FOCUS Archi BE FR N°06

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LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

Pompes à chaleur

SE CHAUFFER AVEC DE LA GLACE ! Gratte-ciel

DES TOURS SUR LA POINTE DES PIEDS

#06 sept./oct./nov. 2015

Énergie

L’ENVIRONNEMENT NOUS APPARTIENT



EDITO Le débat sur l’énergie est clairement à l’ordre du jour. Nous avons, d’une part, les partisans des sources d’énergie alternatives qui veulent atteindre un monde plus beau et plus propre, et incitent à réduire notre consommation d’énergie. Et, d’autre part, ceux qui recherchent de nouvelles possibilités de générer de l’énergie en combinant, vous lisez bien, matière et antimatière. Conformément à la loi d’Einstein, cette technologie pourrait produire des quantités infinies d’énergie. Dans le monde médical, elle existe déjà, mais elle relève encore de la science-fiction pour des applications de plus grande envergure. Ces préoccupations énergétiques pèsent aussi sur l’architecture, les aspects de développement durable et d’économie d’énergie gagnant sans cesse en importance en 2015. La Commission européenne a en effet décidé qu’à l’horizon 2020, seuls les bâtiments quasi neutres en énergie pourront encore être construits. Au niveau belge, cela se traduit par un certain nombre d’objectifs ambitieux qui nous influencent dès aujourd’hui. Dès 2015, lorsqu’un immeuble ne satisfait pas à la norme d’isolation du toit, son propriétaire se voit infliger un certain nombre de points de pénalité. Ce numéro de Focus Archi entend se pencher sur l’énergie et son utilisation dans l’acception la plus large du terme. Nous nous intéresserons aux nouvelles techniques des pompes à chaleur, aux méthodes d’isolation, de ventilation et de chauffage plus efficaces ainsi qu’aux nouvelles batteries à usage domestique de Tesla et de Mercedes. Par ailleurs, nous vous proposons aussi des reportages enthousiasmants comme un aller-retour au Brésil ou les dernières tendances en matière d’architecture d’intérieur. Bonne lecture ! Pascal Dewulf

EDITEUR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Alain Lhoir  065 66 06 92 info@eurobest.be DIRECTION DE LA RÉDACTION Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be JOURNALISTES Catherine Callico, Pascal Dewulf, Philippe Golard, Julien Oeuillet, Virginie Stassen, Philip Willaert

DIRECTION GRAPHIQUE Eléonore Cucca eleonore@eurobest.be Marie-Charlotte Leriche mariecharlotte@eurobest.be PUBLICITÉ Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be TRADUCTION Gitracom 02 735 84 55

ADMINISTRATION Sylviane Blondiaux  065 66 06 92 secretariat@eurobest.be PARUTIONS Février Mai Septembre Décembre DISTRIBUTION Gratuite par poste : 17.000 exemplaires

IMPRIMEUR Imprimerie Van der Poorten s.a. Diestsesteenweg 624 3010 Kessel-Lo Belgique Ce magazine est une publication du groupe Eurobest Products 311, Rue des Vaches 7390 Quaregnon www.focusarchi.be SUIVEZ-NOUS

SEPTEMBRE/OCTOBRE/NOVEMBRE 2015 #06

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4 SOMMAIRE

LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

ZOOM 6 10 16 18

Des tours sur la pointe des pieds Quand la glace devient chaleur La révolution énergétique est en route ! Domotique 2.0 : la maison intelligente

MUST HAVES 14 Accroches

INTERVIEW

20 Efficacité énergétique dans les kots d’étudiants

INSPIRATION

#06 sept./oct./nov. 2015

22 Plans nature

ÉVEIL 32 Kaléidoscope 34 À Lire !

EN MATIÈRE 36 Les grands doivent donner le monde en exemple 50 Innovations

TRAVEL 42 Trio brésilien

D[ÉCO] 46 Ni vu, ni connu !

JURIDIQUE 48 La pub et les architectes : oui, mais...


Réalisation de Marie-Charlotte Leriche, mettant en couleur la thématique de l’énergie, à la fois source de création et de confort. L’énergie dans tous ses états anime, humanise et magnifie vos projets. Du dessin à la réalité, n’hésitez pas à enclencher l’interrupteur de votre créativité, libérant toute la vitalité de votre architecture.

© Trezvuy - Fotolia.com © Punto Studio Foto - Fotolia.com shutterstock © diana pryadieva

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© KPF/Tim Griffith

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Selon la data banque de Georges Binder, fellow du CTBUH, la Chine comptera 6 des 10 plus haut gratte-ciel du globe «d’ici 2020.» Culturellement, les chiffres 4 et 13, mauvais présages, sont bannis. Dans l’International Commerce Center (KPF) de Hong Kong comme dans tous les autres bâtiments vers le ciel.

Des tours sur la pointe des pieds L’Asie et le Moyen Orient rivalisent pour ériger la plus haute du monde. Ici et outre-Quiévrain, la tour modeste revient en odeur de sainteté. Zoom sur de nouvelles skylines. TEXTE & COMPOSITION : PHILIPPE GOLARD

Appels d’air Corseté à 105 km2, Paris va chercher de l’air avec quelques tours à livrer entre 2017-20. La première construite intramuros depuis Montparnasse sera celle des Bâlois Herzog-de Meuron. Le feu est au vert depuis juillet. Avec 42 étages, 180 m et des façades iridescentes, Triangle surplombera porte de Versailles et cœur du parc des expositions. S’ajouteront le Duo des AJN et

surtout la tour Phare, qui ravira à First l’appellation de plus haute tour hexagonale de bureaux, avec 297 m, double peau d’acier et lobby-panorama. Elle a été conçue par l’Américain Thom Mayne (Pritzker 2005), mandé par Unibail-Rodamco1.

Les quelque 45 000 m2 du projet Realex (2019) d’Assar Architects seront une prouesse technique : à bâtir dans le quartier d’affaires Loi, la tour de 114 m surplombera les trémies enterrées du métro bruxellois

La Belgique ne partage plus la frilosité française que l’architecte Jean Nouvel (AJN) qualifie de « phobie2 ». Pour l’auteur de l’hôtel de police-tour à Charleroi, en effet « que d’images négatives et fausses liées à des constructions hautes. Pour se faire accepter, la tour doit se voir de loin, être identitaire, particulière, fière ». Bruxelles a retenu la leçon avec Up-Site, désormais la plus haute tour résidentielle belge. Ses 140 m et 252 appartements ‘moyen de gamme’ détrônent Brusilia et l’Europacentrum (Ostende, 1966, 103 m), recordman depuis cinq décennies.

Une ‘mixed-use’ Issues de commandes publiques, les plus hautes tours du pays - Midi, Finances, Dexia - accueillent des bureaux et sont bruxelloises. «La Cité administrative avait une

(1) Interview par Architecture durable : www.tour-phare.com/#!architecture/thom_mayne/5 (2) « Une tour doit être fière, ou alors elle doit changer de métier » in Le Monde, suppl. Cultures-Idées du 29/10/2011, p. 4-5.

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ans l’Ouest parisien des années 50, les Haussmann du gaullisme érigent le plus grand pôle tertiaire d’Europe. Depuis, La Défense aux cent tours affiche plus de 3 millions de m2, base des sièges sociaux de 15 des 50 premières entreprises mondiales. Après Montparnasse (210 m), Paris est garrottée dans sa course vers le ciel, administrativement fixée à 37 m. La donne change, pour vaincre la crise et réaliser le projet ‘Grand Paris’ à 73,5 milliards €, agglo à venir de 7 millions d’habitants dans une ville jusqu’ici obsédée par son rapport au patrimoine. A l’horizon 2030, La Défense comptera 400 ha en plus, et une nouvelle skyline.


Dans l’axe Paris-Issy-les-Moulineaux, la tour Triangle surplombe le Parc des Expositions qui sera modernisé. Hors bureaux, elle abritera hôtel (120 chambres), restaurant et sky bar publics (12e-13e étages), espaces co-working, crèche, centre de santé, atrium et espaces culturels.

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© DR/Unibail-Rodamco

A venir à Paris, les tours Duo signées ateliers Jean Nouvel.

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En Belgique...

2. Baptisée naguère Premium, la tour bruxelloise Up-Site bordant le canal Bruxelles-Charleroi est désormais la plus haute tour résidentielle du pays.

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1. Tour-cylindre elliptique au sol et à enveloppe en briques lisses (avec plats métalliques tous les deux étages), l’hôtel de police du haut de Charleroi a été imaginée par Jean Nouvel et les Bruxellois de MDW Architecture. Livrée à l’été 2014, la vigie bleue (75 m) a des allures –tronquées– du cornichon londonien de Norman Foster.

3. A Ostende, l’Europacentrum aux 34 étages a été conçu par l’architecte Louis-Henri Sorée pour supplanter un théâtre décati. Depuis 1966, la tour à appartements multiples dispose d’une vue imprenable sur la mer du Nord.

A2RC + Jaspers-Eyers/ Philippe Van Gelooven

4. Aux pieds des Commission, Conseil de l’Union et Parlement européens à Bruxelles, après One, un autre projet mixed-use bureaux-logements-commerces devrait voir le jour avec BelView (promoteur Allfin), dans le triangle Van Maerlant.

top 5 Retrouvez le l gr ts atte-cie des plus hau sur de Belgique hi.be rc sa www.focu

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8 TETIERE 8 ZOOM © DR

La Chine représente désormais la moitié des tours bâties de 300 m et plus dans le monde. Ici Ping An International Financial Center (660 m ; 2016) à Shenzhen, au nord de Hong Kong, le futur plus haut gratte-ciel chinois

Prouesses Au jeu de la plus haute, Dubaï culmine (Burj Khalifa, 828 m) bientôt supplanté par le km de Kingdom Tower (Jeddah, Arabie saoudite). Le globe-trotter Danny Forster traque « les constructions les plus dingues ». Présentateur attitré de Superstuctures XXL4, l’architecte US a pilé sur Abu Dhabi, capitale des E.A.U. A 365 m, elle abrite l’une des plus hautes tours actuelles de logements au monde. A toit solaire incliné, elle fait partie d’un trio d’un demimillion de m2 posé sur socle-souk. A toit rétractable, ce marché arabe traditionnel est bardé de massaranduba sculpté à l’intérieur et de 3 100 panneaux GRC ciment-verre à l’extérieur, évitant l’usure prématurée. Autres solutions originales ? Les 83 étages, penthouse et piscine indoor au sommet sont desservis par un bloc ascenseurs en façade, libérant du m2 résidentiel. La cage centrale, elle, arme la tour contre de violents vents désertiques. Tissés en toiles d’araignée, 3 treillis de 5 000 barres renforcent cette stabilité, transférant les charges du haut de la cage vers côtés et fondations. Cette « continuité structurelle » contre un Eole à plus de 120 km/h…

tour de 120 m fin des années 70. Aujourd’hui, le pays en a 113. Il existe 4 500 projets dans le monde en 2015. On double tous les dix ans les projets de tour de 150 m. Je l’ai vérifié statistiquement sur un demi-siècle », calcule Georges Binder, observateur Europe CTBUH3. « Aucune tour belge n’entre jusqu’ici dans cette comptabilité », relève l’expert belge, qui pilote des executive master immobilier pour secteur et futurs pros. De récentes ou prochaines tours sont lancées à la conquête de nos cieux, quasi toutes ‘monofonction’. « On n’est pas du tout dans une logique Dubaï, mais les quartiers concernés vont être densifiés », relève Binder. Ainsi, à Liège, la tour SPF Finances (118 m) investie par 1 200  fonctionnaires – « la plus haute de Wallonie, signée Jaspers-Eyers Architects » – ouvre une future rambla entre Meuse et gare de Calatrava. On parle d’une deuxième, privée, attirant… Rem Koolhaas, qui n’a jamais œuvré en Belgique. Sous 150 m, elles rivaliseront avec Realex (Bruxelles), construite d’ici 2019. Ses 114 m se mesureront avec le projet Atenor mixed-use One. Voisin des institutions UE, l’ex-hôtel Brussels Europa mêlera bureaux, commerces, logements. «Deux premières tours d’une série ». A Ostende, le flamboyant boss Marc Coucke (ex-Omega Pharma) et le groupe Versluys alliés au développeur Allfin ont un projet de 100 000 m2 en deuxième front du Littoral. Dessiné par le bureau gantois Robbrecht & Daem, The White agrégerait 800 appartements, notamment dans trois tours jusqu’à 22 étages, avec -pour 70% des unités- vue sur mer...

Retrouvez le top 5 des plus hauts gratte-ciel du monde sur www.focusarchi.be

(3) Binder est l’un des ‘fellows’ du Council on Tall Buildings & Urban Habitat ; la plus importante au niveau mondial, cette association regroupe tous les métiers liés à la construction des gratte-ciel. gmb@buildingsdata.com et www.ctbuh.org | (4) Documentaire sciences de Simon Allamathi, Discovery Communications, LLC ; USA 2010.


Après Liège, Jaspers-Eyers Architects rallient Varsovie-Pologne. Le bureau y a conçu le Warsaw Spire, qui sera bientôt la plus grande tour outdoor jamais bâtie par un bureau d’architecture belge : ses 46 niveaux et deux bâtiments bas engloberont bureaux, commerces et une vaste esplanade bordée de cafés et restaurants

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© Jaspers-Eyers + Greisch/ Georges De Kinder

A Liège, la tour SPF Finances marque le début de l’urbanisation façon rambla entre la Meuse et la nouvelle gare des Guillemins du Catalan Santiago Calatrava

Burj Khalifa (E.A.U.), le plus haut gratte-ciel actuel sur Terre sera bientôt détrôné par la Kingdom Tower à Jeddah. A l’horizon 2020, Dubaï Marina devrait dépasser le km…

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Quand la glace devient chaleur Les pompes à chaleur ont le vent en poupe ces dernières années. En comparaison avec les systèmes de chauffage traditionnels, elles offrent en effet de nombreux avantages. Marchetta Bouwgroep va même un peu plus loin et a construit sa première habitation-témoin équipée d’un tout nouveau système de pompe à chaleur à réservoir de glace. Mais comment la glace peut-elle produire de la chaleur ? TEXTE : PASCAL DEWULF PHOTOS : MARCHETTA BOUWGROEP

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ujourd’hui, on dénombre en Belgique principalement deux types de pompe à chaleur : les pompes à chaleur air-eau et les pompes à chaleur sol-eau, qui extraient de la chaleur respectivement de l’air ambiant ou du sol. Dans le groupe des pompes à chaleur sol-eau, on trouve des systèmes à base de captation de chaleur horizontale et verticale. Les systèmes de captation verticaux nécessitent des forages profonds pour extraire la chaleur de couches inférieures. Les systèmes horizontaux, par contre, s’étendent sur une surface importante. Toutefois, il existe en outre depuis peu en Belgique un nouveau système de pompe à chaleur qui génère de l’énergie à l’aide d’un réservoir à glace. L’avantage substantiel par rapport à des systèmes sol-eau à captation de chaleur verticale réside dans le fait que ce système ne nécessite qu’un puits d’environ dix mètres cubes. Il s’agit d’une sacrée différence avec des forages qui vont parfois de trente à cent vingt mètres de profondeur pour générer le rendement nécessaire. De plus, tous les sols ne permettent pas d’atteindre un rendement optimal avec un système de captation vertical. Le sous-sol n’a aucune importance pour un système à réservoir de glace. Il présente également des avantages par rapport à des systèmes de captation horizontaux. Il ne faut par exemple pas retourner tout le jardin pour son installation. La taille d’une citerne à eau de pluie en béton moyenne suffit pour le mettre en œuvre. Il s’agit en d’autres termes d’un système très accessible.

