Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6
DOSSIER : LES OBLIGATIONS DE RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE
POLITIQUE
Interview avec la ministre fédérale
Eléonore Simonet
THE EMBUILD FOUNDATION
Inscrivez votre projet pour l’édition 2025 !
PATRIMOINE WALLON
Le nouveau CoPat et la DPR au cœur de l’actualité
CHANTIERS
CHANTIERS
Tuer une mouche avec un canon
25 MAI
Encore un peu d’effet d’annonce ?
Chaque semaine, le ministre fédéral de la Protection des consommateurs, Rob Beenders, découvre quelque chose ou quelqu’un qui trompe le consommateur et il n’hésite pas à en parler dans les médias. Récemment, il a visé notre secteur de la construction et de l’installation. Qui, selon ses propres mots, est « injuste » et cause « de la misère »…Le ministre veut donc créer des tribunaux des consommateurs, afin de pouvoir poursuivre les entreprises de construction et d’installation malhonnêtes.
Qui connaît Embuild sait très bien que nous sommes une organisation qui rejette fermement la fraude. Les entrepreneurs malhonnêtes sont des cowboys qui rendent la vie difficile pour tout le monde. Pas seulement pour le consommateur, mais aussi pour les 99,9 % des entreprises de notre secteur qui travaillent de manière parfaitement correcte. Car, faisons un petit calcul : l’année dernière, 77.000 projets de construction neuve et de rénovation ont obtenu un permis. Ajoutez à cela les nombreuses rénovations qui ne nécessitent pas de permis, et nous atteignons donc largement les 100.000 projets. En face de cela, quelques dizaines de plaintes. Ce sont quelques dizaines de trop, cela va de soi. Mais cela reste, même si la presse aime bien mettre l’accent sur ces histoires poignantes, un problème très limité. Les tribunaux des consommateurs n’ont donc aucun sens, car c’est comme tuer une mouche avec un canon. C’est
aussi du pur marketing politique, car la création de tels tribunaux n’est pas prévue dans l’accord du gouvernement fédéral, et ils ne verront donc pas le jour.
Début mai, nous allons rencontrer le ministre Beenders. Nous lui indiquerons que notre secteur fait déjà beaucoup pour protéger le consommateur. Pensons à la Loi Breyne, à la responsabilité décennale, à la Commission de Conciliation Construction, au service de médiation des consommateurs, à notre propre site web pour les consommateurs www.buildyourhome.be, … Nous lui soulignerons également que les interdictions professionnelles pour les entrepreneurs malhonnêtes doivent être prononcées et appliquées plus rapidement : ce n’est que de cette manière que nous pourrons éliminer les cowboys de notre secteur à temps et éviter qu’ils ne trompent des consommateurs candides. Cela constituerait une véritable solution au problème, plutôt qu’un simple effet d’annonce. Après cette rencontre, nous espérons que le ministre comprendra que nous sommes un partenaire pour lui afin d’améliorer la relation entre les consommateurs et les entrepreneurs/installateurs. Cela bénéficierait à tout le monde.
« Nous allons clairement faire comprendre au ministre de la Protection des consommateurs, Rob Beenders, qu’il doit opter pour des solutions de fond plutôt que pour des effets d’annonce. »
Niko Demeester CEO Embuild
ROXANA MÎNZATU, VICE-PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE, A VISITÉ LE CHANTIER DE L’OOSTERWEEL
Le 14 mars dernier, Roxana Mînzatu, vice-présidente de la Commission européenne en charge de l’Emploi, des Droits sociaux et de l’Éducation, s’est rendue sur le chantier de l’Oosterweel, à Anvers. Lors de cette visite, Embuild a notamment souligné l’importance de mettre en place une carte d'identité sociale européenne. « La lutte contre le dumping social constitue l’une de mes priorités. En tant que Roumaine, ce sujet me tient particulièrement à cœur », a-t-elle déclaré.
3 ● Édito
Tuer une mouche avec un canon.
7 ● Point de vue régional
Le chantier Bruxelles à l’arrêt : pendant que les politiques tergiversent, nos entreprises s’écroulent !
ÉVÉNEMENT
8 ● The Embuild Foundation
Préparation de l’édition 2025.
VOS INTÉRÊTS
10 ● Politique
Interview avec la ministre fédérale
Eléonore Simonet.
12 ● Union européenne
Roxana Mînzatu, vice-présidente de la Commission européenne, a visité le chantier de l’Oosterweel.
14 ● Droit des sociétés
Obligation d’enregistrement des associés actifs et des aidants indépendants.
16 ● Life Be FREE
L’ambition politique au cœur de la troisième table ronde nationale.
DOSSIER : LES OBLIGATIONS DE RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE
Pour que notre bâti atteigne l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, imposer des obligations de rénovation énergétique est une mesure très intéressante. Qu’en est-il à ce sujet dans les trois régions de notre pays ? C’est à cette question que répond le dossier de ce mois. Vous le lirez, la situation est différente d’une région à l’autre.
LE NOUVEAU COPAT ET LA DPR AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ DU PATRIMOINE
WALLON
Embuild Wallonie, l’UWA (Union Wallonne des Architectes) et la Maison de l’urbanisme de l’arrondissement de Philippeville se sont associées pour organiser, à Fosses-la-Ville le 18 février dernier, un colloque pour relancer le dossier patrimoine avec la nouvelle ministre compétente Valérie Lescrenier. Cette rencontre a permis de se pencher sur les deux faits majeurs qui font l’actualité du patrimoine wallon : l’entrée en vigueur du nouveau « Code du Patrimoine », qualifié d’outil stratégique, et le chapitre « patrimoine » de la DPR.
À BRUXELLES, LE CHANTIER DU BÂTIMENT OXY MET EN PRATIQUE L’« URBAN MINING »
De la rénovation de l’iconique centre Monnaie au cœur de Bruxelles au bâtiment OXY multifonctionnel, on peut en apprendre beaucoup sur l’« urban mining ». Lors de cette rénovation à grande échelle, deux bureaux d’architectes ont été engagés (Binst Architects et DDS+), avec RotorDC, une coopérative bruxelloise qui organise le réemploi de matériaux de construction, et Cordeel comme entrepreneur principal. Cet article a été écrit dans le cadre du projet d'étude « Circulaire Sloopteams », géré par Embuild Vlaanderen.
DOSSIER
21 ● Introduction
Les obligations de rénovation énergétique.
22 ● Flandre
La Région flamande, pionnière de l’obligation de rénovation.
24 ● Bruxelles
Un planning coconstruit avec le secteur qui satisfait pleinement
Embuild.Brussels.
26 ● Wallonie
« Si on n’impose pas d’obligations, on va avoir une envolée des prix sans améliorer la PEB . »
28 ● Témoignages
Nos membres donnent leur avis.
SECTEURS & MÉTIERS
30 ● Patrimoine wallon
Un colloque pour relancer la thématique.
34 ● Entreprise familiale
Les Thiry, une famille de véritables
Ardennais passionnée de construction.
36 ● Bruxelles/Sécurité routière
Au volant, soyez toujours vigilants avec vos angles morts !
38 ● Buildwise
• Rénovation : quand les détails donnent le ton !
• Comment assurer l’étanchéité à l’eau du raccord entre un ETICS et les menuiseries extérieures ?
PROJETS & ENTREPRISES
42 ● Projet
À Bruxelles, le chantier du bâtiment
OXY met en pratique l’« urban mining . »
46 ● Avantages membres
Votre affiliation se rentabilise.
49 ● Marché de la construction
Knauf.
50 ● Marquant
• Thomas & Piron, Marque de l’Année 2025.
• Chiffre du mois.
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Le chantier Bruxelles à l’arrêt : pendant que les politiques tergiversent, nos entreprises s’écroulent !
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : 2025 sera l'année de la dernière chance pour notre Région et pour nos entreprises. Le vide politique actuel n'est pas qu'une crise institutionnelle de plus. Sur le terrain, pour nous entrepreneurs de la construction, c'est du concret et ça fait mal. Sans majorité, pas de budget. Sans budget, pas d'investissements publics. Et pendant ce temps-là, toutes les réformes urgentes dont notre Région a besoin restent au point mort !
Vous savez ce que ça signifie pour nous ?
Plus d'incertitude encore, alors qu'on croule déjà sous les problèmes : l'inflation qui nous étouffe, la hausse des prix des matériaux, la complexité administrative qui nous fait perdre un temps fou, et la galère pour trouver des ouvriers qualifiés et motivés. Et maintenant, on doit aussi composer avec des politiques qui ne nous donnent ni visibilité, ni stabilité pour l'avenir.
Et comme si ça ne suffisait pas, on nous coupe l'herbe sous le pied avec les primes
Renolution qui sont pour la deuxième fois à l'arrêt depuis le 1er janvier. Pour bon nombre d'entrepreneurs, cela veut dire des chantiers qui tombent à l'eau, des projets qu'on doit revoir de A à Z, et des clients qui ne nous font plus confiance.
Les chiffres sont là et ils font froid dans le dos : 2024 bat tous les records de faillites dans notre secteur, avec +22 % par rapport à 2023. Il ne s'agit plus d'attendre, c'est une question de survie ! On a besoin MAINTENANT de stabilité pour relancer l'investissement tant privé que public et préserver l'emploi.
Chez Embuild.Brussels, la fédération bruxelloise des entreprises du secteur de la construction, on ne baisse pas les bras. On se positionne déjà comme partenaire du futur gouvernement avec des solutions claires sur la table : simplification administrative, circuits courts et circularité, innovation, valorisation du patrimoine. Ce ne sont pas des concepts abstraits, mais des outils concrets pour faire redémarrer la machine. Les entreprises bruxelloises, souvent citées en modèle à l’international, sont également prêtes à relever les challenges de notre Région !
Embuild.Brussels continue de porter votre voix auprès des autorités. Notre message est simple : notre Région a besoin d'urgence d'un gouvernement qui gouverne, d’une déclaration de politique régionale, d'un budget clair et d'une ambition retrouvée pour soutenir les entreprises de construction dans leur rôle essentiel. Notre secteur est le moteur régional pour l'emploi et la transition économique. Il est plus que temps de nous donner les moyens de réaliser ces ambitions.
C'est notre dernière chance. Plus que jamais, il faut remettre Bruxelles en chantier. Ensemble, et maintenant !
« Les chiffres sont là et ils font froid dans le dos : 2024 bat tous les records de faillites dans notre secteur, avec +22 % par rapport à 2023. »
Alexandre De Cesco Président Embuild.Brussels
The Embuild Foundation prépare son édition 2025
Depuis 2011, Embuild récompense l’engagement sociétal des entreprises de construction via sa fondation d’utilité publique renommée « Embuild Foundation » (anciennement « Aedificas »). Mise à l’arrêt lors de la crise du Covid, la Fondation a repris ses activités en 2024 sous son nouveau nom et prépare d’ores et déjà son édition 2025.
La fondation d’utilité publique « Aedificas » a été créée en 2011 par l’ex-Confédération Construction et l’OPOC (Office Patronal d’Organisation et de Contrôle des régimes de sécurité d’existence). À l’arrêt depuis 2020, la fondation a repris ses activités en 2024 sous son nouveau nom « Embuild Foundation », qui renforce indubitablement le lien avec notre organisation professionnelle.
L’objectif de base est de sensibiliser le secteur de la construction à la responsabilité sociale des entreprises, à travers la valorisation -via des awards- des entreprises affiliées qui très concrètement aident ou collaborent avec des institutions externes actives dans le domaine social ou culturel.
Selon FRANCIS CARNOY, conseiller général d’Embuild et chargé de mission auprès de la fondation, la démarche s’inscrit pleinement dans le contexte des 17 Objectifs de développement durable de l’ONU et plus particulièrement dans le périmètre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de la politique ESG, qui concerne les normes environnementales, sociales et de gouvernance. « Au départ, la RSE nécessite un engagement volontaire du management, mais la démarche RSE impliquera progressivement le respect de nouvelles réglementations, dont l’ampleur reste à déterminer. La RSE restera donc essentielle dans la stratégie et la gestion des entreprises pour le financement, le recrutement… Les actions mises en lumière par Embuild Foundation montrent la voie en ce sens avec un accent sur le social. Au-delà des projets spécifiques, la politique ESG globale des entreprises candidates est d’ailleurs, elle aussi, appréciée par le jury », souligne Francis Carnoy.
Aedi cas
Embuild foundation
5 axes prioritaires
JEF LEMBRECHTS , président de la fondation, confirme les 5 axes prioritaires : amélioration du bien-être et de la santé ; lutte contre le décrochage scolaire via l’éducation et la formation professionnelle ; réinsertion professionnelle et intégration des personnes défavorisées ; conservation/valorisation du patrimoine culturel ou architectural. « Les partenaires institutionnels avec lesquels les entreprises de construction et d’installation collaborent, dans le cadre de leur engagement social, sont désormais définis plus largement. Outre les ASBL sociales ou culturelles, il peut s’agir de tout organisme ayant un engagement sociétal, y compris des entreprises commerciales ou des administrations publiques », explique Jef Lembrechts.
Les affiliés d’Embuild, qui ont un partenariat sociétal avec un organisme de ce type, sont donc éligibles à un award. L’Embuild Foundation récompense annuellement quatre tandems pour leur engagement sociétal.
Pour son édition 2024, vingt projets avaient été déposés, chacun comprenant une entreprise de construction/d’installation et un partenaire sociétal. Le jury de la fondation a sélectionné huit projets nominés sur vingt, parmi lesquels quatre ont été désignés comme lauréats : Renotec (avec Avalympics), Klinkenberg (avec Life in Color), BESIX Unitec (avec De Gemeenschap) et Durabrik (avec Toontjeshuizen).
Lors d’une cérémonie mémorable à Grimbergen, les tandems vainqueurs ont reçu un chèque de 10.000 € ainsi qu’une sculpture originale de l’artiste belge Bob van der Auwera.
