FOCUS Archi BE FR n°08

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LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

WWW.FOCUSARCHI.BE

Construire

EN TERRE Smart cities

L’INTELLIGENCE URBAINE Zoom

#08 mars/avril/mai 2016

NOUVEAUX (GRANDS) BOUTS DE VILLE


L A PRISE AFFLEURANTE INNOVATIVE, ESTHÉTIQUE ET SÛRE DISPONIBLE EN FINITIONS BL ANC, TECH ET ANTHRACITE • ÉQUIPÉE DE BORNES AUTOMATIQUES • L A COMBINAISON PARFAITE AVEC LES PL AQUES DE FINITION LIVINGLIGHT AIR ET A XOLUTE AIR !


EDITO Urbain, bucolique, industriel... Le paysage, de plus en plus perméable et mouvant, se soumet aux questionnements et défis de notre ère. Différents aspects de ces mutations seront abordés dans ce premier numéro de l’année. Au travers des villes intelligentes, de grands projets de réaménagement urbain actuels et futurs, - notamment le chantier controversé de la gare de Mons - en Belgique et ailleurs, mais aussi de la réhabilitation de la brique dans l’architecture actuelle, du lin et d’autres matériaux écologiques exploités. Sans oublier les tendances intérieures, en matières d’habitat ou de coin de travail. Egalement via l’interview de Roger Narboni, chercheur et concepteur depuis les années 80 de lumières pérennes dans l’espace construit, urbain et paysager, dans une visée durable. Et, le temps d’une balade architecturale, nous vous emmenons en Slovénie, à Ljubljana, capitale verte européenne en 2016, où tout comme dans le reste du pays, le troisième plus boisé (à raison de 60 % de sa surface) d’Europe après la Finlande et la Suède, l’écologie a toujours été assimilée au mode de vie. Bonne déambulation au fil de ces pages ! Catherine Callico

EDITEUR - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Alain Lhoir  065 66 06 92 info@eurobest.be DIRECTION DE LA RÉDACTION Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be JOURNALISTES Catherine Callico, Pascal Dewulf, Philippe Golard, Philip Willaert, Anne-Claire Hervet

DIRECTION GRAPHIQUE Eléonore Cucca eleonore@eurobest.be Marie-Charlotte Leriche mariecharlotte@eurobest.be PUBLICITÉ Lionel Lhoir +32 (0)497 06 92 01 lionel.lhoir@focusarchi.be TRADUCTION Gitracom 02 735 84 55

ADMINISTRATION Sylviane Blondiaux  065 66 06 92 secretariat@eurobest.be PARUTIONS Février Mai Septembre Décembre DISTRIBUTION Gratuite par poste : 17.000 exemplaires

IMPRIMEUR Imprimerie Van der Poorten s.a. Diestsesteenweg 624 3010 Kessel-Lo Belgique Ce magazine est une publication du groupe Eurobest Products 311, Rue des Vaches 7390 Quaregnon www.focusarchi.be SUIVEZ-NOUS

MARS/AVRIL/MAI 2016 #08

Terre poreuse


4 SOMMAIRE

LE MAGAZINE RÉFÉRENCE DES ARCHITECTES

ZOOM 06 Smart cities : l’intelligence urbaine 18 Gare de Mons à un lent train de sénateur… 20 Batibouw 2016 reste fidèle à son format 40 Nouveaux (grands) bouts de ville

EN MATIÈRE 10 Construire en terre 50 Innovations

MUST HAVES 14 Inoubliables

#08 mars/avril/mai 2016

INSPIRATION

22 Quand l’architecture flirte avec le paysage

INTERVIEW

34 Let there be light

ÉVEIL 36 Kaléidoscope 38 À Lire !

TRAVEL 46 Eloge de l’architecture slovène

D[ÉCO] 16 Complot créatif 44 Le syndrome du ‘less is more’ a la peau dure 48 Le lin, un vrai défi pour l’industrie


Réalisation de Marie-Charlotte Leriche évoquant le fil conducteur de ce premier numéro de l’année, illustrant le rapport entre la terre et toute création architecturale. Ici représentée en strates, sous ses formes les plus diverses, la terre en tant que matériaux ou supports à nos projets reste la source de toute forme d’urbanisme.

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6 ZOOM

Smart cities :

© Peshkov-Fotolia.com

l’intelligence urbaine

Aujourd’hui, peu de concepts suscitent autant d’engouement que les smart cities. Elles constituent en effet la seule solution possible pour gérer l’élargissement permanent des centres urbains à la faveur d’une architecture efficace, de la mobilité, de la viabilité et surtout de la durabilité. Cette évolution est déterminante, car, selon les estimations, plus de 75 pour cent de la population mondiale vivra dans des villes à l’horizon 2050. TEXTE : PASCAL DEWULF

L

e concept de smart city n’a bien évidemment rien de neuf. De très nombreuses initiatives ont été déjà lancées par le passé, avec des fortunes diverses, afin d’augmenter l’intelligence et l’interactivité des villes en vue de rehausser leur cohésion sociale, la mobilité, la viabilité et la durabilité. Ces succès en dents de scie ne sont pas à mettre directement au passif des architectes, des urbanistes, des décideurs politiques, etc. En effet, deux variables (re)mettent toujours à dure épreuve le design de la ville intelligente. Dans un premier temps, nos connaissances sur le mode de déplacement actuel des hommes dans la ville sont insuffisantes. Par ailleurs, nous manquons aussi d’instruments de prévention et de simulation cohérents et précis, qui permettent d’estimer le facteur échec/réussite de certaines initiatives en matière de ville intelligente. Dans le contexte des smart cities, la collecte de données revêt aussi une importance capitale afin d’aboutir à une ville vraiment connectée, apte à communiquer efficacement avec ses habitants sur la base de données historiques et en temps réel.

Systèmes intelligents La question cruciale reste toutefois invariablement la même : comment l’architecture façonnera-t-elle la ville intelligente de demain ? Comment la propulsera-t-elle au prochain niveau à l’aide de matériaux, de technologies et de processus de construction ? Les maisons « zéro énergie » deviendront la norme dans les villes intelligentes de l’avenir, alors que les bâtiments existants verront leur consommation énergétique réduite au maximum à la faveur de techniques d’isolation et de l’installation de systèmes de régulation de haute technologie. Les bâtiments seront couplés à des smart grids, des réseaux électriques intelligents. Le matin, une fois arrivés au bureau, les utilisateurs pourront ainsi connecter leur voiture au bâtiment afin, soit de charger le véhicule, soit de transmettre une partie de son énergie au bâtiment pour assurer l’éclairage. L’immeuble de bureaux, pour sa part, pourra collecter des données en matière de contrôle climatique, d’éléments de chauffage et d’occupation des locaux, et ainsi envoyer


des pronostics de consommation d’énergie pour le jour suivant au système de gestion du bâtiment. Sur cette base, un prix quotidien de l’énergie est défini et les propriétaires de voitures qui peuvent transmettre leur énergie à l’immeuble seront rémunérés. Les personnes qui vivent et travaillent dans ce bâtiment en deviennent les éléments centraux et peuvent, par exemple, via une appli sur leur smartphone, faire part de leurs souhaits pendant leur séjour dans le bâtiment. C’est ainsi qu’un système intelligent du bâtiment peut indiquer au collaborateur un poste de travail en fonction de ses besoins en matière d’incidence lumineuse, de chaleur, de nuisances sonores, etc. C’est évidemment l’un des nombreux scénarios possibles dans la ville intelligente de l’avenir. Même si cela a un parfum de science-fiction, la technologie nécessaire à la réalisation de ces vues du futur est déjà dans le pipeline.

Poubelles intelligentes

(I)mobilité L’ (i)mobilité constitue à n’en pas douter un pilier essentiel du succès de la ville intelligente de demain. Le constructeur allemand Audi l’a très bien compris et a poussé la logique plus loin en créant l’Audi Future Initiative, une cellule de réflexion composée de designers, d’architectes, d’urbanistes, d’experts en mobilité, etc., qui se penchent sur l’idée d’une mobilité orientée vers l’avenir, gérant la vie d’une manière active et efficace dans les villes intelligentes surpeuplées de demain. L’Audi Urban Future City, une partie du projet, comprend un certain nombre de collaborations stratégiques avec des villes telles que Mexico City, l’exemple type d’une ville avec un problème de mobilité titanesque. « Pas moins de 22 millions d’habitants, 9 millions de véhicules et un réseau routier complètement dépassé par les événements, de quoi faire de la mégalopole Mexico City le cauchemar des navetteurs. Près de quarante pour cent de la population pendulaire passe chaque jour trois heures environ dans le trafic, en circulant à la vitesse moyenne de six kilomètres/heure. Sur l’année, cela correspond à un mois complet passé dans la voiture, entre le domicile et le lieu de travail », comme le souligne Audi.

© Audi

Avec son Audi Urban Future Initiative, le constructeur automobile allemand Audi cherche, en collaboration avec des responsables politiques locaux, des solutions d’avenir pour la mobilité à Mexico City.

La ville intelligente de demain a toutefois besoin d’une approche de l’architecture encore davantage orientée sur l’avenir. Dans les smart cities, les solutions intelligentes et innovantes devront plus que jamais relever des défis tels que la mobilité, la dynamique sociale et l’efficacité énergétique. Le centre de recherche et d’entrepreneuriat numériques de Flandre, iMinds, examine ainsi dans cette optique les possibilités de réseaux urbains intelligents. À cet effet, il a couplé un réseau de capteurs sans fil à un réseau Wi-Fi afin de collecter et d’examiner les informations diagnostiques sur la vie dans la ville. Le laboratoire de test du projet GreenWeCan d’iMinds est le centre-ville très animé de Gand. Une première application pratique est un système de capteurs numériques pour les places de parking qui est destiné aux automobilistes avec un handicap. Il permet aux utilisateurs moins valides de se rendre directement vers des places de parking (à capteur) libres à l’aide d’une appli mobile. Selon iMinds, la technologie peut toutefois aussi être utilisée pour la surveillance du trafic

ou le suivi de la gestion intégrale d’un parking. Une deuxième application du projet GreenWeCan est le suivi des poubelles dans la ville. À cet effet, des capteurs sont intégrés dans les poubelles afin d’indiquer quand elles sont pleines. Comme on le voit, la city of things ou ville des objets connectés s’inscrit d’ores et déjà dans le prolongement de l’internet of things ou internet des objets. Un réseau Wi-Fi couvrant toute la ville, des kiosques numériques avec des informations en temps réel sur la circulation et les actualités locales comme Urbanflow à Helsinki ou un éclairage public avec des capteurs qui s’éteint lorsqu’il n’y a plus de piéton à proximité, constitue déjà un certain nombre d’éléments phares de la ville intelligente.

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8 ZOOM Cauchemar du trafic

© Audi

© Audi

© Audi

Audi ne se contente pas de remuer le couteau dans la plaie, mais recherche aussi de réelles solutions. De concert avec l’un des lauréats de l’Audi Urban Future Award, la marque a planché sur le problème de la mobilité à Mexico City. La figure de proue du projet est José Castillo, architecte et professeur, qui a réalisé avec son équipe une analyse minutieuse des données de l’utilisation de la capacité du réseau routier dans le quartier d’affaires de Santa Fe, le cœur économique et financier de Mexico City. Avec Audi, il a couplé ces données à un sondage réalisé auprès de plus de cinq cents navetteurs à pied d’œuvre dans le quartier d’affaires afin de répertorier leurs habitudes et leurs schémas de comportement. Sur la base de ces données, l’on peut alors prendre en charge le problème de mobilité de la ville sous l’angle structurel et mettre le holà au cauchemar du trafic de la ville.


Audi a également collaboré avec des édiles et des experts locaux à Somerville/Boston (ÉtatsUnis). Cette localité n’a pas été choisie au hasard, car hormis la Silicon Valley, la région de et autour de Boston est le pôle économique des États-Unis affichant la croissance la plus élevée. Somerville est une banlieue bourdonnante de Boston, avec une population très jeune. Le taux de millennials (des personnes nées entre 1980 et 2000, ndlr) y atteint 43 pour cent, soit le deuxième plus élevé des États-Unis. Philip Parsons, urbaniste et figure clé de la collaboration avec Audi dans le cadre de l’initiative Somerville, est d’avis que la banlieue de Boston est le cas d’essai idéal. « Somerville a une très jeune population. La ville est en grande partie peuplée d’une génération de pionniers centrés sur une société numérique et connectée et constitue à ce titre le laboratoire d’essai idéal pour la mobilité urbaine de l’avenir. » Audi, Parsons et son équipe ont ciblé Assembly Row, un quartier en pleine expansion qui est en même temps le centre d’affaires de Somerville. Les résultats du projet démontrent déjà que quelque quarante pour cent de la superficie de la ville se composent d’espaces de parking. Afin d’optimiser cet espace, Audi a proposé, entre autres, sa technologie maison Audi Piloted Parking comme solution. Selon les calculs du constructeur automobile, si la ville passait à des espaces de parking aménagés pour des voitures qui se garent automatiquement, l’on pourrait se passer d’environ soixante-deux pour cent de l’espace de parking actuel. Le Traffic Light Information Online d’Audi, qui indique au conducteur la vitesse idéale pour avoir le feu au vert lors du prochain carrefour permettrait aussi de transformer radicalement les flux de circulation à Somerville. Audi a calculé que la vitesse et l’efficacité des flux de circulation pourraient être améliorées de pas moins de cinquante pour cent avec cette technologie. Des chiffres qui ont de quoi laisser pantois… mais qui indiquent clairement qu’il nous faudra repenser en profondeur les systèmes existants pour la ville de demain.

