3 semaines dans l'Ouest américain (2/2)

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VERSI ONONLI NE SECONDEPARTI E


Zion Lundi 3 octobre. Etant donné la faible distance jusqu’à Zion (130 km), nous ne résistons pas à la tentation de revenir une dernière fois à Sunrise Point pour prendre d’encore plus belles photos. Bonne pioche, car il n’y a ce matin aucun nuage et un ciel très bleu, qui mettent bien en valeur la beauté des hoodoos. Un peu après 9h30, nous reprenons la voiture pour nous diriger vers Zion, en empruntant exactement la même route qu’hier, la 89, que nous suivons sur une centaine de kilomètres, avant de bifurquer à droite sur la 9. C’est après 20km de route et au bout d’une longue ligne droite qu’apparaît une étonnante montagne, Checkerboard Mesa. En effet, ses parois ressemblent à un immense damier créé par la combinaison de l’érosion pluviale et du gel avec des fractures dues aux chocs thermiques. Puis la route, plus étroite et désormais recouverte d’un bitume rouge, commence à faire de nombreux lacets sur une dizaine de kilomètres pour traverser des rochers érodés avec des stries étonnantes, dans des décors de couleur ocre. Nous empruntons finalement un long tunnel qui débouche sur une route en lacets vertigineux ouvrant des points de vue sur des formations rocheuses évocatrices de tours ou de dômes. Mais ce qui frappe le plus, c’est ce long canyon de près de dix kilomètres à notre droite qui s’enfonce au loin entre d’immenses et abruptes falaises de grès rouge qui peuvent atteindre jusqu’à 900 m, et au milieu duquel coule la Virgin River. Un lieu à la fois donc sauvage, dépouillé et titanesque qui a donc fait penser aux premiers Mormons qui y sont arrivés en 1858 à la légendaire colline de Sion (Zion). Vers midi, nous arrivons au grand parking du Visitor Center, où nous pique niquons au milieu des chipmunks. En début d’après-midi, mon père et moi décidons de refaire la balade de 8 km aller-retour jusqu’à Angel’s Landing, situé au fond du canyon. Comme les voitures sont interdites pour limiter la pollution, nous prenons donc le shuttle gratuit qui nous emmène jusqu’à Grotto, puis continuons à pieds. Le sentier goudronné passe d’abord au-dessus de la Virgin River avant de monter doucement en lacets à flanc de falaise, avec des passages quelquefois assez vertigineux (photo). Puis le chemin s’engouffre dans une sorte de faille protégée du soleil (Refrigerator Canyon). Après une dernière série de 21 lacets très étroits mais qui montent rapidement (les Walter’s Wiggles), nous arrivons à Scout Lookout, une sorte de promontoire qui offre une vue époustouflante sur la vallée et le méandre de la Virgin River. Il reste un peu moins d’1 km pour accéder à la partie finale, très étroite et vertigineuse avec pour seul aide une chemin de chaînes métalliques. Du coup, nous faisons comme la plupart des touristes et faisons demi-tour pour rejoindre le parking, puis notre hôtel, le Majestic View Lodge. Le soir, repas en ville, au Wildcats Willie.


Vue du fond du canyon et d’Angel’s Landing depuis Scout Lookout. Ci-dessous à gauche : les 21 lacets de Walter’s Wiggles, et à droite une araignée recentrée sur le chemin du retour…


dernière étape

Las Vegas, la vallée de la Mort, Yosemite et San Francisco Mardi 4 octobre. Malgré le beau temps et notre désir de découvrir encore un peu plus Zion, nous devons partir assez tôt pour rejoindre Las Vegas, où nous devons rendre la voiture pour 14h. Départ donc à 8h pétantes pour 260 km de route relativement monotones, à travers l’Utah, l’Arizona et enfin le Nevada. Cet État, grand comme la moitié de la France, n’est qu’un gigantesque désert qui abrite la célèbre Zone 51 et où se déroule le Festival du Burning Man. On y trouve aussi de nombreux filons d’argent qui ont fait sa richesse au début du XXe siècle, d’où son surnom de « Silver State », l’État d’argent. Mais depuis les années 1940-50, ce sont surtout les casinos qui constituent son véritable pouvoir d’attraction, grâce à une législation de 1931 autorisant les jeux d’argent, alors qu’ils sont prohibés dans la plupart des autres États américains. En ce qui nous concerne, la ville qui nous intéresse le plus aujourd’hui, c’est Las Vegas, la plus grande ville de l’État et son moteur économique. La ville, fondée par les Mormons en 1855, transformée en « ville du péché » (Sin City) par les mafieux Bugsy Siegel et Meyer Lansky entre 1940 et 1970, connaît un développement considérable depuis la fin des années 1980 avec l’ouverture des méga-hôtels casinos. Après un passage à vide après 2001 (attentats du 11 septembre, crise des subprimes), la ville remonte la pente avec désormais près de 40 millions de visiteurs annuels. En regardant les nombreux documentaires sur la ville, je pensais que la ville était une destination pour les touristes du monde entier. En réalité, près de 85% sont nord-américains ! Une partie d’entre eux vient le lundi pour assister aux congrès de toutes sortes (5000 chaque année) et repartent le jeudi, laissant alors la place du vendredi au dimanche aux charters de fêtards qui viennent pour boire, jouer, danser et faire du shopping. Et ainsi de suite, semaine après semaine, année après année. Il faut dire que la ville, pourtant en plein désert de Mojave, a tout pour les attirer. D’abord par sa capacité hôtelière, qui est estimée à plus de 130 000 chambres, la plus grande du monde. En outre, la majorité de ces chambres sont réparties dans une trentaine de méga-hôtels quasiment tous situés sur un seul boulevard, le célèbre « Strip », long de 7 km. Ici, tout a été fait pour que les touristes ne sortent pas de leur hôtel, chaque complexe ayant son propre centre commercial, ses restaurants, sa discothèque, sa salle de convention, ses shows, ses piscines, son spa, etc, etc. Et surtout sa propre salle de jeu, qui assure l’essentiel des bénéfices. Au total, on compte ainsi près de 4 300 tables de jeu et plus de 130 000 spot machines (bandits manchots) à Las Vegas, ce qui, en 2011, en faisait la première ville au monde en termes de mises (elle a depuis été distancée par Macao et Singapour). Pour dépenser moins, nous aurions pu aller à downtown (centre-ville), où se situent une partie des hôtels casinos historiques comme le Golden Nuggets et Main Street Casino, moins chers, plus conviviaux mais aussi un peu ringards. Quitte donc à découvrir un Vegas festif, autant se faire plaisir avec un hôtel du Strip. Comme en 2011, nous retournons donc au Treasure Island pour deux nuits. Ouvert en 1993, c’est loin d’être le plus neuf et le plus luxueux, des hôtels, mais je l’aime bien, parce que la première fois que je suis arrivé en voiture à Vegas, en 2002, la première image dont je me rappelle, c’est le spectacle des Pirates des caraïbes, joué gratuitement et en plein air au pied de cet hôtel que j’avais si souvent vu dans les documentaires. Une image que l’on n’oublie pas, même si à partir de 2003 l’hôtel a été presque entièrement rénové, délaissant son style « Antilles et Pirates » au profit de décors et de bars branchés pour attirer une clientèle jeune (on ne dit d’ailleurs plus Treasure Island, mais « ti », et le spectacle s’appelle désormais « Sirens of ti »).



