Focus Archi N°02

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LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

Interprétation

ARCHITECTURE DÉVOILÉE Brussels Design September

LE DESIGN DANS LA VILLE Zoom

LA BIENNALE DE VENISE


22 et 23 octobre 2014 Lille Grand Palais

Le rendez-vous nord europeen des acteurs du projet urbain 4 grandes conférences plénières avec des experts internationaux.

Un lieu d’échanges et de prospectives

Un espace d’exposition avec des services et produits innovants pour une gestion intelligente de la ville.

sur le thème des enjeux et besoins de la Ville

De nouveaux temps forts : ■ Une ville / Un projet, ■ La nuit de la créativité, ■ Le cycle Smart City / Smart Planet, ■ Les Beffrois de la Création.

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d'infos : STANDING Events

Tél. : +33 (0)3 28 07 32 95 - project@standing-events.com

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EDITO Spécialisés dans le domaine de l’édition professionnelle depuis 20 ans, aussi bien en Belgique qu’à l’International, nous annonçons sans détour notre sincère détermination : mettre nos compétences reconnues au service des architectes et du monde de la construction. Avec Focus Archi, le nouveau magazine professionnel des architectes belges, notre intention est double : rassembler et construire. L’objectif : permettre aux acteurs de nos deux régions, néerlandophone et francophone, de s’exprimer, échanger, transmettre … Des regards croisés pour des expériences et des ressentis partagés. Au travers de notre second numéro et ses nouvelles rubriques – « Travel » et « En Matière », l’équipe de FOCUS Archi vous invite à explorer, trouver de nouveaux angles, changer de hauteur, réinventer l’infini … Pour garder, en permanence, les yeux grands ouverts sur l’INFINIMENT POSSIBLE. Alain Lhoir, éditeur

EDITEUR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Alain Lhoir  065 66 06 92 info@eurobest.be DIRECTION DE LA RÉDACTION Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be JOURNALISTES Catherine Callico, Eduard Coddé, Pascal Dewulf, Mister Emma, Hugo Leblud, Philip Willaert, Corine Tonarelli

DIRECTION GRAPHIQUE Virginie Carlino virginie@eurobest.be

TRADUCTION Gitracom 02 735 84 55

DISTRIBUTION Gratuite par poste : 17.000 exemplaires

GRAPHISTE Éléonore Cucca eleonore@eurobest.be

ADMINISTRATION Diana Bertolaso  065 66 06 92 secretariat@eurobest.be

IMPRIMEUR Imprimerie Van der Poorten s.a. Diestsesteenweg 624 3010 Kessel-Lo Belgique

PUBLICITÉ Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be Morgane Dupont +32 (0)474 69 89 04 morgane.dupont@focusarchi.be

PARUTIONS Février Mai Septembre Décembre

SEPTEMBRE/OCTOBRE/NOVEMBRE 2014 #02

L’infiniment possible


4 SOMMAIRE

LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

ZOOM 6 100 ans d’architecture à la Biennale de Venise 12 Les incontournables de l’architecte 16 Le « L42 », nouvel espace business haut de gamme au coeur de Bruxelles

INTERVIEW

#02 sept./oct./nov. 2014

14 Filip Dujardin : Photographe architecte 34 Des pneus de vélo recyclés deviennent des tapis tendance 48 Le joyau du parc

INSPIRATION 20 Architecture Plurielle

EN MATIÈRE 36 L’architecture dévoilée

EVEIL 42 Kaléidoscope 44 Lire !

TRAVEL 46 Croisière architecturale

D[ECO] 52 Le design dans la ville


L’architecture dévoilée, symbolisée ici par le photomontage d’Ibis Pete, est une notion propre au monde de l’architecture. Car bien plus que de dévoiler un projet, l’architecte se dévoile lui-même au travers de celui-ci. Sa vision de l’architecture est le reflet de son intellect, de sa conception spatiale au service de la communauté.

© Huile sur toile « In The Sky » 60x92cm par ibis

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6 TETIERE 6 ZOOM

Sous la houlette de l’architecte néerlandais Rem Koolhaas et l’intitulé Fundamentals (Fondamentaux), la 14ème édition de la Biennale d’architecture de Venise présente trois grandes expositions, vitrines de l’architecture en Italie et dans les 65 autres pays participants. Des fondements de base à une approche globalisée. Voire vernaculaire, comme l’illustre le Pavillon belge.

100 ans d’architectures à la Biennale de Venise

© Italo Rondinella - Courtesy la Biennale di Venezia

TEXTE : CATHERINE CALLICO


© Andrea Avezzù - Courtesy la Biennale di Venezia

Le Pavillon belge, constitué de quelques installations, qui reproduisent des éléments intérieurs des habitats visités.

Absorbing modernity: 1914-2014”. Le thème majeur de la nouvelle biennale d’architecture de Venise, proposé par le commissaire Rem Koolhaas, a donné lieu à des interprétations contrastées par les pays participants. Frôlant le second degré pour certains, se jouant de la réalité ou s’y collant pour d’autres, prenant le contrepied de cet état des choses déclaré: la mondialisation efface-t-elle les particularités locales de l’architecture contemporaine ?

Intérieurs belges Ce n’est pas ce qui ressort de l’étude “Intérieurs, notes et figures” (*) réalisée par l’équipe du Pavillon belge, sélectionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, et constituée des architectes Sébastien Martinez Barat, Bernard Dubois, Sarah Levy, de l’artiste Judith Wielander et du photographe Maxime Delvaux. Durant 5 mois, une mission photographique a sillonné notre territoire, et en a ramené 1247 clichés pris lors de 256 visites d’intérieurs de particuliers, qui ont accepté d’ouvrir leur porte. L’inventaire reprend 208 photos, qui témoignent d’une “culture architecturale vernaculaire”. Au cours de ces 5 mois sur les routes avec le photographe Maxime Delvaux, notre regard sur les intérieurs est passé par plusieurs moments,

relèvent les membres du collectif. Nous étions d’abord très attentifs aux modifications structurelles. Ensuite le rôle de l’ameublement, de l’agencement, a pris le dessus et nous nous sommes intéressés au traitement de surface (peintures, tapis, tapisseries...). Le fruit de cette recherche a été baptisé «Figures», renvoyant à des typologies de transformations, des formes ou des attitudes. Comme par exemple, l’approximation, le foyer froid, l’analogie, l’objet immédiat, la cloison saisonnière, le malgré tout, l’objet inaliénable. Le travail réalisé pour le catalogue a été de retrouver ces figures dans le millier de photographies. Durant 3 mois, écrire, classer, agencer et sélectionner les images, «tamiser», «affiner» la matière récoltée. A l’origine du projet, un constat sur la pratique du métier d’architecte en Europe. Architectes et habitants conçoivent des logements dans des situations bâties existantes. Ce type de projet (transformations, aménagements, réhabilitations, extensions) marque la vie de jeunes architectes praticiens. S’ils sont petits par leur budget ou leur taille, ils n’en sont pas moins significatifs. Or ils sont encore trop peu considérés alors qu’ils recèlent des enjeux contemporains pour la pratique de l’architecture. Par ailleurs, l’éveil d’une conscience écologique, la crise économique, la patrimonialisation des villes sont autant de facteurs qui poussent architecte et habitant à envisager des logements dans de l’existant.

PRATIQUE « Intérieurs, notes et figures », Editions de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Cellule architecture, 2014, 208 p. www.interieurs-notes-figures.be

(*)

© Maxime Delvaux

Biennale d’architecture 2014 : www.labiennale.org/en/architecture/

L’étude publiée dans l’ouvrage l’étude “Intérieurs, notes et figures” a permis de souligner une architecture vernaculaire.

Au fil de la visite du Pavillon belge, de l’observation des images et des installations, on ne peut s’empêcher de relever certaines incongruités ou solutions bancales parmi les projets présentés. Comme ce coin salon (deux fauteuils, une table basse) qui fait face à un mur à demi carrelé d’une ancienne cuisine. Des pièces délimitées par des revêtements de sol ou des cloisons improvisées (bûches de bois, clôture amovible...). Le collectif se défend pourtant de tout parti-pris: Les intérieurs sont en réalité en phase avec l’architecture telle que nous l’avons observée. Le cadrage et la mise en série des images font voir des spécificités, des traits particuliers. Nous pourrions donc plutôt dire que la sélection ne s’attache

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pas à des «incongruités» mais au contraire à une architecture assez commune, celle que nous pratiquons tous les jours en tant qu’usagers. Il nous semble qu’il s’agit plutôt d’un regard qui se forge petit à petit (le nôtre au cours de l’étude, celui du lecteur qui parcourt le livre) plutôt que des architectures bizarres en elles-mêmes.

© Eva Le Roi © Andrea Avezzù - Courtesy la Biennale di Venezia

© Francesco Galli - Courtesy la Biennale di Venezia

8 TETIERE 8 ZOOM L’installation « 152 Mediterranea », co-réalisée par l’architecte belge Cédric Libert pour la section «Monditalia» de la Biennale, en collaboration avec Thomas Raynaud et l’agence française d’architecture et d’urbanisme AUC et (François Decoster, Djamel Klouche, Caroline Poulin).

Le Pavillon français, intitulé « La modernité, promesse ou menace ? », questionne 4 modèles qui ont relevé de l’utopie.

152 îles italiennes

Archi logistique

A travers l’installation « 152 Mediterranea », l’architecte belge Cédric Libert participe à la section «Monditalia» -dédiée à la culture italienne- de la Biennale, en collaboration avec Thomas Raynaud et l’agence française d’architecture et d’urbanisme AUC et (François Decoster, Djamel Klouche, Caroline Poulin). La Méditerranée a toujours constitué dans l’imaginaire collectif un enjeu majeur, urbain, territorial, géographique et stratégique que nous souhaitons faire émerger pour parler autrement de l’Italie contemporaine. L’Italie est ici décrite dans son passé et son actualité à travers l’ensemble des îles qui entourent la Botte, et qui évoquent un autre rapport au monde méditerranéen, plus riche en relations avec les Balkans d’un côté et avec l’Afrique de l’autre. Ces îles ont toutes une identité, une histoire, une spatialité propres, elles nous renvoient un sentiment d’inaccessibilité, d’immobilité, d’intemporalité mais elles sont aussi les lieux de l’agitation lente, les lieux de la relation, les lieux d’une certaine forme de modernité. Elles sont à la fois autonomes (par leur spatialité, leur culture) mais aussi poreuses (elles portent en elles beaucoup des apports migratoires, des hybridations culturelles). Lampedusa montre encore aujourd’hui qu’elle est le creuset tragique d’une hybridation du Nord et du Sud.

