LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES
Semaine milanaise du design 2014
LA CONNEXION BELGO-MILANAISE L’ordre des architectes
LA RÉFORME, UNE PRIORITÉ ABSOLUE
Zoom
UNE MAISON EN IMPRESSION
3D
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EDITO La société Eurobest Products est spécialisée dans le domaine de l’édition professionnelle depuis 20 ans. Aussi bien en Belgique qu’à l’étranger. Aujourd’hui et demain, nous mettons notre savoir-faire spécifique et nos compétences reconnues au service des architectes et du monde de la construction. Focus Archi, le nouveau magazine professionnel des architectes belges se veut rassembleur et constructif. Notre objectif est de permettre aux acteurs de nos deux régions, néerlandophones et francophones de s’exprimer et s’enrichir mutuellement en partageant leurs expériences. La Belgique est pour bon nombre de sociétés internationales le pays test avant de diffuser leurs produits sur le marché mondial. Continuons à mettre à profit notre savoir-faire, notre expérience, notre culture ainsi que notre énorme potentiel au service des uns et des autres. Au regard des chiffres d’affaires de la construction, la profession d’architecte, vecteur de nouvelles technologies, génère un puissant potentiel économique pour notre pays. Focus Archi se charge d’ apporter l’information nécessaire au développement de celui-ci. C’est pourquoi nous vous tournons vers vous, architectes, pour nous transmettre l’ensemble des informations que vous souhaitez partager, nous parler de vos projets les plus ambitieux, les plus fous. L’appel est également lancé à toutes les sociétés qui développent produits et concepts novateurs pour nous communiquer leurs nouveautés et informations que nous relaierons auprès de nos lecteurs. Ensemble, construisons aujourd’hui pour demain. Alain Lhoir, éditeur
EDITEUR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Alain Lhoir 065 66 06 92 info@echoscoiffure.be DIRECTION DE LA RÉDACTION Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be JOURNALISTES Pascal Dewulf, Eduard Coddé, Sylvie Reversez
DIRECTION GRAPHIQUE Virginie Carlino virginie@eurobest.be
TRADUCTION Gitracom 02 735 84 55
DISTRIBUTION Gratuite par poste : 17.000 exemplaires
GRAPHISTE Éléonore Cucca eleonore@eurobest.be
ADMINISTRATION Joséphine Carlino 065 66 06 92 jcarlino@eurobestproducts.com
IMPRIMEUR Imprimerie Van der Poorten s.a. Diestsesteenweg 624 3010 Kessel-Lo Belgique
PUBLICITÉ Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be Morgane Dupont +32 (0)474 69 89 04 morgane.dupont@focusarchi.be
PARUTIONS Février Mai Septembre Décembre
MAI/JUIN/JUILLET 2014 #01
Construire pour demain
4 SOMMAIRE
LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES
ZOOM 6 Une maison sortie d’une imprimante 12 Vivre en 3D 34 Atypiquement architectural
INTERVIEW 14 L’Ordre des Architectes La réforme, une priorité absolue 46 Un bureau d’architecture crée son nouveau havre professionnel 50 La qualité de vie, un rêve à tout âge
INSPIRATION 20 Inspiration 36 Semaine milanaise du design 2014 : la connexion belgo-milanaise
EVEIL 42 Kaléidoscope 44 Lire !
D[ECO] 54 Hommage au génie du Corbusier
Photos prises au PASS (Parc d’Aventures Scientifiques) dans la « salle des Trémies », cette salle au graphisme épuré a été redécouverte lors du réaménagement de cet ancien charbonnage qui fut transfiguré par l’architecte français Jean Nouvel. Cette photo permet à FOCUS Archi de revenir aux valeurs primaires de l’architecture, « L’Homme » centre de toute création architecturale. Fiers de notre passé et sans l’oublier, nous devons résolument rester tournés vers le futur afin que notre profession devance les besoins de notre société.
Photo : Lisa Carletta Retouche : Antoine Melis Stylisme : Pierre Gorzala & Sandrine Duprez Make up/hair : Brigitte Petit Modèle : Tan Ni @Crystal Model Management Remerciement au PASS
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Une maison sortie d’une imprimante
Il y a quatre cents ans environ commençaient à Amsterdam les travaux d’aménagement du Grachtengordel, la ceinture des canaux qui confère à la ville son identité si appréciée aujourd’hui. Une véritable révolution, qui avait pour but de faciliter l’accessibilité à la ville, important centre de commerce à l’époque. Aujourd’hui, cette ceinture de canaux fait l’objet d’une nouvelle transformation. Le bureau d’architecture amstellodamois DUS Architects y a lancé, non loin du Noorder Grachtengordel, la construction d’une maison riveraine typique par impression 3D grandeur nature, stylistiquement conforme aux maisons traditionnelles d’antan. Il s’agit, à première vue, d’un projet singulier émaillé de nouveautés architecturales, mais aussi d’une première mondiale. TEXTE : PASCAL DEWULF PHOTOS : DUS ARCHITECTS
« Chez DUS Architects, nous voyons clairement un avenir pour l’impression 3D grand format, qui vous permet de télécharger en toute simplicité des modèles de maisons sur internet, puis de les imprimer à l’aide d’une imprimante 3D grand format en n’importe quel endroit du monde. » Martine de Wit, cofondatrice et associée de DUS Architects
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es techniques d’impression et de production 3D sont aujourd’hui arrivées à maturité et les projets de grande envergure peuvent désormais entrer de plein pied dans l’architecture. Le bureau amstellodamois DUS Architects a très rapidement embrayé sur cette voie de la 3D, ce qui fait de lui un des leaders de l’impression 3D dans le secteur de la construction. Mieux, il relève le défi et réussit un véritable tour de force en réalisant la première maison imprimée en 3D en grandeur réelle au monde. Ce projet est mis en œuvre au Grachtengordel à Amsterdam, qui sera donc, dans un avenir rapproché, le théâtre d’une authentique première mondiale.
Projet de construction 3D Martine de Wit, cofondatrice et associée de DUS Architects, est une des initiatrices du ‘3D-print canal house’. « En mars de cette année, nous avons ouvert au public le site de construction où nous sommes en train de réaliser la maison imprimée en 3D, explique-t-elle. Les deux premiers volumes de la maison ont entre-temps été réalisés sur notre imprimante 3D et cela commence vraiment à ressembler à une vraie maison, toutefois totalement imprimée en 3D. L’objectif est de continuer à étendre le projet sur les trois prochaines années. Il ne s’agit pas en l’occurrence d’un projet commercial qui doit être livré dans un délai strict, mais bien d’un projet de recherche qui doit nous apprendre ce que l’impression 3D en grand format peut apporter à terme à l’architecture, mais aussi sur « Nous imprimons le plan urbanistique, par exemple. grandeur nature La ‘3D-print canal house’ n’est toutes les parties donc pas un projet de construction du bâtiment, dont traditionnel. Ce projet représente les façades, les pour le monde de l’architecture une terre inexplorée que DUS planchers et les Architects tente de défricher. En éléments techniques d’autres termes, c’est une initiative plus complexes, hybride qui se situe à la frontière par exemple les entre un projet de construction et fenêtres rondes en une initiative de recherche. Objectif : nous apprenons par la pratique les rosace, à l’aide de défis techniques, mais aussi les notre ‘KamerMaker’, sensibilités spécifiques rencontrés notre imprimante lorsque vous réalisez, en tant que 3D développée en bureau d’architecture, un projet interne. » de construction grandeur nature à l’aide d’une imprimante 3D de grand format et utilisez des granulés Martine de Wit, en plastique comme matériau de cofondatrice et associée construction plutôt que des briques de DUS Architects traditionnelles. Nous appelons cela Research by Doing (R&Do).»
Imprimante haute de six mètres Pour mener à bien ce projet révolutionnaire, DUS Architects a dû mettre les petits plats dans les grands et, d’une certaine manière, réinventer la roue. Pour ce faire, il a pu compter sur le ‘KamerMaker’, une gigantesque imprimante qui lui permet d’imprimer en 3D et en une seule passe des pièces grandeur nature. « Le ‘KamerMaker’ est une imprimante 3D colossale, de plus de six mètres de haut, que nous avons construite nous-
mêmes et installée sur un parterre, face à nos bureaux d’Amsterdam Noord, au cœur d’un quartier résidentiel, explique Martine de Wit. L’imprimante imprime à l’aide de divers types de plastique biosourcé. À l’avenir, nous utiliserons du plastique recyclé. Le ‘KamerMaker’ est toutefois bien plus qu’une simple machine. Il fait partie d’un des domaines de recherche du projet, à savoir la réalisation de produits digitaux grand format et les techniques d’impression 3D correspondantes. Dans ce cadre, nous collaborons d’ailleurs avec une kyrielle de partenaires importants. L’impression 3D grand format en architecture peut en quelque sorte être considérée comme un nouveau métier dont nous allons pouvoir évaluer la courbe d’apprentissage, la viabilité et les possibilités grâce à la ‘3D-print canal house’. »
Avantage immédiat L’avantage de l’impression 3D d’un projet de construction se manifeste déjà dès la phase de conception. « Dans la construction traditionnelle, la simulation 3D est également utilisée dans la phase de conception, précise Martine de Wit. La transposition réelle s’effectue alors sur le chantier. Les éventuelles anomalies du projet n’apparaîtront donc également que pendant la construction proprement dite. Dans un projet réalisé par impression 3D, les choses sont différentes. En ce qui concerne la ‘3D-print canal house’, les différentes parties de la maison sont en effet imprimées au préalable sur une imprimante 3D de
« Le processus de transposition du concept en projet de construction réel est par ailleurs sensiblement plus facile. Vous partez en effet d’un modèle 3D numérique achevé que vous sortez ensuite directement d’une imprimante 3D au moyen d’une méthode de fabrication digitale. Vous pouvez aisément vous imaginer les gains d’efficacité que cela représente. »
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Martine de Wit, cofondatrice et associée de DUS Architects
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petit format, assemblées puis testées pour en vérifier la cohérence. Ce n’est que lorsque le projet est jugé optimal sur le plan technique, architectural et esthétique que le processus d’impression 3D à échelle réelle est lancé sur le ‘KamerMaker’. »
Personnalisation 3D DUS Architects utilise par ailleurs une autre facette particulièrement intéressante du procédé d’impression 3D, à savoir la personnalisation des différents éléments de construction. L’impression 3G grand format permet en effet d’intégrer rapidement, sans trop d’effort et à la demande du maître de l’ouvrage, divers éléments ornementaux ou décoratifs dans le projet de construction. « Dans la construction traditionnelle, les exigences personnalisées du maître de l’ouvrage en termes de décoration et d’ornementation des façades, par exemple, représentent un coût important, poursuit Martine de Wit. Avec les nouvelles techniques d’impression 3D, vous pouvez intégrer rapidement ces éléments décoratifs dans le modèle 3D de la façade, après quoi vous les imprimez sans problème. Sur le plan financier, la différence est énorme. Le processus de transposition du concept en projet de construction réel est par ailleurs sensiblement plus facile. Vous partez en effet d’un modèle 3D numérique achevé que vous sortez ensuite directement d’une imprimante 3D au moyen d’une méthode de fabrication digitale. Vous pouvez aisément vous imaginer les gains d’efficacité que cela représente. »
