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Ambassade de l’Inde - MAI/JUIN 2011 - Numéro 402


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Editorial Sommaire FESTIVAL NAMASTE FRANCE • Récital de Santoor par Pandit Bhajan Sopori à l’auditorium du Petit Palais 3 • La route des Indes 4 • 15ème Festival de l’imaginaire/Exposition Patachitra du Bengale, à la Galerie Frédéric Moisan 5 • 15ème Festival Cinérail, la Route des Indes 6 • Danses du Manipur au 15ème Festival de l’imaginaire, à la Maison des Cultures du Monde à Paris 7 • Exposition “Les Troupes indiennes en France : 1914-1918 à la maison du 7ème arrondissement 8 • Une cour royale en Inde : Lucknow (XVIIIe -XIXe siècle) au Musée National des Arts asiatiques Guimet 9 • Exposition”Lucknow” au Miroir du temps d’Antonio Martinelli au Musée Guimet à Paris 10 • Confrontation 47, cinéma des Indes au Palais des Congrès à Perpignan 11 • Festival Armor India 2011 à Morlaix 12 • Récital de Qawwali par Mohd Ilyas et Ghulam Qutbuddin et leur groupe à l’Auditorium du Petit Palais 13 • La grande nuit carnatique - Paris 14 • Festival de l’Oh ! 15 • Clôture du Festival Namaste France Musée National des Arts asiatiques-Guimet à Paris 16 FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE • Tritha Sinha : une artiste à découvrir 17 • Peintures d’art rupestre 18 L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE • Le canal franco-indien, pour la peintre itinérante Maya Burman, son art et sa nationalité 19 • BNP Paribas fête le 150ème anniversaire de sa présence en Inde 20-23 AUTRE FACETTES DE L’INDE • Lancement du PSLV-C16 (lanceur de satellite polaire) • Lancement réussi du satellite indien de communication avancé GSAT-8 • “Recueillir la parole des artistes” DESTINATIONS A DÉCOUVRIR • Islam Nagar au Madhya Pradesh fondé par un soldat afghan • Chikamagalur au Karnataka : réveillez-vous et sentez le café • Gros plan sur le Karnataka LE COIN DES ENFANTS • Le paon de craie ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE REVUE DES LIVRES NOUVELLES DE L’INDE LE COIN DES ÉCHOS

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Dans ce numéro des Nouvelles de l’Inde, nous apportons à nos fidèles lecteurs un autre kaléidoscope fascinant d’histoires, de nouvelles et d’images visant à évoquer les couleurs, l’arôme et les parfums du récent festival célébré en France, résultant de la coopération et du partenariat culturels indo-français qui ont culminé dans le « Festival Namaste France » qui s’est clôturé le 28 juin 2011. Vous trouverez dans ce numéro des portraits de quelques artistes indiens célèbres, les importants jalons réalisés dans le secteur spatial indien, l’histoire de la BNP en Inde et beaucoup d’autres récits passionnants. L’Etat du Karnataka est présenté dans ce numéro dans le cadre de la série sur les Etats indiens. Notre revue des livres donnera à nos lecteurs une série de titres qui pourra leur donner des idées de lectures estivales.

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Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Tél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 45 24 33 45 E-Mail : c-pic@orange.fr Rédacteur en chef : Namrata Kumar, Conseiller (PIC) Assistante de rédaction : Viviane Tourtet. Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Laurent Brégeat, Morgane Cornet, Eunice de Souza, Habibata Dramé, E.B., Anindita Ghose, IBEF, India Travel Online, ISRO, Maison de l'Inde, Manon Maurin, Paul R. Michaud, Jacques Michel, Sofia Sharaq, Viviane Tourtet. Imprimé par : Imprimerie Henry 62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15 Mentions : Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information et Culture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde. Photo 1ère de couverture : Tapisserie de l'Atelier de la Martinerie.

Nous aimerions enfin remercier M. Jean-Louis Breton pour sa contribution à ce numéro avec la photo de tapisserie que vous pourrez admirer en page de couverture. Nous vous souhaitons de bonnes vacances, reposantes et régénératrices !

Namrata Kumar Conseiller (Presse, Information & Culture)


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FESTIVAL NAMASTE FRANCE RÉCITAL DE SANTOOR PAR PANDIT BHAJAN SOPORI À L’AUDITORIUM DU PETIT PALAIS, LE 25 JANVIER 2011 Cultural Relations (ICCR) en présence de l’ambassadeur de l’Inde, M. Ranjan Mathai. Pandit Bhajan Sopori compte parmi les figures importantes de la musique classique en Inde aujourd’hui. Né en 1948 à Srinagar au Cachemire, dans une famille de musiciens traditionnels, il a été formé au santoor par son grand-père S.C Sopori puis par son père Shambhoonath Sopori, reconnu comme le père de la musique dans l’Etat du Jammu et Cachemire. Bhajan Sopori a plus d’une corde à son arc puisqu’il est également musicologue, écrivain et poète. Il est l’un des rares artistes à avoir utilisé le santoor, seul, en concert. C’est dans le cadre du Festival Namaste France, que s’est tenu à l’auditorium du Petit Palais le 25 janvier, la veille du Jour de la République, l’extraordinaire récital de l’un des grands musiciens de santoor, Pandit Bhajan Sopori, sponsorisé par l’Indian Council for

leurs, composé la musique de plus de 5000 chansons dans plusieurs langues indiennes, en persan, arabe, entre autres. Pandit Bhajan Sopori est un musicien engagé, conscient qu’il pouvait transmettre par le biais de son art un message d’humanisme, issu de la tradition soufie, afin de susciter chez les jeunes un vrai sens de l’engagement et d’amour envers l’autre.

Le public, venu nombreux au concert et littéralement sous le charme de l’instrument et du jeu du musicien, ne sera pas surpris d’apprendre que Pandit Sopori a mené d’importantes recherches sur le Naad, le son, et l’aspect thérapeutique de celui-ci. Il a, par ail-

Il serait vain de vouloir mentionner toutes les récompenses que ce musicien a reçues jusqu’à présent pour sa contribution à la musique indienne car elles sont nombreuses. Sa prestation au Petit Palais a témoigné d’un haut degré de virtuosité. Il a ravi le public et a été à la hauteur de sa réputation. Il était accompagné de Dal Chand Sharma au packawaj, Duirjoy qui a fait une prestation remarquable au tabla, Tibet Baqal Aadil et Neethika Tikoo à la tanpura. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 402

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LA ROUTE DES INDES DU 7 MARS AU 30 JUIN 2011 Sous le haut patronage de l’Ambassade de l’Inde et dans le cadre du Festival Namaste France, « La Route des Indes : L’Inde s’invite en bibliothèque » a fait appel à une dizaine de villes afin de faire découvrir la culture indienne à ses habitants. Une douzaine de médiathèques a proposé aux habitants du Vald’Oise de créer plusieurs animations autour de l’Inde. Au cours de ce printemps 2011, les villes de Beauchamp, Beaumont-sur-Oise, Gonesse, Pierrelaye, Taverny, mais aussi cette année Andilly, Argenteuil, Goussainville et Saint-Prix, ainsi que la Maison des Loisirs et de la Culture de Groslay, l’agglomération de Cergy-Pontoise et le Conseil général du Val d’Oise ont proposé plusieurs concerts, spectacles, ateliers, expositions, rencontres, projections ou conférences, afin de permettre à tous d’approcher la culture indienne dans ses multiples aspects : danse, cinéma, musique, conte… Le 16 avril, la médiathèque de Coulanges à Gonesse, a accueilli Hélène Marionneau, pour des séances d’initiation à la danse indienne ouvertes pour les plus jeunes et les grands. Formée auprès de Madame Lalita Srinivasan en Inde pendant 3 ans, Hélène Marionneau a partagé sa passion en inscrivant ses cours de danse dans la symbolique de la culture indienne et en expliquant le sens de chaque geste, regard, expression, employés dans une danse. S’est tenue le 30 avril 2011 au Cinéma Jean Gabin d’Argenteuil, une conférence sur Bollywood et le cinéma indien par Loïc Chevalier, doctorant et spécialiste de l’histoire du cinéma. La conférence a été suivie de la projection du film Et Dieu créa le couple d’Aditya Ghopra en VOSTFR. Le centre culturel de la ville de Jouy-le-Moutier dans le Val-d’Oise 4

a organisé une conférence sur le thème de Bollywood et les musiques du cinéma populaire indien le 5 mai. Cette projection visait à montrer les spécificités du cinéma indien et les caractéristiques principales des musiques de ce cinéma et à faire découvrir les interprètes et compositeurs incontournables de Bollywood. Les 7 et 14 mai, la bibliothèque Joseph Kessel de Beauchamp et la médiathèque François Mauriac se sont parées des couleurs de l’Inde pour accueillir l’Amrat Hussain Trio, mené par le musicien multi-instrumentaliste Amrat Hussain au tabla et au dhola, accompagné du chanteur et musicien Babu Khan et d’Arif Khan au chant et aux castagnettes. La musique et les chansons indiennes ont été mises à l’honneur le 28 mai 2011 à la Bibliothèque Alexandra David Neel de Saint-Prix. Un magnifique spectacle composé de chansons populaires de l’Inde mais également extraites du cinéma indien a été proposé par le Groupe Manoharini France pour le plus grand plaisir des spectateurs. Le 10 juin, le cinéma Le Palace de Beaumont-sur-Oise a projeté « Une histoire de Bollywood » et fait (re)vivre la magie des films bollywoodiens, entre tragédie et comédie musicale, dans lesquels on voit les héroïnes danser et chanter pour leur bien-aimé. Les groupes Amrat Hussain Trio étaient présents ainsi que la danseuse Kamla Kumari. Les villes de Pierrelaye et d’Andilly ont reçu pour le plus grand bonheur des petits, la conteuse Annie Turel à la Bibliothèque principale Le Temps des Cerises et à la bibliothèque Jean-Marie Vijoux. L’occasion de faire découvrir les contes indiens en musique. Les contes ont été suivis d’un moment de détente autour de pâtisseries indiennes.

La médiathèque, Les Temps Modernes de Taverny a abrité l’exposition photos L’Inde vue par… Farid Belhadj. Dans cette exposition sur l’Inde haute en couleur, le photographe Farid Belhadj, se proposait de nous la faire vivre à travers les nombreux magnifiques portraits et paysages auxquels s’ajoutent ses dessins et ses notes. La médiathèque Joseph Kessel de Groslay a projeté sur grand écran le film « Coup de foudre à Bollywood » dans le cadre de la journée de l’Inde. La projection du film a été suivie d’un débat ayant pour thème le cinéma indien. La ville de Cergy-Pontoise a reçu dans sa bibliothèque d’Étude et d’Information le musicien, Bilal Khan, membre du groupe de musique de l’Amrat Hussain Trio lors d’ateliers d’initiation au tabla, instrument de percussion considéré en Inde comme l’un des plus nobles. Nous saluons l’initiative prise par toutes ces villes et centres culturels, petits, moyens ou grands, d’avoir, le temps d’une saison, fait rejaillir toute la diversité de la culture indienne à travers diverses animations et manifestations de qualité, et qui s’adressaient à tous les types de public. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 402


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© DR

15ÈME FESTIVAL DE L’IMAGINAIRE EXPOSITION PATACHITRA DU BENGALE, ROULEAUX PEINTS DES CONTEURS AMBULANTS À LA GALERIE FRÉDÉRIC MOISAN DU 10 AU 16 MARS 2011

La galerie Frédéric Moisan a présenté au public parisien du 10 au 16 mars, dans le cadre de Namaste France, une superbe exposition de rouleaux peints. Le Bengale dispose d’un riche héritage culturel et les patachitra ou conteurs ambulants perpétuent l’une des traditions populaires des villages du district de Medinipur à l’ouest de Calcutta. Formé du mot pata, terme sanskrit mais également bengali qui signifie étoffe et

du mot chitra qui signifie peinture, les patachitra peignent euxmêmes leurs récits sur des rouleaux qui mesurent parfois jusqu’à cinq mètres et qu’ils interprètent en chanson dans la rue pour les passants. La narration de ces récits chantéparlé (ou pater-gaan) répond à une gestuelle spécifique. En effet, le conteur se tient devant son public, tout en maintenant le rouleau à la verticale et à hauteur des yeux du

Le petit peintre du Rajasthan de Rajkumar Bhan

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spectateur. Il déroule le rouleau d’une main tandis qu’il désigne les éléments importants de l’autre. Les thèmes abordés sont mythologiques, historiques, religieux. Ils peuvent aussi bien être en rapport avec les deux grandes épopées indiennes, le Ramayana et la Mahabharata qu’avec des fragments du Gazi Pir ou encore aborder des thèmes très actuels comme la conservation des forêts, les menaces d’épidémies, les ravages du tsunami ou encore les effets du 11 septembre. Ces peintres exceptionnels utilisent uniquement des teintes naturelles qu’ils fabriquent eux-mêmes à partir de végétaux et de minéraux. Ils fabriquent également leurs propres pinceaux à partir de poils d’animaux fixés sur des brindilles et des grosses brosses. On observe auprès de nombreux chercheurs et amateurs d’art un intérêt grandissant pour cet art très discret mais cependant remarquable. ❑ 5


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Cette année avec le soutien de l’Ambassade de l’Inde à Paris et du Ministère des Affaires Etrangères du gouvernement indien et dans le cadre du Festival Namaste France, s’est déroulée du 15 au 22 mars 2011 au cinéma Le Reflet Médicis, 3 rue Champollion, dans le 5ème arrondissement de Paris, la 19ème édition du Festival Cinérail. Pour cette occasion, les trains ont revêtu les couleurs de l’Inde. Le Festival Cinérail présente depuis presque 20 ans déjà, une impressionnante série de courts et longsmétrages réalisés à travers le globe. Ce Festival rend hommage au train qui fait depuis longtemps maintenant partie intégrante de la société indienne. C’est à travers le cinéma, autre composante essentielle de la société indienne et par le biais de chefs-d’œuvre aussi bien du cinéma indien que du cinéma occidental, que se concrétise cet hommage.

Le monde d’Apu du grand réalisateur Satyajit Ray, Dil Se de Mani Ratnam, Train to Pakistan de Pamela Rooks, Parineeta de Pradeep Sarkar, Sholay de Ramesh Sippy ou encore Gandhi de Richard Attenborough, La Route des Indes de David Lean et Nocturne Indien d’Alain Corneau, sont quelquesuns des films ayant illustré la splendeur du cinéma indien lors de ce festival. Pour cette édition 2011, le Président du jury n’était autre que le célèbre réalisateur indien Vijay Singh. Parmi les 600 courts-métrages proposés, 60 ont été sélectionnés par le jury présidé par Vijay Singh. Ce fut également l’occasion pour lui de présenter son tout nouveau film qui s’intitule « India by Song » lors de la soirée d’ouverture au cinéma L’Arlequin en présence de Mme Namrata Kumar, Conseiller (Presse, Information et Culture) de l’Ambassade de l’Inde à Paris.

© Antonio Martinelli

19ÈME FESTIVAL CINÉRAIL, LA ROUTE DES INDES, DU 15 AU 22 MARS 2011

« Ce qu’on aime […] c’est aller au cinéma comme on monte dans un train avant un long voyage » (Etienne Mortini, délégué général de Cinérail) ❑

Le petit peintre du Rajasthan de Rajkumar Sharma

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DANSES DU MANIPUR AU 15ÈME FESTIVAL DE L’IMAGINAIRE À LA MAISON DES CULTURES DU MONDE À PARIS, LES 24, 26 ET 27 MARS 2011 ET À L’OPÉRA DE LILLE DE 25 MARS 2011

Au programme, un groupe de talentueux danseuses et danseurs ont fait revivre la culture indienne en présentant le Manipuri, ou plus précisement le Rasa Lila, l’une des six danses classiques emblématiques de l’Inde. Il était accompagné par plusieurs musiciens expérimentés tels que Padmashri S. Guru Thanil Singh, maître du tambour pung, Guru L. Lakpati Singh, le meilleur chanteur de Nata Sankirtan et Guru N. Shyamchand Singh, maître du cholom, danse des tambours, venus avec leurs disciples. Communément dansé en l’honneur du dieu Krishna et de ses amours

avec sa bien-aimée Radha, le Manipuri est dansé dans l’État du nord-est de l’Inde et met en scène deux danseuses, l’une représentant Krishna, l’autre la bergère Radha, la favorite de Krishna. Différente types de danses ont été présentés durant le spectacle : le Manipuri, le Dhol dholok cholom et le Sankirtana, chaque danse renouant avec la tradition indiennne et l’expérience spirituelle qui lui est propre. Par exemple, le Manipuri est souvent interprété sur les parvis des temples lors des différentes fêtes religieuses, tandis que le Sankirtana correspond à une autre forme rituelle de l’hindouisme vishnouite particulière du Manipur. Le Manipuri met en scène des danseuses, en costumes de bergères, portant une jupe de forme cylindrique généralement de couleur rouge et verte pour Radha s’exprimant avec grâce par des séries de mouvements circulaires, tout en ondulations.

© MCM

Sponsorisé par l’organisme culturel Indian Council for Cultural Relations (ICCR), l’ensemble Ranganiketan, dirigé par W. Amarjit Singh, s’est produit autour de quelques grands maîtres, à la Maison des Cultures du Monde les 24, 26 et 27 mars à Paris et à l’Opéra de Lille le 25 mars dans le cadre du Festival Namaste France mettant les danses du Manipur à l’honneur.

qui interprètent en cercle, vêtus de dhotis et de turbans blancs une danse en cercle. Cette danse encore peu connue du public est présente dans de nombreuses étapes de la vie des hommes et a beaucoup plu à l’audience, témoin de la beauté du spectacle et des poèmes récités par le chanteur. L’ensemble de la troupe a assuré quatre spectacles de grande qualité et a conquis un public enthousiaste et émerveillé par tant de grâce, de maîtrise et d’harmonie. ❑

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Sur un thème plus sérieux, le Pala Kirtana ou Nata Sankirtana ou encore Sankirtana fait résonner les cymbales des musiciens danseurs,

© MCM

© MCM

Le Dhol dholok, appelé danse des tambourinaires est un jeu de tambours (dhol et dholok) dansé, au caractère viril et athlétique très affirmé. Cette danse est visible durant le festival annuel de Holi qui célèbre les exubérances de Krishna, le retour du printemps et la fertilité.

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EXPOSITION « LES TROUPES INDIENNES EN FRANCE : 1914-1918 » À LA MAIRIE DU 7ÈME ARRONDISSEMENT, DU 28 MARS AU 9 AVRIL 2011 A travers une série de photos, dessins, cartes postales et textes, l’exposition « Les troupes indiennes en France : 1914-1918 » a voulu rendre hommage aux soldats indiens venus de loin combattre et mourir en France lors de la première Guerre Mondiale. Cette exposition présentée dans le cadre de Namaste France par Douglas Gressieux et l’association culturelle franco-indienne « Les Comptoirs de l’Inde » dont il est le président, ont fait revivre au public l’histoire des troupes indiennes débarquées en France en septembre 1914. Cette exposition fait suite à l’ouvrage de M. Gressieux qui porte le même nom sorti en 2007. L’exposition s’est tenue du 28 mars au 9 avril à la Mairie du 7ème arrondissement de Paris avec le soutien de l’organe culturel du Ministère des Affaires Etrangères indien, en présence de l’ambassadeur de l’Inde en France, M. Ranjan Mathai, de Mme Rachida Dati, Ancien Ministre, Député européen, Maire du 7ème arrondissement.

