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Les news de l’architecture et de la construction
L’ARCHITECTURE DE L’INFORMATION
Présentée à Archizoom (EPFL) jusqu’au 7 décembre, l’exposition « Database, Network, Interface : The Architecture of Information » emprunte le langage des technologies de l’information pour explorer la capacité de l’architecture à structurer l’accès à l’information et à construire physiquement des relations entre des contenus à travers une organisation spatiale, typologique et structurelle. Diverses études de cas sélectionnées sur une longue période sont classées selon les trois notions, Database, Network et Interface. Des meubles en bois servent de support. Leur disposition régulière mais non déterminée offre aux visiteurs la possibilité de suivre leur propre itinéraire selon une logique combinatoire spontanée. SHD
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epfl.ch
© 2021 domimages.ch
CITÉ DU VIN
Projet de l’entreprise vinicole Schenk, la future Cité du Vin de Rolle devrait sortir de terre au printemps prochain pour une ouverture prévue en 2024. Conçu par l’architecte Jean-Frédéric Luscher, le complexe actuellement mis à l’enquête se composera de cinq bâtiments écoresponsables qui feront la part belle au bois. Outre un nouveau site de production, de vinification et de conditionnement, le lieu comprendra une œnothèque ainsi qu’un petit musée dédié au vin et à la vigne qui devrait permettre à la région de développer son offre en matière d’œnotourisme. ED
DE L’UTOPIE AUX ENJEUX DE LA VILLE
L’exposition « Archisalé – L’esprit de la ville » se tient jusqu’au 19 septembre dans la salle Perrier à Chavannesprès-Renens. Elle se compose d’une installation sensorielle et immersive de grand format réalisée par Sophie Guyot. Une ville tour à tour phosphorescente, lunaire, qui craque, soupire, vibre, une ville soudain révélée en pleine lumière, les façades brillantes de cristaux de sel, traversée par des respirations qui invitent, qui interpellent. ED
sophieguyot.ch
Gymnase de Nyon, 1988, MANGEAT_Nyon Architecture du canton de Vaud, 1920-1975 et 1975–2000, Sous la direction de Bruno Marchand Publiés par EPFL Press, Lausanne
L’ARCHITECTURE VAUDOISE DU 20e SIÈCLE SOUS LA LOUPE
L’ouvrage Architecture du canton de Vaud 1975 – 2000 dresse un tableau riche et méconnu du bâti dans le canton pendant le dernier quart de siècle précédant le nouveau millénaire.
Ce livre présente plusieurs ouvrages architecturaux « incontournables », mais surprend aussi par de belles découvertes. Les grands ensembles, les aménagements d’espaces publics et les interventions sur le bâti déjà existant ne sont pas en reste. Trois sites institutionnels significatifs et leur développement y sont présentés : l’EPFL à Écublens, l’UNIL à Dorigny et le CHUV au Bugnon. Autant de témoins d’une production locale de qualité et porteuse des nouvelles valeurs émergentes à l’époque, telles que l’écologie par exemple. Un généreux épilogue explore les enseignements à retenir de cette période en une synthèse inédite.
Cette publication complète brillamment un premier opus déjà édité par Bruno Marchand et qui couvrait la période allant de 1920 à 1975. Une modernité locale, souvent méconnue, y avait été révélée. La première étape du campus de l’EPFL et les premiers bâtiments du site de l’UNIL y avaient notamment déjà été abordés, ainsi que les CROCS (Centre de rationalisation et d’organisation des constructions scolaires) et l’Expo 64 à Lausanne, des étapes prépondérantes de l’ère moderne dans le canton de Vaud.
Ce patrimoine est aujourd’hui en danger. Plusieurs réalisations ont d’ores et déjà disparu, d’autres ont subi des transformations malheureuses irréversibles – souvent par méconnaissance ou absence de rénovation fine. Une commission spéciale externe et indépendante, mandatée par le Canton, a évalué un premier corpus basé sur le premier volume. Un rapport a été publié en 2019. Espérons que ce travail indispensable de protection se poursuive de manière plus large. MS
NATURE EN VILLE, DES PROJETS INSPIRANTS
Des petits fruits, des écureuils et des coccinelles, quel bonheur de voir la vie gazouiller et les arbres déployer leur ombrage. Bon pour la tête et pour la nature, les projets du concours lausannois Nature en Ville ont de quoi inspirer. Rencontre avec les deux premiers prix.
VIVE LES PETITS FRUITS !
Avec ses bâtiments classés, le quartier de BeaulieuBergières fait figure de poumon vert. Mais les habitants, en collaboration avec l’espace socio-culturel Espace 44, ont eu envie de faire mieux. L’idée principale du 1er prix de ce concours est d’ajouter arbustes et arbres et de remplacer les lauriers et thuyas des haies par des essences favorables à la biodiversité. Le projet consiste à impliquer propriétaires et habitants et de les initier au jardinage écologique. Pour ce faire, des conférences et des événements seront organisés, comme des échanges de plants, de semences et de connaissances. « Parmi les 50 propriétaires, 10 sont déjà impliqués », se réjouit Roger Zürcher, l’un d’entre eux. Ingénieur agronome et apiculteur, ce passionné a aussi voulu donner un peu de place aux abeilles sauvages et aux plantes médicinales, même chez ceux qui n’ont qu’un balcon. Lors de la mise en place des plantations, les habitants pourront participer, « des plus petits aux plus grands ».