Initiatives intelligentes Le chef de file des villes intelligentes est pour ainsi dire à nos portes… à Amsterdam. Dans cette métropole, l’appli WeGo permet aux habitants de la ville de mettre leur voiture à disposition d’autres usagers. Les utilisateurs peuvent vérifier via WeGo si une voiture disponible est garée à proximité. Ensuite, ils cliquent sur l’appli WeGo, qui déverrouille la voiture. Ils peuvent ensuite l’utiliser. La philosophie sousjacente à ce type d’applis est on ne peut plus claire. La plupart du temps, les voitures des centres urbains sont garées le long de la route. L’économie partielle est ainsi une part essentielle de la ville intelligente de demain. De nombreux habitants participent aussi au projet amstellodamois Smart Citizen Kit. Dans ce cadre, ils placent un petit boîtier de mesure numérique dans leur maison, qui mesure les particules fines, mais aussi l’humidité de l’air, les émissions sonores urbaines, etc. Ensuite, ce boîtier transmet l’information par voie numérique à un système central de la ville d’Amsterdam où elle est mise à la disposition du tout-venant (développeurs d’applis, urbanistes, responsables écologiques, etc.) sous forme de données ouvertes. Les utilisateurs peuvent aussi suivre de près l’évolution des pics de pollution de particules fines dans la ville. Pour la ville d’Amsterdam, c’est aussi un instrument pour voir, par exemple, comment les flux de circulation peuvent être aménagés pour minimiser les émissions de particules fines ou limiter les nuisances sonores. Bilan : toutes ces initiatives montrent que les villes intelligentes ne relèvent plus de la science-fiction et que nous pouvons tous y collaborer dès aujourd’hui. Suite au prochain épisode.

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Le constructeur automobile allemand Audi a calculé que si la ville de Somerville (Boston) passait à des espaces de parking aménagés pour des voitures qui se garent automatiquement, l’on pourrait se passer d’environ soixante-deux pour cent de l’espace de parking actuel.

Cas d’essai idéal

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Le professeur, architecte et urbaniste mexicain José Castillo a procédé avec son équipe à une analyse minutieuse de données concernant la capacité d’utilisation des routes dans le quartier d’affaires de Santa Fe, le centre névralgique de la vie économique à Mexico City. Il souhaite, à l’aide de ces données, s’attaquer de manière structurelle au problème de la mobilité dans la capitale mexicaine.

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Doc.Wienerberger / Gino Debruyne & Architecten – Brugge

10 EN MATIÈRE

Construire en terre

Plus d’un tiers de l’humanité habite dans l’argile. Comme bien des animaux, nous construisons avec la terre sur laquelle nous vivons. Les bonnes raisons ne manquent pas. Si le matériau ne brille guère par sa solidité, il fait l’affaire de tous ceux qui privilégient la forme. Cuite ou non, la terre a toujours inspiré l’humanité. TEXTE : PHILIP WILLAERT

L

a terre a servi à construire à toutes les époques et en tous lieux. En France, on trouve encore de nombreuses maisons en briques séchées au soleil, ainsi que de vieilles fermes en glaise. Il y a trente ans, en Californie, c’était encore l’apanage des nantis. Certains attribuent même à la maison d’argile une action bénéfique sur ses occupants.

La brique, elle aussi issue de la terre, sert de matériau de construction depuis très longtemps. La matière première est souvent extraite sur place. Les premières briques cuites, retrouvées en Mésopotamie, datent d’environ 5000 avant J.-C. Mais il a fallu attendre encore deux millénaires avant de les voir utilisées à plus grande échelle. Chez nous, ce sont les Romains qui ont apporté le nouveau matériau de construction. Après leur déclin, la technique retombe dans l’oubli. Mais à partir du douzième siècle, elle fait son grand retour sur les côtes, par l’entremise des Cisterciens. Aujourd’hui encore, on parle de pierres d’abbaye. La brique occupe désormais une place incontournable dans l’univers du bâtiment. C’est un élément culturel, qui doit affronter la tendance croissante au préfabriqué. L’acier et le béton prennent le pas sur la maçonnerie lente, grâce aux économies de main-d’œuvre qu’apporte la fabrication préalable. Les murs préfabriqués en céramique apportent une réponse au problème.

Indifférent Si le Belge aime construire, sa chère brique cède de plus en plus la place à d’autres procédés. Est-ce à dire que la brique est condamnée ? Non, la brique n’est pas morte, pas plus que la peinture n’a succombé à la photo. La mère de tous les arts est bien vivante, et reste pratiquée Doc. Wienerbergerbe / Gino Debruyne & Architecten – Brugge


aussi avidement, sinon plus. Il en va de même de la brique : irréductible, elle tolère d’autres méthodes de construction autour d’elle. Les alternatives se multiplient. Acier, bottes de paille, bois ou béton, tout est possible aujourd’hui. À chaque procédé spécifique correspond un entrepreneur spécialisé. La construction en bottes de paille, par exemple, n’est pas évidente, car la technique est encore rare. Il reste que les méthodes alternatives gagnent du terrain, et sont de plus en plus prises au sérieux. D’anciens procédés refont également surface avec le débat sur le changement climatique et l’utilisation du sol. La glaise connaît un regain d’intérêt dans la construction, sans détrôner pour autant la brique classique. La glaise ne laisse plus les architectes et leurs maîtres d’ouvrage indifférents. Prenons-la comme exemple.

absorbe l’humidité ambiante et la restitue lorsque l’atmosphère du local ou de l’environnement se fait plus sèche. Elle exerce aussi un effet de thermorégulation : elle prélève la chaleur de la pièce ou de l’environnement, puis la diffuse quand la température ambiante redescend. L’argile est par ailleurs perméable à la vapeur : c’est un matériau naturel et respirant, qui résiste aussi au feu et possède de bonnes qualités acoustiques.

Idéale comme enduit L’enduit à la glaise se compose d’argile, d’un liant naturel et éventuellement d’un pigment (naturel). Les murs, cloisons et plafonds ainsi parachevés donnent d’excellents résultats. L’enduit à la glaise est une bonne alternative aux enduits courants ou en complément à d’autres produits comme l’enduit de gypse, le plâtre décoratif, la résine synthétique...

Blocs La glaise fut un des premiers matériaux de construction dans l’histoire de l’humanité. On la trouve dans le sol, juste en-dessous de la couche arable ; elle se compose essentiellement de sable, d’argile et de limon. Le limon est une matière argileuse à base de sable très fin. Quant à l’extraction, elle est relativement facile. La construction en terre glaise est de toutes les époques et de tous les continents. Actuellement, la terre s’utilise dans la construction de plusieurs manières : sous forme d’enduit, de glaise tassée ou de blocs.

MOTTES

La couleur naturelle varie du jaunâtre au brun rouge en passant par le brun doré. Lorsque les conditions concrètes sont réunies, il ne faut généralement pas chercher la glaise très loin. C’est une des raisons qui font qu’elle compte parmi les plus anciens matériaux de construction de l’histoire. La composition de l’argile pure varie avec celle du sol de l’endroit. Aussi toutes les sortes d’argile ne se prêtent-elles pas à la construction. En fonction de la composition du terrain et du mode de construction ou de finition, on ajoute du sable, de la paille, de la chaux ou du ciment, avant ou pendant la pose, afin d’améliorer la qualité du matériau et d’enrichir ses propriétés. De par sa nature, la terre glaise présente des caractéristiques distinctives. Elle régule notamment l’humidité. Autrement dit, elle

© DR.

Exemple de hutte en mottes en Drenthe

La hutte de mottes est une forme particulière de construction en terre. Ce type de hutte est une structure simple, recouverte de mottes de gazon. On découpe la couche superficielle du sol de la prairie ou du champ, herbe comprise, en blocs que l’on sépare, les mottes. Les huttes de mottes se trouvaient dans les régions les plus pauvres des PaysBas, surtout en Drenthe, en Frise et en Overijssel. Ces ouvrages simples, souvent partiellement enterrés, ne possédaient pas de murs : le toit commençait à hauteur du sol. Il était recouvert de mottes provenant du sol environnant. On trouvait souvent les huttes de mottes à proximité des tourbières ; elles abritaient les ouvriers chargés d’extraire la tourbe. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la hutte de mottes offre un logement à de nombreux pauvres, sur les terres sans propriétaire entourant les villages.

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L’enduit à l’argile s’applique à la main ou à la machine sur divers supports. Ce procédé de finition donne aux pièces d’habitation et de travail une apparence d’un bel effet décoratif, grâce à la composition naturelle du produit, aux teintes chaleureuses et aux textures particulières.

La glaise tassée Dans la construction massive à l’argile, on distingue deux techniques de choix, la glaise tassée dans un moule ou un coffrage pour construire des murs, et l’utilisation de briques de glaise. La glaise tassée se compose de sable, d’argile et de limon. Le limon est une matière argileuse à base de sable très fin. La glaise tassée convient à un climat humide ou très humide, en extérieur comme à l’intérieur.

fours de campagne. Contraints par la nécessité, les Africains se soucient davantage d’une consommation énergétique plus durable. Les briques de glaise leur offrent une issue : elles exigent un minimum d’énergie et se fabriquent presque sans émission de CO2. La glaise et la brique, des solutions idéales ? C’est à voir. La construction en glaise est un processus lent, comme les systèmes traditionnels en général. La glaise a besoin de neuf mois pour durcir, et contrairement à la brique traditionnelle, elle se contracte. C’est la raison pour laquelle on y ajoute du sable de coquillages. Ce sont surtout les bonnes propriétés de l’argile qui ont éveillé l’intérêt des architectes et des autres acteurs de la construction.

Selon les circonstances et les possibilités, les briques se façonnent à la machine ou à la main. Ensuite, elles sont mises à sécher au soleil ou cuites au four.

Sans émission de CO2 La production d’une brique traditionnelle nécessite au moins 1 litre de diesel ; avec la même quantité de carburant, 150 briques de glaise sortent de la machine. Une production aussi écologique est-elle intéressante chez nous ? En réalité, non : l’énergie fossile est encore trop bon marché. Au point de vente, la brique traditionnelle revient à peu près au même prix que la brique de glaise, mais elle devrait coûter plusieurs fois plus cher si l’énergie fossile était vendue à son juste prix et répercutée dans le coût du produit. Dans les pays africains, en revanche, le prix de l’énergie joue un rôle plus important. De vastes surfaces forestières ont été rasées au Burundi. L’industrie de la brique n’y est pas étrangère. Au Rwanda, à cause de la déforestation, il n’est même plus permis de cuire des briques dans les

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12 EN MATIÈRE

Un mur maçonné selon les règles de l’art. Projet d’habitation conçu par l’architecte Bart Lens.


PUBLI-RÉDACTIONNEL

L-Door lance un site web

inspirant pour sa business unit CRE-8-IVE L-DOOR, le producteur et installateur de portes de garage de Liedekerke, lance un nouveau site web dédié à sa business unit CRE-8-IVE. Les portes de garage sectionnelles de cette gamme ont pour particularité de s’inscrire dans le même plan que le revêtement de façade. L’objectif de ce nouveau site web est double : d’une part être une source d’inspiration pour les maîtres d’ouvrage et les architectes, et d’autre part marquer la distinction entre les portes de garage standard et cet assortiment haut de gamme de portes recouvertes des matériaux

de fabricants renommés de revêtements de façade. L’ambition étant de lancer à terme ce produit à l’échelle internationale, le nouveau site web est proposé en quatre langues. Quant à sa structure, elle est conforme aux exigences techniques les plus récentes.

Plus d’infos sur www.cre-8-ive.be

We make your sectional door invisible

Inspiration et conseils sur www.cre-8-ive.be et à Batibouw, stand 1-207 Une porte de garage de CRE-8-IVE by L-DOOR se fond dans le revêtement de façade et confère à l’habitation un cachet unique. Le maître d’ouvrage et l’architecte peuvent confier l’entièreté du trajet à L-DOOR, de l’idée créative à la finition parfaite. La porte de garage et la façade peuvent être réalisées dans un vaste éventail de matériaux de revêtement de façade proposés par des fabricants renommés. Du design belge sur mesure.

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14 MUST 14 TETIERE HAVES

Polyvalence Table d’appoint, de travail ou de salle à manger : « Sidekick » de Team 7 se distingue par sa polyvalence. Élégant, le meuble se présente aussi bien seul qu’en groupe. Les rallonges, faciles à déployer, agrandissent la surface utile. Six essences de bois sont disponibles.

www.naturellement.be

The Italian way Avec la machine à expresso « Barista » de Boretti, vous pouvez compter sur une expérience authentiquement italienne. Les 4 M de la tasse de café parfaite – mélange, mouture, machine, maître – sont inscrits dans les gènes de l’appareil. Proposée dans de nombreuses couleurs mode.

www.boretti.com

Inoubliables « Quand le design est bon, on le comprend et on s’en souvient. L’excellent design est inoubliable et porteur de sens », déclare Dieter Rams. Le créateur de meubles, architecte et designer industriel allemand s’y est bien pris : ces objets correspondent parfaitement à sa définition. TEXTE & COMPOSITION : PASCAL DEWULF

Horloge en béton L’horloger Girard-Perregaux présente une nouvelle version de sa Vintage 1945 Le Corbusier avec cadran en béton. Fabrication limitée à 50 pièces.

www.girard-perregaux.com

Expérience parfumée Le nouveau gland de Rituals se suspend dans la maison, avec de l’huile parfumée « Basil & Ginger ». Les deux produits, vendus ensemble, créent une ambiance agréable.

www.rituals.com

Ludique Le designer italien Davide Anzalone sait ce que « ludique » veut dire. Son canapé « Re Cinto » est un clin d’œil à... un ravier de frites. Encore plus amusant grâce à sa conception modulaire.

www.davideanzalone.com


Intrigant Cette bougie parfumée du designer anglais Rory Dobner étonne par ses différentes techniques de gravure et ses dessins à l’encre intrigants. Disponible avec une large variété d’illustrations.

www.mossandbros.com

Gastronomie Belge d’origine, la marque internationale de streetwear urbain Addmyberry vient de lancer une collection funky de sweaters et chemises, avec la collaboration de Sergio Herman en personne. Le code QR apposé sur les vêtements vous met en relation avec un grand chef qui vous aide virtuellement à préparer une de ses spécialités.

www.thejaneantwerp.com

Colibri La start-up londonienne Hummingbird Bike Company a développé cet étonnant vélo pliant en fibre de carbone, dont le poids ne dépasse pas 6,5 kilogrammes. L’entreprise se targue d’avoir créé le vélo pliant le plus léger du monde.

www.hummingbirdbike.com

Eyecatcher The Kase est une marque branchée d’accessoires (personnalisables) pour smartphones et tablettes, partie à la conquête du monde en 2012. Cet étui pour iPhone 6 en bois de rose, portant le motif en arête de poisson de la marque, ne passera pas inaperçu.

