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Ambassade de l’Inde - OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2011 - Numéro 404


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Editorial Chers lecteurs,

Sommaire • Message de l’Ambassadeur aux lecteurs de Nouvelles de l’Inde

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE • L’Inde et la Formule 1 : coup de foudre

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• Megha-Tropiques

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• Influence et rayonnement de la culture de l’Inde

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• Festival International de l’Enfance à Gennevilliers

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AUTRES FACETTES DE L’INDE • Le test de la laïcité : l’unité de l’Inde dans la diversité

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• L’art et l’artisanat (1ère partie)

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• Ayurveda (2ème partie) Pour contrer l’arthrose, le stress ou les rides : les multiples bienfaits de l’huile de sésame

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DESTINATIONS A DÉCOUVRIR • Kollur ou Karnataka : 22

célèbre pour l’or et la déesse Mookambika

• Gondal au Gujarat, ancienne capitale d’un État Princier des Rajput Jadeja • Gros plan sur le Madhya Pradesh

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ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE

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REVUE DES LIVRES

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NOUVELLES DE L’INDE

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LE COIN DES ÉCHOS

Nous sommes heureux de vous présenter le message de l’ambassadeur, M. Rakesh Sood, qui a présenté ses lettres de créance au Président de la République française le 22 décembre dernier. Nous sommes, par ailleurs, très fiers d’avoir accueilli le premier Grand Prix d’Inde de toute l’histoire de la Formule 1. Eric Bhat nous fait découvrir ce premier Grand Prix qui s’est déroulé à Delhi le 30 octobre dernier. Devant le succès rencontré par ce premier Grand Prix, nous n’avons pas fini de parler de courses automobiles en Inde.

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LE COIN DES ENFANTS • Comment le cobra devient venimeux

Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter à tous une belle, heureuse et prospère nouvelle année 2012 ! Je tiens à remercier tous ceux d’entre vous qui nous ont fait part de leur souhait de continuer à recevoir le magazine et nous ont renvoyé le questionnaire que nous leur avions fait parvenir.

40-3ème de couv.

Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Tél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 45 24 33 45 E-Mail : c-pic@orange.fr Rédacteur en chef : Nina Tshering La, Premier Secrétaire (PIC) Assistante de rédaction : Viviane Tourtet. Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Eric Bhat, E.B., Eunice de Souza, Mireille-Joséphine Guézennec, Incredible India, India Brand Equity Foundation, India Travel Online, Indian Space Research Organisation (ISRO) et Viviane Tourtet. Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry 62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15 Mentions : Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information et Culture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde. Photo de couverture : Circuit du Grand Prix de Formule 1 à New Delhi ©Bernard Asset et Eric Bhat.

Nous vous invitons à lire l’article sur la mission satellite franco-indienne, Megha Tropiques, une belle réussite qui améliorera les connaissances scientifiques dans le domaine de la recherche climatique en région tropicale. Le premier article d’une série consacrée à l’art et l’artisanat en Inde vous est proposé ainsi qu’un article sur l’influence et le rayonnement de la culture de l’Inde. Nous vous annonçons à ce sujet que l’exposition de peintures de Rabindranath Tagore – La dernière moisson – a été inaugurée au Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais, le 26 janvier, jour où l’Inde célèbre le Jour de la République indienne. Nous vous invitons à la visiter et à découvrir une facette moins connue de celui qui fut Prix Nobel de littérature en 1913. Nous vous réitérons nos meilleurs vœux pour 2012 ! Nina Tshering La Premier Secrétaire (Presse, Information & Culture)


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MESSAGE DE L’AMBASSADEUR AUX LECTEURS DE NOUVELLES DE L’INDE Chers amis, Les gouvernements et le peuple français et indien entretiennent traditionnellement une relation cordiale et mutuellement bénéfique. En tant que démocraties et sociétés pluralistes et ouvertes, les deux pays sont fermement convaincus de la force de notre partenariat stratégique qui entre dans sa 12ème année. Dans leur Déclaration conjointe faite quand le Président Sarkozy s’est rendu en Inde en décembre 2010 à l’invitation du Premier Ministre, Dr. Manmohan Singh, les deux dirigeants ont réaffirmé leur engagement à travailler ensemble pour la paix et la sécurité mondiales. Le soutien constant du Président Sarkozy pour que l’Inde joue un rôle accru sur la scène mondiale trouve un fort écho dans mon pays et le Premier Ministre Singh a clairement exprimé son souhait « que le partenariat entre nos deux démocraties soit davantage renforcé et approfondi dans les années à venir. » Je ferai mes sincères efforts pour m’assurer que nous progressons sur le chemin tracé par nos deux dirigeants. Des échanges bilatéraux réguliers à divers niveaux du dialogue officiel et politique et des initiatives ont élargi la coopération, approfondi la compréhension et renforcé le partenariat entre nos gouvernements ainsi que les secteurs-clés de notre économie. La visite de M. Alain Juppé, Ministre français des Affaires Etrangères, en Inde fut une occasion de passer en revue tous les aspects du dialogue bilatéral et de fixer l’agenda du développement futur du partenariat stratégique franco-indien. Comme vous le savez sans doute, le 12 Octobre, le satellite d’observation de la Terre, Megha Tropiques, conjointement mis au point par ISRO et le CNES, fut lancé de Sriharikota ; Nouvelles de l’Inde n° 404

Présentation des lettres de créance de M. Rakesh Sood à l’Elysée le 22 décembre 2011

témoignage de l’étroite collaboration entre les agences spatiales de nos pays. Ce satellite ouvre une nouvelle ère de recherche atmosphérique dans le système tropical. En novembre, le Premier Ministre, Dr. Manmohan Singh et le Président Sarkozy se sont joints aux dirigeants du G20 à Cannes en s’attaquant aux questions complexes auxquelles était confronté leur Groupe, notamment la crise de la zone euro, et ont discuté des mesures urgentes pour relancer la croissance mondiale, des réformes structurelles à moyen terme dans l’économie mondiale, gardant à l’esprit que le « développement » devrait continuer à faire l’objet d’une attention spéciale dans l’agenda du G20. Au cours des quatre derniers mois qui ont suivi mon arrivée en France, j’ai eu le plaisir de rencontrer et d’interagir utilement avec une large section des amis de l’Inde. Je suis très gratifié et enthousiasmé par leur cordialité et leur profond intérêt à forger des liens plus étroits avec les organisations équivalentes et citoyens en Inde. Le 2 octobre 2011, date anniversaire de la naissance du Mahatma Gandhi, père de la Nation

indienne qui est marquée maintenant comme la Journée Universelle de la Non-Violence, a été célébrée par la ville de Strasbourg avec l’installation d’une statue du Mahatma Gandhi lors d’une manifestation colorée et solennelle. Le gouvernement indien et des organisations françaises ont accueilli un vaste éventail d’événements culturels et ce sont ces liens, au niveau peuple à peuple, qui ont contribué de manière importante au renforcement des liens entre nos deux populations. Lorsque je pense aux mois à venir, je n’ai aucun doute que les deux gouvernements ainsi que les divers secteurs de nos économies respectives continueront à travailler ensemble pour renforcer l’amitié et la coopération de longue date qui prospèrent entre l’Inde et la France. Je saisis cette occasion pour adresser mes meilleurs vœux à la communauté indienne en France, aux précieux amis de l’Inde un peu partout en France, y compris les associés distingués de notre ambassade. Mes meilleurs vœux pour une heureuse et prospère année 2012 ! ❑ Rakesh SOOD 3


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FENÊTRE FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE INDIENNE L’INDE ET LA FORMULE 1 : COUP DE FOUDRE Le premier Grand Prix d’Inde de toute l’histoire de la Formule 1 a eu lieu le 30 octobre 2011 à Delhi. Une date qu’il faudra garder en mémoire. Car ce fut un vrai succès. L’Inde a aimé la Formule 1. Et le monde de la Formule 1 a aimé l’Inde. Après la course, lors de la traditionnelle conférence de presse, les commentaires du vainqueur, Sébastien Vettel, ont été réellement élogieux. Le champion du monde en titre a d’ailleurs débuté son intervention en hindi, avant de préciser son opinion en anglais : « J’apprécie les valeurs indiennes. Il y a beaucoup de monde ici, beaucoup de cœur et d’énergie. Sur le plan sportif le circuit est très réussi. Et partout où je suis allé, les femmes ont de si beaux yeux. » A ses côtés, Jenson Button, le dauphin du classement, s’est empressé d’ajouter : « …Et un si joli sourire. » En salle de presse, les journalistes indiens ont applaudi à tout rompre. Sur la grille de départ, le hasard a voulu que je me retrouve à côté d’Eric Besson, ministre français de l’Industrie, quand l’hymne indien a retenti sur le circuit. M. Besson était venu avec Carlos Ghosn, Président de Renault et Nissan, pour fêter le titre de champion du monde récemment décroché par

La MacLaren de l’Anglais Jenson Button et les couleurs de l’Inde à l’arrière de la tribune principale : le mariage de l’année en Formule 1

Vettel. Renault, motoriste de l’équipe Red Bull, prenait une part légitime dans ce succès. Un hasard, ce n’est pas le mot exact, car je souhaitais m’entretenir quelques instants avec M. Ghosn. Sa démarche répondait à des critères festifs autant que stratégiques : « L’Inde, m’a-t-il confirmé, représente un marché capital pour notre entreprise, au même titre que le Brésil. » Dans les immenses tribunes, une ovation a salué les dernières notes de Jana-Gana-Mana, l’hymne national, et j’ai senti qu’Eric Besson avait tourné un regard curieux vers le public. Régional de l’étape à de nombreux égards, je me suis permis de glisser à son oreille qu’en

Le commandant S.J. Singh, organisateur du concours de dessins d’enfants, s’entretient avec l’envoyé spécial des Nouvelles de l’Inde, Eric Bhat.

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Inde une ferveur intense accompagne toujours le chant de l’hymne. « Oui, s’est émerveillé le ministre. Cette émotion est réellement palpable. J’ai ressenti ça très profondément ! » Cette spontanéité était révélatrice. Les figures de la F1 découvraient un monde nouveau. Longtemps, la rumeur avait été lugubre. Les Cassandres de tous poils annonçaient avec insistance que le premier Grand Prix de l’Inde n’aurait pas lieu. Deux semaines avant l’ouverture des festivités à Delhi, au Grand Prix de Corée du Sud, Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, n’y croyait presque plus. « J’ai le sentiment que le circuit ne sera pas prêt à temps » avait-t-il grimacé en regardant des photos du chantier. J’avoue m’être ouvert de ces inquiétudes à mes cousins indiens, entrepreneurs dans le Maharashtra. « Aucun souci, m’avaient-ils rassuré. Les gens de la Formule 1 ne connaissent pas encore l’énergie indienne. Don’t worry, le Grand Prix aura bien lieu. » C’était rudement bien vu, car le jour dit, tout était prêt. La piste, les tribunes, les infrastructures. Et une organisation pleine de bonne volonté. Au lendemain du Grand Prix, Jean-Louis Moncet, l’envoyé spécial de TF1 et d’Auto Plus, l’a souliNouvelles de l’Inde n° 404


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L’INDE ET LA FORMULE 1

Dès les premières séances d’essais, les commissaires de piste arborent fièrement le drapeau indien. Leur émotion est palpable.

gné dans son blog : « Quelle organisation intelligente ! Les petits défauts apparus le premier jour ont été immédiatement résolus. Le centre d’accréditation était-il introuvable ? Le lendemain un fléchage bien net était mis en place menant directement à ce centre. Tout mis bout à bout, ce fut un Grand Prix impeccable ! » Pour dire la vérité, les premiers commentaires internationaux furent peu amènes. Les plus acides étaient les médias anglais. Qu’un chien traverse la piste le matin des premiers essais, ou qu’un vieux tracteur traîne encore dans le paddock, et les tabloïds d’outre-Manche montaient sur leurs grands chevaux. « Un

Grand Prix grotesque ! » titra l’un d’entre eux. Mais ces critiques ont fait long feu et se sont vite tues. Après un Grand Prix de Corée perfectible, le Grand Prix de l’Inde a relevé le défi de fort brillante manière. La veille des essais, un cycliste pédalait assidûment sur le circuit, se jouant aisément des montées et descentes des 5,125 kilomètres du tracé. C’était le vétéran Jarno Trulli, pilote en titre de l’écurie Lotus, athlète confirmé de surcroît, qui s’accoutumait aux particularités des lieux, tout en soignant sa forme physique. Trulli compte de nombreuses saisons de Formule 1 à son actif. Il connaît les circuits du monde entier comme le fond de sa poche. Son avis nous intéressait bougrement. « Alors, Jarno, lui avons-nous demandé, qu’en penses-tu ? » L’Italien eut un grand sourire : « C’est super ! Il y a de nombreux virages intéressants et sélectifs. On peut doubler à de nombreux endroits. La sécurité semble être de très bon niveau. Nous devrions nous régaler. » Parole d’expert. Ce fut un avis général. Tous les pilotes ont abondé dans ce sens. L’architecte allemand Hermann Tilke, en dessinant la piste, a eu la main heureuse. Le Buddh Grand Prix était organisé à Greater Noida, dans la banlieue sud-est de Delhi, par Jaypee, un groupe immobilier bien connu.

Le double champion du monde Fernando Alonso, pilote vedette de la Scuderia Ferrari, encourage le pilote indien Narain Karthikeyan, à l’orée de son Grand Prix national.

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Avant même le début des travaux, estimés à 400 millions de dollars, le projet de cette piste de F1 s’inscrivait dans un gigantesque programme de développement : la route magnifique menant au circuit n’était autre que les premiers kilomètres de la future autoroute Delhi-Agra. Dès les premières semaines 2012, le Taj Mahal ne sera plus qu’à deux heures de route de Delhi. Près de cent mille personnes ont assisté à l’épreuve. Les organisateurs ont annoncé 95.000 spectateurs, mais les dernières places ont été bradées, et le chiffre exact est certainement supérieur au chiffre officiel. Une précision s’impose ici. Très souvent, dans les grands événements internationaux, les statistiques sont « gonflées » pour satisfaire les annonceurs. A Delhi, ce fut le contraire. Tout le monde s’en est rendu compte sur le circuit. Et j’en ai eu la confirmation le lendemain à l’aéroport – je me rendais à Mumbaï pour un stage d’Ayurveda. A l’enregistrement, j’ai aperçu deux jeunes Indiens portant des teeshirts à l’effigie d’Ayrton Senna. J’ai été fort surpris, car Senna s’est tué en course en 1994, alors que les deux lascars étaient encore au berceau. Je me suis permis de les interpeller, car j’aimais beaucoup Senna, et j’étais (heureusement) surpris de voir sa photo dans un hall d’aéroport à Delhi. « Come ! Come ! », j’ai appelé, alors qu’ils partaient vers le contrôle de police. Interloqués de prime abord, ils sont venus. On a parlé, on a partagé un tchaï , et j’ai constaté deux choses : premièrement qu’ils connaissaient la carrière de Senna sur le bout des doigts, et deuxièmement qu’ils étaient venus de loin pour assister au Grand Prix. L’un repartait vers Bengalore, l’autre vers Goa. Informaticiens tous les deux, copains depuis l’école, ils s’étaient donné rendez-vous à Greater Noida. J’ai fait une photo d’eux et pris des notes frénétiquement. Vous savez, sur les circuits de F1, on ne fait pas toujours ce que l’on veut. Moi, avec 5


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Narayan vient de Bangalore, Kamal de Goa. Ils se sont précipités à Delhi pour le Grand Prix et sont des fans d’Ayrton Senna, champion légendaire mort en course en 1994.

mon laissez-passer de journaliste privilégié, j’avais accès à la salle de presse, à certains virages et à la grille de départ, ce qui était formidable, mais parler à un spectateur dans une tribune était impossible. Heureusement qu’il y a eu ce lundi à l’aéroport. J’ai compris que la F1mania touchait toute l’Inde. D’ailleurs, dans mon avion, les fans de l’équipe Ferrari avaient du mal à caser leurs drapeaux dans les casiers à bagages. Ils étaient venus, vous dis-je, des quatre coins du pays. Les médias n’étaient pas étrangers à cet engouement. Jour après jour, télés, radios, sites et quotidiens consacraient leurs Unes et leurs gros titres au Grand Prix de Formule 1. J’ignore combien il y avait de journalistes indiens sur place pour rendre compte de l’évènement, mais j’ai été témoin de

Le ministre français Eric Besson (à gauche) accompagnait Carlos Ghosn (à droite). Le PDG de Renault fêtait en Inde le championnat du monde remporté par ses motoristes.

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leur compétence et de leurs connaissances. Me permettrezvous de mentionner ici la jolie Nridubha Kumar, envoyée spéciale du site ESPN-star.com ? Elle m’a subjugué. Assise derrière moi en conférence de presse, elle s’est adressée sans complexe au septuple champion du monde Michaël Schumacher : « Les gommes dures reviennent pour la première fois depuis Silverstone. Que pouvezvous nous annoncer concernant les stratégies de pneus pour la course de dimanche ? » Elle avait 21 ans tout au plus, elle était toute mignonne, et posait une question fort pointue sur les pneus au pilote le plus titré du circuit. Elle ne fut pas la seule. Les journalistes indiens ont réellement brillé par leur pertinence. « D’habitude, analyse Thibault Larue, qui couvre toute la saison pour le magazine français Sport-Auto, les journalistes internationaux posent la plupart des questions en conférence de presse, tandis que les journalistes locaux sont plus silencieux. Au Grand Prix de Delhi, ce fut l’inverse. Les journalistes locaux menaient le bal, tandis que les habitués de la F1 se contentaient d’écouter ! » Les enfants eux-mêmes ont montré leur joie. A l’issue des essais, j’ai eu le regard attiré par une série de tableaux naïfs accrochés à des grillages au fond du paddock. Des dizaines d’écoliers et d’écolières, au-

teurs des dessins, se sont installés sur une petite esplanade, bientôt rejoints par un pilote du Grand Prix, puis, deux, puis trois, puis tous. Les pilotes sont venus signer les œuvres, destinées à une vente aux enchères au profit des écoles. A l’écart de la cohue, un homme en turban avait les larmes aux yeux. C’était le Commandant S.J. Singh, président de la section Education du groupe Jaypee, initiateur et organisateur de cette joyeuse manifestation. Les pilotes de Formule 1 eux-mêmes, habituellement confinés dans leurs écuries respectives, avaient un grand sourire lors de ce bain de foule. Le double champion du monde Fernando Alonso salua très chaleureusement Narain Karthikeyan, le seul pilote indien présent au départ – qui signa une méritoire 17ème place en course sur sa modeste Hispania-Cosworth.

Les hôtesses du circuit... Les yeux et les sourires les plus beaux du monde.