De son côté, dans le cadre Monditalia encore, l’illustratrice bruxelloise Éva Le Roi collabore au projet engagé des architectes de Behemoth (Amir Djalali, Francesco Marullo et Hamed Khosravi), « The Architecture of Fulfilment A Night With a Logistic Worker ». Éva Le Roi a réalisé une frise de six mètres en dessins et collages, qui orne l’extérieur du pavillon. Il s’agissait de décrire le trajet quotidien, aller et retour, d’une travailleuse de nuit, depuis son domicile à Codogno jusqu’à son lieu de travail, un entrepôt d’Atacama, l’une des principales multinationales fictives de commerce en ligne. L’enjeu était de restituer les spécificités des villes et paysages traversées propres à cette région du nord de l’Italie. L’illustratrice a, dans un premier temps étudié ces villages, villes, et zones agricoles et industrielles qui ponctuent le trajet, et en a isolé des typologies de bâtis, des rythmes de construction essentiels. Le format linéaire du dessin m’a incité à faire des coupes franches dans la composition afin de permettre des changements d’échelle selon l’intérêt de chaque zone. Le dégradé progressif de la lumière, de la tombée de la nuit jusqu’au noir de l’entrepôt lie l’ensemble et restitue une temporalité.


Fresque réalisée par l’illustratrice bruxelloise Éva Le Roi pour le projet « The Architecture of Fulfilment A Night With a Logistic Worker » de Behemoth (Amir Djalali, Francesco Marullo et Hamed Khosravi).

Une biennale en 3 parties Sous l’intitulé Fundamentals, 3 expositions imbriquées : Absorbing Modernity, Monditalia, Elements of architecture.

Dans les pavillons nationaux, “Absorbing Modernity : 1914-2014” invite chaque pays à réfléchir sur l’influence de la modernité sur son identité architecturale et sur « l’adoption quasi universelle d’une seule langue moderne et d’un seul répertoire de typologies ».

Le pavillon français, de Tati à Prouvé Sous le titre « La modernité, promesse ou menace ? », le Pavillon français, dont le commissariat a été confié à l’architecte et historien Jean-Louis Cohen, questionne le parcours de l’architecture française vers la modernité. A partir de projections et de maquettes, l’exposition en souligne les contradictions et les limites, à partir de quatre exemples singuliers et utopiques. Entre fiction et réel. La maison Arpel du film Mon Oncle de Jacques Tati, et ses promesses d’un quotidien embelli par la technologie. La transmutation de la cité de la Muette à Drancy, construite par Eugène Beaudoin, Marcel Lods et Bodianski dans les années 1930 et muée en camp d’internement. Les structures légères de maisons préfabriquées en métal de Jean Prouvé et leur échec face au modèle de la préfabrication lourde à la française. Enfin, les grands ensembles d’habitation: près de 300 quartiers d’habitation sont créés dans le second après-guerre dans la périphérie des villes françaises, aujourd’hui devenues des zones d’exclusion. Le parcours se complète d’un ouvrage inédit qui reprend 101 bâtiments d’architectes français de 1914 à 2014 et qui conclut: en un siècle, la France a moins assimilé la modernité qu’elle n’a contribué à la façonner, grâce à des architectes et des ingénieurs, inventeurs et visionnaires, qui ont permis à sa pensée architecturale de se construire et d’accéder à une reconnaissance internationale.

Le pavillon central accueille “Elements of Architecture” et revient sur les bases fondamentales de l’architecture, de tous temps et en tous lieux : sol, mur, plafond, escalier, balcon, toit, etc. confrontant ces éléments à la culture, la politique, l’économie ou la géographie. À la Corderie de l’Arsenal, le pavillon “Monditalia”, dédié à la culture italienne dans sa diversité et sa complexité, mêle l’architecture et d’autres formes artistiques – cinéma, théâtre, musique, danse –, illustrant divers contextes au sein desquels l’architecture peut être imaginée ou conçue, et jetant les bases d’une autre réflexion sur le futur de l’architecture.

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© Andrea Avezzù - Courtesy la Biennale di Venezia

Le Pavillon portugais, officiellement représenté par le journal “News from Portugal homeland”, disponible dans un point de distribution.

© Andrea Avezzù - Courtesy la Biennale di Venezia

Le Pavillon russe, entre ironie et éloge de l’architecture nationale.

Cette année, le nombre de pays participants à la Biennale est passé de 55 à 66. Parmi les nouveaux venus, la Turquie, le Costa Rica, la République dominicaine, les Emirats arabes unis, l’Indonésie, la Nouvelle Zélande… Quelques projets se démarquent du lot par une approche subversive. Ainsi le Pavillon russe, à travers le thème ‘Fair enough’, présente un salon de l’immobilier et de l’architecture, qui se moque de l’esprit des grandes expositions au fil de petits stands. Et par delà, de l’architecture russe. Le stand ‘Archipelago Tours’ propose des voyages axés sur l’architecture russe dans le monde (Vietnam, Afghanistan, Grande-Bretagne...) dont les images trahissent l’absurdité. L’exposition analyse également le constructivisme russe ou des néoclassiques staliniens tel Alexey Viktorovich Shchusev qui a signé le mausolée de Lénine, exposé comme une villa résidentielle. De son côté, crise oblige, le Portugal brille par sa non-présence. Pas tout à fait. Le pays est officiellement représenté par un journal intitulé “News from Portugal homeland”, avec des reportages sur l’architecture, et sa diversité, ainsi que sur la vie sociale et économique au Portugal, ces cent dernières années. L’occasion de poser un regard critique sur l’habitation, terrain d’expérimentation de premier plan de la modernité. Et sur un pays qui, selon les curateurs, reste indéchiffrable, entre l’exotisme et le périphérique.

Le Pavillon de la République dominicaine, parmi les dix nouveaux pays participants à la Biennale.

© Andrea Avezzù - Courtesy la Biennale di Venezia

© Andrea Avezzù - Courtesy la Biennale di Venezia

© Andrea Avezzù - Courtesy la Biennale di Venezia

Dérision russe et média portugais

Dans le Pavillon de La Nouvelle Zélande, l’Océan pacifique est le point de passage de l’architecture exportée par des migrants d’une île à l’autre.


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A renvoyer à : Eurobest Products/Focus Archi 311, rue des Vaches - 7390 Quaregnon Fax : 065 66 61 75 ou via contact@eurobest.be


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Made in Belgium

Les bougies Jody Lo sont fabriquées en Belgique à partir de cire végétale, dans une enveloppe de verre soufflé. Chaque bougie contient de 8 à 10% de parfum naturel (frais, intime ou énergisant). Ses effluves subtils agrémenteront l’atmosphère de vos locaux. Disponible en 11 couleurs et arômes. www.jodylo.com

(Mini)monde magique

« Small Architecture Now! » explore le monde magique de l’architecture à petite échelle. Le résultat : un inventaire captivant d’ouvrages architecturaux qui allient judicieusement une forme étudiée et une petite surface. www.taschen.com

Les incontournables de l’architecte

3D fun

Tout le monde a le droit de s’amuser un peu, même l’architecte au bureau. Pourquoi pas avec ce joli pressepapiers « plans » ? www.speranzaonline.com

TEXTE & COMPOSITION : PASCAL DEWULF

Il ne peut y avoir d’architecture simple sans un environnement naturel et productif, allié à un (work)flow efficient et convivial. Voici quelques objets conçus dans ce sens.

Le choix des experts

Architectes, décorateurs et autres acteurs des projets architecturaux, par leurs choix et leurs commandes, ont désigné les bestsellers de la collection Marie’s Corner 2014. Parmi les favoris figure notamment cet audacieux siège bas « Modesto ». www.mariescorner.com

Set de bureau polyvalent

Ces « Bits of Paper » sont l’œuvre de Linde Hermans, célèbre pour sa créativité multiforme dans le cadre du label « Rode Schoentjes ». La collection d’articles de papeterie se présente sous la forme d’une variété de feuilles différant par le format, la couleur et le motif. Les « petits papiers » incitent à tout noter : choses à faire, idées et autres pistes de réflexion. Disponible en tant que set de bureau, tapis de souris ou bloc-notes. www.mamzel.eu


La créativité en avant

Quel architecte ne souhaite pas attirer l’attention sur sa créativité ? Les objets qui peuplent votre bureau y contribueront. Ce distributeur de ruban adhésif « Quack » dessiné par Joe Buttigieg propose une amusante variation sur le vieux concept que nous connaissons tous. www.suck.uk.com

Protection optimale

Le card protector en aluminium de Secrid protège efficacement vos six cartes les plus importantes de divers aléas : pliage, rupture, lecture intempestive des cartes RFID (comme la carte ID, les dernières cartes de crédit ou les badges d’entreprise). D’une épaisseur de 8 mm seulement, le card protector Secrid a mérité le Red Dot Design Award. www.secrid.be

Statement architectural

Cette bibliothèque en forme de branche est un véritable « statement », une prise de position architecturale. Disponible dans les finitions suivantes : chêne brut, noyer américain ou structure bois noire. www.olivier-dolle.com

Le plaisir de travailler

Prendre des photos ou des vidéos d’un chantier, les transmettre très facilement à vos collègues, ou les enregistrer sans fil sur l’ordinateur : le Sony Xperia Z2 étanche combine les meilleures technologies mobiles de Sony avec un appareil photo de 20,7 mégapixels. Android 4.4 KitKat et une mine d’applis font de ce smartphone un précieux instrument de productivité. www.sony.be

Que l’ordre règne

Le Grid-It™ de Cocoon met fin au capharnaüm de votre serviette. Avec ce système de compartimentage élastique, tout est proprement rangé pour une journée de travail productive. www.cocooninnovations.com

Dopez votre imagination

Dans votre métier d’architecte, vous débordez sans doute d’imagination, mais il arrive que le flux d’idées se tarisse. « Houzz » est là pour y remédier. L’appli propose environ 1,5 million de photos d’intérieurs et de concepts, prises partout dans le monde. La recherche se fait sur le style, le lieu et l’espace disponible. Compatible iOS et Android, sur smartphone ou tablette. www.houzz.com

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Filip Dujardin Photographe Architecte

Filip Dujardin n’est pas architecte. Il est historien de l’art spécialisé dans l’histoire de l’architecture. Est-ce un rêve de petit enfant que de devenir architecte ? « Pas vraiment » me répondra-t-il, « mais j’ai toujours été fasciné par le travail des architectes ». Aujourd’hui, il collabore avec de nombreux bureaux belges en Flandre et à Bruxelles, mais aussi à l’étranger comme en Hollande, France, Allemagne et Suisse, pour photographier leurs constructions. Mais ce n’est pas ce travail qui m’avait interpellé chez lui mais plutôt ses créations de photomontages basées sur l’architecture imaginaire. TEXTE : MISTER EMMA


