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Ambassade de l’Inde - JANVIER/FÉVRIER/MARS 2012 - Numéro 405


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Editorial Nous aimerions tout d’abord remercier tous les lecteurs de Nouvelles de l’Inde qui nous ont renvoyé le questionnaire que nous leur avions adressé, témoignant ainsi de leur intérêt pour la culture indienne et de leur soutien au magazine. Nous rappelons à ceux qui ne nous l’auraient pas encore renvoyé de nous le retourner dans les meilleurs délais, la liste allant bientôt être mise à jour.

Sommaire FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE • Ganapati

3-6

• Quand deux artistes indiens s’exposent au Parc Bourdeau d’Antony

7-9

• Film Bazar à Goa

10-11

AUTRES FACETTES DE L’INDE • J’irai au Pays des Neiges

12-13

• Un satellite réunionnais en orbite autour de la terre • L’art et l’artisanat (2ème partie) ème

• Ayurveda (3

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partie) : Les cinq métiers de votre estomac 21-23

DESTINATIONS A DÉCOUVRIR • Mehrauli

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• Karauli

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• Gros plan sur le Maharashtra

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ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE

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REVUE DES LIVRES

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LE COIN DES ÉCHOS

37-3ème de couv.

Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Tél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 40 50 09 96 E-Mail : cpic.paris@ambinde.fr Rédacteur en chef : Nina Tshering La, Premier Secrétaire (PIC) Assistante de rédaction : Viviane Tourtet. Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Eric Bhat, Valérie Cornette, Alain Dupuis, E.B., Joël Farges, Olivier Germain-Thomas, Incredible India, India Brand Equity Foundation, Tarana Khubchandani, Thu Huong Ta Thi, Sophie Sultan, Viviane Tourtet. Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry 62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15 Mentions : Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information et Culture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde. Photo 1ère de couverture : Ganapati, sculpture de Sujata Bajaj. Photos 4ème de couverture : Anju Chauduri - Suite de Roseaux IV - Huile sur toile - 2011 - 34 x 27 cm - ©Michel Mathieu ; Narayanan Akkitham - Sans titre - Huile sur toile - 2006 - 54 x 65 cm.

Nous voici déjà au seuil du printemps, Holi a tout juste été célébré et c’est le moment de prendre de bonnes résolutions pour sa santé en observant quelques-uns des principes de la médecine ayurvédique que nous propose Eric Bhat dans sa série sur l’Ayurveda. Dans ce numéro, la peinture est à l’honneur avec deux articles. L’un sur la dernière exposition de Sujata Bajaj à Mumbai autour de Ganapati, l’autre sur l’exposition organisée à Antony par la Maison des Arts au parc Bourdeau de Narayanan Akkitham et Anju Chaudhuri, peintres philosophes. Joël Farges, producteur de cinéma et réalisateur français, amoureux de l’Inde, nous invite à découvrir le Film Bazaar de Goa qui s’est déroulé en Novembre dernier et en avant-première, le documentaire sur l’exploratrice Alexandra David-Néel qui a été tourné en Inde et sera diffusé sur Arte le 1er juin. Nous vous proposons la suite de notre article sur l’art et l’artisanat en Inde et l’Etat qui sera mis à l’honneur dans ce numéro est le Maharashtra, cœur financier et économique de l’Inde. Nous espérons que vous avez été nombreux à visiter l’exposition des œuvres de Rabindranath Tagore qui ont été exposées au Petit Palais jusqu’au 11 mars. Nous vous proposerons un article sur cette exposition dans le prochain numéro. Les œuvres de Rabindranath Tagore sortent rarement de l’Inde et ceux qui n’ont pas eu la possibilité de visiter l’exposition pourront, par le biais des Nouvelles de l’Inde, avoir un aperçu de ces œuvres de grande qualité qui reflètent une facette moins connue du poète et universaliste que fut Rabindranath Tagore. Nina Tshering La Premier Secrétaire (Presse, Information & Culture)

Plusieurs d’entre vous nous ont fait part dans le questionnaire qui a été adressé à tous les lecteurs des Nouvelles de l’Inde, de leur regret de n’être informés que tardivement par rapport aux manifestations culturelles organisées en France en rapport avec l’Inde. La rubrique Le Coin des Echos ne concerne que les manifestations passées. Pour les manifestations à venir, les lecteurs peuvent consulter l’Agenda culturel mensuel qui est mis en ligne sur le site internet de l’ambassade : www.ambinde.fr en début de mois. Nous invitons les organisateurs de manifestations de nous faire part de leurs programmes avant le 25 du mois précédant la manifestation pour insertion dans l’Agenda à l’adresse suivante : agendainde@wanadoo.fr Nous vous remercions de votre intérêt. Nous invitons les lecteurs qui n’auraient pas encore rempli le questionnaire à nous le retourner dans les meilleurs délais.


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FENÊTRE FENÊTRESUR SURLA LACULTURE CULTURE INDIENNE INDIENNE GANAPATI Sujata Bajaj expose « Ganapati » dans différents médiums à la Jehangir Art Gallery à Mumbai depuis le 28 février 2012. Cette exposition, très particulière et chère à l’artiste, nous permet de découvrir un travail différent dont elle nous révèle ci-dessous l’origine. Ces Ganapati n’ont pas laissé Olivier Germain-Thomas indifférent et il nous livre son ressenti…

Regard de Sujata sur Ganapati Pour moi, la forme de Ganapati exerce une influence particulière sur mon être créatif. Sa forme sans bornes et ludique, pleine de positivité et d’optimisme, instille de la confiance et élimine l’appréhension de l’intérieur.

Mon association avec Ganapati est forte et ce depuis l’enfance quand nous célébrions les fêtes de Ganesha Chaturthi et Anant Chaturdashi avec une forte implication. Nous conservions Ganapati chez nous pendant dix jours, le décorant chaque année de manière différente. Même en tant qu’enfants, les idées et les techniques que nous utilisions pour peindre et

orner les images, bien qu’ingénieuses, étaient uniques. Pour nous, à cette époque, ce fut un projet majeur que nous entreprenions et exécutions (plutôt intelligemment, nous avions cette impression) : une expérience d’apprentissage remplie de plaisir et d’excitation. C’était pour les amis une occasion de se réunir et de prier Ganapati, de partager le prasad préparé par Ma que nous recevions deux fois par jour après la pooja et l’aarti. Le mois passait trop vite, avec quelques semaines de préparation et les dix jours du festival. Le dernier jour était empreint d’une légère mélancolie quand nous submergions les images dans la rivière le jour de visarjan et nous retrouvions à déjà attendre le lointain retour de Ganapati chez nous l’année suivante. Cette célébration qui durait dix jours a continué quand nous vivions à Pune et au fil des années est devenue une partie inséparable de ma vie. Nouvelles de l’Inde n° 405

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GANAPATI

Ganesh de Sujata Bajaj « Fille du feu », Sujata Bajaj est, avec son énergie volcanique, naturellement liée à l’esprit de Shiva par son élan vital et les périlleuses audaces qui rythment ses toiles. Toiles qui sont la vision de l’univers à son commencement quand formes et couleurs se cherchent et s’unissent dans un feu tourbillonnant. Pour qui suit sa démarche depuis des années, la présence de Ganesh peut étonner. Petit, avec une tête d’éléphant, un gros ventre, des oreilles décollées, il est pour la grande majorité des Indiens le prototype d’une divinité bienveillante et protectrice. Mais Sujata aime surprendre, c’est un aspect majeur de son talent de peintre. Partant d’un modèle si souvent répété en Inde, elle nous offre une vision totalement renouvelée de Ganesh, à chaque fois spécifique. On est d’abord surpris par l’importance donnée à la trompe. Selon la tradition, elle symbolise le sens de l’adaptation. Sous le pinceau de Sujata, elle est serpent, liane, mot d’une langue inconnue, trace dans le sable, chorégraphie… On sent qu’elle est le résultat d’un geste instinctif,

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longtemps mûri dans l’inconscient avant de jaillir d’un mouvement rapide à la manière des calligraphes de la Chine ou du Japon. Une trentaine de trompes différentes qui dansent ne sont pas seulement la preuve d’une imagination foisonnante, mais le signe que le sens de la métamorphose fait partie du génie de l’Inde. Mêmes sources souterraines avec le choix des couleurs vives qui proviennent d’une impulsion symphonique. Chez Sujata, traits et couleurs pratiquent des mariages d’amour… La forme en constante genèse s’exprime également avec les cercles du ventre de Ganesh. On peut y voir le soleil, la lune, ou pourquoi pas le réceptacle de la vie quand le masculin et le féminin ne font plus qu’un. D’autres cercles comme des bulles flottantes scandent les compositions dans une apesanteur qui occupent des places laissées vacantes et donnent une élégante légèreté à côté du corps solidement incarné de Ganesh. Les yeux sont petits. Ils concentrent une énergie qui contraste avec la fantaisie des lignes déployées autour d’eux. Ils rappellent qu’un seul atome contient à lui seul un résumé du monde. Et les oreilles ? On les voit parfois s’envoler avec l’allure de cerfsvolants. Elles sont à l’écoute des souhaits de chacun. Ces Ganesh expriment une fête joyeuse, la fête du printemps. Les voir assemblés avec tant d’audace neuve est la preuve éclatante que la peinture en Inde a su acquérir une indépendance liée à la modernité tout en gardant la profondeur de l’esprit de ses mythes. Sujata Bajaj ne recopie pas le passé, elle lui donne un avenir. ❑ Olivier Germain-Thomas

Durant mes années d’école, quand nous vivions à Jaipur, je fréquentais régulièrement Motidungri Ganesha Mandir, un temple qui m’a laissé une impression durable. A cette époque, le lieu était serein, entouré d’un beau paysage inspirant. Ce temple semblait avoir une relation spéciale et très personnelle avec moi, une de ces relations que j’étais incapable de comprendre à cet âge mais que je ressentais très fortement. C’est depuis lors que la couleur orange a occupé une place si importante dans ma palette de couleurs. Il s’est trouvé que durant l’été 1985 en conduisant mon père au Paunar Ashram, j’ai eu un accident de voiture qui m’a cloué au lit avec une jambe blessée pendant plusieurs semaines. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai commencé à dessiner des images de Ganapati sur du papier tous les jours et lorsque je me sentis mieux, j’avais réalisé des centaines de dessins. La plupart des gens se souviennent avec amertume de leurs blessures et de leurs accidents ; moi, ce fut une période très particulière de ma vie, une période de transformation qui m’a aidé à évoluer dans ma Nouvelles de l’Inde n° 405


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GANAPATI

Ganapati dans la mythologie Le symbolisme abonde dans la mythologie sacrée de nos traditions. Au sein du riche patrimoine symbolique et des traditions en Inde, Ganapati est omniprésent. Egalement connu comme Ganesha, il apparait sous diverses formes symbolisant la diversité de la destinée humaine. Personnification de la sagesse et du jugement, Ganesha est la divinité la plus visible et largement vénérée du panthéon hindou. Révéré comme Vigneshwara ou Celui qui supprime les obstacles et Seigneur de Tous les Commencements, aucun rituel ou cérémonie hindoue ne commence sans offrandes à Ganapati. Il est idolâtré comme le patron des arts et des sciences, et le Dieu de l’intelligence et de la sagesse. On l’invoque comme protecteur des Lettres durant les examens écrits, et il comble ses dévots des dons de succès et de prospérité. Plusieurs textes relatent des anecdotes mythologiques associées à sa naissance et à ses exploits extraordinaires pour expliquer son iconographie particulière.

Inspiration artistique Du sud au nord de l’Inde, les fables et les histoires autour de Ganapati ont charmé et enchanté les gens du monde entier ! Bien qu’il soit connu par de nombreux autres attributs, la tête de Ganesh le rend particulièrement facile à identifier. Le Dieu Eléphant a été dépeint dans tellement d’avatars et avec la liberté artistique sa forme ronde a été depuis longtemps une source d’inspiration pour les artistes et de fascination pour ses disciples. C’est dans cet élan de dévotion et d’inspiration que Sujata Bajaj s’est embarquée dans son voyage associatif avec Ganesh en 1986. Sans avoir vu ses dessins et ses gravures basés sur Ganapati, j’ai présenté Sujata en 2007 non sans Nouvelles de l’Inde n° 405

une certaine hésitation à un ami proche, collectionneur d’art, qui espérait qu’elle créerait quelques œuvres d’art basées sur la forme de Ganesh pour sa collection particulière. L’histoire de Sujata s’est dévoilée à mon incrédulité lorsqu’elle prétendit totalement convaincue que dans ce groupe d’œuvres exécutées il y a des années elle avait tenté de représenter la forme la plus créative qu’elle avait jamais rencontrée, celle de Ganapati. Alors nous fûmes déterminés à montrer son travail ancien avec une suite totalement nouvelle de peintures. Elle a refusé, avec tout le respect qu’il se doit, de se défaire d’une quelconque œuvre même pour le compte du collectionneur et nous avons décidé de monter une exposition du Ganapati de Sujata.

L’œuvre de Sujata La voie vers la réalisation demande de l’équilibre. Dans notre vie quotidienne, nous travaillons pour équilibrer divers aspects de notre vie quotidienne qui englobent notre travail, la créativité, la famille et les relations. Ce dynamisme équilibré qui a été l’élément le plus incroyable de la vie de Sujata Bajaj ne cesse jamais de m’étonner. Je l’ai observée jonglant et maintenant en équilibre ses rôles de mère, de femme et d’artiste avec le même dévouement pour tous. A l’aise dans son rôle de mère dévouée à Paris, elle continue toutefois à travailler dur dans son studio et l’œuvre passionnée de sa couleur et de ses formes me fascinera toujours tout comme ses collectionneurs. Son approche perfectionniste est un défi qu’elle doit surmonter et qu’elle admet sans aucune honte. Pendant quatre semaines, l’an dernier, elle a lutté pour une couleur qui ne se révélait pas mais demeurait dans son subconscient comme une nécessité absolue pour l’exposition de Ganapati.

Elle a cherché partout mais ne voulait pas l’abandonner pour une autre teinte. Je ne réalisai pas l’importance de sa quête bien que je sentais qu’elle était nerveuse. Elle m’a dit bien plus tard qu’une nuit, elle s’est réveillée avec le besoin urgent de se lever et de chercher dans son armoire une couleur orange qu’elle avait achetée sept ou huit ans avant. En toute bonne foi, elle a cherché et a trouvé exactement ce qu’elle cherchait. Les œuvres qui ont suivi portent le témoignage de la conviction qu’elle avait et de son engagement sans faille pour la perfection. Une fois de plus nos chemins de vie se sont croisés là où nous avions progressé dans la confiance. C’est alors que Ganesh nous protège et nous ouvre les portes dans notre vie pour agir en confiance. Quand les obstacles sont surmontés, nous percevons que c’est une bénédiction venant de Ganesha. Tarana Khubchandani Mumbai Janvier 2012

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE GANAPATI

l’avait entre les mains. Bien que déçue, j’acceptai la tournure des événements, convaincue que Ganapati avait décidé du lieu où il voulait vivre. Les jours passèrent et un matin je reçus un appel de mon amie qui me disait qu’elle voulait se débarrasser de Ganapati. Un ancien de sa famille avait conseillé de ne pas conserver chez eux une pièce minérale ou cristalline car cela allait à l’encontre des suggestions de l’astrologue. Tout ce que je retenais de la conversation était que Ganapati avait finalement choisi de venir chez moi ! Il était bien sûr fortuit que je reçoive le bloc de cristal – qui pour moi est Ganapati – dans toute sa grandeur. Je l’ai conservé comme un trésor jusqu’à ce jour. Ma vie compte de nombreuses histoires et expériences avec mon ami Ganesha mais certaines sont trop personnelles, d’autres trop délicates pour qu’elles aient du sens pour le lecteur. Ainsi sans autre explication, je présente cette exposition avec tout ce que j’ai, comme un hommage à mon ami, mécène et guide omniprésent, Ganapati. ❑ Paris, janvier 2012

compréhension : une période magique de ma vie. C’est le désir de retrouver le parfum de cette étape de ma vie qui m’a conduit à entreprendre la tâche sympathique de préparer cette exposition. Lorsque je revins à Pune après l’accident, j’avais hâte de montrer mon travail à mon professeur, M.R. Kelkar. Il m’a encouragé à utiliser différentes techniques comme la gravure, la lithographie, la découpe sur bois, toutes avec des formes figuratives de Ganesh. Par la suite, j’ai réalisé quelques formes sculpturales de Ganapati en fibre et résine ainsi que des œuvres sur pierre et feuilles de métal. De nombreux professeurs dont Mukund Kelkar, Arun Pathre, Sudhakar Chavan, 6

