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Ambassade de l’Inde - JANVIER/FÉVRIER 2011 - Numéro 401


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Editorial Je souhaite à tous les lecteurs une très heureuse nouvelle année et espère qu’elle le restera tout du long.

Sommaire FESTIVAL NAMASTE FRANCE • Festival de La Rochelle «Les Escales Indiennes » • L’Inde à l’honneur à Montlouis-sur-Loire • Le Groupe de réflexion franco-indien à Buc • Festival Amor India à Morlaix • Cycle de musique indienne : de la tradition à Bollywood à Paris • Festival gastronomique indien à Biarritz • Exposition sur les puits à degrés de Patan à Biarritz • Rétrospective de films de Ritwik Ghatak à Marseille • Festival du temps d’aimer à Biarritz • Semaine de la culture indienne à Lyon • Festival du cerf-volant à Marseille • 8ème Symposium International sur le yoga et l’ayurveda • 62ème Foire Internationale de Saint-Etienne • Spectacle de la troupe Bihu à Marseille et à Paris • L’Inde au Festival d’automne à Paris • Défilé printemps-été 2011 de Manish Arora • Sortie de l’ouvrage pour enfants « Navani de Delhi » de Anne Benoît-Renard • Festival “L’Été Indien” au Musée National des Arts Asiatiques-Guimet à Paris • Exposition « Costumes d’enfants, miroirs de grands », au Musée Guimet à Paris • Concert du Dr Raza au Petit Palais à Paris • Projection du film India by Song au cinéma Le Balzac à Paris • Exposition Connivence 1 au musée de l’Image d’Epinal • Lancement du premier volume du Ramayana de Valmiki par Diane de Selliers • Hommage à Pandit Bhimsen Joshi INTERVIEW • Interview de Hemant Morparia à son retour de France FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE • Rencontre avec la Bégum Hazrat Mahal L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE • L’art de la rencontre • Destination « Ladakh »

3-4 5 6 7-8 9 10 11 12 13 14 15-16 17-18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31-33 34-35 36-37 38-39

AUTRE ASPECT DE LA CULTURE INDIENNE • Expédition à moto de l’armée indienne 40-41 DESTINATIONS A DÉCOUVRIR • Narnaul en Haryana : des pierres silencieuses et de grands tombeaux 42 • Bateshwar : Madhya Pradesh - La réponse à Angkor Wat 43 • Gros plan sur le Jharkhand 44-48 LE COIN DES ENFANTS • Gopal et le Nawab - Un conte populaire du Bengale 49 ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE 50-53 REVUE DES LIVRES 54-57 NOUVELLES DE L’INDE 58-59 LE COIN DES ÉCHOS 60-3ème de couv. Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Tél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 45 24 33 45 E-Mail : c-pic@orange.fr Rédacteur en chef : Namrata Kumar, Conseiller (PIC) Assistante de rédaction : Viviane Tourtet. Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Emilie Chergui, Michelle Dehoky, E.B., Guillaume et Olivia de Lassus, Eunice de Souza, Habibata Dramé, Mireille-Joséphine Guézennec, India Brand Equity Foundation (IBEF), Bernadette Justin, Manon Maurin, Viviane Tourtet. Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry 62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15 Mentions : Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information et Culture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde. Photo 1ère de couverture : Le Président Nicolas Sarkozy et le Premier Ministre, Dr Manmohan Singh - ©Gouvernement de l’Inde, Photo Division Photo 4ème de couverture : Sari Paithani, Phatan, Maharashtra, env. 1900. or sur soie.

Nous prions nos lecteurs de nous excuser pour ce long intervalle depuis notre dernier numéro. Ce retard est indépendant de notre volonté, mais Nouvelles de l’Inde est de retour avec une compilation d’articles porteurs d’informations. Dans ce numéro, nous sommes heureux de vous présenter un certain nombre d’évènements ayant eu lieu dans le cadre de Namaste France l’an dernier dans la France entière. Vous découvrirez des personnalités comme M. Hemant Morparia, un cartooniste indien, présent à La Rochelle pour « Les Escales Indiennes », M. Bhimsen Joshi, l’un des musiciens classiques indiens les plus imaginatifs, décédé récemment après une magnifique carrière. Dans notre Coin des Echos, nous évoquerons le nom de quelques amis de l’Inde, qui nous ont également quittés, mais qui demeureront à jamais dans nos mémoires, tant ils étaient dévoués à la culture indienne. Quelques critiques de livres sont également disponibles pour nos lecteurs, parmi lesquelles, le dernier livre de Kénizé Mourad sur la Begum Hazrat Mahal, dont l’histoire vous fascinera et vous permettra de découvrir une page de l’histoire indienne. Nous vous souhaitons un bon printemps à venir avec encore plus d’évènements sous Namaste France à découvrir.

Namrata Kumar Conseiller (Presse, Information & Culture)


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FESTIVAL NAMASTE FRANCE FESTIVAL DE LA ROCHELLE « LES ESCALES INDIENNES » DU 11 FÉVRIER AU 31 DÉCEMBRE 2010 Dans le cadre de Namaste France et d’un projet de coopération décentralisé, entre la Ville de La Rochelle et les villes-ports indiens, conclu entre l’Alliance Française de Mumbai et le Centre Intermondes basé à la Rochelle et présidé par Guy Martinière en partenariat avec de nombreux organismes, s’est tenue du 11 février au 31 décembre 2010, une série de projets culturels intitulés « Les Escales indiennes ». Pour cette importante manifestation, des évènements ayant pour thème l’Inde se sont déroulés durant chaque mois de l’année 2010 dans la ville. Ces évènements sont le symbole d’une volonté d’ouverture et de rapprochement culturel entre l’Inde et La Rochelle. L’Ambassadeur de l’Inde à Paris, M. Ranjan Mathai a d’ailleurs rappelé lors de sa visite les liens historiques existant entre la ville et son pays. Le lancement officiel des « Escales indiennes » a eu lieu le 11 février à 19h avec le vernissage de l’exposition « Impressions croisées : de Bombay par Georges Wolinski, de La Rochelle par Hemant Morparia » à la Médiathèque Michel-Crépeau en présence de l’Ambassadeur de l’Inde à Paris M. Ranjan Mathai et du Député-Maire de La Rochelle, Maxime Bono. M. Mohan Kumar, chef de mission adjoint et Mme Namrata Kumar, Conseiller (Presse, Information & Culture) de l’Ambassade de l’Inde se sont également rendus à La Rochelle pendant les Escales. La Médiathèque de La Rochelle a accueilli le caricaturiste de presse indien Morparia que le cartooniste français Wolinski avait rencontré à Mumbai lors de son séjour en Inde dans le cadre de « Bonjour India » dans le cadre de cette exposition qui a mis en reNouvelles de l’Inde n° 401

De gauche à droite : M. Georges Wolinski, M. Maxime Bono, Député Maire de La Rochelle, M. Ranjan Mathai, l’Ambassadeur de l’Inde, M. Hemant Morparia.

gard les caricatures des deux grands dessinateurs et critiques de nos sociétés contemporaines. Chaque site de la Ville a ainsi tout au long de l’année permis aux habitants de La Rochelle et de la région de s’initier à la riche culture indienne. La médiathèque a projeté un documentaire sur les stars en Inde de Yves Billon, présenté la lutherie en Inde avec Sylvie Hiely, musicienne du Duo Saaj avec Laurent Hiély qui, tous deux, ont donné un concert. Elle a proposé une conférence sur Pierre Loti en Inde par Alain Quella Villeger, un conte sur les mythes indiens par Nathalie Le Boucher. Le Carré Amelot a présenté le travail de Meena Naik, marionnettiste entre autres talents et de sa compagnie au grand public et aux professionnels. Une exposition sur l’art postal par l’association Perspectives Asiennes et des ateliers autour du henné ont été mis en place à la bibliothèque de Mireuil. La même exposition a été présentée à la médiathèque de Villeneuve-les-

Salines qui a, par ailleurs, montré l’exposition sur l’Inde au féminin par l’anthropologue Alexandra Quien, un spectacle par Anne Texier « Rasayana, carnet de voyage d’une artiste en Inde » autour du kathakali et du kathputli, des ateliers autour du henné, de la pose de sari et des rangolis. Exposition de photos par Emmanuelle Sanchez et conte par Nina Gomez « Au bord du Gange » ont séduit les visiteurs de la Bibliothèque de Laleu-La Pallice. Jacques Weber a donné une conférence sur « L’Inde, Pondichéry et la France » à la salle de l’Oratoire. A l’astrolabe où l’artiste indien Ranjit Dahiya était en résidence, un reportage photo par Eilem a été exposé sur les arts anciens du Kerala. Le cinéma était également au rendez-vous des « Escales indiennes » avec le festival du film documentaire « Sunny Side » qui a accueilli des professionnels du documentaire, présenté un forum « Focus India » et le Festival international 3


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du Film qui s’est tenu du 2 au 11 juillet. Au programme les films suivants : Calcutta My Love, Jodhaa Akbar, The Damned Rain, Four Chapters, Lucky Red Seeds, The Man Beyond. Une soirée spéciale Bollywood a été organisée le 6 juillet avec la projection du documentaire Mumbai, la cour des peintres, la présentation de la fresque en cours réalisée par le peintre et affichiste bollywoodien Ranjit Dahiya, en résidence en juilletaoût, représentant les habitants du quartier de Mareuil, la projection le soir de Jodhaa Akbar, l’exposition des peintures de Ranjit Dahiya qui retrace l’histoire du cinéma de Bollywood, une exposition d’affiches originales de romances indiennes des années 50-60 retravaillée par Proma Aryan. Ajoutons aussi dans le cadre de Passeur d’images la projection en juillet de Slumdog Millionnaire de Danny Boyle et du Royaume des Diamants de Satyajit Ray. Côté enseignement, un échange a été organisé entre le Catering College de Mumbai et le lycée hôtelier de La Rochelle et une école d’été mise en place à l’Université de La Rochelle sur le thème « Développement et démocratie en Inde. » De juillet à décembre, d’autres manifestations se sont déroulées, tou4

jours pour le plus grand bonheur du public, une performance et une exposition d’art contemporain autour de Nikhil Chopra, artiste en résidence, et de Laurent Millet ainsi qu’une autre exposition mettant cette fois-ci en scène « Les trésors de l’Inde, les collections indiennes » au musée d’OrbignyBernon. Dans le cadre du Festival du Jazz, s’est tenu un concert par les deux musiciens de Pondichéry Manosh Bardham & Debi Prasad qui ont, par ailleurs, animé des ateliers. Un spectacle de danse Kathak « Pratibimb » (Réflexion) par Vaishali Trivedi a également eu lieu suivi de deux concerts, l’un invitant au voyage dans le monde à travers les percussions avec Ravi Prasad (chant, kanjira, guimbarde/flûte indienne) accompagné d’artistes non Indiens et l’autre de Sayeeduddin Dagar (chant Dhrupad), accompagné de ses musiciens. Le mois de décembre a été ponctué de conférences et d’expositions avec une conférence de Philippe Haudrère sur « La compagnie française des Indes aux 17ème et 18ème siècles. » Arno Gisionger et Robert Dulau ont exposé « Et maintenant Pondichéry » tandis que Pascal Bernard et Thi baï ont exposé leur œuvre « Invitation d’un père et sa fille à un voyage de photographies dans l’Inde d’aujourd’hui » qui a été suivie d’une conférence « Le voyage d’une goutte d’eau » sur l’importance de l’eau dans la vie quotidienne en Inde. Le mois de décembre a également été l’occasion pour Maryse Pattier d’exposer ses peintures « Visages et couleurs de l’Inde ». L’Inde était également présente avec un stand au salon du livre

Une expérience peu banale : Broken White Avec Nikhil Chopra, artiste en résidence au Centre Intermondes et Laurent Millet, artiste invité.

Nikhil Chopra est un artiste indien né en 1974 à Mumbai. Après un master aux Etats-Unis, il retourne vivre en Inde, où il habite toujours lorsqu’il n’est pas en résidence dans de nombreux lieux de prestige dont le serpentine Gallery à Londres, le Mori Museum à Tokyo ou le Centre Intermondes à La Rochelle où il a séjourné du 8 octobre au 15 décembre 2010 dans le cadre des Escales Indiennes. Artiste à la renommée internationale, il a représenté l’Inde à la Biennale de Venise en 2009 et ses films, photographies et vidéos sont présentés lors d’exposition collectives à New-York, Londres ou encore Paris où il exposera en 2011 au Centre Georges Pompidou. Son œuvre réunit différentes catégories artistiques telles que le théâtre, la performance, la peinture, la sculpture et la photographie. Il raconte à la fois l’histoire coloniale de son pays et son histoire personnelle. Il crée ainsi le personnage de Yog Raj Chitrakar, inspiré de son grand-père, personnage fictif du XIXème siècle qui reflète une identité à la fois indienne et occidentale. Chitrakar (littéralement “faiseur d’images”) “utilise le dessin afin de témoigner de son environnement”, mange, se rase et dort en public. Il arpente également la ville pour photographier des sites architecturaux et y dérouler de larges morceaux de coton sur lesquels il dessine la ville et sa région. Le photographe et plasticien français Laurent Millet est né en 1968. Lors de sa collaboration avec Nikhil Chopra en tant qu’invité du Centre Intermondes de La Rochelle, il réalise avec l’artiste indien un projet photographique en se rendant dans les carrières de Crazannes qui ont servi à la construction des monuments de la région. Les images tirées de ce lieu partent d’un constat historique des origines vers une interprétation fictionnelle et posent la question des apparences, du paysage et de ses représentations. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 401


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L’INDE À L’HONNEUR À MONTLOUIS-SUR-LOIRE, LES 5 ET 6 JUIN 2010 spectacle magique de danse, chant, fakir et cracheur de feu, (Dhoad), et l’autre, une représentation musicale intitulée « Olli and the Bollywood ». Le public a également pu se réjouir d’un spectacle de déambulation, emprunt de gaieté et de dynamisme, mis en scène par la fanfare Jaipur Maharadja Brass Band.

M. Siva, M. Jean-Jacques Filleul, maire de Montlouis, et Mme Namrata Kumar, Conseiller (Presse, Information & Culture), Ambassade de l’Inde.

Comme chaque année, s’est tenu à Montlouis-sur-Loire, le festival Montlouis en Fête. Ce festival de trois jours organisé du 4 au 6 juin 2010, en face de la mairie a choisi d’honorer l’Inde pour son édition 2010, dans le cadre du Festival Namaste France. Il a été organisé par la Mairie de Montlouis-surLoire et de son maire M. JeanJacques Filleul, grâce au soutien de l’Ambassade de l’Inde à Paris. Le festival s’est ouvert sur une projection du film « Coup de foudre à Bollywood » le vendredi 4 juin en présence de Mme Namrata Kumar, Conseiller (Presse, Information et Culture) auprès de l’Ambassade de l’Inde. Les visiteurs ont pu ensuite découvrir quelques-uns des éléments constitutifs de la culture indienne à travers des stages de danses, de percussions, de chant et d’une initiation à la danse Bollywood par Chandra Reba. Les visiteurs ont également pu assister à des démonstrations d’art martial ou Kalarippayat et profiter de séances gratuites de massages nommés « Gayaveda » proposés par Sandrine Ganault. Monsieur Mohan Kumar, chef de mission adjoint Nouvelles de l’Inde n° 401

à l’Ambassade de l’Inde à Paris était présent le 5 juin pour l’inauguration du festival.

Des initiations, proposées cette fois-ci par SOS Pondichéry, furent également de la partie afin de permettre aux invités les plus adroits de s’initier au carrom (billard indien). Un atelier spécial fut même monté, avec comme objectif premier de familiariser les visiteurs au port du sari. Les amoureux de travaux manuels ne furent pas en reste : l’association « Atelier au fils d’Indra » exposa des toiles murales brodées sur le thème de l’Inde.

La soirée du dimanche 6 juin a été le théâtre de deux représentations : l’une s’est avérée être un

Pour terminer, cette célébration de l’Inde a été clôturée par la présentation du livre Lumière de l’Inde du Sud, voyage dansé au cœur des temples de Maya, danseuse de Bharata Natyam, merveilleusement illustré par les photographies de Dominique Guillemain d’Echon. ❑

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GROUPE DE RÉFLEXION FRANCO-INDIEN À BUC LE 6 JUIN 2010

De droite à gauche : L'ambassadeur, M. Ranjan Mathai avec Mme Marie Arora, Mme Gita Mathai, Mme Lalitha Badrinath, M. Jean-Marc Le Rudulier, maire du Buc, M. Balveer Arora et M. Badrinath.

Grâce au soutien de l’Ambassade de l’Inde à Paris, de la Ville de Buc et de son Centre Culturel des Arcades a été célébré, le 6 juin dernier, le 20ème anniversaire du Groupe de Réflexion franco-indien, un programme bâti sur les échanges et les divertissements inscrit dans le cadre du Festival Namaste France. C’est sur une invocation musicale que se sont ouvertes les festivités sous le regard de nombreuses personnalités dont M. Ranjan Mathai, ambassadeur de l’Inde à Paris accompagné de son épouse et M. Jean-Marc Le Rudulier, maire de la

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Ville de Buc, invitées par la Présidente du Groupe de Réflexion Mme Lalitha Badrinath pour cette 20ème édition. Cet évènement a ainsi été l’occasion d’échanger autour de divers thèmes introduits par une série d’exposés et de conférences. Cette célébration a également été l’occasion de mettre à l’honneur les travaux et réflexions menés par M. Balveer Arora, professeur de sciences politiques et ancien recteur de la Jawaharlal Nehru University de New Delhi. Quant aux participants, ils ont pu débattre et partager au-

tour de la thématique suivante : « La démocratie indienne : les vingt dernières années ». Pour clôturer cette journée, un spectacle musical accompagné de rafraîchissements a été organisé au Centre Culturel des Arcades, au grand bonheur de l’ensemble des invités et participants. La Ville de Buc a remis à l’ambassadeur de l’Inde, ainsi qu’à M. et Mme Badrinath la Médaille d’honneur de la Ville, saluant ainsi le travail du Groupe de Réflexion franco-indien et les échanges culturels entre l’Inde et la France. ❑

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FESTIVAL AMOR INDIA À MORLAIX DU 15 AU 25 JUIN 2010 C’est dans le cadre du Festival Namaste France, en partenariat avec l’Ambassade de l’Inde à Paris, et en collaboration avec CulturesFrance et l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR) que s’est tenue à Morlaix, la 4ème édition du Festival Armor India organisée du 15 au 30 juin par l’association Armor Dupleix Inde (AADI). Le but étant pour le directeur de l’association, M. Jean-Claude Breton, de faire découvrir l’ensemble des facettes de ce pays encore trop méconnu en France. Un lien tout particulier existe entre l’Inde et la ville de Morlaix depuis le 18ème siècle. Grâce à des représentations uniques, des milliers de Morlaisiens ont été invités à découvrir le charme de l’Inde grâce à un voyage musical composé de nombreux spectacles de danses, de chant, de musique et de cinéma. Au programme de cet évènement, on note, l’inauguration de l’exposition d’art contemporain indien, Kal-

M. Mohan Kumar, chef de mission adjoint, Mme Agnès Le Brun, maire de Morlaix, et M. Jean-Claude Breton, président de l’association Armor Dupleix Inde

De gauche à droite Mme Agnès le Brun, M. Mohan Kumar, chef de mission adjoint et M. Jean-Claude Breton

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pana, au siège de l’AADI, un spectacle rare de danse Manipuri, l’une des sept danses classiques indiennes et également l’une des plus anciennes, par la compagnie Anjika de Calcutta créée et dirigée par Preeti Patel, des ateliers de cuisine et de dégustation, la projection du film de Bollywood « Dil Se » du réalisateur indien Mani Ratman et le concert « Duo Raga » par le Quartet indo-breton avec Prabhu Edouard aux tablas, Sandip Chatterjee au santoor et deux musiciens bretons, concert salué par la presse locale. M. Mohan Kumar, chef de mission adjoint était présent pour l’inauguration du festival comme les années précédentes. Il s’est rendu à la mairie du Morlaix le 14 juin pour rendre visite au Maire, Mme Agnès 7


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Le Brun et s’entretenir avec elle des perspectives en terme de partenariats entre la France et l’Inde. Accompagné du président de l’Association et d’Agnès Le Brun, maire de la ville de Morlaix, ils ont visité des entreprises dont E-CAT avant d’inaugurer l’exposition Manufacture. C’est sans surprise que le spectacle de danse Manipuri a, quant à lui, fait salle comble et les spectaculaires prouesses des danseurs ont longuement été applaudies par la foule. ❑

Exposition Kalpana

Prabhu Edouard au tabla

Sandip Chatterjee au santoor

Preeti Patel et sa troupe

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CYCLE DE MUSIQUE INDIENNE : DE LA TRADITION À BOLLYWOOD À PARIS DU 17 JUIN AU 25 JUIN 2010

Le Ministre de la Culture, M. Frédéric Mitterrand, avec quelques chanteurs du Punjab.

Avec la collaboration de l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR), s’est déroulé pendant 9 jours, à la Cité de la Musique, un cycle de musique indienne prenant la forme de 4 concerts et d’un forum. Cette célébration, annonçant traditionnellement le début de l’été, a fait le plus grand plaisir des amateurs de musique présents, puisque ce ne sont pas moins de 150 artistes qui se sont déplacés spécialement pour l’occasion. Organisé dans le cadre du Festival Namaste France, le cycle de musique indienne a présenté au public un large éventail de sonorités et de créations artistiques du souscontinent et de sa diaspora. Après le concert-promenade « Inde : un salon de musique » organisé le 13 juin qui a invité le public à une initiation à travers les salles du musée, avec une conférence, un film et un atelier musical pour les jeunes, le continent indien s’est dévoilé dans toute sa richesse. L’Inde du nord et ses grandes traditions dévotionnelles tout d’abord s’est présentée avec deux concerts de chants sikhs et qawwali avec Nouvelles de l’Inde n° 401

l’ensemble Sewak Dhadi Jatha (chants épiques et de bravoure sikhs commémorant les exploits de leurs ancêtres guerriers) puis Ustad Chand Nizami et l’ensemble Nizami Bandhu pour le chant qawwali, le 17 juin, sous l’œil ébloui du Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, invité d’honneur du festival et du Conseiller (Presse, Information & Culture) de l’ambassade de l’Inde, Mme Namrata Kumar. Le 18, les visiteurs ont pu découvrir la musique moderne avec un concert orchestré par de jeunes Indiens installés en Inde du nord et en Grande Bretagne. Le groupe Size Zero Tabla Experience a su envoûter son audience en faisant preuve de ses multiples talents, mettant en scène à la fois de la danse kathak, du sitar électrique et de la projection vidéo avec les artistes Vijay Ghate (tabla), Niladri Kumar (sitar, zitar), Talvin Singh (table électronique, DJ), Taalis (percussions), Agnelo Fernandes (clavier), Rahul Deshpand (chant), Sheetal Kolvalkar et Kaveri Agashe (danse kathak) et Vikram Shankar (DJ).

La musique filmi (de films) fit quant à elle l’objet d’un forum le 19 juin après-midi animé par l’ethnomusicologue Christine Guillebaud, l’anthropologue Emmanuel Grimaud et l’ethnologue Ingrid Le Gargasson ainsi que des spécialistes du cinéma, rassemblés pour l’occasion. Des extraits du film Dilwale Dulhania La Jayenge de Aditya Chopra ont également été projetés. La soirée du 19 juin ne fut pas en reste avec la prestation de la Dhol Foundation, avec danse traditionnelle bhangra, gidda, VJ-ing et DJ-ing, l’Ensemble Sitar Funk sous le direction artistique de Johnny Kalsi. Cette danse omniprésente dans les comédies musicales de Bollywood est résolument remise au goût du jour grâce à un accompagnement de sons électro, de pop et même de reggae. Enfin, le 25 juin, sous la direction du chorégraphe Shiva Aka, avec Angeli et Sohail Kaul (chant) et la Terence Lewis Dance Company, une comédie musicale originale « Bollywood Flashback » basée sur des extraits de films a été présentée par une vingtaine d’artistes Bollywood. ❑

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FESTIVAL GASTRONOMIQUE INDIEN À BIARRITZ DU 1ER AU 7 JUILLET 2010

Du 1er au 7 juillet 2010, s’est tenu à l’Hôtel du Palais de Biarritz, l'un des plus prestigieux hôtel de France, le Festival Gastronomique indien, dans le cadre du Festival Namaste France. C’est Hemant Oberoi, célèbre chef de la chaîne de restaurants et d’hôtels de luxe Taj Mahal Palace & Towers de Mumbai, et invité de cette semaine gastronomique, qui a investi les cuisines de l’hôtel du Palais. L’Ambassadeur de l’Inde à Paris, M. Ranjan Mathai accompagné du Conseiller (Presse, Information et Culture), Mme Namrata Kumar, ont pu participer au dîner officiel préparé par Hemant Oberoi avant que M. l’Ambassadeur ne se voit remettre le lendemain, jeudi 8 juillet, à l’Hôtel de Ville, la Médaille d’Honneur de la Ville par le sénateurmaire de Biarritz, M. Didier Borotra, maire de Biarritz.