Gin

www.thekase.be

Skully Gin est une boisson produite en petite quantité aux Pays-Bas. Elle brille par la richesse de ses saveurs, la sensation en bouche et l’équilibre. Disponible en trois variantes : Original Gin, Tangerine Twist et Oriental Citrus.

www.skullygin.com

Original La marque de design danoise Bolia s’est fait connaître par une collection d’accessoires intérieurs minimalistes, d’une grande force graphique. Ce miroir mural original incarne l’esprit de la collection.

www.projectevolution.be

Au goût du jour HIP-Style #2, une collection Samsonite de sacs à bandoulière d’allure sportive, s’inspire des dernières tendances de la mode décontractée. Cet exemplaire en nylon rappelant le coton est parfait pour abriter votre tablette en toute élégance.

www.samsonite.be

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16 D(ÉCO)

Complot créatif Les designers français Erwan et Ronan Bouroullec sont connus dans le monde entier. Ces deux frères se profilent comme des mille-pattes pluridisciplinaires qui aiment estomper sans cesse les frontières entre le design, l'architecture et les autres disciplines. Nous nous sommes entretenus avec le duo sur ses interactions, les défis de la conception et le rôle de la créativité en tant que catalyseur du chaos. TEXTE : PASCAL DEWULF & PHOTOS : STUDIO BOUROULLEC | TAHON&BOUROULLEC | MORGANE LE GALL

L

es frères Bouroullec, Erwan et Ronan, passent et repassent allègrement les lignes qui séparent les disciplines, architecture comprise. S'ils en sont arrivés là, expliquent-ils, c'est par une succession d'étapes chronologiques dans laquelle leur intuition créative a graduellement pris forme au niveau architectural. Ils ont commencé par agrandir leurs meubles jusqu'à un stade intermédiaire, plus petit que l'architecture mais plus grand que le mobilier. Le « Lit Clos » (une sorte de cabane design pour l'intérieur, ndlr) en est un bon exemple. Vinrent ensuite « Bricks » et « Clouds » : l'idée était de construire en empilant un motif tridimensionnel produit en masse. Point culminant du processus : les désormais célèbres « Algues ».

est d'oser faire des erreurs. L'important est qu'elles surviennent au bon moment. Il vaut mieux se tromper à l'atelier ou à la table de dessin. Pour cela, vous devez mettre le pied dans la zone à risques. Une méthode de travail trop formelle ne le permettrait pas. Dans le design de produits, il est primordial d'éliminer tout le superflu. L'architecte, par exemple, ne cesse d'ajouter des choses à son idée originale. Quant à nous, quand nous créons une chaise ou une installation, tout est fait dans un esprit de compacité et de simplicité. La conception d'un bâtiment fait intervenir des milliers de détails : fenêtres, salle de bains... Une chaise s'articule en deux ou trois éléments. Ils sont sept ou huit ? Vous savez que c'est trop. À mesure que nous détaillons le projet, nous tentons d'éliminer tout le superflu. Autrement dit, à un certain moment, il faut arrêter de dessiner et commencer à gommer. »

Pluridisciplinarité Si le duo de designers français Erwan et Ronan Bouroullec ne recule devant aucun projet de création artistique, le processus créatif reste toujours pour les deux frères un sérieux défi. Erwan Bouroullec : « Environ 95 pour cent de nos idées finissent au panier. Le bon design possède un caractère propre, très particulier, que je commence seulement à comprendre. Je dessine tous les jours. Chaque fois, j'ai envie de m'amuser. Mais il faut aussi que j'apprenne de temps en temps à ne pas dessiner. Le designer doit savoir attendre et méditer. Dans la création, le plus difficile

Tourbillon créatif L'interaction entre les deux frères est constante. Pas facile pour autant, mais chacun trouve sa place dans le tourbillon créatif. « Nous signons tous nos projets à deux parce que nous les réalisons ensemble, explique Erwan Bouroullec. Mais il n'y a pas de répartition claire des tâches. Nous avons commencé ensemble très jeunes, sans jamais travailler pour quelqu'un d'autre. Nous avons appris sur le tas, un peu en autodidactes. C'est la raison


pour laquelle nous appliquons des méthodes diverses et variées. Chacun de nous est multifonctionnel ; jamais deux projets ne se passent de la même manière. Le travail est plutôt désorganisé, mais cela nous plaît. Une fois par mois, nous trions nos carnets de croquis. Un de nos assistants choisit deux dessins au hasard qu'il scanne pour les coller sur la couverture. Cela nous permet de tout retrouver très facilement. Quand je regarde une de mes études, elle me fait le même effet que la madeleine de Proust. Je me rappelle dans les moindres détails ce que j'ai fait ce jour-là, voire au moment précis où j'ai dessiné l'objet. »

Amour inconditionnel La vie d'un designer n'est pas de tout repos. Souvent, la patience est une qualité essentielle. Les frères Bouroullec n'y échappent pas. Erwan Bouroullec confirme : « Pour moi, l'élément temps est le plus difficile à gérer. Il faut savoir attendre ; ce n'est pas toujours facile. Ce que j'apprécie le plus, c'est la possibilité d'aborder le design suivant différentes perspectives. Chacun a son avis à propos du design. Les gens aiment ou n'aiment pas, souvent sans pouvoir expliquer pourquoi. C'est bien, non ? » www.bouroullec.com

Porte a galandage porte coulissant entierement dans le mur La porte à galandage s’applique pour des portes en bois et en verre jusqu’à 80kg ou 120kg, pour plusieurs épaisseurs de mur, plusieurs largeurs de porte et pour des portes allant du sol au plafond. Pour augmenter le confort dans l’habitat une version motorisée est disponible (Pocketmatic). Pour des applications dans l’environnement médical ce système est compatible avec un système de levage pour personnes à mobilité réduite (UNISLIDE).

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18 ZOOM

Pour la réalisation de la gare montoise hors programme de développement urbain, le budget total frise les 254 millions € (2014) contre… les 37 € du projet initial. Le dernier marché (M7, 1 lot) encore à attribuer visera l’aménagement des abords. Ici, après exécution, le nouveau visage de la place Léopold, côté Mons intra muros

Gare de Mons à un lent train de sénateur… Après Liège, le deuxième projet ferroviaire belge de l’architecte star Calatrava ne cesse d’accumuler les retards. Focus Archi a enquêté sur leurs causes objectives. Inauguration désormais repoussée à 2018. TEXTE : PHILIPPE GOLARD

D

epuis l’automne 2009, Liège ne tarit pas d’éloges sur sa singulière porte d’entrée signée par Santiago Calatrava Valls. Entre Meuse, centre-ville et hanche de la colline de Cointe, sa gare est désormais considérée comme l’un des plus beaux ouvrages ferroviaires… au monde. Mons aux 95.000 âmes, elle, se languit de la sienne, amenée à remplacer son homologue réalisé en 1947-52 par l’architecte René Panis. Initialement prévue pour Mons 2015 capitale culturelle1, l’inauguration de la gare-passerelle Calatrava et sa multimodalité (composante bus intégrée, pôle TGV, déplacements lents, …)2 financées par SNCB, Infrabel, ville et SRWT devront encore ronger leur frein. Désormais, l’infrastructure n’entrerait en fonction au mieux «qu’en 2018», calcule le maître d’oeuvre Eurogare.

Fusil changé d’épaule Non loin, livrés à temps, les 12 000 m2 du Centre de congrès MICX de Libeskind/ H2A et l’hôtel Congres Mons3 voisin (groupe néerlandais Van der Valk/Pelican) sont opérationnels depuis juin 2015. Alors qu’en face, dès les premières heures, des opposants au projet ferroviaire contemporain à la place de la 5e gare wallonne passagers ont multiplié tirs de barrage et recours juridiques dilatoires.

GARE DE MONS - ELEVATION NORD-EST

« Nous avons certainement perdu là 18 mois. Le projet a aussi beaucoup évolué : on a presque changé totalement son objet », plaide Martine Doutreleau, RP d’Eurogare, bureau spécialisé créé en 1993 pour piloter les projets TGV (PBKA Thalys, Eurostar) et regroupant ingénieurs, architectes, pôle dessins,…. Le cahier des charges initial a en effet été complètement chamboulé. Au départ, l’épure prévoyait une simple rénovation du bâtiment voyageurs et la construction d’une passerelle. eurogare©santiago.calatrava


Caramba ! A l’arrivée, l’épure additionne démolition de l’ancienne gare, construction des gares provisoire et neuve, programme de développements urbains sur 10 ha. « Ce n’est pas une gare au milieu des champs. C’est un projet complet, un geste global », commente Doutreleau. Difficulté supplémentaire : surplombant le faisceau ferré, la gare-passerelle ouverte à assembler doit être «lancée», poussée par des techniques spéciales sur une halte ferroviaire « qui n’aura jamais cessé de fonctionner pendant tous les travaux.»

«Les gens disent : ‘oui mais regardez le centre de congrès est fait’, se désole Eurogare. Mais il n’y passe aucun train! Nous, nous devons mener à bien ce projet magnifique avec un site ferroviaire continuant à fonctionner. On rêverait de construire tous les éléments sur place ; la présence ferroviaire l’interdit. Il faudra d’ailleurs effectuer les poussages de nuit et les week-ends. Objectif ? Mettre la gare en service en 2018, même si elle n’est pas finie.»

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Une galerie commerciale de proximité (1.400 m2) sera installée à l’intérieur de la gare-passerelle montoise. On y trouvera aussi des bureaux et services (600 m2) ainsi que les circulations et zones d’attente (2.700 m2)

Ainsi, les monteurs ont changé à trois reprises. Les sous-traitants n’ont plus été payés. Certains ont même décidé de se croiser les bras pendant plusieurs semaines. Après un ballet d’avocats et de courriers comminatoires, le maître d’œuvre résilie ledit contrat fin novembre. «Il faut relancer un marché public européen pour ce lot ici en 2016. Cela prendra moins d’un an », dit-on à Liège, siège d’Eurogare, qui n’est pas resté bras ballants.

Relance progressive « On vient de passer un contrat d’extrême urgence pour des mesures conservatoires avec Pirson Mon-

eurogare©santiago.calatrava

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Ces embûches ont fini par convaincre Eurogare qui espérait une passerelle « traversable pour Mons 2015 » : 2017 sera l’horizon. Las, fin 2015 : « un os qui n’est pas mineur» survient. Détenteur du marché de fabrication-montage des 6.500 tonnes de la charpente métallique composant la future gare, l’Italien Cordioli a de gros soucis de trésorerie. Le chantier est au point mort depuis l’automne.

tage, le dernier monteur », précise Martine Doutreleau. Cette société a investi les lieux le 4 janvier, premier jour ouvrable de l’An neuf. Pour faire quoi ? « Dresser inventaire, vérifier les soudures de l’ouvrage déjà partiellement construit (2 tronçons), son assemblage et son poussage. Ces opérations permettront au futur adjudicataire d’œuvrer dans de bonnes conditions. Et surtout d’achever la construction des passerelle, auvents et abris de quais. »

ETAT DES LIEUX Visant la construction et l’opérationnalité de la gare Calatrava, 3 marchés sur 7 sont achevés : faisceau, voies, gare provisoire. En 4 lots, le marché 4 intéresse la seule gare-passerelle. Attribué à Dherte/De Waele, le gros œuvre béton de 80.000 m3 (M4L1) «est exécuté à 90%.» Caténaires gare/voie (M4L2 ; Duchêne) le sont «à 70%.» Le lot 3 concerne la charpente Calatrava et n’est exécuté qu’à hauteur «de 28%.» Attribué (Laguna Belvis Industries), le lot 4 façades et couvertures est au stade «des études d’exécution d’entreprise.» Le trio à encore attribuer vise 26 ascenseurs et escaliers mécaniques, techniques spéciales et parachèvements (2 lots), abords.

(1) 300 manifestations ; 2 millions de visiteurs ; beffroi restauré et 7 nouveaux musées, théâtre, centre de congrès signé par le polonoUS Daniel Libeskind (Musée juif de Berlin, Freedom Tower > Ground Zero à NY) et les Wallons du bureau H2A (2) Clip vidéo de 3’30’’ de la gare-passerelle sous toutes les coutures à l’adresse : http://www.calatrava.com/projects/gare-de-mons-mons.html?image=1&view_mode=videos (3) Voir série panoramique sur https://www.hotelmons.eu/hotel

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20 ZOOM ©DR.

Batibouw 2016 reste fidèle à son format

Batibouw a conservé le même format depuis de nombreuses années, mais les accents changent à chaque édition. La nouvelle direction a modifié quelques éléments pour celle de cette année. Nouveaux propriétaires, changement de couverts ! TEXTE : PHILIP WILLAERT

Journée des architectes La Journée des architectes est une des nouveautés du salon 2016. Le vendredi 26 février, de 8 h à 10 h, les architectes peuvent visiter le salon en avant-première. Les exposants qui souhaitent rencontrer des architectes disposent d’un label d’architectes, de sorte que l’architecte visiteur puisse savoir où s’enquérir des dernières innovations.

Espace lounge réservé aux architectes

installateurs, des électriciens et autres s’y rendent également. Pour les exposants, il est important d’attirer aussi bien des particuliers que des professionnels sur leur stand. Dans le palais des conseils, les visiteurs peuvent ainsi glaner des informations auprès d’experts dans différents domaines : institutions financières, fédérations de construction et associations d’architectes. Autrement dit, Batibouw entend être plus qu’un salon de la construction et de la rénovation. Il veut être le plus grand salon pour chacun des secteurs représentés, de la finition de toiture à l’aménagement de jardin, en passant par l’électroménager. Vivez Batibouw avec vos 5 sens Une visite à Batibouw représente une valeur ajoutée au processus d’achat du consommateur qui peut y observer, comparer, toucher et même tester. De cette façon, Batibouw devient une réelle expérience et une étape importante entre la recherche online et l’acte d’achat.

Dans le Patio (palais des conseils), à côté du stand de l’Ordre des Architectes, l’organisation a prévu un espace lounge, où les architectes peuvent préparer leur visite en toute quiétude. Ils y reçoivent un plan avec les labels des exposants participants.

Jardin au sein du Palais 1

Les Belgian Building Awards, hors Batibouw

Nocturne supplémentaire

Les Belgian Building Awards, qui se tiennent habituellement le mercredi soir, sont reportés à octobre 2016. L’idée, c’est de ne pas laisser un événement à part entière disparaître sous la masse des activités qui ont lieu durant Batibouw. En raison du déplacement des Belgian Building Awards, l’organisateur, FISA, a également revu l’événement Concept & Build for Students. Pour l’édition 2016 de Batibouw fera l’impasse sur ce dernier. Les étudiants en dernière année d’architecture se voient en revanche offrir une entrée gratuite.