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a fiction architecturale vous emporte dans un monde étrange où les bâtiments se développent de manière inattendue dans un espace urbain imaginé par l’artiste. Filip Dujardin bricole avec des logiciels un mariage de différents courants architecturaux pour donner un ensemble homogène ouvert à l’imaginaire et à la perception de mondes utopiques. Les éditions Hannibal viennent justement de sortir la première monographie de Filip Dujardin, intitulée Fictions 2007 - 2014. Une excellente occasion pour en savoir plus sur le travail artistique du gantois. Nous nous donnons rendez-vous au centre culturel de Menin où Filip veut me montrer une autre facette de son art. En effet, de photographe d’architecture, il est devenu artiste photographe et est en passe de devenir artiste architecte pour un bureau avec lequel il collabore sur la rénovation d’une ancienne caserne militaire pour le siège gouvernemental de la Province de Flandre occidentale. Une étape supplémentaire s’écrit donc à son curriculum : la construction en trois dimensions. Si je suis à Menin, c’est que l’artiste vient de participer à l’exposition Treasures of Nation avec Gerd Ververs où il a présenté une chambre. « C’est ma troisième installation en 3D », déclare-t-il, « le but de ce travail est de trouver une manière de traduire mes photos sans reproduire les bâtiments que l’on voit dans le livre ». Sa première installation, il l’a faite à Middelburg (2012). Il s’agissait un ensemble de toits qu’il avait assemblé autour d’un échafaudage. Sa seconde installation avait pour thème le Z33, maison d’art contemporain à Hasselt (2013-2014). Il avait détourné l’espace d’exposition afin d’aiguiser l’œil du visiteur. Ces interventions en briques rouges changeaient radicalement la logique originelle du bâtiment en proposant des constructions devant les fenêtres, en bâtissant une colonne dans un escalier, en coupant les murs, …

Retour à Menin Avec cette chambre universelle qui comporte une porte et une fenêtre, le résultat n’est plus le fruit d’un programme informatique comme Photoshop. Filip Dujardin vous entraîne dans la réalité, celle faite de vraies briques assemblées par des maçons à l’aide de mortier pour construire de vrais murs. L’artiste vous invite dans son univers. En découvrant son installation, vous serez confronté à un éparpillement de briques et de pans de murs comme si la chambre était tombée en morceaux et s’était dispersée à travers l’espace d’exposition. La chambre est devenue une chambre mentale, un peu instable. C’est un jeu de Lego pour adulte, un puzzle auquel Filip Dujardin vous emmène.

Un point peut-être anecdotique m’intriguait. Je me souvenais de ses précédentes installations et je me souvenais que, déjà, l’artiste avait utilisé des briques rouges. Ce matériau représenterait-il quelque chose ? « C’est un matériau basique, il représente le démarrage de l’architecture. De plus, c’est un module qui me permet une plus grande créativité. Il est très facile à utiliser. Pas besoin de coffrage ou autres pratiques pour obtenir facilement un certain effet. » Nous sommes le 7 juillet 2014. Nous sommes à Menin. L’exposition se termine. Demain, l’œuvre redeviendra briques qui seront jetées dans un container. « Je reste un photographe ! Généralement, les artistes vont demander à quelqu’un de photographier leur œuvre afin de garder une trace de la temporalité de leur travail. Je suis un photographe qui bâtit et qui, ensuite, photographie ses propres œuvres. Je trouve cette démarche intéressante mais je dois bien avouer que je cherche un statut à ces photographies. Quel en sont leurs valeurs ? » Demain, Filip Dujardin travaillera à la rénovation d’une caserne militaire mais la fonctionnalité du bâtiment ne va-t-il pas perturber sa créativité, l’enfermer dans une réalité qui l’empêchera de dessiner ses architectures utopiques ? « Je ne sais pas. C’est la première fois que je travaille sur un bâtiment existant. De plus, c’est un team de différentes personnes. Le bureau d’architecture m’a invité à avoir un autre regard sur le projet, à créer des photomontages et peut-être à donner de l’input quant à la rénovation. »

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16 TETIERE 16 ZOOM

Le « L42 », nouvel espace business haut de gamme au cœur de Bruxelles Un « pied-à-terre » dédié aux travailleurs nomades alliant à la fois souplesse, confort, ergonomie et esthétique TEXTE : HUGO LEBLUD

C

’est un geste à la fois architectural et esthétique qui détonne dans un quartier du plein centre de Bruxelles, à l’extrémité de la rue de la Loi, qui aligne depuis des décennies des milliers de m2 de bureaux dédiés le plus souvent à des services européens, à des ministères fédéraux ou encore à des entreprises privées. Si la façade du « L42 » (le n°42 de la rue de la Loi) n’a pas connu la moindre intervention côté rue, il en va tout autrement une fois la porte de cet immeuble franchie. A l’initiative du propriétaire Credibe, agissant pour la circonstance en parfaite intelligence avec l’homme d’affaires liégeois Stephan Uhoda qui est devenu son principalelocataire, le « L42 » a muté, depuis mai dernier, en un nouvel espace partagé combinant harmonieusement travail et art de vivre. Un espace business haut de gamme, déployé sur quelque 1.500 m2, intégrant plusieurs niveaux du bâtiment et accessible à toute personne ou groupe de personnes en transit prolongé ou non à Bruxelles.


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Un public exigeant, soucieux de disposer d’un « workspace » offrant toutes les commodités, en ce compris l’indispensable connectivité très haut débit.

Différentiation et flexibilité Pour concevoir ce que l’on appelle volontiers Outre Manche, et en français dans le texte, un « pied-à-terre » professionnel, Stephan Uhoda a fait appel à l’expertise de Thierry Toussaint, spécialisé depuis trente ans, pour des projets tant nationaux qu’internationaux, dans les aménagements, l’équipement et le management d’espaces hôteliers. Thierry Toussaint, fort de cette longue et riche expérience professionnelle, a joué un rôle majeur dans le réaménagement et la distribution des nouveaux espaces. Avec la mise au point d’une offre commerciale large et différenciée par rapport à une demande existante, tout en assurant une flexibilité maximum à l’utilisateur nomade du « L42 ». Outre un vaste open space , des locaux/bureaux pré-équipés de diverses tailles (35 m2, 45 m2,…) et d’autres espaces modulables, pour des réunions de travail, rencontres événementielles ou encore conférences de presse, pourront accueillir jusqu’à 250 personnes en même temps. Chaque local du « L42 » a été aménagé avec confort et élégance, la lumière naturelle ayant été, chaque fois que possible, préservée.

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Ainsi, les outils de travail , de plus en plus mobiles, disposent au « L42 » de supports spécifiquement étudiées pour micro-ordinateurs ou tablettes. Espaces voués à l’utilisation de ces nouvelles technologies, l’open space est équipé de très nombreuses prises de courant pour réalimenter les batteries défaillantes. Au cœur de l’espace commun a été installée une « cabine de concentration » signée par les designers bretons Ronan et Erwan Bouroullec (mobilier insonorisé distribué par VITRA) pour travailler et échanger en toute convivialité hors du tumulte. Enfin, la plupart des locaux disposent sur leurs murs d’œuvres d’art contemporain tirées des collections privées de Stéphan Uhoda. La décoration intérieure mais aussi la mise en œuvre de certains matériaux comme le bambou (revêtement de sol et table du lounge), le choix des types de siège ou encore les nuances de couleurs ont bénéficié des apports de l’atelier d’architecture de Philippe Valentiny (Liège). Un abonnement annuel d’accès au site, sans limite d’occupation, est à l’étude pour un forfait de 490 € à la personne. Des services additionnels sont facturés en fonction de requêtes spécifiques, comme l’utilisation de la conciergerie ou encore l’accès au restaurant.

Confort, ergonomie et esthétique Toujours au nom du principe de différenciation, l’ensemble du mobilier, signé VITRA, « devait répondre à trois critères : confort, ergonomie et esthétique », souligne Thierry Toussaint.

Sur le toit L’offre commerciale du « L42 » se complète enfin, ultime élément de différenciation si cher à Thierry Toussaint, par la mise à disposition de six appartements (de 50 à 150 m2 avec ici deux chambres et une vaste terrasse privative avec vue imprenable sur Bruxelles), disponibles pour une nuit ou six mois. Solution idéale d’hébergement entre réunions de travail et deux vols, la résidence hôtelière du « L42 », en tant qu’hébergement alternatif à l’hôtel, offre évidemment aux résidents toutes les commodités nécessaires. Espace de rencontre et de travail de qualité, répondant aux standards technologiques les plus exigeants en terme de communication, le « L42 » accueille aujourd’hui ses premiers occupants nomades.


Appel à projet

envie de partager vos réalisations ? Focus Archi vous donne la parole ! envoyez vos projets réalisés avec les informations suivantes :

© Sergey Nivens - Fotolia.com

• Une présentation succincte de votre bureau. • Des photographies explicites du projet. • Une note sur le parti architectural pour le projet que vous souhaitez présenter. • Faites-nous part des difficultés rencontrées lors de la réalisation du projet.

n’hésitez pAs à nous contActer, c’est un service grAtuit dédié Aux Architectes !

LioneL Lhoir

Morgane DuponT

Architecte rédAction & publicité

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20 INSPIRATION © © lily - Fotolia.com

Architecture Plurielle Une passerelle aux couleurs pop art au Luxembourg, une extension triangulaire d’habitation familiale en Flandre, un centre pour jeunes en OSB dans les Ardennes ou un habitat groupé au centre de Bruxelles … Focus Archi révèle, dans un flot d’inspirations et de perspectives croisées, les réalisations, innovantes et audacieuses, d’architectes inspirés. Une vision grand angle d’une architecture plurielle … De quoi stimuler votre créativité. TEXTE : CORINE TONARELLI


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PASSERELLE PIÉTONNE ESCH-SUR-ALZETTE, LUXEMBOURG - 2009 Rectitude extérieure pour structure exosquelette flamboyante La nouvelle passerelle d’Esch-sur-Alzette crée une connexion directe entre le coeur de la ville et l’espace vert du Parc du Galgenberg. Le pont se doit de relier « en un seul trait » l’espace de la rue avec l’espace du parc. Le projet se présente sous forme d’un objet unique caractérisé par une volumétrie simple et épurée. Ce geste clair tranche avec l’environnement chaotique (caténaires, lignes à hautes tension) et la lecture urbanistique

confuse du site (boulevard, quais des bus et des trains, rond-point, etc). L’esthétique particulière du projet rend cette passerelle unique en son genre et crée une image forte pour le quartier de la gare et pour la Ville d’Esch-sur-Alzette dans son ensemble. Elle témoigne du renouveau d’Esch, de sa reconversion, et surtout du rôle avant-gardiste qu’ Esch occupe au Luxembourg.

Bureau d’architecture : METAFORM Atelier d’Architecture • www.metaform.lu • Photos : Steve Troes Fotodesign


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CLARENHOF - HASSELT - 2008 Quiétude spirituelle d’une reconversion réussie UN COUVENT DES CLARISSES TRANSFORMÉ EN PROJET DE VILLE POUR SENIORS Après avoir résidé un peu plus de 100 ans dans le couvent de la Guffenslaan, les religieuses ont déménagé vers la filiale de leur institution à Genk le 6 juin 2005. Le mobilier du couvent a été transféré dans le couvent des clarisses d’Eindhoven, tandis que le retable en bois de l’autel de la chapelle les a accompagnées à Genk. L’équipe Onroerend Erfgoed (patrimoine immobilier) de la section Développement territorial du Limbourg a élaboré fin 2007 une proposition de protection dans le cadre du thème ‘Styles néo’. La protection définitive a été signée le soir de Noël 2008. Au lieu d’une réaffectation du terrain, le choix s’est porté sur une réaffectation du couvent de 1901.

