Focus Archi n°4 BE FR

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LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

Mons

CAPITALE EUROPÉENNE DE LA CULTURE ! Structure

UNIVERS GONFLABLE

En matière

L'ARCHITECTE ET LE CONCEPT mar./avr./mai. 2015


Vos réalisations méritent du sur-mesure !

Notre division Berker Manufacture permet de personnaliser tous les produits de nos différents programmes d’appareillage. Ces derniers peuvent donc être agrémentés de marquages spéciaux (lettrages, symboles), recevoir des traitements de surface spécifiques ou encore être fabriqués dans des matériaux haut de gamme… Le but étant d’obtenir des produits exclusifs qui mettront vos réalisations en évidence !

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EDITO Focus Archi se veut cette fois encore le passeur de notions particulières, aussi notre magazine a-t-il choisi le concept «  du visible à l’invisible et inversément  ». Certains architectes-concepteurs décident de mettre en exergue ce qui est normalement dissimulé en montrant ostensiblement canalisations, passerelles électriques... Le structurel s’empare alors littéralement de la construction elle-même en lui imposant un exosquelette. A contrario, d’autres mettent un point d’honneur à cacher ce qui est structurel pour exalter la suprématie de la forme et la pureté des lignes. Ici comme ailleurs, comme l’illustrent les destinations européennes présentées dans ce numéro. A Pilsen, dans le sillon du titre de capitale culturelle européenne en 2015, cinq intérieurs aménagés par l’architecte viennois Adolf Loos ont été restaurés, reliftés, estompant les traces laissées par le temps. A l’inverse, le patrimoine postindustriel se revitalise, réaffecté dans la culture, tout en exhibant son aspect brut. A Mons également, d’anciennes friches ont été reconverties tout en préservant leur âme, aux côtés de projets contemporains. De son côté, Reykjavik, la capitale islandaise, concentre sur son petit bout de territoire des architectures aux formes peu conventionnelles, tandis que la zone portuaire est investie par le milieu créatif. Morgane Dupont

EDITEUR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Alain Lhoir  065 66 06 92 info@eurobest.be DIRECTION DE LA RÉDACTION Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be JOURNALISTES Catherine Callico, Eduard Coddé, Pascal Dewulf, Mister Emma, Hugo Leblud, Philip Willaert

DIRECTION GRAPHIQUE Eléonore Cucca eleonore@eurobest.be

TRADUCTION Gitracom 02 735 84 55

DISTRIBUTION Gratuite par poste : 17.000 exemplaires

Marie-Charlotte Leriche mariecharlotte@eurobest.be

ADMINISTRATION Sylviane Blondiaux  065 66 06 92 secretariat@eurobest.be

IMPRIMEUR Imprimerie Van der Poorten s.a. Diestsesteenweg 624 3010 Kessel-Lo Belgique

PUBLICITÉ Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be Morgane Dupont +32 (0)474 69 89 04 morgane.dupont@focusarchi.be

PARUTIONS Février Mai Septembre Décembre

MARS/AVRIL/MAI 2015 #04

Révélation : (in)visible


4 SOMMAIRE

LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

ZOOM 6 Univers gonflable 10 Céramique : le centre Kéramis 16 Mons, Capital européenne de la culture, c’est parti ! 20 Pilsen 2015, archi-culturelle 32 Batibouw en 6 étapes 48 Bruxelles : un centre en mutation

INSPIRATION

#04 mars/avril/mai 2015

14 Must haves: léger comme l’air 22 Fuck the concept

EN MATIÈRE 36 L’architecte et le concept

ÉVEIL 42 Kaléidoscope 44 Lire !

D[ÉCO]

26 Nearly New Office Facilities (NNOF)

TRAVEL 46 Reykjavik, concentré d’architectures


Photo montage réalisé par Marie-Charlotte Leriche évoquant le caractère conceptuel de toutes créations architecturales. Structure apparente ou non, du visible à l’invisible, notion parfois floue dont l’architecte se joue au travers de ses projets.

© Shutterstock © alexmak - Fotolia.com

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Univers gonflable Les structures gonflables ont de tout temps occupé une place particulière dans le monde de l’architecture. Leurs applications sont légion et vont des inévitables chapiteaux gonflables au ‘Floating Bridge’ de l’Atelier Zündel Cristea ou à l’’Aeropolis’ de l’innovante plateforme Plastique Fantastique. Bref, l’air peut être beau à couper le souffle.

© Atelier Zündel Cristea Image Courtesy Sergio Grazia - Floating Bridge

TEXTE : PASCAL DEWULF

Le pont trampoline flottant (concept) de l’Atelier Zündel Cristea parisien se compose de structures en PVC remplies de trois mille sept cents mètres cubes d’air. Le pont est constitué de trois modules en forme de bouée dont le centre est pourvu d’un filet de trampoline d’un diamètre de trente mètres.


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epuis leur apparition, les structures gonflables font figure de courant rebelle dans le monde de l’architecture (d’intérieur). Les innombrables possibilités offertes par la combinaison d’air et de membranes ont fait rêver une foule d’artistes, d’ingénieurs, de créateurs et surtout d’architectes au fil des siècles. Du fait de leur caractère temporaire, elles suscitent toutefois des sentiments mitigés tant pour leurs partisans que pour leurs détracteurs. Ce ne sera toutefois pas faute d’inspiration artistique ou architecturale. Les créations ‘légères comme l’air’ imaginées ces dernières décennies l’ont maintes et maintes fois prouvé.

Maison-bulle Les premières applications résidentielles (hybrides) de l’architecture gonflable sont apparues dans les années 40 du siècle dernier, lorsque Wallace Neff, l’architecte fétiche du gotha hollywoodien, conçut sa ‘Bubble House’ ou maison-bulle. Neff était ce que l’on appelle un starchitect ;il a construit des maisons pour divers monuments du cinéma tels que Charlie Chaplin, Judy Garland ou Groucho Marx. Wallace Neff ne s’immisçait toutefois pas dans le cénacle mondain d’Hollywood. Il vivait lui-même (littéralement) dans une bulle. Neff baptisa sa maison ‘The Bubble House’. L’idée lui en vint un matin, dans sa salle de bains, alors qu’il observait une petite bulle de savon. Lorsqu’il toucha la bulle du bout d’un doigt, celle-ci n’éclata pas, mais se colla à son doigt. Neff s’installa d’emblée à sa table de dessin et griffonna un prototype de la ‘Bubble House’. Sa création ne se voulait toutefois pas une simple trouvaille architecturale,mais avait pour vocation d’apporter une solution à la carence de logements à la sortie de la deuxième guerre mondiale. Son but ultime était de développer, pour les États-Unis et le reste du monde, une architecture bon marché à l’échelle industrielle, qui pouvait être mise en œuvre rapidement.

réaliser de grands projets architecturaux sans aucun élément de soutien traditionnel, comme des piliers, des poutres de support et autres.

Rage pneumatique Durant les golden sixties, la bride fut définitivement lâchée et les structures gonflables connurent un véritable engouement, tant en architecture que dans d’autres disciplines.Songez par exemple à la décoration d’intérieur. Parmi les cas d’école, citons notamment la ‘Blow Chair’ de De Pas/D’Urbino/Lomazzi/Scolari pour Zanotta. Le caractère éphémère des créations s’inscrivait parfaitement dans l’univers nomade des hippies, du monde de science-fiction de Barbarella et autres. Mai 68 ébranla encore un peu plus les valeurs établies. À l’époque, l’architecture était considérée comme trop formaliste, trop rigide, un peu comme l’expression de l’inertie sociale. Ces mêmes années 60 apportèrent aux architectes une espèce d’impulsion utopiste, source de toute une série de projets futuristes, comme le Dyodon, un concept d’habitation expérimental, un complexe d’habitations éphémères ou encore ‘La Maison Pneumatique’ du Groupe Utopie.

Fascination Le représentant le plus emblématique et le plus répandu de l’architecture pneumatique reste aujourd’hui encore le chapiteau gonflable (dans lequel une pression positive est créée à l’intérieur par rapport à la pression à l’extérieur et qui permet ainsi à la construction de se maintenir). Dans la plupart des cas, ils font fonction d’installation sportive ou événementielle

Un rêve devenu réalité

© Atelier Zündel Cristea Image Courtesy Sergio Grazia - Floating Bridge

Neff créa sa ‘Bubble House’ à partir d’une construction gonflable sur laquelle il appliqua d’abord une couche de béton projeté.Une fois le durcissement terminé, l’opération suivante consistait à y appliquer une nouvelle couche, cette fois en béton armé. L’air à l’intérieur de la structure

© Atelier Zündel Cristea Image Courtesy Sergio Grazia - Floating Bridge

Pour ses concepteurs, le pont trampoline flottant (concept) de l’Atelier Zündel Cristea parisien est un pont dédié à la joie de s’affranchir de la gravité.

Le pont trampoline flottant (concept) de l’Atelier Zündel Cristea parisien prouve que des solutions à première vue fonctionnelles (en l’occurrence le franchissement de la Seine à Paris) peuvent également être ludiques.

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© Rendering Angewandte / Thomas Tschappeller - Neue Angewandte

© Image Courtesy Plastique Fantastique

Cette création du bureau d’architecture viennois Wolfgang Tschapeller se compose d’une structure dotée dans sa partie supérieure de deux éléments sphériques gonflables qui servent de lieux d’événementset qui remplissent en même temps une importante fonction symbolique. Tout comme des drapeaux qui peuvent être tour à tour hissés ou baissés, les éléments sphériques peuvent être alternativement gonflés ou dégonflés pour signifier qu’un événement y a lieu ou non, comme un indicateur visuel en quelque sorte.

était ensuite évacué, par la porte d’entrée, et pouvait alors être utilisé pour la ‘Bubble House’ suivante. Neff était si sûr de son fait qu’il invita des célébrités d’Hollywood à attaquer ses ‘Bubble Houses’ à la hache. Inutile de dire qu’elles résistèrent vaillamment à l’assaut. De nos jours encore, de nombreux exemplaires de ‘The Bubble House’ se dressent en divers endroits,dont un grand nombre à Dakar (Sénégal), où l’on en construisit jadis mille deux cents. Après quelques vastes projets, l’idée de la ‘Bubble House’ sombra toutefois dans l’oubli.

Joujoux architecturaux Le projet incita toutefois aussi d’autres créateurs et architectes à explorer plus avant les propriétés des structures gonflables. Vers le milieu des années cinquante, Frank Lloyd Wright manifesta également un intérêt pour la technique avec son projet de ‘Fiberth in Air Houses’, des structures sphériques gonflables en vinyle réalisées par l’U.S. Rubber Company. Certains artistes, comme Dali, se sont également essayés aux constructions éphémères. En 1959, il peignit un de ses chefs-d’œuvre surréalistessur une gigantesque bulle d’air transparente en plein cœur de Manhattan. Cette ‘bulle d’air’ fut réalisée par ASATI, une des premières entreprises à se spécialiser exclusivement dans les structures gonflables. Mais on n’en resta pas à ce genre de tentatives ludiques. Au début des années 60, Victor Lundy prouva définitivement tout le potentiel architectural et esthétique des constructions gonflables. Lundy démontra comment une structure flexible combinée à une pression positive permettait de

Lemini GAGARIN du bureau d’études berlinois Plastique Fantastique est un exemple d’école de la manière de créer un appoint d’intimité dans de grands volumes intérieurs.

provisoire. Ils présentent plusieurs avantages : ils peuvent être dressés en un court laps de temps, sur quasi n’importe quelle surface, et peuvent être démontés tout aussi rapidement pour ensuite être redéployés ailleurs. Ils posent en revanche quelques problèmes en matière de gestion du climat, sur le plan acoustique, et restent assez vulnérables en dépit des matériaux modernes utilisés. Ils nécessitent en outre la mise en œuvre d’une source externe (turbine à pression) pour les maintenir en place. Ce principe met à mal l’aspect durabilité, une notion omniprésente de nos jours, y compris dans les milieux architecturaux. Les chapiteaux gonflables ne cessent toutefois de fleurir dans nos paysages. Il faut dire que ce type de structures continue à fasciner. L’une des réalisations les plus récentes en la matière est l’’Ark Nova’,créé par l’artiste britannique Anish Kapoor,en réponse aux tremblements de terre au Japon.

Révolution pneumatique Reste que l’architecture gonflable n’a pas dit son dernier mot, bien au contraire. Sa persistance est due entre autres au fait que le segment a connu une série de bouleversements fondamentaux. Songez par exemple au développement de l’EFTE (éthylène tétrafluoroéthylène), un matériau comparable auTeflon, qui présente par exemple des propriétés d’isolation supérieures au double vitrage et qui résiste à la corrosion et aux températures extérieures. Sa portance s’élève à quatre cents fois son propre poids, pour une longévité d’une cinquantaine d’années. Il est en outre facile à transporter et peut même être converti sur place en une série de coussins gonflables servant d’éléments de construction. À titre d’exemple, citons le Beijing National Aquatic Center construit pour les Jeux olympiques de 2008, d’emblée la construction en EFTE la plus volumineuse et la plus complexe jamais érigée. Il existe d’autres innovations dans le segment, notamment les structures de type ’tensairity’, qui combinent des principes pneumatiques avec un système de câbles raidisseurs. Par ailleurs, l’architecture gonflable est à nouveau très en vogue ces dernières années en raison de ses possibilités esthétiques, c.-à-d. les formes les plus diverses qu’elle permet de réaliser. Elle peut


© Various Architects - Yorkshire Diamond

Le ‘Yorkshire Diamond’ du bureau d’architecture norvégien Various Architects est constitué d’un ensemble de tubes gonflablesprésentant la forme de la structure atomique du diamant. À l’intérieur, la structure accueille un espace événementiel. Des conduites d’air et d’éclairage assurent un apport naturel de lumière et d’air frais. La nuit, ces mêmes conduites permettent à l’éclairage intérieur de rayonner vers l’extérieur, mettant ainsi joliment en valeur la structure du diamant.

L’’Office in a Bag’ (OIAB) d’Inflate est un espace ultra léger qui peut faire office de bureau, d’espace de réunion ou de détente, d’installation événementielle... L’’OIAB’ peut être transporté en toute simplicité sur l’épaule, dans un sac, et se gonfle en quelques minutes à peine.

