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Ambassade de l’Inde - OCTOBRE/NOVEMBRE 2012 - Numéro 409


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Editorial Sommaire

Après quelques années, me voici de retour en France. Je me réjouis de retrouver les fidèles lecteurs des Nouvelles de l’Inde auxquels je souhaite une excellente rentrée, placée sous le signe de l’été indien.

• Discours prononcé par le Président de la République, M. Pranab Mukherjee, lors de sa prise de fonction

3-5

• Un été indien de Pondichéry à Bollywood Exposition au Musée de Gajac de Villeneuve-sur-Lot 13 juillet au 31 décembre 2012

6-8

• La fuite des cerveaux s’est aujourd’hui transformée en retour des cerveaux

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HOMMAGE • Hommage à Yves Thoraval

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• Hommage à David Bolland

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AUTRES FACETTES DE L’INDE • Ayurveda : Dix idées zen : comment dompter le stress

13-15

• Questionings/rencontre Un spectacle de Rukmini Chatterjee

16-17

• À la rencontre des « Martinière » indiennes Voyage en Inde - Février 2012

18-20

DESTINATIONS A DÉCOUVRIR • Le Rath Yatra annuel de Jagannath à Puri

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• Gros plan sur le Nagaland

22-26

ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE

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REVUE DES LIVRES

29-30

LE COIN DES ÉCHOS

31-34

INFORMATIONS UTILES

3ème cou.

Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Tél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 40 50 09 96 E-Mail : cpic.paris@ambinde.fr Rédacteur en chef : Apoorva Srivastava, Premier Secrétaire (PIC)

Nous vous invitons à découvrir le nouveau président de l’Union indienne, M. Pranab Mukherjee, qui a prêté serment au Parlement lors de sa prise de fonction le 25 juillet 2012. L’Eté indien… ce mot évoque bien sûr le beau temps qui se prolonge à l’automne mais aussi la superbe exposition que le Musée Gajac de Villeneuve-sur-Lot présentera au public jusqu’à la fin de l’année. Nous vous proposons de la visiter à travers un article qui pourrait vous donner l’idée de vous y rendre le temps d’un week-end. L’Eté indien, c’est aussi le nom du Festival annuel organisé par le Musée national des Arts asiatiques-Guimet qui chaque année plonge les visiteurs dans la culture indienne autour du cinéma, de la danse, de la musique. Yves Thoraval, grand spécialiste des civilisations musulmanes et des cinémas de l’Inde, qui nous a quittés en juin dernier, fréquentait assidûment ce Festival. Nous lui rendons hommage dans ce numéro. David Bolland a, lui aussi, disparu nous laissant le merveilleux ouvrage A guide to Kathakali et de très nombreux documents sur le sujet. La rentrée est pour nous tous une période où nous prenons de bonnes résolutions. Le réflexologue Eric Bhat nous propose quelques pistes inspirées de l’Ayurveda. Sonia Doyen, présidente de la Société des Anciens Elèves de la Martinière – France a toujours voulu faire se rencontrer des élèves des quatre Ecoles de Lucknow et Kolkata et des élèves des trois lycées lyonnais. Danielle Martinod, professeur documentaliste au Lycée International de Lyon, nous relate la rencontre organisée en février 2012.

Assistante de rédaction : Viviane Tourtet Contributeurs du numéro : Martine Armand, Deepti Bhagat, Eric Bhat, E.B., India Brand Equity Foundation, Danielle Martinod, Milena Salvini, Saurabh Srivastava, Viviane Tourtet.

Je vous souhaite à tous un bel automne à venir !

Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry 62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15 Mentions : Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information et Culture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde. Photo 1ère couverture : Environs de Léacca, Bengale, 1839 - Aquarelle sur papier, 23 X 29 cm - Collection Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun - (c) Joseph Bernard Photo 4ème couverture : L’INS Mumbai et le FS Surcouf ancrés au large de Saint-Tropez

Apoorva Srivastava Conseiller (Presse, Information & Culture)


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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

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DISCOURS PRONONCÉ PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, M. PRANAB MUKHERJEE LORS DE SA PRISE DE FONCTION

Madame Pratibha Devisingh Patil, Monsieur Hamid Ansari, Madame Meira Kumar, Monsieur le juge S.H. Kapadia, Membres du Parlement, Excellences, amis et concitoyens, Je suis profondément touché par le grand honneur que vous m’avez accordé. Un tel honneur exalte l’occupant de cette fonction même si elle requiert qu’il s’élève audessus des intérêts personnels ou du parti au service du bien national. La principale responsabilité de cette charge est de fonctionner en tant que gardien de notre Constitution. Je m’efforcerai, comme je l’ai déclaré sous serment, de préserver, protéger et défendre notre Nouvelles de l’Inde n° 409

Constitution pas seulement en mot mais aussi en esprit. Nous sommes tous, au-delà de la division de parti ou de région, partenaires dans l’intérêt de notre patrie. Notre Constitution fédérale englobe l’idée de l’Inde moderne : elle définit non seulement l’Inde mais aussi la modernité. Une nation moderne est bâtie sur quelques principes fondamentaux de base : la démocratie, des droits égaux pour chaque citoyen, la laïcité ou une égale liberté à l’égard de chaque croyance, l’égalité de chaque région et langue, l’égalité des sexes et peut-être le plus important de tous, l’équité économique. Pour que notre développement soit réel, les plus pauvres de notre pays doivent ressentir qu’ils font partie de l’histoire de l’Inde qui monte.

J’ai assisté à de vastes, voire incroyables changements durant le voyage qui m’a conduit de la lueur tremblotante d’une lampe dans un petit village du Bengale aux chandeliers de Delhi. J’étais un garçon quand le Bengale fut sévèrement touché par une famine qui a tué des millions de personnes ; j’en comprends encore la détresse et la douleur. Nous avons beaucoup réalisé dans le domaine de l’agriculture, de l’industrie et de l’infrastructure sociale mais ce n’est rien comparé à ce que l’Inde, conduite par les générations futures, va créer dans les décennies à venir. Notre mission nationale doit continuer à être ce qu’elle était quand la génération du Mahatma Gandhi, Jawaharlal Nehru, Sardar Patel, Rajendra Prasad, Ambedkar et 3


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DISCOURS PRONONCÉ PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, M. PRANAB MUKHERJEE LORS DE SA PRISE DE FONCTION

Maulana Azad nous ont proposé un rendez-vous avec le destin : pour éliminer le fléau de la pauvreté et créer des opportunités pour que les jeunes puissent faire avancer notre Inde à grands pas. Il n’y a pas de plus violente humiliation que la faim. Les théories selon lesquelles les richesses accumulées par un petit nombre bénéficieront à tous les membres de la société ne répondent pas aux aspirations légitimes des plus démunis. Nous devons élever ceux qui sont au bas de la société pour que la pauvreté ne figure plus dans le dictionnaire de l’Inde moderne. Ce qui nous a poussés jusqu’ici va continuer à nous faire avancer. La véritable histoire de l’Inde est l’association de la population. Notre richesse a été créée par les paysans et les ouvriers, les industriels et les fournisseurs de service, les soldats et les civils. Notre harmonie sociale est la coexistence sublime du temple, de la mosquée, de l’église, du gurudwara et de la synagogue. Ce sont les symboles de notre unité dans la diversité. La paix est le premier ingrédient de la prospérité. L’histoire a souvent été écrite avec le rouge du sang mais le développement et le progrès sont les lumineuses récompenses d’un dividende de paix, pas un trophée de guerre. Les deux moitiés du 20ème siècle racontent leur propre histoire. L’Europe, et bien sûr le monde, s’est ré-inventée après la fin de la Seconde guerre mondiale et l’effondrement de la colonisation, conduisant à l’essor de grandes institutions comme les Nations Unies. Les dirigeants qui ont fait venir de grandes armées sur les champs de bataille puis ont compris que la guerre s’apparentait davantage au barbarisme qu’à la gloire, ont 4

transformé le monde en changeant son état d’esprit. Gandhiji a enseigné par l’exemple, et nous a donné la force suprême de la nonviolence. La philosophie de l’Inde n’est pas extraite des manuels. Elle s’épanouit dans la vie quotidienne de notre peuple, qui place la valeur de l’humain au-dessus de tout. La violence est extérieure à notre nature. Quand, en tant qu’être humain, nous nous égarons, nous exorcisons nos péchés avec pénitence et responsabilité. Mais les récompenses visibles de la paix ont aussi caché le fait que l’âge de la guerre n’est pas terminé. Nous sommes au milieu d’une quatrième guerre mondiale ; la troisième fut la Guerre froide mais elle fut très dure en Asie, Afrique et Amérique latine jusqu’à ce qu’elle se termine au début des années 1990. La guerre contre le terrorisme est la quatrième et il s’agit d’une guerre mondiale parce que son visage diabolique peut se montrer n’importe où dans le monde. L’Inde fut sur les fronts de cette guerre bien longtemps avant qu’un grand nombre d’autres pays aient reconnu sa profondeur vicieuse ou ses conséquences empoisonnées. Je suis fier de la valeur, de la conviction et de la détermination de fer de nos Forces Armées car elles ont combattu cette menace à nos frontières, de nos courageuses forces de police qui ont rencontré l’ennemi à l’intérieur et de notre population qui a déjoué le piège terroriste en restant calme devant l’extraordinaire provocation. La population de l’Inde fit preuve d’une remarquable maturité lors du choc émotionnel de ses lésions traumatiques. Ceux qui infligent la violence et perpétuent la haine ont besoin de comprendre une vérité. Quelques minutes de paix agissent bien davantage que

de nombreuses années de guerre. L’Inde est satisfaite d’elle-même et poussée par la volonté de s’asseoir sur la haute table de la prospérité. De nocifs praticiens de la terreur ne la feront pas dévier de sa mission. En tant qu’Indiens, nous devons bien sûr apprendre de notre passé. Mais nous devons rester concentrés sur notre avenir. Selon moi, l’éducation est l’alchimie qui peut apporter à l’Inde son prochain âge d’or. Nos plus anciennes écritures ont fixé le cadre de la société autour des piliers de la connaissance, notre défi est de convertir la connaissance en une force démocratique et de la porter jusque dans le moindre coin de notre pays. Notre devise est sans ambiguïté : Tous pour la connaissance et la connaissance pour tous. Le poids de la charge peut parfois peser sur les rêves. Les nouvelles ne sont pas toujours réjouissantes. La corruption est un mal qui peut démoraliser la nation et freiner son progrès. Nous ne pouvons permettre à notre progrès d’être détourné par l’avidité d’un petit nombre. J’envisage une Inde où l’unité d’objectif propulse le bien commun, où le Centre et les Etats sont guidés par la simple vision d’une bonne gouvernance, où chaque révolution est verte, où la démocratie n’est pas seulement le droit de voter une fois tous les cinq ans mais de toujours s’exprimer dans l’intérêt du citoyen, où la connaissance devient sagesse, où la jeunesse place sa phénoménale énergie et son talent dans la cause collective. Tandis que la tyrannie diminue dans le monde, que la démocratie est ranimée dans des régions autrefois considérées inhospitalières, l’Inde devient le modèle de modernité. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 409


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M. Pranab Mukherjee a pris ses fonctions en tant que 13ème Président de l’Inde le 25 juillet 2012 marquant ainsi le couronnement d’une carrière politique de plus de cinquante ans de service exemplaire à l’égard de la nation dans le gouvernement ainsi qu’au Parlement. Agé de 76 ans, M. Mukherjee est un homme qui possède une expérience inégalée de la gouvernance avec la rare distinction d’avoir exercé à diverses époques les fonctions de Ministre des Affaires étrangères, de la Défense, du Commerce et des Finances. Il fut élu à la Chambre Haute du Parlement (Rajya Sabha) cinq fois à partir de 1979 et deux fois à la Chambre Basse du Parlement (Lok Sabha) à partir de 2004. Il fut membre du Comité de travail du Congrès, la plus haute institution organisant les politiques du Parti, pendant une période de 23 ans. Durant la période 2004-2012, M. Mukherjee a joué un rôle décisif en tant que fer de lance dans la prise de décisions importantes par le gouvernement sur un grand nombre de sujets comme les Réformes administratives, le Droit à l’Information, le Droit à l’Emploi, la Sécurité alimentaire, la Sécurité énergétique, la Technologie de l’Information et la Télécommunication, fondant l’UIDAI, le Métro, etc., à travers la présidence de plus de 95 Groupes ministériels constitués à cette fin. Dans les années 70-80, il joua un rôle capital dans la création des Banques Rurales Régionales (1975), de la Banque EXIM de l’Inde ainsi que de la Banque Nationale pour l’Agriculture et le Développement Rural (1981-82). M. Mukherjee fut également l’auteur d’une nouvelle formule pour le partage des ressources entre le Centre et les Etats en 1991 qui fut finalement désignée sous le nom de formule GadgilMukherjee. Le talent intellectuel et politique de M. Mukherjee, magistral orateur et érudit, ainsi que sa remarquable connaissance des relations internationales, des affaires financières et du processus parlementaire font l’admiration de tous. Il a été applaudi pour son rôle de bâtisseur de consensus sur des questions nationales difficiles grâce à sa capacité à forger l’unité parmi les divers partis politiques qui constituent

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la dynamique démocratie multipartite de l’Inde. D’origine modeste, M. Mukherjee est né dans le petit village de Mirati dans le District de Bhirbum du West Bengal de parents, combattants pour l’indépendance, M. Kamada Kinkar Mukherjee et Rajlakshmi le 11 décembre 1935. Le père de M. Mukherjee était un dirigeant du Congrès qui a subi de dures épreuves et notamment l’emprisonnement plusieurs fois pour son rôle durant la lutte de l’Inde pour l’indépendance. M. Mukherjee a obtenu une Maîtrise d’Histoire et de Sciences Politiques ainsi qu’un diplôme de Droit à l’Université de Kolkata. Il commença sa vie professionnelle comme professeur dans l’enseignement supérieur et journaliste. Inspiré par la contribution de son père au mouvement national, M. Mukherjee se lança en 1979 dans la vie publique après son élection à la Chambre Haute du Parlement (Rajya Sabha). Encadré attentivement par l’ancien Premier ministre Indira Gandhi, M. Mukherjee vit l’ascension de sa carrière politique évoluer rapidement. Il devint Ministre adjoint de l’Industrie, de la Navigation et du Transport, de l’Acier et de l’Industrie et Ministre d’Etat aux Finances de 1973 à 1974 ; il a occupé les fonctions de Ministre des Finances de l’Inde pour la première fois en 1982 dans le Cabinet du Premier ministre, Indira Gandhi et fut chef de la majorité à la Chambre Haute du Parlement (Rajya Sabha) de 1980 à 1985. Plus tard, il fut Vice Président de la Commission de Planification de 1991 à 1996, Ministre du Commerce de 1993 à 1995, Ministre des Affaires étrangères de 1995 à 1996, Ministre de la Défense de 2004 à 2006 et de nouveau Ministre des Affaires étrangères de 2006 à 2009. Il fut Ministre des Finances de 2009 à 2012 et chef de la majorité à la Chambre Basse du Parlement de 2004 à 2012 jusqu’à sa démission avant de se présenter à l’élection présidentielle. M. Mukherjee dispose d’une importante expérience diplomatique et a fait partie du Conseil des Gouverneurs du Fonds Monétaire International, de la Banque mondiale, de la Banque du Développement Asiatique et de la

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Biographie officielle de M. Pranab Mukherjee, Président de l’Inde

Banque du Développement Africain. Il a conduit des délégations indiennes aux Conférences des Ministres des Finances du Commonwealth en 1982, 1983 et 1984 ; à l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1994, 1995, 2005 et 2006, à la Conférence des chefs de gouvernement du Commonwealth à Auckland en 1995, à la Conférence des Ministres des Affaires étrangères des pays non alignés à Carthage en 1995 et à la Conférence pour marquer le 40ème anniversaire de la Conférence afro-asiatique à Bandung en 1995. Lecteur prolifique, M. Mukherjee est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’économie indienne et sur la construction de la nation. Parmi les nombreuses distinctions et récompenses qu’il a reçues, mentionnons la seconde plus haute récompense civile de l’Inde, le Padma Vibhusan en 2008, le Prix du Meilleur Parlementaire en 1997 et le Prix du Meilleur Administrateur en Inde en 2011 ; il fut estimé comme l’un des cinq meilleurs Ministres des Finances du monde en 1984 selon une étude conduite par le Journal « Euro Money » publié à New York et fut déclaré « Ministre des Finances » pour l’Asie en 2010 par « Emerging Markets », le journal de référence pour la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International. M. Mukherjee a épousé Mme Suvra Mukherjee, chanteuse accomplie de Rabindra Sangeet ; ils ont deux fils et une fille. M. Mukherjee aime lire, jardiner et écouter de la musique durant ses loisirs. Il a des goûts simples et soutient ❑ les arts et la culture. 5


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UN ÉTÉ INDIEN DE PONDICHÉRY À BOLLYWOOD Exposition au Musée de Gajac de Villeneuve-sur-Lot 13 juillet au 31 décembre 2012 Début 2012, le musée Gajac de Villeneuve-sur-Lot informait le service culturel de l’Ambassade de l’Inde qu’il projetait pour l’été 2012 une exposition autour du thème de l’Inde. Le musée possédant une œuvre du peintre Georges Gasté « Une Deva Dassy servant les Dieux », il a semblé intéressant à la direction du musée et aux commissaires d’exposition d’organiser autour de cette œuvre une présentation d’autres œuvres permettant au public d’effectuer un voyage de l’Inde du XVIIe à celle du XXIe siècle, de Pondichéry à Bollywood.

