Estelle DIDIER - Requiem. Genesis. Laboratoire imaginaire pour une architecture phénix.

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E stelle D idier

Requiem. Genesis. LABORATOIRE IMAGINAIRE POUR UNE ARCHITECTURE PHÉNIX

ÉTUD. DIDIER Estelle UNIT UE101A - PROJET 10 PFE - MEM (My Ethique Maïeutique)

PROJ

DE.PFE DE.MEM

DESEVEDAVY Gilles TRAN François

MARCH ARCH

S10 DEM ALT 19-20 FI

© ENSAL



E stelle D idier

Requiem. Genesis. LABORATOIRE IMAGINAIRE POUR UNE ARCHITECTURE PHÉNIX

École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon. Projet de Fin d’Etudes ALT 2019-2020. Professeur référent : Gilles DESEVEDAVY.

P.F.E.

A LT - 2 0 2 0


REMERCIEMENTS

J’aimerais remercier le professeur Gilles Desevedavy

pour son suivi ciblé et constructif dans l’élaboration de ce projet de fin d’études, ainsi que la professeure Suzanne Monnot pour ses perspectives enthousiastes et frugales.

Je remercie par ailleurs d’autres intervenants dont les

retours ou simplement les réflexions ont été éclairantes pour mon sujet : Aurélien Catros, Guillaume Faburel, et Jana Revedin.

Pour l’accompagnement dans mon parcours de recherche

sur la proto-architecture, je remercie le professeur François Tran pour sa sollicitude dans le suivi de mon travail.

J’aimerais également remercier le chercheur Frédérik

Letterlé, pour m’avoir accueilli en stage recherche et mis en lumière bien des aspects de la préhistoire de l’habiter qui m’étaient inconnus.

Je remercie le professeur Fabio Negrino, pour m’avoir

accueillie dans son cours à Gênes et m’avoir apporté un regard critique sur la préhistoire. Je me dois aussi de remercier, en ce sens, les écoles de Lyon et de Gênes ainsi que le programme Erasmus+ qui m’ont permis d’enrichir mon parcours universitaire.

Je remercie, ensuite, le professeur Jean-Philippe Aubanel

pour m’avoir soutenue au commencement de ma démarche en fin de licence.

Enfin, je remercie mes camarades Amandine Martin-

Nafti, Romane Petit, Charlotte Malgoyre, Bertille Bouchard et Noémie Marcellin, pour leurs encouragements, nos discussions, et leurs conseils.

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PRÉLUDE p.9

REQUIEM p.23

GENESIS p.65

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ANACROUSE

Un texte est toujours une discussion, entre une pensée finissant par se figer sur le papier, et la pensée instantanée d’un autre qui le lit. Ce n’est jamais qu’un simple objet. Ne négligeons-nous pas trop souvent l’importance de prendre son temps, ou de se perdre un peu ? Nul n’a tant rencontré la singulière beauté d’un paysage que celui qui s’y est égaré et, comme une chance de s’évader, a accueilli cet égarement. Le travail exposé dans ces pages est lui aussi une déambulation dans l’imaginaire, un voyage sans destination, pour mieux explorer l’Univers des possibles.

Oublions ce qui doit être et ouvrons ce

qui pourrait être. Recomposons différemment des bribes de ce que nous connaissons. Après tout, c’est ainsi qu’a toujours évolué la pensée humaine. Notre manière de raconter le monde, que ce soit au travers de l’architecture ou tout autre art, dépend de la façon que l’on a de comprendre le nuage sensible qui nous parvient. Quelle sera la nôtre, à présent que nous essayons notre conscience à l’immensité du cosmos et que nous savons détruire une planète isolée et fragile ? Maintenant que la science court après l’infiniment grand et creuse dans l’infiniment petit, raconterons-nous quelque chose de nouveau ?

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PRÉLUDE

REALITÉ GENESIS

REQUIEM

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l’être

(v.)

humain

(essence)

sur terre

BEAUTÉ D’UN REGARD QUESTIONNANT LE MONDE ET TENDANCE À L’ AUTODESTRUCT ION

IL NOUS A FALLU TOUT L’UNIVERS POUR EXISTER. Nous ne sommes rien, rien d’autre que poussière qui s’accumule pour vivre et mourir. Rien, un hasard, un simple noeud dans une extraordinaire histoire faite d’une infinité de noeuds. Et pour tant nous sommes le tout, l’Univers lui-même. Nous sommes, comme toute chose, constitués de ses particules vieilles de plusieurs milliards d’années. Chaque atome qui fait notre corps a déjà fait partie d’autre chose. Pourtant, à ce moment précis, ils sont nôtres : les étoiles d’un microcosme qui ne sait pas rester figé. Demain, nous changerons, nous aurons changé, comme une symphonie qui, guardant les mêmes couleurs, défile ses notes dans le temps. Que suis-je alors ? Aie-je une âme ? Une âme, un quelque chose, que les machines n’auront jamais ? Est-il seulement possible de le savoir ? Le vrai sens de la vie est peut-être de n’en avoir aucun, hormis le simple fait d’exister. 10

Nous sommes des étincelles qui s’agitent quelque par t entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Et, pour nous tenir là, sur ce grain de sable, il nous faut toute l’immensité insondable du cosmos. Nous faisons par tie de cette immensité. Oh et peut-être que, chacun de nos atomes est à lui seul un cosmos, et que l’existence est une boucle sans fin entre le monde où nous sommes et le monde que nous sommes. Être, est le seul véritable but. Exister est un acte «divin», le plus mystérieux et poétique qui soit. La réalité est un chaos harmonieux qui connecte toutes choses entre elles, qu’elles soient matière ou énergie transmise. Nous sommes un élément de ce Tout, qui le lit et lui donne une nouvelle impulsion, quelque part, à quelque moment éphémère. Nous percevons, nous pensons, et nous fabriquons.


ORIGINE

HUMANITÉ


ORIGINE

HUMANITÉ


L’HUMANITÉ EST BELLE, L’HUMANITÉ EST MONSTRUEUSE Y-a-t-il quelque chose de primairement beau à sauver dans l’humanité ? Dans l’Egypte antique, la pesée du coeur du défunt témoigne de l’importance profonde du bien et du mal dans le jugement personnel des Êtres humains, quand rien ne peut être caché aux dieux. De nombreux philosophes se sont demandé si l’humain était par essence bon ou mauvais, ou si ce n’était que la morale et le conditionnement qui l’empêchaient de se comporter comme un monstre. Son attitude servirait donc à entretenir la plénitude de sa bonne conscience ou se plierait à la peur du courroux d’êtres invisibles et supérieurs. Dans notre culture occidentalochrétienne, la question du jugement de l’humanité connaît plusieurs échos. Selon la mythologie biblique, le Deluge aurait puni les Hommes pour leur méchanceté, ne laissant que Noé, dernier homme bon, et une poignée d’êtres pour repeupler la terre. Ce récit présente la cruauté humaine comme une maladie et non comme son essence naturelle. Cette remontée impressionnante du niveau marin présente des échos dans divers autres textes religieux et également en archéoclimat. L’Être humain a tendance à relier ses actions au mouvement du monde et à son bouleversement. Ce qui l’amène à se juger luimême, chercher sa faute. Ce qui un temps fut un lien religieux est aujourd’hui plus terre-à-terre. Le mythe du déluge est facilement transfigurable au contexte actuel : puisque les eaux montent et que les animaux souffrent par notre faute. Comment, cette fois-ci, jugerons-nous notre propre existence ? Faut-il l’anéantir pour soulager la planète ? Il y a de cela quelques siècles, l’humanisme a ramené cette question du jugement dans la littérature. Dans son conte philosophique édité en 1748, «Le monde comme il va», Voltaire dépeint une Persepolis où le beau,

le bon, le vil et le mauvais coexistent. Babouc le Scythe est envoyé par Ituriel, le génie de l’Asie, pour juger les Perses. Son rapport déterminera du châtiment ou de la destruction de la ville. Babouc « s’affectionnait à la ville, dont le peuple était poli, doux et bienfaisant, quoique léger, médisant et plein de vanité. Il craignait que Persépolis ne fût condamnée ; il craignait même le compte qu’il allait rendre. Voici comme il s’y prit pour rendre ce compte. Il fit faire par le meilleur fondeur de la ville une petite statue composée de tous les métaux, des terres et des pierres les plus précieuses et les plus viles ; il la porta à Ituriel : «Casserez-vous, dit-il, cette jolie statue parce que tout n’y est pas or et diamants ?» Ituriel entendit à demi-mot ; il résolut de ne pas même songer à corriger Persépolis, et de laisser aller le monde comme il va «car, dit-il, si tout n’est pas bien, tout est passable». On laissa donc subsister Persépolis ». L’humanité est belle dans sa bienveillance, dans les questions inutiles qu’elle pose au monde, ses «pourquoi», sa contemplation, son désir de comprendre et de créer. Mais elle est aussi trop agressive et tend inévitablement à ruiner tout ce qui l’entoure pour améliorer ou légitimer sa propre existence. Notre civilisation est à l’image de Persépolis, faite de bonté et de bêtise. En même temps, l’autodestruction que nous menons en entretenant la grande crise environnementale que nous avons provoquée met en doute notre légitimité à habiter la Terre. Au-delà des textes saints de par le monde qui ont structuré notre représentation de celuici depuis la nuit des temps, nous sommes des animaux qui questionnent leur avenir et leur place dans l’Univers. C’est ainsi que le laboratoire imaginaire du «Requiem. Genesis.» anéantira fictivement la civilisation humaine telle qu’on la connaît avant de lui laisser une nouvelle chance pour qu’elle vive autrement. 13


le coquillage et la spirale PARMI LES PLUS ANCIENS SYMBOLES DE L’HUMANITÉ UN INTÉRÊT PERSONNEL.

