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Ambassade de l’Inde - JUILLET/AOÛT/SEPTEMBRE 2011 - Numéro 403
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Editorial Sommaire • Remarques du Secrétaire Général du Ministère Indien des Affaires Étrangères, M. Ranjan Mathaï, lors de sa prise de fonction le 1er août 2011 à New-Delhi 3 FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE • La côte de Malabar
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L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE • De Bombay à Hardelot
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• Élèves-ingénieurs au sommet ! Aventure humaine et mission solidaire au Ladakh et dans le Parc National d’Hemis
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AUTRES FACETTES DE L’INDE • Dix principes pour se maintenir en bonne santé La journée ayurvédique idéale
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DESTINATIONS A DÉCOUVRIR • Kuchesar et Unchagaon : deux forts près de Delhi pour un agréable séjour
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• Le village inexploré de Khaba dans le Rajasthan
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• Gros plan sur le Kerala
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LE COIN DES ENFANTS • « Les trois promesses » - Conte populaire himalayen
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ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE
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REVUE DES LIVRES
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NOUVELLES DE L’INDE
32-33
LE COIN DES ÉCHOS
34-3ème de couv.
Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Tél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 45 24 33 45 E-Mail : c-pic@orange.fr Rédacteur en chef : Nina Tshering La, Premier Secrétaire (PIC) Assistante de rédaction : Viviane Tourtet. Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Eric Bhat, E.B., Eunice de Souza, Mireille-Joséphine Guézennec, Incredible India, India Brand Equity Foundation, India Travel Online, Ville et Office de Tourisme de Neufchâtel-Hardelot, Manon Maurin, Sofia Sharaq, Viviane Tourtet. Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry 62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15 Mentions : Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information et Culture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde. Photo 1ère de couverture : Ladakh : monastère de Likir (3200 m.) qui abrite la tradition du bouddhisme Gelugpa -"Bonnets Jaunes". Photo : MireilleJoséphine Guézennec
La rentrée est déjà derrière nous mais comme chaque année, elle nous apporte son lot de bonnes résolutions, de nouveaux projets à mettre sur pied et nous nous réjouissons de vous proposer ici le premier article d’une série qui vous permettra de vous maintenir en bonne forme grâce aux bienfaits de l’Ayurveda. Un professionnel nous livre ici quelques conseils à mettre en pratique. Cette saison est propice aux voyages en Inde où le climat est agréable. Nous invitons les lecteurs à découvrir la Côte de Malabar, lieu chargé d’histoire, de culture et de beautés naturelles. Pour ceux qui préfèrent se rendre dans le nord du pays, nous leur proposons la visite de Kuchesar et Unchagaon, en Uttar Pradesh et de Khaba, village du Rajasthan. La France a, de son côté, attiré des Indiens et l’article « De Bombay à Hardelot » qui fait suite à l’exposition « De Bombay à Hardelot… 50 ans de présence de la famille Tata » nous fera remonter le temps et découvrir une page de l’histoire méconnue de cette famille. Ce numéro de Nouvelles de l’Inde consacre également un article qui salue la réalisation du projet des élèves-ingénieurs de l’ENSI qui n’ont pas hésité pour ce faire à se rendre à des altitudes élevées au Ladakh, une formidable aventure qu’ils ne sont pas prêts d’oublier et marquera un jalon dans leur vie de jeunes adultes. Nous informons nos lecteurs de l’arrivée le 25 août 2011 du nouvel ambassadeur, M. Rakesh Sood, qui remplace M. Mathai, aujourd’hui Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères, à New Delhi. Enfin, nous vous suggérons quelques titres de lecture pouvant meubler votre temps libre. A tous un bel automne !
Nina Tshering La Premier Secrétaire (Presse, Information & Culture)
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REMARQUES DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU MINISTÈRE INDIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, M. RANJAN MATHAI, LORS DE SA PRISE DE FONCTION LE 1ER AOÛT 2011 À NEW-DELHI
C’est un grand honneur pour moi d’assumer cette charge qui est très complexe et remplie de nombreux défis. Le Ministère des Affaires Etrangères appartient à la structure qui fait de la politique étrangère depuis l’époque du premier Premier Ministre de l’Inde. Mais nous devons être des gestionnaires scrupuleux et efficaces des politiques décidées par le Gouvernement et ce sera ma priorité. Nous sommes dans un monde de flux, nous devons être innovateurs et nous adapter à la situation telle qu’elle se développe mais dans le même temps, nous devons voir clair sur ce que sont nos priorités et nos intérêts nationaux, dont un grand nombre reste permanent. Il est évident que pour traiter des défis de politique étrangère, nous devons avoir une vision holistique des aspects politiques, stratégiques, économiques et commerciaux, culturels tout comme des aspects publics de notre image, en tant que pays. Nouvelles de l’Inde n° 403
J’aimerais également donner une priorité considérable à ce que nous nommons la dimension du service public, du travail de ce Ministère et des ambassades à l’étranger, et par leur biais je pense aux Services de Passeport et les Services Consulaires que nous rendons aux citoyens du pays. Je pense qu’il s’agit d’un domaine qui nécessite une importance particulière. Enfin ce ministère doit être administré en accord avec les règlements, nous avons un budget et un système de gestion qu’il faut aborder. Et je pense que nous devons aborder cela tout en gardant à l’esprit le moral du personnel qui y travaille. C’est donc ce que j’ai l’intention de faire et je ferai de mon mieux. Quels sont vos défis-clés en termes de politique étrangère ? L’ISI tente de sauver M. Fai, quels sont vos commentaires à ce sujet ? Je commencerai par mes défis et comme je l’ai clairement dit dans mes remarques en introduction, les défis consistent à s’occuper de notre politique étrangère et de sa portée par la diplomatie d’une manière holistique qui prenne soin de nos intérêts politiques et stratégiques, combine les intérêts économiques et commerciaux du pays et garde à l’esprit l’image culturelle du pays et la manière dont nous nous présentons dans le monde. Dans ce large cadre, il est clair que les principaux défis consistent à maintenir un domaine, si je puis m’exprimer ainsi, de coopération constructive dans le voisinage immédiat, c’est là le principal défi et je pense que ce sera l’une de mes tâches prioritaires.
Il est clair que nous devrons aussi être en lien étroit et développer la relation la plus coopérative et forte qui soit avec tous les grands acteurs mondiaux sur la scène internationale et en coordination avec d’autres Secrétaires de ce Ministère, nous devons garder en tête le besoin d’entretenir des relations très, très étroites avec les pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie centrale et d’Asie du Sud-Est et la région du Golfe. Je pense que s’occuper de tout cela sera le défi majeur. En ce qui concerne le Pakistan, je ne voudrais pas entrer dans la seconde partie de votre question mais j’aimerais dire que j’ai pris ces fonctions avec un mandat qui est celui que, nous autres Secrétaires Généraux des Affaires Etrangères, avons d’ouvrir la voie à un dialogue important avec le Pakistan, sur toutes les questions et il me tarde de coopérer avec le Secrétaire Général du Pakistan à ce sujet ; nous devons tenter de travailler pour restaurer la responsabilité et la confiance. Voici là la mission qui m’a été confiée et pour conclure, j’aimerais dire que le Secrétariat Général est autant une institution qu’un individu. Je poursuivrai cet effort, la continuité sera mon mot d’ordre. Allons-nous assumer que le dialogue composite avec le Pakistan est la voie de l’avenir ? Je pense que nous venons de l’exprimer, comme je l’ai mentionné, la mission porte sur le dialogue substantif sur tous les sujets d’intérêt commun. ❑ New Delhi er 1 août 2011 3
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FENÊTRE FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE INDIENNE LA CÔTE DE MALABAR Le miracle de Malabar La Côte de Malabar du Kerala. Façonnée par l’infinitude de la Mer d’Oman à l’ouest et bordée par des collines d’un vert luxuriant à l’est, il s’agit d’une formidable étendue de plages parfaites et de villes portuaires historiques, d’anciennes traditions de thérapie ayurvédique et de bien-être, de cuisine qui met l’eau à la bouche et de remarquables traditions culturelles qui confinent avec un réseau élaboré de backwaters enchanteurs et qui invitent le touriste dans quelquesunes des meilleures infrastructures. Ce n’est pas pour rien que le Kerala résume l’histoire de la brillante réussite du tourisme de l’Inde. Et si le Kerala est « le propre pays de Dieu », la Côte de Malabar doit être « le propre refuge de Dieu ». La Côte de Malabar est cette étroite bande de plaine côtière au sud-ouest de l’Etat du Kerala bercée entre le clapotement de la Mer d’Oman et les chaînes des Ghats occidentales arrosées par la pluie. C’est la partie bénie du continent indien, la première à recevoir les vents de mousson chargés de pluie, que tout le pays attend après l’été très chaud du sous-continent. Et bien après que les nuages aient été chassés vers d’autres parties de l’Inde, des gouttes d’eau tombent encore, à chaque coup de vent, des arbres au Malabar comme une bénédiction. Bien qu’historiquement le Malabar ne se réfère qu’à la partie nord du Kerala, à présent le terme est utilisé pour désigner l’ensemble de la côte de cet Etat. Cette étendue fut une porte historiquement populaire ouvrant sur l’Inde, accueillant des visiteurs depuis des temps immémoriaux. Les anciennes villes portuaires de Kozhikode, Kochi et 4
Kollam ont été les tremplins du commerce maritime de l’Océan indien depuis des siècles. Ceci a donné naissance à quelques villes hautement cosmopolites qui ont accueilli quelques-uns des premiers groupes de Chrétiens, Juifs et Musulmans en Inde et qui conservent encore aujourd’hui le charme de cette histoire vitale. Le malayalam est la langue la plus importante de la région ; l’hindouisme, l’Islam et le christianisme sont les principales religions. Ayant attiré des voyageurs depuis l’antiquité, le Malabar poursuit la tradition, en ayant passionné le voyageur contemporain et étant devenue l’une des principales destinations mondiales aujourd’hui. Qui peut résister à ses éléments magiques : le mélange troublant de plages argentées, d’anciennes forêts tropicales humides et de terre fertile ? La Côte de Malabar, c’est tout cela et davantage.
Les villes à travers les siècles Le patrimoine de la Côte de Malabar, ce n’est pas seulement des monuments isolés mais aussi un patrimoine vivant. Des siècles d’une culture urbaine prospère basée sur le commerce maritime in-
ternational ont fait que les villes que vous visitez aujourd’hui ont absorbé des influences grecques, arabes, romaines, juives, chinoises, hollandaises et britanniques. Centres d’excellence du point de vue culturel, religieux et culinaire, ils se nichent au milieu des champs de paddy, des plantations de caoutchoucs et d’anacardiers, de cocotiers, des forêts tropicales et bien sûr la mer. Si l’on commence par le Nord… Kasaragod, le district le plus septentrional du Kerala, est la terre des forts oubliés, Chandragiri, Hosdurg, Kumbala, Panayal, Bandaduka, leurs vestiges mélancoliques encore debout près de la mer. Le plus pittoresque de ceux-ci est le Bekal Fort dont l’histoire remonte au 12ème siècle. Le roi légendaire de l’Inde du sud, Tipu Sultan, l’a occupé avant de le perdre et de l’abandonner à la Compagnie Britannique de I’Inde orientale. Le grand fort domine la jolie plage de Bekal. Kannur est le siège d’un ancien art folklorique du nord du Malabar, le Theyyam. Le Theyyam est un rituel qui mêle culte, danse, musique et mime. Il est interprété en extérieur devant les sanctuaires en honneur Nouvelles de l’Inde n° 403
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aux divinités, avec des parures et des coiffes très spectaculaires. Au Temple de Parassinikadavu Muthappan, le Theyyam se joue tous les jours. Kannur possède également l’imposante citadelle portugaise du Fort St Angelo dont la silhouette massive se détache sur la Mer d’Oman. Il fut construit pas le premier vice-roi portugais de la région en 1505 et possède quelques anacardiers, qui auraient, diton, été plantés par les Portugais. Thalassery fut la première colonie britannique sur la côte de Malabar. Il demeure de cette période le fort de Tellicherry du 17ème en bord de mer construit par les Britanniques, avec ses remparts toujours massifs et apparemment imperméables. A voir aussi la mosquée Odathil Palli, vieille de 500 ans, construite selon le plan d’un temple hindou typique du Kerala. Ce qui est surprenant pour une mosquée est qu’elle ne comporte ni minaret ni dômes. A 5 km de là, à Kadiroor se trouve le Temple de Suryanarayan, dont la première structure remonte au 13ème siècle. Prenez le temps d’aller faire un tour à Mahé, ancien minuscule Comptoir français. Kozhikode (anciennement Calicut) fut jadis le siège du pouvoir du Malabar. C’est le lieu historique où Vasco de Gama découvrit l’Inde, la terre des épices, lorsqu’il débarqua sur la plage de Kappad en 1498. Kozhikode était alors la capitale du Nouvelles de l’Inde n° 403
puissant Zamorin de Malabar. La ville conserve des vestiges de l’époque du Zamorin, comme le bassin de Mananchiri et les mosquées de Jama’atpalli et Mucchandipalli. Ne ratez pas le vieux quartier arabe de Kuttichera ; la population musulmane de Kozhikode, que l’on désigne sous le nom de Mappilas ou la communauté Moplah sont des descendants des commerçants arabes d’il y a plusieurs siècles. Thrissur, la capitale culturelle du Kerala, est dominée par le Temple de Vadakkunatha. Ce temple aurait, dit-on, été bâti par le sage Parsuram lui-même, qui aurait conquis le Kerala sur la mer. Thrissur à la fin du 18ème siècle et au début du 19ème siècle était la capitale du grand roi Shaktan Thampuran, à qui l’on doit le plan de la ville et sa transformation en un centre culturel. Il a également introduit le célèbre festival Thrissur Pooram. Ce festival qui se déroule sur une durée de 30 heures pendant l’été, est connu pour ses processions d’éléphants caparaçonnés. Kochi (l’ancienne Cochin) conserve, aujourd’hui encore, les parfums épicés d’une autre époque quand son port était une ouverture internationale pour le commerce arabe, portugais, hollandais et britannique et le théâtre de la puissance coloniale. Kochi a accueilli des visiteurs étrangers depuis le 14ème siè-
cle et fut leur centre commercial, leur base militaire, un chantier naval, un centre pour le Christianisme. Le quartier du Fort historique de Kochi regorge de richesses culturelles avec ses églises portugaises, ses bâtiments hollandais et les vieux quartiers juifs et c’est l’un des lieux les plus évocateurs en Inde. Parmi ses joyaux, citons le Palais de Mattacanchery construit par les Portugais au 16ème siècle et présenté au Raja de Kochi ; la Basilique de Santa Cruz vieille de 500 ans avec sa façade gothique et son intérieur orné ; l’Eglise St Francis où Vasco de Gama fut initialement enterré en 1524 avant que ses restes ne soient transférés à Lisbonne et la synagogue de Pardesi, vieille de 400 ans avec son sol fait de tuiles peintes à la main venant de Canton, chacune présentant un motif différent. Vous pouvez voir les anciens filets de pêche chinois fixés sur des hampes de bois qui fonctionnent en porteà-faux, uniques au Malabar. Thiruvananthapuram (anciennement Trivandrum) signifie littéralement demeure d’Anantha, le serpent sacré du Seigneur Vishnou qui est la divinité qui préside la ville. La capitale actuelle était jadis le siège de la famille royale du royaume de Travancore. Sa magnificence peut s’apprécier dans le quartier du vieux fort avec ses forts, ses palais, temples et les agraharams. Le Temple de Sree Padmanabha Swamy construit dans le style kéralais traditionnel, domine la vieille ville. Ses parties les plus anciennes remontent au 11ème siècle.
Les plages : voisines de la mer L’expérience de la mer, du sable et du soleil de la côte de Malabar est l’un de ses charmes les plus attrayants ; cette côte abrite certaines des plus belles plages de l’Inde. La plage du fort de Bekal (Bekal) est un lieu spectaculaire qui vous plonge dans une ambiance parti5
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culière grâce à la présence enveloppante du Fort de Bekal situé sur l’eau. L’illumination le soir donne à la plage une atmosphère glamour irrésistible. La plage de Kozhikode (Kozhikode) est dotée d’un charme désuet avec son phare romantique et ses jetées qui s’effritent, vieilles de deux siècles. La plage de Cheral (à 45 km de la ville d’Ernakulam) qui borde l’île de Vypeen est charmante avec ses épais bosquets de cocotiers et ses filets de pêche chinois sur le front de mer. La plage d’Allapuzha (Allapuzha) est un lieu charmant et drôle avec sa vieille jetée d’il y a 137 ans et son phare. La plage de Varkala (à 54 km de Thiruvananthapuram) est le lieu favori des amoureux de la mer pour son côté retiré. Des bandes de sable lumineux et des falaises rouges dominent la Mer d’Oman et des arbres sur la falaise, vous pouvez observer les bateaux de pêche partis en mer. Varkala est célèbre pour ses sources d’eau minérale et ses massages. La plage est également un haut lieu de pèlerinage hindou avec l’ancien temple Shree Janardhan Swamy. La plage de Kovalam (à 16 km de Thiruvananthapuram) est peut être le site le plus célèbre de la côte de Malabar, considéré par le plus
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grand nombre comme l’expérience la plus agréable et inoubliable à vivre en Inde. Kovalam comprend trois petites plages en forme de croissant qui se suivent : Lighthouse, Hawah et Samudra. En dehors des vastes étendues apaisantes de sable, d’eau et de palmiers, on trouve également des centres de soins ayurvédiques, des centres de yoga et de méditation, des magasins et une vie nocturne également thérapeutique !
