Places genevoises

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12-13 DOSSIER

Places genevoises Vélodrome · Plainpalais · Chantepoulet · Grottes Place du Rhône RÉSULTATS DE CONCOURS

Gare Cornavin ACTUALITÉS

Archives Corboz à Mendrisio Premières impressions de Venise

Assemblée des délégués SIA 2018

144e année / 15 juin 2018 Bulletin technique de la Suisse romande


2016

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12-13 PLACES GENEVOISES

Tour d’horizon critique des productions récentes

6 A pied par les places, une promenade genevoise

Stéphanie Sonnette

12 La place du cercle

Mounir Ayoub

RÉSULTATS DE CONCOURS

14 Image directrice de la gare Cornavin

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Cedric van der Poel

ÉDITORIAL ACTUALITÉ LIVRES PRODUITS NOUVEAUX ENSEIGNEMENT

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OFFRES D’EMPLOI PAGES SIA CONCOURS AGENDA

responsable Inauguration festive de la place des Grottes le 2 juin 2018 (photo Julien Grégorio / Ville de Genève)

En ligne :

Prix SIA Master Architecture 2017 Pour sa nouvelle édition, le jury du Prix SIA Master Architecture 2017 a globalement récompensé des travaux de fin d’étude engagés dans la transformation d’environnements fortement bâtis. Suivant trois courants didactiques bien différenciés, les 12 projets de diplôme mentionnés cette année font de « l’existant » leur matière première pour la régénération de milieux urbains préalablement urbanisés

«Avoir le temps, se détendre et profiter. Se réjouir de ce qui va suivre. Et se sentir sûr grâce au partenariat de longue date avec la caisse de pension. Le sens des responsabilités de la CPAT me procure un bon sentiment.» Daniele Della Briotta RH, bureau d’ingénieurs

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ÉDITORIAL

TRACÉS 12-13/2018

Tous les concours, accessibles à tous, maintenant sur espazium.ch ors de la 16e Biennale d’architecture de Venise qui s’est ouverte fin mai, le pavillon suisse a reçu la plus haute distinction, le Lion d’or. Une première consécration pour Pro Helvetia qui, pour la première fois dans l’histoire des pavillons suisses, a sélectionné son projet sur concours ouvert. Quoi de plus efficace que la preuve par l’exemple pour souligner la place du concours dans notre culture architecturale. Le concours ouvert est avant tout un formidable outil contre les petits et grands arrangements entre amis et, comme l’a démontré le choix de l’équipe curatoriale du pavillon, il favorise l’émergence de nouveaux talents sur la scène architecturale suisse. De plus, dans une conjoncture où il est de plus en plus difficile pour les bureaux de refuser la commande privée, le concours est l’une des rares opportunités qui leur sont offertes de choisir les projets qui les enthousiasment. Ensuite, une plongée dans le microcosme professionnel révèle le rôle du concours dans la construction de l’ethos de l’architecte suisse. Ceux qui le questionnent (même sans le remettre en cause) sont fustigés par ceux, majoritaires, qui l’élèvent au rang de symbole du don de la profession à la société (les heures travaillées potentiellement à perte). Enfin, à l’ère de l’austérité, du cost control et de l’utilisation de l’architecture et de ses grands noms à des fins de marketing urbain, le concours d’architecture s’érige en rempart de la qualité contre la rationalité économique. On juge des projets (et non des noms), des partis pris et on cherche la proposition qui questionne intelligemment le programme. C’est dans cet état d’esprit qu’espazium.ch a pensé et conçu sa nouvelle page gratuite dédiée aux concours : competitions.espazium.ch. En tant qu’outil, elle permet aux maîtres d’ouvrage d’annoncer toutes les ouvertures de concours, aux architectes de télécharger les documents pour y répondre, et à chacun de s’assurer – au travers des évaluations des observatoires des marchés publics – de la qualité des processus et des programmes. En tant qu’archive, elle vise l’exhaustivité dans la présentation des résultats de concours, sans hiérarchie ni discrimination. Cet espace virtuel considère le concours comme un bien public dont l’accès ne peut être réservé à ceux qui le financent. competitions.espazium.ch souhaite ainsi participer à la promotion et se positionner comme l’un des garants de cette noble institution. Mais une institution qui ne se pense pas et ne se réforme pas est une i­nstitution qui se meurt. Souhaitons que competitions. espazium.ch serve de source et de référence pour faire évoluer cette pratique, l’un des piliers de notre culture du bâti, dont certaines forces, tant privées que publiques, aimeraient se débarrasser sous le fallacieux prétexte d’un hypothétique coût supplémentaire. Cedric van der Poel

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Places genevoises La livraison récente de la dernière tranche de la place du Vélodrome et de la place des Grottes et l’attribution du MEP pour l’espace public autour de la future gare souterraine de Cornavin marquent une nouvelle étape dans la politique de mise en valeur des espaces publics menée depuis plus de dix ans par la Ville de Genève.

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Place après place, le paysage public genevois se redessine, sans ostentation, dans un esprit de simplicité, voire avec une certaine austérité, privilégiant les qualités des espaces existants, la fonctionnalité et la liberté des usages. 2 1

Les espaces revisités dans ce numéro semblent ainsi parvenir à résoudre les tensions qui tiraillent généralement les aménagements des grands centres urbains : entre désir très métropolitain d’attractivité et d’embellissement de la ville, et volonté plus pragmatique de répondre aux besoins des habitants des quartiers. En sera-t-il de même du futur « super espace public » qui se profile autour de l’infrastructure métropolitaine de la gare Cornavin ?

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Place du Vélodrome Pointe nord de Plainpalais Square de Chantepoulet Place des Grottes Place du Rhône Espaces publics Cornavin


PLACES GENEVOISES

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A pied par les places, une promenade genevoise Entre l’Arve et le Rhône, de la Jonction à Cornavin, TRACÉS a profité des premiers jours du printemps pour redécouvrir Genève au fil de ses places récemment réaménagées qui composent, projet après projet et sans en avoir l’air, un paysage urbain cohérent. Stéphanie Sonnette

O

n découvre la place du Vélodrome au bout du rigide boulevard Carl-Vogt, lorsqu’il perd de sa superbe pour se diluer en un delta de rues, à l’approche de la jonction du Rhône et de l’Arve. Sur la gauche, la rue du Vélodrome part en biais pour rejoindre le pont Saint-Georges et marque l’entrée de la CitéJonction, un ensemble de logements sociaux construit sur dalle dans les années 1960 1 . Elle se dilate en un profond triangle, dessinant les contours de la place, bordée sur ses deux côtés par des immeubles assez hauts qui referment l’horizon. Des commerces occupent tous les rez de ce quartier vivant et animé, habité et fréquenté par les étudiants de l’UNIGE dont les locaux se situent juste à l’arrière, au bord de l’Arve. Quelques rues plus loin, l’effervescence des chantiers témoigne de la mutation en cours (écoquartier de la Jonction sur les anciens terrains des Services Industriels de Genève et l’ex-site d’Artamis). Entre les barres Honegger de la Cité Carl-Vogt, les travaux de réaménagement des espaces extérieurs ont aussi commencé, annonçant la rénovation prochaine des bâtiments. A la Jonction : soigner l’ordinaire La place du Vélodrome n’a pas la fonction représentative ou symbolique dont peuvent être chargées les places des centres-villes. Espace public d’un quartier d’habitat historiquement populaire, elle s’accorde

à l’esprit des grands ensembles de logements qui le composent, rugueuse et austère dans la forme, pas séductrice, mais fonctionnelle, résistante, accueillante pour ses habitants. Rien d’ostentatoire ni de démonstratif dans son aménagement, presque un excès de sobriété, une certaine fadeur. Le vocabulaire est simple, sans gesticulation, il mobilise peu d’éléments : quelques assises, quelques arbres plantés en complément des alignements qui ont été conservés, des plateformes, des rampes et un muret. Le même gravier concassé clair a été utilisé comme agrégat de tous les ouvrages. Cette économie des moyens est mise au service de l’espace, rendu très lisible, tiré au cordeau par les grandes lignes droites qui le traversent et en accentuent la profondeur. Elles accompagnent la déclivité du terrain, depuis la barre de logements de la CitéJonction jusqu’à la rue, marquant des seuils : d’usages, de revêtements de sol, de niveaux. Oasis à Plainpalais Les élégants trottoirs « à la genevoise », chape de ciment glacée et bouchardée à la roulette, marquée de rainures – « faux joints au fer » – dessinant des dalles 1 La Cité-Jonction fait actuellement l’objet d’une étude stratégique de rénovation menée par le bureau Christian Dupraz Architectes, visant à réduire les consommations énergétiques et à densifier et valoriser l’ensemble.

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ESPACES PUBLICS

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PLACE DU VÉLODROME Maître d’ouvrage : Ville de Genève, Service de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité Maîtres d’œuvre : Pascal Heyraud, architecte paysagiste, avec Frédéric Perone et Raphaël Nussbaumer, architectes ; Michel Buffo, ingénieurs civils, avec le bureau Thomas Jundt, ingénieurs civils ; LEA, Les Eclairagistes Associés Surface : 3250 m2 Coût des travaux : CHF 2 139 000.– (y compris assainissement et renouvellement des réseaux d’eau, d’électricité et de gaz de l’immeuble d’habitation) Coût au m2 : CHF 658.– Date de réalisation : 2011–2017 (deux tranches) 1 Sur la place du Vélodrome à la Cité-Jonction, une large plateforme en béton désactivé, à l’emplacement d’une ancienne contre-allée, accueille les terrasses et étals des commerçants. Ouverte à la circulation pour ­permettre les livraisons, elle doit aussi s’accommoder de la présence des voitures et camionnettes qui ont tendance à s’y éterniser. L’espace central en gravillons de calcaire est simplement meublé de quelques chaises, bancs et tables de

p­ ique-nique. Deux nouveaux jeunes platanes complètent l’alignement existant. Marquant la limite par rapport à la rue d’une franche ligne droite, un muret en béton aux allures d’ouvrage défensif contre les voitures, offre, côté place, un socle accueillant pour s’asseoir. (Photo Stéphanie Sonnette)

d’1 m × 50 cm, nous mènent quelques rues plus loin, à la proue du losange de Plainpalais, espace public cerné par les voiries et les lignes de tram, que l’on qualifierait plus volontiers de rond-point s’il n’était pas triangulaire. A l’issue d’une saga qui a duré près de 20 ans (et qui n’est pas finie), la plaine a été réaménagée dans sa plus grande partie et livrée en 2015. Alors qu’au sud, elle étend ses quelque huit hectares occupés en cette saison par la fête foraine, sa pointe nord recrée une toute autre échelle, une intimité de square très planté et très composé, à l’anglaise, qui tente, et parvient presque, à faire oublier sa position peu enviable de carrefour. Des photographies du début du siècle montrent déjà le caractère insulaire de ce morceau de plaine, petit square planté très composé autour d’une bassin circulaire, qui sera détruit puis reconstruit dans les années 1970. Aujourd’hui, l’îlot a des allures d’oasis. Sous les marronniers, la densité des nouvelles plantations d’arbres, arbustes, bulbes, couvre-sols venus épaissir l’alignement existant, referme l’horizon si vaste de la plaine sur un micro-climat humide et ombreux. La

terre, les feuilles et les fleurs exhalent un parfum de sous-bois qui parvient à se frayer un chemin jusqu’aux narines au milieu des odeurs de pots d’échappement. Au centre de l’îlot, les 32 jets d’eau de la fontaine entourant une bacchante en bronze déploient toute leur puissance sonore pour couvrir le bruit des voitures. Un banc circulaire (lire aussi l’article « La place du cercle », p. 12) épouse la courbe du bassin, et accueille une communauté de flâneurs, nombreux ce jour-là à chercher la fraîcheur. Révélation d’un arrière : le square Chantepoulet Le Rhône franchi, on découvre en remontant vers la gare Cornavin un quadrilatère proche du triangle, et encore une pente, plus accentuée cette fois. Nous sommes au cœur de l’activité genevoise, et pourtant ici tout est calme. Le square de Chantepoulet ne se laisse pas facilement approcher. C’est un arrière, un cœur d’îlot qui préserve jalousement son intimité, accessible seulement par ses angles, des entrées confidentielles qui ne révèlent rien de sa profondeur, de sa spatialité. On trouve dans le quartier d’autres squares de la


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2 A la pointe du losange de la plaine de Plainpalais, coincé entre des voiries très fréquentées, un petit îlot de fraîcheur accueille les passants autour du bassin. Les cépées, arbustes, bulbes et couvre-sols plantés au pied

de l’alignement de marronniers existant recréent une intimité de square dans cet environnement très urbain. (Photos Stéphanie Sonnette)

même époque, celui du Mont-Blanc, le square Pradier, grands cœurs d’îlots plantés semi-fermés, mais publics, progressivement colonisés pour certains par les voitures, réserves d’espaces libres sous-exploitées en milieu urbain. Chantepoulet a retrouvé récemment sa vocation d’origine d’espace d’agrément, piéton, à l’échelle d’un îlot, à l’écart des flux de la ville. Sur la place, l’échelle des marronniers, sans doute centenaires, celle des immeubles qui l’enserrent sur tous ses côtés et atteignent sept niveaux, la massivité de l’édicule planté sur le haut de la place, confèrent à l’espace une monumentalité que la pente vient encore accentuer. Comme à la Jonction, l’aménagement extrêmement sobre s’attache à la qualité des sols, du nivellement, de la gestion de l’eau, tout en assurant les contraintes liées à la desserte. L’essentiel – les arbres, la pente – était déjà là, il fallait surtout soustraire (les voitures en premier lieu) et clarifier. Les pieds d’immeubles bordés d’un cordon en enrobé autorisant la desserte et les livraisons, ainsi que le sol de la place sont libérés du superflu. Le regard file sous le couvert des marronniers, de façade à façade, sans qu’aucun