Las Vegas Nous arrivons donc à Vegas un peu avant midi, ce qui nous laisse le temps de faire le check-in à l’hôtel puis d’aller manger une Caesar’s Salad au Wynn juste en face. Puis, direction le Paris Las Vegas pour rendre la voiture et nous faire rembourser la facture du pneu. Mais là, nous avons affaire à un mur qui nous fait bien comprendre qu’elle n’a reçu aucune instruction nous concernant. Découragés, nous tentons d’expliquer toute l’histoire pendant près de dix minutes. Voyant la file s’allonger derrière nous, notre homologue nous fait finalement remplir une réclamation pour pouvoir s’occuper des autres clients. Finalement, au moment de lui rendre la déclaration, elle nous fait comprendre que la procédure risque d’être longue, et nous propose un geste « exceptionnel » en remboursant une partie des frais de réparation. Nous acceptons son offre, et les visages s’éclairent à nouveau. Comme quoi, il est bon de leur tenir tête ! Nous rentrons donc à l’hôtel plutôt serein, mais sous un soleil de plomb. Du coup, nous décidons de passer l’après-midi au bord de la piscine à vagues du TI. Le soir, nous privilégions la formule la plus abordable de Vegas, le buffet, qui revient en général à moins de 70$ pour trois personnes, avec bouffe et boissons à volonté. Celui du TI est l’un de ceux qui a le meilleur rapport qualité-prix, donc cela suffira bien, car nous avons rendez-vous à 19h pour aller voir l’un des spectacles phares de la ville, Mystère, qui est joué ici par la troupe du Cirque du Soleil sans discontinuer depuis 1993. Pour la petite histoire, le cirque d’origine québécoise propose sept spectacles permanents à Vegas. Parmi eux, Kà, qui reste mon préféré avec ses scènes de combat verticales, Zumanity le plus déjanté, O le plus poétique. Et enfin Mystère, le plus emblématique, avec cette histoire de mythologies autour de l’histoire de l’univers. Une très belle soirée donc. Mercredi 5 octobre. 7h30 : nous ouvrons le rideau de la fenêtre. Dehors, le Soleil pointe déjà ses rayons sur les façades de verre et de béton des grands hôtels. Dehors, peu de touristes, mais de nombreux employés d’hôtels qui peignent, balaient nettoient les hôtels presque 24/24h et 7/7j pour que la ville reste la plus belle des vitrines. On se croirait un peu à Disneyland, même si le carton-pâte laisse de plus en plus la place aux façades de verre et d’acier. Nous décidons donc de profiter de cette vue sereine et (encore) calme en prenant notre petit-déjeuner face à la baie-vitrée, après avoir été chercher le café au Starbuck du rez-de-chaussée. Nous démarrons notre grande balade de la journée en nous rendant juste en face, au Venetian-Palazzo, devenu en 2008 le plus grand complexe hôtelier avec ses 7000 chambres et suites et où j’ai déjà dormi deux fois au moment du Consumer Electronics Show. Si le Palazzo n’est qu’une grande tour fade, le Venetian est plus joli, avec une esplanade qui rappelle la Place Saint Marc de Venise. Mais le plus beau est à l’intérieur,


...avec une superbe reconstitution de rues italiennes qui viennent longer un Grand Canal de 365m de long où naviguent même de vraies gondoles. Au bout, on trouve même une immense place avec des boutiques reconstituées et un plafond avec un ciel bleu dont l’éclairage évolue en fonctionne l’heure. Mention spéciale à la grande galerie en trompe l’oeil à l’étage du dessous qui mène à la réception où aux machines à sous. Las Vegas dans toute sa splendeur avec ce mélange de carton-pâte et de business si particulier… Après Venise, nous repartons sur le Strip, où nous passons devant le Flamingo, l’un des seuls rescapés avec le Tropicana des premiers hôtels casinos construits dans les années 1940-50 et qui ont fait la célébrité de la ville. En effet, à Vegas, toutes les anciennes gloires comme le Stardust, le Sands, le Sahara ou le Desert Inn où se produisaient Sinatra et le Rat Pack ont depuis longtemps été dynamités pour laisser place aux mégacomplexes, le premier étant le Mirage en 1989. Nous passons ensuite devant le Harrah’s, le Paris Las Vegas, où est reconstitué une Tour Eiffel et un arc de triomphe réalisés à l’échelle 1/2. À l’intérieur, une belle reconstitution d’un Paris des années 1920 qu’aucun parisien ne reconnaîtrait. Mais autant faire penser aux américains que la ville y ressemble… Enfin, nous passons dans l’enceinte du Planet Hollywood. Vu les distances qui restent encore, nous laissons de côté le MGM Grand, le Mandalay Bay et surtout les ignobles Excalibur en forme de château bleu, blanc et rouge, ou le Luxor en forme de pyramide et le Monte Carlo, déjà vus il y a deux ans. D’après un article lu dans le Las Vegas Sun, ces hôtels thématiques ont tous été construits dans les années 1980, et correspondent donc à une période où les promoteurs voulaient faire découvrir aux Américains des lieux qu’ils ne connaissaient pas. Mais la mode a changé, et les goûts des Américains aussi. Du coup, tous les intérieurs bariolés désormais place depuis 2-3 ans à une nouvelle déco entièrement remaniée et moderne, mais impersonnelle. Ce rafraîchissement tient aussi à un autre phénomène : l’ouverture en décembre 2009 du CityCenter, un méga complexe avec hôtels cinq étoiles, appartements luxueux et bureaux, accessoirement le plus gros projet immobilier privé de tous les temps aux ÉtatsUnis (8,5 md$ de budget). Logiquement, nous n’avions vu que la fin des travaux en passant il y a deux ans, et c’est donc avec une certaine curiosité que nous voyons à quoi cela ressemble une fois fini. De l’extérieur, le Vdara, les Veer towers, l’ARIA et le Mandarin Oriental marquent une véritable rupture avec le reste du Strip, car ce sont ni plus ni moins que des gratte-ciels de verre et d’acier d’aspect un peu froid. Mais une fois à l’intérieur, c’est la clarté et l’espace qui dominent, tout comme l’impression de luxe dans les matériaux utilisés, la décoration florale exceptionnelle et uniquement des boutiques de luxe (Vuitton, Gucci, Armani…). En revanche, l’endroit paraît assez désert.


