Magazine n°8 de l'Orchestre de chambre de Paris - septembre 2017

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Le Magazine de l’Orchestre de chambre de Paris

SEPTEMBRE 2017 | n° 8

Sir Roger Norrington

Grand angle Baroque, classique, romantique… l’orchestre brise les frontières

Après avoir secoué les musiciens et le public, les ensembles « baroques » ont peu à peu conquis les grandes institutions. Mais voici qu’un mouvement parallèle s’est formé, qui veut ignorer les frontières des spécialistes tout en se nourrissant de leurs découvertes. Histoire à rebondissements d’une révolution esthétique.

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Focus

Retour sur

En travaux

Fabio Biondi

Paris Play-Direct Academy

L’Autre en scène

Artiste associé à l’Orchestre de chambre de Paris à partir de la saison 2017-2018, Fabio Biondi est violoniste, chef d’orchestre et fondateur de l’ensemble baroque Europa Galante. Rencontre avec un artiste italien aux multiples facettes.

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Quatre jeunes pianistes venus du monde entier suivent des master class autour du jouédirigé données par de grands maîtres. Revivez l’édition 2017 de Paris Play-Direct Academy, à la fois riche en émulation et en transmission.

Des enfants d’écoles élémentaires font l’expérience de la création d’une œuvre scénique dans toutes ses dimensions (théâtre, musique, danse et costumes) sur le thème de « l’autre », donnée au théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis en mai 2018.

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ÉDITO Pendant presque quarante ans (l’âge de l’orchestre !), les tenants et détracteurs de la pratique sur instruments d’époque se sont opposés avec des conceptions radicalement différentes de l’interprétation, des instruments utilisés, des répertoires et même des modes d’organisation d’orchestre. Pourtant, aujourd’hui, ces antagonismes entre Baroqueux et Modernes s’estompent et certains même les considèrent comme dépassés… Dans le « Grand angle » de ce magazine de rentrée, Ivan Alexandre revient sur ces rivalités qui ont longtemps constitué une ligne de fracture irrémédiable entre les orchestres dits modernes et leur « rivaux » baroques. Bien sûr, l’Orchestre de chambre de Paris n’est pas devenu un orchestre baroque et de nombreuses différences subsistent. Pourtant, comme le révèle Yutha Tep dans le « Focus » consacré à Fabio Biondi, c’est un orchestre désormais en mesure de proposer une interprétation « historically informed », c’est-à-dire avec une perspective historique, et offrir ainsi une lecture nouvelle de tout un répertoire ancien. Un orchestre du xxie siècle se définit aussi par l’élargissement de son rôle social et citoyen. La rubrique « En travaux » nous fait ainsi découvrir L’Autre en scène, une création de l’association Le Tréteau, en partenariat avec l’Orchestre de chambre de Paris et le Festival de Saint-Denis. Pendant deux ans, des élèves d’écoles élémentaires construisent un spectacle dans toutes ses dimensions : celles de la musique, de la mise en scène, des costumes et de la chorégraphie. L’orchestre a aussi un rôle d’insertion professionnelle et, début septembre, l’académie de joué-dirigé de l’Orchestre a vu quatre jeunes pianistes s’essayer à la direction d’orchestre depuis leur instrument. Stéphane Friederich nous parle de ces belles rencontres dans la rubrique « Retour sur ». Bien loin de vieilles querelles, je vous invite donc à découvrir quelques-unes des facettes qui forment l’identité d’un orchestre aujourd’hui. Je vous souhaite une belle saison 20172018 et au plaisir de vous retrouver très vite au concert ! NICOLAS DROIN

Directeur général

Grand angle

Baroque, classique, romantique… l’orchestre brise les frontières

Douglas Boyd, directeur musical de l’Orchestre de chambre de Paris, est un fervent défenseur de l’approche historiquement informée, notamment depuis son expérience au Chamber Orchestra of Europe.

Après avoir secoué les musiciens et le public, les ensembles « baroques » ont peu à peu conquis les grandes institutions. Mais voici qu’un mouvement parallèle s’est formé, qui veut ignorer les frontières des spécialistes tout en se nourrissant de leurs découvertes. Histoire à rebondissements d’une révolution esthétique.

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e siècle des encyclopédistes devait bien sûr combattre ces naïvetés. Dès les années 1720, on vit à Londres s’établir une Academy of Ancient Music. Plus tard, à Vienne, le baron Gottfried van Swieten initiait Haydn et Mozart au contrepoint perdu de Bach et de Haendel. Mais ces expériences restaient des expériences, loin de l’art public et des institutions qui l’abritent.

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out change au siècle suivant, quand Felix Mendelssohn en Allemagne et Alexandre Choron en France professent le génie des Anciens à grande échelle. Les œuvres chorales en particulier, de Lassus et Palestrina

à Haendel et Bach, occupent à partir des années 1820 une place centrale au répertoire des chœurs mixtes qui essaiment en Europe, bientôt outreAtlantique. Il ne s’agit pourtant que d’établir un modèle, non de prendre la place des auteurs vivants, en ce temps plus populaires que les morts. Chopin, Schumann, Gounod, Wagner même, se plongent chaque jour dans Le Clavier bien tempéré comme dans la « bible éternelle ». Mais à la maison. En public, c’est Chopin, Schumann, Gounod et Wagner que l’on veut applaudir.

