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Former les maçons de demain
INTERVIEW LES MAÇONS DE DEMAIN
Le premier trimestre de l’année scolaire est déjà bien avancé. Les centres de formation professionnelle grouillent d’activité. Comment la formation initiale des maçons évolue-t-elle? Quels sont les défis? Jean-Manuel Aeberli, coordinateur formation du secteur gros-œuvre, pôle bâtiment et construction au Centre de formation professionnelle neuchâtelois, aborde la thématique.
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Iphigeneia Debruyne Jean-Manuel Aeberli
QUELS SONT LES DÉFIS POUR LA FORMATION INITIALE DES MAÇONS?
Comme moult apprentissages, attirer et aiguiller suffisamment de jeunes pour pouvoir répondre aux besoins de main-d’œuvre qualifiée demeure la préoccupation principale. Les efforts réalisés au niveau cantonal et fédéral commencent à porter leurs fruits. En 2021, le nombre d’inscrits est monté en flèche au Centre de formation professionnelle neuchâtelois. Grâce à un système d’évaluations, les aspirants maçons n’ayant pas de résultats suffisants pour mener à bien un CFC, sont dirigés vers une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP). Celle-ci permet à moyen terme une intégration satisfaisante sur le marché du travail et à long terme une possibilité de développer les compétences nécessaires pour gravir les échelons et obtenir un CFC.
LA DIGITALISATION IMPACTE-T-ELLE LA FORMATION?
Oui. Le matériel pédagogique change. Les classeurs d’antan sont progressivement remplacés par des outils numériques. Les supports digitaux offrent des possibilités diverses et variées. La théorie devient plus interactive et plus ludique. Par ailleurs, en employant des outils avec lesquels les jeunes se sont déjà familiarisés, la formation s’avère non seulement plus attractive mais aussi plus accessible. Les futurs maçons assimilent la théorie et développent en même temps les nouvelles compétences nécessaires pour exercer le métier dans les règles de l’art. Aujourd’hui, le secteur exige non seulement la connaissance des matériaux mais aussi la maîtrise d’une méthodologie de recherche d’informations. Cette dernière permet de trouver des données pour répondre à une demande du terrain. Toutefois, la prise du virage digital nous confronte à une difficulté : faire face au piège d’une offre abondante et changeante. En effet, l’offre d’applications didactiques sur le marché et le développement de nouveaux portails numériques est vaste. Nous progressons à ce niveau et introduisons avec diligence quelques outils compatibles et évolutifs.
LA PRATIQUE ET LES OUTILS SUR LE TERRAIN ONT-ILS ÉVOLUÉ?
Les innovations se font à petits pas. Il existe des exosquelettes qui épaulent les maçons ou encore des robots qui posent des briques. Toutefois, ces changements ne sont pas encore assez répandus pour que le déroulement des cours inter-entreprises change. Les heures dans les halles de maçons sont un appui pour assurer un bon déroulement sur les sites de construction. Pour faciliter l’intégration sur les chantiers, nous faisons plusieurs efforts. En effet, aujourd’hui, les jeunes, ayant un mode de vie plus sédentaire durant leur enfance, ne sont pas forcément armés pour faire face au quotidien sur le terrain. Afin d’encadrer les débutants, nous œuvrons à la mise en place d’un système de parrainage. L’intégration encadrée sur le marché du travail aura un impact positif tant pour les jeunes que pour le secteur du bâtiment dans son ensemble.