Focus Archi #5 BE-FR

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LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

Expo Milano 2015

UN CONCEPT ÉCO-DURABLE Agriculture urbaine :

LE NOUVEAU DÉFI DE L'ARCHITECTURE

La créativité reste le cœur

#05 juin/juil./août 2015

DE MÉTIER DE L'ARCHITECTE


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Mons a longtemps fait grise mine. Mais en se présentant comme capitale culturelle européenne, elle a précipité le changement. Aujourd’hui, le chef-lieu du Hainaut accueille des représentants majeurs de l’architecture contemporaine, Daniel Libeskind et Santiago Calatrava en tête. C’est tout bénéfice pour Mons, mais aussi pour la Wallonie. Il est grand temps, en effet, de dépoussiérer l’image de la ville et d’affûter sa perception. Cinq tout nouveaux musées rappellent l’importance que les Montois attachent à la culture. Les liens étroits que l’architecture entretient avec la politique ne sont pas un fait nouveau. Indépendamment des querelles communautaires, nous constatons que l’architecture ne se soucie guère des frontières. L’architecte américano-polonais s’impose sans ambages dans la ville du Doudou avec des réalisations qui ne passent pas inaperçues. Comme la gare de Calatrava, source de tant de débats, l’investissement sera un formidable « teaser ». Cela dit, les architectes étrangers ne sont pas les seuls à se distinguer. Leurs homologues wallons Hebbelinck et de Wit, L’Escaut-Gigogne et Holoffe & Vermeersch étalent eux aussi les preuves de leur savoir-faire. Trop souvent figée sur le plan de la réglementation, la Wallonie se déchaîne. C’est une excellente nouvelle, pour le moins. Nous en oublierions presque ce nouveau Focus Archi. Encore un numéro à déguster tout frais, délicieusement épais. Il commence par la rubrique juridique. Le droit est omniprésent, comme vous le savez. Bonne lecture ! Philip Willaert

EDITEUR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Alain Lhoir  065 66 06 92 info@eurobest.be DIRECTION DE LA RÉDACTION Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be JOURNALISTES Catherine Callico, Pascal Dewulf, Mister Emma, Philip Willaert Julien Oeuillet

DIRECTION GRAPHIQUE Eléonore Cucca eleonore@eurobest.be

TRADUCTION Gitracom 02 735 84 55

DISTRIBUTION Gratuite par poste : 17.000 exemplaires

Marie-Charlotte Leriche mariecharlotte@eurobest.be

ADMINISTRATION Sylviane Blondiaux  065 66 06 92 secretariat@eurobest.be

IMPRIMEUR Imprimerie Van der Poorten s.a. Diestsesteenweg 624 3010 Kessel-Lo Belgique

PUBLICITÉ Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be Morgane Dupont +32 (0)474 69 89 04 morgane.dupont@focusarchi.be

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EDITO JUIN/JUILLET/AOÛT 2015 #05

Mons et l’architecture contemporaine


4 SOMMAIRE

LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

ZOOM 6 Agriculture urbaine : le nouveau défi de l’architecture 14 Expo milano 2015 : un concept éco-durable 18 L’Artothèque, professionnalisation de la mémoire 20 Biomimétisme : quand l’architecture s’inspire de la nature

INTERVIEW

10 L’éco-construction au Pavillon belge du MIPIM

MUST HAVES 12 Design probant

#05 juin/juil./août 2015

INSPIRATION 22 Mises au vert

ÉVEIL 32 Kaléidoscope 34 À Lire !

EN MATIÈRE 36 La créativité reste le cœur de métier de l’architecte 50 Innovation

TRAVEL 44 Bristol 2015, archi verte

D[ÉCO] 46 Quand l’intérieur devient l’extérieur (et inversement)

JURIDIQUE 48 Tout savoir sur la PEB


Photo montage réalisé par Marie-Charlotte Leriche évoquant la reconquête de la nature dans nos villes. En marche vers une architecture plus durable en synergie avec notre environnement dont nous, maître d’œuvre, sommes les principaux acteurs.

© Damouns © dom_crossley © keller - Fotolia.com

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6 ZOOM La ferme urbaine – urban farm en anglais – n’est plus un simple phénomène de mode ; loin s’en faut. De plus en plus, à mesure que les centres-villes s’étendent, les particuliers et les entreprises prennent conscience de l’importance d’une autosuffisance alimentaire locale. Faire venir des produits de l’autre côté de la planète par avion ne répond plus aux préoccupations écologiques. La ferme urbaine, nouveau mantra, promet un riche potentiel sur le plan de l’agriculture de ville. Un rôle de pionnier est dévolu à l’architecte dans cette perspective.

© alisonhancock

TEXTE : PASCAL DEWULF

Agriculture urbaine : le nouveau défi de l’architecture

L

a ferme urbaine ne manque pas d’atouts : proximité, production alimentaire locale, moins d’émissions de CO2 et un lien plus étroit entre le citadin et la nature. Partout dans le monde, de grandes métropoles – Singapour, Copenhague, mais aussi Londres – se convertissent à la philosophie de l’urban farming, y voyant une solution durable pour la production alimentaire en ville. L’idée, naturellement, n’est pas neuve. Il suffit de songer aux petits jardins d’aujourd’hui et d’hier, ou encore à l’agriculture de ville dans les moments de crise comme les deux guerres mondiales. Mais la pratique du hobby cède aujourd’hui la place à un sentiment de nécessité. Demain, plus que jamais, il sera primordial de concrétiser le côté durable de la vie en ville.

Évolutivité Un des grands avantages de l’urban farming se situe dans la souplesse des dimensions. N’importe quel citadin ou presque peut se mettre à la culture des légumes sur sa terrasse : quelques bacs à plantes suffisent. De là à en vivre, il y a un pas. Il n’empêche : toutes les initiatives en la matière sont positives. Si petite soit l’échelle, elle aura un impact sur l’« empreinte alimentaire » de la ville. Au fil du temps, on a déjà assisté à de nombreuses expériences de potagers urbains visant à une certaine autosuffisance en fruits et légumes, voire en laitages et en viande.

Premiers pas L’agriculture urbaine, du moins sous sa forme hautement technologique, estime Jan de Zutter, n’en est qu’à ses premiers pas, mais le potentiel

est considérable. Porte-parole du Parlement européen, il s’est plongé dans la question des fermes urbaines et en a tiré quelques constatations intéressantes. « Actuellement, explique Jan de Zutter, plus de la moitié de la population mondiale habite dans les villes. Nous serons neuf milliards en 2050, et les villes hébergeront environ 80 % d’entre nous. Dans les centres urbains, l’approvisionnement alimentaire va naturellement devenir crucial. La situation que nous connaissons aujourd’hui est intenable : le repas ordinaire qui arrive sur notre assiette a franchi en moyenne 30.000 kilomètres. Il faut revoir complètement cette chaîne. L’agriculture urbaine peut apporter une réponse efficace. Un des exemples les plus éloquents dans l’histoire de l’agriculture urbaine est sans aucun doute celui de La Havane (Cuba). À un certain moment, les Organopónicos (grands potagers urbains) représentaient quelque 90 pour cent de la production de fruits et légumes destinés à la ville. Pas de haute technologie dans ce cas, mais un exemple d’école d’un centre-ville autosuffisant. »

Construire une ferme urbaine Les initiatives technologiques en urban farming : c’est précisément là que se rencontrent aujourd’hui l’architecture et l’agriculture urbaine. « Dans les grands centres-villes, poursuit Jan de Zutter, les hangars et les entrepôts vides accueillent des expériences intéressantes dans ce domaine. Bien sûr, on peut aussi transformer ces grands espaces en logements, mais souvent, la typologie du bâtiment ne le permet pas. Dans ce cas, les locaux se prêtent très bien à l’agriculture. À New York, par exemple, il apparaît qu’environ onze pour cent des bâtiments sont inoccupés. Cela a suscité une réflexion sur l’agriculture dans un grand centre urbain. Le débat a porté sur des aspects cruciaux comme la pro-


Jan de Zutter:

«Bientôt, les architectes vont

dessiner de tout nouveaux bâtiments, exclusivement destinés à l’agriculture urbaine. En Suède, une ferme est déjà tout près de voir le jour dans la ville de Linköping. Haut de soixante mètres, l’ouvrage sera le prototype des futures réalisations. »

duction de la chaleur nécessaire, l’alimentation en eau et la conception des jardins citadins en fonction de la capacité porteuse, de l’architecture ou d’autres facettes des bâtiments concernés. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. »

Apiculture de ville En termes d’architecture comme de concept, les initiatives d’urban farming sont aujourd’hui des exercices qui deviendront des concepts à part entière, à court ou moyen terme. « Prenez par exemple la marque Philips, continue Jan de Zutter. Cette entreprise mise beaucoup sur l’innovation. En d’autres termes, petit à petit, ses produits font place à des solutions avancées qui doivent rendre la vie – en ville et ailleurs – plus durable, plus vivable et plus efficace. Philips a notamment mis au point une ruche urbaine qui permet de faire de l’apiculture en plein centre. Dans la perspective d’une ville et d’une architecture durables, de telles initiatives comptent sans aucun doute. Le but est de créer de petits écosystèmes dans et autour de la maison ou dans le cadre d’une ferme urbaine, quelle que soit son échelle. »

llebaut Archite © Vincent Ca « Dragonfly » est un concept créé pour New York. Le bâtiment, inspiré d’une libellule, devrait être 100 % autosuffisant. Il compte 132 étages et plus de 28 espaces agricoles destinés à la culture de fruits, de légumes et de céréales, voire à la production de laitages et de viande. Il s’agit également d’une création de l’architecte belge Vincent Callebaut.

Jan de Zutter:

«En 2050, la population

mondiale comptera 9 milliards de personnes. Environ 80 % d’entre elles vivront en ville. Dans ces conditions, la ferme urbaine deviendra une évidence.»

Actuellement, cependant, la plupart des initiatives d’urban farming font encore appel aux méthodes de culture traditionnelles. Mais il y aussi des architectes qui réfléchissent à l’agriculture de demain et dessinent des bâtiments parfaitement adaptés à une fonction de ferme urbaine moderne. « À l’étape suivante, ajoute Jan de Zutter, les architectes vont concevoir de tout nouveaux bâtiments, exclusivement destinés à l’agriculture citadine. Jusqu’à aujourd’hui, l’idée n’avait pas dépassé le stade du concept sur papier. Mais on assiste aussi à des initiatives très intéressantes qui devraient bientôt se concrétiser dans la réalité. En Suède, par exemple, l’entreprise Plantagon vient de recevoir le feu vert pour construire une ferme citadine d’environ 60 mètres de haut. On y appliquera les méthodes et les technologies de production les plus avancées. Cette ferme futuriste va voir le jour dans la ville suédoise de Linköping. Ce sera la première ferme urbaine de cette dimension dans le monde. Le phénomène n’en est qu’à ses débuts ; pour autant, les idées originales ne manquent pas. On envisage ainsi de construire à Paris une plantation de bananes expérimentale ». Cultiver des bananes au cœur de Paris ? Une idée étonnante, mais souvenons-nous des paroles d’Einstein : « Si une idée ne paraît pas absurde à première vue, elle est sans espoir. »

ctures

De l’idée à la réalité

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© Plantagon

© Vincent Callebaut Architectures

8 ZOOM Le concept « The Gate » est destiné au Caire, en Égypte. L’architecte belge Vincent Callebaut veut transformer la cité en un écosystème vertical, autosuffisant et hyperconnecté.

L’entreprise Plantagon vient de recevoir le feu vert pour implanter dans la ville suédoise de Linköping une ferme urbaine futuriste. Ce sera la première installation de cette dimension dans le monde.

Jan de Zutter:

Si l’agriculture urbaine de haute technologie en est encore à ses balbutiements, elle présente néanmoins un potentiel remarquable.

Ecosystème

Sensibilisation D’après Jan de Zutter, une fonction importante sera dévolue à l’architecte dans le contexte urban farming. « L’architecte, estime Jan de Zutter, est peut-être le dernier mille-pattes pluridisciplinaire. Partant de l’architecture, il touche à la législation, à la technologie, à l’écologie... Aussi convient-il

Philips a mis au point une ruche urbaine pour faire de l’apiculture en ville. Le but est de créer de petits écosystèmes dans et autour de la maison ou dans le cadre d’une ferme urbaine, quelle que soit son échelle.

