Le Magazine de l’Orchestre de chambre de Paris
JANVIER 2018 | n°9
Atelier au Centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin pour Les Flibustiers du Qlassik
Grand angle Quand l’art s’immisce en prison
Depuis plus de trente ans, l’administration pénitentiaire a fait de la programmation culturelle en détention un élément majeur de ses actions en matière de prévention de la récidive et de réinsertion. Sans renier l’ambition artistique.
p.!2
Focus
Retour sur
En travaux
François-Frédéric Guy
La reconquête de la musique classique à la télévision
À Vendôme, on apprend à chanter ensemble
Au cours de cette saison, l’artiste se produit à trois reprises avec l’orchestre. Ce pianiste, concertiste, chambriste mais aussi chef d’orchestre nous régale de ses passions.
p.!6
En novembre dernier, l’Orchestre de chambre de Paris a participé à l’enregistrement de deux émissions de « Concert des étoiles », diffusées en prime time sur France 3. La musique classique à la télévision : entre fausses idées et vrais espoirs.
p.!8
Avec le soutien du Groupe Monceau Assurances, des musiciens accompagnent des écoliers et des personnes âgées dans la création d’un spectacle musical.
p.!10
ÉDITO
Grand angle
Quand l’art s’immisce en prison
L’art, au-delà de l’œuvre L’art sous toutes ses formes, notamment la musique, fait partie de notre quotidien et de nos vies. Au-delà de la contemplation individuelle, il devient dans notre société un trait d’union, un fil qui relie chacun d’entre nous, grâce à l’échange et à la relation engendrés par l’œuvre d’art. Bien sûr, au centre de l’art, il y a l’artiste, dans sa démarche personnelle mais aussi dans sa relation avec le public. Le focus de ce numéro révèle justement un artiste qui entend encourager l’échange et la curiosité : François-Frédéric Guy. Ce pianiste, concertiste et chef d’orchestre, associé à l’Orchestre de chambre de Paris, multiplie les casquettes et les passions. Il s’efforce, comme il le dit si bien, « d’éclairer la musique de l’avenir avec les chefs-d’œuvre du passé ». Puis, il y a l’expérience commune, le moment qui réunit les artistes et le public. Elle peut être physique, dans une salle de concert mais aussi chez soi, devant son poste de télévision. Notre « Retour sur » revient sur l’enregistrement d’une émission pour France 3 entre glamour, grandes stars, mais aussi réflexion sur la difficulté de présenter la musique classique à la télévision et d’organiser un tel enregistrement. Enfin, l’art conduit souvent au partage, c’est même là l’un de ses plus beaux attributs. Dans « En travaux », nous évoquons la rencontre entre des jeunes élèves d’une école d’un quartier prioritaire de la politique de la ville de Vendôme et des résidents d’un EHPAD réunis par la création d’un spectacle musical intergénérationnel. Plus encore, l’art peut toucher des personnes qui en sont à priori les plus éloignées. Le « Grand angle » de ce magazine propose d’explorer l’impact de différents programmes artistiques menés en milieu carcéral, auprès de détenus. Au-delà des indéniables facultés « humanisantes » de telles actions, l’association de détenus dans des parcours culturels aide à la reprise de confiance en soi et à la restauration de l’estime de soi. Toutes ces initiatives artistiques et citoyennes, au-delà de la performance et de l’excellence qu’elles impliquent, révèlent combien la musique nous rapproche ! Très bonne année 2018 à vous et, je l’espère, à très bientôt au concert…
Pedro Alfaroc en répétition avec les musiciens
Depuis plus de trente ans, l’administration pénitentiaire a fait de la programmation culturelle en détention un élément majeur de ses actions en matière de prévention de la récidive et de réinsertion. Sans renier l’ambition artistique.
L
«
’accès à la culture est un droit fondamental, au même titre que l’éducation et la santé. Or les personnes concernées font partie des publics les plus éloignés de l’offre culturelle […]. L’action volontariste des services du ministère de la Justice et du ministère de la Culture et de la Communication […] contribue à l’insertion et à la prévention de la délinquance et de la récidive. En effet, la culture est un vecteur d’ouverture et d ’échange. Elle a une ver tu éducative et citoyenne qui contribue à la revalorisation de l’estime de soi, à la maîtrise des fondamentaux, à l’approfondissement des savoirs de base et à l’acquisition des compétences professionnelles1. »
C
es quelques mots résument l’enjeu que représentent l’art et la culture au sein des établissements pénitentiaires : un champ d’intervention à part entière, qui permet aux personnes détenues de reprendre pied individuellement et au sein d’une collectivité. Ils sont le fruit d’un travail de longue haleine, engagé à partir de 1981 et qui a trouvé un premier aboutissement dans la signature d’un protocole d’accord entre les ministères de la Justice et de la Culture en 1986. Il s’agit de « renforcer [le] dispositif de réinsertion sociale […] en favorisant l’accès de la population pénale aux d i fférentes for mes de prat iq ues culturelles2 ». Cela se manifeste par la proposition d’activités culturelles
NICOLAS DROIN
Directeur général P. 2
1. Extrait de la Circulaire du 3 mai 2012 relative à la mise en œuvre des projets culturels destinés aux personnes placées sous main de justice et aux mineurs sous protection judiciaire, p. 2. 2. Protocole d’accord entre le ministère de la Justice et le ministère de la Culture, 25 janvier 1986, p. 1.