Il était toutefois évident que le vaste programme de réaffectation proposé dépassait largement les capacités du site. Un groupe de travail constitué de représentants d’Onroerend Erfgoed a participé à la planification. Une solution s’est dégagée après de longues négociations. L’accès à la maison de repos trouve place dans l’aile extérieure du couvent. Une partie de la maison de repos privée occupera le rez-dechaussée du cloître. Les murs et les portes intérieurs seront conservés au maximum ; le programme respecte la répartition historique des volumes. Les chambres sont utilisées comme chambres de la maison de repos ou comme bureaux. Le cloître est bien entendu conservé. Des percées dans les murs entre les chambres et le cloître sont ajoutées à hauteur de l’ancienne chapelle intérieure afin d’augmenter l’apport de lumière naturelle.

Bureau d’architecture : A2O Architecten • www.a2o-architecten.be • Photos : A2O Architecten

L’étage du cloître abritera des ‘lofts de soin’, qui font partie de la partie ‘flats-service’ du site. Les minuscules cellules de l’étage, larges de 4,5 mètres à peine, seront adaptées. Un couloir sera aménagé autour du jardin et entouré de chambres. Une passerelle en verre sera construite au-dessus du cloître, au rez-de-chaussée, pour donner accès aux lofts de soin.


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EXTENSION CG - BIERGES - 2013 Contraste contemporain sur vieille bâtisse Rénover un bâtiment existant reste un défi intéressant car les contraintes sont énormes. Dans ce cas-ci, la seule possibilité était de s’étendre sur le côté sur une largeur de 2m60 (après démolition de l’appentis). Les enjeux par rapport à l’existant étaient multiples (niveaux de planchers identiques, alignements des différents murs, mêmes pentes de toitures,…) Une fois le pignon libéré de l’appentis existant, le principe est de reprendre la volumétrie principale de la maison et de l’extruder jusqu’à la limite mitoyenne de manière à créer une continuité et une unité avec l’existant. L’organisation intérieure et le programme des clients ont poussé le volume à s’étendre vers l’avant. Les « biais » dans le volume permettent d’aérer la parcelle. En façade

avant, il se dégage de la maison principale pour ne pas étouffer l’entrée et permettre la mise en évidence de celle-ci. À l’arrière, le volume vient retrouver l’alignement de l’annexe existante, cela crée également un accès fluide au jardin et minimise la projection d’ombres sur l’ouverture de la cuisine. L’organisation interne de l’extension est simple : on retrouve la circulation verticale, autour de laquelle se développent les plateaux (dans la continuité des étages existants) et des ouvertures dans le pignon actuel de la maison pour permettre les connexions. L’objectif du projet est d’améliorer l’organisation et la qualité de vie d’une habitation créée au 19ème siècle. Le volume s’étendant jusqu’à la limite

Bureau d’architecture : LRARCHITECTES • www.lrarchitectes.com • Photos : Pedro Correa

mitoyenne, l’idée est de travailler les ouvertures principales sur la « bande » de toiture. Ces ouvertures viennent comme des puits de lumière cadrer des zones particulières à l’intérieur. Ces ouvertures ont également été positionnées par rapport à la volumétrie globale. En particulier, l’ouverture en toiture sur le pan avant se positionne dans le prolongement du pied de versant existant afin de marquer cette arête et d’exprimer la partie saillante dans une typologie de type « appentis ».


Rez-de-chaussée

1er étage

2ème étage

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30 INSPIRATION 30 TETIERE

AUBERGE DE JEUNESSE LAROCHETTE, LUXEMBOURG - 2011 Parti pris de cadres visuels pour intégration environnementale Le centre d’animation se niche en plein coeur du parc de Larochette, situé au centre du Grand-Duché du Luxembourg dans le canton de Mersch. Il s’inscrit dans la continuité d’un parcours ludique proposé par l’auberge de jeunesse destiné à la découverte de la nature. Dans un écrin de forêt, ce centre d’animation vient s’asseoir le long du talus séparant le chemin communal du parc. Motivé par un souci d’intégration, ce bâtiment tend à fusionner avec son environnement et cherche à être en harmonie avec ce dernier en adoptant une volumétrie épurée et un «camouflage naturel» composé d’un fin bardage en mélèze. Ses larges baies vitrées qui rythment les façades ne sont pas seulement des vecteurs de lumière naturelle, mais agissent comme des cadrages visuels sur les espaces environnants et favorisent les dialogues entre l’intérieur et l’extérieur. Destiné à une population jeune, ce projet se veut un repère dans le long processus d’apprentissage à l’architecture pour les jeunes de notre pays. Bureau d’architecture : METAFORM Atelier d’Architecture • www.metaform.lu • Photos : Steve Troes Fotodesign


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32 INSPIRATION

MARCHÉ AUX POISSONS - BRUXELLES - 2011 Pureté lumineuse d’un polyèdre Rénovation et extension d’ une maison à rue et construction d’un logement unifamilial sur une salle de vente. La maison de maître se tient parmi les bâtiments résidentiels denses dans la partie habitée du centre-ville de Bruxelles. Le terrain a la forme d’une tête de cheval, comportant la maison de maître existante, un bâtiment industriel dans la cour et un second bâtiment industriel du 18ème siècle, qui aujourd’hui fait office de salle de vente aux enchères.

Le programme initial prévoyait la rénovation de la maison de maître côté rue et la construction d’une galerie d’art dans la cour. Plus tard, le client accepte l’idée de faire une deuxième maison unifamiliale sur le bâtiment industriel existant. Ce projet fait le choix de rénover la maison en respectant la typologie des maisons urbaines à Bruxelles, en maintenant l’appartenance au coeur de la ville dans les espaces côté rue, et l’intimité d’une vie de famille côté cour. La promenade vers la galerie d’art au rez-de-

Bureau d’architecture : V+ • www.vplus.org • Photos : V+, Maxime Delvaux

chaussée emmène le visiteur à travers de larges espaces, avec des baies donnant sur la cour centrale et un petit jardin au fond du terrain. L’autre maison, implantée sur le bâtiment industriel existant, est conçue pour terminer la rangée de maisons mitoyennes voisines en mettant en place un volume à trois façades. La façade principale du nouveau bâtiment donnant sur le Marché aux Poissons offre une belle vue bruxelloise aux espaces intérieurs.


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34 INTERVIEW

Des pneus de vélo recyclés deviennent des tapis tendance En l’espace de quelques années, l’entreprise belge Papilio est parvenue à imposer ses tapis modernes, dotés d’une personnalité propre. Le secret de cette réussite ? L’alliance d’un riche héritage, celui du tapis belge, avec des processus de conception privilégiant la créativité. Les idées originales développées par Papilio portent leurs fruits : elles lui ont déjà valu diverses distinctions internationales, notamment le prestigieux Red Dot Design Award. La marque arbore aussi depuis peu le label Henri Van de Velde. TEXTE : PASCAL DEWULF PHOTOS : PAPILIO

Présence mondiale Quand Papilio a vu le jour en 2008, l’entreprise n’était pas pour autant une novice sur le marché du tapis. La marque est en effet une émanation de Prado Rugs, la plus ancienne usine belge (100 ans) de tapis en laine tissés à la machine. Papilio, de son côté, cherche dans le monde entier les meilleurs fabricants de tapis pour leur confier la réalisation de ses étonnantes créations. « Actuellement, nous sommes présents dans quelque 35 pays du monde, explique Christophe Vervaeke, R&D Manager chez Papilio. Je crois que nous devons ce succès à notre philosophie : ‘Le design ne doit pas nécessairement coûter cher’. En d’autres termes, nous suivons les dernières tendances, mais en appliquant des prix accessibles à tous. C’est ainsi que nous proposons deux cents qualités différentes dans des segments que nous appelons ‘Lifestyles’. La collection ‘Pepper’, par exemple, s’adresse particulièrement aux adolescents avec ses couleurs fluo branchées. »


Des tapis avec une histoire Papilio se spécialise cependant dans les « structures ». « Papilio, poursuit Christophe Vervaeke, se distingue par le recours régulier à des matières qui ne sont pas originellement destinées à l’industrie du tapis. Nous avons par exemple des tapis fabriqués en pneus de vélo recyclés (les ‘Cyclo’ grâce auxquels Papilio a emporté à la fois le Red Dot Design Award et le prix Henri Van de Velde, ndlr). Je pourrais aussi citer les anciennes toiles de tente militaires, les emballages de bonbons ou les vieux journaux. Pour le tapis en tentes militaires recyclées, nous venons d’ailleurs de recevoir le prix Henri Van de Velde. Le produit est un hommage de notre entreprise aux victimes de la Grande Guerre. Nos tapis vont toujours un peu plus loin que le simple revêtement de sol. Nous nous efforçons de leur donner une histoire. » À cet égard, Papilio n’est jamais à court d’idées. On trouve même des tapis en poil de chameau ou en bambou.

Sur mesure Chez Papilio, les créations spéciales ne sont pas un gimmick commercial : elles traduisent l’esprit du temps. « Par le passé, rappelle Christophe Vervaeke, un tapis durait plusieurs générations. C’est aujourd’hui un accessoire de l’aménagement intérieur, que le client souhaite pouvoir changer régulièrement en fonction de l’ambiance qu’il a envie de créer. Notre marque tente de répondre à ce besoin. » Le bienfondé de l’approche ne fait plus de doute, au point que Papilio est devenu une référence parmi les architectes. « Nous collaborons avec des bureaux d’architectes qui s’occupent de grands projets, par exemple des hôtels, confie Christophe Vervaeke. Dans ces conditions (les gros volumes), nous pouvons faire du tapis sur mesure. Nos concepteurs jouent aussi avec l’idée d’une gamme limitée, spécialement destinée aux architectes et architectes d’intérieur qui ont besoin d’un travail personnalisé. C’est un projet pour 2015 ; nous n’en sommes qu’au stade de l’étude. »

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36 EN MATIÈRE

L’architecture dévoilée Tout est affaire d’interprétation : quel sens donnons-nous au concept d’architecture dévoilée ? C’est l’architecture voilée qui nous suggère le dévoilement, sinon la démystification. Toute architecture ne porte-t-elle pas en réalité un voile ? En levant ce voile, nous nous rapprochons de l’architecture. TEXTE : PHILIP WILLAERT

L

’artiste américano-hongrois Christo a emballé le Reichstag de Berlin. À Paris, il a réservé le même sort au pont Neuf, moyennant des tonnes de tissu. Le résultat de l’opération rappelle la draperie mouillée de l’Antiquité grecque. Ces images sensuelles, voire érotiques, nous incitent à jeter un regard plus attentif sur l’architecture et l’environnement. L’intention de Christo était purement esthétique, même si ses œuvres d’art conceptuelles – il a collaboré étroitement avec son épouse JeanneClaude – expriment un profond bonheur amoureux.