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a postérité a vu dans ce culte soudain des vieux maîtres, de leurs classiques favoris et de

1. Lecerf de La Viéville, Comparaison de la musique italienne et de la musique française, 1705, p. 90.

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leurs arie antiche, un écho naturel à l’essor du « monument historique », du « patrimoine ». Il fallait préserver un legs universel, non le reproduire, moins encore le reconstituer. Adapter, couper, ajouter comme Mendelssohn des clarinettes à la Passion selon saint Matthieu, chanter comme au Crystal Palace Le Messie à cinq mille thorax, n’irrite que les snobs. Seuls importent le chef-d’œuvre (locution à la mode sous la monarchie de Juillet qui fonde justement l’Inspection générale des monuments historiques) et le buste de son auteur. Des génies et des œuvres pour les siècles des siècles.

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t pourtant... Au moment même où s’impose la religion du Patrimoine, résonne déjà la question qui prendra toute la place un siècle plus tard : quel son pour quelle musique ? Le 8 avril 1832, quand le compositeur François Joseph Fétis organise à Paris le premier de ses Concerts historiques, il ne se contente pas de réveiller Cavalli ou Rameau, il emprunte aux collections nationales clavecins, violes et théorbes. Que plus personne ne sache en jouer n’empêche pas Alfred de Vigny d’approcher le septième ciel : « La viole, écrit-il après un autre Concert historique, la basse, l’orgue soutiennent la mélodie simple et grave des chants. Jamais l’art ne m’a enlevé dans une plus pure extase2. »

au son si particulier, pour lesquelles l’auteur a écrit telle ou telle partie3 ».

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nfin paraît l’agitateur (des uns), le sauveur (des autres), Arnold Dolmetsch, qui construit en Grande-Bretagne ses premiers luths, ses premiers clavecins, avant de publier la somme dont se nourriront les pionniers du siècle. Phrasé, tempo, expression, ornements, notes inégales, rubato, réalisation de la basse chiffrée, techniques, doigtés : tout est dans The Interpretation of the Music of the XVII & XVIII Centuries publiée par Dolmetsch en 1915. L’instrument historique, sa nature, sa culture, sont de retour… dans la marge. Les disciples forment des disciples, l’audience s’élargit, le disque témoigne. Cependant quelque chose n’est pas prêt. Le volume, inadapté aux salles de deux mille places ? L’intonation, domestiquée en studio, sauvage en public ? L’idée même d’une musique

« ancienne » au plus moderne des temps modernes ? Cette façon d’écouter Haendel et Vivaldi reste le domaine des spécialistes, des chapelles, des festivals entre amis. L’institution résiste. Jusque tard dans les années 1980, l’Orchestre de Paris ne conçoit Bach que dirigé par Carlo Maria Giulini et joué par Andras Schiff ; bien plus tard encore le National de France n’osera une Passion selon saint Matthieu que sous la baguette intraitable de son directeur Kurt Masur.

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e mur pourtant va tomber. Il ne va pas tomber en un jour mais, du moins chez nous, il va tomber à cause d’un jour. À cause du 21 juillet 1982. Un an et demi plus tôt, l’Orchestre de l’Opéra de Paris avait tout à fait perdu la clef de Dardanus, premier Rameau à l’affiche du palais Garnier depuis Les Indes galantes vigoureusement « modernisées » mais si populaires des années 1950-1960. suite p. 4 >>

« L’instrument historique, sa nature, sa culture, sont de retour… dans la marge »

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e son, l’instrument. Quand il dirige la Suite en si mineur de Bach à New York, Gustav Mahler triture le piano afin qu’il sonne « pincé ». Wanda Landowska franchit le cap : à partir des années 1910, elle lâche le piano et devient la première diva moderne du clavecin retrouvé. Proust lui-même observe que « certaines œuvres de Bach ne sont jamais rendues exactement parce que les orchestres manquent de ces “petites trompettes” Georg Friedrich Haendel 2. Le Journal d’un poète, 27 mars 1833. 3. Sodome et Gomorrhe, Paris, 1922.

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L’administration n’avait pas même songé à notre baroqueux en chef JeanClaude Malgoire et confié le pupitre à son ennemi intime Raymond Leppard, traditionaliste au vaste savoir en guerre contre le « culte fanatique » des instruments anciens et le « vain prétexte » de l’authenticité qui triomphe en Grande-Bretagne depuis le début des années 19704. Désastre. Rameau tombe sans appel fin 1980. Vingt mois plus tard, ce fameux 21 juillet, les instruments anciens descendent pour la première fois dans la fosse de l’Archevêché à Aix-enProvence. John Eliot Gardiner assure la « création mondiale » des Boréades.

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oilà. C’est fait. La vieille perruque de Rameau paraît une chevelure d’enfant, elle sent le mistral et la lavande. Après Les Boréades de l’été 82, les Modernes sonnent si ancien, les Anciens si moderne ! Aix, institution majeure, a ouvert la voie. L’Opéra de Lyon suit de près. Puis l’Opéra Comique (Atys de Lully, janvier 1987, autre date décisive dans la conquête « baroque » des institutions), le Théâtre des Champs-Élysées, le Châtelet, enfin

l’Opéra de Paris où, de 1995 à 2004, Hugues Gall confie sept ouvrages de Rameau et Haendel à deux ensembles baroques français. Au Staatsoper de Berlin, René Jacobs exhume à 415 Hz des compositeurs jusqu’alors astreints aux seuls festivals – Graun, Keiser, Scarlatti. Sous l’influence de Nikolaus Harnoncourt, l’Opéra de Zurich constitue même en 1996 un groupe spécialisé, La Scintilla, avec ses propres musiciens…

