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CHORÉGRAPHIE GRAPHIQUE

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VERT CHLOROPHYLLE

VERT CHLOROPHYLLE

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1. 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Création graphique à partir des trente articles de la Déclaration, exposition dans cent gares françaises, en 2018. 2. An American in Paris, affiche pour le théâtre du Châtelet à Paris, 2014. 3. Ces murs qui nous font signe, livre racontant la genèse du projet au Panthéon, en 2021, sur lequel mille plaques commémoratives de 1939-1945 ont été projetées. 4. Cinéma Le Balzac, Paris, logotype et identité visuelle, 2019. 5. Portrait de Philippe Apeloig.

PLUSIEURS MUSÉES LUI ONT DÉCERNÉ DES RÉTROSPECTIVES À PARIS , AMSTERDAM , TO KY O , MADRID , ME X ICO . QUAND IL NE S’EMPARE PAS DU PANT H ÉON AVEC UNE INSTALLATION ARTISTIQUE : « CES MURS QUI NOUS F ONT SIGNE ». P H ILIPPE APELOIG EST UN EST HÈ TE DE LA T Y POGRAP H IE , QU’IL MET EN SC È NE DANS LA VILLE COMME DANS LES LIVRES . PAR Virginie Bertrand

Composition au cordeau d’un alphabet expérimental, alternance des

vides et des pleins, jeu de formes et contreformes, les affiches de Philippe Apeloig s’apparentent à des chorégraphies typographiques. Il évoque d’ailleurs la danse contemporaine quand il se remémore le rôle fondateur qu’a joué Total Design à Amsterdam, lors de son premier apprentissage, avant son intégration aux Arts Décoratifs de Paris. « J’ai été contaminé par les Néerlandais. Ils ont une culture du regard, picturale, nous avons celle de l’histoire, littéraire. J’ai découvert le mouvement De Stijl, une grille et une structure. » Ses créations en gardent une efficacité redoutable, qu’il amplifie en leur injectant un autre tempo, un autre phrasé. « Il faut cultiver les hasards, qui donnent le mouvement dans quelque chose de statique. » Ses logos, sans ambages ni superflu, dansent pourtant dans la rétine, comme le dernier qu’il vient de concevoir pour le cinéma Le Balzac ou encore celui du théâtre du Châtelet qu’il a « imaginé chantant en le segmentant en trois syllabes sur trois niveaux ». Ses travaux expriment ce savant équilibre entre rigueur et vigueur, du logo du musée Yves Saint Laurent à Marrakech à celui de la Manufacture et Musée nationaux de Sèvres, en passant par celui du Domaine de Chaumont-sur-Loire. Ils sont tous des marqueurs dans la ville. Philippe Apeloig a réalisé un travail personnel sur les plaques commémoratives de la Seconde Guerre mondiale, présentes à Paris plus qu’ailleurs. Avec son équipe, il les a pistées, photographiées et recueillies dans un ouvrage, Enfants de Paris, 1939-1945. « Une création artistique sur la typographie populaire, vernaculaire, gravée à la main et un travail de mémoire. Aux yeux d’un typographe, la ville est parsemée de ces signes imperceptibles, qui lui donnent son identité, gravés dans l’épiderme de ses murs. » Il les a projetés sur les façades du Panthéon lors des Journées du patrimoine en 2021, « une transmission de l’histoire autrement ». Et se scandalise devant la négligence affichée des plaques aujourd’hui, « sans aucun souci de la typographie, toujours plus bavardes. Nous sommes presque au quart du XXIe siècle, il faut ouvrir d’autres chantiers. » D’autres ballets !

PH ILI PP E A P ELOIG

— Enfants de Paris, 1939-1945, éditions Gallimard, 2018.

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