Paul Koli et Kashinath Salve m’ont aidée avec beaucoup d’enthousiasme. C’était une époque où j’ai appris de nouveaux savoir-faire et idées et où j’étais bénie par les conseils inspirants de personnes très créatives. Lors d’une visite dans les grottes d’Ajanta et Ellora dans le cadre d’un voyage universitaire, je suis tombé sur un gros et splendide bloc de roche cristalline vendu sur le marché local. Pour moi, c’était clairement Ganapati. Je n’avais pas assez d’argent sur moi, je demandai donc au marchand de me le mettre de côté mais quelques minutes plus tard, je revins sur mes pas pour réaliser qu’il avait été vendu et qu’une amie de faculté Nouvelles de l’Inde n° 405


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© Michel Mathieu

Anju Chaudhuri, Narayanan Akkitham… deux noms d’artistes indiens que les lecteurs de Nouvelles de l’Inde connaissent depuis des années maintenant mais qu’il est toujours intéressant de retrouver, et cette fois, c’est à la Maison des Arts dans le Parc Bourdeau d’Antony où ils exposent jusqu’au 25 mars. Il est intéressant de noter que ces deux artistes sont venus en France dans les années 60, dans le sillage des grands novateurs comme Rabindranath Tagore dont plusieurs dizaines d’œuvres sont justement exposées à Paris jusqu’au 11 mars. Le maître Rabindranath Tagore, peintre mais grand humaniste, saluerait certainement le travail effectué par ces deux artistes qui se révèlent ici non seulement comme de grands peintres mais aussi comme philosophes. Comme le présente Isabelle Rolland, Maire adjointe chargée de la culture : « Les deux peintres invités, Anju Chaudhuri et Narayanan

Anju Chaudhuri - Roseaux 2009 Huile sur toile - 130 x 81 cm

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© Michel Mathieu

QUAND DEUX ARTISTES INDIENS S’EXPOSENT AU PARC BOURDEAU D’ANTONY

Anju Chaudhuri - Sans titre - Acrylique sur toile - 110 x 132 cm

Akkitham, reviennent aux sources et aux valeurs originelles de l’art populaire indien pour traduire une vision philosophique de la nature et de l’homme. Pour Anju Chaudhuri, la religion et la philosophie imprègnent sa vision et son œuvre. La nature est l’essence même de sa création qu’elle compose dans une symphonie de couleurs vives faites de racines, de feuilles… et de mystères. Narayanan Akkitham concilie les valeurs esthétiques et spirituelles. Il s’appuie ainsi sur une variation de figures géométriques inspirées des diagrammes sacrés tantriques, dans une palette sobre et un rendu proche des miniatures indiennes. Dans le dialogue de l’Homme à la Nature où « la couleur est langage, la peinture est son », on en ressort séduit. »

Anju Chaudhuri nous confie au sujet de son travail : « Mon travail pictural est imprégné de tradition indienne de manière plus ou moins consciente. Mon approche intérieure est tournée vers le thème de la Nature. Apparemment, c’est un thème universel. Je ne cherche pas à représenter la nature comme une simple copie mais plutôt à recréer, à réinterpréter cette Force, objet d’inspiration et essence même de création. Toute chose existant à l’état naturel, comme toute œuvre artistique, est un miroir de l’Univers, de la Matière, de la Nature. Ma démarche artistique m’a souvent conduit à intégrer ce thème comme fond et forme de l’œuvre. Cette croyance dans le pouvoir de la Nature et des cinq éléments, la relation entre Etre et Nature (Purush et Prakriti) jouent un rôle fondamental dans 7


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QUAND DEUX ARTISTES INDIENS S’EXPOSENT AU PARC BOURDEAU D’ANTONY

Anju Chaudhuri - Huile sur toile - 2008 - 131 x 110 cm

ma création. Le geste du peintre, qui pose la couleur sur une surface, a beaucoup à voir avec la tradition dans le choix et la manière. Ce contraste entre espace et couleur, cet amour pour le détail et pour la miniature, cette tension entre grandeur et ornementation ne peuvent être dissociés de la culture indienne. Le critique d’art Manasij Majumder écrit « Anju Chaudhuri fait vibrer la passion de la nature, de façon visuelle, dans chaque parcelle de ses toiles aux nuances multiples… Combinant la maîtrise du métier et de la technique avec sa nouvelle orientation enrichie de rencontres avec des maîtres français et contemporains occidentaux, Anju Chaudhuri réalise des paysages de la Nature dans un abandon créatif avec un sens inné de l’esthétique. (…) Fine coloriste, Anju Chaudhuri peut orner sa palette d’accents abstraits et expressionnistes sans prêter à la toile une surface hérissée d’élé8

ments psychiques. Elle ne considère nullement la toile comme une arène où l’acte de peindre devient une performance. Le contrôle parfait de la chromatique et de la forme qui composent la surface visuelle, régit sa perception esthétique de la nature.

Anju Chaudhuri façonne ainsi un ordre riche, vibrant, visionnaire, kaléidoscopique tel une musique symphonique. (…) Anju Chaudhuri tisse la toile de la Nature avec toute la finesse qui est la sienne et l’Homme s’en drape avec bonheur. Rien n’est laissé au hasard et pourtant il règne dans les toiles de cette artiste comme un air de liberté qui permet à l’Homme et à la Nature de respirer en toute quiétude. C’est aussi à un voyage vers l’imaginaire qu’elle nous entraîne et enveloppés dans cette Nature maternante, nous nous laissons aller, nous lâchons prise, captivés par ses couleurs qui nous donnent à rêver… A l’instar de nos cellules, la nature dans les toiles d’Anju Chaudhury vibre, palpite et scintille de mille nuances subtiles et chatoyantes qui jouent avec la lumière. Elle fait couler le sang dans nos veines, fait battre notre cœur et grise notre âme. Narayanan Akkitham qui fut figuratif dans ses débuts, découvre l’Abstraction Géométrique à partir de laquelle il construit sa propre grammaire artistique. C’est à un voyage qu’il nous invite dans ses œuvres aux allures de labyrinthes

Narayanan Akkitham - Sans titre, 2009 - Huile sur toile - 97 x 130 cm

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Akkitham a su s’émanciper de l’emprise de l’art occidental et se relier à sa propre tradition, celle de l’Inde, du Kerala plus précisément pour être lui-même. Cela se perçoit dans son œuvre qui a su garder les teintes chaudes de la terre d’origine de l’artiste.. « (…) Le jeu de la lumière est singulier dans l’œuvre de Narayanan Akkitham et rarement observé dans l’art géométrique européen. Avec la peinture à l’huile, il provoque une impression de clair-obscur en appliquant une fine couche de peinture sur la toile et en l’effaçant au grattoir. C’est la présence de la lumière qui procure à la toile un espace tridimentionnel (…) », écrit Sudhakaran, dans la revue Art & Deal, New Delhi. Cette lumière est universelle et nous parle. On s’y plonge pour rejoindre les confins où l’homme, la nature, le Divin ne font plus qu’un et où l’inconscient se libère. ❑ Viviane Tourtet

Narayanan Akkitham - Sans titre, 1999 - Huile sur toile - 130 x 97 cm

initiatiques. Les couleurs proches de celles de la terre nous conduisent à l’introspection, à visiter l’intérieur de nous-mêmes avec humilité. Ses œuvres relèvent de l’esthétique et du sacré, du spirituel. Elles sont éminemment symboliques et chacun les décryptera selon sa sensibilité. Elles nous relient au Cosmos, au Divin quelque soit le nom qu’on lui donne. Elles font de nous des hommes inscrits dans l’Univers, reliés à leur cellule originelle. L’essayiste Pavan K. Varma auquel on doit l’ouvrage récent Devenir indien serait heureux de découvrir qu’un artiste comme Narayanan Nouvelles de l’Inde n° 405

avec l’aimable autorisation de Valérie Cornette, Directrice de la Maison des Arts et Thu Huong Ta Thi, Conseillère artistique.

Narayanan Akkitham - Sans titre, 2009 - Huile sur toile - 97 x 130 cm

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Le Ministre du Tourisme de l'Union, M. Subodh Kant Sahai, lors du petit-déjeuner-rencontre

péraient et de nouer des contacts extrêmement profitables tant indiens qu’européens et israéliens pour la mise en production de ce projet dont les acteurs indiens principaux seront Naseeruddin Shah et Shabana Azmi. Depuis 2007, cet atelier prend chaque année plus d’importance et devient un rendez-vous essentiel du développement de la cinématographie mondiale. Deuxième atelier de réflexion : Nina Lath Gupta qui dirige le National Film Developement Corporation (NFDC) m’avait invité de concert avec Déborah Bénatttar (Attachée audiovisuelle de l’Am-

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Magnifiquement organisé par Nina Lath Gupta du 24 au 27 novembre dernier à Goa, le Film Bazaar s’est déployé avec beaucoup de pertinence autour de trois ateliers. D’Australie, d’Allemagne (dont Madame Kirsten Neihuus représentante du Medienboard BerlinBrandeburg), du Danemark, du Canada, d’Espagne, de France, de Grande Bretagne, Hollande, d’Italie, de Pologne, de Suisse, d’Iran, de Suède… tous les représentants des centres de coproductions internationales les plus actifs étaient présents. Premier atelier d’importance : India/Europe Primexchange - en collaboration avec Primehouse (atelier d’écriture et de développement berlinois) - dirigé par Frank Stehling - réunissait des producteurs européens et indiens autour de 10 projets sélectionnés. L’un de mes projets indiens y fut retenu. « Secret spices » adapté du roman d’Esther David « Le livre de Rachel »1 publié en France par Héloïse d’Ormesson. Les producteurs de ce film Francesca Van der Stay et Yves Cohen ont participé à cet atelier. La qualité des échanges, la convivialité des invités leur ont permis de trouver les partenaires qu’ils es-

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FILM BAZAAR À GOA

Franck Stehling s'adressant aux participants à l'atelier de co-production PrimeXchange

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bassade de France en Inde) à participer aux tables rondes que NFDC réunissait autour des problèmes spécifiques des tournages étrangers en Inde. Deux ministres y étaient conviés : Madame Ambika Soni, Ministre de la Culture et Monsieur Subodh Kant Sahai, Ministre du Tourisme qui s’était déplacé avec plusieurs membres de son cabinet. Preuve de son attention à cette question. Ayant réalisé plusieurs films de fiction en Inde dont le dernier « Alexandra David-Néel » et coproduit trois films indiens dont Hazaaron Khwaishein Aisi de Sudhir Mishra, j’avais donc une expérience concrète et objective que j’ai pu devant les ministres exposer avec franchise et sans détour. Si je me suis réjoui de la compétence des équipes techniques, de la valeur du matériel et des services proposés, de l’extrême variété des décors, j’ai abordé les problèmes administratifs et les difficultés de contingences. J’ai été très étonné de constater que chaque problème évoqué (obtention des autorisations, délivrances des visas, dédouanements…) était connu par le Ministre du Tourisme. Et qu’il était soucieux tout comme Nina Lath Nouvelles de l’Inde n° 405


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Le Ministre de l'Information et de l'Audiovisuel, Mme Ambika Soni, visite le Film Bazaar, guidée par Mme Nina Lath Gupta, Directrice de NFDC

Le Ministre du Tourisme retînt avec un bel enthousiasme ces perspectives et souligna que l’accueil des tournages en Inde devait être encouragé car c’était non seulement un profit en termes de devises mais aussi et surtout en termes d’image de l’Inde. Le ministre chargea officiellement Nina Gupta et NFDC de lui remettre un rapport à la suite de cette réunion et répéta qu’il y serait particulièrement vigilant et attentif. Troisième atelier : le marché du film. Un programme de projections d’une trentaine de films indiens et souvent indépendants, achevés ou en cours attira de très nombreux producteurs, de vendeurs, de sélectionneurs.

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Gupta, d’y remédier et d’y trouver des solutions concrètes. Et j’ai compris que c’était la raison de notre présence. Mieux, le ministre nous interrogea tour à tour sur les services et les initiatives de nos pays qui accueillaient des tournages étrangers. Australien, Canadien, Espagnol, Israélien, Français s’appliquèrent à décrire dans le détail nos systèmes d’incitations et de soutiens aux tournages étrangers. Le ministre et Nina Lath Gupta se sont montrés extrêmement attentifs à nos mécanismes d’aide et d’accueil des tournages étrangers dans nos pays. Plusieurs producteurs indiens d’ailleurs nous ont eux aussi fait part de leurs expériences. Mieux, et voyant que le temps passait, un atelier, le lendemain matin, fut improvisé pour que nous puissions entrer plus dans le détail de nos mécanismes et de nos services. Le modèle allemand fut mis en avant, le système « Film France » également ainsi que le système espagnol. Nina Lath Gupta constata le déficit des films français tournés en Inde en rapport avec les films indiens tournés en France. Elle souligna en accord avec le cabinet du Ministre du Tourisme toutes les initiatives qui pourraient être entreprises en Inde.

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FILM BAZAR À GOA

Shekhar Kapur présente le prix du Meilleur Projet au marché de la co-production à Chauranga

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Tous étaient unanimes et pressentaient qu’une nouvelle génération de cinéastes est en gestation. D’ailleurs, la présence des trois sélectionneurs (Sélection officielle, Semaine de la critique et Quinzaine des réalisateurs) du festival de Cannes le confirmait. Ils m’ont dit avoir vu des films très prometteurs. NFDC souhaite dynamiser - et c’est le troisième volet de son développement - des films « arthouse » et accompagner des auteurs de leur œuvre. Le Film Bazaar était jusqu’à présent en marge du Festival international de l’Inde (IFFI), mais durant ces quatre jours intenses, chaque participant a pris conscience que les initiatives de Nina Lath Gupta étaient devenues primordiales et essentielles aux manifestations cinématographiques de Goa. Mieux, face à de telles perspectives et de telles promesses, le Film Bazaar nous a semblé reprendre une place prépondérante et primordiale dans le paysage cinéma❑ tographique international. Joël Farges 1 - Son sujet rapidement résumé : comment Rachel - dernière représentante de la communauté juive des Béné Israël en Inde - va user de ses talents de cuisinière pour que la synagogue désertée de son village ne tombe dans les mains de spéculateurs immobiliers…

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AUTRES FACETTES DE L’INDE

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Voilà plus de trente ans que je rêvais de réaliser ce film. Déjà, lors de mon premier séjour en Inde en 1982, j’avais emprunté les pas d’Alexandra David-Néel, en lisant sa correspondance, m’arrêtant dans les mêmes lieux, je m’étais surpris à imaginer un film basé sur sa vie aventureuse de vagabonde et sur sa quête spirituelle. Je m’étais arrêté sur son second voyage qui, de 1912 la conduisit des grands temples du sud de l’Inde, à Pondichéry pour y rencontrer Aurobindo Gosh, sur les ghats de Bénarès, vers les altitudes himalayennes pour la conduire douze ans plus tard, en février 1924, au terme d’une odyssée incroyable, à Lhassa interdite alors aux étrangers. Il y avait dans la vie d’Alexandra David Néel tous les chapitres d’un film romanesque, un exploit physique et surtout, une aventure de l’esprit… Lorsqu’Arte m’a demandé, il y a presque deux ans, quel serait le projet que je souhaiterais réaliser, je suis revenu à ce rêve.

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J’IRAI AU PAYS DES NEIGES Alexandra DAVID-NÉEL

Seule condition que l’actrice Dominique Blanc soit Alexandra David-Néel. Je ne voyais qu’elle et elle a accepté avec ardeur et ferveur. Nous sommes donc partis avec une équipe franco-indienne sur les pas d’Alexandra David-Néel.

De Pondichéry au Sikkim en longeant les rives du Gange et en montant jusqu’aux hauteurs himalayennes du Sikkim. Je souhaitais tourner là où Alexandra David-Néel était passée… Les difficultés étaient nombreuses : quinze ans de vagabondage à résumer en une heure trente, de nombreux décors, tous très éloignés les uns des autres et certains ayant des difficultés d’accès. Notre équipe (presque quatre vingt personnes) et nos deux tonnes de matériel auraient pu nous alourdir, il n’en fut rien. Grâce à l’enthousiasme de nos régisseurs indiens menés par Samir Sarkar, les difficultés furent surmontées et ce dont nous avions rêvé, nous avons pu nous en approcher. La route tibétaine et alors que nous étions déjà en tournage, ne nous fut pas permise, nous n’avons pas pu nous installer à Kum Bum et à Lhassa, nous avons donc reconsNouvelles de l’Inde n° 405


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J’IRAI AU PAYS DES NEIGES

mesurer le progrès des compétences, la valeur des talents et la performance des services.

