LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES
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Déco
MARBRE, STAR DES INTÉRIEURS
#13 juin/juillet/août 2017
Détournement
UNE ARCHITECTURE QUI QUESTIONNE LA MATIÈRE
Zoom
LE CIEL URBAIN SE PEUPLE DE BOIS
Celebrating continuity celebrating change The first VOLA taps were designed in 1968 by Arne Jacobsen for the National Bank of Denmark. During the recent years VOLA has introduced several new products that have received international design awards. VOLA is manufactured in Denmark according to the strictest environmental requirements.
VOLA Studio Tour & Taxis Havenlaan 86C 1000-Bruxelles Tel.: 02 465 96 00
sales@vola.be www.vola.be
EDITO Il est maintenant temps de préparer l’été en se laissant porter par la nature. C’est bien sous l’aiguillon de cette dernière et grâce à l’évolution technique que l’architecture se réinvente et se redécouvre au travers d’une multitude de projets novateurs.
JUIN/JUILLET/AOÛT 2017 #13
La nature au sommet
Avec le bois, nous vous invitons à prendre de la hauteur en découvrant le retour de ce matériau dans le ciel de nos villes. Tout comme l’acier et le béton avant lui, le bois s’invite comme ossature de bâtiments hauts. Le naturel peut s’exprimer de bien des manières et à toutes les échelles d’un projet, allant de la structure aux éléments de décoration, tout est question d’interprétation. De la ceinture verdoyante de la ville d’Ostende au retour du marbre dans nos intérieurs, la part belle est faite à mère Nature. La matière et son utilisation sont également sous les projecteurs avec la récente inauguration du MAD, nous avons souhaité aller plus loin dans la symbolique et le réemploi des matériaux créant une architecture alternative. Comme à l’accoutumée, et avec un peu plus de légèreté, envolez-vous pour Miami, flamboyante ville côtière où les bâtiments d’art déco côtoient les gratte-ciel, le tout sous des accents latinos. Au travers de notre enquête et dans un souci constant de vous proposer un média de qualité, nous souhaitons également vous inviter à nous donner votre ressenti sur notre média. Votre avis compte pour nous, n’hésitez donc pas à nous faire part de vos impressions ou remarques. Chers lecteurs, nous serons heureux de vous retrouver dès septembre. Bonne lecture ! Lionel Lhoir
EDITEUR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Alain Lhoir 065 66 06 92 info@eurobest.be DIRECTION DE LA RÉDACTION Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be JOURNALISTES Catherine Callico, Pascal Dewulf, Laure Eggericx, Philippe Golard, Anne-Claire Hervet, Koen Mortelmans et Philip Willaert
DIRECTION GRAPHIQUE Eléonore Cucca eleonore@eurobest.be
TRADUCTION Gitracom 02 735 84 55
Marie-Charlotte Leriche mariecharlotte@eurobest.be
ADMINISTRATION Michèle Petit 065 66 06 92 secretariat@eurobest.be
PUBLICITÉ Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be Michèle Petit +32 (0)472 96 62 22 mp@focusarchi.be
PARUTIONS Février/Mai/Septembre Décembre DISTRIBUTION Gratuite par poste : 17.000 exemplaires
IMPRIMEUR Imprimerie Van der Poorten s.a. Diestsesteenweg 624 3010 Kessel-Lo Belgique Ce magazine est une publication du groupe Eurobest Products 311, Rue des Vaches 7390 Quaregnon www.focusarchi.be SUIVEZ-NOUS
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4 SOMMAIRE
LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES
ZOOM
06 Le ciel urbain se peuple de bois 18 Design Milan 2017, la garde belge 46 Détournement
MUST HAVES 12 Pureté naturelle
D[ÉCO]
14 Les ceintures vertes, déclinaison du futur urbain 54 Marbre, star des intérieurs
#13 juin/juillet/août 2017
INSPIRATION
22 Entre ouverture et intimité
ÉVEIL
38 Kaléidoscope 42 À Lire !
EN MATIÈRE
32 Protection solaire et toitures vertes s’installent dans le paysage 40 Nouveaux visages de l’urbanisme wallon 58 Innovations
TRAVEL
44 Miami, un foisonnement architectural
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6 TETIERE 6 ZOOM
Le ciel urbain se peuple de bois
Depuis la mythique tour de Babel, le genre humain caresse un faible pour les tours à l’assaut des nuages. Nouvelle tendance ? Les concevoir en… bois massif. D’ici 2020, Bordeaux possèdera ainsi - temporairement - deux des plus hauts gratte-ciel résidentiels de la planète. Pour l’heure, de telles constructions ne dépassent pas pour l’instant les 5 étages en Belgique…
© Wilmotte & Associés Architectes
TEXTE : PHILIPPE GOLARD
Nice aura aussi sa tour bois, noyau en béton et deux hémisphères bois.
© Jean-Paul Viguier et Associés
Le projet Silva des bureaux franco-belge Bellecour/Art & Build comprend une tour bois et deux ensemble totalisant 18.000 m2. Avec ses 18 étages, elle rivalisera dans le ciel girondin avec sa voisine conçue par le bureau Jean-Paul Viguier & associés.
A
défaut de ne compter aucune véritable tour en bois dans son ciel, notre plat pays dénombre néanmoins une maison pour dix réalisée en ce matériau de structure (encadré 1). Même si les firmes de grande taille font encore défaut chez nous pour investir le ‘multi-étages’ non résidentiel neuf, le bois y est désormais tendance. Au point, depuis 2013, de faire l’objet d’une enquête bisannuelle auprès de tous ses constructeurs (Hout Info bois1, Office économique wallon du bois et DG statistiques/SFP Economie). En cette matière, la Flandre fait bien davantage que Wallonie et Bruxelles réunis ; ces six dernières années, ces derniers restent en effet à la même cadence. Au total, en une demi-décennie, la Belgique est ainsi passée de près de 5-6 % à… 9,3 % de part de constructions de maisons à structure bois massif en utilisant 90 % de résineux européens sur le total des permis de bâtir ou RES – rénovations, extensions, surélévations – délivrés chez nous. Soit, tout compris, quelque 3.300 unités en 2016 année record.
« CLT » révolutionnaire Pour l’essentiel, il existe quatre types de principes constructifs : ossatures bois, bois massifs empilés, poteaux-poutres, panneaux massifs collés ou cloués. Le plus révolutionnaire d’entre eux est ce dernier sous l’intitulé « cross laminated timber » ou bois lamellé-croisé. Généralement résineux, il est composé de plusieurs lames de bois. Pour chacune d’entre elles, elles sont croisées à 90° puis collées les unes sur les autres. Cet assemblage peut mesurer jusqu’à 3 m de large et 16 m de long. On ajuste l’épaisseur selon les besoins : résistance au feu, isolation, … Cardinal : ces panneaux résistants ainsi constitués affichent une portance autorisant à dépasser les 15 étages.
Un matériau qui a la côte Ailleurs, le ton est déjà résolument à l’élévation en bois pour densifier cités, villes, métropoles et mégalopoles face aux booms démographiques, politiques anti-étalement et urbanisations accélérées. Après les maisons individuelles (une pratique déjà en vogue au Moyen Age), le tour des bâtiments à étages est en effet arrivé. Et la conversion à ce matériau aux séduisantes
qualités thermo-environnementales est rapide. Promoteurs, développeurs et collectivités locales ou régionales comme les établissements publics d’aménagement (EPA) l’ont adoubée. Car c’est à côté de chez nous, en France, que les projets de gratte-ciel en bois les plus hauts du moment sont en effet les plus avancés.
(1) Enquête exhaustive en format PDF > http://bit.ly/2p0mYM2 ; www.houtinfobois.be et www.oewb.be
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© Gehry Partners
8 TETIERE 8 ZOOM Connu de ce côté-ci d’outre-Quiévrain pour sa conception du futur plateau urbanisé du Heysel (NeoI/Européa), le bureau Jean-Paul Viguier & associés (JPVA) a signé la plus haute tour bois à venir dans le ciel bordelais : 57 m et 18 étages. Sur papier, Hypérion (2020) est actuellement – très temporairement sans doute – le plus haut gratte-ciel ‘bois’ de la planète.
Pourquoi un tel engouement pour ce matériau spécifique en France ? Outre son rôle économique (encadré 2), ses vertus et propriétés séduisent un pays où les architectes privilégient encore souvent l’emploi du béton et de la structure métallique, Rudy Ricciotti en tête. A coût compétitif égal, le bois travaillé massif est en effet écologique, léger, bien indiqué pour les surélévations, simple à mettre en œuvre. Grâce à sa préfabrication, son utilisation permet de réduire considérablement les durées de chantiers. Et il s’avère très performant aux plans acoustique et thermique (régulation d’humidité). Et surtout, à épaisseurs multipliées, il présente une exceptionnelle résistance au… feu.
Podium girondin Bordeaux s’apprête à caracoler en tête. A l’aide de sa propre gigantesque refonte foncière (façon EuraLille) baptisé Euratlantique sur les deux rives de la Garonne, la cité girondine veut figurer parmi les grandes métropoles du XXIe siècle. Couvrant quelque 740 ha d’anciens quartiers populaires et 2,2 millions m² à aménager (620 millions € > 2024), c’est l’un des plus grands chantiers urbains français en cours pour un bon moment. D’ici le printemps 2020, Bordeaux y possèdera les deux tours bois les plus hautes du moment avec Silva (50 m, 18 étages) et Hypérion (57 m, idem). Poussées dans le dos par l’EPA locale, ce futur duo inédit a été respectivement conçu par l’A.M. franco-belge Studio Bellecour/Art&Build2 (Paris-Bordeaux-Bruxelles) et le cabinet français Jean-Paul Viguier (Paris). Silva sera érigée dans la ZAC St-Jean Belcier (rive gauche).
(2) Dossier de presse en PDF > Art & Build / Kaufman & Broad (3) Certification NF Habitat HQE; label breeam ‘very good’
Réactions en… chêne Derrière la Suède, la Finlande et l’Autriche - qui verrouillaient jusqu’ici le marché ‘CLT’ -, et l’Allemagne, l’Hexagone fait partie du hit-parade des producteurs bois du Vieux Continent. La France détient en effet la troisième forêt d’Europe. Des filières ‘bois’ et ‘sèches’, elle veut tirer des industries d’avenir et inverser la tendance : l’actuelle exportation de bois brut peu cher et l’importation de bois transformé à haute valeur ajoutée destiné au secteur de la construction. Outre-Quiévrain, le chiffre d’affaires de ces secteurs se situe à 60 milliards € . Dans l’hypothèse d’une balance commerciale ainsi inversée, il pourrait gagner aisément 6 milliards € supplémentaires l’an. Signe des temps : 4 usines de préfabrication de bois CLT viennent d’ouvrir des lignes de production en France. La technique CLT (cloué ou collé) permet de monter très haut en construction tour. Avec du résineux comme du feuillu (chêne, …).
Dans l’îlot mixte 4.9 en entrée d’agglo, le projet Silva comprend en réalité un programme de trois ensembles totalisant près de 18.000 m² : logements certifiés3 en majorité, du tertiaire labellisé3 (côté place Armagnac), un peu de commerce et un parking silo à 4 niveaux. En son sein, pour les projets actuels connus, la tour à 80 % en bois et aux 115 logements ‘accession’ disposera
d’une structure primaire à colombages géants. Son cœur en bois sera abrité derrière une peau-écorce d’acier proche de la pierre de Frontenac largement en usage en Gironde. Les missions d’ingénierie ont été confiées aux généralistes ‘bâtiments’ d’EgisElioth, un groupe spécialisé en structures innovantes (conception générale structure + fluides, économie-suivi de la réalisation). A durée de vie estimée à un siècle, cette tour-campanile vantée par le développeur-constructeur du Sud-Ouest Kaufman & Broad sera plutôt rectangulaire, effilée sans empilement d’étages et sans socle. Elle sera aussi surtout un condensé des meilleurs systèmes constructifs bois (encadré 1), associant pour la structure un système de poteaux-poutres en lamellé-collé (3.000 m3 de bois, du pin maritime des Landes) avec planchers en CLT (3.500 m3), et des enveloppes en ossature bois de type mur manteau. Pour fin 2019, elle constituera - avec Hypérion - l’une des plus hautes tours en ce matériau dans le monde.
Face à face bordelais Composée aux deux tiers de bois français – épicéa du Limousin, pin des Landes – et d’un tiers de béton, Hypérion dominera, elle
aussi, l’hinterland de la gare LGV Bordeaux St-Jean4 mettant l’Aquitaine à 2h05 de Paris et à portée rapide de Bilbao et Toulouse. Parmi les leaders BTP européens, les filiales Eiffage Immobilier et Construction avec le bureau d’architecture Viguier & associés sont les lauréats de l’appel à projets lancé par l’EPA Bordeaux Euratlantique pour la construction d’une programmation jumelle de Silva. Dès cet automne ou au plus tard début 2018.
Record à battre Ce double record peut être battu. Ainsi à Nice, le bureau Wilmotte & Associés (stade Allianz Riviera ; notre dossier > Focus Archi n°9 été 2016, p.10-14) travaille depuis une demi-décennie sur une tour à… 35 étages mixant aussi le bois-béton dans l’écoquartier Saint-Isidore aux 10 ha voisins du nouveau stade niçois. Cet « immeuble se constitue d’un cylindre de béton autour duquel viennent se greffer deux hémisphères en bois, explique l’architecte, urbaniste et designer parisien5. D’une hauteur de 115 m, il devrait abriter un hôtel, des bureaux et des logements. » A Marne-la-Vallée, l’établissement public d’aménagement EPA Marne - aux 45.000 logements dans les cartons - va livrer une tour bois de 10 étages mono-fonction (résidence étudiante) à l’automne 2018. Treedit comptera 600 chambres. À l’échelon européen, Hypérion-Silva détrôneront temporairement la tour Treet (2015 ; 48 m) signée par Artec et sise à Bergen en Norvège. Lesté, l’immeuble de 14 étages abrite l’Office du logement BOB. Système statique utilisé en génie civil pour assurer la stabilité globale contre des effets horizontaux (vents, séismes, chocs, freinages, etc.), le contreventement y est assuré par un ensemble de poteaux-poutres visibles en façade haute de 14 étages. Hors Europe et UK (Oakwood Tower, Londres), la résidence étudiante Brock Commons6 (18 étages) sera livrée cet automne encore à Vancouver. Située au cœur de l’Université
© Artec
Depuis 2015, signée par Artec, la tour bois Treet s’élève à 48 m sise à Bergen en Norvège.
