Dive Free #5

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Hard Training Camp à FONT ROMEU

ITW Patrick MUSIMU Mandy Rae CRUICKSHANK

Richard O’BARRY Son combat contre le massacre des dauphins au Japon

N° 5 MARS – MAI 2010


PHILIPPE STAELENS

46 ANS

PORTICCIO - CORSE

CLUB : CORSICA APNEE

SPONSORS : MARES



¾

Montage Bruno Beauverger


2° On January 6 a new under ice world record was set by Nikolay Linder. He did a dynamic without fins dive of 68 meters, while diving under the ice.


Claude RUFF

Il y a les photographes qui en vivent et ceux qui ne vivent que pour ça.

Si sa formation initiale d’informaticien ne le destinait pas a priori à devenir photographe, sa passion pour l’eau en a décidé autrement. En 1998, lors d’un voyage à Hurghada en Egypte, il loue un Nikonos V et fige ses premières images sous marines. Rapidement il s’aguerrit en parcourant les stages de photo subaquatique proposés par la commission audio‐visuelle de la FFESSM. Ses voyages sont prétextes à photographier. Mais si Claude parcourt les océans du globe, il n’en reste pas moins fidèle à sa chère Alsace.

En 2009 il signe de beaux clichés durant une compétition d’apnée à Strasbourg (www.aquatilia.com/Apnee). D’une sensibilité de tout instant, Claude recherche le bon angle, la meilleure lumière, l’instant, pour un rendu final des plus esthétiques. Ce qu’il aime par‐dessus tout : jouer avec le mouvement, maitriser les jeux de flous. n’est pas avare de conseils et sait transmettre sa L’homme passion notamment en enseignant la photo subaquatique sous l’égide de la FFESSM.

Surfez donc sur son blog (http://blog.aquatilia.com), vous prendrez un peu plus la mesure de sa passion !

¾ Bruno Beauverger Blog : http://blog.aquatilia.com Site : www.aquatilia.com


CHAMPIONNATs D’ALSACE D’APNEE TROPHEE DES REMPARTS 12 FEVRIER 2010 © Claude Ruff – www.aquatilia.com


Une belle session de photos d’apnée se mérite. Le plongeur photographe doit anticiper chaque mouvement de l’apnéiste pour déclencher au bon moment. Alors quand l’effet de flou est parfaitement maitrisé, le rendu est époustouflant !

¾ Bruno Beauverger

© Claude Ruff – www.aquatilia.com



EDITO

SOMMAIRE

Pour la rédaction Bruno Beauverger e‐mail : brunobeauverger@yahoo.fr Florian Gerault e‐mail : gerault.florian@gmail.com Association Monde Bleu Président : Bruno Beauverger Secrétaire : Florian Gerault Trésorier : Emma Scodavolpe Site internet :

www.freediving.fr Toute reproduction, même partielle, est strictement interdite sans autorisation écrite de l’association Monde Bleu. Copyright © Monde bleu 2009 Tous droits réservés France et étranger. La rédaction n’est pas responsable des textes et illustrations publiés, qui engagent leurs seuls auteurs.

Un an d’existence déjà !

Tout d’abord, l’association Monde Bleu tient à vous remercier pour votre soutien. A chaque parution, vous êtes toujours plus nombreux à nous suivre et nous solliciter. Preuve en est : vos nombreux messages de soutien qui témoignent de vos attentes.

L’année 2010 sera faite de projets car pour l’heure, l’association fait peau neuve à l’occasion du premier anniversaire de son e‐magazine désormais rebaptisé « DIVE FREE ». Un mag rafraichit qui porte uniquement sur l’apnée que nous croyons nécessaire de traiter dans sa spécificité. Autre projet, toujours dans l’esprit de vous rassembler, , nous avons créé un à travers www.freediving.fr véritable portail communautaire dédié aux apnéistes. Facile d’utilisation, il vous permettra autant de réagir aux articles proposés par la rédaction que de soumettre les vôtres.

Un magazine pour les apnéistes fait par des apnéistes, voilà qui en fait la particularité afin de coller toujours au plus près de votre loisir ou passion. Notre motivation reste donc intacte pour qu’à chaque numéro vous ayez accès gratuitement à toute l’actualité sportive mondiale de l’apnée. En espérant vous donner la même envie que nous de traverser le miroir de la surface.

Tous unis autour d’un même déclic pour l’apnée. Bonne lecture !

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Bruno Beauverger & Florian Gérault


• 12 NEWS • 26 YOGA par Sara CAMPBELL • 34 REPORTAGE Stage d’apnée en altitude • 42 INTERVIEWS Patrick MUSIMU • 54 INTERVIEWS Mandy Rae CRUICKSHANK

• 60 INTERVIEW Richard O’BARRY par Pierre de VREYER • 70 Cyril FROMENT PELTIER Dans la peau d’un organisateur • 76 ENTRAINEMENT • 78 MATERIEL • 80 RESULTATS COMPETITION

© Claude Ruff – www.aquatilia.com


NEWS

112 123 142

Herbert Nitsch makes three

world records with Trygons

A croire que l’autrichien Herbert Nitsch vit une relation privilégiée avec le spot bahaméen de Dean’s Blue Hole sur la petite île de Long Island. Après son record du monde de poids constant obtenu plus tôt, en avril 2009, « the flying fish » récidive en améliorant les marques mondiales de l’immersion libre, du poids constant et poids variable avec respectivement ‐112, ‐123

et ‐142 mètres. A noter qu’il réalise son tout premier record dans la discipline du poids variable. La légende vivante du freediving n’a pas fini de nous surprendre encore.

En effet, un projet plus fou se profile à l’horizon. On parle d‘une plongée no‐limit à 1000 feet.

Affaire à suivre …

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HERBERT NITSCH / BLUE HOLE – BAHAMAS


Freediving hall of fame: Widely acknowledged as the greatest freediver in history. What makes Herbert Nitsch the greatest of all time? There’s the trophies – freediver

A burning competitive spirit takes him to the top and he stays there at 39. Now that he has won his 29 world title, we wait and wonder what’s next. But for sure, he ‘ll take us along for the ride.

New guiness world record

Dans le plus simple apparat, muni de son seul maillot de bain dans une eau à 2°, le Danois Stig Aavall Severinsen a battu le Guinness world record d’apnée sans palme sous glace en parcourant la distance de 72 mètres. La vidéo à cette adresse : http://nyhederne.tv2.dk/article/id/290647


KAROL MEYER – PATRICK MUSIMU CV

L’apnéiste belge Patrick Musimu rendu célèbre pour avoir été le premier homme à descendre sous les 200 mètres en plongée no‐ limit annonce sur son site web qu’il tentera au mois de mai prochain quelques records. Une plongée no limit à 240 mètres, et une plongée à 150 mètres en Skandalopetra à la mémoire des plongeurs Grecs (descente en apnée muni d’une simple pierre d’environ 8kg). Du lourd donc. Mais, Patrick n’ayant pas fait appel à une quelconque organisation pour l’homologation, nous parlerons donc de performances à défaut de records. En effet ce sportif se définit lui‐même comme un aventurier qu’aucune organisation ne saurait lui dicter sa quête.

Direction les Antilles néerlandaises, à Bonaire plus précisément, où le duo Musimu et l’apnéiste Brézilienne Karol Meyer projette une plongée no limit en tandem à la profondeur de 140 mètres. Un évènement sponsorisé par Buddy Dive of Bonaire. Patrick décrit la plongée no limit tandem comme “a symbol of adventurous and winning team spirit.” Gageons qu’ils sauront redonner les lettres de noblesse à cette pratique décriée par le passé.

Vous cherchez une

nouvelle

combinaison ?

La société familiale Land‐Off confectionne des combinaisons de chasse sous marine / apnée. Par ailleurs, elle sponsorise quelques chasseurs et apnéistes de la région.

LAND OFF 40 rue Juramy 13004 MARSEILLE Tel : 04 91 49 90 94

www.land‐off.com


Chasse sous marine en corse

Avec la participation de Bruno Noguerra, bernard Salvatori et Patrick Poggi

Réalisation : Eric De Keyser Production : © 2009 Campagnes avec la participation de Seasons Photos : © Edition Vidéo : © 2010 Durée : 52 minutes

En vente sur www.chasse‐sous‐

marine.com

THE COVE

Plongez au cœur d’un film à la fois émouvant et horrifiant. La démonstration implacable que les massacres des dauphins existe bel et bien sous couvert de l’état Nippon.

Un film militant…


Bye Bye KIKI La plus vieilee tortue géante française, KIKI, s’est éteinte le 30 novembre dernier à l’âge de 146 ans. Cette tortue mâle géante est arrivée adulte à Paris en 1923, suite à un don fait par un naturaliste mauricien, M.Carrié. elle vivait depuis à la Ménagerie du Jardin des Plantes et pesait 250 Kg. Après avoir frôlé l’extinction en 1840, la tortue géante des Seychelles reste une espèce menacée, à présent protégée dans son habitat naturel. La population in situ est estimée à 150 000 individus. Plus d’infos sur : www.mnhn.fr

FIN SPIRIT Un site consacré au finswimming !

Retrouvez les interviews des plus grands champions de la discipline ainsi que des videos en ligne. Matos, monopalmes, dvd…le repère incontestable des nageurs avec palme.

SHARK DIVING EXPEDITION En octobre / novembre 2010, Fred BUYLE, William WINRAM, Pierre FROLLA et Luke Tipple vous embarque pour une expedition à la rencontre des requins.


4 th serbian freediving

championships

Le croate Goran Colak connu pour ses remarquables performances à plus de 230 mètres en apnée dynamiques s’est octroyé la première place en statique avec 8’35’’. Gageons que sa ténacité portera ses fruits pour l’année à venir.

VERTICAL BLUE 2010

The competition takes place

from April 17 to 27 and will have a very special competition format. All three disciplines will take place during this comp and the special thing is that Martin Stepanek, Herbert Nitsch and William Trubridge will compete against each other during this event!

This already impressive field will be completed by divers like Guillaume Nery, Ryuzo 10 jours en partance de San Diego en Californie pour Cabo San Lucas au Mexique. D’autres expéditions sont organisées dans les eux Guadeloupéennes pour cette fois espérer rencontrer le grand blanc. Renseignements : www.eyeshootsharks.com

Shinomiya, Dave Mullins, Walter Steyn, William Winram and Robert King. All in all it looks like it’s going to be the deepest competition of the year!


COMPETITIONS STAGES FORMATIONS

Régionales ou nationales, les compétitions ne manquent pas pour que chaque année le calendrier s’étoffe un peu plus. Autant de chance pour vous tester, défier et partager vos connaissances.

CALENDRIER FFESSM

CALENDRIER AIDA www.aidafrance.org

http://apnee.ffessm.fr/

AVRIL

Manches de Coupe de France 2ème Manche : 14 mars 2010 à Besançon (Franche‐ Comté). 3ème Manche : 27 mars à Massy (Ile de France). 4ème Manche : 12 juin à Pierrelatte (PACA). Championnat de France Week‐end de la Pentecôte (22 et 23 mai 2010), Ile de France.

