Estelle DIDIER - Le Laboratoire Imaginaire

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le laboratoire imaginaire E stelle D idier ÉTUD. DIDIER Estelle UNIT E1032 - MÉMOIRE 4 - MÉMOIRE MENTION RECHERCHE - OPTION.

SRC

DE.MEM TUT.SEP

TRAN François LIEVRE Stéphane

MARCH ARCH

S10 DEM AHD 19-20 FI

© ENSAL



le laboratoire imaginaire

E stelle D idier

ÉTUD. DIDIER Estelle UNIT E1032 - MÉMOIRE 4 - MÉMOIRE MENTION RECHERCHE - OPTION.

SRC

DE.MEM TUT.SEP

TRAN François LIEVRE Stéphane

MARCH ARCH

S10 DEM AHD 19-20 FI

© ENSAL


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SOMMAIRE

0 1 2 3 4 5 6

Avant propos

p.7

Anthropologie fondamentale Morphogénèse

p.9

p.23

Le potentiel imaginaire de l’incertitude archéologique p . 2 9 La beauté et la sincérité de «l’imperfection constructive» p . 3 7 Pour une architecture néo-primitive ? p . 4 5 Aboutissements

p.49

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Remerciements J’aimerais remercier le professeur François Tran pour son accompagnement dans mon parcours de recherche sur la proto-architecture et les dynamiques de la morphogenèse, mais aussi ses bons conseils de lectures. Je remercie par ailleurs l’intervention éclairante de Jana Revedin en plein confinement. J’aimerais également remercier le chercheur Frédérik Letterlé, pour m’avoir accueilli en stage recherche et mis en lumière bien des aspects de la préhistoire de l’habiter qui m’étaient inconnus. Je remercie le professeur Fabio Negrino, pour m’avoir accueillie dans son cours à Gênes et m’avoir apporté un regard critique sur la préhistoire. Je me dois aussi de remercier, en ce sens, les écoles de Lyon et de Gênes ainsi que le programme Erasmus+ qui m’ont permis d’enrichir mon parcours universitaire. Je remercie, ensuite, le professeur Jean-Philippe Aubanel pour m’avoir soutenue au commencement de ma démarche en fin de licence. Enfin, je remercie mes camarades Amandine MartinNafti, Romane Petit, Charlotte Malgoyre, Bertille Bouchard et Noémie Marcellin, pour leurs encouragements, nos discussions, et leurs conseils.

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Avant Propos. Il nous est possible de tourner de mille et une façons la question «qu’est-ce que l’architecture ?». Chacune d’elles amène à une appréhension différente de la vérité sur cette discipline, et ainsi à une sensibilité et expression différente. La question sur laquelle nous nous attarderons dans ces pages est celle de l’origine de l’architecture. Qu’étaitelle, archaïquement, pour l’Être humain vivant sur Terre ? Comment nos plus lointains ancêtres l’ont-ils imaginée et forgée ? De quoi est fait l’imaginaire, et comment le travaillet-on ? D’où viennent les formes fondatrices de l’architecture ? Comment partir de ces formes primitives pour alimenter un imaginaire de projet et une manière de concevoir l’architecture ? N o u s n o u s p e n c h e r o n s t o u t d ’a b o r d s u r l’anthropologie fondamentale, qui fut le point de départ de ce parcours recherche, avant d’évoquer les dynamiques de la morphogenèse qui s’y rattachent sensiblement. Dans un second temps nous aborderons les formes préhistoriques et l’incertitude intrinsèque aux reconstitutions archéologies comme potentiels imaginaires. Après quoi nous ferons un retour subjectif sur la sincérité architecturale d’après les leçons tirées des architectures néolithiques et d’une rétrospective de mes propres exercices de projet. Ceci afin de clarifier un point de vue sous-jacent expliquant la complémentarité de ce parcours recherche avec mon propre processus créatif. Enfin nous en viendrons au mécanisme inverse en ouvrant, à partir de la recherche archéologique, un imaginaire de projet basé sur le renouveau des formes archaïques : pour finir par quelques croquis faisant partie de mon projet de fin d’études de master.

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Anthropologie fondamentale À L A R E C H E RC H E D E L ’ H U M A N I T É P R I M I T I V E : CO G N I T I O N , E X P R E S S I O N .

r apport d’ é t ude de lice nce e t co u r s d’a n th ro p o lo g i e p r é h i s to r i qu e e n E r a s m u s .

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Intentions originelles de la recherche « Je veux retrouver une essence primitive de l’architecture» me traversa l’esprit, un jour. “Tout”, et “rien” sont des mots puissants qu’il serait maladroit de vouloir expliquer. Autour de nous se déroule, immense et sourd, sans débuts ni fin, l’infini du temps. Ce n’est rien pour nous, et, à la fois, c’est tout. Y a-t-il quelque chose de plus inspirant que de regarder ce que l’on ne peut pas voir ? “Tout” n’est-il pas possible ? Dans mon enfance, comme dans la vôtre peut-être, toute la beauté du monde me paraissait plus claire et limpide. Mes pensées regardaient alors au travers du réel comme au travers d’un lac mouvant, dans lequel l’invisible était encore plus important que le visible. C’est d’ailleurs quelque chose que le Petit Prince comprend très bien. Aujourd’hui cette clairvoyance naïve fredonne, bien loin, dans un temps nébuleux, et vient nourir la mélancolie. Mais, quelques fois encore, je me retrouve. Au hasard d’un moment, à contempler un reflet, une lueur pâle, un horizon qui s’éveille, je me surprends à chercher le lac derrière la brume. Quelques fois encore, je ressens qu’il n’y a rien de plus apaisant dans l’existence que de penser à l’infini et à l’inconnu. Car cet ils nous appellent à découvrir et imaginer quelque chose d’inépuisable. Et découvrir à quel point je ne sais rien de cet incommensurable, étonnant et harmonieux chaos qui nous entoure est devenu mon nouvel horizon. J’ai toujours été fascinée par les très vieilles pierres, les ruines, les ossements, la nature qui pousse et les poussières du temps qui restent à leur surface pour nous parler d’une ère révolue, d’un monde en perpétuelle métamorphose. Ré c e m m e n t , e n m e d e m a n d a n t c e q u ’ é t a i t l’architecture, j’en suis venue à la question suivante : comment a-t-elle émergé au cours de l’histoire profonde de l’humanité ? L’architecture gardait-elle entre ses murs sa plus pure merveille, sa sincérité, lorsqu’elle était construite avec plus de rêve que de raison ? A-t-on oublié comment l’élever pour nos cœurs et nos esprits ? S’est-on égarés en se croyant être sages ? S’est-on trop éloignés de ses origines ? Qu’est-ce que l’humanité a oublié du vent parcourant son immense royaume, entre terre et ciel, et des trésors élevés de ses mains, et de ses yeux trempés de questions ? Peut-elle le retrouver ? Comparés aux grands paysages ouverts qui nous donnent le sentiment d’habiter la Terre, les villes font plutôt figure de monde parallèle déconnecté de tout et où les agitations futiles nous éloignent d’un possible sentiment de plénitude basé sur des choses simples. Ce sont cer tainement des interrogations qui demeureront en suspend. Néanmoins, pourquoi se frustrer d’une question sans réponse ? Parfois la question est belle pour elle-même, dans son appel conscient au monde et dans le silence qui lui répond. Nous pourrions nous retrouver là, à contempler la beauté de la disparition et du renouveau.