La nocturne du jeudi soir connaît toujours un grand succès, par le passé, elle durait jusqu’à 23 h. Cette année, elle se terminera à 22 h. Une deuxième date pour particuliers aura lieu le mardi 1er mars (également jusqu’à 22 h).

Deux thèmes Entourez-vous bien de A à Z Le premier thème met l’accent sur le rôle du salon en tant que guide. La plupart des gens visitent Batibouw en tant que constructeurs ou entrepreneurs, mais des professionnels tels que des architectes, des

Différentes idées d’exposants ont engendré une coopération entre ceux-ci afin de générer un jardin collectif au sein du Palais 1.

Prix d’entrée réduit à partir de 16h Nous constatons que de nombreux visiteurs décident de quitter le salon afin d’éviter les bouchons et que le salon se vide par conséquent petit à petit à partir de 16 h. Pour la prochaine édition, un ticket à 7 €, valable à partir de 16 h, sera proposé à la caisse. De cette manière, les visiteurs qui souhaitent se rendre à Batibouw pour un projet spécifique bénéficieront d’un tarif compétitif.


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Sarking Comfort Premier panneau d’isolation acoustique performant de Sarking Sarking Comfort est une solution innovante garantissant étanchéité à la pluie et excellente isolation acoustique des toits inclinés. Ces panneaux isolants PIR sont recouverts d’un côté d’une sous-toiture en fibres de bois et d’une couche d’alu stratifié sur les deux faces. Les avantages sont manifestes : performances acoustiques améliorées, toiture directement étanche et montage plus rapide. Sarking Comfort est une solution performante pour l’isolation acoustique et thermique. Grâce à la soustoiture en fibres de bois, les nouveaux panneaux Sarking Comfort améliorent la valeur isolante totale, qui est déjà performante en soi grâce à l’isolation PIR. Selon le principe Sarking, les panneaux isolants sont posés sur la partie supérieure de la structure portante,

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22 INSPIRATION

Quand

l’architecture FLIRTE avec le paysage


Urbain, industriel, rural, historique. Dans ses formes, lignes, courbes, matériaux, couleurs. Pour mieux s’y fondre et en souligner la beauté, les particularités. Le renforcer. Puiser dans ce terreau pour plus de bienêtre. A l’exemple du centre psychiatrique de Genk, qui borde un bois de pins. Ou de la bibliothèque du centre Bruegel, ancrée dans le quartier populaire des Marolles. S’inspirer de l’histoire du lieu dans son environnement, et la transcender, tisser un lien avec la contemporanéité. Au travers notamment, de la lumineuse annexe du nouveau Centre International d’Art et de Culture de la Boverie, à Liège. Ou pour une refonte, fût-ce partielle, du skyline, tel le campus Spoor Noord et la haute école Artesis Plantijn à Anvers, développés à l’extrémité d’ un ancien site de la SNCB. TEXTE : CATHERINE CALLICO

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24 INSPIRATION 24 TETIERE

ARTESIS PLANTIJN UN CAMPUS COMPACT ET PAYSAGER Le campus de la haute école Artesis Plantijn, à Anvers, accueille un nouveau bâtiment conçu par Polo Architects. De forme iconique et compacte, il interagit subtilement avec le tissu urbain et paysager. Le Park Spoor Noord, qui traverse la ville d’Anvers, est l’un des projets de rénovation urbaine les plus réussis de la dernière décennie en Flandre. Son master plan a été conçu par les urbanistes italiens Bernardo Secchi et Paola Viganò. L’extrémité du parc accueille aujourd’hui des tours qui intègrent des bureaux, infrastructures publiques, appartements et logements pour étudiants- et à sa pointe, le campus de la haute école Artesis Plantijn. Le nouveau bâtiment scolaire trouve place dans un cadre privilégié : au début des Leien, une liaison routière qui traverse la ville du nord au sud, tandis qu’au sud-est s’étend le Palais de Justice, avec ses toits en forme de papillons de l’architecte Richard Rogers. La réponse se devait d’être à la hauteur, et le projet proposé par Polo Architects s’est vu sélectionné. Soit un impressionnant volume penché, avec une structure portante externe en béton. Patio de verdure La hauteur de la construction a été limitée afin de créer un « campus compact » qui s’intègre dans le tissu urbain. La perte de surface au sol est notamment compensée par un étage ‘souterrain’ supplémentaire. Par ailleurs, l’aspect paysager a été minutieusement étudié. L’école peut être traversée via un patio de verdure situé à l’intérieur, au centre et visible depuis la rue. Un couloir circulaire donne accès aux fonctions communes (accueil,

bibliothèque, auditoires...). Une partie du patio s’enfonce dans la terre, ce qui permet à l’étage ‘souterrain’ de recevoir la lumière du jour. Autre apport, une rampe – piste cyclable et bande piétonnière – mènera à une passerelle (encore à construire) conçue par Laurent Ney, qui reliera le Park Spoor Noord et l’Eilandje de l’autre côté des Leien. Enfin, point d’orgue du bâtiment, la place en gradins, lieu animé et de convergence des Leien, passerelle cycliste, rampe et école. Et lien vers la ville et le parc.


NOM DU BUREAU : POLO ARCHITECTS ISM JASPERS-EYERS ARCHITECTS WWW.POLO-ARCHITECTS.BE PAYSAGISTE : DIRK VANDEKERKHOVE DESCRIPTIF : AP HOGESCHOOL CAMPUS SPOOR NOORD

MAITRE D’OUVRAGE : ARTESIS PLANTIJN HOGESCHOOL ANTWERPEN ENTREPRENEUR GENERAL : THV INTERBUILD NV – WILLEMEN NV LIEU : NOORDERPLAATS 2/4/6, 2000 ANTWERPEN ELLERMANSTRAAT 5/7/9/11, 2060 ANTWERPEN © PHOTOGRAPHES TOON GROBET, YVAN GLAVIE, STEVEN DECROOS, ALAIN FRANZOLINI

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26 INSPIRATION

LA BIBLIOTHÈQUE BRUEGEL L’ESTHÉTISME ASSOCIÉ AU PLAISIR DE LIRE

Coupe transversale

La nouvelle bibiothèque du centre culturel Bruegel a ouvert ses portes dans le quartier bruxellois des Marolles. Le projet, réalisé par Roose Partners Architects, intègre des espaces de lecture optimalisés et des détails étudiés, telle une façade pare-soleil polychrome. Fondée en 1935, la bibliothèque trouve désormais place dans des locaux modernes, davantage adaptés à ses activités socio-culturelles. Le projet architectural a inclu la démolition de l’ancienne bâtisse en intérieur d’ilot, et la reconstruction d’un nouveau bâtiment très peu énergivore, qui optimalise les 1.300 m² de superficie sur 3 niveaux.


NOM DU BUREAU : ROOSE PARTNERS ARCHITECTS WWW.ROOSE.BE DESCRIPTIF : DÉMOLITION ET RECONSTRUCTION DE LA BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE BRUEGEL MAITRE D’OUVRAGE : VILLE DE BRUXELLES ENTREPRISE : GILLION CONSTRUCT LIEU DU PROJET : 245-247 RUE HAUTE – 1000 BRUXELLES RECEPTION PROVISOIRE SEPTEMBRE 2014 © PHOTOGRAPHE SERGE BRISON

Ainsi au rez-de-chaussée, une vaste salle polyvalente se prête à des ateliers. Aux étages, les espaces favorisent des réunions en plus petits groupes (clubs de lecture, échanges intergénérationnels…). Lumière et contrastes Les finitions intérieures soulignent les volumes et les perspectives. Le béton des plafonds et de certains pans de murs sont laissés apparents, tranchant avec des plans plus clairs. Une peinture auto-lissante revêt les murs. Les garde-corps vitrés sont sérigraphiés d’un lettrage qui renvoie à la fonction première du bâtiment, le plaisir de la lecture. Dans ce projet, une attention particulière a par ailleurs été donnée à la lumière naturelle, à l’orientation et aux différents points de vue. De même, l’interaction entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment a été privilégiée. De la rue Haute, la façade qui donne sur l’intérieur d’ilot s’ouvre amplement sur la cour de l’école et un brisesoleil polychrome en céramique, posé sur la façade ouest afin de minimiser la surchauffe du bâtiment et d’offrir un confort visuel. Autre détail de charme, la nouvelle toiture courbe verdurisée, qui s’offre à la vue des occupants voisins. La rénovation complète du centre Bruegel devrait être terminée en mars 2016.

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28 INSPIRATION

LE NOUVEAU CIAC DANS LE PARC DE LA BOVERIE L’ancien MAMAC devenu CIAC (Centre International d’Art et de Culture) sous la houlette de l’architecte francais Rudy Ricciotti associé au bureau liégeois P.HD, entamera sa première saison en mai. Leur intervention s’ancre dans l’histoire du bâtiment, avec comme ajout le plus visible, une aile vitrée. Ce parc classé, étendu sur une île formée par la Meuse et par la « Dérivation », a accueilli le pavillon principal de l’Exposition universelle de 1905. C’est à cette occasion que le Mamac (musée d’art moderne et d’art contemporain) a vu le jour. Outre sa valeur historique, la Ville de Liège a souhaité renforcer son identité visuelle au travers d’un projet fort, qui combine respect du patrimoine et architecture durable. La transformation du MAMAC, un bâtiment en pierres de style Louis XVI, en CIAC s’est opérée en deux parties : la restauration du batiment d’origine, et l’aménagement de salles adaptées à des œuvres et expositions de niveau international. Pour répondre à ces critères, la cave en particulier, a fait l’objet d’un réaménagement. Le plancher de base a été remplacé par un nouveau en béton, pouvant accueillir de lourdes charges. De plus, le niveau de la cave a été abaissé pour accroître la hauteur sous plafond, et également permettre l’exposition d’ œuvres en sous-sol. Un auditorium est également créé. Au rez-de-chaussée, l’agencement et les dimensions des espaces ont été préservés.


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De même que les contre-lanterneaux, qui diffusent une lumière naturelle dans les salles d’exposition.

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En toiture, une nouvelle couverture en zinc a été posée. Les travaux incluent encore l’isolation et le remplacement des polycarbonates des lanterneaux.

TITRE : CENTRE INTERNATIONAL DE L’ART ET DE LA CULTURE

L’apport majeur du projet réside en une extension vitrée sur 3 façades, développée sur la façade ouest du bâtiment (son unique façade aveugle et en brique rouge), le long de la Dérivation. Ces vitrages de quelque 7,50 mètres de haut représentent une prouesse technique, tout comme l’utilisation de béton post-contraint performant, qui confère une épaisseur minimale à la toiture.

DESCRIPTIF : TRANSFORMATION ET AGRANDISSEMENT DU MAMAC, A LIEGE. MAITRE D’OUVRAGE : VILLE DE LIEGE ENTREPRISE ASSOCIATION MOMENTANEE : MOURY - WUST LIEU DU PROJET : PARC DE LA BOVERIE, LIEGE - BELGIQUE 2013 - 2016 © PHOTOGRAPHE JEAN-PIERRE ERS - VILLE DE LIÈGE

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30 INSPIRATION

KPC GENK THÉRAPIE DOUCE EN PHASE AVEC LA NATURE

Le centre psychiatrique pour jeunes KPC à Genk, inspiré de l’école conçue par Tezuka à Tokyo, se fond dans le paysage environnant et trouve sa force dans celui-ci. Via l’association de Osar architectes et Landinzicht Landschapsarchitecten Paysagistes. Le site psychiatrique, d’une capacité d’accueil de 27 enfants, se trouve au bord d’un campus hospitalier, et jouxte une étendue boisée de pins. Le centre se veut très accessible aux enfants, aux jeunes et à leur famille. Mentalement et physiquement. L’architecture, associée au paysage, traduit cette ambition et en définit les limites. Le bâtiment proprement dit, spacieux et lumineux, s’articule autour d’un escalier central. Il est jalonné d’interventions de l’artiste flamande Ann Veronica Janssens. Chaque composante du projet a été pensée en termes de bien-être. Les matériaux, principalement du bois, du verre et du béton, concourent à la sobriété et la sérénité des lieux, et à souligner la nature environnante. Les architectes se sont inspirés du modèle scolaire circulaire du Japonais Takaharu Tezuka à Tokyo.


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32 INSPIRATION

Le toit est verdurisé. Le bâtiment compte deux niveaux, une entrée centrale et six ailes. A l’étage se trouvent les espaces d’accueil, d’administration et de consultations, tandis qu’au rez, se déploient les salles de vie et de thérapie. Chaque groupe de neuf enfants bénéficie d’un jardin, légèrement enfoncé dans le sol, ce qui favorise la privacité. Le public n’y a pas accès. Dès l’esquisse, les architectes et le paysagiste ont opté pour un projet sans clôtures ni haies. Ouverts, de forme arrondie et ludique, les jardins délimitent naturellement l’espace. Le terrain est complété de nouveaux arbres et de noues qui servent de zone-tampon pour la pluie.