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e théâtre a cédé, au moins en apparence. La Scala de Milan et le Staatsoper de Vienne, temples de la tradition dotés d’orchestres prestigieux, se risquent de temps à autre à ces nouveaux usages. Et quand la « boutique » n’a pas d’ensemble spécialisé à produire, ou quand ses salles sont trop vastes, ou quand elle n’en a pas les moyens, ou quand elle y trouve peu d’intérêt, nul embarras : il suffit de recourir à un expert qui en quelques répétitions obtiendra de l’orchestre maison le minimum exigible pour ce qui touche au style, au jeu et au tempo dans un opéra de Haendel ou de

L’Opéra Comique où a été donné Atys de Lully 4. Raymond Leppard, Authenticity in Music, Londres, 1988. Rappelons que, la même année 1973, à Londres, Christopher Hogwood avait fondé une nouvelle Academy of Ancient Music, Trevor Pinnock son English Concert, Andrew Parrott son Taverner Consort, tandis que paraissait le premier numéro d’un périodique dont l’influence s’étendra au monde entier, Early Music.

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Gluck – à Covent Garden, à l’Opéra de Bavière ou au Metropolitan de New York par exemple.

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’o r c h e s t r e s y m p h o n i q u e , évidemment, c’est autre chose. Pas question pour un ensemble permanent, formé selon des codes internationaux dans des écoles d’élite, de laisser la place à des instrumentistes dont ses membres n’acceptent pas toujours la légitimité. Pour obtenir un poste, ne se sont-ils pas, eux, modernes et donc universels, soumis à des concours difficiles, derrière des paravents anonymes, quand la famille « baroqueuse » s’élargit par entente et cooptation ? Ici le mur a tenu beaucoup plus longtemps. Il tient encore assez souvent. Lorsque, dans les années 1990, le voyage de Bach vers un nouveau monde appelé « ancien » paraissait sans retour, nombre de phalanges notoires ont choisi de ne plus jouer Bach. Dieu sait comment, une bande de baroqueux sans pouvoir financier ou institutionnel le leur avait volé.


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a vague historique ne déferlera donc jamais sur nos orchestres comme elle a déferlé sur nos opéras. Mais elle aussi a une date. Juin 1990. Instant où, après quatre ans de travail, le jeune Chamber Orchestra of Europe enregistre sur le vif à Graz les neuf symphonies de Beethoven sous la direction de Nikolaus Harnoncourt, lequel à cette époque refuse de soumettre Beethoven à son propre Concentus Musicus. Orchestre moder ne, i nst r u ments moder nes, mais… trompettes naturelles, petites timbales en peau, contrôle du vibrato, coups d’archet loquaces, « bitte nicht nachdrücken ! » (« s’il vous plaît, pas de sostenuto ! »), implore le maestro en répétition. La grande synthèse qui donnera le la aux générations qui viennent. Compromis ? Trahison pour le savant Bruce Haynes, ancien hautbois de Gustav Leonhardt, Frans Brüggen et Sigiswald Kuijken, pour qui « baroque » n’est pas une ère, ni une manière, ni un argument de vente, mais un mode de vie, une pensée, un océan de gestes et de signes qu’on ne franchit pas en deux stages de non-vibrato5. Nikolaus Harnoncourt insiste cependant : « Sans compromis, c’est la mort : tuer ou être tué. Toute action est compromis6. »

« Le mur n’a pas cédé comme il a cédé à l’Opéra. C’est la musique qui a appris à l’enjamber »

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es formations symphoniques repèrent quelques spécialistes pédagogues – Fra ns Brüggen à l’Orchestre de Paris, Ton Koopman, Christopher Hogwood au Philharmonique de Radio France, Roger Norrington à ce qui s’appelle encore Ensemble orchestral de Paris, la plupart déjà reçus à Amsterdam, à Londres, aux États-Unis. Roger Norrington obtient des Wiener Philharmoniker qu’ils restreignent leur vibrato proverbial dans une symphonie de… Bruckner. Et le mouvement excède la confrérie des experts. Georg Solti, adversaire

5. Bruce Haynes, The End of Early Music, Oxford, 2007. 6. Diapason, no 356, janvier 1990.

historique, enregistre Mozart avec les trompettes naturelles du Chamber Orchestra of Europe. De nouveaux chefs qui n’ont pas appris à défendre les Modernes contre les A nciens accèdent aux postes de pouvoir. Simon Rattle en tête, qui, à peine nommé au Philharmonique de Berlin, invite Emmanuelle Haïm, Marc Minkowski, William Christie, et dirige lui-même Bach ou Haydn.

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n 2013, l’Orchestre symphonique Simón Bolívar du Venezuela en formation de chambre, entraîné par le jeune claveciniste franco-brésilien Bruno Procopio, fête l’anniversaire de Rameau. Quelques suites de Zoroastre, de Castor et Pollux, des Indes galantes, par des musiciens qui d’ordinaire jouent Mahler à quarante violons et douze contrebasses, loin de nous, loin de tout conservatoire « baroque ». Incroyable ! Rameau est là, fier et entier, dans sa langue.