élaborées par les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP)3 avec le concours de partenaires de qualité et le soutien du ministère de la Culture. Cette réflexion s’est considérablement développée au cours des décennies suivantes : des articles consacrés à l’organisation des activités en détention et à la diffusion des créations artistiques issues de ces actions ont été inclus dans la loi pénitentiaire.
« L’art aide les détenus à reprendre pied individuellement et au sein d’une collectivité »
L
es actions proposées dans un établissement pénitentiaire sont pour la plupart animées par des partenaires du même département ou de la même région. Cette démarche a l’avantage d’inscrire une maison d’arrêt ou un centre de détention dans son territoire et de les rattacher à l’actualité culturelle et artistique en cours dans l’espace public. En plus de contribuer à la découverte d’une forme artistique, les programmations culturelles donnent des clés de compréhension du tissu culturel et socioculturel auquel les personnes détenues seront confrontées à leur sortie. En Île-de-France, depuis près de dix ans, leur conception est confiée à des professionnels de la médiation culturelle et du développement culturel territorial qui opèrent dans tous les établissements franciliens. Tout au long de l’année, ils rencontrent les acteurs culturels de leur territoire, conçoivent avec eux les actions destinées à la population pénale et s’assurent du bon déroulement des ateliers, du respect des consignes de sécurité et des procédures en matière de diffusion des œuvres réalisées en détention.
3. Service départemental institué en 1999 et organisé de manière à assurer l’individualisation et l’aménagement des peines des personnes sous main de justice.
C
es proposit ions d ’act iv ités culturelles doivent constamment allier humilité et exigence. Humilité face aux parcours de vie des participants : beaucoup ont arrêté leurs études brutalement ou de manière précoce, au point que le taux d’illettrisme est relativement important en détention. Humilité également par rapport aux références culturelles propres aux individus eux-mêmes : les actions proposées ne sauraient se résumer à une vision institutionnalisée de la culture. Elles doivent permettre l’expression de chacun, dans un cadre commun. Humilité enfin dans ce qui constitue le quotidien des personnes détenues. Pour elles, la priorité ira logiquement vers leur projet de sortie, les rapports avec leurs proches (via les parloirs par exemple) et le besoin de travailler durant leur détention pour gagner un peu d’argent. Pour autant, au regard de l’implication des partenaires artistiques et des moyens humains et financiers investis chaque année, cette prudence ne doit pas brider l’ambition.
C
elle-ci se manifeste de différentes manières. Elle peut consister à aller chercher des personnes isolées en détention et à leur redonner des points de repère. C’est le cas des cercles de lecture proposés par l’association Lire c’est Vivre à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Ces groupes réunissent aussi bien des lecteurs assidus que des personnes en difficulté avec la langue française. Lire les ouvrages à voix haute et discuter de leur contenu en présence de professionnels de la lecture publique et, régulièrement, d’éminents auteurs, facilite l’échange et amène un rapport différent avec la langue. Cette ambition peut également résider dans la portée des projets et les champs de création envisagés. Depuis 2010, de nombreuses expositions temporaires sont nées en détention avec le concours d’institutions muséales aussi prestigieuses que le musée du Louvre, la Réunion des musées nationaux – Grand-Palais, le Domaine départemental de Chamarande ou Paris Musées. De mars 2015 à avril 2016, dix hommes et femmes détenus suite p. 4 >>
Salem au micro avec Ménélik et Franck Della Valle au violon
P. 3
du centre pénitentiaire sud-francilien ont ainsi travaillé avec un chargé d’études documentaires de la Maison de Victor Hugo à l’élaboration d’une exposition consacrée aux Misérables, installée au cœur de l’établissement. Au rythme d’une séance hebdomadaire, le groupe a choisi les thématiques abordées, sélectionné les œuvres originales (prêtées pour l’occasion par des musées ou des collectionneurs particuliers), construit le parcours de l’exposition et rédigé les textes de l’aide à la visite. Une fois l’exposition ouverte dans l’établissement pénitentiaire, les commissaires ont assuré eux-mêmes la médiation culturelle.
« Les activités culturelles proposées aux détenus doivent allier humilité, exigence et ambition. »
L
’enjeu de la d iffusion des créations est un autre marqueur de l’ambition qui caractérise nombre de ces projets culturels. Chaque action n’a pas nécessairement vocation à dépasser les murs d’une prison. Néanmoins, il est important d’organiser aussi souvent que possible une rencontre entre le grand public et les œuvres conçues en détention. La musique et le spectacle vivant occupent, de ce point de vue, un rôle éminent. Au fil des ans, l’administration pénitentiaire a noué des partenariats avec des scènes nationales, des théâtres municipaux ou des salles conventionnées qui ouvrent leurs scènes aux personnes détenues et aux artistes associés en inscrivant les pièces à leur programmation. Cette démarche est porteuse de sens : « En accueillant ces créations au théâtre, en les encadrant de façon professionnelle et en les présentant au sein de la programmation à un large public, nous contribuons à favoriser une observation réciproque des différents acteurs de la société et à donner à ces réalisations un statut d’œuvre à part
entière », estime Valérie Dassonville, co directrice du Théâtre Paris-Villette qui accueille du 26 au 28 janvier 2018 la deuxième édition de « Vis-à-Vis », un temps fort de la création artistique en milieu carcéral.