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De Calcutta à New York, en passant par Londres et Dubai, le Taj Mahal est implanté partout dans le monde avec ses 23 établissements, sauf en France. En plus de gérer plusieurs restaurants japonais, indiens et français, Hemant Oberoi est le chef des chefs de la chaîne depuis vingt-cinq ans maintenant. Ainsi, sous ses ordres, 5000 repas sont préparés chaque jour. Le chef compte bien ne pas s’arrêter en si bon chemin : à l’occasion du Mondial, Taj Mahal Palace & Towers a inauguré un hôtel dans la ville du Cap, en Afrique du Sud et prévoit également de s’implanter à l’avenir en Chine, attiré par son 1,5 milliard d’habitants. Le chef a longtemps parcouru la France mais c’est la première fois qu’il se rend à Biarritz. Sa renom-

mée internationale réside dans le fait que la base indienne de sa cuisine est agrémentée de goûts issus de ses nombreux voyages. Avec plus de 10 000 recettes indiennes, sa palette de réalisation est large : les grillades et kebabs du nord de l’Inde, les currys de la côte sudouest ou encore les desserts de l’est. Quoi qu’il en soit, celui-ci a usé de ses talents accompagné de ses quatre fidèles cuisiniers, Mme Dhawni Narender Tejwani, chef junior, M. Jatan Singh Chauhan, spécialiste du tandoor, M. Dinesh Singh Antwal, spécialiste du curry et M. Banawali Raut, expert en halwai. Durant cette semaine a été proposé un buffet comportant une dizaine d’amuse-bouches, une vingtaine d’entrées et pas moins de 80 desserts. Le lassi (boisson à base de yaourt et au choix de mangue, cannelle ou fruits de la passion) ou le pana (jus de mangue verte) ont accompagné entre autres les kebabs d’agneau, les crevettes sauce tandoori et les homards épicés cuits à l’étuvée. Une semaine gastronomique que les Biarrots ou touristes de passage ne sont pas prêts d’oublier et qui les a ouvert à la découverte d’une cuisine aussi fameuse de par le monde que la cuisine française. ❑

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EXPOSITION SUR LES PUITS A DEGRÉS DE PATAN DU 1ER JUILLET AU 31 AOÛT 2010 Consacrée à une importante découverte archéologique faite au Gujarat par Michel Postel, l’exposition « Le miracle archéologique mondial à Patan », réalisée à partir des photographies prises par Mme Xintian Zhu, épouse de M. Postel, a ouvert ses portes le 1er juillet au Musée Asiatica de Biarritz dans le cadre des manifestations organisées pour le Festival Namaste France.

Cette exposition qui comprenait une cinquantaine de photographies parmi les centaines de clichés pris par Mme Zhu lors de ces séjours sur une vingtaine d’années

sur le site a dévoilé au public, nombreux en cette saison estivale, la beauté des puits à degrés. « Le puits en escalier de la Reine » de Patan a été construit en 1064 par Udayamhti, épouse du roi Bhimadena 1er du Gujarat (environ 10221064). Après la mort de son époux, la reine décida de faire aménager un réservoir à sa mémoire. Il

contient 365 statues de grande taille de divinités hindoues, 298 apsara (nymphes), des centaines de colonnes sculptées, de très nombreuses statuettes de naïades, divinités, ascètes, animaux et motifs décoratifs. Ce puits bâti comme un temple était à la fois commémoratif mais aussi utilitaire puisque, grâce à la prouesse au niveau de l’architecture et de l’ingénierie, il procurait de l’eau. Ce sanctuaire, ouvert à l’est, était dédié à Vishnu dont on trouve encore trois statues à trois niveaux du puits. L’Ambassadeur, M. Ranjan Mathai a eu le plaisir d’inaugurer l’exposition avec M. Postel et Mme Zhu en présence de plusieurs personnalités. ❑

Mme Xintian Zhu, M. Ranjan Mathai, M. Michel Postel, M. Didier Borotra, maire de Biarritz.

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RÉTROSPECTIVE DE FILMS DE RITWIK GHATAK DU 7 AU 12 JUILLET 2010 À MARSEILLE fortement marqué par l’indépendance de l’Inde et la Partition de 1947 qui l’obligèrent à fuir vers Calcutta où il fit ses études.

Dans le cadre du Festival Namaste France, s’est déroulé du 7 au 12 juillet 2010 le 21ème festival international du documentaire de Marseille, « FIDMARSEILLE » durant lequel se sont tenus diverses projections, rétrospectives, débats, tours de table, présentations et témoignages.

Dans ses premiers essais littéraires, Ritwik Ghatak s’attache à toucher le coeur de ses lecteurs. De 1946 à 1955, il s’implique dans la politique de son pays et rejoint le parti communiste indien. Parallèlement, il adhère à l’IPTA (Indian People’s Theatre Association), mouvement radical et progressiste. Il fonde dans la lancée sa troupe, le Group Theatre, inspiré par Stanislavski puis rejoint peu à peu les studios Filmistan de Bombay, où il écrit le scénario de Madhumati pour Bimal Roy. Son premier film, Nagarik, est le début d’une série de 8 films de fiction, incontestables chefs-d’œuvre du cinéma indien, de quelques documentaires et d’écrits sur le cinéma.

Ainsi, il aborde d’une façon unique une tradition épique, y intègre des éléments de la culture indienne populaire mais également des influences tribales et classiques qui on fait de lui un artiste à part. Ritwik Ghatak a longtemps expérimenté de nouveaux modes d’expression, des formes de récit, d’action, de style et d’images et à travers ses œuvres, le réalisateur s’est toujours engagé politiquement avec une volonté de dire et de dénoncer. Il a dirigé le Film and Television Institute of India en 1967 et est mort à l’âge de 51 ans. Ce n’est qu’à titre posthume que son œuvre sera incontestablement reconnue. Le festival a été un succès et la rétrospective a été très appréciée des nombreux cinéphiles et visiteurs. ❑

Le festival a eu le plaisir de recevoir Mme Namrata Kumar, Conseiller Culturel (Presse, Information et Culture) de l’Ambassade de l’Inde à Paris et mis à l’honneur le célèbre réalisateur indien Ritwik Ghatak à travers la projection de six de ces œuvres : Jukti Tako Aar Gappo (Raison, discussion et un conte, 1974), Nagarik (Le Citoyen, 1952), Komal Gandhar (Mi Bémol, 1961), Subarnarekha (La rivière Subarnarekha, 1962/65), Meghe Dhaka Tara (L’Etoile Cachée, 1960), Titash Ekti Nadir Naam (La Rivière Titash, 1973). A la fois acteur, dramaturge et metteur en scène, le jeune Ritwik Ghatak est né le 4 novembre 1925 à Dhaka au Bangladesh. Il a été 12

L’Etoile cachée de Ritwik Ghatak (1960)

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FESTIVAL LE TEMPS D’AIMER À BIARRITZ DU 10 AU 19 SEPTEMBRE 2010

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© Séverine DABADIE

© Séverine DABADIE

© Séverine DABADIE

Le Festival Le Temps d’Aimer a 20 ans et cette année le Festival Namaste France et l’Ambassade de l’Inde à Paris se sont associés au festival de danse de Biarritz organisé du 10 au 19 septembre 2010, par Mme Yvonne Pochelu, directrice à Biarritz Culture. Le festival accueille chaque année une multitude de danseurs, de troupes et de spectacles à travers une programmation basée sur la « biodiversité » où la danse y figure dans tous ses états. Le mercredi 15 septembre à 17 heures fut l’occasion d’accueillir la troupe de danse populaire indienne « Bhangra » composée de cinq femmes et neuf hommes, représentant la danse et la musique du Punjab. Au fil du spectacle, la danse se fait plus vive, les pas des danseurs évoluent à chaque nouveau couplet. Ceux-ci s’animant au rythme d’un Dholak (percussion), reconstituant les mouvements des premiers fermiers du Punjab qui célébraient la récolte et le début d’une nouvelle année solaire. Quant aux paroles des chanteurs, elles sont extraites de la poésie orale. Le public a ainsi pu assister à un incroyable spectacle en plein air sur la scène de l’esplanade, donnant sur le célèbre casino de Biarritz. Cette danse, traditionnellement exécutée dans les champs et à la tombée du jour, est omniprésente dans la vie sociale et culturelle des Indiens puisqu’elle est associée aux cérémonies de « Baishaki ». Il existe actuellement une multitude de formes et de styles de danse Bhangra à travers le monde pouvant même être agrémentés de musique pop et de bandes sonores de film. ❑ 13


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SEMAINE DE LA CULTURE INDIENNE À LYON DU 12 AU 18 SEPTEMBRE 2010

Le Groupe Bhangra

Lyon a présenté avec le soutien de l’ambassade de l’Inde à Paris la première édition du Festival de l’Inde qui s’est déroulé du 12 au 18 septembre 2010 dans plusieurs lieux sous la bannière du Festival Namaste France. Cette nouvelle manifestation proposait une parfaite combinaison de l’Inde d’aujourd’hui et d’hier afin de promouvoir la culture indienne en France grâce au concours de nombreux partenaires institutionnels et associatifs dont l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR). Pour débuter ce festival, le public a pu découvrir un des aspects de la vie spirituelle, bien ancré dans la vie quotidienne, avec le défilé en l’honneur du dieu Ganesh, « celui qui enlève les obstacles ». Un volet sur les relations économiques franco-indiennes a également été proposé à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon en présence de l’Ambassadeur de l’Inde, M. Ranjan Mathai, avec la participation d’entreprises de la région Rhône-Alpes qui ont fait le 14

choix de l’Inde. De nombreux ateliers ont ensuite été organisés : ateliers de cuisine indienne, de danse indienne, d’initiation au massage ayurvédique, avec des praticiens qui ont fait découvrir les gestes contribuant à la détente du corps, ainsi qu’un atelier de hatha yoga animé par Nathalie Moulis, où l’on a pu découvrir les positions et respirations fondamentales qui contribuent au bien-être quotidien. Des conférences sur le yoga et l’ayurveda ont permis aux plus intéressés d’approfondir leurs connaissances sur les origines et les principes de ces pratiques. Un repas était proposé au restaurant Le Shalimar qui a préparé un menu spécial pour l’occasion. Des spectacles, des tables rondes et beaucoup d’autres activités ont permis au public le temps d’une semaine de se dépayser, de se laisser surprendre ! – 9 au 18 sept. : exposition Kalpana, reproduction de 29 chefs-d’œuvre de la peinture indienne moderne (Jamini Roy,

Amrita Shergil, M.F. Husain, K.G. Subramanyan, F.N. Souza, Krishen Khanna, Tyeb Mehta, Bhupen Khakhar, Rama-chandran, Arpita Singh, Jogen Choudhury, Anjolie Ela Menon, Manjit Bawa, Arpana Caur), à la Mairie du 2ème arrondissement de Lyon – 12 sept. : Défilé de Ganesh à Rillieux-le-Pape – 18 sept. : - ICCR Bhangra/Giddha Group - Défilé de Ganesh place Bellecour – 13 sept. : Relations économiques franco-indiennes. – 14 &15 sept. : Ateliers de cuisine – 14 &15 sept : Cinéma: “Jodhaa Akbar” et “Swadesh”: – 15 sept. : Après-midi des enfants – 15 sept. : Atelier Hatha Yoga – 17 sept. : Atelier Ayurveda – 16 sept. : Spectacle Bollywood – 17 sept. : - Spectacle de danse Odissi par la troupe de Ranjana Gauhar ❑ - Atelier danse indienne

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FESTIVAL DU CERF-VOLANT À MARSEILLE DU 15 AU 19 SEPTEMBRE 2010 La Ville de Marseille et l’ambassade de France ont permis la venue d’experts indiens de cerfs-volants qui ont enchanté petits et grands sur la plage. Au programme de cet

évènement, des démonstrations de cerfs-volants réalisées par ces équipes venues spécialement de l’Inde pour l’occasion. La délégation invitée à se joindre à la fête

Dans le cadre de Namaste France et de la Fête du vent qui prend place chaque année à Marseille, l’Inde a été à l’honneur pour cette 25ème édition du Festival animant de nouveau les plages du Prado.

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était composée de M. Kapadia Deepak Dilipsinh, M. Khan Mohammad Azam, M. Kharwa Piyush Harishbhai, Mme Kharwa Kalpana Piyush, Mme Bamania Hitesh Jayantilal et M. Fareed Beig. Mme Namrata Kumar, Conseiller culturel de l’Ambassade de l’Inde à Paris était présente le 19 lors de la journée principale qui a vu de très belles démonstrations et accueilli une troupe de danseurs Bihu, sponsorisée par l’Indian Council for Cultural Relation (ICCR), qui a mis en scène des spectacles de danses et de musiques traditionnelles du Nord-Est de l’Inde. Un espace a également accueilli une exposition sur le thème des cerfs-volants indiens et des carnets de voyage originaux sur l’Inde et le Rajasthan. Enfin, des ateliers de construction de cerfs-volants ont été mis à la disposition des plus créatifs. Les enfants ne furent pas en reste puisqu’ils ont également eu la possibilité de visiter le site du Prado et de participer à de nombreux jeux. Au total, 200 cerfs-volistes du monde entier furent mis à contribution pour le plaisir des petits et grands. ❑

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8ÈME SYMPOSIUM INTERNATIONAL SUR LE YOGA ET L’AYURVEDA DU 16 AU 19 SEPTEMBRE 2010 À PARIS ET EN NORMANDIE Intitulé cette année « Ayurvéda, santé holistique et bien-être », le 8ème symposium international sur l’Ayurveda s’est tenu, les 16 et 17 septembre 2010 à Paris et les 18 et 19 septembre 2010 à la Ferme d’Anneville en Normandie. Evènement organisé dans le cadre de Namaste France, cet exceptionnel symposium a été mis en place par le Centre Tapovan, sous le haut patronage de l’Ambassade de l’Inde à Paris, avec le soutien du gouvernement indien, du Département Ayush et de l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR). S’adressant aussi bien aux amateurs d’Ayurveda qu’aux professionnels reconnus de santé, ce colloque a réuni des participants du monde entier. Ce colloque s’est ouvert le 16 septembre à Tapovan avec un mot d’introduction du directeur M. Kiran Vyas sous le regard de ses invités d’honneur, le Dr. Baghel (directeur du C.H.U d’Ayurveda de Jamnagar à Gujarat), le Dr. Kumar (Conseiller Siddha au Ministère de la Santé, gouvernement de l’Inde), le Dr. Pasha (Conseiller Unani au Ministère de la Santé, gouvernement de l’Inde) et le Pr. Belpomme (éminent cancérologue français au C.H.U Necker), suivi d’allocutions des personnalités Ayurveda telles que le Dr. Krishna, le Dr. P. Rao et le Dr. Singh. A travers un nombre impressionnant de séminaires et de thèmes très divers, le public présent pour l’occasion a pu découvrir ou redécouvrir « l’art de vivre ayurvédique ». Nouvelles de l’Inde n° 401

Etaient également présents pour cet évènement M. Patel (Président de la Fondation Internationale d’Ayurveda), le Dr. Kostopoulos (médecin allopathe, homéopathe et spécialiste en Ayurveda), M. Barot (éminent chercheur et spécialiste de l’Ayurveda), Dr. Chauvan (médecin ayurvédique), Dr Thakar (médecin et enseignant ayurvédique à l’université d’Ayurveda du Gujarat), Dr. Keun (directeur de le Graduate School of Alternative Medicine), le Dr. Rao (médecin ayurvédique spécialisé en obstétri-

que), Dr de la Cochetière (médecin nutritionniste) et le Dr Leyronnais (Pédiatre néonatalogiste et urgentiste). La journée du 17 a été ponctuée par la cérémonie de remise des diplômes des élèves du centre Tapovan précédée de discours et de mantras magnifiquement interprétés par le Pr Baghel, le Dr. Chauhan, le Dr. Krishna, le Dr. Bhattacharya et M. Kiran Vyas. 40 élèves ont reçu leurs diplômes en diététique ayurvédique, massage

M. Kiran Vyas, Mme Ranjan Gauhar et Suresh Goel, Directeur Général de l'ICCR

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La danseuse Ranjana Gauhar et M. Kiran Vyas

ayurvédique ou encore les fondamentaux de l’Ayurveda des mains du Pr. Baghel. La journée du 18 a, quant à elle, débuté avec un cours de yoga dispensé par Huguette Declercq, suivi par un mot de bienvenue de Kiran Vyas et d’une introduction au colloque par M. Gauthier et M. Patel. La journée s’est poursuivi par une introduction à la médecine environnementale par le Pr Belpomme, une conférence sur les opportunités et les défis de l’Ayurveda par les Dr. Barot et Kostopoulos, ainsi que divers ateliers et tables rondes. La journée a pris fin avec un incroyable spectacle de danse Odissi qui a mis en scène, devant plus de 200 personnes, la célèbre danseuse, productrice, chercheuse et scénariste Ranjana Gauhar, accompagnée de sa troupe. La journée du dimanche, dernier jour de ce symposium, a également débuté avec 18

un cours de yoga par Huguette Declerq ainsi qu’un cours sur la pratique des points de massage Marma et Kansu par Pankaj Vyas. Tables rondes et ateliers pratiques

ayant, entre autres, pour thèmes : Etudes sur les huiles et l’équilibre des doshas (Dr. Oh), le rôle de l’Ayurveda dans la science moderne (Dr Krishna, Dr. Patel et Dr. P. Rao), la pédiatrie dans l’Ayurveda (Dr. S. Rao) ont ponctué la journée et ont permis à ces spécialistes de partager leurs extraordinaires connaissances sur l’Ayurveda. Ce 8ème symposium s’est clôturé par les vifs et sincères remerciements de M. Kiran Vyas et M. Thierry Gaudin, président de Rétrospective 2100, en présence de M. Suresh Goel, directeur de l’ICCR et de Mme Namrata Kumar, Conseiller Culturel (Presse, Information et Culture) à l’Ambassade de l’Inde, suivi d’une petite prestation de Ranjana Gauhar, déjà saluée la veille. Un post-symposium a été organisé avec un stage d’Ayurveda et la présence de nombreux professeurs invités. Ce nouveau symposium montre, une fois encore, les bienfaits et les possibilités qu’offre l’Ayurveda et a témoigné d’un formidable esprit de partage, d’enrichissement mutuel et d’une ambiance joyeuse même si le sujet était sérieux. ❑

M. et Mme Rao, Dr Lakshmi Prasad, Dr Barot, Dr Kostopoulos, Dr Bhaswati Bhattacharya, M. Vyas, M. Thomas Müller, étudiant australien et Dr Kumar de Ayush

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62ÈME FOIRE INTERNATIONALE DE SAINT-ETIENNE DU 17 AU 27 SEPTEMBRE Parmi les artistes au programme de cet évènement figurait la troupe de danse Bhangra. Giddha, Jhummar, Jindua, Malwai Giddha, Kirti di Kulli, Sammi, Jawabi Challa, Nagin… autant de noms de danse

L’Inde, cette année, a été présente dans le cadre de Namaste France à la 62ème Foire Internationale de Sainte Etienne, présidée par M. André Luquet, qui s’est déroulée du 17 au 27 septembre 2010. De nombreuses personnalités étaient présentes pour l’inauguration de la Foire : M. Ranjan Mathai, Ambassadeur de l’Inde à Paris ainsi que l’ensemble du Conseil d’administration de la Foire, M. Maurice Vincent, Maire de Saint-Etienne, M. André Mounier, Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et des Services de Saint-Etienne Montbrison, et M. Gabriel Roudon, Président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et ont eu l’opportunité d’admirer de nombreux artistes indiens venus se produire.

Le Groupe Bhangra

qui ont donné aux spectateurs envie d’entrer dans la danse. En dehors des artistes sponsorisés par l’Indian Council for Cultural Relations, qui se sont produits dans le cadre du Festival Namaste

M. André Luquet, l’ambassadeur, M. Ranjan Mathai, M. Maurice Vincent, maire de Saint-Etienne.

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France, cette 62ème édition de la Foire de St Etienne a proposé, par ailleurs, un véritable panorama de la culture indienne avec une exposition qui a présenté des sculptures et hauts reliefs de temples du IVème

siècle, une présentation des jardins moghols avec une maquette en marbre du Taj Mahal, un bestiaire indien avec des représentations monumentales en bois polychrome pour pénétrer dans l’univers mythologique de ce voyage en terres des Indes, une galerie de portraits de maharadjahs, une excursion dans l’ancienne capitale des territoires français en Inde, avec tous les détails de l’histoire des Comptoirs français, une place de marché avec ses étals d’épices, ses pyramides de fruits sur les charrettes à bras, ses véhicules si caractéristiques, les photographies exceptionnelles de Gavin Fernandez, à l’extérieur, un village de tentes réalisé au Rajasthan avec les meilleurs artisans du Fort Rouge et la présence de trois tigres du Bengale. ❑ 19


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SPECTACLE DE LA TROUPE BIHU À MARSEILLE ET À PARIS LES 19 ET 20 SEPTEMBRE 2010 qu’il est presque impossible de dater sa première célébration. Cet événement marque ainsi la nouvelle année et se déroule durant le mois de Bohag (mois assamais débutant le 13 avril). Des instruments fabriqués au sein même de la région sont traditionnellement utilisés pour le festival, tels que le Dhol, fait de peau de vache, de bois et de bambou, le Pepa, le Taka et le Gogona. De plus, pour respecter la coutume, les femmes se vêtissent de costumes appelés Muga, de maquillages et accessoires particuliers. Cette danse, qui se déroule dans la forêt, au bord des rivières ou bien à la tombée du jour à terrain découvert, offre l’occasion aux filles et aux garçons de se prouver leur affection. Ces deux jours-là, Marseillais et Marseillaises, Parisiens et Parisiennes ont pu découvrir une forme d’art traditionnel et rêver à des horizons lointains le temps d’un spectacle. ❑ Avec l’aide précieuse de l’Ambassade de l’Inde à Paris, s’est déroulé le 19 septembre à Marseille, puis le 20 septembre à la Maison de l’Inde de la Cité Universitaire dans le 14ème arrondissement de Paris, un spectacle de la troupe Bihu sponsorisée par l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR). A Paris, le chef de mission adjoint, M. Kumar fut l’invité d’honneur de cet événement auquel ont assisté le directeur de la Maison de l’Inde, M. Bikas Sanyal et son épouse, attachée culturelle de cette Maison. A l’origine, le Bihu est un festival très populaire associé à la récolte ainsi qu’à l’agriculture. Il est originaire de l’Assam, un Etat de l’extrême nord-est de l’Inde, et fêté depuis si longtemps maintenant, 20

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L’INDE AU FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS DU 24 SEPTEMBRE AU 5 OCTOBRE 2010

Meeta Pandit

L’ambassade de l’Inde, dans le cadre du Festival Namaste France, avec le concours de CulturesFrance et de l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR), a eu le plaisir d’accueillir pour la 39ème édition du Festival d’Automne à Paris, « Baithak », le salon de musique classique de l’Inde à la Maison de l’Architecture du 24 septembre au 5 octobre 2010. Présidé par Mme Marine Collin et Mme France Grand, ce Festival a eu le plaisir de recevoir l’Ambassadeur de l‘Inde à Paris, M. Ranjan Mathai, M. Mohan Kumar, Chef de mission adjoint de l’Ambassade et le Conseiller Culturel, Mme Namrata Kumar, qui a assisté à tous les concerts indiens du Festival. Ce salon a permis aux visiteurs de découvrir à la fois de la musique hindustani, caractéristique de l’Inde du Nord et influencée par la culture arabe et perse, et de la musique carnatique, née au XIVème siècle, qui appartient à la culture de l’Inde du Sud.

Vijay Venkateshwar

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On raconte que les sept notes de la musique indienne dont les principes figurent dans les Veda (les écrits fondateurs - Sama Veda) ont pour origine les chants d’oiseaux et les cris d’animaux – paon, grenouille, éléphant, cheval, cataka l’oiseau mythique -, Sa, Re, Ga, Ma, Pa, Dha, Ni. Historiquement, musique et danse classiques indiennes sont nées et n’ont longtemps été jouées que dans les temples et les palais royaux. Le terme « baithak » trouve son origine dans le sanscrit et signifie « assis ensemble ». Il suggère ainsi un lieu, un salon où se réunissent quelques personnes uniquement. Cet espace restreint favorise la création d’une intimité entre les artistes et leur audience. La proximité physique dans les temples ou les palais permettait à l’artiste d’évaluer le plaisir qu’il communiquait à son public. Seuls sont admis les petits comités, constitués d’initiés, de semblables, les Sahridaya : ces êtres sensibles et subtiles capables d’apprécier la musique dans toutes ses nuances et couleurs.