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t tandis que Roger Norrington lâche les London Classical Players qui faisaient son renom depuis 1978 pour la Radio de Stuttgart sur instruments on ne peut plus modernes, tandis que Reinhard Goebel l’imite en fermant Musica Antiqua Köln – boussole d’une génération –, quelques avocats de la cause moderne – en France Emmanuel Krivine, Laurence Equilbey, François-Xavier Roth – fondent leurs ensembles alternatifs sur instruments « d’époque ». Sont-ce les chemins qui se croisent ou la signalisation qui s’affole ? Après un Or du Rhin par Simon Rattle et les instruments anciens de l’Age of Enlightenment la même année (2004) qu’un acte de La Walkyrie par son disciple Daniel Harding avec l’Orchestre des Champs-Élysées, voici que l’université de Cologne annonce pour 2020 un Ring complet par le modernissime Kent Nagano et l’ensemble historically informed Concerto Köln. Notion ellemême honnie par… le pionnier du mouvement, Nikolaus Harnoncourt :

« Qu’est-ce que c’est que ces âneries ? Et les autres, ceux qui ne jouent pas comme moi, ou pas la même édition que moi, ou qui appartiennent à une autre chapelle, ils sont « historically uninformed » ? Qui suis-je pour en juger7 ? »

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x iome « h istor iq uement informé » : toutes les voies opposées finissent par se croiser. Les jeunes musiciens sortent d’écoles où les styles « historiques » sont de moins en moins obscurs. Ils ont découvert Monteverdi en même temps qu’ils travaillaient Sibelius, écoutent des disques, se cultivent sur la toile, errent parfois d’un groupe à l’autre...

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ans abattre notre vieux mur. Il n’existe toujours en Europe aucun ensemble spécialisé dans les répertoires anciens, permanent et salarié. La frontière n’a jamais disparu bien que, chez nous, l’ « intermittence » où le sociologue Pierre-Michel Menger veut voir une manière de « précarité heureuse », protège depuis quatre décen n ies musiciens et g roupes indépendants. Le mur n’a pas cédé comme il a cédé à l’Opéra. C’est la musique qui a appris à l’enjamber. L’heure est aux passages. Aux échanges, au comprom is. Jusq u’à l ’ heu re prochaine. I. A. A.

Un exemple de trompette naturelle visible au Musée de la musique de la Philharmonie de Paris

7. Diapason, no 614, juin 2013, p. 30.

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Un Italien à Paris

Fabio Biondi et l’Orchestre de chambre de Paris poursuivent leur exploration du xviiie siècle, une collaboration devenue un incontournable de la vie musicale parisienne.

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e fondateur et chef d’Europa Galante parcourt certes le monde pour dispenser la bonne parole mais il entretient avec l’Orchestre de chambre de Paris des relations aussi anciennes que particulières : « Cela fait plus de quinze ans que je retrouve régulièrement l’orchestre. On rencontre fréquemment des formations modernes sincèrement intéressées par le type de travail que je propose, mais pas forcément de façon soutenue. Dans le cas de l’Orchestre de chambre de Paris, les musiciens se considèrent engagés dans une longue promenade qui est celle de la connaissance. Nous avons engagé un compagnonnage long et positif, qui porte maintenant ses fruits et qui fait que je n’ai plus vraiment à expliquer mes propositions. »

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e chef-violoniste s’avère un t é m o i n r e m a r q u a bl e d e l’évolution – fort positive – des mentalités concernant « l’interprétation historiquement informée » : « Le phénomène est évident sur le plan international, ce qui m’enthousiasme beaucoup. J’ai par exemple dirigé un programme baroque avec le Chicago Symphony Orchestra et je me suis rendu compte que les musiciens possédaient une connaissance certes encore imparfaite, mais toutefois réelle du répertoire que nous devions jouer. Savoir que Vivaldi ne se joue pas comme Brahms participe du cheminement personnel d’un musicien et la grande aventure de la musique baroque a vraiment prouvé son utilité. On ne rencontre quasiment plus de production avec un opéra de Haendel ou

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même de Mozart placé sous la baguette d’un chef dirigeant cette musique comme dans les années 1940. » Rigueur ne rime nullement avec rigidité et si les considérations strictement orga nolog iq ue s jouent u n rôle important dans la réflexion musicale de Fabio Biondi, elles s’effacent devant le geste musical : « J’ai toujours dirigé l’Orchestre de chambre de Paris de mon violon. L’orchestre joue certes sur instruments modernes mais, sur ce point, le seul élément fondamental à mes yeux c’est l’archet. De manière générale, l’instrument constitue pour moi un véhicule qui, somme toute, est secondaire par rapport au langage musical et à son contenu. »

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Europa Galante

« L’instrument constitue pour moi un véhicule qui, somme toute, est secondaire par rapport au langage musical et à son contenu » incantata est une pièce dédiée à Paris, extraordinaire en ce qu’elle propose une musique italienne mais sertie dans le style français. » Geminiani ne pouvait donc que passionner ce francophile qui, en 1981, avait fondé le quatuor Stendhal. Plus tard, à la cathédrale Notre-Dame de Paris, il retrouve certes son cher « Prete rosso » (NDLR : Prêtre roux, le surnom de Vivaldi) mais avec une partition

peu donnée : « Tout le monde s’accorde à dire qu’il s’agit d’une pièce majeure de la production de Vivaldi mais, fort étrangement, personne ne veut la jouer ! Je pense que le moment est venu de montrer enfin toute son importance au public. » Propos énoncés avec un grand éclat de rire. Y. T.

