Industrie métallurgique
Évaluer la pénibilité grâce au suivi de la fréquence cardiaque
HAUTS-DE-FRANCE
CÔTÉ ACTU
Rencontres Santé Travail 2024 Présanse Hauts-de-France FORMULE
Industrie métallurgique
Évaluer la pénibilité grâce au suivi de la fréquence cardiaque
Rencontres Santé Travail 2024 Présanse Hauts-de-France FORMULE
04
Je maîtrise mes risques
PREVENO : la santé et la sécurité montent sur les toits !
Trophées prévention 2024 du SIM’UP : Holdelec à l’honneur !
AISMT : prévenir les accidents d’exposition au sang
PÔLE SANTÉ TRAVAIL : l’ergonomie préserve l’humain
CEDEST : évaluer la pénibilité grâce au suivi de la fréquence cardiaque
09
Je préserve ma santé
PRÉSOA : Dry january, une sensibilisation en libre-service !
ACTION SANTÉ TRAVAIL : un conseiller qui vous veut du bien
Prévention des accidents : PRÉSOA BTP s’appuie sur la réalité virtuelle
12 Je préserve ma vie professionnelle
Prévention de la désinsertion professionnelle : une loi, des avancées !
L’expérience de l’ASMIS
13 Cahier Juridique Détachable
LA CONVENTION DE RÉÉDUCATION
PROFESSIONNELLE
EN ENTREPRISE (CRPE) : un outil précieux… et méconnu !
17 Côté Actu
Rencontres Santé Travail 2024 Présanse
Hauts-de-France
21 Aux Alentours
Emploi et Handicap : rapprochement entre l’Agefiph et Présanse Hauts-de-France
22 Zoom sur
ASTIL62 : aides à domicile, réduire la survenue des TMS c’est possible !
24 l’Interview
Ivan Talpaert, délégué régional Hauts-de-France, Agefiph
Luc Baijot, président de Présanse Hauts-de-France
27 l’Agenda
Retrouvez ici tous les rendez-vous à ne pas manquer !
Des entreprises vont de l’avant pour la santé de leurs collaborateurs, grâce à l’expertise et l’accompagnement de leur service de prévention et de santé au travail.
Del’toit, artisan couvreur, témoigne des solutions que PREVENO lui apporte (p. 4). Holdelec, leader européen pour la distribution de composants électroniques, a reçu le Trophée 2024 de prévention du SIM’UP (p. 5). La CPAM Lille-Douai a bénéficié de l’accompagnement d’un ergonome de PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, pour l’automatisation du traitement de courriers entrants (p. 7). Aluminium Dunkerque a évalué la pénibilité grâce à la mesure de la fréquence cardiaque, réalisée par le CEDEST (p. 8). Cora Soissons a pu réaliser une sensibilisation à la prévention des addictions, grâce à PRÉSOA (p. 9).
Chacun peut avoir un handicap. Merci à Yvan Talpaert, délégué régional Hauts-de-France Agefiph, et Luc Baijot, président de Présanse Hauts-deFrance, d’avoir bien voulu répondre à nos questions (p. 24). La signature d’une convention entre ces deux organismes améliorera les
AISMT - Association
Interprofessionnelle des Services Médicaux du Travail
1461 avenue du Cateauplace Santos Dumont
CS 50182 - 59404 Cambrai
Tél. 03 27 72 63 63
www.aismtcai.com
ASMIS - Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme
77, rue Debaussaux CS 60132
80001 Amiens Cedex 1
Tél. 03 22 54 58 00
www.asmis.net
Jean-Michel Dupuis Directeur de publication pour les services de prévention et de santé au travail ©
prestations aux entreprises et leurs salariés (p. 21). Le cahier juridique détachable porte sur un dispositif méconnu : la convention de rééducation professionnelle en entreprise (p. 13).
Savoir innover ! PRÉSOA BTP utilise la réalité virtuelle pour sensibiliser les salariés du BTP sur la prévention des accidents du travail (p. 11). ASTIL 62 permet aux professionnels du maintien au domicile de découvrir des solutions techniques pour éviter l’apparition de troubles musculo-squelettiques (p.22).
ACTION SANTÉ TRAVAIL a créé les rencontres prévention pour ses nouveaux adhérents (p. 10). ASMIS a développé sa cellule de prévention de la désinsertion professionnelle (p. 12).
Les Rencontres Santé Travail 2024, organisées par Présanse Hauts-deFrance, ont permis à plus de 400 entreprises d’échanger grâce à des webinaires régionaux de santé au travail.
Bonne lecture !
AST - Action Santé Travail 174 route de Béthune CS 20023 62160 Aix-Noulette CEDEX
Tel. 03 21 18 42 00
www.actionsantetravail.fr
CEDEST - Centre pour le Développement Santé au Travail
4/10, rue Albert Thomas 59210 Coudekerque-Branche
Tél. 03 28 24 98 98
www.cedest.net
ASTIL 62 - Association
Santé Travail
Interentreprises du Littoral
430 boulevard du Parc BP 94
62903 Coquelles Cedex
Tél. 03 21 85 51 85
www.astil62.fr
PÔLE SANTÉ TRAVAIL
Centre Vauban
199/201 rue Colbert
Bâtiment Douai - CS 71365
59014 LILLE Cedex
Tél. 03 20 12 83 00
www.polesantetravail.fr
PRÉSOA - PREventio
Santé Oise Aisne rue Théodore Monod
Z.A. Bois de la Chocque 02100 Saint-Quentin
Tél. 03 23 62 52 48
www.presoa.org
SIM’UP - Service
Interprofessionnel de Santé au Travail de la Vallée de la Lys - Lille Métropole 22 rue de Lille BP 4001859431 Halluin Cedex
Tél. 03 20 94 12 54
www.simup.fr
PREVENO - service de prévention et de santé au travail interentreprises du Hainaut 1, avenue de l’Europe
59880 SAINT SAULVE
Tél. 03 27 46 19 24
www.astav.fr
DEL’TOIT
Couverture, zinguerie, bardage, charpente
4 salariés
Christy Delgehier, gérante Katy Bastient, co-gérante FOURMIES
Après près de 20 ans comme ouvrier couvreur, Christy Delgehier fonde DEL’TOIT en 2022. Implantée à Fourmies, DEL’TOIT intervient pour tous travaux de couverture, bardage, zinguerie, charpente. En adhérant à PREVENO1, service de prévention et de santé au travail interentreprises du Hainaut, Christy Delgehier a découvert une expertise et un accompagnement lui permettant d’être au top en matière de santé et de sécurité au travail.
Conjointe de Christy Delgehier, Katy Bastient est ouvrière polyvalente et aide couvreur. Elle est aujourd’hui co-gérante de DEL’TOIT : « En tant que nouvel adhérent à PREVENO, j’ai reçu Mme IsabelleVillalta, conseillère en santé au travail. Elle m’a tout expliqué et m’a écoutée. Nous sommes restées en relation. Dès que nous avons une question, elle nous apporte tous les conseils nécessaires. Et, c’est compris dans notre cotisation ! ». Deux ans après sa création, l’entreprise compte quatre salariés : les deux créateurs et leurs deux enfants. Une belle réussite !
n Partir de l’identification des dangers et des risques
Conseillère en santé au travail chez
PREVENO, Isabelle Villalta explique : « En septembre 2023, j’ai présenté le service de santé au travail à Mme Bastient, en lui expliquant nos missions et notamment les actions des différents acteurs de notre équipe pluridisciplinaire. J’ai également réalisé la fiche d’entreprise. Ce fut l’occasion d’un échange très fructueux. En décembre 2023, Mme Bastient m’appelle à propos de son DUERP2, elle souhaite un accompagnement. En janvier 2024, je suis allée la revoir : ensemble, sur une demi-journée, nous avons travaillé les bases de ce DUERP. Je lui ai à nouveau présenté et transmis une trame vierge. Je lui ai montré la logique générale : identifier les dangers et les risques, en établir la fréquence, la gravité et évaluer la maîtrise. Attention à ne pas surestimer, ni sous-estimer un risque ! ». Aujourd’hui, Katy Bastient est autonome dans l’élaboration et la mise à jour de son DUERP.
n Bénéficier d’une expertise de haut niveau
Isabelle Villalta travaille avec le Dr Cyril Dauverchain, médecin du travail, qui valide ses interventions. Elle précise : « J’ai abordé les risques chimiques par l’analyse des fiches de données de sécurité des six produits utilisés. Grâce au logiciel Toxilist, et à l’expertise de Pauline Borne, notre toxicologue, nous avons remis à Mme Bastient un rapport de synthèse ». Cinq produits ont été identifiés corrosifs et/ou irritants, sans effets de somnolence ou de vertiges, ni risque CMR (cancérogène-mutagène-reprotoxique).
n Progresser !
Katy Bastient conclut : « Les conseils de PREVENO sont précieux. Nous ne pouvons pas tout savoir ! Chacun a réalisé une formation et obtenu l’habilitation obligatoire au travail en hauteur. De même, nous avons acheté un kit amiante, au cas où dans une rénovation de maison ancienne, le problème se poserait. Enfin, avec notre DUERP, nous progressons dans la prévention des risques professionnels ».
DE LA LYS
LILLE MÉTROPOLE
En visitant Holdelec, à WervicqSud, vous pouvez être surpris ! Entretenus par les salariés, un poulailler, un verger, un potager jouxtent l’entrepôt de 12 000 m2 et ses 230 000 références de composants électroniques.