© Inflate

par exemple constituer un complément à des bâtiments traditionnels, comme les ‘Neue Angewandte’ (nouvelles applications), un concept développé dans le cadre d’un concours pour l’extension de l’Université des Sciences appliquées de Vienne, réalisé par le bureau d’architecture viennois Wolfgang Tschapeller. Le projet soumis se compose d’une structure dotée dans sa partie supérieure de deux éléments sphériquesqui font office de lieux d’organisation d’événements, mais qui revêtent en même temps une importante fonction symbolique. Un peu comme des drapeaux que l’on hisse ou que l’on baisse, ces éléments peuvent être gonflés ou non en fonction du fait qu’ils accueillent ou n’accueillent pas d’événement, et donc servir en quelque sorte d’indicateur visuel.

© Photography Jan Erik Lagnes & Robert Sannes - Tubaloon

Le bureau d’architecture norvégien Snøhetta a créé le ‘Tuballoon’ en guise de scène principale pour le Kongsberg Jazz Festival en Norvège.

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Céramique

Le centre Keramis ouvrira ses portes début mai à La Louvière Un écrin de choix, exclusif en Belgique, pour (re)découvrir les céramiques de la célèbre Manufacture Royal Boch/Keramis, les créations méconnues en céramique contemporaine mais aussi les matériaux et les techniques liés à ces productions alliant avec magie terre et feu. TEXTE : HUGO LEBLUD


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n vaste site industriel est actuellement en phase de profonde reconversion aux portes de la capitale de la région du Centre. Là où en 1841 est venu s’établir dans le bourg de La Louvière, alors petit hameau de la commune de Saint-Vaast, une manufacture de fabrication de faïencerie fondée par François et Eugène Boch d’origine luxembourgeoise. Une localisation que justifie notamment la présence d’importants gisements de houille dans cette partie du Hainaut appelée par défaut « le Centre », entre les grands bassins miniers de Mons-Borinage et de Charleroi. Pour industrialiser cette nouvelle production de céramique furent construits une dizaine d’impressionnants fours (8m de diamètre !) appelés « fours bouteilles » compte tenu de leur forme. Trois de ces outils conservés à La Louvière et dont il n’existe plus aucun autre exemplaire en Belgique, ont été heureusement préservés. Le bâtiment qui les abrite a d’ailleurs fait l’objet d’un classement dès 2003. Ces « fours bouteilles », restaurés à la fin des années nonante, constituent le cœur patrimonial du programme muséal Keramis dont le chantier s’est ouvert en octobre 2012.

Partenaire de « Mons 2015 »

Ouvert le 4 octobre 2012, le chantier du nouveau musée louviérois s’achèvera ce printemps, au plus tard à la fin de la 1ère semaine de mai. A ce moment en effet s’ouvrira la première exposition temporaire sur le nouveau site muséal, inscrite dans le cadre d’un partenariat avec « Mons, Capitale culturelle de l’Europe en 2015 ». Celle-ci sera accessible dès le 9 mai prochain sur le thème « On Fire.Arts et symboles du feu ».

Echappées visuelles Un programme ambitieux formé d’un site industriel d’époque sauvegardé et harmonieusement intégré à une extension contemporaine constituée d’un savant jeu de courbes et contre-courbes. « Ces formes ne sont pas sans rappeler la maléabilité de la céramique », confie Ludovic Recchia, futur directeur de ce musée louviérois et par ailleurs conservateur des céramiques européennes au Musée royal de Mariemont. Ce nouveau centre muséal disposera d’une surface totale de 3.400 m2 distribuée sur trois niveaux. Un ensemble structuré selon divers axes et qui privilégie, avec des effets d’optique parfois déroutants, une diversité d’échappées visuelles.

Intervenants Sous l’égide de l’Institut du Patrimoine Wallon (IPW) agissant ici en qualité de maître d’œuvre, les auteurs de projet, retenus après un large appel au marché, sont fédérés en association momentanée autour de cinq architectes bruxellois associés dans le cadre de ce programme louviérois: Coton, De Visscher, Lelion, Nottebaert et Vincentelli. Les études de stabilité ont été confiées à JZH & Partners. L’exécution du chantier est de la responsabilité des entreprises générales Duchêne et Valens. Enfin, la réalisation et la mise en place de la scénographique a été confiée à la société Potteau Labo de Courtrai.

Faïençage et craquelage

d’intégrer sur les façades, en utilisant un enduit monochromique, ce que donne à voir un agrandissement du faïençage, du craquelage du matériau céramique. Une «mise en contraste » du plus bel effet qui allie à la fois un geste artistique sobre et une séquence du matériau céramique en train de naître.

A l’inverse du bâtiment industriel historique fait traditionnellement de briques, la partie contemporaine de ce musée de la céramique tranche délibérément par les matériaux utilisés. En effet, c’est le béton, lisse ou brut, qui a été choisi en façade, au sol et sur les murs intérieurs. Avec cependant pour les façades une intervention tout à fait originale confiée L’investissement, quasi exclusivement public, engagé pour ce nouveau Centre de la Céramique à l’artiste Jean Glibert. a pu être contenu dans l’enveloppe initiale fixée, à savoir 10,7 millions € TVAC, dont 9,1 millions « Dès le début de la conception du pour les travaux promprement dits. projet architectural, le plasticien Jean Les sources de financement sont multiples : Glibert fut étroitement associé pour réfléchir avec nous au « geste » ➔ 7 millions en confiancement du fonds FEDER (40% Union Européenne et 60% Région Wallonne), qui pourrait être posé afin de donner une ➔ 1,7 million de la Région Wallonne via les programmes « anciens sites industriels en réhabilitation), marque originale à cette intervention ➔ 1 million de la Fédération Wallonie Bruxelles (Communauté française), contemporaine », explique l’architecte Michel De Visscher au nom du consortium. ➔ 300.000 € en provenance du département « Tourisme » de la Région Wallonne, D’un commun accord avec tous les ➔ 250.000 € apportés par la ville de La Louvière, intervenants, Jean Glibert a proposé ➔ Le solde des moyens a été assuré par l’Institut du Patrimoine Wallon (Région Wallonne).

Un investissement de 11 millions €

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12 REPORTAGE

Batibouw 2015 Du jeudi 26 février au dimanche 8 mars 2015 aura lieu le plus grand et plus important salon de la construction, de la rénovation et de l’aménagement intérieur du pays, lors de la 56e édition du salon BATIBOUW.

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rois thèmes serviront de fil rouge tout au long de cette nouvelle édition : « start to renovate », l’optimalisation des coûts de la construction, et la maison numérique. L’une des principales évolutions du monde de la construction belge est sans conteste la modification du rapport entre nouvelle construction et rénovation, la rénovation gagnant de plus en plus de terrain. Un des plus grands avantages de la rénovation réside dans le fait que les travaux peuvent être échelonnés afin de pouvoir s’attaquer directement à l’essentiel, même avec un budget plus limité. Il ne faut donc pas tout faire d’un coup, il suffit simplement de commencer ! La tendance à la rénovation est particulièrement intéressante dans le cadre de l’objectif européen, fédéral et régional qui taille vivement dans la consommation énergétique des habitations. En effet, c’est dans les maisons existantes que l’économie d’énergie potentielle est la plus importante. Le deuxième thème, l’optimalisation des coûts de la construction, s’inscrit dans la lignée du premier. En effet, les investissements réalisés dans l’économie d’énergie ont prouvé leur efficacité, mais comment utiliser au mieux son budget ? Pour prendre les bonnes décisions, il est indispensable de procéder à une analyse coûts-avantages. En effet, une telle analyse permet d’opter pour la solution la plus bénéfique. L’optimisation des coûts signifie simplement le fait d’obtenir le plus possible avec le budget disponible, en faisant preuve de bon sens dans la prise de décisions. Le défi à relever BATIBOUW 56e Salon International consiste donc à trouver la bonne combinaison de la Construction, de la Rénovation entre l’isolation, l’étanchéité de l’air, la ventilation et de l’Aménagement Intérieur. et le chauffage. Par exemple, plus vous isolez, plus la consommation d’énergie diminue. Et ce, Brussels Expo, 1 Place de Belgique, jusqu’à un certain point, lorsque la diminution de 1020 Bruxelles. www.batibouw.com la consommation d’énergie ne compense plus le surcoût de l’isolation. Ce point étant différent pour Du 28/02 au 08/03 chaque habitation, l’architecte et l’entrepreneur ont de 10h à 18h30, le 05/03 un rôle essentiel à jouer à cet égard. de 10h à 23h (nocturne). La maison numérique est le dernier thème de Journées professionnelles BATIBOUW 2015. La technologie a transformé nos les 26/02 de 10h à 18h30 et maisons en mini-réseaux depuis bien longtemps. 27/02 de 10h à 21h (nocturne). Cependant, nous n’avons encore rien vu! Dans

En pratique

un avenir bien plus proche que l’on ne l’imagine, les habitations deviendront de plus en plus intelligentes grâce aux applications et aux appareils numériques. Ces nouvelles applications devraient réussir ce que la domotique n’a pas encore permis de faire, c’est-à-dire faire partie intégrante de notre mode de vie. Il suffit de penser au concept de réfrigérateur ou thermostat intelligents.

Les parcours Eco, Innovation et Design

En présentant les dernières tendances du secteur de la construction, BATIBOUW se définit comme une plate-forme de rencontre entre les professionnels et les particuliers. En suivant le parcours ECO, Design et Innovation, le visiteur découvrira rapidement toutes les nouveautés qui ont été lancées depuis BATIBOUW 2014. Les innovations techniques et technologiques sont sélectionnées et jugées par un jury professionnel composé de représentants de la Confédération Construction et du monde de la construction. Par ailleurs, outre l’Innovation Award, le mercredi 4 mars 2015, différents prix seront décernés lors des Belgian Building Awards aux exposants participants dont les projets ont été retenus : Design, Architecture, Gazelles de la Construction, International.


La société Poulet Moulures

présente depuis 1953 dans le secteur des bois rabotés

recherche des distributeurs

matériaux, bois & dérivés sur toute la Belgique pour : Moulures

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Tasseaux, carrelets

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Aboutage et lamellé-collé essences : Pin maritime, Chêne us, Hêtre, tulipier, noyer… Exotiques : Ayous, sapelli… Station d’affûtage autonome, afin de répondre et de concevoir n’importe quel profil en bois |Station de vernissage (ainsi que verni M1) & de peinture sur bois et MDF |Station de traitement Ignifuge M1 |Gamme complète moulures, plinthes & dérivés |Plus grande chaîne Française d’aboutage collage D4

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14 MUST HAVES

Sara et Bob Ces lampes à poser de Dan Yeffet Design Studio ont été baptisées 'Sara et Bob'. Elles se composent de deux éléments superposés, dont l’un fait office de socle, l’autre de diffuseur.

www.bensimon.fr

Sieste réparatrice Pas toujours évident de piquer une petite sieste. Surtout dans un paysager. Avec l’OstrichPillow, le problème est résolu. Idéal pour reprendre des forces, isolé des collègues et du reste du monde.

www.connectionstravelstore.be

Léger comme l’air Les objets gonflables attirent d’emblée l’attention par leur singularité et leur variation dimensionnelle. Grâce à une lampe ou, mais oui, à un espace de réunion gonflable, vous convertissez en un tournemain un volume d’air en une authentique attraction sur votre lieu de travail. Pour surprenantes qu’elles soient, ces créations ont néanmoins le mérite de rendre la vie au bureau sensiblement plus agréable. TEXTE & COMPOSITION : PASCAL DEWULF

Jolies bouteilles pour un monde meilleur Chaque année, quelque quarante milliards de bouteilles en PET finissent en décharge. Il est donc grand temps d’inverser la tendance. C’est possible grâce aux superbes bouteilles en acier inoxydable de Mizu. Le site internet de la marque vous offre en outre la possibilité de créer un exemplaire personnalisé.

www.mizulife.com

Références classiques Le fauteuil'Boston' de BoConcept, avec ses fonctions de pivotement et d’inclinaison, est un clin d’œil appuyé aux grands classiques du design.

www.boconcept.com

Attraction La lampe ORCA de Puff Buff avec son abat-jour gonflable et son pied en inox ne manquera pas d’attirer les regards dans tout intérieur qui se respecte.

www.puff-buff.com


Exceptionnelle La 'Diva Lucia' de l’enseigne française Ibride est une console hors du commun, c’est le moins que l’on puisse dire. Cette nouvelle déclinaison de l’originale est à présent dotée d’une jolie lampe.

www.mamzel.eu

Lumineuse Lorsqu’on actionne l’interrupteur, la suspension 'Globlow' de la marque suédoise David Design se gonfle pour former un moelleux oreiller lumineux. À l’extinction, elle se replie à nouveau. Également disponible en lampadaire.

www.daviddesign.se

Rectangulaire ou ronde '4-seconds', la table de MMood, ne laisse planer aucun doute quant à sa modularité. Quatre secondes à peine suffisent en effet pour la transformer de table rectangulaire en table ronde.

www.mmood.be

Beignets moelleux Ajouter rapidement une table de réunion dans un local ? Un jeu d’enfant avec le Blofield Donut gonflable.

www.blofield.com

Fascinant L’enseigne belge Tamawa s’est inspirée des boules de billard en bakélite et les a réinterprétées en une série d’articles séduisants,par exemple un porte-manteau. Surprenant et super original.

www.tamawa.com

Concept car qui ne manque pas d’air Le concept car Citroën C4 Cactus AIRFLOW 2L marque un nouveau cap dans la recherche de voitures hybrides encore plus efficaces et économiques. Affichant une consommation de moins de 2 litres, l’AIRFLOW 2L combine un moteur à essence à trois cylindres avec un système de stockage d’énergie sous forme d’air comprimé. À suivre.

www.citroen.be

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16 TETIERE 16 ZOOM

Mons, Capitale européenne de la culture, c’est parti ! L’occasion est exceptionnelle pour cette ville de dimension moyenne, mais aussi toute une région, de se (re)positionner en 2015 sur la carte de l’Europe

Photos de l’article : www.flickr.com/photos/mons_2015

TEXTE : HUGO LEBLUD


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Š David Bormans


© Quentin Top

© D.R

© D.R

© David Bormans

18 TETIERE 18 ZOOM

Technologie et culture Depuis la création en 1985 du concept de « Capitale européenne de la Culture », Mons sera donc la première ville au sud du pays à être honorée de ce titre. « Nous sommes intimement persuadés que ces deux leviers, technologie et culture, vont entraîner un effet multiplicateur pour le développement économique de la ville », répète volontiers Yves Vasseur, commissaire général en charge, depuis 2007, de cette gigantesque organisation. Pour monter une programmation digne de cet événement, des moyens publics et privés considérables, de l’ordre de 70 millions €, ont été mobilisés.