Ayurveda pour le corps, l’esprit et l’âme… L’ancienne tradition indienne de l’Ayurveda est une science holistique de traitement préventif et thérapeutique qui désintoxique et soigne, non seulement le corps mais aussi l’esprit et l’âme. Parmi les nombreuses méthodes de l’Ayurveda utilisant des herbes, de l’huile et des plantes médicinales, le massage ayurvédique du Kerala s’est taillé une réputation internationale. Des spas et des centres adaptés à tous les budgets, offrent des thérapies au long terme pour des maladies spécifiques, des soins réguliers de désintoxication et de régénération et des massages courts pour se relaxer. Pour obtenir une liste des centres ayurvédiques reconnus par le Département du Tourisme du Kerala et leurs coordonnées, vous pouvez vous rendre sur le site : www.keralatourism. org
La magie de la mousson Partager l’obsession nationale indienne ! Touristes et habitants du Kerala participent de la même façon à la mousson-mania. Le sud du Malabar est le meilleur endroit pour profiter des pluies de la première mousson et Kovalam est idéalement située pour voir les nuages arriver de la Mer d’Oman. Etre arrosé par la pluie et pareillement battu par le vent, tandis que la verdure autour de vous se fait de plus en plus verte, est une joie sans pareille. C’est aussi la meilleure période pour entreprendre des traitements ayurvédiques.
Les backwaters : une idée de croisière Votre dernier caprice est de flotter sur les eaux tranquilles, au moment même où la vie alentour se rapproche langoureusement et vous offre de temps en temps un aperçu avant de s’éloigner. Au Malabar, ce caprice peut devenir réalité. Louez un Kettuvallom, un de ces bateaux traditionnellement utilisés pour le transport du riz et convertis en bateau-maison et laissez-vous glisser sur les backwaters. Toute une gamme vous sera proposée, depuis le petit canoë jusqu’à de gros bateaux soigneusement décorés. Le voyage vous transportera à travers un réseau complexe de canaux et de lacs passant devant des villages, des champs et des plantations. Dégustez en chemin des plats de poissons traditionnels et du vin de palme ou toddy. Vous pouvez commencer votre croisière de plusieurs endroits : Kollam (à 71 km au nord du Thiruvananthapuram) ; bien 30% de cette ville historique est occupée par le lac Ashtamudi ce qui permet une belle expérience des voies d’eau. La traversée en bateau de 8 heures entre Kollam et Alapuzzha vous laissera toute votre vie des souvenirs. Alapuzzha est baptisée « la Venise orientale » avec ses canaux. Essayez de voir Nouvelles de l’Inde n° 403
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Aujourd’hui encore, vous pouvez déambuler dans les marchés ici pour y glaner des souvenirs à rapporter. La rue des Juifs à Kochin est célèbre pour ses antiquaires. A Thrissur, vous pourrez acheter des bijoux en or et des objets en métal à clochettes. Kottayam vous propose des saris et des mundus (tissus pour couvrir le bas du corps). Kozhikode est connue pour ses mousselines et les chips de banane.
Autres attractions
une course de bateaux. Kumarakom ( à 16 km de Kottayam) est un groupe de petites iles sur le lac de Vembanad. On y trouve le luxueux Taj Garden Retreat et les jolis Kerala Tourism Cottages pour des séjours sur les backwaters comprenant le bateau et la pêche. Kumarakom est également une réserve ornithologique et une promenade en bateau autour des îles permet d’observer de nombreux oiseaux.
Plaisirs des sens Un parfum de la culture locale agrémentera votre visite sur la Côte de Malabar et les villes du Kerala sont dépositaires de traditions vivantes de formes de théâtre dansé et d’arts martiaux. Assistez à une représentation de Kalaripayattu, ancien art martial du Kerala et soyez éblouis par les hommes armés exécutant d’étonnantes prouesses avec leur corps agile. Pour une expérience mémorable, rendez-vous à un récital de Kathakali et observez les artistes aux costumes sophistiqués raconter une histoire tirée de l’épopée du Mahabharata. Ou assistez à une représentation de Theyyam dans un temple.
Les Ghats occidentales qui bordent le Malabar à l’Est sont une partie tout aussi importante de la région que la mer. Les stations de montagne dignes de cartes postales et les forêts verdoyantes y abondent. Munnar (à 135 km de Kochi) est la station climatique la plus connue du Kerala. Les administrateurs britanniques du Sud de l’Inde avaient l’habitude de s’y rendre pour profiter du climat frais à une altitude salubre de 1500 mètres. La station est connue pour ses jardins de thé, brillants comme des émeraudes, qui couvrent les collines et offrent un formidable terrain pour la marche et le trek. La rencontre occasionnelle d’éléphants rend l’opération plus vivante. Jouez une partie de golf ou essayez-vous à la pêche à la truite, ou encore pique niquez dans le paysage serein du Barrage d’Anayirangal ou rendez-vous à la Top Station (32 km) d’où vous aurez un panorama superbe sur le Tamil Nadu voisin.
La réserve de Periyar (à 114 km de Kottayam et 190 km de Kochi), qui se situe sur les bords du lac Periyar est une occasion de voir des animaux sauvages dans un bel environnement de chaînes de montagne, de vallées, rivières et lacs. La réserve s’étend sur les Cardamom Hills dans les hautes chaînes des Ghats occidentales ce qui en fait une symphonie de forêts tropicales denses et toujours vertes qui abritent le tigre, le léopard, l’éléphant, le sambar, le gaur, le macaque à queue de lion et le langur des Nilgiris. Thekkady est la seule entrée pour la réserve de Periyar, à 186 km de Kochi et 4 km de Kumily. A côté de la visite de la réserve, organisez avec le Kerala Tourism Info Centre un tour des plantations de thé et d’épices aux alentours. Le Malabar a attiré ceux qui étaient à la recherche des fameuses épices indiennes pendant des siècles et ont rapporté des thés de différents types ainsi que des épices fraîches comme la noix de muscade, les clous de girofle, le poivre blanc et vert, le fenugrec… Ce sera comme de rapporter un peu du Malabar chez vous. La meilleure saison pour vous rendre sur la côte de Malabar est d’octobre à mars. C’est la saison la plus tempérée. En juin, la mousson atteint la côte, une période enchanteresse si vous voulez profiter de la pluie tout au long de la journée. ❑ Incredible India
Achats Pendant des siècles, des commerçants sont venus sur la côte de Malabar en quête de produits exotiques et de gains substantiels. Nouvelles de l’Inde n° 403
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L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE DE BOMBAY À HARDELOT Nouvelles de l’Inde avait consacré il y a quelques années un article à J.R.D.Tata, né le 29 juillet 1904. Le nom de J.R.D. Tata est résolument associé au Groupe Tata, empire de niveau international fondé par Jamsetji Nusserwanji Tata (1839-1904) qui avait compris bien avant l’heure que la mécanisation était la clé du progrès futur. Mais sans doute vous demandez-vous quel est le rapport entre la famille Tata et la station balnéaire d’Hardelot sur la côte d’Opale, entre Boulogne-sur-Mer et Le Touquet ? Nous vous invitons à le découvrir dans cet article. Une exposition intitulée « De Bombay à Hardelot… 50 ans de présence de la famille Tata » a présenté du 24 juin au 24 septembre l’histoire du lien privilégié qui a réuni ces deux lieux éloignés de plusieurs milliers de kilomètres. Mais commençons par remonter le temps jusqu’en 1900. A cette date, Hardelot demeure totalement inconnu. Ses forêts, ses dunes et sa plage sont encore à l’état sauvage. Le Britannique Sir John Whitley qui avait fait l’acquisition du château de Hardelot en 1897 et apprécie la beauté du site, projette de faire d’Hardelot une station balnéaire et un centre mondain du sport. Il acquiert 400 hectares qui s’étendent du château à la plage, construit un golf. Il fonde la Compagnie Hardelot, nomme l’architecte LouisMarie Cordonnier et réunit dans son Conseil d’Administration des industriels du nord de la France ainsi que des personnalités pari-
Statue de J.N. Tata
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R.D. Tata
siennes et étrangères, dont R.D. Tata de Bombay et le Duc d’Argyll d’Angleterre. Les premiers éléments du projet voient rapidement le jour : la digue et la promenade du front de mer, les hôtels, l’église, le bureau de poste, les courts de tennis et une vingtaine de belles villas de style anglo-normand et anglo-flamand. Très rapidement Hardelot devient une station fréquentée par des personnalités telles que Louis Blériot, Sir Thomas Lipton, Auguste Escoffier, entre autres. En 1913, Hardelot est classé comme « station climatique ».
Hardelot est construit en 1904 et un an avant, J.N Tata ouvre le Taj Mahal Palace Hotel à Bombay qui sera l’un des premiers signes du développement de l’industrie touristique en Inde. C’est à Londres que John Whitley, organisateur d’expositions internationales, rencontre R.D. Tata, cousin de J.N. Tata et l’invite à venir découvrir la station. Le fait est qu’en rejoignant le Conseil d’administration du projet anglo-français de Whitley, il confère à ce dernier un prestige international dans le contexte plus large de l’Entente Cordiale de Nouvelles de l’Inde n° 403
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1904. La période fait une place d’honneur à l’exclusivité telle qu’elle est représentée par la monarchie. R.D. Tata est surnommé « Le Prince Tata de Bombay ». La stratégie marketing de Hardelot adopte la même approche et devient « La reine des plages et la plage des reines ». En 1907, séduit par le site, R.G. Tata s’y installe avec sa femme Suzanne Brière, ou Sooni en raison de sa chevelure dorée et se fait bâtir une villa par Louis-Marie Cordonnier, la villa Paulette, en face des courts de tennis et de la plage de Hardelot. Le couple et leurs cinq enfants, JRD ou Jeh, Rodabeh, Sylla, Darab et Jimmy y passent les vacances d’été. Mais au total ce sera sept villas qui appartiendront à la famille Tata : la villa Paulette, les villas Geisha et Mousmé, India, Concordia et Nausary, du nom de la ville de naissance du fondateur de la dynastie Tata, J.N Tata, né à Navsari, sans oublier Les Charmilles. L’atmosphère qui règne à Hardelot est dynamique. La vie y est ponctuée de toutes sortes de rencontres sociales. Des compétitions de golf, des championnats d’aéroplages y sont organisés entre autres. Un tram électrique relie les différentes villes de la côte et les affaires commencent à animer l’avenue des Indes, aujourd’hui appelée Avenue Nouvelles de l’Inde n° 403
de la Concorde. Les Tata y avaient leur propriété commerciale. Si Suzanne Brière aimait la quiétude de sa ville Paulette, elle n’en était pas moins une pionnière, se risquant le 15 juillet 1913 à monter à bord de l’avion de Perreyon, détenteur à l’époque du record mondial en altitude. Ce genre d’exploit était plutôt réservé aux messieurs mais Suzanne Brière était une pionnière, elle avait déjà obtenu son permis de conduire en Inde où elle avait même participé à des courses. L’avenir a montré que ses passions ne manqueront pas d’influencer ses enfants et notamment J.R.D. Tata. Puis vint la Grande Guerre. De nombreux soldats indiens viennent renforcer les troupes britanniques positionnées dans le nord de la France. A Hardelot, l’Hôtel des Marmousets est transformé en hôpital et à Neufchatel, un hôpital pour chevaux est aménagé.
Les années 20 voient la fin de l’ère Whitley et l’implication à Hardelot de la première génération de la famille Tata. En 1921, la Compagnie de John Whitley est vendue aux enchères à une société anglaise. Ce changement signe le ralentissement du développement de Hardelot. R.D. Tata et Sooni Tata continuent à fréquenter la station mais ils ne sont plus très jeunes. Sooni Tata décède à Paris à l’âge de 43 ans, J.R.D n’a que 19 ans. R.D. Tata reçoit la Légion d’honneur en 1922 et décède en 1926 à l’Hôtel des Marmousets après avoir dansé avec sa fille. Il avait 70 ans. Il est enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise. Attachés à leurs souvenirs d’enfance, les enfants vont continuer à venir à Hardelot, notamment J.R.D. Tata qui est élevé entre la France et l’Inde. Il fait une partie de ses études au lycée Janson de Sailly. Né en 1904, il entre chez Tata and
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Sons en 1925 comme apprenti et sera élu Président du Groupe à l’âge de 34 ans, en 1938. Homme d’affaires hors pair connu pour ses principes éthiques, il conduira son groupe à passer de 620 millions de roupies à plus de 100 milliards. En 50 ans, les 14 sociétés sont regroupées et transformées en un conglomérat de plus de 50 entreprises industrielles sans compter un certain nombre d’autres sociétés. Tata se préoccupe du bien-être de ses ouvriers et introduit la journée de 8 heures dès 1912. Grand amoureux de la France, J.R.D. Tata fut également citoyen français jusqu’en 1929 et fit son service militaire dans la Vienne. Et petite anecdote, il comptait toujours en français ! C’est sans doute à Hardelot qu’est née la passion de J.R.D. Tata pour l’aviation. Enfant, il y vit les avions de Blériot décoller de la plage, de nombreux pilotes et ne fut certainement pas insensible au baptême de l’air de sa mère. Lui-même obtint son permis de vol en 1929 et ceci le conduisit à fonder la compagnie aérienne, Tata Airlines en 1932, filiale de Tata and Sons. Cette compagnie devint Air India en 1946, puis Air India International, en partenariat avec le gouvernement de l’Inde en 1948. Il fut nommé président d’Air India par le gouvernement et directeur du Conseil d’Administration d’Indian 10
Airlines, position qu’il va occuper pendant 25 ans. En tant que pilote, J.R.D. Tata effectua le premier vol de Tata Airlines de Karachi à Mumbai en 1932. Si les avions passionnaient Tata, ce dernier avait également plaisir à conduire de belles voitures. Et souvent, il quittait ses bureaux situés rue Lafitte à Paris et rejoignait Hardelot en Bugatti, cadeau qu’il avait reçu de son père, en cinq heures. Une lettre écrite en 1925 à son père raconte tout le plaisir qu’il a eu à effectuer le parcours même si il a dû changer une roue en chemin. J.R.D. Tata conserve d’Hardelot de précieux souvenirs d’enfance et il aime y recevoir ses amis.
