La Papeterie Magazine N°360

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LA PAPETERIE

36, RUE STANISLAS-JULIEN - 45000 ORLEANS - TEL. 02 38 42 29 00 - 30 €

AVRIL-MAI 2019 NO 360


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N°360 AVRIL-MAI 2019 RÉDACTION Rédactrice en chef VALÉRIE LECHIFFRE valerie.lechiffre@groupenp.com Chroniqueurs CLAUDE ROY JACQUES THIBAUD DIDIER VUYLSTEKE 19, rue du Départ 75014 Paris Tél. & Fax : 01 43 20 18 56 PUBLICITÉ - ANNONCES CLASSÉES FRANÇOIS HÉNIN francois.henin@groupenp.com Tél. : 02 38 42 29 02 Fax : 02 38 42 29 10 ABONNEMENTS-VENTES AU NUMÉRO MATHILDE SEVESTRE mathilde.sevestre@groupenp.com FLORENCE LEFÈVRE florence.lefevre@groupenp.com Tél. : 02 38 42 29 00 Fax : 02 38 42 29 10 Abonnements France 1 an 199 €, 2,10 % TVA Etranger 1 an 225 € Le numéro 30 €, 2,10 % TVA COMMANDES TIRÉS À PART, ARTICLES ET PDF MATHILDE SEVESTRE mathilde.sevestre@groupenp.com FLORENCE LEFÈVRE florence.lefevre@groupenp.com Tél. : 02 38 42 29 00 Fax : 02 38 42 29 10 MAQUETTE La communauté des Graphistes contact@lacommunautedesgraphistes.com DIRECTION-ADMINISTRATION ENP Directeur de la publication STÉPHANE RICHARD stephane.richard@groupenp.com 36, rue Stanislas-Julien 45000 Orléans Tél. : 02 38 42 29 01 Fax : 02 38 42 29 10 • La revue est éditée par ENP • R.C. 59343037735 • SA au capital de 38.122,25 € • Commission paritaire 0623 T 88121 • Dépôt légal 2e trimestre 2019 • I.S.S.N. 0031-1308

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Editeur de La Papeterie, l’Annuaire de la Papeterie 2009, La Carte papetière France, La Carte papetière ibérique, El Papel, l’Annuaire ibérique de l’industrie papetière, Guide papetier de l’Amérique latine, Pasta E Papel, Turkiye Kagit Sanayii, Paper Middleast, PaperFIRST et TissueFIRST

Le papier graphique ne voit toujours pas le bout du tunnel...

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in mars, une procédure de liquidation de l’usine Arjowiggins de Bessé-surBraye (Sarthe) a donc été décidée par le Tribunal de commerce de Nanterre. Fondée en 1824, cette usine produisait quelque 320.000 t/an de papiers graphiques, de spécialités et de papiers laminés avec 568 salariés. Cette fermeture d’une des grandes papeteries françaises constitue une onde de choc pour le personnel, le département, l’écosystème local, mais aussi pour la filière papetière (soustraitants, fournisseurs…). En revanche, une logique d’intégration en amont a présidé à la reprise des autres sites. L’usine de pâte désencrée de Greenfield a en effet rejoint le groupe allemand Wepa, producteur de papier tissue qui possède déjà deux usines en France. Par ailleurs, les deux machines de l’activité “Ouate” du site du Bourray, rebaptisé “Papeterie Le Bourray”, ont été rachetées par le transformateur CGMP. Le secteur graphique reste surcapacitaire, comme le montre également l’arrêt temporaire de la ligne 8 de Condat qui pourrait se réorienter vers les spécialités. Hors de France, Stora Enso devrait aussi décider, d’ici fin juin, de convertir une machine de son usine d’Oulu (Finlande) du graphique vers le kraftliner et de fermer l’autre machine. En Allemagne, UPM annonce aussi la fermeture prochaine d’une ligne de couchés sur son site de Plattling. Du côté des papiers pour ondulé (ppo) et du carton ondulé, la concentration se poursuit, avec le rachat du groupe Lacaux par Cartonneries de Gondardennes Wardrecques (CGW). En outre, l’acquisition, par DS Smith, des usines d’Europac (dont la papeterie de Rouen) est effective depuis fin janvier. Le Portrait du D.-g. de DS Smith Packaging France,Thibault Laumonier, vous permettra d’en savoir plus sur les projets de ce groupe. Qu’en est-il du côté des Papiers spéciaux, auxquels cette édition consacre son Dossier ? Ce secteur continue globalement à être sur une bonne dynamique comme l’a montré la Conférence Smithers Pira, organisée début avril à Berlin. Parmi les points de vigilance toutefois : l’envolée des prix de la pâte (pour les producteurs non-intégrés) et la montée en puissance de la Chine. Mais les papetiers européens devraient tirer notamment profit des difficultés actuelles du plastique en termes d’image auprès des consommateurs et de la prochaine directive de l’UE sur les plastiques à usage unique pour pousser leur avantage et s’ouvrir de nouveaux marchés. Enfin, notre reportage aux Papeteries du Léman (PDL) – qui se sont lancées, mi-2014, dans le papier cuisson afin de pallier le recul du papier mince et du papier cigarette – montre combien l’innovation et la diversification jouent un rôle essentiel dans ce secteur. Bonne lecture. VALÉRIE LECHIFFRE

Partenaire officiel Impression : Imprimerie de Champagne ZI Les Franchises Rue de l’Etoile 52200 Langres la papeterie 360 Avril-Mai 2019

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INDEX A ABB, 33, 57 Acoem, 57 Ademe, 12, 45 Afifor, 50, 51 Ahlstrom-Munksjö, 7, 8, 27, 33 Alliance for Beverage Cartons and the Environment (ACE), 7, 26 Allimand, 57 Alpla, 26 Amcor, 16, 18 Andritz, 15, 33, 46 Apec, 48 APP, 30, 31 AR Packaging, 26 Arc International, 3e de couv. Arconvert, 25 Arjowiggins, 3, 6, 11, 38 Armen Paper, 30 Association française des vendeurs de pâte (AFVP), 56 AstenJohnson, 7 Atip, 56, 57 B BASF, 33 BHM, 7 Biella-Neher, 6 BillerudKörsnas, 26 Bioéconomistes (Club des), 45 Blue Paper, 56 Bolloré Ports France, 9 Bolloré Thin Papers, 10 Braincube, 57 Bureau of International Recycling (BIR), 56 Burgo, 36 BVG, 6 BWPA, 56

Contech, 21 Copacel, 7, 30, 32, 33, 34 Cordenons, 25, 27 Corrugated Container Corp., 16 Creativeworld, 56 Crown Van Gelder, 24 Culture Papier, 41

Holmen, 6 Honeywell, 57

I IBC, 51 ICE Europe, 56 Idep, 42, 50 Imerys, 24, 33 Imprim’Vert, 42 Insee, 32 D International Paper, 6, Deloitte, 41 33, 37 Delta Neu, 6 Intersecteur papier Deublin, 49 carton (IPC), 48, 51 Double A Alizay, 7 Dow Chemical, 16, 18, 24 Interstate Resources, 16 DS Smith, 3, 6, 16, 56 K Kemira, 27 E Kimberly-Clark, 33 ECMA, 26 Klingele, 6 Ecograf, 42 Koepala, 27 Ecolab, 2e de couv., 8 Kotka, 24, 36 Economie et des Finances (ministère de l’), 6, 30 EcoXpac, 26 EDC Transmouss, 6 EDF, 33, 57 Edition spéciale by Luxe Pack, 56 EMGE, 56 Engie, 33 ENP, 19, 47, 51 ERPC, 7 ETS, 26 EUBCE (Salon), 56 Europac, 3, 16 Exacompta-Clairefontaine, 6, 33, 42 Extr:Act, 7 ExxonMobil, 33

L Lacaux, 3, 6 Lagardère Active, 43 Lana (Papeterie), 25 La Rochelle (Grand Port maritime de), 12 Lecta, 3, 6, 27 Léman (Papeteries du), 3, 10 Léon Martin (Papeteries), 27 Lire et Faire Lire, 44 London Pulp Week, 56 Luxe Pack, 56 M Mandeure (Papeteries de), 25 Maritime Kuhn, 9 McDonald’s France, 43 Mediapost Publicité, 41, 44 Metsä, 11, 24, 25, 31, 33 Miac, 56 Mondi, 31 Monoprix, 37 Montségur (Papeteries de), 25 Moody’s, 30 MTC, 8

F Fabio Perini, 8 Fanel Solutions, 6 Favini, 25 C Fedrigoni, 25 Carton Plus, 6 Fefco, 26, 56 Cartonnages ChampeFEPE, 7 nois, 6 Fibre Excellence, 7, 38 Cartonnerie de l’EspéFisher International, 22 rance, 6 Flextrus, 26 Cartonneries de GonFlessingue (Port de), 12 dardennes Wardrecques Fos-sur-Mer (Port de), 12 (CGW), 3, 6 France Chimie, 30 N Cartonnerie de l’OnFrance Nature EnvironNavigator Company daine, 6 nement, 43 (The), 8, 33 Catalyst Paper, 7 Nestlé, 24, 56 G CCB, 26 Neu-JFK, 6 Gazelec, 56 CCE International, 56 Nordic, 11 Gereso, 49 CC Pack, 26 Norske Skog, 7, 58 Global Industry (Salon), Centre national de formation aux métiers de 57 O GL&V, 7 l’eau (CNFME), 49 Olympus Partners, 6, 16 Graphitec, 56, 57 Centre technique du Onboard, 6 Greenfield, 3, 6 papier (CTP), 24 Opca 3+, 52 Grenoble INP-Pagora, 11, Opco 2i, 48, 50, 52 CEPI, 24, 26, 56 14 CGMP, 3, 6, 38 Groupement Chatelles, 11 P des Mousquetaires, 43 Christmasworld, 56 Palm, 7 CITPA, 26 Pap’Argus (Colloque), 56 H CNPP, 48, 56 Papcel, 7 Hawkins Wright, 56 CNRS, 44 Paper Excellence, 7 Heilmann, 24 Cofely, 12 Paper & Biorefinery, Heimbach, 7, 43, 58 Condat, 3, 6, 11 29 Heinzel Pöls, 36 Conseil national de Paper Run, 8-9 Paper Vietnam, 56 Hexatech, 57 l’industrie (CNI), 30, 57

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Paperworld (Salon), 56 Paprec, 4e de couv. PCD (Salon), 25 PEFC France, 42 Plant Based Summit, 56 PMT, 7 Pöyry, 22 Presse au Futur, 56 Presse Edition, 57 Prima, 56 Private Consulting, 53 Pro-Gest, 36 R Rayonier Advanced Materials France, 24, 57 Reflex, 24 RISI, 55 Rouen (Grand Port maritime de), 12 S Saica, 6 Schumacher, 36 Segezha, 36 Sequana, 6, 33 Sertec20, 31 SKF, 56, 57 Smithers Pira, 3, 22, 30 Smurfit Kappa, 7, 16, 25, 31, 33, 36, 48, 56 Solenis, 13, 24, 26 Specialty Papers Europe, 22 Stora Enso, 3, 7, 25, 26, 33, 42, 48, 57 Suez, 33 Sulzer, 23 SWM International, 28

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ommaire

10 Michel Rességuier et Stéphane Barbereau (Papeteries du Léman) nous dévoilent tous leurs projets.

16 Portrait de Thibault Laumonier, D.-g. de DS Smith Packaging France.

T Tappi, 8, 22 TBWA, 44 Technipap, 57 Torraspapel Malmenayde, 57 Two Sides, 30 U Unidis, 50, 52, 54 UPM, 3, 8, 33 V Vakuo, 17 Valmet, 7, 33 Vega-HSH, 7 Veolia, 33 Vosges (Papeteries des), 10 VPK, 56 VTT, 24

22 Marko Summanen (Fisher International) lors de la Conférence “Specialty Papers”, à Berlin début avril.

W Wepa, 3, 6 X XRite, 37 Z Zellcheming, 56 Zuber Rieder, 25

Les sociétés et les pages indiquées en gras correspondent à des publicités.

34 Paul-Antoine Lacour, délégué général de Copacel, a présenté les résultats 2018 du secteur.

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◗ Arjo iggins : Bessé liquidé, Greenfield repris par Wepa et Le Bourray racheté partiellement par CGMP 6 ◗ Le groupe Lacaux entre dans le giron de CGW 6 ◗ Condat arrête temporairement la ligne 8 6 ◗ Valmet construira la nouvelle machine de ppo de Palm à Aalen 7 ◗ Stora Enso veut produire du krafliner sur la PM7 d’Oulu et fermer la PM6 7 ◗ AstenJohnson et Heimbach fusionnent certaines de leurs activités 7 ◗ Double A Ali ay convertit sa chaudière de récupération à la biomasse 7 ◗ UPM ferme 155.000 t de capacités de couchés en Allemagne 8 ◗ Bolloré Ports France en passe de reprendre Maritime Kuhn 9

IN SITU

◗ L’Usine du mois. Papeteries du Léman (PDL) : une diversification réussie dans le papier cuisson

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DOSSIER PAPIERS SPÉCIAUX

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◗ Conférence Smithers Pira. Un marché sous le signe du développement durable, de l’innovation et de la diversification ◗ Manifestation. Salon PCD : les papiers & cartons ont mis de la couleur ◗ Actualités. Stora Enso, BillerudK rsnas, Solenis, Papeteries Léon Martin, Cordenons, Lecta, Ahlstrom-Munksj , Kemira ◗ Stratégie. Comment SWM International s’est transformé

ÉCONOMIE & MARCHÉS

◗ Actualités. ◗ Tableau de bord ◗ Bilan Copacel. En 2018, la filière a progressé en valeur mais a reculé en volume ◗ Manifestation. Colloque Culture Papier : le papier s’engage, de la forêt à la corbeille

TECHNOLOGIE & ENVIRONNEMENT

◗ Tribune de Claude Roy.Vous ave dit bioéconomie ? ◗ Préparation de pâte. PrimeScreen X d’Andritz : nouvelle génération pour l’épuration et le fractionnement

RH & FORMATION

◗ Actualités ◗ Inauguration. Malearningfab : une plateforme digitale pionnière pour améliorer la formation ◗ Chronique de Jacques Thibaud L’art du recrutement (47e). Networking : pour réussir sa carrière, comment l’optimiser en permanence ? ◗ Chronique de Didier Vuylsteke Droit social. Votre travailleur indépendant peut-il revendiquer le statut de salarié ?

MANIFESTATIONS

◗ Agenda, Fefco, Journée technique Atip, Global Industrie, Graphitec

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ommaire

41 Pierre Barki, vice-président de Culture Papier, lors du 8e Colloque annuel organisé par cette association.

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PORTRAIT

◗ Thibault Laumonier : « DS Smith Packaging est pionnier dans sa vision de l’emballage et sa rigueur industrielle »

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Dans sa nouvelle tribune, Claude Roy nous explique ce qu’est la bioéconomie.

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50 Tout sur l’inauguration de la plateforme digitale Malearningfab.

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Un travailleur indépendant peut-il revendiquer le statut de salarié ? Réponses dans la nouvelle chronique de Didier Vuylsteke.

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Photo de couverture : Shutterstock.

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Actualités

>>> INFOS EXPRESS

Quelque 12,8 M€ seront investis, cette année, dans l’usine de Saica Laveyron. Environ 4 M€ seront consacrés à augmenter la capacité de la station d’épuration et 3 M€ seront dédiés à la modernisation d’une bobineuse. Le solde sera consacré à des investissements dans divers domaines (prévention, qualité et énergie). En 2018, l’usine a également investi 5 M€. Source : “Les Echos”. DS Smith est en cours de cession, à International Paper et pour quelque 63 M€, de deux sites dans le nord-ouest de la France, ainsi que l’usine portugaise d’Ovar. Ces ventes répondent aux engagements du groupe pris lors du rachat d’Europac. Par ailleurs, DS Smith a vendu sa division “Plastique” à Olympus Partners pour 585 M$. Le groupe devrait en retirer quelque 400 M£ (~ 462 M€, cf. également pp. 16/20 dans cette édition). Exacompta a annoncé son intention de racheter la totalité du suisse Biella-Neher Holding. Ce spécialiste de la production d‘articles de classement et d’organisation est fortement implanté en Suisse et en Allemagne. En 2018, il a réalisé un C.A. de 120 MCHF (~ 105 M€). Fanel Solutions représente désormais BVG en France et en Belgique. Cette société allemande est en particulier connue pour ses unités complètes de préparation et de cuisson de l’amidon et de conversion enzymatique pour amidon natif. Ses domaines d’activités s’étendent également aux équipements de désaération, dispersion, filtration, séparation, cuisines de couchage et de colle, ainsi qu’aux silos de stockage. Une activité de distribution d’enzymes complète son offre. Le groupe Klingele a acheté 50 % du britannique Onboard qui produit plus de 150 millions de m² de carton ondulé par an avec deux onduleuses. Le groupe Neu réunit désormais toutes ses sociétés sous la bannière Neu-JKF, suite à sa fusion avec le danois JKF. Le spécialiste de l’aéraulique est notamment connu en papeterie avec sa filiale Delta Neu, spécialisée dans la protection des opérateurs et des équipements ainsi que dans la filtration de l’air. International Paper a inauguré l’ancienne usine du groupe Holmen à Madrid, qui produit désormais 400.000 t/an de papier pour ondulé.

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Papiers/Tissue/Pâte ARJOWIGGINS : BÉSSÉ LIQUIDÉ, GREENFIELD REPRIS PAR WEPA ET LE BOURRAY RACHETÉ PARTIELLEMENT PAR CGMP Le 29 mars, le Tribunal de commerce de Nanterre a rendu sa décision concernant l’avenir des trois sites du groupe Arjowiggins placés en redressement judiciaire depuis le 8 janvier. L’usine de pâte marchande à base de recyclés Greenfield, qui produit 150.000 t an avec 74 personnes, est reprise par Wepa. L’allemand complète ainsi sa présence en France où le groupe compte déjà deux usines de production de papier tissue (à Troyes et Lille). D’autre part, l’activité “Ouate” du site du Bourray, à Saint-Mars-la-Brière, est reprise par la société familiale CGMP, cliente de cette usine de longue date. Créé en 1954, ce transformateur spécialiste des nappes et serviettes de table en papier réalise un C.A. de 36 M€ avec 145 salariés. « La reprise de ce site – qui a été rebaptisé “Papeterie Le Bourray” et qui produit de la ouate couleur d’une intensité exceptionnelle – était vitale pour notre entreprise », explique Céline Bourdin, présidente de CGMP. Au total, 116 emplois (sur 250) sont maintenus. Les MAP 3 et 4, qui peuvent produire un total de quelque 30.000 t an de ouate, ont repris leur production dès après l’annonce du tribunal. Environ 10 % des volumes seront absorbés par les machines de transformation de CGMP, cependant que 90 % seront vendus, en très grande partie à l’export. A terme, l’activité recyclage devrait être relancée. En revanche, la liquidation a été prononcée pour l’usine de Bessé-sur-Braye, suite au retrait, dans la dernière ligne droite, de THLF (Terje Haglund) et du suédois Lessebo, faute de financements suffisants. Par la suite, une solution a été proposée par les dirigeants du site, en dernière extrémité. Mais sans succès. Dans son communiqué diffusé le 29 mars, le ministère de l’Economie et des Finances indique que « l’Etat, aux côtés de la région [Pays-de-la-Loire], mobilisera tous les moyens nécessaires à la bonne réalisation du reclassement des salariés et poursuivra son soutien aux projets industriels pouvant concerner le site de Bessé. » Au total, environ 620 personnes à Bessé et au siège de Boulogne-Billancourt et 134 au Bourray

perdent donc leur emploi. Un véritable choc, en particulier pour l’usine de Bessé, située dans un bassin d’emplois peu actif. Par ailleurs, le Tribunal de commerce de Nanterre a décidé de convertir la procédure de sauvegarde ouverte le 15 février 2017 au bénéfice de Sequana (maison-mère d’Arjowiggins) en redressement judiciaire, la période d’observation en cours se poursuivant jusqu’au 18 mai prochain. Ppo et carton ondulé LE GROUPE LACAUX ENTRE DANS LE GIRON DE CGW Cartonneries de Gondardennes Wardrecques (CGW) a signé, avec les actionnaires de Lacaux, un accord portant sur l’acquisition de la totalité des actions de ce groupe. Ce rachat devait être finalisé courant avril. Le nouveau groupe réalisera un C.A. consolidé de quelque 200 M€ et emploiera environ 660 personnes. Il sera constitué de plusieurs sites. D’une part, CGW à Wardrecques (Pas-de-Calais) : 180.000 t an de ppo et 250 millions de m² de carton ondulé. Ensuite, Cartonnerie de l’Ondaine à André ieux-Bouthéon (Loire) : 80 millions de m² de carton ondulé. Egalement, Lacaux Frères à Bosmie-l’Aiguille (Haute-Vienne) : 36.000 t an de ppo et 60 millions de m de carton ondulé. Enfin, trois cartonnages : Cartonnerie de l’Espérance (Marne), EDC Transmouss (Orne) et Carton Plus (Rhône), sans oublier Cartonnages Champenois à Reims, revendeur d’emballages pour le marché du champagne. Papiers couchés CONDAT ARRÊTE TEMPORAIREMENT LA LIGNE 8 Lecta a annoncé l’arrêt, de façon temporaire, de la ligne 8 de son usine de Condat qui produit des papiers couchés sans bois. Effectif fin avril, ce réajustement de la production sera à nouveau évalué dans les prochains mois, en fonction de l’évolution du marché. Lecta dispose d’une capacité totale de papiers couchés supérieure à 850.000 t an qui permettra de répondre à la demande globale du marché. En parallèle, le groupe continue de travailler sur le plan stratégique de transformation de ce site. Le futur de ce projet se concrétisera dans les mois à venir. Ce plan

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Actualités comprendrait la transformation de la ligne 8 de la fabrication du couché deux faces aux papiers de spécialités pour étiquettes et emballage flexible. Lecta possède une solide expérience de ces marchés en croissance, grâce à son activité industrielle en Espagne et à sa commercialisation dans le monde entier. Papiers graphiques STORA ENSO VEUT PRODUIRE DU KRAFLINER SUR LA PM7 D’OULU ET FERMER LA PM6 En juin 2018, le groupe Stora Enso avait annoncé qu’il étudiait l’avenir de son usine d’Oulu (Finlande). Mi-mars, des négociations ont démarré en vue de la conversion de la PM7 de ce site du couché sans bois au papier pour ondulé (kraftliner). Dans le même temps, la PM6 et une unité de découpe seraient fermées, d’ici à fin 2020 au plus tard. Quelque 400 emplois sont menacés. La décision sera prise au cours de ce semestre. Les investissements pour transformer la PM7 sont estimés à quelque 350 M€, soit une somme divisée par deux comparé à l’étude de faisabilité initiale. Ils comprendraient l’achat de la nouvelle MAP d’une capacité de 450.000 t an ainsi que la modification de l’usine de pâte et de sa sécherie afin de produire de la pâte écrue. D’autres opérations visant à améliorer les performances environnementales sont également prévues. Le permis environnemental, qui a été déposé, inclut aussi la possibilité de transformer la PM6, si cette option devait être prise en considération dans une phase ultérieure. Papier pour ondulé VALMET CONSTRUIRA LA NOUVELLE MACHINE DE PALM À AALEN Palm a choisi de confier à Valmet la construction de la nouvelle PM5 de son site d’Aalen-Neukochen (Allemagne). Cette machine, qui remplacera trois lignes, produira du papier cannelure et couverture (testliner) à base de recyclés et dans des grammages faibles (60 à 110 g m ). Son démarrage est prévu en 2021. Si le montant précis du contrat n’a pas été communiqué, une telle commande nécessite généralement entre 150 et 200 M€. D’une laize de 11,70 m, cette machine

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>>> INFOS EXPRESS

Au centre, le Dr. Wolfgang Palm (Palm) et Pasi Laine (Valmet).

pourra atteindre la vitesse de 2.000 m min. D’une capacité de 750.000 t an, elle sera la plus importante au monde dans sa spécialité. Valmet fournira également l’automation (Valmet DNA) ainsi que le contrôlequalité (Valmet IQ) et un package complet de services (Performance Agreement), sans oublier les pièces détachées et les consommables. Le démarrage et la phase d’optimisation seront également pilotés à distance à partir du Valmet Performance Center, avec les solutions d’Internet industriel du constructeur finlandais. Habillages ASTENJOHNSON ET HEIMBACH FUSIONNENT CERTAINES DE LEURS ACTIVITÉS Après un partenariat technologique mené de longue date, l’américain AstenJohnson et l’allemand Heimbach ont annoncé le projet de fusion de leurs activités Habillages pour machines à papier” et “Advanced Fabrics”, qui emploient plus de 3.400 collaborateurs de par le monde, avec des usines situées en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Cette opération devrait être achevée au second semestre. Les activités “Feutres techniques et Filtration d’Heimbach, ainsi que Eagle Non ovens et Foss Performance Materials d’AstenJohnson ne sont pas incluses dans la transaction. Energie DOUBLE A ALIZAY CONVERTIT SA CHAUDIÈRE DE RÉCUPÉRATION À LA BIOMASSE Valmet a été retenu par Double A Ali ay et sa filiale Biomasse Energie Ali ay pour transformer, en chaudière biomasse, la chaudière de récupération du site, qui provient de l’ancienne usine de pâte, arrêtée de longue date. La >>>

Paper Excellence Canada a finalisé l’acquisition de Catalyst Paper et de ses trois usines de pâte (Crofton, Port Alberni et Powell River), ainsi que son centre de distribution de Surrey et son siège de Richmond (Colombie britannique). Le groupe Catalyst présente une capacité de production de 1,3 Mt de pâtes et de papiers (pâte NBSK, emballages industriels et pour l’alimentaire, couchés avec bois, papier journal et papier pour annuaires). L’actionnariat du groupe Papcel a changé. L’unique actionnaire est désormais Vega-HSH. Dans le même temps, la société italienne PMT, jusqu’alors membre du groupe Papcel, est désormais détenue par le groupe tchèque BHM. Papcel et PMT poursuivront toutefois leur coopération. David Dostal reste président du Board de Papcel, cependant que Petr Domin a été nommé CEO. Valmet a finalisé l’acquisition de GL&V, qui a été intégré à la Business Line “Services” du constructeur finlandais (cf. notre édition 359, p. 9).