Compétitions inter‐régionales

10 : Pré ‐s é l e c t i o n s pour l e c h a m p i o n n a t du m o n d e p a r équipe à O k i n a w a . ( E n t r a î ne m e n t e t pr i se de p e r f o r m a n c e e n poids constant, Marseille ou N i c e ) 25 : La C i o t a t – ou verture de l a coupe de F r a n c e AIDA

MAI 9 : Coupe d e s Plong e urs libres ‐ N î m e s

JUIN

13 mars 2010, Grand Couronne, Normandie.

6 : Coupe d e s C a l a n q u e s ‐ M a r s e i l l e Indoor

Compétitions départementales

AIDA TEAM WORLD CHAMPIONSHIP

coupe du Haut Rhin (68) ‐19 avril, Colmar : statique ‐21 avril, Mulhouse : dynamique ‐ 24 avril, Guebwiller : sans palme

3 0 / 0 6 – 1 0 / 0 7 / 2 0 1 0 A O k i n a w a , Japon C h a m p i o n n a t du m o n d e AIDA p a r é q u i p e , statique, d y n a m i q u e , poids constant. O r g a n i s a t e u r : J a p an A p n e a S o c i e t y

Septembre 25‐2 6 : C o u p e de Savoie ( C o m p é t i ti o n i n t e r n a t i o n a l e en l a du B o u r g e t , poids c o n s t a n t a v e c ou sans p a l m e , statique e t dynamique o r g a n i s é e p a r l ’ E . G . C à A i x Les Bain s )


STAGE D’APNÉE AVEC PELIZZARI ROSES – Espagne DU 06/06/2010 AU 11/06/2010 Le pluri-recordman mondial d'apnée Umberto Pelizzari organisera en CALA MONTJOY (Espagne), environ 45 minutes à sud de Perpignan, un stage d'apnée du 6 au 11 de juin au CENTRE de VACANCE de CALA MONTJOY. Le stage, véritable "FULL IMMERSION" d'apnée durera environ dix heures par jours et se déroulera en deux parties: * Pratique dans l'eau: Poids constant, poids variable, apnée statique et apnée dynamique. * Théorie: Techniques de respiration, techniques de relaxation et de concentration, techniques de palmage, de compensation, réalisation de tableaux d'entraînements, gymnastique tubaire, syncope et samba, entraînement physique et spécifique, films techniques et de records,…. Le stage est ouvert pour les apneistes de tous niveaux. des débutants aux sportifs de haut niveaux. Important c'est qu'il n'y est pas de problèmes de compensation. Le stage commencera le dimanche 6 juin à 18 h 30 avec une réunion d'information technique : Le stage se terminera Vendredi 11 juin en début d'après-midi après l'entrainement en piscine et le repas. Le prix (qui comprend le stage complet et l' hôtel en chambre double pension complète du dimanche 6 juin au vendredi 11 juin) est de 790

euros par personne.

Informations, contacter: MARCO CIRCOSTA Tel: 0678280214 fax: 0494579256 e-mail: marcocircosta@hotmail.com

Instructor Course

English 2010 / 9th - 15th May 2010

REMY Tel: +34 679338753 info@montjoi.com remydiver@hotmail.com

in

Apnea Academy International organizes an instructor course in English every 2 years. The next course is programmed in 2010 in Sharm el Sheik, Red Sea, Egypt. The duration of the course is 7 days, from the 9th to the 15th of May 2010. The course will address topics of relaxation, breathing, physiology of respiratory and ear systems, diet, techniques of communication, teaching methods, psychology and group control, with lectures given by expert specialists in each field. Furthermore the AA teaching system, its standards, and the sequence of exercises will be discussed. Theory of Static and Dynamic apnea, Constant and Variable Weight freediving will be treated. static apnea of 4 minutes dynamic apnea of 75m constant weight freedive (with bi‐fins) of 30m Instructors who are successful in the evaluation at the end of the course will become members of the Apnea Academy and will be able to hold AA freediving courses of 1 st , 2 nd and 3 rd level, Apnea Discovery and Apnea Stages, within the teaching structure of the Apnea Academy, school for the instruction and research and freediving. For further technical information, contact umberto@umbertopelizzari.com


C2 / C3

MEF2

Le comité RABA en collaboration avec le club ''avec ou sans bulles'' organisent une formation C2/C3 sur 2 week end (13/14 mars et 9/10/11 octobre). Ces formations seront dispensées a Marseille pour ces 2 week end et un petit topo sera fait si nécessaire par les intervenants sur Lyon ou Clermont. Pour tous renseignements, contactez

La commissionNationale Apnée organise deux sessions de stage final + examen MEF2 ‐Fougères du 10 au 14/07/2010 ‐Niolon du 29/08 au 04/09/2010 La date limite d’inscription est fixée au 31 mai 2010. Rens : christophe.coppens@mpsa.com

pascal@avecousansbulles.com ou pierre.lfr@orange.fr ou c ed.genin@orange.fr

Stage d’apnée avancé avec Carlos COSTE et Eva GOMEZ à IBIZA Le stage se déroulera du 12 au 16 mai 2010 sur l’île d’IBIZA. Places limitées. Renseignements : info@evagomezapnea.com www.evegomezapnea.com


2010

GREEk

SKANDALOPETRA GAMES # 23 – 27 June 2010 Lindos – Rhodes (OPEN)

# 24 – 28 August 2010 Island of Milos

# 10 – 12 September 2010 Island of Chalki (OPEN)

# 23 – 26 September 2010 Porto Koufo – Chalkidika

INFO www.skandalopetra.com





Pour toute information complémentaire, contactez Pierre par email : stagepierrefrolla@monaco.mc


YOGA

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The british world champion freediver and four times world record holder, Sara, 37, stunned the extreme sport of freediving two years ago when she broke three world records in 48 hours - only nine months after taking it up.

Sara discovered the sport – and her talent for it – by accident. Having moved to Dahab, Egypt, on the Red Sea in 2005 to teach yoga, one of her students commented that her breathhold capacity and love for swimming might make her ‘quite good’ at it. Her response? Why would anyone want to do that? Thankfully her student continued to pester her until she gave in one year later and took her AIDA ** course with Linda Paganelli of Freedive Dahab. It was love at first duckdive.

Most freedivers come to the sport through

a friend, or discovering it on holiday or seeing it on TV. Once they get more interested in the sport and want to improve their performances, they then start looking into yoga classes. However I came to it as a direct result of my yoga, and I think this contributed directly to the speed of my progression. Through 2007 I increased my depths and National Records at a rate of 10metres per month ‐ faster than anyone had ever been known to progress. I believe that yoga helps me in a number of ways:


Physical awareness Through yoga and many other forms of exercise, I have developed adeep understanding of my body ‐ what deep muscles lie where, how to engage and relax them when necessary. Most important to this are the bhandas; Uddiyana bhanda for strong, controlled breathing and in particular advanced deep equalisation techniques (mouthfill); and secondly the jalanda bhanda, which we must learn to have supreme control over in order to keep the air that we push into our mouthspace, in our mouthspace ‐ against the increasing pressure of depth the vacuum in the lungs increases, wanting to suck the air back. If this happens the diver must abort the dive as he or she will be unable to equalise any deeper and will burst their eardrums if they continue to go deeper. Meditation and focus During a freedive it is essential to block out any distracting or negative thoughts. Many divers are held back from reaching their potential through fear of depth or lack of confidence in themselves. I have learned the power of the concept of the 'neutral mind' through meditation; holding an entirely neutral space, neither positive, which causes excitement, and increased heartrate and therefore increased oxygen consumption, or negative which causes panic,increased heartrate and increased oxygen consumption, which can result in a failed dive (black‐out). Tension in the body from fear or stress will also limit the necessary flexibility in the lungs and chest cavity to allow compression of the lung tissues to safely take place, thereby creating problems with compression of the lungs at depth.

Flexibility

Flexibilty is one of the key issues in allowing the body to adapt to the pressure at depth. If there is tension or stiffness in the chest, upper back, diaphragm, the diver will be unable to dive to significant depths without damaging their lung tissues. Pranayama Breathing and breath control is essential for freediving. There is a lot of deep, heavy, fast breathing in Kundalini yoga and this can lead to hyperventilation (dizziness or light‐headedness) in the early stages of practice. Hyperventilation is contraindicated in freediving as the excessively low levels of CO2 in the bloodstream mean that the diver does not get the normal signals from his or her body with regard to the potential duration of a dive and particularly in the early stages of training, this can lead to black‐ out.

When I started practicing I also felt light‐headed but this grew less and less and now I don't experience it at all. I don't have any medical research to back this up but I feel that the breathing I have done in Kundalini has helped me somehow manage altered saturation levels of various gases in my blood. Either that or I have just managed to develop very good breath control or have a different genetic make‐up to most people when it comes to O2 saturation and other gasses in the blood. One thing I do know is that I was tested by physiologists in Italy for hypoxia tolerance; a normal person will start to hyperventilate involuntarily when their O2 blood saturation reaches 96‐95% ‐ they managed to take my O2 saturation rates down to 65% and turned the machine off for fear of causing black‐out or brain O2 starvation. I felt a small degree of lightheadedness and was able to manage the urge to hyperventilate and continue breathing steadily throughout.

Trust and surrender In yoga we talk a lot about detachment and moving away from the ego. This is also crucial in freediving, which is what underlined for me the deep connection between yoga and freediving. There is a huge element of surrender and trust in a greater power in yoga. If we were to dive with our ego, we would think that we were in control and there would be a danger of 'forcing' a dive, which could result in over‐confidence, over‐extending the capabilities, or pushing through the natural boundaries of a dive, which all have to be respected in order to remain safe. Surrender means acknowledging that when we dive, we dive within the limits of what our body allows, and it is our acceptance of the fact that nature and the environment controls our dive, not us. We can do everything to plan, prepare, train, ensure our body is in optimum condition, but on the day if we force something, it won't work. We have to trust that there is a magical 'other force' at work in our dives ‐ the mammalian dive reflex is something hidden within us, a natural reflex so deep that we don't believe that we have it ‐ until we allow it to happen. This is where trust and surrender allow a freediver to succeed, and where so many divers fail because they haven't yet grasped that concept.

Sara Campbell


Discover Your Depths!


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WWW.SARAFREEDIVER.COM

sara@sarafreediver.com tel Egypt : +20 12 744 5646 skype forwarding : 020 8133 0380 tel UK : 07949 005944 Watch me on THE UNDERWATER CHANNEL ‐ www.theunderwaterchannel.tv Sara Campbell WORLD CHAMPION FREEDIVER CONSTANT WEIGHT Sponsored by BREMONT WATCHES ‐ www.bremont.com


Social event, freediving competitions, fun freediving comps, sled dive, yoga course, UFC competition, special dive response competition…

Organizer: Freediving.biz

Info: www.freediving.biz

Registration on www.freedivecentral.com Deadline: 2010.04.01



REPORTage

Hard Training Camp Apnéeau 2010 : l’apnée version hard

Frédéric Sessa – l’instigateur du projet – et David Garrigue, tous deux membres éminents d’un Team Sétois désormais bien connu dans le monde de l’apnée, ont organisé la première édition du Hard Training Camp Apnéeau du 15 au 20 février à Font‐Romeu (Pyrénées Orientales). Tirant parti de ce qu’il avait connu du temps ou les bassin en tant que nageur de papillon, Frédéric a eu l’ingéniosité il écumait d’adapter à l’apnée ce dont bon nombre de sportifs de haut niveau bénéficient, mais qu’aucun apnéiste n’avait eu le loisir de goûter jusqu’à présent : un stage de préparation physique en petit groupe et en altitude dans un centre bénéficiant de toutes les infrastructures nécessaires à un programme à complet et parfaitement adapté. A ce titre, le choix de Font‐Romeu était tout simplement parfait. Des infrastructures très bien adaptées au travail aquatique, que ce soit en salle ou en piscine, une altitude de 1850m permettant de travailler en hypoxie sans devoir pour autant faire chuter drastiquement le volume de travail, et une organisation générale du centre très bien rôdée, entièrement dédiée au bien être des sportifs.