Test décisif La ‘3D-print canal house’ est également le test décisif par excellence pour le choix des matériaux en matière d’impression 3D grand format. « Pour les deux premiers blocs de la maison, nous avons utilisé un complexe thermofusible, pour lequel nous collaborons avec Henkel, continue Martine de Wit. Prochainement, nous passerons toutefois à un nouveau mélange issu de nos interactions avec la firme allemande. La recherche dans le domaine des matériaux et de la composition pour l’impression 3D grand format constitue en effet pour nous un aspect important de la ‘3D-print canal house’. La rigidité, la force portante, la stabilité, la durabilité... des matériaux utilisés sont des facteurs cruciaux à cet égard. Mais nous essayons de couvrir encore bien d’autres domaines de recherche : le processus d’impression proprement dit, le fonctionnement du ‘KamerMaker’, l’étude des matériaux, la construction, la conception elle-même, mais aussi la manière d’intégrer davantage d’éléments intelligents dans le processus d’impression en 3D, par exemple des panneaux solaires et, last but not least, l’aspect urbanistique. Autrement dit, comment abordez-vous le volet ‘bâtir la ville’ dans ce contexte digital ? »
L’atelier déménage sur le chantier Tout porte à croire dans ce contexte que l’impression 3D grand format aura un impact substantiel sur le mix des personnes et des moyens présents sur le chantier, mais Martine de Wit nuance le propos. « Vous déplacez en quelque sorte votre atelier vers le chantier, où vous
« Les techniques d’impression 3D grand format ne vont pas réduire brutalement le nombre de personnes présentes sur le chantier de construction. Il y aura simplement un glissement vers d’autres compétences. » Martine de Wit, cofondatrice et associée de DUS Architects
imprimez les différentes parties d’une maison sur une imprimante 3D à l’aide de matières premières primaires, précise-t-elle. Vous retirez ainsi de la comparaison des composantes importantes de la construction traditionnelle, dont la production, le transport et certaines parties spécifiques du processus de construction, ce qui conduira immanquablement à un gain en termes d’efficacité. Les techniques d’impression 3D grand format ne vont toutefois pas réduire brutalement le nombre de personnes présentes sur le chantier de construction. Il y aura simplement un glissement vers d’autres compétences. Par ailleurs, bon nombre d’aspects traditionnels de la construction restent indispensables au moment du passage à l’impression 3D grand format, comme l’isolation thermique et acoustique, parce que les matériaux d’impression 3D que nous utilisons aujourd’hui n’ont par exemple pas de propriétés
d’isolation thermique. Il se pourrait d’ailleurs qu’à terme, nous procédions également à des expériences avec des matériaux isolants. »
Avantage écologique L’aspect écologie dans l’architecture est lui aussi important. Aujourd’hui, ces deux choses sont quasi indissociables. Sur ce plan également, les techniques d’impression 3D grand format affichent d’excellents résultats. « Sur la base de ce que nous savons aujourd’hui, et indépendamment de tous les facteurs concernés, nous pouvons affirmer que l’impression 3D grand format est sensiblement plus écologique que la construction traditionnelle, argumente Martine de Wit. Personne n’ignore que le secteur de la construction (traditionnelle) est un grand producteur de déchets. L’utilisation de l’impression 3D grand format permet de neutraliser quasi entièrement cette montagne de déchets. La production par impression 3D ne génère en effet aucun déchet. Un bâtiment ou élément de construction mal imprimé ou devenu inutilisable peut tout simplement être réutilisé. Ce processus de recyclage n’est bien entendu pas extensible à l’infini, mais les avantages sont clairs. Qui plus est, dans l’impression 3D, vous n’utilisez que la quantité de matériau nécessaire, pas plus, pas moins. Fini les restes ou matériaux superflus. C’est donc un énorme avantage écologique. »
signifie que dans les années à venir, l’impression 3D sera vraisemblablement utilisée en complément à des techniques de construction traditionnelles. Autrement dit, l’imprimante 3D sera un complément à la caisse à outils traditionnelle. De la sorte, vous pouvez puiser dans le meilleur des deux mondes. Chez DUS Architects, nous voyons clairement un avenir pour l’impression 3D grand format, qui vous permet de télécharger en toute simplicité des modèles de maisons sur internet, puis de les imprimer à l’aide d’une imprimante 3D grand format en n’importe quel endroit du monde. »
« Nous voulons montrer aux gens que l’architecture par impression 3D grand format va déclencher dans les décennies à venir une nouvelle révolution qui aura un impact très positif pour eux. » Martine de Wit, cofondatrice et associée de DUS Architects
Impact positif La ‘3D-print canal house’ se veut toutefois plus qu’une simple première architecturale. « Nous avons installé notre imprimante 3D, le ‘Kamermaker’, au beau milieu d’un quartier résidentiel d’Amsterdam Noord, dit encore Martine de Wit. Les passants peuvent donc observer son fonctionnement et découvrir comment opèrent réellement les nouvelles techniques d’impression 3D. L’intérêt est déjà très vif. Nous souhaitons donc, parallèlement aux défis architecturaux que représente un projet si novateur pour un bureau tel que le nôtre, remplir une mission pédagogique. Autrement dit, nous voulons montrer aux gens que l’architecture par impression 3D grand format va déclencher dans les décennies à venir une nouvelle révolution qui aura un impact très positif pour eux. »
Deux mondes Une fois achevée, la ‘3D-print canal house’ doit devenir un centre d’innovation. « Nous voulons qu’elle devienne un endroit où l’on expose des innovations en matière de construction, conclut Martine de Wit. Aussi entendons-nous faire de cette construction une vraie maison, avec une installation électrique, l’eau courante, où il est possible de vivre, de cuisiner... Bref, une maison à part entière, au même titre que les autres bâtisses qui bordent les canaux à Amsterdam. » Interrogée sur l’avenir que DUS Architects entrevoit pour l’impression 3D dans la construction, Martine de Wit est on ne peut plus claire : « A notre avis, ce ne sera pas un avenir dichotomique (les techniques de construction traditionnelle contre l’impression 3D grand format), mais plutôt intégré. Cela
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Sophistiqué
Innovant
Ce bracelet de Nervous Systems a été créé à l’aide de la technique du frittage sélectif au laser (SLS) sur la base d’une impression 3D. Les matériaux utilisés sont le nylon et le plastique. www.n-e-r-v-o-u-s.com
Jake Evill a développé le concept innovant ‘Cortex’ qui, à terme, pourrait bien faire oublier définitivement les problèmes d’encombrement et de démangeaisons des plâtres utilisés pour soigner les fractures. jakevilldesign.dunked.com
Vivre en
TEXTE ET COMPOSITION : PASCAL DEWULF
L’impression 3D a la cote. À l’époque où la technologie n’en était encore qu’à ses premiers balbutiements, nous nous contentions d’un vague objet qui ressemblait plus ou moins à un vase. Aujourd’hui, l’impression 3D est arrivée à maturité et ses applications sont légion. Petit tour d’horizon sur une série de projets amusants, surprenants et surtout innovants d’impression 3D.
L’avenir commence maintenant
Le CubeX Trio vous permet d’imprimer de petits objets (275mm x 265mm x 240mm) en plusieurs couleurs et en 3D, par exemple le modèle à l’échelle d’une maison, mais également ces chaussures à semelles compensées. www.cubify.com
Face sombre
La collection ‘Dark Side’ de Michaël Malapert est basée sur une modélisation numérique et inspirée du savoir-faire de l’origami, l’art japonais du pliage du papier. www.michaelmalapert.com
Des sons à palper Shapeways The Vibe permet rien moins que de transformer votre son favori via SoundCloud en une coque imprimée 3D pour votre smartphone. De quoi donner forme et vie aux ondes sonores de votre morceau préféré. www.shapeways.com
Tape-à-l’oeil
Les lunettes ‘Highgate’ sont une création pour le moins voyante du grand designer Ron Arad pour la marque de lunettes PQ. Le matériau utilisé pour le processus d’impression est la poudre de nylon. www.pq-eyewear.com
Rock’n’roll en 3D
Olaf Diegel a combiné son amour du rock‘n’roll avec son savoirfaire en rapid product development et en additive manufacturing pour créer cette somptueuse guitare avec imprimé 3D. La caisse de la guitare 3D ‘Spider’ est constituée d’une seule pièce. O.Diegel@massey.ac.nz
Baroque
Grâce à des techniques d’impression 3D, l’architecte et designer belge Isaie Bloch donne un look quasi futuriste aux articles de coutellerie classiques. Les formes autant que les matériaux, de l’or 18 carats, confèrent aux couverts un aspect à la fois baroque et opulent. eragatory.blogspot.be
Reconnaissable
Les batoidés sont un ordre de poissons cartilagineux parmi lesquels figure notamment la pastenague. Les lignes des ‘Batoidea’ de Peter Donders sont donc particulièrement reconnaissables. Le gabarit de ce fauteuil a d’abord été imprimé en 3D puis réalisé en aluminium. www.peterdonders.com
Icône du design
Ce projet d’impression 3D, ‘Bloom’ de Patrick Jouin, vient de trouver place récemment dans la collection permanente du Montreal Museum of Fine Arts (MMFA). L’intensité lumineuse de ‘Bloom’ varie en fonction de l’ouverture en corolle des pétales de la fleur. www.mgxbymaterialise.com
Dernier cri
L’’Algue’, créée par Xavier Lust, est une lampe de table combinant deux technologies artistiques dernier cri : une source lumineuse LED et des techniques d’impression stéréolithographiques 3D. www.mgxbymaterialise.com
Tradition et modernité
Le Studio Macura a créé ce marque-page imprimé 3D en forme de pigeon miniature. Bref, une réalisation qui combine joliment tradition et modernité. Disponible en quatre couleurs. www.studiomacura.com
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14 INTERVIEW
L’ORDRE DES ARCHITECTES
La réforme, une priorité absolue Si l’Ordre des Architectes est une appellation relativement familière au plus grand nombre, son fonctionnement et son organisation restent toutefois assez mystérieux, y compris pour les architectes eux-mêmes. Le Conseil national, le ‘Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes’ (Cfg-OA) et le ‘Vlaamse Raad van de Orde van Architecten’ sont pourtant très actifs. Mieux, depuis la scission concrète en deux sections linguistiques distinctes, on y observe clairement une nouvelle dynamique. Pour notre première édition du magazine Focus Archi, il nous a donc paru judicieux de clarifier le fonctionnement et les objectifs de cette institution si importante pour la profession d’architecte. Rencontre avec Jean Thiry, président du Conseil francophone (Cfg-OA) et avec Dirk Mattheeuws, porteparole et membre du Vlaamse Raad, le Conseil flamand. TEXTE : EDUARD CODDÉ
LE CONSEIL FLAMAND DE L’ORDRE DES ARCHITECTES
Une activité intense en coulisse L’Ordre des Architectes est, pour chaque architecte en exercice, une réalité évidente, si évidente sans doute que l’on finit par ignorer ou banaliser tout ce dont s’occupe cette institution et ce qu’elle a réalisé ces dernières années. Focus Archi a eu une passionnante discussion avec Dirk Mattheeuws, président provincial pour la Flandre orientale, porte-parole et membre du Conseil flamand de l’Ordre des Architectes.
