FOCUS Archi BE FR n°09

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LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

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Zoom

DE L’HABILLAGE À LA PEAU Zaha Hadid

ARCHITECTE SANS FRONTIÈRES

Archi-sportif

SUR LE CHEMIN DE L’EURO, DE RIO ET TOKYO


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EDITO La transparence, l’ingéniosité sont toujours des éléments clefs pour la conception de projets architecturaux. Elles font partie intégrante de chaque projet, du plus majestueux au plus modeste. Vous retrouverez donc ces notions en filigrane au travers de nos diverses rubriques, notamment avec la dernière venue « Spotligth » mettant ici «l’architecte » à l’honneur. Avec l’arrivée de l’été, le sport fait son grand retour avec notamment les JO de Rio ainsi qu’avec l’Euro, mettant en course les meilleures équipes du football européen. C’est donc pour nous l’occasion rêvée de se pencher sur les grands équipements sportifs, véritables temples dédiés au dieu « Sport ». Au-delà du défi conceptuel et logistique, et bien plus qu’un geste architectural fort, l’architecte devra plus que jamais réinventer le futur de ces équipements. Mais encore, dans ce numéro vous ferez avec le bureau Oyo la rencontre entre le bois et l’architecture. Vous partirez à la Biennale de Venise en faisant étape en Suisse où vous y découvrirez ses références architecturales. Sans oublier de faire le point sur les derniers projets de la regrettée Zaha Hadid, figure emblématique du mouvement déconstructiviste. Au plaisir de vous retrouver dès septembre. Bonne lecture Lionel Lhoir

EDITEUR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Alain Lhoir  065 66 06 92 info@eurobest.be DIRECTION DE LA RÉDACTION Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be JOURNALISTES Catherine Callico, Pascal Dewulf, Philippe Golard, Anne-Claire Hervet et Philip Willaert

DIRECTION GRAPHIQUE Eléonore Cucca eleonore@eurobest.be Marie-Charlotte Leriche mariecharlotte@eurobest.be PUBLICITÉ Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be TRADUCTION Gitracom 02 735 84 55

ADMINISTRATION Michele Petit  065 66 06 92 secretariat@eurobest.be

IMPRIMEUR Imprimerie Van der Poorten s.a. Diestsesteenweg 624 3010 Kessel-Lo Belgique

PARUTIONS Février Mai Septembre Décembre

Ce magazine est une publication du groupe Eurobest Products 311, Rue des Vaches 7390 Quaregnon

DISTRIBUTION Gratuite par poste : 17.000 exemplaires

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JUIN/JUILLET/AOÛT 2016 #09

Archi - lucide


4 SOMMAIRE

LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

ZOOM 06 Architecte sans frontières 10 Sur le chemin de l’Euro, de Rio et Tokyo 18 Architecture belge artisanale 20 «Effet Bilbao» généralisable ? 32 Accents scandinaves 40 De l’habillage à la peau

MUST HAVES

16 Créations hautes en couleur

INSPIRATION 22 Projets paysagers

#09

SPOTLIGHT

34 Architecte sous les projecteurs

juin/juillet/août 2016

ÉVEIL 36 Kaléidoscope 38 À Lire !

TRAVEL 44 Architectures suisses

D[ÉCO]

© Ph. G.

48 Bois, le monde lui appartient

ERRATUM Dans la nouvelle zone Montevideo, vue depuis les vieux bassins sur les trois paires de tours jumelles en enfilade. De grandes signatures furent approchées pour les concevoir : les Suisses Diener & Diener Architekten, David Chipperfield Architects, Gigon/Guyer, le Britannique Tony Fretton. La réalisation de la plupart des tours résidentielles de 16 étages tutoyant le MAS, dont les deux premières aux façades d’alu or-champagne des Bâlois et la 3 de Chipperfield, fut confiée au bureau belge ELD Partnership et aux Lierrois De Architecten nv. Plutôt multi-tâches, ELD assuma, en sus, le cost control.


Nouvelle réalisation de Marie-Charlotte Leriche illustrant l’impulsion créatrice nécessaire à la réalisation de tout projet. L’intelligence, l’ingéniosité sont ici représentées comme moteur de création architecturale.

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6 ZOOM

Architecte sans frontières Zaha Hadid a été la principale architecte de son temps, personne ne le contestera. Suite à son décès brutal, fin mars, les regards se tournent plus que jamais sur la mine de trésors architecturaux qu’elle a réalisés et que d’aucuns qualifient de visionnaires. Non, personne ne le contestera : Hadid est véritablement la papesse de l’architecture emblématique contemporaine. TEXTE: PASCAL DEWULF PHOTOS : ZAHA HADID ARCHITECTS | PASCAL DEWULF

L’architecture de Zaha Hadid s’apparente à un nouveau baroque, tissant un lien intrinsèque entre modèles, matériaux, formes et méthodes de construction, une architecture qui rompt avec les notions séculaires en vigueur dans ce domaine.

L

’architecte britannique d’origine irakienne Zaha Hadid a étudié les mathématiques à l’American University of Beirut et a transcendé d’emblée toutes les notions d’architecture après sa formation à l’Architectural Association School of Architecture de Londres. Elle s’est rapidement distinguée par une architecture démarquée des formes rigides et géométriques, faite de projets sinueux et organiques, qui non seulement rompaient avec l’esthétique traditionnelle, mais qui ont aussi donné un tout nouveau rayonnement au contexte socioculturel de l’architecture. Elle devait cette approche à sa puissante conscience conceptuelle, mais aussi à sa grande connaissance historique de l’univers architectural. Son architecture pour s’apparenter à un nouveau baroque, tissant un lien intrinsèque entre modèles, matériaux, formes et méthodes de construction, une architecture qui rompt avec les notions séculaires en vigueur dans la spécialité. Les formes architecturales excentriques caractéristiques du style de Zaha Hadid sont aussi imputables au fait qu’elle a été une pionnière en matière de création digitale. Cela lui a permis, à elle et à son équipe, d’explorer systématiquement, voire de repousser les frontières du possible architectural.

Pas de 9 à 5 Zaha Hadid a reçu en 2004 le Pritzker Architecture Price, un prix généralement considéré comme le Prix Nobel d’Architecture. Mais elle a en fait été couronnée d’une foule d’awards. Elle s’est par exemple vu décerner plus tôt cette année la Royal Gold Medal du Royal Institute of British Architects (RIBA). Ce dernier est attribué chaque année à un individu ou à un groupe dont le travail a influencé directement ou indirectement l’évolution de l’architecture. Cette prestigieuse récompense avait déjà été remportée par le passé par des noms illustres tels que Le Corbusier, Frank Lloyd Wright et Frank Gehry. Il faut dire que Zaha Hadid est allée bien plus loin que l’architecture dans son œuvre. La talentueuse architecte a toujours tenté de repousser les limites de son art, si difficile qu’ait été cette démarche dans un univers dont elle dit elle-même : « Je suis toujours sur mes gardes dans le monde de l’architecture. C’est un monde où les pragmatiques et les conservateurs sont sans cesse aux aguets pour balayer d’un revers de manche tout ce qui ne cadre pas dans les notions stéréotypées de l’architecture. » Zaha Hadid ne laissait d’ailleurs planer aucun doute au sujet de l’architecture et de son métier. « Si vous voulez une vie facile, ne soyez pas architecte. Vous êtes constamment au travail. Si vous voulez un travail de 9 à 5, ne le faites pas. Rentrez chez vous et détendez-vous. »


Le Messner Mountain Museum (MMM) Corones dans le Sud-Tyrol est une des ultimes réalisations de Zaha Hadid. Conçu pour plonger les visiteurs dans les émotions et les sentiments de l’univers des alpinistes et de l’alpinisme, le lieu semble taillé dans le roc. Le bâtiment, implanté à 2.275 mètres d’altitude, est presque mythique, coincé entre les sommets des Alpes du Zillertal et des Dolomites.

Lieu mythique Le Messner Mountain Museum (MMM) Corones dans le Sud-Tyrol est une des ultimes réalisations de Zaha Hadid. Conçu pour plonger les visiteurs dans les émotions et les sentiments de l’univers des alpinistes et de l’alpinisme, le lieu semble taillé dans le roc. Le bâtiment, implanté à 2.275 m d’altitude, est presque mythique, coincé entre les sommets des Alpes du Zillertal et des Dolomites. La Kronplatz, le lieu où se dresse le MMM Corones, est un véritable creuset culturel, tapi en altitude, à un endroit où confluent trois langues : le ladin (une langue rhéto-romane qui n’est plus parlée que dans certaines régions des Dolomites, ndlr), l’italien et l’allemand. Zaha Hadid n’aurait pu élire meilleur emplacement pour son architecture, qui cherchait toujours à tisser des liens entre les gens. Le sixième et dernier Messner Mountain Museum est assurément une perle engoncée dans un écrin idyllique, qui attire une foule de visiteurs curieux. C’est d’ailleurs Reinhold Messner en personne qui a inauguré le musée en juillet 2015. « Dans le MMM Corones, je raconte l’histoire et l’évolution de l’alpinisme, depuis l’équipe d’escalade et des changements intervenus dans la spécialité ces 250 dernières années jusqu’aux triomphes et aux tragédies sur les montagnes les plus célèbres au monde, le Matterhorn, le Cerro Torre et le K2, a déclaré cette figure de légende. C’est une chance inouïe de pouvoir retracer l’odyssée des alpinistes dans un site de cette ampleur. »

Implantation hors du commun Le MMM Corones réunit des objets et des photos glanés par Messner durant sa vie d’alpiniste. Ce qui fait la particularité du musée, c’est assurément cette combinaison inédite entre l’emplacement, la vue et surtout, l’architecture de Zaha Hadid. Répartie sur quatre niveaux, la construction en béton se trouve principalement sous terre, dans la montagne où est implanté le musée. De par cette configuration principalement souterraine, le bâtiment est naturellement économe en énergie et conserve une température constante, été comme hiver. Depuis

l’entrée à l’étage supérieur, des escaliers mènent le visiteur vers le bas, le long de trois niveaux de salles d’exposition. Le bâtiment est doté de grandes baies vitrées et d’une impressionnante terrasse panoramique de quelque quarante mètres carrés offrant une vue majestueuse sur les Alpes et les Dolomites. Le musée comprend également un espace d’exposition central pour de grandes représentations et présentations et une salle de cinéma comptant vingt fauteuils.

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8 ZOOM Vaisseau de diamant Mais Zaha Hadid est également l’instigatrice de quelques perles plus près de chez nous. Le nouveau Havenhuis (capitainerie) d’Anvers dans le quartier ‘Het Eilandje’, par exemple. L’ancienne caserne des pompiers s’est de surcroît vu adjoindre un nouveau volume spectaculaire de la main de cette même Zaha Hadid. En tant que vitrine du deuxième port européen – et du cinquième port au niveau mondial – et nouveau siège de l’Antwerps Havenbedrijf, cette réalisation vaut son pesant d’or. Le nouveau volume repose sur des piliers sculpturaux dont quelques-uns transpercent l’espace intérieur couvert. La colonne de verre qui donne accès au nouveau volume est en fait une gaine d’ascenseur panoramique. Les façades de la nouvelle construction sont composées de triangles dont les plans sont légèrement décalés les uns par rapport aux autres, donnant à la lumière des reflets changeants. Encore un exemple de la dynamique architecturale qui a fait la notoriété de Zaha Hadid. Surmontant l’ancienne caserne des pompiers, le volume conçu par Zaha Hadid Architects ressemble à s’y méprendre à un vaisseau en forme de diamant (clin d’œil manifeste à la tradition diamantaire d’Anvers), offrant un vif contraste avec l’architecture en brique traditionnelle du Havenhuis ‘ancien style’. La structure d’acier, la façade triangulaire et le toit de l’atrium de la création de Zaha Hadid ont été préfabriqués sous forme de grandes parties transportables et acheminées par bateau. Le montage de cet extravagant joyau architectural a donc été une opération assez complexe et pour le moins inhabituelle.

Sensuel jeu de lignes Avec leurs silhouettes sensuelles, les réalisations de Zaha Hadid ont pour toujours laissé leur empreinte sur le monde de l’architecte et bien au-delà. Elle avait la création dans le sang, car outre des réalisations architecturales pour une multitude de maîtres d’ouvrage parmi lesquels BMW et Chanel, elle a également conçu des objets design, des vêtements et des accessoires pour Louis Vuitton et Lacoste, pour n’en citer que quelques-uns. Sa créativité débridée était sa marque de fabrique. Zaha Hadid a dit un jour au sujet de son travail : « J’ai commencé par concevoir des bâtiments capables d’étinceler comme des bijoux indépendants. Ensuite, j’ai cherché à les relier afin de créer une sorte de nouveau paysage et qu’ils se fondent dans des villes contemporaines et dans les vies des gens qui y habitaient. L’architecture est plus qu’un abri. Elle doit vous envoler, vous apaiser et en même temps vous inciter à la réflexion. » On ne le dira jamais assez : Zaha Hadid était largement en avance sur son temps et passera à la postérité comme une architecte révolutionnaire, brillante et visionnaire.

www.zaha-hadid.com

Le spectaculaire nouveau volume qui trône au-dessus de l’ancienne caserne des pompiers dans le quartier anversois ‘Het Eilandje’ est une création de Zaha Hadid.

Le Heydar Aliyev Cultural Centre à Bakou (Azerbaïdjan) est un exemple d’école du langage esthétique capricieux et aventureux qui caractérisait Zaha Hadid.


PUBLI-RÉDACTIONNEL

L’acier Matériau d’architecture pour les façades de logements Le Corbusier utilisa, vers 1930, l’acier pour les façades de l’immeuble Clarté de Genève, aujourd’hui classé monument historique.

Visionnaire réputé pour ses polychromies, le maître de l’architecture moderne qui fit écrire en manifeste : « L’industrie doit s’emparer du bâtiment », rêverait aujourd’hui devant l’ampleur du nuancier Colorissime®.

Le champ de tous les possibles 90 ans après, les aciers dédiés au logement ont complètement changé, ils sont prélaqués dans des couleurs vives ou pastel, mâtes ou brillantes, métallisées ou nacrées (Irysa®)… Lavés par la pluie, ces produits s’entretiennent facilement, ils ne rouillent pas et sont garantis jusqu’à 40 ans. Pour les lieux exigeants, ils se déclinent aussi autonettoyants (Hairclyn®) ou anti-graffitis (Flontec®). Ces matériaux haut de gamme s’intègrent dans des façades pérennes, économiques à l’esthétique architecturale épurée. Avantageux, les parements en acier sont résistants et possèdent un excellent rapport poids/rigidité car plus légers que les autres matériaux. Manufacturés sous forme de profilés, de lames ou de cassettes pliées, pleins ou ajourés, ces composants dédiés au logement sont fabriqués sur mesure dans nos usines en petites ou en grandes quantités.

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Photos : © DR

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10 ZOOM 10 TETIERE Rio de Janeiro © Vinicius Tupinamba

SUR LE CHEMIN DE L’EURO, de

Rio & Tokyo

Les Dieux du stade sont lâchés. Dès le mois de juin, ce sera d’abord l’Euro avec l’élite du foot européen foulant les pelouses de l’Hexagone. S’ensuivront, en août, les JO de Rio au Brésil. Puis, il faudra déjà songer au Mondial 2018, à la coupe du Monde de rugby 2019 et aux JO de l’été 2020 organisés tout deux par le Japon. En concevoir les outils sportifs et infrastructures performantes doit donc être bien anticipé pour bien réussir ces rendez-vous planétaires. Cette architecture sportive s’affirme partout comme la discipline aux grosses factures, grands gestes et interrogations salvatrices sur les usages post-compétitions. TEXTE : PHILIPPE GOLARD


© Rio 2016/E. Moreira

© Rio 2016/BCMF Arquitetos

Rio, c’est aussi une balade à ciel ouvert parmi des architectures colorées. Le «poète des courbes»-architecte Niemeyer y a beaucoup produit: cathédrale Brasilia, musée d’art contemporain Niteroi, passerelle piétonnière Rocinha (photo), Congrès national,…

Pour ces JO de Rio, les épreuves de voile se dérouleront dans la Marina da Glória, l’un des quatre sites choisis de ces Jeux. C’est un de nos rares espoirs en or avec notre compatriote déjà multi-médaillée Evi Van Acker.