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C’est la raison pour laquelle le programme que nous réservaient les Sétois fut sans pitié ! A raison de 8h d’entrainement par jour en moyenne, alternant les entrainements en piscine, en salle de musculation et en plein air dans la montagne, les organismes furent mis à rude épreuve 6 jours durant. Ce sont finalement 5 apnéistes qui ont répondu présent à l’appel lancé par Fred et David : Jean‐Michel Pradon, Christian Maldamé, Cyril Paulet, Morgan Bourc’his, Florian Gérault, auxquels s’ajoutent bien sûr bien sûr Frédéric Sessa et David Garrigue. Hélas, pour des

raisons d’emploi du temps, les apnéistes expérimentés et talentueux que sont Bruno Beauverger, Frank Caillet, et Guillaume Néry n’ont pu faire partie de cette brève épopée…mais ce n’est que partie remise, dans l’attente de la prochaine édition ! (voir l’interview de Frédéric Sessa) La semaine a débuté le lundi à midi, et l’ambiance très conviviale des retrouvailles sur place ne remettait pas en cause l’ambitieux programme hebdomadaire que nous attaquions sans plus attendre. A peine arrivé, nous plongions >>>


à la piscine olympique du centre pour nous atteler à une séance d’entrainement de deux heures, comprenant beaucoup de natation et peu d’apnée, préparation foncière oblige ! Dès les premières longueurs, les sensations se révèlent surprenantes : nous avions l’impression de ne pas pouvoir refaire le plein à chaque inspiration. Et pour cause : à 1850m, il n’y a que 80% d’air en comparaison avec la quantité d’air que nous respirons au niveau de la mer. Cette variation de 20% d’air provoquera des diminutions de performance étonnantes, notamment lors des exercices d’apnée. A la suite de cette première séance, déjà lourde pour ceux qui n’ont guère l’habitude d’inclure des séances de natation musclées dans leurs entrainements, la pause a été mise à profit pour s’installer et clarifier l’organisation de la semaine. Cette première demi‐journée s’achevait sur une séance de musculation d’une durée de deux heures. Fort heureusement, le temps de trouver la salle et de prendre nos marques, la séance fut quelques peu écourté. Malgré tout cette première séance en salle, axée sur la musculation légère à haute fréquence, fut particulièrement douloureuse, d’autant que Morgan Bourc’his nous avait réservé une belle séquence de gainage pour finir.

Le mardi matin, début des hostilités ! Récit d’une journée type. Le lendemain matin, les choses sérieuses débutaient, avec notre première « journée type » : lever à 5h30 pour être sur le bord du bassin à 5h45, et débuter la séance de statique à 6h précises. Nouvel entrainement, nouvelles surprises ! Nous étions en effet contraint de débuter nos apnées par des séries à 1’30, pour monter progressivement et péniblement vers les 3’30. Etait‐ce l’horaire matinal ? La fatigue de la veille ? L’altitude ? Sûrement la conjonction de ces différents paramètres, toujours est‐il que même les grands spécialistes de l’apnée statique que sont Christian Maldamé et Jean‐Michel Pradon, sans oublier Morgan Bourc’his et Frédéric Sessa, se sont retrouvés à la peine.


Pour notre plus grande joie, les séances d’apnées statiques, programmées tous les matins de 6h à 8h, étaient suivies d’un petit déjeuner particulièrement copieux qui nous redonnait du baume au cœur pour affronter la suite de la journée : céréales, pain complet, yaourt, fruit, jus d’orange, thé…nous engloutissions des rations que jamais nous n’aurions osé attaquer en rythme normal.

La suite du programme matinal s’étendait de 9h à midi, plage horaire dévolue aux activités en montagne que furent les randonnées en raquette et les sorties en ski de fond. Nous nous essayâmes au ski de fond dès le mardi matin, mais cette sortie mouvementée fut la seule de la semaine. En effet, malgré un moniteur expérimenté, à savoir Christian Maldamé, les nombreuses chute et difficultés techniques rencontrées eurent pour effet d’égayer l’ambiance au sein du groupe mais également de freiner les ardeurs quant à la pratique du ski de fond ! Après avoir rendu les affaires de ski, nous enchainions sur notre deuxième séance quotidienne en piscine, mêlant cette fois‐ci natation et apnée dynamique. Notre créneau était difficile, car nous disposions de deux lignes d’eau entre 13h et 15h, c'est‐à‐dire >>>


juste après le repas de midi et cela sans avoir pu prendre de vrai repos. Pour certains, l’après‐midi musclée du lundi se faisait déjà sentir dans les cuisses et les épaules, d’autant que les programmes d’entrainement prévoyaient de gros volumes d’entrainement. Outre les séries de natation classiques, nous avons goûté avec joie aux accessoires divers et variés mis à notre disposition : plaquettes et pull‐buoy, parachute décuplant la résistance à l’avancement, élastique, donut emprisonnant les chevilles, et séries d’apnée dynamique vêtu d’un tee‐shirt ou d’un short. Comme pour l’apnée statique, il nous était impossible de tenir nos séries classiques, réalisées avec aisance au niveau de la mer. Les signaux caractéristiques de l’hypoxie survenaient sur les séries de 50m, alors même que nous prenions une récupération relativement large – de l’ordre de 1’20.

A ce stade de la journée, il n'était que 15h mais la fatigue commençait à gagner petit à petit l’ensemble des protagonistes. Quelques heures de répit nous étaient généreusement accordées, inutile de préciser qu’elles furent la plupart du temps mises à profit pour recharger les batteries.

Car nous avions tous en tête l’ultime épreuve de la journée : la séance 2h de musculation. Après avoir eu l’occasion de se familiariser lundi avec les différentes machines, nous avons utilisé la séance du mardi pour une séance plus lourde. Eu égard aux efforts déjà consentis la veille et précédemment au cours de la journée, cette séance laissera des traces jusqu’à la fin de la semaine pour certains. La séance de gainage fut particulièrement assassine, compte tenu des nombreux fous rires qui transformèrent le maintien des positions en véritable supplice !

Entrainement avec t-shirt pour accroitre la resistance a l’eau


De la souffrance et du fun : un training camp riche en émotions ! Comme évoqué précédemment au cours de l’article, nos performances étaient en partie diminuées par l’altitude et le surentrainement. Ainsi, il nous fallu batailler pour aller chercher les…4’30 en apnée statique ! De même, certains furent piégés par les changements de repères en apnée dynamique et l’hypoxie rapide à laquelle nous devions faire face. Sans compter un facteur essentiel qui eu pour effet de durcir encore nos entrainements et majorer l’hypoxie: le froid. La piscine étant plutôt destinée à accueillir des nageurs de haut niveau, nous avons souffert de la température très basse à laquelle l’eau était maintenue. En apnée dynamique, il fallait s’employer pour réaliser les séries de 75m. Christian et Morgan purent quant à eux monter jusqu’à quelques répétitions sur 100m. Fred ayant du s’absenter pour raison professionnelle, il n’eut guère l’occasion d’allonger ses apnées. Les difficultés endurées au cours de la semaine furent, il faut bien le dire, largement supportables grâce à la bonne ambiance qui régnait au sein du groupe. Cette convivialité ne fut jamais mise à mal malgré l’enchainement de journées très chargées. Cyril Paulet, habitué à coacher l’équipe de France AIDA – NDLR : championne du monde en titre – su une nouvelle fois accomplir sa mission et entretenir une saine émulation. La complémentarité de chacun fut profitable à tous : chaque séance était préparée au préalable, mais fut en réalité co‐animée par deux ou trois apnéistes, chacun proposant des exercices spécifiques selon ses disciplines de prédilection. La semaine fut ponctuée par un entrainement plus tardif le vendredi soir dans le village de Font‐Romeu, qui nous força à alléger quelque peu le programme initialement prévu le samedi matin !

Tous les participants sont repartis heureux et comblés par ce stage de préparation intensive. Remercions tout particulièrement Frédéric et David pour nous avoir permis de passer une excellente semaine. Une petite pensée pour Jean‐ Michel, qui fut malheureusement blessé à la main lors de notre sortie en ski de fond. L’équipe de Mondebleu ainsi que tous les participants du hard training camp te souhaitent un prompt rétablissement ! Un certain nombre de photos et de vidéos sont disponibles sur Facebook afin de mieux vous faire partager l’ambiance de ce training camp vraiment…hard ! F.G.


FRED SESSA

Fred, tu es à l'initiative de ce stage de préparation intensive. Comment l'idée t'es‐t‐elle venue d'organiser un tel évènement ? L'idée d'organiser ce stage m'est venue très simplement, en me projetant dans la saison. En effet, l'année 2010 est pour moi une année chargée tant sur le plan professionnel, que familial.

Il me fallait donc trouver un peu de place pour pouvoir m'entrainer sérieusement et effectuer une charge de travail importante. L'idée m'est alors venue de proposer un stage en altitude bloqué sur plusieurs jours, avec des apnéistes venus des quatre coins de la France. Le but: partager, s'entraider, vivre une expérience ensemble pour pouvoir aller de l'avant avec de nouvelles façons de pratiquer ce sport !

Après avoir partager mon idée au sein du club apnéeau, le positif l'emporta sur le négatif, et j'en suis même ressorti avec un candidat potentiel pour ce stage: monsieur Garrigue ! Puis suivirent assez rapidement, Florian Gérault, Jean-Michel Pradon, Christian Maldamé, Cyril Paulet, et Morgan Bourchis.

Pourquoi avoir choisi le centre de Font‐Romeu ? l’apnée en altitude me semblait intéressant. Pratiquer

Or je savais qu’à Font-Romeu, les installations sont irréprochables pour s'entrainer en toute sérénité. De plus, il reçoit depuis des années de grands sportifs et que les installations sont irréprochables pour s'entrainer en toute sérénité.

A l'origine, quels étaient pour toi les objectifs d'un tel stage ? Selon toi ces objectifs ont‐ils été atteints ? Les objectifs de ce stage étaient clairs: le dépassement de soi, réussir à tenir une grosse charge de travail, le partage des techniques et de l'expérience entre tous, et surtout, l'ingrédient principal : la cohésion du groupe! Ces objectifs ont été atteints avec succès, certains participants ont été étonnés de ce dont ils étaient capables, et je pense que dans un avenir proche le travail sera récompensé pour chacun. Que retires‐tu de particulièrement positif sur l'ensemble du stage ? Je m'attendais à ce que ça râle au bout de quelques jours à cause du manque de repos et de la fatigue, mais finalement non! Je pense que chacun fut content de ce qu'il a réalisé tout au long de la semaine. L'esprit d'équipe qui a régné tout au long de ce stage a contribué à la réussite de chacun. Malgré un gros volume de travail journalier (8h/jour minimum), nous avons réussi à travailler avec le sourire et dans la bonne humeur. J’en garderai un excellent souvenir !