L
e site internet du ‘Conseil national de l’Ordre des Architectes’ nous apprend que les premières démarches de réforme communautaire ont commencé en 2005. L’accord officiel et unanime de créer à terme des conseils autonomes par communauté linguistique chapeautés par un organe de concertation commun a été approuvé le 30 septembre 2005. Le Conseil flamand (Vlaamse Raad) est devenu une section du Conseil national de l’Ordre des Architectes depuis juillet 2008. Malheureusement, cet objectif final, pourtant clairement fixé, ne semble toujours pas atteint à l’heure actuelle. « Il est regrettable de constater que la réforme du Conseil national a donné naissance à une sorte de réalité tentaculaire, explique Dirk Mattheeuws. Tout avait pourtant bien commencé : la réforme était inscrite dans un accord de gouvernement, sous la houlette de la ministre Sabine Laruelle. Hélas, le dossier a été retiré de sa tutelle et la réforme est passée entre les mains de trois autres personnes, sans aucune suite. » « Les architectes flamands souhaitent un modèle confédéral, en grande partie similaire à ce que vise le Conseil national de l’Ordre des Architectes, mais on a perdu beaucoup de temps en vaines arguties, poursuit Dirk Mattheeuws. Bon nombre de partis politiques se sont mêlés de la question. Diverses propositions ont été soumises, notamment par le CD&V (6/05/2010 et 31/08/2010), la NVA (17/12/2010), le Vlaams Belang (22/12/2010), le MR (3/03/2011), etc. La dernière proposition de loi prévoit la mise en place d’une Chambre professionnelle pour Bruxelles, la Wallonie et la Flandre. Une structure de concertation reste également souhaitable à l’avenir, mais nous devons persévérer surtout dans la voie confédérale. Dans ce cadre, une tentative de rédaction d’un mémorandum définissant clairement les compétences respectives doit encore intervenir avant les élections du 25 mai 2014. Ce mémorandum peut servir de texte préparatoire à un nouvel accord de gouvernement. »
Nombreux faits d’armes En dépit des multiples querelles autour de l’organisation des structures, un important travail a heureusement déjà été réalisé par le Conseil flamand de l’Ordre des Architectes. Le passage d’un visa papier à un visa électronique, par exemple, constitue une étape importante dans la simplification des obligations
Dirk Mattheeuws, président provincial pour la Flandre orientale, porte-parole et membre du Conseil flamand de l’Ordre des Architectes.
administratives. Chaque demande de permis de bâtir doit obligatoirement être accompagnée d’un visa et la version électronique peut à présent être traitée 24h/24 via le site web, ce qui représente un important gain de temps. Autre réalisation importante, il est finalement autorisé, depuis le 1er juillet 2007, d’exercer la profession d’architecte au sein d’une société. Les critères d’application sont les suivants : le(s) gérant(s)/administrateur(s) doi(ven)t être un(des) architecte(s) et au moins 60 % des parts et des droits de vote doivent être entre les mains d’architectes. Cette avancée est parfois appelée ‘société Laruelle’ ou ‘architecte-personne morale’. Auparavant, l’architecte ne pouvait exercer sa profession qu’en tant que personne physique. Il était donc personnellement responsable des travaux exécutés, avec tous les risques qui en découlaient pour son patrimoine personnel. Lorsqu’un architecte exerce la profession par l’intermédiaire d’une société, qui peut être une personne morale à responsabilité limitée, il peut limiter les possibilités de recours contre son patrimoine privé, car ce patrimoine privé est en principe disjoint du patrimoine professionnel. La société doit en revanche se faire assurer en responsabilité civile. « Un virage important est intervenu récemment en ce qui concerne la responsabilité unilatérale des architectes, vivement contestée au sein de la profession : la Cour constitutionnelle a reconnu la discrimination entre architectes et entrepreneurs en termes de responsabilité et la nécessité de s’assurer en la matière », précise encore Dirk Mattheeuws. Le Conseil national de l’Ordre des Architectes est à l’heure actuelle le seul à avoir une personnalité juridique. « Durant la dernière édition de Batibouw, nous avons vu apparaître des promotions qui réduisaient à
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16 INTERVIEW
zéro les frais d’architecte, constate Dirk Mattheeuws. C’est absolument inacceptable à nos yeux. En réaction, le Conseil national de l’Ordre des Architectes a immédiatement introduit une action en cessation pour mettre fin à cette campagne publicitaire agressive. »
Exercice de patience Outre ce qui a été accompli, il reste inévitablement une série d’aspirations qui attendent encore une solution définitive. « La simplification administrative dont nous avons tant besoin n’a pas encore vraiment abouti, ajoute Dirk Mattheeuws. Pire, il semble même que la pression administrative sur les architectes s’alourdisse, et que tout devienne encore plus complexe. L’ordonnance sur les eaux pluviales n’en est qu’un exemple. À cela s’ajoute que les honoraires restent inchangés et sont sous pression croissante. » Fort heureusement, la fin d’un long parcours se profile à l’horizon en ce qui concerne les demandes de permis de bâtir. La publication interviendra dans le Moniteur dans les jours à venir.
Honoraires équitables « Par sa profession, l’architecte apporte sa contribution à l’ordre public et veille sur le patrimoine, affirme Dirk Mattheeuws. Cela mérite une rémunération équitable ! » Le Conseil flamand de l’Ordre des Architectes souhaite gérer les honoraires, ou préconise à tout le moins la publication d’honoraires indicatifs. « Des négociations sont en cours à ce sujet avec le Conseil de la Concurrence du SFP Économie et des réunions ont été organisées avec des ordres étrangers afin de vérifier comment ce problème pourrait être abordé au niveau européen », complète Dirk Mattheeuws. Bien que l’Europe s’oppose à des honoraires fixes, ce système existe en Allemagne, où il est coulé dans la loi. Des honoraires équitables créent en outre des conditions propices pour payer les stagiaires et mieux les encadrer. Dans la même optique, nous voyons également la nécessité de réclamer une rémunération équitable pour les concours. Ce sont surtout les grands projets de construction qui passent par la formule du concours pour la sélection du bureau d’architectes, mais les candidats non retenus restent sur le carreau, et ils ont généralement investi un temps et des moyens considérables dans leur participation.
Un agenda bien chargé Le Conseil flamand de l’Ordre des Architectes a encore bien des points à défendre à son agenda. L’une des priorités concerne l’assurance en responsabilité obligatoire pour les entrepreneurs, qui doit mettre fin à la responsabilité unilatérale qui pèse à présent sur l’architecte. La compagnie d’assurances Protect offre dès à présent une telle police, qui couvre la responsabilité décennale de tous les partenaires constructeurs par projet. La police est toujours souscrite pour les travaux de gros œuvre, mais comporte également une garantie pour les ‘parties non contrôlées’, c’est-à-dire les travaux de finition. Le point suivant concerne la procédure de suivi pour les architectes lorsque le donneur d’ordre interrompt prématurément la collaboration. « L’architecte doit signaler ce genre de fait au Conseil provincial, explique Dirk Mattheeuws. C’est là que commence la procédure de suivi. Un suivi rapide est essentiel dans l’intérêt du projet, car il faut préserver la stabilité et la conformité avec la réglementation en vigueur. Une plainte peut éventuellement être déposée contre le maître de l’ouvrage via le Parquet. » Le Conseil flamand de l’Ordre des Architectes développe des campagnes de sensibilisation à l’intention des autorités communales, afin de souligner l’importance de l’intervention des architectes.
Au même titre que l’on distingue clairement les juristes, d’une part, et les avocats inscrits au barreau, de l’autre, il faut également clarifier la différence entre un architecte diplômé et un architecte inscrit à l’Ordre. En collaboration avec le Conseil national, le Conseil flamand préconise une description plus claire des tâches pour la profession d’architecte. « La teneur des tâches doit être prescrite de manière plus concrète afin de clarifier la législation, argumente Dirk Mattheeuws. Un autre point litigieux qui perdure depuis un certain temps déjà – auquel donc seul le législateur peut mettre fin – est la question de savoir si la mission de l’architecte s’arrête au gros œuvre fermé, ou lorsque le bâtiment est paré pour l’usage auquel il est destiné. L’avis majoritaire au sein de l’Ordre des Architectes penche plutôt pour cette dernière solution. » L’uniformité de la période de stage pour les architectes diplômés, souhaitée par l’Europe, est également un thème qui retient toute notre attention. En Belgique, les 5 années d’études sont suivies de 2 années de stage obligatoires. Durant cette période de stage, le jeune diplômé peut déjà exercer comme architecte, contrairement à ce qui se pratique dans les autres pays. Outre la réforme proposée du ‘stage’, le Conseil flamand œuvre également à une formation permanente. Enfin, épinglons également la proposition de réforme du ‘conseil de discipline’ au sein de l’Ordre. À l’heure qu’il est, ses membres ne sont pas des juges professionnels. Ce sont des membres élus des conseils provinciaux qui siègent au conseil de discipline. L’objectif est d’y faire siéger des juges professionnels du Tribunal de première instance avec des architectes. Bref, l’agenda ne manque pas de consistance, mais compte tenu du dynamisme que nous avons perçu chez notre interlocuteur, nous sommes persuadés que bon nombre de points à l’ordre du jour glisseront rapidement dans la colonne des faits d’armes. www.architect.be
Fonctionnement Le Conseil national de l’Ordre des Architectes travaille principalement par des actions politiques, axées en particulier sur la détermination et le respect des prescrits de la déontologie pour la profession d’architecte. L’Ordre veille sur l’honorabilité, la discrétion et la dignité de ses membres dans l’exercice de leur profession. Il signale aux autorités judiciaires toute infraction aux lois et aux règlements relatifs à la protection du titre et de la profession d’architecte. C’est une institution de droit public, qu’il ne faut pas confondre avec des fédérations professionnelles telles que, par exemple, la NAV ou le BVA, qui se consacrent à l’exécution concrète de la profession d’architecte. Une semaine avant la réunion du Conseil national, le ‘Vlaamse Raad van de Orde van Architecten’ et le Conseil francophone et germanophone de l'Ordre des Architectes se réunissent séparément. Les dix conseils provinciaux de l’Ordre des Architectes ont une fonction exécutive. Ils assurent notamment le contrôle des stages, émettent des avis sur les honoraires et s’occupent de questions de déontologie.
CONSEIL FRANCOPHONE ET GERMANOPHONE DE L’ORDRE DES ARCHITECTES
Au service de la profession et du maître de l’ouvrage Créé il y a plus de 50 ans, l’Ordre des Architectes est une institution de droit public qui a notamment pour mission « d’établir les règles de déontologie régissant la profession d’architecte et d’en assurer le respect. Il veille à l’honneur, à la discrétion et à la dignité des membres de l’Ordre dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de la profession. Il dénonce à l’autorité judiciaire toute infraction aux lois et règlements protégeant le titre et la profession d’architecte » (art. 2 de la loi du 26/06/1963 créant l’Ordre des Architectes). Cette institution nationale est depuis la loi de 2008 composée de 2 sections linguistiques : le Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes (Cfg-OA) et le Vlaamse Raad. Pour Jean Thiry, Président du Conseil francophone et germanophone, l’aménagement des structures ordinales en 2008 a été l’occasion d’insuffler une nouvelle dynamique et de faire de l’Ordre une institution moderne, qui se veut à l’écoute de ses membres et en phase avec l’évolution de la profession.
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epuis 2008, les 2 sections linguistiques se réunissent séparément et fonctionnent de façon autonome. Elles se rencontrent au sein du Conseil national qui tient une dizaine de réunions par an, réunions au cours desquelles des décisions communes sont prises. Le 21 octobre 2013, un texte de loi sur la réforme de l’Ordre des Architectes a été soumis conjointement par les 2 sections aux responsables politiques, à savoir le premier ministre, le ministre de tutelle et les secrétaires d’État aux réformes institutionnelles : ce texte confirme le constat fait par chacune des sections de la nécessité d’une réforme communautaire de l’Ordre et ce, dans l’optique d’une gestion moderne et efficace de l’institution qui doit servir au mieux les intérêts de ses membres et de la profession. « Nous n’avons pas besoin d’un organe qui chapeaute les deux ailes, explique Jean Thiry. Celles-ci peuvent et doivent se développer, se renforcer et fonctionner en toute autonomie. Cependant, une plateforme de concertation nationale est indispensable, car la formation, l’accès à la profession, les relations avec les autres pays doivent rester des matières gérées en commun au service d’une plus grande professionnalisation de l’activité des architectes. Il est par exemple essentiel que les diplômes restent reconnus sur le plan national afin que les architectes des deux régions puissent continuer à exercer leur profession sur l’ensemble du territoire. »
Jean Thiry, président du Conseil francophone
Optimisme et dynamisme L’optimisme est clairement de mise pour l’avenir. Le Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes (Cfg-OA) a, au-delà de la protection du consommateur, pour objectif de promouvoir et de défendre la profession qui est en constante évolution. « Le métier ne cesse d’évoluer, poursuit Jean Thiry. Voilà belle lurette qu’il s’agit d’une activité pluridisciplinaire, et ce sera encore davantage le cas à l’avenir. Il est important que l’architecte conserve une vue d’ensemble sur chaque mission, tout en percevant les domaines où il est souhaitable qu’il fasse appel à un spécialiste : être chef d’orchestre ne signifie pas qu’il faille savoir jouer parfaitement de tous les instruments. » La grande responsabilité qui repose entre les mains de l’architecte est pour le Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes une réalité qui nécessite une vigilance de tous les instants. Jean Thiry jette un regard par-delà les frontières et évoque sommairement la situation en France : « Pour des projets de moins de 170 m², l’intervention de l’architecte n’est plus requise. Cela aurait éventuellement pu réduire le coût des constructions, mais cela a surtout entraîné sur le terrain une baisse sensible de la qualité. Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent pour modifier cette loi et revenir à l’obligation de recours à l’architecte (comme c’est le cas en Belgique) ! »
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18 INTERVIEW
L’Ordre des Architectes En Belgique, 13.716 architectes sont inscrits auprès de l’Ordre, dont environ 6.000 en Wallonie et Bruxelles (francophone).