P

artout sur Terre, l’architecture sportive contemporaine explore de nouveaux concepts. Elle joue désormais la carte «couteau suisse» de stades devenus modulables, d’outil multisports à siège provisoire de concerts ou grands shows. Exemple? Conçu pour le Mondial 1998, le Stade de France dispose de tribunes et piste escamotables grâce aux vérins hydrauliques. Cette architecture spécifique n’hésite plus à coupler ces arènes modernes avec des opérations immobilières plus larges (Neo Bruxelles, masterplan banlieue lyonnaise) ou de solides reconversions après les joutes. Ce paradigme évolutif provient des stades brésiliens (2014) et arènes olympiques grecques (2004) laissés à l’abandon après Mondial et Jeux. La Grèce y a consacré… 5% de son PIB chancelant ; bonne fille, l’Europe a financé la moitié des travaux. Aujourd’hui, plus personne ne veut de telles mises à fonds perdus. Tous exigent un retour sur investissement dépassant la seule quinzaine d’existence des JO, première compétition sportive la plus regardée au monde. Partout aussi, la crise US des subprimes (2007-2008) s’est démultipliée en crises économiques ravageuses. Hors Chine et rares pays émergents, on en paie encore tous les jours leurs conséquences. Enfin, l’exemplarité des reconversions nées des JO londoniens 2012 a frappé les esprits, muant stade olympique, village et tutti quanti en nouveau pan de ville dans l’East End de la tentaculaire mégapole européenne.

Côté foot, l’Euro constitue l’une des deux compétitions souveraines du ballon rond revenant, comme le Mondial, tous les quatre ans. La «génération dorée» des Diables rouges ne rêvasse pas davantage. Le millésime 2016 se déroulera en juin-juillet, dans dix stades aux quatre coins de l’Hexagone. Pour tous ces gladiateurs, compétiteurs et outsiders, il faut des aires de jeux idoines, lieux d’entraînement, stades et toutes sortes de commodités. Rien que pour ces Jeux estivaux, il en va de 34.000 lits et 11 millions de repas. A l’issue en général de concours internationaux, architectes élus, urbanistes et développeurs redoublent d’efforts pour participer à la confection du gâteau final. Il s’agit de livrer à temps, conformes et ultra-sécurisés, ces sites, infrastructures et outils: stade, salles, arènes, halls, vélodrome, piscine, tribunes, …. C’est le prix enduré pour le bon déroulement de ces grands rendez-vous planétaires drainant des milliards de (télé)spectateurs. En cas de réussite, les retombées pour la cité organisatrice sont innombrables: économiques, notoriété, image, …

Parmi la grosse dizaine de milliers d’athlètes s’échauffant pour parfaire leur condition, la gymnastique belge – une des 28 disciplines des JO d’août – s’entraîne déjà 30h/ semaine en songeant à Rio, les tout premiers jeux du calendrier olympique – vieux de plus de deux millénaires – à jeter l’ancre en Amérique du Sud. Ainsi, la multimédaillée Evi Van Acker (voile) a déjà bien séjourné en baie de Guanabara, sur l’eau brésilienne. Nourrissant nos rares espoirs en or, la jeune Belge y enchaîne entraînements et repérages en vue des futures régates olympiques de la Marina da Glória.

© Rio 2016/Alex Ferro

Stars estivales

Dans la ville-Etat de Rio, le mythique stade Maracanã est l’un des monuments les plus visités du Brésil. A sa création en 1950, il pouvait accueillir 200.000 spectateurs debouts… L’outil à demi-couvert est fin prêt : ses 79.000 sièges sont numérotés et rétractables.

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© Collectif Populous + P. Cook

12 ZOOM 12 TETIERE © Rio 2016/D.R.

Rebaptisé stade olympique João-Havelange, le stade ‘Nilton Santos’ - bâti en 2007 pour accueillir des jeux panaméricains (foot-athlétisme) et adapté depuis - s’est fait voler la vedette par le mythique Maracanã où œuvra longtemps le roi Pelé.

Contagieuses Organisateurs des prochains JO, Rio de Janeiro (août 2016) et Tokyo (2020) disposent d’un point de comparaison en bonnes pratiques d’après compétitions: les derniers Jeux à Londres, gourmands en hectares comme en devises. Parc et village olympiques, temple commercial voisin (Westfield, le plus grand d’Europe) ont phagocyté 450 ha. La facture a frôlé les 17 milliards € en constructions et cérémonies. Le long de la Tamise, on murmure encore que ce fut « le plus grand chantier de l’histoire de la Grande-Bretagne ». Le clou n’en fut pas, comme souvent, le stade modulable de 80 à 25.000 places dessiné par le collectif Populous (Londres et 13 antennes) et sir Peter Cook. Sorte de vague géante, le Centre aquatique de Londres a plutôt retenu toutes les attentions. Débarrassé des

Conçu par l’A.M. Populous + Cook, le stade olympique de Londres (JO 202) est un parfait exemple de reconversion. Il sera bientôt le siège d’un des quatre clubs londoniens, avec en prime une ouverture à d’autres sports et aux concerts de masse.

tribunes démontables, il fut imaginé par feu Zaha Hadid, l’architecte irako-britannique issue de l’Architectural Association de Londres. Depuis la fin des Jeux, 100 ha du Queen Elizabeth Olympic Park constituent l’un des poumons verts de la capitale anglaise, dans un NordEst dickensien jusque-là crasseux, défavorisé, délaissé et à régénérer. Conçu par le paysagiste John Hopkins, ce nouveau parc urbain est le premier aussi grand à être créé depuis un siècle. Dessiné par 17 architectes différents, le village olympique a lui été mué en nouveau quartier d’habitation (8.000 maisons, un millier de flats), dont 125 ha dévolus aux entreprises. Stratford-Newham en avait besoin comme de pain. Le stade olympique est également recyclé: ce sera le domicile de West Ham, l’un des quatre clubs londoniens. Il s’ouvrira à d’autres sports – cricket et athlétisme – et des concerts.

Les JO 2012 avaient convoqué quelques formats mondiaux de l’architecture pour meubler les 450 ha dédiés à la XXXIe Olympiade. Dont l’Irako-Britannique Zaha Hadid pour le Centre nautique londonien, véritable vedette de cette édition-là.

© Zaha Hadid Architects

© Zaha Hadid Architects

L’Amérique latine procède actuellement à une analyse à tiroirs similaire, gagnant-gagnant. Deuxième métropole de l’immense Brésil, Rio et ses favelas voient pointer l’échéance estivale comme la poule aux œufs d’or. Rio 2016 sera sans doute un coup de fouet pour l’économie carioque. Cette manne olympique bienvenue devrait également représenter le top départ d’un ambitieux projet de développement urbain pour la mégalopole-Etat.


Décédée à Miami-USA en mars, la diva Hadid – premier Pritzker (2004) féminin – ruminait déjà un spectaculaire apport aux JO suivants, à Tokyo en 2020: un projet de stade national tokyoïte en forme de casque cycliste. Rayant de la carte un sanctuaire Meiji du XIXe siècle, cet objet à 1,8 milliard € a déchaîné les passions. Finalement, l’architecte Kengo Kuma a pris le relais. Pour lui, « l’expérience des lieux doit prévaloir sur l’objet architectural. » Moins polémique, son stade sera livré à temps, s’inspirant de la sobriété anglaise: il sera moins cher en réutilisant des éléments en dur des JO de Tokyo d’octobre 1964.

Dès ce 10 juin, neuf villes françaises accueillent, pour leur part, les 51 rencontres de l’Euro, le Championnat d’Europe des Nations. Là aussi, concepteurs et bâtisseurs ont anticipé le lucratif rendez-vous. Paris sera la seule de toutes à offrir deux enceintes, le Stade de France (St-Denis) et le Parc des Princes, ancien équipement relifté plusieurs fois. Post-ado sous les vingt ans, Paris-St-Denis accueille huit matchs, dont la finale du 10 juillet. Un siècle au compteur, le Parc des Princes ne sera l’objet d’un chantier lourd qu’après cet Euro-ci. Il sera pourtant de la partie avec 5 rencontres et 48.000 places.

Le Stade de France de ’98 est le plus grand de l’Hexagone. Multifonctionnel, il a été conçu par l’A.M. Macary-Zublena-Regembal-Costantini. Piste et gradins mus par rails et vérins sont amovibles, pour accueillir aussi rugby et athlétisme, et des métiers alternatifs: exhibitions, concerts, événements, spectacles divers, opéras, grands shows. Visitable (150.000 tickets payants/an) comme la tour Eiffel, le temple sportif aux nombreuses loges louées à l’année veut rentabiliser les 16,4 milliards € investis. Depuis sa naissance, il n’a subi que quelques aménagements mineurs. Les diversifications rapportent 4 milliards €/an.

© Esquisse collectif Populous

Du neuf pour l’Euro

‘Invests’ Juteux

Parmi les nouveaux stades couteau suisse à grosse facture et grande signature, Lyon dispose depuis janvier dernier du Stade des Lumières (450 millions €) conçu par le collectif Populous, une référence avec le précédent olympique des JO de Londres 2012.

Photos © Kengo Kuma & associates

A Marseille, le Vélodrome compte 20.000 places de plus, ce qui en fait le 2e plus grand stade français. De 2011-2014, l’enceinte a subi un ravalement à 268 millions € imaginé par SCAU archi, qui l’a couvert d’un toit et réaménagé les virages. La Canebière arbitrera 6 rencontres. Côté plus modestes de la classe, certains n’ont pas non plus lésiné sur la dépense, tels Nice, Lyon, Bordeaux, Lille. Signé par le cabinet Wilmotte & Associés, l’Allianz Riviera de Nice fait de bois et métal a succédé au vieux stade du Ray pour 243 millions €.

Avant son décès inopiné en mars dernier, la star Zaha Hadid avait encore eu le temps de rendre ses épures pour le futur stade olympique tokyoïte des Jeux 2020.

De facture classique, le bateau-proue des JO 2020 au Japon a finalement été réattribué à l’enfant du pays Kengo Kuma. Le stade ‘Hadid’ avait pour tort d’être trop onéreux et se moquant du sort d’un vieux sanctuaire respecté.

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© Ph. G.

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Dans la course à l’Euro 2016, dix stades vont être mobilisés dès ce mois de juin pour accueillir les rois du ballon rond pendant l’épreuve d’un mois. Antre du Losc, Lille figure parmi eux, avec le nouveau stade Pierre Mauroy à Villeneuve d’Ascq (banlieue lilloise), à côté du périph’ et de l’immense campus Lille I.

A Lens, ex-cité minière désormais célèbre pour accueillir une antenne du Louvre signée Sanaa (Priktzer 2010), le stade Bollaert-Delelis rénové est l’autre attraction, domicile du RC Lens. Ce petit du peloton offre 38.000 places et quatre rencontres Euro 2016. On chante déjà dans le Nord, même si ce n’est plus dans les corons.

«Vieux bac en béton» La Belgique a raté le coche dans la course à l’attribution du Mondial 2018. Du coup, il ne reste rien ou peu des projets de rénovation ou de créations de stades envisagés lors du dépôt de candidature mondiale. Même si notre plat pays s’est consolé en glissant Bruxelles dans la co-organisation, avec 12 autres villes européennes, de l’Euro 2020. On s’interroge pourtant partout sur cet Eurostadion à encore installer sur le parking C du Heysel par le bureau Jaspers-Eyers et consorts. Raboté de 80 à 60.000 places, l’enceinte sera-t-elle livrée à temps et conforme, comme l’exige l’UEFA pour mi-2019 ? Quant au sort de l’ancien stade roi Baudouin, il n’est toujours pas scellé. « Un vieux bac en béton à valeur immobilière nulle », proclamait déjà une excellence au printemps 2006… On parlait aussi d’un nouveau stade carolo. Ce sera le demi-Mambourg actuel, en place du Parc des Sports abandonné. Et si Gand dispose d’un nouveau Ghelamco Arena signé Bontinck, il a été divisé par deux, à 21.000 places pour les champions sortants d’AA Gent, couplé à du retail, des bureaux et un hôtel. Anvers attend le sien en zone portuaire, à voilure réduite. Bruges aura le sien en 2019, sur épures des Néerlandais A&E architecten. Genk (Cristal Arena) a dû se contenter de rénovations.

A Bruxelles, à Charleroi et ailleurs, on se console mal d’avoir raté le coche dans la course à l’attribution du Mondial 2018. Si Bruxelles est parvenu à se glisser dans les 13 villes européennes co-organisatrices de l’Euro 2020 (avec son futur Eurostadion de JaspersEyers & partners), Charleroi maugrée avec son demi-Mambourg aux tribunes désormais rabotées.

Bordeaux s’est fait livrer son nouveau Grand Stade un peu plus tôt, en mai 2015. A toit flottant et 900 poteaux de soutènement, l’objet conçu par les Helvètes Herzog & de Meuron propose 8.000 places de plus que son vieil homologue Jacques-Chaban-Delmas. En NordPDC, Lille a offert une nouvelle enceinte au Losc trois ans plus tôt, à Villeneuve-d’Ascq. Là aussi, Valode & Pistre + Ferret l’ont sorti de sa catégorie en l’imaginant multisport : foot, rugby, tennis. A toit rétractable en 30’ et crédité de 6 matchs, l’antre a coûté 324 millions € pour être de classe européenne. Les petits du peloton n’ont pas démérité, consentant des investissements pour en être en juin prochain. A Lens, construite dans l’entre-deux-guerres par des mineurs au chômage, l’arène Bollaert-Delelis vient d’être rénovée à hauteur de 70 millions €. A SaintEtienne, le « chaudron » Geoffroy-Guichard a augmenté sa capacité de 7.000 places. Sis sur une île en cœur de ville, le stadium municipal de Toulouse sera la plus petite enceinte de la compétition. Ces trois-là accueilleront 12 rencontres sur la demi-centaine attribuée par l’UEFA.

© Jaspers-Eyers & partners (BXL

© Ph. G.

Plus haut, Lyon dispose aussi d’un nouveau carat depuis janvier, mais à… 450 millions €. Baptisé stade des Lumières, il s’étend sur 50 ha à Décines-Charpieu, à 10 km du centre. Signé par le Britannique Populous (stade JO 2012) et domicile du Parc OL, il mêle centre d’entraînement, équipements sportifs, commerces, cafés. Et bientôt, hôtels et espaces bureaux selon un masterplan d’AIA Associes. Tout en rondeurs, ce nouveau cœur de ville peut accueillir concerts extérieurs et événements inopinés.


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Fauteuil en morceaux

Luxueux Ce joli diffuseur de parfum pour l’intérieur de la marque française Êverie est le gage d’une luxueuse expérience olfactive. Ce qui fait la particularité de ce diffuseur, ce n’est pas seulement son design, mais aussi ses seize fragrances différentes de haute qualité sans adjonction d’additifs.

Le fauteuil ‘Slice’ de Pierre Charpin pour Cinna se compose d’un sofa de base auquel vous pouvez, à votre bon gré, adjoindre des éléments pour pouvoir paresseusement vous allonger.

collection2016.cinna.fr

www.parfumdambre.be

Design savoureux Le design de qualité peut aussi être délicieux à manger. À preuve, cette tarte au yuzu qui a l’aspect d’un disque. Une création du très talentueux pâtissier/chocolatier Joost Arijs.

www.joostarijs.be

Cactus extra-terrestre Paul Smith a engagé une collaboration avec le fabricant de meubles italien Gufram pour lequel il a créé un cactus multicolore, aux allures extra-terrestres, qui fait office de porte-manteau.