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f i g . 1 . E n t ré e d e l a g ro t t e d ’ E s S k h u l , a u p i e d d u M o n t C a r m e l , e t s é p u l t u re S k h u l V.

Remonter mentalement dans le temps, c’est découvrir à chaque pas d’où nous venons. Et plus je descends le long de ce fleuve; plus j’en découvre, émerveillée, les lointaines moires. Là, se reflète une émotion, une question, qui nous hante depuis bien plus longtemps que l’on ne pourrait le croire. Pourquoi l’architecture ? Qu’ont à nous apprendre nos ancêtres primitifs du sens profond, presque évident, qui l’a faite émerger du monde ? Comment s’est-elle logée peu à peu dans notre imaginaire et s’en est-elle imprégnée ? Peut-être bien que le secret de ce qu’exprime l’architecture, de notre rapport au monde, se cache dans le processus de sa construction, sur plusieurs millénaires. L’âge de la pré-histoire est celui de la première histoire de l’architecture. Les premières formes architecturales sont imprégnées de l’habitat naturel paysager (montagne, grotte, arbre deviennent tumulus, pyramide, panthéon, colonne).


f i g . 2 . D e ss i n p e rs o n n e l d ’ u n m o n u m e n t i m a g i n a i re .

Une nuit, j’ai rêvé que je remontais une vallée étroite des Alpes lorsque je rencontrais un monument primitif imaginaire (fig.2.). Il ne ressemblait, je crois, à rien de ce que je connaissais. Et, tout à la fois, il dégageait tout ce que j’avais jusqu’alors pu comprendre de l’architecture millénaire. Il fallait absolument que je le dessine. Au bout d’un point d’eau allongé, une large pierre triangulaire aux angles arrondis était adossée contre le flanc de la basse montagne. Sur les côtés de ce point d’eau, des mégalithes se trouvaient plantés en biais dans la terre en lignes miroir ( je ne me souviens plus dans quel sens elles étaient penchées), les pieds dans l’eau. Leur dessin s’y reflétait en même temps que la montagne et le ciel mouvant. À l’autre bout du plan d’eau, où je me tenais, reposait une grande et large dalle en pierre bordée d’autres mégalithes plus petits mais allongés, pas tous de la même longueur. Et peut-être qu’autour de tout cela, il y avait encore

des pieux en bois dressés à la verticale, ou d’autres pierres... Je ne m’en souviens plus. Toutefois ce lieu se distinguait par un effet de perspective, non pas au bénéfice de l’ordre, mais de l’unité et de l’harmonie. Il exprimait un mélange d’imperfection, de poésie, et de grandeur. Les lignes dégagées par les blocs penchés étaient ponctuées de petits percements, ou gravure, à la rythmique perturbée. Au sud et à l’est se dressait la montagne, et un bifurquant au sud-ouest, vers une vallée plus encaissée. Au nord, la vallée se rétrécissait et formait un fin passage, refermé sur le dessus par les branches des arbres. Il fallait monter puis descendre le sentier afin de continuer. Il me plairait d’imaginer des architectures qui me redonnent le même sentiment que dans ce rêve-là.

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Découverte des abysses du temps : aux origines de la conception de l’art de l’espace.

l’ a rc h i t e c t u r e o s s u a i r e :

~ (Les huttes en os de mammouth d’Ukraine.)

L a r é vo lu t i o n n é o l i t h i q u e . :

~ Le Gobekli Tepe. ~ La diffusion du Néolithique en Europe.

L e n é o l i t h i q u e da n u b i e n :

~ (Les enceintes circulaires de bois).

E N S A L 2 0 17- 2 0 18 , r a p p o rt d’ é t u d e , « l e l a b o r at o i r e i m a g i n a i r e . u n r é c i t préhistorique de l’humanité : la naissance d’une architecture de s q u e l e t t e s e t d’ é to i l e s . » av e c l e p ro f. J e a n - P h i l i p p e A u b a n e l .

~ (Les grandes maisons rubannées). L e n é o l i t h i q u e b r e to n :

~ Les alignements de Carnac. ~ Locmariaquer & Gavrinis.

NB : entre parenthèses, les objets explorés mais non travaillés.

~ (Le Grand Cairn de Barnenez). L e n é o l i t h i q u e d e g r a n d e - b r e tag n e :

Les hominidés :

~ La pierre de Makapansgat, premier manuporté pareïdolique ? ~ La maîtrise du feu. ~ Les grandes migrations. ~ Que penser de la rencontre entre Homo Sapiens et Néanderthal ? ~ Sima de Los Huesos : la première nécropole ? ~ Un grand bouleversement métaphysique : la conscience de la mort. ~ Les premiers tombeaux d’Homo Sapiens à l’entrée des cavernes : Es Skhul et Qafzeh (il y a un peu plus de 100 000 ans). ~ La Ferrassie, lieu sépulcral néandertalien : les premières pierres tombales ?

~ (La plaine de Salisbury). ~ (Stonehenge). ~ (Newgrange). ~ (Maeshowe). ~ (Ness de Brodgar). ~ (Ring of Brodgar) ~ (Standing Stones of Stenness). Néolithique méditerranéen :

~ Les temples d’Hagar Qim.

l’ a rt ru p e s t r e , m a rq uag e d e l’ e s pac e :

~ La grotte d’El Castillo. ~ La grotte Chauvet. ~ La grotte de Lascaux. ~ Le roc aux Sorciers.

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R e to u r c r i t i q u e : Ce premier tour d’horizon m’a permis d’acquérir des connaissances globales sur la préhistoire, mais sans prise de distance sur les dires des archéologues. La rencontre d’un professeur en archéologie lors de mon échange universitaire m’a permis d’avoir un regard plus critique sur les annonces phénoménales rapportées par les archéologues.


f i g . 3. C o u p e e t p l a n d u t u m u l u s d e M a e s h o we , î l e s O rc a d e s .

f i g .4 . P l a n s d e s a l i g n e m e n t s d e C a r n a c , B re t a g n e ( a l i g n e m e n t s d e K e r m a r i o e t d u M e n e c , d e ss i n s d ’a p rè s d o c u m e n t C N R S ) .

f i g . 5 . L a p l u s a n c i e n n e s é p u l t u re d o u b l e c o n n u e : Q a f ze h 9 e t 1 0 ( d ’a p rè s A n n e - M a r i e T i l l i e r, C N R S 2 0 0 9 ) .

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f i g . 6. P l a n d u G Ü b e k l i Te p e , Anatolie : l’insertion des p i l l i e rs d a n s l e s m u rs .

f i g .7. P l a n s d e s t e m p l e s d e H a g a r Q i m , M a l t e .

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f i g . 8 . P l a n s d e s p r i n c i p a u x t y p e s d ’e n c e i n t e s c i c u l a i re s n Ê o l i t h i q u e s d a n s l e c e n t re d e l a rÊ g i o n D a n u b i e n n e .

f i g . 9. P l a n d u s i t e d e S t o n e h e n g e .