© Icarus Projects

Quatre saisons Très en amont, l’opération « j’aurai 20 ans en 2015 » a souhaité, depuis plus de deux ans déjà, impliquer spécifiquement les étudiants montois dans les projets artistiques, un club,

© David Bormans

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uand Elio Di Rupo, ex-Premier ministre aujourd’hui députébourgmestre de Mons évoque « Mons, capitale européenne de la culture », il n’hésite pas à dire que c’est « le commencement d’une nouvelle époque pour notre cité, un énorme coup d’accélérateur pour la reconversion de tout un territoire. » Voici plus de dix ans déjà que le chef-lieu de la Province du Hainaut - officiellement reconnu aussi en 2002 « capitale wallonne de la culture »-, posait très officiellement sa candidature au titre de Capitale Européenne de la Culture après Anvers (1993), Bruxelles (2000) et Bruges (2002). Le mardi 9 février 2010, ayant bénéficié de l’appui unanime de tous les gouvernements belges en place, Mons, avec la ville tchèque de Pilsen, décrochait le gros lot, emportant l’adhésion du jury européen sous son slogan fédérateur « When technology meets cultur . »

« Mons 2015 Entreprises » que préside Eric Domb, patron-fondateur de Pairi Daiza, poursuivant des objectifs similaires à l’échelle des petites et moyennes entreprises. La date du 24 janvier a été officiellement retenue pour le lancement d’une année qui devrait faire de Mons LE rendez-vous européen de la culture sous ses expressions les plus diverses. Plus de deux millions de visiteurs sont attendus cette année à l’ombre de son célèbre beffroi pour y découvrir pas moins de 5 nouveaux musées, 45 expositions, 36 créations artistiques, plus de 300 événements majeurs qui, selon le vœu tant de fois répété par les organisateurs, devront « réinventer du lien social, secouer et inviter à repenser librement son identité, son rapport aux autres sur les nouveaux chemins que le monde va emprunter. » L’année 2015 se déclinera à Mons en quatre saisons : l’éblouissement, le grand déballage, l’été enflammé et la Renaissance. Enorme fête d’ouverture d’abord avec des dizaines de milliers de visiteurs transformés en « boules à facettes », phrase de 10 km sur les murs de la ville, ouverture des expositions Van Gogh et Mons Superstar , Café connecté Europa, Festival de l’image Via… de quoi connaître effectivement de sacrés éblouissements !

Grande clameur Au printemps, grand déballage avec l’ouverture, fin avril, des nouveaux musées mais aussi de la salle de concert Arsonic et de la très attendue « Guinguette littéraire » dans les jardins rénovés de la superbe maison Losseau, propriété de la province du Hainaut. Quand l’été viendra, près de…10.000 vrais tournesols - clin d’œil appuyé à Van Gogh  !


➔ Pourquoi Mons et pourquoi vous, Yves Vasseur ? Dès 2004 déjà, la ville s’est positionnée au titre de « capitale européenne de la culture » pour l’année 2015. Trois ans plus tard, une équipe s’est constituée autour de moi lorsque j’étais directeur général du « Manège. mons » pour rédiger et mettre en forme le dossier de candidature. D’emblée, la ville de Mons a souhaité s’inscrire dans une triple dynamique touchant à la fois les nouvelles technologies, la culture et le tourisme. ➔ Quelles ont été les premiers projets artistiques mis en place ? Avant tout les grandes expositions nécessitant un long travail en amont, singulièrement celles concernant Van Gogh et Verlaine mais aussi le travail en profondeur mené avec la jeunesse sous le label « J’aurai 20 ans en 2015 ».

➔ De quoi êtes-vous le plus fier dans la programmation ? D’avoir pu faire venir à Mons les lettres que Van Gogh y avaient écrites ! Plus généralement, d’avoir pu fédérer autour du projet les institutions culturelles majeures de la région ainsi que les villes et communes de l’arrondissement de Mons, fier enfin d’avoir créé un véritable sentiment d’appropriation dans une large couche de la population.

Après une implication très remarquée dans la programmation de Marseille, capitale culturelle européenne en 2014, Frédéric Flamand ne pouvait, sous aucun prétexte, manquer le rendez-vous de « Mons 2015 ». Après neuf années passée à la direction du Ballet national de la Cité phocéenne, le chorégraphe belge a choisi de profiter de la

➔ Qu’est-ce qu’on pourra retenir de « Mons 2015 » en…2025 ? La métamorphose, alors complètement achevée, d’une ville magnifique, généreuse, ouverte sur l’Europe et le monde. ➔ Votre plus grande joie ? Qu’un bourgmestre de notre région ait déclaré que grâce à Mons 2015, la culture avait réussi là où l’économique, le social, le sportif avaient échoué, en arrivant à fédérer les forces vives de ce territoire vers le même but visant à son redéploiement culturel mais aussi socio-économique.

➔ Une programmation pour tous les âges, tous les publics ? Absolument, ce fut, dès le départ, une volonté très claire d’attirer par la programmation éclectique et diversifiée, par une politique tarifaire très démocratique et par une offre de grands événements urbains gratuits, le public le plus large possible, une attention particulière étant portée aux familles. Plus de 100.000 visiteurs sont attendus à la soirée d’ouverture du 24 janvier.

➔ Comment prolonger l’élan de Mons 2015 dans les années futures ? La réponse est dans les mains des autorités communale et communautaire. A elles de faire fructifier l’héritage laissé, de capitaliser.

➔ Qu’est-ce qui fut le plus délicat à réussir ? Sans conteste, d’arriver à un amalgame cohérent entre mille idées, mille projets,

© Olivier Donnet

- s’offriront, à l’initiative de l’artiste-modiste roubaisienne Fanny Bouyagui, un labyrinthe sur la Grand-Place tandis qu’au Festival au Carré éclatera la voix de Bertrand Cantat dans les 7 tragédies de Sophocle. Ce sera le moment aussi de découvrir les créations métissées d’artistes contemporains réunies à « Atopolis », sur le site magnifiquement réhabilité de l’ancien Manège de Sury en cœur de ville. Enfin, retour à l’Age d’or de la Renaissance avec le compositeur Roland de Lassus qui sera honoré par une « grande clameur » (700 choristes amateurs chanteront à l’unisson !) et le célébrissime architecte Jacques Du Broeucq. Enfin dans les salles du Mac’s au Grand Hornu, quatre artistes contemporains, dont l’Italien Giuseppe Penone, bousculeront le mythe de SaintGeorges avant que l’année ne se clôture avec… « Mon(s) Idéal ». Sur une scénographie de Daphné Cornez et Fabrice Bollen, les deux Belges qui ont organisé la fête d’ouverture du Mondial 2014 à Sao Paulo !

Rencontre avec Frédéric Flamand chorégraphe, metteur en scène, fondateur de CharleroiDanses et artiste complice.

mille rêves, et les faire passer, sans les mutiler, sous l’ukase du principe de réalité.

© Quentin Top

© Olivier Donnet

Rencontre avec Yves VASSEUR, Commissaire général de Mons 2015

réouverture du Mundameum (rue de Nimy) actuellement toujours en chantier -sorte de « Google de papier » imaginé début du siècle dernier par Oscar et Lafontaine- pour offrir à son public une nouvelle création « qui explore, sous ses facettes les plus multiples, la place du corps dans ce monde du tout numérique . »

monté à Liège puis à Zagreb » s’enthousiasme Frédéric Flamand.

Associé pour cette création à la designer hollandaise Maria Blaisse, « le spectacle, présenté sous la forme d’une tour de Babel avec plus d’une centaine de danseurs semiprofessionnels et amateurs, sera proposé en première à Mons en novembre 2015, avant d’être

Un rendez-vous à ne pas manquer au Lotto Mons Expo, le grand chorégraphe profitant de l’année 2015 pour associer au plus près plusieurs dizaines de danseurs montois à une création « participative  » de dimension européenne.

« Entre danse et video, la « Cité Miroir » interrogera nos utopies, ce monde nouveau fait à la fois de transparence mais aussi de contrôle, dans une explosion d’images et de technologies », promet le créateur.

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Petite balade architecturale…

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Rencontre avec JeanPaul Lespagnard styliste et artiste complice de Mons 2015 « En 2015, je vais faire de Mons ma matière première et des Montois mes plus proches collaborateurs », sourit Jean-Paul Lespagnard, styliste, créateur de mode parti avec ses propres collections à la conquête de Paris voici trois bientôt quatre ans déjà. Un créateur, mais aussi un artiste complet dont les envies n’ont pas, n’ont plus aujourd’hui de limites ! Le Liégeois, dont les ateliers de création sont logés à Bruxelles, viendra donc très souvent à Mons en 2015… « partir, revenir, apporter…. j’aime, que ce soit pour de la haute couture ou à l’occasion de workshops, donner un côté festif à mon travail, partager, quels que soient les publics, des expériences souvent les plus folles… » Au cœur de l’été 2015, Jean-Paul Lespagnard mettra à nu, dans un spectacle-exposition « Till we drop » dont il a le secret, son processus de création à travers sa collection éponyme de 2014.

ne surprenante « gare passerelle » ou « translative » - pour relier le centre-ville historique avec le nouveau quartier des Grands-Prés signée par l’architecte catalan Santiago Calatrava ; face à ce giganteque chantier ferroviaire qui s’achèvera en 2018, un flamboyant centre de congrès baptisé MICX (Mons International Congress Xperience) dessiné par l’Américain Daniel Libeskind ; l’ouverture de pas moins de cinq nouveaux musées programmée pour ce printemps ; deux nouvelles salles de concert en centre-ville (Arsonic et Alhambra),... la quatrième ville de Wallonie, qui héberge un peu moins de 100.000 habitants, connaît une incroyable métamorphose.

Fondation Mons 2015, lieu de rencontre des artistes, journalistes et visiteurs aux abords immédiats du Théâtre du Manège, de la Maison Folie ou encore du Mundaneum.

Et avec cela, on a encore rien dit des «  requalification-restauration-reconversion » de plusieurs lieux historiques du cœur de ville comme l’ancien Manège militaire de Sury (1850), propriété de l’intercommunale IDEA, qui héberge cette année l’événement « art contemporain » de Mons 2015 avec l’exposition « Atopolis, ville métissée » proposée par le Wiels.

Une véritable mutation, une ville, comme rarement, mise en chantier à ce point en Europe….

En 2016, l’ex-site militaire mutera en hall-relais pour l’accueil de starts up branchées sur le multi-media. Et que dire encore de l’étonnante requalification du « 106 » rue de Nimy, ex-Académie des Beaux-Arts aujourd’hui quartier général de la

Propriétaire de la Maison dite « Losseau » (du nom de son propriétaire), chef-d’œuvre montois de type « Art Nouveau » conçu par l’architecte Paul Saintenoy, la Province de Hainaut a engagé à cet endroit un ambitieux programme de requalification, élargi à deux bâtiments connexes, et appelé à devenir, à terme, LE centre de la littérature hennuyère. Cette année 2015, les jardins Losseau y accueilleront en guise de prémisse une guinguette littéraire.

Une métamorphose physique « qui est véritablement au cœur de la programmation de nos festivités », précise volontiers Yves Vasseur, commissaire général de Mons 2015. Il y aura bien un « avant » et un « après » Mons 2015….. Au-delà des nouvelles infrastructures qui s’accumulent dans la cité, le chapitre de l’« après  » reste à …construire !

« Déguisé en abeille, je vais plonger les spectateurs dans les rites, us et coutumes du touriste impulsif qui fréquente la Riviera Maya au Mexique ». Tout un programme !

Des foulards qui seront ensuite exposés tout l’été à la Maison Folie.

MICX Daniel Libeskind, assisté par le bureau d’architecture montois H2a, a dessiné, en bordure du site des Grands Prés, le premier bâtiment public bénéficiant d’une certification Valideo.

« Je dirigerai aussi, pour les Montoises et les Montois de 7 à 77 ans, un atelier de couture où en quelques coups de ciseaux, nous métamorphoserons vos (vieux) vêtements pour leur donner une seconde vie », s’amuse le styliste. « Le medium « mode » recouvre des formes d’expressions très larges et je compte bien faire éclater à Mons les plus joyeuses et les plus éblouissantes d’entre elles », résume l’artiste.

©Georges De Kinder © Archimation for Studio Daniel Libeskind

© Holoffe Vermeerschrava

Au Dynamusée, service éducatif du Pôle muséal de la ville de Mons, plus de 2.000 enfants sont attendus « pour créer, «  à la manière de… », des centaines de foulards sur le thème du Doudou ».

ARSONIC Installé dans les locaux des services d’incendie de la ville, Arsonic ou « Maison de l’Ecoute », dont le projet, déployé sur 2500 m2, a été confié aux architectes Holoffe & Vermeersch, sans oublier l’acousticien Eckhard Kahle, se positionne comme un lieu d’excellence en Europe pour les univers sonores les plus divers.

© Atelier d’architecture Pierre Hebbelinck

MMM Le Mons Memorial Museum, projet conçu par l’Atelier d’Architecture Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit sur le site de l’ex-Machine à Eau, sera déployé sur 3.000 m2.


À la découverte d’un « nouveau » Mons GARE-PASSERELLE La nouvelle gare-passerelle de Mons signée par Santiago Calatrava ouvrira le centre historique sur le quartier des Grands Prés en plein devenir.

MUSÉE DU DOUDOU L’ex-Mont-de-Piété érigé en 1625 par Coebergher, architecte anversois, sera reconverti cette année , sous la conduite de Sofateliers Architectes (Mons), en Centre d’interprétation dédié à la ducasse rituelle de Mons. Célébrée tous les dimanches de la Trinité, cette ducasse figure sur la liste du patrimoine universel de l’UNESCO.

SILEX’S Abrité par une construction 2 circulaire de 800 m au cœur d’un écrin vert, ce spectaculaire centre archéologique de Spiennes, dessiné par le Bureau Holoffe et Vermeersch (Mons), témoignera dès avril prochain d’une activité minière vieille de…6.400 ans !