sur le Strip Une passerelle au-dessus du Strip nous emmène ensuite au Cosmopolitan, le « petit dernier » de Vegas, inauguré en décembre 2010. Ce complexe, qui a couté près de 4 m$, compte un casino, une salle de fitness, des dizaines de boutiques et restaurants, ainsi que 3 000 chambres et condos, un concept très en vogue à Vegas depuis 2-3 ans. Les condominiums sont des appartements plutôt luxueux qui permettent ainsi aux joueurs d’avoir un pied à terre directement sur le Strip… et à l’hôtel de bénéficier d’une clientèle captive qui lui est quasiment acquise sans rien faire, les ascenseurs menant directement aux salles de jeux ! Un exemple parmi d’autres qui montre l’adaptation permanente de Las Vegas aux circonstances et aux tendances, comme une sorte de Phénix qui à chaque fois renait de ses cendres. En 2011, on compte près de 6 000 condos sur le Strip. Petit retour sur le Strip justement pour découvrir l’hôtel star de la ville, le Bellagio, connu mondialement depuis le film Ocean’s Eleven (2001). Mais sa réputation vient aussi de l’élégance des lieux. Son promoteur, Steve Wynn, a ainsi fait construire une réplique du lac de Côme où on peut voir un spectacle gratuit de jets d’eau tous les quart d’heure. Il ne faut également pas rater le hall d’accueil, dont le plafond est recouvert de 2000 nénuphars en verre de Murano, ainsi que le jardin floral dont les compositions sont changées au gré des fêtes (Halloween...). Sans oublier l’un des plus beaux et plus oniriques shows du Cirque du Soleil, « O », joué à guichets fermés depuis 1998, que nous avons vu il y a deux ans. Nous profitons d’ailleurs d’un peu de ce luxe, en prenant notre déjeuner au buffet de l’hôtel, l’un des plus courus de Vegas (65$ tout compris à trois). Nous passons ensuite au Caesar’s Palace, lui aussi mondialement connu depuis qu’il a servi de décor au film culte Very Bad Trip (2009). Si l’extérieur est carrément kitch et laid, il est toujours amusant de se balader dans l’immense galerie commerciale, autant pour voir la reconstitution de la Rome Antique en carton-pâte que pour emprunter l’un des seuls escalators au monde en colimaçon (photo) ! Nous accédons ensuite directement au Mirage, sorte de grand lingot doré de 31 étages et de 3 000 chambres, considéré comme le premier méga complexe hôtelier voulu par les autorités de la ville pour attirer une clientèle plus familiale et consensuelle après les années mafias et pour endiguer la montée d’Atlantic City. Son concepteur, Steve Wynn, est d’ailleurs considéré comme l’un des pères du Las Vegas moderne, puisqu’il construira ensuite le Treasure Island, puis le Bellagio, avant de toute revendre et de construire le Wynn. Toute une histoire ! Nous finissons cette belle journée presque en apothéose en allant voir Le Rêve au Wynn. Ce show, créé par Franco Dragone, metteur en scène transfuge du Cirque du Soleil, est une vraie folie visuelle, où la scène est une piscine sur laquelle entrent de tous les côtés plus de 50 acrobates et danseurs. 1h30 de show à l’américaine inoubliable !



Hoover Dam Jeudi 6 octobre. Ce matin, nous récupérons notre seconde voiture de location pour partir faire une virée d’une soixantaine de kilomètres au sud-est de Las Vegas pour voir le Hoover Dam, situé pile à la frontière entre le Nevada et l’Arizona. Cet immense barrage inauguré en 1935 est en effet un véritable phénomène, tant pour les prouesses techniques réalisées à l’époque (5 000 ouvriers, 7 millions de tonnes de béton…), que pour sa portée historique. Il est en effet le fruit de la collaboration de six États pour valoriser les terres arides du sud-ouest américain, et c’est grâce à lui qu’ont pu se développer Las Vegas et la Californie. En fait, nous sommes déjà venus ici en octobre 2009. Si nous y retournons aujourd’hui, c’est pour voir le pont inauguré en octobre 2010. En effet, jusqu’à cette date, tout véhicule voulant passer d’une rive à l’autre devait passer sur le faîte du barrage, large de 14 m. Mais dans le sillage des attentats de septembre 2001, les autorités se sont inquiétées des risques terroriste et ont lancé la construction d’un énorme pont construit 460 m en aval du barrage, avec une arche de 323 m de long qui était encore en construction lorsque nous étions venus, et que nous voyons donc finalisée aujourd'hui. Et nous ne sommes pas déçus, d'abord parce que les autorités ont aménagé un parking et une voie d’accès pour les piétons pour traverser l’ouvrage, et parce que la vue est à couper le souffle (nous sommes à 280 m audessus du Colorado). Après être descendus au niveau du haut barrage (où l’on ne peut plus rouler) pour prendre d’autres photos, nous rentrons tranquillement à Vegas pour midi. Direction le Wallmart pour faire quelques emplettes pour les pique-nique des jours suivants, ainsi que les Las Vegas Outlet Centers. Il faut en fait savoir que si la ville est truffée de boutiques de luxe inabordable, les Français (et les autres touristes) se ruent de plus en plus sur ces magasins d’usine qui vendent des articles Tommy Hilfiger, Gap, Ralph Lauren, etc. à des prix imbattables (et qu’on ne trouve souvent pas en Europe). Sans parler des jeans Levi’s pour moins de 30$. Du coup, c’est devenu en quelques années une destination à part entière de la ville, au même titre que les casinos !