© Philips

Une chose est sûre : ferme urbaine et architecture sont indissociables. « Si l’on veut développer largement les fermes urbaines, les architectes auront un rôle indispensable à jouer, explique Jan de Zutter. Ils devront anticiper en se demandant comment l’écosystème pourra fonctionner au mieux dans la ville en termes de forme et de construction. Pour que le projet soit viable, je crois que nous devons dépasser le stade du potager de ville. C’est sans doute une activité très conviviale, mais elle ne suffira pas à approvisionner en fruits, légumes et autres denrées une ville de plusieurs centaines de milliers d’habitants. À terme, nous devrons réfléchir par exemple à ce que l’architecte belge Vincent Callebaut est déjà en train de dessiner sur son écran : des édifices architecturaux de haute technologie, qui iront beaucoup plus loin que les fermes urbaines actuelles. Avec ces créations essentiellement verticales, nous contrôlerons entièrement la chaîne de production alimentaire. Jusqu’à y cultiver des fruits tropicaux. Nous parlerons aussi d’indoor farming, tous les critères – notamment les facteurs climatiques – étant parfaitement maîtrisés. »

Jan de Zutter:

«L’architecte est mieux placé que quiconque pour sensibiliser les gens au

potentiel et à la nécessité de l’agriculture urbaine par des interventions écologiques – petites mais importantes – dans les maisons qu’il conçoit. Au lieu d’un jardin-terrasse, il peut par exemple dessiner sur son plan un potager, ou remplacer un mur de verdure par un potager suspendu.»


de ne pas sous-estimer le rôle de l’architecte dans les projets d’écologie urbaine de l’avenir. Si le maître d’ouvrage peut apporter des idées, c’est à l’architecte de le sensibiliser, de lui montrer qu’il est possible d’aller beaucoup plus loin, qu’il s’agisse d’une habitation ou de toute autre construction. Si nous devons attendre que la ferme du futur s’implante dans une ville belge, il nous faudra encore un peu de patience. Il n’y a pas encore de prise de conscience, de volonté politique, de nécessité impérieuse. En d’autres termes, il s’agit encore d’un phénomène limité, faute de véritable urgence. L’architecte est mieux placé que quiconque pour sensibiliser les gens au potentiel et à la nécessité de l’agriculture urbaine par des interventions écologiques – petites mais importantes – dans les projets – logements, bureaux et autres – qu’il conçoit. Au lieu d’un jardin-terrasse, il peut par exemple dessiner sur son plan un potager, ou remplacer un mur de verdure par un potager suspendu. Ces initiatives limitées pourront converger dans quelque chose de plus grand. Globalement, nous sommes sur la bonne voie. Quand nous comparons les projets urbains d’aujourd’hui à ce qui se faisait il y a une dizaine d’années, il est clair que l’écologie et l’agriculture urbaines progressent partout. »

Jan de Zutter:

pluridisciplinaire. Partant de l’architecture, il touche à la législation, à la technologie, à l’écologie... Aussi convient-il de ne pas sous-estimer le rôle de l’architecte dans les projets d’écologie urbaine de l’avenir. »

« L’architecte est peut-être le dernier mille-pattes

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10 INTERVIEW

Ma mission pour ce Focus Archi était d’écrire un article sur « l’architecture au vert ». Je proposai au rédacteur en chef de tenter de répondre à cette thématique lors de mon séjour au MIPIM qui se déroulait du 10 au 13 mars dernier à Cannes. J’avais à peine pénétré le gigantesque pavillon belge qu’Emmanuel Malfeyt m’alpaguait : « Bonjour ! Tu te souviens de moi ? Nous nous étions rencontrés l’année dernière à la « Terrace », tu étais avec ton ami… (ndlr : Nicolas Firket) ». Moi : « Euh, oui ! Comment ça va ? ». Lui : « j’aimerais te présenter une jeune femme… ».

© Lowette & Partners - Photo : Bart Gosselin

© Lowette & Partners - Photo : Bart Gosselin

TEXTE : MISTER EMMA

L’éco-construction au Pavillon belge du MIPIM

Pourquoi est-ce important de faire partie de ce cluster ? Sunita Singh : Le plus important pour moi c’est le network mais aussi les formations qu’ils organisent. Nous avons été invités dernièrement à visiter un chantier de construction avec panneau en CLT. Cela nous permet d’apprendre des autres, de partager nos connaissances.

© Ecobuild

C

ette jeune femme, c’est Sunita Singh, Associé du bureau Lowette&Partners. Il désirait me la présenter car son bureau vient de terminer la rénovation d’une maison de maître à Molenbeek. Lui est coordinateur chez Ecobuild, un groupement de 160 entreprises bruxelloises actives dans la construction durable. Les partenaires sont aussi bien des architectes, des ingénieurs, des entrepreneurs, des développeurs immobiliers et des négociants en matériaux écologiques. Organisé sous la forme d’un cluster, Ecobuild a pour objectif le networking par l’organisation de plus de 45 événements annuels qui doivent favoriser les collaborations, les échanges d’expertises et d’expériences (bonnes et mauvaises).

Emmanuel Malfeyt : On apprend à se connaître, à se faire confiance et c’est là qu’on va oser plus facilement échanger sur ses échecs et donc aussi apprendre. C’est surtout pendant les visites de chantiers entre architectes et ingénieurs que l’on ose partager les problèmes, les retards et/ou les surcoûts que l’on a rencontrés sur chantier, et c’est ça qui fait évoluer le marché.


© Lowette & Partners - Photo : Bart Gosselin

Mais aujourd’hui, tout le monde ne construit-il pas « éco » ? Emmanuel Malfeyt : C’est vrai que nous sommes sortis du marché de niche. Aujourd’hui, on se met plutôt en avant comme expert dans la construction durable. Donc, on met en avant les entreprises bruxelloises grâce au programme « bâtiment exemplaire » que l’on a connu. Il faut savoir qu’avant nous allions en Allemagne pour visiter des réalisations afin de comprendre comment ils faisaient et, aujourd’hui, on peut dire que ce sont eux qui viennent à Bruxelles pour voir comment nous avons réalisé cette transition vers la construction durable.

Sunita Singh : Non. En construction neuve, tout le monde connaît le passif mais l’éco-construction ce n’est pas juste le passif. Il y a beaucoup d’autres choses comme la biodiversité, la récupération des eaux pluviales, la durabilité, l’aspect social ou encore la flexibilité d’un bâtiment. On remarque qu’il y a beaucoup d’informations qui circulent sur l’éco-construction mais qu’il y a en définitive très peu de connaissances sur le terrain. Au niveau des rénovations, c’est encore plus compliqué.

Est-ce que vous voyez beaucoup de constructions durables ici au MIPIM ? Emmanuel Malfeyt : Un bon exemple, ce sont les projets qui sont projetés sur les écrans de Brussels Architects Adding Value. Plus de la moitié sont issus de bureaux d’architecture qui sont membres du cluster et qui présentent des constructions passives ou durables. Je peux citer DDS &Partners, Modulo Architectes, A2M, Architectes associés, CERAU …

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© Lowette & Partners - Photo : Bart Gosselin

‘‘ analysé le confort intérieur par rapport aux contraintes durables mais aussi ajouté un jardin et choisir les plantes en fonction de la biodiversité du quartier.

Construire durable a donc un coût ? Sunita Singh : Il a fallu convaincre le client qui n’était pas convaincu au départ par une rénovation très basse énergie mais notre calcul sur le retour sur investissement (10 ans) a vite fait changer la mentalité de ce dernier. L’importance de l’isolation, le choix des matériaux, etc. donnent un surcoût par rapport à une rénovation dite traditionnelle mais l’évolution des marchés n’est pas à négliger. Dans 5 à 10 ans, les logements énergivores vont perdre de plus en plus de valeur sur le marché immobilier.

Et aussi Lowette & Partners dont le but de ma rencontre avec Sunita, je le rappelle, était de me parler de la rénovation d’une maison de maître à Molenbeek. Le fait que ce soit une rénovation est très importante pour la jeune associée du bureau Lowette&Partners car la rénovation est synonyme de contraintes. Sunita Singh : Les contraintes rendent le travail plus compliqué mais aussi plus intéressant ! Dans ce projet, nous avons choisi les matériaux bio-écologiques, nous avons également fait une étude de faisabilité pour savoir quel niveau nous allions atteindre pour quel coût, nous avons

Plus d’infos : www.cluster-ecobuild.com www.lowette-partners.be

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12 MUST HAVES

Jeu de couleurs

Le studio de design néerlandais Moooi lance des tapis flashy signés par divers créateurs (inter)nationaux dont Studio Job, Ross Lovegrove et Neri&Hu. Grâce à l’utilisation d’une imprimante Chromojet, les tapis sont produits dans une variété infinie de coloris. www.moooi.nl © Moooi Carpets

Design probant Les objets design sont disponibles sous toutes les formes, couleurs et dimensions. Le design de qualité présente toutefois le point commun de sortir du lot, d’une manière ou d’une autre. Ces objets ont justement ce petit quelque chose. TEXTE ET COMPOSITION : PASCAL DEWULF

Animal

À Design Milan, la marque automobile japonaise Mazda a présenté un superbe canapé reposant sur la philosophie de design KODO de la marque qui émule le mouvement d’un animal lorsqu’il fond sur sa proie. www.mazda.be © Mazda

Pieds élégants

La table YPS de Team 7 a été couronnée par le Red Dot Design Award 2015, un des prix les plus prestigieux dans le secteur du design. Cette table YPS en bois naturel de qualité supérieure est équipée de pieds en Y qui lui confèrent un aspect très élégant sans compromettre l’espace pour les jambes. www.team7.at © Team 7

Salon magique

Ce meuble d’extérieur extravagant, conçu par le designer Alessandro Busana pour la marque italienne Potocco, fait partie de la collection ‘Surplus’. Outre un fauteuil, la ligne comprend également un sofa et une chaise longue. www.potoccospa.com © Alessandro Busana for Potocco

Armoire très nature

Cette bibliothèque ‘Silhouette’ aux formes capricieuses, conçue par Stefan Heiliger pour Tonon Italia, emprunte sa forme irrégulière au modèle de croissance organique d’un arbre. Le chevauchement fait apparaître de petits et de grands compartiments. www.tononitalia.com © Tonnon Italia


Couleurs à profusion

Ceux qui aiment mettre de la couleur dans leur vie apprécieront certainement les sièges et fauteuils indoor/outdoor de l’Italien Lina Furniture. Disponibles en 36 coloris tendance, ces créations occuperont une place de choix dans et autour de la maison. www.linafurniture.com © Lina

Chaise étoilée

‘Etoile’ est le nom de cette chaise gracieuse et empilable en polypropylène de l’Italien Green pour l’intérieur comme pour l’extérieur. Disponible en six coloris différents. www.greensrl.it © Green

Ingénieux

Les amateurs du peintre Piet Mondriaan se lécheront assurément les babines en voyant ce portemanteau iconique. Conception : ‘Piet’ des créateurs de Presse Citron. www.presse-citron.com © Presse Citron

Carrousel

Cet élément multifonctionnel pour l’intérieur fera certainement tourner les têtes pendant une fête ou une soirée de détente. Une création d’AK47 Design. www.ak47design.com © AK47 Design

Zone de transition

‘Twilight’ est une collection d’accessoires pour la table et de chandeliers pour l’extérieur en Dekton® (matériau très résistant à la chaleur et aux chocs thermiques) signée par le Monica Förster Design Studio pour Bianchi Café & Cycles. www.cosentino.com © Monica Förster Design Studio voor Bianchi Café & Cycles

Biotope vert

Lors de Design Milan, le fabricant automobile américain Ford a marqué les esprits grâce à un baby-foot de haute technologie avec un design inspiré de la Ford GT et du vrai gazon. Une belle création du designer Ford Rafael Rega, car la taille du gazon influence la vitesse du jeu. L’herbe doit être tondue avec une tondeuse à barbe. L’éventuelle condensation est évacuée grâce aux orifices de ventilation prévus à cet effet. www.ford.be © Ford

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14 ZOOM

2015 : un concept éco-durable

© DR

L’Exposition universelle se déploie sur près d’un million de mètres carrés au nord-ouest de Milan. Plus de 140 pays y participent, sur le thème « Nourrir la Planète, Energie pour la Vie». A partir de leurs culture et traditions alimentaires propres, chacun est amené à questionner la nourriture du futur, et à proposer des solutions durables à l’horizon de 2050, alors que neuf milliards d’êtres humains vivront sur Terre. Au fil de pavillons conçus dans cette approche. TEXTE ET PHOTOS: CATHERINE CALLICO

A

u menu des 184 jours : culture, science, innovation, écologie et solidarité. Au travers de laboratoires culinaires, d’espaces d’expérimentation, d’exposition, de dégustation, de ventes de produits du terroir… Et au fil de pavillons et architectures à l’approche éco-durable et novatrice. Les pays sont soit représentés par un pavillon construit par eux-mêmes – dont la superficie s’étire pour la plupart entre 2000 et 4000m2-, soit au sein d’ un espace à l’intérieur d’un des 9 Clusters thématiques. Par ailleurs, sorte de fil rouge de la manifestation, 4 pavillons thématiques, dont la conception a été confiée à des architectes et experts italiens : le Pavillon zéro, un espace introductif à l’Expo, de Michele De Lucchi ; le Future Food District de Carlo Ratti ; le Parc de la Biodiversité, né de la collaboration de Slow Food de Carlo Petrini et de l’Université de Milan; et le Children Park, réalisé par Reggio Children.

Le pavillon belge et la Lobe City Dessiné par le bureau Patrick Genard & Asociados en collaboration avec l’architecte Marc Belderbos, le pavillon belge présente un modèle exemplaire de planification urbaine, la « Lobe City» (ville responsable, vivante et participative). Inspiré de situations préexistantes (Berlin, Copenhague, etc.) ou plus récemment développé (Fribourg, Alost, etc), le projet se base sur l’insertion d’espaces verts pour séparer les quartiers et oxygéner la ville en son centre, tout en maintenant une réseau concentrique d’anneaux unifiant les différents quartiers. Dans un contexte alimentaire, le concept s’applique en matière de gestion des terres rurales. Il s’agit de concilier d’une part, l’idée d’une terre agricole généreuse et rassurante, fidèle à la représentation culturelle et idéologique des paysages traditionnels belges et Le projet du pavillon belge fait la part belle aux espaces verts et aux cultures horticoles et agricoles.


européens, et de l’autre, l’idée de progrès technologique et éthique, qui alimente le débat sur la production alimentaire de demain. Dans ce cadre, le plan d’urbanisme de la «Lobe City» devient l’architecture: les quartiers résidentiels sont les volumes construits, à savoir les pavillons en bois et la Ferme. Le centre historique de la ville est représenté par l’Atrium, le cœur du projet, avec une grande structure géodésique en verre. Les volumes de l’ensemble réfèrent également à l’architecture agricole et horticole belge. La canopée géodésique s’inspire des Serres royales de Laeken, et la ferme réinterprète la morphologie traditionnelle, allongée avec un toit à deux versants. Les pavillons à facettes, aux formes organiques contemporaines, tracent un lien entre les époques.

lisation d’appareils économiques en eau et la réutilisation des eaux grises (douches et toilettes du pavillon) par une centrale de décantation naturelle par bassin. Quant aux matériaux utilisés (bois, verre…), ils ont été choisis dans le but de ne pas laisser d’empreinte sur le site : naturels, facilement recyclables, isolants, modulaires et facilement démontables. La verrière géodésique est ainsi constituée de verres techniques de haute qualité. Une partie du pavillon, comme les fondations et le rez-de-chaussée, est réalisée en matériaux de chantier qui peuvent être loués. Tandis que le béton a été utilisé au minimum.

