Shirazeh Houshiary

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SHIRAZEH HOUSHIARY The Grains Whirl and the Ripples Shift


SHIRAZEH HOUSHIARY The Grains Whirl and the Ripples Shift

EXPOSITION 11 mai - 17 septembre 2016 00 I 01


CAROLINE FREYMOND / Directrice artistique Genève, mai 2016 Chère Shirazeh, Avec «The Grains Whirl and the Ripples Shift» (les grains tourbillonnent et les ondulations se déplacent), un titre que vous avez choisi pour cette exposition Espace Muraille en référence aux «Augures d’Innocence» du poète anglais William Blake, vous avez transformé ces lieux en leur injectant toute la dimension métaphysique qui se dégage de vos œuvres, animées d’un si grand sens de l’équilibre, proches de la nature, poétiques et ouvertes sur l’univers, ce qui leur confère un caractère intemporel manifeste. Découvrir cet accrochage personnalisé et imaginé en rapport avec cet espace contemporain qui s’inscrit dans nos vieux murs, c’est effectuer un véritable pèlerinage vers l’insaisissable infini qui, à l’instar du poème de Blake, invite à s’ancrer, le temps ou l’espace d’un sentiment ou d’une émotion, dans un petit grain ou un léger mouvement de l’âme.

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Nous avons connu et aimé votre travail, Chère Shirazeh, grâce à la Galerie Lisson à Londres et à ses animateurs qui nous ont permis de vous rencontrer et de venir dans votre atelier, un lieu lumineux conçu par Pip Horne, votre mari-architecte, où l’on pénètre en se déchaussant, ce qui plonge spontanément le visiteur dans un esprit méditatif et contemplatif et lui donne l’impression d’entrer en quelque sorte dans une chapelle, retraite inspirée et propice à votre créativité qui occupe toutes vos facultés physiques et mentales. Vous y travaillez à même le sol, entourée de livres d’art et de musiques qui nourrissent votre imagination.

D’origine iranienne, née à Chiraz - la ville des poètes et notamment d’Hafez, le plus fameux d’entre eux - l’Iran fait incontestablement partie de vos sources d’inspiration, mais il y en a bien d’autres, comme celle des peintres de la Renaissance italienne que vous affectionnez tout particulièrement et qui orientent vos choix de couleurs à commencer par ce bleu et ce rose qui dominent Espace Muraille jusque dans l’une de vos œuvres les plus récentes, Pitch, une sculpture murale tout en légèreté qui tourbillonne dans l’escalier, offrant au regard une déclinaison infinie de perceptions. Mais, il y a aussi ce voile très présent dans vos œuvres picturales qui, sous forme d’une toile à peine perceptible réalisée minutieusement au crayon, introduit non seulement de la transparence et de la profondeur, mais également un langage fondamental fait de deux mots, «je suis» et «je ne suis pas». Comme la peau qui sépare l’être intérieur et extérieur de chacun de nous, il appelle à être pénétré pour nous faire prendre conscience de ce que nous sommes au-delà des apparences dans une quête inépuisable de compréhension de soi et de lien au monde. «Une grande part de la réalité est ce qu’on ne voit pas» (cet essentiel «invisible pour les yeux» du Petit Prince de Saint-Exupéry), comme vous aimez à le dire et, contempler vos œuvres, tout en ayant à l’esprit les mots du poète («Voir le monde en un grain de sable/Et le ciel en une fleur des champs/Retenir l’infini dans la paume de la main/Et l’éternité dans une heure»), c’est se laisser entrainer à votre suite dans une lente combustion de ce qui est, comme de ce qui nous échappe. Merci Shirazeh d’avoir accepté notre invitation à investir Espace Muraille du souffle vital étourdissant de votre expression artistique que nous sommes heureux de pouvoir partager avec tous ceux qui, une fois franchi la porte rouge de la place des Casemates, sont amenés à plonger dans la profondeur infinie et l’attraction contemplative de vos œuvres.