Ce contrat d’une tour en bois structurel agrémentée de deux bâtiments en corolle (logements, bureaux, commerces, locaux d’activités, parkings) pèse lourd : 51 millions € annoncés. Ici, noyau central de distribution et les 3 premiers niveaux seront en béton pour assurer la stabilité aux vents. Cette colonne vertébrale sera enrobée d’une ossature bois en poteaux-poutres bois lamellé-collé supprimant les voiles porteurs. Le tout sera aéré de jardins sur dalle, potagers en toiture et wild roof pour les toitures inaccessibles.
(4) Vidéo du projet (2’25’’) sur YouTube à l’adresse : https://youtu.be/YJiO6_19GD8 | (5) « Le décollage programmé des gratte-ciel en bois » par Richard Hiault, in Les Echos du 18 avril 2016 | (6) Vidéos YouTube > https://youtu.be/GHtdnY_gnmE et https://youtu.be/zB5H1ZVZk-c
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© Lend Lease
En Australie, Melbourne s’enorgueillit actuellement d’une tour CLT de 10 étages, datant déjà de 2012. Forte Living (32,2 m) accueille des commerces (rez) et une vingtaine d’appartements. Seul le premier étage est en béton. L’Autriche pourrait bientôt emporter le pompon avec un projet de tour bois en totalisant… 24, imaginé par Rüdiger Lainer + Partner Architekten ZT GmbH. Baptisée HoHo (pour Holzhochhaus), elle culminerait à 84 m à Seestadt Aspern à Vienne en 2018. Concentrant hôtel, bureaux, commerces et wellness, le projet comprend deux autres immeubles mixtes bois-béton. On y parle aussi de la tour Bahnorama (2010), qui dépasse déjà tout le monde avec ses 65 m. Mais il ne s’agit que d’un observatoire – vide – grandeur nature. Le bois y explore ses limites en hauteur.
© Hermann Kaufmann +Acton Ostry Architects
3.
1. En CLT et érigée en Australie, Forte Living date déjà de 2012. Seul le 1er étage est en béton. 2. Toujours dans les cartons, l’Oakwood Tower culminerait à 300 m au cœur de la City londonienne. 3. A Vancouver, la résidence étudiante bois Brock Commons compte jusqu’à 18 étages.
La Belgique n’a pas encore investi de véritables tours bois massif. Les seules réelles élévations en ce matériau ont vu le jour à Mont-sur-Marchienne, au sud de la métropole carolo. Signées par Baneton-Garrino, les deux réalisations affichent 5 étages CLT.
Du grain encore à moudre… La Suède et Stockholm affichent aussi leurs prétentions : en 2023, une tour de 34 étages à appartements multiples, vérandas vitrées et terrasses végétalisées y poussera, conçue par les bureaux d’architecture Berg et C.F. Møller. Désormais, la diversification des fonctions concerne également aussi bien des bureaux, centres médicaux, crèches, hôtels, etc. Mais, pour l’heure, notre pays reste loin de toutes ces considérations dont hauteur et défis donnent le tournis. Hors un hôtel-gîte à Eupen de 4 étages, deux ‘tours’ bois belges les plus hautes sont ‘carolos’ et ne dépassent pas les 5 étages7. Culminant à 21,5 m, le duo partout en bois massif CLT hors radier s’est inspiré de l’ex-base militaire ‘Vauban’ à Freiburg/Allemagne, l’un des premiers quartiers sans voiture (1996).
© BGarchitectes sprl
2.
© PLP Architecture
10 ZOOM
1.
Colombie-Britannique, cette réalisation en voie de finition est signée par l’architecte autrichien Hermann Kaufmann (premier Global Award for Sustainable Architecture ; 2007) en coopération avec Acton Ostry Architects Inc. Il en existe une de 13 étages au Québec où vit et travaille le pape de la discipline, l’architecte Michael Green.
Conçues par le bureau bruxellois Baneton-Garrino, les deux ‘tours’ ont pris souche dans l’éco-quartier des Closières aux 600 logements à répartir d’ici 2020 sur 18 ha à Mont-surMarchienne (sud de Charleroi)8. Chaque fois, la structure du gros-œuvre est apparue en une vingtaine de jours, avec une demi-dizaine d’ouvriers et une grue mobile. Pour approcher le ciel belge de beaucoup plus près, ce sera une toute autre paire de manches. D’autant qu’au-delà de… 4 étages et en l’état de la science de bâtir, la stabilité d’une tour bois lambda exige actuellement un noyau d’acier et de béton. Nulle part, la tour 100 % bois n’est donc pour demain.
(7) PDF de présentation > http://www.forum-immobilier.be/sites/default/files/pdf/focusprojets-lasambrienne.pdf (8) Avis circonstancié du bureau bois Ney+partners/Wow > www.bureau-etudes-bois.be/project/14-051-01-les-closieres/
Arch. Mies van der Rohe Mathias Ramirez Photography
Une durabilité éprouvée, vous pouvez en être sûr ! Dans le domaine de l’étanchéité à l’eau, les fabricants belges de membranes bitumineuses pour toiture ont toujours joué un rôle majeur, aussi bien dans le développement du produit, l’offre d’un service de qualité que lors de la réalisation du projet. Par conséquent, ils ont acquis une solide réputation internationale. Afin de rester bien étanches, les toits plats, en particulier, doivent répondre à des exigences très strictes. Ils sont plus souvent mis à rude épreuve que n’importe quel autre élément de la construction, tant par la pluie, le soleil, le vent et la pollution. En outre, ils doivent souvent répondre à des critères supplémentaires (réaction au feu, toitures vertes, toitures terrasses, …). Choisir une membrane bitumineuse, c’est faire le bon choix pour une toiture fiable et durable.
www.bitUmeninfo.be
12 MUST HAVES
Jeu de blocs Avec ses 44 x 44 millimètres, Qbini est le plus petit spot de Modular Lighting Instruments. Qbini s’inspire d’un jeu de blocs : grâce à deux couleurs, six formes et quatre tailles, vous composez vous-même votre création. Le luminaire est aussi modulaire : un ingénieux mécanisme à clic et une légère poussée suffisent pour transformer l’éclairage.
www.supermodular.com
Tasses artistiques Illy lance sa nouvelle Art Collection avec la collaboration de l’artiste israélien Ron Arad. Celui-ci aime à transformer les formules et les structures par l’entremise d’une réflexion latérale. On dirait qu’Arad pose sur les soucoupes une sorte de couverture qui se prolonge dans les tasses.
www.illy.com
Pureté naturelle
Couleur bienvenue Dessinés par Britt Bonnesen, les tapis hauts en couleurs Pavilion sont fabriqués en bambou souple. Le motif rayé est conforme à la tendance actuelle du monde de la mode, où les stries sont omniprésentes. Idéal pour une touche personnelle et ludique.
Faire entrer la nature dans vos bureaux ? Il existe plusieurs moyens pour y parvenir : des matériaux spécifiques, une forme adéquate, ou un design étudié.
www.normann-copenhagen.com
TEXTE & COMPOSITION : PASCAL DEWULF
Parfaite symbiose Si vous êtes allé à Design Milan, vous avez déjà vu dans l’appartement Diesel les nouvelles lampes Container et Tank, que la marque a développées avec Foscarini. Preuve que mode et design sont parfaitement compatibles. Ce modèle est baptisé Tank.
www.diesel.com
Presque parfait Inspiré par le travail des maîtres scandinaves du design et le paysage vallonné des côtes nordiques, le modèle Lagom est signé Hugo de Ruiter. Un vrai petit chef-d’œuvre vintage. En suédois, « lagom » signifie « presque parfait » ou « dans la bonne proportion ». Hugo de Ruiter va à l’essentiel.
www.jori.com
Perception de la lumière La suspension Duna, créée par Zaha Hadid Architects pour LASVIT, est destinée aux espaces limités. Ou comme le dit Maxim Velcovsky, directeur créatif de LASVIT : « Ce qui nous intéresse, c’est la manière dont l’architecte perçoit la lumière comme un objet matérialisé dans un espace. »
www.lasvit.com
100% résistant aux intempéries C’est la première fois que le fabricant outdoor belge TRIBÙ fait appel à une créatrice, Monica Armani. Féminité et émotion caractérisent donc cette collection de luxe. Élégant, le siège en vannerie verticale extra-large repose sur des pieds divergents et élancés. La vannerie fait appel à des matériaux pour le moins innovants : une mousse revêtue d’un manchon tricoté sans raccords, en textile et polyoléfine.
www.tribu.com
Nid d’abeilles musical Avec BeoSound Shape, Bang & Olufsen présente un système de haut-parleurs sans fil qui contribue à l’acoustique même hors tension. Les haut-parleurs BeoSound Shape forment un système modulaire qui se fixe au mur. À base d’éléments hexagonaux (comme les nids d’abeilles), le dispositif offre une liberté créative presque illimitée en termes de dimensions et de motif.
www.bang-olufsen.com
Debout, assis Une station debout prolongée peut devenir fatigante. Pierre-Emmanuel Vandeputte a mis au point Paradosso, une solution de confort qui permet de rester debout dans une position détendue. Le dossier en cuir et le cadre en acier peint à la poudre constituent un surprenant support « debout/assis ».
www.pierreemmanuelvandeputte.com
Objet exceptionnel Cette remarquable création du designer belge Nicolas Destino s’appelle L.30. Elle se distingue par sa forme et sa transparence, qui diffusent la lumière avec élégance. On note aussi la géométrie. Les contours de la lampe tracent en effet une seule ligne continue. Un objet très particulier. Les matériaux : acier et peinture époxy.
www.wowtrendobjects.be
Des outils pour vivre ensemble Extremis, la marque belge connue pour ses tools for togetherness, a présenté les nouveaux membres de la gamme à l’occasion du Salone del Mobile Milano. La table de pique-nique Virus en fait partie. Être ensemble n’a jamais été aussi agréable.
www.extremis.be
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© Daniel Keuck - Fotolia.com
14 D(ÉCO)
Les ceintures vertes Déclinaisons du futur urbain
La ville du futur fait l’objet de réflexions à long terme. Avec sa ceinture verte – le Groen Lint – longue de 35 kilomètres, Ostende a posé il y a quelques années les jalons d’un projet de verdurisation intéressant et inédit. Aujourd’hui, la ceinture est pratiquement achevée et confère à la nouvelle culture urbaine un rayonnement original qui sert tant l’écologie que le tissu économique et récréatif. TEXTE : PHILIP WILLAERT
C
’est l’ex-bourgmestre Jean Vandecasteele qui a jadis lancé cet ambitieux projet, et ses successeurs lui ont emboîté le pas. Son soutien politique a été absolument déterminant et en même temps unique en Flandre et même en Belgique. L’administration communale y a d’emblée vu une plusvalue pour la ville dans le plan directeur de l’architecte suisse Georges Descombes et de l’ingénieur-architecte gantois et planificateur spatial Bart Van Gassen du bureau Technum. Il y a quatre ans, ils ont gagné l’appel d’offres international de l’Architecte du Gouvernement flamand.
Pièces de puzzle L’idée était, à l’image d’un chapelet, de relier entre eux les espaces verts nouvellement réalisés dans la périphérie de la ville. Aujourd’hui, ces pièces de puzzle s’imbriquent joliment les unes dans les autres grâce aux visées audacieuses de la ville d’Ostende. Comme il y a de moins en moins de terrains à bâtir qui se libèrent, il est important de pourvoir la ville d’espaces verts. La ceinture peut donc être qualifiée de grand jardin, mais avec des fonctions qui se croisent. L’argument écologique n’est pas le seul, les arguments récréatifs et économiques sont également de la partie. « Le plan directeur relatif aux transformations du paysage était déjà prêt en 2013, explique Eli Devriendt, de la direction Domaine public. Il balisait une vision d’avenir à long terme. Au XXIe siècle, les parcs sont accessibles à tout le monde, alors qu’au XIXe siècle, ils étaient réservés presque exclusivement à la bourgeoisie nantie. L’un des aspects
importants dans la vision formulée concerne l’aspect urbanistique et le déplacement de fonctions urbaines dans la périphérie afin de mieux intégrer celle-ci dans la ville. Le nouveau crematorium, mais aussi le projet d’observatoire Astropolis, en sont de bons exemples. »
Consolidation Le Groen Lint est une aguiche pour la ville, du moins s’il est utilisé avec circonspection, et a pour vocation d’attirer les jeunes et les touristes. Tout est mis en œuvre aujourd’hui pour créer une jonction rapide entre les différentes zones vertes. « Nous souhaitons consolider les zones vertes au lieu de les laisser se fragmenter, poursuit Eli Devriendt. La verdure fait fonction de grand jardin pour la ville avec une profusion de possibilités et de défis, comme des jardins communautaires, des transformations de paysage, des liaisons, mais aussi des lieux pour des événements. » Eli Devriendt est le chef de projet du Groen Lint. Votre passion pour le projet est vive, n’est-ce pas ? « Le Groen Lint est comme un boulevard vert qui ceinture la ville, précise Eli Devriendt. Un nouvel espace public et une nouvelle forme de culture urbaine. Le choix s’est résolument porté sur la mobilité des cyclistes. Les anciennes ceintures urbaines étaient destinées à la voiture. Tout cela devrait changer dès maintenant et dans le futur. Le choix politique posé par la ville témoigne d’un dynamisme visionnaire. »
Cadre international
Deux vitesses
Le Groen Lint n’est pas tombé du ciel, des exemples similaires ont été étudiés au-delà de nos frontières. « Nous avons inscrit le projet dans un cadre plus large, international, afin de pouvoir mieux l’évaluer dans le futur, ajoute Eli Devriendt. Nous avons par exemple collaboré étroitement pendant trois ans au projet européen 21st Century Parks avec le Rother District dans le sud de l’Angleterre. Nous nous sommes à cette occasion penchés sur la question de savoir à quoi ressembleront les parcs au XXIe siècle. Aujourd’hui, nous aménageons des parcs pour un très large public et mettons en outre fortement l’accent sur la durabilité. Songez par exemple à l’agriculture urbaine, au boisement et à la rétention de l’eau, ou encore à la mobilité, pour ne citer que quelques aspects. »
Quels sont les exemples au niveau mondial ? Eli Devriendt : « L’Emerald Necklace à Boston, de la main de Frederick Law Olmsted, le premier architecte paysagiste américain et par ailleurs concepteur de Central Park, en est un bel exemple. C’est une histoire particulièrement inspirante d’un parc linéaire autour d’une ville. Boston est ainsi devenue une ville offrant une formidable qualité de vie. Chaque contexte est bien entendu différent. Ostende n’est pas Boston, cela va sans dire. » Le plan directeur est de bonne qualité et sa mise en œuvre est aujourd’hui en cours. « Un plan directeur déploie toujours une vision à long terme, poursuit Eli Devriendt. À l’heure qu’il est, nous travaillons encore intensivement avec quelques projets pilotes. En trois ans, nous avons bien avancé. À l’époque, tout se limitait encore au plan directeur. Aujourd’hui, nous en sommes à la phase d’exécution. L’aménagement de la piste cyclable est surtout un projet récréatif. Le ruban cyclable de 32 km autour d’Ostende indique que la ville a bien plus à offrir que la mer, le soleil et la plage. Quittez l’agitation de la ville et laissez-vous tenter par cette promenade autour de la ville. Tel est le message sous-jacent. »
Le Groen Lint est un projet à deux vitesses. La ville d’Ostende est propriétaire de certains domaines et peut donc décider plus facilement de l’aménagement de nouvelles liaisons et espaces verts. « Mais nous travaillons également avec divers pouvoirs publics pour la réalisation de projets sur le territoire ostendais, » précise encore Eli Devriendt. Ils émettent des avis contraignants dans le cadre des demandes de permis d’urbanisme. Ou ils cofinancent le projet (pour Groen 62, tant la Province que la Région participent au cofinancement).