Et NIKO DEMEESTER , administrateur délégué d’Embuild, fier du succès de l’édition 2024, a déjà annoncé la couleur. « En 2025, l’Embuild Foundation soutiendra encore l’impact sociétal des entreprises de construction et d’installation. Raison pour laquelle je vous encourage à participer et à inscrire vos projets. Vous avez jusque septembre 2025, mais les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes. »
Une nouvelle artiste travaille déjà à concevoir les sculptures qui seront décernées, souffle Francis Carnoy…
VOTRE ENGAGEMENT
SOCIAL
EST PAYANT
Vous entreprenez ou soutenez un projet sociétal ? Les Embuild Foundation Awards récompensent l’engagement sociétal des entreprises de construction qui collaborent avec des partenaires externes actifs dans un domaine sociétal.
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« Votre secteur est capital dans l’objectif de 80% de taux d’emploi à l’horizon 2030»
Le 17 mars dernier, notre CEO Niko Demeester et la directrice générale d’Embuild Christine Lhoste ont rencontré Eléonore Simonet, la nouvelle ministre fédérale des Classes moyennes, des Indépendants et des PME. Embuild Magazine a profité de l’occasion pour interroger la plus jeune ministre de l’Histoire du gouvernement fédéral sur les préoccupations du secteur qui ressortent de ses compétences.
Madame la Ministre, commençons par une question générale, quelle est votre vision du monde de la construction ?
Il est composé essentiellement d’indépendants et de PME. Et quand on sait que la Belgique compte 1,167 million de PME, soit 99,4 % des employeurs privés, c’est un secteur que j’entends bien soutenir. Le gouvernement veut atteindre 80 % de taux d’emploi à l’horizon 2030. On n’y arrivera pas sans les PME et sans la construction. Nous attendons donc beaucoup de ce secteur, même si je suis consciente qu’il souffre d’une pénurie récurrente de main-d’œuvre.
Avant d’aborder les trois points importants de la rencontre du jour, évoquons un accord de gouvernement qui soutient les indépendants.
« Je vais demander une étude sur la faisabilité de calculer les cotisations mensuellement et non plus trimestriellement. »
Vous soulignez d’emblée un point qui inquiète particulièrement nos membres. Avez-vous déjà des pistes pour contrer cette pénurie ?
L’accord de gouvernement prévoit des flexi-jobs dans tous les secteurs, et donc aussi la construction. Les étudiants peuvent désormais travailler jusqu’à 650 heures et ce dès l’âge de 15 ans. Cela répond à une demande. Il y a également la limitation dans le temps des allocations de chômage, la différence de 500 € entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas et un focus sur la remise à l’emploi des malades de longue durée. Je ne dis pas que c’est la solution à tous vos problèmes, mais toutes ces mesures sont en faveur de votre secteur. L’objectif de ce gouvernement est clairement de valoriser le travail. Il veut créer 500.000 emplois. Vous êtes un partenaire majeur dans l’atteinte de ces objectifs.
C’est positif ! Je suis moi-même indépendante et avocate de profession et soutenir les gens qui se lèvent tôt pour travailler, c’est mon dada. Il faut renforcer le climat entrepreneurial et je veux encore améliorer leur statut social. Je vais demander une étude sur la faisabilité de calculer les cotisations mensuellement et non plus trimestriellement. Je veux aussi qu’on arrête de trop sanctionner, via des majorations élevées, ceux qui paient leurs cotisations sociales en retard. Un indépendant qui paie ses cotisations une fois en retard n’est pas forcément un fraudeur. L’attention à la santé mentale est aussi capitale, car un entrepreneur qui va mal, c’est une entreprise qui va mal.
Trois priorités majeures ont été abordées lors de votre entretien avec les dirigeants d’Embuild. La première concerne une meilleure accessibilité des PME aux marchés publics avec toute une série de recommandations de la part de notre fédération professionnelle.
J’ai bien pris connaissance de vos attentes dans le cadre de l’actualisation de la charte d’accès de décembre 2023 : améliorer la qualité des cahiers des charges, privilégier le meilleur rapport qualité-prix, écarter les offres qui s’éloignent de la moyenne, introduire une liste de clauses abusives interdites, la division des marchés en lots… Il ressort de l’accord de gouvernement une volonté d’ouvrir les portes de ces marchés aux PME et de simplifier la législation dans la mesure du possible. Le principe
du « only-once » qu’Embuild préconise va dans le sens de la simplification administrative. J’ai d’ailleurs l’intention de demander à chaque ministre fédéral de proposer un plan concernant cette simplification.
La deuxième concerne la lutte contre la fraude sociale, un thème où vous êtes cocompétente. Nous demandons notamment que le ConstruBadge soit une obligation dans la loi sur le bien-être, la suppression du check-out car les modalités du checkin ne fonctionnent pas et une meilleure cartographie des travailleurs indépendants détachés, l’INASTI étant incapable à l’heure actuelle de nous donner ces chiffres.
Pour le ConstruBadge, je vais me concerter à ce sujet avec mon prédécesseur David Clarinval qui s’occupe de l’Emploi dans ce gouvernement. J’entends le discours du secteur sur le check-in et out. Il faudra en rediscuter avec les partenaires sociaux et voir quelles modalités mettre en place à ce sujet. Concernant les travailleurs détachés, il faudrait sensibiliser l’Union européenne à la question d’instaurer une sorte de Banque Carrefour européenne des Entreprises.
Enfin, la troisième priorité abordée est la protection des consommateurs avec notamment une révision de la Loi Breyne, que nous ne voulons pas étendre aux projets casco et de rénovation, et une optimisation de l’interdiction professionnelle. Il est prévu de moderniser la Loi Breyne, en concertation avec le secteur qui, je l’entends, demande un cadre juridique clair et praticable qui protège les consommateurs, sans créer de charges administratives inutiles pour les entreprises de construction. Vous me dites que les contrôles sur le terrain sont difficiles et que l’Inspection économique ne peut pas contrôler ou ne le fait pas assez. C’est une problématique qui relève de la compétence de mon collègue Rob Beenders, en charge de la Protection des consommateurs.
Quant à l’optimisation de l’interdiction professionnelle, spécifiquement liée à des faillites frauduleuses ou à de la mauvaise gestion, elle ne figure pas dans l’accord de gouvernement. Cette question, qui relève de la compétence de ma collègue en charge de la Justice, devra à mon sens être examinée avec une
extrême nuance. En effet, lors des réformes du droit de la faillite précédentes, il était apparu que les faillites frauduleuses représentaient une très petite minorité des faillites, en tous les cas moins de 10 %. Et la légitime poursuite des faillis frauduleux ne devait pas porter atteinte disproportionnée au droit à la seconde chance de ceux qui ont trébuché en toute bonne foi. Ceci sachant surtout que les faillis qui recommencent une activité indépendante ont statistiquement beaucoup moins de chance de retomber en faillite que ceux qui lancent leur première entreprise, ce qui peut être bon pour notre économie en général et singulièrement pour sa résilience. Les personnes de bonne foi apprennent de leurs erreurs et ne les réitèrent jamais volontairement.
Merci pour toutes ces explications, Madame la Ministre. Un dernier mot pour conclure ? J’ai bien pris note de vos demandes. Et au niveau des compétences transversales que vous avez évoquées, j’irai toquer chez mes collègues concernés. Je le répète, je suis à 100 % favorable aux entreprises et aux indépendants et je suis ravie de prendre des responsabilités pour les défendre. Je me réjouis de les rencontrer sur le terrain. L’accord de gouvernement est assez bien ficelé les concernant, et il faut désormais mettre la partition en musique. Votre secteur est capital dans l’objectif de 80 % de taux d’emploi à l’horizon 2030.
« Concernant les travailleurs détachés, il faudrait sensibiliser l’Union européenne à la question d’instaurer une sorte de Banque Carrefour européenne des Entreprises. »
Notre CEO, Niko Demeester, et la directrice générale d’Embuild, Christine Lhoste, ont rencontré la ministre Eleonore Simonet (au centre de la photo).
Cette visite, organisée conjointement par la FIEC (Fédération européenne de l’industrie de la construction) et la FETBB (Fédération syndicale européenne du bâtiment et du bois), a mis en lumière les enjeux sociaux et économiques d’un des plus grands projets d’infrastructure en Europe.
Axe stratégique
En effet, la liaison Oosterweel constitue le plus vaste chantier de travaux publics jamais entrepris en Flandre. Son objectif ? Compléter le périphérique d’Anvers afin de fluidifier la circulation sur le ring et de délester les routes secondaires des embouteillages chroniques. Chaque jour, plus de 300.000 véhicules empruntent cet axe stratégique, véritable carrefour entre la Belgique et les Pays-Bas.
Surnommé le "chantier du siècle", le projet mobilise une main-d’œuvre internationale regroupant 88 nationalités. À ce jour, plus de 3,5 millions d’heures de travail ont déjà été prestées. Outre son ampleur, ce projet se distingue également par son exemplarité en
Roxana Mînzatu, vice-présidente de la Commission européenne, a visité le chantier de l’Oosterweel
Le 14 mars dernier, Roxana Mînzatu, vice-présidente de la Commission européenne en charge de l’Emploi, des Droits sociaux et de l’Éducation, s’est rendue sur le chantier de l’Oosterweel, à Anvers. Lors de cette visite, Embuild a notamment souligné l’importance de mettre en place une carte d'identité sociale européenne. « La lutte contre le dumping social constitue l’une de mes priorités. En tant que Roumaine, ce sujet me tient particulièrement à cœur », a-t-elle déclaré.
matière de santé et de sécurité : une formation spécifique est obligatoire pour chaque travailleur, et un système d’alerte est en place pour signaler tout risque potentiel.
Meilleure traçabilité des travailleurs détachés
Lors de cette visite, Embuild a rappelé
l’importance de mettre en place une carte d'identité sociale européenne avec un identifiant unique. Un tel outil permettrait : une identification rapide et fiable des travailleurs détachés, grâce à des données sécurisées ; des contrôles simplifiés et harmonisés à travers l’UE et une transparence accrue sur les conditions de travail et de rémunération.
Une délégation d’Embuild était présente. De g. à dr. Jan Vochten (directeur Concertation Sociale), Christophe Maes (président), Bob Van Poppel (président Embuild Antwerpen), Niko Demeester (CEO) et Marie-Lorraine Bareth (European Affairs Advisor).
« Je m’engage en faveur de la numérisation, de normes équitables, d’une mobilité du travail juste et du renforcement de l’Autorité européenne du travail. »
Embuild a également insisté sur la nécessité de réduire la durée de validité du formulaire A1, afin de mieux refléter la réalité du secteur. Mais surtout, il est crucial que les entrepreneurs puissent facilement vérifier l’authenticité de ces documents. Toutefois, sans un renforcement de la coopération administrative entre États membres, ces efforts resteront insuffisants. C’est pourquoi Embuild appelle à la création d’une Banque-carrefour européenne de la sécurité sociale, garantissant un échange de données automatisé et sécurisé entre les administrations nationales.
Priorité partagée
En réponse aux préoccupations exprimées par notre fédération professionnelle et les partenaires sociaux européens, ROXANA MÎNZATU a affirmé que la lutte contre le dumping social constitue l’une de ses priorités. « En tant que Roumaine, ce sujet me tient particulièrement à cœur », a-t-elle déclaré. Elle a souligné le rôle fondamental du secteur de la construction dans l’avenir du marché du travail européen. « Je m’engage
LA BELGIQUE DOIT JOUER UN RÔLE EXEMPLAIRE SUR LA SCÈNE EUROPÉENNE
14.000. C’est le nombre d’inspections réalisées en Belgique l’année dernière, selon BART STALPAERT, directeur général du Service d’information et de recherche sociale (SIOD). Pour qui, il est important que la Belgique joue un rôle exemplaire sur la scène européenne à ce sujet. « Le chantier de l’Oosterweel joue un rôle de pionnier en matière de respect de la législation sociale », déclarait le maître d’ouvrage Lantis, lors de la visite de Roxana Mînzatu. Qui déclarait combien ce chantier était inspirant du point de vue de la responsabilité sociale des entreprises. En effet, Lantis a intégré plusieurs clauses dans les contrats avec les entrepreneurs pour garantir des conditions de travail justes et correctes. La chaîne de soustraitance est limitée à trois niveaux et tous les entrepreneurs ont élaboré un plan de prévention contre la fraude sociale.
en faveur de la numérisation, de normes équitables, d’une mobilité du travail juste et du renforcement de l’Autorité européenne du travail. Ce n’est pas une tâche aisée, car l’Europe doit jongler entre des chantiers d’envergure et de plus petits projets. »
Qu’il s’agisse de grands ouvrages ou de chantiers plus petits, la Vice-Présidente entend mettre un terme aux pratiques déloyales. « C’est particulièrement important dans la construction. Un bon emploi dans ce secteur peut être une porte de sortie de la pauvreté. C’est pourquoi la mobilité équitable du travail est ma priorité absolue. »
Excellente collaboration
Cette visite illustre l’intérêt porté au secteur de la construction par la Commissaire en charge de l’Emploi et des Droits sociaux. Elle présage d’une excellente collaboration dans les années à venir alors que le ‘Pilier des droits sociaux’, la santé et la sécurité au travail, mais également la mobilité des travailleurs, figurent au cœur des priorités de la Commission européenne jusqu’en 2029.
Obligation d’enregistrement des associés actifs et des aidants indépendants
Depuis l’année dernière, les entreprises et les indépendants effectuant des travaux immobiliers doivent enregistrer leurs associés actifs et leurs aidants dans la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE). Étant donné que les services d’inspection vérifient si cette obligation a été respectée, nous vous rappelons cette obligation d’enregistrement. Surtout parce que les administrateursmandataires, qui étaient déjà enregistrés dans la BCE, doivent aussi s’enregistrer en tant qu’associés actifs s’ils sont également actionnaires de l’entreprise.
L’obligation d’enregistrement s’inscrit dans la lutte contre la fraude sociale. Plus précisément, elle vise à lutter contre l’abus du statut d’associé actif ou d’aidant lors de l’exécution de prestations de travail. Dans une phase ultérieure, une obligation de retenue sera également liée à cela, si une entreprise emploie des indépendants ayant des dettes sociales, mais cela ne sera opérationnel qu’au plus tôt en 2026.