The Elements of Architecture Le voile, en effet, possède une sorte de force érotique, qui suggère et nous donne envie de plus. Si la comparaison est facile, il est vrai que le corps voilé stimule plus l’imagination que la nudité. Masquer ? Démasquer ? Entre les deux, l’architecture balance constamment. Au 18e siècle, les maisons et palais étaient abondamment pourvus de « cosmétiques ». L’abondante ornementation rococo recouvrait la logique architecturale, et une épaisse couche de plâtre reléguait la structure et la construction à l’arrière-plan.

Construction et géométrie Avec Jean-Nicolas-Louis Durand, la logique fondamentale du bâtiment réapparaît au grand jour. Après avoir étudié chez Boullée, il enseigne à l’École Polytechnique de 1795 à 1803. Ses cours, qui auront une grande influence, ramènent l’architecture à deux éléments de base : la construction et la géométrie. Fini les cosmétiques ! Les formes, plutôt que de rechercher la beauté, doivent découler de la logique de la construction. Durand expose ses théories dans son célèbre ouvrage Précis des leçons d’architecture données à l’École Polytechnique (1802-1805). Il y lève le « voile » obscurcissant de l’architecture, en quête d’une forme pure. Rem Koolhaas développe largement ce thème – ce n’est pas un hasard – à la biennale de Venise dans The Elements of Architecture.

Carré noir Cette exposition propose au spectateur des escaliers, des portes, des murs, des fenêtres, des plafonds, des ascenseurs, des escaliers roulants et des toilettes comme chez un négociant en matériaux de


Reichstag de Berlin, emballé dans du tissu argenté de 2,5 millimètres d’épaisseur par l’artiste américano-hongrois Christo (23 juin au 7 juillet 1995)

© Collection AFP

Il entame vers 1920 la construction d’une étonnante structure à Homestead, en Floride. Son travail durera 20 ans. Le « Rock Gate Park » est dédié à Agnes. Généralement, Leedskalnin sculpte de nuit. Il crée d’impressionnantes images en pierre de corail, qu’il parvient à déplacer on ne sait trop comment. Son obélisque, par exemple, pèse non moins de 28 tonnes. Avec 1 mètre 52 et 45 kilos, Leedskalnin n’a utilisé que des outils à main, des structures en bois et un volant, sans autres machines ni appareils. L’artiste lui-même n’a guère expliqué ses méthodes. Son parc fourmille de langage symbolique, de géométrie et d’algèbre avancée. Sa seule déclaration : « J’ai découvert le secret des pyramides égyptiennes comme des architectes péruviens et asiatiques, qui se contentaient d’un matériel primitif. » S’il disait vrai, il a emporté le secret dans sa tombe. Eh oui, l’architecture a aussi appartenu à des fantaisistes, rêveurs et autres bâtisseurs de châteaux en Espagne.

construction. La décomposition des éléments et détails architecturaux ne génère pas, il est vrai, de théorie cohérente de l’architecture contemporaine, mais elle révèle sans pudeur les fondements qui jouent un rôle significatif dans l’architecture. La quantité de matériaux exposés suscite l’obscurité plutôt qu’une théorie architecturale transparente, si tant est qu’elle existe déjà. Cette obscurité nous rappelle le Carré noir de Kazimir Malevitch, qui détournait la lumière pour recréer le monde.

Secret

Salvation Mountain Que dire du facteur Ferdinand Cheval ? De 1879 à 1912, dans son jardin, il construisit de ses mains le palais de ses rêves. Cheval est mort en 1924. Le jour de ses funérailles, il était encore considéré

© Italo Rondinella

Le dévoilement - au sens figuré - de l’architecture ouvre une variété de perspectives. L’architecture, par exemple, n’est pas aussi innocente que nous voulons bien le croire. Elle sert et dessert certains acteurs de la société. Il suffit de songer aux immenses tours qui poussent dans les villes les plus riches du monde, au cœur de leurs centres d’affaires. Les « érections » capitalistes – construire haut, plus haut, le plus haut – symbolisent la réussite du pouvoir et de l’argent. Ce n’est pas nouveau. L’architecture du 19e siècle est aussi écrasante qu’impressionnante. Est-ce un hasard si le Palais de Justice mégalomaniaque de Joseph Poelaert se dresse à proximité du quartier populaire bruxellois des Marolles ? La signification des bâtiments se situe souvent à plusieurs niveaux. Derrière l’architecture se cachent une énigme, un mythe, une fable, parfois des rapports mathématiques masqués, voire une métaphysique. Nous n’avons pas encore déchiffré le secret des pyramides égyptiennes. Les spéculations continuent, alimentant une mine de publications dévorées avidement. Mais il y a aussi souvent une inutile culture du secret. Les codes secrets font recette aux époques de calcul et de mesure. À la Renaissance, la symbolique des nombres est le terrain de jeu favori d’architectes comme Palladio, Guarini et leurs nombreux adeptes. Il y a là une quasi-constante historique, tout comme dans l’architecture surréaliste un peu folle de certains originaux.

Edward Leedskalnin (1887 - 1951), Letton excentrique immigré aux États-Unis, était aussi un sculpteur amateur. C’est lui qui tailla de ses propres mains le monument connu sous le nom de Coral Castle. Il est aussi connu pour ses idées obscures sur le magnétisme. À 26 ans, il est fiancé à Agnes Scuffs (16 ans), sa « Sweet Sixteen. » Mais la veille du mariage, il rompt sa promesse et part pour l’Amérique du Nord.

© Giorgio Zucchiatti

Coraux

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comme le fou du village, mais dix ans plus tard, les surréalistes français découvraient son Palais Idéal. Décédé cette année, Leonard Knight est connu pour sa Salvation Mountain du désert de Mojave californien. Dans les années 90, il a été au centre d’une vive controverse. Les autorités voyaient d’un très mauvais œil ces constructions insaisissables et incompréhensibles. Le site n’était d’ailleurs pas le seul du genre. Les créateurs de ces univers fantaisistes bénéficiaient généralement d’une large adhésion du public, mais les responsables locaux préféraient voir disparaître les énigmatiques ouvrages. Question : quelles sont les forces à l’œuvre ? Leur opacité voile toute tentative d’accès. Peut-être est-ce justement cette monumentale impénétrabilité qui jette le doute sur la valeur et la signification des constructions.

© Andrea Avezzù - Courtesy la Biennale di Venezia

Rêve de transparence Le profond désir de tout voir et tout entendre sans rencontrer la moindre résistance est vieux comme l’humanité. Il devient réalité. De plus en plus, le contrôle remplace la confiance. Manfred Schneider y a récemment consacré un livre : Transparenztraum. L’homme, écrit-il, n’a jamais pu supporter que des limites s’imposent à ses sens et à sa conscience. Le rêve de transparence s’exprime sous la forme de la peur d’une perte de contrôle, d’un fantasme de toute-puissance, sublimé dans la politique, l’architecture et la littérature. Verre et cristal sont les nouveaux matériaux du modernisme. La nouvelle architecture de verre – le Glashaus de Bruno Taut – contraste avec la brique. Le verre symbolise désormais l’ouverture. Walter Benjamin écrit que le verre est l’ennemi du secret : Das Glas ist überhaupt der Feind des Geheimnisses. Es ist auch der feind des Besitzes. Quant à la modernité, elle traduirait une recherche de rationalisation et de transparence. Elle viserait une appréhension complète du monde, et tenterait d’atteindre son but par la généralisation croissante d’une pensée rationnelle, tournée vers l’efficacité. Son but ultime serait une présence ubiquitaire, éliminant toute nécessité de représentation. Un but incarné par la maison de verre. En même temps, la maison de verre est le degré zéro de l’habitation.

© RWSims © RWSims

© RWSims

Dévoilement public On peut voir sur une photo le dévoilement de la maquette du Corbusier représentant le pavillon soviétique de 1931. Le cliché est un peu sombre : un pavillon moderne, d’un blanc brillant, trône sur une table désuète. En arrière-plan, deux personnages retirent le drap, tandis que Le Corbusier joue de la contrebasse. Les projets d’urbanisme étaient généralement dévoilés plutôt que présentés. Aujourd’hui, le rituel n’a pas tout à fait disparu. Dans sa publication L’architecture dévoilée, MarieMadeleine Ozdoba expose des observations intéressantes. Durant le développement de sa première phase, un projet jouit d’une certaine confidentialité. Il est l’affaire des politiques, des financiers privés et des professionnels qui s’en occupent discrètement. C’est seulement à une phase ultérieure et « liée » que le moment vient de présenter le projet au public. À l’instant du dévoilement, l’auteur attire l’attention sur le côté érotique, référence tacite au corps féminin que l’on déshabille. Certains voient dans ce dévoilement « matériel » – dévoilement au propre et au figuré – une relation particulière avec l’architecture puriste de l’entre-deux-guerres. L’étoffe du voile est considérée comme la métaphore de l’ornement dont l’architecture se libère ostensiblement. La porte est naturellement ouverte aux interprétations. D’autres verront dans le dévoilement la mise en scène du passage du rêve à la réalité. Souvent, les promoteurs posent avec l’architecte auprès de la maquette qui préfigure leur rêve. Ce petit Madurodam convaincant, ce monde miniature donne au projet sa réalité et légitime son droit à l’existence.


© DR

Projet de bureaux à Angleur

Zinc de velours L’architecte liégeois Laurent Lemaire a donné à l’extension d’un bureau existant une « peau » en zinc et des « rideaux » mobiles dans le même métal. Le résultat est étonnant. Preuve de la créativité de l’architecte, il intègre étroitement tension, rythme et texture.

Autre effet remarquable, les panneaux de zinc mobiles qui servent d’écrans solaires. La perforation des surfaces génère à distance une agréable légèreté qui rappelle des rideaux tombants. Le côté tactile du zinc parcouru de trous ronds se laisse deviner. Il ouvre sans aucun doute la voie à des solutions architecturales encore plus intéressantes. Laurent Lemaire, l’architecte, en a fait l’incontestable démonstration dans son projet : rien n’arrêtera sa créativité.

© Marie-Françoise PLISSART

C’est du côté jardin qu’on voit le mieux le nouveau volume, une barre à deux niveaux. Le revêtement gris génère une profondeur « picturale ». Le regard s’attarde sur la texture douce et veloutée du matériau. Une large place est réservée à l’impact créatif de la forme des éléments en zinc. L’architecte les a faits changeants et dynamiques grâce à la largeur inégale des bandes de métal. Sur le mur, le zinc est parsemé de protubérances et de renfoncements. Ce jeu intense intercepte la lumière de la façade pour produire un contraste ludique de clair et d’obscur.

Indicateurs morphologiques Cela fait de nombreuses années que l'ingénieur-architecte Samyn recherche un maximum de légèreté dans ses constructions. Il parle d'indicateurs morphologiques ou indicateurs de volume à propos de l'usage optimal des matériaux, mais aussi du choix judicieux des typologies constructives. La gare de Louvain est la première application des indicateurs morphologiques : la contribution de Samyn se situe dans une version contemporaine des toitures vitrées des anciennes gares, le but étant de créer un climat intérieur agréable et un éclairage optimal. La structure métallique est calculée et posée de manière à recueillir la pluie. Elle résiste à la fois à son propre poids, aux courants d'air descendants et surtout aux vents ascendants propres à ce type d'édifice.