Europa Galante

ertes, Fabio Biondi a assis sa notor iété g râce à u n enregistrement, pour le défunt label Opus 111, des Quattro stagioni de Vivaldi qui fit l’effet d’un coup de tonnerre en 1991. Mais il s’est aussitôt révélé un infatigable défricheur de partitions qui, de son propre aveu, préfère donner des partitions entières plutôt que de se livrer au simple récital avec une voix, aussi prestigieuse soit-elle. Le concert du 27 septembre propose ainsi la rare musique de Francesco Geminiani, un compositeur dont il s’est fait le champion dès 1997, avec un enregistrement des concerti grossi : « Geminiani souhaitait dissiper l’incompréhension mutuelle qui opposait Français et Italiens ; il nous offre le parfait exemple d’un compositeur transalpin qui s’est immergé dans le style du pays voisin. La foresta

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Paris Play-Direct Academy : le piano-roi !

Retour sur…

Le clavier était à l’honneur de la 4e édition de cette académie imaginée par l’Orchestre de chambre de Paris. Quatre jeunes pianistes de grand talent s’y produisirent et, au final, un lauréat : Rachel Cheung. L’art de l’échange De plus en plus de solistes tentent l’expérience du « joué-dirigé ». Ils quittent le « confort » d’une collaboration avec un chef d’orchestre pour le grand frisson d’un partage direct avec plusieurs dizaines de musiciens. Pour eux, il s’agit assurément d’une autre manière de penser les rapports avec un orchestre. L’expérience d’un chef d’orchestre se révèle essentielle, comme le confie Pascal Rophé : « J’enseigne très peu, mais j’ai des amis instrumentistes qui viennent me demander des conseils pour diriger telle ou telle œuvre du piano. Il est toujours passionnant de découvrir les conceptions de fortes personnalités musicales. »

Tanguy de Williencourt en master class au Steinway Hall

L’art et la technique Pour la pianiste Momo Kodama, « un concertiste – qu’il dirige ou pas – doit parfaitement connaître la partition d’orchestre et pas seulement sa partie soliste : qui joue quoi, quand et avec qui »! Cette condition remplie, Pascal Rophé précise son rôle : « Je dois savoir si le pianiste dispose déjà du minimum des bases requises pour faire partir l’orchestre et faire comprendre aux pupitres ce qu’il veut. Le travail se fait

d’abord à la table puis en répétition. J’essaie de gommer les mauvais gestes qui peuvent empêcher d ’avancer musicalement. Un seul objectif : être convaincant devant un orchestre. »

Rachel Cheung

Repères

L’art et l’intention musicale Tout n’est que jeu subtil d’échanges qui passent bien souvent par le regard. Certains solistes et chefs, par exemple, sont trop interventionnistes. Pascal Rophé le reconnaît : « Il faut souvent indiquer peu de choses aux musiciens pour que cela fonctionne bien. » Violon solo super soliste de la formation, Deborah Nemtanu explique ces propos : « Nous suggérons au soliste de mettre davantage de départ ou d’impulsion ou bien de nous laisser agir dans tel ou tel passage. Tout est dans le dosage et une confiance réciproque. » En somme, il s’agit d’un jeu d’équilibriste entre le son du piano et celui de l’orchestre en comptant, bien sûr, avec l’éloignement des pupitres. Pascal Rophé le confi rme : « Le pianiste qui dirige, joue en permanence avec un effet de zoom : plan large pour vérifier la balance avec l’orchestre et plan serré sur son instrument. », avant d’ajouter : « Le joué-dirigé est une possibilité, nullement une nécessité. » Pour Momo Kodama, il s’agit tout simplement de pratiques complémentaires, de l’expression de deux énergies différentes que chaque soliste doit éprouver.

DIALOGUES D’EXCELLENCE Le « joué-dirigé » constitue l’une des missions de l’Orchestre de chambre de Paris. Grâce à cette opération, de jeunes solistes reçoivent, au cours d’une formation professionnelle, les précieux conseils de leurs illustres aînés. Réalisée en partenariat avec le Steinway Hall Paris, soutenue depuis ses origines par le groupe Monceau Assurances, l’académie s’est déroulée du 1er au 8 septembre. Ont été sélectionnés quatre candidats issus de grandes institutions internationales : Rachel Cheung (Hong Kong), Anna Dmytrenko (Ukraine), Filippo Gorini (Italie) et Tanguy de Williencourt (France). « Je ne connais pas d’autres orchestres qui offrent une telle opportunité aux jeunes solistes », confie la pianiste Momo Kodama. Aux côtés de Stephen Kovacevich, Michel Béroff, Till Fellner et Pascal Rophé, la pianiste japonaise fait partie des artistes associés à cette académie internationale.

Laissons le mot de la fin à Deborah Nemtanu : « Le soliste qui dirige doit avoir envie de le faire avec humilité, comme de la musique de chambre. C’est un retour à la source, au cœur de la partition. » S. F. Anna Dmytrenko et Filippo Gorini

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Actualités Conte musical à Vendôme Familiers du public et de la ville de Vendôme (Loir-et-Cher) où ils se sont déjà régulièrement produits en concert, les musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris reviennent en formation de musique de chambre pendant l’année scolaire 2017-2018. Ils accompagnent une classe de CE1 de l’école Jules Ferry (quartier des Rottes) dans la création d’un conte musical. Depuis le retour des vacances de la Toussaint jusqu’à fin mai, les élèves, mais aussi leurs parents et les personnes âgées du foyer-logement tout proche, se préparent en vue de plusieurs représentations publiques en fin d’année, sur la scène du centre culturel du quartier sur le campus de Monceau Assurances et dans un établissement culturel de la Communauté. Ce projet original au croisement d’actions en faveur de la réussite éducative, d’un travail sur la parentalité et sur le lien intergénérationnel bénéficie du soutien du service « Vivre ensemble et Politique de la ville » de Vendôme et du groupe Monceau Assurances, partenaire de l’orchestre depuis de longues années.