La présence indienne en Formule 1 se précise. D’ores et déjà, le 2ème Grand Prix d’Inde figure au calendrier 2012 du championnat du monde. L’écurie Force India se distingue un peu plus lors de chaque course. Karun Chandhock a participé aux essais de son Grand Prix national et lorgne sur un baquet plus régulier. Si l’on regarde plus loin, huit jeunes Indiens de 14 à 17 ans courent régulièrement, non sans succès, en Formule BMW asiatique – ils rêvent bien entendu d’accéder un jour à la F1. Plus de 18.000 licenciés en karting témoignent de l’intérêt grandissant de la fédération indienne du sport automobile. On n’a pas fini de parler de courses automobiles en Inde. ❑ Eric Bhat Photos Bernard Asset et Eric Bhat Nouvelles de l’Inde n° 404


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MEGHA-TROPIQUES Megha Tropiques est une mission satellite commune franco-indienne pour étudier le cycle de l’eau et les échanges d’énergie dans les tropiques. L’objectif principal de cette mission est de comprendre le cycle de vie des systèmes convectifs qui influencent le climat tropical et le climat et leur rôle dans l’énergie associée et le bilan d’humidité dans les régions tropicales. Megha Tropiques a été lancé avec succès le 12 Octobre 2011 par le

Véhicule de Lancement de Satellite Polaire de l’Inde, le PSLV-C18. Il s’agit du dix-neuvième lancement successif du PSLV. Megha Tropiques fournira des données scientifiques sur la contribution du cycle de l’eau à l’atmosphère avec des informations sur l’eau condensée dans les nuages, la vapeur d’eau dans l’atmosphère, les précipitations et l’évaporation. Avec son orbite circulaire inclinée à 20° par rapport à l’équateur,

Tir du PSLV-C18 le 12 Octobre 2011 du Centre spatial Satish Dhawan, à Sriharikota en Inde.

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Megha Tropiques est un satellite unique pour la recherche sur le climat qui devrait également aider les scientifiques qui cherchent à affiner les modèles de prévision. Le Satellite MEGHA-TROPIQUES transporte quatre instruments scientifiques : • Un imageur micro-ondes MADRAS (conçu et réalisé par ISRO et le CNES), opérant à cinq fréquences) pour mesurer les précipitations et les propriétés des nuages. • Un radiomètre ScaRaB (conçu et réalisé par le CNES), pour mesurer le Bilan Radiatif Terrestre. • Un sondeur micro-ondes SAPHIR (conçu et réalisé par le CNES) pour restituer les profils de vapeur dans l’atmosphère en région inter-tropicale. • Un récepteur GPS ROSA en radio-occultation (qu’ISRO s’est procuré en Italie). Les données obtenues à partir de ces instruments devraient améliorer la connaissance scientifique dans le domaine de la recherche climatique à travers l’étude du cycle de l’eau et les échanges d’énergie dans la région tropicale. En dehors de la communauté scientifique de l’Inde et de la France, il existe déjà 21 équipes scientifiques de l’Australie, du Brésil, de l’Italie, du Japon, de la Corée, du Niger, de la Suède, du Royaume-Uni et des Etats-Unis qui attendent les données de MEGHA-TROPIQUES. ❑ ISRO (Indian Space Research Organisation) 7


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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE INFLUENCE ET RAYONNEMENT DE LA CULTURE DE L’INDE

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sous le nom de « soft power ». A cette fin, ICCR en collaboration avec nos ambassades consacre tous ses efforts à augmenter le nombre de centres culturels à travers le monde. Aujourd’hui, des organisations culturelles indépendantes souhaitent que leur programme soit estampillé « ICCR » même lorsque celui-ci ne joue pas de rôle actif comme un symbole de qualité. © http://www.guimet.fr

Il existe une expression qui revient toujours lorsqu’on évoque l’Inde, « l’unité dans la diversité ». Et sans doute est-ce ce qui caractérise en effet le mieux notre pays et ce qui fascine tant les Occidentaux et les Français notamment. Mais de quelle diversité parle-t’on ? De la diversité culturelle qui recouvre les langues (22 officielles et quelque 1650 langues maternelles), les religions (l’hindouisme, l’islam, le christianisme, le sikhisme, le jaïnisme, le zoroastrisme, le bouddhisme), les formes artistiques (divers styles de danse, de musique, de théâtre), les cuisines, les styles vestimentaires, les paysages, et la liste est longue. Le gouvernement indien a toujours eu envie de faire découvrir cette diversité à l’extérieur du pays. Il dispose d’institutions pour ce faire, et dans le domaine de la culture, la plus impliquée dans ce travail de promotion de la culture indienne est certainement le Conseil Indien pour les Relations Culturelles (ICCR). Comme le dit le Dr. Karan Singh, Président du Conseil Indien pour les Relations Culturelles (ICCR), la culture est la troisième jambe subliminale de la diplomatie internationale, les deux autres étant la politique et l’économie. Cet organisme officiel dédié à la culture a été créé en 1950 par Maulana Abul Kalam Azad, le premier ministre indien de l’Education. La diplomatie culturelle repose sur la dimension peuple à peuple comme base du dialogue. L’effort et le but du gouvernement consistent à promouvoir cette capacité de persuader à travers la culture, la valeur et les idées que l’on désigne

Priyadarsini Govind au Musée Guimet en décembre 2011

Le Conseil a quatre grands axes de travail. L’idée est tout d’abord de créer à travers le monde un réseau d’espaces culturels qui sont des centres ressources et proposent des cours de langues et de formes artistiques indiennes. Il offre ensuite 3000 bourses chaque année aux étudiants étrangers et facilite la rotation de Chaires dans le domaine de l’indianisme dans les universités à l’étranger. Une autre partie importante est la mise en place de festivals consacrés à l’Inde à travers le monde. Après Rajiv Gandhi, ils avaient pour ainsi dire disparu pendant une vingtaine d’années. ICCR orchestre ces festivals qui sont souvent organisés de manière réciproque. Ces dernières années ont vu ainsi des festivals organisés en Russie, au Japon, en Chine, en France, parmi d’autres.

Il n’y avait qu’un seul centre culturel dans la région de la Saarc en 2005, à Colombo. Actuellement nous en avons à Kaboul, Katmandou, Dhaka et Thimpu. Nous en avons aussi créés à Pékin, Bangkok, Tokyo, Kuala Lumpur, Abu Dhabi, en Tanzanie et à Mexico en l’espace de cinq ans. 26 centres ICCR existent actuellement hors de l’Inde. En Europe, nous en avons à Londres, Moscou et Berlin et une dizaine sont en cours de création dans les quelques années à venir, dont un à Paris. ICCR est un organisme indépendant bien que nos centres à l’étranger fonctionnent sous le contrôle des divers ambassadeurs. Cette indépendance est importante. Un plus grand contrôle gouvernemental sur des produits et des initiatives culturels doit être évité à tout prix : son influence repose sur sa neutralité, il ne s’agit ni d’un marché économique ni d’un outil politique. Nouvelles de l’Inde n° 404


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Le budget annuel d’ICCR s’élève actuellement à approximativement 39 millions d’euros. ICCR s’efforce de faire découvrir toutes les facettes de la culture indienne même celles qui sont méconnues à l’étranger. Pour exemple, l’art tribal l’an dernier à Paris au musée du quai Branly ou encore la musique soufie qui fera l’objet d’un festival à Londres prochainement. Toutefois la richesse de la culture indienne est telle qu’ICCR n’a pas encore les moyens d’expérimenter ou d’investir dans des formes de fusion ou le cinéma de Bollywood qui est devenu aujourd’hui une véritable fenêtre populaire de la culture indienne. Chaque pays voit l’Inde à sa manière et en faisant venir des artistes dans le pays, cela permet de voir l’art indien tel qu’il est aujourd’hui. Un grand festival aura lieu à Edimbourg de 2012 à 2014 où l’Inde sera à l’honneur, en 2013, il y aura aussi Europalia. ICCR envoie à l’étranger 300 groupes par an sur les 10 000 groupes enregistrés auprès de l’organisme.

Sougata Roy Chowdhury au Sarod au Musée Guimet en octobre 2011 accompagné par Prabhu Edouard au tabla

technologie, le sport, les arts et la littérature, les archives et le patrimoine. Des échanges culturels ont également eu lieu avec des pays qui n’ont pas signé de tels accords, comme les Etats-Unis ou la Grande Bretagne, pays avec lesquels des liens institutionnels sont développés ou existent déjà. La mise en application de ces accords culturels se fait par le biais d’un Programme d’Echange Culturel qui est prévu pour une période de 1 à 3 ans. Il comporte toujours un élément de réciprocité. L’Inde compte à ce jour 78 Programmes

© P. Célarié

Des accords culturels bilatéraux permettent de promouvoir la coopération culturelle, la culture ayant été élargie à des activités comme l’éducation, la science et la

© http://www.guimet.fr

INFLUENCE ET RAYONNEMENT DE LA CULTURE DE L’INDE

Troupe de la Darpana Academy

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d’Echanges Culturels avec divers pays. En France, l’ambassade de l’Inde joue un rôle important certes mais qui serait vain sans le soutien, le dynamisme des diverses associations franco-indiennes implantées un peu partout dans le pays et qui se font les passeurs de la culture indienne auprès de la population. Il suffit de voir l’évolution de la place de la culture au niveau des publications de l’ambassade pour se rendre compte de son impact en France. Nous publions un magazine Nouvelles de l’Inde. Il y a vingt cinq ans, les manifestations culturelles y étaient annoncées à la fin du magazine sur une ou deux pages. Puis est arrivée une période où ces manifestations, sans cesse plus nombreuses, tant à Paris qu’en province, on dû faire l’objet d’une publication mensuelle à part, l’agenda culturel, que nous avons envoyé à bon nombre de personnes intéressées. Puis les années ont passé, les manifestations ont encore pris de l’ampleur et nous nous sommes vus dans l’obligation de publier cet agenda culturel sur le site internet de l’ambassade afin d’économiser le papier. 9


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INFLUENCE ET RAYONNEMENT DE LA CULTURE DE L’INDE

Si il y a vingt cinq ans, la culture de l’Inde concernait surtout la culture traditionnelle, classique, là aussi nous assistons à un changement qui correspond à l’évolution de la société indienne, à l’influence des échanges artistiques. Les artistes indiens voyagent de plus en plus pour se produire à l’étranger, les artistes étrangers sont de plus en plus nombreux à venir présenter leurs œuvres en Inde. Les artistes profitent ainsi de ce formidable creuset qui nourrit leurs sources d’inspiration. Les formes artistiques classiques telles que la musique et la danse ont sans doute fait leur apparition en premier. Puis, la peinture a fait son apparition avec, lors de l’Année de l’Inde en France, les premières expositions présentant les œuvres de plusieurs peintres indiens installés en France. Certains de ces peintres exposent dans plusieurs pays du monde et leurs œuvres atteignent des prix qui n’ont rien à envier aux œuvres occidentales. L’une des formes qui jouit d’un rayonnement important est le cinéma. Le cinéma indien a fait son entrée dans les salles obscures françaises avec les œuvres de réalisateurs de films d’art et d’essai comme Satyajit Ray, Shyam Benegal, Ratan Mehta. Puis grâce aux nombreux festivals de cinéma français, Cannes mais aussi La Rochelle, Vesoul, Deauville, Lyon, entre autres, le cinéma régional indien a conquis les Français qui, si l’on en juge par le succès d’une opération comme le Festival L’été indien au Musée Guimet à Paris, sont toujours à l’affût de films iné-

Statue de J.N. Tata

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dits, d’auteurs méconnus. Quant aux films de Bollywood, s’ils étaient encore considérés il y a quelques années comme des sousproduits de la culture indienne, ils sont aujourd’hui appréciés en France notamment, tant par le jeune public que le public plus mûr. L’un des grands acteurs Shah Rukh Khan n’est-il pas entré dans la collection des statues en cire du Musée Grévin à Paris ? L’un des derniers témoignages en date du rayonnement culturel de l’Inde en France est certainement le Festival Namaste France qui a démarré en avril 2010 pour se clore en juin 2011. En réciprocité avec « Bonjour India » qui s’était déroulé entre novembre 2009 et février 2010 en Inde, Namaste France a été mis en place dans le cadre du Programme d’Echange Culturel bilatéral et de la Déclaration signée entre l’Indian Council for Cultural Relations et le Ministère des Affaires Etrangères français, l’ambassade de l’Inde et CulturesFrance. L’exposition qui a marqué le début de ce Festival « Autres Maîtres de l’Inde » montre combien la culture indienne rayonne sous des facettes extrêmement variées. Présenter la culture indigène dans l’un des grands musées parisiens, le Musée du Quai Branly, n’aurait peut-être pas été possible il y a encore une quinzaine d’années et pourtant, elle a accueilli de très nombreux visiteurs intéressés par des formes d’art méconnues et superbes. Grâce à la multiplication des associations culturelles francoindiennes, des manifestations sont conçues et montées dans de nombreuses régions françaises. La carte du Festival Namaste France en est l’illustration, avec Lyon, La Rochelle, Montlouis sur Loire, Saint Etienne, le Val de Marne, la Corse, Biarritz, Epinal, Marseille, Perpignan, Morlaix, la Normandie…

L'agenda culturel édité par l'ambassade de l'Inde à Paris

Les thèmes des conférences proposées au public ici et là sont également d’une grande variété indiquant l’intérêt pour de nombreux aspects de la culture et de la civilisation indienne. Un autre aspect du rayonnement de la culture indienne figure dans les cours de plus en plus nombreux dans les domaines de la danse, de la musique, du yoga, du massage ayurvédique, des arts martiaux, des langues indiennes, des textes sacrés mais aussi de la broderie, des kolams, de la cuisine indienne végétarienne. Ces cours sont généralement proposés par des artistes indiens vivant en France ou par des Français qui ont été formés en Inde. Les deux cultures indiennes et françaises se sont au fil du temps découvertes, apprivoisées et se sont enrichies de façon considérable. Les artistes français se sont nourris de la richesse de la culture indienne et il en va de même pour les artistes indiens. Nous sommes fiers que la culture indienne participe à l’enrichissement de la culture mondiale et chaque nouveau festival organisé à l’étranger ou en Inde en est la brillante démonstration. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 404


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FESTIVAL INTERNATIONAL DE L’ENFANCE À GENNEVILLIERS Du 9 au 17 juillet 2011, les enfants de sept pays du monde (Inde, Indonésie, Brésil, Burkina Faso, Palestine, Allemagne, Espagne) et de plusieurs villes de France ont pu se rencontrer et échanger à Gennevilliers, ville qui a initié ce projet. Ce Festival a non seulement rassemblé les enfants mais aussi les Directions municipales de l’enfance et de la préadolescence, de la culture aux sports, de la communication à la vie citoyenne et aux relations internationales, des services techniques à l’environnement et nous en oublions sûrement ! Tous n’avaient qu’une seule idée en tête : faire de ce festival dédié à la solidarité et aux Droits de l’Enfant un succès et la mission a réussi. Deux ans de préparation, c’était à la fois long mais aussi nécessaire pour que tous les partenaires, enfants, familles, associations et municipalité gardent de ce festival un souvenir qui les a enrichis. Parallèlement à la fête, six grands thèmes mondiaux ont été proposés à la réflexion des enfants : l’eau et sa rareté, le climat et ses dérèglements, l’alimentation et ses carences, l’éducation et son accès parfois difficile, la paix brisée par les conflits, la santé et l’accès inégal aux soins. Chaque thème lié à un pays représenté par sa délégation est aussi associé à chacun des six quartiers de la ville de Gennevilliers. Pour conduire cette réflexion, les jeunes sont donc allés au musée, à la bibliothèque, à la ludothèque, ont créé des ateliers de contes, se sont exprimés par la danse, les arts plastiques, la vidéo et même le sport. Une fois familiarisés avec ces thèmes, ils les ont approfondis au festival Planète Mômes. Nouvelles de l’Inde n° 404

Le programme avait de quoi combler tout le monde. Les délégations sont arrivées les 8 et 9 juillet et ont été conviées à visiter Paris. Différents circuits de visites touristiques ont été organisés. Certaines familles d’accueil se sont jointes aux jeunes pour leur faire découvrir la capitale. Le Festival international a véritablement été inauguré le 11 juillet devant la Mairie de Gennevilliers en présence du Maire, M. Jacques Bourgoin. Cette première journée était consacrée à l’Environnement. Au son d’une fanfare, les enfants en costumes aux couleurs de leur pays se sont rendus à la nouvelle maison de l’Enfance Anatole France et ont assisté à la plantation de l’arbre de la Solidarité. Après une pause déjeuner, les enfants ont participé à des ateliers, visité des expositions avant d’assister à un forum sur l’Education à la solidarité et aux enjeux du monde. La journée s’est terminée par un repas partagé dans les six quartiers de Gennevilliers. Le 12 juillet, dédié à la Solidarité, a vu l’accueil des jeunes au « Village du Monde ». Plusieurs associations y ont présenté leurs projets solidaires et ont animé des jeux autour des six thèmes de l’eau, du climat, de la paix, de l’éducation, de la santé et de l’alimentation. En fin d’après-midi, un forum a été organisé sur la coopération internationale et la politique de la jeunesse. Les clubs 11-14 ans ont accueilli les enfants des délégations pour un repas entre jeunes. Le 13 juillet, Journée du Jeu et du Sport, a proposé des animations autour de ces deux thèmes à la plus grande joie de tous. Le 14 juillet, les délégations et les familles d’accueil ont pu passer la journée dans le centre de vacances

des Ménilles. Le 15 juillet, Journée de la Culture, a vu de nombreuses animations et ateliers proposés au parc des Sévines. Spectacles et démonstrations dont des marionnettes et des danses indiennes avec l’association Said ont été présentés. Pour clore le Festival, le Maire et des représentants des délégations ont prononcé des allocutions avant un grand lâcher de colombes. Le samedi 16, le service de la préadolescence a proposé une visite de Paris qui n’a pas manqué d’enthousiasmer les jeunes venant de l’étranger et notamment la délégation indienne. Les délégations sont reparties les 17 et 18 juillet, la tête remplie de merveilleux souvenirs dont les infatigables musiciens indiens, le concours de danse improvisée entre Brésiliens et jeunes du Pas-de-Calais, les fous rires, la manifestation de clôture au parc des Sévines. 70 enfants se souviendront longtemps de ce Festival pas comme les autres qui leur a permis de se sentir partie prenante des affaires du monde et de découvrir 11


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des enfants qui, d’où qu’ils venaient, étaient préoccupés par les mêmes choses. Le Secours Populaire Français et l’association SAID ont été des partenaires précieux. Le SPF a apporté son soutien au projet en Inde, mis sur pied par l’association SAID. Merci aux familles qui ont généreusement hébergé 5 des délégations et plus particulièrement aux familles du quartier d’Agnettes qui ont accueilli 9 enfants indiens et

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4 accompagnateurs. Le spleen fut là le premier soir mais vite oublié. Les jeunes des Agnettes ont travaillé en amont sur la découverte de l’Inde en peignant le drapeau de l’Inde, des silhouettes en saris, ont réalisé une maquette du Taj Mahal en papier mâché, ont découpé des éléphants dans du carton. « Près de soixante enfants auront mis la main au décor qu’ils créent euxmêmes », explique un animateur, Hassan. Les jeunes, certaines en

saris, ont appris une chorégraphie indienne. Ils ont également découvert les saveurs, les contes traditionnels, ont appris à jouer au cricket… Les plus âgés ont travaillé avec des photos, la vidéo. Pour en savoir plus sur l’association SAID implantée dans un quartier pauvre de Delhi et qui travaille avec des marionnettistes, les kathputli vous pouvez consulter le site : http://association-said.ekklablog. ❑ com/

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AUTRES FACETTES DE L’INDE LE TEST DE LA LAÏCITÉ : L’UNITÉ DE L’INDE DANS LA DIVERSITÉ L’Inde est décrite dans le Préambule de la Constitution comme « une république démocratique laïque socialiste souveraine ». Dans le contexte indien, la laïcité ne signifie pas anti-religion. Elle met en évidence l’esprit de communauté qui règne parmi les Indiens qui suivent différentes religions, appartiennent à des classes diverses et parlent plusieurs langues. La laïcité promeut la tolérance qui fait partie de la culture nationale. Elle symbolise l’unité d’une vaste nation avec d’immenses diversités.

rations successives, les envahisseurs, un mélange étonnamment varié, Parthes, Scythes, Grecs, Musulmans pour n’en citer que quelques-uns, et le dernier groupe, les Britanniques, furent tous influencés par chaque aspect de la vie indienne et à leur tour laissèrent une impression durable sur la population indigène.