Concurrence « négative »
Le fonctionnement de l’Ordre est entièrement supporté par les contributions des architectes inscrits. L’inscription est obligatoire pour l’exercice de la profession d’architecte.
6 – L’augmentation des charges administratives Le Conseil francophone et germanophone de et l’incertitude liées à l’introduction d’une l’Ordre des Architectes déplore la concurrence demande de permis de bâtir découragent « négative » qui sévit entre les architectes : bon nombre de candidats bâtisseurs de L’Ordre comprend 10 Conseils de l’Ordre les ordres professionnels ne peuvent réaliser leurs projets. Le Conseil francophone (compétents en matière disciplinaire, imposer des barèmes avec toutes les et germanophone de l’Ordre des Architectes d’inscriptions au tableau, etc.) lesquels sont dérives dramatiques qui en résultent. « plaide pour une plus grande clarté en ce qui composés chacun de 7 mandataires effectifs (et Aujourd’hui, on assiste à des marchandages concerne les prescriptions constructives, 7 suppléants) assistés dans leurs tâches par des sauvages en tous genres ! » s’insurge Jean pour un allègement de la procédure et pour assesseurs juridiques (magistrats ou avocats). Thiry. « La pression sur les tarifs horaires est des délais plus courts (qui soient par ailleurs intenable. Certains pays comme l’Allemagne respectés dans les faits). L’attention est ont décidé toutefois de fixer les barèmes dans une loi. Par ailleurs, un également attirée sur le fait que les frais administratifs liés à l’obtention travail est mené au niveau européen pour faire admettre au nom de d’un permis de bâtir peuvent varier fortement d’une commune à l’autre. l’intérêt public, une dérogation à la libre concurrence et la possibilité 7 – Il est clair pour tout le monde que la profession d’architecte évolue d’instaurer des barèmes dans l’intérêt premier du consommateur. » sans cesse. Un recyclage permanent s’impose donc. Le Conseil national de l’Ordre des Architectes a décidé qu’un tel recyclage deviendrait obligatoire pour tous les architectes dans le courant de l’année. En Région wallonne et flamande, l’accès aux séminaires et autres colloques Actions vis-à-vis des pouvoirs publics est facilité par la mise à disposition de chèques-formation. Ceux-ci En vue des élections du 25 mai prochain, le Conseil francophone et n’existent pas à Bruxelles ! Le Conseil francophone et germanophone germanophone de l’Ordre des Architectes a publié un mémorandum de l’Ordre des Architectes insiste donc sur la suppression de cette intitulé « Les 8 essentielles pour les architectes & les citoyens ». discrimination. 1 – Limiter le monopole légal de l’architecte. 8 – Dans le cadre de la simplification administrative également, l’accent La profession d’architecte est protégée par la loi du 20 février 1939, est mis sur l’accélération de l’activation d’un système en ligne pour mais celle-ci n’a pas été suivie des arrêtés royaux qui précisent les l’introduction des demandes de permis de bâtir, une matière dans tâches de l’architecte, que ce soit dans la phase de conception ou laquelle l’Ordre est tout à fait prêt à mettre son expérience à disposition. dans le suivi de la réalisation. Il est donc souhaitable qu’il soit remédié à cette situation par un A.R. reprenant la liste établie par l’Ordre. 2 – Une meilleure accessibilité aux juridictions. Sensibiliser et assister le maître d’ouvrage L’Ordre doit pouvoir disposer d’un cadre légal qui permet, au besoin, de prendre les mesures nécessaires dans l’intérêt de la profession Le Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes et de son exercice auprès des tribunaux, pour la défense de ses communique tant avec ses membres qu’avec le grand public. intérêts personnels, mais aussi des intérêts individuels et collectifs « Par notre campagne ‘Seul un architecte peut en faire autant pour des architectes et de leurs clients. vous’, nous entendons promouvoir auprès du public toute l’utilité et 3 – L’appellation « architecte » peut encore être utilisée abusivement l’importance de la profession », explique Jean Thiry. « Un architecte de nos jours en y adjoignant divers qualificatifs qui sèment la confusion fait énormément de choses pour son client et nous souhaitons le chez le consommateur. Le Conseil francophone et germanophone de faire savoir. Cette campagne véhicule la pertinence de l’intervention l’Ordre des Architectes insiste dès lors sur une adaptation de la loi de l’architecte dans toutes les phase du processus constructif, qu’il du 20 février 1939 afin de clarifier cette situation et d’interdire toute s’agisse de la création, du conseil et de l’accompagnement du maître adjonction. d’ouvrage ou encore de l’incontournable travail administratif, du suivi 4 – Le Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes des travaux, etc. » a établi des directives de « meilleures pratiques » dans le traitement des Il est à noter qu’un outil très pratique a également été développé par marchés publics, et ce dans l’intérêt de toutes les parties concernées le Cfg-OA. Disponible sur www.ordredesarchitectes.be, il permet au et en premier lieu le maître d’ouvrage. maître d’ouvrage d’évaluer approximativement le nombre d’heures 5 – L’imposition du renforcement de la législation PEB en faveur du qu’un architecte consacrera à son projet. Ce même site internet passif durant la période 2015-2017 n’est pas acceptable pour le propose par ailleurs un moteur pour la recherche d’un architecte Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes. dont l’expérience et la spécialité correspondent le mieux au projet Ce n’est pas tant qu’il s’oppose à une évolution vers le passif, mais de construction envisagé. c’est l’obligation qui est exagérée. Qui plus est, la Région de Bruxelles« Nous sommes bien plus qu’un petit cercle d’architectes, affirme Capitale veut implémenter la norme passive plus rapidement que Jean Thiry. Nous prenons position vis-à-vis des pouvoirs publics et la Région wallonne. La préférence va plutôt à une transition plus des responsables politiques dans l’intérêt de la construction, de la progressive vers des habitations basse à très basse énergie. « Une qualité des habitations et du maître d’ouvrage et ce, dans toutes les vision réaliste de la construction est essentielle à nos yeux, nuance questions concernant la faisabilité de la construction et la viabilité. » encore Jean Thiry. Le passif ne peut donc constituer un objectif en soi. La durabilité, en effet, est un concept bien plus vaste, qui englobe www.ordredesarchitectes.be un très grand nombre de facteurs, dont le mode de vie des habitants proprement dits. »
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20 INSPIRATION 20 TETIERE
Knokke-Heist
Bilzen Nivelles Ghlin
Liège
Made in Belgium Que peuvent bien avoir en commun un château d’eau, une crèche communale ou un immeuble de bureau ? Des architectes inspirés, des espaces paysagés, des perspectives nouvelles avec des angles de vues personnels, des assemblages de matériaux inédits, un design soigné et élégant. Chaque numéro de Focus Archi vous offre, en images, une vision grand angle des réalisations les plus audacieuses et innovantes. De quoi stimuler votre créativité. De Liège à Knokke-Heist en passant par Nivelle, un tour d’horizon au-delà des frontières linguistiques de réalisations 100% Belges pour s’inspirer, rêver et laisser courir son imagination.
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22 INSPIRATION 22 TETIERE
IMMEUBLE DE BUREAUX - WALLETJE - KNOKKE-HEIST - 2014 Damier en trois dimensions pour entreprise évolutives L’immeuble de bureaux a été conçu comme une extension du parc d’entreprises existant. Une bande de verdure assure, quant à elle, une zone de transition en direction du coeur du village de Westkapelle. La construction de cet immeuble de bureaux a donné le coup d’envoi à la troisième phase de déploiement du parc d’entreprises. Ce projet entend, d’une part, créer un point de repère et, d’autre part, un bâtiment professionnel modulable, flexible, durable et accessible. L’immeuble exerce une fonction exemplative en étant par ailleurs le coeur battant du parc d’entreprises. Un exemple en termes de qualité architecturale, de fonctionnalité, de flexibilité, d’adaptabilité, de convivialité, d’accessibilité, de confort, d’utilisation de l’espace et des matériaux. Bref : de durabilité.
L’immeuble de bureaux doit accueillir un mix d’entreprises en évolution constante. Il a donc été conçu à cette fin en ayant recours à une structure en colonnes logique, à des noyaux permanents pour la circulation et les techniques, à des cloisons acoustiques légères et à une façade modulaire. Chaque entreprise dispose d’un accès séparé et si nécessaire d’un accès pour des camions. Dans une perspective plus large, le parc d’entreprises constitue un chaînon de la Natiënlaan, une voie de pénétration dans Knokke à partir de l’intérieur du pays. Le long de cet axe, qui aboutit in fine au Casino de Knokke, on retrouve différentes fonctions, telles que la gare SNCB, des terrains de golf et le nouvel hôpital.
Bureau d’architecture : Buro II Archi+I • www.b2ai.com • Photos : Klaas Verdru
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24 INSPIRATION 24 TETIERE
LOFT MM – Bilzen, Belgium 2011-2013 Design, confort et fonctionnalité au service d’un handicap Ce loft a été conçu spécialement comme un appartement destiné à une personne se déplaçant en fauteuil roulant, mais rien n’y évoque un handicap. Le choix des matériaux pour les espaces de vie et de sommeil dégagent une atmosphère à la fois paisible et élégante, tandis que les éléments clos sont décorés de matériaux céramiques produits dans la région. À l’extérieur du bâtiment, le réaménagement du rez-de-chaussée a nécessité une modification de l’entrée principale avec une rampe d’accès à la porte d’entrée de l’occupant, une nouvelle entrée commune pour les occupants des étages et, à l’intérieur du hall commun, une seconde entrée vers l’appartement de l’occupant. À l’intérieur, les ustensiles de cuisine, le réfrigérateur, le four et les vêtements sont disposés le long
des murs, derrière des panneaux coulissants en chêne brut. Une pression sur un bouton suffit pour abaisser les placards de cuisine au niveau du comptoir, amenant tout à portée de main d’une personne en fauteuil roulant, tout en cachant l’espace cuisine à la vue. Une stratégie similaire a été déployée dans la salle de bains, où le WC et le lavabo sont séparés par un grand panneau de l’espace accueillant la douche, le lave-linge et le séchoir. Ce panneau peut être tourné de manière à occulter uniquement les équipements de lessive (et à donner accès à la douche) ou les deux, auquel cas la salle de bain se mue en chambre d’amis. Pratiquement tous les meubles sont conçus sur mesure, à la fois dans un souci de commodité pour l’occupante et de conformité avec les
normes belges en matière de mobilité réduite. La table de salle à manger, capable d’accueillir 5 personnes, est équipée de panneaux intégrés aux extrémités et fait saillie dans un certain angle vers la cuisine, offrant ainsi un espace individuel réservé à l’occupant. Le lit, combiné avec un bureau ‘flottant’ côté tête de lit, offre toutes les fonctionnalités techniques d’un lit d’hôpital, y compris une hauteur ajustable de l’ensemble du lit, de la tête et des pieds, des barrières latérales amovibles et des boutons électroniques permettant de commander le lit et d’autres équipements électroniques situés à proximité dissimulés dans une lampe spéciale orientable, capable d’éclairer à la fois le lit et le bureau.
Bureau d’architecture : C.T.Architects • www.cta.be • Photos : Tim Vandevelde
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Une région stimulée par ses professions libérales CBC y croit.