Innovant Sabine Palumbo, architecte chez Marchetta Bouwgroep, est d’ores et déjà conquise par cette nouvelle technologie. « En construisant une nouvelle maison-témoin, une entreprise comme la nôtre réfléchit non seulement à de nouvelles formes d’architecture, mais aussi à la manière

Le réservoir de glace agit en combinaison avec un absorbeur d’énergie solaire/d’air installé sur le toit qui récupère à son tour de la chaleur de l’air ambiant, disponible en permanence. L’énergie solaire constitue ainsi une source de chaleur complémentaire.


pompes à chaleur traditionnelles sol-eau.»

© M.studio-Fotolia.com

d’aborder la gestion de l’énergie de manière innovante, explique-t-elle. Dès 2006, nous avons commencé à intégrer des pompes à chaleur dans les projets du Marchetta Bouwgroep. Étant donné que nous souhaitons aujourd’hui booster cette philosophie de l’innovation, nous avons construit l’année dernière une première maison-témoin à Herent équipée d’un système de pompe à chaleur à réservoir de glace. Une entreprise de construction veut en effet toujours jouer un rôle de précurseur et c’est ce que nous faisons avec le projet à Herent. Nous souhaitons essentiellement sensibiliser les candidats maîtres d’ouvrage aux nouvelles techniques et possi«Les travaux bilités en matière d’architecture et d’installation d’un de gestion de l’énergie. Nous sousystème de pompe haitons aussi présenter le système de pompe à chaleur à réservoir à chaleur avec de glace comme une alternative réservoir de glace intéressante à la pompe à chaleur sont beaucoup plus sol-eau à captation horizontale ou faciles que ceux des verticale traditionnelle. »

Intérêt très important

L’intégration du nouveau système dans la maison-témoin à Herent n’est pas le fruit du hasard. « Nous voulions bien entendu mettre en œuvre une technique innovante, mais la superficie limitée de la parcelle explique elle aussi pourquoi nous avons opté à Herent pour un système de pompe à chaleur à réservoir à glace, poursuit Sabine Palumbo. Cela nous a épargné des travaux de terrassement importants tels que des forages profonds.» Une captation de chaleur horizontale était tout à fait exclue en raison de la superficie disponible limitée. Pour un système de captation de chaleur horizontale d’environ 10 kW, le candidat-bâtisseur doit disposer d’au moins quatre cents mètres carrés de jardin. C’était exclu sur la parcelle à Herent. Un système de pompe à chaleur à réservoir de glace nécessite une citerne pour la glace,

Sabine Palumbo, architecte chez Marchetta Bouwgroep

Le système extrait de la chaleur de l’eau accumulée dans le réservoir de glace grâce à des conduites en spirale.

c’est-à-dire un cylindre en béton d’env. 10 m³, une sorte de puits avec échangeur de chaleur intégré enfoui dans le sol. Ce réservoir de glace est alors utilisé en combinaison avec un absorbeur d’énergie solaire/d’air installé sur le toit qui récupère de la chaleur de l’air ambiant disponible en permanence. Par contre, l’énergie solaire constitue une source de chaleur complémentaire. Le réservoir de glace utilise en outre la chaleur du sol. Dès que la température de l’eau stockée passe sous la température du sol environnant, le réservoir absorbe la chaleur de la terre. La grande différence avec les pompes à chaleur traditionnelles réside dans le fait que cette pompe à chaleur à réservoir de glace utilise toutes les sources de chaleur dans son environnement – soleil, air, eau, sol – au contraire des autres systèmes.

Le réservoir de glace se compose d’un cylindre en béton d’une contenance d’env. 10 m3, une sorte de puits avec échangeur de chaleur intégré enfoui dans le sol.

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Système double Composants principaux d'une pompe à chaleur avec réservoir de glace Viessmann

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Un système sol-eau y est par contre beaucoup moins sensible, alors que le nouveau système à réservoir de glace ne l’est pas du tout. Ce dernier reste en effet opérationnel grâce au système double de captation de chaleur (réservoir de glace et système de captation sur le toit). Le système ne commute sur le réseau d’électricité traditionnelle que lorsque les deux sources ne peuvent plus assurer la captation de chaleur. C’est pourquoi les candidats maîtres d’ouvrage devraient vraiment envisager l’installation du nouveau système, car, d’une part, la capacité à produire de la chaleur/ La grande différence du froid est plus élevée et, avec les systèmes d’autre part, la consommatraditionnels de pompe à tion électrique est inférieure. » chaleur est que la pompe C’est ainsi que le système de à chaleur à réservoir pompe à chaleur à réservoir de glace se distingue des sysde glace et absorbeur tèmes de pompe à chaleur d’énergie solaire et d’air traditionnels.

utilise toutes les sources de chaleur dans son environnement – soleil, air, eau, sol – au contraire des autres systèmes.

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Le meilleur de deux mondes

« Le système réunit le meilleur de deux mondes, poursuit Sabine Palumbo. Il produit simultanément de la chaleur/ du froid à partir de l’eau contenue dans le réservoir à glace et d’un absorbeur d’énergie solaire/d’air installé sur le toit pour capter la chaleur dans l’air ambiant. Pendant l’hiver, le système commute sur le réservoir de glace. Grâce à des conduites en spirale dans le réservoir, le système extrait de la chaleur de l’eau qui se trouve dans

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Rayonnement solaire

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Chaleur provenant de l'air ambiant

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Chaleur provenant du sol Absorbeur d'énergie solaire/d'air Pompe à chaleur Vitocal Réservoir de glace

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le réservoir de glace. Cette eau est à une température plutôt constante (± 14 ° Celsius). Plus on extrait de la chaleur de l’eau, plus elle se refroidit et finit par se transformer en glace. À terme, l’eau dans le réservoir va donc geler, d’où le nom de réservoir de glace. Le gel complet de l’eau est toutefois problématique. À ce moment, il est en effet impossible d’extraire de la chaleur du système. Le système de captation sur le toit va toutefois éviter que l’eau dans le réservoir de glace ne gèle complètement, de sorte que vous disposiez toujours d’une réserve d’eau de laquelle vous pouvez extraire de la chaleur. Le système est permanent ; la captation de chaleur sur le toit soutient en effet la captation de chaleur dans le réservoir de glace et inversement. »

Différents facteurs sont déterminants Cette pompe à chaleur à réservoir de glace est-elle la solution qui convient à tout un chacun ? Pas vraiment. Le choix du bon système dépend en effet fortement du projet de construction. « Le système choisi par le maître d’ouvrage n’est pas définitif. En d’autres termes, vous ne choisissez pas d’abord votre système pour ensuite vous mettre à la recherche d’une parcelle et contacter un architecte. Il est préférable que le maître d’ouvrage se concerte préalablement avec l’architecte, l’ingénieur et/ou l’installateur sur l’installation offrant le meilleur rendement en fonction de la superficie du jardin, de l’orientation de la parcelle, des caractéristiques du sous-sol, de l’habitation à construire et d’autres facteurs déterminants, » conclut Sabine Palumbo. Bref, un spécialiste peut vous faire gagner beaucoup d’argent à long terme.

© Viessmann

La maison-témoin de Marchetta Bouwgroep à Herent prouve d’ores et déjà l’efficacité du système de pompe à chaleur à réservoir de glace, mais les premiers clients décidés à installer le système se font encore attendre. « La rentabilité du système ne fait aucun doute, mais comme les pompes à chaleur sol-eau traditionnelles, ce nouveau système est aussi plus onéreux que les pompes à chaleur air-eau. Un système reposant sur l’air ambiant ne nécessite qu’une unité extérieure alimentée par l’air alors que les systèmes sol-eau nécessitent initialement un forage profond ou une excavation horizontale qui peut rapidement représenter un coût de plusieurs milliers d’euros. Toutefois, un système air-eau est très sensible aux conditions climatiques. Un exemple pratique : lorsqu’il gèle pendant plusieurs jours et que le soleil ne brille pas, ce système passe rapidement sous une température donnée et passera alors sur le réseau électrique pour générer la chaleur nécessaire.


PUBLI-RÉDACTIONNEL

Réaffectation de l’Académie de musique d’Ypres L’ancienne Académie de musique de la ville d’Ypres a fait l’objet d’une réaffectation. Le bâtiment classé héberge aujourd’hui deux cabinets médicaux. DBArchitecten, chargé du projet, a confié les travaux à l’entreprise de construction Desodt, également entreprise de couverture et membre VMZINC at WORK. Pour la façade en zinc qui relie l’ancien bâtiment à la nouvelle extension, Desodt a utilisé le tout nouvel aspect de surface AZENGAR de VMZINC. Mis au point selon des procédés très élaborés, AZENGAR procure d’emblée un look authentique au zinc. Un look qui confirme la très longue tradition du zinc mais qui aussi inscrit le zinc parmi les matériaux durables et contemporains.

Académie de musique d'Ypres D’Hondtstraat 65 8900 Ieper

Monument classé

la construction d’un nouveau volume dans la cour intérieure, qui fait office de pièce d’accueil et qui est le plus surprenant.

Les maîtres d’ouvrage ont fait appel à DB-Architecten pour la rénovation et l’extension du bâtiment. Dirigé par Rik Behaegel, ce bureau d’architectes de Wevelgem s’est forgé au fil des ans une solide expérience et un savoir-faire unique en matière de restauration et rénovation, surtout de monuments classés. Il était donc l’interlocuteur parfait pour rénover un bâtiment classé tel que l’Académie de musique d’Ypres, dans le respect des éléments historiques et avec l’ajout de touches contemporaines.

La nouvelle construction se démarque par sa façade vitrée avec une structure en acier. Toutefois, le verre ne touche pas l’ancienne structure de l’école. Toute la finesse réside précisément dans la partie réalisée en zinc, qui assure la transition entre l’ancien et le nouveau. La cage d’escalier et l’ascenseur ont également été recouverts de zinc. Et pas avec n’importe quel zinc, mais avec AZENGAR, la toute dernière nouveauté de VMZINC.

Finesse

Du nouveau à l’ancien

Aspect de surface AZENGAR

L’ancienne Académie de musique se composait de trois ailes de deux niveaux, regroupées sous des toits à deux versants en ardoises autour d’une cour intérieure rectangulaire. Aujourd’hui, on retrouve au premier étage des cabinets de dentiste et au rez-de-chaussée une partie opérationnelle pour des ophtalmologues.

Installateur VMZINC at WORK DESODT s.a. 8900 Ieper

Cette réaffectation, qui a entraîné une modification de l’utilisation de l’espace et des circulations, impliquait des interventions architecturales au niveau du plan, notamment

“ L’aspect de surface AZENGAR était parfait pour ce projet ”, confirme Rik Behaegel. “ J’ai utilisé des éléments en zinc pour réaliser cette transition entre l’ancien et le nouveau. Ce nouvel aspect de surface, où le zinc présente d’emblée un look authentique patiné, clair et lumineux – ce qui constitue en soi aussi une transition entre l’ancien et le nouveau – offre un aspect naturel parfait et la douceur idéale pour concrétiser cette transition ”.

Maître d’ouvrage Immodoc s.a. Immovision SPRL Architecte DB-Architecten Surface de couverture en VMZINC 120 m² de revêtement de façade Technique VMZ Joint debout

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14 MUST HAVES

Art et design Au cours de « Design September », le label de design néerlandais Transnatural présente sa première expo en Belgique : « Dutch Reflections ». Elle dévoile, entre autres, des miroirs oxydés à la main, comme ce miroir « Transcience », des lampes avec pigments phosphorescents intégrés et bien plus encore.

www.designseptember.be

Starck fait des bulles Créateur multifacette, Philippe Starck s’est associé à la maison de champagne Louis Roederer à l’occasion de sa première nouvelle cuvée en quarante ans : Roederer Brut Nature 2006. Starck a créé une étiquette ludique et minimaliste, et a même participé à l’élaboration de ces divines bulles. Cuvée limitée de 60 000 bouteilles.

Disponible chez De Coninck Wines.

Accroches Des objets d’intérieur ou d’extérieur aux confins de la normalité, avec une genèse originale ou une esthétique particulière : de quoi booster la personnalité de votre maison ou bureau. TEXTE & COMPOSITION : PASCAL DEWULF

Coup d’œil discret

Colorez votre journée Ce chargeur mobile de smartphones de la collection lifestyle de Clouds of Fashion donne des couleurs à votre bureau et à votre journée.

www.cloudsoffashion.be

Surréaliste Le tourne-disque « Floating Record » s’adresse à tous ceux qui veulent combiner nostalgie et surréalisme. Une accroche parfaite au bureau ou à la maison.

www.gramovox.com

L’Era Rocking Chair Low Fame de Normann Copenhagen semble faire discrètement référence au fauteuil à bascule Eames RAR. Cependant, son assise avec garniture en mousse souple lui donne un niveau de confort bien supérieur à son apparent homologue.

www.normanncopenhagen.com


Créations inédites La deuxième édition du parcours Uptown Design, dans le haut de la ville de Bruxelles, entre dans une nouvelle dimension cette année. En effet, 14 designers y présentent des créations inédites au grand public sur 10 sites. Du 11 au 26 septembre 2015.

www.uptowndesigntour.com

Bibliothèques ludiques Arborant un caractère résolument ludique, la bibliothèque « Birdie » est aussi un clin d’œil appuyé à l’art japonais de l’origami. Son design et ses teintes très mode lui confèrent d’emblée un caractère joueur en diable.

www.ex-t.com

Sept océans Assis ! Signés par « House Doctor », ces tabourets débordant de personnalité, avec châssis en métal et assise en bois de manguier, attirent immédiatement tous les regards par leur esthétique décalée. L’impression « have a seat » est une invitation que l’on ne peut décemment refuser. Sympa comme tabouret ou petite table.