Chansons migrantes en concert Imaginé et piloté par l’Orchestre de chambre de Paris et Les Cris de Paris, Chansons migrantes, dont la création a eu lieu en mai 2017 au Musée national de l’histoire de l’immigration, est donné une nouvelle fois le 4 octobre sous la direction de Geoffroy Jourdain. Point d’orgue d’un projet mené avec l’aide de la réalisatrice sonore Jeanne Robet auprès de publics migrants et de collégiens, le compositeur Pierre-Yves Macé propose une œuvre originale, au croisement de nombreuses influences. Mercredi 4 octobre, 20 h Musée national de l’histoire de l’immigration

François-Frédéric Guy et l’Orchestre de chambre de Paris à Aix-en-Provence

Grand spécialiste de Beethoven et artiste associé à l’Orchestre de chambre de Paris, François-Frédéric Guy revient à Aix pour un concert dédié au maître de Bonn. Le pianiste se produit dans les Concertos pour piano nos 3 et 4, deux œuvres au caractère

affirmé, l’un encore teinté de classicisme, l’autre impérieux et héroïque, imprimant à la musique des échanges resserrés entre l’orchestre et son soliste. Mardi 14 novembre, 20 h 30 Grand Théâtre de Provence Aix-en-Provence

Raconte-moi une histoire d’Opéra Comique À travers 60 minutes de musique et d’images animées, les jeunes spectateurs et les plus grands parcourent trois siècles de la v ie théâtrale de l’Opéra Comique : sa troupe, ses anecdotes, ses drames et ses tubes. Comme au xviiie siècle, ils sont invités à chanter pendant le spectacle, avec l’Orchestre de chambre de Paris sous la direction de Christophe Grapperon. Les vidéos d’accompagnement et ressources sont disponibles à l’automne sur le site de l’Opéra Comique et de l’Orchestre de chambre de Paris. À partir de 8 ans Vendredi 17 novembre, 10 h (séance scolaire, renseignement par tél. au 01 80 05 68 66 ou par e-mail : enseignement@opera-comique.com) Samedi 18 novembre, 15 h (séance famille)

Voyage au cœur de l’orchestre L’Orchestre de chambre de Paris propose aux élèves des écoles élémentaires et des collèges d’assister à des concerts-découverte, présentés par un musicien ou spécialement dédiés au jeune public : l’occasion de découvrir une œuvre du répertoire de manière ludique et participative. Guidés par le jeune chef d’orchestre Nicolas Simon, des élèves d’écoles élémentaires découvrent des pièces emblématiques du répertoire de la musique classique, au plus près des instruments : assis au beau milieu de l’orchestre, ils vivent une expérience rare de proximité avec la musique, les musiciens et leurs instruments.

Broadway symphonique Voici un voyage peu banal, un retour aux origines du Broadway theatre, cet ensemble de lieux magiques. Isabelle Georges, à la fois chanteuse et danseuse (de claquettes notamment !), fait revivre la légende. L’artiste, qui a mené une grande partie de sa carrière dans les pays anglo-saxons, reprend les grands airs de Broadway, ceux qui font partie de notre inconscient collectif, avec le chef Fayçal Karoui et de nombreux autres artistes. Jeudi 21 décembre, 20 h Théâtre des Champs-Élysées

Rap & classique

À la suite de collaborations bilatérales, l’Orchestre de chambre de Paris, la prison de Meaux et le Théâtre Paris-Villette s’associent autour d’un projet d’écriture de textes et de leur mise en musique par des détenus, encadrés par le rappeur Ménélik et un quatuor à cordes issu de l’orchestre. Les ateliers démarrent en octobre en prison, avec comme objectif des représentations à la fin du mois de janvier 2018, notamment dans le cadre du festival Vis-à-Vis organisé tous les deux ans par le Théâtre Paris-Villette pour valoriser les projets de création en milieu carcéral. Les détenus s’y produiront sur scène aux côtés de Ménélik et du quatuor à cordes. Plus d’informations sur www.theatre-paris-villette.fr Informations et réservations : orchestredechambredeparis.com

Jeudi 30 novembre et vendredi 1er décembre Philharmonie de Paris

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L’Autre en scène, une création musicale à l’école

En travaux

Texte, danse, mise en scène, costumes, musique… c’est un jeu de création où chaque enfant apporte ses idées et son histoire dans l’élaboration d’un spectacle fantastique. Depuis septembre 2016, deux classes de CM1-CM2 des écoles Roger Sémat à SaintDenis et Le Vau à Paris 20e planchent sur la conception d’une œuvre complète – de l’écriture théâtrale et musicale à la confection des costumes et des décors en passant par la chorégraphie – qu’ils présenteront au public le 5 mai 2018 au théâtre Gérard-Philipe à Saint-Denis aux côtés des musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris. Mais le dispositif, lancé par l’association Le Tréteau et coproduit par l’Orchestre de chambre de Paris et le Festival de Saint-Denis, offre aux petits issus de classes REP (réseau d’éducation prioritaire) une expérience bien plus large que des premiers pas dans l’univers du spectacle vivant, aussi réussie soit la réalisation finale.