La laïcité telle qu’elle est comprise en Inde est très différente de ce qu’elle véhicule aux Occidentaux d’où le concept est originaire. Le terme « laïcité » s’applique en Inde vaguement à l’état d’esprit d’un individu qui conduit à la tolérance envers toutes les religions. Il est également utilisé comme un mot pratique pour la politique de l’Etat de non-interférence dans les affaires religieuses. La population le comprend généralement comme une manière harmonieuse de vivre parmi des membres de diverses communautés religieuses.

L’Inde est considérée comme un paradis anthropologique. Les Chrétiens vinrent en Inde quelques années après la mort du Christ. Quand les Zoroastriens durent s’enfuir de la Perse ancienne, ils trouvèrent refuge en Inde. Le judaïsme a cherché et trouvé asile dans le pays. L’Islam est arrivé en Inde quelques décennies après la mort du Prophète. Il s’est établi et ses adhérents ont dirigé le pays pendant mille ans. Dans l’Inde d’aujourd’hui, la langue, la musique, l’art, l’architecture et les institutions sont un mélange de nombreux courants et éléments différents. En dépit de l’immense diversité et richesse, tous portent la marque reconnaissable qui en fait des Indiens.

Ceux qui sont experts dans les anciens écrits de l’hindouisme pensent que la laïcité, signifiant la tolérance pour toutes les religions, a toujours été une réalité en Inde (…). Dans l’Inde ancienne, la politique et la religion étaient deux voies séparées. Aucune religion ne fut élevée au statut de religion d’Etat, à la seule exception de l’Empereur Asoka (mort en 232 av. J.-C) qui a déclaré le Bouddhisme comme religion d’Etat. Un autre fait indiscutable est que les géné-

La culture composite encouragée par Akbar a filtré à travers les quatre coins de l’Inde. La synthèse a quelque peu été ébranlée lorsque les Britanniques ont établi leur empire, pas parce qu’ils voulaient qu’il en soit ainsi mais ils ont apporté avec eux une nouvelle culture vivante, les grandes idées humanistes et rationnelles de la civilisation occidentale, dont la quintessence était que la raison est suprême. L’éducation occidentale a imprimé les valeurs de libéralisme,

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Chapiteau placé aux lions à l’origine au sommet du pilier d’Ashoka à Sarnath. Il a été adopté comme l’emblème national de l’Inde. La roue sur l’abaque de la statue figure au centre du drapeau indien.

liberté individuelle et la suprématie de la raison sur la croyance aveugle. Les Hindous ont saisi l’occasion pour assimiler l’éducation occidentale avec alacrité. Les Musulmans, déçus d’avoir perdu l’Empire, mirent du temps à réagir. L’intervention occidentale a ainsi créé un hiatus. Avec les blessures de la Partition encore fraîches, l‘Inde a accordé les pleins droits d’égalité à tous les citoyens en Inde – Hindous, Musulmans, Chrétiens, Sikhs, Parsis et autres – sans le moindre moment d’hésitation. De cette manière, les dirigeants indiens ont simplement reconnu le fait de l’unité du pays en dépit de sa diversité. Nouvelles de l’Inde n° 404


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LE TEST DE LA LAÎCITÉ : L’UNITÉ DE L’INDE DANS LA DIVERSITÉ

La laïcité indienne n’a pas la connotation anti-religieuse qui fut la base du concept en Europe, où, l’idée s’est développée à partir de la Renaissance, la grande renaissance intellectuelle et humaniste du 15ème et 16ème siècle en tant que réaction à la domination chrétienne orthodoxe. L’Inde n’a jamais eu quoi que ce soit qui ressemble à une Eglise organisée. C’est pourquoi le concept européen de la laïcité en Inde n’a pas de raison d’être. L’Inde n’a pas connu de mouvement réformiste comparable à la Renaissance. Le Mahatma Gandhi a donné à l’Hindouisme une universalité qui souligne l’unicité de dieu quelque soit le nom qu’on lui donne, Ram et Rahim, disait-il, étaient synonymes. Mais il n’était pas passionné par la science moderne. L’émergence de la science moderne fut la conséquence naturelle de la Renaissance européenne. Son immense potentiel pour l’amélioration de la condition humaine était si évident qu’il ne pouvait pas être ignoré. Jawaharlal Nehru évoquait sans arrêt le besoin de développer le tempérament scientifique. L’un des premiers actes qu’il fit en tant que

Préambule de la Constitution de l’Inde.

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Premier Ministre du pays fut de mettre sur pied les laboratoires nationaux. La direction qu’il a donnée a fourni de bons résultats. L’Inde aujourd’hui possède le troisième plus grand réservoir de maind’œuvre scientifique. Mais étant donné la réalité indienne, ni lui ni quiconque d’autre a pu déboulonner la religion. Sa conception de la laïcité peut facilement se résumer. Il était fermement convaincu que la laïcité dans le contexte indien doit refléter l’unité politique du pays et le sentiment d’unicité parmi le peuple même si il appartient à des religions diverses, appartient à des milliers de castes, parle différentes langues et diffère considérablement en coutumes vestimentaires et alimentaires. Leur allégeance doit être à l’Inde et leur orgueil d’être indien en toute chose. C’est l’essence du nationalisme encouragé par des réformateurs sociaux et des dirigeants nationalistes depuis l’époque où les Britanniques sont arrivés au pouvoir. Ainsi donc si l’Etat tolère toutes les religions ou montre le même respect pour toutes les religions, il rejetterait également toutes les considérations religieuses pour des bureaux publics ou des droits civils. Aucun bureau, à quelque niveau que ce soit, est proche d’un membre des communautés minoritaires. Une nation unie et laïque n’admettrait aucune discrimination basée sur un quelconque motif. L’approche de Nehru était éminemment pratique. Dans un pays où la religion joue un rôle si dominant dans la vie de la population, une position anti-religion n’aurait pas même convaincu l’élite éduquée à l’Occidentale ni obtenu le soutien des masses. Mais Nehru ne prenait aucun intérêt actif ou ne participait à quoi que ce soit en rapport avec la religion qui aurait pu blesser les sentiments d’une quelcon-

que communauté religieuse. En mai 1951, par exemple, quand le Temple de Somnath au Gujarat avait été détruit par des envahisseurs musulmans des siècles auparavant fut reconstruit, Nehru écrivit au ministre en chef de l’Etat : « Vous avez sans doute lu au sujet des cérémonies à venir au temple de Somnath. Il convient de bien comprendre que cette cérémonie n’est pas gouvernementale et que le gouvernement de l’Inde n’a rien à voir avec elle. Nous ne devons rien faire qui vienne se mettre en travers de la voie laïque de notre Etat poursuit ». Le préambule de la Constitution décrit l’Inde comme « une république démocratique laïque socialiste souveraine ». Il garantit à tous les citoyens la liberté de pensée, d’expression, de croyance, de foi et de culte. Il garantit également à chacun la liberté de conscience et le libre exercice, la pratique et propagation de sujets religieux dans le respect de l’ordre public et de la moralité. Les lois des élections stipulent qu’aucun candidat ne puisse s’en référer au sentiment religieux pour obtenir des voix (…) La tolérance fait partie de la culture indienne et l’Inde ne peut pas être un ensemble uni et ne peut même pas être gouverné à moins d’être laïc (…) L’image de l’Inde en tant que nation d’une immense diversité mais dotée d’une unité sous-jacente a dépassé la compréhension des érudits. S’ils ne peuvent expliquer l’unité au sein d’une telle diversité, ils sont d’emblée d’accord que cette unité est un fait indiscutable. Ceci est la manière dont la laïcité, sous son aspect unique de l’Inde, a ❑ évolué au fil des siècles. K.S.R Moorthi UNI Janvier 1991 15


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partie)

Avis aux lecteurs Nous avons tenté dans cette présentation d’inclure le plus d’informations possibles dans un espace limité ce qui ne nous a pas toujours permis une présentation exhaustive de l’art et de l’artisanat de l’Inde. Les informations factuelles données ici peuvent varier de temps à autre. Nous vous invitons à consulter l’Office national du Tourisme indien pour de plus amples informations (indtourparis@aol.com)

Une tradition vivante L’Inde emmagasine un grand nombre de formes artistiques qui vont des peintures qui ont fleuri dès les périodes anciennes à une tradition artisanale raffinée. Ses traditions vivantes attestent d’un grand nombre de styles artistiques. Depuis les peintures des grottes, des temples, voire même des toits et des cours des maisons, les Indiens ont cherché dans l’art une satisfaction spirituelle. Certaines formes artistiques sont un hommage aux dieux et sont pleines d’humilité. Les artistes pensaient que puisque l’art servait à s’adresser au divin, il n’était pas besoin d’y apposer leurs signatures. Les arts et l’artisanat indiens ont, depuis des temps immémoriaux, captivé l’imagination des populations dans le monde entier. Chaque Etat de l’Inde peut se targuer d’une exclusivité et d’une spécificité qui reposent sur ses influences historiques, ses talents traditionnels, et les matières premières dont il dispose. L’Inde est renommée dans le monde entier pour sa dextérité dans la peinture, la broderie, précieuse, les magnifiques sculptures en pierre, métal, bois, les gravures que l’on trouve dans les temples et la joaillerie superbement dessinée. Les premières peintures apparais16

sent sur des pots que l’on a trouvés dans la civilisation de la Vallée de l’Indus qui remonte au 3ème siècle

av. J.-C. Les peintures des grottes d’Ajanta et Ellora datent du 1er au 5ème siècle. Celles-ci ainsi que les

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peintures que l’on trouve dans le temple de Brahadeeswara à Tanjore du 1er siècle et les formes artistiques Kalamkari que l’on trouve dans le temple Vidharba à Lepakshi, témoignent de techniques avancées et d’un raffinement des styles créatifs. Les sites où des peintures murales des périodes anciennes ont été préservées, notamment les grottes d’Ajanta, Bagh, Badami, Ellora, le temple de Kailasanatha, le Temple Talagirisvara, le temple de Brahadiswara et celui de Virupasaka. Les plus connus sont les grottes d’Ajanta sculptées dans la roche volcanique dans le plateau du Deccan. Les peintures rupestres furent l’œuvre d’artistes employés par les moines bouddhistes qui ont transformé les murs de pierre en livres d’images de la vie et des enseignements du Bouddha. Les artistes, ce faisant, représentaient des costumes, des bijoux et des styles de la vie à la cour de l’époque. Situées à proximité des anciennes routes commerciales, les grottes attiraient marchands et pèlerins par le biais desquels le style artistique a voyagé jusqu’en Chine et au Japon. Les peintures de l’Inde possèdent plusieurs dimensions. La plupart d’entre elles sont d’une grande clarté et riches en détails. Différentes techniques sont utilisées pour produire les dessins et les oeuvres les plus délicates. Les couleurs utilisées sont vives et les thèmes vont des portraits et des événements royaux aux illustrations des innombrables dieux et déesses. Les techniques picturales sont passionnantes et très variées. La technique de la peinture sur verre date des cours royales des Maharajas de Tanjore au 16ème siècle. Tanjavur ou Tanjore au Tamil Nadu est célèbre pour un style particulier qui consiste à décorer les peintures qui sont à la fois réaliNouvelles de l’Inde n° 404

sées sur verre et sur une planche, du contre-plaqué recouvert d’un tissu qui est ensuite traité à la chaux. Les images prescrites sont ensuite dessinées. Ensuite l’artiste appose des pierres semi précieuses, de minces feuilles d’or et du métal argenté sur l’image à l’aide d’un mélange fait de poussière de sable et de colle. Le talent de l’artisan réside dans sa manière d’équilibrer l’effet des pierres. Krishna dans diverses poses a été le thème principal. La technique de la peinture Kalamkari consiste à dessiner les contours avec une tige de tamarin brûlée que l’on plonge dans de la mélasse et de la limaille de fer. Des teintures végétales aux nuances foncées sont utilisées pour créer des scènes épiques. En procédant de manière répétée à une coloration légère, on parvient à un effet sobre et joli. Le produit fini dépeint des thèmes mythologiques avec des figures plus grandes que nature. La grande variété d’expressions fait en sorte que l’on n’a pas deux panneaux identiques. Les peintres de Pata Chitra sont attachés à la famille du Temple de Jagannath de Puri. Dans cette tradition, le tissu, en coton ou en soie (tussar), est couvert d’un mélange de craie, de graine de tamarin et de colle qui donne à la surface un fini qui ressemble à du cuir. Ces peintures sont également réalisées sur des feuilles de palme. La peinture de rouleau ou parchemin est sans doute la plus ancienne des traditions de la peinture. Dans cette technique, des divinités et des miracles sont reproduits. Les lignes sont distinctes et les couleurs utilisées vives. Un certain groupe de familles de Warangal réalise aussi ce style de peinture. Les détails sont si précis qu’on peut à peine les distinguer à l’œil nu. La peinture Phad est pratiquée par des artistes qui appartiennent à

une famille de peintres à Bhilwara au Rajasthan. Les thèmes dépeignent habituellement des épisodes historiques des chefs Rajput, peints sur des longs morceaux de tissu. Les contours des peintures sont tout d’abord réalisées au bloc puis les formes remplies de couleurs. La peinture sur ivoire consiste dans un travail au pinceau des plus délicats en utilisant des couleurs obtenues en écrasant des pierres. L’ivoire est tout d’abord traité et rendu lisse. Les contours de l’image, généralement celle d’un empereur moghol, sont dessinés puis leurs formes délicatement remplies de couleurs. Aujourd’hui, cependant l’ivoire dont l’utilisation est interdite est remplacé par de l’os de chameau. Les peintures de Madhubani viennent du Bihar. Initialement réalisées sur les murs, cette peinture est aujourd’hui effectuée sur du papier fait main et du tissu. Des lignes droites sont dessinées et les formes ainsi créées sont remplies de couleurs vives et vibrantes. La peinture de thanka de Leh au Ladakh tourne autour du Bouddha et du culte rituel. Les formes de 17


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dragon prédominent. Les thankas, peints sur soie, sont appréciées pour leur éventail de couleurs brillantes comme tentures murales. Les peintures de miniature utilisaient des teintures végétales et des sous-produits de la nature. Si l’art existe aujourd’hui, les peintures ne sont aussi raffinées et la plupart sont vendues aux touristes au bord des routes. Ces peintures existaient sous diverses formes au Bengale, au Bihar, en Orissa, au Gujarat, en Himachal Pradesh, au Madhya Pradesh et au Rajasthan. Les divinités bouddhistes, les formes jaïnes, les histoires du Ramayana et du Mahabaharata dominent. Les peintures sont composées de motifs provenant de la flore et de la faune en couleurs vives et de personnages aux turbans et aux costumes magnifiquement dessinés.

Les peintures rupestres Les artistes appliquaient deux couches de plâtre de boue sur la roche. La première couche était utilisée pour boucher les pores de la roche grossière, suivie d’une couche de plâtre de chaux. La peinture était posée en plusieurs étapes. Le contour était réalisé en ocre rouge puis l’intérieur rempli avec du marron, du rouge sombre ou du noir. Les pigments pour la peinture proviennent de roches volcaniques locales à l’exception du noir de suie. Du fait que des colles animales et végétales ont été utilisées, les peintures ont été attaquées par des insectes et souffrent de cloquage et de d’écaillement. Dans les peintures plus tardives où les personnages debout affichent de l’assurance, les artisans utilisaient des badigeons sombres. Des taches de couleurs claires soulignaient les expressions du visage et diverses méthodes étaient utilisées pour créer une illusion de profondeur. 18

Les peintures d’Ajanta

Le dessin sur le sol

Un haut niveau de maîtrise incorporant toutes les règles que les anciens traités indiens sur la peinture et l’esthétique ont établies est visible ici. Nous ne pouvons que remarquer les lignes sinueuses tout en étant fermes, les larges coups de brosse soulignant les contours gracieux, le nez en relief, les cils et les lèvres qui font ressortir la figure de la surface murale plane. Des animaux, des oiseaux, des arbres, des fleurs, des architectures sont peintes dans leur véritable et belle forme. Les émotions et les caractères humains sont dépeints avec beaucoup d’intelligence et de talent. Des attitudes atténuées, des membres souples, des traits artistiques, une grande variété de styles de coiffure, d’ornements et de bijoux peints dans les grottes d’Ajanta témoignent du talent des artisans. Dans une peinture de la grotte 10, cinquante éléphants sont peints dans différentes positions. Les formes puissantes sont décrites dans toutes les perspectives avec des queues relevées et des trompes soulevées, les montrant sentant le danger.

Le Rangoli également connu sous le nom d’Alpana et de Kolam est l’art de décorer les sols et les murs des maisons en utilisant de la poudre de pierre blanche, de la chaux ou de la farine de riz, avec ses doigts au lieu d’un pinceau. La plupart des motifs de Rangoli sont des motifs de plantes et d’animaux bien que les motifs géométriques se trouvent également. Chaque Etat a ses propres styles de peinture. A des occasions particulières, ces peintures sont réalisées dans chaque maison avec ou sans formation particulière. Les femmes rivalisent entre elles pour dessiner un nouveau motif à chaque occasion. Le Rangoli est utilisé comme outil pour apaiser les dieux.