NOM DU BUREAU : OSAR ARCHITECTEN & LANDINZICHT LANDSCHAPSARCHITECTEN WWW.OSAR.BE WWW.LANDINZICHT.ORG TITRE : KPC KINDERPSYCHIATRISCH CENTRUM GENK MAITRE D’OUVRAGE : VZW KPC GENK ENTREPRISE : HEIJMANS-DEMOCO LIEU DU PROJET : GENK 2008 - 2013 © PHOTOGRAPHE MICHIEL DECLEENE

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34 INTERVIEW © Concepto & Zhongtai

Let there be light L’éclairage urbain qui place l’homme – l’individu – au centre de l’échiquier, gagne chaque jour en importance. Certains en font même leur profession. C’est le cas du Français Roger Narboni qui s’autoproclame lighting designer. Avec Concepto Studio, il a signé de très nombreux projets d’éclairage stupéfiants où il a totalement repensé les éléments historiques et les structures d’éclairage d’une ville. Nous nous sommes penchés avec lui sur la métropole de l’avenir et son éclairage intelligent, un élément crucial et indissociable. TEXTE : PASCAL DEWULF & PHOTOS : CONCEPTO STUDIO

Est-ce que vous pouvez expliquer le core business de Concepto Studio ? Roger Narboni: «Concepto Studio est une agence de conception lumière qui exerce son activité depuis 1988 dans les domaines de l’urbanisme lumière (planification des éclairages à l’échelle d’une ville grâce à l’étude d’un schéma directeur d’aménagement lumière), du paysage, de l’espace public et de l’architecture (historique et contemporaine). Nous travaillons selon les projets, les cas et les demandes, seuls ou en équipe pluridisciplinaire avec des urbanistes, des architectes, des paysagistes, des sociologues ou des designers.» Vous vous appeler un ‘lighting designer’. Vous pouvez élaborer sur ça ? Roger Narboni: «Un concepteur lumière (lighting designer en anglais) est un professionnel de la lumière et de l’éclairage qui conçoit, étudie et suit la réalisation de projets d’éclairage (en lumière naturelle ou artificielle) et de mises en lumière pérennes dans la ville et l’architecture.» Pourquoi la lumière est-elle importante dans le contexte d’architecture ? Est-ce une matière sous-estimée ? Roger Narboni: «La lumière naturelle a toujours eu une place importante dans l’architecture. Ce rôle est aujourd’hui en plein développement pour des raisons évidentes d’économies d’énergie, d’écologie, de qualité de vie et de bien-être. La lumière artificielle avec les évolution technologiques récentes (électronique, Leds, pilotage informatique, matériaux lumineux) peut permettre de penser autrement l’architecture à la nuit tombée, pour ses espaces intérieurs, pour son image extérieure comme pour le rôle que ses façades pourraient jouer pour éclairer l’espace public attenant. Ce n’est pas une matière sous-estimée, c’est un matériau méconnu, très peu ou quasiment pas enseigné dans les écoles d’architecture.» Pourquoi la lumière est -elle importante dans le contexte de la vie quotidienne en ville ? Roger Narboni: «Les modes de vie ayant évolué, la ville est de plus en plus appropriée la nuit et de plus en plus tard par les usagers qui y vivent, y travaillent, la visitent ou s’y divertissent. La lumière est très importante car elle doit permettre et accompagner ces différents et nouveaux usages et rendre la ville nocturne, sûre, agréable et attractive.»

Une de vos citattions est ‘’qu’on doit illuminer pour les gens et non pas pour les buildings ?’’ Est-ce que vous pouvez expliquer ça ? Roger Narboni: «La lumière urbaine est essentielle pour améliorer la qualité de vie nocturne des citadins au quotidiens. Même si l’éclairage architectural ou la mise en scène des architectures peut jouer un rôle décoratif intéressant (s’il reste mesuré et maîtrisé), on doit à mon avis d’abord se préoccuper de créer et de proposer des ambiances lumineuses nocturnes agréables, originales et de qualité aux citadins, car la lumière naturelle ou artificielle a un impact physiologique et psychologique très important dans la perception et l’appropriation d’un espace. La ville de Paris possède actuellement 341 illuminations de monuments historiques dont la très grande majorité est concentrée dans le centre historique et qui sont au final peu regardées par les Parisiens. Ce que nous proposons dans le cadre de la nouvelle stratégie d’éclairage architectural appelée « Carte lumière » que nous développons depuis 2011 avec le groupement Evesa (en charge de la rénovation et de la maintenance de l’éclairage public et des illuminations de la Ville de Paris jusqu’en 2020 avec l’objectif de réduire de 30% la consommation énergétique annuelle des éclairages) c’est de privilégier dorénavant l’illumination et la mise en lumière des places de quartiers et les équipements municipaux de proximité (scolaires, culturels et sportifs), réalisés depuis une dizaine d’années et situés dans les arrondissements Parisiens périphériques, hors centre historique. Cette stratégie lumière qui rééquilibre une approche trop centripète de la ville nocturne, s’intéresse aux activités nocturnes quotidiennes des Parisiens et permet effectivement de créer du lien social et de rendre fiers les habitants de leur quartier.» Est-ce que vous pouvez donner un exemple pratique de cette thèse à Paris (un de vos projets) ? Roger Narboni: «Dans le cadre de l’aménagement du tramway T3 des Maréchaux entre la Porte des Lilas et la Porte de la Chapelle (architectes Reichen et Robert et Associés, Pena et Pena, paysagistes) nous avons privilégié dans le projet d’éclairage les piétons et non plus les voitures. Une lumière blanc chaud, douce et agréable pour les usagers, l’identification nocturne des nombreuses liaisons piétonnes Paris-banlieue. A


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côté de ça, on a developpé la mise en scène des dessous du boulevard périphérique et des ponts SNCF peu engageants la nuit pour les piétons qui y passent quotidiennement, la mise en valeur des Portes de Paris pour les rendre visibles et attractives la nuit et le balisage des équipements de quartiers situés le long du tramway (stades et squares).» Vous voyez l’obscurité comme un outil de travail pour le lightning designer. Vous pouvez expliquer ça ? Roger Narboni: «Lumières et obscurité sont intimement liées. Aucune composition nocturne ou ambiance lumineuse ne sont possibles sans un travail simultané sur ces deux matériaux, en ville comme dans l’architecture. Le rôle du concepteur lumière est donc d’imaginer, d’étudier et de développer les rôles respectifs et l’équilibre à instituer entre lumière et obscurité. C’est pourquoi, nous étudions et nous développons depuis plusieurs années une Trame noire, qui s’appuie sur les trames verte et bleue, et qui vient compléter un schéma directeur d’aménagement lumière afin d’équilibrer les actions lumières proposées pour une Ville par un travail sur le rôle que peut et doit jouer l’obscurité dans cette Ville, sur sa sauvegarde comme sur sa préservation.»

Pourquoi le ‘socially-focused’ (lightning) design est-il important ? Roger Narboni: «’Socially-focused’ (lightning) design est tellement important parce que les villes existent et ont été créées pour les habitants et non pas pour en faire des décors de théâtre. La conception lumière en ville doit donc à mon avis d’abord se préoccuper des attentes, des besoins et des désirs nocturnes des habitants avant toute illumination ou embellissement du décor urbain. C’est d’abord pour les gens que je fais ce métier de concepteur lumière. Pas pour valoriser l’architecture.» Comment l’illumination intelligente peut-elle aider à la création de la ville intelligente du futur ? Roger Narboni: «Un éclairage intelligent ou plutôt conçu avec intelligence doit dans le futur devenir interactif afin de permettre aux citadins et aux usagers de choisir leurs lumières et leurs ambiances lumineuses dans l’espace public comme au cœur des architectures. Aujourd’hui, l’éclairage public comme les illuminations des édifices sont imposés sans possibilité d’agir ou de réagir. La ville du futur permettra je l’espère une démultiplication des possibles et des choix d’ambiances nocturnes pour favoriser le lien social, les rencontres et l’appropriation nocturne des espaces publics.»

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OFFICE KERSTEN GEERS DAVID VAN SEVEREN EVERYTHING ARCHITECTURE Du 04/03 au 22/05 Bozar, Bruxelles www.bozar.be Le Bozar présente le travail singulier du bureau d’architecture bruxellois OFFICE, fondé par Kersten Geers et David Van Severen. Dans leur quête d’essence de l’architecture, celle-ci prend la forme de blocs géométriques, d’espaces ouverts et de lignes droites. De projets concrets et d’autres, plus utopiques, qui questionnent et révèlent le rôle de l’architecture dans la complexité de la vie actuelle.

HET HUIS. DE MENTOR. HET ARCHIEF. CHRISTIAN KIECKENS Jusqu’au 05/06 De Singel, Anvers-Berchem www.desingel.be Dans « Het huis. De mentor. Het archief » (« La maison. Le mentor. Les archives. »), l’architecte Christian Kieckens aborde « l’étude autonome de l’architecture », et la façon dont les paroles, les écrits et les images, la théorie et l’histoire se fondent dans l’imaginaire et l’usage. Exemples historiques à l’appui: des églises de Francesco Borromini à la pyramide de Chéops et aux dômes baroques allemands.

Kaléidoscope Au menu, des expos qui questionnent, révèlent, mettent en abîme le design et l’architecture actuels, d’hier ou de demain, en Belgique. Mais aussi le Festival de l’Architecture 2016 en Ecosse ou les Beffrois de la création à Lille. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

DES MAISONS POUR LES HÉROS 1915-1922 LES CITÉS-JARDINS ET ENSEMBLES DE LOGEMENTS COMMÉMORATIFS DE LA GRANDE GUERRE Jusqu’au 25/09/2016 Organisé par les Archives d’Architecture Moderne au CIVA, Bruxelles www.aam.be/fr/ Lors de la première guerre mondiale, des architectes belges s’attachent à la construction de logements provisoires et semi-provisoires pour reloger les classes populaires, et à des projets de cités jardins, mouvement architectural né en Angleterre à la fin du 19e siècle et très répandu en Belgique entre 1915 et 1930. A Bruxelles, les Cités Floréal et Le Logis à Watermael-Boitsfort sont probablement les plus connues, conçues par l’urbaniste Louis Van der Swaelmen et l’architecte Jean-Jules Eggericx. Elles sont basées sur le modèle de La Roue à Anderlecht, bâtie sur les plans des architectes Pompe, Meckmans, Jonghers et Voets. Soit 700 maisons sur un modèle identique: une salle commune, trois chambres, un grenier, un jardinet et un espace vert commun.

CHARLEROI, ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE LE VITRAIL DANS L’ESPACE PRIVÉ (1880-1940) Jusqu’au 13/03 Palais des Beaux-Arts de Charleroi www.charleroi-museum.be L’art du vitrail dans l’architecture, qui coïncide avec l’émergence de l’Art nouveau, puis de l’Art déco, s’intègre dans divers projets d’architecture civile : impostes de porte d’entrée ou de fenêtre, brise-vue, cloison intérieure, baie vitrée, verrière de plafond,… Cette expo propose d’en découvrir les applications au travers d’espaces privés, de pièces de collections muséales, de documents d’archives et photographies répertoriés par le Musée du Verre depuis 2012. De même, un circuit est organisé dans la Ville Haute le 27/02 sur les traces de ce patrimoine architectural, témoin du riche passé industriel de Charleroi.


TOEGEPAST 20 Jusqu’au 06/03 Z33, Hasselt www.z33.be Les six lauréats du concours de jeune design Toegepast organisé par Cultuurplatform, exposent leurs derniers projets lors de cette 20ème édition. A savoir, Ruben Castro (architecture d’intérieur), Jan Geboers (meubles), Anne Ligtenberg (Homme & bien-être), An Onghena (graphisme), Anneleen Swillen (joaillerie) et Charlotte Vandenborre (textile). Après sélection par un jury professionnel, chaque designer a été amené à travailler sur un nouveau produit sous la direction d’enseignants pendant un an, et avec un budget de 1250 euros. Depuis cet automne, le résultat est visible au z33.

Ailleurs... ➔ Expositions

LES BEFFROIS DE LA CREATION 2015

Stools4tools. Guillaume Delvigne,

Jusqu’au 12/03 MAV, Lille www.mav-npdc.com

Climats artificiels,

jusqu’au 20/02, Tools Galerie, Paris, www.toolsgalerie.com

Les prix décernés lors des Beffrois de la création promeuvent des projets d’aménagement et d’architecture contemporains qui collent le mieux aux mutations écologiques, sociétales ou techniques quotidiennes. L’objectif est en outre de sensibiliser le grand public et les décideurs à l’architecture, à l’urbanisme, au paysage et au cadre de vie. Quatre catégories sont primées -Aménagement, Construction neuve, Réhabilitation-extension, Futurs imaginéset une mention spéciale récompense la Pertinence de qualité des espaces de vie.

jusqu’au 28/02, Fondation EDF, Paris, www.fondation.edf.com

Chandigarh : 50 ans après Le Corbusier, jusqu’au 14/03, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris, www.citechaillot.fr

Mirages,

jusqu’au 27/03, Cité du Design, Saint-Etienne, www.citedudesign.com

The Bauhaus #ItsAllDesign,

jusqu’au 28/02, Vitra Design Museum, Weil-Am-Rhein, www.design-museum.de

MICHAEL YOUNG Jusqu’au 29/05 CID, Grand-Hornu www.cid-grand-hornu.be Le designer britannique, qui a désormais établi ses bureaux à Bruxelles et à Hong-Kong, expérimente des procédés de pointe très complexes, en particulier axés sur différents types de matériaux. Outre ses réputés projets en aluminium et autres créations propres, il propose ici une sélection de projets iconiques réalisés dans le même matériau et signés par des pionniers ou des contemporains.

Moving Forward. Winning Design and Prize-winners for the new Bauhaus-Archiv, jusqu’au 29/02, Museum für Gestaltung, Berlin, www.bauhaus.de

Konstantin Grcic : the good, the bad, the ugly,

jusqu’au 28/02, Neue Sammlung, Munich, www.die-neue-sammlung.de

Futur archaïque,

jusqu’au 28/02, MUDAC, Lausanne, www.mudac.ch

Josef Frank: Against Design, jusqu’au 03/04, MAK, Vienne, www.mak.at

SHEILA HICKS: INDEED

Kitchens and invaders,

Jusqu’au 27/02 Fondation ‘De 11 Lijnen’, Oudenburg www.fd11l.com

Tranformers,

Après le Palais de Tokyo en 2014 et une série d’autres lieux artistiques, la Fondation ‘De 11 Lijnen’ dédie une exposition à l’artiste textile américaine Sheila Hicks. Depuis plus de 50 ans, celle-ci associe des fibres issues de matières végétales, animales et industrielles pour investir des espaces. Et créer des travaux muraux, sculptures, installations et performances à partir de matériaux naturels et de technologies sophistiquées. « Indeed » est également une réponse au cadre particulier de la Fondation, à son paysage, son histoire et son architecture. Le lin y est très présent, en écho à la tradition flamande.

jusqu’au 21/02, www.triennale.org

jusqu’au 28/03, MAXXI, Rome, www.fondazionemaxxi.it

Ronan et Erwan Bouroullec - 17 screens, jusqu’au 26/03, Tel Aviv Museum of Art, Tel Aviv, www.tamuseum.org.il

➔ Événements Festival of Architecture 2016 (Year of Innovation, Architecture and Design), toute l’année, Ecosse, www.foa2016.com www.visitscotland.org

Maison et Objet Asia,

du 08 au 11/03, Singapour, www.maison-objet.com/en/asia

Architectural Digest.