CAROLINE FREYMOND / Artistic director Geneva, May 2016 Dear Shirazeh, With “The Grains Whirl and the Ripples Shift”, a title you chose for this exhibition at Espace Muraille in allusion to the English poet William Blake’s Auguries of Innocence, you have transformed this venue. You have invested it with all that metaphysical dimension which emanates from your works, invigorated as they are by such a vast sense of equilibrium, close to nature, poetic and with that feeling of opening out on to the universe - all of which gives them such a palpably timeless character. To discover this personalized artistic world of yours, now reimagined in the context of this contemporary space located within our old walls, is to embark upon nothing less than a pilgrimage towards that elusive infinite, which, in the manner of Blake’s poem, invites us to settle for a moment - even if only for the brief moment or space of a sensation or an emotion - in a tiny speck of dust or slight movement of the soul. We have come to know and love your work, dear Shirazeh, thanks to the Lisson Gallery in London and its representatives, who gave us the opportunity to meet you and visit your studio - a remarkable place designed by Pip Horne, your architect and husband. One takes off one’s shoes before entering - which automatically puts the visitor in the right meditative and contemplative mood, and gives him or her the impression of having entered a chapel, in a manner of speaking: an inspirational retreat that allows you to give your creativity free rein and occupies all your physical and mental faculties. You work on the floor, surrounded by art books and music which nurture your imagination.

Naturally enough, given your Persian origins and birthplace in Shiraz - city of poets, most notably Hafez, the most famous of them all - Iran is unquestionably one of your principal sources of inspiration; but there are plenty of others, for example the painters of the Italian Renaissance who are so close to your heart. We can see their influence on your choice of colours, starting with the blues and pinks that dominate Espace Muraille, right up to one of your most recent works, “Pitch” - a wall sculpture, filigree in its sense of weightlessness, that billows in the stairwell and presents the viewer with an infinite range of perspectives.

SHIRAZEH HOUSHIARY The Grains Whirl and the Ripples Shift

Yet there is also this veil, such a feature in your pictorial works, which in the shape of a barely discernible canvas painstakingly traced out in pencil not only introduces a sense of transparency and depth, but also a fundamental linguistic dichotomy composed of the two words for “I am” and “I am not”. Like the skin that separates the inner and outer being of every one of us, this veil calls on us to penetrate it, to allow us to come to a realization of who we are, beyond appearances, in an inexhaustible quest to understand ourselves and how we are connected to the world. “Much of reality is what you don’t see,” (that essence that Saint-Exupéry’s Little Prince said was “invisible to the naked eye”) as you are fond of saying, and to contemplate your works, all the while bearing in mind Blake’s words (“To see a World in a Grain of Sand/And a Heaven in a Wild Flower/Hold Infinity in the palm of your hand/And Eternity in an hour”), is to let oneself be swept along in your wake, in a gradual combustion of what exists in the present and what is slipping away from us. Thank you, Shirazeh, for accepting our invitation to invest Espace Muraille with that vital, stunning expression of your artistic inspiration. We are happy to be able to share it with all those people who, upon crossing the red door in the Place des Casemates, are drawn to immerse themselves in the infinite depth and reflective appeal of your works.

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LAURENCE DREYFUS / Commissaire de l’exposition Les grains tourbillonnent et les ondulations se déplacent

Ma première rencontre avec l’art de Shirazeh Houshiary, artiste anglo-iranienne, s’est produite il y a une dizaine d’années grâce à une œuvre sculpturale évoquant la colonne sans fin (sculpture bien connue de Constantin Brâncusi). C’est ce sentiment vertigineux ressenti au premier contact et son langage universel qui m’ont poussée à suivre le développement unique de son expression artistique durant ces années.

Indéniablement spirituel, son art ne se plie pas au «transcendantal», mais possède ce «sentiment océanique», défini par Romain Rolland, comme une sensation d’éternité hors de toute croyance religieuse. Chez Shirazeh Houshiary, les sources, aussi diverses que sont le Soufisme, la peinture de la Renaissance, la physique contemporaine et la poésie, fusionnent dans un métarécit pour rappeler à l’humanité entière son unité suprême.