Les peintures Madhubani Art populaire, les peintures Madhubani sont réalisées par des femmes qui vivent près de la ville de Madhubani au Bihar. La tradition figurative mais stylisée et symbolique Madhubani incorpore le grand rite du mariage qui fait partie du cycle de la vie. Il dresse le portrait de quelques-uns des grands dieux et déesses du panthéon hindou sans oublier les aniNouvelles de l’Inde n° 404


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maux domestiques et sauvages. Les figures de la nature et de la mythologie ont été peintes à travers les siècles sur les murs des maisons pour célébrer les fêtes saisonnières du calendrier religieux et pour des occasions particulières comme les mariages. Les femmes en sont venu à être reconnues comme artistes il y a seulement une trentaine d’années. Ce fut lors d’une sévère sécheresse en 1966-68 que la région a commencé à être reconnue sur le plan mondial grâce à l’attention apportée par le All-India Handicrafts Board. Cela a donc encouragé les artistes femmes à produire leurs peintures traditionnelles sur du papier fait main et à les vendre. Aujourd’hui encore, la plupart du travail demeure anonyme comme certaines d’entre elles étant illettrées ont du mal à se considérer comme les auteurs « d’œuvres d’art ». La commercialisation de l’art populaire a eu un double effet. Cela a généré un système de distribution à multiples niveaux. Cela a permis au monde entier de découvrir un style d’art qui est un long héritage en lien avec la vie des femmes, l’un de ceux qui ont conservé leur authenticité. Cela a d’autre part généré une nouvelle source d’emploi rémunérateur pour les femmes de l’Inde rurale. Le marché continu de c et art à travers le monde est un hommage à aux femmes de Madhubani pleines de ressources qui ont réussi à transférer leur technique de bhitti chitra ou peinture murale au médium papier et ont résisté à la tentation d’adapter leurs dessins traditionnels trop librement pour s’adapter aux goûts imprévisibles du public.

L’art de la peinture corporelle Peindre le corps avec des dessins stylisés avec de la pâte de henné Nouvelles de l’Inde n° 404

(henna) est une pratique ancienne que suit l’Inde durant les fêtes et à lors d’occasions comme les mariages. Le henné (désigné dans le Nord sous le nom de Mehendi) ou Maruthani au Tamil Nadu provient des feuilles de l’arbuste henné. Les feuilles sont écrasées en une pâte épaisse qui est ensuite appliquée en motifs géométriques sur la paume des mains et la plante des pieds et mise à sécher. Après lavage, une pigmentation rouge demeure sur la zone où le henné a été appliqué. Ce style de décoration est également utilisé par les danseuses sur les pieds. Il a été prouvé que le henné rafraîchit le corps et il est maintenant utilisé à des fins médicales dans le monde entier. Il sert aussi à teindre les cheveux.

Shekhawati : la galerie d’art en plein air de l’Inde Le Shekhawati dans le Nord-Est du Rajasthan qui se trouvait à une certaine époque sur la Route des Epices empruntée par les marchands, est un trésor à l’air libre. Ses nombreuses demeures peintes qui bordent les rues des petites villes font de la région la plus grande galerie d’art en extérieur du monde. L’architecture des 19ème et 20ème siècle consiste à montrer de manière exagérée la richesse des marchands de la région (les Marwaris). Cette région est particulière car elle a produit le plus grand nombre de millionnaires et de milliardaires en Inde. Le Shekhawati tire son nom de son dirigeant Rao Shekha du 15ème siècle. Situé stratégiquement sur la route entre les ports du Gujerat et le Nord de l’Inde, la région est devenue très prospère en imposant des droits sur les caravanes des marchands qui passaient par là. Quand la prospérité de la région a pris fin après le développement de nouveaux ports comme

Mumbai et Kolkata, les marchands ont émigré en masse. Les peintures se trouvent partout en profusion, sur les murs, les balcons, les plafonds, les arches et les piliers, sur le dôme des cénotaphes (lieux de crémation) et même sur la margelle des puits. Les havelis (demeures avec des cours) sont immenses. La pièce de résistance se trouve dans les divers motifs et personnages qui se trouvent sur les fresques qui couvrent tous les murs et les plafonds. Le bleu et le marron sont les couleurs dominantes bien que des dorés éclatants sont également utilisés. Les illustrations vont du domaine floral à celui de la mythologie et même aux inventions scientifiques. Les peintures montrent que les riches marchands ont dû être fortement impressionnés par les voyages outremer qu’ils ont effectués avec des femmes anglaises, des voitures, des gramophones et même les frères Wright ! Les principales villes de la région sont Nawagarh, Mandawa, Mahansar, Mukundgarh, Lachhmangarh, Singhana, Parsrampura, Khetri, Baggar et Jhunjhunu. ❑ 19


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AYURVEDA (2 partie) Pour contrer l’arthrose, le stress ou les rides : les multiples bienfaits de l’huile de sésame

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Les enfants qui ont lu les Contes des Mille et une Nuits se souviennent avec délice du fameux « Sésame, ouvre-toi », cher à AliBaba. La popularité du sésame est multiple. Son parfum réjouit la salade, accompagne le pain aux céréales et agrémente le halva quand sonne l’heure des pâtisseries. Mais son utilisation dépasse largement le cadre culinaire ! Ses aspects spirituels et thérapeutiques remontent à la nuit des temps. En Inde, les graines de sésame mènent diton vers l’immortalité, on leur prête des vertus de rajeunissement. Depuis près de 5000 ans, l’Inde ayurvédique multiplie les traitements à l’huile de sésame. Qu’il s’agisse du Shirodhara anti-stress (filet d’huile chaude sur le front), du full-body massage Abhyanga qui amenuise les tensions ou du Panchakarma purificateur, l’huile de sésame sert de base à la farandole de soins. Additionnée d’herbes ou d’huiles essentielles, elle a d’excellents effets dans de nombreuses pathologies. Antioxydante, elle regénère les cellules, possède des propriétés anti-infectieuses, voire cicatrisantes. Les « druides » ayurvédiques l’apprécient particulièrement parce qu’elle conserve toutes ses propriétés une fois chauffée, ce qui est loin d’être le cas de la plu-

© Mariko GODA I, Avenafatua - http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Sesame_oil.jpg

ème

part des huiles. Pour en venir aux fondamentaux ayurvédiques, l’huile de sésame est très équilibrée et agit positivement sur les trois doshas : elle équilibre très nettement Vata (en combattant la sécheresse des tissus), stimule Pitta (elle réchauffe l’organisme) ainsi que Kapha (elle stabilise les énergies). Pour les soins corporels, les médecins ayurvédiques recommandent de l’utiliser « craquée », c’est-à-dire chauffée un peu audelà de 100° pour éliminer toute trace d’eau dans sa composition, de manière à la densifier. Comme son nom générique l’indique (Sesamum Indicum), le sésame est une plante originaire de l’Inde, de la famille des pédaliacées. Elle a besoin de chaleur pour s’épanouir, aussi la trouve-t-on essentiellement dans les contrées tropicales. Le sésame est aujourd’hui produit en Asie du Sud-Est, en Afrique et même en Amérique du Sud. Sa

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graine est tantôt couleur ivoire, tantôt brune. Ses richesses sont une véritable corne d’abondance. Le site biologique.com les a ainsi répertoriées : calcium, cuivre, magnésium, fer, zinc, phosphore, potassium, vitamines B9, B6 et E. L’utilisation thérapeutique de l’huile de sésame trouve à s’exprimer à toute heure de la journée. Le croiriez-vous ? Elle vous ravira le visage dès la toilette du matin, comme lotion apaisante Madame, ou pour calmer, Monsieur, le feu de votre rasoir. L’huile fera le bonheur de votre épiderme et favorisera son élasticité. C’est la meilleure façon de prévenir les rides, voire de les atténuer lorsque le temps les a déjà formées. Vous en retrouverez votre peau de bébé ! Profitez de vos ablutions matinales pour faire Gandoush. C’est l’un des traitements ayurvédiques les plus traditionnels. « Cette pratique harmoNouvelles de l’Inde n° 404


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AYURVEDA : POUR CONTRER L’ARTHROSE, LE STRESS OU LES RIDES : LES MULTIPLES BIENFAITS DE L’HUILE DE SÉSAME

nise, tonifie et assainit » résume Kiran Vyas, l’un des pionniers de l’Ayurveda en France. Prenez une cuiller à soupe d’huile de sésame dans la bouche pendant dix à quinze minutes. Faites-la tourner et retourner dans la cavité buccale, puis recrachez-la et rincez vous la bouche à l’eau claire. Gandoush assainit les lèvres, renforce les gencives, blanchit les dents et stimule l’énergie vitale dans tout le corps. Kiran Vyas souligne encore : « Même la parole s’en trouve purifiée, si l’on en croit les textes anciens. » Autre traitement spécifique à base d’huile de sésame : le fameux soin Kanshu. Faites-vous masser la plante des pieds ou le bas du dos avec un bol ayurvedique, fruit d’un alliage de cinq métaux. Ce petit bol, recouvert d’une fine couche d’huile de sésame (ou de ghee), est utilisé en lentes rotations dans le sens des aiguilles d’une montre. Ainsi les énergies sont-elles stabilisées. En même temps, les éventuelles inflammations de tous les organes s’en trouvent atténuées. Ce petit bol appliqué sur la peau est fort rafraîchissant. Que le poil vienne à blanchir, l’huile de sésame est là qui veille. Elle dissuade la chevelure de grisonner. Une ou deux fois par semaine, une bonne friction du crâne préservera les nuances capillaires de vos 20 ans. Les cheveux abîmés retrouveront brillance et volume. On vous demandera alors si vous vous teignez, c’est dire !

Thérapeute, j’enduis d’huile bienfaisante, de la tête au pied, mes visiteuses et mes visiteurs en quête d’Ayurveda. Qui se sentent légers, joyeux et ragaillardis en descendant de la table de massage. C’est que l’huile de sésame fortifie les cellules en profondeur ! Au-delà de la peau, elle nourrit tous les tissus, jusqu’aux ongles et au tissu osseux. On le sait, les os vivent, gorgés de sang et de nerfs. Le rôle du cartilage est essentiel. Lorsqu’on a atteint l’âge adulte, le cartilage commence à s’user inexorablement, de façon souvent douloureuse à partir d’un certain âge, voire déformante, surtout en ce qui concerne les personnes sujettes à l’arthrose. Quand le cartilage se

fait moindre, l’huile prend le relais en lubrifiant les articulations. Elle ralentit de la sorte le développement de l’arthrose. Sous un angle curatif, la raideur et la douleur de l’articulation s’estompent en partie. Chaque jour, des applications d’huile sur la nuque, les épaules, le bas du dos et les hanches, et globalement sur toutes les articulations, constituent de très loin le meilleur rempart face à l’arthrose. Les troubles cardio-vasculaires profitent eux aussi des bienfaits de

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l’huile de sésame, « en modifiant favorablement le rapport entre le bon cholestérol et le mauvais », explique le site BuddhaLine. L’anxiété, l’angoisse et la fébrilité reculent face aux vertus de l’huile bienfaisante. Par son action sur le cerveau, elle soigne la dépression et favorise la mémoire. Une goutte quotidienne dans chaque narine favorise la bonne lubrification des sinus, ainsi que le sourire et la sérénité. Même en cas de maladie grave, de problèmes digestifs et pour lutter contre les grosses fatigues, elle apaise et permet à l’organisme de lutter avec plus de force contre les agressions de tous ordres. L’huile de sésame est tonique ! Mieux, elle est universelle, convient à toutes les peaux et à tous les âges, aux enfants comme aux patriarches. Sauf allergie bien entendu, ce qui est peu fréquent il est vrai Auquel cas rabattez-vous sur l’huile d’olives ou de pépin de raisin pour chouchouter vos cellules. Si la peau est sèche ou irritée, l’huile de sésame est très conseillée – ainsi que le fait de mâcher consciencieusement sa nourriture, on ne le souligne jamais assez. Enfin, l’huile de sésame est légèrement laxative, prévenant les fréquents soucis de constipation. Avouez qu’il y a de quoi dresser son éloge et lui tresser des louanges ! Tant qu’à faire, choisissez-la bio. Point n’est besoin de tenter le ❑ diable. Eric BHAT Ayurveda et Réflexologie eric.bhat@free.fr 21


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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

©http://www.srimookambila.com/

A environ 140 km de Mangalore au Karnataka et près de Kundapur se trouve Kollur, une importante ville de pèlerinage. La réputation de Kollur repose également sur autre chose. Elle possède les plus anciennes et plus profondes mines d’or du pays. Apparemment Parashurama, un personnage de la mythologie hindoue a établi Kollur comme d’un des sept centres de pèlerinage. Ceci est une raison suffisante pour qu’elle figure encore sur la carte des pèlerinages. Le principal centre d’intérêt est le Temple de la déesse Mookambika au bord de la rivière Sauparnika. Des centaines de milliers de pèlerins se mettent en chemin pour ce temple dédié à la déesse de la Connaissance ou Saraswati dans le panthéon hindou. Apparemment l’aigle Garuda s’est posé sur la montagne Kodachari pour méditer, a bu l’eau du fleuve divin descendant de la montagne. Comme Garuda est également appelé Suparna, la rivière en est venue à s’appeler Sauparnika. De nombreuses plantes médicinales poussent alentour et les gens pensent que l’eau de la rivière possède des pouvoirs de guérison. Les dévots se baignent dans la rivière avant de se rendre au temple. La légende raconte que le sage Adi Sankaracharya aurait installé

La rivière Sauparnika

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l’image de la Déesse à Mookambika au pied des monts Kodachari dans les Ghats occidentales. Le sage aurait été en méditation dans les monts Kodachari quand la Déesse lui apparut et lui promit de réaliser son vœu. Il fit le voeu qu’elle soit placée au Kerala. Juste avant d’atteindre Kollur, la Déesse exprima un voeu pour l’installer là. Adi Sankaracharya fit comme la Déesse le lui demandait. Mookambika est vénérée ici comme Saraswati, la déesse de la Connaissance et des Arts. L’image exquise de la Déesse est assise dans la position du lotus et tient une conque et le chakra (la roue de la justice). Selon la légende, Tippu Sultan, le Tigre de Mysore, mit à sac les temples hindous dans tout le Sud de l’Inde mais quand il atteint le temple de Mookambika, c’était le soir et la célébration du soir ou Mangalarati était en cours. Il fut si impressionné qu’il présenta ses respects pendant la pooja et épargna le temple. Jusqu’à aujourd’hui la pooja du soir est désignée sous le nom de « salaam puja ». La réserve naturelle Mookambika à proximité offre un grand attrait naturel. Elle abrite le singe à queue de lion en voie de disparition. Les chutes d’eau Arishina attirent de nombreux randonneurs. L’escalade est également très populaire dans les monts Kodachari. Le village endormi de Kollur attire des pèlerins toute l’année mais plus particulièrement de mars à mai en raison de son défilé de char, en mars-avril avec les poojas de Navratri et de Vidyarambham (dernier jour de Navratri ou Vijayadashami) pour initier les enfants à la connaissance.

©http://www.srimookambila.com/

KOLLUR AU KARNATAKA : CÉLÈBRE POUR L’OR ET LA DÉESSE MOOKAMBIKA

Le temple de la déesse Mookambika

Il est préférable de réserver à l’avance car les hébergements ne sont pas nombreux. La Karnataka State Road Transport Corporation assure des liaisons régulières pour Kollur. La gare la plus proche est Kundapare (à 40 km). Vous pouvez prendre le train Trivandrum Rajdhan et descendre à Mangalore ou descendre en avion à Mangalore (l’aéroport le plus proche). La route à partir de Mangalore est très pittoresque car elle franchit une douzaine de rivières. En route, arrêtez vous au temple de Udupi Krishna pour voir la divinité du jeune Krishna. La statue, étrangement, ne fait pas face à l’entrée du saint des saints mais fait face à une petite fenêtre à l’arrière (la fenêtre de Kanaka). Selon la légende, Kanakadas, un dévot dalit, n’était pas autorisé à entrer dans le temple : l’idole se serait alors tournée vers la fenêtre pour le bénir pour qu’il ne soit pas déçu. Pour davantage d’informations, contacter : Karnataka Tourism, N° 49, 2nd Floor, Khanija Bhavan, Race course road, Bangalore - 560 001. Tél : +91 80 2235 2828, Fax : +91 80 2235 2626, email : info@karnatakatourism.org et site Internet : http://www.karnatakatourism.org ❑ Nouvelles de l’Inde n° 404


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Le temps de cligner les yeux et vous aurez déjà dépassé Gondal, une petite ville plongée dans la verdure, à environ 40 km de Rajkot. Elle se situe au bord d’une jolie rivière et fut jadis la capitale d’un Etat princier dirigé par les Rajput Jadeja. Même les Moghols ont dominé ici mais la ville fut reconquise par les Rajput dans les années 1650. Le maharaja Bhagwat Singhji régna au 19ème siècle. Gondal doit sa réputation au chapelet de palais qu’elle abrite. Le Musée Naulakha est ouvert au public. Il se situe dans un palais quelque peu décrépit près de la rivière. Ce palais fut bâti dans un mélange de styles. Ce qui ressort ce sont les gargouilles étonnantes. Le musée possède un certain nombre d’artefacts royaux parmi lesquels les balances utilisées pour peser le maharaja en 1934. Apparemment le maharaja fut pesé et son poids en argent fut distribué aux pauvres. Cet événement se déroulait chaque année, le jour de son anniversaire.

®Shkati, en.wikipedia.org 17/8/2003

Le musée de voitures est intéressant pour les amoureux de vieilles voitures. Le musée abrite l’écurie royale de voitures. Vous y verrez plus de 50 véhicules très impressionnants. Les préférés remontent sans doute à 1907. Il fut créé par le « New Engine Company » d’Acton.