P
endant trois jours, des personnes détenues se produiront devant un public composé de proches, de partenaires de l’administration pénitentiaire et de spectateurs anonymes. Ils assisteront, entre autres, à la création originale de textes écrits en détention et rappés sur des musiques pour quatuor à cordes, fruit d’un partenariat entre l’Orchestre de chambre de Paris, Ménélik, le SPIP de Seine-et-Marne et le centre pénitentiaire de MeauxChaucon i n. Cet te représentat ion marque une nouvelle étape dans l’action que l’orchestre a engagée auprès des personnes sous main de justice. L’inscription de ces réalisations sur la scène d’un théâtre, dans l’espace public,
LES FLIBUSTIERS DU QLASSIK L’Orchestre de chambre de Paris, le centre pénitentiaire de MeauxChauconin et le Théâtre Paris Villette s’associent autour d’un projet d’écriture de textes et de leur mise en musique par les détenus Pedro Alfaroc, Diabla, Salem et Mozart encadrés par le rappeur Ménélik et un quatuor à cordes (Franck Della Valle et Raphaël Aubry, violons, Claire Parruitte, alto et Sarah Veilhan, violoncelle). Les ateliers qui se sont déroulés depuis l’automne 2017 donnent lieu à des représentations le 25 janvier à Meaux et le 27 janvier dans le cadre du Festival Vis-à-Vis organisé par le Théâtre Paris Villette. Les détenus s’y produisent sur scène aux côtés de Ménélik et des musiciens de l’orchestre.
Samedi 27 janvier 19 h Théâtre Paris Villette Claire Parruitte, Sarah Veilhan, Raphaël Aubry et Diabla
P. 4
matérialise le lien indissoluble entre la prison et la société. « Il est intéressant de penser qu’au théâtre on parle de représentation et qu’étymologiquement la représentation désigne “l’action de replacer devant les yeux de quelqu’un”, qu’il s’agit de rendre sensible un concept ou un “objet” absent au moyen d’une image, d’une figure, d’un signe... Cela fait, à mon sens, de la scène du théâtre un des lieux réels et symboliques i ncontou r na bles da ns l ’ idée du retour », selon Valérie Dassonville. Ces représentations offrent aux artistes amateurs un intense moment de partage
et de communion, tant avec les artistes professionnels qu’avec le public. Surtout, elles signifient que l’incarcération n’est pas synonyme de disparition mais est, avant tout, un temps de reconstruction. Comme le précise Valérie Dassonville, « il est essentiel de partager les œuvres, les artistes, les lieux de créations et de représentations, les publics, en un sens, de faire “culture commune”. Ce n’est qu’à cette condition que la démocratisation culturelle peut avoir lieu. Sans cela, on risque fort de s’arrêter à mi-chemin. » Julien Maréchal Mozart et Ménélik
> ENTRETIEN Yacine Y., ancien détenu, se confie sur son expérience artistique en prison Selon vous, qu’apporte l’art en prison ? En dehors de la violence, du manque de moyen et de la misère affective on ignore « la pauvreté sensorielle ». Imaginonsnous un instant à la place du détenu : il ne voit que des murs pendant des années. Les sens en prison n’ont plus de sens, tout se répète ! Les jours, la vue, le son, le goût, même les rêves sont enfermés ! À 6 heures du matin, les grosses clés ouvrent les énormes verrous, c’est le son du condamné ! Lorsque des artistes interviennent, ils touchent les sens des détenus et les remotivent, dynamisent leur cerveau par de la nouveauté, sinon le regard du détenu devient vitreux, triste, vide. Après des années enfermé, j’ai ressenti un renouveau juste à la vue et au son d’instruments de musique. Les inter ventions d’ar tistes sont fondamentales car elles réveillent les sens. Parlez-nous de votre expérience artistique en prison. La création d’un musée à la prison de Réau, conduite par la Réunion des musées nationaux (RMN), m’a beaucoup marqué. Un public empêché a eu le privilège de voir des tableaux, de s’évader. Nous étions huit commissaires. Des détenus, gardiens et familles venues de l’extérieur ont visité ce musée. Au début, certains prisonniers n’étaient pas intéressés, ont montré une réaction de rejet, pensant que l’art appartenait uniquement à une élite… Puis ils s’y sont intéressés, ça venait de nous !