• Un planning à craquer !

La formule semble avoir séduit le petit groupe de participants. Verrons‐nous d'autres éditions du Hard Training Camp Apnéeau ? Bien sûr! Cette année fut un "test". La formule marche bien, donc je pense qu'en concertation avec les dirigeants du club, nous renouvelleront ce stage chaque années. A noter qu’il y aura plus de places pour les stagiaires, contrairement à cette année ou je tenais à ce que l'on soit peu nombreux. C'est un stage fort en émotions, intensif, dur... mais finalement, c'est du bonheur!

¾ Propos recueillis par Florian Gérault


• Le témoignage de Christian

Maldamé, l’un des plus complets et des tous meilleurs apnéistes mondiaux, champion du monde par équipe en titre avec l’équipe de France AIDA.

CHRISTIAN MALDAME

" Cela fait déjà plusieurs années que je monte en altitude pour m’entrainer et me préparer, mais jamais je n’avais eu la possibilité d’aller dans un centre complet avec tout ce qu’il faut pour enchainer plusieurs activités sportives sur une même journée. Dès que Fred m’a parlé de l’idée de ce stage, je lui ai transmis ma motivation et mon envie. Aller à Font Romeu, dans ce centre historique d’entrainement en altitude était une opportunité unique. De plus, le fait de se retrouver en groupe ‘en immersion’ totale me semblait vraiment propice à l’échange et l’émulation. Fred a fait un super boulot et à réussi à monter ce stage et à regrouper un groupe d’apnéistes très sympa, motivés et avec un excellent niveau. Le stage a tenu toutes ses promesses ! On s’est tous régalé à se pousser dans nos retranchements physiques et à découvrir les effets de l’altitude sur l’apnée. Les enchainements, piscine, salle, neige nous ont permis de ne jamais nous lasser. Certains matins les muscles tiraient et il fallait se pousser pour se remettre à la tâche, mais au final, nous avons découvert que l’on supportait sans trop souffrir une grosse charge de travail… Une superbe semaine, pleine de bonne humeur, de dépassement et d’émulation… Les prochaines semaines nous diront si ce stage a porté ses fruits en termes de performances pures. Mais dans tous les cas nous avons partagés de super moments !" ¾ Christian Maldamé


ITW

A trente neuf ans passés, le belge Patrick MUSIMU, multiple recordman d’apnée, poursuit sa quête abyssale en dehors des sentiers balisés. Adepte de la plongée « No Limit », en mai 2005, en seulement trois semaines d’entrainement et dix plongées , Patrick surprend en plongeant consécutivement à 100, 136, 151, 170, 185 m. Le 26 juin 2005, pour la première fois dans l’histoire, Patrick atteint les ‐200 m et redéfini par la même occasion les limites du genre humain. Le 30 juin, après une plongée à ‐209.6 m, le corps fatigué Patrick stoppe sa progression. Il vient à bout d’un engagement physique et mental éprouvant pour l’organisme. Licencié en physiothérapie, Patrick échafaude des techniques pour s’adapter aux fortes pressions. Ainsi, il révèle au grand jour une technique peu commune mais déjà maitrisée par une poignée d’apnéiste tels que le cubain Pipin qui consiste à immerger ses sinus. L’eau inonde ensuite l’oreille moyenne tout en contrôlant avec minutie l’ouverture de ses trompes d’Eustache. Une technique particulière lui permettant d'atteindre des grandes profondeurs sans subir les problèmes de pressions sur les tympans en temps normal. Jusqu’où ira‐t‐il et comment ? Pour le savoir, nous avons sollicité une petite consultation !

UNE VOLONTE A TOUTE EPREUVE

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¾ Bruno Beauverger


© Jean François


© Eric Petit

¾ Propos recueillis par Bruno Beauverger

APNEE NO - LIMIT En 2005 tu es rendu célèbre pour avoir été le premier homme dans l’histoire de l’apnée a avoir franchi les ‐200 mètres. Qu’est ce qui te fait retourner à l’eau maintenant ? L’histoire est longue. Le projet « The Ultimate Dive » (TUD) m’a laissé sans objectifs précis. Une impression d’avoir tout fait, tout touché. Le débriefing personnel a dès lors pris plusieurs années. Le fruit de mes réflexions s’est traduit par un manuscrit de 200 pages. Ensuite, lors d’un tournage publicitaire en novembre 2007 dans les eaux indonésiennes, j’ai été amené à replonger. A 40m, le Bleu m’a percuté et j’ai reçu à nouveau l’appel de la mer, l’appel des profondeurs. Deux mois plus tard je retournais sur l’île d’Abu Ramada, mon lieu sacré en Egypte, et m’envoyais à 100m accroché à un poids de fortune. Quels enseignements as‐tu tiréS de cette plongée ? L’enseignement est spirituel avant d’être humain. Ma technique et ma préparation m’ont permis de partir en complète

méditation sous l’eau et de par conséquent laisser mon cerveau vivre et interprété les sensations. Détaché de toute douleur, de toute pensée, il n’y avait plus rien là‐bas pour me rappeler ma condition humaine. Tu parles de descendre à‐240 mètres en partie poumons vides comme le font les phoques par exemple. Pourquoi ? « 240 » est un chiffre annoncé sous forme de boutade à un journaliste qui m’a interviewé il y a quelques mois de cela. Devant son insistance quant à la profondeur de mon prochain No Limit absolu, je lui ai rappelé que je fêterai mon 40è anniversaire en 2010 et que j’aimais les symboles. De là les 240m. Ce n’est qu’un chiffre sans valeur pour moi. Juste une excuse pour me donner de vivre ce qui doit découler de cette expérience. Pourquoi « poumons vides » ? Je mets l’expression entre guillemets parce il ne s’agit pas de descendre sur le VR (le bloodshift n’aurait pas le temps de s’enclencher) mais bien sur le VRE.

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© Cédric Bourgaux



Le travail avait été entamé en 2004 alors que je me préparais au TUD. L’Air Cavity Flooding (ACF) ne m’oblige pas à stocker de l’air pour la compensation en grande profondeur. La vidéo de ma dernière plongée (209m) révèle que je ne carpais déjà plus qu’un minimum (3x je crois) avant de partir. De fait, à chaque plongée de ma progression je retirais une carpe. Trop compliqué de rentré ici dans les détails du pourquoi ? et comment ? Quoi qu’il en soit, il n’en reste pas moins que j’avais déjà anticipé qu’en levant la barrière

répercussions physiques et physiologiques pour ton organisme ? L’être humain n’aura jamais la capacité de stockage d’O2 qu’ont les phoques et autres espèces marines. Nous pouvons stimuler, maximiser ce stockage mais nous resterons toujours bien en deçà de leurs valeurs. Il faut bien comprendre le phénomène d’œdème et de bloodshift pour se rendre compte que là n’est pas la grosse inconnue pour l’homme. Il nous sera toujours possible de descendre plus vite, de remonter plus vite. De freiner ou

© Jean François

morphologique de pression (grâce à l’utilisation de l’eau) viendrait le jour où les gaz comprimés pourraient poser problèmes et empêcher une progression vers les profondeurs. L’exemple nous est donné par ces espèces de phoques qui pour les grandes profondeurs descendent à quasi VRE. Je n’aime pas l’idée d’une limite imposée. La compensation à l’eau est née du même type de réflexion. Si les capacités de stockage de l’O2 dans le sang chez le phoque sont bien plus importantes que chez l’homme, en plongeant de cette manière, as‐tu une idée des

contrôler notre vitesse dans un sens comme dans l’autre. Pour ma part, le danger réside dans la survie du système nerveux. C’est là que se trouve la limite selon moi. Pour répondre à la pression l’organisme se place en état de survie. La redistribution sanguine est un phénomène connu depuis longtemps. Tout comme l’ACF a permit de lever de manière naturelle la barrière morphologique la diminution de l’air prévient un autre problème. Reste que le voyage s’allongeant, l’anoxie des cellules nerveuses viendra forcément à être irréversible causant des lésions graves au plongeur. >>>


Physiquement comment te prépares tu ? Paradoxalement je parle aujourd’hui d’apnée douce. Ma préparation est donc diamétralement opposée à celle à laquelle je m’astreignais par le passé. Il est important de bien comprendre qu’aujourd’hui je ne m’entraîne plus pour l’apnée. L’entraînement s’inscrit dans un schéma d’entretien et de maintien de mon capital santé et bien‐être en général. En résumé, 2x 2 heures de pratique en salle de fitness par semaine, dont 30 minutes de travail cardio, 30min de musculation et 1h de stretching. Stretching adapté et pratiques respiratoires font partie de mon quotidien. Je pratique également régulièrement des exercices d’énergie interne issus des arts martiaux ainsi que des exercices isométriques pour renforcer et améliorer mon flux d’énergie. Quelle est ta quête ? Quête des sensations et des émotions, sans aucun doute. Certains vont jusqu’à dresser le parallèle entre ma démarche et le soufisme. J’évolue au rythme de ma passion. La notion de record n’a de valeur à mes yeux que pour le parcours qui m’y conduit. Le chiffre en lui‐ même n’est qu’un symbole. Si par malheur, l’Homme vient à lui accorder de l’importance, comme toute idée abstraite, elle se verra très vite détournée de sa fonction originelle et finira à elle seule à justifier les conflits à venir. L’origine de ces conflits se trouvent crypter dans notre code génétique. Je ne m’y arrête pas.