Pondichéry-sur-Lot… C’est sur ce thème que s’ouvre le catalogue de l’exposition. Il 6

convient de l’expliquer. Les relations entre les deux villes Pondichéry et Villeneuve-sur-Lot ne sont pas nouvelles. Dès le XVIIe Colbert crée la Compagnie des Indes Orientales qui va entraîner des relations commerciales entre la France et l’Inde avec les comptoirs français puis des relations culturelles. En 1776, Guillaume Léonard de Bellecombe, de Puymirol, est nommé gouverneur général de Pondichéry et des établissements français en Inde. Sa femme, MarieAngélique Catherine Gallaup du Marès, née à Villeneuve-sur-Lot, va l’accompagner et entretiendra une correspondance avec sa famille, relatant sa découverte de ce nouveau pays, si différent du sien. Cette Inde, « pays on ne peut plus beau et à la campagne agréable » que décrit la jeune femme, va inspirer bon nombre d’artistes français : Pierre Loti, Georges Gasté, Auguste Borget, Eugène Delacroix, Gustave Moreau. Certains la visitent, d’autres se l’imaginent … Plus récemment, depuis 2003, grâce au programme Asia Urbs, les deux villes collaborent étroitement dans le domaine du développement urbain. Un nouveau accord-cadre a du reste été signé cette année.

(c) RMN (Musée Guimet, Paris)/Thierry Ollivier

Plusieurs musées ont été partie prenante du projet à travers des prêts d’œuvres, parmi lesquels des musées parisiens comme le Musée d’Orsay, le Musée des Arts asiatiques – Guimet, mais aussi des musées provinciaux, le Musée des Beaux-Arts de Pau, le Musée Girodet de Montargis, le Musée de l’Image d’Epinal, le Musée de Châteauroux, le Musée de Fécamp, le Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun, le Musée de la Compagnies des Indes de Lorient, le Musée d’Art et d’Industrie André Diligent, La Piscine de Roubaix, la Maison Pierre Loti et les Musées municipaux de Rochefort. Plusieurs particuliers se sont, par ailleurs, joint à l’aventure. C’est ainsi que l’exposition a pris forme et a été inaugurée le 13 juillet en présence de plusieurs personnalités dont M. Patrick Cassany, maire de Villeneuve-sur-Lot, Mme Martine Rieu, Adjointe au maire en charge de la Culture et M. Marc Tranchard, Adjoint au maire en charge du développement durable, du Conseiller culturel de l’Ambassade de l’Inde, Mme Nina Tshering La, des artistes Martine Camillieri et Denise Nicolini.

Portrait de l'empereur Shah Jahan à la barbe grise. Ecole du Deccan, Inde, début XVIIIème. Gouache sur papier, Musée national des arts asiatiques-Guimet.

L’exposition s’articule autour de plusieurs axes : historique, la Compagnie des Indes, l’Imagerie du XIXe et du début XXe siècle, L’Inde du XXIe. Pour des raisons de conservation, les œuvres sur papier sont présentées au public par rotation à mi-parcours de l’exposition. Pour la partie historique, certaines œuvres dont des plans de PonNouvelles de l’Inde n° 409


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Georges Gasté est l’un des rares peintres à s’être rendu aux Indes et à avoir su rendre avec une grande sensibilité l’âme véritable du pays. L’exposition nous donne à voir pluNouvelles de l’Inde n° 409

partout en Inde, tant dans le Sud dont il aime la beauté que dans le Nord dont il déplore la misère. Grâce à l’acquisition en 1894 d’un appareil photographique, il nous a laissé un grand nombre de photographies, de dessins aussi. Il ne trouvera néanmoins pas la réponse à sa quête spirituelle bien que vivement intéressé par ses rencontres avec des brahmanes et des sages de la vallée du Gange, avec des théosophes à Madras.

Le Bain des brahmines à Madurai, 1909 - Huile sur toile de Georges Gasté - Musée d'Orsay, Paris.

sieurs toiles et photographies d’une grande humanité comme celle représentant la jeune Sita sur la terrasse de Gasté, près du Taj Mahal. Il séjournera à Agra, puis plus tard à Madurai où il obtient l’autorisation fort rare de pouvoir peindre quelques toiles dans l’enceinte du grand temple. Il meurt en Inde après y avoir formé quelques élèves. Son Bain des brahmines est salué par la critique au Salon de Paris de 1910. Pierre Loti réside plusieurs fois en Inde et notamment pendant quatre mois mais son récit “L’Inde sans les Anglais” ne suit pas vraiment l’itinéraire qu’il a vraiment effectué. Cet itinéraire le conduit un peu

Pierre Loti, Dalantabad : entrée de la forteresse - Tirage à partir d'une plaque de verre. Coll. Musées municipaux de Rochefort, Maison Pierre Loti.

Auguste Borget arrivera en Inde par accident puisque c’est en fuyant en Chine les problèmes causés par la guerre de l’opium qu’il gagne l’Inde où il remontera le Gange. Il en rapporte de nombreux carnets de croquis, des objets et des notes qu’il exploitera à son retour en France.

(c) Jean Bernard

Pour la partie indienne, le musée présente un grand nombre de miniatures du XVIIIe et XIXe de diverses écoles : Ecole indienne, Ecole du Deccan, du Rajasthan, Ecole moghole. Le portrait réaliste et psychologique, comme l’explique Amina Taha Hussein-Okada, Conservateur en chef au musée Guimet, dans le catalogue, ne s’applique qu’à l’homme, les portraits féminins étant stéréotypés et idéalisés. Quelques vêtements du XVIIIe et XIXe sont exposés : manteau, turban, robe de femme, tunique, sari, pantalon, provenant entre autre du Gujerat, du Rajasthan, de Bénarès. Il s’agit d’un prêt du Musée des Arts Asiatiques–Guimet. Pour ce qui concerne l’imagerie du XIXe et début XIXe, les œuvres témoignent combien l’Inde a inspiré les artistes par son côté dépaysant, luxueux, voluptueux. Certains qui l’ont visitée préfèrent en donner une version plus proche de la réalité, à la manière des explorateurs du XVIIIe. Ainsi Auguste Borget (1808-1877), Lord Edwin Weeks (1849-1903), Albert Besnard (1849-1934), Pierre Loti (18501923) ou Georges Gasté (18691910), témoignent de ce qu’ils ont vu à travers peintures, aquarelles, photographies, écrits, chroniques journalistiques.

(c) RMN (Musée d'Orsay)/Gérard Blot

dichéry, des estampes présentant des sites de la ville, une gravure du palais du gouverneur, des aquatintes montrant des bayadères sont présentées au public et couvrent l’époque coloniale. Sont ensuite exposées des toiles de coton (Oberkampf, Beautiran, Jouy), des marques de toiles et mousselines de coton de la Compagnie des Indes, des marques de plomb.

Environs de Léacca, Bengale,1839 - Aquarelle sur papier et rehaut de gouache blanche, 18 x 22 cm, d'Auguste Borget. Coll. Musée de l'Hospice Saint-Roch, Issoudun.

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(c) Musée des Beaux-Arts de Pau/Jean-Christophe Poumeyrol

ustensiles de la vie quotidienne se muent en œuvre d’art et nous font prendre conscience de la futilité de la société de consommation.

Attelage de zébus en Inde, étude d'Albert Besnard. Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts, Pau.

Albert Besnard, après avoir lu le livre de Pierre Loti, “L’Inde sans les Anglais”, décide lui aussi de partir à l’aventure et rejoint l’Inde après s’être rendu à Ceylan. Il visitera plusieurs villes, Madras, Calcutta, Bénarès, Delhi, Bombay et en rapporte un très grand nombre de croquis, de projets.

(c) Musée de l'Image, Epinal/Hélène Rouyer

Le musée nous invite également à découvrir les merveilleuses planches éducatives conservées au musée de l’Image d’Epinal qui

Alphabet marathi, papier (offset couleur). Coll. Musée de l'Image, Epinal.

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avaient pour objectif d’inculquer aux jeunes écoliers un certain nombre de valeurs, de précepteséducatifs, de leur livrer des infor)mations sur la société dans laquelle ils vivaient : les coutumes, les alphabets, les habitants de l’Inde, les divinités hindoues, les divers styles de danse, les fruits et légumes, etc. Pour Pondichéry aujourd’hui, Denise Nicolini et Carolin Seeliger nous invitent à travers leurs photographies à découvrir certains hauts lieux de la ville et Martine Camillieri, nous interpelle avec son Vanity-Cake, sorte d’autel où les

Photographie de Denise Nicolini. Pondichéry, Chief Secretariat, Government of Puducherry, 2012. Coll. particulière

Vanity-cake. Installation de Martine Camillieri, 2006-2010

Le musée propose aux visiteurs qui le souhaitent d’aller plus loin dans leur découverte de l’Inde à travers la projection de plusieurs films se déroulant en Inde, l’organisation d’ateliers, de visites guidées, de conférences et la mise en place d’un événement à l’occasion de la fête des lumières, Diwali, qui se tiendra le 13 novembre prochain. Nous remercions les partenaires institutionnels comme la Direction des Musées de France, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le Conseil Régional d’Aquitaine, l’association Les Amis du Musée ainsi que les partenaires privés, Mme Jeanine Bergon, M. Georges Hugo et Mme Aude de Tocqueville qui ont permis à cette exposition de voir le jour et de mettre l’Inde à l’honneur. A la fin août, plus d’un millier de visiteurs avaient déjà ad❑ miré l’exposition. Viviane Tourtet D’après le catalogue de l’exposition et le dossier de presse Nouvelles de l’Inde n° 409


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LA FUITE DES CERVEAUX S’EST AUJOURD’HUI TRANSFORMÉE EN RETOUR DES CERVEAUX L’Inde peut fortement se vanter des premiers et brillants progrès dans les secteurs de la pensée et de la pratique scientifique et technologique. Le monde de plus en plus numérique d’aujourd’hui dépend d’une invention indienne, celle du zéro ou « shoonya ». Si la position de leader dans la pensée innovante s’est quelque peu affaiblie depuis quelques millénaires, le génie culturel qui s’est développé si tôt dans l’histoire de l’Inde a permis nos progrès actuels dans la science et la technologie. A l’époque moderne, une reconnaissance accrue de la haute qualité du talent scientifique et technologique de l’Inde a abouti à ce que le pays soit la source d’approvisionnement la plus utilisée pour le monde industrialisé, principalement les Etats-Unis. On l’appelait jadis « la fuite des cerveaux » parce qu’on était dans le contexte du pauvre environnement socio-économique et politico-administratif des années 70 et 80 qui poussait à l’exode les meilleurs talents vers de plus verts pâturages. Cependant, le processus de réforme entamé par notre actuel Premier ministre quand il était Ministre des Finances en 1991, a transformé ce handicap en atout. Certains de nos meilleurs cerveaux qui ont passé des dizaines d’années un peu partout dans le monde, aiguisant leurs connaissances et leurs compétences, commencent à revenir en Inde et contribuent à sa croissance et à son développement. La « fuite des cerveaux » s’est aujourd’hui transformée en « retour des cerveaux ». Il va de soi pour les experts que maîtriser le pouvoir de la technologie est important pour le dévelopNouvelles de l’Inde n° 409

pement durable de cette nation. La technologie permet le soin de qualité, le développement et le déploiement pour notre population encore largement rurale d’une énergie avancée abordable, respectueuse du climat et une meilleure éducation parmi les couches défavorisées de la société. Tout comme la technologie figure à l’épicentre de l’agriculture, de l’industrie et des services, il est temps de la pousser dans le champ de la planification économique. L’activité économique d’un pays a un lien ombilical avec la qualité de son capital intellectuel. Nous avons le troisième plus grand système d’enseignement supérieur dans le monde. Ce sont les immenses différences qualitatives qui posent problème. Les pays occidentaux et asiatiques se sont développés grâce aux quatre piliers de la civilisation - le social, l’économique, le culturel et le politique, en raison du développement et de la bonne utilisation de l’excellence dans l’innovation, l’amélioration technologique et la recherche et le développement. L’émergence de l’Inde en tant que

centre mondial de la Recherche et du Développement est un processus qui a commencé il y a plus d’une décennie. Mais nous avons du chemin à parcourir. Les sociétés indiennes ont longtemps fait l’objet de critiques quant à leur faible niveau d’investissement dans la Recherche et le Développement, à la fois en Inde et dans d’autres parties du monde. Ceci les a empêché de devenir des acteurs sérieux sur les marchés mondiaux. En dépit d’un important progrès, l’image de l’Inde est restée jusqu’à récemment celle d’un pays du tiers monde qui copie les produits occidentaux grâce à des politiques laxistes en matière de brevets. Comme nous commençons à changer, nous pourrions prendre modèle sur le Japon – ils ont amélioré l’instruction technologique ! Il nous faut faire de même. Heureusement, notre réputation d’être un des principaux centres IT et BPO a conduit à notre émergence en tant que lieu mondial de la R&D où des multinationales comme Microsoft, Motorola, CA, Cisco, IBM, Google, etc. commencent à faire de la recherche de pointe. Ceci 9