Pour avoir connaissance de ces informations historiques, M. Gressieux et son association ont dû faire appel aux Britanniques et à la Commonwealth War Graves Commission. Leurs recherches se sont avérées fructueuses puisque l’Association a été en mesure de retracer l’historique de ces soldats : le corps d’armée indien, encore sous domination britannique, se composait de 100 000 hommes regroupés en deux divisions d’infanterie et deux divisions de cavalerie. Ces

soldats indiens ont dû s’adapter à un terrain et un climat hivernal très rude qui leur était inconnu. A la fin de la guerre, 10 000 hommes avaient disparu dans la boue des tranchées. Bien que cela fasse partie intégrante à la fois de l’Histoire indienne et de l’Histoire française, le destin de ces soldats reste encore très méconnu en France. ❑

Mme Rachida Dati, M. Douglas Gressieux, l’ambassadeur de l’Inde M. Ranjan Mathai

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UNE COUR ROYALE EN INDE : LUCKNOW (XVIIIÈME - XIXÈME SIÈCLE), AU MUSÉE NATIONAL DES ARTS ASISATIQUES GUIMET, DU 6 AVRIL AU 11 JUILLET 2011

© Musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon/RMN, Paris/Art Ressources, N.Y

Le festival Namaste France était également en partenariat avec le Musée des Arts asiatiques-Guimet pour l’exposition « Une cour royale en Inde » qui raconte deux siècles d’histoire coloniale (XVIIIème et XIXème) à travers la ville de Lucknow. Cette exposition reprend celle du Los Angeles County Museum of Art, présentée sous le titre India’s Fabled city : the Art of Courtly Lucknow. Le commissariat de l’exposition est assuré par le Président du musée Guimet, Jacques Giès, et Amina Okada, conservateur en Chef au musée Guimet, chargée du Département indien. A l’époque moghole, Lucknow était la capitale de la Province d’Awadh qui correspond aujourd’hui à l’Etat d’Uttar Pradesh. Lucknow était jusqu’en 1858 et l’établissement définitif du pouvoir britannique en Inde, un véritable centre culturel cosmopolite grâce aux nombreux échanges et rencontres entre Indiens et Européens. Cette grande cité d’Inde du Nord avait à l’époque éclipsé Delhi. Les artistes étaient

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nombreux à la cour et ont laissé beaucoup de traces. En observant les oeuvres d’art indien, on peut y sentir les influences européennes ; de même, les influences indiennes, en particulier celles de la miniature, se répercutent dans l’art européen. Cet art à la fois raffiné et éclectique est au centre de l’exposition. Près de deux cents œuvres provenant de collections privées et muséales du monde entier, mettent en scène cette formidable cité où se croisent artistes, représentants politiques, voyageurs… A travers des peintures à l’huile européennes mais aussi aquarelles, gravures, peintures de cour indiennes, textiles, parures, objets décoratifs, pièces d’orfèvrerie, verreries et bijoux ou encore photographies, l’exposition donne à réfléchir avec ces regards croisés sur un même objet, une ville. Le rappel de la mutinerie de 1857 qui eut lieu à Lucknow, épisode connu comme « révolte des Cipayes », place ces objets et concepts dans la perspective élargie de l’histoire coloniale. A partir de ce moment, les rapports entre Britanniques et Indiens changent et la ville de Lucknow entame son déclin. L’exposition s’articule en différentes sections. Diverses images mon-

trent d’abord la ville, son architecture, son histoire, la richesse de sa culture et de son patrimoine. Puis est détaillée la vie à la cour d’Awadh à travers peintures, photos, portraits. On peut y observer la vie des nawabs, comment ils ont repris les structures mogholes et créé des mécénats dont bénéficièrent de nombreux artistes. Les colons installés en Inde adoptèrent souvent les coutumes des maharadjahs indiens tandis que les hauts dignitaires indiens s’européanisaient. L’accent est ainsi mis sur le caractère cosmopolite de cette cité, les échanges culturels et sa beauté. La révolte des Cipayes est finalement évoquée, du point de vue britannique surtout, et le parcours s’achève avec le déclin de la ville. Cette exposition s’efforce de mettre en regard la vision européenne et la vision indienne pour éclairer les points où elles se confondent, ceux où elles s’éloignent et là où elles s’opposent. Ce passé glorieux, s’il a à jamais disparu reste dans les mémoires et a contribué à former une identité en Inde. Cette exposition repose donc sur un travail de mémoire et de restitution qui s’appuie sur des oeuvres d’art magnifiques et très variées. ❑ 9


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EXPOSITION «LUCKNOW », AU MIROIR DU TEMPS D’ANTONIO MARTINELLI AU MUSÉE GUIMET À PARIS DU 6 AVRIL AU 25 JUILLET 2011 C’est dans le cadre du Festival Namaste France et avec le soutien de l’Ambassade de l’Inde de Paris que le Musée national des Arts asiatiques-Guimet, accueille cette année plusieurs expositions temporaires mettant l’Inde à l’honneur. L’occasion pour chacun de partir à la découverte de ce grand continent au travers l’exposition Lucknow, au miroir du temps, présentée par le photographe de renommée internationale et diplômé d’architecture, Antonio Martinelli. Commençons tout d’abord par prendre un peu de hauteur pour découvrir au 3ème étage du musée une très grande photo en noir et blanc de l’Husainabad Imambara, image emblématique d’un des monuments les plus connus de Lucknow. L’image placée au centre de la pièce fait l’effet d’une porte d’entrée donnant accès sur la deuxième partie de l’exposition qui se situe un étage au-dessus, dans la salle Rotonde où l’on découvre la collection de photos. D’entrée, chacun se laisse vite transporter par les paysages de Lucknow imprimés sur différents formats et en noir et blanc. Cette première partie de l’exposition qui se fait par voie d’affiche, présente à hauteur d’homme les photographies d’Antonio Martinelli et un peu plus bas sur des panneaux commentés les anciennes images

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de Lucknow prises par des photographes professionnels du XIXème. Ce choix de présentation ingénieux, facilite ce va et vient permanent entre le Lucknow révolu et celui d’aujourd’hui. Ajoutons à cela, que le regard neuf d’Antonio Martinelli sur ces paysages urbains permet indéniablement d’établir une passerelle entre le passé et le présent et de témoigner des changements, des dégradations causées pas la révolte des Cipayes (1857), mais aussi des rénovations qui ont été apportées au fil du temps. Le spectateur est alors volontairement plongé dans la confusion, autour de laquelle se crée un climat d’atemporalité qui accompagne le spectateur jusqu’à la deuxième partie de l’exposition. La suite de l’exposition se poursuit au centre de la pièce, où une ancienne malle de voyage dans laquelle un écran numérique a été placé, fait défiler des photos de Lucknow. Le diaporama débute par d’anciennes images de la capitale (tableaux, aquarelles, dessins, aquatintes, gravures, photographies), qui disparaissent en fondu

enchaîné sur des photos contemporaines en noir et blanc pour évoluer progressivement sur la couleur. Placés au-dessus de la malle deux larges panoramas collés et assemblés de la ville de Lucknow constituent les pièces maîtresses de cette exposition et ne manquent pas d’apporter de nombreuses informations sur l’état du patrimoine de Lucknow. Enfin, de part et d’autre des panoramas, sont disposées huit photos. Sur la paroi de gauche, quatre photos de différents sujets du Kaiser Bagh qui font echo à l’un des deux grands panoramas suspendus offrant une vue depuis le Roshan-ud-Daula Kothi et sur la paroi de gauche quatre photographies représentant les résidences de Lucknow et de ses alentours. Et enfin, pour ceux qui auraient envie de prolonger l’exposition, le livre « Lucknow au miroir du temps », financé par l’Indian Council de for Cultural Relations (ICCR) présente les oeuvres exposées au musée. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 402


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CONFRONTATION 47, CINÉMA DES INDES, DU 21 AU 27 AVRIL 2011, FESTIVAL ORGANISÉ PAR L’INSTITUT JEAN VIGO AU PALAIS DES CONGRÈS, PERPIGNAN La 47ème édition du festival Confrontation de Perpignan a eu lieu au Palais des Congrès de Perpignan à l’initiative de l’Institut Jean Vigo du 21 au 27 avril. Le Ministère des Affaires Étrangères indien et les Archives nationales du film à Pune ont soutenu ce festival qui s’est déroulé dans le cadre de Namasté France. Environ soixante films consacrés à la représentation cinématographique de l’Inde ont été présentés cette année, regroupés sous différents thèmes. Les quatre grands thèmes abordés furent : – L’Inde éternelle – L’Inde impériale ; le viceroyaume des Indes britanniques – L’Indépendance ; l’Inde portedrapeau du Tiers-Monde – L’Inde actuelle. Ces thématiques avaient pour vocation d’illustrer la diversité d’un pays en perpétuelle mutation qui est aussi le premier pays au monde pour la production de films grâce aux célèbres studios Bollywood. Pour refléter la multiplicité de cette production cinématographique prolifique, le festival a projeté des films de tous horizons, en hindi mais aussi dans d’autres langues de l’Inde, des films étrangers et des documentaires. Les spectateurs ont ainsi pu voir les œuvres de grands réalisateurs indiens comme Satyajit Ray, Guru Dutt, Mira Nair mais aussi les films occidentaux des célèbres Jean Renoir, Fritz Lang, David Lean… Cette programmation hétéroclite visait à illustrer et confronter différentes approches et visions d’une Inde qui échappe facilement à toute définition fermée. Tous ces Nouvelles de l’Inde n° 402

points de vue tendent ainsi à donner une image et une idée les plus complètes possibles d’un pays fascinant. Afin de définir au plus près le cinéma indien, des tables rondes ont été organisées. Elles ont rassemblé des professionnels du cinéma (metteurs en scène, acteurs…), des critiques, des historiens du cinéma, pour discuter des projections. Les projections ellesmêmes étaient présentées par des spécialistes tels Jean-Claude Carrière qui a présenté son adaptation du Mahabharata pour le célèbre Peter Brook. Les visiteurs ont également eu accès à plusieurs expositions d’affiches de cinéma et de photos : Romance indienne de Georges-Emmanuel Morali, exposition d’affiches née de la rencon-

tre à Mumbai avec Shakti Samantha, réalisateur et producteur des années 60 ; Les Indiens et leur cinéma, l’histoire du cinéma tamoul (Kollywood), exposition de photos de Vinoth Viajayaragavan ; l’exposition de peinture de Pichaya Manet. Confrontation est un festival qui a acquis sa réputation au fil des années sous l’impulsion de l’Institut Jean Vigo, cinémathèque qui existe depuis 1962. Ce centre de recherches et de documentation réfléchit chaque année sur les liens culturels entre cinéma et histoire. Le thème choisi cette année a particulièrement bien illustré cette volonté, avec l’Inde à l’honneur, succès et réflexion furent garantis. ❑ 11


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FESTIVAL ARMOR INDIA 2011, DU 27 AVRIL AU 15 MAI À MORLAIX Réalisé dans le cadre du Festival Namaste France et sponsorisé par l’organisme culturel Indian Council for Cultural Relations (ICCR), le pays de Morlaix a célébré pour sa 5ème édition le Festival Armor India qui s’est déroulé du 27 avril au 15 mai. Créé à l’initiative de l’association AADI de Morlaix, présidé par M. Jean-Claude Breton, ce festival a été l’occasion de rendre accessible à tous la culture indienne. Et plus spécifiquement la tradition soufie. De nombreuses manifestations culturelles de qualité ont été proposées au public et dans le cadre de Namaste France : une exposition de tapisseries autour du soufisme, un spectacle de danse, un récital de musique et chants qawwalis. L’exposition de tapisseries de l’Atelier de la Martinerie, inaugurée le 27 avril en présence de l’ambassadeur, M. Ranjan Mathai, du Maire de Morlaix, Mme Agnès Le Brun et de M. Breton, président de l’AADI, a été très admirée. Les tapisseries aux couleurs vives et de style contemporain ont été réalisées par des artistes françaises qui se sont inspirées de thèmes soufis et orientaux et du grand philosophe et poète indien du XVème siècle, Kabir. Le 30 avril a consacré un spectacle double où se sont invités à la fois

M. Jean Fleury, Premier Adjoint de la ville de Morlaix, Vice-Président à Morlaix Communauté, en charge du développement économique, Madame Agnès Le Brun, maire de Morlaix, l’ambassadeur M. Ranjan Mathai, M. Jean-Claude Breton.

la dévotion mystique des chants soufis présentés par les célèbres Qutbi Brothers et leurs musiciens dirigés par Mohd. Ilyas Gulam Qutbuddin et la danse favorite des cours mogholes, le Kathak, présentée par l’exceptionnelle danseuse Nandita Puri accompagnée de Ajit Kaikini Shoma et ses musiciens et chanteurs : Kalinath Mishra, Atul Arvind Phadke, Sameer Rao, Prajakta Pratap Gujar et Saylee Satyajit Talwalkar.

Nandita Puri

Les cinéphiles n’ont pas été ignorés, puisque la programmation prévoyait également la projection de 3 films dont « Kannathil Muthamittal », une comédie musicale dramatique réalisée par Mani Ratnam qui relie les deux thèmes sensibles de l’Inde : l’adoption et la 12

guerre civile, dans le cadre de Namaste France. Ont également été projetés « India by song », un documentaire de Vijay Singh qui présente les chansons de l’histoire de l’Inde et « Kashi », ville de lumière, réalisé par Christine et Michel Dessales qui présente la ville sainte de l’Inde, Varanasi. En dehors des animations présentées sous la bannière de Namaste France, le festival Armor India 2011 a proposé de nombreuses activités, conférences, ateliers, cuisine indienne… pour petits et grands, toujours aussi enthousiastes à venir découvrir et partager en famille, entre amis, ou avec les organisateurs, la culture indienne avec pour commencer un concert de musique classique indienne de l’Inde du Nord. Le trio d’artistes Henri Tournier, Prabhu Edouard et Pierrick Hardy ont dévoilé leurs talents de musiciens au travers un travail de création original. ❑

Les Qutbi Brothers

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S’est tenu le 28 avril 2011 à l’auditorium du Petit Palais le récital de l’un des plus importants groupes Qawwali de la scène musicale contemporaine indienne, les Qutbi Brothers. Composé de Mohammed Ilyas - leader du groupe – et Ghulam Qutbuddin - second leader - et de Fahim, Rais Khan, Rashid Ali, Mohammed Idris et Amjad Khan, les Qutbi Brothers, constituent à l’heure actuelle, l’un des groupes leader du style soufi. La musique Qawwali est un genre musical qui exprime une dévotion islamique soufie. Elle trouve son origine dans l’Inde du XIVème siècle et son fondateur serait Amir Khusrau Dehlavi. Né à Delhi dans le milieu des années 60, Mohammed Ilyas est l’un des descendants de l’une des illustres familles de la Sarawa Gharana. Il est l’héritier d’une tradition vieille de plusieurs centaines d’années et a étudié avec les plus grands noms de la musique soufie tels que Miya Ramzan Khan Rangily, Ada Rang Sada Rang Masty Khan ou encore Muzaffar Khan.

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RÉCITAL DE QAWWALI PAR MOHD ILYAS ET GHULAM QUTBUDDIN ET LEUR GROUPE À L’AUDITORIUM DU PETIT PALAIS, LE 28 AVRIL 2011

L’incroyable talent des Qutbi Brothers s’exerce bien au-delà des frontières de l’Inde, le groupe s’est produit à travers toute l’Inde et à l’étranger. Ils ont également donné des représentations devant des personnalités indiennes de haut rang et entre autre l’ancien Président de l’Inde, Dr. A.P.G. Abdul Kalam. Lors de leur prestation au Petit Palais, Mohd. Ilyas & Ghulam Qutbuddin et leur groupe, ont interprété plusieurs morceaux respectant leur format habituel, les chanteurs principaux étant assis

devant jambes croisées tandis que les chœurs et les percussionnistes étaient à l’arrière. Accompagné du son de l’harmonium, du tabla et du dholak, Mohd. Ilyas a entonné plusieurs chansons de son répertoire composé de vers en langue ourdou repris par le reste du groupe et parfois accompagné de claquements de mains pour battre la mesure. Mélangeant à la fois chansons traditionnelles et morceaux improvisés, les Qutbi Brothers ont fait le délice des spectateurs venus nombreux au Petit Palais, ouvert de surcroît ce soir-là au public du musée. Leur prestation a longtemps été applaudie par des spectateurs véritablement conquis par le spectacle qui leur a été offert. Le groupe a ensuite reçu des bouquets de fleurs des mains de l’Ambassadeur de l’Inde, M. Ranjan Mathai. Les spectateurs ont quant à eux pu prolonger leur plaisir un peu plus longtemps et se créer quelques souvenirs en posant avec les artistes qui ont gentiment accepté de se prêter à l’exercice. ❑ 13


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LA GRANDE NUIT CARNATIQUE THÉÂTRE DU SOLEIL - PARIS CARTOUCHERIE DE VINCENNES DU 4 AU 5 JUIN 2011 Pour la 15ème édition du Festival de l’imaginaire qui a eu lieu sous la bannière de Namaste France, le Centre Mandapa en collaboration avec Kaleidans’scop et l’Ambassade de l’Inde à Paris a organisé une grande Nuit Carnatique au Théâtre du Soleil de la Cartoucherie de Vincennes du 4 au 5 juin 2011. Plus qu’un simple show, la Grande Nuit Carnatique s’est révélée être un gigantesque concert en trois volets. Les deux volets diurnes étaient composés de 4 concerts et le volet nocturne de 6 concerts. Chaque concert représentait environ 8 heures de musique Du début de l’après midi jusqu’au lendemain matin, ce ne sont pas moins de 25 artistes sponsorisés par l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR) et venus spécialement de l’Inde pour l’occasion, qui se sont succédés sur scène pour vous faire découvrir la musique de l’Inde du sud. La musique carnatique se réfère à la musique de l’Inde du sud par opposition à la musique hindoustanie qui caractérise la musique de l’Inde du nord. Elle tire non seulement son nom de la région géographique où elle a pris naissance, la région du Karnataka, mais aussi du sens du mot karnataka qui signifie pur, dans le sens de non altéré par les influences extérieures contrairement à la musique hindoustanie qui est majoritairement influencée par la culture arabe et perse. La Grande Nuit Carnatique s’est déclinée en trois cycles : – Le Samedi 4 juin de 14h à 22h se sont produits sur scène : Injikudi E.M. Subramaniam au nadasvaram, Lalgudi G.J.R. Krishnan au violon, 14

Ragini Chandershekar, danseuse de Bharata Natyam, B.Sivakumar à la vîna et l’ensemble de percussions Talavadyam composé de M.A. Easwaran au mridangam – N. Guruprasad au ghatam – Anirudh Athreya au Khanjîra – S. Kannan et B. Rajashekar au morsing. – La Nuit du 4/5 juin de 23h à 8h : Injikudi E.M. Subramaniam au nadasvaram, Dr. N. Ramani à la flûte murali, O.S. Thiagarajan, chant, B.Sivakumar à la vîna, Sukanya Chandru, chant et Lalgudi G.J.R. Krishnan au violon – Et le Dimanche 5 juin de 10h à 18h : Ragini Chandershekar, danse, le chanteur O.S. Thiagarajan, Dr. N. Ramani flûte murali,

Sukanya Chandru, chant, et le groupe de percussions Talavadyam composé de S. Thyagarajan et M.V. Chandershekar au mridangam – B.S. Purushotham au khanjîra – U.N. Giridhar Uupa au ghatam – B. Rajashekar au morsing. Avec : Smt Januma Krishnan, nattuvangam, Sudha Raghuraman, chant et Sylvie Lecerf, flûte murali. Au violon : P. Sundeer Rajan, S.D. Sridhar, H.N. Bhaskar, Poorna Vaidhyanathan. Au mridangam : J. Vaidhyanathan, S. Thyagarajan, M.A. Easwaran et M.V. Chander Shekar. Au ghatam : N. Guruprasad, U.N. Giridhar Udupa. Au khanjîra : B.S. Purushotam, Anirudh Athreya. Au morsing : S. Kannan , B. Rajashekar. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 402


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FESTIVAL DE L’OH ! LES 18 ET 19 JUIN 2011 Dans le cadre du Festival Namaste France, le Festival de l’Oh !, a mis parmi ses multiples programmations l’Inde à l’honneur et plus particulèrement le Gange. Les visiteurs ont pu se laisser porter par ce fleuve sacré et découvrir la diversité et la richesse de cet immense pays exclusivement les 18 et 19 juin 2011 dans plusieurs villes du Val-de-Marne : Valenton, Ablonsur-Seine, Sucy-en-Brie, SaintMaur-des-Fossés, Vitry-sur-Seine, Bonneuil-sur-Marne, Nogentsur-Marne, Mai-sons-Alfort ainsi qu’à Paris et Orly. Le temps d’un week-end, les berges se sont transformées en « escales » et ont accueilli un public familial autour d’une nouvelle thématique : le rapport à l’eau qu’entretiennent les habitants d’une région du monde. Les berges du festival ont accueilli de nombreux artistes indiens et français qui partagent cette même passion pour la danse et la musique indiennes. Nous avons retrouvé l’école de Lucknow, Gangâ par la compagnie Prana, le Bal des mots et Edith Albadejo et ses contes dansés lors de spectacles de danse kathak et kathakali, accompagnés de leurs musicens. La musique indienne a également été mise à l’honneur, notamment avec les Gitans Dhoad du Rajasthan, un groupe de musique à la confluence des cultures gitane, hindoue et musulmane ; le Jaïpur Kawa Brass Band composé d’une dizaine de musiciens, d’une danseuse et d’un fakir mêlant des instruments occidentaux… à la tradition indienne ; l’ensemble Latif Khan a ravi les passionnés de musique classique hindoustanie. Un salon de musique a permis au public de s’initier aux instruments de Nouvelles de l’Inde n° 402

musique indiens tels que le sitar, les tablas, le sarangi, le tambura etc. D’autres groupes, Sur Sudha, Divana et Somji DasGupta ont également fait partie de la programmation et nous ont initié à leur musique, du Rajasthan au Népal en passant par Calcutta. Plusieurs conférences au bord de l’eau ont été présentées lors du festival par d’éminents experts : Vandana Shiva, physicienne, philosophe et prix Nobel alternatif, Veer Badra Mishra, Ingénieur Grand Prêtre à Varanasi, primé par l’ONU, Yannick Barthe, sociologue et spécialiste des risques technologiques, Esha Sha, ingénieure environnementale et anthropologue, MarieMonique Robin, journaliste et réalisatrice, Robert Kandel, physicien du climat, Jean-Pierre Wauquier, Festival de l’Oh du Massif central, Philippe Boucheix, juriste et spécialiste du droit à l’eau et Emeline Hassenforder et Benjamin Nourry, de l’association « Entre Deux Eaux » et chacun des participants a eu à cœur de nous faire part des problématiques que suscite l’élément de l’eau pour l’homme et l’environnement. Enfin, les plus jeunes n’ont pas été oubliés, puisque le théâtre Hippocampe a organisé des spectacles de marionnettes kathputli dans un décor digne des mille et une nuits en mettant en scène la vie de la princesse Mira Baï. Le Kalam Ezhuttu a réalisé devant le public des représentations de la déesse Bhadrakali avec des poudres végétales. Des démonstrations d’art martial, le kalaripayatt et des expositions photographiques en plein air autour du thème du Gange présentées par Rémi Hostekind et Frédéric Soltan ont également eu lieu.

Ce festival a également fait l’objet d’un travail de réflexion pour plusieurs classes de collégiens, issues d’établissements divers, qui ont travaillé à l’élaboration de projets pédagogiques sur le thème de l’eau. Parmi les nombreux thèmes proposés, certains avaient directement trait au Gange et bien d’autres aux bienfaits de l’eau qu’il faut à tout prix préserver. L’exposition des collégiens s’est tenue dans le Val-de-Marne du 17 mai au 10 juin 2011 où étaient présents 1750 élèves visiteurs, les 350 élèves engagés dans le projet, les 140 professeurs participant au projet, ainsi que des acteurs de l’eau et des personnalités locales. Des échanges internationaux ont également été organisés par Monsieur Olivier Meïer, le directeur du Festival de l’Oh ! pour permettre à des étudiants de réfléchir sur les problématiques de l’eau en ville. Cet « atelier international des jeunes chercheurs en environnement » s’est déroulé du 6 au 10 juin 2011. Une programmation chargée et passionnante ! ❑ 15


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M. Suresh Goel, l'ambassadeur M. Ranjan Mathai et M. Jacques Giès.

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quelle nous devons notamment la création de l’Indira Gandhi National Centre for the Arts à New Delhi. - Abid Hussain, économiste et ancien ambassadeur de l’Inde à Washington. - Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Inde

Un auditoire attentif.