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Pistes d’approfondissement de l’étude architecturale des temples néolithiques maltais Mon mémoire d’initiation à la recherche L’alchimie du chaos. Malte Néolithique, un livre de pierre entre mer, terre, et ciel, menait une étude sur l’architecture des temples mégalithiques de l’archipel de Malte en en questionnant les dynamiques de morphogenèse. Néanmoins il n’a pas permis d’explorer tous les aspects intéressants de ce corpus pour notre point de vue d’architectes. Or l’originalité formelle de ces temples nous a déjà offert quelques leçons inspirantes. Voici, listées ici, quelques pistes de réflexions supplémentaires : ~ Sémiotique de la lumière : comment est-elle construite et quelle pourrait en être la signification ? ~ Les scenari de toitures : absence de couverture, couverture partielle, ombragée, intégrale. En créant un modèle simplifié en 3D, il s’agirait de tester l’influence des différents recouvrements de toiture sur les ambiances architecturales. Nous observerions entre autres la scénographie de lumière naturelle et le rythme de cloture et d’ouverture des espaces. ~ Les jeux de proportions des espaces et des assises. En plan, en coupe et en élévation, nous étudierions, sur la base d’un référentiel pris au même endroit pour chaque temple, l’ordre de grandeur des autres éléments architecturaux par rapport à ce référentiel.

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Note critique sur l’archéologie maltaise D’après mon tuteur de stage recherche M. Frédérik Letterlé, archéologue au CNRS Auvergne-Rhônes-Alpes, la reconstitution des temples présente des façades bien trop hautes. En effet le dessin gravé dans le temple de Mnajdra ne fait figurer que 3 assises au-dessus du linteau, de même que les modèles réduits retrouvés à Ta Hagrat n’étayent pas l’hypothèse de hautes façades. Letterlé soulève aussi la possibilité que la concavité de la façade ait servi à un effet optique, à l’image des colonnes grecques, de manière à la faire paraître beaucoup plus large et étendue qu’elle ne l’est. Cette piste irait dans le sens d’une volonté principale de marquer l’horizontalité de l’architecture et non de sa verticalité. Aussi, si l’on s’intéresse aux proportions de ces édifices, il nous faut avoir à l’esprit qu’il y a encore peu de temps, les mesures de l’humanité étaient basées sur le corps humain. Elles étaient toutes proches d’un peuple à l’autre, mais néanmoins légèrement différentes et établies par des outils de mesure artisanaux. Il est par conséquent peu probable de déduire une sorte de règle de proportions parfaites pour cette architecture. Par ailleurs, toujours selon Letterlé, les grandes spéculations sur l’orientation particulière des temples, ou de tout autre structure néolithique, avec le solstice d’été sont exagérées. Lorsque l’axe d’une architecture s’oriente exactement dans le bon angle, il s’agirait plutôt d’un hasard, induit par la mutiplicité des objets et la probabilité qu’ils soient incliné un peu plus de telle ou telle manière. Ainsi les temples néolithiques maltais sont toujours plus ou moins orientés au Sud-Ouest, et donc la partie du ciel où le soleil se lève. La variation de cette orientation estelle due à des dates de construction différentes que l’on aurait immortalisées par le choix d’un axe, ou est-elle la conséquence de contextes topographiques distincts ? En définitive, si les architectures préhistoriques sont dignes d’intérêt même pour les architectes d’aujourd’hui, il ne faut en aucun cas les observer de façon analogue à la manière dont l’on conçoit l’architecture contemporaine.


f i g . 1 0. R e co n s t i t u t i o n d u t e m p l e d e Ta r x i e n .

f i g . 1 1 . G ra v u re d ’ u n e fa ç a d e d e t e m p l e , re t ro u vé e d a n s l e t e m p l e d e M n a j d ra . O n s u p p o s e q u e s a ré a l i s a t i o n e s t co n t e m p o ra i n e a u x t e m p l e s co m m e e l l e a é t é re t ro u vé e a p rè s l ’e x c a va t i o n d e s s a n c t u a i re s .

f i g . 1 2 . M o d è l e s ré d u i t s re t ro u vé s à Ta H a g ra t .

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f i g . 1 3. R e co n s t i t u t i o n d ’ u n H o m o E re c t u s , A t e l i e r D a y n è s Pa r i s .

f i g . 14 . R e co n s t i t u t i o n d ’ u n H o m o N e a n d e r t h a l e n s i s , A t e l i e r D a y n è s Pa r i s . 18


Cours de « Paletnologia e Antropologia Preistorica» suivi en Erasmus à Gênes. u n i v e r s i tà d e g l i s t u d i d i g e n ova , d é pa rt e m e n t s c i e n c e s d e l’ a n t i q u i t é : a r c h é o lo g i e , f i lo lo g i e e t l i t t é r at u r e , histoire.

pa l é o l i t h i q u e e t m é s o l i t h i q u e :

Prof. Fabbio Negrino. 54 heures.

~ Les artefactes lithiques ébréchés, caractéristiques et méthodes d’étude : notion de culture progressiste (Homo Sapiens) ou non (Néanderthal).

Comme il est naïf d’espérer comprendre une oeuvre sans avoir la moindre idée de sa place dans l’histoire de l’humanité, cet apport théorique général sur la Préhistoire et la Protohistoire fut des plus éclairants. Il m’apporta également cette importante dimension critique sur les fascinantes découvertes qui ponctuent l’actualité de la recherche archéologique.

~ Le Paléolithique inférieur.

i n t ro d u c t i o n à l’ a rc h é o lo g i e p r é h i s to r i q u e :

~ Notion d’histoire profonde.

~ L’évolution de l’Homme : le changement d’environnement comme facteur majeur du développement physionomique et cognitif.

~ Le Paléolithique Moyen, l’Homme de Néanderthal (critique de la découverte de Sima de Los Huesos) ~ Le Paléolithique Supérieur Antique et les cultures de la transition en Europe. ~ Le Paléolithique Moyen-Récent. ~ Le Mésolithique.

~ Redécouverte du temps, enquête rationnelle sur le passé. ~ Évolutionnisme.

Néolithique :

~ Génétique et Paléogénétique.

~ Les divinités moralisatrices.

~ Origines de la paléontologie.

~ Les chasseurs-cueuilleurs sédentaires d’Anatolie. ~ Les origines de l’agriculture et de l’élevage.

i n s t ru m e n t s t h é o r i q u e s :

~ Paléoclimat et Paléoenvironnement, proxiès et stratégies d’enquête.

~ La néolithisation en Europe. ~ Le Néolithique italien.

~ Méthodes de datation. ~ Organisation des sociétés : bandes, tribus, chiefdom et états.

âg e s d e s m é ta u x :

~ Instruments pour interpréter le passé : «Middle Range Theory» et ethnoarchéologie.

~ L’âge du cuivre : origines de la métallurgie, transformations économiques et sociales, aspects sépulcraux et rituels ( groupe de Remedello, Rinaldone, Gaudo), statues-stèles et mégalithisme.

i n s t ru m e n t s t h é o r i q u e s :

~ Un exemple de société étatique de l’âge du bronze : la civilisation d’Harappa ou de la vallée de l’Indus.

~ Paléoclimat et Paléoenvironnement, proxiès et stratégies d’enquête.

~ La civilisation des Terramare (XVII-XII sc. a.C.)

~ Méthodes de datation. ~ Organisation des sociétés : bandes, tribus, chiefdom et états. ~ Instruments pour interpréter le passé : «Middle Range Theory» et ethnoarchéologie.

NB : la classification des époques est celle, italienne, traduite en français.