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LA FUITE DES CERVEAUX S’EST AUJOURD’HUI TRANSFORMÉE EN RETOUR DES CERVEAUX

ne s’est pas limité aux seuls acteurs IT. Des géants mondiaux dans la télécommunication, les produits pharmaceutiques et la biotechnologie, pour n’en citer que quelquesuns, montent d’ambitieux projets de R&D, en partie pour servir le marché indien mais aussi en vue de fournir une nouvelle génération de produits pour le marché mondial, plus rapide et économique. Cette tendance a également conduit les entrepreneurs indiens à créer des entreprises de recherche contractuelle pour pourvoir aux besoins des multinationales et a créé une nouvelle industrie « L’Externalisation du Processus de Recherche » ou RPO qui répond au besoin des multinationales non seulement de « localiser » leurs produits pour l’Inde mais aussi d’augmenter leur compétitivité à l’étranger et d’étendre la gamme des offres aux marchés existants. Ceci a fourni une autre occasion à l’Inde de trouver sa position sur la carte de la Recherche et du Développement dans le monde. Tout ceci a eu pour effet de promouvoir le pays dans la chaine de valeurs dans la recherche et le développement et de s’intégrer davantage à ce qui se passe globalement. Et ceci n’aurait pas pu se produire à une meilleure période. Quelques-unes des entreprises mondiales les plus innovantes commencent déjà à émerger d’Asie et la plupart des prévisions suggèrent que la croissance la plus rapide viendra des BRIC, avec en tête l’Inde et même aussi la Chine, à moins qu’ils ne soient surpris par les forts mouvements démocratiques qui se sont récemment produits en Afrique du nord. Le succès engendre bien sûr ses propres problèmes. Les entreprises indiennes commencent à faire face à de sérieux manques de maind’œuvre qualifiée de bon niveau. De nombreux organismes responsables des ressources humaines donnent leurs perspectives recommandant des stratégies pour faire face aux 10

manques en développant des modèles de travail, en collaborant avec les gouvernements, par l’éducation pour développer des talents individuels et la formation. Quelle que soit la combinaison des options que nous adoptions, elle doit être interactive et avoir un bon modèle de partenariat public-privé. Au début, j’ai parlé de fuite des cerveaux et j’ai fait allusion au processus inverse. Voir que des gens hautement talentueux et qualifiés rentrent est très encourageant puisqu’ils peuvent trouver des emplois partout dans le monde. Cela apporte vraiment au pays l’occasion qui s’offre à nous. Nous devons veiller à ne pas la laisser passer en oubliant d’encourager le développement nécessaire des compétences de l’industrie. L’industrie et le milieu universitaire l’ont admis et ont commencé à œuvrer conjointement pour s’assurer qu’un ensemble de professionnels du secteur entrent dans l’écosystème de la recherche et du développement chaque année. Le gouvernement s’est également attelé à la tache et diverses initiatives sont en cours pour créer de nombreuses autres universités de niveau international centrées sur la recherche et le développement. L’Inde a de vastes problèmes à résoudre. 80% de la population du pays n’ont pas de compte bancaire, plus de la moitié n’a pas accès aux soins de santé, nous n’avons qu’un tiers des professeurs dont nous avons besoin et nous sommes confrontés à une fuite immense dans notre système de distribution publique. La réponse à tout cela réside dans la technologie et l’innovation. Et heureuse-

ment, tandis que nous avons ces problèmes d’une nation en voie de développement, nous disposons aussi de tous les talents pour les résoudre nous-mêmes. Nos talents légendaires dans le secteur des IT, l’émergence d’entrepreneurs de classe mondiale et un gouvernement qui maintenant place totalement sa confiance dans la technologie et l’innovation sont les meilleures choses qui nous soient arrivées depuis longtemps. La progression de l’Inde qui était enfermée dans un cadre d’arbitrage des coûts et s’est libérée pour passer dans un espace à haute valeur ajoutée, est source de réjouissance. Et nous ne sommes pas les seuls à nous en réjouir. Les multinationales mondiales qui ont semé un grand nombre de centres de recherche et de développement de haut niveau en Inde commencent à en récolter les fruits qui leur servent localement et mondialement. Et le vieil ADN de l’entrepreneur indien a refait surface en se vengeant avec des myriades de nouvelles start-up qui cherchent à repousser les frontières de l’Inde et d’outremer en créant de nouveaux produits, des solutions et de nouveaux marchés. L’Inde a toujours eu le « potentiel » d’exceller. Ce qui nous maintenait en arrière était le manque de capital, la bonne direction, la collaboration entre le gouvernement, l’industrie et le milieu universitaire, et un cadre politique favorable à l’investissement et à la croissance au long-terme. La grande nouvelle est que ces conditions commencent à être réunies. Et la nouvelle encore meilleure est que nous avons une catégorie nouvelle d’entrepreneurs, qui ont pleinement confiance en eux et ont des aspirations mondiales, qui veulent avancer et saisir la plus grande occasion que n’importe qui ait jamais eue. ❑ Saurabh Srivastava Président CA Technologies (Inde) Article paru dans le Financial Express : 4 juillet 2011 Nouvelles de l’Inde n° 409


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HOMMAGE HOMMAGE À YVES THORAVAL

Citoyen du monde au cœur généreux et au regard pertinent Né en 1947, Yves Thoraval fit des études à l’Institut National des Langues Orientales (Inalco) et obtint, par ailleurs, une licence d’anglais, puis il vécut principalement à La Nouvelle-Orléans, Le Caire et enfin Paris où il décida de s’établir. Il fut un collaborateur régulier de France Culture, du Monde diplomatique, ainsi que des revues consacrées au cinéma parmi lesquelles l’Avant-Scène et Cinémaya, première revue trimestrielle dédiée au cinéma asiatique créée en Inde par Aruna Vasudev, une grande amie d’Yves Thoraval à qui elle confia ensuite la représentation du NETPAC (Network for the Promotion of Asian Cinema) en France. Il occupa le prestigieux poste de conservateur en chef à la Bibliothèque nationale de France où il fut en charge des relations internationales jusqu’à sa retraite. Il séjourna très fréquemment au Proche et Moyen-Orient, et devint l’un des grands spécialistes des civilisations musulmanes, auxquelles il consacra de nombreux articles et plusieurs ouvrages parmi lesquels Dictionnaire de civilisation musulmane (Larousse, 1995). Convaincu de l’importance du dialogue entre les civilisations dont il se fit sans relâche le porte-parole généreux et pertinent dans la vie comme à travers ses ouvrages, il Nouvelles de l’Inde n° 409

avait choisi pour épitaphe une citation du poète persan Saadi de Chiraz (XIIIème siècle) : « Tous les humains sont membres d’un même corps. »

Eminent critique et historien de cinéma L’une des passions d’Yves Thoraval fut indéniablement le cinéma, comme en témoignent ses ouvrages « Regard sur le cinéma égyptien » et « Cinémas du MoyenOrient », une introduction encore jamais établie de 321 pages consacrée aux cinéastes et films de fiction en Iran, Egypte et Turquie entre 1896 et 2000. L’auteur porte un regard socioculturel éclairé sur une importante cinématographie encore trop mal connue. Mais les cinémas de l’Inde occupèrent une place très privilégiée dans le cœur d’Yves Thoraval. Son ouvrage de 543 pages « Les cinémas de l’Inde » (L’Harmattan) aborde toutes les facettes des cinémas indiens en ne se limitant pas à Bollywood, mais en examinant les cinémas tamoul, telugu, kannada, malayalam, oriya, marathi, entre autres, à travers le mouvement de cinéma d’auteur dont Yves Thoraval était un fervent défenseur. Scrutant avec rigueur et justesse l’état d’une cinématographie indienne multiple et dynamique, il sut poser les vraies questions sur les rapports entre un cinéma commercial souvent violent et omniprésent, et un cinéma d’auteur cherchant de nouvelles marques.

© FICA

Le 6 juin dernier, Yves Thoraval s’est éteint à l’âge de 65 ans. Nous savions qu’il souffrait depuis plusieurs années d’une maladie hélas sans espoir de guérison, mais cette nouvelle nous a tous profondément bouleversés.

Yves Thoraval au jury NETPAC au 12ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul en 2006.

Europe, au Moyen-Orient et en Asie où il fut plusieurs fois membre de jury international. En 2006, il fit partie du jury NETPAC au FICA, Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, où il retourna en 2007. Ce fut son dernier festival. Yves Thoraval était un homme cultivé et curieux de l’état du monde, grand mélomane et cinéphile, il savait communiquer son enthousiasme. Un homme de cœur au regard lumineux. Ce fut un ami proche de longue date dont les dernières émotions cinématographiques eurent lieu lors des premières éditions de l’Eté indien à l’Auditorium Guimet. Je lui dédie aujourd’hui ma programmation des films de la 9ème édition de L’Été indien qui commence le 7 septembre avec une de ses œuvres préférées : Le Salon de musique de Satyajit Ray.

Véritable voyage à travers le cinéma indien, son ouvrage reste incontournable et inégalé à ce jour.

Une rencontre du souvenir sera organisée ultérieurement à Paris.

Yves Thoraval participa à de très nombreux festivals de films en

Yves, tu restes avec nous.

Martine Armand 11


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HOMMAGE À DAVID BOLLAND David Bolland, un « Kathakali branthan » (fou de Kathakali) David Bolland a vécu 93 ans (1919-25 mai 2012) ; il en a consacré les deux tiers au Kerala, et tout particulièrement au Kathakali qu’il découvrit au début des années 50. Un contrat avec la Société anglaise d’exportation Peirce Leslie et Cie l’appela au Kerala dès 1946. Il s’y installera en 1950 et y vivra jusqu’en 1976. Ces vingt-cinq années l’attacheront définitivement, par le coeur, à cette région. Lors d’une représentation à laquelle il assista en 1954 seulement (car en ces temps-là, le Kathakali n’intéressait pas les étrangers, dira-t-il bien après…), c’est l’écrivain K.P.S. Menon* qui fit naître en lui, par ses analyses éclairées, cette passion pour le Kathakali qui ne le quittera plus. Peut-être y serait-il resté indifférent, lui aussi, sans la présence de cet expert qui sut lui en faire goûter les beautés et les finesses, avouera-t-il plus tard…. Il devint peu à peu un « Kathakali branthan » (selon l’appellation coutumière, au Kerala) et se lia d’amitié avec tous les artistes dont l’entourage lui devint familier. Conscient de la valeur de ce qu’il découvrait un peu plus à chaque spectacle, il renoua avec ses talents de cinéaste amateur du temps de sa vie d’étudiant et commença une collection de films qui restera unique en son genre. Les documents exceptionnels qu’il accumula, en particulier ceux remontant aux années 50 sur des maîtres légendaires tels que Kunju Kurup, Kumaran Nair (aujourd’hui disparus) et sur certains des vétérans actuels dans leur jeunesse, sont les seuls existants. Nombre de ces documents témoignent des représentations traditionnelles d’autrefois 12

ayant pour seul éclairage scénique la majestueuse lampe à huile devenue aujourd’hui (hélas) un accessoire symbolique de rituel et décoratif. Il assista à plus de 200 spectacles et enchaîna les tournages, réalisant 18 films, sa caméra à bout de bras, producteur, auteur et récitant des synopsis. Parmi ceuxci, il faut citer son premier documentaire Masks of Malabar dont la version réduite remontant aux années 60 remporta pas moins de 26 distinctions de festivals internationaux (dont celui de Cannes). Par la suite, resté attaché à l’Institution du Kalamandalam**, David Bolland continua à effectuer de longs séjours productifs au Kerala jusqu’en 1993. En 1983, il filma les 7 pièces présentées par la troupe du Kalamandalam à Paris, puis en 1985 et à l’occasion de plusieurs séjours, il réalisa 14 documentaires techniques « Chollyat-tam » (en tenue de pratique) avec Padmabhan Nair Ashan (maître le plus réputé du Kalamandalam), sur les rôles et longs solos majeurs du répertoire, complétés de manuels de travail, constituant ainsi des références uniques et inestimables sur les fondations du langage gestuel et expressif telles que préservées et transmises par les maîtres du passé. En 1973, il créa une fondation portant son nom et destinée à récompenser chaque année le meilleur élève de cette école. Parmi ses ouvrages d’historien, il faut mentionner les huit volumes de son autobiographie Not a dull moment ! (Pas un instant d’ennui !), qui en disent long sur ce qui devint la motivation principale de sa vie, et aussi A guide to Kathakali, donnant les synopsis des œuvres de la majorité du répertoire représenté, ouvrage par deux fois réédité et connu de tous les amateurs de Kathakali. A son retour en Angleterre, en 1976, il s’installa à Brent Knoll

(Somerset) et donna à sa villa, laquelle comportait un studio climatisé pour y poursuivre ses travaux, le nom de « Malabar ». Il fit don au Rose Brudford College (Kent) de toute sa collection qui est également conservée au « David Bolland Performing Arts Centre », société qu’il créa en 2004 et demeure ouverte aux chercheurs. Il laisse le souvenir d’un profond humaniste, affable, méticuleux et généreux, qui n’hésita pas à mettre ses ressources personnelles au service d’un grand art. ❑ Milena Salvini*** *Auteur de Kathakali Rangam (La scène du Kathakali) ** Kerala Kalamandalam (Ecole officielle de danses traditionnelles du sud de l’Inde, devenue Université en 2006) *** M.S. Ancienne élève du Kerala Kalamandalam et auteur de L’histoire fabuleuse du Kathakali à travers le Ramayana

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AUTRES FACETTES DE L’INDE

1 – Méditez ! Cette idée fondamentale est en vogue, et la sagesse de l’Inde a progressé jusqu’en Occident. Depuis plusieurs mois, Méditer Jour après Jour (L’Iconoclaste éditeur) est l’une des meilleures ventes dans les librairies françaises. Son auteur, Christophe André, a érigé la méditation au rang de thérapie à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, il diminue, nous dit-on, les souffrances de ses patients et les amène à savourer leur existence. Méditer, c’est indolore, gratuit, accessible à tous et tellement bénéfique pour l’organisme. Ecouter sa respiration, réfléchir au sens de sa vie, à sa place dans la société, à son rapport à Dieu, est une vraie douche pour l’esprit : on sort d’une séance – en groupe ou chez Nouvelles de l’Inde n° 409

La méditation devient un must dans le monde entier

soi – en ressentant joie, apaisement, légèreté, sérénité. Tenez, essayez, c’est très simple, concentrez-vous, fermez les yeux, et observez votre respiration pendant trois minutes. C’est le premier exercice, et il en existe beaucoup d’autres.

2 – Allez embrasser un arbre ! Pas besoin de partir en forêt, un parc en ville fera parfaitement l’affaire. En toute conscience, allez

embrasser un arbre, prenez son énergie, aimez-le, parlez-lui. Nous faisons partie de la nature, en nous coexistent les mêmes éléments, jusqu’en chacune de nos cellules. Regardez le ciel, sa couleur, sa lumière, sa mobilité, humez l’air, chantez à haute voix – au moins une fois par jour. « Oui, mais je chante faux » est la réponse courante. Pas grave, chantez sous la douche, dans votre voiture ou en latin dans une chorale, mais chan-

© sites79.ac-poitiers.fr

Le mot sexe mis à part, je crois que dans les grandes villes du monde entier, c’est du stress dont on parle le plus. Pour s’en plaindre, s’en éloigner, le combattre. Insupportable dans les entreprises ou dans les embouteillages, lié au bruit, aux fins de mois difficiles, aux voisins qui râlent, aux enfants qui hurlent, aux ados qu’on n’entend pas assez, à la pollution, aux impôts, aux maladies chroniques, à la crise, j’arrête là. D’une certaine façon, le stress, c’est la vie, car nous serions aussi actifs que des plantes vertes, sans stress, et encore, les plantes vertes sont plutôt vivaces et intelligentes. Ce sont les excès de stress qui multiplient les idées noires, alourdissent les épaules et martyrisent le dos. Il y a une solution à ce sentiment de saturation, d’enfermement et d’exaspération : elle se nomme Ayurveda. Quel joli nom déjà !