Dans le cadre de l’Expo 2015, la « Lobe City » se veut le lieu des avancées scientifiques et techniques pour relever le défi alimentaire, telles les méthodes de production alternatives, l’aquaponie, l’hydroponie, ou la culture des insectes et des algues. Le visiteur passe par trois zones principales : la Ferme, la Cave et l’Atrium. La Ferme constitue la porte d’entrée du pavillon, avec notamment un espace réservé à la Belgique fédérale, ses régions, ses communautés, ses spécificités, et des évocations du terroir à travers les bières belges et un mur de bouteilles stylisées, ou des démonstrations de grands chocolatiers. Dans la Cave sont présentées et expérimentées des avancées technologiques, et les solutions à l’étude pour relever le défi alimentaire. Enfin, l’Atrium propose un vaste espace culinaire et de détente. Le pavillon est bien entendu éco-durable, et en grande partie autonome sur le plan énergétique. La technologie de pointe utilisée vise d’abord à en minimiser l’impact environnemental. Compact et bien orienté, il présente un rapport surface-volume qui permet de réduire les besoins calorifiques. L’accent est également porté sur le passage de la lumière du jour, une haute isolation et une stratégie de ventilation calquée sur la technique des puits canadiens. Le fonctionnement du bâtiment intègre en sus des sources d’énergie durables et renouvelables. L’énergie solaire est produite par des panneaux photovoltaïques, et l’énergie électrique est fournie par éolienne. L’utilisation de l’eau du Canal, mise à disposition par l’Expo pour alimenter les pompes à chaleur du bâtiment, garantit à elle seule une économie de consommation énergétique d’environ 80%. En outre la consommation d’eau a été limitée, entre autres via l’uti-

© DR

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16 ZOOM

Bâtis éphémères La visite du pavillon français débute dans un jardin labyrinthique et luxuriant, qui offre trois paysages dédiés successivement aux cultures céréalières et à l’élevage, à la polyculture, à la culture maraichère. L’idée centrale est celle du marché couvert, institution de la culture hexagonale, et espace de transition entre la campagne et la ville. Qui illustre les solutions préconisées, telles que l’autonomie alimentaire mondiale; produire plus et mieux, tout en préservant les potentialités naturelles de la planète; la mise en place d’une politique active de coopération et de transfert de technologies.

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Le bâtiment a été imaginé par l’agence X-TU (Anouk Legendre et Nicolas Desmazière) avec le support de ALN Atelien Architecture (Nicola Martinoli et Luca Varesi). Voulue non-permanente, la construction légère s’articule autour d’une structure en bois lamellaire qui sera démontée et réutilisable après l’Exposition Universelle. Ici comme ailleurs, une grande attention a été accordée à la réduction de la consommation énergétique, au recyclage des déchets et à la dépuration. De son côté, évoquant l’équilibre entre tradition et innovation dans les étapes de production à travers deux zones distinctes, le pavillon espagnol a été dessiné par le cabinet B720 Arquitectos. Il souligne la primauté de l’agriculture durable, en tant qu’outil de conservation du territoire, des paysages, de la culture culinaire, mais aussi pour cultiver et transformer les zones arides en vergers abondants. La notion de coexistence entre tradition et innovation est illustrée par deux grands blocs de maisons parallèles, le premier en bois, le second en acier, qui contiennent chacun des produits, des espaces d’exposition et des matériaux illustrant le thème. Espaces extérieurs et intérieurs se croisent, avec des zones ouvertes où se détendre entre le patio des orangers, le chiringuito et l’auditorium. Ici encore, en raison de la nature transitoire du projet, le bureau a opté pour une architecture temporaire avec des matériaux durables et des modules préfabriqués, démontables en fin de manifestation.

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Intérieurs naturels

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L’architecture tout aussi remarquable du pavillon slovénien, réalisée par le bureau SoNo arhitekti, rend également hommage aux ressources naturelles nationales. L’édifice complexe, de forme pyramidale, est constitué principalement de bois qui renvoie aux profuses forêts slovènes, et de verre. De grandes façades vitrées génèrent ainsi une interaction entre le dedans et le dehors. L’intérieur du bâtiment est divisé en cinq espaces thématiques: le sel, les abeilles, les eaux thermales et minérales, un environnement de vie sain et la technologie verte. Des éléments vivants y sont intégrés, comme des murs végétalisés, de la mousse et de fougères. Et autour de la structure, un paysage de jardins ornés de plantes indigènes (oliviers, plantes aromatiques, herbes, conifères, vignes et romarin) a été aménagé. Cette mise en abyme d’une nature généreuse, on la retrouve dans le pavillon chilien. Du désert de l’Atacama à la Patagonie, des verdoyantes vallées du centre aux îles orientales, le Chili jouit d’une extrême variété géographique, qu’il souligne ici à travers un voyage expérientiel dans les différents écosystèmes (déserts, fleuves, vallées et montagnes). Le choix du bois comme matériau de référence souligne l’augmentation de la superficie boisée au Chili, à contre-courant du phénomène de déforestation dans le monde.

1. Dans le pavillon japonais, Les matériaux naturels comme le bambou et le bois côtoient des systèmes très performants d’économie d’énergie. 2. Le pavillon espagnol mêle matériaux contemporains et durables locaux, comme le liège, le pin ou l’osier. 3. Le pavillon français, sur le modèle des halles de marché. Les cultures maraîchères extérieures soulignent l’autonomie alimentaire. 4. Le pavillon du Yémen, à l’intérieur d’un cluster thématique. 5. Le toit réfléchissant du pavillon russe.

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L’architecture du pavillon développée par Cristián Undurraga est centrée sur l’art de l’hospitalité. Soit un volume suspendu, une grande architrave en bois enveloppée d’un squelette de poutres qui s’entrecroisent, et soutenue par quatre piliers de ciment qui créent un espace intermédiaire. L’accès se fait par une zone de détente, avec des bancs et des tables. Une grande structure en bois, à laquelle on accède par la rampe centrale, est réservée aux collections d’art : photographie, vidéos, multimédia, graphisme, design et sculptures. Entre autres découvertes. Combinant également esthétisme et environnement au travers de son pavillon conçu par un de ses plus célèbres architectes, Atsushi Kitagawata, le Japon met en avant sa culture alimentaire comme un exemple de nutrition saine, durable et équilibrée. Les plats traditionnels à base de riz, de poisson cru et de légumes sont proposés comme des modèles d’alimentation, à l’opposé des excès à l’origine de l’obésité d’un milliard de personnes. La technologie est ici abordée sous l’angle de la conservation, du système de transport et de la distribution des aliments. L’architecture du pavillon représente la richesse et le syncrétisme culturel du pays. Il réfère au terme Utsuwa, qui désigne les céramiques japonaises traditionnelles et l’éclectisme de leurs styles. Le pavillon s’ouvre sur une large entrée et se développe en longueur, comme les maisons traditionnelles de Kyoto. Les matériaux naturels comme le bambou et le bois y côtoient les technologies de l’information et les systèmes d’économie d’énergie. L’articulation des façades en bois relèvent de la prouesse technique : une grille tridimensionnelle montée avec des joints selon le système traditionnel japonais Mengoshi, appliqué à une rotation de base canonique de 45 degrés à l’horizontale. Compte tenu de la petite taille des éléments individuels, le système est également démontable, compressible, portable et réutilisable.

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FAÇADE & TOITURE

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L’Artothèque, professionnalisation de la mémoire

Il y a toujours des oiseaux de mauvais augure qui estiment que Mons 2015 est un gaspillage. C’est absurde. Mons 2015 s’adresse au monde, s’affirme en tant que capitale européenne et a été choisie à ce titre par l’Europe. Ce choix met en évidence la culture en tant qu’expression de la démocratie et de la liberté. En même temps, la ville du Borinage exprime son respect de l’histoire, des traditions et des valeurs culturelles. La nouvelle Artothèque en est une magnifique preuve. TEXTE : PHILIP WILLAERT - PHOTOS : MANU PINTO

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lotti à l’ombre de la collégiale Sainte-Waudru, le couvent des ursulines déploie ses ailes, comme pour embrasser la cité. Sa chapelle abrite la toute nouvelle Artothèque, où des collections locales ont trouvé refuge sous les auspices de Mons 2015. Personne ne s’étonnera que l’ancien couvent ait pris ses quartiers dans la ville, car les ursulines, ordre urbain, ont au fil des siècles fondé bon nombre d’écoles où elles accueillaient et éduquaient des jeunes filles. Le bâtiment semble avoir renoué avec son temps. Vue de l’extérieur, la chapelle se dresse majestueusement, offrant un tableau parfait, comme épargné par le temps. À y regarder de plus près, cependant, l’ensemble apparaît un peu trop rigide, trop restauré. Les morsures du temps ont été par trop gommées. À l’intérieur, c’est un tout autre monde qui se déploie. La chapelle accueille aujourd’hui la mémoire de Mons. Dans ce cadre, l’Artothèque peut enfin vivre sa vie professionnelle. Michel De Reymaeker abonde dans ce sens. Il est le conservateur de la mémoire de la ville : « Avant, nous étions logés dans divers bâtiments disséminés à travers Mons, mais heureusement, cette période est révolue. »

Pôle d’attraction Inutile de dire que la chapelle a hérité d’une tout autre structure par sa réaffectation. Dès l’entrée, la grande baie vitrée rappelle d’emblée au visiteur innocent qu’il vient de pénétrer dans un dépôt. La fenêtre permet à l’œil de circuler librement dans le dépôt. La paroi vitrée porte un écran qui extrait numériquement les œuvres accumulées des rayonnages. Le sombre espace d’accueil est en même temps devenu le pôle d’attraction de la lumineuse allée centrale. Est-ce soit un puits, soit une césure intentionnelle dans le bâtiment ? Le visiteur élève son regard vers le haut, vers un océan de lumière qui se déverse sur lui. « Le puits de lumière a pour but d’aspirer la lumière pour la déverser dans le bâti-

ment. L’aspect ‘lumière’ a été un point crucial pour nous », dit l’architecte Catherine Dohmen du bureau d’architecture bruxellois L’Escaut. Avec Gigogne, autre bureau bruxellois, l’association temporaire a remporté le concours d’architecture créé pour l’occasion. Une collaboration qui a porté ses fruits et a donné naissance à un concept de belle facture. Les deux bureaux ont déjà prouvé par le passé qu’ils ont pas mal de ressources en matière d’espaces muséaux et publics. Olivier Bastin, le fondateur de L’Escaut, a par ailleurs été le premier Maître Architecte de Bruxelles jusqu’à fin 2014. Ce n’est donc pas l’expérience qui manque !

Première impulsion La chapelle est un bel exemple d’architecture baroque du début du dix-huitième siècle, caractérisée par une clarté et une symétrie structurelles. Le couvent et la chapelle ont subi les outrages du temps ainsi


que quelques bombardements durant la deuxième guerre mondiale, qui l’ont à moitié dévastée. Un marchand de meubles créatif a racheté le bâtiment dans les années cinquante et y a installé six niveaux. « Nous avons tiré parti de cette situation, dit l’architecte Catherine Dohmen. En fait, il avait donné la première impulsion et la répartition spatiale qu’il a réalisée ouvrait de nouvelles perspectives. »

Restauration La façade et le toit ont été classés en 1980. La ville de Mons acheta le bâtiment en 2005 parce qu’elle y voyait un certain potentiel. La toiture et l’extérieur du couvent et de la chapelle ont alors subi une restauration qui a duré cinq ans. Un puits de lumière a été aménagé à l’intérieur, comme nous l’écrivions plus haut. Ce qui frappe le visiteur, c’est l’utilisation de béton, de verre et d’acier. Trois nouveaux matériaux qui faisaient fureur durant l’ère moderniste et qui sont encore très en vogue de nos jours. « Au départ, nous voulions conserver les sols en béton, mais cela s’est avéré impossible pour diverses raisons. Nous avons donc pu commencer réellement par une feuille vierge. »

Structure indépendante Une fois la chapelle mise à nu, les architectes ont décidé d’y placer une structure monumentale. L’approche offrait l’avantage que l’on pouvait ainsi construire indépendamment de l’« enveloppe ». L’utilisation d’une structure en acier permettait parfaitement d’introduire une faille de lumière que longe également l’escalier ultraléger qui mène aux étages. Cette faille illustre pleinement la confrontation entre l’ancien et le nouveau et permet au visiteur d’admirer la structure de la construction. Bref, la construction dévoile tous ses secrets et la clarté ainsi générée est en phase avec les principes du classicisme auquel appartient la chapelle.