Tout comme pour les avions, son intérêt pour les voitures le conduisit à une joint venture avec le fabricant automobile allemand Daimler Benz en 1954 qui résulta dans la production de plusieurs véhicules. Le premier moteur pour un véhicule commercial fut construit en 1977. Puis en 1986, ce fut l’arrivée des premiers véhicules commerciaux légers, Tata 407 et 608. Hardelot a subi les ravages de la Seconde Guerre mondiale, 80% des bâtiments sont touchés. Les propriétés des Tata ne furent pas épargnées comme un grand nombre d’autres. La reconstruction commence et la famille Tata se résoud à vendre ses propriétés en 1951, laissant derrière elle les souvenirs de jours meilleurs…. J.R.D. Tata demeura à la tête du groupe jusqu’en 1991. Après la Légion d’honneur, il recevra plusieurs distinctions indiennes, le Padma Vibhushan en 1957 et en 1992, la plus haute récompense de l’Inde, le Bharat Ratna. Il décède à Genève le 29 novembre 1993, deux ans après avoir s’être retiré des affaires du groupe. Sa dépouille a été immédiatement transférée dans le mausolée familial du Père Lachaise. L’histoire de la famille Tata se poursuit et le lien avec la France ne s’est pas éteint … comme en témoigne cette exposition qui rappelle une page de l’histoire qui relie les deux pays. ❑
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Souvenirs de Hardelot « Occasionnellement, un aéroplane de Blériot atterrissait sur la plage, pour la plus grande excitation de tous. Il était conduit par son chef pilote, Adolphe Pegoud, le premier homme à faire un looping. A partir de là, je fus désespérément fana des aéroplanes et décida que quoi qu’il arrive, un jour, je serai pilote », dit J.R.D. Août 1921, J.R.D. écrit des lettres à son père dans lesquelles il raconte : « … Récemment nous avons eu d’importants championnats de tennis à Hardelot auxquels j’ai participé en simples et en doubles mixtes avec Ginette Blériot. En simples, je suis tombé au second tour 6/0-6/0 ! Et ce n’était pas honteux du tout car l’homme qui m’a battu, a également battu tous les autres et fut le champion final du tournoi. Donc vous voyez ! En double mixte, nous sommes également tombés au second tout et cette fois aussi contre de très bons joueurs. Pas de chance, n’est-ce pas ? J’espère que je ferai mieux l’an prochain, si nous revenons à Hardelot… » Septembre : « Depuis près d’une semaine nous avons à Hardelot un temps de mi-été et je n’ai pas vu un nuage depuis cinq jours. Cela me rappelle un peu l’Inde à l’exception qu’il fait plus frais. La mer est merveilleusement calme mais froide et je nage comme un « enragé ». Quand j’irai en Angleterre, je voudrais suivre des cours de nage classique et régulière. » Il poursuit : « Nous sommes tous en très bonne santé et Darab a bronzé autant que nous et n’est pas loin d’être chocolat. Il a appris en une heure à peine à faire de la bicyclette et il en est fou. » Vienne, le 3 septembre 1925 « Papa chéri, … Je suis arrivé à Paris le jeudi 27 au matin. Je suis allé à l’appartement, me suis changé et suis allé chez les Scemamas ; Renée fut la première à partir pour Hardelot par le train. Max et moi avons suivi vers onze heures seulement en Bugatti. J’ai conduit presque toute la route. Jingo ! Je n’ai jamais eu autant de plaisir à conduire. C’est la première fois que je conduisais une voiture aussi excellente. En dehors d’une bougie que
nous avons changée, nous n’avons eu bien sûr aucun problème. Nous sommes arrivés vers les 4 heures à Hardelot au milieu de l’enthousiasme. Tout le monde était fou de la voiture. Mais personne autant que moi ! J’ai quitté Hardelot en train lundi à midi. Ces quatre jours m’ont naturellement semblé terriblement courts mais je suis parti le cœur léger comme je ne pouvais vraiment pas me plaindre après avoir passé autant de bon temps ! Sylla a dû rentrer hier avec les enfants et les Scemamas, pour partie en train et pour partie dans deux voitures. Edgar de Frontignan est rentré avec eux dans sa Citroên fermée. Les enfants étaient tous en bonne santé à Hardelot et bronzés. A mon idée, Dabeh semblait le plus en forme. Sylla n’a pas grossi. Darab et Jimmy sont bien eux aussi. Je pense que vous devrez forcer Sylla à rester un peu plus tranquille quand nous serons à nouveau ensemble. Elle ressemble terriblement à maman et est tout le temps en mouvement pour travailler ou jouer. Elle est certainement en bonne santé mais elle se fatiguera un jour. Elle n’admet pas que quiconque lui dise. (…) Une des choses que j’ai le plus aimées à Hardelot sans doute était la nourriture. Par Zeus, c’était épatant. Et j’ai mangé comme un cochon ! A Hardelot se trouvaient les Blériot (votre cher Simon à l’exception comme il était avec Hubby à Carlbad). Les Sirots bien qu’Hector ne venait que les week-ends ; Edgar de Frontignan. Les Sirots avaient prêté leur villa cette année, donc Madame Sirot séjournait chez les Blériot et les deux garçons avaient loué des chambres dans une villa près du bureau de poste avec Edgar dont les siens ont vendu leur villa. Cela montre que nous sommes tous fidèles à ce bon vieux lieu et j’espère que nos amis et nous-mêmes viendront toujours dès que c’est possible l’été dans ce vieux repaire de notre enfance et de notre jeunesse. C’est amusant, il y a très peu de distractions ici et pourtant nous nous amusons toujours. (…) » ©Ville et Office de Tourisme de Neuchâtel-Hardelot
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ÉLÈVES-INGÉNIEURS AU SOMMET ! AVENTURE HUMAINE ET MISSION SOLIDAIRE AU LADAKH ET DANS LE PARC NATIONAL D’HEMIS Et, puisque « la valeur n’attend pas le nombre des années… » les élèvesingénieurs de l’association « Cinq Sommets, Cinq Continents » de l’ENSI (Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs) de Bourges et leurs accompagnateurs sont de retour après un séjour de 3 semaines au Ladakh. Avec succès, ils viennent de concrétiser, haut la main, haut l’esprit, leurs différentes actions solidaires et d’atteindre des sommets en conjuguant toutes leurs ressources. Dix mois d’entrainement physique intensif et de préparation intellectuelle (*) qui ont porté leurs fruits, en ce mois d’août 2011. Depuis l’aéroport de Delhi, il leur a fallu trois nuits et trois jours entiers de bus et de jeep pour atteindre le Ladakh, chevauchant les flancs de l’Himalaya, l’une des plus belles montagnes du monde, parcourant la route magnifique et vertigineuse qui mène à Manali, traversant le Rothang Pass (3.940 m) puis franchissant deux des plus hauts cols - Takhlang-la (5350 m) et Lachlang-la (5065 m) , qui font de cette route l’une des plus élevées du monde… Nous les avons accueillis à Ley, capitale du Ladakh (3500 m), après ces interminables heures de voyages, d’at-
tentes et d’aléas, mais déjà l’enchantement des paysages splendides inscrits dans leurs yeux se reflétait dans leurs paroles élogieuses. Comme marqués à jamais par le sceau de l’Himalaya !... Car si les voies de l’Himalaya inspirent voyageurs et aventuriers, elles réservent aussi bien d’insondables secrets en tenant souvent tête aux puissantes machines de fer qui cherchent à les dompter ! Et quant à leurs muscles de chair mis rudement à l’épreuve, une bonne nuit réparatrice allait rendre à nos aspirants « ingénieurs au sommet » leur condition physique optimale !
Une immersion en altitude et en terre bouddhiste
Nos jeunes ingénieurs à l’œuvre
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Dès le matin, avec Khenrab Phuntsog, notre partenaire indien, fondateur de YAFCAD HNP - « Youth Association for Conservation and Development in Hemis High altitude National Park » - nous avions décidé de consacrer deux journées entières à la visite des palais, des forts et des monastères. Basgo,
Shey, Hemis, Thiksey, Alchi, Likir… autant de noms qui se déclinent dans la splendeur des architectures aussi grandioses que solitaires ! C’était non seulement un prétexte pour s’acclimater à la haute altitude (entre 3500 et 4000 mètres), mais ce fut surtout l’occasion de prendre la mesure de cette civilisation ancestrale, toujours très vivante au Ladakh : un désert en Himalaya où, depuis des millénaires, les hommes ont édifié une culture bouddhiste ancrée dans la pierre, sculptée dans la statuaire et préservée par les motifs de l’iconographie des « mandalas » et les « thangkas » qui nous révèlent toute la profondeur de cette spiritualité du lamaïsme, héritée du bouddhisme tibétain. Comment, en effet, aurait-il été possible de partir dans les villages installer les panneaux photovoltaïques ou d’aller reconstruire des canaux d’irrigation, qu’un drame climatique avait totalement détruit l’été dernier, sans s’être initié aux formes les plus étonnantes de l’art Nouvelles de l’Inde n° 403
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Après 6 jours de marche, au pied du Kang Yatse (5.500 m)
mettre l’écoulement de l’eau. Un bien tellement rare dans cette région quasi-désertique et si essentiel tant pour l’irrigation des cultures vivrières que pour la consommation journalière ! Quant à nous, longeant le Zanskar, tumultueux affluent de l’Indus, nous prenions la direction de la Vallée de la Markha et des villages de Chilling et de Skiu pour réaliser des actions auxquelles nos jeunes futurs ingénieurs, accompagnés de quelques ingénieurs frais émoulus de l’ENSI et expérimentés s’étaient initiés. Mais, lorsque nos amis Ladakhis mettaient la main à la pâte pour trouver des solutions (issues du système D ladakhi) dès plus adaptées à toutes les difficultés ou aux imprévus, même les plus experts de nos ingénieurs étaient simplement admiratifs !… En moins d’une semaine, les panneaux furent montés
©Photo Antoine Levy
et de la spiritualité bouddhistes ? Les explications limpides de Khenrab qui tentait de donner sens au foisonnement des images et des symboles, faisaient germer des questions dans toutes les têtes, mais dans le silence intimiste du « Lhakhang », sanctuaire clair-obscur où, drapés dans leur tunique grenat, les lamas méditent en murmurant à haute voix des « mantras », nos esprits occidentaux ultimement s’apaisaient... Nourris de cet imaginaire d’une culture où les valeurs de tolérance, de compassion et d’interdépendance entre les êtres sont essentielles, nos étudiants avec lers accompagnateurs (anciens étudiants désormais ingénieurs, personnels de l’administration et de l’ENSI, enseignantchercheur de l’Université de Haute-Alsace, sans oublier André Thierry, notre précieux pompier à l’international). Et puisque nous avions appris que tout est impermanence, il fallait déjà se quitter le lendemain matin, après avoir soufflé dans la nuit étoilée les bougies des gâteaux pour quatre anniversaires… Un groupe de dix partait pour une semaine, en direction du sud, dans le village de Domkhar, travailler avec les villageois et l’association LSTM (« Ladakh Society for Traditional Medicines ») afin de reconstruire, pierre après pierre, des murets et des canaux d’irrigation qui, au bout d’une semaine, allaient per-
Les purificateurs d’eau sont installés au village de Skyu (Parc national d’Hemis)
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dans les deux villages et les systèmes de purificateur d’eau installés : personne n’a lésiné sur les choix de qualité quant aux appareils – qui fournissent 1200 litres d’eau potable à l’heure- et c’est avec gratitude que nous pensions alors à nos partenaires lointains (Mairie de Bourges, Conseil Général, Conseil Régional, ENSIB, etc..) qui, d’emblée, convaincus par la qualité du projet s’étaient montrés très généreux. Premiers pas accomplis pour résoudre les problèmes de pollution des bouteilles en plastique qui jonchent les sentiers de vallée de la Markha et du Parc national d’Hemis, un parc de haute altitude très fréquenté par le tourisme et qui désormais va pouvoir tendre vers un objectif qu’il s’est fixé pour un futur proche : « zéro degré pollution » !
Ingénieurs ingénieux : le monde futur appartient à ceux qui… s’élèvent tôt ! Mais, comme en Himalaya, après l’effort vient… encore l’effort d’une autre nature, chacun se préparait désormais à une semaine de trek, en compagnie de 20 petits chevaux, aux pieds sûrs, des porteurscuisiniers et des guides Ladakhis. Dans un cadre austère et sublime, il fallait marcher à raison de 7 à 8 heures par jour dans un paysage minéral. Et bientôt la question de l’ascension du Kang Yatse (6400 m) qui taraudait les esprits 13
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©Photo MJ Guézennec
devint imminente. L’attraction de la haute montagne faisait de plus en plus sentir sa puissance, l’altitude rendait le souffle court, tout comme l’atmosphère glaciale des petites heures de la nuit saisissait au réveil nos jeunes et moins jeunes marcheurs, tous solidaires et très courageux. « La prudence et cette exigence de lenteur constante et mesurée dans la progression pour l’ascension » furent pour David, jeune ingénieur -promo ENSI 2002- qui avait participé à la précédente expédition de l’ENSI « Kilimandjaro 2007 », « la clé de leur réussite ». Aurélien témoigne « On commence, dit-il, la montée pour aller au pied du glacier. Le froid intense, l’obscurité et la fatigue dues à l’ascension ne manquent pas de nous saper le moral mais nous parvenons malgré tout à aller jusqu’à 5500 mètres, au pied du glacier ». Et Carine (secrétaire de direction) - qui fut avec Michelle (ingénieur environnement), les conseillères culinaires auprès des villageoises pour leur apprendre à confectionner la confiture d’abricot - une ressource si abondante dans les vergers du Ladakh qu’il faut valoriser confie : « nous avons bravé des conditions météorologiques de temps en temps capricieuses (pluie, vent, neige, soleil) et sur des sentiers souvent périlleux… », mais bientôt leur joie déborde : « Partis de notre camp de base (5000 m d’altitude) à 3h du matin par une nuit de pleine lune, sous la neige et le froid, la respiration se faisant de plus en plus difficile, nous marchions dans les pas de notre
Rencontre du Zanskar et de l’Indus, nous prenons la direction de Chilling
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Domkar, action solidaire pour la reconstruction des canaux d’irrigation
guide…et bientôt, nous fûmes récompensés de nos efforts par un magnifique lever de soleil, les drapeaux de prières tibétains flottant à l’horizon !”. Laissons le dernier mot à Alexandre qui réussit, en compagnie de Jean-Marc Margot alpiniste expérimenté, chef de l’expédition « Kilimandjaro 2007 » et responsable de la vie étudiante à L’ENSI - l’ascension du Stok Kangri (6100m) : « Ce qui est fascinant dans une ascension, c’est la capacité de l’esprit à se détacher du corps. Cette magie s’opère grâce à la pureté et avec toute la générosité de la nature. Une fois descendu, confie-t-il, tu te sens comme vide et à la fois plus vivant que jamais. Tu ne sais toujours pas ce qui te pousse à faire cela, mais déjà tu sais que tu recommenceras… ». Triomphe sur soi-même, victoire avec et grâce aux autres… tandis que le moment du départ s’annonçait et, après une dernière journée passée à Ley, il fallait penser à préparer de petits exposés sur les différents projets qui allaient être présentés à l’ambassade de France à Delhi. Ce fut, pour tous, le temps d’un partage chaleureux que François avait parfaitement orchestré, avec les camarades de sa
promo, pour être une fois de plus à la hauteur - et cette fois en anglais !... - devant quelques personnalités de l’ambassade de France qui les ont accueillis et ont organisé cette soirée de rencontre avec des étudiants des meilleures universités et des plus prestigieux IIT (Indian Institutes of Technology) de Delhi. Déjà quelques liens se tissaient et des échanges se poursuivaient dans le Hall de l’ambassade autour d’un verre de l’amitié «une soirée, dans un lieu d’exception, qui s’est conclue par une rencontre dans une très bonne ambiance avec les étudiants indiens et français très ouverts et avec qui nous avons réellement pu échanger » affirme François. Mais oui, après tant d’efforts, vient toujours la joie d’un réconfort !... ❑ Mireille-Joséphine Guézennec Ecrivain, reporter et indianiste, « marraine » du projet « Cinq Sommets, Cinq Continents » : LADAKH 2011 (*) Le projet « LADAKH 2011 » « Un projet solidaire et sportif conduit par les élèvesingénieurs de l’ENSI » MJ Guézennec, avait été présenté dans les « Nouvelles de l’Inde » - N° 401 (Janvier-Février 2011).
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AUTRES FACETTES DE L’INDE Dix principes pour se maintenir en bonne santé LA JOURNÉE AYURVÉDIQUE IDÉALE Préventive autant que curative, l’Ayurveda est la plus ancienne médecine au monde : 6.000 ans d’âge, voire plus. En sanskrit Ayur signifie « la vie » et Veda « la science » ou « la connaissance » ou « l’étude ». L’Ayurveda, science de la vie, trouve son origine dans le Kerala (sud-ouest de l’Inde). Elle constitue une philosophie autant qu’une manière de vivre, incluant le comportement quotidien, la diététique, l’hygiène, le yoga, la méditation, une pharmacopée naturelle, et même plusieurs arts martiaux. Les principes ayurvédiques sont basés sur l’équilibre et l’harmonie entre Vata (espace et air, énergie du mouvement), Pitta (feu et eau, énergie des émotions) et Kapha (eau et terre, énergie de la stabilité). Ces trois énergies nous animent et mêlent intimement le corps et l’esprit. A l’heure des bonnes résolutions de la rentrée, découvrez dix moyens ayurvédiques de vous forger une santé de fer. C’est facile, naturel et quasi gratuit : pourquoi se priver ?
1 - Un réveil en douceur. Choisissez un réveille-matin à la sonorité peu agressive pour vous réveiller en douceur. Gardez les yeux clos. Sortez lentement du sommeil. Chauffez-vous les mains en les frottant l’une contre l’autre, posez les paumes sur les yeux, le haut des doigts appliqués sur le front, et restez dans cette position jusqu’à ce que la chaleur se diffuse. Vous ne sortirez plus du lit avec des « petits yeux carrés pleins de grains de sable ». Au contraire, vous porterez un regard enthousiaste sur la journée qui s’annonce. 2 - Un verre d’eau chaude le matin à jeun. Etirez-vous, baillez profondément, levez-vous lentement, commencez par aller éliminer urine et selles, rejoignez la cuisine et branchez votre bouilloire ! Un verre d’eau chaude le matin à jeun, additionné un jour sur deux de quelques gouttes de citron et d’un soupçon de miel, sera une bénédiction pour le système digestif et le système urinaire. Ce véritable médicament selon l’Ayurveda a l’effet d’une bonne douche ou d’une bonne mousson, il débarrasse l’estomac des toxines qui subsistent après la digestion de la veille. Les organes recommencent à fonctionner harmonieusement. Quant au citron, c’est le seul agrume bourré de vitamine C qui n’est pas acide dans le système digestif. Basique, il apaise, nettoie et purifie. Avant le petit déjeuner, il est excellent de pratiquer une dizaine de minutes de yoga lent et méditatif pour continuer à réveiller tous les muscles de votre corps. Il est temps de savourer votre petit déjeuner. 3 - Veillez à la régularité de l’heure des repas, pour que vos organes soient prêts à fonctionner
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presque machinalement. Le petit déjeuner d’abord : prenez-le dans le calme, et veillez à ce qu’il soit moyennement copieux et le moins sucré possible. Le déjeuner sera le repas le plus copieux de la journée, entre 12h00 et 13h00, tandis que le dîner, aux alentours de 19h30, sera plutôt léger pour que la digestion soit pratiquement terminée lors de l’endormissement (respectez un délai de deux heures entre la sortie de table et le coucher). Selon l’Ayurveda, après un repas, l’estomac doit contenir 1/3 de solide, 1/3 de liquide… et 1/3 de rien ! Autrement dit, il n’est guère indiqué de s’empiffrer goulûment, sous peine de somnolence pendant les digestions. A partir de 17 heures, diminuez l’intensité de vos activités, pour glisser progressivement et tout naturellement vers le sommeil – on s’occupe alors de sa famille, s’adonne à la musique ou à la lecture. 4 - Endormez-vous bien avant minuit. Avant minuit, les heures de sommeil comptent presque double. Ce sont en effet les heures les plus favorables au sommeil. Si vous 15
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éteignez la lumière à 22 ou 23 heures, votre sommeil sera beaucoup plus réparateur. Pour ceux qui « vivent la nuit », soit par devoir, soit par goût, sachez tout de même que le sommeil diurne est de qualité très moyenne… et génère du poids. 5 - Pour gérer vos émotions et lutter contre le stress, quelque soit le repas, mâchez longuement vos aliments. L’estomac a un rôle primordial. Il assure le bon fonctionnement des muscles et de la peau. Il absorbe et gère toutes les émotions, le trac et les soucis. « J’ai un poids sur l’estomac » : combien de fois avez-vous entendu cette phrase ! Ne perdez pas de vue que l’estomac assure également la digestion. Il est impératif de s’en faire un allié. « MÂCHEZ ! MÂCHEZ ! MÂCHEZ ! » Je martèle en permanence ce conseil à mes visiteurs ; c’est la base de l’équilibre et de la santé, particulièrement pendant les périodes agitées.
