le laboratoire imaginaire
Le potentiel imaginaire de l’incertitude archéologique
E stelle D idier ÉTUD. DIDIER Estelle UNIT E1032 - MÉMOIRE 4 - MÉMOIRE MENTION RECHERCHE - OPTION.
SRC
DE.MEM TUT.SEP
TRAN François LIEVRE Stéphane
MARCH ARCH
S10 DEM AHD 19-20 FI
© ENSAL
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le laboratoire imaginaire
Le potentiel imaginaire de l’incertitude archéologique
I N T E R P R E TAT I O N S D E S E M P R E I N T E S PA RT I E L L E S D E S CO N S T R U C T I O N S E N T E R R E E T B O I S D’ E U R O P E O CC I D E N TA L E D U N É O L I T H I Q U E À L ’ ÂG E D E B R O N Z E . rapport de stage recherche au laboratoire ArAr (UMR 5138 - CNRS Rhône-Auvergne), avec Frédérik Letterlé. (N.B. : rapport non achevé, manques figurés par des grands cercles grisés)
E stelle D idier ÉTUD. DIDIER Estelle UNIT E1032 - MÉMOIRE 4 - MÉMOIRE MENTION RECHERCHE - OPTION.
SRC
DE.MEM TUT.SEP
TRAN François LIEVRE Stéphane
MARCH ARCH
S10 DEM AHD 19-20 FI
© ENSAL
SOMMAIRE
I.
Se familiariser avec la recherche archéologique : les constructions protohistoriques en terre et bois
mécanismes de réflexion, une nouvelle approche possible ?
p.9
études de cas et lectures alternatives des plans de trous de poteaux
p.15
II.
quelques sites du néolithique final et bronze ancien de france et de belgique : confrontations typologiques et contemporaines
corpus d’étude élargi des bâtiments considérés Une typologie particulière du Bronze Ancien : état de l’art et relevés objet d’étude : corpus élargi , comparaisons 4
p.29
p.31
p.39
III.
bronze ancien du centre-est de la France : propositions de reconstitutions des bâtiments naviformes à noyau carré central
organigramme de travail études préliminaires à l’appréhension des structures scenari d’exploration typo-morphologique des bâtis considérations pragmatiques de la vie quotidienne une mode originale ? ‘ou syndrome de la pagode sur 4 roches)
p.47
p.51
p.63
p.91
p.95
se démarquer par le style architectural
p.99
fonctions alternatives
p.103
IV .
Retours sur la méthode d’exploration et ses apports théoriques
p.107
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I . S e fa m i l i a r i s e r av e c l a r e c h e rc h e a rc h ĂŠ o lo g i q u e : l e s c o n s t r u c t i o n s p r o t o h i s t o r i q u e s e n t e r r e e t b o i s
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mĂŠcanismes de rĂŠflexion, une nouvelle approche possible ?
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L a r e c o n s t i t u t i o n a rc h é o lo g i q u e .
Jusqu’où peut-on reconstituer une architecture à partir de ses seuls trous de poteaux ? En Archéologie, la recherche à tendance à vouloir trouver une réponse mesurée à la question de la reconstitution. Elle se veut plausible parce que basique, standard, fondée sur des logiques simples et des a priori. De nombreuses choses ne sont pas interprétées car les trous de poteaux sont trop nombreux, ou mystérieux, et qu’il serait risqué de supposer quoi que ce soit. Mais l’archéologie doit-elle se limiter à ce qui paraît indiscutable ? Doit-elle forcément donner des réponses concrètes et statuer sur une interpretation précise, car plus vraissemblable que les autres ? L’idée que nous aborderons ici est que, comme il nous est impossible de reconstituer la réalité d’un temps révolu, il nous faut embrasser l’incertitude comme une occasion d’imaginer un univers de possibles, et pas seulement de ceux les plus plausibles avec le regard de notre époque sur le passé. Car c’est là un potentiel d’écriture imaginaire qui pourrait ouvrir notre pensée sur un inconnu qui pourrait tout être. Reconstituer une architecture, ce n’est pas seulement déceler des typologies et déduire une structure. C’est dépeindre un tableau de vie avec toutes ses imperfections et sa potentielle créativité, que nous croyons peut-être à tord banale et sans recherche d’originalité. L’architecture, c’est le récit qui donne sa personnalité au lieu. Comment raisonnent les archéologues ? De quels indices se servent-ils ? Leurs conclusions sont-elles valides ? C’est une balance entre sous-interpretation et surinterpretation. Il faut savoir que certains vestiges ont pu disparaître, et en même temps, on ne pas leur faire dire tout ce que l’on veut. Quelle serait une manière différente d’aborder la reconstitution archéologique de ces architectures ?
Premières enquêtes sur la recherche archéologique Les outils pour l’enquête a r c h é o lo g i q u e s u r l e s a r c h i t e c t u r e s néolithiques et protohistoriques en t e r r e e t bo i s . C e q u i p e u t e n d o m m ag e r l e s i t e : (Letterlé, 2020)
Les sites archéologiques sont souvent perturbés par toutes sortes de structures plus récentes, d’origine naturelle ou humaine. Cela peut parfois se deviner à la couleur du sédiment (terre noire néolithique ancien, brun-rouge âge du bronze/ fer, brun gris plus récent : mais ne marche pas à tout les coups). ~ sillons de charrues qui ont déplacé les dépots. ~ seconde guerre mondiale (tranchées, abris, trous d’obus, bunker, lignes électriques). ~ trous de blaireaux. ~ plantations d’arbres. ~ chablis (arbre couché quand il est arraché et qui soulève la terre) : fait un trou en demi-cercle ou en croissant. ~ la potentielle errosion d’une zone en bas de pente. ~ les talus ont pu être damés. ~ structures de différentes époques : le doute persiste entre un déphasage-arrasement et un aménagement synchrone.
Les différents indices :
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
les grands alignements de poteaux. les regroupements isolés de poteaux. la profondeur des trous de poteaux. la dimension et la forme des trous de poteaux. l’écartement des trous de poteaux. la dendro-chronologie (quand on retrouve le bois) la présence ou non de fossés. creusement et sur-creusement. vestiges de terre à bâtir (par ex. torchis)
~ les dimensions des bâtiments identifiés comme tels. ~ le nombre de nefs s’il y en a. ~ la présence localisée de mobilier (lithique, céramique, etc.) ~ les traces fugaces. ~ secteurs d’activités alentours (ex : puits) ~ le territoire et les paléochenaux.
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Les clés de lecture :
L e s d i f f é r e n t e s i n t e r p r e tat i o n s d e f o r m e :
~ ce que l’on cherche ou suppose est potentiellement caché au-delà de la surface de fouille.
~ ~ ~ ~ ~ ~
~ la possible réfection in situ de certaines parties du bâti. ~ la reconstitution d’un habitat passe également par l’enquête chronologique : les constructions sont-elles synchrones (villages lacutres, tells chalcolithiques, «mégasites» de la culture de Tripolje) ou sont-elles des re-maisons assynchrones quelques mètres plus loin ( modèle du Hofplätze, ou bien postulat de la parcelle attribuée au lignage) ? Est-ce par ailleurs une occupation complètement différente culturellement ou est-ce la même famille ? ~ orientation du bâti et vents dominants (par ex. vents marins). ~ la variation du climat ( justifiant un abandon de site). ~ identifications de récurrences formelles. ~ observation de la régularité orthogonale et dimensionnelle. ~ identification d’interruptions ou d’incohérences possiblement originelles (ex : interruption marquée dans une enceinte, poteau en retrait).
rectangles à tierces rectangle avec absides rectangle avec pignons penchés trapèze circulaire enceinte fortifiée
~ rare évocation d’aménagement intérieur : un cloisonnement interne ou une mezzanine (Maitay, Maguer, Ard et al.)
L e s d i f f é r e n t s u s ag e s e n v i s ag é s :
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
maison habitat collectif lieu ostentatoire lieu à vocation politique, lieu de rassemblement (pour les enceintes) place forte de contrôle atelier spécialisé grenier ferme isolée autonome lieu de culte vocation funéraire
L e s d i f f é r e n t s a rg u m e n t s :
~ l’appui bibliographique. ~ changements dans les modèles d’oganisation de l’espace. ~ références ethno-archéologiques. ~ les poteaux les plus larges sont ceux qui ont la fonction porteuse la plus importante. ~ appui structurel pour la toiture : incohérences et solutions.
L e s d i f f é r e n t s o b j e c t i f s d e s c h e rc h e u r s :
~ identifier et classifier des séquences géométriques. ~ identifier et classifier les typologies. ~ comparer les typologies dans le temps et l’espace : synchronité localisée (un modèle, plusieurs modèles?), diffusion des modèles, etc. ~ hypothétiser le rôle du site dans le territoire.
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L e s l i m i t e s d e c e t t e a p p ro c h e .
M e s o b s e rvat i o n s :
~ Je ne comprends pas pourquoi les aménagements en façade par exemple sont si peu envisagés et pourquoi on part du principe qu’il y avait nécessairement un espace clos et couvert partout. C’est plus rentable en terme d’abri, certes, mais il existe d’autres possibilités d’usage et de symbolique. ~ Pourquoi toujours reconstituer des toits en chaume qui impliquent une très forte pente de toiture ? Dans les matière végétales, il y a aussi le roseau, la bruyère, les bardeaux, et même l’ardoise ou la pierre. Un volume immense est certes spectaculaire mais alors il est quasiment impossible à maintenir chaud si c’est pour une maison. ~ Il y a une tendance à vouloir reconstituer uniquement des formes simples comme les rectangles, les losanges, les carrés et les ronds. Pourtant le développement vernaculaire des constructions peut donner des formes composites assez complexes. ~ Beaucoup de trous de poteaux sont laissés de côté, et c’est vrai pour la plupart des études de ce type quand aucune structure «significative» n’y est identifiée. Les gens d’autrefois, pourtant, ne se limitaient certainement pas aux charpentes principales. Il pouvait y avoir des cloisons intérieures, des escaliers, des préaux, des passages couverts, des structures de séchage à l’air libre, et autres petites structures pas forcément imposantes. ~ La présence de fenêtres n’est jamais envisagée. Autre possibilité d’aménagement intérieur : surrélever légèrement le lit sur des pillotis afin de se protéger du froid du sol et de s’éloigner des petites bêtes. Il peut y avoir des soutients structurels autres que servant à la toiture. ~ Les chercheurs en archéologie semblent penser que seuls les poteaux encastrés peuvent être porteurs. Hors il existe différents types d’appuis que l’on peut utiliser dans une structure afin de la rendre isostatique : appui simple (bloque 1 dimension), rotule (bloque 2), encastrement (bloque 3).
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d i s c u s s i o n s e t R e to u r s c r i t i q u e s s u r l e s b i a i s e t a p r i o r i d e s a rc h é o lo g u e s : (Letterlé, 2020)
~ pas très pratiques (sur la reconstitution d’un quotidien) : où sont les poulaillers ? les poteaux isolés autour desquels on organise une botte de foin ? ~ se limitent souvent à une approche traditionaliste (alors qu’il peut y avoir des gens qui ont une idée localement, ou encore des frontières culturelles très fortes même si très proches géographiquement.) ~ ne voient que ce qu’ils s’attendent à voir ~ biais idéologique (culturel et politique) ~ Parfois des formes architecturales éloignées dans le temps et/ ou l’espace se ressemblent. Avec cela se pose de la convergence culturelle (comme en biologie par ailleurs plusieurs branches du monde vivant ont développé des ailes sans lien entre elles) et la tradition. Lorsque l’écart temporel est important, le doute subvient, car on sous-estime grandement la puissance de la tradition orale. ~ L’approche qui consiste à associer le matériau disponible localement au type de construction est souvent pertinente, mais ce n’est pas toujours le cas. Il ne faut pas non plus négliger le paramètre de l’habitude constructive propre à une culture. On peut alors se retrouver avec un édifice de terre en pleine montagne, là où, à contrario, a terre et rare et où les pierres abbondent.
Nouvelles perspectives.
Questions :
~ Un tronc entier et biscornu est-il plus résistant qu’une poutre de bois standard rectiligne ?
Missions :
~ «faire des restitutions autrement plus hardies que ce que proposent les archéologues.». Ce sera sûrement faux, mais pas plus que le reste, puisque si l’on regarde les pagodes japonaises et ce qu’il en reste quand elles disparaissent, c’est invraissemblable. ~ «comment est-ce que ces constructions se distinguaient les unes des autres (usage, statut) dans leur architecture ?»