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Projet de thèse doctorale à trouver : double tutelle architecture e t a rc h é o lo g i e . La thèse que je voudrais mener en recherche architecturale porte sur l’origine de l’architecture comme expression de l’humanité, et la métamorphose de cette expression spatiale de ses prémices à son élévation monumentale. La pensée se tisserait dans un mélange d’anthropologie, de philosophie, de morphogenèse et d’art du lieu. Le discours s’organiserait en trois livres complémentaires : Habiter la Terre. Marquer la Terre. Élever la Terre. L’objectif est de retranscrire un fil conducteur naturel qui aurait fait émerger l’architecture comme interface entre l’humain et le grand paysage matériel qu’il rencontre et parcoure.

livre I, Habiter la terre :

Le premier livre met en parallèle les premiers temps d’Homo Sapiens migrant sur les continents, se réunissant autour de feux de camp, ramassant des coquillages et enterrant ses morts ; avec notre conscience actuelle d’une planète errant dans le cosmos se ses nouvelles implications dans la conception de notre territoire.

L i v r e I I , M a rq u e r l a t e r r e :

Le second livre approche le thème de la transformation mentale d’une réalité qui est, en ce qu’elle pourrait être. La mise en évidence de ce dialogue se fait notamment au travers de l’étude de l’art rupestre, impliquant marquage de l’espace, parcours, et transformation de la matière du lieu. C’est l’expérience mentale et sensorielle qui se confondent afin de figer une histoire symbolique.

Livre III, élever la terre :

Le troisième livre développe les courants de l’architecture protohistorique en Europe, avec les différents langages spatiaux et matériels auxquels ils ont recours. L’humanité se met à déplacer les forêts et les montagnes afin d’ériger des micro-mondes sur Terre.

Mise en perspective :

Cette recherche a pour but de relever les traits essentiels de l’architecture qui feraient écho à notre humanité profonde et commune. Cela nous permettra-t-il d’aller à la redécouverte d’une beauté essentielle et suffisante à éveiller chez les habitants une sensation de bien-être «naturel» ? Ou, pourquoi pas, d’encourager à la contemplation, puis à la protection du monde, par ce que son langage évoquera ?

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Morphogénèse P R I N C I P E S E T A P P L I C AT I O N S

vu dans le mé mo ire d’ init iat i o n à l a r e c h e rc h e s u r l a m a lte n é o l i th i qu e .

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Enseignements de la Malte Néolithique L’étude du cas de la morphogenèse de l’architecture néolithique maltaise a soulevé quelques considérations intéressantes. En premier lieu, il semblerait que les imagesmères du Néolithique proviennent ici du paysage parcouru, perçu et conçu. La dynamique originelle des formes

métamorphose alors la forme perçue en forme conçue et sculptée. Puis sur la base de cette première métamorphose s’en opèrent d’autres qui complexifient de plus en plus la base formelle. Il existe ensuite une multiplicité de développements possibles à partir d’une même origine.

Enseignements de Jurgis Baltrusaitis Dans son ouvrage de 1931, La Stylistique ornementale dans la sculpture romane, Jurgis Baltrusaïtis prend l’exemple des sculptures du Moyen Âge central pour expliquer le jeu de métamorphose des formes qui s’engendrent les unes les autres. Aucun artiste ou artisan, dans toute l’histoire de l’art, n’a fait sortir d’idée toute nouvelle d’un chapeau. La transformation des formes est le fruit d’une multitude de moindres modifications ou assemblages d’idées, pratiquées par d’innombrables cerveaux humains.

Baltrusaïtis déjoue également l’idée de sculpteurs à l’imaginaire libre et en pagaille en soulignant la subordination de cet imaginaire aux exigences de la géométrie, de l’architecture et de l’ornementation. _ Analyse de Encyclopoedia Universalis, Baltrusaitis Jurgis (1903-1988)

Enseignements de Henri Focillon Henri Focillon, maître et ami de Baltrusaïtis, publia La vie des formes en 1934. Ce livre propose une alternative à l’interprétation de l’histoire de l’art comme système esthétique et philosophique rigoureux. Il refuse ainsi l’idée de l’historicisme, du déterminisme social, ou de l’école iconologique, et se concentre plutôt sur les formes ellesmême, dans la complexité de leur vie. Focillon raconte ainsi tout au long de son ouvrage, le récit du monde des formes, des formes dans l’espace, la matière, l’esprit et le temps. Elles sont selon lui le caractère essentiel de l’oeuvre d’art. Aussi leur signification première est-elle formelle et non le signe qui peut y être interprété. Les oeuvres s’expriment par leur réalité sensible (matière, espace, couleur) et la mentalité propre à leur création originale. «Ces formes qui vivent dans l’espace et dans la matière ne vivent-elles pas d’abord dans l’esprit ? Ou plutôt n’est-ce pas vraiment et même uniquement dans l’esprit qu’elles vivent, leur activité extérieure n’étant que la trace d’un processus interne ?» Cependant si les caractéristiques de cette réalité peuvent être étudiées de manière statique (texture, outil, procédé, dimensions, lumière, etc.), sa morphogenèse se place en un point du parcours sur lequel évoluent toutes les expériences artistiques. C’est uniquement dans ce contexte temporel qu’elle peut être comprise, car elle est alors à la fois

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le point d’aboutissement de ce qui l’a précédée et le point de départ de ce qui la suivra. Les oeuvres sont ainsi liées entre elles suivant une généoligie de formes qui s’enchaînent, s’inspirent, se transforment. Cette «métamorphose» est le vrai sens de l’oeuvre car elle l’explique comme étant à la fois unique et partie d’un tout qui s’étend dans le temps et sur la Terre : «L’œuvre d’art est une tentative vers l’Unique, elle s’affirme comme un tout, comme un absolu, et, en même temps, elle appartient à un système de relations complexes. Elle résulte d’une activité indépendante, elle traduit une rêverie supérieure et libre, mais on voit aussi converger en elle les énergies des civilisations. (...) Elle est particulière, locale, individuelle, et elle est un témoin universel. Mais elle domine ses diverses acceptions et, servant à illustrer l’histoire, l’homme et le monde même, elle est créatrice de l’homme, créatrice du monde, et elle installe dans l’histoire un ordre qui ne se réduit à rien d’autre. (...) son caractère est d’accueillir tous ces possibles. C’est peut-être qu’ils sont en elle, mêlés. C’est un aspect de sa vie immortelle et, s’il est permis de parler ainsi, c’est l’éternité de son présent, la preuve de son abondance humaine, de son inépuisable intérêt.» _ FOCILLON Henri, La vie des formes , 1934. & Analyse de Encyclopoedia Universalis, Focillon Henry (1881-1943).


Enseignements d’André Leroi-Gourhan Les formes nous servent à communiquer. Faire passer une idée à travers la parole est une chose, mais la faire passer par un objet physique est beaucoup plus puissant. La culture, la pensée cognitive se développe en relation à l’objet depuis les premiers temps de l’Homme.

symbolique. «L’Homme fabrique des outils concrets et des symboles, les uns et les autres relevant du même processus ou plutôt recouvrant dans le cerveau au même équipement fondamental.» _

Selon Leroi-Gourhan, le fait de transformer la matière va de pair avec la possession d’un langage

LEROI-GOURHAN André, Le geste et la parole, 1964 et 1965, éditions Albin Michel, Paris.