Créations hautes en couleur www.paulsmith.co.uk

Le design doit certes être fonctionnel, mais il doit aussi être agréable à regarder. À la veille de l’été, un petit appoint de couleur peut certainement y contribuer. TEXTE & COMPOSITION : PASCAL DEWULF

Incontournable Les véritables fans de foot qui attendent avec impatience le championnat d’Europe de cet été se rueront sur le Barbecook Edson Belgium aux couleurs de la Belgique. Un incontournable pour chaque terrasse convertie un temps en temps du ballon rond.

www.barbecook.be

Payer avec sa montre L’emblématique montre Mondaine se fend d’une première mondiale. Son bracelet intègre un Mondaine PayChip™ vous permettant de payer aux points de paiement sans contact. Un mouvement du poignet suffit pour payer par NFC. Simple comme bonjour.

www.mondaine.com


Canon à lumière Les architectes d’intérieur en quête d’un rail de spots trouveront assurément chaussure à leur pied avec le luminaire ‘Kanon’ de Modular Lighting Instruments. Avec un flux lumineux pouvant aller jusqu’à 5000 lumens, ce luminaire fait bel et bien honneur à son nom. Disponible en noir et en blanc.

www.supermodular.com

Multifonctionnel Le ‘Birdy’ du créateur allemand Pascal Bosetti pour Hülsta est incontestablement un élément d’ameublement multifonctionnel. Le Birdy peut servir de pouf, mais aussi de repose-pieds, par exemple. Disponible en différentes couleurs.

shop.hulsta.com

Paysage intriguant Le ‘Matt Ring’ du créateur Sylvain Willenz est un portestylos et crayons ludique qui transforme votre lieu de travail en un paysage intriguant. Réalisé en plastisol souple, il a de surcroît un agréable toucher.

www.o.bject.be

Semi-professionnel Le robinet mitigeur ‘Axor Citterio Select’ de Hansgrohe est un robinet semi-professionnel apportant une jolie touche esthétique à votre intérieur. Le bec extractible offre toute la liberté de mouvement nécessaire. Et grâce à la touche Select sur la tête du robinet, il peut être ouvert, fermé ou réglé d’une simple pression.

www.hansgrohe.be

Réfrigérateur futuriste Le réfrigérateur Samsung Family Hub fait office de tableau d’affichage digital, d’agenda partagé, de cadre photo et de centre de divertissement. Ce frigo futé surveille également de manière interactive les provisions qu’il contient. Il permet même d’envoyer de la musique en streaming vers les enceintes Bluetooth intégrées ou externes.

www.samsung.be

Formes féminines Le sofa ‘Thea’ des créatrices Lina Obrégon & Carolina Galan pour MDF Italia est un meuble d’assise modulaire (six modules pour différentes configurations) au design attrayant et aux formes résolument féminines. Disponible en plusieurs couleurs.

www.mdfitalia.com

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Architecture belge artisanale Biennale de Venise

Une exposition sur le thème de l’ ‘artisanat’, confiée à l’équipe de Bravoure par le Flanders Architecture Institute (VAi), investit le pavillon belge lors de la Biennale d’architecture de Venise, du 28 mai au 27 novembre. TEXTE : CATHERINE CALLICO

© Filip Dujardin

au feu, le vert est imperméable et le bleu utilisé pour l’acoustique- complètent l’aspect rococo de l’habitation.

BRAVOURE Centre de service à Ledeberg, 2016, architectes De Vylder Vinck Taillieu

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’équipe de Bravoure est constituée de deux bureaux d’architecture -De Vylder Vinck Taillieu et doorzon interieurarchitecten- et du photographe Filip Dujardin. Le nom Bravoure, utilisé en référence à l’endurance, ou au très haut contrôle technique de l’éxécution d’un morceau de musique, établit ici le lien avec l’architecture, et l’artisanat de grande précision. Et s’illustre durant cette biennale au travers de fragments grandeur nature de 13 projets existants de 13 bureaux d’architecture de Flandre et de Bruxelles. Jan De Vylder, curateur, relève que « le fragment est exposé tel qu’il est. En même temps, il se retrouve coupé de son contexte, ce qui lui donne une nouvelle dimension ». Les projets concernés présentent des solutions éclectiques, voire poétiques. Parmi ceux-ci, la reconversion d’une maison du 19e siècle en unités séparées, par Eagles of architecture. Un nouveau type de matérialité est développé, en contraste avec l’architecture originale. Au lieu d’être repeints, les montants des cadres métalliques et les plaques de plâtre de couleur ont été revêtu d’une couche de vernis. Le résultat ? Les couleurs qui répondent à une logique technique -le plâtre rose résiste

Ou cette villa étendue par une clôture, à l’initiative d’OFFICE Kersten Geers David Van Severen. Tout en délimitant l’espace extérieur, la clôture fonctionne également comme structure porteuse de l’étage supérieur de la maison. Elle a été placée à quelques mètres des limites de la parcelle, afin de pouvoir les élever à trois mètres de haut. La clôture permet ici une extension de la maison et la création d’ espaces verts de taille identique des deux côtés de la construction. La porte d’entrée a été placée sur le côté, cassant le modèle classique de façades avant et arrière.

De son côté, dans un registre culturel, l’architecte Gijs Van Vaerenbergh a proposé de construire un pont temporaire en tant que projet d’art lors du Festival de Kanal, centré sur la zone du canal à Bruxelles, à l’endroit même où la ville a longtemps planché sur la construction d’un pont. Le projet a été suspendu par la ville, mais en raison du caractère temporaire du projet et de la lenteur administrative, il a pû être réalisé avant que les autorités réagissent, puis être démonté. Situé entre le quartier Dansaert et Molenbeek, il reste un symbole de la nécessité de connecter les différentes communautés bruxelloises. Les dix projets restants à découvrir s’inscrivent dans cette approche engagée et peu conventionnelle de l’architecture, qui n’a d’égale que le talent des bureaux représentés.

Plus d’infos : www.vai.be www.labiennale.org


PUBLI-RÉDACTIONNEL

Esthétique & fonctionnalité

Prise de courant affleurante de BTicino Les architectes accordent une importance fondamentale à l’aspect esthétique, mais il est évident qu’ils n’oublient jamais qu’une habitation doit avant tout être très fonctionnelle. L’idéal est donc de réunir ces deux caractéristiques. Un défi relevé haut la main par BTicino dans le domaine des interrupteurs, de la vidéophonie et des systèmes de domotique. Les prises de courant affleurantes de BTicino sont un parfait exemple du combinaison esthétique et fonctionnalité. S’intégrant à ras des plaques de finition, elles contribuent à parfaire un ensemble minimaliste. La partie ronde se trouve donc au même niveau que la plaque de finition. Ce n’est qu’en introduisant la fiche qu’elle s’enfonce dans la prise. Lorsqu’on retire la fiche, cette partie revient automatiquement en avant.

par un souci permanent d'innovation, l'entreprise est le fleuron du design, de la technologie et de la qualité made in Italy. BTicino investit entre 7 et 8 % de son chiffre d'affaires en R&D et développe des produits d'avantgarde qui marient fonctionnalité et facilité d'installation avec style et confort, pour rendre la technologie facile, accessible et utilisable par tous. BTicino est considéré comme une référence dans le monde du design. L'une de ses politiques prioritaires est le respect de l'environnement, en oeuvrant à plus d'efficacité énergétique et en réduisant l'impact écologique de ses processus de production ainsi que de ses produits proprement dits. Le Groupe Legrand conçoit, développe et commercialise des systèmes électriques et numériques simples et innovants garantissant une communication plus aisée, une sécurité et une protection accrues ainsi qu’un plus grand confort dans les bâtiments. Son catalogue comprend plus de 215.000 références réparties dans 78 familles de produits. Le groupe – qui emploie presque 36.000 collaborateurs – est directement présent dans plus de 80 pays et commercialement actif dans plus de 180 pays. Il a réalisé un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros en 2013.

Les prises affleurantes de BTicino sont donc aussi discrètes que pratiques, tout en évitant l’accumulation des poussières. Pour obtenir un résultat esthétique parfait, les prises affleurantes peuvent être combinées avec les plaques de finition ultra plates de LivingLight Air ou Axolute Air ! BTicino, marque du groupe français Legrand, se profile en leader mondial du marché des appareils basse tension à usage résidentiel, industriel et tertiaire. Mue

Pour de plus amples informations : Legrand Group Belgium s.a. Kouterveldstraat 9 1831 Diegem Tél. : +32 (0)2 719 17 11 Fax : +32 (0)2 719 17 00 info.be@legrandgroup.be www.bticino.be

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généralisable ?

© Marc Barani

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« Effet Bilbao »

Des Guggenheim bis, tout le monde en voudrait pour sortir sa ville de l’ornière, du marasme économique, de l’oubli. La greffe d’implanter un outil touristico-culturel pareil à celui qui a relevé la tête de la ville basque et son hinterland, ne prend guère ailleurs. Illustrations…

Découpé par les indications d’un logiciel utilisé en… aviation, le mi-paquebot mi-poisson basque à peau de titane de 24.000 m2 comporte 20 galeries sur 3 étages. Guggenheim Espagne rassemble arts et promenades sur la ville (via rampes, verrières, coursives, pont balade), dialoguant avec elle au sud par pierres interposées, fenêtres alignées au cordeau, angles droits. Au nord, les ondulations de l’édifice sculpture jouent plutôt avec fleuve, formes fluides, silhouettes figuratives. Construite sur le chemin de fer-barrière et raccordée à la ville depuis 1997, sa place contiguë est devenue le lieu de tous les rendez-vous.

Ruptures C’est cette dynamique positive qu’on s’efforce évidemment d’importer ailleurs, de Vilnius à Helsinki ou Guadalajara (Mexique). Très peu ont réussi. Fin 2014, Le Monde ne pouvait que constater: «les franchises Guggenheim lancées (…) ont toutes été annulées ou

fermées.»2 Pourtant, d’aucuns persistent. En Asie du Moyen Orient d’abord, tel Guggenheim Abu Dhabi (île Saadiyat). Pour être sûr de réussir la greffe, la capitale des E.A.U. a ainsi rappelé le même Gehry à la barre, pour ériger Bilbao bis. Dans un contexte tout autre des Basques: les Emirats ne savent pas comment dépenser leurs pétro$... Ensuite l’Asie Pacifique, par exemple Chine et Thaïlande, 10e destination cultu-touristique au monde. Pour l’essentiel, les flux visiteurs proviennent d’Inde, de Chine et Russie, totalisant 3 milliards d’habitants consommant des concepts du genre aux antipodes de ceux en vogue dans notre sphère Ouest. Aux pays du soleil levant, on est plutôt branché entertainment. Des développeurs comme ICM l’ont parfaitement intégré, délaissant les arts hôtes d’une architecture-signal pour des attractions à thèmes. Comme des Oceanariums géants à technologies innovatrices, insérés dans des écrins architecturaux inspirés. «L’effet Bilbao » sur la ville basque espagnole et son hinterland a été incroyable depuis le geste de Frank Gehry pour sortir cette partie de l’Espagne de l’ornière. En pariant sur le retour des touristes épris de culture et/ou d’architecture.

© Fondation Guggenheim

A

vant l’implantation miracle du Guggenheim à forte identité de Frank Gehry au sein d’un périmètre géoculturel favorable du Pays basque hispanique, Bilbao1 accusait le plein déclin industriel. L’arrivée du musée emblème pariant sur tourisme et culture pour redresser la barre a constitué de surcroît un vrai projet urbain dans une ville fuie par les siens. Depuis, on s’efforce de copier cette réussite ailleurs, pour se réapproprier les cités décaties et sortir leur hinterland en capilotade du marasme économique, désertés aussi bien par l’emploi que par visiteurs, touristes et habitants-contribuables.

(1) Film (24’ 12’’) du vidéaste français Julien Donada (2) « A Helsinki, les anti-Guggenheim s’organisent », Le Monde.fr du 16/09/2014

Exsangue, Arles veut parier aussi sur l’effet Bilbao en tablant sur l’art contemporain, des productions audiovisuelles et la photo. Au cœur de sa friche industrielle Luma Arles, l’architecte Marc Barani a ainsi imaginé une future Ecole supérieure de la photographie aux pieds de la tour Gehry. TEXTE : PHILIPPE GOLARD

Et Louvre-Lens… En banlieue lilloise, Lens a requis les services de l’agence Sanaa, Priktzer 2010. Préférés aux Hadid, Ricciotti et Holl, le duo japonais SejimaNishizawa a converti l’ancien carreau de 20 ha de la fosse 9 des Mines de Lens en lieu de vie, de culture et découvertes, de promenades en y mêlant parc et Musée du monde minimaliste, dénué de façades, tout en verre et reflets argentés. Un pari très réussi pour la ville rasée en 1914 et frappée de plein fouet par la fin des charbonnages, désormais jaugée en surprenant Louvre décentralisé. Fil rouge? En quelques centaines d’objets et de toiles (rotation de 20%/an), une Galerie du temps sur plusieurs millénaires y revisite l’essentiel de civilisations en miroir sur divers continents.


RESISTANCE ELEVEE AUX RAYURES

© Gehry Partners

Exclusivité Hörmann

L’architecte star Frank Gehry remet le couvert pour le moment à Arles, dans les Bouches-du-Rhône. On y verra bientôt sa tour Totem (56 m) dans cette ville provençale qui a du mal à s’extirper de la crise.

On ira en chercher d’Amérique latine à la zone Pacifique. Tel l’exosquelette d’alu anodisé de l’Acquário Ceará à Fortaleza (Brésil NE), un des plus grands du monde avec ses 70.500 m2. Outre cet outil ludique signé par Leonardo Fontenele (bureau Imagic!)3, les lieux comportent cinémas 4D, simulateurs sous-marins, tunnels immergés, salles d’observations, trois dizaines de nageoires pour animaux marins. Bien plus à l’ouest, en Chine, An Hui abritera bientôt un site à cœur de métier semblable, constructions plus modestes et design moins tape-àl’œil. Baptisée The north city whale shark aquarium, la pièce d’architecture maîtresse centrale aura la forme d’une fleur de lotus.

Audi Centrum Amsterdam

Recette basque Beaucoup plus proches de nous, géo-conceptuellement, Arles et Lens (voir encadré) ont appelé cet «effet Bilbao» de tous leurs vœux, sans frapper à la porte de la fondation Salomon Guggenheim. Exsangue, la cité provençale des Bouches veut tourner la page des friches industrielles en déshérence. Dans le Nord-PDC, il fallait fermer celle d’un glorieux passé minier révolu. Tant qu’à espérer répéter la recette basque, Arles a fait elle aussi appel à Frank Gehry pour lui concevoir une tour Totem de 56 m s’inspirant de la minéralité des Alpilles (pré-Alpes) proches. Rebaptisé Luma Arles, ce parc des Ateliers couvre 10 ha. Sa reconversion coûtera 100 millions €. Outre le signe architectural conçu par la vedette US, 16.000 m2 de hangars ferroviaires réhabilités abriteront des productions culturelles autour de l’art contemporain et de la photo, avec notamment l’Ecole supérieure de la photographie confiée à l’architecte Marc Barani. Un parc paysager complètera le tout. Avec cette proposition Priktzer-Grand Prix national d’architecture, les communistes tenant ce bout de Provence rêvent «d’un destin comme celui de Bilbao», à partir de l’horizon 2018.

(3) Vidéo YouTube. Lien sur www.focusarchi.be/fr/effetbilbao

Fonction et design : ALR Vitraplan • La porte industrielle pour un mélange

surprenant de reflets et de transparence

• Particulièrement élégante grâce au vitrage affleurant

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22 INSPIRATION


PROJETS PAYSAGERS Bois et/ou transparence. Au fil des réalisations, quelle que soit l’échelle ou l’affectation, l’un et l’autre s’imbriquent très souvent. Le bois, donc la nature, et le lien avec l’extérieur, l’ouverture... Deux lieux présentés ici, une maison et un campus de soins de santé, documentent cette interaction. De façon fusionnelle dans le premier, refaçonnant radicalement l’intérieur. Plus confidentielle dans le second, telle une évocation du paysage forestier qui l’entoure. Deux autres bâtiments -non conçus de bois-, un appartement des années 60 et un Centre de distribution urbaine, misent la carte de la transparence, de l’opacité, de la translucidité... au-delà des contraintes (étendue ou profondeur des lieux) originelles. TEXTE : PHILIPPE GOLARD

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24 INSPIRATION

ACADÉMIE DE SOINS DE SANTÉ INTERACTIVE LIZA

Le bureau a2o Architecten a dessiné l’un des trois campus de la nouvelle Académie de Soins de santé du Limburg (LiZa). Le campus Sint-Jan, dédié à l’enseignement, est conçu comme un lieu ouvert à tous et intégré dans un environnement boisé. Dans un souci de lier la pratique quotidienne, l’éducation, la recherche et la société, l’Institut de formation professionnelle supérieure en soins infirmiers à Genk, l’institut d’enseignement supérieur UC Louvain-Limburg et l’hôpital OostLimburg se sont unis pour créer la première Académie de Soins de santé du Limburg (LiZa). Le site LiZa comprendra trois campus de soins de santé -répartis sur le campus existant de

l’hôpital Oost-Limburg-, qui diffèrent des traditionnels du genre, de par de nouvelles facilités pour les patients, le personnel, les étudiants ainsi que les visiteurs. Le bureau a2o Architecten a conçu le campus Sint-Jan, dédié à l’enseignement des soins de santé (soins infirmiers et d’obstétrique). La façade mêle la brique et le bois, l’intérieur souligne l’uniformité du béton, rompue par du mobilier et des éléments colorés, et de fins détails comme les rampes d’escaliers. Le projet se veut un centre d’interactions. Entre le personnel infirmier dans le cadre de l’éducation permanente, et des élèves qui effectuent des stages pratiques à l’hôpital.