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Le Festival Namaste France s’est achevé dans la soirée du mardi 28 juin, de manière simple et conviviale, par un séminaire organisé au Musée national des Arts asiatiques-Guimet, avec le soutien de l’Ambassade de l’Inde en France et de l’Asia Centre à Paris, suivi d’un cocktail. Durant cette soirée, nous avons pu croiser de nombreuses personnalités importantes de la culture indienne et française mais également de la diplomatie et de l’économie en France. Son Excellence l’Ambassadeur de l’Inde, M. Ranjan Mathai ainsi que le directeur général du Conseil Indien des Relations Culturelles (ICCR), M. Suresh Goel, ont honoré la manifestation de leur présence. Après une introduction faite par Jacques Giès, président du Musée national des Arts asiatiquesGuimet, sont intervenus : - Kapila Vatsyayan, éminente personnalité culturelle indienne, à la fois artiste et historienne, à la-

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CLÔTURE DU FESTIVAL NAMASTE FRANCE MUSÉE NATIONAL DES ARTS ASIATIQUES-GUIMET, À PARIS, LE 28 JUIN 2011

M. Abid Hussain, M. Jean-Luc Racine, Mme Kapila Vatsyayan et M. Claude Blanchemaison.

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ainsi qu’en Russie et représentant de la France au Conseil de la Fondation Europe-Asie. Le tout s’est déroulé sous la forme d’un débat, avec pour thème « Culture indienne et Culture française à l’heure de la mondialisation », encadré par M. Racine dans le rôle de modérateur. Pendant cette année passée sous les couleurs de l’Inde, les Français ont pu approfondir leur connaissance de la culture indienne, la découvrir pour certains et avoir l’impression de voyager tout en restant en France. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 402


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FENÊTRE FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE INDIENNE TRITHA SINHA : UNE ARTISTE À DÉCOUVRIR

À qui appartient cette voix transcendante aux notes et aux rythmes exotiques ? C’est à la ravissante Tritha que nous la devons ! La chanteuse et musicienne de nationalité indienne nous fait découvrir la musique classique indienne sur laquelle elle s’est longuement entrainée, pendant plus de 18 ans pour être précis, et pour laquelle elle a obtenu le titre de chanteuse professionnelle. Autant à l’aise avec sa musique classique indienne qu’avec Bjork, Janis Joplin, Abida Parveen et Aretha Franklin, elle a

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su inventer son propre style de musique mi contemporain-mi classique. Depuis son plus jeune âge, Tritha enchaîne les plateaux de télé et remporte même un concours de musique télé Close Up Antakshari (Zee Tv), organisé au niveau national, à Mumbai. Jusqu’à son premier show en 2001, où elle a chanté pour l’ouverture de l’Indipop et des artistes Bhangra à l’université StXaviers à Kolkata. Le 5 décembre 2010, à l’occasion du Festival des Arts de Delhi, elle a donné un concert, qui a été commenté dans des termes élogieux « sublime et intense » et a été diffusé à la télévision. Elle s’est également produite à la Wiils Indian Fashion Week 2010 à New York. A chacune de ses représentations, Tritha est chaleureusement accueillie par son public et elle le lui rend bien, car ses représentations sont toujours pleines d’énergie, de spontanéité, de glamour et de splendeur. Lorsqu’elle joue en solo, elle a recours à plusieurs instruments de musique, son bol tibétain, sa tampura électrique, une guitare et un ordinateur Mac

jouant les thèmes qu’elle a composés. Ses chants sont principalement inspirés de musiques indiennes et de musiques jazz, folk ou électronique. La chanteuse a récemment passé du temps en Inde, où elle a collaboré avec des musiciennes aux horizons divers, avec qui elle a composé plusieurs morceaux de musique et des mélodies folk. Elle a démarré cet environnement musical pour créer une prise de conscience à propos du besoin vital d’émancipation des femmes en Inde. Ainsi, elle met en scène des chants et des musiques jouant de ses instruments de musique favoris pour défendre les femmes. Très appréciée pour sa musique et ses engagements, Tritha fait l’objet de nombreuses invitations, cérémonies, représentations, mariages, elle est également invitée lors de représentations dans des ambassades aux quatre coins du monde. Elle est actuellement en tournée à Delhi et sera en juin à Nantes. Elle prépare aussi un nouvel album qui devrait sortir durant l’été 2011. Affaire à suivre ! ❑ Sofia Sharaq et Paul Schneiter

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

PEINTURES D’ART RUPESTRE Dr Meenakshi Pathak, chercheuse et artiste diplômée de l’Indira Arts & Music University de Khairagarth en Inde a exposé ses peintures d’art rupestre à l’association Les Comptoirs de l’Inde du 13 au 29 mai 2011, 60 rue des Vignoles, Paris 20ème, en présence de Mme Satwant Khanalia, Deuxième Se-crétaire (Pol) de l'Ambassade de l'Inde. Ses œuvres sont des reproductions de peintures trouvées dans les grottes de Pachmarthi dans le Madhya Pradesh. Dr Meenakshi Pathak possède une centaine de petites œuvres sur papyrus et quelques toiles. La majorité des peintures rupestres sont de couleur blanche et rouge, parfois jaune. Ces couleurs ont été obtenues en frottant des pierres trouvées sur place et en mélangeant les poudres avec de l’eau et des liants. Les peintures dépeignent des chasseurs, des cultivateurs, des combattants et des cavaliers portant des armes métalliques. Elles représentent l’époque préhistorique et historique. Leur style va du naturaliste au symbolique ou abstrait. Les thèmes les plus abordés dans les peintures préhistoriques sont les animaux, à savoir le bison, l’éléphant, le gaur, l’antilope et le sanglier. Généralement, les chasseurs sont représentés en petits groupes avec des bâtons, des arcs et des flèches. Les humains sont, eux, représentés réalisant différentes activités comme les danses rituelles, les combats, la collecte du miel, les activités familiales, la musique. Dr Meenakshi a présenté plusieurs expositions individuelles sur diffé-

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rents aspects de l’art et a pris part à quasiment tous les travaux de terrain et séminaires sur l’art rupestre dans son pays. Elle organise également des ateliers pour éveiller une prise de conscience chez les

jeunes et préserver l’un des plus anciens patrimoines culturels de l’Inde. Avec l’aide de l’armée indienne, elle a pu protéger l’un des sites d’art rupestre dans le Ladakh. ❑

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L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE

L’artiste Maya Burman demande si son bindi de crystal est bien centré sur son front. De retour au pays pour assister au vernissage à Mumbai de son exposition individuelle de peintures, l’artiste basée à Paris illustre une curieuse dichotomie, et ses lunettes chics à la monture en corne qui contrastent avec le bindi voyant n’en sont qu’une esquisse. Née de parents artistes, du peintre indien Sakti Burman et de l’artiste française Maite Delteil, l’artiste marie dans son oeuvre des aspects de leurs deux styles. Burman vit à Paris avec son mari et ses deux enfants Ganesha et Leela. Elle voyage en Inde deux à trois fois par an, tout comme ses parents itinérants. Comme il se doit, à la résidence de Burman à Delhi, des tableaux du père, de la mère et de la fille se bousculent pour la place sur les murs et sur le sol de l’atelier. Les 40 et quelques oeuvres à l’encre et à l’aquarelle présentées à la Art Musings Gallery de Mumbai, forment une exposition intitulée Le labyrinthe d’un rêveur, la 10ème exposition individuelle de Burman en Inde. Elle a eu deux expositions individuelles en France et plusieurs expositions de groupe dans les deux pays. Pourtant, avec ses 15 ans de carrière en tant qu’artiste, Burman a connu un succès médiocre. Partageant son temps entre deux continents, sa vie entre deux cultures, le succès et la reconnaissance sont aussi partagés. Ce n’était pas donné à Burman de devenir artiste, insiste-t-elle. « Ce n’est jamais donné. Vous devez traverser beaucoup d’épreuves pour devenir une artiste », dit-elle et parle de comment elle a abandonné l’école d’architecture pour se lancer dans la peinture à l’âge de 26 ans parce qu’elle y était « entraînée ». Sans la base académique d’une école d’art, les inNouvelles de l’Inde n° 402

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LE CANAL FRANCO-INDIEN POUR LA PEINTRE ITINÉRANTE MAYA BURMAN, SON ART ET SA NATIONALITÉ

fluences de Burman sont sporadiques. Elles s’étendent des livres qu’elle lisait enfant dans l’atelier de ses parents, de la ville de Paris, de ses visites au musée, à l’art religieux dans les églises et à l’art médiéval. Elle n’a aucune prétention à intellectualiser sa pratique. Mais essayez d’aborder le sujet des privilèges des artistes « fille de » et sa réponse est très claire. « Les galeries ne sont pas des sociétés philantropiques. Elles ne peuvent assurément pas continuer à exposer mon travail sous prétexte que je suis la fille de mon père » dit-elle. Comme artiste, Burman fonctionne dans son propre monde. A 40 ans, elle est une jeune artiste, mais il est difficile de l’appeler une artiste « contemporaine » au sens où on l’entend aujourd’hui. Son penchant pour les motifs floraux, décoratifs déborde sur la tradition de l’Art Nouveau français des années 1980. Les motifs se tissent autour de formes centrales, évoquant la joie de vivre. La forte influence de la tradition de la miniature indienne et les riches couleurs héritées de ses parents, évoquent une impression de déjà-vu. Mais son originalité à notre époque est peut-être celle d’être anachronique. Burman est vieux jeu pour d’autres raisons. Elle exprime l’horreur à la

seule pensée d’utiliser la vidéo ou le multimédia. Ils ne sont pas assez « érotiques ». Comme quelqu’un qui peut travailler toute une année sur la même peinture, elle est aussi opposée à l’idée d’avoir des assistants dans son atelier. « Je suis une artiste parce que j’aime l’acte de peindre », répond-elle, à moitié exaspérée. « Je ne veux pas d’assistants pour m’aider à finir une toile pour aller plus vite. » Revenant au bindi, elle explique qu’il n’est pas qu’un accessoire. Sa quête d’identité est une ligne tangente importante pour sa recherche d’un idiome artistique. Burman raconte comment ses parents ne l’emmenèrent plus en Inde après l’âge de 10 ans car elle aurait payé alors plein tarif, ce qu’ils ne pouvaient pas se permettre en tant qu’artistes qui vivent laborieusement. Elle est partie seule en Inde à l’âge de 22 ans avec son sac-à-dos parce qu’elle était curieuse. Ce sens de l’émerveillement et de la découverte est toujours présent aujourd’hui. « Je suis une Parisienne qui est encore surprise de trouver autant d’écho en elle quand elle est en Inde », dit-elle. Mais elle ne s’engagera pas à être étiquettée artiste française ou artiste indienne. « J’appartiens à ce que je construis », dit-elle. ❑ Anindita Ghose 19


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BNP PARIBAS FÊTE LE 150ÈME ANNIVERSAIRE DE SA PRÉSENCE EN INDE BNP Paribas vient de célébrer le 150ème anniversaire de sa présence en Inde et Jacques Michel, CEO & Country Manager de BNP Paribas Inde rappelle quelle fut l’histoire de la banque en Inde. Il n’est pas inutile de rappeler en introduction que les grandes banques françaises des années 1860 vont très vite se développer à l’international ; la création de ces banques, fortement impulsée par les pouvoirs publics de l’époque, avait pour objectif d’accompagner les besoins croissants de l’industrialisation et de répondre aux besoins de financement du commerce international. Cependant, seul le Comptoir d’Escompte de Paris s’intéressera à l’Inde et sera pendant longtemps le seul établissement bancaire français présent en Inde ; en effet le Crédit lyonnais (fondé en 1863) ouvrira en 1895 des agences à Bombay et à Calcutta, agences qui seront fermées trois années plus

tard. Quant à la Banque de l’Indochine (dont le Comptoir d’Escompte de Paris était l’un des principaux actionnaires), elle ouvrira une agence à Pondichéry en 1878, mais il s’agissait davantage d’une présence politique que d’une présence commerciale. Dans quel contexte, les dirigeants du Comptoir prirent-ils la décision d’ouvrir une agence en Inde ? L’Inde étant largement contrôlée par la Compagnie des Indes Orientales, puis directement par la Couronne britannique après la Révolte des Cipayes intervenue en 1857/1858, l’arrivée d’une banque française n’était possible que dans le cadre d’une normalisation des relations franco-britanniques ; celle-ci fut menée par Napoléon III

en capitalisant notamment sur l’aide militaire précieuse apportée par la France à l’Angleterre lors de la Guerre de Crimée (1853). Ce rétablissement de l’entente francoanglaise conduit à la signature d’un traité commercial entre les deux pays en janvier 1860, traité qui ouvrait le vaste marché de l’empire colonial britannique. Par ailleurs, l’Inde était une économie importante et Calcutta, capitale politique et financière de l’Inde, se trouvait au centre d’un considérable mouvement d’échanges avec l’Europe ; le négoce international battait son plein avec des importations de tissus de laine et de coton, de vins français, de produits manufacturés et avec des exportations de jute, d’indigo, de co-

Le personnel de la banque

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ton, de céréales et de graines oléagineuses.

(marchands de coton) de Bombay crièrent au miracle.

En 1860, le Comptoir d’Escompte de Paris obtient du Ministère des Finances l’autorisation d’ouvrir des agences à l’étranger ainsi que l’autorisation de doubler son capital. C’est ainsi que le Comptoir ouvrira fin 1860 sa première agence étrangère (hors colonies) à Shanghai puis en décembre de la même année l’agence de Calcutta. La Chine et l’Inde, déjà pays phares en 1860 !

Le Comptoir ne pouvait pas laisser passer une telle occasion et c’est ce retournement de situation sur le marché international du coton qui est à l’origine de la décision de créer une agence à Bombay. De fait, les exportations indiennes de coton vers l’Europe passeront de 560.000 balles en 1861 à 11 millions en 1865 !

On sait que deux cadres de la banque (Mr Pietsch et Mr Davison) quittèrent Paris pour Calcutta où ils ouvrirent une agence en décembre 1860. On ne se rend pas compte combien le choix du Comptoir d’ouvrir en 1860 une agence en Chine et une agence en Inde était novateur. Marc Meuleau, dans son livre « Des pionniers en Extrême-Orient, histoire de la banque de l’Indochine » fait remarquer qu’il « s’agissait d’un pari audacieux, un tournant stratégique de première grandeur pour l’entreprise et une révolution dans le monde bancaire français » où l’on avait plutôt l’habitude de s’allier avec des établissements étrangers servant de correspondants. En 1862, certains actionnaires du Comptoir à Paris demandent l’ouverture d’une agence à Bombay qui est vu, selon les termes du procèsverbal de l’Assemblée des Actionnaires de l’époque, comme « le plus important centre commercial des Indes ». Au même moment, la Guerre de Sécession américaine provoque une onde de choc qui va atteindre l’Inde en 1862. A cette date en effet, le coton américain n’est plus livré dans les industries textiles du Lancashire et de Manchester. Ces dernières, aux abois, se tournent vers Bombay et son marché du coton. Les Kapuswallas Nouvelles de l’Inde n° 402

L’Inde était perçue comme un marché attractif non seulement par ses richesses mais aussi parce que les taux d’intérêts élevés laissaient espérer un meilleur rendement du capital investi ; néanmoins, l’histoire des banques en Inde sera marquée par de nombreuses crises. Le Comptoir connut sa première crise en 1865, lors de la fameuse crise du coton. En effet, dés la fin de la Guerre de Sécession, les Anglais reprirent leurs importations américaines de coton et ce fut la fin de la prospérité de Bombay. La Bourse s’effondra, entraînant avec elle de nombreuses banques. Les prix de l’or et l’argent chutèrent, provoquant une dévaluation de la roupie par rapport à la livre sterling. Bombay et Calcutta furent sévèrement frappés par cette crise ; sur les 46 « exchange banks » existantes, on n’en comptera plus que sept en 1867. Le Comptoir survécût cependant à cette crise. Le Comptoir accompagnait les besoins du commerce international des grands négociants, proposait des opérations de change et devint aussi l’une des banques chargées de gérer les importations des Autorités, opérations dont la bonne fin était garantie par des dépôts de lingots d’or ou d’argent. En cette fin de siècle, la concurrence est rude entre les banques à Bombay. Nous avons retrouvé le texte d’un accord de place signé le

1er décembre 1891 entre sept grandes banques, dont le Comptoir National d’Escompte, portant sur les pratiques et conditions à appliquer sur la place de Bombay. Ce type d’accord, non interdit à l’époque, montre que les banquiers de l’époque voulaient éviter les ravages d’une concurrence acharnée entre établissements s’adressant aux mêmes clients. Le Comptoir va devoir ensuite traverser la difficile période de la Grande Guerre au cours de laquelle 78 banques en Inde sombreront corps et bien entre 1913 et 1917. En 1924, la banque souffre des variations de la roupie mais les transactions se poursuivent avec l’Europe, l’Extrême-Orient et le Golfe Persique. Un des événements marquants de 1924 sera l’emménagement du siège dans les locaux de Bombay House, propriété du groupe Tata. Puis ce fut la crise de 1929 et, en Inde, les faillites de banques se multiplièrent entre 1929 et 1932. A dire vrai, le contexte n’était pas favorable aux banques. En effet les banques étaient peu règlementées, très peu contrôlées par les autorités et le marché interbancaire peu organisé. Ce fut une crise supplémentaire pour le Comptoir, mais une fois encore le Comptoir survivra à cette grande crise. Prenant la mesure des faiblesses du système bancaire indien, le gouvernement créa la Reserve Bank of India (RBI) en 1934. Le 1er septembre 1939 les divisions blindées nazies déferlent sur la Pologne. Le 3 septembre la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne hitlérienne. Une guerre qui allait déchirer toute l’Europe. Pour l’économie indienne l’effort de guerre demandé par le gouvernement britannique fut, au début, 21


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un coup de fouet pour l’industrie et le commerce. Mais bientôt ce fut l’incertitude, le marché noir et la désorganisation. Pour les petites banques ce fut l’hécatombe. Le CNEP (Comptoir National d’Escompte de Paris) entra dans la tourmente. M. Korts était à la tête de l’agence de Bombay. Ce dut être un cruel dilemme pour cet homme dont le père était anglais et la mère allemande. Toujours est-il que sur le plan professionnel il géra au mieux la situation. Les nouvelles de l’avancée allemande en France étaient suivies de près à Bombay et ce fut la panique lorsque l’armée allemande prit Paris le 15 juin 1940. Toutes les liaisons entre le Comptoir en France et l’Inde furent coupées et ce, à un moment où l’agence était prise d’assaut par une clientèle paniquée. La direction de Bombay parvint à faire face à la situation et peu après une liaison fut établie avec le CNEP de Londres. Jusqu’à l’entrée des armées alliées dans Paris, en 1944, Londres fera office de siège pour le Comptoir en Inde. En 1953, les dirigeants parisiens de la banque décident de faire l’ac-

quisition d’un immeuble à Bombay ; ce sera le French Bank Building qui est toujours propriété de la banque. Le nom de French Bank Building (FBB) s’était imposé naturellement car la banque était connue sous le nom de « The French Bank ». Le nom du Comptoir était difficilement prononçable par les palais indiens et cette appellation de French Bank résolvait ce problème réel de communication. En 1958, la banque décide d’ouvrir une Représentation à Delhi afin d’accompagner les accords financiers bilatéraux signés entre l’Inde et la France. En 1966, le Comptoir National d’Escompte de Paris et la BNCI fusionnèrent en donnant naissance à la BNP (Banque Nationale de Paris). Le nouveau nom de la banque qui était un sigle était une bénédiction tant l’ancien nom était difficile à prononcer. Et il y avait une nouveauté supplémentaire, le nouveau nom était inscrit dans un logo. Au milieu des années 1960, une prise de conscience collective, jusqu’au niveau des autorités politiques, s’empare de l’Inde. La ques-

tion de la place des banques dans l’économie est posée. Le gouvernement indien, dirigé par Indira Gandhi, décide la nationalisation de quatorze grands établissements bancaires qui intervient par ordonnance le 19 juillet 1969. Le gouvernement indien n’hésite pas à faire référence au modèle français dont les plus grandes banques sont publiques. La Reserve Bank of India fait par ailleurs injonction aux banques de drainer le maximum d’épargne, notamment auprès des couches moyennes de la société. L’objectif étant à la fois d’encourager l’épargne populaire et de donner davantage de ressources aux banques afin qu’elles puissent accroître le volume des prêts. Plusieurs agences sont ouvertes à ce moment-là à Calcutta et à Bombay. Au début des années 80, la part de marché des banques étrangères est faible, inférieure à 4%. L’exploitation est difficile car les banques étrangères ne peuvent pas recevoir de dépôts du secteur public et il est pratiquement impossible de disposer de ressources locales suffisantes pour répondre aux besoins des grands clients indiens. Néanmoins la banque reste confiante dans le potentiel du marché indien et transforme la Représentation de Delhi en agence. Au début des années 1990, Paribas est une banque active en Inde notamment dans les ECB (External Commercial Borrowing) ; Paribas joue également un rôle important en accompagnant les entreprises indiennes qui veulent être cotées sur les bourses étrangères. Les excellentes relations que Paribas, grâce à son expertise reconnue, développera auprès des grandes entreprises indiennes se révèleront utiles à la banque lors de la naissance de BNP Paribas en 2000. La banque restait ambitieuse en Inde et cherchait à accroître sa

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présence, ce qui passait par l’ouverture de nouvelles agences et dans de nouvelles villes. Les villes de Bangalore et de Pune apparaissaient alors comme des villes dynamiques et susceptibles de favoriser l’activité de la banque dans le segment des grandes entreprises. L’agence de Bengalore fut ouverte en 1995 en même temps que celle de Pune. Au même moment, la BNP fut à l’honneur en Inde en étant distinguée par le quotidien The Economic Times (premier quotidien des milieux d’affaires en Inde) comme la banque étrangère la plus profitable. Le 31 décembre 1996, l’agence d’Ahmedabad, autre ville industrielle en pleine croissance, est ouverte, et en 1998 c’est l’agence de Chennai qui est inaugurée. En 2000, BNP devient BNP Paribas. En Inde, la banque prend conscience du potentiel de développement du marché financier et le tout nouveau groupe BNP Paribas porte un regard nouveau sur ce marché prometteur. Les différents métiers de BNP Paribas vont alors commencer à prospecter le marché indien et réaliser que la taille et la complexité de ce marché nécessitent de s’allier à de solides partenaires locaux. C’est ainsi que naîtra, en 2001, SBI Life, la première joint-venture indienne de BNP Paribas dont BNP Paribas Assurance sera actionnaire aux côtés de State Bank of India (SBI). La banque formera ensuite d’autres joint-ventures avec des groupes indiens connus tels que Sundaram et SREI. La banque deviendra aussi le premier actionnaire de Geojit BNP Paribas, un courtier actions bien connu des épargnants et investisseurs indiens. Aujourd’hui, BNP Paribas en Inde c’est près de 12.000 salariés, 3 fiNouvelles de l’Inde n° 402

Le nouveau siège à Mumbai

liales et 8 joint-ventures ; c’est surtout un ensemble de métiers partageant la même stratégie et les mêmes valeurs. Si l’on regarde de manière objective les différentes étapes du développement de la banque en Inde, on remarque que la banque a d’abord su accompagner les besoins de financement de ses grand clients négociants tout en adoptant une gestion prudente de ses risques ; ainsi la banque a-t-elle pu traverser les nombreuses crises financières ou économiques qui ont marqué l’histoire bancaire indienne. Au cours des dernières années, nos équipes indiennes ont réussi à développer des produits financiers sophistiqués afin d’être en mesure de répondre aux demandes de nos grands clients indiens et nous mettons également à la disposition de nos clients le vaste réseau international du groupe, car nos grands clients indiens sont et seront de

plus en plus présents sur les marchés internationaux. L’une des caractéristiques de la banque en Inde est d’avoir fait clairement le choix de développer des partenariats stratégiques avec des partenaires indiens de qualité et, lorsque je suis arrivé en Inde il y a un an, j’ai été frappé de la qualité des ces partenariats qui nous ont permis de déployer avec succès plusieurs de nos métiers en Inde. Nous avons la chance d’appartenir à un des rares groupes bancaires à être sorti renforcé de la crise financière et nous sommes solidement enracinés en Inde. Pour nous l’Inde dispose d’un véritable potentiel de croissance et nous mesurons bien, à travers nos clients, combien ce pays change rapidement. Aussi envisageons-nous avec confiance notre avenir dans ce pays qui est un pays véritablement stratégique pour notre groupe. ❑ Jacques Michel CEO & Country Manager BNP Paribas Inde 23


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AUTRES FACETTES DE L’INDE LANCEMENT DU PSLV-C16 (LANCEUR DE SATELLITE POLAIRE) Au cours de son 17ème vol consécutif réussi, le lanceur de satellite polaire (PSLV-C16) a injecté trois satellites, RESOURCESAT-2, YOUTHSAT et X-SAT (de l’Université Technologique de Nanyang, à Singapour) dans leurs orbites polaires héliosynchrones voulues le 20 avril 2011 à partir du Centre spatial Satish Dhawan (SDSC) à Sriharikota. Les trois satellites ont été placés dans les orbites visées avec haute précision. RESOURCESAT-2 construit par ISRO, le principal satellite est un

Le PSLV-C16 sur la plateforme de lancement

satellite de télédétection avancé pesant 1206 kg pour faciliter l’étude et la gestion des ressources naturelles. YOUTHSAT pesant 92 kg est un satellite commun pour des études stellaires et atmosphériques. X-SAT pesant 106 kg est un micro-satellite pour des applications d’imagerie construit par l’Université Technologique de Nanyang à Singapour (NTU).