Palais Naulakha, Gondal

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Un autre lieu intéressant à visiter est une pharmacie ayurvédique où la pratique de l’ancienne médecine indienne, l’ayurveda, continue selon les anciens traités. Il s’agit de la Shri Bhuvaneshwari Aushadhashram Ayurvedic Pharmacy. Le pharmacien qui a fondé cette pharmacie aurait été le premier à utiliser le titre de Mahatma (la grande âme) en s’adressant à Gandhi et le nom lui est resté. Cette pharmacie remonte à 1910 quand elle fut fondée par le pharmacien royal. Cette pharmacie fabrique encore des médicaments selon les anciens textes. Vous pouvez voir toutes les machines impliquées. Il est possible d’acheter des médicaments pour des troubles comme la perte de cheveux, l’insomnie, les vertiges, etc. Ayez confiance et les médicaments fonctionneront tout simplement. Un bâtiment blanc du 19ème siècle abrite le temple Swami Narayan appartenant à la riche secte Swami Narayan. Il est construit sur un terrain donné par le maharaja et comprend aussi une ferme. Les amateurs d’oiseaux se réjouiront en observant le Lac Veri. Il s’agit d’un très grand réservoir qui attire également de nombreux oiseaux migrateurs. L’Udhyog Bharti Khadi Gramudyog abrite des centaines de femmes employées à tisser du coton à l’étage supérieur de ce qui est véritablement un immense magasin. En bas, vous pouvez acheter des articles en khadi, le coton tissé main rendu célèbre par le Mahatma Gandhi et les hommes politiques indiens de l’époque qui portaient le khadi en signe de protestation contre les textiles faits en

®http://thetimeriver.blogspot.com/2011/05/ renaissance-king-of-gondal.html

GONDAL AU GUJARAT, ANCIENNE CAPITALE D’UN ÉTAT PRINCIER DES RAJPUT JADEJA

Angleterre. Vous pouvez aussi acheter des saris. Les hébergements sont peu nombreux et sont tout à fait modestes. A quelque distance de l’Orchard Palace et faisant partie du complexe de Bhuvaneswari se trouve la Guest House Bhuvaneswari, modeste mais propre. L’Orchard Palace, un petit palais, fut jadis une guesthouse royale pour les hôtes du maharaja. Ses chambres ne sont pas opulentes mais équipées de meubles des années 30 et produisent un lien avec son passé glorieux. Un avantage à y séjourner est d’avoir l’entrée gratuite aux attractions de Gondal. Pour un délicieux repas autour d’un thali végétarien, le meilleur endroit est Dreamland près de l’arrêt de bus. C’est vraiment chaud et bon. Gondal est reliée par bus à Rajkot (1 heure), Junagadh (2 heures) et Porbander (3 heures). Des trains reliant Rajkot à Junagadh s’arrêtent à Gondal. Pour davantage d’informations, contacter Tourism Corporation of Gujarat Limited, Udyog Bhavan, Block N°16, 4th Floor, sector-11, Gandhinagar 382 011. Tél : +91 79 23222523, 23222645, 23220002. Fax : +91 79 223222189-23238908. Email : ps2md-tcg@gujarat.gov.in et site Internet : www.gujarattourism.com ❑ 23


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L’Etat a été créé le 1er novembre 1956 puis réorganisé le 1er novembre 2000 donnant naissance au nouvel Etat du Chhattisgarh. L’Etat du Madhya Pradesh est donc aujourd’hui bordé au nord par l’Uttar Pradesh, à l’est par le Chhattisgarh, au sud par le Maharashtra et à l’ouest par le Gujerat et le Rajasthan. Il comprend 50 districts. • Capitale : Bhopal • Population : 60 385 118 millions • Villes importantes : Indore, Gwalior, Jabalpur et Ujjain. • Densité de la population : 196 • Taux d’alphabétisation : 63,7 (76,1 chez les hommes, 50,3 chez les femmes) • Espérance de vie moyenne : 57,7 • Superficie : 308 000 km2 • Deux fleuves : la Narmada et la Tapi • Langues : hindi, anglais et marathi L’Etat possède des sites renommés mondialement pour leur importance historique et religieuse qui attirent un nombre important de touristes indiens et étrangers. Selon la Reserve Bank of India, les investissements directs étrangers se sont élevés d’avril 2000 à mai 2010 à 206 millions de US$. En mars 2010, le total des investissements s’élevait au Madhya Pradesh à 78,4 milliards de US$. L’électricité représentait 58,4% suivie par l’industrie manufacturière avec 18,6%. Le PNB était en 2007-08 de 35,4 milliards de US$ et de 519,3 par 24

© LRBurdak in http://en.wikipedia.org/wiki/Madhya_Pradesh

Le Madhya Pradesh en bref

Bansagar Dam sur la rivière Sone

tête d’habitant. Le robuste secteur tertiaire a aidé le Madhya Pradesh à augmenter son PNB moyen par tête d’environ 7,4% entre 19992000 et 2007-08. En 2007-08, le secteur tertiaire contribuait pour 46,8% du PNB avec 16,6 milliards de US$ suivis du secteur primaire contribuant avec 10,9 milliards de US$ pour 30,7% et le secteur secondaire avec 8 milliards de US$ pour 22,6%. Le secteur secondaire a été celui qui a enregistré la croissance la plus rapide (10,7%) suivi du secteur tertiaire et primaire. Les avantages de l’Etat résident dans les points suivants : • Une situation centrale qui avantage les sociétés qui ont, de ce fait, accès aux principaux marchés de consommateurs et aux grandes villes comme New Delhi, Mumbai, Kolkata et Chennai. • Une politique d’encouragement avec des avantages fiscaux et des mesures incitatives, notamment dans les secteurs de la technologie de l’information, la biotechnologie,

l’agroalimentaire, le tourisme et les Zones Economiques Spéciales. • Des terres riches et des conditions climatiques favorables qui ont contribué à faire de l’Etat un grand producteur de céréales, d’oléagineux et de soja. • L’Etat possède de riches ressources minérales et les plus grandes réserves de diamant et de cuivre en Inde. En outre, l’Etat a d’importantes réserves de charbon, de méthane de gisements houillers, de manganèse et de dolomite. • Le Madhya Pradesh est une base industrielle pour un certain nombre de grandes et moyennes industries comme l’automobile et les composants automobiles, le ciment, l’agroalimentaire, les biens de consommation, les produits pharmaceutiques et dispose d’un grand réservoir de main-d’oeuvre. • En raison de son importante couverture forestière (31%, soit 12% de la couverture totale du pays), l’Etat est doté d’un immense potentiel pour le tourisme, notamment pour le tourisme sauvage, le Nouvelles de l’Inde n° 404


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tourisme d’aventure et l’éco-tourisme.

Les industries-clés au Madhya Pradesh sont l’automobile et les composants automobiles, le textile, le ciment, les industries basées sur l’agronomie, les industries basées sur la forêt, les produits pharmaceutiques, les industries basées sur les minéraux, l’industrie manufacturière, le tourisme. Les principales zones industrielles sont Bhopal, Sehore, Raisen, Harda, Mandideep, Dewas, Pithampur, Khandwa, Jhabua, Dhar, Ujjain and Mandsaur.

Agriculture

Chambre de Commerce et d’Industrie du Madhya Pradesh à Gwalior

de la production totale des principales récoltes. En 2006-07, le Madhya Pradesh était le plus gros producteur de légumineuses, d’oléagineux et de soja dans le pays. Le National Rural Employment Guarantee Scheme a été mis en vigueur dans les 50 districts. La National Horticulture Mission a été lancée pour améliorer la production horticole et la productivité dans l’Etat.

Infrastructures Réseau routier Le Madhya Pradesh dispose de 16 nationales soit 4280 km de routes et de 10 249 km de routes régionales.

© indianetzone.com

L’agriculture est le pilier de l’économie de l’Etat puisque 74,73% de la population vivent à la campagne. 49% de la superficie est cultivable. La superficie ensemencée nette était estimée en 2009 à 14 790 000 hectares. La production de céréales s’élevait à 12 896 millions de tonnes métriques. Le blé, le soja, la canne à sucre, le riz, le coton, le colza, la moutarde et l’arhar sont les principales récoltes de l’Etat. En 2007-2008, la production totale des principales récoltes de l’Etat était d’environ 17 millions de tonnes. Le blé, le soja et la canne à sucre à eux seuls représentent 83%

© panoramio.com

Industrie

Bharat Heavy Electrical Ltd

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La longueur totale de routes dans l’Etat est de 91 968 km et 62 000 km de routes vont être construits et améliorés. La construction des principales routes de l’Etat est supervisée par la Madhya Pradesh Road Development Corporation Limited (MPRDC) qui a mis en œuvre les projets entrepris dans le cadre d’un partenariat public-privé et ceux financés par l’Asian Development Bank (ADB). Les projets se répartissent en 31 projets PPP et 18 financés par ADB. L’Etat est bien relié aux principales villes du pays, aux marchés de consommation et aux ports de la côte ouest comme Kandla et le Jawaharlal Nehru Port Trust.

Chemins de fer Le Madhya Pradesh dispose de 5 900 km de voies ferrées contrôlées par la Cie West-Central Railways créée en 2003 dont le siège se trouve à Jabalpur. Cette compagnie contrôle également le réseau ferré du Chhattisgarh en partie, avec les Central and Western Railways. En raison de la situation centrale ce l’Etat, le réseau ferré joue un rôle important. Bhopal, la capitale de l’Etat, est l’un des grands nœuds ferroviaires en Inde. Le réseau ferré soutient les industries minières et agronomiques en transportant la bauxite, la chaux, 25


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© indiatransportportal.com

Education

Chemins de fer du Madhya Pradesh

Aéroports Le Madhya Pradesh compte cinq aéroports à Bhopal, Jabalpur, Gwalior, Indore et Khajuraho. Indore est l’aéroport le plus actif de l’Etat.

Télécommunications En décembre 2009, le Madhya Pradesh disposait de 2560 centraux téléphoniques et de 28,6 millions de liaisons téléphoniques (téléphone avec fil et téléphone cellulaire). 27,3 millions de personnes ont un abonnement pour un portable et 1,3 million ont une ligne fixe. En décembre 2009, la télédensité au Madhya Pradesh était de 40,4.

électrique contribuent respectivement pour 51,4% et 38,7% à la capacité totale installée. Le reste est fourni par le nucléaire et les sources d’énergie renouvelable. NTPC, l’opérateur central de l’Etat, avaient des centrales thermiques fournissant 3260 MW supplémentaires dans l’Etat. Une très grosse centrale est en cours de construction à Sasan avec une capacité installée de 3 950 MW.

Santé En mars 2009, le réseau des services de santé comprenait 50 hôpitaux de districts, 333 centres de soins communautaires, 1155 centres de soins primaires et 8659 sous-centres. Il existe aussi 34 hôpitaux spécialisés dans la médecine ayurvédique, 22 pour la médecine homéopathique et 2 pour la médecine unani. L’Etat dispose de 26 971 lits pour patients hospitalisés.

© Chaitanyazooms in http://en.wikipedia.org/wiki/File:MANIT.jpg

la dolomite, le mâchefer, les engrais et les tourteaux.

L’Etat présentait en 2001 un taux d’alphabétisation de 63,7% contre 44,2 en 1991. L’Etat comprend 94 890 écoles primaires et 8504 collèges et lycées, 303 établissements d’enseignement supérieur, 12 universités, 158 instituts polytechniques, 343 instituts de formation industrielle, 159 écoles d’ingénieurs, 139 instituts de management et 5 facultés de médecine. Les instituts réputés du Madhya Pradesh sont : l’Indian Institute of Management (IIM) d’Indore, l’Indian Institute of Forest Management de Bhopal, l’Indian Institute of Hotel Management de Bhopal et l’International Institute of Professional Studies d’Indore.

Electricité En mars 2010, le Madhya Pradesh disposait d’une capacité installée de 8324 MW répartis en 4582,9 MW du service public, 3525 du service de l’Etat et 216,1 MW du privé. L’énergie thermique basée sur la houille et l’énergie hydro26

Maulana Azad national Institute of Technology à Bhopal

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L’histoire du Madhya Pradesh remonte à l’âge préhistorique. Trois lieux ont été déclarés par l’UNESCO comme des sites historiques : le complexe des temples Devi Jagadambika à Khajuraho, les monuments bouddhiques à Sanchi et les grottes rupestres de Bhimbetka. Le Directorate of Archaeology, Archives and Museums, est responsable de la conservation de 349 monuments et 44 musées à travers l’Etat. Le gouvernement du Madhya Pradesh a créé des académies sportives pour promouvoir des sports tels que le hockey, le tir, les sports équestres et aquatiques et les arts martiaux. Des récompenses sportives comme les Prix Vikram, Ekalavya et Vishwamitra sont par ailleurs décernées.

Festivals

Daim tacheté (Axis axis) au Parc national de Kanha

tion. Le Festival de musique Tansen à Gwalior, le festival de musique Ustad Allauddin Khan de Maihar, le Kalidas Samaroh d’Ujjain et le Festival de danse de Khajuraho sont quelques-uns des festivals artistiques renommés du Madhya Pradesh. En 2011, un nouveau festival annuel, le Narmada Festival, a été lancé à Bedhaghat à Jabalpur célèbre pour ses rochers en marbre. De même un Festival Shivpuri a été inauguré à Shivpuri ainsi que le Festival Betwa à Vidisha.

Centres touristiques Des villes médiévales parfaitement préservées, des réserves naturelles et des parcs animaliers rafraîchissants et enchanteurs et quelquesuns des centres de pèlerinage les plus sacrés proposent aux touristes une expérience enrichissante. La beauté tranquille de Pachmarhi, la splendeur étincelante des Marble

© Hsk007in http://en.wikipedia.org/wiki/File:Bhedaghat1.jpg

Le Madhya Pradesh célèbre de nombreux festivals. Un important festival tribal est Bhagoriya fêté avec une gaieté traditionnelle et un grand enthousiasme. Shivratri est célébré à Khajuraho, Bhojpur, Pachmarhi et Ujjain et Ramnavami à Chitrakoot et Orchha, chaque ville avec sa spécificité locale. Les festivals d’Orchha, Malwa et Pachmarhi présentent le répertoire culturel et artistique à la popula-

© Altiapanther http://fr.wikipedia/org/wiki/Fichier:Axis_axis_kanha_1.jpg

Culture

Marble Rocks le long de la Narmada

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Rocks et le vacarme des chutes d’eau de Dhuandhar à Badaghat, le Parc national de Kanha avec son barasingha (cerf de Duvaucel) unique et le Parc national de Bandhavgarh avec ses grottes préhistoriques et sa vie sauvage sont quelques-unes des attractions de l’Etat. Gwalior, Mandu, Datia, Chanderi, Jabalpur, Orchha, Raisen, Sanchi, Vidisha, Udaygiri, Bhimbetka, Indore et Bhopal sont des lieux fameux pour leurs monuments historiques. Maheshwar, Omkareshwar, Ujjain, Chitrakoot et Amarkantak sont des centres importants de pèlerinage. Les temples uniques de Khajuraho sont célèbres dans le monde entier. Les temples d’Orchha, Bhojpur et Udaypur attirent un grand nombre de touristes ainsi que des pèlerins. Des trésors archéologiques sont conservés dans les musées de Satna, Sanchi, Vidisha, Gwalior, Indore, Mandsaur, Ujjain, Rajgarh, Bhopal, Jabalpur, Rewa et bien d’autres lieux. Maheshwar et Amarkantak ont été déclarées comme villes saintes pour leur développement intégré en accord avec leur importance religieuse. Burhanpur est en passe de devenir une nouvelle des❑ tination touristique. India Brand Equity Foundation India 2011, Publications Division, Ministry of Information & Broadcasting, Government of India 27


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NOUVELLES L’INDE LE COIN DESDE ENFANTS COMMENT LE COBRA DEVIENT VENIMEUX Il fut un temps, plusieurs millions d’années en arrière, où un seul type de serpent était venimeux. Il s’appelait Asariya. Les autres serpents n’avaient pas de venin. Tous les serpents vivaient dans les entrailles de la Terre, où il n’y avait pas d’humains. Un jour, le roi des serpents demanda à Asariya d’aller voir comment les hommes et les femmes vivaient, et de voir si les serpents mèneraient une vie meilleure s’ils vivaient à la surface. Comme Asariya avait du venin, il pouvait se défendre lui-même contre n’importe quel ennemi qu’il rencontrait. Asariya fit ce qu’on lui demandait, et il remonta en glissant jusqu’à la surface de la Terre. Le premier humain qu’il vit était un jeune berger jouant de la flûte. Comme Asariya n’avait jamais vu d’humain auparavant, il fut effrayé. Dans sa frayeur, et avant que l’ennemi ne puisse attaquer, il mordit le berger. Mais Asariya ne se rendit pas compte qu’il était mort. Un vent léger souffla dans la flûte et une mélodie sembla sortir de l’intrument. Cette musique enchanta Asariya. Il éprouva du remord d’avoir essayé de blesser le berger et fut reconnaissant que le venin n’eut pas eu d’effet. Cependant il lui vint alors à l’esprit que le poison pourrait agir plus tard. Il ne voulait pas que

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cela arrive, alors très vite il aspira le venin qu’il avait injecté dans le corps du garçon. Le berger revint à la vie et se remit à jouer de la flûte comme si rien ne s’était passé. Quand Asariya retourna dans les entrailles de la Terre, il raconta son expérience. Il décrivit combien la surface de la Terre était belle et par-dessus tout la beauté de la musique de la flûte. Cela lui rappela le berger. « A quoi sert le poison que vous m’avez donné, roi des serpents ? J’ai mordu le berger, mais il n’est pas mort et a continué à jouer de la flûte. Plus tard, il s’est relevé et s’en est allé, comme si de rien n’était. » « Et bien, dit le roi, ça ne sert à rien de s’attarder autour de quelque chose qu’on ne peut pas utiliser. Estce que l’un d’entre vous autres, serpents, veut de ce poison ? » Quelques-uns d’entre eux en voulurent, notamment le cobra. Asariya cracha le venin qu’il possédait et les serpents qui en voulaient l’ingérèrent, le cobra plus que les autres. Puis tous les serpents partirent pour le monde des humains et y vécurent depuis ce jour. ❑ Eunice de Souza 101 Folktales from India Puffin Books

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

Le « Prêt à Porter Paris » est le plus grand vestiaire féminin proposant aux acheteurs une offre globale et cohérente dans l’univers de la mode, ainsi que les accessoires. Pour le printemps été 2012, les pastels et les couleurs acidulées donneront le ton. On observe un retour aux couleurs douces et fraîches et aux assemblages. La lingerie revient à la dentelle. Les sociétés indiennes étaient fort présentes : Aanchal Chanda (ligne de femme complète) de Faridabad, Jatin Varma (robes, écharpes, foulards) de New Delhi, Kavita Bhartia de Noida (Uttar Pradesh) (chemises et blouses), Neeru Kumar (saris, maroquineries) de New Delhi, Pankaj et Nidhi (robes habillées) de Noida, Preeti Kapoor et bien d’autres. Le salon FATEX, de la cotraitance et de la sous-traitance rassemble bureaux d’études, décoration, ennoblissement, fabrication, logistique, modélisme, stylisme, bricolage, on note le retour de l’Inde, géant du textile avec dix entreprises. Citons Chunnu Cloth and Craft PVT de Jaipur, Eureka Clothing Cy de Tirupur (impression, broderie, etc…), Ginza Industries de Mumbai (peinture, impression, broderie), Imperial Impand (matelassage, plissage), Ligma Leather Art (maroquineries, doudounes, etc…). Le salon Eclat de Mode a donné les tendances en matière de bijoux de mode pour l’automne-hiver 2011-2012. Il y avait de l’argent, de l’or et du vermeil : la Precious Gallery et l’Univers Fantaisie et Couture étaient là pour en témoigner. L’Inde s’est affirmée avec 2 sociétés importantes : ARCUS et Videtron (de Pune). Cette dernière firme offre une grande variété de pierres aux chaudes couleurs.

dhas… et à Ganesh. Au même Salon, la « Lampe Berger » embaume toujours l’air de la maison. Un dernier « Rêve d’Orient » associe jasmin, cèdre et bois de santal. On retrouve le santal dans un autre rêve consacré à Bahia. Parmi les nouveaux parfums lancés par L.B, « l’Effeuillage » associe patchouli et santal. Sont venus de Gurgaon, Condor (mobilier) et Devi Design (décoration de l’intérieur).

Esteban présente une nouveauté : Jathikai qui tire son inspiration de l’Inde.

venir aux sources. Toujours à Maison et Objet la société hollandaise Colorique conçoit des objets variés pour le confort de la maison très colorés, souvent fabriqués en Inde, depuis 20 ans. L’Italien Uno Pin revient à la nature avec les tabourets Dharma en teck. Par ailleurs Nicolaï a lancé « L’eau chic » qui réunit des senteurs exquises : géranium, menthe, lavande, muscs blancs et santal de Mysore. Enfin Van Cleef et Arpels propose une édition éphémère : « Féerie Rose des Neiges ». Le flacon a revêtu un manteau de nacre blanc. Le jus est un floral musqué fruité qui marie l’airelle, les saveurs de poire et litchi avec une pointe de baie rose. Le fond rassemble cèdre, fève tonka, muscs soyeux et … santal.