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Station de métro Érasme La station de métro se compose d’un ensemble de poutres autoportantes en acier, reliées par des membranes en fibre de verre et en polytétrafluoréthylène (PTFE) en forme de selle. Sur les côtés, on trouve des écrans en inox, des cônes coupés qui laissent passer la lumière tout en arrêtant les intempéries.

Project © Philippe SAMYN and PARTNERS, architects & engineers Photo : Marie-Françoise PLISSART

Samyns est aussi connu pour la double station-service de Wanlin, près de Houyet (1995/1996). Ici, l’ingénieurarchitecte n’a pas hésité à imaginer une structure voyante, non dénuée de signification culturelle. La double station de l’autoroute Bruxelles-Namur, sur l’aire de Wanlin, se distingue par ses auvents en forme de parapluie, à base de membranes prétensionnées, qui abritent toute la surface de vente de carburant, y compris le bâtiment du magasin. La voûte des auvents prolonge les ondulations du terrain vallonné. Quant à la vaste surface des auvents, elle est la réponse aux dimensions de l’autoroute. La nuit, une lumière diffuse traverse la membrane : la station-service apparaît discrètement mais visiblement aux yeux des automobilistes de passage.

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FRANK GEHRY Du 08/10/2014 au 05/01/2015 Centre Pompidou, Paris www.centrepompidou.fr Première en Europe, alors que la Fondation Vuitton confiée à Frank Gehry est inaugurée cet automne, le Centre Pompidou présente une rétrospective de l’oeuvre de l’architecte américain, axée sur l’évolution de son langage plastique et architectural. De la création de son agence à Los Angeles au début des années 60 à aujourd’hui.

Kaléidoscope De l’architecture brésilienne émergente à Frank Gehry en passant par des designers belges et autres (re)découvertes, la saison s’annonce riche en expositions et conférences en tous genres. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

FUTURE FICTIONS Du 05/10/2014 à 04/01/2015 z33, Hasselt www.z33.be A travers cette exposition, le z33 poursuit sa réflexion sur le futur et le rôle que chacun a à y jouer, explorant la façon dont les artistes, designers et architectes contemporains s’y collent: visions, fictions, questionnement et critique, cartographies, projections complexes des structures et systèmes... Et surtout, des idées, des idéaux et des rêves.

INTERSECTIONS#3. BELGIAN DESIGN NOVE NOVOS – EMERGING ARCHITECTS FROM BRAZIL Jusqu’au 19/01/2015 CIVA, Bruxelles www.civa.be Neuf bureaux d’architectes brésiliens de la nouvelle garde investissent les murs du Civa. Depuis le dernier boom de la construction – surtout publique – dans les années 1970, et avec la reprise économique actuelle, la construction brésilienne revêt davantage un caractère privé, mais s’étend aussi à des bâtiments administratifs, des installations sportives, des musées. Une section de l’exposition est dédiée aux jardins privés Inhotim, opulents espaces d’art et d’architecture.

Jusqu’au 16/11/2014 Atomium, Bruxelles http://atomium.be Toujours dans le cadre de Design September, l’Atomium accueille trois designers dont le travail, à partir de matériaux naturels, se situe à la croisée de l’artisanat, du design et de l’art : les tapisseries de Vera Vermeersch, les céramiques d’Hugo Meert, le mobilier en rondins de bois de Kaspar Hamacher.


CONFÉRENCE DE MARTINO TATTARA (DOGMA). LIVING/WORKING. HOW TO LIVE TOGETHER Jusqu’au 04/01/2015 Grand-Hornu Images, Hornu (Mons) www.grand-hornu-images.be Dans le cadre d’une année dédiée au thème de l’héritage, le lieu donne la parole aux descendants (enfants ou petits-enfants) de créateurs renommés -Carlo Scarpa, Maarten Van Severen et Dan Van Severen, Rik et José Vermeersch, Gijs Bakker et Emmy van Leersum...- en se centrant sur leur production actuelle, et la façon dont elle s’opère : dans la continuité, le paradoxe, l’opposition, le détournement...?

30/09/2014, de 20:00 BOZAR, Bruxelles www.bozar.be

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LE LABO DES HÉRITIERS

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Martino Tattara, co-fondateur du bureau Dogma en 2002 avec Pier Vittorio Aureli, traitera de l’évolution des liens entre conditions de travail (plus flexibles), vie privée, architecture. Alors que lieux de travail et de vie tendent à fusionner, l’architecte constate que la conception des villes n’en tient pas vraiment compte. Le bureau a émis une série de propositions pour des villes comme Chicago, Tallin ou Bruxelles, qui intègrent cette nouvelle approche de la problématique travail/vie privée.

NOAARCHITECTEN Jusqu’au 4 janvier 2015 deSingel, Anvers www.desingel.be Depuis sa création en 1999 par An Fonteyne, Jitse van den Berg et Philippe Viérin, le bureau noAarchitecten a conçu des projets éclectiques, d’échelles diverses, qui lui ont valu une reconnaissance ici et ailleurs. L’hôtel de ville de Courtrai, le campus urbain de la Faculté de droit d’Hasselt, la rénovation de la Halle aux Draps à Ypres (musée), entre autres réalisations percutantes.

BERNARD ZEHRFUSS (1911-1996). LA POÉTIQUE DE LA STRUCTURE Jusqu’au 13/10/2014 Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris www.citechaillot.fr Figure majeure de l’architecture des Trente Glorieuses, dans la lignée du courant rationaliste, Bernard Zehrfuss a adopté les modes de production les plus novateurs de son époque. Ainsi en France, il a signé ou cosigné les édifices les plus marquants de l’après-guerre : l’imprimerie Mame à Tours (1953), l’usine Renault de Flins (1957), le siège de l’Unesco à Paris et ses extensions (1952-1980), le CNIT à La Défense (1958)... Et autres bâtiments qui ont marqué l’architecture du 20ème siècle.

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GUIDE D’ARCHITECTURE MODERNE ET CONTEMPORAINE A LIEGE (1895-2014)

Habitats, bureaux, instituts, centres artistiques… Quelque 400 bâtiments de Liège et ses environs sont repris dans ce guide illustré. Du style Art nouveau à l’architecture contemporaine, une quarantaine d’auteurs commentent des réalisations étonnantes. Initié par la Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce guide est le premier volume d’une collection axée sur l’architecture de villes belges, et sera suivi d’autres du genre sur Mons, Charleroi et Tournai. Sous la direction de Sébastien Charlier et Thomas Moor Guide d’architecture moderne et contemporaine à Liège (1895-2014)

Lire !

Editions Mardaga, juin 2014, 400 pages, 35 €.

Contemporaine, nomade, alternative, durable, en phase avec la nature ou l’espace urbain… Autant de façons d’aborder l’architecture, décryptées par de nombreux ouvrages et guides cet automne. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

NEW PORTABLE ARCHITECTURE

A l’ère de la mobilité, architectes et designers sont confrontés à certains défis, comme concevoir des espaces à monter, démonter et déplacer rapidement. Cette ouvrage très complet révèle les nouvelles techniques en la matière, en s’appuyant sur une multitude d’exemples d’architecture portative. L’auteur, Wang Shaoqiang, est professeur à l’Académie de Beauxarts de Guangzhou en Chine, et directeur du département de Design, Arts visuels et Animation. Shaoqiang Wang New portable architecture Promopress Editions, octobre 2014, 240 pages, en anglais, 44 €.

GO WEST

Aux États-Unis dans les années soixante et en réaction à l’American way of life, une nouvelle génération défend d’autres manières de vivre et de bâtir. Maisons flottantes, cabanes dans les arbres, structures légères… privilégient l’autoconstruction et l’autonomie énergétique. De leur côté, attirés par une contre-culture américaine une décennie plus tard, de jeunes architectes européens sillonneront l’Ouest américain. Cela influera sur leur pratique de l’architecture, avec des retombées aujourd’hui, dans un contexte plus écologique. Caroline Maniaque Go West ! Des architectes au pays de la contre-culture Editions Parenthèses, août 2014, 248 pages, 32 €.


LES STYLES EN ARCHITECTURE

Ce guide visuel, illustré d’environ 300 photographies, offre un panorama des grandes périodes de l’architecture et des styles qui y sont liés. Chacun étant défini en fonction de spécificités -formelles, géographiques, culturelles ou idéologiques- et identifié par différents critères tels un certain type de fenêtre ou de moulure décorative, ou encore les matériaux. Owen Hopkins Les styles en architecture Dunod Editions, août 2014, 240 pages, 27 €.

TADAO ANDO, COMPLETE WORKS 1975-2014

Cette remise à jour de la monographie du célèbre architecte couvre l’intégralité de son travail, y incluant de nouveaux projets remarquables comme le Hansol Museum en Corée du Sud ou le Teatrino de Venise. Son oeuvre s’ inspire de la nature et est marquée par un usage immodéré du béton, du bois, de l’eau, de la lumière. Ando est le seul architecte à avoir remporté les quatre distinctions les plus prestigieuses de sa profession: les prix Pritzker, Carlsberg, Kyoto et le Praemium Imperiale. Il signe des projets au Japon mais aussi en France, en Italie, en Espagne ou aux Etats-Unis. Philip Jodidio Tadao Ando, Complete works 1975-2014 Taschen Books, septembre 2014, 720 pages, 39,99 €.

POUR DES ESPACES PUBLICS ORDINAIRES DE QUALITE

Les « espaces publics ordinaires » – rues, placettes, jardins, pistes cyclables, etc. – s’intègrent dans le renouveau des villes françaises, et sous-tendent divers enjeux (cohésion du territoire, qualité de la vie locale, connexion aux réseaux de transport…). Cette ouvrage rassemble des bonnes pratiques en la matière, issues d’expériences menées par trois agences d’urbanisme à Bordeaux, Nantes et Rennes. Ouvrage collectif Pour des espaces publics ordinaires de qualité Editions Alternatives, septembre 2014, 128 pages, 29 €.

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Croisière architecturale

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Située sur la rive du lac Michigan, aux États-Unis, Chicago est surnommée la skyscraper city. À juste titre : c’est là qu’ont surgi les premiers gratte-ciel, et la ville en abrite encore quelques-uns parmi les plus hauts et les plus remarquables du monde. Une (mini)croisière sur un des nombreux bateaux qui arpentent la Chicago River est à la fois source d’inspiration et de surprises. TEXTE : PASCAL DEWULF PHOTOS : PASCAL DEWULF | ANJA VAN DER BORGHT

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hicago n’est pas seulement la ville d’Al Capone et du blues. On y trouve aussi un grand nombre de réalisations architecturales étonnantes. En 1871, un violent incendie a réduit la cité en cendres. Il a fallu tout reconstruire : pour les architectes et les urbanistes, l’occasion était trop belle de donner libre cours à leur créativité. C’est ce qui explique la multiplicité des styles. Mais dans les années qui ont suivi la catastrophe, les architectes devaient encore se débrouiller avec les connaissances dont ils disposaient à l’époque. La construction en hauteur n’en était qu’à ses balbutiements. Les édifices de cette période ressemblent d’ailleurs à des empilements de maisons, mêlant les caractéristiques esthétiques du classicisme, du gothique et de l’art déco. C’est seulement à partir de la fin du 19e siècle que le concept de construction haute assume sa forme définitive.