Lancement du PSLV-C16

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RESOURCESAT-2 Immédiatement après l’injection du satellite, les deux panneaux solaires ont été déployés. Les trois caméras d’imagerie ont été orientées vers la Terre. Toutes les opérations et les contrôles de santé nécessaires avant d’allumer les trois caméras d’imagerie ont été accomplis de manière satisfaisante. La manoeuvre d’ajustement orbital a été effectuée avec succès le 22 avril 2011 et RESOURCESAT-2 est actuellement placé dans sa configuration orbitale finale dans une orbite polaire héliosynchrone avec un périgée de 813 km, une apogée de 825 km et une inclinaison de 96,78 degrés. L’opération des caNouvelles de l’Inde n° 402


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LANCEMENT DU PSLV-C16 (LANCEUR DE SATELLITE POLAIRE)

méras d’imagerie est planifiée pour commencer le 28 avril 2011. La première prise de vue le 28 avril devrait couvrir une bande de 3000 km de masse de terre depuis JOSHIMUT (en Uttarakhand) à KANNUR (au Kerala). YOUTHSAT La santé de YOUTHSAT est normale. Les deux charges utiles indiennes, à savoir l’imageur hyperspectral d’observation (LiVHySI) et le radar de radionavigation pour la tomographie ionosphérique (RaBIT) ont été enclenchés. Leur mission est satisfaisante. Le 29 avril 2011, la charge utile russe, l’Expérimentation de Radiation Solaire (SOLRAD) sera déclenchée.

Le PLSV-C16 en cours d’intégration

Le repérage, le contrôle, la commande et la réception de données de RESOURCESAT-2 et YOUTHSAT, le contrôle et les opérations de commande pour RESOURCESAT-2 et YOUTHSAT sont effectués du Centre de télémétrie, de suivi et de contrôle satellitaire d’ISRO (ISTRAC) situé à Bangalore et relié à un réseau de stations au sol à Lucknow, à l’île Maurice, Biak en Indonésie, Svalbard (Pôle nord) et Troll (Pôle sud). La Station Terrestre du Centre National de Télédétec-tion de Shadnagar (près d’Hydera-bad) a été préparée pour la réception des données de RESOURCESAT-2 le 28 avril 2011. Les données de la charge utile provenant de YOUTHSAT est en cours de traitement au Centre de Données Scientifiques Spatial indien à Bylalu (près de Bangalore).

Le PSLV-C16 vu du haut de la tour de service mobile

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XSAT L’université Technologique de Nayang (NTU) à Singapour a rapporté que la santé du satellite et la performance des divers soussystèmes à bord sont normaux. ❑ ISRO (Indian Space Research Organisation) 25


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LANCEMENT RÉUSSI DU SATELLITE INDIEN DE COMMUNICATION AVANCÉ GSAT-8 Le satellite indien de communication avancé GSAT-8 a été lancé avec succès aujourd’hui (le 21 mai 2011) à 2h08, heure indienne, par le véhicule de lancement d’Arianespace, l’Ariane-V, depuis Kourou, en Nouvelle-Guinée. Ariane-V a placé comme prévu le GSAT-8 en orbite polaire héliosynchrone (SSO) avec une apogée de 35 861 km et un périgée de 258 km et une inclinaison orbitale de 2, 503 degrés par rapport à l’équateur. La base de lancement d’ISRO à Hassan dans le Karnataka a reçu des signaux en provenance du satellite GSAT-8 immédiatement après l’injection. Les vérifications initiales faites sur le satellite ont indiqué un fonctionnement normal. Le satellite a été stabilisé selon trois axes. La première manœuvre critique de lancement en orbite du satellite GSAT-8 a été menée à bien à 3h58, heure indienne, le 22 mai 2011, avec la mise à feu du moteur Newton 440 à Apogée Liquide (MAL) à bord du GSAT-8 durant 95 minutes en dirigeant le satellite depuis la base de lancement à Hassan dans le Karnataka. Le satellite a été convenablement orienté avant le début des opérations du Moteur à Apogée Liquide précédant cette manœuvre critique. Avec cette opération du Moteur à Apogée Liquide, le périgée du satellite a été amené de 15 786 km. L’apogée est à 35 768 km et l’inclinaison de l’orbite par rapport au plan de l’équateur a été réduite de 2,5 degrés au moment de son entrée en orbite jusqu’à 0,5 degré à présent. La période orbitale ac26

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LANCEMENT RÉUSSI DU SATELLITE INDIEN DE COMMUNICATION AVANCÉ GSAT-8

tuelle est de 15 heures et 56 minutes.

nente de la base de lancement d’Hassan.

Lors de la seconde manœuvre de lancement conduite à 12h22, heure indienne, le 23 mai 2011, le Moteur à Apogée Liquide (MAL) à bord du GSAT-8 fut mis à feu pendant 35 minutes et 8 secondes en commandant le satellite à partir de la base de lancement d’ISRO, à Hassan. Avec cette mise à feu du Moteur à Apogée Liquide, le périgée du GSAT-8 (le point le plus rapproché de la Terre) a été élevé à 32 385 km. La hauteur de l’apogée (le point le plus éloigné) demeure à 35 768 km. L’inclinaison de l’orbite par rapport au plan équatorial a été réduit à 0,06 degré. Le GAST-8 a une période orbitale de 22 heures et 29 minutes. Le satellite sera à présent dans une visibilité radio perma-

La dernière manœuvre de lancement en orbite pour placer le GSAT-8 en orbite presque géosynchrone a eu lieu le 24 mai 2011. Le déploiement des deux panneaux solaires et des deux antennes s’est déroulé par la suite.

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Tous les systèmes à bord du satellite fonctionnent normalement. Conçus, assemblés et intégrés par l’Indian Space Research Organisation (ISRO), le GSAT-8 a une durée de vie dépassant 12 ans. Il augmentera énormément la télédiffusion, et plus particulièrement les services de radiodiffusion en direct, les services de réseau radio et autres services reposant sur le satellite. Hormis les réseaux de télévision et de radio, il va largement

accroître la capacité du pays dans les domaines de la télémédecine, la télé-éducation, la télévision haute définition, l’Internet, les recherches et le sauvetage, la gestion des catastrophes, etc. Il couvrira l’ensemble du pays dont les îles Andaman et Nicobar. Le satellite possède aussi une un service de renforcement satellitaire (GPS Aided Geo Augmented Naviation) ou charge utile GAGAN. Actuellement l’Inde possède sept satellites de communication, de l’INSAT-2E à l’INSAT-4CR qui fournissent 151 transpondeurs en bandes S, C, Ext-C et Ku. Cela sera le 14ème lancement de satellite de l’Inde à partir du Kourou, la 58ème mission d’Ariane et le troisième lancement cette année. ❑ Indian Space Research Organisation (ISRO)

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« RECUEILLIR LA PAROLE DES ARTISTES » Laurent Brégeat Né en 1953 à Boulogne-Billancourt, après des études d’architecture à l’ESA Paris, puis de cinéma à UCLA, Los Angeles, il travaille comme premier assistant à la mise en scène sur de grandes productions internationales auprès d’acteurs et de réalisateurs mythiques dont Samuel Fuller, son maître. Il réalise depuis une vingtaine d’années des séries et des films pour la télévision.

Recueillir la parole des grands maîtres de l’art contemporain indien, tel est le propos de Laurent Brégeat qui a suivi et filmé H. S. Raza, Akbar Padamsee, Ram Kumar et M.F. Husain : du haut de leur maturité, ces créateurs posent un regard rétrospectif sur leurs vies racontant, commentant, et réinterprétant évènements et œuvres pour dégager ce qui, au bout du compte est essentiel dans leur art. Ils s’y racontent avec sensibilité et expressivité : leur vie, leurs débuts, souvent difficiles, leurs dou28

tes, leurs succès, leurs rencontres, les évènements marquants qui ont jalonné leur existence. « Tout a commencé lorsque mon épouse, Raïssa Padamsee ellemême fille d’artiste, m’a vivement conseillé de filmer ces peintres, tous au moins octogénaires, avant qu’il ne soit trop tard. Il fallait absolument qu’un enregistrement de leur parole vivante, qu’une captation de leurs gestes de créateurs en action soient « gravés sur la pellicule » pour les générations futures. Ils ont tous révolutionné la création contemporaine dans leur pays. La liberté de leur art est parallèle à la liberté de leur nation. Les artistes d’aujourd’hui, particulièrement ceux de la nouvelle génération indienne et dont certains exposent actuellement au Centre Pompidou durant cet été 2011, leur sont redevables car, en biologie comme en art, il n’y a pas de génération spontanée. Je ne peux que déplorer que les organisateurs de l’exposition du Centre Pompidou n’en aient davantage tenu compte dans la pédagogie de leur programmation. Ashok Vajpeyi, le Chairman de la Lalit Kala Akademi à Delhi m’a soutenu contre vents et marées. Sans lui ce projet n’aurait jamais vu le jour. Ca n’a pas toujours été maté-

riellement facile mais il était pour nous impératif que les artistes, les étudiants et les amateurs d’arts de demain puissent bénéficier de ces témoignages. J’ai du reste fait don de tous les rushes non utilisés des films à la Lalit Kala Akademi pour ses archives. Pendant le tournage, j’ai voulu me faire le plus discret possible. Je ne pose pas de questions, je sollicite la mémoire. Pénétrer dans l’intimité créatrice d’un artiste tient d’une certaine façon du viol, c’est en tout cas ce que je ressens. Aussi ai-je filmé seul, à l’image et au son, ma camera placée dans l’atelier de l’artiste, filmant les étapes de la conception et de la construction d’une œuvre, le processus créateur en train de s’accomplir, sans autre explication qu’un geste silencieux ou une réflexion de l’artiste.

© LKA / L. Brégeat

« Living Legends of Indian Contemporary Art » est une série de 4 films produits par la Lalit Kala Akademi (National Academy of Art, New Delhi) présentant les artistes fondateurs de l'art contemporain indien dans une double perspective historique et biographique. S.H. Raza, The Very Essence ; Ram Kumar, Nostalgic Longing ; M.F. Husain, the Barefoot Pilgrim ; Akbar Padamsee, Works & Words : quatre « points de vie » qui se complètent et s’interpénètrent composant une fresque de la génération charnière de la postindépendance qui occupe une place majeure dans l’art contemporain et le marché de l’art international.

Ram Kumar

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S.H. Raza

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ou Goa sous la mousson, captivé par sa pensée sur l’esthétique et la philosophie et ses histoires si prenantes, car Padamsee est aussi un merveilleux conteur. J’ai dû poursuivre Husain, à 95 ans toujours imprévisible dans ses déplacements de Dubaï à Londres, de Londres à Milan ou au Qatar jusqu‘au miracle de la rencontre. Il m‘a dit son soulagement d’enfin pouvoir parler devant ma camera de son art et de sa vie de créateur au lieu d’être interviewé une énième fois sur les polémiques politiques le concernant. Plus que des portraits d’artistes, j’ai voulu faire des autoportraits, captés dans l’intimité de chaque créateur, révélant les multiples aspects tangibles et sensibles d’un artiste

M.F. Husain

tant un éclairage précis sur cette génération. Qu’ils en soient tous remerciés ainsi que les artistes. Je n’oublierai jamais le soutien et les conseils avisés de Raïssa, mon épouse. Sans elle, je ne sais pas si j’aurais eu la persévérance de porter ce projet à son terme. » ❑ Laurent Bréjeat

© LKA / L. Brégeat

Ces grands peintres m’ont donné ce qu’ils voulaient me donner et quand ils le voulaient. J’ai souhaité laisser du temps au temps, laisser la mémoire opérer sans la contraindre. Un souvenir ou une idée en appelle toujours d’autres. J’étais là, présent, immobile, à l’écoute. J’insistais parfois sur les gros plans du visage et des mains. Des inserts sur les détails. Les yeux et les doigts d’un peintre, ce qu’il y a de plus précieux. C’est en grande partie pour cette raison que j’ai passé deux ans à les filmer, d’interview en interview, approfondissant à chaque fois notre relation de confiance jusqu’au moment inespéré où chacun d’entre eux, à sa façon, s’est laissé filmer en train de peindre, sans feindre ni faire semblant comme on leur demande parfois de le faire, m’ont-ils dit. Je me souviens de moments de profonds silences, si chargés d’émotion et de spiritualité, passés avec Raza dans son atelier parisien où nous avions pris nos habitudes, dans sa retraite de Gorbio où je l’ai filmé des jours durant en train de travailler. J’ai été bouleversé par l’émotion de Ram Kumar visionnant avec une profonde nostalgie les rushes dans son atelier de New Delhi lui, si réservé, qui à la surprise générale, s’est tant livré. Moments privilégiés partagés avec Akbar Padamsee à Bombay, Paris

en train de créer. Durant ces nombreux mois passés à filmer, j’ai cherché à retrouver amis et témoins, à collecter méticuleusement des documents disséminés, localisant les lieux emblématiques de leur parcours afin de recréer le contexte sociologique et historique de ces grands artistes indiens de la postindépendance. Les analyses et interviews de critiques d’arts et d’écrivains tels que Yashodhara Dalmia, Geeta Kapur et Ashok Vajpeyi, de galeristes comme Arun Vadhera ou Dadida Pundole, d’amis et de collectionneurs comme le cinéaste Kumar Shahani ou le psychanalyste Udayn Patel, m’ont grandement aidé en appor-

© LKA / L. Brégeat

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Akbar Padamsee

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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

(c) Saurabh Saxena dans http://msg4saurabh.blogspot.com/2010/05/islamnagar.html

Islam Nagar se trouve à 11 kilomètres seulement de Bhopal. C’est une ville fondée par un soldat afghan du nom de Dost Mohammed. Il fut jadis employé en qualité de commandant de l’armée moghole de Mangal garh à Bhopal. C’était à l’époque où le dernier des Grands Moghols, l’empereur Aurangzeb décéda. Après sa mort, l’armée sombra dans le désarroi. Ceci fournit à l’Afghan une belle occasion d’usurper Mangal garh et Berasia. Bientôt une autre belle opportunité s’offrit à lui. La reine Gond vint lui demander son aide, voyant que son pouvoir était en progression. Son royaume avait été usurpé par ceux qui avaient tué son mari. Elle souhaitait s’en débarrasser et cherchait à se venger. Ceci représentait pour Dost Mohammed une chance inouïe d’accroître son pouvoir. Il l’aida et gagna sa gratitude et son soutien éternels. Il restaura son royaume et battit ses adversaires. La reine reconnaissante lui donna en cadeau une somme d’argent digne d’un prince ainsi qu’un village. Dost Mohammed était un homme patient. Ce n’était juste qu’une question de temps avant que la reine meure. A sa mort, il prit la tête de son royaume et établit sa capitale à Jagdishpur et l’appela Islam Nagar. Il décida alors d’exercer son influence et commença la construction d’un Fort et

Rani Mahal

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(c) Saurabh Saxena dans http://msg4saurabh.blogspot.com/2010/05/islamnagar.html

ISLAM NAGAR AU MADHYA PRADESH FONDÉ PAR UN SOLDAT AFGHAN

Chaman Mahal

palais afin d’asseoir clairement son autorité. Aujourd’hui, cette ville, jadis prospère, est une collection d’édifices architecturaux témoignant de sa gloire passée. Le Chaman Mahal ou Palais de Jardin est un beau bâtiment en grès rouge. Il se trouve au milieu de jardins luxuriants et de fontaines dans ce que l’on désigne sous le nom de Charbagh. Cela renvoie une image de sérénité paisible. Le palais possède de belles colonnes et des arches ornées de motifs floraux. Le Mahal évoque les palais moghols. Il possède un baradari spacieux et des niches sans prétention. Il y a un hammam ou bain royal et même un Sheesh Mahal ou Palais des glaces. Rentrez dans le Rani Mahal, qui a été construit comme résidence des reines et imaginez la vie qu’elles ont pu y mener. Certaines des anciennes structures des souverains Gond existent toujours mais dans un grand état de délabrement. Le Palais Gond s’effrite bien que des palais plus ré-

cents résistent mieux au temps qui passe. Ceci est un patrimoine qui sera sans aucun doute restauré un jour. En tout cas, c’est ce que l’on espère. Cela serait dommage si cela venait à se perdre pour la postérité. Par la suite Dost Mohammed déplaça sa capitale à Bhopal et Islam Nagar rentra dans l’histoire. En raison de sa forte proximité avec Bhopal, Islam Nagar est facilement accessible par avion, route et train et Bhopal possède de nombreux hôtels à différents tarifs pour les visiteurs qui souhaitent y séjourner. Pour plus d’informations, contacter : Madhya Pradesh State Tourism Development Corporation Ltd., Paryatan Bhavan, Bhadbhada Road, Bhopal 462 003. Tél : +91755-2778383/2774340,42,43,44. Fax : +91-755-2779476/2774289, E-mail : info@mptourism and site Internet : http:/www.mptourism. ❑ com Deepti Bhagat India Travel Online Vol. XIII N°16 Nouvelles de l’Inde n° 402


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© Man on Mission,en.wikepedia.org/wiki/File:Hebbe_Falls.JPG

Chikamagalur, la capitale indienne du café se trouve dans le sud-ouest du Karnataka à environ 250 km de Bangalore, et 1200 mètres d’altitude. Blotti dans une vallée luxuriante au sud des Baba Budan Giri Hills, c’est un lieu agréable par son climat tout au long de l’année mais la période d’octobre à mars demeure la meilleure pour s’y rendre. Elle est dotée d’une beauté naturelle, de collines verdoyantes et de chutes d’eau. Chikamagalur signifie « La ville de la jeune fille ». Apparemment Rukmangada (le chef légendaire de Sukrepatna) aurait donné cette terre comme part de la dot lors du mariage de sa plus jeune fille, d’où ce nom. Chikamagalur est célèbre pour ses plantations de café et ses bungalows de style ancien. Beaucoup de chaînes de magasins de café comme Café Coffee Day, Barista, Mocha, etc, achètent leur café à Chikamagalur. Savourez un café lors de votre visite et rapportez-en chez vous. Le parc naturel et réserve de Bhadra attire beaucoup de monde. Autrefois appelé « Jagara Game Reserve Sanctuary », il fait maintenant partie du Projet Tigre. L’attraction principale est le tigre mais si vous avez

Les chutes de Hebbe

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de la chance, vous pouvez apercevoir des léopards, des paresseux, des écureuils géants, des éléphants et des gaurs. Les observateurs d’oiseaux trouveront néanmoins le parc charmant. Si vous êtes patient, vous serez récompensé en apercevant le gobe-mouche noir, le vautour royal, le grand hibou cornu et la cigogne à bec pour n’en nommer que quelques-uns. Le parc abrite une large variété de papillons que l’on peut voir voler ici et là. Le mont Kallahatigiri (1875 mètres) domine le parc. Ainsi en dehors des amoureux de la nature, des randonneurs se rendent ici pour escalader ce sommet. Kemmanagundi (1434 mètres) est située à environ 55 km de Chikamagalur. C’est une station de montagne très prisée. Quelques chutes d’eau s’y trouvent que les touristes trouvent intéressantes ; les chutes de Hebbe et de Kallathi sont beaucoup visitées et photographiées. La roseraie et Raj Bhawan sont d’autres attractions. Les longues promenades et les randonnées faciles sont un moyen sûr de donner de l’appétit. Les levers et les couchers de soleil sont beaux. Tout cela se combine pour donner à Kemmanagundi le nom d’« Ooty du Karnataka ». De Kemmanagundi, vous pouvez voir toute les chaînes de Badabudan. Depuis Chikamagalur, les visiteurs apprécient les excursions à Kudremukh (1894 mètres) qui font le plaisir d’un marcheur. Kudremukh signifie “le Visage d’un Cheval” et la ville est appelée ainsi en raison du sommet qui a la forme d’un visage de cheval. Kudremukh est encore intact et riche en flore et faune. La colline de Kudremukh est parsemée de nombreuses grottes et de plusieurs chemins de randonnée. Comme le soleil se lève derrière les pentes vertes luxuriantes, arrêtezvous et admirez la beauté de la nature qui vous entoure.