Dotée d’une métaphysique profonde, l’œuvre de Shirazeh Houshiary cherche à donner la forme à l’informe, à dévoiler et à révéler l’essence pure de l’univers en perpétuel mouvement. Sa proximité avec le monde oriental s’entrelace avec une compréhension de la culture occidentale pour trouver la quintessence de notre existence par-delà le nom, la nationalité, les cultures.

Si l’art abstrait et le dépouillement formel du minimalisme en sont une métaphore idéale, la forme, pour Shirazeh Houshiary, est suggestion d’autres formes. Précis et instinctif à la fois, son art recherche la révélation plutôt que la description. La forme se propage dans l’imaginaire, comme le décrit Henri Focillon, et «nous la considérons comme une sorte de fissure, par laquelle nous pouvons entrer dans un règne incertain, qui n’est ni l’étendu ni le pensé, une foule d’images qui aspirent à naître 2.»

Avec François Morellet, Tadashi Kawamata, Anish Kapoor, Olafur Eliasson, Yohei Nishimura, Monique Frydman, Tomàs Saraceno, Espace Muraille nous emmène d’exposition en exposition vers des galaxies d’artistes de plus en plus cosmiques et métaphysiques. C’est précisément cet esprit qui anime l’exposition personnelle de Shirazeh Houshiary, intitulée The Grains Whirl and the Ripples Shift, où le titre s’inspire des Auguries of Innocence 1 de William Blake, poète visionnaire anglais. Partant de l’observation méticuleuse de la nature, à la fois «évasive et précise, chaotique et ordonnée», l’artiste cherche à capter le rythme incessant et l’énergie vitale, invisibles mais omniprésents, dans le monde sensible. Si la nature se lit dans ces processus sous-jacents, l’analyse et la contemplation de ceux-ci visent à transgresser les limites de la perception et à éveiller nos sens.

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Cette recherche de la forme, mais aussi de la justesse de la couleur, trouve son application dans la sculpture en ruban infini de Möbius intitulée Pitch. Son impulsion en spirale cite explicitement la Déposition de Pontormo à la chapelle Caponi dans l’église Santa Felicita de Florence, où l’artiste maniériste signe une œuvre exceptionnelle cherchant à imposer un nouveau langage pictural. Pitch renvoie directement aux personnages emportés par le souffle divin dans un équilibre précaire. Tout comme dans les films d’animation, en artiste contemporaine par excellence, Shirazeh Houshiary, utilise également les nouvelles technologies pour donner naissance à une forme. C’est précisément cette torsion du corps, chère au maniérisme, ces voiles qui flottent dans le vide et s’entrelacent aux couleurs toniques, qui animent Pitch de mystérieux mouvements.

Avec des titres évocateurs, les toiles présentées à Espace Muraille (Seed, Pond, Origin, Breach, Bruise, Veil, Crown, Well, Surge, Shroud, Drift, Deluge, Only a flicker) mettent en évidence l’infini du temps et de l’espace par leur aspect diaphane, aux contours à la fois nébuleux et précis, où la poétique du geste répétitif traduit la résonance du souffle. Voiles et membranes, leitmotivs de ces toiles, suggèrent à la fois des spirales et tourbillons de l’éther cosmique, vagues d’une mer agitée, cellules de la peau… Des galaxies évanescentes, éthérées, flottant dans le vide où la source de lumière semble être tissée dans la structure argentée et alambiquée, surgissent d’une interférence indiscernable deux mots arabes je suis et je ne suis pas, incarnation de la dualité de notre existence. La création de ces tableaux implique le corps entier de l’artiste et instaure une proximité immédiate avec le support. Suite à la première couche de plâtre sur l’aluminium, l’artiste se déplace autour de la toile posée au sol, la recouvre de fines couches de pigment pour finalement la tapisser en filigrane au crayon. Cette pratique exclut la perspective albertienne, le retour du regard, renvoyant certainement aux préceptes de l’art du Moyen-Orient où l’horizon et le point de vue fixe ne jouent aucun rôle. Célestes et aquatiques, ces vues aériennes, dessinées et peintes à la fois, issues d’une relation physique intimiste, bondissent de l’infiniment petit vers l’infiniment grand, tout en plaçant l’être humain au milieu de la cosmogonie où «nous sommes tous des poussières d’étoiles 3.»