Homo Sapiens a toujours aimé la beauté, suivant différentes modes qui se dérivent suivant des marqueurs sociaux (de rang ou de fonction) en altérant le modèle dans ses dimensions, sa matérialité, etc. L’une des constantes de l’esprit humain, c’est la volonté de se différencier des autres : d’un individu à l’autre, ou d’une communauté à l’autre. Cela fait partie de la recherche de l’identité, via la personnalisation des objets qui nous entourent, et par là leur appropriation. ~ Les différentes fonctions de la vie quotidienne (couchage, stockage, atelier) étaient-elles toutes regroupées au sein d’un même bâtiment ou dispercée dans plusieurs bâtiments spécialisés ? ~ Peut-on imaginer les rôles qu’ont pu endosser certains édifices particuliers (lieu de culte, parckage du bétail)
d’ au t r e s a s p e c t s à p r e n d r e e n co m p t e : (Letterlé, 2020)
~ La conservation des denrées pour l’hiver (homme/animaux) ~ Le chauffage ~L’éclairage
Etudes de cas : Nous nous pencherons ici sur l’étude du contenu de certains articles, leurs arguments, leurs hypothèses de reconstitution. Et, reprenant les plans de relevés qu’ils nous communiquent mais en ne reproduisant que les emplacements des trous de poteaux et fosses sans interpretation, nous jouerons dans «le laboratoire imaginaire» à chercher de quelles autres manières ils auraient pu former un ensemble original.
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ĂŠtudes de cas et lectures alternatives des plans de trous de poteaux
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Etude de cas 1 : Les bâtiments circulaires sur poteaux de bois et tr anchée de fo n dat i o n : Nogent-le-Roi «bâtiment 2», Orval «Les Arondes 1» «Les Arondes 2», Goulet «bâtiment 1» «bâtiment 2», Barneville-Carteret, Herblay, Auneau, gatineau. ( C y r i e l l e B i l l a rd , V i n ce n t B e r n a rd , S t é p h a n e B l a n c h e t , G a b r i e l C h a m a u x , M a r i e - F ra n ce C re u s i l l e t , F ré d é r i c E p a u d , C é c i l e G e r m a i n Va l l é e , E m m a n u e l G h e s q u i è re , Va l e n t i n G r i m a u d , Je a n - N o ë l G u yo d o, To ny Ha m o n , L a u re n t J u h e l , G we n o l é K e rd i ve l , L u c L a p o r t e , A n t o i n e L o u i s , C y r i l M a rc i g n y, N a n c y M a rc o u x , J e a n - Y v e s N o ë l , C h r i s t i a n Ve r j u x )
DESCRIPTION DES CARACTÉRISTIQUES DES VESTIGES :
Cette catégorie de constructions qui apparaît «assez standardisée» se caractérise par la présence d’une tranchée de fondation continue sur la majeure partie du bâtiment et ayant servi à la mise en place d’une paroi de poteaux contigus. De plus, l’auteur souligne la «présence d’une tranchée de refend séparant le bâtiment en deux parties d’inégales surfaces (la partie occidentale constituant environ les deux tiers de la surface interne)» et «l’insertion de la majeure partie des poteaux dans une tranchée de fondation. La petite partie du bâtiment (partie orientale) présente souvent un mode de fondation des poteaux distinct de la partie occidentale, tout du moins un ancrage moins profond des poteaux. Par contre, la tranchée ayant reçu la cloison de refend est plus large et profonde que le reste des structures.» «la paroi de refend a probablement pour fonction de supporter les entraits qui peuvent être fixés aux fortes pièces de la cloison par des chevilles ou assemblées. La question du profil de la toiture n’est pas résolue, car le plan classique d’Auneau suggère en premier lieu un profil de toiture dissymétrique (qu’il soit en pointe ou en «dôme»). La structure centrale, qui, comme à Goulet, est probablement solidaire de la paroi de refend, pourrait avoir pour fonction de lever et de porter les chevrons de la toiture, ce qui impliquerait dans ce cas un profil à toit symétrique.»
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EXERCICE DE RECONSTITUTION ARCHITECTURALE D’ U N B ÂT I M E N T C I RC U L A I R E : G O U L E T ( O R N E ) :
C R I T I Q U E D E L A R E CO N S T I T U T I O N P R O P O S É E DA N S L ’ A RT I C L E :
«Les bâtiments circulaires qui apparaissent au Néolithique moyen ont tous, sur une petite dizaine d’occurences actuellement connues, une forme architecturale identique, typique, avec une partition non rayonnante d’un tiers/deux tiers, et ce malgré plusieurs gabarits et plusiers systèmes constructifs différents. La forme prime donc sur la technique et est révélatrice d’une même méthode de tracé au sol, d’un même objectif.» Méthode : établir des modules/règles géométriques structurant la forme Indices : «de solides arguments de terrain laissent envisager que les poteaux de la couronne périphérique offrent un pendage non négligeable vers la couronne interne.]
Dans l’article, ces bâtiments sont interprétés comme une structure uniforme avec un noyau carré et une paroi interne. Une autre possibilité serait de proposer une restitution qui soit plus en concordance avec le discours descriptif de l’article qui distingue assez nettement deux types de structures à caractère différent dans l’ensemble circulaire. Ainsi basé sur la diachronie apparente et le rôle structurel du mur de refend, probablement de type structure primaire plutôt qu’une cloison (fossé plus large et plus profond), on pourrait proposer une construction dont les deux tiers sont couverts par un toit perméable ou plus lourd, et où le dernier tiers est plus léger, voire seulement une terrasse ombragée.
l e l a bo r ato i r e i m ag i n a i r e n é o l i t h i q u e m oy e n d u c e n t r e à l’ o u e s t d e l a f r a n c e : p r é s e n tat i o n s y n t h é t i q u e d e s b ât i m e n t s c i rc u l a i r e s s u r p ot e au x d e bo i s e t t r a n c h é e d e f o n dat i o n .
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E t u d e d e c a s 2 : L e s b ât i m e n t s s u r p ot e au x « d i s j o i n t s » à u n e o u d e u x n e f s ( Néolithique moyen du centre de la France) : Saint-Vigord’Ymmonville «La Mare des Mares» - ensemble 31, ensemble 18A, ensemble 18C ; (...voir fiche) Une des catégories d’architecture «domestique» du Néolithique moyen du centre à l’ouest de la France regroupe les bâtiments sur poteaux «disjoints». En raison de leur chronologie
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et de leur forme, une partie d’entre eux s’inscrit dans la fin de la tradition architecturale rubanée [ avec la «présence de tierces porteuses et grandes dimensions» ]. Par contre, d’autres bâtiments de plus petites dimensions semblent plus tardifs et sont clairmeent en rupture avec ce modèle [, par exemple «La Mezière» avec des dimensions importantes et une paroi périphérique non porteuse, ou «Saint-Vigor-d’Ymonville» où se trouvent les seules structures à présenter des poteaux «suggérant l’aménagement d’un porche ou d’une extension latérale (ce dernier caractère faisant d’ailleurs écho aux bâtiments sur tranchée de fondation).]
l e l a bo r ato i r e i m ag i n a i r e n é o l i t h i q u e m oy e n d u c e n t r e à l’ o u e s t d e l a f r a n c e : p r é s e n tat i o n s y n t h é t i q u e d e s b ât i m e n t s s u r p ot e au x « d i s j o i n t s » à u n e o u d e u x n e f s . ( fo n d d e re l e vé - p re m i e r c a l q u e - i ss u s d u m ê m e a r t i c l e q u e l ’é t u d e d e c a s 1 )
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E t u d e d e c a s 3 : C a z a n , « L e c lo s d u Moulin» (Chasséen récent) ( C l é m e n t M o re a u , Pa t r i c k Pe re z , F ré d é r i c L e s u e u r, Va n e ss a L é a )
O b s e rvat i o n s s u r l e s e n s e m b l e s co m p l e x e s à f o s s e s d’ i m p l a n tat i o n : Fosses en pente douce jusqu’à
une profondeur maximale de 2m, et traces de poteaux de bois pourris dedans. Ces fosses «participent à des alignements parallèles, avec des fosses en vis-à-vis montrant des profils en miroir.
c i - d e ss u s : e n s e m b l e 9 e t e n s e m b l e 8
I n t e r p r é t a t i o n : «les fosses étaient intégrées à des bâtiments couverts avec de probables entraits entre les alignements.» O b s e rvat i o n s d’ u n e a b s e n c e e n s . 8 : «Aucun poteau faîtier profondément ancré n’a été repéré», absence de ligne centrale. Conclusion : «cet édifice ne semble donc comporter qu’une seule nef».
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O b s e rvat i o n s / C o n c lu s i o n s e n s . 9 : «le plan d’un grand bâtiment peut être avancé avec un espace central rectangulaire. Au centre de cet espace, un alignement de trous de poteaux peut représenter une ligne fâitière débordante» (...) hypothèse d’un étage supplémentaire.
Problème de l’interprétation de la forme : carré + deux porteaux déportés et portiques. Autre possibilité : plan en absides triangulaires comme ça a été interprété dans d’autres articles sur d’autres sites (ex: Jossigny, Michelsberg récent). De plus, l’étude de ce site ignore un grand nombre de trous de poteaux qui semblent avoir un sens, et réduit les structure vraissemblalblement les plus imposantes à des rectangles, là où elles pourraient être plus complexes que cela.
l e l a bo r ato i r e i m ag i n a i r e v e r n è g u e s , c a z a n - « l e c lo s d u m o u l i n » ( c h a s s é e n r é c e n t )
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E t u d e d e c a s 4 : L e s v i l l ag e s l ac u s t r e s d e l a r é g i o n d e s Tro i s L ac s : «Morat/Pantschau», «Sutz-Lattrigen/LattrigenVI/Riedstation». ( M i c h e l M a u v i l l y, Fa b i e n L a n g e n e g g e r )
Le site lacustre de «Morat/Pantschau», situé au bord du lac de Morat, et le site de «Sutz-Lattrigen», sut les rives du lac de Bienne, ont un plan de village quasiment identique. Le premier comporte encore au moment de sa découverte plus de 740 pieux entre 4 et 13cm de diamètre, tandis que le second compte 1050 pieux et 67 bois couchés. «[Le village de «Morat/Pantschau»] se caractérise par une double rangée de constructions réparties parallèlement à la rive du lac et reliées entre elles par une série de chemins d’une vingtaine de mètres de longueur. Côté terre ferme, les bâtiments, au nombre de neuf (?), sont accolés les uns aux autres sur une cinquantaine de mètres de longueur. Ils paraissent bâtis sur le même schéma, à savoir deux nefs et trois rangées de poteaux, d’au moins une dizaine de mètres de longueur, pour 4,5 à 5 m de largeur.» «L’absence de palissade ceinturant l’intégralité du village offre en outre l’avantage de permettre latéralement l’agrégation quasiment sans limite de nouvelles unités d’habitation. Mais malgré cette liber té, force est de reconnaître que les villages de cette période, avec une douzaine de maisonnées au maximum, restent dans la catégorie des petits villages à faible espérance de vie (une douzaine d’années).» Le second village a été construit une génération plus tard. Par ailleurs, les archéologues ayant étudié ce site obser vent : «des choix très similaires dans l’approvisionnement en bois d’oeuvre entre les deux villages. Nous sommes d’ailleurs en droit de nous demander, s’il ne s’agit pas de la même communauté qui, à l’échelle d’une génération, n’a pas simplement délocalisé son village d’un lac à l’autre...» Si l’article traite très bien de la découverte, de la chronologie et de l’usage vraissemblablement différencié entre les structures au sud-est et les plus petites et moins nombreuses structures au nord-ouest, la restitution de l’architecture n’est pas aboutie. Elle se cantone surtout à schématiser un nombre de maisons et des axes entre les deux types de structures. Dans un scenario de zone humide et d’habitations sur pillotis, l’idéal pour ne pas s’enfoncer dans le sol boueux est de privilégier un grand nombre de piquets plutôt que des piquets de diamètre important. Ainsi les charges sont-elles mieux réparties et la boue se voie-t-elle compactée, «armée» par les piquets. On peut identifier dans ces plans des amas plus denses de poteaux qui forment des sortes de lignes plus épaisses et irrégulières. Ce sont probablement les zones d’appui qui reçoivent et redistribuent les charges les plus
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importantes, que l’on interpretera ici come les murs de refend sur lesquels pèsent les pans des toitures. Dans cette logique d’un toit soutenu par des murs de refend, on connait des exemples assez récents, dans les villes du Moyen-Âge, où l’agglutinement des maisons les unes contre les autres participe à la stabilité d e l ’e n s e m b l e . C ’e s t pa r a i l l e u r s une bonne solution pour éviter les déperditions de chaleur. Cette logique irait dans le sens de maisons accolées et non de la présence de micro-ruelles entre chaque maison comme c’est le cas pour les maisons contemporaines japonaises (et qui ont là un rôle antisismique). Ces maisons seraient alors déservies par un chemin périphérique, comme le suggère le dessin formé par les poteaux moins densément amassés. Certains piquets se trouvent en effet au-delà de ces lignes de refend et pourraient correspondre à des appuis moins sollicités comme des passages à ciel ouverts destinés à ne soutenir que le passant. Pa r m i s c e s « p a s s e r e l l e s » , c e r t a i n e s s o r te s d e l a g é o m é t r i e d’ensemble. Il s’agit probablement d’accès pour les plus fins ou aussi d’espace de stockage annexes pour les plus épais. Cependant ces structures saillantes ne se situent pas côté lac, ce qui les discalifie du statut potentiel de «ponton». Peut-être absorbaient-elles la diformité du terrain pour accéder à cet ensemble, surrélevé pour se protéger de l’humidité du sol, ou, si le terrain était plat, cela pouvait aussi être de petits escaliers. L’article soulève que «le village était apparemment relié à la terre ferme par deux ou trois chemins surrélevés à deux rangées de pieux.» Comme le soulevait l’article, les structures côté lac sont plus petites et moins densément accolées, et pourraient être des ateliers annexes partagés par une ou deux maisons. Nous avons pensé ici à des cabanons de pêche où l’on pouvait entreposer le matériel, les outils, et préparer le poisson avant de le cuisiner, tenant ainsi la maison à l’abri des odeurs.
