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Ambassade de l’Inde - AOÛT/SEPTEMBRE 2012 - Numéro 408
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Editorial Sommaire
Chers lecteurs,
• Droits de l’Homme Bilan périodique universel de l’Inde 2012
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Cette lettre du Rédacteur en Chef revêt à mes yeux une importance toute particulière puisque c’est la dernière fois que je m’adresse à vous en cette qualité. En effet, après trois années passées à Paris, mes fonctions m’appellent à présent au Bhoutan.
FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE • Rétro Synthesis ou l’art de recycler : un projet d’Avijit Ghosh
7-8
INTERVIEW • Vijay Soni, profession miniaturiste
9-10
HOMMAGE • Hommage au Père Ceyrac, héraut de l’Inde moderne après Gandhi
11-12
AUTRES FACETTES DE L’INDE • Ayurveda : un avenir flamboyant
13-16
• La biomasse - Un réservoir d’énergie propre
17-19
• Les ports indiens voués à une immense croissance
20-21
DESTINATIONS A DÉCOUVRIR • Kannur
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• Gros plan sur le Mizoram
Nous vous proposons dans ce numéro de prendre connaissance des principaux points du Rapport National de l’Inde pour le Second Bilan Périodique Universel 2012 relatif aux droits de l’homme. Plusieurs Ministères du Gouvernement indien, des experts et un échantillon de la société civile ont été consultés pour ce faire, dans un esprit d’ouverture. Vous noterez l’importance jouée par notre Cour Suprême et les mécanismes permettant à tous les citoyens indiens de s’en référer aux tribunaux lorsque les droits de l’homme sont remis en cause.
23-27
LE SAVIEZ-VOUS ?
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ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE
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REVUE DES LIVRES
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LE COIN DES ÉCHOS
Ces trois années ont passé très vite. J’ai partagé mon temps entre deux Services, le Service Politique puis le Service Presse, Information & Culture et ai ainsi pu approfondir mes connaissances de la vie politique et culturelle française. Je remercie les lecteurs des Nouvelles de l’Inde d’avoir soutenu nos efforts en réaffirmant leur souhait de continuer à recevoir notre magazine d’information.
33-3ème de couv.
Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Tél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 40 50 09 96 E-Mail : cpic.paris@ambinde.fr Rédacteur en chef : Nina Tshering La, Conseiller (PIC)
Cette fois, nous faisons honneur aux jeunes créateurs avec une interview du peintre de miniature Vijay Soni et une présentation du styliste Avijit Ghosh qui, par respect de l’environnement, fait appel à ses talents de créateur pour donner aux vêtements usagés, entre autres, une seconde vie. Nous attachons une grande attention à la protection de l’environnement si sévèrement menacé aujourd’hui et vous invitons à découvrir dans un des articles de ce numéro le potentiel de la biomasse en Inde. Nous attirons votre attention sur notre revue des livres qui comporte quelques bonnes pistes de lecture pour agrémenter votre temps libre pendant les vacances. A tous, merci de votre soutien et bonnes vacances !
Assistante de rédaction : Viviane Tourtet Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Michael de Saint Chéron, E.B., Goolam E. Vahanvati, Manoj Gupta, India Brand Equity Foundation, Gargi Malik, Viviane Tourtet Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry 62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15 Mentions : Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information et Culture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde. Photo 1ère couverture : Faisan de Hume, un des oiseaux du Mizoram (c) http://rockjumperbirding.com Photo 4ème couverture : Paysage du Mizoram (c) http://www.tourism.gov.in
Nina Tshering La Conseiller (Presse, Information & Culture)
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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE DROITS DE L’HOMME BILAN PÉRIODIQUE UNIVERSEL DE L’INDE 2012 : Extraits de la Déclaration liminaire par le chef de la délégation indienne, Son Excellence le Procureur Général indien, M. Goolam E. Vahanvati.
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4. Au cours des quelques dernières années, plusieurs développements importants ont eu lieu dans le domaine des droits de l’homme. Laissez-moi souligner quelques traits importants. La Loi sur le Droit à l’Information a révolutionné le concept de la bonne gouvernance et l’a rendue transparente et responsable. Plusieurs législations fructueuses ont apporté une approche fondée sur les droits à ces domaines qui sont fondamentaux à l’existence humaine entre autres le travail et l’emploi, l’éducation et la sécurité alimentaire. Celles-ci comprennent la Loi Nationale du Mahatma Gandhi sur la Garantie de l’Emploi Rural, la Loi sur le Droit à l’Education de 2009 et le Projet de Loi National sur la Sécurité Alimentaire qui a été présenté au Parlement il y a quelques mois pour procurer la sécurité alimen-
taire. Je vais brièvement développer chacune de ces questions. 5. Le Gouvernement apporte la transparence dans la gouvernance à travers la Loi sur le Droit à l’Information, la Charte des Citoyens et la gouvernance électronique et ceci a eu une influence, particulièrement sur la façon dont les droits civils et politiques sont administrés. Le droit de s’adresser à la Cour Suprême, le plus haut tribunal du pays, pour la mise en application des Droits Fondamentaux, est élevé par la Constitution au rang d’un Droit Fondamental. Les Hautes Courts peuvent aussi être sollicitées. Ces dispositions sont fréquemment utilisées et de manière efficace. L’avancement des droits sociaux, économiques et politiques a été atteint par l’utilisation efficace des « litiges d’intérêt public » par les Hautes Cours et la Cour Suprême.
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gouvernance. Cette évolution stable aux mains de la Cour Suprême de l’Inde et de notre Gouvernement a ouvert de nouvelles perspectives dans le domaine des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Je peux fièrement affirmer que la contribution de la Cour Suprême indienne à ce sujet est sans parallèle.
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Je vous remercie pour l’occasion qui m’est donnée de présenter le Rapport National de l’Inde pour le Second Bilan Périodique Universel 2012. Le mécanisme du Bilan Périodique Universel s’est avéré un instrument extrêmement utile pour le Conseil des Droits de l’Homme et la communauté mondiale pour s’engager dans une discussion ouverte sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans les pays membres. L’Inde accepte toutes les suggestions positives et les critiques constructives dans un bon esprit. Nous considérons certainement ce processus comme l’un des engagements constructifs. Le fait que nous soyons venus avec une délégation comprenant des experts de divers ministères du Gouvernement central qui ont une expertise dans les divers aspects des Droits de l’Homme témoigne de notre engagement au Bilan Périodique Universel. 2. Nous avons préparé ce Rapport National après un large processus de consultation ouverte impliquant plusieurs ministères du Gouvernement indien, des experts et un échantillon de la société civile. 3. Nous avons également essayé de souligner, dans les annexes, l’évolution des droits fondamentaux de l’Inde inscrits dans la Partie III de notre Constitution à travers des décisions judiciaires au fil des années. Il s’agit, selon nous, d’une addition unique à notre Bilan Périodique Universel. L’intention est de vous fournir une perspective sur une Constitution dynamique et évolutive qui place les droits de l’homme au premier plan de notre
6. Les défis auxquels nous sommes confrontés ne sont nullement petits. Des menaces pèsent sur l’édifice de notre pays. Notre pays a été la cible des activités terroristes au cours des trente dernières années. Le terrorisme et l’insurrection nous ont posé des menaces existentiel3
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8. En réponse à l’invitation ouverte que nous avons transmise l’an dernier dans ce Conseil aux Procédures Spéciales des Nations Unies, nous venons d’avoir la visite de M. Christoph Heyns, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les Exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires. 9. La Cour Suprême et la Commission Nationale des Droits de l’Homme examinent rapidement les allégations de disparitions forcées. L’Inde travaille avec le Bureau des Nations Unies sur les Drogues et le Crime pour renforcer la réponse contre le trafic de personnes. 10. A ce stade, j’aimerais souligner notre culture de la tolérance et de la compréhension religieuse, et la force de notre Constitution laïque. 4
Au fil des siècles, l’Inde a fait bon accueil à toutes les dénominations religieuses, minorités et réfugiés, y compris la communauté juive qui est devenue partie intégrante de notre tissu social et vit en Inde depuis des milliers d’années sans discrimination, les Zoroastriens/Parsis depuis des centaines d’années ou, plus récemment des réfugiés du Tibet, Sri Lanka, Myanmar et autres pays. Nos pratiques par rapport aux réfugiés sont bien plus développées, bienveillantes et humaines que celles du régime international actuel. 11. Nous avons assisté au cours des quatre dernières années à d’immenses progrès en s’intéressant aux groupes qui ont besoin d’une attention particulière comme les enfants, les femmes, les Scheduled Castes, Scheduled Tribes (castes d’intouchables ou tribus n’appartenant pas en propre à une caste déterminée) et minorités, les handicapés et les personnes âgées. 12. Nos efforts dans le domaine du progrès social et économique a été important. La pauvreté a baissé de 9% en dix ans. Nos programmes sociaux basés sur les droits s’attachent à sortir les personnes de la pauvreté et à améliorer le niveau de vie. 13. La Loi sur la Garantie de l’Emploi Rural a joué un rôle extrêmement crucial. Il a fourni à 54 millions de foyers un emploi en 2010 et 2011. 48% de l’ensemble des emplois créés sont allés prioritairement aux femmes. Un immense programme de ce genre nécessite un contrôle efficace qui est effectué non seulement par les diverses branches du Gouvernement mais aussi, quand c’est nécessaire, selon les directives de la Cour Suprême. 14. La tendance à la baisse du taux de chômage dans les zones rurales et urbaines entre 2004-2005 et 2009-2010 est également visible parmi les Scheduled Castes et les Scheduled Tribes et les minorités.
Nous constatons avec satisfaction que la marée montante entraîne tous les bateaux. La Vision Centrale de notre 12ème Plan Quinquennal est d’enclencher un processus de développement qui assure une amélioration générale de la qualité de vie qui englobe de manière inclusive toutes les catégories de la société.
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les. L’extrémisme de la gauche et la violence sont un défi interne auquel nous faisons face avec résolution, compassion et le développement centré sur l’homme. 7. Nous sommes conscients des préoccupations au sujet de la Loi sur les Pouvoirs Spéciaux des Forces Armées de 1948. On notera que cette Loi a été confirmée comme étant constitutionnelle par notre Cour Suprême. Laissez-moi dire que plusieurs contrôles nécessaires ont été mis en place pour s’assurer que les forces armées disposent de directives strictes lorsqu’ils ont affaire à des terroristes et des rebelles et que l’on gère rapidement et de manière transparente les violations. Nous réexaminons la mise en application de cette Loi.
15. L’Inde vise à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Si le chemin à parcourir est long, les progrès réalisés ces quelques dernières années sur certains des indicateurs importants ont été appréciables, étant donné l’énormité de la tâche à laquelle nous étions confrontés. A part la forte baisse dans les niveaux de pauvreté dans les zones à la fois rurales et urbaines entre 2004-05 et 2009-10, nous sommes également sur le point d’atteindre les objectifs quant à l’instruction primaire universelle. Le taux de mortalité infantile a baissé de manière appréciable de 58 pour mille naissances vivantes en 2005 à 47 en 2010. Le taux de mortalité maternelle a baissé de 254 en 2004 à 212 en 2008 mais il reste beaucoup à faire. 16. La Loi sur le Droit à l’Education a été mise en vigueur le 1er avril 2010. Il s’agit d’un concept innovateur visant à donner effet à l’Article 21A de la Constitution, cet article fut inséré en 2002 par un Amendement constitutionnel pour faire de l’instruction primaire un Droit Fondamental exigeant de l’Etat de procurer, par la loi, l’instruction libre et obligatoire à tous Nouvelles de l’Inde n° 408
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19. La même attention a été apportée sur le bien-être des enfants avec une attention particulière sur l’amélioration de leur nourriture et nutrition avec un programme de Repas de midi dans les écoles, ainsi que la disponibilité de professeurs et le maintien à l’école. La société civile y a contribué positivement. Nouvelles de l’Inde n° 408
L’habitat rural avec l’accès à l’école primaire a augmenté de 87% en 2002 à 99% en 2008. Le taux d’alphabétisation chez les femmes s’est considérablement amélioré avec un taux d’augmentation de près de 50% au cours des dix dernières années. La bonne nouvelle est que les tendances du groupe marginalisé est minoritaire se sont aussi rapprochées de la moyenne nationale en termes de taux d’alphabétisation.
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les enfants âgés de 6 à 14 ans. La Loi sur le Droit à l’Education contient plusieurs changements visionnaires. L’instruction libre et obligatoire pour tous les enfants a été étendue à toutes les écoles leur demandant d’admettre au moins 25% des enfants appartenant à des catégories ou des groupes défavorisés. Il s’agit d’une étape importante en vue de l’intégration sociale et culturelle et de l’élimination des disparités dans le pays. 17. Je voudrais attirer l’attention de l’ « Initiative globale pour mettre fin à toutes les punitions corporelles sur les enfants » qui se trouve à Londres sur les contenus de la section 17 de la Loi sur le Droit à l’Education qui ordonne qu’aucun enfant ne doit être soumis au châtiment corporel ou au harcèlement moral. 18. Le succès des programmes du Gouvernement comme le Sarvashiksha Abhiyan a contribué à atteindre de hauts niveaux de taux d’inscription dans les écoles. Tous les efforts sont faits maintenant pour limiter voire traiter le problème d’abandon des études. Ce programme a été peaufiné pour assurer que la Loi sur le Droit à l’Education corresponde à la réalité.