LES COQUILLAGES PERCÉS :

J’ai toujours ramassé des galets et des coquillages sur la plage, souvent semblables, tous différents. Et la spirale est une forme et un récit potentiel de l’espace qui me fascinent depuis longtemps. Elle symbolise ce mouvement du «moi» primaire vers le monde extérieur tout en gravitant perpétuellement autour de son origine.

PREMIERS TÉMOINS DE LA

LES SPIRALES AU NÉOLITHIQUE. De nombreuses représentations de spirales parcourent le Néolithique européen. Ci-dessous, l’exemple des pierres gravées du tumulus de Newgrange en Irlande.

IMAGE-MÈRE

PENSÉE ABSTRAITE. Les coquillages percés sont parmi les plus anciens artefacts au monde auxquels l’Homme attribua un sens. Ils sont l’objet trouvé, apprécié, et qui, abandonné par la vie, devient le réceptacle d’un symbole raconté. Ils sont si importants pour l’appréhension des vestiges préhistoriques que leur simple présence suffit à attester le développement d’une pensée abstraite chez un groupe d’individus. Les coquillages percés sont associés aux débuts de l’art, de la recherche de la beauté, ou de ce qu’il y a au-delà du réel.

SPIRALES &


COQUILLAGES


NOUS CREUSONS «NOTRE PROPRE TOMBE»

Chicxulub : extinction des dinosaures.

(extrait du chant italien contre le fascisme) : «E seppellire lassù in montagna O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao E seppellire lassù in montagna Sotto l’ombra di un bel fior Tutte le genti che passeranno O bella ciao, bella ciao, bella ciao ciao ciao Tutte le genti che passeranno Mi diranno : che bel fior »

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CRATÈRE


un projet manifeste DE LA DYSTOPIE À L’UTOPIE

CRITIQUE ALARMISTE MAIS AVEC AMOUR ET ESPOIR Le but de ce projet n’est pas seulement de dépeindre une catastrophe à venir, mais de porter l’idée que la fin et la destruction sont nécessaires à la naissance et au renouveau. En cela il s’agit de concevoir un lieu qui marque la fin d’un ordre des choses, la fatalité qui s’abat sur une civilisation trop avide ; et d’où l’on pourrait contempler la régénérescence du monde vivant. Pour cela il nous faudra défaire l’oeuvre humaine de son piédestal afin de la réintégrer à une nature-berceau dont elle est le fruit. C’est cette recherche d’une prim’essence à retrouver ou réinventer, qui nous a amenés à l’étude de la préhistoire et de la protohistoire, comme porteurs éventuels d’une vérité oubliée. Ce projet fait aussi écho à la danse de Shiva, au Réquiem de Mozart, au fait de courir à sa propre perte et à l’idée d’un cimetière couvert de fleurs. 17


En premier lieu il nous faut comprendre ce que sont un refuge, un sanctuaire, et un monument, afin d’en faire un mélange programmatique qui ne soit pas un simple collage.

QU’EST-CE QU’UN REFUGE ? Un refuge se définit comme étant un abri physique et moral où l’on trouve du réconfort par rapport à une situation éprouvante au-dehors. Cela peut être une étape de parcours avant de pouvoir aller plus loin. C’est aussi, parfois, un lieu où l’on reconnaît avoir sa place alors que l’on pensait ne l’avoir nulle part.

EXEMPLES DE REFUGE : -

un feu pour celui qui a froid. un hôte généreux pour celui qui a faim. un abri au milieu de nulle part. un soutien psychologique dans la détresse. un endroit calme pour celui qui est agité. des défenses pour celui qui est opprimé.

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CE QUI NOUS FAIT RECONNAÎTRE UN REFUGE : Le refuge est reconnaissable par rapport aux autres lieux, car son caractère accueillant semble isolé sur un territoire. Il doit inspirer un sentiment de sécurité et permettre de s’approvisionner en eau par exemple. Son appropriation est possible, de manière éphémère ou permanente. Notre refuge civilisationnel devrait accueillir entre autres une identité culturelle dans laquelle on peut se retrouver alors que le reste s’effondre. Mais il comporterait aussi des recoins cachés à découvrir, comme «pistes» de nouveaux départs.

S’APPROPRIER UN LIEU Le geste d’appropriation, c’est faire apparaître ici des choses qui n’y existaient pas avant. Ce sont des choses que l’on porte avec soi et qui prennent l’habitude de côtoyer ce lieu. Soit il s’agit de ce que l’on avait avant, et qui prend une nouvelle forme ici, soit de ce qui prend une nouvelle forme par nous et vient d’ici.

LIEU


IMAGE-MÈRE

LIEU


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IMAGE-MÈRE

LIEU


LES DIFFÉRENTS SANCTUAIRES. Il existe deux genres de sanctuaires dont la philosophie paraît opposée. D’une part on reconnaît le sanctuaire mis en scène artificiellement par un langage symbolique, l’usage du clair obscur. C’est le sanctuaire «lieu construit». Tous les monuments ne sont cependant pas des sanctuaires.

D’autre part, on trouve les sanctuaires non construits mais protégés : comme les parcs naturels, les aires sacrées tribales. Ce sont les sanctuaires «trésors intacts», des refuges pour la biodiversité. Ci-contre (s), le parc national de Yala, au Sri Lanka, sacré pour les hindous et les bouddhistes, cette zone est le havre de paix des éléphants et d’autres espèces menacées.

LES TYPOLOGIES DE MONUMENTS. Toute classification est critiquable, et celle-ci ne s’appuie sur aucun support théorique, se contentant de raisonner par observation. Elle nous permet néanmoins de survoler les grandes familles de procédés matériels et spatiaux à l’usage dans les monuments : - Le monolithe (impénétrable) : il se contente de se tenir là, au milieu de l’espace, de tout son poids. ex : menhir (a), obélisque, certains monuments aux morts. - l’arc (traversable) : il marque le geste d’un passage symbolique. ex : porte d’Ishtar (b), arcs de triomphe. - le fond de scène : il expose un théâtre de symboles et donne une fin visuelle et/ou physique à l’espace. ex : Fontaine de Trevi - Rome. Monument à Vittorio Emmanuele II - Rome.

Place des Héros - Budapest, Le monument aux morts de Rauba-Capeù - Nice. - l’espace marqué : il délimite et met en scène un lieu ouvert autre que le lieu commun où se déplacent les gens. ex : cromlechs comme Stonehenge (c), le Monument Confédéré du Vent - Orange, Texas, monument historique - Kharkhorin, Mongolie. - la masse «habitée» : elle peut avoir recours à tous les procédés énoncés précédemment, mais a la particularité d’être trouée, close, et d’accueillir un usage à long terme, impliquant des corps dans l’espace. ex : le Colisée, les pyramides, les mausolées, les temples, les cathédrales, les châteaux et forts, le palais idéal du facteur Cheval (pourrait aussi être considéré comme un fond de scène).

DISTILLATION D’UN MONUMENT-SANCTUAIRE. Le but serait d’imaginer un sanctuaire étant à la fois un lieu de recueillement pour l’humanité et un lieu de protection pour la nature. Le pari est ambigu car la construction en soi semble forcément endommager les

écosystèmes. Pa r a i l l e u r s i l f a u d r a i t q u e c e t t e monumentalité se construise au travers de tous les récits spatiaux vus ci-dessus : la masse, le passage, l’horizon, la limite et le parcours. 21


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REQUIEM

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“ Who read are still among the living; but I who write shall have long since gone my way into the region of shadows. For indeed strange things shall happen, and secret things be known, and many centuries shall pass away, ere these memorials be seen of men. And, when seen, there will be some to disbelieve, and some to doubt, and yet a few who will find much to ponder upon in the characters here graven with a stylus of iron. The year had been a year of terror, and of feelings more intense than terror for which there is no name upon the earth.” Edgar Allan Poe, Shadow — A Parable, 1835

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la chute de notre civilisation ORIGINE DU PROJET VERS UNE 6ÈME EXTINCTION DE MASSE

0 Ma

500 Ma

Notre Terre a connu 5 grandes extinctions Une baisse ou une croissance fulgurante des de masse. Des facteurs extraterrestres ou températures et de la composition de l’air - 100 Ma 0 intraterrestres ont entraîné de la chaîne - 400 Ma - 300un Ma déséquilibre- 200 Ma provoque l’effondrement - 100 Ma 0 alimentaire atmosphérique si fort que la biodiversité s’en à sa base. CRETACE-TERTIAIRE est retrouvée bouleversé à l’échelle planétaire.