727Sailbags récupère des voiles de bateaux qui ont vogué sur les sept océans et leur insuffle une seconde vie comme objet mode ou design. La voile utilisée pour cette chaise papillon provient d’un voilier qui a parcouru jadis la Méditerranée et l’Océan atlantique.

www.727sailbags.com

www.nordicliving.be

Accroche Les baignoires de Kenny & Mason sont en composite, avec ou sans pieds. La finition est laissée à l’appréciation de l’utilisateur : peintures et imprimés graphiques au choix font des merveilles. À n’en pas douter, le centre d’attraction visuel de la salle de bains !

www.kenny-mason.com

Atouts design La collection MultipliCITY de Landscape Forms est une collection de design outdoor destinée aux espaces publics, qui donne une nouvelle dimension au terme « design global ». Boîtes en carton mince, nuances variées et modularité constituent les atouts de la gamme.

www.landscapeforms.com

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Batteries Tesla et Mercedes

La révolution énergétique est en route !

La batterie Powerwall pourrait être contrôlée via un Smartphone, et pourrait même renvoyer de l’électricité vers le réseau en cas de surplus.

Panneaux solaires et photovoltaïques ont déjà révolutionné nos habitudes domestiques. Avec les batteries Tesla et Mercedes, un nouveau cap vient d’être franchi pour se libérer du réseau électrique au profit de l’énergie solaire. Assurément, le début d’une nouvelle ère ! TEXTE : VIRGINIE STASSEN

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n fameux défi que celui du fabricant californien de véhicules électriques Tesla. Celui-ci a en effet pour ambition de changer « la totalité de l’infrastructure énergétique dans le monde » grâce à sa « batterie pour domicile » baptisée Powerwall. Celle-ci, commercialisée aux États-Unis depuis l’été 2015 (il faudra attendre 2016 pour l’international), est capable d’alimenter complètement une maison en énergie. Une telle batterie pourrait donc, à terme, permettre aux logements de s’affranchir du réseau électrique. Elon Musk, le fondateur de Tesla affirme : « Notre but est de transformer l’infrastructure énergétique mondiale pour la rendre totalement durable, et sans produire d’émissions de carbone (…) Cette batterie high tech incarne le chaînon manquant dans le développement de l’énergie photovoltaïque. » Une innovation qui risque bien de révolutionner nos habitudes, tout en préservant l’environnement et notre portefeuille. D’aucuns parlent déjà d’« idée de génie ».

Une énergie libérée au bon moment La batterie Powerwall frappe très fort : en effet, elle permet d’emmagasiner de l’énergie pour l’utiliser ultérieurement. Autrement dit, il est possible de la charger quand le prix du courant est bas, et de s’en servir lorsque celui-ci est élevé. Un résultat qui n’a pas encore pu être atteint avec les panneaux solaires, dont le stockage de l’énergie dans le temps (particulièrement délicat) pose problème. Or, la consommation domestique est soumise à des « pics » qui interviennent en début et en fin de journée, soit aux moments où les rayons du soleil sont les moins intenses. Avec les batteries Powerwall, cette difficulté semble gommée puisqu’elles peuvent se charger pendant les heures creuses. Ce qui a pour conséquences heureuses de réduire la facture du particulier tout en épargnant les centrales pendant les heures de pointe.

Comment ça fonctionne ? Cette batterie lithium-ion électrique rechargeable (héritée des technologies déjà développées par la marque dans l’univers de l’automobile) convertit l’énergie solaire en courant alternatif. Elle est dotée d’un système de contrôle thermique et d’un logiciel qui reçoit des commandes à partir d’un onduleur solaire. Elle est capable de stocker l’électricité fournie par les panneaux solaires jusqu’à 10 kWh, et de délivrer 2 kW de façon continue, en simple phase ou triphasé. D’un point de vue pratique, elle affiche une hauteur de 1,30 m sur 90 cm de largeur. Elle pèse 100 kg et est prévue pour être fixée à un mur (y compris extérieur).

Combien ça coûte ? Facturée 3 500 dollars aux États-Unis, la batterie Powerwall dispose d’une garantie de dix ans. N’étant pas encore commercialisée en Europe, son prix n’a pas été fixé en euros. Ce produit est en tous cas destiné à être amorti en quelques années. Selon Tesla, La batterie Powerwall devrait couvrir les besoins en électricité d’un foyer moyen. Ces batteries sont produites au sein de la « Gigafactory », une usine à 5 milliards de dollars construite par la marque avec le japonais Panasonic au milieu du désert.


La marque de voitures électriques de luxe Tesla marque un tournant de son histoire avec le lancement de ses batteries domestiques Powerwall. Ses débuts prometteurs annoncent d’ores et déjà un succès colossal et mondial.

Les entreprises ne sont pas oubliées Assurer les besoins en énergie des ménages, c’est bien, mais prévoir une solution adaptée pour le monde de l’entreprise, c’est encore mieux ! Afin d’y répondre, Tesla a mis au point une batterie plus puissante (100 kWh), le Powerpack. Ce dernier fait la promesse d’un système extensible à l’infini, de façon à couvrir les besoins les plus importants tout en apportant à l’ensemble les bénéfices de la logique smart grid. Autrement dit, si toutes ces batteries sont connectées et capables d’analyser la façon dont est consommée l’électricité, alors elles peuvent sans cesse optimiser l’ensemble.

Mercedes emboîte le pas à Tesla

Déjà en rupture de stock ! Dévoilée fin avril aux États-Unis, la batterie Powerwall destinée aux maisons a rencontré un « succès fou » selon le patron de Tesla. En effet, plus de 38 000 précommandes ont été passées en moins d’une semaine, entrainant déjà une rupture de stock jusqu’à mi-2016. Il va falloir être patient…

Le succès des deux nouvelles batteries Tesla semble avoir inspiré un autre constructeur automobile de renom : Mercedes. À son tour, la marque s’est lancée dans la commercialisation d’une « batterie de foyer ». Toutefois, Mercedes risque d’être confronté à un problème de taille. En effet, Tesla a une force de frappe plus puissante et une capacité de production plus grande, ce qui autorise un prix plus bas. Actuellement, Mercedes teste dans ses laboratoires des battery packs pour les maisons. Cette innovation devrait être disponible en septembre 2015.

La batterie Powerwall pourrait être exploitée dans les pays en voie de développement où les réseaux électriques sont souvent peu fiables malgré une énergie solaire abondante.

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© © Mimi Potter Fotolia

18 ZOOM

Domotique 2.0 : la maison intelligente Que de chemin parcouru depuis la création de la domotique ! Aujourd’hui, la discipline fait toutefois un pas de géant : le système de commutation électrique des débuts, brillant de simplicité, a aujourd’hui cédé sa place à un ensemble haute technologie piloté numériquement qui fait office de cœur des maisons intelligentes de l’avenir. TEXTE : PASCAL DEWULF


L

a domotique est un phénomène caractéristique qui a connu une forte montée en puissance dans les années 1980. À l’époque, l’installation d’un système domotique s’apparentait toutefois au parcours du combattant. En effet, pieds et poings liés à une seule marque, le propriétaire devait tout d’abord commencer par la démolition de pans entiers de la maison s’il ne s’agissait pas d’une nouvelle construction. Résultat : une forme de domotique souvent primitive qui, à l’instar d’un réseau électrique commuté, commandait certaines fonctions de la maison comme la lumière, les volets et bien d’autres choses encore. Sympa, certes, mais somme toute assez limité.

Nettement plus facile… Ce principe de fonctionnement s’applique aujourd’hui encore à de nombreux systèmes domotiques, mais il existe fort heureusement de nombreuses variantes sans fil sur le marché qui facilitent nettement l’installation et le pilotage. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, parallèlement à ces systèmes de domotique traditionnels, d’autres systèmes font nettement mieux qu’améliorer le confort à l’intérieur de la maison. Il suffit de pousser sur un bouton et ces installations domotiques exécutent non seulement des fonctions traditionnelles, comme la commande de l’éclairage et des volets, mais aussi des fonctions de sécurité (contrôle d’accès), d’économie d’énergie (réglage et simulation climatiques par pièce) et de divertissements (vidéo, audio, sauna...). Les versions les plus sophistiquées sont couplées numériquement à un smartphone ou une tablette, et atteignent ainsi une facilité d’emploi inédite, en toute heure et en tout lieu. L’utilisateur pourrait ainsi augmenter la température du chauffage alors qu’il se prépare à rentrer chez lui après une petite fête. Comme vous le voyez, les systèmes domotiques modernes n’ont plus de limite.

Domotique 2.0

IP) avec un système numérique installé sur un ordinateur portable ou un téléphone mobile. La commande et/ou la gestion s’opèrent directement à l’aide d’appareils pilotés par IP. Des dispositifs à commande non numérique comme des prises de courant ou des interrupteurs d’éclairage peuvent communiquer avec le système en plaçant des prises de contact intelligentes branchées dans la prise traditionnelle, des interrupteurs intelligents ou des systèmes de commutation intelligents qui sont simplement placés derrière la prise et/ou l’interrupteur d’éclairage traditionnels. Si vous les combinez à la technologie IFTTT, qui permet une commande conditionnelle des appareils et interrupteurs intelligents, par exemple pour éclairer l’habitation lorsque la nuit tombe, vous obtenez un système qui peut gérer votre maison de manière très intelligente.

Une explosion de possibilités Ce dernier système comprend aussi l’installation de capteurs. Ces derniers confèrent aux systèmes domotiques l’interactivité et l’autonomie totale nécessaires pour gérer une maison/bâtiment. Dès lors que vous connectez des capteurs de température, de lumière, de présence et de mouvement au système de domotique intelligent, vous en multipliez les possibilités à l’infini. C’est ainsi qu’en fonction de l’incidence lumineuse ou de la température dans une pièce, l’éclairage ou la climatisation peuvent être pilotés de manière intelligente ou que la présence de visiteurs indésirables peut vous être notifiée sur votre smartphone moyennant des capteurs de mouvements, le tout sur un seul et même système. Un véritable soulagement par rapport aux systèmes domotiques traditionnels.

Sûr et durable À l’avenir, architectes et installateurs se détourneront de plus en plus des systèmes domotiques fermés et appliqueront des standards internet open source dans le cadre du pilotage et de la gestion de systèmes domotiques intelligents ou de smarthome pour maison et bâtiment. L’avantage de ce type de systèmes ouverts réside dans leur haut degré de modularité et d’évolutivité et l’absence d’interventions compliquées. Par ailleurs, ils s’inscrivent également dans un contexte de gestion durable de l’énergie. Les fonctions de thermostat, de ventilation, de conditionnement d’air mais également de consommation de veille peuvent être contrôlées et ajustées avec précision par ce type de systèmes. Les capteurs peuvent par exemple veiller à ce que les lampes ne restent pas inutilement allumées alors que personne ne se trouve dans la pièce ou que le chauffage soit éteint quand une personne ouvre une fenêtre. Ce type de systèmes permet dès lors d’atteindre rapidement une économie d’énergie de minimum quarante pour cent. De quoi alléger votre budget énergie.

L’avènement de l’internet des objets (IoT), en d’autres termes, la communication sans fil entre chaque appareil (chaque réfrigérateur, thermostat, percolateur, chauffage central, etc., avec une interface numérique) et un système de commande central, a toutefois induit une explosion de nouvelles possibilités dans le domaine de la domotique. En combinaison avec l’internet mobile, les possibilités d’application de la domotique sont presque infinies. En bref, la domotique entre aujourd’hui dans une nouvelle ère… ou comment la domotique 2.0 modifiera définitivement notre manière de travailler et de vivre.

Appareils intelligents La domotique est morte, vive la domotique ! Aujourd’hui, l’on assiste à une croissance exponentielle des nouveaux appareils « intelligents », capables de métamorphoser en un claquement de doigt une maison/un immeuble en une smart home sans l’installation d’un système domotique complexe. Ils communiquent tout simplement par voie numérique (adresse

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20 INTERVIEW

Efficacité énergétique dans les kots d’étudiant Il ressort d’une étude récente que les kots d’étudiant flamands pourraient économiser jusqu’à 15% de leur consommation d’énergie sans aucune concession sur le plan du confort. La sensibilisation est une des facettes du problème, l’architecture et des installations connexes désuètes en sont d’autres. La cellule de réflexion des étudiants louvanistes « Young Energy Reviewers Association », la YERA, a décidé de s’immiscer dans ce débat et démontre que Peut nettement les jeunes s’inquiètent aussi beaucoup mieux faire ! de l’avenir de l’efficacité énergétique. Parallèlement à ce qui précède, l’aspect architectonique TEXTE : PASCAL DEWULF

Pas de véritable encouragement… En Belgique, près de 500.000 étudiants suivent une formation dans l’enseignement supérieur (baccalauréat et master) chaque année. Une grande partie d’entre eux vivent dans une chambre d’étudiant, le « kot », à deux pas du campus. Les statistiques démontrent que l’efficacité énergétique n’en est encore qu’à ses balbutiements dans les kots d’étudiant et que la marge de progression est considérable. La consommation d’énergie explose littéralement. Alexander Van de Voorde de la YERA nous en a détaillé les raisons : « dans les kots d’étudiant, un élément déterminant en matière d’efficacité énergétique est – et c’est plutôt étonnant – la relation entre le locataire et le bailleur. Le bailleur d’un immeuble encourt en effet des dépenses en matière d’énergie et de consommation d’énergie, mais les répercute dans la plupart des cas sur le locataire, en l’occurrence l’étudiant. Par ailleurs, les compteurs communs pour la consommation d’électricité et de chauffage, et le partage des décomptes finaux entre les étudiants kotteurs de l’immeuble à la fin de l’année ne constituent pour aucune des parties concernées un encouragement en matière d’efficacité énergétique. »

des kots d’étudiant constitue aussi un facteur déterminant. Alexander Van de Voorde : « Un très grand nombre de bâtiments accueillant des kots d’étudiant datent des années 1950 à 1970. Ils sont construits en briques avec pour seul et rare élément isolant, une lame d’air, et un chauffage central comme principal élément de climatisation. En comparant cette situation aux techniques architecturales et énergétiques actuelles, on constate l’étendue du retard. Ce dernier peut toutefois être comblé en étroite concertation avec des architectes et des experts en énergie. » Quoi qu’il en soit, l’objectif est d’atteindre la neutralité énergétique à l’horizon 2020 en matière de construction et d’habitation. La réalisation de cet objectif exigera un travail dantesque tant pour les nouvelles constructions que pour les immeubles existants, également ceux qui abritent des kots d’étudiant. Verre hautement isolant, isolation minutieuse des murs creux, isolation des fondations et des toits, mais surtout une consommation raisonnée seront des éléments décisifs. L’énergie la plus durable n’est-elle pas celle que nous ne consommons pas ? « J’ai un conseil en or à donner aux étudiants : recherchez un kot où vous pouvez gérer votre énergie de manière autonome (calorimètre sur le radiateur, compteurs électriques individuels/intelligents) et où vous pouvez rester plusieurs années. À vous ensuite d’investir dans des appareils comme un frigo avec label A+++, un éclairage à LED, etc. Veillez aussi à choisir un immeuble moderne qui satisfait aux standards contemporains en matière d’efficacité énergétique », conclut Alexander Van de Voorde.