Ces installations sont la face émergée d’une politique de bien-être au travail, portée pour les 34 salariés, par Philippe Morel, président de Holdelec.
En janvier, Holdelec a reçu le Trophée prévention 2024, remis par le SIM’UP, service de prévention et de santé au travail Vallée de la LysMétropole Nord.
Le 29 Janvier 2024, Monsieur Patrick Vandamme, président du SIM’UP, a présidé la cérémonie de remise du Trophée prévention 2024, en présence de Me Elodie Gentina1, d’élus et de près de plus de 150 chefs d’entreprises et leurs collaborateurs. Pour cette 17e édition, les investissements originaux en matière de bien-être au travail d’Holdelec ont été mis à l’honneur. Pour Holdelec et le SIM’UP, le bien-être au travail est une des composantes de la santé au travail !
Holdelec est aujourd’hui leader européen pour la distribution de composants électroniques auprès de professionnels et d’entreprises : 100 commandes traitées par jour, 30 000 colis par an, livraison sous 24 heures en France, expédition dans le monde entier. Philippe Morel, président, témoigne avec humilité et humanité : « L’entreprise a été créée par mon père, il y a 40 ans. Je l’ai reprise en 2000 et je l’ai développée. Puis en 2015, nous avons connu de graves difficultés économiques. J’ai vu et vécu la mobilisation des salariés pour que l’entreprise survive. J’ai compris l’extrême importance de l’écoute et du dialogue constructif. J’ai mis l’humain au cœur d’une véritable stratégie commerciale et sociale ».
Pour Philippe Morel, le bien-être au travail a des résultats très concrets : « Plutôt que prendre des coachs pour la cohésion d’équipe, nous prenons des initiatives pour proposer aux salariés, sur leur temps de travail, des moments de convivialité et d’échanges mutuels. Chacun est libre de participer. Dans les faits, tout le monde participe ! En outre, j’ai maintenu le CSE et son budget d’œuvres sociales ». Au bout de 8 ans, les initiatives sont nombreuses : repas mensuel cuisiné par des salariés, soirée une à deux fois par an, événement annuel, massages assis une fois par trimestre, séance de pilates hebdomadaire, poulailler, verger, potager, mise à disposition de vélos électriques… « Tout est conçu avec les salariés et géré par eux ! », précise Philippe Morel.
Pour Marion Bataillie, infirmière de santé au travail au SIM’UP, « il nous était évident que ces initiatives devaient être mises à l’honneur ». Le Dr Alain Maes conclut : « En effet, cela complète nos actions de santé au travail, tout en renforçant le collectif de travail »
Laurent Leriche, préventeur et inspecteur santé et sécurité au travail
Les collectivités territoriales entretiennent la propreté des espaces publics, notamment des parcs et jardins. A ce titre, un risque peu connu existe pour leurs agents : la survenue d’accidents d’exposition au sang. En effet, les lieux de réunions de gens ayant des conduites addictives, notamment toxicomaniaques, peuvent recéler des seringues, des aiguilles et divers matériels. Ceux-ci peuvent être visibles sur le sol, déposés dans les poubelles ou jetés derrière les buissons et plantes. L’AISMT Cambrai-Caudry apporte son expertise et ses compétences pour sensibiliser les agents de la mairie de Cambrai et de la Communauté d’agglomération de Cambrai à la prévention des accidents d’exposition au sang.
Médecin de santé au travail à l’AISMT Cambrai-Caudry, le Dr Corinne Croguennoc explique : « Le risque d’accident d’exposition au sang est surtout connu en milieu de soins, notamment lors de piqûres malencontreuses d’un soignant. Lors de l’établissement de la fiche d’entreprise de la Mairie de Cambrai en 2012, nous avons identifié que ce risque existait pour les personnels d’entretien et de nettoyage des espaces publics. Depuis, nous faisons régulièrement des sessions de sensibilisation auprès des agents concernés. De même, nous avons préconisé des mesures de prévention adaptées : ports de gants en kevlar, utilisation de rétroviseurs manuels, mise à disposition de Kit de prévention et de protocole sur la conduite à tenir en cas d’accident ».
n La prévention : un investissement essentiel !
Préventeur et inspecteur santé et sécurité au travail pour la mairie de Cambrai et la Communauté d’agglomération de Cambrai, Laurent Leriche complète : « Les élus sont très sensibles aux questions de santé et sécurité des agents. Par ailleurs, nous avons une relation d’écoute réciproque et de confiance mutuelle avec le Dr Croguennoc. Elle est inscrite dans le temps, en liaison avec les instances représentatives du personnel. S’agissant de la prévention des accidents d’exposition au sang, nous avons suivi les préconisations. Nous faisons régulièrement des sessions de sensibilisation des agents. En effet, leur information régulière est essentielle, d’autant plus que nous avons du turn-over compte tenu des départs à la retraite. L’encadrement participe à ces sessions. Il est essentiel que le cadre soit informé sur le risque et la conduite à tenir en cas d’accident ».
n Messages reçus à 100 %
Frédéric Coquenet est infirmier de santé au travail à l’AISMT Cambrai Caudry : « Fin 2023, j’ai réalisé trois sessions d’une heure chacune, dans les locaux de la mairie. A chaque fois, 10 agents ont participé. Au total, 30 agents ont donc été sensibilisés. J’explique la définition des accidents d’exposition au sang, l’état des connaissances, les moyens de protection et la conduite à tenir en cas d’exposition. J’ai eu beaucoup de questions, car les participants étaient particulièrement intéressés. La réussite de ces sessions repose sur la qualité des échanges ». Le Dr Corinne Croguennoc conclut : « Nous conseillons la vaccination contre l’hépatite B, tout en rappelant qu’elle n’est pas obligatoire. Il est capital d’informer le personnel. Afin de lever la méconnaissance, qui génère des craintes ».
La création d’une plateforme des flux postaux entrants repose sur l’automatisation quasi intégrale de tâches, en utilisant l’intelligence artificielle. Les courriers y sont reçus, ouverts, triés en plusieurs catégories et scannés. Ils sont ensuite diffusés sous format numérique aux différents destinataires au sein des CPAM adhérentes.
Malgré la « transition numérique », chaque jour, la CPAM de Lille-Douai reçoit 2 000 à 5 000 plis postaux. En 2024, dans le cadre du projet national Pleiade1, 50 000 à 70 000 plis vont être reçus et traités chaque jour, sur le site de Douai, pour le compte d’une vingtaine de CPAM différentes. Ceci repose sur le recours à des avancées technologiques considérables et la constitution d’une équipe dédiée de 30 à 50 personnes. PÔLE SANTÉ TRAVAIL
Métropole Nord accompagne la CPAM de Lille-Douai, dans cette véritable mutation organisationnelle.
n Un projet de grande ampleur
Pour Tiphaine Mérialdo, directrice adjointe Ressources et performance à la CPAM de Lille-Douai, « la création de plates-formes communes pour le traitement des flux postaux entrants constitue une petite révolution dans l’institution. L’automatisation entraine une redéfinition des métiers et des compétences de chacun, avec des objectifs de productivité, de qualité et de fiabilité. La qualité de vie au travail et la promotion de la santé au travail sont aussi nos objectifs prioritaires. L’ergonomie y a trouvé toute sa place, dans une approche du changement, qui est capitale pour la réussite du projet. Pour cela, le Dr Isabelle Valter, notre médecin du travail chez PÔLE SANTÉ TRAVAIL
Métropole Nord, nous a proposé en 2021, les services d’un ergonome de son service de prévention et de santé au travail ».
n Anticiper en assurant la participation de chacun Ergonome chez PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, Thomas Cornil explique : « Le succès repose sur l’anticipation en associant étroitement les salariés concernés. Ils sont porteurs d’expériences et de suggestions, tout en ayant des réserves sur la réussite de la démarche. Les associer permet de co-construire le projet, tout en levant ces craintes légitimes ».
n Agir sur l’organisation générale et les situations de travail
Thomas Cornil précise : « Il y a eu deux champs majeurs de réflexions : la nouvelle organisation et les postes de travail » Le travail sur plan et la réflexion sur l’organisation ont permis d’affiner les process, en introduisant par exemple des codes couleurs. De même, quantifier les ports de charges acceptables et les inscrire dans la définition de ces processus a permis d’identifier des dispositifs et des équipements adaptés. Par exemple, des postes " assis-debout " ont été créés. « Véritable œil extérieur, Thomas Cornil a fait preuve d’une précieuse capacité d’écoute, tout en apportant des préconisations très pragmatiques. Le partenariat avec PÔLE SANTÉ TRAVAIL va s’inscrire dans le temps », conclut Tiphaine Mérialdo.
Caisse primaire d’assurance maladie Tiphaine Mérialdo, directrice adjointe Ressources et performance
UNE ACTION CEDEST PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DU DUNKERQUOIS
Évaluer la pénibilité grâce au suivi de la fréquence cardiaque
Producteur majeur d’aluminium primaire en Europe, Aluminium Dunkerque compte 700 collaborateurs, sur plus de 67 hectares situés au cœur du port maritime de Dunkerque. Avec une stratégie très forte « bas carbone «, Aluminium Dunkerque produit 300 000 tonnes d’aluminium par an, sous forme de plaques et lingots pour les secteurs de l’automobile, du transport et de l’emballage. Pour l’évaluation de la pénibilité de certains postes de travail, notamment ceux exposés à la chaleur, Aluminium Dunkerque développe un partenariat avec le CEDEST, en ayant recours à l’analyse de la fréquence cardiaque en situation réelle de travail.