Ce projet, il a quelque chose en plus… > D eux ans ! Deux ans d’ateliers hebdomadaires (une centaine en tout), animés par une clique de sept jeunes professionnels* issus des plus grandes écoles artistiques (chef de chœur, compositeur, metteur en scène, chef de chant, scénographe, chorégraphe, costumier) partageant la même vision interdisciplinaire de la transmission culturelle. Ils sont des pédagogues d’un nouveau genre, capables d’ouvrir le champ des possibles à l’imagination des enfants (qui ont tous les droits : crier, sauter, chanter… !) et de rassembler les propositions en un tout qui fait sens. Tout au long de ce projet, écoute de l’autre, partage, persévérance, concentration et application sont autant de valeurs inculquées aux enfants.

>L ’expér ience de création est complétée par une constellation d’ateliers annexes, pour sensibiliser les élèves à la notion de patrimoine et à sa transmission. Côté musique, le Festival de Saint-Denis et l’Orchestre de chambre de Paris ouvrent leurs portes aux enfants et leurs familles pour des répétitions ou des concerts sur toute la durée du dispositif. Les musiciens de l’orchestre interviennent également dans les classes pour présenter leurs instruments. Mais des découvertes insolites dans d’autres domaines sont également proposées, comme la visite guidée de la basilique de SaintDenis suivie de la conception d’une maquette du monument réalisée par les élèves de l’école de Saint-Denis, qu’ils présenteront à leurs camarades de Paris. Et inversement avec la Philharmonie de Paris. Les jeunes élèves apprennent ainsi à ouvrir les yeux sur ce qui les entoure, à en mesurer l’importance, et transmettre à leur tour ce qu’ils ont appris. Tous les projets annexes à l’élaboration du spectacle sont chapeautés par les instituteurs et les conseillers pédagogiques en éducation musicale attachés aux écoles. >U n travail profond sur les émotions et les états d’être, notamment dans les rapports humains. La curiosité, l’indifférence, l’empathie, l’accueil, le rejet, l’égoïsme, l’altruisme sont autant de mots clés explorés par les intervenants et qui serviront de trame aux tableaux successifs qui composeront le spectacle. Une formule bien pensée pour engager sereinement un débat sur la meilleure manière de se comporter avec les autres.

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REPÈRES Quarante-sept enfants de CM1 et CM2 des écoles Roger Sémat à Saint-Denis et Le Vau à Paris 20e. Cent ateliers de préparation hebdomadaires sur deux ans et un spectacle à Saint-Denis le 5 mai 2018.

« Un travail profond sur les émotions et les états d’être, notamment dans les rapports humains » Quelques enfants qui auront développé une appétence particulière pour une ou plusieurs disciplines se lanceront peut-être, à l’issue du projet, dans des études artistiques. Mais tous auront fait l’expérience du plaisir esthétique en harmonie avec les autres. Rien que pour réaliser que tout le monde a ce pouvoir de penser avec ses yeux, ses oreilles, sa sensibilité, quelle que soit son origine, et sortir grandi d’un chemin jamais emprunté auparavant. C. W.

Atelier à l’école

Sept jeunes pédagogues interviennent chaque semaine dans les classes sur le temps scolaire et créent des ponts entre leurs disciplines : Mathis Capiaux (chef de chœur), Vincent Wavelet (compositeur), Ulysse Barbry (metteur en scène), Benjamin Laurent (chef de chant), Lou Cantor (chorégraphe), Lisalou Eyssautier (scénographe), Claire Marc (costumière). Et deux conseillers pédagogiques en éducation musicale attachés aux écoles, Dominique Guégan et Nicolas Saddier. Trois coproducteurs : l’association Le Tréteau et son fondateur Henri Deléger à l’initiative du projet, l’Orchestre de chambre de Paris et le Festival de SaintDenis. Et cinq partenaires : le théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, la Banque Populaire, la Sacem, la Ville de SaintDenis et le conseil départemental du 93.

>P ORTRAIT / HENRI DELÉGER On entend souvent dire que les plus grands pédagogues sont rarement les plus grands artistes. Peut-être parce qu’il est difficile d’être à la fois exigeant et bienveillant, de passer des milliers d’heures à se spécialiser dans une discipline et de rester ouvert à toutes les influences, de faire partie d’un clan select d’artistes brillants et de conserver sa générosité. Difficile, en fait, de ne pas céder à un confort élitiste et de se dire que la conservation du patrimoine artistique passera avant tout par la flexibilité des artistes. Henri Deléger, fondateur de l’association Le Tréteau, fait mentir cette rumeur. Parce que, trompettiste et pédagogue, il switche d’une demi-journée à l’autre d’une création de Michaels Reise um die Erde (Donnerstag aus Licht) de Stockhausen avec l’ensemble Le Balcon

ou des planches de l’Opéra de Paris, à la conception de projets pédagogiques insolites à destination des enfants éloignés de la pratique artistique, ou encore de sa classe de trompette au conservatoire du 5e arrondissement à Paris.

de pédagogie au CNSMD de Paris et de Lyon et qu’il diffuse auprès de sa génération d’artistes. L’un des visages d’une pédagogie artistique nouvelle vague en France ?