>>> NOMINATIONS Philippe d’Adhémar est le nouveau président de Copacel. Le P.-d.g. d’International Paper SA, également patron de la papeterie de Saillat, Philippe a succédé à Agnès d’Adhémar. Roger. Agnès Roger reste toutefois membre du Bureau, lequel est aussi composé de Philippe Gaudron (Fibre Excellence), Nikita Mulard (Ahlström Munksjö) et Rémi Poirson (Smurfit Kappa). Philippe d’Adhémar a déjà exercé différents mandats au sein d’organisations professionnelles en charge des papiers à recycler et des papiers & cartons d’emballage. Quelques mois seulement après sa nomination en tant que CEO de Norske Skog, Niels Petter Wright a quitté le groupe en raison de divergences de vue avec son Conseil d’administration. L’intérim est assuré par Sven Ombudstvedt. Angelika Christ est la nouvelle présidente de l’ERPC (European Paper Recycling Council) pour deux ans. Elle succède à Lisa Kretschmann (FEPE). Michael Brandl a été nommé D.-g. de la plate-forme Extr:Act, chargée de développer le recyclage de tous les composants des Emballages pour liquides alimentaires (ELA). Cette plateforme a été mise au point par ACE (Alliance for Beverage Cartons and the Environment).

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Actualités

Peter R. Augustine, président de Fabio Perini Amérique du Nord, préside désormais le Conseil d’administration de Tappi. Mauro Luna est le nouveau directeur commercial global de Fabio Perini. Par ailleurs, Daniele Bernacchi a été nommé D.-g. de MTC, société qui, avec Fabio Perini et Engraving Solutions, appartient à l’activité “Tissue”’ du groupe Körber. Bernd Eikens a été nommé EVP d’ P Biorefinin Il était précédemment en charge de la division “Specialty Papers” du groupe. Christophe Beck est le nouveau président et COO d’Ecolab. Il succède à Thomas W. Handley, qui partira à la retraite au cours de l’année. Christophe Beck occupait jusqu’à présent le poste d’EVP et de président du groupe “Global Industrial” d’Ecolab. Diogo da Silveira n’est plus CEO du papetier portugais The Navigator Company. João Castello Branco assure l’intérim.

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>>> technologie de combustion par lit fluidisé (Bubbling Fluidi ed Bed ou BFB) a été retenue. En règle générale, le montant de ce type de contrat est de l’ordre de 20 M€. En complément, un système d’automation complet Valmet DNA sera fourni par Valmet, dont l’optimisation du réseau de vapeur de la MAP. Cette centrale pourra produire 50 MWe. Elle fournira aussi la vapeur utilisée pour le séchage du papier. Le démarrage des installations est prévu en 2020. La capacité de Double A Ali ay s’établit à quelque 300.000 t an de papiers bureautiques. Couchés UPM FERME 155.000 T DE CAPACITÉS EN ALLEMAGNE UPM Communication Papers va stopper définitivement la PM10 de son usine de Plattling (Allemagne) qui produit quelque 155.000 t an de couchés avec bois. Dans cette spécialité, cette ligne était la plus ancienne et la plus petite du

groupe en Europe. Au total, 160 emplois sont concernés. Les charges liées à cette restructuration sont estimées à environ 30 M€, cependant que les économies, après fermeture, sont évaluées à 17 M€ an. La production des MAP 1 et 11 du site est maintenue. Innovation AHLSTROM-MUNKSJÖ LANCE UN NOUVEAU PAPIER, LE CELLUSTRAWTM Ahlstrom-Munksj a mis au point un nouveau papier, le CelluStrawTM, qui est destiné à remplacer les pailles en plastique à usage unique utilisées pour les boissons fraîches. L’offre CelluStrawTM se compose de papiers de spécialités développés respectivement pour les plis interne et externe des pailles. Cette solution fonctionne particulièrement bien sur les lignes de production à cadences élevées. Sa bonne résistance mécanique et à l’état humide préserve l’intégrité du produit

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Actualités

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L’offre CelluStrawTM se compose de papiers de spécialités développés respectivement pour les plis interne et externe des pailles.

pour une tenue parfaite après transformation ainsi que pendant un temps suffisant lors de la consommation. Fabriqué à partir de fibres naturelles issues de sources responsables, CelluStrawTM est un matériau renouvelable, biodégradable et apte au contact alimentaire. « Le rapprochement de nos usines américaines et de la plateforme internationale d’AhlstromMunksjö nous permet de soutenir de façon coordonnée les initiatives en faveur du développement durable comme celles-ci, précise Robyn Buss,VP Sales and Marketing , North America Specialty Solutions. Pour le marché des pailles, nous bénéficions d’une plateforme technologique internationale avec des sites de production implantés en Europe et aux Etats-Unis. Cette collaboration est un des exemples du potentiel des synergies commerciales que nous comptons réaliser. » Logistique MARITIME KUHN EN PASSE DE REPRENDRE BOLLORÉ PORTS FRANCE Bolloré Transport & Logistics et Maritime Kuhn sont entrés en négociations exclusives en vue de la reprise, par Maritime Kuhn, des activités portuaires de Bolloré Transport & Logistics en France. Cette opération permettrait de regrouper deux réseaux géographiquement très complémentaires et qui emploient 620 collaborateurs (300 pour l’acquéreur et 320 pour Bolloré Ports France). Ce projet devrait être conclu au 3e trimestre. Spécialiste de la manutention portuaire, Bolloré Ports France est présent dans 15 ports français et dans diverses activités (manutention conventionnelle, consignation de navires, transit douane, stockage, ensachage et affrètement). Cette opération s’inscrit dans une stratégie de recentrage des activités de manutention et de logistique portuaire de Bolloré Transport & Logistics sur les marchés internationaux où le groupe est déjà implanté, notamment en Afrique de l’Ouest. Pour sa part, Maritime Kuhn est présent dans une di aine de ports. Il est spécialisé dans l’ensemble des services aux navires (manutention, consignation, transit, douane, stockage et organisation de transport). la papeterie 360 Avril-Mai 2019

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L ’ U sin e d u m o is

Papeteries du Léman : une diversification réussie dans le papier cuisson

Sans conteste, l’usine de Papeteries du Léman (PDL) est située dans un des cadres les plus agréables de nos régions, à Thonon-les-Bains, sur les berges du Lac Léman. Visite, sous un beau soleil printanier, d’un site qui a dû se réinventer tout au long de son histoire. Dernier épisode en date : sa diversification dans le papier cuisson. stratégie de rebond et, le cas échéant, construire des partenariats. « Dès mon arrivée, nous avons procédé à une “IRM” de toutes nos ac i i és afin d’élaborer un plan d’ac ion, explique le dirigeant. Pour chaque site, des milliers d’indica eurs on é é passés au crible ous a ons ainsi ob enu une pho o raphie r s fine de no re per ormance

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NOUVELLE PISTES

Michel Rességuier et Stéphane Barbereau.

>>> Données clés ◗ C.A. (PDL et PDV). 110 M€ (74 % réalisés à l’export dans plus de 40 pays) • Les services Corporate (achats, IT, direction commerciale…) sont basés à Thonon-les-Bains ◗ Production (PDL et PDV) : 97.500 t/an (~ 50/50 pour les deux sites) ◗ Effectif total : 368 personnes (238 pour PDL et 130 pour PDV) ◗ PDL. 3 MAP • Deux dérouleuses/rebobineuses • Capacité de 45.000 t/an • ISO 9001 et 14001 • FSC et PEFC ◗ PDV. 1 MAP (papiers pour notices pharmaceutiques en format et bobines). Usine co-leader en Europe sur ce marché ◗ PDL. MAP 3 : 10 à 28 g/m2, laize nette maximale de 2,20 m, 3.000 t/an, 240 m/min • MAP 4 : 14 à 65 g/m2, laize nette maximale de 2,85 à 2,94 m, 11.000 à 14.000 t/ an selon le grammage, 600 m/min • MAP 6 : 27 à 70 g/m2, laize nette maximale de 3,75 m, 31.000 t/an, 750 m/min

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n décor de carte postale avec trois tonalités : le vert pour la montagne, toute proche, le bleu du Lac Léman et le blanc des cimes enneigées et… du papier. Suite à une période difficile il y a cinq ans, Papeteries du Léman (PDL) a travaillé d’arrache-pied pour se réinventer. Car après avoir dû surmonter le déclin du papier autocopiant, l’usine a été confrontée, depuis une dizaine d’années, à la crise du papier graphique. « Face à cette situation, P a di ersifié son por e euille e es en ré, en uille , sur le marché de l’emballa e alimen aire , explique Michel Rességuier, président de Bolloré Thin Papers, qui regroupe les usines de PDL et de PDV (Papeteries des Vosges, spécialiste des papiers pour notices pharmaceutiques, c encadré). En 2018, ces deux sites ont produit 97.500 t et réalisé un C.A. de 110 M€. Michel Rességuier en assure la coordination, chaque usine étant autonome financièrement et commercialement. En 2014, le patron de Prospheres – société de conseil parisienne spécialisée dans le retournement – a en effet été mandaté par Don Levin, propriétaire des deux usines, afin de définir une

Résultat : certaines activités ont été développées, cependant que d’autres ont été réduites ou stoppées. ans le cadre de ce e , no re personnel s’es re rou é ace des ues ions ondamen ales e par ois uasi e is en ielles uelle es la aleur réelle de no re produc ion ue sera le marché dans cinq ou dix ans ? Cette situation a pu re écue comme une crise d’iden i é par cer ains salariés ui on d , en uel ue sor e, se réinventer, poursuit Michel Rességuier. Au erme de ce ra ail, des choi on é é opérés afin d’an iciper au mieu les é olu ions P se positionne désormais comme un acteur de poids e lé i ime sur cer ains se men s, en misan sur ses poin s or s une rande cul ure echni ue, l’a achemen e la fier é de ses salariés la abrica ion de papiers hau e aleur a ou ée, ainsi ue leur rande écou e des besoins des clien s Suite à cette “IRM”, l’usine de PDL compte aujourd’hui quelque 240 personnes, alors qu’elle en employait environ 330 en 2009. Certains services ont été complètement refondus, y compris la partie commerciale. « Notre ac ionnaire nous ai confiance e nous sou ien , explique Michel Rességuier. Notre équipe et nos ou ils de produc ion son per orman s e nos usines én ren un bi da posi i re un ac eur de pe i e aille perme une cer aine souplesse pour filer la mé aphore mari ime, nous sommes une ede e, pas un pa uebo , ce ui nous perme des chan emen s de bord rapides en cas de ros emps

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L ’ U sin e d u m o is PDL : 41.000 T ET TROIS MACHINES

En 2018, PDL a produit quelque 41.000 t avec trois machines c encadré p et a réalisé un C.A. de 70 M€. « Ces dernières années, notre capacité de production est restée s able, mais nous a ons encore pro ressé en uali é , indique Stéphane Barbereau, D.g. de l’usine. C’est En 2018, PDL a en 2008 que cet produit 21.000 t ingénieur Grenoble de papier pour INP-Pagora est arrivé impression chez PDL, après une mince, 15.000 carrière débutée t de papier en 1995 à Condat, pour l’industrie puis poursuivie aux alimentaire Papeteries de Chatelles et 5.000 de papiers spéciaux et chez Arjowiggins. Au (produits tabac départ responsable de et mousseline). fabrication des MAP 3 et 4, Stéphane Barbereau est ensuite devenu directeur industriel du site, avant d’être nommé directeur général en 2015. En 2018, 21.000 t de papier impression mince (d’un grammage moyen de 30,5 g/m2) ont été produites, ainsi que 15.000 t de papier pour l’industrie alimentaire (cuisson) et 5.000 t de spécialités (papier pour carnets à rouler, papier cigarette et mousseline). Avec le recul du marché de l’impression mince, la plus grande machine (la MAP 6) a d’abord été réorientée vers le papier cigarette. Mais ce marché étant également en repli, le site a choisi, en juillet 2014, de transformer cette machine afin d’y produire aussi des papiers pour l’industrie alimentaire, un segment en croissance. Après Stéphane avoir produit quelques Barbereau : centaines de tonnes en « En quatre ans, 2014, PDL a conquis, PDL est devenu en l’espace de quatre un acteur ans, des parts de marimportant sur ché significatives et en le marché des fabrique 15 fois plus aupapiers siliconés. Pour 2019, le jourd’hui ! « Nous avons site vise une pu rapidemen dé elopper production de ce produit car notre usine 20.000 t. » disposai dé d’un solide sa oir aire dans les r s bas ramma es a ec une bonne connaissance des suppor s ermés, explique Stéphane Barbereau. Nous avons acilemen mis au poin un papier cuisson r s echni ue e de hau e uali é de m2 n ua re ans, P es de enu un ac eur impor an dans ce e sor e Pour , nous isons une produc ion de

Dans ce secteur, ses clients sont des grossistes et ses principaux concurrents des groupes scandinaves (Metsä et Nordic). C’est sur la MAP 3, la plus petite, que PDL produit les spécialités. Cette ligne utilise de la pâte textile, fabriquée sur site à partir de lin et de chanvre. « C'est un marché de niche, observe Michel Rességuier. o re plus ros clien es ran ais mais nous e por ons é alemen en dehors de l’ urope

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À

3 M€

CHAQUE ANNÉE

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>>> Historique. Bolloré Thin Papers

INVESTIS, EN MOYENNE,

« Notre actionnaire soutient notre s ra é ie e nous perme de aire é oluer nos ou ils de produc ion en consé uence , souligne Stéphane Barbereau. Depuis 2015, l’usine investit, en moyenne, 2,5 à 3 M€ par an, hors investissement exceptionnel. Ces opérations ont visé à améliorer la qualité des produits. Par ailleurs, certaines parties de la MAP 6 ont été modifiées afin d’accompagner l’évolution des produits (tabac et alimentaire). es modifica ions on é é appor ées la par ie humide pour améliorer la orma ion orien a ion des fibres e au men er les carac éris i ues mécani ues, indique le D.-g. ous a ons aussi ra aillé sur la réduc ion des ad u an s e amélioré la densifica ion du papier é a de sur ace , ainsi ue la fini ion orma s e opéra ions spéciales De plus, la sécurisation des fluides (centrale Michel Resséd’air comprimé neuve, guier : « Nos refonte du circuit clients imprimeurs vapeur, automatisation et transformade la gestion des puits, teurs investissent etc.) a permis de dans des équipements sans cesse réaliser des économies plus productifs, d’énergie. Enfin, la ce qui suppose pérennité des bâtiments que nos papiers industriels (toitures des présentent une halls notamment) a machinabilité et été menée à bien, avec une qualité irréun plan décliné sur prochables. » plusieurs années. Pour le futur, les principaux investissements porteront sur les économies d’énergie (diminution de la consommation vapeur, optimisation des rendements des pompes, etc.) et sur la modification de certains équipements pour accompagner les choix stratégiques du site. ’ob ec i es d’assurer l’a enir indus riel de P , explique Michel Rességuier, ou en a nan >>>

1920. Construction de l’usine de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) par la société Braunstein, un des premiers producteurs mondiaux de papier à cigarettes 1986. Rachat de Braunstein par le groupe Bolloré 1995. Certification ISO 9001 et management de la qualité 1998. Abandon de l’autocopiant et développement des papiers pour l’impression mince. Création de PDL 2000. Leader européen des papiers d’impression minces 2003. Acquisition de la MAP 4 des Papeteries Mougeot, à Lavalsur-Vologne (Vosges), qui devient la MAP 8. Création de Papeteries des Vosges (PDV) 2009. Rachat de Bolloré Thin Papers par PVL Holdings, groupe présidé par l’américain Don Levin (75 ans aujourd’hui) qui dirige Republic Group, spécialiste du marché des articles pour fumeurs. Lancement de Prima reen, premier papier mince, certifié et recyclé. Modification de la MAP 4 et lancement du papier pour cigarettes industrielles 2011. PDV devient leader européen des papiers pour notices pharmaceutiques 2012. Démarrage de la chaudière biomasse de PDL 2013. Lancement des gammes PrimaOne et PrimaJet, dédiées à l’impression numérique 2015. Développement et commercialisation de papiers pour cuisson Prima a e

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L ’ U sin e d u m o is >>> en productivité et en proposant une

>>> Les gammes de papiers de PDL ◗ Impression mince. Ouvrages juridiques & scientifiques, catalogues industriels & de vente par correspondance a edou e , dictionnaires (Petit ober , arousse , encarts publicitaires, guides touristiques ichelin, o is de rance , horaires, littérature religieuse e oran, a ible des ormons , littérature générale de luxe et livres scolaires ◗ Cigarette, pour carnets à rouler ; pour cigarettes tubes & filtres papier LIP (qui favorise l’extinction de la cigarette si elle n’est pas utilisée) et de base pour tipping imprimés ◗ Spéciaux. Mousseline (pour emballage alimentaire et produits de luxe) • Papier cuisson à usage unique pour l’emballage d’aliments chauds et la cuisson au four (usages industriels ou ménagers) • Papier réutilisable pour la cuisson au four (usages industriels professionnels ou ménagers)

Exemples d’applications de la gamme Primabake (papier cuisson).

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uali é supérieure celle de nos con r res ’es ce ui ai éri ablemen la di érence dans les mé iers de spéciali és ar nos clien s imprimeurs o se , hélio, numéri ue, e c e nos clien s pour l’indus rie alimen aire rans orma eurs, cen res de cuisson, e c investissent dans des équipements sans cesse plus produc i s, ce ui suppose ue nos papiers présen en une machinabili é e une uali é irréprochables

PÂTE : UNE HAUSSE HISTORIQUE

Toutes les pâtes (fibres longues et courtes) utilisées par PDL sont certifiées FSC ou PEFC. Elles proviennent pour 70 % d’Europe (Scandinavie surtout) et pour 30 % du reste du monde (Amérique du Sud en particulier). Aucune essence n’est classée Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d extinction, également connue comme “Convention de Washington”). « Chaque année, nous rédi eons un Stéphane ue ili ence s em ui Barbereau : nous permet de réduire au « Les prix atteints par les minimum le ris ue ue les pâtes NBSK produi s du bois pro iennen et NBHK en de l’e ploi a ion illé ale, en octobre 2018 lien a ec le lemen ois de sont les plus l nion européenne , hauts de ces précise Stéphane Barbereau. vingt dernières Le papier mince est un années. » savant mélange de feuillus (Mixed Hardwood), d’eucalyptus et de résineux, tandis que le papier d’emballage alimentaire utilise en majorité des fibres longues, ensuite travaillées au raffinage. Pour alimenter ses deux usines, Bolloré Thin Papers achète quelque 60.000 t/an de pâte. Elle est acheminée à Thonon-les Bains via les grands ports maritimes de Rouen et de La Rochelle, ainsi que du port de Fos-sur-Mer et de celui de Flessingue (Pays-Bas). u cours des derniers mois, nous a ons subi une hausse con inue, iolen e e concomi an e du pri de la p e, décidée par l’ensemble des produc eurs, pointe Stéphane Barbereau. es pri a ein s par la e la en oc obre son les plus hau s de ces in derni res années i nos olumes son né ociés en débu d’année, nos pri d’acha le son mensuellemen n re anche, les con ra s conclus a ec nos clien s nous en a en pour

l’année ou pour le semes re, ce ui nous laisse r s peu de souplesse pour répercu er les hausses du pri de la p e n ce débu de prin emps, les s oc s on cependan a ein des ni eau éle és dans les por s européens e asia i ues, le marché chinois a an ralen i e pri de la fibre lon ue commence s’in échir oncernan l’eucal p us, les produc eurs sud américains main iennen le pri un ni eau r s éle é

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE : PROJETS PDL a été un des premiers papetiers à mettre en place, dès 2008, une analyse du cycle de vie (ACV) du papier mince. Le site est également certifié ISO 14001 et 9001 (versions 2015). La moitié des besoins en vapeur sont assurés par la chaleur issue du four d’incinération des ordures ménagères de la ville de Thonon. Cette solution est intéressante du point de vue économique et de l’empreinte carbone. Le solde de la vapeur est généré par la chaufferie (biomasse et gaz) présente sur le site, en favorisant la vapeur issue du bois et en minimisant celle provenant du gaz. En 2012, dans le cadre d’un appel à projets “BCIAT” de l’Ademe, PDL a en effet investi dans une chaudière biomasse de 8,2 MW, en partenariat avec Cofely. Cette opération a permis d’arrêter une des deux chaudières gaz et de réduire, de 11.500 t/an, les émissions de CO2. ous ra aillons ac uellemen sur un pro e ui perme rai de récupérer le issu de la chau erie biomasse pour l’u iliser dans le saelli e de P carbona e de PDL travaille calcium précipi é , cons rui sur un en e ui perme rai projet qui de réduire le co de producpermettrait ion de ce e char e opaci- de récupérer fian e , indique Stéphane le CO issu de 2 Barbereau. la chaufferie Par ailleurs, au cours des biomasse pour dix dernières années, l’utiliser dans PDL a divisé par deux sa le satellite de consommation d’eau à la PCC. tonne produite, passée de 20.000 à 10.000 m3/jour. Le site dispose d’une station d’épuration biologique. Etant donné l’environnement de cette usine, l’arrêté préfectoral est très exigeant en matière de rejets. Mais les résultats de PDL, en matière de MES et DCO, se situent deux fois en dessous des valeurs de l’arrêté. Un projet visant à transformer les boues papetières afin d’en

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L ’ U sin e d u m o is retirer une énergie utilisable dans la chaufferie biomasse est en cours, ce qui éviterait que ces boues soient traitées comme des DIB. Mené par un opérateur, ce travail vise à trouver une solution moins coûteuse que la valorisation agronomique actuelle. ous encoura eons ce pe d’ini ia i e ui perme de responsabiliser le personnel s’il souhai e se saisir d’un su e spécifi ue , explique Michel Rességuier. Par ailleurs, concernant la logistique, PDL a dû faire face, l’année dernière, à une forte hausse des prix du transport routier en raison d’une pénurie persistante de chauffeurs dans toute l’Europe. Bien que l’usine soit raccordée au chemin de fer, elle n’utilise pas ce mode de transport, au e d’une a rac i i é su fisan e en délais e en pri

R&D : SURTOUT LA DIVERSIFICATION

Entre 2017 et 2019, le budget que PDL a alloué à la R&D a été augmenté de 40 %. La

part du budget dédié à la diversification a également progressé sur la période (+ 60 % en 2017, + 68 % en 2018 et + 80 % prévus en 2019). u re ard de l’é olu ion du marché e de nos se men s d’ac i i é mpression mince, uisson e péciali és , ces cin derni res années, l’ac i i é de no re s’es da an a e dé eloppée r ce la di ersifica ion des produi s ue sur le déploiemen de la amme ac uelle , précise Stéphane Barbereau. Les sujets sont étudiés afin de servir des marchés en progression sur lesquels PDL peut apporter son expertise (papiers minces et ultra-minces) et des produits innovants au client final. n adé ua ion a ec la amme de papier siliconé, l’emballa e alimen aire es un des principau se men s sur le uel nous concen rons nos dé eloppemen s pour proposer une solu ion compl e En R&D, les partenaires de PDL sont multiples : recherche académique (Grenoble INPPagora par exemple), fournisseurs >>>

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La MAP 6 produit des papiers de 27 à 70 g/m2 à la vitesse de 750 m/min.

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L ’ U sin e d u m o is >>> de technologies et fabricants de

produits chimiques. ous ra aillons aussi a ec des p les de recherche afin d’élar ir no re spec re sur des echnolo ies e ou sur l’u ilisa ion de ma ériau en rup ure a ec la pape erie radi ionnelle Enfin, PDL dépose régulièrement des brevets.

Stéphane Barbereau devant le système Autoline qui effectue une grande palette de mesures pour les trois machines (grammage, porosité, éclatement, épaisseur…).

La bobineuse gère la production des trois machines.

>>> Trois quarts des ventes réalisées

en Europe

S

i la commercialisation des papiers cuisson de PDL est effectuée auprès de clients partout dans le monde, il n’en demeure pas moins que les trois quarts de la production totale du site sont vendus en Europe (Allemagne, France, Italie, Benelux, etc.). Le solde se répartit entre l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient (10 % chacun), ainsi que l’Asie (5 %). e marché de la li éra ure reli ieuse es por eur, indique Michel Rességuier. Des élémen s de sécuri é son m me in é rés dans le papier ser an à imprimer Le Coran. Nous sommes r s fiers de ser ir ces marchés ui comp en parmi les plus e i ean s au monde, a ec une olérance éro en ma i re d’impure és no ammen

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USINE DU FUTUR : DES PISTES D’AMÉLIORATION

Le site est aussi en pleine réflexion sur l’Usine du futur et, en particulier, sur l’exploitation des données. Deux axes ont été définis. D’une part, mesurer les consommations d’énergie en temps réel afin de mieux les ma triser et de les réduire. D’autre part, améliorer la performance et la qualité de la production : analyser les données et paramètres machines et mettre en face la qualité papier obtenue, corréler l’ensemble pour optimiser les temps de “mise au bon”, anticiper les dérives et reproduire les conditions de “bonne” production. Pour ces deux objectifs, les moyens de communication doivent permettre d’échanger toutes ces informations et de déployer les solutions de stockage : e premier ra ail d’in en aire représen e un passa e obli é pour mieu s andardiser no re produc ion , estime Stéphane Barbereau. Dans un premier temps, la partie communication entre les solutions industrielles (PCS7, u oline, QCSM4…) a été mise en place, via des réseaux de fibre optique. Dans un second temps, l’usine fera communiquer beaucoup d’équipements non informatiques, via des solutions d’ IIoT (Objets industriels connectés) afin d’obtenir diverses mesures (débits, pressions, vibrations), via des réseaux sans fil (Wifi, 4G, Lora ). r ce no re premier chan ier, beaucoup plus d’in orma ions de mesure sur la uali é de nos papiers on é é ob enues Par ailleurs, les e i ences des clien s é an de plus en plus or es, ces échan es d’in orma ions de aien re ins aurés e ra ail nous a aussi permis de ir ualiser des solu ions indus rielles dans nos deux “Data Centers” et de sécuriser les applica ions énéralemen ins allées e e posées en milieu hos ile l’in orma i ue a seconde é ape, l’ o , nous ou rira d’au res hori ons Autre conséquence, la mise en place de ces réseaux servira à améliorer la sécurité des personnes et des bâtiments :

e remplacemen de solu ions éran la localisa ion des ra ailleurs isolés e les remon ées d’alarmes di erses e ariées son l’é ude Les responsables de PDL fourmillent aussi d’idées sur d’autres sujets, tels que l’automatisation des magasins de produits finis avec des AGV : « De manière énérale, ces ini ia i es mon ren u’il es in éressan de boucler l’ensemble des s s mes afin de mieu ma riser les circui s, souligne le D.-g. l au penser l’in é ra ion lobale a ec un chan emen de lan a e e aire en sor e ue ous les élémen s communi uen en re eu

PAPIER CUISSON : TOUJOURS BIEN ORIENTÉ

Dans les papiers minces, l’érosion entamée dans les années 2000 s’est accélérée sur la période récente. En Europe, les volumes globaux ont ainsi été divisés par quatre en une dizaine d’années, passant de quelque 200.000 t/an à environ 50.000 t/ an. es sec eurs de la li éra ure pra i ue e des ca alo ues on é é or emen impac és e m me les marchés hau de amme connaissen un ralen issemen , indique Stéphane Barbereau. Divers phénomènes se sont cumulés, dictés par une logique de réduction de coûts : le remplacement des catalogues et de la littérature pratiques par les CD-rom ; la substitution du papier mince par les LWC et SC, moins chers ; le recul de la pagination et des tirages et, enfin, l’espacement des Cette année, publications (passage d’une PDL table sur sortie annuelle à une fois un C.A. de 82 M€ (+ 17 % tous les deux ans). vs 2018). Ces tendances sont toujours à l’œuvre et le marché du papier d’impression mince, en particulier dans les catalogues, reste sur-capacitaire : ur ce marché, les res ruc ura ions de capaci é pourraien nécessi er encore uel ues années, oire une décennie , pronostique Michel Rességuier. Pour cette année, les responsables de PDL restent toutefois optimistes et tablent sur un C.A. de 82 M€ (+ 17 % vs 2018) et sur une production de 45.000 t (+ 4.000 t). Car si le segment de l’impression mince devrait poursuivre son recul, le marché de l’alimentaire continuera à progresser de belle manière. V. L.