LAURENCE DREYFUS / Exhibition curator

De même, les vidéos Shroud et Veil réunissent toutes ces caractéristiques dans des toiles cette fois-ci animées. Amorphes, constitués par de la matière très diffuse, les nuages disparaissent et réapparaissent dans le Veil (2005). Inspiré par Le Voile de Sainte Véronique (1635) du peintre espagnol Francisco de Zurbarán, tableau particulièrement significatif pour Shirazeh Houshiary, Veil a été créé à partir des images de ce tableau et tente de révéler le caché et l’invisible.

The Grains Whirl and the Ripples Shift

Shirazeh Houshiary’s work is endowed with a profound metaphysical outlook. It seeks to give form to formlessness, to disclose and lay bare the pure essence of the universe in perpetual motion. Its proximity to the Oriental world is intertwined with an understanding of Western culture, in the search for the quintessence of our existence beyond names, nationalities and cultures.

Houshiary a utilisé le voile comme un moyen de révéler le souffle. Le film explore la relation entre l’image et l’absence d’image et fait émerger un récit insaisissable et évasif. La version originale de Veil a été créée pour la Randon Dance Company avec la musique de Sir John Taverner et a été présentée pour la première fois au Sadler’s Wells Theatre à Londres en septembre 2005. Depuis, Houshiary a développé la vidéo et a créé une œuvre indépendante de la mise en scène originale.

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De son côté, Shroud (2007) fait allusion au Suaire du Christ et retrace le mouvement lent, presque imperceptible de la surface, révélant simultanément l’éphémère, la fugacité du temps, le cycle éternel, la nature qui n’enfreint jamais sa propre loi, comme l’écrit Léonard de Vinci. «La nature est réglée par le principe même de sa loi qui vit infus en elle. [...] Aucune action naturelle ne peut être abrégée. Toute action naturelle est réalisée par la Nature de la façon la plus brève qu’on puisse concevoir 4». L’artiste est quelqu’un qui est capable de dévoiler l’invisible, nous dit Shirazeh Houshiary, la connaissance existe déjà dans l’Univers. J’essaie juste de la trouver!

My first encounter with the art of Shirazeh Houshiary took place about ten years ago, when I discovered a sculpture of hers which recalled the “endless column” (a famous sculpture by Constantin Brâncuși). That dizzying feeling which hit me from the very first point of contact with Shirazeh’s universal form of expression spurred me to follow the unique development of her artistic language over the years.

Traduction: Augures d’Innocence Ce concept est formulé et évoqué par Romain Rolland, écrivain français du début du XXème siècle dans sa correspondance avec Freud Henri Focillon, La Vie des formes, Presses Universitaires de France / 2013 Hubert Reeves, Poussières d’étoiles, Éditions du Seuil / 1988 R. Monnot, Leonard de Vinci et l’Astronomie dans «L’Astronomie», vol. 49 / 1935

Espace Muraille takes us on a journey towards ever more cosmic and metaphysical artistic galaxies, personified by François Morellet, Tadashi Kawamata, Anish Kapoor, Olafur Eliasson, Yohei Nishimura, Monique Frydman and Tomás Saraceno. It is precisely this spirit that imbues Shirazeh Houshiary’s personal exhibition, bearing the title The Grains Whirl and the Ripples Shift - the phrase being inspired by the visionary English poet William Blake’s Auguries of Innocence 1. Taking as its starting point the meticulous observation of nature, at once “evasive and precise, chaotic and ordered”, the artist seeks to capture the incessant rhythm and the vital energy, invisible but ever-present, of the tangible world. If nature can be perceived in these underlying processes, the analysis and contemplation of these forces aims to transcend the limits of perception and awaken our senses.