Enseignements de René Thom Pour Thom, les «mécanismes psychiques originels à notre espèce» sont enracinés dans cet «espace-temps usuel, pris comme cadre fondamental de toute expérience humaine». C’est pourquoi ils simulent ce qu’ils y ont perçu, tant les choses que les processus. Mais l’observateur naïf qui contemple un «spectacle» de formes naturelles évoluant au cours du temps n’attribue un sens à ce qu’il voit que lorsque s’y côtoient des «saillances», entités percevables, et des entités en principe invisibles : les «prégnances». La saillance désigne «toute forme vécue qui se sépare nettement du fond continu sur lequel elle se détache. [...] La saillance peut présenter un aspect hiérarchisé lié à des effets contextuels entre formes.» L’impact sensoriel de celle-ci sur le sujet qui la perçoit est un effet ponctuel.

En revanche, «les prégnances, qualités occultes, vertus efficaces, qui émanent des formes sources et vont investir d’autres formes saillantes en y produisant des effets visibles» sont de nature plus insaisissable, comme «un fluide invasif qui se propage dans le champ des formes saillantes perçues». C’est par exemple l’association subjective d’un objet à un autre. Leur effet peut perdurer à long terme et leur propagation «a lieu selon deux modes : propagation par contiguïté, propagation par similitude.» _ THOM René, Esquisse d’une Sémiophysique, Physique artistotélicienne et Théorie des catastrophes , 1988, Interéditions, extrait Chapitre 1 : Saillance et Prégnance, pp.15-21.

Enseignements de Dominique Raynaud D’après Dominique Raynaud, et ses écrits de 1998, les schèmes divergents instaurent un réseau d’images. Ils sont «divergents» en ce qu’ils manifestent un mouvement centrifuge, «qui produit un écartement, une séparation, ou une dissociation».

_

RAYNAUD Dominique, Essai sur la dynamique des formes, 1998, éditions Parenthèses.

Mise en perspective L’évolution des formes façonnées par l’Homme est-il si différente de l’évolution de l’Homme ? Notre Univers est en mouvement : il se transforme, se diversifie, et se complexifie

avec un effet boule de neige. Alors que des signaux, des formes, des idées nous parviennent, nous en renvoyons et continuons ainsi l’histoire des métamorphoses.

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Vers des typologies fondamentales de l’architecture Quels sont les jeux d’espaces et les formes qui servent au langage architectural des constructions néolithiques et protohistoriques ? Comment se caractérise cet espace essentiel de l’architecture ? Après avoir identifié certains aspects redondants qui dessinent l’organisation spatiale à ces époques, nous avons tenté d’établir un schéma théorique sous la forme de matrice. Les paramètres ainsi définis comprennent la nature des limites du corps architectural (tectonique ou perméable), l’assemblage de ces corps spatiaux dans le lieu, et la hiérarchie de ces corps-espaces les uns par rapport aux autres.

LIMITES

Dans un premier temps, le remplissage du tableau avait pour but d’éprouver sa relative validité, un exercice qui visait à tester ses incohérences ou bien ses raisonnances avec des objets réels. Cependant, ce fut finalement l’occasion de relever un potentiel imaginatif : les paramètres identifiés autrement combinés génèrent de nouvelles configurations. Ce n’est pas un exercice inconnu à l’architecte qui s’attache aux typologies. L’intérêt se situe plutôt, dans ce cas précis, dans la redécouverte d’un univers de possibles à partir de codes archaïques. Le potentiel de l’origine étant d’ouvrir la voie à l’original.

HIERARCHIE DES ESPACES

imperméable perméable ou mixte

A S S E M B L A G E D E S

uniforme

multipolaire

rayonnante

arborescente

(dé)croissante

cyclique

matriochka

aggloméré

E S P A C E S L I M I T E S

suite détachée

f i g . 1 5 . Ta b l e a u d e m é t a m o r p h o s e : t y p e s p r i m o rd i a u x e t co m b i n a i s o n s a l t e r n a t i ve s : l i m i t e s , a ss e m b l a g e e t h i e ra rc h i e d e s e s p a ce s , t ra va i l

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Quelques compositions archaïques :

f i g . 16. R e co n s t i t u t i o n a rc h é o l o g i q u e d u ce rc l e d e Po m m e l t e , A l l e m a g n e , o r i g i n a i re m e n t co n s t r u i t i l y a d e ce l a 4 0 0 0 a n s .

f i g . 1 7. L e s a l i g n e m e n t s d e C a r n a c , o r i g i n a i re m e n t co n s t r u i t i l y a de 6500 à 4500 ans.

f i g . 1 8 . P l a n e n v u e a é r i e n n e d e s t e m p l e s d e Ta r x i e n , M a l t e , c o n s t r u i t i l y a e n t re 5 6 0 0 e t 4 5 0 0 a n s .

f i g . 1 9. C o u p e e t p l a n d u t u m u l u s d e M a e s h o we , î l e s O rc a d e s , c o n s t r u i t i l y a p rè s d e 5 0 0 0 a n s .

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Le potentiel imaginaire de l’incertitude archéologique I N T E R P R E TAT I O N S D E S E M P R E I N T E S PA RT I E L L E S D E S CO N S T R U C T I O N S E N T E R R E E T B O I S D’ E U R O P E O C C I D E N TA L E D U N É O L I T H I Q U E À L ’ ÂG E D E B R O N Z E . Estelle Didier, stage recherche au laboratoire ArAr (UMR 5138 - CNRS Rhône-Auvergne) avec Frédérik Letterlé.

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L a r e c o n s t i t u t i o n a rc h é o lo g i q u e .

Jusqu’où peut-on reconstituer une architecture à partir de ses seuls trous de poteaux ? En Archéologie, la recherche a tendance à vouloir trouver une réponse mesurée à cette question de reconstitution. Mais doit-elle se limiter à ce qui paraît indiscutable ? Doit-elle forcément donner des réponses concrètes et statuer sur une interprétation précise, car plus vraisemblable que les autres ? Le point de vue actuel sur les époques passées, bien qu’il ne soit pas clairement énoncé, est qu’elles recelaient forcément moins d’ingéniosité et d’originalité que la nôtre. Sans parler du fait que les gens ne se fatiguaient sûrement pas à réaliser quelque chose de compliqué puisqu’ils n’avaient pas de machines pour les aider. Nous ne devons pas oublier de mesurer également ce biais interprétatif. Car il est fort à parier qu’ayant développé une dépendance visà-vis de la technologie du XXIe s., nous soyons bien moins dégourdis et patients que nos ancêtres. L’idée que nous aborderons ici est que, comme il nous est impossible de reconstituer la réalité d’un temps révolu, il nous faut embrasser l’incertitude comme une occasion d’imaginer un univers de possibles, avec la volonté de dépasser les scenarii généralement admis comme les plus plausibles. Car s’en libérer laisse place à un potentiel d’écriture imaginaire capable d’ouvrir notre pensée sur un inconnu qui pourrait tout être. Reconstituer une architecture, ce n’est pas seulement déceler des typologies et déduire une structure. C’est dépeindre un tableau de vie avec toutes ses imperfections et sa potentielle créativité, que nous croyons peut-être à tort banale et sans recherche d’originalité. L’architecture, c’est le récit qui donne sa personnalité au lieu. Dans un premier temps, afin de mener à bien cette proposition alternative, il a fallu comprendre comment raisonnaient les archéologues à partir de la structure de leur argumentaire scientifique. Cet état des lieux a permis d’identifier des indices de différentes natures, d’avoir à l’esprit ce qui peut endommager le site, des clés de lecture (souvent biaisées), des arguments récurrents, mais aussi les divers objectifs des chercheurs, les différentes interprétations standard de formes et les usages quotidiens envisagés par la communauté archéologique. Leurs conclusions sont-elles valides ? C’est une balance entre sous-interprétation et sur-interprétation. Il faut savoir que certains vestiges ont pu disparaître, et en même temps, on ne pas leur faire dire tout ce que l’on veut. Quelle serait une manière différente d’aborder la reconstitution archéologique de ces architectures ? Avec un point de vue biaisé d’architecte plutôt que celui biaisé d’archéologue, on est en mesure de soulever quelques points critiquables. Certaines choses comme les aménagements en façade (abri bois, passage couvert, préau),