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BÉTON DE HOLCIM Sur le plan logistique, ce ne fut pas une sinécure de couler les plaques de béton sur place. Du seul fait de sa situation en ville, il a fallu introduire une pompe à travers les croisillons des vitraux qui ne pouvaient en aucun cas être démontés. L’approche a nécessité des mesures de sécurité particulières pour les ouvriers du chantier. La mise en œuvre du principe du coffrage perdu mérite elle aussi une mention. On a utilisé à cet effet des planchers métalliques collaborants sur lesquels ont été ensuite coulées les dalles de béton. La centrale de béton de Holcim à Ghlin a fourni pour ce projet 530m² de béton C30/37 dmax.

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Le scarabée du désert de Namibie a directement inspiré une méthode pour recueillir très efficacement la vapeur d’eau condensée sur les façades. © Pascal Dewulf

Biomimétisme : quand l’architecture s’inspire de la nature

Depuis quelques années, le biomimétisme – biomimicry en anglais – suscite un vif intérêt dans nombre de disciplines, y compris l’architecture. L’architecte cherche l’inspiration dans la faune et la flore. Étudiant leurs aspects intrinsèques – durabilité, forme, efficience –, il s’efforce de les reproduire dans ses constructions et projets. TEXTE : PASCAL DEWULF

Les leçons de la nature Le biomimétisme est un courant architectural relativement nouveau qui tente de trouver dans la nature des solutions pour améliorer l’efficacité, la solidité ou la régulation climatique des bâtiments. Il s’agit moins de copier la nature que d’analyser les processus et les systèmes qui la régissent et la façonnent, pour les transposer ou les intégrer dans l’architecture. Un exemple bien connu de biomimétisme : le Velcro, imaginé par l’ingénieur Georges de Mestral. Le Suisse a trouvé son inspiration dans les fruits de la bardane. On le voit, le biomimétisme ne date pas d’hier. Les expériences d’intégration de la nature ont été nombreuses par le passé dans divers domaines. Au début des années 20 du siècle dernier, le biomorphisme était un courant artistique fondé sur les formes de la nature. Cette philosophie s’est ensuite infiltrée dans le monde du design. La grande différence avec le biomimétisme réside dans le fait que tout tournait autour du côté esthétique et décoratif des influences naturelles. Dans l’architecture, le biomimétisme reprend, il est vrai, ce même langage des formes de la nature, mais à condition que cela apporte une véritable plus-value au bâtiment, indépendamment de l’aspect formel. Dans la nature, en effet, tout concourt à une motivation précise : fonctionner de manière optimale, en gaspillant le moins possible l’énergie et les ressources. La forme de l’insecte, la couleur de la fleur, le feuillage de l’arbre : rien de décoratif par essence, mais toujours une fonction biologique profondément enracinée. Reproduire cette inventivité dans la création architecturale, telle est la vocation du biomimétisme.

Le concept « Ivy Chair » du designer britannique Enrico Gondim plonge ses racines dans la structure des feuilles de palmier imbriquées, qui allient solidité, ventilation et confort. © Enrico Gondim


© ‘Biomimicry Institute’

Termitière

© ‘Biomimicry Institute’

Les exemples concrets de biomimétisme sont légion. Prenons par exemple le Shinkansen, le TGV japonais, surnommé bullet train : sa nouvelle ligne est directement inspirée du bec aérodynamique du martin-pêcheur. Résultat : le train déplace moins d’air, fait moins de bruit, consomme quinze pour cent d’électricité en moins et roule dix pour cent plus vite. Toujours au Japon, le constructeur automobile Mazda donne à ses voitures des lignes issues de la nature. Mazda a élaboré dans ce but un langage formel appelé KODO. Le véhicule rappelle l’attitude du prédateur qui se prépare à bondir sur sa proie. À cet instant, en effet, l’animal doit rencontrer le moins possible de résistance de l’air pour pouvoir maximiser son accélération. Autre illustration directement liée à l’architecture : l’Eastgate Centre de Harare (Zimbabwe), un exemple d’école de biomimétisme. Dans le bâtiment, la climatisation est entièrement naturelle, sur le modèle de la circulation de l’air dans les termitières. Le scarabée du désert de Namibie, quant à lui, a directement inspiré une méthode pour recueillir très efficacement la vapeur d’eau condensée sur les façades. Ou comment la nature offre une source inépuisable d’idées pour innover dans l’architecture.

Ciment vert

Vision holistique Si vous êtes architecte, que le biomimétisme vous inspire ou non, une chose est sûre : c’est une discipline qui transcende les frontières. Elle réunit les architectes, les biologistes, les développeurs de produits... Il en naît une sorte de vision holistique qui ne peut qu’enrichir la création architecturale.

© ‘Biomimicry Institute’

Le biomimétisme peut révolutionner l’architecture ; cela ne fait aucun doute. Voyons le CO2, par exemple. Tandis que l’homme s’efforce désespérément de limiter ses émissions de CO2, la nature en fait un usage ingénieux. Si toutes les plantes en ont besoin, les récifs de corail utilisent le CO2 pour former une sorte de ciment qui solidarise les micro-organismes. Brent Konstanz, expert des récifs de corail, a repris l’idée pour développer un nouveau « ciment vert », dont la production simule la pousse des coraux. Cette substance ressemblant à un ciment pourrait même absorber une demi-tonne de CO2 par tonne de produit. Alors que la fabrication du ciment traditionnel rejette en moyenne une tonne de CO2 pour chaque tonne obtenue. Dans la pratique, naturellement, il n’en va pas toujours ainsi. Les matériaux innovants apportent de nouveaux défis. Les recherches sur la stabilité, la portance et la durabilité sont naturellement primordiales pour établir la viabilité de ces projets. Mais la simple existence d’initiatives comme celle de Brent Konstanz donne à réfléchir : en 2015, les projets architecturaux devraient pouvoir être plus propres – au sens environnemental – qu’ils ne l’ont été jusqu’à présent.

L’Eastgate Centre de Harare (Zimbabwe), un cas d’école de biomimétisme. Dans le bâtiment, la climatisation est entièrement naturelle, sur le modèle de la circulation de l’air dans les termitières.

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22 INSPIRATION


Mises au vert Dans le cadre de la rubrique Inspiration, nous nous centrons cette fois sur quatre projets exemplaires, à l’approche contemporaine et durable. En ville ou en milieu rural. A Bruxelles, la construction d’un bâtiment mixte au bord du Canal par B612associates et une maison éco-exemplaire du bureau Ledroit-Pierret-Polet. A Anvers, celui de Sculp(IT), lauréat du Batifaçade 2015 pour la plus grande fenêtre pivotante au monde installée côté jardin. Et dans le Condroz, une pépinière dessinée par Specimen architects, dont le style tranche également avec les standards du genre. Des projects éclectiques et innovants avec pour priorités, la basse énergie et une interaction avec l’environnement naturel et/ou urbain. TEXTE : CATHERINE CALLICO

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ECO GUICHET ET LOGEMENT SAINT-GILLES (1060 BRUXELLES) Le projet de guichet du développement durable et d’un logement s’intègre dans le contrat de quartier « Alsemberg-Parc ». Le rôle de ce guichet du DD est entre autres d’informer les particuliers sur les moyens d’améliorer la performance énergétique de leur habitation. La rénovation/construction du bâtiment, entre mitoyens, se veut exemplaire pour les ménages bruxellois moyens. La nouvelle construction, une salle de cours située en fond de parcelle, est construite selon le standard passif, et la partie avant est rénovée selon le standard très basse consommation d’énergie. Aux 2ème et 3ème étages se déploie un appartement destiné à une famille. Les performances énergétiques et environnementales du projet sont garanties par le haut niveau de son système d’isolation et de son étanchéité à l’air. Le projet est également équipé d’un système de panneaux solaires et d’un bac d’infiltration pour récupérer les eaux de pluie.


BUREAU D'ARCHITECTE : LEDROIT - PIERRET - POLET WWW.LEDROIT-PIERRET-POLET.COM DESCRIPTIF : RÉNOVATION / CONSTRUCTION DU GUICHET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET D’UN LOGEMENT. MAITRE D’OUVRAGE : COMMUNE DE SAINT-GILLES BELGIQUE 2009-2012 © BUREAU D’ARCHITECTURE LEDROIT - PIERRET - POLET

Le projet est situé dans le centre historique de Saint-Gilles, au sein d’une ZICHE (zone d’intérêt culturel, historique et/ou esthétique). L’intégration dans le site se fait par la conservation des gabarits existants. La façade de rue est conservée, mais le rez-de-chaussée a été adapté pour donner

une nouvelle identité au bâtiment et permettre au PMR l’accès au niveau de la rue. Par ailleurs, le cœur d’îlot a été dégagé pour implanter de la verdure au cœur de la parcelle, tout en privilégiant la biodiversité.

ISOLATION En tant qu’acteur mondial dans le domaine des produits d’isolation PIR, IKO enertherm est constamment à l’avant-garde en matière de recherche & développement innovants. Nous investissons tous nos moyens humains et matériels, nos connaissances et notre expérience pour repousser les limites de nos produits d’isolation, avec pour objectif des performances et des valeurs lambda toujours meilleures, ainsi qu’une efficacité améliorée. C’est là notre contribution à un monde durable.

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PÉPINIÈRE TRANSLUCIDE OCHAIN (CONDROZ)

Implantée au milieu d’un village du Condroz, à Ochain, la pépinière Degive s’intègre dans un ancien corps de ferme caractéristique du bâti local en pierre de pays. Le projet porte sur une extension, destinée à accueillir un espace de vente. Le volume imaginé prolonge les lignes du bâti existant, via une volumétrie volontairement épurée. Il s’enroule autour du bâtiment principal, générant ainsi un espace de déambulation et une nouvelle entrée. Afin de rationaliser les coûts, l’extension se compose de portiques en acier sur lesquels sont fixés des panneaux en polycarbonate translucide. Un matériau relativement bon marché, qui donne aux espaces intérieurs un éclairage naturel feutré idéal pour l’entreposage de plantes et des produits horticoles. Un soin tout particulier a été consacré à la réalisation des détails d’assemblages, afin de mettre en valeur les arêtes du volume. Léger et d’une grande sobriété formelle, le projet s’intègre subtilement dans son contexte, offrant un contraste avec la pierre des alentours. La perception que l’on en a se modifie selon le moment ou les saisons. Diaphane le jour, le volume s’éclaire la nuit, rendant la nouvelle entrée visible d’emblée, sans enseigne.


BUREAU D'ARCHITECTE : SPECIMEN ARCHITECTS (NAMUR) WWW.SPECIMENARCHITECTS.COM DESCRIPTIF : UNE EXTENSION DESTINÉE À ACCUEILLIR L’ESPACE VENTE DE LA PÉPINIÈRE MAITRE D’OUVRAGE : PÉPINIÈRE PIERRE DEGIVE ENTREPRISE : VINK (PANNEAUX DE POLYCARBONATE OPALIN DE 55 MM) BELGIQUE 2007-2009 © VALENTIN BIANCHI

Inclinaison de la façade d’entrée > toiture double pente

Etirement de la toiture existante

Allongement du volume existant

Allongement du volume existant

Allongement du volume existant

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FAÇADE DE VERRE ANVERS Dans le projet de rénovation de cette maison bourgeoise, lauréat du Batifaçade 2015, la façade de rue a été laissée intacte, contrastant avec l’intervention radicale du bureau anversois Sculp(IT) côté jardin : l’installation de la plus grande fenêtre pivotante au monde, avec 3 mètres de large et 6 mètres de haut. Ce partipris favorisant l’espace, la lumière, et l’échange avec l’extérieur.

Rez-de-chaussée

Comme il s’agissait au départ d’un bel étage, un nouvel étage a été aménagé au niveau du

jardin pour établir une connexion directe avec le bâtiment. Pour ce faire, la partie inférieure de l’arrière de celui-ci a été détruite. L’idée était également d’insuffler une touche moderne dans la construction ancienne -en partie par la sobriété des matériaux et leur aspect contemporain- et dans la continuité de celle-ci, au travers de détails. La fenêtre a ainsi conservé la forme en T des standards traditionnels. De même, dans la partie d’origine du bâti, des éléments architecturaux et les sols existants ont été rénovés.


Soucieux d’établir un lien entre les différents étages et de privilégier la vue sur le jardin, les architectes ont par ailleurs conçu l’arrière de l’habitat en triplex. Le nouveau rez accueille désormais un coin cuisine et repas informels, en plus des lieux de stockage et du garage. Au premier étage, la partie ancienne dispose d’une salle à manger et d’un salon -également avec une vue sur le jardin- et la nouvelle partie est dotée d’ un bureau suspendu. Les trois étages supérieurs intègrent chacun deux grandes chambres avec salle de bains.

BUREAU D'ARCHITECTE : SCULP(IT) WWW.SCULP.IT DESCRIPTIF : REFONTE DE LA FAÇADE ARRIÈRE ET INSTALLATION D’ UNE GRANDE FENÊTRE PIVOTANTE DE 6 X 3 MÈTRES. MAITRE D’OUVRAGE : BUILT ENTREPRISES : ODS JANSEN, SAINT-GOBAIN, BORETTI VADENA, AGA, SMEG, ATAG. BELGIQUE 2014-2015 © THOMAS NAGELS

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30 INSPIRATION

LE CANAL VERDURISÉ, PROJET LIVERPOOL MOLENBEEK

Ce projet de construction d’un bâtiment mixte de 2000 m2 (hors parking) s’implante à Molenbeek, à l’angle du canal Bruxelles-Charleroi, dans un quartier industriel en pleine revalorisation. L’ambition est notamment de rendre la zone plus verte, avec des espaces extérieurs sur une parcelle de 952 m2. BUREAU D’ARCHITECTE : B612ASSOCIATES

Le bâtiment est surélevé à l’angle de la parcelle, et se raccorde aux deux mitoyens du 2ème étage en créant un porche sur deux niveaux: un vers la place de Liverpool et un autre vers le canal, qui donnent accès aux espaces collectifs de cours et jardins.