© http://www.theurbanash-

AYURVEDA : Dix idées-zen : COMMENT DOMPTER LE STRESS

Chanter à gorge déployée

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cuir chevelu, champion du monde absolu de destress, vous en sortez presque en lévitation !

Un chemin dans une forêt des Yvelines Un arbre s’embrasse tendrement ! C’est un échange d’énergie

4 – Pourquoi pas un Panchakarma ?

tez à haute voix, Se rapprocher de la nature d’une façon ou d’une autre est apaisant. Ne craignez pas le regard ni l’oreille des voisins. Soit ils ne vous verront pas, soit ils vous observeront et finiront par vous imiter, intrigués par votre mine réjouie.

Spécificité de l’Ayurveda, le Panchakarma est une cure de purification, une profonde chasse aux toxines. En sanskrit, Panchakarma signifie Cinq traitements. Une grosse semaine est nécessaire, dans un centre spécialisé, sous assistance médicale. On traite toutes les voies ORL par la vapeur, le ghee ou l’huile de sésame, on purifie l’abdomen par un indolore système vomitif, ou par purgation. La cerise sur le gâteau, c’est une application d’huile sur tout le corps, qui se termine par l’exquis shirodhara, douche d’huile chaude sur le front et le

Dégustez-la à la cuiller, ou baignez vos yeux avec des tampons d’eau de rose : le parfum de la rose est un formidable reconstituant. Puisque nous abordons de manière fleurie le domaine de la diététique, je vous recommande d’abord de bien mâcher la nourriture (pas ces horribles chewing-gums qui perturbent le système digestif). Dévorez du fenouil cru et du gingembre frais, buvez du jus de carottes. Veillez surtout à équilibrer les six saveurs : attention toutefois aux saveurs piquantes ou acides, signez un traité de paix avec votre estomac, chargé d’absorber le stress et les émotions. Ne ressentons-nous pas une boule dans l’estomac en cas de stress important ? 14

© framboises-et-bergamote.blogspot.com

3 – Offrez-vous de la confiture de pétales de rose.

Capiteuse, ensorcelleuse, mystérieuse : l’important, c’est la rose l’important.

Souriez ! Aimez la vie ! Remerciez le soleil, l’air, le feu, l’eau et la terre. A l’inverse, je vous en supplie, chassez les idées négatives, ne ruminez pas, ne pensez pas en boucle à la sévérité excessive du patron-psychopathe, au gougnafier qui vous a mal parlé dans le métro, ou à vos faiblesses présumées : les idées noires sont génératrices de toxines, et ces toxines ont la particularité d’aller se nicher là où vous ne le souhaiteriez pas, créant de la mauvaise graisse, de l’arthrose, du diabète ou des tendinites, selon votre propre constitution. Nous avons tous des forces, donc nous avons tous aussi des faiblesses : autant d’aéroports à toxines. ©http://www.cochinayurvedic.com/ayurveda/massagephotos/shirodhara.htm

© Tognopop fr.wikipedia.org

5 – Ne ruminez pas !

Champion du monde incontesté de destress : le délicieux Shirodhara.

6 – Lisez les programmes télé. L’Ayurveda existait bien avant l’électricité et l’apparition de la télévision. Mais les principes étaient identiques, parmi lesquels un mode de vie régulier et naturel qui faisait la part belle au sommeil. Le sommeil en termes ayurvédiques est sacré, car il nous reconstruit. A partir de 18h00 en moyenne (un peu plus tôt l’hiver, un peu plus tard l’été), il faut diminuer les activités violentes et excitantes, pour descendre progressivement vers un sommeil aussi serein que réparateur. Dans la société moderne, cela Nouvelles de l’Inde n° 409


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signifie que pour bien s’endormir, mieux vaut éviter autant que possible les films violents et les images choquantes. Fuyez également les jeux vidéo guerriers, les altercations ou les conflits juste avant d’aller au lit ! J’en profite pour souligner le nécessaire délai de deux ou trois heures entre le diner et le coucher (la digestion perturbe la qualité du sommeil).

7 – Chouchoutez votre énergie Kapha !

8 – Prenez le stress de vitesse ! Oui, anticipez le stress ! C’est encore la meilleure façon de le gérer et d’en éliminer les excès. Concrètement, si vous souffrez dans les embouteillages, offrez-vous un GPS qui les signale, adoptez les transports en commun, ou développez le télétravail grâce à Internet. Si le bruit vous obsède, investissez dans des boules Quiès ou déménagez à la campagne. Si le travail menace de vous engloutir, ralentissez, établissez des listings clairs de choses à faire, dont émergeront les réelles urgences. Un soupçon d’organisation supplémentaire vous évitera bien des soucis.

9 – En Yoga, l’idéal, c’est Savasana. Etendez-vous sur le dos, fermez les yeux, relâchez bras et jambes, apaisez votre respiration, videz votre esprit : vous faites connaissance avec Savasana, la plus déstressante des positions yogiques ? Pas si simple à pratiquer, mais tellement apaisante. Le Yoga est un

cousin germain de l’Ayurveda : même famille, mêmes aspects spirituels, respect de soi, des autres, de son corps et de son esprit. A ne surtout pas pratiquer comme une quelconque gymnastique. Le Yoga détend, le Yoga tonifie, le Yoga réconforte. En prime, le Yoga respiratoire et sa fameuse respiration alternée vous régénèreront l’esprit : le pranayama fortifie la santé ! La posture la plus apaisante du Yoga : Savasana ! Très accessible, mais pas si simple…

10 – Notez le numéro de téléphone des Restaurants du Cœur… …et contactez cette association pour prêter main forte l’hiver prochain. Ou aidez l’Unicef, ou la Croix-Rouge, ou tout organisme caritif. La compassion est une dimension importante de l’Ayurveda. Si les soins doivent être défrayés à leur juste prix, partager la santé gratuitement avec des personnes démunies constitue un devoir autant qu’un honneur. Il est bien connu que s’occuper des autres permet de s’oublier un peu soimême. ❑ Eric Bhat Ayurveda et réflexologie eric.bhat@free.fr

© Joseph Renger http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Shavasana.jpg

Vous êtes certainement familiarisés avec les trois doshas qui sont en nous : Vata, Pitta et Kapha. Vata symbolise le mouvement, Pitta le feu et Kapha la stabilité. Vous aurez déjà compris mon propos : pour calmer et maitriser le stress, le mouvement et le feu ne sont pas, dans leurs mauvais penchants, de bons camarades. S’agiter dans tous les sens souvent inutilement ou maladroitement (Vata) est synonyme de stress, de même que la colère qui vous aveugle (Pitta). Par conséquent, à qui on dit merci ? A Kapha, dont les aspects apaisants deviennent alors profondément bénéfiques. Ancrez-vous, plongez les pieds dans l’eau chaude cinq minutes chaque soir avec une poignée de gros sel, retrouvez la quiétude familiale et la chaleur du

foyer, partagez la compagnie de bons amis, lisez de la poésie à haute voix, jouez du piano ou de la clarinette ! Bref, « Kaphaysezvous »

Posture Savasana

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QUESTIONINGS/RENCONTRE UN SPECTACLE DE RUKMINI CHATTERJEE (Direction artistique et chorégraphie) - Musique de Vreid La presse française et la presse indienne sont unanimes : le spectacle « Rencontre » se distingue par son originalité mêlant plusieurs styles de danse et de musique très éloignés les uns des autres et par la prestation de l’artiste, Rukmini Chatterjee. Après une tournée en Inde, son pays d’origine, et en Norvège, l’artiste a présenté son dernier spectacle au Casino de Biarritz dans le cadre de la 22ème édition du prestigieux festival « Le temps d’aimer la danse ». Le spectacle d’une durée de 55 minutes, réunit une danseuse de Bharatanatyam, un danseur et une danseuse de Kathak, deux musiciens indiens, un groupe de Black Métal et un créateur vidéaste. Cette étonnante création empreinte d’une rare énergie a vu le jour en Inde avec le soutien de l’Indian Council for Cultural Relations et le Ministère norvégien des Affaires Etrangères en mars 2012. La première s’est déroulée à Delhi puis le spectacle a tourné à Mumbai, Ahmedabad et Bangalore en Inde, à l’Opéra d’Oslo à guichet fermé, à Drammen, Ulensakker et Stavanger en Norvège. Mais de quel mélange s’agit-il exactement ? Rukmini Chatterjee a eu l’idée de combiner deux styles de danse classique indienne, le Bharata Natyam et le Kathak et de les associer à la musique Black musique caractérisée par un son agressif et une atmosphère sombre, une énergie proche de celle de la déesse Kali. D’un côté, la résolution des tensions au sein d’une intériorité mystique, de l’autre la décharge d’une violence dans un déferlement sonore libérateur. 16

Devant cette confrontation de deux univers totalement différents, le public assiste à la création d’un champ de forces, d’une mise en commun de l’énergie qui n’est pas sans rappeler la Vague de la chorégraphe américaine Gabrielle Roth basée sur les cinq rythmes universels qui animent notre vie : Fluide, Staccato, Chaos, Lyrique et Quiétude. C’est en cela que le spectacle de Rukmini Chatterjee est intéressant dans le sens où au-delà d’une simple tentative de fusion, il fait appel aux différentes parties de l’être : corps, cœur, mental, âme et esprit et à leurs énergies sattviques et tamasiques qui se rassemblent. « Les énergies tantriques de transformation, les paroles et l’intensité de la musique Black métal, les symboles et rythmes de la danse classique indienne ainsi que les techniques de la nouvelle technologie, font jaillir une autre dimension : la dimension universelle de l’homme d’aujourd’hui. » Rukmini Chatterjee

Nous vous proposons quelques extraits d’articles parus dans la presse indienne et française à ce sujet : THE TIMES OF INDIA : Ahmedabad March 31, 2012 The audience at Jai Shankar Sundari hall were left awestruck when they witnessed for the first time the meeting of Bharatanatyam, Kathak and Black metal music on a common Platform. TIMES CREST EDITION : Delhi March 31, 2012 Last Monday in New Delhi, when Darpana trained dancer Rukmini Chatterjee did her bharatanatyammeets-Norwegian black-metal act, there was Vreid, a band of longhaired headbangers growling some apparently mystical lines in English about shape-shifting, to which a stunning Chatterjee, draped in a minimalist white sari, choreographed sequences that were full of references to Tantra, Shakti and kalyug… Isn’t the good old margam enough? How much should we Nouvelles de l’Inde n° 409


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change? How far can we go? Should you hold your own as you fuse forms? Or go the whole hog? The debate is endless and probably does not have any answers. TIMES OF INDIA : Ahmedabad April 1, 2012 She saddles between two cultures effortlessly and looks at life intimately through her dance. She doesn’t even think for a nano second when she says, “I see no difference between my life and art.” As an artist, she is passionate about creating bridges between different cultures, art forms, artistes, linking the past and the present, as well as crossing borders of all sorts, so as to understand ‘ourselves’ and in doing so understand the ‘other ‘ THE SUNDAY GUARDIAN: Delhi 1st April Can art forms as disparate as Bharatanatyam and Black Metal music converge to create a unique form of expression? Unbelievable

as it sounds, for the first time ever, denizens of Delhi were treated to a rare jugalbandi of rasa, tala and bhava of Kathak and Bharatanatyam with twanging guitars, fast tempos, shrieking vocals and avant-garde song structure of black metal music. So as rasikas of Bharatanaytam and Kathak sat tapping their feet to the beats of the tabla and the mridangam at the Kamani auditorium, there were hordes of young metal fans in the audience, howling and head-banging to the fast tempos of Nordic music. Déjà en 2009/2010, la création “rencontre” avait retenu l’attention des médias. LE MONDE : La Maison des métallos, sous la direction toujours défricheuse de Gérard Paquet, parie sur un spectacle insolite chorégraphié et mis en scène par la danseuse de bharata natyam, Rukmini Chatterjee. Pour cette pièce intitulée Rencontre, cette femme étonnante a croisé le bharata natyam, le kathak et la danse classique occidentale. Rukmini Chatterjee, avec six danseurs et cinq musiciens et la collaboration de la danseuse étoile de l’Opéra de Paris, Wilfride Piollet, déroule un paysage mental qui lui ressemble.

TELERAMA : Quel insolite croisement que celui qui préside au spectacle ‘Rencontre’ de la danseuse et chorégraphe Indienne Rukmini Chatterjee « Rencontre » table sur le classique et la tradition pour en faire jaillir une électricité fulgurante très proche de nous. « Je tente donc de capturer l’essence de cette tradition artistique millénaire, de la confronter au monde actuel, et ce faisant, d’en renouveler résolument les formes sans la trahir. Le défi est de trouver un point d’équilibre entre une pensée traditionnelle du corps immensément riche, et les affects et le vécu du public contemporain. » Rukmini Chatterjee

A quand la prochaine qui devrait rassembler cette fois la danse et la musique bhoutanaises, le Bharatanatyam, le Kathak et les voix poly❑ phoniques basques ? Distribution Black Metal : VREID : Hvàll (guitare basse), Steingrim (batterie), Strom (guitare), Sture (voix et guitare) Danseurs indiens : Rukmini Chatterjee (Bharatanatyam) Anuj Mishra et Smriti Mishra (Kathak) Musiciens indiens : Vikash Mishra ( Tabla) et Dinesh Kumar (Mridangam) Projection vidéo et lumières : HC Gilje Conseiller artistique : Gabriella Zalapi

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À LA RENCONTRE DES « MARTINIÈRE » INDIENNES Voyage en Inde - Février 2012 coordonné par Danielle Martinod Pourquoi rencontrer les Martinière indiennes ? L’objectif de rapprocher les quatre Ecoles de Lucknow et Kolkata des trois lycées lyonnais a toujours été le souhait de Sonia Doyen, présidente de la Société des Anciens Elèves de La Martinière – France. Ce voeu renouvelé après la commémoration du 13 septembre 2011, a été mis en oeuvre cette année, par la volonté de Danielle Martinod, fidèle sympathisante de l’Association, par ailleurs habituée aux relations internationales en éducation. Invitée au 175ème anniversaire de La Martinière Kolkata en février 2010, Danielle Martinod avait alors pris des contacts avec les différents proviseurs (y compris à Lucknow) en leur renouvelant le souhait d’établir une coopération francoindienne entre nos établissements respectifs, de par ce lien historique, issu du legs du Major Général Claude Martin. Dès le mois de novembre 2011, elle a coordonné un petit groupe de responsables éducatifs, réunissant Mmes Laurence Etcheberry, proviseur adjoint du lycée La Martinière Monplaisir, accompagnée de son époux, sociologue, Nathalie Bricaud, professeur d’anglais dans ce même lycée, et Sylvie Perrussel, professeur documentaliste au lycée « La Martinière » Duchère, Une fois le programme culturel et relationnel établi, le départ est fixé pendant les vacances scolaires de février 2012 (du 13 au 25 ) ; le voyage sera accompagné par Raj Kumar, professionnel du tourisme, dont l’épouse enseigne les sciences 18

Accueil des classes primaires à La Martinière, Lucknow

physiques à La Martinière Monplaisir. Si cette découverte de l’Inde pour les collègues lyonnais fut intéressante à plusieurs titres, que ce soit à Calcutta, première capitale de l’Empire des Indes britanniques, ou à Lucknow, ancienne capitale des nababs, ce compte-rendu mettra délibérément l’accent sur ces échanges entre professionnels de l'éducation que nous sommes tous. Au coeur d’un programme riche, à Lucknow comme à Kolkata, nous avons été très sensibles à ces accueils chaleureux, cette générosité naturelle, y compris dans cette invitation à un mariage indien traditionnel, à ces chorales d’élèves talentueux, interprétant pour nous des chansons françaises, ou de brillantes chorégraphies, et dans des dîners-buffets roboratifs nous avons pu apprécier la véritable cuisine indienne, celle des autochtones !… A Lucknow, dans les deux Martinière – filles et garçons, le person-

nel de direction, Mme Abraham et M.MacFarland, les professeurs et les élèves, l’Association des Anciens Martins, nous attendent sur un « pied de fête » dès l’Assemblée générale matinale de tous les élèves en uniforme bleu et jaune, couleurs de La Martinière !… C’est pour eux, disent-ils, un grand honneur de nous recevoir et nous essayons d’être à la hauteur, ….surtout lorsque nous entendons jouer les hymnes nationaux des deux pays !… A « La Martinière for Girls »... Nous visitons les nouveaux bâtiments de l’Ecole avec ses laboratoires scientifiques bien équipés, son Centre de Documentation informatisé, ses installations sportives modernisées. En cette fin de semestre, et période d’examens, nous sommes guidés par des professeurs libres de cours ou de corrections et nous apprenons beaucoup sur toutes les disciplines enseignées, les rythmes, les usages. L’esprit philanthropique de Nouvelles de l’Inde n° 409


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À LA RENCONTRE DES « MARTINIÈRE » INDIENNES

au grand complet. Une remise de cadeaux réciproques vient sceller cette amitié franco-indienne tant souhaitée. A l’aéroport de Kolkata, il y a effervescence le lundi 20 février !… une délégation officielle de « La Martinière » nous accueille avec foison de sourires, de guirlandes, de mini-drapeaux de nos deux pays, pour nous conduire avec fierté, jusqu’aux deux Ecoles, situées en ville, de part et d’autre d’une même rue.