Je leur en suis très reconnaissant.

Le film « Alexandra David-Néel, j’irai au pays des neiges » avec Dominique Blanc et réalisé par Joël Farges sera diffusé par Arte le 1er juin à 20h30.

Autre point que je souhaite communiquer : j’ai commencé à travailler en Inde, il y a maintenant presque trente ans, je peux donc

C’est vrai que l’Inde est restée et reste le producteur le plus prolixe du monde, mais elle aborde ce début de XXI° siècle avec un atout supplémentaire : l’excellence de son niveau technique et artistique. ❑

Joël Farges

©Nicolas Brioudes

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titué le Tibet et ses provinces, au Laddakh avec l’aide précieuse des réfugiés tibétains du Ladakh et le concours des autorités religieuses exilées. Et c’est à côté de Leh, à Ticksey que nous avons pu recréer les monastères de Kum Bum et grâce à la magie du cinéma, nous avons pu reconstituer quelques-uns des paysages qu’Alexandra David-Néel avait traversés et nous approcher du Tibet et de Lhassa tel que l’avait vu Alexandra David-Néel.

Si notre tournage fut une très belle aventure, c’est bien sûr grâce à l’enthousiasme de notre équipe française mais aussi grâce à la compétence de nos techniciens indiens et des volontaires locaux que ce soit à Pondichéry, à Gantok, à Kalimpong, à Lachen et enfin à Leh qui se sont dévoués corps et âme avec une belle ardeur à notre entreprise. Sans eux, ce film n’aurait pu être fait et ne serait pas ce qu’il est.

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UN SATELLITE RÉUNIONNAIS EN ORBITE AUTOUR DE LA TERRE En 2002, des lycéens d’Amiral Lacaze et de Trois-Bassins avaient pratiquement achevé la réalisation de trois satellites. Onze ans plus tard, une société luxembourgeoise a repris et achevé le projet. Lancé le 12 octobre dernier, VesselSat-1 témoigne désormais en orbite du savoir-faire réunionnais. Le 12 octobre dernier, du centre spatial indien de Sriharikota décolle une fusée PSLV. Elle emporte à son bord le satellite VesselSat-1. Le lancement est un succès. Deux heures après avoir quitté la Terre et avoir été placé sur une orbite proche de l’Equateur, le contact est établi avec une station au sol malaisienne. (…) La « belle aventure » démarre en 1997 avec le lancement de « Spoutnik 40 ans ». Cette collaboration entre des collégiens russes et deux du collège Jules-Reydellet permet de mettre l’accent sur un savoir-faire réunionnais. Lorsque Amsat-France (Association de radioamateurs passionnés de télécommunications par satellites) imagine son projet de micro satellite, les établissements scolaires du département ne sont pas oubliés. En même temps qu’elle associe des écoles d’ingénieurs à son opération, Amsat-France confie aux lycées Amiral-Lacaze et de TroisBassins la réalisation d’une partie de Satedu pour satellite éducatif. L’opération est coordonnée dans l’île par l’association Sciences

Réunion CCSTI (Centre de culture scientifique, technique et industrielle). (…) Les équipes réunionnaises réalisent leur contrat à la perfection. En décembre 2002, une dizaine d’élèves de BEP et BTS des lycées de Trois-Bassins et Amiral-Lacaze rejoignent le Centre national d’études spatiales (Cnes) à Toulouse pour le montage final de Satedu. Il est alors prévu qu’avant la fin de l’année le premier satellite soit intégré à un lanceur, qui devait être Ariane ou Rostok, pour une mise en orbite à une altitude moyenne de 600 à 800 km. Satedu ne décollera jamais. Mais au travers de Vesselsat-1 c’est une bonne partie du savoir-faire réunionnais qui orbite aujourd’hui autour de la Terre.

« J’ai le plaisir de vous informer que les satellites Vesselsat-1 et Vesselsat-2 ont été construits avec les structures Satedu. Il me tenait à cœur de vous en informer. Bien que dix années se soient écoulées, je considérais qu’il y avait un devoir envers vous, qui aviez mis tant d’efforts dans cette réalisation. Et c’est dans cet esprit que je suis heureux de vous l’annoncer, espérant que vous pourrez encore joindre ceux 14

qui y ont participé, afin qu’ils sachent que leurs efforts et leur intelligence ont enfin porté leurs fruits. » Le signataire, Ghislain Ruy, est ingénieur. Jean-Paul Marodon (qui fut avec Gilbert Hoarau et Bernard Colinet, respectivement président et directeur de Sciences Réunion, la cheville ouvrière du projet Satedu) l’a connu à l’époque où il travaillait chez Amsat France, le coordonateur du projet Satedu. Ghislain Ruy a rejoint LuxSpace, la société luxembourgeoise, qui a termné Vesselsat-1. Jean-Paul Marodon travaille maintenant à réunir professeurs et élèves qui ont participé au projet à l’époque afin de fêter dignement onze ans plus tard le décollage de Satedu devenu Velsselsat-1. ❑ Extraits de l’article d’Alain Dupuis Le Journal de l’Ile 26 décembre 2011 Nouvelles de l’Inde n° 405


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partie)

Les traditions artisanales Un créateur ne fait plus qu’un avec l’Etre Suprême lorsqu’il est occupé à créer son œuvre. Lui qui est capable de voir les choses d’un œil perceptif et qui est capable Cette tradition a été établie en Inde 3000 ans av. J.-C. Les créations de la nature ont été adaptées par les artisans, que ce soit en fabriquant des pots, des assiettes, des casse-noix, des épingles à cheveux, des peignes ou des ustensiles. L’artisanat indien s’est taillé une réputation dans le monde entier. Les talents des anciens ont été améliorés par les artisans qui ont appris l’art de leur père comme l’ont fait leur père avant eux. Cette tradition s’est poursuivie au fil des siècles préservant la richesse artistique de l’Inde, riche et variée. Aujourd’hui, cette tradition se décline dans une immense variété de produits, combinant attrait artistique et valeur utilitaire. Pour satisfaire les goûts actuels et répondre à la demande internationale, les instituts de design ont donné un nouveau look à ces arts traditionnels. Ces magnifiques objets sont comme un souffle d’air frais à l’âge de la mécanisation et de la production en masse. Le haut niveau des talents dont témoigne la création de produits a résisté à l’épreuve du temps. En outre, les artisans ont fait preuve de beaucoup d’ingéniosité en s’adaptant aux besoins de notre époque.

Le travail du métal L’utilisation des métaux indiquait que l’homme était conscient de sa condition mortelle et son désir inné de laisser derrière lui ses créations pour la postérité qui résisteraient aux caprices du temps. Les Nouvelles de l’Inde n° 405

divinités étaient faites à la fois en moulage solide ou creux et certains anciens ouvrages, les Shastaras, prescrivaient les proportions permettant aux artisans de créer de belles sculptures correspondant à la perception de l’œil humain. Les divinités étaient décorées de bijoux brillants et même les objets de prière utilisés dans les temples et les foyers domestiques étaient merveilleusement dessinés et fabriqués. Partout en Inde, idoles et statues abondent dans les temples et dans

les rues. Pour un peuple si tourné vers l’adoration des idoles, il était naturel de développer l’art de la sculpture au plus haut niveau. Le travail de l’étain de l’Etat princier de Jaipur, les vases stylisés noirs et les urnes de Pembarthi et les miroirs en étain poli d’Aranmula sont devenus aujourd’hui des références en matière de design. Les sculptures de métal et de bronze du sud de l’Inde perdurent de manière ininterrompue depuis la période des Cholas qui remonte à des milliers d’années. 15


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Dans tous les villages et les villes, les forgerons sont intrinsèques au milieu, produisent des ustensiles de cuisine et des fours en plus des accessoires de cuisine qui comprennent des spatules, des couteaux et des marteaux. L’éventail des artisans du métal en Inde va des simples forgerons qui répondent aux besoins des communautés agricoles à la communauté sophistiquée des « kammalar », des fondeurs de métaux qui se targuent de descendre de Vishwakarma. La communauté des forgerons bouddhistes du Ladakh travaille le laiton d’une manière très intéressante ; ils fabriquent des cuisinières, « thap chabrik » avec des motifs bouddhiques décoratifs en laiton. De talentueux forgerons font également des verrous sophistiqués allant jusqu’à 12 leviers avec des clés superbement ornées. Les serrures sont une spécialité d’Ajmer, Aligarh et Meerut. Un travail de qualité en argent, cuivre, laiton est produit à Chilling au Ladakh où sont fabriquées les louches en cuivre inspirées du 12ème siècle et des théières ornées. Des plats en cuivre sont également produits dans la vallée du Kashmir. Les samovars en cuivre, les verres ornementaux et les pots à eau joignent l’utile à l’esthétique. Le laiton qui a été produit pour la première fois en Inde en fondant le zinc et le cuivre, il y a plus de deux mille ans, trouve son expression à Moradabad en Uttar Pradesh, le plus grand centre pour le laiton gravé à la main. La gravure, le plus raffiné des procédés, présente divers styles connus sous les noms japani, mehrani, chikan et bidri. Les couleurs laquées rouge sombre, jaunes, noires et bleues sont remplies dans la gravure. Des assiettes, des bols, des cendriers de laiton poli, font d’excellents objets décoratifs en métal. 16

Le Gujarat possède un vaste éventail d’objets en laiton réalisés par la communauté « kansara ». Les coffres faits par la communauté kathi au Saurashtra ont diverses utilisations. Le grand « dhablo » ou « katordan », un coffre rond avec trois pieds solides et une partie supérieure en forme de bol surmontée d’une boite plus petite et d’un grand anneau en laiton sur le dessus, sert de coffre à trousseau, de pot pour stocker le grain et dans l’ancien temps, de coffre à bijoux. Tout le coffre attaché par une grosse corde qui passe pas les anneaux était descendu dans un puits lors des batailles ou des escarmouches pour protéger les bijoux. Les objets utilitaires comme les cassenoix, avec des motifs de fleurs et en forme d’animal, des flacons de kohl, des grattoirs à pied à clochettes témoignent du talent des fondeurs. Le métal « bell », un alliage de cuivre et d’étain est très couramment utilisé au Kerala pour fondre des ustensiles de cuisine. En outre, de belles lampes destinées aux temples mesurent plus de 1,50 mètre de haut et comportent un rebord creux pour contenir l’huile. L’élégant travail bidri de Bidar et Hyderabad présente des incrustations de laiton sur un alliage d’argent et de cuivre, noirci en trempant l’objet dans une solution de sulfate de cuivre. Cet art fut importé en Inde de l’Irak il y a 900 ans et continue à se pratiquer. Le langage populaire qui s’adapte a produit une pléthore d’objets pour la chasse, la pêche, en dehors des lampes, des ornements et des jouets notamment dans le West Bengal, en Orissa et au Bihar. Il se dégage de leur simplicité une vision unique de la nature à travers les procédés séculaires du travail du métal. Les bronzes de l’Inde défient le temps et ont l’air aussi neuf au-

jourd’hui que s’ils étaient sortis du moule du sculpteur il y a plusieurs siècles. Les bronzes indiens en disent long sur la maîtrise d’une forme artistique qui est née il y a très longtemps et détient encore les ficelles de la continuité dans la tradition indienne. La mention la plus ancienne du bronze se trouve dans l’épopée du Matsya Purana. Les découvertes dans les ruines de Mohenjodaro et la découverte de la danseuse a montré que la sculpture et l’utilisation des alliages de métaux étaient connues de la population de cette époque.

La sculpture, l’essence de l’art L’ancien traité de sculpture, le Silpashastra nous raconte une histoire qui met en exergue la quintessence de l’art. Il y avait une fois un roi dévot appelé Vajra. Un jour, il demanda au sage Markandeya de lui enseigner l’art de l’iconographie. Le sage lui posa quelques questions avant de lui remettre le premier morceau de métal. « Sais-tu comment peindre ? », lui demanda le sage. Le roi ne savait pas mais il demanda à ce qu’on lui apprenne si cela était une condition nécessaire pour apprendre la sculpture. « Mais pour cela, tu dois savoir comment danser », insista le sage. Pour apprendre à danser, on demanda alors au roi d’avoir une connaissance rudimen-

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taire de la musique instrumentale laquelle, à son tour, nécessitait une base de chant. Ainsi le roi dut commencer par les maîtriser les octaves pour être capable d’exprimer sa sensibilité dans n’importe quelle autre forme et pouvoir en créer une forme. Rien d’étonnant donc à ce que la beauté des bronzes indiens réside dans leur capacité à exprimer toutes ces formes artistiques dans les figures créées. Il y a un aspect unifié de la culture qui est évident lorsqu’on voit la fluidité de mouvement dans les sculptures de bronze. Avec Shiva (l’un des dieux de la trinité hindoue), symbolisant les forces cosmiques de la nature, la danse en est venu à incarner le mouvement rythmique de la vie. Le sthapathi ou artisan cherche à saisir ce mouvement dans le bronze. La technique évoluée et le matériel utilisé contribuent à la magnificence du produit final. Si l’iconographie du bronze remonte à une période très ancienne, ce n’est que vers le 10ème siècle qu’on a assisté à une renaissance à grande échelle de cette forme d’art. A cette époque, il existait une forte ferveur religieuse dans les Etats du Sud suite au déclin de l’influence du Bouddhisme et du Jainisme. Sous le règne Chola, la divinité qui présidait était construite en granit. Mais le besoin se Nouvelles de l’Inde n° 405

faisait sentir d’avoir davantage d’idoles pouvant être transportées à travers le village ou la ville lors des fêtes. Le granit était trop lourd pour cela et c’est ainsi que fut découvert l’alliage de cinq métaux symbolisant les cinq éléments. Les métaux étaient le cuivre, le laiton et le plomb avec un petit peu d’argent et d’or. Généralement les divinités sont réalisées en bronze. Les plus courantes sont le Seigneur Shiva et sa parèdre Parvati, Ganesha (à la face d’éléphant) et le Seigneur Rama (l’incarnation de Vishnou). Après les Cholas, le degré de finesse de cet art disparut peu à peu et de nouveaux styles virent le jour.