Pédagogue passionné, il aime inventer des formats de découverte originaux, toujours au croisement de différentes pratiques artistiques, et en soigner les moindres détails opérationnels. Il dit qu’il aurait été prof de sociologie ou d’histoire s’il n’avait pas été musicien. Fils de philosophes, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est quelqu’un d’entier et d’engagé pour une société où les gens se rencontrent, construisent des liens à partir de l’échange autour de ce qu’ils ont vécu, ce qui les entoure, et créent ensemble. Une vision qu’il défend depuis ses études d’instrument et

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Agenda

Événement

21 sept. 20 h

27 sept. 20 h RÉCITAL MARIANNE CREBASSA

Théâtre des Champs-Élysées Beethoven / Bartók Douglas Boyd / François-Frédéric Guy

Théâtre des Champs-Élysées La foresta incantata Fabio Biondi / Vivica Genaux / Sonia Prina

11 oct. 20 h

19 oct. 20 h

Théâtre des Champs-Élysées Poèmes et lieder David Reiland / Sandrine Piau

Théâtre des Champs-Élysées Concerti classiques Giuliano Carmignola

24 oct. 20 h

11 nov. 20 h

Lorsque la presse parle d’une prestation de la mezzosoprano française Marianne Crebassa, elle évoque une « voix incandescente ». En 2017, elle remporte une Victoire de la musique classique. Le programme de son concert avec l’Orchestre de chambre de Paris le 24 octobre à l ’O péra Com iq ue, t i ré de son dernier album Oh, boy!, est révélateur de son tempérament mais aussi de sa passion pour des partitions parfois oubliées. Mardi 24 octobre, 20 h - Opéra Comique Marianne Crebassa, mezzo-soprano Victorien Vanoosten, direction Réservations : orchestredechambredeparis.com

Orchestre de chambre de Paris 221 avenue Jean Jaurès - 75019 Paris Opéra Comique Récital Marianne Crebassa Victorien Vanoosten / Marianne Crebassa

Théâtre des Champs-Élysées Beethoven / Beamish Douglas Boyd / Jonathan Biss

18 nov. 15 h (séance famille)

7 déc. 20 h

L’Orchestre de chambre de Paris reçoit les soutiens de la Ville de Paris, de la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et de la Communication, des mécènes de Crescendo, cercle des entreprises partenaires, du Cercle des Amis et de la Sacem pour ses résidences de compositeurs. Licence d’entrepreneur de spectacles : 2-1070176 Ne pas jeter sur la voie publique.

Opéra Comique Raconte-moi une histoire d’Opéra Comique Christophe Grapperon

Théâtre des Champs-Élysées Danse(s) Douglas Boyd / Isabelle Moretti

Dépôt légal : ISSN : 1769-0498

16 déc. 19 h 30

21 déc. 20 h

Réalisation et coordination Service communication : Anissa Rémot, Gilles Pillet

Rédaction : Yvan Alexandre, Yutha Tep, Stéphane Friederich, Claire Wyniecki

Théâtre des Champs-Élysées Broadway symphonique F. Karoui / I. Georges / F. Steenbrink / G. Barikosky / G. Naud / D. Grebil / J. Sarfati / C. Lehn

8 - 13 janv.

19 janv. 20 h

Théâtre des Champs-Élysées Un barbier – séances scolaires et famille D’après Il barbiere di Siviglia de Rossini

Théâtre des Champs-Élysées Bruckner intime Thomas Dausgaard / Jian Wang

Retrouvez tous les programmes des concerts sur orchestredechambredeparis.com Renseignements et réservations : 0 800 42 67 57 (n° Vert gratuit) du lundi au vendredi de 14 h à 18 h.

Suivez-nous #OCP1718 orchestredechambredeparis.com

Ateliers avec les musiciens © L. Bourgogne Atelier à l’école © J. Schellaert Henri Deléger © É. de Bendelac Retour sur Rachel Cheung © DR Filippo Gorini © M. Hennek Tanguy de Williencourt au Steinway Hall © J. Schellaert Anna Dmytrenko © DR Filippo Gorini © M. Hennek Actualités

Relecture : Christophe Parant

François-Frédéric Guy øøø© C. Doutre Opéra Comique © S. Hartl et O.-D. Meyer Voyage au cœur de l’orchestre © L. Bourgogne Isabelle Georges © K. Logan Ménélik © DR

Crédits photo :

Agenda

Sommaire

François-Frédéric Guy © C. Doutre Fabio Biondi © J. Rajotte Sandrine Piau © S. Expilly Naïve Giuliano Carmignola © A. Carmignola Marianne Crebassa © S. Fowler Jonathan Biss © B. Ealovega Bruno Mantovani © F. Ferranti Douglas Boyd © J.-B. Millot Isabelle Georges © K. Logan Thomas Dausgaard © T. Grøndahl

Conception graphique : Agence Mixte Grande salle Pierre Boulez – Philharmonie de Paris Les Saisons D. Boyd / M. Eriksmoen / T. Spence / D. Schmutzhard / accentus / F. Markowitsch

En travaux

Sir Roger Norrington © DR Fabio Biondi © J. Rajotte Paris Play-Direct Academy © J. Schellaert L’Autre en scène © J. Schellaert Grand angle Douglas Boyd © J.-B. Millot Musée de la Musique – Philharmonie de Paris © J.-M. Anglès Façade Opéra comique © RMN R.-G. Ojeda Focus Fabio Biondi © J. Rajotte Fabio Biondi © A. de Labra Europa Galante © A. de Labra Europa Galante © DR

Événement Marianne Crebassa © S. Fowler Impression : Imprimerie Chartrez


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