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DIRECTRICE DE LA RÉDACTION
Conversation avec… FLORENCE GUILLIER BERNARD
MAISON PARISIENNE EST À NULLE AUTRE PAREILLE. GALERIE ITINÉRANTE, ELLE SUIT UNE LIGNE ÉDITORIALE ÉCLECTIQUE ET PRÉCISE POUR RÉVÉLER LE TRAVAIL “D’ARTISTES DE LA MATIÈRE” FRANÇAIS, CHOISIS PAR SON ENGAGÉE FONDATRICE FLORENCE GUILLIER BERNARD. JE L’AI RETROUVÉE DANS UN APPARTEMENT DU 16E ARRONDISSEMENT, OÙ ELLE A POSÉ SA NOUVELLE EXPOSITION. Par ANNE DESNOS Photos PAUL BLIND Votre sélection est très éclectique et très pointue. Ces “artistes de la matière” comme vous les définissez ont pour point commun d’être aussi des artisans d’art qui réalisent eux-mêmes leurs pièces. Leurs œuvres sont uniques, exceptionnelles, inédites, et concentrent des savoir-faire à la fois traditionnels et innovants, qu’ils ont eux-mêmes mis au point. Comment les choisissez-vous ?
L’essentiel est d’apporter du sens. On laisse aux artistes le temps de réaliser leurs œuvres qui associent savoir-faire et esthétique, qui mélangent matières et techniques. Leur travail est très varié : textile, verre, bois, céramique, plumes, osier, métal, papier… Il est parfois difficile d’identifier dans les œuvres uniques la matière, cette confusion me plaît beaucoup. La plasticienne Simone Pheulpin est celle avec laquelle j’ai commencé. Je raffole de ses sculptures, en bandelettes de coton qu’elle plie et épingle pour créer des volumes, des pleins, des vides, c’est insensé. Sa première exposition personnelle au MAD fin
Nous voici dans ce très bel appartement accroché au ciel, où vous recevez uniquement sur rendezvous. Une adresse secrète, comme toujours, pour une nouvelle “Promenade du Collectionneur”. Quel élan vous a conduite à ce concept inédit ?
Maison parisienne est née en 2006 d’une envie de soutenir le travail de ceux que j’appelle les “artistes de la matière” français. Je voulais créer le lien entre eux et les collectionneurs qui ne connaissaient pas leur travail. D’un côté, j’offrais un écrin à la hauteur de leur art aux artistes et, pour certains d’entre eux cantonnés à la restauration, la possibilité de produire leurs créations contemporaines uniques. De l’autre côté, je proposais aux collectionneurs (rejoints depuis par les architectes d’intérieur et les décorateurs) de les recevoir dans le cadre intimiste d’un intérieur, plus privilégié et plus accueillant que celui d’une galerie, plus proche aussi de la réalité, puisque leurs collections vivent en général dans un contexte “domestique”. C’est un engagement pour la création française. Depuis 2008, nous avons proposé une cinquantaine d’expositions. Maison parisienne est itinérante, je vais à la rencontre des collectionneurs essentiellement en Belgique, en Angleterre, aux ÉtatsUnis, selon le calendrier des foires internationales, comme FIAC, Art Brussels, Brafa… 16
MARIE CLAIRE MAISON Novembre 2021