© Dbachmann, en.wikipedia.org/wiki/File:Hebbe_Falls.jpg

CHIKAMAGALUR AU KARNATAKA : RÉVEILLEZ-VOUS ET SENTEZ LE CAFÉ

Temple de Vidyashankara

Srinageri est un lieu important de pèlerinage à Chikamagalur. Son Temple de Sri Sharadamba et celui de Sri Vidyashankara constituant le centre d’attraction. Le Temple de Sri Sharadamba est consacré à la Déesse du savoir, Saraswati. Construit en bois à l’origine, il a brûlé complètement et a été reconstruit dans le style dravidien. Le temple de Vidyashankara a été construit par le fondateur de l’Empire Vijayanagar. Sa caractéristique unique est qu’il possède12 piliers, chacun représentant un signe du zodiaque. Ils sont disposés de telle façon que les rayons du soleil tombent sur chacun d’eux à un moment spécifique de l’année. Chikamagalur possède un grand nombre de possibilités d’hébergement, dans des villas au milieu des plantations de café des Ghats occidentales. Profitez d’un séjour ici. Il est facile d’atteindre Chikamagalur depuis Mangalore (170 km) et de se rendre à Mysore également. Pour plus d’informations, contacter : Karnataka Tourism, No. 49, 2ème étage, Khanija Bhavan, Race Course Road, Bangalore – 560001 Tel : +91 80 2235 2828, Fax : +91 80 2235 2626, e-mail : info@karnatakatourism.org and site web : http:// www.karnatakatourism.org ❑ Deepti Bhagat India Travel Online Vol. XIII No. 04 31


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GROS PLAN SUR LE KARNATAKA Le Karnataka en bref • Après l’Indépendance, l’Etat de Mysore a été créé en 1953 puis élargi en 1956. L’Etat unifié de Mysore a été renommé Karnataka en 1973. Il se situe sur le littoral de la Mer d’Oman, encadré au Nord par l’Etat du Maharashtra et celui de Goa, à l’ouest par l’Andhra Pradesh et au sud par le Kerala et l’Etat du Tamil Nadu. L’Etat compte 29 districts. © Shadows - http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier: Bangalore_garuda_mall.jpg

• Le climat est de type tropical avec trois saisons majeures. Temps chaud et sec de février à mai, mousson de juin à octobre et un hiver qui s’étend seulement de novembre à janvier. • Les gouvernements qui se sont succédés ont compris l’importance de l’industrie au sein de l’Etat et ont su créer un environnement commercial favorable pour attirer les entités locales et étrangères. • Capitale : Bangalore. HubliDharwad, Mysore, Gulbarga, Belgaum et Mangalore sont les autres villes qui comptent le plus d’habitants, 40 % de la population réside dans ces 6 villes principales. • Superficie : 191 791 km2. • Population : 52,9 millions d’habitants (recensement de 2001), répartis en 27 millions d’hommes et 26 millions de femmes. Le Karnataka est le 9ème Etat le plus peuplé du pays. • Densité de population : 276 personnes au m2. • Langues : Kannada Tulu, Kodava, Hindi et Anglais. • Taux d’alphabétisation : 66,64 % en moyenne pour les hommes et les femmes. 32

Garuda Mall, centre commercial de Bangalore

Un Etat-clef Le Karnataka a émergé comme un Etat-clef avec des industries basées sur les connaissances comme l’IT (technologie de l’information), la biotechnologie et l’ingénierie. L’Etat est en tête des exportations IT et IteS qui ont représenté 16,3 milliards de US dollars pour 200809. Le Karnataka est la capitale scientifique de l’Inde avec plus de 100 centres de recherche et de développement et une des destinations préférées des sociétés multinationales avec plus de 150 entreprises de ce genre. Le Karnataka vise une croissance économique annuelle de 9% durant le 11ème plan quinquennal

(2007-2012). La plupart de cette croissance devrait venir du secteur secondaire pour lequel est attendue une augmentation de 10% par rapport à son taux actuel de 6-7%. Les ressources naturelles, la politique incitative et les infrastructures de l’Etat ont favorisé les investissements dans les domaines de l’IT, IteS, la biotechnologie, l’ingénierie, l’électronique, le textile… Le Karnataka est un important exportateur de logiciels. En 20092010, les exportations de logiciels à partir du Karnataka s’élevaient à 16 milliards de US dollars. Les exportations de BPO (Business Process Outsourcing ou Externali-sation de processus métier) s’élevaient à la même période à Nouvelles de l’Inde n° 402


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Le PNB de l’Etat était d’environ 59,1 milliards de US dollars en 2008-2009, soit une moyenne d’environ 11,8% entre 1999-2000 et 2008-09. Le PNB par habitant était de 1 020,4 US dollars en 2008-09 soit une hausse de 10,4% entre 1999-2000 et 2008-09. Cette augmentation a eu lieu grâce à la croissance des secteurs de la technologie et de l’énergie. Le PIB de l’Etat était lui de 51,6 US dollars en 2008-09 avec un taux de croissance de 11,5% entre 1999-2000 et 2008-09.

Infrastructures sociales

des sommets encore plus hauts par le biais de transformations, inspirées des universités américaines et européennes. Par exemple, les étudiants pourront, en milieu de semestre, non seulement troquer un cours contre un autre mais aussi changer d’université.

Médical Le Karnataka comprend 17 hôpitaux, 325 centres communautaires de santé, 659 dispensaires, 2193 centres de soins primaires. Le taux de natalité pour 1000 personnes est de 19,8 et le taux de mortalité est de 7,4 pour 1000 personnes. L’espérance de vie est de 63,1 ans pour les hommes et 67,4 ans pour les femmes.

Éducation

Culturel

L’Etat du Karnataka est un lieu d’accueil pour l’enseignement supérieur et accueille des établissements divers et variés : 16 universités, 133 facultés de médecine, 144 écoles d’ingénieurs, 207 établissements polytechniques, 712 établissements d’enseignement supérieur. 97 % de la population dispose dans un rayon maximum d’1 km d’une école primaire. Le gouvernement a mis en place un programme qui fournit une bicyclette à tous les élèves en classe de 4ème (8th Standard), étudiant dans des écoles publiques ou des écoles privées subventionnées. Désireux d’améliorer les opportunités au sein du système éducatif, il a mis en place un projet pour 2020. Le Karnataka est réputé pour son nombre considérable de débouchés professionnels. Le gouvernement va plus loin et cherche à atteindre

Bangalore, Mysore, Mangalore et d’autres villes sont équipés de plusieurs complexes sportifs. Le cricket, le football et le hockey sont les sports les plus pratiqués même si d’autres jeux sont aussi populaires. L’association de golf du Karnataka et le terrain de golf de Bangalore sont très connus dans l’Etat. Le Karnataka héberge de nombreux palais des congrès qui servent aux expositions comme le Palace Grounds et le Bangaluru International Exhibition Centre. Le Rangashankara et le Chitrakala Parishath constituent le centre névralgique de la culture à Bangalore où se déroulent les spectacles de danse, musique et théâtre. La construction d’un palais des congrès international avec une capacité d’accueil de 6 000 personnes est planifiée près de l’aéroport de Bangalore.

Institut National de Technologie à Surathkal, Mangalore

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© Electronixid - http://en.wikipedia.org/wiki/File:NITK_mangalore.jpg

3,2 milliards de US dollars avec une croissance de plus de 95% par rapport à l’année précédente. 35% des exportations de logiciels du pays sont réalisées par le Karnataka. Parmi les exportations importantes, citons encore la soie avec 184 millions de US dollars en 20082009. En 2006-07, le Karnataka faisait partie des Etats à la plus forte croissance économique et l’un des cinq Etats les plus industrialisés de l’Inde. L’Etat marque son originalité par sa bipolarité. De nombreuses forêts et réserves naturelles protégées ainsi que 5 parcs nationaux font partie de l’État, majoritairement tourné vers l’agriculture avec une population à 66% rurale. 55,6% des habitants du Karnataka sont des ouvriers agricoles. Sa capitale, Bangalore, est un centre industriel et technologique en plein essor. La ville a même été renommée « IT Capital of India » ou la « Silicon Valley de l’Inde ». Elle attire de plus en plus les investisseurs étrangers. Le Karnataka a attiré avec succès une main-d’œuvre qualifiée surtout dans le secteur des connaissances. Il fait partie des Etats qui produisent un nombre élevé de docteurs, d’ingénieurs et de techniciens médicaux. Cet Etat du Sud de l’Inde investit beaucoup d’argent dans les infrastructures industrielles à travers la mise en place de groupes industriels et de Zones Economiques Spéciales (ZEP). Ses infrastructures sociales, physiques et industrielles sont bien développées. Entre l’agriculture et l’industrie, il est intéressant de noter que certains habitants de la région travaillent au sein de petites entreprises locales. Le Karnataka est un espace touristique en mutation : il accueille de plus en plus de touristes du Sud de l’Inde, d’une part par le centre d’information et de technologie de Bangalore, d’autre part par l’écotourisme, très développé dans la région.


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Environ 7 des grandes banques indiennes sont originaires du Karnataka. Les districts d’Udupi et de Dakshina Kannada sont les deux plus importants de la région en ce qui concerne le système bancaire.

Transports • Réseau routier L’Etat est très bien desservi. Il est relié aux 6 Etats qui l’entourent et au reste du pays par un système autoroutier très développé. 14 autoroutes nationales traversent la région. Elles représentent 6% du réseau autoroutier de l’Inde. Le Karnataka State Road Transport Corporation (KSRTC), créé en août 1961, s’occupe des services de transport routier de l’Etat. La longueur totale du réseau routier du Karnataka a augmenté passant de 83 749 km en 1971 à 215 849 km en 2007. Le Projet d’amélioration des autoroutes du Karnataka avec l’aide de la Banque Mondiale vise à améliorer 2 375 km de route. • Aéroports L’Etat dispose de cinq aéroports intérieurs à Bangalore, Mangalore, Hubli, Mysore et Belgaum. Bangalore possède l’un des aéroports les plus importants du pays depuis mai 2008, l’Aéroport International de Bangalore, qui a reçu 9,9 millions de passagers en 2009-2010. L’aéroport de Mangalore accueille aussi des vols internationaux et a reçu 837 256 passagers en 20092010. Le gouvernement et le secteur privé ont proposé de développer des aéroports low-cost dans de nombreux endroits et la mise en place d’aéroports plus petits à Hassan Bellary et Gulbarga a également été proposée. Ces dernières années, le nombre de vols a augmenté. Sur la période 2006-07, le nombre de passagers sur les vols internationaux a doublé et les vols domestiques ont atteint 44%. • Ports D’autre part, le Karnataka possède 300 km de côte maritime. Il bénéficie d’un réseau portuaire consé34

quent : 10 ports mineurs (Karwar, Belekeri, Tadri, Honnavar, Bhaktal, Kundapur, Hangarkatta, Malpe, Padubidri, Old Mangalore) et un port majeur, le Nouveau Port de Mangalore. Le Nouveau Port de Mangalore a enregistré une hausse de 251% avec 7 659 EVP (équivalent vingt pieds) traités en 2009-10. • Réseau ferroviaire Le réseau ferroviaire du Karnataka est bien connecté aux autres régions du pays, en 2008-2009, il s’étendait sur 3 175 km. Cependant, il serait nécessaire d’agrandir le réseau à l’intérieur de l’Etat pour permettre aux voyageurs de se déplacer et aux transports de marchandises d’être multipliés. Le Karnataka Rail Infrastructure Development Corporation (K-RIDE) a été mis en place avec l’objectif de développer et d’implanter des projets d’infrastructure ferroviaire au Karnataka avec la participation du secteur privé dans la mesure du possible.

Infrastructures urbaines L’approvisionnement moyen en eau par personne dans les villes principales est de 108 litres d’eau par jour (47 à Bangalore). Dans le centre de la ville, le réseau est très dense avec une couverture de 85 à 90 %. Le ramassage des ordures est efficace dans les plus grandes villes du

Karnataka et le système d’égouts couvre environ 28% des villes les plus importantes. Avec la Jawaharlal Nerhu National Urban Renewal Mission (JURNUM), 46 projets ont été approuvés pour Bangalore et Mysore. Ces projets concernent les secteurs-clés du développement tels que les routes et ponts urbains, l’approvisionnement en eau, le drainage des eaux de pluie, le système d’égout et les transports urbains. Plusieurs projets ont été achevés entre 2006 et 2009 à Bangalore pour les routes, les installations pour l’eau, le système d’égout, le drainage des eaux de pluie.

Électricité et télécommunications • Électricité Le Karnataka est le numéro un en ce qui concerne l’instauration de projets hydroélectriques dans le pays et accueille 5 entreprises majeures d’alimentation électrique comme, par exemple la Bengaluru Electricity Supply Company ou la Mangalore Electricity Supply Company. En mars 2010, l’Etat du Karnataka avait une capacité électrique installée de 10 386,3 MW. L’Etat du Karnataka génère une part de 6 224,9 MW et c’est le Karnataka Power Corporation Limited (KPCL) qui la gère. 2 893,4 MW viennent du privé et 1 268 MW du gouvernement central. Les producteurs d’électricité indépen© Utkarsh Jha - http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Bangalore_Airport.jpg

Bancaire

L’aéroport de Bangalore

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• Télécommunications Rappelons que le Karnataka est le leader indien de la télécommunication et qu’il est le plus grand exportateur de logiciels. 27 178 061 habitants de l’Etat bénéficiaient d’un abonnement pour téléphone portable en juin 2010. 1 130 385 étaient abonnés au haut débit. Tata Indicom and Reliance, l’un des leaders sur le marché de la communication et grand groupe international s’est bien implanté à Bangalore et offre un service de réseau téléphonique sans fil qui permet une connection à Internet avec un téléphone fixe aux habitants de la capitale de la région. Les compagnies de téléphone les plus performantes ont leur réseau dans l’Etat.

Infrastructures industrielles Les infrastructures sont extrêmement développées dans cet Etat dans la mesure où l’industrie est en essor permanent. L’Etat a décentralisé au maximum les pouvoirs de décision aux villes, un peu partout. Les villes du Karnataka ont tiré profit de ces pouvoirs en créant des infrastructures appropriées pour les entreprises ayant recours à la sous-traitance. Les ressources naturelles, la politique incitative et l’infrastructure de l’Etat favorisent les investissements dans les secteurs de l’IT/IteS, la biotechnologie, l’ingénierie, l’électronique, l’automobile, le textile, l’agriculture et l’agroalimentaire. Des investissements significatifs ont été faits dans les infrastructures industrielles comme l’installation des groupes industriels et des Zones Economiques Spéciales ou encore des projets de Nouvelles de l’Inde n° 402

(c) Amarrg - http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/8/8a/CESCOM_Mysore.jpg

dants comme GMR, Jindhal et Bhoruka ont aussi des centrales électriques. Les centrales hydroélectriques et thermiques appartenant à l’Etat contribuent pour 5 697,7MW et les générateurs non conventionnels pour 527,2MW.

Bureau de la Chamundeshwari Electrical Supply Corporation (CESC) Basaveshwara Double Road, Kuvempunagar, Mysore

Partenariats Public Privé pour donner de l’élan au développement industriel. La New Industrial Policy, 2009-14 a pour but de créer un environnement propice au bon développement de l’industrie en prévoyant, d’ici 2014, des opportunités professionnelles pour 1 million de personnes, un renforcement de l’entreprenariat et met l’accent sur le développement des TPE et des PME. En raison des mesures progressives prises par le gouvernement, le Karnataka est devenu l’une des destinations-clés pour les investisseurs locaux et étrangers. Le secteur tertiaire détient la plus grande part de l’économie du Karnataka. Les services à la communauté et à la personne ont enregistré une croissance de 17,8% en un an. Le secteur secondaire a vu lui aussi sa croissance augmenter en 2008-09 principalement grâce à l’industrie manufacturière qui a augmenté de 14% entre 1999-2000 et 2008-09. • L’Industrie textile Elle est essentiellement basée sur la production de soie, de laine et de coton. Elle joue un rôle important car elle permet la création de nombreux emplois et l’exportation à grande échelle. Bangalore occupe la place de leader dans de nombreux secteurs. En plus d’être considérée comme la

“Silicon Valley de l’Inde”, la ville est aussi “la capitale du vêtement” car elle accueille de nombreuses entreprises textiles et représente 70 % de la production indienne de soie. Le gouvernement du Karnataka a créé 11 parcs textiles à l’image de ceux dédiés à l’Industrie de la technologie et d’Internet. La nouvelle politique concernant le textile, « Survana Textile Policy » s’étendra de 2008 à 2013 pour attirer de nouveaux investissements et doubler ses exportations. • L’industrie biotechnologique Le secteur biotechnologique de Bangalore se compose à lui seul de 180 entreprises et représente un cinquième des revenus issus de l’industrie biotechnologique indienne. 6 800 scientifiques sont impliqués dans la recherche biotechnologique. Le Karnataka a donné naissance aux institutions des sciences de la vie les plus reconnues du pays : l’Institut Indien des Sciences, le Centre Jawaharlal Nehru pour le progrès de la Recherche scientifique. La politique concernant la biotechnologie veut accroître la qualité des ressources humaines en soutenant les institutions d’éducation et de recherche ou en créant des infrastructures spécifiques comme des parcs biotechnologiques pour l’agriculture, les animaux ou la biotechnologie marine. 35


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© Haynd Blackey http://en.wikipedia.org/wiki/File:View_from_our_Balcony_-_Industrial_Mangalore.jpg

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Usine Mangalore Cheminals and Fertilizers

• L’industrie automobile Le Karnataka a une industrie automobile dynamique avec des investissements de plus de 713 millions de US dollars et un chiffre d’affaires de 489 millions de US dollars. Sur les 201 entreprises d’accessoires automobiles en Inde, 10 sont basées au Karnataka. Le gouvernement a mis en place des Parcs 36

Automobiles à Bidadi, Bangalore, Shimoga et Dharwar pour des unités d’accessoires auto et d’entretien. General Motors a mis en place un centre technique à Bangalore. Toyota, Volvo, TVS Motors ont créé des usines de fabrication de véhicules au Karnataka ce qui a conduit au développement d’unités d’accessoires impliquées dans la fabrication de pneus et autres pièces détachées dans la région de Bangalore-Hosur.

Investissements dans l’infrastructure En mars 2010, plus de 13,2 milliards de US dollars ont été investis dans l’accroissement des infrastructures industrielles du Karnataka. Environ 50% des investissements ont été distribués dans le

Politiques et mesures d’encouragement de l’État De nombreux projets et l’établissement d’objectifs à atteindre ont été mis en place au Karnataka. En 2007, la Nouvelle Politique pour les © http://automotivehorizon.sulekha.com/toyota-parts-division-startswork-on-engine-plant_newsitem_1343

• Agriculture/Horticulture L’Etat possède 60% de terres cultivables dont seulement 28% sont irriguées. L’Etat comporte 10 zones agro-climatiques. Le Karnataka est l’un des premiers producteurs de lait du pays ; ses principaux produits agricoles sont la canne à sucre, les céréales et l’horticulture. La canne à sucre est la première production de la région. En 2008-09, le Karnataka figurait parmi les 3 premiers producteurs de maïs, de graines de tournesol et d’oignons. Au Karnakata, environ 18 000 hectares environ sont destinés à l’horticulture depuis plus de 300 ans. Sur le marché floral, l’Inde occupe une très petite place. Depuis quelques années, le gouvernement indien a permis la mise en place « d’unités d’horticulture » pour la production et l’exportation de fleurs vers les pays développés. Ces unités ont été installées dans les grandes villes comme Delhi, Mumbai et Bangalore. Le Karnataka est le berceau de l’horticulture si nous prenons en compte le fait qu’il représente 75% de la production de fleurs du pays.

secteur de la production et la distribution d’électricité, puis viennent les réseaux routiers et ferroviaires. La nouvelle politique industrielle pense que la production est le moteur principal de la croissance économique. Le gouvernement veut ainsi créer un environnement qui conduit à une croissance industrielle, fournir plus d’emplois à la population, fournir une infrastructure de qualité à travers l’Etat, doubler les exportations, accroître l’intérêt porté au secteur des micro, petites et moyennes enterprises. La politique pour les nouvelles infrastructures se veut juste et transparente pour faciliter la croissance économique et encourager le partenariat public-privé. Cette politique se concentre sur les secteurs des infrastructures agricoles, l’éducation, l’énergie, la santé, les infrastructures industrielles, l’irrigation, le tourisme, les transports et la logistique, les infrastructures urbaines et municipales.

Construction de l'usine mécanique et expansion de l'usine de transmission par Toyota Kirloskar Auto Parts à Bidadi

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© Amrith Anandan - http://en.wikipedia.org/wiki/File:Mangalore_infosys.jpg

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Campus d’Infosys

Infrastructures insistait sur la mise en avant de certains secteurs dans le but d’améliorer encore plus leurs rendements : le tourisme, les marchés publics, l’irrigation ou encore les infrastructures urbaines et municipales. En 2009, la Nouvelle Politique Industrielle a énoncé son objectif : faire du Karnataka un Etat prospère par le développement des ressources naturelles et humaines, doubler les exportations. Pour équilibrer la proportion entre hommes et femmes et soutenir les familles défavorisées, le gouvernement a instauré une mesure innovante, « Bhagyalakshmi ». Ce programme qui peut être appliqué à deux filles au sein d’une même famille vivant en-dessous du seuil de pauvreté fournit un soutien financier au nom de l’enfant qui touchera la somme à l’âge de 18 ans, avec les intérêts.

tuts éducatifs, d’hôpitaux et de banques. A Bangalore, la population urbaine est de 6,2 millions et le taux de croissance de population par an est de 3,2 %. Le taux de chômage y est de 12,1 %. Mysore comprend 9 millions d’habitants avec une croissance de population annuelle de 1,7 % contre 3,1 % à Mangalore où la population est de 0,7 million. Bangalore est l’un des cinq plus grands centres d’activité technologique dans le monde.