Death Valley A 14h30, toutes les emplettes sont finies et nous pouvons donc reprendre la route pour rejoindre tranquillement la mythique Vallée de la Mort, située à 230 km au nord-ouest de Vegas. Pas grand-chose à dire sur la route, un peu monotone mais qui fascine quand même par son paysage désertique et lunaire, où l’on croise quelques maisons fantômes. Une exception cependant, l’Amargosa Opera House & Hotel, situé juste après la frontière entre le Nevada et la Californie, tenu par Marta Becket. Cette danseuse new yorkaise est en fait tombée en panne ici dans les années 1960. Amoureuse du désert, elle s’y est établie, a monté un hôtel/théâtre où elle organise tous les samedis un spectacle de danse, de ballet et de comédie, dans un décor assez désuet. Vingt kilomètres plus loin, nous entrons au cœur du parc de la Vallée de la Mort, dont la superficie de 14 000 kilomètres carrés en fait le plus grand parc des États-Unis. Son nom sinistre lui viendrait de la phrase lancée par un pionnier rescapé de l’expédition de 1849, exprimant la reconnaissance des Mormons : « Dieu merci, nous sommes sortis de cette vallée de la mort ». Et ceci est loin d’être une légende, puisque c’est dans les environs qu’a été relevée en juillet 1913 la température la plus élevée jamais atteinte sur le globe, à 56,7°C. Et il fait régulièrement 40°C en été et peu d’humidité, comme j’ai pu m’en apercevoir en septembre 2002. En sortant de la voiture à Artist’s Palette, je n’ai pas pu faire plus de 150 mètres à pied tellement j’avais l’impression qu’une soufflerie m’envoyait de l’air chaud en continu, provoquant une sensation étrange de suffocation. Mais pour l’heure il est 17h, et le soleil commence à décliner. Du coup, nous nous rendons directement au Furnace Creek Ranch, l’un des seuls espaces aménagé pour dormir dans le parc. Malgré son côté touristique, l’endroit est plutôt accueillant, avec un motel, un camping, un General Store et trois restaurants. D’ailleurs, je vous recommande le 49’er café, un peu bruyant mais avec une déco et une ambiance très sympas, avec la possibilité de prendre un dîner de l’ouest américain avec soupe, burger ou pain de viande (le fameux meatloaf), accompagné de patates et de maïs, sans oublier une bonne bière. Le lendemain, nous partons vers 8h pour Zabriskie Point, à une dizaine de minutes en voiture de l’hôtel, pour pouvoir avoir la meilleure lumière possible. Ce lieu, rendu célèbre par le film éponyme d’Antonioni (1970) est une succession de petites collines qui ont été ravinées par la force conjuguée des éléments. Comme le décrit si bien le Guide du Routard, la roche plissée devant nous ressemble à un drap jeté négligemment qui présente des couleurs merveilleuses, allant du vert à l’orange en passant par le rose. Enfin, ça c’est ce que les photographes du National Geographic arrivent à vous faire croire en posant à la bonne heure et pendant deux semaines. En revanche, les photos et guides ne mentent pas lorsqu’elles évoquent un paysage lunaire assez étonnant.


les roches plissées de Zabriskie Point, qui ressemblent « à un drap jeté négligemment »


de Death Valley à Yosemite Vu que nous avons 350 km à parcourir, nous ne nous attardons pas à Death Valley, d’autant qu’il va rapidement faire très chaud. Nous nous autorisons toutefois deux arrêts. Le premier est à Stovepipe Wells, sorte de hameau où sont garés de vieux véhicules très photogéniques avec en arrière-plan les grandes dunes de sable de Mesquite. Le second se situe une soixantaine de kilomètres plus loin, au lieu-dit Father Crowley Point. D’ici, on peut en effet avoir une vue à 360° avec la Vallée de la Mort et la Sierra Nevada. Soixante kilomètres plus loin, les paysages désertiques font désormais place à une vallée beaucoup plus verdoyante qui longe le versant oriental de la Sierra Nevada, une chaîne de 700 km de long orientée nord-sud qui compte douze 4000m et le parc de Yosemite, où nous irons demain. En attendant, nous nous nous arrêtons au croisement des routes 136 et 395 pour faire un tour au Visitor Center qui explique très bien la géologie des environs, maquettes à l’appui. Arrêt sur la 395 dans le bled paumé d’Independence pour le déj’. Nous repartons vers 13h30, toujours plein nord, pour faire les 140 km qui nous séparent de Mammoth Lakes. Si le trajet se passe bien, je remarque quand même un panneau qui indique que la Tioga Pass est fermée. Moment de panique, car si l’info se confirme, cela nous obligerait à contourner la Sierra Nevada par le sud pour revenir à Yosemite par l’ouest, soit un détour de 750 km à faire demain! Malheureusement, l’information se confirme sur d’autres panneaux et au Visitor Center de Mammoth Lakes (où il a beaucoup neigé depuis hier). Nous aviserons demain, mais je redoute le « pire ». Nous arrivons donc dans cette jolie petite station de ski assez vivante. Ce soir, notre hôtel est l’Alpenhof lodge, un vieil hôtel tyrolien défraîchi, tout comme le patron, qui ressemble à un vieil ours mal léché. Mais nous arrivons quand même à discuter, et il nous apprend que son père a été tué en France durant la Seconde Guerre Mondiale. Son rêve serait d’y aller et de voir Paris. Je promets donc de lui envoyer des cartes dès notre retour. Nous déchargeons les valises avant d’aller faire un tour en ville et choisir un resto pour ce soir. Samedi 8 octobre. Sans nouvelle de la situation au col, nous décidons quand même de partir à 8h. Une demi-heure plus tard, nous arrivons au croisement de la 395 et de la 120, qui mène au col de Tioga. Et là, une bonne surprise nous attend, car les panneaux indiquent que les chasse neige sont en train de déneiger l’accès pour la première fois depuis quatre jours, et que la route sera rouverte pour 10h. Nous en profitons donc pour faire un saut à Lee Vining faire quelques réserves de nourriture, avant d’entamer une longue montée de 20 km qui va nous faire passer de 2067 m à plus de 3031 m, où se trouve le col et l’entrée du parc de Yosemite. Arrivés en haut, le spectacle est de toute beauté avec cette fine couche de neige. Nous avons décidément beaucoup de chance !