Accueil des lycéennes

Claude Martin semble même traverser toutes les activités extracurriculaires, depuis le tout nouveau « Health Club » = « SantéNutrition » patronné par l’Association des Anciens Elèves, jusqu’aux toujours actifs « Charity’s Club » ou « Gandhi’s Corner » qui eux, organisent des collectes mensuelles, pour venir en aide aux gens les plus démunis, réfugiés dans les bidonvilles de la cité. Tout au long de cet accompagnement, nous ressentons chez les élèves, des aînées aux plus jeunes, une grande fierté pour leur Ecole. Leur fébrilité de monter sur scène pour nous présenter des spectacles originaux préparés avec professionnalisme nous émeut. Ces danses de toutes les provinces indiennes, expliquées en français et en anglais ; seront pour nous une première approche, sympathique et vivante, du patrimoine culturel de cet immense continent ; les objectifs de nos photographes crépitent à grande vitesse !… Le lendemain, nous partons dans la périphérie de la ville, découvrir « Constantia » ou La Martinière for Boys, aujourd’hui, sous une peau neuve ; après une longue restauration conduite de mains de maître. Nouvelles de l’Inde n° 409

Nous sommes invités à rendre hommage à Claude Martin dans la crypte où se trouve sa tombe, avant une visite générale des salons intérieurs fraîchement repeints….. Comme la veille, avec Mme Abraham, s’en suivra une réunion de travail dans le bureau de M.Mac Farland, où seront évoquées des hypothèses de travail pour de prochains échanges à construire.

Applaudissements, présentations, photos, et remise d’un dossier individuel soigneusement illustré, pour nous communiquer un programme soutenu !... pas de temps à perdre !.. ouvrez grands vos yeux et vos oreilles !…le talent a, ici, une réputation à ne point démentir !…. Toujours ce grand cérémonial qui nous place partout, en invités d’honneur : assemblées, hymnes nationaux, digne hommage au Major Général Claude Martin, allocutions officielles, tout cela se déroule devant un impressionnant parterre d’élèves, tout en discipline respectueuse...

Nous nous interrogeons en effet sur les aspects réglementaires et institutionnels de nos différents établissements de France et d’Inde, les uns privés, les autres publics, les moyens financiers possibles, les calendriers scolaires respectifs et saisons opportunes, la pertinence

Ils s’impatienteront de nous voir inaugurer l’exposition de leurs travaux d’art et d’artisanat ; leurs délégués commenteront avec force détails les affichages astucieux ou les mises en scène éloquentes, en nous précédant à vive allure d’une salle à l’autre….leur motivation est

des activités pédagogiques à mettre en oeuvre, les périodes de stage à valider, la reconnaissance des acquis, ou même les équivalences de certification, sachant que le français n’est pas encore enseigné dans les Martinière indiennes... au grand regret du Conseiller culturel de l’Ambassade de France à Delhi.

impressionnante de naturel et de sincérité, ils ne se lasseront pas de nous entendre encourager leur mérite, jusqu’au « clou » de la journée avec la mise en envol d’une montgolfière pour rappeler l’exploit de leur vénérable héros du XVIIIème siècle : Claude Martin.

Nos cogitations seront récompensées par une invitation à déjeuner dans le grand parc fleuri, où nous attend le Conseil d’Administration

Nous saurons redire toute notre admiration, à leurs proviseurs respectifs : Mme Lorraine Mirza, Mme Rupkatha Sarkar, M.Sunirmal Chakravarthi, instigateurs de ce bel ac19


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À LA RENCONTRE DES « MARTINIÈRE » INDIENNES

cueil... ainsi qu’à tous leurs professeurs accompagnateurs. Notre déplacement à l’Archevéché nous fera rencontrer l’incontournable Révérend Père Asoke Biswas – évèque anglican du diocèse de Calcutta, autorité légale dans le Conseil d’administration de trente Ecoles de la ville ; cette rencontre paraît indispensable à la caution des possibles initiatives d’échanges internationaux proposés par les deux Ecoles privées de « La Martinière ». Nous sommes rassurés de savoir que le Révérend Père Asoke Biswas est favorable à ce type d’initiative, relevant pour lui d’une éducation holistique indispensable aux jeunes du XXIème siècle ; l’opportunité nous sera donc donnée d’ouvrir un dialogue sur ce qu’implique un partenariat. Si, nous nous accordons tous sur le « pourquoi ? », de ce type de projet,. il s’agit de passer au « comment ? ». Au fil des échanges, des questions concrètes affleurent, concernant, comme à Lucknow, les moyens financiers que peut octroyer l’Institution, des bourses aux élèves les plus méritants, par exemple, et nous en avons croisé un certain

nombre aux repas, partagés avec les internes des deux Ecoles. Les aides du Diocèse se manifestent par ailleurs à différents niveaux : le Révérend Père Asoke Biswas nous invitera à nous rendre à l’Hospice « Arunima » qui lutte contre la discrimination sociale, et tente par exemple de ré-insèrer socialement les malades du sida, en leur redonnant confiance. D’an-ciens élèves de « La Martinière » sensibilisés aux actions humanitaires, y sont parfois animateurs auprès d’adolescents... Pour mieux connaître les établissements que nous représentons, l’Association des « Anciens Martins » de Kolkata nous conviera, le 22 février, à une soirée culturelle et dîner, au très huppé « Bengal Club ». Nous applaudirons enthousiastes, à un spectacle de musique traditionnelle et de danse indienne de très grande qualité. Un échange de remerciements suivis de cadeaux témoigneront des liens d’amitié à pérenniser avec notre Association lyonnaise. Après douze jours nourris d’émotions fortes et de souvenirs pleins les sacs... nous voilà revenus, aujourd’hui, sur nos terres européennes...

Accueil des garçons et des filles à La Martinière, Kolkata

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Ce voyage-rencontre dans ces établissements cousins, à l’excellence académique, aura généré de l’étonnement, de l’admiration, tout en ouvrant des perspectives d’échanges constructives et privilégiées. Il nous reste à persévérer dans cette direction, à donner envie à d’autres collègues de s’impliquer dans cette aventure de coopération « interMartinière » France-Inde, et surtout garder confiance dans cette dynamique essentielle pour tout établissement scolaire, en attendant la délégation indienne de nos ❑ homologues. Danielle Martinod Addenda : La « LMGAA » et « l’ALMA » : Ce sont les sigles des « Associations des Anciens Martins » de Lucknow et de Kolkata. *1- A Lucknow : La Martinière Girls Association Alumni a été crée en 2006, a été rejoint le 13 septembre 2008 par La Martinière for Boys, avec l’ambition de réunir tous les « Martins » où qu’ils soient dans le monde, en soutenant les valeurs et traditions inculquées par leur « Alma Mater »... en effet, leurs projets divers et variés (club santé-nutrition, développement durable, aide aux plus démunis,….) témoignent toujours de l’esprit du Major : partage et solidarité... *2- A Kolkata : l’Association La Martinière Alumni inaugurée le 1er septembre 2007. a pour devise « In spiritu et veritate » et compte aujourd’hui plus de 2000 adhérents. Ses activités éducatives et sociales sont étroitement liées à celles des deux Ecoles. Elle sait agir en faveur des plus faibles, dans l’esprit d’une « Ecole inclusive » concept encore méconnu en France. Nouvelles de l’Inde n° 409


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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

© http://www.festivalsindia.com/jagannath-puri-rath-yatra/

Puri en Orissa est l’un des quatre principaux centres de pèlerinage hindou (dhams) en Inde que chaque fidèle hindou espère visiter au moins une fois dans sa vie. C’est là que se trouve le temple du Seigneur Jagannath datant du 12ème siècle. Le Seigneur Jagannath, Seigneur de l’univers, est hautement révéré du fait qu’il est une personnification de Vishnu (le préservateur dans la Trinité hindoue) et de Krishna. Le Jagannath Yatra haut en couleur se déroule sur neuf jours durant le mois hindou d’Ashadh (qui tombait cette année le 21 juin 2012). Ce festival annuel commémorerait également le voyage du Seigneur Krishna de Gokul à Mathura qui symbolise le passage de l’ombre à la lumière. Des centaines de milliers de pèlerins convergent vers Puri pour la fête qui se tient le premier jour de ce pèlerinage. L’ancien Maharaja de Puri luimême arrive au temple au son puissant des gongs et accompagné par des éléphants décorés. Il balaie ensuite les chars (raths) à l’aide d’un balai doré indiquant ainsi qu’il est un serviteur du Seigneur. Les idoles du Seigneur Krishna (Seigneur Jagannath), son frère Balabhadra et sa sœur Subhadra sont ensuite conduites lors d’une procession rituelle élaborée jusqu’à

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leurs chars respectifs qui sont tirés par des cordes, par des milliers de fidèles jusqu’au temple de Gundicha, à environ 2 km du temple de Jagannath. Tirer ou même toucher les cordes de ces chars porterait bonheur et de nombreux pèlerins tentent l’impossible pour y parvenir. En premier défile le char de Balabhadra peint en bleu. Le char suivant est celui de Subhadra qui est noir. Le char du Seigneur Jagannath, peint en jaune, ferme la marche. Les divinités restent à Gundicha jusqu’au 9ème jour. Ce jour là, elles sont rapportées en grande pompe au temple du Seigneur Jagannath. Le char imposant tiré par des cordes par des centaines de personnes a ajouté le terme « Juggernaut » (poids lourd, mastodonte) à la langue anglaise. Selon la légende, ceux qui voient les chars avancer en direction du sud sur leur trajet de retour obtiendraient le salut. Les nouveaux chars en bois sont fabriqués chaque année et les anciens sont démontés et utilisés comme bois de chauffage pour la cuisine du temple. Des morceaux sont même vendus comme souvenirs aux fidèles. Véritable spectacle plein de rebondissements et haut en couleur, le Rath Yatra rassemble les traditions tribales, folkloriques et classiques de l’Orissa. Les écritures hindoues ont glorifié la sainteté de ce festival spécial qu’est le Rath Yatra. Des poètes ont également chanté ses louanges. Il existe une fameuse chanson oriya, qui dit qu’à l’occasion de ce Rath Yatra, le char, les routes et même la grande avenue ne font plus qu’un avec le Seigneur Jagannath lui-même et ses disciples qui affluent ici juste pour les toucher et se considérer comme

© 2013 Festivals India http://festivalsindia.net/tag/puri-jagannath-rath-yatra-2012

LE RATH YATRA ANNUEL DE JAGANNATH À PURI

bénis. Les sages ont souvent utilisé le symbolisme du Rath Yatra pour prêcher que le corps est le char et l’âme la divinité installée dans le char. La sagesse agit comme le conducteur de char pour contrôler le mental et les pensées. Avec des centaines de milliers de fidèles qui convergent à Puri pour le Rath Yatra, les commerçants et les vendeurs font tous des affaires florissantes. Les visiteurs aiment acheter l’artisanat traditionnel de l’Orissa comme les peintures patta et les magnifiques soies et saris. Appréciez les danses Odissi qui, après tout, trouvent leur origine dans le temple du Seigneur Jagannath et les gotipuas qui ont maintenu vivante la tradition. Puri se trouve à 100 km de Bhubaneswar, l’aéroport le plus proche. On peut y arriver aussi par train ou bus. Pour davantage d’information, contacter le Department of Tourism, Government of Orissa, Paryatan Bhawan, Lewis Road, Bhubaneshwar-751014, Tél : +91 674 2432177, Fax : +91 674 2430887 Email : ortour@orissatourism.gov. in et site Internet : www.orissatourism.gov.in ❑ Deepti Bhagat India Travel Online Vol. XIV N°16 21


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GROS PLAN SUR LE NAGALAND Le Nagaland se situe dans le Nord-Est de l’Inde. L’Etat est entouré du Myanmar à l’Est, l’Arunachal Pradesh au Nord, l’Assam à l’Ouest et le Manipur au Sud. Le Nagaland possède un fort taux d’alphabétisation de 80,1%. La majorité de la population dans l’Etat parle l’anglais qui est la langue officielle de l’Etat. L’Etat met l’accent sur l’éducation technique et médicale. Aux prix courants, le Produit National Brut de l’Etat du Nagaland était d’environ US$ 1, 6777 million en 2007-2008. Le PNB de l’Etat du Nagaland a augmenté à un taux de croissance annuel composé de 13,1% entre 2004-05 et 2007-08. Le Produit National Net de l’Etat en 2007-2008 était de US$ 557,1 contre 450,1 en 2004-05. Il a augmenté à un taux moyen de 7,3% entre 2004-05 et 2007-08. L’agriculture est un contributeur-clé de l’économie de cet Etat. Près de 70% de la population travaille dans le secteur agricole qui contribuait pour environ 24,8% au Produit National Brut de l’Etat du Nagaland en 2007-08.

Le Nagaland en bref

© Kaushik Mitra http://wikitravel.org/en/File:Kohima.jpg

• Capitale : Kohima • Superficie : 16 579 km2 • Districts administratifs : 11 • Densité de la population au km2 : 119 personnes* • Population totale : 1,9 million* • Langues parlées : anglais, seize dialectes de la langue sinotibétaine. • Répartition par sexe (femmes pour 1 000 hommes) : 931 • Taux d’alphabétisation*: 80,1 % Sources : http://nagaland.nic.in, *Provisional Data – Census 2011

La capitale du Nagaland, Kohima

Dimapur, Mokokchung, Tuensang, Wokha, Mon et Zunheboto sont quelques-unes des principales villes du Nagaland. Le Nagaland présente quatre types de sols et les principales récoltes sont le paddy (riz), le maïs, la canne à sucre, la pomme de terre et le thé.