La démocratisation des arts classiques en Inde a certes permis de les rendre plus accessibles mais a également vu décroître la richesse de leur esthétisme.

Kamal Sabri

Les différents concerts ont eu lieu à la Chapelle du Couvent des Récollets à Paris et ont accueilli des artistes de renom tels que Meeta Pandit du 24 au 26 septembre - chanteuse de style Khayal, petite fille du légendaire Padma Bhushan Krishnarao Shankar Pandit, éminente personnalité de la musique classique de l’Inde du Nord au XXème siècle, et fille de Laxman Krishnarao Pandit - Kamal Sabri, du 27 au 29 septembre - fils du célèbre joueur de sarangi Ustad Sabri Khan et compositeur - Vijay Venkateshwar du 30 septembre au 2 octobre - talentueux joueur de violon, de flûte et de vichitraveena - ou encore O.S. Arun du 3 au 5 octobre - fils de Vidwan O.V Subramaniam, interprète aussi bien de ragas classiques que de chants dévotionnels. ❑

O.S. Arun et ses musiciens

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DÉFILÉ PRINTEMPS-ÉTÉ 2011 DE MANISH ARORA LE 30 SEPTEMBRE 2010 À LA SALLE WAGRAM Grand moment haut en couleurs que celui qui a accueilli dans le cadre du Festival Namaste France avec le concours de l’ambassade de l’Inde à Paris à la Salle Wagram, Manish Arora et ses mannequins pour la présentation de la collection Printemps-Eté 2011 !

La décadence de la période baroque et la nostalgie romantique évoquées dans l’œuvre artistique du Japonais Hiroshi Nagai ont inspiré le travail de Manish Arora pour sa Collection Printemps-Eté 2011. Nous y retrouvons le mouvement dynamique et le goût du détail compliqué de la période baroque dans les broderies subtiles et les impressions qui font apparaître le délicieux hédonisme du passé. Mais dans le style de Manish Arora, la ligne courbe et fluide du style baroque se juxtapose aux lignes futuristes plus strictes et sévères créant l’illusion intéressante d’un futur baroque. L’or se combine aux bleus et rouges, qui font écho à l’héritage indien de Manish Arora. Lorsqu’on examine les impressions 22

de près, l’Inde que Manish a coutume de suggérer dans chacune de ses collections prend vie sous la forme de Shiva dansant. Nous retrouvons aussi comme en écho de la collection du peintre Hiroshi Nagai « Time goes by… » les souvenirs d’un été magique plein de promesses. L’union entre le baroque vibrant et un Nagai plein d’esprit donne naissance à une collection remplie de nostalgie, de décadence et la promesse d’un aperçu du futur tel que le voit le couturier. La palette des couleurs comprend des nuances de bleu, pourpre, vert, crème, rouge, noir et or. Quant aux textures de surface, elles reproduisent l’appliqué, un travail à l’aiguille sophistiqué et une broderie main avec sequins. Pour cette saison, Manish Arora a eu recours à des tissus comme le crépon, le crêpe espagnol, la soie, la soie de coton et le tricot de coton.

électro-magnétique qui inter-agit avec le corps du musicien. Il a aussi la particularité d’être le premier instrument de musique électronique, inventé vers 1917 par le génie Lev Termen. Il est l’ancêtre des synthétiseurs. Son onde mystérieuse a notamment été entendue dans les films d’Hitchcock ou encore dans « Good vibrations » des Beach Boys. A quand la prochaine collection ? ❑

Manish a collaboré avec Swarovski Elements pour sa sixième année, avec M.A.C. pour le maquillage, Christophe Coppens pour les chapeaux et Nicholas Kirkwood pour les chaussures. Le musicien Marc Chouarain, accompagné de Thomas Coeuriot (guitare) et de Denis Benarrosh (batterie) a accompagné le défilé de mode avec son theremin. Cet instrument rare et difficile est le seul que l’on joue sans le toucher, deux antennes générant un champ Nouvelles de l’Inde n° 401


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SORTIE DE L’OUVRAGE POUR ENFANTS « NAVANI DE DELHI » DE ANNE BENOÎT-RENARD ILLUSTRATIONS DE MYLÈNE RIGAUDIE

Le livre pour enfant « Navani de Delhi » qui appartient à la collection VIENS VOIR MA VILLE et nous présente la vie quotidienne d’une petite Indienne âgée de sept ans à Delhi, capitale de l’Inde, est sorti au mois d’octobre 2010 et fait partie des événements qui se sont déroulés dans le cadre de Namaste France. Au fil des pages et des illustrations, le lecteur découvre sa maison, sa famille, son école, les bazars et les temples, le Taj Mahal, la musique, la danse et la cuisine, etc.… Dans le même esprit, la collection VIENS VOIR MA VILLE comprend également d’autres livres intitulés « Marie de Paris », « Paolo de Rome », « Eva de Stockholm », « Miyako de Tokyo »,… L’auteur du livre jeunesse mettant en scène l’Inde se nomme Anne Benoit-Renard. Née en France en Nouvelles de l’Inde n° 401

1970, cette passionnée de l’écriture, et auteur de nombreux ouvrages grand public publiés aux éditions Marabout, vit aujourd’hui en Aus-

tralie. C’est après un voyage en famille en Inde de plusieurs mois, que l’envie lui est venue d’écrire des livres destinés aux jeunes enfants. Quant à l’illustratrice, Mylène Rigaudie, celle-ci est née dans le Cantal il y à maintenant 26 ans et a gardé de ses années d’éleveuse d’insectes, un goût prononcé pour le détail, qu’elle retranscrit méticuleusement dans ses dessins. Le livre dispose de petits plus non négligeables qu’il est important de souligner : ainsi, l’auteur, dans « Navani de Delhi », offre une magnifique balade illustrée dans la ville de Delhi, des illustrations détaillées grand format, un lexique hindi-français illustré, ainsi qu’un bonus audio disponible sur le site www.abcmelody.com, où on y découvre l’histoire lue et animée par Navani. Des ateliers seront mis en place par l’illustratrice du livre en 2011 toujours dans le cadre de Namaste France pour faire rêver les petits Français à un pays lointain et différent du leur. ❑

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FESTIVAL « L’ÉTÉ INDIEN » DU 8 AU 29 OCTOBRE 2010 AU MUSÉE NATIONAL DES ARTS ASIATIQUES-GUIMET À PARIS

Sous la bannière du Festival Namaste France et grâce au soutien de l’Ambassade de l’Inde à Paris, s’est déroulé du 8 septembre au 29 octobre dernier, la 7ème édition du festival « L’Eté indien » au Musée National des Arts Asiatiques Guimet. M. Ranjan Mathai, l’ambassadeur de l’Inde à Paris et Mme Namrata Kumar, Conseiller culturel, étaient présents pour inaugurer la manifestation. Cette 7ème édition du Festival l’Eté indien fut l’occasion de mettre en lumière le célèbre réalisateur, nouvelliste, conteur, dessinateur, musicien Satyajit Ray, disparu en 1992. Elevé au rang d’icône, Satyajit Ray, né en 1921, est originaire de Calcutta. Durant sa carrière, il fut maintes fois récompensé par le prestigieux National Film Award décerné par le Gouvernement indien et remporta également de nombreux prix à l’étranger. Ainsi, les amateurs de cinéma indien ont pu visionner 21 de ses 37 films et documentaires, dont 7 jusqu’alors jamais diffusés en 24

France : Trois femmes (Teen Kanya), La Déesse (Devi), L’œil intérieur (The Inner Eye), Bala, Rabindranath Tagore, La Maison et le Monde (Ghare Baire), La Trilogie d’Apu, La Complainte du Sentier (Pather Panchali), L’Invaincu (Aparajito), Le Monde d’Apu (Apur Sansar), Délivrance (Sadgati), Les aventures de Goopy et Bagha (Goopy Gyne Bagha Byne), Le Royaume des Diamants (Hirak Rajar Deshe), Le Dieu élephant (Joi Baba Felunath), La Grande Ville (Mahanagar), L’Adversaire (Pratidwandi), Enfermé dans des Limites (SeemaBadha), L’Intermédiaire (Jana Aranya), Un ennemi du peuple (Ganashatru), Pikoo, Kanchanjungha. Ce festival, à travers les conférences organisées par Martine Armand, ancienne assistante du réalisateur et également responsable de la programmation films de l’Eté indien, a souligné le parcours atypique de l’artiste en insistant sur les aspects les moins connus de

sa vie et de ses œuvres. Martine Armand dans l’une de ses conférences a notamment évoqué les rapports de Satyajit Ray à Rabindranath Tagore dont il adapta plusieurs nouvelles et romans, son travail de documentariste, la place du monde de l’enfance dans sa vie et son œuvre, ses préoccupations d’ordre moral. France Bhattacharya, professeur émérite des Universités, a de son côté présenté lors d’une autre conférence l’humanisme du poète Rabindranath Tagore et la place qu’il a joué dans la renaissance bengalie. Enfin, deux spectacles étaient aussi au programme. L’auditorium a accueilli le danseur de bharatanatyam, Vaibhav Arekar, ainsi que les danseurs de kathak Luna Poddar et Ashimbandhu Bhattacharya, accompagnés de leurs musiciens. Un bel Eté indien en vérité ! ❑

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était également une spécialiste des textiles asiatiques sur lesquels, elle a réalisé un nombre important d’ouvrages. Le nom de l’exposition « Costumes d’enfants, miroirs des grands » annonçait le thème, l’enfance. Les parents n’ont pourtant pas été laissés de côté, car cette exposition, mise en scène à la fois de manière ludique et éducative, a su ravir tous les publics, les enfants d’abord qui ont été émerveillés, parfois étonnés des couleurs, des matériaux utilisés dans les vêtements exposés, si différents de ceux qu’ils portent aujourd’hui et les parents aussi qui se sont remémorés ceux qu’ils portaient autrefois.

© Musée Guimet / MM / 2010

C’est dans le cadre du Festival Namaste France et grâce au soutien de l’Ambassade de l’Inde à Paris que le Musée Guimet a mis en place un certain nombre d’événements culturels liés à l’Inde. Parmi ces manifestations figurait une magnifique exposition de costumes asiatiques pour enfants. Cette collection de costumes a été gracieusement donnée au Musée par Krishna Riboud (1926-2000), collectionneuse et créatrice de la galerie Jean et Krishna Riboud au Musée Guimet. Krishna Riboud

Le discours d’inauguration du président du Musée Guimet, Jacques Giès.

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© Musée Guimet / GB / 2010

Le discours d’inauguration de l’ambassadeur de l’Inde, M. Ranjan Mathai

Détail de la première salle

Cette exposition proposait un éventail de vêtements du XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles portés à l’occasion de cérémonies d’apparat, de célébrations religieuses ou dans la vie quotidienne dans divers pays d’Asie dont l’Inde. Souvent reflets de ceux des plus grands, les costumes d’enfants nous touchent par ce qu’ils ont d’universel et sont

© Musée Guimet / GB / 2010

EXPOSITION « COSTUMES D’ENFANTS, MIROIRS DES GRANDS », AU MUSÉE GUIMET À PARIS DU 20 OCTOBRE 2010 AU 24 JANVIER 2011

Blouses (Choli), Inde Gujarat Kutch, caste Barusati, deuxième moitié du XIXème siècle, soie brodée et mica.

le reflet de l’attention qui était portée aux enfants qui les portaient. En plus des textiles des XVIIIème, XIXème et XXème siècles, des photographies notamment du célèbre artiste et beau-frère de Krishna Riboud, Marc Riboud, des illustrations, céramiques et outils techniques se côtoient pour aborder ce thème de la manière la plus complète et didactique. Cette sélection, toutes sections confondues, s’accompagnait d’œuvres contemporaines empruntées à diverses institutions, attestant de la persistance de très anciennes traditions dans certaines créations modernes. La présentation « Costumes des grands » dans la galerie Jean et Krishna Riboud au premier étage du musée montrait au public en regard de l’exposition « Costumes d’enfants, miroir des grands » un ensemble de magnifiques costumes de l’Inde des XVIIème, XVIIIème et XIXème siècle destinés aux adultes. Cette exposition fait partie de la longue saison de 10 mois qui a commencé avec l’Eté indien et la rétrospective de Satyajit Ray et qui se terminera avec une exposition double sur la ville de Lucknow. ❑ 25


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CONCERT DU DR. RAZA AU PETIT PALAIS LE 24 OCTOBRE 2010 À PARIS

Le 24 octobre dernier au soir, ce n’est pas une exposition qui a conduit les pas des visiteurs vers le Petit Palais mais un concert de musique indienne dans le cadre du Festival Namaste France. L’auditorium a, en effet, accueilli l’un des grands musiciens indiens, Dr. Mustafa Raza de la Beenkar Gharana (école) de Patiala et

Moradabad. Dr. Mustafa Raza a commencé très tôt les cours de vichitra veena et de musique classique auprès de son père dans le plus grand respect de la tradition. Dr. Mustafa Raza a fait connaître la vichitra veena dans un grand nombre de pays au monde. En France il avait participé aux 24 heures du Festival de l’an 2000. Il pratique aussi la fusion avec des instruments occidentaux comme la guitare, le violoncelle, le saxophone, la flûte, la harpe. Il travaille en Inde notamment pour la radio et la télévision, All India Radio et Doordarshan. De nombreuses récompenses et prix lui ont été attribués. L’ambassadeur M. Ranjan Mathai, le chef de mission adjoint, Mme Gaitri Kumar ainsi que le directeur du Petit Palais et Musée des Beaux Arts de la Ville de Paris, M. Gilles Chazal ont fait l’honneur de leur présence à ce très beau récital. Dr. Mustafa Raza était accompagné par Amaan Raza à la tam-

pura, Mansour Ali au swarmandel, Pt. Ravi Shankar Upadhyay au packawaj, Ustad Rafiuddin Sabri au tabla. Il a interprété un raga très rare, le Raga Sungandh (parfum). Le public a pu découvrir la richesse de cet instrument grâce au talent du musicien qui a interprété également plusieurs autres morceaux appartenant au répertoire folklorique, spirituel avec un chant soufi et musique légère. Il a également pu, à l’issue du concert, s’entretenir avec l’artiste qui a expliqué comment jouer de cet instrument dont la création remonte au 7ème siècle. Harmonie et beauté étaient au rendez-vous de ce moment musical d’exception que l’ambassade de l’Inde en accord avec le Petit Palais compte bien renouveler durant le premier semestre 2011 lors d’un concert mensuel toujours dans le cadre de Namaste France. Nous vous y attendons nombreux. ❑

L'ambassadeur félicite le musicien - Dr. Raza entre M. Gilles Chazal, directeur du Musée du Petit Palais et son épouse.

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PROJECTION DU FILM INDIA BY SONG AU CINÉMA LE BALZAC À PARIS AVEC LE RÉALISATEUR DU FILM VIJAY SINGH

Vijay Singh vit à Paris. India by Song a été coproduit par Guy Seligman (Sodaperata Productions) et Mandakini Narain (Silhouette Films)

Le 29 novembre 2010, en présence de l’ambassadeur de l’Inde et dans le cadre du Festival Namaste France, le cinéma Le Balzac, 1 rue Balzac, Paris 8ème, a proposé une projection du dernier film de Vijay Singh, écrivain, historien et réalisateur. Ce film présente de manière divertissante un portrait de l’Inde, sur plusieurs niveaux, depuis son émancipation de la couronne britannique en 1947 jusqu’à nos jours. Orchestré autour d’un long voyage à travers le pays, India by Song, réunit histoire, extraits spectaculaires de chansons bollywoodiennes, témoignages vivants et belles images de l’Inde d’aujourd’hui pour

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donner une œuvre cinématographique captivante. India by Song recourt à des témoignages d’acteurs historiques, connus ou inconnus, d’intellectuels célèbres comme Romila Thapar et N.R. Narayana Murthy, tout autant qu’à des témoins anonymes de

l’histoire, tels qu’Anjali, domestique à Mumbai qui raconte sa vie à l’époque de la mondialisation. Vijay Singh introduit dans le film des extraits de chansons pour principalement montrer la nature des émotions qui habitaient la population à ces époques. Soutenu par un récit historique d’apparence linéaire mais propre à susciter la réflexion et par un recours judicieux à la musique, India by Song est autant un portrait de l’Inde contemporaine qu’un aperçu des chansons de films produits à Mumbai qui traduisent toujours de façon très vivante l’évolution du langage physique de la passion et de l’amour au cours des décennies. ❑ 27


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EXPOSITION CONNIVENCE 1 AU MUSÉE DE L’IMAGE D’ÉPINAL DU 11 DÉCEMBRE 2010 AU 1ER MAI 2011

Mme Namrata Kumar, Mme Claire Chevrier, M. Michel Heinrich et Mme Martine Sadion

Le Musée de l’Image abrita l’exposition Connivence acte 1, début d’un cycle de 3 expositions intitulées Connivence, proposées du 11 décembre 2010 au 1er mai 2011. Dans le cadre de Namaste France, l’exposition Connivence acte 1 a mis l’Inde à l’honneur, avec, sous un titre commun, deux expositions : une exposition d’images populaires indiennes collectées par le musée de l’Image d’Epinal depuis 2003, et des photographies de la ville de Mumbai de la photographe Claire Chevrier qui exposait, par ailleurs, des photos sur la ville de Rome. Les images indiennes se rangent dans la tradition des images en feuille destinées à éduquer les éco-

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liers indiens et, outre leur intérêt propre, leurs multiples correspondances avec les images type Epinal sont remarquables. Certaines sont des représentations familiales, d’autres décrivent le corps humain ou les moyens de transport. Le Musée de l’Image a, depuis son ouverture et au fil des expositions, toujours proposé des connivences avec des œuvres d’art contemporain. Peu à peu, les nombreux visiteurs ont pu constater qu’une concordance apparaît même si rien a priori ne laissait supposer qu’il puisse y avoir un lien entre les photographies contemporaines de Claire Chevrier et les images de la collection du musée, images indiennes éditées depuis les années 50 et images européennes plus anciennes. Par le biais de l’exposition Connivence, le Musée de l’Image d’Epinal s’est donc attaché à dévoiler les liens entre illustrations populaires et imagerie moderne.

M. Michel Heinrich, député-maire d’Epinal a inauguré l’exposition en présence de Mme Namrata Kumar, Conseiller Culturel (presse, information et culture) de l’Ambassade de l’Inde à Paris, de Mme Martine Sadion, conservatrice et directrice du musée de l’Image d’Epinal, et de Mme Claire Chevrier, photographe de l’évènement. De nombreuses personnalités étaient présentes à l’inauguration qui s’est déroulée le vendredi 10 décembre 2010 dont M. Bernard Visse, le directeur des Affaires culturelles de la Ville d’Epinal, Mme Christine Tavernier, la directrice de l’Office de Tourisme d’Epinal, M. Etienne Thery, le directeur de l’Ecole Supérieure d’Art d’Epinal, M. Jean-François Wollbrett du Conseil Général des Vosges et M. Jean-Pierre Moinaux, conseiller région en tant que représentant de M. Jean-Pierre Masseret. Etaient également présents M. Philippe Aizier, Directeur Général de l’Imagerie d’Epinal et M. Eric Staub, Président Directeur Général de l’Imagerie d’Epinal. ❑

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LANCEMENT DU PREMIER VOLUME DU RAMAYANA DE VALMIKI PAR DIANE DE SELLIERS

Lancement de l'ouvrage à la résidence de l'ambassadeur par Mme Diane de Selliers. A ses côtés, Mme Amina Taha Hussain Okada et l'ambassadeur au premier plan.

Le 15 décembre 2010, fut présenté le premier volume du Ramayana de Valmiki aux éditions Diane de Selliers et préfacé par B. N Goswamy, professeur émérite en histoire de l’art à l’université du Punjab, à Chandigarh. Ce chef d’œuvre de la littérature indienne, illustré avec des miniatures du XVIème au XIXème siècle, nous raconte la vie exemplaire du prince Rama. Contraint par son père à l’exil, Rama quitte sa ville natale d’Adyodhya pour mener une vie d’ascète dans la forêt, accompagné de son épouse Sita et de son frère Laksmana. Mais c’est alors que le roi des démons, Ravana, emmène Sita sur l’île de Lanka. Une guerre sanglante éclate donc, opposant les armées d’ours et de singes, fidèles alliés de Rama, aux troupes du redoutable Ravana. Fort heureusement, le prince Rama en sort victorieux et retrouve son royaume, acclamé par son peuple. Le Ramayana est depuis toujours, à la vue de tous, un texte sacré ainsi Nouvelles de l’Inde n° 401

qu’une œuvre majeure de la littérature indienne. La version la plus ancienne, attribuée à Valmiki, se compose de sept chants et de quarante-huit mille vers. D’après la légende, le dieu Brahma en personne aurait invité l’ascète Valmiki à écrire l’histoire extraordinaire du prince Rama. Dans cette épopée, les liens entre hommes et divinités sont constants. Issue de la littérature védique, cette œuvre contient l’ensemble des aspects du brahmanisme, qui se trouve être à l’origine de l’hindouisme. Le héros légendaire Rama, connu pour sa grandeur d’âme et sa force surnaturelle est vénéré en Inde mais également dans toute l’Asie du Sud-Est. La particularité de cette édition publiée par Diane de Selliers, est qu’elle rassemble pour la première fois l’intégralité de l’épopée du Ramayana, illustrée par sept cents miniatures indiennes. En effet, pas moins de dix années de recherche ont été nécessaires pour sélection-

ner à l’aide de critères rigoureux ces magnifiques peintures inspirées de textes sacrés, également commentées par le conservateur en chef du musée des Arts Asiatiques Guimet, en charge des arts de l’Inde, Amina Taha HusseinOkada. Ces six cents commentaires s’avèrent être indispensables car ils permettent au lecteur de mieux appréhender la culture, la religion, les traditions ainsi que les rites indiens. Une campagne sans précédent fut donc menée en Inde ainsi que dans le monde entier afin de recenser le plus de miniatures possibles et d’en dévoiler les richesses. Pendant prés de trois cents ans, des milliers de miniatures indiennes ont étés créés dans les royaumes rajputs du Rajasthan, les collines du Punjab, les Sultanats du Deccan ou encore à la cour moghole. Les plus belles sont reproduites dans cet ouvrage. En plus d’une iconographie éblouissante, le premier volume du Ramayana de Valmiki jouit d’une traduction de référence puisque l’intégralité du texte de Valmiki se trouve avoir été reproduit dans la traduction publiée en 1999 sous la direction de Madeleine Biardeau et Marie-Claude Porcher à la « Bibliothèque de la Pléiade » qui a la particularité de présenter le Ramayana en prose plutôt qu’en vers. ❑

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HOMMAGE À PANDIT BHIMSEN JOSHI

Ce 24 janvier, au matin, Pandit Bhimsen Joshi s’est éteint à Pune, à 88 ans. Le monde des musiciens et des amoureux de la musique indienne est profondément ému et triste, empli de gratitude aussi. Pour toute une génération de “music lovers”, indiens ou occidentaux, il aura été celui qui a ouvert la porte des merveilles, et celui grâce à qui le miracle de cette musique est devenu indispensable à tant d’entre nous. Il est le dernier à avoir reçu la plus haute distinction nationale, le Bharat Ratna en 2008. Né le 14 février 1922 au Karnataka, son exceptionnel destin musical se manifeste dès l’âge de 5 ans, lorsque “Bhimu” s’échappe de la maison paternelle pour suivre des groupes de musiciens dans la rue jusqu’à ce que son père le “récupère” une fois de plus au poste de police !... C’est à 11 ans que ce garçon intrépide et determiné quitte le domicile familial à la poursuite du but unique de sa jeune vie : apprendre la musique ; trouver son guru. Plusieurs mois d’errance passés à chanter dans les trains pour gagner de quoi vivre l’amènent à Gwalior, 30

Lucknow, Rampur, à la rencontre de différents maîtres. Il acquiert là les fondements du Dhrupad, genre ancien exigeant, indispensable à la maîtrise des ragas. Deux ans plus tard, son père l’ayant retrouvé et ramené à la maison, il trouve son guru en la personne de Sawai Ghandarva, figure majeure de la gharana de Kirana, fondée à la génération précédente par l’illustre Abdul Karim Khan. Cette gharana se caractérise par l’importance accordée à la justesse tonale et à un certain dépouillement de l’ornementation. Ce style ne cède pas à la tentation de la virtuosité rythmique ou à l’utilisation de tempi très rapides. L’accent est mis sur la puissance émotionnelle, et la richesse de l’invention mélodique et rythmique. Pandit Bhimsen Joshi, sans l’appui de ses parents, par son courage et sa seule détermination, (16 heures de riyaaz quotidien lui ont donné une maîtrise totale de la technique vocale), est devenu l’héritier direct de cette tradition, qu’il a cependant su dépasser en développant un style personnel, flamboyant, et synthétisant des éléments d’autres gharana(s).