l e l a bo r ato i r e i m ag i n a i r e
M o r at/ Pa n t s c h a u
S u t z- L at t r i g e n / L at t r i g e n V I / R i e d s tat i o n
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A u t r e s e x e rc i c e s d e r e s t i t u t i o n s a lt e r n at i v e s s u r d o u b l e c a lq u e .
l e l a bo r ato i r e i m ag i n a i r e n é o l i t h i q u e m oy e n d u c e n t r e à l’ o u e s t d e l a f r a n c e : p r é s e n tat i o n s y n t h é t i q u e d e s b ât i m e n t s r e cta n g u l a i r e s s u r t r a n c h é e d e fo n dat i o n . ( fo n d d e re l e vé - p re m i e r c a l q u e - i ss u s d u m ê m e a r t i c l e q u e l ’é t u d e d e c a s 1 )
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l e l a bo r ato i r e i m ag i n a i r e « b e a u c l a i r » D o u c h a p t, dordogne - vue en p l a n d e s b ât i m e n t s s u r deux phases ( fo n d d e re l e vé - p re m i e r c a l q u e d ’a p rè s J Fo u é ré , 1 9 9 8 ) N o u s p ro p o s o n s i c i d e re co n s t i t u e r un plan intérieur de cloisonnement.
l e l a bo r ato i r e i m ag i n a i r e p l a n s s c h é m at i q u e s d e s c o n s t ru c t i o n s « e n a m a n d e » d e b r e tag n e , at t r i b u é e s a u c a m pa n i f o r m e : f l e u ry- s u r- o r n e « z ac d u pa rc d’ ac t i v i t é »
( fo n d d e re l e vé - p re m i e r c a l q u e - d ’a p rè s J a h i e r e t B i l l a rd , 2001) N o u s p ro p o s o n s i c i d e re c o n s t i t u e r u n e s o r t e d e p a l a i s o u d e t e m p l e a ve c u n g ra n d e s c a l i e r à p a l l i e rs q u i m è n e ra i t à u n e e n t ré e m o n u m e n t a l e , d e s p a ss a g e s c o u ve r t s l o n g e a n t l e s m u rs l a t é ra u x e t u n e e s t ra d e a r r i è re é g a l e m e n t m i s e e n s cè n e . I l e s t a u ss i p o ss i b l e d ’ i m a g i n e r u n e c l o i s o n i n t e r n e q u i c o n t o u r n e l e p o t e a u c e n t ra l d e l a s t r u c t u re re c t a n g u l a i re c e n t ra l e .
0
5
10 m
25
26
II. quelques sites du nĂŠolithique final et bronze ancien de france et de b e lg i q u e : c o n f r o n tat i o n s t y p o l o g i q u e s e t c o n t e m p o r a i n e s
27
28
C o r p u s d ’ é t u d e élarg i des bâtiments considérés Co r p u s d’ é t u d e d e co n t e x t e r é g i o n a l .
Co r p u s d’ é t u d e t y p o lo g i q u e .
Le Néolithique final campaniforme en AuvergneR h ô n e -A l p e s :
L e B ro n z e a n c i e n e n A u v e rg n e - R h ô n e -A l p e s :
~ Chemin des colombières (Ain) ~ Le Bournadiau (Allier) ~ Le Serre 1 (Drôme) ~ Charavines-les-Baigneurs (Isère) ~ La Roche (Isère) L e B ro n z e a n c i e n e n A u v e rg n e - R h ô n e -A l p e s :
~ Le Serre 1 (Drôme) ~ Savasse (Drôme) ~ Les Mongets (Haute-Savoie) ~ Boulevard Périphérique Nord (Rhône)
~ Pipa Lima (Ain) ~ 35 Rue Auguste Isaac (Rhône) ~ La Cotette (Ain) à c ro i s e r av e c d’ a u t r e s d u c e n t r e - e s t :
~ Larivoux (Bourgogne) ~ Le Clos-du-Varin (Bourgogne) ~ Les Côtes Robin (Bourgogne) ~ Le Bas-de-Lamponne (Bourgogne) ~ Le Jeannot (Bourgogne) ~ La Ferme du Bois de Pierre (Bourgogne) ~ Montant de Nerbeveaux, ZAC du Saule Gaillard, Frouard (Vosges) e t d e s é c h o s d u n é o l i th i qu e fi n a l c a m pa nifo rm e :
~ Les Lignières, Mareuil-lès-Meaux, Seine et Marne ~ Ponteau-Gare, Martigues, Bouches-du-Rhône ~ « Wardamme », Oostkamp, Flandre occidentale, Belgique
29
30
Une typologie particulière du Bronze Ancien : état de l’art et relevés
Certains bâiments naviformes d’Auvergne-Rhône-Alpes (que l’on comparera notamment à ceux de Bourgogne) comportent en leur centre un ensemble de quatre poteaux «surrnuméraires». Ils ne font pas partie de la structure de soutient de la faîtière ni de celle des murs. C’est pourquoi nous cherchons à imaginer quel aurait pu être leur rôle.
Y a-t-il d’autres solutions envisageables que ce que tout le monde dit ? En effet certaines structures humaines bien étonnantes ne laissent parfois que peu de traces. Frédéric Letterlé interroge d’ailleurs la possibilité pour les archéologues du futur de reconstituer des architectures telles que les cabanes nomades, ou ces impressionnants palais japonais remposant sur quatre rochers. N’est-il pas trop facile de supposer un manque d’originalité et de talent chez les constructeurs de l’Âge de Bronze ? Eux qui savaient tout faire eux-mêmes avec peu de technologie alors que nous avons du mal à monter une commode préfabriquée.
l e s h y p ot h è s e s co u r a n t e s ;
P i s t e s d’ i n v e s t i g at i o n ;
Les interprétations offertes à cette configuration peu répandue se limitent au «vraissemblable», envisageant soit une plateforme centrale de type grenier, ou ne traitant pas vraiment la question faute d’arguments solides.
Bien que certains scenari puissent nous plaire plus que d’autres, il est important pour nous de demeurer dans la pluralité de proposition et que la seule réponse finale soit la variété des possibles.
D’intriguants trous de poteaux surrnumér aires au centre des bâtiments
31
N
1m
« 3 5 ru e au g u s t e I s a ac » , Va i s e
5m
10 m
( R h ô n e ) : s t ru c t u r e s at t r i b u é e s au b ro n z e a n c i e n
(fond de relevé - premier calque - d’après équipe de fouille, topographie E. Couteau, synthèse J.-M. Treffort / Inrap)
32
170 m
275 m
10 m
50 m
100 m
N
1m
5m
10 m
P I PA L I M A , S a i n t-V u l b a s , A i n – p l a n d’ e n s e m b l e e t p l a n s d e s b ât i m e n t s A , B e t C (fond de relevé - premier calque - d’après Simon Lemaître et Thierry Argant, 2015)
33
N
1m
10 m
30 m
L a c ot e t t e , p é ro u g e s , A i n – p l a n d u s e c t e u r n o r d d e l a zo n e 3 (fond de relevé - levé topographique : P. Larrieu, S. Couteau, Inrap.; D.A.O. : A.Valois, Inrap. )
34
Compar aisons d’ensemble sur les b ât i m e n t s n av i fo r m e s à c a r r é c e n t r a l
D’ a p r è s l e r a p p o rt d e J . M . Tr e f fo rt ;
Treffort décrit le bâtiment A du site de La Cotette à Pérouge comme «une construction longue et étroite» : «Son emprise totale au sol peut être estimée à 103 m². Sa conception architecturale est simple : six gros trous de poteaux déterminent l’axe de la faîtière, qui divise l’espace interne en deux nefs, avec des portées comprises entre 3 et 5,5 m. Les murs goutteraux sont matérialisés par deux séries de dix trous de poteaux de calibre légèrement inférieurs, régulièrement espacés (entraxe compris entre 2,3 et 2,8 m) et symétriques par rapport à l’axe médian. A peu près au centre de la construction, quatre trous de poteau de taukkke comparable à ceke de ceux des longs côtés forment un carré de 2,5 à 3 m de côté, qui détermine l’existence d’un dispositif central complémentaire.» Il évoque l’hypothèse que ces quatres poteaux surnuméraires viennent simplement renforcer les poteaux adjacents appartenant aux murs goutteraux. Néanmoins, en reprenant, à la même échelle, les plans de maisons similaires mis au jour dans la région, il apparaît selon lui que ces carrés puissent petre «les éléments verticaux d’un dispositif récurrent dans les grandes architectures du Bronze ancien du centre-est de a France, qui joue probablement un rôle important dans le maintien du bâtiment et, au-delà, dans l’organisation pratique et/ou symbolique de son espace interne.»
«A l’est du bâtiment, le dernier support de faîtière est très légèrement décentré par rapport à l’axe qui relie les deux poteaux corniers. Le décalage est cependant infime, et si l’on considère par ailleurs l’état très résiduel du trou de poteau [d’angle sud-est], dû au surdécapage de la partie orientale du bâtiment ; on peut admettre, à cette extrémité, l’existence d’un pignon droit de 4,5 m de largeur. A l’ouest de la construction, le support de faîtière [central] forme en revanche un angle très ouvert avec les poteaux corniers [...], ce qui induit l’existence d’un paroi segmentée ou légèrement bombée, si ces trois structures déterminent bien l’emplacement de son extrémité.» ....Dans les exemples qu’il a fouillés les 4 poteaux surnuméraires sont au moins aussi gros et profond que ceux des poteaux axiaux (et même plutôt plus) et fréquemment renforcés par des calages de pierres. La comparaison de Treffort permet de voir que ce sont vraiment les mêmes plans : 4 poteaux hors constru qui sont plus profonds que ceux de la faîtière. Quand il y en avaient qui étaient câlés c’étaient plutôt ceux-là.
(plan) 1m
5m
10 m
N
(mobilier) 1 cm
5 cm
10 cm
L a c ot e t t e , p é ro u g e s , A i n – p l a n g é n é r a l d u b ât i m e n t A (fond de relevé - F. Pont, dessin du mobilier - S. Sainot, silex ; et J.-M. Treffort, céramique. DAO et synthèse J.-M. Treffort / INRAP ) réf. altitude 211,50 m NGF
35
36
Objets d’étude : corpus élargi , comparaisons
37
dur ant le néolithique final au nord e t au s u d :
N
1m
5m
10 m
L e s L i g n è r e s , M a r e u i l- L è s - M e au x , S e i n e e t M a r n e . (responsable d’opération : Paul Brunet, 2014) ; datation Néolithique final : 3350/2900 av. J.-C. (étape 2 du Néolithique récent)
38
« Wardamme », Oostkamp, Flandre occidentale, Belgique, le bâtiment (d’après Beugnier et Crombé 2007, repris T. Hamon)
4m N
4m
O
Plus récent
Trou de poteau O
Tranchée
Tranchée
Plus récent
1m
retour liste retour fiche
N
Trou de poteau
Légende
« Wardamme », Oostkamp, Flandre occidentale, Belgique, le (d’après Beugnier et Crombé 2007, repris T. Hamon Habitations et habitat du Néolithique à l'âge du Bronze en France et ses marges, Recueil de plans, Sénépart (dir.) et al.