Vous vous êtes également tourné vers la littérature. Qu’est-ce qui vous a donné envie de lire ? Personnellement, j’étais dans une impasse. Il fallait que je trouve un sens à ma vie. Certains vont faire du sport, moi je me suis en plus plongé dans une activité intellectuelle. Au début, j’ai dû me forcer : quand tu as quitté l’école en cinquième chaque mot et chaque phrase deviennent un obstacle. Tu lis et tu as la tête dehors ! Il faut lutter. Mon premier plaisir littéraire fut Voyage au bout de la nuit de Céline. Par la suite, j’ai ressenti le besoin de renforcer mon identité, d’aborder des questions philosophiques, de faire une sorte d’introspection en me posant de grandes questions existentielles : quel est le sens de ma vie ? Pourquoi suis-je ici ? Comment avez-vous choisi vos lectures ? Mes choix initiaux m’ont amené vers d’autres. D’abord, j’ai lu Céline, ensuite Genet, Dostoïevski, Balzac et d’autres auteurs classiques. Ensuite, je me suis attaqué aux philosophes et ethnologues comme Michel Foucault et Claude Lévi-Strauss. L’envie de culture était installée en moi. Lorsque j’ai appris la création de ce musée, j’ai voulu m’investir. Nous avons rencontré les intervenants de la RMN comme Ariane de Guernon, Coraline Knoff, Cendrine Borzyki, Isabelle Majorel et Vincent Gille de la Maison Victor Hugo mais aussi un enseignant de Réau, Laurent Montserrat, des gens remarquables, sans jugement de valeur. À l’époque, je
ne connaissais rien en peinture. Grâce à ce projet, j’ai commencé à comprendre le langage des tableaux. Avec pour thème le voyage, nous avons étudié une centaine d’œuvres et leur lien avec un continent. Pour la première fois de ma vie, j’étais commissaire de musée ! Cette expérience extraordinaire a redonné de la valeur et de l’estime de soi aux participants. En détention, c’est fondamental de se sentir être quelqu’un, de revivre en échappant à son quotidien et à cette fatalité d’être là. Ce projet et la lecture de Tristes tropiques de LéviStrauss m’ont enseigné l’altérité. Quelle expérience humaine ces projets artistiques vous ont-ils apportée ? J’ai essayé d’amener d’autres détenus à écouter des musiques à texte comme Brel, de les ouvrir à d’autres références artistiques. Encore une fois, l’altérité guide. Au début de ma détention, j’ai lutté contre moi-même. Aujourd’hui, c’est terminé : la vie est courte, il ne faut pas la briser, mais réfléchir à ce qu’on en fait. Ce chemin de la pensée passe par une remise en cause de soi. En sortant de prison à quarante-cinq ans sans perspectives professionnelles, j’ai eu la chance de rencontrer un homme de valeur. Il m’a tendu la main et je lui en suis infiniment reconnaissant. Aujourd’hui, je travaille dans un musée, j’ai retrouvé ma famille et un cadre de vie. On ne peut pas réussir seul. Je suis fidèle à des valeurs positives, alors si je peux aider, je suis disponible pour les autres. P. 5
François-Frédéric Guy Le gourmet des sons
Focus
Au cours de cette saison, l’artiste se produit à trois reprises avec l’orchestre. Ce pianiste, concertiste, chambriste mais aussi chef d’orchestre nous régale de ses passions.
I
nterroger. Expliquer. Partager. Fr a nç oi s-Fr é d ér ic Guy fa it entendre la musique comme il vous ferait partager un menu aux saveurs exotiques. Assoiffé de sensations, il offre aux musiciens et au public un échange permanent et stimulant. Avec lui, en concert, l’intranquillité s’impose dès les premières mesures. Et en répétition, le pianiste entame un dialogue à propos du concerto de Beethoven qu’il dirigera dans quelques heures, du piano. C’est le fameux « joué-dirigé » que l’Orchestre de chambre de Paris distille depuis plusieurs saisons et que FrançoisFrédéric Guy pratique depuis 2012. Entouré des pupitres, dos à la salle, on le sent respirer au cœur de la formation. Il vit la musique de l’intérieur, alternant
P. 6
les gestes, ceux du chef d’orchestre et du concertiste. Des gestes et des regards qui sont suffisamment explicites et qui mettent en confiance les musiciens d’orchestre parce que le pianiste connaît les moindres indications laissées par le compositeur viennois et qu’il possède une conception personnelle de l’œuvre. « Quand on dirige du piano, on dédramatise beaucoup la partie de soliste parce qu’il y a tellement à penser et à anticiper, que le piano devient presque un instrument parmi d’autres », affirme le musicien, avant d’ajouter : « J’ai failli être chef d’orchestre dans les années 1990. J’avais même eu une recommandation de Leon Fleisher pour aller étudier avec Seiji Ozawa à Tanglewood aux États-Unis. »
D
ifficile de résister à l’appel de l’orchestre quand on est à ce point amoureux des opéras de Wagner, des poèmes symphoniques de Strauss et des symphonies de Mahler et de Bruckner ! Autant d’immenses partitions qu’il faut avoir apprises par cœur. Voilà bien un paradoxe, d’ailleurs : ces compositeurs n’ont pratiquement rien écrit pour le piano. Leur génie s’est pleinement révélé dans les grandes formes, dans les couleurs innombrables d’orchestres gigantesques. Le piano demeure le seul instrument qui se substitue parfois à l’orchestre. Du moins, il en donne l’illusion, grâce à Liszt et, avant lui, à Beethoven.
B
eethoven expérimentait alors de nouvelles sonorités et, de manière radicale, inventait des alliages de timbres à l’orchestre et au clavier. Le piano moderne n’était pas encore apparu. Du compositeur viennois, François-Frédéric Guy aura enregistré tous les concertos, gravé toutes les sonates pour piano en concert, puis les grands cycles de musique de chambre avec ses complices, le violoniste Tedi Papavrami et le violoncelliste Xavier Phillips. Le 28 mars, il interprétera le Triple Concerto de Beethoven. Pour ces artistes, le compositeur s’adressait à l’humanité entière et son rêve de fraternité universelle se révèle jusque dans le parfait équilibre du Concerto qui ne privilégie aucun instrument.
« Il y a tellement à penser et à anticiper lorsque je dirige du piano, qu’il devient presque un instrument parmi d’autres »
C
’est ce génial pressentiment de la musique de l’avenir qui i ntéresse Fra nçois-Frédér ic Guy, toujours en quête de nouveaux langages. C’est pour cette raison qu’il se sent si proche de quelques compositeurs d’aujourd’hui, des « explorateurs du son » comme Hugues Dufourt, Gérard Pesson, Marc Monnet, Tristan Murail, Bruno Mantovani, entre autres. Il a d’ailleurs joué et créé quelques-unes de leurs œuvres.