Bhimsen était totalement “musique”. Personne ne peut oublier, lors de ses concerts, ce visage incroyablement sensible et mobile, ce regard intense, traduisant chaque nuance de son immersion dans le rag, cette gestuelle libre, en quête de l’absolu. Son style est totalement classique, mais cette extraordinaire imagination mélodique et poétique, son sens de l’équilibre, lui permettaient de développer le rag dans une harmonie, une plénitude et une flamboyance inoubliables. C’est en hommage à son maître que Pdt Bhimsen Joshi a fondé à Pune, il y a plus de 50 ans, l’un des plus célèbres festivals de musique classique de l’Inde, le Sawai Ghandarva Festival. Il faut noter qu’il ne s’est produit que rarement en France, pour 2 mémorables concerts: le 8 septembre 1985 dans le cadre de l’Année de l’Inde au Théâtre du Rond-Point, et le 6 octobre 1990 au Théâtre de la Ville (coproduction France Musique, France Culture, Ocora). Il ne nous a peut-être pas complètement quittés, grâce à l’amour de cette musique qu’il laisse dans nos coeurs, et grâce aussi à une discographie d’une richesse exceptionnelle. ❑ Michelle Dehoky, avec le concours de Gérard Tourtrol

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INTERVIEW INTERVIEW DE HEMANT MORPARIA À SON RETOUR DE FRANCE par Geoffroy et Olivia de Lassus Hemant, vous avez tout d’abord découvert La Rochelle. Que pensez-vous de cette ville ? C’est une ville agréable, vraiment jolie avec une vue délicieuse depuis ses trois tours et les magnifiques bateaux dans la marina jusqu’aux petites boutiques et cafés. Les petites rues et les marchés m’ont tous fait grande impression. Une ville super qui possède toutes les qualités d’une bonne ville - par cela j’entends, beaucoup de choses sont à proximité, les gens sont plus amicaux, il y a une intimité qu’on ne trouve pas dans une grosse ville. La ville est effectivement magnifique, mais plus magnifique encore pour moi étaient les gens qui s’interrompaient dans leur quotidien pour m’inviter, me faire faire un tour et me venir en aide par n’importe quel moyen. Je me suis vraiment plu à La Rochelle. Ce fut un séjour mémorable dont je me souviendrai encore longtemps. Parlons de l’exposition avec Wolinski. Comment était-ce ? Est-ce vrai que les organisateurs de l’exposition ne savaient pas à l’avance quels dessins vous alliez montrer ? Avez-vous dessiné au cours des jours qui ont précédé l’exposition ? Il n’y a pas de doute, ce fut un honneur d’exposer mes œuvres avec un des légendaires dessinateurs de dessins humoristiques français. C’est une référence en France et un pionnier dans le monde des dessins humoristiques. Pour commencer, il y avait une manière d’aborder l’ensemble de l’exposition – vous comprendrez cela quand je vous dirai que l’exposition Nouvelles de l’Inde n° 401

s’est créée pendant que j’étais en France. Ce serait difficile pour n’importe quel artiste créatif de prévoir que ce qu’il va dessiner dans les deux prochaines semaines sera suffisamment de bonne qualité pour être exposé… Il y a toujours une incertitude quant à l’ensemble du processus de création - Il se peut que ce soit un bon ou un mauvais jour - il y a des jours où tu ne te sens pas de dessiner - il faut garder cela à l’esprit. Tout comme le fait que j’ai dessiné pour un public français, et que je n’avais jamais visité la France auparavant. Ceci dit, j’ai balayé et mis de côté toutes ces hésitations quand j’ai foulé le sol de La Rochelle - je me suis dit, prends chaque jour comme il vient et tout ira pour le mieux. Sois toi-même et observe - je me suis rappelé qu’après tout, les gens ne sont pas si différents, au fond nous sommes très semblables - et l’humour consiste à exploiter les traits essentiellement humains. Donc

avec cette attitude je suis allé de l’avant. Oui, les organisateurs ne savaient pas à l’avance ce que j’allais dessiner. N’est-ce pas très courageux de leur part ? Aussi, quel société/ pays/civilisation inviterait un humoriste/caricaturiste chez eux en lui demandant d’extraire de l’humour à partir de leur propre vie ? La réponse est : un pays très confiant et sûr de soi. Pouvez-vous imaginer cela aux Etats-Unis ? Ou en Iran ? J’aime à penser que c’est la marque d’une civilisation développée. Et également d’une société juste - comme Wolinski était en Inde et dessinait sur Mumbai, j’ai eu la chance d’« égaliser le score » en dessinant sur La Rochelle. J’ai dessiné en deux-trois semaines tout le contenu qui a composé cette exposition. Ce fut un défi mais je ne pense pas m’être laissé accabler. C’était le même dessin de Morparia, la même caricature journalière sur la même race humaine, sauf dans un lieu différent. 31


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Quelles furent les réactions des Français par rapport à vos dessins ? En général très positives et bonnes - bien sûr, il se peut qu’ils aient juste voulu être aimables lorsqu’ils m’ont complimenté. Je pense qu’il existe une qualité universelle par rapport à l’humour qui ne dépend pas excessivement de la langue, tout comme la musique. Je ne pouvais pas avoir de caricatures basées sur la langue, j’ai donc essayé d’utiliser du visuel et des images comme humour. Je pense que cela a fonctionné – bien que pour s’en assurer totalement, le mieux serait de poser la question aux Français eux-mêmes. Comment vous vient l’inspiration ? Est-ce seulement en observant les gens ? Ou liez-vous les choses et les idées ? Comment la France et les Français vous ont-ils inspiré ? L’inspiration me vient de plusieurs sources, laisse tes fenêtres et ta 32

porte ouvertes et attends patiemment. L’esprit créatif fonctionne de nombreuses manières, en observant, en écoutant, en surprenant, en marchant, en remarquant, en fermant les yeux et en les gardant ouverts, en étant avec les gens ou éloignés d’eux, en rencontrant quelqu’un, en étant dans la foule, à une exposition d’art ou à un concert de musique - toutes les expériences humaines sont de la matière première pour l’inspiration. Le cerveau absorbe l’information qu’il traite calmement dans le subconscient. Une vague idée émerge ensuite dans votre conscience. Mon travail consiste à transformer cette idée première et à en faire quelque chose de concret, en l’exécutant par le biais de l’écriture et du dessin de façon à ce que les personnes qui la voient y soient sensibles et se rallient à cette « nouvelle pensée » qui est à l’origine une connexion interne d’idées disparates qui permettra ensuite une connexion externe entre mon

idée et l’esprit du lecteur. Les Français sont des gens pleins d’esprit – ils adorent la culture et l’art, la musique et l’art de la scène, la littérature et la philosophie. Il ne sont pas radicaux. Je pense qu’ils apprécient les subtilités des idées et des points de vue. Le point de vue de la vie est nuancé et très fin. Il y a de la sophistication dans leur façon d’appréhender la vie. La valeur de l’être humain et ses droits sont placés très haut dans l’ordre des choses. Ils ne m’inspirent pas seulement au niveau de la créativité mais également en tant que façon de vivre. Nous savons que vous avez passé un jour au festival de la BD à Angoulême ? Comment étaitce ? De la folie ! De la folie pure ! Je n’ai jamais vu autant de BD ni autant de fans de toute ma vie. Au bout d’un moment, j’avais le tournis. Je dois ajouter que 98% des livres étaient en français, une langue que Nouvelles de l’Inde n° 401


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je ne comprends pas. Cela a donc accentué mes vertiges. Mais j’ai admiré de tout cœur les talents et l’évolution de la forme de la BD. Elle a atteint un très haut niveau et Angoulême est le Mont Everest de ce développement. Vous avez rencontré plusieurs politiciens français dont Ségolène Royal. Ont-ils prêté attention à vos dessins ? Quel fut votre première impression de Ségolène Royal ? Une dame qui a de la classe, très bien habillée et élégante. Peut-être vaine et fière. Elle était venue pour une interview à Sud-Ouest et on m’a demandé de me joindre à eux dans la pièce où elle était réalisée. On m’a présenté à elle et je me suis assis en face, je l’ai dessinée mais sans qu’elle le sache. Je n’étais pas sûr que cela soit bien perçu. Je suis donc resté tranquille.. Je ne pense pas qu’elle ait vu mes dessins pendant qu’elle était là. Et en ce qui concerne la nourriture française ? Et bien, je me suis mis à l’aimer au bout d’un moment - particulière-

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ment les fruits de mer pour laquelle la ville de La Rochelle est bien connue. Mais le masala et les épices de mon pays me manquaient. L’impression initiale était que la nourriture était fade et dépendait trop lourdement du pain et du fromage. Mais j’ai adoré me faire à manger - une des choses que j’ai apprises de ce voyage - cuisiner ! La nourriture est une question d’habitude et de coutume - on met donc un certain temps pour l’apprécier. Mais les pâtisseries et le vin furent, quant à eux, très appétissants dès le premier jour. Après La Rochelle, vous avez passé 6 jours à Paris. Et cela était votre premier séjour à Paris. Qu’avez-vous vu et qu’avez-vous aimé ? C’est un véritable musée vivant. Une ville fantastique qui vous offre quelque chose à chaque rue et chaque tournant. Elle palpite de vie et d’art et bouillonne d’énergie et de passion. J’ai adoré. Mais l’intimité de La Rochelle m’a manqué. Toutes les villes sont comme celaimpersonnelles et aliénantes Paris peut l’être également.

Apparemment vous avez rencontré plusieurs de nos relations ? Des messages pour eux ? Je ne vous remercierai jamais assez pour vos contacts - ils m’ont permis de ne pas avoir le mal du pays. Je leur témoigne ma plus profonde estime et gratitude. Ils ont changé leurs habitudes pour que je me sente comme chez moi et m’ont fait visiter la ville. Je peux seulement espérer que j’aurais la chance de leur rendre leur gentillesse en Inde. Ils furent tous uniformément chaleureux et accueillants et m’ont ouvert leur maison et leur cuisine ! Encore merci à eux. ❑

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FENÊTRE FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE INDIENNE RENCONTRE AVEC LA BÉGUM HAZRAT MAHAL

Kenizé Mourad est la fille d’une princesse ottomane et d’un rajah indien. Elle a raconté l’histoire de sa famille dans son célèbre roman De la part de la princesse morte (Robert Laffont, 1987), puis dans Les Jardins de Badalpour (Fayard, 1998). Reporter spécialisée dans les affaires du Moyen-Orient et du sous-continent indien pendant près de quinze ans, Kenizé Mourad a également écrit Le Parfum de notre terre (Robert Laffont, 2003), livre consacré au conflit israélo-palestinien. Dans la veine de son best-seller De la part de la princesse morte, la nouvelle saga historique de Kenizé Mourad – l’histoire fascinante et méconnue de la première femme indienne qui, près d’un siècle avant l’indépendance de son pays, osa défier l’occupant britannique. Dans la ville d’or et d’argent, de Kenizé Mourad, Editions Robert Laffont A l’heure où la presse ne fait mention que de déchirements entre communautés un peu partout dans 34

le monde, un tel livre retient l’attention. Son titre déjà est prometteur : Dans la ville d’or et d’argent. L’auteur, Kenizé Mourad, fille d’une princesse turque mariée à un rajah indien, a déjà fait le bonheur des

lecteurs avec ses précédents romans comme Le jardin de Badalpour, De la part de la princesse morte. La magie continue d’opérer avec ce nouveau roman historique qui nous transporte à Lucknow, capitale du royaume d’Awadh, Etat d’une grande richesse comme son surnom l’indique où régnait, avant la révolte des Cipayes, une harmonie inter-communautaire dont nous rêvons tous aujourd’hui encore. La grande force de l’auteur est de parvenir à nous captiver pour de l’histoire ancienne, puisqu’elle remonte à 1856, date à laquelle la Compagnie Anglaise des Indes Orientales décide de placer le souverain du royaume d’Awadh sous tutelle britannique. Ce sera le début du combat d’une femme, la Bégum Hazrat Mahal, quatrième épouse de roi, condamnée à l’exil, dont le courage et la détermination feraient encore bien des envieuses. Bercés par une écriture de qualité, facile, les lecteurs ne manquent pas dans ce livre de faire un voyage dans le temps, dans un temps où splendeur et violence se côtoient, et se laissent emporter par la fougue d’une femme d’exception qui, soutenue par le Rajah Jai Lal, va durant deux ans résister à l’occupant avec l’aide des cipayes. Mais la Bégum Hazrat Mahal n’en est pas moins femme et se laisse entraîner dans une passion amoureuse qui fait battre son cœur et celui des lecteurs. Un très beau roman qui habilement nous éclaire sur le point de vue des Britanniques et des Indiens, sur ce que l’on peut considérer comme les origines du mouvement pour l’indépendance de l’Inde. Un portrait d’une de ces femmes méconnues et qui pourtant ont contribué à l’histoire de leur pays. Nouvelles de l’Inde n° 401


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RENCONTRE AVEC LAFRANCAISE, BÉGUM HAZRAT MAHAL UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE 1891-1900

Extrait : C’est dans le fameux salon aux miroirs que, chaque après-midi, Hazrat Mahal reçoit le rajah Jai Lal venu lui rendre compte de la situation militaire, ce salon où, voici un peu plus d’un an, s’était tenue l’entrevue dramatique entre la

Rajmata, Malika Kishwar, et Sir James Outram, le Résident… … Tout a changé si vite… Ai-je moi aussi tellement changé ? On me regarde différemment, avec plus de déférence bien sûr mais avec crainte également… même Mammoo ne s’exprime plus aussi ouvertement qu’autrefois… Seul Jai Lal a gardé son franc-parler et ne se prive pas de me critiquer. Cela me fâche, mais en même temps je lui en sais gré, le pouvoir isole tellement, lui au moins ne me cache pas les difficiles réalités… Mais tout autant que de l’entretenir des vrais problèmes, ce que la jeune femme apprécie chez le rajah c’est qu’il la traite en être humain et non comme une souveraine toute-puissante. Au cours de leurs entrevues quotidiennes s’est développée une confiance mutuelle. Avec lui, elle se sent libre d’exprimer ses doutes, ses inquiétudes, elle ose le questionner sur ce qu’elle ignore ou ne comprend pas, elle sait que jamais il n’essaiera

d’en tirer parti contre elle. Contrairement à la plupart des courtisans qui ont accepté de mauvais gré cette femme « venue de rien » et qui, perfidement, guettent ses maladresses et ses erreurs, Jai Lal a compris que, comme lui, la Rajmata est résolue à se battre pour l’indépendance et que ni promesses ni menaces ne l’en détourneront. Son rejet de l’occupant ne répond pas à une envie de le remplacer afin de profiter des avantages qu’apporte le pouvoir, c’est une rage contre l’injustice qui écrase et humilie. D’où tient-elle sa conviction et son courage, qualités rares dans la haute société lucknowi qui aurait plutôt tendance à les tourner en dérision ? Serait-ce justement parce qu’elle est « venue de rien » et que, contrairement à nombre de parvenus, elle n’a pas oublié la souffrance de ceux qui se sentent méprisés ? Venue de rien, comme lui dont le père, petit propriétaire, fut anobli pour avoir lors d’une chasse sauvé la vie du roi ? ❑

Lu dans la presse « Plein d’une connaissance érudite des mœurs de l’Inde du XIXème siècle, le roman de Kénizé Mourad, Dans la ville d’or et d’argent, est le récit épique de la lutte menée par la bégum Hazrat Mahal et de sa passion pour le chef militaire Jaï Lal », René Backmann pour Le Nouvel Observateur. « Kénizé Mourad qui, en tant que grand reporter, a arpenté plus d’une fois le sous-continent indien, nous entraîne dans une très prenante et superbe épopée. De cette princesse héroïque mal connue dans nos contrées, elle fait le personnage attachant d’un roman historique, politique et romantique, qui ne manque ni de souffle ni de personnalité. Ne tardez pas à faire sa connaissance. » Elvire Emptaz pour le magazine ELLE. « Pour ressusciter l’action – la formidable révolte des cipayes, au milieu du XIXème siècle, qui préfigure la conquête par l’Inde de son indépendance un siècle plus tard -, Kénizé Mourad a mené l’enquête sur Nouvelles de l’Inde n° 401

place. Elle a consulté les bibliothèques publiques et privées de Lucknow et de la région d’Awadh, où s’est nouée l’intrigue et où se sont joués les drames. Surtout, elle a recueilli les témoignages des descendants des protagonistes, qui se sont précieusement transmis de génération en génération, récits et documents. Résultat : un ouvrage émaillé de descriptions et de citations… » « Dans la ville d’or et d’argent permet de saisir les ressorts profonds d’un pays devenu aujourd’hui une grande puissance émergente, en attendant d’abriter la première population mondiale. Et puis le livre de Kénizé Mourad est d’une brûlante actualité : ascension de femmes au faîte du pouvoir, relations entre hindous et musulmans, lecture bornée ou éclairée des Saintes Ecritures, place des islamistes (incarnés dans le roman par le maulvi Ahmadullah shah) dans le mouvement de résistance nationale… A quand la production sur écran de cette œuvre fascinante ? » Marc Yared pour le magazine Afrique-Asie, Février 2011 35


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L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE L’ART DE LA RENCONTRE Lors des Rencontres Cathédrale de Créteil, Chemin des Arts en Valde-Marne a invité, dans la cathédrale le 9 octobre 2010, à une performance d’ouverture ; celle-ci a aiguisé la curiosité des spectateurs : comment une danse du Sud de l’Inde peut-elle illustrer « Tobie ou la tendresse de Dieu » un récit tiré de la Bible ? Le danseur d’origine indienne, Lambert Vadrot, isolé dans sa loge depuis deux heures, s’est immergé dans une méditation profonde. D’entrée, il a invité les trois artistes de la performance, la costumière, la fleuriste et la secrétaire à un geste d’offrande. Cyril Marie, pianiste, et Nathanaëlle Marie, violoniste, ont accompagné le spectacle, Chantal Vadrot a lu le récit biblique qui conte la vie d’une famille bouleversée par l’exode, les persécutions, la cécité de Tobie, le père, le long voyage de son fils vers la Médie, la souffrance de Sara dont tous les prétendants sont morts, la lutte avec un gros poisson au bord du Tigre et sa capture, les onguents préparés sur les conseils de Raphaël, la demande en mariage chez Ragouël, le père de Sara, le retour chez Tobie père, sa guérison, puis la découverte que Raphaël est un ange envoyé par

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Dieu, le tout-puissant et le miséricordieux. Les deux musiciens ont suivi au plus près le texte et la danse ; le visage, les gestes et attitudes de Lambert exprimaient tour à tour la douleur, l’inquiétude, l’attente, la joie, la supplication ou la louange ; les spectateurs se sont laissé emporter par le récit et la musique de Gurdjief et par des « bhajans », – prières admirablement chantées par Cyril Marie en sanscrit, tamoul ou malayalam et portées par le récit et la musique - Catherine Vigier, peintre, Martine Hadamar,

L’association « Chemin des Arts en Val-de-Marne » a été voulue, en mai 2009, par la commission diocésaine d’Art Sacré qui accompagne la construction ou la rénovation d’églises ou de bâtiments paroissiaux. Elle a été souhaitée par l’évêque de Créteil, Mgr. Michel Santier, et son siège social est hébergé à l’évêché : 2 av. Pasteur-Vallery-Radot 94000 Créteil. Les « Rencontres Cathédrale » encouragent, chaque année en octobre, la création d’artistes contemporains, Arts plastiques et Musique, et favorisent des rencontres avec les Val-deMarnais. Nouvelles de l’Inde n° 401


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L’ART DE LA RENCONTRE

sculpteur et Marie Désert, artiste audiovisuelle, étaient très concentrées sur leur création. Cette admirable rencontre entre des cultures si différentes, de l’art de la danse indienne à la foi simple d’une famille juive, adoptée par la foi chrétienne, a démontré qu’il est possible aux hommes d’horizons divers de partager la beauté et la louange pour un Dieu de tendresse. Le public a fait une ovation aux artistes et à l’équipe qui a préparé la soirée, récompense pour tous d’avoir réussi un projet répondant aux souhaits de rencontre des arts proposés par l’association et encouragés par l’évêque de Créteil, Monseigneur Michel Santier. ❑ Bernadette JUSTIN Lambert Vadrot est né à Karikal (Inde). Initié au Bharatanâtyam, danse sacrée du sud de l’Inde, dès l’âge de 10 ans par le maître N. Govindarajan (Nagapattinam) et formé à Paris par le maître Amala Devi, disciple de Ram Gopal, il effectue des stages auprès de maîtres : K. Murugan à Pondicherry et le Père Barboza à Mumbai, pour enrichir son répertoire de danses sur les thèmes hindous et chrétiens. Fixé maintenant à Limeil-Brévannes (Val-deMarne), il réalise des créations, depuis une dizaine d’années, entre la gestuelle indienne et la musique classique et contemporaine d’Europe. Il a collaboré

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avec des artistes spécialistes de musique électroacoustique aborigène d’Australie, et des danseurs contemporains pour réaliser des œuvres de création. Il élabore aussi des chorégraphies à partir des textes de l’Évangile et de l’Ancien Testament en utilisant la gestuelle indienne. Il participe à la liturgie catholique, lors de célébrations, et à l’ouverture des assemblées générales de communautés religieuses. Enfin, pour aider à prier avec le corps, il anime des ateliers pour les jeunes et des animateurs d’aumônerie. « Le corps est l’outil vivant et heureux de Dieu » (Sri Aurobindo).

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LA FRANCE EN INDE DESTINATION « LADAKH 2011 »…

© M.J. Guézennec

Des Elèves-ingénieurs de 1ére et 2ème année de l’ENSIB partiront au Ladakh, en août 2011, pour mener à bien un projet d’envergure qu’ils préparent depuis la rentrée 2010 avec leur association « Cinq Sommets cinq Continents ». Ils ont sollicité Mireille-Joséphine Guézennec, indianiste et enseignante de philosophie qui connaît parfaitement cette région de l’Himalaya, pour être la marraine de leur projet solidaire, sportif et culturel dont elle nous présente les lignes de force. On se souvient du désastre climatique qui a frappé l’été dernier les hautes régions Himalayennes. Le Ladakh, parfois appelé le « toit du monde » est un désert d’altitude qui connaît habituellement une faible, voire une absence de pluviosité. Situé au nord-ouest de l’Inde dans la région supérieure du Jammu Cachemire, le Ladakh et les villages proches de Ley (3.500 m), la capitale, ont connu, en août 2010, des orages soudains et d’une grande brutalité qui ont occasionné la disparation et la mort de plus de 200 personnes, ainsi que la destruction entière de quelques villages et des infrastructures de Ley sous l’effet des pluies torrentielles et d’immenses coulées de boue. Si l’armée et le gouvernement se sont mobilisés de façon très efficace et solidaire pour parer

Au pied du Stok Kangri qui culmine à 6100 m

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© Chloé Gherardi

UN PROJET SOLIDAIRE ET SPORTIF CONDUIT PAR DES ÉTUDIANTS DE L’ENSIB (ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’INGÉNIEURS DE BOURGES).

Les yeux déjà tournés vers quelques sommets du Ladakh...

au plus urgent, il reste encore beaucoup à faire, aussi nos étudiants amoureux de la montagne, des treks et des défis qu’ils aiment à se lancer, ont-ils décidé d’organiser un voyage solidaire et sportif pour venir en aide aux villageois du Ladakh et vivre avec eux des moments d’échanges culturels. Au cours du mois d’août, que le groupe passera au Ladakh, les 15 Elèves-ingénieurs et les 6 adultes qui les accompagnent consacreront une semaine à la réalisation d’un projet solidaire pour effectuer des chantiers en collaboration avec des ONG locales et des entreprises françaises qui ont été d’emblée très sensibles à leur projet. Côté Ladakh, certains d’entre eux travailleront avec l’ONG LSTM (« Ladakh Society for Traditional Medicines ») et NOMAD RSI (« NOMAD Recherche et Soutien International ») pour la restauration des canaux d’irrigation, tandis que d’autres installeront des panneaux

solaires avec l’ONG YAFCAD HNP (« Youth Association for Conservation and Development in Hemis National Park ») - et en collaboration avec son fondateur, Khenrab Phunstsog, en plein coeur du Parc de haute altitude d’Hemis, dans la vallée de la Markha. Certes, un tel projet ne s’improvise pas, or les étudiants - hautement sensibilisés, par leur formation à l’ENSIB, la « référence nationale pour la maîtrise des risques » - ont la chance d’être entourés d’éminents spécialistes à tous les niveaux pour être préparés au mieux, tant sur le plan d’une maîtrise technique que par rapport à leur excellente condition physique. Elèves-ingénieurs d’une Ecole labellisée « Tête de cordée » sous le nom de « Futurs ingénieurs au sommet », ils recevront une formation donnée par Giovanni Acremoni, gérant de la société GA Industrie qui leur transmettra, Nouvelles de l’Inde n° 401


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© Khenrab Phuntsog

avant leur départ, tout le savoir faire pour l’installation des panneaux photovoltaïques. Quant à leur entraînement physique, pour ce projet qui déjà leur donne tellement d’élan, ils sont encadrés par Jean-Marc Margot, responsable de la vie étudiante à l’ENSI, un passionné de montagne et alpiniste qui fut, par le passé, chef d’expédition pour l’ascension du Kilimandjaro que « Cinq Sommets cinq Continents » a réalisée en 2007. Aussi nos étudiants sontils déjà en train de courir, très tôt le matin et plusieurs fois par semaine, avant de reprendre avec enthousiasme leurs cours et le weekend du 20 février, ils ont participé en chœur à l’évènement sportif en région Centre, le « 60ème BourgesSancerre » : une randonnée de quelque 56 kilomètres qui constitue le meilleur entraînement pour anticiper quelques treks en haute altitude et viser l’ascension d’un sommet à plus de 6000 mètres. C’est en direction du Kang Gyatse (6400 mètres) que les étudiants et leurs accompagnateurs – enfin ceux qui le pourront !... - déjà accoutumés aux effets de l’altitude, s’élanceront à la fin de leur séjour, autant pour couronner leurs efforts que pour concrétiser leur rêve sous la conduite de quelques experts et guides Ladakhis… Avec eux, nous rêvons aussi et partageons cette réalité imminente de découvrir les splendeurs du Ladakh, terre d’hospitalité aux paysages aussi rudes qu’imposants et royaume préservé du bouddhisme tibétain qui marquera dans leur vie

Après la catastrophe, villageois et militaires travaillent conjointement

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© Khenrab Phuntsog

DESTINATION « LADAKH »...