L’obligation d’enregistrement s’applique aux entreprises effectuant des travaux immobiliers. Il s’agit donc principalement d’entreprises issus des secteurs de la construction et du nettoyage, mais aussi d’entreprises d’autres secteurs qui réalisent des travaux immobiliers, tels que le secteur électrotech-
nique, qui sont également soumises à cette obligation.
Sociétés : inscription supplémentaire pour les mandataires !
Les sociétés effectuant des travaux immobiliers sont obligées de mettre en règle l’inscription auprès de la BCE pour chaque associé actif, c’est-à-dire toute personne détenant au moins une action dans une société, qui exerce une activité réelle au sein de cette société en Belgique, sans être enregistrée sous le régime des salariés au moment où cette activité est exercée. Les associés actifs non rémunérés doivent également être inscrits.
Seules les personnes physiques peuvent être enregistrées en tant qu’associés actifs. Les personnes morales qui sont actionnaires ne peuvent donc pas être inscrites en tant qu’associés actifs. Les représentants permanents de personnes morales ne seront généralement pas actionnaires personnels des entreprises dans lesquelles ils agissent en tant que représentants permanents et ne doivent donc pas être enregistrés. Cependant, il est possible qu’ils doivent être enregistrés en tant qu’associés actifs au sein de leur propre société.
Important : l’obligation s’applique également aux personnes qui cumulent les rôles d’administrateur/mandataire et d’associé actif au sein de la même société. Bien qu’elles soient déjà inscrites dans la BCE en tant que dé-
tentrice de fonction, elles doivent néanmoins s’enregistrer séparément an tant qu’associés actifs. Les services compétents sont conscients de la charge administrative supplémentaire et souhaitent, à l’avenir, permettre une inscription unique pour les deux fonctions. En attendant, l’inscription supplémentaire en tant qu’associé actif doit être effectuée.
Aidants indépendants
Les indépendants effectuant des travaux immobiliers sont tenus de mettre en règle l’inscription auprès de la BCE pour chaque aidant, c’est-à-dire toute personne qui aide ou remplace un indépendant dans l’exercice de ses fonctions en Belgique, sans être liée à lui par un contrat de travail.
Il existe une exception pour les personnes suivantes, qui ne sont pas soumises à l’obligation d’inscription : les aidants non mariés de moins de 20 ans, les aidants qui ne travaillent pas régulièrement et moins de 90 jours par an, et les étudiants ayant droit aux allocations familiales.
16.000 entreprises de construction
Impossible de passer à côté !
Timing
L’inscription auprès de la BCE doit être effectuée avant le début des activités en tant qu’associé actif au sein de la société ou en tant qu’assistant d’un indépendant. En cas d’arrêt de l’activité, les informations inscrites auprès de la BCE doivent être mises à jour dans les quinze jours suivant la date de fin de cette activité.
Pour les associés actifs et les aidants existants, une période transitoire jusqu’au 31 décembre 2024 était prévue pour mettre l’inscription en règle. Si vous n’avez pas encore effectué les inscriptions, nous vous conseillons de le faire dès que possible. Des contrôles ont déjà eu lieu, mais pour l’instant, ceux-ci sont encore de nature consultative (pas de sanctions). Cependant, il n’est pas exclu que des amendes soient bientôt imposées. En cas de non-respect de l’obligation d’inscription ou d’une inscription erronée, la société ou l’indépendant risque une amende administrative de 500 à 4.000 € par infraction constatée !
Embuild soutient 16.000 PME et grandes entreprises de tout le pays, actifs dans toutes les activités et techniques du secteur de la construction.
Partenaire de confiance, elle s’engage avec ses membres pour un entrepreneuriat responsable.
Construire ensemble, grandir ensemble.
INFO : Pour en savoir plus sur cet enregistrement, contactez votre association Embuild locale.
L’ambition politique au cœur de la troisième table ronde nationale Life Be FREE
Lors de ce colloque, trois orateurs représentant chacun un niveau de pouvoir, ont présenté et expliqué les actions entreprises pour réussir cette indispensable transition énergétique à leur niveau respectif.
Kurt Vandenberghe
L’événement s’est tenu à la Bibliothèque Royale à Bruxelles.
C’est tout d’abord Kurt Vandenberghe, directeur général de la DG CLIMA à la Commission européenne, qui a pris la parole pour faire le point au niveau européen. Il a expliqué qu’il était impératif de maintenir le cap pour atteindre les objectifs du Green Deal, à l’horizon 2050. C’est non seulement à l’agenda économique car l’UE a dépensé plus de 400 milliards € dans les énergies fossiles ces dernières années, mais aussi à l’agenda écologique quand on sait que l’Europe se réchauffe deux fois plus vite qu’ailleurs dans le monde, soit 3 % au lieu de 1,5 %.
L’UE a déjà diminué ses émissions de CO2 de 40 % par rapport 1999 et triplé sa production d’énergies renouvelables par rapport à 2019. Mais elle doit encore faire plus. « Et comme l’a dit Mario Draghi dans son rapport, ça passera par des investissements et de l’innovation. Car l’Europe a trop attendu et a trop peu investi dans son industrie et les nouvelles technologies. La transition est beaucoup trop lente, notamment par rapport à l’économie chinoise », a indiqué Kurt Vandenberghe. Le directeur de la DG Clima a ensuite mis en avant quatre points essentiels à l’agenda. Un, en avril, une première évaluation sera réalisée par rapport aux objectifs de réduction de 55 % des GES à l’horizon 2030. Si nécessaire, la législation sera simplifiée. Deux, la Commission va investir avec l’aide du secteur privé et va bientôt proposer un plan dans ce sens pour réduire de 90 % les émissions de GES à l’horizon 2040. Trois, il est essentiel de mener une politique industrielle de décarbonation et d’électrification. Et quatre, il faudra sortir des frontières du Vieux Continent et collaborer avec les autres régions du monde pour atteindre la neutralité climatique. « Cette transition doit être vue comme offrant des opportunités économiques et d’innovation. Le secteur de la construction peut notamment offrir des solutions qui passent par la circularité. En un an, il a déjà réduit ses GES de 5,6 %. »
D’ici la fin de l’année, l’UE va aussi se pencher sur un plan de rénovation, un passeport pour les bâtiments et des projets de rénovation par quartier. « Au niveau du financement, il existe beaucoup de moyens et de modèles pour rendre cela possible. 110 milliards sont à
Les trois orateurs de la troisième table ronde nationale Life
Be FREE (de g. à dr.) : Jan Schaerlaekens, Sébastien Pradella et Kurt Vandenberghe.
disposition. Il est urgent d’investir ! », a souligné Kurt Vandenberghe.
Sébastien Pradella
C’est ensuite Sébastien Pradella, le directeur du Centre d’Etudes en Habitat Durable en Wallonie, qui a fait l’état des lieux des actions en Région wallonne. « Nous sommes tous convaincus de l’objectif : il faut rénover ! Nous entrons dans la phase de l’implémentation, comment le réaliser ? Cela fait plus de vingt ans qu’on y travaille et il reste du pain sur la planche. La question de la rénovation doit prendre en compte les interactions entre les trois filières du logement : le locatif social, le locatif privé et la propriété occupante », a-t-il indiqué.
Concernant le locatif social, le constat de départ était le suivant : sur environ 100.000 logements sociaux (80 % construits entre 1950 et 1990), environ 75.000 étaient non-rénovés (inférieurs au label B) et 33.000 des passoires énergétiques F ou G, parfois totalement insalubres. « Leur rénovation est en cours depuis 2004 et l’objectif est d’atteindre le label B minimum en 2030. Soyons clairs, on n’y arrivera pas ! Il faudra pourtant aussi tenir compte du Plan Air Climat Energie (PACE) l’horizon 2030 qui est très ambitieux et qui va peut-être se transformer en obligations de rénovation. »
Pour aider à atteindre l’objectif de 2030, un Plan de rénovation (2020-2024) dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie a été
lancé en 2020, avec un montant total d’1,2 milliard €. L’objectif initial était de rénover 25.000 logements sociaux (financement 75 % Région wallonne et 25 % par les sociétés de logement de service public). « Vu la lenteur des procédures administratives et la capacité du secteur économique qui a éprouvé beaucoup de difficultés à trouver des entreprises et de la main-d’œuvre, les objectifs ont été revus à la baisse avec 20.000 logements (financement 60 % RW et 40 % SLSP). 1 % des logements à rénover ont été réceptionnés fin 2023 et le délai de réalisation a été prolongé. Mais on peut tout de même s’attendre au déclassement de certains biens », a expliqué Sébastien Pradella. « Pour accélérer cette rénovation, je souligne l’importance du hors site pour l’enveloppe thermique, les solutions énergétiques et l’amélioration du bâti et confort de vie. »
Au niveau du locatif privé, le directeur du Centre d’Etudes en Habitat Durable a présenté quelques chiffres. « Depuis six ans, nous progressons, mais lentement », a-t-il précisé. On dénombre sur ce marché – 4 % de passoires énergétiques, + 7 % de bonnes performances. Les logements en-dessous d’une PEB B restent largement majoritaires. Qu’ont fait les propriétaires entre 2018 et 2024 ? – 12 % de chauffage mazout, + 7 % de ECS (eau chaude sanitaire) instantané, - 20 % sans double vitrage complet. « Au niveau de l’isolation, il y a peu d’amélioration. Mais le positif est que les locataires wallons sont de plus en plus
« Les instruments classiques (incitants, primes…) ne suffisent
pas et il faut se diriger vers des solutions mixtes avec des instruments qui améliorent les capacités des ménages, des acteurs de la construction, des acteurs financiers…. »
VOS INTÉRÊTS
projet.
« La politique flamande repose sur trois piliers : accompagnement, soutien financier et information. »
conscients de la PEB. » Il a ensuite cité quelques projets de RENOBATEX.ID, un projet qui ambitionne de lever les freins et accélérer les rénovations de copropriétés, notamment LocaRéno à Charleroi et Rue Novation, à Namur.
Enfin, pour la propriété occupante, il a repris trois informations d’une étude de France Stratégie : en 2023, le prix moyen pour passer d’une PEB F à C est de 310 €/m² et F à B 510 €/m² ; 1/3 des investissements verts des ménages pour la transition (transports et logement) seraient rentables et seulement 5 % des rénovations privées sont rentables. La rénovation doit donc être vue à l’échelle sociétale et il faut accompagner les propriétaires, notamment avec les SIAR (Services Intégrés d’Accompagnement à la Rénovation) et la possibilité d’effectuer des trains de rénovation (exemple de Reno+ à Braine-l’Alleud).
Sébastien Pradella a conclu par ces mots. « Il y a une prise de conscience que la rénovation énergétique est bien plus complexe qu’imaginé, surtout dans les régions avec un héritage bâti important. Les instruments classiques (incitants, primes…) ne suffisent pas et il faut se diriger vers des solutions mixtes avec des instruments qui améliorent les capacités des ménages, des acteurs de la construction, des acteurs financiers… »
Jan Schaerlaekens
En troisième et dernier orateur, Jan Schaerlaekens, le chef de cabinet adjoint de la ministre flamande du Climat et de l’Énergie Melissa Depraetere, a expliqué la politique énergétique en Flandre. Celle-ci rejoint l’ambition européenne de rendre tous les logements neutres en énergie d’ici 2050. « La politique flamande repose sur trois piliers :
accompagnement, soutien financier et information. Cette approche doit veiller à ce que le plus de propriétaires possibles passent à l’étape de la rénovation », a-t-il indiqué.
« Mijn VerbouwBegeleiding » constitue ici un élément clé. « Ce programme offre un avis gratuit et indépendant sur les investissements appropriés, une aide dans la demande de primes et de prêts, ainsi qu’un soutien pour trouver des entrepreneurs. Un accompagnement spécifique aux propriétaires d’appartements, un groupe-cible souvent oublié, est disponible pour l’établissement d’un master plan de rénovation des parties communes », a expliqué Jan Scaerlaekens.
Avec « Mijn VerbouwPremie » et la « EPCLabelpremie », les rénovations sont soutenues financièrement. Ces primes indépendantes des revenus visent à rendre accessibles les rénovations à un large public. En outre, citons aussi « Mijn VerbouwLening », un prêt avantageux jusqu’à 60 000 €, également disponible pour les associations de copropriétaires.
« La politique met également l’accent sur la rénovation collective, dans les copropriétés et les quartiers. L’objectif est d’analyser les possibilités et les actions et installations communes. Les Maisons de l’Énergie jouent un rôle central pour informer les citoyens sur les différents aspects de la rénovation », a poursuivi le chef de cabinet adjoint de la ministre flamande du Climat et de l’Énergie
Melissa Depraetere
Outre les initiatives publiques, il a aussi souligné l’importance du secteur privé. Les crédits hypothécaires et les prêts commerciaux sont essentiels pour financer les rénovations. De plus, une obligation de rénovation est introduite : les nouveaux propriétaires doivent obtenir un label énergétique D dans les six ans qui suivent l’achat de leur logement.
« Avec cet ensemble de mesures étendu, la Flandre démontre son ambition de rendre durables ses logements et respecter les objectifs climatiques européens. En offrant un soutien à la fois pratique et financier, le gouvernement espère impliquer tous les propriétaires dans cette importante transition », a conclu Jan Schaerlaekens.
La quatrième table ronde nationale Life Be FREE aura lieu lors du dernier trimestre de l’année 2025. Le sujet doit encore être déterminé et nous vous tiendrons bien évidemment au courant via nos différents canaux.