20. Si les chiffres pour le travail des enfants ont considérablement chuté au cours des dix dernières années, le problème des enfants qui ne travaillent pas et ne vont pas à l’école continue. Il n’y a pas de baguette magique pour résoudre les questions relatives au travail des enfants. Cela nécessite de la sensibilité et de la compréhension. Nous demeurons pleinement conscients de ces problèmes. En 2007, la Commission Nationale pour la Protection des Droits de l’Enfant a été créée. Son but est de s’assurer que toutes les mesures législatives et administratives soient en adéquation avec les droits de l’enfant tels qu’ils figurent dans la Constitution de l’Inde et la Convention sur les Droits de l’Enfant. 21. J’aimerais attirer votre attention sur un fait unique dans la quête de développement des femmes. Les Panchayats, unités locales d’autogestion (municipalités) au niveau du village, compte plus de 3 millions de représentants locaux dont près d’un million sont des femmes. Nous intégrons l’égalité
des sexes à travers plusieurs initiatives y compris une budgétisation soucieuse d’équité entre les sexes dans toutes les politiques et programmes du gouvernement. Une Mission Nationale pour le Développement des Femmes a été lancée en mars 2010. 22. Le programme de discrimination positive de l’Inde est unique de par son échelle et sa taille. Notre jurisprudence reconnait que la garantie d’égalité incluse dans la Partie III de la Constitution est une contribution positive pour l’éradication des inégalités et des différences, demandant à l’Etat de prendre toutes les mesures pour fournir aux personnes désavantagées une opportunité de mener une existence riche et pleine de sens. 23. Tandis que notre rapport du Bilan Périodique Universel fournit des détails sur le développement réalisé au cours des quatre dernières années, j’aimerais juste souligner que plusieurs mesures récentes ont été prises pour agir positivement sur les vies des Scheduled Castes ainsi que sur la population tribale en Inde. En particulier, dans le cadre de la Loi sur les Scheduled Tribes et autres Habitants traditionnels de la Forêt (reconnaissance des Droits de la Forêt) de 2006, nous avons en février cette année réglé 2,72 millions de réclamations sur les 3,17 enregistrées, soit 86% des réclamations et 1,25 million de titres ont déjà été distribués. Le nouveau programme du Premier Ministre en quinze points pour le bien-être des minorités est activement suivi. Une certaine proportion des projets de développement est affectée aux zones où sont concentrées des minorités. 24. Dans un progrès notable, nous avons été capables de fournir l’accès à des sources améliorées d’eau potable à la fois aux zones rurales et urbaines. Plus de 90% des foyers ont utilisé des sources améliorées d’eau potable en 2008-09. 5
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25. Le Projet de Loi National sur la Sécurité Alimentaire est une initiative historique pour assurer la sécurité alimentaire de la population. Il marque une révolution conceptuelle du bien-être passant de l’ancienne approche sociale à une approche basée sur le droit. Les points forts sont la nourriture et la sécurité nutritionnelle dans l’approche du cycle de la vie humaine, garantissant l’accès à une quantité adaptée de nourriture de qualité à des prix abordables, pour permettre aux habitants de mener une existence digne. Environ deux tiers de la population auront droit à recevoir des céréales faisant l’objet de subventions dans le cadre du Système de distribution à un Public Ciblé (TPDS). Cela donnera le droit à 75% de la population rurale (dont au moins 46% de foyers prioritaires) et à 50% de la population urbaine (dont au moins 28% de foyers prioritaires) à recevoir des céréales faisant l’objet de subventions. Une attention particulière est apportée aux femmes, enfants et autres Groupes Spéciaux. 26. Les Lois sur les Services Publics de Distribution mises en application par plus de 12 Etats de l’Inde garantit des normes de services particulières y compris l’assurance de service, un délai précis, la procédure de réparation et la traçabilité, aux sections vulnérables de la société – un témoignage du fait que la législation basée sur les droits a été également appliquée au niveau des Etats. J’attire aussi l’attention sur « Aadhaar » qui donnera une identité unique à tous les résidents pour garantir l’accès 6
aisé et efficace à l’infrastructure sociale et organisée, y compris les systèmes de services publics de distribution. 27. L’établissement par l’Inde du Tribunal National Vert est encore une autre action innovante qui a été largement bien accueillie sur le plan international. L’intervention des tribunaux en matière de protection de l’environnement et autres domaines a non seulement été opportune mais a également conduit à une compréhension largement répandue et à une appréciation des droits des citoyens. 28. L’an dernier, Mme Margaret Sek-kagya, Rapporteur spécial de l’ONU sur les Défenseurs des Droits de l’Homme, a également visité notre pays. Laissez-moi mentionner ici le rôle croissant joué par la société civile dans le domaine des droits de l’homme. Le gouvernement a commencé à associer de manière active le droit de la société civile à partir de l’étape de la planification jusqu’à la mise en application. Inutile de dire, que dans une société ouverte et libre comme l’Inde et avec la Loi sur le Droit à l’Information en place, les médias, les sociétés civiles et autres activistes ont aidé le gouvernement à être vigilant contre les agressions et se sont assuré que les meilleures pratiques soient disséminées. Les défenseurs des Droits de l’Homme continuent à jouer un rôle important. Notre Commission Nationale sur les Droits de l’Homme s’est efforcée de renforcer l’édifice de nos pratiques des droits de l’homme et a servi de guide moral à la nation. 29. Permettez-moi de signaler un autre aspect dans un esprit d’ouverture. Ceci concerne la liberté de culte dans notre pays. La Liberté des Religions est constitutionnellement garantie par l’article 25 de la Constitution. Chacun a le droit de choisir et de suivre sa propre voie. Le problème se pose quand l’acte de propager sa religion transgresse les limites et cesse d’être volontaire et devient coercitif ou induit.
Certains Etats ont fait une exception à ceci. Laissez-moi vous assurer que si une quelconque législation particulière déborde les limites constitutionnelles, ceci peut être remis en cause et la personne a tous les droits de s’en référer aux tribunaux. 30. Nous réitérons le serment de poursuivre nos efforts dans notre engagement auprès des Nations Unies et du Conseil des Droits de l’Homme. Ces dernières années, nous avons fait plusieurs contributions bénévoles aux institutions liées aux droits de l’homme aux Nations Unies.
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31. L’Inde est un pays immense et en raison de sa situation et de sa seule diversité est sujette à avoir des problèmes. Nous ne pouvons les balayer. Les problèmes peuvent être réglés si leur existence est reconnue. En outre, l’Inde a la capacité de se corriger et dispose de mécanismes pour redresser la situation. Toutefois, nous ne pouvons perdre de vue la vision plus large qui est très rassurante. Comme le Mahatma Gandhi le disait : « Vous ne devez pas perdre foi en l’humanité. L’humanité est un océan. Si quelques gouttes de cet océan sont sales, l’océan ne devient pas sale. » L’Inde est un vaste océan. Nous avons pleinement foi dans nos résolutions et nos ressources. Nous sommes confiants que nous serons capables de donner à chaque personne vivant dans notre pays sa pleine part de droits et ce qui lui revient de droit. ❑ Merci. Genève, 24 mai 2012 Nouvelles de l’Inde n° 408
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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE RETRO SYNTHESIS OU L’ART DE RECYCLER : UN PROJET D’AVIJIT GHOSH L’art de recycler des vieux vêtements n’est pas nouveau, plusieurs couturiers l’ont pratiqué mais bien sûr, chacun a son propre style et aujourd’hui, nous invitons les lecteurs des Nouvelles de l’Inde à découvrir celui d’Avijit Ghosh, jeune styliste indien.
Mais qui est Avijit Ghosh ? Avijit Ghosh est né à Chandernagor dans l’Etat du West Bengal en 1979. Il a passé son enfance dans un village, Barajaguli, situé à quelque 50 km de Calcutta dans une famille composée. L’ambiance du village, l’art tribal, l’artisanat pratiqués dans le village, notamment la poterie, le tissage, la fabrication de poupées, ont certainement été à l’origine de la vocation d’Avijit. Parallèlement à ses études de premier cycle d’histoire à l’Université de Calcutta, Avijit poursuit des études de design et d’art à Kala Bhavan, à l’Université Viswa Bharati fondée par Tagore à Shantiniketan après avoir terminé sa Maîtrise en conception et développement du Textile au National Institute of Fashion Technology
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(NIFT), l’une des écoles de design les plus prestigieuses de l’Inde et y avoir obtenu le Prix du Meilleur Projet en 2002. Grâce à une bourse de Shantiniketan et NIFT, Avijit va pouvoir poursuivre avec détermination ses études et envisager de quitter son village pour s’ouvrir sur le monde et ses diverses cultures. De 2002 à 2010, il poursuit sa carrière professionnelle en tant que directeur de conception et directeur artistique dans une société indienne d’exportation de textile, S.P.J. Textiles Pvt Ltd., basée à Panipat près de New Delhi. Dans le cadre de sa profession, Avijit a eu l’occasion de voyager en Europe, en Allemagne, en France, en Espagne, entre autres, à partir de 2005 pour présenter aux clients des collections de textile, participer à des salons comme le Heimtextile Messe à Francfort, Domotex, la Maison de l’Objet. Il eut l’occasion de travailler avec des sociétés européennes telles que Zara Home, Ikea, France Tapis, Moyse International et d’autres. Paris va séduire le jeune styliste et il décide de s’y installer pour se faire connaître et monter un projet qui lui tient à cœur. C’est en 2010 qu’il arrive à Paris où il s’inscrit au CNAM dans le cadre de la préparation d’un MBA de l’Institut International de Management, spécialisation Fashion Business Development avec l’ESMOD.
Avijit Ghosh et les résidents
Le projet « Retro sysnthesis » Avijit Ghosh est un jeune homme plein de sagesse qui prône le retour à la simplicité, aux gestes oubliés de la main. Selon lui, les nouveaux outils technologiques suscitent chez l’homme beaucoup de stress et de tension et lui font oublier des gestes basiques pourtant remplis de sens. C’est à partir de cette réflexion que le jeune styliste a développé son projet « Retro synthesis ». En se promenant dans Paris, Avijit a découvert de nombreux matériaux mis au rebut et s’est interrogé sur les raisons qui poussaient les Parisiens à jeter autant sans penser à recycler. Les souvenirs de son enfance remontaient… un drap usagé était ainsi recyclé en torchons, une vieille chemise transformée en taie d’oreiller… 7
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RÉTRO SYNTHESIS OU L’ART DE RECYCLER : UN PROJET D’AVIJIT GHOSH
Pour Avijit, il en va de la relation à l’objet comme de la relation humaine. Il y a toujours quelque chose de triste à se séparer d’une personne, il est important de maintenir les bonnes relations. Pourquoi ne pas faire de même avec un objet ? Plutôt que de le jeter quand on s’en lasse, pourquoi ne pas lui donner une seconde chance, une nouvelle vie ? Retro synthesis propose donc aux Parisiens de redécouvrir la vie simple en travaillant de leurs mains et en recyclant toutes sortes d’objets, vêtements, ustensiles, meubles, boîtes, objets de la vie quotidienne. L’art n’est pas absent de ce travail qui associe utilité et créativité. Avijit joue dans ce projet un double rôle, celui de designer qui doit comprendre la psychologie de la personne pour l’aider à créer quelque chose qui lui sera véritable-
8
ment utile ainsi que le rôle d’artiste qui œuvre pour la société. Il défend un retour à l’art régional traditionnel, à l’artisanat et au travail fait main pour renouer avec une vie simple. Il fait remonter les souvenirs et les images de son enfance pour parler du patachitra du Bengale, de la peinture Madhubani du Mithila, des masques du Chhau ou du Kathakali, de la broderie phulkari, kantha, etc, auxquels il mêle des éléments du baroque occidental, de la porcelaine, de la peinture sur soie, de la fabrication du velours…. Grâce à la subvention obtenue du Fonds pour les Initiatives Etudiantes, par le biais du Théâtre de la Cité internationale, Avijit a pu mener à bien son projet à la Cité Universitaire où il réside depuis deux ans. Après un premier atelier où les résidents ont à ses côtés re-
cyclé des objets ou des vêtements de toutes sortes, atelier qui a connu un vif succès, Avijit a présenté le 1er juin un défilé de mode de vêtements recyclés devant la Maison Internationale de la Cité Universitaire qui a fait l’admiration de tous. Pas moins de 14 nationalités de 9 Maisons différentes étaient représentées et ont participé au projet. Un artiste à suivre, à encourager, une nouvelle manière d’envisager les choses pour un mode de vie davantage en adéquation avec une société plus respectueuse de l’environnement, moins encline au gaspillage. ❑ Viviane Tourtet
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INTERVIEW VIJAY SONI, PROFESSION MINIATURISTE Vijay Soni, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? J’ai grandi dans une toute petite ville en Inde dans l’Etat du Rajasthan qui s’appelle Bijolian. Mon grand-père a commencé à peindre il y a 50 ans, mon père a suivi le même chemin et a débuté très jeune dans la peinture. Il a obtenu une récompense de l’Etat pour sa maîtrise dans l’art de la peinture de miniature. Il a enseigné à un grand nombre de personnes démunies qui, de ce fait, ont pu améliorer leur niveau de vie. Je suis né le 19 mars 1980. Très jeune, j’ai été encouragé à peindre comme tout le monde dans ma famille, ma mère, mon père et mes frères ont joué un rôle dans cette profession. A l’âge de 13 ans, j’ai commencé à apprendre la peinture de miniature. J’aimais peindre tout en écoutant de la musique. J’ai tiré une bonne partie de mon inspiration en voyageant à travers les divers styles de peinture du monde entier. Parmi ceux-ci figurent la peinture de fusion et la peinture française de miniature et d’autres styles de peinture européenne. Depuis que je suis installé en
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France, je travaille sur commande et réalise de nouveaux travaux, m’efforçant de trouver une harmonie entre l’art indien et l’art européen. Pouvez-vous évoquer pour nous en quelques mots la peinture de miniature ? La peinture de miniature est un style très ancien et traditionnel. L’un des éléments-clés dans sa définition est qu’elle a recours à des détails très délicats et très fins. Pour y parvenir on emploie principalement des pinceaux très fins faits de poils d’écureuil, plus fins que le cheveu humain. On obtient ainsi une image immaculée et très douce. Malgré son nom, la peinture de miniature peut avoir de grands formats mais cela ne retire en rien la délicatesse de sa beauté. On trouve de nombreux styles de peinture de miniature en Inde connus sous les noms de Mewar, Moghol, Bundi, Kota, Kangra, Pahadi, Shekhavati, Madhubani, entre au-
tres. Traditionnellement, ces peintures étaient uniquement réalisées à partir de couleurs minérales. Pour peindre avec ces couleurs, elles doivent être moulues en une fine poudre qui peut prendre deux semaines à un mois pour atteindre leur consistance idéale. Plus tard, on a découvert différentes manières d’obtenir des couleurs à partir des fleurs et de minéraux mais cela prend aussi du temps avant qu’elles ne soient utilisables. Et votre peinture ? Je réalise des miniatures avec des couleurs minérales, végétales et de l’aquarelle. J’aime l’aquarelle parce qu’elle est bon marché. Lorsque je peins pour des commandes, je n’utilise que des peintures à base de pierre, de l’argent et de l’or à 24 carats. La peinture à l’or prend aussi du temps à préparer. Je commence par l’écraser dans la paume de la main et y ajoute un peu de gomme arabique et de l’eau. Ceci forme une pâte prête à l’emploi. 9
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INTERVIEW : VIJAY SONI, PROFESSION MINIATURISTE
Les matières que j’utilise pour les supports sont la soie, le bois, le marbre, les pierres précieuses, l’ivoire de synthèse mais la plupart du temps j’utilise du papier fait à la main. Afin de donner une impression douce à une peinture, j’utilise la technique du point et du trait. Même si cela prend un temps incroyablement long, le résultat est étonnant, le rendu de la peau d’un éléphant est si réaliste qu’on a l’impression qu’on la touche. Elle donne vie à l’herbe bien verte souvent représentée dans mes peintures.
Mes sources d’inspiration ? Je me sens très humble face à l’immensité du monde artistique. C’est un chemin de vie mais je suis conscient que je contribue à une échelle miniature à l’ensemble de la créativité à travers le monde. Nous sommes toujours jeunes au royaume de la connaissance, l’art est un arbre dont les feuilles ne cessent de changer, avec de nouveaux fruits à goûter et à partager. Quand je peins, j’ai la sensation de donner quelque chose de moi qui peut être partagé et apprécié par d’autres personnes ce qui, en re-
tour, me rend heureux. J’aime voir les autres heureux dans ce monde et pour moi la peinture est l’une des principales raisons qui me font avancer. J’aimerais que le monde entier soit capable de l’apprécier parce cela symbolise la vie, la connaissance, l’amour, la communication internationale et la liberté d’expression.
-De 1994 à 2004 Vijay Soni a suivi une formation à la « Shree Ram Art School of Miniature Painting », école privée de peinture miniature au Rajasthan et travaille depuis mars 2011 dans l’atelier de restauration de tableaux anciens, Olivier Nouaille à Paris. Il a exposé ses œuvres à Clermont-Ferrand (Festival d’Art « Carnet de voyage ») en 2007, à Berlin et à Luxembourg en 2008, à Aignan-le-Duc lors des Journées du Patrimoine en 2009 et 2010, à Rennes et Montpellier en 2009, à Paris (Galerie Artligre) et à Genève en 2010, à Paris (Galerie Artligre puis Festival des Arts du Quatorzième), Aisey-sur-Seine, Vouvray, Brémur et Vaurois, Aignay-le-Duc (Festival Mains et Merveilles) en 2011. En préparation pour 2013, une exposition à Nice à la Galerie des Dominicains. ❑ 10
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HOMMAGE HOMMAGE AU PÈRE CEYRAC, HÉRAUT DE L’INDE MODERNE APRÈS GANDHI « Toutes les femmes et les hommes que j’ai connus et qui ont réalisé des choses importantes se reconnaissaient à cela qu’ils étaient conduits par une vision large du monde et spécialement, de l’homme. »
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france et la dignité des êtres humains. Il ne cherchait à convertir personne sinon à une seule chose : à l’amour.