Tourisme Le Karnataka « Un Etat De nombreux Mondes » possède divers lieux historiques, de nombreuses forêts denses et des lieux sacrés. Les sites d’Hampi et de Pattadakal

ont été inscrits au patrimoine mondial. Bangalore, en plus d’être un pôle industriel majeur, est aussi une ville où abondent des lieux touristiques incontournables. Le fort et le Palais de Tipu Sultan, les jardins botaniques de Lalbagh pour une promenade, un peu plus intellectuel, un détour par le Wisweswaraiah Museum of Science and Technology, dont le nom reflète les secteurs en plein essor de la région. De nombreux sites religieux, bien sûr, constituent une étape touristique. Les chutes d’eau les plus hautes d’Asie figurent au palmarès du Karnataka. Il s’agit des Chutes de Jog, de 243 mètres. Mysore devient une destination alternative à Bangalore pour le tourisme. La politique du gouvernement vise à faire du tourisme l’activité principale pour le secteur de l’emploi, générer des revenus et un moteur de croissance. Elle vise ainsi à placer le Karnataka parmi les deux destinations touristiques principales de l’Inde d’ici 2016-17. Les réseaux routiers et les commodités au bord des routes doivent être améliorés, les circuits et destinations touristiques développés. Les produits touristiques existants seront mieux promus et de nouveaux produits seront créés, etc… Des dispositions fiscales sont également envisagées pour faciliter l’implantation et le développement de l’industrie du tourisme au ❑ Karnataka. India Brand Equity Foundation

Bangalore, Mysore et Mangalore sont les trois villes principales du Karnataka. Bangalore est la plus grande ville de l’Etat. Mysore apparaît de plus en plus comme une alternative à Bangalore pour les services et le tourisme. Mangalore, elle, gagne de l’importance grâce à son large réseau de ports, d’instiNouvelles de l’Inde n° 402

© www.karnatakatourism.org

Villes

Pattadakal

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NOUVELLES L’INDE LE COIN DESDE ENFANTS LE PAON DE CRAIE Il était une fois un garçon qui vivait dans un village. Comme tout le monde dans le village, ses parents étaient très pauvres. La terre était sèche et dure, et personne ne pouvait y faire pousser des cultures. Il y avait quasiment pas d’autre travail à faire. Il restait si peu de riz que la mère du garçon ne pouvait en cuisiner qu’une poignée par jour, et même ce peu, il n’y en aurait bientôt plus. Il y avait un homme qui se débrouillait mieux que les autres. Il était le gardien de l’échoppe à thé sur le bord de la route, où parfois les voyageurs s’arrêtaient. C’était un homme gentil, et chaque jour, il donnait au garçon une tasse de thé pour laquelle il ne demandait rien en retour. Le garçon lui en était reconnaissant mais après un moment, il eut l’impression qu’il ne pouvait plus accepter l’aide de cet homme. Il décida de partir pour une grande ville chercher du travail pour qu’il puisse aider ses parents. Mais avant de partir, il voulut faire quelque chose pour le gardien de l’échoppe à thé. Il était doué pour les travaux manuels. Il prit donc de la craie et la réduisit en poudre à l’aide d’une pierre. Il ajouta de l’eau à la fine poudre de craie et fit un paon à partir de la pâte. Quand le paon eut séché et durci, le garçon se rendit à l’échoppe et le donna au tenancier. « Je suis trop pauvre pour vous remercier de votre gentillesse, dit-il timidement. Mais je laisse quelque chose pour vous. Quand je serai loin, tapez trois fois dans vos mains face à ce paon et regardez ce qui se passe. Prenez bien soin du paon et il vous portera chance. » « Bien sûr, bien sûr », dit le gardien de l’échoppe, ne croyant pas une minute que l’oiseau de craie ait une quelconque valeur. Le garçon quitta le village. Le paon s’assit en face de l’échoppe à thé. Un jour, un voyageur demanda au gardien de la cabane à thé d’où il tenait le joli

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paon. « Un pauvre garçon me l’a donné », dit le gardien de l’échoppe au voyageur. « Il m’a dit de frapper dans mes mains trois fois pour voir ce qui se passera. » Un des autres clients dit : « Frappez donc dans vos mains. Voyons ce qui se passe. » Le gardien de l’échoppe se sentit plutôt bête, mais il frappa dans ses mains. Soudain, le paon de craie se transforma en un véritable paon, fit la roue avec sa queue magnifique et se mit à danser dans la cour. Tout le monde était enchanté. Les clients le racontèrent à tous leurs amis et voisins, et bientôt une foule de gens commença à venir des villages voisins pour boire du thé à l’échoppe et regarder le paon danser. Au fur et à mesure que les ventes explosèrent, le gardien de l’échoppe devint cupide. Il fit danser le paon encore et encore. Finalement, un jour, le paon était si épuisé qu’il tomba et mourut. Le gardien de la cabane frappa dans ses mains jusqu’à ce qu’elles soient endolories, mais rien ne se passa. Le gardien de la cabane se sentait très honteux et ne savait pas comment regarder le garçon en face s’il lui arrivait un jour de revenir. « Je lui dirais qu’il est mort de manière naturelle », pensa-t-il. Quelques jours plus tard, le garçon était de retour. Lorsqu’il arriva dans un village voisin, il entendit l’histoire du paon danseur, ainsi que celle de sa mort. Il était très attristé. Quand il arriva à l’échoppe à thé, il prit une flûte et commença à en jouer. Le paon revint à la vie. Le garçon et le paon quittèrent le village, se promettant de ne jamais y retourner. ❑ 101 folktales from India Eunice de Souza Illustrations de Sujata Singh, Puffins Books

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

Pour la première fois le Salon Vinitech de Bordeaux s’est joint au SIFEL : les deux filières réunies ont donc parlé d’une seule voix. Diminution des intrants et traçabilité sont à l’ordre du jour. De nouveaux cépages sont à l’étude pour produire des vins moins alcoolisés. Certains outils portatifs peuvent se recharger par l’énergie solaire. La viticulture de précision ouvre de nouvelles voies et des alternatives au désherbage chimique. Le ‘’Forum des idées’’ a abordé le thème du marché indien et les tendances de consommation dans ce pays. Arcelor Mittal a proposé ses fils de palissage galvanisés. Premier producteur d’acier dans le monde, la société est présente dans plus de 20 pays; le groupe bénéficie d’une forte intégration verticale. Filiale du groupe AM, Wire Solutions fait partie des plus importants tréfileurs au monde : elle est le partenaire privilégié du monde agricole. La longévité et la qualité des fils Crapal n’est plus à démontrer ; le procédé de galvanisation est breveté. La durée de vie des tuteurs Crapal permet de les réutiliser plusieurs fois. Dans un récent numéro, la revue M i n o r a n g e ’’ à Bouygues a ‘’M consacré un long article à l’Inde, et rappelé qu’Alstom célèbre en 2011 un siècle d’activité dans ce pays. Il évoque l’usine de Vadodara dans le Gujarat. Des projets de barrages sont à l’étude dans l’Himalaya. Le centre de R et D Hydro d’Alstom est le deuxième plus grand après celui de Grenoble. Les turbines Pelton sont bien adaptées aux grandes différences d’amplitude des fleuves indiens. Riche en charbon, l’Inde dépend fort des hydrocarbures (cf la centrale à cycle combiné d’UTRAN). A Surat, ville des textiles, se trouve le grand marché aux saris en soie, en coton ou synthéNouvelles de l’Inde n° 402

tique. Le marché indien de l’énergie est en pleine effervescence. Suivent les commentaires de Sunand Sharma, PDG d’Alstom India et de Lalita Gupta, membre du conseil d’administration d’Alstom depuis 2010. Il y a du métro dans l’air à Delhi, et il y a des projets à Bangalore et Chennai. Le rapport de Pernod Ricard 2009/2010 a publié une superbe photo de Satwinder Singh, responsable ‘’recherche et qualité’’ Pernod Ricard India. Il explique aux Français, l’esprit et les valeurs du monde indien et s’imprègne lui même du style de la maison. Le Château de Versailles a exposé ‘’Sciences et Curiosités à la cour de Versailles’’. Contrairement à la version officielle, les rois se sont toujours intéressés à la science et à la recherche. Louis XVI voulait promouvoir la Connaissance : les savants et ingénieurs aux armées fréquentaient la Cour. Parmi les objets extraordinaires exposés on a remarqué la pendule de la création du monde, conçu par l’ingénieur Passemant, à la demande du Dupleix pour le roi de Golconde. Le globe terrestre tourne sur lui même et montre ainsi les pays éclairés ou non. L’heure exacte donnée en tous points de la Terre. Au milieu des nuées la Lune croît et décroît. Bulgari a brillé de tous ses feux au Grand Palais avec l’exposition ‘’125 ans de magnificence italienne’’. Le Grec Bulgari a beaucoup évolué depuis l’origine de sa maison. Le design Art Déco a été inspiré par les progrès de la science mais aussi par l’art indien. Le lotus en est un bel exemple et aussi quelques autres objets.

Ci-dessus ‘’Prince à cheval’’ présenté par l’étude Boisgirard dans le cadre des ‘’Temps forts’’ de Drouot et ‘’Princesse Moghole fumant le hookak’’ (Lucknow fin 18ème siècle) proposée par Pierre Bergé qui a aussi montré une miniature Rajputana (1892). La

galerie Ongpin reste fidèle au Salon du Dessin de Paris : elle montrait il y a peu une aquarelle du Suisse Buvelot: ‘’Kalighat Kali 39


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Argentine, Brésil, USA, Maroc, Angola, Italie, Suisse etc. On admire sa fourmillante imagination, son talent en aquarelle... et deux superbes portraits de militaires indiens réalisé sous l’influence de Rudyard Kipling (cf. le bel ouvrage sur Hugo Pratt édité par la Pinacothèque et Casterman.) Temple sur la rivière Hoogly à Calcutta’’. Au Salon Equiphotel, Deshoulières a présenté un service élégant et raffiné : collection ‘’Les Indiennes’’ avec bord or mat.

Jusqu’au 19 juin, le Château de Versailles présente ‘’Trônes en majesté’’. On comprend mieux la représentation assise de l’autorité qu’elle soit religieuse ou politique, entre sobriété et faste , mesure et démesure. On se reportera à l’ouvrage de J.Charles Gaffiot (Édition du Cerf). Ci-dessous Bouddha Sakyamuni (Inde –Gandhara, 2ème et 3ème siècle) en schiste gris.

Sotheby’s annonce une nouvelle vente de tableaux et dessins anciens, et du 19è siècle dont le ‘’Portrait d’un prince indien’’ par G. Vernon.

La Pinacothèque de Paris expose Hugo Pratt, l’une des grandes figures de la bande dessinée. L’homme, porteur de plusieurs cultures, a voyagé sans cesse dans le monde entier entre 40

Ramayana. La figure féminine de Sita représente peut-être Hiranyagarbha. Le botaniste Armand Clavaud a initié Redon l’énigmatique à la poésie hindoue. La couleur bleue indique le dévouement à un noble idéal spirituel.

Jusqu’au 20 juin, le Grand Palais expose ‘’Odilon Redon prince du rêve’’. Contemporain des impressionnistes, Redon le Bordelais est le grand artiste du mystère et du subconscient. Il a joué un rôle essentiel dans la genèse du symbolisme, puis sera considéré comme l’un des précurseurs du surréalisme. Le Grand Palais a pu exploiter de façon systématique son ‘’Livre de raison’’. Après le noir, voici la couleur rutilante. Le pastel « Sita » évoque un épisode du

Jusqu’au 24 juillet, le musée Bourdelle expose ‘’Madame Grès: la couture à l’oeuvre’’. Les robes asymétriques et sculptées, les drapés à l’antique de Grès redonnent le sens de la vraie élégance. Elle demeure l’apôtre du dépouillement, des couleurs éteintes ou très fortes (cannelle, marron, jacinthe). La dame privilégie les formes simples, et place ellemême une à une les épingles sur le modèle. Elle dompte taffetas et lainages. En 1958, elle part en Inde avec un groupe d’études pour réorganiser la production textile locale. Inspirée par l’Inde, elle crée Cabochard, parfum qui connaît un grand succès. La dame secrète interprète des robes longues de princesses indiennes sans s’égarer dans l’exotisme. Le Salon ‘’Art Paris Just Art’’ a attiré un public nombreux au Grand Palais à Paris. Cent vingtcinq galeries françaises et internationales ont proposé de l’art moderne et de l’art contemporain, le tout côtoyant musique, Nouvelles de l’Inde n° 402


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architecture, design, cinéma, littérature et mode. Art Paris 2011 a eu l’ambition de surprendre. Loin d’être une foire monochrome, elle se veut ‘’de projets’’. La galerie parisienne Hervé Perdriolle a présenté ‘’Indes’’ sur le sujet de l’art tribal indien qui émerge sur le

marché international. L’Inde est un des rares pays à offrir deux approches de l’art contemporain : l’une provient des cultures dominantes, l’autre des cultures minoritaires le plus souvent d’origine tribale. On connait le succès de Jangarh Singh Skyam à New York. Chez Perdriolle on a admiré les œuvres de Soma Mashe (tribu Warli), Bhuri Baï et Chano Devi, mais aussi de Mithu Sen, Amita Dube, Rachid Rana et J.Panda. La peinture inquiétante de J.Panda met Kali en lévitation au-dessus d’une autoroute à la circulation dense et polluante. La dualité ancestrale entre la femme créatrice et l’homme prédateur se vérifie ici, comme aussi l’interdépendance des formes vivantes. Le Salon de la consommation Durable s’est tenu à la Porte de Versailles à Paris. La 4ème édition a rappelé que chaque citoyen peut adopter une démarche respectueuse de l’environnement. Nos habitudes vont être modifiées dans le domaine du logement, des transports, etc. De nouveaux moNouvelles de l’Inde n° 402

des de production et de consommation seront privilégiés. Ont participé Toyota, Peugeot cycles, Jacques Vabre, l’eau de Paris, Paper mail, la Banque Postale, et autres firmes renommées, ainsi que Marron Rouge créateur éthique d’objets de décoration et accessoires de mode : les éléments de base proviennent le plus souvent de l’Inde.

Le Salon Fiscap de l’ingénierie patrimoniale et fiscale a souligné, entre autres, le rôle des PME dans l’investissement, pour réduire les impôts. Le développement durable est « dans le vent » tout comme les logiciels/internet, les PME vertes et/ou médicales, etc. Pour la première fois un espace prestige réunissait ArtCurial, Aristophil, le Club Med villas et chalets, et France Galop. Parmi les PME présentes citons, Altheane, entreprise de mode pas comme les autres qui permet aux producteurs de vivre dignement, et de respecter l’environnement. Le coton utilisé pour des robes ravissantes provient de la région de Calcutta.

La Maison « By Kilian » a lancé une exquise bougie parfumée « Love and tears » qui inclut du jasmin du Kerala. Il y a du nouveau chez Salvador Dali, le « Salvador » pour homme associe cannelle, vanille, musc, cèdre, etc. et santal doré. Du nouveau aussi chez « Bulgari Man » qui mélange bois blancs, ambre végétal, miel blanc, musc, vétiver, santal et bois de Cachemire. India Mahdavi a créé l’écrin aux 6 couleurs pour une nouvelle palette de fards à paupières. La revue « Plantes et médecines » a composé un guide de phytothérapie avec des conseils de santé pour tous. Parmi les plantes étudiées figure le « plantain indien » ou ispaghul, remède pour les maux de ventre, et le curcuma ou safran des Indes, utilisé pour traiter les maladies du foie car il stimule la sécrétion et l’élimination de la bile. L’Atelier Cologne lance 5 nouvelles Colognes, heureux alliages d’agrumes et d’essences précieuses. Parmi elles, « l’orange sanguine » contient du bois de santal et le « Trèfle pur » contient de la cardamome. Les salons parisiens ont reçu de nombreux participants indiens, notamment celui du Prêt-àPorter. Par ailleurs, à Première Classe, on a remarqué les créations de la société Idea Plus : très inspirée par l’Inde dès l’origine, elle continue à faire fabriquer dans ce pays les foulards, étoles, écharpes et paréos. Les deux créateurs ont quitté Paris pour s’installer à Biot, ils ont même ouvert en Inde une maison d’hôtes dans le désert du Rajasthan. Comme toujours LINUM était au Salon Maison et Objet qui donne les dernières tendances en matière de décoration, et réunit les meilleurs : Gien, Esteban, Jean Vier, le Jacquard Français, etc. Linum est né en 1966 de la ren41


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contre d’un Suédois et d’un Indien. Tous deux veulent développer le design et préserver l’environnement dans un esprit de qualité. Dans le sud de l’Inde, ils purifient toute l’eau. En 2011, en dehors des plaids, rideaux, tapis et draps de lit, Linum lance des savons « de Marseille » autour de diverses senteurs fortes : lavande, olive, rose, verveine, lait d’ânesse bio. Le ménage Chaussat a étudié « Les meubles de port rochelais » (Ed. Etre et Connaître). Il n’est pas facile de faire la différence entre les meubles de Bordeaux, de Nantes et de La Rochelle. Parmi les bois précieux importés, les auteurs citent le santal blanc, le bois d’Inde (râpé) et l’ébène noir de l’Inde. La notion même de meuble de port reste à redéfinir. Il appartient à l’art populaire et provincial, et ne relève pas du domaine de l’art savant. Mais les bois exotiques en font un objet de charme et souvent de grande valeur. Le Salon Pharmagora a mis en valeur les dernières nouveautés du monde pharmaceutique. On y retrouve Roger et Gallet, le laboratoire Fabre, etc. L’éditeur Vidal a présenté « Le guide des plantes qui soignent », ou la phytothérapie à l’épreuve de la science. Vive l’avoine, le cassis, le sureau, le mélilot, la bourdaine et autres végétaux si bien utilisés par Naturactive. L’ouvrage rappelle que dans la plupart des pays d’Asie, les médecines traditionnelles sont toujours en vigueur et font largement appel aux plantes. La médecine ayurvédique est employée en Inde depuis environ 2 500 ans avant notre ère. Issu des Védas, ce système de santé conçoit cette dernière comme un tout : la phytothérapie y occupe une place privilégiée. Le praticien 42

ayurvédique cherche à guérir la personne en l’aidant à retrouver l’équilibre perdu, véritable cause de la maladie. La personne est considérée comme un microcosme de l’univers composé de cinq éléments. Ceux-ci se combinent pour former trois formes fondamentales : eau, air, feu. L’Inde dénombre environ 1 250 plantes : les mélanges sont dosés pour chaque patient. On les prépare sous forme d’infusion, de lotion, de cataplasme ou des pilules. À considérer aussi : le tamarinier (tamarindus indica), et l’isphaghul.

Ci-dessous portrait équestre du Vizir présenté par l’Etude de Pierre Bergé qui propose aussi un autographe de Tagore.

Rappelons que la Fondation des VMF soutient en 2011, le projet de la réalisation de l’inventaire du patrimoine de Chandernagor.

Echos au fil des pages Les éditions du Croît Vif font suivre le monde des Charentes. Elles publient : « L’œillet d’Oleron, les Savatier marins et botanistes », par Michel Savatier qui évoque

la personnalité de son ancêtre Ludovic. Ce dernier, admis au grade de chirurgien de 2ème classe en 1855, est désigné pour servir en Inde où la France possède encore cinq comptoirs. En avril 1856, il est à l’hôpital maritime de Pondichéry, puis il se rend à Karikal et Chandernagor. En 1857, il est affecté à Yanaon. Au bord du navire « La Junon », il transporte les émigrants de l’Inde à la Guadeloupe. Le Dictionnaire de l’île de Ré par H. Roques (Ed. Sud-Ouest) permet de saisir l’histoire mouvementée de l’île, et la diversité de sa faune et de sa flore. Voici la vigne, les marais salants, les oiseaux et les roses trémières. Parmi les personnalités, citons Jacob Dechézeaux issu d’une grande famille calviniste. En 1778 capitaine sur le Brisson, il s’illustre à Pondichéry contre une escadre anglaise qui voulait prendre la ville. A la suite de cet exploit, il reçoit une épée d’honneur adressée par Louis XVI. Hubert Bonin, professeur d’histoire économique à Sciences Po Bordeaux publie ‘’Banque et bourgeoisie : la Société Bordelaise de CIC 1880-2005 (Édition PIE Peter Lang). Il reconstitue l’évolution stratégique d’une grande banque régionale française. La clef de cet ouvrage est l’enracinement d’une banque dans la communauté d’intérêts de sa place. Bonin écrit, ‘’Le conti nent indien avec la côte de Coromandel, Calcutta et les comptoirs français en Inde sont l’une des clefs de la prospérité bordelaise du milieu du siècle, car on y va chercher les toiles peintes (indiennes) et des cotonnades.’’ Tout comme à l’île Maurice et à la Réunion, les produits recherchés sont l’indigo, le poivre, le sésame, le café et les bois rares. ❑ EB Nouvelles de l’Inde n° 402


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REVUE DES LIVRES Romans Radhika Jha, Des lanternes à leurs cornes attachées, traduit de l’anglais (Inde) par Simone Manceau, Ed. Philippe Picquier. Ce roman a pour héroïne originale et symbolique, une vache et nous entrons par ses yeux dans une Inde en mouvement. Rejetée par les hommes, elle erre dans la jungle jusqu’à ce que l’humble Ranu la trouve et la ramène à son village, avec l’espoir de redonner le sourire à son épouse Lakshmi, femme instruite et intelligente qui se morfond quelque peu dans ce village du bout du monde où les ragots vont bon train. Avec la vache et la science, Ranu et Lakshmi vont réussir à ouvrir leur village à la modernité et au progrès et à débuter une grande histoire d’amour. Radhika Jha manifeste son amour pour son pays et aborde de nombreux sujets caractéristiques de l’Inde tels que les mariages arrangés, la coupure entre les villes et les campagnes, le statut des femmes… C’est un livre qui raconte la rupture entre la tradition et la modernité, entre les jeunes et les aînés, le défi des coutumes pour une vie meilleure, les tensions entre la science et la superstition. C’est un vaste panorama des richesses et des contradictions de l’Inde qui se déroule devant nous à travers la vie du petit village de Nandgaon et de ses habitants hauts en couleur.

Preeta Samarasan, Et c’est le soir toute la journée, traduit de l’anglais (Malaisie) par Yoann Gentrie, Ed. Actes Sud. Ce roman s’inscrit dans la veine postcoloniale, du réalisme magique et la lignée des Nouvelles de l’Inde n° 402

sagas familiales, suivant les traces de Salman Rushdie, d’Arundhati Roy ou de Kiran Desai. En Malaisie, une famille indienne renvoie, un jour maussade de l’année 1980, la jeune servante tamoule Chellam à son triste sort, fait d’un père alcoolique et violent et d’un quotidien misérable. Ashaa, la plus jeune fille de la Grande maison l’accuse en effet d’être responsable de l’accident de la grand-mère et la famille la soupçonne d’être enceinte. Se figurant sans cesse entourée de fantômes, la petite fille prompte à se réfugier dans la rêverie essaie peut-être de retarder le départ de sa sœur aînée pour les Etats-Unis. Le père, progressiste mais absent, ajoute par son attitude au mensonge ambiant tandis que la mère, d’origine plus modeste, vit dans l’amertume et la rancœur. Les multiples visions des personnages créent un kaléidoscope à travers lequel on aperçoit cependant une réalité constante et froide : les inégalités raciales profondes et destructrices qui règnent en Malaisie. Les Indiens, descendants des serviteurs des colons britanniques, en sont les premières victimes car ils sont encore très pauvres et vivent dans des conditions sordides. L’auteur, Preeta Samasaran est née en Malaisie en 1976. Elle est partie étudier aux EtatsUnis et vit désormais en France. Son premier roman, Et c’est le soir toute la journée, fait une entrée remarquée dans le monde de la littérature. Il a été sélectionné sur les listes de l’Orange Prize et du Commonwealth First Book Award et traduit en quinze langues. Son écriture est résolument moderne et belle, mêlant lyrisme et réalisme sans concessions. A travers les drames et mensonges d’une famille, elle fait apparaître ceux de toute une société, à travers les visions distordues de la réalité, elle raconte la profonde corruption du rapport au monde.