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Shirazeh Houshiary’s undeniably spiritual art does not bow to notions of the “the transcendental”, but possesses that “oceanic emotion” defined by Romain Rolland as a sensation of eternity without reference to any religious belief. In the case of Houshiary, the artist’s different sources - as diverse as Sufism, Renaissance painting, contemporary physics, and poetry - fuse to form a “meta-narrative” reminding all humanity of its supreme unity.

With their evocative titles, the canvases exhibited at Espace Muraille (“Seed”, “Pond”, “Origin”, “Breach”, “Bruise”, “Veil”, “Crown”, “Well”, “Surge”, “Shroud”, “Drift”, “Deluge”, “Only a flicker”) underscore the infinite nature of time and space with their diaphanous look, their outlines at once nebulous and precise: the poetics of repetitive gestures convey the resonance of breathing.

If abstract art and the formal, pared-down nature of minimalism are an ideal metaphor for her work, for Shirazeh Houshiary the very notion of form suggests other forms. Precise and instinctive at the same time, her art seeks to reveal rather than describe. Form extends into the realm of the imagination, as Henri Focillon describes it, and “we consider it as a kind of cleft through which we may enter an uncertain realm representing neither our thoughts nor the universe outside, a crowd of images aspiring to be born 2”.

Veils and membranes - recurring themes in these works - suggest, all at once, spirals and whirls of cosmic ether, waves of a restless sea, skin cells… From these evanescent, ethereal galaxies, floating in space where the light source seems to be woven into a convoluted silvery structure, two Arabic words emerge, imperceptibly entering the scene - “I am” and “I am not”, encapsulating the duality of our existence.

This search for form, but also for the appropriate colour, finds its manifestation in the infinite Möbius-strip sculpture entitled “Pitch”. Its spiral momentum explicitly references Pontormo’s “Deposition” from the Capponi chapel in the church of Santa Felicita in Florence; the Mannerist artist’s work is an exceptional achievement that seeks to create a new pictorial language. Pitch refers directly to people being transported by the breath of divinity in a state of precarious equilibrium. In the manner of animated films, Houshiary also uses new technologies to give birth to a new form. It is this same body-twisting, beloved of Mannerism, that brings “Pitch”, with its mysterious movements, to life - these veils floating in space and intertwining with vivid colours.

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The creation of these paintings suggests the artist’s whole body and initiates an immediate sense of proximity to the supporting base. After the first layer of plaster over aluminium, the artist moves around the canvas placed on the ground, covering it with fine coats of pigment before finally “lining” the artwork with a gentle pencil tracing. This approach precludes the Albertian perspective, the return of the “gaze”, which arguably recalls the precepts of Middle Eastern art, where the horizon and the notion of fixed perspective do not apply. Whether celestial or aquatic, these aerial perspectives, both drawn and painted, arise out of an intimate physical relationship with the work and jump from the infinitely small to the infinitely vast, while placing human beings at the centre of a cosmogony where “we are all stardust 3”.

In much the same way, the videos “Shroud” and “Veil” combine all these characteristics in the canvases displayed here. Amorphous and made up of very diffuse elements, clouds disappear and reappear in “Veil” (2005). Inspired by “The Veil of St Veronica” (1635) by the Spanish painter Francisco de Zurbarán, a painting of particular personal significance for Shirazeh Houshiary, “Veil” was created from images of this painting and attempts to reveal what is hidden and invisible. Houshiary has used the veil as a means of revealing breath itself. The film explores the relationship between images and the absence of images, and what emerges is an elusive, evasive narrative. The original version of “Veil” was created for the Random Dance Company with music by Sir John Tavener and was first performed at London’s Sadler’s Wells Theatre in September 2005. Since then, Houshiary has expanded the video further, creating a work independent of the original production.