WWW.ARCHITECTE.B612ASSOCIATES.COM DESCRIPTIF : CONSTRUCTION D’UN BÂTIMENT MIXTE EN BORDURE DE CANAL À MOLENBEEK MAÎTRE D’OUVRAGE : ADMINISTRATION COMMUNALE DE MOLENBEEK SAINT JEAN ET S.P.F. MOBILITÉ ET TRANSPORT BELIRIS BELGIQUE 2011-2014

Le projet a été pensé en termes d’architecture durable, sa conception veillant à sensibiliser tant les passants que les utilisateurs aux espaces extérieurs, au jardin en intérieur d’îlot, à la qualité de la végétation choisie, à la création de toitures plantées, à l’ensoleillement, à la lumière naturelle, à la mobilité douce, à un choix rationnel et efficace des techniques... Par ailleurs, dans le cadre de Batex, l’objectif est d’arriver à un bâtiment neutre en émission de CO2.

© B612ASSOCIATES


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JASPER MORRISON Jusqu’au 13/09 CID-Grand-Hornu www.cid-grand-hornu.be/ Cette première rétrospective dédiée au designer Jasper Morrison (Londres, 1959) retrace 35 ans de carrière, à travers une sélection de meubles, ustensiles de cuisine et appareils électroménagers. Ces pièces se complètent de documents d’archives présentés dans une installation spécialement conçue pour l’exposition. Alliant l’utile – en priorité – et le beau, il recense parmi ses collaborations d’importants éditeurs en Europe, dont Cappellini, Alessi, Flos, Magis et Vitra, ainsi que des marques asiatiques comme Muji, Samsung et Sony.

Kaléidoscope De l’architecture verte, des icônes du design, de l’art dans des lieux étonnants, en ville ou à la campagne. Autant d’opportunités culturelles de profiter de la belle saison. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

RÉENCHANTER LE MONDE Jusqu’au 04/10 CIVA www.civa.be Cette exposition organisée par la Cité de l’architecture et du Patrimoine, Paris, avec 40 lauréats (2007-2014) du Global Award for Sustainable Architecture, questionne la mission de l’architecte à une époque de grandes transitions, illustrations à l’appui : démographique, urbaine, écologique, énergétique, industrielle...Ces architectes issus du monde entier et à l’approche singulière ont établi un Manifeste en faveur d’une architecture de résistance et de transformation du réel, dans ses enjeux les plus cruciaux. L’exposition comprend trois parties : le manifeste, les cabinets des sciences (cabinets de curiosités), les fragments du monde.

BEING URBAN Laboratoire pour l’art dans la ville Jusqu’au 04/07 Iselp www.iselp.be

LE CORBUSIER. MESURES DE L’HOMME

Ce Laboratoire pour l’art dans la ville proposé par l’Iselp, vise à stimuler de nouvelles formes d’intégrations artistiques dans le milieu urbain, en particulier à Bruxelles. Depuis 2000, année où la capitale belge a revêtu le titre de “ville européenne de la culture”, l’art public y prend des formes nouvelles. A l’Iselp se tiendront une série de conférences, rencontres, discussions et workshops entre habitants, artistes et experts, et différentes propositions seront présentées: une cartographie de l’art public à Bruxelles depuis 2000, une web radio créée par The Mental Masonry Lab (Cédric Noël & Mira Sanders) avec activation poétique des livres d’art public de l’institut -, une borne d’arcade vidéo sur « la Cité » créée par Sans-Titres, un jeu urbain de « dériviation » de Jérôme Giller…

Jusqu’au 03/08 Centre Pompidou, Paris www.centrepompidou.fr A travers cette rétrospective dédiée à l’œuvre de Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier, le Centre Pompidou propose d’aborder l’œuvre de ce maître de la modernité à travers la notion de proportion humaine, le corps humain s’imposant comme un principe universel définissant toutes les dimensions de l’architecture et de la composition spatiale. La conception du Modulor (1944), silhouette d’un corps humain d’1,83 m, formalise alors un système de proportions basé sur le nombre d’or et permettant d’organiser une harmonie de toutes constructions spatiales directement définie selon la morphologie humaine. L’exposition revient sur les sources de la conception du corps chez Le Corbusier, un corps en mouvement qui définit sa notion de l’eurythmie (l’un des cinq fondamentaux de l’architecture, le « bon rythme », la proportion).

BIENNALE ARTour - HOMO FABER Du 27/06 au 30/08 Dans la région du Centre ( 7100 La Louvière ) www.ccrc.be/ Lors de la biennale estivale ARTour - art contemporain et patrimoine, qui se déroule à La Louvière et dans la région du Centre, de nombreux musées, sites, édifices étonnants, espaces publics... accueillent des expositions et installations. Une occasion également de découvrir la diversité des paysages et architectures de la région. Le thème de 2015, Homo faber, traite du rapport contemporain au travail et y pose, au travers des oeuvres, un regard critique, voire ironique, dénonçant la dictature du marché, les modes d’aliénation, l’absurdité de certaines tâches... Il est aussi fait référence au passé minier local.


QUAND L’ARCHITECTURE EFFACE LE HANDICAP V+ Du 18/06 au 20/09 Bozar Architecture www.bozar.be Cette première exposition monographique consacrée au bureau d’architecture V+ présente des projets en cours de conception, en chantier ou récemment terminés. A partir de maquettes, installations, plans, photographies et vidéos se révèlent les lignes de force de projets d’envergure, tels les bureaux de MAD Brussels ou et l’approche singulière du bureau, au-delà des limites de la discipline architecturale.

Jusqu’au 20/06 Maison de l’Architecture et de la Ville, Lille www.mav-npdc.com L’exposition interroge la manière dont l’architecture peut intégrer le handicap dans sa conception, et favoriser un vivre ensemble, avec à l’appui, une vingtaine de réalisations locales et internationales. En outre, une table ronde permettra de débattre des questions soulevées par l’architecture du handicap, qui se réduit le plus souvent à l’ajout d’éléments sur les bâtiments -tels que des monte-charges, des rampes d’accès ou des barrières protectrices-, qui stigmatisent plus encore le handicap au détriment d’une œuvre architecturale cohérente.

Ailleurs... ➔ Expositions

OF BUTTERFLIES AND ANTS Jusqu’au 13/09 Design Museum www.designmuseumgent.be 2015 marque le 60e anniversaire de la création de la mythique chaise Butterfly de Arne Jacobsen. Pour l’occasion, le fabricant Fritz Hansen a développé deux éditions de fête: une de type ‘mâle’ robuste avec une coque bleu et des pattes brunes, et une ‘femelle’, rose tendre, avec des jambes dorées. A voir également, le projet «papillons danois de bois”, mené par des élèves de l’Interior & Design Thomas More University College Mechelen (Malines), à partir de coquilles de chaises Butterfly usitées, et métamorphosées en d’autres types de créatures. Ou l’installation «Copy Right» (2006) de Superflex, à partir de chaises Ant d’ Arne Jacobsen. L’artiste danois a utilisé une scie à main pour modifier les coques de sièges de 80 fourmis colorées, pour les apparenter au modèle original, questionnant la préservation de l’authenticité et le droit de copier et/ou déformer.

Un bâtiment, combien de vies ? La transformation comme acte de création, jusqu’au 28/09, Paris, www.citechaillot.fr

Treasury. Highlights from the architectural history of the Netherlands, jusqu’au 10/09/17, Rotterdam, www.hetnieuweinstituut.nl

System Design. Over 100 Years of Chaos in Everyday Life,

jusqu’au 07/06, Musée des arts appliqués de Cologne, www.museenkoeln.de/museum-fuer-angewandte-kunst

Making Africa. A Continent of Contemporary Design, jusqu’au 13/09, Vitra Design Museum, Weil am Rhein (Bâle), www.design-museum.de

21st Century. Design after design, Triennale di Milano, jusqu’au 12/09, Milan, www.triennale.it

HANS OP DE BEECK : DECORS ET FIGURANTS Jusqu’au 14/11 Château de Chimay www.chateaudechimay.be Rénové il y a peu, le Château de Chimay accueille une exposition d’Hans Op de Beeck, artiste belge de renommée internationale à l’œuvre protéiforme : sculpture, installation, vidéo, photographie, film d’animation, dessin, peinture, écriture. Son travail questionne la complexité de nos univers quotidiens, de façon tragi-comique. Ici, Hans Op de Beeck instaure un dialogue entre un patrimoine ancien, celui du château, et ses figurants sculptés, en plâtre gris. De taille humaine, ils semblent plongés dans l’introspection, dans un temps suspendu. A voir, entre autres, l’oeuvre «Lounge» (2014), qui représente une chambre grandeur nature de style néoclassique, avec des éléments sculptés : un sofa Chesterfield et une multitudes de petits objets.

Casa Bloc Museum, Apartment 1/11, visite permanente, Musée du design de Barcelone, www.museudeldisseny.cat

New London awards,

jusqu’au 14/08, www.newlondonarchitecture.org/programme/ exhibitions/2015/new-london-awards

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34 ÉVEIL

THE ART OF FOLDING. CREATIVE FORMS IN DESIGN & ARCHITECTURE Jean-Charles Trebbi Promopress, 30€ Longtemps limité aux créations à base de papier de l’origami, l’art du pliage s’étend aujourd’hui à divers domaines de la création, incluant le design et l’architecture, via des matériaux tels que le carton, les métaux ou le plastique. Ce livre illustré aborde cette évolution et un panorama de son potentiel créatif, au travers d’entretiens avec des professionnels.

À lire ! L’architecture populaire et cubique d’Ibiza, les visions utopistes du 20e siècle, les maisons démontables de Jean Prouvé, l’art du pliage étendu... Et autres approches éclectiques de l’architecture. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

UTOPIE ET RÉALITÉ DE L’URBANISME. LA CHAUX-DE-FONDS, CHANDIGARH, BRASILIA Kornelia Imesch (dir.) Infolio, 26€ L’ouvrage confronte des réflexions sur le rôle moteur de la vision utopiste chez les constructeurs et urbanistes du 20e siècle à partir de trois villes exemplaires: la Chauxde-Fonds, Chandigarh et Brasilia. Sont ici analysés un vaste spectre de problématiques, phénomènes ou médias de représentation et d’interprétation liés à ces villes, également à la ville contemporaine et à l’urbanisme en général. L’urbanisme mettant en évidence les zones de tension entre utopie et réalité et la ville, comme entité en devenir et en mouvement, cristallisant les changements sociaux et culturels.

100 CONTEMPORARY CONCRETE BUILDINGS Philip Jodidio Taschen, 39,99€ Ce livre en deux volumes met en lumière de grandes réalisations à base de béton de ces dernières années, d’architectes stars comme Zaha Hadid, Herzog & de Meuron et Steven Holl, mais aussi de surprenants nouveaux architectes, comme les Russes de SPEECH, Rudy Ricciotti en France, voire des artistes comme James Turrell, qui s’est servi de la célèbre spirale de béton signée Frank Lloyd Wright au Guggenheim de New York comme décor d’une de ses œuvres les plus remarquables.

RAOUL HAUSMANN. APRES DADA Bargues Cécile Editions Mardaga, 35€ Artiste majeur et dadaïste du 20e siècle, à la fois écrivain, photographe et plasticien, Raoul Hausmann donna à Dada une autre ampleur. Chassé de l’Allemagne nazie où il est classé dès 1933 parmi les artistes « dégénérés », il s’exile au lendemain de l’incendie du Reichstag. Il s’installe à Ibiza, où il se passionne pour l’architecture populaire, cubique et atemporelle, photographie les maisons blanches et en donne une étude anthropologique. À partir d’archives inédites, cet ouvrage fait également dialoguer Hausmann avec ses contemporains, Jean Arp, Tristan Tzara, Carl Einstein, Otto Gross, Leo Frobenius, Walter Benjamin.


DESIGN HOTELS BOOK 2015 Gestalten Editions, 59€ Pour sa dernière édition, le Design Hotels Book présente 279 hôtels conçus dans50 pays par des designers aux concepts parfois révolutionnaires. Outre une sélection de dix « génies créatifs » qui influencent le design contemporain. A savoir, pour cette année, Piet Boon, Joseph Dirand, Sir Terence Conran, Patricia Urquiola, Piero Lissoni, Studio Campana, Autoban, WOHA Architectes, Neri & Hu und Suyong Joh.

EXTENSION DU DOMAINE DE L’URBANISME Frédéric Bonnet Editions parenthèses, Coll. Projet urbain, 14€ Frédéric Bonnet, Grand Prix de l’urbanisme 2014, propose de penser le rural comme l’urbain, les lisières de ville, la nature comme structure de l’urbanité et comme support des déplacements doux, la contrainte des risques comme moteur d’une amélioration incrémentale du territoire. Faire en sorte que toute action architecturale serve l’urbain, que la difficulté soit le prétexte à inventer d’autres manières de penser le projet, économe, frugal parfois, mais toujours efficace pour que la durabilité devienne source d’inventivité et de plaisir.