Geodesis, implanté à Vannes, propose des escales parfumées dans le monde entier telles que l’Inde avec jasmin et l’Inde avec rose : la planète entière inspire cette société. Marie DAAGE est renommée pour ses services de tables élégants : elle a créé récemment une collection Pondichéry et une autre : « Jardins d’Udaipur », disponible dans tous les formes et toutes les couleurs. Marimekko retourne à ses racines et relance le modèle Indus qui date de 1950 : le créateur finlandais ne craint pas de re-

Pierre Bergé a organisé une autre vente qui comportait quatre volumes : « Les Hindous » par Solvyns (1808-1812). Cette superbe galerie d’images dessine un portrait fidèle de l’Inde à la fin du 18ème siècle avec costumes, coutumes, transports, instruments de musique, fêtes, cérémonies, métiers et scènes de la vie quotidienne, palanquins,

Au salon Maison et Objet, Lalique ne cesse de lancer des nouveautés tout en restant fidèle aux BoudNouvelles de l’Inde n° 404

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à la beauté de la peau. On y retrouve bergamote, jasmin, graine d’ambrette, etc… et bois de santal. Dior propose un « patchouli impérial » qui associe mandarine, bergamote, cèdre et santal. saires pour montrer des échafaudages. CATNIC (groupe Tata Steel) fabrique des éléments de haute qualité utilisés pour des projets prestigieux. Les profilés d’angles pour enduits extérieurs et cloisons intérieures, les treillis en inox accompagnent les profilés d’arrêt innovants, les linteaux en acier et les mailles de sécurité. Déjà présent en Grande Bretagne et en Allemagne, Catnic souhaite aborder le marché français sur le long terme.

etc… Un autre ouvrage de qualité par Belnos (1832) donnait 24 planches illustrant les manières des Hindous et Européens au Bengale.

Le Salon du Patrimoine Culturel, 2011 a été passionnant comme toujours. Il a réuni les meilleurs artisans de plusieurs régions, et les meilleures revues telles que Adrium, les Maisons paysannes et les Moulins de France. La Fondation VMF a rappelé son action menée à Chandernagor, et le projet concernant Notre-Dame des Anges à Pondichéry. Enfin on peut souhaiter que l’OPR (Observatoire du Patrimoine Religieux) se penche sur le cas du temple de Ganesh à Paris. Les Editions du Patrimoine ont attiré des foules sur leur stand. Du côté de la beauté, Bulgari nous enchante avec son baume raffermissant et réparateur au beurre de Sakhu issu d’un arbre du Bengale. Clarins reformule son huile de santal pour rééquilibrer les peaux sèches et sujettes aux rougeurs. Ménard propose une eau de senteur florale : « Authent » qui aide 30

Pour Noël, Hediard a lancé de nouveaux assemblages d’épices surprenants. Ainsi le « poivre noir de Malabar » serait l’ancêtre de tous les poivres. On le trouve au sudouest de l’Inde sur la côte de Malabar. Une fois séchée au soleil, sa baie cueillie à peine mûre, donne un grain brun-noir à l’agréable acidité. Sa persistance en bouche se marie aussi bien au salé qu’au sucré. Dans un contexte de mutation de la construction où s’imposent les exigences d’efficacité énergétique des bâtiments, BATIMAT 2011 a connu un beau succès. Ce rendezvous mondial a réuni plus de 2300 exposants dont 40% d’étrangers. On notait la présence des grands éditeurs tels qu’Eyrolles et Le Moniteur, le centre de recherche CSTB, les meilleurs revues (Batiisolation, Le Bois International, etc.) Leader Mondial de la sidérurgie, spécialiste de l’Acier, Arcelor Mittal a proposé ses aciers, bardages, poutrelles métalliques, systèmes intégrés à l’enveloppe du bâtiment. A Ludhiana (Punjab) Eastman Imprex propose des échafaudages et tous les éléments néces-

A la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, l’agence Roger Viollet et Gallimard ont célébré un siècle de littérature vivante. Ce fut une véritable galerie de portraits où défilaient les plus grandes pointures telles que Cocteau, Beauvoir, Blixen et R. Tagore. Une fois encore Pierre Bergé a organisé une vente consacrée aux arts d’Asie. Ci-dessous grand vase de la vallée de l’Indus, en terre cuite, avec pigments noirs et rouges (3ème millénaire avant J.C.) La frise comporte six cervidés et deux félins stylisés, dans un champ de croisillons. On a admiré aussi une m a t e r -

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nité en terre cuite : la femme présente un visage stylisé aux yeux creux, avec des jambes longues et effilées.

professionnels soucieux d’être dans le « trend » des nouveautés. St. Erasmus fait fabriquer tous ses bijoux en Inde. Au Salon « The Box », on remarquait la présence de deux entreprises indiennes : « Me and Kashmere » de New Delhi, et « Citrus Fashion » Ltd de Kolkata.

rie bien avec la production soignée en Inde du Sud. Deux thèmes nouveaux sont à l’ordre du jour : le rail et la rose garden.

Gros Delettrez a célébré l’orientalisme : ci-dessous châle carré indien, fait à la main.

Il y a encore du nouveau chez Burberry qui présente « Body Mist », une brume pour le Corps sans alcool, heureux mélange de pêche, freesia, iris, santal, vanille ambre, musc et bois de Cachemire. Linum participe toujours au Salon « Maison et Objet » ce qui est une référence. La société a présenté en avant-première ses dernières collections pour la table, la cuisine, la maison, la chambre, le bain et les accessoires. L’esprit suédois se maNouvelles de l’Inde n° 404

Le Salon « Objet et Communication » rassemble la majorité des partenaires de l’incentive pour stimuler les entreprises par le cadeau. Les plus grands noms y participent : Arthus Bertrand qui peut créer du sur-mesure, Avronel et ses montres, les mixeurs de Bamix, le bordelais « Cadeau-vins », Cerruti, etc… La société A.C. Canova, soieries et maroquineries de Lyon, propose des articles personnalisés en textile ou en cuir. Parmi ceuxci figure un superbe foulard : « Jaipur ».

La maison Havilland s’est inspirée de GOA pour créer une nouvelle ligne avec bol à épices, coupelle, saladier tasses, mug, etc… Havilland a aussi lancé une nouvelle assiette « indienne » dans la collection « Les mariées du monde ».

Aux Tuileries, le Salon Première Class a encore attiré beaucoup de

Il y a du nouveau chez Givenchy : le parfum « Dahlia noir »… qui ne sont pas le dahlia ! Mais il associe iris, rose, mimosa… et santal. Une récente présentation gastronomique nous a permis de découvrir les chocolats variés du maître Christian Constant à la cannelle, la vanille, la verveine, au raisin, au thé vert et à la cardamome de Malabar. Une autre réunion mettait l’accent sur une cuisine variée 31


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et plus « hot ». Ainsi Sainte Lucie commercialise des « aides aux desserts » et offre 175 références en épices dont « curry madras », mais aussi des fruits secs, des vanilles et arômes, des coulis de fruits, etc… Sainte Lucie est le partenaire des gourmets créatifs qui recherchent l’innovation et des produits naturels de qualité. Dans le Tarn, la maison Bruyère adhère à Agropoint association qui réunit 80 entreprises agroalimentaires de ce département. La gamme salée invite aux subtils mélanges d’épices, d’herbes et de graines…dont les douceurs du Taj Mahal, à comparer avec le paquet de Sainte Lucie : « spécial Tandoori ».

Echos au fil des pages Un récent numéro de la revue « Saudi Aramco World » célèbre la beauté du parapluie royal, notamment en Inde. Ainsi au Rajasthan, on peut encore acheter ces parapluies somptueux utilisés pour les mariages et les processions. En Inde cette tradition demeure chez les hauts personnages hindous et musulmans aussi bien. Au centre du pays, les reliefs des stupas de Sanchi montrent les souverains sous leurs parapluies. Suit une étude sur la broderie somptueuse en Inde (style moghol) et en particulier l’art zardozi. Tout tient au choix des couleurs et à la tenue de l’aiguille. L’éditeur Ouest France publie un ouvrage passionnant : « 50 Plantes qui ont changé le cours de l’histoire » par Bill Laws. Le thé est évidemment à l’honneur : cela fait plus de 4500 ans qu’on prépare ce breuvage, avec les feuilles d’un arbuste répand en Inde et ailleurs. Mais l’art est difficile : il faut cueillir délicatement les feuilles entre le pouce et l’index, avant de les déposer dans la paume de la main. Après ces opérations délicates on a pu les expédier par les 32

ports de Madras, Bombay et Calcutta. Le piper nigrum est originaire de l’Inde : ce piment contient de la capsaïcine qui agit contre l’hypertension et assouplit les artères. Après avoir été le plus gros exportateur de poivre noir, l’Inde est devenue un des plus importants fournisseurs du monde en capsicums. L’oignon a beaucoup de noms suivant qu’il est anglais, français ou allemand ; en sanskrit c’est ushna. L’ouvrage reproduit une vue d’un marché de Goa, avec une corde en coir, fibre robuste extraite de l’enveloppe de la noix de coco. La coriandre est à la fois une herbe et une épice. Dans les rues de Mumbai, les vendeurs de curry proposent un plat très parfumé, aromatisé aux graines de coriandre. Celle-ci, provenant de l’Inde comme le curcuma, est un purificateur utile pour conserver la viande. Le safran favorise la digestion, diminue la tension et stimule la circulation sanguine. En Inde, l’igname s’appelle aloo, du sanskrit âlu, terme associé à toute racine comestible et nutritive. Hôte des monts des Cardamomes, des forêts des moussons et des Ghâts occidentaux du Kerala, la cardamome a soutenu l’économie de cette région. Les orfèvres préparaient pour les nababs des cardamomes dans de l’eau de rose mélangée à du tabac. Souverain de Mysore, Tipu Sultan a fait planter des graines d’eucalyptus vers 1790, dans les jardins de son palais de Nandi prés de Bangalore. Le coton est aussi présent en Inde, comme l’olivier, le

riz, le rosier et le gingembre. L’indigo était rapporté du nord de l’Inde à dos de cheval, suivant la route de la Soie : il a toujours été le rival du pastel. On trouve encore en Inde, le pommier sauvage, et la noix de muscade semée à Calcutta. Il y a environ 2500 ans, les Indiens du Bihar ont découvert comment raffiner la canne à sucre locale. Notons que Geneviève Lethu propose une collection d’assiettes bleu indigo pour 2012 ! Autre ouvrage publié par les éditions Ouest-France : « Des Plantes toxiques qui soignent » par J. Fleurentin avec photos de J.C Hayon et préface de Jean-Marie Pelt. Comment passer du poison au médicament ? La médecine savante indienne a su le faire. A dose contrôlée, les substances toxiques peuvent soigner. Magnifiquement illustré, l’ouvrage cite le calotropis appelé « plante mercure » en Inde et le cannabis ou chanvre indien. Dans le Veda (6ème siècle avant J.C), le cannabis est présenté comme une plante sacrée qui éloigne le mal, procure santé, longévité et vision des dieux ! Contre les rhumatismes, la médecine indienne utilise diverses espèces d’aconit détoxifiées. Le datura innoxia est une autre plante sacrée, le buisson de Shiva. La médecine ayurvédique recommande le datura contre les troubles mentaux, la fièvre, les tumeurs et maladies de peau. Le sarpagandha est préconisé contre les morsures de serpent et piqûres d’insectes, la folie et l’épilepsie. Le curcuma permet de lutter contre le cancer. En application locale, la pâte de curcuma traite les infections oculaires, les brûlures, blessures et morsures. Le margousier (insectifuge) est un arbre emblématique de l’Inde depuis les textes ❑ du Veda. E.B. Nouvelles de l’Inde n° 404


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REVUE DES LIVRES Carnet de voyage / Guide Travellers paradise – Balade émotionnelle en Inde du Sud, Editions Fabrice Faure/IRO. Les associations « Yoga, une expérience de vie au quotidien » de La Rochelle et « Bloomin the natural way » de Fort Cochin en Inde, nous présentent leur carnet de voyage collectif. A travers le regard de différents voyageurs qui ont vécu une expérience dans le Kerala et le Tamil Nadu, on découvre l’Inde du Sud. De nombreux et divers sujets y sont présentés tels que les monuments, la pêche, la danse, l’agriculture, les us et coutumes, les paysages etc., le tout illustré par des photos, peintures, dessins et objets de la vie quotidienne qui font de ce carnet une véritable palette de couleurs qui nous transporte immédiatement dans leur voyage. L’association « Yoga, une expérience de vie au quotidien » a pour mission en Inde d’aider les personnes en difficulté notamment en créant des ateliers afin qu’ils puissent se réinsérer sur le marché. Ce carnet de voyage a aussi pour but de mettre en avant le tourisme solidaire. Inde, Guide bibliothèque du voyageur, Ed. Gallimard Avec le dieu Ganesh en couverture, le futur voyageur est assuré des bons auspices sous lequel il effectuera son périple mais d’ores et déjà, l’aventure est palpable au fil des pages de ce guide dont la qualité tant au niveau des illustrations que du texte qui a été mis à jour n’est plus à démontrer. Après les musts de l’Inde et l’Inde rêvée, le lecteur pourra se laisser aller d’itinéraires en itinéraires après une première partie consacrée aux nombreuses facettes de la culture indienne, à l’histoire mouvementée du souscontinent. Un livre à garder sous le Nouvelles de l’Inde n° 404

coude, à lire et relire, à méditer avant que de se lancer dans le vrai voyage.

Roman Maintenant que j’ai 50 ans, de Bulbul Sharma, nouvelles traduites de l’anglais (Inde) par Mélanie Basnel, Ed. Philippe Picquier. Onze nouvelles qui ont fait battre mon cœur de cinquantenaire et pour cause puisqu’elles tournent toutes autour du thème « Maintenant que j’ai cinquante ans ». Cinquante ans, un âge qui au fil des décennies, a rajeuni. Ne se situe t’il pas aujourd’hui plus ou moins à la moitié de la vie ? Il y a encore 60 ans, une femme de 50 ans n’aurait jamais eu l’idée comme certaines des héroïnes de ces délicieuses nouvelles de suivre des cours de salsa, de porter des vêtements de couleurs vives ou de se laisser faire la cour ou de partir vivre à l’étranger. Aujourd’hui, il en va autrement. Bulbul Sharma laisse entendre à travers ses récits qu’à cinquante ans, la femme pourrait bien naître une seconde fois et quelle renaissance une fois qu’elle s’est libérée de ses parents, de ses enfants, de son mari parfois même, qu’elle pense enfin à elle. Mali, Rano, Meera, Seema, Nimmi, Madhu, Sudha, toutes à la cinquantaine dessillent les yeux et découvrent que la vie s’ouvre à elles sous un nouveau jour. Elles apprennent peu à peu à lâcher prise, à assouvir des désirs depuis longtemps refoulés, à oser être elles-mêmes, à vivre enfin. Un recueil de nouvelles agréables à lire, qui font du bien et sont pleines d’espoir. Merci Bulbul Sharma !

Recueil collectif Les amoureux de l’Inde, Histoires de rencontres, recueil collectif, Ed. Brumerge

Les lecteurs fidèles de Nouvelles de l’Inde se souviendront d’une rubrique intitulée Les Français et l’Inde témoignent qui, de numéro en numéro, présentait les Français qui avaient un lien particulier avec l’Inde et auxquels deux questions étaient posées : comment avezvous rencontré l’Inde et qu’est-ce que l’Inde vous a apporté ? Ils auraient pu trouver leur place dans ce livre déjà bien rempli avec la rencontre avec l’Inde de trente et une personnes, d’horizons divers, qui tous ont vu leur vie changer après être allés en Inde. Lire ces témoignages, c’est un peu comme rencontrer des amis avec lesquels on partage une passion commune, c’est un peu comme dans un miroir se reconnaître. Tout au long de cette galerie de portraits et de l’Inde, on se surprend à sourire, à rêver, à soupirer, à s’étonner. Les lecteurs reconnaîtront le nom de certains auteurs, ils en découvriront d’autres mais tous forment une chaîne d’union autour de cette Inde qui ne laisse personne indifférent. Il est aussi intéressant de noter que les droits de tous les auteurs et une marge de l’éditeur seront reversés à l’association « Un Rêve Indien » qui projette de créer un dispensaire à Varanasi.

Abécédaire Kal, un abécédaire de l’Inde moderne, par Jean-Joseph et Flora Boillot, illustré par Akshay Raj Singh Rathore, Editions Buchet Chastel. 83 entrées pour tenter l’impossible, à savoir expliquer aux Occidentaux l’un des pays qui suscite la plus grande fascination, l’Inde. Le pari était risqué mais les auteurs, JeanJoseph et Flora Boillot l’ont relevé avec brio. Tous ceux qui connaissent bien l’Inde savent combien la plus grande démocratie du monde est difficile à cerner au plus près. 33


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Elle échappe à notre esprit cartésien et d’une certaine façon, tant mieux. Cet abécédaire intitulé « kal » en référence au « temps » n’est pas le premier du genre mais celui-ci a retenu notre attention par son ouverture d’esprit, son sérieux. La présentation attrayante contribue certainement à donner l’envie de l’ouvrir souvent et à chaque fois, l’on est surpris d’apprendre quelque chose de nouveau. Une carte de l’Inde en début et fin d’ouvrage et une bibliographie permettent aux lecteurs d’aller plus loin dans sa découverte du pays, tout comme les proverbes indiens qui jalonnent le livre. Jean-Joseph Boillot, économiste, auteur de L’économie de l’Inde, et sa fille, installée en Inde et spécialiste en développement culturel et en relations internationales nous proposent avec cet Abécédaire un outil utile pour découvrir les nombreuses facettes de l’Inde.

Spiritualité La Méditation, un Mode de Vie, précédé de Un Eternel Voyage et suivi de La Bénédiction d’Etre Vivant, de Vimala Thakar, traduit de l’anglais par René Fouéré, Elly Roquette, Gisèle Balleys et Georges Dayan, Ed. Le Courrier du Livre, Ce recueil de trois textes de Vimala Thakar s’ouvre sur Un Eternel Voyage qui raconte ses doutes, ses souffrances physiques et sa rencontre avec Jiddu Krishnamurti. Ce récit autobiographique rapporte l’origine de son intérêt pour la méditation et la sagesse. Vimala Thakar a rencontré Krishnamurti en 1961. Elle a alors décidé de passer de la révolution sociale à la transformation personnelle. Ces trois récits racontent cette transformation. La Méditation, un Mode de Vie définit le terme même de méditation et détaille ses processus. Enfin, La Bénédiction d’Etre Vivant 34

veut nous aider à apprendre comment apprécier chaque moment de notre existence et éviter la tristesse. Ce livre inclut également vingt poèmes de Vimala Thakar. Comme elle le dit elle-même, « ceux qui ont pour la vie un intérêt ardent, pourront trouver dans ce livre un aimable compagnon ».

nous ouvrir et retrouver la Joie profonde qui nous unit à l’Univers tout entier. L’introduction de Pir Zia, petit-fils d’Hazrat Inayat Khan, nous éclaire de façon magistrale sur une autre manière d’envisager l’existence, par la musique intérieure.