Design show, 17-20/03, New York, www.addesignshow.com

Feicon Batimat,

du 12 au 16/04, Sao Paulo, www.feicon.com.br

Salone del Mobile,

du 12 au 17/04, Milan, www.salonemilano.it/it-it/

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VILLES ET CHANGEMENT CLIMATIQUE ÎLOTS DE CHALEUR URBAINS Sous la direction de Jean-Jacques Terrin Editions Parenthèses, 22 €

Soumise aux changements climatiques qui s’intensifient au 21e siècle, la ville est confrontée au phénomène des îlots de chaleur urbains, caractérisés par des hausses de température importantes dans le centre par rapport à la périphérie, et générés par divers facteurs: la densité urbaine, la circulation automobile, le manque de végétal et d’eau dans les espaces publics... Chercheurs, experts et responsables locaux -de Barcelone, Lyon, Marseille, Montréal, Nantes, Rennes, Rome, Stuttgart, Toulouse et Vienne- étudient ici l’impact des formes architecturales et urbaines, technologies et matériaux, sur la réduction des dysfonctionnements liés à ces îlots de chaleur.

BLACK ARCHITECTURE Sibylle Kramer Braun Publishing, en anglais, 49 €

Le noir absorbe physiquement presque toutes les fréquences de la lumière, et le code couleur # 000000 s’est imposé comme une référence singulière dans différents contextes culturels. De même que dans les domaines de l’architecture et du design. Les projets présentés dans ce volume, complétés d’essais, révèlent la grande variété des approches dans les réalisations actuelles.

À lire !

Au menu de ces pages, des projets revisités sous l’oeil de photographes ou la plume d’essayistes, l’oeuvre décryptée de créateurs visionnaires, des villes étudiées à partir du climat ou de l’histoire. TEXTE ET COMPOSITION : CATHERINE CALLICO

SAVOIR & FAIRE : LE BOIS Ouvrage collectif sous la direction d’Hugues Jacquet. Actes Sud Nature Hors collection, coédition Fondation d’entreprise Hermès, 49 €

Le matériau bois est ici découpé en 5 chapitres (usage durable, matières et techniques…) étayés par une trentaine de contributeurs. Universitaires, chercheurs, artisans, forestiers, designers, artistes, ingénieurs, architectes, etc. Michel Pastoureau, Giuseppe Penone, Raymond Guidot, les frères Bouroullec, Olivier Roellinger, Patrick Jouin, Yves Weinand, Françoise-Hélène Jourda… partagent leurs savoir-faire de façon complémentaire, en lien avec les défis contemporains.

ANDRÉE PUTMAN AU CAPC Photographies de Heinz Peter Knes. Textes de Jean-Louis Froment, Martine Péan, Andrée Putman. Les Presses du Réel, édition bilingue (français/anglais), 35 €

L’artiste photographe allemand Heinz Peter Knes offre un nouveau regard à l’une des réalisations les plus abouties de la designer et architecte d’intérieur Andrée Putman (1925-2013): l’aménagement du CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux. Associant avec harmonie une architecture séculaire (L’Entrepôt Lainé) et un contexte de production contemporaine (le CAPC musée), Andrée Putman a ici proposé un vocabulaire riche fait à la fois de nombreuses éditions et rééditions (fauteuils, banquettes et chaises Mallet-Stevens ; lampe Mariano Fortuny…) mais aussi de multiples créations qu’elle aura dessinées, qui resteront des pièces uniques (banque d’accueil du musée, boutons de tiroir, bureau de la direction, chaises écritoire, paravents avec lutrin, (...).


ARCHITECTURE IN THE AGE OF RADIO. BUCKMINSTER FULLER INC. Mark Wigley Lars Müller Publishers, en anglais, 35 €

Ou l’œuvre visionnaire de Richard Buckminster Fuller (1895-1983), scrutée en regard des questions posées par notre monde dominée par la technologie. L’auteur développe la réflexion multidimensionnelle de Fuller sur l’architecture de la radio et le spectre électromagnétique, tout au long de sa carrière. Ses constructions sont de délicats instruments mobiles pour accéder à l’univers invisible de signaux entrecroisés, écrit-il, puisant largement dans les archives de Fuller pour suivre sa pensée radicale. Des toilettes à la télépathie, du plastique aux prothèses, et des datas à l’espace lointain.

CHARLES ET RAY EAMES Maryse Quinton, Eames Demetrios, Alexandra Forterre Editions de La Martinière, 45 €

Au-delà de leurs pièces iconiques, Charles et Ray Eames ont laissé l’image d’un style de vie et d’une philosophie du plaisir sérieux. Préfacé par leur petit-fils Eames Demetrios, ce livre partage le témoignage de designers du monde entier face à cet héritage. De plus, des archives du Eames Office et une iconographie contemporaine soulignent la modernité et l’intemporalité de la production des Eames.

Et aussi... STEVEN HOLL Robert McCarter Phaidon, anglais, 79,95 €

Une monographie complète de Steven Holl par le critique d’architecture Robert McCarter. Celui-ci a enseigné avec le célèbre architecte américain pendant plus de 30 ans et analyse de manière pointue et personnelle son approche. L’ouvrage présente un vaste aperçu des œuvres réalisées et nonréalisées par l’architecte et leurs sources d’inspiration. Il est en outre illustré de centaines de photographies en couleur et d’aquarelles propres de Holl.

Dominique Bidou, Le développement durable, une affaire d’entrepreneurs, Editions PC, www.editionspc.fr (paraît prochainement)

Collectif (Alessio Assonitis, Erieta Attali, Kengo Kuma, Susan Leaming Pollish, Joan Ockman, Ken Tadashi Oshima), Glass/Wood. Erieta Attali on Kengo Kuma, Hatje Cantz, www.hatjecantz.de, 48 €

Ian Sutton, Western Architecture. A Survey from Ancient Greece to the Present, Thames & Hudson, www.thamesandhudson.com, 13 €

BERLINER PROMENADE Muhidine Éléonore Infolio, 14,90 €

Guide architectural et invitation à la balade urbaine critique, cet essai parcourt l’histoire culturelle et urbaine de Berlin de la fin du 19e siècle aux années 1980. Au fil de neuf thématiques : Cultures, Transports, Cités, Guerre, Dieu, Est, Science-fiction, Musées, Natures. Plus de soixante lieux et édifices de divers quartiers de la ville sont présentés, existants ou disparus, à partir de leur observation dans le tissu urbain actuel et/ou de documents originaux et d’archives.

Gilles Debizet et Patrice Godier, Architecture et urbanisme durables – Modèles et savoirs, Cahiers Ramau 7, Editions de La Villette, www.eyrolles.com, 13 €

APCI (sous la dir. de l’Agence pour la promotion de la création industrielle), Design d’aujourd’hui 2016. 156 créations qui font avancer le design, Hors collection, Dunod, www.dunod.com, 29 €

Kenya Hara, Ex-formation, Lars Müeller Publishers, www.lars-mueller-publishers.com, 30 €

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Nouveaux (grands) bouts de ville

Aux quatre coins du pays, les booms démographiques sont une certitude dans les trois Régions. Comme ailleurs, il faut donc urbaniser dense, pour éviter des cités toujours plus étalées et préserver la ruralité. Sur le sujet, Nord, Sud et Bruxelles avancent chacun ses pions. Zoom sur quelques vastes densifications à l’œuvre, une par Région… (par manque de place). TEXTE : PHILIPPE GOLARD

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ur base des données du cadastre, le SPF Economie1 enregistre une superficie bâtie en Belgique qui croît partout, au détriment des terres agricoles. Notre pays compte 4,4 millions de bâtiments et 5,2 millions de logements avec une densité de population flamande double de la wallonne. Sur vingt ans, l’augmentation titille 14 %. Le parc résidentiel progresse lui de 21,7%, surtout dans une Flandre (+24%) possédant plus de la moitié du bâti total, contre 20% (moyenne belge) encore en 2011. Top 5 du huizenpark ? Anvers, Gand, Bruges, Alost, Louvain.

5 sur 5 : on s’y refuse à étendre davantage les villes à l’infini. Flandre, bien plus urbanisée, itou. Niet à la conurbation urbaine à la lilloise, où Lille rassemble à elle seule désormais 80 municipalités. Grands bureaux d’architecture, urbanistes, planificateurs, chercheurs s’affairent donc sur la question, pour tenter d’anticiper ces flux ravageurs si l’on ne fait rien.

Pas de LLN bis Trouvant la formule simpliste, divers exécutifs wallons successifs se refusent à explorer les «fictions urbaines» de nouvelles villes de 50.000 habitants à créer : Lessines-la-neuve (Hainaut), Ville-en-Famenne (Namurois), Luxembourg-nord (Virton-Arlon).

En francophonie, le sud du pays est cent fois plus étendu que Bruxelle-Capitale : 16.800 km2 contre 162 km2. Logique : la brique s’étale plus lentement au centre qu’ailleurs (+0,6%) ; par contre, le nombre de logements y explose (13 %). Bruxelles ne dispose plus que de 10% de foncier disponible pour accueillir de nouveaux quartiers. D’ici 2020, les projections tablent sur 170.000 habitants en sus (1,2 million). Excepté quelques-uns, la plupart devront se loger ailleurs qu’en unifamiliales… Hormis en Ardenne, la Wallonie (3,4 millions d’habitants) a le même souci dans ses villes petites Le cadre urbanistique imposé par les et moyennes d’ici 2025-30. Car d’ici 2040-50, selon les projections du Bureau du Plan, il faudra composer avec… 1 million de plus. Et c’est pire en Flandre. Densifier devient donc le maître mot : il s’agit de construire plutôt en hauteur et collectif. La Wallonie a reçu le message

autorités publiques a retenu 3 classes de gabarits et densités d’occupation, progressant de 10-15 à 35 logements l’hectare. Namur entend valoriser d’abord les terrains du plateau de Bellevue, les plus proches de la capitale.


© Ph. G

Maîtres mots : diminuer la consommation des espaces, et éviter coup par coup anarchique et urbanisation dispersée. Plutôt doser sur le modèle des hauteurs sud-est de la capitale mosane. Ceignant Jambes et la cuvette namuroise, le plateau Erpent-Naninne irrigué par la N4 fournit ainsi une réserve foncière stratégique de 1.900 ha. Là, les autorités fixent les règles du jeu en recourant à l’arme-outil prospectif d’un schéma directeur2, pour clairement marquer la transition entre ville proche et campagnes. Des milliers d’habitants sont attendus, greffés aux quartiers existants de la Montagne et Géronsart. Les développements actuels plafonnent à un millier de nouveaux logis. Pour faire face, des hypothèses plus fortes ont été envisagées par un bureau spécialisé : entre 1.300 et 1.900. En retenant 3 classes, le schéma impose une gradation progressive des gabarits et densités d’occupation. A correspond à la plus grande densité d’habitat : 35 logements à l’hectare (Myosotis); B, entre 20-30 logt/ha (Fresnes) ; C, entre 10-15 logt/ ha (Froidebise). Commerces et bureaux s’installent de préférence en A. En première hypothèse, on obtient une proportion de 60% de maisons, 25% d’appartements et 15% de studios. Les deux premières classes plafonnent à rez+3. En classe C, les maisons prédominent à 90%, tel le lotissement Joli Champ. Namur entend valoriser d’abord les terrains sur le plateau de Bellevue3, les plus proches de la capitale. Inférieure à 300 ha, cette première tranche arrive à terme. Equipements collectifs (écoles, crèches…) et immeubles à appartements se concentrent en partie centrale, autour d’espaces publics. Les îlots de villas seront ailleurs.

4,8 ha à densifier en centre urbanisé, propriété de la Fabrique nationale (FN) en bout de cartoucherie. Il y a là 88.000 m2 à affecter au logement d’un millier à 1.500 personnes4. Détenteur d’un permis de reconversion en site résidentiel, l’Uccloise New Market a ainsi mandé l’architecte bruxellois Olivier Dwek pour imaginer un éco-village à 100 millions € ! Cet habitat dense mêle logements, commerces, bureaux, maison de repos, crèche, hôtel, centre culturel et hall d’expo. Commerces, bureaux et PME occuperont les rez. La construction «libre» côtoiera 15% de logement social (SRL Herstal). Pour faire cœur avec le quartier, les murs d’enceinte du vieux symbole de l’industrie de l’armement disparaissent du paysage. L’armature du double bâti existant, dont celle de béton en toiture en sheds, est conservée, l’autre sera désossée. Passages, patios, placettes et espaces verts mailleront les futures habitations modulaires. Appartements et maisons (1 à 4 ch; jusqu’à 140 m2) s’épanouiront sur plusieurs niveaux gagnés sur des hauteurs de plafond frôlant actuellement les 5,4 m. Avec le retour du tram Seraing-Liège-Herstal, l’allée centrale sera muée en rue commerçante. Pratique : le tram passera au milieu. Les travaux ont débuté au printemps dernier. © Bureau Olivier Dwek/New Marke

Ex-cartouchière Plus à l’Ouest, en banlieue industrielle liégeoise, on caresse davantage un faible pour les SAR, vieilles friches en déshérence. La Wallonie a identifié 1.600 sites à réaménager : friches industrielles, ZAE artisanales, terrils à viabiliser comme à Charleroi. Herstal possède

Dans le projet à 100 millions d’euros des Bruxellois, l’armature du double bâti existant - dont celle de béton en toiture en sheds - est partout spectaculairement conservée

© Bureau Olivier Dwek/New Marke

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A Herstal, l’ancienne friche industrielle (une des 1.600 SAR wallonnes à traiter) de la Fabrique nationale va être reconvertie en éco-village de plus d’un millier d’habitants, en pleine ville. Les premiers travaux ont débuté au printemps dernier

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Anvers sur quais Depuis une petite décennie, Anvers - première métropole de Flandre et 2e ville du pays - consacre le tiers de son budget au développement urbain, balisé comme à Namur par un schéma directeur stratégique. Nombre de chantiers et projets sont à l’œuvre: reconversions d’anciens docks (Bonaparte, Willem, …), rénovations d’immeubles et commerces en quartiers en déclin pour lever les investisseurs privés, espaces publics améliorés. A l’image des 24 ha de Spoor Noord, ex-friche SNCB reconvertie en parc paysager urbain reliant divers quartiers modestes très denses. Seul un logement sur huit y possède un jardin. A proximité, ‘t Eilandje (75 ha)5 dispose d’un masterplan à deux phases piloté par les Néerlandais de Croonenburo5 urbanisant ce site d’anciens docks reliant port et centre-ville, comme Liverpool et Londres. Avec l’eau prédominant, les 14 zones des quartiers anciens docks, Cadix et Montevideo réuniront d’ici 2018-2025, 4.500 logements (25% social, 25% résidentiel, 50% payables) et 200.000 m2 d’espaces publics, pôles recherche-culture-commerces. Au voisinage du MAS de Neutelings-Riedijk Architects (Rotterdam), signe culturel magistral du quartier, les projets sont sortis de terre telle l’une des trois paires de tours résidentielles de 16 étages, par Diener&Diener, Gigon/Guyer et David Chipperfield, au Kattendijkdok6.