Les styles de bijoux Depuis l’époque ancienne, la bijouterie en Inde n’a pas seulement été de simples objets ornementaux et décoratifs mais a acquis le statut de fournir une preuve des diverses étapes de la vie d’une personne. Par exemple, percer les oreilles d’un enfant marque son entrée dans le monde, l’homme portant un fil d’or sacré de l’épaule gauche à la droite, montre qu’il a atteint

l’âge de l’éducation tandis que le tali (Mangalsutra) chez les femmes indique qu’elles sont mariées. L’or, l’argent, le cuivre et le bronze sont les métaux qui ont été traditionnellement utilisés pour fabriquer des bijoux et qui étaient également incrustés de pierres précieuses et de perles qui agissaient comme un talisman pour se protéger contre les mauvais esprits. Le travail de filigrane présente des motifs de fleurs, de papillons, d’oiseaux et des formes géométriques sont réalisées avec des fils d’argent de différentes épaisseurs qui ont l’aspect d’une broderie délicate. L’Orissa et l’Andhra Pradesh sont spécialisés dans ce style. Meenakara et Kundan sont des styles de Jaipur et Delhi influencés par les Moghols. Ces bijoux peuvent se porter indifféremment des deux côtés. Les joyaux du temple de Nagercoil consistent en ornements traditionnels en or garnis de pierres semi-précieuses rouges et vertes. En Assam, l’or tendre 24 carats est façonné en boucles d’oreille et en colliers en forme de fleurs ou

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d’animaux locaux. Par exemple, des boucles d’oreille ressemblant à des orchidées. Au Nagaland, l’or est utilisé pour reproduire des imitations de la tête humaine et des perles en forme de long entonnoir sont utilisées combinées à des coquillages, des pattes et des dents d’animaux ainsi que des pierres précieuses et semi-précieuses. Les motifs des bijoux en or dur du Tamil Nadu et du Kerala s’inspirent de la nature. Les orfèvres de l’Himachal Pradesh façonnent de grands ornements délicats et complexes. Des parures de tête appelées chak, des longues boucles d’oreilles et de grands anneaux de nez avec des feuilles de pipal ou des motifs d’oiseaux sont les spécialités de la région. Au Ladakh, des boites porte-bonheur en argent et des parures de tête appelée perak composées de rangs de turquoise, cornaline, corail et agate qui sont cousus sur la coiffe, sont courantes.

motifs de paon de Lucknow, la feuille d’érable du Kashmir, les scènes royales de Kanchipuram et les carreaux et les bandes du Maharashtra, forment à eux tous un riche collage, vif au niveau de la couleur, du motif et du tissu. Les textiles indiens traditionnels ont des origines romantiques qui remontent à plusieurs siècles. Les références au tissage abondent jusque dans les Vedas. Avec la naissance du tissage, des techniques associées comme le travail d’aiguille et la broderie ont suivi. Les artisans de chaque région ont mis au point leur propre style, puisant leur inspiration de la nature. Aucun autre pays ne jouit d’une telle profusion d’énergies créatrices pour la production de textiles. Les styles de tissage et le choix des textiles dépendent de la topographie de la région et des influences des diverses cultures qui y prévalent. Les légendaires textiles indiens sont restés inchangés dans leur in-

temporalité. Tapis, soies et cotons furent de fabuleux trésors d’exportation quand l’Inde était une superpuissance à l’époque ancienne. Des tapis de soie luxueux rehaussés de dessins selon les goûts moghols ont fait le bonheur de nombreuses maisons royales. Des tapis « durrie » en coton finement noués ainsi que des petits tapis solides et des tapis de prière pour les Musulmans ou des kilims du Rajasthan sont tissés encore aujourd’hui. Les tapis à poil furent probablement introduits en Inde de l’Iran. Durant la période moghole, cet art a fleuri à Agra, Delhi et Lahore. Le Kashmir a développé son industrie du tapis au 15ème siècle. Ici la fabrication de tapis suit de près la tradition du tissage de châle avec des motifs décoratifs qui s’inspirent des styles de la Perse et de l’Asie centrale. Les centres importants de tissage de tapis en Inde sont Srinagar au Kashmir, Jaipur au Rajasthan,

Les tapis et textiles de l’Inde Voyager à travers l’Inde peut revêtir la forme d’une aventure vestimentaire. Chaque région possède une pléthore de vêtements traditionnels. Les couleurs et les tissages sont uniques dans chaque Etat et la décoration ou l’impression reflète les images de la région. Les 18

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appelé ahri. On utilise un tissu en toile de jute épaisse qui est totalement brodé de manière à ce que le tissu de base devienne invisible. Le Gabba est un genre de travail d’appliqué réalisé sur des couvertures de laine usées.

Les saris et les tissus

Amritsar au Punjab, Mirzapur et Agra en Uttar Pradesh et Warangal et Ellura en Andhra Pradesh. Amritsar, un concurrent tardif, n’a développé son industrie qu’ au début du 19ème siècle. Il est réputé pour son tissage de tapis de belle qualité avec des motifs géométriques appelés Mouri. Kaipur, Mirzapur et Bhadoi produisent de beaux tapis qui varient de 80 à 120 noeuds par pouce carré. (1 pouce = 2,54 cm). En Andhra Pradesh, les tapis de qualité à formes géométriques d’environ 30 à 60 nœuds par pouce sont principalement destinés à l’exportation. Il existe une grande variété de revêtements de sol dans les foyers indiens. Le durrie est un tissu épais tissé en coton destiné est l’un d’entre eux. Il est fréquent dans les villages indiens de voir tisser un durrie. Les tapis tissés à plat se trouvent dans toute l’Inde. Certains endroits ne produisent que des durries en coton mais ceux de Jodhpur au Rajasthan comprennent du coton, de la laine et de la soie. Les motifs géométriques sont réalisés avec une technique de tapisserie qui est un procédé lent qui consiste à entrecroiser des fils enroulés sur des bobines ou des navettes de couleurs différentes et disposés dans le sens de la chaîne Nouvelles de l’Inde n° 405

et des fils disposés dans le sens de la trame. Les tisserands sont assis en tailleur sur le côté du métier, quelquefois un tisserand de chaque côté. Dans les Etats du Punjab et de l’Haryana, les femmes Jat tissent des durries pour leur usage personnel. Jaisalmer et Barmer au Rajasthan produisent des durries en laine. L’Uttar Pradesh est un centre de tissage commercial important pour les durries. D’autres centres de tissage sont Navalgund au Karnataka et Salem au Tamil Nadu. Les durries de Navalgund sont également connus sous le nom de Jamkhans. Richement ornés de motifs de couleurs rouille, jaune, verte et noire, ils représentent des perroquets et des paons stylisés. Les durries de Salem, tissés en soie et coton ont des couleurs vives, un motif central de lotus et des bordures avec des dessins floraux de style fluide. Warangal près de Hyderabad, est connu pour les durries Bandha ou Ikat. Le Kashmir est, quant à lui, fameux pour ses tapis Namdas, Hook et Gabbas. Les tapis Namdas sont fabriqués en laine feutrée et coton et sont brodés avec de la laine au point de chaînette. Le tapis Hook est réalisé avec une broderie au point de chainette travaillé avec un crochet

Les cotons sont encore tissés dans une myriade de couleurs et imprimés au bloc avec des motifs d’animaux et de fleurs dans les moindres ruelles de l’Inde. Les saris aux teintes de bijoux de la ville sainte du Sud, Kanchipuram, sont un anachronisme dans la culture facile du vêtement noir que l’on trouve dans toutes les capitales du monde. Le Bengale propose les saris en soie de Baluchari et ceux en frais coton blanc. Les saris de mariée en brocart de Varanasi, parfois parsemés de pierres semi-précieuses et de perles étincelantes en fil d’or, se transforment pour se mettre au goût du jour dans des pièces modernes de vêtement comme des étoles et des foulards. Les soies dorées Muga de l’Assam sont de magnifiques tissus pour des robes tout comme les vives soies sauvages de Mysore. Les saris Illkal du Karnakata et les textiles Narayanpet de l’Andhra Pradesh sont étalement très recherchés. Gadwal et Wanaparti produisent des tissus de coton épais, la plupart du temps à carreaux avec une bordure en soie contrastée. Nander est célèbre pour ses saris de coton de belle qualité richement travaillés avec du fil d’or et une bordure argentée. Venkatagiri fabrique des saris de la technique Jamdani avec des motifs stylisés tissés moitié en coton et moitié en fils d’or. Les tissus Bandhani sont réalisés en utilisant des techniques qui résistent à la teinture populairement appelées Tie and Dye (internationalement cette technique est connu par son nom malais-indonésien « Plangi » 19


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qui n’est autre que la technique au noeud). Ces motifs se trouvent couramment sur les longs foulards, les saris, les turbans. L’Etat prospère du Gujarat et la terre princière du Rajasthan sont célèbres depuis longtemps pour la culture du coton et l’utilisation de couleurs vives obtenues avec le procédé de teinture. La Côte de Coromandel de l’Inde fut historiquement la source de certains des tissus de coton les plus beaux au niveau des couleurs et délicatement travaillés. Ici mordants, réserves, brosses et stylos à plume étaient traditionnellement appliqués et utilisés pour reproduire de jolis dessins figuratifs et floraux. Ce tissu Kalamkari de sud est de l’Inde était connu sous le nom de « pintado » par les Portugais et de « chintz » par les Anglais. Vers le milieu du 19ème siècle, des blocs d’impression furent introduits et à partir de là, très peu de dessins furent réalisés à la main avec une plume. Les tissus Baluchari ont essentiellement une base en soie avec des motifs brochés en soie. En dépit d’une composition riche, les bootidars de Baluchar évitent les forts contrastes. Les saris Balucharis présentent de grands motifs floraux parsemés de buissons fleuris. Traditionnellement la communauté musulmane était connue pour produire des Baluchars avec des motifs brochés représentant des scènes de cour, un cavalier à cheval, des femmes fumant le hookah, entre autres. Ces textiles furent principalement mis au point à Murshidabad au West Bental. Les brocarts ou kinkhabs ont une longue histoire qui remonte à plusieurs siècles. Varanasi ou Bénarès est le centre incontesté du brocart en soie zari brochée. D’autres brocarts fameux sont les Baftas, Potthans, Kimkhabs, Amrus et Tanchois. Kanchipuram – les saris en brocart de soie du sud de l’Inde sont considérés comme por20

tant bonheur et sont portés à l’occasion de fêtes. Aujourd’hui les brocarts ont un vaste marché. En raison du brillant et de la beauté de ce tissu, il est de plus en plus demandé non seulement dans le domaine des vêtements mais aussi des accessoires comme les portemonnaie, les ceintures, les chapeaux, les chaussures et les coussins. L’Ikat est un type de tissage où la chaîne, la trame ou les deux sont teintes en étant nouées pour que la couleur soit irrégulière avant d’être tissées pour former des dessins sur le tissu fini. Les tissus Ikat du Gujerat qui sont réalisés en nouant de manière séquentielle des parties du tissu, sont très connus. Le Patola que l’on nomme aussi double Ikat, vient de l’Andhra Pradesh, de l’Orissa et du Gujerat. Les textiles Ikat indiens ont la singularité de compter parmi les textiles les plus chers au monde. Portés lors des mariages, ils sont aussi utilisés comme couvertures pour les éléphants et les chevaux royaux ou comme tentures dans les temples et pour orner les divinités. Les dessins qui prédominent dans les textiles Patola sont géométriques, flo-

raux et figuratifs. Des couleurs vives comme le vert, le jaune, le rouge et le noir sont couramment utilisées. Un sari dans toute sa longueur requiert le travail de deux hommes durant sept mois. La tradition ancienne du style Ikat de l’Orissa remonte au 12ème siècle. Des tisserands ont immigré de la région de Patan en Orissa, où ils ont acquis les techniques de base qui se sont développées au fil du temps pour donner un style unique de motifs fluides. La technique à nœud est réalisée avec beaucoup de finesse en n’utilisant que deux fils ce qui permet d’apporter plus de détail et de jolies courbes. Ces L’Andhra Pradesh possède quelques-uns des villages les plus actifs au niveau du tissage, organisés autour de coopératives qui produisent des milliers de mètres d’Ikat chaque mois. Ils sont spécialisés dans l’Ikat de chaine qui convient particulièrement pour réaliser du tissu de coton. Des saris sont également produits et sont en perpétuelle demande comme une femme de la classe moyenne possède en général une centaine de saris au moins. ❑ Nouvelles de l’Inde n° 405


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AYURVEDA (3 partie) Les cinq métiers de votre estomac ème

Amusez-vous ! Faites un sondage autour de vous, devant la machine à café, en famille ou lors d’un dîner amical ! Quel est le rôle de l’estomac, à quoi sert-il, quelle est sa vocation ? Cent pour cent des personnes interrogées vous répondront : « L’estomac, ça sert à digérer. » Pas du tout. Ou pas seulement. Le saviez-vous ? L’estomac est considéré par l’Ayurveda comme le cerveau de votre abdomen, un véritable ordinateur, voire un robot multifonctions. Ses deux premiers boulots sont mentaux. L’estomac gère les excès de stress, et absorbe les émotions. Le stress, en soi, n’est pas un cataclysme. Si l’on n’avait pas de stress, nous serions des plantes vertes, et resterions inertes dans notre lit. Ce

sont les excès de stress qui nous pourrissent la vie. Un patron détestable ? Des objectifs impossibles à atteindre ? Une progéniture abonnée au bonnet d’âne ? Vous vous mettez à transpirer nerveusement, vous avez les mains moites, vous ressentez comme un poids… sur l’estomac ! Nous y voilà, ça retombe inévitablement sur l’estomac ! Les émotions ont le même effet, voire pire. Ecoutez vos réflexions de tous les jours ! Une totale surprise ? « Ah, ça m’a estomaqué ! » Une actrice ou un acteur de théâtre a-t-il le trac ? « C’est terrible, j’ai une boule dans l’estomac ! » Le matin du bac, révisions en berne ? « Bigre, j’ai la gorge nouée. » Un ami vous a fait un sale coup ?

« J’ai du mal à l’avaler. » Etes-vous soudain licencié ? « J’ai l’estomac retourné. » Un chagrin inconsolable ? « Je rumine. » Vous voyez si l’estomac est mis à contribution au moindre bobo, petit ou gros. L’estomac gouverne directement la peau, cette gigantesque enveloppe qui recouvre tout le corps. Que l’estomac fonctionne au ralenti ou soit perturbé, aussitôt la peau perd de son éclat et de son élasticité. Les démangeaisons de toutes sortes ne tardent pas. Psoriasis, eczéma, acné, champignons cutanés : les dysfonctionnements stomacaux, peu de personnes s’en doutent, emplissent les salles d’attente des dermatologues ! Au-delà de la peau, l’estomac est à la base de la santé de tous les mus-

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Les favoris de l’estomac

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cles, directement pour la gestion de la masse musculaire, indirectement par l’intermédiaire du foie qui fabrique le sang et conditionne sa qualité. Qui n’a pas eu de crampes dans les muscles des mollets en cas de stress absolu ? Selon l’Ayurveda, l’estomac est gouverné par Agni, le dieu du feu et des transformations. Cette référence au feu n’est pas innocente et nous fournit l’image suivante : que le gaz brûle sous la casserole et la cuisson se fait, que le gaz soit coupé et rien ne cuit. De la même manière, qu’Agni soit équilibré, et l’estomac remplit tous ses rôles. Qu’Agni vacille pour une raison ou pour une autre, c’est la catastrophe. Car l’ennemi d’Agni est là qui veille : il se nomme Ama. Nous touchons là les fondements de la santé par l’Ayurvéda. Quand l’estomac est maltraité, il ne traite pas les affaires courantes. Il transmet les déchets à ses adjoints. Le foie, dont le rôle est d’assimiler ce qui est assimilable, se garde bien entendu de se servir dans les déchets : on a sa dignité. Les intestins et le côlon refusent tout aussi mordicus de véhiculer ces déchets volumineux et malodorants. Bref, les déchets ni assimilés ni éliminés stagnent dans le corps et constituent à la longue une sorte de couche d’humus, une accumulation de toxines : c’est Ama. L’affaire se corse si l’on sait que ces toxines, déjà peu sympathiques, ont un caractère malfaisant. Elles se précipitent sur les points faibles de l’organisme, créant lentement mais sûrement les conditions de la maladie. Si une personne a tendance à l’embonpoint, les toxines vont s’ingénier à créer de mauvaises graisses propices à la prise de poids. En cas de problèmes cardio-vasculaires, les toxines vont faire le siège du cœur pour le perturber, en s’attaquant aux artères ou en multipliant les incidents de circulation sanguine. 22

Quelqu’un d’angoissé peut être conduit pas à pas vers la dépression nerveuse. Combien de cancers sont-ils dûs à Ama ! C’est effarant. A la réflexion, c’est presque une bonne nouvelle : bien des cancers pourraient être évités, bien des maladies dégénératives pourraient être retardées, voire ne pas même exister, avec une chasse efficace et constante contre les toxines d’Ama. En clair, Lapalisse n’aurait pas mieux dit, la meilleure façon d’éviter les déchets stagnants, c’est de ne pas les créer, ou de tout faire pour les évacuer quand même. La meilleure façon de se réconcilier avec son estomac est de le considérer comme un partenaire, un parent ou un ami : avec respect, amitié et compassion. On ne possède qu’un seul estomac pour toute la vie : il convient de le chouchouter en pleine conscience. Il s’agit tout d’abord d’aider son estomac en permanence. Quitte à prendre en charge une partie de ses tâches. On s’efforcera par exemple de soigneusement préparer dans la bouche la digestion, de prédigérer en quelque sorte. Un moyen gratuit, non douloureux et très efficace consiste à mâcher, voire à mastiquer. Tiens, je vais vous l’écrire en lettres majuscules : MÂCHEZ ! MÂCHEZ ! MÂCHEZ. La nourriture bien entendu, pas des chewing-gums qui font bêtement travailler l’estomac pour rien. Mâcher, c’est broyer en minuscules portions les aliments, et les enduire de salive, pour que le tout dégringole dans l’œsophage avec la fluidité d’un bobsleigh aux Jeux Olympiques d’hiver. A l’inverse, si l’on ne mâche pas suffisamment, si l’on vide son assiette en vitesse en engloutissant tout ce qu’on avale, l’estomac reçoit tout ça brutalement comme un orage de comètes. Vous souvenez-vous des menhirs balancés par Obélix sur les camps romains ? Les aliments sur l’estomac, c’est du pareil au même. Une

nourriture mal mâchée vous rend patraque. Résultat, on somnole, non pas en raison d’une fatigue excessive, mais parce que toute l’énergie du corps est consacrée à la digestion. A la clé : un café (acide) pour vous réveiller ! L’estomac est chargé à ce moment-là de se transformer en gare de triage. Les aliments utiles vont vers le foie pour être transformés en sang. Les aliments inutiles sont aiguillés vers les intestins pour évacuation. Et les corps indéterminés s’en vont faire prospérer Ama la malfaisante. Plus vous mâchez, moins il existe de grumeaux indéterminés. Moins vous mâchez, et plus les grumeaux s’amoncellent dans la salle d’attente de l’estomac, qui les chasse par le haut ça s’appelle reflux gastrique - soit vers le bas, mais les intestins s’en veulent pas, et Ama en fait son miel. Les colis qui parviennent à l’estomac sont des aliments emballés dans de la salive. L’un comme l’autre doivent être de première qualité. En ce qui concerne la nourriture on s’en doute. Pour la salive, c’est moins évident, on le sait moins bien. Quoique. Le vocabulaire courant est explicite : un mets savoureux nous fait saliver. A cet égard, si se nourrir devant la télévision n’est pas puni par la loi, c’est interdit par la santé. La télé, c’est bien connu, est hypnotique. L’esprit n’est pas dans l’assiette mais prisonnier de l’écran. Le cerveau ne pense pas à informer l’estomac qu’il va falloir travailler, il n’informe pas non plus les glandes salivaires qu’il est bientôt temps de convoyer des aliments à bon port. Le cerveau occupé ailleurs, le système digestif est assoupi. C’est bien dommage. Une bonne partie des sucs gastriques sont contenus dans la salive. Beaucoup de salive conditionne une bonne digestion. Pas de salive, une digestion de mauvaise qualité est assurée. Nouvelles de l’Inde n° 405