© K2A

© D.R

© L’Escaut-Gigogne

ARTOTHÈQUE Confiée à l’association momentanée L’EscautGigogne, l’Artothèque, logée dans la chapelle de l’ancien Couvent des Ursulines (18ème), sera à la fois un lieu de conservation, de recherche, de restauration et d’étude du patrimoine.

© WBT JP REMY

© D.R

© Tempora

© Santiago Calatrava

MAISON LOSSEAU Les architectes de la Province du Hainaut ont engagé un vaste programme de réhabilitation de cette emblématique construction Art Nouveau, blottie au cœur de Mons, pour en faire LE futur centre de littérature hennuyère.

LE « 106 » Propriété de la Fédération WallonieBruxelles, l’ancienne Académie des BeauxArts, magnifiquement rénovée, héberge depuis près d’un an et demi le quartier général des opérations liées à la production et à la promotion de « Mons 2015 ».

ANCIEN MANÈGE DE SURY Ingénieusement requalifié par les architectes du bureau d’études de l’intercommunale IDEA , cet ex-site militaire, exploité jusqu’au milieu des années nonante par la Protection Civile, est lieu d’exposition en 2015 puis hall-relais de plus de 1.000 m2 à partir de 2016.

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22 ZOOM

Pilsen 2015, archi-culturelle

Le nouveau théâtre Divadlo Nove, inauguré en juin dernier.

En 2015, la ville tchèque de Pilsen (Plzeň) partage le titre de capitale culturelle européenne avec Mons. L’occasion de mettre en scène son riche héritage industriel, des anciennes usines Škoda à la brasserie Pilsner Urquell. Au travers d’architectures réaffectées dans la culture, et autres pépites du patrimoine, tels les intérieurs dessinés par Adolf Loos. TEXTE : CATHERINE CALLICO

avec l’extérieur (co-productions avec le Théâtre Le Manège de Mons…). Parmi les événements forts de la programmation, l’exposition Domus au DEPO, en avril. Cette installation spatiale, conçue par cinq grands designers européens -Werner Aisslinger, Jiří Příhoda, Henry Wielgus, Jan Plecháč et Maxim Velcovsky- sera déployée dans l’espace magique du hall aux murs de verre (qui se prêtait jadis aux réparations d’équipement lourd), façonnée par l’imaginaire de chacun : espace de méditation clos, changement de perspectives… A découvrir également, le site de l’usine de papier Pap-rna, repérable grâce à sa cheminée qui s’élève à une hauteur de cinquante mètres sur les rives du fleuve Radbuza. Depuis trois ans, le lieu se revitalise sous l’impulsion de jeunes graphistes. Le lieu renferme cinq pièces de répétition, un salle de concert, une boîte noire de théâtre, un studio photo. En 2015, Pap-rna présente l’exposition « Mud, Misery and Bohemians » qui traite du sort des citoyens de la ville de Stod et de leur voyage vers la Nouvelle-Zélande. Depuis 1989, de nombreux Tchèques, des étudiants en particuliers, ont migré vers cette destination.

Imagination Factories Sous cet intitulé, cinq zones industrielles de Pilsen, certaines réhabilitées dans le sillon de 2015, s’ouvrent au public, couplées à des activités culturelles. La Pilsner Urquell Brewery, d’où la bière pils tire son nom, propose des visites guidées liées à l’art de la brasserie et des concerts. Les bâtiments de Škoda Plzeň abritent désormais un centre scientifique de pointe et un planétarium. L’ancienne usine de papier Pap-rna est devenue un haut spot culturel. Tandis que le dépôt désaffecté de la Pilsen City Transport reconverti en DEPO 2015, se mue en incubateur créatif. Enfin, l’ex-brasserie Světovar devrait se transformer en Centre culturel européen, axé sur la scène d’Europe Centrale et les échanges

Intérieurs d’Adolf Loos Considérés comme un trésor architectural unique de la métropole de Bohême de l’Ouest, cinq appartements dont les intérieurs ont été conçus par le célèbre architecte Adolf Loos à la fin des années 1920, pour des privés de la communauté juive locale, ont été restaurés ou sont en voie de l’être. Parmi les initiatives majeures de Pilsen 2015, trois d’entre eux seront ouverts au public dès avril, sous forme de visites guidées et en mai, une Nuit de la Littérature y sera organisée. Ainsi l’appartement situé au n°12 du boulevard Klatovská, dessiné pour le médecin Josef Vogel et sa famille en 1928. Le salon et la salle à manger ont été préservés,


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et des répliques des meubles de l’époque ont été réalisées sur base de photographies originales. La ville est propriétaire d’une autre construction de Loos, rue Bendova, aux précieux parements de marbre et murs de verre superposés dans le séjour. Deux chambres y ont été entièrement rénovées, et le mobilier conçu à l’identique. Il est également possible de visiter la résidence de Jan et Jana Brummels au 58 rue Husova, et un étage entier de pièces conçues par Adolf Loos dans un style très luxueux. Par ailleurs, deux autres projets de l’ architecte sont actuellement en reconstruction dans la rue Klatovská. Autre perle architecturale locale, la Peklo Culture House, un complexe de trois bâtiments remarquables de la Pobřežní Street, réalisés en 1905-1907 sous la direction des architectes Hula et Auster. S’y tiennent régulièrement des conférences, séminaires, cours, ainsi que des séances de théâtre. Depuis 2014, le Cafe & Bar Nebe y est ouvert. Le rez-de-chaussée abrite le Patton Memorial Pilsen, unique musée de Bohémie dédié à l’armée américaine. Le 7 mars y sera présentée La Flûte Enchantée, première à Pilsen de la production de marionnettes de l’opéra de WA Mozart, dans le style du théâtre de marionnettes baroque avec un scénario original de Petr Vacek et Milan Hugo Forman.

Le nouveau Theâtre Le contemporain s’invite également à Pilsen, avec le nouveau théâtre Divadlo Nove, opérationnel depuis septembre. Le concours international d’architecture a retenu la proposition audacieuse de l’atelier portugais Contemporãnea. Faute de budget, elle a été retravaillée par le studio d’architecture et de design Helika, dirigé par l’architecte Vladimir Kružík. Le nouveau bâtiment du théâtre se compose de deux parties interconnectées par des passerelles : le théâtre – soit deux salles, la principale et un cube noir pouvant accueillir respectivement 500 et 150 visiteurs – et un bâtiment opérationnel. L’axe longitudinal du bâtiment est orienté parallèlement à l’animation de la rue et agit comme une barrière acoustique. En façade, des ouvertures ovales en béton perforé, évoquent les interstices des rideaux de théâtre. Sur place, un autre moment de l’année à ne pas manquer : le Festival de théâtre tchèque en septembre.

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La programmation de Pilsen 2015 fait la part belle aux arts circassiens contemporains.

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Le site de l’ancienne usine Škoda abrite désormais un centre scientifique de pointe et un planétarium.

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La brasserie Pilsner Urquell, fleuron local à découvrir en 2015 à l’occasion de visites guidées et de concerts.

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Cinq appartements dont les intérieurs ont été conçus par Adolf Loos à la fin des années 1920 sont ouverts au public cette année.

Plus d’infos sur la programmation de pilsen 2015 sur www.plzen2015.cz/en/

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24 INSPIRATION

Fuck the concept Dans notre rubrique Inspiration, nous nous penchons sur les parties visibles et invisibles de l’architecture. L’apparence extérieure cache bien souvent des structures et des systèmes ingénieux, ainsi que des stratifications culturelles. En même temps, tous ces éléments montrent combien les architectes sont devenus des créateurs de concepts. Une évolution qui a commencé à se manifester en des temps où le marché de la construction a littéralement explosé. L’architecte concepteur est un phénomène relativement récent. D’aucuns affirment que les concepts sont des instruments permettant de souligner certains aspects particuliers de l’architecture. Ils permettent de répondre aux attentes plus superficielles de la société, du monde des arts, des bailleurs de fonds et des politiques. D’après leurs détracteurs, les concepts anéantiraient toute vision complexe, intégrée et équilibrée sur l’architecture. Leur slogan : fuck the concept ! TEXTE : PHILIP WILLAERT


CARWASH BEVEREN BEVEREN, BELGIQUE

C’est un programme inhabituel qui dicte l’apparence. Un carwash nécessite en effet une boîte vide, mais en tant que fonction commerciale, son rayonnement revêt ici toute son importance. Vu son usage, il fallait également tenir compte de la présence d’humidité et de la corrosion. On a donc opté pour un revêtement de façade multicolore en synthétique afin de réconcilier ces différents critères. L’association simple et aléatoire des couleurs a en outre conféré au bâtiment un caractère hautement reconnaissable. Les grandes baies vitrées des façades avant et latérale permettent de percevoir la fonction depuis l’extérieur, offrant en quelque sorte au passant un décor filmique inédit. De l’intérieur, elles offrent en même temps une vue sur les environs. Un caisson technique rouge installé dans le tunnel contient tous les équipements techniques. Pour le reste, le tunnel est vide, à l’exception du manège incessant des voitures. Le bâtiment est lui aussi devenu une machine.

BUREAU D'ARCHITECTE : HANS VERSTUYFT ARCHITECTEN WWW.HANSVERSTUYFTARCHITECTEN.BE BELGIQUE 2008

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26 INSPIRATION


RÉSIDENCE BLUE FLAME : HABITATION COLLECTIVE AVEC ESPACE COMMERCIAL EUPHROSINABEERNAERTSTRAAT 50-52, OSTENDE

L’orientation défavorable de la façade avant (orientée au nord), compensée par la vue fantastique sur le parc Léopold, est palliée par une élévation vitrée posée sur un squelette en béton. De petites terrasses en saillies à facettes forment une alternance régulière, tant verticalement qu’horizontalement. Ces décrochements accroissent l’intimité naturelle

des appartements et ouvrent la vue sur les environs. La conformation générale de la façade produit un impressionnant jeu de volumes, mais l’uniformité des matériaux utilisés donne néanmoins lieu à un ensemble très harmonieux.

BUREAU D'ARCHITECTE : KRIS VANDECASTEEL WWW.KRISVANDECASTEELE.EBE BELGIQUE 2013

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28 INSPIRATION

CATHÉDRALE INDUSTRIELLE YPRES La reconversion de l’ancien site a été précédée par une étude historique approfondie. Celle-ci a permis de mettre au jour l’histoire invisible, donnant au site une nouvelle valeur fonctionnelle et, partant, spatiale. La structure en béton de l’ancien hall de montage est soustraite à la vue du côté extérieur du site. À l’intérieur, cette ancienne cathédrale

industrielle – dans une vie antérieure, c’est ici que se situait le hall de montage – abrite désormais une académie d’art et de musique.

BUREAU D'ARCHITECTE : BURO II & ARCHI+1 WWW.B2AI.COM BELGIQUE 2009 - AWARDS ET NOMINATIONS

– PRIX BOUWMEESTER 2009 - CATÉGORIE RÉAFFECTATION, ORGANISÉ PAR LE VLAAMS BOUWMEESTER. © STIJN BOLLAERT


Le nouveau siège social de ROB (Louage &Wisselinck) regroupe des bureaux, un showroom avec bar et une halle de production. L’accès au bâtiment principal se fait le long d’une pièce d’eau, après quoi une légère pente mène les visiteurs vers l’entrée, sous l’encorbellement. La réception se situe au carrefour des espaces administratifs et commerciaux, les salles de réunion et les bureaux sont situés au-delà et au-dessus. Le showroom qui se trouve en contrebas est accessible par une rampe descendante longeant un patio intérieur. La halle de production est située au-delà du showroom.

LUMIÈRE FILTRÉE ARDOOIE

Le bâtiment donne l’impression de flotter audessus du sol. Une longue façade en béton referme l’ensemble côté zone industrielle avoisinante au nord, et s’ouvre sur la zone agricole au sud. Le projet se compose de volumes élémentaires et de matériaux industriels : du béton pour les murs et les sols, du verre pour les façades et les cloisons, des panneaux métalliques pour les façades et les plafonds, et de l’aluminium déployé pour les pare-soleil. Ces matériaux forment un joli contraste avec le mobilier sur mesure à l’intérieur du bâtiment et avec les arbres sur le terrain. Ils ont également une patine, ce qui leur permet de refléter tant le bâtiment que les couleurs de l’air et de l’espace environnant.

BUREAU D'ARCHITECTE : L’ARCHITECTUURBURO GOVAERT & VANHOUTTE BVBA WWW.GOVAERT-VANHOUTTE.BE BELGIQUE 2014

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30 REPORTAGE

Bertrand. " Think Big " La famille Bertrand est active dans les domaines du carrelage et de la pierre naturelle depuis de nombreuses années…

L

eur showroom de plus de 2000m2 est reconnu comme l’un des plus beaux de notre pays.

Implanté à Gosselies, il vous propose un subtil mélange de pièces produites dans leurs Ateliers, de Céramiques sous toutes ses formes et ses couleurs et de dallages en Pierre Naturelle importés des quatre coins du Monde. Toujours dans un souci de développer son activité et de proposer une large gamme de produits à sa clientèle, les Etablissements Bertrand vous proposent aujourd’hui de découvrir une nouveauté technologique dans le domaine de la Céramique : les formats Oversize. Pour ce faire, ils ont choisi un partenaire de choix, mondialement connu et leader dans la production de dalles en grès cérame haut de gamme : l’usine GranitiFiandre. La gamme MAXIMUM de GranitiFiandre propose des grès cérames dans un format innovateur de 150x300cm offrant d’une part, une flexibilité et une liberté architecturale et d’autre part, des propriétés techniques importantes telles que la résistance, la légèreté, la souplesse et la malléabilité.

La sélection de coloris, d’aspects et de structures disponible dans la gamme MAXIMUM garantit la réussite de vos projets publics ou privés : façades, salles de bains, plans de travail, recouvrement d’escaliers,… ou toute autre idée que vous pouvez imaginer. Les Etablissements Bertrand vous accompagnent dans vos projets grâce à son équipe technico-commerciale et sa marbrerie avant-gardiste.