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Les obligations de rénovation énergétique
Pour que notre bâti atteigne l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, imposer des obligations de rénovation énergétique est une mesure très intéressante. Qu’en est-il à ce sujet dans les trois régions de notre pays ? C’est à cette question que répond le dossier de ce mois. Vous le lirez, la situation est différente d’une région à l’autre. En Flandre, cette obligation est en vigueur depuis le 1er janvier 2023. À Bruxelles, un planning a été coconstruit avec le secteur, dont Embuild.Brussels, et la première étape est 2030. En Région wallonne, rien n’est encore fixé à ce sujet et Embuild Wallonie vient d’envoyer une proposition à la ministre de l’Energie, Cécile Neven.
La Région flamande, pionnière de l’obligation de rénovation
Le précédent gouvernement flamand, sous la présidence de Jan Jambon, avait introduit une obligation de rénovation. Les nouveaux propriétaires de logements énergivores doivent donc, après leur achat (ou lors de leur entrée en possession), effectuer une large rénovation énergétique afin d’obtenir au minium un certificat de performance énergétique D. Mais où en sommes-nous avec cette obligation ?
Avec cette obligation de rénovation, le gouvernement flamand voulait éviter que les logements énergivores, nouvellement achetés, ne restent encore longtemps dans cet état. En liant cette obligation au moment de l’achat, il voulait dès lors s’assurer que les acheteurs prenaient la rénovation en compte dans leur budget et effectuent les travaux de rénovation énergétique nécessaires.
En vigueur depuis 2023
Entre-temps, l'obligation de rénovation est d’application en Flandre depuis le 1er janvier 2023. Depuis, si vous devenez propriétaire d’un logement avec un certificat énergétique E ou F, vous devez rénover votre habitation et obtenir un label D, ou mieux, dans les cinq ans. Il faut prouver à l’aide d’un nouveau certificat énergétique que la rénovation a atteint les objectifs nécessaires.
Dans ce cadre, le précédent gouvernement avait également approuvé un renforcement de l’obligation de rénovation à plus long terme. Concrètement, à partir de 2028, il faudra disposer au moins d’un label C, à partir de 2035 d’un label B, et à partir de 2040 d’un label A. À l’époque, Embuild Vlaanderen avait largement plaidé pour l’introduction de cette obligation de rénovation, mais aussi pour un renforcement à long terme. Elle espérait surtout que de nombreux ménages anticiperaient les futures restrictions, tout comme ils avaient anticipé les restrictions de niveau
E pour les nouveaux logements au cours de la décennie précédente.
Récentes modifications
Le nouveau gouvernement flamand, mené par Matthias Diependaele, a confirmé le principe de l’obligation de rénovation lors de l’acquisition d'un logement dans son accord de coalition, mais pas son renforcement à plus long terme. Par conséquent, seule l’obligation de rénovation jusqu’au label D est pour le moment d’application. En outre, l’accord de coalition du nouveau gouvernement flamand stipule que le délai pour l'obligation de rénovation passe de cinq à six ans.
Pour le moment, ces deux changements ne sont pas repris dans la réglementation. Mais le VEKA (Agence flamande pour l’Energie et le Climat) confirme que l'objectif reste de ne plus inclure ce trajet d'obligation de rénovation dans la législation et de prolonger effectivement le délai de rénovation à six ans, conformément aux dispositions du nouvel accord de coalition. Dans le même temps, le but reste que tous les logements en Flandre obtiennent un label A d’ici 2050.
« L'obligation de rénovation est d’application en Flandre depuis le 1er janvier 2023. »
Évolution des prix
BART VAN OPSTAL , porte-parole du site notaire.be, a noté pour l’année 2024. « En Flandre, le prix des logements disposant d'un label A a augmenté durant l’année écoulée. Le prix médian a augmenté de 350.000 euros à 388.000 euros. Au contraire, le prix d'un logement disposant d’un label F a baissé de 246.000 euros en 2023, à 242.750 euros en 2024. » La différence de prix de vente entre les maisons économes en énergie et les maisons énergivores ne cesse donc de s'accroître.
Un faible certificat de performance énergétique rend les logements énergivores nettement moins attractifs. L’obligation de rénovation a encore accentué cette tendance. Les ménages, qui achètent un logement E ou F en Flandre, connaissent bien l'obligation de rénovation, et les frais qui en résulteront. Ils sont donc moins enclins à payer un prix élevé lors de leur achat.
Indiquer les frais de rénovation en plus du prix d’achat
Mais ils ne savent pas vraiment combien il leur faudra payer pour la rénovation. Selon une enquête récente commandée par Embuild Vlaanderen auprès de mille Flamands, la grande majorité d’entre eux veulent connaître le véritable prix qu'ils devront débourser lors de l’achat d’un logement à rénover, soit le prix d’achat plus les frais de rénovation. En marge de son Congrès sur l’Énergie du 27 mars, Embuild Vlaanderen a proposé de systématiquement indiquer le budget de rénovation en plus du prix d’achat d’un logement énergivore, notamment pour les logements qui devront être rénovés en vue d’obtenir un label D.
Cette mesure ne coûte rien aux pouvoirs publics, mais pourrait bien changer la donne pour les candidats-acheteurs. Ainsi, ils sauront immédiatement combien ils devront investir dans leur habitation en plus du prix d’achat. « Aujourd’hui, si vous recherchez un logement, vous ne pouvez pas vraiment savoir combien vous devrez investir pour le rénover et obtenir un label D, ou mieux. Raison pour laquelle il nous semble une bonne idée de rendre directement visibles les frais de rénovation, en plus du prix du logement », explique CAROLINE DEITEREN , la directrice générale d’Embuild Vlaanderen. « Actuellement, vous trouvez bien sûr des indications de prix
dans l’EPC, le label énergétique, mais elles ont besoin d’une large mise à jour. »
Selon les derniers calculs de la fédération de la construction, la rénovation d'un logement énergivore s’élève à entre 40.000 et 60.000 euros pour parvenir à un label D, selon si une rénovation complète de la toiture est nécessaire ou pas. Le prix véritable (achat + rénovation obligatoire) d’un logement énergivore modal avec un label F s’élève finalement (avec une rénovation totale de la toiture) à plus de 300.000 euros.
Cinq mesures pour franchir le pas
Mais l'ajout obligatoire des coûts estimés de rénovation n'est qu'une des cinq mesures avec lesquelles Embuild espère réaliser un bond énergétique en Flandre. Il est également important d'aider les Flamands à élaborer un plan de rénovation et à trouver les bons entrepreneurs. Tant les Maisons de l’Énergie que les experts des secteurs privés peuvent offrir un accompagnement approprié concernant la rénovation.
En outre, Embuild Vlaanderen plaide pour un shift, dans lequel l’électricité serait plus abordable, et permettrait donc de rentabiliser plus rapidement l’investissement dans une pompe à chaleur. Caroline Deiteren explique. « Actuellement, les gens préparent souvent leur maison pour une pompe à chaleur, mais finissent par installer une chaudière à gaz, car elle est financièrement plus intéressante. Cela doit changer. »
Attention particulière pour les rénovations collectives
En outre, le gouvernement flamand doit stimuler les projets de rénovation à grande échelle. Le regroupement de travaux de rénovation similaires dans un même quartier permet au client de bénéficier d'un avantage tarifaire et à l'entrepreneur de gagner en efficacité. De plus, des outils comme « MijnVerbouwPremie » et « MijnVerbouwLening », qui sont principalement destinés à la rénovation des maisons, devraient également convenir aux immeubles d'appartements (en copropriété).
Caroline Deiteren a conclu le Congrès sur l’Énergie du 27 mars, en lançant un appel aux autorités. « Facilitez les rénovations ! Vous ferez augmenter les labels et baisser les factures d’énergie. »
Un planning coconstruit avec le secteur qui satisfait pleinement Embuild.Brussels
À Bruxelles, les obligations de rénovation sont connues sur le long terme. Elles s’inscrivent dans le cadre de RENOLUTION, la stratégie de rénovation du bâti bruxellois, et ont été approuvées lors de l’adoption de l’ordonnance CoBrACE (Code Bruxellois de l’Air, du Climat et de la maîtrise de l’Energie), en 2024.
« Ces obligations ont été coconstruites avec le secteur dans une vision sur le long terme », indique Laurent Schiltz, le secrétaire général d’Embuild.Brussels.
L’agenda de la rénovation énergétique dans la Région de Bruxelles-Capitale est connu. Il a été établi en étroite collaboration avec nos collègues d’Embuild.Brussels. « L’un des ateliers de RENOLUTION auquel nous participons est la réglementation. Nous avons donc pu donner notre input et nous avons en grande partie été écoutés. Le secteur se réjouit de cette vision à long terme, qui apporte une stabilité pour l’avenir. Elle lui permet de se préparer progressivement, tant sur le plan qualitatif que quantitatif », indique LAURENT SCHILTZ.
Planning
« Ces obligations ont été fixées étape par étape, dans une logique de bottom-up avec les retours des acteurs de terrain, ce qui nous plaît beaucoup. »
Quel est ce planning ? Voici les principales échéances. En 2030, un certificat PEB sera obligatoire pour tous les bâtiments. Ensuite, dans un premier temps, en 2033, tous les logements devront avoir atteint une PEB E, soit 275 kWh/ m²/an. Tous les logements avec un label F ou G seront donc interdits à la vente ou à la location. Dans un deuxième temps, en 2044-2045, l’objectif sera relevé à 150 kWh/m²/an (PEB D). « Ces obligations ont été fixées étape par étape, dans une logique de bottom-up avec les retours des acteurs de terrain, ce qui nous plaît beaucoup. L’objectif phare de RENOLUTION est d’atteindre au minimum le PEB C+ pour le parc de logements privés en 2050, soit 100 kWh/m²/an. Les pouvoirs publics veulent montrer l’exemple. Ce même objectif doit donc être atteint dix ans plus tôt, en 2040, pour les logements publics. En ce qui concerne le tertiaire, c’est une obligation de neutralité énergétique en 2040 pour le public (écoles, salles
de sport…) et 2050 pour le privé (entreprises) qui est visée », souligne Laurent Schiltz. En cas de non-respect de ces échéances, des sanctions financières conséquentes sont prévues. « Mais vu le timing proposé, anticiper tous ces travaux pour éviter des sanctions est tout à fait possible. L’ordonnance CoBrACE a été décidée en 2024, avec des premières obligations à l’horizon 2033, ce qui laisse donc du temps aux particuliers et au secteur de se préparer tant en qualité qu’en quantité. Car pour atteindre les objectifs à l’horizon 2050, il faudra tripler le rythme de rénovation actuel. »
Bâti bruxellois
Quelques chiffres permettent de comprendre l’état actuel du bâti bruxellois et le travail qu'il reste à accomplir. Il est composé de 195.000 bâtiments (600.000 logements) construits majoritairement avant les années 60. 85 % sont des bâtiments résidentiels dont 24 % d’immeubles à appartements et 62 % de maisons mitoyennes. Il y a une tendance à « l’appartementisation ». « En 2016, 82 % des logements avaient une PEB D ou plus mauvaise. En 2022, ce chiffre est passé à 78 %, soit une amélioration de 4 %. Il y a donc environ 80 % du parc résidentiel qui a une PEB D et qui devra faire l’objet d’une rénovation à l’horizon 2050 », précise Laurent Schiltz.
RENOLUTION
Pour atteindre ces objectifs et réaliser tous ces travaux, la dynamique RENOLUTION est un outil précieux. Pour rappel, il s’agit d’un partenariat public-privé, initié en 2021, qui regroupe
plus de 150 entités issues des secteurs public, privé et associatif, toutes engagées dans la stratégie de rénovation circulaire et durable du bâti bruxellois. « Embuild.Brussels est pleinement impliquée dans cette alliance, qui a une vision sur le long terme. Nous ne réfléchissons pas uniquement à la politique énergétique, mais toutes les répercussions qui en découlent sur l’emploi, l’urbanisme, la circularité…Il faut de la stabilité et de la cohérence dans cet énorme chantier de la rénovation énergétique », souligne le secrétaire général.
Rassurez-vous, les entreprises ne sont pas seules face à ces obligations de rénovation. « L’alliance a plusieurs groupes de travail (GT). Celui sur la réglementation nous a permis de travailler sur un échéancier. Nous participons aussi à celui sur l’accompagnement de l’offre pour savoir comment préparer tous ces professionnels à faire face à ces défis. Ces obligations de rénovation doivent être vues comme des opportunités pour les entreprises et c’est notre rôle de les préparer », explique Laurent Schiltz. « Le projet Build Circular que nous avons lancé conjointement, en 2020, avec Construcity. Brussels, en collaboration avec Buildwise, fait partie de toute cette dynamique et est un outil très intéressant qui propose des accompagnements et des formations à la circularité. En quatre ans de fonctionnement, plus de 700 entreprises se sont engagées dans cette vision circulaire, capitale pour aider à rénover le bâti bruxellois de manière durable. On retrouve ici la vision à long terme et la cohérence entre rénovation énergétique et circularité. »
Incitants financiers
Les incitants financiers publics sont aussi capitaux pour répondre à ces futures obligations. Or, comme vous le savez, les primes à la rénovation sont mises sur pause depuis le 1er janvier 2025 dans la Région de Bruxelles-Capi-
tale. « Àl’heureactuelle,iln’yatoujourspasde gouvernement bruxellois (ndlr : interview réalisée fin mars), mais nous rencontrons tous les partis pour faire des propositions de relance de ces primes sur le long terme. Nous travaillons à une complémentarité entre les différents outils financiers, pas seulement les primes. Il faut aussi maximiser l’effet de levier, c’est-àdire la quantité de travaux par 1 € d’argent public investi dans ces outils financiers. Par ailleurs, à Bruxelles, 60 % des propriétaires sont non-occupants, il y a donc 60 % de locataires. Nous réfléchissons donc aussi à ce concept de « loyer chaud », qui doit permettre à un propriétaire d’avoir un retour direct sur un investissement dans la rénovation énergétique, tout en gardant un avantage pour le locataire.