« Pour les transformations du paysage, nous devons frapper à la porte d’autres autorités et là où nous ne sommes pas propriétaires, nous devrons sans nul doute négocier avec divers pouvoirs publics et propriétaires privés, ajoute Eli Devriendt. Ceci nécessite toutefois plus de temps. Mais les paysages ne s’arrêtent pas aux frontières des communes. Nous passons progressivement à un niveau supralocal, et cela réclame également une approche supralocale. Les trois projets pilotes se situent en effet tous sur le territoire d’Ostende. Nous en sommes les chevilles ouvrières et les auteurs, mais nous agissons toujours en concertation avec des autorités supérieures. Dans une phase suivante, lorsque nous sortirons de notre zone de compétence, l’initiative devra être reprise à un niveau supérieur. Nous constatons que Ruimte Vlaanderen est déjà entrée en action dans le cadre du TOP-project kust. »
1. Raversijde | 2. Paysage aéroportuaire 3. Paysage commercial | 4. Les Hortillonnages
15.
5. Parc sportif De Schorre | 6. Geuzenbos 7. Zone des criques d’Ostende | 8. Zandvoorde 9. Canal Plassendale-Nieuport | 10. Zwaanhoek
14.
11. Canal Gand-Ostende | 12. Zone humide Noord-Ede 13. Spuikom (laisse marine)
13.
14. Rive orientale de la zone portuaire
12.
15. Paysage dunaire de la rive orientale
11.
6.
2. 1.
3.
5. 8.
10.
7. 4.
Plan initial de la ceinture verte (2013).
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16 D(ÉCO) Les jardins de Stene Comme indiqué plus haut, la périphérie va accueillir de nouvelles fonctions urbaines, comme le crematorium, conçu par OFFICE Kersten Geers David Van Severen, et l’observatoire, une partie de la Meesterproef, une épreuve de maîtrise dans laquelle de jeunes architectes et l’Architecte du Gouvernement flamand laissent libre cours à leurs idées créatives dans les projets concrets d’une ville. C’est l’architecte Pieter-Jan Peeters qui a signé le meilleur projet, basé sur les hangars de l’aéroport. « Les deux projets exhalent une certaine urbanité, mais sont néanmoins entourés par une belle quantité de verdure », explique encore Eli Devriendt. L’Hortillonnage derrière la Sandershoeve à Stene est un autre projet. « Nous y optons pour un parc alimentaire/agricole. L’eau et l’agriculture se rejoignent à cet endroit. Les jardins de Stene constituent un premier projet pilote auquel ont collaboré plusieurs parties : Technum, l’architecte suisse Georges Descombes et l’agronome Willem Van der Schans. » Le projet comprend quatre parties différentes dont un jardin polder à proximité de Stene, un paysage de prairie humide et un paysage de champs en bordure du Torhoutsesteenweg, où seront cultivées de nouvelles variétés. La quatrième partie est la plateforme alimentaire à l’arrière de l’architecture routière, où est également prévu un chemin de promenade. Ce projet pilote fait partie du projet européen Scape (Shape Climate Adaptive Places). « Nous appelons cela du Lanscape Led Design, et grâce aux petits canaux, nous essayons d’amener un maximum d’eau dans l’arrière-pays », complète Eli Devriendt.
Parc De Nieuwe Koers – vue sur le potager et le paysage environnant depuis la terrasse du CHS ‘De drie Platanen’ (Catherine Pyck).
Les jardins de Stene – jardin polder (MAAT-ontwerpers, Technum).
Parc de quartier Le deuxième projet pilote est le parc De nieuwe Koers. Il s’agit d’un terrain de 13 ha acheté par la ville. Il accueillera une résidence-services conçue par Bovenbouw Architectuur, couplée à un jardin potager qui fait fonction de parc de proximité. Par ailleurs, le site accueillera également un vaste parc-prairie censé accueillir un grand événement chaque année. L’observatoire Astropolis devrait lui aussi être implanté dans le périmètre de De Nieuwe Koers, un projet à vocation clairement supralocale. Le concours est passé ici aussi par une épreuve de maîtrise de l’Architecte du Gouvernement flamand, à l’issue de laquelle Catherine Pyck a présenté un plan directeur de première force. D’après elle, la qualité du site est déterminée par les perspectives du paysage champêtre environnant. Le troisième projet pilote concerne le Geuzenbos, qui accueillera le crematorium. L’accès au bois est assuré par une passerelle et un sentier qui le traverse. Le concepteur du projet est le collectif Technum, Descombes et Grontmij. « L’idée était en l’occurrence d’ajouter des éléments, dont une piste cyclable et un chemin de promenade, dit Eli Devriendt. Par ailleurs, nous voudrions relier le parcours cyclable avec l’itinéraire cyclable Groen 62 afin de créer une jonction avec la gare. L’axe vert Groen 62 relie Ostende (Zandvoordestraat) avec Torhout
(Aartrijksestraat). Avec ses 22 km, cette ancienne voie ferrée est le plus long de tous les axes verts. Au départ de la côte, cet axe traverse successivement les polders médiévaux, les polders historiques, la crête sablonneuse de Gistel, Moere-Nieuwland, la plaine entourant Eernegem et le plateau de Wijnendale. L’avenir est résolument au vélo.
IMAGINE… Fenêtres, portes et murs rideaux de Reynaers Aluminium
Fotograaf: Philippe Van Gelooven - Architect: Jaspers-Eyers
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Design Milan 2017 La garde belge
Présenter le plus grand salon de design au monde, c’est un peu comme enfoncer une porte ouverte. Durant le Salone del Mobile Milano, des designers du monde entier exposent leurs créations pendant cinq jours. Jeunes talents ou valeurs sûres, tous s’y montrent sous leur meilleur jour. Cette année, la levée belge était une fois encore omniprésente à la grand-messe du design de la cité lombarde. TEXTE : PASCAL DEWULF | PHOTOS : SALONE DEL MOBILE MILANO
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© photo Piet Goethals
e Salone del Mobile Milano est et reste la référence où les créateurs, les architectes (d’intérieur)... peuvent exposer leurs produits et leurs solutions, mais aussi un événement créatif sans égal lieu où ils peuvent puiser leur inspiration à l’infini. Cinq jours durant, Milan la bourdonnante se transforme en un incubateur de tout ce qui touche au design et à l’intérieur au sens le plus large du terme. Avec plus de deux mille exposants et quelque deux cent mille mètres carrés d’espace d’exposition dans le centre de congrès ‘Fiera Milano’, le salon est sans nul doute le Valhalla des amateurs de design. Et c’est sans compter, bien entendu, tous les espaces d’exposition dans les quartiers périphériques.
Avec la collection ‘Wicked’ pour Vincent Sheppard, le Bruxellois Alain Gilles propose une interprétation moderne et graphique de la logique de construction des sièges en rotin.
Torrent de créativité
Paysage volcanique
© Elizabeth Dewez
Mais c’est surtout dans les zones qui entourent le salon, le Salone Satellite et les quartiers de Tortona, de Brera et de Lambrate, que bouillonne véritablement la créativité. Et inutile de dire que les créateurs belges y sont abondamment présents. Delta Light de Moorsele a par exemple construit une formidable
© Sep Verboom
Quiconque a jamais visité le Salone del Mobile Milano sait que le salon en lui-même ne constitue qu’une infime partie de l’événement. Pas question pourtant de traiter l’épicentre du Salone del Mobile Milano avec dédain, car on y trouve à chaque fois des créations de premier plan. Le Bruxellois Alain Gilles y a par exemple présenté, avec la collection ‘Wicked’ pour Vincent Sheppard, une interprétation moderne et graphique de la logique de construction des sièges en rotin, montrant comment un matériau naturel pouvait soudain se parer d’une élégance indiscutable et de lignes très épurées. Nathalie Dewez était, elle aussi, de la partie. Avec son cabinet ‘Elisabeth’ en cuivre pour l’enseigne italienne De Castelli, elle brise le mythe selon lequel le métal serait froid et dénué d’âme. Sep Verboom a impressionné avec son ‘ROPE rug’ pour Papilio, un tapis tissé aux allures organiques, réalisé à partir de cordages de pêche récupérés dans l’océan.
Sep Verboom fait forte impression avec son ‘ROPE rug’ pour Papilio, un tapis tissé aux allures organiques, réalisé à partir de cordages de pêche récupérés dans l’océan.
installation temporaire dans le Brera Design District. Le célèbre Palazzo Crivelli y a servi de toile de fond à une scénographie à la fois passionnante et inspirante. Delta Light y a organisé avec Dezeen (le magazine d’architecture et de design le plus influent au monde) une soirée émaillée d’exposés du plus haut intérêt sur l’homme, la société et l’architecture. Modular Lighting Instruments de Roulers a pour sa part présenté Mare Modular, une installation architecturale noir et blanc surprenante, vibrante, qui créait une sorte de décor féerique aux allures volcaniques, très éloigné de la notion d’espace et de temps, avec une passerelle pour guider les visiteurs.
Avec son cabinet ‘Elisabeth’ en cuivre pour l’enseigne italienne De Castelli, Nathalie Dewez brise mythe selon lequel le métal serait froid et dénué d’âme.
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20 TETIERE 20 ZOOM Cinq jours durant, à l’occasion du Salone del Mobile, Milan la bourdonnante se transforme en un incubateur de tout ce qui touche au design et à l’intérieur au sens le plus large du terme.
La Belgian Connection Situé au cœur de la ville, le Palazzo Litta a accueilli une très importante délégation belge pour Design Milan. Trois partenaires – Flanders DC, MAD Brussels et Wallonie-Bruxelles Design Mode (WBDM) – y ont présenté le travail d’une foule d’équipes créatives, de designers et d’entreprises dans l’exposition ‘Belgitude’. C’est au premier étage du prestigieux palais du dix-septième siècle qu’a eu lieu l’exposition sous la houlette de DAMN° Magazine/Siegrid Demyttenaere. La plateforme ‘Belgium is Design’ et DAMN° Magazine ont demandé à une série de designers avec quels fabricants ou marques ils souhaitaient travailler. Les réalisations y ont été exposées sur des surfaces d’un blanc immaculé (mais constituées de différents matériaux), une création du studio d’architecture bruxellois V+.
Chaise-abeille
© Julien Renault
Jean-François D’Or a par exemple exposé une série d’objets en collaboration avec Maison Vervloet. L’un d’entre eux était une sonnette de porte minimaliste en cuivre, qui a attiré l’attention par sa simplicité et sa gaîté. C’est un peu comme une boîte à musique qui vous met spontanément la joie au cœur. Le prototype de poignée de porte inspiré d’une pipe respirait lui aussi une indéniable joie de vivre. Avec son studio Loudordesign, D’Or recherche la dualité et la complémentarité de solutions
créatives et pragmatiques. Nicolas Bovesse s’est mis au service de Keramis et cela a débouché sur une jolie petite table en céramique et acier. La collaboration entre Xavier Lust et Charles Schambourg by Nacarat n’est pas neuve. Charles Schambourg by Nacarat peut se prévaloir d’une longue tradition de cuir tissé. Par le passé, il avait notamment déjà travaillé avec des marques telles que Rolls-Royce et Delvaux. À ‘Belgitude’, cette collaboration a donné naissance à un prototype de chaise ‘Bee’ en aluminium et cuir tissé. Lust tire souvent son inspiration de la nature et il n’en a pas été autrement pour la chaise ‘Bee’. La chaise évoque la dynamique et la forme des insectes qui symbolisent la vie proprement dite.
Vent nouveau En tant que directeur artistique de Kewlox, Julien Renault a pris l’initiative de transformer une icône du design belge une gamme d’articles à la fois contemporains et modernes. Ce fut le cas également au Palazzo Litta, qui a accueilli une nouvelle création de la marque. La collaboration entre Julien Renault et Kewlox fait manifestement souffler un vent de fraîcheur sur le système de rangement qui connaît depuis les années cinquante un succès qui ne s’est jamais démenti. Julien Renault a réinterprété la structure du système Kewlox avec des matériaux atypiques conférant en quelque sorte à l’armoire Kewlox l’aspect d’un casier surdimensionné. En même temps, cela prouve aussi qu’un design intemporel peut s’accommoder de nouveaux matériaux tels que l’aluminium et le verre trempé sans renier pour autant le concept d’origine qui ne comportait ni colle, ni clous, ni vis.
Talent belge à l’honneur Le Salone Satellite avec son thème ‘20 Years of New Creativity’ a lui aussi fait la part belle aux créateurs belges. Il a réuni quelque cinq cents projets et autant de créateurs dans la Fabbrica del Vapore. Et parmi eux, bon nombre de talents belges, comme le duo de créateurs bruxellois PaulinePlusLuis, Charlotte Lancelot, Raphaël Charles et Twodesigners. Preuve s’il en est que le monde du design belge est plus vivant que jamais et marque également son empreinte sur la scène internationale. À suivre.