ORDOVICIEN

DENOVIEN

- 500 Ma

ORDOVICIEN

activité volcanique Supernova (rayons gamma)

PERMIEN

- 400 Ma

DENOVIEN

TRIASJURASSIQUE

- 300 Ma

HUMANITE PERMIEN

CRETACE-TERTIAIRE

- 200 Ma

TRIASJURASSIQUE

tetonique des plaques impacts extraterrestres

impacts sera Supernova La sixième extinction de masse extraterrestres (rayons gamma) provoquée par l’humanité, et elle a déjà commencé. Les populations animales sont peu à peu menacées et éradiquées selon une chaîne d’interdépendances bio environnementales dont l’équilibre fragile est perturbé par notre mode de vie. Pourtant notre survie même dépend de ces écosystèmes. À l’horizon, se profile un monde pauvre et hostile : la quasi-annihilation des grandes forêts tropicales, réserves de la plus extraordinaire biodiversité, la fonte des glaciers, la libération de virus millénaires qui y étaient emprisonnés,

activité volcanique

- 100 Ma

0

CRETACE-TERTIAIRE HUMANITE

tetonique des plaques

HUMANITE

activité des l’épuisement des ressources d’eau douce,tetonique la mort volcanique plaques des récifs coralliens due au réchauffement des océans, la libération des poches de méthane du grand rift atlantique, et la formation des îles de plastique. Les bouleversements climatiques que notre activité est en train de provoquer amèneront avec eux l’augmentation du niveau des océans, une alternance de saisons chaudes et sèches et de saisons froides diluviennes, l’empoisonnement et l’appauvrissement des biotopes, et l’amplification des catastrophes climatiques comme les cyclones.

OÙ TROUVER REFUGE EN EUROPE ? Il nous faudra éviter les côtes inondables, les aires à risque sismique, les alentours des volcans... Et favoriser les régions plus au nord peut-être, ou en tout cas celles où l’on trouve

une plus grande variété de biotopes : la mer (élevée), la forêt, la plaine, la montagne, les lacs., mais aussi des voies de communication : fleuves, vallées, ports naturels.

Ci-contre, en bas, ce à quoi ressemblerait le monde si la glace continentale venait à fondre, un scénario qui conduirait la hausse du niveau des Océans de plus de 65 mètres, © Septembre 2013 Nationnal Geographic Society

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ORIGINE

COLLAPSE


Obliv Mowgl

ion

i La planète des singes

Clover f

ield

A f te r E ar th

A f te r E ar th

Lost City Riders

Cherno

Goqui

Millenium Park

(Chine)

ORIGINE

POST-APOCA.

byl


L’OR VÉRITABLE

La vie, les plantes nourricières, l’équilibre de la nature.

LLA W

E

l e c t u re LA CHUTE DU MODÈLE CONSUMÉRISTE L’épuisement des ressources entraînera nécessairement des conflits, et plus la détresse sera grande et plus ils gagneront en violence. Le système politique et économique actuel ne sera plus en mesure de maintenir l’ordre. Y aura-t-il des famines ? Des guerres ? S’il est difficile d’estimer le quand et le comment de l’effondrement de notre modèle civilisationnel, on peut dire avec certitude qu’il aura lieu. Nous ne serions pas la première civilisation à disparaître pour cette même raison.

LE GRAND TIERS PAYSAGE Après la chute de la civilisation humaine telle qu’on la connaît ; la résilience du monde naturel, des écosystèmes, les fera se régénérer de leurs cendres. Des forêts ver ticales envahiront les buildings à demi-effondrés, des mares s’inviteront dans les anciens stades. 29


In Situ LE BASSIN LÉMANIQUE.

Le Léman s’est formé il y a près de 15000 ans suite au retrait du glacier du Rhône qui avait creusé le territoire. Par la masse d’eau qu’il contient, il crée autour de lui un microclimat. En hiver, le lac restitue la chaleur accumulée durant l’été, ce qui

IN SITU


adoucit les températures à son voisinage. En été, il rafraîchit tout son pourtour. En cas de conditions climatiques hivernales particulières, avec notamment de l’air sec froid et stagnant en haute et moyenne altitude, l’humidité qui s’élève des eaux du lac se transforme en épais stratus qui s’accumule

sur une épaisseur de deux ou trois cents mètres. Il peut rester sur place durant deux à trois semaines. Cette mer de nuages déborde souvent du bassin lémanique et envahit les vallées adjacentes jusqu’à une altitude de 800 à 1000 m.

ALPES-LÉMAN


Le projet trouve son lieu dans un paysage majestueux : celui des Alpes du Nord et du Léman. Là, le Mont-Pèlerin offre une vue spectaculaire sur la vallée du Rhône, les hauts massifs et le grand lac. Les chaînes de montagnes forment une frontière naturelle, mais aussi des torrents d’eau

douce. Ici, la biodiversité du lac a été plutôt bien préservée, et elle côtoie le biotope des massifs alpins ainsi celui des plaines du plateau Suisse. Rappelons qu’un environnement riche et varié est généralement bénéfique à l’équilibre des écosystèmes.

COUPE PAYSAGÈRE : D’UNE RIVE À L’AUTRE. 0 km

1

5

10 km

alt. 1737 m MONT-PELERIN

alt. 945 m lac

PLATEAU SUISSE

alt. 372 m

LAC LEMAN

PANORAMA SUR LE LÉMAN DEPUIS LE MONT-PÈLERIN. ALPES SUISSES (VAUDOISES ET FRIBOURGEOISES) GRAND CHEVALARD

LES DIABLERETS

TOUR DʼAÏ

GRAND MUVERAN

LE GRAND COMBIN

GLACIER DES MARTINETS

LE GRAMM LE CATOGNE TOUR SALIERE

EMBOUCHURE DU RHÔNE

MONT-PELERIN

IN SITU


Pa r a i l l e u r s , l e L é m a n e s t , d e p u i s l’Antiquité, un territoire propice aux échanges de marchandises à ses abords, que ce soient des matériaux de construction ou des victuailles. Le sanctuaire prend place face aux Préalpes, sur la rive Vaudoise, au sommet du

LAC DE LOVENEX

PIC DE BLANCHARD

COL DE BISE

CORNETTES DE BISE

Mont-Pèlerin. Ce relief modéré s’est formé à partir de l’ancien océan Thétis préjurassique, et de l’érosion des sommets alpins. Absolument tout s’éteint et se métamorphose. Et cet écho avec notre récit dans l’histoire géologique du site est important car il inscrit l’architecture dans une cosmogonie.

COL DU SECHET

CASCADE DE ROUCHON

LʼABRAY

MONT DU GRANGE

MONT CHAUFFE VALLEE DʼABONDANCE

SAINT-GINGOLF

ALPES SAVOYARDES (CHABLAIS)

ALPES SAVOYARDES (CHABLAIS)

MONT LES JUMELLES

LES CORNETTES DE BISE

LE CHÂTEAU DʼOCHE

DENT DʼOCHE LES MEMISES

30 km

DELTA DE LA DRANSE

LAC LEMAN

ALPES-LÉMAN

MONT


LE MONT-PÈLERIN. «Il y a un peu plus de 30 millions d’années, alors que les premiers reliefs alpins étaient déjà formés, l’érosion lente mais inexorable, commençait son oeuvre de destruction... Des rivières descendaient des Alpes en charriant

d’énormes quantités de fragments de roches arrachés aux montagnes et les déposaient dans la région du Mont-Pèlerin. Ces évènements ont créé une roche facilement reconnaissable appelée «poudingue». L’évocation de son histoire nous Lac de Bret

Géolocalisation : rive Nord-Est du Léman. Massif : plateau Suisse. Altitude : 1 080 m Dénivelé par rapport au lac : 700 m

0

1 km

2 km

5 km

IN SITU


fera prendre conscience du caractère éphémère des montagnes et du destin tragique des Alpes.» Thierry Basset, géologue-volcanologue. MONT-PÈLERIN

Mont Vuarat

MONT-PÈLERIN

Cours d’eau en aval : la Veyvese Le Cubly Les Pleïades

Corbetta


GÉOTYPE L OCAL: La MOLASSE d’eau douce qui caractérise le Mont-Pèlerin désigne un ensemble de roches sédimentaires s’accumulant en périphérie des chaînes de montagne. Elles sont souvent composées de flysch. Ces formations incorporent

régulièrement d’épais niveaux conglomératiques. Ce sont généralement des roches friables, tendres et perméables formant des reliefs modérés. Ici, la dominante du relief est conglomératique, avec du Poudingue rougeâtre ; tandis qu’aux alentours : la dominante est marneuse. S1

0

1 km

2 km

IN SITU

MP

5 km


«SCHÉMA STRUCTURAL SIMPLIFIÉ METTANT EN ÉVIDENCE LA MORPHOLOGIE DE CUESTA DU VERSANT» (Pralong et Reynard, 2004, modifié). moraine

flysch (grès, marne)

bancs conglomératiques (Poudingue), apparaissant en surface comme des alignements d’escarpement.

MONT-PÈLERIN


ELEVATION Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par-delà le soleil, par-delà les éthers, Par-delà les confins des sphères étoilées, Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde, Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté.