Malgré l’heure et demie de trajet qu’il nous reste pour rejoindre la Vallée, nous prenons le temps de nous arrêter à Olmsted Point, avec un vue imprenable sur l’emblème du parc, Half Dome, un bloc granitique qui culmine à 2700 m dont la calotte sphérique est tranchée. Nous traversons ensuite les vastes plaines enneigées et les dômes de roche polie de Tuolumne Meadows avant de rejoindre la route qui nous mène au fond de la vallée. Ici, la forêt de pins et sapins cache bien les différents endroits, ce qui fait que l’on découvre presque au dernier moment El Capitan, la plus haute falaise entière du monde (900 m de haut). L’endroit est tellement beau que nous décidons de piqueniquer à proximité, au bord de la Merced River, avant que ne déferlent les hordes de californiens venus ici pour le week-end. Cette immense foule provoque même des embouteillages, ce qui fait que nous décidons de monter directement à Glacier Point, à une heure de route d’ici. Sur la montée, nous nous arrêtons bien entendu à Tunnel View pour prendre LA photo avec El Capitan, le panache des Bridalveil Falls (les chutes du Voile de la mariée) et le Half Dome et les sommets granitiques enneigés en arrièreplan. Sans oublier les forêts de sapins au premier plan. Une belle carte postale qui montre les beaux restes d’une vallée glaciaire formée il y a des millions d’années. Mais la vue est encore plus belle à Glacier Point, car nous sommes ici sur le haut d’une falaise de plus de 900 m qui domine toute la vallée avec en face de nous Half Dome, les Yosemite Falls, et la Sierra Nevada. Un panorama à la fois grandiose et intime qu’à d’ailleurs choisi un couple pour célébrer son mariage ! Comme en 2002, nous pourrions faire une balade pour rejoindre l’une des cascades en contrebas, mais la neige qui est tombée ici nous en empêche pour des raisons de sécurité. En outre, nous avons encore 70 km (1h30) de route à faire pour rejoindre notre hôtel à El Portal, situé près de la sortie sud-ouest du parc. En effet, il n’existe aucun hôtel bon marché dans le parc, ce qui oblige la plupart des gens à se rabattre sur El Portal et ses motels sans goût. Le soir, nous ne nous attardons d’ailleurs même pas au resto et nous contentons de 3 pizzas bon marché.

El Capitan, une impressionnante falaise verticale de près de 1000 mètres





Yosemite : chutes d’eau et séquoias Dimanche 9 octobre. Après la journée découverte et panoramas d’hier, cette matinée est réservée aux chutes d’eau ! Il en existe des centaines ici à Yosemite, mais celles qui nous intéressent ce matin, ce sont les Vernal Falls. Ce ne sont pas les plus hautes (97 m), mais elles sont situées au bout d’un joli chemin bien tracé et goudronné qui démarre depuis le village de tentes de Curry’s Village. Il faut quand même dire que certains passages sont quand même un peu glissants et il faut passer sur des rambardes métalliques le long d’une petite falaise. Mais rien de dangereux et la vue en haut est plutôt jolie à défaut d’être inoubliable. En fait, le plus frustrant est de devoir faire demi-tour ici, car en marchant 2h de plus, nous pourrions voir le pied du Half Dome, où se trouve un escalier fixé sur la partie bombée du massif. Une montée vertigineuse et impressionnante lorsqu’on voit les photos sur Internet, mais qui nécessite aussi un permis spécial. Sur le chemin de retour, nous passons par Yosemite Village, où se trouve un petit musée avec une maquette du parc et un film sur la formation du relief. Nous en profitons aussi pour aller au General Store acheter fruits, légumes et souvenirs. Détour ensuite par les Yosemite Falls, les plus hautes chutes du parc (793 m de haut), puis les Bridalveil Falls (189 m), qu’on peut toutes deux rejoindre en dix minutes de marche à peine depuis le parking. Puis nous déjeunons au pied de la Merced River, à Sentinel Beach. En début d’après-midi, nous nous dirigeons vers le sud du parc, à Wavona (55 km). De là, nous prenons une navette gratuite qui nous emmène au parking de Mariposa Grove. C’est dans cette grande futaie que sont en fait concentrés le plus de séquoias (plus de 200) et les plus connus. Pour mieux apprécier le lieu, nous laissons tomber le train (trop) touristique et décidons de faire la balade à pied au milieu de ce sous-bois calme et reposant. Nous prenons aussi le petit guide à 50 cts pour ne pas nous perdre dans ce dédale de chemins, et surtout bien repérer les vedettes du lieu aux noms évocateurs comme « Le vieux Grizzli », « Le célibataire et les trois grâces », etc. Tous ont leur spécificité, mais ce qui marque le plus, c’est leur circonférence (on peut passer sous certains d’entre eux !) et leur taille, largement supérieure à 50 m. Le meilleur moyen de s’en rendre compte est d’ailleurs de monter jusqu’à Upper Grove (1h de marche quand même) où l’on se retrouve au milieu d’un immense sous-bois de séquoias. On a alors l’impression étrange d’être un nain au milieu d’arbres géants. Après ces deux bonnes heures de marche, retour au parking pour ne pas rater la navette. Direction ensuite la sortie sud-ouest du parc pour rejoindre le Cedar Lodge. La journée s’achève par un bon dîner dans le resto de l’hôtel, où nous commençons déjà à regretter les grands espaces de l’ouest américain que nous commencions à apprécier. Mais bon, on se dit qu’il reste encore un peu à découvrir avec San Francisco.




San Francisco Lundi 10 octobre. Ce matin, nous sommes un peu tristes car nous quittons non seulement Yosemite mais aussi tous ces grands espaces que nous avons appris à aimer et arpenter au cours des 18 derniers jours. Mais tout n’est pas encore fini, car il nous faut rallier San Francisco, située à 350 km de route d’ici. Après avoir quitté la montagne, la route traverse de vastes champs plantés de milliers d’arbres fruitiers qui s’étendent à perte de vue et où poussent nectarines, prunes, pistaches. C’est le signe le plus évident que nous sommes au coeur de la « Central Valley », une vaste plaine de 600 km de long orientée nord-sud qui est la principale région agricole de l’Etat et la plus grosse productrice de fruits et légumes des Etats-Unis. C’est notamment ici qu’on trouve les célèbres vallées vinicoles de Sonoma et de Napa, mais que nous ne verrons pas car elles sont au nord de San Francisco. Après 1h15 de route, nous arrivons à Merced, où nous nous engageons sur la Route 99. A partir de là, mieux vaut être bien concentré, car nous roulons sur de vraies autoroutes à 2, 3 voire 5 voies sur certaines portions, sans oublier les énormes trucks (bahuts) qui vous frôlent certaines fois de très près. Impossible donc de se tromper ou de faire demi-tour ici. Mais je m’y attendais un peu et avais donc préparé un itinéraire détaillé avec Google Maps, ce qui me permet de guider mon père au mile et au panneau près. Malgré le stress, tout se passe finalement bien, et vers 10h30, juste après Tracy, nous passons Altamont Pass, une zone vallonnée où est planté le plus grand parc d’éoliennes au monde (4800). A 11h, nous arrivons à Dublin. Plutôt que de continuer tout droit et arriver directement à San Francisco en traversant la baie, nous allons la contourner par le sud. L’idée est en fait de réaliser un vieux rêve : traverser la mythique Silicon Valley, où l’on trouve les sièges d’Intel et de Yahoo (Santa Clara), de Cisco (San Jose), de Google (Mountain View) ou de Facebook (Palo Alto) pour ne citer que les plus célèbres. Bien entendu, il serait difficile de tout voir et certains n’ont aucun intérêt. Hormis l’un d’eux : le siège d’Apple à Cupertino, où l’on trouve la boutique des salariés et ses produits exclusifs. Mais cette visite revêt aussi une dimension plus symbolique, car il y a quelques jours, le 3 octobre, est décédé Steve Jobs, fondateur et patron emblématique de la marque à la pomme. Nous arrivons donc à l’Apple Campus vers midi où nous nous garons sur le parking des employés ! Le bâtiment ressemble à n’importe quel autre et il y a très peu d’activité à cette heure. Mais nous remarquons quand même sur la pelouse, devant l’entrée, un petit attroupement de gens venus se recueillir sur un autel improvisé. Y sont déposés de s bouquets de fleurs, des pommes, de nombreux mots d’amitié, coupures de journaux et même un vieil Apple II. Après ce recueillement, nous passons à la boutique faire quelques emplettes, avant d’aller manger dans un parc à proximité (Serra Park, à Sunny Vale).