Et aussi... Le populisme esthétique - L’architecture comme outil identitaire, Federico Ferrari, Infolio, www.infolio.ch, 17€

Guide d’architecture moderne et contemporaine : Mons & Cœur du Hainaut, Editions Mardaga, www.editionsmardaga.com, 35€

Aménagement des grands paysages en France, Jean Cabanel, Ici Consultants, www.eyrolles.com, 36€ The contemporary home, Collectif, Te Neues Gb, www.teneues.com, 59,90€

Atlas of european architecture, Collectif, Braun Fr, www.editionsbraun.fr, 78€

De Ledoux à Le Corbusier - Origine et développement de l’architecture, Eric Kaufmann, La Villette Editions, www.paris-lavillette.archi.fr, 19€

The SwissTech Convention Center, Jacques Richter, Ignacio Dahl Rocha, Favre Editions, JEAN PROUVÉ. MAISON DÉMONTABLE 6×6 Patrick Seguin Edition Galerie Patrick Seguin, 32€ Dans ce beau livre édité par la galerie Patrick Seguin (du nom de l’auteur) sont présentées deux maisons démontables et transportables conçues par le célèbre designer et ferronnier nancéen à partir de 1944. Destinés à reloger rapidement les sinistrés de Lorraine pendant la reconstruction, ces pavillons pouvaient être montés en une journée par deux personnes sur les lieux mêmes des destructions. La priorité donnée aux logements en dur explique que ces pavillons ne furent créés qu’en petite série.

www.editionsfavre.com, 36€

Manuel de thermique du bâtiment - Cours, exercice, méthodologie, Alain Triboix, Editions Eyrolles, www.eyrolles.com, 39€

Ventilation mécanique contrôlée dans le résidentiel Conception, mise en œuvre et entretien, V. Leprince, A.M. Bernard, Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), www.cstb.fr, 22€

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36 EN MATIÈRE

La créativité reste le cœur de métier de l’architecte

La façade est le passeport de tout bâtiment. Laide ou voyante, une façade reste gravée dans la mémoire. C’est elle aussi qui donne à l’endroit son identité et sa signification. Capricieuse, la façade ? Certainement. Elle change avec les époques. Brique, béton, crépi, pierre de taille, cèdre, composite : le catalogue n’est pas achevé. De nouveaux matériaux tombent du ciel comme la manne. TEXTE : PHILIP WILLAERT

© alexandre zveiger - Fotolia.com ET © illustrez-vous - Fotolia.com

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uant aux fabricants, c’est à qui dévoilera le premier une innovation de plus. Et l’architecte dans tout cela ? À lui de ne pas se laisser déborder, de réfléchir à ses choix. Tous les matériaux ne conviennent pas à n’importe quel environnement. Faut-il laisser jouer le contexte ? Ou... fuck the context ? Le rôle de l’architecte est de choisir, mais aussi de transgresser les limites. Si la voie du milieu est la plus sûre, c’est aussi la plus morne. L’essentiel est de poser toujours des questions. Des questions critiques, pour éviter la routine et la répétition. La créativité reste au cœur du métier d’architecte. Il n’a pas à se soucier des techniques : elles sont disponibles. Il n’est pas tout à fait correct de dire que dans le contexte actuel des maisons basse énergie, le niveau E fasse l’objet d’une communication adéquate. L’enveloppe, pour ainsi dire, est encore beaucoup plus importante et durable. Avec les volets pliants et coulissants, l’architecture se comporte comme une peau. L’impact architectural des volets est considérable. On en trouve une excellente illustration dans la Maison des jeunes de Mayence. Ses volets pliants s’intègrent parfaitement à la surface du bâtiment et donnent à l’ensemble une forte dynamique formelle. Et que faire de la piscine ? Bonne question ! Comme l’écran plat et la remise de jardin, la piscine est un mal nécessaire. Koolhaas a spontanément relégué le plan d’eau artificiel sur le toit. Il ne supportait pas sa vue. Mais son idée est géniale. Les piscines ! L’artiste David Hockney leur a fait une large place, et dans le cinéma, elles s’entourent d’une atmosphère lourde. La piscine attire l’amour et le crime. Inutile de vous faire un dessin. Du vert, c’est ce que nous voulons tous. L’espace étant compté, la chasse à la verdure est ouverte. On voit de plus en plus de toitures vertes. La laitue venue du ciel est aussi savoureuse que celle du potager terrestre. En ville, le vert affiche de multiples visages. Les toitures-jardins retiennent les eaux de pluie, tout en apportant santé et sérénité. La problématique du vert s’en trouve complexifiée. Jardins-terrasses, jardins verticaux, jardins populaires, stepstones vertes, rubans verts autour des agglomérations, jamais le phénomène n’a été aussi complexe et important.


La piscine, un paradis magique ? On trouve aujourd’hui des piscines de toutes les formes et de tous les types, selon leur taille et leur mode de construction. À la veille de l’été, qui n’a pas envie d’un plongeon dans l’eau fraîche ? Allons !

Il est vrai que les piscines ont quelque chose de magique. La simple vue des rides à la surface de l’eau sur un fond de ciel bleu nous fait désirer tous les délices terrestres. David Hockney l’a parfaitement dépeint. Dans les années 60, il a réalisé d’innombrables toiles représentant des piscines de la riche Californie, des toiles baignées d’espace et de lumière. Un cadre de vie insouciant. Baudelaire emprunte brillamment la même voie dans son poème Luxe, calme et volupté. En 1904, la douceur de l’eau et de l’environnement apparaissent dans l’œuvre d’Henri Matisse. Les piscines nous font aussi penser à la Villa Dall’Ava. Nager sur le toit d’une maison à Saint-Cloud, c’est un projet de Rem Koolhaas (1984-1990). La villa se trouve sur une colline surplombant la Seine. Le propriétaire voulait une maison de verre, avec une piscine sur le toit et deux appartements séparés. De la piscine, on découvre une vue panoramique sur le paysage de Paris et environs. Même la tour Eiffel est visible depuis l’improbable piscine à la Hockney. Le chantier est devenu une entreprise presque mythique. Six années durant, Koolhaas traîne l’ouvrage derrière lui, six années de procédures interminables. Dans sa publication S, M, L, XL, Koolhaas avoue : « Ils voulaient une piscine sur le toit. Cela m’a profondément dépité, car je voulais pour une fois réaliser un projet sans piscine. » Eh oui, l’architecture est parfois une aventure chaotique. Ou, pour citer l’architecte néerlandais, un mélange dangereux de toute-puissance et d’impuissance.

Villa Dall’ Ava © OMA

Taj Mahal Revenons à plus de sécheresse. Si vous voulez installer une piscine, vous avez intérêt à vous préparer. L’information disponible est surabondante. Pas facile de s’y retrouver. Une première tentative nous apprend que l’on distingue plusieurs catégories. Oublions les piscines gonflables. Si elles amusent les enfants, elles sortent du discours architectural. La piscine naturelle, en revanche, crée souvent un beau contexte architectural. Eau et architecture sont faites pour s’entendre. Il suffit de songer au célébrissime exemple du Taj Mahal. Un simple rectangle d’eau, et l’effet est magique. La piscine naturelle ne souffre pas du côté artificiel de la piscine extérieure classique. Il y en a pour tous les goûts. Nager sans souci, tel est le but de la piscine naturelle, aussi appelée piscine écologique. Il est bien agréable de profiter du plan d’eau toute l’année avec un minimum d’entretien. C’est aussi ce qui distingue la piscine naturelle de son homologue ordinaire, dont les frais d’entretien ne sont pas négligeables. Dans la piscine écologique, l’eau est filtrée naturellement, sans produits chimiques.

Piscines monoblocs Les piscines monoblocs sont généralement en polyester. Le terme « monobloc » fait référence à la cuve construite d’un seul tenant. Pour que l’ensemble puisse se transporter par la route, il faut limiter les dimensions. Certains fabricants tentent de contourner cette limitation en proposant des systèmes monoblocs en plusieurs parties. La piscine monobloc présente l’avantage d’une installation rapide. Le trou creusé, une semaine suffit avant de pouvoir patauger. Une autre possibilité consiste à maçonner ou bétonner une piscine sur mesure. La finition se compose de polyester et d’un revêtement, après quoi on pose un carrelage, une mosaïque ou un liner imperméable. La rapidité de mise en œuvre est le grand atout

Villa Dall’ Ava © Vidéo van Meert Bruno

de la piscine monobloc. Ajoutons-y la simplicité des lignes : la surface de la cuve est parfaitement lisse, sans raccords.

Piscines en béton Ces piscines étant coulées sur place en béton armé, le client est libre du choix des dimensions, de la profondeur et du parachèvement. L’ouvrage en béton armé est réalisé avec une extrême précision. Il est très important que la structure en béton soit elle-même imperméable. La piscine en béton offre toutes les garanties de qualité et de solidité. Sa durée de vie est assurée. Le béton peut recevoir une mosaïque de verre ou un liner. Dans les deux cas, le constructeur vous propose une palette de couleurs et de motifs, aptes à personnaliser la réalisation.

Finitions diverses Pour parachever une piscine en béton, la mosaïque de verre est une des options. N’utilisez que des produits de la meilleure qualité. La colle époxy et les joints époxy ont leurs avantages. Ce matériau résiste aux fluctuations de température et aux produits chimiques comme le chlore. Une protection efficace ! La piscine en béton peut aussi recevoir un liner armé et soudé pour une étanchéité parfaite.

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Longue vie aux volets ! La façade donne une identité au bâtiment. Souvent, l’architecte en prend prétexte pour imaginer les solutions les plus variées. Récemment encore, le crépi dominait, en attendant le retour de la brique ou du cèdre. L’histoire procède par cycles : les façades n’échappent pas à la règle. Dans cette rubrique, nous nous penchons notamment sur les volets pliants et sur les volets coulissants.

OUD PRINCIPE

NIEUW PRINCIPE OUD PRINCIPE

Les volets sont une solution originale pour protéger et embellir une façade. Protéger contre la surchauffe, embellir par la sobriété de la disposition et l’intégration dans l’ensemble architectural. Le volet est au bâtiment ce que la peau est à l’être humain. Il s’ouvre et se ferme selon les circonstances. Verrouillable, le volet renforce aussi la sécurité, dissuadant les intrus comme les regards indiscrets. NIEUW PRINCIPE

Qu’est-ce qui fait donc l’attrait des volets ? Nous avons posé la question à Manu Vanoverbeke, CEO de ROB-systems. Depuis plusieurs décennies, l’entreprise est spécialisée dans les ferrures pour tout ce qui bouge et coulisse, du portail à la porte coulissante en passant par les accessoires et le transport interne. Rouleaux et rails occupent une large place dans l’assortiment. « Les volets pliants, en particulier, sont très sexy dans l’architecture : ils s’intègrent parfaitement dans la surface de la façade. La Maison des jeunes Don Bosco de Mayence l’illustre très bien. On voit avec quel plaisir les architectes ont découvert l’intérêt du volet dans leur projet. » L’exemple allemand a fait des émules : à la Bibliothèque Nationale de France, les accessoires en aluminium des portes pliantes ont cédé la place à l’inox. Les ferrures créées par le fabricant possèdent aussi un atout caché : les volets peuvent s’aligner dans la longueur pour accentuer un effet sculptural et massif. Simple en apparence, mais techniquement complexe. Détail du volet pliant coulissant

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Effet massif

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Que doit savoir l’architecte qui s’intéresse aux volets ? « Le fait que les volets pliants, lorsqu’ils sont ouverts, sont perpendiculaires au bâtiment donne à celui-ci une identité changeante, explique Manu Vanoverbeke. Ce qui est très important pour l’architecte, c’est la surface des battants et leur poids. Le poids idéal se situe entre 20 et 40 kg. C’est un poids adapté à celui des profilés et des rouleaux. Le battant est généralement en bois ou en aluminium, ou les deux. Avec des volets pliants, la façade dégage une identité particulière. »

© Rockpanel

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Rouleaux et rails

Pour les puristes Les architectes, constatent les fabricants, commencent à exploiter et apprécier le potentiel des volets. L’alliance du fonctionnel et de l’esthétique n’y est pas étrangère. Le principe de base existe depuis très longtemps. Le système se compose de rouleaux, de rails, de fixations et de guides. Sveltesse, discrétion et affleurement à la surface de la façade sont les atouts les plus recherchés. Des atouts parfaitement réunis par les volets pliants. Quant aux volets coulissants, ils restent dans le plan du mur, et les rails sont visibles. Pour les puristes, ce n’est pas assez « pur ». Contrairement aux volets pliants, les modèles coulissants glissent devant la fenêtre. Le système ne peut qu’être symétrique, voire, faute de place, télescopique. N’oublions pas la commande des volets : avec des capteurs, la peau du bâtiment s’adapte à toutes les conditions climatiques. Pour les fabricants comme pour les architectes, il reste beaucoup à découvrir dans le monde des volets.


Abondance de vert

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La place de la verdure dans l’environnement intéresse de plus en plus les architectes. La création paysagère va plus loin que le simple jardinage, l’aménagement d’un « hortus conclusus » ou jardin de toit. C’est une activité de plus en plus complexe. Aujourd’hui, l’architecte de jardin sort de ses balises pour se concerter avec l’architecte du bâtiment. L’offre a considérablement évolué ces dernières années.

Le jardinage urbain est à la mode. Le jardin vertical, par exemple, se multiplie sur les balcons. On en voit dans les restaurants branchés, les aéroports et même les hôpitaux. Les toitures vertes attirent les papillons et procurent de la fraîcheur. Le potager citadin gagne lui aussi du terrain : c’est une source de plaisir et de convivialité, un espace de loisirs supplémentaires dans le quartier. L’habitant des villes a besoin d’un cadre vert pour se sentir bien. Un voisinage vert est accueillant ; flâner dans la nature détend. Une ville plus verte, c’est aussi une ville plus propre. Les plantes, en effet, améliorent la qualité de l’air en éliminant les particules fines. Ce n’est plus un secret : tout cela est possible grâce aux petits jardins et balcons.