PUBLI-RÉDACTIONNEL

Avec le « touch & feel » d’une tablette

BTicino lance un écran tactile révolutionnaire Le nouveau MyHome_Screen 10 de BTicino gère non seulement l’intégralité du système domotique MyHome, mais il sert aussi de vidéophone et d’appareil de contrôle pour plusieurs caméras. Avec cet écran, BTicino opte résolument pour une « Graphic User Interface » (GUI) contemporaine, pour une personnalisation optimale et pour applications multimédia. « The Human Touch  » Vous en avez assez des interfaces compliquées ? Vous voulez un système qui vous permet de gérer votre maison en fonction de vos besoins et de vos souhaits ? Le MyHome_Screen 10 de BTicino vous procure cette touche personnelle, simple et intuitive, pour le contrôle global de l’habitation. Tout comme les appareils précédents, MyHome_Screen 10 permet d’effectuer des réglages par fonction. Mais ce n’est pas tout. L’utilisateur peut désormais gérer chaque pièce indépendamment et les scénarios peuvent être programmés sur mesure pour chaque habitant. Par exemple, chaque utilisateur peut configurer sur sa ‘page’ des raccourcis personnels vers ses sites Internet ou programmes musicaux préférés.

Multimédia compris MyHome_Screen 10 est un appareil qui permet la commande de l’éclairage, des volets roulants, de la musique, du chauffage et de l’alarme. De plus, l’écran tactile fait aussi office d’appareil de contrôle pour plusieurs caméras. Pour l’utiliser comme vidéophone, des raccourcis se trouvent à droite de l’écran (Design for All) pour un accès facile. L’écran tactile est proposé avec un navigateur web intégré et les applications multimédias les plus récentes. La présence d’un port USB et d’un emplacement pour les cartes SD crée des possibilités supplémentaires, par exemple pour l’utilisation de l’écran comme cadre photo interactif. Un lien vers des flux RSS, une radio Internet ou une webcam,... avec MyHome_Screen 10, l'utilisateur

dispose réellement d'un appareil multifonctionnel. Disponible en noir ou blanc, suivant la tendance actuelle en architecture, le nouveau MyHome_Screen 10 peut remplacer sans problème un appareil 10” plus ancien !

Pour de plus amples informations : Legrand Group Belgium s.a. Kouterveldstraat 9 1831 Diegem Tél. : +32 (0)2 719 17 11 Fax : +32 (0)2 719 17 00 info.be@legrandgroup.be www.bticino.be

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22 INSPIRATION


Que l’on parle de passif, de basse ou de zéro énergie, ces concepts tendent tous vers un même but de réduction énergétique et de protection de l’environnement. Du Nord au Sud du pays, les projets se peaufinent en la matière. Zoom sur quatre réalisations d’échelles, approches et finalités différentes, qui concilient innovation et souci esthétique. Une habitation immergée dans la nature, une étude notariale transformée en open space, une école passive, nouveau poumon d’un quartier résidentiel, et le nouvel Hôtel de ville d’Herstal. TEXTE : CATHERINE CALLICO

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24 INSPIRATION

NOTAIRES AU VERT ENTransparence - TILLEUR (LIÈGE), Dans ce projet confié au bureau liégeois hélium3, axé sur la transformation et l’extension d’une étude notariale, il s’agissait de créer des espaces supplémentaires, tout en repensant l’organisation du bâtiment dans son entièreté. Pour ce faire, au bâtiment existant en forme de parallélépipède a été ajouté un volume en forme de L sur la façade est, intégrant trois bureaux spacieux ouverts sur l’open-space et une salle de réunion. Le parti-pris est celui de matériaux durables et de la transparence – des parois, dans

la relation intérieur - extérieur, entre les utilisateurs de l’étude (collègues et clients), tout en veillant aux zones d’intimité. Ce qui se traduit concrètement par de grandes baies vitrées et l’alternance de parois transparentes, translucides ou opaques, respectivement par l’emploi de vitrages, d’éléments de bardage en métal déployé et des pans de murs enduits. Le métal déployé est également utilisé sur la façade sud du bâtiment existant comme pare-soleil, et dans le traitement des abords extérieurs. De même, sorte de trait d’union entre les différents bureaux (anciens et neufs) ,l’acier galvanisé se retrouve à divers

endroits (portes, plinthes, etc.), soulignant encore l’aspect industriel des lieux. Par ailleurs, l’extension se compose d’une ossature bois isolée par insufflation de cellulose. Le choix de ce système préfabriqué dérive d’une part d’une démarche globale de durabilité et de l’autre, du souci de limiter les délais et nuisances sur chantier.


NOM DU BUREAU : HELIUM3 ARCHITECTURE WWW.HELIUM3.BE Réfectoire

DESCRIPTIF : TRANSFORMATION ET EXTENSION D’UNE ÉTUDE NOTARIALE EN RÉGION LIÉGEOISE

Bureau

Archives

bordure en béton existante

A

Réserve

Verrière existante

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Bureau 1

B

ENTREPRISE : DÉMOLITIONS ET TRANSFORMATIONS MAÇONNERIE KLEIN OSSATURE BOIS/TOITURE SYNERGIE BOIS

e

en

béto

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dur

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B

Salle d'attente Couloir

Bureau 2 Open space

Bureau Bureau 3 T.D.

Chemin

Terrasse couverte

Salle de réunion

T.D.

A

MAITRE D’OUVRAGE : ETUDE NOTARIALE DE TILLEUR

N

Verrière existante

MENUISERIES INTÉRIEURES MV CONSTRUCT CHAUFFAGE/VENTILATION J. KLEINEN ET FILS SPRL ELECTRICITÉ M. KLINKENBERG & FILS SA

BELGIQUE 2013-2014 © PHOTOGRAPHE OLIVIER BÉART

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26 INSPIRATION

ECOLE POLY-PASSIVE ECOLE AVEC LA BIBLE - BILZEN, VLINDERHOF 1 La nouvelle école de Bilzen, dans le Limbourg, qui a valu au bureau Lava architecten l’ Award Duurzame school 2014, a été pensée au plus près en termes de low energy. Ce projet d’école et de centre communautaire s’intègre dans un vaste quartier résidentiel, au départ peu animé. L’école primaire et le centre communautaire sont reliés par un pont, qui délimite une salle de jeux intérieure. Le projet combine diverses fonctions sociales, à travers des volumes et espaces d’aspect épuré, reliés entre eux par un concept de « village ». Avec une école pour l’enseignement maternel et primaire, une crèche, une cour, un parvis et un parc public... Les bâtiments actuels sont situés le long de bandes larges de 3 mètres.

et du coût. De même, la température se répand à faible régime: chauffage au sol dans les salles et radiateurs dans les autres pièces. Et rien n’étant laissé au hasard, pour éviter de grandes fluctuations de température, l’école se prêtera à d’autres activités sociales en dehors des heures de cours : sports et autres soirées thématiques.

NOM DU BUREAU : LAVA ARCHITECTEN CVBA WWW.LAV-A.EU

La conception est entièrement axée sur le passif: compacité, orientation optimale, bonne isolation de l’enveloppe du bâtiment, ventilation en CO2 équilibrée et contrôlée, densité de l’air et haute performance, ombrage, contrôle de la lumière du jour, utilisation de la masse thermique et free cooling...

DESCRIPTIF : ECOLE PRIMAIRE PASSIVE ET CENTRE DE QUARTIER

La consommation d’énergie est contrôlée via un système de commande et de surveillance de la consommation

BELGIQUE 2013

MAITRE D’OUVRAGE : ‘T PIEPELKE & LA VILLE DE BILZEN ENTREPRISE : ELTIBOUW BVBA & MEEUSA NV

© PHOTOGRAPHE CHAK LOPEZ


Rez-de-chaussĂŠe

Étage

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28 INSPIRATION

HÔTEL VÉGÉTAL NOUVEL HOTEL DE VILLE DE HERSTAL PLACE JEAN JAURES

Fraîchement inauguré, l’hôtel de Ville d’Herstal signé Frederic Haesevoets Architecture combine le beau et le fonctionnel, tout en rencontrant les objectifs environnementaux européens pour 2020. Dans ce projet innovant et organique, la fluidité des espaces et des circulations a été privilégiée, afin de limiter l’écart entre intérieur et extérieur, entre bâti et naturel. Ce qui s’illustre par une géométrie particulière, des inclinaisons des façades et des angles non orthogonaux. Des dalles mixtes (bois-béton) et les façades ont été posées sur les ossatures métalliques. L’originalité du projet réside dans une résille de façade sur pointe, qui alterne des éléments de remplissage en verre de divers types (transparent, opalin, lumineux, isolant) et une façade végétale modulaire. En termes de changement climatique et d’énergies durables, soucieux de rencontrer les objectifs européens pour 2020, le bureau s’est basé sur trois critères principaux: la réduction des gaz à effet de serre, l’énergie provenant de source renouvelable, l’augmentation de l’efficacité énergétique. Concrètement, la façade végétalisée limite les pollutions urbaines, produit de l’oxygène et purifie l’air. Tout en jouant un rôle d’isolant et de régulateur thermique. De plus, les techniques peu énergivores mises en place, sont couplées à un système de production par panneau solaire. Sans oublier les mesures visant à limiter les déperditions, telles que la régulation automatique de l’air par un système de pompe à chaleur à air, ou l’étanchéité des façades.


NOM DU BUREAU : FREDERIC HAESEVOETS ARCHITECTURE WWW.FREDERIC-HAESEVOETS.COM DESCRIPTIF : CONSTRUCTION D’UN NOUVEL HÔTEL DE VILLE À HERSTAL DE 13.500 M2. LE BÂTI EST DIVISÉ EN 2 POUR LE PÔLE ADMINISTRATIF ET LE PÔLE SOCIAL MAITRE D’OUVRAGE : VILLE DE HERSTAL ENTREPRISE : ASSOCIATION MOMENTANÉE GALERE MOURY BELGIQUE 2013-2015 © PHOTOGRAPHE CHRISTOPHE VOOTZ

Rez-de-chaussée

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30 INSPIRATION

HABITAT DÉCALÉ MAISON TRES BASSE ENERGIE P+N RUE RY SAINT PIERRE À MODAVE

Cette maison très basse énergie construite au sein d’une nature profuse et verdoyante par le bureau Plan 9 repose sur une conception inversée des espaces et un système de chauffage essentiellement issu de panneaux solaires thermiques. Dans un contexte de nature omniprésente, de près ou de loin, et de terrain très en pente, l’idée des architectes était d’immerger totalement les clients dans la nature. Ce qui se traduit ici par le concept d’inversion - les zones de vie se déploient à l’étage et la zone de nuit au rez-, et par une boîte totalement vitrée (séjour), dont

l’extrémité arrière se présente en porte à faux. Dans ce volume adjacent a été mise en place une circulation verticale décalée. L’entrée dans la maison s’opère à mi niveau.

et un bardage léger en ardoises. A l’étage, l’utilisation d’une ossature métallique et la suppression des murs porteurs favorisent la flexibilité de l’espace.

D’inspiration moderniste, le projet révèle des lignes épurées, une géométrie à la fois simple et très étudiée, une interconnection fondamentale entre la nature et l’architecture.

Toujours en termes d’approche durable, le bâtiment très basse énergie est essentiellement chauffé par des panneaux solaires thermiques (18M²) et en complément, par un poêle à pellet raccordé au système de distribution centralisé pour les périodes hivernales.

Les matériaux, utilisés dans une perspective éco responsable, misent sur le contraste : le moellon en parement pour la partie inférieure

NOM DU BUREAU : PLAN 9, BUREAU D’ARCHITECTES SPRL WWW.PLAN9.BE DESCRIPTIF : CONSTRUCTION D’UNE HABITATION TRÈS BASSE ÉNERGIE SUR UN TERRAIN TRÈS PENTU ENTREPRISE : AGM CONSTRUCTION ET TOITURES ALAIN DONNAY BELGIQUE 2012 © PHOTOGRAPHE PLAN9


Arch. Mies van der Rohe Mathias Ramirez Photography

Une durabilité éprouvée, vous pouvez en être sûr ! Dans le domaine de l’étanchéité à l’eau, les fabricants belges de membranes bitumineuses pour toiture ont toujours joué un rôle majeur, aussi bien dans le développement du produit, l’offre d’un service de qualité que lors de la réalisation du projet. Par conséquent, ils ont acquis une solide réputation internationale. Afin de rester bien étanches, les toits plats, en particulier, doivent répondre à des exigences très strictes. Ils sont plus souvent mis à rude épreuve que n’importe quel autre élément de la construction, tant par la pluie, le soleil, le vent et la pollution. En outre, ils doivent souvent répondre à des critères supplémentaires (réaction au feu, toitures vertes, toitures terrasses, …). Choisir une membrane bitumineuse, c’est faire le bon choix pour une toiture fiable et durable.

www.bitUmeninfo.be


32 ÉVEIL

MARIO BELLINI Le 17/09 à 20h15 FLAGEY www.flagey.be, www.designseptember.be

ART EN VILLE & PARCOURS Jusqu’au 21/09 Dans l’espace urbain montois www.mons2015.be Une façade, un toit, la rue ou les arbres… Dernière semaine pour parcourir les installations urbaines réalisées dans le cadre de Mons 2015, 15 au total. Vincent Glowinsky aka Bonom, le plus célèbre grapheur belge propose ici une fresque géante et bariolée, sorte de forêt psychédélique au cœur de la cité. De son côté, l’artiste espagnole Alicia Martin, déverse ses Biografias, une avalanche de livres, par une fenêtre de l’Université de Mons, place Warocqué, questionnant à l’heure du tout numérique, le savoir et la mémoire. Interrogeant le quotidien, l’artiste anversoise Julia Wlodkowski a posé sur un toit une œuvre géante constituée d’un vase sur un napperon. Very expensive est un hommage à sa grand-mère polonaise et une réflexion ironique sur la vie simple, brisée par le consumérisme.