5m
10 m
wa r da m m e , O o s t k a m p, f l a n d r e o c c i d e n ta l e , B e lg i q u e - l e b ât i m e n t retour fiche
(d’après Beugnier et Crombé 2007, repris T. Hamon) ; datation Néolithique final : mobilier ? IIIe millénaire retour liste
Habitations et habitat du Néolithique à l'âge du Bronze en France et ses marges, Recueil de plans, Sénépart (dir.) et al.
Légende
1m
5m
10 m
Ponteau-Gare, Martigues, Bouches-du-Rhône - plan d’un des bâtiments (DAO X. Margarit)
P o n t e au - G a r e , M a rt i g u e s , B o u c h e s - d u - R h ô n e - p l a n d’ u n d e s b ât i m e n t s (DAO X. Margarit) ; datation Néolithique final : - 2900 / - 2200 BC calibré
39
1m
5m
10 m
N
D’autres exemples similaires dans le centre-est de la france :
« L e s Côt e s Ro b i n »
Bronze ancien 2, BZ A2, épicampaniforme, courant rhodanien. Datation : 3470 +- 30BP. Charbon de bois dans un trou de poteau.
l e l a bo r ato i r e i m ag i n a i r e l’ h a b i tat d u b ro n z e a n c i e n da n s l’ e s t d i j o n n a i s ( côt e d’ o r , bo u rg o g n e ) Parois doublées latéralement mais pas sur les extrémités, hypothèse ils n’avaient pas besoin d’autant de poteaux dans les murs qui ne portent pas la charge du toit ; les extrémités étaient donc peut-être simplement en terre avec une apparition plus ponctuelle de poteaux de rigidification.
40
« L e J e a n n ot »
« C lo s - d u -Va r i n »
2000 av. J.-C.
41
«Le Bas-de-Lamponne»
N
2000 av. J.-C.
« L a r i vo u x »
42
1m
5m
10 m
«Le Grand Pré» 2000 av. J.-C.
«La Ferme du Bois de Pierre» Epicampaniforme, 3715+- 30BP. Charbon de bois dans un trou de poteau
43
retour liste
50 m 10 m 25 Habitations m 5m et habitat du Néolithique à l'âge du Bronze en France et 1ses m marges, Recueil de plans, Sénépart (dir.) et al. N
5m
retour fiche
Montant de Nerbeveaux, ZAC du Saule Gaillard, Frouard (Vosges) : plan du bâtiment d’après Blouet et al. 1996
M o n ta n t d e n e r b e v e au x , z ac d u s au l e G a i l l a r d, F ro ua r d, vo g e s (plan du bâtiment d’après Blouet et al. 1996) ; datation Bronze ancien A2 : 1969/1490 av. J.C.
44
l e Néolithique b ro n z e a n i e n edu n Bronze a u v e rg e rhôn - marges, Recueil de plans, Sénépart (dir.) et al. habitat du àcl'âge ennFrance ete ses tat du Néolithique à l'âge du Bronze en France et ses marges, Recueil de plans, Sénépart (dir.) et al. alpes : Habitations et habitat du Néolithique à l'âge du Bronze en France et ses marges, Recueil de plans, S Bronze en France et ses marges, Recueil de plans, Sénépart (dir.) etdu al.Néolithique à l'âge du Bronze en France et Habitations etplans, habitat ique à l'âge du Bronze en France et ses marges, Recueil de Sénépart (dir.) et al.
Habitations et habitat du Néolithique à l'âge du Bronze en Fra
our liste liste et ses marges, Recueil de plans, Sénépart (dir.) et al. retour liste our fiche fiche retour fiche
403
3
3
193 193 192 192
15
15 191
0 (245) ) 154
?
141
190 250
172 189
157 162
B1
?
154
191
191
190401
154
141 141245 275 157
200
109
172
361 109 201
?
363
109
361
?
301 362 363
B7
302
308 231
403 200
?
15
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?
359
250
250
172
201
?
191 193 192 200
172
154 141 245
?
162 ? 231 (245)
232
B1
231
362
363
363 359
301
213 302
212
232
?
304
211
403
304
B6 B6 B7 B3
330
201
201
224
224
214
275
362
?
232 193 192 212
213 15
214
B3
?
210 15
(245)
299
363 159300
310 329 299 ? 311 335
330 300
398 327 208
? 212
209
211 210
193 141 192 157
B1
299 329 330 301
327 207
159 329
B5
308 209
210 300
306
208
56 302
CALAGE
398
CALAGE
307
207 331
303300
330
306312 307
331 388 339 (332)
(332)
309
327
159
10 m
332 303387
312
309 202 201 TROU DE199 POTEAU 203 202 201 199 198
Bronze 10 m
332 387
388
339
?
? 162398
310 311 335 310 311 335 361 362 312 363
109
309
332 332 387 300 387388 361 388 362 339 363
339 ? 309 359
250
172
333
? 312 359
212
232
157
B5 B6 B7 cien (A2a ancien) ? ? B7 en (A2a ancien) B6B4 B6 (A2a Bronze ancien ancien) B5 10 m CALAGE B5 10 m(A2a ancien)B7 CALAGE Bronze ancien TROU DE POTEAU ancien) TROU DE POTEAU CALAGE 359
B3 B3 ? B4
189 162
141
2
250
231 190 207 208 207
154
B1
306 307304 109 303 306 307 308 303 333 331 310 (332) 311331335 (332)
211
208
?
?
210 191
159
302 333
201
214
189
B3
?
?
200
214 190
?
209 154
211
398
230 327
398 359
B4
? ? 403 172
B4
212 162
361
333
231 223 232
209 230 (245) 207 208
B2
223 213 213 191
224 250
?
231401
211 232 245210
302
304 109 327 308 398 308 159 214 ? 329 299
223
189
B2B4
301 302
301
?
?
224
224190 401 201
213
209
N
223
223
275 157 212
B4
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B7
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190
230
200
200
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162
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189 157 250
B1 B1 ? B2
retourretour fiche liste
10 m
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1m
retour liste
B5
?
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30 30
B6
(3
10 m
ancien (A2a ancien)CALAGE
333 203 299 310 ?198 ? TROU DE POTEAU 202 201 288 TROU DE238 POTEAU23 311 335 199 330 ? 200 ? ? 203 ? 288 183 238 23 198 197 202 201 ? 256 ? CALAGE 200 ? 199 300404 183 306 203 307 ? 196 197 ? 202 201 60 288 ? 195 241 199 332 238 94 23 312 198 303 TROU DE ?POTE 404 203 ? 196 200 243 195 241242 183 387 94 198 194 ? ? 197 255 253 331 243 ? 242 ? h ô?n e255– e x 404, R 288 388? n 196 256 256p 253 e6va56r d p é69r i p183h é r? i60q u200 e94 n o r d, lyo em l e s d193 e194p? l a n s 238 d e b ât23i m e n t s (332) 195 241 238B o u l23 ? 339 197200 243 56 ? 193 ? 242256 254 69 fouille 1992-1995)? ; datation Bronze 183 194 196 197 187 (d’après Vital 2008, A2a ancien : vers 1990-1800 av.186 n.è 255 253 27 28 404 41 404 6?195 186 254 187 60 196 309 56 241 256 193 ? 94 27 195 241 28 69 243 194 288 255 242 253 238 23 243 242 186 187 254 189 194 10 256 11 193 ?255 28 27 253 56 ? 189 6 256 69 193 404 186 187 6 254 69 60 241 94 186 11187 10 254 243 27 242 189 28 27 28 75 12 56 ? 202 201 189 75 69 217 216 199 2 203 ? 189 47 12 217 10 304TROU DE POTEAU
329 256
périphérique nord », Lyon, Rhône : exemple de plans de bâtiments (d’après Vital 2008) iphérique nord », Lyon, Rhône : exemple de plans de bâtiments (d’après Vital 2008) « Boulevard périphérique nord », Lyon, Rhône : exemple de plans de bâtiments (d’ap 6 Rhône : exempleB5de plans de bâtiments« Boulevard (d’après Vital 2008) ord », Lyon, Rhône : exemple de plans de bâtimentspériphérique (d’après Vitalnord », 2008) Lyon, Rhône : exemple B2 B3 B2 « Boulevard périphérique nord », Lyon, Rhône : exe B3 10 m B1 B2 4 5 B3 B2 B2 B3 B1 B2 B3 B1
46
IIi. bronze ancien du centreest de la France : propositions de reconstitutions des b ât i m e n t s n av i f o r m e s à n o ya u c a r r Ê central
47
48
O r ganigr amm e de travai l é t u d e s préliminaires à l’appréhension des structures
considér ations p r a g m at i q u e s d e l a v i e q u ot i d i e n n e
1.. LE MINIMUM VRAISSEMBLABLE
f a i r e
e x p lo r at i o n t y p o morphologique p lu r i l at é r a l e
m at é r i au x portance
stocker v i v r e ensemble
à comparer avec les deux autres champs d’investigation
poids mini. stats. poteaux
se reposer
s c e n a r i d é ta i l l é s pa r m at é r i au e t pa r p l a n
é c l a i r a g e conservation
c o h é re n c e v i s - à v i s d e l a c a pa c i t é s t r u c t u re l l e ?
c h a u f f a g e
praticité ? mettre en relation
mode
originale
(ou le syndrome de la pagode sur 4 roches)
maximum structurel
«absurdité» structurelle
2.
se
ENRICHIR
démarquer
m oy e n s
raisons
rang social dimensions fonction matérialité individualisme couleur communauté style complexité modèle ou élément unique
f o n c t i o n s a l t e r n a t i v e s
grenier atelier isolé ferme isolée autonome maison habitat collectif lieu ostentatoire lieu politique / contrôle lieu polit. / rassembler lieu de culte site funéraire
49
50
é t u d e s préliminaires à l’appréhension des structures
51
m at é r i au x n at u r e l s e t p ro p r i é t é s .
d i s c u s s i o n av e c F. L e t t e r l é ; l e s e s s e n c e s a n c i e n n e s d e bo i s :
Le noyer et l’acacia ne furent introduits en Europe qu’au XIXe siècle, tandis que le chataigner ne serait pas apparu avant l’époque romaine. Mises à part ces espèces-ci, le territoire comportait les mêmes essences de bois qu’aujourd’hui. Notamment le pin (sauf le pin douglas), le sapin, le chêne, le frêne, le hêtre et le bouleau.
l e t r ava i l e t l’ u t i l i s at i o n d e l a m at i è r e bo i s :
Rappelons qu’au Néolithique, la scie n’existe pas, le bois est donc toujours fendu, et non scié. Cette méthode conserve l’intégrité de la structure fibreuse et donne un matériau certes variable dans sa forme mais plus résistant. Par ailleurs, les troncs et les grandes branches étaient très certainement tout juste écorcés et conservaient leur allure originale, et donc imparfaitement rectiligne, voire sinueuse. Enfin, pour la construction de coques de bâteaux, afin d’obtenir des troncs courbes, les jeunes arbres étaient courbés afin qu’ils poussent dans la forme voulue.
To i t u r e e n tava i l lo n s :
Les essences de bois les plus vraissemblables pour la confection de tavaillons sont d’un part le sapin et l’épicéa que l’on ne retrouve qu’en montagne, et d’autre part le pin sylvestre qui peut se trouver un peu partout, souvent associé au chêne. Cela pourrait aussi être du hêtre. L’utilisation de ce matériau de toiture est donc assez rare. L’avantage d’utiliser du bois de conifères (sapin, épicéa) est que celui-ci se creuse naturellement en vieillissant de manière à former de petites rigoles. Mais il se fend quelques peu. L’épicéa, de surcroît, est très riche en résine et, de ce fait, imperméable. Toutefois, la réalisation d’une toiture en tavaillons à grande échelle serait très peu rentable car il s’agit d’un travail fastidieux. Le plus souvent ce matériau se retrouve sur des toitures d emoindre envergure et dans un contexte montagnard. Cela dit les hivers offrent beaucoup de temps pour toutes les activités manuelles autres que la récolte.