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Entretien

Thibault Laumonier : « DS Smith

est pionnier dans sa vision de l’emballage et sa rigueur industrielle » Rencontre avec Thibault Laumonier, D.-g. de DS Smith Packaging France qui explique la stratégie de son groupe après le rachat d’Europac. Dans l’Hexagone, DS Smith conforte ses positions : il occupe le 4e rang pour la production de papier pour ondulé et il consolide son leadership dans la fabrication de carton ondulé. Dans cet entretien, Thibault Laumonier martèle aussi le fort engagement de son groupe dans l’économie circulaire.

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>>> Repères. DS Smith

Avec l’intégration d’Europac

Création à Londres en 1940 • Présence dans 37 pays • 32.000 personnes • > 270 sites de production • C.A. : 6,5 Md€ (exercice 2017/2018 hors Europac) • 5,5 Mt/an de matières recyclées • Production ; 3,7 Mt de papier pour ondulé et 4 Mt de carton ondulé • Quatre activités : Packaging (> 200 sites), Paper (12 papeteries), Recycling (26 dépôts) et Plastics (en cours de cession au fonds d’investissement Olympus Partners pour 585 M$)

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ue sur la Seine et le pont de Neuilly dans une belle lumière de printemps. Rendez-vous au siège de DS Smith Packaging France, à la Défense, avec Thibault Laumonier, le patron de la filiale française depuis quatre ans. Après une carrière entamée dans les produits de couchage pour le papier chez Dow Chemical et un passage chez Alcan, devenu Amcor, ce diplômé de l’ESCP à la fois énergique, déterminé et posé renoue avec le secteur papetier en 2011, en prenant la direction générale de SCA Packaging France. Il est aujourd’hui D.-g. pour la France de DS Smith Packaging qui a racheté SCA Packaging en 2012 et qui vient de mettre la main sur l’espagnol Europac. Annoncée en juin 2018, cette opération de 1,9 Md€ a été bouclée en janvier. « Au total, depuis 2010, DS Smith a réalisé près d’une vingtaine d’acquisitions de par le monde (dont Interstate Resources et Corrugated Container Corp. aux Etats-Unis), rappelle Thibault Laumonier. En France, nous avons racheté le groupe Otor, puis intégré SCA Packaging. Et donc, depuis le 22 janvier, les sites Europac, qui comptent la papeterie de Rouen, ainsi que quatre cartonneries et deux plateformes logistiques. »

UN C.A. SUPÉRIEUR À 7,4 MD€ Avant le rachat d’Europac, sur l’exercice mai 2017/avril 2018, le C.A. de DS Smith s’est établi à 6,5 Md€. Le groupe employait 28.500 personnes, comptait 250 sites et était présent dans 37 pays. Pour sa part, en 2017, Europac a réalisé un C.A. de 868 M€, avec 2.300 personnes et 23 sites. Sur une base annuelle, le nouveau DS Smith pèserait

donc quelque 7,4 Md€ de C.A. Le nouveau groupe emploie désormais environ 32.000 personnes et compte plus de 270 sites. Les cessions, demandées en juin 2018 par la Commission euroDS Smith péenne, ont été réaliaffiche sées (cf. encadré p.17). désormais Dans la production de une capacité ppo, DS Smith revendique de 3,7 Mt/an le second rang en Europe dans le ppo derrière Smurfit Kappa et de 4 Mt avec 3,7 Mt. S’il est leader dans le carton en Espagne et au Portu- ondulé. gal, le groupe occupe la 4e place en France, avec 320.000 t/an. Dans le carton ondulé, il se place en 2e position en Europe (environ 4 Mt/an de capacité). Il conforte sa place de leader en France (avec une capacité de quelque 1 Mt de carton ondulé) et occupe le 2e rang en Espagne et au Portugal (quelque 660.000 t/an au total dans ces pays).

INTÉGRATION ET MAILLAGE GÉOGRAPHIQUE RENFORCÉS

« Le rachat d’Europac nous permet de rééquilibrer notre niveau d’intégration, explique Thibault Laumonier. Ces dernières années, les diverses acquisitions du groupe l’ont proportionnellement davantage renforcé dans le carton ondulé que dans le ppo. Notre taux habituel d’intégration, environ 75 %, avait reculé : nous étions plutôt “courts” avant le rachat d’Europac. Or ce groupe nous apporte 940.000 t de papier pour ondulé. » DS Smith Packaging renforce aussi ses positions dans la Péninsule ibérique, le 3e marché européen dans le carton ondulé. En France, le

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Entretien groupe élargit son offre, notamment dans le lourd pour l’industrie, ainsi que dans la complémentarité pré- et post-print haute définition. « Nous avons développé notre maillage et notre couverture géographiques, avec une présence accrue dans les zones densément peuplées (région parisienne, Bretagne, Rhône-Alpes et Est), dans celles où l’industrie et un tissu de PME sont fortement implantés, sans oublier les régions où l’agro-alimentaire est très présent. La France reste un marché important dans le carton ondulé, en particulier parce que le poids de l’agroEuropac alimentaire y est majeur. » apporte En outre, avec ces nouveaux 940.000 t/an sites, le service aux clients de ppo. sera amélioré. Matériau volumineux, le carton ondulé ne voyage guère au-delà d’un rayon de 200 à 250 km. Un maillage renforcé permettra donc d’optimiser les coûts logistiques. Les synergies issues du rachat d’Europac sont évaluées à 50 M€ par an pour l’ensemble du groupe DS Smith. Elles se traduiront également par le partage des savoir-faire et des capacités d’innovation. Plus globalement, cette acquisition s’inscrit dans le contexte de l’accélération de la croissance du groupe en Europe, dans le sillage de celle de ses clients : « Pour accompagner notre développement et celui du marché, nous avons besoin de capacités. Pour y parvenir, nous agissons sur trois leviers : productivité, investissements et acquisitions. »

INTÉGRATION ET AUDIT EN COURS « Les sites ex-Europac sont très bien tenus et dirigés par des équipes très professionnelles, indique le D.-g. Nous sommes aujourd’hui dans une phase d’intégration. Comme il en va pour chaque acquisition, un audit est en cours. Il durera environ six mois et permettra d’analyser la situation. Ensuite, nous déploierons nos standards industriels et des plans d’investissements seront décidés. Cette intégration s’inscrit dans notre dynamique de croissance stratégique, en France et sur le long terme. DS Smith investit régulièrement dans ses usines. Cela sera également le cas pour les ex-usines d’Europac. » Au terme de cet audit, des plans seront élaborés pour le court et le moyen terme : « L’objectif est d’aligner les performances opérationnelles et industrielles des sites Europac et DS Smith au meilleur niveau. »

Chaque usine ex-Eu« DS Smith ropac a déjà été intéinvestit très grée dans les Clusters régulièrement de DS Smith Packaging dans ses usines. France (qui possèdent Cela sera leur propre organi- également sation commerciale, le cas pour industrielle, financière, les ex-usines RH…) par zones géo- d’Europac. » graphiques. La cartonnerie de Durtal a ainsi rejoint la région Ouest, celles de Rouen et de Gasny la région Nord et, enfin, Savoie la région Est.

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>>> Repères. Europac

FRANCE : PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIONS D’EUROS INVESTIS CHAQUE ANNÉE « De manière générale, notre approche est de fournir des emballages en carton ondulé légers, résistants et recyclables », résume Thibault Laumonier. En France, le groupe investit plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année, afin d’augmenter la compétitivité, la qualité et la productivité de ses sites. Au cours des cinq dernières années, en transformation, de nombreux investissements ont été réalisés : nouvelle onduleuse à Toury ; presse offset (neuf couleurs et deux vernis) à Rochechouart ; réaménagement du site de Cognac ; nouveau sto- Le groupe ckage automatisé sur travaille sur les caractéristiques le site de Saint-Jean-dephysiques des Bournay, avec la modifippo et sur cation de l’onduleuse ; les qualités presse offset et contre- barrières colleuse à Fegersheim ; des cartons, enfin, le lancement de notamment la cannelure R dans pour prendre toutes les cartonne- des parts de ries. Le remplacement marché au programmé de nom- plastique. breuses simples faces a également été conduit. En outre, la papeterie de Contoire-Hamel a bénéficié d’une nouvelle chaudière de cogénération (gaz) et d’une nouvelle bobineuse. « Nos investissements visent à >>>

Données clés. C.A. 2017 : 868 M€ • 2.300 personnes (600 en France) • 23 sites (7 en France) et une présence industrielle dans trois pays (Espagne, Portugal et France) Papier. Quatre papeteries : une en France (Rouen), deux en Espagne et une au Portugal. Soit 940.000 t/an de kraftliner et de testliner et 360.000 t/an de carton ondulé Carton. France : quatre cartonneries (Gasny, Rouen, Durtal et La Rochette), deux centres d’assemblage pour plateaux fruits & légumes. Portugal : trois cartonneries et un centre logistique. Espagne : deux cartonneries et deux cartonnages Recyclage. Quatre centres (deux en Espagne et deux au Portugal) Activités cédées. La cartonnerie de Caradec et la plateforme logistique de SaintPol-de-Léon ont été vendues à Smurfit Kappa. L’usine portugaise d’Europac Ovar ainsi que deux sites de DS Smith Packaging (la cartonnerie de Torigni-sur-Vire et le cartonnage de Cabourg) sont en cours de cession à International Paper pour quelque 63 M€. Cette opération doit être conclue d’ici fin octobre.

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Entretien

« Nos investissements visent à faire progresser les sites, les uns après les autres, en fonction de leur situation de départ, sur des paramètres-clés : qualité, automatisation, productivité… Chaque usine atteint alors un “standard”, c’està-dire le niveau d’une usine idéale. En France, une capacité de 60.000 à 65.000 t/ an en cartonnerie est notre cible, ce qui est assez élevé. »

>>> Bio Express

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iplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP, option “Finance”), Thibault Laumonier (54 ans) débute sa carrière en 1989 chez Dow Chemical à des fonctions de ventes & marketing. Il était en particulier en charge des produits de couchage du papier pour la France. En 2006, il rejoint Alcan Packaging, groupe repris par Amcor. Il prend alors la direction générale de l’unité “Capsules”. En 2011, il retrouve l’industrie papetière et devient D.-g. de SCA Packaging France. Suite au rachat de ce groupe par DS Smith en 2012, il est nommé D.-g. de DS Smith pour le Benelux et prend également, par la suite, la responsabilité de la Scandinavie. Depuis février 2015, il est D.-g. de DS Smith Packaging France. Au sortir de ses études et de son service militaire, o il a été officier parachutiste, Thibault Laumonier a beaucoup hésité entre l’industrie et les forces spéciales : « Dans les deux cas, le côté “aventure” et la dimension “management” sont très présents : il faut construire un projet, le faire partager et savoir mobiliser les équipes. » Si c’était à refaire ? Le doute subsiste encore...

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>>> faire progresser les sites, les uns après

les autres, en fonction de leur situation de départ, sur des paramètres-clés : qualité, automatisation, productivité… Chaque usine atteint alors un “standard”, c’est-à-dire le niveau d’une usine idéale. En France, en cartonnerie, une capacité de 60.000 à 65.000 t/an est notre cible, ce qui est assez élevé. » Au cours des prochaines années, DS Smith Packaging France prévoit d’axer ses efforts sur l’optimisation des flux logistiques et sur l’abaissement des grammages des ppo, dans une approche à la fois économique et environnementale. Le groupe travaille ainsi sur les caractéristiques physiques des ppo et sur les qualités barrières des cartons, notamment pour prendre des parts de marché au plastique.

SURFER SUR L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE Invité à commenter les grandes évolutions du marché, Thibault Laumonier souligne l’importance prise par l’économie circulaire, l’évolution incroyable des modes de distribution et le fort développement de la personnalisation. Selon lui, l’économie circulaire et le recyclage sont plébiscités par les industriels et le grand public, lequel joue de plus en plus un rôle « L’attention de prescripteur sur les du grand public sujets liés à l’environinfluence de plus nement, en demandant en plus les choix davantage d’éthique et de nos clients. Il de responsabilité. « L’at- s’agit là d’un axe tention du grand public de développement in uence de plus en plus fort pour notre les choix de nos clients. Il industrie. »

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Entretien s’agit là d’un axe de développement fort pour notre industrie. En tant que recycleur (5,5 Mt/ an de PCR recyclés en Europe), producteur de ppo et fabricant de carton ondulé, notre groupe progresse dans cette direction. Notre matériau est 100 % recyclable. En France, la production d’emballages en papier-carton utilise à 80 % des fibres rec clées Au sein des usines du groupe, le cycle “Box to Box”, c’est-à-dire le process de recyclage du papier récupéré en nouvel emballage, peut être réduit à seulement 14 jours. Ces dernières années, cette prise de conscience environnementale s’est accélérée et renforcée. Ce mouvement ne saurait ralentir, au contraire : « Une fois ce cycle vertueux enclenché, d’autres objectifs suivent immanquablement : comment économiser davantage la matière première et l’énergie ? Comment optimiser les emballages par le design et faire reculer encore le grammage des papiers ? Où se trouve la limite ? Je l’ignore. ais moins de ramma es si nifie moins de tonnages dans les camions, moins de camions

et moins de carburant brûlé… De toutes parts, ce mouvement est vertueux. C’est le sens de l’Histoire. » D’ailleurs, à titre personnel, Thibault Laumonier intervient parfois dans des écoles pour expliquer son métier et ouvrir les yeux des élèves sur le monde industriel et sur le rôle du recyclage.

EVOLUTION DES MODES DE DISTRIBUTION ET PERSONNALISATION

Autre tendance à l’œuvre : la mutation des modes de commerce et des flux de distribution avec la croissance phénoménale du e-commerce. La « Les modes de période est foisoncommerce et nante, avec « un bouilde distribution lonnement d’idées liées continueront aux nouvelles techà évoluer pour nologies » (véhicules s’ajuster aux électriques, expérinouvelles façons mentations menées de vivre. Nous avec des drones…). devrons adapter « Ces modes de com- nos produits à merce et de dis- >>> ces tendances. »

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>>> E-commerce : un marché en plein boom mais complexe

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n France, l’e-commerce représente environ 4 % du marché du carton ondulé. C’est le secteur qui progresse le plus, avec un taux de croissance à deux chiffres. « DS Smith livre l’essentiel des grands acteurs de ce marché, qui sont des distributeurs et non des industriels. Ce type de distribution se caractérise par sa grande saisonnalité (avec un pic très fort à l’automne et à Noël) et par son imprévisibilité : il dépend du clic du consommateur, des effets de mode, des nouveautés, de la météo... Les volumes par types de produi s son donc di ficiles anticiper. Nous avons dû repenser notre organisation logistique, nos plannin s e nos par enaria s afin d’être capables de livrer les crêtes de demande. »

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Entretien >>> tribution continueront à évoluer pour s’ajuster aux nouvelles façons de vivre. Nous devrons adapter nos produits à ces tendances », explique Thibault Laumonier. Enfin, la personnalisation s’est beaucoup développée, grâce aux progrès techniques. Elle répond également aux exigences de plus en plus fortes des consommateurs (petites séries, rotations plus nombreuses, sur-mesure, qualité d’impression…). « DS Smith Packaging cherche à se positionner comme “Packaging Strategist”, avec l’objectif d’anticiper et de repenser l’emballage dans un monde qui change (démographie, pollution, essor de certaines régions du monde, nouvelles manières de travailler…). Notre approche client est basée sur la création de valeur autour de trois piliers : stimuler leurs ventes, réduire leurs coûts et limiter leurs risques. Pour y parvenir, nous devons être pionniers sur le plan industriel, technique, en termes d’innovation et dans la manière d’appréhender le marché, le rôle de l’emballage, la gestion des u e ui si nifie appli uer le slo an bien connu “Think Outside the Box”. »

CONJONCTURE, ENJEUX & PROSPECTIVE Progresser, en moyenne, de 1 % au-delà de l’évolution du PIB dans tous les pays dans lesquels le groupe est présent : tel est l’objectif de DS Smith. En France, après un ralentissement modéré dans certains secteurs industriels depuis l’automne, la demande en carton ondulé demeure soutenue. En outre, le premier marché de DS

>>> Côté perso…

◗ Qualité. « L’organisation. » ◗ Défaut. « L’impatience. » ◗ Ce qui vous met en colère. « Le mensonge. » ◗ Ce qui vous met de bonne humeur. « Une bonne blague, le matin par exemple pour bien commencer la journée. » ◗ Qualités essentielles que doivent avoir vos collaborateurs. « Ils doivent présenter quatre qualités essentielles : initiative, autonomie, humour (qui donne beaucoup d’énergie) et esprit d’équipe. » ◗ Meilleur souvenir. « Etre remplacé par un successeur qu’on a aidé à se développer et à faire progresser dans l’entreprise. »

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◗ Pire souvenir. « Quand la politique interne prend le pas sur le business, sur les vrais sujets et sur le concret. » ◗ Client idéal. « Celui qui est exigeant, qui permet de progresser et avec lequel des projets peuvent se construire. » ◗ Technologies qui vous passionnent. « Les nouvelles énergies réellement propres (hydrogène, solaire…), en substitution au pétrole et au charbon. » ◗ Autre métier qui vous aurait plu. ficier dans les roupes spéciales ◗ Arts préférés. « La peinture (les impressionnistes tout particulièrement), la sculpture. Et les jardins (pour leur créativité, leurs couleurs et l’émotion qu’ils procurent). » ◗ Plats. « Foie gras mi-cuit et forêt noire. »

Smith, l’industrie agro-alimentaire, reste très stable. Dans certaines régions, les manifestations des “Gilets jaunes” ont pu impacter la logistique, en déréglant une mécanique bien huilée. Mais aucune usine n’a dû arrêter sa production. Cependant, la pénurie de chauffeurs, en France mais aussi en Europe, tire les prix à la hausse et L’avenir ? Big complique l’organisa- Data, économie circulaire et tion dans les usines. Concernant l’Indus- automatisation. trie du futur, en papeterie, le groupe utilise d’ores et déjà le “Big Data” pour analyser et réduire ses consommations d’énergie. « En outre, l’automatisation se développe dans les u e le s oc a e ous a ons récemmen ouvert à Saint-Jean-de-Bournay (Isère) un stockage de plus de 20 m de hauteur et qui compte plus de 500 cellules. Nous avons gané en sur ace, i esse, e ficaci é e sécuri é Sur le plus long terme, selon Thibault Laumonier, l’économie circulaire et l’environnement resteront des enjeux prépondérants autour des questions d’optimisation dans l’utilisation des matières premières et de réduction des émissions. Des progrès sont aussi attendus dans l’automatisation, le contrôle-qualité et les petites séries. Et de conclure : « DS Smith se veut pionnier dans sa vision de l’emballage et dans sa rigueur industrielle. Cette ambition a soutenu la forte croissance du groupe au cours des dix dernières années. Elle constitue, en quelque sorte, son ADN. » V. L. ◗ Film. « “La vie des autres” de Florian Henckel von Donnersmarck. » ◗ Compositeur. « Michel Petrucciani, en particulier pour sa grande vitesse d’exécution. » ◗ Livre de chevet. « “Sapiens, une brève histoire de l’Humanité” de Yuval Noah Harari. » ◗ Vacances. « En famille et en montagne, été comme hiver. » ◗ Hobbies. « Tous les sports dans tous les milieux (eau, montagne, route…). Je fais du sport cinq heures par semaine. » ◗ Devise. « “Aide-toi, le Ciel t’aidera” de Jean de La Fontaine. Il faut d’abord compter sur soi pour trouver des solutions et savoir faire preuve d’autonomie et d’esprit de responsabilité. »

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Un marché sous le signe du développement durable, de l’innovation et de la diversification Les 9 et 10 avril, Smithers Pira, en association avec Tappi, a organisé sa traditionnelle conférence européenne dédiée aux papiers techniques & spéciaux.

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ne nouvelle réussite. Plus de 250 personnes ont assisté à la conférence Specialty Papers Europe organisée, début avril, à Berlin, par Smithers Pira, en coopération avec Tappi. Plus de 25 conférences ont permis de prendre le pouls des principales tendances du marché : économie, impact de la digitalisation, opportunités créées par la prochaine directive européenne sur les plastiques à usage unique, contact alimentaire, propriétés barrières, chimie du couchage, etc.

ENVIRON 300 USINES EN EUROPE

VP Business Development Europe che Fisher International, Marko Summanen a dressé le panorama du secteur. Au cours des cinq dernières années, les nouvelles capacités ont beaucoup progressé, en particulier en 2013 et 2015 Sur la période, l’Europe a moins exporté, l’Amérique du Nord prenant plus d’importance dans les échanges. Le Vieux Continent compte près de 300 usines productrices de papiers spéciaux et ou de papiers impression-écriture sans bois. En Europe, pour les producteurs non-intégrés, le poids de la pâte marchande est prédominant dans les coûts moyens de production des papiers spéciaux. Or, entre le 1er et le 4e trimestre 2018, la part de la pâte est passée de 59 % à 66 % du total des co ts Face au déclin des papiers graphiques, certains acteurs modifient leur portefeuille et basculent une partie de leur production vers les spécialités (Lecta, Sappi ). Globalement, ce marché apparaît encore peu consolidé et rares sont les producteurs qui opèrent dans plusieurs régions du monde, excepté, par exemple, Ahlstrom-Munksj . Sur ce marché également, le poids de la Chine devient prépondérant. C’est surtout dans ce pays que, sur les cinq

Fig. 1. Evolution des capacités mondiales des papiers de spécialités par grandes sortes.

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Fig. 2. Capacités de production de papiers spéciaux construites entre 2013 et 2018 par pays.

dernières années, les nouvelles machines de papiers spéciaux (y compris les plus grandes) ont été construites, loin devant l’Inde fi : au total, plus de 80 machines sur cette période ! La croissance de la région Asie-Pacifique Chine dépasse, de loin, celle des autres marchés. Résultat : la Chine possède aujourd’hui 1 Mt de capacités supplémentaires comparé à sa consommation apparente. Ce qui explique que les exportations chinoises de papiers spéciaux progressent, tout particulièrement dans la one la plus proche (Asie-Pacifique pour près des deux tiers). Si certains producteurs chinois possèdent des nouvelles machines, de la capacité, des ressources en capital et présentent de faibles coûts de structure, d’autres fabricants ne disposent pas des connaissances technologiques suffisantes sur certaines sortes avancées, d’une intégration en aval, d’une R&D innovante ou des connexions avec des marques globales. Mais ils pourraient pallier ces manques en réalisant des acquisitions en Europe ou en Amérique du Nord. En conclusion, Marko Summanen a estimé que les co ts de livraison du e-commerce se traduiront par des développements technologiques significatifs visant à abaisser le co t des emballages. Dans ce contexte, afin de remplacer les solutions en plastique, l’économie circulaire et ses produits de couchage biodégradables et repulpables représentent une nécessité pour toutes les sortes papetières. Le marché européen devrait pour sa part se consolider, notamment par la conversion, vers les spécialités, de certaines machines produisant des sortes en déclin (papiers graphiques ). Dans ce contexte, la profitabilité de certains segments pourrait être améliorée. Arne Kant, Principal chez Pöyry Management Consulting,

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Marko Summanen (Fisher International).

a quant à lui rappelé qu’entre 2017 et 2030, la demande papetière mondiale devrait progresser de 73 Mt pour atteindre 489 Mt (+ 1,3 % par an en moyenne). Les principaux moteurs : la croissance économique et de la production industrielle, l’essor démographique, ainsi que le développement de la classe moyenne et du commerce en ligne. En revanche, la substitution d’autres matériaux, le recul des grammages et la saturation de certains marchés constituent les principaux freins au développement du papier. Concernant les spéciaux,

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Arne Kant (Pöyry Management Consulting).

c’est le triptyque Fonctionnalités Environnement durable Co t qui constitue le driver de ce marché qui a été évalué, en 2016, à quelque 30 Mt au plan mondial : Emballage Etiquetage ( 40 %), Bâtiment Construction ( 17 %), Graphique (14 %) et Industriels (< 10 %). Certains segments sont >>>

Le triptyque Fonctionnalités/ Environnement durable/Coût constitue le moteur de ce marché qui a été évalué, en 2016, à quelque 30 Mt au plan mondial.