CBC, la banque qui accompagne 14.000 professions libérales de la région.
www.cbc.be/pro
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EXTENSION DE LA CRÈCHE COMMUNALE NIVELLES - 2013 Vague angulaire
Bâtiment passif dans un cadre verdoyant. L’architecture se veut en accord avec la fonction (l’univers ludique des enfants), sa situation (intégration par rapport au bâtiment existant et par rapport au parc voisin) et respectueuse
de l’environnement. Tant pour les aspects durables que pour sa chaleur ou encore ses caractéristiques techniques, le bois s’impose pour la structure et les façades.
Sur l’avenue du Monde, le monde de l’enfance s’exprime pleinement par les ouvertures, leur taille, leur positionnement et les différentes couleurs.
Bureau d’architecture : Buro II Archi+I • www.b2ai.com • Photos : Filip Dujardin
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Sauvenière - Liège - 2009 Cinéma volumes déstructurés au service du 7ème art Au-delà des références au monde du théâtre et du cinéma, les évolutions techniques fulgurantes ainsi que les critères de gestion économique tendent actuellement vers l’uniformisation des complexes de cinémas contemporains. Face à cela, entre deux cinémas contemporains, le seul territoire d’identité, au-delà de la
programmation, est l’accueil et la qualité des espaces publics. Le projet est un objet trouvé (quatre salles) concret comme un âme de falaise, évoquant deux corps démesurés coincés dans une parcelle trop petite pour eux. Opportunistes, les fonctions se logent entre les différents espaces résiduels. La circulation contourne,
longe, rampe ou traverse, offrant ainsi une succession de scénographies entre la chose et la ville. Rien, à l’extérieur, ne trahit le mystère des salles.
Bureau d’architecture : V+ • www.vplus.org Photos : Alain Janssens
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Château d’eau - Ghlin Inspiration « Mikado » Au-delà de la construction d’une véritable infrastructure haute de 50 mètres, ce château d’eau est une véritable interpellation du paysage. Les châteaux d’eau que nous connaissons sont des formes finies généralement développées selon une simple extrusion ou au mieux selon la révolution d’un profil autour d’un axe central. Si cette base de développement génère une image apparemment rationnelle par sa simplicité, un peu à l’image d’un récipient agrandi plusieurs fois, par contre elle
procède d’une logique qui part du contenant pour s’imposer au paysage. La proposition dissymétrique nous intéresse parce qu’elle interpelle selon nous de façon plus subtile le contexte et la grande distance, en apparaissant de façon extrêmement variée selon les points de vue. En effet, la reprise des seules charges verticales se fait essentiellement dans les quatre extrémités supérieures respectives des colonnes en X et en V. Une autre innovation est de ne pas considérer
la cuve de 2000 m² du château d’eau comme la prolongation naturelle et massive des pieds mais bien comme un élément déposé sur un support. Le principe de la plate-forme offre alors une flexibilité dans la reconversion possible du château d’eau dans l’avenir. La cuve en retrait permet une façade légère en métal déployé afin de donner une transparence élégante au volume suspendu.
Bureau d’architecture : V+ • www.vplus.org • Photos : 354 Photographers
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Version miniature
En tant qu’architecte, il vous arrive parfois d’encore vouloir jouer aux petits blocs, mais à la manière des grandes personnes, cela va sans dire. LEGO a créé spécialement à cet effet les panoplies LEGO Creator Expert. Avec cette panoplie, qui se compose de 2.989 éléments différents, vous pourrez construire sans peine votre version (miniature) hautement personnelle de l’Opéra de Sydney. www.lego.com
Atypiquement architectural TEXTE ET COMPOSITION : PASCAL DEWULF
Pour un architecte (d’intérieur), un environnement de bureau productif, c’est au départ un espace de travail agréable, léger et surtout efficace et polyvalent. Voici donc quelques suggestions pour vous inspirer en la matière.
Envoûtant
Les experts en parfums Ashleigh & Burwood introduisent l’été dans vos bureaux grâce à ces petites lampes aromatiques ‘Natural Elements’ à base d’éléments minéraux et botaniques naturels qui libèrent subtilement leurs arômes selon un concept de combustion catalytique séculaire.
Bo à ravir
Oki Sato de Nendo a engagé avec BoConcept une collaboration qui porte d’emblée ses fruits : la collection ‘The Fusion’ exhale une subtile alliance Occident-Orient et comprend notamment un splendide divan, une superbe table, des chaises assorties et une foule de jolis accessoires. Un vrai ravissement. www.boconcept.be
Mondial
Bon nombre de tendances architecturales voient le jour dans l’hôtellerie, l’horeca et dans des lieux de shopping. Cette édition d’’Architecture Now! Eat, Shop and Drink’ publiée chez Taschen tombe donc tout à fait à pic. L’ouvrage comprend un bel aperçu des établissements architecturalement les plus remarquables du monde. www.taschen.com
Criant de vérité
ViewAR est une appli particulièrement intelligente qui vous permet de consulter un plan 2D directement en 3D sur votre tablette ou votre smartphone. L’appli vous permet par exemple aussi de visualiser une pièce vide (en braquant la caméra de votre smartphone/tablette sur la pièce vide) et de la remplir sur place d’un mobilier virtuel que vous sélectionnez dans l’appli. Disponible dans l’iTunes store.
Impression 3D avec Photoshop
L’Adobe Creative Cloud (CC) compte une nouvelle fonctionnalité: le support du traitement et de l’impression de modèles 3D. Mais ce n’est pas tout : la mise à jour permet de travailler des modèles 3D et de les faire imprimer et livrer directement par la société néerlandaise Shapeways. www.adobe.com
Inspiration
Les petits poufs ‘Bux’ de Dutch Summer s’intègrent sans peine dans un bureau affichant une certaine personnalité. www.dutchsummer.com
Espace généreux
Que vous soyez en train de réaliser un croquis ou une visualisation en 3D sur votre ordinateur, vous avez besoin d’une bonne table de travail. ‘Marina’ d’Extremis vous offre à cet égard tout l’espace souhaité. Côté ‘officiel’, vous organisez vos réunions, de l’autre, vos moments de détente. www.extremis.be
Magie
‘Magic Plan’ est une appli astucieuse qui vous permet de prendre les mesures d’une pièce à l’aide de votre iPad et de les convertir ensuite en plan. Il vous suffit de diriger votre iPad successivement et dans le sens des aiguilles d’une montre vers les angles de la pièce, puis de relier virtuellement ces angles à l’aide de l’appli. Disponible sur l’iTunes store ou sur Google Play store.
3D accessible
Flux de travail productif
i.materialise entend elle aussi rendre l’impression 3D facile et accessible. L’entreprise a donc développé un plug-in pour Google SketchUp qui vous aide dans la création d’un modèle à l’échelle pour l’impression 3D. Le mode opératoire est simple : il suffit de télécharger le plug-in pour SketchUp, de l’installer et votre projet est ensuite préparé dans SketchUp à l’aide d’un assistant en vue de son impression 3D. i.materialise.com
Un bureau d’architecture qui se respecte ne peut pour ainsi dire se passer de la possibilité d’imprimer ses précieux plans grand format, ses dessins techniques et ses photos en interne. La HP Designjet T520 ePrinter associe à cet égard un workflow productif et la WiFi permettant ainsi de lancer une impression en n’importe quel endroit du monde. www.hp.com
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Semaine milanaise du design 2014 : la connexion belgo-milanaise La chose mérite d’être soulignée, la Belgique était une fois encore largement représentée à la grand-messe annuelle du design, le Salone Internazionale del Mobile 2014, plus couramment connue sous l’appellation Semaine milanaise du design 2014. Bon nombre de grands noms de notre pays y ont fait acte de présence. Des créateurs moins connus ont également tenté leur chance et fait honneur à nos couleurs nationales. TEXTE & PHOTOS : PASCAL DEWULF | MOUPILA | CLOUDSWIMMERS
Moment fort Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, le Salone Internazionale del Mobile de Milan est en quelque sorte la référence mondiale pour tout ce qui touche de près ou de loin à l’aménagement intérieur/extérieur, à la décoration et à l’architecture au sens le plus large du terme. Avec une affluence annuelle moyenne d’un peu moins de trois cent mille personnes, c’est un rendez-vous incontournable pour l’architecte d’intérieur et un enchaînement de moments forts pour l’architecte. La Semaine milanaise du design ne se limite pas à une présentation pure et simple de produits. Elle se veut chaque année aussi un vaste forum de réflexion sur l’architecture et l’habitat en général.
Vie et habitat ‘Where Architects Live’, par exemple, était une installation originale inspirée de conceptions architecturales contemporaines de premier plan de l’espace de vie, une espèce de lecture socio-culturelle du Salone Internazionale del Mobile. Huit architectes de renommée mondiale, dont David Chipperfield, Zaha Hadid, Marcio Kogan, Daniel Libeskind et Bijoy Jain/Studio Mumbai y ont livré leur vision du concept de ‘chambre’ et une image de ce à quoi pouvait ressembler leur intérieur. L’idée sous-jacente de l’exposition était de montrer que de toutes les disciplines de design, l’architecture (d’intérieur) était celle qui était la plus sujette aux évolutions et dès lors la plus propice aux expérimentations. ‘Where Architects
Live’ n’était donc pas qu’une simple exposition. Elle proposait également un regard sur la vision singulière de différents architectes sur la vie et l’habitat.
Talentueux designers belges Voilà qui nous amène tout droit aux as du design de notre pays. Comme chaque année, les designers et architectes (d’intérieur) ont en effet montré une nouvelle fois de très belles choses à la Milan. Outre une jolie brochette de célébrités, bon nombre de designers belges moins connus se sont hasardés à offrir leurs créations aux regards du public cosmopolite de l’événement. Quelque cinquante-sept créateurs, entreprises et ateliers belges y ont ainsi présenté leurs dernières réalisations sous la bannière ‘Belgium is Design’. Cela fait trois années consécutives que cette initiative wallonne, bruxelloise et flamande commune est organisée, non sans succès. C’est aussi l’occasion pour des designers talentueux, mais moins connus, de se faire remarquer d’un public international.
Habitat parfait Studio Segers, Kaspar Hamacher, Kuppers & Wuytens, Richard Hutten et Tim Baute, 5 designers qui travaillent en étroite collaboration avec Mookum, ont notamment pris résidence dans ‘Belgium
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38 INSPIRATION
Les tasses à café imprimées 3D du studio belge Cloudswimmers constituent un magnifique exemple de céramique imprimée 3D.
is Design’. Mookum est le nom d’un collectif de design qui est constamment à la recherche de jeunes talents prometteurs. Il est parvenu au fil des années à se tailler un statut à partir d’un besoin réel dans l’univers du design, à savoir soutenir les jeunes designers dans la délicate transition du concept au produit ‘prêt à vendre’. Mookum préconise un design organisé qui fait la différence, à l’intention d’amateurs contemporains, friands de design et d’objets singuliers. C’est donc l’habitat parfait pour les créateurs qui souhaitent transformer leurs idées en produits viables.
Doubles fonds Cette année, ‘Belgium is Design’ était également et pour la troisième fois consécutive l’hôte de la Triennale di Milano. Le collectif de design belge y a présenté l’exposition ‘Reflections’. Le premier volet de cette exposition proposait des miroirs de toutes les tailles et de toutes les formes imaginables, tandis que le second portait sur toutes sortes d’objets faisant usage d’une surface réfléchissante et créant ainsi, fortuitement ou intentionnellement, un jeu de lumière. Résultat : un récit visuel qui fait
la part belle aux doubles fonds, aux réflexions et aux objets les plus divers, allant du cintre au sac à main, réalisés en matériaux réfléchissants. Tous les miroirs exposés dans ‘Reflections’ étaient l’œuvre de designers belges.
Collectif créatif ‘De Invasie’, une asbl belge, est elle aussi un collectif créatif qui offre aux jeunes talents belges issus de diverses disciplines un forum grâce auquel ils peuvent se faire connaître dans le monde du design. Ils se sont également rendus à la Semaine milanaise du design 2014 avec une cohorte de designers belges prometteurs, dont ‘Haute Cuisine’, Ilona Van den Bergh ou encore les Gantois de Cloudswimmers. Cloudswimmers a dévoilé ses premières créations au public à Ventura Lambrate (un des nombreux pôles de la Semaine milanaise du design 2014, ndlr). ‘CloudOne’ est un luminaire à suspension en polyamide imprimé 3D qui, de par sa conception, projette un intrigant motif lumineux sur le plafond. Ils y ont également exposé des ‘Cloudcups’, un exemple très abouti de céramique imprimée en 3D.