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POINTE NORD DE PLAINPALAIS Maître d’ouvrage : Ville de Genève Maîtres d’œuvre : Groupement CIRCUS (Atelier Descombes Rampini, pilotage ; C. Lopez, architecte ; CKNR ingénieurs civils ; Les Eclairagistes Associés) Surface : environ 4000 m2 Coût des travaux : CHF 1 800 000.– Date de réalisation : 2014–2015

élément d’échelle intermédiaire ne vienne perturber la lecture de l’espace. A une centaine de kilomètres en aval du Rhône, on retrouve cette alliance si efficace des marronniers (ou des platanes) et du stabilisé dans les places et squares lyonnais. Comme le pisé s’est diffusé de Lyon à SaintGall à la faveur du commerce du lin entre la Suisse et la France 2, un certain savoir-faire des espaces publics a peut-être aussi transité par le fleuve, ce qui expliquerait cet air de familiarité. Au-delà de ces possibles porosités régionales, l’aménagement du square de Chantepoulet, par sa simplicité, réinterprète un grand classique des espaces publics et de l’art des jardins du 18e siècle : la figure du mail sur sablé ou stabilisé – les Tuileries ou le Palais Royal à Paris – qui a essaimé dans l’espace et dans le temps. Mise au propre de la place des Grottes Le géographe Michel Lussault, invité par Le Temps 3 à faire une lecture critique de quelques espaces publics genevois à travers le prisme de la notion d’hyper-lieux, qu’il a théorisée dans son ouvrage éponyme 4 , s’expri-


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SQUARE DE CHANTEPOULET Maître d’ouvrage : Ville de Genève, Service de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité, Direction du patrimoine bâti, Service de l’énergie et la Conservation du patrimoine architectural Maîtres d’œuvre : MSV architectes urbanistes sàrl ; Solfor SA, ingénieurs civils Surface : 3200 m2 Coût des travaux : CHF 3 165 200.– (y compris assainissement et édicule) Date de réalisation : 2009–2015

3 Le square de Chantepoulet, longtemps occupé par le stationnement, a retrouvé sa vocation d’espace public en cœur d’îlot, à l’abri de l’intensité urbaine liée à la proximité de la gare Cornavin. Le sol en stabilisé, encadré d’un cordon en enrobé qui permet la desserte des immeubles,

a été libéré du superflu pour révéler la monumentalité de l’espace et les deux alignements de marronniers. Sur le haut de la place, l’édicule rénové continue à accueillir un dépôt de la voirie et désormais une buvette saisonnière. (Photo Nicole Zermatten / Ville de Genève)

4 A l’issue d’un processus participatif associant les habitants du quartier, la place des Grottes a été réaménagée et inaugurée le 2 juin 2018. Un revêtement de béton et d’enrobé, plus adapté pour accueillir le marché du jeudi soir, couvre désormais le sol de la place jusqu’aux

rues adjacentes. Elle accueille de nouveaux arbres ainsi qu’un mobilier urbain neuf. La fontaine, restaurée, a été replacée dans l’axe des rues adjacentes. (Photo Didier Jordan / Ville de Genève)

PLACE DES GROTTES Maître d’ouvrage : Ville de Genève, Service de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité Maîtres d’œuvre : Daniela Liengme architectes, Sàrl ; Cera SA, ingénieurs civils Surface : 1900 m2 Coût des travaux : CHF 1 500 000.– Date de réalisation : 2012–2018


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mait ainsi à propos de la place des Grottes quelques mois avant que le chantier de réaménagement ne commence : « C’est une place ordinaire de quartier, comme on pourrait en trouver partout, peu aménagée, quelques bancs, une fontaine et cette simple guirlande lumineuse qui dessine un contour aérien de la place. On lit aussi les traces d’une certaine rébellion, des tags, les restes de squat, la première épicerie en vrac de la ville, autant de signes de résistance contre les pouvoirs de l’argent. Cet urbanisme de l’emphase qui pollue tant d’espaces publics n’a pas atteint la place des Grottes. Ici la cohabitation est possible, c’est un lieu d’hospitalité, d’amitié civile, non policé, qu’il ne faudrait selon moi surtout pas ‹ réaménager ›. Mais la gare toute proche, pourvoyeuse de flux et de passages, agit fortement sur cet espace, l’infuse de sa propre intensité, en accentue le caractère à la fois local et connecté, ouvert sur le reste du monde. » La place des Grottes a pourtant été réaménagée, et inaugurée le 2 juin dernier, sans qu’on puisse dire pour autant que cet aménagement relève d’un « urbanisme de l’emphase », ou que l’espace ait perdu son caractère de place de village, qui résiste encore et toujours à l’envahisseur. On pourrait parler d’une mise au propre de la place, rendue plus présentable qu’elle ne l’était par un nouveau sol (béton et enrobé, plus adapté pour accueillir le marché du jeudi soir), des plantations d’arbres et du mobilier neuf. Voulu par les associations du quartier, ce projet est l’un des huit proposés par les habitants et approuvés par le Conseil administratif dans le cadre du contrat de quartier des Grottes (2009–2014) et a fait l’objet d’un processus participatif (ateliers, projet artistique). A voir cette place désormais ripolinée, on ne peut s’empêcher d’éprouver un sentiment ambivalent. Certes, il y a des arbres et il en manquait, la fontaine est placée plus judicieusement pour accueillir des manifestations, le sol est plus régulier. C’est beau,

objectivement, mais le traitement de ce genre d’espaces un peu déglingués ne manque pas de rappeler leur situation de fragilité et les risques qui pèsent sur eux : standardisation, sécurisation, contrôle des usages. L’expérience montre trop souvent que l’aménagement d’un espace public dans un quartier de centre-ville délaissé, alternatif ou populaire, souvent les trois à la fois, agit comme un agent déclencheur de sa propre mutation (augmentation des loyers, pression sur le foncier mutable, arrivée de nouveaux habitants à plus fort pouvoir d’achat...). A trois minutes à pied de la gare, le quartier des Grottes aura-t-il les moyens de rester ce qu’il a longtemps été : un espace alternatif, de liberté, bricolé, accueillant envers toutes les populations, alors même qu’il présente les signes annonciateurs d’une gentrification en marche (épicerie fine, cave à vins, marché de producteurs) ? Les réflexions en cours sur l’aménagement des abords de la future gare souterraine Cornavin (lire l’article « Image directrice de la gare Cornavin », p. 14) vont aussi dans le sens d’une intégration de cet espace jusqu’ici relativement caché et protégé par sa position à l’arrière des voies ferrées, dans l’aire d’attraction du pôle de transports métropolitain.

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2 Sur le parcours du pisé de la France à la Suisse, voir les travaux de l’Atelier Boltshauser à l’EPFL, en particulier l’exposition Pisé – von Lyon bis St. Gallen, qui s’est tenue au Sitterwerk en 2017. 3 Arpenter Genève à la recherche de ses « hyper-lieux », Le Temps, 5 mai 2017 4 Michel Lussault, Hyper-lieux, les nouvelles géographies de la mondialisation, Paris, Seuil, 2017, 320 p. Dans cet ouvrage, il analyse « les processus de mise en tension entre d’une part la mondialisation qui produit du générique et qui diffuse partout des genres de vie et d’espaces standards et d’autre part la localisation qui produit partout des différenciations ».

En ligne sur espazium.ch En lien avec la thématique, lire l’entretien avec Sonia Curnier sur « L’espace public comme objet per se ».

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La place du cercle Sur la place du Rhône, l’Atelier Descombes Rampini a installé un grand banc de forme circulaire. Des usages inattendus s’inventent au travers de ce dispositif géométrique précis et permissif. Mounir Ayoub

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du dossier vertical, le banc rend possible plusieurs usages. Sur près de 60 mètres, on peut s’asseoir, s’étendre ou simplement s’adosser (fig. 4).

1 Les premières réflexions menées par l’Atelier Descombes Rampini sur le site remontent à 1995. Dans l’étude Le fil du Rhône, la place faisait alors partie d’une série de lieux situés entre la pointe de la Jonction et la petite rade. Les auteurs de l’étude y préconisaient des interventions qui permettraient de constituer un espace public ouvert dans la ville et dont la colonne vertébrale serait son fleuve.

Le génie du cercle Dans son livre Point et ligne sur plan, consacré à la théorisation d’un système «  scientifique  » classifiant et associant les couleurs et les formes géométriques primaires, Wassily Kandinsky oppose le cercle au carré et au triangle et le décrit comme une forme autonome, voire indifférente. Ainsi, selon lui, «  l’angle que forme une ligne brisée possède une sonorité intérieure qui est chaude et proche du jaune pour un angle aigu (triangle), froide et similaire au bleu pour un angle obtus (cercle) et semblable au rouge pour un angle droit (carré)  ». Appréhendé depuis l’extérieur, le cercle implique un mouvement tangent, fuyant. En effet, en arrivant sur la place du Rhône, de tous les côtés indistinctement, la figure géométrique circulaire aménage des chemins d’évitements, de contournements. Cet effet est accentué par le revêtement de sol en bitume volontairement en continuité avec l’espace public environnant. A l’intérieur du périmètre dessiné par le cercle, au contraire, le sol est en gravier. Le matériau ralentit le pas. Pour ceux qui choisissent de traverser la place, le cercle ménage un lieu, un territoire protégé. Appréhendé désormais depuis l’intérieur, le cercle accueille. Sigfried Giedion,

n contournant le grand banc, des hommes, les yeux rivés sur leurs smartphones détalent vers le quartier des banques voisin. A l’intérieur du cercle, protégés du tumulte, des enfants jouent et un couple de touristes s’attarde sur une carte de la ville. Le soir, à l’abri des vitrines clinquantes des boutiques de luxe voisines, il n’est pas rare d’y croiser un noctambule passant la nuit allongé sur la large assise. Pour tous ceux-là, la place est un rond-point, une aire de jeux ou un abri. Vu en plan, le dispositif est simple : un banc en forme de cercle interrompu à deux endroits1 . La forme géométrique primaire s’ajuste au site qui l’accueille. Côté Rhône, une assise existante en béton jouxte une fontaine et la sculpture en anamorphose « OUI-NON » de Markus Raetz. Ce segment de droite rompt une première fois le cercle. La figure s’ouvre ainsi pour accueillir les passants venant du pont des Bergues. A l’opposé, en remontant vers la vieille ville, le cercle se brise une seconde fois pour ménager un passage piéton vers la place de la Fusterie (fig. 3). La diversité des profils en coupe altère davantage le schéma initial : en fonction des dimensions et des altitudes de l’assise horizontale et

en recherchant les origines anthropomorphiques des formes architecturales, rapproche la géométrie du cercle des plans des huttes primitives. A l’intérieur de l’enclos, entouré, enveloppé, les mouvements ralentissent et s’arrêtent. Le cercle est aussi un abri. Forme géométrique idéale ou figure spatiale à résurgence primitive, le cercle a largement jalonné l’histoire des formes architecturales. Mais Aldo van Eyck est peut-être celui qui a le mieux exploré ses propriétés dans les projets d’aménagements d’espaces publics urbains. A Amsterdam, dans l’immédiat aprèsguerre, dans des interstices laissés vacants par les bombardements, il disséminait des dizaines de playgrounds, des jeux d’enfants aux géométries circulaires. La première singularité de l’emploi du cercle plutôt que d’autres formes dans ces jeux s’explique par ses prédispositions ludiques. Pour l’architecte hollandais, le cercle est d’abord une aire pour jouer. La seconde « invention » de van Eyck réside dans la juxtaposition de la régularité géométrique d’une forme et des irrégularités du lieu dans laquelle elle s’insère. C’est aussi ce même jeu de contraste qui est à l’œuvre sur la place du Rhône. Le cercle, géométrie autonome par essence, lorsqu’il est ajusté aux aspérités d’un site, se transforme radicalement et intensifie le caractère du lieu et son expérience. Simultanément, il dessine une aire de jeux, entoure un territoire et aménage un parcours.


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DONNÉES DU PROJET Date de livraison : 2016 Maître de l’ouvrage : Ville de Genève, Service de l’aménagement urbain et de la mobilité / Service du génie civil Architectes : Atelier Descombes Rampini Génie civil : Service du génie civil de la Ville de Genève Banc : Burri public elements AG Plantations : Service des espaces verts de la Ville de Genève (SEVE) Paysagiste : Joseph Menu Electricité : Savoy SA

1 Vue de la place et de la rade (photo Fabio Chironi) 2 Vue du banc et de ses multiples utilisations 3 Plan de situation : au nord, le pont des Bergues traverse la petite rade. Au sud, la place de la Fusterie mène vers la vieille ville. 4 Profils en coupe : selon la situation, la hauteur et la configuration du banc, plusieurs utilisations sont possibles. (Sauf mention, les documents illustrant cet article sont de l’Atelier Descombes Rampini.)