L’Espagne à Chicago L’Américain Louis Sullivan est un des premiers architectes à innover dans la construction en hauteur à Chicago. Représentant de la « Chicago School of Architecture », il ne voit plus le bâtiment haut comme une maison surdimensionnée, mais comme un ensemble architectural avec ses qualités propres. On en trouve une belle illustration dans le « Wainwright Building » de Sullivan, qui marque la rupture avec les précédents projets de construction en hauteur. Autre exemple éloquent : le « Wrigley Building », édifié juste après la Première Guerre mondiale pour abriter l’empire de la gomme à mâcher Wrigley. Fait remarquable, le bâtiment est recouvert de deux cent cinquante mille carreaux émaillés, numérotés individuellement. En regardant bien, on reconnaît aussi dans la tour Wrigley les lignes de la Giralda, le clocher de la cathédrale de Séville, qui a servi d’inspiration.

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UNE NUIT DANS UN BIJOU D’ARCHITECTURE Le Sheraton Chicago Hotel & Towers occupe une fascinante construction de 1992, mais l’élégant hôtel abrite aussi la plus vaste salle de bal du Midwest (plus de 4.000 mètres carrés). On y trouve également 1.209 chambres accueillantes et confortables. Le président Obama y a sa chambre habituelle. www.sheratonchicago.com

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1. Le « Trump International Hotel and Tower », une touche futuriste au cœur de la windy city. Au moment de mettre sous presse, seules les trois premières lettres du nom du magnat de l’industrie sont en place sur la façade. 2. La « Tribune Tower » néogothique est le fruit d’un concours d’architecture organisé en 1922. L’enjeu : concevoir le plus bel immeuble de bureaux du monde. Le projet gagnant, dessiné par Raymond Hood et John Howells, a vu le jour en 1925. 3. À l’époque de leur construction, dans les années 60, les « Marina Towers » étaient les plus hauts bâtiments en béton armé de la planète. 4. La « Cloud Gate » de l’artiste britannique Anish Kapoor est aujourd’hui une des premières attractions touristiques de Chicago. « The Bean », comme on appelle aussi l’œuvre d’art de près de 100 tonnes, est faite de plaques d’acier inoxydable sans soudures visibles. 5. Vue de la passerelle sur le Millenium Park et le Pritzker Pavilion de Frank O. Gehry. 6. La « Lake Point Tower », sur les bords du lac Michigan, s’inspire de l’idée de Mies van der Rohe : un gratte-ciel ondulant à Berlin (1922). 7. En regardant bien, on reconnaît aussi dans la tour Wrigley les lignes de la Giralda, le clocher de la cathédrale de Séville, qui a servi d’inspiration.

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Une ville dans la ville Les « Marina Towers » - aussi appelées « Marina City » sont un autre exemple typique de l’architecture moderne. Les deux tours cylindriques, culminant à 279 mètres, arborent encore une ligne futuriste. Elles datent pourtant des années 60. À l’époque, il n’existait pas de plus haut bâtiment en béton armé dans le monde. Le nom de « Marina City » rappelle que les tours sont une vraie petite ville dans la ville : 19 étages de parkings, et entre les deux, un théâtre, une piscine, des commerces, des restaurants, jusqu’à un authentique port de plaisance où les occupants des tours jumelles peuvent s’amarrer.

Angkor Wat Tout impressionnante qu’elle soit, l’architecture de Chicago n’a pas pour seule vocation d’en imposer. Un regard attentif découvre bon nombre d’artéfacts dissimulés dans les détails. La « Tribune Tower », siège du « Chicago Tribune », a fait l’objet en 1922 d’un concours d’architecture. Vu de loin, l’édifice (construit en deux ans) ressemblerait presque à une forteresse médiévale, mais en s’approchant, on aperçoit des pierres et des éléments décoratifs issus des monuments emblématiques de

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tous les continents. À l’époque de la construction du « Tribune Tower », en effet, les journalistes rapportaient de leurs missions à l’étranger des souvenirs provenant des sites historiques du monde. La façade de la Tribune Tower intègre visiblement des fragments de la Grande Muraille de Chine, de la Grande Pyramide de Gizeh, mais aussi de la cathédrale Notre-Dame de Paris, du Parthénon athénien ou des temples cambodgiens d’Angkor Wat.

Professionnels Pour découvrir l’architecture de Chicago, le visiteur peut partir seul à la recherche des réalisations les plus remarquables ou embarquer pour une croisière architecturale. L’offre est extrêmement abondante, mais les croisières (www. cruisechicago.com) conduites par la Chicago Architecture Foundation sont sans aucun doute les plus professionnelles. Les spécialistes qui vous accompagnent - généralement des architectes ou des historiens - vous disent tout ce qu’il faut savoir à propos d’une cinquantaine de bâtiments.

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48 INTERVIEW 48 TETIERE

RÊnovation et rÊaffectation des anciens dÊpôts de train WDT au Park Spoor Noord – Anvers

Le joyau du parc La rĂŠalisation, de 2006 Ă 2009, du parc paysager contemporain ÂŤ Park Spoor Noord Âť a donnĂŠ un vĂŠritable coup de fouet et un ballon d’oxygène aux quartiers fortement peuplĂŠs de Dam, Stuivenberg et Seefhoek. Le 13 juin 2009, ce site de 24 hectares a ĂŠtĂŠ inaugurĂŠ en grande pompe et, dans la foulĂŠe, Anvers a reçu le titre honorifique de ÂŤ ville la plus verte de Flandre Âť. Sur les cinq bâtiments que compte le site, les anciens dĂŠpĂ´ts WDT font figure de ÂŤ joyau Âť du parc. TEXTE : EDUARD CODDÉ

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e plan directeur de Park Spoor Noord a ĂŠtĂŠ signĂŠ par Studio 06 (Italie) et Kromwijk (Pays-Bas). Les dĂŠpĂ´ts WDT (abrĂŠviation de ÂŤ Werkplaats Diesel Tractie Âť, atelier pour les locomotives diesel) sont les bâtiments les plus visibles du site dont la construction remonte Ă 1925. Cette construction pharaonique de pas moins de 13 000m² qui faisait office d’atelier d’entretien des locomotives diesel ĂŠtait devenue au fil du temps une vĂŠritable ruine. En 2007, le concours organisĂŠ par l’Architecte du Gouvernement flamand a ĂŠtĂŠ l’ÊlĂŠment dĂŠclencheur de sa renaissance. Le cahier des charges prĂŠvoyait un projet de rĂŠaffectation des dĂŠpĂ´ts WDT de grande valeur historique en palais des expositions, bureaux, espaces logistiques, hall sportif pour les riverains ainsi qu’une nouvelle construction, un nouveau hall des sports. Le bureau d’architectes anversois Verdickt & Verdickt ARCHITECTEN a son siège dans une rue transversale du Park Spoor Noord. Il s’est hasardĂŠ Ă participer Ă l’appel d’offres en dĂŠpit de sa taille qui ne correspondait pas tout Ă fait Ă l’ampleur du projet. La

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Fiche technique Maître de l’ouvrage : AG ANN (entreprise communale autonome Antwerpen Nieuw Noord) Bureau d’architectes : Verdickt & Verdickt ARCHITECTEN, Anvers Bureau d’étude Stabilité : VK Engineering, Merelbeke Bureau d’étude Techniques : VK Engineering, Merelbeke Bureau d’étude Acoustique : Scala Consultants, Louvain Rapport SEPP : Creatuur, Puurs Entrepreneur principal : Cordeel, siège de Tamise Coffrage : Cometal, Opglabbeek Recouvrement de toit et de façade Kalwall: façades en verre Hermans, Tirlemont Réparations des briques : Batsleer nv, Aalter

concurrence était très relevée, avec des noms prestigieux tels que Atelier Kempe Thill, Abalos & Herreros, Reichen & Robert et evr-architecten. Ils ont été coiffés sur le poteau par le concept innovant et très durable soumis par Verdickt & Verdickt ARCHITECTEN qui a fort heureusement été réalisé.

Grand respect du passé L’ architecte Carl Verdickt : « Nous entendions avant tout ne pas brimer la liberté d’expression de cet ensemble architectural historique. Notre approche est avant tout fonctionnelle : nous avons adapté la répartition et les besoins des fonctions aux structures existantes. Nous avons ainsi tenu compte de la hauteur nécessaire pour certains sports de balle ». Le complexe se compose d’une longue succession de pignons caractéristiques de différentes hauteurs, qui constituent l’enveloppe existante avec une personnalité marquée. Celle-ci cache les salles de l’ex-atelier. L’on a envisagé un moment une démolition partielle de la partie droite pour y construire le hall des sports. Le règlement du concours n’imposait la conservation que d’un mur de façade du complexe. Au final, une conservation maximaliste, en hommage au passé industriel, a été retenue. « En épargnant la composition de façades existantes, nous n’avons pas touché à l’identité de l’ensemble. En reprenant trois des quatre façades de l’enveloppe dans le projet, il a été possible d’intégrer beaucoup plus

harmonieusement le hall des sports. Nous avons choisi de glisser un nouveau volume à construire au niveau de la face ouverte des trois façades de l’enveloppe. Les volumes dépassant les contours de l’enveloppe existante lancent un signal d’une grande valeur architecturale. Par ailleurs, ce volume est parfaitement visible en contrebas du viaduc Dam, ce qui a donné l’idée de concevoir la surface du toit comme une cinquième surface de façade. Grâce à un choix de matériaux et à un éclairage astucieux, ce nouveau volume soutient avec force l’idée de départ que le complexe devait être le joyau de ce site. »

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50 INTERVIEW 50 TETIERE Rue intérieure Derrière toute la longueur de la composition de façades, côté parc, chemine une rue intérieure, aménagée comme un axe de circulation. Au centre de celui-ci s’étend un nouveau noyau avec des exploitations horeca et des équipements sanitaires. Architecte Carl Verdickt: « Les nouvelles constructions sont parfaitement visibles et soulignent leurs nouvelles affectations ». Afin de donner une personnalité supplémentaire au béton visible, des feuilles ont été placées dans le coffrage, dont on aperçoit désormais les empreintes. « Ce sont les enfants des riverains qui ont récolté ces feuilles », ajoute Carl Verdickt. Un autre élément ludique est l’intégration des luminaires à lampes TL dans le plafond en béton de rue intérieure. Les lampes s’enfoncent dans le plafond, créant ainsi un effet rythmique. Un autre point de repos de la rue intérieure est le bureau du coordinateur des sports des riverains. Carl Verdickt : « Il a toujours été question de développer le complexe comme un site de rencontre pour les riverains : mission remplie ! Aujourd’hui, l’infrastructure sportive dédiée aux riverains est très courue et propose une grande diversité d’activités ».

