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EN TOUTE TRANSPARENCE
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by feliz16
VUE SUR J ARDIN
PAGE DE GAUC H E Table en verre et métal chinée et chaises « Chubby » en plastique recyclé, édition Dirk van der Kooij, suspension « Nuvola » de Mario Bellini, réédition Nemo. La baie vitrée est encadrée de rideaux en tissu « Croisé Collobrières », Pierre Frey. Sur la terrasse, tabouret « Marie » en béton, Serax, et chaise longue de Robert Mallet-Stevens, dessinée dans les années 1920 pour la Villa Noailles, réédition Habitat.
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PAGE DE DROITE Poufs « Vasarely », collection Mostly Sunny, édition Sandrine Sarah Faivre. À droite, bibliothèque en métal, USM Haller. Sur la console murale, série Mass, d’Odd Matter, vase « Savoy » bleu d’Alvar Aalto, Iittala. Appliques « Mini Glo-ball », de Jasper Morrison, Flos. Au sol, calepinage existant en marbre veiné vert.
EN T OU T E T RANS P ARENCE
L’architecte d’intérieur Sandrine Sarah Faivre réactualise les années 1980 d’un duplex en rez-de-chaussée. Opposée à l’idée d’affranchir les lieux de son orchestration originelle, elle travaille l’équilibre entre références postmodernes, signatures design et éditions sur-mesure, projetant cet appartement dans une épure intemporelle et très contemporaine.
Deux cent soixante mètres carrés répartis sur deux niveaux, plantaient ce duplex en rez-de-chaussée, dans un immeuble rythmé d’immenses baies vitrées de cinq mètres de haut, ouvertes sur un jardin privatif. Un fort potentiel marqué par le meilleur mais aussi les défauts des années 1980. Plutôt que de faire table rase en substituant aux éléments d’époque un vocabulaire différent, l’architecte Sandrine Sarah Faivre a choisi de réactualiser le genre dans une interprétation respectueuse et contemporaine. « Au départ le site m’a paru complexe, mais très vite je me suis sentie à l’aise avec l’idée de pouvoir m ’ exprimer sur cette toile de fond postmoderne. C’était un univers familier pour moi qui évoquait l’enfance mais aussi mes années d’école et ma passion pour des figures comme celle de Shiro Kuramata. Il y a dans les années 1980 une modernité fantasque, joyeuse, vivante, dont j’ai voulu tirer parti. L’exercice a par ailleurs été facilité par les interactions positives. Les propriétaires, des intellectuels sensibles à l’abstraction, n ’ont pas suivi ma démarche, dans une simple adhésion esthétique ou formelle, mais principalement dans le souci d’interroger une époque-clé et de répondre à un courant. Ce qui a donné toute la force à cette rénovation», souligne Sandrine Sarah Faivre. Résultat, elle aborde les lieux « en augmentant l’existant». Elle force le trait en revisitant les codes postmodernes, s’appuyant sur les traces : les couleurs pastel des textiles, des matériaux s’inspirent du sol en marbre d’origine, les tapis sur-mesure reprennent le motif terrazzo, des bandes rayées à l’horizontale redessinent les murs du bureau, le mobilier privilégie l’humour et la fantaisie des couleurs primaires et« vient comme broder le blanc ». L’évocation se poursuit, à nouveau, par la création d’un mur percé d’arches. Il reprend le goût des années 1980 qui détourne les archétypes de l’architecture classique ou antique « comme un collage théâtral qui bascule vers l’onirisme, cher à ce courant», explique-t-elle. La construction en béton armé du bâtiment rendant complexe le décloisonnement, Sandrine Sarah Faivre a préféré « remplir les vides » et séparer la salle à manger du séjour par ce geste. Une séquence qui enrichit les perspectives tout en cultivant l’épure. La balustrade en fer forgé de la mezzanine existante, malvenue dans ce décor, est remplacée par un mur en verre, un poteau traversant en béton armé se facette de miroirs pour disparaître. Au blanc des murs et des plafonds répondent la blancheur d’une bibliothèque USM, l’éclat du verre, le reflet des miroirs omniprésents. Plus loin, la suspension « Nuvola » de Mario Bellini flotte en apesanteur « comme une rêverie immatérielle », rapporte-t-elle. Diplômée d’architecture intérieure à l’École Boulle, celle qui défend l’éclectisme des propositions et le lien avec ses clients, souligne son attachement à ce projet. S’il reste différent de ses nombreuses collaborations, engagées depuis des années avec Tristan Auer, l’hôtel de Crillon, Cartier, Jaeger-LeCoultre et autres projets résidentiels, elle précise pour finir : « Il me ressemble ! ».
P ONC T UAT IONS COULEURS
PAGE DE GAUC H E L’architecte Sandrine Sarah Faivre est assise sur un canapé « Bastiano » d’Afra et Tobia Scarpa, édition Gavina, 1968. Devant, tapis « Malabar » en laine et pouf « Vasarely », collection Mostly Sunny, les deux édition Sandrine Sarah Faivre. Un module réversible en pouf ou table basse, une partie est tapissée, ici en tissu « Vidar 3 », Kvadrat. et l’autre en MDF laqué. À droite, portrait, école italienne du XVIe siècle, et tableau de Troy Henriksen.