L’aluminium est extrait de l’alumine par électrolyse. Les anodes utilisées sont produites sur place : atelier à pâte, four à cuire, atelier de sellement. L’aluminium lui-même est produit dans deux halls de 850 mètres de long, comprenant 264 cuves d’électrolyse. La fonderie transforme l’aluminium liquide en plaques et lingots. De telles installations demandent une maintenance sans faille. Le travail à la chaleur demande un suivi adapté des opérateurs.
Fanny Delhaye, hygiéniste du travail et Emilie Lecaillez, ergonome au CEDEST, ont été formées pour réaliser des relevés en continu de la fréquence cardiaque sur un poste de travail et à leur interprétation : « Il s’agit de la cardiofréquencemétrie. Avec son accord explicite, le salarié porte un boitier très léger, de 4 sur 2 cm. Un enregistrement video et un relevé de l’ambiance thermique permettent d’interpréter les chiffres de fréquence cardiaque observés en fonction des tâches effectuées. Le logiciel d’exploitation des enregistrements nous donne le coût cardiaque moyen, la fréquence moyenne, le coût cardiaque de crête, la fréquence maximum observée, etc. Récemment, en novembre 2023, nous avons observé un poste de coulée du métal en fusion dans des moules SOWS, qui demandent une tenue apropriée, des gestes et des postures contraignantes ainsi qu’un travail en force pour certaines phases. La cardiofréquencemétrie a permis de caractériser le degré de pénibilité de l’effort effectué ». L’analyse des vidéos permet en plus d’étudier les postures du salarié et d’amener des préconisations ergonomiques.
Nathalie Jacob est infirmière de santé au travail et diplômée en ergonomie, chez Aluminium Dunkerque : « La cardiofréquencemétrie proposée par le CEDEST nous livre des données chiffrées, scientifiques et objectives. Ces données ouvrent un dialogue avec les salariés, l’encadrement et les représentants du personnel, afin d’orienter les actions d’amélioration. En 2018, cette méthode a attiré notre attention sur un poste qui n’était pas vu comme pénible. De même, ces relevés nous ont permis de ne pas remettre au même poste un salarié revenant au travail, après un arrêt pour maladie cardiaque »
DUNKERQUE
Producteur d’aluminium
700 collaborateurs
Nathalie Jacob, infirmière de santé au travail
DUNKERQUE
Grande distribution
UNE ACTION PRÉSOA PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DE L’AISNE ET DE LA VALLÉE DE L’OISE
Chaque année, depuis 2013, le mois de janvier est l’opportunité d’un défi personnel : ne pas boire d’alcool du 1er au 31 ! Lancé par l’organisation britannique Alcohol Change UK, le Dry January, ou Janvier Sobre, est suivi par des millions de personnes à travers le monde. Au sein de l’enseigne Cora de Soissons, une journée de sensibilisation pour la prévention des conduites addictives a été organisée, le 23 janvier 2024, auprès des 350 collaborateurs de l’hypermarché. Une sensibilisation en libre-service, animée par PRÉSOA, service de prévention et de santé au travail de l’Oise.
Responsable des ressources humaines à Cora Soissons, Sandrine Lambin explique : « Nous avons rebondi sur le Dry January, pour permettre aux salariés, qui le souhaitaient, de participer à des ateliers participatifs et ludiques pour mieux comprendre les méfaits d’une consommation excessive d’alcool et les phénomènes de conduites addictives ».
n Un espace de sensibilisation en libre accès
« Je suis infirmière de santé au travail chez PRÉSOA, depuis 7 ans. Je travaille depuis 4 ans avec le Dr Fabienne Van Butsele, qui assure le suivi de santé au travail de Cora Soissons. Avec le temps, des liens de coopération et de confiance se sont tissés. C’est très important pour la réussite de ce type d’action », poursuit Nadia Lemaire. « Quand l’entreprise nous a contactées, nous les avons rencontrés pour bien définir les objectifs et les modalités pratiques. Nous avons opté pour la mise en place d’un espace ouvert et accessible à chacun, sur une journée ».
Grande distribution
350 collaborateurs
Sandrine Lambin, responsable des ressources humaines SOISSONS
n Une réflexion partagée entre RH et PRÉSOA
Sandrine Lambin précise : « En effet, j’ai un dialogue très ouvert et permanent avec l’équipe du Dr Van Butsele. Chacun a ses compétences et ses prérequis professionnels. Mais, pour moi, l’époque où les ressources humaines travaillaient sans dialogue avec le médecin du travail est révolue ! Nous devons réfléchir ensemble afin d’anticiper les éventuelles difficultés et promouvoir la santé dans l’entreprise ».
n Des animations ludiques, des échanges très riches
Concrètement, le 23 Janvier 2024, Nadia Lemaire et Clarisse Mira, infirmières de santé au travail chez PRÉSOA, ont investi l’espace où les salariés font leurs pauses, à proximité des vestiaires. Pour Nadia Lemaire, « Chacun était donc libre de s’arrêter, de voir… de participer ! Nous avons ainsi reçu 20 à 25 personnes, par petits groupes. Les échanges se sont faits autour de plusieurs animations. Le Quiz " Les idées reçues " ; un atelier " La juste dose " a permis de comparer les verres remplis chez soi par rapport à ceux servis dans un bar : chez soi, on boit des verres beaucoup plus remplis ; le parcours sur un tapis de sol, avec lunettes de simulation, a permis de prendre conscience de la perte d’agilité sous alcool, il était possible de tester avec lunettes sous cannabis. Enfin, un logiciel permettait de voir le temps nécessaire pour redescendre à 0,5 en cas de consommation d’alcool. Si un salarié voulait échanger à titre plus personnel, nous avions un lieu dédié ». Sandrine Lambin conclut : « Nous avons eu d’excellents retours. Nous referons ce type d’ateliers santé avec PRÉSOA, sur d’autres thèmes »
Prévention et santé au travail
Pour ACTION SANTÉ TRAVAIL, il faut toujours se réinventer, s’adapter et créer. C’est ainsi que, depuis 2023, dès qu’une entreprise adhère chez AST, elle est contactée pour recevoir un(e) assistant(e) de prévention. Près de 1 000 « rencontres prévention » ont ainsi déjà eu lieu. Ces rencontres prévention sont un temps d’écoute de l’employeur, pour partager son expérience au quotidien. C’est ainsi qu’une relation de confiance démarre, dans une posture de conseiller proche et disponible.
Olivia Skoury-Renard est responsable du service adhérent à ACTION SANTÉ TRAVAIL : « Quand une entreprise adhère à ACTION SANTÉ TRAVAIL, l’employeur est accueilli par téléphone dans un délai très court. Une rencontre lui est proposée dans le mois, avec un(e) assistant(e) de prévention. Cette rencontre personnalisée et de proximité a pour but de faire connaissance et de réfléchir ensemble en partant de ses représentations et préoccupations en prévention et santé au travail ».
Le conseil en prévention des risques professionnels
Ahmed Adahlali, responsable pluridisciplinaire chez AST, précise : « Depuis la loi du 2 août 2021, les services de santé au travail sont devenus services de prévention et de santé au travail. C’est dire l’importance de la prévention dans nos missions de conseil. C’est pourquoi, ces rencontres avec l’employeur s’appellent " Rencontres prévention ". Conseiller, c’est écouter l’autre. Ce n’est pas contrôler et ordonner. Conseiller, c’est partir de ce que l’autre connaît de sa situation face aux risques professionnels, pour lui permettre, s’il le souhaite, de progresser. A ce stade,
" notre job " est de trouver, de manière très pragmatique, le point de départ pour permettre à l’employeur de trouver " sa " démarche de prévention ».
relation constructive
Pour Olivia Skoury-Renard, « il nous faut donc incarner la prévention : c’est le rôle des assistants de prévention. Ils rencontrent les employeurs pour partager une véritable culture prévention ». « Nous sommes bien reçus ! », ponctue Emilie Koprowski, assistante prévention chez l’AST. « Ces rencontres durent entre une heure à plusieurs heures, en fonction des questions de l’employeur, au regard de sa perception des risques professionnels de son entreprise. Nous nous adaptons à chacun. Nous ne venons pas avec un discours clé en main ! »
L’offre socle et le parcours adhérent
« Après la rencontre prévention, nous proposons à l’adhérent un parcours adapté à sa situation », reprend Ahmed Adahlali. « En effet, l’assistant(e)
prévention débriefe sa rencontre avec le médecin de santé au travail qui suit l’entreprise. De cet entretien, découleront différents accompagnements adaptés, qui mobiliseront, chez nous, des compétences et ressources spécifiques : médicales et infirmières pour proposer un suivi de santé adapté aux salariés, techniques et pluridisciplinaires sur l’évaluation et le conseil pour la maîtrise des risques professionnels ». Olivia Skoury-Renard conclut : « Sans oublier le conseil pour le maintien en emploi des salariés en difficultés de santé, également appelé prévention de la désinsertion professionnelle. Oui, la prévention est au cœur de nos missions, au service des entreprises adhérentes et de leurs salariés ! »
Les « rencontres prévention », issues du projet de service, partant des représentations de l’employeur sont labélisées PRST 4 (Comité Technique Prévention primaire).