Fig. 2

Vue de Lavaux en direction du sud-est depuis les hauts de Cul (Vaud, Suisse). Ce panorama permet d’observer au premier plan vignoble de Lavaux (Moyen-Pays), au second le versant lacustre et cuvette lémanique, aux troisième et quatrième plans, les Préalp (domaine pennique) et les Hautes Alpes Calcaires (domain helvétique) coupés par la cluse du Rhône (Photo : M. Genier-Rosset)

Structuration du paysage par les bancs de comglomérats du Mont-Pèlerin (Photo : P.-A. Chevalley)

IN SITU


Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l’air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides. Derrière les ennuis et les vastes chagrins Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse, Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse S’élancer vers les champs lumineux et sereins ; Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes ! Baudelaire, Les fleurs du Mal, Spleen et Ideal, 1857

MONT-PÈLERIN


COMPOSITION DES SOLS. QUELQUES DÉFINITIONS «VULGAIRES» À L’USAGE DES NON-GÉOLOGUES : Le LIMON est l’ultime produit de l’érosion fluviale des roches des bassins versants des rivières. Les grains qui le constituent (quartz, mica, feldspath, voire minéraux argileux) sont de la taille intermédiaire entre les argiles et les sables. Ces particules alluviales libèrent des éléments nutritifs qui ont un intérêt majeur pour le renouvellement de la fertilité des sols. Mais ceux-ci sont sujets à la formation superficielle d’une couche sèche qui limite l’infiltration et favorise le ruissellement et l’érosion. Les MORAINES sont des amas de blocs et débris rocheux entraînés par les mouvements de glaciers. Elles sont constituées de matériaux aux dimensions très variées (limon, graviers, blocs volumineux). Les morceaux restent grossièrement anguleux, avec, parfois, des angles retouchés et des faces aux plans polis, voire striés. Un POUDINGUE est une roche sédimentaire conglomératique formée de débris géologiques arrondis par les cours d’eau qui les ont portés puis consolidés. Elle doit comporter au moins 10 % de galets. La composition du POUDINGUE DU MONT-PELERIN indique des origines dans les nappes préalpines du Chablais (Bersier 1954, Trümpy 1976), avec : 2/3 de calcaires silicieux, spongolithes, silex ; 1/3 de grès et conglomérat du flysch ; ainsi que quelques % de dolomies et calcaires (pas d’éléments cristallins). Il comporte aussi des fossiles de plantes. La MARNE est une roche sédimentaire, mélange de calcaire et d’argile dans des proportions à peu près équivalentes. Sa sensibilité à l’eau favorise les instabilités de pente. Le GRÈS est une roche sédimentaire formée de débris granuleux (de taille majoritairement sableuse) issus de l’érosion (quartz, feldspath), agglomérés et consolidés à faible profondeur. Il peut s’agir d’une roche très friable à cohérente. 40


(en général durs et compacts) quelques intercalations marneuse et niveaux Adéconsolidés LT. ( M )

intercalations de marne rouge ALT. ( M )

Terre vég. et élluvions limoneux

1080

Sondages géologiques effectués sur le Mont Pèlerin par le canton

Elluvions limono-argileux

1079 1078

MP1

MP2

1076 1074

1072

MP2

de

MP7

1070

S1

S1

Poudingues (en général durs et compacts) quelques intercalations MP5 MP7 marneuse et niveaux déconsolidés

Terre vég. et élluvions limoneux

Moraine limono-graveleuse et éluvions Terre végetale et élluvions limoneux

Poudingues (en général durs et compacts) quelques intercalations marneuse et niveaux déconsolidés

Poudingues (durs et Poudingues (en compacts, général massifs, déconsolidés par déconsolidés par places) places) qqes minces intercalations de marneMarne rouge et Marno-Grès rouge

Elluvions limono-argileux

Terre végetale, élluvions et blocs de poudingue

Marno-Grès gris-vert (fissuré)

Grès Marneux et Marno-Grès, gris vert, fissuré

Marne et Marno-Grès rouge

Poudingues (durs et compacts) Grès Marneux (dur et compact)

Marno-Grès gris-beige

intercalations de marne rouge

Marno-Grès beige et rouge (mi-dur à dur)

Terre végétale et élluvions

Grès Marneux (dur et compact)

Poudingues (déconsolidés) à ciment + ou - marneux

(déconsolidés)

S1

1010

Pouding général déconso plac qqes m intercala marne

Marno-Grès gris-vert (fissuré) Marno-Grès (mi-dur, + ou - altéré)

Poudingues (fracturés), Poudingues un mini-niveau de marne rouge

(déconsolidés par places)

Grès Marneux (dur et compact)

Poudingues (fracturés), un mini-niveau de marne rouge

Poudingues (compacts)

Poudingues (durs et compacts)

Marno-Grès (verdâtre, tendre)

Poudingues (par

Marnes jaunes (altérées, tendres)

Marno-Grès rouge (tendre)

Grès par places Marneux (dur et compact)

Marnes (altérées, tendres) blocsjaunes déconsolidés)

Marno-Grès (mi-dur, + ou - altéré)

Poudingues (en général durs et Poudingues (déconsolidés par places) compacts) quelques intercalations Poudingues (durs et Poudingues (en compacts, général massifs, marneuse etdéconsolidés niveaux déconsolidés par par places) places) déconsolidés qqes minces Grès Marneux et Marno-Grès (relativement durs et compacts)

1020

Marno-Grès beige et rouge (mi-dur à dur)

Poudingues (déconsolidés) à ciment + ou - marneux

Grès Marneux (dur et compact) intercalations de Marno-Grès Bigaré

1030

Marnes jaunes (altérées, tendres)

Poudingues (en général durs et compacts) quelques intercalations marneuse et niveaux Marno-Grès rouge (tendre) déconsolidés

Poudingues (en général durs et compacts) quelques intercalations Marno-Grès gris-beige marneuse et niveaux Poudingues déconsolidés

1040

Terre végétale et élluvions

MP3 MP4et Terre végetale élluvions limoneux

Marne Gréseuse (»roche en place»)

Poudingues limono-argileux (enElluvions général durs et compacts) quelques intercalations marneuse et niveauxà Poudingues (déconsolidés) ciment + ou - marneux déconsolidés

1060

Terre végetale, élluvions et blocs de poudingue

Grès Marneux et Marno-Grès, gris vert, fissuré

Terre vég. et élluvions limoneux Grès par places Marneux (dur et compact)

Grès Marneux et Marno-Grès (relativement durs et Terre végetale et compacts) élluvions limoneux

Terre v élluvions poud 1050

Poudingues (déconsolidés) à ciment + ou - marneux

Terre végétale et élluvions

Grès Marneux (dur et compact)

MP5

Grès Marneux (dur et compact) intercalations de Marno-Grès Bigaré

Poudingues (déconsolidés)

Poudingues (durs et Moraine limono-gracompacts, veleuse et éluvions déconsolidés par places)

MP4

Poudingues (déconsolidés) à ciment + ou - marneux

1073

MP1

MP3

1077

MP7 de MP5 Vaud. Moraine limono-graMarne Gréseuse veleuse et éluvions (»roche en place»)

1080

Elluvions limono-argileux

Poudingues (compacts)

Grès

Marno-Grès (verdâtre, tendre)

Grès Marneux et Marno-Grès (durs et compacts)

Grès

Grès Marneux gris à gris-vert Grès Marneux grisPoudingues Grès Marneux et Marno-Grès à gris-vert (fracturés), Poudingues (fracturés), (durs et compacts) (compact) (compact)

Poudingues (par blocs déconsolidés)

Poudingues (déconsolidés) à ciment + ou - marneux

Grès Marneux gris-vert (durs et compacts)

Grès Marneux gris-vert (durs et compacts)

Grès (dur et compact)

Grès (dur et compact) Marne Gréseuse Marne et Marno-Grès rouge

(»roche en place»)

Grès Marneux (dur et compact) avec localement des niveaux de Grès

Marno-Grès beige et rouge (mi-dur à dur)

Marno-Grès (mi-dur, + ou - altéré)

(déconsolidés)

Grès Marneux (dur et compact)

Grès Marneux et Marno-Grès (relativement durs et compacts)

Grès

Grès Marneux et Marno-Grès, gris vert, fissuré

Marnes jaunes (altérées, tendres) Grès Marneux gris à gris-vert (compact)

Grès Marneux et Grès (très dur et compact)

Grès Marneux (dur et compact)

Marne Gréseuse (»roche en place») Poudingues

Grès Marneux (dur et compact)

Grès Marneux (dur et compact)

Poudingues (déconsolidés) à ciment + ou - marneux

Marno-Grès gris-vert (fissuré)

Poudingues (fracturés), un mini-niveau de marne rouge

Grès Marneux (dur et compact) avec localement des niveaux de Grès

Grès Marne et Marno-Grès rouge Marno-Grès rouge (tendre) Grès Marneux (dur et compact) intercalations de Marno-Grès Bigaré

Grès Marneux gris à gris-vert (compact)

Marno-Grès beige et rouge (mi-dur à dur)

Poudingues (déconsolidés) à ciment + ou - marneux

Grès Marneux et Grès (très dur et compact) Grès par places Marneux (dur et compact)

Marno-Grès gris-vert (fissuré) Marno-Grès (mi-dur, + ou - altéré)

Marno-Grès gris-beige

Poudingues (déconsolidés par places)

IN SITU

Grès Marneux (dur et compact)

CARROTAGE

Grès Ma Marno-G vert, f


un monument à la mémoire de l’humanité UN TOMBEAU, UN SANCTUAIRE, UN REFUGE

PREMIÈRE ESQUISSE.

PROJET

ESQUISSE


Le but de ce projet est de concevoir un espace philosophique qui montre que l’humanité est à la fois un monstre et une merveille. Selon moi, la forme juste pour un lieu est, symboliquement, celle qui est la plus proche de l’image primitive du concept qui est censé l’habiter.

MAQUETTE D’ARGILE.