Parmi la centaine d’événements planifiés dans le centre de Bruxelles pour la 10ème édition de Design September, l’illustre architecte Mario Bellini, distingué à huit reprises par le Prix ‘Compas d’or’, présentera une conférence à Flagey. Parmi ses grandes réalisations, évoquons le Tokyo Design Center au Japon, la National Gallery of Victoria à Melbourne, ou le quartier général de la Deutsche Bank à Francfort. 25 de ses œuvres font partie des collections permanentes du MoMa de New York – des premiers ordinateurs conçus pour Olivetti aux meubles créés pour Cassina, B&B et Vitra. Autres conférences organisées dans ce cadre : Alfredo Häberli (16/09), Michael Young (21/09), Xavier Lust (22/09), Studio Job (23/09).

Kaléidoscope Cette saison, outre des événements intra-muros, art, design et architecture investissent en masse l’espace urbain, et/ou le questionnent. Du Nord au Sud du pays. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

MIES VAN DER ROHE AWARD 2015 Jusqu’au 01/11/2015 Palais des Beaux-Arts de Bruxelles www.bozar.be Après avoir débuté à Barcelone, l’exposition itinérante se pose à Bruxelles, au Bozar. Organisée par l’équipe du Prix à la Fondation Mies van der Rohe et conçue par l’architecte Jorge Vidal, elle propose un regard critique sur les 34 projets d’architecture contemporaine européenne nominés. Au travers de critères tels que l’utilisation et la relation avec l’environnement des projets ou encore leur atmosphère, l’échelle et la tectonique. A l’appui, notamment des modèles, des morceaux d’échelle 1/1 de bâtiments, des matériaux de construction, des interviews.

RECIPROCITY Du 01/10 au 01/11 Divers lieux à Liège et environs www.reciprocityliege.be La triennale de design et innovation sociale Reciprocity Liège présentera, au sein d’une riche programmation, deux expositions : “Déconstruction”, sous le commissariat du collectif Rotor, axée sur les pratiques de déconstruction des bâtiments et le réemploi des matériaux; et dans la foulée de l’Expo universelle de Milan, “Le goût du changement”, soit 60 projets liés au design alimentaire (outils, services et systèmes). Un volet sera en outre dédié à la collaboration entre “Design et communautés locales” (designers, écoles de design et habitants) pour améliorer la vie des quartiers de Saint Gilles à Liège et Trasenster à Seraing, de façon créative.


LEVENSECHT. DE PERFORMANTIE VAN DE MODERNE STAD Du 26/09/15 au 10/01/16 De Singel www.desingel.be

IMAGINARY CITIES Jusqu’au 18/10 Hôtel de Ville de Bruges www.triennalebrugge.be

« Vie réelle. La performance de la ville moderne » souligne l’aptitude de l’architecture moderne à évoluer tout en conservant ses qualités originelles. Selon le curateur Tom Avermaete, les villes d’après-guerre peuvent se prêter à des ajustements individuels et collectifs. Comme c’est le cas des exemples présentés ici: à Chandigarh, Casablanca et Brasilia, mais aussi à Stockholm, Alger, Paris et Lima.

La ville de demain est au centre la la Triennale de Bruges, avec des installations disséminées in & out. 4 artistes présentent ici leurs villes imaginaires. Aux antipodes de la croissance chaotique des villes africaines, le Congolais Bodys Isek Kingelez expose ses maquettes colorées en papier, en carton et en matériaux jetables, inspirées de Kinshasa. Le Chinois Liu Wei présente lui, des villes en papier verticales et quasi monochromatiques. L’Américaine Tracey Snelling brasse des images de diverses villes, cultures et localités pour en imaginer d’autres. Et l’univers verdoyant du Belge Luc Schuiten est peuplé de véhicules écologiques et durables.

Ailleurs... ➔ Expositions Cergy-Pontoise. Formes et fictions d’une ville nouvelle Jusqu’au 20/09, Pavillon de l’Arsenal, Paris www.pavillon-arsenal.com

Korea Now ! : design, craft, mode et graphisme en Corée

Du 19/09/2015 au 03/01/2015, Les arts Décoratifs, Paris, www.lesartsdecoratifs.fr

UTOPIA IN PROGRESS : LA CIUDAD ABIERTA DE AMEREIDA, CHILE Du 02/10 au 13/12 Civa Extra Muros - Espace architecture La Cambre Horta, ULB www.civa.be Fondée en 1970 par des poètes, philosophes, sculpteurs, peintres et architectes, la Ciudad abierta ( Ville ouverte ) est située à 16 kms de Valparaiso, au nord du Rio Aconcagua, sur 270 hectares de dunes. L’architecte chilien Alberto Cruz et le poète argentin Godofredo Iommi, aujourd’hui disparus, ont ici concrétisé une approche originale de l’architecture, de l’art et de l’artisanat où s’intègrent la poésie et la philosophie.

Archi-timbrée, Cité de l’Architecture et du Patrimoine Jusqu’au 20/09, Paris www.citechaillot.fr

Red Prosperity. Sovjet Design 1950-1980 Du 26/09 au 16/02/2016, Kunsthal Rotterdam www.kunsthal.nl

Maker Library network

Jusqu’au 04/10, Vitra Design Museum, Weil am Rhein (Bâle) www.design-museum.de

Kitchens & Invaders

Jusqu’au 21/02/2016, Triennale di Milano, Milan www.triennale.it

Camper : Life on Foot

Jusqu’au 01/11, Design Museum, Londres www.designmuseum.org

XAVIER LUST DESIGN STORIES Jusqu’au 01/11 Museum www.botanique.be, www.designseptember.be Le Botanique prête ses murs au designer belge Xavier Lust, dont la technique innovante de déformation de surfaces métalliques a trouvé écho auprès de grandes marques : MDF Italia, Driade, De Padova, Cerruti Baleri, Fiam et Extremis. Il dessine également du mobilier urbain à Bruxelles, dont les bancs sur le Mont des Arts et 2700 abris voyageurs pour la Stib, dont l’implantation est prévue cet automne. Xavier Lust imagine aussi des pièces qualifiées d’“Art-Design”, produites en série limitée. A voir ici, les différentes facettes de son travail, des pièces emblématiques de son parcours à des créations récentes inédites.

Olafur Eliasson

Du 03/10/2015 au 17/01/2016, ArkDes, Arkitektur- och designcentrum, Stockholm www.arkdes.se

➔ Événements The London Design Festival Du 19 au 27/09

www.londondesignfestival.com

Dwell on Design

Du 02 au 04/11, New York www.dwellondesign.com

Chicago Architecture Biennale Du 03/10/15 au 03/01/2016

www.chicagoarchitecturebiennial.org

Downtown Design Dubaï Du 27 au 30/10

www.downtowndesign.com

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34 ÉVEIL

JUTAKU : JAPANESE HOUSES Naomi Pollock Phaidon, en anglais, 19,95 € La culture contemporaine japonaise, en mouvement et en expérimentation continue, génère de nouvelles pratiques architecturales Plus de 400 maisons sont présentées ici - une par page – attestant des innovations récentes de l'architecture résidentielle nippone. Se succèdent, dans un ordre géographique, les réalisations de grands noms de la profession (Shigeru Ban, Sou Fujimoto, Toyo Ito, Kengo Kuma, Jun Igarishi, Shuhei Endo…) et de dizaines de talents de la jeune génération.

LIVING ROOFS Collectif Te Neues Gb, édition trilingue anglaisallemand-français, 49 €

À lire !

La vie dans les airs. Une alternative qui se répand dans les zones densément peuplées, où les jardins aménagés sur les toits injectent du vert dans le paysage urbain. Avec arbustes, potagers, piscine, coin salon… Le toit devient pièce de vie à part entière et l'interaction se fait plus intense entre vie intérieure et extérieure.

Les nouvelles pratiques architecturales au pays du Soleil Levant, l’architecture et le cinéma, l’approche visionnaire de Yona Friedman. Et autres thèmes vibrants parmi les livres sélectionnés pour la rentrée. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

DOMUS 1950'S Peter Fiell, Charlotte Fiell Editions Taschen, en anglais, 14,99 €

À travers cette nouvelle réédition de l’intégralité des numéros des années 1950, le magazine -fondé en 1928 par le grand architecte et designer milanais Gio Pontiapporte son éclairage sur la période d’après-guerre, dominée par l’optimisme. L’architecture et le design sont alors en quête de nouveaux matériaux, formes et applications, et cherchent à établir un dialogue international. Les articles de Domus reflètent l’esprit de son époque à travers les réalisations de Le Corbusier pour le siège des Nations Unies à New York, les Case Study Houses de Charles et Ray Eames, Richard Neutra, en Californie ou Oscar Niemeyer, au Brésil. Et autres références : les machines de bureau d’Olivetti, les céramiques et luminaires d’Ettore Sottsass et le Showroom Herman Miller d’Alexander Girard, à San Francisco.

ANTHRACITE 1 (2005-2015) Textes de Anthracite et David Perreau Les presses du réel – domaine Architecture, 20 €

En dix ans, le studio breton Anthracite a conçu et réalisé une quarantaine de projets dans le Grand Ouest dont certains associés aux « grands aménagements » de la métropole rennaise (La Courrouze, Beauregard, deux stations aériennes de la ligne B du métro). Cette monographie documente six réalisations, avec une importante iconographie. Leur travail repose sur la mise en œuvre d'une architecture « directe, concrète et éco-responsable ». Avec une attention particulière portée à la « matérialité » des bâtiments qui passe à la fois par l'utilisation de matières brutes (comme le béton) et par un souci minutieux des détails, tels le réglage d'un alignement, la précision d'un calepinage ou le dessin d'un béton matricé.


THE DILUTION OF ARCHITECTURE Yona Friedman, Manuel Orazi Park Books, en anglais, 48 €

Ce livre souligne l’aspiration de l’architecte Yona Friedman à développer un discours profondément lié aux préoccupations architecturales et urbaines contemporaines, et son approche visionnaire. Parallèlement, l’historien Manuel Orazi analyse le travail de Friedman, et suit sa progression dans des zones géographiques, sociales et disciplinaires a priori distantes, dans lesquelles l’architecte a évolué de façon erratique et continue.

MONS 1865-2015. OUVRIR LES MURS Collectif (à l’initiative de l’association Sauvegarde et Avenir de Mons) Editions Mardaga, 42 €

De nombreux aspects du développement de la ville de Mons sont évoqués au fil de son histoire, basés sur des études récentes et des documents inédits. Création de voies nouvelles (boulevards et avenues), permanence de la présence militaire, développement industriel, contraintes imposées par la nature du sol, démographie et réflexions sur le logement... L’ouvrage propose également des pistes en matière de patrimoine : réaffectations d’anciens bâtiments dans l’intra-muros et extension de la zone ouest de la ville, avec le quartier de la gare et l’espace des Grands Prés.

ARCHITECTURE ET CINEMA École nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais Collectif - sous la direction de Nasrine Seraji et Jessie Magana Infolio, 19 €

De la ville imaginée à la ville réelle. Des réflexions croisées sur le sujet évoquent des correspondances entre le cinéma et l’architecture. Films de la Nouvelle Vague, cinéma asiatique, films d’avant-garde et expérimentaux, fictions hollywoodiennes et de science-fiction, documentaires. Autant de genres sélectionnés ici pour leurs visions de métropoles génériques, leurs capacités d’observation de la vie quotidienne, leurs critiques du réel, leurs dimensions fictionnelles et oniriques.

Et aussi... Dimitris Kottas, Projets de petite échelle, micro-architecture, Links International, coll. www.linksbooks.net, 29 €

Sybille Kramer, Rough style, Braun Fr www.braun-publishing.ch, 59,95 €

Collectif, Agences d'urbanisme et le patrimoine territorial (Les), Editions alternatives www.editionsalternatives.com, 29€

Nic Clear et Neil Spiller, Educating Architects. How Tomorrow's Practitioners Will Learn Today, Thames & Hudson www.thamesandhudson.com, 35 €

Fabrice d’Orso, Ecoquartiers. Tome 2, Editions PC www.editionspc.fr, 30 €

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36 EN MATIÈRE © Création LMCdesign - © niyazz - Fotolia.com - © eevl - Fotolia.com - normalfx-Fotolia.com

Les grands doivent donner

le monde

en exemple

Le souci de l’environnement nous appartient sans aucun doute à chacun, à vous, à moi. Mais c’est tout autant une question politique, car si le politique ne suit pas, ce n’est pas bon pour l’environnement. Voici peu, Barack Obama a déclaré la guerre aux émissions de CO2 des centrales au charbon. Manifestement, le président américain se fait lui aussi des soucis et entend faire bonne figure au crépuscule de son mandat. TEXTE : PHILIP WILLAERT

L

es nouveaux plans d’Obama sont une avancée concrète pour réduire les émissions de 26 à 28 pour cent aux États-Unis d’ici à 2025. Barack Obama s’est engagé l’année dernière dans des discussions à ce sujet avec la Chine. C’est un énorme bond en avant dans l’agenda que se fixent les États-Unis dans la réduction des émissions de CO2. En décembre de cette année, au sommet sur le climat à Paris, une ultime tentative sera entreprise pour limiter le réchauffement de la terre à deux degrés Celsius. Les États-Unis (15 pour cent) et la Chine (29 pour cent) doivent y montrer l’exemple parce qu’ils sont les plus grands pollueurs. La politique d’Obama annoncée aujourd’hui est présentée comme une tentative de donner le ton sur le plan international en prélude à Paris. Il est clair d’emblée à quel point des poids lourds tels que Barack Obama peuvent inspirer le monde. Espérons que cela n’en reste pas à ce seul geste symbolique. Nous, Belges, nous préoccupons déjà de l’environnement depuis un certain temps et nos initiatives sont loin d’être ridicules sur le plan européen. Le rôle des pouvoirs publics – si l’on songe aux mesures de subvention – ont certainement joué un rôle

d’incitant pour le bon peuple. Nous considérons encore trop souvent la construction durable comme une construction solide, robuste. Une construction qui tient de nombreuses années, qui résiste aux outrages du temps se voit souvent qualifiée de durable. Mais la chose est bien plus complexe. Construire durablement, c’est aussi veiller à créer et à garantir, au niveau mondial, un milieu de vie sain, socialement et économiquement acceptable, tant pour les générations actuelles que les générations à venir. La construction durable exige un usage optimal de matières premières et de sources d’énergie renouvelables et disponibles localement. Dans cette acception élargie, il faut également, selon bOb Van Reeth, le premier Maître d’œuvre flamand, tenir compte des aspects sociaux et des liens entre le Nord et le Sud. Dans sa brochure Bewust duurzaam bouwen (Construire durablement en toute conscience), il jette un regard sur la planète à travers un prisme mondial : « Si toutefois les matières premières d’origine que cela nécessite doivent être extraites dans des conditions de travail abominables et/ou de manière très polluante quelque part en Amérique du Sud ou en Asie, il ne peut pas être question de construction ‘durable’. »


De la passoire au toit récréatif

© Martina Berg - fotolia.com

Les toits plats nous rappellent souvent des expériences négatives. En termes de techniques, de qualité et de durabilité, les premières couvertures de toit n’ont pas fait le poids face aux traditionnels toits en pente. Tout le monde se souvient de l’exemple de la Villa Savoye (1928-1931) du Corbusier. Cette habitation magistrale était une véritable passoire par temps de pluie.