Guide Ladakh-Zanskar, avec 22 itinéraires de trekking dans l’Himalaya indien, par Charles Genoud et Philippe Chabloz, Ed. Guides Olizane, Aventure. L’Himalaya a servi de refuge à des cultures isolées pendant des siècles, certaines vallées sont même restées inconnues pour des raisons politiques et géographiques et ont acquis ainsi un statut et des caractéristiques à part. Tel le Ladakh et le Zanskar, enserrés entre le Pakistan et le Tibet dans l’Etat indien de Jammu et Cachemire, qui a désormais une certaine autonomie et reste un refuge pour la culture tibétaine. Mais cette région s’ouvre aussi de plus en plus au monde moderne et au tourisme. Ce guide propose de nous initier à cette région de façon très détaillée afin de la visiter dans le respect de ses coutumes, la connaissance de son histoire et la maîtrise de son environnement. Plusieurs spécialistes se sont associés aux auteurs pour nous raconter les coutumes et les particularités des habitants, la géologie, la faune, l’histoire du Ladakh, son architecture. Le guide détaille ensuite les renseignements pratiques concernant les visas, les ambassades, les agences, l’équipement, les moyens de se rendre dans les différentes parties du Ladakh. Il propose enfin des itinéraires de trekking et d’alpinisme. Agrémenté de schémas, de cartes, de photos et d’un lexique, ce guide très complet donne envie de découvrir ou d’approfondir cette région que ce soit sur place ou pour un voyage depuis son chez-soi.

Spiritualité Vers la réalisation de soi, Citations commentées des Upanishad et histoires (tome II), mises en forme par Daniel 43


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Roumanoff, Svami Prajnanpad, Ed. Accarias L’Originel. Daniel Roumanoff a suivi l’enseignement de Svami Prajnanpad qu’il a rencontré en 1959. A partir de lettres du maître à ses disciples et d’entretiens enregistrés, il écrit des ouvrages qui reprennent l’enseignement de ce sage indien. Cet ouvrage est la suite de La Connaissance de Soi publié en 2008. Dans la tradition des dialogues philosophiques, le disciple s’entretient avec le maître qui cite les Upanishad puis raconte des histoires vécues ou des exemples concrets pour illustrer et expliciter les citations. Daniel Roumanoff essaye ainsi de transmettre l’enseignement de Svami Prajnanpad sous forme d’histoires et de paraboles et de montrer que son enseignement s’appuyait sur des sources traditionnelles notamment les versets des Upanishad. Le lecteur a alors un parcours détaillé et des exemples concrets pour prendre le chemin de la connaissance et de la réalisation de soi qui lui montrent la façon de procéder et d’analyser les relations à autrui. Energie du mandala, par Marlis Ladurée, textes de Mathieu, Ed. Le Courrier du livre. Il y a en effet une magnifique énergie qui se dégage de ce livre. Avant même de débuter la lecture du livre, sa belle couverture très colorée charme le regard. Ce livre comporte une multitude de mandalas tous aussi resplendissants que celui dessiné en couverture. Les mandalas sont accompagnés de textes poétiques et pénétrants qui donnent aux lecteurs des indications utiles afin de tirer une satisfaction maximale de la contemplation des mandalas. A la fois mystérieux et envoûtants, ces mandalas plongent le lecteur dans un état d’apaisement certain. Le centre de ces mandalas attire l’œil pour l’envoûter, il devient alors difficile d’en détourner le re44

gard. La notion d’infini prend tout son sens dans ces stupéfiants dessins, car leur contemplation transporte le lecteur hors du temps et de l’espace. Mais pour cela, nous explique le livre, il faut avant toute chose réussir à faire disparaître le « je » pour une vision de l’humanité comme un « tout ». En plus des mandalas dessinés par l’auteur, le livre comporte une très belle collection de mandalas dessinés par des artistes contemporains de divers horizons. Histoires spirituelles par Râmana Mahârshi, Ed. Accarias/ L’Originel Plus qu’un simple recueil d’histoires, cet ouvrage présenté et traduit par Patrick Mandala, représente l’un des trésors spirituels de l’Inde. C’est une invitation à un voyage qui à pour destination la découverte de la sagesse que nous propose l’auteur. Sri Bhagâvan nous livre ici, avec toute la fraîcheur qui le caractérise, quelque unes des plus merveilleuses et plus anciennes histoires de l’Inde. Riche d’un formidable enseignement, ces histoires ont pour la plupart, comme point de départ une démarche spirituelle, une réponse à un questionnement, l’éclaircissement d’une écriture religieuse ou d’une opinion. De nombreux grands sages ont également choisi la narration poétique, et la métaphore comme méthode d’enseignement mais ce livre se démarque par l’impressionnant don de conteur de Sri Bhagâvan qui transparaît à travers ses textes. « Sri Bhagavân ne contait pas seulement l’histoire, mais il la jouait pour le bonheur de ses dévots. Si l’histoire était particulièrement émouvante, les larmes coulaient spontanément de ses yeux. Telle était l’attraction de ces histoires. « Lorsque nous entendions Srî Bhagâvan commencer à raconter une histoire, même si nous l’avions entendue de nombreuses fois auparavant, nous arrêtions immédia-

tement toute activité – quelle qu’elle soit- pour nous précipiter à son côté afin de l’entendre de nouveau ! » Toutes ces histoires feront le délice aussi bien des amoureux et connaisseurs de l’Inde que des néophytes !

Sciences humaines Sudhir Kakar, Fou et Divin, traduit de l’anglais par Dominique Vitalyos, Ed. du Seuil. Sudhir Kakar, psychanalyste et romancier, part du constat de la synthèse actuelle du romantisme - qui conçoit l’existence comme une quête et souligne l’importance du spirituel - et du rationalisme, sceptique vis-à-vis de tout pouvoir supérieur et des aspirations au sublime. Ces deux conceptions a priori opposées ont pourtant tendance à se compléter. Ainsi, on perçoit aujourd’hui en Occident une résurgence du romantisme tandis que le rationalisme s’étend désormais dans les cultures orientales notamment en Inde ou en Chine. Pour Sudhir Kakar, « le spirituel incorpore les possibilités transformationnelles du psychisme humain ». Sa thèse intègre donc l’esprit au psychisme dans la psychologie de l’individu. Il explore alors l’interaction entre le psychisme et l’esprit dans des contextes rituels, thérapeutiques et à travers la vie de grands hommes comme Osho, Gandhi et Drukpa Kunley. Une lecture psychanalytique de la vie de ces gourous qui s’appuie sur des biographies ou autobiographies, censée apporter un éclairage moderne à une spiritualité qui s’appuie sur des théories et pratiques très anciennes, leur confère une actualité pertinente. Il étudie également l’empathie en psychanalyse et dans la thérapeutique spirituelle, les recours au rituel pour finir sur la religion et le psychisme. Nouvelles de l’Inde n° 402


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Art L’Art indien, par Edith ParlierRenault, Gilles Béguin, Madeleine Giteau, Pierre Pichard et Amina Taha HusseinOkada, (sous la direction de Edith Parlier-Renault), Ed. Presses Universitaires Paris-Sorbonne. De l’Empire de l’Indus à la période contemporaine, en passant par la période védique et les débuts du bouddhisme, ce livre grâce à une progression chronologique nous expose plusieurs siècles de l’art indien. Riche de nombreuses illustrations de peintures, sculptures, représentations de palais, temples ou Hariprasad Chaurasia et l’Art de l’Improvisation, par Henri Tournier, Ed. Accords Croisés. L’Inde dispose d’une très riche tradition musicale, et Pandit Hariprasad Chaurasia est l’une des figures majeures de l’art musical indien alors que contrairement à bon nombre d’artistes indiens, il n’était pas issu d’une famille de musiciens. Il lui aura fallu se battre pour y parvenir et peut-être est-ce la raison pour laquelle transmettre est si important à ses yeux. Artiste de renommée internationale, à la fois grand inventif et fabuleux instructeur, Hariprasad Chaurasia a donc accepté à travers ce livre de livrer une part de sa connaissance artistique aux étudiants occidentaux. Il a du reste été directeur artistique du programme d’étude de musique indienne du Conservatoire de Rotterdam en 1991 où il continue à enseigner, assisté d’Henri Tournier, formé à l’improvisation par Roger Bourdin, soliste français de renom. Henri Tournier suit l’enseignement de Hariprasad Chaurasia depuis 1989 et travaille en tant qu’assistant-professeur à ses côtés depuis près de quinze ans au Conservatoire de Rotterdam. Musicien, il est aussi chercheur, il intègre la flûte bansuri dans le répertoire contemporain. Nouvelles de l’Inde n° 402

sanctuaires et bien d’autres images encore, ce livre retrace l’évolution de cet art à travers le miroir des trois grandes religions qui ont trouvé naissance en Inde, à savoir l’hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme. Il met en avant le rôle joué par les religions dans la disparition des représentations abstraites ou symboles au profit des représentations physiques, représentations physiques qui s’expliquent notamment par la volonté des adeptes de donner corps à leurs divinités. Ce livre s’attache à nous décrire les origines et l’histoire de l’art du sous-continent indien avec l’Inde, le Sri Lanka et le Népal dans une première partie et s’intéresse dans une seconde partie à l’essor de l’art La musique en Inde se transmet oralement de maître à élève. Elle est en majorité créée dans l’ici et maintenant et de ce fait ne peut s’écrire. Une partie est fixe, l’autre improvisée. Henri Tournier évoque dans ce livre l’enseignement traditionnel, la transmission sur le mode de l’oralité ou par l’écrit, comment l’enseignement de la musique indienne se transmet aux étudiants occidentaux. Il y a quelque chose de monastique dans ce travail d’imprégnation, de reproduction et de mémorisation qui fait penser à la rumination des moines. Une fois les bases techniques assimilées, l’élève improvise phrase par phrase, travail de longue haleine qui prend des années et auquel vient s’ajouter la mémorisation d’éléments d’improvisation jusqu’à se sentir à même d’expérimenter ses propres idées. Ce livre-coffret contient également deux CD comportant plusieurs ragas qui seront écoutés par le non initié ou l’initié quelque soit leur niveau. Ils vibreront en chacun de manière différente mais non moins riche. Grâce au système de notation indienne et occidentale contemporaine, celui qui voudra aller plus loin dans la compréhension des ragas le pourra. Ces CD offrent différentes possibilités aux lecteurs, à savoir une simple écoute

ainsi que ses influences dans les pays d’Asie du Sud et plus précisément, la Birmanie, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie et le Vietnam. Réalisé grâce à un concert de véritables experts, ce livre regroupe un nombre impressionnant d’œuvres. A la fois vestiges du passé et témoins privilégiés d’une civilisation ancienne mais toujours présente, ces œuvres demeurent pour une majeure partie sur leur lieu de création tandis que d’autres sont aujourd’hui exposées dans les plus grands musées à travers le monde comme The Metropolitan Museum of Art à New York ou encore le Musée National des Arts asiatiques Guimet à Paris. des enregistrements, une écoute appuyée par les diverses retranscriptions ou encore la possibilité d’utiliser les partitions pour rejouer les morceaux de musique. Ce livre s’accompagne des peintures aux couleurs chatoyantes de l’artiste indienne Sujata Bajaj qui, en miroir, susciteront chez le lecteur ce rasa, cette saveur, si particulier dans l’art indien. Musicien de génie, Hariprasad Chaurasia dispose d’une faculté stupéfiante à improviser, comme en témoigne les nombreux morceaux d’improvisation enregistrés à l’attention de ses étudiants du Conservatoire de Rotterdam Codarts, point de départ de la réalisation de ce livre initié par la Direction du Conservatoire de Codarts. Le gouvernement français a remis à Pandit Hariprasad Chaurasia les insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres pour sa contribution à la musique. L’ouvrage a été proclamé « Coup de cœur Musiques du Monde 2010 » de l’Académie Charles Cros le 9 novembre 2010. Un concert et une réception ont été organisés à la résidence de l’Ambassadeur de l’Inde à l’occasion de la sortie de l’ouvrage en septembre 2010 en présence de Saïd Assadi, Président d’Accords Croisés. ❑ 45


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FENÊTRE NOUVELLES SUR LA CULTURE DE L’INDE INDIENNE CÉLÉBRATION • Le 150ème anniversaire de naissance de l’icône culturelle la plus connue de l’Inde, Gurudev Rabindranath Tagore a débuté avec beaucoup d’enthousiasme. Depuis des remises de prix conférés au nom du Barde du Bengale et des bourses pour chercheurs jusqu’à des expositions de peinture, un large éventail de projets a démarré le 7 mai denier. Le lancement du programme de commémoration qui va durer un an a eu lieu en présence du Premier Ministre qui a annoncé la création d’un prestigieux Prix international portant le nom du lauréat du Prix Nobel. Le Premier Ministre a indiqué que ce Prix saluerait les contributions louables pour la promotion de la fraternité internationale en résonance avec les idéaux d’humanisme universels que Rabindranath Tagore développait à travers son université de Vishwa Bharati. Une subvention de 21 millions du US dollars a été remise à cette institution et le Premier Minister a promis qu’il s’impliquerait personnellement à sa renaissance. Un jury présidé par le Premier Ministre sélectionnerait chaque année un citoyen du monde qui, dans sa vie ou dans son travail, met en application les hauts idéaux de Rabindranath Tagore. Parmi les projets, mentionnons la collection digitale en quatre volumes d’environ 2000 peintures originales de Tagore provenant de divers sites dont Vishwa Bharati et la National Gallery of Modern Art. Une nouvelle bourse nationale Tagore pour les relations culturelles permettra à des chercheurs renommés d’entreprendre des projets de recherche sur les ressources culturelles peu ou pas connues qui se trouvent dans des institutions culturelles indiennes. • Un festival de films de trois jours autour des œuvres de Rabindranath Tagore a été organisé par l’Indira Gandhi Centre for the Arts du Ministère de la Culture en collaboration du Directorate of Film Festivals, du Département Film du Ministère de l’Information et de l’Audiovisuel à Vigyan Bhawan, à l’occasion des célébrations du 150ème anniversaire de la naissance de Rabindranath Tagore. Durant le festival, huit films ont été projetés qui ont montré le dialogue créatif que les œuvres de Tagore créent avec les réalisateurs indiens. Les films projetés sont : Rabindranath Tagore (1961) de Satyajit Ray, Kabuliwala (1956) de Tapan Sinha, Tagore’s Paintings (1970) de Dire Ranabir Ray, Kbudito Pashan (1960) de Tapan Sinha, Charulata (1964) de Satyajit Ray, Tagore’s Ode to Nature (1986) de Ranabir Ray, Bhaire Baire (1984) de Satyajit Ray et Teen Kana (1961) de Satyahit Ray.

CULTURE • La célébration de la Journée internationale des musées Le Ministère de la Culture a célébré la Journée internationale des musées. Plusieurs manifestations ont été organisées dans les musées nationaux indiens à travers tout le pays à cette occasion. L’accès libre a été proposé au public au Allahabad Museum à Allahabad, au musée de Madras, Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya, à l’Indian Museum à Calcutta, au National Council of Science Museums, à la National Gallery of Modern Art à New Delhi, Bombay et Bangalore, au National Museum de New Delhi, au musée Salar Jung, à Hyderabad, au Victorial Memorial Hall à Calcutta, aux musées de Sarnath, Nalanda, Konarak, Nagarjuna Konda et 40 autres musées de l’Archaeological Survey of India. Conférences, séminaires, concours de peintures sur place, projections cinématographiques spéciales ont été organisés à plusieurs endroits dans ce cadre. Le National Museum de New Delhi a organisé une conférence publique sur L’Art bouddhique et son impact sur l’Asie centrale par Dr. Chhaya Bhattacharya-Heasner, boursier national Tagore. Le musée a également organisé un Panorama du Nord-Est avec des photographies, des films documentaires, des objets, des parures, des bijoux, de l’artisanat. L’administrateur du National Museum, Dr.C.V Ananda Bose, a lancé des DVD du film documentaire The Khasis du Meghalaya. Une conférence a également été donnée par le conservateur du musée sur les Monnaies indiennes à travers l’histoire. Des projections de films sur L’art et la culture indienne ont été proposées dans l’auditorium du musée. La branche de Delhi de l’Archaeological Survey of India a célébré la Journée internationale des musées sur le thème « Musée et Mémoire » au Children’s Museum au Siri Fort. Des concours de peintures d’objets et de pièces du musée ont été proposés aux enfants dont les œuvres ont été exposées pour les élèves des écoles (India Travel Online, vol XIV, N° 10).

DÉCÉS • Nawang Gombu, la première personne à avoir escaladé le Mont Everest deux fois, est décédé à l’âge de 79 ans. Non seulement il fut le plus jeune Sherpa à atteindre le South Col durant la première expédition réussie en 1953, mais il a été le premier à escalader le Mt Everest avec Jim Whittaker durant l’Expédition américaine de l’Everest en 1963. Puis de nouveau en 1965 il a escaladé le sommet le plus haut du monde avec le Capitaine Awarae Singh Cheema en tant que membres de l’Expédition indienne de l’Everest. Le South Col se réfère à la voie méridionale entre le Mont Everest et le Lhotse, respectivement les premier et quatrième plus hauts sommets du monde. Il a escaladé plusieurs autres sommets : Makalu, Sakang, Saser Kangri, Nanda Devi, Cho Oyu, Koktang et Ratong. Nawang Gombu a fait partie du premier groupe de Sherpas avec Tenzing Norgay à suivre un cours de guide de montagne en Suisse en 1954. Ils devinrent l’épine dorsale du Himalayan Mountaineering Institute, à l’instigation du Pandit Jawaharlal Nehru. Pour ses activités de sportif de haut niveau et d’enseignant, il a reçu le Padma Bhushan, le Pasma Shree, l’Arjuna Award, la médaille d’or de l’Indian Mountaineering Foundation, entre autres.

TOURISME • Réouverture des sanctuaires « Chardham » Après la réouverture des sanctuaires de Gangotri et Yamunotri le 6 mai, situés à 3200 et 3615 m d’altitude respectivement, le fameux sanctuaire himalayen de Kedarnath a ré-ouvert ses portes pour les pèlerins le 8 mai ainsi que celui de Badrinath. Dédié à Shiva, le sanctuaire de Kedarnath qui se situe à une altitude de 3581 m dans les Himalayas du Garhwal, est accessible après une longue marche de 14 km à partir de Gaurikund. Ces quatre sanctuaires sont désignés sous le nom de « Chardham ». Ils sont fermés d’octobre-novembre à avril-mai étant donné les conditions climatiques extrêmes en hiver. Le pèlerinage attire près de 1,5 million de pèlerins chaque année venant de l’Inde et de l’étranger. • Le palace Leela Udaipur gagne aux récompenses Asiaspa 2011 Le palace Leela Udaipur a obtenu la récompense du « plus luxueux hôtel spa en Inde » lors de la récente cérémonie des AsiaSpa Awards 2011. L’AsiaSpa Awards reconnaît les spas exceptionnels et évalue le niveau des spas en termes de qualité et d’innovation. Tamir Kobrin, directeur du Leela Palace d’Udaipur, a dit sa fierté que la passion de son équipe à servir le client afin que celui-ci vive des expériences de bien-être dans les meilleures conditions de service et d’accueil, ait été reconnue. (India Travel Online, vol XIV, N° 10) • La promotion du tourisme indien au festival de Cannes Le Ministère de l’Information et de l’Audiovisuel ainsi que le Ministère du Tourisme ont collaboré pour intégrer la synergie entre la promotion des cinémas de l’Inde et la campagne Incredible India du Ministère du tourisme au festival de Cannes qui s’est tenu du 11 au 22 mai 2011. Leur objectif commun est de promouvoir des destinations à travers le tourisme cinématographique, d’autant plus que le Ministère du Tourisme fait déjà

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la promotion de l’Inde en tant que destination touristique au Festival du film à Cannes. Ceci se fait déjà dans la toile de fond des locations de films jouant un rôle important dans la détermination du trafic touristique de l’étranger en Inde, faisant ainsi la promotion de l’Inde pas seulement en tant que destination touristique, mais également en tant que destination en terme de cinéma. Le Ministère de l’Information et de la Diffusion, à travers sa plateforme « India Pavilion » à Cannes vise à utiliser le forum des festivals de film et des marchés avec le projet de faire la promotion du tourisme de cinéma, et de l’Inde en tant que destination de film. L’objectif est de promouvoir la marque du cinéma Indien en tant que partie intégrante de la campagne Incredible India. (India Travel Online, vol XIV, N° 10) • Le Tourisme du Kerala est un modèle pour les autres Etats indiens et pays en termes de marketing et d’introduction de nouveaux produits touristiques comme les houseboats et l’Ayurveda, a dit M. Madhavji, le Président du Conseil de la Chambre de Tourisme de la South Asia Association for Regional Cooperation. Le pays peut faire encore davantage pour promouvoir le tourisme en invitant les visiteurs à y séjourner une nuit de plus. Plus de cinq millions d’étrangers visitent le pays pour affaires ou pour les loisirs. « En moyenne un visiteur dépense 104 US dollars par jour. Si nous pouvons persuader la moitié des visiteurs à séjourner une nuit supplémentaire, le pays obtiendrait des centaines de milliers de devises étrangères en plus. » (India Travel Online, vol XIV, N° 10) • L'Inde a rejoint le club international des lignes de croisière avec le premier bateau de croisière du pays, AMET Majesty, qui devrait faire sa première visite sur les côtes indiennes en juin 2011. (IBEF, CCXLVII, 30 mai 2011)

DÉVELOPPEMENT DURABLE • C’est parti pour la culture du jatropha, le carburant-bio Le gouvernement de l'Uttar Pradesh est en train de créer une pépinière de jatropha, d’une superficie de 1 000 hectares dans le quartier de Bahraich, pour cultiver des graines en vue de plantations futures afin de récolter du diesel-bio. (IBEF, CCXLVII, 30 mai 2011) • La plus grande usine à énergie solaire de 10MW du pays Azure Power a announcé la commande de la Phase 1 de son usine à panneaux photovoltaiques de 10 mégawatts (MW) dans le village de Khadoda au Gujarat. Cette usine est le plus grand projet d’énergie solaire en Inde. (IBEF, Vol. CCXLVIII, 13 juin 2011) • Greenko sur le point d’installer des parcs éoliens dans trois Etats Le groupe Greenko, engagé dans des projets d’énergie renouvelable, a obtenu la permission de développer des parcs éoliens dans les Etats du Maharashtra, du Karnataka et du Rajasthan, avec une capacité totale de 650 mégawatts (MW) en phases. (IBEF, Vol. CCXLVIII, 13 juin 2011)