SECONDE ESQUISSE.

PROJET

ESQUISSE


UN CRATÈRE OÙ L’ON PEUT TROUVER REFUGE Le projet est celui d’un monument en forme de cratère. C’est là un écho aux cratères des astéroïdes et des volcans, espaces vestiges d’une cause d’extinction de masse. Dans son geste violent, l’humanité se détruit elle-même, tel un météore réduit à la taille d’un rocher. L’espace et les caractéristiques du cratère devront donc être teintés d’humanité, de la même manière qu’un impact agit, par son énergie, sur la forme du sol, et qu’un volcan se forme sa bouche. De plus, une relique de l’Homme disparu, ombre de lui-même, devra occuper le centre du cratère. D’où les catacombes sous le sanctuaire. La spirale a quant à elle cette mimique d’épuisement de l’espace, variant infiniment

ses échelles de grandeur. Elle peut être à la fois le chemin que nous prenons inlassablement en épuisant notre milieu, et l’expansion d’un renouveau. « La spirale plane évoque le dessin du labyrinthe, c’est-à-dire du retour au centre. La spirale double représente les deux mouvements complémentaires, évolutif et involutif, de la vie et de la mort.» Luc Benoist, Signes Symboles et Mythes, p. 64. Mais dans la périphérie du monument, là où les «débris» de «l’impact» font la transition entre l’espace de l’épuisement et celui de la régénération, il y a un refuge, où les derniers sur vivants en Europe pourront s’abriter. Le territoire de la métamorphose se trouve dans les restes des destructions.

RELATION CIVILISATIONNELLE AU PAYSAGE En ce temps de l’avenir, nos villes contemporaines disséminées sur les rives sont tombées à demi en ruine, envahies par la végétation et les rongeurs. Et même le Mont-Pèlerin est issu de la lente altération du monde. Il devient le socle naturel du sanctuaire qui vient lui creuser le dos. Le sanctuaire n’est pas intégralement visible alentour puisqu’il se noie dans la forêt. L’impor tance du spectacle paysager est de garder le sanctuaire humble devant l’immensité et la patiente puissance du paysage. Malgré ses dimensions monumentales, ce n’est finalement qu’un gros coquillage entre les eaux et les cieux.

44

Lorsqu’il pleut, l’eau se faufile jusqu’au coeur du cratère-spirale, retournant à la profondeur de la terre.

« l’eau reçue par la Terre est source de vie. Elle représente l’infini des possibles, les promesses de développement et toutes les menaces de dissolution. Se plonger dans les eaux, c’est retourner aux sources (...) tout culte a toujours prospéré près d’une source. » « Le symbolisme général de la coupe serait celui d’un vase d’abondance qui recueillerait l’eau du ciel » Luc Benoist, Signes Symboles et Mythes, p. 61-62


VUE AÉRIENNE DU MONT PELERIN, DU LÉMAN ET DES ALPES

le mont pélerin 0 km

0m

25

50

2

10

20 km

200

PROJET

CRATÈRE-SPIRALE


PROJET

PRINCIPES


Ces deux principes racontent un espoir qui renaît lorsque l’on remonte la spirale infernale.

LA «POINTE-PHARE» Le bras extérieur du monument se finit à sa pointe par le point le plus élevé du sanctuaire, juste assez haut pour que l’on voie au-dessus de la canopée. De là, se dégage la vue sur le bas de la colline, le lac, et les montagnes au loin. Ce pourrait être un phare. Ses feux seraient en mesure d’indiquant la présence d’un noyau civilisationnel sur de grandes distances.

CONCEPT EXPERIMENTÉ EN S3 :

La courbe s’élance vers l’avenir, construite par une source immatérielle faite de pensées. Cette lumière demeure hors du temps, sans jamais se fixer, est celle des idées. En se projetant sur une ligne inachevée, elle nous laisse la liberté d’en poursuivre la construction.

VOLTE-FACE CHANGEANTE Comme vous le verrez sur la page suivante, les ouvertures du refuge sur le cratèrespirale (portes, fenêtres et loggias par exemple) sont «invisibles» à l’aller, perceptibles peut-être seulement comme des nervures en saillie. Tandis qu’au retour, en s’élevant à nouveau vers l’extérieur, l’ouverture de cette masse devient visible : le refuge est figuré par de nouvelles niches, des marches d’espoir. L’architecture veut ici reproduire ce phénomène qui nous fait paraître différemment la réalité des choses et des pensées selon notre manière d’observer, ou notre point de vue. Cela est vrai pour la perspective comme pour les

expériences de physique quantique. En réalité ces choses se dessinent comme l’ensemble de ces perceptions contradictoires. «Ce n’est pas seulement mon monde, (...) ce monde est l’association non seulement de ma conscience, mais aussi de chaque conscience que je peux rencontrer. (...) Naturellement, je le vois sous un certain angle, et admets qu’un spectateur différemment disposé voie ce que je me contente de deviner. (...) Ma perception fait coexister un nombre indéfini de chaînes perceptives qui la confirmeraient en chaque point et concorderaient avec elle.», MerleauPonty. 47


PROJET

PRINCIPES


CONCEPTION MATÉRIELLE

Coquille d’huître

Cratère-spirale : une matérialité binaire.

< Chaux ferrée (polie) & > Matériau géologique hétéroclite in situ

PROJET

PRINCIPES


UNE ARCHITECTURE ÉVOLUTIVE COUPES DU SANCTUAIRE Nous pouvons interpréter la résilience dans ce contexte comme une architecture évolutive dont la réalité et le récit ne sont pas figés dans le temps. Chaque étape de la construction du cratère-spirale amène une appréhension différente de sa réalité. La première partie à être construite est celle de l’immense premier tour et du refuge. Une fois achevé, le sanctuaire est comme une immense ammonite dont les hautes parois internes sont faites de nacre.

0m

10

30

50

100 m

CERCLE EXTÉRIEUR

C’est directement la matière prélevée dans le sol in situ qui sert de matériau de construction, mis à par t peut-être pour le recouvrement à la chaux ferrée. « La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers.

CERCLE MÉDIANT

Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. « Baudelaire, «Correspondances», Les fleurs du Mal, Spleen et Ideal, 1857

COEUR DU CRATÈRE-SPIRALE

50


R efuge

place centrale

R efuge

P uits fond du cratère - spirale

R efuge

C atacombes

S aint - des -S aints

PROJET

ÉVOLUTION


R efuge

C atacombes

S aint - des -S aints INSCRIPTIONS LIBRES

AVALÉ PAR LA FORÊT

PROJET

ÉVOLUTION


DESACRALISER L’OEUVRE Nous défaisons l’oeuvre de son piédestal et son altération se met à faire partie de son essence. C’est un monument que l’on peut «abîmer» en y laissant sa trace, en y gravant quelque chose, et qui prend là son sens. Le tagg et le graffiti sont des marques d’appropriation du lieu, liés à la dynamique de la trace, à l’expression de l’existence. L’immense surface lisse et brillante du coquillage nacré est donc prévue pour laisser place à l’expression singulière de «vandalisme» des visiteurs. Mais on retrouve alors ici la même aporie que pour le Tiers Paysage : le vandalisme n’en est plus un s’il est protégé. La valeur du vandalisme est d’être la trace d’une expression spontanée. d’une expression qui ignore la règle pour faire prévaloir sa valeur d’existence propre. Peut-on concilier projet et prise de liberté? En ne prévoyant pas d’effacer ce qui a été fait ; cela encouragerait les personnes à continuer car «ce n’est qu’une petite trace de plus» mais aussi à contribuer à quelque chose. Seulement, comment faire en sorte que la première personne veuille laisser sa trace en ce lieu ? Par le refuge, l’émotion dégagée par le sanctuaire ? Peut-être n’y a-t-il besoin de rien de particulier. Une idée serait d’inaugurer le monument par le lancer d’une pierre contre ses parois parfaites.

SACRALISER LA NATURE Défaire l’oeuvre humaine de son piédestal, c’est aussi la laisser être masquée et avalée par la nature, faire l’éloge de la vie changeante et non la sculpture immobile. Elle serait évoquée au travers d’éléments comme l’eau (échanges organiques), le soleil (photosynthèse), les minéraux (nutriments) et les végétaux, le mouvement et la communication. Mais aussi la mort, et avec elle le cycle des transformations.

ANGKOR

53


MAI Le mai le joli mai en barque sur le Rhin Des dames regardaient du haut de la montagne Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne Qui donc a fait pleurer les saules riverains ? Or des vergers fleuris se figeaient en arrière Les pétales tombés des cerisiers de mai Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée Les pétales flétris sont comme ses paupières Sur le chemin du bord du fleuve lentement Un ours un singe un chien menés par des tziganes Suivaient une roulotte traînée par un âne Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes Sur un fifre lointain un air de régiment Le mai le joli mai a paré les ruines De lierre de vigne vierge et de rosiers Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes Guillaume Apollinaire, Rhénanes, Alcools, 1913.

54


PROJET

C ATA C O M B E S


ESQUISSE DE PLAN DES CATACOMBES

PROJET

C ATA C O M B E S


Vo i c i u n e e s q u i s s e d e p l a n d e s catacombes, sculptées dans la roche. L’espace est parsemé de colonnes en formes organiques d’ossements, jusqu’à la galerie périphérique. Cette galerie est ponctuée d’une multitude de puits de lumière qui s’échappent vers la bordure du cratère-spirale comme une image d’espoir.