RÉSULTATS DE CONCOURS

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Image directrice de la gare Cornavin L’équipe formée par Guillermo Vazquez Consuegra arquitecto, Frei Rezakhanlou architectes et Emch+Berger remporte le mandat d’études parallèles au long cours pour les espaces publics de la future gare souterraine de Cornavin à Genève. Leur vision : dix lignes directrices qui guideront le développement des abords du futur pôle urbain et une proposition architecturale marquante pour son front nord. Cedric van der Poel

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n le vit tous les jours et peut-être plus intensément encore dans l’arc lémanique qu’ailleurs en Suisse : les gares ferroviaires deviennent les nouveaux pôles d’attraction des centres. Jadis portes d’entrée des villes à l’architecture emblématique, et dont les abords immédiats se sont peu à peu transformés en un fourre-tout urbanistique, elles connaissent aujourd’hui un nouvel âge d’or. Les exigences croissantes en matière de mobilité, de densification – qu’elles soient liées aux préoccupations environnementales ou de rentabilité –, font du périmètre élargi des gares (lorsque le foncier le permet comme à Zurich, Lausanne, Renens ou encore Morges) l’espace privilégié du développement urbain. Petits concentrés de projet urbain, elles constituent de parfaits postes d’observation des tendances et des processus actuels qui font la ville : gestion des flux, piétonnisation, végétalisation, pacification de l’espace public (pour les tendances) et participation, complexification et multiplication des formes de mises en concurrence (pour les processus). Profitant des grands travaux d’infrastructure du projet Léman 2030 mené par les CFF qui modernisent, agrandissent et commercialisent les gares, les autorités publiques repensent l’espace public alentour. C’est le cas notamment de Lausanne dont on devrait connaître prochainement les résultats du concours lancé à la suite d’un long travail participatif et de Genève dont les autorités ont dévoilé fin avril le résultat des mandats d’étude parallèles. Lancés le 20 septembre 2016, il aura fallu attendre près de deux ans, rythmés par une première sélection sur dossier de sept bureaux (lire ci-contre) et trois tours intermédiaires, pour connaître l’image direc-

trice, le plan de mise en œuvre et l’équipe qui aura la lourde tâche d’accompagner cette longue et profonde restructuration du pôle urbain de Cornavin. Des trois projets retenus pour la deuxième et troisième phase du MEP, le jury a opté pour celui qui a le mieux réussi à intégrer une vision architecturale de manière convaincante et simple aux enjeux urbanistiques et fonctionnels que devaient résoudre les MEP. Alors que le projet «  Gare ouverte  » présente une image propre d’un grand vide et concentre son intervention sur la place Cornavin et que le projet « Contexte » développe une idée séduisante mais complexe de connecteurs urbains entre « un monde souterrain » et « un monde en surface », le projet lauréat repose sur trois principes simples mais fortement structurants.

Un grand espace vide au sud Le projet requalifie entièrement la place Cornavin en un grand vide structuré par les façades qui l’entourent, référence à la rade ou à la plaine de Plainpalais. Suivant la réorganisation de l’interface transports préconisée par la Ville et le Canton – la place Cornavin ne devrait plus être traversée que par trois lignes de tramway et quatre lignes de bus – l’équipe lauréate dépouille l’espace de toute entrave à la déambulation des

Une nouvelle façade au nord L’équipe hispano-suisse rééquilibre intelligemment les pôles nord et sud de la gare en dotant son front nord d’une « intervention architecturale identitaire à l’échelle du pôle urbain ». Cette nouvelle façade, une longue galerie couverte de 400 mètres, résout un certain nombre d’enjeux importants de la future extension en sous-sol prévue pour absorber la croissance du nombre de voyageurs à l’horizon 2030. Il offre une infrastructure opérante à partir de laquelle l’intégration des futurs quais souterrains au pôle urbain pourra être travaillée. Cette longue marquise joue également le rôle de seuil de transition entre le pôle de la gare, la place Montbrillant et les quartiers voisins des Grottes et de la Servette. Ce rôle intégrateur est renforcé par deux nouveaux espaces publics situés aux extrémités de la marquise.

ÉQUIPES ÉLIMINÉES AU PREMIER TOUR Van de Wetering atelier d’urbanisme – Basler & Hofmann – Hager Partner Agence Nicolas Michelin & Associés – Citec – Michel Desvigne Paysagiste – BG Güller Güller architecture urbanism / MSV architectes urbanistes – mrs Partner – bcph Atelier Descombes Rampini – Citec – Cabane stratégies urbaines – Les éclairagistes associés – sd ingénierie* (retrait avant le premier tour)

LAURÉAT Guillermo Vazquez Consuegra arquitecto / Frei Rezakhanlou architectes – Emch+Berger ÉQUIPES RETENUES POUR LES 2 e ET 3 e TOURS Projet « Gare ouverte » KCAP Architects & Planners – IBV Hüsler – Verzone Woods Architectes Projet « Contexte » dl-a / Bruno Marchand – RR&A – L’Atelier du paysage – Luca Pattaroni – Ecoscan – edms

MEMBRES PROFESSIONNELS DU JURY Gonçalo BYRNE, architecte (président) / Isabelle CHAROLLAIS, architecte, Ville de Genève (vice-présidente) / François AELLEN, architecte-ingénieur / Stephanie BENDER, architecte / Pierre-Alain DUPRAZ, architecte / Christian EXQUIS, architecte-urbaniste / Eduardo LEIRA, architecte-urbaniste / Nicolò PRIVILEGGIO, architecte / Marcel SMETS, architecteurbaniste / Ariane WIDMER, architecte-urbaniste / Sylvain GUILLAUME-GENTIL, ingénieur mobilité / Olivier FARGEON, responsable gare de Genève Cornavin / Bernard PITTET, chef de programme Léman 2030 / Marie-Paule THOMAS, sociologue urbain / Francesco DELLA CASA, architecte cantonal /Jean-Frédéric LUSCHER, architecte, Etat de Genève / Thierry MERLE, directeur DDU RD, Etat de Genève / Thierry MESSAGER, directeur, Etat de Genève / Xavier DE RIVAZ, adjoint de direction – URB – Ville de Genève


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(SANS NOM)

MEP GARE CORNAVIN, GENÈVE

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Guillermo Vazquez Consuegra arquitecto / Frei Rezakhanlou architectes – Emch+Berger

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1 La grande marquise, nouvelle façade nord de Cornavin 2 La place Cornavin 3 Le projet travaille simultanément le sous-sol et la surface 4 Lignes de désir et flux piétonniers, situation actuelle 5 Lignes de désir et flux piétonniers, projet


RÉSULTATS DE CONCOURS

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GARE OUVERTE

KCAP Architects & Planners – IBV Hüsler – Verzone Woods Architectes

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CONTEXTE

dl-a / Bruno Marchand – RR&A – L’Atelier du paysage – Luca Pattaroni – Ecoscan – edms

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piétons et recherche à travers la matérialité des sols à homogénéiser l’espace. Une nouvelle perméabilité Enfin – et c’est peut-être l’une de ses qualités principales – le projet recherche une plus grande perméabilité de la gare et l’amélioration des connexions tant visuelles que physiques aux quartiers voisins. Les quatre passages principaux (Servette, Grottes, Montbrillant et Alpes) sont entièrement requalifiés, élargis et rematérialisés. Une nouvelle ruelle longitudinale relie très subtilement le passage de la Servette à celui de Montbrillant, renforçant la perméabilité est-ouest et revalorisant le bâtiment de la Haute école d’art et de design (HEAD). Cette stratégie permet également une meilleure gestion des flux par le doublement des accès aux quais. Sur la base du projet, dix lignes directrices ont été élaborées par le lauréat (lire ci-contre). Elles devraient prochainement être formalisées dans un instrument de planification (un plan directeur de quartier par exemple) qui guidera la démarche opérationnelle (dont la planification, la gestion et les mises en concurrence) pour la matérialisation concrète du nouveau pôle urbain de la gare Cornavin.

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MEP GARE CORNAVIN, GENÈVE

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LES DIX LIGNES DIRECTRICES 1 RÉCUPÉRATION (HOMOGÉNÉISATION) Recoudre les coupures spatiales et fonctionnelles des deux espaces publics majeurs. 2 ARTICULATION Réaliser une armature hiérarchisée et articulée des espaces collectifs. 3 PERMÉABILITÉ Augmenter la perméabilité de la barrière des voies CFF. Créer une colonne vertébrale du réseau de desserte des flux piétonniers. Décongestionner l’ensemble du site et les passages intérieurs de la gare. 4 FLUIDITÉ Décongestionner les quais CFF. Ajouter des escaliers aux deux extrémités des quais CFF, reliés au passage des Grottes et au passage des Alpes (sans passer à travers le bâtiment de la gare). 5 IDENTITÉ Requalifier la centralité urbaine majeure et emblématique au cœur de Genève par des aménagements de haute qualité architecturale. Créer une nouvelle identité pour le pôle de la gare. 6 VALORISATION Revaloriser les éléments constitutifs de qualité du site. Valoriser et mettre en scène les bâtiments d’intérêt patrimonial (Basilique Notre-Dame, bâtiment de la HEAD, front sud de la place de Cornavin, Hôtel Montbrillant, quartier des Grottes). 7 INTÉGRATION Intégrer le pôle dans son contexte. Améliorer les liaisons inter-quartiers par des coutures entre les

espaces collectifs et les différentes entités morphologiques. Interconnecter les espaces publics liés à la gare. Récupérer la continuité entre la place Cornavin et la rue du Mont-Blanc. Faciliter les liaisons avec la rade et la vieille ville. Intensifier les relations avec le quartier des Grottes. Améliorer la liaison avec le parc des Cropettes, le secteur de la Poste et l’îlot 13. Ouvrir la place de Montbrillant sur la rue de la Servette. 8 CONTINUITÉ Renforcer la continuité des espaces verts. Assurer la continuité de la pénétrante de verdure (parc des Cropettes) et de la Voie verte (le long des voies CFF), par des éléments structurants, au même titre que les volumes bâtis. 9 EFFICACITÉ Réorganiser l’interface multimodale et les transports publics. Supprimer le transit des véhicules privés à travers les deux places de Cornavin et Montbrillant. Réorganiser les transports publics et les arrêts. Améliorer l’accessibilité à la gare depuis les arrêts des transports publics. Créer plusieurs vélostations directement reliées à la gare. Réorganiser le sous-sol du parking pour les taxis, livraisons et dépose-­ minute et leurs accès. Sécuriser les traversées des routes à fort trafic et diminuer les effets de barrières. Privilégier la mobilité douce à travers tout le pôle. Assurer un fonctionnement efficace et confortable des échanges multimodaux. 10 MUTABILITÉ Définir les principes de la mutation. Etablir la chronologie des secteurs d’intervention. Elaborer un plan des conditions de mise en œuvre.


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L’imaginaire est une catégorie du réel. Incursion dans les archives d’André Corboz Une exposition à la Bibliothèque de l’Accademia di Architettura de Mendrisio

Plan de Carouge de Giuseppe Viana (1783) / Washington D.C., croquis de Thomas Jefferson (1790) L’urbanisme : une histoire d’idées empruntées ? L’intérêt de Corboz pour l’histoire urbaine remonte à Genève, sa ville natale, dont il commence à commenter le développement urbain et l’architecture dans la presse locale vers 1960. C’est aussi à ce moment-là qu’il étudie l’urbanisme au siècle des Lumières à Carouge. La petite ville voisine de Genève était encore un territoire piémontais au 18e siècle, un cadre prototypique pour analyser l’importation de schémas utopiques dans un contexte périphérique. Avec l’étude de cas de Carouge, Corboz propose une historiographie des idées empruntées en urbanisme – un objectif qu’il appliquerait plus tard à des enquêtes allant de Saint-Pétersbourg au territoire nord-américain, puis à la cité-jardin moderne.

Le fonds André Corboz déposé à la bibliothèque de l’Accademia di architettura de Mendrisio s’ouvre aux chercheurs. Pour marquer l’événement, une petite exposition dévoile quelques aspects de l’impressionnante carrière intellectuelle de l’érudit voyageur. Entretien avec le commissaire André Bideau. TRACÉS : André Corboz était très lié à Genève, sa ville natale, mais il a enseigné essentiellement à Montréal puis à l’Ecole polytechnique de Zurich. Comment son fonds d’archives est-il finalement arrivé à Mendrisio ? André Bideau : Le fonds étant d’une telle envergure, les archives du gta de l’ETHZ n’en ont pas poursuivi l’acquisition, également parce qu’elles manquaient d’espace. Les contacts entre l’Accademia di architettura et la famille Corboz se sont avérés productifs et la bibliothèque accueillante. Corboz ne s’est jamais senti chez lui à Zurich et il est probable qu’il aurait préféré que ses archives soient déposées ailleurs. Il a mal vécu la succession de son poste de professeur à l’ETHZ en 1993. Avant Zurich, il avait passé treize années à Montréal, mais il voulait rentrer en Europe et surtout à Genève. Son destin aura été d’être toujours hors de sa ville, et ses archives l’ont suivi. En

effet, l’école d’architecture de Genève (voir TRACÉS n° 23-24/2017) n’existait plus quand Corboz est décédé en 2012. A cette époque, un lien essentiel le rapprochait de Mendrisio, au travers notamment de Bruno Reichlin et Mario Botta. En 2013, l’Università della Svizzera italiana, dont l’Accademia fait partie, a approuvé le transfert de ses archives et le catalogage de ses 23 757 livres a été achevé en 2017. Le fonds constitue un ensemble réunissant ses ouvrages, ses diapositives et des pièces personnelles. Afin de respecter l’intégrité du fonds, celuici a été confié à la bibliothèque, qui peut ainsi mettre ses livres à disposition après les avoir catalogués en même temps que les diapositives. Aujourd’hui, l’indexation des pièces privées commence, et c’est un travail immense, car il y a des centaines de cartons. Corboz était un collectionneur obsessionnel qui conservait chaque note, chaque billet d’entrée de musée. Dans la Sala Corboz du palais Turconi à Mendrisio, ce cosmos documentaire a pu être déployé. Maintenant que nous avons obtenu une bonne vue d’ensemble, nous n’allons pas attendre plus longtemps pour commencer la recherche. Comment expliquer cette manie conservatrice ? Est-elle liée à un projet intellectuel ou à sa personnalité ?

Je ne l’ai pas bien connu personnellement, mais je sais que c’était une personnalité plutôt introvertie, qui avait un monde intérieur très riche. Il faut se rappeler qu’il n’a pas de formation officielle d’historien de l’art. Il a étudié le droit, comme le souhaitait son père. Mais parallèlement, il publie des anthologies de poésie, co-­ organise le Festival des sept à Genève (1957) 1, lit énormément – notamment C. G. Jung, Mircea Eliade, Gaston Bachelard, etc. C’est donc un passionné, un véritable Homo universalis et en même temps un chercheur, dont les obsessions vont le poursuivre sa vie entière. Il réunit une érudition immense, mène une vie presque monastique, faite de lecture, d’études, mais pratiquement comme autodidacte, sans être inséré dans un cadre de recherche et de formation classique avec des maîtres, des professeurs. Il entre en contact avec l’architecture au travers de Saper vedere l’architettura de Bruno Zevi (1948). Ce livre l’a tellement touché qu’il en a proposé une traduction à Gallimard (qui sera refusée) – il est alors traducteur professionnel à Berne. En 1959 déjà, il termine un manuscrit, inédit par la suite, sur un thème lié à ses lectures de Jung et Eliade intitulé Urbanisme et psychologie. Ses premiers écrits sur Genève puis son Invention de Carouge (1968) sont élaborés en parallèle de son travail alimentaire de secrétaire à l’Université de Genève.