UNE ACTION PRÉSOA BTP PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DE L’AISNE ET DE LA VALLÉE DE ’OISE
Prévention des accidents dans le BTP PRÉSOA BTP s’appuie sur la réalité virtuelle
Filière de PRÉSOA, PRÉSOA BTP innove en mettant en place à Beauvais, dès 2022, une méthode de sensibilisation aux risques, en ayant recours à la réalité virtuelle. Cet outil innovant complète les visites périodiques avec le médecin de santé au travail. Une étude réalisée par les docteurs Isabelle Mahieu et Sylvain Chamot1 est publiée le 15 mars 2024 dans la revue médicale internationale JMRI Serious Games. Elle confirme l’efficacité de cette méthode. Belle reconnaissance de la qualité du travail accompli !
Après la visite médicale, le médecin de santé au travail propose une sensibilisation au salarié via les outils de réalité virtuelle TP VR et Bâti VR (Virtual Création, Strasbourg, France) en écartant en amont toutes contre-indications. ll s’agit de séances de mise en situation par la réalité virtuelle visant à sensibiliser les salariés sur les nombreux dangers encourus dans leur quotidien professionnel. Elles se déroulent dans une salle dédiée, encadrées par un préventeur. Ce dernier accompagne le salarié pendant l’expérience pour sécuriser ses déplacements dans la salle. Les séances durent entre 10 et 15 min, selon l’aisance du participant.
Face à la satisfaction des salariés, PRÉSOA BTP déploie sa nouvelle prestation dans son deuxième centre à Margny-lès-Compiègne et devient le premier service de
prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI) à proposer cette expérience en France. Le Dr Sébastien Amasse, médecin de santé au travail chez PRÉSOA BTP, explique : « La sensibilisation Chasse aux risques en réalité virtuelle permet non seulement une captation bien plus grande de l’attention de l’apprenant, mais aussi d’inscrire durablement cette expérience dans la mémoire de ce dernier. En recréant ses conditions de travail, il ne visualise pas simplement les choses, il devient le principal acteur de sa sensibilisation »
...à une étude scientifique de l’impact
Lors de la mise en place du nouvel outil de sensibilisation au centre de Beauvais, le Dr Isabelle Mahieu, alors en stage chez PRÉSOA BTP, entreprend une enquête dont le but est de comparer le sentiment d’efficacité en prévention des salariés avec celles, classiques, pratiquées au centre de
Margny-lès-Compiègne, en collaboration avec le Dr Sylvain Chamot. Au terme de son enquête, en octobre 2022, il ressort que « sur la base des 588 employés inclus, l’utilisation de la formation en réalité virtuelle, en complément des visites médicales périodiques, améliore significativement le sentiment d’efficacité personnelle en matière de prévention des risques professionnels. Les employés qui ont bénéficié de la sensibilisation ont rapporté une volonté d’appliquer les conseils donnés en matière de prévention dans une plus large mesure que ceux qui n’en ont pas bénéficié. Si cette tendance se confirme sur une plus longue période, il pourrait s’agir à l’avenir d’un levier de prévention facilement accessible pour l’ensemble des services de prévention en santé au travail ».
UNE ACTION ASMIS PRÉVENTION ET SANTÉ AU TRAVAIL DE LA SOMME
Prévention de la désinsertion professionnelle
Une loi, des avancées !
L’expérience de l’ASMIS
Dr Marie-Aude Gudin de Vallerin, médecin de santé au travail
Depuis de nombreuses années, les services de santé au travail réalisent quotidiennement des accompagnements individualisés de maintien en emploi pour les salariés en difficulté de santé. La loi du 2 août 2021, qui les a transformés en services de prévention et de santé au travail, leur a demandé d’aller plus loin ! Cette loi impose la création de cellule « Prévention de la désinsertion professionnelle », au sein de chacun d’entre eux. Le Dr Marie-Aude Gudin de Vallerin, médecin de santé au travail, nous explique la démarche adoptée à l’ASMIS, service de prévention et de santé au travail inter-entreprises de la Somme.
Vous êtes coordinatrice de la cellule PDP de l’ASMIS. Que faisait l’ASMIS avant la loi du 2 août 2021 ?
« L’ASMIS s’était déjà dotée d’une cellule pluridisciplinaire " maintien dans l’emploi ", avec assistante sociale, infirmier, psychologue du travail, ergonome, médecin, assistante. Elle réalisait la veille, la communication interne, le lien avec les partenaires et la sensibilisation de nos entreprises adhérentes. Pour leur part, chaque médecin de santé au travail réalisait, avec son équipe pluridisciplinaire, les actions de maintien en emploi, auprès des salariés qu’il suivait ».
Cela a-t-il changé ?
« Oui. Chaque salarié(e) est certes toujours suivi(e) par son équipe santé au travail mais chaque fois que de besoin la cellule " Prévention de la désinsertion professionnelle " (PDP), mise en place en 2023, intervient comme support pour l’analyse et la prise en charge des situations individuelles ».
Support… Qu’est-ce-que cela veut dire ?
« La Cellule PDP poursuit les actions collectives, notamment la sensibilisation : matinées portes ouvertes, conférences en ligne, jeu pédagogique pour les journées prévention des entreprises, etc. Elle renforce l’information en interne sur les différents dispositifs et le partenariat, notamment avec l’échelon local du service médical de l’Assurance Maladie, la Carsat, CAP emploi. Pour la prise en charge des situations individuelles, elle assure une organisation de la pluridisciplinarité en interne et en externe ».
Pouvez-vous préciser ?
« La cellule PDP de l’ASMIS se réunit une fois par mois. Chaque membre de l’équipe santé au travail de l’ASMIS peut y participer, en présentant une situation individuelle qu’il accompagne. Bien sûr, le salarié concerné a donné, au préalable, son accord par écrit. Autour de la table, toutes les compétences nécessaires sont réunies : médecin conseil et service prestations de l’Assurance Maladie, assistante sociale de la Carsat, représentant de Cap Emploi,
professionnels spécialisés de l’ASMIS (médecin, infirmière, assistante sociale, psychologue du travail, ergonome, assistante) ».
Quels en sont les bénéfices pour le salarié et son entreprise ?
« Gagner en rapidité et efficacité. Chacun a un " bout de vérité ". Il nous faut, tous ensemble, proposer le bon cheminement au salarié, face aux nombreux dispositifs. Le dialogue est la seule solution ! De la détection d’un salarié en difficulté à sa prise en charge, en passant par son signalement à la Cellule PDP. Pour chaque situation, nous proposons au salarié un plan concerté de maintien ou retour à l’emploi : modalités de prise en charge ou de financement, mesures individuelles d’aménagement, d’adaptation ou de transformation du poste de travail ou du temps de travail, etc. RESPECT (du salarié et de l’entreprise, des intervenants), PRÉCOCITÉ (des signalements et prises en charge) et TRAVAIL EN PLURIDISCIPLINARITÉ sont les maitres mots d’une démarche de prévention réussie ! »
Avec ce cahier central, nous abordons les fondamentaux législatifs et règlementaires de la Santé au Travail, tels que définis par le Code du travail et donc, applicables aux entreprises privées. Il s’agit d’une synthèse qui ne se substitue pas à la lecture des textes originaux.
La convention de rééducation professionnelle en entreprise
Un outil précieux… et méconnu !
La loi 2021-1018, du 2 août 2021, adoptée pour renforcer la prévention en santé au travail, a pris, en son titre III, diverses dispositions pour mieux accompagner certains publics, notamment vulnérables ou en situation de handicap, et lutter contre la désinsertion professionnelle.
C’est ainsi que le contrat de rééducation professionnelle en entreprise est devenu la convention de rééducation professionnelle en entreprise.
En cas d’inaptitude médicale au poste de travail ou de risque d’inaptitude médicale au poste d’une part et d’arrêt de travail en cours, un salarié et son employeur peuvent signer avec l’Assurance Maladie une convention de rééducation professionnelle en entreprise. La rémunération du salarié est parta-
gée entre l’Assurance Maladie et l’entreprise. Cette convention permet au salarié et son employeur de tester, en situation réelle de travail, les possibilités d’aménagement de poste, de reconversion et/ou de formation du salarié.
Source : Code du travail. Articles relatifs au travailleur handicapé : Partie législative, Cinquième partie : L’emploi, Livre II : Dispositions applicables à certaines catégories de travailleurs, Titre I : Travailleurs handicapés, Chapitre III : Reconnaissance et orientations des travailleurs handicapés.
Attention ! Ceci constitue une synthèse qui ne saurait se substituer à la lecture du document original.
La définition du travailleur handicapé selon le Code du travail.
Art. L.5213-1 (en vigueur depuis le 1 mai 2008)
Est considérée comme travailleur handicapé toute personne dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites par suite de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physique, sensorielle, mentale ou psychique.
Tout travailleur handicapé, travailleur inapte ou en risque d’inaptitude peut en bénéficier.
Art. L.5213-3 (modifié par l’article 28 de la loi 2021-1018 du 2 août 2021)
Tout travailleur handicapé peut bénéficier d’une réadaptation, d’une rééducation ou d’une formation professionnelle.