Se pencher humblement devant l’immense misère de l’Inde Un souvenir personnel. À Madras (Chennaï) en 2003, j’eus l’immense grâce de passer une heure avec lui pendant laquelle parlant de ma visite prochaine à Éléphanta, sur les pas de Malraux, il me dit : “Depuis soixante ans que je suis en Inde, je n’ai jamais eu le temps d’aller visiter ces lieux, mais vous avez raison d’y aller. Il faut d’abord admirer l’immense beauté de l’Inde, avant de se pencher humblement devant l’immense misère de l’Inde.” Le 25 novembre 2003, grâce à l’initiative d’Elie Wiesel, président de l’Académie universelle des cultures, le père Pierre Ceyrac, âgé alors de 89 ans, recevait du président Jacques Chirac, le grand prix de l’institution créé en 1993 par le président François Mitterrand. Cette cérémonie si rare sous les lambris de l’Élysée en l’honneur d’un des hommes les plus humbles, les plus purs que le monde ait comptés, marquait d’une certaine manière la fin de l’Académie des cultures. Ce prix distinguait une œuvre contribuant “à la lutte contre l’intolérance, la discrimina-
© www.ceyrac.com
Le 30 mai, le père Ceyrac, devenu une icône de l’humanitaire par son engagement en Inde, est décédé. Michaël de Saint-Chéron, auteur et chercheur à Paris 3-Sorbonne Nouvelle, revient sur la vie de ce missionnaire jésuite, qui n’a eu de cesse de lutter contre la misère. Le jésuite Pierre Ceyrac vient en aide aux victimes du tsunami, Paramen Kenni, État de Tamil Nadu, Inde, le 17 janvier 2005 (SIPA) Je voudrais simplement rappeler l’un des rares saints qu’il m’ait été donné de rencontrer dans ma vie, le père Pierre Ceyrac, mort le 30 mai à Madras, en Inde, son pays d’adoption où il était installé depuis 1952. Radio Vatican annonçait sa mort ainsi : “Ce jésuite missionnaire français était âgé de 98 ans. Prophète du XXe siècle, connu pour son immense bonté, il a consacré sa vie au service des plus pauvres et à la prière. Il s’est dépensé pour rendre leur dignité aux dalits, les intouchables. Infatigable, il a créé de nombreuses structures, foyers, écoles, centres médicaux, visant à soulager les détresses. Son objectif n’était pas de faire grandir l’Église mais de sauver l’homme.” Qui dit mieux ? Dommage que toutes les radios, que toutes les chaînes de télévision n’aient pas relayé cette annonce, car de tous les êtres qui font l’histoire, qui font l’humanité, peu arrivent à la cheville de cet homme exemplaire, qui ne regardait pas la religion mais la souf-
Le Père Ceyrac, à Loyola College, la plus grand université jésuite de Chennai
tion contre les femmes, le racisme, l’antisémitisme, la misère, l’ignorance, ainsi que contre la dégradation délibérée de certaines formes de vie”.
Un homme qui vit pour changer le monde En choisissant d’honorer le père Ceyrac, ce sannyasin chrétien, véritable renonçant, les membres de l’Académie universelle des cultures avaient tenu pour la dernière fois à marquer la grandeur d’un homme qui vit pour changer le monde. De Pierre Ceyrac, on peut dire qu’il s’est fait Indien parmi les Hindous. Jamais peut-être – ou si rarement – la salle des fêtes du palais de l’Élysée fut enveloppée d’un 11
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bouleversement comparable, à commencer par celui de l’hôte qui était ainsi honoré, mais ce bouleversement contagieux chez cet homme, dont la seule présence est indicible, se répandait en vagues successives sur l’assemblée et à combien d’entre nous vinrent les larmes, en l’écoutant répondre à Jacques Chirac. Jacques Chirac s’adressa au Père Ceyrac en ces termes : “Père Ceyrac, […] en Inde, on dit que vous êtes une légende. […] C’est l’Inde, je crois que l’on peut le dire, qui vous a tout appris, et vous le dites, et vous parlez alors de ce pays et de ses pauvres, du Mahatma Gandhi, que vous avez personnellement bien connu et dont l’œuvre et la vie vous inspirèrent tant. Dès votre arrivée à Madras, en 1937, vous choisissez d’être pour les autres. D’être, votre vie durant, un père pour ces dizaines de milliers d’orphelins indiens à qui votre association offre nourriture et éducation. Et de l’amour avant toute chose.”
Lutte pour les droits d’être un homme
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Le père Ceyrac fut diplômé de sanskrit et de tamoul, il étudia aussi le Védanta et les Upanishad. En 1953, il fut nommé aumônier national des étudiants catholiques (“All India Catholic University Federation”), fonction qu’il occupa jusqu’en 1970. Ensemble, ils construisirent des routes, des maisons, des villages pour lépreux.
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HOMMAGE AU PÈRE CEYRAC, HÉRAUT DE L’INDE MODERNE APRÈS GANDHI
Jacques Chirac, Sœur Emmanuelle, le Père Ceyrac et Mme Chirac
Le père Ceyrac, dans sa lutte quotidienne pour les “droits d’être un homme”, et d’abord pour les dalits (les intouchables), les orphelins, les veuves, poursuit l’œuvre des prophètes de l’Inde moderne que furent Ramakrishna, Vivekananda, Tagore et le Mahatma Gandhi. Lorsqu’il affirme qu’”on ne peut pas philosopher dans les universités quand les gens meurent de faim à côté”[1], il s’inscrit superbement dans cette révolution spirituelle qui faisait prononcer à Ramakrishna ces terribles paroles : “La religion n’est pas pour les ventres vides.”
“Nous sommes faits pour aimer” Rappelons deux réalisations somptueuses du père Ceyrac : en 1967, en pleine famine dans le Bihar, il fonde à 500 kilomètres au sud de Madras la ferme coopérative Manamadurai, qui fait vivre aujourd’hui plus de 250.000 personnes. Puis, il y a quelques années, avec Kalei, il fonda l’énorme réseau “Anbukarangal” (les mains de l’amour ou les mains ouvertes), qui prend en charge l’avenir de plus de
30.000 orphelins de Chennai (Madras) et d’ailleurs. Clôturant le 10 décembre 2003 l’émission “Culture et dépendance” de Franz-Olivier Giesbert, consacrée aux religions et à l’obscurantisme, le père Ceyrac eut ces mots ultimes, pour dire l’infini de l’amour, qui n’est guère pour lui un concept, une pensée, même superbe, mais sa vie-même : “Nous sommes faits pour aimer. Nous sommes faits pour la vie. Nous ne sommes pas faits pour mourir.” Le père Ceyrac est devenu l’un des plus grands hérauts de l’Inde et du monde moderne avec ses mains nues et son cœur débordant d’une bhakti, d’un amour, sans limite. Sa plus grande parole, qui fut sa viemême, est celle-ci : “Tout ce qui n’est pas donné est perdu. Tout amour qui n’est pas ❑ donné est un amour perdu.”1 Michaël de Saint-Cheron Essayiste et écrivain « leplus.nouvelobs »
1. “Tout ce qui n’est pas donné est perdu”, père Ceyrac, éd. Desclée de Brouwer, 2000.
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AUTRES FACETTES DE L’INDE
Dans les médias, personne ne s’y est trompé. Journaux, télés, radios et sites web ont largement relayé le scoop de l’OMS. Plus personne ne raillait la chanteuse Rika Zarai, ses herbes, ses tisanes, et son riz complet, sans oublier ses chemises et ses pantalons. Ce temps, qui remonte tout de même à la fin des années 1980, appartient à un passé révolu. La vogue de la nourriture biologique et les progrès de la science sont passés par là. De façon suffisamment anarchique pour que l’espérance de vie américaine, reine jusque-là de l’opulence industrielle, attrape un peu de plomb dans l’aile. C’est là que l’Ayurveda entre en scène. Ce n’est pas tout à fait nouveau. Depuis longtemps déjà, aux Etats-Unis, on considère Deepak Chopra comme une star parmi les stars. Ce médecin américain d’oriNouvelles de l’Inde n° 408
Selon l'OMS, la courbe d'espérance de vie est en baisse aux USA. La vocation de l'Ayurveda est au contraire de vivre le plus longtemps possible avec la meilleure santé possible
gine indienne, initiateur d’un centre ayurvédique en Californie, est également l’auteur de nombreux ouvrages sur la médecine alternative. Apprécié par Madonna et Demi Moore, ancien confident de Michaël Jackson, il est entouré d’une prestigieuse aura, à tel point que le magazine Time l’a élu en 1999 parmi les cent personnalités les plus marquantes du siècle. Aux Etats-Unis toujours, le Docteur David Frawley est une autre référence considérable. Chrétien de religion par son éducation, il s’est converti à l’Hindouisme et l’a raconté de façon savoureuse dans un best-seller : Comment je suis devenu Hindou. Auteur d’innombrables écrits sur le Yoga et l’Ayurveda, traduit dans la plupart des langues, il est très prosélyte : ses écrits sur l’Ayurveda et le Yoga influencent fortement les foules. Le jour où mes pas m’ont mené sur la route ayurvédique, la première lecture qui m’a été recommandée fut La Santé par l’Ayurveda. C’est devenu ma « bible » : je consulte
cet ouvrage, aujourd’hui encore, plusieurs fois par jour. Depuis l’indépendance de l’Inde, l’Ayurveda a pris un essor considérable. En Inde bien entendu, où la médecine traditionnelle la plus ancienne du monde est devenue une spécialité à part entière proposée aux futurs médecins. Et simultané-
© samvada.org
Le 21 juin 2012, un rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a eu l’effet d’une bombe. Pour la première fois depuis 25 ans, l’espérance de vie des Américains a diminué. Oh ! Pas de beaucoup. Un petit dixième de point à peine : 77,8 ans au lieu de 77,9. Cette diminution a une valeur symbolique. On attendait tout du nouveau millénaire, santé, bonheur, progrès. Au lieu de quoi on entrevoit que les enfants américains vivront moins longtemps que leurs parents. La faute au tabac en premier lieu, ainsi qu’à l’obésité. Or, qu’il s’agisse d’addictions ou de nourriture, la médecine ayurvédique apporte toutes les réponses voulues. Génératrice de santé et d’équilibre, aussi préventive que curative, et toujours en osmose avec la nature et ses bienfaits.
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AYURVEDA : un avenir flamboyant
Traduit dans le monde entier, le Dr David Frawley est le pape des écrits ayurvédiques modernes
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Marché aux épices
ment partout sur la planète. Aux USA, mais aussi en Europe, particulièrement en Allemagne et en Grande-Bretagne. Un peu plus timidement en France. Ajit Sarkar fut le premier à introduire la spécialité à Paris en 1977, en créant le centre du Soleil d’Or, devenu depuis une véritable institution : nombre de praticiens ayurvédiques y ont été formés. L’Ayurveda a conquis une bonne partie de l’Hexagone. L’avenir de l’Ayurveda s’annonce flamboyant. En France, en Inde, et dans le monde entier. J’ai précieusement conservé dans ma bibliothèque une page du journal Le Monde, publiée voici un peu plus d’un an à peine, le 19 avril 2011 exactement. Un mardi. Début de semaine. Début de journal. Page 4 s’il vous plait, avec un titre explicite développé sur six colonnes : « Santé : l’Inde relance la médecine traditionnelle ». Pensez si j’ai biché ! Une demi-page, pas moins. Une grande photo représentait l’ashram Panmana, près de Kollam, où l’on pratique la médecine ayurvédique. J’avais envie de prendre à témoin mes voisins de métro : « Moi aussi, je vais chaque année dans un ashram de Yoga et d’Ayurveda, le centre Kaivalyadha14
ma, avais-je envie de clamer. C’est à Lonavla, dans le Maharashtra. » J’ai commencé à lire le papier avec frénésie, une première fois à toute vitesse, pour en prendre connaissance. Une deuxième fois plus lentement pour le savourer. Une troisième fois pour l’apprendre par cœur. De New Delhi, le journaliste Julien Bouissou entamait ainsi sa correspondance, il me permettra de le citer : « L’Inde se tourne de plus en plus vers les médecines traditionnelles pour soigner sa population, notamment dans les zones rurales, et combler son retard en matière de santé publique ». Julien Bouissou donnait la parole à M. Sam Pitroda, conseiller du Premier ministre indien et directeur du Conseil national pour l’innovation : « Notre pays, déclarait M. Pitroda, ne peut pas suivre aveuglément le modèle occidental des hôpitaux 5 étoiles. Nous devons revenir à nos racines et développer un modèle de santé économique et durable qui inclut les méthodes de soin traditionnelles. » Clair et net le conseiller, non ? Le croiriez-vous ? Un an plus tard à peine, j’ai gardé une autre page du journal Le Monde dans mes archives. J’ai tout de suite fait le lien
avec l’article de M. Bouissou. Voici le titre qui m’a sauté aux yeux, page 3 celui-là (vous savez, je lis aussi les journaux jusqu’à la dernière page, faut pas croire) : « Désert médicaux : les choix timides des candidats. » Il s’agissait des élections présidentielles et le quotidien français pointait du doigt les zones rurales, car les jeunes médecins ne s’y installent plus guère. En France aussi, il faudra bien un jour prochain construire de la santé et éviter les affres de la maladie, puisqu’à la campagne les médecins se raréfient. La meilleure façon d’être guéri, c’est encore de ne pas tomber malade. Vous me voyez venir ? Il s’agit d’améliorer la santé en zone rurale (en ville aussi bien entendu). Les mêmes causes vont-elles produire les mêmes effets en France et en Inde ? Il serait exagéré de le certifier. Mais avouez que c’est tentant. Le hasard fait bien les choses. Une de mes visiteuses en quête d’un traitement ayurvédique m’a apporté ces jours-ci un article découpé dans Téléstar, le magazine de télévision bien connu, très diffusé dans le grand public. Cet article, figurez-vous, traitait d’épices, l’une des spécialités de l’Inde. Tenez-vous bien, nous n’étions pas dans la rubrique culinaire, mais dans celle du bien-être, et Téléstar annonçait fièrement : « Les épices, c’est bon pour la santé ! » Sous la signature d’Emmanuelle Blanc. Et
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AYURVEDA : L’AVENIR FLAMBOYANT DE L’AYURVEDA
Prânâyâma
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AYURVEDA : L’AVENIR FLAMBOYANT DE L’AYURVEDA
ment des cancers en France, j’ai contacté le Dr Thierry Bouhier, éminent cancérologue parisien. Les ordres de grandeur sont les suivants : il y a chaque année 300.000 nouveaux cancers en France, et les traitements coûtent en moyenne 20.000 euros par personne. Le calcul est facile : le coût global est de 6 milliards d’euros par an. Je ne sors par de l’Ecole Polytechnique. Mais j’ose imaginer qu’une économie de la moitié de six milliards constituerait une sacrée bouffée d’oxygène. Sans rien dire des innombrables maladies amoindries par un mode de vie ayurvédique : moins d’asthme, de troubles digestifs, moins d’excès de stress, moins de troubles cardio-vasculaires, une arthrose amoindrie, ça commence à faire beaucoup d’économies potentielles, non ? Il est probable en revanche que les milieux médicaux commencent à s’irriter. Ne va-t-on pas leur « piquer » leur boulot ?
Aussi attribuerons-nous sans peine les derniers mots de cette libre chronique à l’universitaire Michel Angot, sanskritiste éclairé et spécialiste mondial de la CarakaSamhita, texte fondateur de la médecine traditionnelle. Je me suis permis de le sonder quant à l’avenir de l’Ayurveda. Car ses prévisions ont infiniment plus de portée que mes profanes et modestes propos, fût-il désireux de vous servir. « L’Ayurveda ancien est mort, incontestablement », a commenté Michel Angot. L’Ayurveda moderne va devenir en Occident partie intégrante de la médecine générale. Son avenir est bon, à condition de ne pas entrer en guerre contre la médecine scientifique. L’Ayurveda ne peut pas se payer le luxe d’exciter la science, sous peine de provo❑ quer des réactions hostiles. Eric Bhat Ayurveda et réflexologie eric.bhat@free.fr
© http//indiatourism.ws
là j’ai sursauté une deuxième fois : c’est une copine ! Mais ce n’est pas pour ça que je la mentionne dans les Nouvelles de l’Inde : les vertus thérapeutiques des épices sont passées des rubriques cuisine aux rubriques bien-être. Manu je t’aime : en matière de santé préventive et naturelle, les mentalités évoluent à la vitesse du son. L’Ayurveda fait depuis toujours la part belle aux épices et amorce son déploiement vers l’ensemble de la population. Ma prospective ayurvédique est écrite au lendemain du discours de politique générale du nouveau Premier ministre M. Jean-Marc Ayrault. J’ai cru comprendre que le gouvernement français recherche dix milliards d’euros d’économies par an. L’Ayurveda représente un gisement d’économies à réaliser dans les dépenses de santé. Savez-vous, par exemple, qu’un mode de vie ayurvédique divise environ par deux les chances de contracter un cancer ? Pour connaître le prix du traite-
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AYURVEDA : CETTE FASCINANTE MÉDECINE EN QUÊTE D’IMMORTALITÉ...