Le collectif belge Cloudswimmers a notamment présenté à la Semaine milanaise du design 2014 ‘CloudOne’, un luminaire à suspension en polyamide imprimé 3D qui, de par sa conception, projette un intrigant motif lumineux sur le plafond.
L’atelier belge Moupila s’est distingué durant la Semaine milanaise du design 2014 grâce à ‘Nocturne’, une petite lampe de chevet et d’ambiance intime en chêne sur quartier, avec assemblage à queue d’aronde.
Afflux de talents Moupila est un autre collectif de jeunes designers en herbe qui a fait parler de lui à Milan. « Nous y avons montré en grande première notre dernière création, ‘Nocturne’, une petite lampe de chevet et d’ambiance intime en chêne sur quartier, avec assemblage à queue d’aronde, explique Mieke Keukelier de Moupila. Deux fines pistes en ‘feuilles minces de cuivre’ – à la fois esthétiques et fonctionnelles – amènent le courant depuis les piles rechargeables logées dans le ‘socle’ vers la petite lampe LED. Ce socle est un peu comme une scène de théâtre éclairée d’une lumière chaude et tamisée par un mini-spot, où l’on peut exposer divers petits objets. De jolies babioles, des pièces de collection, des souvenirs… peuvent ainsi s’y succéder, donner leur ‘représentation nocturne’ sur scène et nous replonger dans l’ambiance qui y est associée. Nous avions également repris notre banc ‘Bobby’ en version ‘indoor’ comme l’année dernière, à laquelle nous avons ajouté un nouveau prototype pour l’extérieur. Pour le réaliser, nous avons utilisé un panneau MEG d’Abet Laminati. Il s’agit d’un superbe panneau Volkern brun, sans placage de finition en couleur. »
Le ‘Collectionaire’ de l’atelier belge Moupila est une armoire multifonction sans quincaillerie réalisée en chêne européen, qui dégage une impression de robustesse et de polyvalence.
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40 INSPIRATION
Bel avenir Mieke Keukelier est absolument ravie de la participation de Moupila à la Semaine milanaise du design 2014. « Cette année, avec l’exposition collective des ‘Belges’, ‘De Invasie’ a une nouvelle fois attiré la grande foule dans un lieu nouveau et plus vaste, joliment éclairé et agrémenté d’un jardin ensoleillé, se réjouit-elle. Notre toute dernière création, ‘Nocturne’, faisait belle figure dans l’espace assombri de l’exposition. Nous avons reçu beaucoup de réactions positives. La rencontre avec des ‘homologues’ et le fait de les côtoyer toute une semaine durant est une expérience très enrichissante, source de grande inspiration. Cela donne régulièrement lieu à de nouvelles collaborations. Quoi qu’il en soit, nous avons le sentiment que de plus en plus de jeunes se lancent dans la conception (et éventuellement la réalisation) d’objets. Sans doute ce sentiment s’explique-t-il partiellement par le fait que nous sommes nous-mêmes plongés de plus en plus dans l’univers du design et que, dès lors, nous rencontrons de plus en plus de designers, mais il n’en demeure pas moins que les jeunes créateurs débutants poussent comme des champignons. Il suffit de voir tous les jeunes designers qui sont membres de la plateforme ‘De Invasie’ pour s’en rendre compte. Notre pays déborde de talents et nous sommes convaincus qu’avec un soutien adéquat, le design belge est promis à un bel avenir. »
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La belle saison offrira aussi de belles expositions abordant l’architecture de tous les côtés. Design, mutation de villes, architecture en temps de guerre et paysagisme : l’architecture vue à travers un Kaléidoscope et autant de raisons de sortir de l’atelier, pour y re-rentrer éclairé et inspiré ! TEXTE ET COMPOSITION : SYLVIE REVERSEZ
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Kaléidoscope
REGARD(S) EN MUTATION Jusqu’au 13/07/2014 BAM, Mons www.bam.mons.be Capitale européenne en 2015, les Montois voient leur ville muer de toute part. Trois photographes et un vidéaste ont été chargés de restituer cette transformation avec leur sensibilité et leur vision personnelle. Ce travail en cours est actuellement présenté au BAM sous la direction de Marc Mawet de l’atelier Matador.
MOBILIA. 100 ANS DE DESIGN D’ARCHITECTES BELGES Jusqu’au 15/06/2014 Atomium, Bruxelles www.atomium.be La grande histoire d’amour entre les architectes belges et le design ne date pas d’hier. Mobilia retrace son évolution au cours de ce dernier siècle à travers les créations de 30 architectes. Sur 3 niveaux de l’Atomium, l’exposition entend mettre en lumière le lien entre architecture et design depuis l’Art Nouveau jusqu’à aujourd’hui.
BERNARD TSCHUMI Jusqu’au 28/07/2014 Centre Pompidou, Paris www.centrepompidou.fr Le Centre Pompidou accueille la première grande rétrospective, en France, de l’œuvre de l’architecte et théoricien Bernard Tschumi. Une sélection de dessins, maquettes, croquis et collages originaux, pour la plupart jamais exposés au public, permet de se replonger dans la conception de ses plus grands projets.
RE:WORK BRUSSEL. De l’espace pour l’industrie, la logistique et le commerce de gros en ville. Jusqu’au 15/06/2014 deSingel, Anvers www.desingel.be RE:WORK présente le résultat d’une master class internationale à laquelle ont participé 38 étudiants de Bruxelles, Barcelone, Manchester et Bordeaux. L’étude porte sur le défi, pour Bruxelles, de gérer sa croissance démographique et le futur de son infrastructure industrielle vieillissante. Les projets exposés proposent un nouveau regard sur la coexistence de la ville et des acteurs économiques en tant que prémisse du développement durable de la métropole bruxelloise.
ARCHITECTURE EN UNIFORME
Du 20/06/2014 au 31/08/2014 BOZAR, Bruxelles www.bozar.be La Belgique se distingue brillamment en matière de paysagisme, aujourd’hui comme hier. Forms of Gardens illustre cette réalité et se penche sur une particularité de la conception de jardin : celle de la recherche de formes pures. Parcours parmi les dessins de Jean Canneel-Claes, proche de l’architecte Victor Bourgeois, et la collection de plâtres du paysagiste contemporain Erik Dhont.
ARCHITECTURE EN UNIFORME projeter et construire pour la 2 e guerre mondiale exposition du 24 avril au 8 sept. 2014 cité de l’architecture & du patrimoine - palais de chaillot 1 place du trocadéro, paris 16 e - m o trocadéro citechaillot.fr
Une éqUipe de camoUfleUrs aU travail aU fort belvoir, virginie, ètats-Unis. illUstration dans modern camouflage de robert p. breckenridge © dr
FORMS OF GARDENS
Jusqu’au 08/09/2014 Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris www.citechaillot.fr Architecture en uniforme rend compte de l’impact profond qu’a eu la seconde guerre mondiale sur l’environnement bâti. La guerre et la reconstruction des pays ont propulsé la pratique de l’architecture dans la modernité, mise au défi par la conception des usines, l’invention de systèmes préfabriqués ou encore par la construction des abris antiaériens. L’exposition retrace ces modifications profondes de l’architecture lors de ces années sombres.
1914-1918 ET APRES. Monuments, mausolées, cimetières, dommage de guerre, … Du 17/06/2014 au 28/09/2014 CIVA, Bruxelles www.civa.be A l’occasion du centenaire de la Grande guerre, le CIVA aborde le thème de l’architecture commémorative (mausolée, cimetière militaire,…) érigée après la guerre par des architectes, parcourt les réflexions de Jean-Marie De Busscher, auteur de « L’art patriotico-tumulaire », et présente les dessins de Henri Derée réalisés entre 1914 et 1918 dans des camps de prisonniers.
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BEHIND THE GREEN DOOR
Behind the Green Door est le fruit d’un travail de recherche réalisé par Rotor pour l’exposition du même nom, montée en 2013 dans le cadre de la Triennale d’architecture d’Oslo. L’ouvrage se veut être une réflexion critique sur la notion de durabilité et de ses paradoxes en tant qu’élément dominant dans la pratique de l’architecture actuelle. Il est enrichi de contributions d’architectes, de chercheurs et de critiques du monde entier. Sa particularité et son intérêt résident dans le détachement qu’il prend par rapport au sujet, « tel un archéologue venu d’ailleurs », pour porter un regard frais et en phase avec la réalité du sujet. Quels efforts sont mis en œuvre pour rendre concrète la durabilité dans notre monde actuel ? Quels en sont les résultats ? Les questions à ces réponses sont à trouver parmi les 600 objets présentés à l’exposition et repris dans l’ouvrage. Ils constituent une base de questionnements et de réflexions permettant de nouvelles manières d’appréhender la durabilité. Rotor (Brussels) Behind the Green Door. A Critical Look at Sustainable Architecture through 600 Objects Oslo Architecture Triennale Publisher, Oslo, Avril 2014 ISBN 978-82-999370-1-6
Lire ! De l’histoire de l’architecture à son développement durable, il y a de quoi nourrir toutes les envies de lecture de l’architecte. Preuve à l’appui avec cette sélection éclectique qui propose de se plonger dans les leçons du passé, de regarder loin en avant vers une architecture renouvelée, tout en s’arrêtant un instant sur le savoir-faire actuel de la profession. TEXTE ET COMPOSITION : SYLVIE REVERSEZ
SUSTAINABLE DESIGN III
Sustainable design III présente les travaux des lauréats du Global Award for sustainable architecture. Ce prix récompense chaque année des architectes qui proposent des expériences nouvelles dans le secteur du développement durable. Le livre est une belle démonstration de la mondialisation et de la densité du débat sur les rapports entre architecture, ressources et développement. De quoi appréhender l’avenir avec un peu plus de légèreté… Marie-Hélène Contal & Jana Revedin Sustainable design III. Vers une nouvelle éthique pour l’architecture et la ville Editions Alternatives En co-édition avec la Cité de l’architecture & du patrimoine ISBN : 978-207254-337-1
MADE IN WOOD
Made in wood propose 192 pages d’inspiration pour faire le point sur la construction en bois dans nos contrées. Richement illustré, le livre présente 25 projets de maisons unifamiliales utilisant le bois à différents niveaux de construction et donne un aperçu sur le savoir-faire acquis par nos entreprises depuis l’introduction du bois dans nos habitudes de construction. Anne Norman, Etienne Bertrand Made in Wood. L’art de construire en bois Belgique – France – Luxembourg Editions Mardaga, Bruxelles, Avril 2014 ISBN 978-2-8047-0199-4
edited by angelique Campens
Juliaan lampens
The architecture of the Belgian modernist Juliaan lampens (1926) goes beyond designs for conventional living and instead suggests a utopian avant-garde of living without barriers. He experimented with the use of raw concrete and created sculpture-like exteriors leading onto open vistas.
With contributions by angelique Campens sara noel Costa De araujo Joseph Grima Jan Kempenaers Hans ulrich Obrist Francis strauven
asa publishers
JULIAAN LAMPENS
Etonnamment mal connu, l’architecte Juliaan Lampens a laissé derrière lui quelques chefs-d’œuvres d’architecture, construits après la seconde guerre mondiale, en Belgique. Travaillés tels des sculptures, les édifices sont réalisés en béton brut de décoffrage et présentent une conception de l’espace et de l’habitat complètement novatrice pour l’époque. Grande ouverte sur l’extérieur et débarrassée de tout obstacle intérieur, son architecture offre des espaces fluides où la relation intérieur-extérieur est prédominante. L’ouvrage rassemble les analyses et regards de différents spécialistes dont Francis Strauven et Hans Ulrich Obrist. L’édition de 2010, épuisée, fait l’objet d’une réimpression, à (re)découvrir d’urgence. Angélique Campens (Ed.) Angélique Campens, Sara Noel Costa De Araujo, Joseph Grima, Jan Kempenaers, Hans Ulrich Obrist and Francis Strauven. Juliaan Lampens MER. Paperkunsthalle – AsaMER Réimpression – Edition anglaise ISBN: 9789461170057 ISBN-13: 9789461170057
DESIGNERS FRANÇAIS ET LEUR INTERIEUR
Portrait du design français au travers des personnalités de 15 de ses designers, parmi lesquels Matali Crasset et Mathias Kiss. Le livre dévoile les intérieurs personnels des designers afin d’interroger l’esprit du design français dans sa multiplicité.