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>>> négativement impactés par la digitalisation de

l’économie : autocopiants, papiers graphiques et de sécurité (pour chèques, timbres ). D’autres secteurs en bénéficient, tels que l’emballage étiquetage, le segment bâtiment construction, ainsi que l’industrie (papiers pour séparateurs de batterie par exemple) et l’impression digitale. Selon cet intervenant, dans aucun autre segment que celui des papiers spéciaux, vendre grâce à la valeur ajoutée – au lieu des coûts et des marges – n’a le plus de chances de réussir.

MOUVEMENT “PLASTIC FREE” :

DES OPPORTUNITÉS POUR

LE PAPIER

Des papetiers sont également venus témoigner de leurs stratégies. Ainsi Ulrika Kurten, SVP Consumer Boards de Kotkamills, a expliqué le positionnement de ce papetier finlandais qui produit 165.000 t an de papier pour stratifiés (Saturating Base Kraft) et 400.000 t an de diverses qualités (carton pour bo tes pliantes ou FBB, carton Food Service sans plastique destiné en particulier à produire les tasses et à emballer des surgelés ou des produits Fast-Food ). La ® gamme (tasses) présente ainsi des couchages barrières ® et totalement recyclables. Autre gamme : , carton barrière pour emballages pliants. Le finlandais a mis au point un couchage qui comprend sept couches. La stratégie de Kotkamills s’inscrit dans le droit fil de la directive européenne concernant les plastiques à usage unique en cours d’élaboration à Bruxelles. Pour sa part, Katja Tuomola, Business Development

Director chez Metsä Board, a présenté la gamme Pro , carton barrière, recyclable, compostable et léger destiné à l’alimentaire. Il est traité pour être barrière aux graisses (sans plastique également) et contient des minéraux naturels (pigments et liants). Dans le domaine des papiers graphiques, Jan Rops, Product Manager Inkjet pour le papetier néerlandais Crown Van Gelder, a expliqué les développements de sa société dans les papiers pour jet d’encre base aqueuse. Ce producteur possède deux machines, pour une capacité totale de 200.000 t an. Ses investissements lui ont permis d’élargir la gamme d’applications de ses papiers à de nouveaux segments dans le jet d’encre (publicités transactionnelles, mailings direct, livres ). En 2018, un investissement de 20 M€ a été réalisé, qui a notamment permis d’installer une nouvelle soft-calandre sur la PM1. Enfin, Michael Sablatnig, CEO de l’allemand e e , a décrit comment sa société, spécialiste des papiers graphiques, s’est réinventée sans investissement majeur. Elle propose désormais une large palette de produits destinés à lutter contre la contrefaçon et à contribuer à la notoriété des marques. Exemple : la gamme icropac , repensée pour l’emballage, est dotée de barrières spécifiques (à l’oxygène, aux huiles minérales, aux graisses et aux odeurs). Les papiers graphiques Efalin ont également été modifiés pour de nouvelles applications dans l’emballage de luxe (sacs boutiques, couvertures de bo tes ). Enfin, Reflex possède des outils permettant l’ajout de filigrane, mais aussi l’embossage et le marquage (feutre) afin de conférer encore davantage de valeur ajoutée à ses produits. V. L.

>>> De nombreuses thématiques, dont la directive SUPP…

A

u cours de cette conférence, de très nombreux sujets ont été abordés : développement durable, stratégie d’approvisionnement des marques, impression (digitale, imagerie et finissage), stratification, contact alimentaire, couchage (et séchage après couchage), traitement barrière, protection contre la contrefaçon ou encore atouts de la pâte à haut Sylvain Lhôte (CEPI). rendement et du Foam Forming , etc. Parmi les intervenants : e ey i a e , ane Pre on ery , a i rin et P i ippe ar ine en re e ni e papier , an Pi o ar e o e i a o pany , ran rie en o eni , o ei ann ei ann , a n o ayonier an e a eria ou encore Kristian Salminen A noter en particulier l’intervention de y ain e, D.-g. de CEPI, qui a décrit les travaux en cours à Bruxelles sur la directive portant sur la lutte contre les plastiques à usage unique ( Single-Use Plastic Products Directive ou SUPP). Si le matériau papier-carton semble bien positionné a priori dans ce débat, il sera essentiel de bien identifier tous les composants qui entrent dans la fabrication du produit fini c illus ra ions

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Salon PCD : les papiers & cartons

ont mis de la couleur

Fin janvier, le Salon Packaging of Perfume Cosmetics & Design a réuni des producteurs de papiers & cartons destinés au secteur de l’emballage pour la parfumerie, la cosmétique et le design. Visite de stands accueillants et colorés.

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es Salons ADF & PCD Paris (dédiés aux emballages pour les marchés de la parfumerie, des cosmétiques, des aérosols et des dispensings) qui se sont déroulés les 30 et 31 janvier ont rassemblé près de 615 exposants sur quelque 20.000 m2 nets. Plus de 8.000 visiteurs ont fait le déplacement. Une cinquantaine de conférences ont permis de parler marchés, tendances, technologies, fonctions de l’emballage, environnement, etc. La prochaine édition, toujours organisée par EasyFairs, se tiendra les 29 et 30 janvier 2020, conjointement avec un nouveau rendez-vous, le Salon PLD (Packaging of Premium & Luxury Drinks) qui réunira les designers, innovateurs et fournisseurs d’emballages destinés au marché international des boissons premium et luxe.

>>> Parmi les exposants… Situées dans la Drôme provençale, les Papeteries de Montségur ont présenté leur gamme de papiers de soie (de 15 à 30 g/m2) avec son superbe camaïeu de couleurs. Ce site travaille pour toute l’industrie du luxe (prêt-à-porter, cosmétique, parfumerie, fleuristerie ). rfi appa. Avec la récente acquisition de Papcart, Smurfit Kappa s’est renforcé dans les secteurs du luxe et de la beauté. Pour sa première participation à ce Salon, le groupe a mis l’accent sur la complémentarité de ses activités, avec une offre globale allant de l’étui à la caisse de transport. Le groupe Fedrigoni (Fedrigoni et Arconvert) a présenté ses papiers et adhésifs les plus adaptés au secteur de l’emballage. Exemple : la nouvelle gamme de papiers de création non couchés avec traitement Touch Class® qui apporte une résistance aux traces de doigts, aux taches, aux graisses et à l’eau. Ce qui rend le pelliculage et la plastification superflus. Exemple d’application : les étiquettes de bouteilles destinées aux huiles d’olive et aux spiritueux. Fedrigoni a aussi proposé sa gamme de papiers qui contiennent des fibres recyclées et ou qui proviennent de plantes annuelles. Enfin, si les étiquettes adhésives d’Arconvert sont incontournables en œnologie et spiritueux, elles sont aussi adaptées à la cosmétique, notamment grâce au traitement “Greaseproof”.

Stands des papetiers et cartonniers avec : Papeteries de Mandeure (groupe Clairefontaine), Favini, Metsä Board, Lana, Stora Enso, Papeteries de Montségur, Zuber Rieder et Cordenons.

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>>> Solenis récompensé lors du “NextGen Cup Design Challenge”

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olenis a été récompensé lors du “NextGen Cup Design Challenge”, décerné par les géants de l’agroalimentaire, dans la catégorie “Innovative Cup Liners” pour sa technologie TopScreen™ de couchages barrières recyclables et compostables. Cette solution trouve des applications dans l’emballage, en particulier dans les tasses en papier à emporter (“On the Go”). Ce procédé confère des propriétés barrières aux liquides, à l’humidité et aux graisses, en remplacement des solutions PE ou PFC.

Actualités

Contact alimentaire LE SECTEUR PAPETIER PUBLIE LA 3E VERSION DE SES “GUIDELINES”

L’industrie papetière européenne ainsi que les transformateurs*, dont le secteur du tissue, ont mis à jour leur Guide qui donne les lignes directrices concernant la conformité des matériaux et des articles en papier et en carton au contact des aliments (“Food Contact Guidelines for the Compliance of Paper and Board Materials and Articles”). Ces nouvelles recommandations visent à améliorer la confiance des autorités publiques, des opérateurs de marché et des consommateurs. Il s’agit de la 3e version de ce document, créé en 2010 et déjà révisé en 2012. Ce Guide prend en compte les besoins croissants en faveur d’un outil de surveillance de la conformité, capable de prendre en compte de nombreux paramètres : management du risque, design du produit, sélection des matériaux, bonnes pratiques de fabrication, contrôle et surveillance. Rappelons qu’en l’absence d’une législation européenne spécifique couvrant les produits en papier et carton dans le domaine de la sécurité alimentaire, les fournisseurs de ce matériau ont pris l’initiative de rédiger leur propre Guide. (*) Signataires de cette nouvelle version : ACE (The Alliance for Beverage Cartons and the Environment), CCB (CEPI Container Board), CEPI (Confederation of European Paper Industries), CITPA (Confederation of International Converters of Paper and Board in Europe), ECMA (European Carton Makers Association), ETS (European Tissue Symposium) et Fefco (European Federation of Corrugated Board Manufacturers).

Emballage STORA ENSO ET AR PACKAGING CONÇOIVENT UNE BARQUETTE ÉTANCHE AUX GAZ

AR Packaging commercialise une nouvelle barquette pressée en carton et étanche aux gaz. Basée sur une technologie mise au point avec Stora Enso, cette barquette est destinée aux emballages de produits alimentaires réfrigérés. Le conditionnement sous atmosphère modifiée est une nouvelle application pour les barquettes carton pressées. Son utilisation a 2 6

été rendue possible, pour la première fois, en associant l’expertise de Stora Enso dans les matériaux renouvelables à celle de CC Pack (groupe suédois AR Packaging) en matière de fabrication des barquettes. Cette barquette étanche aux gaz est conçue comme une solution économique et écologique à même de remplacer les barquettes plastiques. Elle est fabriquée à partir du carton Trayforma by Stora Enso, muni d’une couche barrière, grâce à la mise en œuvre d’une nouvelle technologie de pressage. « La forme de l'emballage est optimisée pour assurer l’étanchéité, ce qui permet une durée de conservation allant jusqu’à 18 jours, selon le produit emballé, explique Åke Larsson, D.-g. de CC Pack. Nous répondons donc aux besoins de multiples produits alimentaires réfrigérés (viandes, fromages et plats préparés). » Les barquettes sont fournies avec leurs opercules, ce qui garantit une étanchéité fiable et une barrière adaptée aux besoins du produit conditionné. Ce matériau d’operculage est fourni par Flextrus, société qui appartient également au groupe AR Packaging.

Recherche BILLERUDKORSNÄS ET ALPLA VONT COOPÉRER DANS LES BOUTEILLES EN PAPIER

Le papetier suédois BillerudKorsnäs et le fournisseur autrichien de solutions d’emballages plastiques Alpla vont créer une joint-venture au sein de la société danoise ecoXpac. Objectif : développer la production d’une bouteille en papier totalement biosourcée et recyclable. BillerudKorsnäs a été pionnier, dès 2010, dans le développement de la bouteille en papier, avec la création d’EcoXpac. Depuis 2015, cette démarche a été poursuivie en coopération avec le groupe Carlsberg, ce qui a permis la mise au point de la Green Fiber Bottle. La création de cette joint-venture devrait être effective au 3e trimestre.

Dès 2010, BillerudKorsnäs a été pionnier dans le développement de la bouteille en papier.

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Actualités Stratégie PAPETERIES LÉON MARTIN : LES SPÉCIAUX AUSSI !

Depuis sa création, Papeteries Léon Martin est spécialisée dans la production de papiers de soie et mousseline pour l’emballage ainsi que dans les papiers mini-crêpes pour l’hygiène. Mais l’entreprise fabrique aussi, de longue date, des papiers spéciaux et techniques. Dans la majorité des cas, ses solutions sont mises au point afin de répondre à des besoins spécifiques. L’usine propose ainsi diverses gammes pour l’agriculture, les laboratoires d’analyse, la mode, l’automobile et l’ameublement. Récemment, son offre a également été élargie aux métiers de la conservation. Pour répondre aux exigences des clients et notamment de ceux qui achètent des papiers technique & spéciaux, l’usine investit régulièrement. Cette année, la conduite centralisée, l’informatisation des ateliers et l’Industrie 4.0 sont au programme. Par ailleurs, en 2018, Papeteries Léon Martin a obtenu le certificat FSC pour l’intégralité de ses productions, ainsi que l’ISO 50001. La dimension environnementale est importante pour le marché des papiers spéciaux, la force de ce papetier résidant dans des solutions simples (sans ajouts de couchage) et dans des grammages faibles, bien entendu totalement recyclables.

Papiers de création NOMBREUSES NOUVEAUTÉS POUR CORDENONS

Les grandes marques de luxe sont de plus en plus soucieuses de leur impact environnemental et de leur image auprès d’un public jeune qui constitue une part très importante de leur clientèle. Le papetier italien Cordenons répond à cette tendance avec une offre diversifiée. Ainsi,

La gamme Flora contient 30 % de fibres recyclées post-consommateur ainsi que des fibres de conifères.

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sa gamme Ecofriendly propose des papiers pour l’impression tels que Divina et Natural Evolution Recy, qui contiennent 30 % de fibres recyclées post-consommateur et qui sont certifiés FSC. Quant à Flora, il s’agit d’un papier de création, également constitué de 30 % de fibres recyclées post-consommateur, ainsi que de fibres de conifères. Par ailleurs, la nouvelle gamme de papier métallisé Stardream 2.0 représente une évolution de la gamme Stardream qui célèbre, cette année, son 20e anniversaire. Le contenu a été renforcé de pigments aux effets iridescents. La main est également plus élevée. Les grammages s’échelonnent du 110 g/m2 (traité une face) aux 200 et 340 g/m2 (traités deux faces). Ce papier contient 40 % de fibres recyclées, afin de répondre aux législations environnementales d’un nombre croissant de pays dans le domaine de l’emballage et du sac boutique. Il est également certifié FSC. Autre papier étonnant : Leatherlike, un gaufré cuir destiné à des univers variés (mode, accessoires, design, architecture, vins & spiritueux…). Proposé dans plusieurs couleurs et trois gaufrages (en 120, 260 et 360 g/m2), il est certifié FSC et recyclable. Enfin, Reef est une création inspirée du monde du corail, avec un aspect très minéral. Egalement certifié FSC et recyclable, ce papier est proposé en deux grammages (120 et 330 g/m2).

Nouveauté LECTA LANCE LE CREASET HG HWS

Lecta développe sa gamme de papiers couchés une face Creaset pour l’industrie de l’étiquette et de l’emballage flexible avec le nouveau Creaset HG HWS conçu pour le secteur des boissons. Ce papier se distingue par sa haute brillance et sa forte résistance à l'humidité et à l’alcali. Il offre également un très bon comportement dans les trains d'étiquetage. Grâce à son traitement antihumidité, l'étiquette ne présente pas de bulles ni de plis et ses bords ne se soulèvent pas. Cette nouvelle qualité est conçue pour imprimer à des vitesses élevées (offset, flexographie, héliogravure ). Creaset HG HWS est proposé en cinq grammages, du 65 au 80 g/m2 et en finition lisse. Toute la gamme Creaset est fabriquée avec une pâte ECF. Elle est aussi disponible, sur demande, avec les certifications de cha ne de contrôle PEFC et FSC.

>>> Ahlstrom-Munksjö élargit sa gamme de solutions barrières aux graisses

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e papetier scandinave complète sa gamme de solutions d’emballages barrières aux graisses sans PFAS en lançant ses papiers GreaseGard® FluoroFree®. Ils présentent une très haute résistance aux graisses pour les emballages alimentaires, les sacs pop-corn passant au micro-ondes ou les produits “Fast-Food”, sans utiliser de composés chimiques fluorés (communément appelés PFAS). Ils offrent également de bonnes caractéristiques d’adhérence et d’imprimabilité et peuvent être calandrés ou non. Ils sont produits à partir de fibres blanchies ou trulyNatural®, ainsi qu’avec des fibres mélangées et recyclées (post-consumer), approuvées par la FDA en cas de contact alimentaire direct.

>>> Kemira et Koepala annoncent leur coopération

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a société finlandaise Koepala, spécialisée dans le développement d’emballages pour la nourriture à emporter, et son compatriote chimiste Kemira ont signé un accord de partenariat. Koepala a en effet récemment remporté un concours d’innovation, “Food for Thought , dont l’objet visait à inventer de nouveaux Business Models et des alternatives au plastique à usage unique dans l’emballage alimentaire. Les deux partenaires se sont mis d’accord pour tester leurs solutions respectives et développer de nouveaux concepts.

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Comment SWM s’est transformé En 2013, le groupe américain SWM International a lancé son plan stratégique de croissance. Résultat : malgré la hausse des coûts des matières premières, en cinq ans, son C.A. a franchi le cap du milliard de dollars. Parmi les clés de ce succès : la diversification des activités, de nouvelles gammes de matériaux à base de fibres de haute technicité et une extension des capacités de R&D.

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armi les transformations opérées au cours des cinq dernières années, l’intégration de plusieurs sociétés leaders a remodelé le champ d'action du groupe américain SWM International. Ces acquisitions ont permis de développer des nouvelles expertises et des technologies de pointe d’extrusion de polymères : ◗ Des maillages destinés au secteur du bâtiment, aux infrastructures et aux industries, ◗ Des composants de filtration spécialisés dans le traitement de l’eau par osmose inverse, de l’air ou de liquides pour l’industrie automobile, ◗ Des films de protection de surface utilisés dans la construction et l’automobile, ◗ Des matériaux thermoplastiques à usage médical. Ces composants ultra-performants sont venus compléter les activités historiques de production de papiers fins et non tissés, avec le même objectif de qualité et d’excellence pour des clients BtoB.

UNE TRANSFORMATION AUSSI EN FRANCE La combinaison des savoir-faire issus des polymères et des procédés papetiers a ouvert de nouveaux horizons, en particulier en France. Elle a donné naissance à une nouvelle ligne de fabrication implantée à Quimperlé (Finistère), pour servir le domaine de la filtration. La nouvelle ligne Cet investissement de plusieurs de Quimperlé – un millions d’euros permettra de investissement de positionner l’entreprise comme un plusieurs millions acteur mondial de ce marché tout en d’euros – permettra élargissant la gamme de non tissés de positionner à base de fibres synthétiques du SWM comme un groupe. acteur mondial de Cette nouvelle activité vient aussi a fi a en élargissant sa enrichir le champ des applications gamme de non tissés couvertes par SWM dans divers a e e fi e secteurs, dont les marchés du tabac, synthétiques. l’énergie, les stratifiés, l’emballage et, désormais, la filtration, pour ne citer que les principaux.

INNOVATION La croissance des activités papiers passe aussi par l’innovation afin de répondre aux marchés de demain. Dans cette optique, SWM a investi dans la création de deux laboratoires LeafLab et OneFIber. Implantées sur les sites industriels du Mans (Sarthe) et de Quimperlé (Finistère), ces deux unités concentrent des experts et des équipements-pilotes de pointe. Ce nouveau service offre une plate-forme aux clients, qui permet d’innover 2 8

et de concevoir des prototypes jusqu’à SWM a investi leur industrialisation. dans la création Les équipes accompagnent également de deux les transformations des usages dans le laboratoires secteur du tabac, avec le lancement de LeafLab et nouvelles générations de produits, tels e e que le tabac chauffé (HeatNotBurn). implantés sur les De même, des développements sont sites du Mans et en cours dans les autres segments de Quimperlé. (stockage d’énergie, packaging, cosmétique ou microfiltration).

DÉVELOPPEMENT DURABLE Face aux défis écologiques, SWM s’est inspiré d’un double savoir-faire unique, qui combine papeterie et extraction végétale afin de mettre au point de nouveaux concepts. Le principe consiste à favoriser l’économie circulaire et à valoriser des matières premières naturelles, parfois assimilées à des sous-produits, en les transformant en matériaux novateurs. Ce concept peut s’appliquer à de nombreux domaines : ◗ Le packaging : le CocoaPaperTM est ainsi un matériau qui offre des solutions d’emballages inédites à base de fibres de cacao, ◗ La cosmétique : SWM propose divers supports à base de fibres végétales adaptés à la fabrication de masques pour le visage ou de lingettes.

Le CocoaPaperTM offre des solutions d’emballages inédites à base de fibres de cacao.

DIFFÉRENCIATION La personnalisation des marques et des produits constitue une autre tendance forte des marchés. Dans ce domaine, SWM continue de développer ses capacités de filigranage et d’embossage ainsi que ses procédés d’impression ou de fonctionnalisation par flexographie. En 2017, une 3e filigraneuse a ainsi été installée dans l’usine de Saint-Girons (Ariège). Cet équipement offre une grande diversité de marquages, qui permettent de différencier et personnaliser les produits.

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E conomie & Marchés >>> “Papier pierre” : le Jury de Déontologie publicitaire donne raison à Two Sides

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e Jury de Déontologie publicitaire a donné raison à Two Sides France concernant la communication d’Armen Paper. Cette société commercialise, sous le nom de “Feuille de pierre”, un support d’impression composé de 80 % de carbonate de calcium et de 20% de PEHD, une résine plastique. Cette société, qui importe ce produit depuis Taïwan, en assure la promotion au moyen de divers arguments environnementaux que Two Sides France considère comme abusifs. Le Jury a considéré sa plainte comme fondée. Il a notamment pointé les allégations formulées par Armen Paper concernant les « émissions réduites de CO2 » et « l’absence de produit chimique » par comparaison au papier produit à base de cellulose. Selon lui, « ces allégations, par leur caractère incomplet et non étayé, sont de nature à induire en erreur le consommateur quant à la composition du “papier pierre” et quant à ses impacts réels sur l’environnement ». Avis détaillé sur : www.jdp-pub.org/ avis/armen-paper-internet/

Actualités

Étude Pipame LA DGE PUBLIE UN RAPPORT SUR L’INDUSTRIE DU FUTUR DANS LE PAPIER-CARTON ET LA CHIMIE

La Direction générale des entreprises (DGE, qui dépend du ministère de l’Economie et des Finances), Copacel et France Chimie ont publié une étude Pipame1 intitulée “Industrie du futur dans les secteurs de la chimie et du papier-carton : amélioration des outils de production et apport du numérique . Confié à EY, ce travail s’est inscrit dans le cadre des actions du Contrat stratégique de filière (CSF) “Chimie-Matériaux”, signé le 26 octobre dernier et placé sous l’égide du Conseil national de l’industrie (CNI). L’étude a pour objectif d’identifier la manière d’accélérer le déploiement des technologies de l’Industrie du futur, en favorisant la mise en œuvre, par les entreprises, de moyens techniques ou organisationnels. Cette orientation constitue une des priorités de l’action du CNI. Les solutions peuvent s’articuler autour des technologies innovantes. Elles peuvent aussi consister à mettre en œuvre des procédés nouveaux ou à adapter des process existants – en vue d’optimiser les méthodes et moyens utilisés – ou encore à fabriquer des produits eux-mêmes innovants et plus compétitifs. L’étude analyse les effets que l’adoption et le développement de telles solutions peuvent exercer sur l’économie des entreprises concernées, en matière d’organisation du travail, de RH et de compétitivité (coût et hors co t). Elle identifie notamment 12 solutions, telles que : Analytics industriel (maîtrise des procédés et maintenance), MES (Manufacturing Execution System) et IIoT (Industrial Internet of Things), simulation numérique et intelligence artificielle, intensification des procédés et, enfin, biotechnologies blanches et production de nanocellulose. Le rapport formule également des recommandations qui visent à diffuser ces solutions auprès des entreprises, à développer les compétences, à faire évoluer les organisations de travail, à concevoir des solutions mutualisables et, enfin, à affirmer un positionnement différenciant sur la chaîne de valeur. (1) Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques. L’étude et la synthèse sont consultables à l’adresse : https://www.entreprises.gouv. fr/etudes-et-statistiques/industrie-du-futur-secteurs-dela-chimie-et-du-papier-carton-amelioration-des

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Étude Smithers Pira/APP LES CLIENTS DES MARQUES DE LUXE SENSIBLES À LA DURABILITÉ DES EMBALLAGES

Une étude commanditée par Asia Pulp and Paper (APP) et réalisée par le cabinet Smithers Pira1 révèle que 78 % des consommateurs en France, au Royaume-Uni et en Italie, seraient prêts à payer plus cher pour des emballages de luxe conçus de manière durable. Toutefois, 26 % admettent qu'ils ne savent pas comment savoir si une marque est durable et 21 % ont déjà décidé de ne pas acheter un produit en raison du suremballage. Selon ce Livre blanc intitulé “La durabilité dans les emballages de luxe”, les marques gagneront à répondre au défi du développement durable, devenu une attente majeure de leurs clients, pour ne pas risquer un impact négatif sur leurs revenus. Les attentes en matière de développement durable ressortent en 3e position (71 %), derrière la qualité (94 %) et la personnalité des produits (74 %), les deux critères clés de l’acte d’achat. Cependant, l’attention grandit et 21 % des clients français vont déjà plus loin en vérifiant les labels et les données écologiques présents sur l’emballage. L’étude révèle aussi que 13 % des consommateurs français ont posté des contenus négatifs sur une marque, en lien avec une insatisfaction concernant l’emballage. A l’inverse, 17 % ont posté un contenu positif. L’emballage est donc devenu partie intégrante de l’expérience d’achat du produit de luxe. Enfin, selon cette enquête, respectivement 58 % et 59 % des répondants considèrent que le papier et le carton sont des emballages écologiques. A l’inverse, le plastique et le métal sont jugés les moins durables. « Les consommateurs attendent la démonstration de la responsabilité sociale et environnementale des marques », conclut Adam Page, directeur de la recherche et des rapports chez Smithers Pira. (1) Etude réalisée auprès de 733 consommateurs au Royaume-Uni, en France et en Italie.