L’hiver est des plus rudes au Ladakh

une empreinte décisive, que certains auront, à coup sûr, envie plus tard de raviver. A leur retour à Delhi, ils seront également accueillis à l’ambassade de France qui organisera des rencontres avec des étudiants indiens pour qu’ils puissent témoigner de leur expérience sur le terrain et échanger autour de la vie étudiante en France. Gageons que de tels moments privilégiés pourront faire fructifier un riche dialogue culturel, voire favoriser quelques échanges universitaires au futur. En France, ce projet a reçu des appuis officiels, tels que le Conseil Général du Cher, le Conseil Régional de la Région Centre, la Mairie de Bourges ; de même qu’il a le soutien de « La Société de Géographie » et d’entreprises diverses qui ont souhaité nouer des partenariats avec les étudiants. Mais il reste encore quelques mois à parcourir et beaucoup de travail à accomplir avant d’arriver au sommet d’une aventure exigeante, où les Elèves-ingénieurs sont conscients qu’ils doivent parallèlement et tout en s’impliquant au mieux dans leurs études -spécialisées dans les domaines du génie de la maîtrise des risques industriels et de l’informatique- , continuer à promouvoir avec passion et vigilance ce projet d’envergure pour

solliciter d’autres appuis, d’autres partenariats. A leur retour, forts de ce sentiment d’un dépassement de soi nourri de la confiance mutuelle, ils auront aussi, nous disent-ils, le désir et la volonté de valoriser leur expérience par des conférences, des rencontres et des témoignages pour transmettre ce qu’ils ont vécu au quotidien, au cours de cette année de préparation, et ce qu’ils vont découvrir de rare et d’inoubliable pendant le mois d’août qu’ils passeront dans la vallée de la Markha. Laissons le mot de la fin… ou plutôt celui du commencement à leur directeur, Joël Allain, qui affirme « qu’il n’est pas de grande Ecole d’Ingénieurs sans Vie Associative… et sans Traditions ». A coup sûr, cette promotion saura laisser sa trace indélébile dans l’histoire et les annales 2011 de l’ENSI. Une entreprise aussi dynamique qu’ambitieuse et une aventure généreuse qui semblent donner à chacun des ailes ! ❑ Mireille-Joséphine Guézennec Contact : Aurélien Dubois ; président « Cinq Sommets Cinq Continents ». (aurelien.dubois@ensi-bourges.fr) http://5s5c.ensib.net/Projet_Ladakh_2011 39


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AUTRE ASPECT DE LA CULTURE INDIENNE Une expédition à moto de l’Armée indienne a été conduite par une équipe de dix membres du personnel dont deux femmes en août et septembre 2010. Partie de New Delhi, l’équipe sur six motos Royal Enfield, a traversé l’Inde, la Turquie, l’Italie, la France et le Royaume-Uni couvrant une distance totale de 10 000 km. Ils sont entrés en France à partir de l’Italie et se sont arrêtés à Lyon, Paris et Lille. Durant leur séjour en France, ils ont rendu hommage aux 9000 soldats indiens morts aux combats durant la Première Guerre Mondiale. Des cérémonies du souvenir ont été organisées par l’Ambassade à l’Arc de Triomphe, Neuve Chapelle et Miningate. L’ambassadeur a reçu l’équipe autour d’un thé à l’ambassade.

avec l'Attaché militaire, Le chef de l'expédition Amit Sharma le général de brigade

L'ambassadeur, M. Ranjan Mathai rma au milieu de l'équipe indienne et le général de brigade Amit Sha

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EXPÉDITION À MOTO DE L’ARMÉE INDIENNE

Neuve-Chapelle Au Mémorial indien de

A l’Arc de Triomphe

Au Mémorial indien de

Le Général Elrick Irastorza, Chef d’Etat-Major de l’Armée française s’est rendu en Inde à l’invitation du Chef d’Etat-Major de l’Armée indienne du 30 janvier au 2 février 2011. Le Général Irastorza a eu de fructueux entretiens avec M. M. Pallam Raju, Ministre de la Défense, le Général de l’Armée de l’Air P.V. Naik, Président et chef d’Etat- Major de l’Armée de l’Air, le Général V.K. Singh, chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre et le Vice-Amiral D.K. Dewan, chef d’Etat-Major de la Marine. Il a visité un centre de régiment d’infanterie à New Delhi et a également profité de l’occasion pour visiter les grands centres d’intérêt de la capitale. Le chef de l’Armée française a également visité la Brigade de Parachutistes à Agra qui lui a permis également de visiter le Taj Mahal.

Le chef de l’armée française inspecte une garde d’honneur cérémonielle à South Block

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Neuve-Chapelle

gerbe Le Général Irastroza dépose une e Gat ia l’Ind à i Jyot an Jaw ar l’Am à

d’Etat-Major de l’Armée française, Le Général Elrick Irastorza, chef at-Major de l’Armée indienne d’Et et le Général V.K. Singh, chef

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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

© http://archaeologyharyana.nic.in

Oui, il y a un Narnaul en Haryana et oui elle est ancrée dans l’histoire. Selon une légende, Narnaul date de l’époque de l’épopée, le Mahabharata. La ville de Narnaul se trouve approximativement à 150 km de Delhi après Rewari. Sher Shah Suri, (qui a rejoint l’Inde par la Grand Trunk Road) y est en fait né. Ibrahim Suri, un vendeur de chevaux afghan, s’est vu attribuer Narnaul comme terre par les rois de Lodi. Des années après sa mort, son petit-fils Sher Shah Suri lui a construit un tombeau magnifique. Construit en grès gris et rouge il est richement embelli par des tourelles, des coupoles et des treillis. À côté du tombeau, se trouve la tombe d’un saint soufi (Pir) vénéré depuis des centaines d’années. Shaikh Muhammad Turk de Narnaul populairement désigné sous le nom de Shah Turkman, s’y est installé au 13ème siècle. D’après les données historiques, sous le règne d’Akbar, Narnaul était une ville importante où l’on frappait la monnaie. Aujourd’hui, tout autour, ce n’est que ruines, enfants et bétail errant qui n’ont aucune idée de leur héritage. Un grand palais construit par Rai Bal Mukund Das, le diwan de Narnaul au temps du règne de Shah Jehan, est un bâtiment de cinq étages avec beaucoup de halls, salles et pavillons. Le sol de son Diwan-e-Khas est en marbre ainsi que ses colonnes. Le Mirza Ali Jan de Baoli (puits à degrés) est entouré par un étang : le

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© http://archaeologyharyana.nic.in

NARNAUL EN HARYANA : DES PIERRES SILENCIEUSES ET DE GRANDS TOMBEAUX

talab de Chotta Barwa. La structure principale représente un passage en forme d’arche portant un lit (takhat) surmonté d’un chattri soutenu par 8 piliers d’où des marches mènent directement au puits en bas. A l’extrêmité nord de la ville se trouve la Chor Gumbad, une énorme tombe carrée construite sur un rocher avec des minarets à chaque coin. C’est le tombeau de Jamal Khan (un noble de Tughlak). L’endroit deviendra plus tard la cachette de voleurs, d’où son nom. Situé au milieu des champs, se trouve un tombeau octogonal en pierre grise (tombeau de Quli Khan). L’accès au jardin moghol abandonné du nom d’Aram-e-Kausa se fait en empruntant une entrée cérémoniale : le Tripolia. Au cours de votre promenade, vous rencontrez une seconde entrée conduisant à un réservoir d’eau où aujourd’hui les femmes locales lavent leur linge. Ce qui ne peut être décrit que comme le joyau de la couronne de Narnaul demeure en périphérie. C’est un palais d’eau ou Jal Mahal. Il est simple mais bien préservé. Il est construit au milieu d’un réservoir d’eau artificiel sec, relié à un pavillon au bord du réservoir par un pont en pierre. A chaque mousson, quand le réservoir se remplit, on peut visualiser sa gloire passée. Si vous

avez besoin de plus de preuves, regardez le plafond de chaque voûte d’entrée du palais. Vous verrez de brillantes peintures représentant des motifs floraux et géométriques aux nuances dorées, qui ont défié le temps et ont conservé leur éclat. Ce Jal Mahal fut construit par Shah Quli Khan, gouverneur de Narnaul, sous le règne du grand Moghol Akbar. Narnaul a disparu des pages de l’histoire pendant un certain temps. Puis, en novembre 1857, Rao Tula Ram s’est battu contre les Anglais mais a perdu la bataille de Narnaul. Aucune trace de bataille ne demeure malgré les centaines de patriotes qui ont trouvé la mort à cet endroit. Rao Tula Ram est connu non seulement à Narnaul mais aussi dans la capitale Delhi, pour avoir une rue à son nom. Ironique, dîtesvous !! Pour plus d’informations contacter Haryana Tourism Corporation Limited, SCO 17-19, Sector 17-B, Chandigarh-160017, Tél: +91-17220702955-57, 2720437, Fax: + 91172-2703185, 2702783, Email: haryanatourism@gmail.com et site internet: http://haryanatourism.gov.in ❑ Deepti Bhagat, India Travel Online,Vol XII, n° 24 Nouvelles de l’Inde n° 401


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© V.V. Krishnan, dans Frontline, vol. 27, 2ème numéro, 16-29 janvier 2010

Les ravins de Chambal rappellent des dacoits redoutés comme Man Singh et Phoolam Devi. Qui aurait pu un jour imaginer que, nichés dans ces ravins le long d’une pente, se trouvent les temples à couper le souffle de Bateshwar vieux de 1300 ans dans le district de Morena au Madhya Pradesh, à proximité de Padavali, village à environ 30 km de Gwalior. Les temples datent d’une période située entre le 8ème et le 10ème siècles de notre ère (post-Gupta et début Pratihara). Les souverains de Pratihara étaient des mécènes comme en témoignent ces merveilles architecturales qu’ils ont laissées derrière eux. Bateshawar possède plus de 200 temples répartis sur plus de 25 hectares. Ils avaient tous disparu, pas deux pierres tenaient debout mais grâce aux immenses efforts de K.K. Muhammed et de son équipe de l’Archaelogical Survey of India, 100 temples ont été entièrement restaurés et sortis de l’oubli. Plus d’une centaine d’autres sont en cours de restauration. Le nom de Bateshawar dérive de Bhooteshwar, un autre des noms du dieu Shiva. Parmi la centaine de vieux sanctuaires, certains sont à la gloire de Shiva et d’autres à celle de Vishnu. Leurs majestueux shikhara parsèment désormais le ciel, sauvés d’une végétation envahissante, certainement l’ombre d’Angkor Wat. Ajoutez à cela la présence des terribles dacoits de

Frise sur le temple de Vishnu, décrivant Devaki allaitant Krishna sous la surveillance d’une gardienne

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© V.V. Krishnan, dans Frontline, vol. 27, 2ème numéro, 16-29 janvier 2010

BATESHWAR : MADHYA PRADESH LA RÉPONSE À ANGKOR WAT

Panoramique des temples en ruine, des bassins, des portes du site de Bateshwar

Chambal, et l’ASI (Archaelogical Survey of India) a en effet été confronté à une tâche impressionnante. Maintenant lorsque que vous vous promènerez aux alentours, vous pourrez admirer un temple restauré dédié à Shiva avec un grand shikhara et un bas-relief d’un Shiva dansant sur le keerti ; derrière le linga de Shiva se trouve un bas-relief représentant Shiva tenant la main de Parvati dans le saint des saints. Un autre temple est dédié à Vishnu. Celui-ci renferme une magnifique sculpture d’une femme jouant de la veena. Dans un autre temple les murs du fond du saint des saints dépeignent le mariage de Shiva et de Parvati et montrent les vestiges d’un « Kalyana Sundaram ». Un majestueux temple dédié à Vishnu possède une sculpture de Garuda, son vahan (véhicule) encadré par des hommes qui tiennent des guirlandes. Les piliers montrent des sculptures de femmes jouant des instruments de musique et des hommes chevauchant des éléphants ou en train de se battre contre des lions. Des sculptures de Ganga et Yamuna portent des pots d’eau. Sur les murs extérieurs, vous verrez Devaki allaitant Krishna bébé bien qu’une gardienne l’observe. D’autres scènes de l’enfance de Krishna le montrent arrachant la vie du démon Bhootanai, etc. Les temples ont tous été construits selon les principes architecturaux retranscrits dans les textes sanscrits

tels que le Manasara Shilpa Shastra (4ème siècle), le Mayamata Vastu Shastra (7ème siècle). Une fortification a été ajoutée au 19ème siècle par les Jat Ranas de Gohad à ce temple de Pratihara datant du 10ème siècle. De l’extérieur, il a l’apparence d’un fort avec des remparts et deux lions en pierre qui vous accueillent à l’entrée. Ce temple dédié à Shiva avec un taureau Nandi possède un mandapa magnifiquement scul-pté. En fait, un peu partout se trouvent des images de Brahma, Vishnu, Shiva, Chandi, du mariage du Seigneur Shiva et de Parvati, de Surya chevauchant un char tiré par 7 chevaux, de Dasavatara et des scènes de la vie de Krishna. Vous repartirez de ce lieu avec une prière sur les lèvres et l’espoir que tous les temples de grès de Bateshwar soient un jour restaurés. Gwalior peut être utilisé comme point de départ pour explorer Bateshwar étant donné qu’elle est bien desservie par avion, route et voie ferrée et qu’elle possède également des hôtels de classe internationale dans lesquels séjourner. Pour plus d’informations, contacter le Madhya Pradesh State Tourism Development Corporation LTD, Paryatan Bhavan, Bhadbhada Road, Bhopal 462 003. Téléphone : +91755-2278383/2774340,42,43,44. Fax : +91-755-2779476/2774289, E-mail : info@mptourism.com and website:http://www.mptourism.com ❑ Deepti Bhagat India Travel Online,Vol XIII, n°5 43


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GROS PLAN SUR LE JHARKHAND Le Jharkhand en bref • Le Jharkhand se situe dans l’Est de l’Inde. Sa superficie est de 79 714 km2. Il a été créé en 2000 à partir du Sud de l’Etat du Bihar. Il est bordé par les Etats de West Bengal à l’est, l’Uttar Pradesh et le Chhattisgarh à l’ouest, le Bihar au nord et l’Orissa au sud. Il comporte 24 districts administratifs. • Ranchi est la capitale de l’Etat et une ville industrielle. Jamshedpur, Dhanbad, Bokaro, Deoghar et Hazaribag sont quelques-unes des autres grandes villes industrielles que compte l’Etat. • Les forêts et les bois occupent plus de 29% de la superficie totale ce qui fait du Jharkhand l’Etat doté de la plus grande couverture forestière. • Le Jharkhand possède environ 40% des ressources minières du pays telles que charbon, minerai de fer, cuivre, uranium, mica, bauxite, granit, chaux, or, argent, graphite, magnésite, dolomite. • La population totale (recensement 2001) est de 26,9 millions d’habitants. La densité est de 360 habitants par km2. • Les langues communément parlées dans l’Etat sont le hindi et le santâlî. L’ourdou et le bengali sont également répandues. L’anglais est la langue utilisée dans l’éducation. Le taux d’alphabétisation est de 53,6% et la durée de vie moyenne de 62 ans environ. 44

Le Jharkhand offre un grand nombre d’avantages – L’Etat est l’un des plus gros producteurs de charbon, de mica et de cuivre en Inde. En raison de ses grandes réserves minérales, l’extraction minière et minérale est la principale industrie dans l’Etat. – Le Jharkhand offre un large éventail de facilités et de mesures fiscales incitatives aux industries. L’Etat a des mesures pour les technologies de l’information et les zones économiques spéciales qui offrent des primes spécifiques aux différents secteurs. – L’économie du Jharkhand a enregistré une croissance d’environ 12% entre 2000-01 et 2008-09. L’Etat fournit des opportunités dans des secteurs comme l’industrie minière et métallurgique, l’énergie, l’infrastructure, la fabrication et l’agro-alimentaire pour soutenir la croissance. – Les industries de l’Etat bénéficient d’un avantage du point de vue de leur situation géographique unique, proche du vaste marché de l’Inde orientale ; il est proche des ports de Kolkata, Haldia et Paradip et a un accès facile aux matières premières. Aux prix courants, le produit intérieur brut de l’Etat était en 20082009 de 16, 5 milliards de US$. Entre 2000-01 et 2008-09, la croissance moyenne annuelle du produit intérieur brut de l’Etat s’élevait à 12%. En 2008-09, la part du secteur tertiaire dans le produit intérieur brut était de 43,2% (US$ 6,4 milliards) suivie du secteur secondaire pour une contribution de 33,2 % (US$ 4,9 milliards). Le produit intérieur net de l’Etat était en 2008-09 de 14,2 milliards

de US$ et le taux moyen annuel de croissance du produit intérieur net de 12%. Le secteur secondaire a été celui qui a enregistré la croissance la plus rapide avec un taux de croissance moyen de 219,3%. La croissance a principalement était mue par l’industrie manufacturière. Le secteur tertiaire a enregistré un taux de croissance moyen de 11,1%, conduit par les services. La contribution du secteur primaire a chuté après la séparation du Jharkhand d’avec le Bihar. Si l’Etat du Jharkhand a retenu un grand nombre d’unités industrielles combinées, il a perdu les plaines fertiles du Gange qui sont devenues partie intégrante du Bihar. Le revenu par tête d’habitant du Jharkhand s’élevait à 574,1 US$ en 2007-08. Comparé au reste de l’Inde, il existe au Jharkhand un vaste champ pour l’expansion du marché puisque l’Etat se dirige vers le développement économique. Les exportations du Jharkhand ont augmenté à un taux de croissance annuel composé d’environ 15,6% entre 2000-01 et 2008-09. Les principales exportations de l’Etat sont les biens d’ingénierie et les services, les composants automobiles et les produits chimiques.

Les industries-clés au Jharkhand 1) Extraction minière et minérale 2) Ingénierie 3) Fer et acier 4) Produits chimiques 5) Métallurgie 6) Artisanat 7) Alimentation et boissons 8) Plastique et caoutchouc 9) Impression et emballage 10) Tourisme Nouvelles de l’Inde n° 401


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Aéroports

© http://jharkhand.gov.in

Un aéroport intérieur se situe dans la capitale, Ranchi. Des liaisons directes relient Ranchi aux grandes villes telles que Delhi, Patna, Kolkata et Mumbai. Jamshedpur, Dumka, Bokaro, Giridih, Deogarh, Hazaribagh, Daltonganj et Noamundi ont également des pistes d’atterrissage. Le gouvernement local prévoit d’autoriser les opérateurs de service taxi/cargo à utiliser ces pistes d’atterrissage et de leur accorder des facilités d’atterrissage.

Agriculture Environ 30% de la superficie totale du Jharkhand sont consacrés à l’agriculture. Les principales cultures sont le riz, le mais, le blé et l’arhar. En 2006-07, la production totale des principales récoltes dépassait les 3,4 millions de tonnes. En dehors du riz, du maïs, du blé et de l’arhar, les légumineuses et les oléagineux sont également cultivés dans cet Etat. En 2008-09, des programmes ont été mis en place pour améliorer la productivité et la qualité, introduire la culture sur tissu en tant que nouvelle technologie et apporter la mécanisation pour la canne à sucre. Le sol et les conditions climatiques de l’Etat permettent aussi la culture de plantes ornementales, de champignons, d’épices et de thé. Les exportations du Jharkhand ont augmenté à un taux actuariel de 15,6% entre 2000-01 et 2008-09. Les principaux biens exportés sont les produits manufacturés, les services, les composants automobiles et les produits chimiques.

Investissements En décembre 2008, le total des investissements s’élevait à 99,3 milliards de dollars. L’industrie manuNouvelles de l’Inde n° 401

facturière représentait la plus grande part des investissements (59,6 %) suivie de l’électricité (36,4%).

Infrastructures Réseau routier Le Jharkhand comprend 12 autoroutes qui traversent l’Etat de part en part et couvrent 1805 km. La longueur des nationales est de plus de 4662 km. L’activité industrielle se concentre au sud-ouest de l’autoroute NH-2 qui relie Kolkazta à Delhi via le Jharkhand. Afin de procurer un bon réseau de transport routier dans d’autres parties de l’Etat, l’Asian Development Bank a donné son feu vert à un projet de 200 millions de US$ en décembre 2009.

Réseau de chemins de fer Le réseau ferré est de 1955 km. La densité est de 26,7 km par 1000 km2. Les gares de Ranchi, Bokaro, Dhanbad et Jamshedpur disposent de bonnes installations pour la manutention des marchandises. Il est prévu qu’un couloir dédié au fret (une extension du couloir oriental vers Kolkata) traverse l’Etat ce qui servirait grandement l’industrie.

Télécommunication Le Jharkhand disposait en mars 2009 de 492 centraux téléphoniques et de 1,26 million de lignes téléphoniques (fil et sans fil). On recense 420 000 connections téléphoniques avec fil et 840 000 sans fil. Plus de 92% des villages ont des connections téléphoniques par des centraux téléphoniques ou des opérateurs publics. Le Jharkhand comprend, par ailleurs, 3124 bureaux de poste.

Electricité En mars 2009, le Jharkhand avait une capacité de production électrique totale installée de 1754,1 MW répartis en 1394,1 MW dépendant des services publics et 360,00 MW du secteur privé. La capacité des services publics provient pour près de 90% des centrales à charbon et pour le reste de l’énergie hydraulique. Quant à celle du public, elle provient des centrales à charbon. Un projet de centrale de 4000 MW devrait voir le jour à Tilaiyya. Dans le cadre de la Jawaharlal Nehru National Urban Renewal Mission, quatre projets d’urbanisation d’un coût de 165 millions de US$ ont été approuvés pour les villes de Ranchi et Dhanbad concer45


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nant l’approvisionnement en eau et le système de gestion des déchets solides.

Education

Le Jharkhand dispose de 330 centres de soins primaires, de 3958 sous-centres et de 24 hôpitaux de districts, 10 hôpitaux de sous-division et de trois hôpitaux universitaires. Les principaux objectifs du ministère de la santé de l’Etat sont l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, la stabilisation de la croissance démographique et

© BIT Mesra (en.wiokipedia.org)

Le taux d’alphabétisation au Jharkhand était au dernier recensement de 2001 de 53,6%, 67,3% chez les hommes et 38,9% chez les femmes. L’Etat compte 44 058 écoles publiques et écoles soutenues par le gouvernement, six universités,

Infrastructure sanitaire

deux facultés de droit, cinq écoles d’ingénieurs et 10 facultés de médecine. Depuis mars 2009, la Central University du Jharkhand a commencé à proposer des cours de communication de masse, administration des affaires, mathématiques et anglais. L’University Grants Commission a reconnu la Kolhan Université (Chaibasa) en 2009-10. Le Birla Institute of Technology (à Ranchi), le National Institute of Technology (à Jamshedpur) et l’Indian School of Mines (à Dhanbad) figurent parmi les meilleures écoles d’ingénieur de l’Inde. La Xavier Labour Relations Institute à Jamshedpur est l’une des grandes écoles de commerce du pays. L’Etat compte de plus cinq instituts de recherche renommés qui sont liés à la recherche dans les secteur du fer et de l’acier, l’industrie minière et la métallurgie. 46

l’amélioration du statut nutritionnel. L’Etat met l’accent sur la prise de pouvoir des femmes et l’inclusion des organisations à but non lucratif afin d’atteindre ses objectifs. Le gouvernement local a établi une politique pour établir des hôpitaux spécialisés, des facultés de

médecine et des écoles d’infirmières ainsi que des instituts paramédicaux.