PROCHAINS CONCERTS AVEC L’ORCHESTRE DE CHAMBRE DE PARIS Samedi 17 février, 15 h Salle Cortot Quatuor pour la fin du temps
Mercredi 28 mars, 20 h Théâtre des Champs-Élysées Triple Beethoven
É
clairer la musique de l’avenir avec les chefs-d’œuvre du passé. C’est le sens du Beethoven Project lancé en 2006 par François-Frédéric Guy, qui s’ouvre vers de nouveaux horizons : le Brahms Project. Le début d’une nouvelle aventure au long cours. Stéphane Friederich
Deborah Nemtanu, violon Livia Stanese, violoncelle Florent Pujuila, clarinette François-Frédéric Guy, piano
Messiaen
Quatuor pour la fin du temps
François-Frédéric Guy, direction et piano Lena Neudauer, violon Xavier Phillips, violoncelle
Beethoven
Trio n° 4 « Gassenhauer » Triple Concerto pour violon, violoncelle et piano en ut majeur Symphonie n° 5 en ut mineur
Haydn
Trio pour piano et cordes n° 45 en mi bémol majeur
P. 7
La reconquête de la musique classique à la télévision
Retour sur…
En novembre dernier, l’Orchestre de chambre de Paris a participé à l’enregistrement de deux émissions de « Concert des étoiles », diffusées en prime time sur France 3. Fausses idées et vrais espoirs Heures tardives de diffusion, faible audience du public, ennui des images… La musique classique serait la grande absente de la télévision. En observant les programmes du service public, c’est tout l’inverse qui se produit. Les éléments d’une telle réussite n’ont pourtant rien d’original : ne faire aucune concession à la qualité artistique et offrir des spectacles attrayants. Pour le chef d’orchestre Yvan Cassar qui dirige les « Concerts des étoiles », « ces émissions produites comme de grands shows offrent une séduction immédiate grâce à une esthétique raffinée et une très grande précision musicale. À nous, musiciens, de mettre le maximum d’engagement et de passion dans nos prestations. La musique classique est faite pour
des gens d’aujourd’hui. Elle n’est plus poudrée, mais accessible à tous, portée par des artistes qui possèdent une réelle présence scénique. » À l’évidence, le format des œuvres choisies est court, mais il n’interdit pas de programmer des morceaux peu connus du grand public. C’est un jeu d’équilibre subtil qui fait appel à la curiosité du spectateur. Le service public participe de manière indirecte à une forme d’éducation musicale.
Au cœur de l’émission Pour réaliser ce type d’émission, il faut tout d’abord faire appel à de grands professionnels : non seulement des artistes hors pair, mais des personnalités qui sachent s’adapter aux spécificités d’une opération dont chaque minute est
précieuse. Deux jours sont nécessaires pour mettre en boîte une seule émission de « Concert des étoiles ». Mais, en amont, il y a parfois près d’un an de travail, de très nombreuses réunions à propos des questions les plus diverses : commandes de partitions, droits sur les œuvres, billets de transport et contrats des artistes, etc. « Sur place, la mise en scène est essentielle », nous confie Émilie Bontemps, directrice du pôle spectacles de Morgane Production : « Nous nous installons dans la salle du Théâtre des Champs-Élysées. Nous y apportons les codes de la télévision sans dénaturer le prestige du lieu. Nous faisons venir un chef décorateur. Nous ajoutons énormément de lumière. La dimension esthétique est essentielle. »
« La musique classique est faite pour des gens d’aujourd’hui et accessible à tous »
La salle du Théâtre des Champs-Élysées vue de la scène P. 8
Derrière les caméras, il faut être tout aussi réactif et s’adapter aux impondérables : « Un artiste déclare forfait la veille du tournage ? Pas de panique ! On passe quelques dizaines de coups de fil, ou, au pire, on modifie le programme », rassure Émilie Bontemps, qui ajoute : « Il faut gérer les exigences des uns et des autres, les ego aussi, avec beaucoup de diplomatie, sans oublier les problèmes de maladies, etc. » Sur un spectacle lyrique qui réunit parfois une dizaine de solistes, rien n’est simple mais tout doit parfaitement s’imbriquer, entre les techniciens qui déchargent les
camions et tous les collaborateurs qui ont travaillé depuis des mois sur le projet. « Il doit bien y avoir une centaine de personnes impliquées sur l’émission », ajoute Émilie Bontemps.
mètres devant le chef qui leur tourne le dos, ce que l’on ne ferait jamais en concert. On jongle donc avec des écrans pour que je voie l’artiste et que lui regarde mes gestes afin que nous soyons parfaitement synchronisés. »
La télévision du service public participe de manière indirecte à l’éducation musicale.
Tout est affaire de communication avec un maître-mot : l’efficacité. Yvan Cassar, à nouveau : « Je ne passe que quinze minutes avec chaque chanteur. Nous sommes tous très préparés. C’est une course contre le temps. Je suis là pour organiser le flux musical et créer une osmose entre nous tous. Le stress est par conséquent interdit. De la sorte, l’orchestre et moi offrons le confort musical maximal à chaque soliste. »
Devant les caméras, maintenant, le défi est tout autre, comme nous l’explique Yvan Cassar : « La mise en image doit être élégante et logique pour le spectateur. De fait, les solistes sont dix
Les musiciens de l’orchestre sont les seuls à rester d’un bout à l’autre sur scène. Émilie Bontemps garde un souvenir précis des tournages avec l’Orchestre de chambre de Paris : « On sent que ces émissions leurs plaisent et que les musiciens sont complètement investis dans le projet avec un très grand professionnalisme. » Même enthousiasme de la part du chef d’orchestre Yvan Cassar : « L’orchestre possède une véritable conscience de la chose publique. Il est très réactif et les musiciens ont une énergie magnifique même après quatre jours de tournage éreintants. Je prends toujours énormément de plaisir à travailler avec eux. »
Yvan Cassar dirige les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris
> ENTRETIEN Pascale Dopouridis, directrice de l’unité « Musique et Spectacle vivant » de France 3 Comment réconcilier la télévision avec les artistes classiques ? France 3 a réconcilié ces deux univers qui se sont ignorés pendant longtemps. Le service public a profondément évolué depuis quelques années. Nous faisons en sorte de libérer totalement les artistes des contraintes techniques, qu’ils oublient les caméras et qu’ils ne pensent qu’à la musique. Un rapport de confiance s’est installé avec le temps. Je suis pianiste de formation et j’ai enseigné la musique en conservatoire. La musique classique est donc mon cheval de bataille à la télévision. Q uel les sont précisément les contraintes que vous gérez ? La plus importante est liée à la longue préparation des émissions, entre six mois et un an. Nous partons toujours
des souhaits de répertoire des artistes et de la nécessité de proposer des œuvres attractives pour le public sans concessions quant à la qualité musicale. Comment imaginez-vous l’avenir de ce type d’émissions réalisées pour le prime time ?