Vers 13h, une pluie fine mais continue commence à tomber. Les arbres nous protègent au début, mais nous filons quand même plus vite que prévu. Vu l’heure et ce temps maussade, nous laissons tomber la visite du campus Google à Moutain View pour remonter directement sur San Francisco, en passant à proximité de l’université de Stanford. Au bout d’une demi-heure, le brouillard est devenu tellement épais que nous découvrons le Golden Gate Bridge qu’au dernier moment. Un comble vu que ses deux tours font 227 m de haut et qu’il est entièrement peint en rouge-orange. En tout cas, le mauvais temps ne nous dissuade pas de faire 200 m pour rejoindre le premier pilier, et ainsi se rendre compte de sa hauteur (et aussi voir que nous sommes 80 m au dessus du niveau de l’eau). Retour à la voiture pour finir le trajet en passant par Fisherman’s Wharf, avant de bifurquer sur Van Ness Avenue, en alternant montées et descentes sur quelques-unes des cinquante collines de la ville (Nob Hill, Russian Hill…). Ce qui marque le plus jusqu’ici, c’est une architecture assez humaine, avec certes quelques buildings, mais beaucoup de vieux bâtiments en pierre bien préservés et de nombreuses maisons victoriennes bien entretenues. Le seul élément négatif (il faut bien l’avouer), c’est le système de quadrillage des rues, une sur deux étant en sens unique. Un vrai parcours du combattant pour rejoindre sa destination comme nous en avions fais les frais avec un copain en 2002. Mais cette fois-ci, j’ai calculé mon coup, toujours avec Google Maps, ce qui fait que nous arrivons à notre hôtel, le COVA, sans encombre. L’hôtel est plutôt confortable, la déco est moderne et en plus il est situé à proximité du centre-ville, pour seulement 133 € la nuit pour une chambre à trois. Seul inconvénient : il est situé dans Tenderloin, un quartier très mal famé où se retrouvent paumés de toutes sortes et revendeurs de drogues, et où il ne faut donc pas trop traîner la nuit en rentrant. Une fois les bagages montés, nous allons rendre la voiture, avant d’aller nous balader à Union Square Park, où se trouvent une partie des grands magasins (department stores). Nous remontons ensuite un peu pour rejoindre Bush Street où se trouve la Porte Monumentale de Chinatown, qui marque l’entrée du quartier chinois. J’aime bien remonter cette rue (Grant Street), car on y croise tout ce qui fait l’Asie : les couleurs criardes, les enseignes lumineuses, les vendeurs de souvenirs bon marché et les restaurants de dim sum et de canards laqués. La rue est longue, mais il suffit juste de faire 400m jusqu’au croisement avec Clay Street pour avoir une vue complète de la Transamerica Tower, le building emblématique de la ville de forme pyramidale (260 m de haut). Nous retournons ensuite sur nos pas jusqu’à Bush Street, où se trouve un resto français que je connaissais, le Café de la Presse. Et devinez ce que nous prenons ce soir ? une cuisse de canard confite, un petit vin français et du pain bien entendu !


la célèbre île prison d’Alcatraz aujourd’hui abandonnée. Son véritable nom est « Isla de las Alcatraces », l’île aux pélicans.


San Francisco mardi 11 octobre. En début de matinée, nous restons dans le centre-ville, avec une balade d’une heure qui nous mène à l’imposant hôtel de ville, puis au nouveau musée d’Art Moderne. Retour sur Market Street, où se trouve le terminus d’une des lignes du cable car, l’emblématique tram de la ville avec ses voitures en bois que l’on voit souvent dans les films. Au plus fort de son activité, il existait huit lignes, mais avec le tremblement de terre de 1906, une grande partie du réseau a été détruite, et il ne reste donc que 3 lignes qui promènent les touristes voulant aller au nord de la ville sans avoir à arpenter les collines. Seulement, il ne reste que 37 wagons, ce qui fait qu’il faut souvent poireauter 30 minutes pour pouvoir monter à bord de l’un d’eux. Du coup, nous préférons prendre la navette de l’hôtel, qui nous conduit en moins de dix minutes à Fisherman’s Wharf. L’endroit est très agréable, car aménagé pour les piétons et truffé de boutiques de souvenirs et de restos. Mais nous nous contentons de pique niquer sur un banc en écoutant un groupe de musiciens de rues. Ambiance très festive à ne pas rater donc. En plus, vu le beau temps, nous avons une vue sur le Golden Gate et l’île d’Alcatraz au large. L’idée, c’est justement d’aller au Pier 33 pour prendre le ferry qui mène à la célèbre île prison fermée en 1963. Mais là, grosse déception, car on nous fait comprendre qu’il faut réserver une journée à l’avance (la destination est très prisée malgré un prix de 40$ par personne). Déçus, nous retournons sur nos pas pour déambuler sur le Pier 39. Rien de bien intéressant hormis l’extrémité gauche où des lions de mer se font dorer la pilule au soleil. En revenant sur Embarcadero, nous tombons sur un ferry qui va partir pour un tour d’1h30 dans la baie. Vu que c’est notre dernier jour, nous nous faisons un ultime plaisir en déboursant 20$ par personne. Bonne pioche, car la vue sur la ville est plutôt jolie, avec ses collines et son architecture si caractéristiques. Mais peu à peu, le brouillard se lève ce qui fait que nous ne verrons rien du Golden Gate. Il s’estompe toutefois lorsque nous passons au large de l’île Alcatraz, tout en la laissant entourée d’un halo évanescent qui lui donne un air mystérieux.