Les avantages du Nagaland Soutien institutionnel L’Etat apporte un soutien institutionnel par le biais de diverses agences du gouvernement central ou de l’Etat comme le North East Council, le Ministry of Develop22

ment of North Eastern Region et le Nagaland Industrial Development Council. Politiques incitatives et encouragements fiscaux L’Etat offre d’excellentes politiques incitatives et incitations fiscales aux industries basées sur l’agriculture et la forêt, l’horticulture, l’agroalimentaire, à l’industrie minière, au tourisme et aux secteurs de tissage artisanal et de l’artisanat. Disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée Avec un taux d’alphabétisation de 80,1% et une majorité de la popu-

lation du Nagaland parlant anglais, l’Etat met l’accent sur l’éducation technique et médicale et dispose d’une main-d’oeuvre qualifiée. Des conditions agro-climatiques favorables Les conditions agro-climatiques du Nagaland favorisent l’agriculture, l’horticulture et la sylviculture et offrent à ces domaines un immense potentiel. D’abondantes ressources naturelles L’Etat dispose de ressources considérables de minerais naturels, de pétrole et d’énergie hydraulique. Nouvelles de l’Inde n° 409


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GROS PLAN SUR LE NAGALAND

© abymac http://en.wikipedia.org/wiki/File:Dimapur_Airport_in_2011.jpg

Une infrastructure de nature à faciliter les communications Les liaisons au niveau transport et communication sont bonnes. Des centres industriels et des Zones Economiques Spéciales sont développés pour faciliter la commercialisation des produits.

Infrastructure physique

Energie En mars 2011, le Nagaland disposait d’une capacité de production d’énergie de 103,1 MW répartie comme suit : 72,5 MW par les services publics du gouvernement central et 30,6 MW par les services publics de l’Etat du Nagaland. La capacité totale de production d’énergie comprend 53,3 MW produits par l’énergie hydraulique, 28,6 MW par l’énergie renouvelable et 21,2 MW par les centrales thermiques. La consommation électrique par habitant était de 218 kWh dans l’Etat en 2009-10. Le Nagaland a terminé l’électrification des villages à 100%. Nouvelles de l’Inde n° 409

Vue panoramique de l’aéroport de Dimapur construit en 1994

Télécommunications En Décembre 2010, le Nagaland comptait 62 centraux téléphoniques. Le service est fourni par le cercle Nord-Est II de Bharat Sanchar Nigam Limited (BSNL). A la même date, le nombre total de connections téléphoniques mobiles fournies par BSNL était de 325 778. Le service haut débit dans l’Etat est fourni par Sify, BSNL, Reliance, Tata Indicom et Airtel. Le Département des Télécommunications met en oeuvre le projet d’augmenter, de créer et de gérer un réseau infra-district de câble de fibre optique à travers des Bureaux de Sous-District et District. Quelques-uns des principaux Opérateurs au Nagaland • Bharat Sanchar Nigam Limited (BSNL) • Bharti Airtel • Aircel Limited • Vodafone Essar • Reliance Communications • Tata Teleservices

Infrastructure urbaine Dans le cadre de la Jawaharlal Nehru National Urban Renewal Mission (JNNURM), US$ 16,91 millions ont été alloués pour le développement du transport routier à Kohima. Les travaux d’amélioration de la ville de Kohima sont en cours. Le développement de l’infrastructure est également en cours, financé par un fonds de US$62, 5 millions versé par l’Asian Development Bank. Les travaux qui ont commencé en 2008 devraient se terminer en 2017. US$ 1,97 million a été affecté pour le développement de 71 villes dans le cadre d’un programme du Gouvernement indien destiné au développement de petites et moyennes villes en Inde. Education Le Nagaland, comme nous l’avons mentionné plus haut, possède un taux d’alphabétisation de 80,1% selon des données du recensement 2011 (83,3% chez les hommes et 76,7% chez les femmes). L’Université du Nagaland prépare les étudiants aux diplômes de li-

© http://www.nagauniv.org.in/

Routes, chemins de fer et aéroports Le Nagaland possède 494 km de routes nationales et environ 1094 km de routes au niveau de l’Etat. Il est bien relié à l’Assam et au Manipur par les routes (NH)-61, NH-39, NH-36, NH-150 et NH-155. Les agences d’entretien des routes sont le Public Works Department (PWD) et Sewak (organisation des routes frontalières du Gouvernement de l’Inde). La compagnie Nagaland State Transport assure le transport par route à travers le Nagaland, empruntant 112 routes et parcourant 21 300 km chaque jour. La gare de Dimapur relie le Nagaland au reste du pays via l’Assam. Le Nagaland possède un aéroport à Dimapur. Un second aéroport est prévu pour Kohima.

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cence, maîtrise, doctorat en sciences, sciences humaines, éducation, sciences sociales, technologie et gestion. La Direction de l’Education Technique a été établie en juillet 2009 pour mettre l’accent sur l’éducation technique. Elle a accordé 117 places pour des cours de médecine et 185 places pour des cours d’ingénierie dans l’Etat. Les principales activités du Département de l’Enseignement supérieur sont l’attribution de bourses, la construction de bâtiments académiques ou autre, l’emploi d’une main-d’œuvre de qualité et sa formation régulière. Le Départe-ment disposait en 2010-11 d’un budget de US$ 11,9. Santé En mars 2008, l’Etat comptait 11 hôpitaux de district, 86 centres de soins primaires, 397 sous-centres et 21 centres médico-sociaux. En 2007, l’Etat disposait de 2541 lits, 399 médecins, 449 pharmaciens et 1499 infirmières. La participation sociale aux services de santé a conduit à une meilleure gestion et amélioration de l’infrastructure médicale au Nagaland.

Infrastructure culturelle Le Nagaland abrite 16 tribus différentes. Chacune possède sa propre technique de tissage, ses motifs,

© http://nagaland.gov.in/portal/portal/StatePortal/CitizenSpace/PhotoGallery

GROS PLAN SUR LE NAGALAND

Paysage typique du Nagaland

ses couleurs, ses costumes et accessoires uniques. Les danses tribales et guerrières des habitants du Nagaland sont propres à chaque clan et constituent une part importante de leur culture. Leurs coutumes et traditions sont liées à leurs cycles agricoles et festivals. Le festival annuel de Hornbill est une vitrine festive des riches cultures et traditions et se célèbre pendant sept jours la première semaine de décembre. Parmi les autres festivals, citons Sekrenyi, Moatsu, Sukhrunhye Tsukhenye, Naknyulem, Tsokum, Mimkut, Bushu, etc. Les sites touristiques au Nagaland sont Tizit, Chmukedima, Piphema, le lac de Zanibu et celui de Shill, Wokha et Sadde.

Infrastructure industrielle La Nagaland Industrial Development Corporation (NIDC) est en charge du développement de l’infrastructure industrielle dans l’Etat.

Promu par la NIDC, le Parc Industriel pour la Promotion de l’Exportation (EPIP) à Dimapur a obtenu les autorisations nécessaires en tant que Zone Economique Spéciale pour l’agroalimentaire dans l’Etat. La proposition d’une Zone économique spéciale (ZES) multi-produits s’étendant à Dimapur sur près de 400 hectares a reçu l’approbation formelle. Un centre de croissance industrielle (IGC) a été développé à Dimapur sur 170 hectares de terrain avec 23 hangars industriels, un bâtiment de bureaux et d’autres infrastructures connexes comme un système d’approvisionnement en eau, une banque, un bureau de poste, un commissariat de police. Kiruphema à Kohima a été identifiée pour le développement en tant que Centre intégré pour le Développement de l’Infrastructure (IIDC). La vallée de Longnak dans le district de Mokochung fait l’objet d’une étude en vue d’un développement similaire. Des stands urbains ont été installées à Dimapur qui fournissent des débouchés aux divers commerces. Un mini atelier et un centre de formation ont, par ailleurs, été mis en place à Dimapur. Infrastructure industrielle • Centre de commerce frontalier avec Myanmar. • Facilités d’exposition pour les salons nationaux et internationaux sur les produits tissés main. • Projet de développement de l’infrastructure pour des districts situés dans la catégorie « Aucune industrie ».

Industries-clés © nagaland.nic.in

Les ressources naturelles, les conditions climatiques et les politiques incitatives du Nagaland favorisent les investissements dans les industries liées au bambou, à 24

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GROS PLAN SUR LE NAGALAND

Bambou Le stock de bambou du Nagaland couvre 448 000 hectares de terrain. 22 espèces sont répertoriées. Cela représente 5% de l’ensemble du stock du pays. Le Nagaland promeut la transformation du bambou qui couvre diverses applications comme l’alimentation, l’usage médical, l’artisanat, l’art, la couverture et le revêtement de sol, entre autres. La Nagaland Bamboo Development Agency (NBDA) est l’organisme central qui coordonne avec d’autres bureaux la recherche liée au bambou, les applications au niveau développement et commerce. Cette agence a créé le Nagaland Bamboo Resource Centre (NBRC) à Dimapur en tant que centre d’excellence qui servira de base d’information et aura pour mission de faciliter le transfert de technologie et d’information aux entreprises, de faire connaître les potentiels du bambou, de soutenir les agriculteurs qui cultivent le bambou et les entrepreneurs, de renforcer les capacités, de développer les liens avec des agences nationales et internationales qui travaillent dans le secteur de la recherche et de l’application liées au bambou. Floriculture Le climat et les conditions géographiques sont favorables au secteur de la floriculture. Les districts de Nouvelles de l’Inde n° 409

©http://nagaforest.nic.in/Rhododendron.htm

l’horticulture, la sériciculture, le tourisme et l’agroalimentaire. D’autres secteurs prometteurs dans l’Etat incluent la transformation du papier et de la pâte à papier, les minéraux et l’activité minière et les produits pétrochimiques. Le Parc d’Investissement pour la Promotion de l’Exportation situé à Dimapur met à disposition des sites industriels et va construire des usines de conception standard, un centre de congrès avec des services de communication haute technologie, des services de secrétariat, entre autres.

L’espèce la plus grande de rhododendron est le rouge Rhododendron arboreum, dont on trouve un exemple au Mont Japfu (19,8 m)

Kohima, Mokokchung, Wokha et Dimapur ont un potentiel commercial pour la floriculture. Plusieurs variétés d’orchidées sont disponibles dans l’Etat offrant un important potentiel d’investissement. Des variétés exotiques et hybrides de fleurs sont également développées au Nagaland. L’Etat abrite le plus grand rhododendron du monde. Agriculture, horticulture et agroalimentaire Grâce à son climat, le Nagaland convient aux produits agricoles et horticoles. Parmi les cultures, citons celles du riz, du maïs, du mil-

let, de la moutarde, des fèves, des pois, de la canne à sucre, du caoutchouc, du thé, des bananes, de l’ananas, des oranges, des fruits du jacquier, des pêches, des prunes, des fruits de la passion, des mangues, du citron, des pommes de terre, des patates douces, du tapioca, des tomates, des piments, du gingembre, de l’ail, de la cardamome, entre autres. La culture itinérante se pratique largement au Nagaland et de ce fait, les rendements sont faibles. Un potentiel existe pour accroître la production en adoptant des techniques modernes. Le secteur de la transformation des denrées alimentaires dont la viande fournit également un immense potentiel pour l’investissement. La Nagaland Industrial Development Corporation a obtenu le feu vert pour développer une ZES pour l’agro-industrie et l’industrie alimentaire à Dimapur. NEDFI fournit une aide jusqu’à 25 % du coût du projet et s’arrange pour un prêt à taux bonifié pour promouvoir les entreprises du secteur agro-industriel. L’Indian Council of Agricultural Research (ICAR) a établi le Krishi Vigyan Kendra (KVK) à Dimapur afin de proposer des formations pour améliorer les compétences d’agriculteurs/agricultrices, de la jeunesse rurale et ceux qui ont quitté l’école et pour mener des essais sur le terrain. Energie hydraulique Le potentiel du Nagaland en termes de production énergétique hydraulique s’élève à 1000 MW tandis que la capacité installée en mars 2011 n’était que de 103,1 MW. Ceci fournit un immense potentiel et le gouvernement du Nagaland invite les investissements dans ce domaine. Dans le cadre de l’initiative du gouvernement central d’installer 50 000 MW d’énergie hydraulique en Inde, la Central Electricity 25


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© http://nagaland.gov.in/portal/portal/StatePortal/CitizenSpace/PhotoGalle

Tourisme Un climat salubre, de vertes collines, des rivières qui serpentent, des lacs, une culture vivante, un artisanat et des tissages colorés et de nombreux festivals font du Nagaland un paradis pour les touristes. Près de 22 000 touristes se sont rendus au Nagaland en 2009. La création de complexes touristiques, l’écotourisme, le tourisme d’aventure, le tourisme ethnique et culturel, les fermes de santé, les hôtels, les centres de congrès sont quelques-uns des secteurs où il est possible d’investir. Le Ministère du Tourisme du Gouvernement indien a inclus 12 villages du Nagaland dans le cadre du projet de tourisme rural afin de promouvoir l’art rural traditionnel, l’artisanat, le textile et la culture.

glais, une connectivité améliorée des télécommunications et un climat favorable, le Nagaland est bien adapté à l’industrie des TI. Afin de développer une maind’oeuvre qualifiée dans les TI, un enseignement et des diplômes sont délivrés par le Department of Electronics Accreditation of Computer Courses (DOEACC), l’Indira Gandhi National Open University (IGNOU) par le biais de Centres sociaux d’information. Le secteur des TI fournit également divers encouragements et concessions pour les investissements Sériciculture Le Département pour la Sériciculture du Nagaland a pour mission de populariser la sériciculture dans les zones rurales, de générer des opportunités d’emplois, d’introduire et transmettre les dernières technologies dans le domaine, de soutenir le marketing des produits en soie et de promouvoir l’exportation de la soie du Nagaland. Pour faciliter les opérations au niveau du district, le Département a créé des bureaux dans les onze districts de l’Etat. La condition agro-climatique contribue au développement de la sériciculture : mulberry, muga, eri, oak-tussar et soie sont largement cultivés au Nagaland.

Maison traditionnelle Angami

Tissage/artisanat Les tissages à la main et l’artisanat du Nagaland ont un débouché tant en Inde qu’à l’étranger. Avec les équipements modernes, le secteur du tissage est voué à s’accroître au niveau production et au niveau commercial.

Secteur des TI La politique en termes de TI vise à accroître l’utilisation des TI dans les secteurs industriel et gouvernemental. Avec un taux d’alphabétisation élevé, un coût abordable, une population parlant largement l’an-

Minerais et produits pétrochimiques Le Nagaland possède de vastes réserves de ressources naturelles non exploitées de calcaire et de marbre (1000 millions de tonnes), de pétrole et de gaz naturel (600 millions de tonnes), de charbon (50 millions de tonnes) et des réserves

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Pièce réalisée par les artisans du groupement artisanal Diezephe Diphupar dans le district de Dimapur

substantielles d’ardoise, de grès, de basalte, dunite, gabbro, granodiorite, serpentine, quartzite, spilite pyroxénite et chert. Ceci présente un immense potentiel inexploité dans les industries minières et pétrochimiques. Les explorations sont réalisées par le Geology & Mining Department, Geological Survey of India, Oil and Natural Gas Corporation Limited (ONGC), Atomic Minerals Division and Central Ground Water Board. Plantes médicinales Le Nagaland abrite des plantes médicinales spécifiques qui peuvent être cultivées et transformées. Citons les plantes suivantes : Aconitum ferox, Lemon grass, Aconitum heterophyllum, Aquilaria agallocha, Artemiszia annua, Dioscorea floribunda, Gloriosa superba, Hedychium spicatum, Lycopodium clavatum, Nardostachys jatamansi, Panax-pseudoginseng, Picrorhiza kurron, Piper longum, Piper nigrum, Podophyllum hexunddrum, Pogostemon cablin, Smilax china, Tagetes minuta, Taxuz bacata and Valeriana ❑ wallichii. India Brand Equity Foundation

Culture de plantes aromatiques et médicinales au Nagaland

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©http://www.agricultureinformation.com/mag/2005/12/naga-fragrance/

Authority a préparé un rapport de faisabilité de trois projets hydrauliques au Nagaland d’une capacité totale de 370 MW. IL&FS Infrastructure Development Corporation a pour mission de mettre sur pied deux centrales hydrauliques : Dikhu Hydropower Project (120 MW) et Dzuza Hydropower Project (8 MW).