Un véritable cauchemar pour l’architecte et ses clients bienveillants. « Aujourd’hui, les matériaux d’étanchéité ont fortement évolué, explique l’architecte Egide Meertens. Contrairement à la première génération, ils offrent des garanties en termes d’étanchéité tout aussi élevées que les toits en pente. Il est toutefois erroné de croire qu’un toit plat est véritablement ‘plat’. On y intègre généralement une légère déclivité d’environ 1,5 cm/m pour permettre d’évacuer les eaux pluviales vers les gouttières et éviter toute accumulation. » Pour l’architecte, un toit durable est en premier lieu une question fonctionnelle : les connaissances techniques nécessaires et des matériaux adéquats permettent de fermer un bâtiment et de le protéger contre les influences climatiques, de préférence à l’aide d’une solution facile d’entretien et dont la durée de vie est égale à celle de l’habitation. « Le toit offre en outre la possibilité de contribuer de manière très simple à la consommation d’énergie, explique Egide Meertens. L’épaisseur de l’isolation qui peut être installée sur un toit est quasiment illimitée. Le toit plat offre en outre une grande liberté en termes de placement de différents types de panneaux solaires, quelle que soit l’orientation de l’habitation. » Un toit plat peut également optimiser l’utilisation rationnelle de l’eau. En aménageant un toit vert, on stocke l’eau de pluie sur le toit dans

des tapis de drainage pour l’irrigation de la végétation. L’évacuation de l’eau excédentaire dans l’environnement est ainsi retardée. Sans oublier qu’un toit vert apporte également une valeur ajoutée architecturale au bâtiment.

La cinquième façade, « plus est en vous »* Le toit plat offre une foule d’avantages. Les toits verts sont de plus en plus nombreux dans les villes, les rendant plus belles et plus agréables à vivre. L’expérience d’un toit vert est indescriptible. Mais en sommesnous suffisamment conscients ? Remplacez la couche de goudron noir ou d’EPDM par un toit vert et le climat de votre habitation sera plus frais, les panneaux solaires éventuels auront un meilleur rendement et la longévité du toit sera doublée, car il sera alors protégé de la lumière et des rayons ultraviolets. Alors qu’un toit normal doit être remplacé après quinze ou trente ans, la longévité d’un toit vert varie de trente à soixante ans. Les toits verts peuvent se composer d’un substrat de plantes telles que de la lavande, de la ciboulette et de l’origan ou de plantes grasses. Les sedums sont intéressants : ils nécessitent peu d’entretien et sont peu gourmands. La température maximale d’un toit vert se situe autour des 35 degrés, alors celle d’un toit noir peut souvent s’élever à 90 degrés. Une bonne nouvelle pour l’air conditionné qui tourne moins souvent. Plus les toits sont verts, moins la ville s’échauffe.

© Bureau d’architecture Jerry Popeye sprl

Cela explique le fait que les villes sont de plus en plus nombreuses à stimuler l’installation de toits verts à l’aide de subsides, notamment Bruxelles, Anvers et Gand. Les toits verts jouent un rôle important dans la gestion de l’eau d’une ville. Quelques grosses averses saturent le système d’évacuation et inondent les rues. Les toits verts retiennent l’eau de pluie plus longtemps, ce qui lui permet ensuite de s’évaporer. MULTIPLES DESTINATIONS L’idée des jardins en toiture et des toits végétaux n’est pas neuve en soi. Certaines entreprises sont actives dans le secteur depuis plus de vingt ans. Une entreprise telle qu’EPDM-solutions de Rumbeke Roeselare a plus de quinze ans d’expérience dans l’installation de toits de sedum en Belgique, mais les toits-terrasses sont également prisés depuis bien longtemps en Allemagne et aux États-Unis. Toutefois, il

* cf. Devise de la famille noble de Bruges Van Gruuthuse

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38 EN MATIÈRE

Athenaeum Hotel Vertical Garden, Londres, Août 2012

Patrick Blanc

LE PÈRE SPIRITUEL DU JARDIN VERTICAL

© DR

C’est le Français Patrick Blanc qui a donné au mur vertical ses lettres de noblesse. Des créations remarquables telles que le Musée du quai Branly et l’hôtel Pershing Hall à Paris sont très appréciés du grand public. Le jardin vertical est de plus en plus prisé dans l’architecture urbaine, l’architecture paysagère et l’aménagement intérieur. Les plantes sont-elles le matériau de construction du 21e siècle ? Certainement ! Elles sont vivantes, captent le carbone dans l’air, purifient l’air, régulent la température et l’humidité et ont en outre un effet relaxant. D’un point de vue esthétique, chaque création verte verticale signée par Patrick Blanc ressemble à une peinture

est désormais nécessaire de faire connaître les nombreuses possibilités des toits verts et de les rendre accessibles à un plus grand groupe d’individus, y compris chez les architectes. Et pas uniquement pour les toits d’entreprises, de musées ou de parkings, mais également pour chaque maison. « De nombreuses personnes ont à peine conscience des possibilités, explique Tom Bogaert, gérant d’EPDM-solutions. Elles pensent que cette solution ne convient pas à leur toit. » AIRE DE SPORT EN PLEIN AIR Outre les toits verts, on trouve actuellement aussi des toits-terrasses complets. Une terrasse entourée de bacs de plantes et de pare-soleil qui vous permet non seulement de profiter du soleil, mais également de vous rafraîchir à l’abri des regards indiscrets. Une ville telle que Rotterdam stimule l’utilisation mixte des espaces, notamment par l’aménagement de toits verts. Dans le même temps, la ville manque d’aires éducatives, sportives et ludiques de qualité. Le service Sport et Récréation de la ville portuaire néerlandaise a ainsi eu l’idée d’aménager davantage de toits pour le sport et le jeu. En effet, des toits aménagés peuvent avoir une valeur ajoutée pour des infrastructures multifonctionnelles et des écoles.

Remarque 2 : il est question de supprimer les primes attrayantes dans le futur. ISOLATION DES MURS L’isolation des murs permet également de belles économies d’énergie, bénéficie de primes par l’intermédiaire du gestionnaire de réseau et ne nécessite qu’une petite intervention peu onéreuse avec des résultats immédiats. Il est également possible d’isoler ultérieurement des murs dont les fenêtres sont en simple vitrage ou de remplacer des fenêtres sans isoler les murs, mais il existe également des primes combinées attrayantes. Elles permettent de remplacer des fenêtres et d’isoler les murs creux en même temps. Vous faites ainsi coup double : la prime simple pour l’isolation ultérieure des murs creux et la quadruple prime pour le vitrage haut rendement octroyée par le gestionnaire de réseau. Remarque 1 : Ce n’est pas encore une obligation à l’heure actuelle, mais on dit également qu’il s’agira d’un must lors de la vente ou la location d’une habitation d’ici à 2020. Remarque 2 : Dès l’année prochaine, prime pour l’isolation des murs intérieurs si le mur creux ne peut bénéficier d’une prime. Remarque importante : En cas de travaux de rénovation importants (budgets plus importants), le maître d’ouvrage peut bénéficier d’une prime d’amélioration. Voir la prime flamande à la rénovation. Il existe aussi des prêts avantageux pour des investissements permettant d’économiser l’énergie.

Isolation ultérieure de la façade, un atout pour les anciennes habitations

ISOLATION DU TOIT L’isolation du toit est une priorité absolue. De plus, elle constitue un investissement rentable, écologique et durable grâce aux primes actuelles accordées par le fournisseur d’énergie, parfois par la commune ou la ville. À l’heure actuelle, nous profitons encore d’une réduction d’impôt de 30 %. Remarque 1 : D’ici à 2020, tous les toits tant des habitations que des habitations louées doivent être isolés. Dans le cas contraire, elles risquent d’être déclarées inadaptées pour la vente ou la location.

© Doc. GUY - Solutions@home

La Flandre abrite de nombreuses habitations anciennes et il n’en va certainement pas autrement en Wallonie. Que pouvons-nous faire pour rendre ces habitations frugales en énergie ? Plus l’habitation est ancienne, plus les pertes d’énergie sont importantes !


UN TOIT POUR LES HABITATIONS PASSIVES Que doit savoir l’architecte sur l’EPDM pour l’habitation passive et basse énergie ? Une habitation passive utilise l’énergie solaire à la fois pour un v-eau solaire, une pompe à chaleur et des panneaux solaires, mais l’isolation doit également respecter certaines valeurs R = valeurs lambda selon l’épaisseur et la qualité du matériau d’isolation (voir annexes). Le pare-vapeur de l’isolation doit également satisfaire à la NIT 215. (pare-vapeur classe E3) Dans une habitation passive, l’EPDM devra toujours respecter des normes plus sévères, parce que les installations qui y sont installées, généralement des panneaux solaires, doivent pouvoir résister à la pression. Le poids des panneaux oblige en effet l’EPDM à satisfaire aux normes les plus strictes. Plus la membrane EPDM est épaisse, plus elle peut supporter du poids sans que la structure des panneaux solaires ne la transperce à court ou à long terme… L’EPDM doit également toujours être entièrement collé en présence de panneaux solaires, de sorte qu’il reste visible pour faciliter la détection d’éventuelles fuites De quoi l’architecte doit-il tenir compte dans le cas d’un toit plat sur une habitation passive ? • Toutes les techniques – gaz de fumée, hotte, ventilation, air conditionné – sont installées avec des extrémités à double paroi isolées.

• Les dômes (fenêtres de toit) sont bien entendu équipés de vitrages qui satisfont aux valeurs R. • Les conduites d’évacuation sont intégrées dans l’isolation afin de respecter également les normes d’isolation requises. • Tout est isolé verticalement et horizontalement à hauteur des élévations (le mur creux est recouvert par l’isolation du toit) • Au niveau des fenêtres, un raccord est réalisé entre la contrefaçade jusqu’à la fenêtre à l’aide de solins EPDM. L’étanchéité à l’eau et à l’air du bâtiment est ainsi garantie. Qu’en est-il des subsides ? La réglementation est-elle uniforme en Belgique ? La réglementation est très complexe et très vaste. Chaque commune et chaque province appliquent une législation différente en matière de subventions. Pour résumer, la MAJEURE PARTIE des mesures d’économies d’énergie sont actuellement encore toujours subventionnées. Les habitations passives sont l’avenir. Elles produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment grâce à la nature… Un investissement unique dans ce que nous devons payer cher tous les mois.Vous donnez en outre un coup de pouce à la nature et faites comprendre clairement à la génération suivante que nous devons poursuivre sur cet élan.

Ventiler, ventiler, ventiler...

© meryll- fotolia.com

L’accent sur l’isolation et l’étanchéité à l’air va de pair avec une attention à la ventilation. Mais la ventilation n’est pas une sinécure et tout architecte l’a déjà appris à ses dépens. Bart Vandeghinste est spécialisé dans ce domaine. Focus Archi lui a posé quelques questions très utiles pour les architectes et leurs créations.

Quelles considérations un architecte doit-il prendre en compte lorsqu’il choisit un système de ventilation ? Parmi les quatre systèmes de ventilation possibles, seuls les types C et D sont encore mis en œuvre à l’heure actuelle. Le système C assure une évacuation mécanique à l’aide d’un ou plusieurs ventilateurs dans les pièces humides et la cuisine. L’air frais entre par des grilles de fenêtre dans les pièces sèches telles que la salle de séjour et les chambres. Aujourd’hui, seuls les systèmes C certifiés avec une forme de gestion de la demande sont encore installés. Le principe de ces systèmes consiste à ventiler le moins possible afin de limiter les pertes de chaleur. Ils sont faciles à installer et nécessitent peu d’entretien. D’autre part, nous constatons que la ventilation double flux (= type D) est de plus en plus prisée. Ce système récupère la chaleur dans l’air évacué et la restitue à l’air pulsé, et ce avec une récupération pouvant aller jusqu’à 90%. Lors du choix du système, l’architecte doit examiner l’utilisation, étant donné que le niveau de prix des deux systèmes est plus ou moins identique à l’heure actuelle. Pour une location, la facilité d’entretien peut être un facteur important.

Un système D à la demande est peut-être la solution la plus adéquate pour une habitation occupée en permanence. Les habitations sociales, en location et les rénovations utiliseront encore un système C durant les prochaines années, jusqu’à ce que ceux-ci intègrent la récupération de chaleur dans le cadre de contrats d’entretien. La ventilation et la conception sont étroitement liées… Dans leur projet, les architectes doivent-ils directement prendre la ventilation en compte ? Comment doivent-ils s’y prendre ? En faisant appel à un spécialiste agréé ? Pour intégrer parfaitement un système de ventilation, il convient d’en tenir compte dès la phase de conception. Aujourd’hui, les conduites sont par exemple de plus en plus souvent coulées dans la plaque de béton (voir photo). L’implantation de l’unité et des grilles jouit de la sorte d’une incroyable liberté, sans préjudice pour l’architecture de l’habitation. Une collaboration avec un ou plusieurs spécialistes est hautement recommandée pour aider l’architecte dans son travail. Une entreprise spécialisée en ventilation est en permanence au fait des dernières nouveautés et des améliorations qui arrivent sur le marché.

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40 EN MATIÈRE

De quels aspects l’architecte doit-il tenir compte ? Qu’en est-il de la législation en la matière ? Existe-t-il des différences régionales ? Malheureusement, il existe petites différences entre les régions à la fois en ce qui concerne le PEB et les primes. Toutefois, la base reste commune et applicable. Un point très important est une unité de ventilation agréée EPDB est un installateur qui travaille de manière cohérente avec des matériaux de ventilation adéquats et de qualité. Un exemple : une canalisation équipée d’un joint en caoutchouc avec une classe d’étanchéité appropriée doit être montée correctement dans des brides avec insertion en caoutchouc. Un système de gaines flexibles avec une attestation sur la canalisation de ventilation à l’intérieur d’une habitation… Il est donc important que l’installateur indique clairement cette information sur l’avant-projet et les fiches techniques de son système. Devons-nous ventiler ? Oui, la ventilation est un must et pas uniquement pour respecter une obligation légale ! Durant les 20 dernières années, la ventilation a évolué de manière considérable. Et c’est certainement une bonne chose. De plus, le secteur de la construction s’est fortement amélioré, essentiellement durant les cinq dernières années, dans l’étanchéité à l’air des bâtiments. Dans le secteur du chauffage, on parle d’effets thermos. Toutefois, l’humidité et l’oxygène doivent être régulés en permanence afin que le climat de l’habitation reste sain pour ses occupants. Une ventilation contrôlée sur mesure garantit le confort sans perte d’énergie importante.