LA SKANDALOPETRA ‐Une plongée en Skandalopetra à ‐150 mètres. Entre quête des profondeurs et retour aux origines, que représente pour toi ce type de plongée ? La Skandalopetra trouve ses origines en Grèce, ma passion pour la plongée traditionnelle, elle, trouve ses sources au Moyen‐Orient. Son origine remonte à 2008 quand je suis retourné voir M Alaa El Din en Egypte, l’homme de cœur sans qui le projet TUD n’aurait jamais pu avoir lieu. Je me suis donc retrouvé aux côtés d’Alaa à plonger sur cet endroit qui m’est devenu sacré : Abu Ramada. Je voulais retrouver le silence des profondeurs. Sans ma gueuse, j’ai attaché une ceinture de plomb à ma corde, enfilé mon masque et mes palmes et me suis largué sur 40m en m’accrochant à la main au lest. J’ai laissé tourner le chrono et ai profité de l’instant magique. De retour sur le bateau, Alaa m’a conté la culture des plongeurs de perles du Moyen‐ Orient. Contrairement à ce que je venais de faire, eux maintenaient le lest de leurs pieds nus. Quelques minutes plus tard je m’essayais à cette pratique d’abord sur 30, 70 et enfin 100m. Les sensations restent complexes à relater. En effet si dans le No Limit moderne, le câble prétendu m’ouvre la voie et que le frottement de la gueuse qui glisse le long du câble prétendu me berce, j’avais ici l’impression de m’enfoncer en territoire vierge, de m’aventurer dans une étendue d’eau où aucune route ne m’était tracée ou aucun son ne m’était renvoyé. Pour seul contact, une corde. Comme un cordon ombilical. Le projet « Renewing with Traditions » était né. Plus tard, je me documentai sur ces pratiques et découvris avec émerveillement des images d’anciens pratiquant encore la plongée

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De retour sur le bateau, Alaa m’a conté la culture des plongeurs de perles du MoyenOrient. Contrairement à ce que je venais de faire, eux maintenaient le lest de leurs pieds nus. Quelques minutes plus tard je m’essayais à cette pratique d’abord sur 30, 70 et enfin 100m.


traditionnelle aux larges des côtés iraniennes, ainsi qu’une vidéo sur le site du Sheik Mohammed Al Maktoum. Les chants, le rythme de tambour, les hommes. Mon sang africain battit dans mes tempes. Je fus conquis. En me documentant plus longuement je compris que contrairement à ce que j’avais du faire durant mon expérience à 100m, où j’avais assuré seul ma remontée à la force des bras, les plongeurs de perles du Golfe Persique, eux, étaient hissé vers la surface par l’équipage sur le bateau. Je retournai en Egypte et, cette fois‐ci demandai à être hissé. Toute la magie était là. Dans la communion du plongeur avec son équipe. Dans la confiance aveugle et le lien spirituel qui finit par les unir. Dans la synchronisation des efforts. Contrairement au No Limit contemporain, ici, la remontée se veut également initiatique, riche en information. A chaque traction opérée par l’équipage sur le bateau, je ressens son énergie, ses émotions. Imaginez être largué comme une ancre, sans possibilité de vous arrêter. Dans les techniques modernes un ballon ascensionnel vous ramène à une vitesse de près de 3m/s. Vitesse inimaginable dans le traditionnel. Le succès d’une plongée profonde ne dépend donc plus seulement de mes capacités mais de celle de cette équipe qui, littéralement, tient ma vie entre ses mains. Le No Limit Traditionnel est né de ces émotions.

WAVING AT MY ANCESTOR

In 2010, Patrick will search for the ancestors of apnea, practiced and cultivated from antiquity the who have techniques of diving, allowing this extreme sport to blossom today. They are the old pearl fishermen of the Arabian‐Persian gulf and the sponge fishermen of the Greek island of Kalymnos, the cradle of the free‐diving in Europe. Through these unique meetings he will introduce us to his art and his inner‐development. In Kalymnos, Athens, Doha, Dubai, Abu Dhabi and Kuwait he will Brussels, meet scientists, ethnologists, underwater archaeologists and specialists of this traditional form of diving.

Un documentaire devrait naître prochainement d’ailleurs, peux tu nous en dire un peu plus ? L’idée du documentaire « Waving At my Ancestors » est issue de la rencontre avec le réalisateur Peter De Mulder qui s’est donné les moyens pour le faire sortir sous format grand écran. Il reprend mon projet de plongée traditionnelle et l’englobe dans un contexte plus large. Le projet est complexe et ambitieux. Il se veut culturel, sportif et scientifique. Il s’agira de mettre en exergue les traditions des plongeurs de perles du Golfe Persique ainsi que celles des plongeurs d’éponges de la Grèce et de tenter de retracer le chaînon manquant entre ces cultures et ces peuples liés par une pratique ancestrale commune. Avec en trame de fond ma philosophie de l’art de la plongée en apnée. Ainsi, le documentaire nous amènera‐ t‐il en Grèce, aux Emirats, au Koweit ainsi qu’au Qatar. Aux travers de la plongée en apnée leurs peuples nous instruiront quant à leurs pratiques ancestrales, à leurs histoires, leurs dangers… leurs vies. Après avoir été initié, ma plongée traditionnelle s’offrira en symbole comme le fruit de cette recherche. Rendant en quelque sorte hommage à ces hommes tout en explorant des profondeurs contemporaines sur bases de leurs savoir et de nos acquis. Autant dire qu’issu de deux cultures différentes je m’identifie totalement à ce projet. Shooting Schedule - 01 March 2010: Investment deadline - April 2010 (Greece, Dubai and/or Doha): Scouting and preparation id around the modern era and thousands - May 2010: Shooting Session

Belgium - June 2010: Shooting Session Dubai /Kuwait - August/September 2010: Shooting Session Greece - September 2010: Post production - November 2010: Film’s delivery





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I want my daughter to grow up with oceans that are full of life. I hate to think that she will one day ask why our generation didn’t do more to stop the damage.

¾ Propos recueillis par Bruno Beauverger

Since learning to freedive in 2000, Canadian freediver Mandy has attained 12 Canadian National records, finished first place with her Canadian women’s team in last two AIDA World the Championships and has gone on to hold 7 World Records.

Who is Mandy? I am Mandy‐Rae Cruickshank from Canada. I have been Freediving since 2000 and have set 7 World records in the sport. I work with my husband, Kirk Krack, in Performance Freediving International (PFI) teaching others how to safetly enjoy Freediving while exploring their own potential.

How would you describe yourself? I have always been a water baby. Everything I have done in my life has had to do with the water. I work and play in Freediving. I couldn’t imagine life without diving. >>>


Where is the most beautiful place worldwide you dived? I have two favorite places to Freedive. The first is Port Hardy in British Columbia Canada. It is cold but it has more life then anywhere else. My next favorite place would be Fiji. It is much warmer and does have a lot of healthy reef. Both are just amazing areas to dive.

What kind of trip, competition or experience changed you in a way you could never have dreamed of? In 2000 Kirk Krack brought me to Aruba to train with Audrey for a tandam no‐limits deminstartion record. We hit 101m which at the time was just 20m off a new World record. Kirk saw that I had the ability to get the Women’s No‐limit World record and one year later that is what we did. After that I was hooked and felt that maybe other records were possible.

What is freediving great? I love freediving because it allows us to really become part of the underwater world. For me it is where i feel most relaxed and comfortable. It is where I am meant to be.

You’re involved with Performance Freediving Team. What made you want to partner with them? Kirk and I knew each other before Freediving came into our lives. Kirk has a passion for this sport that is contagious. Both of us have been aquatic instructors (swimming lessons, lifeguarding, scuba) for most of our adult lives. We truely love to teach people how to freedive to the best of their abilities and do it safely. The


competition side of it is an added bonus for us. Teaching is what we really love.

After few months of rest and no competitive goals, is a world record attempt still envisageable? I would love to continue pushing my limits with more world records. That will be a couple years away though as Kirk and I are expecting our first child this March. We are very excited to have a new little one to introduce to the water.

What directions was your research taking to explore how the body can optimize oxygen consumption? Over the past 10 years we have taken part in a lot of different types of research for Freediving. Topics such as Decompression sickness and effects of low oxygen levels on our body and brains have been my favourite topics of research.

What goes through your mind when a director called you in order to play in the movie THE COVE? I became involved in The Cove because OPS was looking for a female Freediver to dive with humpback whales. They liked the image of that. They liked how Kirk and I worked and freedove together and they kept calling us for more trips to film. It wasn’t until year 2 that the move took the turn to the topic of the Dolphin slaughter in Japan. But when it did we wanted to help in whatever way we could. We are both very passionate about protecting our >>>


environment and this was a great learning experience.

What are the main problems you'll have to face? In Japan our task was to place underwater cameras and hydro phones in the killing bay to capture the images and sounds of the slaughter. This was done in waters that we had never dove in before, in the middle of the night with no light. To make it more stressful, we were being followed whenever we left the hotel and had to be very careful not to get caught in the water. It was a very stressful experience.

Do you think THE COVE has efficiently aroused people consciousness about how they can act to protect or simply respect the marine wild life? What do you hope? The main comment that we hear from people that have seen the movie is that it left them feeling like they need and want to do something to help make a difference. This is the same effect that being part of the filming had on us too. We started to learn about problems and issues facing our waters and the environment from experts in these fields. Once we started to learn what is happeneing, we couldn’t help but want to learn more and to start making personal choices that will benefit our environment. Changes have happened to the Japan dolphin slaughter because of this movie and I think that it will continue to create awareness and make people force change.

Is there a message you would like to deliver?

We all need to take action. Maybe not on the same level that we did but on a personal level. If we all become more aware of what choices we make (such as what we eat and where we spend our money) then we can help make a difference. I want my daughter to grow up with oceans that are full of life. I hate to think that she will one day ask why our generation didnt do more to stop the damage.

Thanks much Mandy for sharing a part of your life.


7th to 20th June 2010 The most exciting Freediving Event of the Year Just Got Even More Exciting!!! 5 Day World Cup Competition Training Week—Sled Diving Guillaume Nery 75m CNF French National Record - 2009 Mediterranean Meeting. Photo: Fred Buyle


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Richard O’Barry, ancien dresseur des cinq dauphins ayant joué Flipper, est devenu l’un des plus fervents et des plus actifs militants anti‐captivité. Il est aujourd’hui à l’affiche du documentaire The Cove – La Baie de la Honte, qui dévoile les massacres de dauphins perpétrés dans la baie de Taiji, au Japon. J’ai eu la chance de l’interviewer puis de le rencontrer devant le delphinarium de Bruges, à l’occasion de la semaine internationale du dauphin captif en 2004. Durant cet entretien, il m’a expliqué les raisons de son engagement, ainsi – entre autres – que ses points de vue sur diverses questions concernant l’intelligence, la captivité ou encore l’utilisation militaire des dauphins.

¾ Propos recueillis par Pierre de Vreyer Pierre : Quand avez‐vous commencé à travailler avec les dauphins ? Ric O’Barry : J’ai commencé à travailler avec les dauphins en 1961. J’étais l’entraîneur principal des dauphins et des orques du Seaquarium de Miami. Mais en 1970, j’ai commencé à lutter contre cette industrie que j’ai aidé à créer. Aujourd’hui, je travaille pour un grand groupe français de protection animale : One Voice. Pierre : Qu’est‐ce qui, aujourd’hui, vous pousse à agir en faveur des dauphins ? Ric O’Barry : Je me sens en partie responsable de la création de cette industrie multimilliardaire qui exploite les dauphins en captivité, donc je suis fermement déterminé à contribuer à l’arrêt du trafic de dauphins captifs. Mon véritable travail a commencé le jour où Flipper est mort, la veille du premier Earth Day, en 1970. J’essaye depuis d’éduquer le public sur le traitement et la condition des dauphins dans les delphinariums, en espérant qu’il y sera sensible et arrêtera d’acheter des places pour ces spectacles. Pierre : Vous avez capturé les dauphins qui jouaient dans Flipper ? Ric O’Barry : J’ai capturé les cinq dauphins qui jouaient le rôle de Flipper. Je les ai tous entraîné, depuis le premier épisode jusqu’au tout dernier. Je vivais avec eux au Seaquarium. >>>