Tous les jours à 17 heures, le Docteur Bhutada s’interrompt et médite. Qu’il soit en consultation, en voiture ou en avion, il s’arrête de parler, ferme les yeux et psalmodie silencieusement sa foi. C’est assez saisissant, car en dehors de ces moments de méditation, le Docteur Bhutada ne tient pas en place et déploie une phénoménale énergie. Il s’arrête prier dans tous les temples qui croisent son chemin. « Non, non pas tous, car il y en a trop. Mais de nombreux temples, oui. Il n’y a pas d’Ayurveda sans spiritualité. » Spécialiste du purificateur panchakarma, il anime quatre cabinets dans le Maharashtra. Un chez lui, à Pune (prononcé Pouné), un à Lonavla au célèbre centre de yoga Kaivalyadhama, et deux à Mumbaï. En outre, il assure de nombreuses visites à domicile, et va une fois par mois soigner gratuitement tout un village déshérité du Maharashtra. Comme si cela ne suffisait pas, le bon Doktor sillonne le monde pour faire mieux connaître l’Ayurveda. Il forme régulièrement des étudiants étrangers, et nous sommes quelques-uns en France, trois ou quatre (ou cinq, je ne les connais pas tous) à le considérer comme un guru (professeur et maître à penser). Cette année, Jagdish Bhutada a porté la parole ayurvédique en Chine, en France et en
© Eric Bhat
L’hyper-actif Docteur Bhutada illustre l’Ayurveda d’aujourd’hui… et de demain
Le Dr Bhutada dans l'une de ses officines à Mumbaï. Il a des réseaux inouïs en Inde et dans le monde
Australie, et s’apprête à s’envoler vers Taiwan. Reçu partout à bras ouverts. Parfois accompagné par son épouse qui enseigne la fameuse cuisine ayurvédique avec joie dès qu’elle en a la possibilité. Le Docteur Bhutada est né le 1er janvier 1968. Regardez bien cette date. Elle signifie en numérologie que les natifs du premier jour de chaque mois vivent sous le signe du soleil. Voilà sans doute pourquoi Bhutada rayonne. Sa fameuse prise de pouls des trois doshas (les énergies Vata, Pitta et Kapha) fait merveille sur tous les continents. Et partout, il médite à 17 heures.
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Depuis six ans, le premier jeudi de chaque mois, le Dr. Bhutada soigne gratuitement les habitants d’un village reculé du Maharashtra.
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LA BIOMASSE - UN RÉSERVOIR D’ÉNERGIE PROPRE L’agriculture continue à être la principale source de moyens de subsistance pour une grande partie de la population dans le pays. La biomasse est donc largement disponible à travers le pays, et permet ainsi de lutter contre les limitations régionales. La biomasse qui implique le matériel biologique tiré des organismes vivants ou qui l’étaient récemment, peut être utilisée comme une importante source d’énergie. Elle est renouvelable et une source d’énergie naturelle de carbone. Les ressources en biomasse en Inde sont estimées à environ 565 millions de tonnes par an. Cela comprend les résidus agricoles et les résidus forestiers. Les résidus agricoles résultent de la moisson et de la transformation des récoltes. Ceci englobe les coques de riz, la bagasse, les têtes et les feuilles de canne à sucre, les cosses d’arachide, les tiges de cotonnier et de moutarde. Les résidus forestiers proviennent de l’exploitation et de la transformation du bois. Cela englobe de petits arbres, des branches, des cimes et du bois nonmarchand. Les ressources excédentaires de biomasse disponibles pour générer de l’électricité chaque année se montent à environ 189 millions de tonnes qui pourraient permettre près de 25 GW de capacité installée. Par ailleurs, les unités de cogénération fournissent à la fois de l’énergie thermique, utilisée dans le moulin, et de l’électricité qui est typiquement vendue au réseau. On estime qu’environ 15 GW de la capacité générant de l’électricité pourraient être obtenus en ajoutant des capacités de cogénération dans diverses industries y compris des sucreries, des brasseries, des usines de textile, des distilleries, des usines d’engrais, des usines de Nouvelles de l’Inde n° 408
L’énergie renouvelable de l’Inde
pâtes et papier et des moulins à riz. En outre, il existe un potentiel pour installer 12 millions d’unités de production de biogaz de type familial.
Les types de biomasse La biomasse comprend trois catégories distinctes : - la biomasse solide qui inclut des résidus d’arbre, de récolte comme les coques de riz, la bagasse, les cosses d’arachide, les déchets de chanvre, etc. et les déchets animaux et humains. - Le biogaz qui est obtenu en assimilant en anaérobie des matières organiques pour produire du gaz méthane combustible. - Les biocarburants liquides qui sont obtenus en soumettant des matières organiques à l’un des divers processus chimiques ou physiques pour produire des carburants liquides combustibles exploitables.
Conversion de la biomasse en énergie utile Un certain nombre d’options technologiques sont disponibles pour utiliser une grande variété de types de biomasse comme source d’énergie renouvelable. La conversion peut fournir directement de l’énergie sous forme de chaleur/électricité ou, peut la convertir en une autre forme comme des carburants liquides ou du biogaz combustible. Il existe en gros trois types de conversion : • La conversion thermique – Un procédé dans lequel la chaleur est utilisée pour transformer la biomasse en une autre forme chimique. • La conversion chimique – Une gamme de processus chimique peut être utilisée pour transformer la biomasse en d’autres formes pour que le carburant puisse être plus facilement utilisé, transporté ou stocké. 17
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• La conversion biochimique - Elle implique la digestion anaérobie, la fermentation et le compostage.
Les avantages de l’utilisation de la biomasse • Elle réduit la pollution de l’air comme la biomasse émet moins de dioxyde de soufre et d’oxyde d’azote que les carburants fossiles. En outre, les combustibles de biomasse recyclent le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère, minimisant les impacts du réchauffement climatique puisque zéro dioxyde de carbone n’est émis durant la phase de croissance de la biomasse. La quantité de dioxyde de carbone émise est égale à la quantité de dioxyde de carbone absorbée de l’atmosphère durant la phase de croissance de la biomasse. • L’utilisation de la biomasse diminue les déchets animaux et municipaux. Par le biais du processus de digestion anaérobie, la biomasse sous forme de déchet, est convertie en énergie utile. • L’utilisation de la biomasse comme carburant réduit l’espace d’enfouissement nécessaire pour se débarrasser de la biomasse ligneuse, des déchets de scierie, etc. • Cela contribue à créer des emplois locaux dans les zones rurales. Actuellement, la biomasse contribue pour environ 30% à l’ensemble de la fourniture primaire d’électricité dans le pays. La source majeure d’électricité pour cuisiner pour 85% des ménages de l’Inde rurale comprend le bois de chauffage, des copeaux de bois et des tourteaux de bouse, etc. De plus, 20% des ménages en ville dépendent encore des combustibles traditionnels pour faire face à leurs besoins pour la cuisson. Le Ministère de l’Energie Nouvelle et Renouvelable (MNRE) a lancé plusieurs projets et a promu diverses ONG pour travailler dans le domaine de l’énergie à partir de la 18
biomasse. Les initiatives peuvent grosso modo se décliner en deux catégories : • Les initiatives des zones rurales : Initiative nationale de cuisson par la biomasse (NBCI) ; Unité de biogaz de type familial ; Système de gazéification de la biomasse. • Les initiatives des zones urbaines : Programme pour la Récupération d’Energie à partir des Déchets Urbains ; Projets de Gazéificateurs de Biomasse et Cogénération de biomasse (NonBagasse).
Initiatives des zones rurales Initiative nationale de cuisson par la biomasse (NBCI) : dans les zones rurales, un grand pourcentage de la population continue à dépendre de la biomasse. Une énergie propre et performante est fournie à la catégorie de la population défavorisée en énergie à travers des chulha (fours en terre traditionnels) sans fumée où différents types de réchauds fixes et portables sont mis à disposition des ménages ruraux. Une étude de cas sur divers Dhabas et hôtels routiers en Andhra Pradesh montre que les poêles performants au niveau énergétique étaient capables de conserver près de 50 à 60% de combustible par rapport à des poêles traditionnels. Ils fumaient moins, produisaient donc davantage et avaient un impact positif sur l’environnement. Unité de biogaz de type familial : dans les unités de biogaz de type familial, les déchets du bétail et autres déchets organiques sont utilisés pour produire de l’énergie et de l’engrais. L’Inde détient la plus grande richesse de bétail et cette position l’aide à répondre à la crise énergétique croissante. Dans cette technologie, la fermentation anaérobie de matières biodégradables telles que la biomasse, les eaux d’égouts, les déchets verts, etc. est faite pour produire du biogaz qui comprend principalement
du méthane et du dioxyde de carbone. Ce biogaz sert à la cuisson dans les foyers. Le Programme national sur le développement du biogaz a de multiples avantages. Il contribue à économiser des tonnes de bois de chauffage chaque année. La technologie du biogaz procure de l’énergie sous une forme propre et non polluée et met à disposition un engrais organique enrichi comme sous-produit pour compléter et optimiser l’utilisation des engrais chimiques. Aujourd’hui des unités de biogaz institutionnelles et basées sur du fumier d’excréments humains sont de plus en plus utilisées. Des unités de biogaz associées à des toilettes sont introduites dans des lieux comme les abris bus et des institutions scolaires. Le Système de gazéification de biomasse : dans le projet, divers systèmes de gazéification de biomasse sont mis en place dans les zones rurales pour procurer de l’électricité dans des villages ainsi que pour y développer des industries. Divers gazéificateurs alimentés avec des coques de riz, de blé, de maïs, etc. sont installés dans la zone qui dépend de la source d’énergie durable disponible provenant de l’agriculture ou d’une plantation. Dans le procédé de gazéification, le matériau organique est transformé en méthane, en dioxyde de carbone. Il est obtenu par une réaction du matériau à haute température (> 7000C) sans combustion avec une dose contrôlée d’oxygène/vapeur ; le mélange Nouvelles de l’Inde n° 408
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LA BIOMASSE - UN RÉSERVOIR D’ÉNERGIE PROPRE
de gaz qui en résulte est appelé Syngas ou gaz de gazogène qui luimême est un combustible. L’Inde est connue comme un expert faisant autorité en matière de conversion de la biomasse solide en combustible gazeux propre. Des gazéificateurs de biomasse à petite échelle d’une capacité allant jusqu’à 500-600 KW conviennent parfaitement pour approvisionner en électricité hors réseau nos zones rurales. Un certain nombre de projets ont déjà été amorcés avec la participation du secteur public pour l’approvisionnement de 6 à 8 heures d’électricité par jour à travers la gazéification pour l’éclairage et de 6 à 8 heures pour d’autres activités commerciales comme le pompage de l’eau pour l’irrigation, pour les micro-entreprises et les tours de télécommunication. Des projets sont en cours dans les districts d’Araria et Purnea au Bihar où des résidus de Daincha (Sesbania aculeata)/Ipomoea (Ipomées), de mais et du bois dur assurent l’approvisionnement permanent de matières premières. Des unités qui génèrent de l’électricité à partir des coques de riz dans les villages du district de West Champaran au Bihar ont permis d’éclairer jusqu’à près de 500 à 600 foyers répartis dans plus de 20 villages du district, et de changer le profil du groupement. L’expérience du West Champaran est soutenue par le Ministère et appliquée par l’ONG Husk Power System. La technologie utilisée est simple : elle utilise la technologie du gazéificateur basée sur la coque de riz pour fournir de l’électricité en utilisant des mini-centrales électriques de 32kWe qui fournissent aux foyers situés dans la zone qui produit du riz en Inde de l’électricité sur une base de paiement selon utilisation. Le prix payé pour fournir de l’électricité générée par ces mini-centrales électriques est très bas, 2 roupies par jour et par foyer, situé dans un rayon de 1,5 km. Il en résulte une réduction de Nouvelles de l’Inde n° 408
consommation de kérosène d’au moins deux tiers. L’électricité est fournie à partir de 5 heures du matin jusqu’à minuit tous les jours. Le succès de cette initiative a conduit à planifier l’installation de telles centrales à Samastipur et Lakhisarai. Le Ministère de l’Energie Nouvelle et Durable prévoit aujourd’hui de placer les systèmes d’électricité à partir de coques de riz en « Mode Mission ». Le potentiel est énorme et même certains des plus grands moulins à riz peuvent alimenter le réseau en électricité et en distribuer localement. Plus de 5000 à 10 000 industries pourraient en bénéficier durant les 2 à 3 prochaines années. Ces systèmes peuvent conduire à économiser du diesel à hauteur de 200 à 250 millions de litres par an.
Les initiatives des zones urbaines La biomasse dans les zones urbaines et les applications commerciales : les résidus de récolte et les déchets agro-industriels sont utilisés à travers la technique de gazéification de la biomasse à la fois pour l’énergie électrique et thermique. Plusieurs industries comme la transformation du sucre, du papier et de la pâte à papier, des engrais, de la nourriture, etc. ont besoin d’énergie électrique et thermique pour leurs opérations. Ces besoins peuvent être remplis à travers différentes sources d’énergie ou une seule. La production simultanée d’énergie électrique ou thermique à partir d’une seule source a pour nom la cogénération. Le gouvernement apporte son soutien pour mettre sur pied des Projets de Gazéification de biomasse et de cogénération de biomasse (NonBagasse). Programme pour récupérer de l’énergie à partir des déchets urbains : selon une récente estimation, environ 42 millions de tonnes de déchets solides et 6000 millions de m3 de déchets liquides sont gé-
nérés chaque année par notre population urbaine. 8 projets au total pour récupérer de l’énergie à partir des déchets urbains, à savoir, une capacité totale équivalent à 19,05 MW ont déjà été montés.
Biocarburants Les biocarburants sont un type de carburant dont l’énergie est dérivée de la fixation du carbone biologique. Cela comprend des carburants dérivés de la conversion de la biomasse ainsi que de la biomasse solide, des combustibles liquides et diverses bagasses. Le biodiesel et le bioéthanol peuvent être utilisés comme additif du gazole et additif de l’essence respectivement. Le développement du biocarburant en Inde tourne principalement autour de la culture et de la transformation des graines de jatropha, très riches en huile (40%). L’huile de jatropha peut être directement utilisée dans les générateurs et les moteurs diesel. Alors que la directive nationale sur les biocarburants en décembre 2009 a prévu d’atteindre d’ici 2017 l’objectif d’une proportion de 20% de biocarburants dans le diesel et l’essence, depuis 2009 l’essence doit obligatoirement contenir 5% de méthanol et il est recommandé que le gazole contienne 5% de bio-carburant. Les chemins de fer indiens ont déjà commencé à utiliser de l’huile de jatropha mélangée à du gazole pour répondre aux besoins en carburant. Le potentiel de l’énergie de biomasse n’est pas encore pleinement exploité en Inde. Si l’on considère la nature et l’actuelle croissance de l’économie ainsi que la future trajectoire de la croissance, l’exploitation optimale de l’énergie de biomasse offrira à l’Inde un grand répit sur le plan énergétique (PIB ❑ Feature). Gargi Malik Assistant Directeur (Media & Communication) Extrait de India-Sweden 2012 19
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LES PORTS INDIENS VOUÉS À UNE IMMENSE CROISSANCE L’Inde a été une économie émergente et dynamique avec un immense marché et le potentiel de se développer comme la plus rapide économie du monde. Ce développement économie soudain est l’un des moteurs importants pour la croissance des ports indiens au cours des prochaines années. Associés à cela, les changements technologiques dans le secteur maritime ont déclenché la croissance des ports indiens et ont stimulé la manutention portuaire.