ARTS & ARCHITECTURE 1945-49
L’ouvrage rassemble le meilleur des cinq premières années du révolutionnaire magazine d’architecture américain « Arts & Architecture ». La publication a largement contribué à mettre l’architecture américaine moderne sur le devant de la scène, en particulier avec le célèbre programme Case Study House. Cette sélection de documents d’époque offre un impressionnant et unique témoignage sur l’architecture moderne outre-atlantique.
Marie Farman, Diane Hendrikx Les designers français et leur intérieur Editions Mardaga, Bruxelles, Avril 2014 ISBN 978-2-8047-0196-3
Benedikt Taschen, David F. Travers Art & Architecture 1945-49 Taschen, Mai 2014 ISBN 978-3-8365-5102-1
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46 INTERVIEW 46 TETIERE
Un bureau d’architecture crée son nouveau havre professionnel
L’architecte Gregory Nijs et son épouse Nadia Jottard forment un tandem de choc.
Jeter des passerelles entre le passé et l’avenir Klaarchitectuur a été fondé il y a neuf ans par Gregory Nijs, qui a étudié l’architecture à Diepenbeek. Son épouse Nadia Jottard a rejoint le bureau en 2012 pour prendre en charge son organisation pratique. Le bureau d’architecture met l’accent sur ‘le vécu’ de ses créations, ce qui lui vaut un vif succès et donne par la même occasion un coup de fouet au marché actuel du logement, aiguillonné par le besoin d’un nouveau chez-soi. TEXTE : EDUARD CODDÉ
L
’architecte Gregory Nijs entend principalement imposer sa griffe dans ses projets. Un principe auquel il ne peut être dérogé sous aucun prétexte lorsqu’il s’agit de son propre lieu de travail. La recherche d’un nouveau siège professionnel avait abouti une première fois avec l’achat d’un ancien magasin de sirop à Saint-Trond. Tout avait déjà été mis en place pour une rénovation en profondeur du bâtiment, lorsque l’architecte est tombé sur une annonce ‘À vendre’ portant sur une chapelle désaffectée. Le hasard veut qu’il avait déjà eu l’occasion de visiter ce bâtiment il y a une dizaine d’années, et cela lui avait forte impression. À l’époque toutefois, l’investissement était trop élevé, parce que la vente de la chapelle était couplée avec un autre bâtiment, plus grand. Cette fois, la donne était différente et Gregory Nijs n’a pas hésité très longtemps avant de passer à l’action : le panneau ‘À vendre’ est passé de la chapelle
L’architecte Gregory Nijs entend imposer sa griffe, surtout lorsqu’il s’agit de concevoir le lieu qui abritera son propre bureau.
au magasin de sirop et l’équipe de Klaarchitectuur a pu s’en donner à cœur joie dans l’établissement des plans pour son achat à haut potentiel de vécu.
Fouiller le passé Bien que le bâtiment soit identifié comme ‘chapelle’, la chose ne semble pas concorder totalement avec le contexte historique réel. Son histoire documentée remonte au XVIe siècle, mais les détails connus ne sont guère nombreux. Ce qui est apparu, en revanche, c’est que la bâtisse était à l’origine un bâtiment agricole, une grange et/ou une étable, avec une exécution assez luxueuse pour cette fonction. La visibilité de l’accès tendrait à suggérer l’utilisation de carrosses. Le fait que tout un chacun s’accorde à parler de chapelle vient sans doute de l’adjonction d’un chœur en briques en 1872, au demeurant la partie la mieux conservée de l’ensemble, qui faisait jadis partie du couvent des Bogards à Saint-Trond. En 1997, l’administration des monuments et des sites décida de son classement, ce qui signifie qu’il doit être préservé au maximum dans son état d’origine. « Klaarchitectuur s’est forgé une réputation avec un style moderne et intemporel, mettant l’accent sur la notion d’espace à vivre de l’architecture. Le fait de redonner vie et avenir à la chapelle n’est pas contraire à notre philosophie, mais constitue au contraire un défi majeur qui s’y inscrit parfaitement », argumente Gregory Nijs. « L’achat de la chapelle n’a pas vraiment été une surprise pour nos clients, ajoute Nadia Jottard. Ils trouvaient même logique que nous fassions quelque chose de ce bâtiment. »
Projection dans l’avenir Bien que le bâtiment paraisse plutôt fermé de l’extérieur, avec de grandes surfaces de mur en briques, il est clair pour Klaarchitectuur qu’ils vont ouvrir la chapelle à la vue des passants, qui pourront ainsi observer ce qui se passe à l’intérieur. D’autre part, l’idée est bien entendu aussi de conserver la structure et les impressionnantes vues à l’intérieur du bâtiment.
La vue sur la belle charpente de toiture haute de 15 m, qui supporte un toit en bâtière en forte pente réalisé à l’aide de tuiles flamandes, sera conservée au maximum.
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48 INTERVIEW
Regard sur le passé et le futur
Les murs extérieurs seront chaulés. Aucune partie des fenêtres d’origine du bâtiment agricole n’a été conservée. Fort heureusement, les hautes fenêtres voûtées en plein cintre avec compartimentage métallique qui datent du XIXe siècle sont quant à elles en grande partie intactes. Dommage toutefois qu’il ne s’agisse pas de vitraux. La toiture existante place l’équipe créative devant un dilemme : ne pas isoler est tout simplement impensable de nos jours, surtout pour un bureau d’architecture, mais en isolant, on porte préjudice au caractère du bâtiment. Gregory Nijs considère ce projet surtout comme la ‘résurrection du bâtiment’, à cause de la beauté et du caractère initiaux de la construction. « Nous voulons conserver l’intérieur au maximum dans son état actuel, explique-t-il. Nous allons nous limiter à un nettoyage, mais certainement pas procéder à une reconstruction. » Le chœur reçoit une nouvelle affectation en espace d’accueil, d’une très haute valeur d’agrément. Le volume de bureau souhaité sera implanté de manière transparente dans l’espace. Les architectes ont conçu un volume en verre qui épousera le périmètre du bâtiment. Gregory Nijs : « Au départ, nous avions imaginé suspendre un niveau de bureau dans le bâtiment. Mais cette approche nuisait à la vue sur l’ensemble. Ceci nous a conduits à l’idée d’aménager les bureaux en bas et d’y intégrer un plancher surélevé central servant d’espace multifonction. Nous créons ainsi une plateforme d’où il est possible d’admirer l’ossature du toit d’origine, haute de 15 m, qui supporte un toit en bâtière en forte pente réalisé à l’aide de tuiles flamandes. » Les installations sanitaires peuvent être logées à l’extérieur de la chapelle, car il y a encore une petite friche adjacente au bâtiment, qui fait l’objet d’un permis de bâtir. La surface disponible permet par ailleurs d’intégrer au bloc sanitaire un escalier et un ascenseur et de maintenir les fonctions de circulation en dehors du bâtiment principal. Le but principal du projet est de maintenir tout ce qui est existant, de manière à ce que le passé du bâtiment soit lisible sur les murs. Il reste même encore quelques peintures murales qui ne demandent qu’à être dévoilées…
Il faudra sans doute encore deux ans avant que Klaarchitectuur n’investisse ses nouvelles installations. L’équipe ne veut rien laisser au hasard et se chargera elle-même de la conception totale de l’aménagement et de l’ameublement. « Il ne peut en aucun cas être question d’une occupation banale de l’espace, nous confie-t-on. Nous entendons accoucher d’un projet de belle facture. » L’étude de l’éclairage est également prise en charge par le bureau d’architecture. Pendant le week-end du 14 septembre, le bureau d’architecture organisera dans la chapelle une exposition qui montrera les projets définitifs et proposera un survol des 15 années de perception architecturale de Gregory Nijs et de son bureau Klaarchitectuur. « Le projet de nos nouvelles installations est prêt, mais en même temps, nous sommes parfaitement conscients que ce projet pourrait prendre une tout autre tournure, convient Gregory Nijs. Il existe encore tant que possibilités qui titillent notre créativité. » « Il est incroyablement difficile de devoir prendre tant de décisions pour la réalisation d’un projet à soi, nous confie encore Nadia Jottard. Nous devons donc nous imposer des échéances, sinon nous courons le risque de piétiner interminablement dans la phase créative et de reporter sans cesse à plus tard la réalisation concrète. » Klaarchitectuur - www.klaarchitectuur.be
Klaarchitectuur se chargera également de la conception totale de l’aménagement et de l’ameublement.
L’étude de l’éclairage est elle aussi prise en charge par le bureau d’architecture.
Appel à projet
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envoyez vos projets réalisés avec les informations suivantes : • Une présentation succincte de votre bureau. • Des photographies explicites du projet. • Une note sur le parti architectural pour le projet que vous souhaitez présenter. • Faites-nous part des difficultés rencontrées lors de la réalisation du projet.
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LioneL Lhoir
Morgane DuponT
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50 INTERVIEW 50 TETIERE
De Regenboog / Roulers
La qualité de vie, un rêve à tout âge Le vieillissement rapide de la population est certes une réalité, mais les seniors restent également en bonne forme et en bonne santé plus longtemps, ce qui permet de différer quelque peu le choix d’une MRS. Tout le monde préférerait bien entendu rester ‘à la maison’ le plus longtemps possible, que ce soit ou non avec un encadrement et des services adaptés. Ceci exige toutefois un habitat prenant en compte les besoins des personnes âgées. ‘De Regenboog’ à Roulers montre la voie. TEXTE : EDUARD CODDÉ
L
es chevilles ouvrières de ce projet sont Francis Verstraete et son épouse An Van Hemeldonck. « Notre projet pourrait s’appeler ‘habitat avec services’, un peu à l’image de ce qui a longtemps été promu sous le nom de ‘résidences services’. Notre concept offre toutefois plus de respect de la vie privée, plus d’adaptations individuelles en ce qui concerne les services et se distancie radicalement de l’ambiance recluse des maisons de retraite traditionnelles, explique le couple. De Regenboog est une initiative 100 % privée, qui ne bénéficie donc pas de subsides, mais elle est agréée à part entière, car elle répond totalement aux normes et aux règlements en la matière. » La meilleure définition que l’on pourrait donner de ‘De Regenboog’ est celle d’un immeuble à appartements avec services de soins agréés. Sa situation en plein cœur de Roulers est incontestablement un atout, car cela permet une intégration optimale avec la vie en centre-ville.
Long parcours Roulers a retrouvé son dynamisme au début du XXIe siècle. Le premier pas a été franchi avec l’acquisition de l’immeuble d’angle de l’Iepersestraat, qui abritait un commerce de vêtements de pluie baptisé ‘De Regenboog’
(l’arc-en-ciel). « Nous avons hésité entre l’aménagement d’un immeuble à appartements ou une autre affectation pour le bâtiment, précise Francis Verstraete. Compte tenu de notre expérience en matière de MRS et de résidences services, notre choix s’est porté sur la deuxième option, mais avec une touche personnelle. » Nous avons obtenu le permis d’exploitation en 2005. La demande de permis d’urbanisme a été introduite en trois phases, et le dernier permis a été délivré en 2010. Dans l’intervalle, nous avons racheté plusieurs bâtiments adjacents, ce qui nous a permis de réunir l’espace suffisant pour créer un environnement de vie et de résidence attrayant. Le bureau d’architecture URA Architecten SPRL de Bruxelles a dessiné le projet, en partenariat avec 3Architecten et Architecten Tytgat-Remen, deux bureaux établis à Roulers.