Les travailleurs handicapés déclarés inaptes en application de l’article L. 4624-4 ou pour lesquels le médecin du travail a identifié, dans le cadre de l’examen de pré-reprise mentionné à l’article L. 4624-2-4, un risque d’inaptitude peuvent bénéficier de la convention de rééducation professionnelle en entreprise mentionnée à l’article L. 5213-3-1.
La convention est conclue entre l’employeur, le salarié et l’Assurance maladie, qui verse l’indemnité journalière.
Art. L.5213-3-1 (créé par l’article 28 de la loi 2021-1018 du 2 août 2021)
I.- La convention de rééducation professionnelle en entreprise est conclue entre l’employeur, le salarié et la caisse primaire d’assurance maladie ou la caisse générale de sécurité sociale mentionnée à l’article L. 323-3-1 du code de la sécurité sociale. Cette convention détermine les modalités d’exécution de la rééducation professionnelle ainsi que le montant et les conditions dans lesquelles la caisse primaire d’assurance maladie ou la caisse générale de sécurité sociale verse au salarié l’indemnité journalière mentionnée au même article L. 323-3-1.
II.- Lorsque la rééducation professionnelle est assurée par l’employeur du salarié, elle fait l’objet d’un avenant au contrat de travail, qui ne peut modifier la rémunération prévue par celui-ci.
Lorsque la rééducation professionnelle n’est pas assurée par l’employeur du salarié, elle est effectuée selon les modalités de mise à disposition prévues à l’article L. 8241-2.
III.- Lorsque le salarié présente sa démission mentionnée à l’article L. 1237-1 à l’issue d’une rééducation professionnelle afin d’être embauché par une autre entreprise, il continue à bénéficier, le cas échéant, de l’indemnité mentionnée à l’article L. 323-3-1 du code de la sécurité sociale.
Lorsque l’entreprise mentionnée au premier alinéa du présent III a assuré la rééducation professionnelle et que l’embauche est effectuée dans un emploi similaire à celui occupé par le salarié pendant la période de rééducation, la durée de la mise à disposition est intégralement déduite de la période d’essai.
IV.- Un décret en Conseil d’Etat définit les modalités d’application du présent article.
Salarié(e) en inaptitude médicale ou en risque d’inaptitude médicale
La convention de rééducation professionnelle en entreprise peut vous aider !
Le décret n°2022-372 du 16 mars 2022 a précisé les conditions opérationnelles de mise en œuvre de la convention de rééducation professionnelle en entreprise (CRPE). Entreprise & Santé vous en propose une synthèse, sous forme de « Questions-Réponses ».
A qui s’adresse la CRPE ?
La CRPE s’adresse d’une part, à tout salarié qui est déclaré inapte à son poste de travail, et d’autre part, à tout salarié en risque d’inaptitude, constatée lors d’une visite de pré-reprise, pour maladie ou accident, que ce soit d’origine professionnelle ou non. En résumé, la CRPE s’adresse à tout salarié qui ne peut pas –ou risque de ne pas pouvoir - reprendre son emploi après un arrêt de travail.
Dans quel but ?
La convention de rééducation professionnelle en entreprise (CRPE) vise à aider le salarié à se réadapter à son ancien poste de travail ou à se former à un nouveau métier si des raisons de santé l’empêchent d’exercer son emploi actuel.
Comment ?
Dans le cadre d’une CRPE, le salarié bénéficie d’une formation pour faciliter son retour en emploi dans son entreprise ou une autre entreprise. Cette formation permet : n de se réadapter à son ancien poste de travail ; n d’apprendre un nouveau métier dans son entreprise ou dans une autre entreprise.
La formation est adaptée à chaque situation : n formation tutorée, dans le cadre d’un accompagnement au sein de l’entreprise ; n formation réalisée par des organismes extérieurs.
La CRPE peut être complétée par une formation continue classique.
Avec qui ?
La CRPE est mise en place par l’Assurance Maladie. Elle est signée entre l’employeur, le salarié et la Caisse primaire d’assurance maladie. Si le salarié est accueilli dans une autre entreprise, les deux entreprises signent une convention (entreprise d’origine et entreprise d’accueil). Quand une CRPE est signée, la CPAM en informe la Dreets.
Quelles en sont les conditions préalables ?
Elles sont au nombre de quatre :
n Avoir un contrat de travail.
n Être en arrêt de travail.
n Être indemnisé par l’Assurance Maladie au titre d’une maladie, d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle.
n Être déclaré inapte ou en risque d’inaptitude par le médecin du travail.
Comment cela se passe-t-il vis-àvis de l’arrêt de travail ?
La signature de la CPRE entraine la fin de l’arrêt de travail. La CRPE peut s’effectuer dans l’entreprise initiale du salarié ou dans une nouvelle entreprise.
Quelle en est la rémunération ?
Pendant la durée de la CRPE, le salarié perçoit une rémunération correspondant au montant des indemnités journalières versées par la Caisse d’Assurance Maladie et un complément versé par son employeur. La rémunération du salarié repose donc sur un co-financement : son entreprise et l’assurance-maladie.
Quelle est la durée d’une CRPE ?
La CRPE a une durée maximale de 18 mois. Elle est renouvelable une fois.
Que se passe-t-il à la fin de la CRPE ?
À la fin de la CRPE, après formation, le salarié peut :
n Reprendre son poste de travail dans son entreprise ;
n Prendre un poste équivalent dans son entreprise ;
n Etre recruté par une autre entreprise.
Comment bénéficier d’une CRPE ?
Le salarié fait la demande de convention de rééducation professionnelle auprès de sa Caisse Primaire d’Assurance Maladie ou de sa caisse de Mutualité sociale agricole (MSA). Cette demande doit être faite après avis du médecin du travail, de l’Assurance Maladie et de l’entreprise concernée, voire des organismes spécialisés dans le maintien en emploi. L’idéal est de commencer par contacter son médecin du travail.
Source : ameli.fr , travail-emploi.gouv.fr , légifrance.gouv.fr
Rencontres Santé Travail 2024
Présanse Hauts-de-France
Les 5e Rencontres Santé-Travail, initiées par le réseau national Présanse, ont eu lieu du 18 au 22 mars 2024.
Année des JO oblige, les Rencontres ont mobilisé les professionnels des services de santé au travail interentreprises sur le thème : « la prévention des risques professionnels : un sport d’équipe ! ».
Dans les Hauts-de-France, les 10 services de prévention et santé au travail interentreprises adhérents à Présanse Hauts-de-France ont réalisé, en commun, un programme régional de webinaires inédits.
Retrouvez-les sur les pages suivantes et revivez-les en replay, grâce aux différents QR Codes.
Le p’tit déj du maintien en emploi
PRÉSOA vous proposait de faire le point sur les visites facilitant le maintien en emploi de vos salariés :
• Le RDV de liaison/ la visite de mi-carrière
• La visite de pré-reprise/ la visite de reprise
• L’entretien infirmier RQTH.
Le p’tit déj du maintien en emploi.
PRÉSOA, p.17
L’envers du décor loin des spotlights : la prévention de la désinsertion professionnelle.
ASTIL 62, p.18
Quand l’adhérent chemine pas à pas vers son parcours prévention. ACTION SANTÉ TRAVAIL, p.18
Salarié en longue absence : comment favoriser son retour en entreprise ?
PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord, p.18
Prévention des TMS : complémentarité du couple ostéopathe et ergonome. MÉDISIS, p.19
Accueillir, c’est prévenir !
ASTIL 62, CEDEST, DREETS, p.19
Risques routiers : quel contexte ? Quels facteurs de risque ? Quelles responsabilités employeurs et salariés ? Quels enjeux ?
ASMIS, p.20
Protéger son audition, l’affaire de tous.
PRÉSOA, p.20
Atelier amiante.
CEDEST, p.20
L’envers du décor loin des spotlights : la prévention de la désinsertion professionnelle
Voir le replay
Avec la participation de CAP Emploi, Comète, la Carsat et l’Assurance Maladie. Ce webinaire s’est appuyé sur différents cas concrets traités.
Programme
ASTIL62 présente un webinaire intitulé « L’envers du décor loin des spotlights : la prévention de la désinsertion professionnelle » afin de faire la lumière sur le travail d’équipe de tous les acteurs qui contribuent à la prévention de la désinsertion professionnelle et au maintien en emploi. À la fois véritable affaire d’endurance, il faut aussi avoir les bons réflexes pour maintenir les salariés à leur poste de travail et éviter la désinsertion professionnelle.
Intervenants
• La cellule PDP d’ASTIL62 : Dr Sophie Aubrun – Médecin du travail, Anne Baldoni – Référente maintien en emploi, Dolorès Barois - Référente maintien en emploi, Fabienne Calon – Chargée d’accompagnement socio-professionnel, Catherine Laidet – Infirmière santé travail et référente maintien en emploi, Anne Rasseneur - Infirmière santé travail
• Jean-François Fourcroy – Directeur de l’agence Manpower à Boulogne-sur-Mer
• Fabien Tinchon – Assistant logistique au sein de la Société Evrard
• Christiane Peynot – Conseiller maintien à Cap Emploi Flandres littoral
Animation : Julie Croquet, chargée de projets ASTIL62.
Coordination : Pauline Berquez, chargée de projets ASTIL62 et Anaïs Mathias, responsable informatique ASTIL62.