Mini boîte à malice Voici deux ou trois astuces typiquement ayurvédiques qui facilitent la vie. Si vous avez des pellicules fréquentes, massez-vous deux ou trois fois par semaine le cuir chevelu avec du yaourt nature. En cas de brûlure, appliquez du miel sur l’épiderme. Mâchez des clous de girofle (et mâchez très consciencieusement toute votre nourriture) si des soucis de peau vous contrarient (eczéma, psoriasis, acné). Avant de vous Quand on bombarde l’estomac de bouchées non suffisamment broyées et non imprégnés de salive, la digestion se fait dans des conditions déplorables. De ce fait, des déchets non-évacués s’accumulent et finissent par générer des toxines qui sont libérées dans le corps, provoquant fébrilité, angoisse, ou mauvaises graisses et prise de poids. Ce n’est pas tout. En venant
doucher, pratiquez chaque jour un auto-massage à l’huile de sésame*, la plus anti-oxydante des huiles. Appliquée sur le visage elle évite la formation des rides. Puis, sur les épaules, le bas du dos, les pieds et toutes les articulations, elle prévient l’arthrose (quelques gouttes suffisent, ne vous renversez pas la bouteille sur le corps !). *à l’huile d’olives parfumée à la lavande en cas d’allergie au sésame
perturber le fonctionnement d’organes sains au départ, ces toxines créent lentement mais sûrement les conditions de maladie graves. 6 - …et marchez après chaque repas ! Respirez profondément ! Allez embrasser quelques arbres pour profiter de leur énergie ! Promenez-vous à l’extérieur cinq ou dix minutes chaque fois que vous sortez de table, ce n’est pas du temps perdu. Avec plus d’oxygène dans le corps, vos cellules fonctionneront mieux et vous digèrerez beaucoup plus facilement. Vous ressentirez plus de légèreté et d’énergie toute la journée ; le soir venu, votre endormissement et votre sommeil seront de meilleure qualité. A l’inverse, une plâtrée de pâtes en sauce juste avant de se coucher, c’est l’assurance d’une mauvaise digestion car le corps s’engourdit quand on dort…De plus, si l’on digère en dormant, le sommeil sera de moindre qualité à cause de l’énergie nécessaire pour digérer. Et vous vous éveillerez fatigué. 7 - Privilégiez les légumes, les fruits et le curcuma. Pour équilibrer votre nourriture, régalez-vous de légumes frais ainsi que de sucres lents (riz, pâtes) pendant les repas. Consommez souvent des fruits, mais seulement entre les repas pour faciliter leur digestion et profiter de toutes leurs vitamines. Evitez le gras, le frit et surtout le
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piquant (le wasabi si la table est japonaise, l’harissa dans le couscous, etc…) Parsemez vos plats de curcuma pour calmer l’anxiété et le stress. Si vous êtes fan de chocolat et de son magnésium qui soutient le moral, fuyez le chocolat au lait et le chocolat blanc, beaucoup trop gras, et optez pour le chocolat le plus noir possible : un carré par jour, c’est la dose idéale. Proscrivez totalement le café au lait, si lourd à digérer. Et surtout, avant chaque bouchée, regardez avec envie le contenu de votre assiette. Cette envie est synonyme d’amour et de reconnaissance ; ce que vous vous apprêtez à avaler est indispensable à votre vie. Comme l’esprit et le corps sont reliés en tout, le cerveau va entamer un dialogue avec l’estomac et les glandes salivaires : « Allez, au boulot ! La nourriture arrive ! ». Soignez particulièrement la première bouchée, jusqu’à en faire de la bouillie : cela amorce une bonne digestion. La salive contient tous les sucs gastriques nécessaires à la digestion. Pour cette raison, ne vous nourrissez jamais devant la télé ! Hypnotique, elle capture votre attention, vous salivez beaucoup moins, voire pas du tout, votre estomac ne s’attend absolument pas à absorber une montagne de travail. Et n’assure donc pas une bonne digestion ! 8 - Décrétez le bonheur ! Acharnez-vous à trouver du contentement en tout. Voltaire avait peut-être des notions d’Ayurveda à l’esprit lorsqu’il déclara : « J’ai décidé d’être heureux car ça maintient en bonne santé ! » Evitez les films violents ou les jeux vidéo le soir : contrairement à ce que vous prétendez, ils ne vous détendent pas. Chantez au moins une fois par jour à haute voix (sous la douche ou dans votre voiture si vous craignez de choquer l’une ou l’autre oreille voisine), et baillez volontairement trois fois par jour, car c’est un geste de yoga fort efficace pour gérer son stress. Massez-vous le cuir chevelu à Nouvelles de l’Inde n° 403
l’huile de sésame au moins une fois par semaine : vous atteindrez une détente absolue*. 9 - Méditez 5 minutes chaque soir, les pieds plongés dans une bassine d’eau chaude dans laquelle vous aurez dissous une poignée de gros sel marin. Pensez avec délice aux bonnes choses de la journée, analysez la cause des affaires négatives et chassez-les dans l’eau. Ni livre, ni TV, ni téléphone portable pendant ces 5 minutes. C’est un moment de paix, pour se retrouver soi-même et laisser son esprit gambader librement. Votre sommeil sera d’autant plus paisible… 10. Pensez à faire du bien à autrui ! Lors de mes classes ayurvé-
diques, mon professeur, le Dr Jagdish Bhutada, insistait sur la pratique d’actions caritatives fréquentes. Il s’y tient quant à lui résolument. Chaque mois il réunit une équipe de médecins ayurvédiques. Tous s’entassent dans une voiture, chantent des mantras tout au long des trois heures de route et s’en vont dans un village très pauvre, situé au cœur du Maharashtra. Ils y soignent gratuitement 500 personnes démunies et leur délivrent quelques poudres bienfaitrices, le tout en une seule journée. J’y ai participé plusieurs fois, c’est hallucinant. Un jour je vous racon❑ terai cette expérience. Eric Bhat
Eric Bhat : « Serviteur de l’Ayurveda ! » Du sang indien coule dans ses veines puisque son grand-père paternel était originaire de Pune dans le Maharashtra. Longtemps journaliste, Eric Bhat s’est passionné pour l’Ayurveda en découvrant l’aspect préventif de cette médecine ancestrale. Dès lors, il n’a eu de cesse de s’y consacrer professionnellement, une bonne formation de thérapeute en Inde à la clef (il est diplômé du centre Kaivalyadhama de Lonavala). Eric Bhat prodigue les soins ayurvédiques et réflexologiques à Paris (15e). Attaché au développement populaire de l’Ayurveda en France, il consacre à cette discipline une émission de radio sur Internet (« Viva l’Ayurveda »). Il consent une réduction aux étudiants et aux demandeurs d’emploi. eric.bhat@free.fr 17
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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR KUCHESAR ET UNCHAGAON : DEUX FORTS PRÈS DE DELHI POUR UN AGRÉABLE SÉJOUR En partant de Delhi en direction de Moradabad dans l’Uttar Pradesh, à seulement 6 ou 7 kilomètres et quelques de la route nationale, près de Hapur, se trouve Kuchesar à une distance totale d’environ 80 km. Sa particularité est d’avoir l’un des derniers et rares forts de boue du pays. Le lieu de Kuchesar est tranquille et vous vous trouvez dans un bel environnement. Roulez à travers les champs de canne à sucre qui ondulent et vous tomberez soudain sur le fort d’allure royale, entouré d’une verte et luxuriante végétation. Des gardes en habits royaux se tiennent aux portes tels des sentinelles, comme ils devaient le faire en des temps révolus lorsque des personnages royaux résidaient ici. Lorsque vous entrez à l’intérieur, vous avez l’impression que vous avez remonté le temps et que vous êtes entré dans un autre siècle. De jolies lampes occupent les moindres fentes et recoins conférant au lieu un air féérique lorsqu’il fait nuit. Le matin, vous vous réveillez avec une belle vue sur les remparts du fort et tandis que vous sirotez votre tasse de thé dans la cour, vous vous sentez, sans aucun doute, l’âme d’un roi. Le jaune est la couleur dominante puisque les remparts et le reste à l’extérieur sont entièrement faits de boue. Lors de la chute de la dynastie moghole et l’arrivée des forces coloniales britanniques, le fort a subi de nombreux changements et certains sont assez visibles.
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Auparavant, le lieu était très boisé et des bandits contrôlaient le lieu, rendant la vie difficile aux habitants. C’est alors que les anciens chefs Jat ont construit le fort au 18ème siècle pour affaiblir la menace des maraudeurs puis plus tard, des Britanniques. Le fort en boue a été bâti avec sept tourelles pour se défendre contre les attaques des canons britanniques. Aujourd’hui le fort est un lieu de retraite intéressant. Vous pouvez faire un tour en char à bœufs à travers les champs environnants. Si vous continuez à travers les rangées d’arbres à neem, vous arrivez jusqu’à des bergers qui surveillent des chèvres, une scène rurale typique. Le fort de boue est à seulement 24 km du Gange, une autre excursion d’un jour. Emportez un piquenique et prenez un jour pour visiter le Brij ghat sur le Gange et vous promener parmi les champs et les vergers de manguiers. Une pause au fort de boue de Kuchesar (un hôtel du Patrimoine) peut être bien reposante. La nourriture y est bonne, alors détendezvous et profitez-en. Pendant votre séjour à Kuchesar, pourquoi ne pas aller un peu plus loin à Unchagaon (empruntez la nationale de Moradabad). A Unchagaon, vous trouve-
rez une délicieuse haveli au charme « ancien ». Elle est appelée par euphémisme le Fort d’Unchagaon. Cette haveli a été restaurée de façon charmante et aménagée pour une belle et confortable échappée. Le dimanche, un bazar hebdomadaire coloré se tient ici. C’est un endroit parfait pour flâner et dénicher quelques babioles sur le marché. C’est une très bonne façon de passer un week-end à paresser, loin de l’effervescence et de l’agitation des grandes villes. Pour plus d’informations, contacter le Department of Tourism, Uttar Pradesh, Rajarshi Purshottam Das Tandon Paryatan Bhavan, C-13, Vipin Khand, Gomti Nagar, Lucknow, U.P. - Tel.: +91-522-2308916, 2308017 - Fax: +91-522-2308937, E-mail: upstdc@up-tourism.com ou yatrup@bnsl.in et le site http:// www.up-tourism.com ❑ Deepti Bhagat India Travel Online Vol XIII No. 15
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ches de couleurs brisent cette monotonie lorsque des villageois aux vêtements colorés sont en vue. Avant d’arriver au fort, les collines sans végétation et les dunes de sable se font plus nombreuses. Ce n’est pas un très grand fort mais il est imposant tout de même. Il a été restauré et mérite bien une visite. Depuis sa terrasse, vous avez une vue d’ensemble. La vue qui s’offre à vous est simplement celle des ruines du village de Khabha dispersées un peu partout au pied de la colline. Seul un temple délabré se dresse toujours au milieu des ruines comme si Dieu veillait sur sa propre maison. Une chose est restée, la verdure autour de ce lieu, grâce au génie de l’agriculture du clan Palwal. Les Palwal avaient apparemment découvert une méthode unique pour cultiver du blé et des légumes dans le désert. Peut-être la terre de leurs villages était-elle située sur une couche de gypse. Une telle terre lorsqu’elle se remplit d’eau de pluie peut retenir l’humidité pendant longtemps et la rendre cultivable.
www.rajasthan.gov.in/rajgovt/pdfs/tourism/Khabha.pdf
Une promenade à travers le village en ruine possède un charme inquiétant. Les rues en mauvais état ont des pierres posées les unes sur les autres qui créent des murs sans aucun ciment ou mortier. La rue principale conduit au temple. Le temple est une simple pièce en grès sculpté. Il est relativement intact si ce n’est une partie du toit qui s’est effondrée. Le sanctuaire est évidemment, on s’y attendait, Nouvelles de l’Inde n° 403
© www.rajasthan.gov.in/rajgovt/pdfs/tourism/Khabha.pdf
Khaba est l’un des deux villages médiévaux désertés des Brahmanes Palwal. Il se trouve à seulement 20 km au sud-ouest de Jaisalmer au Rajasthan. Il a un fort imposant qui a été restauré. Si vous passez une nuit à camper au pied des dunes de sable Khuri, vous serez transporté dans un lieu sorti tout droit des Mille et Une Nuits ; des dunes dorées, des chameaux pour le transport et une enclave pour la tente. Vous devrez vous pincer pour vérifier que c’est bien le monde réel et non un rêve. Les brahmanes Palwal y avaient construit huit villages qu’ils ont abandonnés il y a des siècles. Les villages désertés de Khaba et Kuldhara ont un charme particulier. Le folklore, les faits et les légendes sont bien sûr étroitement mêlés et vous vous demandez vraiment ce qui s’est passé et à quoi vous attendre en vous mettant en route pour ces ruines mystiques que l’on atteint par une route étroite, qui relie les nombreux villages éparpillés à travers le désert du Thar. Vous traversez de minuscules villages d’à peine vingt maisons, si ce n’est moins, entourés de petites collines arides et de dunes de sable. Sur des kilomètres, tout ce que vous voyez ce sont des cactus, des buissons sauvages et du sable. Quelques ta-
www.rajasthan.gov.in/rajgovt/pdfs/tourism/Khabha.pdf
LE VILLAGE INEXPLORÉ DE KHABA DANS LE RAJASTHAN
vide. A-t-il été pillé ou les Palwal ont-ils emporté leurs idoles avec eux lorsqu’ils ont déserté les villages ? Si vous voyagez au-delà de Khaba, vous rejoignez le village abandonné de Kuldhara qui a été transformé en site historique. Quand vous arrivez au village de Kuldhara, vous pouvez entendre des notes jouées au morchang (un instrument à une seule corde). Cet air triste résonne et se répercute dans le désert, peut-être une chanson sur les nomades et les chameaux ou peut-être sur les Palwal qui ont abandonné leur village pour disparaître à jamais et devenir de simples personnages d’arrière plan dans l’histoire. Pourtant ils ont créé un désert florissant et ont laissé leurs empreintes dans les sables du temps, des empreintes qui ne sont pas tout à fait effacées et laissent les visiteurs voir et imaginer le pourquoi et le comment. Pour plus d’informations, contacter l’Office de Tourisme du Rajasthan, Government Hostel Campus, Paryatan Bhawan, M.I. Road, Jaipur 302001, Rajasthan. Tél : 91 141 5110595-7, Fax : 91 141 5110591, Email : trcjaipur@rajasthantourism.gov.in et site web : http:// www.rajasthantourism.gov.in ❑ Deepti Bhagat India Travel Online Vol XIII No. 17 19
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• Le Kerala est un État de l’extrême sud-ouest de l’Inde. Il est bordé par un littoral qui s’étend sur 590 km et 44 rivières le parcourent. Les Etats limitrophes sont le Karnataka au nord et le Tamil Nadu à l’est. Il est surnommé « le pays même de Dieu ». Il compte 14 districts administratifs. • L’État du Kerala a été créé le 1er juillet 1949. Il était alors composé des villes de Travancore et de Cochin. Le 1er novembre 1956, la ville de Malabar qui avait été dans un premier temps annexée à la province de Madras, est passée dans l’État du Kerala suite à la loi concernant la réorganisation de l’État. • Capitale : Thiruvananthapuram (Trivandrum). • Langue principale : le malayalam. Les autres langues les plus utilisées sont l’hindi, l’anglais et le tamoul. • Religions : hindouisme, Islam, catholicisme, judaïsme. • Superficie géographique : 38 863 km2 avec 400 000 hectares d’eau. • Population : 31,84 millions d’habitants (recensement de 2001). Densité de population : 819 habitants par km2.