Julien Renault réinterprète la structure du système Kewlox avec des matériaux atypiques (aluminium et verre trempé), conférant soudain à l’armoire Kewlox l’aspect d’un casier surdimensionné.
PUBLI-RÉDACTIONNEL
Linea 3000 de BTicino
répond au dynamisme du marché des kits Le marché des kits vidéoparlophonie est un marché en perpétuelle évolution. Au cours des années écoulées, BTicino a accordé une attention particulière à la mise à jour de la gamme des postes intérieurs. La gamme des kits est également actualisée avec l’apparition de nouveaux postes extérieurs Linea 3000. Ces kits BTicino sont destinés à des applications unifamiliales ou bifamiliales et s’installent en apparent ou en encastré. Il en résulte une diminution des références et un aperçu plus clair de l’offre pour l’installateur. La gamme existante, Linea Métal, tire sa révérence après dix ans. Simplification de l’offre En lançant le Linea 3000, BTicino a explicitement opté pour la simplification. Désormais, une seule référence s’applique pour plusieurs applications en kit. Un seul article permet dorénavant de proposer une solution unifamiliale ou bifamiliale. Les avantages sont multiples: l’installateur a une vue claire sur l’offre de kits dont l’installation peut être aisément extensible.
Testé et approuvé Le poste extérieur Linea 3000 est un appareil discret au design moderne, dont la technologie est invisible et les interactions intuitives. Le souci du détail caractérise également la qualité BTicino Linea 3000. Par exemple, l’effet ‘flottant’, une particularité du design qui fait que l’appareil semble plus mince qui ne l’est en réalité. Aussi le rétroéclairage qui assure que le porte-étiquette soit éclairé de manière idéale. Un capteur de lumière détermine si le rétroéclairage et l’éclairage de zone doivent être activés. L’esthétique s’assortit à merveille à tout style d’habitation. Avec l’élément rond, plutôt ludique intégré dans une finition dépouillée dans son ensemble, le Linea 3000 sort nettement du lot.
Le Linea 3000 est de classe IP54, résistant à l’eau et à la poussière, et est muni d’une plaque frontale en Zamac de résistance aux chocs IK10.
Variantes Le Linea 3000 de BTicino se décline en trois variantes : un poste extérieur audio de base, un poste extérieur vidéo (audio + caméra) et un poste extérieur vidéo avec un lecteur de badge intégré. Ce dernier est fourni avec des badges pour toute la famille. Une visière anti-pluie, qui offre une meilleure protection en cas de conditions météo extrêmes, est proposée en option. Important Le Linea 3000 est le premier kit disponible avec la fonctionnalité 3/4G.
Pour des informations détaillées : Legrand Group Belgium s.a. Kouterveldstraat 9 - 1831 Diegem Tél.: +32 (0)2 719 17 11 - Fax: +32 (0)2 719 17 00 info.be@legrandgroup.be - www.bticino.be
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© Elenathewise - Fotolia.com
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Entre transparence et opacité, quatre projets traduisent des attentes qui oscillent de l’interaction collective au besoin de retrait. Tout en dialoguant avec l’environnement urbain ou paysager. L’accent y est également porté sur la lumière naturelle, notamment à coup de passerelles et de cours intérieures, comme à Bruxelles, dans ce projet de transformation d’un ancien site associatif et industriel en logements de qualité, ou encore dans cet incubateur de jeunes entreprises à vocation durable. Tandis que sur les hauteurs d’Eupen, une habitation privée tire profit de sa morphologie pour se dérober aux regards, et s’ouvrir à la nature. Le bardage bois, omniprésent, permet de réguler la diffusion de lumière solaire et le degré de privacité. De même, à l’abbaye d’Averbode, les matériaux – brique, bois, acier – participent de l’agencement des atmosphères: sensorielle au travers du nouveau centre d’expériences, ou de recueillement, en lien avec la vie pastorale. TEXTE : CATHERINE CALLICO
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BRUSSELS GREENBIZZ INCUBATEUR DURABLE
Implanté sur un site industriel près du centre-ville, le projet d’incubateur pour entreprises à caractère environnemental Greenbizz s’intègre dans le vaste projet de développement urbain Tivoli – lequel cumule des logements (+/- 450 unités) et un pôle économique – financé par les fonds européens Feder et par Citydev. Déployé sur 12.000m², Greenbizz renferme des ateliers pour les entreprises orientées vers l’environnement et les spin-offs, un
incubateur et des bureaux, ainsi que des espaces publics (d’exposition, café…). Deux volumes principaux délimitent une nouvelle place publique entre le quartier industriel au sud et celui plus urbain et résidentiel au nord, opérant une transition entre les zones.
à tout type d’événements. Par beau temps, la cafétéria s’ouvre vers la place. Un accès fluide est privilégié de bas en haut et de l’avant vers l’arrière du volume vers les différents espaces : réunion, administration, incubateur, ateliers, etc.
Le projet promeut l’ouverture. Pensé et conçu comme un espace commun tout aussi bien pour les occupants que pour les visiteurs et habitants du quartier, le large hall d’entrée de Greenbizz se veut polyvalent, propice
À six et huit mètres de hauteur à l’intérieur, des ateliers se font face de part et d’autre de deux rues couvertes, fécondes en animations, ce qui favorise encore le relationnel. Les deux rues se greffent au nord sur une promenade
+1 niveau bureaux - Incubateur M niveau mezzanine - administration et salles de réunion R niveau accès + ateliers - Hall d’accueil GreenBizz aa Liaison quartier Tour&Taxis
> Quartier Tivoli
bb Liaison quartier du Canal
> Quartier Tivoli
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Mur végétalisé reprenant l’axe
Tour&Taxi > Tivoli Hall d’entrée GreenBizz = Coeur du quartier = Coeur du bâtiment
schéma 01
perpendiculaire au quartier résidentiel, laquelle mène directement au lobby d’entrée et sur la place, voire jusqu’à l’incubateur au niveau du toit. Cette structure est-ouest, à la fois empruntée par les occupants de l’atelier et de l’incubateur est entièrement visible sur toute la longueur du côté de la rue. Toujours dans un souci d’interaction et de transparence. De même, l’incubateur surplombe à peine les ateliers, afin d’assurer une diffusion maximale du soleil dans les logements depuis la rue. La lumière y pénètre également via deux patios.
NOM DU BUREAU Architectesassoc TITRE Brussels Greenbizz LIEU DU PROJET Rue Dieudonné Lefèvre, 37 1020 Bruxelles DATE DE REALISATION DU PROJET 2016 MAITRE D’OUVRAGE Citydev.brussels ENTREPRISE CEI-de meyer WEBSITE www.architectesassoc.be PHOTOS © DR
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26 INSPIRATION 26 TETIERE
BODEGHEM 16-18 LOGEMENTS MIXTES Le projet de transformation et rénovation développé par le jeune bureau d’Hajrije Bergsoj repose sur deux entités : un immeuble de rapport de cinq étages à front de rue, et un ancien entrepôt de trois étages à l’arrière. A l’origine, une petite construction reliait les deux corps de bâtiments avec au deuxième étage, une galerie de passage. Durant près des trois dernières décennies jusqu’en 2013, les lieux ont hébergé des associations d’aide aux jeunes en difficulté. Les copropriétaires ont ensuite décidé de réhabiliter et de rénover les bâtiments, pour en faire des logements qualitatifs à des prix accessibles, dans un contexte bruxellois de hausse démographique et de crise du logement. Afin de créer une mixité dans le programme, le maitre d’ouvrage a également souhaité affecter une partie du projet en logements étudiants. Au départ, l’intégralité de la parcelle était bâtie, mais le projet cumulait les faiblesses. Ainsi, les locaux des bâtiments avant et arrière en contact avec la partie centrale manquaient de lumière et l’accès des pompiers en fond de parcelle était impossible. Pour y pallier, la première intervention architecturale a consisté à dé-densifier la parcelle. Le projet démantèle la
partie centrale tout en préservant la ‘grille’ structurelle en béton armé. Les bâtiments avant et arrière revêtent de nouvelles façades, traitées de façon à faire laisser pénétrer un maximum de lumière. Une cour intérieure est créée dans laquelle s’articulent la passerelle reliant les deux corps de bâtiment, des parkings vélo et l’accès vers le parking automobile au rez du bâtiment arrière. En s’immiscant entre les structures existantes, l’intervention architecturale, subtile, offre au projet une nouvelle visibilité et un cachet très fort. La façade arbore une seule grande grille d’entrée en acier galvanisé, avec un accès séparé pour les piétons et pour les voitures. Tandis que l’accès via le numéro 16 de la rue Bodeghem fait place à une paroi en briques de verre. Dans la cour, des matériaux à caractère industriel et brut donnent le la. De même, des châssis noirs avec un jeux de divisions modulaires recomposent les façades. En outre, une passerelle relie dorénavant les deux corps de bâtiments, et un espace commun des occupants est aménagé au premier étage du bâtiment arrière.
NOM DU BUREAU BERGSOJ architecte TITRE BODEGHEM 16-18 DESCRIPTIF Transformation et rénovation d’un immeuble de logement en logement pour étudiants et jeunes professionnels. LIEU DU PROJET 1000 Bruxelles, Annessens DATE DE REALISATION DU PROJET 2016 MAITRE D’OUVRAGE Massimo De Lord Rinaldi ENTREPRISE Particulier WEBSITE www.bergsoj.com PHOTOS © Arnaud Collette
1. Situation existante
2. Démolition
3. intervention architecturale
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28 INSPIRATION
LE MOMENT EXPERIENCE ABBATIALE
L’Abbaye d’Averbode s’est dotée d’un Centre d’expérience, dessiné et aménagé par les bureaux B-bis architecten & OMGEVING dans des bâtiments délaissés du site. L’Abbaye d’Averbode reste un monastère important, tant dans ses fonctions pastorales que culturelles. Son site naturel et patrimonial est protégé. Le projet vise à rétablir les activités artisanales de base de l’abbaye et à
leur donner une nouvelle visibilité, dans un cadre plus contemporain et un agencement spatial intra- et extramuros repensé. Le centre d’expérience, baptisé Le Moment, s’intègre dans un environnement paisible et stimulant qui comprend une brasserie, une fromagerie, une boulangerie et une boutique. La production polyvalente témoigne de l’interdépendance de ces espaces. Les architectes ont travaillé différents aspects du projet au travers du concept
scénographique, des interventions architecturales, de la conception du mobilier fixe, de la communication... L’intervention architecturale consiste principalement en un espace d’exposition et d’information sur l’abbaye et la région, couvert et de forme allongée, sorte d’extension de la ferme historique préservée. Marquées par la simplicité, les modifications effectuées dans les anciens bâtiments de l’abbaye se réfèrent à son histoire, tandis que les matériaux utilisés – brique, bois et acier – s’y fondent en toute sobriété. De même que leurs nuances de brun et de gris-noir. Les ouvertures de fenêtre existantes sont dotées de nouveaux châssis en acier. La lumière solaire est filtrée en certains endroits par des claustras en briques. Le projet privilégie également la transparence avec au sein des espaces, les processus de production artisanale (brasserie, etc.) laissés apparents, à l’intention des visiteurs.
NOM DU BUREAU B-bis architecten & OMGEVING TITRE Het Moment LIEU DU PROJET Averbode DATE DE REALISATION DU PROJET 2016 MAITRE D’OUVRAGE De Drie Provinciën WEBSITE www.b-bis.be & www.omgeving.be PHOTOS © Ilse Liekens & Franky Larousselle
Invisible
PUBLI-RÉDACTIONNEL
Une double signification La surface réfléchissante de cette unité modulaire en Slovénie, conçue par le studio autrichien Delugan Meissl, disparaît dans le paysage. Alucobond® naturAL Reflect a été choisi principalement pour son impact sur le paysage en combinaison avec un concept durable. « L’invisibilité de la « Casa Invisibile » a une double signification », expliquent les architectes. La façade en miroir fait émerger un magnifique paysage, mais l’invisibilité de cette maison est aussi due à son empreinte écologique qui est à peine perceptible. Le bâtiment est une unité flexible constituée d’une structure en bois préfabriquée, conçue comme une habitation clef sur porte pouvant être montée partout. Un maximum de flexibilité et de qualité spatiale sont les maîtres-mots de ce concept. La cheminée et une cellule humide de l’habitation sont les seules structures fixes dans cette conception ouverte. Cela crée trois unités spatiales qui facilitent l’utilisation et conception individuelle des espaces. En raison du système
de construction modulaire et de l’utilisation intensive du bois, ces maisons peuvent être démontées avec un minimum d’effort. Comme des rideaux, des parois coulissantes peuvent être ouvertes, révélant des portes vitrées intérieures permettant à la lumière d’investir les lieux.
www.alucobond.com
FAÇADE FASCINATION.
Casa Invisibile, Slovenia | ALUCOBOND® naturAL Reflect | DMAA Delugan Meissl Associated Architects, Vienna | © Christian Brandstätter 3A Composites GmbH Alusingenplatz 1 78224 Singen, Germany Phone +32 471 42 23 22 luc.ameys@3AComposites.com www.alucobond.com
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HABITATION ‘G’ STRATES ET ESPACES Cette habitation familiale jouit d’un cadre naturel très privilégié. La parcelle se déploie sur les hauteurs d’Eupen, bordant le massif forestier du Hertogenwald et dominant la vallée de la Vesdre. Elle est accessible depuis une route secondaire ouverte sur une impasse, à l’abri des nuisances sonores de la voirie principale, éloignée. La morphologie élancée de la construction se développe parallèlement aux courbes de niveaux, et organise les espaces. A front de rue, elle présente ainsi une zone de carport intégrée au volume, qui mène vers la porte d’entrée, et propose également des fonctions telles qu’un rangement extérieur et un espace de stockage de bois de chauffage.