30.000
à 35.000 travailleurs
Selon RENOLUTION, pour atteindre les objectifs de 2050, 90 milliards d’euros d’investissements seront nécessaires : 47 pour le résidentiel, 26 pour le tertiaire et 16 pour le secteur public. « Outre tous ces besoins en matière d’investissements, pouvoir répondre à la demande sera aussi capital. La dynamique de RENOLUTION a déjà contribué à faire passer la capacité du secteur de 30.000 à 35.000 travailleurs sur ces quatre dernières années. Mais nos entreprises souffrent aussi d’une pénurie de main-d’œuvre. Il faut continuer à recruter et former ! Il faut aussi lisser la demande dans le temps pour que l’offre puisse suivre », poursuit Laurent Schiltz. Qui conclut en ces termes. « Je demande au futur gouvernement de ne surtout pas arrêter RENOLUTION. Ce serait mettre par terre un travail de plusieurs années. Gardons cette stabilité et cette cohérence pour que nos professionnels puissent travailler sereinement dans cette optique long terme des premières échéances d’obligation de rénovation énergétique. »
« L’ordonnance CoBrACE a été décidée en 2024, avec des premières obligations à l’horizon 2033, ce qui laisse donc du temps aux particuliers et au secteur de se préparer tant en qualité qu’en quantité. »
« Si on n’impose pas d’obligations, on va avoir une envolée des prix sans améliorer la PEB »
En Belgique, la Région wallonne est la seule à ne pas encore avoir imposé d’obligations de rénovation énergétique. Embuild Wallonie en réclame pourtant depuis des années. Nos collègues wallons viennent d’ailleurs d’envoyer une proposition à ce sujet, avec trois pistes de réflexion et un échéancier, au cabinet de la ministre wallonne de l’Energie, Cécile Neven.
«Sionn’imposepasd’obligations, on va avoir une envolée des prix sans améliorer la performance énergétique des bâtiments. » C’est le constat de départ tiré par HUGUES KEMPENEERS , le directeur général d’Embuild Wallonie. Qui pointe deux raisons essentielles pour mettre en place rapidement ces obligations. « La première est de répondre aux objectifs de l’Union européenne, à savoir atteindre un label PEB A pour tous les bâtiments à l’horizon 2050. Pour y arriver, je rappelle qu’il faut rénover 20 logements par heure. La seconde est l’importance de mettre une pression afin que le prix des passoires énergétiques F ou G diminue. Je m’explique. Si vous achetez un bien 200.000 €, mais que vous savez que dans les cinq ans, vous devez investir 30.000 € pour rénover la toiture, alors il faut que le prix de départ de ce bien retombe à, par exemple, 180.000 € », explique Hugues Kempeneers.
Vendeur ou acheteur ?
Une question se pose : sur qui faire peser ces obligations de rénovation, le vendeur ou l’acheteur ? Embuild Wallonie a analysé trois pistes de réflexion à ce sujet, lors d’un transfert immobilier, avec les avantages et les inconvénients à chaque fois.
Pour le vendeur, à la vente, ces obligations garantissent que son bien respecte un label énergétique. Les avantages sont notamment :
une PEB améliorée, une simplification pour l’acheteur, un contrôle centralisé et simplifié, une reprise d’encours ou un financement innovant possible et une optimalisation des coûts pour le vendeur. D’un autre côté, il y a les inconvénients : entre autres, le ralentissement des transactions immobilières, le risque de travaux de moindre qualité, l’absence de choix pour l’acheteur, l’absence d’obligations pour d’autres critères (sécurité, salubrité, électricité/gaz…) et le risque pour les banques en cas de mauvaise exécution.
Pour l’acheteur, après l’achat, il sera obligé de réaliser des travaux pour un atteindre un certain label. Les avantages sont, entre autres : l’accélération des rénovations, la réduction des besoins en fonds publics, des investissements réfléchis et durables, un effet multiplicateur sur d’autres travaux, un financement combiné, les bénéfices de la diminution de consommation d’énergie pour l’acheteur. Pour les inconvénients, Embuild Wallonie a pointé la nécessité d’un contrôle strict, le risque de décourager l’acheteur avec d’éventuels problèmes de financement et la moindre attractivité pour les biens ayant un bon PEB.
Modulation des droits d’enregistrement
Une autre piste souvent évoquée par Hugues Kempeneers est la modulation des droits d’enregistrement. « Ce qui signifie que la performance énergétique du bien doit in-
« À partir du 1er janvier 2028, lors d’un transfert de propriété (vente, donation ou héritage), tout logement résidentiel devra atteindre dans les 5 ans un label PEB D au minimum. »
fluencer le taux des droits d’enregistrement. Par exemple, 21 % pour un PEB G, 18 % pour un PEB F…Une telle mesure permettrait d’aligner le prix du bien et la PEB », souligne le directeur général d’Embuild Wallonie. « Nous avions déjà proposé cette mesure, mais malheureusement, elle n’a pas été retenue dans la DPR. »
Echéancier
Outre ces pistes de réflexion, Embuild Wallonie a aussi envoyé une proposition d’échéancier afin d’instaurer les premières obligations de rénovation en Région wallonne. À partir du 1er janvier 2028, lors d’un transfert de propriété (vente, donation ou héritage), tout logement résidentiel devra atteindre dans les 5 ans un label PEB D au minimum. À partir du 1er janvier 2035, un label PEB C au minimum. À partir du 1er janvier 2040, un label PEB B au minimum et à partir du 1er janvier 2045, un label PEB A. Notre fédération wallonne propose également que les logements en copropriétés devront voir leurs toitures isolées au plus tard pour le 31 décembre
2032. « Pour mettre en place ce calendrier, il est important que les autorités compétentes aient une approche concertée et continue avec le secteur et qu’il soit en phase avec la réforme des aides financières. Il faut prioriser les rénovations des passoires énergétiques et réaliser une analyse approfondie des implications environnementales et sociales et des mesures complémentaires à envisager », explique Hugues Kempeneers.
Autre point important : l’accompagnement des ménages. « Il faut leur proposer une assistance technique et personnalisée. Les obligations doivent être tenables et accompagnées d’un mécanisme de financement, surtout quand on sait que 25 % des ménages wallons propriétaires vivent avec moins de 2.000 €/mois. Ces ménages-là vont avoir besoin de primes et aides fiscales pour les aider à rénover. Enfin, il faut faire passer le message suivant. Rénover son bien, c’est un investissement car en passant d’une PEB G à une PEB A, un logement augmente sa valeur de 72.000 € », conclut le directeur général d’Embuild Wallonie.
« Forcer la rénovation énergétique peut enrichir notre région et ses citoyens »
L’entreprise wallonne Reno.energy est spécialisée dans la gestion de l’énergie dans les logements (isolation, châssis & vitrages, chauffage & climatisation, toitures & façades, photovoltaïque, mobilité électrique, batteries, humidité et ventilation). CLÉMENT HANNEQUART, l’administrateur de la société, a donc un avis bien aiguisé sur cette obligation de rénovation pas encore concrétisée en Wallonie. « Une obligation est souvent perçue comme infantilisante, mais derrière cette potentielle «mauvaise nouvelle», elle oriente les actions de bon sens et est plutôt un conseil avisé qu’un frein à l’achat. Elle augmente le pouvoir d’achat et le patrimoine des acheteurs. Je pense qu’elle doit être mise sur l’acheteur car elle le force à être plus éveillé au surcoût caché potentiel d’une maison», indique-t-il.
« Beaucoup pensent encore que rénover énergétiquement, c’est dépenser alors que c’est un investissement
rentable, sur le court terme et le long terme, et qui augmente le confort thermique et acoustique. Cette obligation de rénovation peut être une manière de conscientiser le citoyen et de lui ouvrir les yeux sur cette rentabilité. Selon moi, le meilleur outil dans cette transition énergétique en Wallonie est le prêt 0% de la SWCS. Avec ce système, il y a plus de 2/3 des travaux qui ont un impact positif dès la première année, dépendant de la complexité de l’ouvrage et du degré de finition souhaité. Il faudrait étendre ce prêt à taux zéro de 60.000€ actuels à 100.000€ pour répondre au besoin d’amélioration des passoires énergétiques. »
Clément Hannequart schématise un exemple avec cet investissement de 100.000 €. « Si vous achetez une maison à 320.000 € et que vous ne faites aucun investissement, elle n’aura peut-être pas beaucoup augmenté sa valeur dans 25 ans. Or, si vous inves-
« Un gros travail à faire pour inciter les particuliers à entamer des travaux de rénovation »
JÉRÔME WEEMAELS est gérant de l’entreprise bruxelloise de construction Soweco, spécialisée dans la rénovation de logements existants. Notre affilié est pleinement engagé dans le projet Build Circular et suit donc avec attention ce calendrier d’obligations de rénovation, à Bruxelles. « Je trouve qu’imposer une PEB pour tous les bâtiments à partir de 2030, c’est tard. Cela devrait être imposé cinq ans plus tôt. Concernant l’échéance de 2033 et l’obligation d’une PEB E pour tous les logements, je n’ai pas trop de remarques à faire. Disons que ça laisse du temps au secteur de la construction et aux particuliers de se préparer », indique-t-il.
Mais dans son travail au quotidien, il remarque justement que les citoyens ne sont pas spécialement au courant de toutes ces futures obligations. « La plupart de mes clients ne connaissent pas ces échéances. Ils rénovent leur bien car il est en très mauvais état avec une très mauvaise PEB et constatent que ça leur coûte énormément d’argent. Les propriétaires avec une PEB moyenne préfèrent attendre et reporter. Je pense donc qu’il y a un gros travail à faire pour inciter les particuliers à entamer des travaux de rénovation, surtout vu le coût élevé. Nous, entrepreneurs, sommes accompagnés dans des projets comme Build Circular, mais les citoyens, pas assez. Et nous ne
tissez directement 100.000€, dans 25 ans avec une inflation de 2% par an, elle vaudra 160.000 € de plus, elle aura augmenté sa valeur et vous aurez fait des économies pour 80.000€. Faites les comptes! Si vous devenez propriétaire des briques, devenez-le aussi de l’énergie de la maison. En d’autres termes, sans investissement, non seulement nos bâtiments perdent de la valeur, mais notre pouvoir d’achat s’érode face à des factures énergétiques toujours plus lourdes. »
Et de conclure. « La rénovation énergétique est une stratégie win-winwin. Elle valorise les immeubles, réduit les dépenses d'énergie et améliore le confort des habitants. Forcer la rénovation énergétique peut enrichir notre région et ses citoyens sur le long terme. »
savons pas faire grand-chose à ce sujet», souligne-t-il.
Jérôme Weemaels parle donc d’incitation à rénover. « À ce sujet, je trouve l’idée du «loyer chaud» très intéressante. Aussi bien le propriétaire que le locataire sont gagnants. C’est du win-win et j’espère qu’Embuild.Brussels parviendra à la faire passer auprès du prochain gouvernement bruxellois. De même que la relance rapide des primes qui a freiné de nombreux ménages à se lancer dans un projet de rénovation.»
Selon JEROEN JACQUEMAIN , administrateur de Janco, une entreprise de Schoten spécialisée dans les travaux de rénovation, les clients se montrent plutôt attentistes quand il s’agit de rénover leur logement. Il attribue cette hésitation principalement aux forts changements en matière de politiques. « L’obligation de rénovation devait au départ être lancée dans les cinq ans. Mais le nouveau gouvernement flamand vient de décaler ce délai à six ans. Quid de cette obligation dans quelques années?
En outre, le nouveau gouvernement prévoit encore de modifier grandement les primes énergétiques», indique-t-il.
« À cause d’un manque de vision à long terme, les clients prennent de moins en moins en compte les politiques. En matière d’énergie, ils se limitent au strict minimum. Le motif principal pour une rénovation est, encore et toujours,
«À cause d’un manque de vision à long terme, les clients prennent de moins en moins en compte les politiques»
l’augmentation de leur confort et la modernisation de leur logement, entre autres avec l’installation d’une nouvelle cuisine ou d’une nouvelle salle de bain», explique Jeroen Jacquemain
« Les incertitudes politiques et celles du marché nous affectent également d'un point de vue purement énergétique Comment évolueront les prix de l’électricité et la contribution de l’État sur ces prix dans les prochaines années? Nos clients sont prudents et, pour leur rénovation, ils préfèrent encore une installation au gaz plutôt qu’une pompe à chaleur.»
En cas d'une rénovation avec un permis d’urbanisme, il explique que ce sont surtout les obligations en matière d’isolation et de ventilation qui jouent un rôle. « Mais même dans ce cas, la
POUR TOUS VOS BESOINS EN MATÉRIAUX DE PARACHÈVEMENT
réglementation peut mettre des bâtons dans les roues. Par exemple, un de mes clients a dû choisir une isolation intérieure car l'extérieur de sa maison était protégé», souligne-t-il. « En outre, d'autres obligations s'appliquent aux travaux nécessitant un permis, y compris la collecte des eaux de pluie. Il faut alors ajouter une citerne, un toit vert ou une installation d'infiltration. Cela fait augmenter les coûts pour mes clients. Ici, j'oserais même parler d'une surréglementation qui manque sa cible. En effet, certains clients choisissent alors de ne pas faire exécuter les travaux soumis à un permis et de ne faire que les travaux obligatoires. Notre entreprise a pu croître sur le marché de la rénovation pendant des années, mais elle se dirige actuellement vers une stabilisation des commandes, dans le meilleur des cas.»
Le nouveau CoPat et la DPR au cœur de l’actualité du patrimoine wallon
Embuild Wallonie, l’UWA (Union Wallonne des Architectes) et la Maison de l’urbanisme de l’arrondissement de Philippeville se sont associées pour organiser, à Fosses-la-Ville le 18 février dernier, un colloque pour relancer le dossier patrimoine avec la nouvelle ministre compétente Valérie Lescrenier. Cette rencontre a permis de se pencher sur les deux faits majeurs qui font l’actualité du patrimoine wallon : l’entrée en vigueur du nouveau « Code du Patrimoine », qualifié d’outil stratégique, et le chapitre « patrimoine » de la DPR.