Toitures-jardins Plusieurs raisons expliquent le succès des jardins de toit. Conformément aux directives du Ruimtelijk Structuurplan Vlaanderen (RSV - plan d’aménagement structurel flamand), les pouvoirs publics s’efforcent de préserver les rares espaces ouverts. Le RSV entend faire des zones urbaines des endroits où il fait bon habiter, travailler et se détendre. À cette fin, les autorités mènent une politique d’offre pour attirer des logements et des bureaux, rafraîchir les environs des gares et créer un cadre de vie plus agréable, avec des parcs et des lieux de récréation. Résultat : le moindre recoin, la moindre cour intérieure ou portion de toiture est aujourd’hui candidate à un changement de rôle. Nous saisissons toutes les occasions pour améliorer le confort de vie. Si vous observez attentivement l’environnement urbain, vous verrez que les petits jardins de toit se font aussi nombreux qu’accueillants.

Microjardins Même les jardins de façade vont dans ce sens ; des communes les encouragent d’ailleurs. Donner des couleurs à un jardin de façade, c’est facile, rapide et cela ne coûte pas cher. Une plante grimpante ne prend presque pas de place. Un buisson longtemps en fleurs embellit un mur

sans âme et apporte de la fraîcheur en été. Un espace confiné ne doit pas être un obstacle pour profiter de la verdure. La saison commence dès le mois d’avril : quelques supports suffisent pour faire grimper Clematis alpina et Clematis macropetala. Elle prendra fin avec le jasmin d’hiver (Jasminum nudiflorum). Votre balcon ne manquera plus jamais de couleurs.

Le toit d’une remise Balcons et patios servent souvent à ranger des vélos, des meubles... Pourquoi ne pas y cultiver des herbes aromatiques, des légumes ou des fruits ? C’est aussi plus agréable à l’œil : avec de la verdure, il y a toujours quelque chose à voir. Un jardin vertical crée un beau mur de verdure, actif toute l’année, sans parler de la production éventuelle. Vous pouvez par exemple aménager sur votre balcon une table de légumes. En ville, on rencontre aussi des bâtiments avec un toit vert ; ce n’est pas un hasard. Même le toit d’une petite remise peut ainsi contribuer à la biodiversité citadine. Oiseaux et insectes y nicheront et s’y nourriront. Poivre des murailles, sédon, joubarbe, ciboulette et œillet à delta composeront l’environnement.

Potager de ville Nombreux sont les endroits où les citadins aménagent des potagers sur des terrains en friche, dans des bâtiments vides, sur les plates-bandes, dans les parcs et plaines de jeux. Ils cultivent même des légumes sur les toits. Si chaque toit plat d’Amsterdam était transformé en potager, la ville produirait tous les légumes, les herbes et les petits fruits dont elle a besoin. Et pourquoi ne pas faire pousser des légumes dans le jardin de votre voisin trop occupé ? Les potagers investissent même les entreprises. Semer et planter dans le potager du patron : amusant, non ? Le jardin des générations, où les aînés du quartier côtoient les enfants, est une initiative précieuse. Ensemble, ils produisent des légumes et des fruits, plantent des herbes et des fleurs, récoltent et consomment. Une belle manière de transmettre le savoir.

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42 EN MATIÈRE Jardin philosophique Le jardin philosophique rassemble des images et des textes. C’est l’endroit parfait pour réfléchir et philosopher en toute sérénité. Un endroit sans distractions. Le jardin de la maison d’Érasme, à Anderlecht, répond à cette définition. En 2000, quatre personnalités – Catherine Beaugrand, Marie-Jo Lafontaine, Perejaume et Bob Verschueren – ont imaginé des chambres philosophiques. Ces œuvres d’art invitent le spectateur à faire une pause, pour profiter du temps qui passe ou échanger avec les amis. N’est-ce pas Érasme, justement, qui disait « Là où sont les amis, là est la richesse » ?

Jean-Jacques Rousseau Le parc Jean-Jacques Rousseau, dans la ville française d’Ermenonville, est un remarquable exemple d’originalité dans la création des espaces verts. Dans ce parc sauvage, le marquis de Girardin (1735-1808) avait installé plusieurs « fabriques », des monuments dédiés à une valeur, une vertu ou un personnage, généralement avec une stèle sur laquelle était gravé un poème ou une pensée philosophique. Le parc est devenu célèbre lorsqu’on y a d’abord inhumé Jean-Jacques Rousseau (ses restes ont été transférés au Panthéon de Paris en 1794). Un exemple de fabrique : la philosophie moderne figurée par un temple grec. Chacune des six colonnes porte le nom d’un philosophe avec un mot qui le caractérise : Newton (lucem), Descartes (nil in rebus inane), Voltaire (ridiculum), Rousseau (naturam), William Penn (humanitatem) et Montesquieu (justitiam). Le temple n’est pas achevé. La philosophie, en effet, évolue sans cesse, n’atteint jamais un point final. Tous ces jardins ne sont pas de simples jardins : soigneusement pensés, ils incarnent l’âme du maître d’ouvrage. Le jardin nous renseigne toujours à propos de l’occupant des lieux. Et de l’architecte de jardins, naturellement.

présentation du jardin en trois dimensions, aux différentes saisons de l’année, élimine souvent les derniers doutes. La visualisation fait la différence. Il incombe aussi à l’architecte de jardins de suivre de près la réalisation.

Architecte de jardins, entrepreneurs de jardins : quelle différence ? En principe, dans l’aménagement ou le réaménagement d’un jardin, la répartition des rôles est la même qu’entre l’architecte et l’entrepreneur du bâtiment. L’architecte trace le plan, l’entrepreneur le réalise, l’architecte assure le suivi. Souvent, l’architecte de jardins est aussi l’entrepreneur. Dans ce cas, le maître d’ouvrage ne peut que se charger lui-même du contrôle. Ni l’architecte de jardins, ni l’entrepreneur de jardins ne sont des métiers protégés. N’importe qui peut s’arroger ces titres. Il y a heureusement des architectes qui se soucient aussi du jardin. Kris Vandecasteele, architecte, explique ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Il veut que ses projets de construction méritent un respect durable grâce à la verdure environnante et à l’intervention de l’architecte de jardins.

L’architecte de jardins apporte une plus-value au projet. Il possède le savoir nécessaire pour concevoir le jardin, tenant compte des souhaits du maître d’ouvrage, du budget, des contraintes d’entretien, des époques de floraison, des combinaisons de couleurs et des effets spatiaux. La

© Peter@vanvlierden.com

Impliquer l’architecte de jardins


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L

’atmosphère idéale nécessite des choix esthétiques et de composition capables de mettre en valeur l’essence et la personnalité, deux caractéristiques qui vivent en parfaite harmonie.

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Bristol 2015, archi verte

A moins de 3 heures de Londres, Bristol s’offre le titre de capitale verte européenne. L’occasion de découvrir un mix éclectique d’architectures anciennes et contemporaines, d’espaces regénérés ou neufs. Au bord de l’eau et/ou entourés de verdure. TEXTE : CATHERINE CALLICO

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ette année, Bristol peut se targuer d’être la première ville du Royaume-Uni à se doter du titre de capitale verte européenne. Parmi les pionnières en termes de qualité de vie urbaine, avec quelque 9000 personnes employées dans le secteur low carbon et 50.000 habitants investis dans des activités durables - alimentation, design, construction...-, la métropole reste exemplaire. Par ailleurs, l’architecture y mêle les styles (géorgien, victorien, contemporain...) harmonieusement. La meilleure manière de s’en rendre compte est de parcourir la ville à pied ou à vélo.

Sur l’autre rive, le M Shed, le nouveau musée de la ville, fend le paysage. Etabli dans un ancien hangar de fret, il s’étend sur deux étages et 5.300 m2. Sa reconversion a été confiée à LAB Architecture Studio avec pour priorité de respecter le patrimoine industriel du bâtiment existant et le site, sans compromettre le fonctionnement d’un musée moderne. Au centre du projet, la création de deux espaces distincts: le foyer ouest et le foyer principal qui orientent les visiteurs, et mènent à une terrasse avec vue à 180° sur Bristol. Des néons et vitres colorées renforcent le caractère moderne du lieu. Un peu plus loin s’étend le centre scientifique At-Bristol, qui revêt la signature de Wilkinson Eyre. Autre brillant Ce mouvement est palpable dans différents exemple de reconversion et d’annexes, il quartiers, tel celui du Port, réaménagé a notamment reçu le Gold Green Tourism depuis le milieu des années 70 aux travers Award en 2011. La structure en béton armé d’entrepôts redessinés par des bureaux du hangar ferroviaire a été restaurée, et d’architecture internationaux et réhabilités orientée vers le port. Au premier étage, dans la culture, la vie nocturne, ou la gasune passerelle mène de la galerie à un tronomie. L’Arnolfini, centre international planétarium, logé dans une sphère en d’art visuels et de la scène, est le fer de acier inoxydable et en partie entouré d’eau. lance de la revitalisation de la zone. Sa réL’architecture contemporaine trouve par novation a été confiée à David Chipperfield, ailleurs un terrain d’expression privilégié plus qui a transformé l’espace intérieur en des à l’ouest de la ville, en pleine regénération. galeries d’art et une caféteria. L’Arnolfini Le quartier du port, centre vibrant de Bristol. Projet emblématique, le mall Cabot Circus, occupe les trois étages inférieurs et le sousdessiné par le bureau Chapman Taylor a été sol du bâtiment, avec vue directe sur le port. La transformation de inauguré en 2008. Multiprimé, l’ensemble intègre un toit en verre la construction en briques rouges du 19e siècle est en particulier en forme de coquille, qui confère légèreté et lumière à la structure. remarquable de l’intérieur, de par la pureté et le jeu des volumes, Le bureau s’est adjoint la collaboration de l’artiste Nayan Kulkarni la dominance du blanc. et des ingénieurs de Schlaich Bergermann und Partner.


© Jamie Woodley

Symbole de la ville, le pont suspendu de Clifton surplombe la vallée sauvage de l’Avon et relie la ville à Leigh Woods, dans le comté de Somerset.

© DR

© Gary-Newman

L’Arnolfini, centre international d’art visuels et de la scène, dont la rénovation a été confiée à David Chipperfield.

Le centre commercial Cabot Circus, dessiné par le bureau Chapman Taylor et inauguré en 2008.

Depuis 2000 et dans la foulée du millénium, le patrimoine géorgien se voit également restauré en masse. Ainsi Queen Square, plus grand ensemble résidentiel du genre classé en Angleterre, agencé autour d’un vaste parc, vaut largement le détour. Les demeures aristocratiques du 18e siècle abritent désormais des bureaux et entreprises de premier plan. Pour éviter le bruit et la pollution, la circulation de véhicules y est strictement limitée. Autre exemple d’architecture vernaculaire, au Nord de la ville, se déploie le quartier gentrifié de Stokes Croft, qui s’apparente à un village urbain, à la dynamique participative et autonome: avec une monnaie locale, des fermes urbaines, mais aussi des commerces indépendants, cafés, bars... De jeunes studios de design et d’architecture s’y installent également, dans des bâtisses à deux ou trois étages et autres lieux reconvertis du patrimoine local. Le quartier est notamment célèbre pour les fresques de Banksy et autres noms de sa lignée.

A découvrir encore, tout à l’Ouest de Bristol, le quartier huppé de Clifton, avec une institution locale, le Lido, et une construction emblématique de la ville, le pont suspendu de Clifton, l’un des plus célèbres au monde, véritable prouesse technique et architecturale. Le centre thermal Lido date de 1849. Son architecture ambitieuse mêle le style victorien et le design égyptien de l’époque. Fermé durant près de deux décennies, il est réhabilité depuis 2008. Les espaces de détente et le restaurant sont agencés autour de la piscine. Ici encore, le contemporain s’intègre subtilement au caractère originel du lieu. Toujours dans un registre victorien, ponctuer la visite par un passage sur le fameux pont suspendu de l’ingénieur britannique Brunel, avec vue vertigineuse sur la vallée de l’Avon, laisse un ressenti fort.

Infos sur la programmation : www.bristol2015.co.uk

Les maisons victoriennes de Clifton Wood rénovées de façon passive.

© Quintin Lake Photography QJEL-20

Le M Shed, le nouveau musée de la ville, à front de quai.