PAGE DE DROITE Dans le séjour, chaises « Locus Solus » de Gae Aulenti, rééditées par Exteta, et poufs « Vasarely ». Sur l’un des modules, vases « Ruutu » de Ronan & Erwan Bouroullec, Iittala. Sur la petite armoire lorraine du XVIIIe, vases chinois en porcelaine de Canton et lithos d’Henri Matisse à côté d’un miroir « Zodiac » de Jean-Baptiste Fastrez, Moustache. Murs peints en « All White », Farrow & Ball.
DOUBLE HAUTEUR
Canapé « Bastiano » d’Afra et Tobia Scarpa, édition Gavina, 1968, à gauche, tableau de Troy Henriksen, lampadaire « Callimaco » d’Ettore Sottsass, Artemide, tableaux de Jean-Michel Jaudel, chaise « Locus Solus » de Gae Aulenti, rééditée par Exteta, vases « Ruutu » de Ronan & Erwan Bouroullec, Iittala, sur l’un des poufs « Vasarely », collection Mostly Sunny, et tapis « Malabar », les deux édition Sandrine Sarah Faivre. Sur l’armoire lorraine, vases chinois en porcelaine de Canton. Suspension « Calderino » de Johanna Grawunder, Ivan Mietton/IMDA. Chaise longue de Robert Mallet-Stevens, réédition Habitat, miroir « Zodiac » de Jean-Baptiste Fastrez, Moustache. Rideaux en tissu « Croisé Collobrières », coloris Céleste, Pierre Frey.
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ESPACE OUVERT
PAGE DE GAUC H E 1. Sur la mezzanine, le pilier a été habillé de miroirs. Lampadaire « Cheshire » de GamFratesi, Fontana Arte. 2. Sur la table, vase « Bambu » d’Enzo Mari, Danese. Chaises « Chubby » de Dirk van der Kooij. Sur la console d’Odd Matter, vases d’Alvar Aalto et de Ronan & Erwan Bouroullec, Iittala, et vase dit « sifflet » d’Ettore Sottsass, 2000, Habitat. 3. Dans le bureau, sur le meuble « Componibili » d’Anna Castelli, Kartell, lampe « Tab » de Barber & Osgerby, Flos. Repose-livres de Stefan Diez, collection Yard, Emu. 4. Meubles de cuisine en MDF laqué, plan de travail en pierre de lave émaillée et crédence en faïences, Ceramica. Banquette sur-mesure, tissu rayé « Carioca », C&C Milano. Applique et plafonnier « Moni » d’Achille Castiglioni, Flos. Table « Air » en verre, Lago, chaises « Slick Slick » de Philippe Starck, XO.
PAGE DE DROITE Dans le séjour, chaise « Locus Solus » de Gae Aulenti, Exteta, poufs « Vasarely », édition Sandrine Sarah Faivre, chaise longue de Robert Mallet-Stevens, Habitat, et miroir « Zodiac » de Jean-Baptiste Fastrez, Moustache. Dans la bibliothèque blanche modulaire en métal, USM Haller, lampe « L234-Bauhaus », Bleu Carmin.
LUMIÈRE ET TRANSPARENCE
PAGE DE GAUC H E La mezzanine est protégée par de grands panneaux de verre. Desserte, USM Haller, lampe « Bilia Mini » de Gio Ponti, lampadaire « Cheshire » de GamFratesi, les deux Fontana Arte, et lampe suspendue « OK » de Konstantin Grcic, Flos. Table « Tulip » d’Eero Saarinen, Knoll, chaises « Slick Slick » de Philippe Starck, XO, et tapis « Malabar » en laine, édition Sandrine Sarah Faivre.
PAGE DE DROITE Dans la chambre, tête de réalisée sur mesure en tissu « Expressionist », collection Vanguard, Arte. Lampes de chevet « Tab Floor », de Barber & Osgerby, Flos. Chevet « Pawn » de Marie Michielssen, Serax. Sur la tête de lit, deux lampes « Bellhop » de Barber & Osgerby, Flos, et tableau, Der Blaue Reiter, chiné. Banc « Lobby », HK Living.
LES ADRESSES DE SANDRINE SARA H FAIVRE
Pour ses belles trouvailles signées Maison Jansen, Joachim Franco Design. Pour chiner des pièces vintage Ikea, Harry Stayt. Pour chiner des pièces d’art de la table, @parisian_table. Pour ses créations murales et sa maîtrise des textures, Fanny Chaix-Bryan. Pour les fresques peintes d’Andrew Humke et les céramiques de Bella Hunt, Emmanuelle Luciani Southway Studio. Pour la robinetterie Vola et tout l’équipement de salle de bain, Sopha Industries. Pour ses matériaux de récupération, BCA. Adresses page 208