« Cette nécessité d’un rapport collectif vécu entre une surface topographique et la population établie dans ses plis permet de conclure qu’il n’y a pas de territoire sans imaginaire du territoire. » Le territoire comme palimpseste (1983)

D’où lui vient cet intérêt précoce pour des lectures touchant à l’imaginaire, à l’inconscient, au symbolisme ? La pratique d’écriture de poèmes a été citée par Corboz même. Peut-être faut-il aussi ajouter le contact de son ami l’historien Henri Stierlin, qui défendra sa thèse en 1975 auprès de Gilbert Durand – le fondateur à Grenoble du Centre de recherche


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sur l’imaginaire2. Quatre années plus tard, André Corboz y défend la sienne sur la Venise imaginaire de Canaletto, très tard dans sa carrière, à 51 ans. Mais Corboz est très tôt intéressé par les questions de langage universel et par l’iconologie, notamment au travers des travaux de Panofsky comme Architecture gothique et pensée scolastique (1951). On a tendance à oublier qu’il a publié un autre livre après Invention de Carouge intitulé Haut Moyen Age (1970), dans une série « Collection de l’architecture universelle » que Corboz et Stierlin avaient proposée et développée, mais que l’éditeur ne poursuivra pas. C’est un livre qui réunit des textes et des photographies de Corboz. Là, il est très influencé par Panofsky et son interprétation du Moyen Age, qui passe par une étude des symboles et d’images partagés dans l’inconscient. Tout cela entrera dans sa thèse sur La Venise imaginaire de Canaletto, qui se termine sur l’idée que « le réel n’est qu’une catégorie de l’imaginaire ». Pour Corboz, le vérisme de Canaletto, que l’on a comparé à un regard quasiment photographique sur des espaces réels, vécus, est en fait construit en grande partie sur l’imaginaire, par exemple sur des relations symboliques entre certains points du paysage urbain de Venise.

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palimpseste des années 1980 : le territoire et ses représentations ne peuvent être compris qu’en regardant leurs différentes couches, comme un palimpseste, un document qui intègre les différentes traces du passé. C’est une position qui n’est pas incompatible avec les discours que certains architectes contemporains portaient sur la ville, d’Aldo Rossi, par exemple, qui s’appuyait notamment sur les recherches menées par Maurice Halbwachs sur la construction collective de la mémoire. Quels sont les liens qu’entretient Corboz avec les architectes de sa génération ? Corboz lisait bien entendu Halbwachs. Mais, comme Paola Viganò l’indique, il ignore ou ne s’intéresse pas au travail développé par ses contemporains autour de la typologie et de la morphologie urbaine (Rogers, Muratori, Caniggia 3). Son intérêt pour les symboles et l’imaginaire est une approche bien différente de celle de Rossi et des «  néo-rationalistes  » des années 1970. Ce n’est pas le réalisme artistique et conceptionnel qui l’intrigue, bien plus celui du vernaculaire, de l’architecture dite « spontanée »4 . A plusieurs reprises Corboz se réfère à la théorie de l’œuvre ouverte d’Umberto Eco. Il en développe même une application théorique à l’architecture lors

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du congrès Architekturtheorie organisé à Berlin en 1967 par O. M. Ungers, où l’intervention de Corboz porte le titre Für eine offene Theorie der Architektur (Pour une théorie ouverte de l’architecture). C’est dans la poursuite de cette théorie qu’il développe l’idée de la réanimation5 qui l’a beaucoup préoccupé, au point de vouloir y consacrer un ouvrage, jamais achevé. Que signifie pour Corboz une « œuvre ouverte » en architecture ? C’est un appel à une ouverture dans la genèse de concepts utilisés dans l’histoire de l’architecture. Corboz refuse toute forme de téléologie historiographique des styles et des développements. Selon lui, il faut arrêter de se focaliser sur des sources complètement décontextualisées, d’où cette comparaison avec Haussmann ou le plan de Saint-Gall, repères trop souvent utilisés pour résumer toute une période. Corboz dirige une critique fondamentale vers les canons de l’histoire de l’architecture, qui opèrent par simplification. Mais en même temps, malgré son affinité pour l’Italie, ce n’est pas quelqu’un qui s’intéresse aux théories contemporaines de Muratori ou Caniggia, avec lesquelles il aurait pourtant pu travailler sur la morphologie urbaine. Son travail sur l’inconscient,

« Situer, ranger un architecte ou un bâtiment dans une perspective historique, c’està-dire au bout d’un axe, c’est transcrire dans l’histoire le principe haussmannien de la percée brutale et rectiligne. » Für eine offene Theorie der Architektur (1967)

Une thèse centrale vers laquelle tendent les travaux de Corboz serait donc que la réalité que nous percevons est profonde, traversée de symboles, d’analogies, de mémoires partagées. Oui, la maille territoriale de Jefferson ne s’ouvre pas uniquement vers le futur mais également vers le passé, car elle poursuit une tradition antique. Corboz essaie d’intégrer de grands repères historiques dans des pratiques qualifiées de « modernes » mais qui doivent en fait beaucoup à d’anciennes formes de représentation. Voilà qui nous amène à la métaphore du territoire comme

Diagramme montrant les sites du Canal Grande et leurs perspectives pour préparer Canaletto. Una Venezia immaginaria (Milan, Electa, 1985) L’espace et son imaginaire L’accent mis sur l’espace, le territoire et les symboles a rendu l’œuvre de Corboz accessible à une jeune génération d’architectes et d’urbanistes. Son interprétation du néoclassicisme, par exemple, envisageait un projet spatio-représentatif global dans l’œuvre de figures du 18e siècle comme Etienne-Louis Boullée, Hubert Robert ou Giovanni Antonio Canal. La Venise imaginaire de Canaletto est le résultat de la recherche doctorale de Corboz – plutôt tardive dans sa carrière, à 51 ans. La thèse n’a pas été supervisée par un historien de l’art, mais par l’anthropologue Gilbert Durand, disciple de Gaston Bachelard et fondateur du Centre de recherche sur l’imaginaire de l’Université de Grenoble.


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Iowa, photographie aérienne, 1994 / Section : Brutalisme. Montréal, 1969 / Section : ponts. « Pont du Gueuroz, 1932 », Martigny, 1991 / Section : parkings. « du toit Wilshire », Santa Monica, 1986 / Section : panneaux. « Freeway 40, sortie 36 », Gallup, 1996 La photographie comme outil Des parcs nationaux des Etats-Unis à l’étalement urbain en Suisse, Corboz questionne la nature de l’espace moderne, inventant des expressions telles que territoire comme palimpseste ou hyperville. La photographie devient un outil décisif pour contester la dualité ville/paysage, en abordant leur réalité commune comme des constructions et des sites de marchandisation. Photographe confirmé, Corboz interprète le paysage comme une œuvre d’art ouverte et développe un intérêt particulier pour les potentiels analytiques du Land Art et de l’architecture anonyme.

les symboles, tout cela est déconnecté d’une grande partie du discours des années soixante. Corboz traite sur un plan spéculatif des questions urbaines et spatiales, qui sont pourtant riches et fascinantes pour les architectes. Il invite à une interprétation qui se doit d’être libre, et implique donc une production autonome de ses sources. A la fin de sa thèse, il défend cette ouverture du travail intellectuel, mais aussi l’idée que l’on peut revisiter ses pensées, y revenir constamment, de manière cyclique.

« Symboliser l’urbanisme du 9e siècle par Aix ou SaintGall serait une erreur aussi grande que d’expliquer les galaxies urbaines du 20e siècle par les doctrines

de Le Corbusier ou les expériences de Gropius. Dans l’un et l’autre cas, la réalité se moque de la théorie. » Haut Moyen-Age (1970)

La nécessité de l’érudition accompagne ce combat contre une histoire hachée, segmentée, séquencée. Pour Corboz, tout semble en permanence interconnecté. Peut-on postuler qu’il existe un nécessaire parallélisme dans l’usage qu’il fait des documents visuels et textuels ? Il y a un travail constant de vérification de la pensée sur l’espace par l’image, sous la forme de plans urbains par exemple. Par ailleurs, c’est grâce à l’outil photographique que Corboz montre des relations et

des représentations spatiales «  ouvertes  ». Mais il faut lier également ce travail aux voyages : Corboz se déplaçait énormément (voir TRACÉS n° 08/2018). Le voyage, lié à la photographie, fonctionne comme une sorte d’extériorisation de sa pensée. Cette constante curiosité et cette observation minutieuse du monde et des espaces réels semblent être l’envers de son caractère introverti. Il développe très tôt un intérêt pour le paysage et en particulier pour la géologie. Vers la fin des années 1960, il prend connaissance du travail d’un photographe, Klaus Runze, qui prend des clichés de formations géologiques en Anatolie, et les publie dans un article intitulé «  Die Landschaft als Kunstwerk » (Das Werk, février 1968). Aux Etats-Unis, Corboz multiplie les voyages à travers les parcs naturels. Plus il photographie le paysage, plus il le considère comme une sorte d’opera aperta, dans la tradition d’Umberto Eco. Il expose certaines de ces photographies dans une petite exposition


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à Genève dans les années 1990 intitulée Le regardeur, puis publie avec malice « Anch’io sono scultore ! » (Werk, Bauen + Wohnen, mars 1998) : dans des paysages, il reconnaît le profil de Mitterrand décédé ou le Mur des Réformateurs ! Quelle est l’actualité de Corboz, pourquoi avons-nous besoin aujourd’hui de sa pensée ? Pour sa capacité à livrer une contribution sur l’histoire de la ville, en tant qu’histoire de la représentation, des idées et des concepts. Car il ne sort plus d’essais synthétiques dans le genre de La Suisse comme hyperville ou Le territoire comme palimpseste. La pensée de Corboz est actuelle à deux niveaux : le premier serait l’approche à la fois pluridisciplinaire et spéculative. Non pas l’interdisciplinarité un peu positiviste d’aujourd’hui, orientée vers la recherche rapide et concrète de solutions optimales, mais une interdisciplinarité née d’un humanisme profond, d’un savoir universel, d’une ouverture d’esprit et d’une véritable curiosité. Le deuxième niveau serait cette tentative d’ouvrir l’historiographie sur la problématique du défi urbain territorial posé par le développement de la ville contemporaine.

« Plus jamais de dogmes dans l’architecture ! Assez avec ce terrorisme dans l’architecture ! » Für eine offene Theorie der Architektur (1967) La discussion entamée par Corboz dès les années 1980 a également donné des outils pour comprendre l’urbanisation de la Suisse en la situant à l’échelle territoriale. C’est donc un propos sur

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la ville qui va ­ au-delà des historicismes postmodernes (qui reviennent à la mode actuellement, en particulier du côté de Zurich) et de la reproduction dans l’agglomération de formes morphologiques du 19e siècle. Contre ce regard restreint sur la ville « européenne », cette obsession pour l’expression d’une « urbanité » comme question morphologique, de forme urbaine, Corboz opposait une lecture de l’urbain comme « réseau », et une prise en compte des aspects plus larges (sociaux, économiques).

« … la notion d’harmonie est périmée. Ne serait-ce pas elle qui, en dernière analyse, nous empêche de percevoir les phénomènes urbains actuels ? » La Suisse comme hyperville (1993) Aujourd’hui on prétend que la ville doit être dense (à juste titre), solide. Mais Corboz propose de jeter le regard sur la périphérie, sur les marges, les transitions entre les villes, les agglomérations, comme porteurs de sens. A travers son dialogue avec l’histoire et la discussion de problématiques de perception analogues, il tenait à rappeler que nous sommes prisonniers de certaines traditions urbaines, de solutions un peu simplistes qui nous empêchent d’intervenir dans les paysages urbains actuels. La photographie comme la carte, la perception du grand paysage et du territoire, l’inspirent. La maille de Carouge montre que, déjà au 18e siècle, l’antagonisme ville/ paysage perdait de sa validité, bien avant la défortification des villes. Cette réalité mène

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jusqu’à aujourd’hui. L’analyse de Carouge, des mailles territoriales, des salines royales de Ledoux, etc., tout cela représente pour Corboz de nouvelles questions qui dépassent l’urbain comme phénomène isolé.

André Bideau est théoricien de l’architecture, enseignant à l’Accademia di architettura à Mendrisio. Propos recueillis par Marc Frochaux Documents reproduits avec l’aimable autorisation de Mme Yvette Corboz

1 En 1957, André Corboz, Jacques Guyonnet, Robert Dunand, Henri Stierlin, Maurice Wenger et Michel Soutter organisent le Festival des sept au théâtre de la Cour St Pierre. Léopold Sédar Senghor, contacté par Corboz au nom du groupe, était invité pour introduire les poètes suisses. Empêché de se rendre à Genève, il écrit un discours qui sera lu comme introduction. 2 Gilbert Durand, anthropologue, disciple de Bachelard, jette les bases d’une anthropologie de l’imagination qui, loin d’être réduite à des associations d’images secondaires, disposerait de formes et de forces propres. En 1966, il monte à l’Université de Grenoble le Centre de recherche sur l’imaginaire. 3 Paola Viganó, « André Corboz, connoisseur d’art et de villes », postface traduite en français dans le recueil conçu par Lucie K. Morisset (éd.), De la ville au patrimoine urbain, Presses de l’Université de Québec, 1998. Si Corboz ne s’intéresse pas à l’école muratorienne, c’est son assistant, Sylvain Malfroy, qui fera connaître ces travaux en Suisse. 4 André Corboz, en tant qu’éditeur invité, consacre en 1974 un numéro de la revue Archithese à « l’architecture spontanée ». 5 C’est en 1975, pendant un workshop de l’IDZ organisé par Heinrich Klotz et François Burkhardt, précédant l’IBA de Berlin et en pleine année européenne du patrimoine, que Corboz développe l’idée de la réanimation. Sur ce thème, voir notre article « Raconte-nous la Sarine : le nouveau Werkhof de Fribourg », TRACÉS n° 22/2017, pp. 18-22.