Egalement en lien avec un environnement privilégié. L’orientation des trois nouveaux bâtiments est déterminée en fonction des forêts de conifères qui entourent la ville. De même que la bande de stationnement existante, qui leur est parallèle, et structure le site. Les volumes de construction sont perpendiculaires à cette bande. Ils sont en outre reliés transversalement par des atriums ouverts, au sein desquels se déploient un centre d’apprentissage et de ressources communautaires, des salles de classe, des auditoriums... qui s’articulent avec légèreté.

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Deuxième étage

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lage wand 2m15 hoog 2-zijdig bekleed met HPL

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84,43 m2

Rez-de-chaussée

NOM DU BUREAU : A2O-ARCHITECTEN TITRE : LIZA – LIMBURGSE ZORGACADEMIE DESCRIPTIF : NOUVEAU CAMPUS D’ENSEIGNEMENT DU DÉPARTEMENT DES SOINS DE SANTÉ. LIEU DU PROJET : CAMPUS ZOL (ZIEKENHUIS OOSTLIMBURG), SCHIEPSE BOS, GENK DATE DE REALISATION DU PROJET : 2013-2015 MAITRE D’OUVRAGE & ENTREPRISE: UCLL VZW - KASOG VZW WEBSITE BUREAU ARCHI : WWW.A2O.BE PHOTOS : © STIJN BOLLAERT

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26 INSPIRATION

JEUX DE BLANC ET DE LUMIERE BRUXELLES Ou comment transformer un appartement transversant de 200m 2 en lieu lumineux aux espaces à la fois ouverts et intimistes ? Avec vues sur une nature profuse... Le bureau bruxellois Exar architecture a relevé le défi. Le bureau a été sollicité par la nouvelle propriétaire des lieux pour réagencer ce bel appartement ixellois des années 60, laissé dans son état d’origine.

Le logement est de type traversant, déployé sur un plateau de 200 m2, et idéalement situé avec vues d’un côté sur le Jardin du Roi et de l’autre sur les Etangs d’Ixelles. L’idée du projet était d’ouvrir davantage l’espace, y optimaliser l’apport en lumière, et de favoriser la vue environnante. Lors de la rénovation, la plupart des éléments structurels de l’immeuble ont été préservés (colonnes, poutres, trémies, etc.), tandis que l’aménagement intérieur a été totalement revu, transcendant les vues traversantes et obliques. La profondeur de l’appartement est scandée de parois mobiles sérigraphiées de feuilles d’argent qui délimitent de nouveaux espaces, de même que le parquet en zebrano, ponctué d’inserts en mosaiques de verre irisé. La lumière, naturelle ou artificielle, se répand de diverses manières. Directe en façade, ou filtrée par des stores blancs. A l’intérieur, reflétée par le blanc des murs et du mobilier intégré, ou via des portes et parois translucides, sur pivot ou coulissantes. Le sentiment d’espace est encore renforcé par la pureté des lignes et une circulation fluide. Le projet se caractérise également par une multitude de perspectives, de vues en oblique, soulignées par de nouveaux matériaux, l’usage des pièces, et le moment de la journée, ou de la nuit.

NOM DU BUREAU : EXAR ARCHITECTURE TITRE : BELLE-VUE DESCRIPTIF DU PROJET : RÉNOVATION DE L’APPARTEMENT LIEU DU PROJET : IXELLES DATE DE RÉALISATION DU PROJET : 2015 MAITRE DE L’OUVRAGE: NADINE PIESSEVAUX ENTREPRISE: LEVELL CONCEPT WEBSITE: WWW.EXAR.BE PHOTOS : © MARC DETIFFE


@Reynaers Aluminium

PUBLI-RÉDACTIONNEL

MasterLine 8

Système de fenêtres aluminium de nouvelle génération Le lancement de cette nouvelle solution aluminium pour fenêtres marque une étape charnière dans le demi-siècle d’existence de l’entreprise, qui repousse toujours plus loin les limites techniques. En lançant le Thermo System dans les années 70 et le Concept System deux décennies plus tard, Reynaers Aluminium s’était déjà affirmé comme un acteur clé dans ce segment, en Belgique comme à l’étranger. Hi-Finity collage de vitrage d’angle

Le MasterLine 8 apporte - par ses nombreuses variantes - une énorme liberté architecturale. Il est le gage d’un niveau de confort et de sécurité maximale pour l’utilisateur et excelle en matière d’efficience énergétique. Les ingénieurs chargés du développement ont consacré beaucoup d’attention à la fabrication et à l’installation des fenêtres. Le caractère innovant du MasterLine 8 est tout aussi présent dans un processus de production optimisé, le montage efficient des composants et l’installation aisée des éléments finis.

Le système de fenêtre coulissante minimaliste Hi-finity surprend grâce au collage de la vitre d’angle. Ce système ouvert avec profilés masqués permet la création d’une baie vitrée qui se prolonge de façon totalement transparente au-delà de l’angle de l’habitation.

Le MasterLine 8 présente 3 niveaux différents d’isolation, offrant des solutions pour les maisons à haute isolation, les maisons basse énergie et même les maisons passives. Les quatre variantes de design - fonctionnel, Renaissance, ouvrant cachée et déco - possèdent chacune un aspect visuel et sensoriel distinct, permettent d’adapter MasterLine 8 à tout style architectural.

Les solutions Hi-Finity sont disponibles avec double ou triple vitrage. Les deux variantes sont conformes aux exigences de sécurité les plus strictes et savent supporter le poids de vitrage de très grandes dimensions.

www.reynaers.be

CP 155 solutions d’angle

@Reynaers Aluminium

Liberté architecturale

@Reynaers Aluminium

En outre, le système coulissant « CP 155 » à haute isolation thermique est désormais encore disponible en solution d’angle. Le coin ouvrant « CP 155 » assure une ambiance d’été maximale étant donné qu’il n’y a pas de profilés de coin qui empêchent la vue ou le passage. La frontière entre l’intérieur et l’extérieur s’estompe encore plus avec ce chef-d’œuvre de fonctionnalité.

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28 INSPIRATION

CENTRE DE DISTRIBUTION URBAINE CHARLEROI Premier du genre en Wallonie, le Centre de Distribution Urbaine de Charleroi conçu par le bureau Réservoir A et inauguré cette saison, s’insère dans le tissu de la ville via des volumes aux lignes fortes et des éléments translucides. Formé d’un hangar et d’un bureau sur une surface de 2000 m², le Centre est destiné à stocker les marchandises d’une partie des commerces de l’intra-ring, qui y sont déposées par des véhicules poids lourds, avant d’être acheminées par des véhicules électriques légers jusqu’aux magasins. Cette vaste structure se veut évolutive, afin de pouvoir le cas échéant, accueillir des parkings et des bureaux. Par ailleurs, l’un des enjeux originels était d’intégrer un projet de cette échelle dans le tissu urbain traditionnel. Une problématique récurrente à Charleroi. Situé à l’entrée de la ville, le site, assez étiré en longueur et au départ à l’état de friche, est entouré d’infrastructures lourdes : métro, chemin de fer, ring. En tenant compte de tous ces critères, le bureau a opté pour une architecture audacieuse et singulière. Deux ‘poutres aériennes’ revêtues d’un bardage métallique, offrent une vision forte et cohérente depuis le ring. Sous ces poutres, les façades du hangar réfèrent à l’idée de flux. Des éléments translucides permettent à l’œil extérieur de capter les mouvements.

En termes d’économie d’énergie, le projet est doté de panneaux photovoltaïques pour couvrir les consommations électriques du centre, d’une pompe à chaleur pour chauffer les bureaux, les vestiaires et la cafétéria situés au niveau 01. La toiture a été réalisée avec une étanchéité blanche, également visible depuis le ring de Charleroi. Et subtilement insérée dans le paysage urbain.

NOM DU BUREAU : RESERVOIR A TITRE : CENTRE DE DISTRIBUTION URBAINE DESCRIPTIF : RÉALISATION D’UN CENTRE DE DISTRIBUTION URBAINE (HANGAR ET BUREAU DE 2000 M²) LIEU DU PROJET : RUE DES RIVAGES – 6000 CHARLEROI DATE DE REALISATION DU PROJET : 2012-2015 (RÉCEPTION DÉFINITIVE) MAITRE D’OUVRAGE : VILLE DE CHARLEROI ENTREPRISE : PIRON EC (STABILITÉ ET TECHNIQUES SPÉCIALES) WEBSITE BUREAU ARCHI : WWW.RESERVOIRA.ORG PHOTOS : © MARIE-NOËLLE DAILLY Elévation


INTERIEUR SCULPTE DE BOIS GAND Dans ce projet réalisé par l’Atelier Vens Vanvelle, la transformation intérieure du logement a été radicale. Le bois y redéfinit des espaces, joue avec la lumière, retisse le lien avec le jardin. A la base, un couple souhaitait transformer sa maison, sombre et aux pièces exiguës, et la rendre plus ouverte, plus aérée. Mais aussi, une nouvelle cuisine et une nouvelle salle de bains. Hans voulait lire son journal dans la lumière du soleil, Delphine avait envie d’un grand jardin. La construction a été conçue comme une extension du jardin. Au lieu d’une cuisine NOM DU BUREAU : ATELIER VENS VANBELLE TITRE : HANS ET DELPHINE DESCRIPTIF : RENOVATION ET EXTENSION LIEU DU PROJET : LEDEGERG - GAND DATE DE REALISATION DU PROJET : 2015 MAITRE D’OUVRAGE : HANS HEMELAER & DELPHINE GUIOT

classique, un espace évoque un sentier d’automne. La lumière est poétiquement diffusée à travers la structure à ailettes du plafond, via une série de puits de lumière. Tandis que le sol semble être couvert avec des feuilles et des troncs d’arbres, qui donnent à l’espace un aspect un peu sauvage et aventureux, toutefois maîtrisé dans les lignes. Pour renforcer davantage le lien avec le jardin, la couleur blanche des deux murs d’origine a été conservée. Dans l’îlot de cuisine, revêtu d’acier inoxydable qui reflète les couleurs de l’espace, sont suspendus deux rondins. Dans le jardin contigu a été dessinée une terrasse en forme d’hexagone en béton brun, qui rappelle les motifs du sol de la cuisine. Quant à la nouvelle salle de bain, elle est placée sur le côté arrière du premier étage. Le coin bain et douche est en polyester blanc, et un atrium vitré établit le contact visuel avec le rez de chaussée. Pour ce faire, une découpe carrée a été opérée dans l’ancien plafond de l’espace sous-jacent. Les côtés de cette ouverture sont dotés d’un miroir qui réfléchit la lumière vers le bas de façon optimale.

ENTREPRISE : WIM GALLE, MADY WEBSITE BUREAU ARCHI : WWW.VENSVANBELLE.BE

Coupe longitudinale

PHOTOS : © ATELIER VENS VANBELLE

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« De la création à la perfection » Depuis de nombreuses années, les établissements Bertrand, société familiale, se sont imposés de manière forte dans le monde du Carrelage, de la Marbrerie et de la Pierre Naturelle…

Marbrerie Déco - Tranches Livre Ouvert

Leur showroom de 2000 m² propose un large éventail de produits afin de répondre à tous types de projets : des plus techniques aux plus décoratifs. Leur savoir-faire est également mis en avant dans leur atelier équipé de machines dernière génération. Parmi celles-ci, un outil 100% jet d’eau permettant de réaliser toutes sortes de découpes pour les plans de travail, escaliers, tablettes… Forte de son expérience et dotée d’une équipe d’architectes d’intérieur, la société se veut innovante pour offrir un champ créatif infini et façonner toutes vos envies !

Rocersa Contract

Keope Sight

Soucieux de rester en vogue, leur sélection ne cesse de s’étendre : des produits les plus classiques aux plus contemporains ! Carrelages imitation bois ou béton, les formats XXL, la marbrerie déco : tranches à livre ouvert…

Façonnage plan de travail

Sans oublier les nouveautés pour l’extérieur : le Keope Sight (formats 60x60x2, 45x90x2, 75x75x2), le Rocersa Contract disponible en trois coloris : white, grey, grafito (formats 30x120x2 & 60x120x2). C’est tout simplement beau comme Bertrand !

Pour plus d'informations : Ets Bertrand - SA Granit Inter Robesse 2 (N5), 6041 Gosselies Tél.: 071 85 03 05 info@granitinter.com www.beaucommebertrand.com


Carrelages | Marbrerie | Pierres www.beaucommebertrand.com Robesse 2 (nationale 5) - 6041 Gosselies TĂŠl: 071/85 03 05 Keope Sight

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Accents scandinaves

cyclistes ne vous roulent pas sur les pieds. Meulestede est encore épargnée. Provisoirement sans doute, car ce quartier ne va pas tarder à muter. C’est dans ce biotope urbain que nous rencontrons Nigel Jooren, un des associés d’OYO Architecten, établie dans un bâtiment dont le rez-de-chaussée est occupé par le bureau. Beaucoup de brique, un billard et une ambiance de travail dynamique. « Nous regardons les projets dans leur contexte, avec tous les paramètres qui en découlent, dit Nigel Jooren. Ce n’est pas une approche originale, la contextualité est une notion commune depuis la publication de Genius loci (1979) du Danois Christian Norberg-Schulz. Elle est fondée sur l’idée que chaque endroit à un caractère propre, spécifique, déterminé par sa situation, sa géographie et son histoire. Mais la manière créative avec laquelle OYO exploite un concept aussi mouvant est à tout le moins étonnante. Étonnante notamment par ce mélange simple et parfois audacieux de matériaux et de formes.

Pragmatique Transformation de l’habitation LeWi, Louvain, 2014, afzélia.

Le nom OYO a certes une consonance japonaise, mais il est bien de chez nous. Le bureau d’architecture gantois est une incontestable source de fraîcheur avec ses projets d’habitation à la fois sobres et bons à vivre. Et le bois y joue un rôle prépondérant. Un hommage à Alvar Aalto. TEXTE: PHILIP WILLAERT

L

e bureau d’architecture gantois OYO ponctue de plus en plus le paysage. Ses projets d’habitation singuliers convient à un temps d’arrêt et passent outre le modèle classique de lotissement flamand. Le bureau a conçu à Maldegem une maison étonnante (House pibo), partiellement tapie dans la pelouse, dont les formes se livrent à une subtile alternance entre apparent et souterrain. Un jeu habile, à mi-chemin entre urbanisme et architecture. OYO est une équipe attentive basée dans la New Yorkstraat, dans le quartier gantois de Meulestede. Un quartier populaire dont une friterie proche et fréquentée constitue le cœur social et culturel. L’exploitant sait les petites habitudes de ses habitants, et il connaît aussi les gens d’OYO qui viennent taquiner la pomme de terre dans son établissement.

Billard Meulestede sera peut-être la prochaine zone d’extension de la ville, ne fût-ce que pour soulager quelque peu l’agitation urbaine quasi insoutenable de la cité des comtes. Dans ce faubourg encore paisible de Gand, les

Le bureau marque les esprits, tant en Belgique qu’à l’étranger. Ses créations, en effet, embellissent divers pays, la France, le Danemark, la Norvège, la Finlande, la Hongrie, la Bulgarie et même le Congo-Brazzaville. Où qu’OYO pose le pied, il est source d’une formidable fraîcheur. Son approche est pragmatique et bon nombre de ses projets font de surcroît montre d’une solide dose de créativité dans un cadre souple, bien souvent avec des marges financières étroites, comme le souligne Nigel Jooren. « Nous ne sommes pas un bureau de complexité administrative, nous recherchons avant tout la simplicité et la faisabilité. »

Séries télévisées Leur prédilection pour l’architecture scandinave est évidente. Sols en bois et murs blancs déclinent cette gentille touche scandinave dans le projet d’habitation de Maldegem, que nous découvrons à travers les séries télévisées. À tel point même que les commanditaires y font allusion. Une sobriété omniprésente, d’où fuse très rapidement le nom d’Alvar Aalto, sans doute l’architecte moderniste le plus influent de Scandinavie. OYO est aujourd’hui promis à un avenir radieux. Comme le souligne Nigel Jooren : « Nous nous trouvons dans une phase de démarrage, la plupart des connaissances, nous en disposons au sein du bureau. » Référence est ainsi faite au parcours exemplaire de ses associés et de l’ensemble de l’équipe.