TeleGraph Hill et la célèbre Coit Tower, qui ressemble à une lance de pompier. En arrière-plan, le San Francisco-Oakland Bay Bridge

L’île d’Alcatraz vue depuis Union Street

Lombard Street : la rue la plus tortueuse du monde, bombardée de photos par les touristes


Vue de l’intérieur du cable car museum


en haut : vue des toits de Nob Hill depuis la terrasse de notre hôtel. en bas : vue de Telegraph Hill et du quartier des affaires depuis Fisherman’s Wharf


San Francisco Après cette jolie balade, nous passons sur Jefferson Street, pour rejoindre le terminus de la ligne de cable car. Sans surprise, la file d’attente est interminable (40min), mais c’est ça ou revenir à pied par les collines. En plus, l’itinéraire est agréable, car on remonte les Russian Hills, où sont situées certaines des plus belles villas et d’où on a une belle vue sur les collines emblématiques de la ville. Pour ma part, je fais faux bond à mes parents pour faire le trajet à pied, car je ne veux pas rater la photo incontournable de San Francisco : le cable car qui remonte Powell Street avec la baie et l’île d’Alcatraz en arrière-plan. Cela me permet ensuite d’aller photographier Lombard Street, où se trouve la « rue la plus tortueuses du monde » faite d’une série de lacets très étroits bordés de haies et de fleurs. Puis retour tranquille à l’hôtel par North Beach, Chinatown, Union Square et le Tenderloin. mercredi 12 octobre. Comme le vol n’est qu’à 17h, nous profitons d’une nouvelle matinée ensoleillée pour remonter sur Nob Hill et prendre les dernières photos de la ville. Nous en profitons pour visiter le cable car museum, un bâtiment de briques rouges sans prétention situé sur Mason Street. On y trouve toute l’histoire des trams de la ville et quelques modèles historiques. Mais la visite vaut surtout le coup d’oeil pour l’étonnante machinerie. En effet, les trams fonctionnent avec un système de câble sans fin qui court continuellement sous la rue et auquel le conducteur de wagon « s’accroche » avec une pince pour pouvoir avancer. La visite permet donc de bien comprendre le fonctionnement et avec un peu de chance de voir certains des mécanos entretenir le matériel. A midi, la navette vient nous chercher pour nous emmener à l’aéroport, en passant une dernière fois par ces autoroutes quatre voies typiquement américaines. L’enregistrement se fait vite, mais nous devons encore attendre 3h avant d’embarquer. Un temps que nous occupons à nous remémorer ces 19 jours de voyage, de nature, d’espaces grandioses que nous n’oublierons jamais. Avec déjà l’envie de revenir une nouvelle fois d’ici cinq ans. Mais ceci est une autre histoire…

La TransAmerica Tower, plus haut building de la ville (260m) achevé en 1969


quelques infos sur le voyage La préparation Le mieux est de s’y prendre 6-8 avant de partir, pour bénéficier d’un vol moins cher et parce qu’une partie des hôtels très bien situés sont réservés plusieurs mois à l’avance, en particulier dans les parcs nationaux. Nous avions tout réservé en février pour un départ début octobre. Il faut aussi se fixer un objectif réaliste en termes de distances et de visites, sinon vous aller finir comme ces groupes qui alternent entre longs trajets en bus et pauses photos, sans jamais découvrir réellement les paysages, marcher, admirer. Pour notre part, nous avons repris la même agence qu’en 2009, Backroads, place Denfert Rochereau à Paris (www.backroads.fr). L’accueil est sympa et ils vous aident vraiment à trouver le juste milieu entre route et visites. Vous pouvez réserver votre vol, la voiture ou les hôtels, où tout prendre comme nous l’avions fait. A l’époque, l’agence avait un avantage non négligeable : l’accès en exclusivité à la centrale de réservation de Xanterra, l’agence qui gère tous les hôtels dans les parcs nationaux. Cela nous avait permis en 2009 d’être au pied du Grand Canyon (vs. Tusayan à 15 km pour les autres touristes). Une fois votre voyage validé, Backroads vous envoie une carnet à souches avec tous ce dont vous avez besoin. Dès que vous arrivez dans un hôtel, vous n’avez alors qu’à présenter votre coupon. Nous n’avons jamais eu aucun problème sur nos deux voyages. A la remise du carnet, on vous explique tout ce que les loueurs de voitures et autres vont tenter de vous vendre. Mais en général après le vol aller, vous n’avez plus les idées claires et vous vous faîtes avoir ! Mais ne vous laissez pas faire.

Sur place Contrairement à une idée reçue, la bouffe n’est pas donnée et peut vite peser dans votre budget. Un repas à trois dans un resto convenable avec plat de résistance et bière peut vite revenir à 100$ (dont 10-15% de pourboires jamais comptés au départ… sauf s’ils voient que vous êtes français). Vous pouvez diminuer nettement la facture en allant manger dans les grandes chaînes comme Wendy’s, KFC, Pizza Hut ou McDo… avec les risques de surpoids à la fin ! Notre choix : resto le soir et pique-nique le midi. N’hésitez pas ainsi à chercher les Wallmart les plus proches (Idaho Falls, Page), dans les épiceries ou stations services. On y trouve en général des fruits, des crudités, des chips et de la charcuterie pour un prix correct. Et l’avantage, c’est que la plupart (voire tous) les villages que nous avons traversés ont un parc ombragé avec des tables de pique-nique. Cherchez-les ! Pour le petit-déj, les hôtels offrent en général le café. A vous de prendre au Wallmart le lait et les céréales. S’il n’y a pas de frigo dans votre chambre, cherchez le distributeur de glace gratuit, ce qui vous permettra de conserver aliments et boisson au frais pendant la journée (nous avions découpé un bidon de 5l d’eau que nous remplissions de glacons !).


le parcours complet (1/2) J1 // Paris - Salt Lake City Vol Paris-SLC sans escale avec America Airlines. Arrivée vers 15h, 15 min de route pour aller à l’hôtel Little America. 2h de balade en centre-ville (Temple Square).

J2 // Salt Lake City - Yellowstone Départ avant 8h pour éviter les bouchons, 250 km de route le matin jusqu’à Idaho Falls, puis autant l’après-midi pour arriver jusqu’à West Yellowstone. 50 km supplémentaires pour arriver à Old Faifthfull, au pied des geysers. Nuit en cabine rustique.

J3 // geysers et lacs de Yellowstone 3h de balade dans Upper Geyser Basin (75 geysers, 600 sources d’eau chaude répartis sur 4 km de long). Après-midi : faire 15 km au nord en voiture pour aller à Lower Geyser Basin, puis ballade au Grand Prismatic (au pied + promontoire en face).

J4 // Norris Geyser Basin, Mammoth Hot Springs départ vers 10h pour le Norris Geyser Basin. environ 2h de marche tranquille pour voir l’ensemble du site, pique-nique à proximité. Après-midi : 30 km de voiture jusqu’aux terrasses de Mammoth Hot Springs. Escapade en fin d’après-midi à Gardiner (entrée ouest du parc, 20 km A/R). Mammoth Hot Springs Hotel.