Le rez-de-chaussée de l’habitat est constitué des pièces de vie, de la suite parentale et des zones de service (buanderie, arrière-cuisine). Le maître d’ouvrage souhaitait, à plus long terme, une utilisation « autonome » de cet espace de plein pied, y compris pour des personnes à mobilité réduite. En début de volume, on trouve la suite et les zones de service tournées vers l’intérieur, tandis qu’en extrémité, le séjour s’ouvre largement sur le paysage. Ce schéma se répète au R-1 (niveau partiellement enterré) avec les espaces techniques en terre et les chambres d’enfants orientées vers la forêt. Le principe se traduit en façade via l’utilisation du bardage vertical ajouré. Ainsi, à proximité de l’espace public ou occupé voisin, le bardage recouvre les baies, tel un filtre visuel. De même, une section adaptée dérobe la vue aux regards indiscrets, en oblique. A l’opposé, lorsque le contexte y est propice, le bardage laisse place à de larges baies vitrées. Cette adaptation d’un seul et même matériau rend le volume homogène, tout en soulignant avec force sa morphologie étudiée.
NOM DU BUREAU Crahay&jamaigne TITRE Habitation « G » LIEU DU PROJET Eupen DATE DE REALISATION DU PROJET Automne 2016 MAITRE D’OUVRAGE nc WEBSITE www.crahayjamaigne.com PHOTOS © Laurent Brandajs
Coupe
Architectenbureau aabeele - © Christophe Van Couteren
PUBLI-RÉDACTIONNEL
Membranes d’étanchéité bitumineuse
Le choix qui s’impose pour un toit plat fiable et durable Le choix pertinent du type de matériaux d’étanchéité est d’une importance vitale pour la durée de vie d’un toit ! Le bitume était déjà employé comme matériau d’étanchéité bien avant notre ère. Les caractéristiques uniques telles que longévité de l’étanchéité, excellente adhérence et application aisée étaient déjà bien réputées. Au fil du temps, ces propriétés n’ont cessé d’être optimisées. Les membranes bitumineuses s’imposent donc logiquement dès que des propriétés performantes et pérennes dans le temps sont nécessaires ! La plupart des systèmes bitumineux de toiture des années 80 étaient composés de bitume oxydé, renforcés d’une armature en carton feutre ou d’un voile de verre et ce, autant pour la sous-couche que pour la couche de finition. Depuis 1975, par l’effet combiné de l’augmentation de l’isolation et de l’allègement des structures, les systèmes d’étanchéité de toiture ont fortement été sollicités. En conséquence, une réduction sensible de la durée de vie des toits plats d’antan a été constatée ! Dès le début des années 80, la compréhension des phénomènes auxquels un toit plat est exposé s‘est, dès lors, largement améliorée. Ainsi, les producteurs belges ont pu proposer des membranes à base de nouveaux bitumes modifiés qui ont apporté une réponse économique adaptée aux problématiques citées auparavant. Le retour d’expérience de ces nouvelles membranes bitumineuses est très largement positif et ces dernières ont permis d’augmenter, considérablement et de manière tangible, la durée de vie des toits plats bitumineux !
Les membranes bitumineuses protègent plus de 65 % des toits plats étanches sur le marché belge, ce qui en fait la technique la plus populaire. Son atout principal est une durée de vie éprouvée de plus de 40 ans, qui peut, sous condition d’un entretien correct être prolongée jusqu’à 90 ans. Les toits bitumineux ont également d’autres avantages : une excellente résistance aux variations de température, des joints à la soudure homogène et contrôlable, des systèmes bicouches dans la grande majorité des cas pour plus de sécurité, une couche de finition de 4 mm d’épaisseur, facile à réparer si besoin…Les membranes de toiture bitumineuses sont, également, parfaitement compatibles pour la collecte et la réutilisation des eaux de pluie.
Bitubel asbl Association des fabricants belges de membranes bitumineuses (De Boer, Derbigum, Iko et Soprema) info@bitumeninfo.be www.bitumeninfo.be
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32 EN 32 MATIÈRE TETIERE
Protections solaires et toitures vertes s’installent dans le paysage Traditionnellement, la lutte contre la surchauffe passe par la répression. Mais l’approche préventive gagne aujourd’hui du terrain. Il n’est pas rare qu’elle s’accompagne d’une plus-value esthétique, voire de résultats remarquables sur le plan architectural. TEXTE : KOEN MORTELMANS
© Koen Mortelmans © Soprema
Toit végétal au musée en plein air de Luostarinmäki à Turku (Finlande)
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es mesures comme la climatisation, la ventilation ou l’activation du noyau de béton ont un point commun : la chaleur excédentaire s’accumule d’abord dans le bâtiment avant d’être évacuée. Une protection solaire intérieure arrête certes la lumière, mais elle peine à lutter contre la chaleur, car celle-ci se trouve déjà dans le bâtiment lorsqu’elle bute sur la protection solaire. Toitures vertes et protections solaires extérieures, en revanche, maintiennent la chaleur à l’extérieur. Les deux systèmes ont connu ces vingt dernières années une croissance et un développement considérables. L’amélioration concerne non seulement la performance technique, mais aussi le potentiel esthétique.
Une vieille idée La toiture verte ne date pas d’hier. Dès l’Antiquité, les jardins suspendus de Babylone comptaient parmi les sept Merveilles du monde. Par la suite, les toits végétaux n’ont pas disparu. On en trouve de beaux exemples du début du XIXe siècle au musée en plein air de Luostarinmäki, dans l’ex-capitale finlandaise de Turku. En Belgique, les toitures vertes avaient pour première fonction de ralentir l’écoulement de l’eau de pluie. Aussi les installations se sont-elles multipliées après une série d’inondations à la fin du XIXe et au début du XXe. Les subsides ont constitué des incitants importants, de même que les obligations légales, par exemple à Anvers. La création de biotopes verts dans les environnements urbains a également joué un rôle dans les choix politiques et individuels. Quant aux propriétés d’isolation thermique des toitures vertes, elles représentent plutôt un avantage secondaire.
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34 EN MATIÈRE
De plus en plus, l’aspect architectural s’impose. On le voit surtout dans les projets où seuls les toits apparents sont recouverts de verdure. Ce choix va parfois de pair avec des arguments fonctionnels. Sur une toiture verte, on peut installer des panneaux PV et des chauffe-eau solaires, mais la pluie qui a percolé à travers une couche de terre ne se prête plus à l’usage sanitaire. Il y a une vingtaine d’années, les toitures vertes étaient encore monotones. On y trouvait surtout de la pelouse ou des aromates. Et aussi de grands vides à certaines saisons. Progressivement, les fabricants ont proposé des combinaisons sélectionnées, surtout des sedums, à la fois pour éviter le dépérissement en cas de sécheresse et pour promouvoir des
alternances de couleurs saisonnières. Tandis que l’esthétique s’imposait parallèlement au fonctionnel, la verdure effectue depuis peu une percée - encore modeste - sur les façades. L’avènement de la protection solaire extérieure est une conséquence presque logique d’un phénomène antérieur, la multiplication des grandes baies vitrées. Le verre laisse entrer la chaleur en hiver et la lumière naturelle en toutes saisons. La lumière du jour augmente la sensation de confort. Mais elle a aussi des inconvénients : un risque de surchauffe, des reflets gênants et des problèmes de décoloration à l’intérieur.
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Toit apparent
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36 EN MATIÈRE La protection solaire peut dominer la façade.
lorsque les écrans sont escamotés. Cela correspond à la tendance minimaliste qui règne dans l’architecture. D’ingénieux systèmes de glissières permettent aujourd’hui de proposer des protections solaires en toile de grande surface ainsi que des écrans ouvrant latéralement pour les portes. On trouve même sur le marché des protections solaires pour les fenêtres d’angle.
Cinquante nuances de gris L’intérêt du film Un film peut contribuer à la lutte contre la chaleur et les UV. Cette solution concerne surtout les bâtiments existants. En effet, elle ne prend pas de place et ne nécessite pas de travaux lourds. Le revers de la médaille se situe sur le plan esthétique : plus le facteur de pénétration du soleil est bas, plus le verre arrête la chaleur, mais il prend aussi une teinte peu naturelle. On peut y remédier en partie grâce au vitrage électrochrome. La face intérieure de la feuille extérieure reçoit un revêtement qui permet d’agir par voie électrique sur le facteur de pénétration du soleil. Une protection solaire se compose d’écrans (screens) ou de lamelles. Les fabricants d’écrans ont développé de deux façons les possibilités architecturales. Ils ont d’abord comprimé les coffrages et les guides des écrans, qui peuvent ainsi être dissimulés a posteriori, devenant invisibles
Ces dernières années, la demande de protections solaires en toile a évolué vers les coloris neutres, les teintes métal, et comme dans la menuiserie extérieure, l’anthracite et les nuances de gris. L’horeca et les commerces affichent la même désaffection pour les couleurs vives. Certains fabricants sont allés jusqu’à réduire considérablement leur palette de couleurs. L’utilisation purement esthétique de la protection solaire à lamelles s’exprime notamment sur les côtés non exposés du bâtiment ou sur les façades sans fenêtres. Le recours à des lamelles verticales plutôt qu’horizontales est aussi un choix esthétique. Les protections solaires dynamiques – ou mobiles – présentent un avantage important : en hiver et dans l’entre-saison, les occupants profitent au maximum de la chaleur d’un soleil bas.
PUBLI-RÉDACTIONNEL
Reynaers introduit l’ouvrant caché dans son nouveau système de fenêtre MasterLine 8 MasterLine 8 conjugue performances maximales et possibilités architecturales inédites La série MasterLine 8 flambant neuve de Reynaers Aluminium représente le châssis du futur. Ces fenêtres innovantes conjuguent grande liberté architecturale et attention maximale au confort.
MasterLine 8 met l’accent sur la liberté architecturale et répond aux conditions sévères d’isolation thermique et d’étanchéité à l’air et à l’eau. La gamme MasterLine 8, qui se compose de trois variantes de design (sobre, sous le nom «Fonctionnel» ; classique, sous «Renaissance» ; et contemporain, baptisé «Deco»), en comptera une quatrième : le profilé à ouvrant cache pour les bâtiments de style moderne. Les profilés MasterLine 8 épousent ainsi les goûts et les styles de n’importe quelle habitation.
MasterLine ouvrant caché Dans cette variante, la fenêtre ouvrante est entièrement cachée derrière le profilé d’encadrement, ce qui donne aux ouvrants et oscillo-battants la même apparence que les châssis fixes. La façade prend dès lors une allure moderne, régulière et très minimaliste.
Des performances supérieures MasterLine 8 est le châssis de demain. Il respecte déjà les normes d’isolation les plus sévères et répond totalement aux besoins des maîtres d’ouvrage d’aujourd’hui, tant pour la construction que pour la rénovation/ transformation. À l’instar des variantes de design précitées (Fonctionnel, Renaissance et Deco), le nouvel ouvrant caché sera disponible en trois niveaux d’isolation : Standard, High Insulation (Hi) et High Insulation Plus (Hi+). C’est donc une solution parfaitement adaptée aux habitations à haute isolation, basse énergie et même passives.
Nouvelle plateforme d’inspiration en ligne pour architectes Reynaers Aluminium lance sur son site web pour architectes une nouvelle plateforme d’inspiration. Parcourez la base de données des projets et découvrez des images attrayantes, info de produits et films d’information. Laissez les possibilités et les solutions de projet sur mesure de Reynaers Aluminium vous inspirer.
Avec MasterLine 8, Reynaers Aluminium lance une nouvelle génération de châssis innovants. Ils s’alignent parfaitement sur les tendances architecturales actuelles exigeant un apport de lumière maximal et l’optimisation du climat intérieur. Les châssis MasterLine comblent donc toutes les attentes.
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JOURNEE DE LA RENOVATION 11/06 de 10h à 18h Wallonie et Bruxellles www.journeedelarenovation.be Pour l’occasion, quelque 60 maisons et appartements récemment rénovés ouvriront leurs portes à tous, public et professionnels. L’accent de cette 3ème édition est cette fois porté sur la collaboration entre architectes et entrepreneurs. De même, les entrepreneurs présenteront des rénovations susceptibles d’intéresser les candidats à la rénovation, réalisées en milieu urbain ou en pleine campagne.
THE WORLD OF CHARLES AND RAY EAMES Jusqu’au 28/05 C-mine Genk www.c-mine.be Après la Suède et le Portugal, l’exposition dédiée au couple mythique et organisée par Le Barbican de Londres en 2015, se déroule au centre culturel C-Mine à Genk. Un panorama des différents domaines développés par Charles et Ray Eames y est présenté : architecture, conception de mobilier, mais aussi photographie, cinéma, etc. A travers un courrier personnel, des photos, des dessins, des plans, du mobilier, des installations multimédias, des projections, des conférences… Et autant de traces de leur influence persistante dans le design contemporain.
Kaléidoscope Matériaux et modes de production alternatifs, économie circulaire, design immersif : des concepts qui font leur chemin. Entre autres. TEXTE & COMPOSITION : CATHERINE CALLICO
GISEMENTS _ EBAUCHES POUR RECY K NENDO Du 21/05 au 01/10 CID www.cid-grand-hornu.be Quatre mois durant, le collectif japonais nendo, dirigé par Oki Sato, investira les espaces intérieurs du CID (écuries, magasin aux foins, atrium, lampisterie…) pour une exposition d’envergure, dont la scénographie s’inspire des lieux. Avec une approche qui a assis l’aura du studio depuis le début des années 2000: rigueur, épurement, poésie et humour. Qu’il s’agisse de mobilier, d’objets, d’accessoires, d’articles de table ou d’aménagements architecturaux.
Jusqu’au 23/07 Iselp www.iselp.be Le site Recy K, pôle de production, d’échange et de formation dont l’activité est centrée sur le recyclage, est géré par l’agence Bruxelles-Propreté. Situé à Anderlecht le long du canal et inauguré en 2016, le bâtiment a été rénové par le bureau d’architectes Baneton-Garrino. L’activité de Recy K repose sur une économie circulaire et sociale, soulignant la relation entre ressources, production et déchets. Suite à un appel d’offres et à partir de ces divers éléments, trois artistes ont été invités à réaliser trois interventions pérennes sur le site -Joachim Coucke, Adrien Tirtiaux et Thierry Verbeke -, choisis pour leur attention au contexte, aux matériaux, aux conditions de production ou aux relations sociales.