ACTION SANTÉ TRAVAIL
• Lorette Faria – Ergonome – Psychologue du travail à l’association Comète
• Sophie Mutez – Assistante sociale à la Carsat
Quand l’adhérent chemine pas à pas vers son parcours prévention
Illustration de l’articulation entre les différents services de l’AST : de l’adhésion à la mise en place d’actions de prévention. Une relation partenariale s’installe progressivement entre l’adhérent et son SPSTI.
Voir le replay
ACTION SANTÉ TRAVAIL a proposé un webinaire « Quand l’adhérent chemine pas à pas vers son parcours prévention » sous la forme d’une table ronde qui a eu lieu le lundi 18 mars de 14 h 00 à 15 h 00. Des échanges riches entre le service adhérent, le responsable pluridisciplinaire, le médecin du travail, l’assistante prévention et la secrétaire médicale.
PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord
Salarié en longue absence : comment favoriser son retour en entreprise ?
Rendez-vous de liaison, visite de pré-reprise/reprise, aménagement de poste, avis d’inaptitude… Comment employeur et équipe santé travail peuvent collaborer ensemble pour favoriser un retour au travail.
Voir le replay
Intervenants
• Dr Diane Dellemotte, médecin du travail
• Anaïs Leprevost, juriste.
Comment diminuer l’usure professionnelle face aux TMS et favoriser le maintien en emploi pour préserver la santé des salariés et la performance de l’entreprise. Christophe Lion, ergonome, vous présente un exemple d’action réalisée en pluridisciplinarité mêlant professionnels du SPSTI à des partenaires externes, le tout pour améliorer le bien-être des salariés.
• Contexte / origine de la demande
• Organisation de la nouvelle méthode de travail
• Ostéopathie1 : pourquoi ? Comment ?
• Qui fait quoi ?
• Premiers retours d’expérience & témoignages
• Projection / perspectives
• Temps d’échange.
• Dr Jacques Demarquest, médecin du travail, Médisis
• Christophe Lion, ergonome, Médisis
• Oriane Loreal, psychologue du travail, Médisis
• Philippe Dupuy, ostéopathe
• Peggy doublet, responsable HSE Safran
• Jérôme Ratko, coordinateur lean et ergonomie.
Les jeunes et les nouveaux embauchés sont particulièrement vulnérables face aux risques profession nels. Parce qu’ « accueillir, c’est prévenir ! », le PRST 4 (Plan régional de santé au travail) propose des outils pour faire progresser l’accueil du nouvel arrivant. Un tiers des accidents du travail concerne des salariés ayant moins d’un an d’ancienneté dans l’entreprise et près de 15 % des accidents graves et mortels surviennent au cours des trois premiers mois de l’embauche. Les salariés intérimaires sont aussi concernés : ils ont 1,8 fois plus de probabilité d’être victimes d’un accident du travail. Pour contribuer à l’amélioration de la santé et de la sécurité au travail, le 4e Plan Régional Santé Travail, ou PRST 4, identifie notamment comme axes prioritaires :
• l’accueil des nouveaux arrivants en entreprise ;
• la promotion de la culture de prévention auprès des jeunes en amont du travail.
• accueillir les nouveaux arrivants en entreprise
• accueillir les intérimaires dans les entreprises utilisatrices
• favoriser une culture de prévention en amont du travail en agissant sur la formation initiale des jeunes
• réaliser la déclaration de dérogation aux travaux règlementés pour les mineurs.
• Annabelle Gravel, ingénieure de prévention à la DREETS Hauts-de-France
• Julie Landy, chargée de communication au CEDEST
• Charlotte Lambert, chargée de projets à l’ASTIL 62.
Le CEDEST, en partenariat avec l’OPPBTP, vous proposait de faire le point sur les risques liés à l’exposition à l’amiante.
Programme
• Point réglementaire
• Présentation d’outils pratiques
• Revue d’un mode opératoire.
Quel contexte ? Quels facteurs de risque ? Quelles responsabilités employeurs et salariés ? Quels enjeux ?
Programme
• Facteurs humains
• Facteurs organisationnels
• Facteurs techniques
• Sandrine Rasch, animatrice de formation
Protéger son audition, l’affaire de tous PRÉSOA
La Journée Nationale de l’Audition (JNA) a eu lieu le 14 mars 2024. Dans ce contexte, PRÉSOA a proposé un webinaire sur l’exposition au bruit sur le lieu de travail.
Programme
• Le fonctionnement de l’oreille et ses pathologies (focus sur les acouphènes)
• Comment protéger son audition ?
• Les professionnels médicaux dans le cadre du parcours de santé
• Le bruit en open space
• Le suivi de santé des salariés exposés au bruit et les actions de prévention en entreprise
• Le financement pour des salariés ayant des problèmes d’audition
• Prévention et aides techniques pour l’entreprise.
Intervenants
• PRÉSOA et ses partenaires, Cap emploi, la CARSAT et l’association JNA sont intervenus respectivement sur l’accompagnement de l’employeur et des salariés.
Voir le replay
Santé auditive, forme et vitalité au travail
Dans le but d’optimiser l’efficience des services rendus aux salariés et aux entreprises des Hautsde-France, Luc Baijot, président de Présanse Hautsde-France et Ivan Talpaert, délégué régional Hautsde-France de l’Agefiph ont signé le mercredi 13 mars 2024 dans les locaux de l’ESAT des Alençons à Amiens, une convention d’une durée de 3 ans en présence de nombreux partenaires de la région œuvrant dans les champs de la santé au travail, de l’emploi et du handicap.
L’association Présanse Hauts-de-France (Prévention Santé Service Entreprise) qui représente 10 SPSTI (services de prévention et de santé au travail interentreprises)1 et la délégation régionale Hauts-de-France de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées se rapprochent donc sur trois axes de travail pour la période 2024-2027.
Accroître le niveau de connaissance mutuelle
Face à l’enjeu d’une meilleure prévention de la désinsertion professionnelle (PDP), l’objectif premier de ce partenariat est d’améliorer la connaissance mutuelle pour mieux appréhender l’offre et les missions de chacun. Il s’agira de promouvoir l’offre globale de chacun des partenaires signataires en présentant de manière générale les offres de services respectives. L’objectif est notamment de favoriser les prises d’initiatives locales.
Renforcer la professionnalisation des acteurs par une connaissance approfondie des dispositifs spécifiques
Mieux faire connaître aux différents professionnels le contenu de chacun des dispositifs spécifiques qui s’adressent aux publics en situation de handicap est le deuxième enjeu majeur de ce partenariat afin de mieux les accompagner au quotidien. Ce sera le cas avec la mise en place d’actions de professionnalisation auprès des équipes des différents services concernés.
Identifier, promouvoir les innovations et les bonnes pratiques et développer des expérimentations
Enfin, la collaboration aura pour objectif de repérer, capitaliser et promouvoir les actions mises en œuvre. La place sera également laissée à l’expérimentation afin d’innover dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap tout au long de leur parcours.
Lors de la signature de cette convention de partenariat, trois exemples de collaborations entre Médisis (service de prévention et de santé au travail interentreprises) et la délégation régionale Hauts-de-France de l’Agefiph ont été valorisés. Benoit Devaux, responsable du Pôle social de Médisis, et Romain Bled, chargé d’études et de développement à l’Agefiph, ont expliqué l’intérêt des forums " Maintien dans l’emploi et reconversion professionnelle ", co-organisés durant la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées. Elodie Chartier, responsable des ressources humaines de Schlüter System a pu expliquer la plus-value du Diagnostic Action Handicap, notamment pour la mise en réseau avec les partenaires de l’écosystème. Betty Bour, chargée de ressources humaines, de planification et du recrutement chez Auchan Méru, a démontré l’intérêt du Forum Social, qu’elle organise pour le personnel de l’hypermarché.
L’objectif général est de réduire, à terme, la survenue de troubles musculo-squelettiques chez les aides à domicile, qui sont suivies en santé au travail par l’ASTIL 62. La méthode proposée est de présenter des matériels adaptés aux responsables de secteur, qui sont les cadres de proximité des intervenants aux domiciles. A titre expérimental, deux sessions, d’une demi-journée chacune, ont permis de leur présenter des matériels existant et de les sensibiliser à leur bon usage. Ces matériels, souvent méconnus, permettent d’alléger notamment les tâches de manutention et de soins, autant pour améliorer le confort des bénéficiaires que pour préserver la santé des intervenants.
Plus de 95 % des aides à domicile sont des femmes. Intervenant au domicile des bénéficiaires, elles permettent à des malades, des accidentés, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées dépendantes, de rester chez eux plutôt que de partir en établissement spécialisé. Un métier tout en dévouement et porté par de fortes valeurs d’humanité ! Sur l’initiative du Dr Jean-Marc Himpens, médecin de santé au travail sur le secteur de Coquelles, l’ASTIL 62 a organisé deux sessions d’information et de démonstration de matériels, destinées aux responsables de secteur des organismes d’aides à domicile adhérents.
En France, près de 600 000 personnes travaillent dans l’aide à domicile. Près de la moitié est salariée d’associations ou d’entreprises. 305 000 recrutements seront nécessaires d’ici 2030. C’est dire l’importance de la question. Localement, cela n’a pas échappé à l’ASTIL 62, qui estime urgent de susciter une autonomisation des structures d’aide à domicile en matière de prévention des TMS, de développer une culture de prévention pour la mise en place par les responsables de secteur formés, de sessions pour les aides à domicile de leurs équipes.