Pour plus d’informations : www.beaucommebertand.com www.granitifiandre.com


Carrelages | Marbrerie | Pierres www.beaucommebertrand.com Robesse 2 (nationale 5) - 6041 Gosselies TĂŠl: 071/85 03 05

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32 TETIERE 32 ZOOM

Batibouw en 6 étapes

Batibouw, salon belge de la Construction, de la Rénovation et de l’Aménagement débutera par deux journées professionnelles les 26 et 27 février prochains. Sur le côté, d’autres initiatives peuvent intéresser tout un chacun. Parcours, séances d’infos ou Awards. TEXTE: CATHERINE CALLICO

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Build-IT. Durant ces deux journées professionnelles, se déroulera la 7e édition de Build-IT, plateforme pour les services informatiques et ICT dédiée exclusivement à la construction. Un secteur dont l’approche se veut plus intelligente, plus efficace, et plus durable. Et soumis à l’évolution des règlements et conditions du marché. Build-It présentera de nouvelles technologies dans ce sens. Parmi les exposants, Kresoft Systems, spécialisé dans les logiciels software et du matériel hardware, développe un module de planning qui facilite l’enregistrement des prestations sur chantier et des coûts. De son côté, Viloc propose de simplifier la gestion du matériel dans les entreprises via l’utilisation de petits émetteurs qui y sont fixés. Entre autres exemples.

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Le Palais des Conseils. Vous entamez un projet de construction ou de rénovation ? Le Palais des conseils (Patio), au sein du Palais 5, concentre, en matière de construction, toutes les informations des différentes institutions, associations professionnelles et centres de recherche régionaux et nationaux, de même qu’un aperçu des principaux avantages fiscaux et primes. En outre, cinq sessions d’information gratuites sur le thème «Une construction ou une rénovation accessible, une utopie?» seront organisées dans la Conference Room, à destination du public et des professionnels. Et cette année, le patio accueillira également une “Innovation Gallery”, avec une sélection des principales nouveautés de l’édition 2015.

En pratique BATIBOUW 56e Salon International de la Construction, de la Rénovation et de l’Aménagement Intérieur Brussels Expo, 1 Place de Belgique, 1020 Bruxelles. www.batibouw.com Du 28/02 au 08/03 de 10h à 18h30, le 05/03 de 10h à 23h (nocturne). Journées professionnelles les 26/02 de 10h à 18h30 et 27/02 de 10h à 21h (nocturne). ➔ Build-IT : les 26 et 27/02

Où? Hall Princesse Astrid (accès direct depuis le parking C). www.build-it.be ➔ Inscriptions aux sessions d’info sur le thème « Une construction ou une rénovation accessible, une utopie? » -en français ou en néerlandaisvia le site www.livios.be/batibouw FR : les 28/02, 04/03, 06/03 et 08/03 de 11h à 12h. NL : les 01-03/03, 05/03, 07/03 de 11h à 12h.

Où ? Conference Room, à l’avant du Palais 5 Contact : Erwin Vanherle, 011 85 80 50, erwin@livios.be


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Parcours Design. Lors de ce Parcours annuel, les exposants présentent des produits fonctionnels (pièces de mobilier, matériaux de construction plus techniques...), au design innovant et esthétique, sélectionnés et jugés par un jury professionnel composé de membres de l’Ordre des Architectes et de l’Association des Architectes d’Intérieur (AiNB). Un Design Award récompensera le produit le plus créatif dans le domaine du design.

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Parcours ECO. Afin d’inciter les particuliers et les entreprises à construire de manière écologique et durable, le Parcours ECO rassemble des exposants qui proposent ou fabriquent des produits écologiques ou visant à réduire la consommation d’énergie. Un ECO Award primera le produit ou service le plus écologique.

➔ Parcours Design, ECO, Innovation: au fil des Palais, les stands participants se distinguent par un logo spécifique. Infos (noms des entreprises participantes, logo et plan du parcours) sur www.batibouw.com Contact: Tamara Pille, 02 663 14 17, t.pille@batibouw.com ➔ Les Belgian Building Awards auront lieu le 04/03 de 18h30 à 23h30.

Où ? Auditorium 2000 www.belgianbuildingawards.com

Parcours Innovation. Ce parcours permet de découvrir de façon balisée toutes les nouveautés qui ont été lancées depuis Batibouw 2014. Qu’il s’agisse de produits ou de solutions techniques et technologiques (nouvelle méthode de travail et d’utilisation des processus et matériaux...), plus adaptés à l’évolution des besoins des particuliers et des professionnels. L’Innovation Award sera attribué à la meilleure innovation technique dans le secteur de la construction.

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Belgian Building Awards. Lors de la cérémonie des Belgian Building Awards, une initiative de Batibouw en collaboration avec la Confédération Construction, l’Ordre des Architectes, Je Vais Construire et Rénover et architectura.be, sont décernés différents prix, dont les trois cités ci-dessus. L’ Architecture Awards récompense deux catégories: le Bâtiment non résidentiel et le Bâtiment résidentiel (neuf ou rénové, indépendant ou groupé). Parallèlement à l’Innovation Award, le Safe4Zero Award met l’accent sur la sécurité dans la construction. Les Gazelles de la Construction se basent sur la moyenne de trois critères : le chiffre d’affaires, la

progression du nombre d’employés et l’évolution du cash-flow de l’entreprise. Enfin, l’International Award rend à la fois hommage aux meilleurs projets réalisés en Belgique par des architectes étrangers, et à ceux conçus par des bureaux d’architectes et entreprises de construction belges en dehors de nos frontières.

chaque CENTIMETRE compte Découvrez N70.

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34 D(ÉCO)

Nearly New Office Facilities (NNOF)

Le mobilier de bureau déclassé converti en matière première pour de nouveaux articles de design d’intérieur

Tout a commencé par une profonde prise de conscience de l’impact de nos actions sur l’environnement et, dans la foulée, de la finitude des réserves de matières premières. Didier Pierre, président de PMC Holding, entendait apporter des améliorations concrètes à l’empreinte écologique laissée par ses entreprises. La démarche, qui a commencé par une réduction des émissions de CO2, est allée bien plus loin et a débouché sur la création d’une nouvelle activité consistant à convertir des meubles de bureau déclassés en matières premières pour de nouveaux articles d’aménagement de bureau, créatifs et porteurs d’avenir. TEXTE : EDUARD CODDÉ

D Didier Pierre, président de PMC Holding

epuis le tournant du siècle, Didier Pierre s’informe systématiquement sur le changement climatique et il en a conclu qu’il devait lui aussi s’y investir activement. Il s’est mis en rapport avec le mouvement de transition, qui prône une économie d’échange et des achats locaux, mais qui reste encore une affaire très marginale. Chef d’entreprise, il a toutefois souhaité se lancer dans la voie de la responsabilité sociale et intégrer la pensée écologique dans un modèle d’entreprise socialement soutenable. Durant la période 2004-2005, il est entré en contact par l’intermédiaire du VOKA avec RDC et sa méthode de calcul du bilan carbone, qui permet de calculer très précisément les émissions totales de CO2 d’une entreprise et d’amorcer ainsi un changement positif et efficace de l’impact sur l’environnement. « La connaissance de l’impact d’un nombre aussi élevé que possible de facteurs vous permet de faire des choix plus précis et d’obtenir rapidement des résultats, explique Didier Pierre. Nous avons donc élaboré un plan ambitieux, couronné par une certification EMAS en 2007-2008. EMAS est un système européen d’audit et de management environnemental, par lequel chaque travailleur au sein de l’entreprise se voit confier quotidiennement des objectifs environnementaux personnels. Le renouvellement et la conservation de la certification EMAS est un défi perpétuel. »

Nouvelle vie La plus ancienne entreprise du PMC Holding est Your Mover, spécialisée dans les missions de déménagement de bureaux. Elle a été suivie plus tard par Your Mover Logistics, qui offre des services de montage de nouveau mobilier et qui assure également la gestion centralisée du stockage de meubles pour ses clients, et par D&C Services qui, avec le concours d’une équipe de 25 personnes – dont divers architectes et architectes d’intérieur – se concentre sur la gestion du changement et les nouvelles formes de travail. Le dernier-né du holding s’appelle NNOF (Nearly New Office Facilities). « Lorsque la crise a frappé en 2009, nous l’avons directement ressenti dans le secteur de l’aménagement de bureau, poursuit Didier Pierre. Nos camions circulaient à vide ou, au mieux, à moitié pleins, ce qui avait des répercussions négatives sur nos émissions de CO2. À l’époque, j’ai fait la connaissance de l’association française ‘Bilan Carbone’, qui ne tient pas compte seulement des émissions de CO2, mais également des émissions de CO2 économisées grâce à une méthode de travail ou à un processus donné, notamment par un tri judicieux au sein d’une organisation. » La branche logistique du PMC Holding était familiarisée depuis de nombreuses années avec la fourniture et le montage de nouveaux meubles de bureau, ainsi qu’avec l’entreposage et la réparation de meubles de bureau de grands clients (= gestion des meubles, notamment pour des banques). « C’est ainsi qu’a germé l’idée de donner une nouvelle vie aux stocks


conservés dans nos entrepôts, continue Didier Pierre. Bien que la demande de réparation de meubles stockés de la part de nos clients ait été restreinte, nous avons calculé que cela aurait néanmoins un effet très positif sur nos économies d’émissions de CO2. Le prolongement de la durée de vie des meubles de bureau peut en effet éviter de nouvelles productions. »

solutions éthiques, esthétiques, fonctionnelles et financièrement attrayantes. Autrement dit, à mettre en place un processus de recyclage créatif par lequel la fonction initiale du meuble de bureau disparaît et ses parties constitutives encore utilisables deviennent une matière première pour un nouveau meuble ou élément d’aménagement.

Réparer-réutiliser-recycler

Entreprise emblématique de l’économie circulaire

« Nous avons constaté que ce que nous livrions et montions en termes de nouveaux aménagements de bureau était à peu près équivalent à ce que nous éliminions en termes de meubles déclassés, ajoute Didier Pierre. Dans la plupart des cas, les entreprises se séparent de leur mobilier de bureau existant parce qu’elles souhaitent une autre couleur ou adapter un détail dans le cadre d’un nouveau style maison, alors que les meubles sont toujours en bon état. Ceci nous a conduits à une réflexion et a nourri notre inspiration. Nous avons tout d’abord mis en place une phase de test afin de trouver les personnes et les fournisseurs adéquats susceptibles de nous rejoindre dans cette démarche. Il nous est toutefois rapidement apparu que personne n’avait vraiment d’expérience en la matière et/ou ne souhaitait prendre le risque de se joindre à nous. » NNOF (Nearly New Office Facilities) part du principe qu’un nouvel aménagement de bureau est souvent possible en ‘relookant’ durablement les éléments existants et en les adaptant aux nouveaux modes de travail dans un environnement de bureau revu de fond en comble. « Nous avons défini une triple approche : réparer, réutiliser en conservant la fonction du meuble et recycler en éléments susceptibles de permettre la création de nouveaux meubles, explique Pierre Didier. La conception pour la réutilisation dans un aménagement global se fait en collaboration avec des architectes et/ou avec D&C Services, qui fait partie de notre holding. » Pour répondre aux attentes des clients – qui comparent avec les grandes marques de meubles – nous mettons la barre de plus en plus haut sur le plan de la qualité. Le principal défi de NNOF consiste à convertir des matières premières récupérées non standardisées en des

La philosophie de NNOF s’appuie sur la menace d’une pénurie de matières premières et va donc bien au-delà de la simple réduction des émissions de CO2. « Le concept du Cradleto-Cradle a longtemps fait office de credo en matière de gestion responsable des matières premières, mais apparaît en fait comme une solution ultime, parce que l’énergie nécessaire pour fabriquer de nouvelles matières premières à partir des déchets est trop importante, souligne Didier Pierre. Le bon entretien, la réparation, la réutilisation ou le restylage sont bien plus avantageux pour l’environnement. » Parallèlement aux projets sur mesure, NNOF a également élaboré un catalogue de mobilier de bureau depuis la mi-2014. Tous les produits ont l’apparence d’un mobilier moderne et offrent d’excellentes propriétés en termes de qualité et d’ergonomie. Les créations tiennent également compte des exigences des nouveaux modes de travail, dont la modularité et la flexibilité sont des composantes essentielles. « Au départ, le secteur des meubles de bureau n’en a pas compris tout le potentiel et a considéré nos initiatives avec un certain dédain, répond Didier Pierre à notre question sur la perception sur le marché. Aujourd’hui, certains nous considèrent comme un concurrent, d’autres se disent ouverts à un partenariat. Les clients regardent souvent nos produits d’un œil plus critique que ceux des fournisseurs classiques, mais ils sont finalement satisfaits, et nous pouvons dès lors nous réjouir d’une demande accrue. Le seul regret, c’est que nous soyons les seuls à promouvoir cette approche pour l’instant ! »

Références Parmi les premiers clients à se laisser convaincre par NNOF figurent KPMG et Coca-Cola.

En 2014, le Vlaams Administratief Centrum Gent, conçu par Polo Architects, est venu rejoindre la liste des références. Le VAC Gent est le cinquième et en même temps le plus grand centre provincial de la fonction publique flamande. Il regroupe pas moins de 29 entités. Le gouvernement flamand a pour la première fois appliqué le principe VRN pour son aménagement. Cela signifie que l’on étudie au préalable quels éléments d’aménagement des espaces à vider valent encore la peine d’être déménagés, ce qui est réutilisable sous une forme identique ou différente, et où il convient d’acheter de nouveaux meubles. NNOF a remporté l’adjudication pour le lot des éléments d’ameublement à recycler issus des 29 entités centralisées à Gand. Le restylage a respecté le nouveau style maison du gouvernement flamand. Tous les objets ont dû être récupérés dans les différents sites, démontés pour traiter les différentes parties, puis être livrés et assemblés dans les locaux du VAC Gent. La mission était soumise à un calendrier strict en fonction de l’emménagement dans le nouveau bâtiment et devait être synchronisée avec la livraison des meubles nouveaux et déménagés. Gispen a remporté l’appel d’offres pour la livraison des nouveaux meubles de bureau.