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Le Museum aan de stroom, spectaculaire premier signe de l’entrée dans le nouveau pan de ville ‘t Eilandje, entre centre-ville et port. Signé par les architectes rotterdamois Neutelings-Riedijk, le MAS inauguré en mai 2011 tutoie majestueusement la première métropole de Flandre entre les anciens docks Bonaparte et Willem

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Contre le ring les séparant de la Flandre, les divers quartiers Bruyn (NOH ; Bruxelles-Ville) s’agencent autour de l’Hôpital militaire spécialisé dans le traitement des grands brûlés pour tout le pays. Là, dans l’une des dernières grandes réserves foncières bruxelloises, un demi-millier d’habitations moyennes à performances énergétiques passives sont sorties ou achèvent de sortir de terre pour ceux ne trouvant plus à se loger à prix abordable dans la capitale

Face aux grands brûlés Au nord de Bruxelles, le ring est à portée de regard. Face à l’hôpital militaire pour grands brûlés de Neder-over-Heembeek, un nouveau pan de ville a investi l’une des dernières grandes réserves foncières de la capitale. Dans le cadre du plan «1000 logements», un demi-millier d’habitations moyennes à performances énergétiques passives ont ainsi été offerts à ceux ne trouvant plus à se loger à prix abordable dans la capitale, au centre comme en excentré. Bruyn Ouest, Est et Nord composent ce nouveau quartier à îlots de rez+2, +3 et PMR, sous la houlette de Pierre Blondel Architects et du bureau B612 associates.

(1) Chiffres clés 2014 (dernières stats disponibles) : http://statbel.fgov.be/fr/binaries/FR_kerncijfers_2014_WEB_tcm326-259552.pdf (2) L’ensemble du schéma directeur à l’adresse suivante (fiche référence téléchargeable en bas de page) : www.icedd.be/I7/index.php?option=com_k2&view=item&id=1004&Itemid=606&lang=fr (3) www.pavillon-namur.be/les-projets/un-eco-quartier-sur-le-plateau-de-bellevue (4) Vidéo du projet sur www.pre-madame.eu/ (5) www.croonenburo5.nl/projects/t-eilandje-antwerpen (6) www.eld.be/projects/kattendijkdok


PUBLI-RÉDACTIONNEL

ARCHITECT @WORK Luxembourg

s’inscrit sous le signe de l’architecture et de l’eau Les 11 éditions internationales d’ARCHITECT@WORK organisées en 2015 ont été un succès. Nous nous réjouissons dès lors de voir ce que 2016 nous réserve. Cette année sera une année importante avec au calendrier tant les éditions de Luxembourg et de Rotterdam que l’extension du nombre d’organisations avec de nouvelles éditions à Rome et à Istanbul. Bien qu’il faille encore attendre quelques mois pour assister à la deuxième édition luxembourgeoise (13-14 avril), nous pouvons déjà dévoiler certaines choses. Plusieurs décisions importantes ont en effet été prises, dont le choix du thème : ‘L’architecture et l’eau’.

matériaux de cette édition -réalisée par Materia- porte le titre ‘Wonders of Water’. Une suite sera par ailleurs donnée à l’Online Product Directory par Archello et les visiteurs découvriront l’exposition photographique réalisée par world-architects.

« Les éditions internationales, avec notamment les premières éditions organisées à Copenhague et à Vienne qui ont été couronnées de succès, ont toutes permis de dresser le même constat en 2015, à savoir que le concept lancé en 2005 et qui est proposé sous la configuration de stands imaginée par Creative Fo(u)r, continue à séduire les visiteurs », indique Nathalie Sandra, Group Exhibition Manager. « Les résultats obtenus grâce aux différentes enquêtes ont confirmé que les exposants et les visiteurs appréciaient largement notre approche actuelle. »

En complément de ce programme l’OAI (l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils) propose l’exposition « Mir maache Lëtzebuerg».

Outre le choix du nouveau thème, différentes activités ont été décidées également. ARCHITECT@WORK a le plaisir d’accueillir pour la deuxième fois le paperJam Business Club qui organisera la conférence « 10 x 6 Architecture : ces bâtiments que vous ne verrez jamais… » en partenariat avec Archiduc. L’exposition

ARCHITECT@WORK Luxembourg aura lieu les 13 et 14 avril à Luxexpo. Entrée gratuite et rapide par pré enregistrement via www.architectatwork.lu. Code à reprendre : 19355. Découvrez l’ensemble des éditions d’ARCHITECT@ WORK organisé dans 11 pays européens et notamment dans les villes suivantes : Courtrai, Liège, Rotterdam, Luxembourg, Paris, Nantes, Lyon, Düsseldorf, Stuttgart, Berlin, Munich, Vienne, Copenhague, Londres, Zürich, Milan, Rome et Istanbul.

Plus d’infos sur www.architectatwork.eu

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44 D(ÉCO)

Le syndrome du

‘less is more’ a la peau dure Des architectes d’intérieur avec un ADN bien trempé, cela existe et ils sortent généralement du lot. Leurs projets ont souvent un petit côté émotionnel, ils sont parfois ésotériques, minimaux ou chaleureux. TEXTE  : PHILIP WILLAERT

1. CORNILLIE SHOES AND BAGS : Boutique de chaussures et de sacs à main, femmes et hommes, Heist. Matériaux : plancher en chêne, meubles sur mesure en MDF peint, plafond tendu, parois coulissantes en miroir avec châssis en acier, rideaux en cotte de mailles, socles en plexi, sièges tendus de velours, tapis en noix de coco au niveau de la zone d’entrée 2. SENTIER EN MARBRE ÉCLAIRÉ : meuble central en MDF peint, portes coulissantes en alcantara et marbre, façade en lattes de bois alternant avec des bandes en lapis coupées grossièrement, plafond en lin noir 3. BAR : Paroi coulissante en marbre, meuble composé d’un dos en marbre éclairé, tablette avec humidor en placage, petites portes en cuir 4. PROJET PRIVÉ à OEDELEM : Matériaux : plancher en chêne, meubles sur mesure et porte coulissante en MDF peint, plafond tendu, rideaux en lin, fauteuil en laine, lampe en acier avec petit abat-jour en tissu

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U

n état d’esprit féminin peut parfois faire un monde de différence dans un environnement dominé par le verre et le béton. Et cette différence est primordiale à une époque où tout un chacun peut s’autoproclamer photographe, écrivain, cuisinier, mais aussi créateur d’intérieurs par la grâce des avancées technologiques. ‘Peut’, car si les moyens sont certes disponibles, ils ne produisent pas toujours le résultat escompté. « Nous constatons que les médias se focalisent fortement sur ces domaines. Habitat, cuisine, bien-être se retrouvent pêle-mêle un peu partout. Ce n’est bien souvent guère mieux qu’un bouillon insipide et incolore destiné à distraire le brave téléspectateur. Et cela ne va la plupart du temps pas bien plus loin que les sempiternels tons taupe et l’inévitable chêne brossé. À notre sens, c’est ennuyeux, anti-culturel et cela s’adresse au plaisir direct et érudit. Mais l’intérêt médiatique semble contagieux. « Cela semble en effet inciter les gens à une sorte de ‘ressourcement’, explique l’architecte d’intérieur Tiene Laurent. On crée un besoin et en même temps une réponse, fût-elle mielleuse et éthérée. C’est une lame à double tranchant. Le risque, c’est que l’on s’en remette un peu trop rapidement à des conventions modales, séduisantes il est vrai, mais qui laissent peu de marge à l’individualité de la personne. Pour ma part, je plaide pour une approche professionnelle, s’appuyant sur la diversité, la méthode, ou encore le choix des matériaux. Bref, le travail sur mesure dans toute sa splendeur. »

2.


Syndrome du ‘less is more’

Design néerlandais Pour ses projets, l’architecte d’intérieur tient souvent compte de certaines facettes du Feng Shui. Cet art chinois vieux de 3000 ans se focalise sur la force tranquille de l’influence de l’environnement sur le bonheur. « La plupart des gens n’en connaissent pas encore la richesse et pensent qu’il ne ne s’adresse qu’à l’intérieur, ce qui est une lourde erreur, car 70 % de cet enseignement concerne l’extérieur, » poursuit Tiene Laurent. L’architecte d’intérieur n’est toutefois pas liée inconditionnellement avec cette tradition chinoise, même si le Feng Shui constitue une intéressante source d’inspiration. Par-dessus tout, elle s’intéresse à tout ce qui se développe dans le domaine de l’intérieur. « On observe une explosion de matériaux dans de nombreux domaines, comme l’éclairage ou les revêtements de sol et de mur, ajoute Tiene Laurent. J’adore l’idée que l’on fabrique des tapis avec du cuir recyclé. Durant la Dutch Design Week à Eindhoven, on assiste à d’énormes éruptions créatives. Je suis vigilante à ce que mes intérieurs ne sentent pas trop le ‘plastique’. J’aime trop les associations de matériaux anciens et contemporains, ils apportent de la profondeur, du sentiment et renforcent au passage la conscience historique. C’est une question de perception, où des acteurs culturels font inconsciemment partie du projet. »

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Les styles, pour autant qu’ils existent encore, sont-ils réellement promus ? « Le style champêtre et les soi-disant aménagements minimalistes ont le vent en poupe, déclare Tiene Laurent. Le syndrome du ‘less-is-more’ fait encore rage chez les ‘retardataires’. La culture de l’expérience zéro, héritée du modernisme, ne tient plus debout en ces temps d’attentats et d’effroi. Nous en sommes ramenés à notre propre petite histoire, mais en même temps, nous nous jetons avec délectation sur des expériences collectives, mielleusement servies par des chaînes au verbiage divertissant, tout entières vouées à la consommation. » C’est précisément là que le bât blesse pour l’architecte d’intérieur. Tiene Laurent veut revenir aux fondements de l’habitat, en particulier à une approche personnelle de l’intérieur, mais cela requiert à son sens une solide dose de connaissance de soi. « Savoir ce dont une personne a vraiment besoin est une question essentielle, explique-t-elle. Les architectes d’intérieur, mais aussi les architectes, ont pour mission

de toucher, d’émouvoir les gens. Ne nous incombe-t-il pas de traduire les besoins plus profonds de nos commanditaires en des concepts spatiaux puissants dotés d’une valeur expérientielle ? »

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1.

L’'intérieur' de la ville est au moins aussi important que l’intérieur d’une habitation. L’espace public réclame lui aussi un ‘habillage’ adéquat. Le choix des matériaux, la sécurité, la facilité d’entretien jouent donc un rôle prépondérant. Prenez par exemple les environs des gares, ce sont des lieux où se croisent d’intenses flux humains. Ils sont fréquentés chaque jour par une multitude de passants pour le moins sensibles à un environnement agréable. Une ville hospitalière, cela fonctionne. Dans le nouvel intérieur urbain, les itinéraires sont organisés et les rencontres et le séjour, stimulés. Dans le hall de gare, voyageurs et passants ont le choix entre différents lieux de séjour équipés de bancs confortables et de meubles d’assise plus singuliers. Les quais font bien souvent l’objet eux aussi d’une nouvelle approche, on y voit apparaître également des bancs de grande qualité. Et dans notre monde de matériaux en dur, la verdure fait des miracles, à l’image de ces îlots verts sur les quais en pierre, ils apportent de la douceur et se veulent comme des rappels des talus environnants. 4.

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INTÉRIEUR URBAIN, LA VILLE COMME SALLE DE SÉJOUR

3.

« Créer pour l’espace public, c’est contribuer à la qualité spatiale et culturelle des endroits où nous vivons collectivement. » Telle est la devise du bureau d’études Blom & Moors. Le bureau Moors conçoit, dans le contexte de la ville, le paysage et les constructions semi-ouvertes en s’appuyant sur l’expérience et la fonction. www.blom-moors.nl

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46 TRAVEL

Eloge de

l’architecture slovène

Le triple Pont, au centre de Ljubljana, oeuvre de l’architecte Jozef Plecnik

Capitale verte européenne en 2016, Ljubljana offre un concentré d’architectures qui documentent différents mouvements. Sécessionisme viennois, brutalisme, postcommunisme... Depuis une bonne décénnie, on y assiste au renouveau d’un style vernaculaire, porté par une inventive génération d’architectes. TEXTE & PHOTOS : CATHERINE CALLICO

L

a Slovénie a connu deux récentes périodes d’indépendance. En 1918, libérée du joug des Habsbourgs, et en 1991, lors du démantèlement de la Yougoslavie. Ces influences donnent aujourd’hui encore tout son cachet à la capitale, Ljubljana, fortuitement préservée de la vague de destructions postcommuniste. Et terreau de nouveaux projets audacieux. De petite taille, Ljubljana est une ville où il fait bon vivre et qui sous une apparente quiétude, vibre intensément. Ces dernières années, dans la foulée de 2016, le centre a été réaménagé au travers de ses quais –aux terrasses prises d’assaut en toute saison-, de nouveaux espaces verts (plus de 8 hectares ont été ajoutés) et de son artère principale, la Slovenska cesta, devenue piétonnière.