Introduction Le gouvernement s’est fixé un objectif de croissance annuelle de 8% pour le onzième plan quinquennal de la période 2007-2012. Afin de réaliser ce taux de croissance, le gouvernement souhaite se concentrer sur les infrastructures telles que les ZES (Zones Économiques Spéciales) et solliciter les investissements vers le secteur tertiaire. 20
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Le Kerala en bref
Intérieur du bâtiment NILA au Technopark, Trivandrum (Thiruvananthapuram)
Certains secteurs portent en eux un avenir florissant : le secteur des produits miniers, l’agriculture et l’horticulture, les industries de transformation alimentaire, les industries traditionnelles, automobiles de même que les produits de la mer. La prospérité économique est accentuée par le P.I.B. de l’État qui s’élevait sur la période 2008-2009 à 41,3 milliards de dollars. Au cours de ces 10 dernières années, le Kerala est l’État qui a rencontré la plus forte croissance de son P.I.B. Les secteurs conduisant l’économie sont les secteurs tertiaire (commerce, hôtellerie, biens immobiliers, transports et communication) et secondaire (manufacture, construction, électricité, gaz et eau). Le tourisme est l’activité majeure de la région sachant qu’il constitue 8% du PIB. L’État est un exportateur de taille. Par le passé, celui-ci était réputé pour ses importantes exportations de thé, de noix de cajou, de produits de la mer, de produits à base de fibres de noix de coco, d’épices et de café.
Le revenu moyen par habitant est supérieur à la moyenne nationale, tant pour les foyers vivant en ville que ceux appartenant à un environnement plutôt rural. De nombreux experts ont cité le remarquable développement du secteur social de l’Etat en soulignant que l’accomplissement du Kerala montre que le bien-être de la population peut être amélioré, les conditions sociales, politiques et culturelles transformées même avec de faibles niveaux de revenus si l’on a une action publique appropriée. Thiruvananthapuram, Kochi et Kozhikode sont les trois villes les plus importantes du Kerala avec plus de 58% de population urbaine. Thiruvananthapuram est la plus grande métropole urbaine. Elle abrite le Technopark avec une infrastructure et des équipements de toute première catégorie. C’est un haut lieu touristique, notamment du tourisme médical. Kochi est la capitale économique du Kerala et un port important. Elle comprend une Zone Economique Spéciale et l’Industrial Infrastructure Development Corporation (KINFRA)-Export Nouvelles de l’Inde n° 403
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Agriculture
Tourisme Fort de son succès touristique (le tourisme contribue pour 8% au PIB de l’Etat), le Kerala a été nommé par le National Geographic Traveler comme l’une des 50 premières destinations et l’un des 10 paradis au monde. Le tourisme du Kerala a reçu de nombreuses récompenses nationales et internationales. Des voyageurs du monde entier se bousculent aux portes du Kerala. De nombreux facteurs peuvent expliquer le succès touristique de l’État : un climat tempéré, un environnement paisible, la cordialité de la population locale et son ouverture d’esprit face à la diversité. En 2009, un nombre impressionnant de touristes se sont rendus au Kerala. Ils étaient 8,3 millions à visiter l’État. Le tourisme pour le bien-être et la santé est privilégié, du fait de l’attrait grandissant pour la médecine ayurvédique. Les temples font aussi partie des attrac-
©M. Arunprasad http://en.wikipedia.org/wiki
Le Kerala est sûrement l’un des États agricoles les plus importants du pays. L’agriculture et les secteurs connexes rapportent 14,5 % du PIB de l’Etat. Le Kerala jouit du monopole de la production de poivre dans le pays contribuant pour 98% de la production totale. L’Inde est le quatrième plus grand producteur de caoutchouc et le Kerala contribue pour 91% de la production totale. Le tapioca, le caoutchouc, le riz, les bananes et autres plantains, la noix d’arec sont les produits agricoles-clés de cet Etat. Depuis le milieu des années 70, l’agriculture traditionnelle du Kerala basée sur les récoltes nourricières comme le riz et le tapioca s’achemine progressivement vers la production de récoltes plus rémunératrices telles que la noix de coco et le caoutchouc. Avec une moyenne de 781 000 hectares, la noix de coco occupe 36% de la superficie nette cultivée. Le Kerala participe de manière substantielle aux récoltes de quatre types de plantation, le caoutchouc, le thé, le
café et la cardamome. Elles occupent à elles quatre 680 000 hectares et représentent 32,15% de la superficie nette cultivée de l’Etat. La part du Kerala dans la production nationale de cardamome est de 75%, pour le café de 22% et du thé de 5% (2008-2009).
Arbres à caoutchouc au Kerala
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Promotion Industrial Park (EPIP). Kozhikode est une ville commerciale dotée de plusieurs parcs industriels et IT.
tions touristiques majeures du Kerala. Deux des plus connus sont les temples de Guruvayoor et de Sabarimala. Les destinations touristiques favorites sont les plages de Kovalam, Varkala, Marari, Bekal et Kannur, les « backwaters » de Kumarakom, Alappuzha, Kollam, Kochi et Kozhikode, les stations de montagne de Monmudi, Munnar, Wayand et Wagamon, les réserves de Periyar et Prambikulam, le parc naturel d’Eraviikulam, la réserve ornithologique de Thattekad.
Festivals Le Kerala abrite de nombreux festivals hauts en couleur. Onam est le festival le plus typique du Kerala et coincide avec la saison des récoltes. Il est désormais fêté le jour de l’an. Le grand festival Maha Shivarathri, ou « Grande nuit de Shiva » est une grande fête religieuse hindoue en l’honneur de Shiva célébrée sur les berges de la rivière Periyar et durant laquelle on offre des prières à la divinité. Ce festival d’une durée de 41 jours attire des milliers de personnes de l’Inde et de l’étranger ; il est souvent comparé à la Kumbhamela. Le Vallamkali est une course de bateaux typique du Kerala. Tous les festivals de bateaux ont une origine religieuse, à l’exception du Nehru Trophy qui se déroule sur le lac Punnamada. La ville de Thrissur célébre le festival de Pooram en avrilmai chaque année avec un impres21
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sionnant défilé d’éléphants caparaçonnés et d’extraordinaires feux d’artifice. La Convention de Maramon qui se tient chaque année au bord de la Pumba est le plus grand rassemblement de Chrétiens en Asie. Les Musulmans célèbrent aussi certaines fêtes comme Milade Shareef, Ramadan, Id-ulFitr et Bakrid.
Infrastructures Santé Le Kerala compte 839 centres de soins primaires, 5094 sous-centres, 23 cliniques pour la tuberculose, 3 unités de contrôle de la lèpre, 59 dispensaires, 144 hôpitaux. Ce système de santé modèle a été rendu possible par des conditions socioéconomiques favorables. Le taux élevé d’alphabétisation chez la femme y a largement participé. Aujourd’hui, l’espérance de vie à la naissance est d’environ 71 ans pour les hommes et de 76 ans pour les femmes, ce qui fait de la population du Kerala celle qui a la plus longue espérance de vie. Le système de soins du Kerala repose sur l’allopathie, l’ayurvéda et l’homéopathie. La qualité du système du Kerala réside dans des soins peu onéreux, accessibles universellement et notamment aux catégories moins favorisées.
Éducation Le Kerala est l’État indien dont le taux d’alphabétisation est le plus élevé. Il avoisine les 91% : 94,2% 22
pour les hommes contre 87,7% pour les femmes. L’accès de la femme à l’éducation dans cet Etat est proportionnellement le même que celui de l’homme avec presque 50% des étudiants qui sont de sexe féminin. Le Kerala est le berceau d’un certain nombre d’instituts de qualité comme l’Indian Institute of Management, l’Indian Institute of Space Science and Technology, le National Institute of Technology, Calicut, parmi d’autres. L’Etat compte 12 649 écoles, 7 universités, 84 écoles d’ingénieur, 189 écoles d’art et facultés de sciences, 49 écoles polytechniques, 34 instituts de technologie de l’information. Le nombre moyen d’élèves pour un instituteur est de 26.
Transports Le Kerala comporte 1542 km de routes au total. Il est relié aux Etats voisins et au reste du pays par 9 autoroutes nationales. Le Département des Travaux Publics suit une stratégie pour améliorer les routes existantes selon les priorités qui dépendent des conditions et des besoins en infrastructure pour la croissance économique. Le Kerala State Transport Project a été mis en place en 2002 pour améliorer 1600 km de routes et 77 km de canaux intérieurs. Le Kerala State Road Transport Corporation assure les services de transports par route dans l’Etat et gère environ 4900 bus. Le réseau portuaire est bien développé avec 18 ports dont le port
principal de Cochin qui s’étend sur 827 hectares. Il est relié à l’arrièrepays par trois autoroutes. Le volume de l’activité commerciale du port de Kochi était en 2009-2010 de 17,4 millions de tonnes ; 3,93 millions de tonnes de marchandises ont été manutentionnées en 2009-2010. Un terminal à conteneurs en eaux profondes destiné au transbordement international est également en projet à Vishinjam, à 7 km de Thiruvananthapuram. Le Kerala comprend trois aéroports assurant des vols intérieurs et internationaux. Ils se situent à Thiruvananthapuram, Kochi et Kozhikode. A eux trois, ils représentent plus de 45 000 vols internationaux, transportant 4,9 millions de passagers et plus de 36 000 vols intérieurs avec 1,9 million de passagers (2008-2009). L’aéroport international de Cochin est le premier nouvel aéroport en Inde à être créé avec un partenariat public-privé. Il sera entouré de 450 hectares de terrain accueillant des sociétés de technologie de l’information, des zones résidentielles et commerciales. Un nouvel aéroport international est en cours de construction à Kannur et un nouveau terminal a été inauguré il y a un an environ à l’aéroport de Thiruvananthapuram. L’État dispose d’un vaste réseau de chemins de fer qui s’étendait en 2009 sur 1148 km et assure la connexion avec les autres États du pays. Il ne dessert pas moins de 200 gares. Les chemins de fer représentent pour les habitants de l’Inde en général la principale source d’emploi.
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Electricité, eau et télécommunications Le secteur de l’énergie joue un rôle important dans les activités liées au développement du Kerala. Cette production d’énergie est indispensable aux 9,2 millions de personnes, commerçants, agriculteurs et industriels qui consomment au quotidien de l’énergie pour leurs besoins professionnels. Le gouvernement local prévoit d’augmenter sa production en électricité, pour permettre aux populations aussi bien rurales qu’urbaines d’en jouir. Mais dans un souci du respect de l’environnement, il souhaite en parallèle promouvoir le développement de l’énergie renouvelable et fait alliance avec la Politique d’Énergie du Kerala pour mettre en place des méthodes visant à protéger l’environnement. Le Kerala produit 70 % de son énergie grâce à des usines d’énergie hydroélectrique. Les 30 % restants d’énergie sont générés entre autres par des centrales de production et des usines thermiques. Au total, l’État possède 27 centrales électriques. Le gouvernement du Kerala a planifié un projet de 4000 MW pour les 10 prochaines années qui permettrait la réduction des pénuries d’énergie et la promotion de nouveaux investissements industriels. Le Kerala State Electricity Board (KSEB) gère la production, la transmission et la distribution d’électricité. Il a des projets pour accroître la capacité et de nouvelles installations sont en cours de développement pour ajouter 460,6 MW d’ici 2012, à travers des centrales hydroélectriques et éoliennes.
Eau L’approvisionnement en eau a depuis toujours fait partie des projets de développement du Kerala et l’attention accordée à ce secteur n’a cessé d’augmenter ces dernières années avec des programmes tels que JBIC, Jalanadhi etc et le Nouvelles de l’Inde n° 403
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Electricité
Bâtiment chez Infoysys à Thirvananthapuram au Technopark Phase 3
Tsunami Rehabilitation Programme. Actuellement, environ 83,07 % de la population urbaine du Kerala a accès à l’eau courante pour 62,74 % de la population rurale vers 2004-2005. À l’échelle nationale, l’alimentation en eau est de 68.02 % pour la population urbaine et de 67,52 % pour la population rurale. Le traitement des eaux usées n’a lieu qu’à Trivandrum et dans certains endroits de Cochin. Des travaux sur les eaux usées et le traitement des égouts sont en cours à Guruvayoor. La ville de Kochi a été divisée en trois zones afin de faciliter les aménagements du système d’égouts.
Télécommunications Le Kerala a une télé-densité de 80% comparée à une moyenne indienne générale de 52,7% en mars 2010. Il dispose de 1242 centraux téléphoniques automatiques dont 98% disposent d’une connectivité à Internet. Le Kerala compte 5070 bureaux de poste. 18,8 millions de personnes ont un abonnement téléphonique mobile, 24,2 millions ont un téléphone sans fil et 3,5 millions ont un téléphone fixe. Pas moins de dix opérateurs sont représentés au Kerala. L’État projette la construction d’une ville des télécoms près de Technopark.
Culture La culture est l’une des caractéristiques majeures illustrant l’État du Kerala. De nombreuses académies sont au service de la culture qui se décline sous plusieurs formes. La Kerala Sahitya Academy a pour mission la promotion de la littérature malayalam. La Sangeetha Nataka Academy promeut les arts traditionnels, la Kerala Lalithkala Academy soutient peintres et sculpteurs, la Kerala Folklore Akademy contribue à la diffusion du folklore du Kerala, le Kerala Kalamandalam soutient les danses traditionnelles et enfin la Chalachitra Akademy promeut les films. Cet État a développé de nombreuses infrastructures afin de diversifier ses loisirs : des terrains de golf, des centres commerciaux, des théâtres, des café-lounges, des resto-bars et bien d’autres encore.
L’industrie Le secteur de l’industrie au Kerala repose principalement sur l’industrie traditionnelle et quelques industries modernes. Par ailleurs, l’État compte désormais de nouveaux secteurs comme la Technologie de l’Information, les services utilisant les TIC et la bio-technologie. Etant donné que la majeure partie des travailleurs sont 23
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Bus de la KSRTC (Kerala State Road Transport Corporation)
employés dans des industries de type traditionnel (jute, noix de cajou, fabrication de cigarettes et cigares), il est devenu impératif de les réactualiser et de les moderniser afin de les rendre plus compétitives sur le marché. En même temps, au regard du nombre important de personnes au chômage étant qualifiés, le développement d’industries modernes doit être aussi encouragé. Bien que des entrepreneurs non résidants souhaitent investir des capitaux privés et s’installer dans l’État, ils sont confrontés à des contraintes, comme l’indisponibilité de terrains, le prix élevé de ceux-ci, le manque d’infrastructures adaptées comme les routes et l’électricité, et les délais d’attente pour obtenir des autorisations pour s’implanter. Cependant des efforts sont faits pour supprimer ces contraintes aussi vite que possible, et faire du Kerala un État dans lequel on a envie d’investir. L’État bénéficie d’un taux élevé d’alphabétisation, d’une main-d’œuvre qualifiée et bon marché, d’une riche bio-diversité et d’un climat clément.
La fibre de noix de coco Le Kerala compte pour 95% de l’ensemble de la production de fibre de noix de coco et de produits à base de fibre de noix de coco. Cette industrie emploie 383 000 ouvriers. Le district d’Alappuzha contribue pour 90 % à la production de fibre de noix de coco de 24
l’Etat. Le Kerala abrite trois parcs de production de fibre de noix de coco, deux à Alappuzha et un à Perumon, à Kollam. Les Etats-Unis sont les premiers importateurs de fibre de noix de coco en provenance de l’Inde, suivis par l’Union Européenne. La Coir Co-operative Marketing Federation (COIRFED), la fédération de référence, regroupe environ 600 coopératives de fibre de noix de coco.
La pêche L’industrie de la pêche au Kerala occupe une position importante dans son économie. La part de la production du Kerala est de 2025% de la production nationale. Sa part de contribution à l’économie de l’État est de 3%. L’Etat est doté de nombreuses ressources de pêche entre les 44 rivières, les réservoirs, les backwaters, les polders, notamment, sans compter l’océan. La population de pêcheurs s’élève à 1,13 million. En pêche marine, la production annuelle est d’un montant de 668 000 tonnes (19992000).
Tissage à la main et tissage mécanique L’industrie du tissage à la main et mécanique emploie au Kerala environ 0,1 million de personnes. C’est la seconde des industries traditionnelles de l’Etat en termes de génération d’emplois. Elle se concentre dans les districts de Palakkad, Kozhikode, Thrissur, Ernakulam, Kollam et Kasaragod. Près de 94% du nombre total de métiers à tisser dépendent du secteur coopératif, le reste d’entreprises industrielles. En mars 2009, 676 sociétés coopératives de tisserands étaient enregistrées. Pour 2008-2009, la production totale de tissu provenant du secteur coopératif était de 20,2 millions de mètres, soit une valeur de 32 millions de US$.