Tous les vendredi soirs, à 19H30, je prenais la télé, avec une rallonge, pour l’amener jusqu’au bout du dock, pour que Flipper puisse regarder Flipper à la télévision. C’est là que j’ai compris que les dauphins étaient conscients d’eux‐mêmes. Je pouvais dire

lorsqu’ils se reconnaissaient. Par exemple, Cathy reconnaissait les plans dans lesquels elle jouait. Suzy reconnaissait les siens, etc. Pierre : Qu’est‐ce qui vous a fait changer de position vis‐à‐vis de la captivité des dauphins ? Ric O’Barry : Cathy est morte dans mes bras. Elle s’est suicidée. C’était la veille du premier Earth Day, en 1970. Le lendemain, je me suis retrouvé à la prison de Bimini en essayant, pour la première fois, de libérer un dauphin. J’étais complètement déboussolé. Pierre : Comment savez‐vous qu’il s’agit d’un suicide ? Ric O’Barry : Les dauphins, à la différence des humains, ne respirent pas automatiquement. Chaque inspiration est pour eux un effort conscient. Cathy m’a regardé dans les yeux, a pris une respiration, l’a retenu – et elle n’en a plus pris d’autre. Elle s’est laissé couler au fond de l’eau. Cela m’a profondément affecté. [Voir une reconstitution dans ce reportage sur les dauphins de l'émission Mystères]. Pierre : La série Flipper a projeté une certaine image des dauphins. Comment décririez‐vous


cette image qui a mené à une véritable « dauphin‐mania », si je puis employer ce terme, durant les années 60 ? Ric O’Barry : C’est vrai, il existait une certaine « dauphin‐mania ». Mais elle est plus prégnante aujourd’hui que dans les années 60. Durant les années 60, les delphinariums n’étaient qu’une petite industrie. Il n’existait que trois ou quatre endroits où l’on pouvait voir des dauphins. Aujourd’hui, elle est devenue multimilliardaire. Probablement à cause de la popularité de la série Flipper. Le succès de cette série a beaucoup à voir avec le trafic actuel des dauphins et l’image que l’on se fait d’eux. L’image projetée par l’industrie des delphinariums, dans des endroits comme le Parc Astérix, le Marineland d’Antibes ou Sea World, etc., est celle d’un clown. Et je pense que cela fait beaucoup de mal aux dauphins et à la nature en général. Ils [NDR: les responsables des delphinariums] appellent cela de l’éducation mais, malheureusement pour nous et les dauphins, il s’agit d’une forme de mauvaiseéducation. Les dauphins sont des animaux sauvages, au même titre que les lions, les tigres, les éléphants. C’est cette image‐là qu’ils devraient avoir et garder. Malheureusement, à cause de l’industrie des delphinariums, le grand public les voit aujourd’hui comme des

clowns acrobates, une créature amicale qui est là pour nous amuser, pour nous divertir. Pierre : Quand avez‐vous commencé à travailler pour la Navy ? Ric O’Barry : J’ai été dans la Navy de 1955 à 1960. Je travaillais alors pour une unité de destroyers de défense sous‐marine (« anti‐ submarine hunter‐killer »). Pierre : Est‐il vrai que des dauphins ont été utilisés durant la Seconde Guerre mondiale ? Ric O’Barry : Non, c’est faux. Les dauphins ont été employés par la Navy à partir de 1959. C’est assez récent. Les « Navy Dolphins » ont été utilisés au Viêt‐Nam, mais pas durant la Seconde Guerre mondiale. Pierre : Les dauphins de la Navy sont aujourd’hui appelés “Advanced Biological Weapon Systems” (Systèmes d’Armes Biologiques Supérieurs). Ont‐ils toujours été désignés ainsi ? Ric O’Barry : Oui, c’est le nom que leur a donné la Navy, et c’est toujours celui qu’elle utilise. Cela devrait donner une idée de la façon dont ils sont traités. Les dauphins sont considérés comme des « systèmes », des systèmes jetables pour une société qui fait du jetable une manière d’être. Pierre : Quel y est leur statut ? Plus proche du « chien de guerre » ou du « soldat aquatique » ? Ric O’Barry : Un peu des deux. Mais ils sont plutôt considérés comme des chiens de guerre : ce sont les « dauphins de guerre ». Ils sont utilisés pour détecter les mines. Au Viêt‐Nam, ils servaient à défendre les ports. La marine russe les a également utilisé pour garder les sous‐marins et d’autres navires dans diverses parties de la Mer Noire. Oui, en effet, les dauphins de l’armée sont en quelque sorte des chiens de guerre. Pierre : De nombreuses rumeurs ont couru sur les dauphins de l’armée américaine, en grande partie à cause du secret qui entourait ce programme jusque dans les années 90. Est‐il vrai qu’il existait des programmes visant à entraîner des « dauphins‐tueurs » ?

>>>


Ric O’Barry : Je pense, ou plutôt je sais, que c’est vrai. Au Viêt‐Nam, il y avait 13 dauphins dans la Baie de Cam Ran. Je connaissais ces dauphins, qui étaient gardés dans une base navale à Key West en Floride. J’en ai même côtoyé de très près… Pierre : Vous avez dit dans une interview que l’intelligence des dauphins ne nous est ni inférieure, ni supérieure, mais tout simplement différente. Pensez‐vous cependant que nous pourrons un jour communiquer avec eux ? Il existe quelque projet, en cours aujourd’hui, qui cherche à établir une communication interspécifique. Ric O’Barry : Oui, je connais très bien ce projet. Cependant, je pense que nous avons encore une très longue route à parcourir d’ici là – d’ici à ce que l’on établisse une réelle communication. Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas encore appris à communiquer entre êtres humains. Nous devrions d’abord apprendre à faire ça.

des gens dans la mer. Elles remontent à la Grèce antique et nous possédons aujourd’hui une large documentation à propos de dauphins sauvant la vie de personnes en danger dans la mer. Ces personnes ont réellement été sauvées par des dauphins. J’ai moi‐même pu assister à ce genre d’événements deux fois au cours de ma vie, je sais donc que c’est vrai. C’est cela la communication pour moi. Je pense qu’il s’agit d’une forme altruiste de communication. Pierre : Je sais que vous êtes contre les programmes gardant les dauphins captifs, et je suis passé par le Dolphin Research Center (à Key West, en Floride)… Ric O’Barry : Oui, je déteste cet endroit. Les gens qui savent ce qui s’y passe vraiment l’appellent le Dolphin Riding Center [NDR : riding = “chevaucher” ; dans ce centre, contre une centaine de dollars, on peut nager avec des dauphins]. A ce que j’en ai vu, ce centre n’est pas un véritable centre de recherche. Les

Et il faut savoir ce que signifie exactement le terme communication. Vous savez, il existe de nombreuses histoires de dauphins ayant sauvé

dauphins captifs y font des tours pour obtenir à manger. Si vous n’avez pas de nourriture à leur donner, ils n’iront pas s’intéresser aux


gens. Tous les dauphins en captivité sont contrôlés par la nourriture. Si vous n’aviez pas de récompense, les dauphins ne coopérerez pas et ne laisseraient pas les gens descendre dans l’eau, pour les embrasser, ni nager avec eux, ni aucune de ces choses absurdes qu’on leur fait faire. Pierre : C’est une forme d’esclavage… Ric O’Barry : Exactement. Pierre : Que pensez‐vous de l’intelligence des dauphins ? Ric O’Barry : Vous utilisez le terme d’intelligence… c’est un concept créé par l’homme. Par exemple, du point de vue d’un papillon, je ne suis pas très intelligent du tout. Je ne peux rien faire de ce qu’un papillon fait, donc … L’intelligence est un concept humain. Pierre : Pensez‐vous cependant que la conception que nous avons de l’intelligence des dauphins joue un rôle déterminant dans la revendication de droits en leur faveur ? Ric O’Barry : Non, je ne pense pas. Les dauphins et les autres animaux n’ont aucun droit vis‐à‐vis des lois humaines. Il n’existe pas beaucoup de protection concrète. Je ne connais par exemple pas beaucoup de scientifiques des mammifères marins qui protègent les mammifères marins. Leur travail consiste en majeure partie à compter combien il en reste encore… Trop de spécialistes des mammifères marins sont liés à l’industrie multimilliardaire des delphinariums. La plupart de ces scientifiques américains reçoivent des subventions de l’Office of Naval Research, et ils ne peuvent donc pas parler des abus qui existent. Ils ne recevraient plus leurs subventions de la Navy s’ils le faisaient.

Pierre : A propos des revendications de droits pour les dauphins, pensez‐vous qu’ils doivent avoir une protection, de leur vie, de leur liberté d’être des animaux sauvages… ? Ric O’Barry : Oui, tout à fait. Je pense qu’ils devraient avoir… qu’ils ont déjà en fait, des « droits naturels », tout comme les humains. Le fait que nous puissions marcher dans une rue sans se faire attaquer par exemple. Ce sont les droits avec lesquels nous sommes nés. Les autres animaux n’ont‐ils pas droit à la même protection ? Pour quelle raison ? Je pense que le droit naturel des dauphins est le suivant : pouvoir nager librement dans l’océan, mile après mile, sans se faire attaquer, ni capturer, ni tuer. Pierre : Etes‐vous favorable à une protection pour tous les animaux ? Ric O’Barry : Oui, absolument. Je n’ai travaillé qu’avec les dauphins, mais c’est seulement parce que j’ai une relation particulière avec eux. Je ne pense pas que les dauphins soient plus ou moins importants que les requins, par exemple. Vous savez, le requin est à l’océan ce que le lion est aux plaines du Serengeti en Afrique. Sans requin dans l’océan, le dauphin n’existerait même pas. Tout est donc connecté. Il se trouve que j’ai travaillé avec les dauphins, mais les dauphins ne sont pas plus important que les requins, ou quoi que ce soit >>>


d’autre. Pierre : Quel est le meilleur moyen de protéger les dauphins ? Est‐ce par l’éducation, par l’action… Ric O’Barry : Les deux sont importants. Il n’y a pas de recette magique pour faire disparaître toutes les menaces qui pèsent sur les animaux. Je dirais aux gens en France qui veulent agir en faveur d’une protection animale de joindre One Voice. Là, nous faisons les deux : de l’éducation et de l’action directe. One Voice est actuellement en train de faire quelque chose de valeureux. Il ne s’agit pas de

Pierre : Combien de dauphins avez‐vous libéré ? Ric O’Barry : Oh, je n’ai jamais compté… Peut‐ être une vingtaine. Je ne sais pas… Nous avons libéré deux dauphins de la Navy. Mais ils ont été recapturés. Voyons… Il y a eu également Liberty et Florida aux Bahamas, Opo dans la baie de Biscayne à Miami, il y a eu Joe et Rosy, en Géorgie, Nica et Bluefield au Nicaragua, Ariel et Turbo au Guatemala, Flipper au Brésil, et d’autres encore… >>>


Le massacre des dauphins continue dans la baie de Taiji au Japon.