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L’Ayurveda n’a rien contre la télévision. Sauf pendant les repas. C’est un problème de santé publique. Combien d’enfants deviennent-ils obèses en ingurgitant des tonnes d’aliments gras devant la télé, ou au contraire trop maigres car ils n’assimilent pas assez de calories ? Bien se nourrir, c’est regarder son assiette quand elle arrive sur la table, avec autant de reconnaissance que d’envie : reconnaissance car elle vous apporte la vie, envie car la salive afflue. Repas devant la télé : pas de reconnaissance, pas de salive, et de mauvaises graisses assurées dans le corps, ou pas de graisse du tout : rien pour plaire. Un verre d’eau chaude le matin à jeun est indispensable. Mieux, l’Ayurveda considère cette pratique comme un véritable médicament, aussi préventif que curatif. Il s’agit d’une véritable douche qui réveille en douceur le système digestif et le système urinaire. Les dernières Nouvelles de l’Inde n° 405

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©Tim Boyd http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Caf%C3%A9_au_lait.jpg

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© Shabi http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Chocolat_blanc.jpg

Les ennemis de l’estomac

toxines de la digestion de la veille sont alors évacuées, comme on enlève la saleté en se douchant soimême. Attendez une dizaine de minutes (toilette, lecture des mails, vidage de lave-vaisselle, ou encore que sais-je) puis prenez votre petit déjeuner normalement, ni trop gras, ni trop sucré, ni trop acide. Les fruits seront consommés entre les repas car, trop acides, ils perturbent la digestion. La régularité des horaires de repas est également une aide à la digestion. L’estomac sait qu’il va devoir fonctionner. Des repas à des heures irrégulières perturbent la digestion. Une fois de temps en temps n’est guère dommageable. Si la cadence s’accélère, Ama se régale : les voyageurs incessants ont la peau qui s’assèche, les travailleurs de nuit grossissent, car le sommeil diurne est un drame pour l’estomac. L’estomac perd la notion de l’heure et fonctionne n’importe comment, pris de folie. L’Ayurveda

A bannir

recommande de privilégier le déjeuner (en mâchant) et de se contenter d’un dîner plus léger, qui n’aura qu’une influence mineure sur la qualité du sommeil. Un dîner trop copieux vous gâchera la nuit et vous vous réveillerez fatigué. Une excellente pratique pour l’estomac est de se promener à pied une dizaine de minutes après chaque repas. De l’air frais apporte plus d’oxygène dans les poumons, des globules rouges se renforcent, Agni est en pleine forme et la digestion sera plus facile. A l’inverse, s’affaler sur un divan fait la fortune d’Ama : tous les organes ralentissent, Agni itou, et les mauvaises créatures s’en donnent à cœur joie en toute impunité. Bref, mâchez et marchez ! C’est une jo❑ lie devise, non ? Eric Bhat Ayurveda et réflexologie eric.bhat@free.fr 23


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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

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Le monument le plus célèbre et mieux connu dans le Parc archéologique de Mehrauli est le tombeau de Jamali Kamali. Dans un jardin clos se trouvent deux monuments côte à côte (1528-29). L’un est une mosquée, considérée comme un précurseur de l’architecture moghole des mosquées qui a suivi. La salle de prière possède une grande cour sur le devant. La façade comporte cinq arches et un dôme qui coiffe l’arche centrale. Le tombeau du 16ème siècle consiste toutefois en une structure carrée avec un plafond merveilleusement décoré dans des tons rouges et bleus avec des inscriptions du Saint Coran. Dans le tombeau se trouvent les deux caveaux en marbre de Jamali (un saint/poète durant le retour de Sikander Lodi et Humayun) et de Kamali. Jamali, saint mystique, fut aussi un poète qui écrivait en persan. Le tombeau de Balban est un autre monument célèbre. On raconte que ce fut le premier bâtiment avec des arches construit en Inde (13ème siècle), la tombe de Khan Shahid est celle du fils de Balban. Un puits à degré Rajon ke Bair ou Baoli existe toujours. Une tombe et des mosquées se trouvent à côté du Baoli (1506). Avancez jusqu’au hangar à bateaux (début 19ème siècle) et au pigeonnier de Metcalfe sur une colline en face du tombeau de Quli Khan. C’est la résidence d’été du Lord de Metcalfe, le Résident britannique. En face se trouve la tombe de Quli Khan. Le dais de Metcalfe (début 19ème siècle) sur un tertre procure une belle vue sur les environs. Cette structure est aussi connue sous le nom de folie Metcalfe. Une folie était une construction nouvelle dont le style imitait un style ancien. Le Mausolée du saint soufi du 13ème siècle Khwaji Qutubuddin Bakhtiar Kaki se situe près du complexe du

Rajon ki Baoli

Qutub Minar. C’est là que le festival des fleurs (Phool Walon Ki Sair) se déroule chaque année (1er septembre cette année). C’est un festival très œcuménique qui part du Temple hindou de Jogmaya où sont faites des offrandes de fleurs. Puis la procession des éventails floraux et des joueurs de shenai se déplace à travers le bazar de Mehrauli jusqu’à la tombe de Bakhtiar Kaki où des pankhas (éventails) sont offerts ainsi qu’une guirlande de fleurs. Un programme culturel se tient à Jahaz Mahal et le quartier s’anime au son de la musique et de la danse. C’est le bon moment pour s’y rendre, explorer et profiter du Phool Walon Ki Sair à Mehrauli en même temps. Pour plus d’informations, contacter le Delhi Tourism et Transport Development Corporation, 18-A, D.D.A.SCO Complex, Defence Colony, New Delhi – 110024, Tél : +91 11 24647005, 24698431, 24618026, Fax : +91 11 24697353, 24610500, Email : tourism@delhitourismgov.in et site internet : ❑ http://delhitourism.nic.in India Travel Online, Vol XIV, n°17

Jamali Kamali Masjid, (b. 1528-29), Mehrauli Archaeological Park, Mehrauli.

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© Shashwat Nagpal http://en.wikipedia.org/wiki/File:Jamali_Kamali_Masjid,_Mehrauli.jpg

© Varun Shiv Kumar http://en.wikipedia.org/wiki/File:Balban%27s_tomb,_Mehrauli.jpg

Mehrauli, connu sous le nom de Mihrivali ou la maison de Mihir fut fondée par le roi Mihir Bhoja. C’est l’une des sept villes anciennes de Delhi. Mehrauli a la particularité d’être la plus ancienne partie de Delhi continuellement inhabitée. Vous y trouvez le patrimoine architectural de nombreux siècles. Lal Kot est considérée comme la première ville fortifiée de Delhi et fut établie par les Rajput Tomar en 1060. Puis vint Qila Rai Pithora des Chauhans auxquels succèdent les Turcs, les Khiljis, les Tuglaks, les Lodis, les Moghols et même les Britanniques. Plus de 300 bâtiments sont visibles dans ce qui est désigné aujourd’hui comme le Parc archéologique Mehrauli. Le monument le plus important dans le coin est bien sûr le Qutub Minar, site inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Les monuments et les structures dans le parc vont des tombeaux médiévaux aux constructions du 19ème siècle des Britanniques. Chacun présente une page différente de l’histoire pleine de vicissitudes de Delhi. Le Parc abrite aussi les oiseaux et abrite le Nilgai, l’antilope indienne, des renards et des paons. Il se prête à une visite intéressante du patrimoine.

© Varun Shiv Kapur http://en.wikipedia.org/wiki/File:Rajon_ki_Baoli%27s_baoli.jpg

MEHRAULI


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Temple de Kaila Devi

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Durant cette période, des centaines de commerçants affluent, vendent artisanat et souvenirs et une véritable foire s’installe. Les membres de la tribu Mina chantent des chansons folkloriques et dansent pour divertir les pèlerins le soir. Le temple de Shri Mahavirji se situe également à Karauli. Jadis connu sous le nom de Chandanpur, ce petit village est devenu célèbre comme site religieux jain après qu’une ancienne image de Mahavira fut mise au jour il y a plusieurs siècles. Le site fut alors rebaptisé Shri Mahavirji.

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Karauli à l’est du Rajasthan est une vieille ville qui a été fondée en 1348. Elle abrite Shri Madan Mohanji, la divinité qui est une manifestation du Seigneur Krishna. Karauli compte plusieurs temples importants dédiés à Krishna et attire de ce fait de nombreux pèlerins. Le nombre de pèlerins augmente de manière exponentielle durant Janmasthami quand se tiennent les célébrations de commémoration de la naissance du Seigneur Krishna (en août). Un autre site fameux de pèlerinage à Karauli est le temple populaire de Kaila Devi. Durant les célébrations de Navaratri (honorant la déesse) qui ont lieu deux fois par an en mars/avril puis en septembre/octobre, des milliers de dévots affluent vers Karauli en chemin pour le temple de Kaila Devi. Toutefois la plus importante manifestation des deux Navaratris se déroule au temple de Kaila Devi durant le mois hindou de Chaitra (mars/avril). Comme Kaila Devi est révérée comme Lakshmi, la déesse de la fortune, des milliers de pèlerins viennent adorer la déesse de la richesse, apportant tous des offrandes. Le véritable dévot couvre la distance du village de Kaila (2 km de distance) jusqu’au temple en se prosternant sur le sol, sans manger et sans se reposer en chemin.

Karauli se situe pourtant en dehors de tout chemin touristique. Il est plus connu pour ses carrières de grès rouge et son industrie et ses bracelets en laque. Pas très loin se trouve la réserve de gibier de Kaila Devi. Cette réserve abrite des chinkaras, des sangliers sauvages, des antilopes et des chacals. Des léopards s’y trouvent aussi par endroits. Le palais de la ville datant du 17ème siècle fut construit à Karauli à différentes périodes, la plus ancienne partie remonte à environ 600 ans. La Salle du Durbar présente quelques belles peintures. Le palais fut occupé par la famille royale de Karauli jusque dans les années 1950. Même s’il n’est pas aussi bien entretenu, il conserve son atmosphère et ses points de vue superbes. Dans son enceinte se

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KARAULI

trouve un joli petit temple dédié à Krishna. A environ 40 km de Karauli, vous serez récompensé par une vue des ruines du fort de Timangarh qui fut construit vers 1100. Il a toutefois été rebâti en 1244 et surplombe un lac rempli de nénuphars. Le fort de Timangarh fut déserté il y a 300 ans. Il demeure debout, observateur muet de ses jours de gloire. Le Palais Bhanwar Vilas appartient au Maharaja Krishna Chandra Pal dont la famille revendique son appartenance à la lignée de Krishna lui-même. Ce palais ressemble davantage à un manoir de campagne au beau milieu d’un parc. Il comprend une salle de billard et des vérandas ombragées. Des voitures classiques sont parquées dans ses garages qui toutes valent la peine d’être vues. Karauli se situe à environ 80 km de Jaipur entre Bharatpur (110 km), la gare la plus proche étant Gangapur City (30 km), et Hindaun (30 km) toutes les deux situées sur le trajet Delhi-Bombay. Pour plus d’informations, contacter Rajasthan Tourism, Paryatan Bhawan, Khasa Kothi Hotel Campus ; M.I. Road., Jaipur, Rajasthan, tél : +91 141 5110598, 5155100, Fax : +91 141 5110591, email : queries@rajasthantourism.gov.in et site web : http://www.rajasthan❑ tourism.gov.in India Travel Online, Vol. XV, n° 1 25


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© Deepak Gupta- http://www.Flickr.com/photos/76932422@N00/3600178660/

GROS PLAN SUR LE MAHARASHTRA

Mumbai, la capitale administrative du Maharashtra, est également la capitale financière de l'Inde

Le Maharashtra se situe dans l’ouest du pays. L’Etat partage ses frontières avec le Gujarat, le Madhya Pradesh, le Chhattisgarh, l’Andhra Pradesh, le Karnataka, Goa et le Territoire de l’Union de Dadra et Nagar Haveli. Il est bordé à l’ouest par la Mer d’Oman. Depuis sa création par les célèbres souverains, les Satavahanas (230-225 av. J.-C), cet Etat a connu une riche évolution pour devenir un des Etats de l’Inde le 1er mai 1960. Il a été créé en regroupant toutes les zones voisines parlant le marathi. Physiquement, le Maharashtra consiste en un plateau. Le Maharashtra a joué un rôle de premier plan pendant la lutte pour l’indépendance et c’est là qu’est né le Congrès national indien. Au prix courant, le PNB de l’Etat du Maharashtra était de 190,1 milliards de US$ en 2009-10. Le taux de croissance annuel composé du PNB de l’Etat fut de 2004-5 à 2009-10 de 15,6%. Le Maharashtra figure en tête des Etats indiens en termes de PNB. Le PNB par tête d’habitant était en 2009-10 de 1720, 7 US$.

Le Maharashtra en bref • Capitale : Mumbai • Superficie : 307 713 km2 • Districts : 35 • Densité de la population : 385 personnes/km2 • Population : 112,3 millions d’habitants (58,3 millions de femmes et 54 millions d’hommes) • Taux d’alphabétisation : 82.9% • Grandes villes : Pune, Nagpur, Thane, Nasik, Solapur, Kolhapur, Sangli, Aurangabad, Amravati et Ratnagiri. • Principales langues : marathi, konkani, hindi et anglais. 26

Les avantages du Maharashtra • Un centre économique et commercial Les principales bourses, marchés de capitaux et échanges de marchandises se situent à Mumbai, connue pour être la capitale commerciale et économique de l’Inde. La ville est également le centre financier du pays. Le Maharashtra a émergé comme un centre important pour les TI et les services associés aux TI (ITeS), l’électronique et les industries.

• Encouragements politiques et fiscaux Le Maharashtra offre une large gamme de primes, d’encouragements fiscaux et politiques et d’aides pour les affaires dans le cadre de la « Politique dans les secteurs de l’industrie, de l’investissement et de l’infrastructure ». L’Etat a également des politiques propres à chaque secteur pour les TI, les services associés aux TI (ITeS), la biotechnologie et le tourisme.

• Un vaste réservoir de maind’oeuvre Le Maharashtra a un taux d’alphabétisation de 82.9%. Il dispose Nouvelles de l’Inde n° 405


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• Une infrastructure bien adaptée L’Etat dispose d’une infrastructure sociale, physique et industrielle bien développée. Ses liaisons par route, rail, air et mer sont bonnes. En dehors des trois aéroports internationaux et des cinq aéroports pour lignes intérieures, l’Etat compte deux ports importants et cinquante-trois ports mineurs. Son réseau électrique est bien développé.