Entretien ? Les deux systèmes requièrent un entretien. Pour éviter tout malentendu relatif à l’entretien des systèmes C, l’unité d’un système C doit être nettoyée chaque année et les grilles de fenêtre démontées et nettoyées. Une ventilation avec récupération de chaleur ne nécessite qu’un entretien tous les deux ans par une entreprise spécialisée et le nettoyage régulier des filtres de l’appareil et leur remplacement tous les ans. En d’autres termes, l’entretien des deux systèmes est quasiment équivalent. En cas d’oubli, le système C entraînera moins de problèmes, mais bien entendu l’entretien régulier est fortement recommandé.

Gaines de ventilation intégrées dans le sol.

© Onidji- fotolia.com

Réglementation ErP pour les installations de chauffage L’HEURE DE VÉRITÉ APPROCHE POUR L’EUROPE La directive européenne ErP (Energy related Products) sur les appareils de chauffage et les installations de production d’eau chaude sanitaire entre en vigueur le 27 septembre 2015. Enfin, serions-nous tentés de dire, si nous voulons atteindre en temps voulu les objectifs 2020. Explication.

La directive européenne 2009/125/CE, plus couramment appelée directive ErP, fixe les exigences en matière d’écoconception applicables aux produits liés à l’énergie. Son objectif est double : d’une part, l’amélioration de l’efficacité énergétique et, d’autre part, la protection de l’environnement. Les appareils produisant de la chaleur, comme les installations de chauffage et d’eau chaude sanitaire, se voient imposer des rendements minimum. La directive européenne définit également les caractéristiques qui doivent figurer sur les nouvelles étiquettes relatives à l’efficacité énergétique.

de niveau sonore. Elle s’applique à un large éventail d’appareils, allant des chaudières aux pompes à chaleur, en passant par les chauffe-eau et toutes les solutions utilisant une pompe de circulation intégrée. Elle s’applique à tous les produits d’une puissance inférieure à 400 kW – ce qui représente environ 90 % du marché – et à tous les boilers jusqu’à 2.000 litres.

L’ambition sous-jacente de cette mesure est de contribuer directement aux défis contenus dans le ‘paquet climat-énergie 2020’, parfois appelé ‘objectifs 2020’. Dans cette perspective, le but est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 %, d’améliorer l’efficacité énergétique de 20 % et de porter la part d’énergie renouvelable dans la consommation totale d’énergie à 20 %. D’après les calculs, la directive ErP devrait conduire à une diminution de 10 % de la consommation totale d’énergie au sein de l’Union européenne.

Le deuxième volet concerne l’étiquetage relatif à l’efficacité énergétique (Energy Labelling) et vise un étiquetage uniforme des produits de manière à rendre leurs performances énergétiques plus ‘lisibles’ pour le grand public. Ceci doit permettre au consommateur de poser des choix plus conscients en matière de consommation d’énergie.

Écoconception La directive ErP repose sur deux mesures. Elle fixe notamment les exigences en matière d’écoconception, ainsi que les exigences minimales en matière d’efficacité énergétique et les marges maximales en termes d’émissions et

Étiquetage

De telles étiquettes ne sont pas une nouveauté. Les réfrigérateurs, les machines à laver, les séchoirs, mais aussi les téléviseurs, les voitures et les habitations connaissent déjà pareil système. Il permet au consommateur de faire plus facilement des comparaisons de prix tout en associant ces derniers à des considérations environnementales et de consommation. Le 27 septembre 2015, ce sera donc le tour des appareils de chauffage et des installations de production d’eau chaude sanitaire. La directive s’applique à toutes les chaudières d’une puissance inférieure à 70 kW et à tous les chauffe-eau d’une capacité allant jusqu’à 500 litres.


La directive ErP accroît considérablement le rendement minimum des nouveaux appareils de chauffage et c’est précisément cela qui devra conduire à une réduction de la consommation d’énergie. Le rendement des installations de chauffage est plus facile à lire et à interpréter grâce aux nouvelles classes d’énergie, réparties de A à G, indiquées sur l’étiquette.

Union européenne La directive ErP s’applique dans l’Union européenne à tous les produits d’un rendement inférieur à 86 %. Les appareils existants ne sont pas visés, la réglementation s’applique uniquement aux appareils et aux systèmes commercialisés pour la première fois à partir du 26 septembre 2015. Quel est l’impact sur les architectes et les bureaux d’étude ? L’étiquette ne remplacera en aucun cas les avis et les conseils des experts. Les architectes et les bureaux d’étude sont impliqués principalement dans la préparation de systèmes composites. À l’avenir, ceux-ci doivent être calculés et documentés sur la base de classes de rendement. Ces systèmes composites, constitués de différents produits individuels comme une chaudière, un accumulateur et un système à énergie solaire, sont soumis à des prescriptions d’étiquetage spéciales. Les fournisseurs de tels systèmes composites – très souvent les grossistes et les installateurs proprement dits – doivent établir une étiquette pour le système, mentionnant les calculs nécessaires.

énergétique et de fiches techniques de produit. La mise en œuvre de la directive ErP incombe aux autorités de surveillance du marché. En Allemagne, cette tâche a été dévolue aux États (Länder), qui sont responsables de la mise en œuvre opérationnelle de leur fonction de contrôle. Les fabricants de solutions de chauffage se préparent donc activement à cette transition. Ils vérifieront dans quelle mesure chacune de leurs gammes de produits répond aux exigences de la directive ErP. Certaines satisferont déjà, d’autres non, et ces dernières ne pourront plus être commercialisées. L’objectif est clair : tous les produits présentant une efficacité énergétique insuffisante doivent disparaître définitivement du marché. Les nouveaux venus réduiront d’autant plus l’impact sur l’environnement. Certains fabricants ne se sont pas croisé les bras et ont développé des systèmes hybrides intelligents. Il s’agit d’appareils capables de combiner deux technologies, la condensation de gaz et la pompe à chaleur. Un tel système hybride est applicable aux nouvelles constructions, mais peut tout aussi bien servir à la mise à niveau d’une installation existante, s’il s’agit d’une chaudière à condensation de maximum 30 kW. Nous remarquons par ailleurs que les appareils sont très compacts, avec une petite pompe à chaleur eau-air et un réglage spécial.

Remerciements : Egide Meertens Plus Architecten : Tom Bogaert

Le rôle du fabricant

epdm-solutions, architecte Bureau d’architectes Jerry Popeye sprl ;

Toutes les données pertinentes relatives aux appareils individuels doivent être fournies par le fabricant sous forme d’étiquettes d’efficacité

SPRL ; Alex De RUYver – A.D.R Cleaning BVBA ; Guy Bertin et Cecile

Bart Vandeghinste, BELVENT SPRL ; Koen Pottie Vandenberghe Eggermont – GuySolutions@home ; Patrick Leblanc (Fr.) ; Buderus

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42 TRAVEL

Trio brésilien Dans le sillage de la Coupe du monde de football 2014 et des Jeux Olympiques l’an prochain, le Brésil redore son tissu urbain. Des quartiers se revitalisent et de flambants projets d’architecture contemporaine (stades, musées, hôtels...) sortent de terre. En particulier dans le Sud du pays. TEXTE & PHOTOS : CATHERINE CALLICO

Sao Paulo ou l’éclectisme maîtrisé Du chaos urbain de Sao Paulo émergent des architectures de différentes échelles et écoles, qui s’enchevêtrent pour donner à la ville toute sa démesure. Aux côtés des plantureux gratte-ciels et autres bâtiments modernistes, voire brutalistes, de récents projets fendent l’horizon pauliste. Pour s’en rendre compte, s’offrir une vue panoramique au sommet d’un de ces fameux buildings constitue une bonne entrée en matière. Jouxtant la résidence Copan de Niemeyer, l’Edifício Italia, de l’architecte d’origine allemande Franz Heep, fut durant plusieurs décennies le plus haut (160 mètres) gratte-ciel d’Amérique latine.

1 L’auditorium du parc Ibirapuera, achevé par Oscar Niemeyer en 2005

42 étages sont desservis par 19 ascenseurs. Au top floor se déploie le fameux restaurant Terraço, avec vue grandiose sur le paysage urbain. Pas très loin de là, parmi les grandes références paulistes, le Musée d’Art de Sao Paulo (MASP) conçu par Lino Bo Bardi, dont l’ ossature rouge barde un volume vitré, se détache des buildings de l’avenue Paulista. Le lieu renferme l’une des plus importantes collections d’art européen d’Amérique latine. L’idée novatrice à l’époque de créer un espace transparent et open, avec de grands plateaux neutres, où l’oeuvre d’art s’exhibe dans une liberté totale, a inspiré le Centre Beaubourg. Autre incontournable, plus au sud de Sao Paulo, le fameux parc d’Ibirapuera, dessiné par Niemeyer en collaboration avec le paysagiste Roberto Burle Marx et inauguré en 1954, abrite le Musée d’art moderne et des Pavillons artistiques. L’auditorium a été achevé par l’architecte en 2005. Son auvent sculptural en métal rouge tranche avec la sobriété du béton. Le parc, souvent comparé au Central Park de New York, est l’un des lieux de rendez-vous très prisés des paulistes. Il accueille également la Biennale de Sao Paulo. Par ailleurs, ça et là dans la ville, de nombreuses interventions sont signées Paulo Mendes da Rocha, comme le Musée Brésilien de Sculpture, la rénovation de la place du Patriarche, ou la restauration de la Pinacothèque nationale. De même, depuis la réalisation

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de l’Instituto Tomie Ohtake en 2001, dédié à la célèbre artiste japonaise résidant au Brésil, son fils, l’architecte Ruy Ohtake insuffle de nouvelles formes audacieuses dans la métropole, et entre autres le sculptural Hotel Unique. Le paysage architectural ne cesse d’évoluer, comme l’attestent encore de rutilants projets terminés cette année, our la plupart confiés à des bureaux extérieurs. Ainsi, la tour résidentielle réfléchissante de 77 mètres de haut Vitra, conçue par le Studio Libeskind en association avec Pablo Slemenson Arquitetura. Ou encore, à proximité de l’Institut Ohtake, le nouveau Musée de l’Objet Brésilien, focalisé sur la production (semi-) artisanale et industrielle nationale, et dessiné par le bureau RoccoVidal Perkins+Will. Citons encore le Global Flagship Store TOG, sur la rua Iguatemi, confié au bureau Triptyque par et sous la direction artistique de Philippe Starck. Le lieu est placé sous le signe de la sociabilité -on y achète, on y mange, on y danse…- et n’hésite pas à se définir comme une nouvelle version de la mythique Factory de Warhol. 1. Un peu partout à Sao Paulo, des fresques des célèbres graffeurs jumeaux Osmeos animent le paysage urbain. 2. La nouvelle tour résidentielle Vitra, conçue par le Studio Libeskind en association avec Pablo Slemenson Arquitetura. 3. L’Edificio Italia, signé Franz Heep.

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L’institut dédié à l’artiste brésilienne Tomie Ohtake, dessiné por son fils, l’architecte Ruy Ohtake.

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44 TRAVEL

Projet du duo d’artistes néerlandais Haas&Hahn (Jeroen Koolhaas et Dre Urhahn) dans les favelas.

Rio, des favelas à la Casa Atlântica de Zaha Hadid De prime abord, on vient davantage à Rio de Janeiro pour ses plages et autres beautés naturelles que son architecture. Pourtant, la ville ne manque pas d’attrait à ce niveau. Aux côtés de nombreux palais, églises et constructions datant de l’époque coloniale, elle compte quelques références modernistes. Tels la Cathédrale Metropolitaine, le palais Gustavo Capanema, l’immeuble Petrobas ou le Musée d’Art moderne. Ces dernières années, à l’horizon des Jeux Olympiques de 2016, le paysage carioca se transforme. Des zones se regénèrent, et les projets d’architecture contemporaine se multiplient. Ainsi derrière la Cathédrale, le quartier populaire de Lapa a fait l’objet d’une revitalisation intense, et ses Arches ont été restaurées. Cet ancien aqueduc, vestige colonial, est aujourd’hui utilisé comme viaduc pour le tramway qui mène au sommet de Sainte-Thérèse, au pied de favelas. Suite au travail opéré par des urbanistes, architectes et artistes pour intégrer celles-ci dans le tissu urbain, les favelas s’ouvrent peu à peu aux visiteurs, autochtones ou touristes. Parmi les initiatives remarquées, celle du duo d’ artistes néerlandais Haas&Hahn (Jeroen Koolhaas et Dre Urhahn). En collaboration avec les habitants, ils ont repeint les façades avec des motifs graphiques et de couleurs vives. Un téléphérique relie par ailleurs le nouveau Musée d’Art de la ville de Rio, de la zone portuaire en pleine revitalisation, à la favela du Morro da Conceição. Le musée, signé Paulo Jacobsen et Thiago Bernardes et calqué sur le modèle de la Tate Modern à Londres, relie par une passerelle au deuxième étage deux bâtiments existants : un palais colonial néo-classique et un ancien poste de police moderniste. Sous un poétique toit blanc ondulé. Dans la même zone, le Musée de Demain de Santiago Calatrava, consacré à la vie dans un avenir proche, devrait bientôt ouvrir ses portes. Le bâtiment, dont la forme s’inspire de celle d’un vaisseau spatial, s’étendra

Les Arches de Lapa, un des poûls du centre ville.

sur 12.500m² et deux étages. La connection avec la place Mauá et la colline São Bento a été particulièrement étudiée. Du quai, un grand miroir d’eau se jette dans la mer. Le quartier de Copacabana se relustre également. La Rambla accueillera en 2016 les épreuves de volleyball de plage, de natation en eau libre et de triathlon des Jeux olympiques d’été. Face à la plage, sur la célèbre Avenida Atlântica, un projet d’ampleur a vu le jour il y a peu : le nouveau Musée de l’Image et du Son, dessiné par les architectes nord-américains Diller Scofidio + Renfro. Soit 7.000m² avec des salles d’expositions, un auditorium, un restaurant panoramique et un bar sur le toit… Le musée devrait bientôt côtoyer la “Casa Atlântica” de Zaha Hadid, une tour résidentielle de 11 étages et une piscine au sommet. Entre autres grands projets en cours de la ville.