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© Andy Maybury

Revival géorgien et victorien


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Quand l’intérieur devient l’extérieur

Une tendance claire s’est dégagée pendant la semaine du design à Milan : l’universalité des éléments et des solutions d’ameublement. La distinction entre indoor et outdoor semble par moments s’estomper fortement, et c’est à tout le moins rafraîchissant. La création est ainsi ramenée à l’essence de sa fonctionnalité. Une chaise, une table, une armoire, etc. doit pouvoir être utilisée où et quand vous le souhaitez. Ce n’est qu’alors que le design révèle son véritable caractère. TEXTE : PASCAL DEWULF

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l est insensé de penser qu’aujourd’hui, on opère encore une distinction nette entre le mobilier d’intérieur et d’extérieur. Ne serait-il pas plus agréable de pouvoir déplacer votre canapé favori de l’intérieur vers l’extérieur pour profiter d’une belle journée ensoleillée ? Les créateurs sont de plus en plus nombreux à raisonner de la sorte et les solutions qu’ils imaginent ne sont plus cantonnées à un environnement donné. Ils se concentrent sur le concept et l’universalité de celui-ci. Quand l’indoor devient l’outdoor et inversement…

Fashion eyecatcher

Dedans, dehors Un des produits phares de la marque italienne B&B Italia lors de la semaine du design de Milan 2015 fut sans conteste le canapé ‘Butterfly’ signé par l’architecte et designer espagnole Patricia Urquiola. À la base, ce salon est destiné à l’extérieur, mais grâce à ses qualités esthétiques et sa finition, il peut également devenir un objet phare dans la maison, sans compromis sur le confort. Le nom ‘Butterfly’ de ce salon s’inspire de la manière dont le coin extérieur fait la jonction entre l’accoudoir et le dossier. ‘Butterfly’ combine mise en œuvre modulaire et tissu au départ uniquement destiné à l’intérieur. Nous retrouvons la même approche dans l’ensemble de chaises du Belge Studio Job pour Seletti qui fait partie de la collection ‘Industrial Garden’. Les qualités esthétiques sont telles qu’il est impossible de coller une étiquette indoor ou outdoor, mais, grâce à sa finition en métal laqué, ce produit est également idéal pour un patio. Durant Design Milan 2015, les frères Bouroullec se sont également mis en évidence en présentant ‘Belleville’ pour Vitra, une collection indoor/ outoor explicite. La collection comprend des chaises (avec ou sans accoudoir) et des tables. L’esthétique et les matériaux utilisés confèrent à cette collection de chaises et de tables un caractère universel.

Le distributeur d’articles de luxe Luisa Via Roma s’est associé avec l’entreprise italienne Altreforme pour transformer les chaises indoor/outdoor ‘Salvador’ de la marque en fashion eyecatchers. Pour ce faire, ils ont fait appel à des couturiers internationaux tels que Yaz Bukey, Manish Arora et Corto Moltedo, qui ont chacun imaginé leur version de la chaise en aluminium ‘Salvador’. Ces chaises sont des créations uniques fabriquées pour la bonne cause (et d’ores et déjà mises aux enchères sur eBay), plus précisément au profit d’Oxfam Italie, mais les modèles exposés lors de la semaine du design 2015 de Milan 2015, au cœur du quartier de Brera, ont rencontré un vif succès. Pour les amateurs, Alterforme propose également le segment ‘Sartoria’, qui s’adresse spécifiquement aux architectes, aux designers d’intérieur, etc. à la recherche d’œuvres sur mesure à base d’aluminium.

Spectacle féérique Les chaises et les tables semblent être des choix évidents pour un usage intérieur comme extérieur. L’éclairage est plus étonnant, certainement

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© Patricia Urquiola for B&B Italia

© Studio Front for Porro

© Saverio Lombardi Vallauri for Salone del Mobile

(ET INVERSEMENT)


© Masiero

lorsque celui-ci se décline sous la forme d’un lustre baroque. L’Italien Masiero bouscule quelque peu les habitudes avec son lustre outdoor ‘Drylight’. Techniquement, le lustre convient pour l’intérieur comme pour l’extérieur, mais en termes d’esthétique et d’expérience, il apporte une touche très particulière côté jardin. Avec une valeur d’étanchéité d’IP65, cet éclairage ne manquera pas d’attirer l’attention sous une véranda ou lors d’une fête estivale. Ce lustre ne craint pas davantage la pluie, le vent ou le gel. La balançoire lumineuse ‘Sense’ qu’Alexander Lervik a créée pour SAAS Instruments est un autre élément lumineux joyeux qui réunit le caractère fonctionnel d’un luminaire avec le caractère ludique d’une balançoire. Une fois la nuit tombée, cet objet garantit un spectacle féérique.

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1. Un des produits phares de l’Italien B&B Italia pendant la semaine du design 2015 de Milan fut sans conteste le canapé ‘Butterfly’ signé par l’architecte et designer espagnole Patricia Urquiola. 2. La table ‘Ellipse’ de Studio Front pour Porro, universelle pour l’intérieur et l’extérieur.

© Saverio Lombardi Vallauri for Salone del Mobile

Mais la tendance ne se limite pas aux chaises, tables et luminaires. Les bibliothèques pour l’intérieur et l’extérieur peuvent offrir une toute nouvelle expérience dans et autour de la maison. Prenez par exemple la bibliothèque modulaire ‘Fruits’ de Danielle Lo Scalzo Moscheri présentée pendant la semaine du design 2015 de Milan et disponible en différents coloris. Cette bibliothèque a cherché et trouvé son inspiration dans la structure simple des corbeilles de fruits. Un coup dans le mille, même s’il vous faudra veiller à garder vos livres bien au sec. Bien entendu, les livres peuvent être remplacés par d’autres objets moins sensibles à l’humidité. N’oublions pas bien entendu les incontournables du secteur outdoor tels que le Belge Tribù et l’Allemand Dedon, qui cultivent une longue tradition en la matière. Ils ont eux aussi sacrifié à la mode indoor/ outdoor. Le Belge Manutti a par exemple concrétisé la chose dans sa collection ‘Zendo’. La ligne a le caractère sophistiqué d’une collection de meubles indoor, mais avec une finition de haute technologie lui permettant de résister aux aléas climatiques. Vous avez donc le choix : dedans ou dehors.

© Studio Bouroullec for Vitra

Bibliothèque de jardin

4. La collection ‘Zendo’ du Belge Manutti présente le caractère sophistiqué d’une collection de meubles indoor, mais avec une finition de haute technologie lui permettant de résister aux aléas climatiques. 5. Cet ensemble table/chaises du Belge Studio Job pour Seletti fait partie de la collection outdoor ‘Industrial Garden’, qui s’accommode aussi bien d’un environnement intérieur qu’extérieur. 6. Le lustre baroque ‘Drylight’ de l’Italien Masiero résiste au vent, à la pluie, à la chaleur et au gel, et peut être installé à l’intérieur comme à l’extérieur. 7. Pendant Design 2015 à Milan, les frères Bouroullec ont fait parler d’eux en présentant une collection explicitement indoor/outdoor baptisée ‘Belleville’ et développée par Vitra. 8. La balançoire lumineuse ‘Sense’ qu’Alexander Lervik a créée pour SAAS Instruments est un autre élément lumineux joyeux qui réunit le caractère fonctionnel d’un luminaire avec le caractère ludique d’une balançoire.

© Carola Merello for Salone del Mobile Milano

3. Le distributeur d’articles de luxe Luisa Via Roma s’est associé avec l’entreprise italienne Altreforme pour transformer les chaises indoor/ outdoor ‘Salvador’ de la marque en fashion eyecatchers avec le concours d’une brochette de couturiers internationaux.

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© Studio Job for Seletti

4 © Manutti

© Altreforme

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sur la PEB

Ecologie, économie d’énergie, isolation... Tels sont les domaines auxquel chacun se doit de prêter garde dans la construction d’un bâtiment. Des précautions qui sont plus qu’une obligation morale : la loi oblige les architectes à les respecter, et elles sont codifiées avec précision. C’est à ce domaine que touche la PEB, dont les règles ont changé ce premier mai. Mais pas de panique : la procédure est plutôt simplifiée, et ouvre des perspectives intéressantes pour la profession. TEXTE : OEUILLET

L

a PEB, c’est la version wallonne de normes européennes écologiques. Comme chacun le sait – ou comme chaque juriste pourra vous l’apprendre – , l’Union Européenne ne légifère pas directement. Elle émet des directives, et chaque Etat membre doit se charger d’édicter ses propres lois dans l’esprit de la directive. La PEB est la transposition d’une directive datant de 2010 qui régule l’économie d’énergie dans tous les bâtiments neufs de l’Union. À moins que vous n’ayez travaillé sur aucun projet ces dernières années, vous avez déjà forcément entendu parler de certification PEB et de toute la paperasse qui l’accompagne. Tout cela était cependant une mesure transitoire : un premier jet, un essai. C’est à partir de ce mois-ci que la PEB tourne à plein régime. La PEB n’est pas un domaine à négliger : l’ignorer vous expose à des sanctions. Des amendes administratives sont prévues pour les défauts de déclaration. En outre, le propriétaire peut être également condamné, ouvrant la voie pour vous à des complications juridiques et un sacré coup de canif dans votre réputation. Heureusement, nous avons pris le soin de tout bien vous expliquer... Voici en résumé le chemin pris pour la PEB : chaque nouveau bâtiment se doit de passer par cette expertise et d’obtenir le certificat. Quand vous démarrez un projet, vous devez trouver un responsable PEB qui est habilité à effectuer pour vous les contrôles et les démarches. Ce responsable accomplira pour vous principalement deux étapes (et on plus trois comme avant la réforme du premier mai) : une déclaration de demande allégée qu’il remet en même temps que la demande du permis d’urbanisme, et une déclaration finale remise à la fin des travaux (attention, celle-ci n’est plus remise à la commune, mais à la « direction du bâtiment durable » de la Région wallonne). Concrètement, le travail du responsable sera de contrôler que votre bâtiment est aux normes ; pour cela, il utilise un logiciel spécialisé qui est téléchargeable gratuitement sur le site de la région wallonne. Dans ce logiciel, le responsable PEB entre les données concernant votre bâtiment. Le logiciel calcule ensuite si le projet est conforme à la PEB. À la fin, vous obtiendrez un certificat PEB qui est valide pour dix ans – et sans ce document, vous êtes passible d’amendes.

Qui sont les responsables PEB ? Jusqu’au premier mai, il était possible pour les professionnels, architectes, ingénieurs, ou prouvant cinq années de travail dans ce domaine, de se déclarer responsable. À partir de maintenant, il faut passer un examen à l’issue d’une formation pour devenir responsable PEB agréé. Pas de panique si vous êtes déjà un responsable. Premièrement, la loi prévoit une période de transition et les responsables non-agréés sont habilités à finir leur travail pendant un an, à l’issue de quoi tout le monde devra être passé par la formation et l’examen. La formation devrait durer environs deux semaines. Pour l’instant, le contenu de ce petit cours de certif’ PEB n’est pas encore connu, mais il est possible que les sessions de formation soient organisées de façon sporadique : gardez-donc l’œil sur les agendas des formations si vous êtes intéressés par cette petite carrière parallèle !

Le responsable PEB est là pour s’assurer que votre bâtiment est aux normes.

48 JURIDIQUE

Tout savoir

La PEB ne concerne pas que les bâtiments neufs. Tout bâtiment faisant l’objet d’une grande rénovation (cela se traduit par environ 75% de son enveloppe extérieure – si le cas se présente à vous, prenez bien soin de vérifier avec la Région wallonne si vous entrez dans cette catégorie) doit aussi passer par un responsable PEB. Sachez que les propriétaires doivent fournir un certificat PEB pour louer ou vendre leur bien, ce qui peut être difficile à ceux qui possèdent une vieille bâtisse : du temps de Horta, on ne donnait pas de certificats ! Un autre professionnel peut alors intervenir : le certificateur PEB, généralement un technicien ayant passé une formation très courte et qui n’est pas habilité à agir comme responsable PEB sur des bâtiments nouveaux. Le certificateur remet un document à la validité plus courte que celui du responsable : cinq années seulement. Cette information n’est pas à négliger : votre propre certificat PEB ob-


tenu lors de la construction de votre bâtiment peut servir à votre client pendant dix ans s’il souhaite louer ou vendre son bien. C’est donc toujours bon à savoir, afin d’expliquer au client ce qui l’attend dans l’usage de sa nouvelle bâtisse. Si vous voulez l’épater un peu plus, dites-lui qu’il y a deux exceptions qui ne requièrent pas ce document : premièrement, quand un bâtiment est acheté pour être démoli, il n’y a pas besoin de certificat PEB (mais il faut quand même pouvoir bien prouver que la vente est destinée à la démolition). Deuxièmement, quand un bâtiment fait l’objet d’une vente forcée (si votre client s’est endetté par exemple), l’établissement d’un certificat PEB est à la charge de celui qui provoque la vente. Enfin, un certain nombre de bâtiments en sont exemptés : ateliers, bâtiments agricoles, lieux de culte, et bâtiments de moins de 50 mètres carrés utiles. Voilà de quoi rassurer votre client quand il faudra lui dire que la certification PEB booste le prix de sa construction de plusieurs centaines de milliers d’euros ! Enfin, gardez à l’esprit que la certification PEB peut être un bonus pour chaque architecte. Le job de responsable est ouvert aux membres de votre profession. Passer l’examen peut vous ouvrir un nouveau marché bien utile en temps de crise...

Et ailleurs en Belgique ? La Flandre et la Région de Bruxelles-Capitale ont également adapté les directives européennes dans leur propre législation. Si vous travaillez sur un bâtiment dans ces deux régions, la procédure PEB telle que nous venons de l’expliquer n’est pas d’application. Les règles sont différentes et en général plus exigeantes, en particulier en Flandre. À Bruxelles, l’équivalent de cette procédure se nomme également PEB. Elle est gérée par l’IBGE et ses normes sont en vigueur depuis le 1er janvier de cette année et nécessitent également l’utilisation d’un logiciel. Les normes sont déjà très dures et iront encore plus loin, progressivement, avec des exigences plus fortes chaque année jusqu’à 2018. En Flandre, la procédure se nomme EPB et nécessite également un professionnel qui doit réaliser le contrôle – typiquement un autre architecte ou un ingénieur. Celui-ci doit vous fournir un calcul avant le début des travaux en version papier et digitale, et une déclaration doit être faite au plus tard six mois après la fin des travaux. Dans tous les cas, n’oubliez jamais le principal conseil du juriste : posez vos questions avant d’entreprendre à un professionnel de la loi, cela coûte toujours moins cher que de faire appel à lui une fois que les problèmes légaux apparaissent !

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