennes « Maharajas » qui présente une soixantaine de costumes et accessoires du Grand Durbar à l’Indépendance (1911-1947) provenant de la Hutheesing Heritage Foundation.

M. Georges Wolinski, M. Maxime Bono, maire de La Rochelle, l’ambassadeur M. Ranjan Mathai et M. Hemant Morparia

pressions croisées de Bombay, par Wolinsky et de La Rochelle par Morparia ». Une autre exposition « Voyager en Inde, de la Renaissance à Pierre Loti », exposition des fonds iconographiques de la médiathèque était également présentée. En 2010 et 2011, avec l’aide de l’Alliance Française de Bombay, partenaire du Centre intermondes et de CulturesFrance, La Rochelle proposera un certain nombre de manifestations visant à présenter diverses facettes de l’Inde d’hier et d’aujourd’hui. • Le Lions Club de Val-Mont en Bourgogne a reçu Sujata Baja qui a exposé ses oeuvres pendant une durée de deux semaines au Creusot en février pour la seconde fois puisqu’elle avait déjà exposé en 2003. L’événement a été accueilli avec succès. Etaient présents à l’inauguration le Maire du Creusot, M. Billardon, l’Adjoint au Maire à la Culture, le président du Lions Club de Val-Mont ainsi que Dr. Kaisse Chopra, ancien président du Lions Club et son épouse.

• Les Escales indiennes, sous la houlette de M. Jean-Claude Rousseau, a inauguré son édition 2010 qui se déroulera de janvier à juin 2010, le 11 février dernier en présence de l’ambassadeur de l’Inde, M. Ranjan Mathai et de M. Maxime Bono, Député de la CharenteMaritime, Maire de La Rochelle, avec l’exposition consacrée à Hemant Morparia et Georges Wolinski, caricaturistes indiens et français respectivement : « Im-

De gauche à droite : le président du Lions Club de Valmont, Dr Chopra, Sujata Bajaj, M. Billardon, maire du Creusot et l’adjoint au maire à la culture

• Un Festival de Musique Militaire international s’est tenu à New Delhi (Inde) du 25 février au 9 mars 2010, dans lequel les orchestres d’un certain nombre de pays Nouvelles de l’Inde n° 399


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étrangers ont participé. L’Invité d’honneur pour la cérémonie était Mme Pratibha Patil, la Présidente de l’Inde.

de la gestion économique d’une centaine de monuments anciens classés comme « bâtiments listés ». Mme Namrata Kumar a expliqué le rôle et l’histoire de l’Archaeological Survey of India, notamment son rôle dans la protection des monuments anciens, ce qu’était la Mission nationale sur les Monuments et Antiquités, quel rôle joue l’Etat au niveau central et des Etats, quelle est la politique menée par l’Inde en terme de culture, la promotion du tourisme.

©Photo Sénat

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Une cinquantaine de contingents de la France ont aussi participé à ce festival. L’orchestre français s’est produit dans un certain nombre de lieux historiques indiens et a été salué par la population indienne.

• Mme Namrata Kumar, Conseiller (Presse, Information & Culture) a été auditionnée le 24 mars 2010 au Sénat dans le cadre du groupe de travail de la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication sur le Centre des monuments nationaux (CMN) en présence de Mme Françoise Férat, orateur. Ce groupe a pour objet de dresser le bilan et les perspectives d’avenir de l’évolution des missions et du périmètre du CMN, responsable de la protection, de la préservation et Nouvelles de l’Inde n° 399

• Le 28 février 2010, la fête de Holi a été célébrée dans toute l’Inde. Mais pour une raison de convenance, elle a été fêtée le 7 mars à Marseille sous le haut patronage de l’ambassade de l’Inde en France et en présence de son Excellence Monsieur Ranjan Mathai, ambassadeur de l’Inde en France, par l’association Centre Culturel Indien Tagore (CCIT). Etaient également présents des notables de la ville de Marseille, notamment M. le Maire adjoint, Dominique Tian, Mme la Conseillère Municipale, Serena Zhouaghi, M. l’Adjoint au Maire, Gérard Vitalis.

mencé avec solennité. Après le discours de bienvenue par Mme. M. Le Marchand et ceux de MM. Vitalis et Dominique Tian, Son Excellence M. Ranjan Mathai, dans son discours inaugural, a soulevé l’importance des fêtes telles que Holi. Voici sa remarque sur la fête et la paix : « Le monde d’aujourd’hui a bien besoin des leçons que nous procurent les fêtes comme Holi pour entrer dans une ère de paix en combattant les forces du mal. Je suis heureux de constater que la France et l’Inde partagent cette vision et ce point de vue et travaillent ensemble à apporter la prospérité à leurs citoyens attachés à la paix. » A la suite de son discours, Monsieur l’Ambassadeur a évoqué aussi les échanges culturels entre la France et l’Inde. Il a rappelé la visite mutuelle des deux chefs d’Etat, aux deux pays et le grand événement à venir « Namaste France » en réponse au « Bonjour India » de la France. Son discours a été accueilli avec applaudissements soutenus. Après les discours ont commencé les manifestations culturelles, notamment des danses classiques de l’Inde : Bharatanatyam, Odissi, etc. Une collation a été offerte par le restaurant Ashoka conjointement avec le centre CCIT. Cette collation a été suivie par des danses « Bollywood » et des jets de couleurs. Comme Krishna et les Gopis au jardin de Brindavana, les spectateurs s’en sont donné à cœur joie pour jeter des couleurs sur leurs amis et leurs proches. A la fin de la fête tout le monde était bien coloré. Ainsi la fête de Holi s’est terminée dans la joie et les couleurs. (Vasundhara Filliozat) ❑

La salle polyvalente était remplie de spectateurs, plus de trois cents, dès 15h et peu après la fête a com35


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