Pierre : Est‐ce que les mentalités et attitudes vis‐à‐vis des dauphins sont en train d’évoluer aux Etats‐Unis ? Ric O’Barry : Non… Malheureusement, notre relation avec les dauphins semble se baser exclusivement sur ce que les dauphins peuvent faire pour nous. La plupart des gens qui s’intéressent aux dauphins le font en se demandant ce que les dauphins peuvent faire pour eux. C’est toujours une relation utilitariste que nous entretenons avec les dauphins. L’Amérique est une nation de consommateurs insatiables, ils veulent ce qu’ils veulent et ils le veulent tout de suite ! Pierre : Vous avez assisté aux massacres et aux captures de dauphins au Japon, et l’avez filmé d’abord filmé pour One Voice. Pensez‐ vous qu’il faille établir une législation plus dure pour protéger les dauphins ? Ric O’Barry : Je pense que la pression internationale sur le gouvernement japonais apporterait des résultats plus rapides qu’une législation. Avec One Voice, nous avons tourné 9 heures de vidéos et réalisé un DVD de 30 minutes, envoyé à la BBC, CNN, TF1 et France 2, ainsi qu’à tous les journaux et télévisions possibles. C’est le genre de publicité dont le gouvernement japonais ne veut pas. Et peut‐être que cela sera plus rapide que d’établir une législation, que cela constituera un moyen plus efficace de faire pression sur le gouvernement japonais, afin qu’il abolisse ces pratiques barbares. [NDR : The Cove –La Baie de la Honte traite du même sujet et vise exactement les mêmes objectifs.]

Pierre : Etes‐vous favorable à une déclaration de droits pour les dauphins ? Ric O’Barry : Comme une déclaration de droits animaux ? Je pense que c’est une bonne idée et pour toutes les « choses » qui vivent sur cette terre. Pierre : Avez‐vous quelque chose d’autre à ajouter au sujet de droits pour les dauphins ? Ric O’Barry : Il est difficile de résumer cela en quelques mots. La meilleure chose que nous pourrions faire pour les dauphins, c‘est de les laisser tranquilles. On dirait que nous n’en sommes pas capables ; c’est pourtant la meilleure chose à faire. Pierre : Qu’est‐ce qui, d’après vous, peut rapprocher hommes et dauphins ? Ric O’Barry : Je ne suis pas sûr qu’ils devraient être spécialement proches. Il y a une distance naturelle entre les êtres humains et les animaux sauvages. Quand vous allez dans la jungle ou en Afrique ou dans l’océan, les animaux sauvages évitent naturellement les hommes, ils se cachent d’eux. C’est une forme de communication : ils nous disent quelque chose, mais nous n’écoutons pas. Nous sommes trop occupés à essayer d’obtenir ce que nous voulons. Nous devons apprendre à respecter la nature. Nous pensons que nous devons nous en rapprocher, les toucher et les embrasser, mais c’est exactement cela le problème. Pourquoi ne pouvons‐nous pas simplement les laisser tranquilles ?

Retrouvez l’interview sur le site

www.blog-les-dauphins.com



DOSSIER

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Etudiant en deuxième année de Préparation d’un Bachelor à l’EGC Chambéry en « Responsable en Communication et Marketing », Cyril FROMENT e PELTIER orchestre la « 2 Coupe de Savoie d’apnée sportive AIDA » en septembre 2010.

Chaque année vous êtes toujours plus nombreux à vous essayer à la compétition. Vous souhaitez peut être en organiser une mais ne savez pas par quel bout commencer.

Pour vous donner une idée de l’ensemble des problèmes et des actions à mener, Cyril FROMENT PELTIER répond à nos questions.


David Directeur de l’EGC (Ecole de gestion et de commerce. Directeur Développement Groupe ESC Chambéry (Ecole supérieure de Commerce. Votre ressentit lors de la première édition ? Très satisfait, bel organisation, gestion seule d’un évènement : des moments difficiles mais on peut être fière de soi lorsque le projet a réussi. Cyril a pu aussi compter sur l’aide précieuse d’autres étudiants, qui au bon moment, ont pu contribuer à la réussite de cet évènement Votre implication est‐elle plus importante cette année ? Pourquoi ? Non, car l’expérience acquise la première année a permis de mieux appréhender le projet, d’éviter les erreurs, et de faire progresser le projet En quoi consiste votre rôle d’accompagnant dans l’organisation du projet ? D’être présent aux moments clés, de soutenir moralement, et de résoudre surtout les contraintes d’ordre administratif, car ce sont celles là les plus compliquées… Les décisions sont elles‐prises en collaboration ? Nous avons travaillé au début sur le projet dans sa globalité, ensuite Cyril gère le coté opérationnel de l’évènement. Des points réguliers sont effectués afin de suivre, recadrer si besoin et apporter des éléments complémentaires. Comment voyez‐vous le projet de votre point de vue ? Projet ambitieux et réaliste. Qui a su se conformer aux contraintes et aux possibilités. Il vaut mieux recadrer au plus tôt afin d’éviter de se planter

Pourquoi re‐signer pour une deuxième année autre le faite que soit un projet d’étude ? Qu’attendez vous, qu’espérez‐vous de cette nouvelle édition ? Re‐signer car quand on organise un bel évènement, il serait dommage de perdre cet acquis d’expérience. Et continuer permet de progresser, donc de régler les petits détails qui feront que la compétition tendra vers l’excellence. Au niveau de l’école, c’est une image positive prouvant le dynamisme et la professionnalisation de ses étudiants Qu’est ce que le projet vous apporte en tant qu’accompagnant mais aussi à l’école ? En tant qu’accompagnant, l’intérêt de suivre un projet d’envergure et dans le domaine du sport. Et pour l’école, d’aider au mieux ses étudiants dans la construction de leur projet professionnel Comment décririez‐vous l’organisateur par rapport à ce projet ? Tout projet débute sur une idée folle, aux courageux d’avoir envie de suivre ce rêve. Cyril fut l’un des courageux, et par sa persévérance, son dynamisme et sa motivation a su mener à bien ce projet un peu fou… C’est une preuve que la passion peut guider et faire avancer. Autre ? Que vive ce concours pendant encore de longues années, et que l’école soit capable d’assumer sa pérennité lorsque Cyril voguera de ses propres ailes. >>> ¾ Propos recueillis par Cyril FROMENT PELTIER



Cyril Combien de temps à l’avance faut‐il s’y prendre ? Plus on s’y prend tôt mieux c’est. Cela permet d’étaler dans le temps les taches, de les classer et de les traiter par ordre de priorité surtout quand on a d’autres priorités à côté comme les cours, les loisirs… En commençant de bonne heure cela permet de ne pas avoir à passer ces soirées et une partie de ces nuits à travailler comme ça été le cas pour moi lors de la première édition à certains moment de l’organisation. Pour cette édition j’ai commencé fin septembre à étudier la question et à mettre sur pied dans ses grandes lignes la compétition. Peux‐tu classer les principales étapes par ordre de priorité concernant l’organisation ? Un classement des étapes est difficile à établir, car tout se « mélange » et se « double » dans le planning, on fait plusieurs choses à la fois et on revient dessus par la suite… Pour illustrer, au début de l’aventure on monte, on démonte, on modifie les pièces qui constituent le projet. Mais s’il faut donner un classement, je dirai de travailler dans un premier temps sur son attente, c'est‐à‐dire de quoi va être faite la compétition, et monter son dossier de partenariat avec l’affiche... Puis par la suite fixer une ou plusieurs dates, faire un planning provisoire et voir avec la collectivité au niveau de la disponibilité des installations. Enfin faire son budget, démarcher les sponsors, prévoir la médiatisation… L’année dernière, tu organisais la première coupe de Savoie. Cette année, en plus d’une

compétition piscine, une épreuve de poids constant en lac est au programme. Peux tu nous en dire un peux plus ? Malheureusement les épreuves en lac n’auront pas lieu à cause surtout d’une logistique trop lourde à mettre en place surtout que je pars à l’étranger une bonne partie de l’été. Cette décision d’arrêter la partie lac n’a pas était facile à prendre pour moi dans la mesure où ce projet me tenait à cœur et où j’avais commencé à travailler sur l’organisation. Mais je pense qu’il faut savoir dire stop avant de ce prendre une claque. Aujourd’hui encore je serai tenté de continuer mais ce ne serait pas raisonnable. On se recentre donc sur un bel événement en piscine avec au programme statique, dynamique avec et sans palmes. Qui m’aide dans ce projet : Au départ de cette deuxième édition nous étions deux organisateurs, mais je me suis très vite aperçu que ma co‐équipière dans cette aventure me faisait perdre un temps précieux par son manque d’initiatives, de rapidité, d’intéressement et surtout d’investissement. C’est les aléas du travail en équipe ; et il faut donc savoir manager en conséquence. Le premier soutient vient incontestablement de David qui sans lui l’événement n’aurait jamais vu le jour, je tiens donc à lui dire un énorme merci. Mon frère Jérôme m’aide également dans ce projet pour la partie graphisme, c'est‐à‐dire affiches, plaquettes, flyers… ainsi que pour la partie communication et promotion au niveau des apnéistes et des clubs. Et enfin, une amie Rosa sur qui je peux compter à tout moment en cas de besoin et qui sera tout comme lors de la première édition à mes côté le jour J pour le déroulement de la journée.


Les partenaires ont‐ils suivis cette année ? La majorité des partenaires de la première Coupe de Savoie ont répondu présent pour la deuxième. J’attends encore la réponse de quelques uns mais j’ai bon espoir. Le seul problème majeur de nos jours est de trouver des partenariats financier compte tenu de la conjoncture actuelle, les entreprises axent majoritairement leurs actions de promotions sur des grands événements Quel sera le plus dur à gérer ? Le plus dur à gérer aurait été le lac, mais vu que ces épreuves sont annulées, je dirai la coordination du STAFF et la mise en place de la piscine qui se fait dans « les dernières minutes ». Il faut que je travaille ce point en amont car l’année dernière j’ai été pris de speed au début de la journée pour la préparation de la piscine… Le lancement est toujours remplit d’imprévus à gérer, mais c’est ce qui donne la pointe de piment. Sinon pour le reste je suis confiant et serein, je sais ce qui m’attends cette fois. Budget ? J’ai un budget de 6000 € pour cette édition c’est‐à‐dire le double de l’année dernière. Pour le STAFF il sera au même nombre autour des 20 – 25 personnes en incluant toutes les fonctions (photographes, régie son, sécurité…) ¾ Propos recueillis par Bruno Beauverger Pour une compétition piscine Les points clés • L’assurance C’est une obligation légale intangible. • La municipalité Vous devrez informer le maire de la commune où se déroule la manifestation. Pour être crédible présentez‐lui votre projet sous la forme d’un dossier de présentation.

Suscitez l’intérêt de soutenir une telle manifestation. • Les médias Montez un dossier presse clair et concis en précisant l’intérêt de médiatiser un tel évènement. La venue de pointures dans la discipline par exemple peut inciter certains à faire le déplacement. Insister sur la découverte d’une discipline en plein essor. Trop de gens pensent encore qu’il est indispensable de se trouver au plus près de la mer pour pratiquer l’apnée. Envoyez des communiqués à la presse régionale, friante des manifestations sportives. Contactez la télévision locale (France 3 régionale pourquoi pas…). Et n’oubliez surtout pas de prévoir un ou plusieurs photographes. Il en va de votre image. De belles photos donneront plus envie de vous soutenir mais aussi d’y participer pour une prochaine édition. • Les partenaires

Pour asseoir votre projet, partez à la pêche aux partenaires ! Ils peuvent être soit financier ou logistique (camera sous marines, sonorisation, confection de t‐shirt pour l’évènement, buffet, pâtisseries…) Certains vous sortiront une grosse épine du pied ! Segmentez votre projet en besoins, adaptez votre discours. Dites leurs comment ils seront mis en avant (inscription t‐shirts, banderoles, annonces faites au micro…). Soyez ingénieux et créatif ! • Secours Prévoyez un médecin si possible qualifié en plongée et dynamique surtout ! Des moniteurs d’apnée capable d’intervenir sous l’eau rapidement et efficacement. Utiliser le potentiel de votre équipe, plongeur bouteille, BNSSA, pompier ou tout simplement sportif, chacun trouvera un rôle à jouer. De même il est impératif qu’au sein de son équipe organisatrice des personnels soient formés aux gestes de premiers secours, et qu’ils s’en rappellent ! Si besoin, consacrez une matinée pour revoir les bons gestes. Le secourisme évolue constamment, vous devez vous en soucier. Un devoir citoyen avant tout. Vérifiez le bon fonctionnement de votre matériel oxygénothérapie. Positionnez le à un endroit stratégique sur le bord du bassin pour intervenir rapidement et proche des compétiteurs. Cela vous évitera de courir à l’autre bout du bassin au risque de glisser et de vous blesser (suraccident) !