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L’ARCHITECTE ET LE CONCEPT L’architecture est quelque chose qui s’impose à l’œil, fruit d’une importante réflexion préalable. Le résultat visuel final semble évident, comme s’il allait de soi. Les réalisations actuelles, par exemple les lignes fluides de ZahaHadid, montrent que nous pouvons aujourd’hui construire toutes les formes imaginables. Le Nid d’oiseau de Herzog &Demeuron ou le Gherkin (cornichon) londonien de Norman Forster en sont de belles illustrations. High-tech ou blob architecture : cela ne fait guère de différence. Les nouveaux concepts architecturaux semblent tout droit sortis de l’imagination du concepteur, le contenu invisible du papier ou de l’écran entrant tout à coup dans la réalité. Pour évidente que soit cette architecture, la structure en acier du Cornichon, dissimulée au regard, doit avoir causé bien du souci au constructeur. L’architecte – une star en l’occurrence – imagine les concepts architectoniques, mais à ses côtés, d’autres acteurs interviennent dans l’exécution. L’architecte a-t-il suffisamment de prise sur sa création ? Reste-t-il assez visible dans la complexité actuelle ? Telle est la question que pose cet article, avec un clin d’œil à l’exposition de Rem Koolhaas, Fundamentals, organisée à l’occasion de la Biennale de Venise. TEXTE : PHILIP WILLAERT


La représentation de Pieter Appelmans (+1443), un des architectes de la cathédrale d’Anvers, diffère de l’image de son contemporain, Filippo Brunelleschi (1377-1446). Tandis qu’Appelmans et ses « compagnons » reçoivent les honneurs, le Florentin est représenté assis, le regard tourné vers le ciel, en direction du Dôme ; le niveau à la main, il pense la voûte de la coupole. La représentation anversoise montre un architecte activement impliqué dans la construction ; du côté florentin, l’image fixe le moment de l’inspiration. Cette différence illustre bien les conceptions divergentes que l’on se faisait du rôle de l’architecte dans le passé, divergence dont les effets se sont fait sentir jusqu’au dix-neuvième siècle et au début du vingtième. L’évolution du rôle de l’architecte est étroitement liée à l’émergence du marché de la construction. Merlijn Hurx, historien de l’art, l’explique en détail dans son étude Architect en Aannemer.De opkomst van de bouwmarkt in de Nederlanden (Architecte et entrepreneur. Les débuts du marché de la construction aux Pays-Bas), parue en 2013. En 1931-1932, l’historien de l’art Nikolaus Pevsner résume la différence évoquée plus haut en deux termes : « architecte du travail manuel » et « architecte des arts ». Le premier participe à la construction ; quant au deuxième, théoricien et artiste, il s’occupe du concept. Cette émancipation de l’artiste daterait de la Renaissance, sous l’influence de l’humanisme et d’un individualisme croissant. Elle marque une rupture qui subsiste dans la terminologie actuelle, avec la distinction entre maître d’œuvre (Moyen Âge) et architecte (Renaissance).

Pratique de la conception Brunelleschi est l’ancêtre de l’architecte moderne. Considéré comme un pionnier, il fut l’un des premiers à redonner vie au langage des formes et au système des proportions de l’Antiquité. Mais il se distingue aussi par sa formation à d’autres disciplines que la construction et par l’invention de la perspective scientifique. Ces atouts lui auraient donné une nouvelle place, plus autonome, en qualité d’artiste. L’accent mis par Pevsner sur le bagage théorique de l’architecte de la Renaissance se comprend à la lumière de l’évolution tumultueuse que traverse le métier d’architecte à l’époque de l’auteur. À partir de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, la pratique de la conception connaît un développement inouï avec l’industrialisation. On construit beaucoup plus qu’aux siècles précédents, et les missions se font toujours plus complexes. Le concepteur doit tenir compte d’une

Travail intellectuel Qui peut être considéré comme architecte vers 1900 ? Que fait l’architecte ? Les réponses ne sont pas encore claires, comme le montrent des études entreprises dans plusieurs pays. Les auteurs se demandaient si l’architecte était seulement le concepteur, ou aussi l’entrepreneur, et quelles responsabilités légales lui incombaient. En retard sur la pratique, la législation ne distinguait pas encore les deux métiers. Contrairement à l’entrepreneur et à l’ingénieur, l’architecte affirmait faire un travail exclusivement intellectuel, dans un domaine appartenant aux Beaux-Arts. La profession d’architecte était née à la Renaissance, insistait-on, en légitimant le nouveau rôle de cet acteur à l’aide d’importants exemples du passé. Par la suite, la distinction entre conception et exécution, entre imagination et visualisation, a gagné du terrain.

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L’émergence du marché de la construction

société en évolution rapide, de nouveaux types de bâtiments, de nouveaux matériaux de construction, de nouveaux systèmes de transport. La disparition des guildes change le processus de construction. De plus en plus, le chantier est confié à un entrepreneur dans le cadre d’une adjudication publique. L’architecte devient un médiateur entre le maître d’ouvrage et l’entrepreneur. Un groupe professionnel voit le jour, celui des concepteurs architectoniques, avec leur propre système de valeurs professionnelles.

Filippo Brunelleschi

De architectura Le nouveau statut de l’architecte s’appuie dans une large mesure sur le traité De architectura de l’architecte romain Vitruve (redécouvert en 1416). L’architecte, explique l’ouvrage, ne doit pas seulement connaître son métier. Il faut aussi qu’il soit versé dans une variété de « sciences », à savoir les langues étrangères, le dessin, la géométrie, l’histoire, la philosophie, la musique, l’art de guérir, le droit et l’astronomie. Au début de son De reaedificatoria (1450), LeonBattista Alberti (1400-1472) déclare que l’architecte n’est pas un artisan : l’artisan n’est que l’instrument de l’architecte.

Pieter Appelmans, un des architectes de la cathédrale d’Anvers

Actualité brûlante La réflexion sur le rôle, la signification et le profil de l’architecte, loin d’être clôturée, reste d’une actualité brûlante. La complexité et la pression n’ont pas disparu de la sphère professionnelle, loin

© D.R

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i tout cela paraît parfaitement normal, nous sommes néanmoins conduits à nous interroger sur le rôle exact de l’architecte. Quelle est sa fonction ? A-t-il les deux pieds dans le débat contemporain sur l’architecture ? La question nous ramène au rôle de l’architecte dans le passé, au moment où il a acquis une place autonome en tant qu’« artiste ». À cet égard, le continent européen n’a jamais connu le consensus. La question reste d’une actualité brûlante. En effet, les techniques, les normes et le financement ont tendance à faire de l’ombre au véritable rôle de l’architecte, celui qui imagine les concepts.

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38 EN 38 MATIÈRE TETIERE s’en faut. On a même le sentiment que cette complexité croissante barre la route à l’architecture, l’empêche presque d’exister. D’après une récente note d’Architects in Motion (Turnhout), en 2015, le métier d’architecte fait face à des pressions considérables. Les petits bureaux d’architectes ont du mal à affronter les changements économiques, sociaux et culturels, sans parler du cadre légal, qui évolue à grande vitesse. Ces pressions, lit-on entre les lignes, menacent d’écraser l’architecte.

Le territoire des autres métiers L’architecte qui n’est pas entouré d’une équipe pluridisciplinaire n’arrive plus à suivre. Il craint de devenir la cinquième roue de la charrette dans le processus de conception et de construction. Son rôle de metteur en scène y succombera, et les projets en cours déraperont.

La note d’AIM est un appel au secours. Elle renvoie à la remarquable installation de Rem Koolhaas à la Biennale de l’architecture de Venise. Nous perdons de plus en plus la mainmise sur l’architecture, déclare l’installation sans ambages. Dans chaque espace, Koolhaas développe un élément unique, souvent avec une étonnante scénographie. Dans le premier octogone, sur la fresque de la coupole, il place un faux plafond partiel. Un dessin explique qu’au vingtième siècle, l’intérieur a perdu de la hauteur alors que nous avons grandi. Mais en exposant au regard les techniques cachées, Koolhaas montre qu’aujourd’hui, les normes imposées de l’extérieur dictent leur loi à l’architecture. La tuyauterie et les conduites de ventilation prennent place dans l’architecture. Celle-ci devient le territoire d’autres métiers, estime Koolhaas.


L’architecte doit revendiquer sa place et partager son savoir Il y a quelques années, l’« Atelier Vanhout – Schellekens &Ass. » s’est rebaptisé « Architects in Motion ». Cela a permis de mieux exprimer les objectifs du bureau de Turnhout. Pour l’occasion, l’arrivée d’un nouvel associé et « sparring partner », Bart Janssens, apportait un souffle nouveau. Aujourd’hui, les architectes Luc Vanhout et Bart Janssens forment un duo aux oppositions fécondes. La critique mutuelle est admise. Orientation conceptuelle « En adoptant un nouveau nom en 2008, explique Bart Janssens, nous attirions l’attention sur notre redéfinition en tant qu’architectes. Pour nous, l’orientation d’AIM intégrait une forte teneur conceptuelle. Au départ, nous voulions une dynamique plus forte. Nous nous considérons aujourd’hui comme un courant auquel les jeunes créatifs peuvent se joindre. » Troisième rang Le bureau a connu une croissance constante. « Pour grandir, estime Luc Vanhout, il faut posséder le savoir qui permet de développer les compétences. Ce savoir, nous le détenons dans tous les domaines de l’architecture. » Sur ce plan, les bureaux ne sont pas toujours enclins au partage. Luc Vanhout poursuit : « De notre côté, nous recherchons le savoir et la participation aux

CHOIX DES MATÉRIAUX : Un regard lucide Le concept architectural débouche en fin de parcours sur une réalisation. Tels sont du moins le souhait et le rêve de tout architecte. Le projet qui reste dans les cartons est comme un enfant mort-né. Mais la réussite de l’opération réside essentiellement dans la visualisation de la forme et du contenu. Chaque matériau a ses connotations ; il véhicule un sens et donne à l’architecture son ampleur. Qu’en font les architectes ? Nous avons posé la question à Annelies Vancraeyveldt, architecte au bureau AR-TUUR à Waregem.

« Choisir les matériaux en fonction du concept, voilà sans doute l’activité la plus idéaliste que l’architecte puisse imaginer, commence Annelies Vancraeyveldt. Vous dessinez un bâtiment, et les matériaux en découlent dans votre esprit. Hélas, la réalité rencontre souvent des limites techniques ou budgétaires. Ou un maître d’ouvrage qui voit les choses autrement. » « Dans cette maison, l’idée initiale était de prolonger la couverture de tuiles jusque sur la façade pour accentuer l’effet monolithique. Mais le maître d’ouvrage voulait une façade en briques. Nous avons donc cherché la brique de façade qui convenait le mieux à la toiture. Finalement, nous sommes parvenus à conserver l’effet massif, notamment en travaillant soigneusement la discrète gouttière. » L’autre sens « Le choix d’un matériau déterminé peut aussi renforcer le concept, affirme Annelies Vancraeyveldt. Même si cela

réseaux. Nous croyons toujours à l’importance des liens de collaboration. Élargir : tel est le maître-mot. » L’architecte doit revendiquer sa place et se positionner plus près du maître d’ouvrage, estime-t-on chez AIM. « On constate que de plus en plus d’architectes se retrouvent au troisième rang dans le processus de construction, ajoute Bart Janssens. Nous intervenons encore de manière très traditionnelle, de la conception à l’adjudication et au suivi de la réalisation. » Cela présente-t-il des avantages ? Bart Janssens n’hésite pas : « Absolument. La conception traduit des ambitions. La valeur architecturale est aussi dans les détails. Si vous ne suivez pas la réalisation et sa faisabilité en tant qu’architecte, vous perdez le contact avec le projet et son feed-back. Vous vous en éloignez irrémédiablement. »

n’apparaît qu’à une phase ultérieure du processus, après la conception. » Souvent, le choix des matériaux intervient dans un certain contexte, du moins lorsque l’architecture emprunte délibérément cette voie, dans un dialogue avec l’environnement bâti et culturel. « C’est un choix volontaire lorsque le bâtiment veut être ‘lisible’ plutôt qu’autonome par rapport à son environnement, explique Annelies Vancraeyveldt. Un exemple : dans un projet de logements sociaux à Waregem, composé de quatre bâtiments identiques avec six unités d’habitation chacun, nous avons choisi une brique et une tuile ‘ordinaires’, mais non dépourvues de caractère. » Arguments réfléchis Ce choix, estime l’architecte, se fonde sur des arguments soigneusement réfléchis. Annelies Vancraeyveldt confirme : « Le projet se trouve dans un lotissement moyen, comme on en trouve beaucoup en Belgique, avec de modestes maisons à trois et quatre façades sur de petites parcelles, généralement un rez-de-chaussée et des chambres dans le toit. Nos quatre bâtiments, cependant, affirment leur présence dans le lotissement par leur volume. Leur profil est marqué par les toits à double pente. Grâce aux tuiles traditionnelles et aux briques de façade aux nuances brun-rouge, les formes distinctes s’intègrent très bien dans l’ensemble. Les bâtiments affichent un pragmatisme qui les rend lisibles par le grand public. »

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KRAANSPOOR AMSTERDAM Lamelles inclinables Loin au-dessus de l’IJ, un immeuble de bureaux étiré flotte sur l’ancienne Kraanspoor du chantier naval NDSM (Nederlandsche Dok en Scheepsbouw Maatschappij) aujourd’hui désaffecté. Le ciel bas de la Hollande, percé çà ou là d’un timide rayon de soleil, évoque immanquablement les huiles du XVIIe siècle. L’architecture « mince » et fragile se fait délibérément discrète pour mettre en valeur le vestige industriel. La façade vitrée est très particulière. Dans un immeuble transparent, la chaleur peut devenir très problématique. C’est la raison pour laquelle la façade est dotée d’une deuxième peau. Un nouveau système à base de lamelles de verre inclinables a été spécialement mis au point. En inclinant les lamelles, on régule la température intérieure, mais l’apparence extérieure de la façade change aussi. Un tableau très dynamique. Du côté exposé à la lumière, les lamelles portent un revêtement paresoleil à base de points. L’architecte Julian Wolse, du bureau OTH, a choisi pour la façade intérieure une structure de base en pin. Une légère application de blanc donne au bois une belle finition mate. À intervalle régulier, on trouve de hautes fenêtres que l’on peut ouvrir de l’intérieur. La façade intérieure est équipée d’un vitrage paresoleil de couleur neutre.