© http://www.craftclustersofindia.in

GROS PLAN SUR LE NAGALAND


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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE sans cesse son inspiration dans la culture pop indienne. Aimant travailler en trois dimensions, il joue avec la lumière du cristal. Il a été nommé récemment directeur de création chez Paco Rabanne. Ses compositions surréalistes sont appréciées et il sait conserver toujours un esprit curieux de nouveauté.

© www.manisharora.ws/

La Fête du Vin s’est déroulée dans une ambiance ludique sur les quais de Bordeaux. Les divers pavillons ont permis de découvrir les grandes marques du négoce bordelais. Il s’agit bien sûr d’une consommation raisonnable, loin de tout excès. On a pu découvrir le grand projet du « Centre Culturel et Touristique du Vin » et aussi le « Musée du Vin et du négoce de Bordeaux ». L’immeuble qui l’abrite détaille l’histoire du secteur. Un propriétaire du Médoc : LouisGaspard d’Estournel expédiait ses vins en Inde. Il remarque qu’après leur long voyage, ils ont superbement vieilli et sont prêts à boire. Les négociants font alors voyager leurs vins pour les faire vieillir artificiellement. On voit fleurir sur les étiquettes des plus grandes maisons, la mention « vin retour de l’Inde ».

Au Salon « Eclat de Mode », l’Inde était présente avec les sociétés Arcus et Videotron. Cette manifestation parisienne rassemble des créateurs, designers et fabricants de montres pour la haute couture. Parmi les nombreuses entreprises, Svarovski proposait un ouvrage, original « made with » consacré aux meilleurs créateurs. Parmi ceux-ci figure Manish Arora, né à Mumbai, dont les compositions en technicolor ont séduit les personnalités les plus en vue. Il a du flair pour les formes qui attirent l’œil. Pour les « éléments Svarovski » il utilise un fuschia vif, un jaune caNouvelles de l’Inde n° 409

© www.manisharora.ws/

© Bibendum Times Blog

Créations de Manish Arora

Un autre Salon parisien : Who’s Next nous apprend qu’en 2013, les couleurs calcaire, rose et brun boisé seront à la mode. Les silhouettes peuvent être plus floues, vaporeuses et les jupes très longues. Le chic se marie à la désinvolture. Parmi les sociétés présentes, citons Ankur Gupta, né à Delhi, qui a le goût des belles matières, et a fondé sa marque en 2009. « Fleur de Sel » nous ramène au Gujerat : les vêtements ont des teintes terracotta, paprika ou safranées, et l’indigo se marie avec toutes les matières… La marque Izimia a été lancée par Daphnée qui apprécie beaucoup les créations tribales anciennes de l’Inde.

nari que l’on retrouve avec les colliers et motifs d’oreille. Il aime le cœur et le célèbre. Ayant commencé à étudier le commerce, il change d’orientation, et se tourne vers la mode à New Delhi. Il trouve 27


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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

sur la confiance, le respect et une grande disponibilité. Pour découvrir le lieu, un site à consulter : www.yogaandco.fr

© fr.wikipedia.org

Ci-dessous aquarelle de Ritu Singh : « Mère Theresa à Calcutta – 1987 » qui fait partie de la vente organisée par Pierre Bergé pour la fondation France Libertés.

Echos au fil des pages

Geste Edition publie un bel ouvrage : « Mon herbier des Charentes » par Anne Richard, à partir de planches botaniques anciennes superbes. Nous ignorons trop souvent la flore qui nous entoure, et ne savons guère distinguer les plantes médicinales, alimentaires, industrielles et fourragères. Voici les pigamon, renoncule, hellébore, coquelicot, safran, bleuet, etc. De nombreuses plantes viennent d’Asie. L’auteur cite, entre autres, le nénuphar blanc ou lis des étangs qui provient de l’Inde. Il est souvent introduit pour garnir les plans d’eau : les fleurs varient du blanc au rose foncé.

© Shaihulud sur fr.wikipedia

Ci-dessous linge de lit « Rajasthan », nouveau modèle lancé par Linvosges.

Chez Alain Sutton, Laurence Catinot-Crost publie « Bayonne de A à Z ». Elle évoque les riches heures du passé de cette ville depuis le musée Bonnat jusqu’aux corsaires, depuis les fêtes en rouge et blanc jusqu’à l’Académie du chocolat, etc. Il paraît que la croix basque, lauburu à quatre têtes, trouve son origine dans la région de l’Indus vers 2000 avant J.-C. Elle symbolise l’action, représente le cycle, la régénération perpétuelle. On la trouve sur les linteaux des maisons, les frontons, les stèles funéraires, le mobilier basque. Le même ouvrage fait découvrir les origines de la liqueur Izarra inventée par le pharmacien Grattau, subtil herboriste. Ce dernier combine les herbes

des Pyrénées avec les épices secrètes de l’Inde. Cardamome, cannelle, coriandre, se mangent avec amande, angélique, mélisse, noix de muscade, safran, pruneau, etc.. On distingue l’Izarra vert qui compte seize plantes aromatiques et épices, alors que le jaune n’en compte que treize.

Un nouveau lieu à découvrir sur Paris, 15 quai de Seine, 75019 Paris. Yoga and Co propose une série de cours de yoga dans trois grandes salles lumineuses de plain-pied et accessibles à tous. Professeurs, intervenants accueillent le public dans un esprit basé 28

Deux ouvrages à paraître chez Actes Sud le 7 novembre prochain : « Le Char de Jagannath et autres nouvelles » et « Indiennes – Rudali et autres nouvelles » de ❑ Mahasweta Devi. E. B. & Viviane Tourtet Nouvelles de l’Inde n° 409


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REVUE DES LIVRES Art/Poésie L’art de l’amour – Miniatures indiennes et textes choisis, de Patrick Mandala, Ed. A.L.T.E.S.S. Dans ce petit livre, l’amour se donne à voir sous toutes ses formes, depuis l’éveil, la rencontre, les jeux jusqu’à la séparation et le divin en passant par l’union et la beauté. Les miniatures sélectionnées par l’auteur appartiennent aux écoles du Rajasthan et des Montagnes : Kangrâ et Guler et illustrent ces diverses étapes où l’on voit bien combien l’amour est un art à développer, à toujours réinventer pour ne point risquer de le voir s’éteindre. L’art a chanté l’amour également, les vers choisis ici parmi les Vedas et des textes de Tagore en témoignent superbement. Patrick Mandala a su mettre en résonnance des miniatures peu connues et des textes qui chantent l’amour dans toutes ses facettes. Nous n’irons pas jusqu’à dire, comme l’auteur, que « Sans amour, l’art n’est pas » car dans ce cas, l’art brut par exemple n’aurait aucun sens, mais cet ouvrage est un bijou à savourer tout comme l’art et l’amour.

Johar & Mehmood in Bollywood, chronique d’un film indien inachevé, A film in search of itself, d’Emmanuel Grimaud, Ed. Asiexpo. Nouvelles de l’Inde a reçu cet été un ouvrage publié à l’occasion du Festival de cinéma asiatique Asian Connection 2010 à Lyon, en édition bilingue (français/anglais) et fruit des recherches d’Emmanuel Grimaud, anthropologue et chercheur au CNRS qui avait déjà publié un livre sur le cinéma indien Nouvelles de l’Inde n° 409

« Bollywood film Studio » paru en 2004 aux éditions du CNRS. Le titre de l’ouvrage se rapporte aux deux fameux acteurs, spécialistes de la comédie, Johar et Mehmood qui après avoir tourné ensemble en 1965 « Johar Mehmood in Goa » de S.A Akbar puis en 1971 dans « Johar Mehmood in Hong Kong » de I.S Johar, se retrouvent en 1978 pour tourner dans Jalan (La brûlure) de H.A. Rathi. L’auteur, grâce à un album retrouvé dans un bazar, a pu à son tour nous livrer un album photos noir et blanc qui compile les scènes dans l’ordre chronologique et à la manière d’un polar conduit le lecteur dans l’univers pittoresque des studios de cinéma indiens. Avec ce petit livre, nous parvenons à nous faire une bonne idée de la manière dont un film indien est construit, la place qu’y tient la danse, la psychologie des personnages. Nous le refermons remplis de la nostalgie des vieux films indiens !

Yoga/Santé Yogasutra, la merveilleuse source du yoga de Patañjali, texte sanskrit et notation R. Sriram, traduction française de B. Bouanchaud, Ed. Agamat. Cet ouvrage, fruit de la collaboration entre le professeur de yoga, R. Sriram et l’auteur et formateur de yoga, Bernard Bouanchaud, s’adresse principalement aux professeurs de yoga pour lesquels il constituera un vrai outil de travail. Tous deux ont été formés à Chennai à la récitation et à l’étude de l’un des grands textes de l’Inde, le Yogasûtra, à la base du yoga. Il ne s’agit pas d’une étude du texte mais de sa récitation. Grâce au CD, le lecteur pourra s’initier à l’art de la récitation en sanskrit et s’impré-

gner de la profondeur de ce texte fondateur. Bernard Bouanchaud nous présente l’intégralité du texte, l’invocation comprise qui relie le texte du Yogasûtra à la tradition. L’écoute du CD même pour les non initiés sera l’occasion d’entrevoir la richesse des textes sanskrits dont la traduction nous est proposée dans cet ouvrage.

Roman Sensorium, d’Abha Dawesar, Ed. Héloïse d’Ormesson. Durga, l’héroïne de ce nouveau et brillant roman d’Abha Dawesar, est une jeune femme moderne qui, tout comme l’auteur, partage sa vie entre son pays natal, l’Inde et les Etats-Unis. Elle est plasticienne et nourrie à la fois de la richesse et de la complexité de l’ethos indien et de la logique et de la raison occidentales. Comme un grand nombre d’Indiens, elle rencontre un astrologue qui lui révèle que pour réaliser son destin, elle va devoir expier les fautes commises dans ses vies antérieures. Durga ne va pas se laisser démonter et conduit le lecteur dans le labyrinthe de ses pensées, dans le creuset de ses émotions. Elle évoque aussi le processus de création, éclaire ses propos de croquis, de notices explicatives, nous invitant ainsi à marquer une pause pour mieux savourer le texte, faire le point sur notre propre vie. Sous les bons auspices du dieu Ganesh, Durga se dit, se cherche, s’interroge, nous questionne, nous intrigue au point qu’il est bien difficile d’en sortir. Scientifique et artiste, Abha se dévoile à nous, à travers Durga d’une manière originale et propose au lecteur un nouveau roman qui nous fait attendre le suivant. 29


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Catalogue Un été indien, de Pondichéry à Bollywood, musée de Gajac, Villeneuve-surLot, Ed. In extenso. Quand l’Inde se donne à voir au bord du Lot, c’est presque aussi beau que sur place. Le catalogue de l’exposition qui se déroule en ce moment et jusqu’à la fin de l’année 2012 au musée de Gajac à Villeneuve sur Lot en témoigne par sa qualité tant au niveau du contenu que des photographies en couleur et de sa présentation. Pondichéry et Villeneuve sur Lot se sont rencontrées il y a fort longtemps puisque, comme nous le rappelle l’introduction du catalogue, c’est en 1776 que Guillaume Léonard de Bellecombe est nommé gouverneur général de Pondichéry et des établissements français en Inde. Sa jeune épouse, Marie-Angélique Catherine Gallaup du Marès, née à Villeneuve sur Lot, sera sensible à la beauté du pays, notamment de sa campagne. En 2003, les deux villes par le programme Asia Urbs, initiative de la Commission européenne, collaborent dans le domaine du développement urbain. Dans le catalogue de l’exposition, nous retrouvons l’image de l’Inde à travers les yeux des artistes qui depuis le XVIIème ont laissé sur la toile, le papier photographique, le textile, la trace de ce que l’Inde, sous ses multiples facettes, leur a inspiré. Miniatures, indiennes, portraits moghols, photographies et peintures de Georges Gasté, Pierre Loti, Auguste Borget, Albert Besnard, images éducatives d’Epinal, et pour l’époque contemporaine, photographies de Denise Nicolini, Caroline Seeliger, installation de Martine Camillieri. Une exposition pour une plongée dans une Inde qui nous fait encore rêver. 30

Essai De l’éducation, de Krishnamurti, traduction de Carlo Suarès, Espaces libres, Ed. Albin Michel. A l’heure où nous nous interrogeons tous, parents, éducateurs, enseignants sur l’éducation qu’il convient de donner aux jeunes, Krishnamurti, philosophe indien, né en 1895 près de Madras, nous livre dans ce merveilleux essai quelques pistes de réflexion tout à fait pertinentes et incroyablement contemporaines. Ses conseils sont bien sûr guidés par son idée sur la liberté individuelle, la pensée indépendante, sur le fait également que l’éducation véritable s’inscrit dans la globalité de la vie. L’individu s’efforcera avant tout de bien se connaître et les éducateurs essaieront de mieux le comprendre, lui, avec ses complexités plutôt que de penser à ce qu’il « devrait être ». Trop souvent, les parents cherchent à s’accomplir à travers leurs enfants et les conditionnent en modelant leur façon de penser, de sentir. Comme l’explique Krishnamurti, le bon éducateur, sachant ce qu’est la liberté intérieure, aide chaque élève à percevoir, sans conditionnement, les valeurs durables de la vie. Krishnamurti aborde aussi le thème de la sexualité, de l’art, de la beauté et de la création. Pour réussir, l’on doit tenter d’aider les jeunes dans la voie de la connaissance de soi, qui seule, peut conduire à l’harmonie et à la paix. L’école est aussi abordée. Un petit livre facile à lire mais qui vous enrichira au niveau de la réflexion que vous soyez parent, éducateur, enseignant ou même étudiant.

Spiritualité Durga Upasana – Vénération de la déesse Durga Tome 1 et Durga Sapta- Mahatmya – sati Les sept cents versets à la gloire de Durga Tome 2, de Pandit Vishwanath Shastri, Editions Shastri. Les deux ouvrages parus respectivement en 2004 et 2012 sont l’œuvre du Pandit Vishwanath Shastri dont nous connaissons la riche connaissance de la tradition spirituelle indienne. Ces deux ouvrages ont pour objectif de nous libérer de notre étroitesse pour nous conduire sur la voie qui nous aidera à découvrir nos qualités divines qui ne demandent qu’à se révéler. Grâce au rituel à Durga, nous serons mieux armés pour faire face aux difficultés qui se présentent à nous en ce cycle de Kali dans lequel nous vivons actuellement. Le Pandit Shastri nous initie au rituel dans le premier tome, enrichi aussi de récits liés à la Déesse et de mantras. Le second tome nous invite à découvrir les sept versets qui résument les immenses pouvoirs de la déesse Durga et comment elle peut venir en aide à ceux qui le lui demandent puis les versets des 108 noms de la Déesse et les 700 versets de Sri Durga. Ces ouvrages éminemment spirituels sont d’un usage facile. Si les textes sont publiés en sanskrit, ils comportent la translitération et la traduction en français ainsi que la méthode de récitation. Ces deux ouvrages ne manqueront pas d’intéresser les personnes que la spiritualité hindoue attire. ❑ Viviane Tourtet Nouvelles de l’Inde n° 409


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LE COIN DES ÉCHOS Manifestations • L’atelier musée Yvonne Guégan à Caen a accueilli en résidence jusqu’au 30 juin l’artiste de New Delhi, Rachi Navani, qui venait en France pour la première fois. Après deux semaines à Paris où elle a baigné dans l’atmosphère culturelle de la capitale et travaillé dans l’atelier de Gap, peintre graveur, elle est partie à Caen. Pour son travail, Rachi Navani utilise des couleurs pures, de l’or et de l’argent, réminiscences du rituel et de l’art des miniatures. Elle expérimente des médiums divers, bronze, étain, papier mâché, fibre, impression digitale, acrylique et aquarelle et en tire un vrai bonheur. Son travail s’oriente à présent vers la symbolique de la ruche, métaphore du monde dans lequel nous vivons au milieu des autres tout en étant seul. Un très beau travail qui relie le monde de l’homme et de l’animal, un hymne à la nature, à la croissance et à la métamorphose de la vie.