«Les étoiles sont belles à cause d’une fleur qu’on ne voit pas.» Antoine de Saint-Exupér y.

57


PREMIÈRES ESQUISSES DU SAINT DES SAINTS N.B. : à simplifier et rendre plus poétique.

ANIMA

LACRIMOSA


ANIMA

LACRIMOSA


anima

LA PERLE CACHÉE

DU COQUILLAGE GÉANT Au centre du cratère-spirale, juste sous le sol, est caché un escalier-coquillage qui descend jusqu’à un promontoire circulaire souligné de quatre marches et cernés de colonnes arquées comme si elles entouraient une bulle.

C’est le saint des Saints. Il n’est pas comme il devrait être, puisqu’il mène à un autre espace. Autour de lui se déploient des catacombes : ce n’est que symboliquement qu’il est la fin d’un parcours puisqu’il marque le passage de l’espace de la vie à celui de la mort ; de la consommation du monde à la consommation par le monde. Et entre la vie et la mor t, il y a le souvenir, destiné lui-même à s’atténuer puis disparaître. Ce lieu très petit comparé à la grandeur du monument, en est le coeur, la perle précieuse. «Le coeur est [...] traditionnellement l e c e n t re d e l ’ ê t re , l a s o u rc e d e l’intelligence intuitive avant de devenir celle du sentiment. Par son rythme il est le maître du temps » Luc Benoist, Signes Symboles et Mythes, p. 63 Ce coeur est animé par une boîte à musique géante, actionnée par l’eau de pluie qui s’écoule dans le sanctuaire puis dans les rouages du moulin. Alors, les engrenages jouent de leurs sons métalliques, aussi poétiques que sinistres, le Lacrimosa de Mozart. Le musicien écrivit cette oeuvre alors qu’il se mourrait déjà. Il se dit avec ironie qu’il a écrivait son propre Requiem. C’est la beauté au service du désespoir : l’oeuvre maîtresse qui précède de peu la fin de son auteur. Cette «perle» représente la beauté d’une humanité risible et pourtant sensible. Comme nous l’avons dit ce «souvenir» est lui aussi voué à disparaître. Les mécanismes vont se détériorer. La pourriture et la rouille finiront par réduire au silence, à la poussière, les mécanismes de la boîte à musique. Après cela, l’eau qui continuera de s’écouler résonnera encore dans l’architecture, mais suivant toujours sa propre mélodie aléatoire. L’architecture deviendrait elle-même un instrument de musique, selon l’endroit où tombent les gouttes, et la sculpture qu’elles feront du sol. Nous ne le maîtriserons plus.

MÉCANISMES


ANIMA

LACRIMOSA


ANIMA

LACRIMOSA


ANIMA

LACRIMOSA


64


GENESIS

65


concepts clés

ANALOGIE AUX MYSTÈRES DE

MÉTAPHORES DU RENOUVEAU.

La physique quantique est aussi incompréhensible par essence qu’elle est pour lors incontestable. Elle montre que la réalité est interdépendante de l’observation que l’on en fait. Hawking explique que selon Feynman, dans le modèle de la physique quantique, une particule suit simultanément toutes les trajectoires possibles entre deux points et interfère ainsi avec elle-même selon tous les potentiels possibles. C’est ce phénomène incroyable qui serait à l’origine de la dualité ondecorpuscule. Néanmoins la simple observation expérimentale d’une de ces trajectoires incite la particule à se fixer sur celle-ci et à ne plus se comporter comme une onde.

Shiva-Natarãja exécute une danse cosmique appelée nadãnta (danse de la félicité). Sous cet aspect de «roi de la danse», Shiva est à la fois créateur et destructeur (Hara) des démons (ignorance, égoïsme, cupidité, violence) et du tourbillon des réincarnations (samsara) source de souffrances. Patanjali le décrit comme «intensément compatissant envers toutes les créatures, détenant le Feu brûlant tout». Il représente la destruction nécessaire à l’épanouissement du renouveau. L’antique phénix, qui renaît de ses propres cendres, est symbole de mort et de résurrection. L’ouroboros fut un symbole très répandu dans plusieurs cultures antiques, avant d’être réapproprié par les alchimistes. Il revêt diverses significations, dont celle de l’éternité et du cycle : chaque fin est un nouveau début. Ces métaphores mythologiques font écho au cycle de la vie, à la pourriture et à la transformation de la matière organique qui redevient alors une terre fertile. [ MÉTAMORPHOSE ]

LA PHYSIQUE QUANTIQUE.

Le film «Mr. Nobody» est plus proche de l’usage que nous ferons ici de cette analogie : car toutes les vies du héros coexistent en parallèle et dans un flou temporel qui s’écoule mais n’est pas fixe pour autant.

LES PHOENIX DE

[ MATRICES ]

ARCHITECTURE PHÉNIX.

SHRODINGER.

Une architecture phénix serait une architecture qui accepte de tomber en ruine et accueille cet état de son histoire avec beauté. Une architecture qui permette à la vie de la chambouler, pour se régénérer en lieu et place de ce à quoi le lieu était originairement destiné.

Le projet de REQUIEM se décline en une multitude de GENESIS. Tant qu’on n’a pas observé cette réalité à venir, tous les possibles coexistent dans l’Univers des possibles. Le système «Humanité sur Terre» est chaotique. Une infime variation déclenche des possibles. Mais toutes les catastrophes subviendront tôt ou tard au sein du système.

TRAVERSER LE TEMPS ET L’ESPACE. Pensons une architecture qui accueille le changement. Les divers scenarii viendront éprouver l’hyper résilience de sa forme. Cette résilience réside ici pour nous dans l’invariant formel, à l’image du mystérieux monolithe noir dans 2001 L’Odyssée de l’espace. 66

[ THÉORIE DU CHAOS ]


OUROBOROS

NADĀNTA

PHÉNIX MÉTAM O R PHOSE SIMULTANÉÏTÉ

2001, L’ODYSSÉE DE L’ESPACE

MÉTAPHORES

RENAISSANCE


l’arbre des possibles Ces symboles et ces concepts sont pour la plupart des abstractions nous permettant de vulgariser une réalité bien plus complexe.

Néanmoins ils nous permettront, au travers d’images clés, d’expérimenter un univers de paramètres d’entrée possible. Ces paramètres

CLIMAT

CLIMAT

NIVEAU D’ÉQUILIBRE

TERRESTRE :

HUMAIN :

CIVILISATIONNEL :

Aride (e) : très chaud, sec, stable + ponctuel Mousson (e) : saison sèche ou chaude / saison humide voire orageuse. Luxuriant (e) : chaud, humide, stable. Océanique (t) : faible amplitude thermique, p ré c i p i t a t i o n s réparties.

Paléolithique : chasse, pêche, cueillette, nomadisme.

Guerre / Instabilité / Conflits

Protohistorique : agricole, transhumances, matériaux éphémères.

Paix / Nouvel Ordre

Antique : agricole, hiérarchisé, esclavagisme, matériaux durables.

Fin de l’humanité

Médiéval : agricole, hiérarchisé, corps de métier, matériaux durables.

Continental (t) : forte amplitude thermique, p ré c i p i t a t i o n s estivales.

Moderne : industriel, financiarisé.

Glacial (p) : froid, blizzard, été court, frais.

Virtuel (nous) : nous ne prendrons pas en compte cette possibilité dans nos scenarii alternatifs.

_ nb : (e) : equatorio-tropical (t) : tempéré (p) : polaire

68

Survivants

Futuristicoalternative : ?


forment alors un tableau à partir duquel nous pourrons faire une esquisse du chaos qu’ils pourraient générer dans leur coprésence et leur interdépendance. Si l’on suit un schéma simplifié où 1 paramètre = 1 vérité, les paramètres décrits cidessous peuvent former 36 288 combinaisons

différentes. Mais on doit en retirer le quart + 1 puisque le climat humain «fin de l’humanité» ne permet pas de faire apparaître les quatre derniers paramètres. Ce qui nous fait donc 27 217 combinaisons. Aussi, nous ne nous attarderons pas sur notre propre équilibre civilisationnel, «virtuel», et tombons donc à 23 329 combinaisons.

INCLINATION

PHILOSOPHIE

RAPPORT AU

SPIRITUELLE :

CONSTRUCTIVE :

CRATÈRE-SPIRALE :

Intrapersonnel : développement de la force intérieure et de la bonté. ex : bouddhisme, jaïnisme

Éphémère : architecture reconstruite, observation du temps qui passe.

Établissement : construction supplémentaire à l’intérieur du sanctuaire.

Toile universelle : équilibre, lien entre les choses, humilité. ex : taoïsme.

Bricolage joyeux : architecture spontanée faite de tout et de rien.

Extension : construction dans la continuité du sanctuaire.

Naturaliste : architecture inspirée des formes naturelles.

Inclusion urbaine : détachement constructif mais prise en compte du volume dans un ensemble.

Animisme et chamanisme : Les êtres et les choses sont habités par des esprits. ex : totémisme, shintoïsme. Monothéiste : un dieu créateur, omniscient et omnipotent.

Traditionnelle : architecture dérivée du substrat préexistant.

Gravitation : Constructions dispersées, en écho architectural.

Polythéiste : famille de divinités métaphoriques.

Éternelle : architecture hyperstatique, de pierre, destinée à surpasser la mort.