Le Mysticisme du Son, d’Hazrat Inayat Khan, Ed. Encre d’Orient. Chacun d’entre nous est sensible aux sons que produit la nature, bruit des vagues, clapotis du ruisseau de montagne, vent dans les branches ; nous sommes également émus par certaines formes musicales, bouleversés par des morceaux de musique. Tous ces sons parlent à notre âme, à notre cœur. Le succès que connaissent aujourd’hui les CD de musique de la nature en atteste mais aussi l’engouement pour tous ces outils pour télécharger de la musique. Le secret réside dans ce livre dû à un des grand maîtres soufis indiens, Hazrat Inayat Khan, musicien lui-même, issu d’une famille de musiciens. La musique nous élève, nous reconnecte avec le cœur dans ce qu’il a de plus subtil. Du reste, un des petits livres précieux du maître n’a-t-il pas pour titre « Les notes de la musique silencieuse » ? Nous y retrouvons l’Harmonie du divin que bien souvent nous avons perdue, oubliée. Il en va de même de notre rapport avec le monde qui nous entoure, la nature mais aussi les hommes. Par le son, nous retrouvons l’Harmonie originelle qui ne demande qu’à se révéler. Si dans notre quotidien, nous mettons de côté tous ces outils technologiques qui nous coupent véritablement de nos racines humaines profondes, si nous réapprenons à nous mettre au diapason avec l’Autre, à nous laisser bercer par le Son de l’Instant présent, par les vibrations, l’harmonie environnante, le Nom, la forme et le rythme, alors nous ne pouvons que

Biographie Gandhi – L’anti-biographie d’une Grande Âme, de Michaël de Saint-Chéron, Ed. Hermann. Après avoir consacré des ouvrages à Elie Wiesel et André Malraux, entre autres, Michaël de Saint-Chéron relève le défi de se pencher sur la grande âme que fut Gandhi. Cet ouvrage fort documenté que l’auteur désigne comme une anti-biographie nous invite à revoir la construction de ce prophète des temps modernes, son parcours où non-violence et renoncement sont les maîtres mots. Il nous propose une lecture de ce parcours hors norme à travers le dialogue que Gandhi entretint avec Tolstoï, à travers Romain Rolland et André Malraux. Il nous présente <aussi l’après-Gandhi, ceux qui ont été marqués par sa pensée. Si la nonviolence est un thème qui est toujours d’actualité et intéressa les lecteurs tout comme celui du renoncement, certaines pages consacrées à l’hindouisme et au judaïsme requièrent un degré de connaissances dont ne dispose pas forcément le simple lecteur. Cet ouvrage a le mérite de se pencher sur les errements de la Grande Ame et notamment pendant la Seconde Guerre mondiale. Un nouvel ouvrage sur Gandhi mais qui apporte des éclairages rares. Michaël de Saint-Chéron est chercheur à l’université Paris 3Sorbonne Nouvelle et a enseigné à l’Institut universitaire d’Etudes juives Elie Wiesel. Nouvelles de l’Inde n° 404


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Philosophie Schopenhauer et la pensée indienne de Lakshmi Kapani, Ed. Hermann. Lakshmi Kapani, professeur émérite de philosophie indienne et comparée à l’université de Paris X Nanterre nous livre ici un ouvrage du plus grand intérêt mais qui s’adressera aux lecteurs férus de philosophie et disposant d’un certain bagage intellectuel par rapport aux doctrines indiennes brahmaniques et bouddhiques. Il existe bien des similitudes entre la philosophie d’Arthur Schopenhauer et ces doctrines mais il n’est pas aisé de s’y retrouver et l’auteur, en appliquant des critères scientifiques, a réussi de manière magistrale à mettre au jour des liens subtils, des points de rencontre entre deux manières de voir, issues de mondes si différents du point de vue spatial, temporel et culturel. Comment le philosophe a-t-il élaboré sa réflexion à partir de ces matériaux indiens, pourquoi était-il si fasciné par ces apports ? Il n’hésite pas à écrire : « (…) selon moi l’influence de la littérature sanscrite sur notre temps ne sera pas moins profonde que ne le fut au XVème siècle la renaissance des lettres grecques,-, supposez un tel lecteur, qui ait reçu les leçons de l’antique sagesse hindoue, et qui se les soit assimilées, alors il sera au plus haut point préparé à entendre ce que j’ai à lui enseigner (…) » Mais l’auteur attire aussi notre attention sur le fait que ces emprunts du philosophe aux doctrines philosophiques et religieuses ne sont pas toujours réussis. En conclusion, si il y a bien des similitudes, elles ne sont que « superficielles, voire trompeuses ». Les manières de voir sont différentes entre l’Occident et l’Inde antique. Nouvelles de l’Inde n° 404

Livre d’art Shiva et ses 7 danses de Raghunath Manet, préface de JeanClaude Carrière, Ed. Tala Sruti. Raghunath Manet, chercheur, auteur de trois autres ouvrages, danseur lui-même et chorégraphe, compositeur et musicien nous présente dans ce quatrième livre qui est Shiva, les origines et quelques facettes du shivaïsme, l’adoration de Shiva, les mythes autour de Shiva et bien sûr Shiva dansant et plus particulièrement les 7 danses décrites dans bon nombre de chansons tamoules. Nous trouvons un peu partout en Inde des représentations de Shiva Nataraja, Shiva roi de la danse, dans l’art rupestre, dans les temples, dans la sculpture et notamment les bronzes du Tamilnadu. Les recherches que l’auteur poursuit à l’Université de Pondichéry lui ont permis d’approfondir les connaissances qu’il avait déjà de Shiva et de nous livrer des informations qui ne manqueront pas d’intéresser tous ceux et celles qui s’intéressent à la spiritualité mais aussi à l’art indien sous toutes ses formes. Plusieurs textes mentionnent la danse virile de Shiva, la danse tandava, notamment le célèbre traité Natyasastra et les Agama qui nous expliquent la signification des sept danses qui symbolisent les grandes activités du dieu, la création, la protection, la destruction, l’incarnation et la délivrance, la 7ème danse symbolisant l’ensemble des activités. Cet ouvrage témoigne de la grande maîtrise de l’auteur à présenter aux Occidentaux la richesse de la culture indienne qui parfois peut sembler complexe aux non initiés. Les lecteurs apprécieront aussi la préface d’un grand amoureux de la culture indienne, Jean-Claude Carrière.

Vie pratique La cuisine indienne facile de Kirane Grover Gupta, Ed. du Dauphin. En cette période hivernale, il est bon pour le moral de faire appel à ses cinq sens pour se faire du bien, peut-être encore plus que d’habitude. L’ouvrage de Kirane Gupta est le « Sésame, ouvre toi » pour y accéder pleinement. Il est le fruit d’une passion, celle de Kirane pour son pays, sa cuisine si variée, ses épices également nombreuses dont certaines inconnues de nos habitudes culinaires françaises, mais aussi pour la France où elle arrive en 1977. Si Kirane a mis du temps avant de se décider à écrire un livre de cuisine, c’est qu’elle a souhaité le faire « mijoter » pour nous livrer un excellent produit. Nous y trouvons des recettes bien sûr mais aussi une présentation de 27 épices choisies par Kirane avec une multitude de conseils précieux qu’elle nous fait partager, des conseils personnels ou transmis par sa grand-mère et en lien avec la médecine traditionnelle, l’Ayurveda. Après la découverte des épices, nous pouvons nous initier à 6 recettes faciles qui seront un tremplin pour ensuite nous lancer dans les 52 recettes proposées. Nous serons comblés avec les recettes si prisées que Kirane nous indique à la fin de son livre pour confectionner pains, desserts et chutneys. Avec cet ouvrage, nous pouvons, pas à pas, oser nous lancer dans une cuisine dont les saveurs apporteront plaisir aux palais de nos amis et au nôtre aussi. Les lecteurs comprendront que grâce à sa cuisine, Kirane, assistée par son fils Rajen et son mari Nikhil, ait obtenu la Fourchette d’or 2011 et si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à questionner Kirane qui se fera un plaisir de vous éclairer. Viviane Tourtet 35


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Sujata Bajaj de Michel Waldberg, Collection Mains et Merveilles, Ed. La Différence.

James Joyce écrivait au sujet de l’art : « Ce qui importe par-dessus tout dans une oeuvre d’art, c’est la profondeur vitale de laquelle elle a pu jaillir » et cet ouvrage sur l’œuvre de Sujata Bajaj reflète parfaitement ces propos. Après une belle photo de l’artiste, la première photo qui nous est proposée à l’intérieur de l’ouvrage est celle de Sujata, assise, le corps tout entier concentré dans l’acte de création. De cette attitude empreinte d’humilité, des profondeurs vitales de l’artiste, surgit l’œuvre, la grande œuvre que désormais les amateurs d’art s’arrachent à des prix qui, avec le temps, ne cessent de s’élever. Cet ouvrage comblera les lecteurs passionnés d’art indien contemporain par la qualité et le nombre important de reproductions en couleur d’œuvres – 270 illustrations – qui retracent et ceci est une première, le parcours de l’artiste qui n’a pas fini de faire parler de son travail. Michel Waldberg a fait le choix, juste ô combien, de placer l’œuvre au cœur de l’ouvrage. Celuici s’attache à faire jaillir au fil des pages l’énergie qui transparait des toiles de Sujata, énergie 36

du trait mais aussi de la couleur qui se décline en une gamme de teintes, échos des chaudes entrailles de la terre, résonnances des bleus ou verts du firmament ou des galaxies lointaines. La biographie de Sujata se limite à quelques repères et à un album photos en noir et blanc comme pour ne pas interférer avec l’œuvre picturale. Les mots s’effacent derrière les lignes et les couleurs. Le lecteur peut ainsi pénétrer l’univers créatif de l’artiste et se ressourcer à ses vibrations, l’esprit serein, non encombré d’un texte d’introduction, subjectif et parfois trop long. Les titres mêmes des œuvres nous invitent au voyage intérieur, à l’accueil de nos émotions, de notre ressenti, aux épousailles avec l’Univers, à l’amour, à la plénitude. La peinture de Sujata est un hymne à la vie avec ses brillances, ses éclats mais aussi ses ruptures, ses tensions. Comme la Vague, la danse de l’Américaine Gabrielle Roth, les peintures de Sujata ouvrent l’espace mais aussi l’espace de notre vie pour que chacun retrouve une nouvelle ampleur, une vitalité qui lui est propre. L’œuvre de Sujata s’inscrit dans l’ordre du monde et nous fait passer de la sensuelle fluidité qui nous relie à la terre, au staccato, énergie plus masculine, au chaos, le lâcher-prise et enfin au lyrique où l’on s’unifie pour parvenir à l’immobilité dans le mouvement. Plutôt que d’en parler, laissez-vous surprendre en feuilletant les pages de ce livre-coffret. Viviane Tourtet

Dans le cadre de la Quinzaine du livre indien de la librairie l’Arbre à Lettres (http://blog.arbrealettres. com/) en partenariat avec l’EIEBG, l'Ambassade de l'Inde en France et www.indeaparis.com aura lieu le 3ème Dîner-Rencontre avec les auteurs de livres sur l’Inde parus en 2011 à partir de 19h30 au Restaurant Chez Jenny - 39 Bd du Temple – M° Republique - 25€ (veg/non veg) tout compris. Merci de vous inscrire à l'avance: EIEBGparis@gmail.com (réservation due si non annulée 48h à l’avance) Liste des livres représentés par leurs auteurs/traducteurs/éditeurs au dîner-rencontre du 13 février : • La Forêt des 29 de Irène Frain, éditions Michel Lafon 2011 • La Cuisine indienne facile, de Kirane Grover Gupta, Édition du Dauphin 2011 • Bien communiquer avec vos interlocuteurs indiens, Laurent Goulvestre, Koumarane Kichenassamy et Ilangovane Tambidore, éditions Afnor 2011 • Bollywood, Voyage au coeur du cinéma indien, de Ophélie Wiel Buchet-Chastel 2011 • Chef, de Jaspreet Singh, traduit par Laurence Videloup, BuchetChastel 2011 • Des lanternes à leurs cornes attachées, de Radhika Jha, ,traduit de l’anglais (Inde) par Simone Manceau, Ed. Philippe Picquier 2011 • Devenir Indien, la révolution inachevée de Pavan K. Varma, traduit par Eric Auzoux, éditions Actes Sud 2011 • Energie du Mandala, par Marlis Ladurée, textes de Mathieu, éditions Le Courrier du livre 2011 • Et c'est le soir toute la journée, Preeta Samarasan, traduit par Yoann Gentric, éditions Actes Sud 2011 • Gandhi – L’anti-biographie d’une Grande Âme, de Michaël de SaintChéron, Ed. Hermann 2011 Nouvelles de l’Inde n° 403


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• KAL, un abécédaire de l'Inde moderne, de Jean-Joseph et Flora Boillot, Buchet-Chastel 2011 • Le plaisir ne saurait attendre, par Tishani Doshi, traduit par Karine Laléchère, Buchet-Chastel 2011 • Les amoureux de l’Inde, Histoires de rencontres, recueil collectif réuni par François-Marie Périer, Ed. Brumerge 2011 • Les contes du roi Vikram, Nourjehan Viney, éditions Babel 2011 • Les Empires de l’Indus, L’histoire d’un fleuve par Alice Albini, traduit par Eric Auzoux, Actes Sud, 2011 • Les Employés d'abord, Vineet Nayar, éditions Diateino 2011 • Les ombres de Kittur, de Aravind Adiga, traduit par Annick Le Goyat, Buchet-Chastel 2011 • L'Ombre du silence, Vimala Thakar, Poèmes traduits de l’anglais et présentés par Alain PORTE, éditions Signatura 2011 • Paroles de Bambous, par Coumar Ananda, collection Ecrire Utile 2011 • Poésie et Eveil - Les Voyages du Cygne, de François-Marie Périer, éditions Brumerge 2011 • Pondichéry, à l’aurore, Aliette Armel, Le passage, janvier 2011 • Ramayana, Éditions Diane de Selliers 2011 • Schopenhauer et la pensée indienne, de Lakshmi Kapani, Ed. Hermann 2011 • Un atlas de l'impossible, de Anuradha Roy, traduit par Myriam Bellehigue, éditions Actes Sud 2011 • Une jeunesse indienne, Narendra Singh Sarila, traduit par Danièle Momont, Payot 2011 Hommage spécial à Christian Petit, disparu en 2010, pour son œuvre consacrée à l’Inde * Les Petits Moissonneurs de Forêt, 1996, Grand Prix de l'UNICEF 1997, Fayard, collection Les enfants du fleuve. * Bombay Victoria, 2001, Prix des Nouvelles de l’Inde n° 403

lecteurs angevins 2002, prix des comités d'entreprise de Vendée 2002, prix national inter-comités d'entreprise 2002, Zulma. * Orissa ou les chasseurs de pluie, 2002, Prix du Lions Club International 2002/2003, Zulma. * New Delhi Baby, 2003, Zulma.

* Les Cerfs-volants de Bénarès, 2004, Presses de la Renaissance. * Le Songe du Taj Mahal, 2005, Fayard. * Le Taj Mahal au Clair de Lune, 2006, Fayard. ❑

Environ 85 œuvres de Rabindranath Tagore seront présentées au Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Petit Palais, avenue du Président Churchill, Paris 8ème à partir du 27 janvier jusqu’au 11 mars 2012. Cette exposition a pour nom La dernière moisson. Les œuvres d’art proviennent de Visva Bharati à Santiniketan et de la National Gallery of Modern Art à New Delhi. Le commissariat de l’exposition comprend M. Siva Kumar, professeur d’Histoire de l’art à l’Université Visva Bharati de Santiniketan, M. Gilles Chazal, conservateur général, directeur du Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris et M. Sylvain Lecombre, conservateur en chef des musées de la Ville de Paris.

L'exposition a été inaugurée le 26 janvier par le Ministre indien de la culture, du Logement et de la Réduction de la Pauvreté urbaine, Mme Selja Kumari et le Maire de Paris, M. Bertrand Delanoë. 37


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FENÊTRE NOUVELLES SUR LA CULTURE DE L’INDE INDIENNE TOURISME • Le tourisme de la santé est un secteur de l’industrie indienne des soins de santé en croissance rapide. Ce secteur gagne en popularité en raison des facteurs tels que l’industrie pharmaceutique robuste, un marché de l’assurance croissant et le développement de centres de soins de santé d’excellent niveau, proches de destinations touristiques. Quelques faits-clés liés à ce secteur sont : – Le secteur a une valeur actuelle estimée à environ 600 millions de dollars et devrait atteindre 1,1 milliard de dollars en 2013 – L’Inde a reçu environ 150 000 touristes médicaux en 2010 - le chiffre ne comprend pas les voyageurs ayant reçu des soins d’urgence et les expatriés. – L’Inde attire des patients internationaux de plus de 50 pays dont l’Australie, le Canada, la France, le Moyen-Orient, le Pakistan, l’Espagne, le Sri Lanka, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Vietnam. – La bonne réputation des docteurs indiens aux Etats-Unis et au Royaume-Uni a contribué à développer la confiance dans les services médicaux en Inde. (IBEF, CCLXI, 12 décembre 2011) • Le Tourisme du Gujarat a organisé du 25 au 31 décembre la première manifestation de vol en tandem de parapente dans les monts Saputara. (IBEF, CCLXII, 26 décembre 2011)

INFRASTRUCTURE • L’aéroport international Indira Gandhi à New Delhi est le point de vente le plus lucratif pour les marques de luxe telles que Swarovski, M&S, Hidesign, entre autres. (IBEF, 18 janvier 2012)

ÉCONOMIE ET ENTREPRISE • L’Inde émerge rapidement comme un centre de fabrication mondiale avec un grand nombre de sociétés installant leurs bases de fabrication dans le pays. Les investissements étrangers croissants, l’établissement de projets Greenfield, un nombre plus important de fusions et d’acquisitions et des alliances stratégiques plus nombreuses entre les acteurs de l’industrie indiquent clairement l’attrait grandissant du marché indien. Grâce à des efforts concentrés, l’industrie manufacturière indienne a été capable de renforcer sa compétitivité sur la carte mondiale. Les mesures proactives du gouvernement, des politiques et des réformes économiques ont fait de l’Inde l’une des économies qui enregistre la plus rapide croissance. (IBEF, CCLXII, 26 décembre 2011) • Les fabricants de petites voitures se sont tournés vers des véhicules plus gros et les constructeurs de voiture premium ont présenté des véhicules compacts à la 11ème édition d’Auto Expo qui s’est déroulée à New Delhi. Plus d’une douzaine de deux roues et des véhicules 30 passagers et commerciaux ont été présentés. (IBEF, CCLXII, 26 décembre 2011)