Le projet «Lisière» implique aussi les enfants du quartier.
À LA LISIÈRE D’UNE FORÊT
Le 2e prix, « Lisière », consiste précisément à créer une lisière riche en espèces, entre le Terrain d’Aventure de Pierrefleur et la rue constituée d’arbustes monotones. Au programme des plantations : haies indigènes, fruitiers, vivaces mellifères, fougères et réalisation d’une mare sur le toit du bâtiment d’accueil des enfants. « Le but est d’attirer les petits mammifères et de réintroduire certaines variétés anciennes », relève Mathieu Chevallier, président du comité de l’association. L’objectif est de créer des chantiers participatifs avec les enfants et les habitants du quartier. « Le concept d’accueil des enfants est basé sur l’autonomie et l’apprentissage de certaines valeurs par la pratique. Ce projet est une belle occasion de s’ouvrir à la vie de quartier et d’appréhender la biodiversité par l’action », se réjouit Mathieu Chevallier.
La gamme la plus étendue de Suisse
Solutions en béton de haute qualité pour la construction de canalisations – disponibilité immédiate
© PAOLA CORSINI
La maison de l’Île aux Oiseaux. Localarchitecture
© MATTHIEU GAFSOU Habitat groupé Fata Morgana, Neuchâtel. NOMOS et Atelier Eleven.
© MARCEL KULTSCHER
LE RETOUR DES JOURNÉES SIA
Villas, écoles, théâtres, bâtiments administratifs, gares, complexes sportifs, logements collectifs et aménagements urbains sont à visiter lors des Journées de l’architecture et de l’ingéniérie contemporaines. L’édition 2021 propose 150 réalisations à travers toute la Suisse romande.
Transformation de l’école de Pâquis-Centre à Genève. dl-a designlab architecture
Repoussées d’une année pour cause de pandémie, les journées SIA reprennent du service du 24 au 26 septembre. Agendé tous les deux ans, ce rendez-vous incontournable des amateurs de la culture du bâti offre l’occasion de franchir le seuil de lieux parfois étonnants et le plus souvent inaccessibles. Il donne en outre un aperçu de la production architecturale actuelle. Cette année encore, rénovations, transformations et extensions sont mises à l’honneur, avec presque soixante objets à découvrir sur l’ensemble des propositions.
Gratuite et ouverte à tous, la manifestation est organisée par la SIA (Société suisse des ingénieurs et des architectes) et pilotée par les sections cantonales romandes. Au total, les Journées de l’architecture 2021 proposent 150 visites à travers les six cantons romands (Fribourg, Genève, Neuchâtel, Valais, Vaud, Jura/Jura bernois). Un programme riche et varié qui affiche son engagement en matière de promotion et de diffusion de l’architecture.
La formule est simple et efficace : des architectes et ingénieurs ouvrent les portes de leurs réalisations et présentent leur travail aux intéressés. L’objectif est d’offrir un échantillon de la production architecturale actuelle, d’appréhender les enjeux du développement urbain et de comprendre le rôle des professionnels dans l’amélioration de notre cadre de vie. PL
LES JOURNÉES SIA Visites au cœur de l’architecture romande 24 au 26 septembre 2021 Sans inscription, port du masque obligatoire à l’intérieur. Toutes les informations sur le site: journees-sia.ch
Manifestes 1, 2 & 3, HEAD Genève, HEAD Publishing. Manifeste pour une révolution territoriale, Laurent Guidetti et TRIBU architecture, espazium – Les éditions de la culture du bâti et TRACÉS. 12 essais pour mieux construire Genève, livre n° 1, FAS Genève.
PAROLES D’ARCHITECTES
Parce que l’époque est sujette à des enjeux majeurs, de petits livres revigorants viennent nous souffler quelques pistes à suivre.
De Genève à Lausanne, cette année et demie pandémique a été largement prolifique en termes de prises de parole. Au bout du Léman, ce sont douze personnalités (Marcellin Barthassat, Georges Descombes, Inès Lamunière, Andrea Bassi...) qui proposent des pistes de réflexion « pour mieux construire Genève ». Que l’on parle de partage des sols, de mixité ou de la beauté d’une tour, le propos est concis, direct et carrément instructif. Le genre de petit ouvrage qui doit permettre à la population de mieux comprendre sa ville, de mieux l’habiter, de mieux en comprendre des « beautés » qui ne se résument pas qu’à des questions de goût et d’esthétique « instagrammable » selon l’air du temps.
UN MANIFESTE, DES ENGAGEMENTS
À Lausanne, Laurent Guidetti et le bureau Tribu Architecture font également partie de ces architectes qui s’enflamment, mais ici dans une réflexion plus globale et néanmoins plus radicale : il y est question de souveraineté alimentaire, de prépondérance de l’intérêt public sur celui de la garantie de propriété, d’interdiction de commercialisation des véhicules à haute valeur polluante... Quoi qu’on en dise, l’utopie ne paraît pas si inatteignable.
En complément, on peut lire aussi les Manifestes de la HEAD, des opuscules érudits et inédits, notamment l’excellent Comment quitter la Terre ? de Jill Gasparina, Christophe Kihm et Anne-Lyse Renon. Réponse : on ne pourra pas. Il vaut donc mieux essayer de prendre soin de la planète en parcourant ces différents opuscules. MaP