ECONOMIE ET ENTREPRISE • L'Inde bat la Chine dans sa contribution Internet au GDP En Inde, l'Internet a contribué à hauteur de 5% à la croissance du GDP ces cinq dernières années en comparaison avec la moyenne de 3% de l'économie des pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), selon une nouvelle étude McKinsey. (IBEF, CCXLVII, 30 mai 2011) • Renault lance sa berline premium Fluence pour un montant de 28 727 dollars. Le constructeur automobile Renault a réintroduit le marché indien avec le lancement de sa voiture Sedan premium Fluence à 28 727 dollars (prix dernier salon d'exposition, à Delhi) pour le modèle diesel et 31 844 dollars pour le modèle entièrement essence. (IBEF, CCXLVII, 30 mai 2011). • Le rendement industriel enregistre une croissance de 7,3% en mars 2011 Le rendement industriel de l'Inde, selon l’Indice de Production Industrielle (IIP), a enregistré une croissance de 7,3% en mars 2011, en comparaison avec la période correspondant du dernier exercice fiscal. (IBEF, CCXLVI, 16 mai 2011) • ISRO sur le point de lancer un satellite français en 2012 L'Indian Space Reasearch Organisation (ISRO) prépare le lancement du satellite français à capture d'images pour 2012. Le satellite français SPOT (Satellite Pour l’Observation de la Terre), est un système satellite d'observation terrestre doté d'une imagerie optique haute résolution. (IBEF, CCXLVI, 16 mai 2011). • Renault sur le point d'augmenter ses parts d'approvisionnement en Inde Le constructeur automobile Renault versera 80 millions d'euros pour des composants en provenance d'Inde pour approvisionner ses usines à l'étranger. La compagnie a augmenté l'approvisionnement de ses parts pour toutes ses opérations de démonstrations Renault pour faire de l'Inde le centre d'activités dans ce domaine. Les parts d’approvisionnement de la compagnie ont augmenté et démontre la détermination de Renault pour faire de l’Inde le centre d’activités dans cette région. (IBEF, CCXLVI, 16 mai 2011) • Le réfrigérateur pour l’Inde rurale Godrej a développé une solution de réfrigération bon marché, ChotuKool, pour satisfaire les foyers de l’Inde rurale. Afin d’y rendre populaire ce réfrigérateur de 7,8 kg qui respecte l’environnement, Godrej s’est associé avec des organisations non-gouvernementales (ONG), des institutions de micro-finance et collabore avec des groupes d’auto-soutien. (IBEF, Vol. CCXLVIII, 13 juin 2011)

RÉCOMPENSES • Le tout premier ingénieur indien récompensé par l'EUR ING (Ingénieur Européen) Bishnujee Singh, président directeur général d'Aerospace Inc, est le tout premier ingénieur en provenance de l'Inde à recevoir la distinction de l'EUR ING (Ingénieur Européen) de la FEANI (Fédération Européenne d''Associations Nationales d''Ingénieurs Asbl) de Bruxelles. Actuellement Monsieur Singh est à la tête de Cayley Aerospace Inc. (IBEF, CCXLVI, 16 mai 2011) • Fait de la semaine Un protocole d’accord a été signé entre THDC India Ltd et l’Uttarakhand Technical University (UTU) pour gérer le premier institut d’ingénierie hydraulique qui va être construit dans la région montagneuse de Tehri. (IBEF, CCXLVI, 16 mai 2011)

Citation du mois « Nous sommes persuadés que les marchés de capitaux en Inde vont atteindre une taille et une échelle importantes » Douglas Braunstein, Président-directeur général JPMorgan Chase

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LE COIN DES ÉCHOS Manifestations • L’Inde fait frémir le corps et les papilles Après l’Espagne en 2009, les animateurs du quartier SNCF ChristRoi ont décidé de mettre à l’honneur la culture indienne le 29 décembre 2010. Une soirée découverte de l’Inde à l’initiative du Pôle jeunesse organisée dans la salle du Christ-Roi. Environ 70 personnes ont bravé le froid et la neige pour assister à cette soirée festive qui a rassemblé les jeunes comme les adultes du secteur. « Dans le cadre des fêtes de fin d’année on propose une soirée thématique pour découvrir un pays, une culture. Cette année, on s’est mis en rapport avec l’association Inde-Alsace et on leur a donné carte blanche pour animer la soirée », résumait Augusto, animateur. Un moment festif précédé au courant de la semaine par deux ateliers, maquillage au henné et danse façon Bollywood (cinéma indien), animés par l’association IndeAlsace. Son président, Kaushik Gupta avait fait le déplacement pour venir parler de l’Inde et de sa culture, le tout illustré par des photos. Ce cours ludique et instructif a fait place aux travaux pratiques avec la dégustation d’un repas indien. Des mets préparés sous la houlette de Mme Jupiter, originaire du pays de Gandhi et membre du collectif d’habitants du quartier SNCF, aidée notamment par deux autres membres du collectif et quelques jeunes qui ont fait le service. Les festivités de cette soirée très réussie se sont achevées par un spectacle frais et énergique de danses Bollywood, proposé par la toute jeune association strasbourgeoise « Un jour en Inde ». Avec leurs costumes colorés, ils ont transporté le public, visiblement conquis par leur joie et leur bonne humeur. 48

• Une journée consacrée à l’Inde à Deauville le 11 mars 2011 L’ambassadeur de l’Inde en France, M. Ranjan Mathai, le chef de mission adjoint, Mme. Gaitri Kumar ainsi que la Conseillère aux affaires économiques et commerciales, Mme. Manju, ont pris part à la journée consacrée à l’Inde qui a été co-organisée par le Centre international de Deauville (CID) et la ville de Deauville le 11 mars 2011 dans le cadre du 13ème festival de film asiatique de Deauville. La rencontre économique «FranceInde : regards croisés» qui s’articulait autour de trois tables rondes a réuni durant une journée d’importantes personnalités du monde économique des deux pays afin de mieux comprendre les relations économiques entre l’Inde et la France et de partager leurs témoignages. Lors de la session d’ouverture, Mme. Gaitri Kumar est intervenue sur la situation géopolitique de la région. Cette intervention s’est poursuivie par une table ronde sur «Les investissements et partenariats indiens en France» à laquelle ont participé la Conseillère et des entreprises telles que BouvetLadubay, Cap Gemini Consulting et Indian Touch qui ont débattu sur les expériences des entreprises indiennes en France. La dernière table ronde portait sur «Les investissements et partenariats français en Inde» avec la participation de sociétés telles que Veolia, Arianespace et Renault Agriculture. L’ambassadeur a conclu cette journée par un discours sur «Les opportunités et les défis de l’Inde» en indiquant que l’Inde fera certaine-

Le chef de mission adjoint, Mme. Gaitri Kumar, lors de la session d’ouverture

ment partie des deux ou trois premières économies au monde à l’horizon 2050, et qu’au fur et à mesure que le pays se développe, l’Inde deviendra le moteur de croissance de l’économie mondiale. En revanche, la pauvreté de masse reste le défi majeur du pays, a-t-il ajouté. Selon lui, les défis de la sécurité alimentaire, d’alphabétisation et de santé seront considérables. Au passage, il a souligné les principaux programmes du gouvernement pour enrayer la pauvreté et le sous-développement. Quant aux relations indo-françaises, l’ambassadeur a mentionné que l’Inde est en train de nouer un véritable partenariat stratégique avec la France reposant sur l’énergie civile nucléaire, l’espace et la défense. Cette journée consacrée à l’Inde s’est terminée par la projection d’un film indien Udaan au CID. • Le concours Miss Berbère s’est déroulé le 17 avril 2011 et fut un spectacle magnifique, les filles étaient toutes jolies et l’Inde mise à l’honneur puisqu’elles portaient, cette année encore, des saris. « Si l’année dernière nous avions décidé que les filles porteraient toutes des saris noirs, nous avons trouvé dans le paon une source d’inspiration. Nous avons brodé des plumes de paon sur les blouses et les saris portés avec un énorme collier et des bindis rouges vifs.

Le Parisien a publié du reste une superbe photo. Le concours 2012 aura lieu en compagnie de Mme Geneviève de Fontenay. Diana, juriste et propriétaire de « DiaFer customized Event Planner » et moi-même, Fernand, Studio manager de mode pour Nouvelles de l’Inde n° 402


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Cerruti, à l’origine de ce concours sommes tous les deux originaires de Pondichéry. Fernand a travaillé avec Louis Vuitton et Yves Saint Laurent avant d’être Studio manager. Ils ont lancé DiaFer dans le but de montrer aux Français la multiculture indienne à travers sa modernité et sa créativité. La plupart des Français ne connaissent que Bollywood mais pour eux, l’Inde ne se réduit pas qu’à cela. Fernand tente d’intégrer un top modèle indien appelé Priyanka Chopra dans une campagne ici à Paris. Un autre projet pour l’année prochain « Pantloon Miss India ». Affaire à suivre ! » • Visite à Paris du ministre indien du commerce et de l’industrie, Anand Sharma, du 23 au 26 mai 2011 Le ministre indien du commerce et de l’industrie, Anand Sharma, s’est rendu à Paris du 23 au 26 mai 2011 pour participer à la réunion du 50ème anniversaire du conseil de l’OCDE au niveau des ministres ainsi qu’à une rencontre informelle portant sur le cycle de négociations de Doha de l’organisation mondiale du commerce.

Airways a également annoncé la ré-élection de M. Naresh Goyal, président fondateur de la compagnie, au conseil d’Administration de l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) jusqu’en 2013.

Projet de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le ministre Sharma, qui était accompagné d’une délégation d’hommes d’affaires de haut niveau émanant du patronat indien, a pris la parole lors de trois sessions interactives organisées respectivement par Paris-Ile-deFrance Capitale économique, le MEDEF et la Chambre de Commerce et d’Industrie francoindienne en présence de dirigeants français pour parler des perspectives et des opportunités pour les investissements français en Inde. A l’occasion de la réunion du conseil de l’OCDE au niveau des ministres, le ministre indien du commerce et de l’industrie s’est adressé lors des sessions sur les «Economies émergentes», «Les placements à long terme» et «Le commerce et les emplois». Il a fait part du point de vue de l’Inde sur les développements internationaux, la nécessité de rééquilibrer l’économie mondiale, et le besoin de réformer les institutions financières internationales.

Distinctions Lors de son déplacement, le ministre indien s’est entretenu avec la ministre française de l’économie, des finances et de l’industrie, Christine Lagarde, sur le commerce et les investissements bilatéraux. De même, Anand Sharma et la ministre française de l’enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, sont intervenus dans le cadre d’un séminaire organisé par Paris-Ile-de-France Capitale économique pour parler de coopération dans les domaines Nouvelles de l’Inde n° 402

• Record historique dans l’industrie aéronautique en Inde Le groupe Jet Airways, le groupe international numéro un en Inde, a enregistré un record historique en mai 2011 avec plus de 2 millions de voyageurs transportés sur son réseau domestique et international. Cette hausse de trafic de 17% par rapport à la même période l’année dernière s’explique principalement par la toute récente reprise économique mondiale et par la période des vacances scolaires en Inde. Jet

• L’Inde construit un nouveau bâtiment sur le campus de la Cité U! Le 28 mars 2011 au soir, en présence de M. Ranjan Mathai, Ambassadeur de l’Inde en France et de ses collègues de l’Ambassade, Bikas C. Sanyal, Directeur de la Fondation de la Maison de l’Inde, a signé avec le cabinet « Intégral Lipsky + Rollet architectes », le contrat de maîtrise d’œuvre pour l’édification d’un nouveau bâtiment de la Maison de l’Inde, qui jouxtera la construction existante. L’agence « Intégral Lipsky + Rollet architectes » a été choisie à l’issue d’un processus de sélection qui, parmi 40 concurrents initiaux répondant aux critères fixés, en a retenu 11, puis 5, admis à concourir le 14 décembre 2010. Le jury, constitué de SE l’Ambassadeur de l’Inde, la Déléguée générale de la CIUP, le Directeur de la Fondation de la Maison de l’Inde, le Directeur du patrimoine de la CIUP, et de représentants de la Chancellerie des Universités de Paris, du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, de la Ville de Paris, ainsi que de l’Architecte des Bâtiments de France (avec voix consultative), s’est prononcé en faveur du projet du cabinet « Intégral Lipsky + Rollet architectes ». Le coût de la construction du projet, financé intégralement par l’Inde, s’élèvera à 6.825.000 euros toutes dépenses confondues. Le bâtiment sera édifié sur la parcelle nord-est du terrain sur lequel est située l’actuelle Maison de l’Inde, mis à disposition par la Chancellerie des Universités de Paris. La nouvelle construction comportera, outre les espaces communs, 72 chambres avec douches et toilet49


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Célébrations

tes, dont 5 pour couples et 67 chambres individuelles. Conformément aux engagements pris en matière de développement durable, le bâtiment devra répondre aux critères d’excellence en matière de performances énergétiques. La livraison est prévue à la rentrée universitaire 2013-2014. • Projet d’une nouveau département culturel de l’Ambassade de l’Inde pour 2014.

L'Ambassade de l'Inde en France, M. Ranjan Mathai, pour le compte du Gouvernement indien et M. Jean-Pierre Conrie, Directeur Général des Finances Publiques de l'Ile de France et du département de Paris au Ministère du Budget et des Finances, pour le compte du Gouvernement français, ont signé le 30 mars 2011 l'accord pour l'acquisition de la propriété au 3, avenue de Lowendal, 75007 Paris. Ce bâtiment abritera le Service Culturel de l'Ambassade et lui permettra d'étendre ses services culturels en France. Ceci marque un jalon important dans les relations culturelles bilatérales. Mme Jasmine Zernini, Sous-Directeur Asie-Océanie, représentait le Ministère français des Affaires Etrangères et M. Dominique de Roquefeuil, Chef du Service France Domaine représentait France Domaine, Paris à la cérémonie de signature à l'Ambassade. 50

• Célébration du 150ème anniversaire de la naissance de Rabindranath Tagore par l’Association Tagore Sangam. Pour célébrer le 150ème anniversaire de la naissance de Rabindranath Tagore, une exposition itinérante bilingue intitulée : « Sur les pas de Tagore » s’est tenue de mars à avril 2011 à l’Université de SaintQuentin en Yvelines. Cette exposition - la plus importante à ce jour en Europe - a eu lieu avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication et de l’UNESCO (dans le cadre de l’Année internationale du rapprochement des cultures du nouveau programme interdisciplinaire : Rabindranath Tagore, Pablo Neruda, Aimé Césaire pour un universel réconcilié). Cette exposition a remporté un vif succès, avec environ 60 000 visiteurs venus de toute la France. Dans le cadre de la 5ème biennale de Poésie : Printemps des Poètes Poètes du Monde, une grande soirée autour de lecture de poèmes, chants, danses et musiques s’est déroulée le samedi 5 mars 2011 précédée par la projection du film : « Rabindranath Tagore, portrait d’un sage ». Cette soirée a été organisée en partenariat avec la Maison de la Poésie de Guyancourt et le Comité d’Agglomération de Saint-Quentin en Yvelines. • La Fondation de la Maison de l’Inde a célébré le 150ème anniversaire de la naissance de Rabindranath Tagore, humaniste universel, philosophe et poète lauréat du prix Nobel le 8 mai 2011. L’ambassadeur de l’Inde, M. Ranjan Mathai, également Président du Conseil d’Administration de la Fondation de la Maison de l’Inde a inauguré la cérémonie. M. Marcel Pochard, Conseiller d’Etat et Président de la Cité Internationale Universitaire de Paris, Fondation Nationale, en a été l’invité d’honneur. Mme Sharmila Roy-Pommot, Président et Fondatrice de l’assocation Muktodhara et ses amis artistes ont présenté au public

« L’homme infini », à travers des chants, de la musique, des poèmes et des danses. • Fête de la Cité. Comme chaque année, la Maison de l’Inde a participé à la Fête de la Cité sur la terrasse le 29 mai. Les résidents ont pu, sur leur stand, faire découvrir la cuisine indienne. L’après-midi, un programme culturel a été proposé au public comportant de la danse classique, folklorique et Bollywood ainsi qu’un programme de musique instrumental.

Décès

• Artiste, peintre et poète, Sohan Qadri nous a quittés à l’âge de 78 ans, à Toronto des suites d’une longue maladie le 2 mars. Il laisse derrière lui un riche héritage de poésie et d’art profondément immergé dans la tradition indienne. Après une licence en art au Collège de Simla en Inde, il forme en 1964, le Loose Group qui réunit peintres et poètes en Inde. Peu de temps après, il devient membre du circuit des modernistes indiens. Il a voyagé à travers l’Afrique de l’Est, l’Amérique du Nord et l’Europe. Au cours de sa carrière, Qadri a collaboré avec une multitude de figures intellectuelles dont l’architecte Le Corbusier, le peintre surréaliste René Magritte et le prix Nobel Heinrich Böll. Il a présenté plus de 70 expositions à travers les Etats-Unis, l’Asie et l’Afrique. Ses œuvres font parties des collections du Peabody Essex Museum dans le Massachusetts, le Rubin Museum of Art à New York et la National Gallery of Modern Art à Delhi. • Une des figures légendaires de la peinture indienne, Maqbool Fida Husain est décédé le 9 juin dernier

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à Londres à l’âge de 95 ans. Peintre contesté, marchant nu-pieds, il est né à Pandharpur au Maharashtra et a été formé à la JJ School of Art à Bombay avant de commencer sa carrière en peignant des affiches de films. Il a reçu plusieurs distinctions honorifiques comme le Padma Shree, le Padma Bhushan et le Padma Vibushan. Souvent connu comme le Picasso de l’Inde, son style s’apparentait au style moderne cubiste tout en ayant une sensibilité et des sujets d’inspiration traditionnels de l’Inde. Ses peintures de chevaux étaient réputées. C’est dans les années 40 que le peinture est devenu célèbre. Il avait rejoint le Progressive Artists’s Group fondé par Francis Newton Souza en 1947, pour se démarquer des traditions nationalistes établies par la Bengal School of Art. Suite à une série de controverses, le peintre quitta son pays et vécut en exil à Dubai et Londres. Il est enterré au cimetière de Brookwood à Londres. • Nous informons les lecteurs du décès inattendu d’une grande amie de l’Inde en la personne de Marta Mullor le 4 décembre 2010. Née en 1937, « sous les bombes à Barcelone » comme elle aimait dire, elle était doté d’une rande culture et fit l’admiration d’importantes personnalités telles que le romancier et journaliste indien Khushwant Singh, les romanciers français Albert Cossery et Roger Grénier, la chanteuse Sapho, et bien d’autres encore. Incinérée le 10 décembre dernier, ses cendres ont été dispersées à Port-Bou. Un livre paraîtra prochainement sur elle, sur sa pensée et sur sa vie.

principalement vers la notion du « soi » dans un voyage à travers le temps et l’espace qui se manifeste dans son travail comme une cartographie du monde autant que comme une prise de conscience qui nous fait voyager du personnel vers l’universel, des civilisations anciennes à aujourd’hui. Zarina Hashmi a participé à de nombreuses expositions internationales ces dernières années. Une rétrospective de son travail est prévue au Hammer Museum de Los Angeles en octobre prochain.

Expositions

• Invité pour la 4ème édition de Monumenta, le célèbre sculpteur britannique Anish Kapoor né à Bombay en 1954 et installé à Londres depuis 1973 a exposé son œuvre intitulée Leviathan du 11 mai au 23 juin au Grand Palais. L’artiste indien a dévoilé au public une immense sculpture rouge et aérienne présenté dans la nef de verre du Grand Palais. Conçu dans le but de donner des sensations, ce

• La galerie Jaeger Bucher à eu le plaisir de recevoir l’exposition de Zarina Hashmi Noor, du 26 mars au 18 juin 2011. L’univers sensitif de Zarina Hashmi, née à Aligarh en Inde en 1937, s’est développé dans son environnement familial. Dans cette première exposition à Paris intitulé NOOR, ses œuvres les plus récentes semblent tournées Nouvelles de l’Inde n° 402

• Epouse du célèbre artiste de la scène indienne Subodh Gupta, Barthi Kher connue pour ses mises en scène d’animaux, objets hybrides, formes architecturales et domestiques a présenté son exposition « Leave your smell » à la galerie Emmanuelle Perrotin du 7 mai au 18 juin. Dans cette exposition, Bharti Kher a composé des tableaux, des sculptures, des installations en jouant des bindis, petites pastilles colorées collées sur le front entre les sourcils. Bharti Kher sera présente à Beaubourg jusqu’au mois de septembre pour l’exposition « Paris-Delhi-Bombay » qui réunis une trentaine d’artistes indiens.

© Galerie Perrotin,Paris

gigantesque monstre n’a laissé personne indifférent de par sa taille : pas moins de 37 mètres de hauteur et 100 mètres de long, sa couleur : « couleur sang séché, une couleur corporelle » ou encore sa forme trois cercles accolés prenant la forme de trèfle. Le Léviathan d’Anish Kapoor a attiré une foule intriguée par cette sculpture de 15 tonnes de pvc continuellement gonflée à l’hélium, observable de l’extérieur mais également de l’intérieur. Une expérience à la fois esthétique, sensitive et philosophique.

• Rina Banerjee a apporté dans le cadre de la Saison indienne une touche de modernité au Musée d’Arts asiatiques-Guimet avec son exposition « Chimères de l’Inde et de l’Occident » à partir du 25 mai. L’exposition ne se terminera que le 26 septembre prochain. Née à Calcutta en 1963, Rina Banerjee vit aux Etats-Unis où elle a obtenu un diplôme de l’Université des BeauxArts de Yale. Elle vit à New York mais reste en contact avec son pays d’origine. Dotée d’une imagination et d’une sensibilité débordantes, elle livre dans cette exposition des installations et des toiles où s’imbriquent êtres en mutation, éléments mythologiques et symboliques, faits de plumes aux couleurs chatoyantes, de tissus, de coquilles, de crânes d’animaux, de morceaux de plastique. A cheval entre Orient et Occident, l’univers de Rina Banerjee dit aussi la souffrance et l’injustice d’un monde troublé. ❑

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Inde Mars-Avril 2011

5/01/12

13:49

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