• Croissance élevée dans le domaine de l’infrastructure Le Maharashtra a enregistré une importante croissance dans le secteur de l’infrastructure au cours des dix dernières années. Le nombre de zones industrielles a considérablement augmenté tout comme celui des projets de partenariat public-privé dans le domaine de l’infrastructure. En 2009-10, le secteur tertiaire représentait 58,9% du PNB de l’Etat aux prix courants. Il était suivi par le secteur secondaire à 30,4%. Avec un taux de croissance annuel composé de 18%, le secteur secondaire a été celui qui a enregistré la Nouvelles de l’Inde n° 405

croissance la plus rapide des trois secteurs de 2004-05 à 2009-10. Il a été poussé par l’industrie manufacturière, la construction et l’électricité, l’approvisionnement en gaz et en eau. Le secteur tertiaire a augmenté à un taux de croissance annuel composé de 16,5% entre 2004-05 et 2009-10. La croissance a été stimulée par le commerce, l’hôtellerie, l’immobilier, la finance, les assurances, le transport, les communications et autres services. Quant au secteur primaire, le secteur a augmenté à un taux de croissance annuel composé de 15,3%.

Agriculture Environ 65% de l’ensemble des ouvriers dans cet Etat dépendent de

Récoltes Canne à sucre Coton Jowar (sorgo) Soja Riz Blé Bajra (Millet) Total Céréales Total Légumineuses Total Oléagineux

Production annuelle en 2009-10 (‘000 tonnes) 64 159 5 111 3 565 2 197 2 183 1 740 766 10 215 2 370 2 814

Source : Economic Survey of Maharashtra, 2010-11 En ‘000 bales, 170 kg/bale.

Les légumes et le curcuma sont également des récoltes importantes.

Jowar © http://www.apmcnagar.com

d’un vaste réservoir de main-d’œuvre qualifiée ce qui en fait une destination idéale pour les secteurs basés sur la connaissance et les secteurs manufacturiers.

l’agriculture et des activités connexes. La surface nette irriguée était en 2007-2008 de 3 311 000 hectares. Au Maharashtra, la production totale de céréales en 2009-10 s’élevait à 10,2 millions de tonnes. La production totale de légumineuses et d’oléagineux était de 2,3 millions et 2,8 millions de tonnes respectivement. La canne à sucre, le coton, le sorgo et le riz sont quelques-uns des principaux produits agricoles. En 2009-10, la production totale de céréales dans l’Etat était de 12,5 millions de tonnes. Les prévisions évoquaient 15,4 millions en 2010-11.

Jowar (sorgo)

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Infrastructures L’Etat est bien relié aux six Etats voisins et à d’autres parties du pays grâce à 17 routes nationales. L’autoroute de 93 km qui relie Mumbai à Pune est la première route express en béton à six voies de l’Inde, avec péage qui relie la capitale et centre financier, Mumbai au centre industriel voisin, Pune. En mars 2010, 97,5% des villages du Maharashtra étaient reliés par des routes empruntables par tous les temps. La Maharashtra State Road Transport Corporation (MSRTC) fournit un service de transport routier aux passagers dans le secteur public depuis 1948. La longueur de routes se répartit comme suit : 4 367 km d’autoroutes, 33 933 km de routes nationales au niveau de l’Etat, 49 621 km de routes importantes et 46 143 km d’autres routes.

© Jaxer at en.wikipedia http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/28/Jawaharlal_Nehru_Trust_Port.jpg

Réseau ferré Le système de transport par chemins de fer est très bien développé au Maharashtra. Cet Etat est bien relié aux autres parties du pays avec un réseau ferré qui s’étend sur 5 983 km. Les compagnies, Central Railways et Western Railways ont leur siège à Mumbai au Chhatrapati Shivaji Terminus et à Churchgate respectivement. Le Maharashtra dispose aussi d’un réseau intra-cité et sub-

© Alex Graves - http://en.wikipedia.org

Réseau routier

Intérieur de l’aéroport international Chhatrapati Shivaji à Mumbai

urbain de chemins de fer. Le chemin de fer suburbain transporte 6,4 millions de passagers chaque jour. Le réseau ferré côtier fait partie des Western Railways qui s’étend à travers le Gujarat, le Rajasthan, le Madhya Pradesh et le Maharashtra. Il dessert également quelquesuns des ports sur la côte occidentale, notamment le port de Mumbai. Le chemin de fer du Konkan relie Mumbai à Mangalore au Karnataka. La Mumbai Metropolitan Region Development Authority (MMRDA) a entrepris des projets de monorail et de métro à Mumbai qui en sont à divers stades de développement.

Les ports Aéroports Le Maharashtra dispose de trois aéroports internationaux et cinq

Bateau-conteneur à Nhava Sheva

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aéroports desservant les lignes intérieures. Les vols internationaux se font à partir de l’aéroport international de Chhatrapati Shivaji à Mumbai, l’aéroport de Lohegaon à Pune et l’aéroport international Dr. Ambedkar à Nagpur. Par ailleurs, le gouvernement du Maharashtra a également décidé de construire de nouveaux aéroports à Yavatmal, Nanded, Latur, Osmanabad, Baramati, Kolhapur, Ratnagiri et Sindhudurg. Mumbai est l’un des aéroports les plus actifs de l’Inde, afin de le décongestionner, il a été proposé d’en construire un nouveau à Navi Mumbai.

Sur les 720 km de côte se trouvent deux ports principaux : Mumbai Port Trust (MbPT) et Jawaharlal Nehru Port Trust (JNPT). En outre, on recense 53 ports mineurs. Le port Jawaharlal Nehru est le plus grand port pour conteneurs. Le Mumbai Port Trust et le Jawaharlal Nehru Port Trust ont traité 45,58 millions de tonnes et 43,49 millions de tonnes de marchandises respectivement entre avril 2010 et janvier 2011. Le port Jawaharlal Nehru a un terminal pour conteneur qui a été réalisé avec un investissement privé dans le cadre d’un contrat de type BOT (Build, Operate, Transfer). Nouvelles de l’Inde n° 405


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Le gouvernement a décidé de développer des ports mineurs dans l’Etat avec la participation du secteur privé sous le contrôle du Maharashtra Maritime Board. Dans la première phase, sept ports sont en cours de construction.

Electricité En 2010-2011, l’Etat avait une capacité électrique installée d’environ 22 645, 2 MW. 15 814 MM provenait de l’énergie thermique, 690 MW du nucléaire et 2 809 de l’énergie renouvelable. L’énergie hydraulique contribuait pour 3 332 MW de la capacité. L’Etat est le principal contributeur de la capacité installée avec 11 121 MW suivi par le secteur privé pour 6 072 MW et le secteur au niveau du Maharashtra pour 5452 MW. Le secteur industriel est le plus gros consommateur d’électricité, suivi par les secteurs domestiques et agricoles. L’ensemble de la consommation d’électricité dans l’Etat en 20092010 était de 79 139 kWh. Le pic du besoin en électricité s’est élevé en 2009-2010 à 16 582 MW. L’Etat a un potentiel de 8 655 MW à travers les sources d’énergie renouvelable. En Décembre 2010, on estime à 66% le potentiel en énergie renouvelable restant à atteindre.

Parmi les principaux opérateurs de télécommunications au Maharashtra, citons Bharat Sanchar Nigam Limited (BSNL), Mahanagar Telephone Nigam Limited (MTNL), Bharti Airtel, Idea Cellular, Vodafone Essar, Reliance Communications et Tata Teleservices Limited.

Mission (JNNURM), 70 projets d’un montant total de 2 630, 8 millions de US$ ont été approuvés pour Mumbai, Navi Mumbai, Nagpur, Nanded, Nashik et Pune. En 200910, 187 millions de US$ ont été versés pour les projets dans ce cadre. Parmi les secteurs-clés de développement se trouvent des routes, des autoponts, l’approvisionnement en eau, la gestion des ordures, et le système de transport rapide de masse. Des projets pour une valeur de 22,6 millions de US$ ont été réalisés. Ces projets étaient localisés à Greater Mumbai, Pune and Nagpur et consistaient en routes et autoponts, approvisionnement d’eau et transport urbain.

Infrastructure urbaine

Education

Infrastructure des Télécommunications (Décembre 2010) Abonnés mobiles Abonnés haut débit

66 824 739 1 847 013

Bureaux de poste (2009-10) 12 853 Abonnés téléphones sans fil

90 166 640

Abonnés téléphones fixes

5 863 621

Plus de 96% de la population urbaine et 70% de la population rurale du Maharashtra ont un accès public à l’eau potable. Plus de 246 centres urbains sont approvisionnés par des canalisations en eau potable. Mumbai dispose de la plus grosse quantité d’eau approvisionnée par habitant par jour, soit 200 litres. Dans le cadre de la Jawaharlal Nehru National Urban Renewal

Le Maharashtra dispose au niveau éducatif de 19 universités, de 3277 établissements d’enseignement supérieur, de 75 695 écoles primaires et 21 357 établissements scolaires secondaires. L’Etat comprend 784 écoles d’ingénieurs avec plus de 209 025 étudiants inscrits chaque année. Il existe par ailleurs 726 Instituts de formation industrielle et 55 écoles d’architecture avec 134 712

En décembre 2011, le Maharashtra comptait 66,8 millions d’abonnés mobiles. Selon le Département des Télécommunications du gouvernement indien, le Maharashtra recensait 90,1 millions d’abonnés sans fil et 5,8 millions d’abonnés au téléphone fixe en Décembre 2010. La télé-densité de cet Etat était de 63,8% à cette époque. En mars 2010, l’Etat disposait de 12 853 bureaux de poste. L’Etat a le plus grand réseau d’abonnés haut débit dans le pays. Nouvelles de l’Inde n° 405

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Télécommunications

Bâtiment principal de l'IIT de Mumbai

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et 1 422 étudiants respectivement. L’Etat compte également quelques-uns des instituts réputés de Recherche et Développement comme le Centre for Development of Advanced Computing (C-DAC), le Bhabha Atomic Research Centre, le National Environmental Engineering Research Institute, le National Chemical Laboratories et le Tata Institute of Fundamental Research. L’un des Instituts Indiens de Technologie réputés se trouve à Mumbai et Pune est un important centre de l’enseignement.

Santé L’Etat dispose de centres de soins primaires, d’unités de soins, de centres de soins communautaires et de sous-centres. Au total, le nombre de lits s’élève à 115 704, soit 102 lits pour 100 000 personnes. Il existe 243 instituts médicaux et 47 écoles d’infirmières. Hôpitaux 1 264 Hôpitaux de district/civils 23 Hôpitaux de médecine générale en zone rurale 386 Centres de soins primaires 1 816 Hôpitaux pour femmes 8 Hôpitaux psychiatriques 4 Cliniques dentaires

Stade DY Patil à Navi Mumbai

show, Big Cinemas et Fun Cinemas. L’Etat compte un certain nombre de sites religieux, le Siddhi Vinayaka temple (Mumbai), Shirdi, Nashik, Sach Khand Shri Huzur Gurdwara (Nanded). La Porte de l’Inde, les grottes d’Ajanta, Ellora, Elephanta, Kanheri et Karla, le fort de Daulatabad et Khandala sont les principales destinations touristiques de l’Etat. Citons aussi Mahabaleshwar, Matheran et Panchgani, Jawhar, Malshej ghat, Amboli, Chikaldara, les stations de montagne de Panhala.

Infrastructure culturelle

Industries clés

Le cricket est le sport principal du Maharashtra. Les autres sports populaires sont le hockey et le tennis. L’Etat dispose d’un certain nombre de stades à Mumbai, Pune et Nagpur. Les plus connus sont le Wankhede Stadium et le Brabourne Stadium à Mumbai, le Nehru Stadium à Pune et le Vidarbha Cricket Association (VCA) Stadium à Nagpur. Le Maharashtra compte aussi un certain nombre de salles de spectacles et de multiplexes dont le centre de loisirs Essel World à Thane. Parmi les chaînes multiplexes, citons Priya Village Road-

Les ressources, les encouragements politiques, l’infrastructure et le climat constituent un plus pour les investissements dans l’Etat. La Maharashtra Industrial Development Corporation (MIDC) est principalement responsable du développement de l’infrastructure industrielle au Maharashtra. La Maharashtra Agro Industries Development Corporation (MAIDC), fondée en 1965, est responsable pour le développement des unités basées sur l’agriculture. Le gouvernement du Maharashtra promeut le développement de plusieurs Zones Economiques Spécia-

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les à travers l’Etat pour des secteurs comme les TI et services associés aux TI, les produits pharmaceutiques, la biotechnologie, le textile, l’automobile et les composants automobiles et l’agro-alimentaire. Le Maharashtra est l’Etat indien qui a attiré le plus grand nombre de propositions d’investissement industriel (16 140 propositions entre août 1991 et août 2010). La part de l’Etat dans l’investissement et l’emploi proposé dans le pays est de 10 et 15% respectivement. Industries-clés au Maharashtra •Produits pharmaceutiques •Biotechnologie •TI et services associés aux TI •Electronique •Ingénierie •Automobiles et composants automobiles •Pétrochimie, Pétrole et Gaz •Agro-alimentaire •Pierres et joaillerie •Services bancaires, financiers et Assurances (BFSI) •Textile

Industrie pharmaceutique Le Maharashtra représente approximativement 18% en valeur de Nouvelles de l’Inde n° 405


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la production des produits pharmaceutiques du pays. Le Maharashtra contribue pour la plus grande part avec 35,05% aux revenus totaux de la biotechnologie. Les principaux laboratoires pharmaceutiques comme Pfizer, Johnson and Johnson, GlaxoSmithKline, Abbott, Sun Pharmaceutical Industries etc. sont présents dans l’Etat. Le Maharashtra compte quelques grosses sociétés agricoles bio comme Mosanto, Mahyco, Ajeet seeds. L’Etat dispose d’une bonne infrastructure au niveau laboratoire, recherche et développement et un fort réservoir de main-d’oeuvre. Dans le domaine pharmaceutique, les acteurs-clés sont notamment GlaxoSmithkline Pharmaceuticals Limited, Cipla Limited, Wockhardt Limited et Lupin Limited.

Secteur TI C’est sans doute le secteur qui bouge, se développe le mieux et bénéficie de nombreux investissements. Le Maharashtra compte pour 30% des exportations de logiciels du pays avec plus de 1500 unités de logiciels dans l’Etat. Le gouvernement s’efforce de procurer une infrastructure adaptée aux TI, des encouragements fiscaux et un cadre institutionnel pour le secteur TI. L’Etat recense 32 parcs TI publics établis par MIDC et CIDCO et l’Etat compte 408 parcs TI privés dont 70 sont fonctionnels. Les principaux centres TI/services associés aux TI sont Greater Mumbai, Pune, Thanes et Nasik. Parmi les acteurs-clés, citons Accenture, IBM, Capgemini et Infosys Technologies Ltd.

détachées de machines, depuis l’équipement industriel aux fontes et pièces forgées industrielles. L’industrie qui était au départ concentrée dans la ceinture de Mumbai-Pune s’est étendue à l’ensemble de l’Etat avec des centres de production importants à Nagpur, Aurangabad, Nashik et Kolhapur. Les principales pièces fabriquées et exportées au Maharashtra sont les machines comme les métiers à tisser, les machines pour les sucreries, les fabriques de ciment et de produits chimiques, les machines pour l’agro-alimentaire, les machines pour la construction, les tracteurs, les machines électriques, les tours de ligne de transmission, la construction automobile et navale. Les acteurs clés sont Larsen & Toubro Limited, Greaves Cotton Limited, Siemens Group et ABB

Pétrochimie, pétrole et gaz L’industrie pétrochimique a connu une croissance importante dans l’Etat après l’installation de puits pétroliers offshore près de Mumbai en 1976. Mumbai, Nagothane, Rabale & Patalganga sont les principaux centres pétrochimiques alors que Thane, Mumbai, Pune & Wardha sont des centres chimiques.

L’Etat contribue pour 27,4% de la production nationale en produits chimiques, pétrochimiques, pétroliers et gaz. Il contribue aussi pour 18,2% de l’emploi du pays dans le secteur. Les grands acteurs sont ONGC, Hindustan Petroleum Corporation Limited (HPCL), Bharat Petroleum Corporation Limited (BPCL) et Reliance Industries Limited.