Conjoncture papetière MOODY’S DÉGRADE SES PRÉVISIONS DE STABLES À NÉGATIVES

Fin mars, Moody’s a dégradé ses prévisions concernant le secteur papetier mondial. Selon l’institut, le résultat d’exploitation global de cette industrie déclinera de 2 % à 4 % au cours des 12 à 18 prochains mois, alors que les prix des produits à base de bois et de la

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Actualités pâte fléchiront également, après avoir connu des sommets. En Europe, le résultat d’exploitation consolidé des 16 producteurs du panel (qui représentent quelque 24 % du marché mondial de cet échantillon) reculera de 0 à 2 % sur la période. La modeste hausse des résultats enregistrés par les producteurs de papiers d’emballage et de tissue sera annulée par le repli des bénéfices d’exploitation des papiers de commodité et de la pâte. Les producteurs de papier continueront à faire face au déclin de la demande – certaines sortes enregistrant une accélération de ce repli –, qui pourrait être partiellement compensé par un prix moyen en hausse comparé à 2018. Les sociétés productrices de papiers d’emballage, telles que Smurfit Kappa, Mets Board et Mondi, bénéficieront de l’amélioration en cours de leur productivité et d’une demande bien orientée. Enfin, concernant la pâte marchande, Moody’s a également dégradé sa note de stable à négative. En 2019,

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les prix moyens de la plupart des sortes devraient reculer, comparé aux sommets atteints en 2018. Par ailleurs, une offre plus abondante que prévu début 2019 a conduit à un recul des cours sur la plupart des qualités. Toutefois, la hausse limitée des nouvelles capacités au cours de l’année contiendra en partie le recul des prix au second semestre. >>> Près de la moitié des Américains cherchent à s’affranchir de l’emballage plastique pour leur alimentation

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elon une enquête réalisée par Asia Pulp and Paper (APP) et intitulée “2018 Paper & Packaging Consumer Trends”, pour leur alimentation, les Américains délaissent de plus en plus les emballages en plastique à usage unique au profit du papier. Ils sont ainsi 64 % à préférer ce matériau au plastique ou au polystyrène. « Cette préférence continue de croître au moment où l’amélioration de la santé environnementale est au top des priorités des consommateurs », explique Ian Lifshitz, VP “Développement durable et relations avec les parties prenantes che APP. L’étude montre aussi que 56 % des consommateurs américains sont préoccupés par l’impact des plastiques à usage unique sur le milieu naturel. Enfin, 48 % d’entre eux indiquent qu’ils essaient de réduire l’usage des produits en plastique (pailles, tasses, sacs, etc.).

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T ab le au d e b o r d

Indices de la production industrielle (base 100 = 2015) Indices mensuels CVS - CJO Industrie manufacturière Industrie du papier et du carton

Indices mensuels CVS - CJO Articles en papier ou en carton Pâtes à papier, papiers et cartons

Indices des prix de base (marché français base 100 = 2015) Pâtes, papiers et cartons

Articles en bois, papier et carton, travaux d’impression et de reproduction

Papier et carton ondulés et emballages en papier ou en carton Articles en papier à usage sanitaire ou domestique

Articles de papeterie

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T ab le au d e b o r d PRODUCTION FRANÇAISE DE PAPIERS & CARTONS - sources nsee opacel, en

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Total cumul Février 2019/Février 2018 = - 5,3 % Cumul Février 2018 Cumul Février 2019

PRODUCTION FRANÇAISE DE PÂTES ources nsee opacel, en Total cumul Février 2019/Février 2018 = - 4,5 %

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Cumul Février 2018 Cumul Février 2019

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E conomie & Marchés

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La filière a progressé en valeur mais a reculé en volume L’année dernière, l’industrie papetière française a réalisé un C.A. de 6,2 Md€, en hausse de 4,5 % comparé à 2017. En volume, la production a toutefois reculé de 2 % à 7,9 Mt. L’impact de la Chine s’est confirmé sur le marché des Papiers & cartons à recycler (PCR) comme sur celui de la pâte. Si les incertitudes restent nombreuses pour 2019, les producteurs tricolores devraient continuer à bénéficier du recul du plastique sur certains segments.

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in mars, la profession papetière réunie au sein de Copacel* a dressé le bilan de l’exercice 2018 et esquissé quelques perspectives pour l’année en cours. Si la production de papiers & cartons s’est repliée de 2 % l’année dernière à près de 7,9 Mt (+ 0,5 % en 2017 vs 2016), la situation apparaît toutefois contrastée selon les sortes. Par ailleurs, après avoir progressé de 3 % en 2017, le C.A. du secteur (papier, carton et pâte marchande) s’est apprécié de 4,5 %. Quant à la consommation apparente, elle est en repli de 1,2 %, à près de 8,8 Mt. Une relative stabilité prévaut cependant depuis quelques années. Fig. 1. Evolution de la production industrielle. Source COE Rexecode.

CONTEXTE GÉNÉRAL Paul-Antoine Lacour, délégué général de Copacel, a rappelé que la croissance économique française a été ramenée à 1,5 % en 2018 (2,3 % en 2017), alors que la moyenne européenne a atteint 1,9 %. Ce ralentissement a eu un impact négatif sur la production industrielle, en léger recul fi . Ce repli s’observe dans la plupart des pays de l’UE. En Paul-Antoine Lacour. décembre 2018, l’indice de la production industrielle française était inférieur de 11 points à son niveau de janvier 2008 (indice 100 en 2015). n rance, les consé uences de la crise de ne son pas encore e acées, a observé Paul-Antoine Lacour. omparé , le con e e économi ue s’es dé radé e les principau indica eurs se son e filochés

Fig. 2. Production française de papiers & cartons par grandes sortes (en milliers de t). Source Copacel.

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PRODUCTION DE PAPIERS & CARTONS : CONTRASTES PERSISTANTS Au global, la production des principales sortes papetières (papiers & cartons d’emballage et papiers graphiques) est en recul fi . Le repli des papiers à usages graphiques s’est accentué (- 5,1 % vs - 1,5 % en 2017), principalement en raison d’une diminution de la demande. Pour leur part, les papiers & cartons d’emballage sont aussi en baisse de 1,2 %. Alors que la demande est restée bien orientée, plusieurs sites de papiers pour ondulé (ppo) ont dû être arrêtés.A cela s’est ajouté, suite à un redressement judiciaire, l’arrêt, pendant plusieurs mois, d’une usine d’emballage souple. Quant à la production des papiers d’hygiène, elle progresse légèrement (+ 0,6 %). epuis , la rance se si ue plu sur un pla eau, a résumé Paul-Antoine Lacour. n peu espérer ue

Fig. 3. Evolution de la production et de la consommation françaises des papiers & cartons (en milliers de t). Le poids relatif des différentes familles de produits a changé depuis le milieu des années 2000. Source Copacel.

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E conomie & Marchés

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Fig. 4. Evolution, sur 15 ans, de la part relative des papiers & cartons produits en France. Source Copacel.

la spirale de la baisse de la produc ion e de la consomma ion es enra ée Par ailleurs, le mouvement des “Gilets jaunes”, lancé minovembre, n’a pas eu d’impact notable sur l’activité opérationnelle des usines, hormis quelques difficultés logistiques ponctuelles. Sur les 15 dernières années, la part des papiers graphiques dans le total de la production des papiers & cartons est passée de 44,4 % à 26,8 %, cependant que la part des papiers d’emballage et de conditionnement a suivi le chemin inverse, progressant de 44,9 % à 56,7 %. Les papiers d’hygiène ont progressé de quatre points, tandis que les autres papiers (techniques et de spécialités) sont en hausse de 1,8 point fi .

Papiers & cartons d’emballage

Entre 1998 et 2018, la production européenne de cette sorte a progressé de 15 Mt, pour dépasser 48 Mt (52,5 % du total produit en Europe). En France, l’année dernière, ces sortes ont été pénalisées par l’arrêt d’une unité et par divers incidents. Résultat : un recul de 1,2 % à 4,46 Mt fi .

Fig. 5. Production française de papiers & cartons d’emballage par grandes sortes (en milliers de t) . Source Copacel.

◗ Analyse par sortes Papiers pour ondulé (ppo) En 2018, la production s’est accrue en Europe de l’Ouest (+ 1,4 % vs 2017) et la demande a été satisfaisante. Toutefois, à partir du 4e trimestre, la conjoncture a été moins dynamique. La France n’a pas échappé à cette tendance, la demande de ppo restant stable malgré un début d’année plutôt prometteur. L’e-commerce a poursuivi son développement, la fin d’année connaissant même un surcroît d’activité, en raison de la désaffection des commerces physiques suite à la crise des “Gilets jaunes”. Dans ce contexte globalement bien orienté, la production tricolore a reculé de 1,2 %, principalement du fait d’arrêts de production. Les exportations

sont en repli de 2,4 %, ce qui traduit un recentrage relatif sur le marché domestique. Enfin, la hausse des importations s’est poursuivie (+ 1,5 %), mais à un rythme moins soutenu qu’en 2017 (+ 8,2 %). Papiers pour l’emballage souple La demande française et européenne a été dynamique, voire meilleure qu’en 2017 pour certains usages. Pour les sacs de caisse à usage unique, les effets d’entraînement de la demande se sont poursuivis, tels que Pour les sacs de l’impact de l’interdiction des sacs plastiques caisse à usage d’une épaisseur inférieure à 50 µ (depuis unique, les effets er le 1 juillet 2016) et le développement d’entraînement du commerce “Bio”. Dans les chaînes de de la demande magasins spécialisés ou dans les grandes se sont surfaces, la commercialisation de ce type poursuivis, tels de produits privilégie largement le sac que l’impact de papier, souvent en fibres écrues. l’interdiction des sacs plastiques De même, la demande a été dynamique pour les sacs de plus grande contenance, d’une épaisseur inférieure tels ceux proposés dans les enseignes à 50 µ et le disposant d’un service “Drive”. Les développement livraisons à domicile conduisent également du commerce à une demande croissante de sacs “Bio”. analogues à ceux utilisés dans les “Drive”. Enfin, les sacs de grande contenance utilisés dans la construction et la rénovation (ciments, enduits…) ont poursuivi leur développement. Cependant, en dépit de ce contexte favorable, la production française a reculé de 9,9 %, principalement en raison de l’arrêt d’un site en début d’année. Les exportations ont également fortement baissé (- 13,5 %), en dépit d’une demande étrangère soutenue. Carton plat La production est en hausse de 1,7 %, malgré l’arrêt d’une unité en fin d’année. Les livraisons ont légèrement progressé et la demande s’est maintenue, surtout au premier semestre. Les applications liées au conditionnement des produits alimentaires, à la pharmacie et aux produits cosmétiques sont demeurées bien orientées. La demande de cartonnages, coffrets et étuis liée au luxe ou au haut de gamme (spiritueux notamment) s’est particulièrement bien tenue. Sur le segment majoritaire des cartons plats couchés, les ventes ont progressé. Ceux fabriqués à partir de fibres vierges continuent à profiter de l’engouement de certains industriels de l’agro-alimentaire. Quant à la demande de cartons à base de fibres recyclées, elle a été plus médiocre, notamment dans l’alimentaire. Toutefois, le développement du commerce en ligne a eu un rôle d’entraînement. ◗ Prix Au global, la hausse moyenne s’est établie à 8 % sur l’année fi . Elle traduit l’équilibre offre/demande, ainsi que l’augmentation du coût des matières premières. En moyenne annuelle, les hausses sont de l’ordre de 10 % pour les ppo et d’environ 13 % pour les papiers d’emballage souple. Quant aux prix des cartons plats recyclés, ils sont restés plutôt stables, tandis que ceux des cartons à base de fibres vierges ont connu des hausses, afin de répercuter 2018

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Fig. 6. Evolution des prix des papiers & cartons d’emballage (base 100 en 2005). Source Risi.

les augmentations de coûts des matières premières (pâte vierge principalement, ainsi que les produits de couchage). ◗ Perspectives Dans un contexte économique marqué par divers risques (tensions commerciales, Brexit…), les perspectives restent difficiles à apprécier. La France devrait profiter d’un regain de la consommation Rémi Poirson. privée. Copacel observe aussi que les emballages en papier/carton suscitent un engouement croissant des consommateurs et des entreprises. Cet attrait s’explique par l’image de “naturalité” de ce matériau et par sa recyclabilité. Un nombre croissant d’entreprises préfèrent les emballages fibreux à d’autres solutions faisant l’objet de débats sociétaux parfois vifs (emballages plastiques…). Pe i pe i Rémi Poirson e uel ue soi le domaine d’ac i i é, les fi a a clien s finau remplacen les emballa es « Petit à petit et quel en plas i ue par le papier ou le car on, a que soit le domaine observé Rémi Poirson (Smurfit Kappa). d’activité, les clients o re ma ériau a une bonne ima e e se n u e pl cen dé eloppe » les emballages en Par ailleurs, les nouvelles capacités de pl s i ue p le p pie u le c n papier pour sacs qui ont récemment e i u démarré ou qui sont annoncées à une bonne image et court terme (Heinzel Pöls en Autriche se d el ppe et Segezha en Russie) ou celles de carton plat (Kotka en Finlande) ne devraient pas modifier la tendance actuelle, dans un contexte de demande bien orientée. Toutefois, dans le marché du ppo, suite aux nouvelles capacités déjà lancées ou annoncées (IP en Espagne, Pro-Gest et Burgo en Italie, Schumacher en Pologne), l’équilibre offre/demande pourrait être altéré, même si le démarrage de certaines de ces machines pourrait être reporté voire annulé. Enfin, pour certains produits en carton plat, le dynamisme des exportations chinoises pourrait s’intensifier et accentuer la pression concurrentielle sur les marchés situés en dehors de l’Europe.

(I Fig. 7. Consommation européenne des papiers à usages graphiques (en milliers de t). Source : Euro-Graph (Europe de l’Ouest & de l’Est).

couchés sans bois enregistrant la plus forte baisse avec - 7,4 % – et la consommation a encore chuté, cette fois de 6,9 %, pour s’établir à 25,4 Mt fi . Quant à la production française, elle a reculé de 5,1 % à 2,11 Mt, les couchés sans bois chutant tout particulièrement (- 12,3 %). En revanche, les autres papiers (journal ainsi que les couchés et non couchés avec bois) ont progressé de près de 1 % fi . ◗ Analyse par usages Papiers de presse En 2018, les tirages de la presse imprimée ont continué à baisser (- 4,1 % du nombre d’exemplaires pour la presse grand public), tandis que l’offre numérique a attiré un nombre croissant de lecteurs. Si le nombre de tirages de la Presse Quotidienne Nationale (PQN) s’est stabilisé (- 0,3 %), celui de la Presse Quotidienne Régionale Si le nombre et Départementale (PQRD) a reculé de de tirages de la Presse 3,7 %. Sur le segment des magazines, la Quotidienne demande a reculé de 5,9 %, en raison de nouveaux usages (moins de magazines TV, Nationale (PQN) s’est stabilisé “poids lourds” de la presse magazine, au (- 0,3 %), celui profit d’autres sources d’information de de la Presse type Internet ou des messages délivrés par Quotidienne les téléviseurs). Régionale et Pour l’ensemble de la presse grand public, Départementale la fréquentation des supports digitaux (PQRD) a reculé de 3,7 %. s’est développée. En outre, les dépenses

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Papiers graphiques

Dans tous les pays développés, les capacités continuent à se réduire, afin de s’ajuster au recul de la demande. En 2018, en Europe, la production s’est ainsi repliée à environ 33 Mt – les 36

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Fig. 8. Production française des papiers à usages graphiques (en milliers de t). Source Copacel.

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B ilan C o p ace l publicitaires effectuées dans la presse quotidienne ou magazine ont continué à baisser au profit des médias numériques. Papiers impression-écriture Le segment de la publicité réalisée par la grande distribution (non couchés avec bois) est resté stable et certaines enseignes ont même augmenté le nombre de Philippe campagnes. ur ce Philippe d’Adhémar. d’Adhémar se men , l’imprimé (International publici aire con inue bien se por er , s’est a e ainsi félicité Philippe d’Adhémar (International i p i Paper). L’annonce faite par Monoprix de pu lici i e ne plus recourir aux imprimés publicitaires p u l nde peut sans doute s’expliquer par la nature de dis i u i n sa clientèle, essentiellement urbaine et qui continue à bien dispose d’un pouvoir d’achat supérieur à la se p e moyenne nationale. Ces clients seraient donc moins sensibles aux promotions diffusées dans les imprimés publicitaires. Les contraintes budgétaires des annonceurs et le report d’une partie des budgets “Print” vers d’autres supports conduisent cependant, depuis plusieurs années, à un recul des grammages ou à la réduction du nombre de pages. En 2018, la situation économique moins bonne des annonceurs s’est ainsi accompagnée d’un retour vers une qualité moindre des papiers utilisés. En outre, les supports publicitaires autres que ceux destinés aux boîtes aux lettres, qui recourent en général à des couchés sans bois, se sont trouvés dans une situation plus difficile. En revanche, dans les papiers bureautiques (non couchés sans bois), la demande a été satisfaisante. Si ce marché demeure structurellement en repli, la baisse a été plus faible en France qu’en Europe. Certes, le mouvement de transmission électronique des documents se poursuit (factures, bons de commandes…). Mais plusieurs tendances concourent à un maintien de la consommation des papiers bureautiques, comme en témoignent les ventes satisfaisantes des fournituristes (retail). Par ailleurs, l’augmentation du taux d’équipement des ménages en imprimantes, ainsi que l’amélioration de la qualité des aplats couleur contribuent à augmenter les travaux réalisés par les particuliers. Le développement du télé-travail semble aussi s’accompagner d’un transfert de consommation de l’entreprise vers le domicile (SoHo, Small Office Home Office) : l’imprimante se trouve à proximité immédiate du poste de travail (pas d’imprimante centralisée), ce qui facilite l’impression. Enfin, l’exercice 2018 a été médiocre pour l’édition : les ventes de livres ont reculé pour la seconde année consécutive. Toutefois, les livres jeunesse, et plus encore la BD, ont progressé. ◗ Prix Les efforts de rationalisation de l’offre et la répercussion des hausses des matières premières (pâte surtout, mais

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Fig. 9. Evolution, en France, des prix des papiers à usages graphiques (indice base 100 en 2010). Source Risi.

aussi produits chimiques et énergie) ont permis une augmentation des prix dans la plupart des sortes (+ 10 % en moyenne vs 2017, fi ). De fait, les fermetures ou les conversions ont permis d’interrompre, dès 2015, l’érosion des prix enclenchée en 2011. e mou emen es un peu parado al alors ue le sec eur se res ruc ure, les pri on or emen pro ressé l’année derni re, a conclu Philippe d’Adhémar Pour cer ains papiers, les capaci és se son m me ellemen a us ées u’une ension en re l’o re e la demande es percep ible >>>

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◗ Perspectives Face au développement des technologies numériques, certains usages ne sont quasiment pas affectés (beaux livres, BD…), tandis que d’autres sont plus sensiblement modifiés (maga ine, publicité…) sans qu’il soit possible de prédire le moment où l’équilibre sera Les plans de atteint. Parallèlement, les plans de réduction réduction des capacités des capacités graphiques (ou de conversion graphiques (ou de vers l’emballage et les spécialités) se conversion vers poursuivront en Europe et dans le monde l’emballage et (Amérique du Nord), afin de préserver les spécialités) se l'équilibre offre/demande. En France, la poursuivront. liquidation judiciaire a été prononcée pour l’usine d’Arjowiggins à Bessé-sur-Braye (Sarthe), cependant que l’activité “Tissue” de l’autre usine sarthoise du groupe (Le Bourray) a été reprise par le transformateur CGMP. En outre, des fermetures de capacité et des conversions sont attendues dans deux autres entreprises. La dynamique d’évolution des prix sera notamment déterminée par celle des cours de la pâte. Enfin, les producteurs canadiens de papiers impression-écriture, de plus en plus présents sur les marchés export (Etats-Unis essentiellement, surtout depuis la suppression des taxes américaines), cherchent aussi à progresser en Europe.

Papiers d’hygiène

La production européenne a poursuivi sa progression (+ 1 % environ), cependant que la France a enregistré une hausse plus faible (+ 0,6 %) à 846.000 t, ce marché étant mature. Dans les prochains mois, la demande devrait se maintenir, soutenue par la consommation des ménages et par une demande croissante des entreprises (segment “Away From Home” ou AFH, i.e. collectivités, restauration…). Concernant les coûts, une attention particulière devra être portée sur la Chine, qui connaît une croissance marquée de sa consommation et qui continuera à être un des importants moteurs de la demande mondiale de pâte marchande. Autre point de vigilance : la politique commerciale des enseignes de la grande distribution qui, limitées dans leur possibilité de réaliser des promotions sur les produits alimentaires, pourraient être tentées de se livrer à une guerre commerciale exacerbée sur les produits de grande consommation. Enfin, en tenant compte des nouvelles capacités annoncées pour 2019/2020 en Europe (notamment dans la Péninsule ibérique), l’équilibre actuel offre/demande pourrait être altéré, ce qui ferait reculer le taux d’utilisation des capacités.

divers problèmes techniques et d’un retard Philippe dans le lancement de certaines capacités. Gaudron (Fibre l a di ans, le marché de la p e é ai ce e ce ou erné par les s oc s orscan, a expliqué l di ns Philippe Gaudron (Fibre Excellence). le c de u ourd’hui, la consomma ion chinoise en es la pâte était u e n p les le principal dri er s c s sc n Même avec le tassement de la demande à u u d ui l partir du dernier trimestre 2018 et le reflux consommation des cours, les prix ont atteint, en moyenne c in ise en es le annuelle, des niveaux historiquement hauts, p incip l d i e tant en dollars qu’en euros. Le prix de la pâte de résineux (NBSK), en dollars, a été de 30 % supérieur à la moyenne 2017. Cette situation a fortement pesé sur la rentabilité des papetiers non intégrés. En France, la production de pâte (marchande et intégrée) est en recul sensible (- 5,8 %, à 1,61 Mt), suite à plusieurs incidents et à un long arrêt destiné à installer de nouveaux équipements. En 2019, la production sera ainsi très probablement en hausse. L’année dernière, la France a été importatrice nette de pâte (2 Mt), en provenance essentiellement des pays européens et de l’Amérique latine. Mais la consommation de pâtes vierges a diminué de 2,9 %, notamment suite au recul de la production des papiers graphiques. Pour 2019, l’équilibre offre/demande actuel ne devrait pas être sensiblement modifié. L’évolution du marché dépendra, entre autres, de la croissance chinoise, de l’évolution de la “guerre commerciale” avec les Etats-Unis et du risque de récession qui guette certains pays. oncernan les pri , la si ua ion semble asse fi ée au premier semes re a ec la poursui e d’un palier ou une lé re érosion , a indiqué Philippe Gaudron. ous re iendrons plus lar emen sur les é olu ions de ce marché ainsi ue sur celui du bois dans le ossier ibres P es de no re prochaine édi ion . ◗ Papiers & cartons à recycler (PCR) Sur ce marché également, l’influence de la Chine a été forte, quoique différente du scénario qui a prévalu dans la pâte marchande. Alors que ce pays, par le niveau de sa demande, explique largement les cours élevés des fibres vierges, il est aussi la cause de la diminution du prix de plusieurs sortes de PCR.

ÉVOLUTIONS CONTRASTÉES POUR LES FIBRES ET HAUSSES DANS L’ÉNERGIE Fibres

Philippe Gaudron.

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◗ Pâte marchande Ce marché a été tendu pendant une grande partie de l’année, en raison d’une demande mondiale soutenue, tirée par la Chine, d’une offre réduite consécutive à

Fig. 10. Prix des PCR en France (indice base 100 en 2010). L’impact de la Chine a surtout été ressenti sur les caisses usagées en carton ondulé (1.05). Source Copacel.

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B ilan C o p ace l En 2017, la Chine a en effet adopté une politique restrictive en matière d’importations de déchets (notamment les papiers & cartons en mélange), ce qui a eu pour conséquence de restreindre les débouchés des PCR collectés en Europe et en Amérique du Nord. Sur le marché européen, cette offre plus abondante a mécaniquement provoqué une baisse des cours. Ce repli a été très sensible pour les caisses en carton ondulé (- 38 % en moyenne annuelle vs 2017) mais beaucoup plus modéré, voire nul, pour les déchets substituables à la pâte (rognures blanches dont les prix ont progressé d’environ 15 %). Mais, pour la plupart des sortes, les prix des PCR ont été, en moyenne annuelle, inférieurs à ceux de 2017 fi . En 2018, la consommation française de PCR s’est s’établie à 5,4 Mt (+ 0,2 %) et 6,9 Mt ont été collectées. Le taux de récupération français atteint 79,2 % (72,3 % en 2017 pour la moyenne européenne). Les PCR achetés par les papetiers en vue de leur recyclage ont représenté quelque 540 M€. Selon Copacel, pour 2019, ce marché restera fortement corrélé aux décisions du gouvernement chinois. Enfin, l’entrée en production de nouvelles capacités de ppo en Europe devrait provoquer une augmentation de la demande.

Energie

◗ Electricité En France, la hausse du prix spot a, certes, été plus modérée que celle des pays voisins (à l’exception de l’Espagne) mais elle a progressé de plus de 11 % (soit 5 €/MWh) en moyenne, sur l’année. Par ailleurs, le prix d’électricité fourni dans le cadre du dispositif de l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh) est resté inchangé à 42 €/MWh. Au total, si le prix moyen d’achat d’électricité français reste en deçà de la moyenne européenne, il demeure supérieur à celui constaté en Allemagne et dans les pays nordiques. ◗ Gaz En moyenne et sur un an, le prix a progressé de 31 % (soit 5,4 € MWh). En fin d’année, la mise en place d’une one unique de marché (par fusion des zones tarifaires du nord et du sud de la France) a permis de réduire la volatilité des prix, en particulier pour les consommateurs de la zone sud. ◗ Quotas de CO2 Après l’accord du 9 novembre 2017 sur la nouvelle directive

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européenne (dite European Trading Scheme ou ETS) qui définit le cadre de fonctionnement du Système européen d’échange de quotas des émissions de gaz à effet de serre, le prix des quotas de CO2 a plus que triplé, passant de 7,6 à 25,2 €/t entre le début et la fin 2018. De nouveaux dispositifs permettent en effet aux Pouvoirs publics de prélever, sur le marché, des quotas d’émission afin de soutenir les prix des quotas. Objectif : augmenter le co t des émissions de CO2 des secteurs couverts par la directive – dont l’industrie des pâtes, papiers et cartons – afin de réduire leurs émissions de 40 % en 2030 (par rapport à 2005). ◗ Transports Paul-Antoine Lacour a indiqué que les di ficul és des en reprises de ranspor rou ier recru er des chau eurs on créé des ensions, donc un e e in a ionnis e

SIX GRANDS ENJEUX A SUIVRE Dans sa conclusion,Agnès Roger, présidente de Copacel, a détaillé les six enjeux clés qui influeront sur les prochaines années.

