3 minute read
BREAKING BARRIERS
Dans le patrimoine helvétique, la Haute-Horlogerie prend assurément la première des places. Cette industrie séculaire a tant à nous raconter quant à nos racines mécaniques, issues de ces noms d’horlogers discrets devenus éponymes des plus grandes maisons. Au cœur de la vallée de Joux, de côtes en combes, s’apprivoise le plus beau des temps, parce qu’il est lent. La géologie composée de vallons, de lacs et de la plus vaste forêt d’épicéas du territoire, donne ici le goût de l’inspiration, le rythme des choses bien faites, l’art, aussi, de la contemplation. C’est dans le silence de cette nature isolée et défavorable, que se trouve la créativité brute. Telle que le sont les hivers singulièrement rudes, aux vents du nord si froids qu’ils sont teintés de Sibérie.
Au moment de construire son Musée-Atelier, Audemars Piguet a concrétisé cet héritage temporel dans l’architecture de cette bâtisse. Le lieu est une porte vers le merveilleux, une quête vers le passé, et comme tout passage dans une quantique différenciée, il méritait un enchantement, celui d’un parfait mimétisme. Ainsi le bâtiment s’intègre parfaitement dans cette nature hostile la plupart des mois de l’année. Vu du ciel, son spiral parfait semble donner l’entrée vers une autre galaxie.
Advertisement
En effet, c’est un véritable système solaire qui attend le visiteur à l’intérieur. Le temps s’y remonte comme une hélice, pour un décollage assuré vers l’émerveillement. L’engrenage ici enroulé permet de retracer dans une scénographie dorée, tous les garde-temps révélateurs de talents horlogers. Le visiteur explore le cheminement d’un luxe disponible et bienveillant. Et il est reçu, ce que nous avons pu observer en journalistes incognito, avec le plus grand des raffinements. L’éclat de l’accueil s’offre ici à chacun, le partage des connaissances est généreux, le voyage dans le temps est inoubliable. Probablement parce que chaque employé de cette manufacture prestigieuse, a apporté sa pierre à l’édifice et sa fierté audacieuse à vous guider.
TEXT: VICTORIA JAVET
In the unique setting of the Samaritaine, through a scenography rich in symbols, that Nicolas Ghesquière, artistic director of the women's collections at Louis Vuitton, presented the pieces from the Spring-Summer 2021 collection. Hybrids, oversized, impalpable, its is both feminine and masculine.
The image of a green chameleon authenticates the collection’s central theme, in much the same way as its bags do, bearing huge signs emblazoned with scenes from “Wings of Desire.” A symbol of the breaking down of barriers between two different worlds, between reality and the divine, Wim Wenders’s film resonates within the new venture introduced by Louis Vuitton: A style of the in-between, with no boundaries, with infinite creative possibilities.
In this way, the fashion house’s artistic director continuously explores the terrain of gender identity. Audacious and radical, the collection accentuates neutrality in the cut of its pieces and the nuances of its tones, with oversized t-shirts that serve as dresses, loose-fitting pants, large belts, and sportswear prints serving as maxims.
The choice of location furthers the feeling of ambiguity, with anonymous figures snaking down the runway one after the other, catching the audience off guard. Under the Samaritaine’s large glass roof, a structure emblematic of Art Deco and opened to the public for this event, the flow of the models is punctuated by the sounds of Tanguy Destable, under the musical direction of Woodkid, allowing spectators of this showing to rediscover a majestic place whose space and light seem to echo the clothing of the collection. Acquired in 2001 by LVMH, then closed five years later, the Samaritaine is a unique location, an emblem of the rise of the large Parisian department stores of the 19th century. Eagerly awaited and initially scheduled for 2020, the reopening will finally take place this year.