Industrie automobile Le Maharashtra représente environ 33% de la production totale du pays en automobiles. Les principaux centres automobiles se trouvent à Pune, Nashik, Aurangabad et Nagpur. Pune est le plus grand centre automobile de l’Inde avec plus de 4000 unités de fabrication uniquement pour la région de Pimpri-Chinchwad. Pune compte de grands acteurs comme Bajaj Auto Limited, Daimler Chrysler Limited, Tata Motors, etc. Nashik compte le plus grand fabricant de véhicules utilitaires, Mahindra & Mahindra Limited. ❑ India Brand Equity Foundation India 2011 (Publications Division, Ministry of Information & Broadcasting)

Le Maharashtra occupe une place importante à la fois dans la production et l’exportation de biens mécaniques du pays. L’industrie mécanique dans l’Etat est extrêmement diversifiée et produit une large gamme de pièces Nouvelles de l’Inde n° 405

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Ingénierie

Usine de Talegaon de General Motors Corporation

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

L’Etude de Pierre Bergé a proposé des textiles Kutch en coton et soie, à décor de carrés polychromes, provenant du Gujerat. P. Bergé a aussi exposé des statuettes de lion du Rajasthan (20ème s.) et des lothas en bronze de même provenance ainsi que des masses d’armes à décor de rinceaux. Une aiguière superbe en argent (Inde du sud) était ornée d’arabesques florales.

Au Carroussel du Louvre « Le grand Testing Paris » a connu un franc succès. Les meilleurs vins du monde ont séduit amateurs et collectionneurs sous l’égide du tandem Bettane et Desseauve. Ces deux spécialistes ont fait venir aussi des vins espagnols et italiens, un vin libanais et un vin syrien. La Charente était à l’honneur avec la tonnellerie Radoux et le Bureau national du cognac. Cet organisme a publié un document étonnant : « La Roue des Arômes du cognac » avec indication des principales notes aromatiques. Ô surprise : le bois de santal figure parmi ces notes pour la saison hivernale.

Il y a du nouveau chez Robert Piguet qui lance « Douglas Hannant » : heureux mélange de poire, gardenia, jasmin, musc… et bois de santal.

cardamome, cumin, cèdre et santal.

Issue des eaux de l’Himalaya, l’eau micellaire « Taaj » soigne la peau grâce au romarin, au thé vert et à la camomille.

India Mahdavi a ouvert une boutique dans le 7ème arrondissement où elle propose des coussins en laine tissée à la main et des plaids en cachemire. Le designer Philippe Ferrandis s’est inspiré de l’opulence de l’Inde pour réaliser un ensemble élégant de cristaux et de pierres.

Miller Harris lance « La fumée » un nouveau jus qui associe coriandre, 32

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Le Salon « Maison et Objet » a permis une plongée de qualité au cœur des tendances fortes du moment. C’est le meilleur événément international. Consacré à la maison, réunissant les marques emblématiques de tous les arts de vivre à Paris, capitale de la création. Les meilleurs étaient là : Baccarat qui fait appel aux plus grands designers, le Jacquard français, le Basque Jean Vier, Frette et ses draps élégants, Artiga et ses magnifiques toiles en coton ou métis, Tissage de Luz, les Emaux de Longwy, le Palais des thés, Pétrusse, etc.. Gien a créé des nouveautés : torchons et plats pour cuisiner, en faïence dans la ligne « Routes des Indes » notamment des moules à tarte et des ramequins particulièrement séduisants. Parmi les pays étrangers, l’Inde occupait une bonne place avec environ 15 entreprises, telles que Condor de Gurgaon (mobilier d’intérieur), Mariko de Noida (U.P.) (linge de maison), Inka (textile imprimé à la main), Rangotri (textiles imprimés à la main), Bounce de Mumbai (design minimal de sièges), etc. Haviland et Daum étaient aussi présents : Daum propose un magnifique Ganesh qui peut se décliner en plusieurs versions de plus

petite taille sous forme de trois musiciens. Christofle propose aussi un Ganesh superbe en argent, tirage limité à 21 exemplaires. Assis Nouvelles de l’Inde n° 405

sur le lotus, il présente une jambe gauche repliée et la jambe droite pendante. Linum était aussi à Maison et Objet et a fait connaître ses créations pour la table, ses tapis, coussins plateaux, tissus enduits, savons, serviettes de bain ainsi que des bougies exquises. Linum fait fabriquer à Bangalore. « Blanc des Vosges » continue à s’inspirer de la Bayadère.

Le Salon « Eclat de Mode » ou côté mode de la bijouterie, a réuni un ensemble de créateurs venus du monde entier. Deux exposants venaient de l’Inde : Arcus et Videotron. Ce dernier compose des bijoux séduisants avec toutes sortes de pierres de couleurs variées. Au même Salon « Eclat de Mode », la société Faucogney faisait sentir son dernier jus « Pulchérie » et aussi « L’Enamourée », heureux mélange de bergamote, musc, tubéreuse et santal.

core Vineet Bahl à Gurgaon, Reve by K. Kumar à New Delhi, Geisha Designs à Noida (U.P.), Ornamenta à New Delhi, Gian International, Creative overseas (sacs et foulards), A Rujasons (foulards), Ecoline (chaussures), ceintures, sacs), Rajsons (bijoux). Salon de l’eau et du bien-être, les Thermalies ont connu un grand succès au Carrousel du Louvre : un panorama complet était proposé comprenant thalassothérapie, thermalisme, balnéothérapie et spa. Le stress est bien soigné en thalassothérapie ; les cures post-cancer sont aussi très appréciées, comme toutes les méthodes anti-âge et détox. La médecine ayurvédique est de plus en plus pratiquée. On la propose à Pornic avec des soins aux noms évocateurs Abhyanga, Shirodhara, Marmas, Udvartana, Vishesh et Kansu. Le modelage ayurvédique se pratique aussi à Biarritz Thalasso Resort, Atlanthal et Carnac. Il s’agit de retrouver sérénité de l’esprit et vitalité du corps. Rien de tel que le bilan védique, le bilan yogique, le gommage védique, le tampon d’herbes Elazhiki et le filet d’huile d’olive chauffée sur le front et les sourcils, pour apaiser le mental. Au Novotel Dinard, on pratique aussi le massage indien Kansu des pieds. A Roscoff et à Vals les Bains, on fait même des enveloppements au thé vert, aux vertus anti-oxydantes. A Enghien-les-Bains, on peu deman❑ der un modelage indien. E.B.

Associés au « Prêt-à-Porter Paris », « Première classe » et « Who’s next » ont aussi réuni les firmes les plus diverses dont l’Inde telles que « Preeti Chandra » de New Delhi (vêtements de femme). Citons en33


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REVUE DES LIVRES Cuisine/Santé Le meilleur de la cuisine ayurvédique, des recettes authentiques et savoureuses pour votre plaisir et votre santé, par Sumitra Devi et Sylvain Porté, Ed. Le Courrier du Livre. L’ayurveda devient à la mode et c’est tant mieux car il apporte à notre corps bon nombre de bienfaits. Sumitra Devi et Sylvain Porté nous livrent ici quelques grandes notions de base sur l’ayurveda, font un inventaire des principales épices utilisées dans la cuisine ayurvédique et nous invitent à découvrir quelques recettes classées en salades, pains et entrées, dals (lentilles) et riz, currys et chutneys, desserts et boissons. Les photos rendent les plats alléchants. La plupart d’entre eux sont faciles à réaliser. Pour chaque recette, un petit encart « Bon à savoir » renseigne le lecteur sur les bienfaits du plat en question, un petit plus qui permettra à chacun de confectionner les plats les mieux adaptés à leur constitution physique selon les trois doshas tout en prenant compte des caractéristiques psychologiques correspondantes aux trois gunas. Un art subtil qu’il convient de découvrir avec des spécialistes tout comme les bienfaits des huiles essentielles.

Yoga Le Yoga de la Longévité, de Shri Mahesh et Dr. Marie-Hélène Hervieux, Ed. Le Courrier du Livre. Voici un livre qui réconcilie le lecteur avec l’idée de la vieillesse, plutôt négative en général. Ici Shri Mahesh, fondateur de la Fédération Française de Hatha Yoga et de 34

l’Ecole Internationale de Yoga Traditionnel entre autres, et le Dr. Marie-Hélène Hervieux, médecin, praticienne de yoga depuis l’adolescence, nous livrent ici le fruit de leurs connaissances et expériences en nous invitant à connaître les principes généraux du vieillissement dans une première partie puis dans une seconde en nous expliquant le fonctionnement et les dysfonctionnements des systèmes de notre corps, cardio-vasculaire, respiratoire, digestif, urinaire, nerveux, musculo-squelettique, endocrinien sans oublier la peau, les organes des sens et l’appareil psychique. Une série d’exercices nous est proposée pour chaque partie du corps, expliqués de manière simple pour le non initié qui découvre aussi la richesse du yoga au-delà des seuls bienfaits sur notre bienêtre physique. C’est à une leçon de vie que nous invite la lecture de ce livre et à une autre manière d’envisager le vieillissement. La force du yoga, de Sri Aurobindo – textes choisis et présentés par Pierre Bonnasse, Ed. Points Sagesse. Ce petit livre est un condensé de sagesse. Pierre Bonnasse qui a sélectionné les extraits des textes de Sri Aurobindo, commence par nous présenter l’un des plus grands sages de l’humanité qui fut un visionnaire, un philosophe mais aussi un révolutionnaire à l’époque de la domination de l’Inde par les Britanniques et un yogi. Professeur de yoga et directeur pédagogique de l’Ecole supérieure de sophrologie appliquée d’Ile-deFrance, Pierre Bonnasse nous présente ce qu’est le Yoga intégral qui permet à l’Homme d’élargir son mental pour parvenir à la libération de la conscience. Selon Sri Aurobindo, en s’ouvrant à l’énergie d’en haut, et en laissant descendre

en nous cette « Force supérieure du yoga », l’homme peut libérer son Moi spirituel du monde et dans le monde et accéder à une espèce plus divine. Plusieurs voies sont proposées pour ce faire : la voie de la Connaissance par le mental pour distinguer la Réalité et les apparences, la voie du Cœur où les maîtres mots sont la dévotion, l’amour et la soumission, la voie des Oeuvres où l’homme se détache de l’ego. Les extraits de texte ne manqueront pas de nous toucher et de mettre le doigt sur l’essentiel.

Essai/Sociologie Devenir indien – La révolution inachevée de la culture et de l’identité, de Pavan K. Varma, Ed. Actes Sud. Sujet passionnant que celui traité par Pavan K. Varma dans ce nouvel ouvrage. De par ses fonctions de fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères indien et de diplomate, l’auteur a pu se rendre compte grâce à son vécu personnel et ses séjours à l’étranger, combien l’Occident pèse encore trop sur le plan culturel sur l’Inde, pourtant si riche d’une tradition séculaire. A l’heure de la mondialisation, à l’heure où l’Inde grimpe sur le plan économique, les notions de culture et d’identité sont du plus grand intérêt et il convient de se pencher dessus avec une relative urgence si l’on ne veut pas bientôt parcourir le monde d’un point à un autre en ayant l’impression d’être partout au même endroit ! En lisant ce livre, le lecteur réalise, par ailleurs, à quel point le colonialisme laisse des traces insidieuses dont il n’est pas facile de se débarrasser. Il est donc du devoir des autorités de tout mettre en œuvre pour inviter la population à redécouvrir la richesse de son patrimoine culturel au sens large sans pour autant Nouvelles de l’Inde n° 405


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tomber dans le chauvinisme et l’extrémisme. L’auteur nous donne des pistes de réflexion intéressantes qui permettent aussi une meilleure compréhension de l’Inde contemporaine dans ce qu’elle a de plus complexe. Images changeantes de l’Inde et de l’Afrique, de Geetha Ganapati-Doré et Michel Olinga, Ed. L’Harmattan. Geetha GanapathyDoré, Maîtresse de conférences à Paris 13 et Michel Olinga, doctorant en Etudes anglophones à Paris IV-Sorbonne et Attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’université Paris Ouest Nanterre, entre autres, nous livrent ici les communications du colloque annuel de l’association SARI portant sur l’image de l’Inde et de l’Afrique aujourd’hui, sur l’image que l’Inde et l’Afrique ont aussi d’elles-mêmes et l’une de l’autre. Un sujet passionnant qui a du reste fait venir des chercheurs du monde entier, l’accent étant mis sur l’approche Sud-Sud plutôt que sur l’image que le Nord a sur le Sud. Comment perçoit-on le changement d’une image ? Les articles ont été regroupés en quatre grandes parties, la première traitant des arts (mode, cinéma, architecture, musique, entre autres), la seconde s’intéressant aux divers types de figures comme le paria, l’homme noir et à la femme indienne d’aujourd’hui à travers textes et documents. La troisième partie dresse une carte des changements économiques, commerciaux, sociaux et politiques survenus en Inde et en Afrique, s’interroge sur les diasporas indiennes, sur les rapports entre l’Inde et le Sénégal et enfin la quatrième partie s’intéresse aux questions théoriques telles que le pouvoir des plus pauvres devant le capitalisme avide, les images de l’Inde d’hier face à celles d’aujourd’hui, la relation de l’Afrique au monde. Une importante bibliograNouvelles de l’Inde n° 405

phie est proposée permettant d’aller plus loin. Cet ouvrage est très enrichissant et nous permet de nous ouvrir à l’autre, celui qui est différent mais n’en est pas moins notre frère en humanité.

naissance de Skanda, autre nom de Kumâra, sa puissance de chef de chef d’armée pour aider les dieux. Un ouvrage qui nous transporte dans une belle envolée lyrique au pays des dieux.

Poésie

Philosophie/Spiritualité

Pour la naissance de Kumâra Kumârasambhava, de Kâlidasa (traduction du sanskrit, présenté et annoté par Alain Poulter avec le concours d’Anne-Marie Lévy), Ed. L’Harmattan. L’amateur de poésie prendra plaisir à lire ce poème de la littérature classique indienne même si le style obéit à des critères différents de ceux auxquels nous sommes habitués en Occident. Kâlidâsa compte parmi les grands noms de la poésie indienne bien qu’il subsiste comme pour bon nombre d’autres poètes indiens, de grandes zones d’ombre dans sa biographie. Nous retrouvons dans cette œuvre bon nombre des ingrédients qui font le charme de ce poète : une intrigue autour des dieux de l’hindouisme, une finesse d’expression, la saveur de l’amour qui se décline en désir, volupté. Le poème relate une histoire selon une série de tableaux organisée en huit chants mais qui demeure inachevée ce qui suscitera chez le lecteur occidental une frustration. Le démon Târaka fait régner la terreur chez les hommes comme chez les dieux qui vont consulter Brahma pour lui demander son aide. Selon celui-ci, seul un descendant de Shiva pourra vaincre le démon. Celui-ci devra donc épouser Umâ, fille de l’Himalaya mais Shiva étant plongé dans son ascèse, l’intervention d’Indra sera nécessaire auprès du dieu de l’amour, Kâma, pour que l’union entre Shiva et Umâ se réalise et donne lieu à la naissance de Kumâra. Voici le thème de départ du Kumâra-sambhava qui se décline en plusieurs épisodes : la

Figure de la liberté de Jiddu Krishna-murti – Textes choisis et présentés par Isabelle Clerc, Voix s p i r i t u e l l e s, E d . Points Sagesse. Le lecteur qui ne connaîtrait pas Jiddu Krishnamurti sera conquis par les textes choisis ici qui témoignent de la sagesse de leur auteur qui, sa vie durant, n’a eu de cesse d’inviter l’homme à se libérer, condition sine qua none à un véritable changement dans la société. Le lecteur plus averti relira avec émerveillement ces textes rassemblés autour de quelques grandes thématiques telles que la relation, la souffrance, la méditation, le sexe, l’amour et la mort, l’éducateur. Nous sommes frappés par l’intemporalité de ses propos qui nous interpellent encore aujourd’hui et peut-être même encore davantage, pris que nous sommes dans les turbulences de la vie actuelle. Ce que nous propose Krishnamurti est véritablement révolutionnaire, à savoir admettre que c’est seulement en dehors de tout chemin que l’homme peut espérer se libérer et trouver, dans la quiétude, ce qui est vrai. Faisons de Krishnamurti notre figure de proue ! 101 paroles de Âarana choisies par Brabhushankar, traduit du kannada par Vasundhara Filliozat, Ed. Âgamât. Ce petit ouvrage nous propose de découvrir le virasaïvisme, réforme é du Sivaïsme, née au Karnataka et visant à l’amélioration de la société. C’est à Basavesvara que l’on é 35


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doit cette réforme qui prône le refus du système des castes, l’importance d’accomplir son devoir, de distribuer de la nourriture aux dévots et aux religieux errants, la dignité du travail. Dans cette société idéale vivent côte à côte brahmanes et intouchables. Ce mouvement socioreligieux donna naissance à une forme littéraire désignée sous le nom de vacana ou parole. Ce sont de courts textes que les dévots disaient à Dieu. Le Dr. Prabhushankar, professeur à l’Université de Mysore, a collecté pour notre plus grand plaisir, cent un de ces textes, purs petits joyaux, y associant une courte biographie de leurs auteurs et nous les livre ici, superbement traduits en français par Vasun-dhara Filliozat. Ces textes, que les dévots connaissaient déjà avant l’époque de Basavesé vara, connurent leur apogée au 12ème siècle. D’une grande simplicité, ils sont empreints de poésie et de spiritualité et parlent de dévotion et du paradis qu’est le devoir. Un petit livre nous invitant à découvrir une page méconnue de la littérature de l’Inde ancienne.