De nouveau Rachi Navani nous propose de découvrir des œuvres à l’exposition collective « Nos papiers » qui se déroule dans le colombier du Haras de Préaux Saint Sébastien les 15, 16 et 17 septembre dont « The white hive » (aluminium, fer et papier, 61X40X30 cm) ou la ruche blanche. Mais laissons l’artiste nous parler de son travail : « Depuis des siècles Nouvelles de l’Inde n° 409

les débats sur l’infini petit et grand font rage. Entre ces deux extrêmes l’humain aspire à la connaissance, tantôt par la science, tantôt par la religion. À travers mon travail chaque contradiction se pose, en puisant dans les différentes couches des métaphores des Upanishads et des Védas semblables à la théorie du “Big Bang”.

Dans la cosmologie védique l’éclatement de l’œuf “Annanyakoti Brahmanda” (les milliards d’Univers possibles) représente la création du monde : Egg Series et Cosmic Egg (Les séries d’œufs et L’œuf cosmique), démontrant le “Brahma–Anda”, c’est-à-dire le cosmos divisé en deux moitiés se reflétant, le haut et le bas, parfois appelé aussi l’esprit et la matière.

La texture linéaire comme les vagues et les innombrables cercles dans mon travail, représente les “cellules” le plus petit élément fonctionnel de l’organisme. Bee Hive La Ruche, une série de travaux “d’identité similaire” possède une référence métaphysique et philosophique. La ruche a une forme composée d’alvéoles contenant chacune un œuf, symbolisant la métamorphose de la vie et de la croissance. En peignant les hexagones l’un après l’autre, je médite. Dans “Chandogya Upanishad”, les rayons de miel symbolisent le monde perceptuel (…) » • Du 14 au 19 juillet s’est déroulée la 10ème édition du Festival International d’Art et Pyrotechnie à Saint-Palais-sur-Mer dans un lieu propice à mettre en valeur la magie de ce festival, autour du lac et dans le Parc Raymond Vignes. Six jours de rencontres culturelles, avec des expositions, des concerts, des spectacles, des projections de films (« Sujata » de Shlok Sharma, « An unknown guest » de Durba Sahay, « Noise » de Neeraj Ghaywan ainsi que « Love wrinklefree » (dans lequel l’actrice française Marianne Borgo joue), un marché de l’art et de l’artisanat et bien entendu la grande compétition pyrotechnique. Cette année,

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trois pays étaient invités, l’Italie, les Etats-Unis et l’Inde. L’Inde était donc à l’honneur à la médiathèque Boris Vian, notamment dans la présentation du conte « Déva Ki Ta Tom » (Quand les dieux dansent l’Inde) mis en scène et interprété par Edith Albaladejo de la Cie Abhinaya. Mais le grand moment fut certainement celui de la compétition durant laquelle chaque pays est invité à imaginer un feu d’artifice de 10 min. sur une bande son issue de sa culture cinématographique. Bollywood fut bien entendu associé au feu d’artifice présenté par l’Inde. Le spectacle est labellisé « Sites en scène » par le Conseil Général de la CharenteMaritime. Dès le 17 juillet, plusieurs courts métrages indiens furent projetés pour le public. Cette année l’Inde, représenté par M. Rakesh K. Sharma, Deuxième Secrétaire auprès de l’ambassade de l’Inde, a eu la chance de remporter le Prix du Jury.

• Quatre navires indiens, l’INS Mumbai, le Trishul, le Gomati et l’Aditya sont arrivés à Toulon le 16 juillet dernier pour une visite de trois jours dans le cadre de l’exercice conjoint Varuna avec la Marine française. Des manœuvres ont été effectuées à la fois dans le 32

Formation de la Marine française et de la Marine indienne au large

port de Toulon puis du 19 au 23 en mer. Rappelons que ces exercices conjoints Varuna ont été initiés en 1998. La coopération dans le secteur de la Défense s’est considérablement développée ces dernières années entre la France et l’Inde. Les navires indiens en visite font partie de la Western Naval Command et sont basés à Mumbai. Le corps était dirigé par le contreamiral A.R. Karve. La Marine indienne et la Marine française collaborent notamment dans la lutte contre la piraterie maritime dans l’Océan indien. L’ambassadeur M. Rakesh Sood s’est rendu à Toulon pour rencontrer les membres des deux Marines.

2012. Cette année, la thématique portait sur « Les 5 éléments : Trésors de l’Humanité ». Le thème du Concours de Cerfs-Volants Artistiques portait, quant à lui, sur « Les 5 Eléments : L’Air, l’Espace, la Terre, l’Eau et le Feu ». La délégation à l’honneur cette année était le Royaume-Uni. Le Golden Kite Club de Mumbai a été invité à participer au festival et au concours. Les trois membres suivants seront présents : M. Dilip R. Kapadia, Président du Golden Kite Club, M. Shayzaday Abbas, capitaine du Golden Kite Club & M. Abdul Rauf Abdul Shakoor, fabricant de cerfs-volants du même club.

Visite de l’Ambassadeur à l’INS Mumbai à Toulon le 17 juillet

• La 17ème édition du Festival International de Cerf-Volant s’est déroulée du 8 au 16 septembre Nouvelles de l’Inde n° 409


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passé et le présent : « Les Français au service du maharajah Ranjit Singh » proposée par Jean-Marie Laffont et « Women changing India » en partenariat avec la BNP. • La municipalité tropézienne a choisi cette année de mettre l’Inde à l’honneur et plus particulièrement le Tropézien Jean-François Allard, officier des armées napoléoniennes exilé en Inde, où il devint en 1822, commandant en chef des troupes du maharajah Ranjit Singh, roi du Pendjab. Cette Année de l’Inde à Saint-Tropez fait suite aux contacts qui ont été établis depuis quelques années avec des représentants du sous-continent indien, notamment avec des professionnels du tourisme dont le

ministre indien du Tourisme, Mme Selja Kumari en 2010. Plusieurs manifestations ont été organisées à cette occasion. L’Année de l’Inde a été inaugurée le 19 juillet par le maire de Saint-Tropez et l’ambasNouvelles de l’Inde n° 409

sadeur de l’Inde, M. Rakesh Sood. Une conférence sur le général Allard a ensuite été proposée par l’un de ses descendants, M. Henri Prevost-Allard, écrivain et conseiller municipal de Saint-Tropez, suivie d’une conférence sur l’histoire du cinéma indien par l’Ambassadeur et la projection du film « Bollywood – The greatest love story ever told » de Shekhar Kapoor au Cinéma La Renaissance. Le 20 juillet, une cérémonie militaire s’est déroulée place du Général Allard suivie de l’inauguration en présence de l’ambassadeur de l’Inde de deux expositions réunissant le

Un spectacle de gala a été donné en soirée. • L’Association Les Comptoirs de l’Inde et les Editions Héloïse d’Ormesson ont organisé conjointement une rencontre au restaurant Indra le mardi 4 septembre avec l’écrivain Abha Dawesar à l’occasion du lancement de son nouveau roman « Sensorium ».

A gauche, Abha Dawesar et, à droite, Solange Thiney

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Cette rencontre a compté avec la participation d’environ 70 personnes (adhérents de l’Association, journalistes, artistes peintres, plusieurs écrivains, ainsi que Mme Apoorva Srivastava, Conseillère Culturelle à l’Ambassade de l’Inde à Paris. Abha Dawesar, étoile montante de la littérature indienne et future invitée d’honneur de la 2ème édition du Salon l’Inde des Livres qui se

Décès • Nous avons la tristesse de vous annoncer le décès de Monsieur Emmanuel Pouchepadass survenu le 13 août dans sa 94ème année. Monsieur Pouchepadass a travaillé comme diplomate, notamment comme ancien chef de division à l’Unesco. Il était chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945. Il fut maire de la commune de Barsac en Gironde de 1989 à 1995. Un hommage lui sera rendu dans notre prochain numéro des Nouvelles de l’Inde.

Célébrations

A gauche, Abha Dawesar, au milieu, Heloïse d’Ormesson et, à droite, Douglas Gressieux

tiendra les 17 et 18 novembre à la Mairie du 20ème arrondissement, a répondu aux questions de Solange Thiney. Cette interview a été suivie par la vente de son ouvrage, une séance de dédicaces et un délicieux cocktail dans le cadre du magnifique restaurant indien Indra. • Le 5ème Congrès International de l’Ayurveda (WAC) se déroulera à Bhopal du 7 au 11 décembre prochain. Mme Marie-Christine Campo-Paysaa, consultante de Chakrapani Ayurveda Clinic & Research Centre à Jaipur, a été désignée par l’Assemblée Internationale des Délégués pour le WAC comme coordinatrice de l’événement pour la France. Pour en savoir plus, consulter le site Internet du Congrès : www.ayurworld.org ou écrire à ifa@ayurworld.org. Les personnes ou organismes souhaitant participer à ce congrès sont invitées à prendre contact avec Mme Campo-Paysaa assmassayurvedic@gmail.com 34

• L’ambassade de l’Inde à Paris a célébré comme chaque année la fête de l’Indépendance le 15 août en présence d’un grand nombre d’Indiens et d’amis de l’Inde. L’ambassadeur, M. Rakesh Sood, a lu dans son intégralité le message du président de la République. • A la Réunion c’est sous la pluie et un jour gris que les pétales d’œillets d’Inde sont tombés du

Lecture par l’ambassadeur du discours du Président de la République indienne à une partie de la communauté indienne rassemblée dans les jardins de l’ambassade

L’Ambassadeur abaissant le drapeau tricolore de l’Inde

drapeau de l’Inde levé pour l’occasion par Mme Manju Seth, Consul de l’Inde avant une courte cérémonie pour fêter le 15 août les 66 ans d’indépendance de l’Inde, en présence d’une centaine d’invités. Mme Seth a lu le discours officiel que le Président de l’Inde, Shri Pranab Mukherjee a adressé à la nation indienne tout entière. Tout en insistant sur l’importance de 1947, qui a permis à l’Inde d’occuper peu à peu son rang d’importante puissance économique, le discours du chef de l’Etat a également mis l’accent sur la « seconde bataille pour la liberté » qui est celle qui combat « la faim, la maladie et la pauvreté. » Se terminant sur une note pacifique et optimiste, le discours a souligné le bon score de l’équipe indienne qui a remporté 6 médailles olympiques à Londres. Un cocktail a enfin permis à tous de goûter à la cuisine indienne. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 409


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INFORMATIONS UTILES Nous vous rappelons qu’afin de fournir de meilleurs services aux personnes qui demandent un visa et d’améliorer les services, la collecte des demandes de visa et la délivrance des visas ont été confiées à l’agence VF Services, à partir du 1er Février 2008. Les bureaux de VF Services en France se trouvent aux (radresses suivantes : A Paris : Centre de Demande de Visa pour l’Inde - 42-44 rue de Paradis - 75010 PARIS A Marseille (ouverture des bureaux de 8h à 13h) : Centre de Demande de Visa pour l’Inde - 18-22 rue Edmond Rostand - 13006 Marseille http://www.vfs-in-fr.com/english/marseille.html A Lyon (sur rendez-vous) : Centre de Demande de Visa pour l’Inde Pour obtenir un rendez-vous, veuillez envoyer un email à : 1 - infoindefrance1@vfshelpline.com 2 - http://www.vfs-in-fr.com/english/lyon.html Les centres de demande de visa sont autorisés par l’Ambassade de l’Inde à Paris à accepter les demandes de visas, recevoir les frais de dossier et assurer le retour du passeport / document aux demandeurs. Toutes les demandes sont examinées par l’Ambassade de l’Inde à Paris qui a, seule, pouvoir de décision. Après avoir rempli en ligne les formulaires de demandes visa obligatoires, les demandeurs continueront à déposer les formulaires imprimés de demandes, les photos, les passeports et les frais au Centre de Demande de Visa. Les demandes envoyées après le 3 octobre 2011 par la poste au Centre de Demande de Visa pour l’Inde, Paris, Marseille et Lyon ne seront plus acceptées. Après avoir rempli en ligne les formulaires de demandes visa obligatoires, les titulaires du passeport de service / diplomatique / passeport de ONU / laissez-passer de l’ONU continueront à déposer les copies imprimées de leurs demande de visa ainsi que le passeport et les documents requis, selon les accords de réciprocité, au Service Consulaire de l’Ambassade entre 9h30 et 11h30. Depuis le 3 Octobre 2011, pour toutes demandes de visa, il est nécessaire de remplir un nouveau formulaire de visa en ligne pour déposer les documents relatifs à un visa pour l’Inde auprès du Centre de Demande de Visa pour l’Inde. Le formulaire est disponible sur le site de Internet de VFS Global – http://www.vfs-in-fr.com Délai de traitement : Il existe pour les visas touristiques et d’affaires pour les ressortissants français, une facilité de traiter le dossier le jour même en urgence sous réserve que les renseignements fournis par le demandeur soient complets. La décision revient à l’ambassade. Le délai normal de traitement pour les visas touristiques et d’affaires pour les ressortissants français, est de deux à trois jours ouvrables. La facilité de traiter un dossier le jour même en urgence n’est pas disponible pour les non-ressortissants français titulaires d’un passeport ordinaire. Pour les non-ressortissants français vivant en France depuis plus de deux ans, le délai normal de traitement du dossier prévu pour les visas touristiques et d’affaires est de cinq à sept jours ouvrables. Pour certaines nationalités et types de visas, le délai peut être plus long. Nous recommandons aux demandeurs de visa de ne confirmer leurs projets de voyage qu’après l’obtention du visa. Vous pouvez consulter le site http://www.vfs-in-fr.com. Pour toute information, veuillez contactez : Le Centre de Demande de Visa pour l’Inde à l’adresse mail : infoindefrance@vfshelpline.com

L’Ambassade de l’Inde informe le public qu’elle a mis en ligne le formulaire d’enregistrement pour la communauté indienne et les personnes d’origine indienne en France et dans les territoires outremer qui disposent des Services consulaires de l’ambassade. Les informations sont librement fournies dans le formulaire d’une page. Il n’y a pas besoin d’envoyer une version papier du formulaire d’enregistrement en ligne à l’Ambassade. Le lien est le suivant : https//passport.gov.in/npor/ L’objectif de ce formulaire d’enregistrement en ligne est de tenir la communauté informé des conseils importants donnés par l’Ambassade de l’Inde et des événements organisés par l’Ambassade et les autres départements du gouvernement indien en France ainsi que de pouvoir joindre les membres de la communauté en cas d’urgence. L’Ambassade de l’Inde invite les associations/organisations à diffuser cette information parmi leurs membres et la communauté indienne.

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