TRAINING Expirez. Poussez les fessiers vers le haut. La tête est dans le prolongement du dos, la nuque bien allongée.

1

2

En inspirant, allongez les jambes, bras tendus, étirez en formant un arc avec le dos. Tentez de garder le ventre au sol.

3

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En expirant, penchez le corps en avant, les mains au sol de chaque côté des pieds ou saississez au niveau des chevilles. Les jambes restent bien tendues.

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Inspirez profondément. Levez la tête et les bras le plus haut possible et cambrez légèrement en arrière (haut du dos). Etirer au maximum vers le haut et contractez légèrement les fessiers.


DEBUTANT DUREE : 45 minutes

CONFIRME DUREE : 60 minutes

OBJECTIF :

OBJECTIF :

Hypoxie + relâchement

Relâchez‐vous ! RECUPERATION ENTRE SERIE LIBRE

SECURITE : toujours

réaliser ces exercices sous la surveillance d’un encadrant apnée / ou en binôme. ECHAUFFEMENT : 300 m nage libre 100 m tranquille, en alternant 2 brasses surface puis 2 brasses sous l’eau 1 x 25 m poumons pleins 2 x 25 m en expiration continue REPOS LIBRE 4 x 25 m Départ poumons vides REPOS LIBRE 1 x 25 m poumons moitié pleins 1 x 35 m poumons pleins 1 x 50 m poumons pleins REPOS LIBRE 100 m nage en surface

RECUPERATION ENTRE SERIE LIBRE SECURITE : toujours

réaliser ces exercices sous la surveillance d’un encadrant apnée / ou en binôme. ECHAUFFEMENT : 300 m nage libre 100 m tranquille, en alternant 2 brasses surface puis 2 brasses sous l’eau 2 x 50 m poumons pleins 1 x 75 m (50 m poumons pleins, 25 derniers mètres en expirant) REPOS LIBRE 4 x 2’→ 75 m (Enchainez 2 min statique surface puis 75 m dynamique sans reprise du souffle) 1 x 3’→ 75 m REPOS LIBRE 1 x 100 m le plus lent possible. REPOS LIBRE 100 m nage en surface


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RESULTS CHAMPIONNAT INTERREGIONAL D’APNEE ANTILLES GUYANE 1ERE MANCHE DE LA COUPE DE FRANCE FFESSM 24 JANVIER 2010 – BASSE TERRE GUADELOUPE STATIQUE 1/ MURBACH Sandrine 4’48’’ 2/ JACQUIN Sophie 4’36’’ 3/ MALGONNE Célia 3’18’’ 1/ SESSA Fréderic 6’17’’ 2/ STEERS Guillaume 5’59’’ 3/ PREISNER Stéphan 5’22’’ 4/ RIVALLANT Denis 5’17’’ 5/ STARA Maurice 5’15’’ DYNAMIQUE 1/ JACQUIN Sophie 121,20 m 2/ MURBACH Sandrine 110,20 m 3/ MALGONNE Célia 65,90 m 1/ SESSA Frédéric 170,20 m 2/ PREISNER Stéphan 127,10 m 3/ SANDOLO Joseph 116,75 m 4/ STROPPIANA David 115,90 m 5/ STEERS Guillaume 109,20 m DYNAMIQUE SANS PALME 1/ JACQUIN Sophie 79,40 m 2/ MALGONNE Célia 50,50 m 1/ PREISNER Stéphan 123,70 m 2/ SESSA Frédéric 118,50 m 3/ SANDOLO Joseph 85,10 m 4/ STROPPIANA David 80,35 m 5/ STEERS Guillaume 76,50 m

CHAMPIONNATS D’ALSACE D’APNEE FFESSM TROPHEE DES REMPARTS SELESTAT – 12 FEVRIER 2010 Tous les résultats, photos et vidéo sur http://apnee2.ffessm‐est.fr/

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CLASSEMENT DU COMBINE 1/ HOFFMANN Joelle 5’11’’ 108,7m dyn 74,45 m free 2/ FRICKER Olivia 3’55’’ 64,8 m dyn 45,25 m free 3/ WELSCH Axelle 2’30’’ 67,3 m dyn 45 m free 4/ MARISSAL Françoise 2’17’’ 60,4 m dyn 41m free 5/ BUFFARD Edwige 2’36’’ 49,4 m dyn 43,2 m free 1/ GUYOMARD Richard 4’02’’ 100 m dyn 75 m free 2/ SCHAEDELIN Michael 4’02’’ 100 m dyn 58,55 m free 3/ FOLLY Grégoire 4’32’’ 96 m dyn 58,1 m free 4/ MOREL Loic 4’48’’ 81,2 m dyn 59 m free 5/ GABET Christophe 3’59’’ 75 m dyn 63 m free

SELECTIF NORD/PAS DE CALAIS/PICARDIE S’APNEE 7 MARS 2010 – DUNKERQUE STATIQUE 1/ B AESEN France Gaelle 4’22’’ 2/ TASSAIN Carine 3’47’’ 3/ PAPA Sylvie 3’32’’ 4/ CLEON Mathilde 3’30’’ 5/ VANPOPERINGHE Marine 2’45’’ DYNAMIQUE 1/ TASSAIN Carine 124,33 m 2/ BAESEN France Gaelle 102,5 m 3/ PAPA Sylvie 83,5 m 4/ TSURUYA Shinobu 80,64 m 5/ FOURNIER Helene 75 m FREE 1/ TASSAIN Carine 75 m 2/ PAPA Sylvie 63,8 m 3/ TSURUYA Shinobu 61,2 m 4/ CLEON Mathilde 57,8 m 5/ FOURNIER Helene 55,9 m COMBINE 1/ TASSAIN Carine 2/ BAESEN France Gaelle 3/ PAPA Sylvie 4/ TSURUYA Shinobu 5/ VANPOPERINGHE Marine STATIQUE 1/ CONEM Benoit 6’35’’ 2/ DUVIVIER Alexis 5’17’’ 3/ DECOCK Damien 5’09’’ 4/ TURLIN Emmanuel 5’07’’ 5/ PECKEU Alain 4’50’’ DYNAMIQUE 1/ TURLIN Emmanuel 130,5 m 2/ DUVIVIER Alexis 125 m 3/ PECKEU Alain 108,6 m 4/ FLOGNY Eric 108,42 m 5/ CONEM Benoit 100 m FREE 1/ TURLIN Emmanuel 107,3 m 2/ DUVIVIER Alexis 87,8 m 3/ PECKEU Alain 86,6 m 4/ CONEM Benoit 85,4 m 5/ FLOGNY Eric 79,02 m COMBINE 1/ TURLIN Emmanuel 2/ DUVIVIER Alexis 3/ CONEM Benoit 4/ PECKEU Alain 5/ FLOGNY Eric


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SAMEDI :

DIMANCHE :

En mer, rappel et perfectionnement aux techniques de bases de l’apnée : Ventilation Immersion libre Canard/grenouille Gestion de l’effort

Séance de relaxation

Théorie : Hypercapnie / Hypoxie / Ventilation Les lois de la profondeur Le matériel utile La sécurité En Mer, entraînement d’apnée Gestion de la sécurité en autonomie Exploration en mode apnée avec les nouvelles techniques

En mer, exercices techniques de descente et de remontée en apnée Travail en poids variable, utilisation gueuse lourde freinée + parachute. Exercice de perfectionnement à la profondeur Encadrement sur profondeur inconnue pour devenir à l’aise

En mer, augmentation Profondeur Poids constant Immersion Libre Poids constant avec palme Poids constant sans palme

ACCESSIBLE A TOUT NIVEAUX Merci de venir avec la totalité de votre matériel habituel. 54 corniche Kennedy, Marseille 7 ème sur la plage du « Petit Pavillon » Renseignements auprès d’OLIVIER de ZONE BLEUE ou PASCAL au 06 74 34 29 39


Ami(e)s apnéistes bonjour ! Voilà plus d'un an que l'association Mondebleu a été fondée. A travers notre magazine trimestriel, Le Mag Mondebleu, nous faisons le choix de vous apporter non seulement des actualités, mais aussi et surtout des articles de fond sur les plus grands apnéistes et les plus grands évènements de la planète apnée. Ce choix éditorial nous impose un travail colossal que nous accomplissons bénévolement, par passion. Aujourd'hui, afin d'assurer la pérennité de ce magazine que vous êtes si nombreux à attendre et à lire à chaque nouvelle sortie, nous avons besoin de vous. Pour chaque Magazine, malgré notre "débrouillardise", ce sont des centaines d'heures de travail plus de 150 euros de frais divers auxquels nous devons faire face (frais de déplacements et de téléphone pour les interviews, frais de mise en ligne sous forme de book, rémunération de certains intervenants internationaux, etc.). Nous ne pouvons assumer seuls cet investissement, ce qui met en danger le Mag à chaque publication. Loin d'être une revue commerciale, le Mag est autant pour nous un magazine d'information sur l'apnée qu'une tribune libre pour tout(e) apnéiste ou acteur de l'apnée qui souhaite faire part de ses projets, de ses expériences, etc. Nous ne retirons AUCUN revenu publicitaire car nous faisons la promotion des écoles d'apnées et des marques les plus dynamiques dans la mesure ou elles le méritent. Ce mode de fonctionnement sera peut-être amené à évoluer mais c'est le modèle que nous souhaitons maintenir autant que possible dans la mesure ou il nous permet de conserver une totale indépendance. Aujourd'hui, le Mag Mondebleu est le seul magazine francophone spécialisé dans l'apnée sportive, et ceci à travers des magazines qui ont atteint jusqu'à 80 pages ! Nous espérons que la communauté des apnéistes francophones saura répondre à notre appel afin que tous les trimestres sorte un nouveau Mag.


Nos projets à venir > un Mag rebaptisé et modernisé > un site internet digne de ce nom, rassemblant les articles des Mags précédents > des articles 100% en Français, traduits avec l'accords de leurs auteurs. Accédez ainsi aux articles et témoignages des plus grands apnéistes ! et bien sûr, un nouveau magazine chaque trimestre ! Venez découvrir ou redécouvrir le mag sur www.freediving.fr , rubrique téléchargement (cliquez sur "le voir en ligne" pour accéder à la version book on-line)

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