Palais des expositions Les façades les plus hautes abritent les 5 320m² du palais des expositions, un espace très polyvalent. La structure en acier des anciens entrepôts a été minutieusement contrôlée et, si nécessaire, sa stabilité a été renforcée, et une nouvelle couche de peinture a été appliquée. Les structures portantes imposantes et visibles de tous les angles constituent un des atouts esthétiques de l’ensemble. Dans cette partie, les travaux de rénovation se sont limités à l’étanchéité à l’eau et à l’air des toits. Tous les regards sont attirés par un pont de grue jaune qui peut encore se déplacer sur des segments de la salle. « Sa conservation n’a jamais fait l’objet de discussions, mais nous entendions lui donner une fonction architecturale »,

commente Carl Verdickt. « Fort malheureusement, il aurait fallu trop de temps et d’argent pour faire agréer le pont de grue, de sorte que nous avons décidé de ne le conserver qu’à titre de référence au passé » Le palais des expositions a été doté d’un nouveau sol plan et lisse en béton qui cache les anciennes fosses de graissage. Après un sablage, les surfaces recouvertes de briques à l’intérieur de la salle ont fait peau neuve. Les nouvelles issues de secours sont en bois, mieux adapté au caractère historique du complexe.


Sport au carré Les parties rénovées mises à la disposition des riverains pour l’exercice de sports et le nouveau hall des sports professionnel sont séparés par un bloc central avec vestiaires et sanitaire. « Cette approche contribue à une utilisation maximale de l’infrastructure », explique Carl Verdickt. « Elle va de pair avec un rendement élevé et avec les principes de construction durable. » Le bloc se compose de deux étages superposés, accessibles par le hall des sports professionnel. On y trouve des classes, une salle de gym et un espace réservé aux sports de combat. La salle de sport professionnelle est construite le long de la face ouverte des façades en brique de l’enveloppe et a une superficie de 4 735m². Elle s’articule autour de colonnes et chevrons en bois lamellé. L’élément unique est l’utilisation de panneaux sandwich composites de Kalwall pour le revêtement du toit et de la façade. Ce matériau est déjà utilisé aux États-Unis depuis un demi-siècle, mais constitue une première en Europe. Les panneaux se composent de structures grillagées avec des profilés « I » en aluminium extrudés et coupés thermiquement, sur lesquels des plaques de fibres de verre sont posées. Les panneaux utilisés pour ce projet ont une valeur U de 0,78. Carl Verdickt: « L’idée était de réaliser le hall des sports comme une plaine de jeux couverte. Mission réussie, grâce aux panneaux sandwich composites transparents qui assurent une lumière suffisamment abondante de jour pour ne pas devoir recourir à la lumière artificielle. » Afin d’optimiser l’acoustique, les joints des façades en briques ont été en partie fraisés, ce qui rompt la monotonie des surfaces murales, et des amortisseurs en forme de soucoupes volantes ont été suspendus à la structure du toit. Ils intègrent aussi l’éclairage qui transforme le hall sportif professionnel en lampion brillant au-dessus du site.

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Du 09 au 30/09/2014 www.designseptember.be

Le design dans la ville The Power of Object(s), Design Bestsellers in Belgium Du 04/09/2014 au 11/01/2015 Espace culturel ING www.madbrussels.be Le MAD Brussels présente le travail de 25 grands designers belges, chacun étant amené à mettre en avant 3 objets: un objet iconique, celui le plus rentable économiquement et celui représentant leur meilleure vente. L’exposition souligne la tension entre les pièces cultes et les pièces ‘grand public’ , les recettes des secondes permettant souvent de concevoir les premières. Marina Bautier - Alain Berteau - Big Game - Bram Boo - Jean-François D’Or - Nathalie Dewez - Anthony Duffeleer - Nedda El-Asmar - Axel Enthoven - Alain Gilles - Davy Grosemans - Vincent Jalet - Charles Kaisin - Bart Lens - Xavier Lust - Christa Reniers Stefan Schöning - Diane Steverlynck - Piet Stockmans - Maarten Van Severen - Danny Venlet - Luc Vincent - Sylvain Willenz - Drik Wynants - Michael Young.

Pour sa neuvième édition, le festival Brussels Design September propose à nouveau plus de 100 événements dans divers lieux autour de la thématique du design -d’ici et d’ailleurs-, en lien avec d’autres disciplines: architecture, graphisme, textile… Au programme, des expositions, conférences, visites d’ateliers. Entre autres. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

‘A to Z’ Du 09/09 au 30/09 Hotel Bloom - Penthouse Art Space www.hotelbloom.com Le Penthouse Art Space de l’Hôtel Bloom accueille l’exposition collective ‘A to Z’ de cinq designers internationaux, tous issus de l’Académie de Design de Eindhoven. Leur approche se veut conceptuelle et engagée, questionnant le design et l’habitat contemporain. Les designers participants sont Alessia Cadamuro (IT), Hsiang-Ching Chuang (TW), Gionata Gatto (IT), Fumiko Ito (JP) et Wing-Lam Kwok (BE/ HK), en collaboration avec Deniz Orçun (TR).

Le Sang Neuf 20/09 de 11h à 19h Rue de Theux 109, B1050 www.laurentverly.com L’architecte d’intérieur Laurent Verly vit dans un lumineux duplex qui jouxte la place Flagey. Pour Design September, celui-ci a été réaménagé par quatre amis designers, à coup de pièces de mobilier qu’ils ont réalisées. Des créations issues de rencontres se frottent à des projets plus personnels. Des pièces inédites à découvrir, voire à acquérir. D’autres aspects de leur métier seront présentés: prototypage, architecture, vidéo,… Les designers : Laurent Verly, Martin Lévêque, Mathieu Gabiot, Marco Nicolo, Mathieu Maingourd


Julien De Smedt 24/09 à 20h15 Flagey www.flagey.be, www.jdsa.eu Le travail de Julien De Smedt, fondateur de JDS Architects, basé à Bruxelles, Copenhague et Shanghai, est reconnu en Europe et à l’étranger. Explorant sans cesse de nouvelles typologies, le bureau multiplie les prix. Il a récemment complété plusieurs grand projets internationaux, tels le nouveau Tremplin de saut à ski de Holmenkollen à Oslo ou le développement résidentiel mixte Iceberg à Aarhus. Parmi les projets en cours de construction, des bureaux et commerces à Istanbul, un complexe de 800 appartements à Séoul, une tour mixte de bureaux et commerces à Hangzhou, Chine, une centaine d’appartements à Paris ou encore un bâtiment mixte public pour la ville de Lille.

Flexible Issues Du 09/09 au 23/09 Galerie De La Charge www.bankruptdesign.com, www.delacharge.com Le duo Bankrupt Design (Lily Sato, et Marine Peyraud) axe son travail sur le mobilier d’appoint, dans des intérieurs spécifiques. Du bateau à l’habitacle de la voiture en passant par des suspensions mobiles précaires, la collection Flexible Issues revisite la matière et la forme de l’objet domestique, pour constituer une série de petits mobiliers souples. Prototypes, maquettes, dessins préparatoires, photos d’usine... illustrent ici le processus de création.

Design et lumière naturelle Les 8, 15, 22 et 29/09 de 17h à 19h et les 20 et 21/09 de 14h à 18h Galerie Up www.galerie-up.com, www.espaciel.com La Galerie Up présente le travail d’Alexi Hervé, ingénieur et designer, très concerné par la rénovation écologique des bâtiments. Son déflecteur de lumière, aujourd’hui commercialisé par la société Espaciel, permet d’amener la lumière naturelle à l’intérieur des constructions.

Jérôme Ronsmans & Jun Gobron Du 09/09 au 30/09 John and Rose Art Café www.johnandrose.be Les architectes d’intérieur et designers Jun Gobron et Jérôme Ronsmans, tous deux diplômés de Saint-Luc à Bruxelles, explorent l’esthétique de l’objet, simple et fonctionnel, en vue de de la proportion idéale et du détail. Jun Gobron présente sa lampe de table ‘Hikari’ et la table basse ‘Turtle’. Deux produits dont la perception visuelle diffère selon la position du spectateur. Jérôme Ronsmans expose une série d’objets ergonomiques et sobres: Urbanflow, Folded, Feltdesk, Bench...

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Ronan et Erwan Bouroullec 23/09 à 20h15 Flagey www.flagey.be, www.bouroullec.com Depuis une quinzaine d’années, Ronan (1971) et Erwan Bouroullec (1976), cumulent en duo les projets de référence en design et plus ponctuellement, en architecture. Depuis 2004, ils sont associés à différents éditeurs européens. Magis pour dessiner, entre autres, deux collections complètes de mobilier Striped et Steelwood. Alessi, à travers Ovale, une collection complète d’art de la table. Ils ont également signé Axor Bouroullec, une collection de salles de bains avec Axor Hansgrohe (2010); les lampes Piani pour Flos, les tapis Losanges pour Nani Marquina, la collection Osso pour Mattiazzi, la collection de carreaux en céramique Pico pour Mutina; ou encore une collection complète de mobilier pour l’Université de Copenhague produite par la marque danoise Hay (2012). Sur le côté, ils réalisent également des projets d’architecture depuis 2006, comme la Maison Flottante à Chatou dans les Yvelines, les showrooms Kvadrat à Stockholm, Copenhague et Rome ou encore le restaurant Dos Palillos de l’hôtel Casa Camper.

Paper Art & Architecture

Crazy Polish Communist-Inspired Design

Du 10/09 au 20/09 Atelier d’Architecture / Christophe De Nys & Michel Toussaint www.regardscroises.be

Du 09/09 au 30/09 D44 Architecture www.d44.be

En marge de projets de construction, rénovation, aménagements extérieurs… le bureau d’architecture Regards Croisés développe du design et des pièces de mobilier en papier et carton. Des matériaux durables, légers et peu coûteux, aux potentialités artistiques multiples. A l’ occasion de Design september, trois artistes sont invités à présenter leurs créations en papier (luminaires, sculpture,…) en dialogue avec le design et l’architecture développés par Regards Croisés.

La crème de la nouvelle garde du design polonais expose des réalisations étonnantes dans des boîtes disséminées dans la ville, conçues par le bureau D44 Architecture. De formes très simples, ces contenants sont couplés à des repères urbains (cabine téléphonique, distributeur de journaux ou luminaire) et éclairés. Les objets sont inspirés du contexte historique de la Pologne, et des habitudes de vie lors adoptées durant l’ère communiste. L’initiative est centrée sur une région industrielle du centre de la Pologne, Lodz, référence en matière de design polonais contemporain.


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the home does not exist Joseph Grima

Curator of the cultural programme

London*

Kortrijk

Amsterdam

Paris* *via Lille

Lille

24th international

Brussels

a hybrid mix of commerce and culture

17—26 october kortrijk—belgium

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