Façades du quartier de Lapa, en plein développement.

© DR

Le nouveau Musée d’Art de Rio de Janeiro, signé Paulo Jacobsen et Thiago Bernarde.

La nouvelle Cité administrative de Belo Horizonte, basse énergie, est un des derniers projets d’Oscar Niemeyer.


La galerie Adriana Varejão Gallery à Inhotim, dessinée par Tacoa Arquitetos.

IN TER IOR LIV ING

© DR

ULTRATOP LOFT

Du côté de Belo Horizonte À moins de 500 kilomètres de Rio de Janeiro s’étend la troisième ville la plus peuplée du pays Belo Horizonte, capitale de la région prospère du Minas Gerais. Première ville construite sur plan au Brésil vers 1890, c’est aussi ici qu’ est né Oscar Niemeyer, et où il a conçu les premiers et derniers projets de sa carrière. Du quartier de Pampulha autour d’un lac artificiel qui réunit ses premières réalisations -l’Eglise Saint-François d’Assise, le Musée d’art de Pampulha et la Maison de la danse (Casa do Baile)- à un dernier projet d’ampleur, la nouvelle cité administrative basse énergie déployée au nord de la ville. C Si Belo Horizonte a toujours cultivé une image avant-gardiste M dans les arts et l’architecture, l’intérêt international pour la J région, une des étapes de la Coupe du Monde de 2014, CM s’est surtout révélé dans la foulée de l’événement. MJ

CJ

CMJ

N

L’occasion de découvrir un projet unique et ambitieux, ouvert au public en 2006 à l’initiative du très riche propriétaire minier Bernardo Paz : le centre d’art contemporain Inhotim, à Brumadinho. En pleine nature, au sein d’un jardin botanique luxuriant de 45 hectares, l’art et l’architecture y ont trouvé un terrain d’expression privilégié. La collection inclut plus de cinq cents oeuvres d’artistes brésiliens (Cildo Meireles, Hélio Oiticica...) et d’ailleurs (Doug Aitken, Matthew Barney...), disséminées dans des galeries éphémères ou permanentes. Pour la plupart des pavillons à l’architecture sculpturale qui, des bureaux Arquitetos Associados à Rizoma pour n’en citer que deux, témoignent encore de la créativité d’une nouvelle génération.

Ultratop Loft, pâte monocomposante à base de ciment applicable à la spatule pour la réalisation de sols et de murs avec un haut rendu esthétique


46 D(ÉCO)

Ni vu, ni connu ! Le mobilier intégré a le vent en poupe. Et pour cause : les logements plus exigus exigent un rangement plus rationnel, et une meilleure gestion de l’espace. Il en découle une harmonie visuelle accrue, plus zen et actuelle. TEXTE : VIRGINIE STASSEN

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l y a 30 ans encore, les particuliers investissaient dans le mobilier « pour une vie », bien loin de l’actuel principe d’intégration. Cuisines équipées, meubles imposants en chêne,… Une tendance qui s’est renversée il y a une vingtaine d’années.

« Ce changement de mentalité s’est opéré en même temps que l’ouverture au monde. Quand les gens ont commencé à voyager, leur façon d’envisager leur intérieur s’est transformée, explique Peggy Bauwens, architecte d’intérieur et décoratrice chez Peggy Boo. Désormais, les consommateurs évoluent plus vite, dans un esprit axé confort et esthétique. Ils souhaitent aussi un mobilier plus adapté à leurs besoins, dans une philosophie exclusive et artisanale. Malgré une tendance aux achats immobiliers de surface plus restreinte, ils n’hésitent plus à investir dans du mobilier sur-mesure de qualité, afin d’accroître l’ergonomie et la fonctionnalité de leur logement. »

Un style cohérent Pour réussir l’intégration du mobilier dans un bien, Peggy Bauwens préconise de rester dans un même style. « Dans ce cas, les éléments décoratifs ressortiront mieux, en se détachant d’une toile de fond homogène. Le mélange de styles est un exercice très difficile, qui peut mener à un désastre esthétique lorsqu’il est mal géré. Pour un(e) professionnel(le), en revanche, il s’agit d’un défi toujours passionnant. »

Exemples d’intégration ‹ UNE PORTE « SECRÈTE » POUR DISSIMULER LE CELLIER Le propriétaire de cette maison liégeoise (un petit manoir début de siècle) aspirait à une cuisine noire avec sol à l’ancienne (un grès cérame d’aspect rétro). Peggy Bauwens, qui avait carte blanche, a souhaité insuffler un esprit actuel à cet espace, tout en maintenant une architecture conforme au style de la bâtisse. « Quand j’ai découvert les volumes, j’ai remarqué qu’il manquait un lieu de rangement. J’ai alors créé un espace

attenant de 6 m2, séparé de la pièce principale par une porte de placard en chêne noir identique aux façades de la cuisine. » Les visiteurs qui imaginent trouver des bols et assiettes en ouvrant cette porte de placard d’apparence classique, auront donc la surprise de découvrir une petite pièce inattendue. Notons également les poignées en bronze noirci se fondant habilement dans le chêne sombre et le retour de crédence en zelliges marocains (des carreaux de terre cuite émaillée).

Architecte d’intérieur et décorateur : Bureau d’étude Peggy Boo.


Décoration : Bureau d’étude Peggy Boo. Réalisation : BHI Concept (Michel Devriend).

‹ L’ESPRIT LAMBRIS Dans ce restaurant lasnois, la propriétaire souhaitait une intégration poussée du mobilier, pour accueillir une petite restauration axée saveurs et produits bio. L’objectif était de créer un esprit à la fois cosmopolite, intemporel, mais

également « cottage » (la marque de fabrique de Lasne), autour d’un grand bar traiteur. L’esprit créatif et l’intégration visuelle se manifestent à travers un lattage de bois, dont la récurrence assure le rythme de l’architecture intérieure. Ce lattage est notamment présent dans le balustre qui contourne l’escalier en colimaçon en granito (une pierre concassée).

‹ L’ART DE LA DISSIMULATION Dans cette villa typiquement basque située à Biarritz, cette bibliothèque en chêne grisé a été réalisée à l’étage afin de dissimuler un conduit de cheminée. A première vue, on imagine ce meuble plein, mais il recèle en réalité un conduit technique. « L’objectif était de dissimuler cette « verrue » dans l’espace sans dévisager la pièce », note Peggy Bauwens, qui a réalisé le projet.

Décoration : Bureau d’étude Peggy Boo. Réalisation : BHI Concept (Michel Devriend).

Décoration : Bureau d’étude Peggy Boo. Réalisation : BHI Concept (Michel Devriend).

‹ UNE CUISINE INVISIBLE Dans ce loft, l’objectif était de rendre la cuisine imperceptible une fois les portes escamotables refermées. La conception se voulait la plus optimale possible. On trouve notamment une colonne technique dissimulant un four et une poubelle. Sur la gauche, la colonne de tiroirs coulissants offre un éclairage bleuté dès l’ouverture de la porte. Notons enfin que ce type de cuisine exige une certaine profondeur pour pouvoir s’exprimer pleinement. Côté matériaux, l’inox (pour le plan de travail) côtoie le béton de chaux (retour de crédence) et le chêne teinté (pour les portes escamotables).

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48 JURIDIQUE

La pub et les architectes : oui, mais... Vous vous voyez déjà en haut de l'affiche ? Avec des néons et un bel écran clignotant ? Et pourquoi pas inonder tout le monde d'e-mails présentant vos magnifiques projets architecturaux ? Pas si vite ! Contrairement à l'idée reçue, il est possible pour les architectes de faire de la publicité. Mais le cadre est très serré et il vous faudra avancer à pas de loups si vous ne voulez pas que votre belle affiche ne vous fasse sortir des limites de la loi... TEXTE : JULIEN OEUILLET

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oici un petit tuyau de juriste : dès l'Université de Droit, on apprend aux futurs pros de la loi qu'au plus la règle est vague, au plus elle est stricte. Et vous allez devoir garder cette notion en tête si vous voulez vous aventurer dans la publicité de votre bureau d'architecte...

La pub était jadis purement et simplement interdite, au nom de la dignité et de l'image du métier. Et autant vous le dire tout de suite, ces notions sont toujours en place : sans blagues, si vous parvenez à faire de la pub, ce sera de façon sobre, et c'est probablement pour le mieux ! L'interdiction de la publicité pour les architectes a été mise à mal par les réglementations européennes. Au nom de la liberté de concurrence, l'UE et son prédécesseur le marché commun ont souhaité empêcher les États membres et les ordres professionnels de poser des limites absolues à l'usage de la pub. Il n'empêche que l'Ordre des architectes peut toujours définir des règles à son emploi, et ce sera votre principal cadre de référence. C'est l'article 13 du règlement déontologique de l'Ordre qui régit la publicité. Et pour être encore plus précis, le conseil de l'Ordre a émis un document qui va être votre bible si vous voulez faire de la pub : la Recommandation du 16 juin 1989 sur l'application de ce fameux article 13. Cette Recommandation est bien sûr disponible sur le site de l'Ordre et voici ce qu'il faut en retenir. Premièrement, la Recommandation oblige la prudence. La clé, ce sont les concepts de discrétion, d'indépendance, et de dignité. Renseignement pris directement à la source, auprès de l'Ordre

des Architectes, on nous parle de « publicité tapageuse » : il ne faut pas porter atteinte à la dignité de la profession. La publicité est rare parce que les architectes croient à tort qu'elle est interdite mais en réalité elle est possible sur tout média, l'Ordre n'interdit a priori aucun support, il est même possible de le faire sur Internet. Mais on répète souvent ce mot, il ne faut pas être tapageur ! Le mot tapageur est vague. Or souvenez-vous de ce que nous avons dit au début : quand la règle est vague, cela vous oblige à une stricte prudence... Comment savoir ce qui est tapageur ou non ? Où commence l'atteinte à l'honneur de la profession ? Cela nous amène au deuxième point important de la Recommandation : il vous est possible de présenter votre projet de publicité à l'Ordre, qui se fera le plaisir de vous dire s'il est tapageur ou non... L'Ordre considère qu'il est impossible de définir des critères et préfère examiner tout au cas-par-cas. Concrètement, comment cela se passe-t-il ? Il suffit d'envoyer un projet de publicité détaillé au conseil de l'Ordre de votre province. Insistons bien sur le mot détaillé, car il ne suffit pas de donner une vague idée, vous devez vraiment bien définir quelle est votre intention et montrer un projet de publicité fini ! Le conseil se réunissant au moins une fois par mois, une réponse rapide est garantie, pourvu que vous ayez bien envoyé un projet complet. Diffuser une publicité qui choquerait l'Ordre se fait à vos risques et périls. Celui-ci peut vous sanctionner de la façon qui lui sied, d'un avertissement à, dans un hypothétique cas extrême, une suspension. Il est donc fortement recommandé d'avoir montré votre projet de pub à l'Ordre au préalable. Son accord l'engage dans une large mesure :


D'abord montrer son projet de pub au conseil de l'Ordre

si vous vous retrouviez poursuivi par l'Ordre pour une publicité qu'il avait approuvé, il est clair et net qu'un appel vous blanchira. L'Ordre nous indique cependant que, dans les faits, il y a peu de poursuites, puisque les architectes pensent le plus souvent qu'ils n'ont pas le droit de faire de publicité et qu'ils n'en font pas ! En bref : prenez les devants et consultez l'Ordre avant de passer une pub !

LE CAS DE THOMAS & PIRON : À MÉDITER ! Un cas célèbre de publicité ayant trait aux architectes a beaucoup fait de bruit et beaucoup occupé les services de l'Ordre. Lors d'un salon Batibouw, la firme Thomas & Piron avait affiché une publicité déclarant que le travail de l'architecte travaillant sur leurs projets serait gratuit. Il s'agissait bien évidemment d'une façon de dire que le constructeur réduisait sa facture d'autant, mais le caractère ambigu du message fut vivement critiqué et interprété par l'Ordre des Architectes comme « particulièrement dégradante et outrageante pour les architectes ».

Ceci, c'est le plat de résistance à connaître. Mais il y a d'autres règles spécifiques à la publicité des avocats. Ainsi, le cas des affichages sur chantier. Il est obligatoire pour les architectes d'apposer un panneau mentionnant leur nom sur le lieu de construction d'un bâtiment qu'ils ont conçu. Encore une fois, votre texte de référence, c'est le règlement de déontologie de l'Ordre. Une autre Recommandation, celle-ci du 25 septembre 1987, explique en détail comment ce panneau doit se présenter. Et si cette Recommandation reconnaît que ce panneau est une façon de signer votre oeuvre, elle limite cependant vos possibilités : pas question d'un grand écran lumineux avez votre logo qui clignote ! Outre les obligations du genre nom et coordonnées complètes de l'architecte, la Recommandation précise que la taille du panneau doit être proportionnelle à la taille du projet. Elle prend pour exemple qu'un panneau utilisé pour le chantier d'un hôpital ne peut pas être le même que celui d'une maison individuelle. Par ailleurs, ce panneau doit être « séparé de tout autre élément publicitaire ». Vous pouvez y insérer votre logo, et vous êtes obligé d'y mentionner les titres et missions de tous les architectes impliqués, mais pas question d'en faire une fresque bariolée à votre gloire... Enfin, n'oubliez pas les règles qui s'appliquent à toutes les publicités, et pas seulement aux architectes. Pas question de faire une publicité trompeuse ou attaquant vos concurrents. Certaines règles sont communes à toutes les professions libérales. Par exemple, votre publicité ne peut pas être concurrentielle : si celle-ci est techniquement

!

Bien sûr, l'auteur de la pub incriminée ici n'est pas architecte lui-même et c'est d'ailleurs la législation sur la publicité en général qui a servi de base aux poursuites. Mais ce cas vous est utile pour comprendre clairement ce que l'Ordre entend par tapageur. Pas question de brader ses services, ou en tout cas de le faire publiquement et fièrement savoir !

légale en général et sous des règles très strictes, elle est explicitement exclue comme indigne pour les architectes et les autres professions libérales. Sachez que les avocats, par exemple, font face plus ou moins aux mêmes questions que vous en terme de publicité ! Aussi, avant de vous aventurer dans la pub, il peut vous être utile de regarder ce qui se passe dans le monde des libéraux en général. N'hésitez pas à en parler à un avocat spécialisé ! En bref, rangez les pinceaux et les infographies : si vous arrivez à faire une bonne pub, ce sera probablement avec sobriété, parcimonie, et après une bonne discussion avec l'Ordre.

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