AGRICULTURE • L’industrie sucrière a produit 1 045 000 tonnes de sucre jusqu’au 15 janvier 2012 pour la saison présente qui s’élève à environ 1 700 000 tonnes de plus que la production de sucre au cours de la même période l’an passé. (IBEF, 18 janvier 2012)

DISTINCTIONS • Le 14ème Dalai Lama, Tenzen Gyatso a reçu des mains de la petite fille de Gandhi, Ela Gandhi, le Prix international Mahatma Gandhi pour la Paix et la Réconciliation à Bodhgaya au Bihar. (India Travel Online, Vol. XV, N°1) 38

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, NOUVELLES 1891-1900 DE L’INDE

• « The Indian School of Business (ISB) » a reçu l’accréditation par “The Association to Advance Collegiate Schools of Business (AACSB)”, ce qui en fait la première business school en Asie du Sud à être reconnue par l’institution mondiale de premier plan. (IBEF, CCLXI, 12 décembre 2011)

DÉVELOPPEMENT DURABLE • Suzlon, un fabricant d’équipement pour énergie éolienne devrait acquérir environ 50 000 hectares de terrain dans huit Etats de l’Inde, pour construire une pipeline pour les commandes futures. L’entreprise a prévu d’ajouter une capacité de 2 400 mégawatts (MW) dans l’énergie éolienne. (IBEF, CCLXI, 12 décembre 2011) • NTPC Vidyut Vyapar Nigam (NVVN) doit signer des accords d’achat d’énergie avec 22 compagnies en janvier 2012 pour développer 350 mégawatts d’énergie photovoltaïque solaire reliés au réseau. Les sociétés incluent GAIL (Inde), Welspun Solar, Mahindra Solar One, Enfield Infrastructure, Essel Infraprojects, Azure Power India et la société française Fonroche Energie S.A.S. (IBEF, CCLXII, 26 décembre 2011)

MANIFESTATIONS • La ville rose de Jaipur a accueilli du 7 au 9 janvier le 10ème Pravasi Bharatiya Divas. Plus de 1300 personnes d’origine indienne sont venues du monde entier y assister. L’événement a été inauguré par le Premier Ministre indien, Dr Manmohan Singh et l’hôte d’honneur était cette année le Premier Ministre de Trinidad et Tobago, Mme Kamla Persad Bissessar. (India Travel Online, Vol. XV, N°1) • La 99ème édition de l’Indian Science Congress fut inaugurée par le Premier Ministre indien. Plus de 15 000 délégués, scientifiques et étudiants, ont participé à la manifestation qui s’est déroulée du 3 au 7 janvier au Kalinga Institute of Indian Technology (KIIT University). Le thème de la conférence était « La science et la technologie pour l’Innovation inclusive – Le rôle des femmes. » Un congrès scientifique pour les femmes et un autre pour les jeunes ont également été organisés. Des élèves des quatre coins du pays s’y sont rendus. Près de 250 délégués de l’étranger y compris des lauréats du Prix Nobel ont assisté au Congrès. (India Travel Online, Vol. XV, N°1) • Plus de 350 délégués ont assisté à la 157ème Conférence mondiale du sanskrit à New Delhi. Le Premier Ministre a rappelé que tout « comme la civilisation de l’Inde, le sanskrit n’appartient pas à une race, une secte ou une religion en particulier. Il représente une culture qui n’est pas étroite et sectaire mais ouverte, tolérante et qui embrasse tout. C’est cet esprit de libéralisme et de tolérance que le sanscrit contient qu’on doit appliquer dans notre vie d’aujourd’hui. Penser que cette langue n’est comprise parfois que comme la langue des hymnes religieux et des rituels porte préjudice au grand génie de la langue et ignore le travail des grands écrivains, penseurs, sages et scientifiques comme Kautilya, Charaka, Sushruta, Aryabhata, Varahmihira, Brahmagupta, Bhaskaracharya et d’autres. (India Travel Online, Vol. XV, N°1) • Une conférence internationale de quatre jours sur la nanoscience et la technologie – ICONSAT 2012 – s’est déroulée à Hyderabad du 20 au 23 janvier. Plus de 40 sociétés majeures de l’Inde et de l’étranger associées à ces deux domaines y ont participé. (IBEF, 18 janvier 2012)

Citation du mois « L’Inde est l’un des marchés à la croissance la plus rapide pour nous. » Angela Ahrendts Chief Executive Officer - Burberry Nouvelles de l’Inde n° 404

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LE COIN DES ÉCHOS • BNP Paribas présente en Inde depuis 1860 a célébré les femmes et leur rôle dans le changement du pays à travers une exposition « Elles changent l’Inde » qui a été inaugurée le 20 octobre dernier au

place des femmes dans l’industrie cinématographique, les femmes dans les Panchayats. Après avoir rencontré un vif succès en Inde, l’exposition a été présentée à Paris jusqu’au 8 janvier 2012. Reporters sans Frontières publie l’album de l’exposition Elles changent l’Inde, 100 photos pour la liberté de la presse. • La Galerie Insula a présenté jusqu’au 29 octobre une belle exposition présentant les œuvres de Francesc Roca, peintre de Barcelone, et de Madhu Basu, peintre originaire de Calcutta.

Petit Palais à Paris en présence de M. Baudouin Prot, Administrateur Directeur Général de BNP Paribas, de l’ambassadeur de l’Inde, M. Rakesh Sood et de la Présidente de la Chambre Basse du Parlement, Mme Mira Kumar ainsi que de M. Gilles Chazal, directeur du musée des Beaux Arts et de la Ville de Paris, Petit Palais et de JeanFrançois Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Cette exposition mise sur pied par la BNP avec l’agence photographique Magnum Photos et la maison d’édition indienne Zubaan a permis d’admirer les travaux de six photographes de talent, Olivia

De gauche à droite : l’ambassadeur, M. Rakesh Sood, le président de BNP Paribas, M. Baudouin Prot, et Mme Mira Kumar, présidente de la Chambre Basse du Parlement.

Arthur, Martine Franck, Raghu Raï, Alessandra Sanguinetti, Alex Webb et Patrick Zachmann. Ces photos illustraient chacune un thème différent comme l’accès des femmes à l’éducation, le microcrédit, la 40

• Le nouveau périodique Le point d’ironie, est né d’une discussions entre agnès b., Christian Boltanski et Hans Ulrich Obrist en 1997. Six à huit numéros sont publiés chaque année. Chacun est réalisé par un artiste qui se l’approprie et en fait une œuvre d’art. Il est gratuit, se distingue par une taille et son mode de circulation, le point d’ironie est un périodique atypique distribué de manière dispersée (100 000 numéros sont répartis entre les musées, les galeries, les librairies, les écoles, les théâtres, cinémas, magasins). Le dernier numéro est dédié à l’artiste Dayanita Singh, jeune artiste de New Delhi, née en 1961. Elle est photographe et fait preuve d’une grande créativité et inventivité quant à la mise en forme, à la diffusion de ses œuvres. Elle a écrit un roman où photographie et littérature sont intiment mêlées et travaille sur des séries de portraits de famille. Dans le dernier point d’ironie (n°51) elle entraîne le lecteur dans une formidable plongée, à travers ombre et lumière, où notre regard croise un oiseau en vol, une femme qui mar-

che, un portrait de femme posé sur un meuble, un bateau quelque part ancré… (M)Other India est le nom de l’exposition qui a été proposée à la galerie du jour agnès b., dans le 4ème arrondissement de Paris jusqu’au 29 octobre. L’exposition était articulée autour de trois sections : les artistes qui ont déjà exposé à la galerie du jour comme Vyakul en 1993, Tantra en 1995 et Korwa en 1997 tout comme à l’ENSBA en 2005. Les « autres maîtres de l’Inde » comme les populations tribales ou indigènes qui ont créé des œuvres à l’initiative d’Hervé Perdriolle qui collectionne leurs œuvres ; quelques artistes qui exposent pour la première fois en France, artistes centrés autour de la Gallery Maskara de Mumbai. Cinq artistes ont ainsi été mis à l’honneur : T. Venkana, Shine Shivan, Aaditi Joshi, Priyanka Choudary et Prashant Pandey, tous autour du corps comme matière animée.

©europe.agnesb.com

Expositions

Visite • Le Ministre des Affaires Etrangères français Alain Juppé s’est rendu en Inde en octobre 2011. Cette visite fut un nouveau reflet de l’élargissement de l’engagement bilatéral qui caractérise le Partenariat Stratégique entre l’Inde et la France. Les excellentes relations de l’Inde et de la France sont marquées d’une confiance réciproque. Notre compréhension politique est également bonne sur un éventail Nouvelles de l’Inde n° 404


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de sujets régionaux et mondiaux, d’intérêt mutuel. Le Ministre des Affaires Etrangères indien, M. S.M. Krishna et le Ministre français des Affaires Etrangères M. Alain Juppé ont passé en revue leur coopération dans les secteurs de la Défense, de l’Espace et de l’Energie nucléaire civile qui sont d’importants piliers de nos relations bilatérales. Ils ont eu d’utiles interactions dans la lutte contre la piraterie. Les deux côtés ont réitéré leur engagement à poursuivre la coopération dans la lutte contre le terrorisme. Ils ont noté avec satisfaction le premier exercice militaire conjoint francoindien « Shakti » qui était en cours à cette période en Inde à Chaubattia, mettant l’importance sur la Contre-Insurrection et le Contre-Terrorisme dans un environnement montagneux. Ils ont félicité les scientifiques de nos deux pays pour la réussite du lancement du satellite scientifique franco-indien conjointement mis au point, Megha Tropiques, le 12 octobre. Les deux ministres ont renouvelé leur détermination à atteindre l’objectif commercial de 12 milliards d’euros en 2012. L’Inde invite de plus grands investissements français dans les domaines de l’infrastructure, des industries agroalimentaires, de la haute technolo-

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gie et des technologies vertes. La visite du Ministre des Affaires Etrangères Juppé fut une occasion pour l’Inde d’exprimer à la France son appréciation pour son soutien au rôle accru de l’Inde dans les affaires mondiales. La France a aussi été un soutien permanent pour que l’Inde devienne membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et joue un plus grand rôle dans d’autres forums internationaux y compris l’appartenance aux régimes multilatéraux de contrôle des exportations L’Inde et la France partagent le même point de vue sur un grand nombre de questions régionales et mondiales. La Déclaration conjointe faite durant la visite indique la large direction vers laquelle tend notre partenariat stratégique pour le bénéfice mutuel du peuple indien et français.

Exposition

connu de bandes dessinées- a été réalisée par Fanny Antonot, une étudiante de l’ENSI. (Deux reportages ont été publiés dans les « Nouvelles de l’Inde » -N°401 et N° 403).

Manifestations • A l’occasion de la fête nationale française du 14 juillet, le maire de Honfleur a invité les artistes locaux à présenter une peinture de leur choix sur le thème de la fête. L’artiste indien, M. Iqbal Malhotra, a présenté une peinture magnifique et a reçu les félicitations de la part du maire.

• « LADAKH 2011 » – Exposition photo avec « 5 Sommets 5 Continents » à l’ENSI (Bourges) A l’issue de leur voyage solidaire et sportif au Ladakh* les étudiants de l’association « Cinq Sommets, Cinq Continents » de l’ENSI de Bourges, et leurs accompagnateurs, ont réalisé une exposition photo « LADAKH 2011 » dans le hall de l’Ecole d’ingénieurs - 7 octobre au 10 novembre 2011- pour partager leurs impressions et leur découverte. Constituée d’une vingtaine de panneaux, cette exposition a été accueillie au Collège Jean Renoir et sera visible au Lycée Jacques-Cœur à partir d’avril 2012, deux établissements scolaires de Bourges qui ont des partenariats forts et suivis avec l’Inde. Elle a été présentée en novembre dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale et sera prochainement installée à l’Université de Haute Alsace (Mulhouse) - 20 janvier au 1er Mars-. L’affiche qui restitue avec talent l’atmosphère ladakhie - avec un dessin original de Bernard Capo, auteur bien

• Le 2 octobre dernier, qui correspondait au 142ème anniversaire de la naissance du Mahatma Gandhi qui est aussi célébré comme la Journée Universelle de la NonViolence, la Ville de Strasbourg a marqué la date avec l’installation d’une statue du Mahatma Gandhi au Parc de l’Etoile, en présence de l’ambassadeur, M. Rakesh Sood et de Mme Nina Tshering La, Premier Secrétaire du Service Presse, Information & Culture et de M. 41


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Roland Ries, Maire de Strasbourg et Sénateur du Bas Rhin, de Mme Nawel Rafik-Elmrini, Maire adjoint. La statue, don du Conseil Culturel pour les Relations Culturelles à la Ville de Strasbourg, est posée sur un piédestal préparé par la Ville dans lequel sont insérées quatre urnes contenant de la terre provenant de Porbandar, lieu de naissance de Gandhi, terre de Rajkot où il a étudié, terre de Pietermaritzburg en Afrique du Sud où Gandhi, jeune avocat, a été confronté à la ségrégation raciale, terre de l’ashram Sabarmati à Ahmedabad que Gandhi a créé en 1917 et où il a mené sa lutte contre la violence et pour la libération de l’Inde.

La statue a été réalisée par le célèbre sculpteur Shri Ram Sutar. Le dévoilement de la sculpture qui a réuni la communauté indienne de Strasbourg fut un grand moment chargé d’émotion et a rappelé à tous les valeurs universelles de paix et de tolérance. Les Indiens présents ont allumé des bougies, offert des fleurs et chanté des mantras et des bhajans. La chorale Courant d’Art de Strasbourg a chanté l’hymne indien « Vandemataram ». L’ambassadeur, dans son allocution, a rappelé combien la doctrine de la non-violence active était d’actualité même au42

jourd’hui. Il a souligné les excellentes relations qui existent entre l’Inde et la France dans les domaines de la culture, du commerce, de la science et de la technologie, de l’espace, de la défense et de l’énergie nucléaire. De son côté, le Maire de Strasbourg a dit que Strasbourg est la capitale des Droits de l’Homme et de la démocratie. Il a souligné l’importance du lieu où se trouve la statue dans le Parc de l’Etoile, parc pour la paix et les droits de l’homme. Strasbourg qui abrite le Parlement européen et a joué un rôle important dans l’histoire de la réconciliation francogermanique fut la ville où l’idée d’une Europe pacifique est née. • Le même jour, en présence de l’Ambassadeur de l’Inde, une Convention de Coopération pour la protection des sites du patrimoine a été signée entre la Ville de Strasbourg et la ville royale indienne d’Udaipur au Rajasthan. Du côté indien les co-signataires étaient le maire d’Udaipur, Mme Rajni Danghi, la présidente de l’Indian Heritage Cities Network Foundation, Mme Rathi Vinay Jha

L’ambassadeur M. Rakesh Sood et le maire du 20ème entourés de passionnés de littérature dont M. Gressieux, à gauche de l’ambassadeur, organisateur de l’événement.

sement, sous le haut patronage de l’Ambassade de l’Inde et avec le partenariat de la Ville de Paris et de la mairie du XXème. Pendant deux jours, le public, venu nombreux, a pu découvrir la richesse de la littérature indienne. De nombreux auteurs et spécialistes de l’Inde étaient présents, dont l’invitée d’honneur Kenizé Mourad. Pour une première édition, ce fut un succès, avec plus de 1 650 visiteurs sur les deux jours. Le public a pu non seulement prendre connaissance des dernières parutions liées à l’Inde dans l’espace librairie, mais aussi rencontrer plus de 50 auteurs lors des séances de dédicaces. En outre, 9 rencontres-débats permettaient de découvrir l’histoire et la culture indiennes à travers des thèmes variés : littérature, société,

et M. Mayank Gupta de la Maharana of Mewar Charitable Foundation. Le signataire français était le Maire de Strasbourg, M. Roland Ries.

• Le 1er Salon du Livre sur l’Inde organisé par l’association Les Comptoirs de l’Inde s’est déroulé les 22 et 23 octobre dernier de 10h à 20h à la Mairie du XXème arrondis-

Kénizé Mourad, le maire du 20ème et l’ambassadeur, M. Rakesh Sood.

Nouvelles de l’Inde n° 403


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LE COIN DES ÉCHOS

diaspora, bien-être, cinéma, géopolitique, art, cuisine, voyages. Au programme, il y avait aussi : des animations de musique et de danse indiennes, des expositions (Images de l’Inde, en hommage à l’écrivain-photographe Gérard Clot, grand ami de l’Inde, une exposition de peintures d’artistes indiens vivant en France et une exposition en lien avec l’histoire sur la France en Inde, les Antillais d’origine indienne, les troupes indiennes en France pendant la Première Guerre mondiale et les Indiens au Jardin d’Acclimatation 1900-1930), une conférence sur la culture indienne

fants (peintures sur tissu), un espace jeunesse avec une conteuse, un espace vidéo, et enfin un salon de thé-restaurant indien. Devant le succès rencontré par ce premier Salon du Livre sur l’Inde, une nouvelle édition sera reconduite cette année les 17 et 18 novembre prochain.

• Une statue du Mahatma Gandhi a été inaugurée à Vauréal (95) le 11 novembre 2011 à l’instigation de l’association culturelle des Tamouls. Son Président, M.K Ilangaivedane Pandourangane était présent ainsi que le Maire de Vauréal, 1er Vice-Président de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, M. Bernard Morin, M. Rakesh Sood, l’ambassadeur de l’Inde, M. Iqbal Singh, Lieutenant

Stand de l’éditeur Diane de Selliers

par le professeur Indra Nath Choudhuri, membre éminent de plusieurs académies et universités, lauréats de nombreux prix littéraires a été animée par Tirthankar Chanda, professeur à l’INALCO et journaliste, la présentation d’un ouvrage d’art sur le Ramayana de Valmiki, la présentation de planches originales d’un livre pour en-

Vue générale du Salon

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L’ambassadeur, M. Rakesh Sood

Gouverneur de Pondichéry et M. N. Rangassamy, Ministre en Chef de Pondichéry. Un programme culturel a été organisé à cette occasion, avec un spectacle de danse Bharata Natyam et Bangra, une fanfare, la projection d’un court métrage inédit sur Gandhi, la publication d’un timbre à l’effigie du

Mahatma. La statue se situe sur l’avenue Gandhi, au Rond-point de la Croix Lieu.

Projet • L’Inde construit un nouveau bâtiment sur le campus de la Cité U

Nous vous invitons à découvrir le projet d’extension de la Maison de l’Inde qui sera édifié sur la parcelle Nord-Est du terrain où se trouve l’actuelle Maison de l’Inde. Nous vous rappelons que la nouvelle construction comportera, outre les espaces communs, 72 chambres munies de douches et de toilettes, dont 5 pour les couples et 67 chambres individuelles. Conformément aux engagements pris en matière de développement durable, le bâtiment devra répondre à tous les critères d’excellence en matière de performances énergétiques. La livraison est prévue la rentrée universitaire 2013-2014. Le projet a été confié au cabinet « Intégral ❑ Lipsky + Rollet architectes ».

Inauguration par Monsieur le Maire

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