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les aménagements intérieurs (cloisons, estrades, escaliers, fenêtres), les toits autres qu’en chaume ou les formes complexes ne sont jamais envisagés. Et bien des trous de poteaux sont laissés à l’abandon par l’interprétation car trop chaotiques. Mon tuteur de stage, M. F. Letterlé, évoque aussi l’approche traditionaliste d’archéologues qui, souvent, nient complètement la possibilité d’une originalité locale due à l’ingéniosité d’une ou deux personnes. Selon lui, ils ne voient que ce qu’ils s’attendent à voir, quand ils ne sont pas sous le joug d’un biais idéologique culturel. Par ailleurs les chercheurs en archéologie semblent penser que seuls les poteaux encastrés peuvent être porteurs. Or il existe différents types d’appuis que l’on peut utiliser dans une structure afin de la rendre isostatique : appui simple, rotule ou encastrement. Cette attention nous a mené à reproposer des interprétations de plans pour certaines études de cas, à partir des trous de poteaux décalqués, bruts d’interprétation. Ce jeu consistant à imaginer d’autres manières d’assembler des points est celui du Laboratoire Imaginaire. La mission de cette recherche en architecture protohistorique fut ensuite plus précisément axée sur un corpus de bâtiments naviformes du Bronze ancien, situés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et le bassin Dijonnais. L’objectif a été de «faire des restitutions autrement plus hardies que ce que proposent les archéologues.», de proposer des espaces aux usages plus riches et de voir comment les constructions pouvaient se distinguer les unes des autres, conformément à la volonté naturelle de l’humain à se démarquer dans la société et à chercher la beauté. Comment le modèle pourrait-il être altéré dans ce but ? Néanmoins il nous faudra également prendre en compte des paramètres plus pragmatiques comme la stabilité structurelle (calcul des charges maximales selon la largeur des poteaux), l’écoulement de l’eau, la conservation des denrées pour l’hiver, le chauffage, et la lumière.


a . i n t e r p ré t a t i o n a rc h é o l o g i q u e

b. é p u re d e s re l e vé s

c 3. i n t e r p ré t a t i o n p e rs o n n e l l e

f i g . 2 0. É T U DE DE C A S : Ve r n è g u e s , C a z a n - « L e C l o s d u m o u l i n » ( c h a ss é e n ré c e n t )

f i g . 2 1 . COR P U S N AV I F OR M E À C A R R É I N T E R N E : P i p a L i m a , S a i n t - V u l b a s , A i n ( B ro n ze A n c i e n )

f i g . 2 2 . C R O Q U I S DE R E ST I T U T I ON : P i p a L i m a , S a i n t - V u l b a s , A i n ( B ro n ze A n c i e n ) , t ra va i l p e rs o n n e l .

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M ét hode d’ensemble é t u d e s préliminaires à l’appréhension des structures

considér ations p r a g m at i q u e s d e l a v i e q u ot i d i e n n e

I. LE MINIMUM VRAISSEMBLABLE

f a i r e

e x p lo r at i o n t y p o morphologique p lu r i l at é r a l e

m at é r i au x portance

stocker v i v r e ensemble

à comparer avec les deux autres champs d’investigation

poids mini. stats. poteaux

se reposer

s c e n a r i d é ta i l l é s pa r m at é r i au e t pa r p l a n

é c l a i r a g e conservation

c o h é re n c e v i s - à v i s d e l a c a pa c i t é s t r u c t u re l l e ?

c h a u f f a g e

praticité ? mettre en relation

mode

originale

(ou le syndrome de la pagode sur 4 roches)

maximum structurel

«absurdité» structurelle

II.

se

ENRICHIR

démarquer

m oy e n s

raisons

rang social dimensions fonction matérialité individualisme couleur communauté style complexité modèle ou élément unique

f o n c t i o n s a l t e r n a t i v e s

grenier atelier isolé ferme isolée autonome maison habitat collectif lieu ostentatoire lieu politique / contrôle lieu polit. / rassembler lieu de culte site funéraire

f i g . 2 3. O rg a n i g ra m m e d e t ra va i l ré s u m a n t l e s p o i n t s é n o n c é s a ve c L e t t e r l é .

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Ex plor at ion Typo -Mo rpho lo gi que

f i g . 2 4 . C R O Q U I S DE R E ST I T U T I ON : P i p a L i m a , « s u r p i l l o t i s a ve c co u r » ( B ro n ze A n c i e n ) , t ra va i l p e rs o n n e l .

f i g . 2 5 . C R O Q U I S DE R E ST I T U T I ON : Pé ro u g e s , « b o î t e d a n s l a b o î t e » ( B ro n ze A n c i e n ) , t ra va i l p e rs o n n e l .

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f i g . 2 6. Ta b l e a u d e m é t a m o r p h o s e s : co m b i n a i s o n s d e t y p o l o g i e s v o l u m é t r i q u e s p o ss i b l e s a ve c q u a t re p o t e a u x ce n t ra u x d a n s u n b â t i m e n t a l l o n g é , t ra va i l p e rs o n n e l . 35


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La beauté et la sincérité de «l’ imperfection» constructive FA I R E AV E C C E Q U E L ’O N T R O U V E . R É S I L I E N C E . M O D È L E E T G É N I É LO C A L I S É . D I S CO U R S S U R U N E S U B J E C T I V I T É . Estelle Didier , reto ur d’ e xp é rie nce de wo r ks h o p « i n g é n i e r i e da n s l a n atu r e » , r e c h e rc h e p e r s onnelle

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Leçons d’architecture primitive, Malte Néolithique Bi l an s ur les appo rt s du mé mo ire d’ init iat io n à l a r e c h e rc h e s u r l a m a lte n é o l i th i qu e .

~ Inscrire l’architecture dans un tout cosmogonique (environnement géographique). La construction de l’architecture doit se faire en relation au lieu, au paysage,

au ciel, à la terre, au vent, à la course du soleil. Mais elle doit aussi laisser libre cours à la vie autre qu’humaine, et la contempler.

f i g . 2 7. F u n g u s R o c k , G ozo, M a l t e , a u t e u r i n c o n n u .