Mur creux innovant et liberté créative Le mur creux ou double joue un rôle important dans le confort de l’habitation. Il protège les occupants des intempéries et permet de conserver une température agréable. Mais sa réalisation exige des connaissances spécifiques. Le constructeur ne peut négliger cet aspect. Ce principe du vide d’air va-t-il encore subsister longtemps ? Ce n’est pas sûr. Des matériaux innovants commencent à remplacer le classique mur extérieur et apportent une nouvelle liberté de création. À l’abri du regard Pour isoler les murs creux dans la construction à neuf, on utilise des plaques et des films isolants. Ces matériaux sont soustraits au regard. Les matières courantes sont les suivantes : laine minérale, laine de verre, polystyrène expansé (EPS), polystyrène extrudé (XPS), polyuréthane (PUR), mousse dure résol (PF), polyisocyanurate (PIR). On peut aussi poser dans le vide d’air un film qui agit par réflexion. Il existe également des plaques d’isolant recouvertes d’un film, qui combinent l’effet des deux procédés. Depuis une décennie, devant la nécessité d’économiser l’énergie dans la construction, de nombreux murs creux existants ont été comblés d’isolant par injection. Le comblement du vide est un exemple typique de ce qu’on appelle l’« innovation cumulative ». D’où la question : le vide du mur double a-t-il encore un avenir ? La partie extérieure du mur, en effet, n’est qu’une enveloppe relativement facile à retirer. Sa disparition peut faire place, sur les fondations, à une nouvelle feuille, plus isolante et moins sujette aux courants d’air. Il est possible de construire des murs plus minces, mais suffisamment isolants. La masse du mur extérieur ne reposant plus sur les fondations, cette feuille peut être autoportante ; on n’est plus obligé de recourir exclusivement à des isolants très légers pour limiter la contrainte sur les fondations. Tous les matériaux de façade Grand avantage de ce nouveau mur extérieur : une vaste liberté créative. Tous les matériaux de façade, pourvu qu’ils ne soient pas trop lourds, sont envisageables. L’amateur de traditionnel choisira une brique, mais rien n’empêche de pencher pour un carrelage céramique, un revêtement métallique, voire des parties d’enduit ou de bois.

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JÜRG CONZETT 09/03 de 20h à 21h30, Palais des Beaux-Arts / Salle M www.bozar.be L’ ingénieur Jürg Conzett a travaillé durant sept ans au service de Peter Zumthor avant de fonder son propre bureau en 1988. Depuis, il conçoit surtout des projets d’infrastructure, en particulier des ponts remarquables. Tels en Suisse, la passerelle de Traversina ou le pont tournant Milchbrücke à Vals et en Belgique, le pont du canal la Coupure à Bruges. Jürg Conzett collabore avec de nombreux bureaux d’architecture: Miller & Maranta, Bearth & Deplazes, Markus Peter...

Kaléidoscope Des objets archaïques revisités au CID-Grand Hornu, le nouveau pôle muséal de Mons 2015, des banlieues plus gaies à vivre à de Singel. Entre autres trésors de design et d’architecture. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

NOUVEAU PÔLE MUSÉAL Mons 2015 www.mons2015.eu

STADBUITENSTAD Du 27/02 au 07/06 De Singel www.desingel.be/fr A partir d'études et de projets, cette exposition souligne le potentiel des banlieues des villes et comment la diversité spatiale des espaces verts et des quartiers résidentiels peut être davantage développée. Sont ici explorés les lisières de la ville, propriétés anciennes, cités-jardins, centres commerciaux et terrains industriels densifiés en Europe, et ailleurs. Et en filigrane, une nouvelle identité pour la banlieue, conviviale et urbaine.

Dès avril 2015, cinq nouveaux musées ouvriront leurs portes à Mons, et autant d’architectures contemporaines et/ou reconverties. A savoir: L’artothèque, lieu de conservation du patrimoine communal montois, dans la chapelle du couvent des Ursulines; le Musée du Doudou, lié à la Ducasse de Mons, reconnue par l’Unesco en 2005; Mons Memorial Museum, nouvel espace muséal qui se veut un lieu d’échanges intergénérationnels autour des deux guerres mondiales; le beffroi du 17e s qui abritera en 2015 un centre d’interprétation dédié à son histoire; le Silex’S – Spiennes, centre d’interprétation des minières néolithiques de Spiennes.

FUTUR ARCHAÏQUE Jusqu’au 19/04 CID Grand-Hornu www.cid-grand-hornu.be Prenant appui sur le design, l’exposition Futur Archaïque met en scène le lien actuel entre le futur, proche ou lointain, et le passé, l’archaïque, au sens de retour aux fondamentaux. Et la manière dont architectes, designers et artistes se réapproprient ces notions, au travers d’ objets révélateurs de nos racines secouées par la modernité. Comme l’outre du duo de designer Formafantasma faite à partir de panse de bœuf ou les sièges aux formes caverneuses d’atelier Van Lieshout.


ARCHITECT@WORK Kortrijk Xpo Les 23 et 24/04 à Courtrai, 28 et 29/05 à Liège www.architectatwork.be Le salon favorise les contacts directs entre les industriels exposants - fabricants, importateurs et distributeurs nationaux du secteur de la construction- et les visiteurs, par une circulation dans les espaces d'exposition et des apartés dans des lounges feutrées. Une occasion de s’informer des dernières nouveautés en la matière.

Ailleurs... ➔ Expositions TRÉSORS D’ARCHITECTURE : DE L’ART NOUVEAU À L’EXPO 58 Du 28/01 au 19/04 CIVA, Archives d'Architecture Moderne www.civa.be Ce parcours didactique rassemble des pièces rares, voire inédites de cette période (des plans de Horta, des projets de Van de Velde, une impressionnante série de châteaux d'eau …). Au travers de thèmes majeurs, comme « Le passage de la maison bourgeoise à l'immeuble à appartements », « La ville du futur : utopie et réalité », « Les grands équipements : cinémas, grands magasins, sports, hôpitaux, garages … ». A voir aussi, à l'occasion des 50 ans de la disparition de Le Corbusier, la cuisine standard de Charlotte Perriand pour la Cité radieuse (1945) à Marseille et la cuisine Cubex (1930) de Louis‐Herman De Koninck.

Architecture of independance. African Modernism

Du 20/02 au 31/05/2015, Vitra Design Museum, Weil am Rhein (Bâle), www.design-museum.de

Il design italiano oltre le crisi. Autarchia, austerità, autoproduzione, Triennale di Milano, Jusqu’au 22/02/2015, Milan www.triennale.it

The Factory Set. Ron van der Ende Jusqu’au 01/03, Kunsthal Rotterdam, www.kunsthal.nl

Ars Architectonica. Caroline Challan Belval

Jusqu’au 09/03/2015, Cité Chaillot, Paris, www.citechaillot.fr

Viollet-le-Duc, les visions d'un architecte Jusqu’au 09/03/2015, Cité Chaillot, Paris, www.citechaillot.fr

Russian avant-garde theatre: war, revolution and design 1913-1933 Jusqu’au 15/03, V&A Museum, Londres

CYCLE DE CONFERENCES ARCHITECTURE & CULTURE/ BEARTH & DEPLAZES ARCHITECTS (CH) : THE BATTELFIELD OF ARCHITECTURE - STRATEGIES FOR RESISTANCE.

www.vam.ac.uk

Franck Gehry

Fondation Louis Vuitton, jusqu’au 16/03/2015, www.fondationlouisvuitton.fr

Une histoire. Art, architecture et design des années 1980 à nos jours

Jusqu’au 16/03/2015, Centre Pompidou, Paris,

Le 23/02 Théâtre de Liège www.emulation-liege.be

www.centrepompidou.fr

New Territories

Cette septième séance du cycle de conférences Architecture & Culture organisée par la Faculté d’Architecture de l’ULg et la Société libre d’Émulation de Liège accueille Andrea Deplazes du bureau Bearth & Deplazes Architects (CH). Fondé en 1988, il pose les jalons de l'architecture contemporaine suisse grâce à une œuvre indépendante dans les domaines des études typologiques et des pratiques de construction, dans le canton des Grisons.

Jusqu’au 06/04/2015,

Museum of Arts and Design,New York, www.newterritorieslab.org

Nederland bouwt in baksteen (Les Pays-Bas construits en briques)

Jusqu’au 06/04, Het Nieuwe Instituut, Rotterdam www.hetnieuweinstituut.nl

Diseño para la vida

Jusqu’au 16/05, Musée du design de Barcelone, www.museudeldisseny.cat

System Design. Über 100 Jahre Chaos im Alltag BOIS & HABITAT Du 20 au 23/03 Namur Expo www.bois-habitat.be/ La 16ème édition de Bois & Habitat se place sous le titre « Bois et matières ». En design comme en architecture, le bois se combine harmonieusement avec de nombreuses matières. Des associations classiques comme bois et pierre, bois et béton, bois et métal, mais aussi, plus expérimentales, bois et textile (feutre ou laine) ou encore bois et paille seront présentées via la construction en bois, qui offre des solutions techniques peu conventionnelles, esthétiques et efficaces.

Jusqu’au 07/06, Musée des arts appliqués de Cologne, www.museenkoeln.de

From the World to the Museum

Product Design, Cultural Heritage, Musée du design de Barcelone, début de l’exposition lors de l’ouverture du nouveau musée en décembre, pour une durée de 5 ans, www.museudeldisseny.cat

➔ Événements Loos´s interiors

Visites guidées à l’occasion de Pilsen 2015, www.pilsen.eu

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44 ÉVEIL

À lire ! Revenir aux fondements de l’architecture contemporaine, repenser le rapport humainhabitat, redécouvrir le matériau brique, réaliser des murs végétalisés. Et autres façons éclairées d’aborder la construction. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

REPROGRAMMES ET MANIFESTES DE L'ARCHITECTURE DU XXÈME SIÈCLE Ulrich Conrads La villette Editions, 27€ Une sélection de 70 textes, au rôle fondateur d’une esthétique ou d’un mouvement, ou qui les ont influencés. Des manifestes de Henry van de Velde, Adolf Loos, Bruno Taut ou Walter Gropius, des écrits d’architectes comme Louis I. Kahn ou de groupes et mouvements de la seconde moitié du 20e siècle. Publiée pour la première fois en langue française, cette anthologie offre une série de documents essentiels sur l’art et l’architecture de 1903 à 1963, et les fondements de l’architecture contemporaine.

TEMPORARY ARCHITECTURE Lisa Baker Braun publishing, 44,90€ Investissant un lieu pour une durée spécifique, les bâtiments éphémères se révèlent des solutions provisoires dans des contextes divers: habitat, crèche, pop up, événement culturel, pavillon... Ce type d’architecture revêt souvent un caractère expérimental, tant dans la forme que dans les fonctions et potentiels des bâtiments. A voir ici, des projets contemporains qui pour la plupart transgressent les limites de l'architecture, du design et de l'art, dans une grande liberté créative.

HOT TO COLD. AN ODYSSEY OF ARCHITECTURAL ADAPTATION BIG – Bjarke Ingels Group Taschen, en anglais, 29,99€ L’ouvrage traite de l’architecture adaptative, dans des conditions climatiques difficiles. Du désert d'Arabie à la toundra finlandaise, à travers 60 études de cas. Au plus dur est le climat, au plus son impact sur l'architecture sera évidemment important. Dans une utopie pragmatique, le principal défi proposé par le collectif est de réguler ces extrêmes climatiques et de trouver des solutions à la fois économiquement et environnementalement rentables. Afin de façonner le type de monde que nous souhaitons habiter.


LE BIM. LA MAISON INDIVIDUELLE ET LE LOGEMENT COLLECTIF EN ZONE URBAINE ET PÉRIURBAINE AVEC LA MAQUETTE NUMÉRIQUE. Fabrice d'Orso Editions PC, 35€ Le processus de modélisation des données du bâtiment BIM (Building Information Modeling) permettra-t-il de construire davantage, plus vite, moins cher, plus vert ? Plus qu'une simple évolution technique, le BIM favorise les pratiques collaboratives et une approche globale, de la conception à la gestion du patrimoine bâti. Questionnant les potentialités de cette nouvelle façon d'envisager les bâtiments de demain autour du concept de maquette numérique intelligente, l’ouvrage s’adresse à divers acteurs du bâti: constructeurs de maisons individuelles, promoteurs immobiliers, aménageurs/lotisseurs.

REPENSER L'HABITAT, DONNER DU SENS AU LOGEMENT Roderick Lawrence, Gilles Barbey Infolio, Coll. Archigraphy, 32€ Architectes et urbanistes repensent aujourd’hui le rapport des hommes à leur habitation, complexe. Les dix contributions réunies dans cet ouvrage font le point sur l'étude des relations entre la personne et son environnement, dans une perspective interdisciplinaire. Tout en défendant des approches innovantes et essentielles, au nom d’une meilleure qualité de vie.

MURS VÉGÉTALISÉS, CONCEPTION, MISE EN ŒUVRE, ENTRETIEN Claude Guinaudeau Cstb, Coll. Guides Pratiques, 22€ Ce guide présente les différents procédés de réalisation de murs végétalisés extérieurs, avec des supports de cultures inertes ou fertiles. De la conception à la mise en oeuvre: composants (support, complexe de végétalisation, substrat, palette végétale, installation d’irrigation et de fertilisation), modes de fixation au mur, conditions de faisabilité (réglementation, accessibilité, coûts), aspects budgétaires, contraintes de gestion, etc.

Et aussi... Patrick Berger, Animal ? (manifeste pour une architecture organique), Les Presses du Réel www.lespressesdureel.com, 30€

Frédérique de Gravelaine, L’Atelier des Batignolles. Une nouvelle fabrique de la ville, Editions Alternatives www.editionsalternatives.com, 24€

BRICK William Hall Phaidon Press Limited, en anglais, 39,95€ Hommage est ici fait à l’un des matériaux de construction les plus polyvalents et les plus populaires au monde, la brique. A partir de 180 structures bâties de 3000 avant JC à aujourd’hui. Vestiges antiques de Sialk ziggourat en Iran, centrales Battersea et Bankside à Londres, structures vernaculaires comme les silos à grains coniques du centre du Mexique, le Bagan Temples au Myanmar et la Grande Muraille de Chine... soulignent notamment les qualités sculpturales du matériau. Et autres projets signés par Alvar Aalto, Antoni Gaudí, Eero Saarinen, Frank Lloyd Wright, Frank Gehry, Jørn Utzon, Louis Kahn ou Ludwig Mies van der Rohe. En Europe, en Amérique du Nord, également dans des pays comme l’Afghanistan, l’Ouzbékistan, l’Iran, l’lrak, le Mali, l'Uruguay, le Yémen, le Bangladesh, la Birmanie, la Chine, l'Inde, la Corée et le Sri Lanka.