Témoignage Etre indien en France, un cœur oriental ouvert sur un monde occidental (conversation avec une psychologue française), Ed. TheBookEdition. com Que se passe-t-il quand un Indien vivant en France depuis plus de vingt ans s’entretient avec une psychologue française ? Il s’ensuit un dialogue d’une grande richesse qui de question en question, à la manière d’un mandala, nous conduit à découvrir le parcours de Sadanand Kesri depuis sa naissance en Inde à Bénarès jusqu’à sa situation actuelle, Indien vivant à Rueil Malmaison. A cheval sur deux cultures, Sadanand Kesri, a su assimiler l’une et maintenir vivante l’autre. A partir d’un parcours per36

sonnel d’une grande richesse spirituelle, humaine et intellectuelle, Sadanand Kesri n’a eu de cesse de transmettre ce que lui-même avait reçu de son pays d’origine, des liens familiaux forts, de son maître spirituel aux Français qu’il accueille dans le cadre de cours et de stages de méditation. Et pourtant la maladie a frappé l’auteur durant sa jeunesse et son adolescence, les difficultés ont été présentes mais convaincu qu’il était relié aux autres hommes et guidé par une présence divine, il a accueilli la vie avec le sourire, faisant germer en lui les graines de tolérance, de fraternité qu’aujourd’hui il sème à tout vent, nous proposant un vrai chemin de vie. Musique de l’Inde du nord, Hindustani Raga Sangita - Mécanismes de base de la Musique Classique du Nord de l’Inde, de Patrick Moutal, Professeur au Conservatoire de Paris (CNSMDP), février 2012 (réédition), 232 pages, PM Éditeur. Qu’est-ce qu’un raga ? Comment écouter et comprendre la musique indienne, ses principes et son vocabulaire ? Les mélomanes comme les musiciens confirmés trouveront dans cet ouvrage à la fois érudit et simple d’accès des réponses à ces questions — et à bien d’autres ! Plus qu’une introduction à ce système musical, une invitation à découvrir sans artifices la richesse du raga. Avec précision et humour, ce bréviaire de la musique classique de du nord de l’Inde offre des clefs pour la compréhension du raga : ses éléments constitutifs, son élaboration, son développement dans les différents genres et styles d’interprétation, les cycles rythmiques. Un véritable « comment ça marche » de la musique hindoustanie, accompagné d’une discographie pointue et d’une abondante filmographie.

Docteur en sitar de l’Université Hindoue de Bénarès, Patrick Moutal enseigne la musique indienne au Conservatoire de Paris (CNSMDP) depuis plus de 25 ans. Distribution : http://moutal.eu

Nous vous rappelons Partez pour un voyage éblouissant en Inde avec le Ramayana de Valmiki, par Diane de Selliers, illustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle commentées par Amina Taha Hussein-Okada.

Édition limitée et numérotée Objet d’art, œuvre et témoignage de civilisation, cet ouvrage rassemble pour la première fois six cent soixante miniatures indiennes illustrant l’intégralité de l’épopée du Ramayana. Texte sacré, lumineux, merveilleusement poétique, il incarne l’âme indienne et incarne ce que l'Inde offre de plus beau. • Traduction intégrale de Madeleine Biardeau et MarieClaude Porcher. • 660 illustrations, la plupart inédites. • 600 commentaires iconographiques et introduction d’Amina Taha Hussein-Okada, conservateur en chef au musée des Arts asiatiques Guimet à Paris, en charge des arts de l'Inde. • 1624 pages. • 7 volumes et 1 livret sous coffret illustré au format 29 x 27 cm. • 940 € jusqu'au 31 mars 2012, 950 € ensuite. Offre spéciale réservée aux lecteurs des Nouvelles de l’Inde. ❑ Viviane Tourtet et Sophie Sultan Nouvelles de l’Inde n° 405


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LE COIN DES ÉCHOS Commémorations • Le 13 septembre 2011, date qui commémore l’anniversaire de la mort de Claude Martin, fondateur de l’école « La Martinière » à Lyon et en Inde, une délégation conduite par la Présidente Sonia Doyen a fait le tour des 3 lycées La Martinière de Lyon. Parallèlement, en Inde un hommage a également eu lieu dans les 4 lycées La Martinière de Lucknow et de Calcutta. En effet le Major Général Claude Martin avait écrit : « Et je désire aussi que chaque année, dans le même jour du mois que je serai mort, avec les garçons et les filles de l’école, on boive en mémoire du donateur. » Cette année la directrice était accompagnée par Oindrila, jeune ancienne martine de Calcutta faisant ses études supérieures à Lyon et qui est venue d’Annemasse où elle était en stage.

qu’un certain nombre de personnalités locales dont le Maire de St André, M. Eric Fruteau, le VicePrésident du Conseil Régional, M. Frédéric Cadet, le Vice-Président du Conseil Général, M. Roland Robert et le Maire adjoint de St Denis, Mme Ericka Bareigts, le Général commandant de FAZSOI. Le Consul Mme Manju Seth a évoqué les excellentes relations qui existent entre la France et l’Inde et les relations grandissantes entre La Réunion et l’Inde dans tous les domaines y compris le domaine culturel, éducatif, économique et commercial. Elle s’est réjouie de la participation régulière de délégations réunionnaises à la manifestation Pravasi Bharatiya Divas et la création d’une représentation de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion à Chennai. Deux petits spectacles de danse par des enfants d’origine indienne, un récital solo de Bharata Natyam et un groupe de danseurs/ses contemporains ont ravi le public.

dienne en France et amis français de l’Inde. L’ambassadeur a lu quelques extraits du discours de la présidente en commençant par « des salutations particulières aux forces armées et para-militaires qui gardent nos frontières et nos forces de sécurité intérieure » et en finissant par l’appel de la Présidente à tous les citoyens indiens de construire une nation forte et prospère, basée sur un système ferme de valeurs. Environ 300 personnes ont assisté à la cérémonie à l’Ambassade. Parmi elles, des sections diverses de la communauté indienne à Paris y compris des groupes d’étudiants et de jeunes professionnels. Les diplomates et le personnel de l’am-

L’ambassadeur Rakesh Sood et la Ministre de la Culture, du Logement et de l’Allègement de la pauvreté urbaine, Mme Selja Kumari.

• A l’occasion du 63ème Jour de la République de l’Inde, une cérémonie a été organisée à la résidence du Consul Général de l’Inde à La Réunion. En dépit de la pluie, un nombre non négligeable de personnes de la communauté indienne ou d’origine indienne était présent. Des personnalités officielles françaises et des amis français de l’Inde ont participé avec enthousiasme à la cérémonie et ont apprécié les chants patriotiques entonnés en fond. Le Consul Général a lu le discours de la Présidente, Mme Pratibha Patil. Le soir une réception a eu lieu à l’hôtel Creolia Mercure à laquelle a assisté le Préfet, M. Michel Lalande ainsi Nouvelles de l’Inde n° 405

M. Michel Lalande, Préfet de l’îe de la Réunion, prend la parole lors de la réception du Jour de la République le 26 janvier 2012.

• Le 26 janvier dernier, l’ambassade de l’Inde a célébré le 63ème Jour de la République en présence cette année de la Ministre de la Culture, du Logement et de l’Allègement de la Pauvreté Urbaine, Madame Selja Kumari, venue en France pour inaugurer l’exposition des peintures de Tagore au Petit Palais le soir du même jour. Le hisser du drapeau a été suivi par le chant de l’hymne national par le chœur de l’ambassade accompagné par de nombreux membres de la communauté in-

La Ministre indienne de la Culture, du Logement et de l’Allègement de la Pauvreté urbaine, M. Selja Kumari au côté du Ministre français de la Culture, M. Frédéric Mitterrand.

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bassade étaient également présents accompagnés de leur famille, des membres de la Délégation permanente de l’Inde auprès de l’Unesco, de l’Office national du tourisme indien, d’Air India, de la Bank of India et de la State Bank of India. Des rafraichissements ont été servis après la lecture du discours.

M. Vijay Madan, Directeur Général à la Culture du gouvernement de l’Inde et M. Henri Loyrette, Président du Louvre signent un Protocole d’Accord (20122017) entre le Ministère de la Culture de la République indienne et le Musée du Louvre en présence de la Ministre, Mme Selja Kumari.

M. Bertrand Delanoë, Maire de Paris, Mme Selja Kumari, Ministre indienne de la Culture, l’ambassadeur M. Rakesh Sood et Mme Danièle Pourtaud, Adjointe au Maire de Paris, chargée du Patrimoine, lors de l’inauguration de l’exposition “La dernière moisson Rabindranath Tagore” au Petit Palais le 26 janvier 2012.

• En Inde, des cérémonies durant lesquelles le drapeau de l’Inde est hissé sont organisées dans divers lieux du pays avec des défilés des forces armées et des écoliers. Le défilé le plus important se déroule à Rajpath à New Delhi qui témoigne de l’image multiple du visage de l’Inde, de son riche patrimoine culturel et de ses prouesses militaires. Ce défilé est présidé par la Présidente de l’Inde. L’une des principales fonctions du Défilé du Jour de la République est de rendre 38

Welfare pour leur courage défilent devant les spectateurs sur des éléphants richement décorés. Le Défilé se conclut par une course de motos et le passage d’avions de l’Indian Air Force au-dessus de Rajpath.

hommage aux martyres qui ont sacrifié leur vie pour le pays et de décorer pour leur courage des militaires, des citoyens et des enfants qui ont fait preuve de courage dans des situations d’adversité. Le Premier Ministre de l’Inde commence par prêter serment au Amar Jawan Jyoti à l’India Gate, en mémoire de tous les membres des forces armées qui ont perdu la vie pour le pays. Après cela, 21 coups de canon sont tirés, le drapeau est déployé et l’hymne national chanté. Des médailles de bravoure comme le Paramvir Chakra, Ashok Chakra et Vir Chakra sont ensuite remises aux lauréats.

Le Défilé commence avec les lauréats des récompenses de bravoure qui saluent la Présidente dans des jeeps ouvertes, suivis par une présentation des divers tanks, missiles et autre équipement ajouté à l’arsenal militaire. Puis défilent les différents régiments des forces armées, la police, les Home Guards et les National Cadet Corps. La présidente de l’Inde, Commandant en Chef des Forces Armées, passe les troupes en revue. Puis vient un défilé magnifique comprenant des tableaux symbolisant les divers Etats et danses culturelles par les enfants. Les enfants qui ont reçu des médailles de l’Indian Council for Child

• Le 8 mars dernier, le Centre Védantique Ramakrishna de Gretz et la Maison de l’Inde à Paris avec la haut patronage de l’Ambassade de l’Inde et le soutien de la mairie du 14ème arrondissement et de la Cité universitaire internationale de Paris, ont organisé une cérémonie a eu lieu pour dévoiler une plaque commémorative sur le grand universaliste, chef spirituel, réformateur social et fondateur de la Ramakrishna Mission, Swami Vivekananda (1863-1902) au 39 rue Gazan dans le 14ème arrondissement de Paris où il a séjourné en 1900. La cérémonie a été suivie par une courte réunion, la visite de l’exposition des portraits de Vivekananda et une réception avec cocktail à la Maison de l’Inde.

Mme Gaitri Kumar, Chargée d’Affaires, entre Mme Danièle Pourtaud, Maire adjoint de Paris, et M. Pascal Cherki, Maire du 14ème arrondissement. Au premier plan, M. Bikas Sanyal, directeur de la Maison de l’Inde et Mme Priti Sanyal, attachée culturelle de la Maison de l’Inde, Mme Nina Tshering La, Premier Secrétaire, Service Presse, Information et Culture de l’ambassade de l’Inde. Derrière M. Sanyal, Swami Veetamohananda du Centre Védantique Ramakrishna et Mme Carine Camby, Déléguée Générale, Cité Universitaire de Paris.

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Evénement officiel • L’ambassadeur Rakesh Sood a présenté ses lettres de créance à Son Altesse, le Prince Albert II de la Principauté de Monaco le 1er mars 2012. Il est le second ambassadeur de l’Inde à être accrédité à Monaco après l’établissement de relations diplomatiques entre l’Inde et Monaco en 2007. Plus tôt dans l’année, le 12 janvier 2012, l’ambassadeur de Monaco en Inde, M. Patrick Médecin, avait présenté ses lettres de créance à l’Honorable Présidente de l’Inde. Son prédécesseur, l’ancien Ambassadeur de Monaco en Inde, M. Marco Piccinini avait renoncé à sa charge d’ambassadeur de l’Inde pour prendre le portefeuille important de Ministre des Finances et de l’Economie de Monaco, le 15 janvier 2011.

Le Prince Albert II de Monaco et l’ambassadeur, M. Rakesh Sood.

L’Inde et Monaco espèrent développer conjointement leur programme bilatéral de coopération et étendre les relations chaleureuses et cordiales entre leurs gouvernements et populations. La priorité a été donnée aux dialogues au niveau du commerce, du tourisme et de la culture. Etant donné la situation géographique des deux pays, Monaco pourra être une porte d’entrée pour les produits indiens pour accéder aux marchés Nouvelles de l’Inde n° 405

en Afrique et en Europe tandis que Monaco pourra développer son implantation asiatique en Inde.

Manifestations • Dr. Karan Singh, Président de l’Indian Council for Cultural Relations a participé le 6 Janvier 2012 au lancement des neuf albums audio des chansons de Rabindranath Tagore, interprétées par Shama Rahman, produits par l’UNESCO à Paris à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Rabindranath Tagore.

• Le 10ème Pravasi Bharatiya Divas s’est tenu du 7 au 9 janvier dernier à Jaipur au Rajasthan. L’invité d’honneur de cette 10ème Edition était le Premier Ministre de Trinidad et Tobago, Mme Kamla Persad Bissessar. Le thème cette année était « La croissance mondiale incluant l’Inde ». M. Vayalar Ravi, Ministre des Affaires indiennes d’outremer et de l’Aviation civile, a procuré à la diaspora une occasion de comprendre la culture et le potentiel énergique de l’Etat. Le Premier Ministre a inauguré la manifestation le 8 et la Présidente, Mme Pratibha Devisingh Patil, a prononcé le discours de clôture le 9 et attribué les récompenses Pravasi Bhartiya Samman. Deux séminaires ont eu lieu avant la manifestation, l’une sur l’Energie solaire – un investissement et sur la Recherche et le Développement,

l’autre sur l’Entreprenariat social – L’eau. Plus de 1500 délégués ont participé à cette Edition qui a été présentée en ligne permettant à la diaspora de participer à la conférence n’importe où dans le monde. Le site est www.pbdindia.org. De nombreuses autres personnalités ont participé à la conférence dont M. Rajendra Pareek, Ministre de l’Industrie, Dr. A. Didar Singh, Secrétaire, MOIA & Mr Chandrajit Banerjee, Directeur Général, CII.

M. Valayar Ravi, Ministre des Affaires Indiennes d’outremer et de l’Aviation Civile, M. Rajendra Pareek, Ministre de l’Industrie et M. S. Ahmad, Secrétaire Principal du Gouvernement du Rajasthan.

La presse en parle • Poonam Chawla... un nom assurément associé à la découverte du quartier indien à Paris et à la cuisine indienne. Son Chal India Tour organisé en tandem avec son fils Nikhil Bhowmick connaît un vif succès à Paris où ils conduisent du Temple de Ganesh, font un stop dans un magasin de douceurs, une boutique de saris et même un institut de beauté. 90 minutes pour avoir une idée de l’Inde. L’édition Sunday du Times of India du 4 mars fait l’éloge des talents de Poonam qui propose aussi ses cours de cuisine. Pour en savoir plus, consulter le site http://chalindia.blogspot.com/ ❑ 39


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