~ Construire avec des matériaux non standardisés et les «écouter», être sincère, ne pas les dénaturer.

f i g . 2 8 . Te m p l e s d ’ H a g a r Q i m , M a l t e , a u t e u r i n c o n n u . 38


~ Rythmer le parcours par l e s l i m i te s , l a l u m i è re , l a compression/dilatation et la profondeur des espaces. + conduire à un éphémère intérieur plus fragile, ou un espace aux dimensions modestes et pour tant plus précieux.

a. Jeu de limites c

marche : estrade ou escalier. aire surrélevée : banc périphérique ou esplanade. passage extérieur-intérieur passage intérieur-intérieur passage comportant un obstacle : hublot, ou : entrave décorée (a), fossé (b), autel (c)

~ Désobéir au plan-modèle « i d é a l » a f i n d e c ré e r d e s moments uniques et inattendus.

b. p ro fo n d e u r d e s e s pac e s espace premier espace second espace tiers espace quatrième espace dont l’entrée est limitée

f i g . 2 9. P l a n s a n n o t é s d e s t e m p l e s d e M n a j d ra , M a l t e , t ra va i l p e rs o n n e l d u m é m o i re d ’ i n i t i a t i o n à l a re c h e rc h e . 39


Les beautés «véritables». La beauté véritable est, d’après un point de vue très personnel, celle qu’il est difficile d’expliquer, mais qu’il est très facile de percevoir. On considère à tort la véritable beauté comme une composition parfaitement maîtrisée, réfléchie, quand la beauté est tout autre. Elle est une perception instantanée, une émotion, une inspiration que l’on croit savoir raffiner mais qui, dans sa primessence a déjà tout dit et n’attend que d’être traduite. Appelons ce genre de beauté les beautés flottantes, car leurs limites demeurent floues et qu’elles ont tendance à échapper aux règles ou au bon sens. Parmi ces beautés flottantes, nous pouvons reconnaître: ~ la beauté d’une question sans réponse. ~ la beauté d’un défaut. ~ la beauté d’un moment imprévisible.

~ la beauté de la communion (avec un groupe ou en se reconnaissant en un objet, ou comme faisant partie d’un ensemble). La beauté n’est véritable que lorsqu’elle apparaît par elle-même pour être chérie par ceux qui la regardent. Car la beauté n’est pas dans l’objet, elle est dans l’esprit de celui qui le perçoit. Contempler se rapporte à chercher la beauté entre les choses qui existent. C’est observer cet équilibre instable mais éternel entre la perfection et le chaos. L’artiste n’est pas celui qui fait la beauté. Il est celui qui perçoit celle cachée dans le marbre, les couleurs du ciel et de la Terre ou les murmures du vent, et tente de la décrire afin que d’autres puissent la découvrir à leur tour. L’architecture est, bien souvent, imaginaire. Elle flotte dans l’intervérité entre ce qui est et ce qui pourrait être.

Faire résonner des sons dans l’imaginaire. Comment pourrait-on concevoir quelque chose comme contenir l’invisible des songes, dans l’architecture ? Peut-elle permettre que l’on dépasse sa réalité pragmatique ? Comment rendre possible chez elle un univers de perception dans lequel, avec le temps patient de l’observation, on verrait toujours de nouveaux détails et de nouveaux rapports entre les éléments qui se composent ? Nous pourrions nous demander quel genre d’architecture serait en mesure de remplir ce rôle. Un romancier sait qu’il doit éviter le syndrome de la salle blanche afin de rendre son histoire immersive et afin que le lecteur nourrisse son imagination. Un espace pur et aseptisé ne serait donc pas la meilleure solution. Il semblerait qu’une architecture voulant accueillir l’invisible ne puisse être trop simple ou trop parfaite. Elle aspirerait sans doute au contraire à accueillir la vie, et ne pourrait se contenter d’être belle toute seule ou bien se braquer du désordre qui vient l’habiter.

Peut-être le songe s’épanouit-il dans une architecture sur laquelle s’entendent, à demi-voix, les mugissements du vent, les bruissements de la forêt, le craquement du bois des coques de bateau qui tangent, la résonance d’un instrument de musique ou le clapotis de l’eau. Que ce soient les sons qui, occasionnellement, traversent en effet l’architecture, ou des sons imaginaires que l’on associe à des formes perçues, tous ces bruits chanteraient ensemble. L’architecture est une entité faite de matière, de pensées et d’interstices, qui gagne en pouvoir lorsqu’elle est assez subjective pour que l’on soit en mesure de dialoguer avec elle. Car afin de rendre perceptible ce qui n’est pas toujours apparent, il lui faudrait une existence personnelle. Plutôt que comme oeuvre rigidement sacrosainte et parfaite, ne l’envisagerions-nous pas comme faite de vie et d’émotions, à la manière d’un roman ?

Form Follow... Soul. Il serait intéressant de dériver la célèbre phrase de Sullivan «Form Follow Function», la forme suit la fonction, en Form Follow Soul, la forme suit l’esprit, de la même manière que l’on dérive les formes, même en les métamorphosant à peine. L’idée serait de nuancer le principe énoncé par Sullivan en amenant le concept de symbolique attachée à la fonction. Tout concept rattaché à la fonction d’un espace peut être associé à une

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forme primitive (image-mère) que l’on peut dériver. Du point de vue strictement symbolique, la forme la plus juste pour exprimer un espace serait une abstraction de l’image-mère découlant du concept qui va l’habiter. Par exemple : un musée de la navigation rappelant l’univers des bateaux, sans pour autant avoir la forme d’un bateau. En d’autres termes la signification de la fonction serait imprimée dans la forme plutôt que son seul fonctionnement.


f i g . 3 0. E s t e l l e D i d i e r ( E N S A L S 1 ) - L a g ro t t e a u x v i o l o n s : u n e s a l l e d e c o n c e r t co m m e u n e c a i ss e a co u s t i q u e , c a c h Ê e d a n s u n e c a r r r i è re a n t i q u e .

f i g . 3 1 . E s t e l l e D i d i e r ( E N S A L S 3 ) - L a c a rc a ss e : u n e i n s t i t u t i o n p re n a n t p l a c e d a n s u n e s t r u c t u re p ĂŠ re n n e , l e s o ss e m e n t s m o n t ra n t e t s u r p a ss a n t t o u t Ă l a fo i s l a m o r t .

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f i g . 3 2 . E s t e l l e D i d i e r ( E N S A L S 2 ) - Pa rco u rs m u s é a l , l e v oya g e Po l y n é s i e n : h o r i zo n , j e u d e d é r i ve s , f i n a l i t é e t re t o u r ré t ro s p e c t i f.

f i g . 3 3. E s t e l l e D i d i e r ( E N S A L S 6 ) - E s p a c e d ’e x p o s i t i o n , l e s b a rq u e s d u R h ô n e : p a ss e r s u r d e s p o n t o n s , s o u s l a co q u e d ’ u n b a t e a u . L a p i e r re p o r t e , l e b o i s f i l l a i re f ra n c h i t e t s o u l i g n e .