To i t u r e e n C h a u m e :
Le chaume est issu des ‘tiges de céréales qui restent dans les champs après la moisson (sègle ou blé). De la terre mélangée à de l’eau et de la bruyète servent au faîtage. Des iris poussent parfois sur les arrêtes des toits.» [1] Le chaume le plus classique et performant est celui
52
en paille de sègle. Ce type de toiture peut être soutenu par une charpente légère, sans renforcement particulier, étant donné le faible poids de la chaume. [2] Toutefois il necessite d’être installé sur une épaisseur minimum de 30 cm (voire jusqu’à 40 cm) afin de garantir une bonne étanchéïté de la maison. En contrepartie, un écran de soustoiture n’est pas nécessaire. Ses performances thermiques sont de 5,7 m².K/W pour 32 cm d’épaisseur. Outre cette bonne isolation thermique, «sa capacité à emmagasiner et à restituer la chaleur est de 12 à 13h» (alors qu’elle est de 6h pour une couche de laine de verre contemporaine). Le chaume confère également une bonne isolation phonique. [1] L’entretient d’une telle toiture consiste à la nettoyer en en retirant la couche superficielle. Les mousses et lichens sont dégagés avec de l’eau. [1] [1] : batirenover.com/construction-renovation/toiture/la-toitureen-chaume-isolante-et-durable/ [2] : ideesmaison.com/construction/gros-travaux/Les-Toits-dechaume/Avantages-en-terme-d-isolation-d-un-toit-de-chaume.html
To i t u r e e n a r d o i s e s :
(...)
Murs en terre :
Un toit débordant significativement aurait pu éviter que l’eau ne vienne sapper la base du mur ne serait-ce qu’en éclaboussant. Quelles seraient les effets d’un important débord tel que celui-ci sur la structure ?
Propriétés des essences d’arbres.
Pin
Sapin
Chêne
Frêne
Hêtre
Masse volumique moyenne à 12 % (kg/m3) :
710
720
680
Contrainte de rupture de compression axiale (MPa) :
58
51
58
Contrainte de rupture de flexion parallèle (MPa) :
97
113
107
Module d’élasticité longitudinal en flexion (MPa) :
12 500
12 900
14 300
Bouleau
D’après : http://www .atomer .fr/1/Proprietes-mecaniques-des-essences-de-bois.html
Poids des tavaillon (kg/m²)
Pin
Sapin
Chêne
Tavaillons seuls :
7
10
Planchettes entre les chevrons :
5
7
Frêne
Hêtre
Bouleau
( Structure primaire ) : Total :
D’après Letterlé à propos du rapport de Chavagnes.
Ty p e s d e toiture
Chaume αM (°)
Minima Maxima
35
Poids (kg/m²) 25 (seigle) 35 (roseau)
Ta v a i l l o n αV (°) 35 40
Poids (kg/m²) 17 (chêne)
Ardoise αR (°) 15 20
Poids (kg/m²) 26,9 35,16
53
et
m é t h o d e d e c a lc u l m at h é m at i q u e ;
Parmis les paramètres à intégrer dans l’équation nous avons connaissance de certains, et nous en hypothétiserons d’autres selon ce qui serait vraissemblable ou utilisable à titre d’exemple. La nature de la connection au sol du poteau est l’encastrement, et l’on supposera que la connection supérieure de ce poteau au reste de la structure se serait présentée plutôt sous la forme de rotule. Ces indications nous permettent d’établir la longueur de flambement l f à 0,8 fois la longueur réelle l 0 du poteau. Nous avons par ailleurs connaissance, de part les relevés archéologiques qui ont été faits, du diamètre des trous de poteaux. Mais si l’on prend en compte l’espace occupé par les pierres de callage, qui ont souvent été retrouvées à l’intérieur, on en déduira que le diamètre du seul poteau sera inférieur à celui des négatifs. On notera que la surface d’une section circulaire est A = R ² . 1 Et l’inertie d’une section circulaire est I = 2 π R 4 .
π
À partir de ces données, il nous faut tout d’abord calculer le rayon de giration i = I pour chacun des différents diamètres A de poteaux. Puis, il nous faut en déduire l’élancement λ = f
√
l
i
N
La contrainte de compression A comprend pour nous une inconnue et une variable. Puisque l’on cherche à déduire N max.
A la fin de nos calculs, afin de considérer les charges maximales juste avant flambement, nous leur enlevons 5%. Néanmoins il faudra considérer ces valeurs comme des maximums théoriques. La pratique empirique ayant tendance à nettement surdimensionner les structures par rapport à leur usage. Même aujourd’hui, dans les constructions modernes, une marge plus importante est appliquée pour la sécurité des usagers.
modèle graphique de synthèse ;
Les graphique ci-contre illustrent, pour chaque diamètre de poteau, de 5 à 60 cm, les maximums structurels que l’on peut atteindre. Le premier présente la hauteur maximale que pourrait théoriquement atteindre chaque poteau, avec la charge maximale correspond à cette hauteur-ci. Le second diagramme expose la charge maximale que l’on peut atteindre par poteau, et jusqu’à quelle hauteur cette charge-ci pourrait être appliquée. Ci-contre, un exemple détaillé pour un diamètre de poteau précis (30 cm) présentant l’évolution de la charge «admissible» en fonction de la hauteur du poteau. Les valeurs reprises dans les diagrammes de synthèse sont ici mises en évidence en noir. hauteur (m)
dimensionnement des poteaux p o s s i b i l i t é s e n t e r m e d e s t ru c t u e .
[]
1 N
Par ailleurs, la contrainte de flambement σ’ = k A Donc N max = k A σ’ max où A est exprimée en m² et avec σ ’ max correspondant à la compression maximale que peut endurer le matériau bois dans le sens de la fibre, exprimée en MPa. La contrainte de rupture est différente pour chaque essence d’arbre (entre 30 et 60 MPa : Chêne 58 MPa, Chataignier 46 MPa, Frêne 51 MPa, Hêtre 58 MPa, Mélèze 53 MPa, Merisier 49 MPa, Noyer 63 MPa, Peuplier 33 MPa). La différence entre le moment de flambement, 1 comportement parasite dû à la compression, et le moment de rupture, est exprimé par le facteur k : k σmaxCompression = σ’ maxFlambement Pour déduire N max , en fonction du diamètre du poteau et de sa hauteur, quatre cas de figures se présentent : si λ si
54
< 3 7 , 5 alors k = 1
3 7 , 5 < λ < 7 5 alors k = 1 - 0,8 3100
( ) λ
²
100
si
7 5 < λ < 1 2 0 alors k =
si
1 2 0 < λ alors la conception devient dangeureuse.
λ²
charge (kg)
e x e m p l e : c h a rg e m a x i m a l e s e lo n l a h au t e u r p o u r u n p ot e au e n c a s t r é e n bo i s d e 3 0 c m d e d i a m è t r e .
e s t i m at i o n s d e performance s t ru c t u r e l l e : SYNTHESE
30 m
30 m
27,5 m
27,5 m
p o u r u n p ot e au en encastrement + rot u l e ; fa i t d’ u n bo i s av e c u n e r é s i s ta n c e théorique à la compression allant jusqu’à 3 0 M pa
25 m
25 m
22,5 m
22,5 m
20 m
20 m
17,5 m
17,5 m
15 m
15 m
12,5 m
12,5 m
10 m
10 m
7,5 m
7,5 m
5m
hauteur (m)
5m
0m 5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
0 kg
charge (kg)
diamètre (cm)
2,5 m
2,5 m
p o u r u n e s t ru c t u r e l a p lu s h au t e p o s s i b l e
100 kg
100 kg
200 kg
200 kg
300 kg
300 kg
400 kg
400 kg
500 kg
500 kg
600 kg
600 kg
700 kg
700 kg
800 kg
800 kg
p o u r u n e s t ru c t u r e l a p lu s lo u r d e p o s s i b l e
55
c h a rg e d e s to i t u r e s
R é s u ltat s ;
Nous cherchons à déduire, pour chaque bâtiment du corpus, le poids de sa toiture selon les matériaux utilisés. Nous théoriserons donc sur trois types de toitures en matériaux naturels : le chaume, le tavaillon et l’ardoise. Chacun de ses types de toiture induit non seulement un poids par mètre carré mais aussi un angle minimal α afin que l’eau sécoule suffisemment bien pour qu’il n’y ait pas d’infiltrations. Aussi, nous hypothétiserons un débord de toiture de 1m afin de protéger les parois des projections des pluies.
m é t h o d e d e c a lc u l m at h é m at i q u e ;
La première étape consiste à savoir la superficie approximative que pouvait avoir la toiture. Superficie qui, rappelons-le, est nécessairement supérieure à la surface projettée en plan. Dans le cas d’une toiture allongée sur portiques, la dimmension déformée est celle de la largeur l (a ), tandis que les proportions en longueur t (a) sont conservées par rapport au plan. Afin d’être précis sur des structures pas tout à fait orthogonales, nous découperont le plan en plusieurs trapèzes.
Tout d’abord, à l’aide des dimensions de largeur du plan de l’édifice l (a) et de l’angle de toiture α , nous déduisons par relation trigonométrique la longueur diagonale de la toiture x (a) en coupe. Nous pouvons également déduire la hauteur minimale h (a) du α poteau faîtier pour des considérations annexes.
x (a )
h (a )
l (a )
Puis, nous pouvons calculer l’aire de chaque portion trapezoïdale de toiture par la forumle : (b+B)xh Soit :
( x (a )+ x (b )) x t (a )
2
2
Il nous reste simplement à additionner les portions de toiture et enfin à multiplier cette somme par le poids en kg/m² du matériau utilisé.
56
Surface totale du toit (m²)
Hauteur minimale des poteaux faîtiers (m)
Poids total (kg)
Poids réparti moy. par poteau (kg)
CHAUME α = 35 ° P = 35 kg/m²
195,25
de 1,6 à 2,5
6833,8
235,6
TAVA I L L O N α = 40 ° P = 17 kg/m²
208,8
de 1,9 à 2,9
3549,4
122,4
ARDOISE α = 20 ° P = 35,2 kg/m²
170,2
de 0,9 à 1,3
4578,5
157,9
Surface totale du toit (m²)
Hauteur minimale des poteaux faîtiers (m)
Poids total (kg)
Poids réparti moy. par poteau (kg)
143
de 1,3 à 2,7
5005,5
208,6
TAVA I L L O N α = 40 ° P = 17 kg/m²
152,9
de 1,6 à 3,3
2600
108,3
ARDOISE α = 20 ° P = 35,2 kg/m²
124,7
de 0,7 à 1,4
3353,6
139,7
Surface totale du toit (m²)
Hauteur minimale des poteaux faîtiers (m)
Poids total (kg)
Poids réparti moy. par poteau (kg)
CHAUME α = 35 ° P = 35 kg/m²
190
de 1,7 à 2,3
6649
184,7
TAVA I L L O N α = 40 ° P = 17 kg/m²
203
de 2 à 2,8
3453,4
95,9
165,6
de 0,9 à 1,2
4454,7
123,7
P I PA L I M A Bâtiment A 29 poteaux
RU E I S A AC Bâtiment 24 poteaux CHAUME α = 35 ° P = 35 kg/m²
P É RO U G E S Bâtiment 36 poteaux
ARDOISE α = 20 ° P = 35,2 kg/m²
57
400 m² 350 m²
300 m²
250 m²
200 m² Pipa Lima
150 m²
100 m²
Cotette
Isaac
50 m²
0 m² 0°
10 °
CHAUME
20 °
30 °
40 °
ARDOISE
50 °
60 °
70 °
80 °
TAVAILLON
superficie de la toiture en fonction de l’angle d’inclinaison.
58
8000 kg 7000 kg
6000 kg
5000 kg
4000 kg Pipa Lima Cotette
3000 kg Isaac
2000 kg
1000 kg
0 kg 0 m²
100 m² CHAUME
200 m² ARDOISE
300 m²
400 m² TAVAILLON
Poids de la toiture en fonction de sa superifice, selon le matériau utilisé.