Qualités acoustiques et thermiques Le projet s’articule autour d’une place centrale, par ailleurs accessible au public. L’urbanisme avait prescrit un toit incliné et une uniformité des matériaux. Une grande partie de la façade a donc été réalisée en tuiles anglaises, teintées dans la masse et cuites à haute température, qui tissent un lien visuel clair, rappelant au passage que la vie des seniors au ‘Regenboog’ se poursuit dans la continuité, sans rupture par rapport au reste de la cité.
Le complexe est bâti sur des caves bétonnées avec parking souterrain réservé aux résidents. Les murs porteurs verticaux sont construits en éléments Silka de 21 cm d’épaisseur. « Le choix de Silka s’explique avant tout en raison du traitement rapide sur chantier, mais aussi de la densité, de l’isolation acoustique et du bon rapport qualité/prix, autant de facteurs qui jouent en sa faveur, explique Francis Verstraete. De plus en plus d’entrepreneurs se sont aujourd’hui familiarisés avec Silka, ce qui nous permet de décider en connaissance de cause ce que nous voulons construire par nous-mêmes ou donner en sous-traitance. » Les voûtes mesurent 8,70 m et permettent la subdivision en deux appartements standard de 67 m² chacun. Les murs intérieurs sont érigés en panneaux de carton-plâtre. Le complexe a été bâti de façon cohérente, avec une grue installée sur la place centrale. Durant les périodes
les plus chargées, 50 personnes travaillaient de concert sur le chantier. Celui-ci a été bouclé en vingt-sept mois très exactement.
Logements avec services sur mesure Le complexe compte au total 72 unités d’habitation, d’une superficie comprise entre 54 et 115 mètres carrés, qui peuvent bénéficier au besoin de services et de soins sur mesure. Un centre de services avec salon de coiffure, pédicure et cabinet de kinésithérapie est aménagé à côté du hall d’entrée et de la réception. Un petit dispensaire est en phase de préparation et assurera à terme une permanence médicale, tant pour les résidents que pour les tiers. Un coin musical avec un piano est aménagé dans le prolongement du hall, où l’on trouve également la ‘brasserie’ qui, à l’heure du déjeuner, prépare des plats frais pour les
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52 INTERVIEW Fiche technique Maître de l’ouvrage : ASBL Regenboog Roeselare Architectes : URA Architecten ASBL (Bruxelles), 3Architecten (Roulers), Architecten Tytgat-Remen (Roulers). Entrepreneur principal : Verstraetebouw NV (Roulers)
résidents. Elle donne sur la place centrale du complexe, et par beau temps, la terrasse est assidument fréquentée. Toutes les portes d’accès sont adaptées aux fauteuils roulants, ce qui est aussi le cas, bien évidemment, pour les salles de bains, dotées de douche surbaissée et de toilettes avec poignée. Chaque appartement est équipé d’un écran et d’un système d’appel d’urgence, qui permet par ailleurs de demander des renseignements ou de transmettre des messages. La sécurité inclut une fonction de surveillance par laquelle le(s) résident(s) peu(ven)t donner un signe de vie en activant à intervalles réguliers (par exemple toutes les 12 heures) un symbole sur l’écran tactile. La sécurité et la protection constituaient une priorité pour Francis Verstraete et son épouse. Tous les résidents
possèdent ainsi un badge électronique sans lequel il est impossible d’utiliser l’ascenseur. « Nous avions en effet l’ambition de limiter autant que possible les obstacles dans le bâtiment, afin de ne pas entraver les allées et venues des résidents, tout en leur offrant un sentiment de sécurité maximal, précise An Van Hemeldonck. Ce système de badge empêche tout intrus de pénétrer dans le bâtiment ! » Les résidents paient un forfait à la journée, qui comprend la location, les services fixes et le syndic. Les autres services sont facturés à la carte. De Regenboog : www.regenboogroeselare.be
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R.
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Hommage au génie du Corbusier Le Corbusier, architecte et urbaniste franco-suisse, est né le 6 octobre 1887 sous le nom de Charles-Édouard JeanneretGris. Son dynamisme lui a permis de hisser sa carrière audelà de la simple architecture, puisqu’il s’était fixé comme objectif d’aider les gens dans le processus du ‘savoir habiter’. Le Corbusier voyait l’unité entre extérieur et intérieur, et sa vision architecturale englobait dès lors l’habitat dans sa totalité. Une approche qui lui valut le titre d’« architecte du vingtième siècle ». TEXTE : EDUARD CODDÉ
S
on œuvre marquante et sa pensée ont incité l’entreprise belge ARTE, réputée sur le plan international pour ses papiers peints créatifs et qualitatifs, à lancer au début de cette année une collection en hommage au Corbusier. Dans sa période tardive, Le Corbusier a réalisé un ouvrage en Belgique, le pavillon Phillips pour l’exposition universelle de Bruxelles en 1958, que l’on ne peut malheureusement plus admirer aujourd’hui. Le Corbusier était bien plus que simplement un architecte. Il a aussi laissé en héritage bon nombre de projets de meubles et de papiers peints. Le lien entre la vision d’Arte en matière de papiers peints et la pensée du Corbusier tient également dans le fait que le célèbre architecte croyait fermement en une collaboration étroite entre architectes, ingénieurs, créateurs industriels et artistes. C’était absolument inédit en Europe. Le Corbusier était de surcroît convaincu des énormes possibilités de la production mécanique en série.
Polyvalence de la standardisation Le Corbusier était obsédé par l’ordre dans la nature. Il cherchait fiévreusement des structures rationnelles, des matériaux simples et une certaine standardisation, une quête qui trouve son origine dans la doctrine ascétique et harmonieuse de l’« Orphisme ». Le Corbusier menait une vie monacale et pouvait se retirer dans la solitude pendant des heures. Son obsession de la structure et de la standardisation a donné naissance à une palette de matériaux et de couleurs standard. Au départ, sa palette de couleurs architecturales, baptisée ‘Polychromie architecturale’, suscita l’étonnement, mais elle jouit aujourd’hui encore d’une grande considération. Il composa un premier clavier de couleurs en 1931, puis un second en 1959. Sa théorie des couleurs était fondée sur un petit nombre de nuances chromatiques et leurs dérivés esthétiques. Il publia à chaque fois un clavier de couleurs baptisé ‘Salubra’. Le premier, très puriste, comptait 43 nuances. Le second, de 1959, reposait sur 20 tons de base. Sa ‘polychromie’ se composait donc finalement de 63 nuances de couleurs inédites, qui sont protégées et gérées par La Fondation Le Corbusier depuis 1968, quelques années après sa mort. La Fondation Le Corbusier a confié à la société Les Couleurs Suisse AG le mandat universel et les droits exclusifs en vue de la protection et de la promotion des claviers de couleurs. La société belge ARTE a été autorisée à utiliser les couleurs pour la mise au point d’une collection exceptionnelle de revêtements muraux en hommage à l’architecte. Les créateurs d’ARTE ont ainsi pu s’inspirer de l’ensemble de l’œuvre de cet homme qui est considéré unanimement comme un des principaux fondateurs du modernisme, avec un accent particulier sur le début du XXe siècle. Un défi de taille, pour lequel l’entreprise a pu compter sur l’impressionnant savoir-faire présent dans
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ses rangs. Des techniques et des matériaux nouveaux ont ainsi redonné vie aux concepts progressistes du Corbusier dans des revêtements muraux inédits et sensationnels dotés d’un splendide « look & feel » contemporain.
Salubra I et Salubra II Les claviers de couleurs Salubra I (1931) et Salubra II (1959) avaient déjà constitué la base de quelques collections de papier peint par le passé. ARTE n’a jamais eu l’intention de les copier, mais plutôt de les réinterpréter dans un esprit, avec des matériaux et des techniques de production actuels, et dans le respect absolu de la pensée et de la vision du maître. L’inspiration de la collection ‘Le Corbusier’ d’ARTE ne se limite pas à ses claviers de couleurs, mais intègre également les caractéristiques spécifiques de son immense œuvre avant-gardiste. L’équipe créative d’ARTE a réuni sous le nom de ‘collection Le Corbusier’ cinq designs exclusifs et les unis à combiner avec ceux-ci, qui peuvent être mis en œuvre de manière universelle dans les intérieurs les plus variés et qui apportent, par les lignes de force de chacune des sous-collections, une atmosphère d’authenticité à la fois chaude et originale.
Le Corbusier, cinq déclinaisons ‘PAVILION’ évoque l’amour que Le Corbusier portait à l’art et aux habitations primitifs. ARTE s’est inspirée de la structure de tente du pavillon Philips de l’Expo 58 à Bruxelles et a combiné celle-ci avec des éléments organiques, imparfaits et chauds, caractéristiques de l’art primitif. ARTE est parvenue à créer un relief esthétique en jouant sur les différences de brillance dans le papier. La façon particulière dont l’architecte traitait les fenêtres, qu’il considérait comme des perforations dans la façade influençant l’aspect des bâtiments, et plus spécialement le rythme suivant lequel il les intégrait, ont fourni la base de la sous-collection ‘UNITY’. Les concepteurs ont pris appui en particulier sur l’ensemble de fenêtres de l’‘Unité d’Habitation’ de Marseille. Le papier peint est perforé à l’aide de clous, puis coloré. Un brillant subtil confère au relief ainsi créé une dimension supplémentaire et inattendue. Le béton armé, une constante dans l’œuvre du Corbusier, constitue la base de la sous-collection ‘STONE’. ARTE a imaginé ici une fusion avec les motifs marbrés que le maître a utilisés lui-même dans ses papiers peints. Des techniques spéciales et un mélange de textures et de matériaux donnent naissance à un revêtement mural tactile, particulièrement riche, dont la brillance et l’apparence changent selon l’angle d’incidence de la lumière. La quatrième sous-collection répond au nom de ‘DOTS’ et évoque le motif moucheté que Le Corbusier avait appliqué en 1931 dans la collection de papiers peints pour Salubra S.A. Ce motif lui avait été inspiré par les petites perforations dans le carton qu’il utilisait souvent pour ses dessins et ses collages. ARTE est restée très fidèle au concept du Corbusier, mais lui a apporté une
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touche très personnelle en utilisant des techniques d’impression innovantes et une encre à relief, qui apparaît et disparaît selon les conditions d’éclairage. Pour la cinquième sous-collection, baptisée ‘SQUARES’, ARTE s’est inspirée de la deuxième collection de papier peint du Corbusier de 1959. ‘SQUARES’ affiche de grandes surfaces blanches entourées d’une trame de petits carrés, entrecoupée à intervalles réguliers par différents éléments placés dans des positions inattendues. ‘SQUARES’ renvoie à la vision du Corbusier sur l’intégration des fenêtres dans les bâtiments. Les créatifs d’ARTE ont à cet effet examiné à la loupe le ‘Brise Soleil’ de l’Assembly Building de Chandigarh. Pour cette production, l’enseigne n’utilise pas du papier peint imprimé traditionnel, mais une structure en relief créée dans la matière en la chauffant et dotée ainsi d’un surprenant effet tridimensionnel. Le résultat visuel est tout simplement fantastique et incite irrésistiblement à toucher la matière. La combinaison des matériaux utilisés exerce par ailleurs une influence positive sur l’acoustique des espaces. Dans sa déclinaison ‘TINTS’, la collection ‘Le Corbusier’ propose en outre treize unis, une sélection parmi les couleurs chaudes et authentiques de la ‘Polychromie architecturale’ du maître. Après le décès du Corbusier le 27 août 1965 à Roquebrune-Cap-Martin, en France, jamais plus aucune autre autorisation n’avait été délivrée en vue d’utiliser ses couleurs et ses idées dans de nouvelles collections de papiers peints ou de revêtements muraux. La société belge ARTE est néanmoins parvenue à obtenir l’accord explicite de ‘Les Couleurs Suisse AG’, preuve irréfutable de son savoir-faire reconnu dans le monde entier. Nous nous félicitons tous d’en admirer le splendide résultat.
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