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“Shroud” (2007) refers to the Shroud of Christ and charts a process of slow motion, almost imperceptible from the surface, which simultaneously reveals the ephemeral and fleeting nature of time and the eternal cycle of nature which “never breaks its own laws”, as Leonardo da Vinci wrote. “Nature is governed by the very principle of its own laws, which live innately within it… No action in nature can be shortened. Every natural action is accomplished by nature in the briefest manner possible 4”. An artist is someone who is capable of unveiling the invisible, Shirazeh Houshiary says. The knowledge already exists in the universe - I’m just trying to find it!

This concept was raised and formulated by French author Romain Rolland at the beginning of the 20th century during his correspondence with Freud Henri Focillon, La Vie des formes (“The Life of Forms”), Presses Universitaires de France / 2013 Hubert Reeves, Poussières d’étoiles (“Stardust”), Éditions du Seuil / 1988 René Monnot, Léonard de Vinci et l’Astronomie (“Leonardo da Vinci and Astronomy”), in L’Astronomie, Vol.49 / 1935


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Seed / 2014 Crayon et pigments sur Aquacryl sur toile et aluminium 190 x 190cm

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Pond / 2012 Crayon et pigments sur Aquacryl sur toile et aluminium 70 x 70cm


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Origin / 2012 Crayon et pigments sur Aquacryl sur toile et aluminium 70 x 70cm


Breach / 2015 Crayon et pigments sur acryl noire sur toile et aluminium 50 x 50cm

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Bruise / 2013 Crayon et pigments sur Aquacryl sur toile et aluminium 190 x 270cm


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Veil / 2005 Animation digitale Écran LCD 46 pouces Édition de 6

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Pitch / 2016 Aluminium moulĂŠ et peint 132 x 84,5 x 35,2cm

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Crown / 2014 Crayon et pigments sur Aquacryl sur toile et aluminium 30 x 30cm

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Well / 2014 Crayon et pigments sur Aquacryl sur toile et aluminium 30 x 30cm

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Surge / 2015 Crayon et pigments sur Aquacryl sur toile et aluminium 120 x 120cm

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Shroud, 2007 Film d’animation Écran LCD 55 pouces Édition de 6

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Drift / 2015 Crayon et pigments sur acryl blanche sur toile et aluminium 50 x 50cm

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A deluge / 2015 Crayon et pigments sur Aquacryl sur toile et aluminium 190 x 540cm

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Only a flicker / 2016 Crayon et pigments sur Aquacryl sur toile et aluminium 190 x 190cm

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BIOGRAPHIE / SHIRAZEH HOUSHIARY Shirazeh Houshiary est née en 1955 à Chiraz, en Iran. Elle vit et travaille à Londres depuis 1974. Shirazeh Houshiary est diplômée de la Chelsea School of Art. Elle s’est imposée dès les années 1980 comme une des représentantes majeures de la jeune sculpture contemporaine aux côtés d’Anish Kapoor et de Richard Deacon. Sa première exposition personnelle a eu lieu à la galerie Lisson à Londres en 1984. Depuis, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles dans des lieux tels que le Musée Rath à Genève (1988), le Museum of Modern Art à Oxford (1989), le Magasin - Centre National d’Art Contemporain à Grenoble (1995), le Museum Villa Stück à Munich (1995), le Bonnefanten Museum à Maastricht (1995), la Hochschule für Angewandete Kunst à Vienne (1995), la Galerie Lehmann Maupin qui l’expose pour la première fois à New York en 1999, le Santa Fe Museum (2002) et la Tate Liverpool (2003). Ses œuvres ont également été montrées lors d’expositions collectives importantes comme celle du Centre Pompidou avec «Les magiciens de la Terre» (1989) ou encore au MoMA (2007).