Infrastructure culturelle La culture du Jharkhand englobe ses langues, danse, théâtre, musique, peinture. Elle se caractérise par la forme indigène ou folklorique distincte. L’Etat comprend de nombreux peuples indigènes. Le gouvernement a créé un centre à Saraikela pour apprendre la danse Chhau, danse folklorique typique de la région et le Baratiya Nritya Kala Mandir à Ranchi et Dumka. On trouve au Jharkhand des sites historiques et pré-historiques tels que le temple de Maluti, le fort de Palamu, le temple de Tanginath, de Haradih qui ont été conservés par l’Archaeological Survey of India. Le Jharkhand possède deux musées, l’un à Ranchi, l’autre à Dumka. Le projet de construire un nouveau musée national est à l’étude. Six centres sportifs existent : trois pour le hockey, deux pour l’athlétisme et un pour le football situés à Ramchi, Gumla et Latehar. Ranchi dispose d’un terrain de golf 18 trous et un autre est en cours de construction.

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Le Jharkhand comprend trois organismes de développement dans le secteur industriel dont les sièges se situent à Adityapur, Bokaro et Ranchi. Un autre est en cours de formation à Santhal Pargana. Ces organismes sont responsables de l’acquisition de terrain et du développement de facilités d’infrastructure telles que route, drainage, parc, approvisionnement en eau et services publics au sein de leur juridiction. En décembre 2008, 93% des investissements étaient dans le secteur de la production et de la distribution de l’énergie. Les chemins de fer et les routes sont les autres secteurs qui attirent des investissements.

L’industrie minière et des métaux Investissement dans l’infrastructure A la date de décembre 2008, les investissements dans le secteur de l’infrastructure dépassaient les 10 milliards de US$. Près de 93% des investissements dans l’infrastructure ont été au secteur de la production et la distribution d’électricité, les chemins de fer et le réseau routier.

Se fondant sur les besoins d’un atelier perfectionné pour les industries manufacturières, un atelier indo-danois et un centre de formation ont été installés à Jamshedpur. Le gouvernement prévoit par ailleurs de créer et de promouvoir des centres de croissance à trois étages aux niveaux méga, mini et micro.

Le Jharkhand est un Etat riche en minerais. Environ 40% des réserves minérales de l’Inde sont disponibles dans cet Etat. On y trouve du minerai de fer, du charbon, du mica, du bauxite, de l’uranium et de la chaux. Les principales destinations d’exportation sont le Bangladesh, le Népal, l’Afrique du Sud et l’Arabie Saoudite. Les zones

Jamshedpur est la première ville industrielle de l’Etat où le groupe Tata a installé sa première usine sidérurgique, il y a plus de 100 ans. Il s’agit d’une municipalité gérée de manière privée. Elle comprend plusieurs types d’industries, automobile, métallurgique, chimique, électrique et électronique. Plusieurs autres secteurs industriels ont été développés basés sur la présence de réserves minières ainsi que des industries connexes. Une zone économique spéciale a été déclarée à Adityapur (attenante à Jamshedpur) pour l’industrie automobile. Nouvelles de l’Inde n° 401

© Devx101 (en.wikipedia.org)

Infrastructure industrielle

Aciérie de Jamshedpur 47


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© Neelabh2007, 2008 (en.wikipedia.org)

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où l’on trouve du mica sont la réserve forestière de Koderma, Chatkri, Dhab, Jhumri Tilaiya et la ville de Giridih. Les dépôts de cuivre sont principalement concentrés dans les zones de Rakha, Kendadih, Surda, Pathargora et Mosaboni du district oriental de Singhbhum.

éventail de produits chimiques tels que la soude caustique, des teintures et des pigments et du gaz industriel et médical. L’industrie s’est développée pour servir à d’autres unités de fabrication dans la région et les marchés de l’Inde orientale.

L’industrie de l’ingénierie

Le Jharkhand possède 5,1 millions de tonnes par an de capacité installée de ciment. La production totale de ciment s’élevait en 2009 à 4,61 millions de tonnes par an. De 2001 à 2009, l’industrie du ciment a vu sa croissance augmenter de 20% en consommation. Les principales compagnies de ciment sont ACC et Lafarge.

Les principaux pilotes de croissance de l’industrie de l’ingénierie sont la disponibilité de matières premières, l’électricité, l’eau et la main-d’œuvre industrielle. Un certain nombre de compagnies d’ingénierie lourde situées dans l’Etat produisent de l’équipement et fournissent des services clés en main et des services de conseil à l’industrie métallurgique et minière existante.

L’industrie chimique et industrie du ciment

L’industrie automobile et industrie basée sur l’agriculture

Les industries chimiques au Jharkhand produisent un vaste

L’industrie automobile comprend des fabricants d’équipement origi-

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nal ainsi que des unités de production de pièces détachées.

Chaîne de montage chez Tata Motors

En raison de son agriculture riche, le Jharkhand comporte de nombreuses industries basées sur l’agriculture. Le sol et les conditions climatiques favorisent la culture de plantes ornementales, de champignons, d’épices et de thé. La sériciculture y est développée, 40% de la production de tussar provient de cet Etat. ❑ India Brand Equity Foundation (IBEF) Nouvelles de l’Inde n° 401

© http://www.flickr.com/photos/54353312@N07/5058334226/

Aciérie de Bokara


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NOUVELLES L’INDE LE COIN DESDE ENFANTS GOPAL ET LE NAWAB UN CONTE POPULAIRE DU BENGALE Gopal n’avait en rien l’étoffe d’un héros ordinaire. Le héros traditionnel est courageux et combatif, épouse une belle princesse et gouverne son royaume de la meilleure manière qu’il soit. Il se bat avec des lions et des tigres et revient à la maison sans égratignure. Gopal était un simple barbier. Tout qu’il faisait était de bien raser, de couper les cheveux des jeunes gens en fonction de la dernière tendance et de masser si agréablement votre tête que vous pensiez vous trouver au paradis. Mais si c’était tout ce qu’il y avait à dire sur Gopal, il n’y aurait aucune histoire à raconter. N’importe quel barbier aurait pu faire ce que Gopal faisait ; pas aussi bien, bien sûr, mais pas trop mal non plus. Mais Gopal avait une qualité qu’aucun autre barbier n’avait. Deux qualités, devrais-je dire. Il était plein d’esprit et il était sage. Et c’était pour ces qualités qu’il était le barbier personnel du roi. Un jour, quand Gopal alla raser le roi, il trouva qu’il avait l’air maussade. « C’est de nouveau ce nawab, n’est-ce pas ? » dit Gopal. Gopal parlait tout à fait librement au roi et le roi n’y voyait pas d’objection. Le nawab était le dirigeant du royaume voisin.

« Vous ai-je déjà laissé tomber, votre majesté ? » dit Gopal. « Je suppose que non », dit le roi et il demanda à l’un de ses courtisans d’apporter une chèvre à Gopal. Le jour suivant Gopal se tint sur le chemin où le nawab faisait sa promenade quotidienne. Aussitôt qu’il vit le nawab au loin, il se pencha et commença à compter. « Cinq cent un, cinq cent deux, cinq cent trois … »

« Oui », dit le roi, « ce vieux m’as-tu-vu parade de nouveau. Il me fatigue. Il veut toujours prouver qu’il a plus d’argent, plus de bijoux, plus d’amis, plus de tout. Surtout, il veut prouver qu’il a plus d’intelligence. »

Le nawab dit :

- « Le nawab vous a-t-il lancé un quelconque défi ? » demanda Gopal.

« Non, votre Altesse Royale. Je compte simplement les poils de la chèvre. »

« Oui. Il veut que je compte les étoiles et lui dise combien il y en a. Il dit que n’importe quel roi sage devrait pouvoir le faire facilement. »

« Compter les poils de la chèvre ! Est-ce que tu es fou ? »

« Hmmm », a dit Gopal. Le roi se sentit mieux après avoir entendu Gopal dire « Hmmm.» Il savait qu’il réfléchissait à une solution.

- « Gopal, que diable es-tu en train de faire à jouer avec les poils de cette chèvre. Vous n’allez pas la raser, n’est-ce pas ? »

« Non, votre Altesse Royale. Il est plus facile de compter les poils de la chèvre que de compter les étoiles dans le ciel. » Le nawab comprit ce que Gopal essayait de dire.

Après quelque temps, Gopal dit : « Votre majesté, pourriez-vous me faire apporter une chèvre s’il-vousplaît? »

« Intelligent Gopal », dit le nawab et il continua sa promenade en pensant au test idiot qu’il avait donné au roi. ❑

Le roi était embarrassé. « Gopal », dit-il, « vous aurez ma chèvre une fois de trop et ensuite vous aurez perdu toute votre tête ».

101 folktales from India Eunice de Souza Illustrations de Sujata Singh, Puffin Books

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

La Biennale des antiquaires a connu un franc succès au Grand Palais. Elle a attiré les grands amateurs de beauté, de qualité totale. Les galeries les plus renommées ont participé : Schmit de Bayser, le Présidence, Aaron, Deydier, etc. Parmi les joailliers, Van Cleef & Arples s’est imposé avec sa collection inspirée des voyages de Jules Vernes et de l’inventivité de ses nouveaux modèles baleines tortues, parures somptueuses, oiseaux, etc. Kevorkian a présenté quelques miniatures indiennes d’une grande finesse ; chez Jacques Barrère, on a admiré un « Ganesh dansant » en grès beige (Inde, 10-11èmes siècles) capable de lever les obstacles et une tête de Yogini : Shri Antakari (Inde, 1112èmes siècles) avec sa couronne de cheveux et sa forme terrifiante.

L’arrivée du nouveau Petit Larousse est chaque année un grand événement. Le cru de 2011 comprend des mots nouveaux tels que « guarana », « saladerie », « footeux », etc et des personnalités : Paul Andreu, James Cameron, Régis Debray,etc. Parmi les nouvelles planches figure celle des épices avec l’indispensable Cardamome.

La revue T e r r e s d e c o g n a c a consacré en l’été 2010, une page entière au sujet suivant : « L’Inde se lance dans le vin ». Ce pays compte maintenant une centaine de producteurs dont la majorité dans le Maharashtra. Non loin de Bombay, la vallée de Nasik est considérée comme la capitale du vin. Sula Wines est leader mais il existe beaucoup d’autres indépendants. Les vins Flamingo et les York Wines sont aussi importants tout comme Mountain View. Les œnologues sont en majorité australiens et français. La petite ville de Champniers en Charente a organisé la 6ème édition de la Fête du Safran et a mis en valeur cette épice trop oubliée. Ingénieur agronome à l’INRA de Bordeaux, André Pierronnet l’a fait revivre en important des plants de l’Inde. En 2010, « Bombay Sapphire » a revêtu sa légendaire bouteille d’une parure scintillante, un habit 50

de lumière de plus de 1200 cristaux de Swarovski. Le nom magique de Bombay restera toujours porteur.

Nicolaï persiste et signe avec la ligne « Collection » pour le parfumerie de la maison : « Maharadjah », subtil accord de lavande, bois de santal et patchouli sur un cœur épicé vanillé. La bougie existe maitnenant en version intense ; la senteur est aussi présente dans un ravissant œuf délicat qui se laisse ouvrir. Lalique propose une « Fleur de Cristal », heureux mélange de bergamote, jasmin, sambac, muguet, fleurs solaires, santal, cashmeran et ambre. Soufflé à la bouche, le flacon fait appel à des techniques complexes qui expriment le savoirfaire exceptionnel des maîtres verriers ; ce flacon est orné de brins de muguet. L’ensemble est satiné, poli, signé et numéroté. Lalique présente une autre prouesse (collection 2011) avec un assemblage de carmin opaque et fuschia transparent. Cette édition limitée en Nouvelles de l’Inde n° 401


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cristal allie musc blanc, mûres sauvages, feuilles de cassis et santal de Mysore. On retrouve le bois de cachemire et le santal de Mysore dans le parfum unique réédité en 12 exemplaires à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de René Lalique.

Il y a aussi du nouveau chez BOSS avec « Boss Orange Sunset » ou comment trouver la sérénité au moment du coucher de soleil. Le jeune BOSS allie la fleur d’oranger, la grenadille (variété du fruit de la passion), la vanille…et le santal. Le Salon « Maison et Objet » évolue sans cesse et a été souple en 2010 avec le Salon du Meuble. Il a pour objectif de promouvoir toutes les diversités de la création en valorisant les savoir-faire uniques. M & O est révélateur des plus beaux univers domestiques qui ouvrent leurs portes pour faire découvrir le luxe de l’intime, il capte les tendances et saisit les influences. Les plus grands noms participent : Esteban et son nouveau jus aux fruits rouges, le Palais des Thés toujours fidèle au Darjeeling, Artiga et Jean Vier aux couleurs fulgurantes, Gian et ses mugs, le design taiwanais, Blanc des Vosges, Linum, Cristal de Sèvres,etc. Venu de New Delhi, Alex Davis a exposé sa nouvelle gamme pour le jardin. L’Indian Gardie Cy a présenté ses parasols, tentes exotiques et accessoires de jardin entièrement réalisés à la main – Garnier Thiébaut a conçu une ligne Nouvelles de l’Inde n° 401

Pashmina avec nappe, serviette et chemin de table, tandis que Linvosges propose les « Indes Galantes », linge de lit avec draps, taies d’oreiller, taies de traversin, housses de couettes et drapshousses.

L’Etude de Pescheteau-Badin a présenté un beau dessin rehaussé rose et or « Divertissement d’un prince moghol » : le prince est sans doute Shah Jahan.

Le PAPP (Prêt-à-Porter Paris) défend les talents et insuffle du renouveau : la mode est vivante et anticipative. La présence indienne y a été très importante. Citons A. Chandra (maille, robes) de Faridabad, Anzara (robes habillées), Dauphine (chemisesblouses), Hemant et Nandita (robes de cocktail) de Noida, Nikhta Tandon (mode femme) et bien d’autres encore.

Au salon « Who’s next », l’expression créatrice peut être poussée à son paroxysme et les couleurs peuvent être exagérées. Parfois les volumes deviennent gigantesques ; les matériaux sont détournés, transformés, retravaillés. Ont participé Anupamaa de New Delhi, Preeti Chandra, de Delhi aussi, BP fifty-six, Morphe by Amit Aggarwal, Sanchita de Bangalore (vêtements et accessoires).

Le salon « Première Classe » se fait toujours plus multiple : du bijou fantaisie à la pièce unique, de la petite breloque au travail d’orfèvre. Chef de voûte de l’habillement, l’accessoire est plus que jamais le faiseur de style. Né petit, ce salon est devenu un élément essentiel de la mode et de la distribution. Le sac doit résister à toutes les épreuves du quotidien. Le crocodile est partout. La chaussure est un outil d’expression de soi. Ont participé Pashma de New Delhi (foulard), Sanchita de Bangalore (bijoux, sacs, chaussures) et Vintage Shades de Delhi (foulards).

Jusqu’au 27 février 2011, le Musée Carnavalet exposait « Voyage en capitale : Louis Vuitton et Paris. » L’ensemble réunissait des objets historiques de la maison L.V. Les malles et bagages sélectionnés sont autant d’ingénieux dispositifs techniques, le savoir-faire traditionnel s’allie à une recherche permanente. Ci-contre la « Tea case » (1926) en cuir grainé qui a tellement plu au Maharadjah de Baroda que cette pièce emblématique porte le nom de Baroda. Elle permet de loger tous les accessoires habituels nécessaires pour le thé : tasses, soucoupes, boîtes, pot à eau, etc.

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Le Mondial de l’Auto a attiré la foule des amateurs séduits par les nouveaux modèles et le design du futur. On a beaucoup parlé de voitures électriques mais aussi des VSP : voitures sans permis. La société Fisker a présenté une toute nouvelle Karma qui cherche sans doute à se différencier d’un appétit violent pour une consommation exacerbée.

Diptyque a créé un nouveau jus : « L’eau duelle » qui associe avec diverses substances, trois autres venues de l’Inde : la cardamome verte, le calamus et le cypriol.

mode ; dans sa forme presque cubique, le flacon affiche sobriété et rigueur. Voici donc l’iris, le néroli, la rose, l’ambre… et le santal. Ce dernier, bois mythique a une douce odeur lardée et chaude. A l’essence de santal d’Inde, s’ajoutent les notes de cèdre et de papyrus.

Pour « The one gentleman », Dolce et Gabbana a mélangé fougère, vanille, poivre, pamplemousse… et cardamome.

dienne se nommait en réalité Amina Peerbhoy. Elle a souvent posé avec son fils Enver et sa sœur Miriam Patel.

Ci-dessous dignitaire en habit de cour en ivoire (Inde du Nord) proposé par Europ Auction. La même

Fidèle au sigle ravissant créé par Paul Iribe (la mère et la fille) Lanvin crée « Marry me ». Le flacon reprend les codes de la maison de couture, mais réinterprète le fameux nœud, avec un capot en métal argenté. L’ensemble offre une touche très Art Déco. Le parfum associe ambre et cèdre, orange amère, pêche blanche, et jasmin sambac de l’Inde.- On se souvient que pour ses Millésimes, Givenchi a utilisé déjà le jasmin du Tamil Nadu. Frédéric Malle propose aussi une nouveauté : « Portrait of a lady », partie d’une base de musc, benjoin, cannelle, patchouli, encens… et santal, D. Ropion y a ajouté une forte dose d’essence de rose ; après des centaines d’essais, le parfum symphonique est né. Bien connu pour ses chaussures élégantes, Roger Vivier a lancé cinq fragrances imaginées hors 52

Au dernier Salon « Atmosphère », on a pu admirer les vêtements de Niki Mahajan venu de New Delhi pour faire connaître ses compositions hardies en soie de couleurs diverses. Stephen Ongpin participe au Salon du Dessin à Paris. Il présentait récemment une aquarelle « Sunita » par J.Epstein. Cette femme inNouvelles de l’Inde n° 401


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maison a exposé un tapis original en soie (Inde, 19ème siècle.) On y voit un chasseur au faucon avec tous les symboles de sa vie et de ses voyages.

Echos au fil des pages Le « Dictionnaire des rues de Bordeaux » par A. Descas (Ed. Sud-Ouest) permet de mieux connaître l’histoire de la capitale girondine à travers les personnalités qui l’ont illustrée. On y trouve les rues Dupleix (gouverneur de Chandernagor) et Suffren impliqué à Pondichéry, mais aussi la rue Chalés. L’armateur Adolphe Chalés, capitaine au long cours, a fondé avec Sensine une maison d’armement maritime spécialisée sur la ligne Bordeaux-Calcutta. Après 1870, il s’oriente vers la banque et crée la Société Bordelaise de Crédit industriel et commercial. Enfin le cours Journu-Auber évoque Bernard Journu, négociant et armateur qui commerçait avec l’Inde. Député, royaliste, sénateur, et pair de France, grand amateur d’art, il a légué des tableaux à la Ville de Bordeaux, et une magnifique collection d’histoire naturelle. Nouvelles de l’Inde n° 401

L’éditeur Ouest France publie « Enquête sur les plantes magiques » par M. Bilimoff. Ces plantes sont complices des humains pour le pire et le meilleur ; elles sont auréolées de mystère et des espoirs des humains. Dans ce livre, au côté des feuilles de fraisier, de la chicorée, de la branche de hêtre entre autres figurent plusieurs références au monde indien. Brahma serait né d’une feuille de lotus qui avait elle-même poussé sur le nombril de Vishnu. Le chanvre ou cannabis est une des plus anciennes plantes cultivées, aux graines existant depuis le néolithique. On le trouve en Inde, consacré à Shiva. Il faut distinguer le « cannabis indica » et sativa textile. Hérodote évoque le bain de vapeur aux graines de chanvre. Dans le Grand livre des plantes médicinales (Ed. Rustica), Erika Laïs évoque le basilic, herbe rituelle qui figurait au culte des morts. En Inde, le basilic sacré ceint le front de certaines statues. A propos du fraisier des bois, l’auteur cite l’un des « faux fraisiers » tel que la Duchesnea Indica. Le fraisier a des vertus diurétiques, astringentes, et surtout antirhumatismales. Ces propriétés sont présentes aussi bien dans le fraisier sauvage que dans les variétés cultivées. Ouest France publie aussi les « Plantes médicinales » par Jacques Fleurentin. L’hydrocotyle ou Centella asiatica, est recommandée en médecine ayurvédique dans le traitement des maladies de peau, des ulcères liés au stress, et des troubles nerveux. L’argousier fait partie des plantes stimulantes du système nerveux, la baie est bien connue de la médecine indienne qui l’emploie contre les affections pulmonaires. Cet arbuste épineux aime les sols sablonneux. L’Inde utilise le curcuma comme anti-inflammatoire et contre les maladies de peau. On l’appelle aussi safran des Indes. Ce colorant

jaune orangé est recherché pour teindre les vêtements des moines. Cette plante herbacée vivace présente un rhizome souterrain d’où partent de grandes feuilles allongées et de grands épis de fleurs jaunes. Les dérivés de la curcumine augmentent l’excrétion biliaire du cholestérol, ont un effet antiinflammatoire et anti-ulcéreux. La curcumine peut induire la mort de cellules tumorales. Dans « Mon régime anti-cancer » (Ed. Solar) V. Liégois met en valeur le basilic et le curcuma facile à intégrer dans les potages. On peut aussi en saupoudrer légumes, riz, pâtes, poissons. L’auteur conseille les épices de l’Inde, le lassi, les lentilles et le riz à l’indienne. On fait cuire les lentilles dans de l’eau non salée, avec thym, cumin, poivre et oignon : on ajoute pomme et tomate. Chez Solar aussi, les docteurs Beliveau et Gingras publient « L’alimentation anti-âge ». Face à la progression du cancer, du diabète, des maladies cardiovasculaires et d’Alzheimer, la prévention est nécessaire. Vive le régime faible en gras, les fruits et légumes, le jus de grenade ; à fuir : le sel et le sucre... Les auteurs célèbrent aussi le curcuma fort prisé en Inde. Une étude récente a montré que ceux qui consomment souvent des plats à base de curry (donc de curcuma) sont moins sujets au déclin cognitif lié à l’âge. Parmi les « superfruits » riches en anti-oxydants citons l’extrait de grenade depuis longtemps employé en Inde pour traiter les inflammations de la peau, et donc prévenir le développement des lésions cutanées induites par les UVA et UVB. Cultivée depuis 6000 ans, la grenade contient des tanins, de la punicaline, et autres substances utiles dans la lutte contre le cancer. (Notamment celui du poumon). ❑ EB 53


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REVUE DES LIVRES Beau-Livre Joyaux Automobiles des maharajas, de Gautam Sem, Editions E-T-A-I. Les passions vous conduisent parfois à quitter la voie qui semblait être la vôtre. Ainsi, Gautam Sen est passé de l’économie au monde de l’édition et plus spécialement de la presse automobile. C’est lui qui créa en 1986 Indian auto, l’équivalent de notre Auto Journal, puis Auto India en 1993 qui connaissent tous les deux un véritable succès. Avec son livre, Joyaux automobiles des Maharajas, Gautam Sen retrace l’arrivée des voitures dites « sans chevaux » dans le paysage indien et l’attachement des Maharajas pour les voitures de collection qui s’en est suivi. La première voiture importée en Inde fut commandée par le Britannique J. B. Foster, en 1897. Débute alors une véritable histoire d’amour entre l’Inde et l’automobile, une histoire d’amour qui a depuis très longtemps maintenant une place incontestable dans l’histoire de l’automobile. En effet, cette passion s’est manifestée très tôt par la création des voitures les plus stupéfiantes et satisfaisant les envies les plus extravagantes de la haute société indienne et britannique (en témoigne la Swan Car ou la voiture-cygne). Ce livre met en image les magnifiques voitures des Maharajas, qui pour la plupart n’ont pu conserver leur niveau de vie et leurs voitures, il nous relate longuement, l’histoire d’un des plus célèbres collectionneurs, Pranlal Bhogilal, l’histoire de plus petits collectionneurs, Jitendra Rahore ou Roberto Nieddu et sa femme Cathy installés en Inde depuis plusieurs années, mais également l’histoire fascinante de certaines voitures de collection qui se retrouvent aujourd’hui exposées dans des mu54

sées européens et américains. Avec son livre, Gautam Sen ne met pas uniquement en scène la passion de l’automobile mais dresse également un portrait intimiste de l’Inde d’autrefois.