Dr Jean-Marc Himpens
Médecin de santé au travail, ASTIL 62
Un cercle vertueux peut se mettre en place
« Je constate régulièrement l’importance des TMS et de l’absentéisme, dans le suivi de santé au travail des salariées des organismes d’aide au domicile. Cet absentéisme augmente la charge de travail et génère des souffrances supplémentaires. Les responsables de secteur de ces organismes font régulièrement l’évaluation des besoins au domicile des bénéficiaires et managent leurs équipes. Les sensibiliser à la pertinence de matériels adaptés à chaque cas leur permettra de les conseiller aux bénéficiaires d’une part et à leurs médecins traitants d’autre part. Ces derniers sont les prescripteurs. Un cercle vertueux peut donc se mettre en place. En outre, les intervenants au domicile sont en première ligne pour faire remonter les besoins. Concrètement, nous avons fait, en octobre 2023, une expérimentation avec quatre structures de maintien au domicile. Nous avons fait venir des fournisseurs sur deux sessions. Pour la première : présentation de lit médicalisé, de fauteuil et de matériel motorisé. Pour la seconde : présentation de petit matériel de transfert et draps de glisse. La priorité a été donnée à l’usage et aux astuces pratico-pratiques. Devant les rémontées très positives, nous étudions avec notre ergonome l’extension de cette démarche à l’ensemble des organismes d’aide à domicile adhérents à l’ASTIL 62 »
Sonia Butor et Lucie CassezResponsables de secteur Le Portel, ASSAD
« Ces sessions nous ont permis de voir le matériel qui existe. De voir ce que nous pouvons mettre en place, pour le confort des bénéficiaires et la qualité de vie au travail de nos salariées. Nous avons pu voir le matériel dans toutes les situations possibles. Avec des réponses à nos questions : comment cela fonctionne ? comment bien l’utiliser ? Cela nous a apporté des solutions, que nous connaissions plus ou moins. Nous avons eu un intervenant " au top " ! C’està-dire ayant une grande expérience de l’aide à domicile, capable de répondre à toutes nos questions et de nous apporter tous les conseils utiles. Avec un sens pratique essentiel. Il était très au courant des différentes situations au domicile et de leurs diversités. Il nous a permis d’échanger sur les bonnes utilisations, les risques et les dangers. Ces sessions, d’une matinée chacune, ont été très percutantes, au sens où elles nous ont éclairées sur des solutions utiles et applicables dans notre quotidien. C’est une réussite ! ».
Florence Vasseur Carlu
Responsable de secteur Boulogne-sur-mer/Samer/ Desvres, ADMR
Il nous faut progresser tous ensemble
« Il nous faut être attentifs à la pénibilité, au nombre d’arrêts maladie et d’accidents du travail. Le bien-être et la santé au travail de nos intervenants doivent être des priorités permanentes. Malgré de fortes contraintes : horaires décalés, durée mesurée d’interventions, caractéristiques du bénéficiaire et de son domicile… Le maintien au domicile est très important : les bénéficiaires sont heureux d’être chez eux ! Et nous devons personnaliser nos missions auprès d’eux. En octobre 2023, le Dr Jean-Marc Himpens a réuni des responsables de secteurs en deux courtes sessions, soit deux matinées seulement. Nous avons eu une présentation de tout le matériel existant. Nous avons eu des échanges très concrets sur leurs usages respectifs. On peut à présent sensibiliser nos salariés et progresser tous ensemble. Nos salariés sont des collaborateurs qui constatent et priorisent les besoins pour nous les transmettre. Plusieurs points de vue doivent être croisés : patients et famille, intervenants, équipe professionnelle pluridisciplinaire avec le médecin traitant, organisme de prise en charge. Il existe des dispositifs très simples et très utiles. Il existe des matériels dont le coût est plus important. Nous devons nous adapter à chaque cas ».
Chacun d’entre nous, que l’on soit travailleur indépendant ou salarié, peut connaître un ennui de santé, mettant en danger sa vie professionnelle, sociale et familiale. Cet «ennui de santé» peut être un accident ou une maladie. Nous commençons alors «un parcours du combattant», pour reconstruire un avenir professionnel, connaître nos droits, trouver des aides. La délégation régionale Hauts-deFrance de l’Agefiph, d’une part, et l’association Présanse Hautsde-France, d’autre part, ont signé une convention de partenariat, le 13 mars 2024 à Amiens (voir rubrique Aux alentours, page 21).
Ivan Talpaert, délégué régional Hauts-de-France Agefiph, et Luc Baijot, président de Présanse
Hautsde-France, ont accepté de répondre aux questions d’Entreprise & Santé.
E&S / On parle de maintien en emploi. De quoi s’agit-il ?
Ivan Talpaert : Pour l’Agefiph, 2 leviers d’actions sont à considérer, notre mission nous invite effectivement à nous intéresser tant à l’accès à l’emploi qu’au maintien dans et en emploi. Le maintien en emploi est un enjeu crucial sur le plan individuel et majeur sur le plan collectif. Cet enjeu est de plus en plus important, du fait, notamment, du vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de vie professionnelle. Concrètement, on travaille plus longtemps, dans des conditions qui peuvent être plus
difficiles compte-tenu de l’avancée en âge, de sorte que le maintien au sens strict, pour les travailleurs en emploi, en lien avec les services de prévention et de santé au travail et l’Assurance maladie est un enjeu majeur.
Depuis la loi de 1987, il y a, en France, une obligation d’emploi des travailleurs handicapés, dès lors que l’entreprise compte 20 salariés et plus. Une entreprise qui n’applique pas cette disposition cotise à l’Agefiph. Notre mission générale est donc de rapprocher les personnes handicapées et les entreprises. Le handicap ne doit pas être une entrave à l’emploi. Il y a donc bien deux populations différentes : les demandeurs d’emploi handicapés qui cherchent à accéder à un travail et les travailleurs qui cherchent à garder leur emploi, malgré la survenue d’un handicap. Pour ces derniers, 80 % d’entre eux sont concernés
par une inaptitude restreinte ou totale à leur emploi.
Luc Baijot : Effectivement ! Nous vivons cela au quotidien dans les services de prévention et de santé au travail interentreprises de la région. Les médecins, les infirmières et infirmiers de santé au travail, les ergonomes, les assistantes sociales et assistants sociaux de santé au travail reçoivent et accompagnent chaque jour de nombreux salariés qui viennent avec une question : quelle est la compatibilité de mon état de santé avec mon poste de travail ? Nos équipes conseillent, orientent et accompagnent le salarié et l’employeur. C’est une ingénierie sociale de haut niveau, tout en assurant le dialogue entre le salarié et son employeur. Tout en respectant les décisions du salarié. Tout en ouvrant des dialogues avec de nombreux partenaires : Département, assurance-maladie, Cap emploi et Agefiph. Cela requiert beaucoup d’expertises et d’expériences, de temps et d’empathie. L’humanité est l’une des valeurs fondamentales de nos métiers. Être humain devant la complexité des dispositifs est dans notre ADN.
E&S / Quel est le statut de l’Agefiph et quelles sont ses missions ?
Ivan Talpert : L’Agefiph, Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, a été créée en 1987 sur la base du paritarisme.
L’Agefiph est une association de type loi de 1901, c’est-à-dire sans but lucratif. Les partenaires sociaux gèrent donc ce fonds national, confié à l’Agefiph, qui comprend également des représentants des personnes handicapées. Comment ce fonds national est-il utilisé au niveau régional ? En concevant, pilotant et finançant, d’une part, des acteurs spécialisés. Par exemple : Cap Emploi, Comète France, etc. En mettant en œuvre, d’autre part, des prestations : études ergonomiques, études fonctionnelles, etc. Les personnes en situation de handicap et les entreprises bénéficient ainsi de prestations d’appui en fonction des handicaps accompagnés et à disposition des acteurs de droit commun. Ceci concourt à l’inclusion, qui est elle-même un droit commun ! Il s’agit bien d’accompagner au cas par cas. Sur l’année 2023, Cap Emploi a ainsi accompagné 3 000 maintiens en emploi en Hauts-deFrance. Comète France a réalisé 1 000 prises en charge, dans les Hauts-de-France, dont 90 % concernent le maintien en emploi. Ceci correspond à 12 % du national. 900 personnes ont bénéficié d’un emploi accompagné, 120 d’une étude ergonomique, 3 300 d’une prestation d’appui spécifique, 2 000 d’un aménagement de poste, 1 000 d’une prothèse auditive, 50 d’une formation… Au total, en 2023, cela représente 45 millions d’euros pour les Hauts-de-France : 25 millions pour les services et prestations et 20 millions pour les aides financières. Au-delà de ces chiffres, ce sont
autant de personnes en situation de handicaps et d’entreprises qui sont accompagnées.
E&S Quel est le statut de Présanse Hauts-de-France et quelles sont ses missions ?