Juxtaposition : construction annexe, en conception binaire.

Stellaire : Science, recherche de l’extraordinaire dans l’ordinaire.

Icarienne : architecture cherchant à outrepasser, entre autres, les lois de la gravité.

Ruine : sanctuaire ensevelit / englouti, masqué, ou juste dégradé.

69


1

2

3

4

5

6

JEU SÉRIEUX

INEXPLORÉS


JEU DE SIMULATION : QUELQUES PISTES NON EXPLORÉES. : 1, 2 : MONDES DE GLACE

4 : VILLE ICARIENNE

Les deux premiers tirages ci-contre hypothétisent des civilisations prenant place dans un climat froid, glacé, enneigé.

Le quatrième scénario est toujours celui d’une civilisation futuristico-alternative, mais cette fois incarnée par quelques survivants éparpillés dans une forêt luxuriante. Leur spiritualité est intrapersonnelle et méditative. Ils construisent leur ville autour du sanctuaire dans un style architectural qui teste les limites de l’équilibre des objets

Le premier est le scenario d’une civilisation futuristico-alternative en paix à la spiritualité animisto-chamanique. Leurs constructions éphémères (en glace ?) s’inscrivent dans la continuité du cratère-spirale. Le second scénario est celui des survivants épars d’une civilisation moderne. Leur inclination spirituelle est portée sur le principe de la toile énergétique universelle, l’équilibre et l’harmonie. Ils s’expriment par une architecture naturaliste gravitant sur le territoire du sanctuaire.

3 : ETERNA IN ETERNA Le troisième scénario prend place dans un climat continental. Une civilisation futuristicoalternative en guerre y vénère un panthéon de divinités. Son idéal architectural serait celui d’une construction éternelle et celle-ci prend place au coeur même du cratère-spirale.

5, 6 : SURVIVANTS EN TERRES ARIDES Les deux derniers tirages hypothétisent des civilisations de survivants dans un climat aride (steppes, désert). Le cinquième scénario met en scène une civilisation médiévale aux croyances polythéistes. Leur architecture s’inscrit à l’intérieur du cratèrespirale sous la forme de constructions hétéroclites faites de tout et de rien. Le sixième scénario ci-contre est celui d’une civilisation paléolithique animistochamanique. Sa philosophie architecturale glorifie l’éternité, l’immortalité, et ses constructions s’inscrivent dans la continuité du cratère-spirale.

71


ARBRE RÉDUIT D’EXPLORATION DES SCENARII :

LES NONCIVILISATIONS

REQUIEM. SANCTUARY.

LA CITADELLE

LE REFUGE SURVIVANTS

LA CIVILISATION DES CITÉ-SCULPTURES

JEU SÉRIEUX

DES


climat terrestre

climat humain

niveau d’équilibre civilisationnel

inclination spirituelle

philosophie constructive

rapport au cratère-spirale

LA CIVILISATION HYPERTECHNOLOGIQUE

LA CIVILISATION DU PRINTEMPS

LA CIVILISATION NAVIFORME

LA CIVILISATION DES COQUILLAGES

EXPLORATIONS


la civilisation des coquillages UN (RE)NOUVEAU LANGAGE SYMBOLIQUE Ce scénario a pour cadre un climat océanique (tempéré), avec une saison chaude et une saison froide peu distinguées et des précipitations mesurées mais continuelles.

La civilisation des coquillages vit en paix suivant un modèle technologique, économique et social semblable à celui du Moyen Âge. Son inclination spirituelle porte principalement sur la croyance animiste en des esprits qui habitent toute chose et la possibilité de communiquer avec eux. Ce GENESIS civilisationnel prend le cratère-spirale comme point de départ d’une re-symbolisation du monde. Il s’installe à proximité de ce sanctuaire en se dispersant sur les pourtours du lac. Notons bien que, déjà à la préhistoire, l’être humain apprécie tant les coquillages que ceux-ci voyagent jusqu’au centre des terres émergées. Pour cette culture, les coquillages comme les ossements sont des artefacts sacrés, témoins immortels des réceptacles de la vie.

CIVILISATION

COQUILLAGES


CIVILISATION

COQUILLAGES


CIVILISATION

COQUILLAGES


Ainsi se ser vent-ils de cette même image pour recréer des macros-receptacle qui entourent leur quotidien. Cela symbolise ce qu’ils partagent avec le reste du monde vivant. C’est le choix d’une architecture organique mais épurée, en opposition aux dictacts de l’équerre, au modèle du parfaitement lisse et plan. Mais cette architecture n’est pas non plus totalement fantaisiste, elle reflète simplement une autre philosophie, qui ne cherche pas la rupture avec la nature mais cherche à en apprivoiser la beauté.

MA ISON AMMONITE : SQUELETTE FOSSILE QUI S’ENROULE AUTOUR D’UN COEUR CONNECTÉ AU PAYSAGE PAR LE TOIT. Ci-contre est représentée la première maison conçue pour la civilisation des coquillages. C’est en fait le dessin qui a accompagné depuis le début le cratère spirale comme première piste de dualité entre l’immense et le particulier, le Requiem et le Genesis. La base conceptuelle de cette maison n’était pas uniquement l’ammonite mais aussi celle d’un oculus avec microjardin intérieur qui s’étend sur le toit. Chacune de ses arches est nettement visible et pourrait servir à accrocher une cloison de bois pour délimiter des pièces.

77


LOVENIIDAE URCHINA HOUSE. Cette maison de la civilisation des coquillages s’inspire très fortement du dessin d’un type particulier d’oursins appelé oursincoeur. Ses «bosses légères» deviennent la toiture arrondie, tandis que ses motifs enfoncés amènent la lumière dans le bâtiment : les uns sous la forme de verrières, les autres sous la forme de patio.

CIVILISATION

La maison Loveniidae Urchina se veut harmonieuse, avec une entrée symboliquement marquée par un portail puis un minuscule extérieur entouré de bancs, où l’on peut attendre son voisin le temps qu’il vienne ouvrir la porte. Cette coquille de protection n’est pas rigide, mais organique. Elle accueille la lumière avec art, comme des percées dans la canopée.

COQUILLAGES


chambre

salle de bain

chambre

bureau / atelier

patiopotager entrée

jardin d’hiver

cuisine patioterrasse

chambre

séjour

CIVILISATION

COQUILLAGES


PREMIÈRE ESQUIISE : COUPE ET PLAN

CIVILISATION

faisceau de lumière directe

COQUILLAGES


URCHINA TEMPLE : UNE CHAPELLE LAÏQUE ET MUSICALE Nous nous retrouvons là avec une forme d’oursin plus commune. L’oursin est, comme d’autres coquillages, la trace d’une vie révolue. Ce caractère pourrait lui donner un écho sensible quant à l’éternel questionnement humain sur le sens du monde et son propre devenir après la mort. La vocation de ce temple n’est pas celle de répandre une vérité, mais de répandre une question. En cela elle est laïque et, tout à la fois, susceptible de reprendre le langage du sacré. La forme de l’oursin a ici été combinée

à celle d’un coquillage entortillé que l’on serait venus placer à l’intérieur. Son architecture a été conçue comme raisonnante, imitant certains instruments de musique : ~ cercle du bol tibétain dont la puissance augmente puis diminue progressivement ~ entortillement du cor ~ volume caricaturé de la contrebasse (amenant une lumière en grande partie indirecte) ~ enveloppe externe comme un hang drum réagissant au bruit de la pluie.

IMAGE-MÈRE :

CIVILISATION

COQUILLAGES


MAQUETTE : spirale dans une coquille d’oursin

CIVILISATION

COQUILLAGES


CIVILISATION

COQUILLAGES


la civilisation naviforme RET OUR À UN MODE DE VIE ÉPHÉMÈRE

CIVILISATION


NAVIFORME


Ce scénario de civilisation naviforme a pour cadre un climat continental, c’est-à-dire tempéré, avec une saison chaude pluvieuse et une saison froide sèche plutôt marquées. La civilisation néo-archaïque vit en paix suivant un modèle technologique, économique et social semblable à celui de la protohistoire (Néolithique et Âge du Bronze). Son inclination spirituelle porte principalement sur la croyance en une énergie cosmique omniprésente qui équilibre les choses du monde. Sa philosophie est entre autres la recherche de l’harmonie. Ce GENESIS civilisationnel prend le cratère-spirale comme contrepoint, lieu de pèlerinage détaché du quotidien, et s’installe aux pieds du Mont-Pèlerin, près de la rivière.

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Chaque année pour saluer le retour du printemps, les habitants du village et de la région se rendent au sommet du Mont avec de petits bateaux portant des prières. Ils seront emportés par la prochaine pluie arrosant les champs. C’est l’occasion pour eux de faire une grande célébration qui maintient la cohésion culturelle de leur communauté. La philosophie constructive de cette civilisation est portée sur l’éphémère, la légèreté, et ne se fâche pas que les choses se dégradent, considérant que cela fait partie de l’équilibre du monde. Leur village est comme un port à maisons. Son architecture principalement en bois se détache du sol pour laisser passer les animaux et se protéger de l’humidité du sol. Elle est inspirée des cités lacustres et des coques de bateaux (renversées). Son idéal de beauté est rustique, vieillissant, étonnant mais simple.