ENDROIT/ENVERS Jusqu’au 01/10 Design Museum Gent www.designmuseumgent.be Pour le 10ème anniversaire de la formation Projet Textile de KASK/ School of Arts, son approche ouverte, qui dépasse les limites de l’art et du design, fait l’objet d’une exposition qui confronte les œuvres d’artistes internationaux avec celles des anciens dans un concept d’expérience immersive pour le visiteur. La plupart des œuvres sont à toucher ou à tester, signées Petra Blaisse, Louise Bourgeois, Ronan & Erwan Bouroullec, Chevalier-Masson, Berlinde De Bruyckere, Sonia Delaunay, Hella Jongerius, Muller Van Severen, Bertjan Pot, Rinus Van De Velde…
ISH EVENT 2017 - DESCO OFFLINE Jusqu’au 08/2017 Desco Wijnegem www.desco.be Lors du salon ISH à Francfort, les grands acteurs ont présenté leurs dernières inventions, tendances et techniques. Les spécialistes desco étaient présents. Découvrez leurs impressions lors du desco offline ISH event qui comprendra un vernissage le 22 juin 2017 et une exposition permanente jusqu’en août 2017 sur le site desco à Wijnegem. Durant cet événement, desco sera offline : autrement dit, vous serez plongé dans l’ambiance du nordic nature, romantic revival, retro chique, urban jungle et color code.
ECONOMIE CIRCULAIRE ET REVERSIBILITE DES BATIMENTS 09/06 de 9h à 16h30 Bruxelles Environnement, Site de Tour & Taxis www.environnement.brussels Ce séminaire proposé par Bruxelles Environnement développera les conceptsphares de l’économie circulaire et ses enjeux, via des exemples concrets issus du secteur de la construction. A partir de questions essentielles : Pourquoi ce changement de modèle économique ? Comment l’intégrer au cœur même du processus de construction ? Comment anticiper les reconversions de bâtiments afin de minimiser la production de déchets, l’utilisation de ressources et les coûts futurs?
Ailleurs... Mutations-Créations / Imprimer le monde jusqu’au 19/06, Galerie 4 - Centre Pompidou, Paris www.centrepompidou.fr
Popcorn jusqu’au 17/09, MAM, Saint-Etienne www.mam-st-etienne.fr
WORKSHOP - TERRITORIES OF FAITH: RELIGION, URBAN PLANNING AND DEMOGRAPHIC CHANGE IN POST-WAR EUROPE, 1945–1975 03-04/07 de 9h à 18h KU Leuven et KADOC www.arch.kuleuven.be/english/calendar/territories-of-faith Prélude à l’édition d’un ouvrage sur ce sujet, ce worshop international traitera de la religion, la ville, la planification et les changements démographiques dans l’Europe d’après-guerre. Y sera principalement abordé l’explosion des infrastructures religieuses en Europe entre 1945 et 1975, ainsi que son incidence sur les villes et populations.
Architecture of Appropriation jusqu’au 25/06, Het Nieuwe Instituut, Rotterdam, www.hetnieuweinstituut.nl
Full House. Design by Stefan Diez jusqu’au 11/06, Musée des Arts appliqués, Cologne www.museenkoeln.de/museum-fuer-angewandte-kunst
Young Swedish design 2017 jusqu’au 09/07, ArkDes, Stockholm www.arkdes.se
Mobile architecture. Yona Friedman du 23/06 au 24/09, Maxxi, Rome www.fondazionemaxxi.it
Imagine Moscow. Drawing on rarely seen material, Imagine Moscow presents an idealistic vision of the Soviet capital that was never realised jusqu’au 15/06, Design Museum, Londres www.designmuseum.org
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40 EN MATIÈRE
De Rixensart à Dinant ou Namur, les défis sont les mêmes en Wallonie : densifier, répondre aux chocs démographiques, éviter l’étalement urbain.
Nouveaux visages de l’urbanisme wallon
© Ph. G.
En forme de pense-bête, Focus Archi rappelle objectifs principaux et mesures phares du ‘CoDT’. Dès ce 1er juin, cette législation pose les contours d’un tout nouvel aménagement du territoire wallon. TEXTE : PHILIPPE GOLARD
«
Ne laissez pas échapper cette matière dans les mains des
avocats », ne plaisante-t-on qu’à moitié à la table ronde suivant la présentation publique à Mons, fin mars dernier, du Code de développement territorial (CoDT). Devant un aréopage d’architectes, d’urbanistes et de praticiens, celle-ci était le fait du ministre wallon Carlo Di Antonio (cdH ; Aménagement du Territoire). La soirée était co-organisée par la Fac d’archi et d’urbanisme UMons et la Maison de l’urbanisme Hainaut. Ce 1er juin, cette nouvelle législation s’impose officiellement à tous.
Les 3 Régions virent de bord A Bruxelles, le ‘Code bruxellois pour l’aménagement du Territoire’ (CoBAT )1 est en cours de finalisation. Depuis 1999, la Wallonie fonctionne elle au Code wallon de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’énergie ( ). « Ce texte a 18 ans ; c’est rare qu’un décret vive aussi longtemps sans être corrigé », plaide l’Excellence wallonne. Vieillotte, cette législation-là a vécu. Sous la législature 2009-2014, les pouvoirs publics ont préparé le terrain pour la remplacer, en élaborant le CoDT première mouture. Celle-ci a été élargie par l’actuel exécutif PS-cdH Magnette-Prévot aux manettes jusqu’en 2019.
Après avoir multiplié rencontres, débats et échanges de points de vue (administrations, architectes, Unions et Ordre des Architectes2, urbanistes, notaires, secteur construction, promoteurs immobiliers, juristes, …), les équipes ‘Di Antonio’ ont modifié jusqu’à 150 des 480 articles du projet CoDT. Pour déboucher sur un décret à l’été 2016, texte
de « consensus, applicable, constituant une boîte à outils avec une série de garde-fous, pour planifier les projets en soutien d’une vision globale de ce qu’on veut faire sur le terrain. » Discrètement, les arrêtés d’application ont été adoptés à la Noël 2016.
Mesures phares 1. Délais de rigueur. Nouvelle philosophie : au terme des délais prévus dans le nouveau CoDT et vidés sans décision, l’administration locale perd la main. Le fonctionnaire délégué s’empare du dossier. Son avis primera. 2. Souplesse. A l’inverse de son prédécesseur, le nouveau code attribue une valeur indicative à une série de critères. On peut s’en écarter, déroger, mais en justifiant chaque fois. « Une commune doit pouvoir dire : ça, ça a une valeur réglementaire (aspects qu’elle estime essentiels) ; par contre, ça, ça et ça, on les donne à titre indicatif. » 3. Création de la ‘zone à enjeu communal’ (ZEC). Pour pouvoir modifier le plan de secteur à l’initiative de la commune (> densifier les centres-villes). 4. Faciliter la mise en œuvre des ‘sites à réhabiliter’ (SAR). Plusieurs milliers existent en Wallonie. La Région wallonne entend les utiliser.
Flandre : « stop au béton » Décembre dernier, le gouvernement flamand Bourgeois s’est mis d’accord sur les contours futurs de l’aménagement du territoire en Flandre, plan baptisé « stop au béton ». L’exécutif nordiste veut mettre fin au désordre urbanistique en re-densifiant : ainsi, nouvelles habitations et industries se limiteront à 24.000 des 72.000 ha actuellement dédiés. Ce resserrement encadré devra être limité à 3 ha/jour dès 2025. A partir de 2040, aucun espace supplémentaire ne pourra plus être construit. Pour les personnes qui verraient leur terrain à bâtir changer de nature, la solution prendrait la forme d’un système d’échange de terrains.
(1) https://urbanisme.irisnet.be | (2) Archinews 13, pp.20-24 : contribution critique de la consultante-architecte V. Cremasco et lettre ouverte du 7/2 s’alarmant des conséquences des arrêtés d’application du CoDT pour architectes et maîtres d’ouvrage
5. Procédures conjointes. 6. Informations environnementales. Marche à suivre simplifiée et nouvelle catégorie (annonce de projet). 7. Infractions urbanistiques. Prescription et amnistie > travaux mineurs menés sans permis.
Liens utiles: • Les 10 mesures phares du CoDT > http://spw.wallonie.be • •
Formations CoDT de l’Union des villes & communes de Wallonie > http://www.uvcw.be Direction générale Administration régionale Aménagement du Territoire > http://spw.wallonie.be/dgo4/
PUBLI-RÉDACTIONNEL
Holcim Belgique lance une nouvelle plateforme www.arteviabelgium.be pour la promotion de sa gamme de béton décoratif Artevia Artevia. La marque de béton décoratif du groupe LafargeHolcim La gamme de béton Artevia est une gamme de béton décoratif qui s’adapte à tous vos projets ! Cette gamme a été conçue pour aider les propriétaires, les architectes, les décorateurs et les artisans à créer des espaces qui sont à la fois fonctionnels et élégants. Artevia est une gamme de béton décoratif conçue pour mettre en valeur vos espaces intérieurs et extérieurs. De plus, la résistance, la durabilité et la facilité d’entretien sauront vous séduire. Artevia est une marque globale qui est constamment soumise à la révision de notre équipe recherches et développements pour suivre les tendances et les besoins existants.
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VALERO ET GADAN ARCHITECTES Jean-François Pousse Archives D’architecture Moderne, 35 € L’ouvrage retrace le parcours et l’œuvre de l’agence Valero Gadan, fondée à Paris en 1992 par Bernard Valero et Frederic Gadan, via une trentaine de programmes avec des réalisations récentes. De même, des projets non réalisés illustrent les recherches actuelles de l’agence. En particulier dans le secteur tertiaire et du logement. Tels la Fondation Imagine, sur le site emblématique de l’hôpital Necker à Paris, ou des programmes résidentiels en Ile de France.
ARCHITECTURE PAYSAGERE Tim Richardson Dunod Edition, 39 € Au travers des carnets de notes et croquis, photomontages, de plus de 40 architectes paysagers et designers de renom, l’ouvrage détaille la façon dont les plus beaux jardins, paysages et espaces extérieurs ont été conçus de par le monde. Et se revèle une véritable source d’inspiration pour les architectes et paysagistes, professionnels ou étudiants. Parmi les studios concernés : I&J Bannerman, Prabhakar B. Bhagwat, Cao/Perrot, Fernando Caruncho, Monika Gora, Ocker design. Edward Hutchison, Mikyoung Kim, Sarah Price. SLA, Ken Smith…
A Lire!
Espace public, urbanisme, éthique urbaine : la ville en tant que lieu de pouvoir, de citoyenneté et d’expression architecturale fait couler beaucoup d’encre. TEXTE & COMPOSITION : CATHERINE CALLICO
OBJETS IMMANENTS Nicolas Dorval-Bory, Cédric Libert, Flavien Menu et Philippe Potié BlackWhiteRainbowProductions, 25 € Pour point de départ de cette recherche menée par Cédric Libert, trois objets trouvés, des aléas de l’histoire. Pour contenu, la question du paysage, au sens architecturé du terme. A savoir d’une part, celle du territoire constitué de villes, de hameaux et de bourgades, de champs, de forêts et de lacs. D’autre part, celle de l’architecture, en lien direct avec la forme habitée et les contours de l’espace. Du viaduc de l’aérotrain au nord d’Orléans en passant par l’aéroport de Tempelhof à Berlin et le barrage de Vassivière dans le Limousin, les projets présentés questionnent via l’infrastructure à grande échelle, trois formes de conditions habitables. Et par delà, la modification par l’homme de son propre environnement.
ORNAMENT IS CRIME: MODERNIST ARCHITECTURE Matt Gibberd, Albert Hill Phaidon, 39,95 € L’ouvrage questionne l’architecture moderniste et transcende son cadre historique, tout en lui rendant hommage. Au travers des oeuvres de maîtres du genre (Le Corbusier, Mies van der Rohe, Walter Gropius...) ainsi que de celles d’autres éminents architectes du 21e siècle. Qui témoignent de l’influence toujours prépondérante des premiers sur l’architecture contemporaine.
VOCABULAIRE DE GEOMETRIE POUR L’ARCHITECTURE Pascal Terracol Presses de L’Ecole nationale des Ponts et Chaussées, 45 € Depuis trois décennies, les outils informatiques ont réorganisé et optimalisé de manière radicale les processus de conception et de production. Tandis que, à l’ère de la maturation numérique, du BIM, de la modélisation paramétrique et de l’impression 3D, la géométrie – descriptive et analytique – prend toute sa dimension dans les processus de conception architecturale, via une palette de savoirs mathématiques dédiés aux architectes. Des notions indispensables pour aborder les modalités de la création architecturale contemporaine.
LE PLAISIR DE L’URBANISME Ariella Masboungi Editions Parenthèses, Collection Projet urbain, 16 € Lauréate du Grand Prix de l’Urbanisme 2016, l’architecte-urbaniste en chef de l’Etat français et inspectrice générale du développement durable Ariella Masboung, a initié et dirigé l’action «Projet urbain» pendant près de trente ans. Convaincue que la ville peut générer un développement durable et innover à ce niveau, elle partage ici ses pistes et réflexions, à partir de son expérience du projet urbain. Et de la diversité des initiatives européennes actuelles, résultant pour la plupart d’une intelligence collective.
Et aussi... Adolf De Meyer, Bruxelles architecture. 17 promenades pour découvrir l’architecture de Bruxelles, Mardaga, coll. Archivilles. www.editionsmardaga.com, 29 €
Joëlle Delacroix, Joan Lambert, Simonot, Informatique : les fondamentaux de la programmation, des bases de données et de l’architecture de l’ordinateur. Dunod, www.dunod.com, 29 €
ETHICS OF THE URBAN THE CITY AND THE SPACES OF THE POLITICAL Sous la direction de Mohsen Mostafavi Lars Müller Publishers, 35 €
LE DROIT NUIT GRAVEMENT A L’URBANISME Jean-François Tribillon Editions de la Villette, Collection Penser l’espace, 19 € L’auteur fustige les rapports entre l’urbanisme et le cadre juridique, qui limite le premier dans un carcan, dans un contexte de grandes mutations et d’urgence d’un développement urbain durable. Divisé en 3 sections, l’ouvrage expose et commente les lignes principales du code de l’urbanisme en France, avant de proposer une relecture critique des obstacles qu’il impose à la fabrication de la ville. Et de conclure par l’élaboration de propositions de réforme pour une ville plus adaptée aux attentes de la société en matière de partage du pouvoir et de durabilité.