BETWEEN INVENTION AND IMAGINATION : ANDRÉ CORBOZ AND THE TERRITORY AS PALIMPSEST Exposition à la Bibliothèque de l’Accademia di Architettura de Mendrisio à voir jusqu’au 5 octobre 2018. Commissariat : André Bideau avec Elisabetta Zonca

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ACTUALITÉS

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Des maquettes, des maquettes, encore des maquettes… et peu ou pas de discours ! Considérations sur la 16e Biennale d’architecture de Venise

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Après deux biennales discursives, Fundamentals (2014) et Reporting from the Front (2016), où Rem Koolhaas aura laissé un kit d’éléments «  fondamentaux  » sur catalogue, permettant d’imaginer l’architecture de demain, et Alejandro Aravena des protocoles pour que les démunis de ce monde puissent réussir à construire un toit sous lequel s’abriter, Freespace (2018) laisse dubitatif. Même si tout le long des allées de l’Arsenal, les maquettes et autres prototypes à l’échelle 1:1 impressionnent, il n’en demeure pas moins un sentiment de vide. A n’en pas douter, cet ensemble plaira à une grande majorité d’architectes amoureux de la maquette. Mais cet assortiment de cartons, de bois et de métaux évoque davantage un marché de produits artisanaux qu’une exposition sur l’avant-garde de l’architecture mondiale. Ou alors la discipline a perdu ses dimensions critique et prospective. Le fait-main est certes à la

mode, mais avec de la pensée, c’est mieux ! Les deux commissaires Yvonne Farrell et Shelley McNamara – fondatrices de l’agence Grafton Architects – semblent préférer le dessin pour le dessin et la forme pour la forme, plutôt que de réfléchir aux dimensions artistique et anthropologique de l’architecture et à sa place dans le concert du capitalisme cognitif à l’œuvre sur la planète. Elles auraient au moins pu se pencher sur le graphisme de l’identité visuelle de la Biennale, proche du degré zéro. Sur la façade du pavillon central, entre les colonnes du prostyle néo-­classique teinté de rationalisme italien, l’affiche étale le terme Freespace dans de multiples langues formant un larmier géant de différentes polices de caractères. Une autre grande déception demeure les deux sas d’entrée (Arsenal et pavillon central). Ils affirment le ton donné par les commissaires. Dans les deux cas, le rien est au rendez-vous. Des films illisibles, projetés

sur les murs, ne constituent aucunement un événement comme avait pu l’être le recyclage des cimaises de la Biennale d’art 2015 par Aravena dans l’entrée de la Corderie. Koolhaas avait surpris avec la construction d’un plancher-type de bâtiment corporate dont la coupe accueillait les visiteurs dans l’entrée du pavillon central. Après ce constat morose, restent les pavillons nationaux. Heureusement l’un d’entre eux, l’Uruguay1, sort du lot. Par son emplacement, légèrement en retrait, entouré de nombreux arbres à haut jet, caché derrière le pavillon des Etats-Unis et à l’ombre de celui de l’Australie, l’Uruguay passe souvent inaperçu. Cette année, il vaut le détour. L’Uruguay : de la prison à la non-prison De forme cubique, l’architecture du pavillon fonctionne à merveille pour le thème choisi par les commissaires issus de l’Ecole d’architecture de Montevideo.


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ACTUALITÉS

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3 1 Le pavillon de l’Uruguay : Prison to Prison, 2018 (© Fabián Sarubbi) 2 Fragment de l’ensemble Robin Hood Gardens de Peter et Alison Smithson, reconstitué à l’initiative du Victoria and Albert Museum. 3 L’étrangeté bâtie : le pavillon suisse. (© Italo Rondinella)

Après avoir franchi le palier du bâtiment, on découvre une cimaise recouverte du titre, aux lettres blanches sur fond bleu foncé : Prison to Prison – An Intimate Story Between Two Architectures. Sur la droite du mur, une légère ouverture pousse chaque visiteur à se faufiler et à longer le verso de la cimaise, sur laquelle une phrase donne le ton : Freespace is political. Une fois dans le white cube, des lumières clignotent du sol au plafond, un son se propage en mode 360°, et une vidéo passe de plans 2D animés en images 3D, puis de vues enregistrées par un drone à des écrans totalement noirs pendant de brefs instants. L’immersion est totale. L’installation audiovisuelle raconte une histoire extra et ordinaire, a priori loin du thème de la Biennale. En effet, quand le mot prison est prononcé, 1 Le pavillon de l’Uruguay prisontoprison.uy

il ne renvoie pas à celui de Freespace. Au contraire, viennent tout de suite ceux d’enfermement, d’étouffement, de surveillance, de punition, de promiscuité, de surcharge carcérale, etc. Et pourtant la vidéo projetée ici montre l’inverse. S’y dévoile une prison-village, en ordre ouvert, dont les prisonniers marchent tranquillement entre des baraquements éparpillés sur l’ensemble du terrain. A partir d’un drone, le spectateur les voit discuter. Ils parlent de leur projet de petite entreprise (boulangerie, maçonnerie, etc.) au sein du centre de détention, et surtout, de la manière dont ils sont traités en humains et non comme des simples numéros de cellule. Nouveau basculement, un autre plan-séquence montre un projet carcéral conventionnel. Une suite de bâtiments, identiques et alignés, formant un plan de masse rigide qui renvoie à la caserne ou au camp de concentration. Le plus étonnant, c’est que cette prison

de type fermé est mitoyenne de la prisonvillage. On apprend par ailleurs qu’elle a été réalisée en partenariat public-privé. L’opposition entre un régime carcéral ouvert, reposant sur l’autogestion partielle des prisonniers et un régime carcéral fermé dont le financement répond à des impératifs de marché en vient à constituer un tableau assez symptomatique des alternatives actuelles en matière de production de l’espace public. Prison to prison mérite donc le prix de la clarté du propos que tant d’autres propositions, trop vagues ou trop allusives ne parvenaient pas à formuler. Les idées de Freespace restent donc du domaine de l’exception. Christophe Le Gac

BIENNALE D’ARCHITECTURE DE VENISE Jusqu’au 25.11.18 www.labiennale.org


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LIVRES

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SURFACE

(© Ben Thouard)

Travail photographique à fleur d’océan

Si le surf et la photographie naturaliste requièrent tous deux de la patience, que dire de la combinaison des deux activités ? Guetter les conditions de mer favorables, se mettre à l’eau en espérant que la lumière désirée sera au rendez-vous, attendre que se produise l’alchimie. Il est en effet ici moins question de sport que d’alchimie. De celle qui, puisant l’énergie de l’océan, en façonne la surface en des structures et des textures aussi éphémères qu’improbables, à chaque fois uniques. Dans son ouvrage, précisément intitulé SURFACE, le photographe français Ben Thouard, installé à Tahiti, explore la géométrie de cette interface entre l’air et l’eau. Quand il place son objectif juste en dessous, il joue de la transparence de l’eau pour dévoiler le terrestre vu de l’intérieur d’une vague, ou de son opacité pour mettre en évidence l’air qu’elle emprisonne, effervescence de bulles ou vortex précisément ordonnés.

Du dessus, l’eau apparaît le plus souvent comme un solide plus ou moins translucide aux réflexions complexes. L’absence de repères brouille les échelles, dévoilant un jeu de topographies oscillant entre puissance et sensualité. C’est en figeant ainsi les trains d’ondes ayant traversé l’océan Pacifique pour venir déferler sur les côtes de la Polynésie française que Ben Thouard exprime au mieux l’énergie contenue dans la houle qui, ralentie par le récif corallien, se comprime et s’élève avant de s’effondrer. Le photographe est parvenu à capter les différentes phases de cette respiration aussi éternelle que l’océan. La pétrifiant dans son instabilité, il lui donne une matérialité à la fois brute et fascinante. Philippe Morel

SURFACE Ben Thouard, 2018 / 65.– euros Commande : www.benthouard.com En ligne sur espazium.ch Plus d’images sur www.espazium.ch


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LIVRES

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The Potato Plan Collection 40 villes soumises à la méthode Abercrombie

L’ouvrage édité par Kees Christiaanse et Mirjam Züger porte sur le fameux « plan patate  » de Patrick Abercrombie et réévalue son potentiel en tant qu’outil d’analyse pour les territoires métropolitains contemporains. En appliquant la méthode d’Abercrombie sur 40 villes du monde entier, les auteurs constituent une collection d’espaces métropolitains polycentriques. Définie à l’origine en 1943 dans le cadre du plan du Comté de Londres, l’analyse sociale et fonctionnelle d’Abercrombie illustre poétiquement la ville comme une agglomération de communautés, de grappes et de centres distincts. Cette conception constitue le socle d’une conception de la ville plurielle et éclectique fonctionnant par interaction entre des entités distinctes. Elle est aux antipodes du zonage fonctionnel classique et prépare l’avènement du postmodernisme. Le plan de Patrick Abercrombie décrit Londres comme une ville composée de quartiers simplement organisés, mais liés entre eux de manière complexe. Selon lui, Londres

est une « ville de villages ». Lorsqu’ils sont regroupés, les quartiers forment des communautés et, à leur tour, les communautés prises ensemble forment la « machine Londres ». La définition exacte et la taille de chaque quartier jouent un rôle central dans la trame d’analyse d’Abercrombie. Les projets de recherche des 40 villes tentent de déterminer dans quelle mesure les paramètres pertinents diffèrent d’une ville à l’autre en regroupant un grand nombre de « plans patate » provenant de différentes métropoles, dessinés par des urbanistes et des architectes connaissant bien chacune des villes abordées. Ce faisant, l’ouvrage met au premier plan la sélection des paramètres décisifs dans la définition des quartiers. L’objectif de cette étude comparative est multiple : d’abord, elle donne un aperçu des qualités qui définissent ce qu’est un quartier dans les villes d’aujourd’hui. Ensuite, elle contribue à la compréhension de la topologie des espaces métropolitains polycentriques. Enfin, elle offre un examen critique et une mise à jour potentielle de la méthode Abercrombie. Réd.

THE POTATO PLAN COLLECTION 40 cities through the lens of Patrick Abercrombie Mirjam Züger, Kees Christiaanse (eds.), nai010 publishers, Rotterdam, 2018 / 39.95 euros


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ENSEIGNEMENT

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L’ESAR A DIX ANS ! L’école spéciale d’architecture (ESAR) fête ses dix ans. Christophe Catsaros s’est entretenu avec deux des membres fondateurs : Vincent Mangeat et Jean-Gilles Decosterd au sujet du projet pédagogique qu’incarne l’ESAR.

TRACÉS : L’ESAR développe deux formations : la préparation à l’entrée des écoles d’architecture et la préparation à l’examen fédéral des Registres suisses des professionnels de l’ingénierie, de l’architecture et de l’environnement (REG), qui équivaut à une sorte de validation des acquis pour des professionnels qui ont une pratique mais pas nécessairement le diplôme adéquat. Quel est le supplément que vous apportez à ces architectes en devenir ? Vincent Mangeat (V. M.) : Oui, c’est bien résumé. Il faut augmenter cette description d’une préoccupation qui est la nôtre depuis le début. Dans le système suisse, avec l’apprentissage, les écoles, il y a l’idée d’enchaînement d’étapes, d’échelons à gravir avant de commencer à exercer. Notre point de vue diffère en cela que nous proposons de commencer tout de suite ; mettre en perspective un apprentissage des études d’architecture et une pratique simultanément. Devenir architecte dès qu’on entre dans le métier et non par paliers successifs. Ceux qui entrent en apprentissage, le font très souvent pour devenir dessinateurs architectes, et

non pour devenir architectes, ce qui est discutable. C’est une manière d’entrer dans le métier et on doit pouvoir se dire que d’autres qui nous ont précédé ont montré le chemin et s’en sont bien tirés. Notre façon de faire à l’ESAR est surtout une manière de critiquer le cloisonnement et l’empilage qui est la règle dans la formation d’architecte. Jean-Gilles Decosterd (J.-G. D.) : Il s’agit non seulement de critiquer l’empilage et le cloisonnement entre les différents profils amenés à collaborer dans un bureau d’architecture – le dessinateur, l’architecte – mais aussi le cloisonnement entre les différentes formations d’architecte. Parce qu’on hérite aussi d’une situation un peu datée où la séparation est clairement marquée entre l’architecte technicien HES, et l’architecte qui réfléchit, EPF. Cette distinction, rendue anachronique par le fait que de plus en plus d’HES proposent des formations masters, est de moins en moins crédible du fait de la continuité croissante que l’on observe entre les différentes formations d’architecture.