Modernisation des ports Les principaux ports indiens dans un passé récent ont fait d’importants progrès dans la modernisation et l’augmentation de capacité. Le développement de la capacité portuaire fut possible principalement en raison des diverses initiatives politiques prises par le gouvernement pour augmenter le rythme des privatisations et la formulation de directives pour la fixation de tarifs réglés à l’avance. Les Etats maritimes sont aussi intervenus avec plusieurs politiques et ont identifié des lieux potentiels pour le développement de nouveaux dé-
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bouchés. Ainsi, les principaux ports et les autres ont assumé des rôles complémentaires, tout en créant parallèlement une concurrence loyale qui, à son tour, a permis au secteur de fournir un service rentable et de qualité aux clients.
Croissance du trafic Selon l’Agenda maritime de 2020, délivré par le Ministère maritime, le trafic dans les ports importants devrait augmenter à un taux de croissance annuel composé de 8,03% passant de 561,09 millions de tonnes en 2009-10 à 1214,82 millions de tonnes d’ici 2019-20 tandis que dans les autres ports, la croissance devrait augmenter à un taux de croissance annuel composé de 15,96%, passant des 288,80 millions de tonnes à 1269,59 millions de tonnes d’ici 2019-20. Ainsi le trafic anticipé dans les ports indiens devrait augmenter et atteindre 2484,41 millions de tonnes d’ici 2019-20 contre les actuels 849,89 millions de tonnes à un taux de croissance annuel composé de 11,32%. Les principaux ports en Inde devraient gérer un trafic de 1214,82
millions de tonnes et pour gérer un tel volume, les ports ont identifié des projets qui créeront une capacité à hauteur de 1459,53 millions de tonnes. Cela signifie que la capacité des principaux ports d’ici 2020 surpassera le trafic de 20%. Les ports importants continueront à identifier des arrangements/projets durant les dix prochaines années pour atteindre la norme idéale de 30% de trafic en plus. Entre parenthèses, la capacité qui résulte des programmes en cours en 2020 n’a pas été prise en compte dans les projections. Même ces projets, si ils avancent, résulteront dans davantage de capacité, remplissant ainsi l’objectif idéal, le Gouvernement central prévoit de mettre en service deux autres grands ports, l’un sur la côté ouest, l’autre sur la côté est, qui vont aussi augmenter la capacité du secteur des grands ports.
Plans futurs Ayant montré quelques pistes pour parvenir à la croissance, les grands ports indiens et les autres ports ont formulé des plans ambitieux pour développer de nouveaux débou-
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chés, augmenter les centres de service existants, introduire des équipements à la pointe de la technologie pour la manutention de marchandises et améliorer la logistique afin de faire face aux défis qui émanent de la croissance anticipée du commerce. Selon ces plans, la capacité dans 13 grands ports devrait augmenter pour passer du niveau actuel de 616,73 millions de tonnes à 1459,53 millions de tonnes en 2020. La capacité dans les autres ports est prête à augmenter d’ici 2020 pour atteindre 1660,02 millions de tonnes contre les 346,31 millions de tonnes actuels. Ainsi, les ports indiens visent un surplus de capacité de plus de 25% de plus que la demande projetée. Ceci permettra aux ports de fournir des installations de quai à l’arrivée des bateaux, pour parvenir à ce qu’il n’y ait aucune attente pour les navires. L’investissement proposé durant les dix prochaines années devrait être de 2770 milliards de roupies – 1090 milliards de roupies pour les grands ports et 1680 milliards de roupies pour les autres ports.
Changements structuraux En plus de l’augmentation de la capacité, l’ensemble des grands ports a pour objectif d’apporter des changements structurels dans l’administration des ports pour améliorer l’efficacité organisationnelle. Pour ce faire, tous les ports prévoient de mettre en vigueur le concept de « port propriétaire » limitant dûment leur rôle à la maintenance des bassins et infrastructure de base laissant la gestion de l’opération de développement du terminal et des installations de manutention au secteur privé. Les ports visent un personnel restreint en augmentant la technologie de l’information à toute la gamme des opérations. Ainsi les ports indiens se dirigent avec confiance et embrayent eux-mêmes pour répondre à la demande anticipée du commerce dans les années à venir. Nouvelles de l’Inde n° 408
Mode PPP Les Partenariats Publics Privés seront le mode préféré pour le développement des terminaux portuaires et autres activités commerciales viables dans les grands ports. La standardisation des RFQ (Request for Qualification Document), RFP (Model Request for Proposal) et MCA (Model Concession Agreements) et la formulation de directives pour la fixation de tarifs à régler à l’avance ont servi à rendre le processus PPP transparent et à donner confiance aux investisseurs. Récemment un Groupe privé a commandé une expansion de 12 millions de tonnes par an pour son terminal Vadinar au Gujerat pour un coût total de 1065 milliards de roupies. Ainsi la capacité du port de Vadinar a augmenté de 58 millions de tonnes par an. Des efforts similaires contribuent ostensiblement à l’expansion de capacité des ports.
Une saine concurrence Selon les termes des directives du Cadre de Contrôle de la Participation du Secteur privé (PSP) (1996), les ports eurent pour instruction de s’assurer que l’investissement privé ne résulte pas dans la création de monopoles privés et que les installations privées soient mises à la disposition de tous les usagers à des conditions égales et concurrentielles. En conséquence, le be-
soin s’est fait sentir de formuler une politique pour prévenir le monopole privé dans le Secteur portuaire pour garantir une concurrence saine parmi les opérateurs privés et attribuer des projets sans problème pour augmenter la capacité des ports importants. Dans le cadre de la Section III du Major Port Trusts Act, 1963 et en consultation avec les présidents de tous les grands ports, la politique suivante a été décidée avec effet à compter du 2 août 2010 pour prévenir le monopole du secteur privé dans les grands ports : « S’il n’y a qu’un seul exploitant du terminal privé dans un port pour une marchandise spécifique, l’opérateur de ce quai ou son associé ne sera pas autorisé à faire une offre pour le terminal/quai suivant pour s’occuper de la manutention de la même marchandise dans le même port. » Tandis que l’Agenda maritime 2010-20 envisage d’ambitieux programmes pour atteindre une capacité portuaire de 3,12 milliards de tonnes au cours de la prochaine décennie, un solide mécanisme de suivi est très important pour atteindre l’objectif (PIB Features). ❑ Manoj Gupta Directeur Adjoint (M&C), Press Information Bureau, New Delhi Extrait de India-Sweden in Focus 2012 21
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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR
© Jasinth M V - http://en.wikipedia.org
Kannur, jadis connue sous le nom de Cannanore, était le centre du commerce des épices. Même Marco Polo l’a visitée et décrite comme le « Grand magasin du commerce des épices ». On a raconté que Cannanore a attiré les Portugais, les Hollandais ainsi que les Britanniques qui venaient tous pour les épices et tous ont laissé leurs empreintes sur Kannur. Aujourd’hui elle est davantage connue pour son industrie du tissage et le commerce des noix de cajou. C’est une ville tranquille où il fait bon vivre et qui dispose d’une excellente plage, la Costa Malabari. Elle attribue toutefois sa renommée au fait qu’elle a préservé une ancienne forme d’art rituel, le Theyyam. Le Theyyam daterait d’avant l’hindouisme et s’est développé à partir de danses folkloriques exécutées au moment des fêtes de la moisson. Aujourd’hui Kannur est le lieu idéal pour voir du Theyyam. Tout au long de l’année, presque tous les soirs, une représentation se tient quelque part. Si vous demandez dans les petits villages aux alentours de la plage de Costa Malabari, vous trouverez où aller pour assister à une représentation de Theyyam.
Bali Theyyam d’un “Kavu” à Payyanur
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© Rajesh Kakkanatt - http://en.wikipedia.org
KANNUR
Le Fort de Kannur et la mer d’Arabie
Ce rituel local, le Theyyam, se pratique généralement dans les bosquets sacrés ou kavus. Il en existe environ 800 dans le seul district de Kannur. Le Theyyam se réfère à la fois à la forme de la divinité ou du héros et au rituel. Il existe 500 Theyyam différents, chacun se caractérise par un costume et un maquillage du visage particuliers ainsi que des accessoires, bracelets et cuirasses, jupes et guirlandes, etc. distincts. Les coiffes sont spectaculaires et énormes. Elles mesurent souvent de 6 à 7 mètres de haut et sont incroyablement ouvragées. On se demande comment les danseurs peuvent évoluer en les portant. Les danseurs se préparent pour le rituel en jeûnant et en méditant. Puis suit une longue séance de maquillage et d’habillage. C’est à ce moment-là que le danseur entre dans l’intimité la plus profonde du personnage. Durant la représentation, l’artiste semble perdre sa propre identité physique et se déplace, parle et bénit les dévots comme s’il était la divinité ellemême. La musique déchaînée des tambours et la danse aux allures de transe transforment la représentation en une manifestation surnaturelle où on a l’impression que l’artiste en transe s’est transmué en divinité. La meilleure période pour visiter Kannur est durant l’époque du
Theyyam, qui s’étend d’octobre à mai. Durant cette période, un rituel annuel se tient à chaque Kavu. Chaque représentation est véritablement une expérience unique. Tout en étant à Kannur pour le Theyyam, vous pouvez en profiter pour voir quelques autres sites dont le Fort St Angelo. Bâti par les Portugais, il est construit en latérite rouge. Il domine un promontoire d’où l’on a une vue magnifique sur les plages environnantes bordées de palmiers. Comme Kannur est connue pour ses tissages, arrêtez-vous à la Weavers Cooperative pour voir les tisserands à l’œuvre. A 20 km de Kannur, vous pouvez faire un tour en bateau sur les backwaters intacts du nord du Kerala. Vous l’apprécierez certainement, aussi prenez le temps de le faire. Ce n’est pas seulement intéressant mais aussi relaxant. Pour davantage d’informations contacter le Département du Tourisme, Gouvernement du Kerala, Park View, Thiruvananthapuram, Kerala – 695 033, téléphone : +91 471 2321132 – fax +91 471 2322 279 ; appel gratuit pour les informations touristiques : 1800-425-4747 ; email : deptour@keralatourism.org ou info @keralatourism.org et site web : http://www.keralatourism.org/ ❑ India Travel Online Vol XIV, n° 18 Nouvelles de l’Inde n° 408
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GROS PLAN SUR LE MIZORAM Le Mizoram partage des frontières avec d’autres Etats du Nord-Est, le Manipur, le Tripura et l’Assam ainsi qu’avec les pays voisins du Bangladesh et de Myanmar. Bordant le Myanmar et le Bangladesh, le Mizoram offre une porte pour le commerce international avec les pays d’Asie du Sud-Est. Les villes importantes sont Kolasib, Vairengte, Bairabi, Siha, Champhai et Sairang. Le Mizoram contribue pour 14% à la production nationale de bambou ; le climat est idéal pour installer des industries basées sur l’agriculture et la sylviculture. Le Mizoram offre un potentiel immense pour l’exploitation commerciale des ressources naturelles pour les industries tournées vers l’exportation. Avec un taux d’alphabétisation de 91,6%, le Mizoram offre une main-d’œuvre hautement éduquée. La connaissance de l’anglais est un atout supplémentaire de la main-d’œuvre locale. Avec l’amélioration des liaisons routières, ferroviaires et aériennes et l’établissement de routes commerciales avec les pays voisins, le commerce a été facilité de manière importante au cours de la dernière décennie.
Le Mizoram en bref
© Bogman en.wikipedia.org
• Capitale : Aizawal • Superficie : 21 081 km2 • Districts administratifs : 8 • Densité de la population au km2 : 52 personnes • Population : 1 million • Langues parlées : le mizo et l’anglais, dialectes locaux • Taux d’alphabétisation : 91,6 %
Economie en bref Aux prix courants, le Produit Intérieur Brut de l’Etat (PIB) du Mizoram était en 2009-10 d’environ de US$ 1,1881 million. Le PNB de l’Etat a augmenté à un taux de croissance annuel composé de 14,7% entre 2004-05 et 2009-10. Aux prix courants, le Produit Intérieur Net de l’Etat (PIN) du Mizoram était d’environ de US$ 1,071 million en 2009-10. Il a augmenté à un taux de croissance annuel composé de 14,9% entre 2004-05 et 2009-10. Le PIB de l’Etat par tête d’habitant était de US$ 1,0759 contre US$ 613,2 en 2004-05 et il a augmenté à un taux de croissance annuel composé de 11,9% entre 2004-05 et 2009-10. Le PIN de l’Etat par Nouvelles de l’Inde n° 408
Aizawl, capitale du Mizoram
tête d’habitant était de US$ 969,8 contre US$ 548,6 en 2004-05 et a augmenté à un taux moyen de 12% entre 2004-05 et 2009-10. A un taux de croissance composé annuel de 20,1% de 2004-05 à 2009-10, le secteur secondaire est celui qui a enregistré la croissance la plus rapide, tiré par la construction, l’industrie manufacturière et l’électricité, la fourniture de gaz et d’eau. Le secteur tertiaire, le plus grand contributeur de l’économie du Mizoram, s’est développé à un taux de 15,4% entre 2004-05 et 2009-10, conduit par le commerce, l’hôtellerie, l’immobilier, les finan-
ces, les assurances, le transport, la communication et autres services. Le secteur primaire a affiché une croissance de 14,2 % entre 200405 et 2009-10. Le Mizoram urbain est en tête comparé à l’ensemble de l’Inde pour la part de dépenses par tête d’habitant pour la nourriture. Quant à la part de dépenses sur les biens durables, l’Etat est comparable au niveau du reste de l’Inde. Production agricole Les conditions agro-climatiques du Mizoram conviennent à un large éventail de fruits. Le Mizoram compte pour 12% du total des 23
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fruits produits dans le Nord-Est. Les produits horticoles, agro-alimentaires et à base de bambou ont un très haut potentiel pour l’exportation. Les fleurs coupées d’anthurium sont exportées vers des pays comme les Emirats Arabes Unis, le Royaume-Uni, le Japon et l’Australie. La culture du bambou est un domaine qui est maintenant commercialisé. L’Etat possède 109 900 hectares de terrain dédiés à l’horticulture ce qui représente 17% de la superficie potentielle estimée à 630 000. L’Etat offre un immense potentiel pour le développement et l’investissement dans le secteur. Récoltes horticoles Production annuelle – 2009-10 (Tonnes métriques) 84 810 54 250 47 850 31 000 27 880 22 500 13 265 12 000 7 900 000 2 800 000
Source : Statistical Handbook of Mizoram 2010 * Production en nombre
Infrastructure physique En 2009-10, l’ensemble du réseau routier du Mizoram était de 7 049,1 km comprenant les autoroutes nationales, les nationales, les routes de districts, villes et villages. L’Etat est bien connecté par les Autoroutes nationales (NH)-44A, NH-54, NH-54A, NH-54B, NH-150 et NH-154 aux Etats voisins. La maintenance des routes dépend du Public Works Department (PWD) et de Pushpak (Organisation des routes frontalières). Le Mizoram State Transport couvre 22 routes soit 3 082 km de liaisons à travers l’Etat. Les chemins de fer La gare de Bairabi permet de relier Silchar en Assam. 24
Aéroports et voies d’eau Le Mizoram a un aéroport opérationnel à Lengpui. Plusieurs compagnies aériennes assurent des liaisons journalières. En 2009-10, l’aéroport de Lengpui gérait 1 790 appareils et 120 000 passagers. Le Mizoram met en place une liaison par voie d’eau avec le port d’Akyab Sittwe au Myanmar en empruntant la rivière Chhimtuipui pour augmenter les opportunités commerciales. Les travaux de construction ont démarré en décembre 2010.