L’espace public urbain, zone de pouvoir et d’identité, est le lieu où se négocient les problématiques contemporaines, notamment liées à l’habitat, au climat, à la pauvreté. Partant du postulat qu’il est façonné par les gens qui y vivent et par le passé d’une ville, l’ouvrage regroupe des experts de différents horizons (histoire, sociologie, art, théorie politique, planification, droit, design…) pour en souligner toute la complexité.
Fiona Meadows (Direction), Habiter le temporaire. La nouvelle Maison des jours meilleurs, Editions Alternatives. www.editionsalternatives.com, 25 €
Aaron Betsky, Architecture Matters, Thames & Hudson. www.thamesandhudson.com, 15 €
101 Danish Design Icons. A fascinating design bible, Hatje Cantz. www.hatjecantz.de, 39,80 €
Martine Bouchier, L’art n’est pas l’architecture. Hiérarchie, synthèse, destruction, Archibooks. www.archibooks.com, 18 €
Diana Alvarez-Marin, Dieter Dietz, Matthias Michel, Daniel Zamarbide, All about space. Volume 2, Park Books. www.park-books.com, 38 €
Andrea Bassi, Materia, Infolio. www.infolio.ch, 21 €
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44 TRAVEL
Miami
Un foisonnement architectural Impossible de résumer en une phrase l’architecture de Miami. Nous sommes en Floride, au sud-est des États-Unis. Dans la flamboyante ville côtière, on trouve tout à la fois de sobres gratteciel et des bâtiments hauts en couleurs, évoquant le mode de vie latino-américain, en passant par les témoins de l’Art Déco dans le district de South Beach. TEXTE : PASCAL DEWULF | PHOTOS : ANJA VAN DER BORGHT
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ui dit Miami, dit Art Déco. Ce style est omniprésent à South Beach, où les touristes sont les plus nombreux. Aussi les vacanciers reviennent-ils souvent avec des récits captivants sur les édifices Art Déco qu’ils ont pu admirer. En effet, ce type d’architecture domine South Beach, et par extension Miami Beach. En gros, le district Art Déco est coincé entre l’océan Atlantique, Alton Road et Dade Boulevard. Si vous suivez la côte de Miami à partir de South Beach, vous découvrirez aussi le Tropical Deco, un mélange d’influences régionales (océan, palmiers et paquebots de croisière) et d’Art Déco. Le classique du genre est le Park Central Hotel (640, Ocean Drive), construit en 1937 par le célèbre Henry Hohauser. L’hôtel est parfois qualifié de « joyau bleu » pour ses motifs azur que l’éclairage nocturne souligne encore. À une certaine époque, Clark Gable et Rita Hayworth ont flâné dans le lobby de l’hôtel. Autre ouvrage de Hohauser, The Colony Hotel, datant de 1935. Ici encore, les néons bariolés créent le soir une ambiance très spéciale.
Les amateurs de promenades sur le thème de l’architecture Art Déco trouveront réellement leur bonheur à Miami.
Influences espagnoles
Pour autant, à Miami, tout n’est pas Art Déco. En poursuivant sur South Beach, vous rencontrerez deux autres styles typiques : Mediterranean Revival et Miami Modern (MiMo). Le premier fait référence aux vieilles villas coloniales : murs de crépi, carreaux rouges et larges patios. Vestiges historiques d’une occupation espagnole lointaine. L’Angler’s Boutique Resort, un hôtel de la Washington Avenue, en est une parfaite illustration. Nous pouvons en dire autant de l’ex-maison de Gianni Versace, la Casa Casuarina.
Néobaroque L’autre courant architectural, non moins fascinant, qui a donné à la cité son allure actuelle, s’intitule Miami Modern, en abrégé MiMo. Il se caractérise par des styles extérieurs et intérieurs pleins de vie, presque théâtraux : piscines en forme de haricot, mosaïques murales, sofas aux lignes courbes, fourrures et imprimés d’animaux… Les architectes instillent une forte dynamique dans les bâtiments et les abords. Morris Lapidus est leur père spirituel. Il est connu pour son Fontainebleau Hotel ou l’Eden Roc Hotel. Ce courant architectural se prolonge dans les motels d’après-guerre sur l’Upper East Side, le long du Biscayne Boulevard, au nord du Design District, jusqu’à Miami Shores.
Classique de l’Art Déco, le Colony Hotel de Henry Hohauser date de 1935.
L’hôtel Room Mate Waldorf Towers près de Miami Beach s’inscrit parfaitement dans l’enfilade de bâtiments Art Déco hauts en couleur.
Mystère
Miami Vice Miami et la fameuse série Miami Vice sont indissociablement liées. Volontairement ou non, la série a attiré l’attention sur l’architecture de la ville, en particulier celle de la Miami Beach School of Architecture. L’Atlantic Condominium qui apparaît au générique de la série, est une création d’Arquitectonica, un bureau d’architectes local. L’inspiration concilie la modernité des grandes villes avec un solide clin d’œil au caractère maritime de Miami. D’autres « starchitects » internationaux ont marqué la ville de leur empreinte : feu Zaha Hadid (l’immeuble de 60 étages du 1000, Biscayne Boulevard), Bjarke Ingels Group (le Grove de Grand Bay à Coconut Grove), mais aussi Foster + Partners, Rem Koolhaas et Frank Gehry, notamment auteur de la rénovation du moderniste Bacardi Building.
l’ascenseur au rez-de-chaussée, au volant de sa voiture. L’ascenseur emmène le véhicule et son conducteur jusqu’au garage de l’appartement. Naturellement, le luxe se paie. Une unité d’habitation y coûte entre 4 et 23 millions de dollars. À Miami, l’architecture ne connaît pas de limites.
La Porsche Design Tower est un bijou d’architecture moderniste. Ce gratte-ciel résidentiel de grand luxe, sur Sunny Isles Beach, est l’œuvre du Porsche Design Studio.
© Photo Courtesy of Porsche
Sur le plan architectural, Miami n’est pas dépourvue d’excentricité. On y trouve par exemple des matériaux de construction très particuliers, comme le corail. Un exemple représentatif : Miami Beach Coral House (900, Collins Avenue), à South Beach, édifiée en 1916. La Venetian Pool (2701 De Soto Blvd, Coral Gables), dans le Greater Miami, s’inscrit aussi dans cette tendance. Cette piscine « vénitienne » contient trois millions de litres d’eau de source. L’endroit fut autrefois une carrière de pierre de corail. Le corail extrait sur place se retrouve dans les constructions voisines. Sur le site où trône aujourd’hui la piscine vénitienne, il y a eu un projet de casino. Mais les plans ont changé, et le corail réservé a servi à ériger les tours et les ponts qui flanquent l’opulente piscine. Encore envie de corail ? Rendez-vous à Coral Castle, un étonnant ouvrage. C’est un homme désespéré par le départ de sa bien-aimée qui a façonné ce monument à partir d’impressionnants blocs de corail. Edward Leedskalnin a consacré plus de 28 ans et 1100 tonnes de pierre de corail à son mémorial.
Un autre courant architectural, non moins fascinant, qui a donné à la cité son allure actuelle, s’intitule Miami Modern, en abrégé MiMo.
Un garage au soixantième étage La Porsche Design Tower est un autre bijou d’architecture moderniste. Ce gratte-ciel résidentiel de grand luxe, sur Sunny Isles Beach, est l’œuvre du Porsche Design Studio. Avec 60 étages et près de 200 mètres de haut, l’édifice domine la plage de Sunny Isles Beach. Il se distingue par son parking robotisé : grâce à un système d’ascenseur, le propriétaire d’un appartement peut garer sa voiture... juste à côté de chez lui. En rentrant à la maison, l’occupant des lieux pénètre simplement dans
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Le MAD, vue depuis la nouvelle terrasse aménagée en lieu et place d’une ancienne toiture à versants.
Détournement Une architecture qui questionne ses matières premières et qui recourt à des matériaux (extra)ordinaires.
vec l’ouverture du MAD BRUSSELS – pour mode and design center – ce 21 avril 2017, la ville s’est enrichie d’un nouveau lieu culturel public. Centré sur la mode et le design, ce nouvel endroit est en réalité né de la réunion de plusieurs bâtiments existants. Trois édifices d’époques et de styles différents que les architectes de V+ (Vers plus de bien-être) et les designers de ROTOR ont délibérément choisis de conserver et de valoriser
pour donner naissance à une architecture singulière, à cent lieues de la tabula rasa des Modernistes. Une architecture basée sur le réemploi (voir encadré). Cette attitude de « faire avec » et « à partir de » est le point de départ d’une démarche qui fait de plus en plus d’adeptes de par le monde. Qu’il s’agisse d’utiliser les matériaux disponibles (en fonction du lieu et de sa situation géographique), de matériaux bon marché et accessibles ou de matériaux de réemploi.
MAD BRUSSELS
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TEXTE : LAURE EGGERICX
Implantée en plein centre-ville, cette maison de la mode et du design assure la transition entre deux quartiers et rassemble différents bâtiments existants. Cette fonction d’articulation, de lien entre des éléments disparates a été rendue possible grâce à quelques interventions ciblées comprenant aussi des démolitions et des constructions neuves, comme le grand volume posé sur le bâtiment du Marché aux Grains ou la grande terrasse aménagée en toiture côté Rempart des Moines. Les circulations ont été entièrement repensées de manière traversante avec deux entrées de part et d’autre de l’îlot. Cet esprit d’ouverture se traduit par une grande transparence et fluidité des espaces qui s’imbriquent ou se superposent selon les affectations (avec l’accueil au rez-de-chaussée et les bureaux, espaces de travail polyvalents, salles de réunions aux étages). A l’intérieur, cette continuité singulière découle d’un habillage intégralement blanc mais nuancé. Il ne s’agit nulle part d’un blanc uniforme puisqu’il couvre un impressionnant catalogue de matières, issues de l’histoire des lieux ou apportées par ROTOR dont l’idée est de créer une harmonie à partir d’une accumulation d’éléments hétérogènes. Se côtoient ou se succèdent ainsi du marbre de Carrare, du Pirelli style métro, du bois décoré au pochoir, des briques peintes, du granito ou du métal laqué (comme dans la sculpturehélice de l’escalier extérieur). L’espace qui porte en lui les strates de son histoire et de ses métamorphoses affirme clairement son nouvel ancrage dans la création. Par une architecture qui joue du détournement.
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Photos : Philippe SAMYN and PARTNERS architects & engineers, LEAD and DESIGN PARTNER. With Studio Valle Progettazioni architects, Buro Happold engineers.
48 TETIERE 48 ZOOM La façade-patchwork du bâtiment Europa est composée de châssis de réemploi provenant des différents pays membres de l’Union.
Accessibilité Un des exemples les plus connus et les plus surprenants de ces dernières années est probablement la cathédrale de Christchurch, réalisée en 2013 en carton par Shigeru Ban pour remplacer celle détruite par le tremblement de terre qui secoua cette région de Nouvelle-Zélande deux ans auparavant. L’architecte, connu pour ses constructions éphémères dans les zones sinistrées, donne corps à un édifice susceptible d’accueillir 700 personnes, en recourant exclusivement à de gros tubes cartonnés pour composer la structure portante de l’édifice. Une prouesse de taille pour ce projet atypique d’un architecte ayant entre-temps remporté le prix Pritzker d’architecture en 2014. Ce détournement de matériaux se retrouve dans de nombreux projets, de la Russie aux Etats-Unis en passant par la Belgique. Partant de cette même idée d’accessibilité couplée à celle de la durabilité, l’architecte russe Alexander Brodsky part de « déchets » et de matériaux récupérés pour recréer des espaces nouveaux. Ainsi en est-il de ses pavillons écologiques comme celui « pour la cérémonie de la vodka » qu’il a construit à l’aide de fenêtres en bois d’une ex-usine textile moscovite.
Les châssis d’Europe et ceux du Résidence Palace côte à côte.
Symbolisme Cette idée se retrouve de façon symbolique dans le projet Europa (nouveau siège du Conseil européen et du Conseil de l’UE) sur lequel l’équipe de Philippe Samyn a travaillé pendant une dizaine d’années et qui a été inauguré au début de cette année. Sa façade-patchwork est composée de châssis de fenêtres en bois de remploi provenant des différents États membres. Cette peau composite, en dentelle de bois, est à l’image de l’Europe, faite de la réunion d’États ayant chacun leurs spécificités. Ce patchwork de bois n’est qu’une des peaux du bâtiment, l’enveloppe hétéroclite que l’on voit de la rue. Comme
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© Filip Dujardin
50 ZOOM E-Bib, la nouvelle bibliothèque de Woluwe Saint-Pierre conçue par le bureau d’architecture Plusoffice en 2015. La salle de conférences est dotée des grilles de plafond de Wabbes ayant déjà eu une autre vie dans le bâtiment de la BNP Paribas de la Montagne du Parc, aujourd’hui démoli.
l’écrivent les concepteurs, elle n’est « qu’un premier plan derrière lequel la grande ampoule ou le grand bulbe de verre des salles de conférences apparaît ou disparaît ». Structurellement, elle est soutenue par une seconde façade d’acier et de verre qui assure la solidité et la sécurité des espaces intérieurs. Symboliquement, elle offre une double lecture : « l’image d’un rapiècement presque démesuré, (traduisant) la force des héritages typologiques, constructifs, artisanaux de l’ancienne Europe, tandis que son strict arrangement structurel assume les charges du recyclage, met en ordre la poétique du réemploi, ouvre la perspective d’une architecture qui ne se réclame ni du seul patrimoine historique ni des prouesses techniques modernes mais hisse comme un drapeau l’exigence de la responsabilité écologique.» (1)
Réemploi Le réemploi est une attitude qui trouve son origine dans la nuit des temps, les ruines ayant depuis toujours servi de matière première à de nouvelles constructions. Que l’on pense à la Rome Antique où « tout est alluvion et illusion » pour reprendre les mots de Julien Gracq. Ou, plus proche de nous, au Théâtre flamand qui intègre un ancien entrepôt ou à la Chapelle de Ronchamp construite par Le Corbusier avec les pierres de l’ancienne chapelle détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. Chez nous, aujourd’hui, cette veine est au cœur de la démarche du collectif pluridisciplinaire ROTOR. Outre ses projets de
(1) Jean Attali - Philippe Samyn in Elements Europa, Bruxelles, Racine, 2016.