développer d’autres relais pour diffuser la musique classique, notamment dans les salles de cinéma, les auditoriums des conservatoires de musique ? C’est la société tout entière qui doit partager la musique classique. Stéphane Friederich
Aujou rd ’ hu i , Fra nc e 3 ré a l i se annuellement neuf émissions en prime time dont « Fauteuils d’orchestre », « Musiques en fêtes » – l’émission préférée des Français en 2015 –, les « Concerts des étoiles », etc. Ces productions ne remplaceront jamais l’émotion ressentie au concert. Nous ne sommes pas dans cette concurrence. Au contraire, il s’agit de donner l’envie au public d’aller écouter les musiciens sur scène. Et puis la diffusion sur tous les supports, dont les réseaux numériques, offre de belles perspectives. Pourquoi ne pas P. 9
À Vendôme, on apprend à chanter ensemble
En travaux
Avec le soutien du Groupe Monceau Assurances, des musiciens accompagnent des écoliers et des personnes âgées dans la création d’un spectacle musical. À l’école Jules Ferry de Vendôme (Loir-et-Cher), certains risquent de faire des jaloux : la classe de CM1 de Laurent Dagorn notamment, choisie pour préparer un spectacle musical avec l’aide d’un quatuor de musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris, et de la violoncelliste et intervenante pédagogique Julie Dutoit. En ce matin ensoleillé d’octobre, la musicienne rencontre pour la première fois les enfants. « C’est une classe difficile », a-t-on prévenu. Mais les facéties de Julie séduisent immédiatement des élèves trop heureux d’échapper à leurs cahiers. « On va apprendre à se tenir droit pour dégager quelque chose qui respire le bonheur, pour être beaux à regarder sur une scène ! », entame-telle. Et les enfants d’étirer leurs bras, leurs cous, jusqu’à leurs petits doigts. Voilà pour les présentations avec Julie, c’est à présent le tour de son instrument, le violoncelle. Julie fait mine de ne plus savoir en jouer, le prend sur son épaule – « Oh là là, c’est pas pratique, je crois que ça va pas marcher » –, détache la mèche de son archet pour partir à la pêche aux enfants sous les rires et les nombreuses mains levées. De façon ludique, la classe a droit, l’air de rien, à un cours sur les instruments à cordes frottées. Et quand Julie s’assoit enfin pour jouer un prélude de Bach, on entend les mouches voler. La classe a jusqu’aux 23 et 24 avril pour « apprendre à chanter ensemble et en rythme », jours des représentations d’un spectacle autour du thème des « petites bêtes ». « Ce qui compte, c’est le travail, le chemin parcouru, moins que l’aboutissement, la restitution », précise toutefois Julie. C’est pourquoi elle les accompagnera tout au long de l’année scolaire au fil de plusieurs ateliers. Pour Laurent Dagorn, directeur de l’école Jules Ferry, « c’est une façon d’obtenir la cohésion du groupe pour une classe où le P. 10
“vivre ensemble” n’est pas toujours une évidence ». Les parents seront invités au Minotaure, la grande salle de concert de la ville : un événement, surtout pour ce quartier un peu excentré, celui des Rottes, dont les habitants fréquentent peu les lieux culturels et peinent à se sentir à leur place en dehors de leurs rues familières. L’Orchestre de chambre de Paris est coutumier de ce type d’action de médiation culturelle. Qu’il s’adresse à des migrants, des détenus, ou des enfants, l’enjeu est le même : monter un projet participatif qui permette de mobiliser la créativité de chacun et de se sentir fier du résultat. À Vendôme, les élèves s’associeront à des résidents en EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) afin de nouer un lien entre générations. Pour les répétitions, quoi de mieux que les locaux du centre culturel du quartier ? Catherine Mandereau, chargée de projet à la direction Vivre ensemble du service politique de la Ville de Vendôme, table sur l’initiative pour « amplifier une dynamique dans ce quartier prioritaire » malgré les récentes restriction budgétaires de l’État. Du coup, on se plie en quatre pour trouver des solutions au moindre problème soulevé : « Tout est possible, il est permis de rêver ! », affirme-t-elle. « C’est une chance que l’Orchestre de chambre de Paris soit venu jusqu’à nous », confie Laurent Dagorn, qui en semble encore étonné. Une heureuse surprise. Victorine De Oliveira
Les élèves de CM1 en pleine séance de travail avec Julie Dutoit
REPÈRES 24 élèves de la classe de CM1 de l’école Jules Ferry et un groupe de résidents de l’EHPAD La Clairière des Coutis / Foyer-logement L’Oasis de Vendôme / Foyer d’accueil spécialisé pour adultes handicapés. Une intervenante pédagogique et quatre musiciens interviennent tout au long de l’année scolaire pour accompagner enfants et adultes dans la création d’un spectacle musical : Julie Dutoit (intervenante pédagogique et violoncelliste), Franck Della Valle, Claire Parruitte (violons), Aurélie Deschamps (alto) et Livia Stanese (violoncelle), avec l’appui de Carine Gabaud (conseillère pédagogique musique de l’Académie d’Orléans-Tours). Une création produite par l’Orchestre de chambre de Paris qui est soutenu et accompagné dans cette initiative par le Groupe Monceau Assurances et qui engage deux autres partenaires institutionnels, Vendôme et les Territoires vendômois (direction Vivre ensemble et Politique de la ville) et l’Académie d’Orléans-Tours et quatre partenaires opérationnels, les services municipaux de la Ville de Vendôme, le centre culturel des Rottes, la salle de spectacle 3e volume du Minotaure, l’EHPAD La Clairière des Coutis / Foyer-logement L’Oasis / Foyer d’accueil spécialisé pour adultes handicapés.