Infrastructure sociale
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Banane Chow chow Piments oiseau Gingembre Fruit de la passion Curcuma Orange Noix d’arec Anthurium* Rose*
Télécommunications Le Mizoram disposait en mars 2010 de 621 417 connections mobiles et la base de consommation a évolué rapidement. L’Etat avait 102 centraux téléphoniques en décembre 2010. Le gouvernement central envisageait de fournir une communication sans fil à travers l’Etat en 2011 et 14 000 connexions Internet à large bande en 2012. On recensait 405 bureaux de poste dans l’Etat en 2009-10.
La construction de l’extension d’une ligne entre Bairabi et Sairang, un village à 20 km à l’ouest d’Aizawl, est en cours.
Aéroport de Lengpui
Energie En mars 2011, la capacité totale installée dans l’Etat était de 138,9 MW répartis entre 88,3 MW fournis par des installations de l’Etat et 50,5 MW par des installations nationales. Sur la capacité totale installée, 68,1 MW sont fournis par la puissance thermique. L’énergie renouvelable contribue pour 36,4 MW. La capacité hydro-électrique contribue pour 34,3 MW. En 2009-10, la consommation d’énergie par tête dans l’Etat était de 173 Kwh. Plus de 90% de la puissance consommée étaient importés des Etats voisins et par le réseau national. En mars 2010, 570 villages étaient électrifiés au Mizoram.
Education Le Mizoram fait partie des Etats qui sont en tête pour le taux d’alphabétisation. Le Mizoram a un taux d’alphabétisation de 91,6% répartis en 93,7% pour les hommes et 89,4% pour les femmes selon le recensement de 2011. En 2009-10, le taux enseignant/ élève dans les écoles primaires était de 1 pour 18, dans les collèges de 1 pour 12 et pour les lycées de 1 pour 13. L’Université du Mizoram à Aizawl prépare aux licences, maîtrises, DEA et DESS dans les branches artistiques et scientifiques. Parallèlement aux universités et facultés, le Mizoram possède d’autres instituts d’enseignement supérieur comme la Faculté des Sciences Vétérinaires, l’Université centrale d’Agriculture qui dispense des formations sur l’élevage, l’Institut régional pour les sciences para-médicales et les soins infirmiers (RIPANS) et le Département d’Accréditation Electronique pour les sciences informatiques (DOEACC). Santé L’Etat dispose de 12 hôpitaux, 12 centres de soins communautaires et 57 centres de soins primaires avec un total de 1861 lits. Le Ministère pour le Développement de la Région du Nord-Est (MDoNER) a approuvé un budget Nouvelles de l’Inde n° 408
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Centre des Sciences
de US$ 9,2 millions pour construire un hôpital qui sera bientôt terminé. Le Gouvernement de l’Etat a lancé le projet Vanaspati Van pour mettre la médecine par les plantes à disposition de la population rurale.
Infrastructure culturelle Le Mizoram est naturellement vert et présente un terrain montagneux doté d’un climat agréable. Les températures au cours de l’année varient de 11°C à 21°C en hiver et de 20°C à 30°C en été. Les nombreuses chaînes de montagne en font une destination idéale pour les sports d’aventure et d’exploration. L’Etat célèbre des fêtes comme Chapchar kut, Mim kut, Pawl kut, Thalfavang kut et Noël. Le Mizoram compte de nombreux sports locaux comme l’Inbaun, l’Inkawibah, l’Insukherh et l’Insuknawr. L’Etat a des danses traditionnelles : Cheraw, Khullam, Chheih Lam,
Chai, Rallu Lam, Solakia, Sarlamkai et Par Lam. L’artisanat et les vêtements traditionnels des Mizos sont une grande attraction pour les touristes. Parmi les sites touristiques, citons : Aizawl, Tamdil, Vantawang, Champai, Phwangpui, Saiha et Lunglei. Des centres commerciaux, des lacs, les sommets de montagne, d’anciennes grottes et des parcs naturels sont les principales attractions touristiques de l’Etat.
Infrastructure industrielle Le Mizoram compte deux sites industriels à Zuangtui et Kolasib. La Zoram Industrial Development Corporation (ZIDCO) est responsable pour l’ensemble du développement de l’infrastructure industrielle de l’Etat. ZIDCO a créé un Centre de Développement d’Infrastructure Intégré (IIDC) dans le disEntreprises d’Etat pour le Développement de divers commerces • Mizoram Agriculture Marketing Corporation • Mizoram Food and Allied Industries Corporation • Mizoram Khadi and Village Industries Board • Zoram Energy Development Agency • Zoram Handloom & Handicrafts Development Corporation • Zoram Industrial Development Corporation Unités industrielles (Mars 2009)
trict de Lunglei avec un investissement de US$ 1,1 million. Le centre met à la disposition des unités industrielles de l’électricité, de l’eau, la télécommunication et d’autres facilités. Le gouvernement a acquis 127 hectares de terrain à Khawnuam pour développer une ville commerçante frontalière entre l’Inde et Myanmar. Un centre commercial frontalier a été établi pour faire du commerce avec le Bangladesh. On y fait le commerce de pierres de construction et de bambou.
Les industries-clés Les ressources naturelles, les conditions climatiques et les mesures politiques d’encouragement dans l’Etat soutiennent les investissements dans les secteurs du bambou, de la sériciculture, du tourisme, des produits agricoles et agro-alimentaires. Les unités industrielles dans l’Etat consistent principalement en industries de petite échelle. En septembre 2009, on recensait 7 139 unités industrielles enregistrées au Mizoram. Le Mizoram crée une Zone Economique Spéciale (SEZ) dans le NordEst avec l’aide du Conseil du NordEst. La ZES se situera dans le village de Khawnuam à Champhai. Les industries à base de bambou devraient y jouer un rôle important. L’agro-alimentaire, le tissage, les produits à partir de bois et de métal représentent plus de 60% des unités à petite échelle des zones industrielles.
Sources : Economic Survey of Mizoram, 2008-09, Department of Industries, Government of Mizoram ^En Septembre 2009 SSI: Small Scale Industry
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• Unités industrielles enregistrées : 7139^ • Unités artisanales : 750 • Centres de formation artisanale : 3
Forêt de bambous
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Industries-clés au Mizoram
Costume traditionnel
production commerciale de planchers, de parquets en bambou et de portes en bambou et teck. Le Gouvernement du Mizoram encourage les investissements directs étrangers dans les industries travaillant le bambou comme les bâtons d’encens, les baguettes, les stores, etc. Secteur de l’énergie Le Mizoram a le potentiel pour développer 2 425 MW d’énergie hydro-électrique dont seulement 34,3 MW ont été installés en mars 2010. 73 sites ont été identifiés en vue d’y installer de petites centrales hydro-électriques et un accord a
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Industrie du bambou Le Mizoram compte une abondante réserve de forêts de bambou couvrant 1 254 400 hectares avec un rendement de 3,2 millions de tonnes par an. Environ 28 315 tonnes de bambou sont ramassées chaque année, 99% de surplus attendent d’être exploités. Près de 14% du stock de bambou dans le pays est disponible au Mizoram. L’Etat cultive 23 variétés de bambou dont 5 présentent une haute valeur économique. Le Moulin à Papier de Cachar dans le sud Assam (une unité de l’Hindustan Paper Corporation) est le plus grand consommateur de bambou du Mizoram. L’Agence pour le Développement du Bambou du Gouvernement de l’Etat a signé une joint venture avec des partenaires privés pour la
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• Bambou • Energie • Sériciculture • Agriculture et Horticulture • Tourisme • Agroalimentaire • IT • Tissage et artisanat • Minéraux et Pierres • Plantes médicinales
Jeunes filles aux anthuriums - Festival de l’anthurium au Mizoram
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été donné à 11 d’entre eux. Plusieurs encouragements et concessions sont fournis par le Gouvernement central et de l’Etat pour des unités de production électrique non conventionnelles. Horticulture La production horticole de fruits, légumes, épices, coton, café, thé, piments oiseau, anthuriums et roses a un potentiel immense au Mizoram. L’utilisation de pesticides et d’engrais est faible au Mizoram, ce qui donne des produits organiquement riches et attrayants pour l’exportation. Agro-alimentaire Le Mizoram produit 12% des fruits du nord de l’Inde et le rendement par hectare est en hausse en raison de l’adoption de pratiques horticoles modernes. Avec d’abondantes ressources naturelles et des politiques d’encouragement, le secteur de l’agro-alimentaire offre un potentiel pour l’investissement. Des services connexes comme la gestion de la chaîne du froid procurent aussi du potentiel pour l’investissement. Un fond spécialisé (SPV) a été formé avec des compagnies du secteur privé pour créer une usine de traitement pour le curcuma, le Nouvelles de l’Inde n° 408
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GROS PLAN SUR LE MIZORAM
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l’étranger. L’artisanat à base de bambou et les vêtements prêts-àporter ethniques sont proposés au marché par les agences du gouvernement. Le Gouvernement du Mizoram développe le secteur en impliquant des acteurs privés dans la fabrication, le marketing et la distribution du tissage et de l’artisanat. En 2009-10, 8 centres formaient à l’artisanat dans l’Etat.
Paysage montagneux
Tourisme Avec ses hautes montagnes vertes, ses rivières qui serpentent et ses nombreux lacs, le Mizoram est un paradis touristique. Le nombre d’arrivées de touristes nationaux n’a pas cessé d’augmenter et a enregistré un taux de croissance annuel composé de 15,1% entre 2007-2009. La création de complexes touristiques, les sports d’aventure et les équipements des stations, les parcs de loisir, les fermes de santé, les hôtels, les centres de congrès, les agences de voyages touristiques, etc. offrent diverses possibilités pour investir dans le secteur du tourisme du Mizoram. L’Etat dispose de 31 résidences pour touristes. Technologie de l’Information La politique du Mizoram en termes de TI vise à augmenter l’utilisation des TI dans les secteurs industriel et gouvernemental. Avec le second plus haut taux d’alphabétisation dans le pays, des coûts abordables, une population parlant largement l’anglais, des liaisons de télécommunications améliorées et un climat favorable, le Mizoram est en bonne position pour attirer les inNouvelles de l’Inde n° 408
vestissements dans l’industrie des TI. Le Gouvernement prévoit d’installer des parcs technologiques de logiciels pour fournir aux industries des TI un guichet unique et procure des encouragements et concessions divers pour investir dans le secteur. Sériciculture Mulberry, muga, eri, oak-tasar et soie sont cultivés au Mizoram. En mars 2010, environ 7 293 familles réparties dans 175 villages étaient engagées dans la sériciculture. On recensait 17 fermes sur 5 100 hectares. Le Gouvernement du Mizoram avait créé un institut de recherche et de formation à Zemabawk. Production - 2010 (en tonnes métriques) Mulberry 60 Muga 1.2 Eri 4.2 Oak tasar 0.2 Fil de soie 6.5
Plantes médicinales Le Mizoram possède une flore et une faune riches avec une variété de plantes médicinales. Environ 95% de la population dans les régions de l’intérieur de l’Etat dépendent des plantes médicinales pour se soigner. L’Etat a identifié des plantes médicinales spécifiques qui peuvent être cultivées et transformées. La condition climatique du Mizoram convient à la culture de variétés tropicales et sub-tropicales en raison d’une pluviosité adaptée, de divers types de sols et d’environne❑ ments. India Brand Equity Foundation
Source : Statistical Handbook of Mizoram 2012
Tissage/artisanat L’Etat compte 750 unités de tissage à la main qui emploient environ 4 700 personnes. Il existe trois centres de formation au tissage à la main. Le tissage à la main et l’artisanat ethnique du Mizoram ont un grand marché en Inde ou à
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gingembre, le piment, les fruits et autres produits agricoles.
Minéraux et Pierres Le Mizoram possède des dépôts minéraux de calcaire coquillié, de siltite, de minéral argileux, de filons de charbon, de pétrole et de gaz. Le Mizoram exporte des pierres de construction de qualité vers le Bangladesh. Plusieurs agences sont impliquées dans l’exploration du pétrole et du gaz au Mizoram et ont signé un Mémorandum d’Accord avec le gouvernement de l’Etat. Le Mizoram possède de nombreuses sources d’eau naturelle et offre des opportunités pour la fabrication d’eau minérale.
Fruits de la passion
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NOUVELLES DE L’INDE LE SAVIEZ-VOUS ? • Environ 10 tonnes de roses sont utilisées pour fabriquer un kilo d’attar ou essence. Le doux parfum de l’essence pure tient 24 heures après application parce qu’il n’est pas basé sur l’alcool. • Bien que nous observions le calendrier grégorien international par commodité, notre calendrier national, basé sur l’époque des Saka, précède de 78 ans le calendrier grégorien établi. • Chose certes étrange, le stade de cricket de Gwalior porte le nom d’un joueur de hockey célèbre : Roop Singh. C’est parce que le terrain était utilisé à l’origine pour le hockey. • La tribu des Toda des monts Nilgiri calcule l’âge de ses membres d’après les fleurs de Kurinji, une fleur mauve foncé qui fleurit une fois tous les douze ans. La dernière fois qu’elle fleurit fut en 1992. • Oliver Ridley n’est pas un Anglais mais une espèce de tortue de mer qui parcourt l’Océan Pacifique, sur une distance de près de 13 000 km, pour nidifier à Gahirmatha en Orissa. Après avoir pondu leurs œufs, quelque 300 000 tortues femelles retournent chez elles, pour ne jamais revenir au nid ou voir éclore leurs petits. • Le jeu d’échecs fut inventé en Inde. • L’art de la navigation et la navigation sont nés dans la rivière Sindh il y a plus de 6000 ans. Le terme même de navigation dérive du mot sanskrit « Navgatih ». Le mot navy (marine) dérive aussi du mot sanskrit « Nou ». • Les Chemins de Fer indiens sont le plus gros employeur en Inde ; ils emploient plus d’un million de personnes. • L’Ayurveda est la plus ancienne école de médecine connue de l’humanité. Le père de la médecine, Charaka, a consolidé l’Ayurveda il y a 2500 ans. • Le terrain de cricket le plus haut du monde se trouve à Chail en Himachal Pradesh. Construit en 1893 après le nivellement du sommet d’une colline, ce terrain se situe à 2444 mètres au-dessus du niveau de la mer.
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• Saviez-vous que chaque année, des astronomes des quatre coins de l’Inde se retrouvent à l’ancien observatoire de Jaipur pour préparer le Panchang (le calendrier indien) annuel à l’aide des divers instruments en pierre construits par le roi Sawai Raja Jai Singh il y a plus de 250 ans ? • La synagogue remarquablement belle de Cochin, remontant à 400 ans, appelée la Synagogue Pardeshi, a un sol composé de carreaux bleus et blancs, délicatement peints à la main. Chaque carreau a un motif différent. • Avez-vous jamais entendu parler d’une foire aux ânes ? A la même période que la fête de Dussehra, il se tient une foire près de Jaipur où sont vendus des ânes. Portant le nom de stars de cinéma célèbres, ces ânes constituent un bien important de la dot pour la communauté des potiers. • La ville de Gwalior au Madhya Pradesh avait atteint un niveau si avancé dans le domaine de la musique pendant la période moghole que sur 36 musiciens à la cour d’Akbar, 15 venaient de Gwalior. Ceci est mentionné dans l’œuvre Ain-i-Akbari. Même aujourd’hui, un habitant moyen de Gwalior peut facilement reconnaître un raga (mode musical) quel que soit son statut social. Ce n’est pas sans raison qu’on dit que quand un enfant pleure à Gwalior, il pleure de manière mélodieuse ! Nouvelles de l’Inde n° 408
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© François Bouchon/Le Figaro http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2012/06/17/03015-20120617 ARTFIG00180-wim-delvoye-toute-la-folie-belge-au-louvre.php
ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE Jusqu’au 17 septembre, le Louvre expose le belge Wim Delvoye qui intervient dans plusieurs espaces du musée : sous la pyramide, dans les appartements Napoléon III, dans les salles gothiques et au jardin des Tuileries. L’artiste explore les techniques informatiques de reproduction : ses œuvres sont présentées en contrepoint des collections d’objets d’art du Musée. Une belle monographie éditée par le fonds Mercator accompagne l’exposition. Une immense flèche gothique torsadée fait écho à certaines torsions récentes et anamorphoses de sculptures. Les tours gothiques en acier Corten sont étonnantes. Quatre tapis de soie i n d i e n n e sont utilisés sur des moules en polyester (processus de tapisdermie).
une eau où s’imposent bergamote, neroli, rose, iris, vanille, etc. La fraîcheur de l’eau se marie bien avec la magie de Shalimar. Rappelons aussi que Guerlain a remodelé « Idylle » avec du jasmin sambac du Kerala. Guerlain a mis en place une nursery de vétiver dans le Tamil Nadu. La dernière Assemblée générale d’Hermès a fait le point sur les divers secteurs de la société. Celle-ci continue à faire appel à projets pour la « Biodiver-sité et savoirfaire locaux » (ci-dessous la biodiversité du bétail au Rajasthan). On sait qu’Hermès a trois succursales en Inde : à Mumbai, Delhi et Pune. Tous les secteurs sont en progrès : ceintures, gants, chapeaux, soie et textiles, bijouterie, art de vivre, parfums dont les derniers « Jardin sur le toit » et « Santal Massoïa ». Certain fourreau de cuir est fait de chèvre Mysore grège à l’intérieur. L’acti-vité du gainage d’automobiles et de motos a constitué une excellente vitrine pour Hermès qui a habillé l’Ambassador, voiture indienne emblématique.