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Multitalent pour ventiler, chauffer, refroidir et chauffer l’eau construction, de design et d’architecture ROTOR a formulé des stratégies créatives quant aux ressources matérielles, au réemploi, à la réduction des déchets et de l’économie circulaire. Il a collaboré à ce titre à de nombreux projets d’architectures ou d’aménagements intérieurs, dont le MAD. On peut citer la nouvelle bibliothèque de Woluwe Saint-Pierre, la librairie « LivreBook » (dont les panneaux muraux sont des éléments de faux-plafond de la Générale de Banque tandis que le papier peint a été taillé dans un ancien décor de La Monnaie) ou les anciens Abattoirs de Bomel. Ce projet de rénovation basse énergie a conservé l’enveloppe extérieure du bâtiment tandis que l’aménagement intérieur a été réalisé en faisant un maximum usage de matériaux de réutilisation. Ceux-ci proviennent de plusieurs sources parmi lesquelles les anciens bâtiments universitaires du Val Benoit à Liège ou l’ancien siège central de la Générale de Banque à Bruxelles. Ainsi, le bar-resto de Bomel a-t-il été recomposé à partir des éléments de la cafétéria conçue à la fin des années septante par Christophe Gevers.
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Le MAD, un espace blanc qui porte les nuances des matières et les marques de l’histoire des différents bâtiments qui le composent.
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© D.R.
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© Jean-Pierre Ruelle
Le Centre d’Art contemporain du Luxembourg belge a pris ses quartiers dans 4 conteneurs ingénieusement détournés.
L’intérieur est un espace d’exposition pour le moins inédit dans ce site classé.
© Jean-Pierre Ruelle
Une autre version de cette tendance protéiforme au détournement, peut être mise en lumière avec l’ Espace Greisch, édifié par les architectes du même nom en 2014 sur le magnifique site de Montauban-Buzenol. Cet espace dédié à l’art contemporain – CACLB pour Centre d’art contemporain du Luxembourg belge – affiche clairement l’intrusion d’éléments extérieurs à la sphère architecturale dans ce projet qui utilise des conteneurs maritimes non pas pour le transport de matières mais pour réaliser un espace d’exposition. Les 4 conteneurs sont assemblés en croix grâce à un système d’haubans rappelant les grands ponts haubanés réalisés par l’ingénieur architecte René Greisch (19292000), fondateur du bureau dont l’équipe signe cet hommage. Les 3 niveaux d’expositions sont reliés entre eux par un escalier extérieur. Laissés quasi bruts dehors, les conteneurs ont pourtant été transformés : adjonction de vitres, suppression de certaines parois, habillage de bois et de panneaux, planchers…). Ce détournement n’est pas sans faire penser à la démarche conceptuelle de certains qui auraient pu commenter « Ceci n’est pas un musée ». La question est élégamment (re)posée ici et dans nombre d’endroits qui prennent forme à partir d’éléments inhabituels.
© Jean-Pierre Ruelle
Métamorphose
PUBLI-RÉDACTIONNEL
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Cuisine en Pavonazzetto réalisé par l’architecte Joseph Dirand pour Obumex.
star des intérieurs Le marbre a fait son grand retour dans les intérieurs. Lumineux, précieux et intemporel, il se décline sous de multiples formes. Mais remis au goût du jour par des designers, les pierres graphiques ont aussi le vent en poupe. Décryptage. TEXTE : ANNE-CLAIRE HERVET PHOTOS : D.R.
Le marbre forever Quel est le point commun entre Loulou, le nouveau restaurant du musée des Arts décoratifs à Paris et la boutique d’Alexander Wang à Pékin ? Ils portent tous deux le sceau marbré de l’architecte Joseph Dirand. Ce designer d’intérieur parisien est souvent présenté comme l’ambassadeur du marbre, dont il use et abuse dans ses réalisations. On se souvient de sa collaboration il y a deux ans avec le fabricant belge Obumex, pour une cuisine en Pavonazzetto, la rolls du marbre transalpin, issu des carrières de Carrare, en Toscane, convoité pour sa pureté et ses veinages gris discrets. Le terme « marbre » proviendrait du grec marmaros, qui veut dire « pierre resplendissante ». On ne peut rêver plus belle définition… Depuis l’Antiquité, il est relié au monde de l’art par la sculpture et l’architecture, et reste entouré d’une forte aura de prestige. Le marbre connaît ses heures de gloire avec le David de Michel-Ange, le château de Versailles, le Taj Mahal en Inde ou l’Arche de la Défense à Paris. Aujourd’hui, il se libère de sa réputation de parvenu et s’émancipe de son image de ringardisée par des années de trompe-l’oeil ratés, en s’invitant dans les intérieurs. Et grâce à de nouvelles techniques, il peut désormais être façonné en de multiples objets. Vasque, crédence, baignoire, plan de travail, cheminée…
Matériau aux mille facettes Issu du calcaire, le marbre est une multitude de roches lourdes aux couleurs et aux aspects infiniment variés : pas moins de 500 variétés dont la définition scientifique concerne uniquement la roche métamorphique
dérivée du calcaire. Si l’Italie s’impose comme sa terre d’origine avec le marbre de Carrare, on trouve également des gisements en Belgique, en France, dans tout le bassin méditarranéen et, plus loin, en Inde ou encore au Brésil. Les marbres n’ont pas pour seuls atouts une extrême dureté et une durabilité exceptionnelle. Selon Nicolas Mevel, architecte, à la tête de l’agence parisienne NMA, c’est avant tout un matériau esthétique : « Uni, veiné, strié, jaspé… C’est la beauté dessinée par la nature qui me touche». L’immense variété des dessins et des colorations - du blanc pur, presque sans veinage, du marbre de Carrare, aux gris et aux noirs, en passant par les roses, les verts, les jaunes… - est due à la présence d’impuretés : oxyde de fer dans le rouge, sels de manganèse dans le violet, cuivre dans le vert… D’un point de vue plus technique, plus le marbre vient d’une zone géographique proche de l’Italie ou de la Grèce, mieux il résistera à l’humidité.
Le marbre s’associe à toutes les matières S’il n’est plus question de le décliner dans une pièce du sol au plafond, il se fond parfaitement dans un salon ou même une salle de bains, à
condition de l’associer avec les bons matériaux. Pour énumérer d’abord les possibilités en matière de revêtement du sol, Anita Garcia et Pierre Vercruysse de A & P Interiors citent en premier le marbre « qui reste toujours très apprécié, surtout en grand format ». La grande préférence va au marbre noir qui, expliquent-ils, apporte une note d’élégance dans les ambiances contemporaines. « Selon l’utilisation qui en est faite, le marbre nous fait entrer dans des univers distincts, souligne l’architecte
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Mélange harmonieux de bois, céramique et marbre Calacatta blanc, version XXL.
Isabelle Stanislas. Lorsqu’il est employé comme élément principal et qu’il n’est pas mélangé à d’autres matériaux, le marbre donne une sensation de calme, de sobriété et de d’élégance». Pour ce faire, il est conseillé de choisir des tons neutres tel que le blanc et des pièces de mobilier dans le même coloris que le marbre. Si le bois blond ou le cuir donnent une ambiance plus chaude et naturelle, des éléments en plastique transparent ou blanc accentueront l’effet minimaliste désiré. Le marbre se coordonne à merveille et devient convivial lorsqu’il est aussi associé à un métal tel que le laiton ou le bronze. Pour la designer d’intérieur, Sarah Lavoine, qui a décoré récemment, le Roch Hôtel & Spa à Paris dont toutes les salles de bains sont en marbre et en carrelage, cette roche a un côté vivant et raconte beaucoup de choses : « C’est une matière riche, avec ses différents motifs et couleurs ». Car, si le statuaire blanc italien est le plus courant, il existe plus d’une centaine de variétés et chaque région a sa couleur. Les roches noires belges de Golzinne et rouge royal de Wallonie. Ou, dans les Alpes franco-italiennes, le marbre vert, en particulier dans les vallées d’Aoste et de l’Ubaye et le bleu turquin, le rose du Portugal.
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1 & 2. Epure stylistique pour ces salles de bains en marbre de Carrarre. 3. Silestone® lance « External » avec 5 marbres les plus recherchés dont Calacatta Gold caractérisé par un fond blanc avec des grosses veinures grises et des détails dorés.
Salle de bain en marbre du Roch Hôtel à Paris décorée par Sarah Lavoine.
Adulé pour sa longévité, son élégance innée ou notre engouement retrouvé pour les matières naturelles, le marbre, cette pierre tendre (très perméable donc) s’offre une belle jeunesse. « Aujourd’hui, il existe de nouvelles techniques de façonnage, explique l’architecte parisienne, Isabelle Stanislas. Pour ma part, je le colle sur des plaques façon nid d’abeille pour en alléger la masse et le rendre plus maniable. » Ainsi le marbre, affiné, biseauté, se plie à tous les désirs. Si les techniques ont évolué, les goûts aussi. Désormais, on abandonne l’étape du polissage, qui lui conférait toute sa brillance, au profit d’un rendu plus mat, et donc moins bling.
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4. 1. Monsieur Bleu, le restaurant du Palais de Tokyo à Paris, et son marbre imaginé par Joseph Dirand. 2. Restaurant parisien L’Alcazar - sol en Terrrazzo. 3. Douce harmonie pour cet escalier en bois et marbre bleu. 4. Mur en Terrazzo.
Les pierres naturelles, marbrières Si le client n’a pas le budget nécessaire pour acheter « la tranche » de marbre de ses rêves, proposez-lui des carreaux de marbre ou optez pour des pierres naturelles, mabrières. Le travertin, la pierre de Corton, le granit, la bleue de Lignières, la limestone, la pierre bleue du Hainaut ou encore l’onyx désignent une petite famille de pierres calcaires ou « froides » suffisamment denses (environ 2500 kg/m3), donc dures, pour être polies. Ces pierres naturelles sont parées d’un veinage original et confèrent une richesse organique. Certains clients préféreront se tourner vers imitations moins coûteuses et plus résistantes, suggérez le Dekton (mélange de verre, quartz et céramique) ou la céramique, déclinée en plaques ultraminces et grand format. Autre suggestion qui fait son grand retour sur la scène architecturale ? Le terrazzo, un matériau hybride réalisé à partir du mélange de fragments
de pierres naturelles, de verre et marbres colorés, semés directement sur la surface du liant (ciment). Le tout poncé et poli pour obtenir une finition mate, satinée ou brillante selon les besoins. Un potentiel qui n’a pas échappé aux architectes de la maison Plisson, qui ont fait du terrazzo leur rêvetement star. Plus récemment, c’est l’incontournable architecte parisienne Laura Gonzalez qui a revisité l’un des lieux mythiques de la nuit parisienne, l’Alcazar, en mixant terrazzo, parquet en chêne et revêtements muraux en marbre. Tendance veineuse ou pointilleuse, les matériaux graphiques ne laisseront personne de marbre cette saison.
CAMELEON LATENT-POCKET Un système de portes encore plus raffiné Entièrement mis à jour pour les besoins de la vie contemporaine, le chemin de roulement du Caméléon Latent-Pocket est complètement intégré dans le plafond. Ce système autoportant nécessite peu ou pas de suspension sur la structure du bâtiment. Cela offre l’avantage de garder l’espace libre au-dessus des plafonds suspendus permettant le passage de technique spéciale. Ce système au design épuré dont la feuille de porte peut totalement disparaitre dans son cadre vous offre la possibilité avec l’option « Auto-Eject » de la faire réapparaitre grâce à une légère pression sur son bord.
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MOSA The creation of μ La série de carreaux de sol µ [mu] est conçue pour redéfinir le temps et l’espace, en réagissant aux changements de lumière dans une pièce, ce qui crée un jeu subtil de nuances au fil de la journée. C’est grâce à sa parfaite connaissance du monde de la céramique que Mosa a créé cette série qui s’inspire de la relation extraordinaire entre l’éclairage et le spectre chromatique. La nature, l’art et les tendances en matière d’architecture, ainsi que la façon dont les philosophes de la Grèce antique percevaient la couleur et la lumière, ont joué un rôle central dans la création de µ. www.mosa.com
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Un radiateur unique avec 10 points de raccordement dont un raccord central, qui s’intègre partout. Les dimensions et la finition peuvent être définies à tout moment. Grâce à sa superbe finition et un montage rapide, l’uni.8 est le choix malin pour rénovation et nouveaux projets privés ou publics.
VELUX présente sa nouvelle fenêtre avec verre courbé, au design innovant et dotée d’une technologie unique nommée CurveTech : l’eau de pluie s’écoule directement de la vitre sur la surface du toit.
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BASF MasterTop 1327-20dB Le système de revêtement de sol sans joint à base de polyuréthane MasterTop 1327-20dB combine un grand confort de marche à une conception exclusive et d’excellentes propriétés insonorisantes. C’est le premier et seul revêtement de sol intégralement coulé du marché à offrir une réduction des bruits de choc allant jusque 20 dB. Qui plus est, MasterTop 1327-20dB contribue à une bonne qualité de l’air intérieur car ses émissions sont faibles au regard de la norme AgBB. D’une extrême durabilité, MasterTop 132720dB présente un coût de cycle de vie inférieur à celui des sols conventionnels.
VMZINC - PIGMENTO® On Demand VMZINC offre la possibilité aux architectes de créer leur propre teinte PIGMENTO®, en complément aux quatre couleurs standard de la gamme PIGMENTO®, et de combiner ainsi la texture et la structure naturelles du QUARTZ-ZINC® avec les pigments de couleur de leur choix. La gamme PIGMENTO® On Demand est disponible dans des épaisseurs de 0,7 – 0,8 et 1,0 mm pour tous les systèmes de revêtement de façade et de toiture de VMZINC.
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BELTRAMI - Beldeco: de superbes dallages rétro Les petites dalles en pierre naturelle de la série Beldeco se combinent à l’envi dans divers matériaux, formats, finitions, coloris et épaisseurs. Résultat: le jeu créatif et novateur confère un charme unique et ludique à votre intérieur! Beldeco est proposé tant dans les séries standard que sur mesure.
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Purisme à tous les égards: AXOR présentera sa nouvelle collection de salles de bains. Le tube, le plus vieux cheminement de l’eau, définit les deux variantes de style de la collection AXOR Uno, composé de robinetterie de lavabo, douche et baignoire comprend plus de 70 produits. AXOR Uno a été créé en collaboration avec le studio Phoenix Design basé à Stuttgart. www.axor-design.com
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