Pépites du 20 siècle e

Ce qui surprend de prime abord, c’est l’éclectisme des styles qui parsèment cette jolie micro-capitale. A commencer par le centre historique. De la Miklosiceva cesta, qui aligne quelques pépites du mouvement Art nouveau viennois comme le Grand Hotel Union de Josip Vancas, ou la Cooperative Business Bank d’Ivan Vurnik aux motifs géométriques et colorés, l’on rejoint une des constructions iconiques de la ville : le Triple plont, du célèbre

architecte slovène Jože Plecnik, qui traverse la rivière Ljubljanica. A l’origine, celui-ci avait également remanié les berges, à l’instar du remarquable quai Trnovski pristan bordé de saules pleureurs et de la promenade en gradins qui suit le cours d’eau. La ville doit également à Plecnik sa Bibliothèque nationale et universitaire, le Pont des Cordonniers, le Marché central, le Théâtre d’été de Križanke, le Stade de Bežigrad, les petites chapelles du Cimetière de Žale, et l’Église de Saint-Michel du Marais. L’on débouche ensuite sur la Slovenska cesta, qui compte également quelques références architecturales. Le long de ses trottoirs repavés et alentours. Le gratte-ciel Art deco Nebotichik (1930), fut longtemps le plus haut de Slovénie (70 mètres). On le visite pour son intérieur en marbre, son magnifique escalier en spirale et l’aperçu panoramique qu’il offre au sommet. Un peu plus à l’Ouest sur la place de la République dessinée par Edvard Ravnikar (étudiant de Plecnik), se dressent deux autres tours emblématiques, héritières du brutalisme et de forme triangulaire. De part et d’autre de la place se déploie le quartier des musées, avec l’imposante Galerie d’art moderne également de Ravnikar, qui présente le travail d’artistes slovènes et d’ex-Yougoslavie. En face, une armature de fer et de verre relie deux bâtiments austro-hongrois. Cette nouvelle aile, inaugurée en 2001, a été conçue par Sadar+Vuga (lequel a aussi signé trois bâtiments d’ampleur pour le campus universitaire de Gand en 2012).


De la culture A voir encore dans le coin, le Centre de Culture urbaine Kino Siska, un ancien cinéma (1961) brillamment reconverti en espace d’expositions et de performances, par les architectes Anja Planiscek et Neva Gabrovec. La structure et de superbes éléments d’origine ont été préservés, tels que le prisme vitré d’entrée l’ auditorium de forme ovale, les piliers de mosaïque et l’escalier en colimaçon. Par ailleurs, depuis l’adhésion de la Slovénie à l’Union européenne en 2004, la Ville a massivement investi dans la culture et la réhabilitation du patrimoine. Le Musée d’art contemporain MSUM, ouvert en 2011 sur le site d’anciennes casernes militaires (investi depuis les années 80 par le mythique squat culturel Metelkova), en est un autre exemple. Son architecture, avec une entrée trapezoïdale en béton, a été réalisée par Grologer Arhitekti et l’effet est bluffant. Outre des expositions sur différents étages, il abrite une librairie et un espace de recherches et d’archives. Sur la place carrée du MSUM, le musée d’ethnographie a été confié au même bureau, et inauguré six ans plus tôt. Il renferme derrière une façade de verre, de pierre noire et d’acier, une collection impressionnante d’objets et masques de la tradition slovène, ainsi que d’autres contrées et continents. Côté rue, sa cafétéria arbore une terrasse verdoyante face au parc Tabor.

Le Musée d’art contemporain MSUM, ouvert en 2011 sur le site d’anciennes casernes militaires.

Le complexe mixte (logements, bureaux, commerces) Situla de Bevk Perovic.

Regénération urbaine Plus au Nord de la ville, essaiment d’autres projets d’architecture relativement récents, à l’image du renouveau slovène dans ce domaine, dont les retombées internationales ne se sont pas faites attendre. Toute la zone de la gare centrale en particulier, fait l’objet du projet de revitalisation urbaine le plus important du pays. Ainsi juste derrière la gare, bordant la voie ferrée, le building polychrome R5 (2008) en forme de Toblerone de l’architecte Andrej Vernigoj, dont les terrasses s’étirent en escaliers. La forme évoque à la fois une montagne et une voile, ou le croisement des Alpes et de la Méditerranée. Renvoyant à la Slovénie bien placée entre montagne et mer sur la carte européenne, et à sa situation frontalière avec l’Italie, l’Autriche, la Hongrie et la Croatie. Tout près de là se déploient encore deux projets d’ampleur, prouesses techniques et environnementales. Inauguré en 2015, le complexe mixte Situla de Bevk Perovic, en panneaux d’aluminium perforé dont l’aspect puise dans l’esthétisme ferroviaire brut. Et achevé en 2010, le centre commercial Crystal palace qui se révèle aujourd’hui le building slovène le plus haut, s’étirant vers le ciel sur 90 mètres. Il arbore en outre une très prisée toiture verte, qui surplombe des restaurants, cafés, et autres enseignes locales et multinationales (alimentation bio, mode, sport...) de qualité.

Plus d’infos : www.visitljubljana.com www.greenljubljana.com

© Ofis Arhitekti

Le résidentiel compte d’autres réalisations exemplaires à Ljubljana et en Slovénie. A commencer par les projets de OFIS Arhitekti dont les appartements “Nids d’abeille” (à Izola, situé à une centaine de kms de la capitale) développés dès 2003 – et qui ont trouvé une variante dans des blocs de studios pour étudiants réalisés par le bureau dans le Parc de la Villette, à Paris – ont ouvert une nouvelle ère dans les logements sociaux et collectifs, désormais conçus comme des unités à la fois intimistes et ouvertes sur l’extérieur, par une orientation recto/ verso étudiée et un savant jeu de fenêtres et balcons. Citons encore, en 2015, l’ajout dans la ville du bloc de logements unitaires Node du cabinet Multiplan, qui répond aux mêmes critères. Et insuffle encore un peu de sobre fantaisie au paysage urbain.

Le projet de logements sociaux Tetris du studios Ofis Arhitekti.

Le triangulaire building R5 de l’architecte Andrej Vernigo, nouveau repère majeur du paysage urbain.

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48 D(ÉCO)

un vrai défi pour l’industrie

©DR.

Le lin,

S’il est de notoriété publique que le lin est employé dans le secteur du textile, l’utilité de cette plante pour la fabrication d’isolant ou de composite pour le bâtiment est plus méconnue. Zoom sur cette fibre naturelle épatante. TEXTE : ANNE-CLAIRE HERVET

Un parfait isolant Moins connu que ses homologues isolants, le lin a des propriétés thermiques, phoniques et hygroscopiques très efficaces. Sous forme de laine, elle est utilisée pour l’isolation et en pratique, constituée à partir de fibres issues de la partie basse du végétal, qui n’est pas employée dans l’industrie textile. Pour aboutir aux formes de rouleaux, de feutres ou de panneaux, la laine de lin passe par plusieurs étapes : les fibres de lin sont cardées et disposées de manière à

former des couches. Des fibres en polyester (jusqu’à 20 %) ou du textile effiloché viennent renforcer les fibres, de manière à obtenir un matelas laineux isolant plus efficient et durable. Sain, doux, sans odeur ni poussière, le lin a par ailleurs une capacité à absorber une masse d’eau au moins égale à sa masse sèche, soit 10 fois plus d’eau que la laine de verre. Naturellement, il régule l’humidité, la chaleur et la fraîcheur sans se détériorer. La fibre de lin possède en outre un bon coefficient de conductivité thermique, généralement de 0.037W/mK à 0.040W/mK. Autant de qualités environnementales qui s’inscrivent parfaitement dans l’esprit des accords pour le climat signés lors de la COP 21, en décembre dernier à Paris. En effet, l’ensemble des Etats de la planète ont fait le serment de tout mettre en oeuvre pour limiter le réchauffement de la terre à moins de 2°C, voire à 1,5°C, d’ici à la fin du XXIe siècle. L’ accord de Paris a donc collectivement programmé le déclin de la civilisation des énergies fossiles et la naissance d’une humanité réconciliée avec la nature. Si l’isolation à la laine de lin est une solution verte pour la rénovation, il faut cependant veiller à ©DR.

A

dopté par les pharaons, popularisé en France par Charlemagne, le lin a un bel avenir devant lui. Dans le secteur des sports et des loisirs, on applaudit ses capacités d’absorption des vibrations. Dans l’aéronautique ou le bâtiment, on vante ses propriétés isolantes. « Ces marchés ne pèsent que 10 % de celui du lin fibre mais les débouchés pourraient venir du secteur automobile, soucieux d’optimiser le recyclage et d’accroître la légèreté des véhicules », confirme Julie Pariset, responsable du Pôle technique de la Confédération européenne du lin et du chanvre (CELC). Les champs de lin se multiplient sur une ligne côtière allant de Caen à Amsterdam. Premier producteur mondiale de ces fleurs bleues, la France cultive 82 % des tiges de l’Union Européenne sur 69 000 hectares et les surfaces consacrées au lin fibre progressent (+ 16,9 % par rapport à 2014), tout comme la demande, depuis 2005. Jackpot pour cette plante qui dispose d’atouts de poids face aux produits issus de la pétrochimie : elle est légère, boit peu d’eau, n’a pas besoin de pesticides ou d’engrais azotés et ne génère aucun déchet puisque toutes ses parties sont utilisées.


1.

© CELC

choisir des produits aux performances satisfaisantes et dotés d’un avis technique du CSTC. L’autre handicap : son prix avoisinant les 15 € le mètre carré pour une isolation en 100 mm, contre de 3 à 7 € du mètre carré pour la laine de verre ou de roche. « Malheureusement la variation des prix de cette ressource dépend du climat et de la demande », précise Karim Behlouli, directeur d’Ecotechnilin, leader français de la fabrication de non-tissés à base de fibres naturelles.

En positionant le lin sur de nouveaux débouchés techniques grâce aux matériaux composites, la filière réintègre l’industrie de la transformation en France, mobilisant un savoir-faire qui était en train de se perdre et relocalisant des emplois. Ces débouchés réjouissent un bon nombre d’entreprises comme Depestele, située en Normandie. Premier transformateur de lin en Europe, la société familiale joue la carte du futur avec ses rubans à base de lin. Ce tissu technique végétal est destiné à être utilisé dans les matériaux composites pour le BTP à la place des fibres synthétiques. « Tout l’enjeu du lin aujourd’hui est de lui donner une maturité technique, réduire le cycle de production et baisser les coûts, grâce à une fabrication à grande échelle », précise Davy Duriatti, ingénieur au sein du groupe dont le chiffre d’affaires s’élève à 40 millions d’euros avec un objectif de développement de 7,5 millions d’euros à 5 ans pour les matériaux composites. Un projet qui s’inscrit dans le programme de développement 2016-2018, retenu dans le cadre d’un appel à candidature de l’Etat et qui va recevoir le soutien de la BPI et cofinancé par d’autres PME. Autre levier pour booster la filière : le Conseil économique social et environnemental (CESE) vient de publier un avis dans lequel il propose dix mesures pour développer le lin et le chanvre, ces deux fibres capables de remplacer des ressources minérales et pétrolières vouées à l’épuisement. Une bonne nouvelle pour la transition énergétique et la planète.

2.

© Culture iN

Le marché tiré par l’innovation

1. Moins de poids et plus de performance de manière durable. Tel est le credo des tissus AmpliTex de Bcomp proposés en 3 catégories dont « non crimp » présentée sur la photo (Bi-Axial, +/- 45° tissu de lin, 350 gsm). 2. Culture iN propose depuis un an un matériau bio-sourcé, 100 % végétal, composé de fibres de lin et de résine végétal, appelé Varian®. L’innovation est d’enduire un fil de lin avec un plastique végétal avant de le tisser et d’imprégner le tissu avec une résine végétale. Léger, sain et disponible en feuilles ou en rouleaux prêt à l’emploi, il se façonne comme une « tôle textile » avec de vraies propriétés acoustiques et environnementales.

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50 EN MATIÈRE

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THERCON - Coffrage insonorisé Le Climeleon Wave est un habillage insonorisant pour les unités extérieures d’un airco ou d’une pompe à chaleur. Le coffrage abaisse le niveau sonore de minimum 7 décibels et est à la fois esthétique et discret, sans compromettre le rendement de l’appareil. Ces divers avantages multiplient les zones d’installation possibles d’une pompe à chaleur. www.thercon.be

www.eternit.be

ROOSENS BETONS - Stabobric® et Stabobloc® Stabobric® clivée de parement et Stabobloc® permettent, grâce à leur profilé, un dosage automatique du mortier. Ils garantissent une grande facilité de pose, un gain de mortier et un gain de temps importants. La mise en œuvre est propre, et ne présente aucun débordement du mortier pour de belles façades et maçonneries. Ces systèmes sont certifiés par les labels de qualité CE et Benor. Ils présentent par ailleurs une empreinte écologique très réduite grâce à un matériau de construction durable. Retrouvez ces produits à Batibouw 2016 - Hall 5 - Stand 501. www.roosens.com

HÖRMANN - Portes d’entrée au look moderne Lorsque l’on entre dans une nouvelle construction moderne, on arrive souvent dans un espace ouvert, bien éclairé et transparent. Le design des portes d’entrée hautes Hörmann, pouvant atteindre jusqu’à 3 mètres de haut, s’inscrit dans cette tendance en apportant un look contemporain à la maison. Ces portes répondent par ailleurs aux exigences en termes d’isolation et de sécurité. Les nouvelles portes d’entrée ThermoSafe et ThermoCarbon permettent à Hörmann de répondre parfaitement à la demande toujours plus grande des maitres d’œuvre pour ce type de portes. Batibouw 2016 - Hall1 – Stand 1323. www.hormann.be

POUJOULAT - Alliance & Confort +

WIENERBERGER - Linaqua Wienerberger profitera du salon Batibouw pour présenter sa nouvelle collection de briques de parement Linaqua. Moulées-main, les briques Linaqua doivent leur aspect caractéristique à un processus de production spécifique dans lequel l’utilisation de l’eau joue un rôle capital. Ce traitement permet à la couleur pure de l’argile de ressortir jusqu’en surface. Donnant ainsi naissance à une très large palette de teintes intenses durant la cuisson. Linaqua est disponible en format linéaire Schouterden (256mm L x 90mm l x 43mm h), dans les teintes Vino, Viola, Giallo et Fumo. www.wienerberger.be

LUXLIGHT - Illumy La nouvelle fenêtre de toit « Illumy by Luxlight » dévoilera ses atouts à Batibouw : maximisation de la lumière du jour, lumière naturelle de couleur inaltérée et apport de lumière artificielle adapté à chaque occasion. Cette source de bien-être et de confort s’est vue dotée d’un design tout en sobriété qui se fondra dans toute architecture moderne. Découvrez la source de lumière naturelle de Luxlight à Batibouw 2016, Hall 4 - stand 112.

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