Le bois a la cote Adieu le MDF laqué ! « Tout commence par la passion, dit Philippe Rolly. J’ai un faible pour le bois parce que c’est un matériau vivant. » Philippe Rolly sait de quoi il parle, cela fait vingt ans qu’il est à la tête de l’entreprise familiale Speeckaert et qu’il connaît les avantages et les inconvénients du bois comme sa poche. Le bois est-il tendance ? « Sans aucun doute. Le bois est de retour à l’intérieur et à l’extérieur, dans les meubles et dans les éléments de construction, » affirme-t-il. Bref, vous pouvez dire adieu aux panneaux de MDF laqués. Les architectes se tournent de plus en plus vers la chaleur du bois. Nous l’avons constaté à souhait dans l’article consacré à OYO Architecten.

Fouet De plus en plus d’architectes veulent aujourd’hui prendre leurs distances par rapport à un minimalisme rigide et stérile. « Le modèle scandinave s’impose depuis au moins cinq ans, dit Philippe Rolly. Nous observons de la simplicité et des formes basales. Le pin envahit les séjours. On le retrouve dans les murs et les plafonds et bien sûr dans les applications de bois lamellé. Plus scandinave, tu meurs. » Les architectes sont-ils formés à cette connaissance approfondie du bois ? Philippe Rolly : « Il y en a qui maîtrisent bien le sujet, mais pour ma part, je plaide pour une étroite collaboration. Nous maîtrisons la question et cela fait vraiment la différence. Nous aimons nous asseoir autour de la table pour un projet afin d’entamer un dialogue constructif. Car finalement, en tant qu’architecte, ce que vous voulez, c’est que votre projet se réalise. »

Transformation de l’habitation EsVv, Nieuport, 2010, menuiserie+table - Padouck, plafond Cedar.

le carrosse qu’il est en train de restaurer. Des formes superbes, un chef-d’œuvre auquel il consacre ses heures et son âme pendant ses rares temps libres. À l’évidence, c’est son dada.

Faisabilité « Le bois a son caractère et peut se manipuler jusqu’à un certain point, explique Philippe Rolly. C’est vrai aussi pour les chevaux, vous pouvez arriver à un certain niveau, mais il y a toujours une limite. Comme pour le bois. C’est pour cela qu’il est si important de s’asseoir autour d’une table avec un créateur, afin de parvenir ensemble à un résultat satisfaisant. » Philippe Rolly est féru de son métier et veut éviter toute fracture entre lui et le donneur d’ordre. Aussi est-il friand de partager ses connaissances afin de dissiper tout malentendu, précisément pour tenir compte des limitations du bois. « Nous dessinons tout jusque dans les moindres détails. Notre seul souci, c’est la faisabilité. » Nouvelle construction habitation MiGe, Wulpen, 2013, chêne.

Rolly est un inconditionnel du bois et il sait de quoi il en retourne. Il se plaît à comparer la chose avec la conduite d’un attelage. Il faut dire qu’il est aussi un connaisseur et un amateur chevronné en la matière. Il nous montre

Nouvelle construction habitation PiBo, Maldegem, 2014, afzélia.

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34 SPOTLIGHT

Architecte sous les projecteurs L’architecte Karla Menten peut sans conteste être qualifiée de phénomène dans l’univers de l’architecture. Elle suit opiniâtrement son cap dans un monde où l’architecture interagit étrangement avec le design, la littérature, la peinture... Son credo, ‘Beyond minimalism’, s’exprime dans des projets qui, par leur pureté, dépassent de loin le seul aspect architectural et le transforment en poésie.

bureau d’architecture Karla Menten

TEXTE : PASCAL DEWULF PHOTOS : PHILIPPE VAN GELOOVEN

À

l’évidence, une conversation au sujet de l’architecture porte généralement sur l’architecture proprement dite et sur les défis techniques. Mais ce n’est pas le cas avec l’architecte Karla Menten. Elle prend résolument une autre orientation lorsqu’il s’agit d’architecture. « Lorsque je donne des conférences, je commence toujours en montrant une toile de l’Italien Amedeo Modigliani, sur laquelle il représente sa future femme sans yeux, explique Karla Menten. À la question de savoir pourquoi, Modigliani aurait répondu qu’il ne connaissait pas encore suffisamment sa femme et qu’il ne dessinerait ses yeux que lorsqu’il connaîtrait vraiment son âme. Plus tard, ils se marieraient et elle deviendrait la mère de ses enfants. C’est à ce moment qu’il a commencé à peindre ses yeux. J’étends ensuite ce récit pour clarifier ma vision de l’architecture, à savoir que cette dernière manque d’émotion, comme un visage sans yeux, car qu’est-ce que l’émotion, sinon une atmosphère. Pour passer au-dessus du fonctionnel, l’architecte doit créer des atmosphères à l’aide de concepts ou de thèmes. C’est pour cela que, dans chacun de mes projets, j’imagine un concept cohérent pour l’approfondir par la suite. »

ces choses s’interpénètrent dans ce grand espace. L’autre concept que j’ai intégré dans le loft s’appelle ‘Concealing what isn’t immediately necessary’, autrement dit ‘Cacher ce qui n’est pas immédiatement nécessaire’. Tout ce qui peut distraire de l’apaisement est camouflé ou caché (temporairement ou non). Tout ce qui est fonctionnel n’apparaît que si nécessaire. Lorsque les habitants ne veulent pas le voir, c’est discrètement rangé sans que cela perturbe l’harmonie du loft. Tous les meubles sont par exemple réalisés sur mesure, de sorte qu’ils puissent être dissimulés lorsqu’ils ne sont pas utiles ou que les occupants n’en ont pas besoin ou ne les jugent pas nécessaires. Le plan de travail de la cuisine, long de douze mètres déborde quant à lui d’espaces de rangement afin de préserver là encore l’unité du loft. Le mur multimédia comprend notamment aussi, outre un écran plat et d’autres appareillages électroniques, des œuvres d’art qui ne sont visibles que lorsque les occupants le souhaitent. En fonction du statut du loft (habitat ou lieu de travail), les espaces, armoires... sont ouverts ou fermés. »

Chaleur spartiate Boîte blanche À titre d’exemple emblématique de cette approche conceptuelle, citons le loft que Karla Menten a aménagé non loin du centre-ville de Hasselt, dans un ancien bâtiment de Belgacom. « Le loft s’appelle ‘Hidden’ et le concept que j’ai voulu y inscrire est basé sur une citation de l’artiste new-yorkais Lawrence Weiner ‘Away from it all, here, there and everywhere’, traduit librement par ‘Loin de tout, ici, là et partout’, poursuit Karla Menten. Le loft est donc une sorte de boîte blanche où rien ne distrait de l’espace réel. C’est une sorte de machine du XXIe siècle pour la vie et le travail, où tout peut se produire dans un seul et même espace, loin de l’architecture compartimentée qui dicte encore les tendances de nos jours. Vivre, travailler, se détendre, philosopher, s’apaiser... toutes

Le loft dégage d’emblée, pour quiconque y pénètre, l’impression d’un biotope spartiate, d’un blanc immaculé – y compris le sol coulé en polyuréthane blanc – mais rien n’est moins vrai. « La chaleur dans le loft est créée par une foule d’éléments nouveaux, assure Karla Menten. Ainsi, si vous organisez une fête, divers petits panneaux des armoires du séjour ou du plan de travail s’ouvrent pour dévoiler par exemple un joli service ou une attrayante œuvre d’art. Au centre du loft est suspendu un beau luminaire d’Ingo Maurer offrant une température de couleur très chaude, un peu pareille au soleil, qui crée une atmosphère très agréable. Dans les espaces adjacents, comme la bibliothèque, la lumière est plus froide. La ‘lumière solaire’ joue ainsi les contrastes avec la lumière neutre des pièces avoisinantes. Cela donne une ambiance non pas froide ou glaciale, mais plutôt poétique. »


Dimension supplémentaire

Comme une peinture Sur le plan spatial, le loft est en quelque sorte un ‘trois-en-un’, avec trois espaces intégrés. « Le loft combine différentes fonctions en un seul volume, poursuit Karla Menten. Le volume principal est haut de 4,30 m et j’ai délibérément choisi de le rendre aussi minimal que possible. L’élément principal est le ‘Privacy Box’. Il comprend la chambre, la salle de bains et le dressing qui, avec le très long comptoir-table de la cuisine, constituent les trois éléments qui organisent l’ensemble. J’ai également installé dans le loft, un peu comme une métaphore, un panneau carré noir pivotant, bien visible, référence au carré noir’, une peinture de Malevitch portant la citation de Lawrence Weiner. Pour Malevitch, le carré noir symbolise le sentiment à l’état pur. Ce qui frappe, c’est que les éléments (comme le Privacy Box) qui subdivisent le loft ne sont pas positionnés de manière rectiligne, mais de biais les uns par rapport aux autres, tout comme dans une peinture de Malevitch. Cela crée de très jolies perspectives, éminemment dynamiques. L’organisation asymétrique est complétée par des éléments transparents, grâce auxquels le loft est baigné dans un océan de lumière. Du fait de cette approche atypique et pour autant que vous vous laissiez prendre par l’atmosphère, l’impression est réellement saisissante. L’aspect minimaliste repose sur la vision de l’architecte autrichien Adolf Loos, qui pensait que l’architecture devait créer un cadre authentique dans lequel l’humain peut trouver la paix et qui peut accueillir la multitude de choses qui font le monde. Aujourd’hui, nous sommes submergés de stimuli du monde extérieur. Lorsque vous rentrez chez vous, il faut donc qu’il y ait un havre de paix pour les digérer. »

Magasin d’optique et galerie d’art Outre les projets pour les particuliers, le bureau d’architecture Karla Menten est actif également dans l’univers du commerce. « Pour les projets de retail que je réalise, j’essaie également de jouer autant que possible sur l’univers du maître d’ouvrage/client, explique Karla Menten. Le magasin d’optique ‘Eye Care For You’ à Maastricht, aux Pays-Bas, en est un bel exemple. Le propriétaire du bâtiment est engagé dans une foule d’activités pour la bonne cause. Il se rend par exemple régulièrement en Afrique pour y faire don d’une partie des recettes de ses lunettes à l’une ou l’autre organisation locale. Cela m’a poussée à la réflexion. Qui donc pouvez-vous aider en tant qu’opticien ? Les personnes qui ont besoin de lunettes solaires, mais aussi celles qui ont besoin de mieux voir grâce à des lunettes correctrices, par exemple. Pour qui un opticien ne peut-il à première vue rien faire ? Pour les aveugles. Nous avons néanmoins tenté de faire quelque chose pour ces derniers dans l’établissement. J’ai donc essayé de convertir cela en langage architectural en combinant un espace commercial avec un espace d’exposition artistique réunissant des œuvres réalisées par des aveugles et des malvoyants. Les œuvres d’art sont en vente et les bénéfices sont versés à une asbl qui s’occupe d’aveugles. »

L’architecture proposée par Karla Menten est faite de nombreuses couches dont les différentes facettes se dévoilent au compte-gouttes. « L’architecture n’est pas faite seulement pour être belle, mais aussi pour ajouter une dimension supplémentaire à la vie, précise Karla Menten. C’est le cas aussi pour ‘Eye Care For You’ à Maastricht. Nous avons créé dans le bâtiment différents volumes qui font tous fonction, d’un côté, de galerie d’art pour aveugles et malvoyants, avec des œuvres d’art réalisées par des aveugles et des malvoyants, et de l’autre de vitrine pour les lunettes. Côté exposition, nous avons ajouté une dimension supplémentaire en mettant les textes de commentaire en braille sur les murs des volumes respectifs à l’aide de points lumineux qui forment les signes braille : “Sometimes we open our eyes to see the world. Sometimes we close our eyes to dream the world”. Cela traduit le lien entre les gens qui voient et ceux qui ne voient pas. Les gens qui voient ne liront ou ne comprendront en principe pas les textes en braille, mais ils peuvent les voir, tandis que les aveugles ne peuvent pas les voir, mais peuvent en principe les lire. C’est une manière de mettre les gens qui voient et les aveugles sur le même plan grâce à l’architecture (d’intérieur). Ce type d’architecture (d’intérieur) est ma marque de fabrique en tant qu’architecte. L’idée qui la sous-tend, c’est que nous ouvrons les yeux à certains moments pour voir le monde et les fermons à d’autres pour le rêver. Il y a parfois aussi, du côté exposition des volumes, une paire de lunettes, qui se mue alors à son tour en une petite œuvre d’art. »

Une architecture transformatrice Le travail de Karla Menten va clairement plus loin que l’architecture à l’état pur et c’est précisément ce qui le rend si intéressant et si riche. « Les gens disent souvent que mon travail flirte avec l’art et d’autres disciplines, sourit Karla Menten. Ce n’est peut-être pas toujours le but, mais je suis d’avis que l’architecture doit être multidisciplinaire. Elle doit être une sorte de terreau d’échange avec l’art, le design et autres. En tant qu’architecte, je veux donc éviter coûte que coûte toute forme de cloisonnement. Si vous cherchez cette interaction, vous créez de l’émotion. Cela transforme une architecture ou un intérieur en quelque chose qui est plus qu’un simple environnement de vie ou de travail. Il existe aujourd’hui encore en Flandre une forte mentalité de lotissement et d’urbanisation linéaire. Si vous considérez la situation sous un angle purement démographique et social, il serait bien plus intéressant et plus pertinent que les gens cherchent à nouveau à se rencontrer, à vivre et à travailler dans un contexte plus urbain et le fassent dans des espaces captivants, qui les rassemblent et les provoquent. Cela sera de toute manière la norme dans un futur proche. Nous devons également faire table rase avec cette séculaire architecture de la brique pour évoluer vers des méthodes d’architecture moins chronophages, plus efficaces et plus durables, comme les ossatures bois et métal. L’ossature métal permet par exemple de construire avec plus de précision, souvent au millimètre près. Vous pouvez tout dessiner et planifier au préalable avec une grande efficacité, puis construire et achever très rapidement parce que vous n’êtes plus retenu par le sempiternel délai humide/sec de la construction traditionnelle. D’un autre côté, vous allez bien entendu avoir des tendances opposées à ces méthodes de construction rapides et efficaces. Voyez par exemple le Studio Mumbai en Inde, qui s’est remis à travailler avec des artisans et qui remet en valeur le véritable travail manuel. » Et c’est donc finalement au maître d’ouvrage qu’il incombe de choisir la méthode qui lui convient le mieux.

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JAPON, L’ARCHIPEL DE LA MAISON Jusqu’au 10/06/16 Design Museum, Gand www.designmuseumgent.be La maison japonaise traditionnelle a souvent questionné les architectes occidentaux, et été abordée comme référence. Or qu’en est-il de l’habitabilité de ce type d’espaces et de leur adaptation à l’environnement bâti et naturel ? L’exposition propose un regard historique sur le sujet, notamment au travers de réalisations de Tadao Ando et Toyo Ito, et de 14 études de cas de maisons répertoriées du 20e siècle. 20 autres maisons offrent un point de vue plus contemporain, étayé par des entretiens avec leurs habitants et les architectes (Shigeru Ban Architects, Yasushi Horibe…), des dessins, photographies et vidéos.