«Avec 4.200 biens classés et plus de 50.000 biens repris à l’inventaire du patrimoine immobilier culturel, le patrimoine est un levier stratégique pour la revalorisation et l’attractivité économique, territoriale et touristique de la Wallonie », a lancé en guise d’accueil FRANCIS CARNOY, conseiller général d’Embuild. « Avec 8.300 travailleurs salariés répartis sur 350 entreprises de construction agréées D23 et/ou D24 en Wallonie, la restauration du patrimoine constitue un important gisement d’emplois. Elle est le segment de la construction qui génère le plus d’emplois directs par million d’euros investis, auxquels s’ajoutent les emplois indirects en amont et en aval, notamment les bureaux d’études et les fournisseurs », a précisé le conseiller d’Embuild.
« Deux faits majeurs font aujourd’hui l’actualité du patrimoine wallon », a poursuivi
GAËTAN DOQUIRE , directeur de l’UWA : « Primo l’entrée en vigueur récente du nouveau CoPat, le Code wallon du Patrimoine, qui apporte beaucoup d’espoirs aux acteurs du secteur, et secundo le volet patrimoine de la Déclaration de Politique régionale du nouveau
Gouvernement wallon, prévoyant nombre d’actions concrètes intéressant le secteur. »
Valérie Lescrenier
La ministre Valérie Lescrenier a ensuite présenté et commenté les nombreux enga-
gements du Gouvernement wallon dans sa Déclaration de Politique régionale (DPR) 2024 en matière de patrimoine (voir encadré). Malgré un contexte de rigueur budgétaire, elle a manifesté une forte volonté de dialogue et de collaboration avec les parties prenantes (architectes, entrepreneurs, propriétaires, pouvoirs locaux), notamment pour faciliter les financements alternatifs et les partenariats public-privé pour la reconversion des édifices sous-utilisés et d’autres biens patrimoniaux à forts enjeux, dans un contexte de pression immobilière.
Concernant l’Agence wallonne du patrimoine (AWaP), la ministre a annoncé que « sa structure et son fonctionnement seront évalués pour améliorer son efficience, son organisation et son orientation usagers, notamment via un travail important de simplification, de mise en cohérence et de numérisation. »
Valérie Lescrenier a également expliqué que, conformément à la Déclaration de Politique régionale (DPR), une évaluation du nouveau Code du patrimoine (CoPat) sera menée dans les prochaines années pour, au besoin, l’ajuster afin qu’il rencontre encore mieux ses objectifs. La formation est aussi une priorité à ses yeux, tant au niveau des architectes (vis-à-vis par exemple des spécificités techniques et énergétiques du patrimoine) qu’au niveau des travailleurs de la construction, tout en espérant voir à l’avenir davantage de… travailleuses, pour contribuer à résorber
« La structure et le fonctionnement de l’AWaP seront évalués pour améliorer son efficience, son organisation et son orientation usagers. »
VALÉRIE
LESCRENIER
↑ Sophie Denoël, administratrice générale de l’AWaP, a exposé en détail le nouveau CoPat.
↑↗
Le débat a réuni (de dr. À g.) Colette Golinvaux (Embuild Wallonie), ErnestTom Loumaye (président wallon de l’ARDHJB/ Association Royale des Demeures Historiques et Jardins de Belgique) et Marcel Barattucci (UWA).
les pénuries d’hommes et de femmes sur les chantiers.
Sophie Denoël
Sophie Denoël, administratrice générale de l’AWaP, a par après exposé en détail le nouveau CoPat, qui marque l’autonomisation de la gestion du patrimoine via des régimes spécifiques d’autorisations, de recours et de sanctions, distincts de l’urbanisme et du CoDT (Code de Développement Territorial). « Si les dispositions transitoires entre l’ancien et le nouveau Code compliquent temporairement la donne, le nouveau code permettra en principe de simplifier, stimuler et accélérer la commande de travaux de propriétaires privés, grâce à plusieurs nouvelles modalités », a-telle fièrement annoncé.
Parmi ces nouvelles modalités, retenons : des procédures simplifiées et accélérées (dérogations en vertu de l’article 38) pour de petits travaux aux biens classés ou assimilés ne nécessitant pas de permis d’urbanisme ; la fixation de délais maximum pour accélérer la procédure de classement ou la libération de subsides ; la simplification des demandes de subventions et enfin l’allègement de la procédure de mise en concurrence (hors procédure marchés publics) pour les propriétaires privés bénéficiant de subventions, en-dessous d’un certain montant.
Sophie Denoël a conclu en confirmant l’entrée de l’AWaP dans l’ère du numérique et en lançant, à son tour, un appel au dialogue pour concrétiser et poursuivre la simplification et l’accélération des procédures. Appel reçu 5 sur 5 par le secteur, comme le montrera le débat…
Débat
Le débat qui a suivi a réuni autour de la table Colette Golinvaux (Embuild Wallonie), Marcel Barattucci (UWA) et Ernest-Tom Loumaye (Vice-président pour la Wallonie de l’ARDHJB/Association Royale des Demeures Historiques et Jardins de Belgique). Colette Golinvaux s’est d’abord réjouie de voir la DPR et le nouveau CoPat aller dans la bonne direction. Mais elle a néanmoins averti. « Le secteur espère voir davantage l’AWaP sur le terrain comme facilitateur, car les imprévus restent nombreux en patrimoine et les délais s’enlisent. »
Elle a aussi insisté sur la nécessaire simplification administrative pour l’accès des PME aux marchés publics et a émis une série de recommandations pour promouvoir l’accessibilité et la qualité des marchés publics, parmi lesquelles : améliorer la qualité des cahiers des charges (éventuellement via le CCTB) par l’intégration de vraies clauses techniques patrimoine complètes
et actualisées ; mieux proportionner les exigences de références de bonne exécution ; mieux encadrer la pratique des pièces d’épreuve ; autoriser de déposer offre pour plusieurs lots, y compris pour le lot de coordination de chantier ; prévoir (outre le prix) des critères d’attribution qualitatifs valorisant le savoir-faire des entreprises spécialisées locales ; une formation permanente (voire un agrément) des auteurs de projet publics et privés ; une vérification des prix anormalement bas pour éviter l’attribution de marchés en dumping et/ou la mise en place de chaînes de sous-traitance limitant les possibilités de contrôle.
Marcel Barattucci et Ernest-Tom Loumaye ont complété ce plaidoyer par un appel à une « chronologie idéale », dans le chef de l’AWaP, pour que toutes les étapes administratives, y compris les délais de rigueur (dates butoirs) prévus dans le nouveau CoPat, soient strictement respectés. Marcel Barattucci a confirmé l’importance d’alléger les clauses administratives et d’actualiser les clauses techniques, notamment pour diffuser les innovations techniques (énergétiques et autres) compatibles avec les spécificités du patrimoine.
Après avoir rappelé l’importance des retombées économiques du patrimoine sur plusieurs autres secteurs (construction, artisanat, tourisme, Horeca…), Ernest-Tom Loumaye a surtout plaidé pour que la Wallonie s’inspire d’un dispositif qui fonctionne bien aux Pays-Bas et en Flandre. « Le ‘Monumentenwacht’ aide les propriétaires et gestionnaires dans l’analyse précise des besoins d’entretien préventif et de restauration des biens, il faut un instrument comparable en Wallonie . » Il a aussi plaidé pour étendre l’exonération des droits de succession et de donation aux dépendances non-classées et biens repris à l’inventaire pastillé, pour autant que le cessionnaire réinvestisse son économie d’impôt dans la rénovation du bien dans les dix ans. Il a enfin soutenu l’idée d’Embuild d’inclure les travaux privés à la réflexion sur l’amélioration des clauses techniques.
Les débatteurs se sont également accordés sur l’importance des enjeux de la formation, à renforcer tant en entreprise qu’en centre de formation, et sur la nécessité de sensibiliser et d’attirer les jeunes
QUELQUES EXTRAITS DU CHAPITRE « PATRIMOINE» DE LA DÉCLARATION DE POLITIQUE RÉGIONALE 2024 DU GOUVERNEMENT WALLON
La Wallonie dispose d’un patrimoine riche et varié, témoignage vivant de son histoire et de sa culture. Le patrimoine est un héritage qui transcende les générations et contribue au sentiment d’appartenance de la population. Il participe également au rayonnement de la Wallonie et à son attractivité notamment sur les plans éducatif, culturel et économique dont le secteur de la construction et du tourisme. Sa conservation, sa transmission à tous et sa valorisation sont des enjeux qui ne peuvent se concevoir de façon isolée. Pour traverser le temps, il doit s’inscrire dans son époque et prendre en compte les notions de développement durable, changements climatiques, pression immobilière, métiers en pénurie, accessibilité (…). Le Gouvernement veillera à :
● Valoriser les biens patrimoniaux, notamment ceux appartenant à la Région, ainsi que les savoir-faire.
● Poursuivre la dynamique de recensement thématique et son implémentation dans les outils de protection et de médiation de l’AWaP (petit patrimoine populaire, patrimoines industriels et 20ème siècle...)
● Réévaluer le corpus des biens protégés et, en fonction des résultats, adapter les mesures de protection.
● Soutenir l’entretien, la restauration et la réhabilitation de biens classés.
● Renforcer les collaborations avec les Pouvoirs locaux (formation, référents patrimoine…).
● Accompagner et faciliter (balises patrimoniales) la reconversion de biens patrimoniaux à forts enjeux (friches industrielles, édifices de culte…).
● Faciliter le financement alternatif et les dispositifs fiscaux favorisant l’entretien du patrimoine.
● (…)
● Poursuivre et optimiser les collaborations avec le monde associatif.
● Développer et promouvoir des solutions techniques et technologiques innovantes adaptées au patrimoine.
Le Gouvernement développera l’emploi dans les filières liées au patrimoine.
À cet effet, il amplifiera les synergies via des alliances stratégiques entre les secteurs de la construction, de la formation, de la culture et du tourisme.
« Le secteur
espère voir davantage l’AWaP sur le terrain comme facilitateur, car les imprévus restent nombreux en patrimoine et les délais s’enlisent. »
COLETTE GOLINVAUX
en pratiquant l’orientation positive vers les métiers concernés, à l’image de la campagne « Je construis mon avenir » orchestrée par le fonds sectoriel Constructiv.
En conclusion, les trois débatteurs ont déclaré être prêts aux côtés du Gouvernement wallon pour la mise en œuvre du volet patrimoine de la DPR et pour contribuer à l’optimisation de l’AWaP et du nouveau CoPaT. Les alliances stratégiques annoncées dans la DPR pourraient offrir, selon Embuild Wallonie, un cadre idéal pour ce dialogue, à l’instar de l’Alliance patrimoine-emploi d’il y a une dizaine d’années, qui rassemblait déjà AWaP, Embuild, UWA, UPSI, ARDHJB, Prométhéa…
Les Thiry, une famille de véritables Ardennais passionnée de construction
Dans notre belle province du Luxembourg, l’histoire de la famille Thiry est celle d’une passionnée de construction. En effet, le papa Francis, et les deux frères François et Félicien (les « 3 F »), sont actifs au sein de l’entreprise familiale Thiry Toitures depuis des années. Au fil du temps, avec l’apport des deux frères, l’entreprise s’est diversifiée et spécialisée dans la couverture, le terrassement, les aménagements extérieurs et la menuiserie/ossature bois. Et Félicien a récemment racheté l’entreprise Pierre Dion & Fils, nouvellement nommée Thiry-F.
Pour parler de cette belle success story familiale, nous avons rendez-vous au domicile des Thiry, situé à Opont (Paliseul), un très joli petit village niché en plein cœur des forêts ardennaises. Ici, pas de doutes, il fait bon vivre. Mais nous ne sommes pas là pour flâner ou pour le tourisme. Le sujet du jour, c’est la construction. Un virus qui a touché toute cette famille de « vrais Ardennais », comme ils le répéteront souvent lors de notre rencontre.
1er avril 1988
Tout a commencé en 1988, lorsque FRANCIS (63 ans), surnommé « Douly », a lancé l’entreprise Thiry Toitures à Smuid (Libin), où se trouve toujours le siège social. « Je me souviens encore de la date, le 1er avril. Et ce n’était pas un poisson », précise-t-il. Loin de là même, car ce 1er avril 1988 marquait le début d’une longue aventure pour les Thiry. Au début, l’entreprise est donc active dans les charpentes, les couvertures (ardoises ou autres), la zinguerie, l’isolation des toitures, les fenêtres de toit et les cheminées. Le papa a deux objectifs : travailler qualitativement et efficacement et transformer une toiture en œuvre d’art. Ses clients sont principalement situés dans la province qui a « une ardeur d’avance », mais il a aussi des chantiers à
Liège, Bruxelles et même…à la Côte d’Azur. « Je me suis notamment occupé de la clinique de Bastogne, du château de Beersel, en périphérie bruxelloise, et d’un autre château à Saint-Tropez », indique fièrement Douly.
François, le machiniste
Très vite, le deuxième fils FRANÇOIS (33 ans), l’aîné, nous rejoint. Lui, c’est le machiniste de la famille. Depuis tout petit, les engins de chantier le passionnent. « Après avoir été à l’école mécanique de Saint-Hubert, j’ai rejoint l’entreprise en 2008 à l’âge de 19 ans. Avec mon père, nous voulions développer une section spécialisée dans les terrassements, les aménagements extérieurs, les égouttages…Nous exerçons aussi dans la sous-traitance de manutentions », explique François, également exploitant de la carrière de kaolin, à Transinne. « C’est important de préciser que nous sommes aussi actifs dans le terrassement, car le nom de l’entreprise n’y fait pas référence », insiste Douly. Les toitures, le terrassement…La société familiale étoffe petit à petit ses activités. Et ce n’est pas tout avec l’arrivée de FÉLICIEN (27 ans), qui a rejoint la structure familiale en 2014 avec l’objectif d’encore diversifier l’offre de Thiry Toitures. Dès son plus jeune âge, il arpentait les toitures ardennaises avec son
« Notre passion a démarré dès le plus jeune âge. Nous sommes des fous de travail, nous vivons pour ça. »
papa. Baigné dans le métier, sa vocation était aussi toute tracée. « J’avais 17 ans et j’étais en 5e CEFA quand j’ai arrêté l’apprentissage pour travailler avec mon père et apprendre le métier dans l’entreprise. Un an après, à 18 ans, j’ai rejoint l’ITN de Namur pour suivre une formation d’ouvrier qualifié. J’ai ensuite encore réalisé une année supplémentaire pour me spécialiser dans la construction bois et la menuiserie », indique Félicien. « En 2018, mes formations étaient terminées et grâce à cela, notre entreprise est aussi spécialisée dans la construction/rénovation en bois, les travaux de bardage ou encore les terrasses », poursuit le cadet des frères Thiry.