Le REG, tel que l’on se le représente ici, c’est aussi cela. Nous recherchons cette continuité qui permettra enfin de cesser d’opposer l’­architectetechnicien à l’architecte-concepteur. V. M. : Idéalement, il faudrait que ceux qui choisissent cette voie se disent « j’entre en études d’architecture, même si la voie que j’emprunte est articulée en deux, trois paliers. Ce n’est pas après avoir dessiné, dessiné et encore dessiné que je vais découvrir les questions fondamentales de l’architecture. Celles-ci doivent m’être transmises dès le début de mes études. » Quelle est l’originalité de cette approche ? Qu’est-ce que vous apportez à cet architecte en devenir ? V. M. : Il est immergé dès le début dans la théorie et l’histoire de l’architecture. Ce n’est pas quelque chose qui vient dans un deuxième temps. J.-G. D. : Et même en amont de cela, il y a l’idée de réaffirmer le savoir architectural en tant que science humaine, plus que comme science technique ou savoir technique de la construction. On apprend qu’être architecte c’est avant


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toute chose apprendre à régler des questions humaines. La dimension constructive technique n’est pas pour autant délaissée. Notre enseignement vise à remettre de l’humain dans ce qui reste, encore aujourd’hui, une approche trop technique. C’est un long cheminement à faire pour quelqu’un qui s’est mis sur la voie du dessinateur d’architecture, sans se demander auparavant quelle pouvait être la finalité de cette pratique du dessin. Nous cherchons à faire voir, comprendre cette finalité qui est en fin de compte l’espace et l’humain. V. M. : Nombreux sont nos étudiants REG qui découvrent cela sur le tas, en cours de route, alors qu’ils auraient pu s’en rendre compte en début de parcours. Vous prenez des gens qui ont une approche partielle, appliquée, trop spécifique et vous essayez de les introduire à une vision globale. J.-G. D. : Dans une formule synthétique qui accompagne un cours de l’école, on dit que l’architecte pense conjointement l’espace et sa construction. Tout est contenu, ramassé dans cette formule : qu’il y a deux parts distinctes, penser l’espace et penser la construction et que la spécificité du projet, c’est la pensée simultanée de ces deux champs de réflexion. L’architecte aurait un pied dans chaque domaine et un cœur au milieu pour faire du lien. Cela peut sembler aller de soi mais en fait, par les temps qui courent, c’est inédit. D’abord, on dit que la construction se pense, à une époque où le chantier tend à n’être plus que le lieu de l’assemblage des détails constructifs développés par l’industrie de la construction. Pire encore, bon nombre de bureaux qui actuellement gagnent des concours, préfèrent déléguer le chantier à des prestataires de services ; les architectes désertent la construction. Ensuite, affirmer que l’espace se pense, c’est presque un gros mot de nos jours où un formalisme rampant n’en finit pas d’empoisonner l’architecture et semble avoir encore de beaux jours devant lui. Définitivement, penser conjointement l’espace et sa construction, c’est une position militante. Le pari, ici, c’est de prendre des gens qui maîtrisent la construction, de leur dire que la construction pense et se pense et de les accompagner dans cette direction. Qu’est-ce qui vous a fait entrer dans ce projet d’enseignement, qu’est-ce qui vous a motivé ? V. M. : On enseigne pour apprendre. J.-G. D. : Ce qui nous a motivé, c’est aussi que cette préparation au REG est tenue par des écoles privées, ce qui en fait un produit du

ENSEIGNEMENT

marché de l’enseignement. Il y avait dès le départ chez nous une position critique de cette attitude qui consiste à considérer un enseignement comme un produit. Et cette critique d’un savoir-marchandise se retrouve aussi dans la forme de l’école puisque nous ne sommes pas une entreprise qui traite avec des clients, mais nous avons adopté la forme légale d’une association, dont les enseignants et les étudiants sont membres. Cela implique un droit de regard sur les comptes, les investissements, le fonctionnement de l’école. Rien que ça, c’est une sacrée différence. En plus de cela, on a renoncé à décerner un Bachelor. Techniquement, on pourrait le faire. Il suffit d’assembler un nombre de crédits, et le tour est joué. C’est ce que font la plupart des écoles privées. Elles annoncent des Bachelors, tout en se gardant de préciser si ces Bachelors conduisent à des Masters ou pas. Nous avons refusé d’office cet enfumage. Nous n’avons jamais intitulé un papier obtenu dans notre école « Bachelor ». J.-G. D. : A cela s’ajoute le contenu de l’enseignement, radicalement différent de celui des écoles privées. V. M. : Pour donner un exemple, les étudiants qui arrivent ici suivent le même cours de théorie que les étudiants à l’EPFL quand j’y enseignait. Autre chose, qui ne se fait pas dans les écoles privées, et que nous pratiquons abondamment : l’enseignement in situ. Se déplacer pour aller voir et comprendre. Rome, Genève et Amsterdam, de l’Antiquité à la Modernité, c’est notre chemin, balisé ! C’est un projet d’enseignement radical en somme. V. M. : Oui, quand l’école se transporte à Rome, Genève ou Amsterdam, où le cours est donné dans la ville, on est dans une forme de radicalité. Il ne s’agit donc pas de voyager mais d’enseigner in situ. J.-G. D. : Ce qui nous différencie aussi, c’est une réaction à l’idée qui prévaut ailleurs d’assembler une série de cours, pensés sur le mode de modules distincts. Dans d’autres écoles, c’est en assemblant des modules qu’on arrive au REG. Notre approche pourrait également être considérée comme critique face à ce diplôme qui a tendance à légitimer ce type d’empilage et de savoirs cloisonnés. Au REG, on n’est pas demandeur d’un savoir synthétique d’architecte ; c’est cette valeur ajoutée que l’on apporte. La distinction entre pratique et théorie est profondément ancrée dans la conception du REG, jusqu’au contresens qui consiste à dénigrer la théorie à force de survaloriser une approche pratique. Notre approche singulière consiste à dire qu’on ne peut pas se passer de théorie, y compris pour

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former des praticiens. Il faut réunir pratique et théorie. Les rendre indissociables. Ce que nous voulons, c’est remettre de l’unité y compris pour ceux qui visent une formation REG. V. M. : Notre enseignement est une critique des formations actuelles, cela sans être en conflit avec le REG. Nous essayons de lui apporter un supplément d’âme. J.-G. D. : Prenez cette école privée connue que je ne nommerais pas. Au départ, elle s’est constituée contre l’approche polytechnique de l’architecte, pour en privilégier une autre, fondée sur les sciences humaines, notamment sous l’influence de Sartoris. Puis, avec le temps, on observe une certaine dérive vers le cloisonnement et la technicité, du fait d’un enseignement organisé en modules autonomes par commodité marchande. Finalement, cela donne un enseignement morcelé, encore plus technique que le modèle initialement critiqué. Avec l’ESAR, nous voulons réaffirmer l’unité de la discipline architecturale et sa spécificité, à l’articulation du penser et du faire. ÉCOLE SPÉCIALE D’ARCHITECTURE DE LAUSANNE (ESAR) Rue Voltaire 12bis, 1006 Lausanne, www.e-sar.ch


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NOUVEAUX PRODUITS

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SCHÖCK BAUTEILE AG Manuel de planification pour escaliers

Il existe désormais un ouvrage de référence complet pour la planification des escaliers en béton armé. Le Manuel de planification pour escaliers de Schöck vous servira de support lors de l’ébauche, de la planification détaillée et de l’exécution. Il contient aussi d’importantes informations complémentaires sur la physique du bâtiment et les normes ainsi que des consignes d’application. De concert avec des architectes et la communauté des acteurs suisses de la sécurité dans les cages d’escaliers, les auteurs ont regroupé toutes les informations importantes, de la configuration à l’exécution sans ponts acoustiques sur le chantier. Les règles de construction et la protection incendie y sont également abordées. L’insonorisation constitue en effet l’un des défis techniques majeurs qu’il convient d’aborder dès la phase de planification. Le numéro relié du Manuel de planification pour les escaliers en béton armé peut être commandé à info@schoeck-bauteile.ch ou par téléphone, au 062 834 00 10. SCHÖCK BAUTEILE AG www.schoeck-bauteile.ch

VELOPA AG Mobilier urbain : Velopa poursuit son expansion

Velopa devient le représentant exclusif en Suisse de la célèbre marque américaine de mobilier urbain Landscape Forms et renforce considérablement son activité dans le domaine de l’aménagement extérieur public. Poursuivant sa stratégie de croissance, Velopa obtient les droits de distribution exclusifs de Landscape Forms. Velopa franchit ainsi une étape-clé en tant que fournisseur de mobilier pour les espaces extérieurs publics. En effet, la Suisse devient, avec la Grande-Bretagne, l’un des deux marchés cibles européens pour la commercialisation des collections de design signées Landscape Forms. Au cours des 24 derniers mois, Velopa a su étoffer constamment son assortiment avec plusieurs marques de renommée mondiale. En proposant les produits Landscape Forms, elle offre désormais une gamme complète de mobilier extérieur haut de gamme. Landscape Forms doit sa renommée à différentes installations marquantes qui sont devenues une référence, notamment sur les sites de Boeing, Cisco Systems, Disney, Sprint, American Airlines, Herman Miller ou Nike. A ces réalisations s’ajoutent des coopérations importantes avec des designers internationaux comme Yves Béhar ou Francisco Gomez Paz et avec de prestigieux

centres d’expertise en design tels que BMW Group Designworks ou Frog Design, dont les travaux pour Sony et Apple sont célèbres. Claudio Ammann, CEO de Velopa, explique : « L’assortiment et l’expérience de Landscape Forms enrichissent de manière idéale notre offre destinée à l’aménagement d’espaces publics conviviaux et attrayants. Ce partenariat renforce notre capacité à créer des installations extérieures de caractère, grâce à un mobilier urbain alliant style et qualité haut de gamme. Nous sommes très fiers de travailler avec une marque

aussi célèbre que Landscape Forms afin de proposer le nec plus ultra du mobilier urbain au marché suisse particulièrement exigeant en la matière. » Landscape Forms a son siège à Kalamazoo dans l’Etat du Michigan et possède plusieurs succursales aux Etats-Unis, au Japon, en Chine, en Russie, en Australie, aux Emirats arabes unis et en Grande-Bretagne. VELOPA AG www.velopa.ch


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NOUVEAUX PRODUITS

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SCHÜCO La façade Schüco FWS 50 / FWS 60

La nouvelle façade montant / traverse Schüco FWS 50 / FWS 60 associe une mise en œuvre simplifiée à la meilleure efficience énergétique, du niveau maison passive. La façade Schüco FWS 50 / FWS 60 établit de nouveaux niveaux de performances sur le plan de la mise en œuvre et de la performance énergétique. Lors du développement de systèmes éprouvés, une attention particulière est accordée à l’optimisation de la mise en œuvre en atelier et sur site. De nouveaux composants pré-­assemblés permettent, par exemple, des processus de fabrication en atelier nettement plus rapides, et donc plus rationnels. SCHÜCO www.scheuco.ch/fws-cv-60

VEKA AG Traitement des surfaces pour profilés de fenêtre en PVC

Technologie aboutie, toucher velours et visuel haut de gamme : le lancement, en octobre dernier, de VEKA SPECTRAL, une technique de traitement de surface innovante et simple dans sa mise en œuvre, a suscité un vif intérêt parmi les spécialistes de la fenêtre et les architectes. Depuis, la demande n’a cessé de progresser. La gamme de couleur initiale comprenait trois teintes ultramates : gris fenêtre, anthracite et umbra. Elle est complétée aujourd’hui par un noir graphite également ultramat qui dévoile tous ses atouts grâce à une surface peu réfléchissante. VEKA AG veka-spectral.ch PRODUITS PRÉSENTÉS Les nouvelles sur les entreprises, produits et prestations se basent sur des informations fournies par les entreprises. La rédaction ne saurait être tenue responsable d’éventuelles erreurs ou imprécisions dans les textes ou photos qui lui sont communiqués. La rédaction se réserve le droit de raccourcir les textes.


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NOUVEAUX PRODUITS

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WILD ARMATUREN AG Drainage de toitures

La société Wild Armaturen AG livre depuis 1976 une gamme complète de tuyaux, de robinets et de pièces spéciales pour la distribution d’eau et de gaz des communes. A partir de 2000, la société Wild Regel- et Klärtechnik AG propose également une large gamme de produits pour l’assainissement et la protection contre les risques d’inondation. La gamme comprend aussi des produits de voirie, des tuyaux, des systèmes de régulation de débits, des batardeaux, des vannes, des obturateurs et des drainages de toitures. Drainage de toitures FDE La pose de drainage de toitures FDE est possible pour des toits plats existants comme pour des toitures végétalisées. Lors de rénovations de constructions existantes, elle permet de générer rapidement un volume de rétention intéressant. Avec les évacuations d’eaux de toitures, il est possible de créer une zone de rétention et de stocker temporairement les eaux de pluies pour écrêter les pics de débit. L’évaporation des eaux de pluies ­stockées est un autre aspect positif. Le principe FDE basé sur la rétention des eaux de toitures s’applique comme première étape par exemple devant une canalisation d’évacuation, des exutoires, des installations de collecte pour usage privé, industriel ou artisanal, des dispositifs

d’infiltration par étang, chambres, fosses, creux etc. Ces systèmes d’évacuation et de rétention sur les toits plats sont constitués d’une plaque de montage, un tuyau d’évacuation et un piège à feuilles. Ils sont disponibles avec ou sans déversoir de sécurité. Les débits de décharge varient de 0,1 l/s jusqu’à 4,5 l/s.

ses produits haut de gamme, Wild couvre tous les secteurs de la construction de conduites et d’installations, et propose des systèmes et des composantes spécifiques pour tout le cycle de l’eau. Qualité, sécurité, technologie, innovation et durabilité sont primordiaux.

De la source au raccordement, du raccordement à la station d’épuration Avec ses deux sociétés complémentaires et

WILD ARMATUREN AG www.wildarmaturen.ch

Afin de répondre à l’intérêt et à la demande croissants d’équipements de jeux individualisés et proches de la nature, SIK-Holz et GTSM Macolin SA, le spécialiste des équipements de loisirs et de jeux, du mobilier urbain ainsi que des produits pour l’ordre et la propreté, ont conclu

un partenariat exclusif pour le conseil et la vente en Suisse.

GTSM MACOLIN SA SIK-Holz – Un univers de jeux en robinier

L’entreprise SIK-Holz de Brandebourg, région densément boisée au sud de Berlin, est depuis 30 ans pionnière pour la planification, la conception et la production de places de jeux personnalisées en bois de robinier. Un large assortiment constitue la base, mais l’individualité, la créativité et la flexibilité jouent un rôle prépondérant. Des univers de jeux des plus extraordinaires, ne laissant rien à désirer, peuvent être créés à partir des sculptures artisanales et des équipements de jeux. La conception, le fini et même le traitement de surface peuvent être choisis. Une finition naturelle non traitée, une lasure écologique ou des versions colorées sont disponibles. Les terrains de jeux naturels vous emmènent dans un autre univers. L’imagination est stimulée, les jeux audacieux « de brigands et de pirates » vont bon train. Les visions et la capacité de créer des œuvres d’art artisanales à partir de troncs d’arbres tordus et la notion de « vouloir réaliser l’impossible » font la différence des produits SIK-Holz.