Vigilance sur les tensions commerciales

Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, ainsi que les conditions du Brexit risquent de peser sur l’économie européenne et mondiale c no re édi ion , pp . Un durcissement de la “guerre commerciale” entre les EtatsUnis et la Chine pourrait soit offrir des opportunités (augmentation des ventes européennes en Chine en cas de restriction d’accès des papiers & cartons américains), soit conduire à une hausse des exportations américaines en Europe (si les produits fabriqués aux US ne peuvent plus trouver de débouchés en Chine, bien que l’industrie papetière américaine soit plutôt déficitaire). Par Agnès Roger. A l’issue ailleurs, si l’industrie papetière française de l’Assemblée générale qui a suivi cette ne sera que faiblement impactée par le conférence de presse, Brexit – le Royaume-Uni n’important que Philippe d’Adhémar a été élu nouveau 5 % de la production tricolore de papiers président de Copacel. & cartons –, le marché britannique reste une destination clé et une source de matières premières pour certaines entreprises.

De g. à dr. : Paul-Antoine Lacour, Philippe Gaudron, Agnès Roger, Philippe d’Adhémar et Rémi Poirson.

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La volonté d’un nombre croissant de consommateurs et d’entreprises de réduire leur consommation d’articles en plastique offre des perspectives très favorables au matériau papier/carton. L’impact des déchets plastiques sur les écosystèmes, ainsi que le faible taux de recyclage des emballages et de divers articles composés de ce matériau (tasses, assiettes, pailles, touillettes…) ont conduit la Commission européenne et la France à proposer des textes législatifs visant à interdire ou à limiter l’usage de ces produits. Cette évolution a été matérialisée, au sein de l’UE, par la Stratégie sur les plastiques ainsi que par la Directive sur les plastiques à usage unique, en cours d’adoption. Dans l’Hexagone, la rédaction, au cours des prochains mois, d’une loi sur l’économie circulaire favorisera également la mise sur le marché d’articles utilisant des matériaux alternatifs, dont le papier-carton. e marché du sac illus re bien l’é olu ion des compor emen s is is du plas i ue, a souligné Paul-Antoine Lacour. epuis l’in erdic ion de la commercialisa ion e de l’u ilisa ion, en rance, des sacs plas i ue usa e uni ue d’une épaisseur in érieure , une ension réelle sur le marché du papier pour sacs a é é obser ée, au del m me de ce ui é ai espéré l s’a i d’un e emple r s concre de l’impac d’une poli i ue publi ue, u’accompa ne é alemen un mou emen socié al r s lar e

e a h ec e a e clé dans les approvisionnements et les prix

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La compétitivité des approvisionnements en fibres vierges et recyclées demeurera un enjeu majeur et dépendra pour partie des évolutions de la Chine. L’Empire du milieu jouera ainsi un rôle déterminant en modifiant l’équilibre offre demande pour les fibres vierges et en poursuivant sa politique de restriction des importations pour les fibres recyclées.

e e production reste un “must”

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Les Pouvoirs publics ont mis en place des dispositifs de soutien à l’industrie. Ainsi, 14 contrats de filière ont été signés, dont deux impliquent Copacel (contrats des Comités stratégiques de filière ou CSF “Bois” et “Chimie & Matériaux”). Ils permettent de réaliser des actions concrètes, telles que l’identification de mesures permettant de produire de l’énergie e calorifique compétitive et faiblement émettrice n nce de CO2. En outre, plus de 120 “Territoires l sc li de p duc i n d’industrie ont été identifiés. La puissance pèse 3,7 points publique (Etat et Régions) souhaite concentrer de PIB, soit divers moyens (formation, innovation, 80 Md€ (vs infrastructures…) dans ces ensembles qui 10 Md€ en présentent une forte densité industrielle. lle ne Pour autant, selon Copacel, le compte n’y est pas. ’abandon du ice au profi d’un abaissemen des char es a comme er u d’ re plus simple, mais n’améliore pas la compé i i i é co , a expliqué Agnès Roger. a ra ec oire de réduc ion de l’imp sur les socié és es posi i e, mais ne rai e pas la ues ion de ond ui es celle de la fiscali é de produc ion r, en rance, ce e fiscali é ui por e sur l’ensemble des a es ui rappen les mo ens u ilisés pour 4 0

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la créa ion de aleur es une anomalie au sein de l’ elon rance ndus rie, elle p se , poin s de P , soi d , con re d en llema ne ’es donc principalemen sur elle ue de rai por er l’e or de réduc ion de la fiscali é des en reprises

Transition écologique et renforcement de la compétitivité

Selon Copacel, poursuivre des objectifs de transition écologique et de lutte contre le changement climatique ne doit pas fragiliser l’industrie française, notamment par un alourdissement de la fiscalité sur l’énergie ou sur le carbone. a erme ure d’usines dans l’ e a one condui au men er les impor a ions, ce ui dé rade l’emprein e carbone, a pointé Agnès Roger. e s s me éner é i ue ran ais es en e e plus sobre en carbone ue celui de la plupar des au res pa s

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Si certains sites sont contraints de se restructurer, le secteur recrute et doit faire face, comme de nombreuses autres branches industrielles, à des difficultés importantes pour trouver les compétences dont il a besoin dès aujourd’hui et pour demain. Fin mars, certaines entreprises papetières ont d’ailleurs renouvelé leur participation à la Semaine de l’Industrie.

VALÉRIE LECHIFFRE

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nion ran aise des indus ries des car ons, papiers e celluloses, opacel en reprises e usines ui emploien uel ue personnes

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’année dernière, avec un recul de 2 % comparé à 2017, la production française de papiers & cartons s’est située très en dessous de la moyenne européenne (- 0,2 %). La France est restée le 5e pays producteur de papiers & cartons en Europe (8 % du marché), derrière l’Allemagne (25 %), la Finlande (11 %), la Suède (11 %) et l’Italie (10 %). Entre 2000 et 2018 – et comparé à la moyenne européenne qui ressort en légère hausse à environ 102 (base 100 en 2000) –, les productions espagnole et allemande ont progressé, respectivement, de 30 % et 25 %, cependant que la production française chutait de 21 %. e décrocha e considérable ne s’es ou e ois pas sensiblemen amplifié au cours des cin derni res années , a observé Paul-Antoine Lacour. En 2018, le ralentissement de la demande a conduit à un recul des importations françaises de papiers & cartons (- 1,8 %, à 5 Mt en provenance pour environ 94 % des pays de l’U.E.). Par ailleurs, sous l’effet du recul de la production tricolore, les exportations sont en repli de 3,2 %. L’Allemagne reste le principal partenaire importateur (25 %), suivie par l’Espagne (15 %), l’Italie (12 %), le Royaume-Uni et la Belgique étant ensuite à égalité (9 % chacun). Enfin, le déficit commercial fran ais de papiers & cartons s’est creusé de 5,6 % l’année dernière, à quelque 900.000 t. Sur les 15 dernières années, le déficit le plus faible a été enregistré en 2005 (environ 500.000 t).

A noter. Les évolutions des marchés du bois et des fibres (pâtes & PCR) seront traitées dans le Dossier “Fibres & Pâtes” de notre prochaine édition (Juin-Juillet).

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Colloque Culture Papier :

le papier s’engage, de la forêt à la corbeille Le 8e Colloque de Culture Papier a été consacré au thème du “Papier dans la Cité”. Il a réuni près de 200 personnes et une vingtaine d’intervenants venus témoigner sur de nombreuses thématiques. La filière doit parler d’une seule voix et communiquer sur ses succès en musclant encore ses messages et en faisant preuve de pédagogie, aussi bien vis-à-vis des adultes que des plus jeunes générations. Compte rendu d’échanges approfondis et, parfois, animés.

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’est par des propos de conviction que Pierre Barki, viceprésident de l’association Culture Papier, a ouvert ce Colloque annuel, organisé fin novembre à Paris et qui, cette année, était dédié au Papier dans la Cité . « Le papier est une matière au cœur de notre vie intime, qui tisse des liens de proximité dans les villes Pierre Barki, vice-président de e les illa es ’es aussi un Culture Papier. média d’attention, d’émotions e de liber és indi iduelles l es impéra i de con inuer in ormer le public sur la complémen ari é socié ale du papier a ec le di i al Notre feuille de route intègre aussi la valorisation des bienfaits et des qualités du papier pour tout ce qui touche à la conservation des in orma ions, la confiden iali é e au respec de la ie pri ée

ETAT DES LIEUX ET STRATÉGIE Cette journée a permis d’aborder deux thématiques fortes : la responsabilité de la filière en matière d’économie circulaire et le papier au c ur de l’attention et de la déconnexion. Eric Trousset, D.-g. de Mediapost Publicité, a présenté les résultats du 5e Observatoire consacré aux relations que les Fran ais entretiennent avec le papier c encadré p . Il a notamment souligné la nécessité d’une meilleure pédagogie sur les logos liés à l’environnement. Car si la démarche qui préside à la mise en place de ces logos est comprise du plus grand nombre, les connaissances réelles des consommateurs paraissent asse faibles. Typiquement, a relevé Eric Trousset, « pour seulement 39 % des Français, l’industrie papetière participe à l’entretien des forêts, cependant que 30 % pensent l’inverse et ue ne s’e primen pas Associé che Deloitte Développement durable, Didier Livio a animé la matinée. Il a donné les résultats d’une étude réalisée pendant cinq mois, sur la base, notamment, d’intervie s et de débats avec des ONG. Selon lui, le développement durable suppose un nouveau mode de développement, également social et qui revisite les modèles économiques dans l’optique d’une faible empreinte sur l’environnement. Il prône « un saut

créatif de management pour rele er ces défis Car si la filière a beaucoup progressé, notamment en amont, elle communique mal sur ses réalisations. « Je travaille avec les ONG depuis 35 ans, a-t-il expliqué. Depuis une dizaine d’années, elles ont beaucoup évolué et leur conscience économi ue es plus rande En revanche, le regard des Didier Livio (Deloitte entreprises sur les ONG a peu Développement durable). arié o re pro ession doi accélérer Selon Didier Livio, la filière doit accepter Didier Livio d’évoquer certaines difficultés comme (Deloitte) : les abus en matière de déforestation « Il faut construire dans certains pays, même si la situation un plan de projet s’est améliorée depuis 20 ans et même et de progrès si la lutte contre ces comportements avec des objectifs est forte. Selon lui, un changement de et, ensuite, posture s’impose donc : « Il faut arrêter communiquer sur d’être défensif et insister sur la contribution les réalisations. » du papier la es ion durable des or s e au rec cla e l au aussi construire un plan de projet et de progrès avec des objectifs e ensui e communi uer sur les réalisa ions ob enues l au parler d’une seule oi e de l’ensemble de la fili re a ec une prise de parole ransparen e Mais, pour cet intervenant, la filière en tant qu’institution qui coordonne et communique, reste à construire. Un constat partagé par Serge Bardy, auteur, en 2014, d’un rapport complet et remarqué sur le secteur papetier. L’ancien député de Maine-et-Loire a ainsi rappelé la difficulté qu’il avait alors rencontrée pour constituer, précisément, cette filière papier. Aujourd’hui, il suggère d’étendre le champ et de créer une pla e orme ibres Papiers ar ons . Suite au travail réalisé par Deloitte, des recommandations pour une démarche de progrès et pour des engagements ambitieux sont attendues.

LA CERTIFICATION, DE LA FORÊT À L’IMPRIMERIE La première table ronde a abordé le sujet de la certification, la papeterie 360 Avril-Mai 2019

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Première table ronde. De g. à dr. : Matthieu Prévost (Imprim’Vert), Benoît Moreau (ClimateCalc), Valérie Bobin (Print’Ethic-Idep), Guillaume Le Jeune (Stora Enso France), Christine de Neuville (PEFC France) et Jean-Marie Nusse (Exacompta Clairefontaine).

de la forêt à l’imprimeur. Christine de Neuville, présidente de PEFC France, a rappelé que seulement 11 % des forêts sont certifiées au plan mondial. « Le lien entre l’arbre et les produits de la fili re se ren orcen , a-t-elle estimé en substance. Nous sommes les gardiens d’un équilibre : l’arbre, la façon dont il est transformé, ainsi que les enjeux environnementaux, économiques e sociau eaucoup de pa s, don l’ nde e la Christine de Chine, ont pris conscience des actions à mener Neuville (PEFC pour comba re la dé ores a ion au sens lar e France) : « 11 % Cette intervenante souhaiterait également des forêts sont que de plus en plus d’entreprises, petites et ce i es u grandes, participent à la cha ne de contrôle plan mondial. » de certification. Toutefois, l’obstacle le plus grand consiste à convaincre les petits propriétaires de se lancer dans le processus. a cer ifica ion indui la re ores a ion , a-t-elle également souligné. Pour leur part, Matthieu Prévost (Imprim’Vert), Valérie Bobin (Print’Ethic-Idep) et Benoît Moreau (EcografClimateCalc) ont fait le point sur leurs démarches environnementales. En 2018, environ 2.000 imprimeries fran aises étaient labellisées Imprim’Vert ( 33 % en dix ans), un label créé en 1998. Quant à Print’Ethic, il s’agit d’un label RSE, également destiné aux entreprises des industries graphiques. Dérivé d’une norme Afnor (ISO 26000), il développe une approche holistique. Enfin, la méthode de calcul ClimateCalc, créée en 2010, permet d’évaluer l’impact, sur l’environnement, d’une imprimerie, d’un livre, d’un journal, d’une page de publicité imprimée... Pour sa part, Guillaume Le Jeune, directeur de Stora Enso France, a rappelé les progrès réalisés par l’industrie papetière en matière de développement durable (réduction des émissions de CO2 et d’eau à la tonne produite, utilisation accrue de la biomasse, augmentation du taux de recyclage ). n r le énérale, la or représen e le poin de fi a ion de l’opinion r, en urope, en re e , les sur aces ores i res on au men é de m , soit l’équivalent d’un pa s comme la uisse ou de nou eau errains de oo ball par our ais personne ne le sai En Europe, toutes normes et tous organismes confondus, de l’ordre de 60 % des forêts sont certifiées. Quelque 92 % des forêts que Stora Enso exploite ou dont le groupe est propriétaire sont certifiées. De même que 85 % de ses intrants Bois . En outre, 100 % de l’ensemble des intrants sont tracés. Atteindre 100 % de 4 2

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bois certifiés para t accessible d’ici une di aine d’années au maximum. Au Brésil, le groupe scandinave participe aussi à la reforestation en plantant, sur des ones vierges ou dégradées, 50 % d’eucalyptus et 50 % d’essences locales, des corridors étant préservés pour la faune et la flore. La parole a ensuite été donnée à Jean-Marie Nusse, D.-g. délégué d’Exacompta Clairefontaine. Il a rappelé que si le papier graphique (ramettes, enveloppes, factures ), que chacun d’entre nous utilise tous les jours, est attaqué, c’est parce qu’il est souvent Jean-Marie assimilé à une utilisation de courte durée Nusse qui détruirait la forêt, richesse pérenne et (Exacompta symbolique : « C’est l’opposition entre cette Clairefontaine) : utilisation éphémère et la permanence de la « La qualité de nos produits forêt – laquelle se renouvelle pourtant – qui et de nos es di ficile rai er Le groupe Exacompta marques doit Clairefontaine qui réalise un C.A. de donner envie de l’ordre de 600 M€ possède des marques consommer du de papier très fortes (cahiers, articles de papier. » classement, agendas ). « La qualité de nos produits et de nos marques doit donner envie de consommer du papier et permettre de lutter contre cette idée d’un papier qui serai s non me de chis , a-t-il martelé. Jean-Marie Nusse pointe également le trop grand nombre de critères à prendre en compte (plusieurs di aines parfois ), la difficile quantification de la ressource forestière ainsi que la très grande diversité de la forêt. Selon lui, « la situation de ien i e in érable e le consomma eur ne peu s’ re rou er Par ailleurs, diminuer l’empreinte environnementale aboutit souvent à abaisser le poids et donc la qualité des papiers : « Il ne faut pas chercher à diminuer la qualité de nos produi s sous pré e e de réduire ar ificiellemen leur emprein e en ironnemen ale o re produi doi aire en ie e non pi ié Il a également souligné les atouts du papier dans le processus de mémorisation et de fixation des informations. Par ailleurs, le groupe Exacompta Clairefontaine est engagé dans le recyclage et verse près de 2 M€ par an à Citeo. Il compte quatre usines, dont celle d’Everbal qui produit 40.000 t de papier recyclé par an. Côté fibres vierges, depuis 20 ans, le groupe fait confiance à PEFC et à FSC pour l’achat, chaque année, de quelque 150.000 t de pâte : « Ces logos sont très connus des entreprises et commencent à l’être des consomma eurs finau , a-t-il conclu.

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DE LA PRESCRIPTION AU RECYCLAGE La seconde table ronde a réuni Hervé Le Bouler, responsable Politiques forestières che France Nature Environnement (FNE), Perrine Lebrun, directrice de la communication de McDonald’s France, Vincent Baverel, acheteur che Lagardère Active (division Media) et Olivier Touzé, directeur Qualité et Développement durable du Groupement des Mousquetaires (Intermarché, Bricorama ). Olivier Tou é a estimé que « l’utilisation du papier va Chez progresser au détriment du plastique mais son MacDonald’s France, ori ine de ra re racée la source afin de 90 % des conna re son de ré de durabili é Selon lui, emballages « le prospectus reste un outil commercial très utilisés sont or Pour l’avenir, la feuille de route des en papierMousquetaires cherchera à privilégier l’écocarton et conception des emballages, la recyclabilité 10 % en et l’achat responsable. plastique. Pour sa part, Perrine Lebrun a rappelé que McDonald’s France a engagé une démarche environnementale depuis une vingtaine d’années. Les émissions de Ga à effet de serre des restaurants de cette enseigne ont reculé de 45 % depuis 2005 et 90 % des emballages utilisés sont en papier-carton (composés pour 63 % de PCR et pour 37 % de fibres vierges, toutes certifiées). Les 10 % d’emballages restants sont en plastique. « Nous travaillons sur le meilleur équilibre entre le poids et la résistance du papier-carton et sur l’abaissement des ramma es, a ec le papier rap no ammen , a-t-elle précisé. Depuis 2015, l’enseigne utilise aussi le livre, afin de séduire les enfants comme les parents, dans le cadre de ses Happy Meals et de ses ateliers de lecture. Au total, 44 millions d’exemplaires Chaque édités par Hachette Jeunesse ont déjà été papetier fi e a distribués partout en France. McDonald’s le Top 30 % travaille aussi au remplacement des pailles des meilleurs en plastique, par du papier notamment. Les fournisseurs priorités de sa feuille de route d’ici à 2030 de Lagardère concerneront la durabilité, le contact et la Active en sécurité alimentaires, la recyclabilité et la matière certification des emballages. de RSE Vincent Baverel a ensuite décrit la (classement politique d’achat papier de Lagardère EcoVadis). Active : « Notre groupe a été le premier édi eur me re en place, d s , la propre cer ifica ion de traçabilité PEFC de sa Supply Chain pour ses magazines papier En 2018, Lagardère Active a acheté quelque 70.000 t de papiers, 100 % certifiés PEFC, auprès de papeteries européennes. Depuis 2010, 1 Mt de papiers ont été utilisées par ce groupe. Lagardère Active évalue également, avec EcoVadis, la politique RSE de ses quelque 300 fournisseurs stratégiques (dont les papetiers). Chaque papetier figure dans le Top 30 % des meilleurs fournisseurs, certains d’entre eux étant même inclus dans le classement Gold , c’est-à-dire dans le Top 5 %. la papeterie 360 Avril-Mai 2019

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AU CŒUR DE L’ATTENTION ET DE LA DÉCONNEXION

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L’après-midi a été dédié à la thématique de l’attention et de la déconnexion. n es en rain de perdre une uerre idéolo i ue il au de l’insolence , s’est exclamé Dominique Wolton, directeur de recherches au CNRS, avec sa verve habituelle. Refusant d’être « trop gentil et trop poli et revendiquant d’oser être, au contraire, « mal élevé et de mau aise humeur dans « cette uerre idéolo i ue entre papier et numérique, Dominique Wolton a fait l’unanimité quand il a exhorté les participants à refuser la technicisation à outrance Dominique Wolton (CNRS). des relations humaines : « La communica ion in erpersonnelle ne s’es amais in ensifiée a ec les écrans, a-t-il insisté. u con raire, ils on obs acle a echnicisa ion du monde accen ue encore plus la haine de l’au re l au lu er con re l’in olérance de la moderni é Il a aussi rappelé le rôle fondamental de l’école et de l’éducation Dominique sur tous ces sujets et a fait l’éloge de la Wolton lenteur. L’écrivain Alexandre Jardin, co(CNRS) : « La fondateur de Lire et Faire lire , va dans communication le même sens : « Quand vous lisez un livre interpersonnelle sur une able e, ous lise aussi un u Pour ne s’est jamais sa par , le papier es s able il main ien le in ensi e ec sens de ce qui est important et de ce qui ne les écrans. Au l’es pas e ui es imprimé sur le papier es contraire, ils font ai pour durer des si cles, alors ue le u obstacle. »

est fait pour durer cinq minutes ou une heure Pour sa part, Guillaume Pannaud, président de TBWA France, a indiqué que certains annonceurs, qui avaient stoppé les imprimés publicitaires, ont réalisé l’impact négatif d’une telle mesure sur leur chiffre d’affaires. Il relève aussi une prise de conscience quant à l’opaci é de l’e ficaci é du di iAlexandre Jardin al et estime que le papier (Lire et Faire lire). peut tirer profit de l’importance prise par le Fake dans le digital. Le papier permet aussi de mobiliser l’attention et favorise la mémorisation : « Je ne crois pas u’on puisse créer un ima inaire dans un u le papier sédimen e e pose Toutefois, pour que les nouvelles générations soient bien au fait de toutes ces réalités et de tous ces enjeux, des trésors de pédagogie devront être déployés par tous les acteurs de la filière. En conclusion, Georges Sanerot, ex-président du groupe Bayard, a d’ailleurs rappelé la nécessité et l’urgence de voir émerger de nouveaux lecteurs sur papier, dès le plus jeune âge. Afin de pérenniser l’usage de ce matériau pour les prochaines décennies, au-delà de la BD et du livre Jeunesse qui, d’ailleurs, se portent bien.

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VALÉRIE LECHIFFRE

>>> Si les Français restent attachés au papier,

le numérique continue de progresser

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ors de ce Colloque, les résultats du 5e Observatoire annuel , qui explore la relation des Fran ais au papier, ont été dévoilés. En 2018, 71 % des Fran ais déclarent rester attachés au papier, un résultat stable. Cependant, 44 % d’entre eux pensent que le numérique remplacera un jour totalement le papier ( 20 % en deux ans), alors que 55 % estiment que papier et numérique resteront deux supports complémentaires. Si 55 % et 43 % des personnes interrogées préfèrent, respectivement, recevoir leurs relevés de compte et leurs factures en format numérique, elles sont 92 % à avoir consulté un prospectus au cours des six derniers mois ( 3% vs 2017), 84 % à avoir ouvert un catalogue et 81 % à avoir lu un livre papier. En outre, 74 % des Fran ais estiment avoir suffisamment de précisions sur la manière dont il faut trier le papier 93 % utilisent une poubelle dédiée, 94 % réutilisent leurs feuilles de papier en tant que brouillons et 91 % déclarent qu’il est important d’utiliser du papier recyclé. Près de quatre Fran ais sur dix sont également engagés dans une démarche éco-responsable. Parmi eux, 90 % privilégient les achats auprès d’entreprises éco-responsables. 68 % déclarent que l’apposition d’un logo responsable sur un produit (Triman,

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par exemple) les informe sur une démarche éthique et respectueuse de l’environnement. En outre, 88 % apprécient que les commer ants emballent les aliments les plus sensibles dans du papier alimentaire recyclable. Autre donnée : 58 % des Fran ais estiment que la filière papier innove pour proposer et faire adopter des produits de substitution au plastique. C’est le cas pour 87 % des Fran ais qui jugent le papier utile pour les emballages (sacs distribués en magasin pour les fruits & légumes ) ou pour les contenants pour lesquels le papier pourrait, selon 45 % d’entre eux, se substituer aux pots de yaourts majoritairement utilisés. Enfin, 97 % des personnes interrogées se déclarent favorables à une déconnexion des écrans, notamment avant le coucher elles en profiteraient pour lire (66 %), pour discuter en famille (65 %) ou pour organiser des jeux de société (45 %). Dernier résultat : 88 % des Fran ais estiment que l’usage permanent des écrans peut être nuisible à la santé des enfants. (*) Étude réalisée du 21 au 27 septembre 2018 par Mediapost Publicité sur un échantillon de 1.000 personnes représentatives de la société française et âgées de 18 ans ou plus (méthode des quotas). Questionnaire online d’une durée de dix minutes.

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Vous avez dit bioéconomie ? Dans sa nouvelle tribune, Claude Roy* souligne le poids de la bioéconomie en France et définit les priorités pour en assurer le développement. Selon lui, dans ce secteur, notre pays dispose d’atouts réels qu’il s’agit de pleinement mobiliser afin, notamment, d’amortir les défis énergétiques et climatiques.