L’éditeur Assouline publie un superbe ouvrage consacré au grand joaillier Alexandre Reza qui reprend son rôle place Vendôme. Les colliers, bracelets, bagues et autres parures sont somptueux. Nous avons remarqué tout spécialement le collier « La Golconde » et les saphirs – non traités – du Kashmir.
Guerlain complète le récent « Shalimar Parfum Initial » avec
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Anne Garde et Laure Vernière parcourent l’Inde depuis plus de 20 ans avec un regard attentif. Dans l’exposition qu’elle nous propose
de découvrir jusqu’au 23 septembre à l’hôtel Saint James, c’est l’Inde aux multiples visages qui s’offre à notre propre regard. Loin des clichés, ces photos ne manqueront pas de nous interpeller. Aux somptueux intérieurs de palais (Crystal Moon) sont associés en opposition plastique, des portraits de rue et du monde du cirque rapportés de leurs derniers voyages à la rencontre de la beauté « foraine » (Indian Folks). Aux tirages raffinés « cibachromes 1990 » des intérieurs de palais traités comme des miniatures indiennes et présentés dans des boîtes-LED rappelant le monde forain, s’opposent les grands portraits de l’Inde d’aujourd’hui. 29
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Deux mondes qui ne se côtoient ni ne se rencontrent, ni dans le temps, ni dans l’espace sauf ici dans la série « Dédicaces à l’Inde » que présente dans un même cadre polaroid Laure Vernière. Des pièces uniques, des éditions d’un nombre limité d’exemplaires qui méritent le déplacement à Bouliac dans un lieu magique dont l’architecture a été réalisée en 1992 par Jean Nouvel. L’artiste indienne Swati GuptaSacaro résidant à Toulouse a été sélectionnée parmi les artistes émergentes de Delhi et expose à la galerie d’art indien contemporain en ligne en collaboration avec Art Alive Gallery : http://www.emergingartists.in
Acrylique et Huile sur toile 78,7 x 81,3 cm
L’AFNOR était au Salon « BâtiEnergie » à la Porte de Versailles. Les éditions de cet organisme proposent des outils d’information utiles à tous les opérateurs du secteur, des conseils pratiques et juridiques. 2012 devrait être l’année du livre électronique. Les sujets sont très variés : « Apprendre à manager une équipe », « La fonction maintenance », etc. et « Bien communiquer avec vos interlocuteurs indiens ». L’ouvrage met un point final aux clichés sur le pays devenu un acteur majeur sur la scène économique mondiale. Il donne aussi les clés culturelles, intellectuelles et sociales pour travailler intelligemment avec l’Inde. 30
Le Salon FATEX d’approvisionnement s’est aussi tenu à la Porte de Versailles, faisant une large place aux pays tels que la Chine, le Bangladesh… et l’Inde dont les tissus vaporeux, les impressions chatoyantes et les couleurs gaies séduisent toujours. L’Inde a affirmé une forte présence à travers le FIEO, première institution pour le commerce international. Cette fédération représente un vaste échantillon de produits et de services et fournit des opportunités de contacts internationaux aux sociétés indiennes ; elle signe des protocoles d’entente pour encourager le commerce bilatéral. Les meilleurs exposants étaient venus de Faridabad (tricots), de Jaïpur (prêtà-porter), du Punjab (accessoires de mode), etc. L’Etude Gros Delettrez a organisé une vente consacrée à l’orientalisme : on pouvait y admirer un portrait somptueux de Maharadjah (19ème s.) La même étude a organisé une autre vente de livres, manuscrits et photographies orientalistes, dont un ouvrage de Chevaux hindustanis (Deccan, Inde moghole, vers 1650). Les coursiers et les étalons, sellés et bridés, portent un harnachement d’apparat avec aigrettes, panaches et tapis de selles.
Il est arrivé le « Petit Larousse illustré 2013 » qui suscite toujours une attente passionnée, car il est à la fois réceptacle de tous les savoirs et miroir d’une culture partagée. Il fourmille de mots nouveaux tels que biofilm, audiovision, fa-
dette, branchitude, informatique en nuage, etc.. et dalit. Parmi les nouvelles planches, il en est une consacrée aux grandes mythologies de Mésopotamie, Egypte, Océanie, Perse… et Inde. Ci-dessous miniature représentant le dieu Krishna incarné en la personne d’un cocher qui conduit son ami Arjuna à la bataille contre Bhisma.
Encore du nouveau chez Sisley qui lance « L’Eau d’Ikar », exquis mélange de lentisque, bergamote, iris, jasmin, ciste vert… et santal.
Kilian lance un autre jus floral, fruité appelé « Good girl gone bad » qui associe le jasmin sambac, la rose de mai et la tubéreuse d’Inde qui exhibe sa rondeur lactée. Il parait que cette composition personnifie la femme d’aujourd’hui. ❑ E. B. & Viviane Tourtet Nouvelles de l’Inde n° 407
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REVUE DES LIVRES Cuisine Les saveurs de l’Inde sacrée, 60 recettes végétariennes simples et gourmandes, de Pankaj Sharma, Ed. Almora. Les Français aiment la cuisine indienne, cela n’est plus à prouver. Mais de plus en plus, la santé est au cœur des préoccupations. Aussi les livres de cuisine indienne se mettent au goût du jour en proposant des recettes plus équilibrées. Pankaj Sharma, végétarienne par tradition familiale, décline ici en plusieurs chapitres la richesse de la cuisine végétarienne qui ne peut que ravir les palais, même les plus exigeants. Parallèlement aux recettes elles-mêmes, souvent simples à réaliser, l’auteur nous initie au végétarisme, aux épices, aux laitages, aux céréales et légumineuses, aux ustensiles typiques de l’Inde, aux modes de cuisson. Pankaj Sharma nous invite aussi, pour notre plus grand bonheur, à partager quelques souvenirs d’enfance. Le lecteur fait ainsi connaissance de Ganga, la vache de son grand-père, se prend à rêver lorsqu’il découvre le festival des cerfs-volants, les patangs, le pèlerinage à Diggi, les vertus de l’arbre à neem. L’auteur évoque les dhabas, ces petites échoppes que l’on trouve sur le bord des routes, le rôle nourrissant et la valeur symbolique du lait, le kalam – le porte plume indien – de son grand-père, l’importance de la déesse Annapurna. Un livre qui vous nourrit matériellement et intellectuellement.
Spiritualité Trois Upanishads – Ishâ, Kena, Mundaka de Shrî Aurobindo, spiritualités vivantes, Ed. Albin Michel. Cet ouvrage regroupe plusieurs textes importants de l’hindouisme et notamment la traduction par Shrî Aurobindo de la Nouvelles de l’Inde n° 407
Mundaka Upanishad qui est ici publiée pour la première fois en français grâce à Jean Herbert. Les autres textes se rapportent à l’Ishâ Upanishad, rattachée au YajurVéda blanc, une des plus anciennes Upanishads ainsi qu’à la Kena Upanishad, rattachée, elle, au Sâma-Véda. Cet ouvrage n’aurait pas vu le jour sans la collaboration entre Jean Herbert et Shrî Aurobindo. L’Ishâ Upani-shad traite du problème de la causalité matérielle, de la véritable nature de la Vérité, de la différence entre connaissance et ignorance. Elle donne le concept védique de l’action et du devoir et enseigne les principes d’une existence fructueuse. La Kena-Upani-shad traite de l’absolue inconnaissabilité du Brahman en tant que Cause et Pure Connaissance, un Brahman que nous ne pouvons connaître ou comprendre et que même les divinités ignorent. La Mundaka Upanishad montre en dix-huit mantras comment parvenir à la connaissance ultime. Cet ouvrage s’adresse aux lecteurs ayant déjà une connaissance des grands textes classiques. Kabir, une expérience mystique au-delà des religions, de Michel Guay, collection « Spiritualités vivantes poches », Ed. Albin Michel. Certains grands hommes du passé continuent à bouleverser le parcours de nos contemporains. Ainsi Kabir a brusquement surgi dans la vie du musicien Michel Guay qui, au terme de plusieurs années, a senti qu’il était temps de « lui donner de la voix ». Fruit du projet que le musicien avait eu de mettre en chansons certains poèmes de Kabir, de recherches approfondies, de la rencontre avec Purushottam Agrawal, spécialiste de Kabir, cet ouvrage résulte de la passion du sitariste Michel Guay pour un poète et un artiste, pour un enseignant et un saint car Kabir était tout cela.
Grand mystique, il prônait le lien direct avec le Divin et ses mots étaient ceux du cœur. En tant que tels, ses mots ont touché tous les hommes, Hindous, Musulmans, Sikhs et continuent à susciter en nous une émotion toute universelle. Le sage soufi Hazrat Inayat Khan écrivait : « Chaque individu compose la musique de sa propre vie ; s’il nuit à un autre il rompt l’harmonie, et il y a dissonance dans la mélodie de sa vie. » Kabir a composé la sienne, célébrant l’amour et le lecteur, en se plongeant dans la lecture de ses écrits, comprendront pourquoi Michel Guay, musicien formé par plusieurs maîtres en Inde, ne pouvait qu’entendre le message de Kabir et nous le transmettre. Guide de la spiritualité, de David Dubois et Serge Durand, Ed. Almora. Les vacances sont généralement un temps où l’on se pose, où l’on fait le point sur sa vie et ce que l’on en fait. La spiritualité, qu’elle soit d’ordre religieux ou laïque, y tient un rôle important. Ce guide, extrêmement complet, apportera un plus aux lecteurs dans leur réflexion. Si les courants des grandes religions sont évoqués (bouddhisme, hindouisme, christiannisme, judaïsme, soufisme), nous trouvons aussi dans ce guide les différentes formes de yoga issues de l’hindouisme, les traditions spirituelles chinoises, le chamanisme et les sagesses des peuples premiers. Quelques formes d’ésotérisme, de spiritualité laïque, les voies non duelles, sont par ailleurs mentionnées. Il est intéressant d’avoir inclus également la philosophie, les sciences, l’art dans la mesure où ils sont associés à la spiritualité. Quelques adresses utiles de librairies, de lieux où sont proposés des rencontres ou des stages spirituels sont enfin indiquées. Le lecteur réalisera en consultant ce guide combien la notion de spiritualité 31
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REVUE DES LIVRES
est finalement vaste et combien il convient d’être vigilant en la matière car si la spiritualité peut s’avérer un formidable compagnon pour cheminer dans la vie, elle peut également émaner d’organismes ou de personnes hélas parfois mal intentionnés.
Essai Le Voyageur de papier, de Jean-Claude Perrier, Ed. Héloïse d’Ormesson. Jean-Claude Perrier, journaliste mais aussi auteur et éditeur, est un homme qui avant tout aime voyager, rencontrer l’autre et l’Inde se trouve tout naturellement sur sa trajectoire. Tout comme il ne cesse de revenir au livre, cet ami fidèle depuis sa plus tendre enfance, il ne peut s’empêcher de retourner en Inde depuis trente ans pour y renouveler son alliance avec elle qu’il aime « plus que tout au monde ». Ce n’est pas pour sa mystique que Jean-Claude Perrier se rend en Inde, quoique les dieux sont souvent de son côté, non, il s’y sent bien, tout simplement, comme chez lui. Il en aime la familiarité ambiante, il y a prend une foule de choses qui le nourrissent et lui permettent de rebondir, il y côtoie toutes sortes de gens avec lesquels il aime échanger. L’Inde sera aussi le point de départ de beaux projets liés au livre bien sûr : André Malraux et la tentation de l’Inde, Dans les Comptoirs de l’Inde, Le Goût des villes de l’Inde, le Goût de l’Inde. Les livres, ce sont aussi ceux d’auteurs indiens qu’il aime faire découvrir en France. Ce livre ne parle pas que de l’Inde mais celle-ci occupe néanmoins une place particulière dans le cœur de l’auteur. Comment ne pas être ému lorsqu’il évoque ses rencontres avec Ravi Shankar et ses proches ou encore celles faites dans les Comptoirs. Cet ouvrage, tout en nous apprenant beaucoup sur le monde de l’édition, du journalisme, fascinant 32
mais parfois cruel, ne pourra que toucher le lecteur par sa sincérité qui transparaît au fil des souvenirs évoqués.
Romans La vallée des masques, de Tarun Tejpal, traduit de l’anglais (Inde) par Dominique Vitalyos, Ed. Albin Michel. Le dernier livre de Tarun Tejpal nous happe du début à la fin du récit de l’ancien Wafadar. Comment ne pas ressentir de malaise à la lecture de ces lignes lorsqu’il évoque ses anciens frères d’armes qui « se prendront par les mains, les yeux fermés, communiant dans leur pureté et la conscience de leur mission. En cet instant d’énergie contenue, ils sauront que rien, jamais, ne pourra échapper à leur poursuite ou à l’insertion fatale de leur arme consacrée ». L’histoire de Karna, initié au sein d’une communauté isolée au fin fond d’une vallée indienne, selon les préceptes du gourou légendaire Aum, n’est pas sans nous rappeler d’autres formations puristes pratiquées au fil de l’histoire par les grandes religions et qui hélas, pour certaines, se perpétuent aujourd’hui encore. Depuis leur plus tendre enfance, des enfants sont ainsi formatés corps et mental pour des missions si éloignées des valeurs d’ouverture, de tolérance et d’humanité. Pour Terun Tejpal, éminent journaliste et écrivain qui s’est fixé d’ouvrir les yeux de ses contemporains sur tous les abus mettant la société indienne en péril, il est urgent de s’interroger sur les mécanismes du pouvoir. Son héros est partagé entre le besoin d’appartenir à une communauté dont les membres partagent la même idéologie et le désir de liberté, cette liberté qui est « un feu ardent qui réchauffe, nourrit et illumine, mais qui peut aussi brûler, incendier et tout réduire en cendres stériles. Le livre d’une portée universelle nous met en garde
contre tous les sectarismes dans un monde où les plus fragiles peuvent être tentés de trouver dans les communautés idéologiques, religieuses ou les sectes de tous genres, un refuge. Tout comme le livre de Stéphane Hessel « Indignezvous », ce roman à l’écriture maîtrisée et puissante, nous invite à la réflexion et à la vigilance. Le passé continu de Neel Mukherjee, Ed. Jean-Claude Lattès. Quoi de plus terrible que la solitude, la solitude des personnes âgées, la solitude des jeunes, celle des émigrés où que ce soit. Dans ce premier roman, à l’écriture fine, limpide, Neel Mu-kherjee entraîne le lecteur dans la double histoire, d’une part de Ritwik qui, à la mort de ses parents à Calcutta, décide de partir, de quitter l’univers qui est le sien pour l’Angleterre, eldorado à ses yeux qui, après son arrivée, prend des allures d’enfer. D’autre part, il y a l’autre histoire, celle de Miss Gilby qui elle, a fait le choix de quitter son Angleterre natale au début du XXème siècle pour aller en Inde enseigner l’anglais à un noble Bengali. Ritwik trouvera la force nécessaire pour faire face à ses difficultés dans le récit de Miss Gilby qu’il écrit et dans sa rencontre avec Anne Cameron, octogénaire qui perd un peu ses repères mais qui l’héberge et qui peu à peu va combler les manques affectifs de Ritwik à travers une belle relation basée sur le respect et la compréhension mutuels. Mais hélas tout n’est pas rose dans cette Angle-terre qui abrite le plus grand nombre de demandeurs d’asile en Europe, toutes les rencontres que fait Ritwik ne sont pas forcément bien intentionnées et le destin montrera que Ritwik n’était qu’un pauvre exilé parmi d’autres. Un livre poignant, bien ficelé qui conduit le lecteur de la première à la dernière page en le maintenant en haleine. ❑ Viviane Tourtet Nouvelles de l’Inde n° 408
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LE COIN DES ÉCHOS Manifestations • Du 25 mars au 11 avril dernier, l’Inde était à l’honneur à Villebonsur-Yvette. En partenariat avec l’association Kaléidans’Scop, ce projet était baptisé « Passeport pour l’Inde » et s’est inscrit dans une vision d’ouverture à la citoyenneté internationale. Quinze jours de manifestations placées sous le haut patronage de l’ambassade de l’Inde, avec 120 artistes et animateurs invités pour faire découvrir plusieurs facettes de l’Inde : après l’inauguration le 25 mars, des contes, des ateliers de
Anna et Anuj Mishra, ont été proposés au public, nombreux et intéressé. La manifestation a été inaugurée en présence du maire de Villebon, M. Dominique Fontenaille et Mme Nina Tshering La, Conseiller (Presse, Information & Culture) auprès de l’Ambassade de l’Inde.
a été chorégraphié par Pandit Arjun Mishra et accompagné par Vikas Mishra au tabla, Juber Alam au chant, Navin Mishra au sitar. Cette tournée européenne a été organisée conjointement par l’association Kaleidans’Scop en partenariat avec l’ICCR (Indian Council for Cultural Relations).