59
R é pa rt i t i o n d e s p ot e a u x e t d e l e u r p ot e n t i e l s t ru c t u r e l .
me ;
Pa
P I PA L I M A , S a i n t-V u l b a s , A i n – plan du bât. A : largeur des trous de poteau diamètre)
(travail personnel d’après fond de relevé)
60
(15 à 65 cm de
profondeur non indiquée peu profond (env. 10 cm) moy. profond (15-20 cm) profond (25-30 cm) très profond (40 cm)
L a c ot e t t e , p é ro u g e s , A i n – p l a n d u b ât. A : p ro fo n d e u r d e s t ro u s d e p ot e au (fond de relevé - relevés : F.Pont ; D.A.O. : F. Notier, A.Valois, C. Coquidé, Inrap. )
25 m
3m
La cotette, pérouges, Ain – plan du bât. A : largeur des trous de poteau
4,50 m
(15 à 65 cm de diamètre)
(fond de relevé - relevés : F.Pont ; D.A.O. : F. Notier, A.Valois, C. Coquidé, Inrap. )
61
62
s c e n a r i d’exploration t y p o morphologique des bâtis
63
64
65
Des besoins communs à toutes les populations font appel à des solutions s pat i a l e s d i f f é r e n t e s . d i s c u s s i o n s av e c F. L e t t e r l é .
u n b ât i m e n t pa r fo n c t i o n :
?
Avec des bâtiments annexes dont il ne reste plus de trace
Une grande maison mixte
Le
P i pa L i m a :
A
R u e I s a ac :
Ici o b s e rvat i o n s d’ e n s e m b l e :
66
L
:
67
A p ro p o s d e s p i g e o n n i e r s , d i s c u s s i o n s av e c F. L e t t e r l é . N ot e s u r l a f o r m e e t l’ u s ag e :
Nous n’envisageons pas ici le pigeonnier dans son usage mais dans sa typologie formelle. Car, bien que la domestication du pigeon soit antérieure aux bâtiments du Bronze Ancien que nous étudions, rien n’en atteste l’usage à cette époque en Europe. L’intérêt est donc ici principalement de supposer une excroissance du toit à l’amplomb, de voir ses différentes manières d’être et son hypothétique application dans des reconstitutions archéologiques. Ce «pigeonnier» sans pigeons pourrait avoir endossé d’autres fonctions nécessitant une prise de hauteur, voire une fonction symbolique.
L a q u e s t i o n d u n i v e au s u p p l é m e n ta i r e :
Le fait qu’il n’y ait pas eu d’étage dans ces constructions est-il un a priori ? Pourquoi ne pas envisager au niveau du sol un plein-pied destiné au stockage des denrées et des animaux, avec, à l’étage, un niveau d’habitation ?
En Asie, il existe depuis longtemps des habitations sur pillotis (hors des zones humides) en-dessous desquelles sont parqués les animaux. En revanche, dans l’Europe traditionnelle des derniers siècles, cela ne se fait guère, mis à part pour les pigeonniers en pans de bois et torchis. Le rez-de-chaussée structurel y est vide et sert à stocker les encombrants tandis que les pigeons sont en haut. Par ailleurs, un escalier peut ne laisser que très peu de traces. Voire même un simple trou de poteau oblique s’il a été fait à partir d’une seule poutre entaillée de manière à former des marches (éventuellement avec des planchettes pour élargir la marche). Il peut aussi prendre un angle fort et occuper peu de place au sol comme les échelles de meunier par exemple. Rappelons que c’est la norme qui est moderne, et non l’ingéniosité. Enfin, l’escalier peut s’appuyer sur la structure existante et ne pas apparaître en fondation.
68
Da n s l’ u n d e s a rt i c l e s d e l a b i b l i o
. . . ont mené une étude sur de très grandes maisons du
Néolithique Final. A force de nombreux calculs ils concluent de la possibilité d’un étage. En effet les poteaux y étaient étonnemment rapprochés et larges de diamètre, un effort d’oeuvre qui n’aurait aucune utilité sinon symbolique ou pratique. Aussi, le fait de pouvoir ériger de hauts murs en bois a pu être pour l’époque une manifestation de puissance de la part du constructeur.
M o r p h o lo g i e s d u « p i g e o n n i e r » :
Dans la plupart des régions, les pigeonniers sont accolés à la maison, voire isolés dans la cour. Mais dans certains cas, ils sont inclus dans la géométrie de la maison. Là, se dessine un toit plus élevé dépassant de la toiture de l’habitation. Nous remarquons sur la photo ci-contre, un pigeonnier qui dépasse sur la galerie extérieure, où il est soutenu par des pilliers. Ici il semble prendre appui à l’arrière sur le mur d’entrée. Mais on peut imaginer que lorsque le pigeonnier empiète sur l’intérieur de la maison il est également soutenu par des pilliers. Dans un grand nombre de cas, ces pigeonniers sont en pans-de-bois, ils doivent donc être soutenus par des poteaux. Lorsque le niveau bas est ouvert, on se retrouve face à un plan à quatre poteaux.
d’ a u t r e s f o n c t i o n s à c e t t e e xc ro i s s a n c e :
Sans élevation, ce type de plan est systématiquement interprété par la communauté archéologique comme étant celui d’un grenier. Il est vrai que l’objectif est alors le même : mettre le contenu à l’abri de l’humiditié et des rongeurs. Nous connaissons par ailleurs d’autres bâtiments à armature bois dont le rez-de-chaussée est ouvert. Elles datent des XVIe-XVIIIe siècles mais des constructions analogues ont dû exister bien avant. Ce sont entre autres des séchoirs pour peaux chez les tanneurs ou des remises.
69
L e rô l e p ot e n t i e l d e s e xc ro i s s a n c e s c e n t r a l e s :
Cette excroissance en toiture serait, dans les cas que nous étudions ici, une sorte de noyau central, de coeur de la maison. Cela n’est pas sans nous évoquer l’image du feu de cheminée autour duquel gravite la vie domestique. Au Japon, se trouve au centre de l’habitation traditionnelle, un espace surrélevé abritant le foyer (ci-contre). Tandis que dans l’Ain, en France, on dénombre quelques bâtiments anciens comportant une structure de cheminée centrale. Ces cheminées «sarrasines» ont «dans doute aussi une fonction de signal» (ci-dessous).
Dans le Doubs (Franche-Comté), en revanche, ces grandes excroissances sont celles des «tuyé» (voir ci-contre), de grands fumoirs parfois situés au centre de la maison. Au premier niveau, la cheminée, puis à l’étage intermédiaire, les viandes à fumer. La partie haute étant dédiée à l’évacuation des fumées.
Enfin, les tour à vent des habitats des pays chauds, permettent une climatisation naturelle de la maison. Lorsque le vent passe, il crée une dépression atmosphérique localiée qui tire l’air chaud hors de la cheminée.
On retrouve ce genre d’installation en Lorraine, en Europe centrale et du Nord... Souvent en bois et de plan carré, ces structures peuvent aussi parfois être plutôt cylindriques ou polygonales.
70
l e r a p p o rt à l a fa î t i è r e da n s l a r e co n s t i t u t i o n ;
5m
1m
0°
45
10 m
°
1
m
5
m
10
m
Cette première reconstitution interroge le rapport structurel entre la faîtière et le pigeonnier. En effet, l’espacement entre les deux poteaux faîtiers qui entourent le carré central est plus grand que dans le reste de la structure du bâtiment. Ici nous avons choisi de dessiner le plan structurel central comme étant un carré bordé de deux triangle dans le prolongement desquels se poursuit la faîtière. Devrait-on plutôt envisager une faîtière qui vienne s’appuyer au milieu de la traverse du carré ?
R u e I s a ac : r e co n s t i t u t i o n « av e c p i g e o n n i e r »
71
«intégrée» à la structure générale, dans une configuration architecturale sans doute plus harmonieuse. S’il y a extension extérieure, sa morphologie est également conditionnée par sa fonction, sur laquelle nous n’avons aucun élément... Plutôt qu’un aménagement de fonction spécifique, de type grenier intérieur ou structure supportant un demi-étage ou une mezzanine, j’ai plutôt tendance à imaginer, comme je l’ai écrit dans l’article sur le bâtiment de Pérouges, un dispositif correspondant à la fois au noyau structurel et au «centre symbolique» de la construction :
A p ro p o s d e s d é bo r d s d e to i t u r e . c r i t i q u e d e F. reconstitution ;
LETTERLé
sur
la
seconde
Le débord du toit devrait être plus important, de l’ordre de 80 cm à 1 m, ceci afin de protéger les parois en terre des eclaboussures d’eau lorsqu’il pleut. Par ailleurs, pour un fait de toit en chaume, plusieurs solutions sont possibles. Une technique assez classique consiste à mettre les bottes de paille faîtières en X de façon à ce qu’elle débordent alternativement de chaque côté de la toiture, avec, dans le creu qu’elles forment, des bottes de paille horizontales alignées le long de la faîtière; Une autre solution, utilisée dans certaines régions, a recours à des joints de terre argileuse sur lesquels sont plantées des iris. C’est joli et cela pompe l’humidité.
- Noyau structurel, en considération de son implantation au sol, équivalente à celle des supports de faîtière, et de sa position «centrale», deux caractéristiques qui me semblent impliquer une relation étroite avec l’architecture du bâtiment (liens architecturaux forts). - Centre symbolique, compte tenu de sa position «centrale», de sa récurrence, non seulement dans la région lyonnaise mais également en Bourgogne, dans un contexte culturel un peu différent (bâtiments présentant des ressemblances mais également de nettes divergences, avec des affinités nord-orientales évidentes, et aussi en considérant le dépôt du TP 3504 du bâtiment de Pérouges...
De plus, il nous faut contnuer à questionner l’aspect du «pigeonnier». S’il est considéré comme purement fonctionnel, une toiture à deux pentes est plus facile à réaliser. Néanmoins si le but est de réaliser quelque chose de plus impressionnant et iconique, mieux vaut se donner la peine de construire un toit à 4 pentes, ce qui n’est pas tellement plus difficile. La réalisation d’une toiture polygonale ou cônique demanderait encore un effort supérieur.
Je reste sur l’idée d’un «noyau central», point focal de la vie domestique, peut-être en lien avec la présence du foyer, un peu dans l’idée des cheminées sarrasines en Bresse.»
c r i t i q u e d e J . - M . . Tr e f fo rt s u r l a s e co n d e reconstitution ;
5m
1m
0°
45
10 m
°
1
m
5
m
10
m
«Remarque générale : les murs gouttereaux sont peutêtre un peu hauts, et/ou le toit pas assez débordant latéralement. En effet, les murs de ces bâtiments étant le plus probablement construits en terre, ils ont besoin d’être au moins en partie protégés par un débord, d’autant plus si l’on considère qu’ils sont tous orientés est-ouest, et donc très exposés à la bise et au vent du sud. Le débord du toit a également d’autres avantages potentiels pour ce type de bâtiment, notamment celui d’offrir un espace abrité, pour le stockage de combustible par exemple, ou pour des activités extérieures... Concernant la structure centrale, elle est beaucoup trop haute par rapport à l’idée que je m’en fais : une «excroissance» telle qu’imaginée sur le croquis serait très exposée aux intempéries, et offrirait une importante prise au vent, quelle qu’en soit la direction. Si elle se matérialise extérieurement, ce qui est mon hypothèse mais reste conjectural dans l’état de la documentation archéologique, elle est sans doute beaucoup moins haute et davantage
P I PA L I M A : r e co n s t i t u t i o n « av e c p i g e o n n i e r » e n c h au m e
72
P I PA L I M A : e s s a i s e n co u p e s u r l e s d é bo r d s d e to i t u r e
c r i t i q u e d e l a c r i t i q u e d e J . - M . . Tr e f fo rt ;
La hauteur du pigeonnier n’est pas forcément trop importante. On peut parfaitement imaginer, selon Letterlé, des entrecroises qui permettent d’élever très haut cette structure centrale. En outre on trouve des exemples médiévaux scandinaves d’églises dont le clocher en bois dépasse significativement, avec un prise au vent, sans que cela ne mette en péril sa stabilité. Autre exemple : certains anciens réservoirs d’eau de gare supportant des 100 aines de m3 étaient maintenus par une armature en bois. Ce qui est important dans notre démarche, c’est de ne pas affirmer l’hypothèse, mais de discuter de ce qui est techniquement possible, dans l’absolu.