Kaléidoscope Réinventer la ville ici et ailleurs, revisiter le paysage, s’inspirer de modèles anciens ou récents. De la maison japonaise au nouveau pavillon des arts du Z33, d’Aldo Bakker à Jean Prouvé. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

PROJECTIONS 6. FROM IMAGINATION TO CITY Jusqu’au 05/06/16 deSingel internationale kunstcampus, Anvers-Berchem www.desingel.be Cette édition de la série «Projections» souligne le passé urbain, en vue d’anticiper l’avenir. Et de générer la résilience nécessaire pour affronter des changements inattendus, et pouvoir y apporter des solutions urgentes. La Faculté des Sciences de design de l’Université d’Anvers explore ici des mécanismes qui permettent de réinventer la ville, et présente des projets issus de la recherche en design, appliqués à la zone métropolitaine d’Anvers.

ALDO BAKKER Jusqu’au 14/08/16 CID - Centre d’innovation et de design, Grand-Hornu www.cid-grand-hornu.be/ Aldo Bakker (Pays-Bas, 1971) développe son activité de designer depuis la fin des années 1980. Cette rétrospective de son travail présente des pièces uniques et des éditions limitées, mais aussi des créations pour des entreprises de renom comme Karakter et Georg Jensen (DN), Puiforcat et Sèvres (FR). La force de ses créations, sans cesse re-dessinées et re-façonnées, réside en particulier dans la façon dont elles changent notre perception de l’ordinaire, à travers une finesse et une haute précision de conception.

PAYSAGES SUBJECTIFS / TERRE PAYSAGE Jusqu’au 05/06/16 Musée Ianchelevici et Centre Keramis, La Louvière www.ianchelevici.be, www.keramis.be Le Musée Ianchelevici et le Centre Keramis proposent un regard croisé sur la question du paysage dans l’art et la céramique contemporains, au travers d’œuvres d’une vingtaine d’artistes. Au Musée Ianchelevici, l’exposition Paysages Subjectif se centre sur les aspects mouvants et sensoriels du paysage : lumière, vent, eau,... Via des réflexions chromatiques, des procédés gestuels, des installations spatiales, des rendus photographiques ou des phénomènes acoustiques. Au Centre Keramis, sous l’intitulé Terre Paysage, des céramistes abordent également la thématique, sous forme d’ installations et créations in situ.


PROUVE-TAKIS Jusqu’au 23/07/16 La Patinoire royale, Bruxelles www.lapatinoireroyale.com La Patinoire royale accueille dans ses murs une rétrospective autour de Jean Prouvé (1901-1984), constructeur français de génie, et Takis (1925), sculpteur grec adepte des champs magnétiques. Le fil rouge entre les deux ? L’idée d’une industrie porteuse d’espoir, symbole des Trente Glorieuses. Et la rencontre de deux œuvres majeures, bâties sur un même site, le quartier d’affaires de la Défense en région parisienne. Soit la Tour Nobel construite en 1966, dont Prouvé conçut la façade de verre, et en arrière-plan « Le Bassin », créé par Takis en 1988. Les deux constructions dialoguent et se reflètent l’une dans l’autre. C’est cette relation que l’exposition tente d’explorer, via des réalisations de l’un et l’autre.

Ailleurs... ➔ Expositions Habiter le campement. Architectures de nomades, de voyageurs, d’infortunés, d’exilés, de conquérants et de contestataires Jusqu’au 29/08/16, Cité de l’architecture et du patrimoine www.citechaillot.fr

Faire le mur. Quatre siècles de papiers peints Jusqu’au 12/06/16, Les Arts décoratifs, Paris www.lesartsdecoratifs.fr

Radio Days. Tube Radios, Design Classics, Internet Radio,

Jusqu’au 05/06/16, MAK - Musée des arts appliqués, Cologne, www.museenkoeln.de/museum-fuer-angewandte-kunst

Alexander Girard. A designer’s universe

Jusqu’au 29/01/2017, Vitra Design Museum, Weil am Rhein www.design-museum.de

Safe and Sound IMAGINE EUROPE. IN SEARCH OF NEW NARRATIVES Jusqu’au 29/05/16 Palais des Beaux-arts, Bruxelles www.bozar.be Bozar réunit ici des artistes, des scientifiques et des penseurs pour réfléchir à l’avenir de l’Europe. Au programme, des débats, des conférences et des ateliers axés sur divers thèmes comme la migration, les frontières, la démocratie et le pouvoir de la narration. Mais aussi des projections : documentaires, films d’animation et de fiction, films expérimentaux qui développent de nouveaux modèles. Dans un parcours d’installations, des artistes et architectes (Filip Van Dingenen, Rem Koolhaas, Ingo Niermann, Louwrien Wijers, Chantal Akerman, etc) partagent leur vision de l’Europe.

Jusqu’au 21/08/16, MUDAC - Musée de design et d’arts appliqués contemporains, Lausanne, www.mudac.ch

Pier Luigi Nervi – Architecture For Sport

Jusqu’au 02/10/16, MAXXI Architettura Archives Centre, Rome www.fondazionemaxxi.it

21st Century. Design After Design

Jusqu’au 12/09/16, Triennale di Milano, Milan www.triennale.org

Imran Qureshi. Where the Shadows are so Deep Jusqu’au 10/07/16, Barbican gallery – The Curve, Londres www.barbican.org.uk

Cycle Revolution Z33 BUILDS Jusqu’au 29/05/16 Z33, Hasselt www.z33.be

MATIÈRE GRISE Jusqu’au 28/05/16 MAV-NPDC, Lille www.mav-npdc.com Après Paris en 2014, l’exposition itinérante « Matière grise », dont le commissariat et la scénographie sont assurés par l’agence d’architecture Encore Heureux, se pose à Lille et déploie 50 projets démontrant le potentiel du réemploi pour des matériaux usés, dans tous les lots du bâtiment. Consommer moins de matières premières reste l’un des enjeux contemporains de la construction. Le réemploi de centaines de milliers de tonnes de matériaux répond à cette nécessité : bétons préfabriqués, pilotis maritimes, traverses de chemin de fer, enrouleurs de câble, plaques de plâtre… qui peuvent se muer en fondation, parement, isolant acoustique, structure, façade, ou autre élément de construction.

En 2012, l’équipe de conception de l’architecte italien Francesca Torzo a remporté le concours international d’architecture pour la rénovation et l’extension du bâtiment d’exposition du Z33, Vleugel ’58 (conçu l’année de l’Exposition universelle). Le Z33 présente aujourd’hui les modèles d’étude, des images et des plans de cette nouvelle maison pour les arts. Une extension aux lignes sobres et empreinte de poésie, qui s’intègre subtilement dans le tissu historique urbain. La construction débutera cet été et devrait être achevée d’ici la fin de 2017.

Jusqu’au 30/06/16, Design Museum , Londres designmuseum.org/

Stay. Now. Then: Housing Questions and Answers for 99 years takes Jusqu’au 31/12/2016, ArKDes, Stockholm www.arkdes.se

Jozef Frank. Against Design

Jusqu’au 12/06/16, MAK - Musée autrichien des Arts appliqués / Art contemporain, Vienne www.mak.at

➔ Événements Journée de la Rénovation

Le 29/05 de 10 à 18h, à Bruxelles et en Wallonie

www.journeedelarenovation.be/JourneeDeLaRenovation

Architect@work

Du 02/06/16 au 03/06/16, Lyon www.architectatwork.fr

Biennale d’architecture de Venise Du 28/05/16 au 27/11/2016, Venise www.labiennale.org

Paris Design Week

Du 03/09/16 au 10/09/16 www.maison-objet.com

Festival of Architecture 2016 (Year of Innovation, Architecture and Design), Toute l’année, Ecosse

www.foa2016.com/, www.visitscotland.org

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DEMO:POLIS - THE RIGHT TO PUBLIC SPACE A dynamic interdisciplinary exploration of the contemporary meaning of the public space. Ouvrage collectif, dirigé par Barbara Hoidn Park Books, en anglais, 48 €

NORMAL STUDIO / DESIGN PROCESS

Les citoyens se réapproprient de plus en plus l’espace public pour exprimer leurs opinions, en marge de divers groupes d’intérêts (culturels ou commerciaux...). La question se pose davantage de savoir à qui appartient cet espace public et de son utilisation. Démo:Polis, publié à l’occasion de l'exposition à l'Akademie der Künste de Berlin, s’appuie sur l'architecture, la sociologie et des études urbaines pour ouvrir des pistes de réflexion, et explorer diverses approches de la refonte de l'espace public. Via des projets exemplaires tels que la High Line et Brooklyn Bridge Park à New York, Alexanderplatz et Tempelhofer Feld à Berlin, Trafalgar Square à Londres, ou le parc La Ventana del Mar à Porto Rico.

Michèle Leloup Editions Alternatives, en français, 29 € Pour les dix ans de leur atelier Normal Studio basé à l’Est de Paris, Jean-François Dingjian et Éloi Chafaï proposent un état des lieux de leurs créations, dessins, images, engagements et témoignages à l’appui. Le duo interprète les formes à travers un dessin simple, précis, immédiatement lisible qui exalte la qualité d’usage, qu’il s’agisse d’une chaise, d’une table ou d’un luminaire. Pour l’industrie de la grande consommation (Tolix, SEB, Tefal, Schneider Electric, Plastic Ominium), la micro-série expérimentale (Ligne Roset, la Manufacture de Sèvres…) ou la scénographie.

À lire ! La ville et ses transformations. Sociétales, urbanistiques, architecturales. L’agencement et l’appropriation de l’espace. Privé, public ou professionnel. Et leurs concepteurs. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

100 CONTEMPORARY HOUSES Philippe Jodidio Taschen, édition multilingue (français, allemand, anglais), 14,99 € Composer en fonction de la sensibilité, de l’esthétique et de critères pratiques, de rituels quotidiens (manger, dormir, s’abriter...) reste un défi lors de la conception de maisons privées. L’auteur présente ici 100 maisons significatives, parmi les plus innovantes de ces vingt dernières années au travers de talents, nouveaux ou confirmés, comme John Pawson, Richard Meier, Shigeru Ban, Tadao Ando ou Zaha Hadid, Herzog & de Meuron, Daniel Libeskind, Alvaro Siza et Peter Zumthor.

DON'T BE AFRAID TO PARTICIPATE THE LITTLE ABC OF COMMUNAL PLANNING AND HOUSING Natalie Schaller, Heike Skok, Hilde Strobl Hatje Cantz, en allemand et en anglais, 9,80 € Ce livre compact aborde la problématique du logement dans les grandes villes européennes, face à l'urbanisation galopante et à l'évolution démographique. En réponse à ces défis, des nouvelles initiatives de construction émergent, dans le but de répondre à des exigences individuelles, notamment dans l’organisation de l’espace. Les termes-clés sont répertoriés de A à Z, donnant un aperçu des nouvelles idées et des concepts, ainsi que des processus de planification des projets de logement et la cartographie de leur structure interne.


COMMENT (SE) SAUVER (DE) L’OPEN SPACE? DÉCRYPTER NOS ESPACES DE TRAVAIL Élisabeth Pélegrin-Genel Editions Parenthèses, 24 € Open-space, bureau paysager, espace partagé… Le concept, très largement développé ces dernières années, ne fait pas que des heureux. L’auteur, consultante en entreprises, partage le fruit de ses observations et remet en question ce modèle d’organisation : Pourquoi s’est-il imposé si largement ? À qui profite-t-il ? Faussement simple, transparent à l’excès, il contraint les individus, le management et le travail, et touche désormais les cadres, jusquelà épargnés. Pour autant, les bureaux individuels, avec portes et cloisons ne sont pas la panacée. Quelle voie trouver ?

AGLAIA KONRAD. FROM A TO K Emiliano Battista et Stefaan Vervoort Buchhandlung Walther König, en anglais, 40 € (35 € au M-Museum Leuven shop)

SOU FUJIMOTO Naomi Pollock Phaidon Editions, 49,95 € Cette monographie consacrée à l’architecte japonais Sou Fujimoto (1971°) retrace son approche visionnaire. Dès 2000, il fonde l'agence Sou Fujimoto Architects à Tokyo, et remporte en 2005 et les deux années qui suivent le prestigieux Architectural Review Awards international dans la catégorie Jeunes architectes. Depuis, il s’est notamment distingué par le Pavillon Serpentine à Londres en 2013 et lors de la Biennale d'architecture de Venise un an plus tôt. Son travail s'inscrit dans l'héritage de la culture nippone, tout en apportant un nouveau regard sur l'architecture, et en produisant des formes inédites, entre nature et artifice.

L’artiste Aglaia Konrad (°1960, Salzbourg) a sillonné le monde, fascinée par les grandes villes, les espaces urbains et leurs transformations. Dans ses photos, films et installations, elle donne à voir des habitations ou des architectures particulières. Le catalogue qui complète sa première grande exposition solo en Belgique au M-Museum Leuven, documente la diversité de son œuvre, de même que les façons de représenter et d’exposer l’architecture. L’artiste a par ailleurs réalisé une nouvelle oeuvre sur la façade du musée.

Et aussi... Michel Lambert, Les transformateurs électriques. Fonctionnement, mise en oeuvre et exploitation, Dunod. www.dunod.com, en français, 49 €

Ollagnier Claire, Petites maisons. Du refuge libertin au pavillon d'habitation en Île-de-France au siècle des Lumières, Editions Mardaga. www.editionsmardaga.com, en français, 39 €

André Tavares, The anatomy of the architectural book, édité par le Canadian Centre for Architecture CCA, Lars Müller Publishers. www.lars-mueller-publishers.com, en anglais, 40 €

Corinna Kretschmar-Joehnk et Peter Joehnk, 101 Hotel Rooms, Vol. 2, Braun. www.braun-publishing.ch, en anglais, 39,90 €

Christophe Girot, The Course of Landscape Architecture, Thames and Hudson. www.thamesandhudson.com, en anglais, 55 €

LA MAISON CHINOISE Antoine Gournay Klincksieck, en français, 45 € L’auteur s’intéresse au système de construction et d'aménagement de l'espace propre à la Chine ancienne, lié à une certaine façon d'habiter et aux diverses fonctions organiques de la maison. La maison comme gîte, ou abri physique de ses occupants; comme lieu de la socialité familiale, que les rites chinois marquent par la stricte séparation des sexes, le paternalisme domestique, ou la fidélité au grand culte des ancêtres; comme siège des activités professionnelles; etc. L’analyse richement illustrée, se complète de perspectives contemporaines.

François Chaslin, Eve Roy, André Bruyère - La tendresse des murs, Editions du patrimoine, Carnets d'architectes. www.editions-du-patrimoine.fr, en français, 25 €

Yona Friedman, Drawings & Models / 手稿与模型 1945-2010 , Les presses du réel. www.lespressesdureel.com, (ré)édition bilingue (anglais/chinois), 50 €

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40 ZOOM © alejandro cartagena

De l’habillage à la peau Historiquement, la façade a toujours été le moyen d’expression de l’architecte, l’ingrédient indispensable des édifices emblématiques. Mais les temps changent. Le risque de pénurie de combustibles fossiles et le rapide réchauffement de la planète contraignent l’architecte et le constructeur à imaginer des façades intelligentes, conciliant l’esthétique et la finalité écologique. Dans cette perspective, la conception de petites façades semble définitivement révolue. TEXTE : PHILIP WILLAERT

L

e débat sur la façade porte sur le processus de planification ou de construction : la façade intelligente constitue une partie intégrante du bâtiment. À cet égard, des questions s’imposent à l’architecte. Comment se déroule idéalement le processus ? Comment réaliser l’intégration de la façade dans le processus ? Comment faire de la façade la « peau » du bâtiment plutôt qu’un simple « habillage » ? Comme dans le cas des techniques HVAC (chauffage, ventilation, climatisation), l’architecte a intérêt à rencontrer dès le début les fabricants de produits de façade et les ingénieurs. Le maître d’ouvrage abonde de plus en plus souvent dans ce sens, soucieux qu’il est de la durée d’exploitation du bâtiment. Les responsabilités ne s’arrêtent pas à la réception : les acteurs doivent réfléchir aux années qui suivront la mise en service. Il faut que la façade intelligente conserve longtemps ses qualités et sa souplesse pour supporter des charges énergétiques croissantes. Ces charges obligent les parties à innover pour concevoir des façades intelligentes, durablement sobres et flexibles.

Textile En Allemagne, les bâtiments représentent quarante pour cent de la consommation totale d’énergie. Les bureaux et leurs larges baies vitrées sont en particulier incriminés.