Actualités Un Barbier L’opéra se plie en quatre pour toute la famille !
femmes et d’enfants, deux solistes et un comédien sont accompagnés sur scène par un film de la metteuse en scène, tourné lors d’un voyage en Angola au cours de l’hiver 2015-2016. En tout, cinquantesix séquences mixées en direct pour une véritable performance visuelle.
Le spectacle musical L’Autre en scène En partenariat avec le Festival de SaintDenis et l’association le Tréteau
Samedi 24 février, 20 h LE CENTQUATRE-PARIS Une jeune équipe, dont le dramaturge Gilles Rico, s’empare de l’opéra Le Barbier de Séville, chef-d’œuvre du répertoire, pour en imaginer une version à destination des enfants et de leurs familles. Sur scène, une imagerie pop, moderne et expressive, soutenue par le rythme sans relâche de la passion amoureuse. Le chef Adrien Perruchon et l’Orchestre de chambre de Paris participent à cette initiation, pour que petits, parents et grandsparents goûtent pleinement aux charmes de l’opéra. À partir de 6 ans. Séances scolaires : lun. 8, mar. 9, jeu. 11, ven. 12 janv. 10 h / 14 h Séances famille : mer. 10 janv. 15 h, sam. 13 janv. 17 h / 20 h Théâtre des Champs-Élysées
Nouveau Cercle des donateurs Soirée exceptionnelle de lancement L’Orchestre de chambre de Paris lance son Cercle des donateurs, soucieux d’accompagner et de soutenir son développement artistique et citoyen. Ce cercle innovant propose une nouvelle association, plus transversale et collaborative, entre artistes et mécènes. Dans le cadre du somptueux hôtel de Lauzun situé quai d’Anjou sur l’île SaintLouis à Paris, cette première soirée prévoit un parcours musical, des visites commentées des salons baroques et un moment de convivialité autour d’un cocktail avec les artistes. Mardi 30 janvier, 19 h Hôtel de Lauzun Renseignement : 01 41 05 72 54
Un songe d’une nuit d’été Juliette Deschamps propose un spectacle autour de la plus célèbre des œuvres symphoniques de Mendelssohn, Le Songe d’une nuit d’été, géniale description en musique de la féerie dramatique de Shakespeare. L’orchestre, un chœur de
Gautier Capuçon et l’Orchestre de chambre de Paris en tournée en Allemagne L’O rche st re de chambre de Paris est engagé dans une tour née en A llemagne avec le v ioloncelliste Gautier Capuçon du 8 au 21 avril 2018. Sous la direction d’Adrien Perruchon, les musiciens interprètent des œuvres de Rossini, Haydn, Sollima, Ravel, Massenet ou encore Popper notamment dans les prestigieuses salles que sont le Konzerthaus de Berlin ou la toute nouvelle Philharmonie de l’Elbe à Hambourg. Cette tournée est la suite logique du concert de Gautier Capuçon du 12 avril 2018 à la Philharmonie, inspiré de son dernier album Intuition (Warner/Erato). Mar. 20 mars : Elbphilharmonie Hambourg Dim. 8 avril : NDR Sendesaal - Hanovre Lun. 9 avril : Tonhalle - Düsseldorf Mar. 10 avril : Konzerthaus - Berlin Mer. 11 avril : Stadthalle - Braunschweig Lun. 16 avril : Elbphilharmonie Hambourg Mar. 17 avril : Rudolf Oetker Halle Bielefeld Sam. 21 avril : Alte Oper - Francfort
Aux côtés des musiciens de l’orchestre, une cinquantaine d’élèves s’emparent de la scène d’un théâtre pour y raconter, à leur manière, l’histoire d’une rencontre. Ils nous emmènent avec leurs corps, leurs voix et leurs mots dans les méandres sans concession de l’âme humaine : qui sommesnous lorsque nous sommes face à l’inconnu ? Tous auteurs et interprètes de ce spectacle, ces élèves de CM1 et CM2 des écoles Roger Sémat à Saint-Denis et Le Vau à Paris 20e sont encadrés depuis septembre 2016 par l’équipe artistique de l’association Le Tréteau, partenaire de l’Orchestre de chambre de Paris. Samedi 5 mai, 15 h Théâtre Gérard-Philipe Saint-Denis
Concerts dans le Marais Dans le cadre de leur partenariat, le Centre des monuments nationaux et l’Orchestre de chambre de Paris proposeront au public parisien une série de trois concerts dans les jardins de l’hôtel de Sully. Vendredi 6, samedi 7 et dimanche 8 juillet, 21 h Hôtel de Sully Information et réservation : www.orchestredechambredeparis.com