Roman / Essai Jaspreet Singh, Chef, traduit de l’anglais par Laurence Videloup, Editions Buchet Chastel. En 2006, à Delhi, le sikh Kirpal Singh - Kip - apprend qu’il a une tumeur au cerveau, au même moment, son ancien employeur le rappelle au Cachemire afin de cuisiner le repas de noce de son unique et bien-aimée fille Rubiya, qui épouse un musulman d’origine pakistanaise. Dans le train qui le mène dans cette contrée chargée de souvenirs, Kip fait un voyage en arrière jusqu’à remonter quatorze ans plus tôt lorsqu’il a quitté le Cachemire. Alors âgé de 19 ans quand il arrive dans cette vallée paradisiaque, il décide de suivre les traces de son père mort en tant que véritable héros de l’armée indienne sur le glacier Siachen et respecté de tous. Kip, fait son apprentissage en cuisine avec le chef Kishen, mélomane féru de Beethoven, esthète et idéaliste qui lui apprend la poésie de la cuisine et les secrets des épices. Sur fond de guerres et de violentes tensions entre les deux frères ennemis, l’Inde et le Pakistan, Kip va découvrir la sensualité puis l’amour à travers Irem, une jeune « terroriste » qui a passé la frontière par la rivière. Mais il découvre aussi la trahison et l’injustice des hommes ; les atrocités et les absurdités de la guerre. Ce voyage initiatique dans le temps est empreint de sensualité et de vitalité mais aussi de nostalgie et de mélancolie. Jaspreet Singh est né au Pendjab et a grandi au Cachemire. Chef est son premier roman, déjà couvert de prix littéraires et salué par la critique internationale.

Les Empires de l’Indus, Alice Albinia, traduit de l’anglais par Eric Auzoux, Actes Sud Avec ce livre, Alice Albinia nous raconte à la fois l’histoire d’un fleuve et d’un pays, et le jeu de syncrétismes et de séparations entre différentes civilisations. A l’âge de vingt-sept ans, Alice Albinia décide d’entreprendre un voyage audacieux, celui de remonter le cours de l’Indus depuis son delta, dans la mer d’Arabie, jusqu’à sa source au Tibet, en passant par le Pakistan, l’Afghanistan et l’Inde du Nord. En remontant ce fleuve mythique, elle remonte l’Histoire, parfois douloureuse, toujours instructive. Sa passion pour le majestueux Indus est née de sa lecture des hymnes en sanskrit du Rig Veda. Grâce à une documentation très fouillée et sa connaissance de la langue ourdoue, elle nous offre un récit détaillé et riche qui appréhende cinq mille ans d’une histoire turbulente et analyse les problèmes actuels d’une région de l’Asie en proie aux plus grands troubles et à une violence qui ne désarme pas. Ce récit historique se lit comme un roman dont le personnage principal est un fleuve avec ses passions et ses drames. “Le fleuve a conféré une logique à mes explorations ; il est au cœur de ce livre parce qu’il pénètre la vie des peuples qui résident sur ses rives à la manière d’un charme. Des déserts du Sind aux montagnes du Tibet, l’Indus est révéré par des paysans et honoré par des poètes ; plus qu’aux prêtres ou aux politiciens, c’est à l’Indus que va leur vénération”. Alice Albinia analyse les rapports des êtres au fleuve et fait de ce dernier le fil conducteur de son immersion historique et humaine. Elle décrypte ainsi une civilisation difficile à comprendre pour ceux qui sont loins - et souvent jugée à la hâte depuis l’Ouest, en expliquant les phénomènes par leurs origines en évitant tout ton didactique. Grâce à une écriture Nouvelles de l’Inde n° 401


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fluide et érudite, l’auteur analyse une situation complexe tout en nous faisant voyager dans des contrées rêveuses.

Ouvrages Jeunesse Niccolo sur la route des Indes, de Françoise de Valence, illustrations de Vincent Brunot, Editions Gallimard Jeunesse. Niccolo, un garçon d’une quinzaine d’années, s’ennuie dans la boutique de son père, broyeur d’épices à Venise. Souvent, il court rejoindre le port pour voir les bateaux en rêvant à ces pays d’Orient d’où viennent les épices. La scène se passe au XVIIème siècle où les grandes expéditions maritimes bouleversent le monde et un jour, Niccolo embarque clandestinement sur une tartane à voile brune, laissant sa famille dans le chagrin et l’inquiétude. Le lecteur est invité à suivre Niccolo à travers le récit de ses aventures qui le mèneront tour à tour au service de Sir Henry Bard, à la rencontre de son oncle de Raguse, se déplaçant à dos de chameau à travers la Perse à la recherche du Shah pour enfin terminer son parcours chez l’empereur de l’Inde. Très vite, il apprrend à se débrouiller pour trouver de la nourriture, cuisiner, s’improviser médecin ou appréhender la mort. Niccolo côtoie les plus grands inventeurs sans jamais marcher sur les pas d’un autre à travers un véritable voyage initiatique où il va apprendre bien des choses de la vie. Cet ouvrage constitue un excellent livre de voyage pour les prochaines vacances de vos enfants ou les vôtres ou une histoire à se passer de génération en génération. Et les jeux à la fin du livre sont un plus. Nouvelles de l’Inde n° 401

Contes et légendes d’Asie. Contes d’une grand-mère indienne, réunis et racontés par Yveline Féray, Editions Philippe Picquier. Au début de ce livre, c’est un véritable chant d’amour à l’Inde que nous propose l’auteur. Il attire notre attention sur le fait que tout ou presque est lié à ce continent indien. L’ouvrage s’ouvre sur divers contes du sud de l’Inde dont le fameux conte « L’anneau précieux » attribué au prince Ilan Adigal. Le choix des contes est très habilement pensé. Authentique chef-d’œuvre de la littérature indienne, « L’anneau précieux » donne le ton du livre. À travers différentes histoires tantôt tragiques, tantôt drôles, nous sommes invités à découvrir l’histoire de l’Inde et par la même occasion à découvrir une partie de notre héritage. Suivant une progression chronologique, les diverses histoires sont reliées les unes aux autres pour en dernier lieu nous plonger de manière captivante et poétique dans l’une des grandes épopées indiennes, le Râmânaya.

Mythologie La naissance d’Indra, approche comparative de mythes de l’Inde ancienne, d’Eric Pirart, collection Kubaba, Éditions L’Harmattan. Eric Pirart, professeur de philologie indo-iranienne à l’Université de Liège, nous propose de réfléchir à la question : Comment de grandes figures mythiques, telles qu’Indra ou Athena, naissent ? Pour y répondre, il propose quelques pistes qui passent par le constat qu’aucun prototype proto-indo-iranien ne peut être compris sans recourir à la comparaison des mythologies indo-européennes. Eric Pirart éclairera certaines zones d’ombres et ambiguïtés que ces récits peuvent parfois afficher. Riches de re-

cherches, de références, de réflexions, ce livre saura plaire aux spécialistes comme à ceux qui cherchent à en savoir plus sur l’origine de ces mondes mythiques qui enchantent nos rêves et nourrissent notre quotidien. Une étude comparative, loin de la fantaisie qui confronte des univers rarement mis en parallèle.

Spiritualité Retrouver la joie, Ma Ananda Mayi, Editions Le Relié. Ce recueil est une compilation de textes, déclarations, témoignages sur et de Ma Ananda Mayi, sage du XXème siècle, considérée comme « la plus grande sainte de l’Inde du XXème siècle ». Il se divise en trois parties distinctes et complémentaires. Arnaud Desjardins et Svami Vijayananda (médecin français) témoignent de leur relation avec Ma Ananda Mayi et nous font découvrir une nouvelle facette de son visage de lumière dans une première partie. Ensuite, une deuxième partie relate les enseignements de Ma Ananda Mayi sous forme d’histoires remplies de paraboles, extraites de ses nombreuses interventions et écrits au cours des années. Dans une dernière partie, Ma Ananda Mayi éclaire le lecteur en revenant sur ses textes avec ses propres mots qui portent sur des sujets précis tels que l’unité, la multiplicité, l’action, la méditation … Retrouver la joie est conçu comme une invitation à approfondir son être et non une recette du bonheur car comme le souligne Ma Ananda Mayi, « le guide de chaque être est en lui-même. » Lumière de l’Inde du Sud, voyage dansé au cœur des temples, de Maya et Dominique Guillemain d’Echon, Editions Degeorge. Ce livre n’est pas simplement le 55


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fruit d’un périple de plusieurs semaines en Inde mais il est aussi l’achèvement de l’itinéraire emprunté depuis plusieurs années par ses créatrices qui se sont mises au service de la connaissance et de l’amour afin de produire ce livre qui apparaît alors comme une réalisation de leurs êtres et de l’être humain en général pour qui saura y voir la finesse du travail exécuté avec beaucoup de talent. D’un côté, Dominique Guillemain d’Echon est passionnée par l’esthétique des disciplines d’expression corporelle et c’est à travers son regard et sa dextérité à user de l’appareil photographique qu’elle décide de témoigner de la splendeur de l’art corporel. De l’autre, Maya, professeur de yoga et danseuse de Bharata Natyam, formée auprès des grands maîtres de l’Inde du Sud, concentre son énergie en faveur de l’expression instinctive de son corps via la danse Bharata Natyam. De leur association résulte un mariage juste, depuis le mouvement quotidien le plus banal au mouvement artistique le plus subtil. Rien n’y est trop ou trop peu. Les textes rédigés spécialement pour l’aboutissement de cet ouvrage transforment le geste en parole. Le tout dépasse les limites de l’immanent corporel et nous transporte aux frontières de la grâce divine qui ne manquera pas de renvoyer chacun d’entre nous au cœur de son être le plus spirituel. Trois enseignements sur la méditation Vipassanâ de Satya Narayan Goenka. Préface de William Hart. Edition Points. Satya Narayan Goenka suivit pendant 15 ans les cours de Sayagyi U Ba Khin qui avaient pour thème l’enseignement du Bouddha. N’enseignant qu’en Birmanie, il chargea Goenka, laïc d’origine indienne, de répandre l’enseignement de Bouddha sous la forme de Vipassanã en Inde, ce qu’il commença vers 1969, et dans le 56

monde entier. Depuis, Goenka a élargi la diffusion de Vipassanã en nommant des assistants et des enseignants aux quatre coins du monde qui transmettent son enseignement. Vipassanã a pour mission la purification de l’esprit, éliminer les tensions et la négativité. Cette méditation s’adresse à tous ceux qui veulent sortir de la souffrance. Goenka nous apprend qu’il faut non seulement écouter les paroles du Bouddha mais aussi les mettre en pratique pour qu’elles trouvent un sens. Du 6 au 8 septembre 1991, il donna trois conférences sur la méditation Vipassanã en expliquant son enseignement. Cet ouvrage constitue la première traduction de ses conférences en France. Paroles de Brahmanes, de Michel Angot, Editions Seuil. Les paroles de Brahmanes ont pendant de nombreux siècles appartenu à la tradition orale. Pour cette raison, ces professeurs de paroles dites « Veda » se sont longtemps opposés à la retranscription écrite de leurs paroles et enseignements. Les Veda sont classés en quatre catégories. Michel Angot est sanskritiste et enseignant à l’EHESS et à l’université de Bruxelles. Il nous livre un recueil de textes issus de la littérature védique, qui couvre une période de quatre millénaires, abordant divers thèmes relatifs à la sagesse après nous avoir expliqué la structure du corpus. Il s’intéresse dans son ouvrage à une période de plusieurs siècles de littérature allant de 1200 av. J.-C. à 1200 ap. J.-C. Les dieux, la mort, la procréation, la parole, la poésie, la société, la philosophie et la grammaire sont autant de thèmes abordés. En effet, l’hindouisme ne fait pas de distinction entre un contenu doctrinal spécifiquement religieux et les règles de conduite et coutumes qui font la singularité de la culture indienne. Afin d’aider le lecteur à comprendre la littérature brahmane, Michel Angot revient sur

leur portrait et sur l’origine du mot Veda. Le lecteur est ainsi éclairé et peut se plonger dans le corpus de textes réunis par l’auteur qui commente les textes qu’il a insérés à son recueil. Lumière de l’absolu, de Shri Doorgesh Ramsewak, traduit de l’anglais par Yves Moatti, Edition des Deux Océans. « L’homme court après le bonheur. Au plus profond de lui pourtant, même si sa quête est spirituelle, il ne peut pleinement assouvir son désir ». C’est ainsi que Shri Doorgesh Ramsewak, d’origine brahmane introduit son premier ouvrage dans lequel il s’interroge sur l’existence de l’homme, l’avant et l’après, sur les notions de liberté et de bonheur. Toutes ces questions, il les traite en lien avec l’hindouisme, ses dieux et les principes sur lesquels cette religion repose. Ramsewak amène le lecteur à s’interroger avec lui sur l’existence de Dieu tout en admettant que le débat ne trouverait pas de fin. Il adhère à l’idée de Karl Marx, selon laquelle « la religion est l’opium du peuple ». Il décrit cet opium comme un soulagement des maux qui touchent l’homme. L’Hindouisme enseigne qu’il est inutile de s’apitoyer sur la durée limitée et la brièveté de la vie. Il fut le disciple de Swami Bhawangdas, grand maître spirituel qui lui a demandé de diffuser la connaissance de l’Hindouisme par l’écriture, ce qu’il fait aujourd’hui en parallèle à son activité d’avocat à l’Ile Maurice. Un et multiple, Dieux et déesses, mythes croyances et rites de l’Hindouisme par Sarah Combe, Editions Dervy. Ce livre, magnifiquement illustré à l’aide de photos, est un ouvrage complet sur l’Hindouisme, une religion qui pour beaucoup auNouvelles de l’Inde n° 401


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jourd’hui reste un mystère et qui, en même temps, nous fascine tant ses facettes sont nombreuses. Des hymnes védiques, légendes des épopées, poèmes, contes, chants mystiques, contes populaires, récits et témoignages accompagnent les propos de l’auteur et « donnent à voir, à entendre, à travers d’autres regards et d’autres voix, les couleurs, les visages, les gestes, les images, les légendes, les prières… de l’Inde ». Ce livre aborde l’ensemble des aspects qui concernent l’une des plus anciennes religions du monde et dispense les outils nécessaires à une parfaite compréhension des éléments qui constituent cette religion. En effet, il traite dans un premier temps des origines de l’hindouisme et de l’archéologie, puis de la spiritualité et l’organisation religieuse, ensuite du panthéon et de ses divinités, leurs attributs et leurs significations, et pour finir, des symboles et des signes. Il permet au lecteur de tester le savoir qu’il a précédemment acquis et de reconnaître une divinité à partir d’une image et d’une statue. C’est parce qu’il lie à la fois théorie et pratique que ce livre constitue un incontestable atout à la fois pour les initiés et les non-initiés à la tradition hindouiste.

Ethnologie/Sociologie/ Economie Les éleveurs Raika en Inde, nomades d’aujourd’hui ?, de Sandrine Prévot, Editions L’Harmattan. Dans le cadre de son doctorat en ethnologie et en sociologie comparative, Sandrine Prévot s’est rendue en Inde à trois reprises afin de mener à terme son travail ethnologique. Son troisième voyage a été le plus important : elle a vécu au sein de la communauté Raika et plonge le lecteur dans le quotidien de ce peuple de l’ancienne région de Marwar dont Nouvelles de l’Inde n° 401

la ville principale est Jodhpur. Dans son ouvrage, elle analyse les rapports sociaux anciens de la communauté Raika, qui ont été conservés, ceux qui disparaissent ainsi que les nouveaux en les confrontant entre eux. Elle écrit cet ouvrage dans le but de mieux comprendre le pastoralisme en Inde. Elle aborde la modernité du point de vue des Raika, caste au cœur des bouleversements de la société indienne depuis quelques années. Les Raika risquent de subir une scission de la caste à cause de l’installation en ville et l’abandon de l’activité pastorale de la part de certains ce qui engendre des tensions sociales. Sandrine Prévot a été intégrée comme une « fille d’adoption » et sa participation à la vie quotidienne des Raika joue un grand rôle dans sa relation des faits. Cela lui a permis une analyse approfondie de la parenté et des alliances matrimoniales et des changements qu’elles subissent. L’émergence de la puissance indienne, mythes et réalités, d’Alain Chemin et Jean-Pierre Gélard, Editions Presses Universitaires de Rennes. Force est de constater que le visage de l’Inde a extrêmement changé depuis ces dernières années. Le reflet qu’elle renvoyait aux Occidentaux était celui des bidonvilles marquant une pauvreté très prononcée et une forte dévotion religieuse. Même si la pauvreté persiste, ce qui se dégage aujourd’hui de ce pays est une volonté à toute épreuve d’être le géant économique de demain. Pour atteindre cet objectif, certes les concessions et les bouleversements sont nombreux tant en ce qui concerne l’organisation sociale, que politique et économique. La culture indienne occupe le devant de la scène culturelle occidentale tant par son cinéma et ses acteurs, que sa littérature qui s’exporte de plus en plus. Dans cet ouvrage, des spécialistes, Indiens comme Français, s’interrogent sur ce pays

émergent et tentent de trouver des réponses en étudiant le système des partis politiques en Inde, le dynamisme culturel et religieux, la diaspora indienne et en se demandant si la pauvreté est un obstacle au développement. Car n’oublions pas que chaque nation a ses forces et ses faiblesses. Les auteurs de ce livre présentent tout de même un avenir optimiste pour ce pays à cheval entre tradition et modernité. Ce livre très complet soulève un lourd voile qui pèse sur l’Inde et la fait souvent balancer entre mythes et réalités de façon didactique et ludique via l’exposé des experts et la retranscription de leurs débats.

Ouvrage de référence L’Inde de A à Z, de Nina et Olivier Da Lage, Les Abécédaires du Voyageur, André Versaille Éditeur. Cet ouvrage est idéal pour une première approche de la civilisation indienne. Nina et Olivier Da Lage réussissent à aborder plus d’une centaine de sujets se rapportant à l’Inde permettant au lecteur de devenir informé sur le cinéma de Bollywood, contraction de Bombay et de Hollywood, le sport, l’incontournable Taj Mahal d’Agra, Tata, l’un des plus vieux groupes industriels de l’Inde, les différentes religions, la partition, Pondichéry, la mousson, les rituels quotidiens tels le service du thé, l’importance de la famille et le rapport de celleci avec le mariage, les relations avec les autres nations. La densité de l’information de cet ouvrage éveille le désir de s’envoler pour l’Inde et d’être au cœur de ce qui est décrit. Chacun des articles est dirigé vers un site Internet comprenant des illustrations, des vidéos et de plus amples informations sur le thème abordé. De manière brève et concise, les deux auteurs font pénétrer le lecteur au sein de la société indienne et des rituels et coutumes sur lesquels ❑ elle repose. 57


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FENÊTRE NOUVELLES SUR LA CULTURE DE L’INDE INDIENNE POLITIQUE • M. Subodh Kant Sahay, nouveau Ministre de l’Union pour le Tourisme. M. Subodh Kant Sahay occupe désormais les fonctions de Ministre du Tourisme après le remaniement ministériel annoncé par le Premier Ministre le 19 janvier 2011. M. Sahay est né le 2 janvier 1951, et représente la circonscription de Ranchi. (…) Dans ses anciennes fonctions de Ministre pour les Industries agro-alimentaires, M. Sahai s’est rendu en France en février 2010. Kumari Selja, ancien ministre du tourisme, est aujourd’hui Ministre d’Etat à la Culture et Ministre d’Etat au Logement et à la Réduction de la Pauvreté Urbaine.

ECONOMIE ET ENTREPRISE • Carrefour, le deuxième plus grand distributeur au monde, a ouvert son premier magasin Cash-and-carry à New Delhi en Inde le 31 décembre 2010. Le magasin, appelé Carrefour Wholesale Cash&Carry, se situe dans le quartier de Seelampur, à l’est de New Delhi, aux alentours de Shahadara. De plus, le business naissant indien de cash-and-carry, va se développer de manière importante cette année tant les entreprises cherchent à se faire une place dans le marché en espérant que le gouvernement ouvre ce secteur lucratif de la distribution multi-marques aux investissements étrangers. (IBEF, CLIV, 3 janvier 2011) • Technologie de l’information L’industrie de Technologie Indienne de l’Information (IT) estime avoir enregistré une meilleure croissance que ce qu’elle espérait, ce qui reflète le rebond dans l’industrie de délocalisation. La croissance du secteur IT est estimée à 19% en 2010-2011, fixant désormais ses revenus à 76 milliards de dollars US. (IBEF, CCXXXIX, 7 février 2011) • Les ventes nationales de voitures ont augmenté de 26% en janvier 2011 Selon les données publiées par la Society of Indian Automobile Manufacturers (SIAM), les ventes nationales de voiture ont témoigné d’une augmentation de 26,28% passant de 145 971 unités en janvier 2010 à 184 332 unités en janvier 2011. (IFEB, CCXL, 21 février 2011) • Le marché de l’informatique a augmenté de 30% en 2010 En Inde, le marché des ordinateurs individuels (ou PC), a augmenté de 30% en 2010. Selon la société de recherche ICD, il s’agit de la plus grande augmentation depuis 2007. Presque 2,5 millions d’ordinateurs individuels ont été expédiés à des consommateurs indiens, faisant ainsi augmenter l’ensemble des ventes de 26%. (IFEB, CCXL, 21 février 2011)

TOURISME • Performance du secteur touristique au cours de l’année 2010 Selon les estimations du Ministère du tourisme : le nombre d’arrivées de touristes étrangers au cours du mois de décembre 2010 était de 655 000 contre 646 000 en décembre 2009 et 534 000 en décembre 2008. On note une augmentation du taux de croissance de 1,4% en décembre 2010 par rapport à décembre 2009, comparé à une croissance de 21% enregistrée en décembre 2009 par rapport à 2008. La baisse du taux de croissance en décembre 2010 par rapport aux autres mois de l’année 2010, est principalement due aux perturbations aériennes en Europe et dans d’autres pays en décembre 2010. Le nombre d’arrivées de touristes étrangers en Inde au cours de l’année 2010 s’élevait à 5,58 millions, soit une augmentation du taux de croissance de 9,3% comparée au nombre d’arrivées de touristes étrangers de 5,11 millions et un taux de croissance de moins 3,3% au cours de l’année 2009. Le taux de croissance de 9,3% en 2010 par rapport à 2009 en Inde est largement supérieur au taux de croissance mondiale de 5 à 6% prévu par l’Organisation Mondiale du Travail des Nations Unies au cours de la même période. Les gains de devises étrangères résultant du tourisme pour le mois de décembre 2010 étaient de 70 390 millions de roupies (1558 millions de dollars) comparé à 70 420 millions (1510 millions de dollars) en 2009 et 50 830 millions en 2008 (1046 millions de dollars). On note aucune évolution en décembre 2010 comparé à décembre 2009, alors que l’évolution était de 38,5% en décembre 2009 par rapport à décembre 2008. Pour l’année 2010, les gains de devises étrangères provenant du tourisme étaient de 648 890 millions de roupies (14 193 millions de dollars) avec un taux de croissance de 18,1% comparé aux 549 600 millions (11 494 millions de dollars) et au taux de croissance de 8, 3% au cours de l’année 2009 par rapport à 2008 (11 747 dollars). Le taux de croissance de l’année 2010 est en effet plus de deux fois le double de celui observé pour l’année 2009. Le taux de croissance des gains de devises étrangères provenant du tourisme en termes de dollars au cours de l’année 2010 était de 24,6% comparé au déclin de 3% en 2009 par rapport à 2008. De ce fait, le taux de croissance observé en 2010 était positif et relativement élevé. (India Travel Online, Vol. XIV No. 01) • Le Ministère du Tourisme promeut le tourisme golfique. Un atelier d’une journée sur la promotion du tourisme golfique a été organisé par le Ministère du Tourisme pour créer un cadre complet et coordonné pour promouvoir le tourisme du golf en Inde, capitalisant sur le travail existant qui est en cours, et se basant sur la solidité de la position de l’Inde comme économie de marché libre ayant la croissance la plus rapide. L’Inde dispose de plusieurs terrains de golf de niveau international. De plus, les tournois de golf qui se tiennent en Inde attirent également des touristes nationaux et internationaux. Avec un nombre de touristes internationaux qui devrait croître dans les prochaines années, il est important que l’Inde aie les bons produits pour répondre aux besoins des visiteurs. (…) Le but de cet atelier était de développer une carte routière pour formuler des stratégies de développement et de promotion du tourisme golfique en Inde. Lors de cet atelier, les quatre groupes de travail, incluant des clubs de golf, des entreprises, des représentants d’agences de voyage, des golfeurs professionnels, des managers d’évènements golfiques, ont discuté et apporté des suggestions, qui guideront le Ministère du Tourisme sur son parcours futur. (India Travel Online, Vol. XIV No.02)

DEVELOPPEMENT DURABLE • Ajmer sera le premier district de l’Inde où les postiers distribueront le courrier à bord de véhicules écologiques, roulant à l’énergie solaire. (IFEB, CCXXXVIII, 24 janvier 2011) • L’International Finance Corporation de la Banque Mondiale prête 300 millions de dollars pour l’énergie renouvelable. L’International Finance Corporation dépendant de la Banque Mondiale, s’est engagée à apporter une aide financière de 300 millions de dollars pour le développement de projets d’énergie renouvelable en Inde. (IFEB, CCXXXVIII, 24 janvier 2011) • IICT travaille sur des projets d’énergie renouvelable L’Institut Indien de Technologie Chimique (IICT) travaille sur des sources d’énergie renouvelable comme la bioélectricité, les biocarburants et les piles solaires. Il a déjà construit une centrale d’une capacité de 10 litres par heure qui peut utiliser n’importe quelle matière première pour extraire du biodiesel, d’après Ahmed Kamal, directeur de l’IICT. Il a déclaré que le procédé des biodiesels était prêt et que l’IICT s’associerait avec d’autres pour des transferts de technologie concernant la production de masse. (IBEF, CCXXXIX, 7 février 2011)