Des chercheurs du Fraunhofer Institut für Werkzeugmaschinen und Umformtechnik (IWU) de Dresde ont collaboré avec le groupe Textilund Flächen-Design de la Weißensee Kunsthochschule berlinoise pour créer des panneaux de façades spéciaux, intelligents, qui réagissent à la lumière du soleil incidente et à la chaleur qu’elle produit. Un modèle de démonstration repose sur le projet provisoire de Bára Finnsdottir, étudiante en design. Il se compose de 72 éléments textiles qui se présentent comme des fleurs. Ces modules en textile intègrent des activateurs à mémoire de forme, des fils de 80 mm de long dans un alliage nickel-titane. Lorsque la façade est chauffée par les rayons du soleil, les fils s’activent. Les éléments textiles se rejoignent et arrêtent la lumière. Dès que le soleil disparaît derrière les nuages, le fil métallique à mémoire de forme retrouve son état premier, et le panneau redevient transparent. Selon André Bucht, chercheur à l’IWU, il faut considérer la façade comme une sorte de membrane intelligente qui s’adapte à la météo quotidienne et saisonnière. Quelle que soit l’intensité du soleil, l’ombre est optimisée. Le système, affirment ses inventeurs, est facile à installer et ouvre un éventail de possibilités créatives. Cela ne concerne pas seulement les motifs – fleurs, triangles, nid d’abeilles – mais aussi la possibilité d’ajuster localement la quantité d’ombre. À l’étape suivante, des partenaires industriels seront sollicités pour développer le système. On songe notamment à intégrer des cellules photovoltaïques déformables, permettant d’exploiter ou de stocker l’énergie de la lumière incidente, par exemple pour chauffer les locaux de nuit. Fraunhofer pense que le système sera commercialisable en 2017. {Source : www.fraunhofer.de}

Façade Engineering Des bureaux d’études proposent des services de conseil en matière de façade pour épauler les propriétaires, promoteurs, architectes et entrepreneurs quel que soit le système retenu, de la conception à la réalisation. Ces bureaux entendent offrir des solutions innovantes et intégrées, fondées sur une solide connaissance scientifique et pratique des dernières technologies de façade. Les solutions sont entièrement intégrées dans le concept énergétique total, afin de créer un bâtiment durable en liaison étroite avec le client. L’approche intégrée, mise


© Doc. ROB

en avant par des bureaux comme VK’s, débouche sur des projets à hautes performances et à faible impact, au bénéfice du client comme de l’utilisateur final. Les ingénieurs de ce bureau appliquent leurs techniques de « façade engineering » avec priorité à la performance pour répondre aux critères suivants : NZEB, ZEB, maisons passives, Energy-Plus, certificat BREEAM.

Optimisation des coûts-bénéfices

Depuis l’an dernier, un hôpital de la capitale mexicaine est doté d’une façade « mangeuse de smog » (voir photo). Elle est recouverte de dioxyde de titane (TiO2), un catalyseur qui dégrade les substances toxiques. La façade, estiment ses concepteurs, est en mesure de neutraliser chaque jour les gaz d’échappement de mille voitures. Le TiO2 peut-il vraiment faire la différence ? Ce n’est pas encore certain, mais le procédé suscite l’intérêt. Londres, par exemple, y verrait bien un moyen pour purifier son atmosphère. À l’Expo 2015 de Milan, un pavillon de six étages était construit en « ciment épurateur d’air ». William Suk, du National Institute of Environmental Health Sciences (États-Unis), se dit séduit par l’approche : « Incontestablement, ces nouvelles technologies présentent un potentiel de lutte à grande échelle contre la pollution de l’air. »

Lamelles et volets coulissants Parallèlement, des fabricants mettent sur le marché des solutions de façades mobiles et flexibles. Les lamelles d’aluminium en sont un exemple, mais il y a aussi les volets coulissants droits et les volets pliants. Ces solutions sont généralement motorisées ou se déplacent automatiquement en fonction de la lumière incidente. On trouve aussi des protections solaires qui font appel à un capteur pour éviter la surchauffe dans le bâtiment. Quant aux fabricants de protections à enroulement, ils proposent des possibilités de variation comparables à celles des volets. En d’autres termes, ils ne restent plus confinés dans la structure à lamelles, mais offrent à l’architecte toute latitude pour – dans le cas des volets pliants – mettre l’architecture en valeur. Les volets pliants embellissent la surface du mur et, comme leurs homologues droits, donnent du dynamisme à l’ensemble. Protégeant contre la surchauffe, les volets agrémentent aussi l’architecture par une intégration stricte dans le concept total. Ils sont au bâtiment ce que la peau est à l’être humain. Ils s’ouvrent et se ferment au gré des conditions ambiantes, apportant une sécurité rassurante. Les volets sont verrouillables et arrêtent les regards indiscrets. Une bonne solution pour les bureaux et les établissements de soins.

© alejandro cartagena

Mexique

Ce chantier avec les volets pliants inbox à Rennes est celui du siège social de la société Kermarrec, des courtiers immobiliers.

© alejandro cartagena

Face à une réglementation plus stricte sur la performance énergétique des bâtiments, le besoin de façades intelligentes se fait plus pressant. Dans un projet de construction neuve, la façade peut représenter 20 % du coût total. Une proportion qui va encore augmenter avec l’évolution vers des façades intelligentes entièrement intégrées dans le concept énergétique de l’édifice. En mobilisant, comme nous le disions plus haut, les bons partenaires dès les premiers stades du projet, vous augmentez vos chances d’arriver à vos objectifs en termes de conception, de budget et de performance, sans transiger sur la qualité.

Hôpital de la Capitale du Mexique.

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Transparente, la façade est orientée est, sud et ouest. C’est bon pour l’interaction, et le soleil pénètre généreusement ! Coby Manders, architecte : « Nous voulions nous faire connaître dans ce quartier délabré en montrant ce qui se passe dans le bâtiment. La communication passe par la transparence et l’ouverture, partant d’un étrange nouveau bâtiment dans un ancien tissu granulaire. Nous tenons en tout cas à affirmer que nous créons des choses amusantes sans faire d’ombre à un environnement ambigu, parfois terne, parfois coloré. » Cela explique l’abondance de verre à l’est, au sud et à l’ouest, du sol au plafond. Et la protection contre la chaleur ? À l’époque, heureusement, la climatisation était presque morte, grâce à une nouvelle conscience du développement durable, de l’énergie et de l’environnement. Une première tentative s’est inspirée des exemples allemands de bâtiments « durables » à double membrane. Deux fois du simple vitrage, mais avec assez d’espace entre les deux pour susciter un effet de cheminée : l’air chaud est poussé vers le haut entre les couches puis évacué avant d’avoir pu pénétrer dans les locaux. Telle était l’intention, explique l’architecte Coby Manders. On a calculé les coûts avec l’aide du WTCB. Conclusion : deux couches de simple vitrage ne suffisaient pas (chauffage en hiver), et une installation composée d’une couche simple (à l’extérieur) et d’une couche double (à l’intérieur) aurait coûté trop cher pour être rentable à terme. Inspiration Cette idée de façade dédoublée a inspiré STAM Architecten. Elle donnait naissance à un étalage transparent, avec contact face à face, mais aussi à un espace intermédiaire pour se détendre ou rencontrer les autres... Le dédoublement de la façade créait le sentiment d’un espace de présentation. Cette zone tampon était le messager entre l’intérieur et l’extérieur, le designer et le passant. « Ce n’est malheureusement pas une façade dédoublée, mais l’idée de l’espace intermédiaire est restée,

© stam architecten bvba

Dans le centre d’Anvers, le Design Centrum s’est vu offrir une façade intelligente. L’aspect technique n’est pas seul en cause. Les architectes de STAM ont aussi donné au projet un côté métaphorique. Une façade à double fond.

précise Coby Manders. Nous avons simplement placé le double vitrage du côté l’extérieur. Devant, nous avons ménagé une zone de 60 cm avec une double fonction : freiner la propagation du feu et supporter un système de lamelles encore à développer. » Après avoir tout calculé en détail, un ingénieur en construction a déterminé la taille et la répartition idéales des trous dans les panneaux, la couleur la plus adéquate, et le meilleur mode de pilotage du système. Une tâche ardue vu l’absence d’exemples standardisés. L’idée des lamelles excédait le budget. En Belgique, personne ne voulait risquer l’expérience. Au contraire des Pays-Bas, soit dit en passant. Les deux seuls moments où le système de façade se referme sont le midi et le soir, pour éviter l’exposition au soleil et un chauffage inutile de tout le bâtiment. Trois couches Outre la zone extérieure, le bureau s’est aussi penché sur l’espace du côté intérieur du vitrage. « À 90 cm du double vitrage, nous avons installé une ligne de rideaux, ajoute Coby Manders. Protection solaire, vitrage, rideaux. Trois couches, deux espaces intermédiaires, de quoi répondre à tous les besoins. Une façade qui bouge se distancie de la composition arbitraire du concepteur soucieux de la forme. Le système qui donne de l’espace aux occupants est un système intelligent. Chaque jour, la façade est différente. Formidable, non ? ».

Le DESIGNCENTER | DE WINKELHAAK situé à Anvers

© stam architecten bvba

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BUREAU D’ARCHITECTURE STAM Réflexion sur un concept de façade


PUBLI-REPORTAGE

Ductal  & Terraroc ®

®

© DR

Des bétons au message éloquent

Multiplex Cinema, Rodez

Ces solutions catalyseront nombre de changements et déchaîneront une réelle évolution (révolution) dans le monde de l’architecture. Une avancée majeure que Dominique Marrec (ECDM), architecte française invitée, a documentée avec passion durant sa conférence, à l’aide de quelques très belles réalisations. Ses projets architectoniques témoignent d’une liberté de design optimale grâce à l’utilisation de Ductal®. Par exemple, la crèche pour enfants située dans le 18e arrondissement, plus précisément rue Pierre Budin, à Paris. Le projet se fonde sur un volume blanc fermé dont le ‘manteau’ se compose d‘éléments préfabriqués en béton qui ondulent délicatement. En combinaison avec des plantes suspendues, elle est ainsi parvenue à créer un cocon protecteur fermé pour les bambins. Le bâtiment combine intimité et ouverture autour d’un espace intérieur central ouvert et est traversé de sentiers et de terrasses. L’enveloppe extérieure se compose de béton préfabriqué Ductal®, durable et résistant aux stimuli de la vie urbaine. Dominique Marrec a parfaitement réussi à marier massivité et élégance, surtout lorsque nous songeons aux normes draconiennes auxquelles la conception de crèches est soumise en France.

Béton à ultra-hautes performances Aujourd’hui, tout porte à croire que chaque projet est réalisable, qu’il s’agisse de structures droites ou arquées. À cet égard, le béton Ductal® s’avère être un moyen miracle, moins connu chez nous qu’en France. C’est la raison pour laquelle une rencontre telle que Batibouw est l’occasion idéale pour convaincre les personnes présentes que non seulement Ductal® est une technologie de béton actuelle qui permet de concevoir du béton à la mesure de l’application, mais est également

© Luc BOEGLY

Le monde du béton change en permanence. Ces dernières années surtout, nous assistons à une rapide évolution des composants et adjuvants qui débouchent sur des nouvelles compositions et des prestations. Nous l’avons vu à Batibouw lors de la présentation de matériaux exemplaires, tels que Ductal® et Terraroc®, présents dans la gamme Holcim.

Crèche pour enfants, XVIIIe arrondissement, Paris

utilisé dans des domaines d’utilisation différents et nouveaux. Dans ce contexte, l’utilisation de béton à ultra-hautes performances (BUHP), tel que Ductal®, augure nombre de perspectives. Le matériau permet en effet de fabriquer des éléments plus élancés, garants d’attrayantes qualités esthétiques. Un autre avantage qui parle en sa faveur réside dans les plus grandes travées possibles.

Réduction des émissions Durant cette même présentation, les avantages environnementaux de Terraroc® ont également été mis en avant. Holcim propose une gamme de bétons à faible impact environnemental. Réduction des émissions de CO2, transports locaux, recyclage, sont autant d’engagements que prend Holcim Belgique. En outre, ce sont là des atouts pour demain car, ce faisant, ce producteur tient compte de la vulnérabilité et de l’affaiblissement de l’écosystème mondial.

www.holcim.be

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44 TRAVEL

Architectures SUISSES Centres urbains, lieux culturels, campus universitaires. Des projets-phares redessinent le paysage suisse, du nord au sud. Signé par des architectes stars, locaux et internationaux. Zoom sur trois villes qui se réinventent. TEXTE & PHOTOS : CATHERINE CALLICO

Bâle la savante Véritable laboratoire architectural, Bâle multiplie les projets d’ampleur depuis le début du millénaire, sous l’impulsion d’ architectes stars locaux -comme Herzog & de Meuron ou Diener & Diener- et extérieurs. Dernier projet marquant en date, inauguré le 15 avril, l’extension sobre en briques grises du Kunstmuseum, œuvre du bureau bâlois Christ & Gantenbein. Celle-ci se compose de deux bâtiments, séparés par une rue, et qui forment un ensemble unifié dans l’espace urbain. A contre-courant de la pratique répandue, les murs ont été percés de grandes vitres pour diffuser la lumière naturelle dans les salles d’exposition et les espaces muséaux sont non modulables.

La tour des laboratoires Roche dessinée par Herzog & de Meuron, plus haute tour de Suisse.

En se baladant ça et là dans la ville, l’œil ne manque pas d’être surpris. Parmi les emblèmes, le poste d’aiguillage central des Chemins de fer fédéraux d’Herzog et de Meuron. Soit un bloc sculptural en forme de trapèze, entre les voies ferrées et le pont de Munchensteiner. La facade est revêtue de lamelles de cuivre, qui réfléchissent la lumière et dont la teinte diffère selon le point de vue. Depuis quelques années, les architectes sont également en charge de la réhabilitation du quartier St Johann. De nouveaux logements et bureaux ont été bâtis et, projet majeur lié au redéploiement du quartier, la réaffectation du batiment de la gare (Bahnhof Basel St. Johann) qui abrite une quarantaine de studios et au rez, le café-restaurant gastronomique ‘Buffet’, avec vue sur la voie ferrée. Près de là, le campus de recherche pharmaceutique Novartis -parmi les six laboratoires que compte Bâle, dont l’empire Roche dont la nouvelle Tour est opérationnelle depuis l’automne dernier-, offre un terrain d’expression architecturale inédit, au bord du Rhin. Les projets rivalisent d’audace, tel le Forum 3 reconnaissable aux petits carreaux de verre multicolores en façade, conçu par les architectes Diener & Diener et Gerold Wiederin, en collaboration avec l’artiste Helmut Federle. Ou la construction organique en verre de Frank Gehry. Mais aussi des réalisations de Sanaa, Yoshio Taniguchi, José Rafael Moneo ou David Chipperfield. Et autres signatures prestigieuses.

Le bâtiment Forum 3 conçu par les architectes bâlois Diener & Diener.

En traversant le pont Johanniterbrucke, sur la rive Est, l’on débouche sur le Messeturn, gratte-ciel de 32 étages dessiné par les autres Bâlois Morger et Degelo, avec le Bar Rouge au sommet, très prisé pour sa vue panoramique. Plus décentré, citons encore le Vitra Design Museum de Weil am Rhein. Outre le bâtiment principal signé Frank Gehry, on s’arrêtera devant des interventions de Tadao Ando, Zaha Hadid, Nicholas Grimshaw ou Alvaro Siza. Avant de rejoindre l’expo du moment, dédiée au designer Alexander Girard.


Zurich, so arty Si Zurich est parfois pointée comme la ville la plus attrayante de Suisse, elle le doit à une vie culturelle intense et à une architecture innovante, qui trouvent en particulier un terrain propice à l’Ouest de la ville depuis deux décennies. Depuis, les quartiers post-industriels Kreis 4 et 5 se regénèrent en profondeur, et les anciennes usines se muent en pôles créatifs, tous domaines confondus : architecture, design, stylisme, art, culture, gastronomie… Fer de lance de ce mouvement, l’ancienne brasserie Löwenbrau concentre des institutions comme la Kunsthalle, le Migros Museum, la Collection Daros. En outre récemment rénovée, elle a vu son espace d’accueil redessiné : hall, escaliers, un café relié à la librairie. Tout près de là, l’ouverture en 2000, du très vaste centre culturel et expérimental Schiffbau -à l’emplacement de l’usine de construction de bateaux- a également reboosté la zone. Tandis que d’autres projets contemporains sont devenus en peu de temps des icônes du paysage urbain. Le Freitag shop, une tour de containers dont la conception délicate a été confiée aux architectes Annette Spillmann et Harach Echsle, pour vendre les fameux sacs et produits des designers suisses Daniel et Markus Freitag.