P I PA L I M A : r e co n s t i t u t i o n « av e c p i g e o n n i e r » e n c h au m e 2
73
Il nous serait donc possible d’imaginer un sanctuaire pour la divinité-statue sans bouche (elle n’était jamais représentée sur les statues-menhir, ce qui relevait forcément d’une symbolique particulière). Un ou plusieurs morceaux imposants taillés dans du chêne seraient assez lourds pour justifier de l’utilité des poteaux surrnuméraires.
A p ro p o s d’ u n l i e u d e c u lt e . c r i t i q u e d e F. reconstitution ;
LETTERLé
sur
la
première
Cette «boîte dans la boîte» sous forme de losange serait idéale pour une architecture contemporaine mais il faudrait plus prosaïquement la voir comme une simple pièce sous toiture. Néamoins pour un simple plancher supplémentaire, y auraitil besoin de larges poteaux surrnuméraires ? Cela rejoint un peu l’hyspothèse du grenier, avec une signification certes très différente.
H y p ot h è s e d’ u n e s tat ua i r e lo u r d e ;
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Aucune statue de pierre n’a été retrouvée sur site. Mais, de manière générale, comme seules les statues de pierre parviennent jusqu’à nous, certaines régions en paraissent exemptes. Or il y en avait certainement, des qui soient faite en un matériau local qui ne se conservait pas.
L a Cot e t t e : r e co n s t i t u t i o n e n « B o î t e da n s l a bo î t e »
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A p ro p o s d e s co u r s . c r i t i q u e d e F. reconstitution ;
LETTERLé
sur
la
première
L a m a i so n e n tiè re me n t s u r p illo tis p a ra ît pe u vraissemblable. De plus, on aurait tendance à voir l’escalier plutôt sur le mur pignon, comme en Asie où l’on arrive sur une terrasse couverte.
P I PA L I M A : r e co n s t i t u t i o n « s u r p i l lot i s av e c co u r »
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q u e s t i o n d e l a pa rt i t i o n d e s e s pa c e s , d i s c u s s i o n s av e c F. L e t t e r l é .
u n e d i f f é r e n c i at i o n d ’ e s pa c e s i n t é r i e u r s e t extérieurs ?
Il serait intéressant d’explorer le scenario d’une avancée couverte sans murs. Un espace de ce type ou encore une cour sans toit pourrait servir de transition entre deux pièces dont les fonctions sont différentes, comme la vie domestique et le stockage.
D i f f é r e n c t i at i o n s pat i a l e d e s u s ag e s ;
La fonction de maison mixte est loin d’être à exclure. A Perouges, la partie de la maison située derrière la structure carrée centrale a des travées un peu plus larges que les autres. Dans certaines régions du monde, les bêtes et les humains vivent au même niveau, séparés simplement par une paroi. En Savoie, l’étable était traditionnellement située au rez-de-chaussée, afin que la maison à l’étage puisse profiter de la chaleur animale. Nous pourrions donc là imaginer une entrée latérale qui distribue d’un côté l’espace des animaux et de l’autre celui des hommes. Cela imposerait d’avoir une seconde porte pour faire entrer les animaux directement depuis l’extérieur.
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1m
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5m
N
R u e I s a ac : r e co n s t i t u t i o n e n p l a n , « ava n c é e co u v e rt e » .
N
P i pa L i m a : r e co n s t i t u t i o n e n p l a n , « ava n c é e co u v e rt e » . critique
de
F.
LETTERLé
;
Ouverture dans l’angle peu probable.
N
L a Cot e t t e : r e co n s t i t u t i o n e n p l a n , « ava n c é e co u v e rt e » .
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A p ro p o s d e s co u lo i r s e x t e r n e s d i s c u s s i o n s av e c F. L e t t e r l é .
Exemples ethnographiques :
A l’époque médiévale en Europe du Nord, se sont beaucoupe faites des maisons allongées à double abside avec un couloir central.
L a cot e t t e :
Le placement du couloir dans un endroit où la construction s’élargit n’est pas optimal car il induit des courants d’air. Aussi, dans cette configuration, la pièce à vivre pourrait-elle être à gauche du carré central ? Peut-on imaginer que les poteaux ici à gauche semblant se détacher de la logique géométriuqe globale aient appartenu à une autre construction anachronique ? La proposition de les reconstituer comme étant le support d’une sorte de chien assis semblerait peu convaincante.
P i pa L i m a :
A Pipa Lima, avec une reconstitution de plan telle quelle est présentée ici; il est clair que la structure carrée se retrouve en plein centre d’une grande pièce : un espace principal et pratiquement symétrique. Par ailleurs, l’hypothèse d’une porte extérieur donnant sur ce carré central n’est pas choquante car se trouve entre les deux une sorte de déambulatoire périphérique. Concernant la cloison du fond (ici à gauche du plan), on pourrait aussi imaginer qu’elle ait correspondu à un espace légèrement surrèlevé, comme une estrade de couchage. Ce genre de plateforme permettrait de rattraper l’irrégularité du sol. On trouve dans les châteaux forts, par exemple, des preuves archéologiques que les gens avaient besoin d’un sol plan puisqu’ils se donnaient la peine de le construire. Et l’on peut se référer au principe ethnographique du lit clos, accessible par un banc-coffre d’environ 80 cm de haut. Dans de nombreux pays, l’ensemble du foyer dort dans le même lit. Enfin, avec un si grand espace central de «pièce à vivre», il n’est pas impossible que l’espace de couchage se trouve à part, à l’extrémité de l’espace intérieur.
R u e I s a ac :
Ici aussi, la reconstitution d’un couloir Est paraît vraissemblable. La seconde porte, dont l’existence serait logique étant donnée la taille importante de l’habitation, pourrait être n’importe où le long des murs goutteraux.
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o b s e rvat i o n s d’ e n s e m b l e :
L’hypothèse de l’existence d’un couloir extérieur semble suivre une logique réccurente et est donc envisageable. Dans les trois cas, nous pouvons de fait placer un couloir à peu près au même niveau. Nous connaissons quelques exemples en Auvergne (à préciser) avec cette typologie de couloir de desserte à angle droit, là pour éviter que le vent ne s’engouffre par la porte. Nous observons aussi que l’agencement structurel de La Cotette diffère de celui de Pipa Lima et Rue Isaac. En effet, à La Cotette, un poteau faitier qui interrrompt le carré central, tandis que pour els deux autres édifices, le carré central se trouve au milieu de deux poteaux faitiers plus éloignés l’un de l’autre que pour le reste de la ligne faîtière. Nous ne pouvons précisemment distinguer ces trois édifications dans le champ spatio-temporel. Car la datation nous permet d’identifier l’époque mais pas de retrouver une année précise et certaine. Par conséquent ces bâtiment sont certes relativement contemporains mais certains pourraient avoir 100 ans de plus ou de moins que d’autres. Dans cette perpective, nous pourrions formuler l’hypothèse que La Cotette ait été une sorte de prototype, avec à l’origine un simple plan naviforme à deux nefs, auquel aurait été rajouté par la suite le carré central. Puis, cette forme d’habitation ayant évolué, Pipa Lima et Rue Isaac auraient été directement édifiés en concevant une structure incluant ce carré central. Cette structure autoporteuse pouvaait être relatiement importante, que ce soit symboliquement, utilitairement ou structurellement. Evidemment, Rue Isaac diffère aussi de Pipa Lima. Mais les maisosn traditionelles du même type que l’on retrouve encore aujourd’hui sont elles aussi rarement identiques. Il n’y aurait de même rien d’étonnant à ce que ce modèle naviforme à carré central ait été modifié localement selon les besoins et la volonté d’innovation de ses constructeurs.
1m
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N
R u e I s a ac : r e co n s t i t u t i o n e n p l a n , « co u lo i r o u v e rt » .
m e s o b s e rvat i o n s ; - Les poteaux goutteraux au nord et au sud du «carré central»
ne sont pas alignés de la même façon. - Léger décentrage des deux derniers poteaux faîtiers. N
P i pa L i m a : r e co n s t i t u t i o n e n p l a n , « co u lo i r o u v e rt » .
N
L a Cot e t t e : r e co n s t i t u t i o n e n p l a n , « co u lo i r o u v e rt » .
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R u e I s a ac : c ro q u i s d e r e c o n s t i t u t i o n av e c « co u lo i r o u v e rt » .
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N
R u e I s a ac : r e co n s t i t u t i o n e n p l a n , « co u lo i r o u v e rt » .
Critique de F. Letterlé : Il est curieux de reconstituer trois cheminées mais c’est justement ça qui est intéressant. Par ailleurs, la proposition de palissade suggère que des animaux auraient pu être parqués là et qu’ils auraient eu la possibilité de s’abriter du froid sous le débord de toiture. Nous pouvons alors imaginer que ces bâtiments étaient des exploitations agricoles et que la palissade, tout en empêchant les animaux de s’éloigner, protégeait le potager de piètinements indésirables. Enfin, le site se trouvant très près de la Saône, probablement riche en poissons alors, nous pourrions envisager que ces habitants fumaient le poisson.
R u e I s a ac : c ro q u i s d e r e c o n s t i t u t i o n A LT E R N AT I F ( av e c « co u lo i r o u v e rt » ) .
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P i pa L i m a : r e co n s t i t u t i o n e n p l a n , « co u lo i r o u v e rt » .
Critique de F. Letterlé : Cette deuxième proposition audacieuse est une hypothèse qui va faire réagir les archéologues car elle figure un édifice notable, impressionnant, au-delà du raisonnablement vraissemblable. On imagine qu’ainsi la résistance au vent est bonne. Néanmoins, aménager des fenêtres dans le pigeonnier ne perturbe-t-il pas l’évacuation des fumées ?
P i pa L i m a : c ro q u i s d e r e co n s t i t u t i o n A LT E R N AT I F ( av e c « co u lo i r o u v e rt » ) .
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m 10 m 5 m 1
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L a Cot e t t e : c ro q u i s d e r e co n s t i t u t i o n av e c « co u lo i r o u v e rt » .
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L a Cot e t t e : r e co n s t i t u t i o n e n p l a n , « co u lo i r o u v e rt » .
Critique de F. Letterlé : On a l’impression que l’on ne peut pas passer sous le débord du toit. Il faudrait peutêtre remonter le mur car on doit pouvoir tenir debout le long du débord de la toiture. Il est tout à fait possible d’avoir 3 m 50 ou 4 m à l’amplomb du fait et 1 m 30 est suffisant pour se pencher sous le débord.
L a Cot e t t e : c ro q u i s d e r e co n s t i t u t i o n A LT E R N AT I F ( av e c « co u lo i r o u v e rt » ) .
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A p ro p o s d e s « p i g e o n n i e r s » d e f u m a g e e t c o u lo i r s e x t e r n e s d i s c u s s i o n s a v e c F. L e t t e r l é & J . - M . Tr e f fo rt
Exemples ethnographiques :
L
L a cot e t t e :
L
P i pa L i m a :
.
R u e I s a ac :
I o b s e rvat i o n s d’ e n s e m b l e :
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L
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R u e I s a ac : r e co n s t i t u t i o n e n c o u p e p ro j e c t i v e , , « co u lo i r o u v e rt » .
P i pa L i m a : r e co n s t i t u t i o n e n co u p e p ro j e c t i v e , « co u lo i r o u v e rt » .
L a Cot e t t e : r e co n s t i t u t i o n e n co u p e p ro j e c t i v e , « co u lo i r o u v e rt » .
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d é ta i l s c o n s t ru c t i f s d i s c u s s i o n s av e c F. L e t t e r l é
a p ro p o s d e s f o n dat i o n s :
Notre pensée d’architecte aurait tendance à vouloir placer une pierre plate sous la tranche du poteau, en plus des pierres de calage latérales, afin que le bois ne soit pas trop en contact avec l’humidité du sol. Cependant dans les observations archéologiques ce cas de figure est rare et ne semble s’appliquer que dans l’éventualité de l’ajustement d’un poteau un peu trop court. En Asie, il existe de tels appuis de pierre entre le sol et le poteau mais il n’y a alors pas de trou de poteau.
A p ro p o s d e s S o l s :
Des vases à fond plat qui se sont diffusés depuis le Néolithique final, sont omniprésents durant l’époque et dans l’aire géographique que nous étudions ici. Nous en déduisons-là qu’il y avait forcément un sol plan où les amasser. De plus, des planchers ont été retrouvés dans les stations littorales des lacs. Un tel procédé peut, certe, ne correspondre qu’à un certain contexte environnemental. Cependant la technique était probablement connue.