Thiry-F
À l’heure actuelle, notre membre Thiry
Toitures est donc une PME d’une dizaine de personnes qui propose une large gamme de services à ses clients. « Notre passion a démarré dès le plus jeune âge. Nous sommes des fous de travail, nous vivons pour ça », insiste Félicien. Qui a récemment décidé de se lancer un nouveau défi en reprenant l’entreprise de construction Pierre Dion & Fils, mi-2024, devenue Thiry-F à l’heure où vous lirez ces lignes et dont le siège social se situe désormais devant le domicile familial à Opont. « Je connaissais bien le gérant qui voulait mettre fin à ses activités. J’ai eu l’opportunité de reprendre cette société et je n’ai pas hésité une seule seconde. Je suis ambitieux et je veux conti-
nuer à développer mes compétences. Chez Thiry-F, entreprise générale de construction, nous proposons du clé sur porte. »
Les « 3 F » sont gérants de Thiry Toitures et Félicien gère donc en plus sa société nouvellement dénommée Thiry-F. Une journée ne comptant que 24 heures, une question se pose : comment le cadet gère-t-il son temps ? C’est alors que la maman intervient. « Vous savez, ils ne prennent jamais de vacances et travaillent tout le temps. Même le week-end, ils sont occupés à gérer leur entreprise avec passion. Trois jours de vacances, c’est toujours du travail ! » Venant de la bouche d’une maman, tout est dit.
Compliqué de changer
Quel regard porte la famille Thiry sur l’actuel secteur de la construction ? « La pénurie de personnel qualifié est un fait. C’est difficile de trouver du personnel ! Mais de notre côté, nous n’avons pas à nous plaindre. La numérisation du secteur ? C’est très difficile pour nous. Nous sommes des anciens Belges, des sangliers ardennais comme on dit ici. On a toujours fait comme ça et c’est compliqué de changer. Nous ne prenons pas le temps, même si je sais qu’il existe des outils intéressants », explique Félicien. Après avoir présenté certains services d’Embuild à ce sujet, il nous a confirmé son intention de prendre des renseignements pour renforcer l’efficacité de « ses » entreprises. Parole d’Ardennais !
La famille Thiry : (de g. à dr. sur la photo) le papa Francis et les deux frères François et Félicien.
Au volant, soyez toujours vigilants avec vos angles morts !
En Région de Bruxelles-Capitale, la problématique des angles morts est un enjeu majeur de sécurité routière. En effet, de nombreux accidents sont liés à ce danger de la route encore trop méconnu, voire sous-estimé, mais pourtant bien réel. Afin de sensibiliser ses membres à cette thématique, Embuild.Brussels collabore avec Bruxelles Mobilité à ce sujet et va mener une campagne de sensibilisation auprès de ses membres.
Commençons par quelques statistiques intéressantes à savoir. En Région de Bruxelles-Capitale, on déplore 380 accidents/ an liés à des poids lourds (25 %) ou à des camionnettes (75 %), des véhicules particulièrement concernés par la thématique de cet article. Depuis 2019, sept cyclistes sont décédés en Région bruxelloise, dont cinq d’entre eux dans une collision de type angle mort. Et en 2024, trois décès (deux piétons et un cycliste) sur les huit au total sont également liés à un accident de ce type, avec un conducteur de camion impliqué. « C’est presque la moitié, le pourcentage est donc énorme et c’est un point d’attention important pour Bruxelles Mobilité. Vu que ces accidents concernent généralement des conducteurs de camions/camionnettes qui entrent en collision avec des usagers vulnérables (cyclistes, piétons, usagers de trottinette ou deux roues motorisées), sensibiliser le secteur de la construction est important. Nous comptons donc sur une fédération comme Embuild pour faire passer des messages à ses membres, organiser des formations avec des conseillers en prévention, leur proposer des outils, voir comment communiquer et via quel support », explique ISABELLE JANSSENS de Bruxelles Mobilité.
Un angle mort ?
Mais attardons-nous un peu sur ces deux mots : angle mort. Il s’agit des zones que vous ne pouvez pas, ou très difficilement, voir lorsque vous conduisez. Dans l’imaginaire collectif, on pense directement aux côtés d’un véhicule non visibles via les rétroviseurs. Oui, mais ce
n’est pas tout à fait complet. « Prenons le cas d’un camion par exemple. On observe quatre zones principales d’angle mort : le flanc droit et gauche, au-delà de la zone couverte par le rétroviseur, mais aussi l’arrière du véhicule et l’avant juste au droit de la cabine et également plusieurs zones liées aux montants du parebrise. Plus les véhicules sont longs et larges, plus les angles morts sont importants », souligne Isabelle Janssens. « Les scenarii types d’un accident sont un camion qui redémarre et qui n’a pas vu un piéton qui traverse juste devant le véhicule ou un cycliste qui attend à un feu rouge. Ou encore un camionneur qui change de direction et qui heurte un usager vulnérable situé sur une autre bande de circulation. »
Conseils
Pour les conducteurs, Bruxelles Mobilité formule six conseils principaux : bien régler et entretenir ses rétroviseurs, connaître et surveiller les angles morts, adopter une technique de regard efficace, faire preuve de vigilance lors des manœuvres, prendre en compte les usagers vulnérables et adapter sa conduite selon l’environnement. « Je rajouterais aussi l’importance d’intégrer le critère de l’angle mort lors d’un achat de véhicule (rétroviseur ou caméra 360°) et apposer un autocollant attention angles morts bien visible de tous. »
Dans le cas d’un camion, on observe quatre zones principales d’angle mort.
Pour le secteur de la construction, Isabelle Janssens évoque spécifiquement le cas londonien de la certification « FORS », qui pourrait être importé en Belgique. « Il y a quelques années, la ville de Londres avait constaté que beaucoup d’accidents sur son territoire étaient liés à des véhicules de chantier. Elle a donc mis au point cette certification pour les entreprises et conducteurs de camions. Les véhicules devaient être équipés pour lutter contre les angles morts et les conducteurs formés. Suite à cela, la situation s’est bien améliorée. »
Infrastructures
Outre ces conseils, l’administration en charge de la mobilité bruxelloise a aussi mis des choses en place pour lutter contre ce phénomène, notamment au niveau des infrastructures. « Aux feux rouges, il existe de nombreuses zones avancées pour cyclistes qui sont bien visibles. Quand il n’y a pas cette zone, la ligne d’arrêt a été reculée. Il y a aussi les panneaux B22 et B23 qui autorisent les cyclistes à passer, même quand le feu est rouge, pour ne pas rester bloqués près des camions. Enfin, nous avons aménagé des carrefours à la hollandaise, un aménagement spécifique avec des îlots en forme d’amandes pour une meilleure visibilité de chaque usager », indique Isabelle Janssens.
Dans cette thématique, tous les usagers de la route sont concernés. « Il n’y a pas que les conducteurs, tout le monde est impliqué et chaque usager est une partie de la solution. Dans notre plan d’action , nous voulons agir sur les accidents impliquant les conducteurs de camions et de camionnettes, mais aussi sensibiliser les usagers vulnérables comme les piétons et les cyclistes en menant notamment des campagnes de sensibilisation auprès du grand public ou de l’éducation dans les écoles. »
Zéro tué à l’horizon 2030
L’objectif final de la Région de Bruxelles-Capitale est d’atteindre zéro blessé et zéro tué à l’horizon 2030. « En moyenne, on dénombre encore une vingtaine de morts/an liés à un accident de la route. En janvier 2021, nous avons instauré le concept de Ville 30 pour baisser la vitesse. Il porte ses fruits et ça a largement diminué le nombre de tués. En 2023, six personnes ont perdu la vie à Bruxelles. Nous nous sommes donc attaqués à la vitesse, et cette Ville 30 a permis de constater d’autres accidents comme ceux liés aux angles morts. Cette thématique est placée très haute dans nos préoccupations. Et sensibiliser un secteur comme celui de la construction peut contribuer à diminuer le nombre d’accidents dans ce domaine », conclut Isabelle Janssens.
« Cette thématique est placée très haute dans nos préoccupations. Et sensibiliser un secteur comme celui de la construction peut contribuer à diminuer le nombre d’accidents dans ce domaine. »
Rénovation d’un mur plein par l’intérieur.
Rénovation : quand les détails donnent le ton !
Dans un contexte où la pression environnementale ne cesse de croître, la rénovation énergétique des bâtiments est devenue un enjeu majeur. Et celle-ci doit s’envisager jusque dans les détails pour assurer leur performance et leur durabilité. Le Buildwise Magazine thématique 2025/01 aide l’entrepreneur dans cette réflexion : au travers de check-lists et de conseils pratiques, il lui permet d’optimiser ses projets de rénovation, de renforcer la coordination avec les autres corps de métiers et d’accompagner ses clients vers des solutions optimales.
Les bâtiments doivent aujourd’hui atteindre des niveaux de performance énergétique de plus en plus élevés : sous l’impulsion de la directive PEB d’avril 2024, les réglementations régionales visent à tendre vers un parc immobilier – neuf et existant – à énergie quasi nulle d’ici 2050. Il s’agit d’un défi ambitieux pour les entreprises de construction, qui doivent répondre aux besoins du marché. Les chantiers à venir devront donc répondre à des exigences élevées, pour des clients toujours plus attentifs aux détails. Si elles veulent se distinguer dans ce contexte, les entreprises doivent mettre en avant leur savoir-faire. L’une des clés de la réussite réside dans une préparation minutieuse des
Détail de raccord au niveau de la menuiserie.
chantiers, qui passera par :
● l’analyse de l’impact des choix constructifs
● l’organisation précise du phasage des étapes
● le soin apporté à chaque détail.
Penser continuité thermique et au-delà
Lors de travaux de rénovation, on néglige trop souvent l’amélioration des nœuds constructifs sur le plan énergétique. En effet, on se concentre souvent sur l’isolation du plan de la façade, du pignon, de la toiture, voire sur celle du plancher au-dessus des caves, mais sans accorder l’attention nécessaire à la jonc-
tion entre ces différents éléments. Pourtant, des détails soigneusement conçus améliorent le confort, la performance énergétique et la durabilité des ouvrages.
Le Buildwise Magazine 2025/01 passe en revue des détails spécifiques à la rénovation de maisons unifamiliales ou de petits immeubles d’appartements (hauteur du dernier plancher < 10 m). Il parcourt l’enveloppe du bâtiment en s’arrêtant sur la réalisation des pieds de murs et sur les raccords de la façade avec les menuiseries, les planchers et les toitures.
Pour chaque sujet on met en lumière l’importance :
● de prévoir des détails intégrés (dotés d’une isolation continue, étanches à l’eau, étanches à l’air, stables, …)
● d’assurer une bonne coordination des travaux pour éviter les situations délicates issues d’une mauvaise anticipation des raccords.
Ce magazine est un parfait complément aux Notes d’information technique et à la base de données Détails constructifs de Buildwise : saviez-vous que près de 600 fiches détails sont disponibles sur notre site Internet, dont 80 spécifiques à la rénovation ?
Élément incontournable de tout projet de rénovation pour assurer la qualité de l’air intérieur et la gestion du taux d’humidité des logements, la ventilation n’est pas en reste : deux pages font le point sur cette question.
Un guide à consulter, encore et encore
Ce magazine a été conçu comme un recueil de fiches pratiques : il met en avant les points d’attention à avoir à l’esprit dès le démarrage de tout projet. Il liste par ailleurs les aspects incontournables à intégrer dans vos offres de prix. Bien qu’il ne remplace en aucun cas l’avis d’experts spécialisés, il constitue un guide précieux pour la rénovation.
Comment assurer l’étanchéité à l’eau du raccord entre un ETICS et les menuiseries extérieures ?
La bonne exécution du raccord entre un ETICS et les menuiseries extérieures dépend des choix opérés durant la phase de conception, notamment en matière de menuiseries, de seuils et de positionnement de la menuiserie par rapport au mur porteur. Une bonne coordination entre les différents corps de métier impliqués est également essentielle.
Positionnement de la menuiserie
La pose en battée est recommandée, car elle permet de limiter le risque de fissures et d’infiltrations d’eau. Cette solution est soumise aux directives générales ci-après (voir les NIT 257 et 283 ainsi que la figure 1) :
● la battée doit avoir une largeur d’au moins 2 cm, afin que l’on puisse poser la bande d’étanchéité (comprimée)
● la battée doit avoir une profondeur d’au moins 4 cm, afin que l’on puisse placer le profilé d’angle de l’enduit.
Étanchéité du raccord entre la menuiserie et l’ETICS
Le raccord entre la menuiserie posée en battée et l’ETICS peut être rendu étanche à l’eau en insérant :
● d’une part, une bande d’étanchéité comprimée (suffisamment comprimée) entre l’isolation et la menuiserie
● d’autre part, un mastic d’étanchéité de façade (joint souple) entre l’enduit et la menuiserie (combiné éventuellement à la pose d’un profilé d’arrêt).
Le marché regorge par ailleurs de différents types de profilés pouvant remplir la fonction de joint souple. Étant donné que certains de ces profilés sont même pourvus d’une bande d’étanchéité intégrée, l’utilisation de la bande d’étanchéité comprimée n’est même plus nécessaire.
Seuils
Le seuil sous la menuiserie doit présenter une pente et être doté de rehausses latérales
FIG. 1 Raccord entre un ETICS, une menuiserie extérieure et un seuil.
et arrière, afin d’éloigner les eaux pluviales du plan de la façade. Il ne peut cependant pas empêcher le drainage de la menuiserie.