Electronique Le parc indépendant Electronics Technology Park au Technopark à Trivandrum a fait figure d’aimant pour les fabricants mondiaux de l’électronique. L’État possède l’avantage d’avoir un réservoir de main-d’œuvre qualifiée et semiqualifiée en industrie électronique. Les principales figures du secteur électronique du Kerala sont : Traco Cable Company, Transformers and Electrical Kerala Limited (TELK) et Kerala State Electronics Development Corporation Limited.
Technologie de l’Information Le rôle de la technologie de l’information est important dans les pays en voie de développement tels que l’Inde, et notamment dans l’État du Kerala dans le contexte d’un secteur industriel en retard avec un taux élevé de chômage parmi les personnes ayant fait de grandes études et d’émigration vers les pays étrangers. La technologie de l’information peut donc générer dans cet Etat de nombreuses opportunités d’emplois et rapporter une masse importante de devises étrangères par le biais des exportations de logiciels qui peuvent être réinvesties dans les sociétés. La productivité peut également être améliorée avec l’aide de la technologie de l’information comme Internet peut changer le marché en recherchant des marchés efficaces. L’Etat est connu comme « la passerelle de l’information » du pays. Kochi qui est reliée par deux passerelles (câble sous-marin et satellite) qui connectent directement des villes comme Bengaluru, a émergé comme une destination de la technologie de l’information. L’Etat abrite le Technopark à Thiruvananthapuram. Un cyberpark est en cours de construction à Kozhikode. L’Etat comprend de nombreux parcs privés de technologie de l’information comme Smart City-Kochi, L&T Park, Leela Park, Brigade Park et Muthoot Pappachan Technopolis. ❑ India Brand Equity Foundation Nouvelles de l’Inde n° 403
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NOUVELLES L’INDE LE COIN DESDE ENFANTS « LES TROIS PROMESSES » Conte populaire himalayen Il était une fois un marchand qui avait une petite boutique et un très jeune fils. Il était préoccupé par ce qui arriverait à son fils quand il mourrait. Bayu était un garçon très gentil et affectueux, mais il lui arrivait souvent de ne pas savoir quelle était la bonne chose à faire. Un jour, le marchand appela Bayu auprès de lui : « Je me fais vieux, fils », dit-il. « Quand je serai mort, je te laisserai la boutique mais tu devras travailler très dur pour gagner suffisamment. Je veux que tu me promettes trois choses, qui t’assureront une vie heureuse. » « Je le promets », dit Bayu. « Dis-moi ce que je dois faire. » « Ne marche pas au soleil, de ta maison à la boutique », dit le vieux marchand. « Fais du riz ta nourriture quotidienne. Et, pour finir, épouse une nouvelle femme chaque semaine. » Bayu jura de tenir les trois promesses mais il était très perplexe. « Que veux-tu dire père ? » demanda-t-il. « Je ferai ce que tu dis mais je ne comprends pas en quoi cela va m’aider. » « Peu importe », dit le marchand. « Tu comprendras en temps voulu. » Peu de temps après, le marchand mourut. Bayu se souvint de ses promesses mais se demandait quoi faire. « Ne marche pas au soleil. » Bayu était perplexe quant à ce qu’il devait faire et décida de bâtir un abri au-dessus de la route qui menait de sa maison au magasin. C’était un projet coûteux et tout le monde commença à se moquer de lui et de la façon dont il dépensait son héritage. Bayu était perturbé que les gens se moquent de lui mais il était déterminé à faire ce qu’il avait promis. « Fais du riz ta nourriture quotidienne » était assez facile à suivre bien que cela devînt plutôt monotone. Le troisième conseil était le pire de tous. Aucune fille n’accepterait de l’épouser pour une semaine seulement. Bayu devint la risée de toute la ville. Un jour, une jeune fille appelée Miriam entendit l’histoire des promesses de Bayu. Elle se sentait désolée pour Bayu mais l’admirait aussi d’essayer de faire ce qu’il pensait être son devoir. Elle dit à sa famille qu’elle voulait l’épouser. Sa famille était horrifiée. « Que feras-tu quand il ne voudra plus de toi au bout d’une semaine ? » s’écrièrent-ils. « Il ne le fera pas », dit Miriam, confiante, « vous verrez. » Quand Bayu rencontra Miriam, il voulut vraiment l’épouser car elle était à la fois belle et charmante. Comme c’était un homme bon, il commença à lui faire part de ses promesses, mais elle dit : « Je sais tout cela. Ne t’inquiète pas. » Nouvelles de l’Inde n° 403
Ils eurent un grand mariage. Il y avait des lampes colorées, de la musique et beaucoup de bonnes choses à manger. Il y avait de nombreux invités qui passèrent un bon moment. Mais cela ne les empêchèrent pas de dire : « comme toute cette affaire est stupide. La jeune mariée devra partir dans une semaine. » La semaine passa trop vite. Le septième jour, Bayu se réveilla en se sentant malheureux. « Aujourd’hui, je vais devoir renvoyer Miriam », se dit-il. Bayu fut malheureux toute la journée. Finalement, dans la soirée, il dit à Miriam : « Tu sais ce que j’ai promis à mon père. Tu dois t’en aller. » « Quel imbécile tu fais », dit Miriam. « Ton père était sage et bon. Crois-tu qu’il te dirait vraiment de faire des choses qui feraient de toi la risée de la ville entière ? » « Que voulait-il donc dire alors par ces étranges promesses ? » « Quand il disait que tu ne devrais jamais marcher au soleil depuis ta maison jusqu’à la boutique, il voulait dire que tu devrais aller à la boutique tôt le matin, rentrer tard et travailler à ton commerce toute la journée. Quand il t’a dit de ne manger que du riz, il voulait dire que tu devrais manger seulement ce qui est nécessaire et ne pas faire d’extravagance. » « Mais sa troisième volonté », gémit Bayu. « Ça ne peut signifier que ce que cela exprime. Epouse une nouvelle femme chaque semaine. » « Non », dit Miriam. « Ton père voulait dire que tu devais toujours traiter ta femme avec amour. Si tu lui offres toujours le même amour que tu lui as offert au début de votre mariage, elle t’apparaîtra telle une nouvelle épouse chaque semaine. » Bayu était ébahi par la sagesse de sa femme. Il l’aima d’autant plus pour cela et ils vécurent heureux ensemble de nombreuses années. ❑ Eunice de Souza 101 Folktales from India Illustration de Sujata Singh, Puffin Books 25
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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900
A Bordeaux, Ashok Adiceam a été nommé à la tête de l’Institut Culturel créé par Bernard Magrez au château Labottière. Propriétaire de plusieurs châteaux, et négociant en vins de haut vol, B. M. va ainsi pratiquer un mécénat actif et très volontariste. Né à New Delhi en 1970, Ashok A. a fait ses études à Sciences Po, a intégré le Quai d’Orsay et a voyagé dans le monde entier pour des missions culturelles. Tous les deux ans, le salon Vinexpo à Bordeaux est le rendez-vous passionnant du secteur du vin : il réunit châteaux, négociants, courtiers, amateurs et hommes d’affaires venus du monde entier. En 2011, l’Argentine et le Brésil étaient là, tout comme l’Espagne, l’Italie, le Portugal et bien d’autres qui ont entouré les vins et alcools français (dont les cognacs). Le bio demeure un marché d’exception mais la tendance est à la croissance de ce créneau. Le stand de l’Inde proposait la belle revue Ambrosia qui souligne l’évolution de la filière de Mumbai à New Delhi en passant par la planète entière. Le fait de savourer une boisson de qualité est bien accepté socialement, notamment au Kerala. Un marché de niche se développe avec les produits à base d’herbes et d’épices. Rémy Cointreau progresse sur le marché indien premium. Le cocktail « Summer Sazerac » (du nom de la famille charentaise bien connue) a été un succès pour le barman Hemant Kumar Pathak du TAP Palace Hotel à Delhi (composition Diageo). Hemant compose d’autres cocktails avec de la mangue, du cumin, de la coriandre etc. En Inde, il faut bien distinguer les vins des alcools. La revue étudie le marché de la bière, le rôle de la société allemande Kaspar et Schutz en Haryana, et celui de la Radico NV distilleries à Aurangabad. De petits « restaurants de bière » se sont installés à Pune, Bangalore et Calcutta. 26
Récemment, Bacardi a dévoilé sa dernière campagne pour l’Inde. Vinexpo 2011 démontre une fois encore si cela est nécessaire, qu’il faut compter sur le marché asiatique. Naturactive Pierre Fabre lance une série de brumes adaptées à tous les instants du quotidien : l’une d’elles, axée sur la relaxation, aux notes ambrées, apaisantes, associe des huiles de lavande, de benjoin, de cèdre et de santal. Pour le renouveau YUZU, Caron combine cèdre, figue, basilic avec …santal. Ci-dessous châle Cachemire carré (19e siècle), sari en soie (pour mariage) et châle Cachemire long dit des quatre saisons récemment proposés par l’étude Gros et Delettrez.
reux de santal. En 2011, une nouveauté : « Un air de First » est déclinée avec jasmin, pêche veloutée, musc aux accents poudrés. Bulgari propose « Mon jasmin noir » qui met l’accent sur le cédrat d’or, le muguet, le jasmin sambac, la nougatine musquée… et le cashmeran. – Mauboussin lance son parfum pour elle, où l’on détecte l’étonnante rhubarbe, les fruits rouges, le caramel… et le santal. Lors de la dernière assemblée générale, Hermès a souligné l’excellente santé de l’entreprise des filiales John Lobb, Saint Louis et Puiforcart, et du secteur parfums. La direction a rappelé sa présence à New Delhi, et le projet de Bombay. Déjà le carré de soie « Ex Libris » se paraît d’ombre et de lumière, grâce à ses perles minuscules et scintillantes cousues une à une par des maîtres brodeurs de la région de Bombay. Gros Delettrez organise une fois encore une vente consacrée à l’orientalisme. Parmi les œuvres exposées, citons le livre de Hendley : « The Rulers of India, Chiefs of Rajputana » avec frontispice de couleurs et 25 planches.
Le parfum FIRST de Van Cleef et Arpels est né en 1976, mélange séduisant de mandarine, cassis, narcisse, ambre… sur un fond chaleuNouvelles de l’Inde n° 403
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Pierre Bergé a proposé un tirage argentique : « Portrait d’homme, Inde » par Jean Baptiste Huynh, et dans une autre vente, une aiguière couverte sur piédouche à panse sphérique (Cachemire 19e s).
un rapport entre les colliers de Nehru, et les longs colliers indiens qu’on a vu fleurir dans les années 1960-1970 ? On pense aussi aux magnifiques parures de Sita Devi, deuxième épouse du prince de Baroda.
Lors de la dernière assemblée générale, Danone a fait connaître l’essentiel de son action en 2010. L’entreprise industrielle modifie l’aspect et l’équilibre de notre planète. Dès 1972 Antoine Riboud a un double projet économique et social pour Danone : le prioritaire consiste à préserver la biodiversité en Inde (mangroves et manguiers). Dans le delta du Gange, 6 000 hectares de mangroves ont été restaurés. Dans la vallée d’Araku on prévoit de planter 6 000 hectares de manguiers. Chaque projet poursuit trois objectifs : protéger les sols, compenser les émissions de CO2 et redynamiser l’économie locale.
Jusqu’au 25 septembre 2011, la BNF a exposé « Enluminures en terre d’Islam ». Certes le Coran a rejeté la figuration dans le domaine religieux, mais on trouve des représentations figurées dans les textes littéraires, historiques et
À l’occasion de l’exposition au Cooper Hewitt, National Design Museum à New-York, Van Cleef et Arpels a publié un superbe catalogue qui reprend le plus beau bijou de la maison tels que « Le rajah jouant du luth » (broche). Une broche hindoue (1924) sur platine comporte des diamants, rubis, saphirs et émeraudes. Une boîte à cigarette « Kashmir » date de 1927 (or, platine, émail etc). Faut-il voir Nouvelles de l’Inde n° 403
scientifiques. La figuration existe dans certaines fables animalières venues de l’Inde. Les albums, textes d’astronomie ou d’astrologie, recueils de poésie, témoignent de la riche activité culturelle musulmane du 8ème au 19ème siècle. On admire un traité d’hippiatrique de Lucknow (vers 1755). Un soin particulier est apporté à l’écriture, au choix du papier, à la mise en page et à la reliure des exemplaires rares et précieux. Né en Inde, « Kalila et Dimna », recueil de fables animalières, fut adapté en arabe, puis traduit en persan et en turc. Deux chacals : Kalila et Damna racontent de nombreuses histoires qui ont inspiré La Fontaine.
Echos au fil des pages L’éditeur Le Festin propose un document de travail essentiel: le guide des collections (16ème – 20ème) du Musée des Beaux Arts de Bordeaux. Existant depuis 1801, ce musée comporte de nombreuses œuvres de première qualité: de Perugin le Titien, Rubens, Vouet, Murillo, Lacour, Gros, Brascas, Dauzats, Delacroix, etc. On remarque un portrait de John Hunter qui fut directeur de la Compagnie des Indes Orientales. Autre peinture admirable : le « Journal indien » de Claude Lagoutte. Ce dernier, peintre paysagiste a fait de longues marches au bord du Gange, à travers l’Himalaya, jusqu’au Tibet. Lagoutte découpe la toile ou le papier en lanières qu’il teint de pigments, puis rassemble à nouveau à la machine. À partir de 1978, l’Inde devient son motif de voyage récurrent. Skira Flammarion propose le « Trésor des Médicis ». Dans l’Italie de la Renaissance, la famille des Médicis a prouvé que l’art et le pouvoir peuvent aller de pair. Les Médicis sont d’abord des marchands et des banquiers. Devenus très fortunés, 27
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ils seront aussi les maîtres de Florence ; leur génie les conduit au mécénat. Ils ont rassemblé les plus beaux livres, les …, les objets exotiques, et autres pierres dures, instruments scientifiques, instruments de musique, etc. Une petite coupe du 16e siècle, en nacre et argent fondu, est présenté dans la section « Inde et Florence ». Ce genre d’objet a été fabriqué dans le Gujerat. Les collections historiques florentines conservent plusieurs objets provenant de cette région dont une verseuse et une boîte d’une rare élégance.
Jean Tulard publie « Talleyrand ou la douceur de vivre » (éditions Bibliothèque des Introuvables). L’homme politique aux multiples facettes, prince des diplomates, spirituel aux multiples facettes quelque peu vénal, a inventé la gastronomie moderne. Cette créature protéiforme a fait de nombreuses conquêtes féminines, dont celle de Catherine Worlée devenue Madame Grand après son mariage avec un employé de l’Indian Civil Service. Pressé par Bonaparte, Talleyrand l’épouse, mais elle devient vite encombrante. On la disait sotte : elle fut surtout infidèle, et le ménage se séparera. L’ouvrage reproduit deux ravissants portraits de la belle : l’un par Madame Vigée Lebrun, l’autre par F. Gérard et une gravure extraite d’un livre sur le Coromandel. Née à Tranquebar en 1762, elle se marie à 15 ans avec Monsieur Grand, qu’elle trompe vite. Venue à Paris en 1782, sa beauté fait sensation. Elle meurt en 1835 : son mari l’avait oubliée.
Rustica publie « Aromatiques au balcon ». La culture des plantes aromatiques est idéale pour le jardinier débutant ou ne disposant que d’un balcon. L’herbe à curry est très aromatique quand elle est fraîche : c’est une immortelle. La taille est essentielle pour éviter le 28
développement de vieux bois. Originaire de l’Inde, la citronnelle, graminée aux feuilles filiformes et aux tiges parfumées, ne résiste pas aux hivers rigoureux. Elle demande un sol riche, léger et bien drainé. Le parfum unique de cette plante est très apprécié en cuisine. Les feuilles servent à confectionner des tisanes. Ses vertus toniques sont appréciées en massage. L’auteur Assouline a publié « Van Cleef et Arpels » par Anne-Marie Clais. Depuis plus d’un siècle, la maison de la Place Vendôme a imposé son style et sa griffe. VCA sait associer le glamour et la nature, sophistication et simplicité. Depuis 1894, la société ne cesse d’innover et de participer au renouveau de la tradition du métier. Ci-dessous le maharadjah de Rewa porte un collier de diamants réalisé à sa demande par VCA.