Kenneth Frampton, Genealogy of Modern Architecture, Lars Müller Publishers www.lars-mueller-publishers.com, 36€

Campo Baeza. Complete Works, Thames & Hudson Publishers www.thamesandhudson.com, 64€

Stephanie von Pfuel, Living in Style Munich, textes en français, anglais et allemand, teNeues www.teneues.com, 49,90€

Carson Chan, Hal Foster, Brett Steele, Sarah Whiting, Barkow Leibinger | Spielraum, Hatje Kantz www.hatjecantz.de, 58€

Chris Van Uffelen, Pedestrian zones, Car free urban spaces, Braun Fr www.braun-publishing.ch, 49,90€

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46 46TETIERE TRAVEL

Reykjavik

Concentré d’architectures

Reykjavik est parfois désignée comme une « une ville dispersée », étendue entre deux ports. Elle en tire en partie son charme. Au sud du Cercle arctique, la capitale islandaise concentre des zones d’intérêt ponctuées d’architectures audacieuses. TEXTE : CATHERINE CALLICO

L

a zone du port à l’ouest de la ville en particulier, fait l’objet d’une revitalisation en profondeur depuis une petite dizaine d’années, dans un souci de rattachement au centre urbain. De nombreux entrepôts portuaires abritent aujourd’hui des studios d’architecture, de design, de graphisme et de production audiovisuelle. Le projet-phare de ces dernières années est bien entendu le Centre national de concerts et conférences Harpa, lauréat du Prix Mies van der Rohe en 2013. Dessinée entre terre et mer par les bureaux Henning Larsen Architects et Batteríið Architects, en collaboration avec le Studio Olafur Eliasson, cette œuvre sculpturale présente en façade un cadre en nid d'abeilles en acier, avec des panneaux de verre de différentes couleurs, qui changent au fur et à mesure qu’ils reflètent l'activité de la ville et du port. L'intérieur du bâtiment est multi-fonctionnel, renfermant quatre salles de concert, un café et une boutique. Tout près de là, s’étend une partie du Reykjavik Art Museum, dans un ancien bâtiment portuaire des années 30, soit le plus grand musée d’arts visuels d’Islande, ouvert en 2000. Le projet a été confié au bureau islandais Studio Granda qui a transformé le rez et le premier étage en espace d’accueil-bookshop et salles d’expositions. Sur plus plus de 3000 m2, le musée propose une vingtaine d’expositions par an, issues de collections du musée (avec des œuvres d’artistes islandais de premier plan comme Erró, Kjarval ou Ásmundur Sveinsson) ou internationales, et des installations conceptuelles. Studio Granda a encore signé plusieurs projets de la ville, tel le The City Hall, constitué de deux bâtiments recouverts d’un toit courbe en aluminium. Une des entrées est accessible via un pont piétonnier qui traverse l’eau. Outre la partie administrative, le lieu dispose également au rez d’un espace d’expositions et d’une cafétéria. Avant de rejoindre l’ouest de la ville et d’autres bâtiments emblématiques, le Fish & Chips, près du port, constitue une pause idéale. Ce restaurant organique au design étudié est à l’image de sa cuisine, naturelle et inventive. On compose son assiette avec au choix, plusieurs sortes de poissons, de salades et de sauces, accompagnés de chips frits avec un peu d’huile d’olive.

Architectures (a)typiques L'un des plus intrigants bâtiments de la région de Reykjavik, est la maison Höfði, de style traditionnel norvégien, qui date de 1909. Non accessible au public, elle se contemple de l’extérieur, se détachant du paysage urbain à front de mer. Outre ses qualités esthétiques, elle tire son aura de son poids historique, puisque c’est ici que se tint la réunion au sommet des présidents Ronald Reagan et Mikhail Gorbatsjov en 1986, qui a marqué la fin de la guerre froide. Le lieu a accueilli de nombreuses autres personnalités, de Winston Churchill à Marlene Dietrich. Parmi les autres curiosités du centre de Reykjavik, deux églises luthériennes. Silhouette effilée et mythique du centre ville, l’église Hallgrimskirkja en béton blanc domine l'horizon. Travaillée en façade, l'église dénote par sa simplicité extrême à l’intérieur, et un grand orgue de 5275 tubes. La taille et le design radical de la construction, entamée en 1945 et achevée en 1986, ont longtemps suscité la controverse au sein de l'Église et son architecte, Guðjón Samuelsson (1887-1950), n'a pas vu le projet achevé. Les colonnes de chaque côté de la tour représentent le basalt volcanique, évoquant le désir de Samuelsson de créer un style architectural vernaculaire, inspiré de la nature et adapté au climat islandais. Il a également conçu le Théâtre National de la ville et l’Université d’Islande. À l'avant de l’église, regardant fièrement au loin, s’élève une


statue du Viking Leifur Eiriksson, le premier Européen à avoir découvert l'Amérique, dessinée par Alexander Stirling Calder. Une montée en ascenseur de la tour de 74,5 mètres offre une vue privilégiée sur la ville. De son côté, tout aussi remarquable et dans la pureté du style moderniste, l’église Neskirkja d’Agust Palsson fut achevée en 1957. Considérée comme avant-gardiste à l’époque, elle rompt également avec les codes écclésiastiques. Un toit plat en escalier monte de l'entrée principale au choeur, et à son point culminant, une croix remplace un clocher. L’intérieur est asymétrique, privilégiant des zones acoustiques.

imaginé le mobilier intérieur. La Nordic House se fond dans la nature environnante, se reflétant dans l’étang en face, toute en lignes et courbes sobres, comme les tons et matériaux. Sa moitié inférieure est formée de briques blanches. La partie supérieure, recouverte de carreaux de céramique couleur larve, suit l’ondulation de la montagne Esja. Depuis 2008, un pavillon d’été y a été annexé. Lieu culturel de premier plan en Islande, la maison accueille notamment le festival international du film de Reykjavik et la Biennale de la Mode nordique. On y trouve encore une bibliothèque, une boutique de design et de denrées nordiques, et un restaurant gastronomique. Tous les plaisirs des sens réunis en un lieu.

L’empreinte d’Alvar Aalto Autre perle moderniste, inaugurée trois ans plus tard, la Nordic House – dédiée aux échanges entre l’Islande et les autres pays nordiques, à travers l’art et la culture – signée Alvar Aalto, qui a également

www.visitreykjavik.is Fish & Chips : www.fishandchips.is Nordic House : www.norraenahusid.is

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48 ZOOM Plan de réaménagement de la rue Neuve / BUUR

Bruxelles : un centre en mutation Le 5 novembre 2014, j’ai pris possession de l’ancien commerce Damart au Centre Monnaie afin d’y fêter les 10 ans de mon site people misteremma.com. Deux mois de fêtes, de rencontres, de happenings artistiques et culturels qui se sont terminés le 4 janvier dernier. TEXTE : MISTER EMMA

Projet de rénovation The Mint / DDS & Partners

E

n m’installant dans cet endroit central de Bruxelles, je me suis intéressé au bâtiment et à son avenir. Comment pouvais-je en faire autrement ?! Le Centre Monnaie se trouve au cœur de nombreux projets architecturaux et urbanistiques : la rénovation de la place de la Monnaie, de la rue Neuve et celle des grands boulevards. Le Centre Monnaie est, également, à l’aube d’une grande rénovation qui sera menée dans les prochains mois par le bureau DDS & Partners pour la compte du promoteur immobilier AG Real Estate. Un nouveau centre commercial intitulé The Mint ouvrira ses portes en 2017. La tour en elle-même n’est pas concernée par les travaux de rénovation. Seul le socle fera peau neuve. Il faut savoir que 4 propriétaires différents se partagent le bien : les sous-sols appartiennent à Interparking, le rez-dechaussée commercial à AG Real Estate et la tour cruciforme est divisée,


Place de la Monnaie

quant à elle, à la verticale pour BPost et la Ville de Bruxelles. Le challenge de DDS & Partners était de proposer une nouvelle image et une nouvelle identité. Afin d’y parvenir, le bureau propose la fermeture de la galerie intérieure afin d’ouvrir les commerces vers l’extérieur et, ainsi, recréer un dialogue avec la place de la Monnaie et le boulevard Anspach. Dominique Delbrouck explique que la grammaire architecturale employée permet de répondre à l’ampleur de la tour et d’enlever le côté lourd et pesant du socle actuel. En d’autres termes, le bureau d’architecture propose ni plus ni moins d’enlever la lecture de débordement que l’on retrouve avec le socle actuel. La nouvelle grille de lecture est donc nouvelle et contemporaine. L’œil du piéton ne devrait pas se rendre compte que la tour n’est pas (encore) rénovée et actualisée. Néanmoins, Dominique Delbrouck le promet, le projet permet une rénovation en profondeur des étages supérieurs sans perturber l’activité commerciale du nouveau centre The Mint.

Place de la Monnaie

« simplifier la lecture de la place ». L’aménagement a été pensé très minéral afin de pouvoir y organiser toutes sortes d’activités comme l’installation de la patinoire des Plaisirs d’Hiver. Néanmoins, il y a des arbres qui ont été plantés en pleine terre - là où c’était encore possible. S’ils sont encore petits à l’heure actuelle, dans 5 à 10 ans, ils auront la même allure que ceux de la place du Nouveau Marché aux Grains. Patience donc ! Le temps doit faire son travail.

Plan et coupe aménagement urbain / BUUR

Je vous le disais d’entrée de jeu, les rénovations et autres transformations urbanistiques sont nombreuses autour de la tour à commencer par la place de la Monnaie. Cette dernière a fait l’objet d’une rénovation en profondeur par MS-A en collaboration avec le bureau Technoum. Mais la place est également le théâtre de nombreuses autres transformations comme celle opérée au MuntPunt par le bureau B-Architecten ou encore l’îlot du Princess Résidence qui s’étale jusqu’à la rue du Fossé aux Loups qui, lui, a été pris en charge par Synergy International. Je me souviens d’un poste Facebook que j’avais publié sur le profil d’Archi Urbain où je demandais ce que les internautes pensaient du réaménagement de la place de la Monnaie. Les commentaires furent majoritairement tournés sur le manque de verdure. Trop de gris, pas assez de vert ! J’ai demandé le ressenti à l’urbaniste Benoît Moritz lorsque je l’ai rencontré. En 2005-2006, Henri Simons, alors Échevin de l’Urbanisme à la Ville de Bruxelles, lance une mission pour repenser en profondeur la place de la Monnaie. Les maîtres mots sont « retirer les bacs à plantes » et

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50 ZOOM

Perspective INNO / Accès vers la toiture terrasse - rue Neuve / BUUR

Au niveau de l’aménagement urbain, la place est ornée de nombreux bancs de béton banc qui reprennent au niveau de la chromatique celle de l’Opéra et il y a , enfin, un élément monumental : un banc en pierre noir placé à l’endroit où les piétons peuvent venir se reposer face au soleil. Je me souviens, également, du tournage d’une émission Archi Urbain avec la fille de l’artiste Jacques Moeschal. Ce dernier avait imaginé la fontaine carrée qui se trouve au centre le place, juste en face de l’Opéra Royal. Aujourd’hui, cette fontaine a disparu, pourtant Benoît Moritz m’a assuré qu’elle était prévue dans les plans de départ du réaménagement… Il semblerait que le changement de majorité à la Ville ait oublié de préserver cette œuvre qui a fini on ne sait où. Au moment où MS-A démarrait la rénovation de la place, le bureau Synergy International commençait sa réflexion sur la rénovation-construction du Princess Résidence. Après discussion entre les deux bureaux, la simplicité et la sobriété furent la grammaire choisie afin de fondre le bâtiment avec la place. L’utilisation d’une pierre de façade qui apporte une continuité, le tout retravaillé avec une couleur cuivre puisqu’il y a de très beaux inserts de cuivre dans le sol de la place, fut adopté.

Rue Neuve et grands boulevards Le centre ville est en pleine mutation mais, comme le dirait Geoffroy Coomans de Brachène, actuel Échevin de l’Urbanisme de la Ville de Bruxelles, le centre ville est en constante mutation depuis le 19ème siècle. « Il y a une volonté de faire évoluer les choses aujourd’hui, une vrai volonté politique qui est portée par des budgets et par une multitude d’Échevins qui, dans leurs compétences multiples, souhaitent faire avancer la problématique des boulevards du Centre. On espère transformer ça en un vrai enjeu de ville pour les prochaines années. Il est important que les Bruxellois se réapproprient leur environnement. La mutation a démarré fin 2012 avec la nouvelle majorité régionale, avec un calendrier assez strict qui nous permettrait d’arriver pour 2018 avec un vrai changement du centre ville. » Même si la décision de mettre les boulevards en piétonnier a été prise à l’unanimité, la majorité est aujourd’hui au pas de course pour parvenir à garder son objectif : « proposer cette mutation pour la prochaine échéance électorale. Rien ne sera simple. L’Échevin le précise : « tout ne sera peut-être pas parfait dès le départ mais, en tout cas, nous nous donnons les moyens d’essayer, d’aller au bout de la démarche et, ensuite, éventuellement, faire du fine-tuning (peaufinage) pour améliorer les choses si l’on se rend compte à la fin que l’on va dans le mur. ». Jens Aerts du bureau BUUR n’a, quant à lui, pas du tout l’impression d’aller

droit dans le mur avec son projet de réaménagement de l’espace public de la rue Neuve, un réaménagement qui est enfin pensé globalement avec les petites rues latérales. Pour l’architecte, le quartier est en mutation, il faut repenser les espaces comme le toit de l’INNO qui peut avoir un rôle public. L’ambition est d’en faire la plus belle terrasse de Bruxelles  ! Le bureau BUUR ne s’est pas contenté de repenser l’espace, il a, également, travaillé sur les étages des commerces. Ici encore, Geoffroy Coomans de Brachène parle de fine-tunig, un remaillage qui devra se faire au cas par cas. Comme on le voit, le centre ville de Bruxelles n’a pas fini de se muer, de se peaufiner, de s’actualiser. Si vous désirez plus d’informations sur ces différents projets, je vous invite à (re)voir les émissions Archi Urbain qui ont été produites sur ces sujets sur le site www.archiurbain.be


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