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Sincérité materielle, materialité frugale. Dans la démarche d’une architecture sincère, toute matière a un usage «naturel» dû à ses qualités et à la manière dont elle véhicule des impressions sensorielles. Le récit de la matière, c’est-à-dire son rôle dans l’organisme architectural, doit alors être en adéquation avec ces qualités, et même les révéler, les souligner. La pierre pèse et a une importante inertie. Le bois est éphémère et fibreux. La structure est la matrice qui dessine le lieu construit. Celle-ci peut éventuellement être, si on l’assimile au squelette qui soutient les vivants, «visible», brute et charnelle uniquement à l’intérieur. Le tout serait de traduire, dans le langage architectural, l’évidence simple et poétique des choses telles qu’elles sont. En

poussant le concept jusqu’au bout, on pourrait même envisager d’utiliser uniquement des matériaux récupérés ou des matériaux naturels transformés le moins possible. Leurs imperfections seraient alors susceptibles de remplacer l’ornementation. On pourrait vouloir au contraire montrer qu’une matière peut être tout autre que les a priori la décrivent. Mais ce serait alors un parti pris différent, basé sur une matérialité transcendante voulant montrer un surpassement du commun par la technique. La signification et l’usage, au-delà de leur adéquation avec la forme d’ensemble, se raconteraient plus précisément au travers de la matière. Il nous faudrait alors voir la matière comme des champs lexicaux et l’architecture comme un poème.

Penser avec amour pour faire place au bonheur.

La logique ne suffit pas.

Fossilisation Le concept de fossilisation d’un objet interroge la temporalité des matériaux. Lesquels demeureront après 1 000 ans ? L’édifice acceptera-t-il sa propre fragilité ? Gardera-t-il un même quelque chose d’essentiel selon qu’il soit tout juste construit ou en ruine ? Quelles empreintes les matériaux disparus laisseront-ils ? Est-ce qu’un archéologue pourra les lire ? Est-ce qu’il y aura des traces néfastes pour l’environnement ? Est-ce que cela fera de belles ruines ?

Songer à la «fossilisation» d’une architecture, c’est songer à ce que récit survive, comme témoin millénaire de la vie et de la pensée, tandis que la réalité d’un temps et d’un monde est amenée à s’effacer.

f i g . 3 0. E s t e l l e D i d i e r ( E N S A L S 6 ) C e n t re c u l t u re l vo u é à l a fo ss i l i s a t i o n : p l a n d e p i e r re m a ss i ve e t e n co c h e s a cc u e i l l a n t l e s p o u t re s d e b o i s .

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Pour une architecture n é o primitive ? P E U T- O N R É I N V E N T E R L ’ E S S E N T I E L ?

Es t elle Didie r , re che rche p e rs o n n e l l e da n s l e c a d r e d e l’ate l i e r d e p ro j e t A LT ’

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L’origine comme originalité

Le mot «original» est porteur d’un double sens.

D’après Luc Benoist, dans son ouvrage Signes, symboles et Mythes de 2019, il réside dans le symbolisme «une dualité complémentaire qui explique son ambivalence essentielle. Car tout symbole est susceptible d’au moins deux interprétations opposées qui doivent s’unir pour obtenir son sens complet. Cette ambivalence est saisissable au niveau même du vocabulaire. (...) Ce que l’on pourrait traduire géométriquement par une ligne droite dont la direction verticale serait parcourue par les deux sens opposés»

Entendu comme «d’origine», «l’original» se rapporte à une forme primitive dont découlent les autres, ou une oeuvre qui émane directement de source. Dans un autre sens «l’original» peut désigner un objet nouveau avec une expression n’appartement qu’à lui et qui n’a pas de modèle connu. Il porte son origine en soi. Or ces significations ne sont plus distinctes lorsque l’on les noue ensemble et que le nouveau porte l’ancestral, comme un pont menant à un nouvel univers de formes. Ce mécanisme fait écho à ce que philosophes ayant réfléchi aux dynamiques de la morphogenèse nous ont déjà expliqué. Pensons notamment au discours de Focillon plaçant toute forme comme étant à la fois inspirée du passé et inspirante pour ce qui la suivra.

f i g . 3 4 . I m re M a k o we c z - A r k a s re t i C e m e t e r y C h a p e l , B u d a p e s t

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Le principe de cette démarche «originale» serait de remonter les branches de l’histoire de l’architecture à la racine. Là, sur la base d’une réalité déduite qui n’a peutêtre jamais existé, nous ferions pousser des branches qui n’auraient pas eu l’opportunité de se développer auparavant. Une telle dynamique de formes pourrait être nommée comme néo-primitive.

Des architectes comme Imre Makovecz se sont déjà attachés à renouveler des valeurs d’architecture très anciennes usant de matériaux naturels comme le bois avec les techniques modernes de construction. Il ambitionnait ainsi de rendre à l’Europe une architecture organique propre à ses terres tout en rejetant le modernisme américain. Certaines des formes et images qu’il use dans ses réalisations ne sont pas sans rappeler l’imaginaire celte, viking, voire antérieur à ces populations. En même temps, il semble prendre une grande liberté par rapport à elles et en joue de manière ludique et inattendue.

f i g . 3 5 . I m re M a k o we c z - C h u rc h o f t h e H o l y S p i r i t , Pa k s , H o n g r i e

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Aboutissements P OT E N T I E L S I M AG I N A I R E S

E s t e lle Did i e r , d ĂŠ m a rc h e d e r e c h e rc h e

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Architectures néo-primitives imaginaires (Genesis) : u n e d é m a rc h e d e r e c h e rc h e - c r é at i o n . Désormais imprégnés d’une réalité passée qui demeure floue, nous avons nourri notre imaginaire de formes primitives. À partir de formes archétypales qui n’ont peut-être jamais existé telles quelles, il s’agit là d’innover, d’enclencher des métamorphoses mentales et de dessiner des architectures qui s’inscrivent dans une géologie primordiale de ce qu’est la construction humaine. Il nous faut revenir à l’origine pour trouver des formes originales. Voici deux exemples d’émergences personnelles issues de cette étude.

f i g . 3 6. I N SP I R AT IO N : « C l o s - d u Va r i n » , ve s t i g e s d ’a rc h i t e c t u re n a v i fo r m e à d é d o u b l e m e n t d e p a ro i e t s t r u c t u re ce n t ra l e d u b a ss i n d i j o n n a i s .

f i g . 3 7. E s t e l l e D i d i e r ( E N S A L , P. F. E . ) - R e q u i e m . G e n e s i s . M a i s o n s n a v i fo r m e s d e l a c i v i l i s a t i o n n é o a rc h a ï q u e .

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f i g . 3 8 . I N S P I R AT I O N : D é b u t d u N é o l i t h i q u e m oye n I I d u c e n t re - o u e s t d e l a F ra n c e : P l a n d u b â t i m e n t 1 d e G o u l e t ( 6 1 ) , u n b â t i m e n t c i rc u l a i re s u r p o t e a u d e b o i s e t t ra n c h é e d e fo n d a t i o n , t ra va i l p e rs o n n e l d e re d e ss i n s u r c a l q u e .

f i g . 3 9. R e c o n s t i t u t i o n a rc h é o l o g i q u e d ’ u n b â t i m e n t c i rc u l a i re s u r p o t e a u d e b o i s e t t ra n c h é e d e fo n d a t i o n , d ’a p rè s C y r i e l l e B i l l a rd , V i n c e n t B e r n a rd , S t é p h a n e Blanchet, et. al.

f i g . 4 0. C ro q u i s d e re c o n s t i t u t i o n a l t e r n a t i ve b i p a r t i t e , t ra va i l p e rs o n n e l .

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f i g . 4 1 . D Ê r i vÊ : p ro d u i t d ’a rc h i t e c t u re i m a g i n a i re .

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