CIVILISATION

N AV I F O R M E


CIVILISATION

N AV I F O R M E


Ref. : village lacustre de la rĂŠgion des Trois Lacs (Suisse),

CIVILISATION

N AV I F O R M E


che : e recher e.» ir o m é voir le m toire imaginair ra «Le labo

Réf. : Maisons naviformes de Côte d’Or (Bourgogne), Bronze ancien. 90


CIVILISATION

N AV I F O R M E


Bain de ruisseau

Four extérieur

CIVILISATION

N AV I F O R M E


Ces gens ĂŠtablissent aussi de petites installations hors habitat comme le four de camp ou le bain de ruisseau.

B

I

A

Bains de rivière

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la civilisation du printemps QUI FAIT REFLEURIR LES RUINES Cette école de vie et d’architecture est portée sur les dynamiques de la réparation et de la spontanéité. Elle a recours quotidiennement à des techniques simples, peu gourmandes en énergie artificielle, mais non sans ingéniosité. Les ruines à demi-abandonnées de notre civilisation déchue sont bricolées sans chercher un état de restitution «propre» mais en cherchant le «joyeux» et le «drôle». Presque tout est peint en couleur, des dessins ornent les murs, le linge pend entre deux maisons, des arbres et des fleurs donnent vie aux

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rues dégoudronnées. Les animaux apprivoisés circulent librement et on traverse champs et forêts par des chemins sur pilotis donc les extrémités sont ludiques. Car il plaît à ces gens de faire des constructions amusantes, qui ne servent pas à grand-chose mais leur inspirent de la joie. Comme un endroit au beau milieu de nulle part où danser et manger ensemble, des pauses pour s’allonger un peu plus loin, des parcours pour enfants petits et grands.


0m

1

3

5

10 m

CIVILISATION

PRINTEMPS


R uines

pour

se cacher

C ratère

COUPE DU SANCTUAIRE : UN CRATÈRE-SPIRALE 0m

10

30

50

G rottes

artificielles

100 m

CIVILISATION

PRINTEMPS

englouti


LE SANCTUAIRE RÉINVEST I Un arbre a été planté au coeur du cratèrespirale. Il prend racine dans les sédiments tractés jusqu’aux catacombes par les eaux de pluie et remplace la boîte à musique. Les nervures discrètes des hauts murs du cratère ont été rendus flagrant par leurs couleurs bariolées. Et dans les refuges habitent des artisans, et des fêtes y sont organisées. Les habitants s’y rendent pour faire de la musique car l’espace fonctionne un peu comme un vieux gramophone.

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la civilisation des cités SCENARIO DE LA VILLE SPIRALE La civilisation des cités sculptures fait face à des conflits en plus d’avoir un goût prononcé pour la monumentalité et le concept d’éternité. Son niveau d’équilibre civilisationnel est comparable à l’Antiquité. Elle a décidé de continuer le cratère-spirale avec divers matériaux

CIVILISATION

(terre, bois, rochers) pour en faire une cité. Le versant sud du Mont a été quasiment recouvert par elle. Le sanctuaire en demeure le coeur, le temple et le palais en plus d’être un précieux réservoir d’eau en cas de siège.

CITÉ-SPIRALE


CIVILISATION

CITÉ-SPIRALE


la civilisation hyper technologique HÉRITAGE D’UNE PROSPECTIVE JAMAIS RÉALISÉE

CIVILISATION

HYPER-TECHNO.


La civilisation hyper-technologique dément le postulat de départ selon lequel notre civilisation s‘est autodétruite. Dans ce Genesis, nous avons trouvé une nouvelle source d’énergie plus propre et changé notre alimentation et notre gestion des ressources de manière à produire moins de déchets. Des forêts s’étendent entre les buildings icariens dont l’architecture futuriste semble défier les lois de la gravité. Alors, ce peuple-là peut se dire “nous avons vaincu la fin du monde” et c’est cela même que symbolise alors le cratère-spirale : le dépassement de la crise et l’évolution vers une civilisation supérieure. Le sanctuaire demeure comme un rappel de ce que le monde aurait pu devenir. Il sert de mémorial aux grands scientifiques et pacifistes qui ont changé le monde et l’on peut s’y rendre pour se couper de la pollution lumineuse tout près de la ville et observer le ciel étoilé.

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la non-civilisation RUINE ET NOUVEAU TERRITOIRE POUR LA BIODIVERSITÉ Pour conclure avec la perspective inverse, voici trois Genesis dans lesquels l’humanité s’est éteinte. Le destin du cratère-spirale est alors de se fondre peu à peu avec le paysage.

la forêt luxuriante UN POINT D’EAU AU SOMMET DU MONT Dans le cas d’un climat de forêt luxuriante, l’ancien sanctuaire devient un point d’eau en hauteur. Et ses catacombes prennent le rôle de grottes obscures où peuvent s’épanouir des champignons et des espèces cavernicoles.

RUINES

FORÊT


0m

25

50

200

R uines

pour

se cacher

C ratère

COUPE DU SANCTUAIRE : UN CRATÈRE-SPIRALE 0m

10

30

50

G rottes

artificielles

100 m

RUINES

FORÊT

englouti


scenario de la terre gelée UN «SILENCE» DANS LE REQUIEM Avec le Genesis de la Terre Gelée, tout est figé. Les parois sont glissantes, la boîte à musique ne bouge plus. Seules les ruines du refuge offrent un abri louable face aux vents froids.

RUINES

GLACE


0m

25

50

200

R uines à l ’ abri du

C ratère glissant

COUPE DU SANCTUAIRE : UN CRATÈRE-SPIRALE 0m

10

30

50

E space

souterrain

100 m

RUINES

GLACE

gêlé et

vent


scenario de la terre brûlée STOCKAGE DE L’EAU Voici une dernière image avec la noncivilisation de la Terre brûlée. Encore une fois les ruines du refuge offrent un abri, cette fois face au soleil. Le cratère est enfoui dans les sables, ne laissant dépasser que le haut de ses immenses parois. Les catacombes, quant à elles, ressemblent vraiment à l’idée que l’on se ferait d’un tombeau perdu et oublié, et où le seul mouvement proviendrait de fines pluies de sables glissant du plafond.

RUINES

ARIDE


0m

25

50

200

R uines à l ’ ombre

C ratère

enfoui

dans les sables

COUPE DU SANCTUAIRE : UN CRATÈRE-SPIRALE 0m

10

T ombeau :

pluie fine

de sable 30

50

100 m

RUINES

ARIDE


Retour Critique COMPTE RENDU DU LABORATOIRE IMAGINAIRE Le passage d’un support d’expression à l’autre afin d’appréhender des géométries convexes par la méthode artisanale du crayon et de l’argile est un procédé très expérimental. En effet les documents ne présentent jamais exactement les mêmes informations, ce qui contribue à entretenir le travail d’une image fluctuante qui pourrait se fixer de plusieurs manières possibles. Aucune image n’est plus vraie que l’autre et chacun des points de vue qu’elles offrent font partie d’un modèle de réalité imaginaire qui définit le projet. Au fil des Genesis, c’est finalement le Requiem qui s’est précisé. Poursuivre un processus de projet suivant diverses possibilités parallèles et tout produire dans le désordre a deux conséquences. D’une part cette expérience de conception est libératrice et spontanée et d’autre part elle demeure confuse et indécise. C’est pourquoi ce projet est davantage un manifeste et un laboratoire d’idées qu’une décision géométrique claire, précise et délimitée. Ce projet de fin d’études avait pour but l’exploration d’un imaginaire personnel sensible, qui comporte de nombreux échos à des formes primitives faisant écho à un parcours de recherches archéologiques. Sous couver t de fantasmagorie de science-fiction, ce laboratoire imaginaire se pose la question du « comment pourrait-on vivre autrement ? » et de savoir si l’architecture serait en mesure de réinstaurer un cadre symbolique pour une nouvelle idéologie du monde plus contemplative de la nature. Ce travail, dont le caractère exhaustif et libre permet de garder à l’esprit un éventail d’expérimentations et d’envies, présente un point faible qui lui est intrinsèque. Les architectures proposées manquent de définition technico constructive, ce qui pourrait être l’objet de prochains travaux personnels.

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> « la réalité n’existe pas en tant que concept indépendant de son image ou de la théorie qui la représente. » Stephen Hawking, Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ?, 2010, p. 54

> « Ainsi [des penseurs comme Socrate, Platon, Saint-Augustin ou Mohamed al-Fârâbî], parmi d’autres, ont exprimé un désir à la fois teinté d’optimisme et de déception amère : une sorte de nostalgie pour quelque chose qu’on conçoit mais qui n’a jamais encore été réalisé, un désir d’être ce que l’humanité n’a pas encore pu être. Cette tendance au dépassement, c’est le véritable nerf vivant de la civilisation humaine. » ; « La civilisation a fait fausse route. elle n’a point répondu à notre attente de plénitude, de réconciliation du moi avec lui-même et de son épanouissement. » Mohamed Aziz Lahbabi, Du Clos à l’Ouvert, 20 propos sur les cultures nationales et la civilisation humaine, 1971, p.38, 43


En tout cas, ce projet de fin d’études m’a permis d’affirmer une inclination pour les techniques de construction traditionnelles et le symbolisme appliqués au renouveau de l’architecture contemporaine. Je me suis ainsi exercée à désapprendre un certain nombre de canons architectoniques afin de les considérer avec plus de distance et me permettre de rechercher mon propre mode d’expression.

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