Luc Baijot : Présanse Hauts-deFrance, comme Prévention-santé au travail-service aux entreprises, est aussi une association sans but lucratif. Elle regroupe les services de prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI) des Hautsde-France, qui le souhaitent. Sur 12 SPSTI qui existent dans la région, 10 adhèrent à Présanse Hauts-de-France1. Ceci correspond au suivi de 97 % des 1 000 000 de salariés, qui travaillent dans 100 000 entreprises des Hauts-deFrance, en majorité des PME et TPE. En respectant l’indépendance et la gouvernance paritaire de chaque SPSTI, Présanse Hautsde-France leur permet d’engager des réflexions et des démarches communes. Présanse Hauts-deFrance est membre du réseau national Présanse qui regroupe 200 SPSTI. Les équipes d’un SPSTI apportent trois types de prestations
à chaque entreprise adhérente : aide à l’évaluation et à la maîtrise des risques dont l’élaboration du DUERP2, suivi individuel de santé au travail, prévention de la désinsertion professionnelle. Chaque service de prévention et de santé au travail interentreprises intervient sous agrément délivré par la DREETS, Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités.
E&S Pourquoi cette convention ?
Ivan Talpaert : Il nous faut optimiser nos services respectifs. Devant une problématique de maintien en emploi, la connaissance et la reconnaissance de chacun apportera un service de grande qualité, auprès des salariés en situation de handicap et de leurs entreprises. Nous gardons nos compétences respectives. Et nous nous connaissons mieux ! Cela peut paraître simple… Et pourtant, c’est très important ! C’est d’une utilité sociale majeure. Le discours des employeurs doit être humaniste. Et, sur le terrain, il y a de belles aventures humaines, qui restent méconnues. Quand cela se passe bien : on oublie ! Plus on en parle, plus cela rentre dans les mœurs. 60 % des entreprises qui
doivent embaucher des handicapés, le font ! Mais, cela reste complexe pour atteindre le taux légal de 6 % de l’effectif. Pour l’Agefiph, renforcer le partenariat avec les services de prévention et de santé au travail optimise l’efficacité et la qualité des aides financières et des accompagnements apportés aux travailleurs handicapés et à leurs entreprises. C’est le sens de cette convention, qui favorise notamment une meilleure connaissance réciproque.
Luc Baijot : Tout à fait ! Chaque jour, grâce à l’accompagnement de leur service de prévention et de santé au travail interentreprises, de nombreux salariés peuvent garder leur emploi, malgré une difficulté majeure de santé. Cela nécessite une coopération étroite avec de nombreux acteurs spécialisés, dont l’Agefiph. Nous sommes en dialogue permanent avec le Département, l’Assurance Maladie, etc. Tout en assurant un dialogue local essentiel : le ou la salarié(e) avec son employeur. C’est là que tout se joue ! C’est à partir de ce dialogue local, que nous pouvons tisser des liens institutionnels, au bénéfice du salarié(e) et de son entreprise.
« Chacun d’entre nous, que l’on soit travailleur indépendant ou salarié, peut connaître un ennui de santé, mettant en danger sa vie professionnelle, sociale et familiale »
1 - ASMIS, ACTION SANTÉ TRAVAIL, ASTIL 62, CEDEST, GAS-BTP, MEDISIS, PÔLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord, PRESOA, PREVENO, SMIN.
2 - Document unique d’évaluation des risques professionnels.
Ivan Talpaert
Psychologue, de formation universitaire, Ivan Talpaert a réalisé un double cursus en psychologie normale et pathologique des acquisitions et du développement, et en psychologie des organisations. Délégué régional Hauts-de-France depuis juin 2020, Ivan Talpaert a intégré l’Agefiph en 2003, intervenant à l’époque au sein de la délégation régionale Nord Pas-de-Calais, puis au siège de l’Agefiph en responsabilité de l’animation du réseau (département coordination et pilotage) avant d’occuper le poste de directeur de la sécurisation des parcours. Ses 10 premières années professionnelles se sont déroulées dans le domaine de la « formation – insertion » par le développement d’actions et de dispositifs en direction des publics fragilisés et notamment des personnes en situation de handicap psychique.
Luc Baijot
Elu en 2022 président de l’association Présanse Hauts-de-France, Luc Baijot est à la fois créateur et développeur d’entreprises. Ingénieur des Arts et Métiers, Luc Baijot démarre sa vie professionnelle aux Etats-Unis, dans le secteur de la Très Haute Pression. De retour en France, il créé en 1996 AutoclaveMaxitech, devenu Maximator (fabrication d’équipements et générateurs de très haute pression). En 2007, il rachète et développe les établissements Lefrant-Rubco (additifs bio-sourcés pour le caoutchouc). Puis, en 2012, les établissements Salvi et Essinox Industrie (produits de métallurgie et robinetterie industrielle haut de gamme). Président du Medef Oise depuis 2017, il s’est particulièrement investi pour le développement de la formation en alternance des jeunes. Dès la création de PRESOA3 en septembre 2021, il en devient le président. Depuis décembre 2021, il est également président de l’Opérateur national de vente, filiale du groupe Action Logement. Depuis février 2024, il est membre du Conseil économique, social et environnemental des Hauts-de-France.
3 - PRESOA : prévention et santé au travail de la vallée de l’Oise et de l’Aisne. PRESOA résulte de la fusion de MTA, SISAT et SMTVO.
Réservées aux adhérents de l’ASMIS
mai
9 h-10 h
CONFÉRENCES EN LIGNE
Évaluer vos risques professionnels et les tracer dans le document unique : quelles évolutions depuis la réforme ?
Les thèmes suivants seront notamment abordés :
3 s’inscrire dans une démarche de prévention : intérêts et enjeux
3 les étapes de réalisation du document unique d’évaluation des risques professionnels
3 l’outil d’aide à l’évaluation des risques www.evrp-online.com
Pour s’inscrire, envoyer un mail à prevention@asmis.net
9 h-10 h
Les addictions tous concernés ! De la détection à l’action
Les thèmes suivants seront notamment abordés :
3 définition
3 les différentes addictions (au tabac, à l’alcool, au cannabis, aux drogues, médicamenteuse, comportementale)
3 conséquences pour l’entreprise
3 moyens d’actions et accompagnement possible. Pour s’inscrire, envoyer un mail à prevention@asmis.net
Semaine pour la QVCT
Contact : entrepriseetsante@nordnet.fr
juin
L’Anact organisera la semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail dans toute la France.
La Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail 2024 portera sur les façons d’anticiper collectivement le travail de demain pour l’améliorer. Elle proposera des éclairages et méthodes pour soutenir les représentants des directions et des salariés dans l’exercice d’anticiper, de se projeter, ou encore d’expérimenter ensemble les changements à venir en prenant en compte les questions de travail. Sur ces sujets, à partir du 17 juin 2024, l’Anact proposera des rendez-vous organisés par les agences régionales (Aract) ainsi que des webinaires destinés aux employeurs, RH, manageurs, salariés et à leurs représentants avec :
3 des éclairages et regards experts,
3 des retours d’expérience,
Les éditions de l’encre vive - Tél. 03 20 14 07 77
Directeur de publication : Jean-Michel Dupuis
Conception et Réalisation : Méthodes et Médiation - Lille
Responsable de rédaction : Dr Matthieu Méreau
Méthodes et Médiation - Lille
Coordinatrice d’édition : Nathanaëlle Debaene
Méthodes et Médiation - Lille
Rédaction : Dr Matthieu Méreau
Comité de rédaction : Cécile Da Costa, Isabelle Desmarais, Philippe Duflo, Dr Alain Moniez, Damien Vandorpe
Relecture scientifique : Bernard Fontaine
Correctrice : Christine Bayart
Création et mise en page : HOLI - www.agence-holi.com
Crédits photo : Adobe Stock -
Couverture : HAPPYDAY-Jean-Louis
Burnod, P04: DEL’TOIT, P05: HOLDELEC, P07: CPAM DE LILLE-DOUAI, P08:
3 des ateliers,
3 des propositions d’animation pour les entreprises.
HAPPYDAY-Jean-Louis Burnod, P09: CORA SOISSONS, P10: ACTION SANTÉ
TRAVAIL, P12: ASMIS, P21: PÔLE SANTÉ
TRAVAIL, P24: LUC BAIJOT et YVAN TALPAERT.
Coordination, fabrication, diffusion :
Les éditions de l’encre vive 71 boulevard Montebello 59000 Lille - Tél. 03 20 14 07 77
Régie publicitaire : Entreprise et Santé Matthieu Méreau,
Plus d’infos
Nathanaëlle Debaene
Tél. 06 71 32 00 85
Impression : Léonce Deprez - Ruitz
Dépôt légal à parution
N°ISSN en cours
Tirage : 103 000 exemplaires
Édité par : Groupement Inter Services Santé Et Travail
40 bis allée du BénéluxZone Artoipole - 62060 Arras Cedex 9
Tél. 03 21 22 28 21
SIM'UP
Prévention et santé au travail Vallée de la Lys Lille Métropole
AISMT
Prévention et santé au travail du Cambrésis
CEDEST
Prévention et santé au travail du Dunkerquois
ACTION SANTÉ TRAVAIL
Prévention et santé au travail de l'Artois
ASTIL
Prévention et santé au travail de CalaisBoulogne-Le Touquet
ASMIS
Prévention et santé au travail de la Somme
PRÉSOA et PRÉSOA BTP
Prévention et santé au travail de l'Aisne et de la Vallée de l'Oise
PREVENO
Prévention et de santé au travail interentreprises du Hainaut
PÔLE SANTÉ TRAVAIL MÉTROPOLE NORD
Prévention et santé au travail