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, NOUVELLES 1891-1900 DE L’INDE

• Le Ministère publie de nouvelles lignes directrices pour des zones écologiques autour des parcs nationaux Le Ministère de l’Environnement a publié de nouvelles lignes directrices pour créer des zones éco-sensibles (ZEC) autour des zones protégées pour prévenir les dommages écologiques autour des parcs nationaux et des réserves naturelles. (IFEB, CCXL, 21 février 2011)

MANIFESTATIONS DIVERSES • Le plus grand show aéronautique de l’Inde : Aero India 2011. La neuvième édition d’Aero India s’est déroulée à Bangalore du 9 au 13 février 2011. Les moments forts de la cérémonie d’ouverture ont résidé dans la démonstration de manœuvres à couper le souffle par différents avions. La manifestation « améliore le statut de l’Inde en tant que marché pour l’équipement de défense et destination majeure de sous-traitance… C’est le plus grand spectacle aéronautique de la région », a déclaré le Ministre de la Défense, A. K. Anthony. Selon le ministre, la manifestation s’est considérablement développée depuis ses débuts en 1996. « L’augmentation de la participation étrangère le prouve. » Environ 75 000 m2 ont été réservés cette fois, contre 45 000 m2 lors du dernier show en 2009. Plus de 40 pays ont participé à la manifestation. Huit pays ont installé des pavillons à cet effet. Les avions participant au spectacle ont eu Le général Paloméros s’entretenant avec le généaccès à 12 hangars dans la base de l’Armée de l’Air indienne à Yelahanka, dont 7 hangars tempo- ral d’armée aérienne P.V. Naik, chef d’Etat-Major raires spécialement montés pour l’occasion. Une démonstration de vol de deux heures s’est tenue à de l’Armée de l’Air indienne la plateforme de la base de l’Armée de l’Air de Yelahanka après l’ouverture par le Ministre de la Défense A. K. Anthony du show aérien bisannuel de cinq jours, le plus grand à ce jour avec une forte participation nationale et internationale. A l’invitation du Ministre de la Défense du Gouvernement indien, le délégué général de la direction générale de l’armement, M. Laurent Collet-Billon, a conduit une délégation française au spectacle aérien. Le général Jean-Paul Paloméros, Chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air y a également assisté. • Picasso et de Souza, bestsellers au Sommet sur l’art Le sommet de l’art qui vient de se terminer à Delhi, et qui est certainement la plus grande foire de l’art du pays, a été très largement visité et notamment par des collectionneurs étrangers. Les œuvres réalisées dans des médiums plus nouveaux comme le dessin assisté par ordinateur, l’art d’animation et l’art vidéo, ont attiré les acheteurs, avec un total de 50 millions de roupies d’œuvres réalisées avec des médiums nouveaux, selon les organisateurs. D’après l‘organisateur de cet évènement de quatre jours, « de tous les artistes modernes européens, Pablo Picasso est celui qui s’est le plus vendu, et de tous les modernes indiens, les œuvres de F. N. Souza ont été les plus largement achetées ». Les galeries ont rapporté qu’elles ont vendu 80% des œuvres à de tout nouveaux acheteurs, une augmentation par rapport aux 30% à 40% vendus à la même catégorie lors de la précédente édition. Les œuvres d’art d’un montant entre 100 000 et 500 000 roupies ont été plus particulièrement vendues à des tout nouveaux acheteurs. Ce gigantesque salon d’art a vu la participation de 84 galeries originaires de 20 pays. Le travail de plus de 500 artistes était exposé. Les artistes indiens contemporains qui se sont le mieux vendus sont Subodh Gupta, Bharti Kher et Sudarshan Shetty. Les grands musées internationaux ont acheté des œuvres d’Indiens contemporains, et plusieurs musées ont passé des commandes. De nombreuses ventes importantes ont été réalisées auprès de collectionneurs privés des Etats-Unis, d’Europe, d’Israël et de Hong-Kong. La Baronne du sucre, Rajshree Pathy, Lekha et Anupam Poddar, le duo mère-fils de la fondation Devi Art, Malvinder Singh de Religare Art’s et la femme du fondateur de HCL Shiv Nadar, Kiran, furent quelques-uns des collectionneurs indiens qui ont visité la foire. (India Travel Online, Vol. XIV No. 03). • Des timbres en khadi à l’effigie de Gandhi, un succès pour l’exposition mondiale de philatélie L’Exposition mondiale de philatélie a commencé avec un timbre-poste inédit à l’effigie du père de la nation, Mahatma Gandhi, qui est devenu de loin le plus recherché. Le timbre coûte 250 Rs (environ 5$ US), il est fait de khadi (tissu de coton tissé à la main), le tissu préféré de Bapu, et a ravi des collectionneurs qui n’ont pas hésité à faire la queue pour sa première édition limitée au format d’un feuillet miniature, à Pragati Maidan, où se déroulait Indipex 2011, qui a été inauguré par la présidente Mme Pratibha Devi Singh Patil. L’atout principal de ce timbre est sa confection en khadi et Harpeet Singh, directeur d’Indipex, a déclaré que l’Inde n’avait jamais créé de timbre dans un autre matériau que le papier. D’autres pays ont utilisé des matières comme la soie, l’or et même des diamants, et la décision d’utiliser le khadi a été prise en hommage au Mahatma Gandhi qui affectionnait ce tissu. Les ventes de ce timbre ont dépassé les prévisions (…) (India Travel online, Vol. XIV No. 04) • L’Inde célèbre le centenaire de l’Aviation Civile L’Aviation Civile indienne existe désormais depuis 100 ans. L’année 2011-2012 a été déclarée Année du Centenaire de l’Aviation Civile, elle débute le 18 février 2011 et se terminera à la même date en 2012. A cette date en 1911, le premier avion commercial volait en Inde entre Allahabad et Naini. Depuis ce jour, l’aviation en Inde n’a fait que se renforcer. L’Inde est aujourd’hui le 9ème plus grand marché de l’aviation civile dans le monde et cette marche en avant risque fort de culminer en Inde jusqu’à devenir l’un des trois plus grands marchés mondiaux d’ici 2020 (…) Dans son discours, le Ministre de l’Aviation civile, M. Vayalar Ravi, a rappelé que Rajiv Gandhi avait posé les fondations d’institutions remarquables en lien avec l’aviation comme l’Indira Gandhi Rashtriya Udaan Academy et Pawan Hans Helicopter Limited. Il a aussi mentionné JRD Tata généralement considéré comme le père de l’Aviation Civile indienne. Il a indiqué que l’aviation civile est un leader majeur de l’économie. L’Organisation Internationale de l’Aviation Civile estime que chaque fois que 100 dollars sont dépensés pour les transports aériens, un bénéfice de 325 dollars revient à l’économie. 100 postes supplémentaires dans les transports aériens créent 610 nouveaux postes pour l’économie. Les cent dernières années ont vu l’aviation civile indienne s’étendre de façon exponentielle. Depuis l’époque du premier vol, quand les avions atterrissaient sur le sol brut sans aide de navigation, nous avons parcouru une longue distance jusqu’aux aéroports modernes de classe internationale d’Hyderabad, Cochin, Bangalore et bien sûr le T3 de New-Delhi. Aujourd’hui, rappelle le Ministre, « la capacité de nos aéroports a atteint 235 millions de personnes, ce qui est suffisant pour satisfaire nos besoins pour les prochaines années. Je voudrais souligner que les aéroports ont été améliorés non seulement dans les métropoles principales mais aussi progressivement dans 35 villes ».

Citation du mois « Dans un avenir prévisible, je vois l’Inde rejoindre la ligue des bons. L’Inde fera partie des 3-4 plus importants marchés, avec l’Allemagne, les Etats-Unis et la Chine » Peter Honeeg, Directeur Général de BMW. (IFEB, CCXL, 21 février 2011)

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LE COIN DES ÉCHOS Manifestations • La Mairie de Boulogne-Billancourt honore à nouveau l’artiste indien Iqbal Malhotra Pour la deuxième année consécutive, l’artiste indien Iqbal Malhotra a été sélectionné pour exposer ses photos et ses peintures à l’huile à l’occasion des Portes Ouvertes Ateliers d’Artistes – EXPOSEZ VOS TALENTS organisée par la Mairie de Boulogne- Billancourt pour les artistes locaux les 2 et 3 octobre 2010.

Le stand photo de M. Malhotra sur la gauche et ses peintures à l’huile sur la droite.

La mairie d’Honfleur a, par ailleurs, sélectionné M. Malhotra pour participer à un concours de peintures à l’occasion du 150ème anniversaire de la Fête des Marins qui aura lieu le 11 février 2011. Une peinture faite spécialement pour cette occasion devra être réalisée sur le thème de la ville d’Honfleur. La toile sera fournie par la mairie pour que les 150 participants travaillent sur un format identique.

Le Maire de Boulogne-Billancourt, M. Pierre-Christophe Baguet, au stand de M. Malhotra.

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• La fête de Diwali à la Maison de l’Inde Comme les années précédentes, la Maison de l’Inde a célébré Diwali le dimanche 7 novembre 2010. Son Exc. M. Ranjan Mathai, ambassadeur, était l’invité d’honneur et a allumé la lampe de Diwali accompagné du Représentant permanent de l’Inde à l’UNESCO, M. V. S. Oberoi. Cette année, la spécificité de la fête était la décoration de la Maison, dans l’esprit de l’Inde du nord. Les résidents avaient utilisé des motifs géométriques pour le « rangoli », typiques de « l’art appliqué » du Rajasthan. La forme des lampes fabriquées avec du papier coloré, découpé et plié, faisait écho aux élégants chandeliers (connus sous le nom de « Jhumars ») que l’on trouvait dans les palais royaux de l’Inde. Les « rangolis » de papier en 3 dimensions étaient un moyen de mêler motifs anciens, traditionnels et dynamisme moderne, rendant ainsi le thème divers et multidimensionnel. Le couloir était éclairé tout du long de bougies colorées qui illuminaient la Maison comme la pleine lune éclaire le Taj Mahal, et des chandelles flottant dans des récipients anciens remplis de fleurs fraîches aromatiques étaient disposées de chaque côté de l’entrée pour accueillir les visiteurs. La façade extérieure du bâtiment était décorée avec des objets décoratifs en tissus colorés (ou « pipli ») qui viennent de l’Etat d’Orissa, tandis que les piliers enveloppés à la main, répandaient des motifs dorés sur du papier coloré autour d’un cadre en bois ce qui produisait un effet éblouissant. Le programme culturel détaillé cidessous était offert surtout par les résidents et il était très riche et réjouissant : après une invocation à la Lumière par Devika Singh, étudiante en Relations Internationales à Sciences Po, Arohi, ensemble musical dédié à la musique classique du nord de l’Inde, s’est produit avec

Madhubanti Sarkar, chanteur classique de l’Inde du nord, originaire de Kolkata et vivant désormais en France, accompagné de trois musiciens français formés à la musique classique indienne, Christophe Lartillot à la flûte, Jean-Luc Zuntini au ghatam et Matthias Labbe au tabla. Puis William Richmond et Nithya Vaz, deux résidents étudiant la musique classique occidentale à l’Ecole Normale de Musique, ont présenté une chanson en italien « Con te partiro » ou « Time to say goodbye », accompagné par Eduard Tonoyan au piano. Ahuti Arya et Namrata Patel, étudiants en Master à la Sorbonne, respectivement en cinéma et mathématiques, ont présenté une danse qui fusionne deux styles classiques : le Bharatanatyam et le Kathak. Ensuite, Aurobrato Ghosh, originaire de Nice, en train de terminer son doctorat en Mathématiques Appliquées, a présenté le Raag Khambaj au sitar. Ce fut ensuite au tour de Manabendra Nath Bera qui termine son Doctorat en Physique Atomique et a chanté une chanson du genre soufi, basée sur une des compositions de Rahah Fateh Ali Khan. Roopika Menon, ancienne résidente de la Maison qui est désormais en Allemagne et fait son Doctorat sur le cancer de la prostate, a dansé sur une mélodieuse chanson ancienne en hindi. Puis Samarth Kothari, qui après avoir complété son Master d’études de traduction à la Sorbonne est maintenant sur un Programme d’éducation continue, a joué un medley de deux anciennes chansons hindi suivi par Gayatri Tilak, étudiant en Master des Systèmes d’Information et de Finance Quantitative à l’Ecole Centrale d’Electronique, qui nous a chanté une chanson en marathi. Enfin, Srinwanti Chakrabarti, danseuse classique indienne reconnue, a continué avec le genre d’Odissi. Elle a donné de nombreux spectacles dans le monde comme artiste Nouvelles de l’Inde n° 401


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solo mais aussi avec sa troupe de danse. Elle vit maintenant à Paris. • La visite à Paris du Ministre des Transports routiers et des Autoroutes, M. Kamal Nath, du 4 au 6 janvier 2011 Le Ministre des Transports routiers et des Autoroutes, M. Kamal Nath, s’est rendu à Paris du 4 au 6 janvier 2011 à l’invitation de la Ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, Mme. Nathalie Kosciusko-Morizet, dans le cadre d’un groupe de travail mixte et pour attirer des investissements et la technologie dans le secteur de l’infrastructure routière en provenance de la France.

M. Kamal Nath et Mme. KosciuskoMorizet au Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement le 05 janvier 2011.

Le 5 janvier, le Ministre a participé à des réunions bilatérales avec Mme. Kosciusko-Morizet ainsi qu’avec le Secrétaire d’Etat chargé des Transports M. Thierry Mariani. M. Nath a pris part à une table ronde en présence des PDG français. Une réception a été organisée par Paris-Ile-de-France Capitale Economique en l’honneur du Ministre indien à laquelle ont participé la Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, Mme. Christine Lagarde, ainsi que des PDG des deux pays. Nouvelles de l’Inde n° 401

• La Maison de l'Inde à la Cité Universitaire de Paris a accueilli depuis le début du Festival Namaste France plusieurs artistes sponsorisés par l'Indian Council of Cultural Relations (ICCR) : Preeti Patel et sa troupe Anjika le 21 juin, la troupe Bihu le 20 septembre et le Pandit Bhajan Sopori et ses musiciens le 24 janvier 2011 pour le plus grand bonheur de tous. Le Centre Mandapa a présenté la troupe Anjika de Preeti Patel le 20 juin également.

Distinctions

M. Kamal Nath en compagnie de Mme Christine Lagarde lors du cocktail organisé par Paris-Ile-de-France Capitale Economique le 05 janvier 2011.

• Amitav Ghosh promu Docteur Honoris Causa

Lors de la table ronde, Mme. Kosciusko-Morizet a évoqué la visite fructueuse du Président Nicolas Sarkozy en Inde, et a sollicité les entreprises françaises à contribuer à la réalisation du programme ambitieux entrepris par M. Kamal Nath de développer 20 km de route par jour. Le Ministre indien a mis l’accent sur les atouts de l’Inde et son taux de croissance. Il a par ailleurs souligné les opportunités pour les investisseurs français de combler l’énorme déficit en matière d’infrastructures dans les transports routiers. Lors du déjeuner auquel ont été conviés des PDG, le Secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, M. Pierre Lellouche, a rappelé les étroites relations bilatérales et a mentionné les opportunités pour les entreprises indiennes et françaises de créer des emplois aussi bien en France qu’en Inde. M. Nath a ajouté que l’Inde considère la France comme un partenaire dans son développement. Ce déplacement en France de M. Nath faisait suite à la visite de travail fructueuse du Président Sarkozy en Inde en décembre dernier, et représentait une opportunité pour les deux pays de renforcer la coopération bilatérale.

Le mercredi 27 octobre 2010, au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, s’est déroulée la séance solennelle de l’Université ParisSorbonne au cours de laquelle l’écrivain indien Amitav Ghosh a été promu Docteur Honoris Causa ainsi que la soprano Dame Felicity Lott. Après l’allocution de Monsieur le Recteur Patrick Gérard, Chancelier des Universités de Paris et de Monsieur le Professeur Georges Molinié, Président de l’Université Paris-Sorbonne, l’éloge de Monsieur Amitav Ghosh a été prononcé par le Professeur Alexis Tadié de l’UFR d’Anglais. La musique était également au rendez-vous avec « Le Songe d’une nuit d’été », op. 21, VI, « Nocturne » de Mendelssohn et « Der Königssohn », op. 116, V de Schumann. Né en 1956 à Calcutta, Amitav Ghosh, auteur indien de langue bengalie, est connu pour son œu61


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vre en anglais. Il a suivi ses études à la Doon School. Il est titulaire d’une Licence d’Histoire et d’un Master de Sociologie obtenus à St Stephen’s College et Delhi University à Delhi ainsi que d’un doctorat (PhD) de l’université d’Oxford en Anthropologie sociale. Il a obtenu également un diplôme d’arabe à Tunis. Il a enseigné à l’Université de Delhi, puis dans plusieurs universités américaines (Columbia et Harvard, entre autres). Il vit entre Calcutta, Goa et New York avec sa femme Deborah Baker, auteur de la biographie de Laura Riding « In Extremis : the Life of Laura Riding » (1993). Ils ont deux enfants, Lila et Nayan. Il travaille actuellement à une trilogie, « Ibis », qui devrait être publiée chez Penguin Books India et dont « Un océan de pavots » est le premier volume. En 2009, il a été élu Membre de la Royal Society of Literature. En dehors des nombreux articles publiés dans des revues scientifiques et littéraires en Inde, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, ainsi que plusieurs essais, il a publié six romans dont le dernier « Sea of Poppies » vient d’être traduit et publié en France sous le titre « Un océan de pavots » aux Editions Robert Laffont. Ses romans, « The Circle of Reason » (1986), « The Shadow Lines » (1988), « The Calcutta Chromosome » (1995), « The Glass Palace » (2000) et « The Hungry Tide » (2004) ont été publiés dans de nombreuses langues à travers le monde. Amitav Ghosh a reçu un certain nombre de distinction pour son œuvre littéraire : « The Circle of Reason » (Les Feux du Bengale) avait obtenu le Prix Médicis étranger en 1990 ; « The Shadow Lines », la Sahitya Akademi Award et le Ananda Puraskar ; « The Calcutta Chromosome », le Arthur C. Clarke Award (1997) ; « The Glass Palace », le Grand Prix pour la Fiction dans le cadre des Frankfurt International 62

e-Book Awards en 2001. « The Hungry Tide », le Hutch Crossword Book Award en 2006. « Sea of Poppies » a été sélectionné pour le Man Booker Prize en 2008, il a été co-récompensé avec le Vodafone Crossword Book Award en 2009 et co-récompensé par le Dan David Prize en 2010. Ses romans sur fond historique abordent des sujets universels tels que l’identité, les frontières, les nations, qui ne laissent pas le lecteur indifférent. Amitav Ghosh est un grand écrivain contemporain. • Pandit Hariprasad Chaurasia, Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres

L’ambassadeur de la France en Inde, M. Jérôme Bonnafont, a décerné le 9 novembre 2010 au flûtiste Pandit Hariprasad Chaurasia l’insigne de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, en reconnaissance de sa contribution à la diffusion de la musique classique indienne en France et dans le monde. Le coffret « Harisprasad Chaurasia et l’Art de l’improvisation » était également présenté lors de la soirée. Ce coffret, composé d’un livre et de deux disques, a été réalisé par le musicien français Henri Tournier, assistant de M. Chaurasia au sein du Conservatoire de musique de Rotterdam. Il a reçu pour cette oeuvre le prix « Coup de coeur » de l’Académie Charles Cros dans la catégorie « Collections ».

Décès • L’association Madhurya a la tristesse de nous apprendre le décès du maître de vina, Sri Trivandrum Kenkataraman, le 5 janvier, d’un accident de voiture. Il était venu dix fois en France, a donné une vingtaine de concerts, probablement la vainika qui s’est le plus produit en France. Son dernier concert fut donné au Musée Guimet le 15 mai 2009, une pure merveille. Le 1er janvier 2010, Sri Venkataram obtint le titre de Sangita Kala Acharya de la prestigieuse Music Academy de Chennai. Ce titre est une reconnaissance du grand travail de transmission du maître qui a enseigné dans plusieurs pays dont la France.

• Une autre grande âme s’est également éteinte, Sri S. Rajam, peintre, musicien, historien et chercheur. Des reproductions de ces œuvres ont servi à décorer le hall d’entrée de la Maison des Cultures du Monde pour les 7ème et 8ème Festivals Thyagaraja.

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• Un grand ami de l’Inde nous a quittés en la personne de Gérard Clot, professeur d’anglais mais aussi photographe et écrivain. Pour Gérard Clot, l’Inde fut en quelque sorte sa seconde mère. Il s’y rendait fréquemment depuis plus de dix ans, s’y ressourçait, y trouvait son inspiration pour ensuite écrire ou en rapporter des photos qui témoignaient de son désir profond et sincère de mieux la connaître pour mieux l’aimer. Si la spiritualité indienne n’a pas manqué de l’inspirer comme en ont témoigné plusieurs de ses expositions comme Sadhus et Temples de l’Inde, Les Jains de l’Inde, Ferveurs indiennes, les Indiens de tous horizons ont su aussi retenir son attention « Adivasis, tribus de l’Inde », « Femmes – Offrandes : Puja de l’Inde », « Regards de l’Inde », « Une Inde plurielle », « Inde, mes Indes », « Impressions du Tamil Nadu », « Calcutta, aussi », entre autres.

• Christian Petit qui fut professeur, agent de voyage, éditeur et écrivain était avant tout un passionné de l’Inde qu’il visitait depuis plus de trente ans. Engagé dans l’action humanitaire, il a suivi plusieurs projets de développement en Inde notamment. Nous lui devons plusieurs ouvrages autour de l’Inde : Bombay Victoria, New Delhi baby, Orissa ou les chasseurs de pluie, Les cerfs-volants de Bénarès, Le Songe du Taj Mahal et Le Taj Mahal au Clair de Lune à travers lesquels l’auteur faisait partager le lecteur son amour des femmes et des hommes de l’Inde dont il se sentait si proche. Christian Petit nous a quittés le 1er août 2010 à 65 ans.

« Seul un film peut rendre compte de la subtile subjectivité de l’être humain, une voix, une main, une touche de couleur sur la toile, des yeux regardant la progression d’une création… », explique Laurent Brégeat, le réalisateur qui a passé deux années de sa vie à filmer, à retrouver des amis et des témoins, regrouper des données inconnues, ou encore trouver des lieux emblématiques pour recréer le contexte sociologique et historique des artistes de la période postindépendance. Face à face avec l’artiste en pleine création, Laurent Brégeat a pu immortaliser leur travail. Quatre artistes, quatre destinées, quatre films - Akbar Padamsee, Works & Words (49’38” en HD video digital) - Sayed Raza, The very Essence (50’45” en HD video digital) - M. F. Husain, The Barefoot Pilgrim (51’37” en HD video digital) Ram Kumar, Nostalgic Longing (48’14” en HD video digital) Chaque artiste, à sa façon, raconte l’histoire de ses débuts, ses points de repères, ses challenges, se souvient des moments-clés de son parcours, de ses amis, analyse sa formation, ses influences, partage des pensées et des anecdotes.

Ses ouvrages, « L’Inde avant l’Inde » paru en novembre 2007 puis « L’Inde au corps » en mai 2008, ont fait l’objet de présentation, de lectures, d’entretiens au cours desquels Gérard Clot parlait avec passion de cette Inde qu’il avait intégrée en lui et qui ne l’oubliera pas. L’Ambassade a pu apprécier sa collaboration tant pour le magazine Nouvelles de l’Inde que pour l’agenda annuel auquel il a contribué par ses magnifiques photographies. Nouvelles de l’Inde n° 400

Sortie de films La Lalit Kala Akademi et son président, Ashok Vajpayi, viennent de produire une série de films « Living Legends of Indian Contemporary Art » sur les grandes figures de l’art contemporain indien. La première série de films sera suivie en 2011 par une autre série, jetant les bases d’un vaste projet culturel, les Archives de l’Art indien contemporain.

Laurent Brégeat a créé une importante source d’informations en mettant à la disposition des archives de la LKA le matériel tourné qu’il n’a pas utilisé pour ses films pour les étudiants, les critiques d’art, les journalistes, les universitaires... Bien que l’art contemporain indien soit aujourd’hui connu sur la scène internationale, aucun document audiovisuel récent n’était disponible à ce jour pour présenter ses artistes les plus importants. Au jour-d’hui, une étape a été franchie. ❑ 63


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