Les éditions ICC publient « L’alimentation de tous les peuples et de tous les temps » jusqu’au 16ème siècle par Jean Bruyérin-Champier qui fut médecin de François 1er. Édité en 1560 puis en 1600, cet ouvrage écrit dans le latin des humanistes n’avait jamais été traduit. C’est chose faite. Déjà Alexandre le Grand avait découvert avec bonheur les vertus des plantes de l’Inde. L’auteur évoque les aliments de Calicut et le fameux pain sans levain cuit sous la cendre le riz abondant, les petits bovins, les citrons, les cédrats, dattes et raisins,
la liqueur de palme, l’exquise banane que donne l’arbre pala, et le girofle. L’éditeur Le Croît Vif publie « Les grandes heures de l’Île de Ré » par Bernard Guillonneau. En matière d’«identité », Ré est exemplaire : elle a généré en Charente Maritime une série d’hommes illustres tels que Ernest Cognacq, Nicolas Baudin, et… Jacob Dehézeaux est l’un d’entre eux. Né à Ars-en-Ré en 1728, ce protestant s’oriente vers le commerce et la navigation. C’est l’époque où la ville de Lorient connaît un trafic intense avec l’Inde. Chandernagor, Mahé, Pondichéry sont despotes commerciaux considérables. Les puissants armateurs rochelais Admyrault possèdent plusieurs navires : le Brissou, le « Marquis de Narbonne » et « L’aimable Nanette ». Reçu capitaine en 1758, Jacob Dechézeaux va s’illustrer au cours de deux voyages à Pondichéry en 1775 et 1776. Fondée en 1674 par F. Martin, Pondichéry prospère grâce à l’industrie des cotonnades : « C’est la plus belle ville de la côte de Coromandel ». Dupleix la défend contre les Anglais en 1748. Elle a été bien peinte par Albert Besnard qui fut directeur de la Villa Médicis : il s’est inspiré des terrasses à Valustres surgissant des bouquets de cocotiers. La prospérité des Comptoirs français inquiétait les Anglais. Jabob Dechézeaux rencontre le général Guillaume Léonard de Bellecombe, gouverneur de Pondi. Jean de Sartine, ministre de la Marine, récompensa le Rétais par une épée d’honneur sur ordre du roi Louis XVI. En 1786, Dechézeaux revient à Pondi rendue par l’Angleterre à la France en 1783. Passons sur la fable incroyable de l’évêché d’Agra… qui n’a jamais existé. Voyons plutôt la conduite brillante de l’amiral Morard de Galles à Praya en Inde en 1781, et l’action du gouverneur Law de Lauriston en ce même pays. ❑ E.B. Nouvelles de l’Inde n° 403
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REVUE DES LIVRES Pratique Inde 365 us et coutumes, d’Isabelle de Peufeilhoux et Shivaji Rao Holkar, Édition Chêne. Partez à la découverte de ce grand pays contrasté qu’est l’Inde. Dévorez ce petit livre ou patientez sagement chaque jour de l’année pour tourner une nouvelle page et entrer un peu plus dans un nouveau monde, une autre culture, colorée et vivante à l’image du livre. Les deux auteurs érudits, Isabelle Peufeilhoux, journaliste en art et Shivaji Rao Holkar, engagé au sein de l’UNESCO pour la protection du patrimoine indien de Maheshwar, nous font partager leur passion intarissable pour l’Inde et nous surprennent en nous régalant de bons conseils, d’informations pratiques sur la vie quotidienne en Inde, en passant par la famille et l’éducation, la religion et les croyances, etc. Un livre à remettre entre toutes les mains tant il nous inspire, charme et nous étonne. Enfin, pourquoi ne pas compléter votre lecture par un voyage et bientôt l’Inde n’aura plus aucun secret pour vous ! Chez les brodeuses du Kutch – Gujarat Inde, de Francine Flattard. Imprimé par l’Imprimerie Artisanale de Bayonne. Francine Flattard nous emmène en voyage au Kutch, situé dans l’État désertique du Gujarat, à la rencontre des brodeuses. Ellemême passionnée de broderie, elle décide alors de voir de plus près ces œuvres d’art ainsi que la vie de leurs créatrices. Elle nous raconte son arrivée dans les deux villages où elle a séjourné, ses découvertes mais également ses petites anecdotes. Là-bas, elle loge chez des familles d’accueil avec qui elle partage le quotidien et, avec les femmes exclusivement, les techniques de broderie. On est transporté dans un monde différent, plus ou moins fermé à l’extérieur où l’intérêt réciNouvelles de l’Inde n° 403
proque pour la broderie dépasse la barrière de la langue ainsi que celle des différences culturelles. De belles photos prises par l’auteur viennent illustrer ses propos et mettre des visages sur les prénoms des habitants évoqués. Contrairement à chez nous, au Kutch la broderie n’est pas un loisir, mais un travail à part entière qui a ses contraintes physiques. Aussi, avec son mari Jean-Paul, ils ont créé une société appelée Shangari qui a pour but de faire découvrir aux Occidentaux la beauté des patchworks réalisés par ces artisans kutchis et également les soutenir, elles et leur famille.
Poésie L’ombre du silence, poèmes traduits de l’anglais et préfacés par Alain Porte, Editions Signatura. En lisant l’Ombre du Silence, je n’ai pu m’empêcher de repenser à ce que Virginia Woolf écrivait dans son livre De la maladie « La maladie me libéra lentement… » et sans doute est-ce cette rupture avec le quotidien, l’agir à tout prix, qui a laissé venir chez Vimala Thakar, dans l’infraction la plus douce, ces vers qui nous touchent au plus près car ils parlent de l’amour, du vide, du silence, du temps, de la liberté, tous ces thèmes que chacun de nous rencontrons sur notre chemin de vie et qui, lorsque nous sommes malades, se font plus présents comme pour nous faire remarquer que nous ne les abordons pas avec suffisamment d’attention, en toute conscience, quand nous allons bien. La traduction d’Alain Porte laisserait presque croire que les vers ont été dictés à l’auteur en français tant la lecture en est aisée. Pour ceux qui aiment la poésie à l’état pur, sans effet de style particulier, à acquérir de suite.
Romans Un atlas de l’impossible, de Anuradha Roy, traduit de l’anglais (Inde) par Myriam Bellehigue, Ed. Actes Sud.
L’intrigue commence dans les années 20, l’Angleterre colonise l’Inde. Le livre raconte l’histoire de la famille d’un homme nommé Amulya. Après avoir vécu toute sa vie à Calcutta, il décide d’emménager avec sa femme Katanbala et ses deux fils en province dans une ville minière appelée Songarh. Là, il y crée une usine fabriquant des remèdes à base de plantes médicinales. Lui a un désir de changement et de calme, mais elle ne se sent pas du tout à sa place dans cette ville trop isolée et loin de sa famille. Soudain, elle est frappée par une maladie qui lui fait perdre la raison et la conduit à s’isoler dans sa chambre. De sa fenêtre, elle devient le seul témoin oculaire d’un meurtre. Par la suite de nombreux évènements dramatiques vont survenir dans la vie de la famille. Mais comme bien souvent, à un malheur, en l’occurrence la mort d’une de ses belles-filles, correspond une joie, ici, la naissance de Bakul. L’auteur se penche alors sur son histoire ainsi que sur celle de Mukunda, orphelin adopté par la famille. Une histoire pleine de rebondissements à l’image de celle de l’Inde, de la colonisation à l’indépendance. Avant d’être co-directrice d’une maison d’édition en Himalaya, Anuradha Roy, a d’abord fait des études à Calcutta puis à Cambridge avant de devenir journaliste pour des quotidiens et des magazines indiens. Un atlas de l’impossible est son premier roman qui a été traduit dans treize langues. La forêt des 29, de Irène Frain, Ed. Michel Lafon. Il y a plus de cinq siècles, dans les contrées arides du Rajasthan à côté du désert du Thar, se noue le récit de destins exceptionnels, de ceux qui veulent vivre en s’élevant d’une condition misérable et en se détachant d’une pensée étroite. En particulier celui de Djambo, qui rejeté des siens dans son village de Pipasar, décide de rompre la fata29
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lité et de se dresser contre l’injustice pour redonner vie au Marwar, le Pays de la Mort. Djambo rejoint le peuple des errants et ensemble, ils fondent une communauté dont la survie tient à vingt-neuf principes simples qui ont pour ligne de conduite le respect de la Nature et des êtres humains. Dès 1510, une centaine de villages des VingtNeuf applique la gestion rationnelle de l’eau, le respect des femmes, la protection des animaux, l’égalité des castes, la compassion pour tous les êtres vivants et gagnent le respect de toutes les autres communautés. Irène Frain s’est inspirée de la communauté des Bishnoï (vingt-neuf en hindi) et fait le récit documenté mais romancé de leur fondation. Elle raconte aussi le massacre de 1730 : lorsque le maharadjah de Jodhpur a voulu enfreindre la loi sacrée qui protégeait les arbres, trois-centsoixante-trois Bishnoïs ont sacrifié leur vie pour les sauver sous l’impulsion d’Amrita Devi. A une époque où les principes et combats écologiques ont enfin pris une grande importance au niveau politique et dans la conscience collective, ce livre à l’écriture simple et limpide nous donne à penser. Il s’accompagne d’une réflexion sur la parole et l’importance du passé pour comprendre notre présent. Ainsi, bien que situé dans une époque lointaine, il fait preuve d’une brûlante actualité. Les ombres de Kittur, de Aravind Adiga, traduit de l’anglais par Annick Le Goyat, éditions Buchet Chastel. Ce livre se trouve à cheval entre le roman et le guide touristique. En effet, l’auteur a voulu à travers Kittur, sa ville imaginaire, représenter l’ambiance des petites villes indiennes afin de dévoiler la face cachée et méconnue des touristes de la vie de rue. Ce livre est divisé en plusieurs petites histoires relatant la vie d’habitants 30
typiques qui peuvent y vivre. Chacune des histoires commence par une petite description touristique d’une partie de la ville, pleine de détails anthropologiques. Dans chaque histoire, l’auteur se met dans la peau des personnages et nous offre des scènes très réalistes et animées grâce à ses descriptions minutieuses. Parmi les personnages, le lecteur trouve des individus ordinaires comme Ziauddin, un jeune garçon qui se débrouille par lui-même pour gagner quelques pièces ou Xerox, un vendeur de photocopies de livres. Petit à petit, les quatorze tableaux dressés par Aravind Adiga qui avait été couronné par le prestigieux Booker Prize en 2008 pour son Tigre blanc, avenants à première vue se font plus sombres et abordent les thèmes directeurs d’Adiga que sont la corruption et l’injustice. Cet ouvrage a déjà été salué par la presse étrangère pour la qualité de son écriture. Les vagabonds enchantés de Mimlu Sen, traduction par Béatrice Vierne, Ed. Hoëbeke. Dans ce roman en partie autobiographique et bien écrit, Mimlu Sen, Indienne installée à Paris depuis 1975 d’origine bengalie, raconte avec beaucoup d’émotion et de passion comment elle a vu sa manière de vivre changer radicalement quand elle accepte de partager la vie misérable de musiciens vagabonds de l’ouest du Bengale appelés les Bauls. Ces musiciens itinérants suivant une tradition orale née de la rencontre entre les sages tantriques et les mystiques soufis ont depuis bien des années dépassé les frontières du sous-continent indien pour ravir les oreilles occidentales par le contenu de leurs chansons. Dans son roman, elle livre un témoignage exceptionnel sur cette vie de bohème, après avoir vécu dans une famille bourgeoise de Calcutta, et sur la communauté fascinante des
Bauls. Si les Bauls se produisent aujourd’hui un peu partout, ils n’en demeurent pas moins méconnus et personne ne pouvait mieux en parler de l’intérieur que Mimlu Sen, ancienne journaliste, qui partage la vie de l’un d’entre eux. Un parcours de vie hors du commun et un monde à découvrir. Ce roman est le premier ouvrage de Mimlu Sen.
Histoire Une jeunesse indienne, de Narendra Singh Sarila, traduit par Danièle Momont, éditions Payot Rivages. Narendra Singh Sarila est né à la fin des années 20 dans une famille de rajahs dans la province princière de Sarila située dans l’actuel Etat de l’Uttar Pradesh. A cette époque, l’Inde était encore partagée en 350 provinces et gouvernée par des rajahs et des maharadjahs. Les Britanniques exerçaient déjà leur pouvoir sur environ deux tiers du territoire mais ce n’est qu’en 1947 lorsqu’ils quittent le pays que les choses vont vraiment changer. Narendra Singh Sarila nous transporte dans son passé : sa jeunesse dorée en tant que futur rajah de la province de Sarila et sa vie de jeune adulte en politique. Il livre ses impressions et ses ressentiments durant cette période de grands changements qu’est le milieu du XXe siècle pour l’Inde où il a vu ses privilèges disparaitre, le statut de sa famille changer et la politique indienne évoluer. Un texte très bien documenté qui intéressera tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’Inde. Chaque chapitre relate une période marquante de sa vie tout en suivant le fil des évènements historiques qui ont eu lieu en Inde jusqu’à l’été 1948. Narendra Singh Sarila a exercé des fonctions à l’ONU et a été ambassadeur, notamment en France de 1982 à 1985. Nouvelles de l’Inde n° 403
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Une heure avant l’attentat, de Bernard Turle, Ed. Les Promeneurs solitaires. Cet ouvrage replongera le lecteur dans l’horreur que furent les attentats des 26-29 novembre 2008 mais sous un angle inhabituel. En effet, l’auteur, Bernard Turle, qui aime profondément l’Inde, s’y rend régulièrement et a traduit plusieurs ouvrages d’auteurs indiens, séjournait à Mumbai lorsque l’attaque eut lieu. Une heure avant l’attentat, il prenait des photos dans la gare CST. Que sont devenus les personnes qu’une heure avant seulement, il voyait dans son objectif ? Neuf photos présentées en début d’ouvrage sont ensuite décrites puis sont le départ des réflexions de l’auteur, incontestablement très marqué par ce qui s’est passé. Sur le moment, il a du mal à réaliser, s’accroche désespérément à tout ce qu’il a aimé et ce qu’il aime en Inde comme il le dit dans l’introduction. Un ouvrage d’une grande intensité et qui parle de l’Inde sous de multiples aspects, à l’image du pays si riche en complexités. Mais la grande qualité de cet ouvrage est de ne pas avoir versé dans un quelconque voyeurisme. Sans le savoir, en prenant ces Indiens en photo dans la gare, Bernard Turle rend un très bel hommage à tous ceux qui y ont perdu la vie.
Spiritualité Lève-toi, réveille-toi ! de Svâmi Vivekânanda, préface de Svâmi Ve e t a m o h â n a n d a , textes inédits présentés et traduits par Patrick Mandala, Ed. Accarias-L’Originel. Le titre du livre nous interpelle, un peu comme le « Indignez-vous » de Stéphane Hessel. Car oui, nous le savons bien, nous avons tendance à mettre la tête sous le sable lorsNouvelles de l’Inde n° 403
que nous sommes confrontés à des problèmes pour éviter de faire face à nos faiblesses, à nos manques. Mais au contraire, Svâmi Vivekânanda, qui est le premier à avoir introduit en Occident le Vedânta, la culture et la pensée hindoues, nous exhorte à nous reconnecter avec notre être intérieur, notre foi en nous-mêmes, qui nous conduit vers l’âme, l’Atman. Après une préface de Veetamohânanda sur le courage d’être qui nous permet de nous relier à l’Ame Suprême et de retrouver notre divinité qui ne demande qu’à se dévoiler, l’auteur a organisé son ouvrage autour de trois parties : le Divin, du Soi au soi, le retour au Soi. Ensuite il nous propose quelques causeries entre Vivekânanda et un disciple. Un petit livre à lire, à méditer et à utiliser au quotidien.