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a bioéconomie, c’est l’économie de la photosynthèse Et c’est une réalité très ancienne. Souvenons-nous ainsi que pas une seule goutte de pétrole ne fut utilisée pour construire le château de Versailles Grâce à la biomasse, à la terre, aux forêts et à leurs produits, c’est l’essentiel de la civilisation humaine qui a pu s’épanouir. Et c’est encore la biomasse qui fut, dans les mers et les lagunes, à l’origine du charbon, du pétrole et du ga aux temps géologiques. Les filières bioéconomiques permettent La France aujourd’hui de remplacer sobrement des compte parmi ressources et des énergies épuisables les pays d’origine fossile par les fruits renouvelables leaders pour de l’agriculture, de la sylviculture et des cette nouvelle sous-produits organiques, et ceci grâce à de « croissance multiples innovations. La France compte ainsi verte ». parmi les pays leaders pour cette nouvelle croissance verte . Outre le secteur agro-alimentaire chi re d’a aires de d an e emplois direc s et parallèlement à la filière forêt-bois-fibres traditionnelle de d an e emplois direc s , des nouvelles valeurs de la bioéconomie fran aise se sont ainsi développées rapidement dans nos territoires : néo-matériaux, chimie du végétal, biocarburants, biocombustibles, biofertilisants, etc. Elles pèsent déjà, en France, 14 En France, la Md€ de chiffre d’affaires annuel, avec bioéconomie 100.000 emplois directs créés après pèse 14 Md€ de seulement 20 ans de développement. C.A. annuel. Un Un doublement de cette contribution doublement de économique innovante du biosourcé cette contribution est encore visé dans les 15 ans à venir “biosourcée” pour répondre aux enjeux du climat et est visé dans les de la transition énergétique suite à la 15 prochaines COP 21. années pour répondre aux Mais, pour atteindre de tels objectifs, enjeux du climat une nouvelle dynamique publique et et de la transition professionnelle doit prendre le relais, énergétique suite en France, des politiques qui ont été à la COP 21. engagées, dans notre pays, dès les années 2000 (avec ses divers plans : biocarburants, biocombustibles, chimie du é é al, bois cons ruc ion en ironnemen Quatre priorités stratégiques se dégagent alors : ◗ la prise en compte, dans les mécanismes d’arbitrage public, des externalités socio-économiques positives de l’économie biosourcée (emplois créés, carbone maîtrisé, risques limi és, de ises économisées , ◗ l’utilisation a a ion er ifi e et de marquages

« volontaires » afin de différencier et de promouvoir les bioproduits et les bioénergies sur leurs différents marchés, ◗ le développement de la recherche socio-économique dans les grands domaines d’action de la bioéconomie, ◗ l’éducation et la communication relatives à la bioéconomie, à ses fondements, à ses facteurs de développement et à ses externalités. Les feuilles de route pour progresser Les feuilles ainsi sont complexes, car huit filières de route pour principales et interdépendantes (outre progresser sont complexes car la production agroalimentaire) structurent h fi e aujourd’hui l’économie biosourcée en principales et France. Elles sont résumées comme suit : interdépendantes ◗ Les matériaux “traditionnels” (bois- structurent matériau, pâtes et papiers, panneaux et l’économie biosourcée en bois reconstitués, textile, caoutchouc...), ◗ Les “néo-bio-matériaux” (bioplas- France. i ues, biocomposi es fibreu , ◗ Les “biomolécules” de la chimie du végétal (cosmétiques, sol an s, lubrifian s, ensioac i s, in ermédiaires chimi ues , ◗ Les “biocarburants”, issus de la transformation thermochimique ou biotechnologique de la biomasse agricole (betteraves, céréales, oléagineux, canne à sucre), ◗ La chaleur d’origine biomasse, pour les besoins domestiques (bois bûche, plaquettes et pellets), comme pour les réseaux de chaleur urbains et l’industrie, ◗ L’électricité d’origine biomasse, comme sous-produit de la chaleur et de la vapeur ou du bioga , ◗ Le gaz de méthanisation (biogaz), issu de la fermentation de sous-produits et d’effluents organiques, ◗ e en rai e e a en e en or ani e enfin bio er ilisan s , pour la bonification et la structuration des sols agricoles. Toute cette économie récente, diversifiée, renouvelable, sobre, innovante et créatrice d’emplois répond en réalité durablement à beaucoup de nos besoins de consommation, tout en contribuant efficacement à amortir les défis énergétiques et climatiques. C’est un atout majeur pour la France. CLAUDE ROY laude o es présiden onda eur du lub des bioéconomis es leclubdes bioeconomistes.com). Ingénieur agronome, Claude Roy a notamment été direceur e écu i de l’ deme e coordonna eur in erminis ériel pour la alorisa ion de la biomasse u cours de sa carri re, il a rempli de nombreuses onc ions en rance e l’é ran er, no ammen au sein du roupe aa o P r , de enu P r e désormais P r

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PrimeScreen X d’Andritz : nouvelle génération pour l’épuration et le fractionnement

Comptant plus de 5.400 équipements installés en préparation de pâte aux quatre coins de la planète, Andritz présente sa dernière innovation dans le domaine de l’épuration : PrimeScreen X. La conception de cet épurateur est issue de la réussite de la gamme ModuScreen, dont les atouts majeurs résident dans une faible consommation d’énergie, une grande performance de classage et une importante facilité d’entretien.

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esponsable “Produit” chez Andritz, Sampo Köylijärvi explique que « l’élaboration du PrimeScreen X a duré trois ans – de la conception technique initiale à la mise au point du prototype –, suivis de deux années d’essais dans des usines très exigeantes, d’OCC notamment. » PrimeScreen X fi convient à tous les types d’installations de classage, indépendamment de la matière première.

PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES Les principales améliorations de conception de ce nouveau tamis sont les suivantes. ◗ Entrée d’alimentation par le haut. Le système se sert de la gravité pour évacuer rapidement les contaminants lourds. Grâce à cette conception par le haut, on évite que les contaminants abrasifs n’endommagent le rotor et le panier car ils ne s’écoulent plus vers le haut à travers tout le tamis. Cette technique améliore également l’élimination des rejets légers, ce qui évite leur accumulation au niveau de la zone d’alimentation et ce qui permet d’augmenter, du même coup, la durée de vie des composants. ◗ Prime o or e pa e po r ne e fi a i a r e e ne faible consommation d’énergie. L’épurateur peut être équipé du nouveau rotor Prime, qui améliore l’efficacité de classage et réduit la consommation d’énergie jusqu’à 25 %.

Les pales du PrimeRotor sont interchangeables avec toutes les autres pales de la gamme Andritz. Pour sa part, le rotor est compatible avec l’ensemble des tamis disponibles sur le marché. ◗ Entretien facile. Le remplacement des paniers et des rotors représente une activité chronophage. Le PrimeScreen X est doté d’une bride d’entraînement conçue pour relier le rotor au moyeu, ce qui facilite l’entretien et simplifie le remplacement. Ce système de fixation permet de remplacer le panier en un clin d’œil. ◗ Rapport hauteur/diamètre optimisé pour le panier. Le PrimeScreen X est conçu de manière à ce que le rapport entre la hauteur et le diamètre réponde aux exigences des différentes pâtes et applications. Cette fonctionnalité contribue à réduire les facteurs d’épaississement, offre un meilleur contrôle des pertes en fibres et réduit les risques de colmatage.

RÉSULTATS DE LA PREMIÈRE INSTALLATION Après de nombreux essais effectués, par Andrit , dans son installation-pilote de préparation de pâte, la première mise en œuvre commerciale a été effectuée avec un dégrossisseur primaire PrimeScreen La première X50 sur une ligne OCC (papier cannelure) mise en œuvre de 1.350 t j. Les principaux objectifs commerciale a de l’installation étaient les suivants : été effectuée améliorer la qualité et la durée de vie avec un dégrossisseur du panier et réduire la consommation primaire d’énergie au minimum. PrimeScreen X50 Le PrimeScreen X50 a été installé sur une ligne parallèlement à un équipement OCC (papier traditionnel existant, d’un autre fabricant. cannelure) de Il a fonctionné à pleine capacité dès le 1.350 t/j.

PrimeScreenX

Concurrent

Andritz PrimeScreen X.

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Débit (l/min)

Concentration (%)

Masse (t/j)

Entrée

15.073

3,25

705,4

Acceptés

14.059

3,11

629,6

Rejetés

1.515

4,50

98,2

Entrée

15.962

3,20

735,5

Acceptés

14.346

2,88

595,0

Rejetés

1.615

4,70

109,3

Tabl. 1. Premiers exemples de PrimeScreen X comparés à l’équipement concurrent (épurateur fonctionnant en parallèle).

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Moteur installé (kW)

Charge du moteur (%)

Puissance consommée (kW)

Consommation d’énergie c fi e h

PrimeScreenX

132

78

103

3,50

Tamis concurrent

250

69

173

5,63

Tabl. 2. Données techniques du moteur.

début, la vitesse périphérique du rotor, les réglages de débit et de consistance étant identiques à ceux précédemment utilisés. La capacité nominale du X50 était de 705 t/j. Les premiers exemples du PrimeScreen X, comparés à l’équipement concurrent, sont présentés dans le ableau . L’épurateur concurrent, qui a été remplacé, présentait une puissance nominale de 250 kW et fonctionnait à environ 69 % de charge abl . Pour sa part, PrimeScreen X présentait une puissance installée de 132 kW et fonctionnait à 78 % de charge. Ce qui représente une réduction de consommation d’énergie de 40 % (entre 173 et 103 kW), comparativement au tamis concurrent existant. Dans le modèle Power PrimeScreen X, le moteur était de conception Andritz LRs et le panier de type Andritz Rejector (fentes de 0,6 mm), lequel présentait, en fait, 21 % de moins de zone ouverte que le panier Rejector de l’épurateur Taux de rejet (%) PrimeScreenX

Entrée Acceptés

18.328,4

77,5

-

Entrée Acceptés

Réduction des stickies (%)

81.364,3 13,9

Rejetés Concurrent

Stickies (mm2/kg)

61.430,5 14,9

Rejetés

26.775,9

56,4

-

existant. Même en tenant compte de cette contrainte, le PrimeScreen X présentait une capacité supérieure de 5,5 % et une efficacité de tamisage nettement meilleure – en particulier pour le retrait des stickies (77,5 % de réduction avec le PrimeScreen X vs 56,4 % avec le tamis existant). Le tabl. 3 indique les données comparatives des deux tamis. Pour ce type d’application (après pulpeur), la durée de vie moyenne du panier dans le tamis existant était comprise entre six et huit mois. Lorsqu’on a procédé à l’ouverture du PrimeScreen X, au Le remplacement bout de dix mois de fonctionnement, du panier de tamis la largeur et le profil des fentes étaient a été effectué après 22 mois de intacts. service continu du La face inférieure du rotor était PrimeScreen X. également remarquablement propre. Le remplacement du panier de tamis a été effectué après 22 mois de service continu du PrimeScreen X.

CONCLUSION Le PrimeScreen X vient étoffer la gamme ModuScreen. Les objectifs de son développement ont visé à améliorer l’efficacité tant énergétique que de classage tout en facilitant l’entretien des équipements. Le PrimeScreen X s’est ainsi Résidus Réduction Somerville (%) Somerville (%) révélé idéal pour toutes les 6,92 applications de classage : papier 0,9 87,0 blanc et écru ; pâte recyclée ou vierge, grossière et fine cassés 6,28 de fabrication ; pâte épaisse et 1,62 74,2 fractionnement. -

Tabl. 3. Données de performance comparatives du PrimeScreen X vs un épurateur concurrent (fonctionnement en parallèle).

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Actualités

>>> Naissance de l’Opco 2i, l’opérateur de compétences interindustriel

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a loi “Pour la liberté de choisir son avenir professionnel”, adoptée le 5 septembre dernier, a modifié le paysage de la formation professionnelle tant au niveau des dispositifs que des financements et des acteurs. C’est dans ce contexte qu’a été signé, le 19 décembre 2018, l’accord portant création d’Opco 2i, l’opérateur de compétences interindustriel, qui a été agréé le 1er avril par arrêté ministériel. L’Opco 2i regroupe les anciens Opca de l’industrie (dont l’Opco 3+) ainsi que des branches industrielles relevant précédemment d’Opcalia et d’Agefos. À compter du 1er avril et jusqu’ la fin de cette année, Opco 2i a mandaté OPCA 3+ afin d’assurer une continuité de service auprès des entreprises et des salariés de l’Inter-secteurs papiers cartons.

>>> Diversité : Stora Enso, numéro 1 selon e e fi a a e

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e groupe scandinave a obtenu le meilleur score du rapport Findix, publié début mars et pour la première fois. Cette étude a passé en revue 89 entreprises finlandaises, en étudiant cinq paramètres (répartition Hommes/ Femmes et par âge, formation internationale, niveau d’instruction et formation spécifique l’industrie des équipes de management et de direction). « Chez Stora Enso, nous croyons que la diversité renforce la compétitivité et nous cherchons à être le reflet des sociétés dans lesquelles nous opérons, explique Karl-Henrik Sundström, CEO du groupe. Des équipes de travail diversifiées nous permettent d’explorer des perspectives différentes et de challenger notre manière de penser, ce qui amène à prendre de meilleures décisions. »

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Management/Réputation “WHERE WILL YOU TAKE US ?” : SMURFIT KAPPA LANCE SA MARQUE EMPLOYEUR

Fin 2018, Smurfit Kappa a lancé sa marque employeur – Where ill you take us ? –, afin d’attirer des nouveaux talents et de valoriser ses 46.000 collaborateurs répartis dans 35 pays. Du CAP à l’ingénieur, du débutant au collaborateur confirmé, Smurfit Kappa propose une grande variété de métiers (ingénieurs de production, commerciaux, employés d’usine, designers, informaticiens, etc.). Cette diversité se traduit aussi dans les choix d’évolution, qu’ils soient géographiques (en France et à l’étranger), hori ontaux ou verticaux. L’année dernière, Smurfit Kappa a d’ailleurs obtenu le label Capital Meilleur Employeur . Rappelons qu’en 2000, le groupe a lancé son Academy , qui vise à accompagner les talents les plus prometteurs. À travers cinq programmes, les collaborateurs sont conviés à des sessions de formation qui peuvent s’étaler sur plusieurs jours. Cette Academy complète les centaines de programmes nationaux et régionaux existants. En France, le Graduate Program incite ainsi les collaborateurs à découvrir différents métiers (en usine, bureau d’études, etc.) au cours de plusieurs sessions de six mois, conclues par une expérience, également de six mois, dans un pays étranger. Par ailleurs, parallèlement au lancement de cette marque employeur, Smurfit Kappa met en uvre EveryOne , un nouveau programme mondial d’inclusion et de diversité (I&D) qui étend ces principes à tous les niveaux de son organisation. Enfin, en 2019 et 2020, des ateliers et des formations visant à sensibiliser et à créer un environnement de travail plus inclusif seront organisés et des plans d action de I&D seront mis en place à l’échelle locale.

Edition LE CNPP SORT L’ÉDITION 2019 DE LA MAÎTRISE DES RISQUES INCENDIE ET INDUSTRIELS

Le Centre national de prévention et de protection (CNPP) a publié une nouvelle édition de son référentiel Apsad R6, dédié à la ma trise des risques incendie et industriel . Ce Guide définit des exigences d’organisation et précise les missions des équipes d intervention, ainsi que les moyens matériels dont doit

disposer tout établissement. Les exigences sont construites de fa on modulaire et progressive, afin de pouvoir les adapter au niveau de risque de l’entreprise. De nombreuses annexes permettent également d’accompagner les exploitants dans l’identification des compétences utiles, des besoins en effectifs, des programmes de formation, ainsi que des mesures dérogatoires en cas de défaillance d’une fonction de sécurité. À noter dans cette nouvelle édition : les évolutions des meilleures pratiques à appliquer en matière d’organisation de la sécurité incendie la prise en compte des évolutions réglementaires et normatives, ainsi que du risque chimique et de la nécessité de se confiner en cas d’atmosphère toxique sans oublier l’externalisation des missions de sécurité incendie et une description des indicateurs de suivi de l organisation mise en place. Par ailleurs, le CNPP a récemment créé une entité, Cybersecurity, qui propose une gamme complète de formations à la sécurité des systèmes d’information. (*) 126 pages • 44 € (39,60 € pour la version e-Book) • cnpp.com

Recrutements en 2019 SELON L’APEC, L’EMPLOI DES CADRES RESTE TRÈS DYNAMIQUE

En 2019, les recrutements de cadres dans les entreprises privées fran aises devraient être au plus haut, avec une 6e année consécutive de hausse. Selon Bertrand Hébert, D.-g. de l’Association pour l’emploi des Cadres (Apec), « la demande en compétences cadres ne cesse de croître dans un contexte de transformation numérique et organisationnelle des en reprises a confiance des en reprises es solide et si le secteur des services reste moteur, l’industrie et la construction sont aussi très bien orientées. » En 2018, les entreprises ont recruté 266.400 cadres ( 11 % vs 2017) et la France a enregistré 73.400 créations nettes d’emplois cadres ( 36 % vs 2017), avec 266.400 recrutements et 60.200 promotions internes. Pour cette année, selon l’Apec, les embauches devraient se situer entre 270.700 et 292.000 (soit 2 à 10 % par rapport à 2018). L’ le-de-France s’imposerait toujours comme la première région, près d’un recrutement sur deux devant y être enregistré cette année. Les services affichent une perspective de 210.000

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Actualités embauches ( 10 % vs 2018). Dans l’industrie, les besoins pourraient dépasser 44.000 recrutements (jusqu’à 12 %). En 2019, le secteur Bois Papier Imprimerie devrait ainsi recruter entre 1.050 et 1.170 cadres. Au total, 45 % des recrutements prévus cette année seraient concentrés dans trois secteurs des services : informatique-télécommunications, ingénierie-R&D et conseil. L’informatique continuerait ainsi à progresser avec plus de 59.000 embauches (vs 50.000 en 2018). Autre tendance : les cadres possédant un à dix ans d’expérience resteraient les plus recherchés, cependant que les débutants ayant moins d’un an d’expérience profiteraient aussi d’un marché dynamique. « Tout nous incite à tabler sur une croissance économique modérée et, dans ce scénario, les recrutements de cadres continueraient à progresser pour atteindre le niveau record de 300.000 en 2021, selon notre modèle économétrique, annonce Bertrand Hébert. Les entreprises rencon ren ou e ois des di ficul és de recru ement sur certaines fonctions. Ces tensions sont à mettre en lien avec les transformations à l’œuvre, des cycles d’innovation de plus en plus courts et des modes de management qui évoluent. Les entreprises sont confrontées à un besoin crucial de compétences nouvelles pour se développer et, in fine, contribuer au développement économique des territoires. Se former et anticiper ces changements s’impose comme de nouveaux enjeux, pour les cadres comme pour les sociétés. »

Edition LES DERNIÈRES LIVRAISONS DE GERESO

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◗ Le manager de proximité. Le management opérationnel au cœur de la performance de l'entreprise. Hommes et femmes de terrain, à la fois gestionnaires et encadrants, les managers de proximité constituent la courroie de transmission entre la direction et les salariés. Ils sont en première ligne pour faire partager les objectifs, mais aussi contrôler, évaluer, motiver les collaborateurs et faire accepter le changement. Leur rôle est donc complexe. L’auteur explique à ces managers comment révéler et exercer leur leadership, tout en gagnant en efficacité, en autonomie et en responsabilité. Avec des exemples concrets et des analyses de situations vécues. Auteur : Bertrand Duséhu • 20 € • 207 pages ◗ L’empire du mail. Management, contrôle et solitude. Empire du mail ou empire du mal ? En moyenne, si un manager re oit 60 mails par jour, seulement cinq à dix sont réellement importants. Au-delà de l’entreprise et du management, ce livre parle de notre société et propose une réflexion approfondie sur la technologie. Comment trouver le bon équilibre, en n’étant ni passéiste techno-rebelle , ni soumis ou addict aux innovations digitales ? Auteur : Jean Grimaldi d’Esdra • 19 € • 159 pages Vente en librairie et sur www.la-librairie-rh.com

>>> Les formations et les nouveautés de OIEau

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ette année, le Centre national de formation aux métiers de l’eau (CNFME) de l’Office International de l'Eau (OIEau) propose, dans son catalogue de formation continue, 344 modules (dont 14 nouveautés), répartis en 489 sessions. Ce catalogue est décliné en 19 thématiques, dont : la découverte des métiers, la métrologie et les analyses de qualité de l’eau ainsi que le traitement des boues et des odeurs. Parmi les nouveautés 2019 concernant l’eau dans l’industrie : le choix, la conception et le dimensionnement des stations de traitement des effluents industriels, ainsi que la lutte contre les pollutions accidentelles par hydrocarbures et produits chimiques. OIEau propose également des formations interet intra-entreprises. oieau.org/cnfme/catalogues/EAU-2019

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Malearningfab : une plateforme digitale pionnière pour améliorer la formation La plateforme digitale de formation Malearningfab a été inaugurée en décembre à Paris, dans le cadre prestigieux du Conservatoire national des Arts & Métiers (Cnam). Construite par et pour des industriels, elle répond à certaines des dispositions de la loi du 5 septembre 2018 “pour la liberté de choisir son avenir professionnel” en matière de formation à distance.

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onçue par l’Unidis1, l Afifor2 et l’Idep3, MaLearning Fab est une plateforme de formation digitale entièrement dédiée aux secteurs du papier-carton, de la communication graphique et du multimédia. Chacun (salarié, jeune, demandeur d’emploi ) peut accéder librement à cet espace qui s’appuie sur de nouvelles pratiques pédagogiques qui permettent à tout apprenant de devenir un meilleur acteur de sa formation. Le lancement officiel de cette plateforme s’est déroulé le 12 décembre. Il a permis de rappeler le contexte, notamment législatif, ainsi que les principaux enjeux de la formation.

CONTEXTE ET ENJEUX Pour Mathieu Dufour, délégué général de l’Unidis, la formation constitue un levier que les entreprises, pourtant confrontées à de véritables défis de compétences, n’exploitent pas suffisamment. Les principaux freins sont connus : co t, désorganisation d un secteur qui travaille à feu continu (3 x 8), possible éloignement géographique entre l’offre de formation, le lieu de travail et le domicile des salariés et faible appétence de ces derniers, en Mathieu Dufour : particulier de ceux qui auraient « La part des salariés français pourtant le plus besoin d’être qui choisissent euxformés. « La part des salariés français mêmes de suivre une qui choisissent eux-mêmes de suivre formation s’établit à une formation s’établit à seulement seulement 6 % chez les 6 % chez les ouvriers, 12 % chez les ouvriers, 12 % chez les employés et 28 % chez les cadres », employés et 28 % chez observe Mathieu Dufour. les cadres. »

Et pourtant, ce défi de la formation est d’autant plus nécessaire à relever que le monde digital s’impose dans tous les domaines : « Avec l’usine 4.0, de nombreuses technologies ultra-modernes émergent. Or on constate un réel déséquilibre entre les compétences présentes sur notre marché et celles dont les entreprises ont besoin. Ce gap explique en rande par ie les di ficul és rencon rées dans le recru emen des personnes ualifiées Par ailleurs, le recul des emplois de moindre qualification s’amplifie, cependant que des nouveaux métiers émergent. « Avec l’essor des nouvelles technologies, la conception des produits sera différente et les relations avec les ournisseurs e les clien s seron é alemen modifiées , analyse

Mathieu Dufour. Pour surmonter ces défis, une batterie de solutions a été con ue qui allie formations présentielles et 5 0

Mathieu Dufour, délégué général de l’Unidis, avec Carine Chevrier, déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle et Isabelle Margain, responsable développement “Formation initiale & Certifications” à l’Unidis et directrice de l’Afifor.

digitales. La branche papetière est ainsi la première, parmi les secteurs industriels, à entrer dans le Digital Learning avec la construction d’un véritable écosystème de solutions. Déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEPF, qui a La branche papetière est la cofinancé le projet), Carine Chevrier a première, parmi rappelé la mobilisation du gouvernement les secteurs pour répondre au défi des compétences industriels, à avec, notamment, la loi du 5 septembre entrer dans 2018 pour la liberté de choisir son avenir le “Digital professionnel . Les Pouvoirs publics Learning” avec entendent actionner des leviers à la fois la construction micro et macro et travailler sur divers d’un véritable sujets (attractivité des métiers, ingénierie de écosystème de solutions. formation, certifications ). La déléguée générale a aussi énuméré quelques mesures prises en faveur de l’apprentissage et de la formation professionnelle, notamment le pari de l’individualisation avec le nouveau Compte personnel de formation (CPF). Elle a aussi souligné le rôle accru joué par les entreprises (dialogue social sur les compétences et sur l’évolution des parcours), l’intérêt d’une approche par blocs de compétences ainsi que l’importance des certifications inter-branches. Ces objectifs ont conduit le législateur à créer, dans le cadre de cette loi Avenir professionnel , des Opco (Opérateurs de compétences4), qui remplaceront les Opca (Organismes paritaires collecteurs agréés). Dans ce nouveau cadre, selon Carine Chevrier, « Malearningfab pourrait, à terme, fédérer d’autres branches. »

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n MALEARNINGFAB : COMMENT ÇA MARCHE ?