• Un colloque de trois jours sur le thème « Main-d’œuvre sous contrat, Diaspora et Culture indiennes dans les anciennes colonies : améliorer et accroître la coopération avec l’Inde » a été organisé par l’unité locale de l’Organisation pour les Initiatives de la Diaspora du 4 au 7 avril à l’Université de La Réunion. De nombreuses personnalités ont assisté à ce colloque inauguré par le Consul Général, Mme Manju : M. Jean Régis Ramssamy, Président de l’ODI Réunion, M. Yoland Velleyen, Vice Président de la Région, Mme Michèle Caniguy, Conseiller au Conseil Général, Mme Claude Feral, Maire adjoint de Saint Denis. Etaient également présents le Prof. Ajay Dubey de JNU, fondateur de l’ODI et le Prof. Haokip Paokholal de l’Université de Pondichéry.
• Du 2 au 10 juin la Foire de Bourges a invité sur plus de 15 000 m2 les visiteurs, venus nombreux, à découvrir l’Inde sous ses nombreuses facettes, son passé, son présent, sa culture. Une exposition a présenté une galerie de portraits de maharajas, d’objets associés à leur luxueux train de vie, une autre a proposé au public de découvrir le panthéon des divinités hindoues ainsi qu’au bestiaire indien, une autre encore s’est attachée à Pondichéry, ancien Comptoir français. Une exposition de photos de Galvin Fernandez a mis en parallèle des femmes des Indes du XIXème. Plusieurs animations ont été proposées au public : conférence sur l’Inde par Mireille-Joséphine Guézennec, fanfare par la Jaipur Maharaja Brass Band, musique indienne par Latif Khan, danse indienne avec l’association Hadippa, films et exposition photos avec le collège Jean Renoir, le lycée Jacques Cœur et l’ENSI de Bourges.
danse Kathak animés par Isabelle Anna, de kalarippayat avec Nelly Dargent, un concert de Titi Robin, un duo de violon, l’épopée du Ramayana présentée par la Cie Kalasagara et 26 danseurs et musiciens, un duo de danse Kathak « Le prince et la courtisane dansent à la cour de Lucknow » par Isabelle Nouvelles de l’Inde n° 407
© Anaïs Cailleau
• Une belle surprise aussi, la tournée d’Isabelle Anna et Anuj Mishra et trois musiciens autour du Kathak. Cette tournée a commencé avec la prestation à Villebon-sur-Yvette le 7 avril dans le cadre de Passeport pour l’Inde, puis la Mairie du XIIIème à Paris le 11 avril, à Louhans pour l’association Terre du Ciel le 13 avril avec une table ronde autour de la danse indienne, spectacle à Berlin, à la Casa de la India à Valladolid en Espagne, récital à Saint Michel sur Orge le 24 avril, au musée Guimet à Paris les 27 et 28 avril avec quelque 330 spectateurs ! Le spectacle
Isabelle Anna et Anuj Mishra
• Paris a accueilli les moines danseurs de Majuli, événement rare. Le Sattriya, danse sacrée de l’Assam, au nord-est de l’Inde, est certainement l’un des styles les moins connus de la danse classique indienne. Bhabananda Barbayan n’en est pas à son premier séjour en France. Nous l’avions déjà vu au centre Mandapa, au musée du quai Branly et au Festival Les Orientales de Saint-Florent-le-Vieil, entre autres. Cette année, c’est au musée Guimet que les moines danseurs se 33
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LE COIN DES ÉCHOS
• L’Association des Professionnels Indiens (IPA) basée à Paris est une organisation qui rassemble des professionnels indiens pour un échange interdisciplinaire de connaissance et d’expérience à la fois entre eux et avec des professionnels français dans l’objectif de renforcer les liens franco-indiens. Chaque année, l’association organise un séminaire d’une journée qui cette année, s’est déroulé le 17 juin à la Maison de l’Inde sur le thème « Le rôle des femmes aujourd’hui et plus tard – Défis et opportunités ». Cinq orateurs de qualité sont intervenus : Dr. Marlena Bouche, consultante internationale pour la santé et l’éducation, Mme Edwige EkabisseBadassou, Présidente de Sicle Cell Disease International Organisation, Mme Nivedita Mathur-Nouvel, Directeur Marketing de Broadpeak, Mme Anna Le Pierres, Directeur de XY Europe et Mme Catherine Servan-Schreiber, Chercheur au CNRS au Centre d’Etudes de l’Inde et de l’Asie du Sud. M. Vinay Sheel Oberoi, Représentant de l’Inde auprès de la Délégation Permanente de l’Inde à l’UNESCO, était l’invité d’honneur de cette Journée à laquelle ont également assisté Dr. Shashi Dharmadhikari, Président 34
de l’IPA, Dr. B. Sanyal, Directeur de la Maison de l’Inde à la Cité universitaire internationale, ainsi que M. P.K. Singh, maître des cérémonies et M. Jagdish Bhasker en tant que modérateur. Idées et observations ont été nombreuses et riches. Un changement de mentalité s’opère peu à peu et il en a résulté un plan d’action en dix points proposé par les cinq orateurs. • La chanteuse Tritha était récemment de passage à Paris. Elle a donné un concert à St Eustache dans le cadre de la Fête de la musique, le 21 juin. Forte du succès qu’a rencontré le concert, elle s’est également produite à la galerie Goutte de Terre dans le 11ème et au Cabaret Sauvage, dans le cadre du Festival Sans Frontières le 7 juillet au Parc de la Villette.
© Blanche Martin
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sont produits les 15 et 16 juin puis au centre Mandapa le 2 juillet. La recette pour ce dernier spectacle a fait l’objet d’une donation au monastère de Uks Majuli Satra. Les dix moines ont par ailleurs séjourné à la Ferme du Bonheur à Nanterre où se sont déroulés un stage, des travaux agricoles, de l’agro-poésie, des spectacles, une fête de quartier. Une tournée et des stages jusqu’au 15 juillet mettront fin au séjour des moines danseurs.
• Le 23 juin, le Festival France India s’est déroulé, après une année d’interruption, Parc Départemental de La Courneuve-Aire des Vents à Dugny, en présence de nombreuses personnalités. • Promotion le 26 juin 2012 à Paris du "Vibrant Gujarat Global Investors’ Summit 2013" La 6ème édition du « Vibrant Gujarat Global Investors’ Summit » (VGGIS) aura lieu du 11 au 13 janvier 2013 dans la capitale de l’Etat du Gujarat à Gandhinagar (www.vibrantgujarat.com). Une délégation composée de représentants du Gouvernement ainsi que du monde du commerce et de l’industrie du Gujarat s’est rendue à Paris afin de
promouvoir cet événement autour d’un petit déjeuner d’affaires qui a été conjointement organisé par l’Ambassade d’Inde en France et la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-indienne à l’hôtel Crowne Plaza Paris République le 26 juin 2012. Ainsi, la délégation indienne a pu s’entretenir avec des organismes industriels, des chambres de commerce et d’industrie ainsi que des entreprises françaises, et les a, par la même occasion, invités à prendre part à cet événement majeur visant à promouvoir les investissements, les échanges d’affaires et les transferts de technologie entre le Gujarat et la France dans bon nombre de secteurs tels que l’ingénierie, l’automobile, l’énergie renouvelable (solaire et éolienne), l’électronique, les produits chimiques, pétrochimiques et pétroliers, la pharmaceutique, la biotechnologie, la défense, les services financiers, l’éduction, la R&D, l’agroalimentaire et l’industrie alimentaire, l’IT et le textile. Ce sommet biennal organisé depuis 2003 par le Gouvernement du Gujarat a pour objectif de rassembler les chefs d’entreprise, les investisseurs, les entreprises, les groupes de réflexion et les décideurs afin d’appréhender et étudier les opportunités d’affaires dans cet Etat. Ces réunions ont permis de signer des accords d’investissements à hauteur de 820 mds USD au cours de la décennie en cours. La précédente édition qui a eu lieu
L’Ambassadeur M. Rakesh Sood s’adressant au public lors de l’événement promotionnel du 6ème VGGIS qui a eu lieu le 26 juin 2012 au Crowne Plaza Paris République. De gauche à droite : M. Nitin Shukla, DG & P-DG de Hazira & Port Companies, M. Ramesh N. Mulye, Conseiller (France), Confederation of Indian Industry, S.E. M. Rakesh Sood, M. A.K. Sharma, P-DG du Gujarat Industrial Development Board et M. Dan Oiknine, Président de la CCI France-Inde.
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LE COIN DES ÉCHOS
en janvier 2011 a connu la participation de plus d’une centaine de pays avec plus de 1 400 délégués étrangers et plus de 35 000 participants indiens. De plus, environ 460 partenariats techniques, institutionnels et R&D ont été formés avec des institutions internationales de renom en vue d’un échange de connaissances. Cette réunion a également facilité les opportunités de réseautage par le biais de B2B, de rencontres vendeurs/acheteurs et d’expositions.
Célébrations • Les célébrations du Nouvel an tamoul ont été fêtées à travers toute l’ile de La Réunion le 14 avril dernier, notamment en présence de la Présidente du Conseil Général, Mme Nassimah Dindar. Le Conseil Régional a fêté l’événement le 27 avril. Le Consul Général a assisté aux deux manifestations.
La Présidente du Conseil Général, Mme Nassimah Dindar, s’exprimant à l’occasion du Nouvel An tamoul, et Mme Manju, Consul Général, au centre.
• Le Consulat de l’Inde à La Réunion a organisé une exposition des peintures de Rabindranath Tagore les 27 et 28 avril dernier à l’occasion du 150ème anniversaire de Tagore, en association avec ICCR, le Conseil Régional et GOPIO Réunion ainsi qu’une conférence par deux spécialistes de l’Institut Tagore de Maurice, dans le site prestigieux du MOCA. Les peintures seront aussi présentées dans des écoles et des municipalités dont St André et St Paul. • L’Association Les Comptoirs de l’Inde a fêté ses vingt ans d’existence par la tenue d’un week-end Portes Ouvertes les 16 et 17 juin. Au programme, la projection du film « Yanaon, la fin de l’Inde franNouvelles de l’Inde n° 408
çaise » en présence des réalisateurs Sandrine Plaud et Partho Bhattacharya et un spectacle de Bharata Natyam par l’école de Jyotika, professeur qui donne des cours réguliers à l’association. Ces journées Portes Ouvertes ont permis de faire découvrir les activités de l’Association : centre culturel et de documentation riche de 3000 ouvrages et documents sur l’Inde et les anciens Comptoirs, des expositions, des conférences, des visites de musées, des dédicaces d’ouvrages sur l’Inde, l’édition d’ouvrages sur les anciens Comptoirs de l’Inde, des colloques et des journées d’études sur l’Inde, des travaux de recherches sur les Antillais et Réunionnais d’origine indienne, des projections de films et documentaires sur l’Inde, des manifestations sur l’Inde, des spectacles de danses indiennes, l’organisation de la fête de Pongal, des cours de langues (tamoul et hindi), de chant Dhrupad, de Bharata Natyam, d’un Salon du Livre sur l’Inde, des expositions itinérantes. Vingt ans d’activités, vingt ans pour faire découvrir l’Inde, vingt ans de bénévolat bien remplis. • Sous le haut patronage de l’ambassade de l’Inde et conjointement avec la Maison de l’Inde, l’Association Groupe de Réflexion Franco-Indien a organisé sa fête annuelle le 24 juin à la Maison de l’Inde. Près de 150 personnes ont assisté au programme préparé avec le concours du Dr. Prithwindra Mukherjee qui avait élaboré une théorie sur les liens entre les échelles de la musique dans la tradition classique indienne et le style des chants grégoriens. Le Groupe de Musique et Recherche de l’Association a eu le privilège de rechercher et choisir les pièces et d’entreprendre la démonstration de cette théorie avec ses musiciens hindoustanis (Mme Jayashree Majumder et ses élèves du Soleil d’Or) et carnatiques (Mmes. Komala Brunschwig, Chandra Rangara et leur groupe) ainsi qu’avec le concours de Mme Nathalie Hardouin, spécialiste des chants grégoriens.
Mme Lalitha Badrinath, présidente du Groupe de Réflexion Franco-Indien au premier plan et les artistes
Mme Nina Tshering La, Conseiller (Presse, Information & Culture) auprès de l’ambassade de l’Inde, était présente à la manifestation dont elle a apprécié la haute tenue intellectuelle • Le 1er juillet s’est déroulé comme chaque année le Ratha Yatra de Paris, le festival du char de Jagannath, l’un des plus grands festivals culturels et spirituels au monde. Il se déroule chaque année dans la ville de Puri dans l’Etat d’Orissa et rassemble plusieurs millions de personnes venues du monde entier. Esprit de tolérance, bonheur du partage, ambiance de fête et multitude de couleurs sont les maîtres mots de ce rassemblement. Depuis une trentaine d’années, ce festival est célébré dans plusieurs autres villes dans le monde dont Paris sous l’inspiration de Sri Srimad A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, fondateur duMouvement International pour la Conscience de Krishna (ISKCON). Le message transmis par ce festival est un message de paix et d’amour. Cette année encore le festival a rassemblé de nombreux passants, amoureux de l’Inde ou simplement curieux de découvrir une autre civilisation. Le char, parti de la place du Colonel Fabien dans le 19ème, a parcouru la rue Louis Blanc, la rue du Fg St Denis, le Bd. Magenta, la rue du Fg. St Martin, la rue Turbigo, la rue St Denis pour finir à la Fontaine des Innocents, au Forum des Halles où des repas végétariens ont été servis. La culture était aussi au rendez-vous avec des spectacles de danse et de musique indiennes pour le plus grand plaisir ❑ de tous, petits et grands. 35
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