Le match Beethoven / Say Pianiste audacieux, Fazil Say s’empare du Concerto pour piano no 3 de Beethoven pour lequel il propose ses propres cadences. On ne le sait pas toujours, mais cet artiste a composé près d’une centaine de pièces, dans tous les genres musicaux. La soirée donnera l’occasion de découvrir cette autre facette avec la première mondiale de Never Give Up, concerto interprété par la violoncelliste Camille Thomas. Mardi 3 avril, 20 h Théâtre des Champs-Élysées P. 11
Agenda
Événement 19 janvier 20 h
8 - 13 janvier
Théâtre des Champs-Élysées Un barbier – séances scolaires et famille Adrien Perruchon
Théâtre des Champs-Élysées Bruckner intime Thomas Dausgaard / Jian Wang
23 janvier 20 h
8 février 20 h
3 AVRIL : PRÉSENTATION DE LA SAISON 2018/2019 EN LIVE SUR FACEBOOK DEPUIS LE THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES Dès le 3 avril de 18 h à 19 h 30, ne manquez pas le Facebook live de la présentation de saison 2018/2019 avec des contenus numériques exclusifs, des interviews et la présence en direct de nombreux artistes invités. Découvrez depuis chez vous ou dans la salle du Théâtre des Champs-Élysées (ouverture des portes à 17 h 30) les programmes et les artistes de la nouvelle saison. Concert à partir de 20 h Réservation : www.orchestredechambredeparis.com
Théâtre des Champs-Élysées Beethoven / Haydn Douglas Boyd / Nicola Benedetti
Théâtre des Champs-Élysées Beethoven / Berg Douglas Boyd / Alexander Melnikov / Anthony Marwood
15 février 20 h
24 février 20 h
Théâtre des Champs-Élysées Focus Beethoven Douglas Boyd / Steven Osborne
LE CENTQUATRE-PARIS Un songe d’une nuit d’été Benjamin Levy / Juliette Deschamps
Orchestre de chambre de Paris 221 avenue Jean Jaurès - 75019 Paris L’Orchestre de chambre de Paris reçoit les soutiens de la Ville de Paris, de la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication, des mécènes de Crescendo, cercle des entreprises partenaires, du Cercle des Amis et de la Sacem pour ses résidences de compositeurs.
Retour sur
Licence d’entrepreneur de spectacles : 2-1070176
Actualités Elbphilharmonie, Hambourg © Maxim Schulz
Ne pas jeter sur la voie publique. Dépôt légal : ISSN : 1769-0498
17 mars 17 h
28 mars 20 h
Réalisation et coordination Service communication : Emilie Tachdjian, Gilles Pillet Conception graphique : Agence Mixte Relecture : Christophe Parant Crédits photo :
Salle des concerts / Cité de la musique Philharmonie de Paris Nature enchanteresse Sascha Goetzel / Karine Deshayes / Julian Prégardien
Théâtre des Champs-Élysées Triple Beethoven François-Frédéric Guy / Lena Neudauer / Xavier Phillips
Sommaire Grand angle © Olivier Jobard / Myop Focus © C. Doutre Retour sur © Loll Willems / Morgane Production En travaux © Ville de Vendôme
3 avril 20 h
12 avril 20 h 30
Grand angle © Olivier Jobard / Myop Focus François-Frédéric Guy © C. Doutre
Théâtre des Champs-Élysées Beethoven / Say Douglas Boyd / Fazil Say / Camille Thomas
Salle des concerts / Cité de la musique – Philharmonie de Paris Gautier Capuçon Adrien Perruchon / Gautier Capuçon / Benoît Grenet
Retrouvez tous les programmes des concerts sur orchestredechambredeparis.com Renseignements et réservations : 0 800 42 67 57 (n° Vert gratuit) du lundi au vendredi de 14 h à 18 h.
#OCP1718 orchestredechambredeparis.com
Concert des étoiles © Loll Willems/Morgane Production Pascale Dopouridis © DR En travaux Atelier à Vendôme © Ville de Vendôme
Juliette Deschamps © Hervé Lassince Fazil Say © Marco Borggreve Autre en scène ©Jean-Baptiste Millot Hôtel de Lauzun © IEA de Paris Concert Hôtel de Sully © Fabien Chaponnet Agenda Thomas Dausgaard © T. Grøndahl Nicola Benedetti © S. Fowler Anthony Marwood © W. van Dyck Alexander Melnikov © M. Borggreve Steven Osborne © B. Ealovega Juliette Deschamps © H. Lassïnce Karine Deshayes © A. Giraudel Julian Prégardien © M. Borggreve François-Frédéric Guy © C. Doutre
Deborah Nemtanu © Jean-Baptiste Millot
Lena Neudauer © Marco Borggreve
Livia Stanese © Jean-Baptiste Millot
Xavier Phillips © C. Doutre Fazil Say © M. Borggreve
Florent Pujuila © Jean-Baptiste Millot
Gautier Capuçon © M. Tammaro
Lena Neudauer © Marco Borggreve Xavier Phillips © Jean-Baptiste Millot
Événement Orchestre de chambre de Paris © P. Morales Impression : Imprimerie Chartrez