Responsable développement Formation initiale & Certifications à l’Unidis et directrice de l’ fi or, Isabelle Margain a expliqué les postulats qui ont présidé au lancement de cette plateforme. « Si notre industrie est, de par sa nature, très attachée au matériau papier, elle est aussi convaincue de la complémentarité digital/papier. S’engager dans la digitalisation de la formation était une preuve de notre modernité et de celle de notre matériau. Ensuite, travailler sur la digitalisation de la formation nous a aussi semblé constituer un vecteur essentiel pour accompagner les entreprises dans la transformation di i ale de leurs pra i ues pro essionnelles nfin, d s le dépar , nous avons estimé que notre démarche ne pouvait être viable, pérenne et aboutir à un résultat que si tous les acteurs de l’écosystème emploi/ formation travaillaient en mode collaboratif. » Une année a ainsi été nécessaire pour formaliser cet écosystème digital de fa on concrète, avec le concours de divers acteurs (partenaires sociaux, fédérations professionnelles, entreprises, CFA, organismes de formation, branche, tuteurs, formateurs internes, etc.). Un comité de suivi technique a réuni ces acteurs afin de co-construire la démarche. Des prestataires extérieurs ont également été sollicités pour accompagner le changement, créer et diffuser les modules ou encore prodiguer des conseils juridiques (RGPD, droits d’auteur et à l’image ). Au total, une quarantaine de personnes ont été accompagnées dans la création

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de ces modules. Elles constituent une Proposés en communauté appelée la ruche.co. « Ce accès libre, les projet a été managé en mode agile pour “Essentiels du mutualiser les énergies, ce qui est très papier-carton” nouveau pour une branche professionnelle », sont destinés à tous les publics. a estimé Isabelle Margain. Ils permettent La plate-forme comprend 12 sousau secteur campus. Une collection est d’ores et déjà de gagner en en accès libre : les Essentiels du papierattractivité et carton , qui permettent au secteur de en visibilité. gagner en attractivité et en visibilité. Ces dix modules, d’une durée d’une heure chacun, sont destinés à tous publics. Ils traitent, par exemple, du papier, du carton ondulé, de la ouate D’autres Essentiels sont en cours de fabrication. Malearningfab est aussi présente sur T itter et outube. Un module Objectif Tutorat , destiné aux tuteurs et aux ma tres d’apprentissage, est également proposé. Il a notamment été mis au point avec l’aide du retour d’expérience d’IBC, société qui a développé l’e-learning depuis une di aine d’années déjà. Enfin, un positionnement Certificat de compétences professionnelles interbranches (CCPI) est également proposé (cf. infra). Cette année, d’autres modules seront également mis en ligne, tels que le Pass Sécurité , destiné à tout nouvel entrant dans l’Intersecteur papier carton (IPC) et le module Orientation

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IPC , con u pour les prescripteurs de l’orientation. Enfin, un parcours hybride menant au CQP comprendra des cours digitaux portant sur l’élaboration d’un dossier technique CQP et un Serious Game Ma ligne de production : le combiné . « Nous souhaitons que les entreprises, les CFA et les organismes de formation s’approprient la plateforme, a conclu Isabelle Margain. es con ribu ions d’au eurs son é alemen a endues afin d’alimen er malearninglab en matière de compétences “cœur de métier” ou transversales. »

FORMER AUSSI… LES FORMATEURS Directeur d’Unidis Stratégie & Avenir, Jean-Baptiste Pascaud a ensuite détaillé la démarche suivie afin d’accompagner et acculturer les auteurs de contenus (classes virtuelles, formations à distance, etc.). En 2018, un premier parcours de formation a été mis en place, qui s’est amélioré au fil du temps, avec une montée en compétences et des cours qui ont gagné en agilité, en dynamisme et en interactivité. e parcours es é alemen cer ifian , a ec la

>>> Philippe Lacroix : « Se former où je veux et quand je veux »

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pécialiste de la formation digitale, enseignant et auteur, Philippe Lacroix a retracé l’évolution de la formation depuis les années 1990. « Le terme “e-learning” apparaît pour la première fois en 2000, dans un rapport (en français) de la Commission européenne consacré à l’avenir de la formation », explique-t-il. Depuis une di aine d’années, les grandes man uvres autour de la formation, notamment à distance, se sont développées, « la formation devenant un véritable business, au cœur de la vie des entreprises ». Dans un ouvrage intitulé Neurolearning, les neurosciences au service de la formation (co-écrit avec Nadia Medjad et Philippe Gil), Philippe Lacroix a montré que la formation est plus accessible quand elle s’appuie sur les mécanismes naturels de l’apprentissage et sur le rythme propre à chaque individu.Tout apprenant dispose en effet de trois types de réserves : l’attention, la réflexion et la mémorisation. Or, en règle générale, ces réserves s’épuisent après seulement 10 à 15 minutes de mobilisation. Heureusement, elles se reconstituent à la faveur de micro-poses (se lever, changer d’interlocuteur ). Selon cet intervenant, si la formation digitale a déjà beaucoup gagné en rapidité et en mobilité avec, par exemple, davantage d’automatismes (développement des Bots ), des progrès sont encore attendus en matière de réalité virtuelle et augmentée. « Il s’agit de donner de l’autonomie et de la responsabilité aux individus et de s’affranchir de nombreuses contraintes, résume-t-il. Se former où je veux et quand je veux, c’est un peu cela l’état d’esprit d’aujourd’hui. Chacun doit pouvoir être acteur de sa formation. Les nouvelles technologies donnent davantage de pouvoir aux individus. En règle générale, plus l’individu dispose de liberté, plus il est responsable de ce qu’il en fait. Son engagement est alors plus fort. »

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mise en place d’un CCPI qui permet au Désormais, les formateur de valider les compétences qu’il entreprises et aura mises en œuvre dans la conception tout l’écosystème et l’animation pédagogiques de contenus du secteur digitaux », explique Jean-Baptiste Pascaud. papetier doivent Les temps forts de cette formation s’approprier la plateforme. comprennent : la ma trise des bases de l’ingénierie pédagogique, l’acquisition des fondamentaux de la pédagogie digitale, la capacité à poser sa voix et à acquérir les techniques de base de l’enregistrement voix video et, enfin, l’acquisition des fondamentaux de la conception et de l’animation des classes virtuelles. De plus, les projets 2019 surmesure et visant à acculturer les acteurs de la formation hybride ou Blended Learning englobent les stages inter-entreprises, les formations intra sur-mesure et une cartographie des acteurs, avec un sourcing des prestataires sur l’ensemble de la cha ne. Désormais, les entreprises et tout l’écosystème doivent s’approprier cette plateforme, a conclu Mathieu Dufour : « Le digital peut être utilisé en complément du présentiel, surtout par la population ouvrière pour laquelle la formation s’opère aussi devant la machine. Par ailleurs, tout pédagogue doit non seulement être performant en présentiel, devant sa classe, mais aussi dans le digital. Par exemple, il doit savoir tenir un cours en 5 min et non plus en 15 min, ou en é an uide e in elli ible ’es un au re mé ier Enfin, la branche papetière qui ne compte que quelque 66.000 salariés (vs 1,6 million dans la métallurgie par exemple) souhaite convaincre d’autres secteurs. « Certaines de nos formations “cœur de métier” présentent des dénominateurs communs avec d’autres industries, a conclu le délégué général de l’Unidis. Nos expériences pourraien re mu ualisées n de nos rands défis consis era donc convaincre des partenaires d’autres secteurs, membres du futur Opco industriel4, de nous rejoindre au sein de malearningfab. »

VALÉRIE LECHIFFRE

(1) Unidis : Union Inter-secteurs papiers cartons pour le dialogue et l’ingénierie sociale. (2 fi or ssocia ion ili re orma ion (3) Idep : Institut de développement et d’expertise du plurimédia. (4) Les Opérateurs de compétences (Opco) ont succédé aux Opca (Organismes paritaires collecteurs agréés). Depuis le 1er janvier 2019, l’Opca 3+ – qui fédère les industries de l’ameublement, du bois, des matériaux pour la construction et l’industrie et de l’Inter-secteurs papiers cartons (IPC) – est ainsi devenu Opco. Le 1er avril, certains périmètres de cet Opco – dont l’IPC – ont rejoint l’Opco inter-industriel (Opco 2i), lequel pourrait fédérer plusieurs dizaines de secteurs.

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Entretien de recrutement (47e).

Networking : pour réussir sa carrière, comment l’optimiser en permanence ? Jacques Thibaud* livre ses conseils sur la meilleure stratégie à adopter pour améliorer son networking et son “Personal Branding” sur le Web**.

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e networking (démarche réseau) permet de trouver les emplois cachés (sans offres) qui représentent environ 80 % du marché de l’emploi des cadres et des cadres supérieurs. Il ouvrirait des opportunités à 30 % des juniors et 80 % des seniors. Tout le monde est gagnant, autant les candidats que les entreprises, à le faire fonctionner. Cependant, si la grande majorité des personnes estime que constituer un réseau professionnel est indispensable pour faire évoluer favorablement une carrière, bien peu savent organiser cette démarche. Or le networking permet de faire oublier les interruptions de parcours Le networking et les diplômes, ainsi que l’insuffisance de l’âge permet ou de l’expérience. de faire C’est se tromper et perdre son temps que oublier les d’assister à des conférences, des colloques interruptions ou des vernissages, aller dans des réunions de parcours et ou des réceptions en espérant rencontrer les diplômes, la personne qui vous introduira à celui ou ainsi que celle qui… On n’y gagne que des cartes de ffi a ce de l’âge ou de visite et des déconvenues. En revanche, le l’expérience. networking permet de se rendre visible sur le marché caché et lisible, avec un projet et des cibles. Ce qui est essentiel dans une stratégie de recherche d’emploi. Cette démarche donnerait, à tout candidat, entre 50 et 90 % de chances de trouver le job recherché. Mais la difficulté, pour 80 ou 90 % des personnes – qui ne sont pas, par essence, des communicantes pratiquant naturellement le réseau – est de prendre contact avec des inconnus. Au départ, la plupart des gens ne connaissent rien au networking : personne ne l’apprend et il n’existe pas de cours. Mais tout le monde peut réussir à le faire fonctionner. Tout d’abord, il s’agit de se rendre visible et compréhensible, points essentiels en particulier en cas de recherche d’emploi. Ce travail constant doit être entrepris dès l’inscription. Dans ce cas, la règle fondamentale est de ne jamais mentionner “En recherche active”. Sinon, vos contacts vous fuiront car ils penseront que vous allez leur demander un job et se sentiront mal Dans un réseau, à l’aise, voire abusés. Dans le meilleur des on peut tout cas, ils transmettront votre CV à la DRH et demander : le contact en restera là. conseils Dans un réseau, on peut tout demander : professionnels, conseils professionnels, informations, informations, perspectives de métier... Tout, sauf un perspectives de job ! Il faut élaborer une stratégie avec un métier... Tout, sauf un job ! projet (un seul) et des cibles à même de

développer des opportunités. Il s’agit de tisser des connexions avec des personnes joignables et de nourrir le réseau. Aux personnes qui vous intéressent, vous pouvez envoyer des articles, des vidéos – non, pas celle de l’hippopotame faisant du vélo, vous êtes un professionnel… –, des recommandations d’ouvrages, des projets de conférences, etc. Peu à peu, une relation s’établit. Mais d’abord, avant de recevoir, il faut donner Soyez égoïste, et donner sans attendre de retour. Lequel pensez à vous, vient éventuellement et pas nécessairement pratiquez de la personne à laquelle vous pensez. Soyez l’altruisme ! égoïste, pensez à vous, pratiquez l’altruisme ! Un réseau performant se constitue d’abord dans le don de soi. Il en va de même avec les recommandations qu’il ne faut pas hésiter à donner dans la perspective d’en recevoir naturellement par la suite. Il faut vous dévoiler : vos connexions connaissent alors votre activité, votre situation professionnelle, ce qui vous passionne. Elles peuvent à leur tour vous envoyer des articles et des renseignements. Vous recevez ainsi une somme permanente d’informations. Souvenez-vous que plus vous pensez à une personne du réseau, plus elle va penser à vous. Autre raison pour renseigner au maximum votre profil (titre, résumé, intitulé et contenu de vos expériences…) : les recherches des recruteurs utilisent des mots clés. Mettez-les tous. Et n’oubliez pas de spécifier vos coordonnées (téléphoniques et e-mail) à la fin du résumé, car seules vos relations directes les connaissent. Pour tout cela, deux moyens principaux : LinkedIn et Twitter. Sur LinkedIn, extraordinaire outil, accélérateur et facilitateur de réseau, prenez un abonnement payant “Premium” de base. Vous serez plus visible dans les résultats de recherche.Vous saurez qui a regardé votre profil et pourre joindre des personnes au-delà de votre premier cercle. Enfin, T itter est une fabuleuse source d’informations. Il est peu utilisé car, pour beaucoup, il s’agit d’un réseau secondaire et peu nécessaire. En réalité, il est plus exclusif : raison de plus pour y aller ! Dans une prochaine chronique, nous reviendrons sur les détails professionnels à spécifier pour une utilisation optimale des réseaux. JACQUES THIBAUD privatec@orange.fr (*) Jacques Thibaud (Private Consulting) est spécialiste du recrutement pour l’industrie papetière. Vous pouvez réagir à cette chronique en contactant l’auteur (06.30.96.26.57) ou la rédaction (01.43.20.18.56). (**) Parmi les sources utilisées pour cette chronique et conseillées pour approfondir ces sujets : ◗ Philippe Douale “Recherche d’emploi = Sept erreurs à éviter sur LinkedIn” – https:// orgaphenix.com – philippe douale.com/blog ◗ Hervé Bommelaer. herve-bommelaer.fr ◗ Emmanuelle Gagliardi. connectingwomen.fr

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Votre travailleur indépendant peut-il revendiquer le statut de salarié ? Dans cette nouvelle chronique, Didier Vuylsteke* rappelle les principes directeurs d’un arrêt de la Cour de Cassation en matière de travail indépendant. Il livre aussi ses conseils pour éviter tous glissements progressifs et imperceptibles qui pourraient déboucher sur des requalifications « surprises ».

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a requalification en travailleurs salariés de certains travailleurs indépendants des entreprises Take It Easy1 et Uber2 a fait l’objet d’une couverture médiatique très importante. Bien que ne faisant que rappeler une jurisprudence qui avait également fait grand bruit en son temps3, l’arrêt de la Cour de Cassation mérite quand même l’attention des entreprises des branches papiers et cartons qui font appel à des travailleurs indépendants. En effet, cet arrêt permet de synthétiser les principes directeurs en la matière. >>> Peu importe le contrat de prestation de service ou le statut déclaré d’indépendant…

Selon la Haute juridiction, l’existence d’une relation de travail ne dépend ni de la volonté exprimée par les parties, ni de la dénomination qu’elles ont donnée à leur convention, mais des conditions de fait dans lesquelles est exercée l’activité des travailleurs . Dit autrement, même si l’entreprise conclut un contrat de prestation de service avec un travailleur qui déclare son activité en tant qu’indépendant4, il ne s’agit que d’une présomption simple de non-salariat5.

>>> … le salariat se déduit des conditions réelles d’exécution du travail…

La chambre sociale délivre ensuite sa définition du contrat de travail qui se déduit de l’existence d’un lien de subordination « caractérisé par l’exécution d’un travail sous l’autorité d’un employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrôler l’exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné ». En l’espèce : ◗ d’une part, l’application était dotée d’un système de géolocalisation permettant le suivi en temps réel par la société de la position du coursier et la comptabilisation du nombre total de kilomètres parcourus par celui-ci ◗ et, d’autre part, la société disposait d’un pouvoir de sanction à l’égard du coursier, notamment un système de bonus malus en relation avec le comportement journalier du coursier. Au vu de ces éléments, les magistrats constatent l’existence d’un pouvoir de direction et de contrôle de l’exécution de la prestation caractérisant un lien de subordination entre la plateforme numérique et les livreurs. 5 4

>>> e a e a fica nombreuses sanctions

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Sans pouvoir dresser de liste exhaustive, la requalification de ce travail indépendant en travail salarié peut entra ner les sanctions suivantes : ◗ versement des minima conventionnels, des charges sociales et des frais professionnels engagés ◗ en cas de rupture du contrat, paiement des indemnités de rupture et de licenciement sans cause réelle et sérieuse ◗ condamnations civiles et pénales en cas de dissimulation volontaire d’emploi salarié6. on r e en , afin i er e an ion , i on ien e rifier i e o e repr en an e en repri e en ien a e les travailleurs indépendants leur donne(nt) des ordres et sanctionne(nt) leurs manquements. Dans Attention a fir a i e, e e re orre ri e au risque de doivent être appliquées. e a fica Dans notre branche d’activité, il s’agit le « surprise ». plus souvent d’un glissement progressif et imperceptible. Au départ, il est demandé à l’indépendant d’atteindre des objectifs, peu importe comment il les réalise. Avec le temps, la proximité qui s’installe entre l’indépendant et son référent dans l’entreprise peut aboutir à oublier les principes précédents, ce qui génère un risque de requalification surprise .

DIDIER VUYLSTEKE didier.vuylsteke@unidis.fr

(*) Didier Vuylsteke est juriste en droit social à l’Unidis (Union Inter-secteurs papiers cartons pour le dialogue et l’ingénierie sociale). (1) Cass. Soc., 28 novembre 2018, n° 17-20.079. (2) CA Paris, 10 janvier 2018, n° RG 18/08357. (3) Voir l’arrêt similaire relatif à la téléréalité : Cass. Soc., 3 juin 2009, n° 0840.981 à 08-40.983 / 08-41.712 à 08-41.714. (4) Inscription au registre du commerce et des sociétés, au répertoire des métiers, au registre des agents commerciaux ou auprès des unions de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales pour le recouvrement des cotisations d’allocations familiales. (5) Article L. 8221-6 II du Code du travail. (6) Article L. 8221-6 II du Code du travail.

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Ag e n d a

MAI

◗ 20/22. Convention et exposition du Bureau international du recyclage (BIR) à Singapour. bir.org ◗ 22/24. Plant Based Summit au Palais des Congrès de Lyon. plantbasedsummit.com ◗ 27/30. Conférence et exposition EUBCE sur la biomasse à Lisbonne. eubce.com

JUIN

◗ 4/5. Edition spéciale by Luxe Pack, au Carreau du Temple, à Paris. editionspeciale-luxepack.com ◗ 4/6. Graphitec à Paris Porte de Versailles. graphitec.com ◗ 5/7. Symposium d’été (Summer Symposium) organisé par BWPA à Richmond (Surrey), près de Londres. bwpa.org.uk ◗ 11/12. Exposition et conférence AI Paris au Palais des Congrès. aiparis.fr/2019 ◗ 12/13. Journée technique organisée par l’Atip chez SKF, à Saint-Cyr-sur-Loire (près de Tours), sur le thème de l’Industrie du Futur/Technologie 4.0. atip.asso.fr ◗ 13. L’Association française des vendeurs de pâte (AFVP) organise son traditionnel Séminaire à Divonne-les-Bains (Ain). Cette année, les conférenciers seront Pierre Bach (Hawkins Wright), Sylvain Lhôte (CEPI) et Alexey Wishtal (Nestlé). ◗ 25/27. Zellcheming à Francfort. zellcheming.de

>>> La Fefco a accueilli les c a e ce européens

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es 18 mars (Global Recycling Day) et le 19 mars, la Fefco, la Fédération européenne des fabricants de carton ondulé, a accueilli les plus grands influenceurs européens à Bruxelles. Les journalistes en vue, les bloggeurs et d’autres personnes influentes ont pu apprendre et comprendre pourquoi le matériau carton ondulé est un champion de l’économie circulaire. Les participants ont aussi visité une papeterie du groupe

>>> EN BREF

Le 4e Salon CCE International, dédié à l’industrie du carton (ondulé et pliant), s’est tenu à Munich, du 12 au 14 mars. Il a réuni 2.406 visiteurs (+ 13 % vs 2017) venus de 79 pays. Quelque 155 exposants représentant 23 pays ont attiré un public d’experts internationaux, 69 % d’entre eux provenant d’autres pays que l’Allemagne. Cette année, les thèmes prédominants ont été l’impression numérique, la durabilité et l’innovation. La prochaine

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◗ 26. Rencontres sur le thème “Synergies sécurité incendie/ sûreté : risques ou opportunités ?”, organisées à Paris par le CNPP. cnpp.com ◗ 26/28. Paper Vietnam à Ho Chi Minh Ville. paper-vietnam.com

SEPTEMBRE

◗ 17. Colloque Pap’Argus à Paris. pap-argus.com ◗ 17/18. Conférence Prima à Prague. La 50e édition ! prima-paper.com ◗ 25/26. Journée technique de l’Atip organisée chez Blue Paper à Strasbourg sur la thématique des PCR. atip.asso.fr ◗ 30-IX/2/10. Luxe Pack Monaco. luxepack.com

OCTOBRE

◗ 9/11. Miac à Lucca. miac.info ◗ 15/19. Congrès Gazelec à Paris Cœur-Défense. congresgazelec.com ◗ 20. Conférence EMGE à Amsterdam sur les papiers bureautiques et pour impression numérique. emge.com

NOVEMBRE

◗ 11/15. London Pulp Week. bwpa.org.uk ◗ 26/27. Congrès Atip à la Cité des Echanges de Marcq-enBarœul, près de Lille. atip.asso.fr ◗ 27/28. La Presse au Futur à Paris. lapresseaufutur.com

Les participants ont notamment visité une papeterie du groupe VPK ainsi qu’une unité de production de carton ondulé.

VPK, une unité de production de carton ondulé et le bureau “Brands & Experience de DS Smith. Enfin, lors de leur découverte du Parlement européen,

ils ont pu aborder les problématiques de l’économie circulaire, du recyclage et du gaspillage alimentaire.

édition est annoncée du 9 au 11 mars 2021, toujours à Munich. Quant au Salon ICE Europe, dédié à la transformation de supports souples et sur bobines (papiers, films, feuilles métalliques, matériaux nontissés…), il a rassemblé 7.150 visiteurs et 463 exposants sur 11.500 m2. Lors de la 9e édition de la Semaine de l’Industrie qui s’est déroulée du 18 au 24 mars, rfi appa ran e a convié des lycéens et des étudiants à trois animations organisées à son siège de

Saint-Mandé, en région parisienne. Trois thèmes ont été abordés : agir pour un emballage plus vert, travailler avec les plus grandes marques mondiales et exprimer sa créativité au quotidien. Les Salons Christmasworld, Paperworld et Creativeworld qui se sont déroulés fin janvier à Francfort, ont réuni 3.119 exposants et plus de 87.000 visiteurs. La prochaine édition de ces Salons est programmée du 24 au 28 janvier 2020.

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Ag e n d a >>> L’Atip dévoile le programme de sa Journée technique “Industrie du f ech e

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vos agendas ! La première Journée technique de l’année organisée par l’Atip se déroulera, les 12 et 13 juin, sur le site de SKF à Saint-Cyrsur-Loire (Indre-et-Loire) autour de la

>>> Fréquentation record pour le Salon Global Industrie

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e Salon Global Industrie, qui s’est déroulé du 5 au 8 mars à Eurexpo Lyon, a réuni 45.861 visiteurs, soit une hausse de 12 % comparé à la première édition organisée à Paris l’année dernière. Grandes, moyennes et petites entreprises, industriels, start-up, Pouvoirs publics, organisations professionnelles, investisseurs et étudiants… tout l’écosystème de l’industrie était présent. Quelque 2.500 exposants se sont également mobilisés sur 110.000 m². Avec plus de 9 % de visiteurs internationaux et environ 90 pays représentés, Global Industrie a aussi confirmé sa dimension internationale. Près de 1.280 rendezvous d’affaires ont aussi été organisés et de nombreuses délégations étrangères (Portugal, République tchèque, Taiwan, Russie, Afrique du Sud...) ont été reçues.

thématique “Industrie du futur – Technologies 4.0”. L’après-midi du 12 sera consacrée à la visite de l’usine de SKF et sera suivie d’un dîner organisé en partenariat avec Acoem et Allimand. Le lendemain, après une introduction de Stéphane Marquerie, président de l’Atip et directeur industriel de Rayonier Advanced Materials France (usine de Tartas), SKF donnera sa vision de l’Usine 4.0. Ensuite, Acoem, Allimand, Par ailleurs, le comité exécutif du Conseil national de l’industrie (CNI) s’est tenu autour du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, et de sa secrétaire d’État, Agnès Pannier-Runacher. La conférence des 124 ”Territoires d’industrie” (annoncés par le Premier ministre en novembre dernier) a aussi organisé sa première plénière sur ce Salon. Pour sa part, l’Usine connectée a surpassé l’édition parisienne, avec 1.100 m², 74 sociétés impliquées, une médaille créée toutes les dix secondes et 9.000 visiteurs. Autre moment phare : le Robotic Show. Exosquelettes, cobots, AGV... : 25 robots, la plupart en fonctionnement, ont reproduit en “live” les nombreuses applications qu’ils rendent possibles (main robotisée par exemple). Avec 1.500 m² consacrés à l’enseignement, l’emploi et la formation, les différentes zones du Campus Global Industrie ont reçu 6.000 jeunes, étudiants et scolaires et plus de 1.700 personnes en recherche

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ABB, Honeywell, EDF, Siemens et Braincube présenteront leurs solutions et leurs visions. L’après-midi sera dédiée à la synthèse et à des ateliers papetiers/ fournisseurs qui aborderont plusieurs questions clés : quels sont les besoins des industriels, les blocages technologiques, les freins organisationnels ou humains et les méthodes préconisées pour accompagner le changement ? Rens. : atip.asso.fr – contact@atip.asso.fr

Ce Salon a réuni près de 46.000 visiteurs, soit une hausse de 12 % comparé à la première édition organisée à Paris en 2018.

d’emploi ou de reconversion. Enfin, le 5 mars, le Symop a organisé, sur ce Salon, la réunion de son groupe “Papier”, après une visite VIP, qui a notamment permis de découvrir les stands de Braincube et d’Hexatech-Technipap.

>>> 17e édition de Graphitec : un programme complet, sous le signe de la valeur ajoutée et de l’innovation

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u 4 au 6 juin, la 17e édition de Graphitec qui se tiendra à Paris (Porte de Versailles) réunira quelque 120 exposants, plus de 9.000 visiteurs et plus de 4.000 conférenciers. Evénement biennal B2B, cette édition rassemblera tout l’écosystème des arts & industries graphiques. Elle proposera toutes les impressions, tous les formats et tous les médias : emballage, impression numérique et industrielle, solutions d’enrichissement et d'ennoblissement de l’imprimé, réalité augmentée, 3D, clickable paper, marketing sensoriel, etc. Des rendez-vous “Business” ainsi que des conférences et des tables rondes seront également organisés. ◗ Mardi 4 juin • Conférence inaugurale avec des grands témoins sur le thème “Médias, commu-

nication, édition : stratégies multicanal, comment concilier Print et Numérique ?” • Autres conférences sur diverses thématiques : la valeur ajoutée de l’intelligence artificielle, la formation, la gestion de la couleur, le RGPD, les innovations technologiques, l’éco-conception des imprimés et l’optimisation de l’éco-contribution ◗ Mercredi 5 juin • Catalogues et prospectus : peut-on vraiment se passer de papier ? • Quand l’impression fonctionnelle transcende le pack • MaLearning Fab : quand la formation digitale est l’affaire de tous • Transformation numérique des entreprises graphiques : comment attirer de nouveaux clients ?

◗ Jeudi 6 juin • Création et production : les papiers innovants ou comment s’en servir ? • La RSE dans les industries graphiques • RAPER : Réception, Attention, Perception, Emotion, Rétention ou les impacts de la dématérialisation • Comment la communication imprimée peut-elle valoriser ses atouts à l’ère du numérique ? Enfin, le Challenge StudyPrint, sera organisé par notre confrère Presse Edition.fr. Ce concours destiné aux élèves des écoles et formations en imprimerie est placé sous le haut patronage de l’Idep et de l’Uniic, en partenariat, notamment, avec Stora Enso et Torraspapel Malmenayde. Les résultats seront annoncés sur le Salon.

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