GTSM MACOLIN SA www.gtsm.ch


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OFFRES D’EMPLOI

LA VILLE DE GENEVE ENGAGE Genève est aujourd’hui confrontée à de véritables enjeux de développement de son territoire, dont certains ont un impact majeur sur le centre-ville.

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brodbeck roulet architectes associés sa Pour compléter notre équipe, nous sommes à la recherche, pour une entrée immédiate ou à convenir d’un/d’une

ARCHITECTE POLYVALENT(E) (H/F)

Le Département des constructions et de l’aménagement de la Ville de Genève a la charge de gérer et mettre en œuvre des projets de grande envergure, comme le développement du secteur de la Gare Cornavin, la Rade, la reconversion des quartiers du PAV sur le territoire de la Commune, la mise en place d’infrastructures de transports ainsi que la réalisation de grands projets d’équipements culturels et sportifs. Nombre de ces projets sont en phase de démarrage et doivent se concrétiser durant les prochaines années.

Profil recherché : • Formation d’architecte (EPF, HES (Degré Master), ou équivalent) • Expérience de 5 ans en Suisse • Maîtrise des outils informatiques (ArchiCAD et BIM en atout) • Excellentes connaissances des normes SIA et des techniques de la construction • Orienté(e) solutions, vous avez une excellente gestion des imprévus et du temps • Excellentes présentations et qualités relationnelles reconnues • Français (bon niveau oral et écrit)

Dans ce cadre, et en vue du départ à la retraite de l’un des codirecteurs, fin 2018, la Ville de Genève cherche un(e) ARCHITECTE OU INGÉNIEUR-E afin d’occuper le poste de

Mission : • Développer, gérer, planifier et suivre des projets de construction, de transformation et de rénovation • Effectuer les demandes d’autorisations • Contrôler et approuver les plans ainsi que la bonne exécution des intervenants • Collaborer avec les différents acteurs, partenaires et autorités • Assurer la coordination totale et participer aux séances de chantier

DIRECTEUR OU DIRECTRICE DU DEPARTEMENT DES CONSTRUCTIONS ET DE L’AMENAGEMENT Votre mission et vos responsabilités : Dirigeant le département des constructions et de l’aménagement, de manière conjointe avec la codirectrice, vous serez en charge du montage et du développement de tous les grands projets au niveau stratégique. Vous assurez les conditions techniques, financières et administratives, ainsi que tous les partenariats avec des tiers propices à la réalisation des projets de la Ville de Genève. En lien étroit avec les autorités politiques, vos activités vous amènent à représenter la Ville de Genève dans les commissions parlementaires, extraparlementaires ou consultatives. Votre profil : Titulaire d’un diplôme d’architecte ou d’ingénieur-e de niveau EPFL ou universitaire ou au bénéfice d’une formation jugée équivalente, complété par une éventuelle formation en management urbain, gestion d’entreprise et/ou administration des politiques publiques, vous justifiez d’une solide expérience et de plusieurs années de pratique professionnelle dans la gestion et le développement de projets d’envergure. Votre expérience en matière de management, de direction et de gestion du personnel est confirmée. Vous possédez d’excellentes connaissances des milieux politiques et gouvernementaux au niveau local et régional. Adresse de retour : Par courriel à recrutement.dir@ville-ge.ch ou par courrier à la Présidence du Département des constructions et de l’aménagement, Rue de l’Hôtel-de-Ville 4 - Case postale - 1211 Genève 3 Conditions générales Etre domicilié-e dans le canton de Genève ou dans la zone de domiciliation autorisée Entrée en fonction 1er janvier 2019 ou à convenir Dépôt de candidature jusqu’au 2 juillet 2018 Soucieuse de développement durable, la Ville demande que les postulations lui soient adressées de préférence sous forme électronique. Les conditions de postulation et d’engagement sont disponibles à l’adresse suivante : www.ville-geneve.ch. Les dossiers incomplets ou ne correspondant pas aux exigences du poste ne seront pas retenus. Tous les postes de l’administration municipale sont ouverts tant aux femmes qu’aux hommes, selon les objectifs de la politique de promotion de l’égalité entre femmes et hommes poursuivis par la Ville de Genève. Dans sa volonté de lutter contre le chômage, la Ville encourage les candidatures provenant de l’Office cantonal de l’emploi.

Date de début d’activité : De suite ou à convenir Taux d’activité : 100 %, poste fixe Lieu de travail : Carouge/Genève Si vous souhaitez rejoindre une entreprise fondée sur l’intégrité, l’engagement et l’esprit d’équipe, tout en bénéficiant d’un environnement professionnel dynamique, nous attendons volontiers votre dossier complet (lettre de motivation, CV, portfolio, certificats et diplômes) par courriel à job@brodbeck-roulet.com ou par courrier à brodbeck roulet architectes associés sa, rue du Pont-Neuf 12, 1227 Carouge. Il ne sera pas donné suite aux offres qui ne correspondent pas aux critères de compétences demandés.


OFFRES D’EMPLOI

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TRACÉS 12-13/2018

Département fédéral de l'intérieur DFI Office fédéral de la culture OFC

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PLACES GENEVOISES

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Pages d’information de la SIA – Société suisse des ingénieurs et des architectes

Elle y prend la succession de l’architecte lausannois Eric Frei, qui s’est retiré du comité après un engagement de dix ans. Née en 1975, Carole Pont a accompli ses études d’architecture à Montréal et à l’EPFL. Après avoir été collaboratrice dans divers bureaux d’architectes valaisans et vaudois, elle a œuvré en indépendante dès 2005. En 2012, elle a fondé avec Céline Guibat le bureau d’architecture Mijong, avec sièges à Sion et à Zurich. Après son élection comme nouvelle venue au comité actuellement composé de dix membres, Anna Suter et Ariane Widmer Pham y ont également été reconduites sous des salves d’applaudissements pour un nouveau mandat de quatre ans.

Quatre nouveaux membres d’honneur Les délégués lors du buffet au Teatro dell’architettura à Mendrisio (photo Reto Schlatter)

ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉS SIA 2018 : L’AD S’OPPOSE POUR L’INSTANT À UNE AUGMENTATION DES COTISATIONS Après avoir dit non à une augmentation des cotisations, les délégués de la SIA ont adopté le budget 2018 et les comptes 2017, élu l’architecte Carole Pont au comité et rendu hommage à Eric Frei, Valerio Olgiati, Jürg Conzett et Judit Solt, en les nommant membres d’honneur. Lors de leur assemblée du 27 avril 2018 à Mendrisio, les délégués de la SIA ont à une très large majorité refusé une augmentation de 50 francs des cotisations de membres individuels. Dans le détail, outre une abstention et huit votes contraires, c’est à 63 voix sur 72 qu’a été approuvée la contre-requête du groupe professionnel Architecture (BGA) de reporter cet objet à la prochaine assemblée des délégués (AD). D’ici là, le comité a parallèlement été chargé de présenter un plan financier détaillant plus exactement l’emploi qu’il compte faire de ces éventuels moyens supplémentaires durant les cinq ans à venir – l’absence d’une telle planification ayant en effet motivé le BGA à présenter sa contrerequête. Paolo Spinedi, président de la section tessinoise, a également émis le vœu que ladite planification fixe des priorités encore plus clairement que jusqu’ici. Karin Eugster Singer et Peter Wehrli, délégués de la section

Winterthour, ont par ailleurs exigé qu’une suite soit donnée à la demande formulée par la commission de vérification des comptes (RPK) de la SIA, telle qu’inscrite dans son rapport sur les comptes 2017, de procéder urgemment à une analyse de la masse salariale sans cesse croissante du bureau.

Budget 2018 adopté, mais… Une analyse que le comité a de fait lancée avec son budget 2018 et qui a déjà été suivie d’adaptations. La masse salariale a ainsi été réduite de 5 % par rapport à 2017. Associée à d’autres resserrements de ceinture, cette mesure débouche sur un budget affichant un modeste bénéfice de 6000 francs, avant dissolution ou constitution de provisions. Soit une amélioration notable par rapport aux comptes acceptés pour 2017, qui bouclaient encore sur un résultat négatif de 110 000 francs pour ce même poste. Les délégués ont adopté le budget dans la foulée, mais en approuvant là aussi une requête du BGA qui exige du comité un rapport intermédiaire sur l’évolution des comptes d’ici la prochaine conférence des groupes professionnels et des sections fixée au 26 octobre prochain.

Outre Eric Frei, se sont également retirés du comité Valerio Olgiati, architecte à Flims, professeur à l’Accademia di architettura de Mendrisio et aussi membre du comité depuis près de dix ans, ainsi que l’architecte zurichois et professeur à l’EPFZ Sacha Menz. Tous trois ont été remerciés par Stefan Cadosch pour leur engagement hors du commun au service de la SIA comme de la culture du bâti suisse. Soulignant qu’une étroite relation aux hautes écoles universitaires revêt une importance décisive pour la SIA, Cadosch a aussi précisé que seuls des professeurs de l’Università della Svizzera italiana ou des Ecoles polytechniques fédérales de Zurich et Lausanne entraient à nouveau en ligne de compte pour succéder à Olgiati et Menz. Et d’ajouter qu’il mène déjà assidûment des entretiens dans ce sens, mais que des candidatures fermes ne pourraient sans

Carole Pont appelée au comité Les réserves se sont tues dès le prochain objet à l’ordre du jour : c’est à l’unanimité et sous des applaudissements nourris que les délégués ont élu l’architecte Carole Pont, jusqu’ici membre du comité de la section valaisanne, au comité de la société centrale.

Carole Pont, nouveau membre du comité SIA (photo Reto Schlatter)


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Mario Botta fait les honneurs de son Teatro dell’architettura (photo Reto Schlatter)

doute être confirmées que pour la prochaine AD. Dans la foulée, Valerio Olgiati et Eric Frei ont été nommés membres d’honneur de la SIA, en même temps que Judit Solt, rédactrice en chef de la revue spécialisée TEC21, et Jürg Conzett, ingénieur civil de Coire dont la renommée n’est plus à faire. C’est visiblement honorés et émus, notamment par les mots très personnels et parfois touchants du président de la SIA – qui a lui-même prononcé l’éloge de Judit Solt – ainsi que par les louanges adressées à Olgiati, Frei et Conzett par Mario Botta, Alain Oulevey, ingénieur civil et ancien président de la section vaudoise, et Valentin Bearth, architecte et aussi professeur à l’Accademia di architettura, que tous les quatre se sont vu remettre leur diplôme d’honneur.

L’un s’en va, l’autre arrive Hans-Georg Bächtold a également participé à sa dernière assemblée des délégués comme directeur en exercice, même si son dernier jour de travail officiel ne tombera que le 30 juin prochain. Cela n’a pas empêché Stefan Cadosch de louer également ses mérites particuliers et de lui exprimer sa reconnaissance. Durant ses presque dix ans à la tête du bureau, Hans-Georg Bächtold a très largement contribué à faire de la SIA ce qu’elle est aujourd’hui : une association dynamique, active, dont l’influence opère à nouveau. Un résultat qu’il a obtenu avec une loyauté sans faille envers la SIA, un élan et une volonté jamais démentis, ainsi qu’un goût de l’engagement qui ne trouve guère son pareil. Joris van Wezemael, qui reprendra la barre des mains de Hans-Georg Bächtold dès le 1er juillet 2018, assistait quant à lui pour la première fois à une assemblée des délégués. Stefan Cadosch lui a souhaité une chaleureuse bienvenue. Formé en géographie économique et en sociologie de l’architecture, respectivement à l’Université et à l’EPF de Zurich, il s’est brièvement adressé aux délégués. « La SIA n’existe que grâce à ses membres et c’est pourquoi j’entends

ESPACES PAGESPUBLICS SIA

à l’avenir systématiquement orienter les activités de la Société précisément sur ces membres », a-t-il affirmé en guise d’introduction. Actuellement, cela implique en particulier la représentation fiduciaire des membres dans les négociations avec la Commission fédérale de la concurrence (COMCO). Des négociations qui, selon lui, offrent également une chance de trouver des outils de calcul des honoraires modernisés et encore plus utiles aux membres de la SIA, de même qu’à tous les autres ingénieurs et architectes. Quant aux divers objectifs que la SIA s’est notamment fixés dans ses priorités stratégiques, van Wezemael veut les opérationnaliser de manière à assurer encore davantage d’impact aux activités, campagnes et projets de la Société. Il souhaite poursuivre le développement de la collection des normes SIA, faire évoluer les groupes professionnels en laboratoires d’idées et intensifier la collaboration avec les sections. Dans cette dernière perspective, il prévoit de rendre visite à chaque section dès les débuts de son mandat.

Thomas Müller, communication SIA ; thomas.mueller@sia.ch

TRANSFORMATION DU BÂTIMENT ET DES ÉTUDES POUR LA CONSTRUCTION : S’ADAPTER À LA TRANSITION L’avenir est déjà en marche, et le BIM ne constitue qu’un prélude aux profonds bouleversements qui s’annoncent. Des entreprises innovantes en Suisse et aux Etats-Unis mettent dès aujourd’hui en œuvre les modes de conception et de construction de demain. « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. » Charles Darwin La numérisation ouvre le champ des possibles. Elle a modifié notre quotidien dans tous les domaines et ce n’est pas fini. L’Internet des objets remplit de plus en plus de fonctions et l’intelligence artificielle remplacera toujours davantage d’activités humaines – à commencer par le traitement du savoir. Il ne fait aucun doute que la rapide progression de la numérisation redistribuera aussi beaucoup de cartes dans la construction et l’immobilier – non sans entraîner son lot d’inconnues et de questions épineuses.