Le Centre Le Corbusier, au sud-est de Zurich.

Plus à l’Est, deux lieux valent encore pleinement le coup d’œil. La bibliothèque universitaire de Santiago Calatrava, dont la forme des balcons évoque celle des bateaux et le Zoo, qui s’enrichit régulièrement de nouveaux pavillons. Sans oublier le Centre Le Corbusier, ultime bâtiment dessiné par celui-ci, dont le Musée commandé par Heidi Weber dans les années 60, dans le but de présenter les travaux (sculptures, peintures, mobilier...) de l’illustre architecte, conserve toute sa modernité.

La Tour Freitag, où sont commercialisés les produits de la célèbre marque.

Egalement la Prime Tower bâtie par le bureau d’architectes Gigon Guyer, un building de 126 mètres de hauteur et de 36 étages situé sur les lieux de l’ancienne usine de la Maag-Zahnräder & -Maschinen Aktiengesellschaft. Lors de son inauguration en 2011, il s’agissait de la tour la plus haute de Suisse, détrônée depuis 2015 par la Tour Roche de Herzog & de Meuron à Bâle (178 m). Quant au viaduc Letten, totalement réaménagé en zone piétonne et cycliste, ses 36 arches abritent désormais des studios de création, commerces, restaurants et un marché couvert permanent s’y tient dans le hall. Près de là, en direction du centre, une halte à la prestigieuse Volkshaus, sur la Helvetiaplatz, s’impose. Cette maison du peuple bâtie en 1910, accueille aujourd’hui un café-restaurant à l’atmosphère du début du siècle, et un espace dédié aux arts de la scène. De l’ autre côté du pont, l’on trouve encore l’un des témoignages les plus marquants de l’architecture industrielle zurichoise. Le musée Haus Konstruktiv, installé dans l’ancienne centrale électrique de Selnau, se déploie sur cinq étages et une surface d’exposition totale de 1.200m2. Il a été réaménagé en 2001 par le bureau Meier + Steinauer, tandis que Andreas Fuhrimann et Gabrielle Häscher ont dessiné l’extension avec bar et librairie d’art. D’autres musées zurichois ont bénéficié de rénovations flambantes. Le Musée Rietberg s’est également doté d’un nouveau bâtiment : un pavillon de verre, qui s’intègre dans le très beau Rieterpark. Et cet été devrait être inaugurée la nouvelle aile du Musée National Suisse, qui jouxte la gare centrale.

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46 TRAVEL Lausanne en pleine mue Contrairement à d’autres villes suisses ou européennes qui ont succombé à l’effet « Guggenheim de Bilbao », Lausanne n’arborait pas de projets architecturaux d’envergure jusqu’il y a peu. C’est désormais chose faite avec la création, sur le site de l’Ecole polytechnique fédérale du Rolex Learning Center (2010) et du Swiss Convention center (2014). Structuré comme un ruban dans les airs, le Rolex Learning Center, bâtiment d’exception de 20.000 m2 réalisé par le bureau japonais Sanaa, lauréat du Prix Pritzker, se révèle à la fois un laboratoire d’apprentissage, une bibliothèque de 500.000 ouvrages et un centre culturel international. Egalement accessible au public, il offre services, bibliothèques, centres d’information, librairie, restaurants, cafés… Très poétique, le bâtiment est constitué de pentes douces et de terrasses ondulant autour de «patios» intérieurs. Des piliers quasiment invisibles soutiennent le toit courbe. Cyril Veillon, directeur de la plateforme Archizoom, souligne: « Un lieu de ce type, central et ouvert à tous, manquait sur le campus. Le bâtiment a été imaginé comme un paysage, et un parc intérieur en hiver. L’atmosphère est particulière, inspirante et on y respire. Cela favorise également les échanges, les rencontres ». Autre prouesse technique, le SwissTech Convention Center, nouveau centre de congrès, a été conçu par le bureau Richter Dahl Rocha comme une structure modulable, grâce à deux dispositifs : d’une part, un système de parois coulissantes, et de l’autre part, la technologie Gala, qui adapte les espaces et le nombre de sièges aux besoins du moment. Un système de vis sans fin permet de faire basculer les sièges du dessous au dessus du plancher de façon automatique. Grâce à cette opération, il est possible de passer en 15 minutes d’une configuration « théâtre » à une configuration plate ou encore « école ».

Au centre-ville même, d’autres projets, neufs ou de rénovation, sortent de terre depuis peu. L’Opéra de Lausanne a ainsi fait l’objet d’une refonte partielle. En 2009-2012, les loges, scènes et coulisses ont été agrandies, tandis qu’une grande cage de scène et une salle de répétition, toutes deux d’une hauteur de 18 m ont été ajoutées par dl-a designlab architecture sa. Le Conservatoire de Lausanne (HEMU), situé dans les anciennes Galeries du commerce, a également été rénové. De même que la Tour Métropole, premier gratte-ciel de Suisse, datant de 1932. Le centre urbain s’est par ailleurs aujourd’hui déplacé dans le quartier du Flon, propriété de la société lucernoise Mobimo, où la plupart des entrepôts sont réhabilités en commerces, bureaux et logements. La Miroiterie (B+W architecture), les anciennes Presses Centrales (Mercier & Squali), les Pépinières (Burckhardt+Partner). Et en 2016, des garages seront transformés en boutiques et ateliers d’artistes. Ce n’est pas tout. La ville est notamment occupée à développer, d’ici 2020, un nouveau Pôle Muséal à côté de la gare d’ici, une Maison du Livre et du Patrimoine, mais aussi dans le cadre des J.O. de la jeunesse d’Hiver, de nouveaux équipements sportifs, dont une piscine olympique et un stade de football. Sans oublier le projet de forêt verticale de l’architecte italien Stefano Boeri. Une tour de 117 m et 36 étages couverte d’arbres au feuillage persistant, à vocation essentiellement résidentielle. C’est sûr, il faudra y revenir.

Plus d’infos : www.myswitzerland.com www.sam-basel.org/en www.arch.ethz.ch/en www.archizoom.epfl.ch/

Le Rolex learning centre (2010) conçu par le bureau japonais Saana, bibliothèque et lieu d’échange central du campus de l’Ecole polytechnique fédérale.

L’extension (2012) de l’Opéra de Lausanne, par le bureau local Devanthéry & Lamunière Architectes.


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Bois Le monde lui appartient Chaleureux, noble, accueillant… le bois est l’un des grands favoris des architectes et décorateurs d’intérieur. Une touche de nature dans des espaces modernes. TEXTE : ANNE-CLAIRE HERVET

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es designers d’intérieur sont unamimes : le bois et ses produits dans l’aménagement connaissent aujourd’hui un succès sans précédent. Un engouement qu’ils expliquent par un besoin de chaleur en temps de crise. On recherche la sensation “maison” où règnent le bois, la pierre et le fer forgé.

Mais ce sont aussi « nos inquiétudes pour l’environnement qui nous poussent à choisir des matériaux écologiques, sains et le bois est l’un des meilleurs représentants, souligne Boris Nauleau, architecte, cogérant de l’agence Claas Architectes et ambassadeur de la campagne Résolument Bois 2016. J’ai été intéressé par les résultats stupéfiants d’une expérience menée aux Etats-Unis sur des planchettes de bois d’essences différentes et d’autres en matériaux synthétiques. Elle a montré que les bactéries disparaissent sur le bois alors qu’elles prolifèrent sur les matières synthétiques grâce aux polyphénols, un désinfectant naturel qu’il contient. » Abondants en France, feuillus et résineux sont bien adaptés à l’architecture écoresponsable lorsqu’ils proviennent d’une forêt durablement gérée et qu’ils n’ont pas reçu de traitement chimique. Les labels FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) certifient que le bois provient de filières légales.

Un matériau authentique Les partisans du bois évoquent toujours la noblesse et la douceur des surfaces. A ces qualités du domaine de l’émotion et de l’esthétisme s’ajoutent des avantages techniques et économiques. Grâce a ses performances thermiques et acoustiques, le bois s’invite du sol au plafond. Les panneaux de fibres, le contrecollé massif et lamellé-collé, le OSB, les panneaux de particules non orientées (couramment appelé « aggloméré »), le lambris ou encore les panneaux acoustiques qui se charge d’amortir l’énergie vibratoire des ondes sonores tout en offrant un parement bois décoratif, sont disponibles en grandes dimensions et dans des épaisseurs variées pour s’adapter à tous les types de réalisations : sous-toitures, cloisons, soubassements, planchers, agencements… « On observe vraiment un retour de la simplicité et de l’authenticité avec des planchers massifs, bruts vieillis, voire blanchis », précise Boris Nauleau. Et Aurélia Grollier-Bioteau, chargée du marketing et de la communication de Panaget, le premier fabricant français de parquet d’ajouter : « Le chêne brut a pris d’assaut le salon, la salle à manger ou encore les chambres, devenues plus contemporaines. » Côté teinte des parquets ? Du clair, du blond, précise la manufacture bretonne qui compte 150 collaborateurs et propose des parquets en chêne issus à 100 % des forêts françaises. Il faut dire que les essences claires tiennent le haut du pavé dans les intérieurs scandinaves, très en vogue en décoration. Le hêtre naturel et le frêne sont présents dans des atmosphères natures. Quant à l’ipé, il est l’invité des ambiances exotiques. Enfin, le pin, le bois de rose, le sapin sont des bois très odorants qui contribuent à une ambiance de bien-être dans l’habitat. Finis donc, les tonnes de peintures, les couches de laque et les traitements. On met à nu les poutres, les escaliers, les portes… Les moulures appréciées autrefois laissent désormais place à la valorisation de la subtilité des matières : les fibres de bois sont mises à jour, les noeuds apparents et les reliefs prennent corps et volume.


Le bois se jette à l’eau Modernisé avec des lignes épurées, le bois fait un retour remarqué dans les cuisines contemporaines. Mais sa conquête ne s’arrête pas là. Les salles de bains cocooning se parent de bois avec des conceptions plus osées. Outre le plancher, le miroir ou l’armoire, la pièce d’eau s’embellit de lavabos en bois ou encore de baignoires impressionnantes. Comme les oeuvres de Nina Mair, une vasque et une baignoire en noyer véritable, polis à la main, qui lui ont permis de remporter l’an dernier, le prix de l’Interior Innovation Award à l’IMM Cologne. La structure finale est magnifiée et corrigée de nombreuses fois après la découpe et l’assemblage, le tout est ensuite huilé pour obtenir une surface imperméable et protégée. Le bois, teinté d’une couleur chaude, procure un rendu esthétique et singulier.

Une association gagnante Avec sa couleur neutre par exellence, le bois se marie parfaitement avec des tonalités froides ou chaudes. Les bleus profonds intensifient l’éclat du bois clair au même titre que les gris clairs ou le vert amande. Dans les intérieurs où règne le bois foncé, on privilégie les taupes,

les gris foncés, les couleurs denses. Côté matériaux, l’association contemporaine du bois brut avec l’inox brossé ou le béton, réchauffe les espaces de vie. Côté créativé, le bois n’impose aucune limite. Un vrai charmeur !

La porte à galandage, un confort incontestable dans l’habitat et l’unité de soin

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NTGRATE® - premium woven vinyl flooring Ntgrate vous propose sa nouvelle collection en vinyle tissé : 3 nouveaux designs – 34 nouvelles couleurs Collection “gentle” : un minimum design pour un style maximum Collection “noble” : la beauté de l’assurance soi-même Collection “brave” : dites oui à l’aventure ! www.ntgrate.eu

CARRIÈRES DU HAINAUT® - Systèmes innovants 2 en 1 combinant isolation et revêtement de façade en Pierre Bleue du Hainaut® Les Carrières du Hainaut® lancent 2 nouveaux systèmes exclusifs permettant d’isoler et de valoriser toute façade en un clin d’œil : les systèmes EnoStone. L’Enostone E-Board Zero, par exemple, offre une grande souplesse de pose tant au professionnel qu’à l’auto-constructeur averti. Avec EnoStone E-Board Zero, combinez les plaquettes de pierre bleue de formats différents et apportez dynamisme et esthétique à votre façade. Avec ou sans joints ! Les panneaux E-Board Zero sont réalisés en polystyrène (EPSHR), d’une valeur lambda de 0,031 W/m.K. Il permet de choisir, dès le départ, l’épaisseur d’isolant souhaitée (de 4 à 30 cm) et d’obtenir une isolation correspondant aux exigences des bâtiments passifs (U=0,15 W/m².K pour les murs extérieurs). www.carrieresduhainaut.com

HUNTER DOUGLAS Le pare-soleil Flat Bar Le cadre aluminium presque invisible de 5 mm répond aux nombreuses aspirations esthétiques des architectes. Même les vis, qui fixent les lamelles, ne se voient pratiquement pas, car elles sont peintes simultanément aux lamelles. Tous les éléments du store ont ainsi la même couleur et la même apparence. www.hunterdouglas.be

SVK - lance le nouveau panneau de façade Colormat Scripto

ZEHNDER - Zmart Radiateur design en matière synthétique ultraléger, économique et écologique. Il est muni de conduites d’arrivée et de retour d’eau pouvant pivoter à 360°, un système breveté facilitant le raccordement n’importe où. Qui plus est, ces conduites sont discrètement dissimulées derrière la façade en acier. Par l’emploi du polybutylène, ce radiateur pèse jusque 60 % moins qu’un radiateur à panneaux traditionnel en acier. Cela simplifie considérablement l’installation. www.zehnder.be

VASCO – ONI, Gracieux Minimalisme

SVK a ajouté début de cette année le Colormat Scripto à sa gamme de panneaux de façade en fibres-ciment ce panneau, teinté dans la masse, est disponible en 12 teintes contemporaines et parachevée par une couche hydrofuge incolore. Ces panneaux de façade se différencient par leur relief unique sur la face visible. Cette structure typique permet de jouer de manière créative avec la lumière et les ombres. En combinant les sens verticaux et horizontaux du ponçage, on obtient un surprenant jeu de lignes, qui apporte plus de profondeur et de caractère à la façade. Ces plaques de 8mm d’épaisseur sont disponibles dans les formats 3050 x 1220mm et 2500 x 1220mm. www.svk.be

Un radiateur constitué d’un panneau en aluminium, extrêmement mince des lignes douces et des arrondies sans angles. Comme point d’origine ultime, il y a un modèle destiné aux serviettes, intégré dans le design, qui rend tout accessoire supplémentaire superflu. Disponible dès septembre 2016. www.vasco.eu

GYPROC© - AquaBead® Flex™ AquaBead® Flex™ Pro est une finition d’angle pliable. Le profilé d’angle est revêtu d’une face d’une colle à hydro-activation, par laquelle il se monte sur la plaque Gyproc avec une adhérence directe exceptionnelle. Ainsi il se monte rapidement et aisément. Le profilé peut également être plié dans l’angle désiré. En outre, il a une meilleure résistance aux chocs par rapport à une protection d’angle en métal. www.gyproc.be

VMZINC - amazing zinc VMZINC propose du zinc perforé avec des trous ronds, carrés ou ovales. Mais aussi avec des motifs à la carte. Ceci dans tous les aspects de surface. www.vmzinc.be

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BEACON XL MUSE Beacon XL Muse est basé sur le Beacon Muse, qui a introduit un nouveau concept pour l’éclairage d’accentuation. Maintenant avec une puissance de 41W, le spot au design primé est également dôté de la technologie LED la plus avancée. L’optique ajustable permet un réglage du faisceau lumineux allant d’un faisceau large (70°) à un faisceau étroit (10°), cela sans l’aide des lentilles ou des réflecteurs supplémentaires. Beacon XL Muse offre également un rendu des couleurs exceptionnel CRI 97, avec R9 valeur 90 pour un rouge vif, idéal pour l’éclairage des musées, galeries et magasins. La gamme existe en version dimmable (variateur individuel incorporé), DALI et Casambi Bluetooth. Casambi Bluetooth est une technologie sans fil qui permet un contrôle de la distribution lumineuse via des appareils mobiles.


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