A p ro p o s d e s r e v ê t e m e n t s :
.Un simple enduit blanc à la chaux permet d’améliorer notablement la luminosité d’un intérieur peu éclairé. Or c’est un matériau qu’il était parfaitement possible de produire avec les moyens de l’époque.
A p ro p o s d e s j o i n t s d e to i t u r e :
Le chaume a comme atout une flexibilité qui lui permet de s’adapter à n’importe quelle forme de toiture en en arrondissant les angles.
A P ro p o s d e s D é bo r d s d e to i t u r e :
Comme nous l’avons déjà précédemment évoqué, la construction en terre necessite un important débord det toiture afin de ne pas souffrir des pluies et des éclaboussures qui y sont liées. Ce débord est estimé par les archéologues comme devant être de l’ordre d’1 m et sous lequel on pourrait circuler et stocker des biens comme le bois pour l’hiver ou des jarres de vivres enterrées dans le sol. Un large débord de toiture améngaerait également un espace privilégié pour les activités manuelles du quotidien. Pour soutenir un important débord de toitude, il est possible de s’inspirerer de certains exemples ethnographiques comme cette ferme à Le Pin, où un appui oblique rejoignant la
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structure principale à l’aide d’une équerre permet de soutenir un important débord. Ce serait aussi l’ocasion de suspendre là des choses à sécher à l’air libre mais à l’abri de la pluie. Cependant, dans l’exemple illustré ci-dessus, la maison fait deux étages et la pluie parvient jusqu’à la partie basse du mur. Or on suppose que les bâtiments du Bronze ancien que nous étudions ne faisaient, principalement, qu’un plein pied. Ainsi, avec la même configuration, leurs parois de terre seraient entièrement protégées de la pluie.
A p ro p o s d e s t e c h n i q u e s d e c h a r p e n t e
:
(J.-M. Treffort :) Les techniques évoluées d’assemblage de charpente sont acquises avant le Bronze ancien. Donc d’uun point de vue théorique nous pouvons imaginer ce que nous voulons.
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considĂŠrations pragmatiques de la vie quotidienne
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d i s c u s s i o n s av e c F. L e t t e r l é :
- à p r o p o s d e l a c o n s e rvat i o n d e s d e n r é e s p o u r l’ h i v e r e t d u s to c k ag e Les gens à cette époque se préparaient chaque année à l’hiver. On procédait à l’abbattage du bétail pour ne pas avoir à trop le nourir et il fallait alors conserver leur viande, la plupart du temps sans sel. Ce qui nous évoque d’autres techniques comme le fumage et le séchage. Enfin il fallait sécher le combustible, bois ou autre, et le stocker en quantité.
dessineraient, au niveau des carrés centraux, 6 barres de 3 m de long. Le fumage est un procédé relativement court qui se compte en heures ou en jours. Une telle installation serait donc probablement suffisante à répondre aux besoins quotidiens de ces habitants.
- à p ro p o s d e l’ é c l a i r ag e ~ L’éclairage : si le feu produit de la lumière autour de lui, c’est une clarté qui ne se répand pas très loin. Les gens vivaient dans la pénombre et l’éclairage qu’ils auraient pu utiliser était dangeureux (incendies). On pourrait imaginer des lampes à huile ou à graisse, ou quelque chose d’approchant des chandelles au suif.
- à p ro p o s d u B é ta i l Dans bien des cas, la tradition séculaire est d’avoir une partie du bâti réservée aux bêtes bien plus grande que celles des gens. A l’âge du Bronze ancien, il est admis que les poules ne sont pas encore domestiquées et qu’elles apparaissent dans l’élevage à partir du Bronze final. Il n’y a pas non plus de lapins élevés. En revanche on reconnaît au Bronze final l’existence d’élevages de bovins, de porcs, de moutons, et de chèvres de tradition classique.
- à p ro p o s d e s m e u b l e s étagères (permettent de mettre les denrées à l’abri de l’humidité), plans de travail, estrade de couchage....
- à p ro p o s d u c h au f fag e Le foyer semblerait s’être trouvé plutôt au milieu de la pièce (et peut-être surrélevé par rapport au sol), contrairement à nos cheminées récentes avec un conduit d’aération contre le mur. Rien ne nous permet d’attester qu’il y ait eût un système d’évacuation de la fumée dans les habitats protohistoriques. Certains exemples ethnographiques de sociétés considérées comme ayant un mode de vie semblable à celui des néolithiques donnent l’image d’un habitat sans autre ouverture que la porte d’entrée, et donc perpetuellement enfumé. La fumée permet par ailleurs de se débarasser des parasites des toitures végétales, lorsqu’elle traverse lentement ces dernières. Les combustibles auraient pu être ou du bois séché, ou de la tourbe (trouvée dans les secteurs marécageux) séchée, qui elle produit une petite flamme et beaucoup de fumée.
- à p ro p o s d e s f e n ê t r e s
invraissemblables ethnographique :
selon
la
logique
De part le monde, les exemples traditionnels de fenêtres sont rares et quand elles existent elles sont petites et peu nombreuses. Jusqu’à une certaien époque la seule lumière disponible était celle s’engouffrant par la porte et celle émanant du feu. Les petites maisons pauvres de paysans commes celles de l’île Ouessant en Bretagne se contentaient d’une porte et d’une maigre fenêtre tout à côté. Tandis que les maisons plus récentes et plus grandes, la porte donne sur un couloir traversant et est entourée de deux fenêtres. Néanmoins, pour ces exemples traditionnels relativement récents dont la seule ouverture est la porte, les espaces clos sont relativements petits de telle sorte que la lumière parvient tout de même à atteindre le fond de l’habitation. Dans les cas que nous étudions ici, les volumes internes sont bien trop vastes pour qu’une seule ouverture suffise à y voir clair. L’existence de fenêtres est donc indémontrable mais très probable.
et néanmoins une possibilité technique :
Pourquoi ne pas reconstituer des fenêtres ? Après tout certaines manières de faire se perdent au travers des âges comme ce fut le cas pour le passage de l’Antiquité au Moyen Âge. Seulement, si l’on reconstituait des baies vitrées, souligne Letterlé, on se couvrirait très certainement de ridicule.
- à p ro p o s d u f u m ag e
fermeture des fenêtres :
Le bâti ancien a recours à des fenêtres avec un chassis fixe et un volet plein qui permet de les clore. Avant le verre, c’est une surface légèrement translucide qui recouvrait le chassis, comme du parchemin ou de la vessie d’animal. Ces procédés ne
L’hypothèse d’une cheminée de fumage semblable aux tuyés s’accompagnerait d’un support suspendu sur lequel faire pendre les denrées à fumer. Des barres de bois parallèles espacées d’environ 50 cm feraient par exemple l’affaire. Ainsi se
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font rentrer que peu de lumière. Il nous faudrait aussi songer, si nous voulions reconstituer des fenêtres, à un système de fermeture qui soit compatible avec les moyens techniques de l’époque. Par exemple les volets, au lieu de tenir sur des gonds, seraient fixés par un système de tenons et mortaises en bois ou bien un encastrement rustique avec une planche de calage. En vérité, avec de l’ingéniosité, et même avec des matériaux et outils limités, on peut faire des systèmes extrêmement efficaces.
- à p ro p o s d e s co n d i t i o n s d e t r ava i l d e s at e l i e r s à l a lu m i è r e d u j o u r m a i s p rot é g é s d e l a p lu i e :
des ateliers de tissage dans la pénombre humide :
L
d e s é t e n d o i r s c o u v e rt s m a i s v e n t i l é s
Lorsque l’on souhaite faire sécher du tissu, que ce soit celui que l’on teint , que l’on lave ou des peaux à tanner, on le place généralement dans des espaces où le vent passe mais à l’abri de la pluie. Cela peut correspondre à des clairvoies à l’étage ou au débord d’un toit. Certains fruits comme les pommes et les poires sont ausi traditionnellement sécher afin de mieux les conserver.
La proposition de reconstitution des édifices avec un couloir externe central apporterait une solution architecture au besoin d’un espace clair mais abrité des intempéries afin de mener à bien certaines activités quotidiennes. Un autre scenario serait d’avoir un important débord de toiture de l’ordre de 3 m, en porte-à-faux.
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une mode originale ? â&#x20AC;&#x2DC;ou syndrome de la pagode sur 4 roches)
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d i s c u s s i o n s av e c F. L e t t e r l é :
- à p r o p o s d e l a c o n s e rvat i o n d e s d e n r é e s p o u r l’ h i v e r e t d u s to c k ag e
Le
- à p ro p o s d u c h au f fag e
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- à p ro p o s d e l’ é c l a i r ag e ~ L’é
- à p ro p o s d e s f e n ê t r e s
invraissemblables ethnographique :
selon
la
logique
De par
et néanmoins une possibilité technique :
Pourqu fermeture des fenêtres :
Le bâti ancien a recours à des fenêtres avec un chassis fixe et un vo
- à p ro p o s d e s co n d i t i o n s d e t r ava i l d e s at e l i e r s à l a lu m i è r e d u j o u r m a i s p rot é g é s d e l a p lu i e :
La p
des ateliers de tissage dans la pénombre humide :
L
- à p ro p o s d u B é ta i l
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Da
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se dĂŠmarquer par le style architectural
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d i s c u s s i o n s av e c F. L e t t e r l é : Ces bâtiments à structure carrée centrale correspondaientils à la maison de tout un chacun ? Ou, étaient-ils révélateurs d’une classe sociale, tandis que le commun des mortels résidait dans de petites maisons sur quatre sablières basses dont on aurait perdu toute trace ? Par ailleurs, deux bâtiments bâtis sur le même plan auraient-ils pu porter des fonctions tout à fait différentes, à l’image des basiliques romaines et chrétiennes ? Leur distinction se serait faite, à leur époque, par des marqueurs discrets que l’on ne peut retrouver lors des fouilles.
Le style :
Le
la complexité :
Le
- L e s r a i s o n s d e s e d é m a rq u e r :
le rang social :
Le
la fonction spécifique :
Le
l’ i n d i v i d ua l i s m e :
Le
l’ a p pa r e t e n a n c e co m m u n au ta i r e :
Le
- L e s m oy e n s d e s e d é m a rq u e r :
les dimensions :
Le
l a m at é r i a l i t é :
Le
L a co u l e u r :
Le
100
L’expression d’un modèle ou d’un élément unique :
Le
101
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fonctions alternatives
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L ’ e n s e m b l e d e s p o s s i b l e s à l’ é p r e u v e d e l a d i s c u s s i o n , av e c F. L e t t e r l é e t J . - M . Tr e f fo rt
Grenier
Le
At e l i e r i s o l é
Le
f e r m e i s o l é e a u to n o m e
L’h
maison
L’é
H a b i tat c o l l e c t i f
Da
l i e u o s t e n tato i r e
L’h
L i e u p o l i t i q u e d e co n t rô l e
L’é
Lieu Politique de rassemblement
Da
L i e u d e c u lt e Un lieu de culte inscrit dans un bâtiment aussi étiré ne correspond pas vraiment à la conception que l’on s’en fait aujourd’hui. Néanmoins, pourquoi ne pas imaginer là un genre de procession avec un sens giratoire, passant d’une nef à l’autre ? Il y aurait dans ce tableau une très grande statue de bois. Et sur cette figure tomberait un faisceau de lumière venant du pigeonnier dont la hauteur désigne l’élevation vers le ciel.
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SITE FUNERAIRE
Da
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Iv. Retours sur la m é t h o d e d ’ e x p l o r at i o n e t ses apports théoriques
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Conclusion O u v e rt u r e . Y a-t-il un sens, et si oui lequel, à fonder une conception architecturale sur ces potentielles réponses aux questions archéologiques ? Ce serait là un dialogue entre passé réel, vestiges, perception actuelle et avenir ; une poésie de la métamorphose. Ceci m’engage de nouveau sur un chemin à la recherche d’une régénerescence et d’une libération des formes architecturales par un retour rêvé, et fantasmé, à l’origine. Et, par là même, retrouver la richesse expressive qui s’instaure lorsque l’on laisse libre court à «l’imperfection» que l’on trouve devant soi.
Bibliographie.
Sénépart (dir.) et al., Habitations et habitat du Néolithique à l’âge de Bronze en France et ses marges, Actes des secondes rencontres Nord/Sud de préhistoire récente, Dijon 19-21, novembre 2015. Frédérik Letterlé, communications verbales dans le cadre du stage, février-mars 2020.
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