Il incombe au menuisier de rendre le raccord entre le talon du seuil et la menuiserie étanche à l’eau en insérant une bande comprimée ou une bande en caoutchouc entre ces deux éléments ou en laissant le profilé de la menuiserie couvrir suffisamment le talon. Le façadier doit, quant à lui, garantir l’étanchéité à l’eau au droit des rehausses latérales du seuil en insérant une bande d’étanchéité entre les rehausses et l’isolation des retours de baie et en appliquant éventuellement un mastic d’étanchéité de façade entre les rehausses et l’enduit (voir figure 1).
Le façadier doit en outre prévoir une bande d’étanchéité sous le seuil et y appliquer éventuellement un mastic d’étanchéité de façade. Cette solution permet d’éviter la mise
La rénovation énergétique des toitures à versants est cruciale pour réduire les émissions de CO2 et la consommation énergétique des bâtiments. Une isolation adéquate et l'amélioration de l'étanchéité à l'air peuvent diminuer significativement les besoins en chauffage. Le procédé de sarking se révèle particulièrement efficace pour les combles déjà aménagés, en offrant une meilleure isolation sans altérer l'intérieur. Ce système permet également de conserver l'esthétique de la charpente tout en optimisant les performances énergétiques. La nouvelle NIT 294 de Buildwise vous apprendra tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.
Trou du métier.
en oeuvre d’une étanchéité complémentaire sous le seuil, à condition de choisir le modèle approprié. À cet égard, il est recommandé de privilégier :
● les seuils métalliques, car ils offrent une protection verticale à leur jonction avec l’ETICS, ce qui n’est pas le cas des seuils en pierre naturelle ou en béton
● les seuils dotés d’embouts amovibles permettant leur coulissement (déformation thermique) et de coussinets d’étanchéité à l’eau à l’efficacité prouvée (voir NIT 279).
En revanche, une étanchéité complémentaire est indispensable sous le seuil en cas de :
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l’étanchéité à l’eau n’est pas prouvée
● seuils métalliques plus longs (> 3 m) composés de plusieurs éléments reliés l’un à l’autre par des raccords coulissants
● seuils en pierre naturelle ou en béton s’ils se composent de plusieurs éléments. L’étanchéité complémentaire peut être une membrane, un enduit étanche à l’eau ou un système préfabriqué.
Trou du métier
Un problème de plus en plus fréquent est celui des infiltrations d’eau par ce qu’on appelle le trou du métier, qui désigne l’ouverture susceptible de se créer au droit des raccords entre la menuiserie et les rehausses latérales du seuil (voir figure 2). En principe, cette ouverture est obturée par la bande d’étanchéité posée sur la rehausse latérale, à condition qu’elle se prolonge jusqu’au talon ou jusqu’à la menuiserie. Dans tous les cas, il revient au façadier de fermer cette ouverture.
Résumé d’un article paru en p. 6-7 du Buildwise Magazine 2023/6. Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.
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À Bruxelles, le chantier du bâtiment OXY
met
en pratique l’« urban mining »
De la rénovation de l’iconique centre Monnaie au cœur de Bruxelles au bâtiment OXY multifonctionnel, on peut en apprendre beaucoup sur l’« urban mining ». Lors de cette rénovation à grande échelle, deux bureaux d’architectes ont été engagés (Binst Architects et DDS+), avec RotorDC, une coopérative bruxelloise qui organise le réemploi de matériaux de construction, et Cordeel comme entrepreneur principal. Cet article a été écrit dans le cadre du projet d'étude « Circulaire Sloopteams », géré par Embuild Vlaanderen.
Whitewood, le maître d’ouvrage, avait déjà appris d’un précédent projet à Bruxelles qu’une démolition complète ne recevrait jamais de permis d’environnement, en raison de la réglementation de la ville. Cette situation les a poussés à lancer une étude élar-
gie sur les possibilités de réemploi du bâtiment existant. Comme l’explique LAURENT WITHOFS , Project Manager chez Whitewood. « C’est dans l’ADN de Whitewood d’être durable et innovant. Et l’urban mining en fait certainement partie . »
SuReal, un cabinet de conseil spécialisé dans les solutions de développement durable
Le démantèlement du centre Monnaie, en plein cœur de Bruxelles.
pour le secteur de la construction et de l'installation, a été impliqué dès la phase de concours. SuReal a influencé un certain nombre de décisions sur le projet, comme le choix du matériau pour la façade (cuivre avec peu d’empreinte carbone en raison de sa démontabilité), le maintien des structures en béton au maximum, et une extension horizontale en CLT (Cross Laminated Timber).
Étudier encore le potentiel du réemploi
Après la phase de concours, Rotor a encore étudié le potentiel de réemploi de tous les matériaux et éléments du bâtiment. OLIVIA NOËL , Project Manager chez Rotor, explique. « Une des leçons que nous pouvons tirer du projet, c’est qu’il est bien plus efficace d’arrêter de dépenser de l’énergie et du temps dans des éléments qui ne se trouvent pas dans le scope du nouveau projet. Surtout dans le cas des grands projets, l’étude au départ peut être mieux compartimentée selon plusieurs paramètres. »
Les matériaux contenant de l’amiante ou d’autres substances dangereuses n’étaient pas repris dans l’inventaire. Les matériaux à valeur matérielle limitée, mais de grande qualité esthétique ou de grande valeur architecturale, sont eux bien pris en compte. Lors de l’analyse du potentiel de réemploi, Rotor prend également en compte les frais de démontage et un pourcentage de perte.
Objectifs circulaires concrets
L’objectif circulaire concret est de maintenir environ un pourcentage de 89 % du bâtiment existant (pourcentage en poids, fondations comprises). En outre, l’ambition est
d’utiliser des matériaux de construction issus du réemploi à hauteur de 4 à 6 %. De plus, des objectifs en matière de matériaux recyclés et biologiques ont été fixés.
Le travertin du revêtement des murs, les dalles en béton du toit, les granites des colonnes, les portes intérieures et les anciennes installations techniques seront réaffectées au sein du bâtiment. Des matériaux comme les planchers surélevés et les carrelages de terrasse proviennent d’autres projets. Le verre datant des années 1970 a été réutilisé pour collaborer avec AGC, un producteur qui réutilise des matériaux recyclés afin de les retransformer en verre à empreinte carbone moindre. La façade en aluminium n’a pas pu être rénovée car elle ne respecte plus les normes actuelles en matière de sécurité incendie, d’acoustique et d’isolation mais les éléments de la façade ont été réaffectés en tant qu’armatures pour l’éclairage.
Expert en démolition sélective
« De Meuter, l’entrepreneur en démolition, a été impliqué dès le début du projet. C’est un must lorsque vous avez de telles ambitions en matière de récupération et de réemploi », assure JORDY WAUMAN , chef de projet principal chez Cordeel. « Les entrepreneurs en démolition peuvent très bien évaluer le potentiel de réemploi, car ils se situent à la source. »
« La démolition sélective et le démantèlement exigent un grand savoir-faire et beaucoup de temps – et donc un prix plus élevé – qu'une démolition habituelle. Actuellement, il s’agit encore d’un travail d’artisan. Peutêtre pourrons-nous, à l’avenir, trouver des
« L’objectif circulaire concret est de maintenir environ un pourcentage de 89 % du bâtiment existant. »
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Une carte postale du centre Monnaie.
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Le rendu du projet OXY.
LES DÉFIS CIRCULAIRES EN RÉSUMÉ
« Le marché circulaire est encore en plein développement, ce qui signifie qu'il n’est pas toujours possible de trouver à temps les bons matériaux de réemploi. »
méthodes plus rapides et moins onéreuses pour cette étape. En outre, les phases de démantèlement, de gros-œuvre et de parachèvement se passent au même moment. Tout ceci apporte de la complexité à la coordination », assure Jordy Wauman.
La gestion des matériaux constitue un deuxième défi. Dans un tel projet en plein cœur de Bruxelles, il n’y a pas suffisamment d’espace pour stocker sur place la plupart des matériaux destinés au réemploi. Après accord du maître d’ouvrage, Cordeel a stocké les matériaux dans un autre endroit. « Ce n’était pas prévu dans le planning initial, mais cela nous a semblé nécessaire », explique le chef de projet principal chez Cordeel.
Disponible et approprié
La disponibilité des matériaux de réemploi peut également constituer un frein. Le marché circulaire est encore en plein développement, ce qui signifie qu'il n’est pas toujours possible de trouver à temps les bons matériaux de réemploi.
Un autre défi : les matériaux ne sont pas toujours appropriés. « En théorie, beaucoup de matériaux sont éligibles au réemploi, mais en pratique, c’est plus compliqué. En effet, il faut des certificats pour les matériaux qui doivent disposer d’une étanchéité et d’une sécurité incendie adéquate », explique Laurent Withofs. « Souvent, nous n’avons pas cette certification ou elle ne correspond plus à la réglementation en vigueur. »
Le projet OXY a montré que la mise en œuvre de l’urban mining et de la démolition sélective apporte son lot de défis importants. Le réemploi peut ne pas apporter de plus-value à un projet. Il doit être pris en compte dès le début de celui-ci. L’intégration de matériaux réutilisés dans un projet exige, en effet, beaucoup de temps et d'études préparatoires. Il était également essentiel d'impliquer un expert en réemploi et en fabrication de matériaux dès la première conception et un entrepreneur spécialisé dans la démolition dès le début de la mise en œuvre.
Ensuite, les objectifs en matière de circularité doivent être suivis en continu. Dans le projet OXY, les réunions de circularité ont lieu tous les mois avec toutes les parties concernées, et Rotor, en tant que successeur spécialisé.
Souvent, il faut disposer d'un lieu en dehors du chantier, où les matériaux sont stockés temporairement et/ou traités avant d’arriver sur le chantier, ce qui coûte également beaucoup d’argent.
Puisque la disponibilité des matériaux de récupération n’est pas toujours garantie, il faut faire preuve de flexibilité et trouver suffisamment d’alternatives. Dans le projet OXY, la perte d’un lot de planchers surélevés ne nous a malheureusement pas permis d’atteindre les objectifs. Une plateforme numérique avec un système de réservation des matériaux de réemploi pourrait offrir une solution à ce problème.
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Le réemploi de matériaux issus du bâtiment.
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Knauf MP75 et Goldband E : un changement de nom avec un clin d'œil aux racines belges
Depuis des décennies, les enduits de plâtre Knauf MP75 et Goldband sont bien connus dans le secteur de la construction. Dès 2025, ces deux classiques subiront un léger changement de nom. Dorénavant, nous parlerons de MP 75 E et Goldband E.
Un « E » pour la commune d’Engis, près de Liège. Stratégiquement situé le long de la Meuse, le site se situe aussi à courte distance de la carrière de plâtre. De cette manière, les transports sont limités, et l’empreinte CO 2 s’en voit réduite. En outre, la production de plâtre à Engis est efficace sur le plan énergétique, avec une température de traitement relativement basse, et sans gaspillage d’eau.
Le changement de nom insiste surtout sur le caractère local, un des piliers de la stratégie durable de
bord de Meuse, Knauf utilise parfaitement les voies navigables pour la distribution locale. En outre, les plâtres ont également un emballage durable. Knauf passe progressivement à des emballages composés à 90 % de papier, ce qui rend les sacs entièrement recyclables dans la chaîne du papier.
Ce qui ne change pas, c’est le produit lui-même. La formule de MP 75 E et de Goldband E garde sa bonne formule, avec la même stabilité lors du traitement, et les prestations qui sont à la base de son succès.
INFO : www.knauf.be
THOMAS & PIRON, MARQUE DE L’ANNÉE 2025
L’entreprise Thomas & Piron a été élue Marque de l’Année 2025. Pour notre membre, il s’agit d’un prix prestigieux décerné par les consommateurs en Belgique. « Cette récompense est une reconnaissance de la confiance que nos clients nous
accordent et de leur entière satisfaction », a réagi l’entreprise.
Pourquoi la société Thomas & Piron a été élue Marque de l’Année ? Elle pointe trois mots-clés. « INNOVATION : nous anticipons les tendances pour mieux répondre aux
besoins des clients. FIABILITÉ : nous nous engageons à leur offrir une qualité inégalée et une expertise qui garantissent leur satisfaction à chaque étape. Et ENGAGEMENT : en tant qu’entreprise responsable, nous œuvrons pour un avenir plus durable pour tous. »
Pour Thomas & Piron, « être élu Marque de l’Année n’est pas seulement une récompense, c’est la preuve de notre engagement envers nos clients. Ce titre est un gage de confiance pour continuer à leur offrir le meilleur dans un environnement compétitif. » Et de conclure. « Merci à tous pour la confiance ! Ensemble, poursuivons notre mission d’aller au-delà des attentes de nos clients, en leur apportant des solutions innovantes et personnalisées. »
La Belgique chute à la 18e place dans le classement mondial de la compétitivité
Dans le classement mondial de la compétitivité de l’IMD, la Belgique se trouve en 2024 à la 18e place, ce qui représente un recul par rapport à la 13e place en 2023, mais reste encore mieux qu’en 2022 (21 e place).
La Belgique a perdu des points sur quatre critères : l’efficacité des entreprises, avec la 17e place contre la 5e en 2023 ; l’infrastructure, qui passe de la 10 e à la 19e place, et les performances économiques, qui passent de la 13e à la 17e place. La Belgique chute même à la 35e place pour l’efficacité du gouvernement (contre le 22e en 2023).
Le Danemark occupe la 3e place parmi les pays de l’UE, derrière Singapour et la Suisse. Le Venezuela occupe la dernière place des 67 pays classés.
Le IMD World Competitiveness Yearbook (WCY) est publié depuis 1989. Il constitue une référence mondiale qui classe 67 pays en fonction de leurs performances économiques, de l’efficacité de leur gouvernement, de l’efficacité des entreprises et de leur infrastructure. Le classement est déterminé par plusieurs compétences clés.