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Relier numériquement la chaîne de création de valeur Des gains d’efficacité s’imposent dans la branche de la construction, qui passe pour opérer selon des processus obsolètes. La numérisation, soit la transformation de processus, d’objets et d’événements qui découle de l’usage croissant d’équipements numériques et produit un important volume de données, débarque dans une économie de la construction dont la chaîne de création de valeur est marquée par une succession de phases : planification stratégique, études d’avant-projet, conception, appels d’offres, réalisation et exploitation – sans oublier la rénovation et le démantèlement. Ecueil supplémentaire : ces étapes de travail sont aujourd’hui assurées par différents acteurs. A l’avenir, davantage de transdisciplinarité, de connectivité et de dynamisme devront donc articuler l’étude et la réalisation de projets. Cela implique des formats de données unifiés, une description fonctionnelle univoque des produits utilisés, ainsi qu’une documentation d’ouvrage qui pourra être reprise au bout de 20 ans pour la première rénovation. Dans ce contexte, la sécurité, la disponibilité et la propriété des données doivent être régulées. De nombreuses voix s’élèveront pour rétorquer : le tout numérique n’est-il pas déjà réalisé ? Non, il est indispensable qu’à l’avenir, une norme SIA puisse être saisie et mise en œuvre par un logiciel, donc lue de manière automatisée. Voici un exemple tiré de la norme SIA 358 relative aux gardecorps : « La hauteur d’un élément de protection se mesure verticalement à partir de la surface praticable ou, pour les escaliers, depuis l’arête de la marche jusqu’au bord supérieur de l’élément de protection. Pour les fenêtres, c’est le bord supérieur de la partie fixe la plus basse du cadre qui est déterminant. » Ce texte en prose doit être transformé afin que les éléments de bâti soient définis de manière univoque et que les dimensions correspondantes puissent être lues dans un tableau. La SIA a entamé cette tâche de longue haleine.

Le BIM est arrivé – une méthode collaborative Les défis liés à la conception et à l’édification d’ouvrages impliquent la coopération et l’aptitude à utiliser des modèles numériques d’ouvrages pour assurer la collaboration, en échangeant et en fournissant sans concertation supplémentaire des informations opérantes et exploitables. Le BIM est une méthode pour maîtriser


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l’interface conception-réalisation, qui couvre 20 à 30 % de la totalité du processus de projet. Elle est maintenant arrivée dans les bureaux d’étude. Le réseau netzwerk_digital – une initiative de la SIA, du CRB, de la KBOB, de l’IPB et de Bâtir digital Suisse (www.netzwerk-­d igital.ch) – est l’organe de coordination dédié à la transformation numérique de la branche des études, de la construction et de l’immobilier. Avec la publication du cahier technique 2051 BIM, la SIA a fourni les bases d’application de la méthode BIM, ainsi qu’une contribution à l’intercompréhension collaborative. L’objectif est d’élaborer, avant le chantier, un ouvrage virtuel dépourvu de contradictions, avec l’indication des dimensions et des quantités validées pour chacune des phases de construction.

Comment se représenter les phases de conception dans un futur proche ? Les ouvrages sont virtuellement édifiés à l’aide de la méthode BIM. Une fois contrôlés, habilités et approuvés par le maître de l’ouvrage, ils sont soumis à la SIA où les données sont vérifiées du point de vue de la normalisation, pour assurer notamment que les prescriptions relatives à la construction sans obstacles, aux performances énergétiques et aux structures porteuses sont respectées. Une check-list est établie automatiquement. Après ce traitement, un lien vers le projet est transmis à l’autorité responsable de la délivrance des permis de construire. Là, le projet est examiné sous l’angle du respect des exigences légales, telles que l’indice d’utilisation du sol, les distances aux limites, le CECB, etc. Au lancement de l’appel d’offres, le cuisiniste reçoit également un lien à partir duquel il élabore son offre et transmet le prix de ses prestations et fournitures au maître de l’ouvrage. Après l’attribution du mandat, la cuisine désirée est envoyée au site de production automatisée pour être livrée sur le chantier dans le délai fixé – munie d’une puce, qui contactera elle-même le réparateur en cas de panne ou au bout d’une durée d’utilisation prédéterminée. Quant aux processus de construction à venir, notons encore que les technologies d’impression en 3D sont sur le point d’entrer dans la pratique.

PLACES PAGES GENEVOISES SIA

préfabrication, la production numérisée et la logistique du juste-à-temps abrégeront considérablement la durée de réalisation. Des robots édifieront des ponts sans assistance, des imprimantes 3D produiront des éléments de bâti. Des logiciels de conception basés sur des algorithmes, qui non seulement remplacent des processus, mais intègrent aussi la normalisation, sont annoncés. La société américaine Aditazz Inc. est probablement l’entreprise la plus avancée au monde en conception intégrale basée sur des algorithmes. Cela lui permet de remporter des appels d’offres avec un rendement optimal. Dans le secteur immobilier, la mutation principale réside dans la commercialisation d’objets en location et en propriété. Grâce à la technologie, on peut se faire une idée globale de la plupart des caractéristiques physiques d’un bien, telles que la surface, le volume, les matériaux et la luminosité, sans aller sur place. Les deux start-up zurichoises Archilyse (www.archilyse.com) et Archilogic (www.archilogic.com) en sont des exemples pionniers.

Conclusion La branche de la construction et de l’immobilier doit rapidement se familiariser avec le numérique. Le BIM en est aux premiers pas, mais pas encore à de nouveaux processus – comme un vin nouveau sous une vieille étiquette. La conception automatisée ne devrait guère laisser de champ à des intérêts régionaux. La numérisation engendre un recueil de normes globalisé qui supplante la collection des normes SIA. Les profils professionnels des ingénieurs et des architectes se modifient. Mais ces développements génèrent aussi de nouveaux modèles d’affaires. La SIA va aborder ces défis en sa qualité d’association professionnelle et veiller à ce que la culture du bâti à venir continue à répondre à des exigences élevées – comme « spécialité de la maison » Suisse. Les besoins des clients, l’utilité et la sécurité demeurent quoi qu’il en soit déterminants. Si l’on se projette dans l’avenir en admettant que la situation actuelle appelle des changements, il n’y a pas lieu de s’opposer au cours de l’évolution, il faut l’utiliser opportunément. Il s’agit d’anticiper le futur avant qu’il ne se matérialise.

Quels en seront les impacts ? A coup sûr, une rapide modification des processus d’étude et de construction, avec des disruptions qui motiveront la fusion de modes de travail traditionnels avec de nouvelles technologies numériques. La

Hans-Georg Bächtold, ing. forestier dipl. EPF, urbaniste-aménagiste EPF/EPD, directeur de la SIA ; hans-georg.baechtold@sia.ch

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COMMISSION SIA 102 A la recherche de nouveaux membres Vous aimeriez vous engager activement et représenter les intérêts des membres de la SIA ? La SIA souhaite élargir la commission 102 Prestations et honoraires des architectes et en renforcer la diversité. Elle invite donc tout particulièrement les femmes ainsi que les candidats romands et tessinois à postuler. La collaboration au sein de la commission se fait à titre bénévole. Vous trouverez une description de poste détaillée sous www.sia.ch/vacant_comm_SIA102.

sia online Le printemps se fait à nouveau sentir dans la branche des études L’enquête conjoncturelle menée par le KOF en avril 2018 fait ressortir la satisfaction des bureaux d’étude. Tant la marche actuelle des affaires que les perspectives restent bonnes. Cet article est disponible en ligne à l’adresse : www.sia.ch/traces-kof118

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La nouvelle ligne directrice relative à la planification test Le développement, la transformation ou la densification d’une zone sont souvent liés à une forte plusvalue. Des planifications test peuvent contribuer à mettre en évidence les potentiels existants, tout en assurant un haut niveau de qualité. Cet article est disponible en ligne à l’adresse : www.sia.ch/traces-planificationtest Les frontières entre ville et campagne s’effacent L’architecte et urbaniste Ariane Widmer Pham de Lausanne était co-commissaire de la deuxième édition de la Biennale i2a à Lugano – et dresse un bilan positif. Cet article est disponible en ligne à l’adresse : www.sia.ch/traces-i2a2018

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form Soirée-débat SMP 19 juin 2018, Lausanne, 18 h 30–21 h Informations et inscription : www.sia.ch/form/SMP10-18 La norme SIA 190 : Canalisations 28 août 2018, Fribourg, 9 h 30–16 h 45 Informations et inscription : www.sia.ch/form/KAN02-18 Synthèse critique des outils et des plateformes BIM 4 septembre 2018, Lausanne, 9 h–17 h 30 Informations et inscription : www.sia.ch/form/BIMoutils23-18 CAS en expertise technique dans l’immobilier 21 septembre 2018, Fribourg, 9 mois Informations et inscription : www.sia.ch/form/CAS2018IM01 La voie SIA vers l’efficacité énergétique 27 septembre 2018, Lausanne, 9 h–16 h Informations et inscription : www.sia.ch/form/EPF10-18


ESPACES CONCOURS PUBLICS

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TRACÉS 12-13/2018

DATE REDDITION

SUJET

ORGANISATEUR ET RENSEIGNEMENTS

PROCÉDURE

22.06.2018 (inscription) 10.08.2018 (plans) 24.08.2018 (maquette)

Réunion sous un même toit des centrales d’engagement 112-117-118-144 à Sierre

Etat du Valais Département de la mobilité, du territoire et de l’environnement Place du Midi 18 CH – 1950 Sion

Concours de projets Procédure ouverte

09.07.2018 (inscription) 30.10.2018 (projet intermédiaire) 25.01.2019 (projet) Nouveau

Passerelle Nyon-Prangins et sentier de Bois-Bougy Ville de Nyon

27.07.2018 (inscription) 31.08.2018 (plans) 14.09.2018 (maquette) Nouveau

Bâtiment des Services techniques à Monthey

Bâtiment des Services techniques de Monthey c/o , TAU Architectes. Gilbert Favre M. Arch. FSAI-SIA Rue des Vergers 14 CH – 1950 Sion info@tau-architectes.ch

Concours de projets Procédure ouverte

21.09.2018 (plans) 05.10.2018 (maquette) Nouveau

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PAGE Aloys, Geneviève & Frédéric ARCHITECTES SA Rte des Arsenaux 21 CH – 1700 Fribourg concours-mhnf@pagearch.ch

Concours de projets Procédure ouverte

21.09.2018 (inscription) 28.09.2018 (plans) 12.10.2018 (maquette) Nouveau

Extension du centre scolaire de Champsec, construction d’une salle de gymnastique et d’une UAPE

Ville de Sion Hôtel de Ville L’Huissier municipal Grand-Pont 12 Case postale 2272 CH – 1950 Sion

Concours de projets Procédure ouverte

Service travaux, environnement et mobilité Monsieur Alain Miquel Chemin de Bochet 10 CH – 1260 Nyon

Etude de projet Procédure sélective

Cette rubrique est destinée à informer nos lecteurs des concours organisés selon le règlement SIA 142, SIA 143 ou UIA. Les informations qu’elle contient ne font pas foi sur le plan juridique. Plus de concours et de résultats de concours sur competitions.espazium.ch


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Notre récent déménagement dans des locaux plus spacieux et plus adaptés à nos besoins nous offre l’opportunité de renforcer notre équipe en place. Ainsi, nous en profitons pour mettre au concours les postes suivants :

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Jusqu’au 26.06

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16.06 / 16:00 – 20:00

Rédaction et édition Rédacteur en chef : Christophe Catsaros, mas. phil. Paris X | Rédacteur en chef adjoint : Marc Frochaux, Lic. Phil. UNIL ; M.Sc. Arch. ETH | Rédacteurs : Mounir Ayoub, architecte | Philippe Morel, lic. ès sciences UNINE | Stéphanie Sonnette, urbaniste Paris XII | Co-directeur et responsable éditorial espazium.ch : Cedric van der Poel, lic. phil. UNINE, MAS urbanisme UNIL | Mise en page et design graphique : Valérie Bovay, bachelor of arts HES-SO en communication visuelle Rédacteur web : Yony Santos, architecte. Les rédacteurs peuvent être joints par email : prénom.nom de famille@revue-traces.ch TRACÉS en ligne www.espazium.ch/traces Rédaction des pages SIA Rahel Uster, rahel.uster@sia.ch et Barbara Ehrensperger, barbara.ehrensperger@sia.ch Régie des annonces Fachmedien, Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa, tél. 044 928 56 11 Régie des annonces en Suisse romande Urbanic, régie publicitaire. Chemin de Sous-Mont 21, 1008 Prilly. Claude Froelicher, tél. 079 278 05 94 Associations partenaires Fondation ACUBE, association des diplômés de l’EPFL, www.epflalumni.ch | ETH Alumni, anciens élèves de l’EPFZ, www.alumni.ethz.ch | Union suisse des ingénieurs-conseils (USIC), www.usic.ch | Fédération des architectes suisses (FAS), www.architekten-bsa.ch

Jusqu’au 17.06

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TRACÉS Bulletin technique de la Suisse romande Revue fondée en 1875, paraît tous les quinze jours. Tirage REMP Tirage diffusé : 3990 dont 229 gratuits (ISSN 0251-0979) Adresse de la rédaction Rue de Bassenges 4, 1024 Ecublens, tél. 021 691 20 84, CCP 80-6110-6 Editeur espazium – Les éditions pour la culture du bâti, Zweierstrasse 100, 8003 Zürich, tél. 044 380 21 55, verlag@espazium.ch Martin Heller, président ; Katharina Schober, directrice ; Hedi Knöpfel, assistante Paraîssent chez le même éditeur TEC21, Zweierstrasse 100, 8003 Zürich | ARCHI, Via Cantonale 15, 6900 Lugano. TRACÉS, TEC21 et Archi sont les organes officiels de la Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA), www.sia.ch

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