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Nominée pour le prix Turner en 1994, Shirazeh Houshiary a participé à de nombreuses biennales à l’instar de la 40 ème Biennale de Venise (1982), la 23 ème Biennale de Sao Paulo (1996), la 17 ème Biennale de Sydney (2010) et la Biennale de Kiev (2012). En 2013, ses œuvres ont été montrées lors de deux événements collatéraux de la Biennale de Venise avec, en particulier, la sculpture in situ «La Torre di Porta Nuova» au bout de l’Arsenal. Une exposition personnelle lui a été consacrée cette année au Singapore Tyler Institute. Les œuvres de Shirazeh Houshiary font enfin partie de collections prestigieuses parmi lesquelles on retiendra: The British Council Collection, Londres; The Metropolitan Museum of Art, New York; The Museum of Contemporary Art, Prato; The Museum of Modern Art, New York; The Solomon R. Guggenheim Museum, New York; The Tate Modern de Londres et le Centre Pompidou, Paris.


BIOGRAPHY / SHIRAZEH HOUSHIARY Shirazeh Houshiary was born in 1955 in Shiraz, Iran. Since 1974 she lives and works in London. Shirazeh graduated from the Chelsea School of Art in 1979 and quickly became established at the forefront of the younger generation of sculptors in Britain in the 1980’s together with Anish Kapoor and Richard Deacon. Her first solo exhibition took place at Lisson Gallery in 1984. Since then Shirazeh’s solo exhibitions have been presented at Musée Rath in Geneva (1988), Museum of Modern Art in Oxford (1989), Magasin - Centre National d’Art Contemporain in Grenoble (1995), Museum Villa Stück in Munich (1995), Bonnefanten Museum in Maastricht (1995), Hochschule für Angewandete Kunst in Vienna (1995), her first solo show in New York at Lehmann Maupin Gallery (1999), Santa Fe Museum (2002) and Tate Liverpool (2003). Her works have been included in many important group shows as “Les magiciens de la Terre” at Centre Pompidou (1989) and MoMA (2007). Museum of Contemporary Art, Prato; The Museum of Modern Art, New York; Solomon R. Guggenheim Museum, New York; Tate Modern, London and Centre Pompidou in Paris, among others.

Turner Prize nominee in 1994, Shirazeh’s works have been included in several bienials: 40 th Venice Biennale (1982), 23 rd Sao Paulo Biennale (1996), 17th Sydney Biennale (2010), and Kiev Biennale (2012). In 2013, Houshiary’s work was included in two collateral exhibitions at the 55 th Venice Biennale, including a site-specific installation at La Torre di Porta Nuova, Arsenale Nord. This year, her solo exhibition is taking place at Singapore Tyler Print Institute. Houshiary’s work is in prestigious public collections including the British Council Collection, London; The Metropolitan Museum of Art, New York; Museum of Contemporary Art, Prato; The Museum of Modern Art, New York; Solomon R. Guggenheim Museum, New York; Tate Modern, London and Centre Pompidou in Paris, among others.

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IMPRESSUM Imprimé à 500 exemplaires Colophon 500 copies Imprimeur / Printer Atar Roto Presse SA Graphisme / Design 2S Stefan Sigel Photolitho Solutionpixel Crédits photographiques / Photo credits Luca Fascini Dave Morgan © Espace Muraille 2016

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Shirazeh Houshiary Les grains tourbillonnent et les ondulations se déplacent The Grains Whirl and the Ripples Shift Commissariat / Curator Laurence Dreyfus Courtesy Lisson Gallery, London Espace Muraille Caroline et Eric Freymond Nicolas Christol Attachée de presse / Press agent Christine Urfer christine@pur-pr.com Remerciements / Thanks Pip Horne Ellie Harrison-Read Susan McGuire Claus Robenhagen Maya Mikelsone

© 2016, Espace Muraille / Lucas Fascini all rights reserved. No part of this publication may be reproduced in any manner without permission. All images are courtesy of the artist and of Espace Muraille. All texts are reproduced with the kind permission of their authors.


ESPACE MURAILLE 5 PLACE DES CASEMATES CP 3166 / 1211 GENEVE 3 / SUISSE

T +41 0(22) 310 4292 F +41 0(22) 310 4293

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