L’envol vers la liberté d’être, Thérapies et sagesses universelles, de Michèle Cocchi et Jacques Vigne, Ed. Accarias-L’Originel. Un titre alléchant mais en dépit d’une présentation et d’un style clair, cet ouvrage s’adresse surtout à ceux qui ont déjà une bonne connaissance des différents courants spirituels, philosophiques ou ceux de la psychanalyse pour en apprécier le contenu. Pour le néophyte, la présentation de tant d’enseignements n’est-elle pas un dédale dans lequel il aura du mal à s’y retrouver. Mais et c’est sans doute là le grand intérêt de cet ouvrage, c’est de nous éveiller à l’écoute de soi, d’apprendre à accueillir notre ressenti, nos douleurs et d’entrevoir qu’au-delà de la souffrance, il y a la réconciliation avec soi. Parfois ce chemin ne peut se faire seul, et la thérapie analytique est une des voies d’accompagnement car tout chemin, quel qu’il soit ne se fait que seul. Les personnes ayant déjà des connaissances des différentes voies spirituelles, pratiques que l’Inde, no-
tamment, nous propose, prendront néanmoins plaisir à la lecture de cet ouvrage qui balaie en quelque 250 pages les grands courants spirituels et thérapeutiques à travers des cas cliniques pour nous conduire à nous relier à la Joie profonde. Les Chemins du Dalaï-Lama, de Pico Iyer, Editions Albin Michel. En général, quand on lui demande qui il est, le Quatorzième Dalaï-Lama répond (en reprenant mot pour mot ce que disait son prédécesseur) qu’il n’est qu’un « simple moine bouddhiste ». C’est peu faire cas du fait qu’il est ou du moins était jusqu’à une période récente, le chef temporel des Tibétains, qu’il organise une cinquantaine de communautés exilées à travers le monde, traite presque chaque jour avec les deux grandes puissances actuelles, Pékin et Washington, tout en vivant dans la troisième, l‘Inde, fait des déclarations et prend des décisions, comme le fait tout chef d’Etat ». Ce livre retrace l’exceptionnelle histoire du Dalaï-Lama. Pico Iyer, riche d’une amitié de longue date avec le Dalaï-Lama, nous livre sans faux semblant les différentes facettes du chef spirituel exilé depuis une cinquantaine d’année en Inde, dans la ville de Dharamsala. Pico Iyer nous dresse le portrait de cet être multiple. Il nous présente dans un premier temps, celui que tout le monde connaît, l’homme public qui voyage à travers le monde pour discuter avec les plus grands des maux qui affectent notre monde contemporain, mais qui s’arrête aussi pour converser avec des Occidentaux où encore bénir un bébé. A coté de cet homme public, l’auteur grâce à son statut privilégié, nous fait découvrir le côté privé du Dalaï-Lama, un moine bouddhiste comme les autres qui médite 4 heures par jour, consulte les oracles pour le guider et philosophe. ❑ 31
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FENÊTRE NOUVELLES SUR LA CULTURE DE L’INDE INDIENNE ÉCONOMIE ET ENTREPRISE • L’Inde a le potentiel d’émerger parmi les cinq plus grandes économies au monde pour les paiements électroniques. Les transactions par cartes électroniques – débit, crédit, pré-paiement, augmentent à des taux à deux chiffres. « L’Inde grimpera... pour devenir l’un des 5 plus gros générateurs mondiaux de paiement électronique d’ici 2017 selon une étude réalisée par des analystes de TSYS. (IBEF, CCLV, 19 septembre 2011) • Le rendement de 8 industries liées à l’infrastructure a atteint son taux le plus rapide en quinze mois en juillet dernier. L’indice pour huit importantes industries clés – pétrole brut, produits de raffinerie, électricité, ciment, acier, engrais et gaz naturel ont enregistré une croissance de 7,8% contre 5,7% en juillet 2010, selon des données communiquées par le Ministère du Commerce et de l’Industrie. (IBEF, CCLIV, 5 septembre 2011)
DISTINCTIONS • Le journal interne d’Air India, Vimanika, a été jugé comme le « Meilleur Journal interne en hindi » de la région « A » et a obtenu le Premier Prix dans cette catégorie décerné par le Ministère de l’Intérieur pour 2011. M. Rohit Nanda, président directeur général d’Air India a reçu le Prix des mains de la présidente de la République, Mme Pratibha Devisingh Patil, lors d’une cérémonie à Vigyan Bhawan à New Delhi en présence de nombreuses personnalités. (India Travel Online, Vol. XIV, N°18) • Trois hôtels Oberoi sont classés parmi les quinze meilleurs hôtels dans le monde. Ce sont l’Oberoi Udaivilas d’Udaipur, l’Oberoi Rajvilas de Jaipur et l’Oberoi Amarvilas d’Agra. Ces distinctions ont été annoncées par l’un des grands magazines de voyage : « Travel + Leisure » et sont le résultat d’un sondage effectué auprès des lecteurs. (India Travel Online, Vol. XIV N°16)
EXPOSITION • Le second Salon International du Voyage de Goa qui s’est déroulé durant trois jours autour du thème « Refresh Goa ! » du 21 au 23 octobre. Considéré comme le plus grand événement de l’industrie de l’Etat, ce salon est en partie organisé par la Goa Tourism Development Corporation. (India Travel Online, Vol. XIV N°16)
FESTIVAL • La MAMI (Mumbai Academy of Moving Image a organisé sa 13ème édition du 13 au 20 octobre et a rassemblé pour la première fois près de 40 acheteurs de films étrangers. L’événement a projeté plus de 200 films de 50 pays et a contribué à aider les maisons de production indiennes, les réalisateurs régionaux et indépendants à atteindre des marchés étrangers comme le marché français, allemand, indonésien, japonais, coréen, thaïlandais, sud africain et Hong Kong. Le Mumbai Film Mart a organisé des rencontres et facilité le commerce entre distributeurs, producteurs, réalisateurs, réalisateurs amateurs de vidéo et vendeurs de grande envergure. Les acheteurs étrangers ont pu y acheter un film ou décider de représenter le réalisateur ou la maison de production sur le marché étranger pour un film en particulier ou une série de films. Les Français, Wide Management, Wild Bunch étaient présents ainsi que le directeur du Festival international de films de La Rochelle, notamment. (India Travel Online, Vol. XIV, N°18)
TOURISME • Le Festival Sangai du Manipur est un Festival qui se déroule au niveau de l’Etat. Il est organisé par le Gouvernement du Manipur et géré par le Département du Tourisme. Non seulement les Etats indiens y participent mais aussi des troupes étrangères pour divers jeux et activités culturelles. La riche culture du Manipur est présentée à cette occasion au Culture Auditorium. Ce festival qui existe depuis quelques années a été rebaptisé Festival Sangai en 2010 pour présenter l’unique daim sangai, doux et timide (cervus eldi eldi) que l’on ne trouve qu’au Manipur dans le Parc national flottant Keibul Lamjao sur le lac Loktak, et pour promouvoir le Manipur comme destination touristique de qualité. Il se déroulera cette année du 21 au 30 novembre. (India Travel Online, Vol. XIV, N°18) 32
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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, NOUVELLES 1891-1900 DE L’INDE
• L’agence de voyage Creative Travel a lancé « JungleSutra Wildlife Journeys » pour permettre aux touristes de vivre une vértable expérience de la vie suavage. Comme l’explique le directeur, M. Ram Kohli, « nous allons développer des expériences et des voyages qui vont aller au-delà des simples visites de parcs. Très peu de personnes savent que la vie indienne peut se targuer d’une diversité bien plus grande que les autres pays en termes de vie sauvage. Et pourtant l’Inde ne figure pas de manière proéminente sur la carte du tourisme sauvage international. L’Inde, ce ne sont pas seulement des tigres. On y trouve également des lions, la hyène rayée, le panda rouge, le rhinocéros unicorne, les requins baleines. L’Inde a tellement à offrir pour ce qui est des animaux, des oiseaux et de la flore et beaucoup reste à découvrir. « JungleSutra comprendra aussi des initiatives sociales qui engageront les communautés locales et les fonctionnaires des forêts dans des activités en rapport avec les régions visitées. » (India Travel Online, Vol XIV, No. 17) • La tombe jardin d’Isa Khan dans l’enceinte du site inscrit au Patrimoine, le Tombeau d’Humayun à Delhi, peut à présent être considérée comme l’exemple le plus ancien de jardin englouti de l’Inde rattaché à une tombe, concept développé plus tard au Tombeau d’Akbar et au Taj Mahal selon une information communiquée dans le journal The Hindu. Des travaux de restauration sur une tombe moins connue dans le cœur de la ville a conduit à la découverte du plus ancien jardin englouti, un cadeau qui placera l’histoire des jardins moghols dans une nouvelle perspective. Au tombeau d’Isa Khan, les restaurateurs ont découvert que le tombeau se trouvait dans un jardin englouti jusque là qui date d’avant les jardins célèbres que les Moghols ont construits et popularisés. D’autres trouvailles ont été mises au jour à cette occasion sur le site. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site : http://www.thehindu.com/arts/history-and-culture/article2324453.ece (India Travel Online, Vol. XIV N°16)
DEVELOPPEMENT DURABLE • L’Inde ajoutera 3500 MW d’énergie renouvelable au cours de l’exercice fiscal ce qui entraînera un investissement de capital de 6,32 milliards de US$ selon M. Farooq Abdullah, le Ministre aux Energies renouvelables. 50% de l’investissement seront consacrés à l’énergie éolienne et les investissements en énergie solaire devraient atteindre 1,96 milliard d’euros. (IBEF, CCLIV, 5 septembre 2011) • Luminous Power Technologies, un fournisseur de solutions électriques de dépannage pour les foyers, les commerces, les tours de télécommunications et les systèmes d’énergie renouvelable, a lancé une solution d’éclairage solaire basée sur une diode émettant de la lumière (LED), une solution pour équiper les maisons en milieu rural à bas coûts. (IBEF, CCLV, 19 septembre 2011) • L’Institut indien de management d’Ahmedabad (IIM-A) va lancer le fond indien d’énergie renouvelable (INFUSE) avec un fond de 21,78 millions de dollars) en association avec le Ministère de l’Energie nouvelle et renouvelable (MNRD), le bureau pour le Développement de la Technologie (TDB) et British Petroleum (BP).
SANTE • Le gouvernement du Gujerat démarre le télé-conseil médical 24h/24h au cours des trois prochains mois. C’est la première fois qu’un Etat fournira des conseils par téléphone en matière de santé aux citoyens. (IBEF, CCLV, 19 septembre 2011)
Citation du mois « Nous considérons l’Inde comme l’un des marchés les plus dynamiques dans le monde qui présage de devenir le 3ème plus grand marché automobile d’ici 2020. » Philippe Varin, Président du Conseil d’Administration, PSA Peugeot Citroën
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LE COIN DES ÉCHOS Manifestations • Célébration du 150ème anniversaire de la naissance de Rabindranath Tagore par l’association Vidyalaya à Strasbourg (Alsace) en mai 2011. Pour célébrer le 150ème anniversaire de la naissance du grand écrivain, humaniste, poète lauréat du Prix Nobel, l’association francoindienne Vidyalaya à Strasbourg (Alsace) a organisé un Hommage à Tagore du 14 au 28 mai 2011 comprenant plusieurs évènements : conférences, soirées de danses, chants et des lectures de poèmes de Tagore. Le 14 mai, lors de l’ouverture de la manifestation, après une présentation de Tagore par Joseph Pouvatchy, Hélène Porcher a dit des poèmes de Tagore en s’accompagnant au piano et avec des bols tibétains.
• Le mercredi 18 mai 2011, Nagarthinam Krishna, écrivain tamoul demeurant à Strasbourg, a proposé une conférence sur Tagore. Le samedi 21 mai à l’espace culturel d’Ostwald, le Point d’Eau, l’association a organisé la soirée Rassa Yatra avec des chants et des poésies de Tagore, Manickham Yogeswaran et ses musiciens et des danses par les danseuses de la Cie Abhinaya. • Le 28 mai 2011, dans le cadre de la manifestation « Cultures de Paix » organisée par l’association Passages, Rajarajeswari Parisot, présidente fondatrice de l’association Vidyalaya a rendu un hommage musical en chantant le Rabindra Sangeet avec une lecture de quelques poèmes de Tagore par Jacques Goorma (écrivain de Strasbourg) à l’Aubette – place Kleber. • Une soirée a été organisée pour célébrer le 150ème anniversaire de Rabindranath Tagore à l’UNESCO à Paris le 12 septembre. Un programme culturel présentant des œuvres musicales, chansons, lectures de poèmes et un film, avec Aparna Sen, Bickram Ghosh, Kavita Krishnamurthy, L. Subramaniam, Santanu Roychowdhury, Shama Rahman et bien d’autres artistes a été organisé dans le cadre du programme Rabindrânâth Tagore, Pablo Neruda et Aimé Césaire pour un Universel Réconcilié organisé à l’aide d’un Comité de parrainage de haut niveau. • L’Eté indien, a choisi pour sa 8ème Edition le thème « Villes et villages ». Avec le soutien de l’Ambassade, le Musée national des Arts asiatiques-Guimet a proposé à un public fidèle depuis plusieurs années 17 films dont 11 inédits. Martine Armand, responsable de la programmation des films de l’Eté indien, Véronique Prost, directrice artistique et Hubert Laot ont permis de découvrir le Bengale, la ville de Calcutta à travers les films de Satyajit Ray et Rituparno Ghosh, les villages à travers ceux de
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Sandip Ray puis le Bihar avec les films de Gautam Ghose et des Etats moins connus comme l’Assam et le Manipur à travers les films de Jahnu Barua et Shyam Sharma. Puis nouvelle étape en Orissa avec un film rare de Susant Misra et au Tamilnadu avec un film phare de K. Balachander. Découverte d’un village du Karnataka et d’une communauté de pêcheurs avec Girish Kasaravalli, étape au Kerala avec Shaji Karun et Adoor Gopalakrishnan et étape au Maharashtra avec Mumbai et Dharavi. Puis découverte du Gujerat avec Mehbood Kahn, Delhi avec Jahar Kanungo avant de retourner dans les forêts du Bengale de Buddhadeb Dasgupta. Comme chaque année, le programme a aussi été enrichi par des conférences et des spectacles de qualité. Que nous dévoilera la 9ème édition ? Affaire à suivre…
Distinction • Le Gouvernement de l’Inde, Ministère du Tourisme, a décerné à Mireille-Joséphine Guezennec (Himabindu) la « National Award » du « Meilleur journaliste étranger pour l’Inde » (mars 2011). Depuis près de 30 ans, M.J. Guézennec voyage et séjourne en Inde, très régulièrement en tant que reporter international et photographe. Elle consacre reportages photos et des articles aux traditions, à l’art et la philosophie afin de comprendre cet « esprit unique » qui imprègne en profondeur bien des aspects de la culture indienne. Enseignante de philosophie, elle travaille également à mettre sur pied des échanges pédagogiques et culturels entre étudiants français et indiens et donne des conférences. Elle a écrit Nouvelles de l’Inde n° 403
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21 passage Gambetta, 75020 Paris. Site Internet : http://www.institut-ayurveda.fr - Email : contact @institut-ayurveda.fr
Guillemain d’Echon à St Yrieix la Perche (87), « Mines de Sel » de Catherine Gaudin et Seydou Touré proposé par Les Comptoirs de l’Inde à la Mairie du 6ème, Moderniznation de Hema Upadhyay à Paris à l’Espace Topographie de l’Art dans le cadre du Festival d’Automne.
Projet des ouvrages sur le Gange « Gange aux sources du fleuve éternel » (Editions Cheminements), « Ganga in search of the sources » Editions Rupa & co et « Inde singulière et plurielle », (Editions l’àpart), qui a reçu le patronage de la « Commission nationale française de l’UNESCO ». Mireille-Joséphine est également l’une de nos régulières et très fidèles collaboratrices pour « Nouvelles de l’Inde ».
Création • L’Institut français d’Ayurveda a ouvert ses portes à Paris le 30 septembre 2011. Il a été fondé par Joyce Villaume-Le Don et Laurent Cortes.
Dr. Mauroof Athique et Joyce Villaume-Le Don
Etaient présents à l’inauguration le Dr. Ghanashyam Marda, directeur pédagogique de l’Institut, venant de Poona et le Dr. Mauroof Athique, directeur du College of Ayurveda de Londres qui, tous deux, interviennent dans les formations proposées par l’Institut français. L’objet de l’Institut est de « former des thérapeutes capables de répondre aux besoins de personnes atteintes de troubles variés ». L’Institut français se situe au Nouvelles de l’Inde n° 403
L’Inde est… Concours vidéo international Dr. Ghanashyam Marda
Publication • Le Ministère de la Culture publie une brochure bilingue (anglais/sanskrit) mensuelle « Sanskriti Darpan ». Cette brochure contient des informations sur les événements/manifestations culturels organisés chaque mois par les bureaux/organisations de ce Ministère situé à Delhi. Voici le lien pour consulter la brochure de Novembre 2011 : http://www.indiaculture.nic.in/indiaculture/pdf/San skriti_Darpan_nov_10_English.pdf
Expositions • Plusieurs belles expositions en lien avec l’Inde ont ponctué l’été et la rentrée, tant à Paris qu’en province : « Les dieux et les démons du Kerala » suivie de « Le village dans la ville – Bandh Ganga » (photographies de Xinthian Zhu) au Musée Asiatica à Biarritz, les deux expositions d’art contemporain « Paris, Delhi, Bombay » au Centre Georges Pompidou et Chimères de l’Inde par Rina Banerjee, l’exposition « Mémoires d’éléphant » au Musée de la Compagnie des Indes à Lorient, « Inde vivante » à la Galerie Pomie à Baladu (46), « Bhuta – Masques et objets rituels des esprits » à l’Espace DurantDessert (un espace à découvrir au 28 rue de Lappe, Paris 11ème), « 60 Portraits du Rajasthan » par Philippe Lafon à Cheray d’Oléron, Nature Morte #1 de Swati Gupta chez Cadres en Aparté à Toulouse, L’Oeil de Shiva de Dominique
• La Division de la Diplomatie Publique du Ministère des Affaires Etrangères lancera prochainement une importante initiative visant à encourager les individus et les pays du monde entier à penser à l’Inde de manière intéressante, incessante et positive. Ceci se fera par le biais d’un concours vidéo international dont le thème est : « L’Inde, est… » Trois sous-thèmes ont été identifiés pour cette année : (I) L’Inde est…. pleine de couleurs (II) L’Inde est … créative (III) L’Inde est… là où vous vous trouvez Tous ces thèmes permettent à tout le monde, dans n’importe quel pays de réaliser une courte vidéo sur l’Inde. L’organisation Skarma en partenariat avec le Ministère des Affaires Etrangères indien créera un site dédié à ce concours pour y héberger les vidéos et promouvoir le concours qui se déroulera du 1er Octobre au 31 Décembre 2011. Un jury sélectionnera les meilleures œuvres et un événement sera organisé en Mars 2012 autour des meilleures œuvres qui pourraient être présentées sur diverses chaînes de télévision tant en Inde qu’à l’étranger. Dr. Shashi Tharoor, écrivain de renom et le réalisateur Shekhar Kapoor, sont les ambassadeurs honoraires de ce projet. ❑
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