J5 // Yellowstone Canyon - Grand Teton Visite des Lower Terraces, puis 60 km de route jusqu’au canyon de Yellowstone (60 km). Arrivée 11h et descente au niveau des chutes (1h). pique-nique au Canyon Village. Après-midi : passage sur la rive sud pour voir Artist Point, puis ballade de l’Oncle Tom (1h A/R). 130km/2h de route pour rejoindre Grand Teton National Park. Nuit en chalet (Signal Mountain Lodge).

J6 // découverte de Grand Teton 15 km en voiture pour rejoindre le Jenny lake. Bateau pour rejoindre l’entrée du Teton Range. 1h30 A/R pour Inspiration point, 2h pour retour parking. Après-midi : crochet au nord pour rejoindre Colter Bay (2h de balade). Retour hôtel.


le parcours complet (2/2) J7 & 8 // Grand Teton - Vernal - Moab

J16 // Vallée de la Mort - Mammoth Lakes

Trajet de 500 km jusqu’à Vernal, puis 330 km le lendemain matin pour rejoindre Moab (à la fin, quitter l’A70 et prendre la Scenic Drive 128). Après-midi : 30 km pour rejoindre le parking de Delicate Arch.

Traversée est-ouest de la Vallée de la Mort pour rejoindre la Route 395, qui longe la Sierra Nevada, jusqu’à la station de ski de Mammoth Lakes. 330 km de route. Nuit en hôtel à l’Alpenhof Lodge.

J9 // Moab - Monument Valley - Mexican Hat

J17 // Mammoth Lakes - Yosemite National park

200 km de route pour atteindre le San Juan Inn Trading Post après Mexican Hat + 30 km pour aller à Monument valley. Prévoir 2h30 environ pour un tour en 4x4 ou en pick-up.

J10 // Mexican Hat - Page 230 km de route le matin pour rallier Page. Courses au Wallmart puis pique-nique dans le parc municipal. Visite du Glen Canyon Dam (1h) puis d’Antelope Canyon (2h A/R). Nuit au Best Western Arizona Inn.

J11 // Page - Bryce Canyon Crochet à 6km au sud de Page pour admirer Horseshoe Bend (1 h A/R dont 30 min de marche A/R). 250 km de route pour atteindre le Best Western Ruby’s Inn juste avant l’entrée de Bryce Canyon. Après-midi libre pour faire le Queen’s Garden Trail / Navajo Loop Trail (env. 2h).

220 km de route pour rejoindre la bas de la vallée glaciaire du parc de Yosemite, au pied d’El capitan, en passant par la Tioga Pass. Aprèsmidi : 45 km de route pour rejoindre le promontoire de Glacier Point, pour un point de vue à 900 m au-dessus de la vallée. Nuit en hôtel au cedar Lodge, El Portal (60 km, via entrée ouest de Yosemite).

J18 // découverte de Yosemite 30 km pour rejoindre le fond de la vallée, à Curry’s Village, point de départ d’une jolie ballade jusqu’aux Vernal Falls (3h de marche A/R). En voiture, passage par Yosemite Village, Yosemite Falls, Bridalveil Falls. Route vers le sud (55 km) jusqu’à Wavona, puis bus gratuit jusqu’à Mariposa Grove? 2h de ballade. Retour vers El portal.

J19 // Yosemite - San Francisco

130 km pour rejoindre le Visitor Center de Zion, où se trouve la navette gratuite qui remonte dans le canyon. Possibilité de manger sur le parking (tables). Après-midi libre, avec randonnée pour monter jusqu’à ANgel’s Landing pour avoir une superbe vue sur le canyon (3h A/R avec passages vertigineux au-delà de Scout Lookout). Nuit en hôtel à Springdale, au Majestic View Lodge.

100 km pour rejoindre Merced, puis prendre la Route 99 jusqu’à Manteca (150 km), où on bifurque à l’ouest pour prendre la 120, la 5 et la 205 jusqu’au croisement de la 580, où se trouvent les milliers d’éoliennes d’Altamont Pass. A Dublin, bifurquer sur la 680 (qui devient la 280 en remontant au nord), et prendre la sortie De Anza Blvd. Apple est au pied de l’autoroute. Reprendre la 280 qui vous emmène directement au nord de San Francisco (parking au pied du pont. Fin d’après-midi libre, Nuit en hôtel au COVA (Tenderloin).

J13 & 14 // Zion - Las Vegas

J20 & 21 & 22 // découverte de San Francisco - Paris

J12 // Bryce Canyon - Zion

J15 // Las Vegas - Hoover Dam - Vallée de la Mort

ballade en centre-ville (Civic Center, Musée d’Art Moderne, Market street). Possibilité de prendre le cable car pour aller directement vers Fisherman’s Wharf, ballade à pied, virée en ferry. Retour par le cable car. Le lendemain, dernière balade sur Nob Hill (Cable Car Museum). Avion retour pour Paris dans l’après-midi (arrivée de lendemain).

Visite du Hoover Dam (60 km au sud-est de Las Vegas), puis retour à Vegas pour le déjeuner. Départ en début d’après-midi pour Death Valley (190 km). Nuit au Furnace Creek Ranch.

cartes réalisées avec Google Maps en mai 2014

260 km de route dans la matinée pour rejoindre Las Vegas, et notre hôtel, le Treasure Island, sur le Strip. Après-midi libre. Le lendemain, journée libre pour explorer les méga-hôtels du Strip.



à propos de cet album photo Le texte a été rédigé entre février et avril 2014 par fabrice durand. La plupart des informations qui y sont contenues sont tirées du Guide du Routard Ouest américain, de wikipédia et des brochures et journaux distribués dans les différents parcs nationaux (Yellowstone, Yosemite…). Toutes les photos ont été prises durant le voyage par fabrice durand, hormis pour la vue aérienne du Grand Prismatic et la photo du chemin d’accès à Angel’s Landing (photos National Geographic). Certains clichés des méga-hôtels de Las Vegas (Mirage, Bellagio, Venetian, Paris Las Vegas et le Cosmopolitan de nuit) sont tirés de wikipédia (sous licence Creative Commons). Album-photo mis en ligne en mai 2014 sur le site www.issu.com/fabricedurand à titre gratuit. en cas de problème de copyright ou si vous souhaitez tout simplement réutiliser des photos de cet album : durandfabrice3@gmail.com

photo de couverture : Grand Prismatic (parc de Yellowstone) dernière de couverture : mariage célébré à Glacier Point (Yosemite National park), avec en arrière-plan le Half Dome.



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